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06 LE CONVO Ipage 23 37 Le Séjour en Afrique du Sud

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<strong>LE</strong> <strong>CONVO</strong>I 05 Septembre 1941 11 Novembre 1941<strong>06</strong>. <strong>Le</strong> Séjour <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> <strong>du</strong> <strong>Sud</strong>• <strong>Le</strong>s Marins, les Militaires, les Civils.Nous connaissons les lieux d’amarrage des Navires saisis par les différ<strong>en</strong>ts rapports à notre disposition :A Port Élisabeth, pour les Chargeurs Réunis : <strong>Le</strong> Cap Tourane, le Cap Padaran, le Bankok, lequel avait déjà ‘échappé’’ à un arraisonnem<strong>en</strong>t le 30 mars 1941.L’Ile de France, noté sur son Ag<strong>en</strong>da par André LHERMITTE, commissaire <strong>du</strong> Cap Tourane, le 6 novembre 1941.A East London pour les Messageries Maritimes : État-major et Équipages: <strong>Le</strong> Compiègne, <strong>Le</strong> Cdt Dorise, le Si Kiang , D’Entrecasteaux, Ville de Rou<strong>en</strong>.A Cape Town, l’équipage de la Désirade qui est déjà à quai lors de l’arrivée <strong>du</strong> Convoi : le navire a été arraisonné le 18 juin 1941 par le Croiseur ‘’ Pretoria-Castle‘’ au large de Sainte Hélène, la saisie décrétée le 3 juillet. Égalem<strong>en</strong>t à quai : Ville de Ver<strong>du</strong>n.<strong>Le</strong>s navires ram<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>du</strong> Fret à destination de la Métropole qui <strong>en</strong> avait bi<strong>en</strong> besoin : les cargaisons sont saisies et font l’objet de Rapport à Londres.12 Novembre 1941TE<strong>LE</strong>GRAMME <strong>du</strong> Haut Commissaire <strong>du</strong> Royaume- Uni, Pretoria, au Secrétaire d'État aux Affaires <strong>du</strong> Dominion, LondresRef 1<strong>37</strong>5 suite à ma note réf 1352 <strong>en</strong> date <strong>du</strong> 7 novembreVeuillez trouver ci-dessous les comptes-r<strong>en</strong><strong>du</strong>s établis par les autorités douanières portuaires après inspection générale <strong>du</strong> fret :COMPIEGNEsous le commandem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> Cdt André; était égalem<strong>en</strong>t à bord le Colonel Bataylaird.Équipage : 285 dont Marins sans moy<strong>en</strong>s de subsistance : 65Passagers civils : 228Matelots et hommes de troupe : 228total : 741<strong>Le</strong>s passagers dont la majorité a embarqué à Saïgon, compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t 282 marins et militaires, 80 femmes, 57 <strong>en</strong>fants, 80 civils dont desprisonniers politiques et 10 Grecs de navires marchands.Un légionnaire américain placé <strong>en</strong> dét<strong>en</strong>tion est réputé dét<strong>en</strong>ir des informations intéressantes.On suspecte la prés<strong>en</strong>ce de citoy<strong>en</strong>s de pays <strong>en</strong>nemis.Fret :<strong>en</strong> tonneaux: café:1499; cuir:357; raphia:285; haricots:190; conserves:263; écorces (quinine?):136; farine:100; ess<strong>en</strong>ce de clou degirofle:<strong>23</strong>; peaux de crocodile:11; divers:53; total : 3154. Une inspection complète est prévue.On suspecte qu'une grande partie <strong>du</strong> fret a été débarquée et que <strong>du</strong> fret de contrebande a été embarqué.BANGKOKPassagers : 5 étudiants<strong>en</strong> tonneaux: sucre:3150; farine:1510; café:840; rhum:787; raphia:479; haricots secs:390; graphite:385; riz:345; ess<strong>en</strong>ce de fleur:172;cire:62; cacao:57; clous de girofle:51; vanille: 28 ; peaux:30 ; tapioca:105; divers:203;CAP TOURANEPassagers : 345 officiers d'armée, 31 d'autres grades, 141 civils hommes, 70 femmes et 103 <strong>en</strong>fants.Équipage : 12 officiers, 80 matelots.Fret : 5700 tonneaux à destination de Dakar, Casablanca et Marseille, dont 65% <strong>en</strong> sucre, le reste <strong>en</strong> fret général.3000 caisses de viandes ; 43<strong>06</strong>6 sacs de sucre; 1924 ballots de sisal; 500 ballots de tabac; 333 caisses de rhum; 8301 caisses de thé noiret de thé vert; 868 barriques démontées; 1215 caisses de vanille; 520 demi-muids (demontees?), toile de coton, quinine, corde, sacs ethuile de ricin,Courrier : 51Personnes suspectes : 12 officiers de l'armée réputés anti-britanniques et 26 légionnaires allemands.COMMANDANT DORISE<strong>en</strong> tonneaux: café :3<strong>06</strong>2; raphia:82; haricots:75; total:5269; pour l'huile de ricin figurant dans mon télégramme 1352, substituergraines de ricin:109, le restant comme indiqué dans mon télégramme 1352, à un ou deux tonneaux près.CAP PADARAN13566 sacs de riz; 1685 paquets de raphia; <strong>23</strong>893 sacs de sucre; 1242 ballots de peaux; 26927 sacs de haricots, et une certaine quantitéd'huile de citronnelle, d'huile d'ylang, de la corde et de la viande.<strong>Le</strong>s 9 et 10 novembre 1941<strong>Le</strong>s passagers civils, les marins et les militaires mariés et leurs familles sont partis au Cap <strong>en</strong> train pour être rapatriés à bord debateaux portugais, 209 d'East London et 275 de Port-Elizabeth.1580/1/100/43[le Portugal étant un pays neutre, des navires portugais reliai<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t le Cap à Lisbonne et Casablanca.]JUS• <strong>Le</strong>s lieux d’hébergem<strong>en</strong>t: Port-Élisabeth, East London, Berlin, Middelburg, Graaff Reinet, Koffie FounteinRemarque préliminaire : au vu des rapports de mer des Commandants et Commissaires de bord établis lors des précéd<strong>en</strong>ts voyages (Archives CCIM) , unepartie des équipages était constituée par des Marins autochtones, embarqués au gré des besoins dans les escales : Indi<strong>en</strong>s, Indochinois, Malgaches, quiconstitu<strong>en</strong>t l’ess<strong>en</strong>tiel des matelots, ponts, machines, des navires de commerces .<strong>Le</strong>s Anglais n’avai<strong>en</strong>t aucune raison de garder ces g<strong>en</strong>s <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ces et les Autorités <strong>Sud</strong> Africaine ont <strong>du</strong> les r<strong>en</strong>voyer dans leurs pays d’origine <strong>en</strong> fonctiondes circonstances, information donnée mais sans plus de précision.<strong>Le</strong>s Europé<strong>en</strong>s sont maint<strong>en</strong>us <strong>en</strong> dét<strong>en</strong>tion dans des conditions variables <strong>en</strong> fonction de leur nationalité, de leur statut, de leur activité, de leurs opinionspolitiques exprimées ou supposées:<strong>Le</strong>s ressortissants Allemands et Itali<strong>en</strong>s sont internés <strong>en</strong> camps spécialem<strong>en</strong>t aménagés pour eux <strong>en</strong> tant que prisonniers de guerre.<strong>Le</strong>s Français sont triés dans un premier temps <strong>en</strong>tre Équipages de la Marine Marchande ( Officiers et Marins), Militaires passagers <strong>en</strong> voyage de retour sur laMétropole, ( Armée de terre et de Mer), Officiers, soldats et matelots, fonctionnaires et passagers civils, surtout Femmes et <strong>en</strong>fants accompagnant lesMilitaires.Il semble bi<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>t que les possibilités de recrutem<strong>en</strong>t de ‘’Dissid<strong>en</strong>ts’’ par les représ<strong>en</strong>tants Gaullistes, ai<strong>en</strong>t été un critère supplém<strong>en</strong>taire de sélectiondes populations.Repro<strong>du</strong>ction interdite Jean Francois CHALLOU – Ghislaine LHERMITTE – Jacques et Michel <strong>LE</strong>ONI Page <strong>23</strong>


<strong>LE</strong> <strong>CONVO</strong>I 05 Septembre 1941 11 Novembre 1941<strong>Le</strong>s hébergem<strong>en</strong>ts dans les ports de la Côte sud africaine ont été vite saturés ; les locaux disponibles : hôtels, maison de Marins, camps militaires, sontinvestis ; laissant quelques libertés d’aller et v<strong>en</strong>ir, aux familles de voir, et à l’inactivité de pr<strong>en</strong>dre le dessus.<strong>Le</strong>s corps constitués, Marine, Armée, Fonctionnaires, rev<strong>en</strong>ant d’Indochine et dép<strong>en</strong>dant de l’État Français, vont se considérer comme ret<strong>en</strong>us illégalem<strong>en</strong>tau mieux, au pire comme prisonniers et de ce fait <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> dissid<strong>en</strong>ce, comme le prévoi<strong>en</strong>t les statuts militaires.<strong>Le</strong>s autorités devront donc adapter les conditions de dét<strong>en</strong>tions au fil <strong>du</strong> temps.<strong>Le</strong> commandant Mercadier est débarqué <strong>du</strong> Compiègne manu militari par les Autorités <strong>Sud</strong> Africaines et Anglaises, mais avec les honneurs militaires de lapart de ses troupes. <strong>Le</strong>s équipages et les passagers seront débarqués 24 h plus tard, <strong>en</strong>fin les militaires, embarqués dans des camions.Mme MERCADIER, son épouse, très impliquée dans les prises de positions de son mari, rapporte les conditions d’affectation et d’hébergem<strong>en</strong>t de façoncirconstanciée, qui font supposer qu’elle est très informée de la situation politique <strong>en</strong> France et de l‘état <strong>du</strong> conflit <strong>en</strong>tre les Alliés et le Gouvernem<strong>en</strong>t deVichy, avec les comm<strong>en</strong>taires acerbes et politiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> phase avec les lois de Vichy, destinés à être lus <strong>en</strong> métropole.Nous sommes le 9 Novembre 1941 à Port Élisabeth …Suite <strong>du</strong> Rapport de Mme MERCADIER« Notre train était un train spécial, qui, à ce titre ne s’arrêta dans aucune gare. Nous voyageâmes deux nuits, un jour, une soirée et une partie d’unematinée. Presque tout de suite, le chef de train vint inviter mon mari à boire un verre au wagon restaurant, afin de lui exprimer sa sympathie pour avoir t<strong>en</strong>utête aux Anglais….Arrivée à Capetown.Nous p<strong>en</strong>sions être att<strong>en</strong><strong>du</strong> et y trouver le consul de France. Personne. Après une assez longue att<strong>en</strong>te, un indivi<strong>du</strong> arriva, qui déclara âtre de l’Ag<strong>en</strong>ce Cooklaquelle chargée par le Gouvernem<strong>en</strong>t de s’occuper de nous, allait nous loger. Il fit saisir tous les appareils photos ainsi que les jumelles. Dans un assez granddésordre, il indiqua les différ<strong>en</strong>ts hôtels. <strong>Le</strong> Colonel et Mme Bataillard se trouvant désignés seuls pour ‘’le Contin<strong>en</strong>tal’’ se prir<strong>en</strong>t à pleurer et noussupplièr<strong>en</strong>t successivem<strong>en</strong>t de ne pas les abandonner. Cette attitude frappa tout le monde ; On nous fit alors évacuer le quai.C’était le mardi 11 Novembre, à 10 h <strong>du</strong> matin.Au bout <strong>du</strong> quai, nous trouvâmes quelques marins qui nous att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t, ayant pu connaître l’heure d’arrivée <strong>du</strong> train. Ils v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t voir s’il n’y avait pas desmarins parmi nous. Nous causâmes. Ils avai<strong>en</strong>t été pris sur la ‘’Désirade’’ et le d’’Entrecasteaux’’ les3 et 17 Juillet 1941 et depuis se trouvai<strong>en</strong>t au camp deWindbay à 20km de Capetown.Installation à l’Hôtel.A l’hôtel ce fut une belle pagaille. On se casa tant bi<strong>en</strong> que mal dans de petites chambres. Mon mari et moi étions séparés. <strong>Le</strong>s chambres étai<strong>en</strong>t minables,les lits mauvais, pas d’eau courante, les tables de toilettes antiques, mais nous nous r<strong>en</strong>dîmes compte rapidem<strong>en</strong>t que tous les hôtels moy<strong>en</strong>s étai<strong>en</strong>t ainsi etqu’il fallait arriver au super palace ( Mount Nelson Hôtel) pour avoir un cabinet de toilette ; et au très chic hôtel pour avoir l’eau courante.<strong>Le</strong> Rég<strong>en</strong>t Hôtel Palace où j’ai passé six mois devint vite le c<strong>en</strong>tre des Français. D’abord de 70 Français, nous étions restés 33 à partir de Janvier, et ils y sont<strong>en</strong>core 31. Nous disposions d’un grand salon, où nous étions toujours <strong>en</strong>tre nous. Aussi toutes les réunions, paiem<strong>en</strong>t des soldes, etc… se faisai<strong>en</strong>t-ils toujourslà.<strong>Le</strong> propriétaire, une <strong>Sud</strong> Africain, était g<strong>en</strong>til avec nous. A la Noël, il offrit un bel arbre aux <strong>en</strong>fants avec de beaux et nombreux cadeaux. La dame qui gérait,Mme Highmann, une anglaise, anci<strong>en</strong>ne danseuse de music-hall, fut toujours charmante, nous donnant à notre gré sa machine à coudre, accédantimmédiatem<strong>en</strong>t à nos demandes, nous permettant l’usage de la T.S.F. pour écouter la voix de la France. Mais le manager <strong>du</strong> restaurant, un juif d’origineallemande, nous fut toujours hostile. <strong>Le</strong> personnel, composé d’Hindous, pour la table, et de noirs pour les chambres, étai<strong>en</strong>t facilem<strong>en</strong>t insol<strong>en</strong>t, et toujourssales.L’hôtel se composait, au rez-de-chaussée, de quatre bars et d’une salle à manger. Celle-ci se transformait à son tour <strong>en</strong> bar dès 19h30, chaque soir. Nousdinions à 18h30 pour permettre ce changem<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong>s bars étai<strong>en</strong>t constamm<strong>en</strong>t pleins. Cet état de chose n’était pas particulier à notre hôtel. Tous ceux <strong>du</strong>c<strong>en</strong>tre n’étai<strong>en</strong>t que des bars. Seuls le Super Palace et quelques hôtels avec jardin, appelés ‘’résid<strong>en</strong>tials’’ n’étai<strong>en</strong>t pas munis de nombreux bars.Vie à Capetown.Notre vie à l’hôtel se déroulait ainsi : pour les femmes, tricot, couture, raccommodage, pour les leurs et les célibataires. Du fait <strong>du</strong> manque d’arg<strong>en</strong>t, aprèsavoir v<strong>en</strong><strong>du</strong> pas mal de choses, nous nous étions mises, à la fin, à monnayer nos travaux, nos tricots et broderies étai<strong>en</strong>t très appréciés et nous ne manquionspas d’ouvrages.<strong>Le</strong>s hommes se prom<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t, lisai<strong>en</strong>t, jouai<strong>en</strong>t au bridge. Certains - dont mon mari - passai<strong>en</strong>t leurs journées à la belle bibliothèque de la ville. L edésœuvrem<strong>en</strong>t est très pénible et ronge.Immigrants prohibés.Nous étions ( et ils sont toujours) aux mains <strong>du</strong> Service de l’Immigration – <strong>du</strong> moins officiellem<strong>en</strong>t – car <strong>en</strong> fait nous dép<strong>en</strong>dions <strong>du</strong> représ<strong>en</strong>tant personnel<strong>du</strong> ministre des transports de Grande-Bretagne, un certain Gandar, Directeur de la Cie de navigation ‘’ Union Caste’’. C’est très probablem<strong>en</strong>t un Maltais ouun <strong>Le</strong>vantin, certainem<strong>en</strong>t pas un Anglais de pure race, peut-être un Juif. Un homme très poli et très <strong>du</strong>r. C’est lui qui m’a donné l’autorisation de partir, etnon l’immigration. <strong>Le</strong>s journaux disai<strong>en</strong>t : ‘’Au point de vue technique, les passagers et les équipages des bateaux de Vichy sont des immigrants prohibés.‘’<strong>Le</strong>ur nombre aurait-il été plus petit, ils aurai<strong>en</strong>t été placés dans des camps de dét<strong>en</strong>tion établis par le Service de l’Immigration, mais les Autorités onttrouvés nécessaires de les disperser dans d’autres régions… Même si tous ces g<strong>en</strong>s avai<strong>en</strong>t pu être logés dans un seul <strong>en</strong>droit, il n’aurait pas été possible deles garder sous une garde armée. Au mieux pourrai<strong>en</strong>t-ils être gardés par des gardes civils.’’En cas e maladie, nous devions faire appel au médecin de la police, Docteur Lorew, ( un brave homme) par l’intermédiaire <strong>du</strong> Service de l’immigration. <strong>Le</strong>Docteur Lorew appelait lui-même un médecin parlant français, le Docteur Matus. »Suite <strong>du</strong> Rapport <strong>du</strong> Commandant VERLAQUE… Séjour à East London<strong>Le</strong>s effectifs subsistants et les int<strong>en</strong>dants sont logés au Nordic Hôtel à 2 ou 4 par chambre ; les passagers de 1 ère classe, maître d’hôtel et écrivains auNewland, à 2, 4 ou 6 par chambre ; ceux de 2 ème et 3 ème classe dans des hôtels similaires.<strong>Le</strong>s états-majors ‘’Compiègne-Dorise’’, contrairem<strong>en</strong>t à ceux des ‘’d’Entrecasteaux’’, ‘’Ville de Rou<strong>en</strong>’’ qui sont dans ces hôtels, sont hébergés dans les plusgrands hôtels de la ville King’s Court et Carlton. Seul le passager de 1 ère classe M. Vinc<strong>en</strong>t, porté sur les listes comme captain’s brother est logé au Carltonavec le Commandant André. Ceci est d’autant plus regrettable que parmi les passagers logés à 4 par chambre dans ces hôtels se trouv<strong>en</strong>t des personnesâgées de 55 à 60 ans et importants <strong>en</strong>tre autres : Messieurs Charal, Directeur des T.P. <strong>en</strong> Cochinchine, Monsieur Borde, son collègue d’Annam, MonsieurMartin, Directeur de la Banque Indochine d’Haiphong, etc…<strong>Le</strong>s Officiers de l’armée étai<strong>en</strong>t logés au King’s Court jusqu’à leur départ pour Berlin un mois plus tard ; après une altercation <strong>en</strong>tre le Chef d’EscadronLacoste et le Capitaine Gaulliste Delmas <strong>du</strong> Comité d’East London, qui se trouvait être un de ses anci<strong>en</strong>s camarade de l’autre guerre.Berlin est un petit village à 45 milles d’East London ; <strong>Le</strong>s marins de l’État et les soldats étai<strong>en</strong>t logés dans les baraquem<strong>en</strong>ts de l’aviation et les équipagesdans les locaux désaffectés de l’anci<strong>en</strong>ne gare de la ville. De grandes salles servai<strong>en</strong>t de dortoir, les matelas à terre, et sur les bagages d’autres deréfectoires. <strong>Le</strong>s cuisines, X.C., lavabos seront installés dans la cour dans des baraquem<strong>en</strong>ts avec toitures <strong>en</strong> tôle on<strong>du</strong>lée.Dès notre installation terminée, nous avons r<strong>en</strong><strong>du</strong> visite à l’hôtel où il était desc<strong>en</strong><strong>du</strong> au Consul, Monsieur <strong>LE</strong> FORESTIER,. La délégation compr<strong>en</strong>ait lesCommandants Bertho, Achard, Verlaque, et MM Borde et Cea ?al. <strong>Le</strong> Consul a écouté mes doléances, a promis d’y porter remède, et avant la fin del’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> s’est mis à vomir, ayant, dit-il, trop bu de whisky. Nous l’avons quitté sur ces paroles et aucune solution n’est jamais interv<strong>en</strong>ue de son fait pournotre nourriture et logem<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong>s réclamations dev<strong>en</strong>ant plus nombreuses, je suis allé voir avec M. Beraud, le Commandant Andre chargé de la liaison avecles Autorités Britanniques. Je lui ai exposé les plaintes de chacun. Il m’a répon<strong>du</strong> simplem<strong>en</strong>t : « Je vais vous faire changer d’hôtel dès demain, vousRepro<strong>du</strong>ction interdite Jean Francois CHALLOU – Ghislaine LHERMITTE – Jacques et Michel <strong>LE</strong>ONI Page 24


<strong>LE</strong> <strong>CONVO</strong>I 05 Septembre 1941 11 Novembre 1941<strong>Le</strong> 22 Juin 1942Capitaine de Frégate Simon Chef <strong>du</strong> SSD CASABLANCANote de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :………2° Localités où séjourn<strong>en</strong>t les Français à rapatrier.a) <strong>Le</strong> Capitaine de Vaisseau <strong>LE</strong> CALVEZ, le Capitaine de Corvette MAROT, sont dans un camp à 30 km de Cape Town. <strong>Le</strong> Capitaine de FrégateMERCADIER les a rejoints après le départ de Mme Mercadier rapatriée par le MOUZINHO.b) Équipages des navires : CAP PADARAN : 12 Officiers ; CAP TOURANE : 9 Officiers plus 12 hommes à Port Élisabeth.COMPIEGNE, BANGKOK, D’ENTRECASTEAUX, CDT DORISE : 160 hommes et 35 Officiers<strong>Le</strong>s Équipages de couleur et travailleurs annamites passagers, au total 1800 à 200 hommes ont été réunis dans un camp à DURBAN jusqu’aumois d’Avril, date à laquelle ils ont été con<strong>du</strong>its à PETERS MARISBURG .c) Militaires :Camp de Berlin : Militaires Officiers : 10Camp d’aviation d’East London : 25 MilitairesPort Élisabeth : Camp militaire de SEGDENNAM : 75 Officiers et hommes.d) Des civils et quelques Militaires sont à CAPETOWN ; au total 650 personnes sont à rapatrier……3° Conditions matérielles des Équipages :Navigateurs : les Officiers sont logés dans les Hôtels, confortablem<strong>en</strong>t<strong>Le</strong>s Hommes sont répartis dans les institutions pour Marins où ils sont égalem<strong>en</strong>t correctem<strong>en</strong>t traités.Militaires : <strong>Le</strong>s Militaires français sont logés dans les camps avec les militaires anglais. <strong>Le</strong>s Officiers célibataires sont ‘’invités’’ des Officiers anglaissous la t<strong>en</strong>te. <strong>Le</strong>s Officiers mariés et accompagnés de leur femme sont logés à l’hôtel.4° Conditions pécuniaires : la situation financière <strong>du</strong> personnel est extrêmem<strong>en</strong>t variable selon les catégoriesa) Personnel militaire et fonctionnaire : Ce personnel est le plus favorisé ; il perçoit une allocation de 8 à 12 shillings, versé par le Gouvernem<strong>en</strong>t ; <strong>Le</strong>paiem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> est assez irrégulier.Cette indemnité suffit à couvrir les dép<strong>en</strong>ses courantes et celles nécessitées par le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des vêtem<strong>en</strong>ts ;b) Personnel de la Marine Marchande : <strong>Le</strong>s équipages des bâtim<strong>en</strong>ts capturés perçoiv<strong>en</strong>t une indemnité allouée par le Gouvernem<strong>en</strong>t <strong>Sud</strong>-Africain.1sh 6 pour les Officiers6 p<strong>en</strong>ces pour les hommes.<strong>Le</strong>s Équipages <strong>en</strong> cours de rapatriem<strong>en</strong>t ne perçoiv<strong>en</strong>t aucune indemnité.Fin Juin 1942,III° Région Maritime ETAT MAJOR2 ème Bureau Secret TOULON Note <strong>du</strong> 24 Sept 1942Objet : Marins français internés <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> <strong>du</strong> <strong>Sud</strong>ils sont répartis <strong>en</strong> 3 groupes :a) <strong>Le</strong>s Officiers logeai<strong>en</strong>t dans un hôtel de Berlin, localité située à 26 miles d’East London. Ils étai<strong>en</strong>t assez libres et pouvai<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir de temps à autre à EastLondon voir les équipages qui s’y trouvai<strong>en</strong>t. Deux de ces Officiers sont passés à la dissid<strong>en</strong>ce dont un était de la réserve.b) Quinze ag<strong>en</strong>ts civils habitai<strong>en</strong>t dans un hôtel d’East London. Deux d’<strong>en</strong>tre eux, le maitre principal infirmier LALIER et le sd Maitre infirmier PERON, ontété rapatriés sanitaires le 3 aout 1942. Au mom<strong>en</strong>t de leur départ, il n’était pas question de transférer leurs camarades ailleurs. La situation de ceux-ciétait relativem<strong>en</strong>t très bonne <strong>en</strong> comparaison de celle des français résidant dans le camp d’East London.c) <strong>Le</strong> camp d’East London compr<strong>en</strong>ait <strong>en</strong> Juin 42 un détachem<strong>en</strong>t de marins sous les ordres <strong>du</strong> Maître Principal Torpilleur HELIEZ. <strong>Le</strong>ur situation étaitmauvaise tant <strong>du</strong> point de vue nourriture que logem<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong> camp se trouvait près d’un petit terrain d’aviation utilisé pour l’<strong>en</strong>trainem<strong>en</strong>t des pilotessud africains. <strong>Le</strong>s Français avai<strong>en</strong>t la possibilité de sortir comme ils le voulai<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> profitait pour améliorer l’ordinaire <strong>en</strong> pêchant.d) Mais ce camp a été dissous à la fin <strong>du</strong> mois de juin 42 et ses effectifs ont été transférés au camp de Port Élisabeth.<strong>Le</strong> 10 Juillet 1942,Relation de l’Arrestation des Militaires Français d’<strong>Afrique</strong> <strong>du</strong> <strong>Sud</strong>D’après les témoignages de Madame KERMABON, femme <strong>du</strong> Lt. Colonel d’Infanterie Coloniale, de Madame PIDEIL, épouse <strong>du</strong> chef d’Escadron d’InfanterieColoniale, et témoignage écrit de M. CORNE, chef de bureau honoraire des Services Civile d’Indochine.L’Arrestation<strong>Le</strong> v<strong>en</strong>dredi 10 juillet 1942, à 14h30, l’Hotel Rég<strong>en</strong>t Palace, à Capetown, fut subitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>touré d’un cordon d’hommes <strong>en</strong> armes. Des policiers sud-africains<strong>en</strong> civil, accompagnées de soldats égalem<strong>en</strong>t sud-africains, pénétrant dans l’immeuble, s’<strong>en</strong>quir<strong>en</strong>t des officiers français portés sur une liste. Con<strong>du</strong>its ausalon et dans les chambres, ils annoncèr<strong>en</strong>t aux français stupéfaits qu’ils étai<strong>en</strong>t arrêtés, et avai<strong>en</strong>t une demi-heure pour préparer leurs bagages ? <strong>Le</strong>spoliciers quittèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite les chambres, laissant dans chacune d’elle un homme baïonnette au canon qui ne quittait pas l’officier des yeux.<strong>Le</strong> Commandant MERCADIER figurait sr la liste. Comme à son habitude il était à la bibliothèque de la ville, on <strong>en</strong>voya un garçon de l’hôtel le repérer. Puis lespoliciers allèr<strong>en</strong>t l’arrêter sur place.<strong>Le</strong> Consul de Suisse, Mr. BOTHMERT, chargé de nos intérêts, arriva peu après. Il avait été secrètem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>u par un policier sud-africain de lointaineorigine française. Il ne put obt<strong>en</strong>ir aucun motif de ces arrestations inopinées et brutales.Tous les Officiers s’étai<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> uniforme avec décorations. Durant ce temps, deux camions arrivèr<strong>en</strong>t. Un cordon de troupes <strong>en</strong> armes les <strong>en</strong>toure. <strong>Le</strong>svalises- les autres bagages devai<strong>en</strong>t suivre - fur<strong>en</strong>t chargées dans l’un. Dans l’autres les Officiers s’<strong>en</strong>tassèr<strong>en</strong>t, sous les yeux d’une foule compacte etétonnée ( l’hôtel ‘’Rég<strong>en</strong>t Palace’’ est <strong>en</strong> plein c<strong>en</strong>tre ville, sur une grande place).Au cri de ‘’Vive la France ‘’ et ‘’ Vive Pétain’’ ils disparur<strong>en</strong>t vers une destination inconnue.<strong>Le</strong> l<strong>en</strong>demain, le Consul Suisse, dont le dévouem<strong>en</strong>t et l’activité fur<strong>en</strong>t extrêmes, vint aviser les épouses effondrées et les <strong>en</strong>fants <strong>en</strong>core sanglotant que lesleurs avai<strong>en</strong>t été con<strong>du</strong>its au camp de POLSMOON, à 30 km <strong>du</strong> Cap ( sur la route de Falxe Bay) où ils avai<strong>en</strong>t retrouvé les Commandants <strong>LE</strong> CALVEZ etMAROT , arrêtés aussi.Tous les Français avai<strong>en</strong>t dormi dans un dortoir, des Officier Afrikaans au milieux d’eux. Mais ceux-ci ne fermèr<strong>en</strong>t point l’œil, ils caressai<strong>en</strong>t ou tâtai<strong>en</strong>t detemps à autre leurs révolvers placés sous leurs oreillers. <strong>Le</strong> l<strong>en</strong>demain, cep<strong>en</strong>dant, ils comm<strong>en</strong>cèr<strong>en</strong>t à compr<strong>en</strong>dre que les Français, restés plein d’<strong>en</strong>train,n’étai<strong>en</strong>t pas de mauvaises têtes ou les irré<strong>du</strong>ctibles vraisemblablem<strong>en</strong>t annoncés. Petit à petit le chef sud-africain s’adoucit, jusqu’à même se montrerquelque peu piteux, au point de tolérer une visite de épouses ; organisée par le Consul de Suisse, visite extrêmem<strong>en</strong>t secrète, à l’insu complète des Anglais.Plusieurs dames pur<strong>en</strong>t ainsi revoir leurs maris, qui leurs donnèr<strong>en</strong>t les détails ci-dessus.Deux jours après, tous les français arrêtés partir<strong>en</strong>t pour une destination inconnue vers le Nord, qui devait être KOFFIE FONTEIN ( État d’Orange)<strong>Le</strong> départRepro<strong>du</strong>ction interdite Jean Francois CHALLOU – Ghislaine LHERMITTE – Jacques et Michel <strong>LE</strong>ONI Page 27


<strong>LE</strong> <strong>CONVO</strong>I 05 Septembre 1941 11 Novembre 1941A Steinburg, Cap Province, à 50 ‘ <strong>en</strong>viron de Middelburg, sur la voie ferrée Johannesburg le Cap. : <strong>Le</strong>s Int<strong>en</strong>dants, écrivains, premier maitred’hôtel, et les passagers de 2 ème classe et assimilés.<strong>Le</strong>s équipages devai<strong>en</strong>t partir vers la fin Aout pour un camp préparé à leur int<strong>en</strong>tion soit à KOFFIE FONTEIN, soit à Jaguarfontein dansl’État libre d’Orange.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts divers, suggestions . MM Bertho, Ripert, Bujoli, etc … m’ont demandé instamm<strong>en</strong>t de vous signaler l’attitude <strong>du</strong>Commandant Andre <strong>en</strong>vers les subsistants. Je ne veux pas allonger mon rapport par les détails de cette attitude. Je vous signalesimplem<strong>en</strong>t que le Commandant Andre ignorait les Officiers subsistants où se trouvai<strong>en</strong>t pourtant des collègues plus anci<strong>en</strong>s <strong>en</strong> âge et <strong>en</strong>grade. <strong>Le</strong>s nouvelles <strong>du</strong> Consulat, de la Cie nous intéressant, ne nous parv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t qu’après l’équipage et souv<strong>en</strong>t grâce à l’obligeance deMM Goutte et <strong>Le</strong>sbros ou par les Int<strong>en</strong>dants logeant avec nous. <strong>Le</strong>s avis, décisions étai<strong>en</strong>t toujours prises sans nous consulter. Nous <strong>en</strong>recevions notification et certaines étai<strong>en</strong>t inopérantes parce qu’irréfléchies ou manquant de métier et d’expéri<strong>en</strong>ce. <strong>Le</strong>s Subsistants necommuniquai<strong>en</strong>t plus avec le Commandant Andre que par lettre. Je joins à ce rapport une de ces lettres et la réponse dont je vous laissejuger le ton.Tous les Officiers sont <strong>en</strong> captivité au même titre. Si le service comptable continue à être celui <strong>du</strong> Compiègne, il serait sage que le plusanci<strong>en</strong> Commandant, M. Bertho soit obligatoirem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>u au courant par le Commandant Andre des communications de la Cie avec leConsulat . <strong>Le</strong> Commandant Achard égalem<strong>en</strong>t.POSTE . A notre départ les colis familiaux étai<strong>en</strong>t dans les magasins de la douane. Il était déf<strong>en</strong><strong>du</strong> aux expéditeurs de les récupérer. Ladouane a répon<strong>du</strong> au Commandant Achard qui s’était occupé de la question par une note dont je vous donne copie. <strong>Le</strong>s Autotités <strong>Sud</strong>Africaines att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t, sans doute, une demande <strong>en</strong> accord pour eux comme pour la poste. A East London, à Port Elisabeth se trouv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core des milliers de sacs poste, postaux, colis postaux <strong>du</strong> convoi saisi. Ils conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour des c<strong>en</strong>taines de milles francs de d<strong>en</strong>réespéreissables, et ont été pour la plupart vérifiés par les services compét<strong>en</strong>ts. <strong>Le</strong> Consul Général de Suisse, M. BOTHMERT, à qui nous devonsbeaucoup, et qui est l’obligeance même, est tout disposé à s’occuper <strong>du</strong> règlem<strong>en</strong>t et de la réexpédition de cette poste.<strong>Le</strong> Commandant VERLAQUE<strong>Le</strong> 18 Aout 1942UNION SUD AFRICAINECONFIDENTIELRessortissants de la France de Vichy1. Je vous prie de trouver ci-joint pour information une liste fournie par le Départem<strong>en</strong>t des Affaires Sociales compr<strong>en</strong>ant les noms des 96ressortissants de la France de Vichy qui ont été transférés d'East London et qui sont actuellem<strong>en</strong>t logés dans des hôtels des localités suivantesrelevant de votre zone de contrôle:-Steynsburg :31-Rosmead : 8-Middleburg : 572. Je vous prie de placer toutes ces personnes sous surveillance et de me faire parv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> temps voulu 2 copies des certificats d'exemptiond'internem<strong>en</strong>t qui leur ont été remises indivi<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t,3. Au nombre des mesures que vous jugerez bon d'appliquer, <strong>en</strong> accord avec le Commissaire-Adjoint de la Police <strong>Sud</strong>-Africaine, il paraîtsouhaitable d'inclure la restriction de leurs déplacem<strong>en</strong>ts aux limites géographiques des différ<strong>en</strong>tes villes où ils sont logés.4. J'attire votre att<strong>en</strong>tion sur la note générale n° 17 <strong>en</strong> date <strong>du</strong> 1er avril 1941 <strong>du</strong> Départem<strong>en</strong>t des Affaires sociales.5. Si l'une des personnes concernées refuse de signer le certificat d'exemption d'internem<strong>en</strong>t, un exemplaire devra leur être délivré par la police, etl'original et les autres exemplaires devront être contresignées à cet effet.<strong>Le</strong> 10 Septembre 1942 André LHERMITTE signe un ‘’CERTIFICAT D EXEMPTION’’, dont les termes fix<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t les limites à ne pas franchir :Att<strong>en</strong><strong>du</strong> que ANDRE LHERMITTE , âgé de 40 ans, est un sujet de la France de Vichy, et qu' il a été jugé nécessaire de contrôler ses déplacem<strong>en</strong>tset ses activités, Cette attestation exempte le dit ANDRE LHERMITTE de dét<strong>en</strong>tion selon la loi citée ci-dessus, et le soumet au respect desdispositions suivantes:1- il remettra au juge de Middleburg (province <strong>du</strong> Cap) tout passeport <strong>en</strong> sa possession2- il ne changera pas de lieu de résid<strong>en</strong>ce et ne se déplacera pas <strong>en</strong> dehors des limites de la ville de Middleburg sans <strong>en</strong> avoir obt<strong>en</strong>ul'autorisation écrite <strong>du</strong> juge de Middleburg.3- il remettra à la police sud-africaine tout récepteur radio ou autre, toute arme ou munition <strong>en</strong> sa possession, et ne devra pas acquérir de telsappareils, armes ou munitions sans l'autorisation écrite <strong>du</strong> juge de Middleburg.4- il ne se r<strong>en</strong>dra pas dans les quartiers indigènes de Middleburg.5- il n'assistera à aucune réunion sans l'autorisation écrite <strong>du</strong> juge de Middleburg.6- il s'absti<strong>en</strong>dra de toute con<strong>du</strong>ite ou activité subversive att<strong>en</strong>tatoire à la paix et à l'ordre public de l'Union <strong>Sud</strong> Africaine et de nuire de quelquefaçon que ce soit aux intérêts <strong>du</strong> gouvernem<strong>en</strong>t de L'union ou de ses alliés.Cette exemption peut à tout mom<strong>en</strong>t être révoquée par le Ministre de l'Intérieur, par le Chief Control Officer, ou le Control Officer, deMiddleburg,; lors de cette révocation, ou si le dit ANDRE LHERMITTE n'a pas respecté l'une de ces conditions, il peut être arrêté par l'un desofficiers m<strong>en</strong>tionnés dans la loi ci-dessus, et soumis aux dispositions prévues par cette loi.Fait à Middleburg (province <strong>du</strong> Cap), ce 10 septembre 1942signé : le Control Officer<strong>Le</strong> Control Officer/juge de Middleburg m'a expliqué les termes de cette exemption et j'<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>ds le cont<strong>en</strong>u. Une copie m'a été remise. Je m'<strong>en</strong>gage àobserver loyalem<strong>en</strong>t toutes les conditions et restrictions qui me sont imposées et suis consci<strong>en</strong>t que je peux être poursuivi <strong>en</strong> justice pour non-respect decette exemption.Lieu : Middleburg Date: 10/9/1942Signature A. LhermitteRepro<strong>du</strong>ction interdite Jean Francois CHALLOU – Ghislaine LHERMITTE – Jacques et Michel <strong>LE</strong>ONI Page 29


<strong>LE</strong> <strong>CONVO</strong>I 05 Septembre 1941 11 Novembre 1941MAHO Lionel matelotMAMBRINI Jean Marin MMMARTINA Léon Marin MMMARTY J. MilitaireMASCOU D<strong>en</strong>is 2° Cuisinier MM CompiègneMATHURIN Emil Marin MMMATHURIN Louis MilitaireMEFFRE Pierre MilitaireMEISTERMANN Xaveur MilitaireMELLIAND Marcel MilitaireMENELLA Ernest Marin MMMERITAN Séraphin Marin MMMETRAL Francis Sd Capitaine CompiègneListe incomplèteMiddelburgGrand HotelMiddelburgHôtel CommercialNom Prénom âge Fonction Vichy Nb NavireAdj.HULINCap TouraneALLAINMAT Jean 2 Ville deRou<strong>en</strong>ANDRE Maurice 10 Cdt DoriseBENEDETTIDésiradeBRIGNON Jean 3D'EntrecasteauCHAUVOTDésiradeCOSTES E. Cap PadaranCOUPRIE Louis 3 Bangkokde KERGARIOUDésiradede TREMAUDAN Hervé 44 Sd Capitaine Cap TouraneDEFREMONT André 8 Cdt DoriseDELSENY R<strong>en</strong>é 20 Ville deRou<strong>en</strong>DUCORNET Léon 228 CompiègneESCANDE Victor 26 CompiègneESQUISSARD Jean 63 CompiègneFILIPPI Paul 229 CompiègneFORESTIER Alderic 36 Lieut<strong>en</strong>ant Cap TouraneGI<strong>LE</strong>T H<strong>en</strong>ri 9 Cdt DoriseGRAVE Jean 30 CompiègneGRESSIER Gérard 9 BangkokGUEIT Charles Off. Mar Mar 79 CompiègneGUERRIER Joseph M. Civil CompiègneGUIL<strong>LE</strong>MET Eugène Off. Mar Mar 8 Ville deRou<strong>en</strong>GUILLOU R<strong>en</strong>é C.F.F. Off. Mar Mar 4D'EntrecasteauHERTICH Michel 59 CompiègneJAMBET H<strong>en</strong>ry Officiel Cap PadaranKERNEIS Luci<strong>en</strong> L.J. Off. NavalD'Entrecasteau<strong>LE</strong> CLAIR Pierre A.R.Off. Mar Mar 7 Ville deRou<strong>en</strong><strong>LE</strong>GROS Marcel Off. Militaire 3 Cdt Dorise<strong>LE</strong>ONI Jean Lieut. Mécanici<strong>en</strong> 14 CompiègneLHERMITTE André 39 Commissaire Cap TouraneLUCAS Louis Off. Radio 10 BangkokMALOIR Pierre Marin MM 6 Cdt DoriseMARCOU Jean Sd Mécanici<strong>en</strong> MM 11 CompiègneMASCOU François Chef Radio MM 18 CompiègneMAZEYDésiradeMORIN H. Cap PadaranPAITRA Joseph 41 Sd Mécanici<strong>en</strong> Cap TouranePAQUET Joseph 13 CompiègnePENARD André 4 BangkokPINELI Fulg<strong>en</strong>ce 19 Ville deRou<strong>en</strong>PIOLA Laur<strong>en</strong>t Lieut. Mécanici<strong>en</strong> 12 CompiègnePIRON Victor 6 Ville deRou<strong>en</strong>POULVELARY Charles Lieut. Mécanici<strong>en</strong> 10 CompiègnePRAT François 25 CompiègneRAMADE Jean 6 CompiègneRAUD Louis 29 CompiègneREIL<strong>LE</strong>S H<strong>en</strong>ri 8 BangkokRIONCap TouraneROUVILLOIS Jacques 3 Ville deRou<strong>en</strong>SAUZEREAU Joseph 41 Trois. Mécanici<strong>en</strong> Cap TouraneTENAUD Claude Lieut<strong>en</strong>ant 1 Cap PadaranTESTIERDésiradeTRANQUARD Paul Lieut<strong>en</strong>ant 1 Cap TouraneVALLIN Claude 66 CompiègneNom Prénom âge Fonction Vichy Nb NavireACHARD Paul 1 Cdt DoriseA<strong>LE</strong>SSANDRINI Jean 22 CompiègneANDRE Marcel Commandant 1 CompiègneBERTHO R<strong>en</strong>é 21 CompiègneBUGAULT Joseph 1 Ville de ou<strong>en</strong>BULOLI Jean 78 CompiègneCACHERA Roger 55 CompiègneCHICHET André 17 CompiègneC<strong>LE</strong>MENT Louis 24 CompiègneCol. M.L. KERMABON M.L. exCompiègneDAUNIT Emile 7 BangkokDUMONT J. Cap TouraneGAZAURAN Robert 32 Second Commissaire Cap PadaranGLAES L. Cap PadaranGUYONNET Georges J.F 54 Médecin Cap PadaranLAGEAT Marcel 39 Second Mécanici<strong>en</strong> Cap Padaran<strong>LE</strong> BOITE François Off. Mar Mar 2 Bangkok<strong>LE</strong>SBROS Victor Chef Mécanici<strong>en</strong> M M Compiègne<strong>LE</strong>TONTURIER Eugène J.H. Off. Mar Mar 1D'EntrecasteauMARTIN Louis. J Marin MM 50 CompiègneMARTIN Luci<strong>en</strong> 5D'EntrecasteauMAZE Paul 44Chef Mécanici<strong>en</strong> Cap PadaranMICHAUD Eti<strong>en</strong>ne Civil 4 CompiègneMICHEL Paul 28 CompiègneMITEAU Georges Second Radio 52 Cap PadaranRICCI H. Cap PadaranRIPERT Louis <strong>23</strong> CompiègneROBINE Paul Médecin 15 CompiègneTIBAUTS Gabriel 36 Commissaire Cap PadaranTONNERRE Louis 52 1° T.S.F. Cap PadaranVINCENT Marcel 54 CompiègneRosmead Hotel RosmeadNom Prénom âge Fonction Vichy Nb NavireBAYON Louis 50 Chef Stewward Cap PadaranBERTHOLON J. 75 CompiègneCHAMPION Jean 45 Cambusier Cap PadaranGRANIER B<strong>en</strong>jamin 42 CompiègneHEILSTERN J. matelotHELIEZ François Off. MarineHOLMES Pierre 44 CompiègneJURY Jean <strong>37</strong> CompiègneKERBIRIOU Pierre matelotLABOURDETTE Jean 43 Chef Office Cap Padaran<strong>LE</strong> BUHE Hubert 43 Chef Cuisinier Cap PadaranLHERMITTE Célestin 38 1° Maitre d'équipage Cap PadaranMAURY Maurice 35 CompiègnePERSIANI Fernand 41 CompiègneTASSY François 45 CompiègneTROCHME Jean Aide Ecrivain MM 34 CompiègneSteynsburgCornwallNom Prénom Fonction Vichy Nb NavireBIZOT Félix 80 CompiègneBOUVARD François 21 Ville deRou<strong>en</strong>CHABRIER <strong>Le</strong>on 47 CompiègneDEFER Joseph 56 CompiègneDUCHEMIN Charles 22 Ville deRou<strong>en</strong>Repro<strong>du</strong>ction interdite Jean Francois CHALLOU – Ghislaine LHERMITTE – Jacques et Michel <strong>LE</strong>ONI Page 31


<strong>LE</strong> <strong>CONVO</strong>I 05 Septembre 1941 11 Novembre 1941FIESCHI Luci<strong>en</strong> 25 Ville deRou<strong>en</strong>HENRY François Civil 69 Compiègne<strong>LE</strong> GALL Albert Civil 74 CompiègneMARTIN Amédée 46 CompiègneNIEL Marcel 58 CompiègneQUEFFURUS Casimir 72 CompiègneROUE Claude 71 CompiègneSARAZIN Roland 76 CompiègneVOYER Edouard 12 Ville de Rou<strong>en</strong>SteynsburgGrand HôtelNom Prénom Fonction Vichy Nb NavireAUBRY H<strong>en</strong>ry 22 BangkokAUBRY Herman <strong>23</strong> BangkokBAS<strong>LE</strong> Théophile <strong>23</strong> Ville de Rou<strong>en</strong>BRUNET Luci<strong>en</strong> 11 BangkokCOSSEMIL<strong>LE</strong> Désiré 1° Maitre d’Hotel MM39 CompiègneDANGERFIELD H<strong>en</strong>ri 20 BangkokDANGERFIELD Claude 21 BangkokEVRARD Christian E. Off. Pont 8 CompiegneEYRAUD André E. Off. Pont 7 CompiègneHAZEBROUCK Paul R.C. Off. Militaire 4 Cdt DoriseLONG H<strong>en</strong>ri E.V. 14 ex Cdt DoriseMACCIO Marcel L. Off. de Marine 6 BangkokMORGANTI Dominique 19 CompiègneMULIEZ Pierre 5 Cdt DORISEPEYRON Albert 24 BangkokSANTINI Jean 9 Ville de Rou<strong>en</strong>SISCO François 38 CompiègneMACCIO Marcel Off. Marine__________________________________________________________________________________________________________________________________Graaff ReinetHôtelNom Prénom Fonction NavireGUERIN E.R.H. Off. Marine MarchandeHENRION F.G.R. Off. MilitaireJAFFUS Georges E.O. Machine MMJEANNOT M.M.H. Off. MarineLAUOENNAN G. Off. Marine Marchande<strong>LE</strong> CALVEZ A. Off. Marine<strong>LE</strong> MERDY Léon Cdt M M Cap PadaranLOIN J.J.A.Off. Marine MarchandeLOREAU M.J.M. Off. Marine MarchandeLUCAS Auguste Radio Cap TouraneMAHETRAS H.P. Off. Marine MarchandeMAROT A. Off. MarineMERCADIER R. Off. MarineBethlehemHôtelNom Prénom FonctionGRIMALDI R<strong>en</strong>ée w/o de J. GrimaldiGRUEZ R.M.J. Off. MilitaireKERMABON Jean Marie Off. MilitaireLACOSTE P. Off. MilitaireMAGNIONT Jean L. soin de la Fam. SERRESAu vu des rapports de mer des Commandants et Commissaires de bord établis lors des précéd<strong>en</strong>ts voyages (Archives CCIM), une partie des équipages étaitconstituée par des Marins autochtones, embarqués au gré des besoins dans les escales : Indi<strong>en</strong>s, Malgaches..etc : <strong>Le</strong>s Anglais n’avai<strong>en</strong>t aucune raison de garderces g<strong>en</strong>s <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ces et les Autorités <strong>Sud</strong> Africaine ont <strong>du</strong> les r<strong>en</strong>voyer dans leurs pays d’origine <strong>en</strong> fonction des circonstances.Ci-dessous une partie de l’équipage <strong>du</strong> Cap Tourane :COL<strong>LE</strong>TER Jean CommandantDE TREMAUDAN Hervé 2° CapitaineTRANQUARD Paul Lieut<strong>en</strong>antSIMON Charles Lieut<strong>en</strong>antDUVANEL Albert Lieut<strong>en</strong>antESTEVE Pierre PilotinLUCAS Auguste RadioMATHIS Robert 2° RadioFULBERT Fred Chef Mécanici<strong>en</strong>PAITRA Joseph 2° Mécanici<strong>en</strong>SAUZEREAU Robert 3° Mécanici<strong>en</strong>MOINEAU Jean 4° Mécanici<strong>en</strong>LHERMITTE Andre CommissaireSAPIS Georges 2° CommissaireBARTHOMEUF Yvan 3° CommissaireKREHEL R<strong>en</strong>é MédecinHAMON Alexandre Maitre Équipage<strong>LE</strong> PARQUE Joseph 2° Mtre ÉquipageGUYON VARCH Maurice Charp<strong>en</strong>tierTALVA Cypri<strong>en</strong> MatelotRASSEN Mohamed ChauffeurPAGNI Joseph ChauffeurHERNARD H<strong>en</strong>ri ChauffeurMORVAN Joseph ChauffeurOMAD Abdaliah ChauffeurAHMED Saleh ChauffeurCOUTURIER Paul ChauffeurBOURGUIN Eugène ChauffeurJOACHIM Gabriel ChauffeurDELISSE Robert SoutierTHABET Mohamed SoutierSTEPHAN Emile SoutierLITZIER Moise SoutierMOHAMED Abdalah SoutierMARIE R<strong>en</strong>é SoutierAVELINE Germain SoutierLARROUY Jean Chef cuisineALMERAS Raymond 2° CuisinierMERITAN Séraphin 3° CuisinierLAFON Louis 4° CuisinierROLAND Arthur 5° CuisinierA Graaff Reinet, plus au sud de Middleburg , il y avait une ‘’colonie’’ de Français composée de Commandants, de seconds-Capitaines, de Chefs-Mécanici<strong>en</strong>s,et de TSF.On compr<strong>en</strong>d dès lors, la raison <strong>du</strong> déplacem<strong>en</strong>t de la section Cyclo Tourisme, relatée dans le Bulletin N° Bulletin N° 4, p 1/2 de l’Association Française deMiddelburg pour les Sports et les Loisirs.<strong>Le</strong> Commandant COL<strong>LE</strong>TER y séjourne, puisqu’il adresse un courrier le 13 Février 1943 au Commissaire Lhermitte, resté à Middelburg, <strong>en</strong> ces termes :Mon cher Lhermitte,Votre lettre m’est parv<strong>en</strong>ue avant votre départ, nous sommes arrivés ici la nuit dernière. Je vous remercie pour le détail des papiers que vousavez laissés à de Trémaudan. Je les pr<strong>en</strong>drai dès que possible et espère pouvoir les conserver jusqu’à mon retour.Nous sommes dans une petite ville très coquette, notre installation n’est pas merveilleuse mais chacun a le sourire.Je ne vous dirais ri<strong>en</strong> de votre décision, chacun doit agir selon sa consci<strong>en</strong>ce dans notre situation actuelle. Je vous souhaite Bonne Chance.Bi<strong>en</strong> à vous.Signé : ColleterRepro<strong>du</strong>ction interdite Jean Francois CHALLOU – Ghislaine LHERMITTE – Jacques et Michel <strong>LE</strong>ONI Page 32


<strong>LE</strong> <strong>CONVO</strong>I 05 Septembre 1941 11 Novembre 1941• <strong>Le</strong>s conditions de vie <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> <strong>du</strong> <strong>Sud</strong>Elles sont vécues et subies de façondiffér<strong>en</strong>tes suivant les conditions dedét<strong>en</strong>tions et des objectifs des Autorités<strong>Sud</strong> Africaines et Anglaises: suivant lespossibilités de recrutem<strong>en</strong>t de‘’Dissid<strong>en</strong>ts’’, les populations sont traitéesdifféremm<strong>en</strong>t :Nous connaissons par un rapport relatif àJacques de Kergariou les conditions del’Internem<strong>en</strong>t :«P<strong>en</strong>dant son séjour <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> <strong>du</strong> <strong>Sud</strong>, aété parfaitem<strong>en</strong>t heureux, ne manquantde ri<strong>en</strong>. Très bi<strong>en</strong> traité par les Autorités<strong>Sud</strong> Africaines, habitant dans les meilleurshôtels, touchant régulièrem<strong>en</strong>t uneindemnité payée par le Consulat de France,et les Autorités <strong>Sud</strong> Africaines, suffisantespour vivre sans privations. Bi<strong>en</strong> logé etnourri sous un climat excell<strong>en</strong>t »<strong>Le</strong> rapport ayant été établi lors de sondécès des suites de maladie, <strong>en</strong> octobre 43à Casablanca, il a pu être rédigé adécharge des Autorités <strong>Sud</strong> Africaines et donc sujet à caution ; mais il semble tout de même que leur vie ait été agréable, sinon languissante !Quelle a été leur vie p<strong>en</strong>dant ces mois de résid<strong>en</strong>ce ‘’surveillée’’ ? à Port Élisabeth, au King Edward Hôtel,Commercial Hôtel…à Middelburg, ils sont au Grand Hôtel, auPhoto de groupe datée <strong>du</strong> 10 janvier 1943, et localisée à Middelburg, retrouvée <strong>en</strong> deux exemplaires ( Jean François Challou, Michel <strong>Le</strong>oni) , dont l’unecomportait les noms des membres au dos de la photo, ce qui a permis une id<strong>en</strong>tification des 4 asc<strong>en</strong>dants de notre groupe de recherche.de gauche à droite :Debout : Mazé, de Kergariou, de Trémaudan, Ricci, Guillou, Brignon, Marcou, Père Law,Brigault, André, Lageat, Paitra, Forestier, P<strong>en</strong>ard, B<strong>en</strong>edetti, Reilles, Touerre,Accroupis : <strong>Le</strong>tonturier, Vinc<strong>en</strong>t, Hulin, <strong>Le</strong>oni, Coupry.Repro<strong>du</strong>ction interdite Jean Francois CHALLOU – Ghislaine LHERMITTE – Jacques et Michel <strong>LE</strong>ONI Page 33


<strong>LE</strong> <strong>CONVO</strong>I 05 Septembre 1941 11 Novembre 1941Dans le Bulletin N° 5 d’Avril 43 de l’Association Française de Middelburg pour les Sports et les Loisirs, on note dans la SectionGastronomie, une allusion à la Guerre : suite à un Aïoli le V<strong>en</strong>dredi Saint, le rédacteur note : des esprits chagrins nous dis<strong>en</strong>t que lesheures tragiques que nous vivons ne doiv<strong>en</strong>t pas nous inciter à nous divertir et que nous devons garder notre bonne humeur pour l’aprèsguerre.Mais, n’aurons-nous pas à att<strong>en</strong>dre trop longtemps ?? Ne devons nous pas essayer de maint<strong>en</strong>ir notre moral <strong>en</strong> bon état et songerque nous pourrions être plus mal lotis ???... Charles GUEIT.Exposition d’œuvresNous possédons égalem<strong>en</strong>t un dépliant annonçant une exposition organisée à Middelburg les 7 et 8 Mai 1943 parl’Association, prés<strong>en</strong>tant les œuvres réalisées par les Membres de la Communauté, qui avait <strong>du</strong> temps libre et trouvait letemps long.Repro<strong>du</strong>ction interdite Jean Francois CHALLOU – Ghislaine LHERMITTE – Jacques et Michel <strong>LE</strong>ONI Page 35


<strong>LE</strong> <strong>CONVO</strong>I 05 Septembre 1941 11 Novembre 1941La plaquette réalisée par Jean <strong>LE</strong>ONI, est dédicacée par <strong>LE</strong>TONTURIER, Luci<strong>en</strong> MARTIN André CHICHET.<strong>Le</strong>s œuvres prés<strong>en</strong>tées sont réalisées par : Jean A<strong>LE</strong>SSANDRINI, Capitaine ANDRE, André CHICHET, LouisCOUPRIE, H<strong>en</strong>ri GI<strong>LE</strong>T, Jean GRAVE, Eug<strong>en</strong>e GUIL<strong>LE</strong>RMET, Marcel LAGEAT, R<strong>en</strong>é <strong>LE</strong>CLAIR, Marcel <strong>LE</strong>GROS,Marcel <strong>LE</strong>GROS, Luci<strong>en</strong> A. MARTIN, Jean MARCOU, Joseph PAITRA, Laur<strong>en</strong>t PIOLA , François PRAT, LouisRAUD, Claude TENAUD, Paul TRANQUART, Marcel VINCENT.Tous les Membres <strong>du</strong> Club ont pro<strong>du</strong>it Maquettes, Jeux, Objets d’art, Peintures de Navires et de Jeunesfilles…Nous avons un compte r<strong>en</strong><strong>du</strong> sous forme de pastiche réalisé par le Rédacteur <strong>en</strong> chef <strong>du</strong> Bulletin : leBulletin ( N° 5) relate ‘’l’honorable foire aux Croutes’’ et l’impact considérable sur la population quidécouvre la prés<strong>en</strong>ce de ces Français au Grand Hôtel de Middelburg.La foire aux Croutes est un imm<strong>en</strong>se succès… auprès des Habitants v<strong>en</strong>us <strong>en</strong> nombre.<strong>Le</strong> MIDDELBURG ECHO relate l’évènem<strong>en</strong>t ….Repro<strong>du</strong>ction interdite Jean Francois CHALLOU – Ghislaine LHERMITTE – Jacques et Michel <strong>LE</strong>ONI Page 36


<strong>LE</strong> <strong>CONVO</strong>I 05 Septembre 1941 11 Novembre 1941• La vie dans les camps est d’une toute autre nature.<strong>Le</strong>s rapports les plus alarmistes remont<strong>en</strong>t jusqu’à Vichy.Toujours dans le rapport de Mmes KERMABON, femme <strong>du</strong> Lt. Colonel d’Infanterie Coloniale, et PIDEIL, épouse <strong>du</strong> chef d’Escadrond’Infanterie Coloniale, et témoignage écrit de M. CORNE, chef de bureau honoraire des Services Civile d’Indochine.….Voici les conditions de vie au camp, telles que les prisonniers ont pu les faire connaître, soit clairem<strong>en</strong>t, soit par sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong><strong>du</strong>,recoupem<strong>en</strong>t….Accueillis par la glace sur le sol, et ‘’plus que chaudem<strong>en</strong>t ‘’ par une haie pointue et hérissée de baïonnettes, les Français occup<strong>en</strong>t un campspécialem<strong>en</strong>t construit pour eux, alors inachevé. Il y a aussi un camp pour les Allemands, un autre pour les Itali<strong>en</strong>s aux al<strong>en</strong>tours.Ils ont des baraquem<strong>en</strong>ts, et log<strong>en</strong>t par grade. Ainsi tous les Officiers à 5 galons- 10 <strong>en</strong> tout – couch<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dortoir. Ils ont une seulecouverture, un seul drap de lit remis une fois pour toute, donc jamais changée. Ils doiv<strong>en</strong>t faire leur lit, leur chambrée, laver leur linge… Pasde chauffage, pas d’eau chaude, pour douche et bain par ce temps glacial.Ils mang<strong>en</strong>t sur les mêmes tables que leurs hommes, après eux. <strong>Le</strong>ur repas ti<strong>en</strong>t tout <strong>en</strong>tier dans une gamelle <strong>en</strong> fer, et compr<strong>en</strong>ds, matinet soir, la même chose : une petite tranche de viande, une cuillérée de légumes, une cuillerée de confiture. <strong>Le</strong> matin une tasse de cafépresque noir, 2 petites tranches de pain. Une fois par semaine, la viande de la journée peut être remplacée par 4 œufs. <strong>Le</strong> dimanche, petitsupplém<strong>en</strong>t de fromage.Il y a une petite cantine qui v<strong>en</strong>d un peu de savon et de mercerie mais ri<strong>en</strong> ne pouvant améliorer l’ordinaire.…..Autre point de vue :<strong>Le</strong> 24 Septembre 1942Rapport Secret : Note de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur les conditions de séjour des équipages des navires de commerce internés <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> <strong>du</strong> <strong>Sud</strong>.Un commerçant de Sète, récemm<strong>en</strong>t rapatrié d’<strong>Afrique</strong> <strong>du</strong> <strong>Sud</strong>, a fait, à son arrivée, les déclarations suivantes :…<strong>Le</strong> régime appliqué était celui de la résid<strong>en</strong>ce surveillée. Toutes les correspondances postales avec la France ou autres nations étai<strong>en</strong>tc<strong>en</strong>surées. Celles <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance de la France ne parv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t jamais à leurs destinataires. Interdiction était faite de sortir de la ville sansmotif valable et dûm<strong>en</strong>t admis par les autorités <strong>du</strong> pays.…On paraissait admettre que les Français transférés dans les camps de l’intérieur dont la majorité était des militaires, avai<strong>en</strong>t manifestédes s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts anti anglais dans leurs conversations particulières dans la rue ou au café (conversations surprises par des ag<strong>en</strong>ts anglais).<strong>Le</strong>s internés se plaignai<strong>en</strong>t de l’oisiveté pesante à laquelle ils étai<strong>en</strong>t soumis. Tout travail était interdit.Tout le monde était mécont<strong>en</strong>t de notre représ<strong>en</strong>tation consulaire <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> <strong>du</strong> <strong>Sud</strong>, puisque p<strong>en</strong>dant les dix mois que <strong>du</strong>ra notreinternem<strong>en</strong>t, le Ministre de France ne se dérangea point et que notre Consul ne se montra que p<strong>en</strong>dant le débarquem<strong>en</strong>t.De façon générale, le traitem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>semble était acceptable.Réformé temporaire, j’ai été embarqué comme rapatrié sanitaire le 10 Aout 1942 à Capetown sur le vapeur portugais MOUSINHO faisantroute sur Casablanca où il est arrivé le 5 Septembre 1942.Je fus <strong>en</strong>suite dirigé sur Oran avant de continuer sur Sète.<strong>Le</strong> Lieut<strong>en</strong>ant de Vaisseau, Martin, chef <strong>du</strong> SSD de Sète<strong>Le</strong> 08 Décembre 1942VICHY - SERVICE CENTRAL DES ŒUVRES DE LA MARINE<strong>Le</strong> contre Amiral Secrétaire d’État à la Marine, Chef d’état major des Forces Maritimesà Monsieur le chef <strong>du</strong> Gouvernem<strong>en</strong>t – Ministre Secrétaire d’État aux Affaires Étrangères.Objet : Secours aux Marins Français internées <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> <strong>du</strong> <strong>Sud</strong>1. Par votre lettre citée <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce, vous avez bi<strong>en</strong> voulu me faire connaître que le Ministère des Finances a, sur votreinterv<strong>en</strong>tion, fait virer à la Banque Nationale Suisse à BERNE, une première tranche de 50.000 francs suisses destinés à apporterdes secours d’urg<strong>en</strong>ce aux personnels de la Marine Française internés <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> <strong>du</strong> <strong>Sud</strong>.2. J’ai l’honneur de vous demander de bi<strong>en</strong> vouloir aviser notre Ambassadeur à BERNE, et de le prier de régler avec le Départem<strong>en</strong>tPolitique Fédéral l’utilisation de ces fonds, que j’<strong>en</strong>visage de la manière suivante :Virem<strong>en</strong>t au Consulat Général de Suisse à JOHANNESBOURG.Affectation de ce crédit à des achats de vêtem<strong>en</strong>ts, et tabac et d’objets de première nécessité, effectués par les AutoritésConsulaires Suisses <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> <strong>du</strong> <strong>Sud</strong> ou par les représ<strong>en</strong>tants de ce pays <strong>du</strong> Comité International de la Croix Rouge ;Répartition de ces secours <strong>en</strong> nature <strong>en</strong>tre les internés par les mêmes personnalités.Il va sans dire que toute procé<strong>du</strong>re arrêtée d’un commun accord par les Autorités Fédérales et nos représ<strong>en</strong>tants ont par avancemon <strong>en</strong>tier agrém<strong>en</strong>t, la réalisation <strong>du</strong> but que je poursuis prés<strong>en</strong>tant un caractère d’urg<strong>en</strong>ce.3. D’autre part, l’effectif <strong>du</strong> personnel à secourir est plus ré<strong>du</strong>it que ne le signalait ma lettre <strong>du</strong> 27 juin, la majorité, sinon la totalité,des marins faits prisonniers à MADAGASCAR, ayant été évacués <strong>en</strong> Grande Bretagne. Dans ces conditions, je r<strong>en</strong>once à la secondetranche de 50.000 francs et vous demande de faire part de cette décision au Ministère des Finances.Pour le Contre Amiral Secrétaire d’État à la Marine, Chef d’état major des Forces Maritimes,<strong>Le</strong> chef <strong>du</strong> Service C<strong>en</strong>tral des Œuvres de la Marine, l’Amiral GENSOULRepro<strong>du</strong>ction interdite Jean Francois CHALLOU – Ghislaine LHERMITTE – Jacques et Michel <strong>LE</strong>ONI Page <strong>37</strong>

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