27.06.2013 Views

Le développement du répertoire didactique des enseignants ... - ICES

Le développement du répertoire didactique des enseignants ... - ICES

Le développement du répertoire didactique des enseignants ... - ICES

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Le</strong> <strong>développement</strong> <strong>du</strong> <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong> <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> natifs de FLE<br />

: <strong>des</strong>cription et analyse d’un dispositif et d’un processus de formation<br />

professionnelle<br />

CADET Lucile, ATER, université Paris III-Sorbonne nouvelle, Paris, France, lucile_cadet@yahoo.com<br />

Intro<strong>du</strong>ction<br />

Notre parcours universitaire – étudiante de Mention et <strong>du</strong> Maîtrise Français Langue Étrangère<br />

(désormais FLE) et <strong>du</strong> DESA « Formation <strong>des</strong> a<strong>du</strong>ltes » (CNAM) – professionnel – enseignante de<br />

FLE et formatrice d’<strong>enseignants</strong> – nous a con<strong>du</strong>it à nous (ré)interroger sur la problématique <strong>du</strong><br />

processus de professionnalisation <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> de FLE en formation initiale. Dans le cadre <strong>des</strong><br />

travaux en <strong>didactique</strong> <strong>des</strong> langues de l’équipe Discours d’enseignement et interactions (DILTEC) et<br />

dans la lignée <strong>des</strong> travaux menés en Sciences de l’é<strong>du</strong>cation par, notamment, Bourdoncle (1991, 1993,<br />

2000) ; Paquay et alii (2001) ; Altet (2000, 2001) ; Perrenoud (1994, 2000, 2001, 2003), nos<br />

questionnements se sont plus particulièrement centrés sur la question de la genèse, de l’identification<br />

et de la nature <strong>des</strong> compétences et de l’identité professionnelles <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> – ce que l’on pourrait<br />

appeler, à la suite <strong>des</strong> travaux de Cicurel (2002), Bigot et alii (2004), Cadet (2004) et Cadet & Causa<br />

(à paraître) le <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong> de l’enseignant – ainsi que sur les démarches de formation qui<br />

peuvent influencer et favoriser sa construction. C’est au dispositif de formation <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> de<br />

FLE (Mention et Maîtrise 1 ) tel qu’il est mis en place à l’université de Paris III-Sorbonne nouvelle que<br />

nous consacrerons notre analyse. Après avoir défini les concepts opératoires qui sous-tendent notre<br />

étude, nous traiterons <strong>des</strong> différentes étapes de formation sur le terrain de la classe qui jalonnent ces<br />

deux années d’étu<strong>des</strong>. Nous montrerons qu’elles constituent un cycle cohérent d’observations<br />

formatives, qu’elles représentent un dispositif de formation large, qui forme, de fait, <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong><br />

1 La Mention FLE est une option rattachée à certaines Licences de Langues Vivantes, <strong>Le</strong>ttres Modernes et Sciences <strong>du</strong> Langage. Elle<br />

constitue la première étape de formation <strong>des</strong> étudiants qui envisagent de devenir <strong>enseignants</strong> de français auprès de publics étrangers. La<br />

Maîtrise FLE La Maîtrise de FLE peut être définie comme l’année de spécialisation et de professionnalisation dans le domaine de<br />

l’enseignement et de l’apprentissage <strong>des</strong> langues étrangères et <strong>du</strong> FLE en particulier. Il s’agit d’un diplôme à visée professionnalisante ce<br />

qui signifie ici qu’il doit préparer les étudiants à entrer dans la vie active et leur permettre « d'exercer une activité économique<br />

déterminée » (R. Bourdoncle, 2000 : 128). <strong>Le</strong> diplôme a pour objectif de former <strong>des</strong> spécialistes de la langue/culture française et de<br />

l’enseignement <strong>du</strong> français comme de langue étrangère. La Maîtrise inclut un stage pratique de quatre semaines minimum qui doit<br />

donner lieu à la rédaction d’un mémoire et à une soutenance. Ainsi, elle dispense <strong>des</strong> enseignements théoriques et doit permettre de<br />

développer, au cours <strong>du</strong> stage obligatoire, <strong>des</strong> savoir-faire professionnels pratiques. Au moment où nous écrivons ces lignes, la Mention<br />

et la Maîtrise FLE sont encore proposées dans les universités qui n’ont pas encore appliqué la réforme européenne LMD (Licence,<br />

Master, Doctorat ; voir l’arrêté <strong>du</strong> 23 avril 2002).<br />

1


selon le modèle <strong>du</strong> praticien réflexif 2 , mais sans que cela soit clairement explicité au sein de<br />

l’université. Parallèlement, le travail s’appuiera sur les différents écrits réflexifs pro<strong>du</strong>its par les<br />

étudiants à l’issue de chaque type d’observation (grilles/rapports d’observations de classe, journaux de<br />

bord d’apprentissage et rapports de stage) à travers lesquels nous tenterons de mettre au jour la façon<br />

dont se <strong>des</strong>sine, à la rencontre <strong>des</strong> modèles préexistants, <strong>des</strong> représentations, <strong>des</strong> modèles intériorisés,<br />

<strong>des</strong> modèles de formation pédagogique et <strong>du</strong> discours explicite tenu dans le lieu de formation, le<br />

<strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong> <strong>des</strong> futurs <strong>enseignants</strong>.<br />

1. Définition <strong>des</strong> concepts opératoires<br />

1.1. La notion de <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong><br />

La notion de <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong>, développée par l’équipe de recherche Discours d'enseignement et<br />

interactions 3 renvoie à l’ensemble <strong>des</strong> savoirs et <strong>des</strong> savoir-faire pédagogiques dont dispose<br />

l’enseignant pour transmettre la langue cible à un public donné. Ces savoirs et savoir-faire se forgent à<br />

partir de modèles de références socioculturels (le rôle de l’enseignant dans une société donnée et les<br />

représentations qui en découlent) et scolaires intériorisés (tout ce qui a trait au passé personnel de<br />

l’apprenant), acquis par expérience, observation et/ou par imitation, et à partir de nouveaux modèles de<br />

références théoriques et pratiques de formation professionnelle pédagogique (type de formation suivie<br />

et discours explicites tenus dans le(s) lieu(x) de formation) proposés et ren<strong>du</strong>s disponibles <strong>du</strong>rant la<br />

formation.<br />

1.2. La notion de culture é<strong>du</strong>cative<br />

L’ensemble <strong>des</strong> modèles renvoie par conséquent à la notion de culture(s) é<strong>du</strong>cative(s) à laquelle<br />

(auxquelles) chaque indivi<strong>du</strong>, en tant que citoyens et en tant qu’apprenants – a été exposé dans une<br />

société donnée et à un moment donné (Cadet & Causa, à paraître). La/les culture(s) é<strong>du</strong>cative(s) se<br />

construi(sen)t à partir <strong>des</strong> discours courants tenus dans les lieux d’é<strong>du</strong>cation – famille et institutions<br />

scolaires – dans lesquels les indivi<strong>du</strong>s ont évolué et renvoie(nt) aux habitus qu’ils y ont acquis, par<br />

l’inculcation de règles, de normes et de rituels. En effet, comme le soulignent Castellotti & de Carlo<br />

(1995 : 38-39), l’expérience scolaire, surtout dans une société dans laquelle on met sur un plan<br />

d’égalité, voire de supériorité, « l’é<strong>du</strong>cation institutionnelle » et « l’é<strong>du</strong>cation familiale », joue un<br />

grand rôle dans la constitution de la culture é<strong>du</strong>cative <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s. La culture é<strong>du</strong>cative évolue au<br />

cours <strong>du</strong> temps et en fonction <strong>des</strong> changements que vit une société, c’est pourquoi elle diffère selon les<br />

générations. Dans ce sens, elle se rapproche de ce que Gayet (1995 : 141) appelle le « modèle<br />

é<strong>du</strong>catif », c’est-à-dire : « Un ensemble plus ou moins organisé et cohérent de représentations<br />

collectives où se trouvent pêle-mêle <strong>des</strong> idées sur l’enfant, sur l’a<strong>du</strong>lte, sur la société, sur la culture, sur<br />

2 Tout d’abord appliqué aux professions libérales, le modèle <strong>du</strong> praticien réflexif s’est véritablement<br />

développé dans le cadre <strong>des</strong> « métiers de l’interaction humaine » (infirmiers, assistants sociaux) et<br />

dans le paradigme de la formation professionnelle <strong>des</strong> personnels de l’é<strong>du</strong>cation suite notamment aux<br />

travaux de J. Dewey (1938, 1947), de C. Argyris & D. Schön (1974) et de D. Schön (1983) dans<br />

lesquels ils défendent l’idée que la seule voie pour qu’un professionnel puisse intervenir sur l’action et<br />

l’approcher de façon consciente et lucide est de suivre une formation au cours de laquelle il pourra<br />

réfléchir à partir de situations pratiques réelles. À la suite de Perrenoud (2001), on peut définir le sujet<br />

réflexif comme celui qui « prend sa propre action, ses propres fonctionnements mentaux pour objet de<br />

son observation et de son analyse, il tente de percevoir et de comprendre sa propre façon de penser et<br />

d’agir ». C’est celui qui, grâce au langage, prend de la distance par rapport à l’expérience immédiate<br />

(J.-C. Chabanne & D. Bucheton, 2002 : 5).<br />

3 Université Paris III-Sorbonne nouvelle, DILTEC. Dirigé par F. Cicurel (professeure à l’université Paris III-Sorbonne nouvelle), le<br />

groupe réunit V. Bigot (maître de conférences à l’université d’Angers), É. Blondel (maître de conférences à l’université Paris III-<br />

Sorbonne nouvelle), L. Cadet (ATER à l’université Paris III-Sorbonne nouvelle), M. Causa (maître de conférences à l’université Paris<br />

III-Sorbonne nouvelle), F. Ishikawa (maître de conférences à l’université de Yokoama Shi, Japon), M. Nagamatsu (doctorante à<br />

l’université Paris III-Sorbonne nouvelle) et V. Rivière (ATER à l’université François Rabelais de Tours).<br />

2


l’école, sur le savoir et plus généralement sur l’ensemble <strong>des</strong> valeurs auxquelles l’être humain est<br />

censé adhérer. ».<br />

1.3. La notion d’habitus<br />

Pour préciser encore la définition de culture(s) é<strong>du</strong>cative(s), le concept sociologique d’habitus doit<br />

aussi être pris en compte. Développé plus particulièrement par Bourdieu (1972, 1979, 1980a, 1980b,<br />

1987, 1992) pour rendre compte de l’intégration <strong>des</strong> co<strong>des</strong> sociaux par les indivi<strong>du</strong>s, l’habitus<br />

représente « la grammaire générative de nos comportements » et peut être défini comme « […]<br />

l’ensemble de dispositions corporelles et intellectuelles héritées ou acquises par l’indivi<strong>du</strong>, et qui sont<br />

propres à marquer un statut social, une appartenance de classe, une culture. » (Mauger, 2002 : 12). En<br />

d’autres termes, l’habitus, sur lequel tout indivi<strong>du</strong> s’appuie de manière non consciente, est une sorte de<br />

programme inscrit dans chacun, construit à partir de son é<strong>du</strong>cation et par son expérience biographique.<br />

Il participe à déterminer les goûts et préférences de chacun dans <strong>des</strong> domaines variés tels que par<br />

exemple l’habillement, l’alimentation ou encore les domaines artistiques (préférences littéraires,<br />

musicales…). Dans la mesure où l’habitus participe à tous les choix et actes de la vie de chacun, il<br />

intervient donc aussi dans les processus d’enseignement et d’apprentissage et, selon Perrenoud (2001),<br />

il fonde une grande part de l’action pédagogique.<br />

1.4. La notion de modèles<br />

La notion de modèles sous-tend celle de <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong>. Dans le domaine qui nous intéresse,<br />

nous pensons que les futurs <strong>enseignants</strong> entrent en formation avec <strong>des</strong> modèles de référence<br />

socioculturels et scolaires intériorisés forts dans la mesure où le métier d’enseignant est le modèle<br />

auquel les étudiants ont été le plus exposés au cours de leur vie, en tant qu’élèves tout d’abord et en<br />

tant que membres d’une société qui met régulièrement sur le devant de la scène médiatique le corps<br />

professoral (Cadet, 2004b). En effet, les modèles de référence socioculturels partagés par les membres<br />

d’une société touchent, entre autres, les différentes branches professionnelles et donc aussi (surtout ?)<br />

la profession d'enseignant ; ils dépendent <strong>du</strong> rôle et de la considération qu’une société donnée assigne à<br />

une profession à un moment donné. <strong>Le</strong>s modèles de référence scolaires, plus indivi<strong>du</strong>els, sont issus <strong>du</strong><br />

fonctionnement <strong>du</strong> système scolaire, <strong>des</strong> personnes et <strong>des</strong> pédagogies auxquelles un indivi<strong>du</strong> a été<br />

exposé <strong>du</strong>rant sa vie d’apprenant. Cette double exposition aux modèles de référence socioculturels et<br />

scolaires, générés par <strong>des</strong> représentations, peut être considérée comme le point de départ de<br />

l'élaboration de représentations sur le métier et les processus d'enseignement/apprentissage et nous<br />

pensons qu'elle participe à la création d’une image type <strong>du</strong> métier d’enseignant. Nous considérons<br />

ainsi que ce sont les modèles de référence socioculturels et scolaires, issus <strong>des</strong> représentations<br />

socioculturelles et indivi<strong>du</strong>elles, qui constituent le point de départ de la construction et <strong>du</strong><br />

<strong>développement</strong> d'un <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong> de l’enseignant.<br />

1.5. La notion de représentation<br />

La notion de représentation qui, comme le rappelle Mondada (1998) « occupe un rôle théorique et<br />

méthodologique de plus en plus important dans de nombreux champs disciplinaires » (p. 127), ne va<br />

pas de soi. Initiée dans le domaine <strong>des</strong> sciences sociales par Durkheim (1898) qui distingue les<br />

représentations sociales c’est-à-dire les « états collectifs » <strong>des</strong> représentations indivi<strong>du</strong>elles qui<br />

renvoient aux « états mentaux propres à l’indivi<strong>du</strong> », la notion est reprise et développée dans les<br />

années soixante par la psychologie sociale de S. Moscovici « d’abord dans l’étude de la façon dont le<br />

sens commun réélabore et s’approprie <strong>des</strong> notions scientifiques […] puis plus généralement dans<br />

l’étude de la façon dont s’élaborent <strong>des</strong> savoirs communs à propos d’objets culturels et sociaux tels<br />

que la maladie, la folie, les changements technologiques, etc. », précise Mondada (1998 : 128). À<br />

travers les différentes définitions, de plus en plus précises et approfondies, qui ont été données <strong>des</strong><br />

représentations sociales (Moscovici, 1986 : 35 ; Jodelet, 1989 : 36 ; Abric, 1989 : 206), on constate<br />

que les représentations sociales dépendent à la fois de l’expérience de chacun en tant qu’indivi<strong>du</strong> et en<br />

tant que membre d’une société donnée et qu’elles ont, entre autres, une fonction d’orientation <strong>des</strong><br />

con<strong>du</strong>ites sociales et de communication. En d’autres termes, dans le paradigme <strong>des</strong> sciences sociales,<br />

elles s’imposent comme « <strong>des</strong> valeurs, idées, images qui ont une double fonction : d’une part celle de<br />

permettre aux indivi<strong>du</strong>s de structurer leur action dans le monde social, d’autre part celle de leur<br />

permettre de communiquer, en les dotant d’un code commun » (Mondada, ibidem). En effet, comme le<br />

3


soulignent aussi plus récemment Billiez & Millet (2001), les représentations sociales, constituent <strong>des</strong><br />

« cadres de référence », « <strong>des</strong> normes sociales », permettant aux indivi<strong>du</strong>s de « comprendre le monde<br />

environnant [afin] de se situer et de développer <strong>des</strong> relations » (p. 35). De ce fait, tout en étant<br />

« façonnées par les rapports sociaux », elles jouent un rôle dans l’établissement et le maintien de ces<br />

rapports. Enfin, comme le précisent Lüdi & Py (2002 : 98), les représentations sociales – qu’ils<br />

définissent comme « <strong>des</strong> micro théories socialement partagées et prêtes à l’emploi, suffisamment<br />

vagues pour faciliter un large consensus et une application éten<strong>du</strong>e » (p. 98) – se diffusent par la<br />

circulation de discours, « elles existent et se diffusent dans le tissu social » (Py, 2000), elles sont à la<br />

fois travaillés par le discours « lieu où les représentations sociales se constituent, se façonnent, se<br />

modifient ou se désagrègent » (Py : idem) et observables dans le discours. À la suite notamment <strong>des</strong><br />

travaux de Charlier (1989 et 2001), de Bucher-Poteaux (1991 : 17), de Baillauquès (2001) ou encore<br />

de Cambra (2002), nous pensons que les représentations qu’un indivi<strong>du</strong> se forge en tant qu’apprenant<br />

et en tant qu’enseignant sur les langues étrangères, sur l’apprentissage et sur l’enseignement, jouent un<br />

rôle déterminant dans les activités d’apprentissage comme dans les activités d’enseignement. En effet,<br />

comme l’ont souligné ces auteurs, les conceptions qu’un enseignant a construites sur l’apprentissage<br />

au cours de son histoire d’apprenant – qui est aussi la plus grande source pour l’élaboration <strong>des</strong><br />

représentations selon Cambra (idem) – déterminent spontanément sa manière d’enseigner. Elles<br />

orientent les con<strong>du</strong>ites et peuvent être considérées comme « un <strong>des</strong> moyens à partir <strong>des</strong>quels ils<br />

structurent leur comportement d’enseignement et d’apprentissage » (Charlier, 1989 : 46). De ce fait,<br />

les représentations qu’un enseignant nourrit sur les langues semblent bien avoir une influence sur<br />

l’élaboration de ses représentations professionnelles, c'est-à-dire les représentations que l'on a sur un<br />

métier ou sur une profession donnée « fondées sur un système plus ou moins cohérent et conscientisé<br />

de ce qu’est la profession qu’[on] exerce ou que l’on va exercer » (Altet, 2000 : 37). C’est la raison<br />

pour laquelle on peut considérer, avec Baillauquès (2001) et Semal-<strong>Le</strong>bleu (2003) qu’une véritable<br />

formation initiale devrait permettre aux futurs <strong>enseignants</strong> d’effectuer, un « travail <strong>des</strong><br />

représentations » qui, nous semble-t-il, pourrait être mené à partir et en complément <strong>des</strong> différentes<br />

observations de classe auxquels les étudiants se trouvent confrontés.<br />

2. Un cycle cohérent d’observations formatives<br />

La construction d'un <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong> nécessite <strong>des</strong> étudiants la mise en relation/confrontation <strong>des</strong><br />

connaissances théoriques apprises <strong>du</strong>rant la formation à une réflexion sur la pratique enseignante en<br />

général et sur leur pratique enseignante personnelle en particulier pour se rendre opérationnels dans la<br />

classe de langue. Nous estimons, à la suite de Castellotti & de Carlo (1995), que ce travail représente<br />

le « nœud central » d’une réelle formation et transformation <strong>du</strong> sujet au cours de laquelle on doit<br />

permettre aux se formants d’acquérir <strong>des</strong> savoirs, <strong>des</strong> savoir-faire et <strong>des</strong> savoir-être mais aussi et<br />

surtout de leur donner les moyens de les remettre en question pour leur permettre de continuer à<br />

développer et à diversifier leurs compétences professionnelles tout au long de leur carrière 4 . Au cours<br />

de leur cursus complet de Didactique <strong>du</strong> FLE à Paris 3, les étudiants entrent sur le terrain de la classe<br />

de langue étrangère en réalisant trois types différents d’observation de classe in vivo (deux en Mention<br />

et une en Maîtrise). Ces trois types d’observations de classe sont complémentaires et exercent une<br />

influence réciproque. Elles forment ce que nous appelons un cycle cohérent d’observations formatives<br />

au cours <strong>des</strong>quelles les étudiants voient petit à petit le rôle, leur tâche, leur implication et leur travail de<br />

réflexion se complexifier. Ils sont amenés à entrer progressivement les étudiants dans une posture<br />

réflexive et passent successivement <strong>du</strong> statut d’étudiant-observateur-auto-observateur à celui<br />

d’enseignant-auto-observateur puis d’enseignant-auto-observateur-observateur mutuel et enfin à celui<br />

d’analyste de pratiques. Il nous semble que la mise en relation entre représentations, modèles, théorie<br />

et pratique qui devrait permettre aux étudiants de se forger les compétences d’un enseignant réflexif<br />

peut commencer dès la première étape de formation. En effet, dès que les étudiants prennent un contact<br />

direct avec le terrain de la classe de langue étrangère – il s’agit bien de la classe de langue étrangère et<br />

4<br />

En d’autres termes et pour reprendre l’idée développée notamment par G. Mialaret (1983), M. Postic & J.-M.<br />

De Ketele (1988), P. Jonnaert (1993), L. Paquay (1993), S. Gasibirège (1998) et comme le soulignent M.-Th.<br />

Vasseur & B. Grandcolas (1999) la formation initiale, comme son nom l’indique, doit placer les<br />

étudiants dans une véritable optique de formation et d’autoformation permanente.<br />

4


non pas uniquement de la classe de FLE – nous pouvons/devons leur donner les moyens de développer<br />

leur <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong>. Comme l’ont par exemple déjà souligné Stirman-Langlois & Waendendries<br />

(1999 : 209), Cicurel (2002 : 147), Carbonneau & Hétu (2001) ou encore Cuq (dir., 2003 : 181),<br />

l’observation de classe est une pratique qui a lieu dans la majorité <strong>des</strong> programmes de formation<br />

pédagogique. Elle est considérée comme une voie d’accès privilégiée à la méthodologie de<br />

l’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère. Elle doit permettre aux étudiants de vivre<br />

l’expérience de la classe de langue « en direct » et vise à leur faire identifier, par une participation<br />

active (concentration, prises de notes, sélections de séquences pertinentes ou problématiques,<br />

réflexions personnelles, analyses) les différents paramètres qui entrent en jeu dans la classe afin de les<br />

rattacher à <strong>des</strong> fondements méthodologiques et ainsi se construire une connaissance de la pratique.<br />

2. 1. <strong>Le</strong>s observations analytiques et les observations hétérodirigées en Mention<br />

<strong>Le</strong> premier type d’observation correspond à ce que nous avons choisi d’appeler les observations<br />

analytiques : en effet, au cours <strong>du</strong> premier semestre de leur année de Mention FLE, les étudiants<br />

découvrent la classe de FLE en assistant à trois cours de deux heures en moyenne dans le cadre <strong>du</strong><br />

DULF 5 . Ces observations s’effectuent à l’aide d’une grille d’observation indicative qui guide<br />

l’observation sur le contexte (contexte institutionnel, classe, participants) sur les choix pédagogiques,<br />

sur les attitu<strong>des</strong> de l’enseignant, sur le déroulement <strong>du</strong> cours, et sur la gestion de l’interaction afin de<br />

faire prendre conscience aux étudiants <strong>des</strong> différents paramètres qui entrent en jeu dans la classe,<br />

d’analyser le travail de l’enseignant dans la classe mais aussi en amont de la classe, dans la<br />

construction de son cours (programme, planification, objectifs, recherche de documents supports,<br />

analyses prépédagogiques). Elles visent également à leur faire prendre conscience <strong>des</strong> tâches <strong>des</strong><br />

apprenants. <strong>Le</strong>s étudiants remplissent alors le rôle d’observateur actif. Ces trois observations de classe<br />

donnent lieu à la rédaction de grilles ou rapports d’observation dans lesquelles les étudiants décrivent<br />

ce qui s’est passé en classe. En réinvestissant les connaissances théoriques acquises au sein <strong>des</strong> cours<br />

de <strong>didactique</strong> dispensés parallèlement, ils tentent de repérer et de justifier les principes<br />

méthodologiques qui sous-tendent les pratiques <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>. <strong>Le</strong> deuxième type d’observation est<br />

plus complexe que le premier. Il se déroule <strong>du</strong>rant les cours de langue étrangère que les étudiants<br />

doivent suivre à raison d’une heure trente par semaine <strong>du</strong>rant toute l’année 6 . Au sein de ces cours, on<br />

demande aux étudiants d’accomplir un travail d’apprentissage d’une langue étrangère, travail qui doit<br />

se doubler d’un travail d’observation (observation <strong>des</strong> participants, <strong>des</strong> activités, <strong>des</strong> différents<br />

paramètres qui entrent en jeu dans le processus d’enseignement/apprentissage) et d’un travail d’autoobservation<br />

ou d’introspection : il s’agit en effet aussi pour les étudiants de déterminer comment ils<br />

apprennent la langue étrangère. Si dans le premier type d’observation, il s’agissait surtout de pratiquer<br />

une « analyse extérieure » prenant appui sur un environnement dans lequel l’étudiant n’a pas à jouer de<br />

rôle spécifique, son rôle, sa tâche et son implication sont en revanche tout autre au sein <strong>des</strong> cours de<br />

langue et se complexifient. L’observation qui a lieu dans ce cadre peut être qualifiée d’hétérodirigée<br />

(dirigée sur tous les participants et les paramètres de la classe et réflexive, auto-centrée/dirigée vers<br />

soi-même). Elle est soutenue, tout au long de l’année, par la rédaction un journal de bord<br />

d’apprentissage dans lequel les étudiants consignent leur expérience d’apprentissage, notent leurs<br />

observations, leurs réflexions, leurs réactions face à la langue nouvelle. Basé sur l’observation de<br />

classe, l’auto-observation et l’introspection, le journal de bord d’apprentissage, vise à leur faire<br />

prendre conscience de leur pratique apprenante et à leur faire expliciter leurs démarches<br />

d’apprentissage. On peut considérer ce type d’écrit comme un outil de réflexivité mais aussi comme<br />

une forme d’écriture autobiographique. En effet, en règle générale, les journaux de bord<br />

d’apprentissage montrent que la conception de l’enseignement d’une langue est très liée à l’expérience<br />

vécue en tant qu’apprenant. La référence aux modèles scolaires semble être le recours essentiel pour<br />

évaluer et juger l’enseignement proposé ainsi que les choix méthodologiques de l’enseignant. En<br />

5 id. : Diplôme Universitaire de Langue Française.<br />

6 En Mention FLE, comme dans de nombreuses formations à la <strong>didactique</strong> <strong>des</strong> langues, les étudiants<br />

qui se <strong>des</strong>tinent à devenir <strong>enseignants</strong> de français auprès de publics non francophones ont à faire<br />

l’apprentissage d’une langue nouvelle et à tenir un journal de bord d’apprentissage.<br />

5


s’appuyant sur leurs expériences d’apprentissage passées qu’ils comparent avec leur situation présente<br />

et en s’imaginant à la place de l’enseignant, les étudiants se posent déjà comme détenteurs de certains<br />

savoirs et savoir-faire dans la classe. La rédaction <strong>du</strong> journal de bord d’apprentissage apparaît de ce<br />

fait ici comme l’occasion de (ré)exploiter son histoire d’apprenant et de (ré)investir <strong>des</strong> connaissances<br />

théoriques acquises dans les cours de Mention FLE. De ce fait, il apparaît comme un lieu de<br />

confrontation et d’articulation <strong>des</strong> modèles intériorisés et <strong>des</strong> modèles de formation pédagogique.<br />

L’analyse <strong>des</strong> journaux d’apprentissage montre qu’un mécanisme de réflexion sur « le métier<br />

d’apprenant » et « le métier d’enseignant » est véritablement enclenché dans une situation dans<br />

laquelle on n’est pas seulement un étudiant, pas seulement un apprenant, mais aussi déjà un<br />

professionnel en formation. En d’autres termes, en (ré)investissant <strong>des</strong> conceptions personnelles et <strong>des</strong><br />

connaissances théoriques, les étudiants mettent en place leurs propres conceptions sur l’enseignement<br />

et l’apprentissage d’une langue, émettent un jugement de valeur sur l’enseignement proposé, proposent<br />

à leur tour de nouvelles activités <strong>didactique</strong>s comme <strong>des</strong> solutions aux difficultés d’enseignement et<br />

d’apprentissage qu’ils ont pu relever et se construisent ainsi leur propre regard d’enseignant sur ce que<br />

doit être et ce que doit faire un apprenant, sur ce que doit être et ce que doit faire un enseignant. En<br />

outre, en faisant <strong>des</strong> remarques sur les métho<strong>des</strong> employées, en utilisant un vocabulaire spécifique à la<br />

<strong>didactique</strong> <strong>du</strong> FLE, en s’intéressant à la disposition de la classe et en évoquant les travaux de<br />

spécialistes de l’acquisition/ apprentissage d’une langue, les étudiants montrent qu’ils connaissent <strong>des</strong><br />

concepts spécifiques au champ. Par là, ils manifestent déjà un certain degré d’appartenance à une<br />

communauté d’experts en <strong>didactique</strong>. Pourtant, ceci ne signifie pas qu’ils maîtrisent ces concepts. En<br />

effet, l’utilisation <strong>des</strong> termes spécialisés n’est pas sans poser problème ; le « vocabulaire <strong>didactique</strong> »<br />

n’est pas toujours employé à bon escient. De même, <strong>des</strong> conceptions très classiques de l’enseignement<br />

sont également exprimées, ce qui montre que tous les étudiants n’ont pas encore intégré les modèles de<br />

formation issus notamment <strong>du</strong> courant communicatif. En outre, même s’ils estiment que l’enseignant<br />

doit utiliser une méthode proche de celle employée traditionnellement dans l’enseignement scolaire et<br />

rester dans les « normes » pour éviter de dérouter les apprenants, les certitu<strong>des</strong> exprimées concernant<br />

la nécessité <strong>du</strong> recours à l’écrit, à la grammaire explicite et à la langue maternelle les enferment et ne<br />

leur permettent pas d’imaginer d’autres cultures é<strong>du</strong>catives que la leur, d’autres « habitus scolaires »<br />

que ceux qu’ils ont développés au cours de leur scolarité. De ce fait, les autres situations<br />

d’enseignement/apprentissage apparaissent d’emblée problématiques et sont sources d’interrogations<br />

de la part <strong>des</strong> étudiants face à un métier qu’ils envisagent comme inquiétant, difficile et qui demande<br />

<strong>des</strong> adaptations constantes.<br />

2.2. <strong>Le</strong>s observations mutuelles au cours <strong>du</strong> stage pratique d’enseignement en Maîtrise<br />

<strong>Le</strong>s deux types d’observation effectués en Mention ne sont pas « chronologiques » ni simultanées<br />

même si elles se recouvrent à certains moments de l’année. Toutefois, elles constituent deux activités<br />

d’observations complémentaires qui représentent deux étapes fondamentales dans la formation <strong>du</strong><br />

futur enseignant et deux étapes préparatoires au stage pratique d’enseignement qui vient clôturer les<br />

deux années d’étude. <strong>Le</strong> stage se prépare tout au long de l’année de Maîtrise au cours de douze ateliers<br />

pédagogiques (deux heures tous les quinze jours) <strong>du</strong>rant lesquels les étudiants, entourés d’une<br />

formatrice, découvrent divers documents pédagogiques et élaborent <strong>des</strong> activités <strong>didactique</strong>s. À deux<br />

reprises pendant le premier semestre, <strong>des</strong> groupes de cinq stagiaires sont accueillis par un enseignant<br />

<strong>du</strong> DULF dans sa classe. Durant trois jours consécutifs, les étudiants ils jouent un rôle d’observateurs<br />

mais aussi de participants au cours dans la mesure où ils participent aux travaux de groupe et parce<br />

qu’ils sont associés à la préparation pédagogique <strong>des</strong> cours de la semaine. Au deuxième semestre, les<br />

étudiants sont à nouveau accueillis par un enseignant et, outre le travail d’observation et de<br />

participation à l’élaboration pédagogique <strong>des</strong> cours, ils doivent mener une intervention seul devant la<br />

classe <strong>du</strong>rant trente à quarante cinq minutes, en présence <strong>des</strong> autres étudiants et en présence de<br />

l’enseignant titulaire. Cette séance de cours est précédée ou suivi d’une réflexion avec l’enseignant<br />

responsable <strong>du</strong> cours qui est aussi chargé d’évaluer la performance de l’étudiant. Enfin, à la fin de<br />

l’année, au cours <strong>des</strong> trois premières semaines <strong>du</strong> mois de juin, les étudiants participent à un stage<br />

pédagogique d’enseignement qui commence avec l’élaboration (par les étudiants-stagiaires euxmêmes)<br />

d’un test de niveau de langue et l’organisation <strong>du</strong> passage d’un test de niveau (épreuves écrites<br />

et orales, correction puis répartition <strong>des</strong> apprenants en groupes de niveau). <strong>Le</strong> stage pratique<br />

6


d’enseignement proprement dit se déroule cinq jours par semaine et comporte quatre heures par jour :<br />

trois heures consécutives de cours de français et une heure de commentaires, de discussion-bilan ou,<br />

pour reprendre les termes utilisés en analyse de pratiques de debriefing. <strong>Le</strong>s stagiaires forment <strong>des</strong><br />

équipes de 6 à 7 personnes. Chaque stagiaire assurent à tour de rôle tous les cours d’un même groupe<br />

pour toute la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> stage, ce qui permet à chaque stagiaire d’assurer seul 6 ou 7 cours <strong>du</strong>rant les<br />

trois semaines. Pendant toute la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> stage, les stagiaires sont encadrés par <strong>des</strong> conseillers<br />

pédagogiques. <strong>Le</strong> premier assure le suivi <strong>des</strong> étudiants <strong>du</strong>rant les 10 premiers jours <strong>du</strong> stage et le<br />

second <strong>du</strong>rant les 10 derniers. <strong>Le</strong>s conseillers assistent à tous les cours de même que l’équipe<br />

d’<strong>enseignants</strong>-stagiaires au complet puisque lorsqu’ils n’enseignent pas, les co-stagiaires assistent aux<br />

cours en tant qu’observateurs, et dirigent les séances de débriefing. Au cours de ces séances, les trois<br />

stagiaires qui ont assurés les cours <strong>du</strong> jour reviennent sur leur performance avec le conseiller et les<br />

autres stagiaires. Chacun est invités à analyser à chaud ce qui s’est passé dans la classe. De ce fait,<br />

chaque stagiaire est amené à jouer donc un rôle actif dans sa formation propre mais aussi dans la<br />

formation <strong>des</strong> autres membres <strong>du</strong> groupe. A l’issue <strong>du</strong> stage, les stagiaires rédigent un mémoire<br />

collectif et un petit bilan personnel. <strong>Le</strong> stage s’achève après une soutenance collective <strong>du</strong> mémoire<br />

face aux deux conseillers qui ont encadré le stage. Dans le cadre <strong>du</strong> stage, les étudiants doivent adopter<br />

un nouveau rôle dans la classe. On peut en effet affirmer que dans leur grande majorité, ils entrent pour<br />

la première fois dans une classe non plus pour y être <strong>des</strong> « élèves » et étudier la matière directement<br />

enseignée, mais avec un nouveau statut d’enseignant-stagiaire en formation. <strong>Le</strong>s différents rôles que<br />

les stagiaires doivent remplir apparaissent comme complémentaires : ils sont à la fois étudiants (ils<br />

sont inscrits administrativement dans un cursus universitaire et n’ont pas encore leur diplôme de fin<br />

d’étu<strong>des</strong>), ils sont <strong>enseignants</strong>-stagiaires (vis-à-vis d’eux-mêmes, <strong>des</strong> autres stagiaires, <strong>des</strong> conseillers<br />

et <strong>des</strong> apprenants), ils sont également <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> à part entière en exercice (dans la mesure où ils<br />

ont la responsabilité de leur cours et de leur classe), auto-observateurs (ils réfléchissent dans et sur leur<br />

action, s’observent dans leur pratique et s’interroge sur elle), « observateurs mutuels » 7 (ils observent<br />

les autres stagiaires lors de leurs interventions), et analystes de pratiques (ils reviennent sur leur<br />

pratique propre et celles <strong>des</strong> autres stagiaires qu’ils ont observés). <strong>Le</strong> travail d’observation, d’autoobservation<br />

et d’introspection commencé <strong>du</strong>rant la Mention se poursuit donc <strong>du</strong>rant le stage. Comme<br />

l’ont souligné Cadet & Causa (à paraître), à partir d’un corpus longitudinal comprenant un ensemble<br />

de données écrites et transcrites recueilli au cours <strong>du</strong> stage pratique d’enseignement 8 , c’est la<br />

multiplicité de ces rôles qui permet aux stagiaires de se construire gra<strong>du</strong>ellement une posture réflexive<br />

et c’est avant tout « l’observation de l’autre qui con<strong>du</strong>it les <strong>enseignants</strong>-stagiaires à adopter une<br />

démarche réflexive sur la pratique enseignante : réfléchir sur la performance de l’autre devient alors<br />

une étape nécessaire dans la mise en place <strong>du</strong> processus d’auto-observation ». <strong>Le</strong>s différents modèles<br />

sur lesquels les stagiaires s’appuient pour enseigner sont observables au cours <strong>des</strong> séances de cours,<br />

émergent <strong>du</strong>rant les séances d’analyse et sont retravaillés par l’enseignant-stagiaire à l’aide <strong>des</strong><br />

interventions <strong>du</strong> conseiller et <strong>des</strong> co-stagiaires. Au début <strong>du</strong> stage, ce sont les modèles socioculturels et<br />

scolaires qui sont les plus prégnants car ce sont les modèles les plus connus. Dans le cadre de la<br />

formation <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> de FLE, nous devons toutefois faire une distinction entre les futurs<br />

<strong>enseignants</strong> natifs <strong>du</strong> français qui ont été exposés au français en tant que langue maternelle dans le<br />

système scolaire et les futurs <strong>enseignants</strong> non natifs <strong>du</strong> français qui ont eux-mêmes vécus<br />

l’apprentissage de la langue en tant que langue étrangère. En effet, les futurs <strong>enseignants</strong> natifs n’ont<br />

jamais été exposés à la classe de français langue étrangère ; les principaux modèles de référence<br />

scolaires qui leurs sont disponibles pour l’enseignement de la langue française sont issus <strong>des</strong> classes et<br />

<strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> de Français Langue Maternelle (désormais FLM). on constate que ce sont les modèles<br />

issus <strong>du</strong> FLM et de l’enseignement <strong>des</strong> langues étrangères tel que pratiqué dans le système scolaire qui<br />

7 Perrenoud (2001 : 198-199) estime que les « observations mutuelles » représentent un complément à l’échange sur les pratiques<br />

permettant un questionnement réciproque, s’appuyant sur une réalité partagée, qui met les stagiaires dans une position symétrique de<br />

« réciprocité et [d’]égalité <strong>des</strong> statuts ».<br />

8 Cadet & Causa (2004) ont suivi et enregistré un groupe de trois stagiaires <strong>du</strong>rant les différentes étapes de leur stage<br />

pédagogique. Elles ont constitué un corpus comprenant les transcriptions <strong>des</strong> séances de cours et <strong>des</strong> séances de commentaires<br />

ainsi que le mémoire collectif rédigé par l’ensemble <strong>des</strong> stagiaires et les bilans personnels de chacun.<br />

7


prennent le <strong>des</strong>sus, <strong>du</strong> moins dans les premiers temps de la pratique professionnelle, en termes de<br />

contenus, de méthodologies, d’activités et de « figure » d’enseignant. Seuls les séances d’analyse<br />

permettent de mettre en évidence les traces de la culture é<strong>du</strong>cative dans laquelle les stagiaires ont été<br />

formés et de relativiser les modèles issus <strong>du</strong> FLM pour s’approprier progressivement les modèles de<br />

formation professionnelle qui sont avant tout ceux qui se réclament de l’approche communicative 9 .<br />

Remarques conclusives et perspectives de formation<br />

<strong>Le</strong>s observations de classe qui ont été décrites s’inscrivent dans une démarche de formation à la<br />

réflexivité dans la mesure où elles permettent aux étudiants de mener <strong>des</strong> réflexions et <strong>des</strong> analyses<br />

personnelles sur l’apprentissage et sur l’enseignement d’une langue étrangère en faisant se confronter<br />

leurs représentations, leurs théories, leurs modèles personnels, les théories étudiées en cours et la<br />

pratique de terrain. Aucune <strong>des</strong> étapes <strong>du</strong> dispositif ne doit être considérée comme étant une fin en soi<br />

mais bien comme un tout permettant, spécifiquement, de développer de façon progressive une<br />

compétence à « réfléchir sur les pratiques » (pratiques <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> observés, pratiques propres, en<br />

tant qu’apprenant, en tant qu’enseignant), et de les analyser. En outre, au cours <strong>des</strong> observations, les<br />

étudiants trouvent aussi l’occasion de se projeter dans les rôles de l’enseignant et de l’apprenant de<br />

langue, de se demander par exemple ce qu’ils feraient dans telle ou telle situation s’ils était eux-mêmes<br />

à la place de l’enseignant ou un <strong>des</strong> apprenants ou encore, dans la classe de langue étrangère,<br />

s’interroger sur les choix pédagogiques <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> ou élaborer les stratégies d’enseignement<br />

qu’ils pourraient eux-même appliquer en tant qu’<strong>enseignants</strong>. Ils peuvent aussi commencer à se<br />

construire un « modèle », une image de l’enseignant vers laquelle ils voudraient tendre en tant que<br />

professeur de FLE. <strong>Le</strong> cycle d’observations formatives mis en place dans cette université permet, à<br />

partir de réflexions menées sur <strong>des</strong> situations pratiques réelles, de développer de façon progressive<br />

chez les étudiants une compétence à réfléchir sur les pratiques – pratiques <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> observés et<br />

pratiques personnelles en tant qu’apprenant d’une langue nouvelle puis en tant qu’enseignant à part<br />

entière. On peut en outre considérer que les différents travaux de rédaction représentent un pas pour<br />

apprendre à parler de la pratique (enseignante et apprenante) mais aussi et surtout de sa pratique en<br />

tant qu’apprenant tout d’abord mais aussi en tant que futur enseignant.<br />

Ainsi, nous considérons que les trois types d'observation de classe et la rédaction d'un rapport<br />

d'observation, d'un journal de bord d'apprentissage et enfin la rédaction d'un rapport de stage et d'un<br />

bilan personnel constituent un dispositif de formation à part entière dans la mesure où chaque étape est<br />

inscrite dans une continuité qui forme un tout cohérent. Ce dispositif vise à former <strong>des</strong> professionnels à<br />

partir de réflexions menées sur <strong>des</strong> situations pratiques réelles, au cours <strong>du</strong>quel les étudiants voient petit<br />

à petit leur rôle, leur tâche et leur réflexion au sein de la classe de langue se complexifier. Il permet<br />

aussi aux étudiants natifs <strong>du</strong> français de prendre contact avec les <strong>enseignants</strong> et la classe de FLE. En<br />

effet, cette « micro-communauté » (Causa, 1998, 2002 ; Cadet & Causa, 2004) découvre pour la<br />

première fois par ce biais le terrain de la classe de FLE auquel ils n’ont jamais été exposés<br />

auparavant et ceci représente aussi pour eux une occasion de « socialisation professionnelle » au sens<br />

donné par Bourdoncle (2000). Dans ce cadre, les étudiants côtoient donc <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> de langues<br />

(FLE et langue étrangère) qui jouent un rôle actif dans leur formation initiale, ce qui, comme le<br />

montrent <strong>Le</strong>ssard & Bourdoncle (1998) permet aussi d’articuler théorie et pratique. Par l’observation<br />

analytique, par l’apprentissage d’une LE et la rédaction d’un journal, par la pratique de classe et<br />

l’analyse de pratique, l’étudiant se constitue une base de données de référence, il peut commencer à<br />

prendre conscience qu’il possède un <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong> reposant tout d’abord sur <strong>des</strong> images de ce<br />

qu’est et ce que doit faire un enseignant en classe (modèles et représentations antérieurs), il pourra<br />

ensuite commencer à construire à partir de sa propre observation et de sa propre pratique <strong>du</strong> terrain son<br />

9 Cuq (dir.), (2003) : « La désignation approche(s) communicative(s) s’applique au(x) dispositif(s) de choix méthodologiques visant à<br />

développer chez l’apprenant la compétence à communiquer. […]. <strong>Le</strong>s approches communicatives, tout en donnant à entendre que « c’est<br />

en communiquant qu’on apprend à communiquer », se présentent comme souplement adaptables et ouvertes à la diversité <strong>des</strong> contextes<br />

d’apprentissage. <strong>Le</strong>s métho<strong>des</strong> et les cours de type communicatif sont en général organisés autour d’objectifs de communication à partir<br />

<strong>des</strong> fonctions (<strong>des</strong> actes de parole) et <strong>des</strong> notions (catégories sémantico grammaticales comme le temps, l’espace, etc.). Ces catégories<br />

ont été définies dans Un niveau-seuil (1976). <strong>Le</strong>s supports d’apprentissage sont autant que possible <strong>des</strong> documents authentiques et les<br />

activités d’expression se rapprochent de la réalité de la communication » (p. 24). Pour plus de précisions sur cette méthodologie, voir<br />

notamment Bérard (1991).<br />

8


épertoire personnel et le modifier au cours de ses expériences de terrain. La formation de <strong>didactique</strong> <strong>du</strong><br />

FLE telle qu’elle est encore organisée en 2004 à l'université de la Sorbonne nouvelle – Paris III n’est<br />

pas une « juxtaposition de moments différents et étanches » (X. Dejemeppe & O. Dezutter, 2001 : 108)<br />

puisque un véritable lien, une véritable articulation entre théorie et pratique existe. Pourtant, on pourrait<br />

s’interroger sur la mise en place d’un suivi pédagogique plus soutenu autour d’un véritable travail en<br />

équipe qui soutiendrait et ferait se confronter les réflexions <strong>des</strong> étudiants au cours de ces trois étapes et<br />

pas seulement au cours <strong>du</strong> stage. Afin de favoriser la construction d'un <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong> adapté à<br />

l'enseignement <strong>du</strong> FLE, nous pensons qu'au cours de la formation de l'enseignant, les modèles de<br />

référence socioculturels et scolaires doivent être explicitement confrontés aux nouveaux modèles de<br />

références théoriques et pratiques de formation professionnelle et pédagogique que nous avons<br />

évoqués. De même, comme l’a souligné Porcher (1992), le futur enseignant en formation a avant tout<br />

besoin de se connaître et d’apprendre à connaître les autres. Cela suppose que, dans le cadre de la<br />

formation initiale, le futur enseignant puisse à la fois écouter mais aussi s’exprimer afin de « se situer<br />

dans un rapport à soi, aux autres, à l’exercice de son futur métier et au savoir » (p. 19). Si l’on considère<br />

avec Grandcolas & Vasseur (1999 : 12) que « la période de la formation est un moment privilégié pour<br />

entamer [un] travail sur soi et sur ses échanges avec les autres », un travail de confrontation au cours de<br />

séances de travail en groupe nous semble représenter l’opportunité pour les étudiants de sortir d’une<br />

« centration sur soi » pour s’ouvrir aux autres participants de la classe dès avant le stage. L’élaboration<br />

d’un portfolio qui réunirait sous différentes rubriques <strong>des</strong> textes et documents personnels et plus<br />

généralement tout ce que les étudiants jugent significatifs dans leur formation (brouillons, notes<br />

personnelles, résumés de cours, de conférences…) pourrait être envisagé. Il pourrait servir d’appui au<br />

dialogue entre les formateurs et les étudiants et permettrait de revenir a posteriori sur le chemin<br />

parcouru au cours <strong>des</strong> deux années de formation afin d’apprécier les changements et l’évolution de<br />

chacun. La constitution d’un tel document pourrait aussi favoriser une meilleure prise en charge <strong>des</strong><br />

étudiants puisqu’il pourrait aussi permettre d’établir une sorte de relais entre les différents <strong>enseignants</strong><br />

qui interviennent au cours de la formation, ce qui pourrait constituer un bon point de départ pour la<br />

mise en place d’un véritable travail en équipe.<br />

Bibliographie<br />

Altet (M.) & Bourdoncle (R.) (coord.), 2000, « Formes et dispositifs de la professionnalisation »,<br />

Recherche et Formation, n° 35.<br />

Bigot (V.), Blondel (E.), Cadet (L.) & Causa (M.), 2004, « La construction <strong>du</strong> <strong>répertoire</strong><br />

d’enseignement lors <strong>du</strong> passage <strong>du</strong> statut d’étudiant à celui d’enseignant de FLE », colloque<br />

international La <strong>didactique</strong> <strong>des</strong> langues face aux cultures linguistique et é<strong>du</strong>cative, Paris, université<br />

Paris III-Sorbonne nouvelle, 12-14 décembre 2002, Saint-Chamas : M.L.M.S. éditeur, juillet 2004,<br />

http://marges.linguistiques.free.fr.<br />

Billiez (J.) & Millet (A.), 2001, « Représentations sociales : trajets théoriques et méthodologiques »,<br />

Moore (D.) (coord.), <strong>Le</strong>s représentations <strong>des</strong> langues et de leur apprentissage, références, modèles,<br />

données et métho<strong>des</strong>, Paris, Didier, coll. « Crédif Essais », pp. 31-49.<br />

Bucher-Poteaux (N.), 1991, « Une expérience de formation interlangues en université d’été », <strong>Le</strong>s<br />

langues modernes, n° 4, pp. 15-18.<br />

Cadet (L.), 2004, Entre parcours d’apprentissage et formation à l’enseignement, le journal de bord<br />

d’apprentissage, analyse d’un objet textuel complexe, Thèse pour l’obtention d’un DNR, université<br />

Paris III-Sorbonne nouvelle.<br />

Cadet (L.), 2004b à paraître, « <strong>Le</strong> journal d’apprentissage en Mention FLE, stratégie efficace de<br />

formation <strong>du</strong> praticien réflexif ? », Travaux de la recherche en <strong>didactique</strong>, Montpellier.<br />

Cadet (L.) & Causa (M.), à paraître, «Culture(s) é<strong>du</strong>cative(s) et construction d’un <strong>répertoire</strong> <strong>didactique</strong><br />

en formation initiale (le cas <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>-stagiaires de Maîtrise de français langue étrangère) »,<br />

Chiss (J.-L.) (coord.), Actes <strong>du</strong> colloque international La <strong>didactique</strong> <strong>des</strong> langues face aux cultures<br />

linguistique et é<strong>du</strong>cative, université Paris III-Sorbonne nouvelle, 12-14 décembre 2002, Paris.<br />

Cadet (L.) & Causa (M.), à paraître, « Contexte d’enseignement/contexte de formation : <strong>des</strong> savoirs<br />

théoriques aux pratiques de classe », Castellotti (V.) & Chalabi (H.) (coord.), Actes <strong>du</strong> colloque<br />

international <strong>Le</strong> FLE/S entre singulier et pluriel, entre offre et demande : <strong>des</strong> paysages <strong>didactique</strong>s en<br />

contexte, Institut de Touraine, 4-6 septembre 2003, Tours.<br />

9


Cadet (L.) & Causa (M.), 2004, « <strong>Le</strong>s enjeux de la parole en contexte de formation initiale à<br />

l’enseignement », communication au colloque Faut-il parler pour apprendre ? Dialogues,<br />

verbalisation et apprentissages en situation de travail à l'école : acquis et questions vives, 24-26 mars<br />

2004, Arras – Centre IUFM, publié sous forme de Cdrom.<br />

Cambra (M.), 2002, « Construire une recherche avec <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>. Quelques outils<br />

méthodologiques pour l’étude <strong>des</strong> représentations sur l’enseignement/apprentissage <strong>des</strong> langues »,<br />

communication pour la Journée d’étude 02, organisée par la formation doctorale « Didactologie <strong>des</strong><br />

langues et <strong>des</strong> cultures », université Paris III-Sorbonne nouvelle, juin 2002, Paris.<br />

Castellotti (V.) & de Carlo (M.), 1995, La formation <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> de langue, CLE-International,<br />

coll. « Didactique <strong>des</strong> langues étrangères ».<br />

Causa (M.), 1998, <strong>Le</strong> fonctionnement de l’alternance codique dans le discours de l’enseignant natif en<br />

classe de langue étrangère, l’exemple de l’enseignement/apprentissage de l’italien en France, thèse<br />

pour l’obtention d’un DNR en Sciences <strong>du</strong> Langage, université Paris III-Sorbonne nouvelle.<br />

Causa (M.), 2002, L’alternance codique dans l’enseignement d’une langue étrangère. Stratégies<br />

d’enseignement bilingues et transmission de savoirs en langue étrangère, Berne, Peter Lang,<br />

Publications Universitaires Européennes.<br />

Chabanne (J.-C.) & Bucheton (D.), 2002, Parler et écrire pour penser, apprendre et se construire,<br />

l’écrit et l’oral réflexif, Paris, PUF, coll. « É<strong>du</strong>cation et Formation ».<br />

Charlier (É.), 1989, Planifier un cours, c’est prendre <strong>des</strong> décisions, Bruxelles, De Boeck.<br />

Cicurel (F.), 2002a, « La classe de langue un lieu ordinaire, une interaction complexe », AILE, n° 16,<br />

pp. 145-164.<br />

Cicurel (F.), 2003, « Figures de maître », <strong>Le</strong> français dans le Monde, n° 326, pp. 32-34.<br />

Cuq (J.-P.) (dir.), 2003, Dictionnaire de <strong>didactique</strong> <strong>du</strong> français, langue étrangère et seconde,<br />

ASDIFLE/CLE-International.<br />

Gayet (D.), 1995, Modèles é<strong>du</strong>catifs et relations pédagogiques, Paris, Armand Colin, coll. « Formation<br />

<strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> ».<br />

Grandcolas (B.) & Vasseur (M.-Th.), 1999, Conscience d’enseignant, Conscience d’apprenant,<br />

réflexions interactives pour la formation, SOCRATES/lingua action A n° 25043-CP-2-97-FR-<br />

LINGUA-LA.<br />

Jodelet (D.) (éd.), 1989, <strong>Le</strong>s représentations sociales, Paris, PUF, coll. « Sociologie d’aujourd’hui ».<br />

Lüdi (G.) & Py (B.), 2002, Être bilingue, Bern, Peter Lang, coll. « Exploration, recherches en sciences<br />

de l’é<strong>du</strong>cation », 2 ème édition revue et corrigée.<br />

Mauger (G.), 2002, « Capital culturel et repro<strong>du</strong>ction scolaire », Sciences Humaines, Hors série n° 36,<br />

pp. 10-12.<br />

Mondada (L.), 1998, « De l’analyse <strong>des</strong> représentations à l’analyse <strong>des</strong> activités <strong>des</strong>criptives en<br />

contexte », Cahiers de praxématique, n° 31, pp. 127-148.<br />

Moscovici, (S.), 1976, La Psychanalyse, son image et son public, Paris, PUF, (1 ère éd. 1961).<br />

Moscovici (S.), 1986, « L’ère <strong>des</strong> représentations sociales », Doise (W.) & Palmonari (A.) (dir.),<br />

L’étude <strong>des</strong> représentations sociales, Neuchâtel-Paris, Delachaux & Niestlé, coll. « Textes de base en<br />

sciences sociales », pp. 34-80.<br />

Paquay (L.) et alii (éds.), 2001, Former <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> professionnels. Quelles stratégies ? Quelles<br />

compétences ?, Bruxelles, De Boeck, coll. « Perspectives en É<strong>du</strong>cation et Formation », 3 e édition.<br />

Paquay (L.) & Sirota (R.) (coord.), 2001, « <strong>Le</strong> praticien réflexif, la diffusion d’un modèle de<br />

formation », Recherche et Formation, n° 36.<br />

Perrenoud (Ph.), 1994a, La formation <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> entre théorie et pratique, Paris, l’Harmattan.<br />

Perrenoud (Ph.), 1994b, « Compétences, habitus et savoirs professionnels », European journal of<br />

teacher e<strong>du</strong>cation, 17 (1-2), pp. 45-48.<br />

Puren (Ch.) (éd.), 1999, « L’observation de classe », Étu<strong>des</strong> de linguistique appliquée, n° 114.<br />

Perrenoud (Ph.), 2003, « L’analyse de pratiques en questions », Cahiers pédagogiques, n° 416,<br />

pp. 12-15.<br />

Porcher (L.), 1992, « Formation, profession, légitimation », <strong>Le</strong> français dans le Monde,<br />

Recherches/Applications, n° spécial, août-septembre 1992, pp. 15-20.<br />

Py (B.), 2000, « Représentations sociales et discours. Questions épistémologiques et<br />

méthodologiques », Travaux neuchâtelois de linguistique (TRANEL), n° 32, pp. 5-20.<br />

10


Raymond (D.) & <strong>Le</strong>noir (Y.) (éds.), 1998, Enseignants de métier et formation initiale, <strong>des</strong><br />

changements dans les rapports de formation à l’enseignement, AQUFOM (Association québécoise<br />

universitaire en formation <strong>des</strong> maîtres), Bruxelles, De Boeck Université, coll. « Perspectives en<br />

é<strong>du</strong>cation ».<br />

Semal-<strong>Le</strong>bleu (A.), 2003, « Un outil millénaire pour une nouvelle pratique », Cahiers pédagogiques,<br />

n° 416, pp. 48-50.<br />

Vasseur (M.-Th.) & Grandcolas (B.), 1997a, « Comment se voient-ils apprenant la langue étrangère ?<br />

Comment se voient-ils enseignant la langue étrangère ? », LINX, n° 36, vol. 1, pp. 119-130.<br />

11

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!