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Homère

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II. Les valeurs communes du monde grec au V e<br />

siècle avant Jésus-Christ<br />

1) Un peuple de commerçants et de marins<br />

De quoi vivaient les habitants de Massalia ?<br />

« Les Massaliotes occupent un territoire dont le sol, favorable à<br />

la culture de l’olivier et de la vigne, est, en revanche, par sa<br />

nature âpre, beaucoup trop pauvre en blé. Aussi les vit-on dès<br />

le début, plus confiants dans les ressources que pouvait leur<br />

offrir la mer que dans celles de l’agriculture, chercher à utiliser<br />

de préférence les conditions heureuses où ils se trouvaient<br />

placés pour la navigation et le commerce maritime. Plus tard<br />

cependant, à force d’énergie et de bravoure, les Massaliotes<br />

réussirent à s’emparer d’une partie des campagnes qui<br />

entourent leur ville. »<br />

Source : STRABON, Géographie, IV, 1, I er siècle ap. J.-C.


Massalia :<br />

une cité-État<br />

Frappe sa<br />

propre<br />

monnaie<br />

pour montrer<br />

son<br />

indépendance<br />

Campagne…<br />

Montagnes<br />

Une<br />

communauté<br />

d’hommes dans<br />

une ville fortifiée<br />

Mer méditerranée<br />

…cultivée …………..<br />

………………………<br />

Commerce avec les<br />

autres ………………………<br />

cités grecques<br />

………………………..<br />

et les Gaulois<br />

Se défend<br />

contre ses<br />

ennemis


Dionysos au centre<br />

tenant un canthare<br />

s’approche d’une vigne,<br />

amphore tyrrhénienne<br />

à figures noires,<br />

céramique, VI e siècle<br />

avant Jésus-Christ,<br />

Athènes<br />

Nomos, argent,<br />

vers 470-440<br />

av. J.-C.,<br />

Métaponte (Sicile)


Gaulage des olives, amphore<br />

à figures noires, céramique,<br />

Attique, vers 520 av. J.-C.<br />

Un paysage grec typique :<br />

oliviers devant un temple<br />

de la Concorde (vers 440-430<br />

av. J.-C.), Agrigente (Sicile)


Les produits échangés en méditerranée


Navire de<br />

commerce,<br />

terre cuite,<br />

VI e siècle av. J.-C.,<br />

Chypre<br />

Navire de commerce,<br />

terre cuite,<br />

VI e siècle av. J.-C.,<br />

Chypre


Navires de commerce et de guerre,<br />

coupe (kylix) attique à figures noires, céramique,<br />

vers 520-500 av. J.-C., Athènes


Les navires de commerce, qui partaient des colonies<br />

comme Massalia, transportaient du vin, du blé, de<br />

l’huile d’olive, des métaux ou des vases. Ce commerce<br />

maritime permit aux cités grecques de s’enrichir. La mer<br />

était donc au cœur de l’identité des Grecs de l’Antiquité.<br />

L’enfant grec, bande dessinée de Jacques MARTIN, 1980


Le cratère de Vix :<br />

un exemple<br />

du commerce<br />

grec en<br />

méditerranée<br />

Cratère de Vix<br />

(Côte-d'Or), bronze,<br />

V e siècle av. J.-C.


Cratère de Vix<br />

Grand cratère à volutes à figures<br />

noires, dont il manque le pied,<br />

céramique, VI e siècle av. J.-C., produit<br />

à Athènes, découvert en Etrurie


Gorgone<br />

de Vix<br />

Gorgones sur anse de cratère,<br />

bronze, époque archaïque (620-<br />

480 avant J.-C.), Grèce (cidessous),<br />

Italie du Sud (en bas à<br />

gauche)


Anses de cratère à tête de<br />

Gorgone, céramique,<br />

vers 350-340 av J.-C., La Pouille<br />

Antéfixe à tête de Gorgone, terre<br />

cuite, époque archaïque (620-480<br />

avant J.-C.), Grèce ou Italie du Sud


Chars sur le cratère de Vix<br />

Départ du guerrier,<br />

psykter à figures noires, céramique,<br />

VI e siècle avant J.-C., Athènes<br />

Scène de combat, hydrie à<br />

figures noires, céramique, VI e<br />

siècle avant J.-C., Athènes


Défilé de chars,<br />

fragment de<br />

cratère<br />

géométrique<br />

attique,<br />

céramique, VIII e<br />

siècle av. J.-C.,<br />

Athènes<br />

Chars, hydrie à figures noires<br />

et à fond blanc, céramique,<br />

vers 510-500 av. J.-C.,<br />

Athènes


Course de chars, oenochoé à figures noires, céramique, vers 510-<br />

500 av J.-C., Athènes Défilé de chars, loutrophore protoattique<br />

orientalisante, céramique,<br />

vers 690 av. J.-C., Athènes


Départ en char, hydrie à figures<br />

noires, céramique, VI e siècle av.<br />

J.-C., Athènes<br />

Aurige vainqueur, cratère en cloche à<br />

figures rouges, céramique, vers 390 av.<br />

J.-C., Métaponte<br />

Hélios et son quadrige, plat<br />

circulaire apulien, céramique,<br />

IV e siècle av. J.-C., La Pouille


2) Un peuple uni par ses dieux et ses rites<br />

Qui les habitants de Massalia priaient-ils ?<br />

« L’Acropole [de Massalia] contient deux temples, l’Ephesium<br />

et le temple d’Apollon Delphinien : ce dernier rappelle le culte<br />

commun à tous les Ioniens : quant à l’autre, il est spécialement<br />

consacré à Diane d’Ephèse. […] Les Phocéens […] bâtirent le<br />

temple, puis, pour honorer dignement celle qui leur avait servi<br />

de guide, ils lui décernèrent le titre de grande prêtresse. De leur<br />

côté, toutes les colonies de Massalia réservèrent leurs premiers<br />

honneurs à la même déesse, s’attachant, tant pour la disposition<br />

de sa statue que pour tous les autres rites de son culte, à<br />

observer exactement ce qui se pratiquait dans la métropole. »<br />

Source : STRABON, Géographie, IV, 1, I er siècle ap. J.-C.


Apollon<br />

et Artémis,<br />

céramique,<br />

BRYGOS,<br />

vers 470<br />

av. J.-C.,<br />

Athènes


Massalia :<br />

une cité-État<br />

Frappe sa<br />

propre<br />

monnaie<br />

pour montrer<br />

son<br />

indépendance<br />

Campagne…<br />

…………………<br />

Priait ses dieux<br />

…………………<br />

protecteurs<br />

Montagnes<br />

Une<br />

communauté<br />

d’hommes dans<br />

une ville fortifiée<br />

Mer méditerranée<br />

…cultivée …………..<br />

………………………<br />

Commerce avec les<br />

autres ………………………<br />

cités grecques<br />

………………………..<br />

et les Gaulois<br />

Se défend<br />

contre ses<br />

ennemis


Les<br />

principaux<br />

lieux de la<br />

cité de<br />

Massalia<br />

selon leur<br />

fonction<br />

Théâtre<br />

Agora<br />

Temples d’Artémis et d’Apollon<br />

Port<br />

Artisans<br />

Remparts<br />

Port (fonction économique)<br />

Remparts (fonction<br />

politique)<br />

Temples d’Artémis et<br />

d’Apollon (fonction religieuse)<br />

Agora (fonction politique)<br />

Théâtre (fonction de loisir)


Comme tous les Grecs, les Massaliotes croyaient en<br />

plusieurs dieux : ils étaient polythéistes. Ils honoraient<br />

Artémis et Apollon, leurs dieux protecteurs, dans les<br />

temples de l’acropole.


Maquette<br />

des temples d’Artémis<br />

et d’Apollon à Massalia<br />

(VI e siècle avant J.-C.)<br />

Temple d’Apollon<br />

à Pompéi<br />

(VI e siècle avant J.-C.)<br />

Temple d’Apollon<br />

à Delphes<br />

(370-330 avant J.-C.)<br />

Temple d’Artémis à Gerasa<br />

(actuelle Jordanie)<br />

(II e siècle après J.-C.)<br />

Maquette<br />

du temple d’Artémis<br />

à Ephèse<br />

(VI e siècle avant J.-C.)


Le sanctuaire de Delphes


Vues du sanctuaire<br />

de Delphes


Le sanctuaire<br />

d’Athèna<br />

Pronaia<br />

à Delphes<br />

Le trésor<br />

de Marseille<br />

à Delphes


Le trésor des Athéniens,<br />

vers 490-485 av. J.-C.<br />

Le trésor de Marseille<br />

à Delphes


La Pythie<br />

dans le<br />

temple<br />

d’Apollon,<br />

V e siècle<br />

av. J.-C.


Comme tous les Grecs, les Massaliotes allaient<br />

en pèlerinage à Delphes, sanctuaire du dieu<br />

Apollon. Ils y disposaient même d’un trésor pour<br />

y déposer leurs offrandes. Ils s’y rendaient pour<br />

écouter la Pythie (prêtresse d’Apollon) leur<br />

révéler l’oracle (le message) du dieu.


3) Un peuple uni autour d’un poète commun : <strong>Homère</strong><br />

<strong>Homère</strong>, le premier des poètes<br />

« De quel parents chacun des dieux naquit, ou si tous existèrent<br />

de tout temps, quelles sont leurs formes, ce n’est, pour ainsi dire,<br />

que d’hier qu’on le sait. Je pense en effet qu’<strong>Homère</strong> et Hésiode<br />

ne vivaient que quatre cents ans au plus avant moi. Or ce sont<br />

eux qui, dans leurs poèmes, ont fait pour les Grecs une<br />

théogonie 1 ; eux qui ont donné aux dieux leurs qualificatifs, qui<br />

ont partagé entre eux les honneurs et les compétences, et ont<br />

tracé leurs figures ; les autres poètes, qu’on dit les avoir<br />

précédés, ne sont venus, du moins à mon avis, qu’après eux. »<br />

Source : HÉRODOTE, Enquête, II, 53, V e siècle av. J.-C.<br />

1. Théogonie : récits qui expliquent la naissance et présentent la<br />

famille des dieux polythéistes.


Grâce à qui, selon Hérodote, les Grecs connaissent-ils leurs dieux ?<br />

C’est <strong>Homère</strong> et Hésiode qui ont révélé aux Grecs les caractéristiques des dieux.<br />

Selon Hérodote, combien de temps le sépare d’<strong>Homère</strong> ?<br />

<strong>Homère</strong> aurait vécu « au plus » 400 ans avant le V e siècle av. J.-C., c’est-à-dire au<br />

IX e siècle. Aujourd’hui les historiens le situent plutôt au VIII e siècle av. J.-C.<br />

Selon Hérodote, qu’a fait <strong>Homère</strong> qui le distingue des « autres poètes » ?<br />

<strong>Homère</strong> n’a été précédé par personne : il est, historiquement, selon Hérodote,<br />

le premier des poètes à avoir raconté la vie des dieux.<br />

<strong>Homère</strong>, le premier des poètes<br />

« De quel parents chacun des dieux naquit, ou si tous existèrent de tout<br />

temps, quelles sont leurs formes, ce n’est, pour ainsi dire, que d’hier qu’on le<br />

sait. Je pense en effet qu’<strong>Homère</strong> et Hésiode ne vivaient que quatre cents ans<br />

au plus avant moi. Or ce sont eux qui, dans leurs poèmes, ont fait pour les<br />

Grecs une théogonie 1 ; eux qui ont donné aux dieux leurs qualificatifs, qui ont<br />

partagé entre eux les honneurs et les compétences, et ont tracé leurs figures ;<br />

les autres poètes, qu’on dit les avoir précédés, ne sont venus, du moins à mon<br />

avis, qu’après eux. »<br />

Source : Hérodote, Enquête, II, 53, V e siècle av. J.-C.<br />

1. Théogonie : récits qui expliquent la naissance et présentent la famille des<br />

dieux polythéistes.


Malgré leurs divisions en cités parfois rivales,<br />

tous les Grecs pensaient que le poète <strong>Homère</strong><br />

avait été, au VIII e siècle av. J.-C., le premier à<br />

leur faire connaître leurs nombreux dieux.


<strong>Homère</strong> sur les pièces de monnaies,<br />

preuve de l’unité du monde grec<br />

Monnaie de Smyrne (Ionie),<br />

bronze, 7,89 g., Ø : 2,3 cm., II e siècle av. J.-C.<br />

OMHPOC : Homeros CMYPNAIΩN : Smyrnaiôn<br />

Main droite<br />

appuyée sur<br />

le siège<br />

<strong>Homère</strong> assis


Monnaie de Colophon (Ionie),<br />

bronze, 8,05 g., Ø : 2 cm., vers 250-150 av. J.-C.<br />

<strong>Homère</strong><br />

sur un<br />

trône<br />

Le menton sur<br />

la main droite<br />

Un<br />

volumen<br />

sur les<br />

genoux<br />

Apollon,<br />

dieu de<br />

la<br />

musique<br />

Patère<br />

Lyre


Monnaie d’Ios (Cyclades),<br />

bronze, 3,82 g., Ø : 1,1 cm., II e siècle av. J.-C.<br />

OMHPOΣ : Homeros<br />

Cheveux ceints<br />

de la ténie<br />

Tête d’<strong>Homère</strong><br />

barbue


Monnaie d’Amastris (Paphlagonie),<br />

bronze, 13,31 g., Ø : 2,7 cm., II e siècle av. J.-C.<br />

OMHPOC : Homeros<br />

Cheveux<br />

ceints de<br />

la ténie<br />

Tête<br />

d’<strong>Homère</strong><br />

barbue<br />

AMACTPIANΩN : Amastrianôn<br />

Rameau<br />

d’olivier<br />

en fruits<br />

Dieu-fleuve<br />

Parthénios<br />

Corne<br />

d’abondance<br />

ΠAPΘENIOC : Parthénios


« Partout chaque cité revendique <strong>Homère</strong><br />

si bien qu’on pourrait le dire citoyen du monde. » (Proclus)


Symbole d’unité nationale en Grèce aujourd’hui<br />

Drachme, alliage de cuivre (92 %), aluminium<br />

(6 %) et nickel (2 %), 9 g., Ø : 27,5 mm.,<br />

2000, Grèce


Portrait imaginaire<br />

d’<strong>Homère</strong> aveugle,<br />

marbre,<br />

II e siècle av. J.-C.<br />

<strong>Homère</strong>, un célèbre inconnu<br />

<strong>Homère</strong>,<br />

marbre, époque<br />

romaine<br />

<strong>Homère</strong> aveugle, biscuit<br />

de porcelaine dure,<br />

1804-1814, Sèvres


Loué à travers les siècles<br />

<strong>Homère</strong>, prince des poètes, en<br />

humaniste, gravure, XVI e siècle<br />

<strong>Homère</strong> prophète, gravure,<br />

XVII e siècle


L’apothéose d’<strong>Homère</strong>, Paul et Raymond Balze, 1855


Rangée A :<br />

Livre p. 36-37. Consignes…<br />

1. D’après l’introduction en haut de la page 36, que raconte<br />

l’Iliade d’<strong>Homère</strong> ?<br />

2. Lisez le document 1 page 36.<br />

3. Répondez sur votre cahier aux questions 2, 3 et 6 p. 37.<br />

Rangée B :<br />

1. D’après l’introduction en haut de la page 36, que raconte<br />

l’Odyssée d’<strong>Homère</strong> ?<br />

2. Lisez le document 4 page 37.<br />

3. Répondez sur votre cahier aux questions 4, 5 et 6 p. 37.


Réponses aux questions :<br />

1. L’Iliade d’<strong>Homère</strong> raconte la guerre de Troie.<br />

1. L’Odyssée d’<strong>Homère</strong> raconte le retour d’Ulysse vers<br />

son royaume, après sa participation à la guerre de<br />

Troie.


2. Les personnages de ce combat sont le grec Achille<br />

et le troyen Hector. Le combat commence par un<br />

affrontement à coups de lance, puis Hector s’empare<br />

de son glaive pour blesser Achille, lequel, plus<br />

rapide, le blesse mortellement au cou.<br />

AXIΛΛEYΣ : Achille HEKTOP : Hector


3. Sur le vase, on peut voir les deux guerriers<br />

s’affrontant avec leur lance. Achille s’avance vers<br />

Hector qui semble tomber. La victoire d’Achille est<br />

représentée par le départ du dieu Apollon, à droite,<br />

qui ne soutient plus son héros Hector.<br />

AXIΛΛEYΣ : Achille HEKTOP : Hector


3. Sur le vase, on peut voir les deux guerriers<br />

s’affrontant avec leur lance. Achille s’avance vers<br />

Hector qui semble tomber. La victoire d’Achille est<br />

représentée par le départ du dieu Apollon, à droite,<br />

qui ne soutient plus son héros Hector.<br />

ΑΘΕΝΑΙΑ : Athéna


Armée grecque<br />

Grecs cachés<br />

dans le cheval<br />

Armée troyenne<br />

Le<br />

cheval<br />

de Troie,<br />

amphore,<br />

terre<br />

cuite,<br />

VII e av.<br />

J.-C.,<br />

Grèce


4. Les Grecs ont remporté la guerre de Troie grâce à la<br />

ruse d’Ulysse : cachés dans un cheval en bois offert<br />

aux Troyens, qui l’ont fait rentrer dans leur ville, ils en<br />

sont sortis à la nuit tombée pour l’envahir.


5. Le Cyclope est un géant qui<br />

ne possède qu’un œil au<br />

milieu du front. C’est le fils du<br />

dieu de la mer, Poséidon.<br />

Pour échapper au cyclope,<br />

Ulysse et ses compagnons<br />

l’enivrent. Polyphème<br />

s’endort. Ulysse en profite<br />

pour saisir un pieu et<br />

l’aveugler.<br />

L’aveuglement du Cyclope,<br />

amphore à col, céramique,<br />

vers 520 av. J.-C., Italie


6. Les dieux pour les Grecs interviennent dans la vie<br />

des hommes. Dans le combat entre Achille et Hector,<br />

Athéna et Apollon encouragent et soutiennent leur<br />

héros respectif. Ulysse a provoqué la colère de<br />

Poséidon et celui-ci l’empêche de rentrer chez lui.


<strong>Homère</strong> dans l’enseignement grec<br />

A. « Lorsque les enfants connaissent l’alphabet et doivent<br />

désormais comprendre ce qui est écrit, comme auparavant ce<br />

qu’ils entendaient, [les maîtres d’école] leur donnent à lire, assis<br />

sur leurs bancs, les poèmes des grands poètes et les forcent à les<br />

apprendre par cœur ; car ils sont riches en avertissements, mais<br />

aussi en descriptions, louanges et éloges des héros du passé, afin<br />

que l’enfant brûle de les imiter et aspire à leur ressembler. »<br />

Source : PLATON, Protagoras, 325c-326e, V e siècle av. J.-C.<br />

B.« Mon père, dit Nicératos, désirant que je devienne un homme<br />

accompli, me força à apprendre tout <strong>Homère</strong> ; aussi, même<br />

aujourd'hui, suis-je capable de réciter par cœur l’Iliade et<br />

l’Odyssée. »<br />

Source : XÉNOPHON, Le Banquet, III, 5, V e -IV e siècle av. J.-C.


Dans quels textes les enfants grecs apprennent-ils à lire ?<br />

C’est dans les poèmes d’<strong>Homère</strong>, l’Iliade et l’Odyssée,<br />

que les jeunes Grecs (à partir de 5 ans) apprennent à lire.<br />

Quels sont les l’objectifs de cet enseignement ?<br />

• Puiser des modèles de comportement qui ressemblent à ceux des héros ;<br />

• Conserver ces modèles en mémoire durant toute sa vie ;<br />

• Former « un homme accompli ».<br />

<strong>Homère</strong> dans l’enseignement grec<br />

A. « Lorsque les enfants connaissent l’alphabet et doivent désormais comprendre ce<br />

qui est écrit, comme auparavant ce qu’ils entendaient, [les maîtres d’école] leur<br />

donnent à lire, assis sur leurs bancs, les poèmes des grands poètes et les forcent à les<br />

apprendre par cœur ; car ils sont riches en avertissements, mais aussi en descriptions,<br />

louanges et éloges des héros du passé, afin que l’enfant brûle de les imiter et aspire à<br />

leur ressembler. »<br />

Source : PLATON, Protagoras, 325c-326e, V e siècle av. J.-C.<br />

B. « Mon père, dit Nicératos, désirant que je devienne un homme accompli, me força<br />

à apprendre tout <strong>Homère</strong> ; aussi, même aujourd'hui, suis-je capable de réciter par<br />

cœur l’Iliade et l’Odyssée. »<br />

Source : XÉNOPHON, Le Banquet, III, 5, V e -IV e siècle av. J.-C.


Extrait sonore : Iliade, chant I, vers 1-16 selon la théorie<br />

du professeur Gregory Nagy (université d’Harvard)<br />

Μῆνιν ἄειδε θεὰ Πηληϊάδεω Ἀχιλῆος<br />

οὐλομένην, ἣ μυρί᾽ Ἀχαιοῖς ἄλγε᾽ ἔθηκε,<br />

πολλὰς δ᾽ ἰφθίμους ψυχὰς Ἄϊδι προΐαψεν<br />

ἡρώων, αὐτοὺς δὲ ἑλώρια τεῦχε κύνεσσιν<br />

οἰωνοῖσί τε πᾶσι, Διὸς δ᾽ ἐτελείετο βουλή,<br />

ἐξ οὗ δὴ τὰ πρῶτα διαστήτην ἐρίσαντε<br />

Ἀτρεΐδης τε ἄναξ ἀνδρῶν καὶ δῖος Ἀχιλλεύς.<br />

τίς τ᾽ ἄρ σφωε θεῶν ἔριδι ξυνέηκε μάχεσθαι;<br />

Λητοῦς καὶ Διὸς υἱός· ὁ γὰρ βασιλῆϊ χολωθεὶς<br />

νοῦσον ἀνὰ στρατὸν ὄρσε κακήν, ὀλέκοντο δὲ λαοί,<br />

οὕνεκα τὸν Χρύσην ἠτίμασεν ἀρητῆρα<br />

Ἀτρεΐδης· ὁ γὰρ ἦλθε θοὰς ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν<br />

λυσόμενός τε θύγατρα φέρων τ᾽ ἀπερείσι᾽ ἄποινα,<br />

στέμματ᾽ ἔχων ἐν χερσὶν ἑκηβόλου Ἀπόλλωνος<br />

χρυσέωι ἀνὰ σκήπτρωι, καὶ λίσσετο πάντας Ἀχαιούς,<br />

Ἀτρεΐδα δὲ μάλιστα δύω, κοσμήτορε λαῶν·


Extrait sonore : Iliade, chant I, vers 1-16 selon la théorie<br />

du professeur Gregory Nagy (université d’Harvard)<br />

« Chante la colère, déesse, du fils de Pélée, Achille, colère funeste,<br />

qui causa mille douleurs aux Achéens, précipita chez Hadès mainte<br />

âme forte de héros, et fit de leurs corps la proie des chiens et des<br />

oiseaux innombrables : la volonté de Zeus s’accomplissait.<br />

Commence à la querelle qui divisa l’Atride, roi de guerriers, et le divin<br />

Achille.<br />

Quel dieu, en cette querelle, les lança l’un contre l’autre ? – Le fils de<br />

Latone et de Zeus. Irrité contre le roi, il suscita dans l’armée un mal<br />

pernicieux, et les troupes périssaient, parce que Chrysès avait été<br />

outragé, lui, le prêtre, par l’Atride. Chrysès était venu aux vaisseaux<br />

fins des Achéens pour délivrer sa fille, apportant une rançon immense.<br />

Ses mains tenaient les bandelettes d’Apollon qui frappe au loin, fixées<br />

au sommet du sceptre doré. Il suppliait tous les Achéens, et surtout<br />

les deux Atrides, rangeurs de troupes. »<br />

Source : HOMÈRE, L’Illiade, trad. par Eugène LASSERRE, 2000, p. 23.


De la transmission orale des poèmes homériques<br />

Naïskos avec l’effigie<br />

d’un poète, hydrie à<br />

figures rouges,<br />

céramique,<br />

vers 360-350 av. J.-C.,<br />

Métaponte


Concours musical<br />

entre Apollon,<br />

Marsyas et les<br />

Muses, lekanè à<br />

figures rouges,<br />

vers 360-350<br />

av. J.-C., Paestum<br />

Préparatifs d’un concours<br />

musical, gobelet<br />

(mastoïde) à figures<br />

noires, céramique, VI e<br />

siècle av. J.-C., Athènes


Femme jouant de<br />

la lyre, lécythe à<br />

fond blanc,<br />

céramique,<br />

vers 460 av. J.-C.,<br />

Athènes<br />

Musiciens, amphore<br />

à col à figures noires,<br />

céramique,<br />

VI e siècle av. J.-C.,<br />

Athènes


Récital d’un citharède entre deux auditeurs, amphore pseudo-panathénaïque<br />

attique à figures rouges, céramique, vers 530 av. J.-C., Athènes


Une muse<br />

s’avance<br />

en pinçant<br />

les cordes<br />

de sa lyre<br />

Couronne et<br />

longue branche<br />

de lauriers<br />

Apollon<br />

juvénile<br />

assis sur<br />

une chaise<br />

à dossier<br />

Apollon et une<br />

muse, hydrie<br />

attique à<br />

figures rouges,<br />

céramique,<br />

vers 450-430<br />

av. J.-C.,<br />

Athènes


Traverse en bois ou en métal<br />

Cornes<br />

de<br />

bovidés<br />

Cordes<br />

pincées<br />

en boyau<br />

animal<br />

Caisse de résonance<br />

en bois ou en métal<br />

recouverte d’une<br />

peau d’animal tendue<br />

Cornes<br />

de<br />

bovidés<br />

Phorminx, reconstituée<br />

par Christian Girbal<br />

Satyre avec sa lyre,<br />

cratère en cloche à figures<br />

rouges, céramique,<br />

V e siècle av. J.-C., Athènes


Extrait sonore : Odyssée, VIII, v. 267-299, selon la<br />

théorie des professeurs Danek et Hagel (Vienne)<br />

ἀμφ᾽ Ἄρεος φιλότητος εὐστεφάνου τ᾽ Ἀφροδίτης,<br />

ὡς τὰ πρῶτα μίγησαν ἐν Ἡφαίστοιο δόμοισι<br />

λάθρηι, πολλὰ δ᾽ ἔδωκε, λέχος δ᾽ ἤισχυνε καὶ εὐνὴν<br />

Ἡφαίστοιο ἄνακτος. ἄφαρ δέ οἱ ἄγγελος ἦλθεν<br />

Ἥλιος, ὅ σφ᾽ ἐνόησε μιγαζομένους φιλότητι.<br />

Ἥφαιστος δ᾽ ὡς οὖν θυμαλγέα μῦθον ἄκουσε,<br />

βῆ ῥ᾽ ἴμεν ἐς χαλκεῶνα κακὰ φρεσὶ βυσσοδομεύων,<br />

ἐν δ᾽ ἔθετ᾽ ἀκμοθέτωι μέγαν ἄκμονα, κόπτε δὲ δεσμοὺς<br />

ἀρρήκτους ἀλύτους, ὄφρ᾽ ἔμπεδον αὖθι μένοιεν.<br />

αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ τεῦξε δόλον κεχολωμένος Ἄρει,<br />

βῆ ῥ᾽ ἴμεν ἐς θάλαμον, ὅθι οἱ φίλα δέμνι᾽ ἔκειτο,<br />

ἀμφὶ δ᾽ ἄρ᾽ ἑρμῖσιν χέε δέσματα κύκλωι ἁπάντηι·<br />

πολλὰ δὲ καὶ καθύπερθε μελαθρόφιν ἐξεκέχυντο,<br />

ἠύτ᾽ ἀράχνια λεπτά, τά γ᾽ οὔ κέ τις οὐδὲ ἴδοιτο,<br />

οὐδὲ θεῶν μακάρων· πέρι γὰρ δολόεντα τέτυκτο.<br />

αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ πάντα δόλον περὶ δέμνια χεῦεν,<br />

εἴσατ᾽ ἴμεν ἐς Λῆμνον, ἐυκτίμενον πτολίεθρον,<br />

ἥ οἱ γαιάων πολὺ φιλτάτη ἐστὶν ἁπασέων.


Extrait sonore : Odyssée, VIII, v. 267-299, selon la<br />

théorie des professeurs Danek et Hagel (Vienne)<br />

οὐδ᾽ ἀλαοσκοπιὴν εἶχε χρυσήνιος Ἄρης,<br />

ὡς ἴδεν Ἥφαιστον κλυτοτέχνην νόσφι κιόντα·<br />

βῆ δ᾽ ἰέναι πρὸς δῶμα περικλυτοῦ Ἡφαίστοιο<br />

ἰσχανόων φιλότητος ἐυστεφάνου Κυθερείης.<br />

ἡ δὲ νέον παρὰ πατρὸς ἐρισθενέος Κρονίωνος<br />

ἐρχομένη κατ᾽ ἄρ᾽ ἕζεθ᾽· ὁ δ᾽ εἴσω δώματος ἤιει,<br />

ἔν τ᾽ ἄρα οἱ φῦ χειρί, ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζε·<br />

δεῦρο, φίλη, λέκτρονδε τραπείομεν εὐνηθέντες·<br />

οὐ γὰρ ἔθ᾽ Ἥφαιστος μεταδήμιος, ἀλλά που ἤδη<br />

οἴχεται ἐς Λῆμνον μετὰ Σίντιας ἀγριοφώνους.<br />

ὣς φάτο, τῆι δ᾽ ἀσπαστὸν ἐείσατο κοιμηθῆναι.<br />

τὼ δ᾽ ἐς δέμνια βάντε κατέδραθον· ἀμφὶ δὲ δεσμοὶ<br />

τεχνήεντες ἔχυντο πολύφρονος Ἡφαίστοιο,<br />

οὐδέ τι κινῆσαι μελέων ἦν οὐδ᾽ ἀναεῖραι.<br />

καὶ τότε δὴ γίγνωσκον, ὅ τ᾽ οὐκέτι φυκτὰ πέλοντο.


… à la transmission écrite<br />

Muse lisant un volumen, lécythe à figures<br />

rouges, vers 435-425 av. J.-C., Athènes<br />

L’une des plus anciennes éditions de<br />

l’Odyssée (Chant X, v. 418-482.),<br />

papyrus,<br />

dernier quart du III e siècle av. J.-C.


Volumen de l’Odyssée, papyrus, III e siècle av. J-C


Tous les Grecs apprenaient à lire dans<br />

les mêmes textes, transmis de<br />

génération en génération : l’Iliade et<br />

l’Odyssée. Les écoliers cherchaient des<br />

modèles de vie héroïque dans ces<br />

mythes appris par cœur, qui permirent<br />

de fixer peu à peu l’écriture alphabétique.<br />

Un mythe est un récit merveilleux<br />

racontant la vie, hors du temps de<br />

l’histoire, de dieux et de héros.<br />

Partagé par tout un peuple, il en assure<br />

l’unité culturelle.<br />

Fragment de papyrus avec<br />

récit de l’Odyssée d’<strong>Homère</strong>,<br />

époque hellénistique<br />

(323-31 avant J.-C.)

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