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Lieutenant-colonel Henry de CORTA par le Commandant

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soli<strong>de</strong> dans <strong>le</strong> travail <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s routes et <strong>de</strong>s ouvrages d’art, qui représentait une <strong>par</strong>tie <strong>de</strong><br />

<strong>le</strong>urs activités . Ils furent dirigés <strong>par</strong> mon père avec cette intelligence et cette compréhension qui ont<br />

toujours été l’apanage <strong>de</strong> ce chef né.<br />

Des années plus tard, en 1948, alors que je me trouvais à Marrakech chez un ancien<br />

légionnaire originaire d’Egypte, qui <strong>de</strong>meurait à la Targa, au milieu <strong>de</strong> la palmeraie avec sa femme<br />

Marie bourguignonne fort en gueu<strong>le</strong> mais combien bonne et accueillante, nous projetâmes une virée<br />

dans <strong>le</strong> quartier du Guélize. Cette excursion était pour moi p<strong>le</strong>ine d’émotions, car c’est dans ce<br />

quartier que mes <strong>par</strong>ents se retrouvaient lorsque mon père n’était pas en déplacement. Dans un <strong>de</strong>s<br />

cafés ou nous nous arretâmes, un si<strong>le</strong>nce se fit à notre entrée, puis mon hôte <strong>de</strong>manda à<br />

l’assistance si quelqu’un pouvait <strong>de</strong>viner qui l’accompagnait. Une voix s’é<strong>le</strong>va:” Est-ce que ce ne<br />

serait pas <strong>le</strong> fils du père Corta. Dés que j’eu acquiescé tous se précipitèrent pour me serrer la main<br />

et me donner l’accola<strong>de</strong>; <strong>le</strong> souvenir d’<strong>Henry</strong> <strong>de</strong> Corta était si présent dans <strong>le</strong>ur mémoire malgré <strong>le</strong>s<br />

dix huit années écoulées , qu’ils semblait que <strong>le</strong>s témoignages qu’ils voulurent me donner dataient<br />

<strong>de</strong> la veil<strong>le</strong>. Et quel<strong>le</strong> admiration dans la voix, quel respect dans <strong>le</strong>s mots lorsqu’ils <strong>par</strong>laient <strong>de</strong> ce<br />

chef si exigeant, mais qui prenait toujours <strong>le</strong>ur défense en face <strong>de</strong>s autorités.<br />

Exigeant, il l’était, se basant sur sa résistance et sa puissance <strong>de</strong> travail, il avait du mal à<br />

comprendre que certains avaient du mal à <strong>le</strong> suivre. L’histoire suivante <strong>le</strong> dépeint bien.<br />

Il arrive un jour <strong>de</strong> Casablanca après avoir roulé à cent trente à l’heure, frais et dispos,<br />

passe la nuit dans un dancing, histoire <strong>de</strong> voir ses hommes se distraire. Son chauffeur, un sergent<br />

d’origine al<strong>le</strong>man<strong>de</strong>, qu’il oblige à pousser sa voiture à la limite, exténué <strong>par</strong> <strong>le</strong> voyage et <strong>par</strong> une<br />

nuit blanche, apprend au petit jour qu’on re<strong>par</strong>t pour une randonnée <strong>de</strong> service, une équipée <strong>de</strong><br />

neuf heures dans <strong>le</strong> b<strong>le</strong>d, sans même repasser à la maison.<br />

-Quand va t’on dormir, interroge ce martyr du volant.<br />

- Dormir! Riposte Corta. Est-ce que je dors, moi?<br />

Et quand <strong>le</strong> sergent, à l’étape, s’effondre sur un lit.<br />

-Une petite nature, dit Corta, un peu méprisant.<br />

Pour lui, il s’entourera <strong>de</strong> ses cartes, et se remettra au travail. Les officiers, fourbus,<br />

s’esquivent un à un, lui, reste à sa tab<strong>le</strong>. Mais à peine l’adjudant-major est-il couché que <strong>le</strong><br />

téléphone <strong>le</strong> rappel<strong>le</strong>. Il se rhabil<strong>le</strong> à la hâte, court chez son chef, qu’il trouve entouré <strong>de</strong> plans<br />

déployés.<br />

travail<strong>le</strong>r.<br />

-Nous avons beaucoup à faire, mon cher; ou étiez vous donc? C’est l’heure agréab<strong>le</strong> pour<br />

Il en réveil<strong>le</strong> encore s’il <strong>le</strong> faut <strong>de</strong>ux ou trois autres. A quatre heures du matin, il lève la<br />

séance, en s’excusant <strong>de</strong> <strong>le</strong>s congédier.<br />

-Nous nous <strong>le</strong>vons <strong>de</strong> bonne heure. Nous avons trois cent kilomètres à faire. Ren<strong>de</strong>z vous<br />

<strong>de</strong>vant l’auto à six heure et <strong>de</strong>mi.<br />

C’est en rentrant d’Al<strong>le</strong>magne, en 1919, qu’il retrouva Jean <strong>de</strong>s Vallières son camara<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

captivité. Celui ci <strong>le</strong> reçut dans sa famil<strong>le</strong> qui avait été durement atteinte <strong>par</strong> la mort du chef <strong>de</strong>

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