Enseignements de Torah Discours de renforcement de notre Maître le Gaon et Tsaddik Rabbi <strong>David</strong> ‘Hanania <strong>Pinto</strong> chelita Le compte de l’Omer une édifiante leçon sur la valeur de la Torah 4 « Vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête (…) sept semaines, qui doivent être entières. » (Vayikra 23:15) A partir de la nuit <strong>du</strong> quinze Nissan et jusqu’à la fin des sept semaines, la supputation de l’Omer chaque jour est une mitsva positive. Le Chibolé Haléket souligne, au nom <strong>du</strong> Midrach Aggada, que le texte établit un lien direct entre la fête de Chavouot et ce compte, comme il est dit (Devarim 16:9-10) : « tu compteras sept semaines (…) et tu célébreras la fête de Chavouot [litt. des semaines] en l’honneur de l’Eternel, ton D. » En effet, lorsque furent annoncés aux enfants d’Israël la sortie d’Egypte et le don de la Torah à l’issue de cinquante jours, le verset décrit (Chemot 3:12) : « quand tu auras fait sortir ce peuple d’Egypte, vous adorerez (taavedoun) le Seigneur sur cette montagne même. » Le verbe employé ici contient un noun superflu. Cette lettre, de valeur numérique cinquante, évoque le fait qu’après cinquante jours de préparation, les enfants d’Israël recevraient la Torah et serviraient le Tout-Puissant à travers celle-ci. Du fait de leur intense amour pour la Torah, les enfants d’Israël comptaient avec impatience chaque jour qui passait : un jour, deux jours, trois, quatre… tant à leurs yeux, l’attente paraissait longue dans leur hâte de recevoir la Torah, et c’est pourquoi cette supputation fut instaurée pour toutes les générations. Telles sont, en substance, les explications <strong>du</strong> Chibolé Haléket. Nous en dé<strong>du</strong>isons que le compte de l’Omer doit être prononcé avec la ferveur appropriée, avec joie et enthousiasme, à haute voix, car nous démontrons ainsi notre amour pour D. et notre attente de l’instant tant atten<strong>du</strong> <strong>du</strong> don de la Torah. A ce sujet, le Rav Israël Salanter écrit que les jours de l’Omer correspondent à une période de préparation au don de la Torah, passant par la réparation des actes et l’amélioration <strong>du</strong> caractère. Car il est impossible de mériter la Torah sans une préparation préalable adéquate : comme le dit la Michna (Avot 6:6), quarante-huit préalables sont requis pour l’acquérir. Sans ces préalables, l’homme n’a pas la possibilité de mériter la couronne de la Torah. C’est pourquoi quarante-neuf jours de compte sont nécessaires, afin que l’homme puisse, au cours de cette période, travailler ces quarante-huit points : chaque jour, il déracinera un vice et implantera à la place une vertu, tandis que le quaranteneuvième sera l’occasion d’une « répétition générale » de toutes ces vertus réunies. C’est ainsi qu’il arrivera à l’instant tant atten<strong>du</strong> <strong>du</strong> don de la Torah parfait et irréprochable sur le plan <strong>du</strong> caractère et des idées. Le Rav Steinmann chelita soulève à ce sujet une difficulté. Rabbi Israël Salanter, souligne-t-il, n’est-il pas précisément celui qui nous apprend combien il est difficile d’arranger un seul trait de caractère, de déraciner un seul vice <strong>du</strong> cœur ? Soulignant que, loin d’être une mince affaire, il s’agit là d’un travail de longue haleine, ce grand Maître <strong>du</strong> Moussar affirmait : « Il est plus aisé de clôturer l’étude de tout le Talmud et de le connaître à fond que de briser un seul défaut ! » Dans ce cas, remarque le Rav Steinmann, comment les enfants d’Israël pouvaient-ils, à leur sortie d’Egypte, en un laps de temps de seulement quarante-neuf jours, se débarrasser des quaranteneuf mesures d’impureté et de tous les défauts qui les embarrassaient ? Pourtant, même si un homme vivait mille ans, il ne parviendrait pas à réparer tous les vices dont il est infligé tant la tâche est ar<strong>du</strong>e. Voilà, me semble-t-il, la réponse qui peut être proposée à cette question : pour réparer les mauvais traits de caractère, de nombreuses années d’efforts intenses sont certes nécessaires mais, en sortant d’Egypte, les enfants d’Israël méritèrent une assistance divine bien particulière. Le Saint béni soit- Il les aida de façon surnaturelle à se préparer intérieurement à une vitesse prodigieuse afin qu’ils soient prêts et dignes de recevoir la Torah. La preuve en est qu’ils méritèrent d’entendre la Voix divine au pied <strong>du</strong> mont Sinaï, outre le fait qu’ils reçurent deux couronnes de la main des anges, sans en être apeurés. De manière plus large, tout homme, quel que soit son niveau, a besoin d’une aide divine accrue dans le domaine spirituel. Comme le souligne la Guemara (Soucca 52b) : « Le [mauvais] penchant tente chaque jour de prendre le dessus sur l’homme, et si le Saint béni soit-Il n’aidait celui-ci, il ne pourrait le surmonter, ainsi qu’il est écrit (Tehillim 37:32-33) : “Le méchant fait le guet pour perdre le juste, il cherche à lui donner la mort. L’Eternel ne l’abandonne pas entre ses mains”. » De là, nous dé<strong>du</strong>isons que l’homme ne pourra jamais vaincre seul le mauvais penchant ; l’aide divine lui est à ce titre indispensable. Le Saint béni soit-Il a donc gratifié Ses enfants d’une immense Aide, au-delà de toute attente. Cette extraordinaire assistance leur permit de se débarrasser totalement de l’impureté dans laquelle ils étaient plongés et de déraciner tous les vices qui les entachaient afin d’être à la hauteur <strong>du</strong> don de la Torah. S’il est vrai qu’en général, de longues et nombreuses années sont nécessaires Le compte de l’Omer doit être prononcé avec la ferveur appropriée, avec joie et enthousiasme, à haute voix, car nous démontrons ainsi notre amour pour D. et notre attente de l’instant tant atten<strong>du</strong> <strong>du</strong> don de la Torah. pour corriger son caractère, cette fois-ci, en l’intervalle de quaranteneuf jours à peine, les enfants d’Israël ont concrètement pu déraciner d’eux tout mal et toute trace d’impureté et acquérir à la place les quarante-huit qualités indispensables pour être digne de la Torah. Toutefois, il est évident qu’il faut avant tout que l’homme lui-même ait une volonté sincère et profonde de changer. Car s’il n’aspire pas à s’écarter <strong>du</strong> mal et à se détacher de la souillure spirituelle qui adhère à son être, s’il n’aspire pas à s’attacher au bien, toute l’aide divine <strong>du</strong> monde ne lui sera d’aucune utilité. Rappelons qu’en Egypte, les enfants d’Israël se lièrent au mal de la pire manière qui soit et dégringolèrent jusqu’au quarante-neuvième palier d’impureté. Néanmoins, ils suivirent le Tout-Puissant dans le désert, comme le souligne le verset : « Ainsi parle l’Eternel : Je te garde le souvenir de l’affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles, quand tu Me suivais dans le désert, dans une région inculte. » (Yirmyahou 2:2) Et cette abnégation leur valut une aide céleste surnaturelle, qui leur permit de se tirer des quarante-neuf paliers d’impureté dans lesquels ils étaient plongés. Cependant, il fallait auparavant leur donner le goût <strong>du</strong> Bien et la volonté de s’y attacher et de déraciner le Mal. Comment susciter en eux cette impulsion ? En leur ordonnant de compter l’Omer chaque jour, ce compte suscitant en eux l’aspiration et le désir ardent d’arriver enfin au don de la Torah. Ils ne savaient certes pas de quelle nature était ce cadeau et n’en connaissaient pas encore toute la beauté, mais dès qu’ils entamèrent ce compte, se disant : « Un jour est passé, deux jours sont passés… », ils ressentirent de l’amour pour la Torah, comprenant qu’il s’agissait d’un présent extraordinaire qui leur fournirait bonheur et joie tout au long de leur vie. Dès que s’éveilla en eux la volonté de se préparer à cet évènement ainsi que le désir de se transformer, ils méritèrent une Assistance divine extraordinaire, qui leur inspira un nouveau souffle – la volonté de changer <strong>du</strong> tout au tout au plus vite. De fait, au cours de ces quarante-neuf jours, les enfants d’Israël purent se détacher des quarante-neuf degrés d’impureté et adhérer pleinement aux quaranteneuf paliers de sainteté. C’est une remarquable illustration des efforts à fournir pour acquérir la Torah. Les débuts sont difficiles, parfois amers, mais finalement, elle se révèle dans toute sa suavité, plus douce que le miel. Au départ, l’homme n’a pas naturellement une volonté intense de se rapprocher de la Torah et de s’y consacrer, car le mauvais penchant, installé entre les deux ventricules cardiaques – pour reprendre cette célèbre métaphore – accumule contre lui des obstacles à n’en plus finir, essayant de toutes ses forces de le tenir à l’écart <strong>du</strong> bien 5