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Les pinsons de Darwin - Sciences de la Vie et de la Terre

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<strong>Les</strong> <strong>pinsons</strong> <strong>de</strong> <strong>Darwin</strong><br />

<strong>Les</strong> <strong>pinsons</strong> <strong>de</strong> <strong>Darwin</strong>, connus aussi sous le nom <strong>de</strong> <strong>pinsons</strong> <strong>de</strong>s<br />

Galápagos, font partie <strong>de</strong> treize espèces différentes que Charles<br />

<strong>Darwin</strong> a observées <strong>et</strong> capturées lors <strong>de</strong> son escale <strong>de</strong> cinq semaines<br />

dans l’archipel <strong>de</strong>s Galápagos en 1835.<br />

Constituées d’îles océaniques, ce sont les groupes d'animaux <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

p<strong>la</strong>ntes dotés d’une gran<strong>de</strong> capacité <strong>de</strong> dispersion qui ont pu s'y<br />

développer lorsque les conditions étaient favorables. La conséquence<br />

directe <strong>de</strong> ce phénomène en est une flore <strong>et</strong> une faune<br />

"disharmonique" par comparaison à celles rencontrées sur le<br />

continent. "<strong>Les</strong> vertébrés dominants sont les oiseaux <strong>et</strong> les reptiles;<br />

les mammifères natifs sont très pauvrement représentés, les<br />

amphibiens <strong>et</strong> les poissons d'eau douce étant totalement absents.<br />

Chez les insectes, seuls les papillons <strong>et</strong> les scarabées sont <strong>la</strong>rgement<br />

représentés. De nombreux groupes d'oiseaux terrestres sont absents<br />

<strong>de</strong> l'archipel." (extrait <strong>de</strong> "L'archipel <strong>de</strong>s Galápagos" <strong>de</strong> P.<br />

Constant). C<strong>et</strong>te disharmonie est également présente chez les<br />

p<strong>la</strong>ntes. <strong>Les</strong> Galápagos sont aussi le "home" d'organismes que l'on<br />

ne trouve nulle part ailleurs comme les iguanes marins <strong>et</strong> terrestres,<br />

les tortues géantes, les merles moqueurs, les mou<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> <strong>la</strong>ve, les<br />

<strong>pinsons</strong> <strong>de</strong> <strong>Darwin</strong>, <strong>la</strong> colombe <strong>de</strong>s Galápagos, le cormoran aptère,<br />

l'albatros <strong>et</strong> le manchot <strong>de</strong>s Galápagos. Ce micro écosystème très<br />

particulier est parfois dénommé "Vitrine <strong>de</strong> l'Evolution".<br />

C<strong>et</strong> archipel <strong>et</strong> ses habitants ont eu l'immense privilège <strong>de</strong> ne pas<br />

être colonisé par l'homme. Certes, il y a bien eu <strong>de</strong>s visiteurs<br />

amérindiens mais ils n'ont pas <strong>la</strong>issé <strong>de</strong> trace d'habitations ou<br />

d'autres structures. <strong>Les</strong> Polynésiens n'ont pas <strong>la</strong>issé <strong>de</strong> trace d'un<br />

éventuel passage, raison pour <strong>la</strong>quelle les Galápagos<br />

n'appartiennent pas au grand groupe <strong>de</strong>s îles polynésiennes. Après<br />

<strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> l'Amérique par C. Colomb, ces îles ont bien servi <strong>de</strong><br />

gar<strong>de</strong> mangé pour les marins qui prélevaient les tortues terrestres,<br />

<strong>de</strong> cache à butin par les pirates, <strong>de</strong> territoire <strong>de</strong> chasse d'otaries à<br />

fourrure par les baleiniers ang<strong>la</strong>is <strong>et</strong> américains <strong>et</strong> les tentatives<br />

d’occupation permanente ont toutes échouées jusqu'au XXème<br />

siècle en raison <strong>de</strong> l'isolement <strong>de</strong>s îles <strong>et</strong> leur caractère inhospitalier.<br />

Si <strong>la</strong> nature a déjà été modifiée par ces assauts répétés, les<br />

Galápagos ont cependant gardé tout leur unique attrait <strong>et</strong> mérite<br />

encore son nom "d'Iles Magiques Hors du Temps".


L’archipel <strong>de</strong>s Ga<strong>la</strong>pagos, un archipel distant <strong>de</strong> 1000 km du continent sud-américain<br />

L’archipel <strong>de</strong>s Ga<strong>la</strong>pagos, un ensemble d’îles volcaniques


Quelques unes <strong>de</strong>s espèces rencontrées <strong>et</strong> <strong>de</strong>ssinées par Charles <strong>Darwin</strong><br />

De gauche à droite: Geospiza magnirostris, G. fortis, G. parvu<strong>la</strong>, Certhi<strong>de</strong>a Olivacea<br />

<strong>Les</strong> espèces <strong>de</strong> <strong>pinsons</strong> recensées aujourd’hui dans l’archipel <strong>de</strong>s Ga<strong>la</strong>pagos sont :<br />

- Géospize à bec conique (Geospiza conirostris)<br />

- Géospize à bec conique (Geospiza difficilis)<br />

- Géospize vampire (Geospiza difficilis septentrionalis) (sous-espèce en cours <strong>de</strong> spéciation)<br />

- Géospize à bec pointu (Geospiza fortis)<br />

- Géospize à bec moyen (Geospiza fuliginosa)<br />

- Géospize fuligineux (Geospiza magnirostris)<br />

- Géospize à gros bec (Geospiza scan<strong>de</strong>ns)<br />

- Géospize <strong>de</strong>s cactus (Camarhynchus crassirostris)<br />

- Géospize crassirostre (Camarhynchus psittacu<strong>la</strong>)<br />

- Géospize psittacin (Camarhynchus pauper)<br />

- Géospize mo<strong>de</strong>ste (Camarhynchus parvulus)<br />

- Géospize minuscule (Camarhynchus pallidus)<br />

- Géospize pique-bois (Camarhynchus heliobates)<br />

- Géospize <strong>de</strong>s mangroves (Certhi<strong>de</strong>a olivacea)<br />

- Géospize olive (Pinaroloxias inornata)<br />

Ces oiseaux sont tous <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille, entre 10 <strong>et</strong> 20 cm <strong>de</strong> longueur. Ce sont <strong>de</strong> mauvais voiliers. Ils<br />

présentent une livrée sombre (brune ou noire) <strong>et</strong> les différences les plus importantes entre ces espèces<br />

portent sur taille <strong>et</strong> <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> leurs becs.<br />

Dès son r<strong>et</strong>our en Angl<strong>et</strong>erre, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> réunion du 4 janvier 1837 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société géologique <strong>de</strong> Londres,<br />

<strong>Darwin</strong> présente avec d'autres spécimens <strong>de</strong> vertébrés récoltés durant son voyage autour du mon<strong>de</strong>, les<br />

<strong>pinsons</strong> prélevés aux Ga<strong>la</strong>pagos,. C'est John Gould (1804-1881), célèbre ornithologue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société<br />

zoologique <strong>de</strong> Londres, qui se charge <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntification <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s spécimens rapportés par<br />

<strong>Darwin</strong>. Gould conclut alors qu'il s'agit là d'un cas rare d'espèces appartenant toutes à un même groupe<br />

malgré leurs différences morphologiques apparentes.<br />

N'ayant pas pris soin <strong>de</strong> noter systématiquement le lieu <strong>de</strong> capture <strong>de</strong> chaque spécimen, <strong>Darwin</strong> s’appuie<br />

sur les collectes effectuées par les autres membres <strong>de</strong> l'équipage du Beagle pour r<strong>et</strong>rouver l'origine<br />

géographique <strong>de</strong>s différentes espèces.<br />

Source : Banque <strong>de</strong> schémas SVT <strong>de</strong> l’Académie <strong>de</strong> Dijon


Il prend conscience que les différentes espèces occupent <strong>de</strong>s lieux différents <strong>et</strong> établit un lien direct entre<br />

<strong>la</strong> végétation <strong>et</strong> donc le régime alimentaire <strong>de</strong> chaque espèce <strong>et</strong> leurs caractéristiques morphologiques, <strong>la</strong><br />

forme <strong>de</strong> leur bec notamment.<br />

Source : 99% APE, How evolution adds up, Natural History Museum, 2008<br />

Pour rendre compte <strong>de</strong>s faits établis - distribution géographique d’espèces <strong>de</strong> <strong>pinsons</strong> apparentées sur les<br />

îles d’un archipel très éloigné du continent <strong>et</strong> présence <strong>de</strong> becs aux formes très différentes -, <strong>Darwin</strong><br />

fournit <strong>de</strong>ux interprétations : l'isolement géographique <strong>et</strong> <strong>la</strong> compétition entre individus. L’une <strong>et</strong> l’autre<br />

se révèlent insuffisantes. En revanche, <strong>la</strong> pression sélective combinée avec l'isolement géographique ont<br />

conduit à <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong>s caractères <strong>et</strong> <strong>de</strong>s différents becs <strong>de</strong>s <strong>pinsons</strong>... Et donc à <strong>la</strong> spéciation <strong>de</strong>s<br />

différents <strong>pinsons</strong> !


<strong>Les</strong> intuitions <strong>de</strong> <strong>Darwin</strong> ont trouvé une confirmation expérimentale inattendue.<br />

Sur <strong>de</strong>s œufs <strong>de</strong> 6 espèces <strong>de</strong> <strong>pinsons</strong> du genre Geospiza, Arhat Abzhanov <strong>et</strong> ses collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong> Harvard<br />

Medical School, Université <strong>de</strong> Princ<strong>et</strong>on, ont cherché quels facteurs protéiques <strong>de</strong> croissance étaient<br />

exprimés lors du développement facial du crâne <strong>de</strong>s oiseaux (dont Geospiza magnirostris, G. rostris, G.<br />

fortis, Certhi<strong>de</strong>a). Sur les dix facteurs protéiques examinés, un seul - le Bmp4 - est corrélé avec <strong>la</strong><br />

croissance du bec.<br />

Source : 99% APE, How evolution adds up, Natural History Museum, 2008


Chez les différentes espèces <strong>de</strong> <strong>pinsons</strong>, les becs <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille ont été corrélés à une expression forte <strong>et</strong><br />

précoce du facteur BMP4 (en bleu) dans le mésenchyme présomptif du bec (en gris),<br />

durant le développement. Adapté <strong>de</strong> Grant <strong>et</strong> Grant, 2002<br />

Source : http://p<strong>la</strong>n<strong>et</strong>-terre.ens-lyon.fr/p<strong>la</strong>n<strong>et</strong>terre/XML/db/p<strong>la</strong>n<strong>et</strong>terre/m<strong>et</strong>adata/LOM-selection-VIH<strong>pinsons</strong>-<strong>Darwin</strong>.xml<br />

De plus, une variation d'expression en fonction <strong>de</strong>s espèces fut découverte pour ce gène codant <strong>la</strong> protéine<br />

Bmp4.<br />

Ce<strong>la</strong> signifie que les espèces aux becs les plus robustes donc celles qui brisent les graines, expriment plus<br />

tôt <strong>et</strong> plus fortement le gène Bmp4 durant leur développement embryonnaire, que les espèces au bec plus<br />

fin.<br />

Même si d'autres facteurs génétiques interviennent probablement dans les différences entre <strong>pinsons</strong>, les<br />

variations d'expression <strong>de</strong> Bmp4 sont responsables <strong>de</strong> <strong>la</strong> morphologie du bec <strong>de</strong>s <strong>pinsons</strong> ! On connaît<br />

désormais les bases molécu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> <strong>la</strong> variation d'un caractère visible.<br />

Mais d’où viennent ces <strong>pinsons</strong> présents dans l’archipel dont on sait que leur différenciation résulte d’un<br />

déterminisme génétique ?<br />

Selon l'étu<strong>de</strong> "On the Origin of <strong>Darwin</strong>'s Finches" d'Akie Sato, Herbert Tichy, Colm O'hUigin, P<strong>et</strong>er R.<br />

Grant, B. Rosemary Grant <strong>et</strong> Jan Klein, les <strong>pinsons</strong> <strong>de</strong>s Ga<strong>la</strong>pagos auraient un ancêtre commun qui aurait<br />

atteint l'archipel à partir <strong>de</strong> l'Amérique centrale ou du Sud. Des <strong>de</strong>scendants <strong>de</strong> c<strong>et</strong> ancêtre sur l'archipel<br />

auraient ensuite colonisé les îles Cocos pour donner naissance au Géospize olive (Pinaroloxias inornata).<br />

<strong>Les</strong> chercheurs ont analysé les séquences <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux segments d'ADN mitochondrial <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux marqueurs<br />

nucléaires pour i<strong>de</strong>ntifier le groupe d'espèces le plus proche <strong>de</strong>s <strong>pinsons</strong> <strong>de</strong> <strong>Darwin</strong>.<br />

Dans ce but, ils ont étudié les séquences génétiques <strong>de</strong> 28 espèces représentatives <strong>de</strong>s principaux groupes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s Fringilles, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux espèces ne faisant pas partie <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te famille, <strong>et</strong> <strong>de</strong> 13 espèces <strong>de</strong><br />

géospizes. En outre, ils ont pris en compte les séquences d'ADN mitochondrial <strong>de</strong> 180 autres espèces <strong>de</strong>


Fringilles pour essayer <strong>de</strong> décrire au mieux l'historique <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te gran<strong>de</strong> famille en Amérique centrale <strong>et</strong> du<br />

Sud.<br />

Source: Ornithomedia.com d'après Buffalo Museum of Science<br />

L'étu<strong>de</strong> a i<strong>de</strong>ntifié le genre Tiaris, <strong>et</strong> en particulier le Sporophile obscure (Tiaris obscura) comme étant<br />

l'espèce <strong>la</strong> plus proche <strong>de</strong>s <strong>pinsons</strong> <strong>de</strong> <strong>Darwin</strong> parmi les espèces étudiées. Ces <strong>de</strong>rniers ont ainsi divergé<br />

du groupe Tiaris après que les différentes espèces <strong>de</strong> ce groupe aient divergé entre elles.<br />

La divergence <strong>et</strong> <strong>la</strong> dispersion du groupe Tiaris ont débuté dans le Golf du Mexique <strong>et</strong> dans les îles <strong>de</strong>s<br />

Antilles, puis se sont poursuivies en Amérique centrale <strong>et</strong> du Sud, d'où les ancêtres <strong>de</strong>s <strong>pinsons</strong> <strong>de</strong> <strong>Darwin</strong><br />

ont colonisé les Galápagos il y a environ 2,3 millions d'années, à une pério<strong>de</strong> d'intenses bouleversements<br />

climatiques associés à <strong>la</strong> ferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong> l'Isthme du Panama <strong>et</strong> à <strong>la</strong> progression <strong>de</strong> <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ciation du<br />

Pleistocène. Diverses espèces aux becs différents sont apparues par <strong>la</strong> suite dans les différentes îles,<br />

résultat d’une adaptation aux conditions écologiques locales par un mécanisme <strong>de</strong> sélection naturelle.


Source : 99% APE, How evolution adds up, Natural History Museum, 2008


L’histoire géologique <strong>de</strong> l’archipel <strong>de</strong>s Galápagos nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> compléter le scénario é<strong>la</strong>boré.<br />

Source : 99% APE, How evolution adds up, Natural History Museum, 2008<br />

<strong>Les</strong> îles <strong>de</strong> l’archipel <strong>de</strong>s Galápagos sont d'origine volcanique. Elles résultent <strong>de</strong> l’activité d’un point<br />

chaud. Un point chaud terrestre correspond à un point fixe du manteau profond où <strong>la</strong> température est plus<br />

élevée re<strong>la</strong>tivement aux autres zones <strong>de</strong> même profon<strong>de</strong>ur. <strong>Les</strong> matériaux présents en ces zones se<br />

r<strong>et</strong>rouvent moins <strong>de</strong>nses, <strong>et</strong> l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> poussée d'Archimè<strong>de</strong> provoque <strong>la</strong> formation d'un diapir<br />

mantellique qui remonte sous <strong>la</strong> forme d'un panache. Ce <strong>de</strong>rnier, s'approchant <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Terre</strong>,<br />

commence à fondre par décompression (vers une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 100 km), générant un magma<br />

basaltique qui, dès qu'il est en proportion suffisante, traverse <strong>la</strong> lithosphère jusqu'à <strong>la</strong> percer, engendrant<br />

<strong>la</strong> formation <strong>de</strong> volcans. La dérive <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ques tectoniques entraînant <strong>la</strong> lithosphère au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s sources<br />

profon<strong>de</strong>s fait que le point chaud crée <strong>de</strong>s alignements volcaniques à <strong>la</strong> surface terrestre.<br />

Source :http://www.geo.cornell.edu/geology/Ga<strong>la</strong>pagosWWW/Ga<strong>la</strong>pagosGeology.html


http://www.geo.cornell.edu/geology/Ga<strong>la</strong>pagosWWW/Ga<strong>la</strong>pagosGeology.html<br />

Donc toutes les îles <strong>de</strong> l’archipel n'ont pas le même âge.<br />

La p<strong>la</strong>que tectonique sur <strong>la</strong>quelle se trouve l'archipel, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que <strong>de</strong> Nazca, migre lentement (5 cm par an)<br />

vers l'est. Le point chaud <strong>de</strong>s Galápagos étant, lui, fixe, les îles qui sont créées avancent vers l'est. La plus<br />

ancienne <strong>de</strong>s îles, San Cristobal, est donc à l'est, alors que les plus récentes sont à l'ouest comme<br />

Fernandina. L’âge d’Isabel<strong>la</strong> est estimé à 700 000 ans.<br />

Bien que très récentes, les îles n'ont pas échappé aux g<strong>la</strong>ciations du Pléistocène au cours <strong>de</strong>squelles <strong>la</strong><br />

surface g<strong>la</strong>ciaire pouvait être trois fois supérieure à celle que nous connaissons actuellement (10 % <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

surface terrestre) <strong>et</strong> le niveau <strong>de</strong>s océans 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui. Certaines îles étaient alors<br />

reliées entre elles, perm<strong>et</strong>tant une libre distribution <strong>de</strong>s espèces !<br />

On s’accor<strong>de</strong> actuellement pour situer l’origine <strong>de</strong>s <strong>pinsons</strong> <strong>de</strong>s Ga<strong>la</strong>pagos à 2,3 millions d’années.<br />

L’espèce fondatrice venue d’Amérique du Sud se serait installée dans les îles centrales où se serait<br />

produit une diversification. A partir <strong>de</strong>s îles centrales, les migrations par vagues successives ont permis le<br />

peuplement <strong>de</strong>s autres îles.<br />

Source : http://people.rit.edu/rhrsbi/Ga<strong>la</strong>pagosPages/<strong>Darwin</strong>Finch2.html


Common Name Genus species<br />

Ground Finches<br />

Small Ground Finch Geospiza fuliginosa<br />

Medium Ground Finch Geospiza fortis<br />

Large Ground Finch Geospiza magnirostris<br />

Sharp-beaked ground Finch Geospiza difficilis<br />

Cactus Ground Finch Geospiza scan<strong>de</strong>ns<br />

Large Cactus Ground Finch Geospiza conirostris<br />

Tree Finches<br />

Small Tree Finch Camarhynchus parvulus<br />

Medium Tree Finch Camarhynchus pauper<br />

Large Tree Finch Camarhynchus psittacu<strong>la</strong><br />

Woodpecker Finch Cactospiza pallidus<br />

Mangrove Finch Cactospiza heliobates<br />

Veg<strong>et</strong>arian Finch P<strong>la</strong>tyspiza crassirostris<br />

Warbler Finch Certhi<strong>de</strong>a olivacea<br />

Cocos Is<strong>la</strong>nd Finch Pinaroloxias inornata<br />

Source : http://people.rit.edu/rhrsbi/Ga<strong>la</strong>pagosPages/<strong>Darwin</strong>Finch.html#anchor725315<br />

Source : Banque <strong>de</strong> schémas SVT <strong>de</strong> l’Académie <strong>de</strong> Dijon


L'évolution <strong>de</strong>s <strong>pinsons</strong> se poursuit en temps réel!<br />

Source : Addison Wesley Longman<br />

<strong>Les</strong> <strong>pinsons</strong> <strong>de</strong>s Galápagos étudiés par Charles <strong>Darwin</strong> il y a plus d'un siècle montrent <strong>de</strong>s signes<br />

d'évolution. <strong>Les</strong> becs <strong>de</strong> ces oiseaux continuent <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> leur forme, une<br />

adaptation au manque <strong>de</strong> nourriture <strong>et</strong> à <strong>la</strong> compétition avec <strong>de</strong> nouvelles espèces. Ces modifications se<br />

seraient produites dans un intervalle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux décennies. C<strong>et</strong>te modification <strong>de</strong> phénotype serait <strong>la</strong><br />

première observée en temps réel dans <strong>la</strong> nature selon les biologistes <strong>de</strong> l'université <strong>de</strong> Princ<strong>et</strong>on qui étudie<br />

le cas du Géospize à bec moyen <strong>et</strong> du Géospize à gros bec sur l'île <strong>de</strong> Daphné.<br />

Le Géospize à bec moyen intéresse les scientifiques <strong>de</strong>puis Charles <strong>Darwin</strong> en 1831, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> diversité<br />

<strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> bec étant remarquable chez c<strong>et</strong>te espèce.<br />

En 1982, le Géospize à gros bec s'est installé sur Daphné. Avec un poids <strong>de</strong> 30 grammes, il est presque<br />

<strong>de</strong>ux fois plus gros que le Géospize à bec moyen <strong>et</strong> a facilement pris l'avantage pour s'approprier les<br />

graines <strong>de</strong> Tribulus, leur source principale <strong>de</strong> nourriture. Ces graines étaient alors présentes en gran<strong>de</strong><br />

quantité sur l'île, mais le problème a commencé en 2003 après une sécheresse qui a provoqué une<br />

compétition entre ces espèces.


En 2004, il y avait environ 150 Géospizes à gros bec <strong>et</strong> 235 Géospizes à bec moyen, qui ont rapi<strong>de</strong>ment<br />

épuisé les réserves <strong>de</strong> graines. Près <strong>de</strong> 137 Géospizes à gros bec furent victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> dis<strong>et</strong>te, ainsi que<br />

152 Géospizes à bec moyen. Parmi les Géospizes à bec moyen, ceux possédant un gros bec étaient les<br />

plus mal lotis <strong>et</strong> seuls 13% survécurent, ramenant <strong>la</strong> taille moyenne <strong>de</strong>s becs à sa limite inférieure: avant<br />

<strong>la</strong> sécheresse <strong>la</strong> longueur moyenne était <strong>de</strong> 11,2 mm, en 2005 10,6 mm, soit 5% <strong>de</strong> baisse. La hauteur du<br />

bec diminua aussi <strong>de</strong> 9,4 mm à 8,6 mm en moyenne. La pression <strong>de</strong> <strong>la</strong> sélection aurait ainsi favorisé les<br />

p<strong>et</strong>its becs, mieux adaptés aux p<strong>et</strong>ites graines <strong>de</strong> cactus.<br />

Source : http://p<strong>la</strong>n<strong>et</strong>-terre.ens-lyon.fr/p<strong>la</strong>n<strong>et</strong>terre/XML/db/p<strong>la</strong>n<strong>et</strong>terre/m<strong>et</strong>adata/LOM-selection-VIH<strong>pinsons</strong>-<strong>Darwin</strong>.xml

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