Violence et interaction sociale - Free

1) Violence et déviance ou l'opportunisme fonctionnaliste.
L´harmonie des ensembles structurés et organisés des sociétés
animales ou humaines est souvent menacée du fait de l´existence d´éléments
déviants en son sein. Ces éléments anomiques s´opposent aux normes
existantes qui régissent le groupe ou la société de façon dynamique
(influence sociale d´un point de vue génétique) ou conformiste (influence
sociale d´un point de vue fonctionnaliste). L´anomie va désigner celui qui
diffère du groupe et qui, de ce fait, sera stigmatisé et mis à distance :
exemple du handicap traité de façon analogue dans les sociétés animales et
humaines.
L'expérience princeps de la violence à laquelle fait face
l'individu est à situer dans son premier contact avec l'autre - en l'occurrence
dans la relation mère/enfant. Sans évoquer la véritable violence qui
accompagne la naissance (violence vécue par le nouveau-né mais aussi par la
parturiente dans l'accouchement) et qui bénéficie d'un non-dit plus ou moins
implicite à travers les différentes cultures, il nous faut retenir que le premier
contact de l'individu avec le monde se fait sur un mode paroxystique et
donc violent (l'énoncé de cette violence est rendue de façon humoristique
dans le début du film Le Tambour : "je vis le jour sous la forme d'une
ampoule de 100 watts" ). De ce contact découlera la vision du rapport à
autrui, qui s'articulera sur le mode ami/ennemi par la suite, étant entendu
que des relations harmonieuses et donc pacifiques sont la règle dans les
rapports parents/enfants. La psychologie individuelle abonde en références
sur cette nécessité d'établir des liens positifs dans la prime enfance (cf. les
ouvrages de Piaget par exemple).
Les théories de la personnalité (Adorno, Frenkel-Brunswick,
Levinson et Sanford, 1950, Reich, 1933, Fromm, 1941 ou encore Rokeach,
1960) établissent quant à elles, un lien direct entre l'éducation et le
positionnement de l'individu par rapport à certaines attitudes se référant à la
violence, notamment celles d'autoritarisme, de fascisme, d'antisémitisme ou
de racisme, de dogmatisme etc. Sans entrer dans un débat sur ces notions et
sur la validité de ces échelles d'attitudes (fort critiquées par ailleurs pour
certaines, notamment par Christie et Jahoda, 1954, surtout en ce qui
concerne l'étude de Adorno et al. sur le fasciste potentiel - dont l'idée
renvoie d'emblée à celle de virtualité comportementale chez l'individu -), il
est intéressant de noter le lien entre éducation et violence. Précisons que
l'idée d'ami/ennemi, ainsi d'ailleurs que celle de commandement/obéissance,
se retrouvent dans les présupposés du politique (Freund, 1986).
L'interaction qui définit toute relation entre les individus d'un groupe
(à petite échelle, exemple de la famille, ou à plus grande échelle, exemple du
monde politique) implique donc une dichotomie évidente entre des
couples opposés et antonymes. Elle présuppose par ailleurs une forte
cohésion intragroupale sur certains principes régissant la vie du groupe.
Ainsi du traitement de la violence, bannie dans les normes mais récurrente
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