Cultiver la fibre - Amiens
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INFOS PRATIQUES<br />
MUSÉE HABITAT<br />
Contempler, cet été<br />
une toile de Tattegrain,<br />
fraîchement restaurée.<br />
Nouveau : <strong>la</strong> Ville vous<br />
aide à acheter un<br />
logement neuf.<br />
P.28 P.10<br />
<strong>Amiens</strong>forum<br />
juillet 2011 // n° 23<br />
www.amiens.fr Le magazine de <strong>la</strong> ville d’<strong>Amiens</strong><br />
LE DOSSIER P.12<br />
<strong>Cultiver</strong> <strong>la</strong> <strong>fibre</strong><br />
commerçante<br />
FAIRE SURVEILLER SON DOMICILE LORSQUE L’ON PART EN VACANCES P.30
Sommaire<br />
juillet 2011<br />
2<br />
Actualités<br />
Solidarité en action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4<br />
L’info au cœur des coursives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4<br />
Gonflés à bloc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5<br />
Débat sur les parkings-re<strong>la</strong>is . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5<br />
La culture c’est pour tous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6<br />
Des logements étudiants près de <strong>la</strong> fac de sciences 6<br />
Des logements sur le site de Matifas . . . . . . . . . . . . .6<br />
Les belles p<strong>la</strong>ntes séduisent le jury . . . . . . . . . . . . . . .6<br />
«À pied, le contact est plus aisé» . . . . . . . . . . . . . . . . .7<br />
La rue de Picardie reste piétonne . . . . . . . . . . . . . . . .7<br />
Les activités de l’été . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7<br />
Pour une ville adaptée aux seniors . . . . . . . . . . . . . . .8<br />
Cabanes au fond des jardins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8<br />
Vacances pour tous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8<br />
Stationnement résidentiel : un système efficace . . .9<br />
Les entreprises rencontrent les jeunes . . . . . . . . . . .9<br />
Logement : des aides pour devenir propriétaires .10<br />
Sous <strong>la</strong> plume, les souvenirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10<br />
Se mettre au vert<br />
Art et biodiversité au cœur des hortillonnages . . .11<br />
Le dossier<br />
<strong>Amiens</strong> cultive sa <strong>fibre</strong> commerçante . . . . . . . . . . .12<br />
Notre histoire, nos quartiers : Colvert-Berlioz<br />
« Ch’bedouf » :<br />
une terrible prison et un enfer . . . . . . . . . . . . . . . . . .20<br />
Les halles du beffroi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22<br />
P<strong>la</strong>ce du conseil<br />
Le stationnement résidentiel trouve sa p<strong>la</strong>ce . . . .23<br />
Opinions<br />
Tribune des partis politiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24<br />
Ils font <strong>Amiens</strong><br />
Le caméléon de l’animation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26<br />
L’appel d’A Cappel<strong>la</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27<br />
Envie de…<br />
Contempler les Deuil<strong>la</strong>nts à Etaples . . . . . . . . . . . . .28<br />
Comment faire ?<br />
Surveiller son domicile lorsque l’on part en vacances . .30<br />
À vos agendas<br />
Rendez-vous de <strong>la</strong> démocratie près de chez vous . .31<br />
Permanences des élus. Agenda de <strong>la</strong> Métropole . .31<br />
<strong>Amiens</strong> aime les artistes........................................32<br />
TOUTES LES INFORMATIONS UTILES SUR<br />
WWW.AMIENS.FR<br />
<strong>Amiens</strong>forum – BP 2720 80027 – <strong>Amiens</strong> Cedex – Fax 03 22 97 12 12 – Direction de <strong>la</strong> publication : Annick<br />
Carbonnier – Rédaction en chef : C<strong>la</strong>ire Moreau-Shirbon – Rédaction : Antoine Caux, Jean-Christophe Fouquet,<br />
Vincent Gross, Ingrid Lemaire et Lysiane Voisin – Secrétariat de rédaction : Vincent Gross – Photo : Jean-Marie<br />
Faucillon, Laurent Rousselin, Pierre Mabire – Iconographie et photo : Sébastien Coquille – Ont col<strong>la</strong>boré à ce<br />
numéro : Coline Bergeon, Pierre Mabire. – Merci aux services des données<br />
cartographiques –Conception et réalisation : miz’enpage – Impression : Léonce Deprez<br />
à Ruitz 62620. <strong>Amiens</strong>forum est une publication mensuelle de <strong>la</strong> ville d’<strong>Amiens</strong>. Pour<br />
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AIDE POUR LE LOGEMENT LE STATIONNEMENT RÉSIDENTIEL<br />
Des aides<br />
pour devenir<br />
propriétaire<br />
LE DOSSIER<br />
P.10 P.9<br />
Un système efficace<br />
<strong>Amiens</strong> cultive<br />
sa <strong>fibre</strong> commerçante<br />
SE METTRE AU VERT<br />
Art et biodiversité<br />
au cœur des<br />
hortilllonages<br />
ILS FONT AMIENS<br />
L’appel<br />
d’A Cappel<strong>la</strong><br />
NOTRE HISTOIRE, NOS QUARTIERS<br />
Ch’bedouf<br />
une terrible prison<br />
ENVIE DE…<br />
P.12<br />
P.11 P.20<br />
P.27<br />
Contempler les<br />
Deuil<strong>la</strong>nts à Étaples<br />
P.28<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
Édito<br />
Rendre le centre-ville<br />
encore plus attractif<br />
Notre ville compte quatre<br />
grands secteurs commerciaux.<br />
Trois d’entre eux, au<br />
nord, à l’est et au sud, sont<br />
des centres commerciaux,<br />
plus souvent appelés grandes surfaces,<br />
tels que l’on peut en trouver n’importe<br />
où en France et même dans le monde. Le<br />
quatrième secteur, le plus stratégique de<br />
ces grands pôles par le nombre et <strong>la</strong> diversité<br />
des commerces, est le centre-ville<br />
(1110 commerces et services!). Ces quatre<br />
pôles commerciaux entrent en re<strong>la</strong>tion<br />
non de concurrence, mais de complémentarité*.<br />
Le centre-ville se réserve <strong>la</strong> part<br />
belle pour susciter l’intérêt des Amiénois<br />
et des visiteurs. Les commerçants offrent<br />
à leurs clients un accueil personnalisé,<br />
mais aussi et surtout, des produits originaux,<br />
issus de l’artisanat local, ou de<br />
marques connues. Une grande diversité de<br />
boutiques, de prêt-à-porter par exemple,<br />
pratiquant toutes les gammes de prix, côtoient<br />
des marques prestigieuses. Cette richesse<br />
commerciale de notre centre-ville<br />
assoit son statut de capitale régionale, dans<br />
<strong>la</strong>quelle on vient de loin chercher ce que<br />
l’on ne pourrait trouver que dans d’autres<br />
grandes villes comme Lille ou Paris. C’est<br />
pourquoi j’attache une réelle importance à<br />
faire de notre centre-ville un lieu plus attractif<br />
et plus vivant encore, qui ne soit pas<br />
<strong>la</strong> simple reproduction d’une « galerie »<br />
marchande afin de lier <strong>la</strong> démarche<br />
d’achat à une redécouverte de notre cité<br />
historique. Aussi travaillons-nous à étoffer<br />
ce centre commerçant en transformant<br />
plusieurs rues, parallèles et adjacentes à<br />
l’axe piétonnier, en lieux de vie et de pro-<br />
menades agréables et paisibles; en redonnant<br />
toute leur p<strong>la</strong>ce aux piétons et en organisant<br />
efficacement le trafic automobile.<br />
À cette fin, des travaux sont en cours qui<br />
optimiseront les conditions de circu<strong>la</strong>tion<br />
des bus et celle des vélos, mais aussi le stationnement<br />
des voitures. Le centre-ville se<br />
conformera par là même encore plus aux<br />
objectifs de développement durable.<br />
Parallèlement, les élus municipaux et métropolitains<br />
travaillent avec <strong>la</strong> CCI<br />
Cette richesse commerciale de<br />
notre centre-ville contribue à<br />
son statut de capitale régionale.<br />
d’<strong>Amiens</strong>-Picardie, <strong>la</strong> Chambre de métiers<br />
et d’artisanat et <strong>la</strong> Fédération des commerçants<br />
pour promouvoir notre belle ville<br />
d’<strong>Amiens</strong>, à <strong>la</strong> fois à travers des actions<br />
d’animations commerciales ou des salons<br />
renommés, mais aussi en unissant les<br />
énergies pour attirer de nouvelles enseignes.<br />
Déjà des enseignes internationales<br />
sont arrivées ou ouvriront d’ici quelques<br />
mois (H&M, Zara…). Ainsi, le commerce<br />
participe-t-il à redonner à <strong>la</strong> cité son sens<br />
originel de lieu de rencontres et d’échanges<br />
dans tous les sens du terme: commerciaux,<br />
culturels et humains; en un mot<br />
à accroître l’attractivité globale de notre<br />
capitale régionale.<br />
GILLES DEMAILLY - MAIRE D’AMIENS<br />
* C’est le principe de <strong>la</strong> charte de développement commercial et<br />
hôtelier que j’ai signée en octobre 2010.<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 3
4<br />
Actualités<br />
VITE<br />
DIT<br />
PLAN CANICULE<br />
SOLIDARITÉ EN ACTION<br />
Depuis trois ans, vous<br />
avez fait un travail<br />
remarquable. La ville<br />
d’<strong>Amiens</strong> a vraiment<br />
changé. C’est très agréable.<br />
Prévention, vigi<strong>la</strong>nce et entraide : les meilleurs<br />
atouts du P<strong>la</strong>n municipal canicule.<br />
« La solidarité doit jouer tout son rôle en cas de déclenchement<br />
du niveau 2 du p<strong>la</strong>n canicule. À travers le réseau<br />
tissé avec les partenaires, une chaîne de solidarité<br />
nécessaire est mise en p<strong>la</strong>ce pour intervenir, si besoin,<br />
auprès des personnes âgées », rappelle Karine Messager,<br />
élue en charge des personnes âgées. Centre communal<br />
d’action sociale d’<strong>Amiens</strong> (CCAS), préfecture,<br />
Département, associations, chacun se tient prêt. Côté<br />
ville, <strong>la</strong> prévention est de rigueur. 2 500 affiches et<br />
15 000 p<strong>la</strong>quettes rappe<strong>la</strong>nt les gestes utiles sont diffusées<br />
dans les lieux publics, les halls d’immeubles des<br />
bailleurs sociaux, <strong>la</strong> Poste, les commerces. 610 Amiénois<br />
de plus de 70 ans se sont inscrits sur <strong>la</strong> « fragilist »<br />
qui recense les personnes en difficulté ou isolées. En<br />
cas de déclenchement du p<strong>la</strong>n alerte canicule, elles seront<br />
contactées par téléphone ou visitées si nécessaire,<br />
avec le renfort de 87 agents municipaux volontaires.<br />
Salle rafraîchie au Coliseum, stocks d’eau et de brumisateurs<br />
sont par ailleurs prévus. Mot d’ordre : vigi<strong>la</strong>nce<br />
et entraide envers les plus isolés ou fragiles : enfants<br />
en bas âge, personnes âgées ou à mobilité réduite.<br />
Ingrid Lemaire<br />
LES GESTES PRÉVENTIFS<br />
• Mouiller et ventiler <strong>la</strong> peau plusieurs fois par jour<br />
• Ne pas sortir aux heures les plus chaudes<br />
• Rester dans un endroit frais et climatisé<br />
• Maintenir son logement à l’abri de <strong>la</strong> chaleur en<br />
fermant les volets<br />
• Manger normalement<br />
• Boire environ 1,5 litre d’eau par jour<br />
• Donner des nouvelles à son entourage<br />
• En cas de traitement médical,<br />
demander conseil à son médecin<br />
ou son pharmacien<br />
Bon à savoir : Le niveau 2, niveau de Mise en garde<br />
et d’actions (Miga) est déclenché par<br />
<strong>la</strong> préfecture si les températures observées sur<br />
24 à 48 heures, se situent entre 18 °C<br />
<strong>la</strong> nuit et 33 °C le jour.<br />
LE N° VERT ÉCOUTE SENIOR<br />
(24 heures sur 24, 7 jours sur 7)<br />
0 800 60 50 00<br />
Véronique Marty, du comité<br />
départemental du tourisme de l’Oise<br />
et membre du jury régional des villes<br />
et vil<strong>la</strong>ges fleuris.<br />
RÉNOVATION URBAINE<br />
Lors de notre tour du monde en ballon,<br />
nous avons transporté un livre confié par<br />
Jean, petit-fils de Jules Verne. Aujourd’hui,<br />
il est au Musée de l'aéronautique à Washington...<br />
Cet illustre et aventureux Amiénois est pour moi<br />
un personnage émouvant.<br />
Brian Jones aéronaute britannique, copilote avec Bertrand Piccard, du<br />
premier tour du monde ininterrompu en ballon, réussi en 19 jours, en<br />
1999. Il est le parrain du défi Jules Verne, les 2O et 21 août<br />
L’INFO AU CŒUR<br />
DES COURSIVES<br />
Un nouvel espace d’information<br />
attend les riverains dans <strong>la</strong> galerie<br />
commerciale des Coursives. Pour<br />
tout savoir sur <strong>la</strong> rénovation<br />
urbaine en cours dans le quartier.<br />
Envie d’apprendre que<br />
l’école Brassens - Les Saules<br />
sera inaugurée à <strong>la</strong> rentrée<br />
2011 ? Que les sept commerces<br />
des trois nouveaux bâtiments<br />
p<strong>la</strong>ce des Provinces-Françaises<br />
ouvriront en septembre 2012 ?<br />
Que <strong>la</strong> construction du groupe<br />
sco<strong>la</strong>ire des Bords de Somme débutera<br />
l’année prochaine ? Alors<br />
rendez-vous au nouvel espace info<br />
consacré à <strong>la</strong> rénovation urbaine<br />
d’Étouvie, dans <strong>la</strong> galerie marchande<br />
des Coursives. On y trouve<br />
brochures, films et panneaux explicatifs.<br />
« Ce quartier, trop longtemps<br />
INFORMATION<br />
Espace info rénovation urbaine d’Étouvie<br />
Galerie commerciale des Coursives, 1, p<strong>la</strong>ce du<br />
Pays-d’Auge. Ouvert les mardis et vendredis de<br />
13 h 30 à 17 h 30<br />
ou sur rendez-vous au 03 22 66 10 27<br />
dé<strong>la</strong>issé, bouge et prépare l’avenir, estime<br />
Gilles Demailly. Etouvie regarde<br />
de l’avant. Cet espace nous permettra<br />
de discuter avec vous,<br />
habitants, de ce qui se passe, où, quand<br />
et comment.» Les commerçants des<br />
Coursives ont également joué le<br />
jeu, avec des lots à gagner grâce à<br />
un quiz “rénovation urbaine” proposé<br />
sur p<strong>la</strong>ce aux habitants. Bernadette,<br />
une Etouvienne impliquée<br />
dans <strong>la</strong> récente fête du<br />
quartier, y a gagné un petit lot. Elle<br />
se réjouit de ce nouvel espace d’information<br />
: « Le local est mieux situé<br />
que l’ancien. Les gens qui viennent aux<br />
Coursives faire leurs courses pourront<br />
facilement le voir. On a tous envie de<br />
connaître ce qui va se passer après ! ».<br />
Isabelle renchérit : « De toute façon,<br />
on vient quasiment tous les jours. Le<br />
plus important, pour nous, c’est l’avenir<br />
de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce des Provinces-Françaises<br />
maintenant que <strong>la</strong> tour Bleue n’est plus<br />
là. Ce qui est vraiment bien ici, c’est<br />
qu’il n’y a pas de porte. Une porte, c’est<br />
une barrière ». Et l’un des enjeux de<br />
<strong>la</strong> rénovation urbaine se trouve<br />
bien là : faire tomber les barrières…<br />
Jean-Christophe Fouquet<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
Gonflés à bloc<br />
Six jeunes d’<strong>Amiens</strong> nord ont pris leur envol en ballon<br />
lors de <strong>la</strong> fête du quartier le 25 juin. P<strong>la</strong>nant.<br />
Àsix heures du matin, il<br />
faut de <strong>la</strong> motivation<br />
pour se rendre à <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>ine Brossolette, derrière le<br />
quartier nord. Même le jour de<br />
<strong>la</strong> fête du quartier tant attendue<br />
des habitants. Mohamed,<br />
Pierre ou Benchaib sont motivés,<br />
en ce samedi 25 juin. En<br />
tout, six collégiens, venus du<br />
centre d’animation jeunesse de<br />
l’Odyssée ou de l’Apap, s’apprêtent<br />
à grimper dans le bal-<br />
Sur mon ballon,<br />
je n’ai pas<br />
d’amortisseurs :<br />
ce sont les muscles de<br />
vos cuisses qui vont faire<br />
ressort.<br />
lon à air chaud de <strong>la</strong> société<br />
Montgolfières de Picardie,<br />
grâce au soutien du Conseil régional.<br />
Un ballon de 6 600 m 3 .<br />
En compagnie du maire<br />
d’<strong>Amiens</strong>, Gilles Demailly, et<br />
du vice-président d’<strong>Amiens</strong><br />
Métropole à <strong>la</strong> Politique de <strong>la</strong><br />
ville, Francis Lec. On leur explique<br />
les bases : « Pour l’atterrissage,<br />
on se met en position accroupie,<br />
on retourne ses mains et<br />
on maintient son dos collé au panier.<br />
Sur mon ballon, je n’ai pas<br />
d’amortisseurs : ce sont les muscles<br />
de vos cuisses qui vont faire<br />
ressort. » Les « ouah ! » et autres<br />
« j’ai peur ! » fusent pendant le<br />
gonf<strong>la</strong>ge. Puis vient le décol<strong>la</strong>ge.<br />
On perçoit dans les regards<br />
des lueurs d’excitation,<br />
d’incrédulité. Un peu d’anxiété<br />
aussi. C’est surtout une occasion<br />
pour eux de « voir le quartier<br />
différemment ». Et bien plus !<br />
Au bout d’une heure et quart<br />
de vol, <strong>la</strong> troupe atterrit près de<br />
Doullens. Sans dégâts, à part<br />
une envolée de paires de lunettes.<br />
Pour remballer le ballon,<br />
chacun met <strong>la</strong> main à <strong>la</strong><br />
pâte, y compris les deux élus. Il<br />
reste alors <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> fête pour<br />
se remettre de ses émotions.<br />
J.-C. F.<br />
DÉPLACEMENTS<br />
DÉBAT SUR<br />
LES PARKINGS-RELAIS<br />
Les parkings-re<strong>la</strong>is réduisent-ils vraiment<br />
l’usage de <strong>la</strong> voiture dans les<br />
grandes agglomérations ? Surtout<br />
quand il faut parcourir des dizaines de<br />
kilomètres pour rejoindre <strong>la</strong> ville. Le<br />
14 juin, Patrick Frenay, maître de conférences<br />
à l’université libre de Bruxelles,<br />
a démontré les limites du dispositif<br />
dans plusieurs villes du monde. Strasbourg,<br />
Nantes, Freiburg ou San Francisco…<br />
Les parkings-re<strong>la</strong>is étudiés<br />
fonctionnement bien souvent de <strong>la</strong><br />
même manière : emp<strong>la</strong>cement près des<br />
grands axes routiers, fréquence et rapidité<br />
des transports en commun, cohabitation<br />
des modes de dép<strong>la</strong>cements<br />
doux sur des espaces séparés, etc..<br />
L’expert invite à <strong>la</strong> prudence. En effet,<br />
c’est indéniable, les parkings-re<strong>la</strong>is incitent<br />
<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion à utiliser <strong>la</strong> voiture<br />
jusqu’à <strong>la</strong> périphérie des villes. « Les<br />
hypercentres sont, certes, moins encombrés,<br />
mais le bi<strong>la</strong>n carbone à<br />
l’échelle métropolitaine est plus mitigé.<br />
Dans votre pays, <strong>la</strong> pénurie de pétrole<br />
sera un drame social pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
qui vit loin des grandes villes », a déc<strong>la</strong>ré<br />
Patrick Frenay. Thierry Bonté,<br />
vice-président chargé des transports<br />
s’interroge : « Sur le bassin de vie<br />
d’<strong>Amiens</strong> Métropole, les parkings-re<strong>la</strong>is<br />
pourraient être combinés avec le développement<br />
des gares secondaires de<br />
proximité ». Des réflexions qui comptent<br />
pour l’é<strong>la</strong>boration du P<strong>la</strong>n de dép<strong>la</strong>cements<br />
urbains (PDU) 2012-2020.<br />
Lysiane Voisin<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 5
Actualités<br />
LA CULTURE,<br />
C’EST POUR TOUS !<br />
« Que c’est beau ! Ces marbres venus de Sibérie et du<br />
Maroc, les lustres, les portes… Je ne pensais pas trouver<br />
ici autant de belles choses… » Michel est plus que<br />
satisfait de cette visite culturelle. Grâce au CCAS et<br />
plusieurs associations, il a fait partie des 120 Amiénois<br />
qui, en deux soirées, ont visité l’hôtel particulier Bouctot-Vagniez,<br />
de <strong>la</strong> rue des Otages. Une visite originale,<br />
menée par Xavier Bailly, directeur du patrimoine, et<br />
ponctuée d’interventions des comédiens du Théâtre<br />
du Sagittaire. Une belle manière d’aborder <strong>la</strong> culture !<br />
6<br />
AMÉNAGEMENT<br />
DES LOGEMENTS ÉTUDIANTS<br />
PRÈS DE LA FAC DE SCIENCE<br />
C’était une station-service avant de devenir une<br />
friche. Bientôt, les 3 500 m 2 de l’ancien garage BMW,<br />
entre <strong>la</strong> rue de <strong>la</strong> Résistance et <strong>la</strong> Grande rue de <strong>la</strong><br />
Veillère, accueilleront des logements destinés à des<br />
étudiants et des familles en location ou en accession<br />
à <strong>la</strong> propriété. Ce terrain, à proximité directe, de <strong>la</strong><br />
fac de sciences avait été cédé à <strong>la</strong> SA HLM du Beauvaisis<br />
en 2006 pour des constructions qui n’ont jamais<br />
vu le jour. L’assemblée municipale du 12 mai a<br />
adopté <strong>la</strong> transaction avec le propriétaire. La Ville reprend<br />
donc <strong>la</strong> maîtrise foncière de ce site dont <strong>la</strong> localisation<br />
est jugée « stratégique ». Le projet<br />
s’articule avec celui de l’université d’imp<strong>la</strong>nter un<br />
nouveau bâtiment de recherche pour les équipes de<br />
Jean-Marie Tarascon, spécialiste mondialement réputé<br />
des batteries automobiles électriques. « [Ceci]<br />
se raccroche à <strong>la</strong> citadelle de manière cohérente et<br />
dans une continuité urbaine », é<strong>la</strong>rgit Valérie Wadlow,<br />
adjointe au maire d’<strong>Amiens</strong>, en charge de l’urbanisme.<br />
Des bâtiments de sept étages, côté rue de<br />
<strong>la</strong> Résistance, dont <strong>la</strong> hauteur décline vers Saint-Leu<br />
et une <strong>la</strong>rge p<strong>la</strong>ce donnée aux espaces publics devraient<br />
figurer dans le projet final. La Ville re<strong>la</strong>nce<br />
une procédure de recherche de partenaires.<br />
A. C.<br />
URBANISME<br />
Des logements<br />
sur le site Matifas<br />
devraient<br />
238logements<br />
voir le jour,<br />
en 2014, sur le site de <strong>la</strong> friche<br />
industrielle Matifas de 4 hectares,<br />
entre les rues de Rouen et<br />
d’Elbeuf. Le projet, porté par le<br />
groupe Bouwfonds Marignan immobilier,<br />
a été présenté aux habitants<br />
le 27 juin, avant le dépôt du<br />
permis de construire. « C’est une<br />
Pour obtenir son<br />
permis de<br />
construire, le<br />
promoteur doit prévoir<br />
au moins 30 % de<br />
logement social.<br />
démarche de démocratie locale, a souligné<br />
Valérie Wadlow, adjointe au<br />
maire chargée de l’urbanisme. Le promoteur<br />
est là pour répondre aux questions<br />
de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et entendre vos<br />
avis. » Constitué de 13 petits immeubles<br />
d’un à trois étages, ce<br />
programme respectera les obligations<br />
du P<strong>la</strong>n local d’urbanisme<br />
(Plu) en matière d’habitat social.<br />
« Pour obtenir son permis de construire,<br />
a expliqué Valérie Waldow,<br />
le groupe Bouwfonds Marignan immobilier<br />
devra respecter les<br />
contraintes imposées par <strong>la</strong> collectivité<br />
FLEURISSEMENT<br />
via le Plu : au moins 30% de logement<br />
social dans le programme, ouverture<br />
de l’îlot pour créer du lien entre les<br />
quartiers, hauteur limitée des bâtiments<br />
situés près des habitations<br />
existantes». « Les bâtiments vendus à<br />
un bailleur social bénéficieront bien<br />
sûr, de <strong>la</strong> même architecture et les appartements,<br />
du même confort », a<br />
précisé le directeur d’agence,<br />
Emmanuel Carron. Les autres logements,<br />
du T1 au T3, seront vendus<br />
à des particuliers pour leur résidence<br />
principale ou de <strong>la</strong><br />
location. « Des logements en plus,<br />
c’est aussi des voitures et de <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion<br />
en plus. La rue de Rouen est saturée<br />
aux heures de pointe », s’inquiètent<br />
les habitants. Mais, situés à<br />
environ trois kilomètres du centreville,<br />
ces logements, équipés de<br />
parkings souterrains, seront aussi<br />
à proximité du futur transport en<br />
commun en site propre de <strong>la</strong> Zac<br />
Intercampus. Des voies douces<br />
pour les vélos et les piétons relieront<br />
d’ailleurs <strong>la</strong> résidence à Intercampus.<br />
Les premiers travaux devraient<br />
commencer début 2012<br />
par <strong>la</strong> démolition des locaux de<br />
Matifas. Seul un ancien mur de<br />
l’usine, d’un peu plus de quatre<br />
mètres de haut, sera conservé.<br />
Lysiane Voisin<br />
LES BELLES PLANTES SÉDUISENT LE JURY<br />
Hortensias Annabelle et massifs d’hibiscus dans le parc Jean-Rostand. Des roses<br />
Pierre-de-Ronsard sur le boulevard de Beauvillé… Le jury régional des villes et vil<strong>la</strong>ges<br />
fleuris, en tournée le 20 juin à <strong>Amiens</strong>, a semblé séduit par le travail des 110<br />
agents du service espaces verts. Le maintien de <strong>la</strong> troisième fleur qu’affiche <strong>la</strong> capitale<br />
picarde ne devrait pas faire l’ombre d’un p<strong>la</strong>tane. Mais au fait, c’est quoi<br />
une ville bien fleurie ? « Il faut que les nuances de couleurs soient douces, que les<br />
p<strong>la</strong>ntes respectent les saisons et que tout projet de massif s’inscrive dans un<br />
aménagement urbain global », a détaillé Françoise Van Hecke, présidente d’un<br />
jury qui aura visité 53 communes durant ce mois de juin. Soucieux en matière de<br />
développement durable, ces visiteurs à l’œil expert ont salué le pail<strong>la</strong>ge installé<br />
square Saint-Denis ou sur les boulevards. « Ce<strong>la</strong> a permis de garder l’humidité<br />
malgré <strong>la</strong> sécheresse », a expliqué Gersende Frère, chef du service espaces verts.<br />
« On préfère voir ça qu’un produit phytosanitaire », a app<strong>la</strong>udi le jury qui a également<br />
loué <strong>la</strong> réduction de 60 % du nombre de jardinières trop gourmandes en<br />
eau, <strong>la</strong> création de 8 530 m 2 de nouveaux massifs depuis 2008 et le choix de<br />
p<strong>la</strong>nter des arbres jeunes. Moins esthétiques immédiatement mais plus respectueux<br />
de <strong>la</strong> nature. Le jury rendra son avis durant l’été.<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
« À pied,<br />
le contact est plus aisé »<br />
SÉCURITÉ<br />
Les soirs de week-end, <strong>la</strong> police municipale renforce<br />
sa présence auprès de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />
Tous les vendredis et samedis<br />
jusqu’au 30 août, <strong>la</strong> police municipale<br />
arpente le centre-ville<br />
entre le cinéma, <strong>la</strong> Maison de <strong>la</strong> culture<br />
et Saint-Leu. Deux patrouilles de deux<br />
agents dès 19 h, qui ne font plus qu’une<br />
patrouille de quatre de 23 h 45 à 2 h.<br />
« Nous avons par exemple des vols de vélo au<br />
Gaumont, parfois de <strong>la</strong> mendicité agressive<br />
ailleurs. La vie nocturne à <strong>Amiens</strong>, ce n’est pas<br />
qu’à Saint-Leu ! », légitime Émilie Thérouin,<br />
l’élue en charge de <strong>la</strong> sécurité, qui<br />
a initié il y a trois ans cette présence dissuasive.<br />
Dans le quartier des bars, « 90 %<br />
des problèmes sont liés à l’alcool », évalue<br />
Pascal Debroy, chef de service. Pour Éric,<br />
son collègue, cette mission d’îlotage est<br />
d’autant plus utile qu’il constate « le nombre<br />
croissant de jeunes filles seules et alcoolisées<br />
». Une mission qui se veut aussi pé-<br />
dagogique. Un soir de patrouille, les policiers<br />
municipaux attendent le conducteur<br />
d’une voiture avec feux en warning<br />
p<strong>la</strong>ce Parmentier. « J’vous jure m’sieur<br />
l’agent, je suis parti que 5 minutes », p<strong>la</strong>ide<br />
le conducteur en sortant d’un bar. Un<br />
peu de pédagogie quant au danger<br />
qu’occasionne sa voiture pour les véhicules<br />
contraints, par sa faute, de couper<br />
une ligne b<strong>la</strong>nche, et il repartira. Pascal<br />
Debroy : « Avec nous, à pied, le contact est<br />
plus aisé ».<br />
Antoine Caux<br />
Police municipale<br />
7 jours/7 et 24 h/24<br />
03 22 22 25 50<br />
L’ACCUEIL RUE AU LIN<br />
Un espace accueil de <strong>la</strong> police municipale, ainsi que le service des objets trouvés s’installeront<br />
rue au Lin, à côté du Beffroi, à <strong>la</strong> rentrée.<br />
AMÉNAGEMENT<br />
L’AVENUE DE PICARDIE RESTE PIÉTONNE<br />
Trois hypothèses d’aménagement de l’avenue<br />
de Picardie avaient été proposées par<br />
le cabinet AxP Urbicus lors des ateliers de<br />
concertation ces derniers mois. Les élus<br />
ont rendu leur décision. L’avenue de Picardie<br />
restera bel et bien piétonne et sera davantage<br />
sécurisée, comme le souhaitait <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion. En revanche, rien n’est figé. En<br />
effet, des aménagements spécifiques permettront<br />
de faire évoluer cette voie si né-<br />
cessaire et en accord avec les habitants.<br />
De nombreux éléments garantiront <strong>la</strong> sécurité<br />
: des p<strong>la</strong>ntations au pied des immeubles<br />
afin de ne pas sortir directement dans<br />
<strong>la</strong> rue, du mobilier urbain, des arbres et <strong>la</strong><br />
création d’espaces verts… Autant d’obstacles<br />
pour les deux-roues à moteur. Des solutions<br />
qui respectent <strong>la</strong> tranquillité du<br />
quartier tout en améliorant le cadre de vie.<br />
Lysiane Voisin<br />
LES ACTIVITÉS<br />
DE L’ÉTÉ<br />
• Les accueils de loisirs maternels<br />
(3-6 ans) et primaires (6-12 ans). Jusqu’au<br />
29 juillet et du 1 er au 26 août. Inscriptions<br />
dans les mairies de proximité.<br />
• Les centres d’animation jeunesse<br />
(12-17 ans). Saint-Germain au<br />
03 22 91 25 25, Cap Ados au<br />
03 22 45 61 13, l’Odyssée au<br />
03 22 66 10 77, Léon Pille au<br />
03 22 46 27 42, CSC Étouvie au<br />
03 22 43 03 52.<br />
• Les J’sports (à partir de 13 ans), activités<br />
sportives et tournois avec les animateurs<br />
jeunesse du lundi au vendredi, de 16h à<br />
20h, 03 22 47 57 87 (secteur est),<br />
03 22 44 40 09 (ouest), 03 22 66 10 76<br />
(nord), 03 22 46 75 27 (sud).<br />
• Ateliers roller et skate au parc du Grand<br />
Marais le samedi après-midi.<br />
• Les séjours du CSC Étouvie : à <strong>la</strong> base<br />
nautique de Léry-Poses du 18 au 21 juillet<br />
et en Normandie du 30 juillet au 6 août.<br />
03 22 43 03 52.<br />
• Ateliers à Tati. Peintures pariétales du 18<br />
au 22 juillet (à partir de 8 ans).<br />
03 22 46 01 14.<br />
• Zoo : visite des coulisses le 28 août ; les<br />
ateliers du mercredi (6-12 ans) ; les goûters<br />
pédagogiques tous les jours.<br />
03 22 69 61 00.<br />
• Un été au ciné. Le cinéma à 1,50 € pour<br />
les 3-24 ans et des films gratuits projetés<br />
en plein air tout l’été. Renseignements<br />
auprès des mairies de proximité.<br />
• Les mercredis ciné de Léopold (à partir<br />
de 8 ans). Le mercredi, jusqu’au 10 août.<br />
03 22 95 13 99.<br />
• Musée de Picardie. Ateliers de créativité<br />
“Voyage dans le paysage, un carnet à<br />
créer” les 2 et 3 août pour les 6-9 ans, les<br />
4 et 5 août pour les 10-15 ans.<br />
• Stages au Coliseum (7-14 ans). Natation,<br />
hockey sur g<strong>la</strong>ce, roller… 03 22 71 12 12.<br />
• Bibliothèques en plein air dans les jardins<br />
de l’Acip et de Caps les mardis en<br />
juillet ; au parc du Grand Marais le jeudi ;<br />
sur l’esp<strong>la</strong>nade Guynemer le jeudi.<br />
• Les tchots reporters (6-12 ans).<br />
Le samedi. 03 22 22 58 93.<br />
• Les ateliers Patri’momes (8-12 ans).<br />
03 22 22 58 93.<br />
• Les ateliers Archéo-jeunes (8-12 ans).<br />
03 22 22 58 93<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 7
8<br />
Actualités<br />
DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE<br />
Pour une ville<br />
adaptée aux<br />
seniors<br />
En p<strong>la</strong>ce depuis le 28 juin,<br />
le premier conseil des<br />
seniors d’<strong>Amiens</strong> doit<br />
donner son avis sur des<br />
dossiers soumis par <strong>la</strong><br />
municipalité, réfléchir sur<br />
des questions d’intérêt<br />
général et se saisir de<br />
sujets à approfondir.<br />
« Ce premier conseil des seniors est important<br />
pour notre popu<strong>la</strong>tion vieillissante.<br />
En 2050, un quart de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
mondiale aura plus de 60 ans. Nous<br />
devons travailler et agir aujourd’hui<br />
pour <strong>la</strong> ville de demain », déc<strong>la</strong>re,<br />
ravie, Karine Messager, élue en<br />
charge des personnes âgées. « Cette<br />
expérience particulière, poursuit-elle, va<br />
aussi s’ouvrir à l’ensemble de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
qui sera invitée à s’inscrire dans<br />
les commissions de réflexion.»En effet,<br />
des p<strong>la</strong>quettes, prochainement distribuées<br />
dans toute <strong>la</strong> ville, informeront<br />
sur ce nouvel outil de<br />
concertation que chacun, sans restriction<br />
d’âge, est encouragé à rejoindre.<br />
Un outil de plus dans l’escarcelle<br />
de <strong>la</strong> démocratie<br />
participative. L’idée: « Inciter à se réapproprier<br />
<strong>la</strong> vie politique, à s’engager<br />
pour <strong>la</strong> ville de demain, à donner du sens<br />
aux décisions politiques, s’exprimer et<br />
LE N° VERT ÉCOUTE SENIOR<br />
(24 heures sur 24, 7 jours sur 7)<br />
0 800 60 50 00<br />
être entendu », insiste l’élue. Marie-<br />
Ange Moineaux, 63 ans, est l’un des<br />
24 membres volontaires tirés au<br />
sort pour intégrer le conseil des seniors.<br />
Déjà très impliquée dans<br />
l’aide aux personnes âgées, elle<br />
considère sa participation comme<br />
« une suite logique. Je souhaite que nous<br />
traitions de sujets comme l’adaptation<br />
des logements, le maintien à domicile…<br />
», indique-t-elle. Daniel<br />
Ficheux, 65 ans, habitant d’Étouvie,<br />
veut, dit-il, « participer à <strong>la</strong> vie de ma<br />
ville et défendre mon quartier. Beaucoup<br />
de choses sont à améliorer comme l’accessibilité.<br />
Rompre l’isolement est une<br />
question très importante dont nous devons<br />
discuter. » L’isolement: voilà<br />
d’ailleurs le premier thème retenu<br />
par le conseil des seniors. Tous les<br />
Amiénois qui le souhaitent, vont<br />
débattre de <strong>la</strong> question au sein de<br />
<strong>la</strong> commission établie dans chacun<br />
des quatre secteurs de <strong>la</strong> ville. Pour<br />
faire acte de candidature, appeler<br />
le numéro vert Écoute senior.<br />
Ingrid Lemaire<br />
Au calendrier :<br />
• Conseil des seniors<br />
27 septembre et 6 décembre<br />
• Commissions thématiques<br />
4, 11 et 25 octobre, 8 novembre<br />
SOLIDARITÉ<br />
VACANCES POUR TOUS<br />
À <strong>Amiens</strong>, enfants et jeunes partent<br />
en vacances. La Ville, comme cinq<br />
autres cités françaises, a été retenue<br />
par Jeunesse de Plein Air dans le<br />
cadre de <strong>la</strong> campagne sur le droit<br />
des vacances. Avant le départ, enfants<br />
et parents étaient reçus à <strong>la</strong><br />
mairie, le vendredi 1er juillet, par<br />
Lucien Fontaine, adjoint en charge<br />
de <strong>la</strong> jeunesse.<br />
BALADES URBAINES<br />
Cabanes au fond<br />
des jardins<br />
Elles viennent d’être inaugurées par Gilles<br />
Demailly, maire, et Serge Raïs, adjoint aux espaces<br />
verts, à l’occasion de <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>de urbaine<br />
du 2 juillet dans le quartier Saint-Maurice:<br />
quatorze parcelles de jardins ouvriers et sept<br />
cabanes, chacune à cheval sur deux parcelles.<br />
Ces nouvelles venues font monter le nombre<br />
des jardins ouvriers de Saint-Maurice à environ<br />
160 parcelles. 330000 € ont été investis<br />
cette année par <strong>Amiens</strong> dans ses jardins ouvriers,<br />
dont <strong>la</strong> moitié pour ces 14 terrains. En<br />
tout, <strong>Amiens</strong> en compte 1312, soit 427000 m2 ,<br />
750 abris pour 16 associations. La surface<br />
moyenne d’une parcelle s’élève à 325 m2 . À<br />
l’occasion de cette inauguration, Pascaline<br />
Annoot, adjointe à <strong>la</strong> solidarité, a présenté son<br />
projet de jardins solidaires: des espaces d’insertion<br />
par <strong>la</strong> culture pour permettre de « se<br />
nourrir à moindre frais, développer des re<strong>la</strong>tions<br />
avec ses voisins et rompre son isolement ». Ce<strong>la</strong> en<br />
partenariat avec des associations, qui vont<br />
être consultées en septembre.<br />
J.-C. F.<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
Un système efficace<br />
STATIONNEMENT RÉSIDENTIEL<br />
Les dernières études réalisées<br />
en 2010 dans le quartier<br />
Sainte-Anne, révèlent un<br />
taux d’occupation des p<strong>la</strong>ces de parking<br />
de 70 % en journée. Avec <strong>la</strong> mise<br />
en p<strong>la</strong>ce d’un système de stationnement<br />
résidentiel payant pour les riverains<br />
du quartier en 2009, le nombre<br />
Avec un coût de<br />
1,60 € par jour<br />
travaillé, avec<br />
abonnement souscrit, <strong>la</strong><br />
ville est l’une des moins<br />
chères de France.<br />
de véhicules dits “ventouses” a fortement<br />
baissé », déc<strong>la</strong>re Valérie<br />
Wadlow, adjointe au maire en<br />
charge du stationnement. Bi<strong>la</strong>n<br />
positif donc. En instaurant un système<br />
de macaron payant pour<br />
que les riverains du quartier<br />
Sainte-Anne puissent se garer à<br />
proximité de leur domicile, <strong>la</strong> ville<br />
a permis d’y réguler le stationnement.<br />
Autre conséquence : le<br />
COMMENT ÇA MARCHE ?<br />
Pour l’obtention d’un macaron de stationnement résidentiel,<br />
les habitants doivent justifier de leur lieu<br />
de résidence et de <strong>la</strong> possession du ou des véhicules.<br />
Coût annuel : 50 € pour <strong>la</strong> première voiture,<br />
100 € pour <strong>la</strong> deuxième et 150 € pour <strong>la</strong> troisième.<br />
Pour les non-résidents : stationnement payant limité<br />
à 4 heures.<br />
nombre d’abonnements pris<br />
dans le parking Perret a augmenté<br />
de 35 % par rapport à 2009.<br />
« Avec un coût de 1,60 € par jour travaillé,<br />
avec abonnement souscrit, <strong>la</strong><br />
ville est l’une des moins chères de<br />
France », rappelle Valérie Wadlow.<br />
La saturation également constatée<br />
dans d’autres quartiers<br />
proches de <strong>la</strong> gare, conduit <strong>la</strong> ville<br />
à étendre le dispositif au quartier<br />
La Vallée et dans le secteur de <strong>la</strong><br />
rue Rio<strong>la</strong>n. Des horodateurs seront<br />
en p<strong>la</strong>ce en septembre. Le<br />
stationnement sera payant et à<br />
tarif résidentiel à compter du<br />
3 octobre. Les résidents pourront<br />
obtenir leur macaron auprès de <strong>la</strong><br />
police municipale (rue des Chaudronniers)<br />
dès le 5 septembre.<br />
Pour faciliter le stationnement<br />
des automobilistes non-résidents<br />
de ces quartiers, <strong>la</strong> ville prévoit,<br />
en outre, l’ouverture conséquente<br />
de p<strong>la</strong>ces dans le parking<br />
Gare-La Vallée (rue La Vallée).<br />
Ingrid Lemaire<br />
DEMANDE ET RENSEIGNEMENTS<br />
Police municipale, 2, rue des Chaudronniers.<br />
À partir du 5 septembre,<br />
du lundi au vendredi, de 11 h à 18 h 15, le samedi, de 9 h 15 à 16 h 15.<br />
EMPLOI FORMATION<br />
LES ENTREPRISES<br />
RENCONTRENT<br />
LES JEUNES<br />
Les organismes de formation se présentent<br />
désormais aux jeunes dans<br />
leurs quartiers. Le 24 juin à Elbeuf,<br />
<strong>la</strong> Ville organisait une journée « emploi<br />
formation à Elbeuf ». « Nous<br />
provoquons <strong>la</strong> rencontre avec un<br />
futur employeur potentiel », se réjouit<br />
Lucien Fontaine, maire adjoint<br />
chargé de <strong>la</strong> jeunesse. Transport,<br />
logistique, sport, animation, bâtiment<br />
et travaux publics… De nombreux<br />
secteurs qui recrutent étaient<br />
représentés ; secteurs que les<br />
quarante jeunes participants ont pu<br />
découvrir. « Nous formons 1 000<br />
jeunes en alternance chaque année.<br />
Avec un taux d’insertion moyen sur<br />
le marché du travail de 80 % dans<br />
les six mois qui suivent l’obtention<br />
du diplôme », ajoute Laurent Gilet,<br />
conseiller jeunes et entreprises au<br />
centre de formation des apprentis<br />
du bâtiment. Des journées « emploi<br />
» se dérouleront également à<br />
<strong>Amiens</strong> nord et sud-est à <strong>la</strong> rentrée.<br />
Pour rapprocher les jeunes de tous<br />
les quartiers et les entreprises.<br />
Lysiane Voisin<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 9
10<br />
Actualités<br />
DES AIDES POUR DEVENIR<br />
PROPRIÉTAIRE<br />
LOGEMENT<br />
La ville d’<strong>Amiens</strong> aide dorénavant les ménages<br />
à acquérir un logement.<br />
De 4 000 € au minimum à 30 000 € en cumu<strong>la</strong>nt d’autres<br />
aides. La ville d’<strong>Amiens</strong> s’engage pour le logement et soutient<br />
ses administrés dans leurs efforts pour accéder à <strong>la</strong> propriété.<br />
Le conseil municipal du 30 juin (lire p. 23) a en effet adopté un<br />
dispositif qui permet aux ménages dont les revenus se situent<br />
entre 2 060 € et 4 600 € par mois d’être aidés. Un dispositif<br />
simple, « pour que les gens s’y retrouvent », a souhaité<br />
Gilles Demailly, le maire d’<strong>Amiens</strong>. Il se matérialise par une<br />
aide de départ, c’est-à-dire pour l’apport personnel, réc<strong>la</strong>mé<br />
par les banques. « On est parti de cas concrets, présente Isabelle<br />
Graux, l’adjointe au logement. Nombreux sont ceux qui,<br />
faute d’apport personnel, restent en location avec des loyers<br />
élevés de 700 ou 800 € alors que ces sommes pou raient très<br />
bien financer un logement. Le public potentiel est important.<br />
Car l’e sentiel des familles d’<strong>Amiens</strong> (dont 80 % de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
est éligible au logement social, ndlr) a des difficultés pour<br />
ce fameux apport. » Sans lui, les banques sont frileuses. Et les<br />
remboursements d’autant plus élevés. C’est pourquoi, beaucoup<br />
de familles s’éloignent, à 30 km ou plus, là où les prix<br />
sont moins chers. Ces aides financières, dont le coût est chiffré<br />
à 1,7 million d’euros par an, sont va<strong>la</strong>bles pour l’acquisition de<br />
logements neufs en zone d’aménagement concerté ou de renouvellement<br />
urbain, là où <strong>la</strong> Ville pilote les projets. Et ne sont<br />
possibles que si le logement répond aux normes écologiques<br />
basse consommation d’énergie (BBC) ou haute qualité environnementale<br />
(HQE). Le prix au mètre carré ne devra pas excéder<br />
2 350 € pour le BBC et 2 150 € pour le HQE. Car, selon<br />
Isabelle Graux : « Le but est bien d’aider les familles. Pas les investi<br />
seurs. ».<br />
A. C.<br />
Pour tout renseignement<br />
<strong>Amiens</strong>forum et le JDA reviendront longuement,<br />
à <strong>la</strong> rentrée, sur ces dispositifs d’aides.<br />
mh.bednarek@amiens-metropole.com<br />
03 22 97 15 55<br />
Sous <strong>la</strong> plume,<br />
les souvenirs<br />
CONCOURS DE NOUVELLES<br />
Vendredi 24 juin, pour <strong>la</strong><br />
2 e édition du concours<br />
Les seniors à leurs plumes,<br />
Gilles Demailly, maire<br />
d’<strong>Amiens</strong>, remettait les<br />
trois prix décernés aux<br />
Amiénois de plus de 60<br />
ans. Thème retenu : les<br />
jeux et les loisirs<br />
d’autrefois et<br />
d’aujourd’hui.<br />
C’est <strong>la</strong> première fois que je<br />
participe à ce concours. Je suis<br />
émue et heureuse de recevoir<br />
le 2 e prix pour Les Jeux d’antan »,<br />
livre fièrement Micheline Bourgy,<br />
76 ans. Cette pétil<strong>la</strong>nte septuagénaire<br />
vient en effet de recevoir ce<br />
prix dans <strong>la</strong> catégorie « récit de<br />
vie », au concours Les seniors à leurs<br />
plumes, organisé par le Centre<br />
communal d’action sociale<br />
d’<strong>Amiens</strong>. Micheline n’en est pas<br />
à son coup d’essai. Et enchaîne les<br />
ERNEST PENDANT LA GUERRE<br />
Premier prix dans <strong>la</strong> catégorie<br />
« nouvelle », l’Amiénoise Françoise<br />
Carle, dans Ernest pendant <strong>la</strong><br />
guerre, raconte sa vie de jeune fille<br />
pendant <strong>la</strong> Seconde Guerre mondiale,<br />
l’absence de jouets, son<br />
monde imaginaire… Extrait.<br />
(…) Les dessins se multiplient. Je<br />
mets <strong>la</strong> main sur le moindre bout de<br />
récits autobiographiques. Auteure<br />
et éditrice de La tempête défer<strong>la</strong><br />
et Les eaux tumultueuses, deux<br />
titres à paraître, elle poursuit avec<br />
La vallée des <strong>la</strong>rmes. Émotion<br />
lorsque Gilles Demailly invite<br />
l’ancien instituteur Yves Esnus,<br />
67 ans, féru d’acrostiches et de<br />
rimes, à lire son poème récompensé<br />
du troisième prix dans sa<br />
catégorie. Les <strong>la</strong>rmes encore sur<br />
les joues, il avoue avoir été « très<br />
inspiré par le thème. En écrivant<br />
Sport et jeux de ma jeunesse envolée,<br />
j’ai retrouvé mes jeux d’enfance,<br />
le souvenir du temps passé à<br />
construire des maisons en feuilles<br />
d’arbres, à jouer à <strong>la</strong> bataille navale<br />
avec une feuille de papier et un<br />
crayon. Mon premier acrostiche date<br />
de 1979 et je n’ai jamais cessé ». Le<br />
premier prix, lui, va à Françoise<br />
Carle pour sa nouvelle : Ernest<br />
pendant <strong>la</strong> guerre.<br />
Ingrid Lemaire<br />
papier, sur les cartons d’embal<strong>la</strong>ge…<br />
On ne trouve plus de cahiers<br />
à acheter, le papier est rare, c’est <strong>la</strong><br />
guerre. Et j’ai besoin de plus en plus<br />
de surface à dessiner, car mon univers<br />
se peuple de gamins paumés !<br />
Ernest a des amis, des familles nombreuses<br />
en plus…<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
Se mettre au vert<br />
Art et biodiversité<br />
au cœur des hortillonnages<br />
Jusqu’au 15 octobre,<br />
il faut aller admirer les<br />
jardins et instal<strong>la</strong>tions<br />
d’Hortillonnages <strong>Amiens</strong><br />
2011.<br />
Un temps fort artistique<br />
et paysager qui met<br />
à l’honneur le<br />
développement<br />
durable.<br />
Notre projet prendra son<br />
sens au fil du temps, explique<br />
Jean-Philippe<br />
Teysier, paysagiste. Le<br />
souci de pérennité est<br />
au cœur d’Hortillonnages <strong>Amiens</strong><br />
2011. » Sur une parcelle de<br />
2000 m 2 , au centre du pré du<br />
Gouverneur, se construit l’île de<br />
<strong>la</strong> Pépinière. Ce projet paysager,<br />
né en 2010, se poursuit. Le<br />
concept? Créer un lieu respectueux<br />
de l’environnement et de<br />
l’histoire des hortillonnages.<br />
« C’est un site complexe, poursuit<br />
Nous cultivons<br />
sept variétés de<br />
saules qui font de<br />
l’osier et permettent de<br />
tresser de jolies clôtures<br />
naturelles vivantes.<br />
Jean-Philippe Teysier. Des jardins<br />
d’agrément, des terres maraîchères et<br />
en friches se côtoient. Nous voulons<br />
croiser ces différents usages. » Le<br />
paysagiste et sa collègue, Fanny<br />
Antoine-Milhomme, se sont inté-<br />
ressés à <strong>la</strong> gestion des berges,<br />
« clé de voûte de l’existence des hortillonnages<br />
». Ils ont dressé une<br />
liste de p<strong>la</strong>ntes susceptibles d’assurer<br />
naturellement le maintien<br />
des berges. Pas de matériaux rigides<br />
qui empêchent <strong>la</strong> terre de<br />
respirer et <strong>la</strong> faune de nicher.<br />
Mais des saules, des salicaires,<br />
des reines des prés: des arbres et<br />
graminées au système racinaire<br />
épais qui contiennent le périmètre<br />
de <strong>la</strong> pépinière. « Nous cultivons<br />
sept variétés de saules qui font<br />
de l’osier et permettent de tresser de<br />
jolies clôtures naturelles vivantes »,<br />
poursuit-il. Le but? Fournir gratuitement<br />
les maraîchers et osiériculteurs<br />
de <strong>la</strong> région, organiser<br />
des démonstrations pour remettre<br />
au goût du jour les savoirfaire<br />
d’antan. « À plus long terme,<br />
nous souhaitons produire nousmêmes<br />
le pail<strong>la</strong>ge nécessaire à <strong>la</strong> protection<br />
des sols, conclut Jean-<br />
Philippe Teysier. Il faut que cette<br />
terre soit entièrement couverte,<br />
comme un sous-bois. Dans <strong>la</strong> nature,<br />
un sol à nu, ça n’existe pas. C’est une<br />
invention de l’homme! »<br />
Coline Bergeon<br />
INFORMATION<br />
Hortillonnages <strong>Amiens</strong> 2011<br />
14 jardins et 14 instal<strong>la</strong>tions<br />
de p<strong>la</strong>sticiens à visiter<br />
jusqu’au 15 octobre<br />
Location de barques:<br />
au port à fumier à Camon<br />
Sur l’île de <strong>la</strong> Pépinière, le saule<br />
se décline sous toutes ses formes:<br />
pour contenir les berges, pour faire<br />
de l’osier qui sert ici de clôture<br />
naturelle vivante…<br />
LAISSONS FAIRE<br />
LA NATURE<br />
Sur l’étang de Clermont, deux<br />
parcelles réunies par une passerelle<br />
portent désormais le nom de<br />
« repaire d’auxiliaires ». Ici aussi le<br />
développement durable est au cœur<br />
du projet. « Nous avons conçu<br />
un lieu à <strong>la</strong> fois sauvage et agricole,<br />
une terre accueil<strong>la</strong>nte pour les<br />
auxiliaires, ces animaux et insectes<br />
bénéfiques à <strong>la</strong> culture », explique<br />
Cédric Paumier, paysagiste jardinier.<br />
Avec l’aide d’un menuisier, d’une<br />
architecte et d’une paysagiste, il a<br />
remis les berges de <strong>la</strong> parcelle en<br />
état avec de <strong>la</strong> vase et des déchets<br />
végétaux. « Nous avons maîtrisé<br />
certains espaces et <strong>la</strong>issé d’autres<br />
en friches pour attirer ces animaux,<br />
précieux alliés pour <strong>la</strong> culture de<br />
notre potager, explique le paysagiste.<br />
Nous avons réfléchi à un compagnonnage<br />
entre p<strong>la</strong>ntes potagères<br />
et florales locales pour préserver <strong>la</strong><br />
biodiversité et l’équilibre alimentaire<br />
naturel. » Ainsi, certaines espèces<br />
apportent de l’azote à d’autres, l’ail<br />
attire un auxiliaire qui élimine <strong>la</strong><br />
mouche de <strong>la</strong> carotte… Des moyens<br />
100 % naturels qui portent leurs<br />
fruits. « Les syrphes, ces sortes de<br />
mouches qui mangent les pucerons<br />
sont revenues, les canards et les<br />
poules d’eau ont trouvé refuge. Rien<br />
n’a été grignoté ni rongé », sourit<br />
François De<strong>la</strong>uney, le menuisier du<br />
projet. Nos jardiniers « bio » <strong>la</strong>isseront<br />
bientôt leur potager monter en<br />
graine et se ressemer tout seul pour<br />
observer <strong>la</strong> sélection naturelle.<br />
C. B.<br />
www.hortillonnagesamiesn2011.com<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 11
12<br />
Le dossier<br />
800 229M € 6 %<br />
C’est le nombre<br />
de commerces<br />
en centre-ville.<br />
<strong>Amiens</strong> cultive<br />
sa <strong>fibre</strong> comm<br />
« Le poumon de <strong>la</strong> ville »<br />
« L’intérêt du centre-ville? La diversité<br />
de commerces! Ce qui en fait le plus<br />
gros “centre commercial” de Picardie.<br />
Et le seul qui soit un véritable lieu de<br />
vie, avec des restaurants, des bars, des<br />
animations… Et un espace piétons. Ce<br />
qui est une chance extraordinaire. Pas<br />
comme Arras, par exemple. Personne<br />
ne regrette <strong>la</strong> piétonnisation. Et en tant<br />
qu’ancien Parisien, quand on me parle<br />
d’embouteil<strong>la</strong>ges à <strong>Amiens</strong>, ce<strong>la</strong> me fait<br />
rigoler! Le centre est peu encombré, et<br />
dispose d’un parc de stationnement<br />
exceptionnel. On trouve ici grandes<br />
enseignes et indépendants: en prêt-àporter<br />
féminin, il y a Pimkie, H&M,<br />
mais aussi 80 indépendants.<br />
Ils s’enrichis-sent mutuellement.<br />
L’un ne va pas sans l’autre. »<br />
Stéphane Conty, président de <strong>la</strong> Fédération des commerçants<br />
du centre-ville.<br />
C’est le chiffre d’affaires des commerces<br />
du centre en 2010. Le centreville<br />
se porte bien, 3 e pôle commercial<br />
après Dury et <strong>Amiens</strong> nord.<br />
C’est le taux de vacance, c’est à dire<br />
de locaux commerciaux non-utilisés.<br />
Par comparaison, à Paris, il est de<br />
9,4 % en 2007.<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
230 000 6 €<br />
8420<br />
C’est <strong>la</strong> zone de cha<strong>la</strong>ndise du<br />
centre-ville d’<strong>Amiens</strong>, soit le nombre de<br />
personnes faisant régulièrement leurs<br />
achats à <strong>Amiens</strong>.<br />
C’est le prix moyen pour<br />
une journée de<br />
stationnement dans<br />
un parking souterrain.<br />
erçante<br />
C’est le nombre de p<strong>la</strong>ces de stationnement<br />
disponibles en centre-ville.<br />
2 520 gratuites, 5 900 p<strong>la</strong>ces<br />
payantes.<br />
Fort de quelque 800<br />
commerces, le centreville<br />
d’<strong>Amiens</strong> a de quoi<br />
séduire. La municipalité<br />
s’emploie à renforcer<br />
cette attractivité, par<br />
des animations et<br />
l’embellissement des<br />
espaces publics.<br />
Le centre-ville<br />
d’<strong>Amiens</strong> totalise<br />
pas moins de<br />
800 commerces.<br />
Et si les grandes<br />
marques de vêtements et<br />
autres chaînes (inter)nationales<br />
sont assurément très<br />
bien représentées, notamment<br />
dans <strong>la</strong> prépondérante<br />
rue des Trois-Cailloux, il<br />
reste de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce pour le<br />
commerce indépendant.<br />
Voire pour les échoppes artisanales.<br />
Du boucher au<br />
confiseur, du cordonnier au<br />
libraire, du chapelier au disquaire,<br />
ou à <strong>la</strong> boutique de<br />
déco, il y en a pour tous les<br />
goûts. Bien sûr, tout n’est<br />
pas tout rose. Malgré une<br />
zone de cha<strong>la</strong>ndise de<br />
230 000 habitants*, sans parler<br />
des touristes, il faut faire<br />
face à deux nouveaux éléments<br />
: l’essor de <strong>la</strong> vente<br />
par correspondance et <strong>la</strong><br />
stagnation du pouvoir<br />
d’achat. Mais le centre-ville<br />
se porte bien. Les rideaux<br />
baissés le restent peu de<br />
temps : le taux de vacance<br />
(commerces fermés) n’est<br />
que de 6 %. Et le chiffre d’affaires<br />
des commerces du<br />
centre s’élève à 229 M€ en<br />
2010. Ce qui en fait le troisième<br />
pôle commercial<br />
d’<strong>Amiens</strong> Métropole (après<br />
Dury (293 M€), et <strong>Amiens</strong><br />
nord (241 M€) dont le centre<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 13
Le dossier<br />
La piétonnisation : un atout considérable qui a<br />
fait le succès de l’axe des Trois-Cailloux.<br />
commercial doit être rénové et<br />
agrandi l’année prochaine. Une<br />
situation re<strong>la</strong>tivement équilibrée.<br />
ÉQUILIBRER LES PÔLES<br />
« Assurer un développement harmonieux<br />
entre les quatre pôles commerciaux<br />
d’<strong>Amiens</strong> » (le 4 e étant<br />
Longueau/Glisy - 211 M€ de CA<br />
en 2010), tel est le cheval de bataille<br />
d’Éric Mehimmedetsi, adjoint<br />
au maire d’<strong>Amiens</strong> en<br />
charge du commerce de proximité.<br />
Car si les grands centres<br />
commerciaux ont leur p<strong>la</strong>ce à<br />
14<br />
<strong>Amiens</strong> Métropole et répondent<br />
à une demande indéniable, il<br />
faut renforcer l’attractivité du<br />
centre. Un endroit plus agréable,<br />
à taille humaine, et vecteur de<br />
lien social. « L’activité commerciale<br />
n’est plus aussi aisée qu’avant, observe<br />
Éric Mehimmedetsi. Mais<br />
les commerçants continuent d’assurer<br />
le meilleur service possible. C’est<br />
tout le sens du commerce de proximité,<br />
qui joue un rôle essentiel dans<br />
<strong>la</strong> vie en société. » Une proximité<br />
qu’il faut absolument entretenir.<br />
Par <strong>la</strong> redynamisation, les travaux<br />
de voirie comme sur l’axe<br />
« Il y a des commerces<br />
de qualité en centre-ville<br />
d’<strong>Amiens</strong>. Et c’est tant<br />
mieux, l’attractivité du<br />
centre est capitale pour une<br />
capitale régionale ! »<br />
Éric Mehimmedetsi<br />
TÉMOIGNAGE<br />
Un centre-ville dynamique,<br />
c’est un centre-ville<br />
commerçant<br />
Amélie Bélison, présidente de l’Avenue des boutiques,<br />
donne sa vision du centre-ville.<br />
« Le centre-ville, c’est environ 800 commerces. On peut tout trouver<br />
ici. Et pour toutes les bourses. Il y a de <strong>la</strong> vie, des monuments,<br />
des spectacles… C’est totalement différent d’une galerie marchande.<br />
En plus, les petits commerces emploient plus de personnes,<br />
offrent plus de services, proposent un meilleur accueil. Le<br />
commerce, c’est de l’humain. Et l’humain, c’est de l’emploi. Rien<br />
de tel qu’une journée shopping: lèche-vitrines le matin, un petit<br />
repas le midi en terrasse, retourner faire du shopping, assister à<br />
un concert ou à une animation, emmener ses enfants dans des<br />
aires de jeux… Le tout pour 6 € de parking souterrain à <strong>la</strong><br />
journée, contre 25 € à Lille! Culture, commerce et tourisme: tout<br />
est lié. Le centre-ville, c’est un puits culturel, avec des gens de tous<br />
les quartiers et tous les types de porte-monnaie. J’ai habité à <strong>la</strong><br />
campagne quand j’étais petite. Et bien aujourd’hui, je suis fan<br />
du centre-ville! »<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
Beauvais-Duméril-Jacobins, et<br />
l’accueil de nouvelles enseignes<br />
comme récemment Monoprix<br />
ou bientôt Zara, dont l’arrivée est<br />
prévue en décembre ou en janvier<br />
prochains, rue des Trois-<br />
Cailloux… Mais quelle est <strong>la</strong><br />
marge de manœuvre de <strong>la</strong> municipalité<br />
dans ce domaine ?<br />
S’occuper du commerce de<br />
proximité, c’est avant tout être à<br />
l’écoute des usagers et des commerçants.<br />
« La municipalité, dans<br />
sa volonté de préserver et de renforcer<br />
l’attractivité, apporte, à travers un<br />
travail de concertation mensuel (lire<br />
p. 16), toutes les réponses possibles<br />
aux problèmes que rencontrent quotidiennement<br />
les commerçants de notre<br />
ville, qu’il s’agisse de stationnement,<br />
de transport, de propreté ou<br />
d’animation », rappelle Éric<br />
Mehimmedetsi.<br />
ENTRE VOLONTÉ POLITIQUE<br />
ET SPHÈRE PRIVÉE<br />
Ces points se travaillent avec les<br />
élus concernés : Valérie Wadlow<br />
pour le stationnement, Thierry<br />
Bonté pour le transport, Serge<br />
Raïs pour <strong>la</strong> voirie et Jacques<br />
Goffinon pour les fêtes et animations.<br />
Notamment les retentissants<br />
événements <strong>Amiens</strong>-les-<br />
Bains et Parfums d’hiver, des atouts<br />
considérables pour les commerces<br />
avoisinants. L’élu en<br />
charge du commerce de proximité,<br />
quant à lui, mène « un travail<br />
de conseils, de recommandations<br />
et d’éc<strong>la</strong>irages », synthétise l’intéressé.<br />
« L’essentiel est d’apporter des<br />
réponses ponctuelles à des problèmes<br />
ponctuels. » Un exemple ? Alerté<br />
par les commerçants du quai<br />
Bélu, épicentre du quartier<br />
touristique Saint-Leu, Éric<br />
Mehimmedetsi apprend que, du<br />
fait des trop faibles précipitations<br />
du printemps, le canal de <strong>la</strong><br />
Somme est envahi par les algues<br />
vertes. Et donc par des odeurs<br />
nauséabondes. On l’interpelle<br />
donc : « Est-il possible de procéder à<br />
un dragage du canal ? ». L’élu prend<br />
son téléphone et sollicite les services<br />
techniques. L’intervention<br />
est programmée pour le lendemain.<br />
Voilà comment ça se passe<br />
au quotidien : être à l’écoute du<br />
terrain et des besoins, puis assurer<br />
<strong>la</strong> transmission des informations<br />
pour résoudre les problèmes<br />
au plus vite. Du moins<br />
quand ce<strong>la</strong> se révèle possible. Car<br />
au-delà des questions pratiques,<br />
<strong>la</strong> municipalité/métropole n’a<br />
pas de b<strong>la</strong>nc-seing en matière de<br />
commerce. Si elle travaille auprès<br />
de <strong>la</strong> CCI d’<strong>Amiens</strong>-Picardie, par<br />
exemple via son pôle développement<br />
économique, avec l’élu,<br />
Jean-François Vasseur, elle ne<br />
peut pas réguler les imp<strong>la</strong>ntations<br />
commerciales ; à moins<br />
d’avoir <strong>la</strong> maîtrise foncière des locaux.<br />
Et c’est rarement le cas.<br />
Impossible de décider si telle ou<br />
telle enseigne s’installera ici<br />
ou là : ce<strong>la</strong> relève de <strong>la</strong> sphère<br />
économique privée. « Si un commerce<br />
de centre-ville ferme, même si<br />
on ne veut pas le voir racheté par<br />
une banque, notre marge de manœuvre<br />
reste très limitée », prend<br />
pour exemple Henri Montigny,<br />
chargé de développement des activités<br />
commerciales à <strong>Amiens</strong><br />
Le centre-ville doit son succès<br />
à l’alternance entre grandes<br />
enseignes et commerces<br />
indépendants.<br />
Métropole. La Ville ne peut pas<br />
tout faire. Mais les concerts, animations<br />
estivales et hivernales,<br />
marchés de plein-vent et autre<br />
Fête dans <strong>la</strong> ville se chargent d’attirer<br />
du monde, en donnant encore<br />
plus de piquant à un cœur<br />
de ville déjà bien dynamique.<br />
* Données 2010 issues d’une étude de<br />
<strong>la</strong> CCI d’<strong>Amiens</strong> et de l’Aduga.<br />
Jean-Christophe Fouquet<br />
MARCHÉS DANS LE VENT<br />
C’est un marché qui cartonne. Chaque premier samedi du mois,<br />
de 9 h à 17 h de novembre à mars, et de 9 h à 18 h d’avril à<br />
octobre, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce Alphonse-Fiquet accueille le marché aux livres<br />
anciens, <strong>la</strong>ncé en mars 2009. Une offre atypique, où l’on trouve<br />
également des vinyles et des bandes dessinées sur des étals<br />
abrités par des auvents. Ce nouveau marché de plein-vent vient<br />
renforcer une offre amiénoise déjà riche en <strong>la</strong> matière, notamment<br />
grâce au célèbre marché dominical du Colvert. Pour les amateurs,<br />
voici <strong>la</strong> liste des marchés de plein-vent :<br />
• P<strong>la</strong>ce Gorliz : le mardi de 8 h à 13 h et le vendredi 13 h à 19 h<br />
• P<strong>la</strong>ce Maurice Vast :<br />
le mercredi de 8 h à 17 h et le samedi de 8 h à 17 h 30<br />
• P<strong>la</strong>ce de Bourgogne :<br />
le deuxième mercredi de chaque mois, de 8 h à 17 h<br />
• P<strong>la</strong>ce Parmentier : le jeudi de 8 h à 13 h et le samedi de 6 h à 13 h<br />
• Esp<strong>la</strong>nade Edouard-Branly : le vendredi de 8 h 30 à 13 h<br />
• P<strong>la</strong>ce du Colvert : le vendredi et le dimanche de 8 h à 13 h<br />
• Avenue de Picardie : le samedi de 8 h à 13 h<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 15
16<br />
Le dossier<br />
POINTS DE VUE<br />
DES COMMERÇANTS<br />
DE BDJ<br />
« Vouloir marier bus, voitures,<br />
cyclistes et piétons pour que<br />
tout le monde soit content, et<br />
sans feux, ce n’est pas mal.<br />
À Nantes, où l’on trouve de<br />
moins en moins de feux, les<br />
voitures roulent plus<br />
doucement. »<br />
David, des Vergers d’Opale<br />
« Beaucoup de gens pensent<br />
que le centre s’arrête à l’hôtel<br />
de ville. Quand ils arrivent ici,<br />
ils me disent: “Il y a vraiment<br />
de tout dans cette rue! Ici,<br />
nous n’avons pas les moyens<br />
de <strong>la</strong> rue des Trois-Cailloux.<br />
Donc j’espère vivement que<br />
ces travaux vont dynamiser<br />
cette rue. »<br />
France, du magasin Mary Julie<br />
« Ce<strong>la</strong> peut-être bénéfique<br />
pour les piétons, avec des<br />
espaces plus agréables. Mais<br />
du côté de <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion automobile,<br />
j’ai peur que ce soit<br />
pire »<br />
Christine, de <strong>la</strong> Tarterie des Jacobins<br />
« Il fal<strong>la</strong>it que ce<strong>la</strong> se fasse.<br />
C’est pénible, bien sûr,<br />
j’espère que le jeu en vaudra<br />
<strong>la</strong> chandelle. J’aime bien<br />
l’optique de rendre <strong>la</strong> ville plus<br />
piétonne. On verra bien! »<br />
Nico<strong>la</strong>s, du Piccadilly<br />
« On espère un beau<br />
fleurissement et un bon<br />
éc<strong>la</strong>irage. Au passage,<br />
rappelons aux gens qu’il y a<br />
plein de parkings souterrains<br />
et que dans certains magasins,<br />
pour un achat, ils ont une<br />
heure de parking gratuit! »<br />
Clémence, de Takoa à tes pieds ? eu<br />
DES RÉUNIONS ATTRACTIVES<br />
Elles se nomment “réunions attractivité et centre-ville”.<br />
Elles ont lieu chaque second mercredi<br />
du mois depuis l’automne dernier. Elles regroupent<br />
des élus d’<strong>Amiens</strong> et/ou d’<strong>Amiens</strong> Métropole,<br />
des techniciens et des représentants de <strong>la</strong><br />
AMÉNAGEMENT<br />
Axe BDJ : le commerce autrement<br />
D’ici septembre, l’axe des rues de Beauvais-<br />
Jacobins-Duméril n’aura plus à rougir de <strong>la</strong><br />
comparaison avec le reste du centre-ville.<br />
Dé<strong>la</strong>issé depuis<br />
vingt ans, vivant<br />
dans l’ombre de<br />
l’axe parallèle et<br />
ultra-commerçant<br />
des Trois-Cailloux, l’axe des rues<br />
de Beauvais, Jacobins et Duméril<br />
fait sa révolution estivale.<br />
Mission : pacifier ce parcours emprunté<br />
par les bus et les véhicules<br />
particuliers qui ne <strong>la</strong>issent pas<br />
grand-p<strong>la</strong>ce aux piétons et cyclistes,<br />
pourtant eux aussi des<br />
clients ! « Notre désir est de contribuer<br />
à l’attractivité du centre-ville<br />
en réaménageant cet axe, constitué<br />
d’environ 150 commerces diversifiés,<br />
en parallèle de <strong>la</strong> voie piétonne,<br />
essentiellement consacrée aux<br />
grandes enseignes », affirme Éric<br />
Mehimmedetsi. Une zone 30, un<br />
é<strong>la</strong>rgissement du trottoir, <strong>la</strong> suppression<br />
des feux tricolores, une<br />
voie réservée aux bus, <strong>la</strong> réfection<br />
de certains trottoirs, l’aménagement<br />
d’espaces pour livraison,<br />
une « zone de rencontre » limitée<br />
à 20 km/h au carrefour de <strong>la</strong> rue<br />
de <strong>la</strong> République où l’on passe en<br />
voie unique, un fleurissement et<br />
6<br />
C’est le nombre de<br />
stationnements<br />
« dépose-minute »<br />
automatiques qui<br />
seront installés en<br />
septembre sur<br />
l’axe BDJ. Deux<br />
par deux, avec<br />
une borne de<br />
contrôle pour<br />
chaque duo, elles<br />
autoriseront le<br />
stationnement<br />
gratuit pendant<br />
20 minutes d’affilée.<br />
Au bout de<br />
20 minutes, si le<br />
véhicule n’a pas<br />
bougé, <strong>la</strong> borne<br />
clignote. La police<br />
peut verbaliser. Le<br />
dispositif permet à<br />
<strong>la</strong> fois les livraisons<br />
et une meilleure<br />
rotation des<br />
véhicules qui veulent<br />
accéder aux<br />
commerces.<br />
fédération des commerçants du centre-ville.<br />
« On se réunit pour évoquer les petits problèmes<br />
», synthétise Éric Mehimmedetsi. Et<br />
parfois de plus gros, comme l’aménagement de<br />
l’axe des rues de Beauvais, Duméril et Jacobins.<br />
Des travaux ont été organisés de<br />
nuit, du 4 au 9 juillet, afin de gêner<br />
le moins possible <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion.<br />
un embellissement des espaces…<br />
Tout ce<strong>la</strong> devrait apporter une<br />
nouvelle visibilité aux commerces<br />
des trois rues, dont seule celle des<br />
Jacobins a connu une évolution<br />
significative ces dernières années<br />
avec l’aménagement de l’îlot<br />
Yvert-et-Tellier et l’instal<strong>la</strong>tion<br />
d’un opticien. Les commerçants,<br />
indépendants pour l’essentiel, et<br />
qui participent grandement à <strong>la</strong><br />
diversité commerciale d’<strong>Amiens</strong>,<br />
ont été régulièrement consultés<br />
avant <strong>la</strong> mise en branle des travaux.<br />
Qui battent aujourd’hui<br />
leur plein. Ils auraient démarré<br />
un peu tôt au goût de certains,<br />
pendant <strong>la</strong> période des soldes estivales…<br />
Mais un effort a été<br />
fourni par <strong>la</strong> municipalité, qui<br />
s’est arrangée pour que le plus<br />
gros des travaux, ceux qui bloquent<br />
complètement <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion,<br />
soit réalisé de nuit, du 4 au<br />
9 juillet. L’axe BDJ f<strong>la</strong>mbant neuf<br />
doit être achevé pour un coût<br />
d’environ 950 000 €. Avant septembre,<br />
selon le souhait légitime<br />
des commerçants. Et comme ce<br />
parcours est particulièrement<br />
riche en vitrines dédiées à l’enfance,<br />
rendez-vous à <strong>la</strong> rentrée !<br />
Jean-Christophe Fouquet<br />
Ou celui de l’axe Barni-Ferry. Des réunions<br />
« constructives, où l’on <strong>la</strong>isse libre cours au<br />
débat », estime l’élu. Environ cinq commerçants<br />
participent à chacune d’entre elles. Pas toujours<br />
les mêmes, bien sûr !<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
RÉGLEMENTATION<br />
LES TERRASSES REMISES À PLAT<br />
« La réglementation d’occupation commerciale<br />
était ancienne, il fal<strong>la</strong>it <strong>la</strong> revoir,<br />
estime Éric Mehimmedetsi. Elle ne<br />
répondait plus aux normes et beaucoup<br />
de libertés avaient été prises.»<br />
C’est pourquoi <strong>la</strong> ville d’<strong>Amiens</strong> a rédigé<br />
une toute nouvelle “réglementation<br />
terrasses”, portant sur les<br />
emprises au sol, les horaires d’ouverture<br />
ou encore les normes de sécurité.<br />
Où l’on apprend qu’il faut chaque jour<br />
nettoyer sa terrasse, que celle-ci ne<br />
doit pas excéder <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur de <strong>la</strong> façade,<br />
que les jardinières doivent être<br />
garnies et entretenues et le mobilier<br />
PORTRAIT<br />
homogène, qu’un cendrier sur pied est<br />
obligatoire... Le tout pour plus de<br />
c<strong>la</strong>rté. Y compris dans <strong>la</strong> tarification<br />
des terrasses à <strong>la</strong> Ville, revue pour tenir<br />
compte des emp<strong>la</strong>cements plus ou<br />
moins exposés. En zone un, <strong>la</strong> plus<br />
chère, le centre-ville piétonnier et les<br />
terrasses de Saint-Leu. En zone deux,<br />
le centre-ville non piétonnier. Et en<br />
zone trois, le reste de <strong>la</strong> ville. Un avantage<br />
pour les commerçants qui pourront<br />
également, s’ils le souhaitent,<br />
ouvrir leurs terrasses toute l’année<br />
pour répondre à l’évolution des<br />
usages... et à <strong>la</strong> loi Évin !<br />
La vie de faubourg<br />
Oui, il y a de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce pour le commerce dans les faubourgs amiénois.<br />
Certains préfèrent ce<strong>la</strong> à l’animation du centre. C’est le cas de Patrice Étié<br />
et de son affaire, Laboissière.<br />
Un commerce d’ameublement et de décoration<br />
haut de gamme dans le quartier Sainte-<br />
Anne, en pleine zone de stationnement résidentiel.<br />
Un homme qui a sillonné le monde<br />
en tant qu’architecte, avant de revenir en<br />
France au moment de <strong>la</strong> guerre du Golfe,<br />
pour diriger une chaîne de meubles. Un passionné<br />
qui « après avoir atteint le haut de <strong>la</strong> montagne<br />
» a préféré se « faire p<strong>la</strong>isir » en se mettant<br />
à son compte dans les rues calmes des<br />
faubourgs amiénois. Le commerce ?<br />
Laboissière. L’homme ? Patrice Étié, 47 ans.<br />
« J’ai choisi d’être hors du circuit c<strong>la</strong>ssique, affirmet-il.<br />
Je vais chercher mes meubles moi-même et j’ai<br />
monté un atelier en Indonésie. Je saute l’étape du<br />
grossiste, ce qui fait économiser de l’argent aux<br />
acheteurs. » Exemples : « Pour une chaise de<br />
marque en polycarbonate, il faut compter, ici, entre<br />
110 € et 210 €. Ailleurs, entre 200 et 400 €. Ce<br />
canapé, lui, est à 2 250 € contre 4 000 €. » Des<br />
meubles de style, quasi-sur-mesure, dans un<br />
vaste hall d’exposition de 220 m 2 . Patrice justifie<br />
son choix d’imp<strong>la</strong>ntation : « C’est un quartier<br />
où l’on peut se garer facilement, avec une vraie<br />
vie de voisinage à <strong>la</strong>quelle je suis content de participer.<br />
Quand je suis arrivé, les gens m’invitaient à<br />
prendre le café chez eux. Ils étaient fiers ! »<br />
Résultat, Patrice, avec son chauffage au bois,<br />
son camion racheté à <strong>la</strong> DDE, son absence de<br />
climatisation « ne regrette rien ». Surtout qu’ici,<br />
« le loyer n’est pas cher, contrairement au centreville<br />
ou dans les zones commerciales ». Et Patrice<br />
de sourire quand des gens de sa branche<br />
d’activité lui disent : « Tu as l’un des magasins<br />
les plus paumés que je connaisse, et pourtant il y a<br />
toujours du monde ! ».<br />
J.-C. F.<br />
REDEVANCE SPÉCIALE<br />
TRI, ÉCONOMIES, ÉCOLOGIE<br />
Une meilleure gestion des déchets et de leur coût.<br />
Tel est l’objectif de <strong>la</strong> redevance spéciale d’<strong>Amiens</strong><br />
Métropole, en accord avec <strong>la</strong> loi du 13 juillet 1992<br />
qui <strong>la</strong> rend obligatoire. Cette loi stipule que si une<br />
collectivité décide de s’occuper de <strong>la</strong> collecte des<br />
déchets issus des activités professionnelles, elle<br />
doit instaurer une redevance spéciale. Laquelle<br />
vient en complément de <strong>la</strong> taxe d’enlèvement des<br />
ordures ménagères (TEOM). Cette redevance<br />
concerne les déchets professionnels assimilés aux<br />
ordures ménagères. Elle est calculée en fonction du<br />
service rendu. Mais il n’y a pas de double peine : le<br />
montant de <strong>la</strong> TEOM, pour ceux qui y sont assujettis,<br />
est déduit de <strong>la</strong> redevance spéciale. Rappelons<br />
que cette redevance ne s’applique que si le professionnel<br />
décide de faire appel à <strong>la</strong> collecte publique,<br />
ce qui n’est pas une obligation, et que le fait de pratiquer<br />
le tri sélectif permet de faire baisser <strong>la</strong> facture.<br />
Le tout pour que chacun adopte une attitude<br />
plus responsable vis-à-vis des déchets.<br />
BALLE AU CENTRE<br />
GRÂCE À LA CHARTE<br />
La charte de développement commercial<br />
et hôtelier d’<strong>Amiens</strong> Métropole<br />
regroupe <strong>la</strong> métropole, <strong>la</strong> CCI et<br />
<strong>la</strong> chambre de Métiers et de l’Artisanat.<br />
Période ? 2008-2012. Objectifs ?<br />
« Moins de très grandes surfaces,<br />
plus de liens, encore plus de qualité<br />
et de diversité, et une grande dimension<br />
humaine. » Tel est le vœu d’Éric<br />
Mehimmedetsi en termes de commerce<br />
de proximité, notamment<br />
dans le centre-ville. Après 2012, une<br />
nouvelle charte, ou équivalent, devrait<br />
voir le jour. Mais cette fois à<br />
l’échelle du Grand Amiénois.<br />
J.-C. F.<br />
STATIONNEMENT<br />
À TOUS LES ÉTAGES<br />
En tout, <strong>Amiens</strong> compte environ<br />
70 000 p<strong>la</strong>ces de stationnement.<br />
Soit une p<strong>la</strong>ce pour deux habitants.<br />
En incluant l’extérieur des boulevards<br />
intérieurs, le centre-ville<br />
d’<strong>Amiens</strong> totalise quant à lui<br />
8 420 p<strong>la</strong>ces de stationnement :<br />
2 520 gratuites et 1 880 payantes<br />
en voirie, ainsi que 4 020 payantes<br />
en parkings souterrains.<br />
J.-C. F.<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 17
18<br />
Le dossier<br />
En septembre 2013, <strong>la</strong> halle<br />
au frais montrera son<br />
nouveau visage. Un<br />
sou<strong>la</strong>gement pour les<br />
commerçants.<br />
Halle toute fraîche<br />
Local à poubelles, sécurité<br />
incendies, accessibilité<br />
pour les personnes à mobilité<br />
réduite, climatisation, réfection<br />
des deux entrées principales,<br />
des sols et des éc<strong>la</strong>irages…<br />
Malgré ses 21 printemps, <strong>la</strong> halle<br />
au frais, propriété de <strong>la</strong> Ville, dont<br />
<strong>la</strong> gestion a été confiée à une société<br />
immobilière, doit se refaire<br />
une santé en 2013. Elle occupe <strong>la</strong><br />
partie Est, en rez-de-chaussée,<br />
CE QU’EN DISENT<br />
LES COMMERÇANTS<br />
Halle au frais :<br />
du mardi au jeudi<br />
de 9 h à 13 h<br />
et de 15 h à 19 h<br />
le vendredi et le<br />
samedi de 9 h à 19 h<br />
le dimanche<br />
de 8 h 30 à 12 h 30<br />
« Nous constatons beaucoup de demandes pour s’installer<br />
ici, mais les gens préfèrent attendre <strong>la</strong> rénovation. On<br />
trouve dans <strong>la</strong> halle au frais une grande diversité de<br />
commerçants, soit une centaine d’emplois. Tous s’efforcent<br />
de proposer des produits de qualité en faisant attention aux<br />
prix, surtout en période de crise. Ici, on conseille vraiment<br />
les clients, on les connaît. Les travaux devraient permettre<br />
de maintenir tout ce<strong>la</strong> en vie. Car le bâtiment souffre de<br />
nombreux défauts de construction et manque de visibilité.<br />
Deux nouveaux sas d’entrée, un écoulement des eaux revu,<br />
l’enfouissement de l’électricité, un sol plus fonctionnel,<br />
un local à poubelles installé ailleurs qu’à l’entrée sud pour<br />
le confort des clients, un p<strong>la</strong>fond abaissé, une vraie<br />
climatisation… C’est une réelle opportunité pour <strong>la</strong> ville et<br />
pour les commerçants ! »<br />
Julien P<strong>la</strong>nchon,<br />
président de l’association des commerçants des halles<br />
Le sol, peu fonctionnel, va être refait<br />
pour mieux répondre aux besoins de<br />
l’alimentaire.<br />
des halles du Beffroi, rebaptisées<br />
“Les Halles” après les travaux de<br />
rénovation menés en 2008<br />
et 2009. L’ensemble, situé p<strong>la</strong>ce<br />
Maurice-Vast, abrite une vingtaine<br />
de cellules commerciales,<br />
un Carrefour Market et <strong>la</strong> halle<br />
au frais. Un marché couvert de<br />
22 étals sur 2 500 m 2 . On y trouve<br />
poissons, viandes, fromages,<br />
fruits, légumes, spiritueux, pains<br />
et pâtisseries : des produits frais<br />
« Même si je trouve <strong>la</strong> halle déjà<br />
agréable et propre, je pense que les<br />
travaux peuvent faire du bien.<br />
L’essentiel, pour nous, c’est d’avoir<br />
de bons produits. On connaît tous<br />
nos métiers. Donc on espère que ce<br />
sera au moins aussi bien après le<br />
réaménagement. »<br />
Estelle Quillet,<br />
de Primeurs et maraîchers<br />
Finis les tuyaux, p<strong>la</strong>ce à un faux<br />
p<strong>la</strong>fond et à une vraie climatisation.<br />
et souvent locaux. Un vrai pôle<br />
de commerces de proximité, en<br />
plein centre. « La rénovation de <strong>la</strong><br />
halle au frais va dans le sens d’un<br />
renforcement de l’attractivité du centre-ville,<br />
et va contribuer au maintien<br />
d’un acha<strong>la</strong>ndage alimentaire de première<br />
importance grâce à <strong>la</strong> qualité de<br />
son offre, notamment les produits régionaux<br />
», se réjouit Éric<br />
Mehimmedetsi. L’appel à architectes<br />
va être <strong>la</strong>ncé à <strong>la</strong> rentrée.<br />
« On a un peu peur des travaux,<br />
parce que six mois sous un<br />
chapiteau, s’il fait un été aussi<br />
chaud qu’en ce moment, ce<strong>la</strong><br />
risque d’être dur pour <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce. Ce<br />
qui m’embête, c’est qu’on vient<br />
juste de mettre un faux p<strong>la</strong>fond à<br />
notre étal… J’espère que <strong>la</strong> mairie<br />
va nous indemniser. Même si on<br />
attend également que <strong>la</strong> halle soit<br />
refaite, on se demande un peu<br />
comment ce<strong>la</strong> va se passer. »<br />
Marie-France Lemaitre,<br />
de <strong>la</strong> poissonnerie du même nom<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
Pendant les travaux, les commerçants seront<br />
abrités sous un chapiteau.<br />
Parallèlement à <strong>la</strong> concertation<br />
avec les commerçants : « eux seuls<br />
savent ce qui est nécessaire, concrètement,<br />
à <strong>la</strong> pratique de leur activité »,<br />
estime C<strong>la</strong>ire Morcant, en charge<br />
du dossier au service développement<br />
économique de <strong>la</strong> Métro. La<br />
concertation a déjà débuté, mais<br />
va prendre son rythme de croisière<br />
en octobre, via un comité de<br />
pilotage composé de commerçants,<br />
d’élus et de techniciens.<br />
« Un peu de renouveau pour<br />
attirer une clientèle nouvelle et<br />
fidéliser l’ancienne, voilà une<br />
bonne chose. On attend du concret,<br />
du fonctionnel, et une meilleure<br />
visibilité depuis l’extérieur. Le<br />
bâtiment n’était pas vraiment<br />
adapté, il est difficile d’y faire<br />
circuler les palettes et d’agencer les<br />
réserves. On attend <strong>la</strong> concertation<br />
à <strong>la</strong> rentrée pour éviter les loupés.»<br />
Ludovic Le Cointe,<br />
de <strong>la</strong> Corbeille paysanne<br />
On sait déjà que, pendant les travaux,<br />
les commerçants seront<br />
abrités sous un chapiteau p<strong>la</strong>ce<br />
Léon-Debouverie, entre l’hôtel de<br />
ville et les halles. Ces travaux devraient<br />
coûter 2,2 M€ à <strong>Amiens</strong>,<br />
soutenu par le Fonds d’intervention<br />
pour les services, l’artisanat<br />
et le commerce (Fisac). Dates prévisionnelles<br />
: avril à septembre<br />
2013.<br />
J.-C. F.<br />
« Je suis pour un embellissement<br />
du bâtiment, c’est bon pour les<br />
clients et pour notre confort de<br />
travail. Le système de<br />
climatisation, qui n’existait pas au<br />
départ, relève du brico<strong>la</strong>ge. On fait<br />
avec ce qu’on a, mais ce n’est pas<br />
satisfaisant. La température peut<br />
descendre à cinq degrés en hiver !<br />
Ce<strong>la</strong> n’incite pas les clients à<br />
traîner… Et j’espère aussi un<br />
renforcement de <strong>la</strong> sécurité, nous<br />
avons encore eu un cambrio<strong>la</strong>ge<br />
hier. On a bon espoir que tout ce<strong>la</strong><br />
se réalise. »<br />
Thierry Perraguin,<br />
de <strong>la</strong> fromagerie Philippe Olivier<br />
Marivaux : le supermarché revit<br />
Fermé depuis plus d’un an, le centre commercial du quartier<br />
Marivaux rouvre en septembre. Et se spécialise dans<br />
les produits ha<strong>la</strong>l.<br />
C’est un exemple typique de ce que <strong>la</strong> municipalité peut faire, par<br />
le biais de ses services et de son élu au commerce, pour aider un<br />
commerçant à concrétiser son projet. « Quand Abdé<strong>la</strong>li Sadaoui<br />
s’est <strong>la</strong>ncé dans <strong>la</strong> reprise du Simply Market de Marivaux, nous lui<br />
avons apporté un soutien, notamment en sollicitant le fonds<br />
Somme initiative », rappelle Éric Mehimmedetsi, l’élu. « S’il<br />
n’avait pas été là, je crois que je ne serais pas allé au bout »,<br />
avoue de son côté Abdé<strong>la</strong>li Sadaoui. Fermé en février 2010, le supermarché<br />
Simply Market s’insère dans un ensemble d’environ<br />
7 000 mètres carrés comportant une dizaine de cellules commerciales.<br />
Exactement 1 035 mètres carrés, un parking de cent p<strong>la</strong>ces<br />
et une station-service de deux pompes : voilà ce qui attend Abdé<strong>la</strong>li<br />
Sadaoui. Ici, le bassin de clients potentiels est de 6 500 foyers.<br />
Objectif de M. Sadaoui ? « S’adapter à <strong>la</strong> clientèle et à l’évolution<br />
de <strong>la</strong> société », répond-il. C’est pourquoi ce quinquagénaire, ancien<br />
cadre chez Carrefour Market, arrivé à <strong>Amiens</strong> en 1975 et aujourd’hui<br />
Pou<strong>la</strong>invillois, a décidé de <strong>la</strong>ncer une toute nouvelle<br />
marque de supermarchés, “Auhal”.<br />
RÉPONDRE À LA DEMANDE EN PRODUITS HALALS<br />
Sa particu<strong>la</strong>rité est de proposer un assortiment « c<strong>la</strong>ssique »,<br />
comme il dit, mais aussi ha<strong>la</strong>l, ce<strong>la</strong> « sans démarche communautariste,<br />
mais pour le mieux vivre ensemble et pour répondre à <strong>la</strong><br />
demande de clients dé<strong>la</strong>issés par les grandes enseignes ». On<br />
trouvera donc chez Auhal, parmi bien d’autres denrées, de <strong>la</strong><br />
viande transformée, ha<strong>la</strong>l et produite localement. « L’enthousiasme<br />
d’Éric Mehimmedetsi m’a encouragé. Je l’ai revu régulièrement<br />
et il m’a indiqué vers qui me tourner. Il m’a même soutenu<br />
par écrit », se souvient l’entrepreneur. CCI, Somme Initiative,<br />
Oséo, Réseau Entreprendre… Les contacts ne manquent pas. « Au<br />
début, je craignais les lourdeurs administratives. Mes préjugés<br />
ont bien été remis à leur p<strong>la</strong>ce. » Aujourd’hui, Abdé<strong>la</strong>li Sadaoui a<br />
obtenu tous ses prêts. « Mais je revois encore Éric pour les travaux,<br />
l’agencement, le fléchage… » Après les travaux estivaux,<br />
l’ouverture du nouveau supermarché de Marivaux est prévue dès<br />
septembre. Avec douze emplois à <strong>la</strong> clef. Quant à <strong>la</strong> marque<br />
Auhal, qui fera aussi office de grossiste pour les métiers de<br />
bouche, elle pourrait se décliner nationalement. Abdé<strong>la</strong>li Sadaoui<br />
envisage déjà l’ouverture de sept autres magasins. Une bonne<br />
nouvelle pour le commerce amiénois.<br />
Jean-Christophe Fouquet<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 19
20<br />
Notre histoire, nos quartiers<br />
Le beffroi, un des<br />
emblèmes architrecturaux<br />
d’<strong>Amiens</strong>, vu de l’intérieur.<br />
CENTRE-VILLE<br />
« Ch’bedouf » :<br />
Tour de guet, salle des<br />
échevins, prison : le<br />
beffroi fut tout ce<strong>la</strong>. Ses<br />
murs renferment une<br />
histoire effrayante.<br />
Construit en<br />
1742, détruit en<br />
1940, le campanile<br />
retrouve son<br />
aspect original<br />
en 1990.<br />
une terrible prison et un enfer<br />
Si les murs du beffroi<br />
pouvaient parler, ils<br />
restitueraient les cris<br />
de souffrance, les gémissements<br />
et les <strong>la</strong>mentations<br />
de prisonniers enfermés<br />
dans les cellules. Les uns de<br />
passage pour quelques jours. Les<br />
autres purgeant une peine de<br />
longue durée. D’autres encore<br />
attendant l’exécution du jugement<br />
qui les a condamnés à<br />
mort. Les geôles du beffroi portaient<br />
chacune un nom :<br />
« d’Angleterre », « d’Artois », « de<br />
Beauvaisis », de « F<strong>la</strong>ndre ». Les<br />
plus terribles, ces sinistres salles<br />
où se pratiquait <strong>la</strong> torture pour<br />
obtenir des aveux. Ce fut le sort<br />
de Jehan Ficquet, accusé de fabriquer<br />
de <strong>la</strong> fausse monnaie,<br />
soumis en 1534 à l’étirement de<br />
ses membres jusqu’à <strong>la</strong> limite de<br />
rupture des articu<strong>la</strong>tions. L’aveu<br />
l’envoya à <strong>la</strong> potence. Si ses liga-<br />
ments avaient rompu avant qu’il<br />
ne parle, il aurait été déc<strong>la</strong>ré innocent.<br />
Un sort équivalent fut réservé<br />
à Jacques Sauvage, vigneron,<br />
accusé d’avoir volé des<br />
outils. Conduit à <strong>la</strong> « Grande<br />
Géhenne », il avoua sous <strong>la</strong> torture<br />
et fut pendu. Ce<strong>la</strong> valut à<br />
son bourreau, Loÿs Legros, sergent<br />
du roy, un don de vin pour<br />
sa<strong>la</strong>ire.<br />
UNE DRÔLE DE JUSTICE<br />
La liste des détenus est un inventaire<br />
à <strong>la</strong> Prévert, <strong>la</strong> poésie en<br />
moins : des prostituées trop aguicheuses,<br />
un voleur de pain, un<br />
usurier, des soldats espagnols<br />
capturés en Artois, des protestants,<br />
une voleuse de blé, un tricheur<br />
au jeu, un dément, des<br />
ivrognes, des assassins, des déserteurs,<br />
des sorciers, des bandits,<br />
des calomniateurs. Une accusation<br />
d’homosexualité va<strong>la</strong>it<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
Le beffroi et <strong>la</strong> cathédrale<br />
après les bombardements<br />
des 19 et 20 mai 1940.<br />
LE BEFFROI EN QUELQUES DATES<br />
1244 : Louis le Gros, roi de France, accorde les libertés communales<br />
aux Amiénois après qu’ils ont combattu et destitué leur<br />
oppresseur, le comte de Boves, ennemi de <strong>la</strong> couronne.<br />
Leur affranchissement est assorti de devoirs : assurer <strong>la</strong><br />
sécurité des habitants et protéger le souverain. Ils ont le droit<br />
de construire une tour de guet pour prévenir des incendies et<br />
surveiller <strong>la</strong> campagne d’où viennent les troupes ennemies.<br />
1406 : construction d’un nouveau beffroi en pierre. Il est<br />
constitué d’une tour carrée surmontée d’un toit en pointe à<br />
quatre pans.<br />
1410 : inauguration du nouveau beffroi. Il fait office de tour<br />
de guet, de lieu de réunion des échevins (les conseillers<br />
municipaux, ndlr), de salle d’armes et de prison.<br />
1562 : le 13 août, <strong>la</strong> charpente prend feu. En pleine guerre<br />
de religion, on ne fait sortir que les prisonniers catholiques.<br />
Les protestants, condamnés pour « crime d’hérésie » tentent de<br />
se protéger des f<strong>la</strong>mmes en se réfugiant dans les chéneaux. On<br />
leur tire dessus à coups d’arquebuse.<br />
1742 : le 16 avril, <strong>la</strong> foudre incendie de nouveau <strong>la</strong> charpente.<br />
C’est l’occasion de construire un campanile surmonté d’une<br />
coupole, d’une <strong>la</strong>nterne et d’une Renommée – représentation<br />
de <strong>la</strong> déesse aux cent bouches souff<strong>la</strong>nt dans une trompette,<br />
que les Amiénois surnomment « Ch’l’Ange ».<br />
1789 : le 24 mars, mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> cloche « Marie-Firmine ».<br />
Elle sonna à toute volée sous <strong>la</strong> Révolution pour annoncer<br />
l’heure de <strong>la</strong> séance de l’assemblée préliminaire du tiers état.<br />
1940 : 19 et 20 mai, <strong>Amiens</strong> est bombardé puis incendié par<br />
les Allemands. La ville reçoit aussi les tirs d’artillerie de l’armée<br />
française pour contenir l’ennemi le long de <strong>la</strong> Somme. Le<br />
sinistre atteint le beffroi. La charpente brûle, « Marie-Firmine »<br />
se fracasse au sol et ne sonnera plus jamais.<br />
1988 : François Vasselle, architecte amiénois, est choisi par <strong>la</strong><br />
municipalité de René Lamps pour reconstruire à l’identique le<br />
dôme et <strong>la</strong> <strong>la</strong>nterne. En 1990, celui-ci sera aux côtés de Gilles de<br />
Robien, nouveau maire, lors de <strong>la</strong> pose de « Ch’l’Ange » et de<br />
l’inauguration de <strong>la</strong> nouvelle toiture qui rend sa fierté à l’édifice.<br />
2004 : instal<strong>la</strong>tion d’un carillon sonnant toutes les heures,<br />
sur des notes de musique extraites du répertoire de <strong>la</strong><br />
compagnie Chés Cabotans d’<strong>Amiens</strong>.<br />
2005 : juillet. Comme tous les beffrois du nord de <strong>la</strong> France,<br />
celui d’<strong>Amiens</strong> est c<strong>la</strong>ssé patrimoine mondial de l’humanité<br />
par l’Unesco.<br />
enfermement, jugement, pendaison<br />
et bûcher pour les<br />
hommes, « enfouissement vive »<br />
pour les femmes. Des dénonciateurs<br />
réglèrent ainsi un différend<br />
en faisant éliminer leur rival par<br />
une justice qui n’en était pas<br />
une. En 1633, <strong>la</strong> veuve Cappy, qui<br />
vendait ses charmes pour manger,<br />
fut conduite devant <strong>la</strong><br />
Malmaison, « pour être fouettée nue<br />
autant de temps que sonnerait <strong>la</strong><br />
cloche du beffroi ». À cette peine<br />
d’un sadisme absolu s’ajoutèrent<br />
neuf années de bannissement de<br />
<strong>la</strong> ville.<br />
Une simple querelle de voisinage<br />
pouvait conduire au beffroi. Des<br />
bourgeois ayant oublié de pren-<br />
LA PLACE AU FIL<br />
L'ancienne p<strong>la</strong>ce du Marché au Fil.<br />
Les bobines y étaient vendues au<br />
poids.<br />
dre leur tour de garde y furent<br />
enfermés pendant plusieurs<br />
jours. Des aliénés mentaux,<br />
« hors de sens », tel Jehan Drouart,<br />
y furent jetés aux fers, entravés<br />
aux chevilles.<br />
En1404, un serrurier fut conduit<br />
au beffroi sous bonne garde,<br />
pour avoir fait payer à une<br />
cliente « une chaîne de fer, un<br />
crampon et des clous à river » qui<br />
ne figuraient pas dans son mémoire<br />
(sa facture, ndlr).<br />
LES ÉVADÉS DU BEFFROI<br />
L’inhumanité servait de règlement<br />
intérieur : une <strong>la</strong>trine pour tous, de<br />
l’eau croupie à boire, un mauvais<br />
morceau de pain pour tout repas.<br />
C’est une p<strong>la</strong>ce de marché très ancienne, autrefois réservée à <strong>la</strong> vente de fil de<br />
<strong>la</strong>ine. Les marchands en étaient les fileurs et fileuses de <strong>la</strong>ine du quartier Saint-<br />
Leu et des environs d’<strong>Amiens</strong> qui possédaient un rouet. Les manufacturiers<br />
venaient s’y approvisionner. Les bobines de fil étaient vendues au poids, sous<br />
<strong>la</strong> pesée d’agents assermentés. Quinze maisons bordant <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce au Fil furent<br />
abattues en 1882 pour construire l’hôtel des Postes, dont l’ouverture au public<br />
donnait de ce côté-ci. L’établissement fut refondu après <strong>la</strong> Libération pour être<br />
agrandi et ouvrir côté rue des Vergeaux.<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 21
22<br />
Notre histoire, nos quartiers<br />
Des odeurs pestilentielles, une surpopu<strong>la</strong>tion<br />
génératrice de bagarres.<br />
Beaucoup, à ce régime-là, y<br />
perdirent <strong>la</strong> santé et <strong>la</strong> vie.<br />
Certains gravèrent leur détresse<br />
dans <strong>la</strong> pierre de leur cellule, pour<br />
qu’on se souvienne d’eux.<br />
Malgré les murs épais, il y eut des<br />
évasions. Usant de barres de fer,<br />
des détenus agrandirent suffisamment<br />
des meurtrières pour y<br />
passer le corps et sauter de plusieurs<br />
mètres. La technique se répéta<br />
à diverses époques. En 1560,<br />
Jusqu’à <strong>la</strong> Grande Guerre,<br />
le beffroi conserva sa<br />
fonction de prison.<br />
Adrien Sanson, protestant,<br />
condamné « pour crime d’hérésie »,<br />
réussit à prendre le <strong>la</strong>rge en démontant<br />
les <strong>la</strong>mes de bois du<br />
p<strong>la</strong>fond de sa cellule, et en grimpant<br />
sur le toit après en avoir<br />
soulevé quelques tuiles. Il est<br />
possible qu’il bénéficia de <strong>la</strong> complicité<br />
d’un gardien. Une corde<br />
providentielle était là pour qu’il<br />
se glisse discrètement le long du<br />
mur, avant de disparaître dans <strong>la</strong><br />
nuit, nu sous sa chemise.<br />
En 1589, six autres protestants se<br />
firent <strong>la</strong> belle par le même chemin.<br />
Promesse d’une bourse de<br />
vingt écus fut faite aux dénonciateurs<br />
permettant leur arrestation,<br />
et <strong>la</strong> mort sans procès pour<br />
qui aurait facilité leur fuite.<br />
Jusqu’à <strong>la</strong> Grande Guerre de<br />
1914-1918, le beffroi conserva sa<br />
fonction de prison. L’une des cellules<br />
fut réservée aux soldats<br />
australiens. Permissionnaires entre<br />
deux montées au front, ils<br />
étaient assidus des débits de<br />
boisson où ils « soignaient » leur<br />
mal du pays et l’angoisse de <strong>la</strong><br />
mort. Rien de comparable cependant<br />
avec le sort fait aux prisonniers<br />
des siècles précédents.<br />
Il s’agissait d’une cellule de dégrisement<br />
pour <strong>la</strong> nuit où ils<br />
étaient conduits quand leur état<br />
ne leur permettait pas de regagner<br />
leur caserne.<br />
Pierre Mabire<br />
Les halles<br />
du beffroi<br />
La destruction d’<strong>Amiens</strong> en 1940 a valu une refonte complète du p<strong>la</strong>n d’urbanisme. Avant<br />
le bombardement, il n’y avait, au pied du beffroi, que <strong>la</strong> petite p<strong>la</strong>ce au Fil. Pour acheter des<br />
légumes du jour, il fal<strong>la</strong>it se rendre au marché sur l’eau. Pour <strong>la</strong> viande et <strong>la</strong> vo<strong>la</strong>ille, c’était au<br />
marché Lanselles. Pour les poissons d’eau douce et de mer, <strong>la</strong> halle à poissons. L’idée fut de<br />
regrouper tout sur un même site, sous les murs du beffroi. Construites peu après <strong>la</strong> Libération,<br />
les halles ne répondirent plus aux normes d’hygiène européennes édictées dans les années<br />
1980. La municipalité de René Lamps décida de construire un nouveau marché couvert dans<br />
un style faisant un clin d’œil aux pavillons Baltard de Paris, tout en ouvrant sur <strong>la</strong> modernité.<br />
L’équipe municipale élue en 1989 abandonna ce projet pour le remp<strong>la</strong>cer par celui que l’on<br />
connaît (lire en pages dossier) : les Halles du Beffroi, dessinées par l’architecte amiénois<br />
François-Xavier Legenne, avec une partie habitable, des bureaux, un centre commercial et<br />
une halle de frais. Le projet suscita une vive polémique. La proximité d’une construction très<br />
contemporaine et très « béton » avec un beffroi aux lignes médiévales et Renaissance réveil<strong>la</strong><br />
les défenseurs du patrimoine ancien. Il suscita un vif débat sur une architecture urbaine qu’on<br />
ne peut indéfiniment enfermer dans le pastiche. Construire du neuf en côtoyant des monuments<br />
anciens ravive immanquablement <strong>la</strong> guerre des anciens et des modernes.<br />
P. M.<br />
LE MARCHÉ AUX VOLAILLES<br />
Il occupait l’actuelle p<strong>la</strong>ce Léon-Debouverie.<br />
On y vendait « poules, poulets, dindons,<br />
cochons de <strong>la</strong>it, <strong>la</strong>pereaux, canards et<br />
DES ENSEIGNES<br />
AUTOUR DU BEFFROI<br />
Autour du beffroi et dans les rues proches,<br />
les commerces étaient nombreux avec leurs<br />
enseignes flottant au vent.<br />
Les Rouges Taureaux<br />
Cette taverne de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce au Fil existait déjà en<br />
1384. Elle appartenait à Jehan Coku, huchier.<br />
L’établissement se rendit célèbre en 1636<br />
lorsque le trésorier général, venu à <strong>Amiens</strong><br />
pour prélever un nouvel impôt sur tous les produits<br />
de manufacture, y descendit. À 5 heures,<br />
il fut réveillé par une foule en colère qui jetait<br />
des cailloux sur ses fenêtres. Les révoltés<br />
pointèrent même un canon dérobé à l’arsenal.<br />
La gronde fut réprimée par une troupe en<br />
armes. Toutefois, deux mois plus tard,<br />
Richelieu supprima cet impôt impopu<strong>la</strong>ire.<br />
Le Pappegay (le perroquet)<br />
Cette taverne approvisionnait <strong>la</strong> ville en vin<br />
pour qu’il soit servi aux sergents de nuit. En<br />
1388, une commande spéciale y fut passée<br />
pour que le vin soit donné aux compagnons<br />
qui avaient mis en p<strong>la</strong>ce les cloches du beffroi.<br />
La Vignette couronnée<br />
Encore une taverne sous cette enseigne<br />
Les actuelles Halles<br />
du Beffroi accueillent<br />
un marché de frais.<br />
toutes sortes de gibiers ». Le marché aux<br />
œufs était p<strong>la</strong>cé à l’écart, le long du mur<br />
arrière de l’hôtel de ville.<br />
fleurant bon <strong>la</strong> treille. Elle faisait le coin de<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce au Fil et de <strong>la</strong> rue de Metz.<br />
Le Chevalier de Mer<br />
C’était un hôtel sis 5, p<strong>la</strong>ce du Marché au Fil.<br />
Il appartint à un riche huchier d’<strong>Amiens</strong>,<br />
Alexandre Heudebourg, dit Huet, reçu<br />
« nouveau bourgeois de <strong>la</strong> ville » en 1505.<br />
Le Coq sans Pareil<br />
Ce cabaret situé au numéro 23, p<strong>la</strong>ce du Marché<br />
au Fil, était un établissement où se retrouvaient<br />
les huchiers, ces ébénistes aux mains<br />
d’or qui réalisèrent les stalles de <strong>la</strong> cathédrale.<br />
Jean Voiture, l’académicien<br />
Cet homme de lettres, nommé par Richelieu<br />
pour composer <strong>la</strong> première assemblée de<br />
l’Académie française nouvellement créée,<br />
naquit à <strong>Amiens</strong> en 1598, p<strong>la</strong>ce du Marché<br />
au Fil. Son père était un marchand de vin<br />
réputé, fournisseur de <strong>la</strong> cour du roi. Ce<strong>la</strong><br />
donna de précieuses ouvertures au jeune<br />
Vincent dont l’intelligence et l’esprit<br />
charmèrent Mme de Rambouillet qui l’invita<br />
très souvent pour animer ses salons, ruelle<br />
de <strong>la</strong> Chambre bleue, à Paris.<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
Juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum<br />
P<strong>la</strong>ce du conseil<br />
Chaque mois, <strong>Amiens</strong>forum<br />
propose un compte-rendu sélectif<br />
des débats du conseil municipal,<br />
en rapport avec les propos des<br />
élus de tous bords et en indiquant<br />
les principales décisions prises par<br />
l’assemblée.<br />
Prochain conseil municipal: jeudi 29 septembre à 18 h<br />
Aide à l’accession à <strong>la</strong> propriété,<br />
é<strong>la</strong>rgissement du stationnement<br />
résidentiel mais aussi un point sur <strong>la</strong><br />
ZAC Paul-C<strong>la</strong>udel figuraient à l’ordre<br />
du jour.<br />
Le stationnement résidentiel<br />
trouve sa p<strong>la</strong>ce<br />
Le conseil<br />
municipal du<br />
30 juin a voté <strong>la</strong><br />
mise en p<strong>la</strong>ce du<br />
stationnement<br />
résidentiel pour<br />
le quartier de<br />
La Vallée et dans<br />
le secteur de <strong>la</strong><br />
rue Rio<strong>la</strong>n.<br />
L’accession à <strong>la</strong> propriété, c’est possible<br />
L’assemblée a adopté à l’unanimité<br />
un dispositif d’aide à l’achat<br />
d’un logement neuf. « Cette aide<br />
est là pour donner un coup de main à<br />
une <strong>la</strong>rge frange de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion », a<br />
exposé Isabelle Graux, l’adjointe<br />
au maire en charge du logement.<br />
« À tous ceux qui, jusqu’ici, n’avaient<br />
pas d’autres choix que de partir vivre<br />
loin d’<strong>Amiens</strong>, a renchéri Gilles<br />
Demailly. Après le volet locatif<br />
social au cœur de notre action depuis<br />
trois ans, ce dispositif sécurisé encourage<br />
l’accession à <strong>la</strong> propriété là où il<br />
y a des projets de renouvellement<br />
urbain et fait progresser <strong>la</strong> diversité<br />
Le principe est connu : 50 € par<br />
an pour les riverains et 0,80 € de<br />
l’heure pour les autres. Le principe<br />
de stationnement à tarif résidentiel<br />
garantit, aux premiers,<br />
de trouver de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à proximité<br />
de leur domicile. Et régule <strong>la</strong> rotation<br />
des seconds. Il sera appliqué<br />
dans le quartier de La Vallée<br />
et le secteur de <strong>la</strong> rue Rio<strong>la</strong>n à<br />
compter du 3 octobre. À Sainte-<br />
Anne, où il est déjà en vigueur, <strong>la</strong><br />
moyenne du temps de stationnement<br />
des automobilistes qui<br />
n’habitent pas le quartier est<br />
d’une heure et vingt minutes.<br />
Pour Valérie Wadlow, adjointe au<br />
stationnement, « ce<strong>la</strong> montre que le<br />
dispositif évite les voitures ventouses<br />
et que les gens viennent se garer pour<br />
des publics qui habitent dans les<br />
quartiers. » « Accéder à <strong>la</strong> propriété<br />
peut être le rêve d’une vie. Il faut<br />
l’accompagner pour que ce projet soit<br />
une réussite, a prévenu Frédéric<br />
Thorel. « L’objectif n’est pas que nos<br />
concitoyens s’endettent, a rassuré<br />
Isabelle Graux. Le but est bien<br />
de faire levier pour leur permettre<br />
de rester en dessous des 30% d’endettement.<br />
»<br />
une durée re<strong>la</strong>tivement courte ».<br />
Contestant <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> majorité<br />
municipale en matière de<br />
stationnement, Isabelle Griffoin a<br />
interpellé le maire : « Vous avez dit<br />
que vous ne vouliez plus voir de voitures<br />
en centre-ville ». « C’est faux, a<br />
coupé Gilles Demailly. Reprenez<br />
toutes mes déc<strong>la</strong>rations et vous ne<br />
trouverez jamais de tels propos de<br />
ma part. » « Alors, si ce n’est pas<br />
vous… d’autres l’ont dit. » Et<br />
Isabelle Griffoin de mentionner<br />
Daniel Leroy (conseiller municipal<br />
de <strong>la</strong> majorité, décédé en avril<br />
2010, ndlr). « Il est indécent de citer<br />
une personne disparue, a déc<strong>la</strong>ré<br />
Gilles Demailly dans une salle<br />
des Assemblées quelque peu mal<br />
à l’aise. Chaque citoyen appréciera.<br />
LOGEMENT CANTINE<br />
SERVICE URBANISME<br />
Toutes les informations sur l’aide à<br />
l’accession à <strong>la</strong> propriété :<br />
www.amiens.fr<br />
Personnellement, j’en aurais honte. »<br />
« Madame Griffoin, je me demande<br />
si vous êtes au courant qu’il y a eu<br />
un Grenelle de l’environnement, a<br />
rappelé Thierry Bonté. Il ne s’agit<br />
pas d’opposer <strong>la</strong> voiture aux autres<br />
modes de transport, mais de ne plus<br />
organiser <strong>la</strong> ville exclusivement autour<br />
d’elle. C’est une évidence pour<br />
beaucoup de monde aujourd’hui. Pas<br />
pour vous. » Et face aux regrets de<br />
l’opposition d’avoir vu <strong>la</strong> majorité<br />
actuelle supprimer les parkings<br />
re<strong>la</strong>is, Thierry Bonté a répondu :<br />
« chaque fois, vous nous faites le<br />
coup. Ces parkings re<strong>la</strong>is, qui n’en<br />
avaient que le nom, coûtaient<br />
600 000 € par an pour quarante voitures.<br />
Soit 15 000 € par véhicule ! »<br />
Antoine Caux<br />
ÉVITER LES GASPIS,<br />
TENIR COMPTE DES BESOINS<br />
« Nous souhaitons réduire les gaspil<strong>la</strong>ges et éviter que<br />
des centaines de repas soient jetées quotidiennement. »<br />
Interrogée sur les nouvelles dispositions d’inscription à <strong>la</strong><br />
cantine sco<strong>la</strong>ire, qui impliquent désormais que les parents<br />
mentionnent les jours de fréquentation, Marion Lepresle,<br />
adjointe au maire en charge de ce dossier, en a rappelé l’objectif<br />
: « prévoir au mieux le nombre de convives ». Et assuré<br />
que « les repas gratuits pour les familles des tranches 1 et 2<br />
avec l’aide du Conseil général, le resteront. D’ores et déjà, le<br />
système d’inscription prévoit des modu<strong>la</strong>tions qui tiennent<br />
compte des besoins des familles. Tout cas particulier sera<br />
examiné », a annoncé l’élue qui, le soir même du conseil,<br />
rencontrait encore une délégation de parents d’élèves.<br />
23
24<br />
Opinions<br />
Jean-C<strong>la</strong>ude Oger<br />
La municipalité ma<strong>la</strong>de?<br />
Maître mot de <strong>la</strong> majorité municipale: <strong>la</strong><br />
réorganisation des services. Pour une plus<br />
grande efficacité? Pour un meilleur<br />
confort des sa<strong>la</strong>ires? Pour une fierté dans<br />
leur fonction?<br />
Rien de tout ce<strong>la</strong>. On a souvent entendu dire<br />
qu’avant, du temps de <strong>la</strong> municipalité précédente,<br />
le « personnel souffrait ». Mais aujourd’hui,<br />
on entend <strong>la</strong> même chose. Que<br />
d’attentes, que d’enthousiasme ont accompagné<br />
l’avènement de <strong>la</strong> gauche… Que de déceptions<br />
aujourd’hui. Trois ans après, nous<br />
assistons à une dégradation totale des services,<br />
à <strong>la</strong> démolition de l’architecture municipale,<br />
à une démotivation évidente du personnel,<br />
à un absentéisme record tant dans le<br />
service éducation jeunesse qu’à <strong>la</strong> police municipale.<br />
Aucun service n’y échappe. Nous retenons<br />
que l’essentiel de l’organisation à ce<br />
jour résulte en <strong>la</strong> destruction de l’organisation<br />
précédente. Aucune amélioration visible,<br />
pas d’orientation précise. Les sa<strong>la</strong>riés sont en<br />
souffrance. Pas ou peu de reconnaissance du<br />
travail, des compétences mal utilisées, des<br />
promotions aléatoires, pas de p<strong>la</strong>n de formations<br />
ciblées, pas de p<strong>la</strong>n de carrières, pas de<br />
structuration des responsabilités.<br />
Ce<strong>la</strong> aboutit à une absence complète de<br />
considération pour les personnels, une absence<br />
de perspectives. Un excès de chargés<br />
de mission trouble les profils de carrières.<br />
Ce sont bien évidemment les Amiénois qui<br />
souffrent de cette situation. Dans tous<br />
les secteurs, ils subissent <strong>la</strong> dégradation des<br />
missions de service public : propreté, fleurissement,<br />
entretien. La santé de <strong>la</strong> ville est<br />
en péril. Manque d’écoute des habitants,<br />
dégradation de <strong>la</strong> proximité, ce<strong>la</strong> aboutit à<br />
l’abandon des Amiénois.<br />
On peut s’interroger sur les objectifs de cette<br />
soi-disant réorganisation des services dont<br />
on voit bien le souci de reprise en main de fer<br />
politique. Mais tout ce<strong>la</strong> se fait au détriment<br />
du bien commun des personnels et des<br />
Amiénois.<br />
Nous voulons que soient mises en œuvre le<br />
plus vite possible, des mesures de réhabilitation<br />
des compétences, de <strong>la</strong> responsabilité,<br />
de <strong>la</strong> promotion et des formations adaptées.<br />
Nous voulons des mesures qui assurent <strong>la</strong><br />
fierté de travailler, <strong>la</strong> dignité, le respect de <strong>la</strong><br />
personne humaine, <strong>la</strong> prise en considération<br />
des aspirations de carrière.<br />
Nous, Groupe Indépendant, nous tenons<br />
à assurer de notre intérêt le personnel<br />
municipal en souffrance et les Amiénois en<br />
désarroi. Et nous leur souhaitons, à tous, de<br />
bonnes vacances.<br />
Jean-C<strong>la</strong>ude Oger<br />
Marie-Thérèse Thibaut<br />
Frédéric Thorel<br />
Frédéric Compagnon<br />
Le Groupe Indépendant<br />
Le groupe MPAA<br />
Y a-t-il un pilote<br />
dans l’avion?<br />
Le maire refuse de faire son bi<strong>la</strong>n de mimandat,<br />
ce qui lui vaut d’être raillé dans <strong>la</strong><br />
presse et les responsables des groupes politiques<br />
de <strong>la</strong> majorité municipale sont envoyés<br />
au-devant des journalistes pour signaler<br />
qu’une communication sera réalisée en<br />
septembre…<br />
Alors que nous sommes tous capables de<br />
dresser un bi<strong>la</strong>n de ce mi-mandat, seule <strong>la</strong><br />
majorité s’en avère incapable! On connaissait<br />
leurs dé<strong>la</strong>is de réflexion et leur manque<br />
de dialogue, mais ce silence et ce vide nous<br />
inquiètent tout particulièrement…<br />
D’autant qu’un nouveau règlement d’accès<br />
à <strong>la</strong> mairie vient d’être établi par cette équipe.<br />
Jusqu’à ce jour, chaque Amiénois pouvait entrer<br />
dans l’aile Est de l’hôtel de ville aux<br />
heures de bureau pour accéder directement<br />
aux secrétariats des adjoints, afin de pouvoir<br />
les rencontrer librement. Désormais, ce n’est<br />
plus le cas! « Toute personne souhaitant rencontrer<br />
un élu doit en faire <strong>la</strong> demande à l’accueil qui<br />
en informe par téléphone le secrétariat de l’élu<br />
concerné et s’assure de l’accord pour l’entretien… »<br />
Qu’est-ce donc ce qui motive les élus de <strong>la</strong><br />
majorité municipale? Cette équipe ira-elle<br />
jusqu’à remettre les grilles devant l’hôtel de<br />
ville, maison de tous les Amiénois?<br />
Face à ce manque de dialogue, à ce silence,<br />
au manque de visibilité de <strong>la</strong> part du maire<br />
d’<strong>Amiens</strong> et à cette fermeture progressive de<br />
l’hôtel de ville aux habitants, nous nous demandons<br />
vraiment de quoi l’équipe municipale<br />
a peur et s’il y a un pilote dans l’avion.<br />
Pour le groupe MPA-Avenir:<br />
Isabelle Griffoin<br />
Nedjma Ben Mokhtar<br />
Johanna Bougon<br />
Marc Foucault<br />
Brigitte Fouré<br />
Nathalie Le Clercq<br />
Isabelle Mathieu<br />
Bernard Némitz<br />
NOTE DE LA RÉDACTION:<br />
Ces textes sont des tribunes libres.<br />
Ils émanent des groupes politiques et<br />
sont publiés sous leur responsabilité.<br />
Nous les publions dans <strong>Amiens</strong>forum,<br />
in extenso, sous réserve de propos diffamatoires,<br />
discriminatoires ou<br />
insultants qu’ils pourraient contenir.<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
Serge Raïs, Hélène-Marie Luczak et Jacques Goffinon<br />
À <strong>Amiens</strong> <strong>la</strong> rénovation<br />
est urbaine et participative<br />
Le 20 juin dernier, Gilles Demailly, maire<br />
d’<strong>Amiens</strong> et président d’<strong>Amiens</strong> Métropole,<br />
a inauguré avec Francis Lec, vice-président<br />
en charge de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> Ville, le nouvel<br />
espace d’information sur le projet de rénovation<br />
du quartier d’Étouvie, au cœur de <strong>la</strong><br />
galerie commerciale des Coursives. Ce fut<br />
l’occasion de faire le point avec les habitants,<br />
mais aussi de revenir sur nos actions en matière<br />
de transformation urbaine.<br />
Dans ce domaine, notre objectif est simple:<br />
changer durablement le visage de tous les<br />
Le groupe Communistes et Citoyens<br />
Le club des assistés<br />
du CAC 40<br />
Sous couvert de dénonciation de « l’assistanat<br />
», <strong>la</strong> droite donne le ton de sa campagne<br />
électorale: diviser les victimes de sa politique.<br />
La guerre des pauvres entre eux a toujours été<br />
le rêve des riches!<br />
Qui sont les vrais assistés: ceux qui touchent le<br />
RSA ou les dirigeants de sociétés cotées en<br />
Bourse qui ont empoché en 2010 l’équivalent<br />
de 18300 RSA annuels grâce, notamment, aux<br />
déductions fiscales accordées par l’État? Le ministre<br />
Laurent Wauquiez, ose dire que les gens<br />
qui touchent des prestations sans travailler gagnent<br />
plus que ceux qui travaillent. Il ment.<br />
quartiers d’<strong>Amiens</strong>. Pas uniquement le centre-ville,<br />
comme d’autres l’ont fait avant<br />
nous, mais aussi les quartiers qui étaient à <strong>la</strong><br />
limite de l’insalubrité. La rénovation du quartier<br />
d’Étouvie symbolise parfaitement notre<br />
volonté d’agir.<br />
Au-delà de ce qui est fait, en cours de<br />
construction ou à construire, notre démarche<br />
se veut participative car les habitants sont au<br />
cœur de nos projets. C’est pourquoi ont été<br />
créés les espaces info rénovation urbaine; celui<br />
des Coursives est le troisième. Ils complètent<br />
des outils participatifs tels que les visites<br />
de proximité, les ba<strong>la</strong>des urbaines ou les ateliers<br />
citoyens. Cette démarche est notre<br />
marque de fabrique et nous procédons de <strong>la</strong><br />
même façon, qu’il s’agisse de projets de rénovation<br />
dans les quartiers ou de projets d’aménagement<br />
de voirie comme l’axe Barni-Ferry.<br />
Il arrive que certaines discussions soient animées<br />
parce que tous peuvent s’exprimer.<br />
Mais les débats sont constructifs car un seul<br />
objectif nous guide: transformer durablement<br />
<strong>Amiens</strong> pour mieux vivre ensemble.<br />
Tribune du Groupe Socrate (PS, PRG, MRC)<br />
Une personne seule, sans emploi, perçoit 467 €<br />
par mois de RSA. C’est 15 € par jour pour vivre,<br />
se loger, se dép<strong>la</strong>cer! Les propos de ce gouvernement<br />
marquent une méconnaissance de <strong>la</strong><br />
réalité quotidienne des familles. Il y a là un vrai<br />
mépris de c<strong>la</strong>sse! À <strong>Amiens</strong>, 6000 personnes<br />
vivent en dessous du seuil de pauvreté: travailleurs<br />
pauvres, allocataires du RSA, retraités,<br />
étudiants. La municipalité et son CCAS se<br />
mobilisent. Les aides facultatives (402000 €)<br />
vont, pour 72% vers eux ; dont 41% pour les<br />
allocataires du RSA. Depuis notre arrivée en<br />
2008, ces aides sont accordées, en fonction du<br />
reste à vivre et non plus sous conditions de statut,<br />
comme <strong>la</strong> droite le <strong>la</strong>isse entendre; ce qui<br />
permet d’aider des sa<strong>la</strong>riés en chômage partiel<br />
pour cause de crise. Plutôt que de stigmatiser<br />
les allocataires du RSA, le gouvernement<br />
devrait se demander pourquoi 3 à 4 millions<br />
de personnes sont privées d’emploi, et ce qu’il<br />
faut changer dans le travail et <strong>la</strong> gestion des<br />
entreprises pour que ce<strong>la</strong> cesse.<br />
Retrouvez-nous sur:<br />
http://communistes-citoyens-amiens.elunet.fr<br />
Groupe Communistes et Citoyens<br />
800 repas jetés par jour! Ce<strong>la</strong> n’est pas acceptable<br />
Inscription des enfants<br />
dans les cantines<br />
Pour un prix du repas plus juste, pour moins<br />
de gaspil<strong>la</strong>ge et afin de faciliter <strong>la</strong> reprise en<br />
régie des cantines municipales, l'inscription<br />
des enfants à <strong>la</strong> cantine devient obligatoire<br />
à <strong>la</strong> rentrée. L’inscription permet le calcul<br />
du quotient familial et détermine le prix du<br />
repas en fonction des revenus. Nous souhaiterions<br />
supprimer <strong>la</strong> tarification par<br />
tranches de revenus -inéquitable au niveau<br />
des tranches de revenus moyens- et <strong>la</strong> remp<strong>la</strong>cer<br />
par un système de calcul individuel<br />
des prix des repas. Cette mesure vise à facturer,<br />
à chaque enfant, les repas à un prix<br />
juste. Le service ne change pas et <strong>la</strong> Ville<br />
continue à prendre en charge de 55 % à 80 %<br />
du prix du repas. L'inscription à <strong>la</strong> cantine<br />
permet aux familles de bénéficier de l'aide<br />
correspondant aux revenus des parents.<br />
Cette mesure vise à réduire les gaspil<strong>la</strong>ges.<br />
En effet, aujourd’hui chacun est libre de décider,<br />
le jour même, si son enfant mange à<br />
<strong>la</strong> cantine ou non. Il y a environ 10000 enfants<br />
sco<strong>la</strong>risés dans le 1 er degré à <strong>Amiens</strong>.<br />
Néanmoins, nous ne savons jamais vraiment<br />
combien d’enfants vont manger le<br />
jour même. Les menus sont préparés deux<br />
mois à l’avance et l’achat des denrées nécessaires<br />
à <strong>la</strong> confection des repas est réalisé<br />
15 jours avant le repas. Nous avons parfois<br />
jusqu’à 800 repas jetés par jour! Et ce<strong>la</strong><br />
n’est pas acceptable. Enfin, nous voulons reprendre<br />
en régie municipale <strong>la</strong> restauration<br />
sco<strong>la</strong>ire et ainsi fournir plus de produits bio<br />
et de saison en lien avec les agriculteurs locaux.<br />
L’inscription obligatoire nous permet<br />
d’évaluer c<strong>la</strong>irement les quantités de denrées<br />
dont nous avons besoin et facilite ainsi<br />
le passage vers <strong>la</strong> régie. Notre démarche vise<br />
à ce que l'ensemble des enfants fréquentant<br />
les écoles d'<strong>Amiens</strong> puisse profiter de tarifs<br />
plus justes pour une alimentation saine.<br />
Groupe des élus Europe Écologie – Les Verts<br />
www.elusvertsamiens.fr<br />
twitter: @elusvertsamiens<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 25
Ils font <strong>Amiens</strong><br />
Le caméléon<br />
de l’animation<br />
Dernière recrue des<br />
animateurs jeunesse<br />
de <strong>la</strong> Ville, Abed<br />
Hennouni rejoint une<br />
équipe de choc qui,<br />
toute l’année, dynamise<br />
le quotidien des jeunes<br />
Amiénois.<br />
Mon métier c’est une<br />
vraie vocation, sourit<br />
Abed Hennouni. Et le<br />
p<strong>la</strong>isir dure depuis plus<br />
de quinze ans.»<br />
Titu<strong>la</strong>ire d’un brevet d’état d’animateur<br />
technicien de l’éducation<br />
popu<strong>la</strong>ire (BEATEP), fort d’expériences<br />
au sein de <strong>la</strong> mission locale<br />
et comme éducateur spécialisé,<br />
Abed a intégré l’équipe des<br />
animateurs jeunesse d’<strong>Amiens</strong><br />
l’été dernier. Leurs missions ?<br />
Aide, soutien, prévention, écoute,<br />
accompagnement en direction<br />
des jeunes de 13 à 25 ans. « Ils sont<br />
dix dans l’équipe, précise Maryse<br />
Petit, chef du service jeunesse.<br />
Neuf sont répartis sur l’ensemble de <strong>la</strong><br />
ville. Le dixième s’occupe de <strong>la</strong> mise en<br />
p<strong>la</strong>ce du futur conseil de <strong>la</strong> jeunesse.»<br />
Abed travaille dans les quartiers<br />
Saint-Maurice, Faubourg-de-Hem<br />
et Renancourt. « Une zone qui<br />
n’était jusqu’alors pas couverte et qu’il<br />
fal<strong>la</strong>it dynamiser. » C’est dans un<br />
local proche de l’église du<br />
Faubourg-de-Hem et à <strong>la</strong> salle de<br />
26<br />
<strong>la</strong> pépinière à Saint-Maurice qu’il<br />
tient ses permanences hebdomadaires.<br />
Ici les jeunes viennent<br />
chercher conseil en matière de logement,<br />
de formation professionnelle…<br />
Depuis le soutien psychologique<br />
jusqu’à l’aide pour le<br />
financement d’un projet, les attentes<br />
sont multiples. « Je suis un<br />
re<strong>la</strong>is, explique Abed. Je donne des<br />
brochures, les informe sur les différents<br />
dispositifs mis en p<strong>la</strong>ce par <strong>la</strong><br />
Ville, comme les chantiers ou les initiatives<br />
jeunes. L’important c’est le re<strong>la</strong>tionnel.<br />
Il faut savoir anticiper, rebondir.<br />
Être un caméléon en quelque<br />
sorte ! Une simple écoute permet parfois<br />
de déceler un problème d’addiction,<br />
une dépression… Je dois alors<br />
être capable de les orienter vers des<br />
partenaires ou des professionnels de<br />
santé. Chacun doit sortir d’ici avec une<br />
réponse ! »<br />
LA JEUNESSE EST VOLONTAIRE<br />
En dehors des permanences,<br />
Abed va à <strong>la</strong> rencontre des jeunes<br />
dans <strong>la</strong> rue, pour les sensibiliser<br />
aux problématiques qui les<br />
concernent. Les animateurs jeunesse<br />
assurent également le suivi<br />
des J’Sport, ces animations proposées<br />
en fin d’après-midi pendant<br />
les vacances sco<strong>la</strong>ires et<br />
l’été sur les terrains de jeux et<br />
dans les gymnases de <strong>la</strong> ville.<br />
Toute l’année, chacun d’eux met<br />
en œuvre des projets, en étroite<br />
Abed Hennouni encadre des<br />
sorties culturelles pour les<br />
jeunes, comme en mai, à Paris,<br />
avec le quartier Saint-Maurice.<br />
LES ANIMATEURS<br />
JEUNESSE<br />
PAR SECTEUR :<br />
Est : Aissa Mandi et<br />
Youcef Bouchoucha<br />
Nord : Djami<strong>la</strong><br />
Bouanani et Hocine<br />
Tighersine<br />
Ouest : Maamar<br />
Berriah, Ahmed Ramli<br />
et Abed Hennouni<br />
Sud : Malika Ben<br />
Redjeb et Youssef<br />
Yahiaoui<br />
Conseil<br />
de <strong>la</strong> jeunesse :<br />
Stéphane Fessier<br />
col<strong>la</strong>boration avec les associations<br />
du quartier dont il dépend.<br />
« Mobilité, citoyenneté, accès aux loisirs…<br />
Que ce soit pour l’opération<br />
« Quartier propre », pour les sorties<br />
culturelles ou les « Nuits du vivre ensemble<br />
» organisées en août, pour les<br />
« Samedis à <strong>la</strong> mer » ou les « Weekends<br />
de <strong>la</strong> mobilité » : toutes nos actions<br />
répondent aux exigences du projet<br />
éducatif global de <strong>la</strong> Ville »,<br />
poursuit Abed. Un métier riche et<br />
humain qui p<strong>la</strong>ît à ce jeune père<br />
de famille énergique. « On se sent<br />
utile, même si nous ne se sommes pas<br />
assez nombreux pour répondre à tous<br />
les besoins, conclut-il. Et puis <strong>la</strong> jeunesse<br />
amiénoise est belle, vivante, intéressante,<br />
volontaire. Prête à se mobiliser<br />
comme à Hirson lors des<br />
inondations en janvier dernier.<br />
Beaucoup sont sortis grandis de cette<br />
expérience. Certains qui étaient alors<br />
au chômage ont repris une activité,<br />
s’en sont sortis… Participer à leur<br />
construction sociale et professionnelle<br />
c’est une chouette récompense. »<br />
Coline Bergeon<br />
INFORMATION<br />
Pour contacter le service jeunesse :<br />
03 22 97 12 75<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
L’appel<br />
d’A Cappel<strong>la</strong><br />
Un centre d’appel sous<br />
forme de société<br />
coopérative ? Cette<br />
rareté a décidé Mounir<br />
Mandi à rejoindre A<br />
Cappel<strong>la</strong> en 2005.<br />
Il en est aujourd’hui le<br />
directeur opérationnel.<br />
Quand, en 2005,<br />
Mounir Mandi rejoint<br />
le centre<br />
d’appel A Cappel<strong>la</strong>,<br />
<strong>la</strong> société est imp<strong>la</strong>ntée<br />
dans <strong>la</strong> zone franche urbaine<br />
d’<strong>Amiens</strong> nord depuis<br />
quatre ans. Avant ce<strong>la</strong>, l’homme<br />
avait démarré sa vie professionnelle<br />
en tant que vendeur. « Au<br />
départ, je vou<strong>la</strong>is être formateur,<br />
mais ce secteur était saturé. Je me<br />
suis donc orienté vers les centres<br />
d’appel, où j’ai pu justement apprendre<br />
à être formateur. » À ce titre,<br />
cet Amiénois, qui approche<br />
aujourd’hui <strong>la</strong> quarantaine, a<br />
pu « côtoyer environ 50 centres<br />
d’appel dans toute <strong>la</strong> France. A<br />
Cappel<strong>la</strong> est sortie du lot ».<br />
94 SALARIÉS À AMIENS<br />
A Cappel<strong>la</strong> est une Scop, une<br />
société coopérative et participative.<br />
C’est-à-dire que les sa<strong>la</strong>riés<br />
sociétaires détiennent plus de<br />
50% de son capital et élisent les<br />
membres du conseil d’administration.<br />
Chez A Cappel<strong>la</strong>, ils en<br />
détiennent 60%. « Un centre d’appel<br />
en Scop ? Je croyais à une<br />
b<strong>la</strong>gue, tant ce métier est p<strong>la</strong>cé sous<br />
le signe de <strong>la</strong> productivité, de <strong>la</strong> rentabilité,<br />
de <strong>la</strong> performance à tout<br />
prix, se souvient Mounir. Quand<br />
j’ai vu ce<strong>la</strong>, je me suis dit “Il faut y<br />
aller ! » Il en est devenu le directeur<br />
opérationnel. Parallèlement,<br />
l’entreprise a poussé.<br />
Passée en société anonyme une<br />
fois dépassé les 50 employés,<br />
elle a quitté <strong>la</strong> zone franche en<br />
septembre 2010 pour <strong>la</strong> rue de<br />
<strong>la</strong> Vallée, à côté de <strong>la</strong> gare routière.<br />
Elle compte 94 sa<strong>la</strong>riés<br />
mais pourrait grandir encore.<br />
« Nous avons obtenu en 2009 le<br />
<strong>la</strong>bel “responsabilité sociale”, rappelle<br />
Mounir. Parmi les conditions,<br />
il faut une surface de 10 m 2 par employé.<br />
Avec nos 1 350 m 2 , nous<br />
avons encore de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, mais plus<br />
beaucoup ! » Mais pas question<br />
de s’étendre pour autant :<br />
« Nous ne voulons pas de gros sites,<br />
pour conserver un vrai dialogue<br />
entre les personnes et peu de strates<br />
hiérarchiques », prévient Mounir.<br />
En revanche, A Cappel<strong>la</strong> ne rejette<br />
pas <strong>la</strong> création d’autres antennes<br />
: une a ouvert en 2006 à<br />
Lyon. Elle compte dix sa<strong>la</strong>riés.<br />
85 % DE CDI<br />
Selon Mounir, 85% des sa<strong>la</strong>riés<br />
d’A Cappel<strong>la</strong> sont en CDI. Et le<br />
taux de rotation de l’emploi CDI<br />
reste inférieur à 5% depuis les<br />
débuts de l’activité. « Je connais<br />
les prénoms de tout le monde, on se<br />
tutoie », affirme-t-il. Ce qui se vérifie<br />
vite sur le “p<strong>la</strong>teau”, où<br />
« Nous avons<br />
obtenu en 2009<br />
le <strong>la</strong>bel<br />
“responsabilité<br />
sociale”.<br />
Parmi les<br />
conditions, il faut<br />
une surface de<br />
10 m 2 par<br />
employé. Avec<br />
nos 1 350 m 2 ,<br />
nous avons encore<br />
de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, mais<br />
plus beaucoup ! »<br />
Actuellement, A Cappel<strong>la</strong><br />
emploie 94 sa<strong>la</strong>riés : 85 % sont<br />
en CDI et 40 % sont sociétaires<br />
de <strong>la</strong> coopérative.<br />
Mounir Mandi dirige<br />
<strong>la</strong> Scop A Cappel<strong>la</strong>.<br />
l’ambiance est travailleuse,<br />
mais néanmoins détendue. « Je<br />
me lève le matin sans aucun<br />
problème, p<strong>la</strong>isante Aurore<br />
Watte<strong>la</strong>inne, 29 ans. Même si je<br />
suis contente de rentrer chez moi. »<br />
Arrivée en contrat de professionnalisation<br />
d’un an en novembre<br />
2009, elle occupe aujourd’hui<br />
un contrat à durée<br />
indéterminée (CDI). Et compte<br />
bien devenir sociétaire : « Je ne<br />
vou<strong>la</strong>is pas faire ce métier car les<br />
gens ne sont pas très sereins quand<br />
ils sortent de leur journée en centre<br />
d’appel. J’ai changé d’avis après un<br />
stage ici. » Pour devenir sociétaire<br />
d’A Cappel<strong>la</strong>, il faut un an<br />
de CDI. « Actuellement, environ<br />
40% des sa<strong>la</strong>riés sont sociétaires »,<br />
calcule Mounir, qui affirme vouloir<br />
rester « tant que j’adhère au<br />
projet d’entreprise ». Un projet<br />
d’entreprise où le sa<strong>la</strong>ire moyen<br />
est à 20% au-dessus du Smic,<br />
où le plus haut sa<strong>la</strong>ire est<br />
3,2 fois supérieur au plus bas,<br />
où chacun a droit à une pause<br />
de 5 minutes rémunérée par<br />
heure travaillée, où les tâches<br />
sont réparties et p<strong>la</strong>nifiées à<br />
l’avance, où chacun gère son<br />
temps de pause le midi, où l’on<br />
travaille de 25 à 40 heures par<br />
semaine selon l’activité et où il<br />
n’y a pas d’heures supplémentaires.<br />
Certes, tout n’est sûrement<br />
pas idyllique. Mais tout<br />
de même, pour un centre<br />
d’appel…<br />
Jean-Christophe Fouquet<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 27
Envie de…<br />
Contempler<br />
Les Deuil<strong>la</strong>nts à Étaples<br />
Fraîchement<br />
restaurée, une toile<br />
de Francis Tattegrain<br />
sort des réserves du<br />
Musée de Picardie.<br />
Une œuvre poignante<br />
et monumentale<br />
à admirer sans<br />
modération.<br />
Depuis fin mai, une<br />
toile exceptionnelle<br />
brille au cœur<br />
du grand salon du<br />
Musée de Picardie.<br />
Un tableau de Francis Tattegrain,<br />
d’un format spectacu<strong>la</strong>ire: 2,30 m<br />
sur 4,18 m vient d’être restauré.<br />
« Les Deuil<strong>la</strong>nts* à Étaples est un<br />
chef-d’œuvre de <strong>la</strong> peinture naturaliste<br />
qui n’était pas sorti de nos réserves<br />
depuis 20 ans, explique<br />
Laure Dalon, conservatrice du patrimoine<br />
chargée des collections<br />
beaux-arts. Lorsque le premier étage<br />
du musée sera rénové, une <strong>la</strong>rge p<strong>la</strong>ce<br />
sera consacrée à <strong>la</strong> peinture du XIX e siècle.<br />
En particulier les paysages de<br />
bords de mer et du monde paysan picard.<br />
Nous voulons donner au public<br />
un avant-goût du futur accrochage. »<br />
Pour le moment, les visiteurs peuvent<br />
admirer de près le tableau de<br />
28<br />
Tattegrain. En effet, celui-ci n’est<br />
pas fixé aux murs, mais posé sur<br />
le sol du grand salon. Une instal<strong>la</strong>tion<br />
propice à <strong>la</strong> contemp<strong>la</strong>tion.<br />
Une manière originale de pénétrer<br />
dans ce paysage marin que le<br />
peintre, né en Picardie en 1852, a<br />
souvent représenté. C’est à Bercksur-Mer,<br />
dans le Pas-de-Ca<strong>la</strong>is,<br />
que Francis Tattegrain a commencé<br />
à s’adonner complètement<br />
à <strong>la</strong> peinture aux côtés de<br />
son confrère Ludovic-Napoléon<br />
Lepic. Il s’était fait construire un<br />
atelier en baie d’Authie, sur <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>ge, afin de réaliser des œuvres<br />
grand format en éc<strong>la</strong>irage naturel.<br />
Pour Les Deuil<strong>la</strong>nts à Étaples,<br />
qu’il présenta au Salon de peinture<br />
et de sculpture à Paris en<br />
1883, Tattegrain reçut <strong>la</strong> médaille<br />
de deuxième c<strong>la</strong>sse. Achetée par<br />
l’État, l’œuvre a été déposée au<br />
Musée de Picardie en 1885.<br />
Virtuose des scènes dramatiques,<br />
merveilleux coloriste, Tattegrain<br />
donne à ses tableaux une intensité<br />
émotionnelle rare. Les<br />
Deuil<strong>la</strong>nts représente un naufrage:<br />
scène tristement commune<br />
pour les popu<strong>la</strong>tions côtières<br />
de l’époque. D’un grand<br />
réalisme, cette toile témoigne de<br />
Restauré, ce tableau du<br />
peintre naturaliste Francis<br />
Tattegrain est exposé dans<br />
le grand salon du Musée<br />
de Picardie, jusqu’aux Journées<br />
du Patrimoine.<br />
l’empathie de l’artiste pour le<br />
peuple de <strong>la</strong> mer. « La façon dont<br />
elle est exposée est magique, poursuit<br />
Alix Pasquet qui a redonné<br />
vie à l’œuvre. On n’a qu’un pas à<br />
faire pour entrer dans l’eau. » La restauratrice,<br />
établie à <strong>Amiens</strong> de-<br />
Les Deuil<strong>la</strong>nts à Étaples,<br />
un chef-d’œuvre de <strong>la</strong><br />
peinture naturaliste.<br />
puis trois ans, a répondu à l’appel<br />
d’offres <strong>la</strong>ncé par le musée.<br />
Étrange coïncidence: comme<br />
Tattegrain, elle est tombée sous le<br />
charme de <strong>la</strong> côte d’Opale. Une<br />
raison qui lui a fait quitter Paris<br />
pour <strong>la</strong> Picardie. « Travailler sur ce<br />
format était passionnant mais ce qui<br />
m’a surprise c’est de découvrir toutes<br />
ces touches de couleurs et ces reflets<br />
bleus, verts, roses si fidèles aux paysages<br />
que je connais. Certains détails<br />
aussi, comme les embruns projetés<br />
sur les vêtements des deuil<strong>la</strong>nts. » En<br />
plus du châssis et du cadre dont<br />
<strong>la</strong> restauration a été confiée à<br />
d’autres spécialistes, <strong>la</strong> couche<br />
picturale nécessitait un sérieux<br />
nettoyage. Le tableau ayant subi<br />
un dégât des eaux, l’humidité<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
avait provoqué des soulèvements<br />
et des pertes de matière, auxquels<br />
s’étaient ajoutés un b<strong>la</strong>nchiment<br />
visible dans les couleurs sombres<br />
et un encrassement dû à l’absence<br />
de vernis. « J’ai travaillé avec<br />
une collègue, explique Alix Pasquet.<br />
Il nous a fallu une bonne semaine pour<br />
lui redonner de l’éc<strong>la</strong>t. Nous avons<br />
également pulvérisé un antifongique<br />
afin d’éviter de futures détériorations.<br />
» Une intervention curative<br />
et préventive mais aussi « symbolique<br />
»: « offrir au public des œuvres<br />
qu’il n’a pas vues depuis longtemps,<br />
c’est faire un geste pour <strong>la</strong> culture et<br />
sauver une partie de notre patrimoine<br />
», sourit Alix Pasquet. Dans<br />
les réserves du musée, d’autres<br />
trésors attendent de faire peau<br />
neuve pour retrouver une p<strong>la</strong>ce<br />
lors de <strong>la</strong> réouverture du premier<br />
étage en 2014.<br />
■ Coline Bergeon<br />
* personnes en deuil<br />
INFORMATION<br />
Musée de Picardie,<br />
48 rue de <strong>la</strong> République<br />
Alix Pasquet, restauratrice,<br />
65 rue Dom Bouquet,<br />
06 99 44 64 80<br />
Envie de lire<br />
Les bibliothécaires de <strong>la</strong> Métropole nous recommandent<br />
Virginia, mon amour, ma sœur<br />
de Susan Sellers, traduit de l'ang<strong>la</strong>is<br />
par Laurent Bury, Autrement, 2011<br />
Soit deux sœurs, l'une écrivain reconnu, l'autre<br />
peintre en mal de reconnaissance. La jalousie<br />
jouxte de près <strong>la</strong> complicité. Pour toutes les deux,<br />
les souvenirs, parfois pesants, de l'enfance,<br />
les décès familiaux et même quelques excès de<br />
folie sont le ciment de <strong>la</strong> création artistique.<br />
Dans ce premier roman aux accents biographiques, Susan Sellers<br />
trace, avec simplicité et attachement, l'histoire de Virginia Woolf<br />
à travers le regard de sa sœur, Vanessa Bell.<br />
Ouvrage disponible à <strong>la</strong> bibliothèque Louis-Aragon. Cote : R SEL<br />
La Vallée de <strong>la</strong> mort<br />
de Joyce Carol Oates, Rey, 2009 – Points, 2010<br />
En vingt-cinq nouvelles, l’auteur analyse sans fard<br />
les re<strong>la</strong>tions entre les hommes et les femmes et<br />
dissèque les vaines tentatives de ces dernières<br />
pour s’affranchir de <strong>la</strong> fureur des hommes, tout<br />
milieu social confondu, ainsi que les successives<br />
blessures qui les mènent parfois au geste ultime.<br />
Un portrait au vitriol de <strong>la</strong> société américaine.<br />
Ouvrage disponible dans les bibliothèques Louis-Aragon, Edouard-David et<br />
Hélène-Bernheim et au bibliobus Jules-Verne. Cote : R OAT<br />
L’Écologie en bas de chez moi<br />
d’Iegor Gran, POL, 2011<br />
Ou comment on rejette cette nouvelle dictature<br />
de <strong>la</strong> « verte attitude » ! L’auteur nous malmène<br />
et nous amuse aussi avec nos contradictions,<br />
nos convictions, qu’il s’empresse de démonter<br />
avec humour. Militant du scepticisme face aux<br />
arguments qui nous sont servis quotidiennement<br />
pour nous culpabiliser… Un récit subversif et polémique ou un<br />
grand bol d’air pur ?<br />
Ouvrage disponible dans les bibliothèques Louis-Aragon, Edouard-David et Le Petit-Prince.<br />
Cote : 844.92 GRA<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 29<br />
Roman<br />
Nouvelles<br />
Société<br />
Envie de regarder<br />
Deux rouquines dans <strong>la</strong> bagarre<br />
d’Al<strong>la</strong>n Dwan, 1956<br />
Avec Rhonda Fleming, Arlene Dahl…<br />
Tiré du roman de James Cain (Le facteur sonne toujours<br />
deux fois), c’est un film de gangster, un vrai film<br />
noir, en Technicolor ! Un caïd tente de mettre <strong>la</strong> main<br />
sur <strong>la</strong> ville face à un candidat à <strong>la</strong> mairie. C’est à ce<br />
moment-là que les deux sœurs (rousses) interviennent<br />
dans <strong>la</strong> lutte de pouvoir. Le réalisateur a dû<br />
"jouer" avec <strong>la</strong> censure de l'époque. On peut y voir une magnifique scène<br />
suggestive montrant les jambes nues de l'actrice dépassant du canapé !<br />
DVD disponible à <strong>la</strong> bibliothèque Louis-Aragon. Cote : F DWA<br />
■
Ce<strong>la</strong> fait trois ans que nous<br />
faisons appel à l’opération<br />
Tranquillité vacances. C’est<br />
une bonne initiative q ui nous permet<br />
d’être tranquilles lorsque l’on part<br />
plusieurs jours, témoigne Jean-<br />
30<br />
Comment faire ?<br />
Surveiller son domicile<br />
lorsque l’on part en vacances<br />
Enfin les vacances.<br />
Les valises sont prêtes.<br />
On a pensé à faire garder<br />
chien et chat.<br />
Et pour que l’on puisse<br />
partir l’esprit serein, <strong>la</strong><br />
police municipale assure<br />
même <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce de<br />
son habitation. Il suffit de<br />
s’inscrire à l’opération<br />
Tranquillité vacances.<br />
BON À SAVOIR<br />
L’opération Tranquillité vacances<br />
n’empêche cependant pas de<br />
prendre des mesures de précaution<br />
avant tout départ prolongé.<br />
On verrouille les accès, on range<br />
outils, échelles et tout matériel<br />
susceptible d’attirer l’attention.<br />
Il convient aussi de confier à un<br />
proche, plutôt que de les <strong>la</strong>isser<br />
à domicile, ses objets de valeur…<br />
Pierre Scribe. On sait que <strong>la</strong> police<br />
municipale remplit parfaitement sa<br />
mission. Quand nous rentrons,<br />
après trois semaines d’absence,<br />
nous trouvons plus d’une vingtaine<br />
d’avis de passage dans notre boîte<br />
aux lettres. » Pierre Thellier, lui,<br />
admet que ce service rendu est<br />
très utile et sécurisant. « C’est<br />
une formalité que nous remplissons<br />
avant chaque départ. Cette opération<br />
qui permet des visites régulières<br />
au domicile est une forme de chaîne<br />
de solidarité. » Il est ainsi possible<br />
de faire surveiller gratuitement<br />
son habitation par <strong>la</strong> police municipale.<br />
Principalement l’été, de<br />
juin à septembre, mais aussi<br />
toute l’année. Un service dissuasif<br />
contre les rôdeurs et cambrioleurs<br />
dont 222 Amiénois ont<br />
bénéficié en 2010. Pour ce<strong>la</strong>, il<br />
suffit de remplir le formu<strong>la</strong>ire,<br />
téléchargeable sur Internet, et de<br />
le rapporter au poste de police<br />
municipale de son secteur (lire<br />
encadré). Ou de s’y inscrire sur<br />
p<strong>la</strong>ce. « Différents renseignements<br />
sont à fournir : dates de départ, de<br />
retour et caractéristiques du domicile,<br />
précise Christèle Lefebvre,<br />
chef de service de <strong>la</strong> police mu-<br />
EN PRATIQUE<br />
Le formu<strong>la</strong>ire<br />
Surveil<strong>la</strong>nce habitation<br />
est téléchargeable au<br />
format PDF sur<br />
http://amiens.fr/vos<br />
_demarches/police_<br />
municipale/police_<br />
municipale.html<br />
Une fois complété,<br />
il est à remettre au<br />
poste de police<br />
municipale du secteur<br />
du lieu de résidence.<br />
Poste Est,<br />
363 rue de Cagny<br />
03 22 22 24 50<br />
Poste Sud, 16 rue<br />
André-Chénier<br />
03 22 22 24 35<br />
Poste Ouest,<br />
3 p<strong>la</strong>ce du Paysd’Auge<br />
03 22 22 24 25<br />
Poste Nord, rue<br />
Winston-Churchill<br />
03 22 22 24 30<br />
Par souci d’économie, les parents<br />
doivent désormais inscrire leur(s)<br />
enfant(s) à <strong>la</strong> cantine avant cette fin<br />
d’année sco<strong>la</strong>ire.<br />
nicipale. Ce contact permet aussi<br />
d’établir un lien direct avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
qui souvent ne connaît pas le<br />
poste de police dont elle dépend. »<br />
Durant toute <strong>la</strong> durée d’absence<br />
les agents municipaux assurent<br />
des rondes de surveil<strong>la</strong>nce à<br />
pied ou à vélo. « Avec vérification<br />
des portes, volets, fenêtres et abords<br />
C’est une formalité<br />
que nous remplissons<br />
avant chaque<br />
départ. Cette opération<br />
qui permet des visites<br />
régulières au domicile<br />
est une forme de chaîne<br />
de solidarité.<br />
du domicile, tous les jours à horaires<br />
réguliers, détaille Christèle<br />
Lefebvre. À chaque patrouille effectuée,<br />
un avis de passage est<br />
glissé dans <strong>la</strong> boîte aux<br />
lettres. Au retour de vacances, nous<br />
reprenons contact pour nous assurer<br />
que tout s’est bien passé et achever<br />
ainsi notre mission. » L’opération<br />
Tranquillité vacances est également<br />
assurée par <strong>la</strong> police<br />
nationale.<br />
■ Ingrid Lemaire<br />
<strong>Amiens</strong>forum | juillet 2011
■ Dans vos agendas<br />
Visites de proximité, ba<strong>la</strong>des urbaines : voici autant d’occasions pour les Amiénois et leurs élus de<br />
se rencontrer autour de questions, suggestions et projets, comme ici, le 2 juillet.<br />
ET AUSSI DANS VOTRE VILLE<br />
AGORA<br />
Le 17 septembre de 10 h à 18 h, pour le grand<br />
rassemblement annuel, les associations<br />
investissent <strong>la</strong> maison de <strong>la</strong> culture, le<br />
Coliseum, les rues Caumartin et Gresset.<br />
FÊTE NATIONALE<br />
Le 14 juillet dans <strong>la</strong> cour de l’hôtel de ville.<br />
10 h 50 : honneur au drapeau. 11 h : revue des<br />
troupes, remise de décoration et aubade. Avec<br />
l’avenir musical des cheminots de Longueau.<br />
RÉSEAU SOCIAL<br />
SUIVEZ AMIENS SUR TWITTER<br />
Connaître ou se faire rappeler, via un tweet sur son portable, <strong>la</strong> date et<br />
l’heure d’une conférence, d’un spectacle, d’une ba<strong>la</strong>de urbaine, d’une<br />
inauguration… c’est désormais possible. Il suffit de créer son compte<br />
Twitter et de s’abonner aux flux venant de twitter.com/amiensville.<br />
Vous voulez tout savoir sur l’Élysée, le ministère de <strong>la</strong> Santé, <strong>la</strong><br />
Picardie, France 2, France Bleu Picardie? Outre les infos pratiques du<br />
jour, <strong>la</strong> Ville propose de suivre les actualités de plusieurs institutions,<br />
organismes, particuliers… Alors, <strong>la</strong>issez-vous twitter.<br />
ADRESSES DES MAIRIES DE PROXIMITÉ<br />
Hôtel de ville<br />
03 22 97 40 40<br />
Mairie de proximité<br />
Jules-Ferry<br />
166, chaussée Jules-Ferry<br />
03 22 50 47 65<br />
AMIENS<br />
BAL DE LA LIBERATION<br />
Le 27 août dans <strong>la</strong> cour de l’hôtel de ville.<br />
DEFI JULES-VERNE<br />
Les 20 et 21 août au parc de La Hotoie<br />
FÊTE AU BORD DE L’EAU<br />
Les 10 et 11 septembre, quartier Saint-Leu<br />
Mairie de proximité<br />
Atrium<br />
39, avenue de <strong>la</strong> Paix<br />
03 22 66 10 20<br />
Mairie de proximité<br />
Pierre-Rollin<br />
Rue du 8-Mai-1945<br />
03 22 50 32 60<br />
DÉMOCRATIE<br />
PARTICIPATIVE<br />
LES RENDEZ-VOUS DE LA DÉMOCRATIE PRÈS DE CHEZ VOUS<br />
APPEL À VOLONTAIRES<br />
Chaque conseil d’habitants compte dans ses<br />
rangs quatre personnes non inscrites sur les<br />
listes électorales et tirées au sort à partir d’une<br />
liste de volontaires. Les conseils d’habitants<br />
Nord, Sud, Est et Ouest seront renouvelés en<br />
septembre. Vous êtes étranger (hors Union européenne)<br />
et vous n’avez pas le droit de vote en<br />
France, vous désirez intégrer un conseil d’habitants:<br />
envoyez vos candidatures avant début<br />
septembre à democratielocale@amiens-metropole.com<br />
ou par courrier à Mission démocratie<br />
locale et vie associative, Mairie d’<strong>Amiens</strong> –<br />
BP 2720 – 80027 <strong>Amiens</strong> CEDEX 1<br />
VISITES DE PROXIMITÉ<br />
Sécurité, accessibilité, voirie, entretien des espaces<br />
verts… Chaque semaine, les élus parcourent<br />
les quartiers d’<strong>Amiens</strong> pour résoudre les<br />
problèmes de proximité. Le 5 septembre à 17h,<br />
rendez-vous à l’angle de <strong>la</strong> rue du Commandant<br />
LES ÉLUS À VOTRE ÉCOUTE<br />
ANNOOT PASCALINE<br />
Hôtel de ville<br />
Sur RDV au 03 22 97 40 83<br />
mp.annoot-fermantel@amiens-metropole.com<br />
BONNET GUILLAUME<br />
Hôtel de ville<br />
Sur RDV au 03 22 97 40 22<br />
g.bonnet@amiens-metropole.com<br />
DELEMOTTE BERNARD<br />
Mairie de proximité Atrium<br />
Les jeudis de 16h à 17h30<br />
b.delemotte@amiens-metropole.com<br />
DOBREMELLE MICHEL<br />
Mairie de proximité Pierre-Rollin<br />
Les mercredis 13, 20 et 27 juillet<br />
de 13h30 à 15h<br />
m.dobremelle@amiens-metropole.com<br />
FONTAINE LUCIEN<br />
Hôtel de ville<br />
Sur RDV au 03 22 97 11 22<br />
Le 9 et le 23 septembre<br />
FOURÉ BRIGITTE<br />
10, rue Jean-Calvin<br />
Le jeudi de 9h à 12h<br />
GOFFINON JACQUES<br />
Hôtel de ville<br />
Tous les jours sur RDV au 03 22 97 40 34<br />
j.goffinon@amiens-metropole.com<br />
LESSARD JACQUES<br />
Hôtel de ville<br />
Sur RDV au 03 22 97 40 36<br />
Défontaine et de <strong>la</strong> rue du marché aux chevaux,<br />
et à 18h devant le lycée La Hotoie, rue du<br />
Bâtonnier-Mahiu pour une visite du quartier<br />
Saint-Roch Saint-Jacques. Le 12 septembre à<br />
17h, on se retrouve devant le stade rue Soufflot<br />
et à 18h devant le square du Tournaisie, rue de<br />
Cagny, pour arpenter le quartier Val d’Avre.<br />
Le 19 septembre rendez-vous à 17h devant <strong>la</strong><br />
résidence du Mont-Thomas et à 18h devant le<br />
collège Sagebien pour le quartier plein sud.<br />
LE PLU S’EXPOSE<br />
Tout l’été une exposition itinérante présente<br />
les propositions de modification du p<strong>la</strong>n<br />
local d’urbanisme. Jusqu’au 15 juillet à <strong>la</strong><br />
Maison de l’emploi. Du 18 au 29 juillet à <strong>la</strong><br />
mairie de proximité les Coursives. Du 1 er au<br />
12 août à <strong>la</strong> mairie de proximité Pierre-Rollin.<br />
Du 15 au 26 août à <strong>la</strong> mairie de proximité<br />
Atrium. Enfin du 29 août au 9 septembre à <strong>la</strong><br />
mairie de proximité Jules-Ferry.<br />
LION-LEC MARYSE<br />
Hôtel de ville<br />
Sur RDV au 03 22 97 41 13<br />
m.lionlec@amiens-metropole.com<br />
LIQUIER JEAN-FRANCOIS<br />
Mairie de proximité Pierre-Rollin<br />
Sur RDV. au 03 22 50 32 60<br />
Les jeudis 21 et 28 juillet de 15h30<br />
à 17h<br />
jf.liquier@amiens-metropole.com<br />
MAISSE CÉDRIC<br />
Mairie de proximité les Coursives<br />
Les vendredis de 14h30 à 16h à partir<br />
du 1 er septembre<br />
c.maisse@amiens-metropole.com<br />
MARSEILLE CÉCILE<br />
Hôtel de ville<br />
Tous les jours sur RDV<br />
au 03 22 97 42 74<br />
c.marseille@amiens-metropole.com<br />
OGER JEAN-CLAUDE<br />
Hôtel de ville<br />
Les jeudis à partir de 14h30<br />
THIBAULT MARIE-THÉRÈSE<br />
Mairie de proximité les Coursives<br />
Le premier jeudi de chaque mois<br />
de 16h30 à 17h30<br />
GUELFAT FATIHA<br />
Mairie de proximité Atrium<br />
Les lundis de 12h à 13h30 à partir<br />
du 5 septembre<br />
f.guelfat@amiens-metropole.com<br />
TOUTES LES INFORMATIONS UTILES SUR<br />
WWW.AMIENS.FR<br />
À NOTER :<br />
Renseignements et ramassage des encombrants : 03 22 33 12 12<br />
Comme chaque été, les mairies de proximité sont fermées les samedis, jusqu’au 27 août inclus. Seule reste ouverte celle du secteur Ouest, située dans l’hôtel de ville.<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum<br />
Mairie de proximité<br />
Les Coursives<br />
P<strong>la</strong>ce du Pays-d’Auge<br />
03 22 97 43 00<br />
Le numéro unique<br />
pour trouver une<br />
pharmacie de garde<br />
en Picardie : 3237<br />
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Une pièce de l’instal<strong>la</strong>tion “terres... terre”. Travail récent de Nicolle Dormenval qui façonne, au creux de sa main, des petites pièces en argile. Fissurées, craquelées<br />
comme par les éléments, puis patinées, émaillées et enfumées, elles dessinent, ensemble au sol, un insolite paysage de terres cuites. Nicolle Dormenval dirige<br />
une école maternelle à <strong>Amiens</strong> et produit principalement dans l’atelier de céramique du Centre d’art, au Safran. Exposition visible jusqu’au 30 septembre.<br />
<strong>Amiens</strong> aime les artistes !