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programme en pdf - Orchestre Philharmonique Royal de Liège

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D’inDY CONCERT POUR FLÛTE,<br />

VIOLONCELLE, PIANO ET CORDES (1926)<br />

iSSu dE La nObLESSE, vinc<strong>en</strong>t d’indy<br />

(1851-1931) perd sa mère à l’âge d’un mois<br />

et est recueilli par sa grand-mère paternelle,<br />

qui l’initie très jeune à la musique. <strong>en</strong> 1890, il<br />

succè<strong>de</strong> à son maître césar franck à la tête <strong>de</strong><br />

la société nationale <strong>de</strong> musique. Quatre ans<br />

plus tard, il fon<strong>de</strong> (avec bor<strong>de</strong>s et guilmant)<br />

la schola cantorum, une école <strong>de</strong> musique<br />

visant à remettre à l’honneur la musique<br />

religieuse anci<strong>en</strong>ne. parallèlem<strong>en</strong>t, il <strong>en</strong>seigne<br />

la direction d’orchestre au conservatoire <strong>de</strong><br />

paris dès 1912. grand déf<strong>en</strong>seur <strong>de</strong> Wagner<br />

et <strong>de</strong> franck, d’indy n’<strong>en</strong> apprécie pas moins<br />

<strong>de</strong>bussy. parmi ses élèves, figur<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t<br />

satie, roussel et honegger. satie lui r<strong>en</strong>d ainsi<br />

hommage : « J'ai toujours été un mauvais<br />

élève — un cancre. mais je dois dire qu'avec<br />

d'indy j'ai beaucoup travaillé, et que je conserve<br />

le meilleur souv<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s sept années passées<br />

auprès <strong>de</strong> cet homme, si bon et si simple. »<br />

d’indy a laissé <strong>de</strong>s œuvres pour piano, <strong>de</strong><br />

la musique <strong>de</strong> chambre (sonates, quatuors,<br />

quintette…), plusieurs opéras, trois symphonies,<br />

<strong>de</strong>s poèmes symphoniques, ainsi qu’une œuvre<br />

pour piano et orchestre régulièrem<strong>en</strong>t jouée : la<br />

Symphonie « cév<strong>en</strong>ole » (1886).<br />

REmaRiagE. ayant perdu son épouse <strong>en</strong><br />

1905, d’indy se remarie 15 ans plus tard avec<br />

caroline Janson, qui l’éloigne <strong>de</strong>s cév<strong>en</strong>nes<br />

— où il avait fait bâtir à 35 ans le château <strong>de</strong><br />

faugs (ardèche) — et lui fait découvrir les<br />

charmes <strong>de</strong> la méditerranée. après un voyage<br />

<strong>de</strong> noces <strong>en</strong> sicile, le couple séjourne dans la<br />

baie d’agay, à l’est <strong>de</strong> saint-raphaël. À l’aube<br />

<strong>de</strong> la septantaine, le compositeur découvre la<br />

gran<strong>de</strong> bleue avec ravissem<strong>en</strong>t et appr<strong>en</strong>d à<br />

nager. <strong>en</strong> 1925, le couple fait même bâtir une<br />

petite villa — l’Étrave — donnant sur la mer<br />

et le massif <strong>de</strong> l’estérel. sous l’influ<strong>en</strong>ce du<br />

soleil du midi, d’indy s<strong>en</strong>t croître l’inspiration.<br />

c’est l’époque du Poème <strong>de</strong>s rivages op. 77<br />

(1919-1921), inspiré <strong>de</strong> la baie d’agay, <strong>de</strong> l’île<br />

<strong>de</strong> majorque, <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong> l’adriatique et du<br />

golfe <strong>de</strong> gascogne, mais aussi du Diptyque<br />

méditerrané<strong>en</strong> op. 87.<br />

le Concert pour flûte, violoncelle, piano et<br />

cor<strong>de</strong>s op. 89 fut composé à agay <strong>en</strong> 1926. la<br />

création eut lieu le 2 avril 1927 à la société<br />

nationale, avec l’orchestre colonne. <strong>de</strong>rnière<br />

œuvre symphonique du compositeur, ce<br />

Concert est à rapprocher aussi bi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s<br />

concerti grossi <strong>de</strong>s maîtres baroques itali<strong>en</strong>s<br />

et allemands que du fameux Concert pour<br />

piano, violon et cor<strong>de</strong>s écrit par chausson <strong>en</strong>tre<br />

1889 et 1891. hormis le début du Modéré, bi<strong>en</strong><br />

décidé, qui rappelle la vigueur rythmique <strong>de</strong><br />

bach ou ha<strong>en</strong><strong>de</strong>l, le caractère d’<strong>en</strong>semble<br />

<strong>de</strong> l’œuvre apparti<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> au xx e siècle,<br />

notamm<strong>en</strong>t par sa variété mélodique et ses<br />

harmonies inatt<strong>en</strong>dues. le mouvem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tral<br />

L<strong>en</strong>t et expressif est <strong>en</strong> soi un chef-d’œuvre.<br />

la longue, t<strong>en</strong>dre et nostalgique cantilène que<br />

chante la flûte est à elle seule suffisante pour<br />

illustrer l’inv<strong>en</strong>tion mélodique <strong>de</strong> son auteur.<br />

Quant au finale Mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ron<strong>de</strong> française,<br />

il conclut sur un motif <strong>de</strong> caractère populaire<br />

alliant fraîcheur et dynamisme.<br />

wagner<br />

LE RING,<br />

UNE AVENTURE<br />

ORCHESTRALE<br />

(aRR. dE VLiEgER)<br />

LE LEiTmOTiV. une facette ess<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong>s<br />

opéras <strong>de</strong> Wagner rési<strong>de</strong> dans l’utilisation du<br />

leitmotiv, défini comme un thème récurr<strong>en</strong>t,<br />

ou une formule rythmique ou harmonique<br />

symbolisant une idée, une personne ou un<br />

concept particulier. cette technique d’écriture<br />

usant <strong>de</strong>s leitmotivs est tellem<strong>en</strong>t inhér<strong>en</strong>te<br />

aux opéras <strong>de</strong> Wagner que l’on finit par croire<br />

que c’est Wagner lui-même qui l’inv<strong>en</strong>ta. or<br />

d’autres compositeurs fir<strong>en</strong>t usage avant lui<br />

du leitmotiv pour accroître les interactions<br />

dramatiques mais aucun avec une telle<br />

ampleur et un tel systématisme. Wagner ne<br />

parlait pas <strong>de</strong> leitmotiv mais simplem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> « motif » ou « motif principal ». le terme<br />

« leitmotiv » date <strong>de</strong> 1876 ; il a été introduit par<br />

hans von Wolzog<strong>en</strong>, fondateur et rédacteur<br />

<strong>en</strong> chef du Bayreuther Blätter, un m<strong>en</strong>suel<br />

d’information dédié à Wagner.<br />

dOubLE inTRiguE. <strong>en</strong> dépit d’explications<br />

parfois mélodramatiques et datées,<br />

sinon risibles, ce concept <strong>de</strong> leitmotiv<br />

continue à jouer un rôle important dans la<br />

compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s drames wagnéri<strong>en</strong>s. ce<br />

qu’il faut gar<strong>de</strong>r à l’esprit quant à l’usage<br />

<strong>de</strong>s leitmotivs chez Wagner, c’est qu’il se<br />

conc<strong>en</strong>tre ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans la musique<br />

jouée par l’orchestre, à un point tel que ce<br />

qui se passe sur scène semble l’illustration<br />

<strong>de</strong> ce qui se joue dans la fosse d’orchestre.<br />

sur scène, l’intrigue se déploie <strong>de</strong> manière<br />

assez claire, tandis que l’orchestre, par<br />

une ingénieuse interaction rythmique et<br />

harmonique, transmet une intrigue secondaire<br />

nourrie <strong>de</strong> comm<strong>en</strong>taires psychologiques et<br />

philosophiques.<br />

danS La fOSSE. le sommet <strong>de</strong> la<br />

technique du leitmotiv wagnéri<strong>en</strong> trouve son<br />

accomplissem<strong>en</strong>t dans le drame mythologique<br />

intitulé L’Anneau du Nibelung, sur lequel le<br />

compositeur travailla <strong>de</strong> 1850 à 1874 et dans<br />

lequel il décrit sa vision du mon<strong>de</strong>. l’imm<strong>en</strong>sité<br />

<strong>de</strong> cette œuvre, comportant quatre opéras et<br />

presque 15 heures <strong>de</strong> musique, nécessitait<br />

l’usage <strong>de</strong>s leitmotivs pour créer un unité<br />

musicale et dramatique dans une Tétralogie<br />

interprétée <strong>en</strong> plusieurs jours. pourtant, chez<br />

Wagner, les leitmotivs sont bi<strong>en</strong> plus que<br />

<strong>de</strong> simples « rappels » ou « repères ». <strong>en</strong> les<br />

variant harmoniquem<strong>en</strong>t et rythmiquem<strong>en</strong>t<br />

et <strong>en</strong> les développant, Wagner leur donne une<br />

fonction narrative, au travers <strong>de</strong> laquelle le<br />

drame véritable est <strong>en</strong> fait transféré <strong>de</strong> plus <strong>en</strong><br />

plus souv<strong>en</strong>t dans la fosse.<br />

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