L'art de la lithographie IV (2008) - Arsène Bonafous-Murat

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Jean-Louis DUPLAT.
Orange 1795 † 1833 Paris
63 Fables de La Fontaine, avec de nouvelles gravures exécutées en relief. Paris, Renouard,
1811.
Gravure sur pierre en relief. Imp.: P. Didot, l’Aîné.
2 volumes in-12, [2], 3, CVI, 245 p. – [2], 382 p., et 266 vignettes dans le texte, dont 12 d’après
J.-M. Moreau le jeune. Exemplaire sur vergé, très frais, grand de marges. Reliure de l’époque
légèrement frottée, plein veau marbré, dos orné, armes et filets dorés sur les premiers plats. Ex-libris
Luxemburgi, In Instituto Feinaigliano… Joannes Ferguson… Dublini.
Brevet: 27 avril 1810. M. Duplat, à Paris. Brevet de 15 ans: Procédé de gravure
en relief sur pierre calcaire.
Réf.: E. Bocher, J.-M. Moreau le Jeune, 1949-1960.
Premier livre illustré au moyen de ce procédé. Renouard, l’éditeur, raconte longuement les vicissitudes
de ce procédé auquel il dut renoncer:
« Les gravures qui ornent cette nouvelle édition des Fables de La Fontaine sont exécutées en relief
par les soins et avec les nouveaux procédés de M. Duplat, graveur en bois fort estimé. Déjà, sur la
présentation d’une soixantaine de gravures préparées pour cette édition, la Société d’encouragement
national avoit distingué ses travaux, et les avoit jugés dignes du premier prix et de la médaille d’or
que depuis plusieurs années elle destinoit à récompenser le perfectionnement de la gravure en relief.
M. Duplat a fait plus que ne demandoit le programme ; et le rapport des commissionnaires de la
Société, qu’on peut lire dans le Moniteur du 7 novembre 1810, rend témoignage de la satisfaction
avec laquelle elle a accueilli des premiers essais. Un brevet d’invention, obtenu en juillet dernier,
assure à M. Duplat pendant quinze années la jouissance de ce mode de gravure ; mais nous avons
pensé qu’un des moyens les plus efficaces de garantir son privilège étoit d’associer en quelque façon
le public aux avantages qui en résultent, en donnant au prix le plus modique les livres décorés de
ce genre de gravure… ».
Duplat imagina de se servir de la pierre lithographique pour remplacer le bois:
« Lorsqu’en 1802, André d’Offenbach importa la lithographie en France, il se servait encore de cette
première méthode, et nous ne sommes pas éloignés de croire que ce furent les travaux de ce dernier
qui inspirèrent à la Société d’Encouragement la noble pensée de proposer en 1804 un prix de
2,000 fr. pour la gravure en relief par des moyens chimiques ou mécaniques. Ce serait, comme on
le voit, dès son berceau, que la Société d’Encouragement aurait accueilli la lithographie.
« L’appel fut entendu : M. Duplat, graveur de l’époque, avait des rapport avec M. André ; il acquit,
lorsque celui-ci quitta la France, une partie de son matériel et continua, mais dans un autre but, ses
essais sur pierre calcaire.
En 1809, M. Duplat obtint le prix proposé par la Société d’Encouragement. Dans ses premiers
travaux, comme dans ceux qu’il fit par la suite, il fut merveilleusement secondé par M. Théodore
Susémihl, peintre d’histoire naturelle. Ces deux artistes continuèrent ensemble leurs travaux, et en
1811 parurent à la librairie Renouard les Fables de Lafontaine illustrées par les procédés Duplat. Ces
vignettes que nous avons vues nous ont paru en tout comparables aux meilleures gravures sur bois
de l’époque.
« Le procédé de M. Duplat dont nous avons donné la description (2 e année du Lithogr., page 353*),
consistait à couvrir de vernis de graveur la pierre sur laquelle on voulait graver en relief, à faire le
dessin sur ce vernis, à enlever à la pointe, au burin ou à l’échoppe les parties qui devaient être en
blanc et à faire mordre à l’eau forte.
Cette méthode de gravure fut abandonnée en France pendant quelques années, et nous en perdons
la trace jusqu’en 1825 ou 1826, époque où parurent plusieurs travaux remarquables de M. Girardet
qui, lui aussi, avait fait quelques gravures pour M. Renouard en 1811 ». (Jules Desportes.
Le Lithographe, 3 e année, 1842, p. 214).
* p. 252-253 (A. A. B.-M.).