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Lausanne, Lavaux, Riviera
REGIONAL P 01 Date 01.04 N C M J
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Le Régional 31 mars - 1er avril 2005 - No 269
Hebdomadaire gratuit, 90’000 ménages Rédaction-Administration: C.F. Ramuz 99, CP 237, 1009 Pully, Tél. 021 721 20 30, Fax 021 721 20 31
Cully Jazz Festival
Editorial Rubriques
Lettre ouverte
Cher George W.,
Peut-être seras-tu choqué de la familiarité
avec laquelle nous nous adressons
à toi. Mais vu le nouvel étatcivil
que tu nous as offert, nous ne
risquons pas d’être poursuivis pour
crime de lèse-majesté. Nous étions
jeunes, nous aimions la vie, les filles,
la fête et le foot américain, l’aventure
aussi. Bref, nous étions bien vivants,
nous tes Boys. Attiré par la bonne
odeur de pétrole qui flotte en Irak, il
y a deux ans, tu as décidé de nous y
envoyer. Une promenade de santé.
Innocent, ou soi-disant selon certaines
rumeurs, du drame du World
Trade Center. Tu as jugé urgent de
rendre la démocratie à ces pauvres
Irakiens, qu’un blocus - dû à tes prédécesseurs
- affamait depuis plus de
dix ans. Et aujourd’hui nous dormons
dans un beau cercueil entouré
d’un drapeau. On continue à mourir
en Irak, sous ta bienveillante houlette.
Et nous, les morts, accueillons
tous les jours des gens qui ne demandaient
qu’à vivre. Et soudain, sous la
pression des organisations chrétiennes
ultra-conservatrices qui ont
largement participé à ta réélection,
voici qu’en une nuit tu crée une nouvelle
loi. Approuvée bien sûr par la
majorité républicaine de la Chambre
et du Sénat. Non pour arrêter le massacre,
mais pour que Terri Schiavo
puisse continuer à vivre, dans son
coma prolongé depuis 15 ans. La
supprimer serait un crime. A ce
drame vécu par ses proches, se
rajoute soudain une mascarade politiciennne
de bas étage. Heureusement
la justice a fait preuve d’indépendance
et de dignité, refusant de
rebrancher les appareils de survie. Il
ne nous reste qu’à accueillir Terri
comme nous l’avons fait des
condamnés à mort exécutés, après
des années à attendre en vain, pour
les innocents, qu’on les laisse vivre.
Et ils sont nombreux dans ce cas,
spécialement les colored men. Si
l’euthanasie est une affaire douloureuse
et sérieuse, elle ne peut
dépendre en aucun cas de ta volonté
politique, George W. Et je signe au
nom de toutes tes victimes.
p.c.c. Martine Thomé
Une équipe dynamique
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1009 Pully
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Page 5
Mednat, le retour
Chalet des enfants,
tout neuf
Helvétiens - 100 ans
Pully - Lavaux
Pully: les musées en AG
Lutry: taille de la vigne
3
12
7
Vevey - Riviera
Conflit d’intérêts à Vevey?
• Avocat d’un club financé par la ville
• Interpellation musclée contre
• le syndic
• Un «fantôme» surgit dans
• sa campagne
• L’affaire de mobbing rebondit
• Enquête sur une défense
• controversée
• Le jugement du Tribunal fédéral
• La version de la partie adverse
Culture
140 artistes au
Montreux Art Forum
Pully: E.-E. Schmidt
à la Voirie
Vevey: circuit
au Musée Jenish
8 et 9
7
5
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Sport
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Hebdomadaire d’information régionale
paraissant tous les vendredis
(48 x par année)
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Nina Brissot, journaliste RP, rédactrice
en chef
Serge Noyer, journaliste RP
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Le Régional est distribué à 90’000
exemplaires à Lausanne Centre-Est,
Pully, Paudex, Belmont, Epalinges, sur
le district de Lavaux, à Chailly, Vevey,
La Tour-de-Peilz, Blonay, St-Légier,
Corsier, Corseaux, Jongny, Chardonne.
Délais
pour les parutions chaque vendredi
Délai pour le rédactionnel et les annonces
les lundis à midi.
Pour les billets politiques les vendredis à
midi.
Tirage: 90’000 exemplaires
Prix: Fr. 1.50 dans les kiosques
Abonnement possible hors du périmètre
de distribution au prix de Fr. 120.-/l’an
Fonds de soutien
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en faveur compte: C 913.83.13
EPESSES
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Rens. et réservations sur demande
Tél. 079 378 42 49
Ouvert du vendredi au dimanche 17h à 21h
• Du 28.03 au 03.04 Jean-René
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• Du 04.04 au 20.04 Barbara Fonjallaz
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Lausanne - Pully
Mednat: le salon du bien-être
Beaulieu Lausanne • Du 6 au 10 avril pour être bien dans sa peau et dans sa tête.
Mednat, comme médecines naturelles.
On le sait, l’ampleur du
phénomène des soins par la nature a
pris un essor considérable depuis une
dizaine d’années. De plus, l’américanisation
de nos modes de vie passant par
une américanisation des mœurs alimentaires,
la surcharge pondérale a
fait une entrée triomphale en Europe.
Et là également, mille et une recettes
font flores dans les milieux de la santé,
du bien-être, de la beauté. Tout n’est
pas à prendre mais il est intéressant,
parfois, de découvrir comment des
recettes ancestrales utilisées de manière
moderne peuvent répondre à un
mal-être bien fabriqué. Un salon
comme Mednat est là pour toutes les
personnes s’intéressant à leur santé,
c’est à dire Monsieur et Madame tout
le monde, mais aussi pour présenter,
de manière plus pointue, les développements
paramédicaux aidant le bienêtre.
Cette année, l’exposition s’articule
autour de huit secteurs que sont
Agrobiorama Expo, Ecoles et Formations,
Habitat sain, Nutrition, Santé-
Médecine, Soins et développement
personnel, Village Santé, Wellness et
thalassothérapie. Parallèlement, des
ateliers et des conférences-débats sont
organisés tout au long de ces 5 jours.
Invité d’honneur de Mednat
Un salon sans invité d’honneur ne
serait pas sérieux. Le stand réservé à cet
effet verra, cette année, l’exposition des
Espaces thermaux suisses. Au programme
des animations bien-être (massages
de relaxation, ayurvédique, craniosacral,
thaï, TuiNaAnMo, réflexologie,
shiatsu), des soins beauté, ainsi qu’une
série de conférences pour découvrir
l’ensemble des activités du thermalisme.
Exposition
La surcharge pondérale coûte cher. Au
P rojet
Militaire
Les nouveaux massages assis.
point que même l’Office fédéral de la
santé publique s’y intéresse et organise
des campagnes nationales pour lutter
contre ce fléau qui atteint aujourd’hui
déjà un Suisse sur 3. C’est donc sous le
patronage de cet office qu’est montée
une exposition abordant les thèmes
suivants: alimentation saine, exercices
physiques, massages, phytothérapie,
homéopathie ou cosmétologie, relaxation
et hypnose. Sur ce stand aussi, le
groupe Mutuel Assurances présentera
en exclusivité suisse le logiciel «Health
Check Monitor», conçu pour évaluer
les risques dus à un mode de vie
néfaste (mauvaise alimentation, tabac,
alcool, stress, manque d’activités physiques).
Agrobiorama et Bio Suisse
Pour son dixième anniversaire, Bio
Suisse est l’invité d’Agrobiorama à ce
Cours - Le prochain cours donné au Centre d’histoire et de prospective militaires
à Verte Rive à Pully aura lieu le 7 avril prochain à 18h30. Il a pour
thème Ecostratos, une approche systémique de la stratégie et sera donné par
Michel Ney.
Epalinges
Cartes - Le vendredi 8 avril à 19h45 à la salle des spectacles à Epalinges se
déroulera le grand match aux cartes du Jass Club.
Décisions municipales
Pully • Résumé de quelques décisions
d’intérêt public.
de halle multisports et patinoire
à Puidoux: la Municipalité a
décidé de ne pas répondre favorablement
à la demande des promoteurs
concernant le projet cité ci-dessus. En
effet, les besoins sont largement couverts
par les patinoires de la région,
dont la ville de Pully est actionnaire.
Signalisation et régulation du trafic
routier à l’avenue des Alpes: la Municipalité
a décidé de supprimer la signalisation
lumineuse provisoire sise à
l’intersection Rennier-Alpes qui régulait
le trafic routier à l’exclusion des
piétons. Une nouvelle décision relative
à une signalisation lumineuse sera
prise dans le cadre d’un préavis municipal
sur l’aménagement du chemin de
Rennier incluant la circulation des
Des billets pour vous
50 billets sont à la disposition des lecteurs du Régional. Ils peuvent être
retirés à nos bureaux, C.F. Ramuz 99 à Pully, dès le mardi 5 avril de 9h à
midi et de 14h à 16h.
véhicules et la sécurité des piétons.
Club Mini-Train Pully (MNT): la
Municipalité a pris acte que le Mini-
Train a véhiculé 44’462 passagers en
2004. En outre, le vingtième anniversaire
de l’inauguration du MNT sera
fêté les jeudi 5, vendredi 6, samedi 7 et
dimanche 8 mai.
Vice-présidence de la Municipalité
pour 2005 et 2006: la Municipalité a
décidé de suivre le calendrier du
Conseil communal concernant la viceprésidence
de la Municipalité jusqu’à
la fin de la législature. Ainsi, Mme
Cuendet terminera son mandat au 31
mars 2005 et M. Fague reprendra la
vice-présidence le 1er avril 2005 jusqu’au
30 juin 2006.
Remise de l’exploitation de la buvette
de Pully-Plage: l’exploitation de la
buvette de Pully-Plage a été confiée à
M. et Mme Michel Danner, tenanciers
du café du Centre à Lutry. Une partie
du matériel, propriété de la ville de
Pully, sera vendue au nouvel exploitant.
salon. Des conférences thématiques
seront tenues et une présentation de la
production et de la filière bio. Un buffet
campagnard sera proposé chez eux
le samedi 9 et les visiteurs du dimanche
pourront aussi faire leur marché
bio dans les jardins du Palais de Beaulieu.
Un forum paysan permettra à
toute personne intéressée de partager
les réflexions et préoccupations occupant
aujourd’hui le monde agraire.
Quitter son carcan?
La santé nouvelle formule ne serait pas
complète sans une note psy et une
réflexion personnelle évolutive. Sur ces
sujets, les choix sont vastes puisque
plus de 200 conférences seront proposées
au public. D’éminents spécialistes
de ces questions seront présents à
Beaulieu, parmi eux Jacques Salomé,
Rosette Poletti et Barbara Dobbs. Ils
offriront des pistes de réflexion sur le
langage du corps par rapport à l’histoire
personnelle de chaque individu,
l’acceptation de ce qui est, des séparations
ou encore l’abandon des carcans.
Vacances au village
Et pour bien vivre ce salon, pourquoi
ne pas s’offrir des vacances au village
santé? Axé sur l’interactivité entre le
thérapeute et le visiteur, ce village est le
lieu où s’arrêter pour s’essayer aux
techniques de développement personnel
et aux formations à de nouvelles
thérapies. Une technique traditionnelle
japonaise de massages, vieille de
4000 ans, le «Amma» y sera présentée.
L’auditoire des conférences est très féminin.
Swissmad
REGIONAL P 03 Date 01.04 N C M J
Pully
Le Régional 31 mars - 1er avril 2005 - No 269
Cérémonie - Pour marquer le 45e anniversaire de la mort du Général Guisan,
une cérémonie aura lieu au cimetière de Chamblandes à Pully le jeudi 7
avril à 16h30.
Exposition - Deux semaines durant, du 2 au 17 avril, Pascal Cadosch expose
ses œuvres récentes à la galerie du Prieuré à Pully. Aquarelles lac et montagnes
- sables sont les thèmes de l’artiste. Le vernissage aura lieu le samedi 2 avril
de 16h à 20h en présence de l’artiste.
Cultes - Les prochains auront lieu le dimanche 3 avril à 9h45 au Prieuré avec
le pasteur J.D. Kraege, à La Rosiaz avec le pasteur L. Wisser, à Chamblandes
avec le pasteur B. Reymond.
Réouverture de l’auberge
du Chalet des enfants
Acheté en 1917 par la ville de Lausanne
au peintre vaudois René
Auberjonois, le Chalet des enfants est
un bâtiment répertorié depuis le
moyen âge à cet endroit. Un endroit
qui se situe en pleine nature, entre le
Chalet à Gobet et le Mont-sur-Lausanne
dans la partie méridionale du
bois de Benenté à une altitude de 843
mètres. Des plans attestent de son existence
au XIVe siècle déjà. Il restera
toujours seul au milieu d’une clairière
et sera très prisé par les familles recherchant
un but de promenades avec les
enfants, mais aussi des promeneurs
solitaires. Dans ses années suisses (45-
54), Coco Chanel y venait régulièrement
boire un lait et déguster flans et
tartes.
L’auberge verra arriver l’électricité en
1924, ce qui permettra d’exploiter une
«salle à boire» jusque-là inexploitable
et qui sera agrandie en 1928, puis restaurée
dix ans plus tard. Dès 1949, le
Chalet des enfants avec auberge sera
exploité avec quelques règles: «seules
des «consommations de bonne qualité»
doivent être servies selon le bail et
le tenancier est tenu de ne débiter que
du «vin vaudois» sauf en cas de force
majeure...!». Le domaine et l’auberge
ont été exploités 35 années durant par
la famille Badoux qui s’y est installée
en 1968 et a quitté, au moment des
travaux en août 2004.
7 mois de travaux
Devisés à près d’un million et demi, les
travaux ont débuté le 1er septembre
dernier, permettant la restauration de
la cuisine, la salle à manger du 1er
Succès - Swissmad est le nouveau jeu à la mode. Sorte de cube de Rubik version
couteau Suisse il est plat, va dans la poche et se joue en double face. Avec
deux couleurs seulement, rouge et blanc, il permet de
réaliser plus d’un million de combinaisons. Sorti en
août dernier, ce petit jeu a été sélectionné pour le
pavillon suisse à l’exposition universelle du Japon et
désigné «the best of Switzerland». L’exposition universelle
vient d’ouvrir ses portes le 25 mars à Aichï au
Japon et restera ouverte jusqu’au 25 septembre. Elle
accueille 122 pays. 36 entreprises suisses ont été retenues pour le pavillon
helvétique, Swissmad est la plus jeune. Elle est située à Begnins. D’autres
informations sur www.swissmad.ch
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3
étage, la terrasse sud et l’appartement
pour le tenancier au 2e étage. Ce dernier
a été désigné après une mise au
concours, sur Romano Hasenauer. Le
cahier des charges comprend un
accent particulier sur l’accueil des
familles et des enfants avec une carte
favorisant les produits du terroir. Ces
travaux viennent de s’achever mais une
deuxième tranche est envisagée visant
à faire du Chalet des enfants une
vitrine pour le patrimoine vert de Lausanne
et une porte d’entrée des forêts
de la commune. Dès le retour des
beaux jours, une grande fête sera organisée
pour le public.
Paradis des enfants
Comme son nom l’indique, ce chalet
des enfants est, avant tout, destiné à
leur faire plaisir. Et si, momentanément,
les animaux ont déménagé,
l’aménagement du chalet est fait pour
que les parents se sentent comme à la
maison avec, en intérieur comme en
extérieur, des places de jeux pour les
gosses qui n’aiment pas rester à table.
Une table qui propose d’authentiques
spécialités locales: cochonaille, soupes,
salades, gratins, desserts maison et des
plats spécialement préparés pour les
enfants. Des brunchs campagnards
sont également servis le samedi et le
dimanche.
Réservations au 021 625 27 72 ou
sur: auberge@chaletdesenfants.ch
Nina Brissot

4
L es
Corseaux
Le Régional 31 mars - 1er avril 2005 - No 269
Les 100 coups d’Helvétia
Vignes et vins - Ingénieurs agronomes, François Murisier et Dominique
Maigre animeront le dernier cours de la saison de l’Unipop Vevey-Montreux.
Au programme, la viticulture suisse: surfaces, encépagement, systèmes de
culture, mécanisation, coûts de production, la géographie viticole suisse: la
viticulture dans les principales régions viticoles, les cépages classiques: sauvegarde
de la diversité, procédure de sélection, importance des variétés
locales, les nouveaux cépages créés en Suisse: technique d’obtention, caractéristiques,
importance dans le vignoble. Les thèmes seront illustrés par une
dégustation à chaque séance. Les verres seront fournis. Cours à effectif
limité, inscription obligatoire au 021 944 53 11 (de 11h à 13h) ou par email
à: info@up-veveymontreux.ch. Prix du cours: Fr. 170.-(membres, étudiants
et apprentis: Fr. 160.-). A Corseaux, carnotzet du Centre des Jordils, les mercredis
6, 13, 20 et 27 avril 2005 à 20 heures.
Région
Spectacle • Alerte centenaire, la théâtrale de la société d’étudiants va fêter
son anniversaire au rythme des années 70.
Helvétiens n’ont beau compter
que des hommes, rien ne les arrête
dans leurs traditionnels prologues
annuels. Par le passé, ils ont croqué
d’une dent acérée la blonde Lady Di,
griffé de leur patte moqueuse «Le Seigneur
des anneaux» et la Starac de
TF1. Ils ont même poussé le culot jusqu’au
strip-tease intégral façon «Full
Monthy». Alors, pour fêter le 16 avril
prochain la 100e de leur spectacle, il
leur fallait frapper les trois coups avec
force.
Aussi, durant un mois, Christian Tharin
et Pierre-Michel Vidoudez, sautoir
aux couleurs d’Helvétia en bandouillère,
ont travaillé stylo entre les
dents et calepin à la main. Le premier,
diplômé HEC de 32 ans, est gérant de
fortune; son acolyte, licencié en droit
de 37 ans, est chef de projet chez Sunrise.
Mais quand on entre dans cette
société d’étudiants, comme le conseiller
fédéral Louis Ruchonnet ou le
président de la FIFA Sepp Blatter, c’est
pour la vie.
On change simplement de statut après
l’université, en passant d’actif à inactif.
Enfin, façon de parler. Parce que si
seuls les jeunes sont poussés sur la
scène de la théâtrale, ce sont les
anciens qui en écrivent la plupart des
textes. «Nous sommes cinq auteurs»,
précise Christian Tharin, président du
comité d’organisation du spectacle.
Les répétitions ont commencé à la mimars
pour les 17 Helvétiens promus
artistes.
D’Ogi à Marc Roger
En grands enfants de la télé, Christian
Tharin et Pierre-Michel Vidoudez ont
puisé cette année leur inspiration dans
les séries des années 70. Principalement
«Starsky et Hutch» qui, sous leur
BCV
plume, sont devenus «Fuxy & Burtsch»,
un titre tout trouvé puisque ces
noms désignent les nouveaux arrivés et
les anciens de leur société.
Dans cette comédie musicale maison
d’une bonne demi-heure, les spectateurs
suivront les aventures d’ «Ogi les
bons tuyaux», un Adolf à la solde des
groupes pharmaceutiques suisses.
Auparavant, on aura savouré le prologue
proprement dit. Cette revue
satirique des derniers mois raillera le
trou du M2, le sport helvétique, des
skieurs au patron du Servette Marc
Roger, qui sera présent, par la magie
du spectacle, en direct de sa prison.
Passeront également à la moulinette
les Vaudois de l’UDC, les dirigeants de
Swiss et même Charles et Camilla dans
un peu princier «Fuckingham Salace».
Mais, il pourrait y avoir d’autres surprises.
«On s’inspire de l’actualité jusqu’au
dernier moment, note Pierre-Michel
Vidoudez, responsable artistique de la
production. Parfois, on écrit encore
deux jours avant le spectacle».
«Check-up» - La BCV met à disposition des artisans et entreprises, clients
ou non de la banque, le «check-up financier BCV». Il s’agit d’un nouvel outil
d’analyse comptable très simple à utiliser. Il permet de mieux comprendre et
interpréter la structure du bilan, du compte d’exploitation et les principaux
rations en découlent. Pour le charger: www.bcv.ch/entreprises
Lutry
Exposition - Du 1er au 10 avril, la Villa Mégroz à Lutry accueille les œuvres
de Rose-Marie Norese. Gouaches, acryliques, encres de Chine, l’artiste travaille,
en autodidacte, différentes techniques. Inspirée par la nature, les paysages,
les végétaux, les animaux, elle sait faire évoluer les formes jusqu’à des
abstractions géométriques précises. L’artiste présente aussi des petits formats
dans lesquels la part d’imaginaire est large. L’exposition sera vernie ce vendredi
1er avril entre 18h et 20h. Elle est ouverte du lundi au samedi de 11h
à 20h et le dimanche de 11h à 18h.
L’esquisse
Des nouveautés - La Fondation de l’Hermitage a agrandi son restaurant
L’Esquisse qui vient de rouvrir ses portes dans un cadre entièrement rénové.
Plusieurs nouveautés: Ouverture du restaurant au public les jeudis, vendredis
et samedis soir. Mise en place d’un espace non fumeur. Des soirées art et
gastronomie et autres soirées s’articulant autour de l’art. Route du Signal 2,
à Lausanne.
Un DJ en or
Histoire d’honorer ce siècle d’humour
potache, les organisateurs, dont le
budget avoisine les 28’000 francs, ont
sollicité l’appui de huit musiciens du
groupe lausannois A Few Good Men
et de quatre danseuses de Chez Barnabé
à Servion. Cabaret qui complètera
aussi la garde-robe des costumes
loués. La soirée se poursuivra au Lausanne-Palace,
toujours dans une ambiance
seventies, avec le DJ Goldenguy.
Et là, ça sera relâche, pour tout le
monde.
Nathalie Thurler
«Fuxy & Burtsch», Opéra de Lausanne,
le 16 avril à 20h, suivi d’une
soirée au Lausanne-Palace.
Prix: de 20 à 40 francs.
REGIONAL P 04 Date 01.04 N C M J
Hommage
Jean Apothéloz - La Fondation de L’Estrée à Ropraz présente une exposition
des œuvres dépeintes de l’artiste Jean Apothéloz. Organisée à l’initiative de
Denise et Eric Tappy, ainsi que Nicolas Rutz responsables du Fonds Jeanne
Apothéloz. Une vente sera organisée en faveur de la ligue vaudoise contre le
cancer et la Fondation Théodora. L’exposition est en place pour un mois du
2 avril au 2 mai. Le vernissage est pour ce vendredi 1er avril à 18h30.
Musique Ancienne
Chœur Nuances - Le dimanche 10 avril, à 18h, à l’église de Villamont, église
protestante de langue allemande, un concert sera donné avec le choeur
Nuances sous la direction de Claire Martin Fiaux. Il s’agit de „Bleib bei uns,
denn es will Abend werden» de J.S. Bach (BWV 6).
CGN
Internet - La Compagnie Générale de Navigation vient de s’offrir un nouveau
site sous www.cgn.ch. Complètement repensé et recréé, tant au niveau
du graphisme que de la navigation et de l’ergonomie, il se veut d’un usage
facile pour l’accès à l’information. Il donne des informations générales sur la
compagnie, les horaires, la présentation de la flotte, les offres commerciales,
ainsi que toute l’actualité et plein d’autres choses encore...
Consommation: les fromages
helvétiques
Le Gruyère et l’Emmental • Les goûts changent ma brave dame...
Et si le Gruyère reste une référence
de fromages suisses, notamment
en France, même si, dans la plupart
des marchés on vend de l’Emmental
sous le label Gruyère, (il faut demander
du Fribourg pour obtenir du
Gruyère et le vacherin fribourgeois ne
semble pas avoir passé la barrière des
alpes...), eh bien chez nous, il se fait
coiffer au poteau par la mozzarella. Eh
oui, en moyenne générale, le Suisse
consomme en un an, plus de mozzarella
que de Gruyère. Ceci n’empêche
pas la belle pâte dure d’avoir du succès
et d’intéresser le monde. Pour preuve,
le premier jour du printemps, «la Maison
du Gruyère» à Pringy près de
Gruyères, a accueilli un couple qui formait
le 2 millionième visiteur de cette
institution. Il s’agissait d’un couple
d’origine iranienne, établi sur les hauts
de Montreux et grands amateurs de
fondue...
Ce qui, dès 1969 était la fromagerie de
Pringy avec ses démonstrations de la
fabrication du fromage, l’établissement
a vécu une restructure totale en
2000 et est devenue depuis lors la Maison
du Gruyère. Depuis sa réouverture,
ce sont quelque 420’000 visiteurs
qui y défilent annuellement. Le succès
est si grand que, depuis un an, il a
même fallu traduire les textes en chinois
et en russe. La direction de la fromagerie
a été reprise à la fin 2004 par
Jacques et Nicolas Ecoffey qui, chaque
jour, transforment 20’000 litres en
belles meules de Gruyère AOC. Ils
viennent de procéder à la première
pesée des meules produites en
décembre. La taxation semblant excellente,
les 968 meules ont été acheminées
dans les caves de Fromage
Les cuves.
Gruyère SA où la taxation finale aura
lieu le mois prochain.
Tour d’horizon des 2 vedettes
Les deux fromages les plus connus de
Suisse sont le Gruyère et l’Emmental.
Le Gruyère est sans trous, l’Emmental
en a! Pourquoi?
Une meule d’Emmenthal fait 80 à 90
kilos. Elle a un diamètre de 85 à 92 cm
pour un épaisseur de 15 à 20 cm. La
meule de Gruyère, elle, ne fait que 35
kilos environ, pour une épaisseur de
10 à 11 cm et un diamètre de 52 à 65
cm. Cette différence provient d’un
problème de transport.
Dans la vallée de la rivière Emme, les
fromageries sont situées dans la vallée,
entre 400 et 800 mètres, accessibles
par de petites routes carrossables, où
l’on allait, avec des chars à échelles
pour le foin, chercher les pièces (jusqu’à
40 par voyage) pour les amener à
la cave d’élevage et de salage.
En Gruyère, par contre, les troupeaux
montent dans les alpages. A 800 m,
puis à 1000 m, voir 1200 mètres d’altitude
au cours de l’été! Il fallait souvent
2 à 3 heures de marche pour
monter (ou descendre) d’un alpage à
un autre! Cela représente 5 ou 6
«déménagements» par année. Et le fromage
est fabriqué sur place. Ces
pièces, il fallait les redescendre «en
bas». On brassait alors la masse, de
manière à la condenser avant la mise
en forme en expulsant le maximum
d’air, pour faire un fromage sans trous,
très serré.
Et comme il n’y avait pas de route, les
armaillis les redescendaient, pièce par
pièce, sur leurs épaules, posées sur
«l’oiseau» un support rond et plat, sur
L’entreposage.
lequel on posait la meule, d’où le poids
de 35 kilos environ. On aura compris
pourquoi ce n’était pas obligatoire
pour l’Emmental.
Si vous passez en Gruyère, à fin septembre,
début octobre, vous pourrez
assister à la désalpe, le retour des troupeaux
dans la vallée de la Sarine, avec
la reine, coiffée d’un bouquet de fleurs
des Alpes, marchant en tête. Certes,
maintenant, on va chercher les meules
avec des véhicules 4x4. Il y a même des
pipes-lait, ou des lactoducs qui amènent
le lait en bas, vers les fromageries
de fabrication. A ne pas manquer non
plus, la visite de la fromagerie de
démonstration à Pringy, au bas de la
route vers Gruyères, juste pour voir
comment se créent les splendides
meules de 35 kilos de Gruyère.
Daniel Jaquinet / Nina Brissot
La ville de Gruyères s’écrit avec un S, le
district et les montagnes du plateau suisse
produisent du Gruyère (sans S).Si, dans
un restaurant vous voyez, sur la carte
«Fromage de Gruyères» avec S, refusezle,
c’est un faux, car il n’y a pas de fromagerie
dans la petit cité médiévale, sur
la colline, avec son château, un endroit
merveilleux, qui mérite votre visite.
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Le prix se détend divinement
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1003 Lausanne - Tél. 021 323 77 78

Montreux
Frank Dubosc - L’humoriste sera sur la scène de l’Auditorium Stravinsky
avec Romantique, son nouveau one-man show, dont il explique lui-même le
contenu: ma fiancée Véronique m’a quitté...
Maintenant que je suis seul, je m’offre des fleurs
à moi-même. Et pour me remercier, parfois je
me fais l’amour... C’est dur d’être seul, enfin
quand je dis dur... L’autre jour, un copain m’a
donné le conseil... Il m’a dit «oublie-la»... Je suis
con, j’y avais pas pensé. Je crois que je vais
oublier notre première rencontre, notre premier
«break», nos vacances au camping, mon séjour
en hôpital psychiatrique, Bamby ma soi-disante
maîtresse... C’est promis, je vais tout oublier...
AVEC VOUS! Et puis tiens, si j’ai le temps, je
vous expliquerai comment j’ai posé un boeing
747 en pleine Pampa, un jour où j’avais rien à faire... Parce que célibataire,
mais toujours très occupé! PS: Je suis devenu romantique et j’adore courir nu
sur la plage, uniquement vêtu d’un pull à col roulé sur les épaules. Alors, si
vous aussi vous avez un pull col roulé... Venez me rejoindre. Mercredi 6 avril
à 20h15, renseignements et réservations au 021 962 21 19 (du lundi au vendredi
de 14h à 18h) ou sur www.montreux.ch/saison
Vevey
Pop rock - Vendredi 1er avril, le Rocking Chair accueille Dolly. C’est
d’abord sous le nom de Dolly & Co et sous une forme un peu différente de
celle du Dolly d’aujourd’hui (à l’époque, Nico n’avait pas encore pris part à
l’aventure...) que Manu (Emmanuelle Monet, guitare et chant), Thierry
(Thierry Lacroix, batterie) et Micka (Michael Chamberlin, basse) ont progressivement
et patiemment construit leur rock de leur temps, à la fois nourri
de références anglosaxonnes (Sonic Youth, Pixies, par exemple...) et de compositions
devenues au fil des années et des tournées de mieux en mieux affirmées.
Les années Dolly & Co ont été celles des premiers enregistrements et
des centaines de concerts donnés un peu partout et un peu n’importe où
(c’est souvent dans les clubs de Bretagne, Vendée et de la région nantaise -
d’où ses membres sont issus - que le groupe est peu à peu devenu lui-même
musicalement). C’est en 1995, que le «Co» de Dolly s’est envolé et que Nico
(Nicolas Bonnière, guitare) a rejoint la bande et grimpé à son tour dans le
van des tournées. C’est ce Dolly, en version définitive, qui, lors d’un concert
donné dans un café-concerts nantais, a enchanté le producteur Peter Murray.
Lequel, les oreilles continuellement ouvertes sur ce qui se passait alors en
France, avait auparavant déjà lancé les Carrières des Négresses Vertes, Zebda,
Silmarils. Dolly, c’est aujourd’hui plus de 300’000 albums vendus. Ouverture
des portes à 21h30, prélocs sur www.ticketcorner.ch.
Sortie pédestre - Le Cercle des sciences naturelles Vevey Montreux organise
sa traditionnelle course pédestre dimanche 10 avril, direction le canal d’Entreroches
et Mormont. Depuis Eclépens, le trajet se fait le long du canal suivi
d’une montée sur le Mormont (604m). A travers forêts claires et prés secs, la
ballade se poursuivra dans les bois, entre La Sarraz, Ferreyres et St-Loup.
Rendez-vous à 8h20 dans le hall de la gare de Vevey (départ du train 8h41).
Retour à Vevey à 17h51. Prendre des bonnes chaussures, un pique nique et
des boissons. Inscriptions avant le 8 avril auprès de Annelise Dutoit Weidmann
au 021 922 96 75. En cas de mauvais temps, la sortie est annulée.
Religions - Le prochain cours de l’Unipop Vevey Montreux traitera des religions
du Proche-Orient, des origines à nos jours. Les religions du Proche-
Orient se retrouvent sous les projecteurs de l’actualité, souvent avec une
connotation négative, celle de l’intégrisme qui empêche le dialogue et la
paix. Le but de ces six causeries est de donner une vision historique plus large
du phénomène religieux dans cette région du monde qui fut le berceau des
trois monothéismes. Les lundis 4, 11, 18, 25 avril et 2 et 9 mai à 20h à la
salle 209 du centre Doret, av. Nestlé 1. Prix du cours: Fr. 100.- (membres,
étudiants et apprentis: 90.-). Programme détaillé au 021 944 53 11 (de 11h
à 13h) ou sur www.up-veveymontreux.ch.
Performance musicale - Pour fêter les cinq ans d’existence de son magasin
de disques, Joël Bovy se met en scène le 1er avril au café du Ve, place de la
Gare. Pendant une heure, il interprétera la dizaine de morceaux qu’il a composé
ces derniers mois, mélangeant machines, basse, batterie et chant dans
un style proche des premiers essais des Cure, Joy Division ou encore
Depeche Mode. La soirée débutera par un set DJ de Mr Peanuts et se terminera
par un autre de Kid Choclat (compositeur de la récente compilation en
l’honneur de Stephan Eicher) et Mll Shalala. Dès 22h, infos sur www.broodger.com
L’Amazonie en direct - La prochaine exposition des magasins du monde est
consacrée à l’Association Ailleurs Aussi. Active depuis près de 10 ans en
Amazonie brésilienne, elle fait partager quelques visions féeriques de son
environnement quotidien grâce aux clichés de deux photographes de la
région, Daniel Aubort et Dominique Michellod. Photographe animalier et
naturaliste bien connu, Daniel Aubort vit à Sonzier. Depuis 1982, il a réalisé
de nombreux grands reportages parus dans la revue Animan, ainsi que
dans Terre & Nature et l’Illustré. Il est également l’auteur de nombreux
ouvrages dont les derniers, «Martin Pêcheurs» et «Noces animales», ont été
salués par les spécialistes. Ses photographies invitent à un dépaysement total.
Dominique Michellod de son côté travaille à Corsier. Il s’est rendu à plusieurs
reprises sur le Rio Negro et en a ramené des clichés émouvants de la
vie quotidienne des enfants du fleuve. Parallèlement, l’Association présente
quelques objets artisanaux confectionnés dans ses ateliers de Novo Airao, à
quelques heures en amont de Manaus sur le Rio Negro. Elle y a développé
un concept de formation pour les indigènes qui prend en compte le respect
des traditions locales et de l’environnement amazonien. Du 1er au 30 avril,
vernissage vendredi 1er avril, de 17h à 19h. Heures d’ouverture: mardi-vendredi
10h-18h - samedi 10h-17h.
Pully - Lavaux
Splendide programme pour ce festival
d’une ampleur impressionnante,
surtout si l’on tient compte que
Montreux est si proche pour un
registre, le jazz, somme tout bien
pointu. Programme distribué sur place
ou consultable sur www.cullyjazz.ch.
Le festival démarre donc ce vendredi
premier avril et tout le bourg va s’embraser.
Non seulement sous le chapiteau,
au Next Step, au temple où défilent
les têtes d’affiche de ce festival
mais partout dans la rue, dans les 8
caveaux et 3 cafés qui font la fête au
jazz en Off, sur l’Arteplage Mobile Jazz
et même sur le petit train des vignes.
Une vraie mouvance au son jazzystiques.
Jazz et danse
Cette année une création sera présentée
les vendredi 1er et samedi 2 avril au
Next Step. Il s’agit de: «Delay Lama,
Mina Agossi.
les Moines du Son», par la Cie ADN
Dialect sur une idée originale, chorégraphie
et danse d’Angelo Dello
Iacono sur une musique de Pascal
Auberson, Julien Feltin, Gilles Schwab
dansé par Michael Pomero, Marion
DIL sur un texte et des images de José
Manuel Toti. Il s’agit d’une expérience
sensorielle où danse, musique, textes
et images entrent en symbiose dans
une création pluridisciplinaire et atypique.
Avec la collaboration spéciale
de Pascal Auberson et Julien Feltin
REGIONAL P 05 Date 01.04 N C M J
Le Régional 31 mars - 1er avril 2005 - No 269
Cully Jazz Festival
Coup d’envoi pour la 23e édition.
pour la composition et l’interprétation
musicale, le jeune collectif ADN Dialect
crée pour le Cully Jazz Festival une
oeuvre originale qui défend un propos
audacieux, celui de la fusion des styles.
A la tête de cette jeune compagnie
d’arts scénoplastiques créée en 2002:
Angelo Dello Iacono, ex-danseur de la
Cie Béjart et de la Cie Nomades,
notamment, mais surtout un chorégraphe
et créateur hors du commun.
En octobre 2005, «Delay Lama , les
Moines du Son» sera présenté dans
l’Amphithéâtre de Pompei, l’un des
plus beau site archéologique d’Italie.
Service navettes
Pour tous ceux qui n’ont pas envie de
se battre avec le parking ou qui ont
l’idée de boire ce qui pourrait dépasser
le 0,5 pour mille, les TL mettent en
place des navettes pour rentrer, entre la
gare de Cully et St-François. Elles partent
dès minuit et demi, toutes les
demi-heures, jusqu’à 01h30 dimanche
et lundi, jusqu’à 02h30 mardi et mer-
Joyeux début de mois d’avril
Pully • Théâtre et musiques squattent la scène de la Voirie.
S
i vous commencez tristement le
mois d’avril, ce ne sera pas la faute
du café-théâtre de la Voirie car il propose
aux Pulliérans et aux autres deux
soirées de comédie, puis juste un soir
avec une chanteuse québécoise et enfin
une fin de semaine avec un spectacle
musical.
Petits crimes conjugaux
Eric-Emmanuel Schmitt, l’auteur de
ces Petits Crimes conjugaux est loin
d’être un débutant puisqu’il a reçu le
Molière du meilleur auteur en 1993
pour Le Visiteur et le Grand Prix du
Théâtre de l’Académie française en
2001 pour l’ensemble de son oeuvre.
En outre, on a pu applaudir l’an dernier
à l’Octogone l’émouvant Oscar et
la Dame Rose, avec Danielle Darrieux
et l’année d’avant l’excellent Monsieur
Ibrahim et les fleurs du Coran.
Nelson Veras.
Rivaz
Tous les problèmes que peut traverser
un couple se retrouvent dans la pièce
présentée à Pully et qui fut créée à Paris
en 2003, interprètée par Charlotte
Rampling et Bernard Giraudeau. Bien
des obstacles guettent l’amour, même
celui qui semble solide. Jalousie, mensonge,
pardon, amnésie, vraie ou
fausse, réconciliation, rupture: Lisa et
Gilles remettent tout en question dans
ce tête à tête à rebondissments, rempli
d’émotions, de sensualité, de colère et
de tendresse. Où le spectateur va, lui
aussi, de surprise en surprise.
Petits Crimes conjugaux
Pièce de Eric-Emmanuel Schmitt. Mise
en scène: Michel Gilliéron. Lisa: Magda
Schauenberg. Gilles: Paolo Brillo
Vendredi 1er, samedi 2 avril, à 20h30.
Marie-Jo Thério
Cette Québécoise élevée dans un bain
de musique (sa mère est chanteuse et
ses frères musiciens) commence le
piano à dix ans et à seize ans présente
sur scène son propre répertoire. En
1995, elle sort son premier album et
dès 1999, bourlingue entre le Québec
et l’Europe, en pleine francophonie,
avec un détour par le cinéma où elle
joue... une chanteuse. Avide de liberté,
aérienne, bohémienne, Marie-Jo Thério
a une voix pleine de mystère qui
5
credi, et jusqu’à 03h30 jeudi, vendredi
et samedi. Le trajet passe par
Lutry et les arrêts sont sur demande à
tous les arrêts d’autobus entre le départ
et St-François. Un prix unique de Fr.
5.- est demandé pour la course, les
billets sont en vente à la billetterie, à la
boutique et à la navette.
Billetterie
Internet: Il est possible de commander,
en toute sécurité, les billets par le
biais de l’adresse Internet du Festival:
www.cullyjazz.ch. Bureau du Festival:
ouvert du lundi au vendredi, de 8h à
12h et de 13h30 à 17h30. Il est possible
d’acheter des billets directement
au bureau ou par téléphone au numéro
suivant: 021 799 40 40; FNAC et Ticket
Corner: Les billets sont en vente
dans les 4 points de vente de FNAC en
Suisse. Lausanne: rue de Genève 6
Vente sur place: Les soirs de concerts,
les billets sont en vente à la billetterie
du Festival, située sur la place de l’Hôtel
de Ville.
Michel Jonasz.
Caveau - Le Bacchus Vinobar de Rivaz ouvre à nouveau ses portes le vendredi
1er avril. Pour l’occasion, il procède le samedi 2 avril de 17h à 20h au
vernissage d’une exposition de photos prises au fil de l’eau intitulée «Envie
de rêverie» signée Cédric Demierre. Durant ce mois d’avril, le caveau est
ouvert jeudi de 17h à 19h, vendredi de 10h30 à 12h30 et de 17h à 20h,
samedi de 11h à 13h et de 16h à 20h, dimanche de 11h à 13h. Dès le mois
de mai, il ouvrira en plus le dimanche de 16h à 20h.
chavire celui qui l’écoute et une présence
qui le transperce. Complexe,
sensible, pasionnée et rêveuse, on la
croirait échappée d’une BD, armée
d’un piano, d’un accordéon et d’une
guitare pour mieux chanter et danser
ses émotions.
Marie-Jo Thério
Mardi 5 avril, à 20h30.
Odile, Marc et
Guy Freiburghaus (B-twin)
Ces trois complices après cinq années
de spectacles musicaux riches en couleurs
et en diversité - entre autres
Belle-Ile-en-mer, B-twin’s Saloon ou
Musique irlandaise - ont choisi cette
année de présenter un concert intimiste.
Il est basé sur des compositions
originales du trio. Mais aussi agrémenté
de surprises extraites de leurs
précédents spectacles qui mélangeaient
la mise en scène et la chanson,
avec Odile (vocal), Marc (piano et synthé)
et Guy (vocal et guitare).
M. Th.
Odile, Marc et Guy Freiburghaus
(B-twin)
Vendredi 8, samedi 9 avril, à 20h30
Café-Théâtre de la Voirie, rue du
Centre 10, 1009 Pully
Réservations: 021 728 16 82 ou 076
335 34 51 ou www.regart.ch/th-voirie

6
Le Régional 31 mars - 1er avril 2005 - No 269
AVIS D’ENQUÊTE
Commune de
Cully
No C / 587
District: LAVAUX
Commune: 1096 Cully
Lieu-dit ou rue:
Ch. de Versailles 6
Coordonnées géographiques:
545.440 / 148.780
Parcelle: 258
No ECA: 785
Note au recensement architectural: 7
Propriétaire(s):
PPE fe, No 821 et 822
représenté par
SWISSCOM
IMMEUBLES SA
Rue Sébeillon 1
1004 Lausanne
Tél. 021 344 66 01
Fax 021 344 66 20
Auteur des plans:
HITZ MAx
Hitz + Partner AG
Bureau d’ingénieur
Adresse: Tiefenaustr. 2
3048 Worblaufen
Tél. 031 924 18 18
Fax 031 924 18 19
Nature des travaux:
Transformation
Description de l’ouvrage:
Modification d’antennes
pour mise en place
réseau UMTS, adjonction
d’antennes
paraboliques pour
faisceaux hertziens
Le dossier est déposé au Greffe
municipal du 1er avril au 21 avril 2005
La Municipalité
AVIS D’ENQUÊTE
Commune de
Belmontsur-Lausanne
Avis d’enquête No 07/05
CAMAC No 65925
District: Lausanne
Commune: 1092 Belmont
Lieu-dit ou rue:
Rte des
Monts-de-Lavaux 46
Coordonnées géographiques:
541.905 / 152.355
Parcelle: 232
No ECA: 240
Propriétaire(s):
HAUSHEER Rudolf
Auteur des plans:
Desaules Eric
Marletaz
& Desaules Sàrl
Haute-Vue
1068 Les Monts-de-Pully
Tél. 021 784 17 13
Destination de l’ouvrage
nature des travaux et dérogations
éventuelles:
Transformation du
balcon en terrasse
couverte, agrandissement
de fenêtres en
façade ouest, création
d’une porte en façade
sud (Dérog.: mention de
précarité de transformation
demandée,
art. 82 LATC)
Le dossier est déposé au Bureau
technique du 1er avril au 21 avril 2005.
La Municipalité
FERMETURE
DE BALCON
Terrasse - Jardin d’hiver
- Etanche
- Nettoyage facile
- Ouverture 100% possible
- Prix imbattable
LM Rondo-Plast S.A. - 1800 VEVEY
Tél. 021 921 87 68 - Fax 021 921 67 48
E-mail: rondo_plast@bluewin.ch
www.imrondo-plast-sa.ch
AVIS D’ENQUÊTE
AVIS D’ENQUÊTE
Commune de
Savigny
No 1707
District: LAVAUX
Commune: 1073 Savigny
Lieu-dit ou rue:
Rue du Jorat 18
Coordonnées géographiques:
544.760 / 158.350
Parcelle/Eca: 388 / 325
Propriétaire(s):
Diserens Norbert
Rue du Jorat 18
1073 Savigny
Auteur des plans:
Vautier Jacques
Ingénieur-géomètre
1096 Cully
Nature des travaux:
Agrandissement
Description de l’ouvrage:
Réaménagement et
agrandissement de
l’étable; construction
d’un couvert
Le dossier est déposé au Bureau
technique de la commune du 1er au 21
avril 2005.
La Municipalité
AVIS D’ENQUÊTE
Commune de
Puidoux
Compétences: ME
District: LAVAUX
Commune: 1070 Puidoux
Lieu-dit ou rue:
Les Râpes
Coordonnées géographiques:
549.230 / 150.070
Parcelle: 46
No ECA: -
Note au recensement architectural: -
Propriétaire(s):
Holcim BF + P SA
Route de Renens 3
1030 Bussigny
Auteur des plans:
Perret-Gentil + Rey
Associés SA
Adresse: Chemin Pré-Fleuri 6
Lausanne
Nature des travaux:
Construction
Description de l’ouvrage:
Construction d’une
fosse de décantation
Le dossier est déposé au Greffe
municipal du 1er avril au 21 avril 2005
La Municipalité
AVIS D’ENQUÊTE
Commune de
Belmontsur-Lausanne
Avis d’enquête No 06/05
CAMAC No 65684
District: Lausanne
Commune: 1092 Belmont
Lieu-dit ou rue:
Ch. de la Mouette
Coordonnées géographiques:
541.460 / 152.040
Parcelle: 120
No ECA: -
Propriétaire(s):
ZANOLARI Maria
Auteur des plans:
Urso Mauro
Forum Architecture Sàrl
Route de
la Chocolatière 21
1026 Echandens
Tél. 021 351 40 60
Destination de l’ouvrage
nature des travaux et dérogations
éventuelles:
Construction de 2 villas
contiguës, une de deux
logements et une de
trois logements
Le dossier est déposé au Bureau
technique du 1er avril au 21 avril 2005.
La Municipalité
AVIS D’ENQUÊTE
REGIONAL P Date N C M J
06 01.04
Commune de
Savigny
No 1690
District: LAVAUX
Commune: 1073 Savigny
Lieu-dit ou rue:
Rte des Miguettes 5
Coordonnées géographiques:
545.765 / 154.270
Parcelle/Eca: 48 / 570-572
Propriétaire(s):
SILVA Carlos
et Fernanda
Rte des Miguettes 5
1073 Savigny
Auteur des plans:
Silva Carlos
Rte des Miguettes 5
1073 Savigny
Nature des travaux:
Adjonction
Description de l’ouvrage:
Adjonction d’un garage
Le dossier est déposé au Bureau
technique de la commune du 1er au 21
avril 2005.
La Municipalité
Alain Grin
est ouvert
tous les jours
Grand-Rue 6
1009 Pully
Tél.021 728 19 01
Gsm 079 301 24 30
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140 artistes à Montreux
C ette
Après Pascal Richard,
Claude Bettens!
Vignerons de Lutry • Le comité du Carnaval de
Lausanne taille la treille du Caveau.
Sécateur en main, Claude Bettens emprunte
l’échelle pour tailler le haut de la treille. Programme
détaillé du Carnaval de Lausanne:
www.carnavallausanne.ch
« L’an
dernier, c’est le champion
olympique cycliste Pascal Richard
qui a taillé notre treille. Cette année
nous avons confié cette tâche au président
du comité d’organisation du Carnaval
de Lausanne!» déclare Pascal
Coderey, fils du regretté Noni, gérant
actuel du Caveau des vignerons de
Lutry.
Le président Claude Bettens est venu
avec son comité in corpore. En cape
jaune et bleue et chemise jaune, en
souvenir de la Fête du Soleil à laquelle
le Carnaval de Lausanne a succédé.
Une fête de trois jours
Précédé, jeudi 21 avril, d’un superloto
du Soleil, animé par Claude Bettens,
le crieur quasi officiel de la
région, le Carnaval de Lausanne
déroulera ses fastes du vendredi 22 au
Exposition collective • Les peintres, sculpteurs et
verriers attendus au 5e Art Forum Montreux
devraient attirer près de 10’000 visiteurs.
A r t F o r u m
140 artistes
Centre de Congrès et d’Exposition
6-10 avril 2005, entrée libre
Montreux
L’affiche 2005 a été réalisée par Pierre Neumann,
graphiste suisse de réputation internationale.
année, 140 peintres, sculpteurs
et verriers, en provenance
de Suisse, France et même des Etats-
Unis, se réunissent au Centre de
congrès et d’exposition de Montreux
du 6 au 10 avril, pour la cinquième
édition de l’Art Forum. Entièrement
gratuit, l’accès à ce forum artistique
offre une rampe de lancement à des
artistes, amateurs ou professionnels,
dans le domaine des arts plastiques. Et
cela de façon désintéressée! Les exposants
sélectionnés par le jury ne s’ac-
dimanche 24 avril. Le programme des
festivités est d’une précision chronométrique
surprenante! Jugez plutôt!
Vendredi 22 avril à 16h01, ouverture
du Carnaval suivie à 19h32 de la
remise des clés de la Ville de Lausanne.
Le samedi 23 sera entièrement consacré
aux enfants: dès 11h01 animation
dans les rues et à 14h32 grand lâcher
de ballons suivi du cortège des enfants.
Dimanche 24 avril concert-apéro des
Guggenmusik à 10h32. 14h32: grand
cortège carnavalesque. L’entrée au cortège
ne coûte qu’une thune (5.-), elle
est gratuite pour les jeunes jusqu’à 18
ans. 19h32 précises, le Bonhomme
Hiver sera mis à mort!
Au centre ville
Le Carnaval se passera au centre de
Lausanne: place du Flon, place Centrale,
place Pépinet, rue de La Louve et
rue Centrale. Durant les trois jours, il
y aura des forains, des animations de
rue, les Guggenmusik, des orchestres
et disco sur les places, des attractions
sous cantine à la place Centrale.
Travail délicat
Président du comité d’organisation du
Carnaval de Lausanne, commerçant à
Ouchy, Claude Bettens porte également
et fièrement la casquette marine
des Pirates d’Ouchy. Il est aussi président
du comité du 1er Congrès mondial
des Carnavals qui se tiendra à Lausanne
en juin 2006. C’est le vigneron
de Savuit, François Rousseil, qui lui a
appris le travail délicat de la taille de la
vigne: «Ni trop haut, ni trop bas!». Nul
doute que cette tâche, accomplie avec
soin et dans la joie, va porter ses fruits!
La treille du Caveau de Lutry va pleurer
sous peu...
Texte et photo: Georges-A. Nippell
quittent que d’une modeste finance
d’inscription destinée à couvrir partiellement
les coûts d’organisation,
mais Art Forum ne perçoit aucun
pourcentage sur les ventes.
D’un montant de 350’000 francs, son
budget 2005 est couvert par le soutien,
entre autres, du Fonds culturel
Riviera, de la commune de Montreux
et de Montreux-Vevey Tourisme.
Ce Forum biennal fait en outre l’objet
d’un concours. Les prix décernés par
un jury spécialisé et par le public
constituent une précieuse carte de
visite pour les lauréats.
LR/(comm)
Mercredi 6 avril, de 14h à 23h, vernissage
à 18h30; jeudi 7, de 9h à 23h;
vendredi 8, de 14h à 22h; samedi 9, de
10h à 2 h: Cérémonie de remise des
prix à 20h30; dimanche 10, de 10h à
20h. Entrée libre.
Montreux
Lavaux - Riviera
Savoir prendre des risques à bon
escient est valable à tous les
niveaux de la vie, personnelle et professionnnelle.
C’est la seule attitude
positive pour aller de l’avant et non
entretenir un doux ronronnement.
C’est certainement ce qu’a pensé Julie
Enckell Julliard, la nouvelle conservatrice
du Musée Jenisch en invitant Circuit
à Vevey et en leur laissant carte
blanche pour trois mois.
L’association d’art contemporain Circuit
a été fondée en 1998 par 8 artistes
qui résidaient à Lausanne depuis
quelques années. Ils voulaient ainsi
combler un manque d’espace et de
réflexions dédiés à l’art contemporain.
Circuit s’est vite imposé,offrant une
programmation nationale et interna-
Robot volant artificellement évolué conçu
par l’EPFL.
tionale. Mais en 2004, il publia un avis
de recherche pour trouver de nouveaux
locaux, obligé de quitter les
siens au passage Montriond. C’est
ainsi que ces artistes répondirent à
l’offre temporaire du Musée Jenisch,
qui mit 800m2 à leur disposition,
appréciant le regard neuf qu’ils portent
sur l’art.
Trois objets de fascination
L’exposition comprend trois parties
bien distinctes, répondant chacune à
une préoccupation majeure de Circuit.
Fascination pour les rapports entre
musique et arts plastique. C’est ainsi
qu’il présente des tableaux réalisés par
des musiciens qui dialoguent avec des
installations musicales dues à des plasticiens.
Celles-ci plongent les visiteurs
dans un univers sonore, dès leur entrée
au musée.
Fascination pour les découvertes
scientifiques actuelles. En collaboration
avec l’EPFL qui a inventé Blimp,
le robot volant bio-inspiré (sous forme
de dirigeable) qui utilise avec intelligence
la vision de la mouche pour
déambuler et ne pas heurter les parois
d’une pièce complètement vide. Les
murs de celle-ci ont été entièrement
couverts de bandes verticaleas noires et
blanches, de largeurs différentes et installées
à intervalles irréguliers. Comme
un petit air de colonnes de Buren. Au
sommet de la pièce, Blimp, tout
argenté, navigue sans cesse au plus près
des cloisons, tout en évitant soigneusement
les angles. Vision de rêve? Jeu
d’enfant? Robot pensant? Chacun y
verra ce qu’il veut, mais ne pourra
s’empêcher de suivre, obnubilé, le parcours
sans répit de Blimp.
Fascination enfin pour le regard insolite
porté sur les collections du musée,
dont certaines pièces étaient depuis
longtemps reléguées aux archives. Ces
portraits d’hommes ayant vécus à différentes
périodes historiques ont tous
Meurtres & Mystères - Nouveau scandale en Suisse romande: la viticulture
est en émoi! Accident, fraude, vengeance, tout est possible... «Vendange
maudite» est le prochain spectacle de l’équipe Meurtres & Mystères, trois
décis de suspense à déguster entre amis samedi 2 avril à 19h30 au Grand
Hôtel Excelsior. Au même endroit et à la même heure le 7 avril, «Vertige en
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REGIONAL P 07 Date 01.04 N C M J
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Le Régional 31 mars - 1er avril 2005 - No 269
Circuit au Musée Jenisch
Vevey • Un drôle de parcours innovant.
Les moustachus dans les collections du Musée Jenisch.
un point commun: ils portent moustache.
Plus ou moins fournie selon la
mode de leur temps et la classe sociale
à laquelle ils appartenaient. Passer du
XXIe siècle, avec Blimp qui évoque
plutôt la science-fiction, aux portraits
d’honorables citoyens, régnant avec
rigueur et fierté sur le XIXe et même
sur des temps beaucoup plus anciens,
nécéssite une faculté d’adaptation
dont Circuit s’est sans doute malicieusement
réjoui, car ses membres sont
loin d’être dépourvus d’humour. On
en trouve aussi dans la cabane en
planches bâtie à l’entrée du musée.
Elle abrite une installation en rupture
totale avec l’architecture très conformiste
des lieux.
D’autres clins d’oeil enchanteront ou
dérouteront le visiteur, comme ces
imposants portraits de singes (fort
expressifs et au regard perçant) installés
en haut du grand escalier, là où,
d’habitude, on découvre les photos des
artistes qui exposent... Clin d’oeil aussi
que celui de la reproduction fidèle
d’une image dont personne n’a jamais
vu l’original. Il s’agit de la première
Vevey
Les privilèges de l’âge
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7
image de la surface de Mars, diffusée
après que le vaisseau Viking Lander 1
s’y soit posé le 20 juillet 1976. Elle
montrait un sol désertique, recouvert
de nombreuses pierres, avec un ciel
bleu, comme sur Terre. L’erreur, due à
une faute de calibrage de l’appareil
photographique électronique du vaisseau,
fut rapidement corrigée par la
NASA, le ciel martien étant rougebeige.
Mais personne n’ayant encore
mis le pied sur Mars, qui peut assurer
de la fidélité de la reproduction d’une
couleur?
Une exposition qui oblige le visiteur à
réfléchir et à se poser des questions
essentielles sur la valeur de l’art et des
inventions prémonitoires à travers le
temps, sur l’avant-garde d’aujourd’hui
qui sera sans doute jugée classique ou
rétro demain.
Martine Thomé
Exposition Circuit jusqu’au 19 juin
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8
Le Régional 31 mars - 1er avril 2005 - No 269
Vevey-Riviera
REGIONAL P 08 Date 01.04 N C M J
Conflit d’intérêts? L’avocat syndic Dominique Rigot
à nouveau sur la sellette
Interpellation musclée • Le syndic de Vevey Dominique Rigot est une deuxième fois soupçonné de confondre intérêts personnels
et fonctions publiques. En cause, son mandat d'avocat du Riviera Basket, club subventionné en faveur duquel il a publiquement donné des
garanties financières. En pareils cas, la loi prévoit la récusation. La gauche en profite pour relancer les critiques sur sa gestion d'une récente
affaire de mobbing. Coïncidant avec son annonce de briguer un second mandat, cette nouvelle attaque tombe mal pour le radical. Analyse.
Un homme invisible voudrait-il
faire vaciller Dominique Rigot de
son trône de syndic de Vevey ? Pas
prévu au scénario en tout cas, un mystérieux
« fantôme » fait une entrée
remarquée dans la campagne électorale
du chef de l'exécutif...
Et la longue procédure judiciaire qui a
vu le Tribunal fédéral condamner en
octobre 2004 la ville de Vevey à payer
273'000 francs à une ex-employée
pour mobbing connait un rebondissement
inattendu. Déjà cible de nombreuses
critiques d'une partie du
Conseil communal, de par sa double
casquette de syndic et avocat de la
commune dans cette affaire, le radical
Dominique Rigot est à nouveau soupçonné
de conflit d'intérêts.
A la lumière cette fois de sa fonction
d'avocat du Riviera Basket. Actuellement
confronté à des difficultés économiques,
ce club dépend en partie des
subventions communales. A ce titre,
son avocat syndic lui a récemment
publiquement donné des garanties
financières… A l'heure pourtant où la
mort du club, lâché par Blonay et la
Ligue nationale, semble assurée sous sa
forme actuelle.
Bien que le grand argentier de la ville
assume cette fonction de conseil à titre
«bénévole», par «amitié» pour le président
du club (lire les explications de ce
dernier et le point sur la situation du
club en encadré), ce nouvel élément
sert de prétexte au groupe socialiste
pour déposer une interpellation musclée
au dernier Conseil communal, le 3
mars.
Obligation de récusation
Sous le titre «Y a-t-il un avocat à l’Hôtel
de Ville?», la gauche soupçonne le
syndic de confondre intérêts personnels
et fonctions publiques. Le texte
relève «l’ambiguïté, voire le conflit
d’intérêts qui peut exister dans des cas
où un membre de la Municipalité, de
surcroît syndic, porte la double casquette
de président de l’exécutif et
d’avocat de la collectivité publique,
rémunéré par celle-ci, ou d’avocat
d’une entité qui bénéficie, sous une
forme ou sous une autre, d’un engagement
financier de la commune».
En pareils cas, la règle impose la récusation.
Actuellement en consultation
au Grand Conseil, la nouvelle loi vaudoise
sur les communes stipule : «Lorsqu'un
membre de la Municipalité a un
intérêt personnel à l'affaire à traiter, il
a l'obligation de se récuser (art. 65a) ».
Obligation de récusation d’ailleurs
déjà réglée par les jurisprudences du
Tribunal fédéral et du Tribunal administratif
du Canton de Vaud : « Lorsqu'il
est plausible qu'un membre de la
Municipalité puisse avoir, de par une
confusion d'intérêts, une opinion préconçue,
la récusation est obligatoire;
elle sera en principe spontanée ».
Tirant un parallèle évident avec l'affaire
de mobbing, les socialistes s'appuient
quant à eux sur le Règlement de
la Municipalité de Vevey pour demander:
«Dominique Rigot, en tant
qu'avocat de la commune, s'est-il abstenu
de prendre part aux délibérations
municipales d'une affaire le concernant
? ».
En six questions pécises, l'interpellation
relance les critiques déjà soulevées
quant au manque d'indépendance, de
transparence et de rigueur dont aurait
fait preuve Dominique Rigot dans sa
gestion de ce dossier (lire les six questions
ci-dessous). Les explications
fournies à ce jour par le syndic n’ont
pas convaincu ses adversaires politiques.
Confrontées au récent arrêt du
Tribunal fédéral et à la version de
l'avocat de l'employée lésée, elles trahissent
un double langage (lire notre
enquête en page 9).
«Plus d’accord d’attendre!»
Prête depuis longtemps, cette nouvelle
interpellation n’attendait qu’un seul
élément pour être déposée: la
demande municipale de crédit portant
sur les quelque 300’000 francs
– dédommagement à la plaignante et
charges sociales – que la commune
devra payer. Mais malgré la promesse
de l'exécutif de présenter cette facture
aux élus dès la rentrée de janvier, il ne
l'a toujours pas fait. Alors qu'entre
temps, le même exécutif a payé la
quasi-totalité de cette somme. De
plus, la très attendue 4ème liste municipale
de crédits complémentaires
Les six questions de l’interpellation
1 Quelles sont les règles suivies par la Municipalité en matière d’attribution
de mandats à l’un de ses membres, pour la commune directement ou
pour le compte d’une entité recevant des subventions de celle-ci?
2. Quel est le montant des honoraires d’avocat versés par la commune
depuis le début de la législature à Me Rigot et aux associés de son Etude?
3. Quel est le contrôle exercé sur le bien-fondé et la quotité des honoraires
versés à un membre de la Municipalité au moyen des deniers publics,
notamment dans l’hypothèse où le mandataire concerné dirige de surcroît
la direction des finances?
4. Dans l’affaire du contrat de travail, le membre de la Municipalité qui
s’était vu confirmer dans son mandat en tant qu’avocat s’est-il abstenu de
prendre part aux délibérations d’une affaire le concernant, conformément
au Règlement de la Municipalité?
5. La Municipalité envisage-t-elle de faire examiner par un expert extérieur
la question de l’éventuelle responsabilité de son mandataire, notamment
en raison de la faute qui aurait pu éventuellement être commise en ne
déposant pas de mémoire écrit, en n’informant pas ses collègues d’une
offre transactionnelle dont le résultat aurait été beaucoup plus généreux
que le jugement finalement rendu à l’encontre de la commune, ou encore
en ne cherchant pas à faire supporter tout ou partie du dommage par le
canton? Dans la négative, la Municipalité est invitée à indiquer sur quels
éléments objectifs elle se fonde pour ne pas se poser plus avant la question
de la responsabilité de son mandataire dans cette affaire.
6. Comment la Municipalité apprécie-t-elle la situation dans laquelle elle se
trouve face au Riviera Basket dont l’avocat mandaté à titre privé donne
apparemment des garanties financières aux créancières de sa cliente en sa
qualité de syndic de la ville?
2004, avalisée par le législatif ce même
3 mars, informe que l'addition finale
est encore retardée.
« Nous ne sommes plus d'accord d'attendre
! », tonne Daniel Beaux, néoélu
socialiste dépositaire de l'interpellation
pour son parti. « D'autant que
ce montant a été versé sans consulter le
Conseil communal, comme cela aurait
dû être le cas. Nous ne savons donc
toujours pas sur quelle ligne de crédit
l'exécutif l'a prélevé ».
Soucieux de calmer le jeu, le municipal
socialiste Laurent Ballif explique:
«En raison de décomptes AVS, nous
ne connaissons pas encore la somme
exacte que la commune devra régler
pour cette affaire. Il nous a donc semblé
judicieux d’attendre d’être fixés
pour présenter une demande de crédit
globale, plutôt que de venir deux fois
avec ce même objet. Nous en avons
d’ailleurs informé la commission des
finances qui a approuvé cette manière
de faire».
Déficit d’information
Cela ne dissipe pas le sentiment partagé
par plusieurs élus selon lequel la
Municipalité manque à son devoir de
les informer. Alors encore conseiller
communal, le néo-président du législatif
Jean-Pierre Boillat (MPS - Mouvement
pour le socialisme et solidaritéS)
interpellait déjà l’an passé :«La
Municipalité estime-t-elle avoir tout
fait pour limiter les dégâts financiers
de cette coûteuse procédure pour la
commune et tout a-t-il été entrepris
du strict point de vue juridique pour
éviter une condamnation?». Mais les
autorités avaient en partie refusé de
répondre. Prétexte: le législatif n’a pas
à se prononcer sur cette affaire de
stricte compétence municipale et relevant
du secret juridique.
Ce que réfute le groupe socialiste,
brandissant la loi cantonale sur l’information:
«Il n’est pas contestable que
les questions d’engagement, de rémunération
et de résiliation du contrat
liant les fonctionnaires à la commune
sont de la stricte compétence de la
Municipalité», admet l’interpellation,
«par contre, tout ce qui a trait à la gestion
du contentieux qui en résulte et
des modalités de celle-ci fait partie des
questions au sujet desquelles la Municipalité
doit informer le Conseil communal».
Elu MPS, Alain Gonthier appuie: «Les
autorisations de plaider sont conférées
à la Municipalité par délégation du
Conseil communal et elle doit nous
informer régulièrement, au moins une
fois par année dans son rapport de gestion,
sur l’emploi de cette délégation.
Or, je n’ai jamais vu dans aucun rapport
de la Municipalité ce type d’informations».
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Rue du Collège 24, 1800 Vevey
Tél. 021 921 90 17
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Le syndic de Vevey Dominique Rigot est à nouveau soupçonné de cumul de mandats incompatibles,
en sa qualité d'avocat du Riviera basket, club subventionné par la commune.
Un déficit d’information que Jean-
Pierre Boillat aussi dénonce: «Je n’attends
pas une simple liste de demandes
de crédits, mais un préavis qui nous
explique dans les détails quelle sera la
somme que nous devrons payer, à qui
et pour quelles raisons».
Un «fantôme» hante le syndic...
Bien que les socialistes exigent une
réponse écrite de l’exécutif, Dominique
Rigot choisit d’exprimer à
chaud, face aux élus et aux caméras
d’ICI TV, une première réaction pour
le moins énigmatique: «Nous allons
vous répondre... Enfin, pas à vous,
mais au fantôme qui a maintenant le
temps et les moyens de vous accompagner...».
Qui donc hante littéralement
l’esprit du syndic de Vevey? «Pierre
Chiffelle», souffle-t-on dans le milieu
des avocats. D’aucuns, dont semble-til
Dominique Rigot, croient que l’ancien
conseiller d’Etat socialiste, tapis
dans l’ombre de sa retraite forcée, use
de son influence sur la gauche veveysanne
pour déstabiliser le patron de la
ville.
A l’instar de Patrick Bertschy, à la fois
conseiller communal, président des
radicaux de la Riviera et président du
Riviera Basket: «Chaque avocat à une
manière personnelle et reconnaissable
de formuler les choses. Or il est évident
que cette interpellation a été rédigée
par Pierre Chiffelle». Une source
proche du «fantôme» confie cependant:
«L’influence que certains prêtent
à Pierre Chiffelle est réelle sur certains
dossiers, mais pas sur celui-ci».
Coïncidant avec sa récente annonce de
briguer un second mandat de syndic en
mars 2006, cette nouvelle interpellation
tombe mal pour Dominique
Rigot. Son camarade de parti Patrick
Bertschy n’y voit d’ailleurs rien d’autre
qu’une «manœuvre électorale: la campagne
est lancée et ce genre d’attaque
en fait partie».
Nonobstant le souci du Régional de lui
donner la parole, Dominique Rigot
n’a pas répondu à notre demande
d’entretien, préférant sans doute réserver
la primeur de ses explications à l’assemblée
communale du 14 avril.
Textes et photo: Serge Noyer
Mandat «bénévole et amical»
Confronté à des difficultés financières, le Riviera Basket, club né de la
fusion en 1999 de Vevey et Blonay Basket, dépend en partie de subventions
communales. Raison de la colère des socialistes: le syndic radical Dominique
Rigot a récemment déclaré dans un journal local que les communes de
Vevey et Blonay étaient d’accord de cautionner la dette de ce club. Sachant
que Dominique Rigot est aussi avocat du club, «le conflit d’intérêt saute aux
yeux», fustige le socialiste Daniel Beaux, dépositaire d’une interpellation
pour son parti. «Il est étrange que l’avocat d’une association officiellement
privée puisse donner publiquement des garanties financières à son client en
endossant au passage son manteau de syndic», critique le texte. «De plus,
Dominique Rigot informe la collectivité de ce soutien financier au club sans
même en avoir averti le Conseil communal, dont l’aval est pourtant nécessaire»,
s’étonne Daniel Beaux.
Président du Riviera Basket, conseiller communal radical et président des
radicaux de la Riviera, Patrick Bertschy relativise: «C’est vrai, Dominique
Rigot est avocat conseil du club, mais il assume ce mandat bénévolement, par
pure amitié pour moi. Ce n’est pas en tant que syndic, mais en tant que
conseiller et ami du club qu’il s’est exprimé dans ce média pour informer que
les communes de Vevey et Blonay acceptaient de cautionner la dette du club
à hauteur de 73’000 francs. De plus, cet engagement financier relève de la
compétence municipale et la commission des finances, dont je fais partie, en
a été avertie».
Etrange de donner pareilles garanties à un club dont la mort, sous sa forme
actuelle, semble assurée. Essuyant une perte sèche de 23'000 fr. en 2004, Blonay
a en effet dénoncé la convention le liant à Riviera Basket. Motif: d’abord
versée comme caution, cette somme s'est transformée en don exceptionnel à
fonds perdus, «ce qui reste en travers de la gorge de plusieurs», révèle 24
Heures du 26 mars. Dans cet article, la municipale blonaysanne Patricia Siegler
dénonce un manque de transparence du Riviera Basket: «Les dirigeants
du club de Blonay n'avaient jamais accès aux comptes de Riviera». A cela
s'ajoute le coup de massue porté par la Ligue nationale de basketball aux
équipes composées, dont Riviera Basket, les sommant de se restructurer pour
prévenir tout fiasco financier.

REGIONAL P 09 Date 01.04 N C M J
Le Régional 31 mars - 1er avril 2005 - No 269
Le lourd «héritage» de la Municipalité et le double langage
de son avocat
Défense controversée • La récente condamnation de la ville de Vevey pour mobbing continue de secouer la classe politique de la Riviera.
Accusé par certains élus de manque d'indépendance, de transparence et de rigueur dans cette procédure judiciaire, de par sa double casquette
de syndic et avocat de la commune, Dominique Rigot n'a pas - encore - convaincu par ses justifications. Lesquelles, opposées à la version
de la partie adverse et à l'arrêt du Tribunal fédéral, trahissent un double langage. Il est sommé de s'en expliquer à nouveau. Enquête.
Dans la longue procédure judiciaire
qui a vu le Tribunal fédéral
condamner il y a six mois la ville de
Vevey à verser 273’000 francs à une exemployée
victime de mobbing, le radical
Dominique Rigot était coiffé de la
double casquette de syndic et avocat
de la commune. Ce qui lui a valu
d’être accusé par certains élus de
manque d’indépendance, de transparence
et de rigueur.
Sommé une première fois de s’en
expliquer, l’homme fort de la ville n’a
pas convaincu ses adversaires politiques,
choisissant d’éluder une partie
des questions. A tel point que les socialistes
relancent le débat en plénum par
le dépôt d’une nouvelle interpellation
musclée, à la lumière cette fois du
cumul de ses mandats de syndic et
avocat du club subventionné Riviera
Basket (lire notre enquête en page 8).
En marge de cette attaque que d’aucuns
qualifient de «manoeuvre électorale»
– elle coïncide avec la récente
annonce de Dominique Rigot de briguer
un second mandat à la tête de
l’exécutif en 2006 – , les six questions
posées obligent à revenir sur un système
de défense controversé. En précisant
d’emblée que le principal intéressé
n’a pas donné suite à notre
demande d’entretien.
Combien d’honoraires?
Allant jusqu’à exiger de connaître le
montant des honoraires versés par la
commune à son avocat syndic Dominique
Rigot, l’interpellation demande
qu’un expert extérieur examine les
éventuelles responsabilités de ce dernier
dans cette affaire. Notamment au
sujet des «fautes qu’il aurait éventuellement
commises en ne déposant pas
de mémoire écrit».
Avant le jugement de première instance,
Dominique Rigot n’a en effet
pas déposé de mémoire de droit écrit.
Bien qu’elle soit en théorie facultative,
il est admis dans la pratique que
chaque partie remet systématiquement
cette pièce au juge, ce dernier
s’en servant comme base pour élaborer
un projet de jugement. Déjà interpellé
sur ce point, l’avocat syndic a déclaré
au Conseil communal avoir «volontairement
laissé passer le délai pour
remettre ce mémoire de droit, car l’enjeu
était trop important pour que l’audience
soit supprimée».
Avocat de l’employée lésée, Olivier
Subilia ne souhaite pas polémiquer,
mais précise : «Le dépôt d’un mémoire
en droit ne supprime en aucun cas le
droit à l’audience, qui est garanti». Mais
surtout, le juriste s’étonne : «Dominique
Rigot a déclaré lors de l’audience
publique avoir oublié de déposer ce
mémoire. Je suis surpris d’apprendre
qu’une version différente aurait été fournie
dans un autre contexte». En regard
de ces propos, l’argument de Dominique
Rigot trahit un double langage.
De deux choses l’une, soit il a «oublié»
de déposer ce mémoire, comme il l’aurait
déclaré au juge, soit il y a «volontairement
renoncé», comme il l’a prétendu
aux élus.
Offre transactionnelle occultée?
Deuxième soupçon repris par l’interpellation,
Dominique Rigot «n’aurait
pas informé ses collègues d’une offre
transactionnelle dont le résultat aurait
été beaucoup plus généreux que le
jugement finalement rendu à l’encontre
de la commune».
Y a-t-il eu une telle offre? «Il apparaît
comme une évidence que dans de
telles affaires, des accords transactionnels
interviennent dans 99% des cas
au moins», confie une source issue du
milieu juridique. Plus précise, dans un
récent article commun aux quotidiens
Le Courrier et La Liberté, «une source
proche du dossier évoque une proposition
de transaction avoisinant la moitié
de la somme exigée par le Tribunal
fédéral, que le syndic aurait refusée
sans consulter ses collègues municipaux».
Tenu à la plus stricte confidentialité,
Olivier Subilia ne peut ni
confirmer, ni infirmer: «Si cette règle
n’est pas respectée, la confiance
régnant dans le milieu des avocats
serait rompue, ce qui rendrait difficile
tout accord dans des cas futurs».
Du côté de la Municipalité, «une telle
proposition, si elle a existé, n’a pas été
traitée dans nos séances», affirme Laurent
Ballif, municipal socialiste. Déjà
municipale lors de la précédente législature,
la libérale Madeleine Burnier a
quant à elle déclaré dans l’article cité
«ne pas en avoir souvenir», précisant
toutefois «ne pas être au courant du
dossier».
La commune seule coupable!
Autre grief, Dominique Rigot «n’aurait
pas cherché à faire supporter tout
ou partie du dommage par le canton»,
prétend l’interpellation. L’employée
lésée travaillait pour un office cantonal
décentralisé dont la commune siège,
Vevey, engage le personnel. Elle était
donc sous le régime communal, mais
son chef était un employé cantonal.
Or c’est la ville de Vevey qui doit assumer
la totalité des charges.
Dominique Rigot a alors expliqué que
la ville se retournerait contre le canton
L’exécutif défend son patron
En préambule de la séance du Conseil communal du 2 décembre, en
réponse aux nombreuses attaques dont Dominique Rigot fait l’objet sur
sa gestion de cette procédure judiciaire pour mobbing, le municipal libéral
Pierre Ducraux s’est fendu, en sa qualité de vice-président de l’exécutif, d’une
mise au point officielle de la municipalité: «Cette affaire remonte à 1995 et
1996. Il s’agit donc, pour la nouvelle Municipalité, d’un héritage. Alors
simple conseiller communal et avocat à Vevey, Dominique Rigot a été mandaté
en septembre 1997 pour défendre les intérêts de la commune. Dominique
Rigot est parvenu à réduire les prétentions de l’ex-employée communale
de 688’000 à 300’000 francs», rappelle le communiqué. Ce qui selon
l’avocat de la plaignante est faux (lire l’article ci-dessus).
La Municipalité continue: «Lorsque Dominique Rigot est devenu syndic de
notre commune, il a posé la question de la continuation de son mandat à la
Municipalité. Celle-ci, compte tenu du fait que la procédure était pratiquement
terminée, a décidé de maintenir son mandat. La Municipalité de Vevey
a jugé qu’il n’y avait aucun conflit d’intérêts du fait que l’avocat de la commune
était devenu le syndic de Vevey et déplore les attaques médiatiques
dont son syndic fait actuellement l’objet».
Vevey-Riviera
après coup. Ce qui, même si théoriquement
possible, parait difficile à la
lecture du jugement du Tribunal fédéral.
La plus haute instance judiciaire
du pays considère en effet: «Quand
bien même le chef était un fonctionnaire
de l’Etat de Vaud, il assumait la
direction du secrétariat, dont l’infrastructure
dépendait de la commune,
notamment en fixant et en donnant
des instructions. Dès lors, la commune
doit répondre de ses actes».
Mais les magistrats vont plus loin: «La
commune s’est rendue coupable de
n’avoir pas, une fois avertie, pris toutes
les mesure sérieuses, efficaces et nécessaires
pour protéger la personnalité de
son employée, mais de l’avoir au
contraire licenciée, licenciement qui
constitue en réalité une mesure de
représailles en raison du fait que l’employée
s’était plainte - de bonne foi -
de faire l’objet de harcèlement psychologique»
(lire les détails de ce jugement
ci-contre).
Ce que conteste le municipal socialiste
Laurent Ballif: «Dès le début de cette
affaire, j’ai trouvé cela ahurissant. La
ville a, à plusieurs reprises, mis en garde
ce supérieur contre ses agissements, elle
a aménagé les horaires de travail des
deux personnes afin qu’elles se rencontrent
le moins possible, et a fini par
mener une enquête administrative
fouillée».
Un succès très surfait
Face à ces nombreuses critiques, la
Municipalité a officiellement une première
fois pris la défense de son
patron, rappelant notamment dans un
communiqué que Dominique Rigot
était parvenu à réduire les prétentions
de l’ex-employée communale de plus
de 600’000 à 273’000 francs (lire cidessous).
Propos qui irritent Olivier
Subilia: «Cette affirmation laisse à
penser que les prétentions de ma
cliente auraient été largement excessives.
Or, il n’en est rien. Dès le début
de la procédure, elle a indiqué qu’elle
les réduirait si une rente d’invalidité
lui était versée. Ayant obtenu cette
rente, elle a réduit ses prétentions à
326’000 francs, dont 273’000 ont été
accordés. Ce qui est très différent de la
version de la commune de Vevey».
Au chapitre du manque de rigueur,
Dominique Rigot aurait requis des
prolongations de quasi chaque délai
dans cette procédure qui, bien qu'accélérée,
a duré, de recours en « oubli
volontaire », cinq ans. Quant à son
manque d’indépendance, de par l'interférence
entre ses intérêts professionnels
d'avocat et sa fonction publique
de syndic, la question a été soumise à
l’Ordre des avocats (réd: autorité de
surveillance) par Olivier Subilia en
cours de procédure. «Un avocat ne
doit pas avoir d’intérêt personnel dans
un procès», argumente le juriste.
Dominique Rigot s’est alors de luimême
dessaisi de l’affaire.
Textes et photo: Serge Noyer
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Les nombreuses critiques déjà soulevées par le système de défense et le cumul des mandats de
syndic et avocat de la ville de Vevey de Dominique Rigot dans une récente affaire de mobbing
ne manqueront pas de resurgir dans les murs de la maison du Conseil communal.
Un «licenciement de représailles»
Ces extraits de l’arrêt rendu le 13 octobre 2004 par la 1re cour civile du Tribunal
fédéral révèlent que la commune de Vevey porte une lourde responsabilité
dans cette affaire de mobbing. A la lumière de ces considérants, il lui
sera difficile de se retourner contre le canton, comme le prévoit Dominique
Rigot. La plus haute instance judiciaire du pays estime en effet : « Bien que
le chef (réd : de l'employée lésée) était un fonctionnaire de l'Etat de Vaud, il
assumait la direction du secrétariat, dont l'infrastructure dépendait de la
commune, notamment en fixant et en donnant des instructions. Dès lors, la
commune doit répondre de ses actes ». Mais la responsabilité de la commune
se situe bien au-delà, selon les juges de Mont-Repos : «La ville s’est rendue
coupable de n’avoir pas, une fois avertie, pris toutes les mesure sérieuses, efficaces
et nécessaires pour protéger la personnalité de son employée, mais de
l’avoir au contraire licenciée, licenciement qui constitue en réalité une
mesure de représailles en raison du fait que l’employée s’était plainte - de
bonne foi - de faire l’objet de harcèlement psychologique».
Des éloges aux reproches...
La cour relève aussi le changement d’appréciation de la commune à l’égard
de son employée, à la lumière de l’attestation élogieuse que cette dernière lui
a délivrée le 7 juillet 1995, un mois avant l’engagement du fonctionnaire
accusé de mobbing. Dans ce document antérieur au début du conflit, la commune
indique que «l’employée travaille à son service comme secrétaire assistante
depuis quatorze ans», décrit les tâches qui lui sont confiées et précise:
«C’est avec conscience et compétence qu’elle s’est acquittée de celles-ci, tout
en faisant preuve de disponibilité et d’amabilité envers les divers consultants».
Or, seize mois plus tard, contredisant cette attestation, la Municipalité
informe son employée «de sa décision de résilier son contrat». Motif : «Après
enquête minutieuse, elle doit malheureusement constater que l’arrivée d’un
nouveau chef n’a été que le révélateur d’une situation qui n’était pas nouvelle
et que ces conflits se présentaient avec l’ensemble du personnel de l’Office.
Elle (réd: la Municipalité) se rendait compte depuis de nombreuses années
que son comportement, ainsi que son incapacité à s’adapter à des situations
et méthodes de travail nouvelles, avait entraîné des dysfonctionnements de
l’Office et des conflits qui n’avaient jamais pu être résolus et étaient restés
latents».
Arguments de la défense balayés
Les magistrats fédéraux considèrent dès lors: «Les compétences, le comportement
et le caractère de la plaignante n’étaient pas le véritable motif de son
licenciement». Lequel constitue en réalité la «mesure de représailles» évoquée,
d’où «découle sans conteste que le licenciement litigieux doit être qualifié
d’abusif».
Ce que conteste la défense : « L'employeur n'a pas a assumer les états d'âme
d'une employée qui a du mal à gérer un échec professionnel (…). Qu'elle se
soit sentie mal traitée, voire mobbée ne permet pas d'imputer ce dommage à
l'employeur. Sont plutôt en cause la fragilité psychique de certaines personnes
et le monde professionnel qui conduit à la mise à l'écart de l'employée
qui a atteint un certain âge (…). Une personne normalement constituée est
en mesure d'assumer les critiques, justifiées ou non, de son employeur (…).
Deux notes internes, même maladroitement rédigées et accompagnées de
tensions, ne peuvent pas être considérées comme de nature à détruire totalement
la capacité de travail d'un employé normalement constitué ».
Balayant ces arguments, le Tribunal fédéral souligne au contraire : « La faute
de l'auxiliaire de la commune est particulièrement grave, celui-ci ayant harcelé
pendant près d'une année la plaignante qui était au service de la commune
depuis environ 14 ans ». Et les juges de répéter : « Outre du harcèlement
psychologique perpétré par son auxiliaire, la commune répond
également de la violation contractuelle dont elle s'est rendue coupable en ne
prenant pas, une fois avertie, toutes les mesures pour protéger la personnalité
de son employée, mais de l'avoir au contraire licenciée, ce qui n'a fait qu'intensifier
l'atteinte à sa personnalité ».

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Le Régional 31 mars - 1er avril 2005 - No 269
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Les Gais Matelots de Lutry
2e partie:
Fanfare L’Avenir de Belmont
Bal dès 22 h 30
Entrée libre
fanion a rejoint in extremis le carré
d’as qui se disputera le titre national.
Riva - ES Pully 72-79
C’est dans une ambiance de fête,
orchestrée par les «teste mate», fans de
Riva, que s’est déroulé ce match, extrêmement
important pour Pully, la victoire
étant impérative contre un adversaire
déjà qualifié pour les play off et
libéré de toute appréhension.
Cette qualification pour les play-off
est la bienvenue. Bravo à cette équipe.
JF
Prochain match: début des play off à Pully: samedi 9 avril à 15h, contre Martigny
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Bernard-Paul Cruchet est très
particulière. Chez lui, le carton remplace
la toile. Mais il le travaille de telle
façon qu’on pourrait le prendre pour
du bois, avec de nombreux reliefs.
Parti à la découverte des failles, puis à
la recherche de signes laissés par le
temps dans les fissures, le peintre ressentit
l’appel de l’espace, aller au-delà
Lutry
Bernard-Paul Cruchet
Corcelles/NE • Une dérive vers la lumière.
des choses, trouver le chemin caché
derrière la lumière. Résultat? Une quarantaine
de tableaux sur lesquels il travaille
depuis une année et demie. Les
titres de ces oeuvres: Comme une île
aux confins de l’univers, L’étoile qui se
prenait pour une rose, Aux portes du
plus loin, indiquent la route parcourue
vers ces nouveaux horizons. Deux
teintes prédominantes: une série avec
des tourbillons
dans les bleus et
les verts pâles se
détachant d’un
fond très sombre,
dans une atmosphère
presque
glaciale, et la
seconde, avec au
centre toutes les
variantes des ocres
clairs, sur un fond
lumineux et
chaud obtenu par
un mélange subtil
de laque de
garance, de terre
de Sienne, de
brun, de rouge,
d’or et de bronze
du plus bel effet.
On pourra en
juger à Corcelles.
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dernier, une exposition
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présentait Venise.
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à lui-même avec lucidité avant de charger les autres. Un retour
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Billet de l’Union Pulliérane
Le traité constitutionnel de l’Union
européenne et nous
L a
lecture du traité confirme ce
que, en France voisine notamment,
partisans et adversaires en
disent. Pour les uns, il ne va pas assez
loin, pour les autres, c’est un pas en
avant dans la bonne direction. Les
deux ne s’excluant pas nécessairement,
les appareils de partis traditionnellement
opposés peuvent ainsi se
rejoindre pour prôner le oui. Pour
d’autres encore, adversaires déguisés
ou déclarés de la construction européenne,
ce traité va déjà trop loin et le
refus s’impose. Un quatrième groupe
explique son appel à voter non par la
crainte de voir ce traité, qui à leurs
yeux ne va au contraire pas assez loin
(par exemple dans le fédéralisme),
s’installer dans la durée et se clore ainsi
pour longtemps un débat qu’ils voudraient
poursuivre. Si ce traité nous
était soumis, à nous citoyens suisses,
nul doute que les mêmes clivages se
dessineraient, dont on peut s’essayer à
subodorer les contours. D’un côté,
ceux qui voudraient que le concert
européen, voire mondial, soit organisé
de la manière qui a prévalu dans la
Confédération jusqu’au 19e siècle, à
savoir que non seulement chacun fait
ce qui lui plaît mais, de plus, empêche
éventuellement les autres de faire ce
qu’ils voudraient (c’est, pour simplifier,
la position de l’UDC type Blocher).
D’autres seront partisans d’un
cadre plus contraignant, comme celui
que la Suisse connaît depuis les constitutions
de 1848 et 1874, plus proche
des visions socialiste ou radicale (si ces
derniers existaient encore tels qu’ils se
présentaient il y 125 ans). Débat
somme toute classique et relativement
Lettre ouverte à un hôtelier des Mosses
- Au Relais Alpin - afin qu’il ne soit
pas confondu.
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Accueil où es-tu?
Cher Monsieur,
Nous étions une équipe de 13 copains
bien décidés à faire bombance dans
votre établissement des Mosses. Les
moyens ne nous manquaient pas, l’appétit
non plus.
Les choses n’ont pas bien commencé.
Accueil minable par une équipe pas
franchement heureuse de nous voir
arriver. Il était 19h30 et nous débarquions
dans un restaurant à moitié
plein (restons optimistes). Ce boulot
en plus arrivant à l’improviste embêtait
au point que ça se reflétait sur les
visages de toute votre brigade. Mais il
en fallait plus pour entamer la bonne
humeur d’une équipe de gars de
Lavaux, satisfait d’un travail accompli
en vue d’accueillir des classes le jour
suivant pour faire passer une belle
journée de neige à ces chères têtes
blondes.
Cartes en mains, nous nous sommes
mis à saliver. Las, Monsieur le restaurateur
en herbe, ce fut de courte durée.
Une belle carte n’est rien lorsque son
personnel n’en connaît pas le contenu.
Pire lorsqu’il ignore jusqu’à la couleur
et le millésime des vins...
connu en Suisse, puisque notre propre
histoire et nos institutions nous ont
forcés, et nous forcent encore, à nous
poser ces questions de temps à autre. Il
est toutefois une position assez intéressante,
développée par des partisans du
non, en ce sens qu’elle situe le débat à
un autre niveau. Selon ses défenseurs,
il serait «plus que temps de nous libérer
des diktats intellectuels que nous
imposent, depuis des années, les responsables
[politiques] au nom de
contraintes économiques ou internationales
qu’ils ne cherchent jamais à
surmonter». Est-ce là une raison suffisante
pour voter non au traité constitutionnel
européen? Je ne sais. Mais
peut-être devrions-nous avoir ce texte
plus souvent à l’esprit au moment de
faire ou de proposer des choix, dans le
domaine public comme à titre personnel.
En effet, individus lambdas,
citoyens ou élus, ne nous limitonsnous
pas trop souvent et trop systématiquement,
sous la pression des experts
et de leurs bureaux, des médias et des
institutions, y compris académiques, à
ce qui nous semble être de l’ordre du
possible, plutôt que de nous laisser
tenter par ce qui nous paraît souhaitable?
Ne préférons-nous pas trop souvent
ignorer notre conviction intime
et nos sentiments profonds pour rallier
des positions confortables, établies par
l’orthodoxie dominante? Comment
faire pour échapper à cet engrenage ou
pour ne pas y tomber? Se poser la question
le plus souvent possible est peutêtre
un bon début pour trouver les
réponses.
Jean-Marc Pasche
Conseiller communal
Courrier des lecteurs
Pour des gars de Lavaux, c’est déjà
trop. Mais quelle ne fût pas notre surprise,
à l’arrivée des plats! Nous nous
sommes retrouvés devant des assiettes
de bûcherons comme on dit au
Canada, surchargées de mets. Des
viandes insipides et trop cuites, des
salades noyées dans la sauce et, disonsle,
une qualité, non seulement médiocre
mais inacceptable.
Là, vous alliez trop loin. Deux d’entrenous
ont osé, oui osé est le mot chez
vous, réclamer et renvoyer le tout aux
cuisines. Notons-le au passage, dans
notre groupe nous avions des membres
de votre corporation. Bien entendu la
profession connaît la chanson, «une
équipe de mauvais coucheurs, on
remet le tout en marche, mais on le fait
sentir, ils patienteront!!»
Et nous avons patienté! Une bonne
demi-heure.
Naturellement, entre-temps les autres
ont fini de manger. Nous avons encore
osé nous enquérir auprès du chef de
cuisine de la suite donnée aux repas
retournés. Et là, enfin, Euréka le
retour des mets eut lieu. Et il fallait
oser faire ce qui a été fait. La même
nourriture inadmissible a été jetée sur
la table ce qui a eu pour effet de cou-
Lausanne
Politique
REGIONAL P 11 Date 01.04 N C M J
Billet radical
Vers une fusion libérale radicale?
D epuis
plusieurs années, cette
question surgit périodiquement
au détour d’une défaite électorale ou
d’un article de presse avant de retomber
dans l’oubli. Néanmoins, depuis
quelques mois, le sujet se concrétise.
Ainsi, le groupe radical des Chambres
fédérales a intégré les élus libéraux en
son sein à la suite des élections fédérales
d’octobre 2003 dont les résultats
ne permettaient plus aux libéraux de
constituer leur propre groupe politique.
Prochaine étape, le 25 juin prochain
à Fribourg. A l’occasion d’assemblées
des délégués simultanées, les
deux partis devraient créer une fédération
libérale-radicale. Point de nouveau
parti qui viendrait supplanter les
organisations existantes, mais bien une
structure «légère» constituée d’une
coprésidence, d’un comité directeur et
d’un comité de pilotage. Dans un premier
temps, cette fédération devrait
coordonner sur le plan national les
activités des deux partis en répondant
Billet socialiste
M. Blocher s’asseoit sur les
droits humains
L es
démocraties modernes ancrent
les droits humains dans leur
constitution, manifestant l’intangibilité
de ceux-ci. Parmi eux, le droit à
obtenir de l’aide dans une situation de
détresse garantit à chaque être humain
que l’Etat ne le laissera ni mourir de
faim, ni de froid (art. 12 de la Constitution
fédérale: «Quiconque est dans
une situation de détresse et n’est pas en
mesure de subvenir à son entretien a le
per le reste d’appétit de nos amis.
Puis votre brigade s’est empressée, avec
moult sarcasmes, de débarrasser les
tables. Nous ne leur avons plus adressé
la parole. C’est alors que vous avez
surgi, un morceau de viande à la main,
pour nous demander notre avis quant
à sa qualité. Passons sous un silence
pudique le vocabulaire que vous avez
ensuite utilisé pour nous signifier que
vous n’aviez pas besoin de clients tels
que nous et que la porte se trouvait à
notre disposition pour quitter l’établissement.
A croire que les gogos vous
suffisent... Mais entre-temps le dit établissement
s’était déjà vidé des autres
clients et vous étiez bien pressé de fermer.
Comment, Monsieur le restaurateur,
comment justifier le doigt d’honneur
que votre brigade a osé faire en
nous mettant dehors? Nos amis restaurateurs
rougissent encore de ce genre
d’attitude dans la profession.
Naturellement, nous serons désormais
13 et quelques autres à faire votre
publicité. Mais sachez-le monsieur le
pseudo restaurateur, ce n’est pas avec
des gens comme vous que le tourisme
suisse va redorer son blason. C’est tout
simplement déplorable.
Le Kiwanis club de Lavaux
Formation - Créée en 1995 par la Société des employés de commerce,
«Management Training» est un centre de formation par la pratique qui permet
aux demandeurs d’emploi d’acquérir ou de perfectionner leur expérience
professionnelle, en commerçant avec d’autres entreprises d’entraînement
regroupées dans un réseau international de 5700 entreprises similaires.
Pour célébrer ses dix ans d’existence et présenter ses nouveaux locaux rue de
l’Ale 31, «Management Training» organise une journée portes ouvertes jeudi
7 avril de 11h à 21h, avec présentation des activités de l’entreprise dès 14h.
Renseignements au 021 617 17 44 ou sur www.m-t.ch
aux procédures de consultations, en
organisant des séminaires, en tenant
des assemblées de délégués communes,
en se mobilisant pour des objets
soumis à votation, etc.
Il n’est pas question à ce stade d’initier
le même mouvement au niveau cantonal
où les antagonismes sont trop
importants pour l’imaginer sérieusement.
Pourtant, certaines voix s’élèvent
déjà pour imaginer un parti fédéral
constitué de deux sections dans les
cantons concernés par ces relations
tumultueuses.
Quel que soit l’avenir de cette
démarche, les différentes rumeurs de
fusion au sein de la droite bourgeoise
sont le fruit d’une réflexion dont on ne
peut plus faire l’économie. Gageons
que les prochaines élections cantonales
en seront l’élément déclencheur dans
notre canton.
Bernard Dénéréaz
Vice-président du parti radical
de Pully-Paudex-Belmont
droit d’être aidé et assisté et de recevoir
les moyens indispensables pour mener
une existence conforme à la dignité
humaine»). Pour l’immense majorité
d’entre-nous, ce principe fondamental
ne se discute pas, car il défend la
dignité humaine. D’autres, dont M.
Blocher, le foulent aux pieds et ont
décidé de priver certains réfugiés de ce
droit. Ainsi, parce qu’ils ont la malchance
de ne pas correspondre aux critères
d’une des lois sur l’asile les plus
restrictives d’Europe, des hommes, des
femmes et des enfants seront condamnés
à pire que la misère.
Pourtant, le Tribunal fédéral, garant de
nos institutions démocratiques, appuyé
par des professeurs de renom, a démontré
que cette décision est contraire aux
droits humains et donc anticonstitutionnelle.
A cela, M. Blocher ne répond
que par le mépris. Le parti socialiste
fera en sorte que le Parlement fasse
machine arrière, car mépriser la
Constitution, c’est mépriser le peuple
et les cantons qui l’ont acceptée dans
les urnes.
Jean Christophe Schwaab
Président du PS Lavaux
Riex
PUBLICITÉ
Le Régional 31 mars - 1er avril 2005 - No 269
Fiscalité
L ’introduction
11
Nouveau
certificat de
salaire 2006
(III)
du nouveau certificat
de salaire (NCS) représente
tant une obligation qu’une occasion de
repenser la politique de frais et des
avantages accordés aux collaborateurs.
Il s’agit, si nécessaire, de revoir la politique
de frais, de mettre tout le monde
sur pied d’égalité (dans un même
degré de hiérarchie à tout le moins) et
d’aménager éventuellement d’autres
avantages, admissibles fiscalement,
afin de compenser ceux devant être
réduits ou tout simplement supprimés.
On distinguera alors le remboursement
de frais (dépenses effectives ou
sur la base de forfaits) et les frais forfaitaires
de représentation.
En principe, les employeurs devront
reporter sur le NCS le montant total
des frais remboursés et des frais forfaitaires
octroyés aux collaborateurs.
Le moyen principal permettant d’échapper
à la mention des frais effectifs, souvent
fastidieux à collationner, est
représenté par le Règlement des remboursements
de frais.
Un modèle est proposé sur le site:
http://www.steuerkonferenz.ch/f/circulaires.htm#CI_25.
Il est bien évidemment
possible de l’adapter aux
spécificités de chaque entreprise.
Pour être applicable, ce règlement
devra avoir été préalablement approuvé
par l’autorité fiscale du canton
du siège de l’entreprise. Il sera en principe
admis par les autres cantons.
A noter que la Conférence suisse des
impôts a garanti que l’introduction du
NCS n’impliquera pas de réviser les
règlements de frais déjà existants et
approuvés par les autorités fiscales. Il
est évidemment bien clair que si ceuxci
devaient être adaptés, ils devront
alors passer par un nouvel examen par
le fisc.
Bernard Jahrmann
Expert-comptable diplômé
Fiduciaire
Michel Favre SA, Lausanne

12
Le Régional 31 mars - 1er avril 2005 - No 269
Culture
Association des Musées de Pully
Mardi 22 mars dernier, les
Musées de Pully ont tenu leur
56e AG. Laurent Delaloye, président
de l’Association, est fier d’annoncer
que le Club des 100 compte à ce jour
112 membres, soit une augmentation
de 20 personnes depuis 2002, sans
parler des 3 membres d’honneur et des
188 autres adhérents à l’Association,
dont de nombeux couples.
Le soutien aux artistes se poursuit, ce
qui permet en même temps l’enrichissement
des collections du Musée. En
2004, le montant des acquisitions s’est
élevé à Fr 14’825.- soit Fr 1000.- de
plus qu’en 2003. Ainsi, entre autres,
une toile a été acquise à Stéphane
Ducret qui a lui-même offert une
encre au Musée. Deux tableaux de
Jean-Claude Hesselbach y sont également
restés, après son exposition. En
outre la BCV s’est jointe au Club des
100 pour sponsoriser certains achats.
Parmi les activités proposées aux
membres, une sortie à la Fondation
Giannada, pour visiter la fabuleuse
collection de peintres impressionnistes
réunie par Phillips aux USA. Une cinquantaine
de personnes se sont rendues
avec grand plaisir à Martigny.
Le Guide la Villa romaine, paru il y a
quatre ans, a été complété. En effet,
deux nouveaux décors sont terminés
sur le pilier nord, réalisés avec de nombreux
ensembles de fragments. L’inauguration
officielle aura lieu le 20 avril,
à 18h. Les heures d’ouverture de la
Villa ont été modifiées. Soit le jeudi,
de 14h à 18h, le vendredi et le
dimanche, de 14h à 16h, durant les
mois de mars à novembre.
Parmi les projets qui seront réalisés
jusqu’en 2007 au Musée de Pully, on
Danese ou 34 ans de design italien
Pour la première fois en Suisse, le
mudac présente l’activité complète
de l’éditeur milanais de design
italien, dont le nom est devenu
mythique pour beaucouup d’admirateurs
de cette forme d’art, Danese.
Pourtant quand le mudac était encore
à Lausanne le Musée des Arts décoratifs,
il avait exposé en 1973 Un exemple
de design italien, productions et éditions
de Danese. Et l’année suivante, en
1974, Jean-Pierre Goumaz a ouvert la
première boutique Danese à l’étranger,
à Lausanne également. Elle existe toujours,
transferée aujourd’hui de la rue
Centrale au 11 de la rue Saint-Martin.
Entre la capitale vaudoise et celle de la
Lombardie, il s’agit donc d’une longue
histoire d’amitié et d’admiration.
Danese: pionnier du design
En 1957, en Italie, s’intéresser au design
vous classait d’emblée parmi les artistes
d’avant-garde, et ceux-ci n’étaient
pas nombreux. C’est entourés de Bruno
Munari, Enzo Mari, Franco Meneguzzo
et Angelo Mangiarotti que Bruno
56e Assemblée générale.
admirera cet été Ramuz en 1896. Avec
la reconstitution du Bureau qu’il occupait
à Paris, à la Muette. Le peintre
Auberjonois illustra ses romans qui
seront exposés, ainsi que leur collaboration
avec Igor Stravinski. Cette manifestation
sera réalisée avec le concours
de la fille de l’écrivain, Mme Olivieri et
de son petit-fils, Guido Olivieri. Suivra
fin septembre un Panorama de l’expression
culturelle du Mexique, sur le
thème des peintures réalisées sur Les
Métamorphoses, d’Ovide.
Les galeries aujourd’hui
Pour clore l’AG, Françoise Jaunin,
journaliste spécialisée dans les Beaux-
Arts, exposa la situation des jeunes
artistes d’aujourd’hui par rapport à
celle qui était faite à leurs prédécesseurs
il y a une cinquantaine d’années
et de l’évolution du rôle des galeries.
Si on compte aujourd’hui de très nombreuses
galeries dans le bassin léma-
Mudac • Rétrospective de l’oeuvre de l’éditeur.
Danese, entrepreneur et Jacqueline
Vodoz, photographe, ont fondé en
1957 leur entreprise. Ils seront rejoints
plus tard par Achille Castiglioni
(1983), Kuno Prey (1986) et Marco
Ferreri (1990).
A la base, il s’agit d’un dialogue entre
les artistes et Bruno Danese pour la
recherche de la perfection dans la création
d’objets utilitaires. Pas toujours
facile, chacun cherchant à imposer à
l’autre la conviction qu’il se fait de
cette perfection. Passionnant, dit
aujourd’hui Bruno Danese se souvenant
des débuts de ses éditions, comme
d’une redéfinition de la culture de
l’objet dans un respect mutuel des
engagements idéologiques de chacun
des partenaires. Principe essentiel:
tout doit être impeccable, réalisation,
matériaux, etc. Il ne s’agit pas d’usinage,
mais de produire des pièces
uniques, ou en très petites séries. Un
éditeur peut travailler, contrairement
nique, elles sont loin d’avoir pour les
jeunes artistes l’importance qu’eurent
jadis les rares espaces existants tenus
par des spécialistes. Comme il y a 50
ans, celles de Nane Cailler, ou plus tôt,
la première galerie Paul Vallotton ou
encore celle de Maurice Bridel par
exemple. Le titre de galériste n’est pas
protégé, tout un chacun peut donc
ouvrir une galerie quand bon lui
semble. Beaucoup parmi ces nouveaux
venus vendent de l’art comme ils le
feraient de la mode ou des boissons.
Le marché de l’art est né à la fin du
XIXe siècle, mais il n’a qu’un lointain
rapport avec celui d’aujourd’hui. Il
doit trouver un autre mode de fonctionnement
pour soutenir les jeunes
créateurs talentueux. Les foires et aussi
Internet ont changé la donne. Par
ailleurs les coûts sont toujours plus élevés,
à cause des moyens modernes
employés par les artistes. Et les acheteurs
sollicités par de trop nombreux
produits dérivés de la société de
consommation, sont beaucoup moins
motivés que par le passé. Les musées,
comme les critiques, ont leur rôle à
jouer. Les premiers devraient acquérir
des oeuvres avant qu’elles n’atteignent
des prix prohibitifs. Tandis que les critiques
doivent servir de courroie de
transmission entre les jeunes contemporains
et leurs lecteurs. Car les
artistes sont ceux qui ajoutent du sens
au monde, bien avant même d’être
reconnus officiellement. Françoise
Jaunin savait de quoi elle parlait, elle
qui, depuis une trentaine d’années,
informe ses lecteurs de l’évolution de
l’art pour qu’ils puissent à leur tour y
trouver joie et beauté.
Martine Thomé
aux fabricants, en utilisant divers
matériaux - dont il doit avoir une
connaisance approfondie des possibilités
- pour obtenir un seul objet. Ce qui
importe, c’est la qualité, et non le prix
de la réalisation. Des recherches ont
du reste été menées avec certains
industriels. Enzo Mari, quant à lui, a
conçu une méthode artisanale pour
travailler à la main la porcelaine.
Jusqu’à la vente de son entreprise en
1991, l’éditeur n’a fait que confirmer
son image d’avant-garde, offrant en
réponse à l’évolution du mode de vie
de l’époque, des objets toujours plus
originaux, alliant la beauté et la pureté
à l’utilisation pratique.
L’exposition en elle-même
Contrairement aux habitudes du
mudac qui présente deux sujets par
expo, tout le musée est occupé par
Danese. Il propose les différents domaines
d’activités conçus par l’entreprise.
Soit la production d’objets en petites
séries, les éditions d’art, les objets
fabriqués à la main ou les pièces
uniques, le graphisme et la communication,
les éditions pour enfants et les
projets didactiques.
Dans la première salle une installation
en spirale conçue par Enzo Mari
REGIONAL P 12 Date 01.04 N C M J
Titi vient d’apprendre qu’à
Paris, la Bibliothèque nationale
(BNF), institution officielle
réputée pour sa probité, gardienne
du patrimoine culturel, a falsifié
une photo de Jean-Paul Sartre, tirée
de ses archives. Elle était destinée à
annoncer une exposition organisée
par la BNF en hommage à l’écrivain
et philososphe disparu il y a 25
ans et né il y en a 100. Qu’avait
donc cette image pour qu’on ose
s’attaquer à un document d’archives,
irremplaçable témoin du
passé? Etait-elle obscène? On pourrait
le croire car Sartre accomplissait
un geste inadmissible de nos
jours. Il tenait discrètement entre
les doigts de sa main gauche posée
sur une table... une cigarette, tout
en regardant le photographe. Chacun
peut penser ce qu’il veut de la
lutte antitabac qui prend des proportions
toujours plus importantes
depuis une quinzaine d’années.
Mais elle s’adresse uniquement à
des hommes et des femmes (et des
jeunes) qui sont aujourd’hui bien
vivants. Le problème n’est donc pas
là. On n’a pas attendu la commercialisation
des cigarettes - qui doit
dater d’environ 150 ans - pour
fumer puisque Jean Nicot introduisit
le tabac en France au XVIe
siècle. Des hommes se mirent donc
raconte l’ensemble des éditions Danese,
chaque année étant illustrée par une
photographie, presque toutes signées
Jacqueline Vodoz. Des affiches d’époque
couvrent les murs. Puis, sur les
deux étages, répartis selon les domaines
d’activité, une multitude d’objets,
plus de 200. Il s’agit de petits objets,
on n’y présente par exemple aucun
meuble. Mais de multiples cendriers
(c’était l’époque heureuse où les fumeurs
pouvaient en griller une en paix et en
toute bonne conscience), vases, lampes,
calendriers, bougeoirs, plats, plumiers
et autres accessores de bureau, jeux
pour enfants, pendules, salières et poivriers,
couverts et d’autres choses
encore. Sans oublier tout un matériel
indispensable pour le graphisme et les
emballages, des esquisses et des dessins.
Et les deux sections réservées à
Enzo Mari (travail artisanal, original et
fort beau du fer, du verre, de l’argent
et de la porcelaine) et Franco Meneguzzo,
sculpteur, peintre et céramiste,
mais aussi auteur du premier logo
Danese. Quant aux jeux et objets destinés
aux enfants, ils sont magnifiques
d’inventivité pour développer leur
Titi est outré
à aimer la pipe (et George Sand
aussi). Des peintres devenus
célèbres firent le portrait de certains
d’entre eux. Va-t-on parcourir les
musées, un pinceau à la main, pour
ravaler ces toiles et ôter de la vue du
bien-pensant ces horribles objets
qu’ils portaient en bouche, ou à la
main? A l’heure où l’archéologie a le
vent en poupe et se targue, avec raison,
de découvertes importantes
concernant nos ancêtres et leurs
civilisations, va-t-on fausser leur
mode de vie, comme on cache un
crime? Le devoir de mémoire ne
doit pas s’arrêter aux holocaustes. Il
doit veiller à la préservation des
archives, ne pas refaire le nez de
Cléopâtre ni ôter le mégot présent
sur presque toutes les photos de
Gainsbourg, parfois aussi sur celles
de de Gaulle, de Malraux, ou le
cigare de Churchill. Titi est outré
de cette légèreté envers leur
mémoire.
curiosité et leur apprentissage de la vie.
Ils sont malheureusement (ou heureusement
pour Danase!) presque tous
épuisés depuis longtemps.
Les visiteurs découvriront sans doute,
parfois avec étonnement, un ou plusieurs
objets qu’ils connaissent ou possèdent
depuis longtemps, sans se douter
de son origine.
Ce jeu des découvertes fait partie du
plaisir à flâner entre les deux étages du
mudac. Et aussi permet de prendre
conscience de l’importance des designers
dans la société de consommation
d’aujourd’hui où ils ont imposer
pureté et rigueur. Une partie de leurs
créations ont été malheureusement
galvaudés, copiés à quelques détails
près, par les fournisseurs des grandes
surfaces de meubles et art de vivre,
mais avec le génie en moins.
Martine Thomé
Danese. Editeur de design italien,
Milan 1957 - 1991
Jusqu’au dimanche 15 mai 2005
mudac, place de la Cathédrale 6,
1005 Lausanne
Du mardi au dimanche, de 11h à 18h.
Fermé le lundi .