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LA COLONISATION DES LAVES

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PROJET ESPACE NATUREL SENSIBLE :<br />

SENTIER D’INTERPRETATION DE BOIS B<strong>LA</strong>NC<br />

<strong>LA</strong> <strong>COLONISATION</strong><br />

<strong>DES</strong> <strong>LA</strong>VES<br />

La coulée dans tous<br />

ses états…<br />

Julien Ringelstein<br />

Léonard Durasnel<br />

Matthias Schneider<br />

Adrien Wulff


SOMMAIRE<br />

Avant propos....................................................................3<br />

Introduction .....................................................................4<br />

1. Diagnostic.....................................................................5<br />

1.1 Identification du tracé........................................................5<br />

1.2. Points d’accès .....................................................................5<br />

1.3. Les unités paysagères........................................................6<br />

1.4. Evaluation des contraintes écologiques..........................7<br />

1.5. Evaluation de la demande en fonction des publics ......8<br />

2. Sentier d’interprétation .............................................9<br />

2.1. Définition des orientations...............................................9<br />

2.2. Durée et type de public pour le sentier<br />

d’interprétation : .......................................................................9<br />

2.3. Fonctionnement : .............................................................10<br />

2.4. Réglementation pour la pratique du sentier................11<br />

2.5. Tracé du sentier d’interprétation...................................12<br />

2.6. Présentation des différents arrêt des sentiers<br />

d’interprétation .......................................................................12<br />

3. Fiches pédagogiques ................................................14<br />

Fiche pédagogique - Arrêt no. 1 : La formation de l’Ile de<br />

La Réunion...............................................................................14<br />

Fiche pédagogique - Arrêt no. 2 : La géologie de Bois Blanc<br />

...................................................................................................16<br />

Fiche pédagogique - Arrêt no. 3 : La coulée de 1977 .........19<br />

Fiche pédagogique - Arrêt no. 4 : Succession de végétation<br />

...................................................................................................22<br />

Fiche pédagogique - Arrêt no. 5 : Lecture de paysage ......24<br />

Fiche pédagogique - Arrêt 6 : Forêt de Bois de Couleur des<br />

Bas.............................................................................................26<br />

Conclusion......................................................................30<br />

Bibliographie .................................................................31<br />

2


Avant propos<br />

Le département de La Réunion, dans un souci de protection de la nature et<br />

d’accueil des touristes et de la population local, s’est investi dans la création d’un<br />

réseau d’Espaces Naturels Sensibles, actuellement situé sur sept sites sur l’ensemble<br />

de l’île. Les principaux membres gestionnaires de ce projet, les conservateurs des<br />

ENS et la SEMRRE, ainsi que la direction du <strong>DES</strong>S Sciences et Gestion de<br />

l’Environnement Tropical ont permis aux étudiants de cette formation de contribuer<br />

à ce projet environnemental.<br />

La commande des maîtres d’œuvre de ce projet est de réaliser un diagnostic et<br />

d’émettre des propositions d’interprétation pour « éveiller la curiosité, l’émotion et<br />

accroître l’interactivité du public » (Michel Sicre, ONF). Cinq sites, Sainte-Marguerite<br />

(commune de Saint-Benoit), Dioré (commune de Saint-André), Terrain-Fleurié et<br />

Chemin des Anglais (communes de Saint-Denis et la Possession), Etang de Saint-Paul<br />

(Commune de Saint-Paul) et Bois Blanc (Commune de Sainte-Rose) sont les terrains<br />

d’action des maîtres d’ouvrages universitaires de ce projet.<br />

Ce rapport est spécifiquement l’aboutissement d’un travail de terrain et d’un effort<br />

de contractualisation des données collectées et analysées sur le site de Bois Blanc.<br />

Actuellement, l’île de la Réunion connaît un dynamisme environnemental<br />

grandissant à travers le projet de mise en place du Parc National des Hauts de La<br />

Réunion et le « schéma d’interprétation et d’aménagement du Massif de la<br />

Fournaise » de l’Office National des Forêts. La commune de Sainte-Rose et<br />

particulièrement la propriété départementale de Bois Blanc sera prise en compte dans<br />

ces projets.<br />

« Le volcan ne se résume plus à son simple enclos mais à ses frontières naturelles : le<br />

massif géologique » (Le journal de l’Ile, 15 décembre 2004) ; le site de Bois Blanc<br />

constitue une unité d’interprétation à prendre en compte dans la ressource<br />

écotouristique et économique de l’île. Ce point est justifié au vu du nombre de<br />

visiteurs du site du volcan puisqu’il est l’attraction numéro un de l’île avec un taux<br />

de visite de 62% (source CTR).<br />

3


Introduction<br />

La Réunion est une île de l’archipel des Mascareignes située dans le sud-ouest<br />

de l’océan Indien (21° de latitude sud et 55,3° de longitude est). Le contexte<br />

volcanique de cette île lui confère des spécificités uniques alliant contraintes<br />

géographiques et attractivité naturelle.<br />

Située sur le territoire de la commune de Sainte Rose, côte Est au vent de l’île, Bois<br />

Blanc constitue une propriété départementale relevant des Espaces Naturels<br />

Sensibles et s’étend de 120m à 1100m d’altitude.<br />

L’Espace Naturel Sensible de Bois Blanc est divisé en deux zones. L’une est<br />

inaccessible au public et située dans la partie haute du site : classée en ZNIEFF de<br />

type 1, elle fait partie de la zone centrale du futur Parc National des Hauts de La<br />

Réunion. Notre étude s’intéresse donc uniquement à la deuxième zone, partie basse<br />

du site, accessible au public et classée en ZNIEFF de type 2. Cette zone fera partie<br />

intégrante de la zone tampon du Parc National.<br />

L’E.N.S. de Bois Blanc est un site à caractère multiple. Fortement anthropisé<br />

dans sa partie basse, il est également doté d’une Forêt de Bois de Couleurs dans les<br />

Hauts ; le tout formé sur une ancienne coulée de lave de 1977 et une ancienne<br />

caldeira. La thématique de ce projet a donc été conçue en fonction de ces<br />

caractéristiques, en accentuant particulièrement sur l’aspect géologique du site. La<br />

géologie a façonné ce site aussi bien physiquement que biologiquement à travers le<br />

temps. Si le volcanisme est à l’origine de l’île, il est aussi à l’origine de la vie présente<br />

actuellement. Bois Blanc est donc un site témoin d’une l’évolution mêlée. Il nous est<br />

donc paru essentiel d’en retracer son histoire à travers une interprétation<br />

pédagogique adaptée au public.<br />

A travers ce rapport, nous répondons à la commande des gestionnaires et<br />

conservateurs des E.N.S. Ce dossier intègre un diagnostic environnemental du site<br />

ainsi que la mise en place d’un projet d’aménagement de Bois Blanc. Ceci par le biais<br />

d’un sentier d’interprétation commenté et d’un support constitué de fiches<br />

pédagogiques.<br />

4


1. Diagnostic<br />

1.1 Identification du tracé<br />

1.2. Points d’accès<br />

Le site dispose de 3 points d’accès principales :<br />

• L’accès principale se fait par une route bétonnée, dite Route Forestière de<br />

Bois Blanc, en passant par la Route Nationale 2. Pour accéder à la zone<br />

départementale, il faut passer par la parcelle AX 287 pour arriver à la<br />

maison forestière de l’Office National des Forêts.<br />

• Disposant d’une voiture 4x4, un 2 ème accès est possible par le chemin de<br />

l’Indivis, une voie parallèle à la Route Forestière de Bois Blanc<br />

• Passant par les parcelles de canne privées au-dessus du Piton Moka, le<br />

terrain est aussi accessible par la Route Départementale 57<br />

N<br />

Fig 1: Cartographie de la Propriété de Bois<br />

Echelle : 1cm = 128 m<br />

5


1.3. Les unités paysagères<br />

Les remparts :<br />

Sur le site la végétation de rempart constitue un refuge avec<br />

la présence d’espèces de la foret de Bois de Couleur des Bas<br />

et d’espèces particulières comme les palmistes (telles que le<br />

palmiste cochon). Lorsque des glissements de terrain ou des<br />

chablis se produisent sur les remparts, des espèces<br />

envahissantes (raisin marron) se substituent à la végétation<br />

originelle. Dans une perspective d’aménagement les<br />

gestionnaires n’ont pas d’autre choix, pour le moment, que<br />

de laisser cette végétation se développer pour éviter une<br />

érosion trop importante du sol.<br />

Coulée volcanique :<br />

Sur ce type d’unité on retrouve une végétation colonisatrice<br />

diffuse comprenant des lichens (Stereocaulon vulcanii), des<br />

fougères (Nephroleptis bisserata), des filaos (Cauarina equisetifolia),<br />

le Bois de remparts (Agauria salicifolia), la paille sabre (Machaerina<br />

iridifolia) , la sensitive (Mimosa pudica).<br />

Cette coulée a la particularité de se trouver hors enclos et de part<br />

sa formation récente elle représente un exemple parfait pour<br />

illustrer les succession végétales qui ont lieu sur des coulées<br />

volcaniques récentes.<br />

Fig 3 : Végétation pionnière<br />

sur la coulée volcanique de 1977<br />

Zone d’accueil :<br />

zone comprenant de grandes étendues dégagées avec une strate<br />

herbacée comprenant de la traînasse et de la balsamine. La<br />

strate arborée est constitué d’arbres indigènes très espacés entre<br />

eux tel que le bois de pomme (Syzygium sp.) , le bois maigre<br />

(Nuxia verticilata) , l’osto café (Gaertnera vaginata) , mais aussi<br />

des espèces cultivées, plantées en ligne, telles que le benjoin<br />

(Peucedanum ostruthium)et le camphrier (Cinnamomum<br />

camphorae). On peut noter la présence de quelques épiphytes<br />

notamment des orchidées (Angraecum sp.). Le sous bois est<br />

presque inexistant avec la présence de quelques fougères.<br />

Cette unités paysagère est délimitée par un fourrée dense de<br />

jamrose (Syzygium jambose)<br />

Fig 2 : Végétation de remparts<br />

Fig 4 : Végétation de la zone<br />

d’accueil<br />

6


Forêt dégradée :<br />

Fig 5 : Forêt de Bois de Couleurs des<br />

Bas dégradé<br />

Elle se compose d’espèces de la Forêt de Bois de Couleur<br />

de Bas et d’espèces dites invasives telles que le jamrose<br />

(Syzygium jambose), le raisin marron (Rubus alceifolius), le<br />

longose (Hedychium gaertnerianum) et le goyavier (Psidium<br />

cattleianum)<br />

Zone de cultures agricoles :<br />

Cette unité présente les différentes cultures qui ont eu lieu sur<br />

le site telle que la vanille installée principalement sur du bois<br />

de chandelle, le café, la canne à sucre, et du cacao. Les arbres<br />

supports de la vanille ont été dégagé pour avoir une bonne<br />

vision du lieu de culture. Cette zone a été aménagé pour<br />

montrer les particularités de la culture « lontan ».<br />

1.4. Evaluation des contraintes écologiques<br />

Les facteurs abiotiques et biotiques d’un milieu étant intimement liés, nous<br />

évaluerons ces contraintes écologiques, afin de mieux comprendre l’histoire et<br />

l’évolution de ce site.<br />

Contraintes Physiques<br />

Le climat<br />

La pluviométrie est très importante avec une moyenne entre 3000 et 6000 mm par<br />

an. En période sèche la moyenne tombe entre 400 et 900 mm. Les températures<br />

moyennes sont de 16°C en partie haute et 26°C en partie basse. L’insolation est<br />

moyenne en raison de la forte couverture nuageuse. Les minimales sont enregistrées<br />

au mois d’Août avec des températures comprises entre 10 et16°C.<br />

Géologie et relief<br />

Fig 6 : Pied de vanille dans<br />

la zone de culture agricole<br />

Situé sur le flanc du Piton de la Fournaise cette zone se localise sur un effondrement<br />

formant ce qu’on appel une caldeira. Les sols sont constitués uniquement de coulées<br />

volcaniques faiblement altérées où la roche affleure. Le site est traversé par la coulée<br />

volcanique de 1977 qui s’est épanchée hors enclos.<br />

7


Hydrologie<br />

Le site est traversé par plusieurs cours d’eau pérenne et temporaire dont les plus<br />

remarquables sont la Ravine Ferdinand et la Ravine Grand Diable. Cette dernière<br />

rejoint la Ravine Bois Blanc en partie basse de la propriété. Les débits hydrologiques<br />

semble rester de moyen à faible tout au long de l’année. Par contre, des crues plus ou<br />

moins importantes peuvent être observées lors d’épisodes pluvieux exceptionnels<br />

(saison des pluies et cyclones).<br />

Contraintes biologiques<br />

Le site a été largement anthropisé à travers le temps, d’où la présence d’espèces<br />

envahissantes majeures telle que la vigne marronne. Contrairement à ce que l’on<br />

pourrait croire la vigne marronne peut aussi être utile. Ici elle est utilisée pour<br />

stabiliser les contreforts des remparts.<br />

Activités à mettre en place pour la revégétalisation<br />

Dans une perspective de revégétalisation des zones dégradées, notamment la zone<br />

d’accueil, il est important de prendre en compte la présence d’espèces envahissantes<br />

et leurs capacités à se régénérer après leur élimination. La banque de graines dans le<br />

sol des espèces tels que le jamrose, la raisin marron et le goyavier est tellement<br />

importante qu’une campagne de coupe par gyrobroyage ou par écobuage devra être<br />

programmée sur plusieurs années.<br />

Il sera possible après ces actions d’envisager de replanter des espèces indigènes de la<br />

Forêt de Bois de Couleurs des Bas tel que le Bois maigre, les Bois de pomme, l’Osto<br />

café et toute autre espèce à forte valeur patrimoniale.<br />

1.5. Evaluation de la demande en fonction des publics<br />

La commune de Saintes Roses s’est inscrite depuis plusieurs années dans un<br />

développement touristique dynamique. Situé à l’Est de l’île, elle adapte<br />

naturellement sa politique aux atouts volcaniques.<br />

L’Espace Naturelle Sensible de Bois-Blanc se doit de rester dans cette lignée unique et<br />

exceptionnelle faisant partie du patrimoine naturelle et culturel Réunionnais.<br />

A cette effet, le sentier d’interprétation s’adapte à une demande de la population<br />

locale et touristique.<br />

8


2. Sentier d’interprétation<br />

2.1. Définition des orientations<br />

En fonction des atouts du site nous nous sommes focalisé sur le côté géologie et<br />

activité volcanique. Nous avons laissé de coté les aspects agriculture, plantes<br />

médicinales et sylviculture qui ont déjà été développer par les gestionnaires du site.<br />

Nous avons aussi laissé de côté la forte richesse spécifique du site car un autre sentier<br />

ENS est entièrement consacré à la biodiversité.<br />

Plus précisément le sentier d’interprétation va présenter les phénomènes géologiques<br />

qui sont à l’origine de l’île de La Réunion ainsi que les mécanismes qui ont modelé le<br />

relief du site (comme la caldeira). Il s’agira ensuite de présenter la relation entre le<br />

type de végétation présent sur le site et les aléas volcaniques qui se sont déroulés<br />

dans le passé. De ce fait il nous sera possible de présenter les différentes successions<br />

végétales qui se mettent en place après le passage d’une coulée volcanique. Nous<br />

expliquerons comment un espace entièrement minéral peut devenir une forêt<br />

évoluée.<br />

2.2. Durée et type de public pour le sentier d’interprétation :<br />

Le sentier principal nécessite 2h30 à 3h de marche sur sa totalité. Ce parcours se<br />

destine à de bons marcheurs.<br />

Le sentier raccourci (sans l’arrêt 6) peut être bouclé en 1h30 à 2h. Il se prête plus aux<br />

personnes âgées et aux scolaires en bas âge.<br />

Nous avons prévu un sentier secondaire en cas de temps orageux. Il se composte des<br />

arrêts 1 et 2 en montant jusqu’au kiosque où une explication du contexte de coulée et<br />

des différentes successions qui ont lieu sur cette dernière. Cette interprétation sera<br />

beaucoup moins instructive que le sentier principal ne serait-ce que par l’absence de<br />

lecture de paysage à l’arrêt 5.<br />

Pour les personnes handicapées il est possible de remonter la route goudronnée<br />

jusqu’au kiosque à coté de la serre. Par contre il ne leur sera pas possible d’aller sur la<br />

coulée volcanique sauf si des aménagements sont effectués.<br />

Il n’y a pas de difficultés techniques au niveau du sentier. Les randonneurs devront<br />

quand même s’équiper de bonne chaussures de marche pour toute la partie sur la<br />

coulée volcanique.<br />

9


2.3. Fonctionnement :<br />

A l’entrée, on envisage d’installer un panneau contenant les informations suivantes :<br />

Brève explication du contexte des ENS à La Réunion en citant aussi les autres<br />

ENS.<br />

Présentation de l’ENS « Bois Blanc » en montrant le tracé sur une carte pour<br />

permettre aux visiteurs d’explorer le sentier sans guide.<br />

Informations sur la difficulté et la durée du trajet.<br />

Informations sur les visites guidées incluant les horaires et un numéro de<br />

téléphone du guide.<br />

Déclaration sur la responsabilité personnelle des visiteurs, le gestionnaire et le<br />

guide déclinant toute responsabilité.<br />

Horaires d’ouverture du site de 8h30 à 16h.<br />

Pour permettre aux visiteurs d’explorer le terrain sans l’aide d’un guide, nous<br />

conseillons de produire un fascicule expliquant l’idée principale du sentier ainsi que<br />

les contenus de chaque arrêt.<br />

Nous avons choisi de ne pas installer de panneaux pour expliquer les arrêts, afin de<br />

privilégier une vraie démarche d’interprétation. Cette méthode à pour objectif<br />

d’encourager le visiteur à interpréter ce qu’il voit lui-même avant que le guide<br />

explique en détail la thématique de l’arrêt.<br />

En revanche, pour faciliter l’orientation des visiteurs non encadrés, on marque<br />

chaque arrêt prévu par une borne numérotée. Ainsi, les visiteurs pourront facilement<br />

s’orienter sur la carte du fascicule distribué. Grâce à ses informations, les visiteurs<br />

pourront aisément relier les idées fournies sur le fascicule au paysage aperçu.<br />

En ce qui concerne l’aménagement du sentier, notre parcours suit<br />

essentiellement les sentiers existants. Nous préconisons d’entretenir un peu plus le<br />

sentier sur la coulée, sans trop l’ouvrir, dégager les plantes qui jalonnent les abords et<br />

qui peuvent gêner la progression. En revanche, en ce qui concerne le point de vue<br />

que nous proposons sur la coulée, si cet arrêt est retenu, il faudrait installer un sentier<br />

pour canaliser les visiteurs. Ceci afin qu’ils ne piétinent pas les espèces végétales recolonisatrices<br />

et pour éviter les risques d’accidents. L’inconvénient de cet<br />

aménagement est qu’il condamne la végétation existante sur le sentier. Nous<br />

proposons également d’installer une plateforme qui permettrait au visiteurs<br />

d’admirer le point de vue sans piétiner la végétation. Cette plateforme surplomberait<br />

le dôme de la coulée, elle serait accessible par un escalier, sa forme globale aurait<br />

celle d’un pont.<br />

10


2.4. Réglementation pour la pratique du sentier.<br />

Encadrement des scolaires :<br />

Les gestionnaires du site devront s’assurer des recommandations ci-dessous :<br />

Bien qu'il ne s'agisse pas d'une activité à encadrement renforcé, l'enseignant, même<br />

s’il est compétent ou que sa classe fonctionne en un seul groupe, s’adjoint<br />

obligatoirement le concours de 1 ou plusieurs adultes accompagnateurs : il ne partira<br />

jamais seul avec sa classe.<br />

Le taux réglementaire est de 2 adultes jusqu’à 30 élèves + 1 adulte supplémentaire<br />

par tranche de 15 élèves au delà. Ce taux sera avant tout modulé en fonction du<br />

projet.<br />

Un taux d'encadrement de 1 adulte pour 8 enfants nous paraît préférable.<br />

L’enseignant ne doit pas hésiter à faire appel à un intervenant qualifié lorsque sa<br />

connaissance du milieu naturel est insuffisante.<br />

Encadrement du public adulte :<br />

Une décharge de responsabilité pour le public peut se faire grâce à un panneau de<br />

signalisation où le propriétaire de l’ENS (le département) décline toute responsabilité<br />

pour tout accident ou événement naturel pouvant se produire au cours de la<br />

randonnée.<br />

11


2.5. Tracé du sentier d’interprétation<br />

2.6. Présentation des différents arrêt des sentiers d’interprétation<br />

Sentier principal pour les bons marcheurs<br />

Fig 7 : Cartographie du sentier<br />

d’interprétation<br />

• Arrêt 1 : Présentation de la formation de l’île de La Réunion grâce à un<br />

point chaud. Définition du type de volcanisme mis en place à La<br />

Réunion.<br />

• Arrêt 2 : Cette fiche commence en présentant les contraintes<br />

écologiques qui régissent ce milieu. Elle se poursuit par une<br />

présentation de la géologie du site notamment par l’explication du<br />

phénomène de caldeira par ses différentes phases de formation.<br />

N<br />

Echelle : 1cm = 128 m<br />

12


Sentier raccourci :<br />

• Arrêt 3 : Contexte de la coulée 1977 : Historique de cette coulée hors<br />

enclos, présentation de la texture de lave. On présente aussi quelques<br />

aspects pédagogiques comme la présence d’odeurs de soufre et de la<br />

sensitive, plantes aux caractéristiques physiques et medicinales<br />

particulières<br />

• Arrêt 4 : Mise en place des différentes successions végétales après une<br />

coulée volcanique. Permet de mettre en évidence les phénomènes de<br />

végétalisation naturelle extrapolable à toute l’île.<br />

• Arrêt 5 : Sensibilisation du public à l’observation et à la compréhension<br />

de son environnement par une lecture de paysage. Cette arrêt a pour<br />

objectif d’éveiller et d’orienter les sens afin de rendre le public acteur de<br />

son environnement.<br />

• Arrêt 6 : Présentation d’un stade final dans la succession végétale de la<br />

Forêt de Bois de Couleur des Bas :mettre en avant le caractère rare de<br />

cette formation et sa fragilité vis à vis des pestes végétales.<br />

En fonction des capacités du public un sentier raccourci sera proposé. Il reprendra<br />

tous les arrêts sauf le n° 6.<br />

Sentier par temps de pluie :<br />

Avec l’imprévisibilité du temps sur le site de Bois Blanc il est nécessaire de prévoir<br />

un sentier de secours. Le guide pourra présenter les deux premiers arrêts mais ne<br />

devra pas s’aventurer sur la coulée à cause du risque de débordement de la ravine<br />

située à proximité. Le guide pourra faire une présentation succincte, au niveau du<br />

dernier kiosque, du contexte de la coulée et des différentes successions végétales qui<br />

se mettent e place. Malheureusement son explication manquera de pertinence de part<br />

l’absence d’exemples visuels.<br />

13


3. Fiches pédagogiques<br />

Fiche pédagogique - Arrêt no. 1 : La formation de l’Ile de La<br />

Réunion<br />

Localisation de l’arrêt : L’arrêt se trouve au niveau du bois d’olive<br />

juste avant le premier kiosque.<br />

La formation d’une île volcanique<br />

La terre est constituée de plusieurs enveloppes. Il y a le manteau inférieur et le<br />

manteau supérieur qui sont animés par une convection thermique issue de la<br />

radioactivité interne au noyau.<br />

C’est ce mouvement qui permet la naissance de dorsales océaniques, de zones de<br />

subduction (zone où la croûte terrestre s’enfonce dans le manteau supérieur) et de<br />

points chauds qui sont des remontées en surface du magma des couches profondes<br />

de la Terre situées entre 670 et 2900 Km de profondeur.<br />

Fig. 1 : Illustration d’un point chaud<br />

et de son déplacement<br />

14


La formation de l’archipel des Mascareignes<br />

La Réunion est issue de ce dernier phénomène qui trouve leur localisation au milieu<br />

des plaques tectoniques. Le magma va s’accumuler sur la croûte océanique pour<br />

former un cône qui finira par sortir de l’eau.<br />

Au cours des temps géologiques, le point<br />

chaud se déplace et crée un alignement<br />

d’îles. (par exemple le tracé de Rodrigues<br />

par Maurice à La Réunion dans leur<br />

ordre de formation).<br />

Le type de volcanisme à La Réunion<br />

Fig. 3 : Illustration de la<br />

formation de l’île<br />

Fig. 2 : Trajectoire du point chaud qui est à<br />

l’origine de l’archipel des Mascareignes<br />

L’île de la Réunion est une île volcanique jeune, située à 800 km à l’est de<br />

Madagascar et à l’ouest-sud-ouest de Maurice, son île sœur. De forme elliptique<br />

d’axe nord-ouest sud-est, son périmètre est de 207 km et sa surface est de 2512 km².<br />

Elle est le sommet émergé d ‘un cône aplati reposant sur la plancher océanique par<br />

4000m de fond, de base de 200 km sur 240 km. L’altitude totale, du plancher<br />

océanique jusqu’au sommet est de 7000 m.<br />

L’île est en fait formée de deux grands strato-volcans<br />

dits « hawaiiens », essentiellement basaltiques,<br />

juxtaposés sur le fond océanique et partiellement<br />

émergés : le Piton des Neiges au nord-ouest, le plus<br />

ancien, éteint depuis 20 000 ans et qui culmine à 3070<br />

m. Le Piton de la Fournaise , volcan encore actif, s’est<br />

formé sur le flanc sud-est du premier et atteint à<br />

l’heure actuelle 2631 m d’altitude.<br />

Le volume émergé de l’île représente 1/32 ème du volume<br />

de l’édifice global. Si l’on prend en compte le volume<br />

enfoui dans la zone de flexure de la plaque, la partie<br />

émergée ne représente plus qu’un centième du volume<br />

total. On voit que la masse mise en place localement par ce type de magmatisme est<br />

considérable, même si à l’échelle du globe la somme des points chauds reste négligeable par<br />

rapport au volume émis aux dorsales océaniques. Actuellement la production de magma à la<br />

Réunion est estimé à 11 000 000 m3 par an, mais il a dû être plus important par le passé.<br />

15


Fiche pédagogique - Arrêt no. 2 : La géologie de Bois Blanc<br />

Localisation de l’arrêt : L’arrêt se trouve en bas de la concavité du rempart.<br />

Les contraintes écologiques du site<br />

Pour mieux comprendre l’histoire et l’évolution de ce site, on analyse les contraintes<br />

écologiques.<br />

Le climat : La pluviométrie est très importante, entre 3000 et 6000 mm par an.<br />

Les températures varient de 16 à 26 °. L’insolation est moyenne en raison de la<br />

forte couverture nuageuse.<br />

Hydrologie : Traversé par plusieurs cours d’eau pérenne et temporaire les<br />

débits hydrologique sont pourtant variables et marqués par des épisodes de<br />

crues plus ou moins importants.<br />

La géologie du site<br />

Fig. 1 : Rempart et intérieur de la caldeira<br />

La propriété se trouve sur le flanc nord-est du Piton de la<br />

Fournaise. Elle est située dans une cuvette crée par un<br />

effondrement et délimitée par un rempart au nord-est.<br />

Plus précisément, il s’agit une caldeira.<br />

Les sols sont constitués de coulées volcaniques<br />

faiblement altérées à recouvrement cendreux peu épais et<br />

discontinu. On identifie de nombreux affleurements<br />

provoqués par l’érosion. Le site est traversée par la coulée<br />

volcanique de 1977 qui s’est épanché hors enclos.<br />

Rempart de la caldeira<br />

Intérieur de la caldera<br />

16


Qu’est-ce qu’une caldeira ?<br />

Magma<br />

Cheminée<br />

Fig. 2 : Formation d’une cheminée volcanique<br />

Chambre magmatique<br />

Fig. 3 : Formation d’une<br />

chambre magmatique<br />

Manteau terrestre<br />

Fig. 4 : Vidage de la chambre magmatique<br />

Au départ, une cheminée volcanique de<br />

magma, monte vers les couches externes du<br />

manteau terrestre. Rencontrant des zones de<br />

résistances, la course du magma vers la surface<br />

est stoppée par une couche rocheuse dure.<br />

A ce moment, le magma, au lieu de monter, se<br />

répand en une couche, sous la croûte terrestre,<br />

formant une espèce de gigantesque bulle à<br />

1500°C, bouillonnante de lave en fusion et de<br />

gaz.<br />

Le remplissage de la chambre se fait pendant<br />

des milliers d'années, patiemment mais<br />

sûrement, alimenté par le centre de la terre. Au<br />

dessus de la chambre magmatique, le sol se<br />

soulève, tandis que la pression en dessous,<br />

augmente, et que des gaz explosifs<br />

s'accumulent.<br />

Un jour, la pression étant tellement forte, une<br />

trouée du manteau terrestre s'opère et le<br />

magma, accompagné de gaz explosifs, peut<br />

enfin s'échapper. La chambre magmatique en<br />

dessous se vide progressivement et son contenu<br />

s'accumule autour du cône en formation en<br />

surface.<br />

17


Caldeira<br />

Fig. 5 : Formation de la caldeira<br />

Bouchon<br />

magmatique<br />

Fig. 6 : Formation d’un bouchon magmatique<br />

Il s'opère alors un transfert de poids et la croûte<br />

terrestre finit par s'effondrer, probablement<br />

d'un seul coup, dans la chambre magmatique,<br />

désormais vidée de son carburant. La caldeira<br />

est formée. Elle est entourée de remparts,<br />

significatifs de la hauteur de l’effondrement.<br />

Entre-temps, l'alimentation provenant du centre<br />

de la terre s'est réduite, voire stoppée, par<br />

solidification d'un bouchon magmatique et le<br />

jeu de glissement des plaques.<br />

Normalement, l’activité volcanique s'arrête là<br />

et, parfois, la caldeira se remplit d'eau, formant<br />

un lac.<br />

18


Fiche pédagogique - Arrêt no. 3 : La coulée de 1977<br />

Localisation de l’arrêt : Cet arrêt se localise sur la coulée 1977 à proximité de la serre,<br />

du kiosque et des plantations de vanille. Pour s’y rendre en arrivant d’en bas, il faut<br />

prendre le chemin sur la gauche après la serre.<br />

La coulée de 1977<br />

L’année 1977 est une année particulièrement importante dans l’histoire du Piton de la<br />

Fournaise. Tout commence le 24 mars : après un repos de 5 mois, une fissure sur le<br />

flanc sud du Dolomieu se réveille, la lave jaillit pendant quelques heures.<br />

Du 5 au 16 avril de nombreuses fissures vont apparaître et les énormes coulées de<br />

lave vont se déverser hors enclos entre Bois Blanc (évacué le 12) et Piton Sainte Rose.<br />

Quelques 100 millions de m 3 d’une lave très liquide et très chaude (1200 °C) vont<br />

ainsi se diriger tout droit vers la RN2 pour atteindre très rapidement l’océan indien le<br />

10 avril à 2h30 du matin.<br />

Tout le monde semblait avoir oublié la dernière éruption du genre qui eut lieu à<br />

Saint-Philippe à la fin du 19e siècle. Il est vrai que la<br />

Réunion n'a guère connu de pareil phénomène<br />

volcanique au cours de son histoire. Jusque-là, seules<br />

cinq coulées s'étaient produites hors de l'enclos et du<br />

Grand-Brûlé depuis 1644, date à la laquelle<br />

remontent les premières données sur l'activité de la<br />

Fournaise. D'autant qu'en 1977, un tel événement<br />

était difficilement prévisible. L'île ne disposait en<br />

effet pas d'observatoire pouvant suivre heure par<br />

heure l'activité du volcan. La surprise est donc de<br />

taille, lorsqu'une première fissure s'ouvre au-dessus<br />

du village de Bois-Blanc à Piton-Sainte-Rose dans la<br />

soirée du 8 avril.<br />

«Depuis quelques jours, le volcan se trouvait en<br />

activité. Une coulée était signalée au Nord-Est du<br />

Fig. 1 : La coulée de 1977<br />

cratère Dolomieu. Mais tout le monde a été pris de<br />

court en constatant qu'un cratère venait de se former<br />

hors de l'enclos. Je dormais, lorsqu'on est venu me<br />

chercher. Les habitants de Bois-Blanc avaient été alertés par une explosion. Il fallaient<br />

faire vite car les laves dévalaient à toute vitesse sur le village», raconte Alain<br />

Grondin, alors conseiller municipal. «C'était le vendredi saint. Les gens se<br />

préparaient à fêter Pâques», se souvient Alix Elma qui venait tout juste d'être élu<br />

maire. De sa maison, il aperçoit une épaisse fumée et une<br />

lueur rouge descendant de la montagne. Le préfet de<br />

l'époque décide aussitôt d'évacuer le village. Sous une pluie<br />

battante, des dizaines de familles sont transportées vers<br />

Piton-Sainte-Rose dans des camionnettes et des tracteurs<br />

réquisitionnés. «Le ciel était en feu. Les gens criaient, c'était<br />

l'exode, chacun essayait de sauver ses biens. Ils voulaient<br />

Le petit village de Bois<br />

Blanc doit être évacué<br />

mais le front de cette<br />

première coulée<br />

n'atteindra pas<br />

le village.<br />

19


tout emporter. Certains refusaient de partir sans leurs meubles et leurs animaux.<br />

Mais on n'avait ni le temps, ni la place de tout prendre. Le volcan était là. Il fallait<br />

prendre les papiers, quelques vêtements et partir», rapporte Alain Grondin. Au cours<br />

de cette nuit, 800 personnes sont évacuées.<br />

Au matin, la nature opère une pause. La coulée, ralentie par les eaux en crue de la<br />

ravine de Bois-Blanc, se stabilise à un kilomètre du village. Les habitants de Sainte-<br />

Rose n'auront cependant guère le temps de souffler. Une nouvelle éruption se produit<br />

au-dessus de Piton-Sainte-Rose.<br />

Type de laves : Les laves en gratons<br />

Cette dénomination est issue d'un langage vulgaire de la Réunion à cause de la<br />

ressemblance de cette lave avec les résidus de la fonte de la graisse de porc projetés<br />

dans l'eau froide, alors qu'ils sont à haute température. Les roches volcaniques<br />

prennent alors une texture scoriacée, hérissée d'aspérités. Elles se forment à une<br />

température moins élevée que les autres types de laves. Elles perdent moins<br />

facilement leurs gaz magmatiques et en dépit de leur température moindre, elle<br />

conserve donc une fluidité moyenne qui est supérieure à celle des laves à surface<br />

continue. La surface des laves en gratons est formée par l'accumulation chaotique de<br />

blocs et de fragments scoriacés. Ces blocs de laves roulent sur les autres ou sont plus<br />

ou moins agglomérés entre eux. Elles sont plus riches en cristaux que les laves en<br />

échaudé et les laves cordées.<br />

A l'inverse des autres laves, leurs bulles sont moins<br />

nombreuses, de plus grandes dimensions, de forme<br />

irrégulière. Elles sont souvent étirées avec des parois<br />

bosselées. Les laves en gratons sont très abondantes à la<br />

Réunion et particulièrement dans le Grand Brûlé, où elles<br />

sont dues aux éruptions d'il y a deux siècles.<br />

A faire découvrir<br />

Fig. 2 : Lave en gratons<br />

L’odeur :<br />

En arrivant sur la coulée (voir photo de la coulée ci-dessus), les promeneurs<br />

peuvent êtres surpris par une odeur de soufre. Cette odeur est due à la forte<br />

concentration de soufre dans cette coulée. L’odeur n’est pas perceptible<br />

systématiquement. Il arrive parfois qu’on ne puisse pas la sentir.<br />

La sensitive :<br />

On peut également montrer aux différents publics la plante qu’on trouve au<br />

sol, la sensitive (autres noms : mimosa pudica, La Honte, Honteuse, Marie la<br />

Honte).<br />

C’est une plante annuelle ou vivace commune. Reconnaissable à ses tiges<br />

grêles rampantes, poilues, à aiguillons épineux. La fleure a la forme d’un petit<br />

pompons rouge violet. Les gousses minuscules comportent de 4 à 12 parties,<br />

20


plus ou moins épineuses et elles contiennent chacune une petite graine<br />

noirâtre à longues pouvoir de germination.<br />

Cette plante des lieux humides ou secs, se reconnaît par son irritabilité, sa<br />

sensibilité. Au moindre contact en effet, ses feuilles composées de nombreuses<br />

petites folioles s’abaissent et se referment<br />

les unes contre les autres ; elles reprennent<br />

leur position normale un quart d’heure<br />

après.<br />

La tisane de racines est émétique<br />

dépurative et vomitives; bue contre les<br />

empoisonnements. L’infusion amère de<br />

toute la plante est diurétique, fébrifuge,<br />

procure le sommeil, calme les nerfs des<br />

enfants agités par la dentition ; combat les<br />

convulsions des bébés, antiasthmatique.<br />

La décoction de racines est efficace contre<br />

les calculs du rein, les rhumatismes, les<br />

douleurs des os et des muscles ; en usage<br />

externe, en lavage, elle est utilisée contre<br />

les abcès.<br />

Fig. 3 : Sensitive<br />

21


Fiche pédagogique - Arrêt no. 4 : Succession de végétation<br />

Localisation de l’arrêt : Cet arrêt se localise à gauche en remontant sur le sentier de la<br />

coulée 1977 à un endroit où on arrive à bien distinguer les quatre stades de<br />

succession de végétation (cf. Fig. 4).<br />

1 er stade<br />

La présence d’une coulée de lave sur le site de Bois Blanc permet de présenter les<br />

différentes successions végétales qui ont lieu sur un substrat volcanique récent. La<br />

premier stade est l’installation d’un lichen<br />

(Stereocaulon vulcanii) 2 à 3 ans après que la coulée<br />

a eu lieu. Il faut savoir que l’élément limitant sur<br />

un substrat rocheux est l’azote. On peut penser que<br />

ce dernier est apporté grâce aux algues bleues<br />

symbiotiques du lichen. Cette strate bryolichenique<br />

en surface permet un début d’altération du basalte<br />

et une accumulation de particules minérales et<br />

organiques dans les fissures.<br />

Fig. 1 : Nephroleptis<br />

2 e stade<br />

Le second stade se caractérise par l’installation de fougères<br />

(Nephroleptis bisserata) qui s’installe dans les fissures où elles<br />

trouvent une humidité importante et une accumulation de<br />

matière organique indispensable à son développement.<br />

3 e stade<br />

Le troisième stade voit l’apparition d’espèces arborées<br />

telle que le Bois de rempart (Agauria salicifolia),<br />

l’Ambaville (Hubertia ambavilla) et le Branle blanc (Stoebe<br />

passerinoides) dont les graines sont transportées par le<br />

vent. On peut noter la présence du filao (Cauarina<br />

equisetifolia) qui est une espèce envahissante et qui<br />

affectionne les substrats basaltiques comme les coulées de<br />

laves.<br />

Ces espèces servent de perchoir aux oiseaux et permet<br />

l’arrivée d’autres arbres tel que le Bois de fer bâtard<br />

(Sideroxylon borbonicum). Cette dissémination s’appelle la<br />

zoochorie.<br />

Fig. 2 : Bois de rempart<br />

Fig. 3 : Le grand natte<br />

22


4 e stade<br />

Sous les espèces présenté précédemment vont se développer les essences<br />

caractéristique de la forêt dite climacique : Le petit natte (Labourdonnaisia<br />

calophylloïdes), le grand natte (Mimusops maxima) . La dynamique de ces espèces<br />

ligneuses est très lente. Après 200 à 250 ans, les coulées scoriacés sont recouvertes par<br />

une forêt de Bois de rempart et de Bois de fer bâtard de 7 à 10 m de haut. Dans le<br />

contexte actuel on va retrouver des essences de plantes envahissantes comme le<br />

jamrose qui s’intercalera avec les espèces indigènes.<br />

Figure récapitulative<br />

Fig. 4 : Les quatre stades de succession de végétation<br />

Stade 4 : Pré-forêt composé des<br />

essences de la forêt de Bois de<br />

Couleur de Bas avec la présence<br />

d’espèce envahissante tel que le<br />

jamrose (Syzygium jambos)<br />

Stade 3 : Apparition d’essence<br />

arbustive et arborée tel que le<br />

Bois de remparts (Agauria<br />

salicifolia), le bois de chapelet<br />

(Boehmeria penduliflora), le bois<br />

de fer bâtard.(Sideroxylon<br />

borbonicum), le filao (Cauarina<br />

equisetifolia)<br />

Stade 2 : Apparition d’une<br />

strate herbacée avec<br />

Nephroleptis bisserata<br />

Stade 1 : Roche nue avec la<br />

présence de lichens<br />

(Stereocaulon vulcanii)<br />

23


Fiche pédagogique - Arrêt no. 5 : Lecture de paysage<br />

Localisation de l’arrêt : Cet arrêt se localise en remontant sur la coulée de 1977 à un<br />

point de vue en hauteur<br />

Objectif<br />

Pratique : les observateurs doivent ressentir les faits suivants : le relief général, les<br />

différentes unités botaniques, pour petit à petit comprendre le lien entre la position<br />

relative des différentes unités floristiques et l’historique de la géologie volcanique.<br />

Pédagogique : montrer que l’on peut faire du paysage un objet géographique.<br />

Le paysage est « ce que l’on voit du pays », « ce que l’œil embrasse … d’un seul coup<br />

d’œil, le champ du regard » 1[1] . Il implique une lecture et un travail à une échelle<br />

spécifique, celle du regard. Le paysage est un morceau, une portion d’espace. C’est<br />

en tant que produit d’une organisation de l’espace que le paysage intéresse la<br />

géographie.<br />

Appréhension personnelle du paysage<br />

Fig. 1 : Panorama du point de vue<br />

1. DISTINGUER ET ORIENTER LES ELEMENTS DU PAYSAGE : chaque<br />

observateur repère les différents éléments du paysage (groupes visuels) et les situe<br />

par rapport à son point de vue propre.<br />

2. DECRIRE : chaque personne dépeint sa vision générale du paysage selon les<br />

formes (point, ligne, surface, volume) et les couleurs (nuances de vert) et le relief<br />

perçu (géologie du site). Ce dernier leur évoque-t-il des structures connues ?<br />

1[1] R. Brunet, R. Ferras, H. Théry, Les mots de la géographie, dictionnaire critique, Reclus et la documentation<br />

française, 1992. Les auteurs consacrent les pages 337 à 340 à la notion de paysage.<br />

24


L’analyse du paysage avec l’aide du guide<br />

3. LOCALISER : chaque élément du paysage s'inscrit en un lieu et se situe par<br />

rapport aux autres éléments du paysage.<br />

4. CONSTATER et POSER <strong>DES</strong> QUESTIONS : Le guide confirme ou infirme les<br />

conclusions de l’observation du public, il répond aux questionnement de ces<br />

derniers.<br />

5. IDENTIFIER ET NOMMER : A l’aide du guide les observateurs feront le lien entre<br />

la géologie du site et l’expansion de la végétation. Un bilan des observations sera<br />

réalisé en reprenant les thèmes des arrêts précédents.<br />

Rempart<br />

Océan<br />

Coulée verte<br />

Fig. 2 : Panorama analysé du point de vue<br />

Rempart<br />

6. COMPLETER l'observation paysagère par d'autres démarches : lecture de la carte,<br />

prise de photos.<br />

25


Fiche pédagogique - Arrêt 6 : Forêt de Bois de Couleur des Bas<br />

Localisation de l’arrêt : Cet arrêt se localise dans la partie nord de la boucle annexe du<br />

sentier, près du pied du rempart.<br />

Le déboisement de la Forêt de Bois de Couleurs des Bas<br />

Auparavant, sur la « côte au vent », elle était située sur le littoral de Sainte Marie à Saint<br />

Joseph et s’élevait jusqu’à l’altitude de 800 m dans l’extrême Sud-Est. Aujourd’hui, cette forêt<br />

ne se retrouve que sur des surfaces très réduites dans l’Est et dans la région de Saint<br />

Philippe.<br />

Fig. 1: Végétation indigène<br />

de La Réunion avant<br />

l’arrive de l’homme<br />

La structure générale de la forêt<br />

Fig. 2 : Végétation<br />

indigène dans le sud-est<br />

de La Réunion avant<br />

l’arrivé de l’homme<br />

Fig. 3 : Reliquats de<br />

végétation dans le sud-est<br />

de La Réunion<br />

La Forêt de Bois de Couleur des Bas représente le stade final de la végétation qui<br />

s’installe sur les laves (Forêt mégartherme hygrophile).<br />

La plupart des espèces de la Forêt de Bois de Couleur des Bas sont sempervirentes,<br />

cet à dire qu ‘elles gardent leurs feuilles. Leur floraison reste discrète malgré un pic<br />

durant l’été austral. Ces forêts possèdent des attraits indéniables avec sa très grande<br />

diversité des types arbres et des feuilles, la multitude des teintes de feuillages et des<br />

écorces, de la luxuriance des espèces végétales et plus spécialement des fougères.<br />

26


Stratification<br />

Il s’agit d’une forêt peu dense avec trois strates facilement distinguables :<br />

La strate arborescente : Cette strate est constituée par des arbres d’une hauteur<br />

comprise entre 15 et 20 mètres. Parmi les familles observées, les Sapotacées<br />

sont de loin le groupe le plus typique avec trois espèces représentés : Grand<br />

Natte (Mimusops maxima), Petit Natte (Labourdonnaisia calophylloïdes), Bois de<br />

Fer Bâtard (Sideroxylon borbonicum).<br />

La strate arbustive : Cette strate plus ou moins dense et de taille variable est<br />

constituée de nombreuses espèces au port souvent élancé, plus rarement étalé.<br />

Parmi les arbustes les plus caractéristiques, on peut citer : le Bois de cabri<br />

rouge (Casearia coriacea), le Bois de pêche marron (Psiloxylon mauritianum) et de<br />

nombreuses Rubiacées comme le café (Bertiera borbonica), le bois de corail<br />

(Chassalia corallioides), l ‘osto café (Gaertnera vaginata), le caféier (Coffea arabica).<br />

Deux espèces de fougère arborescente, dont les populations ont été gravement<br />

réduites par l’exploitation de leur stipe, s’observent également dans cette<br />

strate : le Fanjan mâle (Cythea borbonica) et le Fanjan femelle (Cythea excelsa et<br />

glauca). Dans la forêt à Sapotacées, le panache des frondes dépasse rarement la<br />

canopée. Leur densité est corrélée avec l’humidité stationnelle. Pour cette<br />

raison, on peut placer ces fougères arboresctentes au niveau de la végétation<br />

arbustive même si localement de très hauts individus peuvent s’observer.<br />

La strate herbacée : Le tapis herbacé est épars et discontinu. Il est constitué<br />

majoritairement de plantules d’essences d’arbres et d’arbustes des strates<br />

supérieures, et d’un nombre important de fougères (par exemple Aspléniacées<br />

Asplenium lineatum). Comme le degré de pénétration de la lumière à travers la<br />

canopée est très faible et les sols peu épais, les herbacées strictement<br />

humicoles, vivant principalement dans le humus, sont plus rares et peu<br />

nombreuses. Parmi ces dernières on peut citer diverses espèces d’Urticacées<br />

comme le Persil marron (Pilea urticifolia), ainsi que quelques Orchidées des<br />

genres Calanthe, Phajus et Habenaria.<br />

27


Fig. 4 : Stratification de la Forêt de Bois de Couleur des Bas<br />

Une forêt adapté aux cyclones<br />

Dans les forêts tropicales continentales, ses trois strates sont dominées par une 4 e<br />

strate supérieure et discontinue de très grands arbres émergeants qui atteignent<br />

parfois plus de 20 m de hauteur. A La Réunion, les arbres atteignent en moyenne 15 à<br />

20 m, ils sont donc assez petits face aux grands arbres rencontrés en forêt<br />

continentale. Cette hauteur résulte de l’influence des cyclones, qui requièrent une<br />

certaine résistance au vent. On remarque également la faible représentation des<br />

lianes. Ainsi, lorsqu’un arbre tombe, il n’entraîne pas avec lui les arbres qui l’entoure.<br />

Une forêt climacique ?<br />

La strate arborescente<br />

La strate arbustive<br />

La strate herbacée<br />

Une question qui n’est pas encore résolue par les scientifiques est de savoir si cette<br />

forêt est une forêt climacique, c’est à dire complètement développée. Si on compare<br />

cette forêt avec les espèces rencontrées en forêt continentale, on tente de répondre<br />

non. Car, ici, le Bois de Rempart, une espèce pionnière, est encore présent. Dans une<br />

forêt climacique, les juvéniles ne devraient plus se développer parce qu’un sous bois<br />

s’est formé. Il existerait donc une zone d’ombre qui empêche ces espèce de se<br />

développer.<br />

28


La problématique des espèces envahissantes<br />

L’arrivé de l’homme a faire disparaître cette forêt sur la plupart de sa surface<br />

originale. Les premiers colons, déboisaient<br />

simplement pour assurer leur survie.<br />

Aujourd’hui, la Forêt de Bois de Couleur de Bas<br />

est surtout menacée par les espèces exotiques<br />

envahissantes majeures, auparavant appelées<br />

« pestes végétales ». Ce sont des espèces qui se<br />

développent rapidement, deviennent<br />

Fig. 5 : Espèces envahissantes<br />

envahissantes et empêchent la régénération des<br />

formations naturelles. C’est surtout l’ouverture<br />

du milieux, par exemple par des sentiers, qui<br />

facilite leur installation. Car, en pleine lumière,<br />

ces espèces sont plus performantes et se<br />

développent plus rapidement que les plantes naturelles.<br />

Un reliquat de forêt<br />

Sur le site, les remparts représentent les derniers refuges de la Forêts de Bois de<br />

Couleurs des Bas à l’état originel. Quelques palmistes peuvent être découverts dans<br />

la végétation, bien qu’ils aient été la plupart du temps éradiqués pour la récolte de<br />

leur cœur comestible particulièrement apprécié. Pour cette raison l’observation du<br />

Palmiste rouge (Acanthophpenix rubra, Aréacées) s’effectue souvent de loin, sur les<br />

stations de remparts inaccessibles. Le Palmiste blanc (Dictyosperma album var. album,<br />

Arécacées) s’est lui aussi raréfié du fait de l’exploitation abusive de son « chou »<br />

comestible.<br />

Mais même dans ces zones inaccessibles, les espèces envahissantes, comme le raisin<br />

marron, arrivent à s’installer et de substituer la végétation originelle. Ce n’est pas à<br />

cause de l’impact de l’homme mais essentiellement pour des raisons naturelles.<br />

Pendant le passage des cyclones, des glissements de terrain ou des chablis se<br />

produisent sur les remparts. Par suite, les espèces envahissantes peuvent se placer<br />

dans les ouvertures du milieu. Pour éviter une érosion trop importante, les<br />

gestionnaires sont obligés de laisser cette végétation se développer parce qu’il existe<br />

pour le moment aucun autre moyen pour maîtriser l’érosion.<br />

29


Conclusion<br />

Les gestionnaires des Espaces Naturels Sensibles ont choisi la technique<br />

d’interprétation pour mettre en place un schéma cohérent d’aménagement.<br />

L’ E.N.S. de Bois Blanc à travers ses caractéristiques géologiques et végétales se prête<br />

à cette démarche. En effet, la morphologie du site permet une lecture de l’espace<br />

représentative des grands phénomènes ayant conditionné les paysages réunionnais<br />

et plus particulièrement le site de Bois Blanc. De plus, l’état de la coulée et les<br />

différents stades de végétation présents sur l’E.N.S., permettent d’avoir une vision<br />

temporelle des différentes phases de colonisation végétale : des espèces pionnières à<br />

la forêt climacique dégradée.<br />

Bois Blanc s’intègre dans le réseau des E.N.S. de La Réunion par ses objectifs de<br />

préservation de la biodiversité et son accueil du public, tout en se démarquant à<br />

travers son originalité volcanique.<br />

La mise en place du sentier devrait toucher un large public et ainsi les sensibiliser<br />

durablement à la fragilité du milieu réunionnais qui nous entoure.<br />

Pour une meilleure valorisation du sentier d’interprétation de Bois Blanc, nous<br />

préconisons d’intégrer ce produit touristique auprès des institutions touristiques<br />

réunionnaises.<br />

30


Bibliographie<br />

Blanchard, F., 2000. Guide des milieux naturels – La Réunion-Maurice-Rodrigues,<br />

Paris, edition Ulmer<br />

Cadet T., 1980. La végétation de l’Ile de La Réunion : étude phytoécologique et<br />

phytosociologique, Saint Denis, Ile de La Réunion.<br />

Institut Géographique National, Photographies aériennes, Mission 1997.<br />

Langlade F., février 2001, Plan de gestion pour la forêt départementale de Bois-Blanc.<br />

Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise, Institut de Physique du Globe<br />

de Paris, Novembre 2002, La Réunion, île volcanique située sur un point chaud.<br />

Strasberg D., 1994, Dynamique des forêts tropicales de l’îles de La Réunion :<br />

Processus d’invasion et de régénération sur les coulées volcaniques. Thèse de<br />

Doctorat. Université de Montpellier II.<br />

Sites internets consultés<br />

m.jourdan974.free.fr : Site web touristique de La Réunion<br />

www.la-reunion-tourisme.com : Site web du Comité du Tourisme de la Réunion<br />

www.fournaise.info/Fournaise/eruptions.html : Site web officiel du Piton de la<br />

Fournaise<br />

www.iledelareunion.net/decouverte/fournaise_visite.php : Site web touristique de<br />

La Réunion<br />

www.flore-reunion.com : Encyclopédie Online de la flore à La Réunion<br />

http://perso.wanadoo.fr/daniel.lacouture/Divers/Dossiers_histoire_coutumes/hist<br />

oire_coutume_014.htmh : Voyage virtuel à l’Ile de La Réunion<br />

http://lionel.sz.free.fr/web/run/volcan.html : Site web sur le Piton de la Fournaise<br />

http://www.parc-national-reunion.prd.fr : Site du Projet – « Parc National de<br />

Hauts »<br />

31

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