N°20- Beltane 2013 - Assemblée Druidique du Chêne et du Sanglier

A priori sans besoin de connaissance, ni de titre
mais tous font état d’un besoin de renouer avec
des racines, avec un sentiment de proximité par
rapport à leur environnement, la nature, le « sensible
». Ils perçoivent le druidisme comme une
voie pleine qui loin de les mettre en opposition
par rapport à leur vécu, lui donne au contraire
densité et vitalité.
À l’inverse, ceux qui nous approchent avec la
perspective de « briller en société » en portant la
saie blanche sont en général assez déçus.
Notre façon de concevoir le druidisme n’alimente
pas ces lumières.
Avec le temps et l’expérience, il est possible
de distinguer les grandes lignes de force du
druidisme.
Chemin vers soi, Queste initiatique
Reconnaissance des valeurs humaines
Responsabilité et action positive dans le monde
manifesté
Trois niveaux que l’on retrouve dans les trois
fonctions que sont la fonction sacerdotale, la
fonction royale et la fonction de production.
Et qui pourraient se résumer plus simplement
encore dans le triple but que pourrait assumer le
druidisme pour les Hommes
Les aider à
a Être sages
a Être forts et justes
a Être heureux
Sagesse est un bien grand mot, et peut avoir
plusieurs acceptions, la Sagesse dont se réclame
le druidisme est fille de travail, d’expérience et
de compréhension. Plus qu’une Sagesse universelle,
il me semble plus approprié de parler de
sagesse de Vie, de simple et juste position vis-àvis
de Soi et de l’Autre.
Mais chercher une forme de Sagesse n’est pas
s’autoproclamer « sage ». Pas plus que cheminer
sur les sentes de l’initiation c’est être initié.
Force et justesse. Ce sont les convictions et
valeurs qui reposent sur la compréhension de nos
rapports au Monde et à l’Altérité. Je ne pense
pas que le druidisme véhicule une « morale » au
sens propre. En revanche, en s’appuyant sur le
vrai et le naturel, il permet de renouer avec les
valeurs fondamentales propres à constituer une
éthique.
Être heureux !
Que la prospérité, la santé, le plaisir fassent partie
des projets du druidisme n’est pas anodin.
Souvent négligés, voir considérés comme des
obstacles sur la voie, ils sont pourtant des signes
d’un accord au Monde. En revanche, l’inversion
des valeurs fait que la satisfaction de désirs
souvent artificiels a pris le pas sur le bonheur.
Tandis que celui-ci était subordonné à l’Ordre
des choses, la satisfaction des désirs est devenue
une fin singulière.
Voilà ce que je crois pouvoir dire du druidisme
en tant que voie vécue. À la fois lien avec l’essentiel,
les Dieux, la Justesse, à la fois chemin de
Vie et d’ Humanité. Et aussi quête du bonheur.
Il y a mille façons de décliner ceci, et mille
façons de le vivre, de le comprendre. La mienne,
la vôtre et celle de tous ceux qui entendent donner
un peu de sens à leur existence.
witto
Un chemin vert
Cheminer, arpenter le sentier.
Marcher sur les chemins caillouteux,
bordés parfois d’orties et de
ronces.
S’arrêter, regarder les fleurs éclore, écouter
l’herbe pousser, apprendre des insectes qui se
nourrissent et qui vivent...
Continuer...
Rencontrer l’amour, rencontrer des frères, rencontrer
des sages, rencontrer des sœurs, et parfois...
se trouver soi.
Avancer pas après pas, ne pas vouloir se dépêcher.
Ne pas même chercher
une destination...
Avancer, et continuer...
L’amour, la colère, le
chant des oiseaux. Le
désir des autres, le désir
des mots, apprendre du
souffle chaud.
Le vent froid, comme
une écharpe sur la mer.
La glace qui cause à nos
os. La pluie qui abreuve
nos têtes. Le soleil qui
chauffe, et nous invite à
danser nu...
L’ovate va chercher loin
dans les profondeurs les
racines de notre mère.
L’ovate va chercher haut
dans le ciel, au-dessus
des nuages, la lumière
éclatante de notre père.
L’ovate est celui qui voyage le long de l’axe du
monde, dans la verticalité. Il est celui qui va
chercher les sagesses du ciel, et les sagesses de
la terre...
Elle est une voie qui ne se voit pas, une voie qui
ne s’entend pas. L’ovate n’est pas là pour cela. Le
long de son axe, il cherche l’énergie. Il cherche à
concentrer, à ramener autour du centre.
Le chemin de l’ovate est avant tout celui du
sens. Ainsi, la vie de l’ovate tourne autour du
sens des choses. L’ovate demandera souvent :
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« pour quoi ? ». Amener du sens dans ce que l’on
croit insensé. Voyager dans le chaos et y trouver
l’ordre. Voici à mon sens l’axe, la colonne vertébrale
qui devrait être le positionnement élémentaire
de l’ovate. Dans mon cheminement, je
poursuis la quête du sens, j’interroge sans cesse.
La quête qui est la mienne est celle d’un homme
qui navigue sur l’océan. Je cherche des réponses
dans le chant des oiseaux. Ils m’indiquent où
se trouvent les terres. Ils me disent également
des chants de l’autre monde pour me révéler à
moi-même. Les nuages qui indiquent la tempête
me mettent à l’épreuve, afin de voir si je sais
comprendre le chant du vent, et avancer malgré
les montagnes d’eau qui
se dressent entre moi et
la destination de mon
cœur.
En levant la tête, le soleil
m’indique où je dois
continuer ma route. Il
me dit également s’il est
temps du travail ou du
repos. La nuit, la lune
et les étoiles sont mes
guides secrets. Elles
veillent sur mes songes,
et m’emmènent dans des
contrées célestes constellées
de lumière blanche
et de traînées oranges
et vertes... Les dauphins
et les baleines naviguent
avec moi et me disent
que je ne suis pas seul sur
le chemin.
Le chemin vert est celui de la compréhension
que nous ne sommes pas séparés du tout, que
chaque chose résonne en chaque chose, et que
les fausses notes autant que les justes se propagent
de l’intérieur vers l’extérieur, sans épargner
personne...
Des compagnons sont disponibles pour appréhender
cet environnement signifiant : les
pierres, les plantes, les animaux, et des fois des
hommes, ancêtres ou vivants. Le soleil, la lune
et les étoiles. Tous nous parlent. Encore faut-il
écouter, interroger, s’engager...