Dans la rupture des silences - Collection - Enap

More documents

Recommendations

Info

modités modernes et nécessaires. Moi, ce que je n’ai jamais oublié, c’est l’odeur. Thérèse Première nuit, les petits souliers CP femmes Rennes, 1984 Lors de mon affectation, j’ai rejoint une équipe de nuit super. Les collègues m’ont accueillie gentiment, comprenant mes craintes ou mes questions de jeune surveillante. Elles m’ont expliqué ce qu’était un service de nuit. Elles m’ont montré comment soulever le petit disque de laiton sans bruit. J’ai répété les petits gestes de la main (ok ; je vois rien ; y’ a un souci). Car évidemment, disaient-elles : la ronde, c’est en silence. Elles m’ont conseillé d’être là de bonne heure, après avoir profité d’une bonne sieste. Mais ce qui m’a le plus surprise, c’est qu’il me fallait apporter des chaussons. J’ai pensé bien sûr que cela se faisait pour ne pas abîmer les parquets cirés. Mais non, c’était tout simplement pour ne pas troubler le sommeil des détenues. Elles ont ajouté que notre travail n’était pas de les réveiller, mais au contraire de tout faire pour que rien ne les réveille. Il fallait donc des chaussons. J’en ai acheté une paire qui ne servait qu’à cela, et ne quittait pas le sac de nuit. Par la suite, lorsqu’à mon tour j’ai eu des stagiaires en « doublure », je n’ai jamais manqué de leur transmettre cela. 40
Quelques surnoms Les gestes, l’abc du métier, j’ai tout appris à leurs côtés. Ce sont elles, mes formatrices. Merci Maïté, Marie-A et Sylvie B. Thérèse de 1984 à nos jours Parmi les détenus - Soeur Petit Beurre de l’Avranchin : gourmande et de cette région ; - Soeur Pomponnette du Débarquement : elle répétait « je sais pas moi, je débarque » ; et elle passait son temps à se pomponner devant la glace ; - J J la tambouille : le « cuistot » ; - Soeur Marie du Coussin Doré : qui savait broder à merveille ; - Soeur Sopaline : fervente du ménage et du sopalin ; - La Petiote : la plus jeune, que « tout le monde » maternait ; - Papy moustachu : le plus ancien de l’équipe ; - Dieu : tellement curieux et commère, il savait tout sur tout le monde ; Parmi les personnels - Frère et Soeur Doliprane : couple d’infirmiers ; - Frère Pinceau : l’instit qui donnait des cours d’aquarelle ; - J J la bricole : surveillant qui trouvait des solutions à tout ; - Perpète : le chat de la MAF de Fleury-Mérogis ; - Mégot, la Fumette, Casquette, la Cantine : parmi tant d’autres ; - Don Juan : surveillant toujours impeccablement 41
Page 1 and 2: Dans la rupture des silences Il suf
Page 3: L’encre fraîche sert à écrire
Page 6 and 7: « Il faudra bien qu’un jour quel
Page 9 and 10: Douze personnages en quête d’éc
Page 11: Découverte, sensation « J’ignor
Page 14 and 15: Nous parcourons une cinquantaine de
Page 16 and 17: Au café qu’il me propose en ce m
Page 18 and 19: de papiers, des tonneaux de colle (
Page 20 and 21: posé sur la plaque de verre, faire
Page 22 and 23: Odeurs fortes à la rareté des vis
Page 24 and 25: dée qui n’embarrasse personne sa
Page 26 and 27: Premier stage d’une éducatrice -
Page 28 and 29: suite, se proposent de nous chapero
Page 30 and 31: situations. Puis il me demande de r
Page 32 and 33: Derrière les vitres embuées des p
Page 34 and 35: plus il fait vraiment très froid.
Page 36 and 37: Les dragées gardien mais un survei
Page 38 and 39: Ça commence mal Fleury-Mérogis, n
Page 42 and 43: peigné ; - Capito : le formateur q
Page 44 and 45: À l’oeil 1997, Marseille - Surve
Page 47: Jeux de pouvoir « Rouge : attendez
Page 50 and 51: je veux me faire petite mais toute
Page 52 and 53: chat ! Et puis tout d’abord je ri
Page 54 and 55: de défendre un point de vue s’il
Page 56 and 57: J’attendais debout quand une femm
Page 58 and 59: tiques », résolument opposé à l
Page 62 and 63: d’un matelas dans une pièce tech
Page 64 and 65: l’absence de dialogue et la dilut
Page 66 and 67: de questions obsédantes à régler
Page 68 and 69: mélangeant agacement perpétuel, d
Page 70 and 71: fermée le samedi, j’insiste, que
Page 72 and 73: parti des détenus. Ennemi à la ca
Page 74 and 75: hauts, le soupir retenu. Le directe
Page 76 and 77: Mon placard se rétrécit : deux fe
Page 78 and 79: criminels, sourdent d’autres malh
Page 80 and 81: iens précieusement accumulés se t
Page 82 and 83: Il fait nuit depuis très longtemps
Page 84: suis sûr que, la prochaine fois il
Page 87 and 88: tage, activité très appréciée d
Page 89 and 90: La partie de cartes 6 Quartier d’
Page 91 and 92:
individuellement. Dés le début de
Page 93 and 94:
La sanction est intervenue, C a ét
Page 95 and 96:
coins et recoins seront fouillés.
Page 97 and 98:
turcs à la tête de la Maffya 8. A
Page 99 and 100:
Bizutage 2005 Un soir de novembre,
Page 101 and 102:
Regardez bien, Messieurs, tout au b
Page 103 and 104:
Le passé se conjugue au futur « G
Page 105 and 106:
Mon métier : surveillant Ma percep
Page 107 and 108:
chefs de travaux. Des intervenants
Page 109 and 110:
Je me souviens de l’absurdité de
Page 111 and 112:
U n c o m p a g n o n d e n u i t A
Page 113 and 114:
74, on a décidé de moderniser, de
Page 115 and 116:
sans regarder à mon temps pour sui
Page 117 and 118:
adaptées à des situations donnée
Page 119 and 120:
possible de choisir entre lui et la
Page 121 and 122:
Mai 1991 Monsieur A. est arrivé en
Page 123 and 124:
1999 : Circulaires,... — Séquenc
Page 125 and 126:
2004 APPI Outil de modernisation ?
Page 127 and 128:
Un son Entendu toute une carrière
Page 129 and 130:
129
Page 131 and 132:
Il suffit de lever la tête, tout e
Page 133 and 134:
TV assis dans leur divan. La grille
Page 135 and 136:
tionne mon collègue qui se trouve
Page 137 and 138:
Tout proche se trouve le surveillan
Page 139 and 140:
précède la nuit. A tour de rôle,
Page 141 and 142:
Crises et chuchotements « Je tire
Page 143 and 144:
Horribles impressions Melun 1971 C
Page 145 and 146:
tolère pas l’usage du correcteur
Page 147 and 148:
colitiques et constipés. Les basse
Page 149 and 150:
ont chaud. Elles ont soif. Elles ne
Page 151 and 152:
puis hilare, se tourne vers moi et
Page 153 and 154:
seuls à rester éveillés. Tous le
Page 155 and 156:
155
Page 157 and 158:
ouvert la porte trouvent la garde b
Page 159 and 160:
venu. Autour de la table recouverte
Page 161 and 162:
A la limite CP Rennes années 1980
Page 163 and 164:
arachnéen entre les cellules. Aucu
Page 165 and 166:
uisine gitane P femmes Rennes 1985
Page 167 and 168:
dus qui dégradent notre métier. L
Page 169 and 170:
murs réchauffés des bâtiments. L
Page 171 and 172:
ées par le haut. Quadrillées par
Page 173 and 174:
Les évadés étaient connus. Nous
Page 175 and 176:
Atout pris Années 2000 Une salle c
Page 177 and 178:
Madame J. a beaucoup de mal à acce
Page 179 and 180:
Silence 2008 Après cette journée
Page 181 and 182:
convenue. Vérification : « Ben, i
Page 183 and 184:
Métamorphoses « Depuis, plus de m
Page 185 and 186:
Chuchotements 1978 La maison d’ar
Page 187 and 188:
ans de réclusion criminelle pour m
Page 189 and 190:
quelques minutes de négociation, N
Page 191 and 192:
Rédemption 2000 Il continue de man
Page 193 and 194:
nateur, il ne m’en a pas parlé,
Page 195 and 196:
tristesse d’imaginer qu’un jeun
Page 197 and 198:
Mosaïques de vies « C’est l’h
Page 199 and 200:
C’est l’histoire d’un homme,
Page 201 and 202:
Histoires sans parole Mars 1980 Cet
Page 203 and 204:
j’arrivais à l’heure de son re
Page 205 and 206:
Paul 1985 Nous sommes dans un CPAL
Page 207 and 208:
plus loin les Colombiens… Ici on
Page 209 and 210:
scène de cet autre temps, prés de
Page 211 and 212:
avais pénétré souvent (arbres de
Page 213 and 214:
Le bâton Témoin cette famille où
Page 215 and 216:
dire, sans se défendre. Je la suiv
Page 217 and 218:
L’infanticide Dans cette liste ef
Page 219 and 220:
toutes ces années de baraquement,
Page 221 and 222:
détourner du bouchon qui flotte su
Page 223 and 224:
n’envisage pas l’avortement. Je
Page 225 and 226:
Sa tenue vestimentaire est dans des
Page 227 and 228:
femme handicapée qu’il entretien
Page 229 and 230:
chaque entretien. Un jour, il me fa
Page 231 and 232:
vie. La fin de la nuit fut calme sa
Page 233 and 234:
De l’accomplissement à la transm
Page 235 and 236:
235 L’instinct 1983 éducatrice a
Page 237 and 238:
237 L’opinel 1990 Nous sommes en
Page 239 and 240:
239 GIPN Années 90, Baumettes Inte
Page 241 and 242:
dans l’obligation d’une interve
Page 243 and 244:
Comme j’avance la difficulté d
Page 245 and 246:
Le bouquet sent bon, forcément, ca
Page 247 and 248:
La main dans le dos Décembre 2005
Page 249 and 250:
Qu’ai-je laissé de ces mots inco
Page 251 and 252:
251
Page 253 and 254:
Ils avaient été l’annonce d’u
Page 255 and 256:
sommeil ponctué d’une douleur la
Page 257 and 258:
une source inépuisable de détails
Page 259 and 260:
259 Profession : braqueur Un déten
Page 261 and 262:
— Ah bon, il a envoyé la même l
Page 263 and 264:
On scrute, on veut comprendre l’a
Page 265 and 266:
là précisément que j’ai perdu
Page 267 and 268:
Nous avons attendu, ensemble, que l
Page 269 and 270:
prend qu’elle ne sort plus depuis
Page 271 and 272:
d’en tirer profit. Mes nouvelles
Page 273 and 274:
Le reflet d’un patrimoine Dans ce
Page 275 and 276:
275 Le glossaire APPI : Logiciel d
Page 277 and 278:
CSP1 Chef de Service de 1ère class
Page 279 and 280:
centre de détention ou deux maison
Page 281 and 282:
281 Douze personnages Marie-Hélèn
Page 283 and 284:
Thierry CASAL né en 1964, dans le
Page 285 and 286:
Réveiller les souvenirs c’est au
Page 287 and 288:
cé les fonctions jusqu’an 1987.
Page 289 and 290:
J’ai la mémoir’ qui flanche, j
Page 291 and 292:
Le petit bout de bois 1978 Sur un v
Page 293:
Remerciements à l’ensemble des a
show all

Dans la rupture des silences - Collection - Enap

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?