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Congrès international de Monaco Le souterrain : espace d ... - AFTES

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1 - LES 4 THÈMES DU CONGRÈS<br />

Etant le premier <strong>de</strong>s rapporteurs <strong>de</strong> ce <strong>Congrès</strong>, je me permets <strong>de</strong><br />

commencer par un petit aperçu <strong>de</strong> ce qui vous attend.<br />

Pour chacun <strong>de</strong>s thèmes choisis, j’ai indiqué le nombre <strong>de</strong> présentations<br />

retenues pour une présentation orale ou comme réserve,<br />

par rapport au nombre <strong>de</strong> présentations proposées.<br />

Vous constatez que notre thème A <strong>de</strong> cet après-midi est celui qui a<br />

eu le moins <strong>de</strong> succès en ce qui concerne les propositions <strong>de</strong> communications,<br />

peut-être parce qu’il a été perçu comme le moins <strong>de</strong>scriptif<br />

ou le plus philosophique.<br />

J’ai reçu 13 présentations à vous résumer dans ce rapport général,<br />

sur les 101 qui ont été soumises au Comité scientifique du <strong>Congrès</strong>.<br />

2 - LES PRÉSENTATIONS RETENUES<br />

POUR LE THÈME A<br />

Voici les 9 propositions que le Comité scientifique a retenues pour<br />

une présentation orale durant cette séance consacrée au thème A.<br />

A titre purement personnel, j’ai indiqué en rouge les 4 présentations<br />

qui, selon moi, se situent réellement dans le sujet <strong>de</strong> la présente<br />

session, c’est-à-dire <strong>de</strong>s communications relatives aux principes<br />

mêmes <strong>de</strong> l’utilisation rationnelle du sous-sol, et qui ne traitent pas<br />

essentiellement <strong>de</strong> l’une ou l’autre réalisation spécifique.<br />

<strong>Le</strong> manque d’intérêt, ou du moins <strong>de</strong> propositions pour ce sujet,<br />

n’est pas propre à ce <strong>Congrès</strong>-ci. <strong>Le</strong> même phénomène s’est présenté<br />

au <strong>Congrès</strong> mondial qui s’est tenu à Agra en In<strong>de</strong>.<br />

3 - LES PRÉSENTATIONS EN RÉSERVE<br />

Ces 4 propositions ont été retenues par le Comité scientifique pour<br />

le cas où il y aurait l’une ou l’autre absence ou défection dans le<br />

groupe précé<strong>de</strong>nt ; on m’a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> les commenter également<br />

dans le présent rapport général.<br />

De plus, les 2 propositions non retenues figureront aussi dans le<br />

Recueil <strong>de</strong> Documentation du <strong>Congrès</strong>, ou dans un <strong>de</strong>s prochains<br />

numéros <strong>de</strong> la Revue « Tunnels et Ouvrages Souterrains ».<br />

4 - PRÉSENTATION 1<br />

Monsieur Brégeon nous indiquera comment le sous-sol peut<br />

apporter <strong>de</strong>s réponses aux défis climatiques <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, et donc<br />

aussi au développement durable.<br />

Il nous parlera <strong>de</strong> l’inertie et <strong>de</strong> la faible conductivité thermique du<br />

sous-sol, et <strong>de</strong> sa capacité à générer <strong>de</strong>s calories et <strong>de</strong>s frigories.<br />

Il nous parlera aussi <strong>de</strong> sa résistance mécanique contre <strong>de</strong>s effets<br />

naturels (séismes, tempêtes, cyclones, etc.) et contre <strong>de</strong>s effets<br />

d’origine humaine (agressions, bombes, avions et missiles, etc.).<br />

Il nous parlera enfin <strong>de</strong> l’accessibilité du sous-sol, en particulier en<br />

terrain acci<strong>de</strong>nté, et <strong>de</strong> ses capacités d’isolation auditive et antivibratoire.<br />

Il mentionnera 2 aspects dont on parle en général moins : la disponibilité<br />

du sous-sol et sa discrétion.<br />

La disponibilité a toutefois conduit à <strong>de</strong>s gaspillages, notamment<br />

en ce qui concerne le sous-sol <strong>de</strong>s voiries urbaines.<br />

Pour la discrétion, on peut citer les caves <strong>de</strong>s banques, les sites <strong>de</strong><br />

stockage et les sites <strong>de</strong> recherche ; je pense que l’auteur n’a pas<br />

osé mentionner les caves à vin.<br />

A plus gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, la géothermie ne nous a pas encore<br />

montré tous les bénéfices que l’on pourrait en tirer.<br />

L’auteur terminera par quelques exemples, en particulier <strong>de</strong> sites privilégiés<br />

par leur morphologie ou la structure géologique environnante.<br />

5 - PRÉSENTATION 2<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>international</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

<strong>Le</strong> <strong>souterrain</strong> : <strong>espace</strong> d’avenir<br />

Textes <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s rapporteurs<br />

<strong>Le</strong>s communications mentionnées dans les textes <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s rapporteurs ont toutes été publiées dans<br />

le Recueil <strong>de</strong>s actes du <strong>Congrès</strong> distribué aux participants du <strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong> (6, 7 ,8 octobre 2008).<br />

THÈME A - <strong>Le</strong> sous-sol, <strong>espace</strong> <strong>de</strong> projets<br />

Par Willy De Lathauwer (ABTUS/BVOTS, Belgique)<br />

Ray Sterling indiquera dans sa présentation un certain nombre<br />

d’exemples d’importantes routes ou autoroutes côtières urbaines,<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008 437


438<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

sur berge ou dans <strong>de</strong>s zones portuaires, qui ont été réalisées en<br />

ouvrages aériens ou <strong>de</strong> surface, et qui soit ont été mises en <strong>souterrain</strong>,<br />

soit pourraient avoir intérêt à l’être.<br />

Dans l’exemple <strong>de</strong> la fameuse Central Artery à Boston, il soulignera<br />

les difficultés <strong>de</strong> construire un ouvrage <strong>souterrain</strong> sous un ouvrage<br />

aérien existant, surtout dans le voisinage d’un cours d’eau, mais<br />

aussi l’accroissement substantiel <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s biens immobiliers<br />

riverains entre le début et la fin du projet, soit dans ce cas précis<br />

+ 80 % en 15 ans.<br />

Je me permets d’ajouter un exemple analogue à Bruxelles, où<br />

l’accroissement <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s terrains riverains a été <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />

500 % en 10 ans ; la particularité est toutefois que l’investissement<br />

en infrastructure <strong>souterrain</strong>e <strong>de</strong> transport a été fait exclusivement à<br />

charge du budget public, alors que la plus-value <strong>de</strong>s terrains avoisinants<br />

est entièrement revenue au promoteur immobilier concerné ;<br />

les taxes sur l’immobilier permettent toutefois un certain retour.<br />

6 - PRÉSENTATION 3<br />

Messieurs Baghary et Chaubert nous parleront du tunnel T 33 situé<br />

dans le centre <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong>.<br />

Un bon nombre d’entre vous auront vu que le même sujet a été<br />

abordé, sous un angle différent, dans le numéro 208 <strong>de</strong> la revue<br />

« Tunnels et Ouvrages Souterrains » <strong>de</strong> l’<strong>AFTES</strong>.<br />

En plus <strong>de</strong>s circonstances <strong>de</strong> relief et géologiques difficiles, un<br />

point essentiel a été le nombre et la variété <strong>de</strong>s contraintes environnementales<br />

liées au site urbain <strong>de</strong>nse :<br />

- minimalisation <strong>de</strong>s nuisances sonores<br />

- gestion <strong>de</strong>s poussières<br />

- respect <strong>de</strong>s critères en matière <strong>de</strong> vibrations<br />

- existence <strong>de</strong> courants vagabonds<br />

- phasage <strong>de</strong>s travaux suite aux nécessités <strong>de</strong> la circulation<br />

<strong>Le</strong> creusement <strong>de</strong> ce tunnel <strong>de</strong> 145 m <strong>de</strong> longueur a été entamé<br />

début 2007, et en est actuellement aux travaux <strong>de</strong> parachèvement.<br />

7 - PRÉSENTATION 4<br />

La présentation <strong>de</strong> Monique Labbé vient <strong>de</strong> paraître dans le<br />

numéro 209 <strong>de</strong> la revue « Tunnels et Ouvrages Souterrains » <strong>de</strong><br />

l’<strong>AFTES</strong>, que vous avez reçu dans votre documentation.<br />

<strong>Le</strong>s auteurs proposent une nouvelle façon <strong>de</strong> concevoir la planification<br />

urbanistique d’une région, en associant le plus tôt possible le<br />

sous-sol à la surface. Cette nouvelle conception inclut les aspects<br />

géographiques traditionnels, tels le relief, les écoulements <strong>de</strong>s eaux<br />

et la géologie, mais aussi les implantations antérieures et actuelles,<br />

<strong>de</strong> la population mais aussi <strong>de</strong>s divers mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport.<br />

Dans l’étu<strong>de</strong> du cas particulier du Département Val-<strong>de</strong>-Marne, au<br />

Sud-Est <strong>de</strong> Paris, et incluant notamment Orly et Rungis, on constate<br />

que le sous-sol est actuellement très peu utilisé, et encore exclusivement<br />

pour l’assainissement.<br />

Des propositions sont formulées, qui concernent en particulier <strong>de</strong>s<br />

nouvelles lignes <strong>de</strong> transport en commun et <strong>de</strong>s nouveaux quartiers<br />

d’habitat, qui seraient <strong>de</strong>sservis exclusivement par <strong>de</strong>s liaisons<br />

largement <strong>souterrain</strong>es.<br />

Je reprends une partie <strong>de</strong>s conclusions <strong>de</strong> cette présentation : « <strong>Le</strong><br />

sous-sol est le grand absent <strong>de</strong>s schémas d’urbanisme ; après le<br />

temps <strong>de</strong>s tours <strong>de</strong>vrait venir celui <strong>de</strong>s villes profon<strong>de</strong>s ».<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008<br />

Cette présentation <strong>de</strong> Monique Labbé terminera la première partie<br />

<strong>de</strong> la séance consacrée au thème A.<br />

8 - PRÉSENTATION 5<br />

Monsieur Parriaux sera le premier orateur et présentera un projet<br />

<strong>de</strong> recherche suisse « Deep City » <strong>de</strong> l’Ecole Polytechnique Fédérale<br />

<strong>de</strong> Lausanne, qui introduit une approche holistique <strong>de</strong>s possibilités<br />

du sous-sol urbain et préconise une utilisation coordonnée et<br />

optimisée <strong>de</strong> ses ressources. <strong>Le</strong> projet part donc <strong>de</strong>s ressources au<br />

lieu <strong>de</strong> partir <strong>de</strong>s besoins.<br />

L’expression « coloniser le <strong>souterrain</strong> pour faire <strong>de</strong> la place à l’air<br />

libre » me fait à la fois rêver et craindre.<br />

<strong>Le</strong> problème essentiel que l’on rencontre dans le <strong>souterrain</strong> serait<br />

que, trop souvent encore, il est utilisé à un endroit et à un moment<br />

donnés pour résoudre un problème ponctuel dans l’<strong>espace</strong> et dans<br />

le temps, et que l’on ne pense pas encore suffisamment aux<br />

besoins futurs et à leur intégration dans un ensemble cohérent.<br />

Dans cet ordre d’idées, un participant finlandais nous a dit lors du<br />

récent <strong>Congrès</strong> mondial que la capitale finlandaise serait la seule<br />

gran<strong>de</strong> ville au mon<strong>de</strong> qui disposerait <strong>de</strong> ce qu’ils appellent un<br />

« master-plan » <strong>de</strong> l’ensemble du sous-sol.<br />

9 - PRÉSENTATION 6<br />

<strong>Le</strong> projet qui sera présenté par Didier De Bruyn est celui d’un parking<br />

<strong>souterrain</strong> à créer sous une cour intérieure arborée, encerclée par<br />

<strong>de</strong>s bâtiments ancien rénovés et à gar<strong>de</strong>r en service, et dont certaines<br />

parties sont par ailleurs classées.<br />

Dans ce projet, les obstacles principaux à une réalisation technique<br />

idéale sont :<br />

- le classement <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la cour par l’Administration <strong>de</strong>s<br />

Monuments et <strong>de</strong>s Sites<br />

- la présence <strong>de</strong>s rangées <strong>de</strong> tilleuls le long <strong>de</strong> ces faça<strong>de</strong>s<br />

- les ouvrages préexistants d’évacuation <strong>de</strong>s eaux<br />

- la limitation <strong>de</strong> la capacité du parking, pour <strong>de</strong>s raisons d’ordre<br />

administratif, à 200 places.<br />

10 - PRÉSENTATION 7<br />

<strong>Le</strong> professeur Sebastiano Pelizza nous parlera <strong>de</strong> l’adaptation <strong>de</strong> la<br />

conception d’un tunnel pour lequel il s’est avéré au cours <strong>de</strong>s travaux<br />

<strong>de</strong> creusement, que le massif comportait, dans une certaine zone,<br />

<strong>de</strong>s couches imprégnées d’asbeste, qui n’avaient pas été détectées<br />

lors <strong>de</strong>s forages <strong>de</strong> reconnaissance malgré que la zone soit connue<br />

pour ce risque <strong>de</strong> présence d’asbeste.<br />

L’inci<strong>de</strong>nt a eu <strong>de</strong> larges échos, car il se situait dans le cadre <strong>de</strong>s<br />

Jeux olympiques d’hiver <strong>de</strong> Turin - Sestrière.<br />

Il est à noter que certaines parties <strong>de</strong>s tunnels <strong>de</strong> la nouvelle ligne<br />

ferroviaire Lyon - Turin se trouvent dans le même secteur.<br />

La présentation se terminera par quelques explications sur la<br />

conception d’une caverne qui servira à l’entreposage définitif du<br />

matériau contaminé.<br />

Un point essentiel pour permettre l’achèvement du tunnel a donc<br />

été <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> remplacement pour le forage<br />

et l’excavation, qui minimiseraient la production <strong>de</strong> poussière et qui


isoleraient au maximum les matériaux excavés, mais aussi le rocher<br />

subsistant.<br />

La présentation décrira également les conditions requises pour la<br />

caverne d’entreposage du matériau contaminé, et particulier la<br />

nécessité <strong>de</strong> placer ce matériau dans <strong>de</strong>s conteneurs en béton<br />

armé.<br />

11 - PRÉSENTATION 8<br />

Nous arrivons maintenant aux <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières présentations orales<br />

<strong>de</strong> la séance <strong>de</strong> cet après-midi, qui auront toutes <strong>de</strong>ux trait à <strong>de</strong>s<br />

aspects bien spécifiques du tunnel <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la nouvelle liaison<br />

ferroviaire Lyon – Turin, qui aura à lui seul une longueur <strong>de</strong> 53 km.<br />

Monsieur Darmendrail nous parlera <strong>de</strong> la gestion et <strong>de</strong> la valorisation<br />

<strong>de</strong>s matériaux d’excavation du tunnel.<br />

<strong>Le</strong> total <strong>de</strong>s déblais <strong>de</strong> la section française, qui aura une longueur<br />

<strong>de</strong> 45 km et comportera outre le tunnel <strong>de</strong> nombreux ouvrages<br />

annexes, est estimé à 12 millions <strong>de</strong> m3 , soit un km2 sur 12 m <strong>de</strong><br />

hauteur. Grosso modo la moitié pourra être réutilisée, soit comme<br />

agrégats pour les divers ouvrages en béton, soit pour les remblais<br />

aux abords <strong>de</strong> l’ouvrage.<br />

12 - PRÉSENTATION 9<br />

Finalement Monsieur Piraud, qui est par ailleurs le Prési<strong>de</strong>nt du<br />

Comité scientifique <strong>de</strong> notre <strong>Congrès</strong>, nous parlera <strong>de</strong> la modélisation<br />

géothermique et du système <strong>de</strong> refroidissement prévus pour ce<br />

même tunnel <strong>de</strong> base.<br />

Plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s 53 km <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong> ce tunnel seront construits<br />

sous une couverture <strong>de</strong> rocher <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1000 m, et plus <strong>de</strong> 10 km<br />

sous une couverture <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1500 m, ce qui équivaut en<br />

pratique à <strong>de</strong>s élévations <strong>de</strong> température <strong>de</strong> respectivement plus<br />

<strong>de</strong> 30 °C et <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 45 °C.<br />

Ces augmentations <strong>de</strong> température nécessitent évi<strong>de</strong>mment un<br />

refroidissement en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> creusement, et même pendant<br />

certaines pério<strong>de</strong>s d’exploitation.<br />

Pendant l’excavation, les règlements du travail imposent une température<br />

maximale <strong>de</strong> 26 °C, ce qui nécessitera bien entendu un<br />

refroidissement. <strong>Le</strong> type qui est proposé est un refroidissement<br />

flexible au moyen d’appareils situés à proximité <strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong><br />

travail et <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> chaleur principales, qui refroidiront<br />

directement l’air du tunnel.<br />

En exploitation, on estime qu’une température <strong>de</strong> 35 °C peut être<br />

considérée comme acceptable, qui peut être obtenue la plupart du<br />

temps par la ventilation naturelle et l’effet <strong>de</strong> pistonnement <strong>de</strong>s<br />

trains en mouvement. Durant les fortes chaleurs d’été, un refroidissement<br />

artificiel <strong>de</strong>vra malgré tout être prévu. Un système <strong>de</strong><br />

refroidissement à eau est proposé.<br />

13 - PRÉSENTATION 10<br />

Je passe maintenant aux quatre propositions que le Comité scientifique<br />

a tenues en réserve, et qui ne seront donc pas présentées oralement.<br />

La proposition <strong>de</strong> communication présentée par Monsieur Favre<br />

concerne le tunnel <strong>de</strong> Pinchat et la gare <strong>de</strong> Carouge Bachet sur la<br />

nouvelle liaison ferroviaire transfrontalière Genève – Annemasse.<br />

Sur le territoire suisse, la nouvelle liaison aura une longueur <strong>de</strong><br />

15 km, dont 9 km en tracé neuf essentiellement en <strong>souterrain</strong>, et<br />

comportera 5 gares, dont 4 en <strong>souterrain</strong>.<br />

La section française aura une longueur <strong>de</strong> 2 km, essentiellement<br />

en site existant à ciel ouvert.<br />

<strong>Le</strong> tracé <strong>souterrain</strong> en Suisse comporte 5 lots avec à la fois <strong>de</strong>s<br />

sections en tranchées couvertes et en excavation mécanisée<br />

traditionnelle.<br />

La présentation proposée concerne spécifiquement le lot 3<br />

incluant le tunnel <strong>de</strong> Pinchat et la gare <strong>de</strong> Carouge Bachet. <strong>Le</strong>s<br />

contraintes principales sont d’ordre géologique, environnemental<br />

et <strong>de</strong> cohabitation, vu la présence d’une autoroute elle-même<br />

déjà en passage inférieur et du réseau routier et tramway <strong>de</strong><br />

surface.<br />

<strong>Le</strong> tunnel <strong>de</strong> Pinchat aura une longueur <strong>de</strong> 2 km et comportera<br />

un tube unique à 2 voies.<br />

Il sera réalisé par excavation mécanisée traditionnelle.<br />

La gare <strong>de</strong> Carouge Bachet <strong>de</strong>sservira d’un côté le quartier environnant<br />

et les transports publics, et <strong>de</strong> l’autre côté un sta<strong>de</strong>.<br />

Elle aura une longueur <strong>de</strong> 150 m et une largeur hors-tout <strong>de</strong><br />

presque 15 m, et sera réalisée en parois moulées reliées par un<br />

radier et une dalle <strong>de</strong> couverture.<br />

D’autres tronçons <strong>de</strong> la liaison seront réalisés également en<br />

tranchée couverte, sans spécificités propres.<br />

<strong>Le</strong>s travaux <strong>de</strong>vraient commencer en 2009 et durer 5 ans.<br />

14 - PRÉSENTATION 11<br />

La proposition <strong>de</strong> communication présentée par Monsieur<br />

Lamarche concerne les aménagements <strong>souterrain</strong>s pour améliorer<br />

les « entrées <strong>de</strong>s villes ».<br />

Sa thèse est que les entrées <strong>de</strong>s villes sont <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong>s<br />

cicatrices dans le paysage urbain, bordées <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s surfaces<br />

qui se développent en périphérie par manque <strong>de</strong> place dans le<br />

centre, et qui pourraient être transférées vers le <strong>souterrain</strong>.<br />

L’auteur part d’une étu<strong>de</strong> d’un cabinet immobilier <strong>international</strong>,<br />

qui indique que les parcs d’activités commerciales sont les plus<br />

développés en France et en Belgique, avec en moyenne 220 m2 par habitant. Un rapi<strong>de</strong> calcul montre que, dans mon pays, cela<br />

équivaudrait à 2.200 km2 , ou 6 % <strong>de</strong> la superficie totale <strong>de</strong> la<br />

Belgique. En Italie et en Espagne, la surface occupée ne serait<br />

que <strong>de</strong> 40 m2 par habitant, soit 1/5 ème <strong>de</strong> ce qui se passe en<br />

France ou en Belgique.<br />

La structure urbaine proposée comprendrait une mise en <strong>souterrain</strong><br />

<strong>de</strong> toutes les activités commerciales <strong>de</strong> type « gran<strong>de</strong> surface », y<br />

compris leurs accès routiers, mais aussi les transports en commun,<br />

tout en maintenant ces <strong>espace</strong>s ouverts, et en relation avec <strong>de</strong>s<br />

parcs et autres zones vertes.<br />

15 - PRÉSENTATION 12<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

La proposition <strong>de</strong> communication présentée par Monsieur <strong>Le</strong> Nir<br />

met l’accent sur la nécessité <strong>de</strong> connaître le sous-sol avant<br />

d’entamer tout projet d’urbanisme, a fortiori s’il comprend <strong>de</strong>s<br />

éléments en <strong>souterrain</strong>.<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008 439


440<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

Une liste exhaustive <strong>de</strong>s domaines à envisager est présentée, et<br />

comprend :<br />

- la géologie<br />

- les sols sensibles<br />

- les risques naturels<br />

- l’eau <strong>souterrain</strong>e<br />

- les cavités<br />

- les sols pollués<br />

- la chaleur<br />

- l’exploitation géothermique<br />

INTRODUCTION<br />

Pour le thème B, 17 communications ont été retenues :<br />

9 ont été retenues pour une présentation écrite et orale,<br />

8 ont été retenues pour une présentation écrite.<br />

Si nous classons ces 17 communications par la nature du sujet<br />

traité, nous aboutissons aux catégories suivantes.<br />

1 - MÉTHODOLOGIE<br />

Trois communications traitent <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s risques d’un point<br />

<strong>de</strong> vue méthodologique. Il s’agit <strong>de</strong> :<br />

• Une incertitu<strong>de</strong> sur les risques et une approche <strong>de</strong> l’arbre <strong>de</strong> réussite<br />

dans les travaux <strong>souterrain</strong>s par A. Balan et D. André, consultants<br />

ex-SNCF,<br />

• Projets <strong>de</strong> tunnels : anticipation et réduction <strong>de</strong>s dérives <strong>de</strong> coûts<br />

par management <strong>de</strong>s risques par F. Rival et G. Hamai<strong>de</strong> (CETU),<br />

• <strong>Le</strong> management <strong>de</strong>s risques techniques pour la construction<br />

d’un tunnel en site urbain : la théorie et la pratique par J. Robert<br />

(Arcadis).<br />

<strong>Le</strong>s 3 communications sont retenues pour une présentation orale<br />

<strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> formalisée que chacune propose pour faire les étu<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> projets et en évaluer le coût ; elles en tirent les conséquences sur<br />

la rédaction <strong>de</strong>s contrats et le partage <strong>de</strong>s risques entre Maître<br />

d’Ouvrage, Entreprises et Maître d’œuvre.<br />

<strong>Le</strong> principe général est le suivant :<br />

• on détermine la liste <strong>de</strong>s risques (évènements indésirables possibles<br />

mais pas certains) qui peuvent survenir pendant la construction<br />

et on évalue leur probabilité d’occurrence ;<br />

• on détermine les conséquences <strong>de</strong> ces évènements en termes <strong>de</strong><br />

coût et <strong>de</strong> délai, ce qui permet d’évaluer leur gravité ;<br />

• la combinaison <strong>de</strong> la probabilité et <strong>de</strong> la gravité par rapport aux<br />

objectifs recherchés, permet d’aboutir à <strong>de</strong>s dispositions pour<br />

réduire (« optimiser ») les risques, pour bâtir le budget du Maître<br />

d’Ouvrage et pour définir un partage contractuel <strong>de</strong>s risques entres<br />

les acteurs,<br />

• le cas <strong>de</strong>s évènements absolument imprévisibles est traité à part.<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008<br />

La présentation se termine par l’exemple <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Paris, où un<br />

modèle géologique en 3 dimensions a été réalisé.<br />

16 - PRÉSENTATION 13<br />

Finalement, la proposition <strong>de</strong> communication présentée par<br />

Monsieur Colomb fait le point <strong>de</strong> la section française <strong>de</strong> la nouvelle<br />

liaison ferroviaire Lyon – Turin.<br />

THÈME B - Maîtrise <strong>de</strong>s risques et <strong>de</strong>s coûts<br />

Par Michel Lévy (SETEC-TPI)<br />

2 - APPLICATION DE CES MÉTHODES<br />

POUR OPTIMISER UN PROJET AVANT<br />

DE LE RÉALISER<br />

Trois communications montrent comment on peut appliquer ces<br />

métho<strong>de</strong>s pour optimiser un projet avant <strong>de</strong> commencer sa réalisation.<br />

Il s’agit <strong>de</strong> :<br />

• Optimisation <strong>de</strong>s choix fondamentaux pour l’excavation <strong>de</strong>s tunnels.<br />

Exemple du tunnel <strong>de</strong> base du Brenner par P. Cucino, S. Fuoco et<br />

A. Laner (SWS Engineering) : cette communication explique<br />

comment on a pris en compte, dans le projet du tunnel du Brenner,<br />

les risques, à l’excavation, présentés par les différents sols traversés<br />

et l’évaluation <strong>de</strong> leurs conséquences. <strong>Le</strong>s longueurs <strong>de</strong> chaque<br />

nature <strong>de</strong> sol traversé étant hypothétiques, une optimisation portant<br />

sur le couple coût-délai a été réalisée, à l’ai<strong>de</strong> du logiciel « mo<strong>de</strong><br />

FRONTIER », sur une maquette <strong>de</strong> la géologie en 3D.<br />

• Tunnel <strong>de</strong> Koralm : l’estimation <strong>de</strong>s risques ai<strong>de</strong> à choisir le tracé,<br />

à estimer le coût et à définir les travaux <strong>de</strong> reconnaissance géologique<br />

par C. Harer (OBB) qui a fait le même genre d’exercice pour<br />

le tunnel <strong>de</strong> Koralm en Autriche (présentation orale prévue) où la<br />

maquette géologique est améliorée à chaque nouvelle information<br />

dans un GIS (Geological Information System).<br />

• Métro <strong>de</strong> Marseille : prolongement ligne 1 entre la Timone et<br />

la Fourragère. Comparaison et critères <strong>de</strong> choix entre tunnelier<br />

et métho<strong>de</strong> traditionnelle (article 1) par JP. Kuntzer (CUMPM),<br />

B. Lions (SMM) et B. Ricome (Arcadis).<br />

Cette communication décrit les réflexions <strong>de</strong>s auteurs sur les<br />

risques présentés par une métho<strong>de</strong> traditionnelle d’excavation et<br />

par un tunnelier (TBM) ouvert ou à pression, qui serait utilisé, pour<br />

la première fois, à Marseille. Ils ont conclu à l’utilisation d’un tunnelier<br />

à pression <strong>de</strong> terre dont ils racontent le comportement,<br />

conforme aux espérances, dans l’article 2 (qui ne fera pas l’objet<br />

d’une présentation orale contrairement à l’article 1).<br />

3 - ETUDE DE RISQUES PARTICULIERS<br />

AVANT RÉALISATION DES TUNNELS<br />

Quatre communications étudient <strong>de</strong>s risques particuliers pour en<br />

évaluer les conséquences et les moyens <strong>de</strong> les minimiser.


3.1 - Risque <strong>de</strong> coincement d’un tunnelier<br />

• La communication <strong>de</strong> M. Ramoni et G. Anagnostou <strong>de</strong> l’ETH <strong>de</strong><br />

Zurich porte sur les risques <strong>de</strong> coincement <strong>de</strong>s tunneliers sans<br />

bouclier ou avec bouclier simple ou double dans les roches poussantes<br />

(squeezing ground). Elle comporte <strong>de</strong>s exemples et <strong>de</strong>s recommandations<br />

concrètes sur la surcoupe, la poussée et le couple d’un<br />

tunnelier à prévoir dans diverses configurations. Cette communication<br />

est très documentée et s’appuie sur <strong>de</strong>s considérations théoriques<br />

et <strong>de</strong>s constatations faites dans <strong>de</strong> nombreuses réalisations. Une<br />

<strong>de</strong>s recommandations, celle <strong>de</strong> ne pas arrêter un tunnelier lorsque<br />

l’on traverse une zone à forte convergence, n’est pas facile à mettre<br />

en œuvre, car lorsque l’on doit arrêter un tunnelier, on ne le fait pas<br />

exprès, en général. Cependant, il est recommandé d’éviter les<br />

arrêts pour cause <strong>de</strong> vacances ou <strong>de</strong> week-end et <strong>de</strong> limiter les<br />

arrêts pour maintenance et <strong>de</strong> les étaler, dans le temps, <strong>de</strong> façon à<br />

s’arrêter le moins longtemps possible à un endroit donné.<br />

• Excavation, par tunnelier, <strong>de</strong> tunnels profonds : la communication<br />

<strong>de</strong> M. Innaurato et P. Aresto porte, d’une façon plus générale, sur<br />

les problèmes que pose l’emploi du tunnelier (TBM) dans <strong>de</strong>s<br />

tunnels à couverture <strong>de</strong> plus en plus importante (plus <strong>de</strong> 1 000 m)<br />

tels que ceux auxquels on est conduit, pour les tunnels <strong>de</strong> base très<br />

longs envisagés ou réalisés actuellement.<br />

Cette communication fait moins appel à la mécanique <strong>de</strong>s roches<br />

que la précé<strong>de</strong>nte, mais elle propose <strong>de</strong>s formules empiriques<br />

étalonnées sur un grand nombre <strong>de</strong> cas ou tirées <strong>de</strong>s publications<br />

<strong>de</strong> Barton ; ces formules donnent : la vitesse <strong>de</strong> pénétration, le<br />

coefficient d’utilisation, etc.<br />

3.2 - Risques pour la sécurité du personnel<br />

• Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> dangers (incendie) en travaux <strong>souterrain</strong>s :<br />

La communication <strong>de</strong> JM. Vergnault (Setec TPI) et J. Trognon<br />

(Bouygues) donne une métho<strong>de</strong> pour étudier (et minimiser) les<br />

risques d’incendie, dans un chantier <strong>de</strong> tunnel, et sur les moyens <strong>de</strong><br />

sauver, en les évacuant ou en les mettant à l’abri, les personnes<br />

présentes sur le chantier. De nombreux exemples (puits et galeries<br />

du laboratoire d’essai <strong>de</strong> Bure, abaissement du radier du tunnel<br />

ferroviaire du Mont Cenis, improprement appelé tunnel ferroviaire<br />

du Fréjus par le Maître d’Ouvrage, etc.) illustrent l’application à <strong>de</strong>s<br />

chantiers actuellement terminés ou en cours. M. Vergnault étant un<br />

colonel <strong>de</strong>s pompiers en retraite et M. Trognon étant membre<br />

d’une gran<strong>de</strong> entreprise, leurs étu<strong>de</strong>s en commun ont permis<br />

d’obtenir l’adhésion, à leurs conclusions, <strong>de</strong> l’entreprise, <strong>de</strong>s autorités<br />

en matière <strong>de</strong> sécurité (Inspection du Travail, CRAM, etc.) et <strong>de</strong>s<br />

services <strong>de</strong> secours (SDIS, pompiers) : ces étu<strong>de</strong>s ont d’ailleurs fait<br />

l’objet d’une étroite concertation avec tous ces services.<br />

• La ventilation lors <strong>de</strong>s travaux <strong>souterrain</strong>s : cas du tunnelier par<br />

P. Sergi, F. Vial et A. Good <strong>de</strong> la CRAM Rhône-Alpes (CRAM : caisse<br />

régionale d’assurance maladie). Cette communication porte sur la<br />

ventilation <strong>de</strong>s chantiers réalisés au tunnelier. Grâce à une coopération<br />

initiée, dès le départ, entre la CRAM, l’Entreprise et le constructeur<br />

du tunnelier, le système <strong>de</strong> ventilation du tunnelier du Mont Sion<br />

(sur l’autoroute A41) a pu être conçu <strong>de</strong> façon plus sophistiquée et<br />

plus efficace que d’habitu<strong>de</strong>, pour limiter les poussières dans les<br />

zones <strong>de</strong> travail.<br />

L’article recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> recommencer cette expérience qui a<br />

conduit à une amélioration <strong>de</strong>s résultats.<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

Je pense qu’il y a lieu <strong>de</strong> féliciter tous les acteurs <strong>de</strong> cette collaboration<br />

(entreprise, constructeur du tunnelier, CRAM) et, plus particulièrement,<br />

les auteurs <strong>de</strong> la communication qui ont fait preuve d’un<br />

état d’esprit constructif et ne se sont pas contentés (comme cela est<br />

parfois arrivé dans le passé) <strong>de</strong> commencer à étudier le projet une<br />

fois que tout est figé.<br />

4 - RISQUES PRÉVUS OU RENCONTRÉS<br />

DANS DES TUNNELS RÉALISÉS OU<br />

EN COURS DE RÉALISATION<br />

<strong>Le</strong>s 7 autres communications concernent <strong>de</strong>s ouvrages réalisés ou<br />

en cours <strong>de</strong> réalisation, dans <strong>de</strong>s conditions difficiles, pour montrer<br />

quels ont été les risques prévus ou rencontrés et quels moyens ont<br />

été pris pour surmonter les difficultés et en limiter les conséquences.<br />

4.1 - Limites d’emploi du tunnelier<br />

en terrain difficile au métro <strong>de</strong> Marseille<br />

La communication sur le prolongement <strong>de</strong> la ligne 1 du métro <strong>de</strong><br />

Marseille (article 2) par JM. Kuntzer (CUMPM), B. Lions (SMM),<br />

S. Ghozayel (SMM) et B. Ricome (Arcadis), décrit le contexte<br />

géotechnique et l’environnement du projet. Elle rappelle les<br />

réflexions (décrites dans l’article 1) qui ont abouti au choix d’un<br />

tunnelier à pression <strong>de</strong> terre (EPB-TBM) <strong>de</strong> 9,8 m <strong>de</strong> diamètre<br />

extérieur, avec possibilité d’injection radiale <strong>de</strong> bentonite, et <strong>de</strong><br />

forages obliques autour du tunnelier. Il indique les inci<strong>de</strong>nts<br />

particuliers qui se sont produits :<br />

- casse <strong>de</strong>s attaches <strong>de</strong>s 3 molettes centrales,<br />

- franchissement d’un thalweg limoneux <strong>de</strong>scendant plus bas que<br />

prévu,<br />

- venues d’eau localement importantes (20 m3 /h),<br />

- puits anciens non répertoriés conduisant à une résurgence <strong>de</strong><br />

mousse en surface.<br />

Au total, les 2 350 m <strong>de</strong> ligne, incluant 4 stations, ont été excavés<br />

en 13 mois, <strong>de</strong> façon satisfaisante.<br />

4.2 - La maîtrise du coût du creusement<br />

du tunnel du Bois du Peu<br />

La maîtrise du coût du creusement du tunnel du Bois du Peu par<br />

O. Vannière (DDE du Doubs) et G. Hamai<strong>de</strong> (CETU) vient en<br />

complément <strong>de</strong> la communication <strong>de</strong> MM. Rival et Hamai<strong>de</strong> sur<br />

l’anticipation et la réduction <strong>de</strong>s dérives <strong>de</strong> coûts par le management<br />

<strong>de</strong>s risques.<br />

La communication décrit le projet, le contexte géologique,<br />

les reconnaissances effectuées en plusieurs phases, pendant une<br />

quinzaine d’années et incluant, notamment, une galerie <strong>de</strong> reconnaissance<br />

sur toute la longueur. <strong>Le</strong>s contraintes du CCTP sont bien<br />

décrites et le marché permet <strong>de</strong> les adapter en cours <strong>de</strong> travaux.<br />

L’organisation du maître d’œuvre et l’esprit <strong>de</strong> collaboration avec<br />

l’entreprise ont permis <strong>de</strong> résoudre les difficultés techniques<br />

rencontrées (Karsts notamment).<br />

L’outil OSCART du CETU a été utilisé pour suivre le chantier, les<br />

auscultations et le récolement <strong>de</strong>s travaux.<br />

<strong>Le</strong> résultat, remarquable, est le respect du délai et celui du coût du<br />

marché initial, à 1 % près.<br />

Tous les éléments mis en place pour la conduite <strong>de</strong>s travaux y ont<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008 441


442<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

sûrement contribué mais la galerie <strong>de</strong> reconnaissance sur toute la<br />

longueur du tunnel et les étu<strong>de</strong>s et reconnaissances géotechniques<br />

réalisées pendant 15 ans, pour un bi-tube <strong>de</strong> 521 m <strong>de</strong> longueur,<br />

ne doivent pas être complètement étrangères à ce succès.<br />

4.3 - Construction d’un tunnel au tunnelier<br />

dans <strong>de</strong>s conditions très difficiles<br />

La communication concerne la construction d’un tunnel au tunnelier,<br />

dans <strong>de</strong>s conditions très difficiles (tunnel ferroviaire <strong>de</strong> Hallandsas<br />

en Suè<strong>de</strong>) par F. Dudouit et R. Sturk (Skanska – Vinci HB).<br />

<strong>Le</strong> bitube <strong>de</strong> 8,6 km creusé par un tunnelier <strong>de</strong> 10,6 m <strong>de</strong> diamètre<br />

doit être excavé dans <strong>de</strong>s conditions extraordinairement difficiles :<br />

- rocher généralement très dur mais très fracturé en blocs, avec<br />

quelques passages argileux,<br />

- eau en forte pression,<br />

- limitation <strong>de</strong>s quantités d’eau drainée autorisées, pendant la<br />

construction comme en service, pour ne pas déprimer une nappe<br />

d’eau très utilisée.<br />

La présentation orale présentera le tunnelier prévu, les difficultés rencontrées<br />

et les moyens utilisés jusqu’à ce jour pour résoudre les difficultés.<br />

4.4 - <strong>Le</strong> « tunnel <strong>de</strong> base » <strong>de</strong> l’autoroute A1<br />

Milan-Naples<br />

La communication concerne le tunnel <strong>de</strong> « base » <strong>de</strong> l’autoroute A1<br />

Milan-Naples pour traverser les Apennins par P. Lunardi, G. Cassani<br />

et M. Gatti (Rocksoil SpA).<br />

Elle décrit les étu<strong>de</strong>s et la réalisation récente d’un bi-tube <strong>de</strong><br />

8,55 km dans un terrain difficile avec une couverture atteignant<br />

400 m. Deux galeries <strong>de</strong> reconnaissance, l’une <strong>de</strong> 4 km au Nord et<br />

l’autre <strong>de</strong> 0,95 km au Sud, ont été réalisées avec un tunnelier <strong>de</strong><br />

3,4 m (ou 4 m ?) <strong>de</strong> diamètre.<br />

<strong>Le</strong> tunnel a été réalisé en métho<strong>de</strong> traditionnelle, en section entière et a<br />

dû utiliser <strong>de</strong>s boulons <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong> verre pour stabiliser le front et réaliser<br />

<strong>de</strong>s voûtes parapluie (métho<strong>de</strong> A.DE.CO-RS, chère au Pr Lunardi).<br />

La présentation orale donnera plus <strong>de</strong> détails sur le projet, les<br />

difficultés rencontrées et les métho<strong>de</strong>s utilisées.<br />

4.5 - Deuxième tube <strong>de</strong> la traversée <strong>souterrain</strong>e<br />

<strong>de</strong> Toulon<br />

La communication concerne le <strong>de</strong>uxième tube <strong>de</strong> la traversée<br />

<strong>souterrain</strong>e <strong>de</strong> Toulon par G. Gilbert (maître d’ouvrage) et <strong>de</strong>s<br />

représentants du CETE (AMO), <strong>de</strong> Setec Tpi-Terrasol (maître<br />

d’œuvre) et <strong>de</strong> Bouygues/Solétanche-Bachy (entreprise).<br />

La communication décrit le projet, le contexte géologique (très<br />

complexe), le bâti <strong>de</strong> surface (très <strong>de</strong>nse et pas toujours en bon<br />

état) et les étu<strong>de</strong>s réalisées : nombreux sondages et un essai sur 35 m<br />

<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> jet grouting et d’injection avec un puits <strong>de</strong> 3 m<br />

<strong>de</strong> diamètre pour examiner les colonnes <strong>de</strong> jet sur toute leur hauteur.<br />

La conception du tunnel et <strong>de</strong> ses tranchées couvertes d’extrémité<br />

est très influencée par la conception du tube Nord et par les difficultés<br />

rencontrées pour le réaliser (11 ans <strong>de</strong> travaux pour 3 km,<br />

dont 2 ans d’arrêt <strong>de</strong> chantier suite à effondrement).<br />

La présentation orale montrera, avec plus <strong>de</strong> détails, le pilotage du<br />

soutènement provisoire (le tunnel est excavé en section entière par<br />

<strong>de</strong>s moyens mécaniques traditionnels), à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong><br />

tassements <strong>de</strong> surface et <strong>de</strong>s déformations en tunnel. <strong>Le</strong> système<br />

automatique <strong>de</strong> mesure implanté par Sol Data est très sophistiqué<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008<br />

et efficace. <strong>Le</strong> marché incite l’entreprise à réduire les soutènements<br />

lorsque les tassements sont faibles et que les déformations intérieures<br />

du tunnel le permettent.<br />

4.6 - Tunnel DUPLEX A 86 à l’Ouest <strong>de</strong> Paris<br />

La communication concerne le tunnel DUPLEX A 86 à l’Ouest <strong>de</strong><br />

Paris par JL. Toris et P. Bony (Socatop).<br />

Elle présente le projet <strong>de</strong> ce tunnel à 2 étages pour VL, creusé avec<br />

un tunnelier <strong>de</strong> 11,56 m <strong>de</strong> diamètre. La communication porte sur<br />

la 1ère partie, longue <strong>de</strong> 4,5 km <strong>de</strong> ce tunnel <strong>de</strong> 10,07 km.<br />

<strong>Le</strong>s terrains difficiles et variables ainsi que la situation <strong>de</strong> la surface<br />

(notamment une voie ferrée parcourue par <strong>de</strong>s TGV) ont conduit l’entreprise<br />

à choisir un tunnelier transformable capable <strong>de</strong> travailler en<br />

mo<strong>de</strong> pression <strong>de</strong> terre ou en pression <strong>de</strong> boue. <strong>Le</strong>s ouvrages<br />

annexes (puits, rameaux avec escaliers, etc.) souvent définis après la<br />

conception initiale du tunnel pour cause d’évolution <strong>de</strong> la réglementation,<br />

ont rencontré, eux aussi, <strong>de</strong>s conditions difficiles et ont dû faire<br />

appel, soit aux injections <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> terrain, soit à la congélation.<br />

La communication orale donnera plus <strong>de</strong> détails sur ce projet innovant<br />

et sur sa réalisation. En donnera-t-elle sur les coûts et les<br />

délais ? Nous allons le savoir bientôt.<br />

4.7- Risques <strong>de</strong> venues d’eau au moment<br />

<strong>de</strong> pratiquer une ouverture dans le revêtement<br />

en voussoirs d’un tunnel, pour réaliser<br />

une galerie d’embranchement,<br />

par F. Melaneo, C. Jorge et J. Bilé Serra.<br />

La communication décrit les problèmes géologiques et surtout<br />

hydrogéologiques qui sont apparus lorsque l’on a démoli le revêtement<br />

d’un tunnel du métro <strong>de</strong> Lisbonne pour réaliser la jonction du tunnel<br />

avec un tunnel d’embranchement (on utilise parfois le mot <strong>de</strong><br />

culotte pour désigner cette zone d’intersection).<br />

Ces problèmes (présence <strong>de</strong> sables fins, venues d’eau abondantes,<br />

etc.) ont été d’autant plus surprenants qu’ils n’avaient pas été décelés<br />

au moment du passage du tunnelier qui a réalisé le tunnel initial.<br />

Après étu<strong>de</strong> plus approfondie, il a fallu réaliser un rabattement <strong>de</strong><br />

nappe.<br />

5 - CONCLUSION<br />

<strong>Le</strong> thème B « Maîtrise <strong>de</strong>s risques et <strong>de</strong>s coûts » a attiré <strong>de</strong><br />

nombreuses communications très intéressantes qui n’ont pas pu<br />

être toutes retenues.<br />

Il apparaît que :<br />

• la technique en progrès permet <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s tunnels dans <strong>de</strong>s<br />

conditions <strong>de</strong> plus en plus difficiles, pour <strong>de</strong>s coûts et <strong>de</strong>s délais qui<br />

se réduisent,<br />

• les risques et le coût <strong>de</strong> leurs conséquences restent difficiles à<br />

maîtriser ; il faut réunir <strong>de</strong> nombreuses conditions pour y parvenir :<br />

étu<strong>de</strong>s longues et détaillées, reconnaissances géotechniques<br />

nombreuses incluant <strong>de</strong>s galeries <strong>de</strong> reconnaissance chaque fois<br />

que possible,<br />

• les métho<strong>de</strong>s pour établir le budget et le délai les plus probables,<br />

malgré les incertitu<strong>de</strong>s qui pèsent sur le projet, progressent et sont<br />

<strong>de</strong> mieux en mieux formalisées.<br />

Des progrès ont été faits, mais il en reste à faire.


INTRODUCTION<br />

A total of 13 papers have been inclu<strong>de</strong>d in this sub-session I. They<br />

can be classified into 5 topics, as shown in table 1.<br />

Swelling or squeezing<br />

behaviour of the ground<br />

and its impact on the tunnel<br />

support.<br />

Settlements induced<br />

by tunnelling.<br />

Mo<strong>de</strong>lisation of tunnel<br />

construction<br />

New materials & processes<br />

TBM performance<br />

In this General Report I will present a brief summary of each paper,<br />

highlighting the innovative aspects of the work. I will end each topic<br />

with my personal view of future <strong>de</strong>velopments within that particular<br />

field. Finally, I will make some closing remarks on the general<br />

subject of this session.<br />

1 - TOPIC 1: SWELLING AND SQUEEZING<br />

BEHAVIOUR OF THE GROUND AND ITS<br />

IMPACT ON THE TUNNEL SUPPORT.<br />

Table 2. shows the 3 papers addressing this Topic<br />

THÈME C - Innovations techniques en tunnel<br />

Topics Communications presented<br />

3<br />

2<br />

2<br />

4<br />

The first paper by Silvestre, analyses the non-stabilized wall<br />

<strong>de</strong>formations of the wall of the tunnel of Tartaiguille bored in<br />

marly-clayey ground. The author conclu<strong>de</strong>s that viscosity effects are<br />

remarkable in such ground, with an important strength reduction<br />

Par Davor Simic (Ferrovial, Espagne)<br />

Silvestre A.<br />

Kovari K. et al.<br />

Samana L. et al.<br />

Merlanti P. et al.<br />

Hejazi Y. et al<br />

Billaux D. et al.<br />

Ilker Ü. et al.<br />

De Rivaz B.<br />

Montagneux P. et al.<br />

Giuliani-<strong>Le</strong>onardi S.<br />

Castrogiovanni G.<br />

Boissonnas Y.<br />

Mendaña F<br />

Authors Paper Title<br />

Silvestre A.<br />

Kovari K.<br />

Chiaverio F.<br />

Samana L.<br />

Hingant P.<br />

Valle C.<br />

Zancan W.<br />

2<br />

Effets du comportement différé sur le<br />

creusement <strong>de</strong>s tunnels.<br />

Système déformable modulaire pour les tunnels<br />

en terrain fortement gonflant<br />

Tunnel <strong>de</strong> Mezzolombardo: le comportement<br />

différé <strong>de</strong>s argilites induit <strong>de</strong>s convergences<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong>.<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

with strain rate as shown in figure 1. A viscoplastic numerical mo<strong>de</strong>l<br />

has been elaborated incorporating the rock <strong>de</strong>gradation. An<br />

interesting conclusion of this paper is that simple elastoplastic<br />

mo<strong>de</strong>ls un<strong>de</strong>restimate forces on the lining.<br />

Figure 1: Strength reduction with strain rate for a marl rock (Silvestre, A.).<br />

The paper by Kovari, K. Chiaverio, F. stresses the most frequent<br />

un<strong>de</strong>sirable effects noticed in tunnels in swelling rock, i.e. bottom<br />

heave and uplift pressures against the slab. To cope with such<br />

behaviour, the authors propose an innovative Modular Yielding<br />

Support shown in figure 2. This system requires an un<strong>de</strong>rground<br />

space for control and replacement when the compressible<br />

elements reach their limit.<br />

Figure 2: Flexible solutions in swelling ground (Kovari, K. and Chiaverio, F.).<br />

The paper by Samana L., Hingand P., Valle C. and Zancan W.<br />

analyses the viscoplastic behaviour of the claystone during the<br />

excavation of the Tunnel of Mezzolombardo where, in contrast with<br />

the previous paper, an active or rigid approach was used to contain<br />

the <strong>de</strong>formations by means of a reinforced concrete lining, as<br />

shown in figure 3.<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008 443


444<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

As a conclusion of this Topic, more research is nee<strong>de</strong>d to unify the<br />

different constitutive mo<strong>de</strong>ls that have been proposed in the bibliography<br />

to account for the expansion phenomena. Besi<strong>de</strong>s, more<br />

on-site experiences are <strong>de</strong>sirable to contrast active (rigid) support<br />

systems with passive (flexible) ones.<br />

2 - TOPIC 2: SETTLEMENT INDUCED BY<br />

TUNNELLING.<br />

Table 3 shows the 2 papers addressing this topic.<br />

Authors Paper Title<br />

Merlanti P.<br />

Bellochio A.<br />

Sicilia R.<br />

Hejazi Y.<br />

Dias D.<br />

Kastner R.<br />

Figure 3: Samana L.;<br />

Hingand P.; Valle C.;<br />

Zancan W.:<br />

Tunnel <strong>de</strong> Mezzolombardo:<br />

<strong>Le</strong> comportement differé<br />

<strong>de</strong>s argilites induit <strong>de</strong>s<br />

convergences <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

amplitu<strong>de</strong>.<br />

Analysis and predictions of subsi<strong>de</strong>nce<br />

phenomena induced by excavation employing<br />

an EPB-S in the works to construct the Brescia<br />

metro-Design predictions and back-analysis.<br />

Influence <strong>de</strong> la rigidité <strong>de</strong>s sols lors <strong>de</strong> la<br />

modélisation <strong>de</strong>s ouvrages <strong>souterrain</strong>s.<br />

The first paper by Merlanti P., Bellochio A. and Sicilia R. <strong>de</strong>als with a<br />

case history of a 9,15 m diameter EPB machine excavating a<br />

gravely soil un<strong>de</strong>r the foundation of a singular building. The predicted<br />

settlement was consi<strong>de</strong>red unacceptable so it was <strong>de</strong>ci<strong>de</strong>d to<br />

consolidate the soil by means of a preformed arch of grouted soil of<br />

cement and silicate grout. Figure 4 shows the geometry of the<br />

treated area, which successfully reduced the settlements to a tenth<br />

of the expected value.<br />

Figure 4: Merlanti P.; Bellochio A.; Sicilia R.: Analysis and predictions of<br />

subsi<strong>de</strong>nce phenomena induced by excavation employing an EPB-S in the works<br />

to construct the Brescia metro-Design predictions and back-analysis.<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008<br />

The paper by Hejazi Y., Dias D. and Kastner R. studies 4 different<br />

constitutive mo<strong>de</strong>ls to simulate the behaviour of stiff over consolidated<br />

clays in tunnel construction. The mo<strong>de</strong>ls account for shear<br />

modulus <strong>de</strong>gradation with the stress level and the resulting settlement<br />

troughs are higly sensitive to mo<strong>de</strong>l input parameters. Figure<br />

5 shows the scatter of settlement troughs obtained by the authors<br />

which conclu<strong>de</strong> that still there is significant discrepancy between<br />

numerical mo<strong>de</strong>ls and empirical data.<br />

Figura 5: Hejazi Y.; Dias D.; Kastner R.:<br />

Impact of soil stiffness on the mo<strong>de</strong>lling of un<strong>de</strong>rground constructions.<br />

As a conclusion of this topic, more research is nee<strong>de</strong>d in the<br />

constitutive equations of the numerical mo<strong>de</strong>ls to approximate real<br />

settlement troughs.<br />

However, it is <strong>de</strong>bated the usefulness of that effort if it is not<br />

accompanied by an equal work for measuring in the reality of the<br />

soil parameters for ever more sophisticated mo<strong>de</strong>ls.<br />

3 - TOPIC 3: MODELISATION OF TUNNEL<br />

CONSTRUCTION.<br />

Table 4 shows the 2 papers addressing this topic.<br />

Authors Paper Title<br />

Billaux D.<br />

Senis M.<br />

Ilker Ü.<br />

Erdogan E.<br />

Uzman A.<br />

Detailed analysis of the excavation and heating<br />

of nuclear waste storage drifts<br />

Deepest top-down LRT station in Istambul<br />

Çinçin Station, Otorgar-Bagcilar lightrail project.<br />

The first paper by Billaux D. and Senis M. studies the combined<br />

effect of excavation and thermal loads for two <strong>de</strong>ep un<strong>de</strong>rground<br />

nuclear repositories. A FLAC 3D mo<strong>de</strong>l has been run, as shown at<br />

figure 6, which <strong>de</strong>monstrates the time <strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt loading of the<br />

lining due to the temperature increase.


Figure 6: Billaux D.; Senis M.:<br />

Detailed analysis of the excavation<br />

and heating of nuclear waste storage drifts.<br />

The paper by Ilker U., Erdogan E. and Uzman A. analyses the displacements<br />

of a diaphragm wall during excavation, by means of finite<br />

elements Plaxis and structural SAP 2000 mo<strong>de</strong>l. As shown in figure<br />

7, the authors conclu<strong>de</strong> that mo<strong>de</strong>ls tend to overestimate maximum<br />

displacements.<br />

As a conclussion of Topic 3, as more sophisticated mo<strong>de</strong>ls are<br />

commercially available for <strong>de</strong>signers, this does not mean an easier<br />

task for the engineer due to the doubts about the representativity<br />

of the results. To be sure, one should always check the results with<br />

simpler mo<strong>de</strong>ls.<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

4 - TOPIC 4: NEW MATERIALS<br />

AND PROCESSES<br />

Table 5 shows the 4 papers addressing this topic.<br />

Authors Paper Title<br />

De Rivaz B.<br />

Montagneux P.<br />

Genre C.<br />

Pagan J.<br />

Revil-Signorat J.<br />

Giuliani-<br />

<strong>Le</strong>onardi S.<br />

Castrogiovanni G.<br />

Vanni D.<br />

Siepi M.<br />

Martella A.<br />

Steel fiber reinforced concrete (SFRC):<br />

<strong>de</strong>velopment of a behaviour test for<br />

application to precast segment for tunnel<br />

lining.<br />

Deepest top-down LRT station in Istambul<br />

Çinçin Station, Otorgar-Bagcilar lightrail<br />

project.<br />

Innovation technique en matière<br />

<strong>de</strong> confortement <strong>de</strong>s tunnels revêtus <strong>de</strong><br />

voussoirs prefabriqués au droit <strong>de</strong>s structures<br />

annexes.<br />

Rome-Great Ring Road-Cassia and Trionfale<br />

Tunnels-The biggest fullface tunnels<br />

excavation ever performed (260 sqm) with<br />

shallow cover, using ADECO-RS approach<br />

<strong>de</strong>sign and special patented jet-grouting.<br />

Figure 7: Ilker U. ; Erdogan E.;<br />

Uzman A.: Deepest top-down LRT<br />

station in Istambul Çinçin Station,<br />

Otorgar-Bagcilar lightrail project.<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008 445


446<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

The paper by De Rivaz B. makes a <strong>de</strong>tailed assessment of an<br />

original type of test of cylindrical samples of concrete subject to<br />

impacts along their axis excentrically. The author compares the<br />

behaviour of unreinforced, conventionally reinforced and steel-fibre<br />

reinforced concrete. Figure 8 shows the samples of unreinforced<br />

concrete after the test which behave with sud<strong>de</strong>n cracking and<br />

block separation irrespective of the position of the impact.<br />

In contrast, the samples with steel fibers show a more diffuse<br />

cracking that avoids collapse. The author conclu<strong>de</strong>s that this<br />

multicracking of the SFRC allows for much higher ductility than<br />

conventional reinforced concrete.<br />

Figure 8: De Rivaz B.: Steel fiber reinforced concrete (SFRC): <strong>de</strong>velopment<br />

of a behaviour test for application to precast segment for tunnel lining.<br />

The paper by Montagneux P., Genre C., Pagan J. and Revil-Signorat,<br />

J. <strong>de</strong>als with the manufacturing of explosives directly at the tunnel<br />

face as an alternative to the pre charge of dynamites or slurry<br />

cartridges, because of its obvious advantages minimizing handling<br />

and stocking constraints. As a conclusion the authors show 5 sites of<br />

successful application of this method.<br />

The paper by Giuliani-<strong>Le</strong>onardi S. reviews the different construction<br />

procedures for structures built out of main tunnels ma<strong>de</strong> of segmental<br />

lining rings. Focus is ma<strong>de</strong> to shear keys to transfer loads<br />

from opened rings to adjacent closed ones. Figure 9 shows the<br />

typical shear-key which was tested to cyclic loading. The author<br />

conclu<strong>de</strong>s that with such systems it is possible to optimize the<br />

creation of openings in lining rings.<br />

Figure 9: Giuliani-<strong>Le</strong>onardi S.: Innovative supporting systems<br />

of segmental lining tunnels during secondary structures construction<br />

(recesses, cross passages…).<br />

The paper by Castrogiovanni G., Vanni D., Siepi M. and Martella A.<br />

<strong>de</strong>scribes the reinforcing systems which were applied for the construction<br />

of big tunnels (260 sqm) excavated full face by means<br />

ADECO-RS approach. The authors specifically treat a patented<br />

variant of jet-grouting where the rotoinjection is carried out during<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008<br />

the advancement of the tool (see figure 10). The columns can incorporate<br />

a steel pipe and, according to the authors, to be successful<br />

the system requires continuous fluid spoil avoiding clay chips that<br />

clogg the outflow.<br />

As a conclusion, the papers in this topic have shown how construction<br />

procedures in different fields (such as segmental lining, drill &<br />

blast, full face excavation) has triggered the search of new materials<br />

(such as SFRC, explosives, shear keys or jet-grouting techniques).<br />

Figure 10: Castrogiovanni G.; Vanni D.; Siepi M.; Martella A.:<br />

Rome-Great Ring Road-Cassia and Trionfale Tunnels-The biggest fullface<br />

tunnels excavation ever performed (260 sqm) with shallow cover,<br />

using ADECO-RS approach <strong>de</strong>sign and special patented jet-grouting.<br />

5 - TOPIC 5: TBM PERFORMANCE<br />

Table 6 shows the 2 papers inclu<strong>de</strong>d in this topic.<br />

The paper by Boissonnas Y. presents an interesting application of<br />

the flexible approach to <strong>de</strong>al with the high <strong>de</strong>formations induced<br />

by the excavation of <strong>de</strong>ep tunnels. The Gothard Base tunnel<br />

employs a mechanized TBM, allowing for controlled <strong>de</strong>formation to<br />

reduce the high rock pressures in squeezing rock conditions as<br />

show schematically in figure 11.<br />

Authors Paper Title<br />

Boissonnas Y.<br />

Mendaña F.<br />

Gothard Base Tunnel Experience of a TBM<br />

Excavation with large overbur<strong>de</strong>n.<br />

The excavation of two twin tunnels of Seville<br />

metro line through alluvium by an EPB shield<br />

un<strong>de</strong>r the Guadalquivir River<br />

The paper by Mendaña F. compares the performance of two<br />

different EPB’s in the gravely waterbearing soils of Seville (Spain).<br />

TBM number 1 has a conventional four radii cutterhead with rippers<br />

and variable size openings, whilst TBM number 2 has smaller<br />

openings and more rippers. According to the author, although<br />

TBM number 1 had more stoppages for tool replacement, both<br />

machines had similar productions per working day. The paper also<br />

conclu<strong>de</strong>s on the innovative use of EPB machines in soil types<br />

which were traditionally the field of application of hydroshields (see<br />

figure 12).


Figure 11. Boissonnas Y.: Gothard Base Tunnel Experience of a TBM Excavation<br />

with large overbur<strong>de</strong>n.<br />

Figure 12. Mendaña F.: The excavation of two twin tunnels of Seville metro line through alluvium by an EPB shield<br />

un<strong>de</strong>r the Guadalquivir River.<br />

As conclusion of Topic 5, there is a continued innovative application<br />

of full-face mechanized tunnelling either in flexible or rigid approaches<br />

that show the progress in the making.<br />

6 - CONCLUDING REMARKS<br />

Innovation must be an attitu<strong>de</strong>, the basic behaviour of everybody in<br />

the industry to survive. Value creation through innovation must permeate<br />

the whole construction organization: from the work conception,<br />

throughout the <strong>de</strong>sign & construction. Persons are basic in<br />

this process: open-min<strong>de</strong>d engineers that share i<strong>de</strong>as and <strong>de</strong>sires.<br />

These Conferences have provi<strong>de</strong>d the framework for such a fertile<br />

interchange.<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008 447


448<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

1 - INTRODUCTION<br />

<strong>Le</strong> thème C2 sur les innovations techniques en tunnel (2ème partie) a<br />

reçu 14 communications écrites. La nationalité <strong>de</strong> leurs auteurs est<br />

indiquée sur le tableau ci-<strong>de</strong>ssous.<br />

Répartition <strong>de</strong>s communications suivant la nationalité <strong>de</strong> leurs<br />

auteurs :<br />

Nationalité <strong>de</strong> l’auteur Nombre <strong>de</strong> communications<br />

France,<br />

Principauté <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong> 7<br />

Italie 3<br />

USA 2<br />

Belgique 1<br />

Allemagne 1<br />

Etu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tunnels<br />

THÈME C - Innovations techniques en tunnel<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008<br />

Par Guy Colombet (Coyne & Bellier)<br />

Nombre <strong>de</strong> communications par type d’ouvrage - Tableau 2<br />

Elles confirment que les techniques <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s ouvrages<br />

<strong>souterrain</strong>s, tant mécanisées que conventionnelles, continuent <strong>de</strong><br />

se perfectionner dans tous les domaines.<br />

<strong>Le</strong> présent rapport rassemble les points principaux qui ressortent<br />

<strong>de</strong>s 14 communications du thème C2. Ils sont regroupés sous les<br />

différentes rubriques suivantes :<br />

• Innovations concernant les tunneliers<br />

• Innovations concernant les matériaux utilisés comme éléments <strong>de</strong><br />

soutènement,<br />

• Principaux enseignements que l’on peut tirer <strong>de</strong>s retours d’expérience<br />

<strong>de</strong>s cas concrets (étu<strong>de</strong>s et chantiers),<br />

• Remarques complémentaires sur les <strong>de</strong>ux communications qui<br />

abor<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s sujets plus généraux.<br />

Tunnels ferroviaires Tunnels routiers Galeries hydrauliques Ouvrages <strong>de</strong> stockage<br />

8 articles 2 articles 1 article 1 article<br />

Localisation : Localisation : Localisation : Localisation :<br />

France (1) Algérie Belgique<br />

USA (2)<br />

Dubaï (1) France<br />

Italie (1) <strong>Monaco</strong><br />

Chine (1)<br />

Espagne (2)<br />

Nombre <strong>de</strong> communications par secteur d’activité - Tableau 1<br />

Procédés mécanisés<br />

<strong>Le</strong>s 14 communications traitent d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> chantiers <strong>de</strong> tunnels<br />

répartis dans 8 pays différents comme le montre le tableau 1.<br />

Chantiers <strong>de</strong> tunnel<br />

3 articles 8 articles 3 articles<br />

Etu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tunnels : Localisation <strong>de</strong>s chantiers : Localisation <strong>de</strong>s chantiers :<br />

En France (1) USA (2) France (2)<br />

entre l’Espagne et le Maroc (1) Algérie (1) Principauté <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong> (1)<br />

En Italie (1) Belgique (1)<br />

Chine (1)<br />

Dubaï (1)<br />

Espagne (1)<br />

France (1)<br />

Métho<strong>de</strong>s conventionnelles


2 - PRINCIPALES INNOVATIONS<br />

PRESENTEES DANS LES COMMUNICATIONS<br />

2.1 - Innovations concernant les tunneliers<br />

Cinq communications présentent <strong>de</strong>s innovations très importantes<br />

qui ont été apportées récemment à <strong>de</strong>s tunneliers.<br />

Elles consistent notamment en :<br />

• Tunneliers <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong> dimension<br />

• Tunneliers pouvant être montés et démontés rapi<strong>de</strong>ment<br />

• Maintenance <strong>de</strong>s tunneliers facilitée.<br />

Tunneliers récents <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> dimension<br />

La communication <strong>de</strong> M. HERRENCKNECHT et al (Herrenknecht<br />

AG) décrit la conception <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux plus gros tunneliers au mon<strong>de</strong> :<br />

• Un tunnelier à pression <strong>de</strong> terre (∅ 15,2 m) utilisé à Madrid pour la<br />

construction d’un tunnel routier <strong>de</strong> 3,6 km<br />

• Un tunnelier à pression <strong>de</strong> boue (∅ 15,4 m) utilisé à Shanghai pour<br />

la construction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tubes d’un tunnel routier <strong>de</strong> 7,2 km qui<br />

passe sous la rivière Yangtze.<br />

La communication indique également les principales innovations<br />

dans la conception <strong>de</strong> ces grands tunneliers.<br />

Tunnelier et bouclier montés dans une chambre<br />

<strong>de</strong> dimension réduite<br />

• La communication <strong>de</strong> M. OFIARA (The Robbins Company)<br />

présente un tunnelier pour roche dure utilisé pour le métro <strong>de</strong> New<br />

York.<br />

Sa conception lui permet d’être installé dans une chambre <strong>de</strong> montage<br />

<strong>de</strong> dimension réduite et d’être transporté dans <strong>de</strong>s tunnels<br />

déjà construits <strong>de</strong> petite dimension. Il peut également être ressorti<br />

par le tunnel qu’il vient <strong>de</strong> creuser.<br />

Quelques innovations : tête d’abattage démontable avec joints<br />

boulonnés, jupe rétractable, marinage avec un convoyeur extensible.<br />

• La communication <strong>de</strong> M. BASTIENS (EIG Euridice) et al décrit la<br />

réalisation <strong>de</strong> la galerie expérimentale Praclay à Mol (Belgique).<br />

Cette galerie a été excavée avec un bouclier <strong>de</strong> 2,5 m <strong>de</strong> diamètre,<br />

perpendiculairement à un tunnel existant <strong>de</strong> 4 m <strong>de</strong> diamètre<br />

intérieur, sans avoir besoin d’élargir ce tunnel au voisinage <strong>de</strong><br />

l’intersection.<br />

Tunneliers pour terrains <strong>de</strong> mauvaise qualité<br />

avec maintenance facilitée<br />

• L’article <strong>de</strong> M. LONGCHAMP et al (Bouygues TP) présente le système<br />

MOBYDIC qui enregistre les conditions <strong>de</strong> fonctionnement<br />

<strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> coupe d’un tunnelier.<br />

Ce système innovant :<br />

- permet d’optimiser l’avancement d’un tunnelier en toute sécurité<br />

- facilite la maintenance <strong>de</strong>s outils<br />

- fournit une diagraphie du front du tunnel en temps réel.<br />

• La communication M. HERRENKNECHT (Herrenknecht AG)<br />

indique que le tunnelier <strong>de</strong> 15,4 m <strong>de</strong> diamètre qui a été utilisé<br />

pour le métro <strong>de</strong> Shanghai :<br />

- permet <strong>de</strong> remplacer les outils <strong>de</strong> coupe dans <strong>de</strong>s conditions<br />

atmosphériques, même lorsqu’il passe sous la rivière Yantze<br />

- est équipé d’un dispositif électronique pour contrôler les<br />

conditions <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s outils.<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

2.2 - Innovations concernant les matériaux<br />

utilisés pour les soutènements<br />

Deux articles présentent la mise en œuvre <strong>de</strong> matériaux innovants<br />

pour réaliser <strong>de</strong>s soutènements et <strong>de</strong>s revêtements <strong>de</strong> tunnel sous<br />

forte couverture.<br />

Ces matériaux ont un comportement élastoplastique. Ils permettent<br />

<strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s soutènements semi-rigi<strong>de</strong>s qui supportent <strong>de</strong>s<br />

poussées <strong>de</strong> terrain élevées tout en se déformant.<br />

Ils ont été utilisés récemment avec succès pour construire en France<br />

et en Belgique <strong>de</strong>s tunnels sous forte couverture dans <strong>de</strong>s terrains<br />

avec déformations différées importantes.<br />

Galerie <strong>de</strong> Saint Martin la Porte<br />

La communication <strong>de</strong> M. RETTIGHIERI (LTF) et al décrit le procédé<br />

<strong>de</strong> construction et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>rie <strong>de</strong> Saint<br />

Martin la Porte.<br />

<strong>Le</strong> soutènement actuellement mis en œuvre comprend, entre<br />

autres, une coque <strong>de</strong> béton projeté <strong>de</strong> 20 cm d’épaisseur, avec<br />

intercalations <strong>de</strong> blocs préfabriqués en béton compressible.<br />

Ces blocs en béton compressible ont un palier plastique <strong>de</strong> 8 MPa<br />

et une compressibilité <strong>de</strong> 50%. La coque en béton projeté a donc<br />

un comportement élastoplastique, avec un palier plastique à<br />

8 MPa.<br />

Galerie expérimentale Praclay<br />

La communication <strong>de</strong> M. BASTIENS (EIG Euridice) et al présente les<br />

voussoirs qui ont été placés à l’arrière du bouclier dans la galerie<br />

expérimentale Praclay.<br />

Pour obtenir un revêtement semi-rigi<strong>de</strong> avec palier plastique élevé,<br />

<strong>de</strong>s blocs en acier inox compressibles ont été intercalés entre les<br />

voussoirs. Ces blocs en acier compressible ont un palier plastique<br />

<strong>de</strong> 40 MPa. L’anneau <strong>de</strong> voussoirs a donc un comportement élastoplastique<br />

avec un palier plastique à 40 MPa.<br />

Un tronçon <strong>de</strong> la même galerie a été soutenu avec <strong>de</strong>s voussoirs,<br />

sans intercalation <strong>de</strong>s cales compressibles. <strong>Le</strong> revêtement étant<br />

alors rigi<strong>de</strong>, il <strong>de</strong>vait être capable <strong>de</strong> supporter <strong>de</strong>s poussées <strong>de</strong><br />

terrain beaucoup plus élevées. C’est pourquoi, dans ce cas, les<br />

voussoirs ont dû être réalisés avec un béton à très haute résistance<br />

(résistance à la compression mesurée sur cubes <strong>de</strong> 160 MPa).<br />

3 - RETOUR D’EXPERIENCE<br />

DES CAS CONCRETS<br />

<strong>Le</strong>s dix communications qui décrivent le retour d’expérience <strong>de</strong><br />

chantiers récents confirment l’importance :<br />

- <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s reconnaissances et <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s effectuées avant<br />

les travaux,<br />

- <strong>de</strong>s observations et <strong>de</strong> l’auscultation en cours <strong>de</strong> travaux.<br />

Par ailleurs ces communications montrent l’intérêt, notamment<br />

dans le cas <strong>de</strong>s chantiers difficiles, d’un esprit <strong>de</strong> coopération entre<br />

maître d’ouvrage, maître <strong>de</strong> l’œuvre, entreprises et constructeurs.<br />

Projet <strong>de</strong> traitement du terrain à l’avant d’un tunnelier<br />

La communication <strong>de</strong> M. FLORIA et al (Geodata S.A) propose <strong>de</strong><br />

consoli<strong>de</strong>r par drainage les flyschs argileux tectonisés que<br />

recoupera le tunnel sous le détroit <strong>de</strong> Gibraltar, à 475 m sous le<br />

niveau <strong>de</strong> la mer.<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008 449


450<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

<strong>Le</strong>s calculs présentés montrent que, malgré la faible perméabilité<br />

<strong>de</strong>s terrains argileux (K = 10 -10 m/s), le processus <strong>de</strong> consolidation<br />

apparait assez rapi<strong>de</strong>ment compte tenu <strong>de</strong>s forts gradients.<br />

Comme précisé dans la communication, ce procédé <strong>de</strong> construction<br />

innovant reste à expérimenter et à vali<strong>de</strong>r sur un chantier réel.<br />

Calculs et dimensionnement <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s cavités <strong>souterrain</strong>es<br />

• La communication <strong>de</strong> M. NASRI et al (DMJH Harris) décrit les<br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul qui ont été utilisées pour la conception <strong>de</strong> 2<br />

stations <strong>souterrain</strong>es du métro <strong>de</strong> New York (largeur maxi <strong>de</strong>s<br />

stations : 30 m – hauteur <strong>de</strong> la couverture rocheuse : 10 m environ).<br />

• la communication <strong>de</strong> M. MONROY (Vinci Construction) indique<br />

d’une manière détaillée les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul qui ont été utilisées<br />

pour le dimensionnement <strong>de</strong>s niches <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> dimension du tunnel<br />

<strong>de</strong> bouclage <strong>de</strong> l’autoroute A86 en Ile <strong>de</strong> France.<br />

Ces <strong>de</strong>ux communications, qui concernent <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’ouvrage<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> dimension situés dans un environnement urbain sensible,<br />

rappellent que le dimensionnement du soutènement et du revêtement<br />

d’un tunnel complexe ne peut pas se limiter à l’utilisation d’un logiciel<br />

3D, même sophistiqué :<br />

• <strong>Le</strong> projet d’un grand ouvrage <strong>souterrain</strong> nécessite au préalable<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s réflexions approfondies, en utilisant <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> calcul simplifiées.<br />

• <strong>Le</strong>s modèles numériques plus élaborés sont utilisés dans les<br />

<strong>de</strong>rnières phases d’étu<strong>de</strong>, pour optimiser le dimensionnement <strong>de</strong>s<br />

éléments structurels et pour vali<strong>de</strong>r les options <strong>de</strong> conception.<br />

Chantiers <strong>de</strong> tunnel sous forte couverture<br />

La communication <strong>de</strong> M. RETTIGHIERI (LTF) et al sur la <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>rie<br />

<strong>de</strong> Saint Martin La Porte ainsi que celle <strong>de</strong> M. BASTIENS (EIG Euridice)<br />

et al sur la galerie expérimentale Praclay montrent que dans<br />

les terrains hétérogènes et les terrains avec déformations différées<br />

importantes, le retour d’expérience d’un chantier en vraie gran<strong>de</strong>ur<br />

est nécessaire.<br />

En effet, seules les observations du comportement du terrain en<br />

cours <strong>de</strong> travaux et un programme d’auscultation approfondi<br />

permettent <strong>de</strong> caler un modèle fiable pour caractériser le comportement<br />

à court et long terme du complexe terrain / soutènement,<br />

et, en conséquence, pour garantir la sécurité du tunnel tout en<br />

optimisant les procédés <strong>de</strong> construction et les soutènements.<br />

Descen<strong>de</strong>ries <strong>de</strong> reconnaissance du projet Lyon – Turin<br />

<strong>Le</strong> projet <strong>de</strong> liaison ferroviaire Lyon Turin fait l’objet <strong>de</strong> reconnaissances,<br />

essais et mesures nombreuses et variées.<br />

La communication <strong>de</strong> Mme MONIN (LTF) et al présente d’une<br />

manière détaillée, la base <strong>de</strong> données géoréférencée Géodatabase,<br />

que LTF a mis en place pour stocker l’ensemble <strong>de</strong>s données<br />

acquises d’une manière cohérente et homogène.<br />

Géodatabase permet notamment le suivi en temps réel <strong>de</strong> l’avancement<br />

<strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> reconnaissance (géologie, hydrogéologie,<br />

géomécanique) et le suivi environnemental.<br />

Galerie d’assainissement à Alger<br />

La communication <strong>de</strong> M. CHAPUIS (CSM Bessac) décrit les travaux<br />

<strong>de</strong> construction d’un important collecteur d’assainissement dans la<br />

ville d’Alger en site géotechniquement et hydrogéologiquement<br />

difficile.<br />

L’ouvrage se situe dans un environnement urbain très <strong>de</strong>nse et<br />

contraint.<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008<br />

<strong>Le</strong> collecteur ∅ 4 m <strong>de</strong> 4,3 km <strong>de</strong> longueur est excavé avec un<br />

tunnelier à pression <strong>de</strong> terre fabriqué dans l’usine <strong>de</strong> CSM Bessac à<br />

Toulouse.<br />

<strong>Le</strong> projet comprend plusieurs puits <strong>de</strong> chute à Vortex, avec <strong>de</strong>s<br />

dispositifs complexes <strong>de</strong> dissipation d’énergie et d’aération. <strong>Le</strong>ur<br />

conception permet <strong>de</strong> réguler les flux et <strong>de</strong> garantir un écoulement<br />

gravitaire dans le collecteur.<br />

Tunnel en tranchée couverte à <strong>Monaco</strong><br />

La communication <strong>de</strong> M. LHUISSIER (SGTM) et al décrit les travaux<br />

<strong>de</strong> l’ensemble I1, qui constitue l’un <strong>de</strong>s lots du Projet d’Urbanisation<br />

<strong>de</strong>s terrains à l’emplacement <strong>de</strong>s anciennes voies SNCF dans la<br />

ville <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong>. Coyne et Bellier est maître d’œuvre <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<strong>de</strong> cette opération.<br />

L’Ensemble I1 comprend une tranchée <strong>de</strong> 180 m <strong>de</strong> longueur et <strong>de</strong><br />

20 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Elle est excavée dans <strong>de</strong>s éboulis et <strong>de</strong>s<br />

marno-calcaires altérés.<br />

La fouille <strong>de</strong> 40 m <strong>de</strong> largeur a été butonnée par trois nappes <strong>de</strong><br />

butons longs et précontraints, reliés en treillis et appuyés sur <strong>de</strong>s<br />

poteaux préfondés.<br />

La comparaison entre les déformations observées et les pressions<br />

mesurées dans chaque buton, a permis d’optimiser le phasage <strong>de</strong>s<br />

travaux, notamment les phases <strong>de</strong> débutonnage et <strong>de</strong> construction<br />

<strong>de</strong>s structures définitives.<br />

Métro <strong>de</strong> Dubaï<br />

A partir d’un retour d’expérience pendant la construction d’un<br />

tronçon <strong>de</strong> métro à Dubaï, la communication <strong>de</strong> M. BEAU et al (Systra)<br />

montre l’intérêt d’une collaboration étroite entre l’entreprise et le<br />

maître d’œuvre, notamment en cas <strong>de</strong> difficultés et d’imprévus<br />

pendant les travaux.<br />

<strong>Le</strong> tunnel et les stations ont été réalisés par un consortium d’entreprises<br />

japonaise et turque, dans le cadre d’un contrat clé en main à<br />

prix forfaitaire.<br />

<strong>Le</strong> tunnel est excavé avec un tunnelier à pression <strong>de</strong> terre dans <strong>de</strong>s<br />

terrains sableux sous forte charge d’eau.<br />

Suite aux problèmes <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s terrains aux entrées et<br />

sorties <strong>de</strong> station, Systra maître d’œuvre a apporté son appui<br />

technique aux entreprises pour modifier la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> réalisation<br />

<strong>de</strong>s entrées et sorties <strong>de</strong> stations.<br />

4 - COMMUNICATIONS TRAITANT<br />

DE SUJETS GENERAUX<br />

La communication M. JULIEN (Laboratoire <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées<br />

<strong>de</strong> l’Est Parisien) et al présente une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul nouvelle<br />

pour évaluer la stabilité d’un front <strong>de</strong> taille. Elle consiste à déterminer<br />

par une approche 3D, non seulement la surface <strong>de</strong> rupture<br />

potentielle du front sans ou avec confortement, mais également un<br />

champ <strong>de</strong> déplacement compatible avec cette surface <strong>de</strong> rupture.<br />

Son emploi pour analyser la stabilité du front <strong>de</strong> taille semble<br />

prometteuse. En effet, cette métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul :<br />

• permet <strong>de</strong> choisir le confortement à appliquer au front en<br />

fonction <strong>de</strong>s déplacements induits par le creusement, et non pas<br />

seulement à partir d’un simple coefficient <strong>de</strong> sécurité par rapport à<br />

la rupture (comme on le fait avec les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul habituelles),<br />

• facilite l’interprétation <strong>de</strong>s mesures d’auscultation en cours <strong>de</strong><br />

travaux (mesures <strong>de</strong> déplacements à l’avancement <strong>de</strong> l’excavation).


Dans la continuité du thème Eupalinos 2000 (thème B3), la communication<br />

<strong>de</strong> M. BORIO et al présente les résultats <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong><br />

laboratoire réalisés à l’Université Polytechnique <strong>de</strong> Turin.<br />

Ces essais permettent <strong>de</strong> mieux évaluer les propriétés <strong>de</strong>s sols<br />

sableux avec ajout d’adjuvants dans la chambre d’abattage d’un<br />

tunnelier à pression <strong>de</strong> terre.<br />

Deux mo<strong>de</strong>s opératoires ont été utilisés : les slump tests et <strong>de</strong>s essais<br />

avec un appareillage <strong>de</strong> laboratoire équipé d’un convoyeur à vis.<br />

L’article montre également les avantages comparés <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />

types d’essai.<br />

5 - CONCLUSIONS<br />

<strong>Le</strong>s communications du thème C2 montrent que les techniques <strong>de</strong><br />

construction <strong>de</strong>s ouvrages <strong>souterrain</strong>s continuent <strong>de</strong> se perfectionner<br />

dans tous les domaines :<br />

• <strong>Le</strong>s possibilités d’emploi <strong>de</strong>s tunneliers continuent <strong>de</strong> s’élargir<br />

(diamètre <strong>de</strong>s plus gros tunneliers, facilité <strong>de</strong> montage et démontage<br />

<strong>de</strong> certains tunneliers, facilités <strong>de</strong> maintenance dans les<br />

terrains difficiles).<br />

• L’emploi <strong>de</strong> cales compressibles en béton ou en acier permet<br />

désormais <strong>de</strong> concevoir <strong>de</strong>s soutènements / revêtements semi-rigi<strong>de</strong>s,<br />

1 - INTRODUCTION<br />

Sur les réseaux <strong>de</strong> transport, les tunnels, et en particulier les longs<br />

tunnels, sont les ouvrages probablement les plus complexes, car ils<br />

constituent <strong>de</strong>s systèmes dont la conception et l’exploitation<br />

doivent prendre en compte l’interaction entre ouvrage et usagers.<br />

Dans l’<strong>espace</strong> confiné d’un tunnel, les acci<strong>de</strong>nts sont principalement<br />

dus à <strong>de</strong>s collisions par l’arrière, à <strong>de</strong>s collisions avec les parois <strong>de</strong><br />

l’ouvrage et, plus gravement, à <strong>de</strong>s collisions frontales. Comme à<br />

ciel ouvert, les causes <strong>de</strong> ces acci<strong>de</strong>nts sont très majoritairement<br />

<strong>de</strong>s erreurs humaines <strong>de</strong> comportement, et beaucoup plus rarement<br />

<strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts techniques <strong>de</strong> véhicules. En tunnel cependant, les<br />

usagers ne subissent pas les difficultés dues aux intempéries, aux<br />

basses températures, aux conditions changeantes d’éclairage, à<br />

<strong>de</strong>s géométries <strong>de</strong> tracé difficiles, à <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> trafic <strong>de</strong> vitesses<br />

très différenciées, et il n’y a pas d’acci<strong>de</strong>nts dus à <strong>de</strong>s croisements<br />

avec d’autres voies <strong>de</strong> communication. L’usager a également<br />

tendance à conduire plus pru<strong>de</strong>mment, dans un <strong>espace</strong> confiné<br />

perçu comme potentiellement hostile.<br />

En raison <strong>de</strong> ces conditions différentes <strong>de</strong> circulation, on constate<br />

que les taux d’acci<strong>de</strong>nts sont tendanciellement moins élevés en<br />

tunnel qu’à ciel ouvert. Une différence importante existe cependant<br />

dans l’ampleur potentielle <strong>de</strong>s dégâts en cas d’incendie d’un ou <strong>de</strong><br />

plusieurs véhicules. En tunnel, un incendie est susceptible <strong>de</strong> se<br />

transformer rapi<strong>de</strong>ment en catastrophe, car le confinement peut<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

procédé innovant et très utile pour les tunnels dans les terrains<br />

déformables sous forte couverture.<br />

<strong>Le</strong>s communications sur le retour d’expérience <strong>de</strong> chantiers rappellent<br />

les points essentiels suivants :<br />

• un projet <strong>de</strong> tunnel fiable ne peut être établi qu’à partir <strong>de</strong> données<br />

fiables, c’est-à-dire à partir <strong>de</strong> reconnaissances approfondies,<br />

• le suivi et l’auscultation du comportement du complexe terrain /<br />

soutènement en cours <strong>de</strong> travaux reste indispensable pour assurer<br />

la sécurité du chantier et pour optimiser les travaux.<br />

Par ailleurs, plusieurs communications soulignent l’intérêt, notamment<br />

dans le cas <strong>de</strong> chantiers difficiles, d’une collaboration étroite entre<br />

les entrepreneurs, le maître d’ouvrage et le maître d’oeuvre.<br />

En travaux <strong>souterrain</strong>s, l’absence <strong>de</strong> certitu<strong>de</strong> est omniprésente.<br />

Pour surmonter cette difficulté, un esprit <strong>de</strong> coopération entre les<br />

différents intervenants dans une relation contractuelle équilibrée<br />

doit être recherché.<br />

On peut rappeler à ce sujet, les recommandations du GT 25 <strong>de</strong><br />

l’<strong>AFTES</strong> sur la maîtrise <strong>de</strong>s coûts et la contractualisation <strong>de</strong>s risques.<br />

Ces recommandations du GT 25 précisent les règles à respecter<br />

pour améliorer les relations contractuelles entre le maître<br />

d’ouvrage, les entrepreneurs et le maître d’œuvre, en vue d’obtenir<br />

une meilleure maîtrise du coût <strong>de</strong>s ouvrages <strong>souterrain</strong>s.<br />

THÈME D - Des tunnels pérennes et sûrs<br />

Par Jürg Röthlisberger (OFROU, Berne - Suisse)<br />

entraîner un développement considérable <strong>de</strong> l’incendie, dont la<br />

maîtrise peut échapper presque totalement à l’exploitant. Des<br />

développements catastrophiques <strong>de</strong> ce genre peuvent se retrouver<br />

dans certains autres milieux (grands hôtels et acci<strong>de</strong>nts aériens, par<br />

exemple), mais, en principe, pas ailleurs sur les réseaux routiers.<br />

<strong>Le</strong>s tunnels constituent donc un environnement particulier pour<br />

l’usager et on peut affirmer, en particulier suite aux grands incendies<br />

survenus dans quelques tunnels européens aux alentours <strong>de</strong>s<br />

années 2000, que l’acceptation d’inci<strong>de</strong>nts avec un développement<br />

catastrophique est moindre pour ces ouvrages. En effet, l’usager a<br />

l’impression d’être contraint <strong>de</strong> voyager dans un environnement<br />

confiné susceptible <strong>de</strong> se transformer en milieu hostile duquel il n’a<br />

pas la possibilité <strong>de</strong> s’échapper facilement. Malgré leurs faibles<br />

fréquences d’occurrence et le faible nombre <strong>de</strong> morts survenus<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s décennies dans les tunnels, les quelques incendies<br />

catastrophiques mentionnés ont frappé les esprits et ont contribué<br />

à ce sentiment <strong>de</strong> dangerosité.<br />

D’un autre point <strong>de</strong> vue, il faut encore constater que les tunnels<br />

sont généralement les ouvrages les plus chers au kilomètre, aussi<br />

bien pour leur réalisation que dans leur phase d’exploitation. <strong>Le</strong>ur<br />

réalisation dépend <strong>de</strong> conditions géologiques et hydrogéologiques<br />

qui ne peuvent pas toujours être prévues <strong>de</strong> manière suffisamment<br />

précise, et nécessitent la mise en œuvre <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s<br />

d’exécution lour<strong>de</strong>s et chères. <strong>Le</strong>s difficultés imprévues sont relativement<br />

fréquentes et provoquent <strong>de</strong>s surcoûts qui peuvent être<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008 451


452<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

importants. <strong>Le</strong> potentiel d’industrialisation <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong><br />

construction semble peu élevé, chaque ouvrage possédant <strong>de</strong>s<br />

caractéristiques propres. <strong>Le</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> mécanisation est déjà<br />

assez élevé, et se justifie principalement pour les tunnels <strong>de</strong><br />

longueur conséquente.<br />

Pour sa part, l’exploitation met en œuvre <strong>de</strong>s équipements chers<br />

également (éclairage, ventilation, vidéo détection, signalisation,<br />

etc.), avec une durée <strong>de</strong> vie technologique relativement courte,<br />

ainsi que <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> contrôle dont la sophistication va<br />

croissant, et qui nécessitent l’engagement à plusieurs niveaux <strong>de</strong><br />

personnels assez nombreux et donc coûteux.<br />

2 - APPROCHE INTÉGRALE POUR<br />

LA SÉCURITÉ DANS LES TUNNELS<br />

Afin d’assurer la sécurité <strong>de</strong>s usagers dans les tunnels, le premier<br />

objectif consiste à mettre en œuvre toutes les mesures raisonnables<br />

susceptibles d’empêcher l’occurrence <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts. Cet objectif<br />

premier étant impossible à atteindre <strong>de</strong> manière absolue, il faut<br />

s’attendre malgré tout à l’occurrence d’acci<strong>de</strong>nts avec <strong>de</strong>s incendies<br />

pouvant se développer <strong>de</strong> manière plus ou moins incontrôlée.<br />

C’est pourquoi, le second objectif consiste à concevoir l’ouvrage,<br />

ses équipements et son système d’exploitation <strong>de</strong> manière à ce<br />

que l’usager puisse bénéficier d’une chance raisonnable <strong>de</strong> se mettre<br />

à l’abri du danger en cas d’inci<strong>de</strong>nt nécessitant l’évacuation <strong>de</strong><br />

l’<strong>espace</strong> <strong>de</strong> circulation.<br />

Cette approche intégrale pour la sécurité dans les tunnels est maintenant<br />

généralement acceptée et comprise. Il est également admis<br />

que la sécurité ne doit pas uniquement concerner l’infrastructure<br />

<strong>de</strong>s ouvrages (équipements <strong>de</strong> sécurité, voies <strong>de</strong> fuite, systèmes <strong>de</strong><br />

ventilation, etc.), mais également les trois autres domaines que sont<br />

les usagers (éducation, information, sensibilisation, etc.), les véhicules<br />

(conception, équipements, sécurité intrinsèque, etc.), et l’exploitation<br />

<strong>de</strong>s ouvrages (vidéo détection d’inci<strong>de</strong>nts, désenfumage, etc.).<br />

Cette approche s’est concrétisée en 2004 par la publication <strong>de</strong> la<br />

directive <strong>de</strong> l’Union Européenne relative aux exigences <strong>de</strong> sécurité<br />

minimales applicables aux tunnels du réseau routier transeuropéen.<br />

La directive européenne constitue elle-même une consolidation<br />

<strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> plusieurs travaux réalisés dès la fin <strong>de</strong>s années<br />

1990 dans plusieurs instances <strong>international</strong>es telles que la Réunion<br />

<strong>de</strong>s pays alpins, la CEE ONU et l’AIPCR. Pour la première fois à un<br />

tel niveau, la directive européenne exige concrètement la mise en<br />

œuvre d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> risques pour examiner certains aspects <strong>de</strong> la<br />

sécurité <strong>de</strong>s tunnels, et en particulier pour évaluer l’efficacité <strong>de</strong><br />

mesures <strong>de</strong> sécurité alternatives. Si les métho<strong>de</strong>s d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s<br />

risques ne sont pas appelées à se substituer à l’approche normative<br />

classique, seule à même <strong>de</strong> permettre une uniformisation <strong>de</strong> la<br />

conception <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> manière rapi<strong>de</strong>, simple et économique,<br />

elles ouvrent cependant un champ d’optimisations et <strong>de</strong> comparaisons<br />

peu connues à ce jour dans le domaine routier, et en particulier <strong>de</strong>s<br />

tunnels.<br />

3 - ASSURER LA RÉALISATION<br />

DE TUNNELS PÉRENNES ET SÛRS<br />

<strong>Le</strong>s communications remises à l’occasion du <strong>Congrès</strong> sur le thème<br />

D permettent <strong>de</strong> montrer <strong>de</strong> quelle manière les concepteurs<br />

s’efforcent <strong>de</strong> prendre en compte les aspects mentionnés ci-<strong>de</strong>ssus<br />

afin d’optimiser les lourds investissements nécessités par la réalisation<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008<br />

et l’exploitation <strong>de</strong>s tunnels, d’une part, tout en assurant une<br />

sécurité optimale <strong>de</strong>s usagers, d’autre part.<br />

<strong>Le</strong>s communications montrent clairement que ces efforts ont lieu<br />

dans tous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>s tunnels, soit lors <strong>de</strong> leur<br />

conception et réalisation, lors <strong>de</strong> leur exploitation et lors <strong>de</strong> leur<br />

rénovation. De même, à l’exception <strong>de</strong>s véhicules, tous les domaines<br />

relatifs à la sécurité dans les tunnels ont également été abordés<br />

dans les communications, soit l’infrastructure, l’exploitation, les usagers.<br />

<strong>Le</strong>s problématiques principales abordées dans les communications<br />

relatives au thème D « Tunnels pérennes et sûrs » sont présentées<br />

en synthèse ci-après.<br />

4 - PHASE DE CONCEPTION ET<br />

DE RÉALISATION<br />

<strong>Le</strong> développement actuel <strong>de</strong>s projets intégrés <strong>de</strong> conception,<br />

construction, financement et exploitation d'infrastructures <strong>de</strong><br />

transports nécessite <strong>de</strong> plus en plus une approche globale <strong>de</strong> la<br />

gestion du cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s infrastructures. Dans ce contexte, une<br />

société a développé une approche innovante en concevant un<br />

concept d’ai<strong>de</strong> à la décision basé principalement sur l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

risques d'une structure prise dans sa globalité en étudiant l'impact<br />

d'une ou plusieurs défaillances sur tous les enjeux associés. Elle propose<br />

<strong>de</strong>s outils permettant par conséquent <strong>de</strong> modéliser l'ouvrage<br />

dans son ensemble et <strong>de</strong> visualiser son évolution dans le temps et<br />

d'accréditer l'impact <strong>de</strong>s divers plans d'action qui <strong>de</strong>vront être mis<br />

en œuvre. Cette gestion par les risques avec mise en place d'une<br />

stratégie maitrisée à moyen ou long terme permet <strong>de</strong> n'opérer que<br />

les interventions indispensables à la pérennité <strong>de</strong>s ouvrages tout en<br />

disposant d'une vision claire et objective <strong>de</strong>s risques résiduels.<br />

L'utilisation <strong>de</strong> système d'aspersion d'eau pour lutter contre les<br />

incendies en tunnel est effective <strong>de</strong>puis les années 60 au Japon et<br />

en Australie. Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, la recherche s'est<br />

concentrée sur les systèmes par brouillard d'eau, qui présentent un<br />

meilleur rapport coût-efficacité. <strong>Le</strong> projet <strong>de</strong> recherche européen<br />

UPTUN a ainsi abouti à la définition <strong>de</strong> tests incendie spécifiques<br />

ainsi qu'à l'énoncé d'exigences minimales en la matière. Une<br />

communication décrit les résultats obtenus dans le cadre du projet<br />

<strong>de</strong> recherche SOLIT, lancé par le gouvernement allemand et dont<br />

l'objectif était non seulement d'étudier les effets du système par<br />

brouillard d'eau sur les incendies en tunnel, mais également<br />

d’évaluer les interactions avec les autres éléments d'un système <strong>de</strong><br />

sécurité tels que la détection incendie, la protection passive ou la<br />

ventilation. Cinquante essais d’incendie ont ainsi été réalisés dans<br />

le cadre d'un programme à large échelle. <strong>Le</strong>s essais ont démontré<br />

que les systèmes par brouillard d'eau permettent <strong>de</strong> contrôler le<br />

rayonnement thermique <strong>de</strong>s incendies en tunnel. <strong>Le</strong>s effets dangereux<br />

<strong>de</strong>s gaz toxiques sur les utilisateurs diminuent, et l'approche <strong>de</strong>s<br />

services d'intervention est sensiblement facilitée, grâce à une<br />

réduction <strong>de</strong> la température et du rayonnement. En outre, la propagation<br />

<strong>de</strong> l'incendie est entravée et la charge thermique est<br />

réduite, <strong>de</strong> même que les dégâts sur la structure, permettant ainsi<br />

une remise en service plus rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ouvrage.<br />

Une communication traite <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong>s facteurs liés au<br />

comportement humain quant à la sécurité <strong>de</strong>s tunnels routiers. Elle<br />

résume les étu<strong>de</strong>s menées <strong>de</strong>puis quelques années pour comprendre<br />

l'écart constaté entre le comportement attendu et le comportement<br />

réel <strong>de</strong>s usagers en cas d'évènement grave en tunnel routier. Elle<br />

présente ensuite les travaux en cours menés dans le cadre d'un


projet <strong>de</strong> la Direction Interdépartementale <strong>de</strong>s Routes d'Ile <strong>de</strong><br />

France, qui consistent à tester et évaluer les dispositifs <strong>de</strong> sécurité, et<br />

en particulier ceux liés à l'évacuation d'un tunnel routier, auprès d'usagers<br />

volontaires. Au vu <strong>de</strong>s résultats obtenus, la question se pose <strong>de</strong><br />

l'adaptation <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> sécurité réglementaires existants.<br />

Elle préconise dans tous les cas l'évaluation in situ associant <strong>de</strong>s<br />

usagers volontaires avant d'envisager le déploiement plus large <strong>de</strong><br />

nouveaux systèmes.<br />

La protection thermique <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> tirage en tunnels permet<br />

le maintien <strong>de</strong> fonctionnalités indispensables lors d’incendies, soit<br />

l’alimentation et le pilotage <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> gestion<br />

<strong>de</strong> l’ouvrage (ventilation, éclairage <strong>de</strong> sécurité, niches techniques,<br />

réseaux <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> données pour la surveillance et la gestion<br />

<strong>de</strong>s systèmes, etc.). Diverses solutions ont été appliquées <strong>de</strong>puis<br />

quelques années pour cette protection thermique <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong><br />

tirage. Une démarche a été engagée pour le développement d'une<br />

protection thermique incluant la vérification du maintien <strong>de</strong>s<br />

fonctionnalités <strong>de</strong>s divers réseaux transitant dans les chambres <strong>de</strong><br />

tirage. <strong>Le</strong>s essais menés en laboratoire ont abouti à la production<br />

<strong>de</strong> fermetures <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> tirage constituées d'une trappe en<br />

fonte à remplissage <strong>de</strong> mortier complétée par une protection<br />

thermique respectant non seulement les contraintes règlementaires<br />

françaises <strong>de</strong> résistance au feu, mais satisfaisant également celles<br />

liées à la résistance mécanique, à l'étanchéité et à la maniabilité.<br />

<strong>Le</strong> trafic augmentant toujours plus dans certains tunnels, la rupture<br />

acci<strong>de</strong>ntelle d'un tel ouvrage lors d'un incendie engendre <strong>de</strong>s<br />

désordres majeurs <strong>de</strong> plusieurs types, non seulement humains,<br />

mais aussi environnementaux et économiques, pour la région<br />

limitrophe. Il est donc primordial <strong>de</strong> pouvoir estimer et prédire la<br />

tenue <strong>de</strong> la structure, et en particulier le comportement du béton<br />

<strong>de</strong> revêtement <strong>de</strong>s tunnels en cas d'incendie. Une analyse <strong>de</strong>s<br />

effets consécutifs à une exposition à <strong>de</strong>s hautes températures sur<br />

les bétons utilisés pour le tunnel autoroutier <strong>de</strong> Bouira en Algérie<br />

est présentée. Cette analyse s'est concentrée sur le comportement<br />

mécanique du béton. L’étu<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> mieux comprendre les<br />

phénomènes complexes qui apparaissent en cas <strong>de</strong> surexposition<br />

thermique <strong>de</strong>s bétons <strong>de</strong> revêtement, et à formuler <strong>de</strong> nouvelles<br />

exigences <strong>de</strong> comportement au feu.<br />

5 - PHASE D’EXPLOITATION<br />

A l'instar d'autres domaines, le retour d'expérience en tunnel<br />

routier a d'abord été élaboré dans une optique « technique » et<br />

« quantitative ». <strong>Le</strong>s progrès technologiques ayant permis d'atteindre<br />

un niveau <strong>de</strong> sécurité élevé, il est aujourd'hui nécessaire d'avoir une<br />

démarche qualitative qui inclut les aspects humains et organisationnels,<br />

ceci dans le but <strong>de</strong> permettre une meilleure prise en compte <strong>de</strong>s<br />

usagers dans le retour d'expérience en tunnel routier. Dans le<br />

« système tunnel », constitué <strong>de</strong>s composants usager – exploitant –<br />

infrastructure (le véhicule n’étant pas ici mentionné), l'interaction<br />

entre les usagers et les <strong>de</strong>ux autres composants présente un potentiel<br />

d'amélioration. En effet, il existe une confusion parmi les usagers<br />

entre les différents dispositifs d'alarme, <strong>de</strong> fuite, <strong>de</strong> détection, etc..<br />

De plus, en cas d'évènement anormal, l'usager souffre d'un<br />

manque d'informations pour bien comprendre l'importance du<br />

danger. Or, cela le pousse à avoir un comportement non-conforme<br />

aux attentes, voire parfois à mettre en péril sa sécurité. C'est pourquoi<br />

une meilleure intégration dans le retour d'expérience <strong>de</strong>s aspects<br />

humains et organisationnels clarifiera les interactions usagers –<br />

infrastructure et exploitants. Lors d’un travail <strong>de</strong> recherche, une<br />

VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong> témoignages <strong>de</strong>s usagers a été développée,<br />

puis utilisée au cours d’exercices <strong>de</strong> sécurité et à la suite d’événements<br />

réels. <strong>Le</strong>s résultats recueillis permettent une meilleure compréhension<br />

du comportement <strong>de</strong>s usagers en cas d’inci<strong>de</strong>nt et permettent<br />

d’aller au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> certaines idées préconçues.<br />

Sis sur l'A51 un peu au nord <strong>de</strong> Monestier-<strong>de</strong>-Clermont, dans le<br />

département <strong>de</strong> l'Isère, le tunnel <strong>de</strong> Sinard, long d'un peu moins<br />

d'un kilomètre, comporte une chaussée en béton délavé. En effet,<br />

soumis à un fort trafic ce tunnel restera en circulation bidirectionnelle<br />

pendant environ 15 ans sans intervention lour<strong>de</strong> sur la chaussée, ce<br />

qui nécessite un revêtement <strong>de</strong> chaussée particulièrement durable.<br />

Profitant <strong>de</strong> la clarté naturelle du béton, il a été décidé <strong>de</strong> lancer<br />

une campagne <strong>de</strong> mesures photométriques visant à prouver l'intérêt<br />

<strong>de</strong> chaussées claires dans les tunnels et tentant <strong>de</strong> quantifier les<br />

économies escomptées en terme <strong>de</strong> puissance d'éclairage. <strong>Le</strong>s<br />

premiers résultats sont encourageants et ten<strong>de</strong>nt à confirmer le<br />

potentiel d’économie d’énergie d’éclairage. La campagne <strong>de</strong><br />

mesure se poursuit actuellement.<br />

Dans le but <strong>de</strong> désengorger un tronçon d'autoroute <strong>de</strong> 14 km <strong>de</strong><br />

long entre Madrid et La Coruña, les <strong>de</strong>ux tunnels <strong>de</strong> Guadarrama,<br />

longs <strong>de</strong> 3 000 m environ, seront complétés d'un troisième tube.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier pourra être mis en service <strong>de</strong> manière réversible, principalement<br />

pour les véhicules légers, en fonction <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> trafic<br />

dominants. Ce tunnel sera l’un <strong>de</strong>s premiers en Espagne à avoir fait<br />

l'objet d'un concept global <strong>de</strong> sécurité, conformément au Décret<br />

Royal 635/2006 concernant les conditions minimales <strong>de</strong> sécurité<br />

dans les tunnels routiers <strong>de</strong> l'État. Il faut mettre en évi<strong>de</strong>nce la<br />

construction <strong>de</strong> 14 galeries <strong>de</strong> liaison du nouveau tube avec les<br />

tubes existants, pour une longueur <strong>de</strong> galeries <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 2 200 m.<br />

Sur cette base a été rédigé un « Manuel d'exploitation » contenant<br />

entre autres un « Plan d'urgence intérieur ou d'autoprotection »,<br />

ainsi qu’un chapitre concernant le « Plan d'évacuation ».<br />

Afin d'éviter les conflits d'autorité entre les différents intervenants<br />

lors d'incendie dans un tunnel, <strong>de</strong>s procédures claires et précises<br />

ont été mises en place pour les dix plus grands tunnels <strong>de</strong> Bruxelles.<br />

Ainsi la chronologie d'un événement peut être divisée en quatre<br />

phases distinctes, pour lesquelles sont clairement définis le début,<br />

la fin et la hiérarchie <strong>de</strong>s intervenants. En fonction <strong>de</strong> cela sont définies<br />

les actions que les opérateurs doivent effectuer ainsi que la méthodologie<br />

à suivre pour établir les consignes particulières <strong>de</strong> ventilation.<br />

L'auteur porte un regard constructif mais critique sur la possibilité<br />

d'automatiser certaines procédures.<br />

6 - PHASE DE RÉNOVATION<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux projets monégasques, l’un d’un tunnel neuf<br />

et l’autre du réaménagement d’un tunnel existant, les aménagements<br />

envisagés pour l'évacuation, la protection <strong>de</strong>s usagers et les accès<br />

<strong>de</strong> secours, déclinent un même principe constructif. Il consiste à<br />

aménager une galerie latérale protégée contre l'incendie parallèlement<br />

à la chaussée, à l'intérieur du profil courant du tunnel. La<br />

galerie permet la combinaison <strong>de</strong>s fonctions d’amenée d’air frais,<br />

d’accès <strong>de</strong> secours et d’évacuation. Pour un ouvrage existant, une<br />

telle solution n’est en principe possible que si une réduction du<br />

nombre <strong>de</strong> voies <strong>de</strong> circulation est réalisable en parallèle. <strong>Le</strong>s projets<br />

comportent également l’intégration <strong>de</strong> ces galeries parallèles avec<br />

<strong>de</strong>s communications inter-tubes et <strong>de</strong>s débouchés vers l’extérieur.<br />

Cet ensemble cohérent permet d’offrir un niveau <strong>de</strong> sécurité jugé<br />

satisfaisant au terme <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s spécifiques <strong>de</strong> danger.<br />

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 210 - NOVEMBRE/DECEMBRE 2008 453


VIE DE L’<strong>AFTES</strong><br />

<strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> <strong>Monaco</strong><br />

Construit en 1937 et exploité en tant que tunnel ferroviaire jusqu'en<br />

1967, le tunnel Maurice <strong>Le</strong>maire est <strong>de</strong>venu un tunnel routier<br />

bidirectionnel, mis en service à partir <strong>de</strong> 1976. Long <strong>de</strong> 7 km, il a fait<br />

l'objet d'une refonte complète du concept <strong>de</strong> sécurité durant ces<br />

<strong>de</strong>rnières années. Il a notamment été doté d'une galerie <strong>de</strong> fuite et<br />

d'un système <strong>de</strong> ventilation performant. Une <strong>de</strong>s particularités est<br />

l'évacuation <strong>de</strong>s fumées en cas d'incendie par un canal situé dans la<br />

galerie <strong>de</strong> fuite. Une autre est l'évacuation <strong>de</strong>s usagers à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

véhicules spécialement conçus à cet effet. Un réseau complexe et<br />

redondant <strong>de</strong> systèmes d'alimentation, <strong>de</strong> gestion et d'intervention<br />

permet <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r la maîtrise <strong>de</strong>s événements à tout moment. La<br />

volonté <strong>de</strong> respecter au mieux les notions <strong>de</strong> fiabilité, maintenabilité,<br />

disponibilité et sécurité, a guidé les choix <strong>de</strong>s matériels et matériaux<br />

ainsi que celui <strong>de</strong>s architectures systèmes et <strong>de</strong>s cheminements.<br />

Il existe plusieurs types <strong>de</strong> drainages surfaciques applicables aux<br />

revêtements existants lors <strong>de</strong> rénovations ou d’assainissements<br />

<strong>de</strong> tunnels routiers. Dans le cas du tunnel Maurice <strong>Le</strong>maire déjà<br />

mentionné ci-<strong>de</strong>ssus, en plus <strong>de</strong>s exigences particulières <strong>de</strong> tenue<br />

au gel et au feu, vient s'ajouter la contrainte liée à l'<strong>espace</strong> libre très<br />

restreint. La réponse a été apportée par un drainage surfacique<br />

quadri-couches protégé au gel avec une épaisseur maximale <strong>de</strong><br />

15mm. Ce type <strong>de</strong> solution est applicable en cas <strong>de</strong> gabarit<br />

restreint. S’il correspond aux exigences <strong>de</strong> la législation française, le<br />

comportement à long terme du prototype mis en place au tunnel<br />

Maurice <strong>Le</strong>maire doit faire l’objet d’un suivi attentif.<br />

L’une <strong>de</strong>s particularités <strong>de</strong> la rénovation <strong>de</strong>s 4 tunnels <strong>de</strong> la section<br />

La Turbie – Tunnel <strong>de</strong> la Coupière <strong>de</strong> l’A8, dans le département <strong>de</strong>s<br />

Alpes-Maritimes, est l’exigence d’effectuer les travaux sous exploitation,<br />

ce qui implique la mise en œuvre d’une organisation et <strong>de</strong><br />

métho<strong>de</strong>s précises et strictes, avec un souci permanent <strong>de</strong> sécurité<br />

<strong>de</strong>s personnels et <strong>de</strong>s usagers. D’un point <strong>de</strong> vue technique,<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s ouvrages et <strong>de</strong> ses éléments ont subi une rénovation<br />

complète : génie civil <strong>de</strong>s réseaux, <strong>de</strong>s ouvrages et <strong>de</strong>s bâtiments<br />

d’exploitation et <strong>de</strong> sécurité, travaux <strong>de</strong> rénovation et <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation<br />

<strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> sécurité et d’exploitation.<br />

7 - CONCLUSION<br />

<strong>Le</strong>s contributions présentées sous le thème D « Tunnels pérennes et<br />

sûrs » montrent l’intense activité qui règne autour <strong>de</strong> cette thématique,<br />

dont les domaines principaux font l’objet <strong>de</strong> réflexions, <strong>de</strong> recherches,<br />

<strong>de</strong> retours d’expérience, <strong>de</strong> projets. Depuis les années 2000, la<br />

notion d’approche intégrale pour la sécurité <strong>de</strong>s tunnels, prenant<br />

en compte les usagers, l’infrastructure, l’exploitation et les véhicules,<br />

s’est imposée <strong>de</strong> manière notoire. En parallèle à cette approche<br />

globale, il s’avère nécessaire d’intensifier l’évaluation <strong>de</strong> l’efficacité<br />

<strong>de</strong>s mesures d’amélioration <strong>de</strong> la sécurité par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’étu<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>s risques non seulement qualitatives, mais également quantitatives.<br />

Ces métho<strong>de</strong>s, qui doivent encore être développées et affinées<br />

dans le domaine <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s tunnels, ne peuvent pas se<br />

substituer à l’approche normative classique, mais elles sont seules à<br />

même d’évaluer scientifiquement l’efficacité <strong>de</strong>s mesures prévues<br />

en tenant compte <strong>de</strong> tous les paramètres concernés et pour<br />

l’ensemble du cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s ouvrages.

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