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union nationale des syndicats autonomes - Syndicat National du ...

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Les concours internes au CNRS<br />

Pour pallier le très grand nombre de<br />

candidats aux concours internes <strong>du</strong><br />

CNRS (vrai problème lié aux blocages<br />

<strong>des</strong> carrières), la Direction <strong>des</strong> ressources<br />

humaines <strong>du</strong> CNRS a décidé<br />

d’intro<strong>du</strong>ire en 2008 une solution pire<br />

que le mal : le filtrage sur dossier (« Le<br />

jury pourra ne convoquer à l’audition<br />

que les candidats dont il estime la valeur<br />

professionnelle suffisante »). Cette<br />

réforme a été appliquée malgré la très<br />

forte opposition <strong>du</strong> SNPTES ; toutes<br />

les autres organisations syndicales <strong>du</strong><br />

Comité technique paritaire se sont associées<br />

à notre protestation. Les effets<br />

ont été aussi catastrophiques que nous<br />

l’annoncions. Refusant de prendre la<br />

mesure de l’échec de cette réforme sur<br />

la campagne 2008, la DRH <strong>du</strong> CNRS<br />

a recon<strong>du</strong>it la mesure en 2009, provoquant<br />

de toute part <strong>des</strong> réactions indignées.<br />

Une lettre de protestation <strong>des</strong><br />

Directeurs de l’IN2P3 au Directeur général<br />

<strong>du</strong> CNRS reprend les arguments<br />

que nous ne cessons de marteler :<br />

• comment justifier qu’une personne<br />

obtienne une note de 14 à son dossier<br />

en 2008 et que cette note soit<br />

ramenée à 8 en 2009 ?<br />

• comment le CNRS peut-il espérer<br />

motiver ses personnels quand le<br />

seul retour de la participation aux<br />

concours est cette note, donnée sans<br />

explication ?<br />

• comment tolérer qu’un agent apprenne<br />

son admissibilité (à l’inverse<br />

de ses collègues malchanceux nonadmis),<br />

quand il reçoit sa convocation<br />

après un délai de plusieurs semaines<br />

?<br />

La DRH a reconnu de graves dysfonctionnements<br />

dans les dernières campagnes<br />

et a satisfait, au moins sur le<br />

papier, l’une de nos revendications<br />

récurrentes : dorénavant, les jurys de<br />

concours internes ont à renseigner,<br />

pour chaque candidat, une fiche d’appréciation<br />

par rubriques (compétences,<br />

implication, responsabilités…).<br />

à l’issue <strong>des</strong> épreuves, les agents qui<br />

le souhaitent peuvent s’adresser aux<br />

services <strong>des</strong> ressources humaines de<br />

leur délégation pour obtenir <strong>des</strong> informations<br />

sur leurs résultats. Cette mesure<br />

s’applique pour la première fois<br />

pour les concours internes 2010 et les<br />

premières indications que nous avons,<br />

montrent une très forte demande <strong>des</strong><br />

agents pour avoir accès à cette fiche.<br />

C’est un premier pas vers un véritable<br />

retour personnalisé vers les agents, que<br />

nous continuerons à réclamer : au-delà<br />

<strong>des</strong> promotions, ces concours doivent<br />

jouer un rôle formateur pour les agents<br />

qui font l’effort de s’y investir.<br />

Réforme de la recherche académique : Quel rôle pour le CNRS ?<br />

La réorganisation autoritaire de la recherche académique<br />

en France se poursuit. Après l’Agence <strong>nationale</strong> de la recherche<br />

(ANR), la Loi d’orientation et de programmation<br />

de la recherche (LOPR) et la loi sur les Libertés et les responsabilités<br />

<strong>des</strong> universités (LRU), le gouvernement s’est<br />

attaqué aux grands organismes de recherche. Si les menaces<br />

de démantèlement de ces organismes semblent (momentanément<br />

?) écartées, les réformes en cours n’en conservent<br />

pas moins <strong>des</strong> aspects fortement négatifs : renforcement<br />

<strong>des</strong> directions administratives au détriment <strong>des</strong> directions<br />

scientifiques, affaiblissement <strong>du</strong> service public de recherche<br />

par la généralisation <strong>des</strong> partenariats public-privé, etc.<br />

La multiplication <strong>des</strong> sources de financement (ANR, grand<br />

emprunt, appels à projets nationaux et européens) externalise<br />

le pilotage de la recherche et complexifie la tâche <strong>des</strong><br />

laboratoires. Pour trouver leurs financements, les laboratoires<br />

n’ont plus d’autre solution qu’un mode de fonctionnement<br />

par projet, c’est-à-dire de s’engager que dans <strong>des</strong><br />

actions de recherche ou il est possible de fixer à l’avance un<br />

résultat atten<strong>du</strong> dans une échelle de temps courte (3 - 4 ans).<br />

Quelle place reste t-il à l’imagination et la prise de risques<br />

dans les choix scientifiques <strong>des</strong> laboratoires ? Le mode de<br />

fonctionnement quasi tyrannique de l’AERES qui con<strong>du</strong>it à<br />

donner une note aux laboratoires, et même à leurs équipes,<br />

accentue la paralysie <strong>des</strong> laboratoires dans leur choix de<br />

stratégie scientifique.<br />

Suite à l’adoption « à la hussarde » <strong>du</strong> plan stratégique et<br />

<strong>du</strong> Contrat d’objectifs pluriannuel (on attend toujours le<br />

volet « moyens » censé accompagner ce contrat), un nouveau<br />

« décret organique » a redéfini fin 2009, les missions<br />

et la gouvernance <strong>du</strong> CNRS. La redéfinition de la mission<br />

<strong>du</strong> CNRS, comme « d’accompagner la recherche menée au<br />

sein <strong>des</strong> universités » est certes fidèle à l’actuelle ligne gouvernementale.<br />

Elle n’en est pas moins extrêmement dangereuse,<br />

à l’heure ou la plupart <strong>des</strong> universités françaises sont<br />

incapables de mener une stratégie de recherche pluridisciplinaire.<br />

Toutes ces réformes ont très clairement affaibli le<br />

rôle <strong>du</strong> CNRS dans la recherche française. Sa présence dans<br />

les Alliances, dont le rôle reste mal défini, ne nous rassure<br />

pas. La multiplication de nouvelles structures avec <strong>des</strong> rôles<br />

plus ou moins bien définis rend notre système incompréhensible<br />

par ses acteurs et ses partenaires. Cette situation<br />

génère <strong>des</strong> difficultés importantes comme par exemple, le<br />

conflit qui existe aujourd’hui entre ces Alliances et l’ANR<br />

pour savoir qui définira les axes prioritaires à financer !<br />

La transformation <strong>du</strong> CNRS en agence de moyens continue<br />

insidieusement et peut se mesurer à nouveau dans sa<br />

nouvelle organisation. Fait symptomatique de cette réorganisation<br />

: Le Secrétaire général devient « Directeur général<br />

délégué aux ressources », marquant ainsi l’importance que<br />

prend l’administration dans la nouvelle gouvernance.<br />

Les premières mesures prises par cette nouvelle direction,<br />

au nom d’un « resserrement <strong>des</strong> chaînes hiérarchiques »,<br />

suscitent de fortes inquiétu<strong>des</strong> parmi les personnels qui<br />

voient leurs services brutalement ré-(ou <strong>des</strong>- ?) organisés.<br />

n° 266 septembre 2010 - Les informations - 19

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