LE DOSSIER : - CTBA
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<strong>LE</strong> <strong>DOSSIER</strong> :<br />
L E S C A H I E R S<br />
BOIS N°2<br />
ENVIRONNEMENT . SANTÉ . DÉVELOPPEMENT DURAB<strong>LE</strong><br />
Soigner le bois contre<br />
les agents de dégradation.
3<br />
6<br />
8<br />
<strong>LE</strong> <strong>DOSSIER</strong><br />
La lutte contre les<br />
agents de dégradation<br />
du bois : une affaire<br />
de spécialistes.<br />
Classe d’emploi et<br />
prévention des sinistres.<br />
Anaconda : du bois qui fait<br />
sensation !<br />
EDITO<br />
Vous avez entre les mains<br />
le n°2 des Cahiers BOIS+.<br />
Nous profitons du Salon Bobat,<br />
nouveau salon dédié au bois dans la<br />
construction pour le diffuser. En effet,<br />
ce salon professionnel consacre une<br />
grande partie de son programme<br />
de conférence à des sujets proches<br />
de nos préoccupations : construire sain,<br />
démarches environnementales…<br />
Il y a quelques mois, nous avons lancé<br />
ce nouveau magazine et diffusé auprès<br />
de la prescription avec un tirage<br />
de 10 000 exemplaires. Le retour<br />
est encourageant car les demandes<br />
d’informations sont riches<br />
et conséquentes, tant au niveau<br />
des nouveaux produits que des solutions<br />
de mise en œuvre.<br />
Dans ce numéro, nous avons privilégié<br />
des articles dédiés à la prescription.<br />
Un dossier a pour objectif de “soigner”<br />
le bois avec des méthodes et des<br />
produits adaptés.<br />
Une information détaillée, sous forme<br />
de tableaux, présente les classes<br />
d’emploi et prévention des sinistres.<br />
Une présentation de la certification<br />
de services CTB A+ apporte des<br />
éléments de réponse quand il s’agit<br />
d’intervenir pour traiter de façon curative<br />
et préventive. Enfin, un clin d’œil sur<br />
l’Anaconda, le coaster que vous pouvez<br />
visiter au Parc Walibi en Lorraine et<br />
qui n’a pas pris une ride…<br />
Eric Heisel<br />
Responsable des certifications<br />
CTB-B+ et CTB-P+
La longévité des constructions<br />
en bois n’est plus à prouver,<br />
grâce aux caractéristiques d’un<br />
matériau, à la fois léger et<br />
résistant, durable et esthétique…<br />
issu d’une ressource renouvelable.<br />
Faute d’une mise en œuvre<br />
conforme aux règles de l’art ou<br />
d’un traitement préventif adapté,<br />
le bois peut devenir vulnérable<br />
vis-à-vis d’insectes xylophages<br />
ou de champignons lignivores.<br />
Les mesures curatives à prendre<br />
sont reconnues et efficaces,<br />
elles sont l’affaire d’entreprises<br />
spécialisées dans ce domaine<br />
particulier.<br />
Les exemples de constructions en bois<br />
qui ont traversé les siècles foisonnent<br />
partout dans le monde. Des maisons<br />
normandes à pans de bois aux temples<br />
japonais de Nara, en passant par les<br />
églises norvégiennes, sont les témoignages<br />
de la durabilité des ouvrages<br />
en bois quand ils sont bien conçus,<br />
bien construits et bien entretenus.<br />
Il n’en reste pas moins que le bois, en<br />
tant que matériau naturel riche en<br />
matières organiques, peut être sujet à<br />
des dégradations biologiques si la<br />
réalisation de l’ouvrage n’est pas<br />
conforme aux règles de l’art. Si la présence<br />
des agents de dégradation est<br />
détectée à temps, des solutions curatives<br />
efficaces existent. Le diagnostic,<br />
qui permet d’identifier l’agent de<br />
dégradation et de déterminer les<br />
mesures à prendre, doit être réalisé<br />
<strong>LE</strong> <strong>DOSSIER</strong><br />
La lutte contre les agents<br />
de dégradation du bois :<br />
une affaire de spécialistes<br />
…/…<br />
Dégâts de la mérule<br />
Dégâts par les termites<br />
OCTOBRE 2006
<strong>LE</strong> <strong>DOSSIER</strong><br />
Capricorne<br />
Hespérophane<br />
Vrillette<br />
Lyctus<br />
Termites : ouvrier<br />
Guide des traitements<br />
du bois.<br />
marqueaplus@ctba.fr<br />
…/…<br />
par un professionnel qualifié : expert<br />
en état parasitaire ou entreprise de<br />
traitement titulaire de la certification<br />
CTB A+ (voir encadré).<br />
DES TRAITEMENTS CURATIFS<br />
ADAPTES A CHAQUE CAS<br />
DE FIGURE<br />
Le choix de la méthode de traitement<br />
dépend avant tout de la nature<br />
de l’agent d’infestation.<br />
• Champignons<br />
Pas d’eau… pas de champignon,<br />
même pour le plus dangereux d’entre<br />
eux, la mérule, qui se satisfait d’un<br />
régime un peu plus sec que les autres.<br />
En conséquence, tant que le bois n’est<br />
pas anormalement et longtemps<br />
humidifié, aucune attaque de champignon<br />
n’est possible.<br />
Ce traitement implique avant tout la<br />
remise en état de salubrité de l’ouvrage.<br />
La deuxième étape consiste à<br />
éliminer largement les bois dégradés,<br />
puis à renforcer ou à remplacer les<br />
éléments affaiblis : nouvelles pièces de<br />
bois, flasques métalliques, injection<br />
de résine. Il restera à traiter les murs,<br />
les sols et les bois sains avec des produits<br />
fongicides reconnus efficaces.<br />
• Insectes à larves<br />
xylophages<br />
On regroupe sous cette appellation<br />
les insectes dont la larve se développe<br />
dans le bois : capricorne, hespérophanes,<br />
lyctus, petite et grosse vrillette.<br />
Leur présence se détecte surtout par<br />
les trous de sortie des larves quand<br />
elles arrivent au stade adulte. La<br />
méthode de traitement comprend<br />
plusieurs étapes indispensables :<br />
• le sondage des bois pour identifier<br />
les zones contaminées,<br />
• le bûchage (1) des pièces de bois<br />
attaquées pour éliminer les parties<br />
vermoulues et sans résistance mécanique,<br />
• le brossage-dépoussiérage (2) qui<br />
consiste à éliminer la vermoulure,<br />
• l’injection sous pression (3) du<br />
produit de traitement dans des trous<br />
percés préalablement dans le bois,<br />
• l’application de surface du produit<br />
(4) sur toutes les faces accessibles.<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4
• Termites<br />
Comme les fourmis, les termites<br />
vivent en colonies : ce sont des<br />
insectes sociaux, contrairement aux<br />
insectes à larves xylophages. Leur<br />
organisation, leur discrétion et leur<br />
capacité à dégrader les bois et les<br />
matériaux contenant de la cellulose en<br />
font, à juste titre, les insectes les plus<br />
redoutés parmi les ennemis du bois.<br />
Heureusement, même si certaines<br />
régions françaises sont très touchées<br />
par les termites, d’autres ignorent<br />
encore totalement leur présence<br />
(voir carte d’infestation sur le site de<br />
l’Observatoire national des termites :<br />
www.termite.com.fr).<br />
Deux procédés<br />
de traitement curatif :<br />
• le traitement chimique par barrières<br />
d’injection permettant d’isoler<br />
le bâti du sol. Il consiste à réaliser des<br />
barrières au niveau des sols intérieur<br />
et extérieur, des murs porteurs, des<br />
cloisons et doublages. Il consiste également<br />
à traiter l’ensemble des bois de<br />
structure et autres bois jusqu’au<br />
niveau supérieur à l’infestation. Un<br />
Si vous détectez des<br />
signes de présence<br />
d’une attaque (trous de<br />
sortie, vermoulure, bois<br />
friable….), la démarche<br />
à adopter est de solliciter<br />
une entreprise de<br />
traitement qui établira un devis précis<br />
basé sur un diagnostic fiable. Ce<br />
diagnostic se traduira par une analyse<br />
complète de la situation : nature<br />
de l’attaque, localisation de l’infestation,<br />
traitement préventif ou curatif…<br />
Cette entreprise titulaire de la<br />
certification CTB-A+, spécialiste dans<br />
ce domaine, saura prendre les<br />
mesures nécessaires afin de lutter<br />
efficacement contre l’infestation.<br />
Le <strong>CTBA</strong> délivre la certification de ser-<br />
traitement complémentaire est réalisé<br />
par application de surface.<br />
• la technique par “pièges-appâts”<br />
qui consiste à installer, sur le périmètre<br />
du bâti et où il y a présence<br />
de termites, des pièges remplis<br />
d’insecticide visant à éliminer la<br />
colonie.Il faut également supprimer<br />
les facteurs physiques susceptibles<br />
de favoriser le retour de l’infestation :<br />
rétablir les ventilations, éliminer les<br />
infiltrations d’eau, et tous les débris<br />
qui peuvent leur servir de sources<br />
d’alimentation : vieux papiers, chiffons,<br />
bois, vieux meubles…<br />
Piège intérieur.<br />
Faites appel à une entreprise certifiée CTB-A+<br />
vices CTB-A+ aux entreprises de traitement<br />
dont le professionnalisme est<br />
reconnu. En effet, une entreprise titulaire<br />
de la certification CTB-A+ s’engage<br />
à respecter une charte qualité mettant<br />
en avant :<br />
• la clarté du devis et la fiabilité du<br />
diagnostic,<br />
• la réalisation des travaux de traitement<br />
selon des référentiels techniques<br />
validés,<br />
• l’utilisation de produits certifiés<br />
CTB-B+ et reconnus pour leur efficacité,<br />
• le respect de la réglementation en<br />
vigueur concernant la sécurité des<br />
personnes et de l’environnement.<br />
De plus, ces entreprises sont soumises<br />
à des audits et contrôles réguliers<br />
par les inspecteurs du <strong>CTBA</strong> afin<br />
<strong>LE</strong> <strong>DOSSIER</strong><br />
Ce guide décrit en détail,<br />
l’ensemble de la démarche de<br />
préservation à travers les textes<br />
normatifs en vigueur.<br />
Pour vous le procurer :<br />
marqueboisplus@ctba.fr<br />
de s’assurer de la bonne application<br />
des engagements et de la conformité<br />
des traitements sur chantiers.<br />
Faire appel à une entreprise “CTB-A+”<br />
garantit également la sûreté des produits<br />
utilisés. En France, en effet, la<br />
loi autorise la vente de produits de<br />
préservation des bois sans homologation,<br />
dont l’efficacité n’est pas systématiquement<br />
établie.<br />
La liste des entreprises titulaires est<br />
disponible sur le site Internet du<br />
<strong>CTBA</strong> (www.ctba.fr). A ce jour, 130<br />
entreprises titulaires réalisent<br />
environ 20 000 interventions par an<br />
reparties entre 12 000 chantiers pour<br />
le capricorne et les vrillettes, 6 500<br />
pour les termites et 1 500 pour les<br />
champignons (chiffres 2005).<br />
OCTOBRE 2006
Classes d’emploi<br />
et prévention des sinistres<br />
Schéma décisionnel<br />
des classes d’emploi<br />
Espèce jugée<br />
suffisamment<br />
durable<br />
pour la performance<br />
requise et pour<br />
la classe d’emploi<br />
EN 460<br />
Un traitement<br />
de préservation<br />
ne s'impose pas<br />
Performance<br />
ne pouvant pas<br />
être atteinte<br />
par un traitement<br />
de préservation<br />
CONCEPTION<br />
Définir<br />
la performance<br />
requise<br />
Déterminer<br />
le(s) risque(s)<br />
Décider de la<br />
classe d’emploi<br />
CHOISIR<br />
<strong>LE</strong>S ESSENCES<br />
DE BOIS<br />
(EN 350-2)<br />
Espèce jugée<br />
insuffisamment<br />
durable<br />
pour la performance<br />
requise et pour<br />
la classe d’emploi<br />
EN 460<br />
Performance<br />
pouvant être<br />
atteinte<br />
par un traitement<br />
de préservation<br />
Sélectionner et<br />
spécifier le produit<br />
et le traitement<br />
de préservation<br />
EN 599-1 et 351-1<br />
Par rapport à d’autres matériaux, un<br />
des atouts majeurs du matériau bois<br />
est l’existence des classes d‘emploi,<br />
appelées auparavant classes de<br />
risques. Ce système permet en effet<br />
de classifier les bois dans leur situation<br />
d’usage, suivant les agents biologiques<br />
présents susceptibles de les<br />
dégrader et leur virulence. En pratique<br />
cette classification est basée<br />
sur l’exposition à l’eau. Il est ainsi possible,<br />
à partir de textes normatifs, de<br />
s’assurer de la bonne adéquation<br />
entre la durabilité requise par la situation<br />
de la pièce de bois dans l’ouvrage,<br />
et celle de l’essence de bois choisie.<br />
Les choix de l’essence et du traitement<br />
de préservation éventuel adaptés<br />
ne constituent pas une assurance<br />
tout risque. En effet, il ne dispense<br />
pas le maître d’œuvre de prendre les<br />
mesures nécessaires en termes de<br />
conception de l’ouvrage pour garantir<br />
sa salubrité : éviter les pièges à<br />
eau notamment au niveau des<br />
assemblages, présence de lames<br />
d’air dans les parois, feuillures drainées<br />
dans les menuiseries, avanttoits<br />
pour protéger les façades, pieds<br />
de poteaux non encastrés… La règle<br />
générale est de ne pas enfermer le<br />
bois et de s’assurer que l’eau<br />
pourra toujours s’évacuer rapidement,<br />
afin qu’elle ne s’accumule<br />
pas dans le matériau.<br />
Par manque de disponibilité, de coût<br />
plus élevé des essences naturellement<br />
durables, ou encore parce que l’offre<br />
ne permet pas d’obtenir des débits<br />
purgés d’aubier, il est dans la plupart<br />
des cas nécessaire de faire appel à des<br />
essences facilement disponibles, mais<br />
dont la durabilité naturelle n’est pas<br />
suffisante pour l’usage recherché.<br />
Dans ces cas de figure, le recours à une<br />
protection du bois par un produit de<br />
traitement est indispensable.<br />
Rappelons que les aubiers, quelle<br />
que soit l’essence de bois considérée,<br />
ne sont absolument pas durables<br />
pour quelque emploi que ce soit, et<br />
qu’il faut les protéger des dégradations.<br />
Selon les essences, l’aubier<br />
peut être visuellement distinct du<br />
duramen : pins, douglas, mélèze,<br />
chêne… ou non distinct du bois parfait<br />
: sapin, épicéa…<br />
La définition des classes d’emploi fait<br />
l’objet du tableau ci-contre. La<br />
démarche décisionnelle à adopter<br />
dans le choix de l’essence est indiquée<br />
par le schéma ci-dessous.
Définition des classes d’emploi (application des normes EN 335)<br />
Le bois est exposé<br />
• Toujours à l’abri des intempéries<br />
• Humidité du bois inférieure à 18 %<br />
• A l’abri des intempéries<br />
• Humidité du bois inférieure à 18 %<br />
• Humidifications possibles<br />
par condensations occasionnelles.<br />
SOUS FAIB<strong>LE</strong> EXPOSITION :<br />
• Bois soumis à des alternances rapides<br />
d’humidification (humidité supérieure<br />
à 20%) et de séchage<br />
• Pas de stagnation d’eau<br />
• Séchage complet avant<br />
réhumidification<br />
• Pas d’humidification significative<br />
en bois de bout et aux assemblages<br />
SOUS FORTE EXPOSITION :<br />
Même exposition que précédemment,<br />
mais avec :<br />
• Stagnation d’eau plus fréquente<br />
• Pénétration d’eau modérée en bout<br />
et aux assemblages (mais modérée)<br />
• Bois soumis à des humidifications<br />
fréquentes ou permanentes<br />
• Contact sol ou bois immergés<br />
• Rétentions ou stagnation d’eau<br />
• Humidité du bois supérieure à 20 %<br />
pendant de longues périodes<br />
ou en permanence<br />
• Risques termites importants<br />
(via les sols ou les murs)<br />
• Bois en contact avec l’eau de mer<br />
Agents d'altération Zone<br />
vulnérable (1)<br />
insectes champignons<br />
• Insectes<br />
coléoptères<br />
• Termites<br />
• Insectes<br />
coléoptères<br />
• Termites<br />
• Insectes<br />
coléoptères<br />
• Termites<br />
• Insectes<br />
coléoptères<br />
• Termites<br />
• Insectes<br />
coléoptères<br />
• Termites<br />
• Térébrants<br />
marins<br />
Pourritures<br />
superficielles<br />
et occasionnelles<br />
à<br />
virulence<br />
faible<br />
Pourritures<br />
superficielles<br />
à virulence<br />
faible<br />
Pourritures<br />
plus<br />
profondes et<br />
plus actives<br />
Pourritures<br />
profondes<br />
à forte<br />
virulence,<br />
y compris<br />
pourriture<br />
molle<br />
Pourritures<br />
profondes<br />
à forte<br />
virulence,<br />
y compris<br />
pourriture<br />
molle<br />
0 à 3 mm<br />
0 à 3 mm<br />
0 à 3 mm (2)<br />
(pas de pénétration<br />
d’eau en bois de bout et<br />
dans les assemblages)<br />
5 à 10 mm et plus<br />
en latéral<br />
30 à 50 mm<br />
en axial<br />
(bois de bout<br />
et assemblages)<br />
Tout le volume<br />
du bois<br />
(au minimum<br />
sur une partie<br />
des pièces)<br />
Tout le volume<br />
du bois<br />
Classe<br />
d’emploi (3)<br />
1<br />
2<br />
3<br />
Niveau A<br />
3<br />
Niveau B<br />
4<br />
5<br />
OCTOBRE 2006<br />
Exemples<br />
Porte<br />
intérieure<br />
Fermette<br />
Bardage (4)<br />
Menuiserie<br />
extérieure<br />
Terrasse<br />
Ponton<br />
(1) La zone vulnérable (notion non normalisée) représente la zone dans laquelle une attaque peut naître et se développer.<br />
(2) Jusqu’à 6 mm en cas d’essences imprégnables (aubier de pin, hêtre, peuplier…) qui présentent une forte capacité de reprise d’eau.<br />
(3) Certaines conceptions, protections ou des variations climatiques locales peuvent modifier les classes d’emploi des applications données.<br />
Pour plus de détails, se référer aux normes, DTU ou documents techniques.<br />
(4) Plusieurs autres situations de bardage existent conformément au DTU 41.2, de la classe 2 à la classe 4.
Anaconda :<br />
du bois qui fait sensation !<br />
Même s'il ne s'agissait pas<br />
d'une première mondiale,<br />
la construction d'un coaster<br />
en bois n'était pas une mince<br />
affaire. Baptisé Anaconda<br />
et réalisé par Piveteau Bois,<br />
il fait depuis 17 ans, la joie<br />
des visiteurs de tous âges<br />
et de toutes nationalités, dans<br />
l'enceinte du parc d’attractions<br />
Walibi Lorraine.<br />
Quelques chiffres situent<br />
l'ampleur de cette réalisation :<br />
les 1 200 mètres du parcours<br />
bien calé dans un petit train,<br />
des bosses qui culminent à<br />
32 mètres de hauteur, 35 000<br />
pièces de pin sylvestre (1250 m3), 80 000 boulons.<br />
Le coaster – ou montagnes russes<br />
– en bois français installé à<br />
Hagondange, en Moselle, dans<br />
le parc Walibi Lorraine, un parc<br />
d'attractions à vocation<br />
internationale, était une première<br />
en Europe lors de sa mise<br />
en activité en 1989. D'abord par<br />
ses dimensions<br />
exceptionnelles,<br />
mais surtout par<br />
la qualité de sa<br />
réalisation.<br />
www.ctba.fr<br />
Pour tous renseignements complémentaires<br />
courrier@ctba.fr<br />
DU BOIS FRANÇAIS<br />
INDESTRUCTIB<strong>LE</strong><br />
Parmi les essences françaises résineuses<br />
couramment disponibles, seuls les pins<br />
présentent des caractéristiques mécaniques<br />
et une aptitude au traitement<br />
(imprégnabilité) convenant à ce type<br />
d'ouvrage. Le pin sylvestre a été sélectionné<br />
en raison de ses performances<br />
mécaniques, mais aussi parce qu'il se<br />
prête bien au traitement de préservation<br />
par injection en autoclave (couronne<br />
d'aubier importante et très imprégnable).<br />
Ce procédé de préservation est le seul<br />
qui permette de protéger durablement le<br />
bois dans cette situation (bois humidifié<br />
en permanence, classe d’emploi 4 selon<br />
la norme NF EN 335-2).<br />
PLUS DE 400 MODU<strong>LE</strong>S<br />
ASSEMB<strong>LE</strong>S PAR ANNEAUX<br />
La structure du manège a été décomposée<br />
en 408 modules individuels, fabriqués<br />
dans un atelier et non pas sur site.<br />
Autre amélioration par rapport au système<br />
américain : la conception des<br />
assemblages. Le <strong>CTBA</strong> a préféré opter<br />
pour une technique d'assemblage par<br />
anneaux, facilement démontable. Ce<br />
principe présente l'avantage indéniable<br />
d'autoriser un entretien et une vérification<br />
périodiques de ces liaisons.<br />
Cette structure en bois<br />
repose sur des pieux en<br />
béton. La liaison pied de<br />
poteau bois - pieu en<br />
béton est assurée par<br />
une platine métallique.<br />
Les vides<br />
éventuels ont été<br />
comblés<br />
par un bourrage de béton résiné antiretrait,<br />
avec interposition d'un feutre<br />
pour éviter les remontées d'humidité par<br />
capillarité dans le bois.<br />
La qualité de l'entretien participe bien<br />
sûr pour une grande part au bon fonctionnement<br />
du coaster. Mais cet entretien<br />
reste simple et est réalisé à partir de<br />
check-listes établies pour chaque travée<br />
de la structure. Deux points principaux<br />
sont à surveiller :<br />
• l'humidité du bois qui ne doit pas<br />
dépasser 25 % ; une telle valeur ne peut<br />
être qu'exceptionnelle et ponctuelle,<br />
dans la mesure où, même en période de<br />
climat humide, le bois s'équilibre dans<br />
cette région à un taux de l'ordre de 20 %.<br />
• la tenue des assemblages : il suffit, en<br />
période d'entretien, de démonter<br />
quelques assemblages témoins pour<br />
vérifier l'état des boulons et des<br />
anneaux, par ailleurs protégés efficacement<br />
contre la corrosion, et l'état du<br />
bois (humidité, fentes éventuelles, etc.).<br />
Il va sans dire que le serrage de tous les<br />
assemblages est systématiquement<br />
contrôlé, chacun d'entre eux étant<br />
repéré par un marquage à la peinture.<br />
Pascal Ruch, responsable<br />
technique du parc semble<br />
très satisfait du traitement<br />
concernant le bois, puisque, pour lui<br />
“il n’y a rien à faire…, le bois, à la<br />
base a été bien traité, cela nous permet<br />
de ne pas avoir de problème.<br />
Nous devons plus nous préoccuper<br />
des serrages et resserrages des boulons<br />
car cela bouge, compte tenu de<br />
l’utilisation et quelques petites<br />
déformations dûes à certains changements<br />
climatiques (pluie, forte<br />
chaleur…) L’Anaconda n’a pas<br />
bougé depuis 1989 ! et il<br />
sera encore là… bien<br />
longtemps après<br />
nous ! ”<br />
ba<br />
Direction de la publication : CTB-B+, CTB-P+ - Ont participé à ce numéro : les entreprises des marques de qualité CTB-B+ et<br />
CTB-P+, le <strong>CTBA</strong>, le CNDB, M. Comparot, J. Laplane, les entreprises CTB-A+. - Sources documentaires : <strong>CTBA</strong>, J. Arend - Piveteau<br />
Bois / FIBC - Conception et réalisation : EURO RSCG Industry. <strong>CTBA</strong> - Allée de Boutaut - BP 227 - 33028 Bordeaux. Octobre 2006.<br />
bc