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Gerbe d'Orties - Le Coran : Message Divin ? ou... Mensonge Bédouin

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CHAPITRE QUART<br />

SACREES MONTAGNES<br />

Je me suis retr<strong>ou</strong>vé sur le toît du monde <strong>ou</strong> p<strong>ou</strong>r le moins à calif<strong>ou</strong>rchon sur<br />

ses robustes solives parce qu'il faisait trop chaud dans le Penjab à l'approche<br />

de la m<strong>ou</strong>sson. <strong>Le</strong>s riches Indiens de Delhi passaient un été frais à Srinagar <strong>ou</strong><br />

cachés dans leur Cachemire. P<strong>ou</strong>rquoi ne pas les imiter en allant plus loin,<br />

plus haut, plus près des nuages... Là où il n'y a ni cartes ni r<strong>ou</strong>tes, et où les<br />

hiérarchies s'archivent sur les seules valeurs personnelles. Voyage initiatique<br />

hors du temps autant que vagabondage dans un espace sidérant.<br />

Dès que les falaises protectrices de la dernière vallée sont cont<strong>ou</strong>rnées, des<br />

brises virevoltantes se b<strong>ou</strong>sculent dans des hurlements démoniaques. Elles<br />

heurtent avec une indicible démence le coeur des fabuleuses anfractuosités<br />

divisant les pics enneigés en dagues menaçantes pointées vers le firmament.<br />

<strong>Le</strong> décor corrobore l'incohérence du jeu de rôle: Un chaos de blocs de pierres<br />

jetés au hasard des cataclysmes sidéraux dans un néant angoissant peuplé de<br />

bosquets pétrifiés, d'arbustes s<strong>ou</strong>ffreteux, et de longues herbes jaunies<br />

comme la barbe du demi-dieu amok qui, un j<strong>ou</strong>r, s'est acharné à démolir le<br />

paysage de t<strong>ou</strong>te son inconcevable fureur.<br />

<strong>Le</strong>s notions d'ordre, d'équilibre, d'horizontale ne sont plus que des concepts<br />

périmés. Il faut marcher en boîtillant à côté des poneys laineux chargés de<br />

balluchons piaffant au milieu de yaks cacochymes... Avec l'altitude croissante,<br />

la respiration se fait haletante. L'oxygène devient presque aussi rare que les<br />

panneaux indicateurs.<br />

Quant aux gardes r<strong>ou</strong>ges en maraude, ils rodent dans les parages. Ils tirent<br />

sans sommation sur t<strong>ou</strong>t ce qui b<strong>ou</strong>ge à la surface du haut plateau désolé,<br />

strié de sombres tranchées criblées d'éclats minéraux. Mais ces obstacles<br />

irritants sont aussi des paravents, ces saignées étrillées offrent des cachettes et<br />

des repaires... Sans sentier ni repère, trois <strong>ou</strong> quatre j<strong>ou</strong>rs harassants n<strong>ou</strong>s<br />

conduisent dans un village ruiné à cheval sur une frontière sans clôtures ni<br />

<strong>Gerbe</strong> d’Orties – Aymeric de Bainville – © 2001 - 38 -

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