les français libres les français libres - Fondation de la France Libre
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26 août 1940, il annonce le ralliement officiel<br />
du Tchad à <strong>la</strong> <strong>France</strong> <strong>Libre</strong>.<br />
Félix Éboué est nommé gouverneur général <strong>de</strong><br />
l’AEF le 12 novembre 1940 par le général <strong>de</strong><br />
Gaulle. Il mène alors une action essentielle,<br />
tant pour <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong>s opérations militaires,<br />
grâce à <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> routes stratégiques,<br />
que pour l’avenir <strong>de</strong>s colonies <strong>français</strong>es. Il<br />
entreprend en effet <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s réformes<br />
socia<strong>les</strong>, s’appuyant sur <strong>les</strong> notab<strong>les</strong> locaux<br />
et <strong>les</strong> coutumes traditionnel<strong>les</strong>, promeut <strong>la</strong><br />
mise en p<strong>la</strong>ce d’une économie autonome et<br />
développe l’éducation. Il meurt au Caire le<br />
17 mai 1944.<br />
Marie-Ma<strong>de</strong>leine Fourca<strong>de</strong><br />
(1909-1989)<br />
Née en 1909 à Marseille, Marie-Ma<strong>de</strong>leine<br />
Bridou (future Marie-Ma<strong>de</strong>leine Fourca<strong>de</strong>) a<br />
passé sa jeunesse en Extrême-Orient et au<br />
Maroc, avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir, en 1937, secrétaire<br />
général d’un groupe <strong>de</strong> publications nationalistes<br />
dirigées par le commandant Georges<br />
Loustaunau-Lacau.<br />
Dès 1940, elle participe avec lui à <strong>la</strong> création<br />
d’une <strong>de</strong>s premières organisations <strong>de</strong> résistance,<br />
le réseau Alliance (que <strong>les</strong> Allemands<br />
surnommeront « l’Arche <strong>de</strong> Noé »), qui opérera<br />
avec <strong>les</strong> Britanniques. Après l’arrestation <strong>de</strong><br />
Loustaunau-Lacau (mai 1941) et <strong>de</strong> son adjoint,<br />
le commandant Faye, Marie-Ma<strong>de</strong>leine<br />
(Hérisson) assure <strong>la</strong> direction d’Alliance pendant<br />
toute <strong>la</strong> guerre; elle n’échappe aux pièges<br />
tendus par <strong>la</strong> Gestapo que grâce à sa vigi<strong>la</strong>nce<br />
et à <strong>de</strong> multip<strong>les</strong> transformations <strong>de</strong> son apparence<br />
physique.<br />
Durant quatre ans, Hérisson organisera le quadril<strong>la</strong>ge<br />
du territoire en secteurs pour recueillir<br />
<strong>de</strong>s informations. À l’automne <strong>de</strong> 1941, six<br />
émetteurs radio <strong>les</strong> transmettent à Londres<br />
et une multitu<strong>de</strong> d’agents <strong>de</strong> liaison sont<br />
chargés <strong>de</strong>s services <strong>les</strong> plus ingrats.<br />
Cependant, <strong>la</strong> Gestapo et <strong>la</strong> police <strong>de</strong> Vichy<br />
provoquent <strong>de</strong>s hécatombes à l’automne<br />
1943 : plus <strong>de</strong> trois cents arrestations paralysant<br />
cinq centres émetteurs. Arrêtée le<br />
10 novembre à Marseille, « Marie-Ma<strong>de</strong>leine »<br />
s’éva<strong>de</strong> peu après, grâce à <strong>la</strong> complicité <strong>de</strong><br />
policiers <strong>de</strong> Vichy membres d’Alliance.<br />
Après trente-<strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong> c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stinité, elle<br />
se rend à Londres (juillet 1943) et regagne <strong>la</strong><br />
Provence, avant le débarquement d’août 1944:<br />
arrêtée à Aix-en-Provence, elle s’éva<strong>de</strong> à nouveau<br />
et poursuit <strong>de</strong>s missions dans l’Est après<br />
<strong>la</strong> libération <strong>de</strong> Paris. Prési<strong>de</strong>nte du Comité<br />
d’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> Résistance (CAR) à partir <strong>de</strong><br />
1963, Marie-Ma<strong>de</strong>leine Fourca<strong>de</strong> y fédère une<br />
cinquantaine d’associations ou d’amica<strong>les</strong><br />
d’anciens résistants.<br />
Gilbert Renault (colonel Rémy)<br />
(1904-1984)<br />
Né dans le Morbihan en 1904, il sera d’abord<br />
employé à <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> <strong>France</strong> avant <strong>de</strong> s’engager<br />
dans <strong>la</strong> production cinématographique.<br />
D’opinion monarchiste, catholique traditionaliste,<br />
très hostile à l’Allemagne nazie, il<br />
refuse immédiatement l’armistice et s’embarque<br />
à Lorient pour l’Angleterre le 23 juin<br />
1940. Il s’engage dans <strong>les</strong> Forces <strong>français</strong>es<br />
<strong>libres</strong>, où il est immédiatement affecté au<br />
2 e bureau. Dès le début d’août 1940, il regagne<br />
<strong>la</strong> <strong>France</strong>, via le Portugal et l’Espagne, chargé<br />
par <strong>de</strong> Gaulle lui-même d’une mission <strong>de</strong><br />
surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> l’ennemi sur <strong>la</strong><br />
côte at<strong>la</strong>ntique. Dès <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’année, il envoie<br />
<strong>de</strong>s rapports très informés sur l’opinion <strong>français</strong>e<br />
en zone occupée et sur <strong>les</strong> activités <strong>de</strong>s<br />
premières manifestations <strong>de</strong> résistance.<br />
Au début <strong>de</strong> 1941, il commence à mettre sur<br />
pied l’un <strong>de</strong>s plus importants réseaux <strong>de</strong> renseignement<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> zone occupée, sous le nom<br />
<strong>de</strong> « Confrérie Notre-Dame » (CND).<br />
Exceptionnellement doué pour le contact, disposant<br />
<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions dans <strong>les</strong> milieux <strong>les</strong> plus<br />
divers, au service d’un patriotisme intransigeant,<br />
il parviendra à rassembler 1 400 agents<br />
très motivés et qui feront preuve d’une gran<strong>de</strong><br />
efficacité dans <strong>la</strong> recherche du renseignement.<br />
De son côté, le chef-adjoint <strong>de</strong> l’Intelligence<br />
Service, sir C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Dansey, affirmera qu’il était<br />
« le plus extraordinaire agent secret » qu’il<br />
avait rencontré au cours <strong>de</strong> sa longue carrière.<br />
Au début <strong>de</strong> 1942, il prendra contact avec <strong>de</strong>s<br />
responsab<strong>les</strong> socialistes (Christian Pineau,<br />
Louis Vallon, André Philip, Jean Cavaillès), puis<br />
avec un délégué du comité central du parti<br />
communiste, Fernand Grenier, qu’il emmènera<br />
à Londres en janvier 1943 pour le présenter au<br />
général <strong>de</strong> Gaulle. Ces initiatives favoriseront le<br />
rapprochement entre <strong>les</strong> partis et mouvements<br />
<strong>de</strong> gauche et le chef <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> <strong>Libre</strong>. La CND<br />
sera démantelée par <strong>de</strong>s trahisons successives,<br />
mais <strong>la</strong> Gestapo ne parviendra jamais à arrêter<br />
Rémy. Il sera fait Compagnon <strong>de</strong> <strong>la</strong> Libération.<br />
Bibliographie : Rémy, l’agent secret n° 1 <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong><br />
<strong>Libre</strong>, par Guy Perrier (Perrin, 2001).<br />
Fred Scamaroni (Sévéri)<br />
(1914-1943)<br />
Fred Scamaroni est chef du cabinet du préfet<br />
du Calvados au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong><br />
guerre. Affecté à sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> dans l’aviation à<br />
Tours, il y passe son brevet d’observateur.<br />
Nommé lieutenant, il refuse l’armistice et s’embarque<br />
à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> juin 1940 pour Londres.<br />
Il prend part à l’expédition anglo-<strong>français</strong>e libre<br />
<strong>de</strong>stinée à rallier l’Afrique occi<strong>de</strong>ntale <strong>français</strong>e<br />
en septembre ; arrêté par <strong>les</strong> forces vichystes,<br />
il est interné à Bamako, puis à Alger, avant<br />
d’être expédié en <strong>France</strong>, où il est hospitalisé.<br />
Finalement libéré, il obtient un poste au ministère<br />
du Ravitaillement, qui constitue une couverture<br />
pour ses activités <strong>de</strong> résistance –<br />
et notamment pour <strong>la</strong> préparation d’un p<strong>la</strong>n<br />
d’action pour <strong>la</strong> Corse, qu’il soumet au BCRA.<br />
Il séjourne quelque temps dans l’île, où il<br />
recrute <strong>de</strong>s agents, organise <strong>de</strong>s filières d’évasion<br />
et un réseau <strong>de</strong> renseignement et noue<br />
<strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions avec d’autres mouvements c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stins.<br />
À <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> 1941, il regagne Paris, puis<br />
se rend immédiatement à Londres, sur ordre<br />
du BCRA. Promu capitaine, intégré au service<br />
Action, il regagne <strong>la</strong> Corse au cours <strong>de</strong> l’été<br />
1942 pour y préparer l’unification <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance<br />
locale et <strong>la</strong> libération <strong>de</strong> l’île. Mais il est<br />
arrêté et torturé à <strong>la</strong> suite d’une trahison en<br />
mars 1943 ; il se suici<strong>de</strong>ra pour ne pas parler.<br />
Bibliographie : Fred Scamaroni, Mort pour <strong>la</strong> <strong>France</strong>,<br />
par Marie-C<strong>la</strong>ire Scamaroni (<strong>France</strong>-Empire, 1999). ■<br />
<strong>Fondation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> <strong>Libre</strong> • 61