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Dédicaces - Faculté de Médecine et de Pharmacie de Fès

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<strong>Dédicaces</strong>


Toutes les l<strong>et</strong>tres ne sauraient trouver les mots qu’il faut…..<br />

Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitu<strong>de</strong>, l’amour, le<br />

respect, la reconnaissance.<br />

Aussi, c’est tout simplement que :<br />

Z Je dédie c<strong>et</strong>te thèse à …?


Au bon dieu<br />

Tout puissant<br />

Qui m’a inspiré<br />

Qui ma guidé dans le bon chemin<br />

Je vous dois ce que je suis <strong>de</strong>venue<br />

Louanges <strong>et</strong> remerciements<br />

Pour votre clémence <strong>et</strong> miséricor<strong>de</strong>


A ma très chère mère<br />

Tu représentes pour moi le symbole <strong>de</strong> la bonté par excellence, la source <strong>de</strong><br />

tendresse <strong>et</strong> l’exemple du dévouement qui n’a pas cessé <strong>de</strong> m’encourager <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

prier pour moi.<br />

Ta prière <strong>et</strong> ta bénédiction m’ont été d’un grand secours pour mener à<br />

bien mes étu<strong>de</strong>s.<br />

Aucune dédicace ne saurait être assez éloquente pour exprimer ce que tu<br />

mérites pour tous les sacrifices que tu n’as cessé <strong>de</strong> me donner <strong>de</strong>puis ma<br />

naissance, durant mon enfance <strong>et</strong> même à l’âge adulte.<br />

Tu as fait plus qu’une mère puisse faire pour que ses enfants suivent le<br />

bon chemin dans leur vie <strong>et</strong> leurs étu<strong>de</strong>s.<br />

Je te dédie ce travail en témoignage <strong>de</strong> mon profond amour. Puisse Dieu,<br />

le tout puissant, te préserver <strong>et</strong> t’accor<strong>de</strong>r santé, longue vie <strong>et</strong> bonheur.


A mon très cher père<br />

Je ne trouverai <strong>de</strong> mots assez forts pour vous exprimer mon<br />

affection, mon estime <strong>et</strong> mon dévouement pour votre patience, votre<br />

compréhension, vos innombrables encouragements <strong>et</strong> tous les sacrifices<br />

que vous avez consentis pour mon éducation <strong>et</strong> mon bien-être.<br />

Aucun mot ni expression ne suffirait pour vous remercier <strong>et</strong><br />

traduire mes bons fonds sentiments d’amour <strong>et</strong> <strong>de</strong> respect.<br />

Puisses tu, cher papa, trouver dans ce mo<strong>de</strong>ste travail le fruit <strong>de</strong><br />

tous tes efforts <strong>et</strong> sacrifices.<br />

Puisse dieu vous accor<strong>de</strong>r une bonne santé <strong>et</strong> une longue vie


A ma très chère sœur Zakia, son mari Ab<strong>de</strong>louahed<br />

<strong>et</strong> leurs p<strong>et</strong>its anges Abir <strong>et</strong> Arij<br />

Bien que je ne sois pas très expressif ; sachez que<br />

<strong>de</strong>s mots simples ne sauraient à eux seuls prouver le<br />

grand amour fraternel <strong>et</strong> l’immense affection que je<br />

porte.<br />

Puisse dieu, le tout puissant, vous procurer santé<br />

<strong>et</strong> longue vie <strong>et</strong> vous réserve un avenir plein <strong>de</strong> succès<br />

comme vous le souhaitez…


A mon très cher frère Mohammed Amine<br />

Aucun mot ne saura exprimer tout l’amour que j’ai pour toi.<br />

Tu es le frère idéal pour moi, tu as énormément <strong>de</strong> qualités<br />

que je ne pourrais pas tous les citer.<br />

Même si la distance nous a séparé, tu étais <strong>et</strong> tu resteras toujours<br />

dans mon cœur.<br />

Que dieu te gar<strong>de</strong>, <strong>et</strong> te procure santé, bonheur <strong>et</strong> longue vie.


A ma chère grand mère Hadja Tahra<br />

Trouvez ici les expressions <strong>de</strong> ma tendresse, mon respect <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

mon affection inaltérable.<br />

Que Dieu vous protège.<br />

A la mémoire <strong>de</strong> mes grands parents paternels <strong>et</strong><br />

mon grand père maternel.<br />

A mes oncles <strong>et</strong> tantes<br />

A mes cousins <strong>et</strong> cousines<br />

A tous les membres <strong>de</strong> la famille Laϊssaoui <strong>et</strong> Limami<br />

p<strong>et</strong>its <strong>et</strong> grands<br />

Pour votre soutien <strong>et</strong> vos encouragements.<br />

Veuillez trouver dans ce mo<strong>de</strong>ste travail l’expression <strong>de</strong><br />

mon affection la plus sincère.<br />

Que Dieu le tout puissant, vous protège <strong>et</strong> vous gar<strong>de</strong>.


A mes amis <strong>et</strong> collègues :<br />

Dr. Souirti ; Dr. Mahmoudi ; Dr. S. Siham ;<br />

Dr. Babakhouya ; Dr. Saki ; Dr. Chouaib;Dr. Alaoui<br />

Dr. Zrihni; Dr. Chraibi; Dr. Alami; Dr. Houssam<br />

Dr. Belhoussine; Dr. Lmekki; Dr. Hachimi;<br />

Dr. Cherkaoui; Dr. Ridal; Dr. Zaki; Dr. Benmansour;<br />

Dr. Benali;Dr. Aissaoui;Dr.Abbassi<br />

Mr. Kadiri…..<br />

Je ne peux trouver les mots justes <strong>et</strong> sincères pour vous<br />

exprimer mon affection <strong>et</strong> mes pensées, vous êtes pour moi <strong>de</strong>s<br />

frères <strong>et</strong> sœurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s amis sur qui je peut compter.<br />

En témoignage <strong>de</strong> l’amitié qui nous uni <strong>et</strong> <strong>de</strong>s souvenirs <strong>de</strong><br />

tous les moments que nous avons passé ensemble, je vous dédie ce<br />

travail <strong>et</strong> je vous souhaite une vie pleine <strong>de</strong> santé <strong>et</strong> <strong>de</strong> bonheur.<br />

A toute l’equipe du service d’ORL <strong>de</strong> l’hôpital OMAR DRISSI<br />

A tous ceux qui me sont trop chers <strong>et</strong> que<br />

j'ai omis involontairement <strong>de</strong> citer.<br />

A tous ceux qui m’ont aidé <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin<br />

dans la réalisation <strong>de</strong> ce travail.<br />

A tous mes professeurs <strong>et</strong> maîtres,<br />

avec tous mes respects <strong>et</strong> mon éternelle reconnaissance.


Remerciements


A notre maître, prési<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> rapporteur <strong>de</strong> thèse<br />

Monsieur le Professeur EL AMINE EL ALAMI Mohamed<br />

Noureddine<br />

Professeur d’enseignement supérieur d’oto-rhino-laryngologie<br />

Vous nous avez accordé un grand honneur en nous confiant<br />

la réalisation <strong>de</strong> ce travail, <strong>et</strong> en acceptant <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r le jury <strong>de</strong><br />

notre thèse. Qu'il me soit permis <strong>de</strong> vous témoigner toute ma gratitu<strong>de</strong><br />

<strong>et</strong> mon profond respect d'avoir bien voulu assurer la direction <strong>de</strong> ce<br />

travail qui grâce à votre esprit didactique <strong>et</strong> rigoureux <strong>et</strong> vos précieux<br />

conseils a pu être mené à bien.<br />

Je vous prie <strong>de</strong> trouver ici, le témoignage <strong>de</strong> ma<br />

reconnaissance éternelle, <strong>de</strong> mon profond respect <strong>et</strong> ma haute<br />

considération.<br />

Puisse Dieu le tout puissant vous accor<strong>de</strong>r prospérité <strong>et</strong> bonheur, <strong>et</strong><br />

vous assister dans la réalisation <strong>de</strong> vos proj<strong>et</strong>s.


A notre maître <strong>et</strong> juge <strong>de</strong> thèse,<br />

Monsieur le professeur OUDIDI Ab<strong>de</strong>llatif<br />

Professeur agrégé d’oto-rhino-laryngologie<br />

Je vous remercie du grand honneur que vous nous faites en acceptant<br />

<strong>de</strong> juger ce travail.<br />

J'ai eu le grand privilège <strong>de</strong> compter parmi vos étudiants <strong>et</strong><br />

je rends hommage à votre sérieux votre humanisme <strong>et</strong> votre haute<br />

compétence.<br />

Veuillez trouver ici, l'expression <strong>de</strong> ma gratitu<strong>de</strong>,<br />

ma profon<strong>de</strong> reconnaissance, mon admiration <strong>et</strong> ma haute<br />

considération.<br />

Puisse Dieu le tout puissant vous accor<strong>de</strong>r prospérité <strong>et</strong><br />

bonheur, <strong>et</strong> vous assister dans la réalisation <strong>de</strong> vos proj<strong>et</strong>s.


A notre maître <strong>et</strong> juge <strong>de</strong> thèse,<br />

Madame le professeur AMARTI RIFFI Afaf<br />

Professeur d’enseignement supérieur d’anatomie<br />

Pathologique.<br />

Vous nous avez honorés d’accepter avec gran<strong>de</strong> sympathie <strong>de</strong> siéger<br />

parmi notre jury <strong>de</strong> thèse.<br />

Veuillez trouver ici l’expression <strong>de</strong> notre estime <strong>et</strong> notre considération.<br />

Puisse Dieu le tout puissant vous accor<strong>de</strong>r prospérité <strong>et</strong><br />

bonheur, <strong>et</strong> vous assister dans la réalisation <strong>de</strong> vos proj<strong>et</strong>s.


A notre maître <strong>et</strong> juge <strong>de</strong> thèse,<br />

Monsieur le professeur Messary<br />

Professeur agrégé <strong>de</strong> Val-<strong>de</strong>-Grâce en oto-rhino-laryngologie<br />

Nous avons été très sensibles à l’amabilité <strong>de</strong> votre accueil <strong>et</strong> l’intérêt<br />

que vous avez voulu accor<strong>de</strong>r à ce travail en<br />

acceptant <strong>de</strong> le juger.<br />

Veuillez trouver ici, cher maître, le témoignage <strong>de</strong> notre<br />

reconnaissance <strong>et</strong> <strong>de</strong> notre respect.<br />

Puisse Dieu le tout puissant vous accor<strong>de</strong>r prospérité <strong>et</strong> bonheur, <strong>et</strong><br />

vous assister dans la réalisation <strong>de</strong> vos proj<strong>et</strong>s.


SOMMAIRE<br />

INTRODUCTION…………………………………………………………………. 1<br />

EMBRYOLOGIE……………………………………………………………………. 3<br />

ANATOMIE ………………………………………………………………………. 8<br />

I- ANATOMIE DESCRIPTIVE DU LARYNX ……………………………… 9<br />

II- ANATOMIE CHIRURGICALE………………………………………….. 13<br />

III- ANATOMIE ENDOSCOPIQUE………………………………………… 18<br />

IV- ANATOMIE RADIOLOGIQUE………………………………………….. 23<br />

PHYSIOLOGIE………………………………………………………….…………. 30<br />

I- BIOMECANIQUE ARTICULAIRE ………………………………………. 31<br />

II- FONCTIONNEMENT MECANIQUE DU LARYNX……………………. 32<br />

MATERIEL ET METHODES……………………………………………………… 36<br />

RESULTATS ET ANALYSE……………………………………………………….. 38<br />

I-Épidémiologie……………………………………………………………. 39<br />

II-Antécé<strong>de</strong>nts <strong>et</strong> facteurs <strong>de</strong> risques………………………………… 40<br />

III-Données cliniques………………………………………….………….. 44<br />

IV-Traitement………………………………………………….…………… 52<br />

A-Chirurgie………………………………………………….………… 52<br />

B-Radiothérapie…………………………………………….………… 54<br />

C-Traitement <strong>de</strong>s récidives……………………………………….. 54<br />

V-Evolution ………………………………………………………….……. 55<br />

VI-Rééducation orthophonique……………………………….……….. 58<br />

DISCUSSION…………………………………………………………………….. 59<br />

I-Epidémiologie…………………………………………………………… 60<br />

II-Facteurs <strong>de</strong> risques…………………………………………………… 63


III-Etu<strong>de</strong> clinique……………………………………….………………… 75<br />

IV-Bilan paraclinique……………………………………………………… 80<br />

A-Etu<strong>de</strong> histologique……………………………………………… 80<br />

B-Bilan d’extension <strong>et</strong> classification ………………………….. 81<br />

V-Traitement………………………………………………………………. 89<br />

A-But : ………………………………………………………………. 89<br />

B-Moyens ……………………………………………….………….. 89<br />

C-Résultats <strong>et</strong> indications thérapeutiques…………………… 110<br />

1-Tumeurs débutantes (T1 <strong>et</strong> T2)………………………… 110<br />

2-Tumeurs localement avancées (T3 <strong>et</strong> T4) …………… 114<br />

VI-Complications………………………………………………………… 116<br />

A-Chirurgicales…………………………………………………… 116<br />

B-Complications <strong>de</strong> la radiothérapie…………………………. 118<br />

VII-Pronostic <strong>et</strong> surveillance…………………………………………… 119<br />

VIII-Qualité <strong>de</strong> vie <strong>et</strong> Réhabilitation vocale………………………….. 121


INTRODUCTION<br />

1


Le larynx est un organe impair <strong>et</strong> médian, situé à la partie moyenne <strong>de</strong> la<br />

gaine viscérale du cou <strong>et</strong> qui occupe la partie supérieure <strong>de</strong> la région<br />

infrahyoïdienne. Il participe à la phonation, la respiration <strong>et</strong> la déglutition.<br />

Les cancers du larynx sont fréquents. Directement liés au tabagisme<br />

chronique <strong>et</strong> souvent associés à une consommation excessive d’alcool, ils touchent<br />

l’homme dans l’immense majorité <strong>de</strong>s cas, l’atteinte <strong>de</strong> la femme est en n<strong>et</strong>te<br />

augmentation. La forme histopathologique <strong>de</strong> loin la plus fréquente est le carcinome<br />

épi<strong>de</strong>rmoï<strong>de</strong> <strong>et</strong> malgré <strong>de</strong>s signes d’appel précoces, un grand nombre <strong>de</strong> tumeurs<br />

laryngées, en particulier sus-glottiques, sont diagnostiquées à un sta<strong>de</strong> relativement<br />

avancé. Le bilan d’extension repose sur une endoscopie minutieuse <strong>et</strong> une imagerie<br />

en coupes <strong>de</strong> qualité. Son pronostic d’ensemble est l’un <strong>de</strong>s meilleurs au sein <strong>de</strong>s<br />

voies aérodigestives supérieures.<br />

Récemment on a constaté une augmentation <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> ce cancer chez<br />

la femme ce qui nous a motivé à élaborer ce travail.<br />

Notre étu<strong>de</strong> rétrospective portant sur 11 patientes présentant un cancer du<br />

larynx , recueillis au sein du service d’ORL du CHU Hassan II –<strong>Fès</strong>- a pour but <strong>de</strong><br />

discuter les caractéristiques ainsi que certaines particularités épidémiologique,<br />

clinique, thérapeutique <strong>et</strong> pronostique <strong>de</strong> nos patientes en se référant à la<br />

littérature.<br />

2


EMBRYOLOGIE<br />

3


Le développement du larynx débute à la fin <strong>de</strong> la 3è semaine (Fig. 2 ,3) <strong>de</strong> la<br />

vie intra-utérine, l’embryon mesure alors entre 2,7 <strong>et</strong> 5 mm.<br />

Son origine est double:<br />

• Endo<strong>de</strong>rmique ou lame épithéliale laryngée, donnant le tube laryngé par<br />

tubulisation à partir <strong>de</strong> l’intestin céphalique antérieur,<br />

• Branchiale mésenchymateuse (Fig.1, 2) <strong>et</strong> en particulier les 2ème, 3ème, 4ème <strong>et</strong><br />

5ème arcs branchiaux qui vont constituer le squel<strong>et</strong>te cartilagineux, les structures<br />

musculaires <strong>et</strong> ligamentaires, <strong>et</strong> les ébauches nerveuses.<br />

Ainsi, l’épiglotte dérive d’un épaississement situé entre les 3ème <strong>et</strong> 4ème<br />

arcs, appelé éminence hypo branchiale, qui apparaît vers la fin <strong>de</strong> la 3ème semaine.<br />

Elle n’est constituée <strong>de</strong> cartilage pour prendre sa forme définitive qu’après le 3ème<br />

mois.<br />

Le cartilage thyroï<strong>de</strong> provient du 4ème arc branchial. Il est formé à la 7ème<br />

semaine <strong>de</strong> 2 lames paramédianes séparées l’une <strong>de</strong> l’autre. Son aspect est définitif<br />

vers la fin du 3ème mois.<br />

Le cartilage cricoï<strong>de</strong> dérive du 5è arc, apparaissant à la 6è semaine comme<br />

une double ébauche dont les pièces se réunissent à la fin du 2ème mois.<br />

Les cartilages aryténoï<strong>de</strong>s dérivent également du 5ème arc. Ils apparaissent à<br />

la fin <strong>de</strong> la 4ème semaine sous la forme <strong>de</strong> 2 bourrel<strong>et</strong>s latéraux obstruant la<br />

lumière laryngée, <strong>et</strong> prennent leur aspect définitif à la fin du 2ème mois.<br />

L’os hyoï<strong>de</strong> provient <strong>de</strong>s 2ème <strong>et</strong> 3ème arcs, le 2ème arc donne les p<strong>et</strong>ites<br />

cornes <strong>et</strong> le 3ème les gran<strong>de</strong>s cornes.<br />

La plupart <strong>de</strong>s muscles intrinsèques proviennent du 5ème arc branchial, le<br />

4ème arc donnant le muscle crico-thyroïdien. Ils apparaissent à la fin du 2ème mois,<br />

pour être parfaitement individualisés à la fin du 3ème mois.<br />

4


Par ailleurs, on constate que chez le fœtus <strong>et</strong> le nouveau-né, le larynx est<br />

situé très haut dans le cou. Ainsi, l’épiglotte est au contact du voile du<br />

palais,n’autorisant qu’une respiration nasale.<br />

Le plan glottique, qui se situe au niveau <strong>de</strong> C3 à l’âge d’un an, se proj<strong>et</strong>te<br />

ensuite à l’âge adulte au niveau <strong>de</strong> C5.<br />

Ainsi l’on peut concevoir le larynx comme résultant <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ébauches<br />

différentes, l’une craniale (canal vestibulo-trachéal), l’autre caudale (canal<br />

pharyngo-laryngée), le plan glottique constitue alors la barrière entre ces <strong>de</strong>ux<br />

régions.<br />

Le diamètre <strong>de</strong> la lumière laryngée varie également lors <strong>de</strong> la croissance 4 à 5<br />

mm à la naissance, 11 à 13 mm à l’âge adulte en fonction du sexe. (Fig. 3)<br />

5


Fig. 1 : organisation métamérique <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> la<br />

région cervicale (embryon <strong>de</strong> 5 semaines). [1]<br />

Fig. 2 : dérivés <strong>de</strong>s arcs pharyngiens [1]<br />

6<br />

1 : N. trijumeau<br />

2 : N. facial<br />

3 : N. glosso-pharyngien<br />

4 : N. vague<br />

I : Ie arc pharyngien<br />

II : IIe arc pharyngien<br />

III : IIIe arc pharyngien<br />

IV : IVe arc pharyngien


Fig. 3 : développement embryonnaire du larynx<br />

[1]<br />

7


ANATOMIE<br />

8


Le larynx est un organe cervical <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille, mais qui doit assumer<br />

plusieurs fonctions. Placé sur la filière aérique, il participe à la respiration. Il doit<br />

assurer la production <strong>et</strong> la modulation <strong>de</strong>s sons, rôle socialement très important.<br />

Situé sous le carrefour aérodigestif, il doit se protéger, ainsi que les voies<br />

respiratoires sous-jacentes, <strong>de</strong> l’intrusion <strong>de</strong>s aliments, en fermant son orifice<br />

supérieur lors <strong>de</strong> la déglutition.<br />

I- ANATOMIE DESCRIPTIVE [2]<br />

Le larynx a la forme d’une pyrami<strong>de</strong> triangulaire à base postérosupérieure<br />

répondant au pharynx <strong>et</strong> à l’os hyoï<strong>de</strong>, <strong>et</strong> à somm<strong>et</strong> inférieur répondant à l’orifice<br />

supérieur <strong>de</strong> la trachée.<br />

Ses dimensions sont, chez l’homme, <strong>de</strong> 45 mm <strong>de</strong> haut <strong>et</strong> 35 mm <strong>de</strong> diamètre<br />

antéropostérieur à sa partie supérieure. Elles sont plus réduites chez la femme<br />

(respectivement 35 mm <strong>et</strong> 25 mm). Les limites du larynx sont représentées en haut<br />

par le bord supérieur du cartilage thyroï<strong>de</strong> qui répond au corps vertébral <strong>de</strong> C4, <strong>et</strong><br />

en bas au cartilage cricoï<strong>de</strong> en face du bord inférieur <strong>de</strong> C6. Il est constitué par<br />

l’assemblage <strong>de</strong> 11 cartilages<br />

§ trois cartilages impairs <strong>et</strong> médians : le cartilage thyroï<strong>de</strong>, le cartilage cricoï<strong>de</strong><br />

<strong>et</strong> l’épiglotte ;<br />

§ quatre cartilages pairs : les cartilages corniculés <strong>de</strong> Santorini, les cartilages<br />

cunéiformes <strong>de</strong> Wrisberg, les cartilages aryténoï<strong>de</strong>s.<br />

Les différentes pièces cartilagineuses du larynx sont unies par <strong>de</strong>s membranes<br />

renforcées éventuellement par <strong>de</strong>s ligaments, <strong>et</strong> par <strong>de</strong>s ligaments totalement<br />

individualisés :<br />

§ Membrane cricotrachéale<br />

§ Membrane <strong>et</strong> ligaments thyrohyoïdiens<br />

§ Membrane <strong>et</strong> ligaments cricothyroïdiens<br />

§ Ligaments <strong>de</strong> l’épiglotte<br />

9


§ Ligaments du complexe aryténoïdien<br />

Les différentes pièces cartilagineuses sont mobilisées par une musculature<br />

intrinsèque du larynx constituée par :<br />

§ Muscle cricothyroïdien<br />

§ Muscle cricoaryténoïdien postérieur<br />

§ Muscle aryténoïdien transverse<br />

§ Muscle aryépiglottique<br />

§ Muscle aryténoïdien oblique<br />

§ Muscle cricoaryténoïdien latéral<br />

§ Muscle cricoépiglottique<br />

§ Muscle thyroaryténoïdien latéral<br />

§ Muscle vocal ou thyroaryténoïdien médial<br />

La vascularisation artérielle du larynx est assurée par trois pédicules :<br />

– artère laryngée supérieure : c’est une branche <strong>de</strong> l’artère thyroïdienne supérieure.<br />

– artère cricothyroïdienne ou artère laryngée moyenne : c’est une branche <strong>de</strong> l’artère<br />

thyroïdienne supérieure.<br />

Fig. 4 : situation du larynx.<br />

1 : axe vasculaire du cou ; 2 : os hyoï<strong>de</strong> ; 3 : cartilage thyroï<strong>de</strong> ; 4 : cartilage<br />

cricoï<strong>de</strong> ; 5 : trachée. [3]<br />

– artère laryngée inférieure : c’est une branche <strong>de</strong> l’artère thyroïdienne inférieure.<br />

10<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5


Sa vascularisation veineuse est schématiquement satellite <strong>de</strong>s artères.<br />

Les lymphatiques du larynx se divisent en <strong>de</strong>ux territoires : le premier, sus-<br />

glottique, très important <strong>et</strong> le second, sous-glottique, plus fin.<br />

L’innervation du larynx est assurée par les nerfs laryngés supérieur <strong>et</strong><br />

inférieur, branches du nerf vague ou pneumogastrique, dixième paire <strong>de</strong> nerfs<br />

crâniens.<br />

Différences entre le larynx <strong>de</strong> l’homme <strong>et</strong> <strong>de</strong> la femme<br />

Le larynx offre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s différences, suivant les sexes, dans son volume, sa<br />

forme <strong>et</strong> la conformation particulière <strong>de</strong>s diverses parties qui entrent dans sa<br />

composition. C’est principalement à ces variétés d’organisation qu’il faut rapporter<br />

les différences si remarquables que présente le timbre <strong>de</strong> la voix chez les <strong>de</strong>ux<br />

sexes : la voie douce <strong>et</strong> mélodieuse <strong>de</strong>s femmes, la voix forte, sonore, <strong>et</strong> en quelque<br />

sorte caverneuse que rend le larynx chez les hommes adultes.<br />

Le larynx <strong>de</strong> l’homme adulte est très large <strong>et</strong> fort volumineux. Chez la femme<br />

il est plus rétréci, plus court proportionnellement, <strong>et</strong> n’offre guère que les <strong>de</strong>ux tiers<br />

ou la moitié du volume <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> l’homme.<br />

La forme du larynx est moins différente que le volume dans les <strong>de</strong>ux sexes :<br />

voici les principales observations qu’on peut faire à c<strong>et</strong> égard :<br />

Les diverses pièces cartilagineuses du larynx sont plus p<strong>et</strong>ites, plus minces,<br />

plus flexibles, <strong>et</strong> leurs articulations sont plus mobiles chez la femme que chez<br />

l’homme.<br />

Les <strong>de</strong>ux lames du cartilage thyroï<strong>de</strong> sont plus obliques <strong>et</strong> moins écartés<br />

proportionnellement dans l’homme que dans la femme ; aussi forment elles<br />

chez le premier en se réunissant en avant, une saillie plus considérable au<br />

<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s téguments <strong>et</strong> un angle plus aigu, tandis que chez la secon<strong>de</strong> c<strong>et</strong><br />

angle est fort arrondi. L’échancrure du bord supérieur du cartilage thyroï<strong>de</strong><br />

11


est peu profon<strong>de</strong> est arrondie chez la femme : elle se prolonge d’avantage<br />

chez l’homme, <strong>et</strong> se termine par un angle aigu. Le cartilage cricoï<strong>de</strong> est aussi<br />

un peu plus étroit en avant chez la femme que chez l’homme.<br />

En arrière le larynx chez la femme est plus large proportionnellement que<br />

celui <strong>de</strong> l’homme, ce qui tient à l’écartement plus considérable qu’offrent chez<br />

elle les <strong>de</strong>ux moitiés du cartilage thyroï<strong>de</strong> ; aussi les espaces triangulaires qui<br />

séparent ce cartilage <strong>de</strong> la cavité du larynx sont ils plus large chez la femme<br />

que chez l’homme.<br />

L’extrémité supérieure du larynx est surmontée par un os hyoï<strong>de</strong> bien plus<br />

épais <strong>et</strong> plus large chez l’homme que chez la femme. L’épiglotte est<br />

également chez lui plus large, plus épaisse <strong>et</strong> plus saillante. La glotte offre à<br />

peu prés la même forme dans les <strong>de</strong>ux sexes ; seulement chez la femme ses<br />

dimensions sont bien moindres que chez l’homme. Chez ce <strong>de</strong>rnier, les<br />

cor<strong>de</strong>s vocales sont plus épaisses <strong>et</strong> plus longues, les cartilages aryténoï<strong>de</strong>s<br />

plus longs, plus élevés, <strong>et</strong> par conséquent les ventricules sont situés plus<br />

profondément <strong>et</strong> plus éloignés <strong>de</strong> l’ouverture supérieure que dans la femme.<br />

12


II- ANATOMIE CHIRURGICALE [4]<br />

Un billot est placé sous la nuque du suj<strong>et</strong> couché sur le dos ; la tête est<br />

immobilisée dans l’extension, la face tournée du coté opposé a celui qui doit être<br />

disséqué.<br />

Incisions cutanées (Fig.5).<br />

Inciser la peau le long du bord inferieur du maxillaire inferieur ; prolonger<br />

c<strong>et</strong>te incision d’abord suivant une ligne courbe <strong>de</strong> manière à contourner en arrière le<br />

pavillon <strong>de</strong> l’oreille jusqu'à son extrémité supérieure, puis horizontalement vers la<br />

protubérance occipitale externe jusqu'à trois travers <strong>de</strong> doigt en arrière du pavillon.<br />

Faire à la peau une <strong>de</strong>uxième incision allant <strong>de</strong> la ligne médiane à l’acromion en<br />

suivant le bord supérieur du sternum <strong>et</strong> la clavicule. Réunir les <strong>de</strong>ux incisions<br />

précé<strong>de</strong>ntes par une troisième, médiane.<br />

Muscle peaucier (Fig.5).<br />

Rabattre en <strong>de</strong>hors le lambeau cutané ; au <strong>de</strong>ssous se trouve le peaucier qu’il<br />

faut n<strong>et</strong>toyer, sectionner le peaucier transversalement vers le milieu du cou ;<br />

rabattre en haut <strong>et</strong> en bas les <strong>de</strong>ux lambeaux<br />

Fig.5 : dissection du cou, plan du muscle peaucier<br />

1 : incision cutanée ; 2 : muscle peaucier ; 3 : plexus cervical superficiel ; 4 : clavicule [3]<br />

13<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4


Aponévrose cervicale superficielle (Fig. 6).<br />

Rabattre en arrière la branche transverse du plexus cervical superficiel, puis<br />

inciser sur toute la longueur du sterno-cléido-mastoïdien le feuill<strong>et</strong> superficiel <strong>de</strong> sa<br />

gaine en ménageant la veine jugulaire externe <strong>et</strong> la branche auriculaire du plexus<br />

cervical.<br />

Fig. 6 : aponévroses cervicales <strong>et</strong> paqu<strong>et</strong>s vasculo-nerveux.<br />

1 : plexus cervical superficiel ; 2 : veine jugulaire interne ; 3 :<br />

aponévrose cervicale moyenne ; 4 : aponévrose cervicale superficielle ;<br />

5 : clavicule. [3]<br />

Aponévrose cervicale moyenne (Fig. 6).<br />

Sous l’aponévrose cervicale superficielle réclinée en <strong>de</strong>dans, <strong>et</strong> les lambeaux<br />

du sterno-cléido-mastoïdien rabattus en haut <strong>et</strong> en bas, apparaît l’aponévrose<br />

cervicale moyenne à travers laquelle transparaissent les muscles sous-hyoïdiens.<br />

Il faut tout d’abord poursuivre, dans la partie inferieure <strong>de</strong> la région, la<br />

dissection <strong>de</strong>s veines jugulaires antérieure <strong>et</strong> externe jusqu’au point ou ces veines<br />

traversent l’aponévrose moyenne, entre les muscles omo-hyoïdien <strong>et</strong> sterno-cleido-<br />

hyoïdien, pour aller se j<strong>et</strong>er dans la veine sous-clavière.<br />

14<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5


Muscles sous-hyoïdiens.<br />

Sectionner transversalement <strong>de</strong> chaque coté le muscle thyro-hyoïdien,<br />

rabattre en haut <strong>et</strong> en bas ses <strong>de</strong>ux lambeaux. Au <strong>de</strong>ssous se trouve la membrane<br />

thyro-hyoïdienne. Séparer le larynx <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> la langue <strong>et</strong> du pharynx par une<br />

section transversale passant au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’os hyoï<strong>de</strong>.<br />

Nerf laryngé supérieur <strong>et</strong> muscle crico-thyroïdien ; artères laryngées supérieure <strong>et</strong><br />

inferieure (Fig.7).<br />

Reprendre la dissection <strong>de</strong> la branche interne du laryngé supérieur au point ou<br />

elle traverse la membrane thyro-hyoïdienne <strong>et</strong> poursuivre ses rameaux dans la<br />

partie supérieure du larynx <strong>et</strong> sur la face postérieure <strong>de</strong> c<strong>et</strong> organe. C<strong>et</strong>te branche<br />

interne du laryngé envoie également un rameau à la muqueuse <strong>de</strong> la langue.<br />

Disséquer la branche externe du laryngée supérieur, si cela n’as pas été fait<br />

pendant la préparation <strong>de</strong> la région antérieure du cou, jusqu'à la membrane crico-<br />

thyroïdienne <strong>et</strong> isoler le rameau qu’elle envoie au muscle crico-thyroïdien.<br />

Fig. 7 : innervation du larynx<br />

1 : os hyoï<strong>de</strong> ; 2 : nerf laryngé supérieur ; 3 : cartilage<br />

thyroï<strong>de</strong> ; 4 : muscle crico-thyroïdien latéral ; 5 : cartilage<br />

cricoï<strong>de</strong>. [3]<br />

15<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5


Nerf récurrent ; artère laryngée postérieure ; muscles crico-aryténoïdien postérieur<br />

<strong>et</strong> ary-aryténoïdien (fig. 8).<br />

Suivre le récurrent sous la muqueuse <strong>de</strong> la face postérieure du larynx ; isoler<br />

les rameaux qu’il envoie aux muscles crico-aryténoïdien postérieur <strong>et</strong> ary-<br />

aryténoïdien, <strong>et</strong> n<strong>et</strong>toyer ces muscles ; chercher l’anastomose <strong>de</strong> Galien qui unit un<br />

<strong>de</strong>s fil<strong>et</strong>s du récurrent à l’un <strong>de</strong>s rameaux postérieurs <strong>de</strong> la branche interne du<br />

laryngé supérieur. On terminera la dissection du récurrent à mesure qu’on<br />

disséquera les autres muscles du larynx.<br />

2<br />

4<br />

5<br />

6<br />

A<br />

B<br />

1<br />

4<br />

Fig. 8 (A, B) : Innervation <strong>et</strong> vascularisation du larynx.<br />

1 : Artère thyroïdienne inferieure; 2 : Nerf récurrent ; 3 : nerf<br />

vague ; 4 : Artère sous-clavière ; 5 : Artère caroti<strong>de</strong> primitive ; 6 :<br />

clavicule ; 7 : muscle constricteur inferieur du pharynx ; 8 :<br />

Cartilage thyroï<strong>de</strong> ; 9 : Trachée. [3]<br />

16<br />

1<br />

2<br />

3<br />

7<br />

8<br />

9


Muscle crico-aryténoïdien latéral <strong>et</strong> thyro-aryténoïdiens supérieur <strong>et</strong> inferieur (Fig.<br />

7).<br />

Pour pouvoir m<strong>et</strong>tre ces muscles à découvert, il faut sectionner une <strong>de</strong>s lames<br />

du cartilage thyroï<strong>de</strong>, suivant une ligne verticale passant à un <strong>de</strong>mi-centimètre<br />

environ <strong>de</strong> la ligne médiane, <strong>et</strong> récliner en bas l’aile cartilagineuse sectionnée, après<br />

avoir coupé le long <strong>de</strong> son bord supérieur la membrane thyro-hyoïdienne. Avant <strong>de</strong><br />

n<strong>et</strong>toyer les muscles crico-aryténoïdien latéral <strong>et</strong> thyro-aryténoïdiens, on<br />

recherchera leurs fil<strong>et</strong>s nerveux qui viennent du récurrent. On achèvera en même<br />

temps <strong>de</strong> disséquer quelques rameaux du nerf laryngé supérieur, que cachait la<br />

lame du cartilage thyroï<strong>de</strong>.<br />

Configuration interne du larynx ; fin <strong>de</strong> la dissection du nerf laryngé supérieur ;<br />

ligaments thyro-aryténoïdiens (fig. 7).<br />

Sectionner sur la ligne médiane la paroi postérieure du larynx <strong>et</strong> écarter les<br />

<strong>de</strong>ux lèvres <strong>de</strong> l’ouverture.<br />

Etudier la configuration interne du larynx : sectionner ensuite verticalement la<br />

cor<strong>de</strong> vocale supérieure afin d’examiner la disposition du ventricule. Sur l’autre coté<br />

on enlèvera la muqueuse <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales <strong>et</strong> on isolera le long <strong>de</strong> leur bord libre<br />

les ligaments thyro-aryténoïdiens.<br />

Articulations <strong>et</strong> cartilages du larynx.<br />

Enlever les muscles du larynx, n<strong>et</strong>toyer les cartilages <strong>et</strong> leurs articulations.<br />

Séparer les unes <strong>de</strong>s autres les pièces cartilagineuses <strong>et</strong> étudier leur configuration.<br />

Notion <strong>de</strong> points <strong>de</strong> force <strong>et</strong> <strong>de</strong> points <strong>de</strong> faiblesse<br />

La notion <strong>de</strong> points <strong>de</strong> force <strong>et</strong> <strong>de</strong> points <strong>de</strong> faiblesse est à la base <strong>de</strong> la<br />

connaissance <strong>de</strong>s voies d'extension préférentielles <strong>et</strong> <strong>de</strong> la chirurgie <strong>de</strong> ces tumeurs.<br />

17


Intra-laryngés :<br />

Points <strong>de</strong> force Points <strong>de</strong> faiblesse<br />

§ Couche élastique sous-<br />

muqueuse<br />

§ Cône élastique<br />

§ Ligament vocal<br />

Extra-laryngés :<br />

§ Cartilages non ossifiés<br />

§ Membrane hyo-épiglottique++<br />

§ Membrane hyo-thyroïdienne+<br />

III- ANATOMIE ENDOSCOPIQUE [2]<br />

18<br />

Intra-laryngés :<br />

§ Epiglotte (orifices cribriformes)<br />

§ Ligament thyro-épiglottique<br />

§ Loge HTE<br />

§ Laryngocéle<br />

Extra-laryngés :<br />

§ Membrane crico-thyroïdienne<br />

§ Cartilages ossifiés<br />

§ Commissure antérieure<br />

Tableau 1 : Voies d'extension <strong>de</strong>s tumeurs du larynx<br />

À la différence <strong>de</strong> l’anatomie <strong>de</strong>scriptive <strong>et</strong> <strong>de</strong>s données offertes par<br />

l’imagerie, l’anatomie endoscopique se contente d’une vue en surface <strong>de</strong> la cavité<br />

pharyngolaryngée. Ne sont accessibles à l’œil <strong>de</strong> l’examinateur que certains<br />

éléments anatomiques précé<strong>de</strong>mment décrits.<br />

La connaissance <strong>de</strong> l’anatomie endoscopique du larynx est indispensable pour<br />

réaliser correctement :<br />

– le bilan d’extension d’une tumeur, d’une sténose, d’une malformation;<br />

– le traitement endoscopique <strong>de</strong>s différentes pathologies rencontrées.<br />

BASE DE LANGUE ET VALLÉCULE (Fig. 10)<br />

Il s’agit d’une région très importante <strong>et</strong> qui constitue une région frontière avec<br />

le larynx. Lors <strong>de</strong> l’examen endoscopique, l’introduction <strong>de</strong> l’endoscope débute par<br />

l’analyse minutieuse <strong>de</strong> ces structures. On r<strong>et</strong>rouve donc les papilles gustatives<br />

<strong>de</strong>ssinant le « V » lingual, <strong>et</strong> parfois <strong>de</strong>s masses lymphoï<strong>de</strong>s correspondant au<br />

reliquat d’amygdale linguale.


L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la muqueuse, dès c<strong>et</strong> endroit, est particulièrement importante.<br />

L’endoscopie précise leur nature <strong>et</strong> cherche à éliminer une tumeur. En <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la<br />

base <strong>de</strong> langue, la vallécule est réellement la région frontière avec le larynx<br />

puisqu’elle constitue une jonction entre l’épiglotte en arrière <strong>et</strong> la langue en avant.<br />

Les vallécules sont séparées par un repli qui est le repli glossoépiglottique médian.<br />

Latéralement, elles sont limitées par les replis glossoépiglottiques latéraux.<br />

Si l’appréciation <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> langue <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vallécules est<br />

importante, il ne faut jamais om<strong>et</strong>tre la palpation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux structures pour<br />

dépister ou évaluer l’importance d’une infiltration tumorale, soit <strong>de</strong> la langue, soit<br />

dans la loge HTE.<br />

MARGELLE LARYNGÉE OU ÉPILARYNX (Fig. 10)<br />

C<strong>et</strong>te structure anatomique fait partie <strong>de</strong> l’étage sus-glottique <strong>et</strong> elle est une<br />

zone frontière entre le larynx <strong>et</strong> l’hypopharynx. Comme son nom l’indique, elle<br />

s’apparente à un rebord qui a une forme ovale <strong>et</strong> oblique d’avant en arrière. Elle est<br />

formée en avant du bord libre <strong>de</strong> l’épiglotte. À ce niveau, le repli glossoépiglottique<br />

latéral <strong>et</strong> le repli pharyngoépiglottique convergent <strong>et</strong> constituent la région <strong>de</strong>s trois<br />

replis. En arrière, le repli aryépiglottique se poursuit pour constituer la margelle<br />

postérieure jusqu’au niveau du somm<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’aryténoï<strong>de</strong>. Tout en arrière se situe<br />

l’échancrure interaryténoïdienne qui répond au muscle interaryténoïdien.<br />

ÉTAGE SUS-GLOTTIQUE (Fig. 9, 10)<br />

Épiglotte<br />

Il s’agit d’une structure cartilagineuse recouverte d’une muqueuse fine. Sa<br />

face laryngée est bien lisse dans ses <strong>de</strong>ux tiers supérieurs, <strong>et</strong> en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

région se situe le pied <strong>de</strong> l’épiglotte qui vient s’insérer juste au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la<br />

commissure antérieure <strong>de</strong> l’étage glottique.<br />

19


Muqueuse<br />

La muqueuse qui recouvre toute la face laryngée <strong>de</strong> l’épiglotte s’étend<br />

latéralement jusqu’aux ban<strong>de</strong>s ventriculaires ou fausses cor<strong>de</strong>s vocales. Il s’agit <strong>de</strong><br />

structures allongées parallèlement au plan <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales.<br />

Au niveau <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> ventriculaire se situent <strong>de</strong> nombreuses<br />

glan<strong>de</strong>s séromuqueuses. Une asymétrie doit toujours attirer l’attention vers une<br />

pathologie tumorale profon<strong>de</strong>.<br />

Ventricule laryngé<br />

Il s’agit d’une cavité située entre l’épaisseur <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ventriculaire en haut<br />

<strong>et</strong> le plan <strong>de</strong> la cor<strong>de</strong> vocale en bas.<br />

En <strong>de</strong>hors, la cavité ventriculaire est proche du périchondre interne du cartilage<br />

thyroï<strong>de</strong> <strong>et</strong> contient <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s séromuqueuses. La proximité <strong>de</strong> ces éléments<br />

anatomiques explique le risque rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>s cancers nés à partir du<br />

ventricule <strong>de</strong> Morgagni.<br />

2<br />

3<br />

4<br />

8<br />

A<br />

1<br />

11<br />

12<br />

20<br />

10<br />

9<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4 5,6<br />

Fig.9 : Configuration interne du larynx [3]<br />

A : coupe sagittale<br />

B : coupe coronale<br />

1 : épiglotte ; 2 : fausse cor<strong>de</strong> vocale ; 3 : muscle thyro-hyoïdien ; 4 : ventricule <strong>de</strong> Morgani ; 5 : ligament<br />

vocal ; 6 : muscle vocal ; 7 : glotte ; 8 : trachée ; 9 : glan<strong>de</strong> thyroï<strong>de</strong> ; 10 : base <strong>de</strong> la langue ; 11 : muscle<br />

ary-aryténoïdien ; 12 : chaton cricoidien.<br />

B<br />

7<br />

8


Région interaryténoïdienne<br />

Elle correspond à la partie postérieure <strong>de</strong> l’étage sus-glottique. La muqueuse,<br />

à ce niveau, recouvre les fibres musculaires du muscle interaryténoïdien.<br />

ÉTAGE GLOTTIQUE (Fig. 10,11)<br />

Cor<strong>de</strong>s vocales<br />

L’étage glottique est essentiellement constitué <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales.<br />

À l’état normal, elles prennent la forme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cordons blancs tendus en avant<br />

entre l’angle rentrant du cartilage thyroï<strong>de</strong> <strong>et</strong> en arrière au niveau <strong>de</strong> l’apophyse<br />

vocale à la base du cartilage aryténoï<strong>de</strong>.<br />

L’examen au microscope du plan glottique, associé à l’utilisation <strong>de</strong> micro-<br />

instruments (pince coudée à droite <strong>et</strong> à gauche, palpeur, aspiration) perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> faire<br />

le diagnostic <strong>de</strong>s anomalies, soit <strong>de</strong> la muqueuse, soit du ligament vocal, soit en<br />

profon<strong>de</strong>ur dans la cor<strong>de</strong> vocale.<br />

Commissure antérieure<br />

Elle est idéalement examinée à l’optique à 30° <strong>et</strong> à 70°. Elle peut présenter une<br />

micropalmure, <strong>et</strong> dans ce cas est souvent associée à une dysphonie fonctionnelle.<br />

Commissure postérieure<br />

Elle correspond à la glotte cartilagineuse représentée par les <strong>de</strong>ux apophyses<br />

vocales <strong>de</strong>s cartilages aryténoï<strong>de</strong>s. La muqueuse qui la recouvre est fine,<br />

directement appliquée sur le cartilage avec une vascularisation riche.<br />

21


5<br />

6<br />

7<br />

Fig. 10 : vue endoscopique du larynx en phase phonatoire [3]<br />

1 : épiglotte ; 2 : cor<strong>de</strong> vocale droite ; 3 : ban<strong>de</strong> ventriculaire droite ; 4 : commissure postérieure ;<br />

5 : vallécule gauche ; 6 : aryténoï<strong>de</strong> gauche ; 7 : sinus piriforme gauche.<br />

ÉTAGE SOUS-GLOTTIQUE (Fig. 9, 11)<br />

Il s’agit <strong>de</strong> la continuité <strong>de</strong> la muqueuse à la face inférieure <strong>de</strong> la cor<strong>de</strong> vocale<br />

qui s’étend jusqu’au bord supérieur du cartilage cricoï<strong>de</strong>. Ses reliefs sont peu<br />

visibles en arrière, mais bien visibles en avant. Il s’agit d’une région importante à<br />

examiner chez l’adulte présentant un carcinome <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales.<br />

Fig. 11 : vue endoscopique du larynx en phase respiratoire [3]<br />

1 : commissure antérieure ; 2 : étage sous-glottique<br />

22<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

1<br />

2


IV-ANATOMIE RADIOLOGIQUE [2]<br />

Les progrès réalisés dans l’imagerie du larynx ont été considérables ces<br />

<strong>de</strong>rnières années. Les scanners hélicoïdaux sont en voie <strong>de</strong> remplacer les scanners<br />

conventionnels. Ces scanners sont beaucoup plus rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent une<br />

reconstruction en trois dimensions du larynx. Le traitement <strong>de</strong>s images autorise<br />

pratiquement une endoscopie virtuelle en temps réel.<br />

Les appareils d’imagerie par résonance magnétique les plus récents<br />

perm<strong>et</strong>tent d’observer le pharyngolarynx en mouvement sans risque d’irradiation<br />

pour le patient. On parle <strong>de</strong> ciné-imagerie par résonance magnétique.<br />

A-TECHNIQUE<br />

1-Scanner Spiralé<br />

Le mo<strong>de</strong> spiralé est basé sur le principe <strong>de</strong> la rotation continue du système<br />

tube détecteur, avec émission permanente <strong>de</strong> rayons X combinée à un déplacement<br />

<strong>de</strong> la table. L’acquisition volumique spiralée perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>s reconstructions dans tous<br />

les plans <strong>de</strong> l’espace, <strong>et</strong> en particulier <strong>de</strong>s reconstructions frontales <strong>et</strong> sagittales<br />

perm<strong>et</strong>tant une étu<strong>de</strong> très intéressante <strong>de</strong> certaines zones clés : loge pré-<br />

épiglottique, base <strong>de</strong> langue, limite sus-glotte/glotte.<br />

Des manœuvres dynamiques viennent compléter ce bilan. Elles sont <strong>de</strong> bonne<br />

qualité, même chez <strong>de</strong>s patients en mauvais état général, du fait d’un temps<br />

d’acquisition très court (20 secon<strong>de</strong>s pour un Valsalva, 15 secon<strong>de</strong>s pour une<br />

phonation) <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> couvrir tout le larynx.<br />

23


2-IRM du Larynx<br />

L’IRM reste un examen <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième intention, principalement parce que les<br />

séquences <strong>de</strong> caractérisation tissulaire restent longues <strong>et</strong> sont donc souvent<br />

artéfactées par les mouvements <strong>de</strong> déglutition. L’IRM doit être réalisée dans une<br />

antenne adaptée au cou, <strong>de</strong> surface, appelée antenne, « antenne cou » ou « antenne<br />

larynx » Des séries classiques en écho <strong>de</strong> spin T1 <strong>et</strong> T2 sont réalisées en coupes<br />

axiales couvrant l’ensemble du larynx. Les séquences pondérées T1 perm<strong>et</strong>tent une<br />

bonne analyse anatomique. Le cartilage ossifié présente en T1 un hypersignal<br />

central, <strong>et</strong> une corticale noire (très hypo-intense). En T2, la médullaire est<br />

hyperintense ou en signal intermédiaire, <strong>et</strong> la corticale est en hyposignal. Le<br />

cartilage hyalin non ossifié est en isosignal. L’épiglotte fibroélastique présente un<br />

signal intermédiaire. Le tissu graisseux est en hypersignal T1 franc <strong>et</strong> en hypersignal<br />

T2. C<strong>et</strong> hypersignal perm<strong>et</strong> une bonne analyse <strong>de</strong>s espaces préépiglottique,<br />

paralaryngé <strong>et</strong> paraglottique. Les muscles sont en isosignal T1.<br />

24


B-DESCRIPTION<br />

Nous présentons <strong>de</strong>s coupes TDM <strong>et</strong> IRM annotées représentant les éléments<br />

majeurs <strong>de</strong> notre <strong>de</strong>scription.<br />

Fig. 12 : Coupe passant par les vallécules <strong>et</strong> la région <strong>de</strong>s trois replis [2].<br />

1. Vallécule droite ; 2. lumière laryngée ; 3. Sinus piriforme droit ; 4. Repli<br />

aryépiglottique ; 5. ligament pharyngoépiglottique ; 6. Ligament glossoépiglottique<br />

latéral ; 7. Ligament glossoépiglottique médian ; 8. Os hyoï<strong>de</strong> ; 9. Muscle sterno-<br />

cléido-mastoïdien ; 10. glan<strong>de</strong> sous-mandibulaire ; 11. Corne supérieure du<br />

cartilage thyroï<strong>de</strong> ; 12. Épiglotte ; 13. artère caroti<strong>de</strong> ; 14. Veine jugulaire.<br />

Fig13 : Coupe passant par le plan glottique [2].<br />

1. Commissure antérieure ; 2. Pli vocal ; 3. aryténoï<strong>de</strong> ; 4. Espace graisseux<br />

paraglottique ; 5. Processus vocal <strong>de</strong> l’aryténoï<strong>de</strong> ; 6. processus musculaire <strong>de</strong><br />

l’aryténoï<strong>de</strong> ; 7. Cartilage cricoï<strong>de</strong> (chaton cricoïdien) ; 8. Espace<br />

interthyroaryténoïdien ; 9. Commissure postérieure ; 10. Hypopharynx.<br />

25


Fig. 14 : Reconstruction sagittale médiane [2].<br />

1. Base <strong>de</strong> langue ; 2. Vallécule ; 3. Membrane hyoépiglottique ; 4. Os hyoï<strong>de</strong> ; 5.<br />

Loge pré-épiglottique (loge hyo-thyro-épiglottique ; 6. pied <strong>de</strong> l’épiglotte <strong>et</strong><br />

ligament thyroépiglottique ; 7. commissure antérieure ; 8. cartilage thyroï<strong>de</strong> ; 9.<br />

bord libre <strong>de</strong> l’épiglotte ; 10. face laryngée <strong>de</strong> l’épiglotte ; 11. muscle<br />

interaryténoïdien ; 12. cartilage cricoï<strong>de</strong>.<br />

Fig. 15 : Reconstruction frontale en phonation [2].<br />

1. Pli vestibulaire ; 2. ventricule laryngé ouvert ; 3. pli vocal ; 4. cartilage thyroï<strong>de</strong><br />

(lame) ; 5. espace graisseux paralaryngé ; 6. sousglotte ;<br />

7. cartilage cricoï<strong>de</strong>.<br />

26


Fig. 16 : Coupe passant par la sous-glotte <strong>et</strong> le cartilage cricoï<strong>de</strong> [2].<br />

1. Membrane cricothyroïdienne ; 2. Arc cricoïdien postérieur ossifié ; 3. corne<br />

inférieure du cartilage thyroï<strong>de</strong> ; 4. hypopharynx ; 5. Glan<strong>de</strong> thyroï<strong>de</strong> ;<br />

6. Artère caroti<strong>de</strong> ; 7. Veine jugulaire ; 8. Région sous-commissurale antérieure ; 9.<br />

Lumière laryngée sous-glottique (forme circulaire).<br />

Fig. 17 : Coupe axiale pondérée T1 passant par les vallécules <strong>et</strong> la région <strong>de</strong>s trois<br />

replis [2].<br />

1. Ligament glossoépiglottique médian ; 2. Corticale <strong>de</strong> l’os hyoï<strong>de</strong> ; 3. Médullaire<br />

<strong>de</strong> l’os hyoï<strong>de</strong> ; 4 épiglotte ; 5. Repli aryépiglottique ; 6. Ligament<br />

pharyngoépiglottique ; 7. Ligament glossoépiglottique latéral ; 8. Glan<strong>de</strong> sous-<br />

mandibulaire.<br />

27


Fig. 18 : Coupe axiale pondérée T1 passant par les plis vocaux [2].<br />

1. Commissure antérieure ; 2. espace paraglottique ; 3. Commissure postérieure ; 4.<br />

Espace interthyroaryténoïdien ; 5. cartilage cricoï<strong>de</strong> ; 6. Sinus piriforme ; 7.<br />

Aryténoï<strong>de</strong> ; 8. Processus vocal <strong>de</strong> l’aryténoï<strong>de</strong> ; 9. Pli vocal ; 10. Muscle sous-<br />

hyoïdien ; 11. Cartilage thyroï<strong>de</strong> (médullaire centrale) ;<br />

12. cartilage thyroï<strong>de</strong> (corticales externe <strong>et</strong> interne).<br />

Fig. 19 : Coupe coronale pondérée T1 [2].<br />

1. Pli vestibulaire (graisseux principalementhypersignal) ; 2. Ventricule<br />

laryngé ; 3. Pli vocal (musculaire-isosignal) ; 4. Loge préépiglottique ;<br />

5. espace paralaryngé ; 6. Lumière sous-glottique ; 7. Trachée.<br />

28


Fig. 20 : Coupes sagittales pondérées T1 [2].<br />

1. Base <strong>de</strong> langue ; 2. Vallécule ; 3. Épiglotte (bord libre) ; 4. épiglotte (face laryngée)<br />

; 5. Muscle interaryténoïdien ; 6. pli vocal ; 7. Ventricule laryngé ; 8. Pli vestibulaire ;<br />

9. muscle sternothyroïdien ; 10. Muscle thyrohyoïdien ; 11. membrane<br />

hyothyroïdienne ; 12. Sous-glotte ; 13. Trachée ; 14. oesophage ; 15. Loge<br />

préépiglottique ; 16. Cartilage thyroï<strong>de</strong> ; 17. Commissure antérieure ; 18. os hyoï<strong>de</strong>.<br />

29


PHYSIOLOGIE<br />

30


I. BIOMECANIQUE ARTICULAIRE (Fig. 21)<br />

A. Articulation crico-aryténoïdienne<br />

L’écartement <strong>de</strong>s aryténoï<strong>de</strong>s ou abduction se réalise en <strong>de</strong>ux phases, définies<br />

par l’orientation <strong>de</strong>s apophyses vocales:<br />

-Dans la première phase, les apophyses vocales se séparent, mais conservent leur<br />

orientation antéro-postérieure, comme en position «neutre» (fin d’expiration), avec<br />

les bords médians parallèles, ou même légèrement convergents.<br />

-Dans la secon<strong>de</strong> phase, les apophyses vocales effectuent un mouvement <strong>de</strong><br />

divergence, élargissant encore la glotte. L’aryténoï<strong>de</strong> glisse donc d’abord<br />

latéralement, puis bascule vers l’arrière, <strong>de</strong> telle sorte que l’apophyse vocale décrit<br />

un mouvement arciforme vers le haut, vers l’extérieur <strong>et</strong> vers l’arrière.<br />

Indépendamment <strong>de</strong>s différents muscles, les structures ligamentaires élastiques<br />

jouent un rôle important dans c<strong>et</strong>te mécanique. L’inverse est valable dans<br />

l’adduction, qui va jusqu’à l’étroite juxtaposition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux aryténoï<strong>de</strong>s sur la ligne<br />

médiane.<br />

B. Articulation crico-thyroïdienne :<br />

Deux mouvements sont possibles :<br />

1- Un mouvement <strong>de</strong> rotation, avec comme conséquence la modification <strong>de</strong><br />

l’angle crico-thyroïdien antérieur <strong>et</strong> l’espace inter crico-thyroïdien.<br />

2- Un mouvement <strong>de</strong> translation (eff<strong>et</strong> tiroir), comportant une subluxation <strong>de</strong><br />

l’articulation, la corne thyroïdienne glissant vers l’avant.<br />

Dans les <strong>de</strong>ux cas, il y a étirement longitudinal du pli vocal. Ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong><br />

mouvements correspon<strong>de</strong>nt à l’action <strong>de</strong>s fibres du muscle crico-thyroïdien.<br />

31


II. FONCTIONNEMENT MECANIQUE DU LARYNX (Fig. 22 A ; B)<br />

A. Respiration<br />

A l’inspiration, la trachée est tirée vers le bas, <strong>et</strong> les tissus mous du larynx<br />

sont étirés: les plis vestibulaires <strong>et</strong> ary-épiglottiques s’allongent, la loge pré-<br />

épiglottique augmente son diamètre vertical <strong>et</strong> se rétrécit transversalement. La<br />

distance entre le cartilage thyroï<strong>de</strong> <strong>et</strong> l’os hyoï<strong>de</strong> s’accroît. En inspiration forcée, les<br />

cor<strong>de</strong>s vocales se replient en quelque sorte vers le haut dans les ventricules<br />

laryngés. Les aryténoï<strong>de</strong>s, se déplacent vers le bas <strong>et</strong> vers l’avant .<br />

B. Occlusion d’effort<br />

Il y a une adduction <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales <strong>et</strong> <strong>de</strong>s plis vestibulaires sur la ligne<br />

médiane. Les plis vestibulaires s’abaissent <strong>et</strong> oblitèrent les ventricules. Les replis<br />

ary-épiglottiques s’appliquent contre la face postérieure du cartilage épiglottique.<br />

Le cartilage thyroï<strong>de</strong> <strong>et</strong> l’os hyoï<strong>de</strong> se rapprochent par la contraction du muscle<br />

thyro-hyoïdien. De ce fait, le tissu thyro-hyoïdien médian comprimé va bomber vers<br />

l’arrière perm<strong>et</strong>tant au tubercule épiglottique <strong>de</strong> faire une protrusion dans le larynx<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> s’apposer sur la face supérieure <strong>de</strong>s plis vestibulaires en s’appliquant contre<br />

les replis ary-épiglottiques. Dans c<strong>et</strong>te position il n’y a plus d’air dans la lumière<br />

laryngée, <strong>et</strong> la ferm<strong>et</strong>ure est hermétique<br />

C’est à partir <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te occlusion serrée que se fait le geste <strong>de</strong> la toux, qui<br />

apparaît en cinématographie comme un phénomène particulièrement violent, avec<br />

ébranlement vibratoire à <strong>de</strong> multiples niveaux (même la paroi postérieure <strong>de</strong> la<br />

glotte <strong>et</strong> <strong>de</strong>s replis ary-épiglottiques), ce qui rend la toux sonore<br />

32


C. Déglutition<br />

Elle a été schématisée par Ardran <strong>et</strong> Kemp en cinq composantes:<br />

1. Elévation du larynx vers l’os hyoï<strong>de</strong>, avec rapprochement <strong>de</strong> l’ensemble<br />

larynx-hyoï<strong>de</strong> vers la mandibule, l’épiglotte se rabat vers l’arrière.<br />

2. Bascule <strong>de</strong>s aryténoï<strong>de</strong>s vers le bas, l’avant <strong>et</strong> l’intérieur, ferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong> la<br />

glotte <strong>et</strong> rétrécissement du vestibule.<br />

3. Ouverture <strong>de</strong> l’angle antérieur crico-thyroïdien, perm<strong>et</strong>tant aux aryténoï<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> s’incliner plus en avant.<br />

4. Protrusion vers l’arrière du tubercule épiglottique, due au rapprochement<br />

thyro-hyoïdien, la compression du tissu adipeux hyo-thyroïdien, l’approximation<br />

<strong>de</strong>s plis vestibulaires <strong>et</strong> oblitération <strong>de</strong> la cavité vestibulaire.<br />

5. Bascule vers le bas du bord libre <strong>de</strong> l’épiglotte par la pression du bol<br />

alimentaire. L’épiglotte est comprimée sur les aryténoï<strong>de</strong>s par l’action du muscle<br />

constricteur inférieur du pharynx, qui resserre l’angle dièdre du cartilage thyroï<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />

pousse les plis vestibulaires encore plus fermement l’un contre l’autre.<br />

D. La phonation<br />

Le larynx participe à la phonation en jouant le rôle <strong>de</strong> vibrateur, perm<strong>et</strong>tant<br />

ainsi la production <strong>de</strong> sons. Le vibrateur glottique -élément essentiel pour la<br />

sonorisation <strong>de</strong> l’air expiratoire- peut être assimilé, à l’état sain, à un oscillateur<br />

dont le coefficient d’amortissement est faible. Ce système oscillant est capable <strong>de</strong><br />

produire une vaste gamme <strong>de</strong> fréquences fondamentales <strong>et</strong> <strong>de</strong> qualités <strong>de</strong> timbre.<br />

On peut reconnaître trois composantes dans le mouvement vibratoire habituel<br />

<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales<br />

• La composante horizontale: <strong>de</strong> loin la principale, correspondant à l’ouverture <strong>et</strong><br />

à la ferm<strong>et</strong>ure du fuseau glottique. Elle est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3mm pour un larynx<br />

33


masculin aux fréquences normales <strong>de</strong> la parole<br />

• La composante verticale: discrète, révélée par la tomographie frontale<br />

stroboscopique, estimée <strong>de</strong> 0.2 à 0.5 mm.<br />

• La composante ondulatoire: intéressant particulièrement le bord libre <strong>de</strong> la<br />

cor<strong>de</strong>, se propageant <strong>de</strong> bas en haut, elle est bien visible en cinématographie<br />

ultrarapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> en stroboscopie. L’ouverture <strong>et</strong> la ferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong> la glotte commencent<br />

à la partie inférieure <strong>de</strong> ce bord libre <strong>et</strong> se propagent <strong>de</strong> bas en haut.<br />

34


Fig. 21 : action <strong>de</strong> la musculature laryngée [Atlas d’anatomie humaine, Frank H. N<strong>et</strong>ter].<br />

A B<br />

Fig. 22 : vue endoscopique du larynx en phase respiratoire (A) <strong>et</strong> phonatoire (B) [3].<br />

35


MATERIEL<br />

&<br />

METHODES<br />

36


Notre travail est une étu<strong>de</strong> rétrospective allant <strong>de</strong> janvier 2003 à décembre<br />

2007, il porte sur les cas <strong>de</strong> cancers du larynx chez la femme pris en charge au<br />

service d’oto-rhino-laryngologie <strong>de</strong> l’hôpital OMAR DRISSI <strong>de</strong> <strong>Fès</strong>.<br />

Ont été exclues <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> 4 femmes dont<br />

• Deux femmes ont refusé tout traitement.<br />

• Une perdue <strong>de</strong> vue après la première consultation.<br />

• Une femme décédée en post-opératoire au service <strong>de</strong> réanimation<br />

<strong>et</strong> dont le dossier n’a pas été r<strong>et</strong>rouvé.<br />

Nous avons donc r<strong>et</strong>enu 11 cas, tous confirmés histologiquement, en nous<br />

basant sur les dossiers médicaux d’hospitalisation.<br />

Toutes les données anamnestiques, cliniques, paracliniques, <strong>et</strong> thérapeutiques<br />

ont été reportées sur <strong>de</strong>s fiches synoptiques, préalablement rédigées après revue <strong>de</strong><br />

la littérature (annexe I).<br />

37


RESULTATS<br />

38


I-Épidémiologie<br />

A-Fréquence<br />

Notre série concerne 11 cas <strong>de</strong> cancer du larynx chez la femme, soit 7,1% du<br />

nombre total <strong>de</strong>s néoplasies laryngées (153 cas) traitées au service pendant la même<br />

pério<strong>de</strong>. La répartition <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s par années est décrite dans l’histogramme<br />

suivant :<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

2003 2004 2005 2006 2007<br />

répartition <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s par années<br />

B-Age lors <strong>de</strong> la première consultation<br />

La moyenne d’âge est <strong>de</strong> 51 ans, avec <strong>de</strong>s extrêmes <strong>de</strong> 24 à 70 ans. La<br />

fourch<strong>et</strong>te <strong>de</strong> 50 à 70 ans est la plus représentative : prés <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong>s cas<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

20-30 30-40 40-50 50-60 60-70<br />

repartition <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s par tranche d'age<br />

39


C-Origine géographique<br />

4 patientes appartiennent à la région du rif (Nador, Hoceima) soit 36%, 7<br />

patientes appartiennent à la région <strong>de</strong> <strong>Fès</strong> soit 64%.<br />

6 patientes appartiennent au milieu rural soit 55%, 5 patientes appartiennent<br />

au milieu urbain soit 45%.<br />

D-Statut marital<br />

Toutes les patientes sont mariées, <strong>de</strong>ux d’entre elles sont veuves.<br />

II-Antécé<strong>de</strong>nts <strong>et</strong> facteurs <strong>de</strong> risques<br />

A-Habitu<strong>de</strong>s toxiques<br />

1-Tabagisme<br />

On r<strong>et</strong>rouve chez 3patientes un tabagisme passif important avec une moyenne<br />

<strong>de</strong> 10 paqu<strong>et</strong>s-années, aucune patiente ne rapporte <strong>de</strong> tabagisme actif.<br />

2-Alcoolisme<br />

L’alcoolisme n’a pas été r<strong>et</strong>rouvé dans la majorité <strong>de</strong>s cas. Cependant, c<strong>et</strong>te<br />

notion <strong>de</strong> prise d’alcool n’a pas été précisée sur certains dossiers, compte tenu <strong>de</strong> la<br />

difficulté à obtenir <strong>de</strong> tel renseignement à l’interrogatoire.<br />

B-Irradiation cervicale<br />

La notion d’irradiation cervicale est r<strong>et</strong>rouvée chez une patiente traité par<br />

radiothérapie pour un cancer pharyngé 8 ans avant qu’elle présente son cancer<br />

laryngé, les modalités <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te radiothérapie ne sont pas précisées sur le dossier.<br />

C-Hygiène bucco<strong>de</strong>ntaire<br />

7 patientes ont une hygiène défectueuse <strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreuses caries <strong>de</strong>ntaires<br />

non soignées.<br />

40


D-Régime alimentaire<br />

Le régime alimentaire méditerranéen étant un facteur protecteur contre<br />

certains néoplasies dont le cancer du larynx, nous avons précisé la prévalence <strong>de</strong><br />

certains aliments dans les repas journaliers, en particuliers les céréales, l’huile<br />

d’olive les fruits <strong>et</strong> les légumes verts. Ces aliments ont été pratiquement toujours<br />

présents dans le régime alimentaire <strong>de</strong> nos patientes.<br />

E-Exposition chimique<br />

La notion d’exposition à la fumée <strong>de</strong>s fours <strong>de</strong> bois est r<strong>et</strong>rouvée chez 5<br />

patientes, toutes originaires du milieu rural (Fig. 23).<br />

Fig. 23 : four traditionnel <strong>de</strong> bois <strong>et</strong> fumée qui s’en échappe<br />

L’exposition aux autres produits chimiques (ciments, amiante, chrome, nickel)<br />

incriminés dans l’oncogenèse laryngée n’est pas précisée sur les dossiers.<br />

F-Profession <strong>et</strong> niveau socio-économique<br />

Toutes nos patientes sont sans profession <strong>et</strong> par conséquent on peut conclure<br />

à l’absence <strong>de</strong> malmenage vocal (professionnel).<br />

Nos patientes sont toutes <strong>de</strong> bas niveau socio-économique.<br />

41


G-Laryngites chroniques <strong>et</strong> lésions <strong>de</strong> dysplasie<br />

Aucun cas <strong>de</strong> laryngites chroniques ou <strong>de</strong> lésions <strong>de</strong> dysplasie n’a été notifié<br />

dans les dossiers.<br />

H-Facteurs hormonaux<br />

<strong>et</strong> 15 ans<br />

Le statut hormonal <strong>de</strong> nos patientes est évalué selon plusieurs critères :<br />

1-Menarche<br />

L’âge moyen <strong>de</strong> la Menarche est <strong>de</strong> 13 ans avec <strong>de</strong>s extrêmes d’âge entre 11<br />

2-Antécé<strong>de</strong>nts obstétricaux<br />

Toutes nos patientes pratiquement ont eu <strong>de</strong>s grossesses avec <strong>de</strong>s<br />

accouchements simples, on note <strong>de</strong>ux fausses couches.<br />

3-Contraception orale<br />

Aucune patiente n’a eu recours à la contraception par voie orale.<br />

4-Ménopause<br />

Plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s patientes sont ménopausées.<br />

5-Traitement hormonal substitutif <strong>de</strong> la ménopause<br />

Aucune <strong>de</strong> nos patientes ménopausées n’a eu recours au traitement hormonal<br />

substitutif <strong>de</strong> la ménopause.<br />

I-Facteurs viraux<br />

La recherche <strong>de</strong> l’HPV dans la cavité buccale <strong>et</strong> le pharyngolarynx est effectuée<br />

chez seulement <strong>de</strong>ux patientes <strong>et</strong> s’est révélée toujours négative.<br />

42


J-Pathologie associée<br />

La notion <strong>de</strong> RGO est r<strong>et</strong>rouvée chez 5 patientes. Aucune patiente ne présente<br />

une localisation tumorale synchrone. Une seule patiente présente un diabète type 2<br />

sous antidiabétiques oraux associé à un syndrome <strong>de</strong> Plummer Vincent.<br />

K-Antécé<strong>de</strong>nts familiaux <strong>de</strong> cancer<br />

larynx).<br />

Une patiente a une tante décédée par une pathologie similaire (cancer du<br />

43


III-données cliniques<br />

A-Délai <strong>de</strong> consultation<br />

Le délai <strong>de</strong> consultation est le temps mis par la mala<strong>de</strong> à consulter pour <strong>de</strong>s<br />

signes fonctionnels récents, ce temps r<strong>et</strong>rouvé à l’interrogatoire est parfois difficile<br />

à préciser, soit du fait que la mala<strong>de</strong> minimise ou attribue sa symptomatologie à une<br />

autre affection, soit du fait du temps long <strong>de</strong> plusieurs mois d’évolution qui est alors<br />

mal mémorisé.<br />

Le délai entre l’apparition <strong>de</strong>s premiers signes cliniques <strong>et</strong> la consultation est<br />

en moyenne <strong>de</strong> 9mois avec <strong>de</strong>s extrêmes <strong>de</strong> 4 mois à 24 mois.<br />

B-Signes fonctionnels<br />

La dysphonie est le signe révélateur chez 9 patientes, associé le plus souvent<br />

au cours <strong>de</strong> l’évolution à une dyspnée. La dysphagie comme signe révélateur est<br />

r<strong>et</strong>rouvé dans seulement <strong>de</strong>ux cas.<br />

Aucune patiente n’a consulté pour une tuméfaction cervicale.<br />

Des signes généraux sont r<strong>et</strong>rouvés chez 7 patientes avec une altération<br />

marquée <strong>de</strong> l’état général <strong>et</strong> un amaigrissement chiffré chez seulement 3 mala<strong>de</strong>s<br />

avec une perte moyenne <strong>de</strong> poids <strong>de</strong> 1,3 Kg/mois.<br />

C-Examen clinique<br />

1-Laryngoscopie<br />

C<strong>et</strong>te exploration fondamentale a était faite systématiquement chez toutes les<br />

patientes, les résultats sont les suivants :<br />

Aspect macroscopique <strong>de</strong> la tumeur :<br />

Ulcérobourgeonnant chez 6 patientes (Fig. 25).<br />

Bourgeonnant chez 5 patientes (Fig. 24).<br />

44


Localisation <strong>de</strong> la tumeur :<br />

Chez 5 patientes la tumeur intéressait l’étage glotto-sus glottique, elle<br />

intéressait tout un hemilarynx chez 3 patientes, l’atteinte <strong>de</strong> l’étage sus-glottique,<br />

glottique <strong>et</strong> glotto-susglottique est r<strong>et</strong>rouvée pour chaque localisation chez une<br />

seule patiente. Le sinus piriforme était envahi chez 5 patientes, l’hypopharynx chez<br />

2 patientes <strong>et</strong> la bouche <strong>de</strong> l’œsophage chez une patiente.<br />

2-Examen <strong>de</strong>s aires ganglionnaires<br />

Celui-ci a objectivé <strong>de</strong>s adénopathies cervicales dans 3 cas, <strong>de</strong>ux patientes<br />

étaient en N2 alors qu’une seule mala<strong>de</strong> était en en N1 selon la classification TNM<br />

<strong>de</strong> l’UICC, ainsi chez 8 patientes, aucune adénopathie cervicale n’a été r<strong>et</strong>rouvée.<br />

45


Fig. 24 : processus bourgeonnant du larynx<br />

Service d’ORL, CHU HASSAN II –FES-<br />

Fig. 25 : processus ulcéro-bourgeonnant du larynx<br />

Service d’ORL CHU HASSAN II –FES-<br />

46


D-Anatomopathologie<br />

La biopsie par laryngoscopie a été faite chez toutes les patientes, le type<br />

histologique r<strong>et</strong>rouvé était un carcinome épi<strong>de</strong>rmoi<strong>de</strong> bien différencié chez 8<br />

patientes, moyennement différencié chez 2 patientes. Une seule patiente présentait<br />

un lymphome malin non hodgkinien <strong>de</strong> haut gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> malignité.<br />

E-Bilan d’extension <strong>et</strong> classification<br />

1-Bilan d’extension locorégional<br />

a-Panendoscopie<br />

L’examen pansendoscopique réalisé chez toutes les patientes a montré une<br />

extension vers la base <strong>de</strong> la langue dans un cas, l’hypopharynx dans <strong>de</strong>ux cas <strong>et</strong> la<br />

bouche <strong>de</strong> l’œsophage dans un cas.<br />

Par ailleurs c<strong>et</strong> examen n’a pas noté une autre localisation tumorale (un<br />

<strong>de</strong>uxième cancer <strong>de</strong>s voies aérodigestives supérieures).<br />

objectivé :<br />

b-Tomo<strong>de</strong>nsitométrie (voir Fig.26 A, B)<br />

L exploration par tomo<strong>de</strong>nsitométrie a été faite chez 10 patientes, elle a<br />

• Une extension vers la loge HTE chez 6 patientes.<br />

• Un envahissement ostéocartilagineux chez 3 patientes.<br />

• Une extension vers las parties molles antérieures du cou chez une patiente.<br />

• Des adénopathies satellites chez 3 patientes.<br />

c-Imagerie par résonnance magnétique IRM (voir Fig. 27)<br />

L’IRM était réalisée chez une seule patiente traitée huit ans auparavant pour<br />

une tumeur pharyngée par radio-chimiothérapie.<br />

47


A<br />

B<br />

Fig. 26 : aspects tomo<strong>de</strong>nsitométriques d’un cancer du larynx<br />

A : localisation sous glottique ( )<br />

B : localisation glottique ( )<br />

Service d’ORL, CHU HASSAN II –FES-<br />

48


Fig. 27 : aspect IRM d’une tumeur laryngée <strong>de</strong> localisation sus-glottique ( )<br />

Service d’ORL, CHU HASSAN II –FES-<br />

49


2-Bilan d’extension générale<br />

a-Radiographie du thorax<br />

Toutes les patientes ont bénéficié d’une radiographie thoracique. Toutes les<br />

radiographies se sont révélées normales<br />

b-Echographie abdominale<br />

Huit échographies ont été <strong>de</strong>mandées, ne montrant aucune anomalie,<br />

notamment au niveau hépatique.<br />

3-Classification<br />

a-Localisation tumorale<br />

Grace à l’exploration endoscopique <strong>et</strong> à l’imagerie (TDM / IRM) on a pu classer<br />

les tumeurs suivant le ou les étages atteints, le tableau suivant les récapitule.<br />

Etage<br />

laryngé<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

patientes<br />

Glottique<br />

Sus-<br />

glottique <br />

Sous-<br />

glottique<br />

50<br />

Glotto-<br />

susglottique<br />

Glotto-sous<br />

glottique<br />

Glotto-sus <strong>et</strong><br />

sous glottique<br />

1 1 0 5 1 3<br />

b-Classification TNM du cancer laryngé<br />

Les cancers laryngés ont été classés suivant la classification TNM pour le<br />

larynx (voir annexe II). Les résultats sont comme suit :<br />

T<br />

Tumeur<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

patientes<br />

T1 0<br />

T2 1<br />

T3 4<br />

T4 6


N<br />

M<br />

c-Sta<strong>de</strong>s selon AJCC<br />

Adénopathie<br />

Métastase<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

patientes<br />

N0 9<br />

N1 1<br />

N2 2 (N2b)<br />

N3 0<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

patientes<br />

M0 11<br />

M1 0<br />

Selon c<strong>et</strong>te stadification (voir annexe III) :<br />

sta<strong>de</strong> Nombre <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s<br />

Sta<strong>de</strong> 1 0<br />

Sta<strong>de</strong>2 1<br />

Sta<strong>de</strong>3 4<br />

Sta<strong>de</strong>4(a) 6<br />

51


IV-Traitement<br />

A-Chirurgie (Fig. 28)<br />

1-Tumorale<br />

8 patientes ont été traités chirurgicalement dont :<br />

§ 7 ont subi une laryngectomie totale dont 4 élargies avec :<br />

• Une pharyngectomie partielle chez une femme<br />

• Une pharyngectomie totale chez une femme<br />

• Une thyroï<strong>de</strong>ctomie totale chez une femme<br />

• Une isthmolobectomie chez une femme<br />

§ Une seule patiente a subi une laryngectomie partielle(CHEP)<br />

2-Ganglionnaire<br />

Dans notre série 7 femmes ont subi un curage ganglionnaire sur les 8 femmes<br />

traitées chirurgicalement :<br />

• Curage fonctionnel bilatéral chez 5 femmes<br />

• Curage fonctionnel unilatéral chez une femme<br />

• Curage fonctionnel associé à un curage radical modifié chez une<br />

femme<br />

3-Examen anatomopathologique <strong>de</strong> la pièce opératoire (voir Fig. 29 A, B)<br />

Les limites <strong>de</strong> résection étaient saines chez 5 patientes opérées<br />

Chez une seule patiente les limites sont tumorales<br />

52


5<br />

Fig. 28 : Aspect per-opératoire <strong>de</strong> la région cervicale après laryngectomie<br />

totale <strong>et</strong> curage ganglionnaire fonctionnel bilatéral<br />

1 : glan<strong>de</strong> sous-maxillaire ; 2 : neopharynx ; 3 : veine jugulaire interne ;<br />

4 : veine jugulaire antérieure ; 5 : muscle sterno-cléido-mastoïdien<br />

Service d’ORL, CHU HASSAN II –FES-<br />

A B<br />

Fig. 29 : pièces opératoires<br />

A : laryngectomie totale ; 1 : épiglotte, 2 : cor<strong>de</strong>s vocales, 3 : tumeur laryngée<br />

B : curage ganglionnaire bilatéral<br />

Service d’ORL, CHU HASSAN II –FES-<br />

53<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4


B-Radiothérapie<br />

curative.<br />

1-Post-chirurgicale<br />

Sept patientes soit 64% ont reçu une radiothérapie complémentaire à visée<br />

La dose reçue sur la tumeur varie entre 45 Gy <strong>et</strong> 65 Gy, la dose reçue sur les<br />

aires ganglionnaires varie entre 45 Gy <strong>et</strong> 60 Gy. Ces différentes doses sont fonction<br />

<strong>de</strong>s résultats histologiques <strong>de</strong>s pièces opératoires.<br />

La dose moyenne par séance est <strong>de</strong> 2 Gy, cinq séances par semaine<br />

2-Seule ou associée à la chimiothérapie<br />

a-Radiothérapie seule<br />

Une patiente dont la tumeur était classéeT4N2bM0, <strong>et</strong> dont l’indication<br />

thérapeutique, vu l’étendu <strong>de</strong> la tumeur <strong>et</strong> vu l’altération <strong>de</strong> l’état général était une<br />

radiothérapie, la patiente a été perdue <strong>de</strong> vue durant son traitement. En absence <strong>de</strong><br />

thérapeutique curative, c<strong>et</strong>te patiente est considérée décédée à ce jour.<br />

La <strong>de</strong>uxième patiente présentait un lymphome laryngé, le bilan d’extension<br />

était négatif, l’indication thérapeutique était une radiothérapie exclusive <strong>de</strong> 50 Gy<br />

b-L’association chimio-radiothérapie<br />

L’association chimio-radiothérapie à visée curative a été utilisée chez une<br />

patiente dont la volumineuse tumeur était classée T4N0M0, elle a reçu <strong>de</strong>ux cures<br />

<strong>de</strong> chimiothérapie à 2 mois d’intervalle, à base <strong>de</strong> 5-FU <strong>et</strong> cis-platinium, suivie<br />

d’une radiothérapie, mais une fistule aérodigestive est apparue obligeant l’arrêt <strong>de</strong><br />

l’irradiation. La patiente a été perdue <strong>de</strong> vue <strong>et</strong> est considérée décédée.<br />

C-Traitement <strong>de</strong>s récidives<br />

Une patiente qui a subi une laryngectomie partielle a présenté une récidive<br />

tumorale, 13 mois après sa première intervention, ce qui a nécessité sa reprise<br />

chirurgicale. La patiente a subi une laryngectomie totale avec curage ganglionnaire<br />

fonctionnel bilatéral <strong>et</strong> complément par radiothérapie postopératoire.<br />

54


V-Evolution<br />

A- Evolution à court terme<br />

Toutes nos patientes ont été mises sous antibiothérapie à base d’amoxicilline-<br />

aci<strong>de</strong> clavulanique pendant 48h par voie parentérale, puis relais par voie orale,<br />

l’ablation <strong>de</strong> fil était réalisée systématiquement entre j8 <strong>et</strong> j10.<br />

L’ablation <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> nasogastrique était réalisée chez les patientes après un<br />

test d’alimentation positif à partir <strong>de</strong> j15 post-opératoire.<br />

B- complications <strong>de</strong> la chirurgie<br />

Un pharyngostome est apparu chez 4 patientes, au dixième jour chez <strong>de</strong>ux<br />

patientes, à la <strong>de</strong>uxième semaine chez une patiente, <strong>et</strong> au 40° jour chez une<br />

patiente. Toutes ces patientes ont été mises sous antibiotique, pansements<br />

compressifs <strong>et</strong> soins locaux biquotidiens avec une bonne évolution.<br />

Trois patientes ont présenté <strong>de</strong>s complications infectieuses :<br />

• Une patiente a présenté une cellulite du plancher buccal, mise sous<br />

antibiothérapie avec amélioration 5 jours après.<br />

• Deux patientes ont présenté une suppuration locale <strong>et</strong> qui ont bien évolué<br />

sous traitement<br />

C-Complications <strong>de</strong> la radiothérapie<br />

traitement :<br />

Sur les 10 patientes irradiées, 7 patientes ont eu <strong>de</strong>s complications dues à ce<br />

• 3 patientes ont présenté une radio<strong>de</strong>rmite<br />

• 3 patientes ont présenté une radiomucite<br />

• Une patiente a présenté une fistule aérodigestive<br />

55


D- Evolution à long terme<br />

Un cancer du larynx traité doit être suivi régulièrement par le thérapeute ORL<br />

<strong>et</strong> le radiothérapeute qui ont traité le patient initialement, pendant au moins 5 ans<br />

afin <strong>de</strong> dépister au plus tôt une reprise évolutive ou une récidive accessible à un<br />

traitement conservateur, un autre cancer synchrone ou métachrone, ou encore <strong>de</strong>s<br />

métastases viscérales.<br />

Modalités :<br />

• Examen général <strong>et</strong> ORL, aidé par une fibroscopie pharyngo-laryngée si besoin,<br />

tous les 2 mois la 1ère année, tous les 3 mois la 2ème <strong>et</strong> 3ème année, tous<br />

les 6 mois la 4ème <strong>et</strong> 5ème année, puis tous les ans ensuite, à vie (cancer<br />

métachrone).<br />

• Radiographie pulmonaire (face <strong>et</strong> profil) tous les ans.<br />

• Dosage <strong>de</strong> la TSH après irradiation cervicale ou thyroï<strong>de</strong>ctomie partielle à<br />

chaque contrôle.<br />

• Panendoscopie <strong>de</strong>s voies aérodigestives supérieures au tube rigi<strong>de</strong> sous<br />

anesthésie générale, fibroscopie œsophagienne, TDM thoracique, échographie<br />

hépatique ou scintigraphie osseuse en cas <strong>de</strong> signes d'appel.<br />

• Souvent une TDM <strong>de</strong> référence <strong>et</strong> une panendoscopie <strong>de</strong>s voies aérodigestives<br />

supérieures au tube rigi<strong>de</strong> sous anesthésie générale sont réalisées vers 6 mois<br />

après la fin du traitement.<br />

Dans notre série l’évolution est analysée selon le type <strong>de</strong> prise en charge.<br />

56


1-Laryngectomie partielle<br />

La patiente qui a bénéficié d’une laryngectomie partielle avec reconstruction<br />

par crico-hyoïdo-epiglottopexie a présenté 13 mois après son intervention une<br />

récidive tumorale ayant nécessité une laryngectomie totale avec curage fonctionnel<br />

bilatéral <strong>et</strong> une radiothérapie complémentaire.<br />

2-Laryngectomie totale <strong>et</strong> radiothérapie<br />

Sept patientes ont subi une laryngectomie totale suivie d’une radiothérapie.<br />

Cinq patientes sont vivantes sans métastases ni récidive, leur durée <strong>de</strong> vie<br />

après radiothérapie varie entre 3 mois <strong>et</strong> 32 mois <strong>et</strong> leur voix est jugée satisfaisante.<br />

La patiente qui avait subi une thyroï<strong>de</strong>ctomie totale associée a été adressée à la<br />

consultation d’endocrinologie ou un traitement substitutif a été instauré.<br />

Deux patientes ont été perdues <strong>de</strong> vue.<br />

3-Radiothérapie exclusive<br />

La radiothérapie exclusive a été indiquée chez <strong>de</strong>ux mala<strong>de</strong>s :<br />

Une patiente dont la tumeur est classée T4N2bM0, la patient a été perdue <strong>de</strong> vue<br />

durant ses séances <strong>de</strong> radiothérapie, elle est considérée décédée. La <strong>de</strong>uxième<br />

patiente présentait un lymphome laryngé, le bilan d’extension était négatif,<br />

l’indication thérapeutique était une radiothérapie exclusive <strong>de</strong> 50 Gy sur la tumeur<br />

avec rémission complète. La patiente est vivante avec un recul <strong>de</strong> 10 mois.<br />

4-Association radio-chimiothérapie<br />

Une patiente dont la volumineuse tumeur était classée T4N0M0, a reçu <strong>de</strong>ux<br />

cures <strong>de</strong> chimiothérapie à 2 mois d’intervalle, à base <strong>de</strong> 5-FU <strong>et</strong> cis-platinum, suivie<br />

d’une radiothérapie, mais une fistule aérodigestive est apparue obligeant l’arrêt <strong>de</strong><br />

l’irradiation. La patiente a été perdue <strong>de</strong> vue <strong>et</strong> est considérée décédée.<br />

57


VI-Rééducation orthophonique<br />

La laryngectomie est une intervention chirurgicale particulièrement<br />

traumatisante (les laryngectomisés sont aussi dénommés "mutilés <strong>de</strong> la voix") <strong>et</strong> qui<br />

prive le mala<strong>de</strong> <strong>de</strong> son mécanisme normal <strong>de</strong> production vocale.<br />

La rééducation va consister à donner au mala<strong>de</strong> privé <strong>de</strong> larynx <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

possibilité d'utilisation <strong>de</strong> l'air pulmonaire, une seule voix <strong>de</strong> remplacement<br />

possible: la voix œsophagienne. La métho<strong>de</strong> la plus utilisée est la métho<strong>de</strong><br />

hollandaise, qui consiste à emmagasiner <strong>de</strong> l'air dans la partie supérieure <strong>de</strong><br />

l'œsophage, c<strong>et</strong> air est expulsé immédiatement à travers une pseudo-glotte. On<br />

provoque ainsi une éructation volontaire produite en état d'apnée.<br />

Dans notre série, toutes les patientes ont bénéficié d’une rééducation<br />

orthophonique post-opératoire, les résultats sont généralement satisfaisants. C<strong>et</strong>te<br />

facilité d’accès est due à la présence au sein du même hôpital (Omar Drissi) d’un<br />

service <strong>de</strong> rééducation orthophonique avec un personnel particulièrement<br />

compétent.<br />

58


DISCUSSION<br />

59


I-Epidémiologie<br />

A-Fréquence<br />

fréquence.<br />

Le cancer du larynx est le <strong>de</strong>uxième cancer <strong>de</strong>s voies respiratoires en terme <strong>de</strong><br />

Dans <strong>de</strong> nombreux pays, les étu<strong>de</strong>s ont montré une augmentation <strong>de</strong>s taux<br />

d’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> ce cancer parmi les <strong>de</strong>ux sexes, dans les années 1950 à<br />

1970 [5 ,6 ,7 ,8], puis une légère diminution <strong>de</strong> ce taux à partir <strong>de</strong>s années 1980<br />

dans la population masculine [8, 9, 10, 11]. La progression notée chez la population<br />

féminine, accusant la consommation accrue <strong>de</strong> tabac <strong>et</strong> d’alcool serait à l’ origine <strong>de</strong><br />

la baisse du sex-ratio ces <strong>de</strong>rnières années.<br />

Au Maroc, <strong>et</strong> en l’absence <strong>de</strong> registre (national ou régionaux) <strong>de</strong>s cancers,<br />

l’inci<strong>de</strong>nce ne peut être estimée, cependant selon <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s épidémiologiques<br />

récentes, le cancer du larynx représente environ 4% <strong>de</strong> la totalité <strong>de</strong>s cancers,<br />

environ 8 % <strong>de</strong>s cancers <strong>de</strong> l’homme <strong>et</strong> moins <strong>de</strong> 1% <strong>de</strong>s cancers féminins [12], <strong>de</strong>s<br />

chiffres similaires sont r<strong>et</strong>rouvés dans les autres pays du Maghreb.<br />

Alessandra Tavani [13] dans une étu<strong>de</strong> menée au nord <strong>de</strong> l’Italie, a r<strong>et</strong>rouvé<br />

que parmi les 367 cas <strong>de</strong> cancer du larynx diagnostiqués entre 1986 <strong>et</strong> 1992, 17<br />

étaient <strong>de</strong>s femmes soit 4,6%.<br />

Dans son étu<strong>de</strong>, lam [14] a trouvé que parmi les 451 cancers du larynx<br />

diagnostiqués à l’hôpital queen Mary à Hong-Kong <strong>de</strong> 1973 à 1992, 43 sont <strong>de</strong>s<br />

femmes soit 8,4%.<br />

Fassi Fihri [15] dans sa série a r<strong>et</strong>rouvé que le cancer du larynx chez la femme<br />

représente 3,22% du nombre total <strong>de</strong>s néoplasies laryngées traitées au service d’ORL<br />

<strong>de</strong> l’hôpital 20 aout <strong>de</strong> Casablanca entre les années 1990 <strong>et</strong> 1999<br />

60


Sur une étu<strong>de</strong> faite au Maroc, à l’institut national d’oncologie, Moudni [16*] a<br />

noté que le cancer du larynx représente à peu prés 4% du recrutement <strong>de</strong> c<strong>et</strong><br />

établissement, la femme était atteinte dans 9,3% <strong>et</strong> l’homme dans 90,7%.<br />

Dans notre étu<strong>de</strong>, la répartition du nombre <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s selon les années a<br />

montré une augmentation n<strong>et</strong>te mais non régulière <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> ce cancer chez<br />

la femme. Le nombre <strong>de</strong> cas r<strong>et</strong>rouvés étant faible <strong>et</strong> les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> diagnostic<br />

souvent avancés, nous ne pouvons en tirer <strong>de</strong> conclusions sur les variations<br />

d’inci<strong>de</strong>nce du cancer laryngé par sexe ou par subdivision laryngée.<br />

B-Age<br />

Nous allons comparer nos résultats à ceux <strong>de</strong> la littérature en tenant compte<br />

<strong>de</strong> trois critères : l’âge moyen, les extrêmes d’âge <strong>et</strong> la tranche d’âge la plus<br />

touchée.<br />

Dans une étu<strong>de</strong> comprenant 96 femmes traitées pour cancer du larynx entre<br />

1950 <strong>et</strong> 1992, Shvero [16] trouve une moyenne d’âge <strong>de</strong> 56 ans.<br />

Kokoska [17] trouve que 54,7% <strong>de</strong>s 42 femmes <strong>de</strong> son étu<strong>de</strong> suivies <strong>de</strong> 1973 à<br />

1985 avait un âge variant <strong>de</strong> 53 à 67 ans.<br />

Ronda Marisy [18] <strong>et</strong> Franceschi [19] trouvent dans leurs travaux <strong>de</strong>s chiffres<br />

similaires : parmi les 26 patientes traitées entre 1985 <strong>et</strong> 1992, 64,3% sont âgées <strong>de</strong><br />

51 à 70 ans <strong>et</strong> 68,4 <strong>de</strong>s 19 patientes suivies <strong>de</strong> 1984 à 1991 par Franceschi étaient<br />

âgées <strong>de</strong> 50 à 69 ans.<br />

Amara [20], dans une série <strong>de</strong> 14 femmes, a r<strong>et</strong>rouvé une moyenne d’âge <strong>de</strong><br />

47 ans avec une prédominance <strong>de</strong> patientes âgées entre 40 <strong>et</strong> 60 ans.<br />

<strong>et</strong> 70 ans.<br />

Pour Bouallali [21] la moyenne d’âge est <strong>de</strong> 54 ans avec une majorité entre 50<br />

Dans la série <strong>de</strong> Fassi Fihri [15] l’âge moyen est <strong>de</strong> 54 ans avec une<br />

prédominance <strong>de</strong> patientes âgées <strong>de</strong> 51 <strong>et</strong> 70 ans.<br />

61


Dans notre série la moyenne d’âge était <strong>de</strong> 51 ans avec <strong>de</strong>s extrêmes <strong>de</strong> 24<br />

ans <strong>et</strong> 70 ans <strong>et</strong> une prédominance <strong>de</strong>s patientes âgées entre 50 <strong>et</strong> 70 ans<br />

rejoignant les chiffres trouvés dans la littérature. Nous avons noté que 3 femmes,<br />

soit 27% <strong>de</strong>s patientes sont âgées <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 40 ans au moment du diagnostic ce<br />

qui est n<strong>et</strong>tement supérieur par rapport aux données <strong>de</strong> la littérature (tableau 2).<br />

Mais nous ne pouvons en tirer <strong>de</strong> conclusion vu le nombre restreint <strong>de</strong> nos mala<strong>de</strong>s.<br />

SERIES % DES FEMMES JEUNES (AGE


Une <strong>de</strong>s hypothèses avancées <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>te répartition inégale résulte <strong>de</strong>s<br />

séquelles <strong>de</strong> la guerre chimique menée contre la résistance rifaine au début <strong>de</strong>s<br />

années 20 du siècle <strong>de</strong>rnier [23].<br />

II-Facteurs <strong>de</strong> risques<br />

Chez l’homme les facteurs <strong>de</strong> risques majeurs du cancer du larynx sont les<br />

consommations <strong>de</strong> tabac <strong>et</strong> d’alcool. Pour les femmes, proportionnellement moins<br />

fumeuses, les autres facteurs <strong>de</strong> risque semblent d’une plus gran<strong>de</strong> importance.<br />

Ainsi la profession, le niveau socioéconomique, les habitu<strong>de</strong>s alimentaires, les<br />

radiations ionisantes, certains virus, le reflux gastro-œsophagien <strong>et</strong> récemment <strong>de</strong>s<br />

facteurs génétiques <strong>et</strong> endocriniens sont autant <strong>de</strong> critères essentiels à prendre en<br />

considération face au cancer laryngé féminin<br />

A-Tabac <strong>et</strong> alcool<br />

La prédominance <strong>de</strong>s fumeurs chez les patients avec un cancer du larynx est<br />

flagrante chez l’homme sans l’être pour les femmes chez qui le tabagisme reste tout<br />

<strong>de</strong> même un facteur <strong>de</strong> risque certain.<br />

De multiples étu<strong>de</strong>s ont démontré que le risque relatif <strong>de</strong> développer un<br />

carcinome épi<strong>de</strong>rmoϊ<strong>de</strong> du larynx augmente <strong>de</strong> manière dose dépendante par<br />

rapport à la consommation du tabac (en terme <strong>de</strong> prises quotidiennes <strong>et</strong> d’années<br />

<strong>de</strong> consommations) [24, 25]. Un sevrage tabagique datant <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 ans serait<br />

responsable d’une baisse <strong>de</strong> ce risque <strong>de</strong> 70% [26].<br />

Shvero [16] r<strong>et</strong>rouve dans son étu<strong>de</strong> 40,6% <strong>de</strong> patientes tabagiques. Ronda<br />

[18] r<strong>et</strong>rouve une proportion encore plus gran<strong>de</strong> avec 53% <strong>de</strong>s patientes tabagiques.<br />

Franceschi [19] trouve 79,5% <strong>de</strong>s patientes tabagiques.<br />

63


Dans sa série, Bouallali [21] trouve 3/14 patientes seulement tabagiques <strong>et</strong><br />

une seule y associe l’alcool. Fassi Fihri [15] dans son étu<strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouve 28,3 % <strong>de</strong>s<br />

patientes qui sont tabagiques.<br />

Dans notre série 3 patientes étaient exposées au tabagisme passif. On peut<br />

conclure que le tabagisme comme facteur <strong>de</strong> risque indiscutable du cancer du larynx<br />

chez l’homme <strong>et</strong> la femme n’est pas souvent r<strong>et</strong>rouvé chez nos patientes<br />

marocaines, <strong>et</strong> qu’il est légitime <strong>de</strong> rechercher d’autres facteurs <strong>de</strong> risques <strong>de</strong><br />

carcinogénèse laryngée propres à nos patientes.<br />

Au même titre que le tabac, l’alcool est un facteur <strong>de</strong> risque important du<br />

cancer du larynx. Franceschi [19] montre que la consommation d’alcool augmente<br />

le risque relatif chez la femme <strong>de</strong> manière significative <strong>et</strong> ce dès les plus faibles<br />

quantités ingérées. Ceci diffère chez les hommes dont le risque relatif ne change<br />

pas significativement entre alcooliques <strong>et</strong> les non-consommateurs d’alcool.<br />

Talamini [27] montre par ailleurs que la consommation conjointe d’alcool <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> tabac multiplie <strong>de</strong> façon importante le risque <strong>de</strong> développer un cancer du larynx.<br />

L’intoxication tabagique influence même le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> diagnostic du cancer<br />

laryngé. Trigg [28] a montré que l’intoxication tabagique est corrélée <strong>de</strong> manière<br />

significative au sta<strong>de</strong> tumoral lors <strong>de</strong> la découverte du cancer, ainsi plus la<br />

consommation <strong>de</strong> tabac est importante plus le sta<strong>de</strong> du cancer est avancé lors du<br />

diagnostic. Dans notre série <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s trois femmes qui ont comme facteur <strong>de</strong> risque<br />

un tabagisme passif avaient une tumeur classée T4, mais nous ne pouvant pas en<br />

tirer conclusion vu le nombre restreint <strong>de</strong> patientes considéré.<br />

Ces habitu<strong>de</strong>s toxiques grandissantes parmi la population féminine marocaine<br />

(comme celle <strong>de</strong> nombreux autres pays) laissent présager une augmentation <strong>de</strong>s<br />

pathologies liées au tabac, notamment les néoplasies <strong>de</strong>s voies aérodigestives<br />

supérieures chez la femme. Il semblerait bien que ces pathologies, étroitement liées<br />

à la consommation <strong>de</strong> tabac <strong>et</strong> d’alcool, connaissent une n<strong>et</strong>te augmentation au sein<br />

64


<strong>de</strong> la population féminine marocaine. Celles-ci ne pourront être enrayées que par<br />

l’instauration <strong>de</strong> compagnes d’information <strong>et</strong> <strong>de</strong> lutte contre le tabac <strong>et</strong> l’alcool.<br />

B-Profession<br />

Certaines professions constituent un facteur <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> cancer du larynx par<br />

<strong>de</strong>ux mécanismes [25, 29, 30] :<br />

Exposition aux substances chimiques toxiques telles que celles contenues<br />

dans les poussières <strong>de</strong> métaux <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> charbon <strong>de</strong> textiles <strong>de</strong> ciment <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> l’amiante.<br />

Malmenage vocal qui est un facteur <strong>de</strong> risque mécanique du cancer <strong>de</strong>s<br />

cor<strong>de</strong>s vocales par l’intermédiaire d’une irritation chronique <strong>de</strong>s ces<br />

<strong>de</strong>rnières, <strong>et</strong> qui peut être le lit d’une dégénérescence carcinomateuse.<br />

Dans notre série toutes les patientes étaient sans profession mais on a noté<br />

une exposition aux fumées <strong>de</strong>s fours <strong>de</strong> bois chez trois patientes, c<strong>et</strong>te fumée<br />

suspectée cancérigène par l’intermédiaire <strong>de</strong>s hydrocarbures polycycliques<br />

aromatiques qu’elle contient.<br />

C-Radiations ionisantes<br />

Les radiations ionisantes peuvent être responsables <strong>de</strong> cancers « radio-<br />

induits » après irradiation cervicale antérieure [31, 32], ce type <strong>de</strong> cancer touche les<br />

<strong>de</strong>ux sexes <strong>de</strong> la même façon, dans notre série une seule femme a subi une<br />

radiothérapie pour une tumeur du pharynx ; 8 ans après, elle a présenté un cancer<br />

laryngé dont l’origine peut être radio-induite ou secondaire à une récidive.<br />

D-Niveau socio-économique<br />

Un bas niveau socio-économique est associé dans plusieurs étu<strong>de</strong>s à<br />

différents cancers notamment celui du larynx [25, 33]. Ceci s’explique pour certains<br />

auteurs par l’hypothèse selon laquelle les couches sociales défavorisées auraient<br />

une consommation <strong>de</strong> tabac <strong>et</strong> d’alcool plus élevée que les autres.<br />

65


Dans notre étu<strong>de</strong> toutes nos patientes sont <strong>de</strong> bas niveau socio-économique,<br />

mais leur intoxication alcoolo-tabagique est très faible, ce qui laisse à supposer que<br />

c<strong>et</strong>te hypothèse n’est pas la seule explication <strong>et</strong> que d’autres paramètres sont<br />

impliqués dans la genèse <strong>de</strong> ce cancer chez ces patientes.<br />

E-Habitu<strong>de</strong>s alimentaires<br />

Silvano [34] Gallus a comparé la consommation <strong>de</strong> certains type d’aliments<br />

chez 68 femmes atteintes <strong>de</strong> cancers du larynx en particulier l’huile d’olive, les<br />

fruits <strong>et</strong> légumes verts. Il a trouvé que la consommation élevée <strong>de</strong> ces différents<br />

nutriments a un rôle protecteur contre le cancer du larynx. Pelucchi [35] a conclu<br />

que les aliments riches en fibres ont le même rôle protecteur.<br />

De même certains déficits en vitamine A <strong>et</strong> C augmentent le risque<br />

d’apparition du cancer du larynx. Selon Franceschi, [19] les femmes seraient plus<br />

exposées à ces déficits alimentaires.<br />

Par ailleurs, les produits conservés dans le sel semblent augmenter le risque<br />

<strong>de</strong> carcinome laryngé, d’après une étu<strong>de</strong> [5] sur la population <strong>de</strong> Shanghai, gran<strong>de</strong><br />

consommatrice <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> poisson.<br />

F-Etats précancéreux<br />

Ces états précancéreux s’inscrivent dans le cadre <strong>de</strong>s laryngites chroniques.<br />

Macroscopiquement, on distingue les laryngites catarrhales, les laryngites pseudo-<br />

myxomateuses <strong>et</strong> les laryngites blanches (leucoplasies laryngées, pachy<strong>de</strong>rmies<br />

blanches <strong>et</strong> papillomes cornés). Sur le plan histologique, il s’agit uniquement<br />

d’altération <strong>de</strong> l’épithélium <strong>et</strong> d’atypies cellulaires mais sans rupture <strong>de</strong> la<br />

membrane basale. On distingue classiquement trois gra<strong>de</strong>s (Voir Fig.30):<br />

-Le gra<strong>de</strong> I correspond aux hyperplasies <strong>et</strong> hyperkératoses avec au plus une<br />

dysplasie légère.<br />

-Le gra<strong>de</strong> II correspond aux dysplasies modérées.<br />

-Le gra<strong>de</strong> III correspond aux dysplasies sévères <strong>et</strong> au carcinome in situ.<br />

66


Le risque <strong>de</strong> transformation d’une lésion précancéreuse en un cancer invasif<br />

est difficile à apprécier (<strong>de</strong> même que la possible régression spontanée d’une lésion<br />

précancéreuse). Il est logique <strong>de</strong> penser que plus les lésions épithéliales sont<br />

avancées, plus le risque <strong>de</strong> transformation maligne est grand. Il a été avancé que le<br />

risque passait progressivement <strong>de</strong> 2 à 25 % selon les gra<strong>de</strong>s [36]. Le carcinome in<br />

situ étant supposé évoluer, en l’absence <strong>de</strong> traitement, vers un carcinome invasif<br />

dans plus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s cas. Mais, d’une part, il n’ya pas <strong>de</strong> large série<br />

supportant ces hypothèses <strong>et</strong>, d’autres part, tous les cancers invasifs ne sont pas<br />

précédés d’une lésion précancéreuse, <strong>et</strong> en cas <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te lésion,<br />

l’invasion peut apparaître à n’importe quel sta<strong>de</strong>.<br />

67


68<br />

A : Dysplasie légère<br />

B : dysplasie modérée<br />

C : dysplasie sévère<br />

Fig.30 : aspects microscopiques <strong>de</strong>s états précancéreux


G-Les facteurs hormonaux<br />

Le rôle <strong>de</strong>s hormones a été suggéré mais non étayé, par conséquent peu<br />

d’informations sont disponibles sur le rôle <strong>de</strong>s hormones féminines dans la<br />

carcinogenèse laryngée.<br />

Yang <strong>et</strong> al [37] ont étudié les différences entre les sex-ratio du cancer laryngé<br />

en fonction du site anatomique en se basant sur le fait que la différence<br />

d’exposition au tabac <strong>et</strong> à l’alcool ne peut pas expliquer à elle seule le sex-ratio<br />

élevé dans la localisation glottique. Ils ont conclu que ces différences sont en<br />

rapport avec les modifications anatomiques <strong>et</strong> physiologiques du larynx au cours <strong>de</strong><br />

la puberté chez l’homme, qui sont dépendantes <strong>de</strong>s hormones sexuelles.<br />

Silvano [34] dans son étu<strong>de</strong> a montré à travers l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> plusieurs facteurs<br />

hormonaux <strong>et</strong> reproductifs, l’absence d’une relation significative entre ces facteurs<br />

<strong>et</strong> le cancer du larynx chez la femme.<br />

Nous signalons tout <strong>de</strong> même que les discussions se multiplient actuellement<br />

concernant le facteur hormonal après la découverte d’un marqueur lié à la<br />

carcinogenèse à <strong>de</strong>s taux variables chez l’homme <strong>et</strong> la femme [38].<br />

H-Le reflux gastro-œsophagien<br />

Le passage <strong>de</strong> l’acidité gastrique au <strong>de</strong>là du sphincter supérieur <strong>de</strong><br />

l’œsophage perm<strong>et</strong> à celle-ci d’atteindre le larynx <strong>et</strong> d’y induire <strong>de</strong>s lésions variées.<br />

Le reflux gastro œsophagien est responsable d’une inflammation aigue puis<br />

chronique <strong>de</strong> la muqueuse laryngée, aboutissant à une laryngite chronique, une<br />

entité précancéreuse bien connue.<br />

Les premiers rapports concernant les eff<strong>et</strong>s du reflux gastro-œsophagien au<br />

niveau laryngé datent <strong>de</strong> 1968 avec les travaux <strong>de</strong> cherry <strong>et</strong> Margulies [39] <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

Delahunty [40], Depuis le reflux gastro-œsophagien a reçu une attention croissante<br />

69


<strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s chercheurs, l’accusant d’être un possible cofacteur dans la<br />

carcinogénèse laryngée.<br />

En 1995, Koufman <strong>et</strong> Cummins [31], dans leur étu<strong>de</strong> prospective <strong>de</strong> 50<br />

patients porteurs d’un carcinome laryngé <strong>et</strong> ayant bénéficié d’une pH-mètrie <strong>de</strong>s 24<br />

heures <strong>et</strong> d’un transit gastro-œsophagien, exposent les résultats suivants : 33<br />

patients (66% <strong>de</strong>s cas) ont <strong>de</strong>s pH-mètrie anormales. Et après addition <strong>de</strong>s critères<br />

radiologiques, 72% <strong>de</strong>s patients avaient un reflux documenté. Les auteurs font par<br />

ailleurs remarquer que 86% <strong>de</strong> leurs patients étaient ou avaient été fumeurs. Le rôle<br />

carcinogène <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te acidité pourrait s’additionner à celui du tabac <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’alcool en<br />

cas d’association. De plus, le reflux gastro-œsophagien est aussi fortement<br />

incriminé dans la carcinogenèse laryngée chez les non fumeurs.<br />

Dans notre série le reflux gastro-œsophagien a été suspecté cliniquement un<br />

chez cinq patientes, mais chez aucune d’entre elle on a pu documenter c<strong>et</strong>te entité<br />

pathologique.<br />

Devant le faible pourcentage <strong>de</strong> patients non-tabagiques dans les étu<strong>de</strong>s<br />

précé<strong>de</strong>ntes, Smit [41] recommandait d’élargir les recherches à une population plus<br />

large <strong>de</strong> non-fumeurs ayant un reflux gastro-œsophagien documenté, pour pouvoir<br />

établir <strong>de</strong>s statistiques plus représentatives.<br />

Récemment une étu<strong>de</strong> multi-variable [42] tenant compte du sexe, <strong>de</strong> l’âge, <strong>de</strong><br />

la consommation <strong>de</strong> tabac, ainsi que la présence <strong>de</strong> reflux gastro-œsophagien chez<br />

les vétérans américains, a publié les résultats suivants : Le risque <strong>de</strong> cancer du<br />

larynx est mo<strong>de</strong>stement augmenté en présence <strong>de</strong> reflux gastro-œsophagien, c<strong>et</strong><br />

eff<strong>et</strong> semble être indépendant <strong>de</strong> l’âge, du sexe, <strong>et</strong> <strong>de</strong> la consommation tabagique.<br />

70


I-Facteurs viraux<br />

Les virus sont incriminés dans la genèse <strong>de</strong> certains cancers tels : le Human<br />

Papilloma Virus (HPV) dans le cancer du col <strong>et</strong> le virus <strong>de</strong> l’Epstein-barr (EBV) dans le<br />

cancer du cavum.<br />

En ce qui concerne le larynx, 2 virus semblent jouer un rôle carcinogène : le<br />

virus herpes simplex(HSV) <strong>et</strong> l’HPV [5, 31].<br />

Pou [43] établit dans son rapport un lien épidémiologique entre le virus HSV<br />

<strong>et</strong> le cancer du larynx. Cependant ce virus ne peut être incriminé tant que le<br />

mécanisme d’action n’est pas élucidé <strong>et</strong> le lien <strong>de</strong> causalité clairement établi. Dans<br />

c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, le virus a été détecté chez 75% <strong>de</strong>s patients porteurs d’un carcinome<br />

épi<strong>de</strong>rmoi<strong>de</strong> du larynx. La prévalence <strong>de</strong> l’ADN viral <strong>de</strong> l’HSV dans les tissus<br />

tumoraux, semble indiquer que le virus est un important co-carcinogène.<br />

Le virus HPV a été détecté chez 33 % <strong>de</strong>s patients atteints <strong>de</strong> carcinome<br />

épi<strong>de</strong>rmoi<strong>de</strong> du larynx, dans une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mc Kaig [44] publiée en 1998.<br />

L’évolution <strong>de</strong>s techniques <strong>et</strong> le recours à la polymérase Chain réaction (PCR)<br />

qui amplifie l’ADN viral a permis <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s plus précises [45,46]. On r<strong>et</strong>rouve alors<br />

l’ADN viral <strong>de</strong> l’HPV chez 40 % <strong>de</strong>s patients atteints <strong>de</strong> cancer laryngé. Certains<br />

sous-types <strong>de</strong> ce virus, notamment l’HPV 16 <strong>et</strong> 18 sont les plus fréquemment<br />

r<strong>et</strong>rouvés. L’HPV 16 est associé à la transformation maligne <strong>de</strong>s condylomes<br />

acuminés génitaux <strong>et</strong> au carcinome épi<strong>de</strong>rmoi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s voies aérodigestives<br />

supérieures <strong>de</strong> type verruqueux.<br />

Sourvinos [47] suggère, lui, que le virus HPV n’est pas un facteur oncogène<br />

majeur dans le développement <strong>de</strong>s tumeurs du larynx, mais pourrait tout <strong>de</strong> même<br />

agir en synergie avec certains génotypes codant pour la protéine p 53. Ces <strong>de</strong>ux<br />

facteurs agiraient sur la prédisposition aux lésions précancéreuses <strong>et</strong> non sur la<br />

transformation maligne <strong>de</strong>s lésions.<br />

71


Les virus ont donc un rôle certain, mais non encore clairement établi, dans le<br />

processus <strong>de</strong> carcinogenèse laryngée.<br />

Les étu<strong>de</strong>s disponibles actuellement ne séparent pas les <strong>de</strong>ux sexes, ce qui ne<br />

nous perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> tirer <strong>de</strong> conclusion en ce qui concerne les femmes.<br />

J-Prédisposition génétique<br />

L’évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’implication génétique dans certains cancers <strong>de</strong> la tête <strong>et</strong> du<br />

cou, notamment du larynx, prend <strong>de</strong> plus en plus d’importance. Les cas familiaux<br />

sont donc importants à rechercher, surtout chez les patients non fumeurs <strong>et</strong> non<br />

éthyliques. En eff<strong>et</strong>, on r<strong>et</strong>rouve certaines particularités chez ce type <strong>de</strong> patients à<br />

savoir : <strong>de</strong>s cas familiaux, <strong>de</strong>s anomalies chromosomales, <strong>de</strong>s changements<br />

métaboliques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s antigènes spécifiques d’histocompatibilité [48, 25]<br />

Certaines maladies autosomiques récessives sont associées à une fragilité<br />

chromosomique <strong>et</strong> donc prédisposent au cancer [36]: anémie sidéropénique, anémie<br />

<strong>de</strong> Fanconi, syndrome <strong>de</strong> Werner, <strong>de</strong> lynch, <strong>de</strong> Li-fraumeni. Des expériences <strong>de</strong><br />

sensibilité mutagène [36] ont été évaluées sur <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> lymphocytes en milieu<br />

chargé <strong>de</strong> bleomycine <strong>et</strong> ont mis en évi<strong>de</strong>nce une prédisposition aux cancers <strong>de</strong>s<br />

VADS <strong>et</strong> en particulier au risque <strong>de</strong> cancers multiples. Certains enzymes comme<br />

l’arylhydrocarbure hydroxylase perm<strong>et</strong>tent la dégradation <strong>de</strong> ces hydrocarbures en<br />

composés carcinogènes capables d’interférer avec le patrimoine chromosomique <strong>et</strong><br />

déclencher ainsi la casca<strong>de</strong> <strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> la carcinogenèse. Ces enzymes sont<br />

génétiquement contrôlées, ce qui explique en partie la susceptibilité individuelle aux<br />

eff<strong>et</strong>s cancérigènes du tabac. Enfin, certains génotypes <strong>de</strong> glutathion-s- transférase<br />

prédisposent aux eff<strong>et</strong>s cancérigènes du tabac <strong>et</strong> certains génotypes d’alcool<br />

déshydrogénase à ceux <strong>de</strong> l’éthanol [36].<br />

72


K-Théorie multifactorielle<br />

Les différents facteurs <strong>de</strong> risque cités précé<strong>de</strong>mment sont liés les uns aux<br />

autres <strong>et</strong> ont <strong>de</strong>s rôles complémentaires, voire synergiques, dans le processus <strong>de</strong><br />

carcinogenèse laryngée [31].<br />

Le tabac, l’alcool, le cannabis, les facteurs environnementaux <strong>et</strong><br />

professionnels, les habitu<strong>de</strong>s diététiques, le RGO, l’inflammation <strong>et</strong> le traumatisme<br />

<strong>de</strong> la muqueuse, les radiations ionisantes, l’activation virale <strong>et</strong> les altérations<br />

immunitaires sont autant <strong>de</strong> facteurs intervenant dans c<strong>et</strong>te genèse tumorale.<br />

Il n’en reste pas moins que l’absence <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> risque ne signifie pas<br />

l’absence <strong>de</strong> possibilité <strong>de</strong> développer un cancer laryngé.<br />

73


TABAC<br />

Reflux<br />

Gastro-œsophagien<br />

Déficits<br />

Nutritionnels<br />

FACTEURS<br />

ENVIRONNEMENTAUX<br />

Dégâts par inflammation <strong>de</strong> la<br />

muqueuse<br />

74<br />

CANCER<br />

ALCOOL<br />

Activation<br />

virale<br />

Altération<br />

Immunitaire<br />

Modèle multifactoriel <strong>de</strong> la carcinogénèse laryngée [31]


III-Etu<strong>de</strong> clinique<br />

A-Délai <strong>de</strong> consultation<br />

Le délai <strong>de</strong> consultation représente le temps écoulé entre l’apparition <strong>de</strong>s<br />

symptômes <strong>et</strong> la consultation médicale, il varie dans la littérature en fonction <strong>de</strong>s<br />

séries, il est généralement court dans les pays développés par rapport aux pays du<br />

tiers mon<strong>de</strong> ou le délai peut s’étaler sur plusieurs années.<br />

3 mois.<br />

Dans son étu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Rienzo [49] relève <strong>de</strong>s durées d’évolution <strong>de</strong> 3 semaines à<br />

Habermann [50] relève que 3 mois sont nécessaires avant <strong>de</strong> diagnostiquer un<br />

cancer du larynx<br />

Beni<strong>de</strong>r [51] dans une étu<strong>de</strong> menée au centre d’oncologie Ibn Rochd <strong>et</strong><br />

concernant les cancers du larynx chez les <strong>de</strong>ux sexes, plus <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong>s patientes<br />

consultent après 4 mois d’évolution.<br />

Bouallali [21] a relevé une moyenne <strong>de</strong> 7,5 mois avant consultation.<br />

Dans la série <strong>de</strong> fassi Fihri [15], la durée d’évolution n’a pas pu être relevée<br />

que chez 40% <strong>de</strong>s patients, le délai moyen <strong>de</strong> consultation a été <strong>de</strong> 11 mois avec un<br />

minimum <strong>de</strong> 3 mois <strong>et</strong> un maximum <strong>de</strong> 48 mois. Il est plus long chez les tabagiques<br />

avec 16 mois, pour les non tabagiques il est <strong>de</strong> 9 mois.<br />

Dans notre série, le délai entre l’apparition <strong>de</strong>s premiers signes cliniques <strong>et</strong> la<br />

consultation est en moyen <strong>de</strong> 9 mois avec <strong>de</strong>s extrêmes <strong>de</strong> 4 mois à 24 mois, ce<br />

délai plus long peut être lié à la bénignité <strong>et</strong> à la négligence <strong>de</strong>s symptômes par les<br />

patientes, au recours aux médications traditionnelles <strong>et</strong> à l’automédication <strong>et</strong> au<br />

souci <strong>de</strong> cacher les habitu<strong>de</strong>s toxiques dans notre contexte, le rôle du mé<strong>de</strong>cin<br />

consulté , dans le r<strong>et</strong>ard diagnostic est également à considérer.<br />

75


B-Symptomatologie révélatrice<br />

Les signes cliniques évoquant un cancer du larynx sont classiquement la<br />

dysphonie, la dysphagie, la dyspnée. Ils sont plus ou moins présents selon le point<br />

<strong>de</strong> départ <strong>et</strong> l’évolution <strong>de</strong> la tumeur.<br />

Le cancer dont le diagnostic est le plus précoce est celui <strong>de</strong> la cor<strong>de</strong> vocale où<br />

la dysphonie, lorsqu’elle persiste, amène le patient à consulter plus tôt <strong>et</strong> le volume<br />

tumoral est souvent moindre. Si l’évolution se poursuit, les autres signes<br />

apparaitront progressivement. Les cancers sus-glottiques <strong>et</strong> plus particulièrement<br />

<strong>de</strong> la margelle laryngée sont <strong>de</strong> diagnostic plus tardif, c’est souvent la gène<br />

pharyngée plus que la dysphagie vraie qui est le motif <strong>de</strong> consultation initial.<br />

Lorsque l’évolution se poursuit, les signes en rapport avec l’obstruction mécanique<br />

vont apparaître sous forme d’une dysphagie vraie <strong>et</strong> d’une dyspnée. Ces signes<br />

peuvent être complétés par une toux sèche irritative mais persistante, plus rarement<br />

<strong>de</strong>s crachats hémoptoiques attirent l’intention <strong>et</strong> vont amener à consulter.<br />

Shvero [16] dans sa série a noté une prépondérance <strong>de</strong> la dysphonie puisque<br />

82% <strong>de</strong>s patientes rapportent ce signe comme unique symptôme révélateur puis<br />

vient l’association dysphonie-dysphagie chez 6% <strong>de</strong>s patientes.<br />

Miziara [51] trouve que 85,2% <strong>de</strong> ces patientes se plaignent <strong>de</strong> dysphonie.<br />

Bouallali [21] relève également une majorité <strong>de</strong>s patientes se plaignant <strong>de</strong> dysphonie<br />

seule avec 78,6% <strong>de</strong>s patientes.<br />

Fassi Fihri [15] dans sa série a trouvé que la dysphonie seule n’a constitué le<br />

symptôme révélateur que chez 10% <strong>de</strong>s patientes.<br />

Dans notre série, la dysphonie est le signe révélateur chez 9 patientes sur 11,<br />

associée le plus souvent au cours <strong>de</strong> l’évolution à une dyspnée. La dysphagie comme<br />

signe révélateur est r<strong>et</strong>rouvée chez seulement 2 patientes, ce qui correspond aux<br />

données <strong>de</strong> la littérature. Par ailleurs 64% <strong>de</strong>s patientes présentaient <strong>de</strong>s signes<br />

76


généraux (altération <strong>de</strong> l’état général, amaigrissement, asthénie…) contre 30% pour<br />

Miziara [51].<br />

L’existence d’une sémiologie riche chez nos patientes, avec une altération <strong>de</strong><br />

l’état général peut être expliquée par la conséquence d’un délai d’évolution<br />

prolongé car la dysphonie, signe révélateur le plus fréquent, est souvent assimilée<br />

aux laryngites chroniques, n’attirant pas l’attention <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins, surtout quand le<br />

patient est une femme <strong>et</strong> <strong>de</strong> surcroit non tabagique.<br />

C-Examen clinique<br />

1-La tumeur<br />

Le larynx est facilement accessible à l’examen clinique grâce à différentes<br />

techniques <strong>de</strong> laryngoscopie dites indirectes. La plus classique, au miroir, perm<strong>et</strong><br />

avec un minimum <strong>de</strong> matériel <strong>de</strong> visualiser le carrefour <strong>de</strong>s VADS. Néanmoins,<br />

<strong>de</strong>vant un patient difficilement examinable, le nasofibroscope est <strong>de</strong>venu un outil<br />

précieux. Il perm<strong>et</strong> en outre dans <strong>de</strong> bonnes conditions d’anesthésie locale <strong>de</strong><br />

visualiser les premiers centimètres <strong>de</strong> la trachée <strong>et</strong> donc <strong>de</strong> la région sous-glottique.<br />

L’optique à 90° grâce à sa qualité <strong>et</strong> son grossissement, perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> bien examiner la<br />

surface <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales <strong>et</strong> avec le fibroscope, perm<strong>et</strong> l’examen<br />

stroboscopique <strong>de</strong> celles-ci. C<strong>et</strong>te technique est utile au diagnostic précoce du<br />

cancer glottique en montrant la disparition <strong>de</strong> la vibration <strong>de</strong> la muqueuse, signe <strong>de</strong><br />

l’envahissement <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> Reinke, voire du ligament vocal.<br />

Pour <strong>de</strong> nombreux auteurs le siège supra-glottique est le plus fréquent chez<br />

la femme, <strong>et</strong> le siège glottique est le plus fréquent chez l’homme. Shvero [16]<br />

r<strong>et</strong>rouve une prépondérance du siège glottique dans son étu<strong>de</strong> (59%), mais supra<br />

glottique chez les tabagiques. Ronda [18] <strong>et</strong> Lam [14] quant à eux notent une<br />

prépondérance du siège glotto-susglottique.<br />

77


(37,2%).<br />

Dans la série <strong>de</strong> Fassi Fihri [15], le siège sus-glottique était prédominant<br />

Dans notre série la tumeur intéressait l’étage glotto-susglottique chez 5<br />

patientes soit 45% <strong>de</strong>s cas.<br />

Selon les données <strong>de</strong> la littérature, la répartition <strong>de</strong>s cancers du larynx chez la<br />

femme, selon le siège initial <strong>de</strong> la tumeur, est décrite dans le tableau suivant<br />

(tableau 3) :<br />

Auteurs<br />

Siège<br />

Supra-<br />

glottiqu<br />

e<br />

glottique<br />

Sous-<br />

glottiqu<br />

e<br />

78<br />

Supra-<br />

glottique<br />

<strong>et</strong><br />

glottique<br />

Glottique <strong>et</strong><br />

sous-<br />

glottiques<br />

3 étages<br />

Lam [14] 25,6 17,4 6,9 37,2 0 20,9<br />

Ronda<br />

Marisy [18]<br />

15,3 26,9 3,8 34,6 0 19,2<br />

Shvero [16] 38,4 57,59 1 0 0 0<br />

Kokoska<br />

[17]<br />

Fassi Fihri<br />

[15]<br />

Notre<br />

étu<strong>de</strong><br />

61,9 33,3 2,4 0 0 0<br />

37,2 7,8 39 13,7 5,8 31,6<br />

1 (9%) 1 (9%) 0 5 (45%) 1 (9%)<br />

Tableau 3 : répartition <strong>de</strong>s cancers du larynx chez la femme selon le siège<br />

tumoral (en %)<br />

2-Examen <strong>de</strong>s aires ganglionnaire<br />

3<br />

(27%)<br />

Lors <strong>de</strong> l’examen clinique, la palpation du cou est très importante malgré son<br />

manque <strong>de</strong> précision pour la stadification <strong>de</strong>s adénopathies. Elle doit être<br />

méthodique <strong>et</strong> bilatérale, <strong>et</strong> un schéma daté détaillé doit être réalisé à l’issue <strong>de</strong> c<strong>et</strong><br />

examen.


De la localisation, la consistance <strong>et</strong> la taille <strong>de</strong> l’adénopathie, ainsi que du type<br />

<strong>de</strong> cou examiné <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> l’examinateur dépend la découverte <strong>de</strong><br />

l’adénopathie cliniquement.<br />

Dans <strong>de</strong>s mains expérimentées, une adénopathie peut être détectée à partir d’une<br />

taille <strong>de</strong> 0,5 cm si elle est superficielle <strong>et</strong>, à partir <strong>de</strong> 1 cm <strong>de</strong> diamètre pour les<br />

plans profonds. Mais <strong>de</strong>s micrométastases peuvent exister dans <strong>de</strong> plus p<strong>et</strong>ites<br />

adénopathies, ce qui explique les faux négatifs évalués à 20-30% [52] <strong>de</strong>s cas. Pour<br />

Pinilla [53], ces métastases occultes s’élèvent à 31% <strong>de</strong>s cas, avec une prédominance<br />

<strong>de</strong>s cancers sus-glottiques. Pour c<strong>et</strong>te localisation, il est récemment décrit que, plus<br />

le sta<strong>de</strong> (T) est avancé <strong>et</strong> la tumeur peu différenciée, plus les métastases occultes<br />

sont fréquentes [54].<br />

Ronda [18] a r<strong>et</strong>rouvé <strong>de</strong>s adénopathies dans 11% <strong>de</strong>s cas. Lam [14] <strong>et</strong> Brenner<br />

[55] respectivement dans 30% <strong>et</strong> 14% <strong>de</strong>s cas sans différenciation sexe.<br />

Dans la série <strong>de</strong> Fassi Fihri [15], 18 patientes soit 35,5% avaient <strong>de</strong>s<br />

adénopathies palpables.<br />

Dans notre série 3 patientes parmi 11 soit 27% présentaient <strong>de</strong>s adénopathies<br />

à l’examen clinique.<br />

Il arrive qu’une adénopathie palpée ne soit pas métastatique [56], ceci survient<br />

dans 20% <strong>de</strong>s cas, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s adénopathies non palpées soient métastatiques : dans 20<br />

à 31% <strong>de</strong>s cas.<br />

79


IV-Bilan paraclinique<br />

A-Etu<strong>de</strong> histologique<br />

Le carcinome epi<strong>de</strong>rmoi<strong>de</strong> dans sa forme classique représente environ 90% <strong>de</strong><br />

toutes les tumeurs malignes laryngées [36], la majorité <strong>de</strong>s carcinomes du larynx<br />

étant <strong>de</strong>s carcinomes malpighiens bien ou modérément différenciés.<br />

Le carcinome verruqueux se présente comme un papillome à large<br />

implantation. Le diagnostic microscopique est difficile : les biopsies sont souvent<br />

trop superficielles, <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong>tent pas un examen <strong>de</strong> la partie profon<strong>de</strong><br />

susceptible <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> malignité amenant ainsi à un diagnostic<br />

faussement rassurant. Ces tumeurs ont tendance à s’étendre localement <strong>et</strong> à<br />

détruire les structures adjacentes [36]. En revanche, les carcinomes laryngés<br />

verruqueux ne donnent pas <strong>de</strong> métastases.<br />

Le carcinome à cellules fusiformes est un authentique carcinome associant <strong>de</strong>s<br />

cellules épithéliales malignes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> type mésenchymateux siégeant le<br />

plus souvent au niveau <strong>de</strong> la glotte [36]. Il s’agit d’une tumeur d’aspect polyploï<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />

à haut risque métastatique.<br />

Les tumeurs glandulaires sont rares. Les adénocarcinomes du larynx<br />

représentent moins <strong>de</strong> 2% <strong>de</strong> toutes les tumeurs malignes du larynx [36]. Les<br />

carcinomes adénoï<strong>de</strong>s kystiques <strong>et</strong> les tumeurs mucoépi<strong>de</strong>rmoi<strong>de</strong>s sont<br />

exceptionnels.<br />

Les sarcomes <strong>et</strong> les lymphomes sont aussi exceptionnels au niveau du larynx,<br />

<strong>de</strong> même que les plasmocytomes se développant surtout au niveau <strong>de</strong> l’épiglotte.<br />

Des tumeurs neuroendocrines peuvent parfois se développer dans le larynx, en<br />

particulier au niveau <strong>de</strong> la région glottique postérieure.<br />

Enfin, les tumeurs secondairement localisées au larynx sont également rares,<br />

avec l’adénocarcinome rénal <strong>et</strong> le mélanome cutané, les plus fréquents, mais<br />

80


également les carcinomes du sein, du poumon, du tractus gastro-intestinal ou<br />

génito-urinaire.<br />

Dans notre étu<strong>de</strong>, le type histologique r<strong>et</strong>rouvé était un carcinome<br />

épi<strong>de</strong>rmoi<strong>de</strong> bien différencié chez 8 patientes, moyennement différencié chez 2<br />

patientes, une seule patiente présentait un lymphome malin non hodgkinien <strong>de</strong> haut<br />

gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> malignité.<br />

Le type histologique <strong>et</strong> le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> différenciation constituent <strong>de</strong>ux<br />

paramètres qui conditionnent l’attitu<strong>de</strong> thérapeutique <strong>et</strong> influencent le pronostic.<br />

B-Bilan d’extension <strong>et</strong> classification<br />

Le bilan d’extension locorégional <strong>et</strong> à distance perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> stadifier le cancer,<br />

d’évaluer le pronostic, <strong>de</strong> choisir le traitement le plus adapté <strong>et</strong> <strong>de</strong> faciliter la<br />

communication <strong>et</strong> l’échange d’informations entre les praticiens.<br />

1-Bilan d’extension locorégionale<br />

a-L’endoscopie<br />

L’endoscopie sous anesthésie générale est indispensable au bilan <strong>de</strong>s cancers<br />

du larynx comme <strong>de</strong> toute autre localisation <strong>de</strong>s VADS (Voir Fig. 31). Ses objectifs<br />

sont <strong>de</strong> préciser l’extension locale <strong>de</strong> la tumeur, <strong>de</strong> faire la biopsie <strong>et</strong> d’examiner<br />

l’ensemble <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong>s VADS à la recherche d’une autre localisation<br />

synchrone [36]. L’examen est réalisé avec <strong>de</strong>s endoscopes rigi<strong>de</strong>s perm<strong>et</strong>tant la<br />

mise en place d’une suspension <strong>et</strong> l’usage du microscope particulièrement utile pour<br />

examiner les tumeurs glottiques <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille. Une autre métho<strong>de</strong> complémentaire<br />

ou alternative est <strong>de</strong> réaliser l’endoscopie à l’ai<strong>de</strong> d’optiques à 30 <strong>et</strong> à 70°. C<strong>et</strong>te<br />

métho<strong>de</strong> assure un examen particulièrement soigneux <strong>de</strong> la muqueuse du larynx,<br />

<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales, <strong>de</strong>s ventricules <strong>et</strong> <strong>de</strong> la région sous glottique. Idéalement <strong>et</strong><br />

dans <strong>de</strong> bonnes conditions <strong>de</strong> sécurité, il est possible d’éviter l’intubation du patient<br />

pour libérer totalement l’endolarynx <strong>de</strong> toute entrave à l’examen.<br />

81


En complément <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te endoscopie <strong>de</strong>s VADS, une panendoscopie <strong>de</strong>s<br />

bronches <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’œsophage perm<strong>et</strong> le dépistage <strong>de</strong> lésion tumorale dont les facteurs<br />

<strong>de</strong> risque sont souvent ceux du cancer laryngé. La coloration vitale au bleu <strong>de</strong><br />

méthylène perm<strong>et</strong> d’optimiser la sensibilité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te exploration en visualisant les<br />

lésions <strong>de</strong> métaplasie à un sta<strong>de</strong> plus précoce.<br />

Stoekli [57] a étudié 358 patients ayant bénéficié d’une panendoscopie pour<br />

l’évaluation d’un cancer <strong>de</strong>s voies aéro-digestives supérieures. Dans 3% <strong>de</strong>s cas, la<br />

panendoscopie a révélé une secon<strong>de</strong> localisation tumorale, ce qui rejoint les<br />

données <strong>de</strong> la littérature. Parmi les tumeurs synchrones, environ 60% étaient<br />

localisées à la cavité buccale, au pharynx <strong>et</strong> larynx, contre 40% au niveau <strong>de</strong><br />

l’œsophage <strong>et</strong> <strong>de</strong>s poumons.<br />

Dans notre série, l’examen panendoscopique réalisé chez toutes les patientes<br />

a montré une extension locale vers la base <strong>de</strong> la langue dans un cas, l’hypopharynx<br />

dans <strong>de</strong>ux cas <strong>et</strong> la bouche <strong>de</strong> l’œsophage dans un cas. Par ailleurs c<strong>et</strong> examen n’a<br />

pas noté une autre localisation tumorale (un <strong>de</strong>uxième cancer <strong>de</strong>s voies<br />

aérodigestives supérieures).<br />

82


Fig. 31 (A, B, C) : aspects endoscopiques <strong>de</strong>s différentes localisations<br />

du cancer du larynx<br />

83<br />

A : tumeur laryngée <strong>de</strong><br />

localisation sus-glottique<br />

B : tumeur laryngée <strong>de</strong><br />

localisation glottique<br />

C : tumeur laryngée <strong>de</strong><br />

localisation sous-glottique


-Imagerie en coupe<br />

Elle est <strong>de</strong>venue indispensable au diagnostic <strong>et</strong> à la décision thérapeutique.<br />

Les examens clinique <strong>et</strong> endoscopique sont insuffisants à eux seuls pour préciser<br />

l’importance <strong>de</strong> l’extension locorégionale. L’imagerie apporte surtout <strong>de</strong>s<br />

informations complémentaires à l’endoscopie sur l’extension en profon<strong>de</strong>ur.<br />

b1-Tomo<strong>de</strong>nsitométrie(TDM)<br />

A la base <strong>de</strong> l’imagerie en coupe, c<strong>et</strong> examen est <strong>de</strong> loin le plus utile pour<br />

compléter le bilan d’extension. Le scanner est actuellement l’examen le plus<br />

couramment pratiqué pour évaluer l’extension initiale <strong>de</strong>s cancers du larynx. Le<br />

scanner spiralé <strong>et</strong> la technique <strong>de</strong>s multibar<strong>et</strong>tes perm<strong>et</strong>tent d’effectuer <strong>de</strong>s coupes<br />

fines <strong>et</strong> <strong>de</strong>s reconstructions dans différents plans <strong>de</strong> l’espace [36]. Elle perm<strong>et</strong><br />

d’évaluer les extensions tumorales difficiles à préciser en endoscopie, comme les<br />

atteintes <strong>de</strong> la commissure antérieure, la région sous-glottique, la loge HTE,<br />

l’espace paraglottique, les cartilages thyroï<strong>de</strong> <strong>et</strong> cricoï<strong>de</strong>. . .<br />

Le scanner fournit aussi <strong>de</strong>s renseignements précieux sur l’extension<br />

ganglionnaire. La probabilité d’un envahissement métastatique est associée à la<br />

présence <strong>de</strong> ganglions <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 mm (12 mm) dans la région sous-digastrique<br />

[36]. Les autres caractéristiques radiologiques évocatrices <strong>de</strong> l’atteinte tumorale<br />

ganglionnaire sont : une nécrose centrale avec hétérogénéité <strong>et</strong> une prise <strong>de</strong><br />

contraste périphérique, une forme circulaire <strong>et</strong> non plus ovalaire <strong>et</strong> la présence <strong>de</strong><br />

groupes polyganglionnaires. Mais c<strong>et</strong> examen n’est pas <strong>de</strong>mandé systématiquement<br />

<strong>de</strong>vant toute tumeur laryngée <strong>et</strong> son indication reste discutée dans certains cas.<br />

D’après Barbera [58], la TDM est plus <strong>de</strong>mandée dans les sta<strong>de</strong>s avancés <strong>et</strong> chez les<br />

patients avec suspicion clinique N+. Certains pensent que c<strong>et</strong> examen <strong>de</strong>vrait être<br />

réalisé chez tous les patients quelque soit leur sta<strong>de</strong> carcinologique. Barbera [58]<br />

explique que la TDM reste d’un grand apport pour la classification <strong>de</strong>s cancers<br />

84


laryngés, surtout aux sta<strong>de</strong>s T2 <strong>et</strong> T3 sus-glottiques. Dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, il est noté<br />

que 20% <strong>de</strong>s patients ont vu leur sta<strong>de</strong> modifié à la TDM.<br />

Dans notre étu<strong>de</strong>, L’exploration par tomo<strong>de</strong>nsitométrie a été faite chez 10<br />

patientes, elle a objectivé :<br />

-Une extension vers la loge HTE chez 6 patientes.<br />

-Un envahissement ostéocartilagineux chez 3 patientes.<br />

-Une extension vers les parties molles antérieures du cou chez une patiente.<br />

-Des adénopathies satellites chez 3 patientes.<br />

b2-Imagerie par résonnance magnétique (IRM)<br />

L’IRM est effectuée avec une antenne cervicale. Le protocole consiste en la<br />

réalisation <strong>de</strong> coupes en T2 <strong>et</strong> T1 après injection <strong>de</strong> gadolinium. C<strong>et</strong> examen est<br />

plus sensible pour détecter les extensions minimes, en particuliers vers le cartilage,<br />

mais le scanner semble plus spécifique. Le risque principal est la surestimation <strong>de</strong><br />

l’extension à ce niveau. Il existe une meilleure résolution spatiale <strong>de</strong> l’IRM pour<br />

montrer les détails <strong>de</strong>s tissus mous [36]. Néanmoins, les artefacts liés à la mobilité<br />

(déglutition) sont plus fréquents <strong>et</strong> ren<strong>de</strong>nt c<strong>et</strong> examen plus complexe à pratiquer <strong>et</strong><br />

donc son utilisation n’est pas systématique.<br />

Dans notre étu<strong>de</strong>, l’IRM était réalisée chez une seule patiente traitée huit ans<br />

auparavant pour une tumeur pharyngée par radio-chimiothérapie.<br />

2-Bilan d’extension général<br />

C’est le complément indispensable <strong>de</strong> l’examen locorégional, il gui<strong>de</strong> les<br />

indications thérapeutiques, son intérêt est double :<br />

-Rechercher les localisations secondaires, rares, mais pouvant se voir dans les<br />

cancers laryngés, surtout dans les types indifférenciés.<br />

-Dans le cadre du bilan pré-thérapeutique, pour évaluer l’état général <strong>et</strong><br />

rechercher les tares, lesquels contre indiquent certaines métho<strong>de</strong>s thérapeutiques<br />

85


a-Radiographie thoracique<br />

Dans les cancers liés au tabac <strong>et</strong> à l’alcool, toute la muqueuse aérodigestive<br />

peut être le siège <strong>de</strong> transformation maligne. L’atteinte synchrone ou métachrone<br />

<strong>de</strong>s poumons doit donc être recherchée systématiquement.<br />

La radiographie du thorax perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> détecter <strong>de</strong>s métastases pulmonaires ou<br />

une autre localisation tumorale, elle gar<strong>de</strong> une place importante dans le suivi <strong>de</strong>s<br />

patients atteints <strong>de</strong> cancers laryngés. Au moindre doute un scanner thoracique lui<br />

est associé.<br />

Dans notre série, toutes les patientes ont bénéficié d’une radiographie<br />

thoracique, qui s’est révélée normale.<br />

b-Echographie abdominale<br />

L’échographie abdominale trouve son intérêt dans la recherche d’une<br />

localisation à distance, Righini [59] propose <strong>de</strong> le réserver aux tumeurs peu<br />

différenciées <strong>de</strong>s voies aérodigestives supérieures, quelque soit le site initial, <strong>et</strong> aux<br />

tumeurs avec métastases ganglionnaires cervicales importantes sta<strong>de</strong>s N2N3.<br />

Dans notre série, Huit échographies ont été <strong>de</strong>mandées, ne montrant aucune<br />

anomalie, notamment au niveau hépatique.<br />

3-Classification<br />

a-Classification TNM<br />

La classification TNM résulte <strong>de</strong> la coopération entre l’Union International<br />

contre le cancer(UICC) <strong>et</strong> l’American Joint Commitee on Cancer(AJCC) entre 1980 <strong>et</strong><br />

1987, elle a été révisée plusieurs fois, la <strong>de</strong>rnière en 2002(Voir classification TNM<br />

annexe II).<br />

Elle se base sur l’évaluation <strong>de</strong> 3 paramètres :<br />

v T : tumeur primitive.<br />

v N : absence ou présence <strong>de</strong> métastases ganglionnaires.<br />

v M : présence ou absence <strong>de</strong> métastases à distance.<br />

86


Dans son étu<strong>de</strong>, Kokoska [17] r<strong>et</strong>rouve une majorité <strong>de</strong> patientes classées<br />

T1T2 avec 57,1% <strong>de</strong>s patientes. Ronda [18] trouve également une majorité <strong>de</strong><br />

patientes classées T1T2 avec 57,6%. Lam [14] sans distinction <strong>de</strong> sexe r<strong>et</strong>rouve 87%<br />

<strong>de</strong> patients classés T3T4. Bouallali [21] trouve 82,5% <strong>de</strong> patientes <strong>de</strong> sa série au<br />

sta<strong>de</strong> T3T4. Dans sa série Amara r<strong>et</strong>rouve 78,6% <strong>de</strong> patientes au sta<strong>de</strong> T3T4. Fassi<br />

Fihri [15] r<strong>et</strong>rouve 88,8% <strong>de</strong>s T3T4 parmi les tabagiques <strong>et</strong> 72,2% <strong>de</strong>s T3T4 parmi<br />

les non tabagiques.<br />

Dans notre série, Les résultats sont comme suit :<br />

T<br />

N<br />

Tumeur<br />

T1 0<br />

T2 1<br />

T3 4<br />

T4 6<br />

Adénopathie<br />

N0 9<br />

N1 1<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

patientes<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

patientes<br />

N2 2 (N2b)<br />

N3 0<br />

87


M<br />

b-Stadification<br />

Métastase<br />

M0 11<br />

M1 0<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

patientes<br />

La stadification <strong>de</strong>s cancers publiée par l’AJCC (American Joint Comitte on<br />

cancer) (voir annexe III) est plus pratique pour certains <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>s prises en<br />

charges thérapeutiques plus adaptées à chaque sta<strong>de</strong>.<br />

Lam [14] sans distinction <strong>de</strong> sexe r<strong>et</strong>rouve 71,4% <strong>de</strong> sta<strong>de</strong> IV. Shvero [16]<br />

trouve dans son étu<strong>de</strong> 64% <strong>de</strong> sta<strong>de</strong> I <strong>et</strong> II. Bouallali [21] r<strong>et</strong>rouve 64,3% <strong>de</strong> patientes<br />

au sta<strong>de</strong> IVa <strong>et</strong> 85,7% au sta<strong>de</strong> III-IV. Dans la série <strong>de</strong> Fassi Fihri [15], la majorité <strong>de</strong>s<br />

patientes soit 62,7% ont été diagnostiquées au sta<strong>de</strong> avancé IVa.<br />

Dans notre série, les résultats sont comme suit :<br />

sta<strong>de</strong> Nombre <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s<br />

Sta<strong>de</strong> 1 0<br />

Sta<strong>de</strong>2 1<br />

Sta<strong>de</strong>3 4<br />

Sta<strong>de</strong>4(a) 6<br />

88


V-Traitement<br />

A-But :<br />

• Exérèse carcinologique <strong>de</strong> la lésion <strong>et</strong> <strong>de</strong>s aires ganglionnaires satellites.<br />

• Restauration fonctionnelle du larynx dans la mesure du possible.<br />

B-Moyens<br />

1-Chirurgie<br />

C’est au niveau du larynx que le plus grand nombre <strong>de</strong> techniques<br />

chirurgicales a été décrit. Après le développement <strong>de</strong> la chirurgie partielle par voie<br />

externe, les techniques les plus récentes sont endoscopiques. Dans tous les cas,<br />

l’objectif est <strong>de</strong> proposer une résection <strong>de</strong> la tumeur en tissu sain, sans oublier la<br />

nécessité <strong>de</strong> traiter, dans le même temps, les aires ganglionnaires.<br />

a-Chirurgie endoscopique<br />

a1-Principes<br />

La chirurgie endoscopique repose essentiellement sur le laser CO2. Elle s’est<br />

développée à partir <strong>de</strong> 1980 grâce à l’amélioration <strong>de</strong>s techniques d’endoscopie <strong>et</strong><br />

également du fait <strong>de</strong> la précision apportée par l’imagerie pour évaluer l’extension en<br />

profon<strong>de</strong>ur.<br />

a2-Chirurgie endoscopique <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales.<br />

La cor<strong>de</strong>ctomie est la principale indication <strong>de</strong> la chirurgie endoscopique [36], à<br />

la fois parce qu’il s’agit <strong>de</strong> la plus classique mais également parce que les tumeurs<br />

sont <strong>de</strong> plus p<strong>et</strong>ite taille puisque <strong>de</strong> diagnostic plus précoce. Enfin,<br />

anatomiquement, les cor<strong>de</strong>s vocales sont dans un plan pratiquement<br />

perpendiculaire aux instruments <strong>et</strong> au rayon laser, ce qui constitue la situation<br />

idéale pour la réalisation du geste chirurgical. La ou plutôt les cor<strong>de</strong>ctomies<br />

endoscopiques consistent en l’exérèse <strong>de</strong> tout ou une partie <strong>de</strong> la ou <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s<br />

vocales avec la tumeur.<br />

89


En 2000, l’European Laryngological Soci<strong>et</strong>y (ELS) publiait la classification <strong>de</strong>s<br />

cor<strong>de</strong>ctomies (voir tableau 4) qui a permis <strong>de</strong> codifier parfaitement le type <strong>de</strong><br />

résection [60]. C<strong>et</strong>te classification est la plus utilisée <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> parler un langage<br />

commun <strong>et</strong> <strong>de</strong> comparer les résultats avec d’autres équipes, <strong>et</strong> d’autres techniques<br />

chirurgicales.<br />

TYPE DESCRIPTION<br />

Type I Cor<strong>de</strong>ctomie sous-épithéliale<br />

Type II Cor<strong>de</strong>ctomie sous-ligamentaire<br />

Type III Cor<strong>de</strong>ctomie transmusculaire<br />

Type IV Cor<strong>de</strong>ctomie totale<br />

Type Va<br />

Cor<strong>de</strong>ctomie étendue à la commissure<br />

antérieure <strong>et</strong> à la cor<strong>de</strong> controlatérale<br />

Type Vb Cor<strong>de</strong>ctomie étendue à l’aryténoï<strong>de</strong><br />

Type Vc Cor<strong>de</strong>ctomie étendue à la sous-glotte<br />

Type Vd Cor<strong>de</strong>ctomie étendue au ventricule<br />

Tableau 4 : Classification <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>ctomies par voie endoscopique<br />

(European Laryngological Soci<strong>et</strong>y).<br />

La réalisation d’une cor<strong>de</strong>ctomie endoscopique doit toujours perm<strong>et</strong>tre une<br />

exérèse chirurgicale en zone saine <strong>et</strong> une analyse <strong>de</strong> la pièce opératoire, comme<br />

pour toute autre technique [61].<br />

Les indications se résument aux tumeurs <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales dont l’exérèse<br />

peut être faite en totalité par c<strong>et</strong>te voie. Ceci exclue les tumeurs infiltrantes en<br />

profon<strong>de</strong>ur, celles avec extension cartilagineuse, avec extension sous glottique, avec<br />

infiltration <strong>de</strong> la commissure antérieure.<br />

90


a3-La chirurgie endoscopique supraglottique<br />

Elle est <strong>de</strong> réalisation plus délicate <strong>et</strong> n’a pas connu le même développement<br />

[61]. Elle est aussi plus controversée dans ses indications <strong>et</strong> ce d’autant qu’il ya<br />

nécessité d’envisager le traitement <strong>de</strong>s aires ganglionnaires.<br />

b-Chirurgie partielle par voie externe<br />

b1-Chirurgie partielle horizontale<br />

Son principe est l’exérèse partielle ou totale <strong>de</strong> l’étage supraglottique du<br />

larynx. Elle est indiquée pour les tumeurs supraglottiques, <strong>et</strong> a également été<br />

proposée pour le traitement <strong>de</strong>s tumeurs <strong>de</strong> la margelle antérieure ou <strong>de</strong>s trois<br />

replis [36]. Elle est actuellement bien codifiée <strong>et</strong> repose sur <strong>de</strong>s bases<br />

embryologiques, anatomiques qui individualisent l’étage glottique bien séparé <strong>de</strong><br />

l’étage supraglottique. On distingue :<br />

a. La laryngectomie horizontale supraglottique par voie antérieure (voir figure<br />

32)<br />

Fig. 32 : Laryngectomie horizontale supraglottique.<br />

91


. La laryngectomie horizontale supraglottique par voie latérale<br />

c. L’hemilaryngectomie supracricoidienne (Voir Fig. 33)<br />

Figure 33: Hémilaryngopharyngectomie supracricoïdienne.<br />

d. L’hemilaryngectomie supraglottique<br />

b2-Chirurgie partielle verticale<br />

Cor<strong>de</strong>ctomie<br />

Encore appelée thyrotomie médiane ou laryngofissure, elle s’adresse aux<br />

tumeurs limitées au tiers moyen d’une cor<strong>de</strong> vocale (Voir Fig. 34). C<strong>et</strong>te intervention<br />

ne nécessite pas <strong>de</strong> trachéotomie préalable, les suites postopératoires sont<br />

habituellement rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> simples avec une reprise d’alimentation entre J1 <strong>et</strong> J3, ne<br />

nécessitant pas la pose d’une son<strong>de</strong> nasogastrique. Ses indications sont les mêmes<br />

que pour la chirurgie endoscopique.<br />

92


Fig. 34 : Cor<strong>de</strong>ctomie.<br />

Laryngectomie frontolatérale.<br />

Elle réalise l’exérèse d’une cor<strong>de</strong> vocale, <strong>de</strong> la commissure antérieure solidaire<br />

<strong>de</strong> l’angle antérieur du cartilage thyroï<strong>de</strong>. Du coté tumoral, on enlève la cor<strong>de</strong> vocale<br />

jusqu'à l’aryténoï<strong>de</strong>, du coté opposé, la cor<strong>de</strong> vocale est sectionnée à un niveau +/-<br />

postérieur en fonction <strong>de</strong> l’extension tumorale (voir Fig. 35). La trachéotomie<br />

réalisée au préalable n’est pas toujours indispensable, les suites post-opératoires<br />

sont simples <strong>et</strong> l’alimentation peut être reprise 48h après l’intervention.<br />

Fig. 35 : Laryngectomie frontolatérale.<br />

93


Laryngectomie frontale antérieure reconstructive avec épiglottoplastie <strong>de</strong> type<br />

Tucker.<br />

Elle s’adresse aux tumeurs superficielles <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux cor<strong>de</strong>s vocales respectant<br />

au moins l’un <strong>de</strong>s aryténoï<strong>de</strong>s <strong>et</strong> n’atteignant pas le cartilage thyroï<strong>de</strong>, le principe <strong>de</strong><br />

l’intervention est d’enlever les <strong>de</strong>ux cor<strong>de</strong>s vocales, les <strong>de</strong>ux ban<strong>de</strong>s ventriculaires,<br />

<strong>et</strong> la moitié antérieure <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ailes thyroïdiennes, sa reconstruction est assurée<br />

par l’épiglotte (voir Fig. 36). L’alimentation est assurée par une son<strong>de</strong> gastrique<br />

jusqu'à J10.<br />

Hemiglottectomie.<br />

C<strong>et</strong>te intervention est <strong>de</strong>stinée au cancer <strong>de</strong> cor<strong>de</strong> vocale mobile atteignant<br />

l’apophyse vocale sans envahir l’aryténoï<strong>de</strong>.<br />

b3-Chirurgie partielle supracricoidienne<br />

Ces interventions ont en commun l’exérèse du cartilage thyroï<strong>de</strong>, la<br />

conservation du cricoï<strong>de</strong>, <strong>de</strong> l’os hyoï<strong>de</strong>, <strong>et</strong> au minimum d’une unité fonctionnelle<br />

aryténoïdienne. C<strong>et</strong>te chirurgie se propose <strong>de</strong> rétablir les trois fonctions essentielles<br />

du larynx que sont la phonation, la déglutition <strong>et</strong> la respiration. On distingue surtout<br />

<strong>de</strong>ux interventions qui sont différentes à la fois par leurs indications <strong>et</strong> par leur<br />

exérèse.<br />

Fig.36 : Laryngectomie frontale antérieure avec épiglottoplastie.<br />

94


La laryngectomie supracricoïdienne avec cricohyoïdopexie.<br />

Son principe est l’exérèse <strong>de</strong> l’épiglotte, <strong>de</strong> la loge HTE, du cartilage thyroï<strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales <strong>et</strong> d’un aryténoï<strong>de</strong>, les indications sont le traitement <strong>de</strong>s tumeurs<br />

supraglottiques à extension glottique, conservant la mobilité <strong>de</strong>s aryténoï<strong>de</strong>s, les<br />

tumeurs du ventricule <strong>et</strong> celles <strong>de</strong> la commissure antérieure. La pexie est ensuite<br />

faite entre le cricoï<strong>de</strong> <strong>et</strong> l’os hyoï<strong>de</strong> avec la base <strong>de</strong> la langue (voir Fig. 37).<br />

L’alimentation entérale par son<strong>de</strong> nasogastrique est poursuivie jusqu’au 10° - 12°<br />

Jour, la canule commence à être obturée vers le cinquième jour postopératoire.<br />

Fig. 37 : Laryngectomie supracricoïdienne avec cricohyoïdopexie<br />

(CHP).<br />

Laryngectomie supracricoidienne avec cricohyoido-epiglottopexie.<br />

C<strong>et</strong>te intervention diffère <strong>de</strong> la précé<strong>de</strong>nte par la conservation <strong>de</strong> la partie<br />

haute <strong>de</strong> l’épiglotte (voir Fig. 38). Ses indications sont le cancer glottique avec cor<strong>de</strong><br />

fixée <strong>et</strong> aryténoï<strong>de</strong> mobile, le cancer glottique bilatéral, <strong>et</strong> le cancer glottique avec<br />

extension superficielle à la commissure antérieure ou au plancher du ventricule, la<br />

pexie est effectuée par rapprochement du cricoï<strong>de</strong>, <strong>de</strong> l’os hyoï<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> la<br />

langue, <strong>et</strong> en incluant l’épiglotte restante qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> rétrécir le neolarynx. Le<br />

déroulement <strong>de</strong>s suites est le même que pour la laryngectomie supracricoidienne<br />

95


avec cricohyoidopexie. Les délais sont un peu plus précoces grâce à la conservation<br />

<strong>de</strong> l’épiglotte.<br />

Fig. 38 : Laryngectomie supracricoïdienne avec<br />

crico-hyoïdoépiglottopexie(CHEP).<br />

c-Chirurgie radicale<br />

c1-Laryngectomie totale<br />

Elle réalise l’exérèse complète du larynx (voir Fig. 39). Elle est indiquée<br />

lorsque l’extension locale <strong>de</strong> la tumeur primitive contre-indique la réalisation d’une<br />

laryngectomie partielle fonctionnelle. Pour les cancers glottiques ce sont la fixité <strong>de</strong><br />

l’aryténoï<strong>de</strong> <strong>et</strong> l’envahissement sous-glottique qui sont les facteurs déterminants<br />

pour une option radicale. Pour les cancers sus-glottiques, ce sont l’extension<br />

massive dans la loge HTE <strong>et</strong> l’extension au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s limites du larynx qui motivent<br />

une laryngectomie totale [36]. L’incision cutanée perm<strong>et</strong> la réalisation d’un<br />

évi<strong>de</strong>ment ganglionnaire dans le même temps. Il est souvent bilatéral <strong>et</strong> l’incision en<br />

U est la plus adaptée. La résection s’étend <strong>de</strong>s vallécules à la région trachéale haute.<br />

La ferm<strong>et</strong>ure du pharyngostome doit être faite soigneusement avec réalisation <strong>de</strong><br />

points séparés au fil résorbable. La trachéotomie est confectionnée par amarrage <strong>de</strong><br />

la trachée à la peau. Les suites opératoires sont le plus souvent simples. L’étanchéité<br />

96


du pharynx est contrôlée vers le 10° jour par la réalisation d’un test au bleu ou d’un<br />

transit pharyngé aux hydrosolubles. L’alimentation orale peut alors être reprise.<br />

Les inci<strong>de</strong>nts postopératoires possibles sont la fistule salivaire nécessitant <strong>de</strong>s<br />

soins locaux par pansement compressif <strong>et</strong> la trachéite croûteuse justifiant<br />

l’utilisation systématique d’aérosols humidificateurs.<br />

c2-Laryngectomie subtotale avec shunt phonatoire.<br />

C<strong>et</strong>te intervention trouve sa place entre les laryngectomies partielles<br />

supracricoïdiennes <strong>et</strong> la laryngectomie totale. Elle peut être proposée pour le<br />

traitement <strong>de</strong>s tumeurs T3 <strong>de</strong>s étages glottique <strong>et</strong>/ou sus-glottique sans atteinte <strong>de</strong><br />

la commissure postérieure [36]. Elle réalise une véritable laryngectomie totale mais<br />

avec un shunt phonatoire qui fait communiquer la trachée <strong>et</strong> le pharynx restant.<br />

L’hemilarynx du côté non tumoral est conservé <strong>et</strong> libéré <strong>de</strong> ses attaches<br />

cartilagineuses rigi<strong>de</strong>s ; il est mobilisé afin d’être tubulisé sur lui-même, <strong>de</strong>puis la<br />

trachée jusqu’au sinus piriforme sain, réalisant ainsi le shunt phonatoire assurant<br />

une réhabilitation vocale <strong>de</strong> meilleure qualité. Mais, comme après laryngectomie<br />

totale, le trachéostome est définitif.<br />

Fig. 39 : Laryngectomie totale<br />

97


c3-Laryngectomie totale élargie<br />

En fonction <strong>de</strong> l’extension tumorale locale, il peut être nécessaire d’étendre la<br />

laryngectomie aux structures avoisinantes [36]:<br />

• à l’hypopharynx (laryngectomie totale avec pharyngectomie partielle)<br />

pour les cancers étendus du sinus piriforme ou pour les tumeurs <strong>de</strong> la margelle<br />

étendues au larynx ;<br />

• à la base <strong>de</strong> langue (subglossolaryngectomie totale) pour les tumeurs<br />

dépassant l’épiglotte sushyoïdienne ou infiltrant les vallécules ;<br />

• à la peau (laryngectomie carrée) pour les tumeurs étendues aux tissus<br />

prélaryngés avec atteinte <strong>de</strong>s tissus sous-cutanés, voire <strong>de</strong> la peau. La<br />

reconstruction est faite dans le même temps par un lambeau myocutané <strong>de</strong> grand<br />

pectoral ou <strong>de</strong> grand dorsal.<br />

2-Chimiothérapie<br />

Longtemps considérée comme un traitement <strong>de</strong>stiné aux tumeurs récidivantes<br />

<strong>et</strong>/ou métastatiques, la chimiothérapie a fait une entrée en force dans les<br />

traitements à visée curative avec l’apparition, à la fin <strong>de</strong>s années 1970, <strong>de</strong>s sels <strong>de</strong><br />

platine <strong>et</strong> leur association avec le 5-fluorouracile. Elle a <strong>de</strong>puis acquis une place<br />

incontestable dans l’arsenal thérapeutique <strong>de</strong>s cancers laryngés <strong>et</strong> a, en particulier,<br />

ouvert le vaste champ <strong>de</strong> la recherche en préservation laryngée.<br />

a-Principaux agents cytotoxiques utilisés<br />

• Le méthotrexate reste une drogue <strong>de</strong> référence essentiellement utilisée dans<br />

<strong>de</strong>s traitements à visée palliative à la dose <strong>de</strong> 40 mg par voie intramusculaire sous<br />

couvert d’une surveillance hématologique.<br />

• Les sels <strong>de</strong> platine sont certainement les plus utilisés. Le cisplatine est<br />

administré à la dose <strong>de</strong> 100 mg/m2 au premier jour associé au 5-fluorouracile 1<br />

000 mg/m2 du 1er au 5e jour ; ce cycle étant renouvelé toutes les 3 semaines sous<br />

couvert d’une surveillance hématologique <strong>et</strong> rénale <strong>et</strong> également auditive.<br />

98


En général, trois cycles sont administrés, pouvant aller jusqu’à six cycles. Le<br />

carboplatine est, quant à lui, dosé en fonction <strong>de</strong> l’aire sous la courbe.<br />

• Les taxanes sont d’apparition plus récente. Un <strong>de</strong>s protocoles les plus<br />

prom<strong>et</strong>teurs associe le cisplatine (75 mg/m2 au 1er jour) au 5-fluorouracile (750<br />

mg/m2 du 1er au 5e jour) <strong>et</strong> le docétaxel (75 mg/m2 au 1er jour).<br />

• La mitomycine C est moins utilisée mais peut être intéressante pour les tumeurs<br />

<strong>et</strong> adénopathies très nécrotiques du fait <strong>de</strong> son activité en milieu hypoxique. Elle est<br />

administrée à la dose <strong>de</strong> 10 à 15 mg/m2 sous couvert d’une surveillance<br />

hématologique <strong>et</strong> rénale.<br />

b-Protocoles thérapeutiques<br />

b1-Traitements <strong>de</strong>s tumeurs avancées ou modérément avancées<br />

La chimiothérapie peut être délivrée avant tout autre traitement<br />

(chimiothérapie dite néoadjuvante ou d’induction). Elle peut être délivrée à la fin<br />

d’une séquence radiochirurgicale (chimiothérapie adjuvante) ou encore associée à la<br />

radiothérapie (Radiochimiothérapie concomitante), soit <strong>de</strong> façon simultanée, soit <strong>de</strong><br />

façon alternée.<br />

Une première analyse a porté sur 10 850 patients inclus dans <strong>de</strong>s essais<br />

randomisés comparant un traitement avec ce même traitement associé à une<br />

chimiothérapie d’induction, adjuvante ou concomitante [62]. Il en résultait un<br />

bénéfice en survie à 5 ans <strong>de</strong> 4 % pour l’ensemble <strong>de</strong>s bras « chimiothérapie » mais<br />

seul le sous-groupe <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> radiochimiothérapie concomitante avait un<br />

bénéfice en survie statistiquement significatif <strong>de</strong> 8 %, mais la plupart <strong>de</strong>s patients<br />

avaient été inclus dans <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> radiochimiothérapie postopératoire. C<strong>et</strong>te<br />

méta-analyse a été récemment mise à jour avec 16 640 patients inclus dans 87<br />

essais dont les essais récents <strong>de</strong> radio-chimiothérapie chez <strong>de</strong>s patients non<br />

prétraités [63]. Le bénéfice global est r<strong>et</strong>rouvé à hauteur <strong>de</strong> 5 % à 5 ans <strong>et</strong> toujours<br />

seule la radiochimiothérapie concomitante avait apporté un tel bénéfice.<br />

99


Apparemment, en <strong>de</strong>hors du contexte <strong>de</strong> la préservation laryngée, la<br />

chimiothérapie adjuvante <strong>et</strong> d’induction avaient perdu tout intérêt. S’il faut<br />

reconnaître l’indiscutable apport <strong>de</strong> la radiochimiothérapie concomitante, que ce<br />

soit en traitement exclusif ou postopératoire [64], il est indiscutable qu’elle génère<br />

une toxicité notable qui peut en limiter les indications. Chez certains patients,<br />

la chimiothérapie d’induction peut donc rester une option valable par défaut. Enfin,<br />

il faut reconnaître que la publication récente <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l’association platine-<br />

fluorouracile-docétaxel (TPF), apportant une toxicité moindre que l’association<br />

classique platine - fluorouracile (PF) <strong>et</strong> un gain <strong>de</strong> survie à 3 ans <strong>de</strong> 10 % [65], incite<br />

à reconsidérer la place <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te chimiothérapie d’induction.<br />

b2-Chimiothérapie <strong>de</strong>s formes récidivantes <strong>et</strong>/ou métastatiques<br />

Elle reste, malgré l’apparition <strong>de</strong> nouveaux médicaments, assez décevante<br />

avec <strong>de</strong>s médianes <strong>de</strong> survie qui ne dépassent guère, en pratique quotidienne, 7 à 8<br />

mois [36]. Elle doit toutefois être considérée en parallèle avec les traitements <strong>de</strong><br />

soutien (antalgiques en particulier) tant par l’amélioration temporaire physique que<br />

psychique que peuvent apporter les stabilisations <strong>et</strong> régressions tumorales, même si<br />

celles-ci sont éphémères.<br />

3-Radiothérapie<br />

Depuis la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s premières séries <strong>de</strong> cancers laryngés traités par<br />

irradiation au début du XXe siècle, la radiothérapie a acquis une place importante<br />

dans le traitement <strong>de</strong> ces tumeurs, qu’elle soit délivrée <strong>de</strong> façon exclusive, en<br />

complément <strong>de</strong> la chirurgie, ou en association à la chimiothérapie [36]. Toutefois, la<br />

place <strong>de</strong> la radiothérapie dépend essentiellement d’habitu<strong>de</strong>s locales, voire «<br />

nationales ». L’Europe latine a longtemps favorisé les approches chirurgicales alors<br />

que l’Europe du Nord a toujours été plus orientée vers les stratégies<br />

radiothérapiques. L’apparition <strong>de</strong> nouvelles modalités techniques <strong>de</strong> radiothérapie <strong>et</strong><br />

l’entrée « en force » <strong>de</strong> la chimiothérapie ont cependant modifié ce simple constat.<br />

100


Plus que jamais une approche multidisciplinaire (chirurgien cervico-facial,<br />

oncologue, radiothérapeute, oncologue médical, radiologue) est donc toujours<br />

indispensable avant <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l’option thérapeutique.<br />

a-Types d’irradiation<br />

a1-Irradiation externe<br />

Elle fait appel aux photons du cobalt 60, aux rayons <strong>de</strong> 4 à 6 MV <strong>et</strong> aux<br />

électrons <strong>de</strong>s accélérateurs linéaires [36]. Les techniques d’imagerie mo<strong>de</strong>rne, la<br />

dosimétrie tridimensionnelle <strong>et</strong> d’éventuelles modifications du fractionnement ont<br />

permis d’améliorer la précision balistique <strong>de</strong>s irradiations <strong>et</strong> leur efficacité<br />

biologique. La radiothérapie mo<strong>de</strong>rne correspond à une parfaite définition <strong>de</strong>s<br />

volumes tumoraux <strong>et</strong> <strong>de</strong> tissus sains dans l’espace (définition en 3 D) perm<strong>et</strong>tant<br />

l’obtention d’un in<strong>de</strong>x thérapeutique optimal (radiothérapie <strong>de</strong> conformation).<br />

Dans tous les cas, la mise en route d’un traitement sera précédée d’une<br />

simulation. L’immobilisation par masque thermoformé perm<strong>et</strong> d’assurer une<br />

meilleure reproductibilité du traitement à chaque séance. Des clichés <strong>de</strong> contrôle en<br />

position d’irradiation nécessaires à la confection <strong>de</strong> caches personnalisés seront<br />

réalisés <strong>et</strong> la pratique d’un scanner <strong>de</strong> centrage à visée dosimétrique (simulateur<br />

scanner ou scanner dédié) est indispensable du fait <strong>de</strong> l’inégalité <strong>de</strong>s contours <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>s structures rencontrées (alternance air/tissus mous/ cartilages).<br />

Les modificateurs du faisceau (filtres, caches personnalisés) perm<strong>et</strong>tent une<br />

meilleure adaptation <strong>de</strong> la balistique à l’anatomie du patient. Les rayonnements<br />

utilisés (énergie) dépendront <strong>de</strong> l’équipement disponible <strong>et</strong> d’éventuels critères<br />

cliniques (envahissement cutané par exemple). Les électrons, <strong>de</strong> par leurs propriétés<br />

balistiques, sont adaptés à l’irradiation <strong>de</strong>s masses ganglionnaires ou pour une<br />

surimpression très localisée (région spinale, région sous-mastoïdienne).<br />

L’optimisation <strong>de</strong> la dose délivrée aux différents volumes cibles <strong>et</strong> la possibilité, en<br />

combinant les différentes énergies, d’obtenir en chaque point une très bonne<br />

101


homogénéité <strong>de</strong> dose (± 10 %) perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> réduire le risque <strong>de</strong> séquelles, la plus<br />

sévère étant le larynx radique. Dans le cadre <strong>de</strong>s cancers du larynx, l’irradiation<br />

n’entraîne généralement qu’une hyposialie modérée, car les glan<strong>de</strong>s paroti<strong>de</strong>s sont<br />

rarement irradiées, sauf en cas d’envahissement ganglionnaire massif. Une mise en<br />

état <strong>de</strong>ntaire éventuellement complétée <strong>de</strong> fluoration paraît <strong>de</strong>voir être conseillée<br />

pour la majorité <strong>de</strong>s patients.<br />

a2-Curi<strong>et</strong>hérapie<br />

Elle est indiquée exceptionnellement dans les lésions laryngées, comme par<br />

exemple dans les tumeurs étendues à la base <strong>de</strong> langue [36]. Elle fait toujours appel<br />

à la technique <strong>de</strong>s tubes plastiques avec fil d’iridium 192, en association avec la<br />

radiothérapie externe.<br />

b-Techniques d’irradiation<br />

b1-Irradiation exclusive<br />

Tumeurs <strong>de</strong> l’étage sus-glottique <strong>et</strong> <strong>de</strong> la margelle.<br />

Du fait <strong>de</strong> l’importante lymphophilie <strong>de</strong> ces lésions, il est réalisé <strong>de</strong> principe<br />

une irradiation tumorale <strong>et</strong> ganglionnaire bilatérale [36]. L’irradiation est conduite<br />

par <strong>de</strong>ux champs parallèles <strong>et</strong> opposés progressivement réduits après définition du<br />

volume tumoral (GTV : Gross Tumour Volume) <strong>et</strong> du volume cible incluant <strong>de</strong>s<br />

marges <strong>de</strong> sécurité (CTV : Clinical Targ<strong>et</strong> Volume). Les patients sont traités en<br />

décubitus dorsal. Les doses délivrées sont <strong>de</strong> 65 à 70 Gy en fractionnement <strong>et</strong><br />

étalement classiques (une séance <strong>de</strong> 1,8 à 2 Gy/j, 5 jours par semaine) <strong>et</strong> <strong>de</strong> 70 à<br />

80,4 Gy en hyperfractionnement (<strong>de</strong>ux séances <strong>de</strong> 1,15 à 1,2 Gy/j, 5 jours par<br />

semaine) [36]. Le volume cible ganglionnaire est traité par les mêmes portes<br />

d’entrée jusqu’à la dose <strong>de</strong> tolérance médullaire (45 Gy), puis par une association <strong>de</strong><br />

photons <strong>et</strong> d’électrons d’énergie appropriée. En cas d’atteinte <strong>de</strong> la margelle<br />

laryngée, l’irradiation sera étendue en haut aux vallécules <strong>et</strong> à la base <strong>de</strong> langue<br />

(margelle antérieure) <strong>et</strong>/ou en bas à l’hypopharynx (margelle latérale).<br />

102


Tumeurs <strong>de</strong> l’étage glottique.<br />

L’irradiation ne concerne que le volume cible tumoral du fait <strong>de</strong> la très faible<br />

lymphophilie <strong>de</strong> ces lésions. Seule une extension en sus- ou en sous-glotte justifie<br />

d’étendre l’irradiation aux aires ganglionnaires [36]. Elle est habituellement conduite<br />

par <strong>de</strong>ux champs parallèles opposés (5 × 5 cm ou 6 × 6 cm <strong>de</strong> côté) également<br />

pondérés. Pour certaines localisations (commissure antérieure), <strong>de</strong>s techniques plus<br />

complexes à quatre champs (<strong>de</strong>ux champs parallèles opposés + <strong>de</strong>ux champs<br />

obliques antérieurs avec filtre) ont été proposées.<br />

Tumeurs <strong>de</strong> l’étage sous-glottique.<br />

L’indication d’irradiation exclusive est exceptionnelle dans ces lésions en<br />

raison essentiellement <strong>de</strong> l’infiltration sous-muqueuse à distance qui conduit à<br />

sous-estimer le volume tumoral. Le volume cible ganglionnaire sera étendu au<br />

médiastin supérieur pour inclure les chaînes ganglionnaires récurrentielles.<br />

b2-Irradiation postopératoire<br />

Après laryngectomie partielle.<br />

L’indication est fondée sur l’étu<strong>de</strong> histologique <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> résection <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

l’envahissement ganglionnaire. Schématiquement, on peut distinguer quatre<br />

situations cliniques :<br />

• les recoupes sont saines, les ganglions ne sont pas envahis : pas d’irradiation<br />

postopératoire ;<br />

• les recoupes sont saines, les ganglions sont envahis : seules les aires<br />

ganglionnaires sont irradiées <strong>et</strong> l’on veillera à protéger le mieux possible le larynx<br />

en ayant recours aux faisceaux d’électrons ;<br />

• les recoupes sont douteuses, les ganglions envahis : seules les aires<br />

ganglionnaires sont irradiées <strong>et</strong> l’on veillera à protéger le mieux possible le larynx<br />

grâce aux faisceaux d’électrons. Une surveillance intensive (endoscopie <strong>et</strong> TDM) du<br />

larynx sera effectuée <strong>et</strong> une réintervention sera proposée en cas d’évolution locale ;<br />

103


• les recoupes sont envahies, les ganglions sont envahis ou non : l’indication<br />

chirurgicale conservatrice doit être rediscutée car la meilleure <strong>de</strong>s solutions est<br />

certainement <strong>de</strong> réintervenir chirurgicalement (soit réaliser une chirurgie partielle<br />

large si le geste initial était limité, soit totaliser un geste chirurgical partiel plus<br />

large), l’irradiation à doses élevées nécessaires ayant toutes chances <strong>de</strong><br />

comprom<strong>et</strong>tre le résultat fonctionnel. Une irradiation ne sera réalisée qu’en cas <strong>de</strong><br />

refus formel du patient d’une totalisation, <strong>et</strong> apportera une dose <strong>de</strong> 55 à 65 Gy par<br />

<strong>de</strong>ux champs latéraux, le patient <strong>de</strong>vant être prévenu du risque, au moins<br />

fonctionnel, encouru.<br />

Après laryngectomie totale.<br />

La cicatrisation complète doit être obtenue avant toute irradiation. L’indication<br />

dépend <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s recoupes, <strong>de</strong> l’envahissement ganglionnaire, du siège <strong>de</strong> la<br />

lésion primitive <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses extensions, <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’âge <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’état général du suj<strong>et</strong>.<br />

L’irradiation est habituellement conduite par <strong>de</strong>ux grands champs parallèles,<br />

opposés. La dose délivrée est <strong>de</strong> 55 à 65 Gy sur l’ensemble du volume cible. On<br />

veillera à ce que la limite supérieure du champ inclue <strong>de</strong> manière suffisante la base<br />

du crâne pour couvrir une extension ganglionnaire haute. Deux cas particuliers<br />

méritent d’être notés [36]:<br />

• il existait une extension à la base <strong>de</strong> langue, on réalise une irradiation délivrant<br />

55 Gy sur le volume précé<strong>de</strong>mment défini, complétés par un surdosage<br />

(éventuellement par une curi<strong>et</strong>hérapie) sur la base <strong>de</strong> langue ;<br />

• il s’agissait d’une lésion sous-glottique où il existait <strong>de</strong>s adénopathies sus-<br />

claviculaires ou récurrentielles, le volume irradié est étendu au médiastin supérieur.<br />

104


4-Préservation laryngée<br />

Chez les patients porteurs <strong>de</strong> tumeurs classées T3 ou T4 du larynx, le<br />

traitement habituellement recommandé a longtemps été la laryngectomie totale.<br />

C<strong>et</strong>te intervention perm<strong>et</strong> d’obtenir le contrôle locorégional <strong>de</strong> la maladie dans plus<br />

<strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>s cas au prix d’une mutilation importante avec la perte <strong>de</strong> la phonation <strong>et</strong><br />

la réalisation d’un trachéostome définitif. Depuis près <strong>de</strong> 15 ans, <strong>de</strong>s travaux ont été<br />

menés pour essayer d’obtenir une efficacité thérapeutique i<strong>de</strong>ntique avec un<br />

traitement conservateur essayant d’éviter la mutilation laryngée.<br />

a-Première génération d’essais <strong>de</strong> préservation laryngée : chimiothérapie <strong>et</strong><br />

radiothérapie séquentielles (chimiothérapie d’induction)<br />

Des essais dits <strong>de</strong> « préservation laryngée » ont été conduits en utilisant la<br />

chimiothérapie d’induction comme un moyen perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> sélectionner les<br />

patients chez lesquels un traitement conservateur pouvait être proposé : les patients<br />

bons « répon<strong>de</strong>urs » à la chimiothérapie pouvant être traités par irradiation <strong>et</strong> les<br />

patients non « répon<strong>de</strong>urs » <strong>de</strong>vant subir la laryngectomie totale.<br />

Trois essais randomisés ont été réalisés sur ce modèle : l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Vétérans<br />

aux Etats-Unis [66], celle <strong>de</strong> l’European Organization for Research and Treatment of<br />

Cancer (EORTC) en Europe [67] <strong>et</strong> celle du GETTEC en France [68]. Les essais <strong>de</strong>s<br />

V<strong>et</strong>erans <strong>et</strong> du GETTEC concernaient les cancers du larynx, l’essai <strong>de</strong> l’EORTC<br />

concernait ceux <strong>de</strong> l’hypopharynx <strong>et</strong> <strong>de</strong> la margelle latérale. Les trois étu<strong>de</strong>s ont<br />

utilisé une chimiothérapie associant le cisplatine <strong>et</strong> le 5-FU à raison d’un cycle<br />

toutes les 3 semaines pour un maximum <strong>de</strong> trois cycles.<br />

Dans l’essai <strong>de</strong>s V<strong>et</strong>erans <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’EORTC, les taux <strong>de</strong> survie ont été<br />

statistiquement non différents dans les <strong>de</strong>ux bras perm<strong>et</strong>tant aux auteurs <strong>de</strong><br />

conclure qu’un traitement conservateur par radiothérapie chez les patients<br />

répon<strong>de</strong>urs à la chimiothérapie était un traitement efficace, ne comprom<strong>et</strong>tant pas<br />

la survie <strong>et</strong> que plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s patients pouvaient ainsi conserver un larynx<br />

105


fonctionnel. L’étu<strong>de</strong> du GETTEC a r<strong>et</strong>rouvé <strong>de</strong>s résultats défavorables chez les<br />

patients ayant reçu la chimiothérapie d’induction, mais elle n’a porté que sur 68<br />

patients <strong>et</strong> les résultats sont donc plus difficilement interprétables. À la différence<br />

<strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s V<strong>et</strong>erans, seules les tumeurs T3 étaient éligibles.<br />

Dans l’étu<strong>de</strong> française, les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s patients étaient porteurs d’une<br />

tumeur glottique ou transglottique <strong>et</strong> un tiers une tumeur susglottique (margelle<br />

laryngée exclue) <strong>et</strong> tous une fixité laryngée. Dans l’étu<strong>de</strong> Nord-Américaine, les <strong>de</strong>ux<br />

tiers <strong>de</strong>s patients étaient porteurs d’une tumeur supraglottique (margelle laryngée<br />

incluse) <strong>et</strong> un tiers <strong>de</strong> tumeurs glottiques <strong>et</strong> à peine plus <strong>de</strong> la moitié avaient une<br />

fixité laryngée.<br />

Une méta-analyse a été effectuée à l’Institut Gustave Roussy sur ces trois<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> a rassemblé 602 patients [69]. Les taux <strong>de</strong> survie à 5 ans ont été <strong>de</strong> 45 %<br />

dans le bras chirurgical <strong>et</strong> <strong>de</strong> 39 % dans le bras chimiothérapie d’induction, la<br />

différence n’étant pas statistiquement significative tandis que 58 % <strong>de</strong>s patients en<br />

vie avaient un larynx fonctionnel en place (ce qui en fait ne représente que 23 % <strong>de</strong>s<br />

patients inclus dans le bras chimiothérapie).<br />

Ainsi, dans la majorité <strong>de</strong>s équipes, chez les patients porteurs d’une tumeur<br />

du larynx relevant d’une laryngectomie totale <strong>et</strong> qui n’ont pas <strong>de</strong> contre-indication<br />

médicale à l’administration d’une chimiothérapie, une tentative <strong>de</strong> préservation<br />

laryngée peut être proposée comme une alternative à la laryngectomie totale. Les<br />

travaux <strong>de</strong> recherche dans ce domaine ont donc cherché à obtenir le taux <strong>de</strong><br />

réponses majeures le plus élevé possible en utilisant <strong>de</strong>s protocoles intensifiés,<br />

notamment par adjonction <strong>de</strong> taxanes.<br />

b-Deuxième génération d’essais <strong>de</strong> préservation laryngée : la Radio-<br />

chimiothérapie concomitante<br />

Une autre voie d’optimisation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> la radiothérapie a été <strong>de</strong><br />

l’associer à la chimiothérapie, non plus <strong>de</strong> façon séquentielle mais <strong>de</strong> façon<br />

106


simultanée. Dans la méta-analyse déjà citée [63], parmi les 4 307 patients inclus<br />

dans <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> radiothérapie <strong>et</strong> <strong>de</strong> chimiothérapie concomitante, 1565 patients<br />

étaient porteurs d’une tumeur laryngée ou hypopharyngée. Ces patients inclus dans<br />

le bras « concomitant » avaient, en comparaison avec ceux inclus dans le bras «<br />

radiothérapie exclusive », une réduction relative du risque à 5 ans <strong>de</strong> 16 à 22 %, ce<br />

qui correspondait à un bénéfice absolu <strong>de</strong> survie à 5 ans <strong>de</strong> 8 à 10 %.<br />

La <strong>de</strong>uxième vague d’essais randomisés <strong>de</strong> préservation laryngée a donc<br />

naturellement exploré la place <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te stratégie thérapeutique. L’EORTC [67] a<br />

conduit une étu<strong>de</strong> comparant la stratégie <strong>de</strong> chimiothérapie d’induction à celle <strong>de</strong> la<br />

radiothérapie <strong>et</strong> <strong>de</strong> chimiothérapie délivrées <strong>de</strong> façon alternée. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> a été<br />

récemment fermée aux inclusions.<br />

Le RTOG aux Etats-Unis [70] a publié en 2003, les résultats préliminaires d’une<br />

étu<strong>de</strong> à trois bras comparant la chimiothérapie d’induction (le bras expérimental <strong>de</strong><br />

l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s V<strong>et</strong>erans) à la radiochimiothérapie concomitante (cisplatine 100 mg/m2<br />

à j1, j22 <strong>et</strong> j43) <strong>et</strong> à la radiothérapie exclusive ; 547 patients ont été inclus dans<br />

c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> 518 furent analysés pour c<strong>et</strong>te publication. Plus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers étaient<br />

porteurs d’une tumeur supraglottique <strong>et</strong> un peu moins <strong>de</strong> la moitié avaient une<br />

fixité laryngée. Le bras « concomitant » avait présenté une toxicité notablement plus<br />

élevée, 77 % <strong>de</strong>s patients ayant présenté au moins une toxicité aiguë <strong>de</strong> gra<strong>de</strong> III ou<br />

IV (47 % une toxicité hématologique <strong>et</strong> 43 % une mucite <strong>de</strong> gra<strong>de</strong> III ou IV), mais<br />

l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s toxicités tardives <strong>de</strong> gra<strong>de</strong>s III <strong>et</strong> IV était similaire dans les trois<br />

groupes (entre 24 <strong>et</strong> 36 %). La survie n’était pas significativement différente entre les<br />

trois bras, mais dans le bras « concomitant », le taux <strong>de</strong> préservation laryngée était<br />

significativement supérieur : 88 % contre 75 % pour le bras « induction » <strong>et</strong> 70 %<br />

pour le bras « radiothérapie exclusive ». Ce sont <strong>de</strong>s résultats très prom<strong>et</strong>teurs mais<br />

qu’il faut rapporter à la sélection <strong>de</strong>s patients porteurs <strong>de</strong> tumeurs essentiellement<br />

supraglottiques.<br />

107


c-Troisième génération d’essais <strong>de</strong> préservation laryngée : la radio-<br />

chimiothérapie concomitante <strong>et</strong> séquentielle<br />

D’un point <strong>de</strong> vue « chirurgical », la chimiothérapie d’induction a l’avantage <strong>de</strong><br />

perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> changer rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> stratégie pour opérer le patient en cas <strong>de</strong><br />

réponse insuffisante puis délivrer une radiothérapie postopératoire adaptée. La<br />

réalisation d’une chirurgie après chimiothérapie d’induction ne pose pas <strong>de</strong><br />

problème notable si on réalise le geste initialement prévu en tenant compte <strong>de</strong>s<br />

limites tumorales initiales. La radiochimiothérapie concomitante entraîne plus <strong>de</strong><br />

mucites <strong>et</strong> impose d’aller au bout du protocole pour déci<strong>de</strong>r ou non d’une chirurgie<br />

<strong>de</strong> rattrapage. En revanche, elle semble donner dans les analyses préliminaires <strong>de</strong>s<br />

taux <strong>de</strong> préservation plus élevés.<br />

Il est concevable d’explorer une attitu<strong>de</strong> qui associerait les avantages <strong>de</strong> l’une<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’autre. Une chimiothérapie d’induction pourrait être suivie d’une<br />

radiochimiothérapie concomitante chez les bons répon<strong>de</strong>urs ou d’une chirurgie<br />

suivie <strong>de</strong> radiothérapie (éventuellement associée à une chimiothérapie) chez les<br />

mauvais répon<strong>de</strong>urs. C<strong>et</strong>te association séquentielle d’une chimiothérapie<br />

d’induction suivie d’une radiochimiothérapie concomitante est apparue comme<br />

l’étape suivante dans c<strong>et</strong>te recherche clinique <strong>de</strong> préservation laryngée. C<strong>et</strong>te<br />

nouvelle stratégie associant une chimiothérapie d’induction suivie d’une<br />

radiochimiothérapie concomitante a été explorée, notamment aux États-Unis, dans<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> phase II/III, <strong>et</strong> parfois rapportée sous le terme <strong>de</strong> « séquentiel<br />

chemoradiotherapy » [71 ,72 ,73]. Ces étu<strong>de</strong>s ont conclu en la faisabilité <strong>de</strong> ces<br />

programmes <strong>et</strong> ont rapporté <strong>de</strong>s survies à 3 ans pouvant atteindre 60-80 %.<br />

d-Nouvelles données cliniques<br />

L’étu<strong>de</strong> du RTOG [70] a conclu que la radiochimiothérapie concomitante<br />

<strong>de</strong>venait un standard <strong>de</strong> préservation laryngée <strong>et</strong> que, si ce traitement n’était pas<br />

réalisable, l’autre option en <strong>de</strong>uxième choix était la radiothérapie exclusive pour les<br />

108


patients ne pouvant pas tolérer une chimiothérapie. C<strong>et</strong>te conclusion amène à<br />

plusieurs commentaires.<br />

• Il faut d’abord souligner qu’aucune étu<strong>de</strong> randomisée <strong>de</strong> préservation laryngée<br />

n’a fait apparaître un traitement non chirurgical qui aboutisse à une survie meilleure<br />

que celle obtenue par chirurgie radicale, laquelle n’est donc pas à abandonner dans<br />

tous les cas. En particulier, elle reste dans l’état actuel <strong>de</strong> nos connaissances le<br />

meilleur traitement pour les tumeurs très infiltrantes transglottiques <strong>et</strong> en cas<br />

d’atteinte manifeste du cartilage.<br />

• C<strong>et</strong>te approche, aussi intéressante soit-elle, ne doit pas exclure <strong>de</strong>s possibilités<br />

chirurgicales non mutilantes (laryngectomies partielles supracricoïdiennes en<br />

particulier), même si leurs indications sont plus rares pour <strong>de</strong>s tumeurs relativement<br />

évoluées mais existent pour <strong>de</strong>s cas sélectionnés <strong>de</strong> T3 (invasion mineure <strong>de</strong> la loge<br />

préépiglottique, immobilité <strong>de</strong> la cor<strong>de</strong> vocale sans fixité <strong>de</strong> l’aryténoï<strong>de</strong>) <strong>et</strong> T4<br />

laryngés (atteinte mineure du cartilage thyroï<strong>de</strong> sur le scanner). C<strong>et</strong>te chirurgie<br />

exclusive perm<strong>et</strong> aux patients d’éviter une trachéotomie permanente <strong>et</strong> leur procure<br />

une voix socialement acceptable <strong>et</strong> une déglutition sans fausses routes dans la<br />

gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s cas.<br />

• L’apport <strong>de</strong>s taxanes a réouvert la discussion sur la chimiothérapie d’induction<br />

<strong>et</strong> éclaire d’un jour nouveau le choix <strong>de</strong> l’association médicamenteuse pour la<br />

séquence d’induction d’un programme <strong>de</strong> radiochimiothérapie séquentielle pour<br />

préservation laryngée.<br />

• Certaines équipes ont proposé l’utilisation <strong>de</strong> la chimiothérapie comme<br />

traitement exclusif [74]. Même s’il faut considérer dans l’immédiat ces démarches<br />

comme étant essentiellement limitées à un nombre d’équipes restreint, on ne peut<br />

les exclure.<br />

• Enfin, une autre étu<strong>de</strong> [75] pourrait apporter <strong>de</strong> nouveaux éléments concernant<br />

les approches non chirurgicales. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> comparait, sur une population <strong>de</strong> 420<br />

109


patients, la radiothérapie exclusive à la radiothérapie associée à un anticorps<br />

monoclonal inhibant les récepteurs extramembranaires <strong>de</strong> l’epi<strong>de</strong>rmal growth factor<br />

(EGF) (cétuximab ou Erbitux®). Si la toxicité cutanée (rash acnéiforme) était plus<br />

fréquente dans le bras associant l’anticorps, la toxicité muqueuse ne l’était pas. Le<br />

bénéfice en contrôle local était <strong>de</strong> 8 % à 2 ans <strong>et</strong> en survie globale <strong>de</strong> 13 % à 3 ans.<br />

Les thérapeutiques dites ciblées seraient donc aussi <strong>de</strong>s options valables à étudier<br />

dans les futures étu<strong>de</strong>s.<br />

C-Résultats <strong>et</strong> indications thérapeutiques<br />

1-Tumeurs débutantes (T1 <strong>et</strong> T2)<br />

a-Chirurgie endoscopique<br />

a1-Cancers glottiques<br />

C’est certainement pour les tumeurs limitées <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales que la<br />

chirurgie endoscopique a le plus été développée <strong>et</strong> a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreuses<br />

publications. Les résultats carcinologiques [61, 76] sont comparables à ceux<br />

obtenus avec les techniques <strong>de</strong> chirurgie par voie externe ; le taux <strong>de</strong> contrôle local<br />

est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 95 % (Tableau 5). Elles entrent en concurrence avec les techniques<br />

<strong>de</strong> chirurgie par voie externe comme la cor<strong>de</strong>ctomie, la laryngectomie frontolatérale,<br />

<strong>et</strong> dans une certaine mesure la laryngectomie frontale antérieure avec<br />

épiglottoplastie.<br />

110


AUTEURS NOMBRE CONTROLE LOCAL<br />

Ru<strong>de</strong>rt (66) 96 100 % (T1s), 82 % (T1a),<br />

Eckel (86) 285<br />

111<br />

93,5 % (T1s), 86,5 % (T1),<br />

82 % (T2)<br />

Perr<strong>et</strong>i (87) 88 92 % (T1s), 85 % (T1)<br />

Tableau 5 : Contrôle local <strong>de</strong>s tumeurs débutantes <strong>de</strong> la<br />

glotte traitées par chirurgie endoscopique au laser CO2.<br />

a2-Cancers supraglottiques<br />

C<strong>et</strong>te indication est plus controversée. Les auteurs qui ont le plus<br />

d’expérience publient sur ce suj<strong>et</strong> [61, 76]. Ils avancent <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> contrôle local<br />

excellents pour les T1, <strong>et</strong> bons pour les T2 (80 à 96 %) mais avec, pour certains [77],<br />

une radiothérapie associée. Notre opinion est que, si l’exposition est possible <strong>et</strong><br />

pour un opérateur entraîné, la chirurgie endoscopique est une bonne alternative à la<br />

chirurgie externe. Les situations <strong>de</strong> ce type sont néanmoins peu fréquentes tant le<br />

diagnostic <strong>de</strong>s tumeurs supraglottiques est plus tardif. Après radiothérapie <strong>et</strong> pour<br />

<strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites récidives tumorales, le traitement endoscopique au laser CO2 peut être<br />

proposé. Les tumeurs <strong>de</strong> la margelle sont plus accessibles que celles <strong>de</strong> la face<br />

laryngée <strong>de</strong> l’épiglotte. Se pose également la question du traitement <strong>de</strong>s aires<br />

ganglionnaires qui doit être associé s’il existe <strong>de</strong>s ganglions métastatiques ou pour<br />

les tumeurs classées T2.<br />

b-Chirurgie par voie externe<br />

Elle conserve toute sa place dans le choix thérapeutique <strong>de</strong>s cancers T1-T2<br />

glottiques. On peut remarquer que <strong>de</strong>puis 1990, la majorité <strong>de</strong>s publications<br />

concerne la chirurgie reconstructive (laryngectomie frontale antérieure ou<br />

laryngectomie supracricoïdienne) <strong>et</strong> que celles concernant la laryngectomie dite


verticale ont n<strong>et</strong>tement diminué au profit <strong>de</strong> la chirurgie endoscopique. Il en est <strong>de</strong><br />

même <strong>de</strong>s indications <strong>de</strong> ces techniques. Les résultats sont bons [78, 79] avec, là<br />

encore, un taux <strong>de</strong> contrôle local qui dépasse largement 90% dans toutes les<br />

publications (Tableau 6).<br />

Auteur Intervention n<br />

Contrôle<br />

local<br />

Survie à 5<br />

ban<strong>de</strong>s ventriculaires, 17/19, que pour les tumeurs <strong>de</strong> la face laryngée <strong>de</strong><br />

112<br />

ans<br />

Mall<strong>et</strong> 88 LFAR 65 94 % 82 %<br />

Giovanni 89 LFAR 127 96 %<br />

91 % (T1) 86<br />

% (T2)<br />

Chevalier 90 CHEP 112 94,6 % 84,7 %<br />

Laccourreye 91 CHEP 119<br />

94,6 % (à 5<br />

<strong>et</strong> 10 ans)<br />

66,4 % (T2)<br />

à 10 ans<br />

LFAR : laryngectomie frontale antérieure reconstructive ; CHEP : laryngectomie supracricoïdienne avec<br />

c-Radiothérapie<br />

crico-hyoïdoépiglottopexie.<br />

Tableau 5 : Résultats <strong>de</strong> la chirurgie partielle par voie externe pour le<br />

Il n’y a pas d’étu<strong>de</strong> randomisée comparant <strong>de</strong> façon prospective la<br />

radiothérapie à la chirurgie pour ces tumeurs débutantes ou limitées du larynx. Il<br />

faut donc prendre en considération <strong>de</strong>s analyses rétrospectives avec les biais <strong>de</strong><br />

sélection que cela peut comporter.<br />

traitement <strong>de</strong>s cancers glottiques.<br />

En ce qui concerne les tumeurs sus-glottiques, la série ancienne <strong>de</strong> Toronto<br />

[80] r<strong>et</strong>rouvait, sur une série <strong>de</strong> 131 T1T2N0, un contrôle local à 5 ans <strong>de</strong> 71 % pour<br />

les T1 <strong>et</strong> 68 % pour les T2. Plus récemment, Men<strong>de</strong>nhall [81] publiait une série très<br />

limitée <strong>de</strong> 16 T1 tous contrôlés par irradiation <strong>et</strong> <strong>de</strong> 65 T2 avec un contrôle local <strong>de</strong><br />

85 % (80 % en irradiation monofractionnée <strong>et</strong> 90 % en bifractionnement) mais pour<br />

les T2, les résultats étaient meilleurs pour les lésions <strong>de</strong> la margelle, 23/25, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s


l’épiglotte, 16/21. Spriano [82] comparait une série <strong>de</strong> 66 chirurgies partielles<br />

horizontales avec 100 irradiations exclusives avec <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> survie sans évolution<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> préservation laryngée à 5 ans sensiblement supérieurs avec la chirurgie<br />

(respectivement 88 % <strong>et</strong> 95 % contre 76 % <strong>et</strong> 72 % pour la radiothérapie). Le même<br />

auteur rapportait quelques années plus tard sur la série radiothérapique [83], en<br />

notant également une amélioration <strong>de</strong>s résultats en cas d’irradiation<br />

hyperfractionnée, <strong>de</strong> même que Wang [84], mais uniquement pour les T2 pour c<strong>et</strong><br />

auteur.<br />

En ce qui concerne les tumeurs glottiques, il est incontestable que la<br />

radiothérapie obtient <strong>de</strong>s résultats tout à fait remarquables pour les tumeurs<br />

classées T1, avec un contrôle local autour <strong>de</strong> 90 %, qui se maintiennent à long terme<br />

dans les évaluations à 10 ans [85]. Lorsque les cas traités par irradiation du fait <strong>de</strong><br />

contre-indications à la chirurgie sont exclus <strong>de</strong> l’analyse, les résultats sont<br />

similaires à ceux <strong>de</strong> la chirurgie en termes <strong>de</strong> contrôle local [86]. Les tumeurs T2<br />

sont moins bien contrôlées. La radiothérapie accélérée ne semble pas apporter<br />

d’amélioration significative [87]. En revanche, l’irradiation bifractionnée semble<br />

mieux contrôler les tumeurs classées T2 que l’irradiation conventionnelle [88].<br />

Une étu<strong>de</strong> japonaise [89] a étudié à 10 ans le contrôle local <strong>de</strong>s tumeurs T1-<br />

T2 laryngées. Le meilleur contrôle est obtenu pour les T1 glottiques (76 %), le plus<br />

mauvais pour les T2 sus-glottiques (59 %) avec un résultat intermédiaire pour les T2<br />

glottiques <strong>et</strong> les T1 sus-glottiques (67 <strong>et</strong> 69 %).<br />

Enfin, toutes les étu<strong>de</strong>s s’accor<strong>de</strong>nt à considérer que le rattrapage chirurgical<br />

(notamment en chirurgie partielle) est plus difficile pour les T2 que pour les T1 <strong>et</strong><br />

pour les tumeurs sus-glottiques que pour les tumeurs glottiques.<br />

113


2-Tumeurs localement avancées (T3 <strong>et</strong> T4)<br />

Le traitement endoscopique n’a pas, à notre avis <strong>et</strong> dans notre expérience, <strong>de</strong><br />

place à visée curative.<br />

Pour <strong>de</strong>s tumeurs aussi étendues, il est en revanche possible <strong>de</strong> proposer une<br />

chirurgie endoscopique <strong>de</strong> désobstruction tumorale. Celle-ci évite la réalisation<br />

d’une trachéotomie <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> laisser du temps pour compléter le bilan<br />

d’extension.<br />

a-Chirurgie supracricoïdienne<br />

Elle est <strong>de</strong> réalisation moins fréquente. Il s’agit d’indications sélectionnées <strong>et</strong><br />

dont le sta<strong>de</strong> T3 est en rapport avec la fixité glottique selon la classification T. Il est<br />

important que l’aryténoï<strong>de</strong> soit encore mobile pour réaliser c<strong>et</strong>te chirurgie dont les<br />

résultats sont alors comparables avec ceux obtenus pour <strong>de</strong>s tumeurs T2 [90, 91].<br />

b-Laryngectomie totale<br />

Elle conserve toute sa place malgré le développement <strong>de</strong>s protocoles <strong>de</strong><br />

préservation laryngée. Elle est indiquée lorsque le larynx est fixé, que la tumeur<br />

présente une infiltration profon<strong>de</strong> <strong>et</strong> massive dans la loge pré-épiglottique, vers la<br />

sous-glotte ou en <strong>de</strong>hors du larynx. Elle est encore réalisée <strong>de</strong> première intention<br />

lorsque la tumeur est obstructive <strong>et</strong>/ou lorsqu’il existe une contre-indication à la<br />

chimiothérapie.<br />

Les résultats <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te chirurgie sont caractérisés par un bon contrôle local<br />

mais une survie moins favorable, en rapport avec l’évolution <strong>de</strong> la maladie. Dans une<br />

série du Centre Oscar Lambert portant sur 254 patients, le contrôle local est <strong>de</strong> 88 %<br />

mais la survie <strong>de</strong> 48 % à 5 ans [36].<br />

c-Radiothérapie<br />

Les résultats <strong>de</strong> la radiothérapie exclusive sur les tumeurs T3-T4 du larynx<br />

sont difficiles à évaluer correctement, en l’absence d’une étu<strong>de</strong> randomisée<br />

comparant c<strong>et</strong>te radiothérapie à la laryngectomie sur <strong>de</strong>s sélections <strong>de</strong> patients<br />

114


i<strong>de</strong>ntiques. Les séries radiothérapiques, mélangent soit <strong>de</strong>s traitements à visée<br />

curative <strong>et</strong> <strong>de</strong>s traitements à visée palliative, soit portent sur <strong>de</strong>s séries très limitées<br />

en nombre <strong>et</strong>/ou très sélectionnées. Globalement, le contrôle annoncé à 5 ans se<br />

situe, en fonction du ratio sus-glotte/glotte, du ratio T3/T4, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s paramètres<br />

ayant déterminé la classification T, entre 40 <strong>et</strong> 60 %. [92, 93] Si ces chiffres sont<br />

inférieurs à ceux obtenus par la chirurgie radicale, ils ne peuvent toutefois pas être<br />

négligés <strong>et</strong> sont obtenus, rappelons-le, sur <strong>de</strong>s populations moins sélectionnées. Il y<br />

a peu d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modification du fractionnement <strong>de</strong> la radiothérapie qui aient porté<br />

spécifiquement sur les tumeurs laryngées. L’étu<strong>de</strong> Continuous Hyperfractionated<br />

and Accelerated Radiation Therapy (CHART), qui distribuait trois séances <strong>de</strong><br />

radiothérapie quotidiennes 12 jours <strong>de</strong> suite (incluant les week-ends), est l’une <strong>de</strong>s<br />

rares a avoir montré une amélioration du contrôle local pour les tumeurs laryngées<br />

classées T3-T4 [94]. La plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s portant sur l’ensemble <strong>de</strong>s VADS font<br />

état d’une amélioration <strong>de</strong>s résultats avec le bifractionnement ou l’irradiation<br />

incluant un concomitant boost mais sans qu’il soit possible d’apprécier ces résultats<br />

sur le sous-groupe « larynx » d’une part, <strong>et</strong> au prix d’une toxicité immédiate <strong>et</strong><br />

tardive plus élevée. La mise à jour <strong>de</strong> la méta-analyse [63] confirme l’amélioration<br />

<strong>de</strong>s résultats avec une chimiothérapie concomitante à la radiothérapie, entre autres<br />

pour les tumeurs laryngées. Enfin, il faut rappeler les résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

préservation laryngée du RTOG [70].Le bras « radiothérapie exclusive » ne différait<br />

pas significativement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres bras (« chimiothérapie d’induction » <strong>et</strong> «<br />

chimiothérapie concomitante ») en termes <strong>de</strong> survie globale (59 %) ou <strong>de</strong> survie avec<br />

larynx (37 %) à 5 ans, mais il faut souligner qu’il s’agit <strong>de</strong> résultats préliminaires <strong>et</strong><br />

portant sur une population <strong>de</strong> tumeurs essentiellement supraglottiques (susglotte <strong>et</strong><br />

margelle) <strong>et</strong> que les tumeurs très infiltrantes (transglottiques <strong>et</strong> T4) n’étaient pas<br />

incluables. Le bras « chimiothérapie d’induction » ayant été auparavant comparé à la<br />

chirurgie dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Vétérans [66] sans que la différence en termes <strong>de</strong> survie<br />

115


soit différente, on pourrait extrapoler que sur c<strong>et</strong>te sélection <strong>de</strong> patients, la<br />

radiothérapie exclusive puisse obtenir <strong>de</strong>s résultats relativement comparables, mais<br />

en insistant sur le fait que ce n’est qu’une extrapolation <strong>et</strong> que si l’on considère la<br />

<strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s tumeurs incluses dans les <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s Nord-Américaines, bon<br />

nombre d’entre elles auraient été traitées en France par chirurgie partielle<br />

supraglottique ou supracricoïdienne avec les résultats énoncés ci-<strong>de</strong>ssus.<br />

VI-Complications<br />

A-Chirurgicales [25, 95, 96]<br />

Les complications immédiates pouvant se voir sont :<br />

§ L’hématome ou l’hémorragie extériorisée par la bouche.<br />

§ La gêne respiratoire<br />

§ L’emphysème sous cutané<br />

§ La désunion <strong>de</strong>s sutures<br />

Les complications plus tardives sont :<br />

-Les troubles <strong>de</strong> déglutition<br />

-Les fistules salivaires ou pharyngostomes : Certains facteurs<br />

prédisposeraient à c<strong>et</strong>te complication, qui est la plus fréquent après laryngectomie<br />

totale : la radiothérapie neo-adjuvante, une trachéotomie existante, le curage<br />

ganglionnaire simultané, l’absence d’antibioprophylaxie, la technique <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure<br />

pharyngée, les berges <strong>de</strong> résection positives <strong>et</strong> un statut nutritionnel défectueux.<br />

Elle se déclare habituellement entre le 4° <strong>et</strong> le 7° jour post chirurgie. Un fébricule,<br />

une o<strong>de</strong>ur nauséabon<strong>de</strong>, un œdème cutané, <strong>de</strong> la salive au niveau du drain<br />

d’aspiration ou la douleur à la palpation du cou doivent alerter le chirurgien.<br />

L’infection <strong>de</strong> la plaie est souvent le résultat d’une contamination pharyngée ou<br />

bronchique. Les patients dont l’hygiène bucco-<strong>de</strong>ntaire est défectueuse doivent par<br />

116


ailleurs, consulter un <strong>de</strong>ntiste pour éviter les complications infectieuses dues aux<br />

caries <strong>et</strong> aux parodontites.<br />

-Après chirurgie partielle, les résultats fonctionnels dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

l’importance <strong>de</strong> la résection chirurgicale. Apres cor<strong>de</strong>ctomie, les résultats sont<br />

satisfaisants pour la phonation, excellents pour la déglutition <strong>et</strong> la respiration. Pour<br />

les autres laryngectomies partielles, la voix obtenue n’est pas toujours suffisamment<br />

claire <strong>et</strong> intelligible pour perm<strong>et</strong>tre une réinsertion professionnelle lorsque les<br />

exigences vocales sont importantes. Peuvent persister aussi <strong>de</strong>s fausses-voutes<br />

alimentaires discrètes mais permanentes surtout aux liqui<strong>de</strong>s, sans complications<br />

pulmonaires.<br />

-Après laryngectomie totale, les séquelles alimentaires sont rares car la<br />

majeure partie <strong>de</strong> la muqueuse pharyngée est conservée. Les sténoses <strong>de</strong><br />

l’entonnoir pharyngé sont <strong>de</strong> ce fait très fréquentes. Le problème respiratoire est<br />

réglé par une trachéostomie définitive. La principale séquelle est la mutilation<br />

vocale. Une rééducation post-operatoire par voie œsophagienne perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

compenser avec <strong>de</strong>s résultats qui sont fonction d’un certain nombre d’éléments : la<br />

motivation <strong>de</strong> la patiente, son âge, son environnement familial <strong>et</strong> socioculturel <strong>et</strong> sa<br />

nervosité. L’apparition <strong>de</strong>s prothèses phonatoire a notablement enrichi les<br />

possibilités <strong>de</strong> réhabilitation vocale, elles perm<strong>et</strong>tent d’obtenir une voix <strong>de</strong> très<br />

bonne qualité dans environ 60% <strong>de</strong>s cas, avec néanmoins <strong>de</strong>s soins réguliers.<br />

-Les séquelles <strong>de</strong>s curages cervicaux sont essentiellement représentées par<br />

les troubles moteurs <strong>et</strong> sensitifs <strong>de</strong> l’épaule <strong>et</strong> du membre supérieur par section<br />

nerveuse, en particulier le nerf spinal. Le dysfonctionnement <strong>de</strong> l’épaule peut<br />

apparaître après 4 à 12 mois du curage ganglionnaire. La paralysie du nerf<br />

phrénique se voit en cas d’erreur technique. En eff<strong>et</strong>, ce nerf peut être lésé lors <strong>de</strong> la<br />

dissection <strong>de</strong> la partie inferieure du cou. Les fistules chyleuses surviennent elles<br />

117


aussi après erreur technique ; le chirurgien pouvant sectionner la paroi du canal<br />

thoracique lors <strong>de</strong> la ligature après curage ganglionnaire.<br />

Dans notre étu<strong>de</strong>, les complications étaient surtout <strong>de</strong>s infections locales <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>s pharyngostomes qui ont bien évolué après traitement.<br />

B-Complications <strong>de</strong> la radiothérapie [96, 97, 98]<br />

Après radiothérapie exclusive, les séquelles dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’importance du<br />

champ d’irradiation. Pour <strong>de</strong>s tumeurs limitées à l’étage glottique, les résultats<br />

fonctionnels sont habituellement satisfaisants. Au contraire après radiothérapie par<br />

<strong>de</strong>s grands champs pour <strong>de</strong>s tumeurs étendues du larynx, les séquelles sont plus<br />

fréquentes à type d’œdème <strong>et</strong> d’asialie par exemple.<br />

Néanmoins les séquelles majeures sont peu fréquentes <strong>et</strong> représentées par la<br />

sclérose cervicale <strong>et</strong>, plus rarement, par une nécrose thyroïdienne imposant à elle<br />

seule une laryngectomie totale.<br />

Les complications minimes sont : les mucites <strong>et</strong> radio<strong>de</strong>rmites, <strong>et</strong> la candidose<br />

oropharyngée. Des complications plus graves peuvent se voir quand la radiothérapie<br />

est post-chirurgicale.<br />

Radionécroses <strong>et</strong> sténoses laryngées, nécroses cutanées étendues,<br />

radionécrose claviculaire <strong>et</strong> mandibulaire peuvent s’observer, surtout lorsque les<br />

doses d’irradiation sont élevées (60 Gy).<br />

Une hypothyroïdie [114] doit toujours être recherchée biologiquement après<br />

résection partielle thyroïdienne <strong>et</strong>/ou irradiation <strong>et</strong> doit être corrigée.<br />

Dans notre étu<strong>de</strong>, les complications les plus fréquentes <strong>de</strong> la radiothérapie<br />

étaient bénignes (<strong>de</strong>rmites <strong>et</strong> mucites).<br />

118


VII-Pronostic <strong>et</strong> surveillance :<br />

A-Pronostic<br />

Tout sta<strong>de</strong> <strong>et</strong> toute localisation confondus, le pronostic est globalement <strong>de</strong><br />

50% à 60% <strong>de</strong> survie à 5 ans, mais il varie en fonction :<br />

-Du site tumoral : les cancers <strong>de</strong> la cor<strong>de</strong> vocale ont la meilleure survie [99], <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 70% à 5 ans pour l’ensemble <strong>de</strong>s tumeurs du plan glottique, <strong>et</strong> jusqu'à<br />

plus <strong>de</strong> 90% à 5 ans pour les cancers très limités <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales. Les cancers<br />

sus-glottiques ont un pourcentage <strong>de</strong> survie <strong>de</strong> 50 à 60% à 5 ans. Les cancers sous-<br />

glottiques ont un pronostic plus sombre : moins <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong> survie à 5 ans.<br />

-Pour le sexe <strong>de</strong>s patients, les avis sont partagés :<br />

Cattaruzza <strong>et</strong> d’autres auteurs [5, 16] notent que les femmes ont un meilleur taux<br />

<strong>de</strong> survie à 5 ans que les hommes à un même sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la maladie, surtout lorsque la<br />

tumeur <strong>et</strong> diagnostiquée à un sta<strong>de</strong> précoce.<br />

Shvero [16], Robbins [100] <strong>et</strong> Kokoska [17] sont d’un autre avis :<br />

Shvero [16] ne r<strong>et</strong>rouve pas <strong>de</strong> différence pronostique entre les <strong>de</strong>ux sexes.<br />

Robbins [100] a comparé les résultats thérapeutiques obtenus chez 161 patientes<br />

présentant un cancer du larynx avec ceux d’un groupe apparié d’hommes. Aucune<br />

différence significative n’existait entre les <strong>de</strong>ux groupes en ce qui concernait la<br />

survie sans récidive, la curabilité locale <strong>et</strong> régionale ainsi que les séquences <strong>de</strong><br />

récidives, Kokoska [17] quant à lui, note que le taux <strong>de</strong> survie à 5 ans est relié <strong>de</strong><br />

manière significative à différents paramètres suivant le sexe <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s : chez les<br />

femmes, ces paramètres sont : l’âge, la sévérité <strong>de</strong>s symptômes <strong>et</strong> la comorbidité ;<br />

tandis que pour les hommes, le site anatomique, le sta<strong>de</strong> TNM, l’âge <strong>et</strong> la<br />

comorbidité sont autant <strong>de</strong> critères reliés à la survie <strong>de</strong>s patients.<br />

119


-Données histologiques <strong>de</strong> la pièce opératoire [101, 102] : valeur péjorative <strong>de</strong><br />

l’envahissement <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> résection <strong>et</strong> <strong>de</strong> la présence d’adénopathies en<br />

rupture capsulaire. Les patients avec berges <strong>de</strong> résection histologiquement saines<br />

ont un meilleur pronostic que les autres. De plus, <strong>de</strong>s marqueurs moléculaires ont<br />

été i<strong>de</strong>ntifiés récemment : la protéine P53 <strong>et</strong> le proto-oncogène eIF4E, leur<br />

surexpression au niveau <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> résection, même histologiquement saines,<br />

est corrélée à la récidive tumorale locale. La récidive tumorale est <strong>de</strong> mauvais<br />

pronostic [103].<br />

-Volume tumoral<br />

-Atteinte ganglionnaire<br />

B-Surveillance<br />

Une surveillance clinique (est au moindre doute endoscopique) est effectuée<br />

régulièrement (tous les mois au début) en consultation. Un cliché thoracique sera<br />

également pratiqué <strong>de</strong> façon régulière.<br />

Il faudra rechercher :<br />

• Une récidive tumorale <strong>et</strong> /ou ganglionnaire cliniquement, voire à la TDM<br />

[104,105]<br />

• Une secon<strong>de</strong> localisation au niveau <strong>de</strong> VADS (surtout pour les fumeurs)<br />

• Une métastase viscérale, qui survient tardivement chez les patients N+<br />

surtout. Sa fréquence varie <strong>de</strong> 1,3 à 4,1% selon la littérature. Les sites les plus<br />

fréquents sont : le poumon, le foie <strong>et</strong> les os [106, 107]<br />

• Une complication du ou <strong>de</strong>s traitements, notamment <strong>de</strong> la radiothérapie.<br />

120


VIII-Qualité <strong>de</strong> vie <strong>et</strong> Réhabilitation vocale [108, 109]<br />

Chez les patients traités par laryngectomie totale, certaines mesures<br />

complémentaires peuvent être envisagées :<br />

-Un soutien psychologique<br />

-Une réhabilitation vocale perm<strong>et</strong>tant d’éviter l’isolement relationnel, d’autant<br />

plus important dans notre contexte socioculturel <strong>et</strong> qui plus est pour les femmes.<br />

Plusieurs métho<strong>de</strong>s peuvent être proposées : la voie œsophagienne, la fistule ou<br />

prothèse phonatoire trachée-œsophagienne <strong>et</strong> le larynx électrique<br />

La voix œsophagienne (Fig. 40) :<br />

Après une laryngectomie, le flux aérien pénètre <strong>et</strong> sort <strong>de</strong>s poumons par une<br />

ouverture permanente : le trachéostome. Les cor<strong>de</strong>s vocales étant absentes, rien ne<br />

vibre lors du passage <strong>de</strong> l’air <strong>et</strong> aucun son n’est produit. La voix œsophagienne est<br />

une technique qui perm<strong>et</strong> au patient laryngectomisé <strong>de</strong> récupérer une fonction<br />

vocale. Le mala<strong>de</strong> avale <strong>de</strong> l’air (dans l’estomac) qui fera vibrer les parois <strong>de</strong><br />

l’œsophage en ressortant (comme une éructation contrôlée). Ceci produit un son qui<br />

sera ensuite articulé par le palais, la langue <strong>et</strong> les lèvres pour donner <strong>de</strong>s mots<br />

compréhensibles. Les avantages <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te technique sont qu’elle ne nécessite pas<br />

d’appareillage spécial ni d’autres opération <strong>et</strong>, est d’apprentissage facile.<br />

L’inconvénient majeur <strong>de</strong> la voix œsophagienne est que le son produit est ru<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />

grossier, <strong>et</strong> se limite souvent à <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its fragments <strong>de</strong> phrase à la fois (car il faut<br />

reprendre <strong>de</strong> l’air).<br />

La voix trachéo-œsophagienne (Fig. 41) :<br />

Le principe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te technique ressemble à celui <strong>de</strong> la voix œsophagienne<br />

(vibrations <strong>de</strong>s parois œsophagienne) avec comme différence la provenance <strong>de</strong> l’air<br />

qui, ici, vient <strong>de</strong>s poumons. En eff<strong>et</strong>, pour faire passer l’air dans l’œsophage, on crée<br />

une p<strong>et</strong>ite fistule entre la trachée <strong>et</strong> celui-ci, soit lors <strong>de</strong> la laryngectomie ou plus<br />

121


tard. Une prothèse sous forme d’un p<strong>et</strong>it tube comprenant une valve, est placée<br />

dans la fistule pour la maintenir ouverte <strong>et</strong> empêcher les aliments ingérés <strong>de</strong> passer<br />

dans l’arbre bronchique. Pour parler, le patient doit boucher le trachéostome avec<br />

son doigt avant d’expirer, faisant ainsi passer l’air par la prothèse dans l’œsophage.<br />

Le son produit sera mo<strong>de</strong>lé par le palais, la langue <strong>et</strong> les lèvres pour former <strong>de</strong>s<br />

mots. Les avantages <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> sont une meilleure qualité du sang qui se<br />

rapproche plus laryngée <strong>et</strong>, la longueur <strong>de</strong>s phrases permises (l’air provenant <strong>de</strong>s<br />

poumons <strong>et</strong> non <strong>de</strong> l’estomac). Les inconvénients : certains patients ne peuvent<br />

bénéficier <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te technique car les parois <strong>de</strong> leur œsophage sont trop serrées <strong>et</strong> ne<br />

laisse pas passer suffisamment d’air pour produire un son. Un test œsophagien doit<br />

donc être pratiqué avant la décision <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te technique pour en limiter les échecs.<br />

Les autres inconvénients sont le risque <strong>de</strong> passage d’aliments dans la trachée par la<br />

fistule, le risque <strong>de</strong> migration <strong>de</strong> la prothèse, <strong>et</strong> la nécessité <strong>de</strong> la r<strong>et</strong>irer <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

n<strong>et</strong>toyer périodiquement.<br />

L’electrolarynx (Fig. 42) :<br />

C’est un dispositif <strong>de</strong> la taille d’un p<strong>et</strong>it rasoir électrique, qui possè<strong>de</strong> un<br />

diaphragme vibrant fonctionnant lorsque le patient appuie sur un bouton situé sur<br />

l’appareil. Placé au contact du cou, l’electrolarynx (ou vibrolarynx) reproduit la<br />

vibration <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales <strong>et</strong> le patient articule grâce à son palais, sa langue <strong>et</strong> ses<br />

lèvres.<br />

Les avantages <strong>de</strong> ce procédé : le patient peut faire <strong>de</strong> longues phrases<br />

compréhensibles <strong>et</strong> aucun soin n’est nécessaire. Une version intra-orale est<br />

disponible. Les inconvénients sont une voix mécanique <strong>et</strong> la nécessité d’une<br />

comman<strong>de</strong> manuelle <strong>de</strong> l’appareil.<br />

122


Fig. 40 : voix œsophagienne<br />

[110]<br />

Fig. 42: electrolarynx<br />

Fig.41 : voix trachéo-œsophagienne<br />

[110]<br />

123<br />

[110]


ANNEXES<br />

124


ANNEXE I<br />

-I<strong>de</strong>ntité :<br />

Nom :<br />

Prénom :<br />

N.O :<br />

N.E :<br />

Age :<br />

Origine :<br />

Statut marital :<br />

FICHE D’EXPLOITATION<br />

« CANCER DU LARYNX CHEZ LA FEMME »<br />

célibataire¤ mariée¤ divorcée¤ veuve¤<br />

Lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce :<br />

-Antécé<strong>de</strong>nts <strong>et</strong> facteurs <strong>de</strong> risques :<br />

Habitu<strong>de</strong>s toxiques :<br />

Tabagisme :<br />

Actif : paqu<strong>et</strong>s/année<br />

Passif :<br />

Alcoolisme :<br />

Irradiation cervicale :<br />

Profession à risque:<br />

Malmenage vocal : chanteuse¤ professeur¤<br />

Commerçante ambulatoire¤ autres :<br />

Exposition chimique : charbon ou fumées <strong>de</strong> bois¤ amiante¤<br />

Niveau socio-économique :<br />

Hygiène bucco<strong>de</strong>ntaire :<br />

Nutrition :<br />

Céréales :<br />

Huile d’olive :<br />

Fruits :<br />

Légumes verts :<br />

Laryngites chroniques <strong>et</strong> lésion <strong>de</strong> dysplasie :<br />

Facteurs hormonaux :<br />

Ménarche :<br />

Grossesse :<br />

nickel¤ chrome¤ ciment¤ autres :<br />

125


Contraception orale :<br />

Ménopause :<br />

Traitement hormonal substitutif <strong>de</strong> la ménopause :<br />

Facteurs viraux : sérologie HPV<br />

Cas familiaux <strong>de</strong> cancer :<br />

Pathologie associée : RGO<br />

-Délais <strong>de</strong> consultation :<br />

-Signes fonctionnels :<br />

Dysphonie :<br />

Dyspnée :<br />

Dysphagie :<br />

Tuméfactions latéro-cervicales :<br />

Autres :<br />

Signes généraux : AEG<br />

-Signes physiques :<br />

Laryngoscopie :<br />

Aires ganglionnaires cervicales :<br />

Hépatomégalie :<br />

Splénomégalie :<br />

Autres :<br />

-Anatomo-pathologie :<br />

-Bilan d’extension <strong>et</strong> classification :<br />

Bilan d’extension locorégionale:<br />

TDM:<br />

IRM:<br />

Panendoscopie:<br />

Bilan d’extension générale :<br />

Autres localisations tumorales<br />

Amaigrissement : chiffré…..Kg/<br />

Radiographie pulmonaire :<br />

Echographie abdominale :<br />

Autres :<br />

Classification :<br />

-Traitement :<br />

Trachéotomie :<br />

126<br />

Non chiffré


Chirurgie :<br />

-Evolution :<br />

-Recul :<br />

Chirurgie tumorale :<br />

Laryngectomie partielle : type :<br />

Laryngectomie totale +/- E :<br />

Chirurgie ganglionnaire :<br />

Examen anatomopathologique <strong>de</strong> la pièce opératoire<br />

Radiothérapie :<br />

Limites <strong>de</strong> résection :<br />

Adénopathies :<br />

Protocole<br />

Nombres <strong>de</strong> ganglions+/nombres <strong>de</strong> ganglions prélevés :<br />

Embols vasculaires :<br />

Ruptures capsulaires :<br />

Dose <strong>et</strong> volume cible:<br />

Champs :<br />

Complications :<br />

Chimiothérapie :<br />

Protocoles :<br />

Médicaments <strong>et</strong> leurs doses :<br />

Nombres <strong>de</strong> cures :<br />

Réponse :<br />

Eff<strong>et</strong>s secondaires :<br />

Réhabilitation orthophonique :<br />

Suivi psychologique :<br />

Immédiate :<br />

Infection :<br />

Lymphorrhée :<br />

Pharyngostome :<br />

A long terme :<br />

Récidive :<br />

Délais :<br />

Traitement :<br />

Réponse :<br />

Métastase :<br />

Siége :<br />

Traitement :<br />

Réponse :<br />

127


ANNEXE II<br />

CLASSIFICATION TNM<br />

(CANCER DU LARYNX) - UICC 2002<br />

La classification TNM est établie sur la base <strong>de</strong> données cliniques <strong>et</strong><br />

paracliniques notamment scanographiques.<br />

I- T : Tumeur primitive<br />

3 localisations anatomiques sont distinguées :<br />

-Larynx sus ou supraglottique (épiglotte suprahyoïdienne, replis aryépiglottiques,<br />

aryténoï<strong>de</strong>s, épiglotte infrahyoïdienne, ban<strong>de</strong>s ventriculaires, ventricules).<br />

-Glotte (cor<strong>de</strong>s vocales, commissures antérieure <strong>et</strong> postérieure.<br />

-Larynx sous-glottique (bord inférieur cor<strong>de</strong> vocale, premier anneau trachéal).<br />

Pour les 3 localisations :<br />

TX Tumeur primitive non évaluable<br />

T0 Tumeur non détectable<br />

Tis Carcinome in situ.<br />

A-Larynx sus-glottique<br />

T1<br />

T2<br />

T3<br />

T4a<br />

T4b<br />

Tumeur limitée à une sous-localisation <strong>de</strong> l'étage sus-<br />

glottique avec mobilité normale <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales<br />

Tumeur envahissant plus d'une sous-localisation <strong>de</strong> l'étage<br />

sus-glottique ou glottique ou extraglottique (ex muqueuse <strong>de</strong><br />

la base <strong>de</strong> langue, vallécule, paroi interne du sinus piriforme)<br />

avec mobilité normale <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales<br />

Tumeur limitée au larynx avec fixation glottique <strong>et</strong>/ou<br />

envahissement <strong>de</strong> la région rétro-cricoï<strong>de</strong>, <strong>de</strong> la paroi interne<br />

du sinus piriforme, <strong>de</strong> la loge pré-épiglottique ou <strong>de</strong> la partie<br />

profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> la langue<br />

Tumeur atteignant le cartilage thyroï<strong>de</strong> <strong>et</strong>/ou envahissant les<br />

tissus extra-laryngés (trachée, tissus mous du cou y compris<br />

les muscles profonds ou extrinséques <strong>de</strong> la langue), les<br />

muscles sous-hyoïdiens, la glan<strong>de</strong> thyroï<strong>de</strong> <strong>et</strong> l'œsophage<br />

Tumeur envahissant l'espace pré-vertébral, les structures<br />

médiastinales, ou englobant l'artère caroti<strong>de</strong>.<br />

128


B-Glotte<br />

T1<br />

T2<br />

T3<br />

T4a<br />

T4b<br />

Tumeur limitée à une (aux) cor<strong>de</strong>(s) vocale(s) (pouvant<br />

atteindre la commissure antérieure ou postérieure) avec une<br />

mobilité normale<br />

Tumeur étendue à l'étage sus glottique <strong>et</strong>/ou au larynx sous<br />

glottique, <strong>et</strong>/ou avec diminution <strong>de</strong> la mobilité <strong>de</strong> la cor<strong>de</strong><br />

vocale<br />

Tumeur limitée au larynx avec fixation <strong>de</strong> la cor<strong>de</strong> vocale <strong>et</strong><br />

/ou envahissant l'espace para-glottique <strong>et</strong>/ou avec lyse minima<br />

du cartilage thyroï<strong>de</strong> (corticale interne)<br />

Tumeur envahissant le cartilage thyroï<strong>de</strong> ou les tissus<br />

extralaryngés (tissus mous du cou notamment la musculature<br />

profon<strong>de</strong> <strong>et</strong> extrinsèque <strong>de</strong> la langue), les muscles sous-<br />

hyoïdiens, la glan<strong>de</strong> thyroï<strong>de</strong> <strong>et</strong> l'œsophage.<br />

Tumeur envahissant l'espace pré-vertébral, les structures<br />

médiastinales, ou englobant l'artère caroti<strong>de</strong>.<br />

C-Larynx sous-glottique<br />

T1 Tumeur limitée au larynx sous glottique<br />

T2<br />

Tumeur étendue à une (aux) cor<strong>de</strong>(s) vocale(s) avec une<br />

mobilité normale ou diminuée<br />

T3 Tumeur limitée au larynx avec fixation d'une cor<strong>de</strong> vocale<br />

T4a<br />

T4b<br />

Tumeur étendue au cartilage cricoï<strong>de</strong> ou thyroï<strong>de</strong>, <strong>et</strong>/ou les<br />

tissus extralaryngés (tissus mous du cou notamment la<br />

musculature profon<strong>de</strong> <strong>et</strong> extrinsèque <strong>de</strong> la langue), les muscles<br />

sous-hyoïdiens, la glan<strong>de</strong> thyroï<strong>de</strong>, <strong>et</strong> l'œsophage<br />

Tumeur envahissant l'espace pré-vertébral, les structures<br />

médiastinales, ou englobant l'artère caroti<strong>de</strong>.<br />

129


II- N : Ganglions<br />

N0 Pas <strong>de</strong> signe d'atteinte <strong>de</strong>s ganglions lymphatiques régionaux<br />

N1<br />

N2<br />

N2a<br />

Métastase dans un seul ganglion lymphatique homolatéral < 3<br />

cm dans sa plus gran<strong>de</strong> dimension<br />

Métastase unique dans un seul ganglion lymphatique régional<br />

homolatéral > 3 cm <strong>et</strong> < 6 cm dans sa plus gran<strong>de</strong> dimension,<br />

ou métastases ganglionnaires multiples toutes < 6 cm<br />

Métastase dans un seul ganglion lymphatique > 3 cm mais < 6<br />

cm<br />

N2b Métastases homolatérales multiples toutes < 6 cm<br />

N2c Métastases bilatérales ou controlatérales < 6 cm<br />

N3<br />

Métastase dans un ganglion lymphatique > 6 cm dans sa plus<br />

gran<strong>de</strong> dimension<br />

III- M : Métastases à distance<br />

M0 : Pas <strong>de</strong> métastase à distance<br />

M1 : Présence <strong>de</strong> métastase(s) à distance.<br />

130


ANNEXE III<br />

STADIFICATION DU CANCERS DU LARYNX PUBLIEE PAR L’AJCC<br />

2002<br />

(AMERICAN JOINT COMITTE ON CANCER)<br />

Sta<strong>de</strong> Tumeur«T» Ganglions«N» Métastase«M»<br />

Tis<br />

I T1<br />

II T2<br />

IIIa T3<br />

131<br />

N0<br />

IIb T1 T2 T3 N1<br />

IVa<br />

IVb<br />

T1 T2 T3 N2 M0<br />

T4a N0 N1 N2<br />

Tous T<br />

T4b<br />

N2<br />

N0 N1 N2<br />

N3<br />

Tous N<br />

M0<br />

IVc Tous T Tous N M1


RESUME<br />

Le cancer du larynx est une tumeur fréquente chez l’homme, mais qui reste<br />

rare chez la femme.<br />

Notre travail est une étu<strong>de</strong> rétrospective allant <strong>de</strong> janvier 2003 à décembre<br />

2007, elle porte sur 11 cas <strong>de</strong> cancers du larynx chez la femme prises en charge au<br />

service d’oto-rhino-laryngologie <strong>de</strong> l’hôpital OMAR DRISSI <strong>de</strong> <strong>Fès</strong>.<br />

L’âge moyen <strong>de</strong> nos patientes était <strong>de</strong> 51 ans, on r<strong>et</strong>rouve chez 3patientes un<br />

tabagisme passif important avec une moyenne <strong>de</strong> 10 paqu<strong>et</strong>s-années, aucune<br />

patiente ne rapporte <strong>de</strong> tabagisme actif. La notion d’exposition à la fumée <strong>de</strong>s fours<br />

<strong>de</strong> bois est r<strong>et</strong>rouvée chez 5 patientes, toutes originaires du milieu rural.<br />

Le délai entre l’apparition <strong>de</strong>s premiers signes cliniques <strong>et</strong> la consultation <strong>et</strong>ait<br />

en moyenne <strong>de</strong> 9mois. La dysphonie <strong>et</strong>ait le signe révélateur chez 9 patientes,<br />

associé le plus souvent au cours <strong>de</strong> l’évolution à une dyspnée. La dysphagie comme<br />

signe révélateur est r<strong>et</strong>rouvé dans seulement <strong>de</strong>ux cas. Toutes les patientes ont<br />

bénéficiés <strong>de</strong> façon systématique d’une endoscopie avec biopsie qui a confirmé le<br />

diagnostic d’un carcinome épi<strong>de</strong>rmoï<strong>de</strong> dans la majorité <strong>de</strong>s cas (10/11), un seul<br />

cas <strong>de</strong> LMNH), <strong>et</strong> d’une imagerie qui a précisé l’extension. On a remarqué que le<br />

sta<strong>de</strong> tumoral était avancé lors du diagnostic pour la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s patientes<br />

(Sta<strong>de</strong>4(a) : 6 patientes ).<br />

Le traitement a consisté en une association radio-chirurgicale dans 7 cas, une<br />

chirurgie seule dans un cas, une radiothérapie exclusive dans <strong>de</strong>ux cas, <strong>et</strong> une<br />

association radiochimiothérapie dans un cas.<br />

Chez nos 11 patientes, l’évolution était marquée par un contrôle<br />

carcinologique locorégional dans 6 cas, une patiente à présenté une récidive<br />

tumorale <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux patientes ont été perdues <strong>de</strong> vue. On déplore le décès <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong><br />

nos patientes.<br />

132


Notre étu<strong>de</strong> s’est heurtée aux problèmes communs à tout travail rétrospectif<br />

<strong>et</strong> au nombre limité <strong>de</strong>s patientes, mais elle a l’avantage d’être le point <strong>de</strong> départ<br />

d’autres étu<strong>de</strong>s sur une plus large série afin <strong>de</strong> repondre à la question essentielle :<br />

Quels sont les facteurs <strong>de</strong> risque chez les non fumeurs ?<br />

133


SUMMARY<br />

The laryngeal cancer is a common tumor in men, but still rare among women.<br />

Our work is a r<strong>et</strong>rospective study from January 2003 to December 2007, it involves<br />

11 cases of larynx cancer in women followed in our <strong>de</strong>partment of ENT at the<br />

hospital OMAR DRISSI of Fez.<br />

The mean age of our patients was 51 years, review of past medical historypointed<br />

out 3cases of important passive smoking with an average of 10 packs-years, no<br />

case of active smoking had been noted. The notion of exposure to smoke from<br />

burning wood is found in 5 patients, all our patients are of rural origin.<br />

The average duration b<strong>et</strong>ween the ons<strong>et</strong> of clinical signs and consultation was 9<br />

months. Dysphonia was the revealing clinical sign in 9 patients over 11, it’ is often<br />

associated with the evolution course of dyspnea. Dysphagia as telling sign is found<br />

in only two cases. All patients have benefited from endoscopy with biopsy, which<br />

confirmed the diagnosis of epi<strong>de</strong>rmoid carcinoma in most cases (10/11). Imagery<br />

allowed us to assess the extension, wich pointed out an advanced stages in most<br />

cases (Sta<strong>de</strong>4 (a): 6 patients ).<br />

The treatment consisted of a radio-surgical combination in 7 cases, surgery alone in<br />

one case, an exclusive radiotherapy in two cases, and an association<br />

radiochemothérapy in one case.<br />

The course was marked by a carcinological loco-regional control in 6 cases, one<br />

patient presented a tumor recurrence and two patients were lost of sight. We<br />

134


<strong>de</strong>plore the <strong>de</strong>ath of two patients.<br />

Our study has faced the problems common to all work back and the limited number<br />

of patients, but it has the advantage of being the starting point for further work on<br />

wi<strong>de</strong>r series, and having as purpose to bring answer for the most important<br />

question wich is “what are the risc factors of laryngeal cancer among the no<br />

smokers” .<br />

135


136<br />

ﺺـــــــــﺨﻠﻣ<br />

ﺭﺒﺘﻌﻴ<br />

ﻥﺎﻁﺭﺴ<br />

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137<br />

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ﻲﻫ<br />

ﺎﻤ


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