01.07.2013 Views

Télécharger le PDF - Longueur d'Ondes

Télécharger le PDF - Longueur d'Ondes

Télécharger le PDF - Longueur d'Ondes

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

CHIRAC EN PRISON<br />

On a écrit ce titre en 2006 pour faire chier Universal, avec qui nous avions signé quand ils ont racheté<br />

une partie du catalogue d’Atmosphériques. Mais surtout, nous voulions tester la liberté de<br />

paro<strong>le</strong>. Et on n’a pas été déçu ! Aucune radio, à une ou deux exception près, n’a accepté de diffuser<br />

<strong>le</strong> sing<strong>le</strong>. Il n’y a eu aucune réaction politique, aucune poursuite judiciaire : <strong>le</strong>s médias se sont tout<br />

simp<strong>le</strong>ment autocensurés. Les télés ont même refusé de diffuser la pub du sing<strong>le</strong> et <strong>le</strong> clip. Les<br />

journalistes avaient <strong>le</strong>s chocottes ! Pourtant, imaginer Chirac qui était à l’époque en fin de règne,<br />

derrière <strong>le</strong>s barreaux, ce n’était pas méchant. Aujourd’hui, je serais incapab<strong>le</strong> de faire la même<br />

chose avec Sarkozy. Il ne me donne pas envie de rire du tout !<br />

MICHEL SARDOU<br />

Tout <strong>le</strong> monde rêve d’écrire une chanson pour Johnny, mais personne ne pense à Sardou, qu’on<br />

prend pour un ringard. Alors je me suis dit que moi j’allais en écrire une pour lui : Chanteur de<br />

droite. Évidemment, certains vont la prendre au premier degré. Tant pis ! Là encore, c’est une façon<br />

de ne pas me prendre au sérieux et de me moquer du monde. J’avais déjà fait cela en 2004. La Cité<br />

de la Musique m’avait invité au Festival de la chanson contestataire. Mais chanter un morceau engagé<br />

dans un concert engagé, c’est vraiment trop convenu ! Je trouvais bien plus punk de chanter<br />

un titre réac, comme Les Ricains, de Sardou. Alors, c’est ce que j’ai fait. Bien sûr, <strong>le</strong> public n’a pas<br />

apprécié : je me suis fait méchamment sifflé. (Rires)<br />

COSTUMES(S) DE SCÈNE<br />

Au tout début, je tenais à m’habil<strong>le</strong>r comme tous <strong>le</strong>s jours en concert. Je trouvais ça important.<br />

Mais j’ai progressivement changé d’avis. Être normal sur scène, quand cent ou mil<strong>le</strong> personnes se<br />

trémoussent devant toi ou hur<strong>le</strong>nt ton nom, c’est impossib<strong>le</strong>. Alors, j’ai enfilé des costumes et j’ai<br />

joué la rock star à fond, parce que c’est un peu ce que <strong>le</strong> public attend. Je m’habil<strong>le</strong> en panthère et<br />

<strong>le</strong>s spectateurs crient : “Didier Wampas est <strong>le</strong> roi” ! C’est absurde et dérisoire, mais c’est aussi une<br />

façon d’évacuer beaucoup de choses sans se prendre au sérieux. Après <strong>le</strong> dernier morceau, je retourne<br />

dans <strong>le</strong>s loges et renfi<strong>le</strong> mes vêtements de tous <strong>le</strong>s jours, et je descends discuter avec <strong>le</strong><br />

public : c’est fini. Faire <strong>le</strong>s choses de cette façon m’évite de péter <strong>le</strong>s plombs. La scène, c’est s’exposer,<br />

il faut savoir s’en protéger. Les musiciens qui ont refusé de <strong>le</strong> faire, comme Jim Morrison ou<br />

Bertrand Cantat, se sont brûlés <strong>le</strong>s ai<strong>le</strong>s.<br />

RATP<br />

Je n’ai jamais lâché mon job de technicien à la RATP parce qu’il me permet d’être libre. Je ne fais<br />

pas du rock pour gagner de l’argent, je me fous donc que ça marche ou pas : je gagne ma vie autrement.<br />

Cela m’autorise à faire ce que je veux. Dans la chanson Punk ouvrier, je me compare, pour<br />

rire, aux prêtres ouvriers, comme il en existait il y a cinquante ans : ils travaillaient avec <strong>le</strong>s gars,<br />

ils avaient <strong>le</strong>s mains dans <strong>le</strong> cambouis, mais <strong>le</strong>ur esprit appartenait à Dieu. Mon Dieu à moi, c’est<br />

<strong>le</strong> rock. Pour <strong>le</strong> reste, c’est une question d’organisation. Je pose des congés sans solde pour partir<br />

en tournée. Je fais du vélo et j’évite de boire pour garder la forme. Ça suffit. Quant à la direction de<br />

la RATP… el<strong>le</strong> me laisse tranquil<strong>le</strong>, et c’est très bien comme ça.<br />

Texte : Aena Léo - Photos : Roch Armando - Maquillage : Daria Slusarczyk<br />

“Taisez-moi” - Atmosphériques<br />

wampas.com<br />

25<br />

SAGE COMME UNE IMAGE…<br />

Travail<strong>le</strong>r son image, c’est peut-être ça <strong>le</strong><br />

secret de la longévité d’une carrière. Le<br />

premier exemp<strong>le</strong> de l’image chez Didier<br />

Wampas, c’est cel<strong>le</strong> que renvoie l’écoute<br />

de ses titres. Les bottes rouges en est la<br />

parfaite illustration : transporté dans une<br />

cour de récré à l’âge de 5 ans, vous vous<br />

posez cette question existentiel<strong>le</strong> de la<br />

cou<strong>le</strong>ur de vos bottes. Le live est aussi<br />

sans nul doute <strong>le</strong> terrain de jeu de<br />

l’image de l’artiste. On est marqué par<br />

son jeu de scène à moitié nu à lancer tantôt<br />

un fi<strong>le</strong>t tantôt une chaise pour mieux<br />

communier avec son public, <strong>le</strong> micro placé<br />

dans son jean serré. On tient là un début<br />

de réponse… Ou alors il s’agit du T-shirt<br />

avec l’inscription “Le chanteur des wampas<br />

chante faux (mais c’est fait exprès)”<br />

que <strong>le</strong> groupe édite ? À moins qu’il ne<br />

s’agisse de l’image d’un Didier Wampas<br />

à la TV, dévalant <strong>le</strong>s gradins d’une cérémonie<br />

des Victoires de la Musique 2003,<br />

en criant “<strong>le</strong>s Wampas n’aiment pas <strong>le</strong>s<br />

autres, ils n’aiment pas Kyo, et ils n’aiment<br />

pas la variété pourrie” ? À n’en<br />

pas douter, l’image est importante pour<br />

Didier Wampas, el<strong>le</strong> a du sens. D’ail<strong>le</strong>urs,<br />

pour <strong>le</strong> “retour aux sources” de Taisezmoi,<br />

son album solo, il choisit <strong>le</strong> scopitone<br />

(l’ancêtre du clip joué dans <strong>le</strong>s<br />

jukebox associant l’image au son) pour<br />

illustrer en vidéo son premier sing<strong>le</strong> ! Et<br />

pour que la bouc<strong>le</strong> soit complète, Didier<br />

Wampas arrive au cinéma et s’affiche<br />

avec Benoît Poelvoorde et Albert Dupontel<br />

affublés tous trois d’une bel<strong>le</strong> crête<br />

sur <strong>le</strong> prochain long-métrage Le grand<br />

soir des Grolandais Benoît Delépine et<br />

Gustave Kervern. Pierre Dron<br />

La suite sur www.longueurdondes.com

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!