La tendance - Conseil du statut de la femme - Gouvernement du ...
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:: dossier<br />
Le « modèle féminin » est tellement<br />
ancré dans l’inconscient <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s,<br />
dit <strong>la</strong> psychologue Louise Cossette :<br />
si je fais ceci, si je ressemble à ce<strong>la</strong>, les<br />
gars vont m’aimer. « Je ne veux pas<br />
blâmer les <strong>femme</strong>s qui adhèrent à ce<br />
discours, mais je trouve ça tragique. »<br />
Dramatique, renchérit <strong>la</strong> journaliste<br />
Geneviève St-Germain. Les calendriers<br />
coquins <strong>la</strong> ren<strong>de</strong>nt<br />
ma<strong>la</strong><strong>de</strong>, les cours <strong>de</strong><br />
déhanchements érotiques<br />
n’ont aucun<br />
crédit non plus à ses<br />
yeux. « Les <strong>femme</strong>s y<br />
apprennent à aimer<br />
leur corps tel qu’il<br />
est ? Bullshit ! Vas-y<br />
ma grosse Georgette<br />
<strong>de</strong> 5 pieds 2, frottetoi<br />
sur le poteau, y a rien <strong>de</strong> mieux pour<br />
l’ego ! C’est pitoyable. Si ces <strong>femme</strong>s<br />
lisaient un livre avec <strong>du</strong> contenu, elles<br />
gonfleraient plus intelligemment leur<br />
estime d’elles-mêmes. Je ne condamne<br />
pas le corps. Je pense simplement que<br />
l’esprit et le cœur doivent avoir <strong>la</strong> préséance<br />
sur lui. <strong>La</strong> pitounerie ambiante<br />
me fait sacrer. »<br />
Un complot ? Non. Un back<strong>la</strong>sh, dans<br />
<strong>la</strong> lignée <strong>de</strong> ce que dénonçait Susan<br />
Faludi dans son best-seller <strong>du</strong> même<br />
Toute l’égalité, l’égalité pour toutes...<br />
En solidarité<br />
0 :: Gazette <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s :: mars-avril 007<br />
nom en 1993, croit-elle. « Quand les<br />
<strong>femme</strong>s semblent vouloir prendre<br />
un pouvoir réel sur <strong>la</strong> société, c’est<br />
immanquable, <strong>la</strong> société les ramène à<br />
leur rôle d’objet sexuel, plus fort que<br />
jamais. Cette fois-ci, elles semblent n’y<br />
voir que <strong>du</strong> feu. »<br />
Mais <strong>la</strong> société n’est pas seule en faute.<br />
Les <strong>femme</strong>s le sont aussi. « Le stéréotype<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> pétasse<br />
« les cours <strong>de</strong> striptease<br />
et compagnie ? ils<br />
m’apparaissent relever<br />
beaucoup <strong>du</strong> fantasme<br />
privé; je ne vois rien là<br />
d’antiféministe. »<br />
Chantal Maillé<br />
serait une façon<br />
pour les <strong>femme</strong>s<br />
<strong>de</strong> paraître moins<br />
menaçantes pour<br />
les hommes et, <strong>de</strong><br />
facto, <strong>de</strong> s’excuser<br />
<strong>de</strong> leur réussite<br />
», analysait <strong>la</strong><br />
journaliste Judith<br />
Timson dans un<br />
article <strong>du</strong> Maclean’s consacré à <strong>la</strong> montée<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> culture <strong>du</strong> sexe.<br />
Pire : serait-il possible que notre psyché<br />
n’ait pas suivi nos avancées ? s’interroge<br />
l’auteure américaine <strong>La</strong>ura Kipnis dans<br />
son récent ouvrage The Female Thing :<br />
Dirt, Sex, Envy, Vulnerability. « <strong>La</strong><br />
question se pose, effectivement, juge<br />
Geneviève St-Germain. Au fond, c’est<br />
tellement moins épuisant et plus valorisant<br />
d’être une belle cocotte sexy que<br />
<strong>de</strong> lutter pour faire valoir ses droits !<br />
Et puis, les <strong>femme</strong>s ont si peur <strong>de</strong> se<br />
retrouver seules, <strong>de</strong> ne pas être aimées.<br />
Être libre et autonome <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong><br />
courage. Si l’hypothèse <strong>de</strong> The Female<br />
Thing s’avère exacte, arrêtons <strong>de</strong> nous<br />
battre pour réc<strong>la</strong>mer une égalité dont<br />
<strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s n’ont que faire,<br />
bon Dieu ! »<br />
Ça ne regar<strong>de</strong><br />
personne<br />
Qui sommes-nous pour juger ? « Qui<br />
suis-je comme féministe pour décréter<br />
que tel comportement est acceptable<br />
et que tel autre est susceptible <strong>de</strong><br />
faire reculer les <strong>femme</strong>s ? s’interroge<br />
Chantal Maillé, professeure en étu<strong>de</strong>s<br />
féministes et directrice <strong>de</strong> l’Institut<br />
Simone <strong>de</strong> Beauvoir à l’Université<br />
Concordia. L’univers <strong>de</strong> <strong>la</strong> sexualité<br />
est encore bourré <strong>de</strong> stéréotypes, j’en<br />
conviens. Mais ce n’est pas une raison<br />
pour étiqueter tout ce qui nous<br />
dép<strong>la</strong>ît comme dégradant et faisant<br />
uniquement l’affaire <strong>de</strong>s hommes. À<br />
entendre certaines <strong>femme</strong>s réagir là<strong>de</strong>ssus,<br />
on se croirait revenues 35 ans<br />
en arrière. »<br />
« Les cours <strong>de</strong> striptease et compagnie ?<br />
Ils m’apparaissent relever beaucoup <strong>du</strong><br />
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