Perec joueles faussaires - Direccte
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0123<br />
Vendredi 24 février 2012<br />
De la fin de l’ère victorienne àlapremière guerre mondiale, A.S.Byatt<br />
ressuscite vingt ans d’utopies et de désillusions.Impressionnant<br />
Que sont les fées devenues?<br />
Florence Noiville<br />
Dans La Philosophie en France<br />
au XX e siècle. Moments<br />
(«Folio essais», 2009), le<br />
philosophe Frédéric<br />
Worms montreque l’histoiredes<br />
idéespeutêtrelueàla<br />
lumièredecequ’ilappelledes«moments».<br />
Il désigne ainsi des époques au cours desquelles<br />
cristallisent un certain nombre de<br />
«problèmes ou d’enjeux communs» pouvant<br />
donner lieu àdes réponses divergentes<br />
mais polarisant soudain, comme en<br />
écho, l’attention de penseurs, de scientifiques,<br />
d’historiens, d’artistes…<br />
Or voilà que l’on trouve aujourd’hui,<br />
dans un roman, une quasi-démonstrationde<br />
cette passionnante théorie. Le dernierouvrage<br />
d’A.S. Byatt apparaît en effet<br />
comme une tentative pour capturer le<br />
«moment 1900». Pas seulement dans son<br />
mouvement ou son esprit, mais aussi<br />
dans sa chair et dans son sang –leroman<br />
commençant avec un accouchement et se<br />
terminant sur le carnage des tranchées, en<br />
1916, quelque part entre la Somme et les<br />
Flandres.<br />
Ce tournant du siècle, la grande romancière<br />
britannique l’attrape et l’épingle<br />
comme un papillon rare qu’elle observe<br />
longuement. Sur fond de domination britannique<br />
contestée et de critique de la<br />
deuxième révolution industrielle, ses personnages<br />
se retrouvent dans le Kent, «jardinmagiquedel’Angleterre».Toussont<br />
en<br />
quête de valeurs nouvelles. Certains dans<br />
le domaine des arts et des métiers (c’est le<br />
mouvement Arts and Crafts qui veut mettre<br />
la création àlaportée de tous), d’autres<br />
dansceluidelapolitique(laSociétéfabienne<br />
et ses utopies sociales), d’autres encore<br />
dans celui de la spiritualité (la théosophie<br />
est àson âge d’or), du style de vie (émancipation<br />
de la femme, amour libre…).Chapitre<br />
après chapitre, ces thèmes convergent<br />
pour former une trame aussi chatoyante<br />
qu’une tapisserie d’Aubusson ou que la<br />
résille d’un vitrail. Chaque histoire est un<br />
brindelaineouunmorceaudeverrecoloré<br />
quis’adapteàunautre.Làdessus,Byattbrodedesmotifsenrelief:lamaternité,lacréationlittéraire,<br />
la céramique et l’héritage de<br />
Bernard Palissy, le lien parents-enfants, le<br />
secret, le mensonge… Bref, il fallait bien<br />
700pages pour embrasser tout cela. Il fallaitsurtoutlesouffleetlagriffed’A.S.Byatt.<br />
Née en 1936, Byatt afait ses études à<br />
Cambridge, au Newnham College, dont il<br />
est d’ailleurs souvent question dans Le<br />
Livredesenfants.Aprèsavoirenseigné,jusqu’en<br />
1983, elle se consacre entièrement à<br />
l’écriture. Auteur d’unetrentaine d’ouvrages,<br />
dont seuls une douzaine sont traduits<br />
en français, elle remporte en 1990 le Man<br />
Booker Prize avec Possession (Flammarion,<br />
1993). Pour un peu, Le Livre des<br />
enfants lui aurait valu un deuxième Booker.<br />
En 2009, il figurait dans la short list du<br />
prix. Il afinalement remporté le James<br />
TaitBlackMemorialPrize,unetrèsancienne<br />
récompense littéraire anglaise qui<br />
s’enorgueillit d’avoir distingué plusieurs<br />
futurs Prix Nobel –Golding, Gordimer,<br />
Coetzee, Lessing…<br />
AudébutduLivredesenfants,noussommesen<br />
1895,dansl’ancienmuséedeSouth<br />
Kensington qui sera bientôt rebaptisé Victoria<br />
&Albert. Ce n’est pas un hasard si<br />
Byatt achoisi ce lieu. Le «V&A», comme<br />
Le temps d’une hésitation<br />
disent les Anglais, ne devait-il pas être le<br />
premier élément d’«Albertopolis», un<br />
ensembledemuséeset d’institutionséducatives<br />
visant àfaire converger éducation,<br />
industrie, sciences et art –onretrouve là<br />
encore l’idée du «moment» avec sa mise<br />
en relation des disciplines et des savoirs.<br />
Dans ce musée, le lecteur fait connaissanced’Olive<br />
Wellwood, l’un des personnages<br />
principaux du livre. Olive est un<br />
auteur àsuccès de contes pour enfants.<br />
Cela non plus n’est pas un hasard lorsqu’on<br />
sait l’empreinte qu’ont laissée sur<br />
Byatt ses vertes lectures (il faut lire le texte<br />
magnifiquequ’elle asigné dans le Guardian<br />
àl’occasion du film Alice,deTim Burton,<br />
où elle expliqueque le «nonsense»de<br />
Lewis Caroll n’a rien de surnaturel mais<br />
qu’il est juste un ordre différent, comme<br />
celui des géométries fractales du chaos…).<br />
The Children’s Book,c’est donc d’abord<br />
lelivrepourlesenfants,celuiqu’Olivecrée<br />
pour sa nombreuse progéniture –etdont<br />
Byatt incruste habilement des passages<br />
dans la trame du roman, allant jusqu’à faire<br />
réagir les destinataires àcequ’écrit leur<br />
mère. Mais c’est aussi le livre des enfants<br />
au sens où l’on yvoit se déployer leur histoire,<br />
celle des amis des enfants, celle des<br />
enfants des enfants…–une double nuance<br />
que le titre français ne peut pas rendre.<br />
Et cette histoire, quelle est-elle?Celle<br />
d’un cycle. Vingt ans (1895-1915) qui nous<br />
mènent de Londres àParis puis Munich.<br />
Vingtans que résument les quatre têtesde<br />
chapitres – les commencements, l’âge<br />
d’or, l’âge d’argent, l’âge de plomb –etau<br />
cours desquels ces enfants, grandis dans<br />
«les étés enchantés de l’époque post-victorienne»,<br />
vont découvrir que «les adultes<br />
qui les aiment les trahiront malgré eux».<br />
Découvriraussi que l’ombre de la guerre<br />
seprofileetqueleursrêvesnevontpastarder<br />
àsebriser sur les arêtes d’un monde<br />
désormais éclaté et privé de ce qui faisait<br />
sa rassurante lisibilité.<br />
Il serait présomptueux de vouloir synthétiser<br />
ici le récit de ces vingt ans. Sa texture<br />
est celle de la vie même. Ses ramifications<br />
innombrables. Au Monde qui, en<br />
2010, l’interrogeait sur la famille esthétique<br />
dans laquelle elle se situait, Byatt<br />
disait que sa seule «lignée» était celle des<br />
écrivains que «tout intéresse». Qu’elle se<br />
sentait proche des auteurs qui cherchent,<br />
nonpasà«faireunromanavecrien»,comme<br />
Flaubert, mais «des œuvres d’art avec<br />
tout ». Etqu’elle voulait «modéliser un<br />
monde aussi complet et complexe que possible».<br />
Avec Le Livre des enfants, samission<br />
est accomplie. Magistralement.p<br />
Le roman jubilatoire de l’Israélien Benny Barbash tient àune simple occasion manquée<br />
Eglal Errera<br />
Extrait<br />
«Des chauves-souris au moiré<br />
blanc brillant glissaient le<br />
long d’une haute fenêtre cintrée,<br />
et un paravent, sinistre,<br />
délicat, superbe, se dressait,<br />
composé de cinq femmes de<br />
bronze nues dont les ailes,<br />
énormes et squelettiques,<br />
pareilles aux veinures des<br />
papillons de nuit, pendaient<br />
sous elles et àleurs côtés. La<br />
pièce la plus remarquable,<br />
ornementale, avait la forme<br />
d’un buste féminin en turquoise<br />
émergeant de la bou-<br />
Une voix débordante de<br />
talent et de vitalité nous<br />
parvient du Proche-<br />
Orient. C’est celle du<br />
romancier,scénaristeet dramaturge<br />
israélien Benny Barbash, né en<br />
1951, et dont les deux précédents<br />
livres, My First Sony et Little Big<br />
Bang(Zulma,2008et2011),avaient<br />
été salués par la critique et portés<br />
par un heureux bouche-à-oreille.<br />
Intérieur jour. Lobby luxueux.<br />
Ainsi commence l’histoire de Miki,<br />
publicitaire et artiste dans l’âme,<br />
un homme à la cinquantaine<br />
d’autantplusdésenchantéequ’elle<br />
frémittoujoursdesémoisdelajeunesse.<br />
Chaque jour, Miki entreprendunemarchedel’espoirquile<br />
mène de sonappartement jusqu’à<br />
«Faire un roman avec tout.<br />
Modéliser un monde<br />
aussi complet et complexe<br />
que possible »<br />
che d’une libellule allongée,<br />
très allongée, au corps effilé<br />
en or, incrusté de pierres précieuses<br />
bleues et vertes à<br />
intervalles réguliers. (…) La<br />
tête de cette femme était couronnée<br />
d’un casque ,ouétaitce<br />
un scarabée fendupar le<br />
milieu, ou encore les yeux<br />
d’insecte de cette créature en<br />
pleine métamorphose?Ases<br />
épaules s’accrochaient des<br />
ailes, tout àlafois les siennes,<br />
s’ouvrant hiératiquement, et<br />
celles, réalistes, de la libellule,<br />
l’Hôtel Sheraton, un de ces monstrueux<br />
palaces de béton sur la baie<br />
de Tel-Aviv. Chaque jour, il espère<br />
l’événement qui le délivrera d’une<br />
existence terne et avachie. Ce que<br />
souhaiteMiki, ce n’est ni la fortune<br />
nilagloire.Non.Ilaspireàlarenaissance<br />
du désir, de l’érotisme –etde<br />
l’amour qui parfois les accompagne.<br />
Or, ce matin-là, dans le lobby<br />
du Sheraton, dans l’anonymat glacé<br />
propice aux vagabondages de<br />
l’imagination, ce n’est pas la rencontre<br />
tant souhaitée qui se produit.Mais<br />
l’occasionlui est donnée<br />
de changer radicalement sa vie.<br />
Tout se dédouble<br />
«On demande monsieur<br />
Sapiro», hèle une serveuse qui va<br />
de table en table, munie d’un écriteau.<br />
Extrême tentation. Miki<br />
fera-t-il le signe d’acquiescement<br />
qui le métamorphosera en un<br />
autre?Deux clients le séparent de<br />
la jolie serveuse. «Ilyadans une<br />
minute suffisamment de temps<br />
réalisées dans un émail transparent<br />
sans fond, veiné d’or<br />
et incrusté de rondelles de<br />
turquoise et de cristal. La<br />
bête possédait des serres<br />
énormes, comme celles d’un<br />
dragon (…).Cette pièce était<br />
entourée de bijoux moins<br />
imposants en forme d’insectes<br />
et de fleurs. Philip demanda<br />
àFludd s’il connaissait le<br />
procédé de fabrication de cet<br />
émail transparent.»<br />
Le Livre des enfants, page 299<br />
pour prendre des décisions qu’une<br />
autre minute renversera », dit<br />
T.S.Eliot. Le temps de cette minute<br />
est celui du roman. Les souvenirs<br />
de Miki émergent en boucle, se<br />
mêlant à la vie fantasmée de<br />
Sapiro, génial peintre faussaire, et<br />
nousprojetantàlalisièredelaréalité<br />
et de l’hallucination, dans cette<br />
zoneincertaineoù se nouentnotre<br />
identitéetnotredestin.Lespersonnages,<br />
les situations amoureuses<br />
etjusqu’auxmotsdecertainsdialogues,<br />
tout se dédouble. Le moindre<br />
«fragment culturel» –untableau,<br />
un concept scientifique –est prétexte<br />
àunrécit jubilatoire avec<br />
lequel Miki construit son monde<br />
alternatif. Démonstration brillante,commeditlapoétesseaméricaine<br />
Muriel Rukeyser, que «l’univers<br />
est fait d’histoires, pas d’atomes»…<br />
Lobby luxueux. Intérieur jour.<br />
Une minute s’est écoulée. Miki est<br />
toujours assis dans le salon du Sheraton.<br />
La grande aventure n’a pas<br />
eulieu.Telleestlamagiedurécitcir-<br />
Le Livre des enfants (The Children’s<br />
Book), de A. S.Byatt, traduit de<br />
l’anglais par Laurence Petit et Pascal<br />
Bataillard, Flammarion, 694p., 23¤.<br />
culaire: ilbrise la logique convenue<br />
des relations de cause àeffet,<br />
crée de la confusion, désoriente…<br />
Désorientés, nous le serons<br />
d’ailleurs jusqu’au bout, lorsqu’abandonnant<br />
la voix intérieure<br />
de Miki, Barbashnous fait soudain<br />
entendre celle de Liat, l’épouse<br />
jadis adorée et menacée d’abandon.<br />
Pendant que son mari, absorbé<br />
par lui-même, demeurait aveugle<br />
àcequi l’entourait, Liat décidait<br />
delequitter. «L’homme fait<br />
des projets et Dieu rit », dit le proverbe<br />
yiddish. Mais le véritable<br />
dindon de la farce, ne serait-ce pas<br />
le lecteur?Qui finit par se demander<br />
si les divagations de Miki ne<br />
sontpasaussil’amorced’unscénario<br />
que Benny Barbash aurait ici<br />
élaborésous nos yeux… Dieu,décidément,<br />
n’a pas fini de rire. p<br />
Monsieur Sapiro (Rerun),<br />
de Benny Barbash, traduit<br />
de l’hébreu par Dominique<br />
Rotermund, Zulma, 352p., 22¤.<br />
Littérature 5<br />
Sans oublier<br />
«Ange dévasté»<br />
Les admirateurs d’Annemarie Schwarzenbach (1908-1942) peuvent<br />
se réjouir en cette année des 70ans de sa mort. Voici deux<br />
inédits, Les Amis de Bernhard, son premier roman (1931), et 60 de<br />
ses quelque 300reportages publiés entre1934 et 1942. Annemarie<br />
Schwarzenbach a23ans quand elle écrit Les Amis de Bernhard,<br />
un roman générationnel, où elle suit Bernhard, musicien, de<br />
Paris àBerlin, de Lugano àFlorence. C’était avant les années noires,<br />
au moment où le Paris littéraire et artistique vivait encore<br />
avec bonheur. En revanche, quand elle commence ses reportages<br />
au Proche-Orient, l’Europe est en train de basculer dans l’horreur.<br />
On lira aujourd’hui avec intérêt «Noël Syrien»(1934) et «Voyage<br />
àDamas»(1934), mais aussi ses périples en Europe de l’Est, en<br />
Afghanistan, aux Etats-Unis, au Portugal, au Congo et au Maroc.<br />
Aceux qui ne connaissent pas cet «ange dévasté» que décrivait<br />
Thomas Mann, on recommandera les cinq livres que reprend la<br />
«Petite Bibliothèque Payot», ainsi que, dans la même collection,<br />
l’excellente biographiedeDominique Laure Miermont, Annemarie<br />
Schwarzenbach ou le mal d’Europe. p Josyane Savigneau<br />
aLes Amis de Bernhard (Freunde um Bernhard);Demonde en<br />
monde :reportages 1934-1942, d’Annemarie Schwarzenbach, traduits<br />
de l’allemand par Nicole Le Bris et Dominique Laure Miermont, Phébus,<br />
190p., 19¤, et Z0E, 350 p., 22,50 ¤.<br />
Une leçon de critique<br />
Le Prix Nobel de littérature (2003) John Maxwell Coetzee est un<br />
écrivain tellement secret qu’il ne faut perdre aucune occasion,<br />
lorsqu’on l’aime, de s’approcher de lui. Ses goûts artistiques et<br />
ses lectures de chevet sont une excellente manière de mieux le<br />
cerner. Déjà, dans Doubler le cap (Seuil, 2007), Coetzee évoquait<br />
les auteurs qui sous-tendent la genèse de ses livres. Dans ce<br />
recueil de chroniques parues dans la presse entre2000 et 2005<br />
–pour la plupart dans la New York Review of Books–, il<br />
nous offre un voyage palpitant dans le XX e siècle, nous<br />
menant de la Mitteleuropa (Musil, Benjamin, Schulz) à<br />
l’Amérique (Bellow, Whitman, Garcia Marquez) et à<br />
l’Afrique du Sud, son pays d’origine (Nadine Gordimer).<br />
Démontant les «mécanismes internes» de la création,<br />
Coetzee offre ici une formidable et réjouissante<br />
leçon d’érudition et de critique. p Florence Noiville<br />
aDe la lecture àl’écriture. Chroniques littéraires<br />
2000-2005, de J.M.Coetzee,traduit de l’anglais (Afrique du Sud)<br />
par J.-F. Sené. Préface de Derek Attridge, Seuil, 336 p., 22 €.<br />
Microcosme mexicain<br />
Il yaStefan Wimer, le touriste allemand amateur de poudre<br />
blanche et de jolies brunes, et puis Laura, la belle Andalouse,<br />
Gabriel Sandler, le peintre d’avant-garde, Gloria Manson, l’exmannequin<br />
mariée àunacteur sur le déclin, Miguel Lorente, le<br />
patron d’une confiserie… Ce sont quelques-uns des pensionnaires<br />
de l’Hôtel Isabel, au centre de Mexico, que Frank Henestrosa,<br />
médiocre journaliste et poète, est amené àcroiser au cours des<br />
quelques jours qu’il passe dans cet établissement. Guillermo<br />
Fadanelli, chef de file de la jeune garde mexicaine remarqué en<br />
France pour Boue (Christian Bourgois, 2009), livre avec ce<br />
roman aimablement foutraque, pétri de dérision, un portrait<br />
miniature de Mexico «DF»(District Federal) et de la menace<br />
que la capitale fait planer sur ses habitants. p Raphaëlle Leyris<br />
aHôtel DF, de Guillermo Fadanelli, traduit de l’espagnol (Mexique)<br />
par Nelly Lhermillier, Christian Bourgois, 374 p., 23¤.<br />
David<br />
Mitchell<br />
Les mille automnes<br />
de Jacob de Zoet<br />
«Ceroman devrait parler<br />
aussi àtous ceux que passionne<br />
l’éternelle confrontation<br />
entre l’Orient et l’Occident.»<br />
Amélie Nothomb, LeMonde<br />
Éditions de l’Olivier