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La naissance du roi Arthur

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Cela ne l’empêchait pas de regretter l’île de Bretagne. Il s’arrangea pour lever une<br />

nombreuse armée, s’alliant ainsi avec d’autres peuples gaulois, et se mit en devoir de<br />

débarquer sur l’île [22] . Prévenu de cette invasion, Beli se prépara à résister et à combattre.<br />

C’est alors que Conwen, la mère des deux frères ennemis, se jeta entre les troupes et, à<br />

force de prières et de supplications, réussit à réconcilier ses enfants. Mais Brân avait trop le<br />

goût des conquêtes ; il finit par entraîner Beli dans une expédition sur le continent : les deux<br />

frères passèrent la mer et soumirent, les uns après les autres, tous les peuples de la Gaule.<br />

Puis, avec une armée composée de Bretons et d’Allobroges, ils franchirent les Alpes et<br />

entreprirent la conquête de l’Italie, se dirigeant vers Rome et répandant la terreur sur leur<br />

passage [23] .<br />

Voyant le danger qui menaçait leur pays, les consuls romains envoyèrent des<br />

ambassadeurs pour proposer la paix. Après d’âpres négociations, il fut convenu que les<br />

Romains s’engageraient à verser un tribut annuel. Beli et Brân se retirèrent donc après avoir<br />

pris des otages et passèrent immédiatement chez les Germains dans l’intention délibérée de<br />

conquérir toute l’Europe. Alors, les Romains, honteux d’avoir accepté un traité fort humiliant<br />

pour eux, levèrent des armées pour venir au secours des Germains. Mais Brân, au lieu de<br />

poursuivre sa marche en Germanie, se retourna rapidement contre les Romains et fut assez<br />

heureux pour les vaincre complètement. Et il établit son pouvoir sur l’Italie en y faisant<br />

régner la terreur, tandis que son frère Beli, lassé des guerres, retourna en Bretagne où il<br />

termina ses jours dans la paix et la prospérité. Il laissait quatre fils, Lludd, Casswallawn [24] ,<br />

Nynnyaw et Llevelys. C’est Lludd qui prit le pouvoir avec sagesse et détermination. Il fit<br />

reconstruire de nombreuses forteresses qui étaient en ruine dans le pays, et s’efforça de<br />

procurer bonheur et prospérité à ses sujets [25] .<br />

Il fit rénover également les murailles de Londres qui menaçaient ruine, et les munit de<br />

tours innombrables. Puis il ordonna à tous les habitants d’y bâtir des maisons telles qu’il n’y<br />

en aurait pas de plus hautes dans tous les pays <strong>du</strong> monde. Et, quoiqu’il possédât de<br />

nombreuses forteresses à travers tout le royaume, c’était celle-là qu’il préférait, et il y passait<br />

le plus clair de son temps : c’est pourquoi elle fut appelée Kaer Lludd. C’était aussi un<br />

excellent guerrier, mais qui répugnait à entreprendre une bataille, car il avait le souci de la<br />

vie de ses sujets. Il était généreux, distribuant largement nourriture et boisson à tous ceux<br />

qui venaient lui présenter des requêtes. Et celui de ses frères qu’il préférait, c’était Llevelys,<br />

le plus jeune, parce que c’était un homme prudent et sage.<br />

Llevelys avait appris que le <strong>roi</strong> d’un peuple gaulois était mort sans autre héritier qu’une<br />

fille, et qu’il avait laissé tous ses domaines entre les mains de celle-ci. Or Llevelys, qui ne<br />

pouvait espérer régner sur la Bretagne, eut l’idée de demander en mariage cette fille de la<br />

Gaule. Il alla demander conseil à son frère, lui démontrant qu’il ne s’agissait pas seulement<br />

d’un quelconque intérêt, mais aussi d’un acc<strong>roi</strong>ssement d’honneur pour toute la lignée. Son<br />

frère l’encouragea vivement à se présenter comme prétendant. Des navires furent préparés<br />

et équipés de bons guerriers armés, et Llevelys partit pour la Gaule. Il sut tant se faire aimer<br />

de la fille <strong>du</strong> <strong>roi</strong>, et se faire respecter des sujets de celle-ci, qu’il fut bien vite accepté : il<br />

épousa la jeune princesse et gouverna son domaine avec sagesse et modération.<br />

Or, un certain temps après son départ, t<strong>roi</strong>s étranges fléaux s’abattirent sur l’île de<br />

Bretagne, tels qu’on n’en avait jamais vus de semblables. Le premier était une race

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