28.06.2013 Views

Importance pratique de la surtension d'hydrogène

Importance pratique de la surtension d'hydrogène

Importance pratique de la surtension d'hydrogène

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

LE DEPOT ELECTROLYTIQUE DES METAUX<br />

L’électrométallurgie a pour but <strong>la</strong> production <strong>de</strong> métaux par électrolyse.<br />

De nombreux métaux sont susceptibles d’être déposés à partir <strong>de</strong> solutions aqueuses,<br />

d’autres sont obtenus par électrolyse en milieu non aqueux (souvent milieux fondus)<br />

comme l’aluminium (tableau I.).<br />

On distinguera essentiellement les techniques <strong>de</strong> préparation électrolytique <strong>de</strong>s métaux<br />

en quantités importantes et les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> revêtement électrolytique d’un support en<br />

faible épaisseur dans un but décoratif et <strong>de</strong> protection contre <strong>la</strong> corrosion.<br />

A. ELECTROMETALLURGIE PREPARATIVE<br />

Pour obtenir <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> métaux purs à partir <strong>de</strong> minerais, <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s<br />

métho<strong>de</strong>s électrochimiques sont utilisées; l’électroraffinage et l’électroobtention. On se<br />

bornera essentiellement dans ce cours à <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux procédés du point <strong>de</strong><br />

vue électrochimique.<br />

1. Electroraffinage (ou électrolyse à ano<strong>de</strong> soluble)<br />

L’électroraffinage consiste à dissoudre anodiquement un métal contenant <strong>de</strong>s impuretés<br />

et préparé dans une étape préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> <strong>la</strong> métallurgie thermique ainsi qu’à effectuer <strong>la</strong><br />

redéposition, cathodique sélective pour atteindre <strong>de</strong>s puretés très élevées.<br />

La composition <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution électrolytique reste <strong>pratique</strong>ment constante.<br />

Les conditions opératoires sont choisies <strong>de</strong> telle manière que les impuretés métalliques<br />

plus nobles que le métal à purifier ne se dissolvent pas et forment un dépôt au fond <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

cellule appelé « boue anodique ». Ces boues sont traitées séparément pour récupérer les<br />

métaux nobles.<br />

Les impuretés moins nobles se dissolvent anodiquement et ne pourront être redéposées à<br />

<strong>la</strong> catho<strong>de</strong>.<br />

2. Electroobtention (electrowinning ou électrolyse à ano<strong>de</strong> insoluble)<br />

Cette électrolyse produit un métal final <strong>de</strong> pureté voisine <strong>de</strong> l’électroraffinage, mais à<br />

partir d’une solution d’un sel <strong>de</strong> ce métal et en utilisant une ano<strong>de</strong> insoluble.<br />

Dans ce cas, les ions proviennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution uniquement et on épuise<br />

progressivement cette solution jusqu’à un certain seuil <strong>de</strong> concentration.<br />

L’effet <strong>de</strong> l’épuisement sera examiné au point C <strong>de</strong> ce chapître.<br />

Ces solutions sont en général obtenues par lessivage ou « lixiviation » <strong>de</strong>s minerais par<br />

une solution aci<strong>de</strong> (ex. Cu).<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 1


Si le minerai contient <strong>de</strong>s impuretés métalliques plus nobles, celles-ci ne sont pas<br />

attaquées par l’aci<strong>de</strong> et restent dans <strong>la</strong> gangue, elles sont donc irrémédiablement perdus.<br />

Le tableau II donne les caractéristiques comparées <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments et <strong>de</strong>s<br />

consommations d’énergie pour l’électroraffinage et l’électroobtention <strong>de</strong> quelques<br />

métaux.<br />

A. Electroobtention<br />

ELECTROOBTENTION<br />

Cu<br />

Co<br />

Zn<br />

Cd<br />

ELECTRORAFFINAGE<br />

Cu<br />

Ni<br />

Ag<br />

Au<br />

GALVANOPLASTIE<br />

Cu<br />

Fe<br />

Cr<br />

Ni<br />

Tableau I.<br />

F (%) Consommation<br />

spécifique (kWh/kg)<br />

70 - 90<br />

85 - 88<br />

90<br />

85 – 90<br />

90 - 98<br />

95<br />

100 et plus<br />

95 - 99<br />

90 - 98<br />

10<br />

90 – 98<br />

Electrométallurgie<br />

Extraction sélective par électrolyse d’une solution en utilisant <strong>de</strong>s ano<strong>de</strong>s<br />

insolubles.<br />

1. A partir <strong>de</strong> solutions aqueuses Cu, Co, Ni, Zn, Cd, Cr, Mn, Ga, Tl, In.<br />

2. A partir <strong>de</strong> sels fondus Al, Mg, Ti, Nb, Ta, Li, Be, B.<br />

B. Electroraffinage<br />

Purification par décharge cathodique sélective d’un métal brut utilisé<br />

comme ano<strong>de</strong> soluble.<br />

1. A partir <strong>de</strong> solutions aqueuses Cu, Ni, Co, Pb, Ag, Au.<br />

Récupération dans les minerais <strong>de</strong> Cu.<br />

2. A partir <strong>de</strong> sels fondus Al, Pb, Pu, Be, Nb, Ti, V, Zr, W, Mo, Sn, Sb.<br />

Tableau II<br />

2 - 2,2<br />

3<br />

3,6 - 4<br />

1,4 - 2,25<br />

i (A.m -2 )<br />

100 - 200<br />

400<br />

300 - 400<br />

40 - 250<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 2<br />

0,25<br />

0,5 - 0,6<br />

0,3<br />

200<br />

150 - 200<br />

500<br />

1000 - 1600<br />

200 - 1200<br />

1000 - 2000<br />

1000 - 5500<br />

200 - 2000


PURGE<br />

4 - 6 % Cu MINERAI SULFURE<br />

15 - 20 % Cu<br />

20 - 25 % Cu<br />

35 - 40 % Cu<br />

93 - 98 % Cu<br />

Cu (99,99 %)<br />

Tableau III : Procédé d’électroaffinage du cuivre<br />

SO 2<br />

LESSIVAGE<br />

PURIFICATION<br />

COLONNE POUR REDUCTION Fe 3+ /Fe 2+<br />

CLARIFICATION SUR GRAVIER<br />

ELECTROOBTENTION<br />

D’EPUISEMENT<br />

CATHODES<br />

CONCENTRATION<br />

ELIMINATION PARTIELLE DU FER<br />

Gril<strong>la</strong>ge partiel<br />

Fusion pour matte<br />

TRAITEMENT DE LA MATTE<br />

AU CONVERTISSEUR<br />

COULEE DES ANODES<br />

ELECTROAFFINAGE<br />

boues anodiques<br />

TRAITEMENT DES BOUES<br />

métaux nobles (Ag, Au,...)<br />

MINERAI OXYDE<br />

ELECTROOBTENTION<br />

CATHODES DE<br />

CUIVRE<br />

FOUR DE REFONTE<br />

LINGOTS DE<br />

CUIVRE<br />

Tableau V : Schéma <strong>de</strong> principe <strong>de</strong> l’électroobtention du cuivre<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 3<br />

Cu<br />

CuCl<br />

scories


Le choix entre l’électroraffinage, l’électroobtention ou une autre voie chimique<br />

d’extraction est influencée par le minerai <strong>de</strong> départ, les impuretés présentes (ex.:<br />

présence <strong>de</strong> métaux nobles tels que Au, Pt, ...), <strong>la</strong> pureté exigée du métal, le prix <strong>de</strong><br />

revient <strong>de</strong> l’énergie thermique et <strong>de</strong> l’énergie électrique.<br />

Si on veut faire un bi<strong>la</strong>n correct, il est en effet important <strong>de</strong> considérer que<br />

l’électroraffinage exige une étape préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> métallurgie thermique consommatrice<br />

d’énergie thermique.<br />

A titre d’exemple, on comparera les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s dans le cas du cuivre<br />

Exemple <strong>de</strong> l’électroraffinage - Electroobtention du cuivre<br />

Le cuivre est principalement utilisé en électricité et en électronique et <strong>la</strong> conductibilité est<br />

très sensible à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> traces telles que l’arsenic. Il est donc nécessaire <strong>de</strong><br />

produire un cuivre <strong>de</strong> très haute pureté (>99,99 %).<br />

Dans le cas <strong>de</strong> l’électroraffinage, on part <strong>de</strong> minerais le plus souvent sulfurés tels que <strong>la</strong><br />

chalcopyrite (CuFeS2) ou <strong>la</strong> chalcosine (Cu2S) et on procè<strong>de</strong> à une série d’opérations<br />

reprises au tableau III qui conduisent au cuivre blister qui titre 98-99 % <strong>de</strong> cuivre; les<br />

principales impuretés qui ont suivi le cuivre dans l’é<strong>la</strong>boration sont : les métaux nobles<br />

(Ag, Au, Pt,...) et les impuretés moins nobles (Ni, Pb, Sb, As, Fe, Co,...).<br />

Le tableau IV donne les principales caractéristiques du bain et <strong>de</strong> l’électrolyse. Le métal<br />

impur forme les ano<strong>de</strong>s ( 350 kgs) et les catho<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> cuivre pur. La<br />

tension anodique est choisie <strong>de</strong> sorte que les métaux plus nobles que le cuivre (moins<br />

facilement oxydables), par exemple l’or et l’argent, tombent au fond du bain sous forme<br />

<strong>de</strong> boues qui seront récupérées séparément.<br />

La tension cathodique ne permet pas <strong>la</strong> décharge <strong>de</strong>s cations moins oxydants (plus<br />

difficilement réductibles) que le cuivre. De plus, les cations plus oxydants tels que Ag +<br />

qui pourraient se déposer n’existant plus dans <strong>la</strong> solution, on obtient après électrolyse<br />

sélective prolongée ( 20 jours avec 250 kWh par tonne <strong>de</strong> cuivre) un métal très pur à<br />

99,99 % minimum.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> l’électroobtention (tableau V), on part le plus souvent <strong>de</strong> minerais oxydés<br />

tels que <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>chite (Cu2CO3(OH)2), azurite,... . Ces minerais sont attaqués par l’aci<strong>de</strong><br />

sulfurique le plus souvent, et les impuretés que l’on retrouve en solution sont Cl , NO3,<br />

Fe 3+ ; cette solution doit être purifiée pour éviter <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment lors <strong>de</strong><br />

l’électrolyse.<br />

Les ions chlorures sont éliminés sous forme <strong>de</strong> chlorure cuivreux.<br />

Les ions Fe 3+ sont réduits en Fe 2+ par le cuivre ou par injection <strong>de</strong> SO2.<br />

Cu<br />

Fe<br />

3<br />

Cu<br />

e<br />

2<br />

2 Cl<br />

Fe<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 4<br />

2<br />

CuCl<br />

2<br />

Les principales caractéristiques sont rassemblées au tableau IV et comparées à<br />

l’électroraffinage.


Solution<br />

La décomposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension aux bornes pour les <strong>de</strong>ux procédés est reprise à <strong>la</strong><br />

figure1.<br />

Paramètres Electroraffinage Electroobtention<br />

Impuretés dans <strong>la</strong><br />

solution<br />

Ano<strong>de</strong>s<br />

Impuretés<br />

Réactions<br />

25 à 50 g/l<br />

180 à 250 g/l<br />

(La concentration en Cu ++ reste<br />

constante)<br />

Ni, As, Fe, Co<br />

Cuivre blister 98 - 99 % Cu<br />

(Ag, Au, Ni, Pb, Sb, As, Fe,Co, Mo,...)<br />

Catho<strong>de</strong> : Cu ++ + 2e Cu<br />

Ano<strong>de</strong>: Cu Cu 2+ + 2e<br />

25 à 55 g/l cuivre métal<br />

20 à 50 g/l H2SO4<br />

On épuise <strong>la</strong> solution jusqu’à un<br />

certain seuil<br />

Cl , Fe 3+ , Ni, Co, Al, Zn, As, Se,<br />

métaux alcalins<br />

Pb (93 %) - Sb (6 %) - Ag (1 %)<br />

Cu ++ + 2e Cu<br />

2 H2O O2 + 4 H + + 4e<br />

Densité <strong>de</strong> courant 2 A/dm² 1 à 2 A/dm²<br />

Pureté du cuivre 99,99 % à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> > 99,0 %<br />

Ren<strong>de</strong>ment cathodique<br />

Consommation<br />

d’énergie<br />

95 %<br />

70 – 90%<br />

0,25 kWh/kg 2 – 2,5 kXh/kg<br />

Tension aux bornes 0,27 V 1,9 - 2 V<br />

Tableau IV : Electrolyse du cuivre - Caractéristiques<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 5


i +<br />

(A/dm²) 1<br />

Cu 2+ + 2e Cu<br />

Figure 1 : Décomposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension aux bornes en électroraffinage et en<br />

électroobtention (dans le cas du Cu).<br />

3. Electrométallurgie <strong>de</strong> l’aluminium<br />

i<br />

Les minerais d’aluminium utilisés sont le corindon, <strong>la</strong> cryolithe Na3AlF6 et les bauxites<br />

[AlOx : (OH)3 2x avec 0 < x < 1]. Ces bauxites, minerais les plus utilisés actuellement<br />

contiennent <strong>de</strong>s quantités variables <strong>de</strong> silice, d’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer et <strong>de</strong> titane. Une étape<br />

importante avant électrolyse est l’élimination <strong>de</strong> fer et <strong>de</strong> silice.<br />

Le procédé électrolytique Hall-Héroult <strong>de</strong> préparation d’aluminium consiste à électrolyser<br />

<strong>de</strong> l’alumine dissoute dans un bain à base <strong>de</strong> cryolithe fondue.<br />

Cette électrolyse en milieu fondu nécessite une température comprise entre 940 et 980°C<br />

(l’alumine fond à 2040°C, mais les fluorures permettent <strong>de</strong> travailler en milieu fondu à<br />

<strong>de</strong>s températures beaucoup plus basses).<br />

Un bain industriel travail<strong>la</strong>nt à 950°C correspond à <strong>la</strong> composition suivante :<br />

80 % Na3 AlF6<br />

12 % AlF3<br />

5 % CaF2<br />

3 % Al2 O3<br />

+ 0,34<br />

Cu Cu 2+ + 2e<br />

0,25 V<br />

+1,23<br />

2 V<br />

H2O O2 /Pb<br />

E(V/ENH)<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 6


La <strong>de</strong>nsité du bain est <strong>de</strong> 2,1 et l’aluminium (<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité 2,3) produit à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> se<br />

rassemble à l’état liqui<strong>de</strong> (tF = 660°C) au fond <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuve où il est protégé d’une<br />

oxydation.<br />

Le Na3 AlF6 nécessaire à <strong>la</strong> constitution du bain d’électrolyse est souvent obtenu par voie<br />

synthétique.<br />

Al2O3 + 6 NaOH + 12 HF 2 Na3 AlF6 + 9 H2O<br />

La réaction globale résultant <strong>de</strong> l’électrolyse est :<br />

2 Al2O3 + 3 C 4 Al + 3 CO2<br />

Il est nécessaire <strong>de</strong> rajouter périodiquement <strong>de</strong> l’alumine dans le bain et <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cer les<br />

ano<strong>de</strong>s qui sont consommées.<br />

Le procédé est simple du point <strong>de</strong> vue principe, mais pose <strong>de</strong> nombreux problèmes<br />

technologiques. Le mécanisme exact <strong>de</strong>s réactions aux électro<strong>de</strong>s est encore mal connu.<br />

La tension aux bornes est <strong>de</strong> 4,3 V dont 2,6 V <strong>de</strong> chute ohmique; <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant <strong>de</strong> 1<br />

A/cm²<br />

Le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> Faraday est <strong>de</strong> 95 % et en <strong>pratique</strong>, <strong>la</strong> consommation d’énergie est <strong>de</strong><br />

13000 kWh/tonne d’aluminium; <strong>de</strong> plus, il faut 1890 kg d’alumine et 400kg d’ano<strong>de</strong>s en<br />

carbone.<br />

Les cellules d’électrolyse actuelles fonctionnent à 300000 A, ce qui assure une<br />

productivité importante.<br />

La production annuelle mondiale d’aluminium est actuellement <strong>de</strong> 18.10 6 tonnes et celuici<br />

est <strong>de</strong>venu le plus important <strong>de</strong>s métaux non ferreux <strong>de</strong>vant le cuivre (10.10 6<br />

tonnes/an), le Zn, le Pb et le Ni.<br />

B. REVETEMENT METALLIQUE DE SURFACE PAR ELECTROLYSE ET<br />

ELECTROFORMAGE<br />

1. La galvanop<strong>la</strong>stie<br />

La galvanop<strong>la</strong>stie consiste à déposer <strong>de</strong>s couches minces d’un métal sur un autre pour en<br />

améliorer les caractéristiques <strong>de</strong> surface (dureté, résistance à l’abrasion, résistance à <strong>la</strong><br />

corrosion, aspect décoratif,...).<br />

Dans ce cas, il est impératif que le dépôt adhère parfaitement sur le support et que <strong>la</strong><br />

répartition <strong>de</strong> l’épaisseur du dépôt soit <strong>la</strong> plus uniforme possible sur une pièce <strong>de</strong> forme<br />

généralement complexe; cette <strong>de</strong>rnière propriété dépend du pouvoir <strong>de</strong> pénétration du<br />

bain électrolytique étudié. Contrairement aux techniques préparatives, les solutions<br />

utilisées sont pures et on peut utiliser <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> courant supérieures à<br />

l’électroraffinage.<br />

On examinera dans <strong>la</strong> suite l’influence d’un certain nombre <strong>de</strong> paramètres sur les qualités<br />

<strong>de</strong> tels dépôts électrolytiques (voir électrocristallisation en E).<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 7


2. L’électroformage<br />

L’électroformage consiste à produire ou reproduire <strong>de</strong>s objets métalliques par<br />

électrodéposition sur une forme dite « maîtresse » appelée aussi noyau, mandrin ou<br />

matrice et qui est enlevée totalement après l’opération.<br />

Les épaisseurs <strong>de</strong> pièces peuvent être <strong>de</strong> plusieurs millimètres et le problème <strong>de</strong>s<br />

tensions internes dans les dépôts constitue un aspect important.<br />

C. EXTRACTION D’UN METAL PAR ELECTROLYSE<br />

EFFET DE L’EPUISEMENT DE LA SOLUTION EN ELECTROOBTENTION<br />

Les procédés d’extraction électrolytiques <strong>de</strong>s métaux sont mis au point grâce à<br />

l’enregistrement <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation courant-tension obtenues dans une cellule<br />

d’électrolyse où on s’intéresse spécialement à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>.<br />

Ces courbes sont caractérisées par une tension <strong>de</strong> départ Eéq (tension au repos) et <strong>de</strong>s<br />

<strong>surtension</strong>s qui varient avec i selon une loi déterminée.<br />

i c<br />

E éq<br />

η<br />

E (-) E (-)<br />

Figure 2 : Courbe <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation cathodique courant-tension dans une sellule<br />

d’électrolyse.<br />

D’après <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Nernst, on constate que <strong>la</strong> tension d’équilibre Me/Me n+ <strong>de</strong>vient plus<br />

négative lorsque [Me n+ ] diminue entraînant ainsi le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

courbe <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation.<br />

C’est ce qui arrive lors d’une électrolyse prolongée <strong>de</strong>stinée à récupérer tout le métal<br />

contenu dans une solution (électro-winning).<br />

Les conditions initiales <strong>de</strong> l’électrolyse se modifient donc en fonction <strong>de</strong><br />

l’appauvrissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution.<br />

n n<br />

Il peut arriver qu’en présence <strong>de</strong> plusieurs cations dans les solutions ( Me , Me , H ) ,<br />

1 2<br />

les conditions <strong>de</strong> séparation soient réalisées au début <strong>de</strong> l’électrolyse mais que l’on<br />

obtienne un dépôt simultané après un certain temps. Ce cas est fréquent lorsqu’on<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 8


travaille avec une ano<strong>de</strong> insoluble comme en électrométallurgie du zinc, du cuivre et du<br />

cobalt.<br />

Soit l’électrolyse d’une solution sulfurique d’un sel d’un métal Me + (0,1 M) entre <strong>de</strong>ux<br />

électro<strong>de</strong>s <strong>de</strong> p<strong>la</strong>tine. Dans quelles conditions pourra-t-on déposer tout le métal à <strong>la</strong><br />

catho<strong>de</strong> ?<br />

Nous admettrons que le dépôt est total si on réussit à abaisser <strong>la</strong> concentration en<br />

Me + à 10 -6 ions gr/l.<br />

Considérons les courbes <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation re<strong>la</strong>tives aux <strong>de</strong>ux concentrations extrêmes<br />

10 -1 M et 10 -6 M.<br />

ic [Me + ic [Me ] + ]<br />

= 10-1 = 10-1 [Me + ]<br />

= 10-6 [Me + ]<br />

= 10-6 [H + [H ] = + ] =<br />

10-1 10-1 [H + [H ] = + ] =<br />

10-6 10-6 E ’ E (-)<br />

E ’ E (-)<br />

Figure 3 : Evolution <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation cathodique lors <strong>de</strong> l’électro-obtention<br />

d’un métal.<br />

Pendant l’électrolyse industrielle, on contrôle généralement <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant (I) qui<br />

est maintenue constante.<br />

A l’ano<strong>de</strong>, il se dégage <strong>de</strong> l’oxygène selon une réaction globale :<br />

c’est-à-dire que les cations métalliques réduits à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> sont remp<strong>la</strong>cés par <strong>de</strong>s ions<br />

H + et <strong>la</strong> solution s’acidifie.<br />

Supposons que <strong>la</strong> solution initiale soit <strong>de</strong> pH = 6, ([H + ] = 10 -6 ); dans l’hypothèse d’un<br />

dépôt complet <strong>de</strong> Me + , on doit donc obtenir théoriquement une solution 10 -1 N en H + soit<br />

<strong>de</strong> pH = 1 à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’électrolyse. Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation, il y aura<br />

donc dép<strong>la</strong>cement en sens inverse <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s cations métalliques et<br />

<strong>de</strong>s H + (Figure 3).<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 9


La tension prise à courant constant par <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> va donc augmenter progressivement<br />

au cours <strong>de</strong> l’électrolyse. Si on peut atteindre <strong>la</strong> tension E’ sans dégagement important<br />

d’hydrogène, l’extraction complète du métal aura été réalisée.<br />

Si par contre, <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> réduction re<strong>la</strong>tive à [Me + ] = 10 -6 , se trouve complètement à<br />

droite <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> dégagement d’hydrogène pour [H + ] = 10 -1 , l’hydrogène se<br />

dégagera seul et <strong>la</strong> récupération complète du métal <strong>de</strong>vient impossible.<br />

Cette situation apparaît d’autant plus facilement qu’il s’agira <strong>de</strong> métaux peu nobles et à<br />

faible <strong>surtension</strong> d’hydrogène.<br />

D. CONDITIONS POUR LA CODEPOSITION OU LA SEPARATION DE METAUX PAR<br />

ELECTROLYSE<br />

1. Types <strong>de</strong> <strong>surtension</strong><br />

On peut rencontrer tous les types <strong>de</strong> <strong>surtension</strong> lors <strong>de</strong> l’électrodépôt d’un métal sur<br />

électro<strong>de</strong> métallique soli<strong>de</strong>.<br />

La <strong>surtension</strong> <strong>de</strong> diffusion d est <strong>la</strong> plus facile à éliminer puisqu’il suffit d’agiter <strong>la</strong><br />

solution pour réduire l’effet ralentisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion.<br />

La <strong>surtension</strong> <strong>de</strong> décharge t est liée à l’existence <strong>de</strong> <strong>la</strong> double couche. Elle sera<br />

souvent prépondérante et pourra être influencée notamment par l’adsorption spécifique<br />

d’agents incorporés aux bains <strong>de</strong> galvanop<strong>la</strong>stie pour contrôler <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s dépôts.<br />

La <strong>surtension</strong> <strong>de</strong> réaction r intervient dans le cas <strong>de</strong> solutions contenant les ions<br />

métalliques sous forme <strong>de</strong> complexes ou hydratés.<br />

Enfin, <strong>la</strong> <strong>surtension</strong> cr <strong>de</strong> cristallisation est <strong>la</strong> plus spécifique <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> dépôt<br />

cathodique <strong>de</strong>s métaux. Tout agent permettant <strong>de</strong> <strong>la</strong> modifier amènera <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong><br />

structure cristalline <strong>de</strong> dépôts (à grains fins pour<br />

faible).<br />

cr élevée et à gros cristaux pour cr<br />

2. Conditions d’électrolyse pour séparer ou codéposer <strong>de</strong>s métaux<br />

Soit une solution contenant plusieurs cations et plusieurs anions. Prenons le cas d’une<br />

solution contenant Cu ++ , Co ++ et les anions Cl - et SO 4 et électrolysons cette solution<br />

entre <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s <strong>de</strong> p<strong>la</strong>tine. Il y aura effectivement électrolyse dès que <strong>la</strong> tension<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’ano<strong>de</strong> seront suffisantes pour libérer à <strong>la</strong> fois l’un <strong>de</strong>s métaux et<br />

dégager un gaz (Cl2 ou O2).<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 10


Cu ++ Cu ++<br />

Co ++ Co ++<br />

Pt Pt<br />

Cl- Cl- SO --<br />

4<br />

Figure 4 : Electro-obtention – Exemple 1.<br />

La connaissance <strong>de</strong>s tensions d’équilibre et <strong>de</strong>s <strong>surtension</strong>s indique que les ions Cu ++ et<br />

Cl - seront sollicités les premiers. En fait, on pourra déposer tout le cuivre <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution<br />

avant d’obtenir le dépôt électrolytique <strong>de</strong> cobalt. L’électrolyse portera donc uniquement<br />

sur le chlorure <strong>de</strong> cuivre.<br />

Co ++ Co /Co ++ /Co<br />

i a<br />

i c<br />

Cu ++ Cu /Cu ++ /Cu<br />

Cl- Cl /Cl2 - /Cl2 E (+) E (+)<br />

Figure 5 : courbes <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation anodique et cathodique re<strong>la</strong>tive à l’exemple 1.<br />

Les conditions <strong>de</strong> séparation électrolytique <strong>de</strong>s métaux ou <strong>de</strong> dépôt simultané seront<br />

déterminées par l’enregistrement préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation cathodique dans<br />

<strong>de</strong>s solutions contenant une seule espèce <strong>de</strong> cations. Si l’on s’en tient à un système<br />

comportant <strong>de</strong>ux métaux et que l’on superpose les <strong>de</strong>ux courbes sur un même<br />

diagramme, on peut envisager trois cas principaux.<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 11<br />

O 2


Premier cas :<br />

Les tensions d’équilibre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métaux sont très différentes (Figure 6); le métal le plus<br />

noble Me1 peut être déposé seul à toute <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant du moment qu’on réalimente<br />

<strong>la</strong> solution en Me1.<br />

i c<br />

Me 1<br />

Me 2<br />

E 1<br />

eq E 2<br />

eq E (-)<br />

E 1<br />

eq E 2<br />

eq E (-)<br />

Figure 6 : premier cas – <strong>surtension</strong>s très différentes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métaux.<br />

Si on désire épuiser <strong>la</strong> solution en métal 1 (electrowinning), il faudra contrôler <strong>la</strong> tension<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> <strong>de</strong> façon à ce qu’elle subsite entr E 1 éq et E 2 éq.<br />

L’épuisement du premier métal s’indiquera par l’annu<strong>la</strong>tion du courant d’électrolyse.<br />

Ce cas est obtenu lors <strong>de</strong> l’électrolyse d’une solution contenant Cu ++ et Ni ++ ou Cu ++ et<br />

Co ++ .<br />

La courbe <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation globale obtenue sur <strong>la</strong> solution mixte sans agitation présentera<br />

<strong>de</strong>ux paliers <strong>de</strong> diffusion (figure 7).<br />

i c<br />

Me 1<br />

Me 2<br />

E 1<br />

eq E 2<br />

eq E (-)<br />

E 1<br />

eq E 2<br />

eq E (-)<br />

Figure 7 : Paliers <strong>de</strong> diffusion obtenus lors <strong>de</strong> l’électoobtention <strong>de</strong> métaux présentant <strong>de</strong>s<br />

potentiels d’équilibre très différent.<br />

Remarquons que dans <strong>la</strong> <strong>pratique</strong> industrielle, on maintient le plus souvent i constant.<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 12


L’obtention d’un métal pur à partir d’une solution complexe ne sera possible qu’en<br />

limitant l’électrolyse à une ren<strong>de</strong>ment d’extraction faible ou en alimentant constamment<br />

<strong>la</strong> cellule d’électrolyse avec <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution fraîche.<br />

La solution partiellement épuisée est reconcentrée en métal noble puis recyclée.<br />

Deuxième cas :<br />

Si les <strong>de</strong>ux courbes <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation partielle se rapprochent (tensions d’équilibres<br />

voisines), les possibilités <strong>de</strong> séparation sont <strong>de</strong> plus en plus restreintes (figure 8). La<br />

nécessité d’un contrôle <strong>de</strong> potentiel est <strong>de</strong> plus en plus impérieuse, il s’agit en effet <strong>de</strong><br />

régler <strong>la</strong> tension E avec précision pour que :<br />

1<br />

E < E <<br />

éq<br />

2<br />

E . éq<br />

Le courant sera limité à ilim. Par contre, le dépôt simultané permettra, dans certains cas,<br />

<strong>la</strong> préparation d’alliages dès que E <strong>de</strong>vient supérieur à<br />

Dans ces conditions, <strong>la</strong> fraction<br />

correspondra au métal 2.<br />

i c<br />

i lim<br />

i l<br />

i1 i 2<br />

Me 1<br />

2<br />

E . éq<br />

du courant servira à déposer le métal 1 et<br />

Me 2<br />

E 1<br />

eq E 2<br />

eq E (-)<br />

E 1<br />

eq E 2<br />

eq E (-)<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 13<br />

i 1<br />

i 2<br />

i 2<br />

i1 i 2<br />

Figure 8 : Deuxième cas – Rapprochement <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métaux.<br />

On peut, en principe, prévoir <strong>la</strong> composition <strong>de</strong> l’alliage par <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Faraday.<br />

En effet, on a :<br />

où P1 et P2 sont les poids <strong>de</strong> métal 1 et 2 déposés, tandis que éq1 et éq2 représentent les<br />

équivalents électrochimiques (poids atomique divisé par <strong>la</strong> valence).


Connaissant le poids total <strong>de</strong> métal déposé<br />

on en tire P1 et P2.<br />

P = P1 + P2<br />

Troisième cas : on peut envisager le cas <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux systèmes caractérisés par <strong>de</strong>s tensions<br />

d’équilibre assez différentes et <strong>de</strong>s <strong>surtension</strong>s très inégales. Les courbes <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation<br />

reproduites sur le même diagramme peuvent dès lors se croiser (Figure 9).<br />

Le métal 1 pur ne pourra être obtenu qu’en limitant le courant à il (ou en contrô<strong>la</strong>nt E <strong>de</strong><br />

façon à réaliser<br />

Dès que E > 2<br />

E , il y a codépôt.<br />

éq<br />

ic<br />

ilim<br />

1<br />

E < E <<br />

éq<br />

Eeq 1 Eeq 2 E 3 E (-)<br />

Me2 Me1<br />

Figure 9 : Systèmes caractérisés par <strong>de</strong>s tensions d’équilibre assez différentes et <strong>de</strong>s<br />

<strong>surtension</strong>s très inégales<br />

A <strong>la</strong> tension E 3 , les <strong>de</strong>ux métaux se déposent en proportion égale si leur valence est<br />

i<strong>de</strong>ntique.<br />

Dans les problèmes <strong>pratique</strong>s, il faut généralement pouvoir agir sur les conditions<br />

d’électrolyse pour réaliser l’un ou l’autre <strong>de</strong> ces cas avec n’importe quel couple <strong>de</strong><br />

métaux.<br />

3. Diverses métho<strong>de</strong>s d’ajustement <strong>de</strong> tensions <strong>de</strong> dépôts métalliques<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 14<br />

2<br />

E<br />

éq


Proposons-nous <strong>de</strong> trouver les conditions pour obtenir l’électrodépôt d’un alliage formé <strong>de</strong><br />

métaux ayant <strong>de</strong>s tensions normales assez différentes. Pour former un alliage, il faut que<br />

les métaux se déposent simultanément, il y a donc lieu <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cer les courbes <strong>de</strong><br />

po<strong>la</strong>risation <strong>de</strong> manière à réaliser <strong>la</strong> superposition <strong>la</strong> plus complète possible.<br />

a) Action sur Eéq<br />

L’un <strong>de</strong>s moyens les plus simples pour rapprocher les tensions d’équilibre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

métaux consiste à modifier <strong>la</strong> concentration re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> leurs ions en solution.<br />

On sait en effet que :<br />

o RT<br />

E E éq<br />

n ln<br />

Me / Me<br />

nF<br />

On obtiendra donc l’égalité <strong>de</strong>s tensions d’équilibre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux métaux en réduisant<br />

l’activité du métal le plus noble et en augmentant l’activité du métal le moins noble.<br />

Ceci peut être réalisé <strong>de</strong> plusieurs façons.<br />

Par ajustement <strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong>s solutions d’ions simples<br />

Ce moyen ne permet cependant que <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> tension assez faibles. En effet, un<br />

changement <strong>de</strong> concentration d’un facteur 10 n’entraîne qu’une variation <strong>de</strong> tension <strong>de</strong><br />

0,03 V pour <strong>de</strong>s métaux bivalents. Un facteur 1000 dans l’activité ne permet même pas<br />

d’atteindre 0,1 V pour un métal bivalent.<br />

L’accroissement <strong>de</strong> concentration est limité par <strong>la</strong> solubilité <strong>de</strong>s sels tandis que <strong>la</strong> dilution<br />

oblige à utiliser <strong>de</strong>s courants trop faibles sans intérêt <strong>pratique</strong>.<br />

Exemple : pour obtenir <strong>de</strong>s alliages Pb/Ag par électrolyse, on peut calculer que pour<br />

arriver à atteindre <strong>la</strong> tension normale du plomb ( 0,<br />

13V<br />

) avec une électro<strong>de</strong><br />

E o<br />

Pb / Pb<br />

d’argent, il faut une activité [Ag + ] = 10 -16 , déduite <strong>de</strong> l’équation :<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 15<br />

Me<br />

-0,13 = 0,798 + 0,06 log [Ag + ]<br />

Il est évi<strong>de</strong>nt qu’avec une teneur pareille en Ag + , le dépôt cathodique sera constitué<br />

exclusivement <strong>de</strong> plomb.<br />

La métho<strong>de</strong> basée sur un changement du rapport <strong>de</strong> concentrations <strong>de</strong>s métaux en<br />

solution n’est donc va<strong>la</strong>ble que lorsque <strong>la</strong> différence <strong>de</strong>s tensions normales est faible.<br />

Par formation <strong>de</strong> complexes sélectifs<br />

On arrive à dép<strong>la</strong>cer les tensions d’équilibre <strong>de</strong>s métaux d’une manière beaucoup plus<br />

efficace en utilisant <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s complexes. Celle-ci entraîne une variation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

tension d’équilibre vers <strong>de</strong>s valeurs d’autant plus négatives que le complexe est stable.<br />

Montrons cet effet sur le cas <strong>de</strong> l’argent complexé en milieu cyanure.<br />

On a l’équilibre Ag( CN)<br />

Ag<br />

2 + + 2CN -<br />

n


caractérisé par <strong>la</strong> constante<br />

K<br />

d<br />

Ag CN<br />

Ag( CN)<br />

2<br />

La re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Nernst permet d’écrire<br />

E<br />

E<br />

o<br />

o '<br />

E<br />

Ag / Ag<br />

éq<br />

Ag / Ag , CN<br />

E<br />

RT<br />

F<br />

o<br />

2<br />

Ag / Ag<br />

ln<br />

RT<br />

F<br />

K<br />

10<br />

c<br />

ln<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 16<br />

21<br />

RT<br />

F<br />

RT<br />

F<br />

ln<br />

ln<br />

Ag<br />

Ag ( CN )<br />

CN<br />

2<br />

Ag ( CN )<br />

Si on considère [CN - ] constante, le complexe étant très stable, on peut assimiler en<br />

première approximation <strong>la</strong> concentration Ag ( CN ) à celle <strong>de</strong> [Ag<br />

2 + ] initiale avant<br />

complexation.<br />

On peut dès lors écrire :<br />

Si [CN - ] = 1, l’écart entre<br />

E<br />

éq<br />

E<br />

o ''<br />

Ag / Ag , CN<br />

RT<br />

F<br />

ln<br />

2<br />

Ag<br />

CN<br />

o<br />

o' '<br />

E et E correspond à<br />

Ag/Ag<br />

Ag/Ag , CN<br />

RT<br />

-0,6 V. Le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> Eéq est donc très important.<br />

Ceci a plusieurs conséquences <strong>pratique</strong>s très importantes.<br />

2<br />

2<br />

F ln KC , c’est-à-dire<br />

En utilisant un complexant sélectif, on peut inverser l’ordre normal d’électrodépôt <strong>de</strong>s<br />

métaux.<br />

Il est dès lors possible <strong>de</strong> récupérer ou <strong>de</strong> doser <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong> métal dans une solution<br />

riche en métal plus noble. Dans une solution <strong>de</strong> cuivre, on peut extraire <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong><br />

plomb à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> cyanure complexant sélectivement le cuivre.<br />

On peut également utiliser les complexes pour dép<strong>la</strong>cer les tensions d’équilibre pour<br />

l’obtention d’alliages par codépôt. Des <strong>la</strong>itons peuvent être déposés par électrolyse <strong>de</strong><br />

solutions contenant Cu ++ et Zn ++ en complexant sélectivement le cuivre en solution<br />

alcaline avec <strong>de</strong> <strong>la</strong> glycérine.<br />

Enfin, c’est très souvent à partir <strong>de</strong> sels complexes d’un métal qu’on obtient le meilleur<br />

dépôt électrolytique (voir détails dans le paragraphe <strong>de</strong> l’électrocristallisation).


A titre d’exemple, on peut signaler le cas <strong>de</strong> l’argent obtenu sous forme <strong>de</strong>ndritique à<br />

partir <strong>de</strong> solutions à base <strong>de</strong> nitrate et sous forme <strong>de</strong> dépôt à grains fins en milieu<br />

cyanure.<br />

Le pal<strong>la</strong>dium est obtenu par électrolyse d’une solution <strong>de</strong> Pd ( NH 3 ) 4 Cl 2 ; <strong>la</strong> tension<br />

normale du système Pd/Pd 2+ dans ce milieu est <strong>de</strong> -0,35 V tandis qu’elle est <strong>de</strong> +0,8 V<br />

dans les solutions contenant PdCl2.<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 17


Alliage<br />

70% Cu - 30 %<br />

Zn (<strong>la</strong>iton)<br />

40% Sn - 60 %<br />

Cu (bronze)<br />

65 % Sn - 35 %<br />

Ni<br />

80 % Ni - 20 %<br />

Fe<br />

Electrolyte<br />

Composition/g dm -3<br />

K2Cu(CN)3 (45)<br />

K2Zn(CN)4 (50)<br />

KCN (12)<br />

Sodium tartrate (60)<br />

K2Cu(CN)3 (40)<br />

Na2 SnO3 (45)<br />

NaOH (12)<br />

KCN (14)<br />

NiCl2 (250)<br />

SnCl2 (50)<br />

NH4F . HF (40)<br />

NH4OH (30)<br />

NiSO4 (300)<br />

FeSO4 (20)<br />

H3B03 (45)<br />

NaCl (30)<br />

pH 3 4<br />

T/°C i/mA cm<br />

2 ren<strong>de</strong>ment<br />

%<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 18<br />

Ano<strong>de</strong> Commentaires<br />

40 – 50 5 – 10 60 - 80 Laiton Additifs nécessaires. Contrôle précis<br />

du bain et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> dépôt<br />

60 – 70 20 – 50 70 - 90 Bronze ou<br />

mé<strong>la</strong>nge<br />

d’ano<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

cuivre et<br />

d’étain<br />

60 – 70 10 – 30 97 ano<strong>de</strong>s<br />

nickel et étain<br />

50 – 70 20 – 50 90 Ni + Fe<br />

morceaux<br />

Tableau V : Bains pour dépôt d’alliages - <strong>Importance</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> complexation<br />

Additifs nécessaires<br />

bon pouvoir <strong>de</strong> pénétration ;<br />

composition du dépôt indépendante<br />

<strong>de</strong>s conditions d’électrolyse dans un<br />

<strong>la</strong>rge domaine<br />

contrôle précis du rapport [Ni 2+ ]/<br />

[Fe 2+ ] dans le bain indispensable


) Par utilisation du courant limite<br />

Le dépôt simultané <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux métaux peut être réalisé en utilisant le courant limite atteint<br />

pour le métal le plus noble.<br />

Il suffit <strong>de</strong> créer un régime <strong>de</strong> diffusion pur en rég<strong>la</strong>nt les concentrations <strong>de</strong> manière à ce<br />

que le sel du métal le moins noble introduit en plus forte concentration, joue le rôle<br />

d’électrolyte-support pour le premier métal.<br />

Exemple : soit une solution 1 M en ZnSO4 et 0,05 M en CdSO4; les tensions normales<br />

sont respectivement -0,76 et -0,40 V.<br />

La courbe <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation cathodique se présente <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante :<br />

Figure 10 : Codépôt métallique par utilisation du courant limite.<br />

On observe un courant limite <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> Cd 2+ vers 3,5 mA/cm 2 .<br />

Si on élève le courant au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette limite, on dépose simultanément le zinc et le<br />

cadmium avec formation d’alliage. On peut en principe, calculer les proportions <strong>de</strong><br />

courant servant à déposer l’un et l’autre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métaux.<br />

En effet, on a :<br />

et<br />

ic<br />

Cd 2+ → Cd<br />

-0,4 -0,6 -0,8 E (-) (V/ENH)<br />

itotal = iCd + iZn<br />

iCd = il = c ste<br />

Il est donc possible <strong>de</strong> prévoir <strong>la</strong> composition <strong>de</strong> l’alliage obtenu.<br />

Zn 2+ → Zn<br />

ZnSO4 = électrolyte<br />

support<br />

Néanmoins, ce procédé ne donne pas toujours <strong>de</strong> bons dépôts car les alliages sont<br />

souvent peu homogènes (les <strong>de</strong>ux courbes <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation n’ayant pas été rapprochées).<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 26


c) Action sur <strong>la</strong> <strong>surtension</strong><br />

Par utilisation <strong>de</strong> <strong>surtension</strong>s inégales<br />

Dans certains cas, il est possible <strong>de</strong> rapprocher les tensions <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux métaux en<br />

bénéficiant <strong>de</strong>s valeurs différentes <strong>de</strong>s <strong>surtension</strong>s.<br />

Exemple : électrodépôt d’alliages Fe - Zn.<br />

Les tensions normales sont E 0,<br />

44 V/ENH<br />

o<br />

2<br />

Fe / Fe<br />

o<br />

et E 0,<br />

76 V/ENH<br />

Zn / Zn<br />

En raison <strong>de</strong> ce que le fer exige <strong>de</strong>s <strong>surtension</strong>s <strong>de</strong> décharge beaucoup plus élevées que<br />

celles du zinc, les tensions <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux métaux peuvent arriver à se rapprocher<br />

très fort avec comme conséquence, <strong>la</strong> formation d’alliages.<br />

La <strong>surtension</strong> <strong>de</strong> dépôt du fer s’accroît avec <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant mais décroît avec <strong>la</strong><br />

température. D’où l’observation d’une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> teneur en fer <strong>de</strong>s alliages par<br />

élévation <strong>de</strong> <strong>la</strong> température et par diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant (milieu SO 4 ).<br />

Notons que l’interprétation <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> ces alliages Fe - Zn doit aussi tenir compte<br />

d’un abaissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension normale <strong>de</strong> dépôt du zinc car <strong>la</strong> décharge <strong>de</strong>s Zn ++ est<br />

facilitée par <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> l’alliage.<br />

Par utilisation <strong>de</strong>s agents tensioactifs inhibiteurs<br />

Depuis que l’on connaît mieux <strong>la</strong> structure <strong>de</strong>s doubles couches électrochimiques<br />

présentes à toute électro<strong>de</strong>, on a pu interpréter le fait que différentes molécules ou ions<br />

tensioactifs ont un effet bien marqué sur <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> décharge <strong>de</strong>s ions à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>.<br />

Les phénomènes d’adsorption dans <strong>la</strong> double couche dépen<strong>de</strong>nt non seulement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

substance tensioactive mais également <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension<br />

imposée à cette <strong>de</strong>rnière (voir chapitre sur <strong>la</strong> double couche, phénomènes<br />

électrocapil<strong>la</strong>ires, potentiel <strong>de</strong> charge nulle, etc.).<br />

Il a été vu aussi que ces phénomènes dont <strong>la</strong> double couche est le siège peuvent<br />

influencer <strong>la</strong> cinétique <strong>de</strong>s réactions d’électro<strong>de</strong>.<br />

Un même agent tensioactif peut retar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> décharge <strong>de</strong> certains ions et être sans effet<br />

sur <strong>la</strong> décharge d’autres ions.<br />

Il est donc possible dans certains cas, <strong>de</strong> réaliser <strong>la</strong> décharge simultanée d’ions <strong>de</strong><br />

métaux ayant <strong>de</strong>s tensions normales très différentes.<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 27


Exemples :<br />

- Cu, Zn et Ni peuvent être déposés simultanément en présence <strong>de</strong> gomme<br />

arabique ou d’aci<strong>de</strong> crésol-sulfonique ;<br />

- Sn, Pb et Cu : en présence <strong>de</strong> phénol, <strong>la</strong> décharge <strong>de</strong> Cu ++ est considérablement<br />

retardée tandis qu’il n’y a pas d’influence sur Sn 2+ ; le naphtalène, <strong>la</strong> diphény<strong>la</strong>mine et <strong>la</strong><br />

gé<strong>la</strong>tine permettent le dépôt d’alliages Cu-Pb et autres alliages <strong>de</strong> Pb.<br />

Enfin, signalons que <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> métaux dans les dépôts cathodiques obtenus à <strong>de</strong>s<br />

tensions où, thermodynamiquement, leur réduction <strong>de</strong>vrait être impossible, peut<br />

s’expliquer par les propriétés tensioactives <strong>de</strong> certains cations ou anions formés <strong>de</strong> ces<br />

métaux.<br />

On constate par exemple, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> zinc dans les dépôts électrolytiques <strong>de</strong> cobalt,<br />

<strong>de</strong> sélénium dans les dépôts <strong>de</strong> chrome.<br />

L’interprétation exacte <strong>de</strong> ce phénomène n’est pas encore très c<strong>la</strong>ire. On a <strong>de</strong>s raisons<br />

<strong>de</strong> penser que certains ions (ici Zn ++ et SeO 4 ) peuvent s’adsorber sur les hydroxy<strong>de</strong>s<br />

formés à l’état colloïdal par alcalinisation locale <strong>de</strong>s catho<strong>de</strong>s (dans les exemples cités<br />

Co(OH)2 et Cr(OH)3).<br />

Les cations ou anions étrangers servent à floculer ces hydroxy<strong>de</strong>s qui précipitent sur<br />

l’électro<strong>de</strong> et y subissent ensuite une réduction conduisant au métal <strong>de</strong> base avec une<br />

proportion plus ou moins gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> métal étranger.<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 28


E. ELECTROCRISTALLISATION DES METAUX ET GALVANOPLASTIE<br />

Nous allons nous intéresser ici plus particulièrement aux propriétés du métal déposé par<br />

électrolyse, spécialement son état <strong>de</strong> cristallisation.<br />

Deux applications importantes seront envisagées à savoir en électrométallurgie<br />

(exemples : du cuivre, du cobalt, du zinc) et en galvanop<strong>la</strong>stie.<br />

1. Mécanisme général <strong>de</strong> l’électrocristallisation<br />

Le schéma suivant est généralement adopté : réaction d’électro<strong>de</strong> globale :<br />

-<br />

Double<br />

couche<br />

X n+ (H2O)P + ne X + pH2O<br />

Figure 11 : Représentation schématique <strong>de</strong> l’électrocristallisation.<br />

On distingue quatre étapes successives :<br />

+<br />

1°) le transport <strong>de</strong> l’ion hydraté <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution vers le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> moindre approche <strong>de</strong>s<br />

ions ;<br />

2°) le transfert <strong>de</strong> charge et <strong>la</strong> déshydratation conduisant aux « ad-ions » ou « adatomes<br />

» ;<br />

3°) <strong>la</strong> diffusion superficielle vers un germe <strong>de</strong> cristallisation ou vers un point <strong>de</strong><br />

croissance du réseau métallique ;<br />

4°) l’incorporation à une position fixe au noeud du réseau cristallin.<br />

2. Principaux facteurs d’action sur les dépôts cathodiques <strong>de</strong>s métaux.<br />

Ces facteurs sont multiples et sont souvent interdépendants.<br />

On peut les grouper selon les divers aspects suivants :<br />

- <strong>la</strong> solution ;<br />

- le métal à traiter ;<br />

- le contact catho<strong>de</strong>-solution et <strong>la</strong> réaction d’électro<strong>de</strong> ;<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 29<br />

+<br />

Solution<br />

+<br />

Cation<br />

métallique<br />

ad-ion ou adatome<br />

Site <strong>de</strong><br />

cristallisation<br />

Molécule<br />

d’eau


- <strong>la</strong> nature du métal déchargé ;<br />

- les facteurs géométriques <strong>de</strong> cellule et d’électro<strong>de</strong>s.<br />

a) Facteurs liés à <strong>la</strong> solution<br />

Composition : sels <strong>de</strong> base<br />

Le métal à déposer peut être introduit sous forme <strong>de</strong> cations hydratés ou d’anions<br />

complexes. Dans le premier cas, il faut que <strong>la</strong> réaction d’électro<strong>de</strong> provoque d’abord leur<br />

transfert puis leur déshydratation avant <strong>la</strong> décharge; leur concentration est généralement<br />

assez élevée pour une question <strong>de</strong> réserve en métal dissous et <strong>de</strong> conductivité suffisante<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> solution. Il y a toujours compétition possible avec les ions H + (H2O).<br />

Dans le second cas, il y a avant <strong>la</strong> décharge, <strong>la</strong> dissociation préa<strong>la</strong>ble du complexe car<br />

c’est néanmoins le cation décomplexé qui subit cette décharge. On peut avoir <strong>de</strong>s<br />

complexes oxygénés, cyanurés, ammoniés, fluosiliciques, etc.<br />

Exemples :<br />

( 2 x n )<br />

( XO x )<br />

xH 2 O ne X 2 xO H<br />

( x n )<br />

[ X ( CN) x ] ne X xC N<br />

Si ces complexes sont anioniques, ils sont plutôt repoussés par <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>, si bien que <strong>la</strong><br />

concentration locale en cations décomplexés reste faible malgré une teneur importante<br />

en sel complexe.<br />

Concentration<br />

Cette caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution joue un rôle essentiel sur <strong>la</strong> conductivité et <strong>la</strong><br />

cristallisation du métal déposé.<br />

A ce <strong>de</strong>rnier point <strong>de</strong> vue, il faut savoir que <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s cristaux métalliques dépend <strong>de</strong>s<br />

valeurs re<strong>la</strong>tives <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> germination vg et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s<br />

cristaux vcr.<br />

Si vgvcr, il est à grains fins.<br />

Or l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration en cations métalliques entraîne un accroissement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> cristallisation, d’où une évolution vers les dépôts grossiers.<br />

En général, on désire dans <strong>la</strong> <strong>pratique</strong> obtenir <strong>de</strong>s dépôts lisses à grains fins. Il est donc<br />

souhaitable <strong>de</strong> travailler avec <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> concentration faible en x + ; on est obligé<br />

dans ce cas d’ajouter d’autres électrolytes (les plus indifférents possible) pour avoir une<br />

conductivité suffisante. Une très bonne solution consiste à utiliser les sels complexés<br />

puisque dans ce cas, on peut concentrer à loisir (bonne conductivité et bonne réserve <strong>de</strong><br />

métal en solution) tout en maintenant toujours <strong>la</strong> concentration en cations libres à un<br />

niveau très faible.<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 30


Conductivité<br />

Elle doit être <strong>la</strong> plus élevée possible pour diminuer <strong>la</strong> consommation spécifique d’énergie.<br />

Néanmoins, <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong> l’électrolyte permet au bain d’être maintenu à une certaine<br />

température grâce aux calories libérées par effet Joule.<br />

La conductivité peut être ajustée par <strong>la</strong> teneur en sels métalliques <strong>de</strong> base et<br />

éventuellement par <strong>de</strong>s électrolytes d’appoint (aci<strong>de</strong>s, bases, sels alcalins ou alcalinoterreux).<br />

pH du bain<br />

Le pH est à maintenir dans <strong>de</strong>s limites compatibles avec <strong>la</strong> stabilité en solution du cation<br />

métallique ou du sel complexe.<br />

Il doit être stabilisé notamment si <strong>la</strong> réaction d’électro<strong>de</strong> est accompagnée d’une réaction<br />

acido-basique consommant ou libérant <strong>de</strong>s H + (ou <strong>de</strong>s OH - ).<br />

Exemple :<br />

( 2 x n)<br />

( XO x ) xH 2 O ne X 2 xOH<br />

<br />

Comme le plus souvent à toute catho<strong>de</strong>, il y a une réduction plus ou moins importante<br />

(mais toujours présente) <strong>de</strong>s H + , le pH a toujours tendance à augmenter au voisinage<br />

immédiat <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>.<br />

Or, c’est ce pH local qui intervient effectivement sur les réactions d’électro<strong>de</strong> à <strong>la</strong> catho<strong>de</strong><br />

(influence sur sur <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong>s ions métalliques au p<strong>la</strong>n , adsorption d’un film H<br />

'<br />

H 2<br />

catalytique, etc.).<br />

Au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution, on peut contrôler le pH en utilisant <strong>de</strong>s mé<strong>la</strong>nges tampons.<br />

Ceux-ci ne sont pas toujours efficaces pour contrôler le pH local.<br />

Nous avons déjà signalé par ailleurs que pour certains métaux tels que le chrome, il était<br />

indispensable que ce pH local puisse évoluer <strong>de</strong> façon à précipiter un film d’hydroxy<strong>de</strong><br />

dont le rôle intermédiaire dans <strong>la</strong> réduction jusqu’au métal est indispensable.<br />

Dans ce cas, il faux bien sûr <strong>la</strong>isser évoluer ce pH local (on met dans <strong>la</strong> solution une<br />

réserve suffisante d’aci<strong>de</strong> ou on utilise une ano<strong>de</strong> insoluble génératrice d’H + ).<br />

La température<br />

Toute élévation <strong>de</strong> température améliore <strong>la</strong> conductivité <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution et diminue les<br />

tensions internes dans les dépôts cathodiques. En même temps, on diminue <strong>la</strong><br />

<strong>surtension</strong> (puisque <strong>la</strong> température agit toujours dans le sens d’une accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

cinétique); or, ce <strong>de</strong>rnier effet est néfaste car il entraîne <strong>de</strong>s dépôts à gros cristaux<br />

indésirables.<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 31


Une température optimale est à rechercher. Rappelons que <strong>la</strong> température peut être<br />

imposée par les conditions d’électrolyse (effet Joule dû au passage du courant aux<br />

interfaces électro<strong>de</strong>s-solution et dans cette <strong>de</strong>rnière).<br />

Additifs<br />

En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s sels métalliques <strong>de</strong> base, il y a toujours d’autres additifs à incorporer dans<br />

les bains.<br />

Il peut s’agir d’additifs minéraux tels que <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s bases, <strong>de</strong>s mé<strong>la</strong>nges tampons<br />

ou <strong>de</strong>s sels d’alcalins et d’alcalino-terreux.<br />

Le plus souvent, on y ajoute aussi <strong>de</strong>s additifs organiques sous forme d’ions ou <strong>de</strong><br />

molécules tensioactives ou encore sous forme <strong>de</strong> colloï<strong>de</strong>s.<br />

b) Influence du métal à traiter<br />

Les propriétés <strong>de</strong>s dépôts peuvent dépendre très fortement <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature et <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong><br />

surface du métal <strong>de</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>.<br />

Adhérence, bril<strong>la</strong>nce, résistance à <strong>la</strong> corrosion <strong>de</strong>s dépôts sont très sensibles à l’état <strong>de</strong><br />

surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong>.<br />

En considérant uniquement l’adhérence, il faut distinguer le type d’application.<br />

Pour <strong>la</strong> galvanisation, il faut en effet une adhérence maximale car le dépôt est <strong>de</strong>stiné à<br />

protéger un métal support ou doit lui rendre un aspect décoratif.<br />

Pour un effet convenable et durable <strong>de</strong> ce traitement <strong>de</strong> surface, on exige naturellement<br />

une adhérence parfaite.<br />

En électrométallurgie, il faut souvent pouvoir détacher les dépôts cathodiques pour<br />

récupérer le métal et l’envoyer à <strong>la</strong> fusion. Dans ce cas, l’adhérence ne doit pas être trop<br />

forte sous peine <strong>de</strong> rendre cet arrachage difficile. Des variantes dans l’adhérence sont<br />

cependant à envisager selon l’application électrométallurgique (raffinage électrolytique,<br />

électrowinning).<br />

Agissent sur cette adhérence, les facteurs suivants :<br />

- structure <strong>de</strong>s dépôts : un dépôt à grains fins est toujours plus adhérent qu’un dépôt à<br />

grains grossiers ;<br />

- <strong>la</strong> nature du support :<br />

- le nickel adhère mieux sur le cuivre que sur le fer, le zinc ou l’étain ;<br />

- le chrome adhère mieux au nickel qu’au fer (couche intermédiaire <strong>de</strong> nickel pour<br />

le chromage <strong>de</strong> l’acier) ;<br />

- le zinc adhère peu à l’aluminium, ce métal est donc convenable comme catho<strong>de</strong><br />

support pour <strong>la</strong> préparation du zinc électrolytique.<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 32


- <strong>la</strong> propreté <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface : après un polissage mécanique préa<strong>la</strong>ble (indispensable en<br />

galvanop<strong>la</strong>stie) un dégraissage est effectué dans un solvant comme le trichloréthylène ou<br />

dans une solution alcaline chau<strong>de</strong>.<br />

Ensuite, un décapage est nécessaire pour l’élimination <strong>de</strong> toute trace d’oxy<strong>de</strong>s sur le<br />

support; ce décapage est réalisé soit dans un bain aci<strong>de</strong> soit dans une cuve d’électrolyse<br />

par dégagement d’hydrogène sur <strong>la</strong> pièce utilisée comme catho<strong>de</strong> dans un bain alcalin.<br />

- l’épaisseur du dépôt : plus le dépôt est mince, plus il risque d’être adhérent; ceci<br />

résulte <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong>s tensions internes dont l’effet sur le décollement ou <strong>la</strong><br />

fissuration <strong>de</strong>s dépôts s’accroît par l’augmentation <strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong> dépôt.<br />

c)Contact catho<strong>de</strong>-solution et réaction d’électro<strong>de</strong><br />

Structure du contact : double couche électrochimique<br />

Grâce aux connaissances actuelles sur <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> double couche électrochimique, il<br />

est possible dans une certaine mesure, <strong>de</strong> prévoir l’effet <strong>de</strong> substances tensioactives sur<br />

le processus <strong>de</strong> l’électrocristallisation.<br />

L’enregistrement <strong>de</strong>s phénomènes électrocapil<strong>la</strong>ires et <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong>s points <strong>de</strong><br />

charge nulle sont très utiles pour cette prévision.<br />

L’adsorption <strong>de</strong> substances tensioactives ou <strong>de</strong> colloï<strong>de</strong>s dans <strong>la</strong> double couche <strong>de</strong>s<br />

catho<strong>de</strong>s entraîne une inhibition qui influence à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong> <strong>surtension</strong> et <strong>la</strong> structure du<br />

dépôt. Un dépôt irrégulier et à gros cristaux peut être transformé en dépôt à grains fins<br />

et d’aspect bril<strong>la</strong>nt par l’incorporation à faible dose d’un agent tensioactif.<br />

Au voisinage du potentiel <strong>de</strong> charge nulle, les agents les plus efficaces seront constitués<br />

<strong>de</strong> molécules neutres telles que : alcools, aci<strong>de</strong>s organiques, esters, aldéhy<strong>de</strong>s, cétones.<br />

Aux tensions plus négatives, les molécules actives seront formées <strong>de</strong> cations (exemple :<br />

cations tétrabutyl-ammonium). Aux tensions plus positives, les catho<strong>de</strong>s seront soumises<br />

à l’adsorption <strong>de</strong>s agents anioniques.<br />

Les colloï<strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charges superficielles seront aussi adsorbables et donc efficaces<br />

(exemples : gé<strong>la</strong>tine, colle, gommes, glu, etc.). Il y a adsorption <strong>de</strong>s colloï<strong>de</strong>s sur les<br />

excroissances <strong>de</strong> dépôts et le blocage <strong>de</strong> leur développement permet l’obtention <strong>de</strong><br />

dépôts lisses et bril<strong>la</strong>nts.<br />

Effet <strong>de</strong> i.<br />

Les caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction d’électro<strong>de</strong> : <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant et <strong>la</strong><br />

<strong>surtension</strong><br />

Si à <strong>surtension</strong> donnée, on arrive à élever le courant (par agitation par exemple), on<br />

favorise <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> dépôts à grains fins par augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong><br />

germination. Mais si le courant <strong>de</strong>vient trop élevé, on ne peut pas complètement éviter<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 33


l’intervention <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion et <strong>la</strong> raréfaction locale <strong>de</strong>s cations métalliques. Dans ce cas,<br />

on risque <strong>de</strong> solliciter davantage les H + et <strong>de</strong> favoriser le dégagement d’hydrogène avec<br />

comme conséquence, l’obtention <strong>de</strong> dépôts spongieux.<br />

Il y a donc lieu dans chaque cas <strong>de</strong> rechercher une valeur optimale <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />

courant pour réaliser le meilleur dépôt dans <strong>de</strong> bonnes conditions économiques.<br />

i<br />

i<br />

lim<br />

0,7<br />

0,3<br />

Dépôts <strong>de</strong>ntritiques<br />

Dépôts cohérents dits<br />

polycristallins<br />

Dépôts insuffisamment<br />

couvrants<br />

Figure 12 : Inluence <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s dépôts électrolytiques.<br />

η act<br />

1<br />

0,3<br />

2- Bons dépôts<br />

3<br />

0,7<br />

1- Pas <strong>de</strong> dépôt cohérent – pas<br />

suffisamment <strong>de</strong> nucléi.<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 34<br />

i<br />

i<br />

lim<br />

2 – Bons dépôts – contribution au<br />

transfert <strong>de</strong> charge modu<strong>la</strong>ble par<br />

<strong>de</strong>s tensioactifs adsorbables dans <strong>la</strong><br />

DC.<br />

3 – Dépôts <strong>de</strong>ntitriques: nucléi qui<br />

croissent trop vite – poreux.<br />

Figure 13 : influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>surtension</strong> d’activation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant sur <strong>la</strong><br />

qualité <strong>de</strong>s électrodépôts.<br />

Comme il est difficile <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévoir en raison <strong>de</strong>s nombreux effets en cause, <strong>la</strong> recherche<br />

<strong>de</strong> cette valeur optimale se fait expérimentalement à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule <strong>de</strong> Hull. Cette<br />

cellule permet <strong>la</strong> réalisation d’une catho<strong>de</strong> à gradient <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant. Après<br />

étalonnage <strong>de</strong> cette électro<strong>de</strong>, on délimite sur celle-ci le domaine <strong>de</strong> i pour lequel le<br />

dépôt est convenable.


Cette cellule est conçue <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante :<br />

Effet <strong>de</strong> .<br />

Figure 14 : Représentation schématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule <strong>de</strong> Hull.<br />

Son augmentation à courant constant amène toujours une amélioration <strong>de</strong><br />

l’électrocristallisation. Cette influence peut être obtenue par l’utilisation <strong>de</strong> sels<br />

métalliques complexes.<br />

Exemple : l’utilisation <strong>de</strong>s complexes fluosiliciques SiF 6 permet d’obtenir <strong>de</strong>s dépôts à<br />

grains fins pour le plomb, l’étain et le cadmium qui sont <strong>de</strong>s métaux dont <strong>la</strong> tendance à<br />

former <strong>de</strong>s dépôts à gros cristaux est bien marquée.<br />

Une autre façon d’augmenter <strong>la</strong> <strong>surtension</strong> est d’utiliser <strong>de</strong>s inhibiteurs.<br />

Les agents inhibiteurs modifient en général simultanément <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion complète donnant le cathodique :<br />

où k o<br />

Ano<strong>de</strong><br />

o<br />

i<br />

nFC x<br />

i<br />

cath<br />

k<br />

o<br />

. nF . S . C<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 35<br />

x<br />

. e<br />

( 1<br />

) nF<br />

constante spécifique <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction<br />

S = <strong>la</strong> surface active <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong><br />

Un inhibiteur peut agir à différents niveaux :<br />

- dans <strong>la</strong> double couche<br />

- dans <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> diffusion<br />

- dans <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> réaction chimique<br />

- dans <strong>la</strong> diffusion <strong>la</strong>térale <strong>de</strong>s ad-ions.<br />

Bain<br />

Parois iso<strong>la</strong>ntes<br />

S’il s’agit d’un inhibiteur fonctionnant par adsorption, il faut tenir compte <strong>de</strong> ce que<br />

l’interface métal-solution se renouvelle constamment pendant le dépôt. Il faut donc que<br />

<strong>la</strong> vitesse d’adsorption <strong>de</strong> l’agent tensioactif soit suffisante pour que l’inhibiteur soit efficace<br />

jusqu’à <strong>la</strong> fin.<br />

Exemple : le dépôt d’argent dans une solution en présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>xtrine présente <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ndrites très caractéristiques : <strong>la</strong> vitesse d’adsorption est insuffisante et certaines<br />

RT<br />

Catho<strong>de</strong>


égions restent trop actives et donnent lieu à une croissance préférentielle. En présence<br />

d’aci<strong>de</strong> butyrique à haute vitesse d’adsorption, <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> catho<strong>de</strong> est constamment<br />

recouverte d’une couche uniforme <strong>de</strong> substance tensioactive; le dépôt est alors régulier,<br />

les grains sont fins et l’aspect du dépôt <strong>de</strong>vient bril<strong>la</strong>nt.<br />

Enfin, les conditions hydrodynamiques à l’interface catho<strong>de</strong>-solution peuvent influencer <strong>la</strong><br />

structure du dépôt.<br />

L’agitation supprime <strong>la</strong> diffusion et augmente les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> courant. De plus, elle<br />

permet l’élimination <strong>de</strong>s bulles gazeuses et évite les piqûres dans les dépôts réalisés sur<br />

catho<strong>de</strong> au repos.<br />

En général, l’agitation <strong>de</strong>s catho<strong>de</strong>s ou <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’électrolyte est toujours<br />

favorable.<br />

d) Nature du métal à décharger<br />

On a c<strong>la</strong>ssé les métaux en 3 catégories selon leur aptitu<strong>de</strong> à donner <strong>de</strong>s dépôts plus ou<br />

moins lisses et à grains fins.<br />

L’inhibition continuelle par le milieu que peut subir le dépôt métallique joue un rôle<br />

essentiel dans <strong>la</strong> structure du dépôt.<br />

Il peut s’agir <strong>de</strong> tout phénomène <strong>de</strong> passivation, d’adsorption et <strong>de</strong> réactivité du métal<br />

avec <strong>la</strong> solution aqueuse.<br />

Le dégagement simultané d’hydrogène, <strong>la</strong> précipitation corré<strong>la</strong>tive d’hydroxy<strong>de</strong>s ou<br />

d’oxy<strong>de</strong>s influenceront <strong>la</strong> structure du métal déposé.<br />

On divise sur cette base les métaux en trois groupes principaux :<br />

1er groupe : Ag, Sn, Cd, Tl, Pb<br />

qu’on peut déposer avec <strong>de</strong> très faibles surtentions (faible inhibition ou passivation) et<br />

qui constituent <strong>de</strong>s dépôts à gros cristaux.<br />

2ème groupe : Bi, Cu, Zn<br />

avec <strong>de</strong>s <strong>surtension</strong>s moyennes et <strong>de</strong>s grains plus fins.<br />

3ème groupe : Co, Fe, Ni, Cr, Mn, Pt<br />

avec <strong>de</strong> fortes <strong>surtension</strong>s (inhibition, passivation importantes) et dont <strong>la</strong> structure est à<br />

grains fins.<br />

On c<strong>la</strong>sse dans un 4ème groupe les métaux tels que Mo, W, Ti, Zr, Nb, Ta qui ne peuvent<br />

pas être obtenus par électrolyse en solution aqueuse en raison <strong>de</strong> leur extrême<br />

susceptibilité à <strong>la</strong> passivation en présence d’H2O.<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 36


Dans le tableau suivant, on reprend les caractéristiques <strong>de</strong> quelques métaux <strong>de</strong> chacun<br />

<strong>de</strong>s groupes.<br />

Surtension en<br />

V (pour i<br />

industrielle)<br />

i o en A/cm 2<br />

Aspect du<br />

dépôt<br />

1er groupe<br />

Ag Tl Pb Cd Sn<br />

10 -3 à 10 -2<br />

10 -1 à 10 -3<br />

grossier<br />

2ème groupe<br />

Bi Cu Zn<br />

10 -2 à 10 -1<br />

10 -4 à 10 -5<br />

3ème groupe<br />

Co Fe Ni Cr Mn Pt<br />

10 -1 à 1<br />

10 -8 à 10 -9<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 37<br />

Fin<br />

très fin<br />

Tableau VI : Inluence <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature du métal à décharger sur <strong>la</strong> structure du dépôt.<br />

On peut interpréter cet aspect <strong>de</strong>s dépôts pour les métaux du premier groupe sur <strong>la</strong> base<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur du i o très élevée (systèmes très réversibles). Le courant d’électrolyse i est<br />

assez proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> i o , si bien que <strong>la</strong> réaction inverse <strong>de</strong> dissolution <strong>de</strong>s atomes<br />

métalliques obtenus par <strong>la</strong> décharge est encore assez efficace.<br />

Ces courants anodiques locaux dus à <strong>la</strong> réaction inverse perturbent <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s « adions<br />

».<br />

Les décharges se font donc surtout sur les premiers sites <strong>de</strong> croissance en nombre<br />

restreint où le courant prend une valeur importante. Il en résulte <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> gros<br />

cristaux.<br />

Lorsque pour les métaux du 3ème groupe i o étant beaucoup plus petit, <strong>la</strong> <strong>surtension</strong><br />

augmente considérablement, il n’y a plus d’intervention <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction inverse, <strong>la</strong><br />

diffusion superficielle est efficace et le nombre <strong>de</strong> germes <strong>de</strong> croissance est accru.<br />

La tendance nette à <strong>la</strong> passivation <strong>de</strong> ces métaux peut être mise en re<strong>la</strong>tion avec les<br />

propriétés d’adsorption qu’ils présentent et les propriétés catalytiques qu’ils manifestent.<br />

Ces métaux contiennent généralement beaucoup d’inclusions formées d’H2, d’hydroxy<strong>de</strong>s<br />

et <strong>de</strong> sels basiques.<br />

diffusion empêchée


décharge localisée<br />

redissolution concentration du courant sur<br />

(i + grand) quelques sites <strong>de</strong> croissance<br />

La capacité d’adsorption <strong>de</strong> ces métaux explique l’écart <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension qu’ils prennent visà-vis<br />

<strong>de</strong> Eéq ainsi que <strong>la</strong> forte <strong>surtension</strong> <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> leurs ions. On peut considérer<br />

qu’avant d’être réduit et <strong>de</strong> prendre sa p<strong>la</strong>ce au noeud du réseau, l’ion doit dép<strong>la</strong>cer les<br />

substances adsorbées sur l’électro<strong>de</strong> d’où <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> <strong>surtension</strong>s élevées.<br />

Facteurs géométriques <strong>de</strong> cellule et d’électro<strong>de</strong><br />

L’obtention <strong>de</strong> dépôts uniformes, sur <strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong> profil irrégulier est conditionnée par<br />

l’uniformité <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> courants. La géométrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule et <strong>de</strong>s<br />

électro<strong>de</strong>s est un facteur prépondérant <strong>de</strong> cette distribution.<br />

Les lignes <strong>de</strong> courant ten<strong>de</strong>nt à converger sur les arêtes et les coins; elles s’écartent au<br />

contraire dans les angles rentrants.<br />

On peut par <strong>de</strong>s ano<strong>de</strong>s auxiliaires convenablement situées, améliorer les conditions <strong>de</strong><br />

dépôt dans les creux. Avec <strong>de</strong>s écrans, on peut défavoriser le dépôt sur les pics.<br />

Lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> microrelief, on ajoute au bain <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> nivellement et <strong>de</strong>s agents<br />

<strong>de</strong> bril<strong>la</strong>nce lorsqu’on veut obtenir <strong>de</strong>s dépôts électrolytiques bril<strong>la</strong>nts.<br />

Ce sont <strong>de</strong>s agents organiques pour <strong>la</strong> plupart.<br />

Electrochimie et applications – Dépôt électrolytique <strong>de</strong>s métaux 38

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!