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Les modes alternatifs de règlement des différends dans le ... - Lalive

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<strong>Les</strong> <strong>mo<strong>de</strong>s</strong> altérnatifs <strong>de</strong> <strong>règ<strong>le</strong>ment</strong> <strong>de</strong>s <strong>différends</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine <strong>de</strong> la construction 275<br />

Il existe <strong>de</strong>s mécanismes qui peuvent être introduits <strong>dans</strong> la relation contractuel<strong>le</strong> entre <strong>le</strong>s<br />

parties en amont <strong>de</strong> tout différend. Leur objet est d’empêcher l’avènement d’un différend ou, à<br />

tout <strong>le</strong> moins <strong>de</strong> permettre son <strong>règ<strong>le</strong>ment</strong> à un sta<strong>de</strong> très préliminaire. <strong>Les</strong> techniques appelées<br />

« partnering » et « alliancing » jouissent d’une popularité croissante aux Etats-Unis, en<br />

Ang<strong>le</strong>terre et en Australie. 30 Ces techniques novatrices ont été utilisées, notamment, <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

cadre d’appels d’offres organisés par <strong>de</strong>s entités publiques, lasses <strong>de</strong>s rapports conflictuels et<br />

forcément stéri<strong>le</strong>s qui peuvent caractériser <strong>le</strong>s relations entre maître <strong>de</strong> l’ouvrage et<br />

entrepreneur. Comment cela fonctionne-t-il ? Tous <strong>le</strong>s intervenants d’un chantier ou un certain<br />

nombre d’entre eux se mettent d’accord afin <strong>de</strong> travail<strong>le</strong>r <strong>dans</strong> un esprit constructif vers un but<br />

commun : la construction d’un ouvrage <strong>de</strong> qualité <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs délais. Pour ce faire, <strong>le</strong>s<br />

parties concluent une « partnering charter » qui peut être plus ou moins contraignante. En<br />

général, la charte inclut <strong>de</strong>s dispositions concernant <strong>le</strong>s échanges d’information, la coopération<br />

directe sans passer par <strong>le</strong>s voies hiérarchiques, <strong>le</strong> dialogue - au lieu <strong>de</strong>s notifications formel<strong>le</strong>s<br />

(et, partant, coûteuses) ou <strong>de</strong>s réclamations traditionnel<strong>le</strong>s -, et enfin la mise en place d’un<br />

comité composé <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong> tous <strong>le</strong>s membres, <strong>le</strong>quel trouvera une solution en cas <strong>de</strong><br />

controverses (par exemp<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’un contrat à prix plafonné, la question <strong>de</strong> savoir si<br />

une modification <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> doit donner lieu à un supplément <strong>de</strong> paiement peut être<br />

soumis au comité).<br />

Pour renforcer l’esprit <strong>de</strong> coopération entre <strong>le</strong>s parties, <strong>le</strong>s chartes prévoient souvent une<br />

récompense ou une pénalité en fonction du <strong>de</strong>gré d’achèvement général du projet, cette<br />

récompense ou pénalité n’étant pas liée à la performance individuel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s intervenants.<br />

<strong>Les</strong> utilisateurs qui se sont exprimés sur <strong>le</strong> sujet et l’ont expérimenté s’en sont dits satisfaits<br />

<strong>dans</strong> la majorité <strong>de</strong>s cas. Toutefois, <strong>le</strong> système du « partnering » présente certaines faib<strong>le</strong>sses<br />

qu’il ne faut pas négliger. <strong>Les</strong> intérêts <strong>de</strong> l’entrepreneur et du maître <strong>de</strong> l’ouvrage sont certes<br />

communs ou parallè<strong>le</strong>s sur certains points mais divergent toutefois fondamenta<strong>le</strong>ment sur<br />

d’autres. Il est indéniab<strong>le</strong> que la meil<strong>le</strong>ure manière d’éviter <strong>de</strong>s <strong>différends</strong> <strong>de</strong>meure la<br />

conclusion d’un contrat sain, fondé sur la connaissance <strong>de</strong>s risques liés au projet, un contrat<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong>quel aucune <strong>de</strong>s parties n’arrache aux autres <strong>de</strong>s concessions qui ne peuvent<br />

qu’envenimer l’exécution du projet en incitant une partie à récupérer ce qu’el<strong>le</strong> a concédé au<br />

moyen d’une interprétation « agressive » du contrat. Tel est par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> l’entrepreneur<br />

qui a été contraint <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s sacrifices importants lors <strong>de</strong> la procédure <strong>de</strong> soumission et qui<br />

formu<strong>le</strong> par la suite <strong>de</strong>s réclamations incessantes en arguant <strong>de</strong> changements plus ou moins<br />

imaginaires (« change or<strong>de</strong>rs »). Un autre exemp<strong>le</strong> classique est celui du maître <strong>de</strong> l’ouvrage qui,<br />

lors d’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> pénurie <strong>de</strong> mains d’œuvres, doit payer <strong>de</strong>s travaux au prix fort.<br />

Le « partnering » est <strong>le</strong> plus uti<strong>le</strong> s’il est mis en œuvre avant même que <strong>le</strong> contrat n’ait été signé,<br />

et si <strong>le</strong>s négociations pour <strong>le</strong> conclure, voire <strong>le</strong> développement du projet, sont menées <strong>de</strong><br />

manière transparente et <strong>dans</strong> un esprit <strong>de</strong> coopération. Si <strong>le</strong> contrat n’est pas conclu sur une tel<strong>le</strong><br />

base, il est peu probab<strong>le</strong> que la conclusion d’un « partnering » à un sta<strong>de</strong> ultérieur permette<br />

d’éviter <strong>le</strong>s <strong>différends</strong> à venir.<br />

En tout état <strong>de</strong> cause, si un différend survient <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’un contrat <strong>de</strong> « partnering », <strong>le</strong>s<br />

parties doivent pouvoir conserver la possibilité <strong>de</strong> recourir à un autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>règ<strong>le</strong>ment</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>le</strong>urs <strong>différends</strong>. Il est donc recommandé que la charte détermine si <strong>le</strong> comité instauré par la<br />

charte a <strong>de</strong>s pouvoirs décisionnels, si une partie peut revenir sur certaines <strong>de</strong>s concessions<br />

qu’el<strong>le</strong> a concédées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre d’un rapport <strong>de</strong> « partnering », si un processus engagé par<br />

30 JENKINS/STEBBINGS, p. 99 ; ROE/JENKINS, Partnering and Alliancing in Construction Projects, London, 2003;<br />

BENNET/PEACE, Partnering in the Construction Industry: Co<strong>de</strong> of Practice for Strategic Collaborative Working,<br />

Butterworth, 2006.<br />

JDC 2007

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