Numéro 17: Eté 2008 - VOL A VOILE MONTAGNE NOIRE - Free
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Mais voici le moment de décoller.<br />
Quelle machine choisir ??? Dur… Le choix<br />
est rude… Allez, on vous aide ! La rédaction<br />
d’Ascendances ne recule devant rien et a<br />
testé les deux ! Alors dépêchons-nous : en<br />
piste ! Faire du Twin, c’est un peu comme<br />
manger des choux de bruxelles : faut prendre<br />
une grande respiration, se pincer le nez<br />
et se dire que plus vite on fera, plus tôt le calvaire<br />
sera fini. Et puis si tu finis pas ton Twin, tu<br />
seras privé de LS4. C’est pas moi qui le dis,<br />
c’est marqué dans la progression machines !<br />
Alors on se magne un peu : CRIS, levé de<br />
pouce pour dire « ouah, le twin c’est bien »,<br />
et hop ! L’aile est levée ! Première différence<br />
: vous mettrez du manche avant pour décoller<br />
le I, alors que le II nécessite du manche<br />
arrière pour décoller la roulette et soulever la<br />
masse de la malheureuse victime en place<br />
avant. Le rallye peine un peu au roulage,<br />
c’est normal, c’est vachement lourd quand<br />
même… Et puis la gravité aidant, arrivé en<br />
bout de Nord, vous tombez dans le vide<br />
avec la sensation bizarre de ne pas avoir de<br />
portance. Rassurez-vous, c’est tout à fait normal<br />
: vous n’avez pas de portance. Essayez<br />
de larguer le câble à cet instant si vous ne<br />
me croyez pas… Mais bon, aucun danger, à<br />
ce moment, vous n’avez pas de portance,<br />
mais vous avec 180chevaux. Comme quoi,<br />
la vie ne tient parfois qu’à un câble…<br />
Les deux machines ont un inconvénient<br />
comment : elles traînent énormément.<br />
Alors ça se traduit en centièmes supplémentaires…<br />
Bon d’ailleurs, on va arrêter les frais ;<br />
la rédaction d’Ascendances s’est déjà ruinée<br />
pour écrire l’article sur la confluence il y<br />
a un an, alors on va faire gaffe au remorqué.<br />
Allez, on largue !<br />
Dégagement par la droite. Allez….<br />
Allez… Hé ho ! Faut mettre du pied, c’est<br />
quoi cette tenue de symétrie ???? Eh oui,<br />
cruelle réalité : pour faire du Twin, il faut avoir<br />
les jambes musclées. Le palonnier a une résistance<br />
digne des grands planeurs de classe<br />
libre (c’est d’ailleurs le seul point commun<br />
avec ce genre de machines…). Donc il faut<br />
vraiment insister pour garder la symétrie en<br />
virage. Au manche, par contre, c’est assez<br />
léger et presque agréable ; enfin, pour le<br />
Twin II… Parce que pour le Twin I, ça reste un<br />
peu lourd. Toujours est-il cette inhomogénéité<br />
aux commandes est assez pénible.<br />
Bon, il va falloir essayer de monter un<br />
peu. En tout cas, on va essayer de ne pas<br />
descendre tout de suite. L’avantage du Twin<br />
va alors vous sauter aux yeux : une fois que<br />
votre pompe est centrée, le vaillant paquebot<br />
y reste. Certainement que l’ascendance<br />
a peur de contrarier le monstre des airs…<br />
Mais bon, la grosse difficulté, c’est de la centrer,<br />
la pompe. Parce qu’avec des commandes<br />
lourdes, une ergonomie pourrie et le mal<br />
de dos provoqué par votre position de pilotage,<br />
c’est pas gagné… Donc ça réclame<br />
pas mal de réflexes allant à l’encontre de<br />
tout ce que vous avez vu sur un vrai planeur<br />
pour pouvoir centrer une pompe ; dans la frénésie<br />
des correction en spirale, on se retrouve<br />
vite à mettre du pied contraire au manche<br />
pour contrer les effets induits apparus à votre<br />
précédente correction. Pas étonnant, après,<br />
que vous ayez l’impression de conduire un camion<br />
de déménagement…<br />
Bon, admettons qu’on ait réussi à tenir<br />
en l’air et qu’on soit arrivé au plafond. On est<br />
détendu, zen, on a de l’eau sous la quille…<br />
C’est le moment de transiter. Douloureux moment<br />
: la sortie de virage. Beaucoup de pied, là<br />
encore, y’a pas de raison… Les deux machines<br />
transitent bien et à des vitesses raisonnables ; le<br />
I est bien sûr un peu moins performant en finesse<br />
que le II, mais ça reste très correct. On prend<br />
une petite assiette de transition au trim. Là, surprise<br />
dans le Twin II : la manette de trim est ridiculement<br />
petite, on dirait un bouton de console<br />
d’ingénieur du son. Donc en gros, il faut y aller<br />
avec deux doigt. De ce côté-là, la poignée est<br />
bien plus rationnelle dans le Twin I.<br />
Essayons d’accélérer un peu… aïe… ça<br />
s’effondre… Au-delà de 110km/h, vous faites du<br />
parachute (ou du bergfalke, c’est pareil). Ne<br />
regardez plus votre vario, le badin donne exactement<br />
la même indication. Ralentissons, maintenant.<br />
Et puis soyons fous ! Décrochons !<br />
La vitesse de décrochage sur les deux bestioles<br />
est dans la gamme des planeurs plastiques. L’abattée<br />
est plutôt douce, et on s’aperçoit vite<br />
qu’on chute moins qu’à 140km/h.<br />
Et voilà, avec tout ça, on est pile poil en<br />
vent arrière. Allez, on se pose ! Check list :<br />
train… fixe et verrouillé pour le Twin I, fixe tout<br />
court pour le II. Vitesses sensiblement égales…<br />
Le trim toujours aussi désagréable sur le Tango<br />
51 pour régler la vitesse d’approche. Sur les<br />
deux machines, la poignée d’AF est assez particulière<br />
et rappelle les manettes de gaz des<br />
vieux avions de ligne. Un inconvénient de taille,<br />
par contre : la pochette gauche en place arrière<br />
du T51 : elle vous empêchera de sortir les AF<br />
sans vous faire mal au bras. L’astuce est alors<br />
de la virer de là avant le tour de piste. Sinon,<br />
l’efficacité des aérofreins de type Schempp-<br />
Hirth n’est pas à prouver sur les Twin, qui descendent<br />
déjà naturellement assez vite. L’atterrissage<br />
ne pose pas de problème particulier,<br />
c’est même une délivrance, surtout si vous êtes<br />
en place arrière du Papa X-Ray. Le freinage est<br />
moyen. Attention au vent de travers, vu la surface<br />
de la dérive, c’est plus qu’un effet girouette<br />
que vous subissez : c’est un effet boomerang !<br />
Vous vous retrouverez facilement à 180° de la<br />
route prévue sur vous ne tenez pas votre axe !<br />
Twin 1 dans sa plus belle phase de vol<br />
Ça y est, nous sommes arrêtés. Il faut<br />
sortir. Enfin, il faut se désincarcérer. Que ce soit<br />
dans le I ou le II, on a du mal à en sortir. Non<br />
pas parce que c’était vachement bien, mais<br />
tout simplement parce qu’une fois qu’on est<br />
dedans, on est coincé !<br />
En résumé, Twin I ou Twin II, c’est presque<br />
pareil, avec néanmoins quelques évolutions<br />
logiques entre les deux, bien sûr. En tout<br />
cas, des machines solides et pas méchantes,<br />
faciles au pilotage, mais passer le quart<br />
d’heure de vol relève de la prouesse physique<br />
et vélivole. Bref, d’excellentes machines<br />
école, avec certainement de belles<br />
capacités pour le vol de distance, mais<br />
franchement, on n’a pas osé…<br />
Le Twin pour les grands :<br />
Par Julien Bernage<br />
Et oui vous l’aurez compris les impressions<br />
contenues dans le présent article<br />
ne peuvent être ressenties que par une race<br />
de vélivole en voie d’extinction : les<br />
gens de moins d’1 m 65… Laissons les s’adonner<br />
au joie du pilotage périscopique et<br />
concentrons nous sur les impressions que<br />
ressentent les personnes de taille normale,<br />
voir trop grande quand ils sont aux commandes<br />
d’un Twin !<br />
Ça y est, la bête est sortie, à tout<br />
seigneur tout honneur, commençons par sa<br />
majesté Twin Premier, à ne pas confondre<br />
avec Visa Premier, même si dans tous les<br />
cas on raque pour l’assurance de rentrer<br />
rapidement au pays !<br />
Donc le Twin 1… Le moins qu’on<br />
puisse dire c’est qu’il en impose ! un profil<br />
d’aile bien épais qui referme deux couchettes<br />
superposées transformées depuis<br />
en ballast, car oui, le PX est ballastable, enfin<br />
était… ça aurait été plus utile sur Tango<br />
51 histoire de ne pas le boire sec !<br />
Passons au cockpit, large comme<br />
un Soulet, ça doit être confortable ! Pour la<br />
place avant, c’est en partie vrai, le tableau<br />
de bord en champignon (NDLR : mais non<br />
mangeable, déjà essayé) permet d’y faire<br />
tenir tout type de jambe, même de bois. Le<br />
baquet est profond et la position pas si pire<br />
!<br />
Passons à l’arrière, l’accès est aisé<br />
et vu de l’extérieur ça parait génial comme<br />
position : les jambes bien écarté, bien allongé,<br />
tout ça ressemble à s’y méprendre à<br />
un fauteuil de gynécologie. Mais il est vrai<br />
qu’un vol en twin reste une analyse en profondeur<br />
de son corps… Peut être est-ce un<br />
clin d’œil des concepteurs, concernant<br />
l’accouchement douloureux du projet : 450<br />
kg à la naissance quand même !<br />
Place arrière du twin, escabeau fourni<br />
séparément