La Trilogie Medee - Théâtre des Champs Elysées

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24 Trilogie Médée 25 Pascal Dusapin Né en 1955 à Nancy, Pascal Dusapin fait ses études d’arts plastiques et de sciences, arts et esthétique à l’Université de Paris-Sorbonne. En 2006, il est élu à la Bayerische Akademie der Schönen Künste de Munich, puis nommé professeur au Collège de France. Parmi ses récentes créations, citons Memory (hommage crypté et monomodal à Ray Manzarek), une pièce pour orgue créée par Bernard Foccroulle ; Uncut créé par l’Orchestre Philharmonique de Liège à l’occasion du concert de Pascal Dusapin droits reserves l’intégrale de ses sept solos pour orchestre : Go, Extenso, Apex, Clam, Exeo, Reverso, Uncut (disponible chez Naïve) ; le Quatuor VI « Hinterland » créé à Lucerne et le Quatuor VII « Open Time », par le Arditti Quartet. Pascal Dusapin a composé six opéras : Roméo & Juliette (1989, Opéra de Montpellier) ; Medeamaterial (1992, la Monnaie) ; To be sung (1994, Nanterre/Amandiers); Perelà, uomo di fumo (2003, Opéra national de Paris) ; Faustus, The Last Night (2006, Staatsoper de Berlin) et Passion (2008, Festival d’Aix-en-Provence). Sasha Waltz © andre rival Sasha Waltz Après Passion de Pascal Dusapin en octobre 2010, la chorégraphe allemande est de retour pour Medea et présentera sa vision du Sacre du printemps en mai 2013. Née en 1963, Sasha Waltz étudie la danse et la chorégraphie à Amsterdam et New York. Avec Jochen Sandig, elle fonde à Berlin en 1993 Sasha Waltz & Guests. De 1999 à 2004, elle fait partie de l’équipe artistique de la Schaubühne am Lehniner Platz à Berlin, où elle crée notamment Körper, S, noBody, ainsi que insideout. Devenue compagnie indépendante en 2005, Sasha Waltz & Guests réalisent leur première chorégraphie d’opéra, Dido & Aeneas, créée à la Staatsoper de Berlin. Viennent ensuite Medea puis Roméo et Juliette. En 2008, elle crée à Francfort Jagden und Formen avec l’Ensemble Modern, sur une musique de Wolfgang Rihm. L’année suivante, elle enthousiasme plus de 10 000 spectateurs avec Dialoge 09-Neues Museum à Berlin. Le volet suivant, Dialoge 09-MAXXI est créé à Rome au nouveau musée du XXI e siècle. En juin dernier enfin, elle crée Continu au Schiffbau de Zurich. Marcus Creed © swr Marcus Creed direction musicale Né à Eastbourne, Marcus Creed étudie au King’s College de Cambridge, puis à la Christ Church d’Oxford et à la Guildhall School de Londres. Il s’installe ensuite à Berlin, où il devient chef des chœurs de la Deutsche Oper. En 1987, il prend la direction du RIAS Kammerchor, avec lequel il acquiert une réputation internationale, en particulier pour ses interprétations d’œuvres a cappella romantiques et modernes, mais aussi pour son cycle d’oratorios de Haendel. Il est alors invité à se produire sur les plus grandes scènes. Son répertoire comprend des œuvres symphoniques (notamment avec le Berliner Symphoniker et la Staatskapelle de Berlin), de musique de chambre, ainsi que la création contemporaine. Il a travaillé avec le Scharoun Ensemble de Berlin pendant de nombreuses années et entretient une étroite relation avec le Vocalconsort de Berlin. Marcus Creed est professeur de direction à la Musikhochschule de Cologne et depuis 2003, il est directeur artistique du SWR Vokalensemble de Stuttgart. Caroline Stein © monika rittershaus Caroline Stein soprano Caroline Stein a notamment étudié avec Claudio Nicolai à Cologne. Lauréate de nombreuses récompenses internationales, elle aborde aussi bien le répertoire classique que les œuvres contemporaines. Elle a notamment chanté dans Die Eroberung von Mexico (Rihm), Cardillac (Hindemith) et Elegy for Young Lovers (Henze), mais aussi dans la création de Faustus, The Last Night (Dusapin, également disponible en DVD). Elle a aussi participé à Mysteries of the Macabre (Ligeti/Howarth) à Salzbourg et Lucerne. Caroline Stein a fait ses débuts dans le rôle d’une Blumenmädchen (Parsifal) et en Woglinde (Der Ring des Nibelungen) à Bayreuth. Récemment, elle a chanté dans Il Trionfo del tempo (Haendel) avec l’Akademie für Alte Musik et le Requiem de Zimmermann avec Peter Eötvös. Sur les scènes lyriques, elle a interprété Venus/Gepopo à l'opéra de Rome et Woglinde à l’Opéra national de Paris. Parmi sa discographie, citons Die Zauberflöte et des œuvres de Ernst Krenek. Depuis 2007, elle présente Medea sur de nombreuses scènes internationales.
26 Trilogie Médée 27 lundi 10, mercredi 12, vendredi 14 decembre 2012 19 HEURES 30 dimanche 16 decembre 2012 17 HEURES Médée Luigi Cherubini Opéra en trois actes (1797) Livret de François-Benoît Hoffman Version française Christophe Rousset direction Krzysztof Warlikowski mise en scène Malgorzata Szczesniak décors et costumes Saar Magal chorégraphie Christian Longchamp dramaturgie Felice Ross lumières Denis Guéguin conception vidéo Nadja Michael Médée John Tessier Jason Elodie Kimmel Dircé Vincent Le Texier Créon Varduhi Abrahamyan Néris Ekaterina Isachenko Servante 1 Anne-Fleur Inizan Servante 2 Les Talens Lyriques Chœur de Radio France direction Nathalie Steinberg Spectacle en français Durée de l’ouvrage 2h30 environ Production Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles TARIFS 5 à 140 € Photos © Maarten Vanden Abeele Brahms, tout comme Beethoven et Wagner, ne cachèrent pas leur admiration pour la partition de Cherubini, son étonnant modernisme et sa force dramatique. Dans la grande lignée de la tragédie, la profondeur de l’œuvre est toutefois surprenante pour l’époque de sa composition (Boieldieu et Méhul triomphent alors à Paris), ce qui lui vaudra d’ailleurs un succès mitigé lors de la création et une longue absence des scènes jusqu’à sa renaissance au début des années 1950 grâce à l’interprétation désormais « mythique » qu’en fit Maria Callas malheureusement dans une partition alors dénaturée. Il fallut attendre encore trente ans pour que l’ouvrage retrouve sa forme originale alternant chant et dialogues parlés et surtout ses alexandrins en français. Le rôle-titre qui domine tout l’opéra est écrasant et nécessite une interprète exceptionnelle tandis que les dialogues parlés exigent également que tous les chanteurs soient d’excellents comédiens. Cette œuvre occupe pourtant une place déterminante dans l’histoire de l’opéra et ouvre la voie à l’opéra romantique en annonçant les grandes héroïnes de Bellini, Beethoven et Berlioz. Le Théâtre des Champs-Elysées reprend une très belle production saluée par l’ensemble de la critique, créée en 2008 et reprise en 2011 au Théâtre royal de la Monnaie de Bruxelles. Confronté une nouvelle fois à un mythe antique (Iphigénie en Tauride de Gluck il y a quelques saisons à l’Opéra de Paris), le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski, en quête de réalisme, offre une relecture contemporaine du mythe et de l’opéra de Cherubini à travers notamment la réécriture des dialogues parlés et livre ici une Médée toute à la fois magnifiée et défigurée. A l’image de Médée et Jason, couple « sulfureux » par excellence, la violence et la beauté s’offrent un corps-à-corps où toutes les pulsions originelles et donc charnelles sont convoquées. L’incandescence de la mezzo-soprano allemande Nadja Michael dans le rôle-titre avait également participé à la réussite de cette redécouverte d’une partition exigeante et sublime. Le DVD de cette production de La Monnaie sortira début décembre 2012.
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