2008 - Situlae, images d'un monde disparu (PDF 5,6 Mo) - Bibracte

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Introduction
Pour la deuxième fois, des musées que tout semble
opposer au premier abord – d’un côté une vénérable
institution située dans une métropole, de l’autre
un musée de site qui vient de fêter ses dix ans –,
ont décidé d’unir leurs efforts pour produire une
exposition. Le coup d’essai de ce partenariat fut, en
2004, l’exposition L’or blanc des Celtes, consacrée aux
mines de sel protohistoriques de Hallstatt en Haute-
Autriche, une exposition qui, quatre ans plus tard,
continue à porter les couleurs de ses concepteurs à
travers l’Europe.
La raison de ce lien privilégié entre le musée
bourguignon et son grand frère viennois tient
à la participation de l’Institut de Préhistoire de
l’université de Vienne, en la personne du professeur
Otto H. Urban, au programme de recherche sur
l’oppidum de Bibracte. Ce dernier, ainsi que le
professeur Alexandrine Eibner, ont d’ailleurs participé
activement à la conception de cette nouvelle
exposition qui met en valeur quelques trésors du
Musée d’Histoire naturelle de Vienne – notamment
la célèbre situle de Kuffern, dont on célèbrera en
2011 les cent vingt ans de la découverte – et de bien
d’autres musées d’Autriche, de Slovénie et d’Italie.
L’art des situles a été caractérisé voici plus d’un siècle
par les spécialistes. Les scènes figurées grouillantes
de vie qui le caractérisent nous fournissent un
témoignage unique et pittoresque sur les coutumes
et les préoccupations de l’aristocratie de ces
régions alpines qui, au milieu du I er millénaire avant
le changement d’ère, ne pratiquaient pas encore
l’écriture. Les auteurs de la scénographie, Reinhard
Golebiowski et Iris Ott, ont choisi de reprendre à
leur compte cette tradition orale en nous proposant
une exposition guidée par le dialogue entre deux
archéologues dont les controverses devraient inciter
le visiteur à développer sa propre interprétation des
images proposées. Espérons que ce parti-pris audacieux
saura séduire le public européen qui découvrira cette
exposition au fil des années à venir(*), après son
lancement à Bibracte en avril 2008.
Anton KERn
Directeur du département
de Préhistoire
Musée d’Histoire naturelle
de Vienne
Vincent GUICHARd
Directeur général de Bibracte
(*) deux étapes sont déjà arrêtées pour la suite : au parc archéologique de
Belginum (Rhénanie-Palatinat) de mars à juillet 2009, puis au Kelten-Römer
Museum de Manching (Bavière) de septembre 2009 à janvier 2010.
S W I T Z E R L A N D
I T A L I A
0 100 200 KM
D E U T S C H L A N D
SANZENO
ESTE
BOLOGNA
Ô S T E R R E I C H
HALLSTATT
KUFFERN
MOST OS O NA NNA
A VAČE V
SOČI I
MAGDALENSKA
MAA
GORA O
NOVO V MESTO
NEZAKCIJ
Carte de répartition des témoins archéologiques de l’art des situles
(d’après Turk 2005)
Priorité aux objets et aux images
SS LL O V E N I J A
H R VAT S K A
Concevoir une exposition itinérante destinée à circuler dans
plusieurs pays d’Europe pour mettre en lumière une époque qui
ne connaissait pas l’écriture a représenté pour nous un double
défi. Pour y répondre, nous avons élaboré une exposition qui, pour
la première fois, ne comporte aucun texte explicatif. Nous avons
renoncé à ces panneaux écrits qui, souvent, distraient des pièces
exposées et, surtout, auraient dû être changés au gré des différentes
langues. Par le biais de l’audioguide, le visiteur est plongé au cœur
d’un monde de tradition orale.
Le début de l’exposition, à la manière d’une salle de rédaction,
permet de se faire une idée de l’actualité de l’époque : si elle ne se
trouvait pas au centre du monde antique, la culture des situles en
faisait tout de même partie. Ensuite, les images de métal prennent
vie grâce à des animations en 3D. Plus loin, la confrontation avec
des images de notre époque aident à interpréter cette culture
disparue.
Reinhard GOLEBIOwSKI, Iris Ott
Département des expositions & de l’action culturelle
Musée d’Histoire naturelle de Vienne