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Expression
des groupes politiques
BAYONNE ENSEMBLE
Groupe des élus de gauche
LA TOCADE DE LA VIDÉOSURVEILLANCE
Lors du dernier conseil municipal, nous avons encore eu à débattre
de caméra près de trois mois et demi après l’installation d’un système
de vidéosurveillance dans le quartier Saint-Esprit. Nous pensons que
le Maire a engagé la Ville dans une démarche et une logique
dangereuses et assez perverses dont il y a lieu de s’inquiéter… On a
l’impression de voir le Maire de Bayonne gagné par une nouvelle
marotte, une nouvelle “tocade”, la vidéosurveillance. Le précédent
de Saint Esprit est un mauvais précédent, puisqu’il appelle forcément
la multiplication voire la généralisation sans discernement des
caméras dans une sorte de dérive sans fin dont vous n’avez pas su
poser les limites.
Nos réserves tiennent d’une part à la faible valeur civique de l’outil
et au fait que nous le considérons également comme un instrument
à l’efficacité le plus souvent illusoire, et auquel on ne devrait avoir
recours qu’avec beaucoup plus de discernement et de recul critique.
Pour nous, la vidéosurveillance n’est pas un outil anodin. Elle renvoie
à une conception inquiétante de la société, notamment du point de
vue des libertés publiques, et elle tend plutôt à susciter ou amplifier
les paranoïas individuelles ou sociales qui vont à l’encontre de ce que
doit être une société sereine. Quant à l’efficacité réelle de la vidéosurveillance,
on en sait bien toutes les illusions et les limites : la
plupart du temps, elle déplace les problèmes qu’elle était censée
traiter… La vidéosurveillance, c’est de la sécurité illusoire ou de la
sécurité “low cost”, celle qui prétendrait compenser la baisse des
effectifs, la disparition de la police de proximité, et la déshumanisation
du service public.
Par notre abstention critique, nous avons voulu toutefois adopter
une position nuancée car les dispositifs programmés relèvent de
natures et de problématiques bien différentes.
■ à Saint-Esprit, l’installation de caméras est un mauvais choix car
répondant à une émotion ou des ressentis sur une ambiance
urbaine certainement dégradée.
■ le cas du passage de la Poterne pourrait permettre de sécuriser
à toute heure l’accès au parking Paulmy très isolé par sa configuration.
■ enfin, le carrefour Pontrique/Pannecau est concerné par l’installation
d’un outil de surveillance d’un secteur où sont commis,
de façon récurrente, des actes délictueux et des agressions mais
la présence de caméras n’aboutira in fine qu’à déplacer les lieux
de trafic dans les rues voisines.
LA CULTURE DOIT DONNER LE SENS
DE L’ACTION PUBLIQUE
Depuis plusieurs années, comme nombre de Bayonnais, nous regrettons
que la culture soit de fait la portion congrue de la politique municipale.
Il n’est d’ailleurs pas courant au sein du conseil municipal de
parler de culture et même d’art. Lors du dernier conseil municipal, et
dans un débat concernant le Musée Bonnat-Helleu, il nous a semblé
important au vu de l’actualité locale et du changement politique survenu
dans notre pays de rectifier le tir afin de revenir à nos fondamentaux
en matière culturelle. Rappelons que le musée est actuellement
fermé au public pour une longue durée et espérons qu’il ne
faudra pas attendre aussi longtemps que pour le Musée Basque
avant d’assister à sa réouverture.
A Bayonne, en matière de musées, avec nos trois entités historiques
(Bonnat, Musée basque et Muséum d’histoire naturelle), nous
connaissons une certaine diversité de taille, de contenus scientifiques
et culturels ou de fréquentation. Pour les trois structures, l’exigence
doit tendre vers la diversification des publics y accédant, nécessitant
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un travail d’éducation populaire visant l’appropriation sociale de la
culture. Rappelons qu’un établissement culturel ne saurait seulement
être considéré comme une entreprise commerciale devant
répondre à des obligations de rentabilité financière mais qu’il reste
avant tout un établissement scientifique et culturel destiné à toutes
et tous. Nous n’oublions pas, non plus, que dans notre ville et dans
ses quartiers, nous devons donner un nouvel élan à l’éducation
populaire et à l’action culturelle qui permettent à chacune et à
chacun de s’exprimer au sein de pratiques innovantes, de s’épanouir
dans le vivre ensemble, l’ouverture aux autres et la solidarité de tous.
Rappelons que la culture donne le sens de l’action publique et que
l’art, la culture et l’information doivent être au cœur de tout projet
politique de transformation sociale et d’émancipation humaine.
Nous avons eu malheureusement à connaître ces cinq dernières
années une offensive sans précédent contre le service public de la
culture car les politiques mises en place depuis la Libération et le
Conseil national de la Résistance ont été sérieusement mises à mal
durant ce dernier quinquennat. En effet, le projet culturel du
pouvoir sarkozyste voulait casser le service public et construire sur ses
ruines selon trois ordres :
■ l’ordre de l’argent dans une vision consumériste et individualiste,
■ l’ordre moral développant une vision passéiste et mercantile
du patrimoine,
■ et l’ordre du divertissement en privatisant les médias audiovisuels.
Tout cela s’est traduit par plus de difficultés sociales pour les professionnels,
la RGPP et les désengagements financiers, la reprise en
main de la radiotélévision publique et la réforme territoriale qui met
en danger les financements croisés des collectivités. A court terme, le
futur gouvernement et le Parlement à venir devront engager un
vaste débat public, national, décentralisé et ouvert à tous les acteurs
culturels comme à l’ensemble des citoyens. Tout ceci doit déboucher
sur un cadre législatif en termes d’orientation et de programmation
pour l’art, la culture et l’information. Le champ culturel est un enjeu
primordial et déterminant dans la lutte contre la déshumanisation
de la société contemporaine. Seule la culture peut ouvrir la voie de
la civilisation.
LE CINÉMA D’ART ET D’ESSAI SUR LES BORDS
DE L’ADOUR
Lors du même conseil municipal, nous avons voté pour le très beau
projet structurant de regroupement des salles de l’Atalante et de
l’Autre Cinéma qui va permettre de pérenniser et d'améliorer considérablement
le cinéma d'art et essai à Bayonne, dans le quartier Saint
Esprit. Depuis des années ce cinéma, même s'il a dû cohabiter sur deux
sites, est un des instruments majeurs non seulement de la diffusion de
films de très grande qualité mais aussi d'animations au-delà du simple
aspect cinématographique et culturel. Ce cinéma s'inscrit totalement
dans la vie du quartier, de la ville et son rayonnement va très largement
au-delà de la simple agglomération. La Région Aquitaine qui
soutient ce projet a déjà payé l'équipement en numérique et s'est
positionnée sur l'investissement. Au-delà de ce soutien, la région
soutient plusieurs festivals et manifestations cinématographiques
et audiovisuelles tout en menant une politique d'éducation et de
sensibilisation à l'image, favorise le développement de la formation
des professionnels, la création cinématographique et audiovisuelle,
et notamment les productions en Aquitaine.
DES TRAVÉES VIDES...
ET LE CONTRIBUABLE ÉPONGE
Depuis le début de ce mandat, nous avons avec Jean Grenet une
divergence de vues fondamentale concernant le mode de gestion et
la politique taurine de la Ville. Nous avons fait de réelles propositions
pour ne plus faire porter les déficits importants par le contribuable