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Abbé Pierre, Lady Diana, Coluche, José Bové, Nicolas Hulot, sœur ...

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Numéro 3 - 4 DECEMBRE 2008 - 2 € VOTRE JOURNAL TOUS LES QUINZE JOURS<br />

FLASHINFOS MAGAZINE<br />

JOURNAL GENTIL ET INTELLIGENT<br />

FAUSSES<br />

IDOLES<br />

ET VRAIS<br />

GUIGNOLS<br />

Notre dossier pages 3 à 5<br />

Les Wallons regardent vers la France<br />

et les Flamands vers les Pays-Bas :<br />

QUAND LA BELGIQUE<br />

S’EFFRITE… PAGE 7<br />

De pères en fils et de mères en filles :<br />

PAGE 11 LE SHOWBIZ, UNE<br />

ENTREPRISE FAMILIALE ?<br />

<strong>Abbé</strong> <strong>Pierre</strong>,<br />

<strong>Lady</strong> <strong>Diana</strong>,<br />

<strong>Coluche</strong>,<br />

<strong>José</strong> <strong>Bové</strong>,<br />

<strong>Nicolas</strong> <strong>Hulot</strong>,<br />

<strong>sœur</strong><br />

Emmanuelle<br />

et les autres…<br />

D’ANDRÉ BRETON<br />

À OLIVIER<br />

BESANCENOT,<br />

ALAIN SORAL<br />

DÉMASQUE<br />

LES<br />

IMPOSTEURS !<br />

PAGE 3


EDITORIAL<br />

Des fois, dans les maisons, il y a<br />

comme une sorte de mauvaise odeur<br />

persistante. Alors, on cherche. La<br />

litière du chat qui n’a pas été changée<br />

? Le rabiot de camembert oublié<br />

au frigo ? Les chaussures de foot<br />

du gamin, abandonnées dans<br />

l’entrée ? Ou, comme on disait<br />

jadis dans Loft Story : “C’est qui<br />

qu’a pété ?” En France,<br />

aujourd’hui, on a beau chercher, on<br />

finit par se dire que c’est un peu tout ça<br />

à la fois. Il y a un climat, une ambiance, une<br />

“atmosphère”, comme aurait dit Arletty.<br />

Nos compatriotes sont nerveux et irascibles<br />

; ce qui se vérifie plus encore dans les<br />

grandes villes qu’à la campagne. Divorcent<br />

plus souvent qu’à leur tour et tiennent la<br />

palme mondiale de consommation d’anxiolytiques.<br />

La faute à la crise financière, évidemment,<br />

qu’on peine parfois à déchiffrer,<br />

mais dont on sent bien qu’elle est comme<br />

la braise sous les cendres, prête à rallumer<br />

l’incendie planétaire au premier coup de<br />

vent mauvais. La faute à ces usines qui fer-<br />

FLASH<br />

2 - FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008<br />

Drôle de climat<br />

Par <strong>Nicolas</strong> GAUTHIER<br />

ment quotidiennement. À ce dimanche,<br />

naguère sacré et dont on tente de nous persuader<br />

qu’il ne sera plus jamais chômé. À<br />

ces nouveaux sacrifices qu’on nous demande<br />

chaque jour que Dieu fait. Travailler plus<br />

pour finalement gagner moins. Et travailler<br />

de plus en plus tard pour économiser<br />

l’argent des caisses de retraites, argent dont<br />

ceux qui nous gouvernent actuellement prônent<br />

un usage vétilleux, alors qu’ils s’apprêtent<br />

à balancer des milliards d’euros par les<br />

fenêtres pour venir à la rescousse de financiers<br />

faillis et de grands patrons maladroits.<br />

Et puis, il y a la crise du politique. Le Parti<br />

socialiste à la ramasse. Le Parti communiste<br />

disparu. Les trotskistes de la LCR qui se<br />

cherchent. Le Front national qui ne se porte<br />

pas au mieux. L’UMP qui bruisse de mille<br />

vents de révolte, libéraux accusant <strong>Nicolas</strong><br />

Sarkozy de ne pas être assez libéral, gaullistes<br />

lui reprochant de trahir ce qui pouvait<br />

demeurer de l’héritage du Général, électeurs<br />

lepénistes qu’il a plumés et qui commencent<br />

à l’avoir mauvaise. Plus<br />

grave, ce sentiment persistant, voulant<br />

que malgré les gesticulations<br />

élyséennes, la France ne soit plus<br />

gouvernée. Que ça navigue à vue.<br />

D’où cet autre sentiment, plus<br />

mortifère encore : celui qu’on nous<br />

ment en permanence. Sur l’Irak et<br />

l’Afghanistan. La prétendue “guerre<br />

contre le terrorisme”. Le déficit des comptes<br />

de la Nation – une fois encore, pas d’argent<br />

pour les pêcheurs et les paysans, mais<br />

de véritables fortunes pour les cols blancs<br />

de la finance. Et, pour tout arranger, la persécution<br />

des Français, telle que dénoncée<br />

dans notre numéro 1. Et sur laquelle nous<br />

reviendrons le jeudi 18 décembre prochain,<br />

dans notre numéro 4. Car oui, c’est un fait :<br />

la colère gronde. Quelques semaines avant<br />

mai 68, il paraissait que la France s’ennuyait.<br />

Quarante ans plus tard, elle est en colère.<br />

Et on la comprend.<br />

VOUS! ABONNEZ-<br />

LES BULLETINS D’ABONNEMENT COMPLIQUÉS, C’EST TERMINÉ !<br />

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POUR UN AN,<br />

SOIT<br />

26 NUMÉROS<br />

Ma télé après coup<br />

Quand l’ANPE fait l’unanimité<br />

TOTALEMENT<br />

INEFFICACE !<br />

A fin<br />

de libérer du temps de cerveau<br />

pour la pub, afin également<br />

de ne pas trop plomber<br />

le moral des Français qui surnagent<br />

encore, les émissions les plus intéressantes<br />

passent tard dans la soirée.C’est<br />

le cas de l’excellent 90’ Enquêtes, présenté<br />

par Carole Rousseau sur TMC.<br />

Dans le cadre de la crise économique<br />

et financière qui secoue actuellement<br />

la planète, le magazine s’intéressait<br />

l’autre jour aux catégories<br />

sociales les plus touchées par le chômage<br />

dans notre belle France, à savoir<br />

les jeunes et les seniors.<br />

Nous détenons en effet sur ces<br />

deux plans de tristes records européens.<br />

En 2007, 20 % des moins de 25<br />

ans étaient chômeurs ; pour les plus<br />

de 50 ans, les chiffres étaient de 5,5 %<br />

en moyenne. Les Français sont aussi<br />

les plus jeunes retraités : 58,8 ans,<br />

contre plus de 60 ans pour nos voisins.<br />

Et l’on sait que les mises à la<br />

retraite anticipée sont depuis belle<br />

lurette le moyen de faire baisser les<br />

taux de chômage. Ainsi, le pourcentage<br />

d’actifs en France parmi les personnes<br />

entre 55 et 64 ans est l’un des<br />

Le monde selon ZEON<br />

plus faibles au monde : 39 %, contre<br />

47 % pour l’Europe et 80 % au Japon.<br />

Comment, donc, remédier à ce faible<br />

taux d’emploi des extrêmes ?<br />

Grâce à l’ANPE, l’Agence nationale<br />

pour l’emploi créée en 1967 par<br />

Chirac.<br />

Les journalistes de 90’ Enquêtes<br />

sont donc allés tendre leur micro aux<br />

chômeurs sortant de nos coûteux<br />

bureaux de placement. Et là, jeunes<br />

ou vieux, cadres ou OS, avec ou sans<br />

diplômes, sont unanimes : l’ANPE,<br />

passage obligé de tout chômeur, est<br />

totalement inefficace.<br />

À cela une raison majeure, disent<br />

les analystes : le décalage fondamental<br />

entre les agents, la structure, et<br />

ce dont ils sont censés traiter. Pour<br />

résumer : les fonctionnaires de<br />

l’ANPE ne connaissent pas le monde<br />

réel du travail. Si bien que dans leur<br />

grande majorité, les chômeurs ont<br />

non seulement le sentiment que<br />

l’ANPE ne peut rien pour eux, mais,<br />

plus grave, qu’on les contraint à passer<br />

par là uniquement pour justifier<br />

l’existence de l’ANPE et de ses fonctionnaires.<br />

TOPOLINE<br />

Barack Obama, un président (FED)érateur…<br />

EN SAVOIR PLUS ?<br />

L’information alternative :<br />

www.nationspresse.info<br />

et www.voxnr.com


Gauchisme à la Prévert ou gauchisme à la<br />

Baader, qu’on soit dans les nuages ou qu’on<br />

fonce droit dans le mur, sur le plan de l’inefficacité<br />

politique – les années de prison mises à part<br />

– ça revient au même.À quinze ans, rebelle dans l’âme<br />

et cherchant ma voie, comme tous, j’ai commencé<br />

naïf : ma première passion, je l’avoue, fut pour André<br />

Breton. André Breton et sa Révolution surréaliste,moi<br />

qui croyais, en bon ado petit bourgeois, que le désir,<br />

le rêve et l’association d’idées automatiques, c’était<br />

autrement plus révolutionnaire que la vulgaire lutte<br />

sociale pour l’amélioration des conditions de vie et du<br />

travail.Tu parles ! Que reste-t-il aujourd’hui de la<br />

Révolution surréaliste ?Trois mauvais poèmes à jeux<br />

de mots foireux, deux provocations de potaches parfaitement<br />

dérisoires et déjà épinglées, à l’époque, par<br />

Drieu la Rochelle dans Gilles (roman à lire pour ceux<br />

qui s’intéressent sérieusement à cette période) ; sans<br />

oublier une mauvaise compréhension du freudisme –<br />

lui-même très dévalué – et, c’est vrai, quelques beaux<br />

tableaux de Marx Ernst venus embellir depuis les<br />

salons de quelques milliardaires à la Pinault. Pas de<br />

quoi renverser le régime !<br />

Du coup, à dix-huit ans, plus circonspect, je me<br />

méfiais de Jean-Paul Sartre,l’idole des étudiantes nunuches<br />

d’après-guerre. Sartre qui proposait à son tour,<br />

après la Révolution surréaliste passablement éventée,<br />

sa nouvelle révolution elle aussi plus révolutionnaire<br />

que la vraie : la Révolution existentialiste ! Cette fois<br />

pour tout foutre en l’air, il ne s’agissait plus de dégoiser<br />

des poèmes à la con, allongé sur un divan, mais<br />

Fausses idoles et faux rebelles :<br />

DE BRETON À BESANCENOT…<br />

Quand on est jeune et novice dans le débat d’idées, on croit qu’en politique c’est comme en sport,<br />

qu’il y a deux équipes : la vôtre et celle d’en face, les bons et les méchants, le pouvoir et l’opposition…<br />

Puis avec la pratique, pour ceux qui passent à la pratique – les autres n’y comprennent jamais<br />

rien - on découvre que dans la vraie vie, comme dans 1984 de George Orwell, c’est plus compliqué<br />

que ça. Il y a le pouvoir, l’opposition au pouvoir et… Goldstein. Soit l’opposant créé par le pouvoir,<br />

ou plutôt favorisé par le pouvoir - ne soyons pas “complotiste” – pour dévier les énergies contestataires<br />

vers le stérile, l’inutile…<br />

d’écouter du jazz sur un Tepaz, à huit dans une chambre<br />

de bonne, tous habillés en noir ! Autre arnaque<br />

pour jeunes verbeux fébriles – toujours issus des beaux<br />

quartiers – cette fois très bien décrite dans le film : Les<br />

Tricheurs de Marcel Carné (une petite dénonciation<br />

anti-jeune qui ne lui sera pas pardonnée par les nouveaux<br />

“révolutionnaires” de la Nouvelle vague)…<br />

Breton, Sartre… après m’être laissé prendre par<br />

le premier et méfié du second,je finis<br />

par trouver le truc pour repérer le<br />

faux rebelle :pour cacher que dans le<br />

réel il ne fait pas grand chose de révolutionnaire,à<br />

part fumer des cigarettes<br />

(comme Malraux) et prendre des<br />

taxis pour dîner en ville,le faux opposant<br />

en fait des tonnes dans le symbolique.<br />

Ce manque d’engagement<br />

réel,il le compense par la surenchère<br />

dans le signe…<br />

Ainsi, dans la vraie vie, un paysan<br />

qui passe à la télé met son costume du dimanche –<br />

celui qu’il mettait jadis pour aller à la messe.<strong>José</strong> <strong>Bové</strong>,<br />

lui, se looke en plouc : moustaches à la gauloise, pipe,<br />

pull-over tricoté main vert chlorophylle… comme ça<br />

le bobo de Canal +, qui s’y connaît vachement question<br />

campagne, sait qu’il a à faire à un vrai paysan.<br />

L’agriculteur,lui,ne s’y reconnaît pas du tout mais on s’en<br />

fout, la paysannerie aujourd’hui en France c’est 2 %.<br />

Cette méthode de détection des factices me permit,<br />

après Sartre, d’éviter le piège Althusser. C’est<br />

qu’après la Révolution surréaliste et la Révolution exis-<br />

C’EST À LA UNE !<br />

CES GUIGNOLS QUI<br />

JOUENT AUX IDOLES<br />

C’est justement parce qu’on n’a plus<br />

le droit d’en parler librement qu’on<br />

va justement vous en causer. De qui ?<br />

De quoi ? De ceux, tout simplement,<br />

devant lesquels il est désormais obligatoire<br />

de plier le genou. Faux curés,<br />

faux écolos, faux paysans, fausses princesses,<br />

faux comiques, ayant ceci de<br />

commun d’être tous statufiés ; post-mortem<br />

pour les uns, de leur vivant pour les<br />

autres. Grands prêtres du néo-cléricalisme<br />

ambiant – pour ceux qui ne communient pas<br />

Par Alain SORAL<br />

tentialiste vint la Révolution structuraliste :le nouveau<br />

truc des années soixante-dix pour être sûr de ne jamais<br />

faire la révolution pour de vrai ! Alexandre Adler, un<br />

modèle de fidélité révolutionnaire,s’en réclame encore,<br />

c’est tout dire.<br />

Cette fois, fini la poésie, la musique… la nouvelle<br />

trouvaille d’Althusser, c’était :“re-Lire le Capital”, mais<br />

en ayant bien conscience de la “coupure épistémologique”<br />

à l’intérieur de l’œuvre entre avant<br />

et après 1844 (sic) ! Il était là le grand<br />

secret.Voilà pourquoi tout avait foiré<br />

jusqu’ici !<br />

Une fois de plus la clef de la révolution<br />

ne se trouvait pas dans l’action<br />

collective et le peuple,mais dans l’herméneutique<br />

à Normale Sup ! Plus c’était<br />

imbitable dans le commentaire, plus<br />

c’était loin de l’interprétation littérale<br />

– et du monde ouvrier – plus c’était<br />

révolutionnaire ! Avec ça, la bourgeoisie<br />

Giscard pouvait dormir sur ses deux oreilles ; ce<br />

qu’elle fit d’ailleurs….<br />

Après cette débauche de jargonnage,il ne faut pas<br />

s’étonner que le concept passe sérieusement de mode<br />

à l’aube des années quatre-vingt,et je n’insisterai pas sur<br />

le lien existant entre la baisse de niveau qui s’en suivit<br />

et la carrière d’un Bernard-Henri Lévy.Là-dessus tout<br />

a été dit,écrit,et il est certain que la médiocrité actuelle,<br />

les ralliements de gauche à Sarkozy auraient été impensables,<br />

impossibles sans cette table rase opérée par la<br />

Nouvelle philosophie…<br />

à la religion des droits de l’homme, une seule<br />

issue, le bûcher –, ces turlupins ont au moins le<br />

mérite de nous faire rigoler, même jaune. À<br />

cause, peut-être, de leur exhibitionnisme pour<br />

le moins obscène – l’abbé <strong>Pierre</strong> qui confesse<br />

avoir été au tapin, <strong>sœur</strong> Emmanuelle qui avoue<br />

son onanisme adolescent –, tout cela nous<br />

amène à une tyrannie conjointe, celle de la<br />

“transparence”… Au nom de laquelle il<br />

conviendrait de déballer la moindre de ses turpitudes.<br />

Ils veulent qu’on déballe ?<br />

Déballons donc.<br />

Oublions donc BHL pour sauter directement au<br />

dernier faux dur de service : le révolutionnaire anticapitaliste<br />

de chez Drucker, l’Olivier Besancenot…<br />

À la classe ouvrière ce que <strong>José</strong> <strong>Bové</strong> est à la paysannerie,<br />

il en fait des tonnes dans le signe, le petit<br />

droit-de-l’hommiste sans-papiériste :T-shirt du Che<br />

pour cacher son statut de fonctionnaire (avec préférence<br />

nationale,mais juste pour lui), petit poing serré<br />

vers le travailleur syndiqué pour lui faire oublier que<br />

la LCR est le lieu exclusif de l’étudiant bobo, bouche<br />

tendue aux sexualités trans-genres mais accolade virile<br />

à son pote Joey Starr (histoire de bien confondre,dans<br />

son mépris de gauche, banlieue et racaille…). Dans<br />

un parfait souci de positionnement marketing, même<br />

le sigle de sa nouvelle boutique pour jeunes reprend<br />

le nom d’une émission phare de Canal + : NPA, pour<br />

Nul Par Ailleurs ! Nouveau parti anticapitaliste…<br />

Du surréalisme au trotsko-boboïsme, en passant<br />

par l’existentialisme et le structuralisme, au fond c’est<br />

toujours de ça qu’il s’agit : empêcher le combat anticapitaliste,<br />

et faire semblant, en minant toute opposition<br />

cohérente, toute union trans-classes, pour que le<br />

Système continue à régner…<br />

Voilà pourquoi, tandis qu’un Céline dut s’exiler<br />

quatre ans pour ne pas être tué, tandis qu’un Drieu<br />

préféra faire ce travail lui-même, tandis qu’un Blondin<br />

sombra dans l’alcoolisme et le cyclisme pour n’avoir<br />

pu accomplir cette impossible union sacrée, le pouvoir<br />

libéral reconnaissant offre aux tartuffes expos<br />

dans les musées, prix Nobel et autres après-midi<br />

télé…<br />

FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008 - 3


L’abbé <strong>Pierre</strong> et <strong>sœur</strong> Emmanuelle quasiment canonisés de leur vivant par les<br />

médias. Plus pour leurs œuvres caritatives et le déballage de leurs petites turpitudes<br />

privées que pour leur véritable boulot, d’ailleurs ; lequel consiste malgré tout<br />

au sauvetage des âmes. Deux prêtres nous répondent. Un traditionaliste<br />

et un conciliaire.<br />

Pour l’abbé Guépin, l’une des figures<br />

du mouvement traditionaliste,<br />

ces catholiques persistant à<br />

marcher à côté de Rome, la cause est<br />

entendue. Les deux défunts “ne pratiquaient<br />

pas la Vertu théologale de charité<br />

qu’ils méprisaient. Mais seulement la solidarité,<br />

qui est une action humaine d’où Dieu<br />

est exclu et qui ne se préoccupe pas des<br />

âmes à sauver, mais seulement des<br />

corps…” L’abbé Molin, ancien aumônier<br />

militaire, de sensibilité traditionnelle,<br />

mais ayant refusé de rompre avec le<br />

Vatican, est plus mesuré, dans la forme,<br />

s’entend :“La célébration de cet abbé et de<br />

cette <strong>sœur</strong> démontre le glissement du religieux<br />

vers le caritatif. Ces deux-là aidaient<br />

certes à sauver les corps. Mais les pompiers<br />

le font aussi !” Il sera objecté que,<br />

Chacun juge donc utile de se “livrer”, de se<br />

dévoiler,de faire si besoin son coming out.<br />

Les politiques comme les people.“J’ai souffert”,<br />

affirme l’un.“J’ai changé”, concède l’autre (ou<br />

le même).“Je me reconstruis” susurre une troisième.<br />

D’où la pipolisation de la politique.A tel point que<br />

cela finit par agacer d’autres politiques.“Ségolène<br />

[Royal] va trop loin dans la description de sa vie privée”,<br />

reconnaissait récemment le socialiste Jean-Marie<br />

Le Guen. En effet.<br />

Car la question est :faut-il tout dire ? Pour nous<br />

dire quoi ? Des choses que nous n’avons pas demandées.<br />

Nous sommes dans l’expression brute des<br />

subjectivités, et non des idées.C’est le grand déballage<br />

des narcissismes.Exhibition et voyeurisme obligatoires<br />

: on parle à ce sujet de l’idéologie de la<br />

transparence,et même à juste titre de la tyrannie de<br />

la transparence. C’est l’idée que tout doit être dit.<br />

Pour montrer qu’on est sincère et authentique. Et<br />

pour trouver une solution à tout.<br />

Car si on dit tout, si on est transparent à soi et<br />

aux autres,“ça” devrait mieux “communiquer”.Donc,<br />

les conflits devraient disparaître.Exemple :la réponse<br />

au stress, ce sont les outils de gestion du stress, la<br />

4 - FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008<br />

de saint Vincent de Paul à l’Ordre de<br />

Malte, le clergé a toujours eu ses bonnes<br />

œuvres. Certes. Mais ce fut aussi, et<br />

parfois surtout, pour pallier les carences<br />

de l’État d’alors, ou tout simplement<br />

honorer les arrangements de jadis : aux<br />

Rois la guerre, à l’Église les hôpitaux, les<br />

maisons de retraite et l’Éducation nationale.<br />

L’abbé Guépin : “L’abbé <strong>Pierre</strong> est<br />

une caricature obscène de saint Vincent de<br />

Paul (…) Comme le Lion’s Club, il a pratiqué<br />

la solidarité sans référence à Dieu !” Et<br />

quand on rappelle à l’abbé Molin cette<br />

première page du Parisien, au lendemain<br />

de la mort de l’homme à cape et béret,<br />

et de la sorte titrée, “La Passion selon<br />

l’<strong>Abbé</strong> <strong>Pierre</strong>”, il admet :“Ils ont peut-être<br />

un peu chargé la mule…” Tout comme<br />

les messages de <strong>sœur</strong> Emmanuelle, dif-<br />

réponse à l’angoisse c’est “trouver quelqu’un à qui<br />

parler” (un psy). La société de la transparence est<br />

aussi la société du “tout est psy”. Sortir du mal-être<br />

et des conflits c’est au fond une question… d’organisation.<br />

La transparence, ce sont aussi les émissions de<br />

“sexo-réalité” dans lesquelles chacun vit en direct<br />

des expériences intimes.Ainsi, l’homme devient un<br />

objet manipulable.Il devient l’enjeu des dispositifs et<br />

des outils de gestion de la “ressource humaine”.C’est<br />

L’extension du domaine de la manipulation, le livre de<br />

Michela Marzano (Grasset,2008).Car vouloir apparaître<br />

sincère et ouvert, c’est d’abord une stratégie<br />

de communication, donc de pouvoir.<br />

La transparence repose sur la négation de la<br />

séparation entre ce qui est public et ce qui relève<br />

du privé.Les Grecs ne connaissaient pas cette séparation<br />

sous cette forme. Pour eux, il y avait ce qui<br />

est “naturel”, zoologique, et n’avait en fait aucune<br />

importance, et ce qui est politique, public, est seul<br />

important. C’est pourquoi les critiques de l’exposition<br />

de l’intime ne sont pas forcément des puritains,<br />

ce sont des gens qui estiment que ce n’est<br />

pas important.Ou encore,ce sont des gens qui esti-<br />

C’EST À LA UNE !<br />

<strong>Pierre</strong> et Emmanuelle<br />

LA VANITÉ EST UN VILAIN PÉCHÉ…<br />

fusés au lendemain de sa mort, sur toutes<br />

les radios, appelant à acheter son<br />

dernier livre. Et l’abbé Molin de poursuivre<br />

:“Tout cela, c’est le monde médiatique.<br />

Il n’empêche que je respecte tout ce<br />

que l’abbé <strong>Pierre</strong> et <strong>sœur</strong> Emmanuelle ont<br />

fait pour les plus démunis. Mais n’importe<br />

quel laïc aurait pu le faire !” Aux uns, la<br />

messe ;aux autres, les soupes populaires,<br />

en quelque sorte. Mélange des genres…<br />

À l’évocation des déballages posthumes<br />

de leurs petites turpitudes respectives<br />

– <strong>Pierre</strong> allant voir les filles de joie<br />

et Emmanuelle jouant seule dans sa<br />

culotte –, l’abbé Guépin s’insurge :“Ses<br />

amis du monde l’appellent à juste titre la<br />

plus laïque des religieuses.” Quant à l’abbé<br />

Molin, il répond sur un autre mode, finalement<br />

pas si éloigné :“Ce déballage est<br />

grotesque. Qui pensent-ils ainsi épater ?<br />

Car tout cela n’est finalement pas si original.<br />

Qu’ils en parlent à leurs confesseurs<br />

ou s’en expliquent avec le Père éternel, d’accord.<br />

Mais quel besoin ont-ils eu de déballer<br />

des choses dont tout le monde se<br />

moque ?” Et le même de conclure, cruel :<br />

“En quelques décennies de confession, j’ai<br />

LA TYRANNIE DE LA TRANSPARENCE<br />

“La transparence repose sur la négation de la séparation entre ce qui est public et ce qui relève du privé”<br />

On vit une époque étonnante. Tout le monde s’épanche. Tout le monde y va de sa petite larme, de Jospin à Hillary Clinton.<br />

Il ne manque plus qu’Obama. Nous nageons dans l’épanchement intime. “J’ai bien connu votre ‘’papa’’ (ou votre ‘’maman’’)”,<br />

dit à l’un Michel Drucker dans son éternelle émission Vivement Dimanche – il n’y a plus de père et de mère, plus que des<br />

papas et des mamans. Ségolène l’avait compris, elle qui se présentait en disant : “Je suis une maman.”<br />

ment qu’en ne parlant pas de tout,on préserve justement<br />

la possibilité des échanges. En effet, comme<br />

l’écrit l’universitaire Yves Jeanneret,la transparence<br />

est une illusion, sachant que “le langage ne donne<br />

directement accès ni à l’être, ni à la vérité de celui qui<br />

parle.”<br />

Les conséquences de l’exposition publique de<br />

ce qui était privé ne sont pas minces.C’est la réduction<br />

de l’espace public et de la politique au traitement<br />

d’affaires privées, en tout cas singulières et<br />

particulières. L’horizon du bien commun disparaît,<br />

les manifestations de l’ego de chacun prennent le<br />

pas sur lui. La politique se dilue dans l’expression<br />

d’intérêts particuliers, généralement humanitaires,<br />

qui appellent des réponses elles-mêmes segmentées<br />

: faire “quelque chose” pour les femmes battues,<br />

les handicapés, les supposés descendants d’esclaves,<br />

etc. Des objectifs parfois estimables mais<br />

parcellaires. Il y a là les ferments d’une privatisation<br />

du politique.“Le programme politique, l’expérience,<br />

la vision d’ensemble comptent moins que l’image<br />

personnelle, les anecdotes privées, les mésaventures<br />

mêmes qui pourront alimenter une chronique médiatique”,<br />

lisait-on dans la revue Esprit, en janvier<br />

appris à me défier de ces fausses contritions,<br />

à l’occasion desquelles certains vieillards<br />

se confessent, à regret, des péchés<br />

qu’ils ne sont plus physiquement en état<br />

de commettre…” Ite missa est.<br />

Propos religieusement<br />

recueillis par<br />

<strong>Nicolas</strong> GAUTHIER<br />

2007, au seuil de la dernière campagne présidentielle.<br />

Depuis Sarkozy et Royal,la médiatisation de la vie<br />

privée a pris des proportions inédites. Le privé est<br />

devenu la norme du politique.“La vie,la santé,l’amour<br />

sont précaires. Pourquoi le travail échapperait-il à cette<br />

loi ?”,assurait récemment Laurence Parisot,patronne<br />

du MEDEF. C’est une façon de faire des incertitudes<br />

de la vie personnelle de chacun la norme du<br />

social et du politique.<br />

Conséquence : le statut de l’intime, le plus privé<br />

du privé, est chamboulé. Exposé et surexposé, l’intime<br />

devient trivial.Quand il faut “tout dire”,l’homme<br />

est privé de l’intime comme l’explique Michael<br />

Foessel dans La privation de l’intime (Seuil, 2008).<br />

L’intime s’évanouit : il ne supporte pas la lumière.<br />

Pas plus qu’il ne supporte l’excès de manipulation.<br />

La privatisation du politique a ainsi pour corollaire<br />

la privation de l’intime.<br />

Mais l’instrumentalisation de l’intime a peut-être<br />

atteint ses limites.Le culte de la transparence aussi.<br />

Loin d’être dupe, le public est devenu méchant. Il<br />

ricane plus qu’il ne sourit. Rira bien qui rira le dernier.<br />

<strong>Pierre</strong> LE VIGAN


31<br />

août 1997, bal tragique au<br />

Pont de l’Alma. Deux<br />

morts. Un chauffeur bourré<br />

et une endive peroxydée. L’émotion<br />

est planétaire, il va de soi. Mince, on<br />

vient de perdre la “Princesse de cœur”.<br />

Si, si : c’était dit tel quel dans la presse.<br />

D’où tsunami émotionnel et cohortes<br />

de couillons venus déposer des cartons<br />

de fleurs devant les grilles de<br />

Buckingham Palace. Une messe d’enterrement<br />

grotesque ; rappelez-vous,<br />

Elton John chantant Candle In The Wind,<br />

à l’origine enregistrée comme hommage<br />

à Marylin Monroe, ça donne le<br />

niveau. Ce qui fit dire à Keith Richards,<br />

guitariste en chef des Rolling Stones<br />

et jamais avare d’un bon mot : “Elton<br />

John, cette vieille dame qui chante pour<br />

des princesses mortes…” <strong>Lady</strong> <strong>Diana</strong><br />

qui, rappelons-le, ne s’est engagée dans<br />

l’humanitaire que pour embêter, en<br />

pleine procédure de divorce, son mari,<br />

le très digne Prince Charles, avait déjà<br />

ridiculisé la couronne d’Angleterre par<br />

ses frasques – danser en boîte de nuit<br />

C’EST À LA UNE !<br />

<strong>Coluche</strong><br />

L’HISTOIRE D’UN MEC PAS DRÔLE<br />

La vie, souvent ironique, parfois nous venge.<br />

L’histoire d’un mec, le film d’Antoine de Caunes,<br />

a fait un bide noirâtre. Overdose de promotion<br />

ou sujet plombé ? Les deux, probablement. Marre<br />

de saint <strong>Coluche</strong>. De cette perpétuelle célébration<br />

laïque. Bien sûr, les Restos du cœur… Et cette phrase<br />

à mettre au crédit de l’histrion à salopette, sur le<br />

thème :“C’est bien de s’occuper de la misère en Éthiopie.<br />

Mais ce n’est pas une raison pour négliger celle qui se<br />

niche au coin de la rue, chez nous, en France…” Bon,<br />

mais il faudrait aussi rappeler que si le gros frisé a<br />

donné dans le caritatif, c’était pour régler la petite<br />

note qu’il avait vis-à-vis de la justice, ayant copieusement<br />

insulté quelques pandores en leur expliquant<br />

que ce qu’ils gagnaient en un mois, il se le faisait en cinq<br />

minutes. Sans même exciper de la délicatesse du propos,<br />

ça relativise l’altruisme du bonhomme. Et c’est<br />

peut-être pour ces raisons que le film d’Antoine de<br />

Caunes n’a pas fonctionné : plus hagiographique que<br />

biographique. D’ailleurs, si l’éventuel spectateur avait<br />

su qu’on avait aussi affaire à un crétin inculte, camé<br />

jusqu’aux yeux, entretenant une cour de traîne-patins<br />

et volontiers violent avec son épouse, on peut parier<br />

qu’un tel portrait, autrement plus mesuré, aurait pu<br />

contribuer à l’éventuel succès de<br />

<strong>Lady</strong> <strong>Diana</strong><br />

LA PRINCESSE<br />

TRANSFORMÉE<br />

EN CITROUILLE<br />

avec John Travolta pour ensuite se<br />

maquer avec un Égyptien pas précisément<br />

blanchi sous le harnais – parvint<br />

ensuite à ce tour de force de faire passer<br />

la reine Elizabeth II pour une sorcière.<br />

À ce sujet, prière de se reporter<br />

au sublime The Queen, du pourtant très<br />

républicain Stephen Frears, bluffé par<br />

l’élégance de la Reine. Pour le reste,<br />

Harry, fils indigne du couple, déguisé<br />

en nazi, voilà qui avait de la gueule.<br />

Camilla Parker-Bowles, aussi,Anglaise<br />

comme on les aime, donnée pour être<br />

hardie sous l’homme, cavalière émérite,<br />

jurant comme un légionnaire,<br />

buvant du whisky tel que de l’eau,<br />

fumant à peu près autant qu’une cheminée,<br />

et, surtout, tenant son rang. Soit<br />

une coupe de champagne servie fraîche<br />

; alors que l’autre, la <strong>Lady</strong> <strong>Diana</strong>,<br />

avait plutôt des airs de robinet d’eau<br />

servie tiède.<br />

BÉA<br />

l’entreprise. Après, il y a ceux que son humour faisait<br />

rire ou pas. On est en droit de préférer Raymond<br />

Devos. Sans compter ceux qui n’ont pas forcément<br />

goûté son simulacre de mariage avec un autre comique<br />

pas toujours hilarant,Thierry Le Luron. Quoi<br />

qu’il en soit, est-il encore permis de tenir <strong>Coluche</strong><br />

pour ce qu’il fut : un gros corniaud vulgaire et tyrannique<br />

?<br />

BÉA<br />

<strong>Hulot</strong>, la star des grands espaces, le<br />

Dieu des ours blancs et des protozoaires<br />

ciliés… <strong>Hulot</strong>, l’ex-postulant<br />

à la présidentielle, qui fit don de son<br />

corps non pas à la science mais à l’écologie<br />

avant d’annoncer dans un sanglot son retrait<br />

de la candidature à la candidature. Il se retirait<br />

donc, avant, le 1er avril 2007, de convoquer<br />

les Français sur l’esplanade du<br />

Trocadéro, “avec autour du cou une<br />

écharpe de couleur pour rappeler<br />

aux candidats leurs promesses.”<br />

Quel homme ! Quelle aventure<br />

! Sous ses airs de pleureuse,<br />

le saint écolo est<br />

pourtant un rude homme<br />

d’affaires et le créneau<br />

sur lequel il opère est<br />

sans conteste d’un bon<br />

rapport. Animateur de<br />

télé, présentateur de<br />

l’émission Ushuaïa<br />

depuis 1987, <strong>Hulot</strong> touche<br />

30 000 euros mensuels<br />

pour réaliser quatre<br />

émissions par an. À quoi il<br />

faut ajouter les droits d’auteur<br />

sur ses ouvrages et un<br />

<strong>José</strong> <strong>Bové</strong><br />

SI ŒDIPE<br />

M’ÉTAIT<br />

CONTÉ<br />

<strong>José</strong> <strong>Bové</strong> – Joseph pour l’État-civil –<br />

porte le prénom de son papa. Il porte<br />

aussi le costume d’Astérix revu par<br />

la Camif (paix à ses cendres) : moustache<br />

rousse bien peignée, pantalon de<br />

velours, pull fait main, sandales modèle<br />

salle des profs pour l’été et pataugas l’hiver.<br />

Il s’attaque aux micros le menton et<br />

le ventre en avant, et, pour montrer qu’il<br />

connaît la campagne, s’en va régulièrement<br />

arracher des pieds de maïs face à la<br />

caméra.<br />

<strong>Bové</strong> est un homme de la terre – ça<br />

c’est lui qui le dit, costume à l’appui. C’est<br />

plus sûrement un charlot et un homme<br />

de médias. Au passage, d’ailleurs, on<br />

espère qu’il a à la ferme des petites mains<br />

pour traire ses brebis, car avec le temps<br />

qu’il passe à voyager, les malheureuses<br />

doivent avoir le pis explosé depuis belle<br />

lurette. Au fond, <strong>Bové</strong> se fout bien des<br />

OGM. Son problème à lui, c’est papa. Un<br />

Œdipe mal réglé. Papa Joseph-Marie, spécialiste<br />

des maladies des plantes, directeur<br />

régional de l’INRA, membre de<br />

l’Académie des sciences. Maman aussi<br />

est professeur. C’est lorsqu’ils étaient<br />

tous deux invités comme chercheurs à<br />

Berkeley que le petit <strong>José</strong> a appris à parler<br />

le Yankee. Ses frères aussi ont réussi :<br />

l’un est ingénieur, l’autre brillant informaticien.<br />

<strong>José</strong>, lui, a épousé la carrière révolutionnaire.<br />

Révolutionnaire en schachli<br />

mercerisé parfumé au patchouli après<br />

un passage dans les ashrams.<br />

Objecteur de conscience considéré<br />

comme déserteur, il trouve refuge au<br />

Larzac et s’y installe en 1976, squattant<br />

la ferme où il vit toujours. Enfin, quand il<br />

n’est pas à faire le guignol altermondialiste<br />

aux frais des copains.<br />

<strong>Nicolas</strong> <strong>Hulot</strong><br />

LES QUARANTIÈMES DÉCONNANTS<br />

TOPO<br />

pourcentage sur les ventes des livres et des<br />

DVD Ushuaïa. Car Ushuaïa, plus qu’un titre<br />

d’émission, est un label décerné par TF1 à<br />

de nombreux produits dérivés : cosmétiques,<br />

vêtements, sacs, papeterie, lunetterie.<br />

Chiffre d’affaires : 100 millions d’euros<br />

par an. Et même un magazine, intitulé lui<br />

aussi Ushuaïa, pleins de belles photos de<br />

<strong>Nicolas</strong> <strong>Hulot</strong> et vantant les produits…<br />

Ushuaïa. Y compris un gros<br />

4x4 Volvo à la marque éponyme.<br />

Produit 100 % écolo puisque<br />

“l’air conditionné n’est proposé<br />

qu’en option, même sur<br />

le modèle Ushuaïa Grand<br />

Raid qui coiffe la<br />

gamme.” Comme disait<br />

<strong>Hulot</strong> récemment<br />

dans Marianne :<br />

“Nous voici au Cap<br />

Horn de la civilisation<br />

: sombrer ou<br />

découvrir de nouveaux<br />

horizons chargés<br />

de promesses merveilleuses.”<br />

TOPO<br />

FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008 - 5


C’EST AUSSI AILLEURS QUE ÇA SE PASSE<br />

Mythomane et mégalomane<br />

ÉCHEC AU JUGE GARZON<br />

Qu’est ce qui fait marcher le juge d’instruction espagnol Baltasar Garzon ? Certains estiment<br />

qu’il recherche la notoriété de manière maladive, d’autres pensent qu’il subit toujours<br />

l’influence de son engagement juvénile à l’extrême gauche. D’autres estiment que ce<br />

petit homme, qui transpire la médiocrité la plus absolue, pourrait être uniquement<br />

mû par la haine des grandes idées et des grands hommes, quels qu’ils soient.<br />

Ainsi, sur les vingt dernières<br />

années,on a vu Baltasar Garzon<br />

tenter de poursuivre le général<br />

Pinochet et Henry Kissinger (au nom de la<br />

compétence universelle de la justice espagnole<br />

en matière de crimes contre l’humanité)<br />

ainsi que Silvio Berlusconi.<br />

Parallèlement, de manière paradoxale, il a<br />

aussi mené une enquête très médiatisée<br />

sur <strong>José</strong> Barrionuevo Pena, le ministre<br />

socialiste qui avait déclaré une guerre totale<br />

aux terroristes de l’ETA,et l’a fait condamner<br />

à dix ans de prison pour les méthodes<br />

qu’il avait employées tout en s’attaquant<br />

lui-même aux courroies de transmission<br />

de l’ETA et en faisant interdire ses quotidiens…<br />

Comprenne qui pourra.<br />

Dernière foucade de notre homme :<br />

faire exhumer les victimes républicaines<br />

de la guerre civile espagnole et poursuivre<br />

devant les tribunaux le général Franco<br />

post-mortem,ainsi que trente-quatre hiérarques<br />

franquistes encore en vie, dirigeants<br />

survivants de la Phalange espagnole<br />

(entre juillet 1936 et décembre 1951),pour<br />

6 - FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008<br />

complicité dans des “crimes contre l’humanité”.Cela<br />

malgré une loi d’amnistie votée<br />

en 1977,laquelle interdit toute poursuite<br />

pour tous les faits commis durant la<br />

Guerre d’Espagne.<br />

Signe de sa mégolomanie, Baltasar<br />

Garzon a lancé sa nouvelle offensive<br />

contre cette injustice présumée de l’histoire<br />

le dixième anniversaire, jour pour<br />

jour, de sa demande retentissante d’extradition<br />

(le 16 octobre 1998) du général<br />

Augusto Pinochet,alors en visite privée à<br />

Londres.<br />

S’il a finalement jeté l’éponge, le 18<br />

novembre dernier, alors que son instruction<br />

était bloquée à la demande du parquet<br />

qui contestait sa compétence juridique,le<br />

magistrat a toutefois pressé la justice<br />

d’ouvrir les fosses communes où sont<br />

enterrées des dizaines de milliers de victimes<br />

républicaines de la guerre civile<br />

(1936-39) et du franquisme (1939-75),se<br />

dessaisissant de cette tâche au profit de<br />

tribunaux de province. Il a ainsi réclamé<br />

dans un communiqué “l’exhumation rapide<br />

Marche russe, suite…<br />

POUTINE, LE RENARD<br />

D ans<br />

le numéro 2 de Flash, nous avons déjà évoqué l’interdiction de<br />

la “Marche russe”, organisée le 4 novembre dernier par le<br />

Mouvement contre l’immigration illégale, un groupuscule d’extrême<br />

droite manipulé par les oligarques en exil.<br />

Habile renard comme à son habitude, Vladimir Poutine a su diviser et<br />

récupérer ses adversaires. Si la marche organisée par le Mouvement<br />

contre l’immigration illégale et l’Union slave a été sévèrement réprimée<br />

(près de huit cents personnes ont été interpellées), une autre<br />

“Marche russe” concurrente a aussitôt été encouragée et autorisée.<br />

Organisée par Russki Obraz et l’Alliance populaire russe, deux mouvements<br />

de droite radicale favorables à Poutine et à Medvedev ; elle a rassemblé<br />

mille cinq cents personnes qui ont revendiqué “la liberté de réunion,<br />

de rassemblement et de procession à l’exception des manifestations<br />

qui portent atteinte à l’Etat, à la morale, à l’institution de la famille et à<br />

l’Église russe, ainsi que la modification de la loi sur l’autodéfense afin de<br />

permettre le port d’arme et le durcissement de la législation sur l’immigration.”<br />

Au même moment, dans le centre de Moscou, devant le Kremlin,<br />

le mouvement de jeunesse Nashi, qui soutient la politique du président<br />

Dmitri Medvedev, a, de son côté, rassemblé près de dix mille jeunes<br />

venus de quinze républiques de la Fédération de Russie – elle en compte<br />

vingt-et-une, dont nombre de musulmanes. Ceux-ci ont déployé une<br />

“couverture de la paix”, un gigantesque patchwork constitué de tissus<br />

issus des diverses républiques de Russie symbolisant leur unité, et affirmé<br />

que le patriotisme et l’unité nationale étaient la réponse au “nationalisme<br />

agressif” qui s’exprimait au même moment dans les rues de la capitale.<br />

A. J.<br />

et urgente des corps de ceux sur lesquels il<br />

existe des données”,victimes selon lui d’un<br />

délit continu“d’arrestation illégale et de disparition<br />

forcée” qui ne sera prescrit qu’avec<br />

leur découverte.<br />

Dans son arrêt,le juge Garzon affirme<br />

que le soulèvement franquiste du 18 juillet<br />

1936 revêt le caractère d’un crime<br />

contre l’humanité,par nature imprescriptible,<br />

visant à l’extermination systématique<br />

des adversaires politiques.Il n’est dont<br />

pas surprenant qu’il ait,depuis le début de<br />

son enquête, refusé de s’intéresser dans<br />

ses réquisitions aux autres victimes : les<br />

cent mille espagnols exécutés par les milices<br />

républicaines. Il l’a justifié en affirmant<br />

que les disparus,victimes de la République,<br />

n’étaient pas concernés car “eux et leurs<br />

familles ont bénéficié d’une attention privilégiée,<br />

celle du long pouvoir franquiste”.Ce en quoi<br />

Garzon ment sciemment,car la quasi-totalité<br />

des criminels républicains trouvèrent<br />

refuge à l’étranger à l’issue de la guerre<br />

civile et échappèrent ainsi à la justice des<br />

hommes.<br />

Dans l’imaginaire de ceux qui se repassaient<br />

le Harvest de Neil Young,<br />

entassés dans une chambre enfumée d’encens,<br />

juste histoire de masquer leurs<br />

odeurs de pieds, le général Francisco<br />

Franco de Bahamonde était, au mieux un<br />

gros con, au pire, un nazi. Normal : No<br />

Pasaran,Quilapayun,Guernica,Viva Allende<br />

et tous ces trucs faisandés, estampillés<br />

seventies, étaient la norme.<br />

Néanmoins,le propre des impostures<br />

est qu’elles finissent par crouler sous leur<br />

propre poids.Ainsi, dès 1995, Bartolomé<br />

Baltasar Garzon est content de lui. Il n’y a pourtant pas de quoi.<br />

S’il avait voulu être honnête,notre juge<br />

aurait donc dû aussi tenter de faire juger<br />

ceux qui ont assassiné 7 000 religieux dont<br />

13 évêques,4 184 prêtres,2 365 moines et<br />

283 religieuses, à une période où la seule<br />

appartenance au clergé était justiciable<br />

d’une exécution sommaire.Il aurait dû aussi<br />

s’inquiéter du sort de ceux qui ordonnèrent<br />

que 15 000 Madrilènes,parmi lesquels<br />

plusieurs anciens ministres de la<br />

République, soient fusillés. Il aurait dû<br />

encore enquêter sur les 5 000 personnes<br />

exécutées à Paracuellos,et enterrées dans<br />

Bennassar publie chez Perrin un livre en<br />

forme de plaidoyer pour le défunt<br />

Caudillo.L’écho médiatique est alors faible,<br />

malgré les indéniables qualités du livre.Là,<br />

c’est le déjà plus médiatique Michel del<br />

Castillo qui s’y colle.Pour nous dire quoi ?<br />

Tout ce que l’honnête homme disposant<br />

de plus de trois ouvrages dans sa bibliothèque<br />

savait déjà. Pour résumer, on réapprendra<br />

donc que le général Franco était<br />

un officier des plus légalistes. Qu’il n’est<br />

entré dans la Guerre d’Espagne qu’au dernier<br />

moment, contraint et forcé. Que les<br />

“exactions”, comme on dit aujourd’hui,<br />

étaient largement partagées – les “républicains”<br />

ne se battaient pas non plus avec<br />

des épées de bois. Qu’après une période<br />

de répression,Franco a rapidement organisé<br />

la réconciliation nationale. Que c’est<br />

en grande partie grâce à lui qu’Hitler a<br />

perdu la guerre : en effet, si, lors de la<br />

conférence d’Hendaye, en 1938, il avait<br />

des fosses communes,sur l’ordre du communiste<br />

Santiago Carrillo. Un Santiago<br />

Carrillo qui coule une retraite tranquille à<br />

Madrid depuis que le Parti des travailleurs<br />

communistes, qu’il fonda en 1985, a<br />

fusionné avec le Parti socialiste ouvrier<br />

espagnol,le parti au pouvoir en Espagne…<br />

Un Parti socialiste dont Baltasar<br />

Garzon a été, pendant de nombreuses<br />

années, un militant et un élu.<br />

Albert JACQUEMIN<br />

C’est Michel del Castillo qui le dit…<br />

ALLEZ-Y FRANCO,<br />

MON GÉNÉRAL !<br />

permis aux armées du Reich de traverser<br />

l’Espagne pour boucler le détroit de<br />

Gibraltar, on aurait sûrement vu d’autres<br />

tronches à Yalta que celles de Churchill,<br />

Roosevelt et Staline. Qu’il s’est acharné,<br />

avec succès, à sauver des dizaines de milliers<br />

de Juifs durant ce conflit.Et que sans<br />

lui et sa dictature cléricale,certes pesante,<br />

mais à la fin bonhomme,Luis Bunuel,voire<br />

son homonyme Jesus Franco, n’auraient<br />

jamais pu aligner autant de chefs d’œuvre.<br />

Et que,s’il n’avait été là,l’Espagne moderne<br />

serait sûrement restée dans les cartons.Il<br />

y a quelques semaines,Michel del Castillo<br />

racontait tout ça chez Stéphane Bern,sur<br />

France Inter. Les invités en étaient tout<br />

chamboulés.Pauvres petits bouchons,qui<br />

découvrent que ce n’est pas parce que<br />

l’histoire, la grande histoire, est généralement<br />

tragique, qu’elle n’en est pas moins<br />

féconde. N.G.<br />

Editions Fayard.


Au lendemain des dernières<br />

élections législatives du 10 juin<br />

2007, les partis libéraux et<br />

sociaux-chrétiens belges tentèrent en<br />

vain de constituer le gouvernement du<br />

royaume. Ce n’est que six mois plus tard<br />

qu’ils trouvèrent un accord pour maintenir<br />

en place, de manière transitoire, le<br />

Premier ministre sortant. Et il leur fallut<br />

trois mois de plus pour désigner Yves<br />

Laterme comme nouveau chef de gouvernement.<br />

La crise n’était cependant<br />

pas résolue, car, trois mois plus tard, ce<br />

dernier présentait sa démission ! Le roi<br />

Albert II la refusa, l’obligeant ainsi à rester<br />

en fonction. Résultat : le gouvernement<br />

en place ne traite depuis que les<br />

affaires courantes, tandis que l’on semble<br />

se diriger vers de nouvelles élections<br />

générales en 2009.<br />

Le plus invraisemblable, c’est que la<br />

crise constitutionnelle actuelle débuta<br />

(tout comme la précédente de 1987)<br />

quand,dans des communes situées autour<br />

de Bruxelles, mais en terre flamande,<br />

comptant de fortes minorités, voire une<br />

majorité de francophones,des maires osèrent<br />

envoyer des imprimés en français à<br />

leurs administrés francophones.Cet acte,<br />

en apparence anodin,réveilla une querelle<br />

linguistique jamais réellement éteinte.Les<br />

hommes politiques flamands se caractérisèrent<br />

par leur dénigrement des francophones<br />

considérés comme n’étant pas<br />

“en état intellectuel d'apprendre le<br />

Néerlandais” et autres joyeusetés ayant<br />

entraîné des plaintes sur base de la loi<br />

contre le racisme et la xénophobie, pour<br />

incitation à la haine et à la discrimination.<br />

Ainsi, alors qu’on avait beaucoup moqué<br />

les passions “nationales” en ex-Yougoslavie<br />

ou les haines entre Hutu et Tutsi, autant<br />

d’archaïsmes que les Occidentaux policés<br />

étaient censés ne plus jamais connaître,<br />

ce sont les mêmes processus qui se<br />

mirent en place,la violence en moins, dans<br />

un État européen “civilisé” prouvant que<br />

la nation, vécue et ressentie, continue à<br />

marquer le politique et à faire l’histoire.<br />

C’EST AUSSI AILLEURS QUE ÇA SE PASSE<br />

ET LES WALLONS<br />

La Belgique s’effrite... RÊVENT<br />

DE LA FRANCE !<br />

Un pays européen peut-il rester six mois sans gouvernement ?<br />

Un Premier ministre peut-il démissionner de son poste et être<br />

maintenu en place contre son gré ? On en doute et pourtant<br />

c’est possible… en Belgique !<br />

Que le cœur du libéralisme européen<br />

connaisse ce genre de turpitudes, voilà<br />

qui est de nature à renforcer les convictions<br />

de tous ceux qui se revendiquent<br />

de la nation ; voilà aussi de quoi donner<br />

de l’espoir à ceux qui rêvent à la plus<br />

grande France…<br />

Reste à savoir si la France<br />

sera à la hauteur des enjeux…<br />

En effet, la crise a conduit à évoquer<br />

avec persistance l’éventualité d’une disparition<br />

de la Belgique et de son éclatement<br />

entre la Flandre et la Wallonie indépendantes.<br />

Mais la vox populi, quant à<br />

elle, a échafaudé d’autres plans : divers<br />

sondages n’ont-ils pas récemment révélé<br />

qu’en cas de scission de la Belgique, 49 %<br />

des Wallons sont en faveur d’un rattachement<br />

à la France, solution à laquelle<br />

54 % des Français sont favorables (mais<br />

ils sont 66 % à l’être dans la région Nord-<br />

Pas-de-Calais), tandis que 80 % des<br />

Hollandais souhaitent que la Flandre soit<br />

rattachée au royaume des Pays-Bas ?<br />

La sagesse populaire rejette ainsi le<br />

futur proposé à la Belgique par les eurocrates,<br />

soit une scission en deux grandes<br />

régions indépendantes, qui ne serait<br />

qu’une accentuation de la landerisation<br />

de l’Europe, en réclamant une France et<br />

une Hollande plus grandes, donc plus fortes…<br />

En 1968, le général de Gaulle avait<br />

prévu une telle situation et écrit aux<br />

partisans du rattachement de la<br />

Wallonie à la France que celle-ci prendrait<br />

naturellement en considération<br />

leur demande quand elle serait présentée<br />

par une autorité légitime. Quarante<br />

années se sont écoulées et l’éventualité<br />

pourrait devenir réalité.Toutefois,<br />

pour le malheur des Wallons et des<br />

Français, ce n’est plus un géant qui, à<br />

l’Élysée, rêve à l’avenir de la France, à<br />

son expansion et à son rôle international,<br />

mais un nain qui ne se veut rien de<br />

plus qu’un fidèle proconsul de l’empire<br />

américain.<br />

Christian BOUCHET<br />

AU FAIT, qu’est ce que ça devient ?<br />

VÉRITÉ AU TIBET, ERREUR AU NÉPAL…<br />

Au moment même où, en Occident, les militants des droits de l’homme menaient de virulentes campagnes en<br />

faveur du peuple tibétain, sensé subir l’oppression d’une dictature post-communiste, au Népal, pays voisin du<br />

“Toit du Monde”, un mouvement marxiste-léniniste particulièrement radical s’emparait du pouvoir… avec la<br />

bénédiction de l’Occident et les félicitations des militants des droits de l’homme !<br />

C e<br />

surprenant paradoxe s’explique<br />

par des raisons géopolitiques. Les<br />

États-Unis et leurs alliés,afin d’affaiblir la<br />

Chine et gêner l’ascension de l’Inde dans<br />

le concert des nations,ont lancé un processus<br />

de déstabilisation de tout l’arc<br />

himalayen, qui implique non seulement<br />

le Népal mais aussi le Pakistan,<br />

l’Afghanistan,le Myanmar (voir Flash n°1),<br />

le Bangladesh, le Tibet, le Bhoutan et<br />

l’Inde.<br />

Au Népal,pays pauvre mais jaloux de<br />

son indépendance et de ce fait allié de la<br />

Chine, tout s’est joué au début des<br />

années 2000.Depuis 1996,une insurrection<br />

“maoïste”, relativement modeste,<br />

agitait les campagnes. L’armée recevait<br />

pour la contenir le soutien des USA, de<br />

la Grande-Bretagne,de l’Inde et … de la<br />

Chine. Mais, en 2001, le roi Gyanendra<br />

accéda au pouvoir. Homme autoritaire<br />

et énergique, il décida d’en finir avec les<br />

guérilleros.Pour ce faire,il proclama l’état<br />

d’urgence et renforça le pouvoir de l’armée.<br />

Or, au moment où il était possible<br />

de venir à bout des insurgés,et alors que<br />

la Chine soutenait l’action du monarque,<br />

les puissances occidentales,invoquant des<br />

violations des droits de l’Homme,cessèrent<br />

d’apporter leur aide à l’armée népalaise,<br />

et commencèrent à exercer d’importantes<br />

pressions diplomatiques sur le<br />

gouvernement pour qu’il négocie avec<br />

les rebelles,que le roi renonce à son pou-<br />

voir absolu et qu’il organise des élections<br />

démocratiques. La transition dura deux<br />

années et se conclut par le renversement<br />

de la monarchie et par une victoire électorale<br />

écrasante des “maoïstes”.Alors<br />

que ceux-ci n’avaient pas hésité à assassiner<br />

nombre de candidats qui leur<br />

étaient hostiles, Jimmy Carter, qui dirigeait<br />

sur place une équipe d’observateurs<br />

étrangers,exprima,lors d’une conférence<br />

de presse à Katmandou, sa conviction<br />

qu’ils s’étaient complètement ralliés à “la<br />

voie démocratique”. Manière diplomatique<br />

de se féliciter de la chute d’un<br />

monarque favorable à la Chine et de la<br />

victoire d’un “allié objectif”.<br />

C.B.<br />

Les Chinois ex-maoïstes défendent le roi du<br />

Népal, alors que les Occidentaux défendent les<br />

néo-maoïstes. C’est compliqué la vie, des fois.<br />

BONNE NOUVELLE !<br />

L’aide<br />

aux victimes<br />

de divorce<br />

forcé<br />

Bien qu’en état de maternité<br />

avancée, notre Garde des<br />

Sceaux prouve qu’elle continue de<br />

travailler plus… pour assurer plus<br />

à la chair de sa chair, forcément.<br />

Comme on la comprend ! La vie<br />

n’est jamais un long fleuve tranquille<br />

pour les filles mères, on le sait bien.<br />

Aussi vient-elle de signer à Lyon<br />

une convention pour mettre en<br />

place un plan d’action expérimental<br />

contre la traite des êtres humains :<br />

prostitution, mais également victimes<br />

de mariages forcés ou d’esclavage<br />

domestique.<br />

Quand on est généreux – et la<br />

France l’est ! – on ne compte pas,aussi<br />

la justice française a immédiatement<br />

mis en pratique la “rachidattitude” en<br />

englobant aussi dans ses préoccupations…<br />

les divorces forcés !<br />

La cour d’appel de Douai (Nord)<br />

vient en effet de casser le jugement<br />

du tribunal de Lille du 1er avril dernier,<br />

annulant,rappelez-vous,un mariage à<br />

cause du mensonge de l’épouse sur<br />

sa virginité… Rejetée par son mari<br />

après qu’il eut découvert lors de leur<br />

nuit de noces qu’elle avait appris la<br />

bagatelle avec un autre que lui,la jeune<br />

femme, devant la crainte d’une procédure<br />

trop longue, avait accepté –<br />

après s’y être opposée – l’annulation<br />

voulue par son époux.<br />

Voilà donc “remarié”, sans doute<br />

pas pour le meilleur de l’amour mais<br />

le pire de l’enfer administratif, ce<br />

drôle de couple franco-marocomusulman,<br />

formé d’un informaticien<br />

d’une trentaine d’années et d’une<br />

étudiante infirmière de dix ans sa<br />

cadette.Au bled, il y a des différences<br />

d’âges plus abusives, notez !<br />

Las ! les “tourtereaux terribles”<br />

comme aurait sans doute écrit Jean<br />

Cocteau – le théâtre de boulevard<br />

a encore de beaux jours devant lui<br />

–, ont déjà annoncé qu’ils reformuleraient<br />

une demande de divorce,<br />

mais avec d’autres motifs,“légitimes”<br />

et non “discriminatoires”…<br />

S’ils obtiennent alors satisfaction,<br />

espérons que madame le Garde des<br />

Sceaux n’interjettera pas appel. La<br />

peine risquerait alors d’être aggravée<br />

pour récidive… et les soirées<br />

d’hiver longues, longues, longues<br />

pour ce maudit couple !<br />

FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008 - 7


DÉFEND SES LECTEURS !<br />

Agences de voyage<br />

MÉFIEZ-VOUS DES PRIX<br />

CASSÉS SUR INTERNET<br />

La mésaventure des 147 touristes français et belges qui<br />

ont été retenus en otages l’autre semaine, à Antalaya,<br />

par un hôtelier de la Riviera turque, n’est malheureusement<br />

pas un cas isolé. Le tour-opérateur organisateur du<br />

voyage avait tout simplement fait faillite et “oublié” de régler<br />

une ardoise de 40 000 euros. Du coup, la direction de l’hôtel<br />

n’avait rien trouvé d’autre que de racketter les malheureux<br />

clients pour récupérer une partie de sa dette. Et les touristes<br />

naufragés ont dû s’acquitter immédiatement d’une somme<br />

de 275 euros pour avoir le droit de regagner leur chambre et<br />

de se restaurer.<br />

L’agence de voyage belge a promis de rembourser ses clients,<br />

mais si elle ne tenait pas ses engagements, les 127 français<br />

originaires du Pas-de-Calais qui avaient fait appel à ses services<br />

n’auront aucun recours. En effet, pour que la loi française<br />

s’applique, il faut que l’agence de voyage soit une société française.<br />

Ce qui n’est pas évident à vérifier lorsqu’on fait appel à<br />

un site marchand sur Internet.<br />

On peut vérifier le numéro de registre de commerce de la<br />

société sur societe.com. Son capital est une indication importante.<br />

Il faut aussi vérifier que le site possède des conditions<br />

générales de vente et qu’il dispose au moins d’une adresse<br />

postale française ainsi qu’un numéro de téléphone disponible.<br />

Un autre moyen d’information est de consulter les forums<br />

d’internautes. Les avis des personnes vous ayant précédé sont<br />

très utiles pour se faire une opinion. Un tour-opérateur avec<br />

une majorité d’avis favorables a toutes les chances de vous<br />

satisfaire plus qu’un autre. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter<br />

à consulter différents avis de consommateurs… Tout a un<br />

prix. S’il est trop bas, dites-vous que c’est louche. Mieux vaut<br />

aller voir ailleurs…<br />

D’une manière générale les clients mécontents d’un séjour<br />

de vacances peuvent mettre en cause la responsabilité des<br />

professionnels à qui ils ont eu affaire sur la base de l’article<br />

1147 du code civil. Des textes spécifiques s’appliquent au<br />

transport aérien (règlement communautaire n° 261/2004 du<br />

11 février 2004) et aux agences de voyages (loi du 17 juillet<br />

1992).<br />

Ainsi, récemment, la Cour de Cassation a infirmé un jugement<br />

qui condamnait une compagnie aérienne à indemniser un<br />

client qui s’était vu refuser l’entrée en Côte-d’Ivoire, faute<br />

d’un visa en cours de validité. Elle a jugé que l’agence de voyage<br />

était également responsable du préjudice. Les agences de<br />

voyage sont contractuellement tenues de fournir à leur client<br />

toutes les informations nécessaires à leur séjour. Elles sont<br />

responsables “de plein droit” à l’égard de leur client de la<br />

bonne exécution du contrat.<br />

Jean ROBERTO<br />

Une arnaque à dénoncer, une question à soulever,<br />

n’hésitez pas à écrire à : jean.roberto@fr.oleane.com<br />

8 - FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008<br />

LIBERTÉ ÉGALITÉ ET TOUTES CES CHOSES<br />

En fait, pas vraiment :“90 % des<br />

Français pensent qu’il est bien de<br />

donner (son sang), mais seulement<br />

4 % de ceux qui sont en âge de donner le<br />

font”, lit-on dans Le Monde du 26 novembre<br />

dernier.<br />

Terrible réalité, les bons samaritains<br />

sont donc bien rares de nos jours ! Si<br />

peu même qu’il manque quelque<br />

200 000 donneurs pour que le fonctionnement<br />

du système de transfusion soit<br />

optimal (le stock est passé de dix à sept<br />

jours).<br />

On est loin de la belle générosité française,<br />

réelle ou arrangée, annoncée à<br />

grands renforts de jingles émotifs façon<br />

Téléthon. Les malades du sang (thalassé-<br />

Douce FRANCE<br />

Suite à l’affaire de la “séquestration”<br />

d’Angélique qui, âgée de 14 ans,<br />

avait consenti à rejoindre et se<br />

donner à un pédophile rencontré sur<br />

Internet, le gouvernement a choisi de<br />

réagir par une grande campagne audiovisuelle.<br />

But de la manœuvre : alerter la<br />

population contre “les dangers d’Internet”.<br />

Deux faits antérieurs bien plus graves,<br />

et non relayés par les médias, indiquent<br />

pourtant que le vrai danger ne<br />

provient pas directement du Web, lequel<br />

n’est que la triste “vitrine” d’un mal plus<br />

profond.<br />

Le 1er Octobre 2008, une fillette âgée<br />

de 12 ans reçoit en l’absence de ses<br />

parents un “photographe” avec qui elle<br />

correspondait sur le Net en vue, soidisant,<br />

de constituer un album photos<br />

souvenir. L’homme, âgé de 51 ans, commence<br />

par faire boire une certaine quantité<br />

d’alcool à la collégienne. Puis, après<br />

avoir mis en place un dispositif vidéo<br />

dans la pièce, il viole sa victime en profitant<br />

de son état d’ébriété. Le pédophile<br />

est arrêté quatre jours plus tard à<br />

Don du sang :<br />

TOUT DOIT-IL SE PAYER,<br />

MÊME LA VIE ?<br />

Les bonnes actions, tout le monde est pour ; qui oserait dire<br />

le contraire ? La main sur le cœur, tout un chacun jure être<br />

prêt à faire don de… de quoi, finalement ? De ses<br />

bonnes intentions, toujours ; de son argent, parfois ;<br />

de son temps, rarement ; et de son sang ?<br />

mie, drapanocytose), ceux frappés de leucémies,<br />

d’hémorragies après accouchement<br />

ou accident, ont donc une incessante<br />

épée de Damoclès au-dessus de la<br />

tête. Qu’on se le dise…<br />

Pourtant, à l’inverse d’autres d’organes,<br />

le sang se reconstitue naturellement.<br />

Alors, pourquoi un tel égoïsme<br />

chez nos concitoyens, malgré des campagnes<br />

nombreuses ? Pourtant, l’affaire<br />

du sang contaminé, si elle a joué sur<br />

l’inconscient des populations, est<br />

aujourd’hui oubliée. Il ne reste qu’un<br />

constat : l’indifférence, l’égoïsme au sort<br />

des autres… Alors, à quoi bon scander<br />

“fraternité”, rabâcher “solidarité” pour<br />

un oui ou pour un non comme autrefois<br />

le bourgeois se fendait d’une pièce<br />

dans la sébile d’un malheureux à la sortie<br />

de l’église, à condition toutefois que<br />

tout le monde soit témoin de sa géné-<br />

Rochefort (Charente-Maritime).<br />

L’enquête révèle que si Internet lui a permis<br />

d’entrer plus facilement en contact<br />

avec ses victimes, il évoluait déjà depuis<br />

1991 dans les milieux du proxénétisme.<br />

Parallèlement à cela, des milliers de photographies<br />

à caractère pédophile (les plus<br />

anciennes datant de 1995), ont été<br />

découvertes chez lui, certains clichés<br />

s’avérant même avoir été pris par ses<br />

propres soins.<br />

Plus grave encore, les connaissances<br />

virtuelles, toujours dans l’hypothèse où<br />

elles se prolongent par de réelles ren-<br />

rosité ? Est-ce l’anonymat du don, finalement,<br />

qui rebute une générosité… pas<br />

vraiment si naturelle que cela, semble-til<br />

? Alors, que faire ? Se lamenter encore<br />

et toujours d’un état de fait bien regrettable,<br />

mais dont rien ne laisse prévoir<br />

qu’il pourrait changer… ou être pragmatique<br />

et autoriser que les dons de sang<br />

soient rémunérés comme dans beaucoup<br />

d’autres pays ?<br />

La loi française, effectivement, oblige à<br />

la gratuité de ces dons. Il y a là matière à<br />

s’interroger, à réfléchir en tout cas.<br />

D’autant qu’en cette période économique<br />

difficile (euphémisme !), la rémunération<br />

de donneurs – pour un acte qui n’entraîne<br />

physiquement aucune mutilation<br />

ou perte définitive, rappelons-le – rendrait<br />

sans doute bien service à nombre de<br />

Français.<br />

Guillaume MANSART<br />

Séquestrations, pédophilie, viols, meurtres… Internet fait certes bien des victimes, surtout<br />

chez les plus jeunes. Mais derrière l’univers virtuel, c’est la simple réalité des<br />

mœurs sinistres et criminelles de certains Français qu’il faut dénoncer.<br />

contres, peuvent s’avérer fatales. À<br />

Châtellerault (Vienne), le cadavre d’une<br />

jeune femme de 27 ans a été retrouvé<br />

gisant dans une marre de sang à son<br />

domicile, sans qu’il ait été constaté d’effraction<br />

par la police. La cause en est<br />

simple : la victime avait elle-même invité<br />

son meurtrier, après avoir échangé avec<br />

lui plus d’une centaine de courriels passionnés<br />

sur Internet. La vérité est malheureusement<br />

moins romantique :<br />

l’homme de 36 ans arrêté le 10 octobre<br />

dernier a reconnu s’être rendu chez la<br />

victime et l’avoir tuée “en la frappant à<br />

plusieurs reprises à l’aide d’un cendrier pris<br />

sur place, sans fournir de raison à son acte”,<br />

selon le rapport de police.<br />

Pourquoi alors n’a-t-on jamais<br />

entendu parler de ces deux crimes infiniment<br />

plus graves que l’affaire de la<br />

“séquestration” d’Angélique ? Sans doute<br />

parce qu’il apparaît que le danger ne vient<br />

pas d’Internet mais bien plutôt des “vrais<br />

gens” qu’on y rencontre ; des vrais malades,<br />

que l’on peut aussi croiser dans la<br />

rue … Antoine LE NORT


Pédophilie :<br />

LES MÉDIAS<br />

ENTRE<br />

PSYCHOSE<br />

ET RETAPE<br />

“Le crime est une chose horrible, mais cela fait<br />

vivre tellement de monde”, écrivait Sacha Guitry<br />

dans La Poison. Autre temps, autres mœurs<br />

médiatiques, il est certain que de nos jours “la<br />

pédophilie est une chose horrible”, mais qu’elle<br />

fait “tellement vendre.” Explications.<br />

Lundi 3 novembre,Vichy. Alors<br />

qu’une vingtaine de ministres<br />

européens étaient réunis à l’occasion<br />

d’une conférence ministérielle<br />

européenne sur l’intégration, quatre personnes<br />

qui manifestaient en pyjamas<br />

rayés à l’appel d’un groupuscule intitulé<br />

Les Désobéissants étaient interpellées.<br />

Mercredi 5 novembre, 24e chambre du<br />

palais de Justice de Paris. Passaient en<br />

jugement les agresseurs d’Hubert<br />

Védrine, ancien ministre des Affaires<br />

étrangères, qui avait été pris à partie, en<br />

novembre 2007, par deux extrémistes<br />

de gauche l’accusant de complicité dans<br />

le génocide rwandais. Dans ces deux<br />

affaires, on retrouve un même individu,<br />

figure montante de l’ultra-gauche radicale<br />

: Xavier Renou.<br />

Au milieu des années 1990, celui-ci<br />

s’était fait remarquer en fréquentant le<br />

Scalp, un groupuscule qui doit sa célébrité<br />

à ses violences anti-Front national.<br />

En formation de journalisme à Paris-<br />

II Assas, il avait fait une fixation sur les<br />

étudiants nationalistes du GUD auxquels<br />

il avait consacré son mémoire de DEA<br />

en 1996. Ce travail extrêmement médio-<br />

JUSTICE AVEUGLE... ET SOURDE<br />

Il n’y a guère un mois, voire une<br />

semaine, où une affaire de ce type<br />

ne jaillit à la une de l’actualité ; mais,<br />

à trop en faire, cela finit par ne plus susciter<br />

autant d’intérêt.<br />

Certes, tout parent responsable songe<br />

que sa propre famille n’est pas forcément<br />

à l’abri des détraqués et frissonne un<br />

court instant en se demandant s’il a pris<br />

toutes les précautions nécessaires, mais<br />

le risque zéro n’existe pas, encore moins<br />

sur la question.<br />

Et la routine médiatique s’installe :<br />

maltraitance, disparition d’enfant, viol,<br />

assassinat, pédophiles récidivistes dans<br />

un cas sur deux, voire deux sur trois…<br />

Monstrueuse routine qui n’empêche toutefois<br />

aucunement la mise en scène pour<br />

faire monter l’adrénaline chez le lecteur :<br />

nombre de journalistes ne s’en privent<br />

pas en évoquant quasi-systématiquement,<br />

à chaque nouvelle affaire, l’ombre terrifiante<br />

de “réseaux” puissants et organisés.<br />

Depuis l’affaire Dutroux en Belgique<br />

en passant par celle d’Outreau, ou la disparition<br />

de la petite Britannique<br />

Madeleine McCann au Portugal en mai<br />

2007, jusqu’à la récente “rencontre amoureuse”<br />

d’une adolescente de quatorze<br />

ans avec un quadragénaire déjà<br />

condamné pour pédophilie, pas une disparition<br />

d’enfant sans que ne soit envisagée<br />

l’hypothèse de terrifiants trafics…<br />

Les titres ronflants donnent carrément<br />

dans la retape :“Vastes coups de filet<br />

contre des réseaux pédophiles”, “Réseau<br />

pédophile mondial démantelé”, “Quand le<br />

gouvernement protège les réseaux pédophiles”,“Les<br />

réseaux pédophiles exploitent les<br />

failles d’Internet”,“Le silence sur les réseaux<br />

pédophiles” ,“Réseaux pédophiles,une mafia<br />

monstrueuse”,“Réseau pédophile ou satani-<br />

que ?”,“Maddie, enlevée sur demande d’un<br />

réseau pédophile ?”… On en passe et des<br />

plus terribles encore sans oublier, bien<br />

sûr, le nec plus ultra en la matière :<br />

“Réseau pédophile : implication de l’extrême<br />

droite” !<br />

Seul inconvénient : on attend encore<br />

le début du commencement de la moindre<br />

preuve d’existence d’un de ces terribles<br />

réseaux maffieux dont les hommes<br />

de mains kidnapperaient à la chaîne<br />

enfants et adolescents pour les livrer<br />

ensuite à des messieurs à la libido toujours<br />

insatiable. Pas forcément si vieux<br />

que cela, les messieurs, mais inévitablement<br />

riches, sinon richissimes, et tant<br />

qu’à faire notables de leurs villes qu’on<br />

imagine plutôt de province, le décor de<br />

ces dernières se prêtant davantage à l’ambiance.<br />

Qu’on se souvienne de l’affaire<br />

de Bruay-en-Artois !<br />

Bref, ces journalistes-là nous font des<br />

films à la Claude Chabrol ou à la Jean-<br />

<strong>Pierre</strong> Mocky, mais ce qui est fort divertissant<br />

par de bons professionnels au<br />

cinéma, devient finalement insupportable<br />

dans le kit-à-penser médiatique.<br />

Car les seuls véritables réseaux qui<br />

se sont avérés exister concernent de<br />

simples expositions ou échanges de photos<br />

d’enfants, mais jamais encore de selfservice<br />

où les pourris du monde entier<br />

pourraient se fournir en viande fraîche.<br />

Le pédophile est un solitaire qui ne<br />

chasse pas en bande, encore moins organisée.<br />

Il serait tout de même bon que<br />

certains journalistes ne rajoutent pas<br />

cyniquement du graveleux au sordide, et<br />

cessent de pratiquer un “mélange des<br />

genres” fort peu déontologique.<br />

Guillaume MANSART<br />

XAVIER RENOU, UN MULTICARTE DE LA SUBVERSION<br />

cre avait aussitôt été publié par un éditeur<br />

gauchiste.<br />

Depuis, notre homme est devenu un<br />

véritable VRP multicartes en subversion.<br />

Il est responsable de la campagne<br />

“Désarmement nucléaire” de Greenpeace<br />

France, responsable du mouvement<br />

Sortir du nucléaire, membre fondateur<br />

du groupuscule Les Désobéissants,<br />

porte-parole du collectif Génocide Made<br />

in France. On ajoutera qu’en tant que<br />

“formateur à l’action directe non-violente”,<br />

il a animé ces deux dernières années<br />

une quarantaine de stages de “désobéissance<br />

civile” et de “médiatisation d’actions<br />

subversives”, suivis par des étudiants grévistes,<br />

des Faucheurs volontaires, des<br />

membres du Réseau éducation sans<br />

frontière, etc.<br />

S’il y a bien une constante dans toutes<br />

les actions de Xavier Renou, c’est<br />

son hostilité au fait national et son engagement<br />

dans des combats en apparence<br />

généreux mais dont il est aisé d’appréhender<br />

l’instrumentalisation par les puissances<br />

hostiles à la France. Que ce soit<br />

par son hostilité au nucléaire ou à l’action<br />

de la France au Rwanda, Renou<br />

recoupe les positions du Département<br />

d’État américain et des multinationales<br />

qui veulent maintenir la France dans une<br />

dépendance énergétique et la chasser<br />

d’Afrique. Et, quand il lutte en faveur<br />

d’une immigration sans entraves, il<br />

répond aux souhaits des trusts qui veu-<br />

lent pouvoir disposer d’une main-d’œuvre<br />

encore moins chère car plus abondante.<br />

On est donc en droit de se poser<br />

la question : Xavier Renou est-il un idiot<br />

utile ou un agent d’influence ? Poser la<br />

question équivaut à y répondre.<br />

C.B.<br />

Le journal de PHILÉAS,<br />

lycéen de terminale<br />

SOS filière<br />

littéraire !<br />

Cette année, au lycée, les cours<br />

de théâtre, option facultative<br />

réservée aux littéraires,ont une petite<br />

odeur de nostalgie… Normal,car dès<br />

la rentrée prochaine, cette option<br />

finira au placard,au prétexte que cette<br />

option,en plus de coûter à l’État,n’apporte<br />

pas grand-chose en retour (à<br />

l’inverse de certaines options comme<br />

les “sciences de l’ingénieur”, à juste<br />

titre considérées par l’État comme<br />

un investissement :ces élèves ne sont<br />

ils pas le futur de la nation ?)<br />

D’ailleurs,il se murmure que c’est<br />

carrément la filière “L” tout entière<br />

qui va sauter, le seuil fatidique des<br />

“moins de 10 %” d’élèves s’approchant<br />

à grands pas.Certains s’en amusent,les<br />

préjugés du type :“La section L,<br />

c’est pour les filles qui ont raté l’option<br />

coiffure en cinquième” ayant la vie<br />

dure… Bon, il faut bien l’admettre,<br />

aujourd’hui la filière “L”,point de vue<br />

débouchés,c’est au mieux limité,voire<br />

franchement pas terrible :pour résumer,<br />

quand t’es en “L”, soit tu seras<br />

prof de lettres,soit bibliothécaire,soit<br />

au chômage… Mais ce dont cette<br />

filière a besoin, c’est d’un réaménagement,<br />

d’une réévaluation afin de la<br />

rendre plus apte à “qualifier” utilement<br />

les jeunes,et non pas seulement leur<br />

offrir un aller simple pour la poubelle.<br />

Car ce qui est regrettable, c’est<br />

qu’à travers la suppression de cette<br />

filière,c’est la suppression d’une certaine<br />

idée de la culture française qui<br />

est envisagée :la fin des programmes<br />

musclés de philosophie,de littérature,<br />

la découverte d’auteurs autres que<br />

Marc Lévy… À une époque ou une<br />

grande majorité de la jeunesse n’est<br />

plus capable d’écrire un texte de<br />

quinze lignes sans faire de fautes d’orthographe<br />

(Ah ! La cruelle ressemblance<br />

phonétique entre les participes<br />

passés en “é” et les verbes à l’infinitif<br />

en “er”…),il serait utile de redorer<br />

le blason de la langue française et<br />

de sa grammaire,de réapprendre aux<br />

jeunes l’amour des textes,bref,tout ce<br />

qui n’est plus à l’ordre du jour quoi…<br />

Et la filière bling-bling,c’est pour quand<br />

monsieur Sarkozy ?<br />

FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008 - 9


Obama était à peine sorti des<br />

urnes que tous s’y sont collés,<br />

dénonçant ici la honte d’une<br />

nation au visage pâle, vantant là les trésors<br />

qui sommeillent sous la diversité.<br />

“La diversité”, encore un mot-valise, un<br />

mot bidon même, qui mérite qu’on s’y<br />

arrête histoire de regarder comment il<br />

évolue.<br />

Il y a un an tout juste, on parlait de<br />

“gens” (candidats aux élections, ministres,<br />

journalistes, etc.) “issus de la diversité”,<br />

avatar édulcoré d’une autre expression,<br />

apparue celle-là après les émeutes<br />

de l’automne 2005 :“issus des minorités”.<br />

Ainsi, Harry Roselmack apparaissant au<br />

JT de TF1 était encore issu des minorités,<br />

et non pas de “l’approche qualitative<br />

et quantitative de la diversité” [Alors que<br />

de souche antillaise, ses descendants<br />

étaient Français avant même que<br />

Corses, Niçois et Savoyards ne le<br />

L’ÂGE DE LEURS ARTÈRES :<br />

Jeannie Longo : Née à Annecy le 31 octobre<br />

1958, Jeannie Longo affiche ses cinquante ans et<br />

un palmarès sportif à ce jour inégalé (plus de<br />

mille victoires). Sa recette : une discipline de fer<br />

et un entraînement de forçat.<br />

Arielle Dombasle : Née aux USA le 27<br />

avril 1953,Arielle a cinquante-cinq ans mais en<br />

paraît quinze et en avoue cinquante. Sa recette :<br />

“Qu’est-ce que je fais de ma journée ? J’adore la perdre.<br />

Mais en vérité, je fais mille choses. Par exemple,<br />

aujourd’hui, j’ai déjeuné avec les filles du<br />

Crazy…” (Elle)<br />

10 - FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008<br />

deviennent. NDLR]. Depuis, s’est opéré<br />

un subtil glissement des minorités –<br />

sous-entendu “ethniques” – vers la diversité.<br />

Peut-être s’était-on aperçu entre<br />

temps que les minorités n’étaient pas si<br />

minoritaires que cela. Passons.<br />

L’important est que ce mot de “diversité”<br />

laisse supposer qu’il y aurait diverses<br />

catégories de Français : d’un côté<br />

ceux de l’uniformité, les Blancs de souche<br />

— comme on dit blanc d’Espagne<br />

ou blanc d’œuf ; de l’autre ceux de la<br />

diversité, ce qui désigne toute autre<br />

couleur que le blanc : jaune, rouge, brun,<br />

noir.<br />

Cela pour dire que le concept de<br />

diversité tel qu’il nous est servi est le<br />

plus discriminatoire et raciste qui soit.<br />

C’est pourtant au nom de l’antiracisme,<br />

on l’a compris, qu’il nous est imposé.<br />

Donc, le CSA (Conseil supérieur de<br />

l’audiovisuel) est à la recherche de la<br />

RIEN QUE POUR VOS YEUX<br />

LEUR MARI :<br />

Jeannie Longo : “Longo est deux. D’ailleurs,<br />

son double n’est jamais bien loin. Dans son sillage,<br />

elle devant, en pleine lumière, lui derrière, préférant<br />

l’ombre, le sac à l’épaule, le regard fiévreux.<br />

Trente-deux ans maintenant que ces deux-là se<br />

sont trouvés, à l’occasion des championnats de<br />

France de ski alpin. Patrice Ciprelli et Jeannie Longo<br />

ne se sont plus quittés. Lui devenant son pygmalion,<br />

son conseiller, son mari, son entraîneur.<br />

(LeMonde.fr)<br />

Arielle Dombasle : Quinze ans après avoir<br />

épousé Bernard-Henri Lévy, elle dit : “J’ai la<br />

Topoline décrypte les médias<br />

Obamania : les dégâts collatéraux<br />

LE CSA FAIT SON TESTING<br />

ET RÉCLAME DES QUOTAS<br />

Après SOS-Racisme à l’entrée des discothèques et la Halde au McDo, on<br />

a maintenant le CSA, le nez sur le petit écran. En cause : “la diversité”.<br />

Pour faire simple : il n’y a pas assez de visages colorés dans nos médias<br />

et le CSA entend bien y remédier en imposant des quotas.<br />

diversité et a, dans ce but, fait diligenter<br />

une étude. Selon un système qui, d’ordinaire,<br />

conduirait tout quidam qui s’y livre<br />

en prison, le CSA a effectué un comptage<br />

ethnique. Je rappelle en effet pour<br />

mémoire que le critère ethnique est<br />

chez nous totalement banni de la moindre<br />

enquête, jusques et y compris<br />

lorsqu’il s’agit de recenser la population<br />

du pays. Pour avoir voulu lever ce tabou,<br />

certains démographes pourtant fort bien<br />

pensants (voir la querelle Le<br />

Bras/Tribalat) ont vu leur carrière vaciller<br />

méchamment.<br />

Madame Michu,<br />

que pensez-vous du cyclotron ?<br />

Bref, on a sélectionné “une semaine<br />

ordinaire de programmes” sur les grandes<br />

chaînes historiques et la TNT.Toutes<br />

les personnes apparaissant à l’écran et<br />

s’exprimant, quel que soit leur temps de<br />

parole, ont alors été comptabilisées, l’observation<br />

consistant à distinguer les<br />

Blancs et les personnes “vues comme non-<br />

Blanches”, soit “vues comme Noires, ou<br />

Arabes,Asiatiques ou autres.”<br />

De cette étude, il ressortirait des<br />

choses affreuses, des résultats “inacceptables,<br />

intolérables, pas admissibles”, a tonitrué<br />

le président dudit CSA, Michel<br />

Boyon. En conséquence de quoi, il va<br />

entreprendre prochainement une<br />

“concertation positive” (comme la discrimination<br />

du même nom) avec les chaînes,<br />

desquelles il attend des engagements<br />

“fermes, précis et publics”.<br />

Donc, pour résumer, on va dénombrer<br />

les Blancs, les Noirs, les Jaunes et les<br />

indéterminés. Puis regarder s’ils passent<br />

la serpillière dans les studios ou les dépêches<br />

sur le prompteur.Voir aussi et surtout<br />

si la Madame Michu à qui l’on tient<br />

JEANNIE CONTRE ARIELLE<br />

LE MATCH<br />

L’une, Savoyarde, n’a connu Mexico qu’à l’heure des JO. L’autre, Mexicaine<br />

d’origine, est fille d’ambassadeur. Militantes bio, la première pédale sur son<br />

vélo, la seconde dans la choucroute. Jeannie est en béton, Arielle est en<br />

plastique. L’une est gonflée, l’autre a l’air… d’une poupée gonflable.<br />

chance d’être mariée à l’un des derniers Don<br />

Quichotte ! ”(Gala). Elle ajoute qu’il la réveille la<br />

nuit pour lui lire ses œuvres.<br />

LEUR NOURRITURE :<br />

Jeannie Longo : “J’ai des adresses de fermiers<br />

bio pour la volaille et les œufs. D’ailleurs, j’élève<br />

moi-même quelques poules et une oie avec des<br />

graines biologiques. Je consomme du pain biologique,<br />

des oléagineux, des fromages (raisonnablement !),<br />

du jambon (quelquefois !), du beurre, du miel (avec<br />

modération !) des biscuits, du thé. Bien sûr, j’équilibre.<br />

Cela dit, de temps en temps, je m’offre pour le<br />

le crachoir pour savoir ce qu’elle pense<br />

du cyclotron est bien issue de la classe<br />

ouvrière honteusement sous-représentée.<br />

Car, comme le dit le brillant Louis<br />

Schweitzer, patron de la Halde, il faut<br />

corriger les stéréotypes existants en<br />

inversant la tendance, quitte à “aller audelà<br />

de la réalité”.<br />

Et tant qu’on y est, puisque la<br />

méthode est rôdée, je suggère au CSA<br />

quelques thèmes : une enquête sur la<br />

diversité d’opinion dans les médias, par<br />

exemple. Ou bien une enquête sur le<br />

temps d’antenne consacré à des partis<br />

politiques qui, totalisant à eux tous<br />

à peine 40 % des suffrages, monopolisent<br />

pas loin de 100 % du temps d’antenne.<br />

TOPOLINE<br />

Lire aussi en page 12,<br />

la tribune d’Alain de Benoist<br />

plaisir un grand bol de café au lait... à l’arabica et<br />

au lait fermier”. (biogassendi.ifrance.com)<br />

Arielle Dombasle : “Le thé est ma boisson<br />

préférée et je dois avouer que chez Mariage,<br />

les thés sont incomparables, subtils et d’une<br />

grande qualité. Certains sont très rares. Nous<br />

[Arielle et BHL, NDLR] sortons très souvent<br />

pour dîner lorsque nous sommes à Paris. Et depuis<br />

quelque temps, Bernard-Henry et moi avons nos<br />

habitudes à L’atelier Robuchon, qui est un sommet.<br />

Les potages de lentilles, les œufs cocotte, les langoustines<br />

en papillote sont d’un raffinement<br />

absolu.” (Joyce.fr)<br />

Propos authentiques et imaginairement recueillis par TOPOLINE


C’est vrai,après tout.Pourquoi railler<br />

une Laura Smet,fille de Johnny<br />

Hallyday et de Nathalie Baye,alors<br />

qu’on n’oserait faire de même d’un Sacha<br />

Guitry,qui,toutes choses bien pesées,n’est<br />

jamais rien d’autre que le fils d’un autre<br />

homme de théâtre,Lucien Guitry.Enfants<br />

de la balle,les gosses d’acteurs ont tôt fait<br />

d’évoluer dans le milieu.Ont accompagné<br />

les parents sur les plateaux de tournage.<br />

Savent,avant d’autres camarades de classe,<br />

ce qu’est une caméra,tout en faisant la différence<br />

entre courtes et longues focales<br />

et comprennent qu’un projecteur ne sert<br />

pas seulement à y voir mieux qu’en plein<br />

jour.Ajoutez à cela que, lorsque les commensaux<br />

sont généralement plus médiatiques<br />

et médiatisés que le voisin de palier<br />

– un électricien ou un garagiste,au hasard –,<br />

il est des vies susceptibles d’être un rien<br />

programmées. C’est même vrai pour un<br />

finaliste recalé de La nouvelle star,Benjamin<br />

Siksou, fils du directeur de Jazz Magazine.<br />

Comme ça peut l’être aussi,trois fois hélas,<br />

pour le érémiste…<br />

Sacha Guitry,fils de Lucien Guitry,donc.<br />

1955, dans son Napoléon, il dirige <strong>Pierre</strong><br />

Brasseur, petit-fils de Jules Brasseur et fils<br />

d’Albert Brasseur,tous deux acteurs.Dont<br />

le fils, Claude Brasseur, a enfanté un fils à<br />

son tour,Alexandre Brasseur. Lesquels se<br />

retrouvent tous deux, en 2004, dans le<br />

Malabar Princess de Gilles Legrand. Pas de<br />

poursuites de voitures dans ce film ;sinon,<br />

elles auraient probablement été réglées<br />

par Rémy Julienne, ou par son fils Michel,<br />

ayant repris le flambeau paternel en assurant<br />

les cascades du Michel Vaillant, un an<br />

auparavant,avec Sagamore Stévenin en tête<br />

d’affiche. Sagamore Stévenin est le fils de<br />

l’acteur Jean-François Stévenin,qui,en 2002,<br />

donne la réplique à Johnny Hallyday dans<br />

L’homme du train, de Patrice Leconte.<br />

Hormis Laura Smet, Johnny Hallyday a un<br />

autre enfant, David Hallyday, musicien qui<br />

fait une apparition, en 1994, dans Grosse<br />

fatigue, de Michel Blanc, dialogué par<br />

Jacques Audiard,fils de Michel Audiard,tout<br />

en y croisant furtivement Charlotte<br />

Gainsbourg, fille de Serge Gainsbourg.<br />

Familles, je vous aime !<br />

On en était où ? À Serge Gainsbourg.<br />

Lequel fait tourner Charlotte Gainsbourg<br />

dans Charlotte For Ever, en 1986 – rien que<br />

ce titre… Quatre ans plus tard, l’ancien<br />

mari de Jane Birkin offre un rôle au producteur<br />

Claude Berri dans Stan The Flasher,<br />

film dans lequel apparaît aussi Richard<br />

Bohringer, père de l’actrice Romane<br />

Bohringer. Le fils de Claude Berri, c’est<br />

Thomas Langmann, lui aussi producteur. Il<br />

fait ses premières armes en 1980, dans Je<br />

vous aime, produit par papa. Et y croise le<br />

chanteur Alain Souchon dont le fils, <strong>Pierre</strong><br />

Souchon, fait de la musique avec Julien<br />

Voulzy, fils de Laurent Voulzy, meilleur ami<br />

d’Alain Souchon.Au fait, on allait oublier<br />

que la fille de Jane Birkin et de Jacques<br />

Doillon,celui qui chaussa les pantoufles de<br />

l’homme à la tête de chou,se nomme Lou<br />

Doillon et qu’elle fait… du cinéma.Ce qui<br />

lui fait au moins un point commun avec sa<br />

grande demi-<strong>sœur</strong>,Kate Barry,issue du premier<br />

mariage de Jane Birkin avec le compositeur<br />

John Barry. Lequel, auteur des meilleures<br />

chansons illustrant les génériques<br />

des films de James Bond – jadis produits<br />

par Albert R. Broccoli, avant que sa fille,<br />

Barbara,ne prenne sa succession –,est proche<br />

de Maurice Jarre, autre musicien de<br />

cinéma – la bande originale de Lawrence<br />

d’Arabie,c’est lui –,père de Jean-Michel Jarre,<br />

lequel a longtemps partagé la vie de<br />

Charlotte Rampling, notamment connue<br />

pour avoir,en 1975,tenu la dragée haute à<br />

Robert Mitchum dans Adieu ma jolie.S’il n’a<br />

pas eu la carrière de son père,<br />

Christopher Mitchum aura au moins<br />

eu le plaisir de tourner dans un remake<br />

inavoué des Yeux sans visage, de<br />

Georges Franju,petit bijou dans lequel<br />

– encore lui ! – <strong>Pierre</strong> Brasseur tenait<br />

la tête d’affiche : Les prédateurs de la<br />

nuit.Ce qui donne l’occasion de revenir<br />

sur le cas de Claude Brasseur,lorsque,en<br />

2006,il joue,dans Fauteuils d’orchestre,<br />

le père de Christopher<br />

Thompson,fils de la réalisatrice Danièle<br />

Thompson,elle même fille de Gérard Oury,<br />

l’homme de La grande vadrouille…<br />

Familles, je vous hais !<br />

Ne nous égarons pas, vu qu’on évoquait<br />

plus haut les enfants Souchon et<br />

Voulzy, musiciens qui connaissent bien<br />

deux autres célèbres rejetons, Matthieu<br />

Chédid, dit “M”, et Thomas Dutronc, respectivement<br />

fils de Louis Chédid et de<br />

Jacques Dutronc. Bon, pour “M”, ça a l’air<br />

de rouler,puisque qu’il vient d’enregistrer<br />

quelques chansons avec Sean Lennon, fils<br />

de John Lennon, alors que les tabloïds<br />

anglais nous apprennent que Jesse Wood,<br />

fils du Rolling Stone Ron Wood, aurait fricoté<br />

avec une des filles du Beatle Paul Mac<br />

Cartney.Et la famille Dutronc ? Reprenons<br />

le fil, enfin le père, pas le fils. Père qu’on a<br />

vu dans Le bon et les méchants, de Claude<br />

Lelouch, en 1976, en face de Marlène<br />

Jobert, dont l’une des filles, Eva Green, a<br />

dévoilé son avantageuse plastique dans<br />

Casino Royale, avant-dernier épisode des<br />

aventures de l’agent 007.Un beau tremplin<br />

à starlettes françaises que l’interminable<br />

saga du viril agent de sa Très Gracieuse<br />

Majesté : la preuve on y a vu Carole<br />

Bouquet en 1981, dans Rien que pour vos<br />

yeux. Carole Bouquet que l’on retrouve<br />

plus tard dans les bras de Gérard<br />

Depardieu en 1989, dans Trop belle pour<br />

moi, film de Bertrand Blier, lui-même fils<br />

de l’immense acteur Bernard Blier. Un<br />

Depardieu dont deux des enfants,Julie et<br />

le défunt Guillaume, ont préféré embrasser<br />

le métier du cinéma plutôt que celui<br />

de charcutier,comme le hasard fait bien les<br />

choses… Ce qui nous permet d’évoquer<br />

l’existence de Marilou Berry, fille que<br />

Josiane Balasko a eue avec Philippe Berry,<br />

frère de l’acteur Richard Berry. Laquelle<br />

Marilou Berry, gâtée elle aussi par le<br />

hasard,donne aujourd’hui dans le cinéma,<br />

tel qu’il se doit.<br />

Josiane Balasko, c’est la bande du<br />

Splendid. Celle des Bronzés, avec Gérard<br />

CADAVRES EXQUIS !<br />

Surtout, que<br />

ça reste entre nous…<br />

TU SERAS<br />

UN ACTEUR,<br />

MON FILS !<br />

Que l’enfant reprenne l’activité du père ou de la mère, quoi de plus normal ? Après tout, il n’a jamais été reproché<br />

au gamin de boulanger de perpétuer le commerce familial. Le fera-t-on pour celui né de parents ayant fait carrière<br />

dans le cinéma ? Non. Quoique l’affaire puisse aujourd’hui donner l’impression de virer un brin consanguine.<br />

Jugnot,dont le fils Arthur joue précisément<br />

dans le dernier volet de la trilogie. Ce qui<br />

nous renvoie au père,celui de Noël,donné<br />

pour “ordure”,mais mis en scène par Jean-<br />

Marie Poiré,fils du producteur Alain Poiré,<br />

financier des plus grands succès de Jean-<br />

Paul Belmondo qui,lui au moins,est fils de<br />

sculpteur, tandis que le sien, Paul, s’est<br />

contenté d’être pilote de courses et<br />

de faire la une des gazettes en flirtant,néanmoins,avec<br />

une autre célèbre<br />

“fille de”,Stéphanie de Monaco.<br />

Alain Delon, éternel rival de notre<br />

Bebel national,a peut-être eu moins<br />

de chance avec son fils,Anthony<br />

Delon, qui aurait comme une tête<br />

de Vincent Cassel n’ayant pas réussi,<br />

mais qui a néanmoins réussi à suborner<br />

la petite “Stef de Monac”. Il n’est<br />

pas incongru d’imaginer que Vincent<br />

Cassel ait pu bénéficier, grâce à son père,<br />

Jean-<strong>Pierre</strong> Cassel,de meilleures relations.<br />

Ce qui doit être sûrement le cas<br />

d’Emmanuelle et de Mathilde Seigner,petites-filles<br />

de Louis Seigner et nièces de sa fille<br />

Françoise, l’une et l’autre piliers de la<br />

Comédie française. Et c’est ainsi que ce<br />

marabout de ficelle retombe sur ses pattes :<br />

Mathilde Seigner a partagé la vie de Laurent<br />

Gerra, meilleur imitateur de Johnny<br />

Hallyday,dont la fille,Laura Smet,un temps<br />

liée à Frédéric Beigbeder,écrivain à succès<br />

et désormais homme de cinéma,depuis la<br />

récente adaptation de son 99 francs par<br />

Jan Kounen.Il est plus que temps de revoir<br />

Les grandes familles, tourné en 1958 par<br />

Denys de La Patellière.Avec <strong>Pierre</strong> Brasseur.<br />

La boucle est bouclée. Même si le fils s’y<br />

suicide à la fin.<br />

<strong>Nicolas</strong> GAUTHIER<br />

FLASH #3 - 4 DÉCEMBRE 2008 - 11


Chacun sait que si le monde entier<br />

avait pu voter à l’élection présidentielle<br />

américaine, Barack<br />

Obama ne l’aurait pas emporté par quelques<br />

points d’écart seulement, mais par<br />

une majorité d’au moins 80 %. À l’exception<br />

notable de l’État d’Israël, dans pratiquement<br />

tous les pays du monde, le candidat<br />

démocrate jouissait en effet d’un<br />

très large appui des opinions publiques.<br />

Le fait n’est pas en lui-même étonnant,<br />

après huit années d’un règne de George<br />

W. Bush que beaucoup d’observateurs<br />

considèrent d’ores et déjà comme le pire<br />

président de l’histoire des États-Unis.<br />

Là où les choses se gâtent, c’est lorsque<br />

l’on tente d’élucider les causes profondes<br />

d’une “Obamania” qui s’est très<br />

vite transformée en “hystérobamania”.<br />

Or, les déclarations faites au lendemain de<br />

l’élection du 4 novembre ne laissent<br />

aucun doute sur ce point : ce n’est pas<br />

parce que Barack Obama est jeune et<br />

sympathique, qu’il possède un charisme<br />

certain, qu’il a réalisé une bien meilleure<br />

campagne que son adversaire républicain,<br />

qu’il a avancé des idées de nature à<br />

séduire un vaste électorat, que son élection<br />

a été saluée par un concert de louan-<br />

ges quasi-planétaire. C’est en raison de<br />

la couleur de sa peau. Les Européens et<br />

les Africains, notamment, n’ont visiblement<br />

retenu qu’un seul aspect de sa victoire<br />

: un Noir (en réalité, un métis) est<br />

entré pour la première fois à la Maison-<br />

Blanche.<br />

Cette “racialisation” des commentaires,<br />

beaucoup plus forte encore hors des<br />

États-Unis qu’en Amérique même, et qui<br />

a oblitéré tout jugement politique digne<br />

de ce nom, laisse songeur. Et ce qui est<br />

le plus remarquable (ou le plus révélateur),<br />

c’est qu’elle a été le fait des racistes<br />

comme des antiracistes, les premiers<br />

ulcérés de cela-même qui réjouissait les<br />

seconds : l’arrivée d’un Noir à la tête de<br />

la plus grande puissance du monde – mais<br />

les uns comme les autres d’accord pour<br />

accorder à l’appartenance raciale<br />

d’Obama une importance démesurée.<br />

Certains de ces commentaires ont<br />

même été stupéfiants. En France, tandis<br />

que le Conseil représentatif des associations<br />

noires (CRAN) appelait à un rassemblement<br />

“pour saluer la victoire<br />

d’Obama et demander à <strong>Nicolas</strong> Sarkozy<br />

de ne pas oublier les revendications des Noirs<br />

de France”, on a pu voir de jeunes Français<br />

À raciste, raciste et demi…<br />

La candidature de Barack Obama ayant amené la question raciale au<br />

premier plan, il était logique que racistes, blancs et noirs, se mêlent<br />

de la partie. Et pas forcément de la façon dont on l’attendait.<br />

C<br />

’est le prestigieux magazine Esquire<br />

qui a levé le lièvre en sondant le<br />

cœur de diverses personnalités racistes<br />

américaines – le racisme étant là-bas non<br />

point un délit comme ici,mais une simple<br />

opinion.Ainsi,Tom Metzger, chef de file<br />

de la White Arian Resistance,a-t-il appelé<br />

à voter pour Obama, considérant que<br />

John Mc Cain “est bien plus dangereux que<br />

Bush.” Même son de cloche chez Erich<br />

Gliebe,fils d’un officier de la Wehrmacht<br />

et président de la National Alliance :<br />

“Obama est sans doute un meilleur candidat<br />

pour notre cause car il a une conscience<br />

raciale. (…) Obama pourrait être raciste<br />

dans le bon sens du terme, ce qui éveillerait<br />

la conscience de beaucoup de Blancs.(…) La<br />

12 - FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008<br />

meilleure des choses pour la race blanche est<br />

encore d’avoir un président Noir. Mon seul<br />

problème avec Obama, c’est peut-être qu’il<br />

n’est pas assez noir.” Et Rocky Suhayda,<br />

président du Parti nazi américain, d’affirmer<br />

:“Les Blancs ont le choix entre un Nègre<br />

et un barjo qui se trouve être blanc.<br />

Personnellement, je préfère le Nègre !”<br />

De son côté,Yahanna, association suprématiste<br />

noire, déplore :“Quand Barack<br />

Obama a fait savoir qu’il était le candidat<br />

démocrate à la présidence des USA, il s’est<br />

agi d’un des jours les plus tristes dans l’histoire<br />

des Noirs. (…) La manière dont il a<br />

pris ses distances avec ses origines avec le<br />

Révérend Wright (suspecté d’antisémitisme,<br />

NDLR) montre clairement que c’est<br />

TRIBUNE LIBRE<br />

Vers une nouvelle psychose planétaire ?<br />

LES ÉQUIVOQUES<br />

DE “L’OBAMANIA”<br />

d’origine africaine s’écrier :“On a enfin<br />

notre président !”,ou encore : “L’exemple à<br />

suivre nous vient des Etats-Unis !” (Ils ignorent<br />

sans doute qu’en France, c’est un<br />

Antillais, Gaston Monnerville, qui présida<br />

le Sénat de 1959 à 1968, poste qui faisait<br />

de lui le deuxième personnage de l’État et<br />

en cela susceptible de remplacer le président<br />

de la République en cas de défaillance<br />

de ce dernier).En Afrique, des voix<br />

plus nombreuses encore se sont élevées<br />

pour prédire “qu’Obama va sauver le continent<br />

africain” ou que le nouveau président<br />

va s’employer à élever le niveau de<br />

vie de tous les Kenyans au motif que son<br />

père était né au Kenya !<br />

D’autres affirment qu’Obama est avant<br />

tout l’élu des Noirs américains ou des<br />

minorités ethniques. C’est encore une<br />

erreur. Obama a d’ailleurs eu l’intelligence<br />

de ne pas faire campagne sur sa couleur<br />

de peau ni de se poser en candidat des<br />

Afro-Américains (catégorie à laquelle il<br />

n’appartient d’ailleurs pas lui-même),<br />

erreur qui lui aurait été fatale. Certes, il a<br />

reçu l’appui de 95 % des Noirs, de 67 %<br />

des Hispaniques (Latinos) et de 62 % des<br />

Asiatiques. Un tel fait ne saurait surprendre,<br />

et il n’est pas question de nier ici<br />

un politicien et non un homme de conviction.<br />

(…) La déception que nous allons<br />

éprouver à cause de lui nous ramènera cinquante<br />

ans en arrière.McCain est définitivement<br />

le meilleur choix pour les Noirs.” Qui<br />

a dit que les racistes étaient des gens<br />

simplistes ?<br />

N.G.<br />

Par<br />

Alain de Benoist<br />

On a pu voir de jeunes Français<br />

d’origine africaine s’écrier : “On<br />

a enfin notre président !”, ou<br />

encore : “L’exemple à suivre<br />

nous vient des Etats-Unis !” Ils<br />

ignorent sans doute qu’en<br />

France, c’est un Antillais, Gaston<br />

Monnerville, qui présida le Sénat<br />

de 1959 à 1968, poste qui faisait<br />

de lui le deuxième personnage<br />

de l’État.<br />

l’importance symbolique que représente<br />

l’élection d’un président noir dans un<br />

pays où, il y a encore un demi-siècle,<br />

régnait la ségrégation. Mais il ne faut pas<br />

oublier que,lorsque les candidats démocrates<br />

étaient des Blancs, les minorités<br />

ethniques votaient déjà très majoritairement<br />

démocrate.<br />

Obama a par ailleurs obtenu le vote<br />

de 43 % des Blancs (contre 55 % à<br />

McCain), chiffre qui n’a rien de négligeable.<br />

Il faut savoir que depuis Lyndon<br />

Johnson, en 1964, aucun démocrate n’a<br />

jamais recueilli les votes de la majorité<br />

des électeurs blancs. Or, non seulement<br />

Obama n’a pas attiré sur son nom moins<br />

de “votes blancs” que les trois derniers<br />

candidats démocrates à la Maison-<br />

Blanche, mais il en a même obtenu plus.<br />

Très symbolique est à cet égard la victoire<br />

qu’il a remportée en Virginie (l’État<br />

qui abritait la capitale des Sudistes au<br />

moment de la Guerre de Sécession) ou<br />

encore dans l’Ohio. Peter Wallsten, dans<br />

le Los Angeles Times,l’a remarqué très justement<br />

:“Les Blancs américains ont joué un<br />

rôle décisif pour faire entrer un président<br />

noir à la Maison-Blanche.” Obama est en<br />

fait parvenu à convaincre toutes les catégories<br />

sociales de son pays, et s’il a été<br />

élu, c’est d’abord pour avoir su rassembler<br />

bien au-delà de la couleur de sa peau.<br />

Enfin, il ne faudrait pas oublier que<br />

Barack Obama n’a pas été élu président<br />

de l’Afrique, secrétaire général de l’ONU<br />

ou rédempteur de l’humanité, mais président<br />

des États-Unis, avec pour seule et<br />

unique mission de défendre les intérêts<br />

américains. Compte tenu des pesanteurs<br />

historiques et géopolitiques, ce n’est évidemment<br />

pas le fait qu’il est un Noir qui<br />

suffira à remettre l’Amérique sur le chemin<br />

d’une convergence avec l’Europe. Le<br />

président russe Dmitri Medvedev est<br />

apparemment pour l’instant le seul à<br />

l’avoir compris.<br />

Barack Obama a hérité d’une situation<br />

catastrophique qui a favorisé sa victoire<br />

(le vrai vaincu du scrutin n’est pas<br />

McCain, mais George W. Bush), mais qui<br />

représente maintenant la principale difficulté<br />

à laquelle il va devoir faire face pour<br />

redresser la situation. Il sera jugé sur ses<br />

actes, non sur son appartenance raciale.<br />

Pour y parvenir, il n’aura pas à choisir<br />

entre une “politique blanche” ou une<br />

“politique noire”, car ces catégories ne<br />

correspondent à rien. Il aura à faire de<br />

bons choix politiques tout court. Savoir<br />

s’il y parviendra est une autre question.<br />

Alain de Benoist est philosophe.<br />

Derniers ouvrages parus : C’est-àdire,<br />

tomes I & II. 348 et 364 pages.<br />

49 €. Disponibles sur www.alaindebenoist.com<br />

ou à la librairie<br />

Primatice, 10 rue Primatice, 75013<br />

Paris.<br />

Les titres et les intertitres sont<br />

de la rédaction.


Ça vient de sortir…<br />

Gérard Letailleur vient de publier Agartha : les chevaliers<br />

de l’invisible aux éditions Équilatéral. Un recueil<br />

fascinant où la prophétie sauve l’humanité et perpétue<br />

le réalisme fantastique cher à Jacques Bergier et<br />

Louis Pauvels, immortels auteurs du Matin des<br />

Magiciens. Il répond à Flash.<br />

Vous entraînez vos lecteurs en<br />

Agartha, royaume invisible dont<br />

le maître suprême, le roi du<br />

monde, serait le véritable dirigeant<br />

de notre planète…<br />

Quelle imagination !<br />

“Il y a plus de choses dans le<br />

ciel et la terre, Horatio, que n’en<br />

peut rêver votre philosophie”,<br />

écrivait Shakespeare… En<br />

remontant jusqu’à l’aube des<br />

temps, on retrouve les mêmes<br />

traditions liées à l’existence<br />

d’un monde sacré où les<br />

idéaux les plus élevés de l’être humain<br />

seraient devenus réalités :Walhalla des<br />

Germains, Shangri-la des Tibétains,<br />

Mont Salvat des Chevaliers du Graal,<br />

monde souterrain de l’Agartha… Sa<br />

situation géographique varie selon les<br />

récits mythologiques : les anciens<br />

Grecs la plaçaient sur le mont<br />

Olympe, les Hindous sur le mont<br />

Mérou, les Veddas nous parlent d’une<br />

“Montagne d’or”, d’un “Pic de la pierre<br />

précieuse” ; dans Le Livre des morts<br />

égyptien, c’est la Terre d’Amenti ; la<br />

tradition judaïque fait référence à la<br />

“Cité des sept rois d’Idumée”,Vichnou<br />

à la “Ville des Sept Pétales”… Pour les<br />

Celtes, il s’agit de “Dananda” et pour<br />

les Chinois, de la “Cité des Douze<br />

Serpents”… Les sources d’inspiration<br />

ne manquent pas !<br />

LA LIBRAIRIE DU<br />

JE SOUHAITE<br />

RECEVOIR<br />

(cocher les<br />

Alors, votre “Agartha”, vérité ou<br />

légende ?<br />

Puis-je vous citer Victor Hugo ? “L’histoire<br />

a sa vérité,la légende a la sienne”.La vérité<br />

légendaire est d’une autre<br />

nature que la vérité historique<br />

:c’est l’invention ayant<br />

pour résultat la vérité. Du<br />

reste, l’Histoire et la<br />

légende ont le même but,<br />

peindre, sous l’homme<br />

éphémère, l’homme éternel.<br />

Je relate dans mon<br />

roman que, voilà des millions<br />

d’années,aux confins de l’Himalaya,<br />

un saint homme a rejoint les tréfonds<br />

de la terre,à la tête de son peuple,afin d’y<br />

perpétuer son royaume invisible,<br />

“l’Agartha”.Tout au long des siècles,attentif<br />

aux malheurs du monde, il a envoyé<br />

ses Chevaliers de lumière dans le but de<br />

conjurer les ténèbres menaçant l’humanité.<br />

Je raconte la quête fantastique de<br />

ces messagers, enrichie de références<br />

historiques nombreuses.<br />

Gérard Letailleur<br />

Y trouveront-ils la fameuse<br />

pierre d’Angle ?<br />

Cela dépend de chacun. La sagesse est<br />

avant tout une réponse à la grâce du<br />

Créateur. Sinon, nous demeurons dans<br />

l’obscurité. Il faut se préparer à ce baptême<br />

pour s’introduire un jour dans le<br />

sanctuaire.<br />

Personne ne connaît Frank Michael.<br />

Pourtant, il a vendu plus de quinze millions<br />

d’albums depuis 1974.Et peut emplir<br />

l’Olympia parisien de Bruno Coquatrix<br />

deux semaines durant. Que chante donc<br />

ce roucouleur aux faux airs de Brian Ferry,<br />

jadis leader charismatique du groupe anglais Roxy Music ? Des<br />

roucoulades, justement. Destinées aux dames à cheveux bleus<br />

qui,par cars entiers,se ruent à la centaine de concerts qu’il donne<br />

annuellement. Son plus grand – et unique – tube ? Toutes les femmes<br />

sont belles.De fait,c’est justement parce qu’il a le don de le leur<br />

faire croire, qu’elles pensent qu’elles le sont, et qu’elles se ruent,<br />

à chaque sortie de gala, pour se faire claquer la bise en repartant<br />

avec un disque dédicacé. Frank Michael est très pieux. Dans sa<br />

Cali nous fatigue.Avec sa voix de tuberculeux<br />

en phase terminale. Ses paroles<br />

auprès desquelles,Vincent Delerm, c’est<br />

du Drieu La Rochelle. Sa frime de Kurt<br />

Cobain du pauvre ; poil ébouriffé et joues<br />

mal rasées, juste ce qu’il faut. Cali, c’est la<br />

“nouvelle chanson française”, brevetée par Télérama, dans ce<br />

qu’elle a de plus gerbeux. Car Cali est contre la guerre et le<br />

mauvais temps ; bref, il est de gauche. Ses chansons ouvrent<br />

les meetings de Ségolène Royal. Incapable de pondre la moindre<br />

mélodie digne de ce nom – tout de même, les enfants, sol<br />

majeur, ré majeur et la mineur, avec ça, rien qu’avec ces trois<br />

accords de base, Bob Dylan pond Knockin On Heaven’s Door,<br />

chanté devant Jean-Paul II à sa demande express –, il persiste<br />

À chaque parution, FLASH vous propose un service librairie en partenariat avec la LIBRAIRIE PRIMATICE. Nous sélectionnons<br />

pour vous un large éventail de littérature et d’essais sur la politique, l’histoire et le cinéma. Les frais de port sont<br />

exceptionnellement offerts pour toutes les commandes des lecteurs de FLASH !<br />

AGARTHA LES CHEVALIERS DE L’INVISI-<br />

BLE<br />

(Gérard Letailleur) 26 € / 390 p.<br />

Un voyage en Agartha qui se poursuit à travers<br />

les moments clés de l’Histoire de la Grèce,<br />

de Rome, du Moyen-âge et des Révolutions<br />

jusqu’aux expéditions intergalactiques. Un récit<br />

fascinant où la fiction et la prophétie sauve<br />

l’Humanité…<br />

PSYCHOLOGIE DU SOCIALISME<br />

(Gustave Le Bon) 33 € / 422 p.<br />

Gustave Le Bon lançait un cri d’alarme en constatant,<br />

la multiplication des inadaptés. Cette<br />

foule grossit chaque jour grâce aux importations<br />

RIEN QUE POUR VOS YEUX<br />

O N AI M E, ON N’ AIME P A S<br />

d’inadaptables dans notre pays complètement<br />

apathique, ayant perdu jusqu’à l’instinct du<br />

territoire, l'un des plus essentiels.<br />

ON L’AIME BIEN : Frank Michael,<br />

roucouleur à vieilles dames<br />

maison de Belgique,il a fait édifier une approximative reconstitution<br />

du sanctuaire italien d’Udine, consacré à la Sainte Mère. Du<br />

coup,ses fans lui envoient,par caissons entiers,Vierges clignotantes<br />

et flasques d’eau bénite fluorescentes.Loin du monde et proche<br />

de son public,Frank Michael,Franco Gabelli à l’État civil,poursuit<br />

son bonhomme de chemin. N’embête personne. N’a pas<br />

d’idées affichées en politique. Continue à faire le bonheur des<br />

maisons de retraites. Fait frétiller le cœur de nos grands-mères.<br />

Leur rappelle les mots d’amour que leurs maris ne leur susurrent<br />

plus à l’oreille, lorsque défunts. Ou ne leur chuchotent plus,<br />

quand lassés des flèches que Cupidon ne décoche plus qu’à la<br />

queue des casseroles. Bref, cet homme rend heureux. Quant à<br />

ses chansons pas plus ridicules que d’autres, elles valent tous les<br />

anti-dépresseurs du monde.<br />

ON L’AIME MOINS : Cali, le clystère chantant<br />

La librairie PRIMATICE<br />

10 rue Primatice – 75013 Paris<br />

T : 01 42 17 00 48 F : 01 42 17 01 21<br />

Courriel : primatice@francephi.com<br />

Ouverte du lundi au samedi<br />

10h00 à 13h00 – 15h00 à 20h00<br />

(Metro: Place d'Italie)<br />

:: PLUS DE LIVRES POUR ÊTRE PLUS LIBRE ! :: http://fr.librad.com<br />

En présentant ce dépliant lors de votre premier achat chez Primatice un « cadeau de<br />

à ânonner des ritournelles à l’encéphalogramme plat. Pour tout<br />

arranger, ce crétin glorieux est de l’espèce susceptible.<br />

Récemment malmené par Éric Zemmour et Éric Naulleau dans<br />

l’émission présentée par Laurent Ruquier, On n’est pas couchés,<br />

voilà qu’il se vexe. Devient odieux. Essaye de faire croire qu’il<br />

pense. Menace quasiment de se battre avec ses petits doigts griffus,<br />

à moins que ce ne soit à grands coups de sacs à main. Bref,<br />

casse l’ambiance sur le plateau. Normal, vu qu’il est de gauche.<br />

La preuve en est cet extrait de sa biographie officielle, sur son<br />

site Internet qui ne l’est pas moins :“Mai 1981 :Victoire de la gauche<br />

à la présidentielle. Cali a 13 ans et s’identifie à François<br />

Mitterrand en demandant son argent de poche hebdomadaire.”<br />

Pas à dire, la révolution est en marche.<br />

Béatrice PÉREIRE<br />

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FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008 -13


C’ EST PAS DU<br />

FRANÇAIS QUE<br />

TU ME CAUSES,<br />

C’ EST DE<br />

LA PEINE !<br />

RATP : le grand<br />

échangisme<br />

On va croire que je fais une<br />

fixette sur la RATP. C’est faux.<br />

Simplement,je connais ma RATP sur<br />

le bout du Navigo (l’ex-carte Orange).<br />

C’est ainsi que j’ai pu entendre l’autre<br />

jour ce curieux message :“Dans le<br />

cadre de notre campagne sur la propreté,<br />

venez échanger avec les agents<br />

de la RATP. Ils vous attendent à la station<br />

Place de Clichy.” Et là,bien sûr,une<br />

première question vient à l’esprit :<br />

échanger quoi ? Nos ordures contre<br />

un ticket ? Les voitures sales contre<br />

un métro propre ? À moins que les<br />

agents, équipés d’une savonnette, ne<br />

soient chargés de nous faire une<br />

petite toilette ? Notez bien, ça n’est<br />

pas si extravagant puisque, l’année<br />

passée,ils offraient des massages aux<br />

voyageurs stressés passant à<br />

République.Tout un symbole.<br />

Aujourd’hui,il faut se rendre place<br />

Clichy pour “échanger”. Sans doute<br />

parce qu’il s’agit de la dernière station<br />

où l’on peut encore croiser un<br />

agent.Car vous ne le savez peut-être<br />

pas,mais il n’y a plus un chat aux guichets<br />

de la RATP. Les machines les<br />

ont remplacés,leur laissant tout loisir<br />

d’être disponible pour “l’échange”.<br />

Du coup,les jeunes générations,ignorantes<br />

du mystère des mots et des<br />

sigles, ont trouvé le sens caché des<br />

lettres RATP.Pour les jours de grève,<br />

c’est Rentre Avec Tes Pieds. Pour les<br />

jours ordinaires :Reste Assis T’es Payé.<br />

On ne saurait mieux dire.<br />

Faute donc d’offrir correctement<br />

le service pour lequel on la paye – et<br />

plutôt cher – la RATP invente toutes<br />

sortes de bouffonneries : concours<br />

fumeux, bastringue à toute heure,<br />

massages, toilettage… On partage,<br />

on échange, on brasse de l’air et du<br />

plus pollué tant le matériel,sur certaines<br />

lignes,est dans un état désastreux.<br />

La RATP, c’est devenu de la com.<br />

Pour le transport, on attendra.<br />

TOPOLINE<br />

14 - FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008<br />

C’EST À LIRE, À VOIR ET À ÉCOUTER<br />

“L’Échange”, de Clint Eastwood<br />

L’INSPECTEUR<br />

HARRY<br />

N’AVAIT PAS<br />

TOUT DIT…<br />

Quatre Oscars, une petite centaine de<br />

récompenses… Le géant Eastwood (1,88 m)<br />

promenait en mai dernier ses 78 printemps sur la<br />

Croisette. L’Echange, son dernier film, y était en<br />

compétition pour une palme que le public – s’il<br />

avait alors vu le film – aurait sans coup férir taillée<br />

dans l’or. Mais voilà, le public n’est pas le jury et le<br />

jury n’aime pas, par principe, ce qui plaît au public.<br />

Le Festival de Cannes a décoré Clint<br />

Eastwood,c’est vrai,mais pour l’ensemble<br />

de sa carrière.Autrement<br />

dit, on lui a offert la récompense ultime<br />

avant la nécro. Clint Eastwood n’est pas<br />

venu chercher son hochet. Il avait quitté<br />

Cannes avant que la Palme n’échoie – en<br />

l’occurrence, on pourrait même dire<br />

échoue – au niaiseux Entre les murs. Un<br />

pur produit de l’exception française…<br />

Le réalisateur Clint Eastwood a vu plus<br />

loin.Il est remonté à l’entre-deux guerres<br />

du siècle dernier, en 1928 exactement, à<br />

Los Angeles.La trame de son récit :un fait<br />

divers, histoire vraie celle-là. Une femme,<br />

Mrs Collins,élève seule son fils Walter,âgé<br />

de neuf ans. Belle femme, bon job, beau<br />

gamin.Tout paraît en route pour un rêve<br />

américain à succès jusqu’au soir où, rentrant<br />

du travail, Christine Collins trouve<br />

la maison vide.Après cinq mois de recherche,<br />

la police lui rend un enfant qu’elle<br />

affirme être Walter et, devant la presse<br />

réunie, l’oblige à le prendre comme tel.<br />

Ce n’est pas Walter Collins.C’est juste un<br />

énième arrangement de la police la plus<br />

corrompue des États-Unis. Christine<br />

Collins va se battre, jusqu’au bout d’ellemême.<br />

Le dernier des grands classiques<br />

On serait tenté de dire qu’après quelques<br />

détours en terrain miné (voir ses<br />

deux versions de la bataille d’Hiwo Jima),<br />

le réalisateur Eastwood revient à ses fondamentaux,<br />

ceux du grand cinéma classique<br />

:un bon scénario,de bons acteurs,de<br />

belles images. C’est tellement simple que<br />

cela devient rare. Mais c’est pourtant ce<br />

que cherche le public,tout comme c’est la<br />

vocation première du Septième art, à<br />

savoir :faire du spectacle avec de l’humain<br />

et, par là, jeter des ponts, atteindre au<br />

mythe et à l’universel.<br />

Il y a de la tragédie antique dans le<br />

drame de Christine Collins, magnifiquement<br />

interprétée par Angelina Jolie. Et la<br />

police pourrie qu’elle doit affronter trouve<br />

bien des échos dans notre monde contemporain.<br />

C’est que Clint Eastwodd, qu’on<br />

fait aisément passer pour un vieux “réac”,<br />

L’Échange, un classique moderne. Oxymore ? Pas du tout.<br />

Chapeau bas devant le roi Clint…<br />

est parvenu à l’âge où l’on peut parler sans<br />

tabous.Ainsi les méthodes de la police des<br />

années trente,lorsqu’elle fait jeter au fond<br />

Pourquoi on ne veut pas de Noir désir<br />

C’EST PAS GAGNANT-PERDANT,<br />

C’EST NEUNEU-GNANGNAN !<br />

Cantat sort de son trou !<br />

Si c’était pour ça, il aurait mieux fait d’y rester.<br />

De l’aube à la nuit, radios et télés nous l’ont seriné : Noir Désir, son chanteur<br />

aux poings d’acier, sa révolte en béton, Noir Désir est revenu, en proposant<br />

sur son site deux titres en téléchargement gratuit. Judicieux. En effet, il n’aurait plus<br />

manqué qu’il faille payer pour entendre ça ! Deux titres, donc : Gagnant-perdant, clin<br />

d’œil appuyé à la ségolénitude,et Le temps des cerises,reprise du tube indéboulonnable<br />

de Jean-Baptiste Clément. Parce que le rappel à la Commune, ça, c’est moderne<br />

coco ! Bref,deux titres qui posent question,comme on dit.Et même plusieurs questions.<br />

Primo : y a-t-il corrélation entre “Noir Désir – Le retour” et le congrès du PS ?<br />

Si c’est le cas, Cantat ne leur aura pas rendu service, car sa chanson, ce n’est pas<br />

Gagnant-perdant qu’il aurait dû l’intituler,mais bien Neuneu-gnangnan. Jugez-en :“Tous<br />

ces beaux jeux inventés pour passer devant les premiers/Pour que chacun soit écrasé s'il refuse<br />

encore de plier/Les dégâts, les excès, ils vont vous les faire payer”. Putain, ça fait peur !<br />

Secundo : c’est quoi, au juste, le propos ? La repentance ? Ben alors, faudrait songer<br />

à revoir la copie car pour le deuxième titre, hein, ça sent un peu la naphtaline. Rien<br />

de nouveau sous la guitare de ces révolutionnaires en peau de lapin :Cantat aime toujours<br />

le temps des cerises où l’on a des peines d’amour et se lamente sur la plaie<br />

ouverte qu’il garde au cœur.La plaie,sa copine l’avait au crâne.Pour elle,le temps des<br />

cerises est passé avec celui des châtaignes et des pruneaux.“Ô la peur, ô le vide, Ô la<br />

victoire des avides”, conclut le Cantat, donneur de leçons. Peut-être n’est-il pas avide,<br />

mais sa nouvelle prestation est une fort belle illustration du vide. M.-C. R.<br />

d’un asile d’aliénés toute femme qui ose<br />

se mettre en travers de son chemin (pour<br />

les hommes,c’est plus simple encore :une<br />

balle dans la tête), ne sont pas sans évoquer<br />

celles autorisées sous George Bush<br />

par le Patriot Act. À ce jour, en effet,deux<br />

cent cinquante personnes sont encore<br />

enfermées à Guantanamo, sans chef d’inculpation,<br />

sans procès, sans jugement. Et<br />

tout américain qui consulte dans une bibliothèque<br />

ou sur Internet un livre ou des<br />

documents jugés subversifs peut lui aussi,<br />

sans autre forme de procès, se retrouver<br />

au trou.Adoptée sous le coup de l’émotion<br />

au lendemain des attentats du 11 septembre,cette<br />

loi liberticide entre toutes a été<br />

votée pratiquement sans discussion au<br />

Congrès le 26 octobre 2001, et prolongée<br />

en 2005,sans qu’il ne soit tenu compte<br />

des protestations.L’argument des policiers<br />

de 1930, à Los Angeles, véritables “nettoyeurs”<br />

de tout ce qui dépassait,n’avaient<br />

pas d’autre argument : la protection des<br />

citoyens.<br />

À un journaliste qui lui demandait<br />

récemment :“Il n’y a que le public qui compte<br />

à vos yeux ?”, Clint Eastwood a répondu :<br />

“Oui,c’est le seul qui,au final,peut vous montrer<br />

si vous avez réussi ou pas.Si c’est un film<br />

triste et qu’il pleure, c’est bien. Si c’est un film<br />

à suspens et qu’il est accroché à l’écran, c’est<br />

parfait.” Alors c’est parfait.<br />

TOPOLINE


Cinéma<br />

“Le crime est notre affaire”, de Pascal Thomas<br />

UN FILM QUI FAIT DU BIEN<br />

Après Mon petit doigt m’a dit, Pascal Thomas<br />

poursuit son entreprise, éminemment française,<br />

de relecture de l’œuvre d’Agatha Christie.<br />

Ce crime, avant que d’être notre affaire, est<br />

surtout un petit livre dans la bibliographie de la<br />

grande dame. Peu importe, il est aussi l’un des<br />

plus charmants. André Dussollier, ancien<br />

des services secrets, est à la retraite. Son<br />

épouse, Catherine Frot, s’ennuie. À l’affût<br />

de tout, persuadée être<br />

témoin d’un meurtre, elle<br />

décide de mener sa propre<br />

enquête. Délicieusement<br />

dépourvu de cohérence<br />

temporelle et géographique,<br />

Angleterre<br />

tournée en Suisse,<br />

avec voitures et<br />

vêtements du siècle<br />

C’est un détour<br />

logique et ludique<br />

qui, des futuristes,<br />

nous mène à<br />

Villeglé. Ils<br />

voisinent en<br />

effet à<br />

Beaubourg sur<br />

le même plateau,<br />

dominant depuis le<br />

sixième étage les toits<br />

du vieux Paris.<br />

Quand “l’art” s’affiche !<br />

JACQUES VILLEGLÉ<br />

OU LA COMÉDIE URBAINE<br />

Sans Jacques Villeglé,<br />

qui se souviendrait de cette charmante<br />

demoiselle ? La magie de la rue…<br />

Paris, rendez-vous des voyeurs et<br />

des collecteurs de la comédie<br />

urbaine, celle qui fait toute la<br />

matière de l’œuvre de Villeglé.<br />

C’est, de fait, un travail atypique que celui<br />

de ce Quimpérois (âgé aujourd’hui de<br />

quatre-vingt-deux ans) qui, dès la fin des<br />

années quarante, a commencé à collecter<br />

dans les rues de la capitale des affiches<br />

déchirées pour les coller sur la<br />

toile.“Les affiches lacérées, expression désinvolte<br />

d’une poésie collective, traînent après<br />

elles le sable des boulevards”, écrit-il. Il<br />

aurait pu ajouter “et le poids de nos souvenirs”,<br />

car s’y exposent, avec une ironie<br />

grinçante, les résidus de nos vies promises,<br />

par la pub (on disait alors la<br />

réclame), à un futur radieux. Ces affiches,<br />

qu’elles soient déchirées par des<br />

mains anonymes, caviardées ou bombées<br />

par des passants furieux, ou sim-<br />

dernier mêlés à un environnement contemporain,<br />

ce film atteint l’état de grâce dès les premières<br />

minutes, pour ne plus jamais en redescendre.<br />

Frot et Dussollier prennent un tel plaisir<br />

à virevolter sur l’écran qu’on ne peut que<br />

les contempler, un sourire<br />

légèrement béât aux lèvres,<br />

tant le plaisir est communicatif<br />

et partagé. En cette<br />

époque de laideur et de vulgarité<br />

satisfaites, voilà un<br />

film qui fait du bien.<br />

Léger, aérien, sensible,<br />

drôle, coquin parfois<br />

: ce crime cinématographique<br />

est<br />

aussi notre affaire.<br />

N.G.<br />

plement lavées par le<br />

temps, décrivent mieux que<br />

n’importe quel discours la<br />

comédie urbaine qui fait la<br />

trame de notre quotidien.<br />

Cette exposition, première<br />

rétrospective d’une œuvre pour le<br />

moins foisonnante, rassemble plus d’une<br />

centaine d’œuvres, de 1940 à nos jours.<br />

Elle aborde de manière thématique le<br />

parcours de l’artiste depuis l’éclatement<br />

typographique (lettres et mots<br />

fragmentés prélevés sur des affiches de<br />

concert ou de cinémas de quartier) et<br />

les grandes compositions abstraites<br />

colorées des débuts, jusqu’aux récentes<br />

juxtapositions rythmiques issues d’affiches<br />

de concerts. Une salle est particulièrement<br />

intéressante, c’est celle des<br />

politiques. On y retrouve en effet,<br />

déchets esthétiques, drolatiques ou simplement<br />

dérisoires, les affiches évoquant<br />

aussi bien les crises internationales que<br />

les grands rendez-vous nationaux, ou<br />

“une élection communale clochemerlesque”,<br />

comme dit Villeglé. On y trouve<br />

restituée l’histoire politique de la France<br />

à travers les décennies, les grandes figures<br />

ramenées à l’insignifiance d’un clin<br />

d’œil sous des épaisseurs de papier<br />

Chaque quinzaine,<br />

un livre, un disque, un film.<br />

Rien que du bon, donc.<br />

Par <strong>Nicolas</strong> GAUTHIER<br />

Le livre<br />

Patrick Eudeline :<br />

nouvelle traversée de Paris<br />

Érudit, élégamment dévasté par les excès, musicologue<br />

averti, journaliste et musicien, Patrick Eudeline<br />

signe, en 2002, le roman rock définitif : Dansons sous<br />

les bombes. C’est Paris la nuit. Ce sont les errances du<br />

petit matin, quand la ville s’éveille. C’est aussi une marginalité, aristocratique<br />

au fond – voire, même dans la forme –, qui s’assume, loin du tralala<br />

des intermittents du spectacle. D’où cette quête d’un idéal introuvable<br />

en forme de promenade opiacée. Le problème d’Eudeline, c’est peut-être<br />

qu’il est né un siècle trop tard. Quel beau Brummel aurait-il fait alors…<br />

Grasset, éditeur.<br />

Le disque<br />

Serge Gainsbourg :<br />

une musique en apesanteur<br />

Les murs, leurs graffitis, leurs affiches à moitié arrachées : poésie un brin<br />

surrannée, ou Internet du siècle dernier ?<br />

1971, sort le grand œuvre de l’Homme à la<br />

tête de chou, Histoire de Melody Nelson. Il y a<br />

mis toute son âme et toutes ses tripes. Le<br />

chaland, lui, n’y mettra pas un rond.<br />

Aujourd’hui, il est de bon ton de révérer ce<br />

disque, maudit en son temps, puisque son échec ôta à jamais toute véritable<br />

ambition artistique à son auteur. L’objet du culte ressort aujourd’hui,<br />

reproduisant au format CD celui du vinyle d’origine. Bouleversant de<br />

beauté, articulé autour de l’immortel trio guitare, basse, batterie, mais<br />

rehaussé par les sublimes arrangements de cordes de Jean-Claude Vannier,<br />

la chose est évidemment indispensable.<br />

Universal.<br />

Le film<br />

Les Chinois à Paris :<br />

l’Occupation<br />

selon Jean Yanne<br />

Il fallait le faire. Et seul Jean Yanne pouvait<br />

l’oser. Quoi ? Mais cette évocation de<br />

l’Occupation de 40, pardi ! Vue au prisme<br />

d’une autre, imaginaire, des Chinois, dans<br />

les seventies giscardo-pompidoliennes. D’où<br />

un film certes tourné un peu en roue libre.<br />

Avec un Paul Préboist des plus suaves, en collabo cauteleux. Un Daniel<br />

Prevost glacial, en épurateur frustré. Et, surtout, un Jean Yanne sublime, en<br />

opportuniste enrichi dans le marché noir et le bobinard, finançant une fois<br />

un camp, une fois l’autre, misant sur le pinard et la cuisse légère pour<br />

bouter l’envahisseur hors du périphérique. Une jeunesse française, en<br />

quelque sorte.<br />

Seven 7<br />

déchiré… De quoi dégonfler quelques<br />

ego démesurés.<br />

Revendiquant la position du flâneur,<br />

Jacques Villeglé n’est pas un auteur de<br />

“ready-made”, même s’il n’intervient pas<br />

(sauf par de rares coups de pouce) sur<br />

les affiches qu’il prélève dans les rues<br />

pour les maroufler sur toile. Son travail<br />

consiste plutôt à laisser émerger du<br />

chaos urbain ce qu’il ressent comme<br />

des beautés cachées. Et à le voir ainsi<br />

maroufler nos souvenirs transformés<br />

par son regard amusé, on sent devenir<br />

palpable la vanité des choses.<br />

Marie-Claire ROY<br />

FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008 - 15


Elle ne tombe pas que les records…<br />

LAURE MANAUDOU,<br />

LA MADONE DES PISCINES<br />

Après des Jeux plus<br />

catastrophiques<br />

qu’olympiques, Laure<br />

Manaudou est de retour<br />

et s’est installée à<br />

Marseille, licenciée au<br />

Cercle des nageurs, où<br />

elle espère refaire<br />

surface. Mais pour<br />

retrouver son meilleur<br />

niveau, il va lui falloir<br />

serrer les… dents !<br />

S avez-vous<br />

comment on appelle<br />

les habitants de Saint-Dizier, cheflieu<br />

d’arrondissement de la<br />

Haute-Marne ? Les Bragards. Un dicton<br />

local, pas gravé dans le marbre, mais<br />

répété sans soif au zinc du Café des<br />

sports, affirme que les Bragards ont un<br />

gros braquemart.Tout ça pour vous dire,<br />

n’y voyez là que malice, que c’est à Saint-<br />

Dizier le 14 novembre que Laure<br />

Manaudou a fait sa rentrée. Depuis sa<br />

sortie aux JO de Pékin, qui s’était soldée<br />

par des revers de médaille, on ne l’avait<br />

plus revue en maillot de bain, même si<br />

les amateurs de nage libre et d’âge tendre<br />

pouvaient l’admirer et la mirer sans<br />

dessus ni dessous sur Internet. Entre<br />

Saint-Dizier, 35 000 âmes, et Pékin,<br />

10 millions d’habitants, il y a plus que six<br />

heures de décalage horaire. C’est<br />

comme si, après avoir marché sur la<br />

lune, le cosmonaute Neil Armstrong<br />

avait glissé sur une déjection canine<br />

FLASH<br />

Directeur de la publication :<br />

Jean-Émile Néaumet<br />

Rédacteur en chef : <strong>Nicolas</strong> Gauthier.<br />

Conseiller (très) spécial de la rédaction :<br />

Alain Soral.<br />

Rédacteurs en chef adjoints :<br />

Christian Bouchet : politique étrangère.<br />

Marie-Claire Roy : culture.<br />

Philippe Randa et Topoline, société.<br />

Ont participé à ce numéro : Alain de<br />

Benoist, Jean Bourdier, Gabriel Fouquet,<br />

Gilbert, Ignace,Albert Jacquemin,<br />

Antoine Le Nort, <strong>Pierre</strong> Le Vigan,<br />

Guillaume Mansart, la jolie Maryvonne,<br />

Philéas, Lionel Placet, Zéon.<br />

Maquette : SLB.<br />

Imprimerie : Leader Print CEE.<br />

Édité par la SARL VIRGO.<br />

SARL au capital de 10 000 euros.<br />

RCS : 508 302 767<br />

ISSN et numéro de Commission<br />

paritaire en cours.<br />

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10 rue Primatice 75013 Paris.<br />

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Illustrations : droits réservés.<br />

16 - FLASH #3 - 4 DECEMBRE 2008<br />

L’IRONIE DU SPORT<br />

à l’angle de la 42ème rue. Suite à l’échec<br />

des Jeux, c’est une façon de revenir sur<br />

terre. Un paradoxe pour une nageuse…<br />

Pour Manaudou, dont le beau et doux<br />

visage de Madone aurait pu inspirer un<br />

Botticelli peignant la naissance de Venus,<br />

l’heure est donc à la renaissance.Au lendemain<br />

des JO d'Athènes en 2004, où<br />

grâce à trois médailles elle devint la<br />

petite sirène de la France, l’avenir s’offrait<br />

pourtant à elle aussi bleu que l’eau d’une<br />

piscine. Las, en 2007, elle décide de quitter<br />

son entraîneur et mentor, Philippe<br />

Lucas, malabar peroxydé à gourmette et<br />

bagouses qui, à coups de pied au cul et<br />

force gueulantes, l’avait propulsée<br />

comme une torpille. Mais les coups de<br />

pied au cul, ça n’a qu’un temps, dont seules<br />

les moins de vingt ans peuvent se<br />

contenter.<br />

Le rapport entre feu<br />

aux fesses et incendie dans<br />

une piscine parisienne…<br />

Devenue une jeune femme, Laure part<br />

alors en Italie rejoindre son amoureux, le<br />

très bien nommé Luca Marin. Mais à<br />

Turin, le fiancé rital ne se montre pas très<br />

“Saint-Suaire” avec la madone des piscines.<br />

Rupture. Peine de cœur. Fracture du<br />

bassin. Laure revient en France. Dans un<br />

premier temps elle s’entraîne avec son<br />

frère, puis s’installe à Mulhouse, où elle se<br />

la coule douce, brasse et s’embrasse avec<br />

un nouveau petit ami. Pas idéal pour pré-<br />

parer les Jeux 2008. Et en août à Pékin,<br />

c’est out, la petite mort et la grande<br />

débandade. Elle collectionne échecs et<br />

désillusions. Serge Gainsbourg, même s’il<br />

n’avait qu’un goût très modéré pour les<br />

solutions aqueuses, aurait pu offrir à<br />

Laure Manaudou une nouvelle version<br />

du Pull-over bleu marine, la chanson qu’il<br />

avait composée pour Isabelle Adjani :<br />

“Avec Luca Marin, j’ai touché le fond de la<br />

piscine, aux Jeux de la Chine, j’ai bu la tasse<br />

tchin tchin…” Pour reprendre pied, elle a<br />

en octobre rejoint un nouveau club, le<br />

Cercle des nageurs de Marseille. Mais le<br />

10 octobre, lors de la traditionnelle fête<br />

de reprise, les choses commencent mal.<br />

Elle doit subir le bizutage… Ho, ce n’est<br />

pas la mer à boire, il s’agit seulement de<br />

faire une longueur de bassin, sous les<br />

quolibets et moqueries des autres<br />

nageurs. Ce n’est pas plus méchant que<br />

des plaisanteries de carabins cherchant<br />

carabines pour tirer un coup. Mais pour<br />

Laure, c’en est trop, elle fond en larmes…<br />

Elle est émotive la gamine. Remarquez,<br />

ça fait du bien pour l’élimination des toxines,<br />

car comme disait ma grand-mère,<br />

plus on pleure, moins on pisse. Passé cet<br />

épisode, Laure s’est pourtant attachée à<br />

Marseille. Dans la presse, elle a déclaré<br />

qu’elle était heureuse de partager son<br />

appartement avec deux copines. Ce qui<br />

ne l’empêche pas de papillonner avec un<br />

nageur du Cercle, recordman de France<br />

du 50 mètres… papillon. Chassez le naturel,<br />

il revient en dos crawlé ! Encore heu-<br />

Retour en avant…<br />

Par Jean Bourdier<br />

REFUS DE SAUT<br />

Cette époque est décidément bien décevante !<br />

Nous connaissons enfin le krach financier que<br />

tous les gens un peu sensés pouvaient voir venir mais que les prétendus<br />

augures se gardaient bien d’annoncer, et aucun banquier n’a encore sauté par<br />

la fenêtre. Où donc est le glorieux temps de 1929 où, paraît-il, banquiers, agents<br />

de change et spéculateurs de tout poil jonchaient les trottoirs de Manhattan<br />

après s’être défenestrés en grande pompe du vingt-troisième étage ? À défaut<br />

de savoir vivre – on ne peut quand même pas trop en demander à des Américains<br />

– ces gens-là savaient mourir à point. Ce qui avait le double avantage de relancer<br />

l’industrie des pompes funèbres et de rendre à la nature de larges portions<br />

de la côte de Long Island, jusque-là envahie par les faux palais gréco-romains de<br />

ces messieurs.<br />

Mais de nos jours, rien. Bernique ! La tête dans le rouge mais les pieds sur la<br />

table, les financiers en faillite et les banquiers en déroute encaissent les subventions<br />

jetées comme au hasard par des ministres affolés et se les partagent aussitôt<br />

comme primes de rendement. Il est vrai que, la récession étant dure pour<br />

tous, ils ont dû renoncer à changer de Mercedes dans les six mois à venir et<br />

qu’au moment précis où s’annonce un accroissement du chômage, ils auraient<br />

pu être amenés, sans l’intervention de l’État, à licencier sur l’heure leur troisième<br />

femme de chambre. L’argent des contribuables n’a donc pas été dépensé<br />

en vain. De là à se dire, toutefois, que si certains de ces banqueroutiers ne se tirent<br />

pas une balle dans la tête, comme n’auraient pas manqué de le faire leurs grandsparents,<br />

c’est qu’ils n’ont plus de quoi se payer des cartouches, il y a un grand pas,<br />

assez difficile à franchir. Quand le sens de l’honneur est censé l’exiger, on peut<br />

toujours trouver des moyens plus économiques pour quitter la scène. Même si<br />

les produits pharmaceutiques restent chers, le cours de l’opium n’a guère bougé<br />

et sous le Pont Mirabeau coule toujours la Seine… Et puis, comme en 1929, les<br />

fenêtres ne sont pas faites que pour y poser des pots de géraniums.<br />

Mais qu’on ne croie surtout pas que j’appelle au suicide des faillis – même un<br />

peu assisté, comme dans le cas de feu Stavisky ; ma religion me l’interdit formellement.<br />

Et puis, ce serait quand même à eux d’y penser les premiers.<br />

Mais peut-être, précisément, y ont-ils pensé : avez-vous remarqué que les<br />

bureaux des directeurs de banque sont très souvent au rez-de-chaussée ? <br />

reux que pour s’entraîner Laure n’ait<br />

pas choisi Vincennes et l’Insep (l’Institut<br />

national du sport), dont la piscine, le<br />

10 novembre dernier, a été ravagée par<br />

un incendie. Les mauvaises langues<br />

auraient dit que c’était Manaudou qui<br />

avait le feu aux fesses…<br />

Gabriel FOUQUET<br />

Black is white<br />

Àla fin du film Le Guépard, fresque de Lucchino Visconti qui<br />

retrace un épisode capital de l’unité italienne, le prince Salina,<br />

interprété par Burt Lancaster, disait que “désormais rien ne sera(it)<br />

plus jamais comme avant.” Au niveau international, nous y sommes.<br />

Un Noir sur le toit du monde, Blanche-Neige n’en reviendrait<br />

pas… Je ne parle pas de Barack Obama, élu président des<br />

États-Unis, mais de Lewis Hamilton, couronné, le 2 novembre dernier,<br />

champion du monde de formule 1 des pilotes. C’est la première<br />

fois que sur la piste des Grands Prix un Noir blackboule les<br />

Blancs. Anglais âgé de 23 ans, il a été recruté dès l’âge de 12 ans par<br />

l’écurie Mac Laren qui, injectant quatre millions de dollars dans<br />

l’opération, l’a programmé pour gagner. Ce qu’il a fait. Pourtant,<br />

en Angleterre, ce succès ne fait pas l’unanimité. Outre-Manche,<br />

on ne lui reproche pas la couleur de sa peau, mais le fait de se faire<br />

porter pâle au moment de payer ses impôts. Car comme tous les<br />

sportifs qui gagnent beaucoup d’argent, Lewis Hamilton s’est installé<br />

en Suisse, le pays du chocolat, de l’horlogerie et de l’exonération<br />

fiscale. Comme quoi, qu’on soit Blanc ou Noir, du moment<br />

qu’on a un portefeuille bien garni, il n’y a qu’une seule devise, “touchez<br />

pas au grisbi”, et qu’un seul paradis, le paradis fiscal…<br />

G.F.<br />

RETOUR EN AVANT…

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