Le développement du répertoire didactique des enseignants ... - ICES
Le développement du répertoire didactique des enseignants ... - ICES
Le développement du répertoire didactique des enseignants ... - ICES
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
selon le modèle <strong>du</strong> praticien réflexif 2 , mais sans que cela soit clairement explicité au sein de<br />
l’université. Parallèlement, le travail s’appuiera sur les différents écrits réflexifs pro<strong>du</strong>its par les<br />
étudiants à l’issue de chaque type d’observation (grilles/rapports d’observations de classe, journaux de<br />
bord d’apprentissage et rapports de stage) à travers lesquels nous tenterons de mettre au jour la façon<br />
dont se <strong>des</strong>sine, à la rencontre <strong>des</strong> modèles préexistants, <strong>des</strong> représentations, <strong>des</strong> modèles intériorisés,<br />
<strong>des</strong> modèles de formation pédagogique et <strong>du</strong> discours explicite tenu dans le lieu de formation, le<br />
<strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong> <strong>des</strong> futurs <strong>enseignants</strong>.<br />
1. Définition <strong>des</strong> concepts opératoires<br />
1.1. La notion de <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong><br />
La notion de <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong>, développée par l’équipe de recherche Discours d'enseignement et<br />
interactions 3 renvoie à l’ensemble <strong>des</strong> savoirs et <strong>des</strong> savoir-faire pédagogiques dont dispose<br />
l’enseignant pour transmettre la langue cible à un public donné. Ces savoirs et savoir-faire se forgent à<br />
partir de modèles de références socioculturels (le rôle de l’enseignant dans une société donnée et les<br />
représentations qui en découlent) et scolaires intériorisés (tout ce qui a trait au passé personnel de<br />
l’apprenant), acquis par expérience, observation et/ou par imitation, et à partir de nouveaux modèles de<br />
références théoriques et pratiques de formation professionnelle pédagogique (type de formation suivie<br />
et discours explicites tenus dans le(s) lieu(x) de formation) proposés et ren<strong>du</strong>s disponibles <strong>du</strong>rant la<br />
formation.<br />
1.2. La notion de culture é<strong>du</strong>cative<br />
L’ensemble <strong>des</strong> modèles renvoie par conséquent à la notion de culture(s) é<strong>du</strong>cative(s) à laquelle<br />
(auxquelles) chaque indivi<strong>du</strong>, en tant que citoyens et en tant qu’apprenants – a été exposé dans une<br />
société donnée et à un moment donné (Cadet & Causa, à paraître). La/les culture(s) é<strong>du</strong>cative(s) se<br />
construi(sen)t à partir <strong>des</strong> discours courants tenus dans les lieux d’é<strong>du</strong>cation – famille et institutions<br />
scolaires – dans lesquels les indivi<strong>du</strong>s ont évolué et renvoie(nt) aux habitus qu’ils y ont acquis, par<br />
l’inculcation de règles, de normes et de rituels. En effet, comme le soulignent Castellotti & de Carlo<br />
(1995 : 38-39), l’expérience scolaire, surtout dans une société dans laquelle on met sur un plan<br />
d’égalité, voire de supériorité, « l’é<strong>du</strong>cation institutionnelle » et « l’é<strong>du</strong>cation familiale », joue un<br />
grand rôle dans la constitution de la culture é<strong>du</strong>cative <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s. La culture é<strong>du</strong>cative évolue au<br />
cours <strong>du</strong> temps et en fonction <strong>des</strong> changements que vit une société, c’est pourquoi elle diffère selon les<br />
générations. Dans ce sens, elle se rapproche de ce que Gayet (1995 : 141) appelle le « modèle<br />
é<strong>du</strong>catif », c’est-à-dire : « Un ensemble plus ou moins organisé et cohérent de représentations<br />
collectives où se trouvent pêle-mêle <strong>des</strong> idées sur l’enfant, sur l’a<strong>du</strong>lte, sur la société, sur la culture, sur<br />
2 Tout d’abord appliqué aux professions libérales, le modèle <strong>du</strong> praticien réflexif s’est véritablement<br />
développé dans le cadre <strong>des</strong> « métiers de l’interaction humaine » (infirmiers, assistants sociaux) et<br />
dans le paradigme de la formation professionnelle <strong>des</strong> personnels de l’é<strong>du</strong>cation suite notamment aux<br />
travaux de J. Dewey (1938, 1947), de C. Argyris & D. Schön (1974) et de D. Schön (1983) dans<br />
lesquels ils défendent l’idée que la seule voie pour qu’un professionnel puisse intervenir sur l’action et<br />
l’approcher de façon consciente et lucide est de suivre une formation au cours de laquelle il pourra<br />
réfléchir à partir de situations pratiques réelles. À la suite de Perrenoud (2001), on peut définir le sujet<br />
réflexif comme celui qui « prend sa propre action, ses propres fonctionnements mentaux pour objet de<br />
son observation et de son analyse, il tente de percevoir et de comprendre sa propre façon de penser et<br />
d’agir ». C’est celui qui, grâce au langage, prend de la distance par rapport à l’expérience immédiate<br />
(J.-C. Chabanne & D. Bucheton, 2002 : 5).<br />
3 Université Paris III-Sorbonne nouvelle, DILTEC. Dirigé par F. Cicurel (professeure à l’université Paris III-Sorbonne nouvelle), le<br />
groupe réunit V. Bigot (maître de conférences à l’université d’Angers), É. Blondel (maître de conférences à l’université Paris III-<br />
Sorbonne nouvelle), L. Cadet (ATER à l’université Paris III-Sorbonne nouvelle), M. Causa (maître de conférences à l’université Paris<br />
III-Sorbonne nouvelle), F. Ishikawa (maître de conférences à l’université de Yokoama Shi, Japon), M. Nagamatsu (doctorante à<br />
l’université Paris III-Sorbonne nouvelle) et V. Rivière (ATER à l’université François Rabelais de Tours).<br />
2