Violence et interaction sociale - Free

sociale comme une explication du lien entre les membres du groupe (lien
d'amour) et les liens qui unissent ces membres au père charismatique (liens
d'amour et/ou de haine). L'ambivalence des sentiments qui prédisposent
à l'action nous semble avoir une valeur explicative certaine par
rapport à la violence, surtout si l'on considère sa valeur instrumentale et
stratégique. Ceci nous amène à considérer maintenant la représentations
sociale de la violence, car elle éclaire la dimension instrumentale de celle-ci,
notamment par rapport aux styles de comportement visant à l'influence,
d'un point de vue génétique.
III) Représentation sociale de la violence
1) une construction intra-individuelle ou intragroupale.
La violence peut être choisie comme un style de comportement
qui aidera la désignation et la reconnaissance de l'individu ou du groupe
perçus comme minoritaires dans la société. Ainsi du terrorisme analysé par
Wievorka (1986) par exemple. Ainsi des études sur les minorités actives
(féministes, écologistes par G. Paicheler entre autres) ou sur l'extrême-droite
(Orfali, 1990), qui associent la violence à un style de comportement rigide et
surtout autonome. La violence prend alors une valeur cognitive en ce
sens qu'elle propose d'être interprétée, lue en quelque sorte, décodée par la
majorité. C'est bel et bien l'interprétation d'un comportement qui aidera à sa
définition. Et cette interprétation renverra à une connaissance première, à
des points de repères historiques (histoire personnelle, histoire du groupe
voire histoire nationale). Alors même que l'appréhension de la réalité sociale
est pertinente du fait de la répétition dans le temps des mêmes événements
(à des degrés ou sous des formes diversifiés), cette même répétition implique
un constat pessimiste par rapport à la violence. Lorsque l'on parle de
l'inutilité des "leçons de l'histoire", c'est pour désigner un processus cognitif
répété mais jamais élaboré, jamais transcendé. Le simple fait que certains
faits historiques puissent être mis en doute (ainsi des six millions de juifs
morts pendant la seconde guerre mondiale) souligne une gestion différenciée
de la violence selon les groupes d'appartenance. Si tout le monde s'accorde
sur la définition de cette notion, elle ne désigne pas pour autant une même
réalité. Construit social élaboré dans un groupe d'appartenance ou même de
référence, la violence est un thème qui permet de situer le degré de
l'adhésion groupale. Certes, le contenu idéologique qui lui est associé est
pertinent et l'on distinguera les partisans ou les opposants à la violence, au
sein du groupe lui-même sauf si bien entendu il n'existe que par référence à
ce thème, comme pour l'ACAT (Association des Chrétiens contre la torture)
par exemple (Baverel et Gander, 1995). Certains groupes favoriseront une
définition ambigüe de la violence afin de maintenir différents types de
participation groupale s'articulant sur l'acceptation ou le refus, voire
l'indifférence (difficile toutefois) par rapport à un style de comportement
extrémiste et violent.
Billig (1978) distingue ainsi deux types d'adhérents au sein du
National Front britannique (l'homme de violence et l'homme d'ordre) ; ma
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