La tendance - Conseil du statut de la femme - Gouvernement du ...
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Camirand Photo<br />
epuis plus <strong>de</strong> 30 ans, le <strong>Conseil</strong> <strong>du</strong> <strong>statut</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong> (CSF)<br />
contribue à l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s au Québec<br />
et à <strong>la</strong> progression <strong>de</strong> notre société vers une plus gran<strong>de</strong><br />
égalité entre les <strong>femme</strong>s et les hommes. Nous l’avons fait avec<br />
l’inestimable complicité <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s, <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> <strong>femme</strong>s et avec celle<br />
d’hommes désireux <strong>de</strong> participer à <strong>la</strong> marche <strong>de</strong> l’égalité.<br />
Animé par <strong>la</strong> même solidarité, le CSF s’exprime afin d’appuyer les groupes<br />
<strong>de</strong> <strong>femme</strong>s qui dénoncent <strong>la</strong> révision, par le gouvernement fédéral, <strong>de</strong>s<br />
objectifs <strong>du</strong> Programme <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong> <strong>de</strong> Condition féminine<br />
Canada, <strong>la</strong>quelle a pour effet <strong>de</strong> refuser l’ai<strong>de</strong> financière aux organismes<br />
qui militent pour les droits <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s.<br />
N’oublions pas que les acquis en matière d’égalité juridique, au Québec<br />
comme au Canada, ont été fortement influencés par le travail in<strong>la</strong>ssable<br />
<strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> <strong>femme</strong>s. Ni que le Canada a été critiqué par le comité<br />
chargé d’évaluer l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> Convention sur l’élimination <strong>de</strong> toutes<br />
les formes <strong>de</strong> discrimination à l’égard <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s (CEDEF) au Canada.<br />
Sachant ce<strong>la</strong>, on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sur quelles bases logiques et documentées<br />
le gouvernement fédéral prend un tel virage.<br />
Il faut se méfier <strong>de</strong> l’astucieux argument selon lequel l’égalité <strong>de</strong> fait entre<br />
les <strong>femme</strong>s et les hommes est atteinte. Il existe toujours <strong>de</strong>s obstacles à<br />
l’égalité, dont certains sont érigés en système.<br />
Un net recul<br />
Des reculs sont à prévoir pour les <strong>femme</strong>s dans leur recherche <strong>de</strong> l’égalité<br />
en raison <strong>de</strong> cette décision. De plus, elle contrevient aux engagements<br />
pris par le gouvernement canadien en 1981, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> ratification <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> CEDEF. Avec <strong>la</strong> révision imposée par le gouvernement fédéral, <strong>la</strong><br />
correction <strong>de</strong>s vio<strong>la</strong>tions dénoncées par le comité <strong>de</strong>s Nations Unies, en<br />
2003, est loin d’être concrétisée. On a reproché au Canada <strong>de</strong> tolérer le<br />
<strong>statut</strong> profondément inégal <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s autochtones, <strong>la</strong> discrimination<br />
systémique à <strong>la</strong>quelle font face les immigrantes, les réfugiées et les<br />
<strong>femme</strong>s venues au Canada par l’intermédiaire <strong>du</strong> Programme <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s<br />
familiaux résidants. Cette révision contribuera à creuser le fossé <strong>de</strong><br />
l’inégalité, comme l’a dénoncé le comité onusien.<br />
Mot <strong>de</strong> <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> <strong>du</strong> <strong>statut</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong><br />
Fragile égalité<br />
Pourquoi avoir peur ?<br />
Dans toute société démocratique, l’État est le premier<br />
responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong> l’égalité entre les sexes.<br />
Toutefois, l’État ne peut agir seul. Reconnaissons que c’est<br />
le propre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s droits<br />
<strong>de</strong> critiquer les gouvernements et <strong>de</strong> leur rappeler leurs<br />
obligations envers leur popu<strong>la</strong>tion. Bien qu’elle s’avère<br />
parfois dérangeante, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> tels organismes <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> société civile n’est-elle pas le corol<strong>la</strong>ire d’une saine<br />
démocratie ?<br />
Les progrès obtenus par les <strong>femme</strong>s sont récents et<br />
fragiles. Nous prenons d’ailleurs toute <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> cette<br />
fragilité au contact <strong>de</strong> certaines idéologies qui ont déjà<br />
fait reculer les droits <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s chez nos voisins <strong>du</strong><br />
sud.<br />
Le retrait <strong>du</strong> critère <strong>de</strong> revendication <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s<br />
<strong>femme</strong>s dans le Programme <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong>,<br />
conjugué à l’élimination <strong>du</strong> Programme <strong>de</strong> contestation<br />
judiciaire, pourrait être interprété comme un geste<br />
précurseur d’une série <strong>de</strong> décisions pour diminuer les<br />
droits <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s et entraver <strong>la</strong> marche vers l’égalité.<br />
<strong>La</strong> prési<strong>de</strong>nte,<br />
M e Christiane Pelchat