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Roch Armando<br />
FLYING POOH<br />
six ans ! Une bien longue absence pour <strong>le</strong><br />
groupe emmené par Satanus. Il avait pourtant<br />
cartonné avec Spanking day, son excel<strong>le</strong>nt<br />
disque précédent. “La fin de la tournée de 60 dates a été<br />
diffici<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> vol du camion avec <strong>le</strong> matos dedans, <strong>le</strong><br />
dépôt de bilan de notre tourneur et un procès avec notre<br />
distributeur…” Sur <strong>le</strong> papier, la formation garde néanmoins<br />
son rythme de croisière : el<strong>le</strong> existe depuis 1992<br />
et sort son quatrième opus. El<strong>le</strong> a pris <strong>le</strong> temps d’enregistrer<br />
<strong>le</strong>s nouveaux titres “à l’ancienne”, en studio.<br />
Tota<strong>le</strong>ment autodidacte, ces passionnés de musique travail<strong>le</strong>nt<br />
comme des professionnels. Ils ont toujours<br />
écarté l’option “fonctionnaires de la musique”. Un choix<br />
visib<strong>le</strong>ment payant. Alors que beaucoup ont jeté<br />
l’éponge de l’intermittence, <strong>le</strong>s “crottes volantes” - “l’un<br />
des noms <strong>le</strong>s plus pourris qui ait jamais existé, on va <strong>le</strong><br />
garder jusqu’au bout !” - sont toujours en orbite. De la<br />
fusion foldingue des débuts, ils ont gardé un rock déjanté<br />
à la mode de Tarantino. Une version musica<strong>le</strong> du<br />
Grindhouse qui sert d’écrin idéal aux histoires tordues<br />
de Satanus. “Spanking day était une orgie méticu<strong>le</strong>usement<br />
préparée. Là, c’est ambiance l’amour contre <strong>le</strong> mur<br />
en cassant tout sur <strong>le</strong> passage.” Plus immédiat, plus dansant,<br />
<strong>le</strong> disque surprend par l’exigence de sa production,<br />
<strong>le</strong> glam de ses visuels et un son chaud et sa<strong>le</strong>. “C’est<br />
nous de A à Z. Pas un mec n’est venu nous voir pour nous<br />
dire de faire ceci ou cela.” Les dix chansons, toutes en<br />
anglais, sont autant de scénarios envisageab<strong>le</strong>s.<br />
“Lorsque j’écris une histoire, je la vois en film. On n’a<br />
malheureusement pas <strong>le</strong>s budgets… Dès que je pète un<br />
loto, on fait un court-métrage.” Souvent dédiés au “girl<br />
power”, <strong>le</strong>s titres sont, à l’image de My way : courts, rentre-dedans<br />
et très dansants. Autodérision (The lose), vie<br />
de groupe (O’Brother), mais aussi pin-up rock’n’roll<br />
(Busty booty babes) et Justin Timberlake (Holy black<br />
candy), autant de thèmes pour faire exploser <strong>le</strong>s riffs et<br />
la musique de six musiciens toujours prêts à renfi<strong>le</strong>r <strong>le</strong><br />
costard.<br />
Patrick Auffret<br />
“Never slow down “- Pamela Pooh Rec. / MVS<br />
www.flyingpooh.com<br />
Roch Armando<br />
SHEEDUZ<br />
9<br />
ON Y TieNT<br />
Trois fil<strong>le</strong>s réunies sous un nom dans <strong>le</strong>quel il<br />
est tentant d’entrevoir un jeu de mot sur “she<br />
does” et une forme volontairement 100% féminine.<br />
Mais <strong>le</strong>s étiquettes que l’on voudrait trop rapidement<br />
<strong>le</strong>ur col<strong>le</strong>r, <strong>le</strong>s trois Audrey de Sheeduz <strong>le</strong>s rejettent<br />
<strong>le</strong>s unes après <strong>le</strong>s autres. “Le fait que nous formions un<br />
trio entièrement féminin n’est pas un choix, c’est un simp<strong>le</strong><br />
concours de circonstances. C’est un peu dommage<br />
que notre musique soit souvent décrite comme du rock<br />
féminin, c’est une étiquette faci<strong>le</strong> à mettre”, déplore la<br />
guitariste. La comparaison répétée avec Queen Adreena ?<br />
Pareil<strong>le</strong>ment remise à sa place : “Nous l’avons énormément<br />
cité à nos débuts parce que c’est un groupe que<br />
nous aimions beaucoup et c’était l’une de nos influences<br />
communes, mais aujourd’hui, nous ne l’écoutons plus<br />
trop.” Ce que Sheeduz joue, c’est avant tout un rock<br />
comme on n’en entend plus beaucoup : spontané sans<br />
être trop simpliste, rageur sans être dénué d’émotion.<br />
“L’absence de basse a influencé notre façon de composer<br />
et de jouer : on ne recherche pas forcément la mélodie,<br />
mais plus <strong>le</strong> côté rythmique, ce qui nous a amenées à des<br />
morceaux assez tranchants”, analyse la batteuse. Du côté<br />
des ballades mélancoliques, l’autre versant de l’univers<br />
légèrement sombre des trois musiciennes, il y a <strong>le</strong> piano<br />
d’Audrey guitariste : “Je suis pianiste à la base, donc cela<br />
me tenait à cœur d’en introduire dans notre musique<br />
même si ce n’était pas évident. Cela fait partie de notre<br />
son.” À l’heure du deuxième album, Sheeduz a su valoriser<br />
ses atouts et mettre notamment en avant la spontanéité<br />
de sa musique. C’est sans surprise que <strong>le</strong> groupe a<br />
retrouvé pour la production Freddy Martineau, qui travail<strong>le</strong><br />
pour des groupes de rock, surtout en concert.<br />
“Nous avons amélioré l’efficacité. Nous avions fait traîner<br />
l’enregistrement du premier album sur plusieurs mois. Là<br />
au contraire, nous avons tout enregistré en une semaine<br />
et surtout, nous avons enregistré en live. Cela se ressent :<br />
l’ensemb<strong>le</strong> est peut-être moins carré, mais se rapproche<br />
plus de Sheeduz, de qui on est sur scène. C’est un album<br />
plus vrai, qui va à l’essentiel.” Si vous vou<strong>le</strong>z p<strong>le</strong>inement<br />
<strong>le</strong>s découvrir, c’est donc sur scène que ça se passe !<br />
Jessica Boucher-Rétif<br />
“All be true” - M&O Music<br />
sheeduz.tumblr.com