CYCLADES 2002 Blanc – Bleu - Camping Car en Liberté

La mince et longue plage de galets est idéale pour un premier bain loin des criques et des bleus profonds
de l’Egée.
Dans la soirée nous recevons la visite de Stéfanos, un vieux grec parlant français qui passe à vélo près du
camping-car. En fait, nous apprenons que ce que nous prenions pour deux stations balnéaires, sont en fait
pour la première, un village pour les ouvriers et les cadres de l’usine d’aluminium voisine que détient un
grand groupe français ; et pour la seconde un casernement pour l’armée qui possède une base dans la baie.
Stéfanos ne dédaigne pas un petit verre de vin gris de Meuse, et pour nous rendre la pareille part chez lui
chercher un retsina rouge pour une petite dégustation : aïe, ce n’est pas notre tasse de thé, mais il faut
reconnaître qu’il n’est pas mauvais à boire.
Stéfanos est heureux de parler français et nous sommes heureux d’apprendre un peu sur le quotidien des
grecs.
Mercredi 28 août 121.101 9h 86 km
Nous quittons notre village, et remontons vers Diostomo, traversons Arahova qui se perche à 850m
d’altitude et est un véritable bourg alpestre couvert de neige en hiver et entouré de forêt de sapins.
D’ailleurs les chalets constituent l’habitat principal, et la spécialité du village sont les tapis et couvertures
à longs poils que l’on voit partout aux devantures des boutiques de souvenirs. Contraste assuré en rentrant
des Cyclades !
Le prochain village est Delphes et c’est lui que nous venons visiter, ou plutôt revisiter après nos passages
de 1980 et 1988. Le bourg n’a pas changé, sauf le sens de circulation unique, les boutiques de souvenirs ont
tout envahi … mais ce qui nous frappe c’est le peu de touristes, tant en car, qu’en individuel : super pour
nous !
Nous prenons un solide déjeuner avant de gravir le mont Parnasse et suivre à nouveau les traces des
pèlerins attirés par l’oracle de la Pythie.
La fontaine Castalie dépassé, nous entrons dans le sanctuaire d’Apollon. L’itinéraire est simple, il suffit
après l’Agora, de suivre la Voie Sacrée qui fut jadis bordée de riches monuments. Le Trésor des Athéniens
est en réfection, heureusement que nous l’avons déjà vu deux fois jadis, c’est un joli petit édifice dorique
qui accueillait les présents des Athéniens après des victoires sur leurs ennemis, ennemis qui, eux aussi
venaient à Delphes pour faire de même : le lieu étant sacré et neutre, les ennemis s’y côtoyaient le temps
d’un pèlerinage.
Autour du Trésor reconstitué des Athéniens, il ne subsiste que les fondations des Trésors de Thèbes,
Sifnos et Sicyone. Les anciens avaient construit ce sanctuaire dans un site subissant parfois les secousses
telluriques et les coups de tonnerre résonnent sur les parois abruptes et sombres de la montagne.
L’endroit est toujours impressionnant, grandiose, chargé d’histoire, de la grande Histoire avec un grand H.
Les cyprès adoucissent un peu ce lieu mythique et mystérieux.
Soudain, le temple d’Apollon surgit au-dessus de nous ; les tremblements de terre ayant réduit en
poussières le premier temple, celui-ci date du 4 ème siècle avant JC, il n’a malheureusement pas très bien
résisté aux outrages du temps, seuls six colonnes ont été remontées pour ajouter à la beauté du site.
Sous les dalles de marbre de l’édifice, dans une crypte, se tenait la Pythie qui rendait l’Oracle par
l’intermédiaire des prêtres qui portaient les prédictions aux pèlerins venus consulter le dieu Apollon.
Surplombant le temple, le petit théâtre est désormais inaccessible ; en 1980 nous y avions déambulé
librement, en 1988 Yoann avait pu en faire le tour sans y pénétrer, désormais il est inaccessible et
seulement visible de loin, tout comme le Parthénon à Athènes et bien d’autres monuments.
La vue qui s’offre à nous, englobe le temple, la Tholos et les montagnes environnantes, on comprend que les
pèlerins étaient impressionnés par la majesté des lieux.
Les visiteurs se font plus rares, il est vrai que nous grimpons en lacets vers une paroi rocheuse où le stade
s’adosse ; pouvant accueillir 6500 personnes il était dédié aux spectacles et aux jeux.
Pour terminer notre visite, il ne faut pas que nous manquions la Tholos, magnifique et rare temple
circulaire construit en contrebas du site. Sylvie essaie de reproduire la magnifique photo qu'elle avait
faite voilà 22 ans; nous verrons le résultat dans quelques jours au développement.
Une pause s’impose après ce voyage dans le temps, d’autant que l’heure du déjeuner a sonné depuis
longtemps. Bouli est à l’ombre mais le long de la route, nous ne pouvons pas tout avoir.
Il nous reste à visiter à nouveau le musée qui nous avait laissé un excellent souvenir ; il est toujours aussi
beau, sobre, lumineux, clair, mettant en valeur chaque œuvre d’art. Les photos sont interdites mais Philou