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actuel - La Nouvelle République

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contribution<br />

Tirer des leçons de la maladie du président Abdelaziz Bouteflika<br />

Pour l’avenir de l’Algérie<br />

,Il serait malhonnête de ne pas<br />

reconnaître que la situation économique<br />

et sociale de l’Algérie,<br />

ne correspond pas à ses potentialités<br />

et elles sont énormes,<br />

matérielles et surtout humaines,<br />

richesse bien plus importante<br />

que toutes les ressources en hydrocarbures.<br />

<strong>La</strong> Constitution <strong>actuel</strong>le concentre tous<br />

les pouvoirs aux mains du président de<br />

la <strong>République</strong>, politique et économique,<br />

un pouvoir ultra présidentiel à la différence<br />

des Etats-Unis d’Amérique où<br />

existe un contre-pouvoir des deux<br />

chambres, tant pour les nominations à<br />

des postes-clés que des questions stratégiques.<br />

Dans ce cadre, en cas de faiblesse<br />

du président de la <strong>République</strong>, au<br />

lieu que ce soit les institutions de la <strong>République</strong><br />

qui comblent le vide, le risque<br />

n’est–il pas de voir son entourage qui<br />

n’ont pas été mandatés ( l’occulte) de<br />

s’accaparer du véritable pouvoir, soit à<br />

son insu ou faute de discernement ? Il<br />

faut donc lever ce vide, en évitant cette<br />

concentration excessive du pouvoir sans<br />

contrepoids démocratique, en limitant<br />

le nombre de mandats, en prévoyant des<br />

prérogatives éventuellement à un viceprésident<br />

et en réhabilitant les institutions<br />

de contrôle gelées et prévues par la<br />

Constitution sous l’autorité de la présidence<br />

(Conseil national de l’énergie, Cour<br />

des comptes etc.) alors que les autres<br />

institutions relèvent de l’exécutif.<br />

Les partis représentés en majorité au<br />

Parlement sont des appendices du pouvoir<br />

comme le démontrent les crises internes<br />

au FLN (dont le président d’honneur<br />

est le président de la <strong>République</strong>)<br />

et au RND d’ailleurs très mal élus moins<br />

de 10% par rapport aux inscrits selon les<br />

données du ministère de l’Intérieur, peutêtre<br />

moins par rapport à la réalité, dont<br />

l’issue de cette crise ne dépend pas de<br />

ses membres, mais de l’évolution des<br />

rapports de force au niveau des sphères<br />

du pouvoir. D’autres partis extrémistes,<br />

à l’instar du PT, ayant été par le passé des<br />

relais du pouvoir mais récemment mis<br />

sous veilleuse, vivant grâce à la rente<br />

dans une autre planète. L’UGTA totalement<br />

discréditée incapable de mobiliser,<br />

gesticule en brandissant l’ennemi extérieur,<br />

diabolise le secteur privé national<br />

et international, et en fait un fonds de<br />

commerce mais étant incapable de mobiliser<br />

les segments de la société confrontés<br />

à la dure vie quotidienne (inflation,<br />

chômage etc.). Il faut donc une restructuration<br />

tant du système partisan que<br />

de la société civile loin des intérêts de la<br />

rente, en renforçant avec la révolution numérique,<br />

le système d’information par<br />

des espaces de liberté.<br />

Le poste de chef de gouvernement ayant<br />

été supprimé, le Premier ministre n’est<br />

qu’un simple coordinateur qui n’a aucun<br />

pouvoir réel, gérant les affaires courantes<br />

du pays par délégation des pouvoirs du<br />

président de la <strong>République</strong>. Les grandes<br />

décisions se prenant en Conseil des ministres,<br />

n’ayant aucun pouvoir de nomination<br />

de ministres, walis, ou hautes fonctions,<br />

ni d’emprise sur les affaires étrangères,<br />

de la Défense, prérogatives du<br />

président de la <strong>République</strong>. Faute de suivi<br />

et de coordination, n’existant pas de<br />

stratégiques à l’instar des présidences<br />

des pays développés et pays émergents)<br />

devant distinguer stratégie et tactiques,<br />

cette dernière devant s’insérer dans le<br />

cadre d’un objectif stratégique, nous assistons<br />

des pilotages au vu et au gré de<br />

la conjoncture, à de nombreuses conférences<br />

et réunions. Je rappelle que les<br />

plus grands planificateurs, à ne pas<br />

confondre avec la planification bureaucratique<br />

de l’ex-camp communiste sont<br />

les services de sécurité et les multinationales<br />

ayant un département de management<br />

car vivant dans un monde incertain<br />

et turbulent où de fausses prévisions<br />

se soldent en pertes de plusieurs milliards<br />

de dollars. Ainsi, le fameux pacte<br />

de croissance, annoncé à grandes<br />

pompes, signé il y a de cela cinq années<br />

sans résultats autant que les différentes<br />

réunions gouvernement-walis, n’a pas<br />

changé la situation économique du pays.<br />

<strong>La</strong> réunion walis/gouvernement les 26/27<br />

juin 2013 s’est inscrite dans cette optique<br />

de combler le vide afin d’éviter les<br />

tensions sociales, l’objectif étant d’aller<br />

vers l’élection présidentielle d’avril 2014,<br />

sans remous sociaux, dépenser sans<br />

compter, en différant la résolution des<br />

véritables problèmes et en essayant de<br />

tranquilliser la population avec un discours<br />

optimiste ( nous avons encore des<br />

hydrocarbures) mais que contredit tant<br />

la future géostratégie énergétique mondiale<br />

( les réserves se calculant selon le<br />

couple prix international /coût, pouvant<br />

découvrir des milliers de gisements non<br />

rentables face à la concurrence ) et la<br />

crise de confiance reflet du divorce entre<br />

l’Etat et les citoyens où l’absence de morale<br />

en est l’essence. Il faut rétablir la<br />

fonction de chef de gouvernement notamment<br />

en matière de nomination et de<br />

gestion économique avec un équilibrage<br />

du pouvoir avec le président de la <strong>République</strong><br />

dont la fonction est avant tout<br />

d’élaborer la vision stratégique et de<br />

veiller au bon fonctionnement des institutions.<br />

Le pouvoir centralisateur favorisant<br />

le pouvoir bureaucratique dominant<br />

qui fonctionne en tant que pouvoir<br />

bureaucratique, donnant l’illusion<br />

qu’il prend des décisions pour la majorité,<br />

à l’image de Narcisse, veut faire<br />

croire que des lois résoudront les problèmes<br />

fondamentaux du pays. Or, il<br />

s’agit de s’attaquer au fonctionnement<br />

de la société pour déterminer les facteurs<br />

de blocage, les lois n’étant qu’un<br />

moyen. De ce fait en contradiction avec<br />

la loi universelle des 20/80%, où 20%<br />

d’actions biens ciblées qui ont un impact<br />

sur 80% de la société. 80% d’actions<br />

désordonnées que l’on voile par l’activisme,<br />

ont un impact sur seulement 20%,<br />

on a abouti ainsi au manque de visibilité<br />

et de cohérence dans la démarche<br />

face aux enjeux irréversibles de la mondialisation<br />

où toute nation qui n’avance<br />

pas recule, la maîtrise du temps étant le<br />

principal défi des gouvernants de ce XXI e<br />

siècle, la distribution de la rente et les réserves<br />

de change qui risquent de fondre<br />

comme un fromage au soleil, en Algérie<br />

donnant l’illusion d’une prospérité artificielle.<br />

De ce fait, la sphère économique<br />

publique est fortement connectée au politique,<br />

la loi sur l’autonomie des entreprises<br />

publiques n’a jamais été appliquée,<br />

limitant d’ailleurs la dépénalisation<br />

de l’acte de gestion, n’ayant aucun<br />

sens sans cette autonomie. <strong>La</strong> gestion<br />

administrative l’emporte sur la logique<br />

économique. Ainsi s’est installée une<br />

cour stérile, aux ordres. Avec les diffé-<br />

<strong>La</strong> NR 4673 — Lundi 1 er juillet 2013<br />

17<br />

rents scandales de corruption touchant<br />

des secteurs névralgiques de l’économie<br />

nationale, la suspicion généralisée<br />

bloque toute initiative créatrice. Il faut réhabiliter<br />

l’entreprise tant privée locale<br />

qu’internationale que publique créatrice<br />

de richesses en levant tous les obstacles<br />

à l’environnement. En résumé, la maladie<br />

du président de la <strong>République</strong>, tout en lui<br />

souhaitant un prompt rétablissement,<br />

aura montré les limites de l’architecture<br />

institutionnelle <strong>actuel</strong>le avec le blocage<br />

des institutions ayant des répercussions<br />

sur l’économique. L’idéal, surmontant les<br />

idéologies réfractaires, est que le futur<br />

président, après de élections libres et<br />

démocratiques, soit une femme ou un<br />

homme de grande moralité (l’Algérie traversant<br />

une très grave crise morale qui se<br />

répercute négativement sur l’économique)<br />

s’entourant également des compétences<br />

avec une grande moralité réalisant<br />

le consensus (non pas l’unanimité)<br />

tant au niveau de la société que de l’institution<br />

militaire, seule force organisée<br />

face à l’émiettement des partis afin de<br />

préparer la transition démocratique et<br />

éviter à l’Algérie un drame, après ce que<br />

l’on a qualifié de printemps arabe.<br />

Abderrahmane Mebtoul

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