29.06.2013 Views

Inventaire de Coléoptères saproxyliques - (CRPF) de Midi-Pyrénées

Inventaire de Coléoptères saproxyliques - (CRPF) de Midi-Pyrénées

Inventaire de Coléoptères saproxyliques - (CRPF) de Midi-Pyrénées

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Dans tous les cas, l’arbre mort <strong>de</strong>puis plus d’un an, dont les assises génératrices sont sèches ou qui a<br />

déjà perdu au moins partiellement son écorce ne représente plus aucun danger pour le peuplement<br />

environnant, quel qu’il soit. Au contraire, les bois morts abritent un ensemble <strong>de</strong> prédateurs et parasitoï<strong>de</strong>s<br />

qui fonctionnent au dépens <strong>de</strong>s insectes <strong>saproxyliques</strong>, mais contribuent également au contrôle <strong>de</strong>s<br />

populations <strong>de</strong> ravageurs (Nageleisen, 2005).<br />

Les arbres à cavités, quant à eux, n’abritent que <strong>de</strong>s mangeurs <strong>de</strong> terreau ou <strong>de</strong> champignons et ne<br />

peuvent donc pas constituer un risque pour le peuplement environnant.<br />

Les coléoptères <strong>saproxyliques</strong> et leur caractère indicateur<br />

La biodiversité ne peut pas s’exprimer qu’à travers la seule richesse spécifique car celle ci ne traduit que la<br />

variété <strong>de</strong>s milieux, et pas le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> naturalité (intégrité écologique), ni la continuité fonctionnelle <strong>de</strong>s<br />

écosystèmes (Blon<strong>de</strong>l, 2000 ; Brustel, 2001 ; Gosselin et al., 2004 ).<br />

On différencie généralement plusieurs types <strong>de</strong> bioindicateurs (Blon<strong>de</strong>l, 2000 ; Lhonoré, 1999 in Brustel,<br />

2001 ; Lin<strong>de</strong>rmayer B. et Franklin JF. , 2002) :<br />

• les espèces « sentinelles » qui signalent et parfois quantifient les effets d’une perturbation (par<br />

exemple une coupe, une pollution…). Pour être performant, le résultat doit être perceptible très<br />

rapi<strong>de</strong>ment après le changement d’état <strong>de</strong> l’écosystème surveillé. Le groupe <strong>de</strong>s Fourmis rousses<br />

(Formica rufa s.l.), sensible aux conditions d’éclairement, à la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s nids…, peut jouer ce<br />

rôle, en particulier dans les peuplements résineux <strong>de</strong> montagne (Torrosian et Humbert, 1982 ;<br />

Nageleisen, 1999 ; Lempérière et al., 2002 ). Certains lichens appartiennent à cette catégorie<br />

(Spellerberg, 1994) ;<br />

• les « clés <strong>de</strong> voûte » qui jouent un rôle disproportionné ; leur présence conditionne la vie d’un<br />

grand nombre d’espèces et leur disparition déstabiliserait fortement l’écosystème. Le Pic noir<br />

(Dryocopus martius), en creusant ses cavités <strong>de</strong> nidification, crée <strong>de</strong>s habitats utilisés très<br />

préférentiellement, au moins dans les forêts <strong>de</strong> montagne, par <strong>de</strong> multiples espèces cavicoles<br />

(Insectes, Chiroptères, Oiseaux…) (Cramp et al., 1989) ;<br />

• les espèces « parapluie », comme par exemple le Pic à dos blanc : les mesures <strong>de</strong> gestion qui le<br />

favorisent assurent la conservation <strong>de</strong> beaucoup d’autres espèces (Siitonen, 2001) ;<br />

• les espèces « drapeaux », en général emblématiques, souvent inscrites dans <strong>de</strong>s listes rouges et<br />

protégées, mais qui représentent moins <strong>de</strong> 0.4 % <strong>de</strong>s insectes connus (Maurin, 1994 in Brustel,<br />

2001), alors que 40% <strong>de</strong>s invertébrés <strong>saproxyliques</strong> d’Europe sont déjà en danger dans une<br />

gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> leur aire <strong>de</strong> distribution (Speight, 1989).<br />

Pour remplir complètement son rôle, un taxon bioindicateur (ici au sens d’un groupe d’espèces) doit avoir<br />

<strong>de</strong>s qualités supplémentaires (Sarthou et al., 2003 a) :<br />

• son aire <strong>de</strong> répartition doit être importante afin <strong>de</strong> valoriser au maximum l’effort <strong>de</strong> suivi ;<br />

• il doit révéler <strong>de</strong>s caractéristiques écologiques plus difficiles à observer directement que lui-même<br />

(micro-habitats, continuité fonctionnelle…) ;<br />

• il doit être opérationnel et sensible en continu sur un large gradient <strong>de</strong> valeurs du critère surveillé ;<br />

• l’écologie et la chorologie <strong>de</strong>s espèces composant le groupe doivent être connues ;<br />

• la collecte <strong>de</strong>s données doit être facile et standardisable ;<br />

• l’i<strong>de</strong>ntification doit être possible (i<strong>de</strong>ntification aisée par un non-spécialiste ou existence <strong>de</strong><br />

personnes ressources).<br />

Etu<strong>de</strong> Biodiversité Hèches – <strong>Coléoptères</strong> <strong>saproxyliques</strong> – Laurent Larrieu – <strong>CRPF</strong> <strong>Midi</strong>-<strong>Pyrénées</strong> – décembre 2005 7/42<br />

Version scientifique

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!