bordeaux 2010 - Jessica Harnois, sommelière

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BORDEAUX PRIMEURS 2010
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Comment fait-on pour déguster plus
de 600 vins en quelques jours?!
On nous pose souvent les mêmes questions : « Comment faites-vous pour déguster autant de vins en si peu de temps? »
Est-ce plus facile de mieux noter les premiers vins que les derniers d’une même série? Est-ce que votre palais devient
fatigué et moins performant après avoir dégusté plusieurs jeunes échantillons sur barrique?
Eh bien, laissez-moi vous dire que ce n’est pas toujours facile!
J’adore déguster les vins « en primeur », mais il faut comprendre
que se sont de jeunes bébés sur une matière concentrée et
parfois moins équilibrée. La dégustation doit être méthodique,
car il faut avoir un palais exercé pour bien déguster les vins afin
de bien les noter.
Tout d’abord, on ne devrait jamais déguster plus d’une centaine
de vins par jour. Entre 50 et 60, c’est un nombre raisonnable
pour ne pas alourdir notre palais. Pour ma part, j’aime bien
boire de l’eau minérale avec de légères bulles entre chaque série
de 15 vins pour éveiller mes papilles (je mentirais si je n’écrivais
pas que J’ADORE me refaire le palais avec une bonne gorgée de
champagne, mais disons que c’est un peu plus dispendieux que
de l’eau…). On peut noter entre 15 et 20 vins à l’heure lorsque
le rythme est bon.
La technique de James pour déguster les primeurs est sérieuse et
structurée. Tout d’abord, nous dégustons les vins à l’aveuglette.
La plupart des producteurs nous ont envoyé leurs échantillons à
l’hôtel « Les Sources de Caudalie ». La collègue de longue date
de James, Rosanne Quagliata, prépare la dégustation avec soin
avant chaque séance. Elle s’assure de mettre les échantillons dans
des sacs en papier avant notre arrivée. Nous dégustons environ
50 à 60 vins par jour. Nous nous installons l’un à côté de l’autre
et nous écrivons nos notes respectives en silence.
Ensuite, nous traduisons en simultané les notes de James en
français. Une première! Vous ne le savez peut-être pas, mais
James Suckling s’exprime vraiment bien en français et l’exercice
demande de la concentration et beaucoup d’humilité, car nous
divulguons à voix haute nos commentaires.
En conclusion, je trouve ça idéal de déguster à deux. Ainsi, nous
pouvons valider immédiatement nos notes en nous assurant
d’être justes envers tous les échantillons que nous dégustons.
Ce n’est plus un secret : 2010 est un superbe millésime, plus
classique et racé. C’est réellement un millésime de garde.
Jessica Harnois
Chroniqueuse - Sommelière
Présidente de l’Association Canadienne des Sommeliers
Professionnels
www.jessicaharnois.com