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Numéro d’ordre : 4369 THÈSE<br />
présentée à<br />
L’UNIVERSITÉ BORDEAUX 1<br />
École doctorale Sciences et Environnements<br />
par<br />
<strong>Célimène</strong> <strong>Mussini</strong><br />
Pour obtenir le grade de<br />
DOCTEUR<br />
Spécialité : Anthropologie biologique<br />
Les restes humains moustériens des Pradelles<br />
(Marillac-le-Franc, Charente, France) :<br />
étude morphométrique et réflexions sur un aspect<br />
comportemental des Néandertaliens<br />
Après avis de :<br />
Mme YOLANDA FERNANDEZ-JALVO, Professeur, MNCN, Madrid Rapporteur<br />
M. MILFORD H. WOLPOFF, Professeur, Michigan University Rapporteur<br />
Devant la commission d’examen formée de :<br />
M. BRUNO BOULESTIN, Chercheur, UMR PACEA Membre invité<br />
M. JACQUES BUISSON-CATIL, Directeur de l’EPCC Examinateur<br />
Mme MARIA DOLORES GARRALDA, Professeur, Universidad Complutense de Madrid Examinateur<br />
M. GIACOMO GIACOBINI, Professeur, Università di Torino Examinateur<br />
M. JACQUES JAUBERT, Professeur, <strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1 Examinateur<br />
Mlle FRANÇOISE LE MORT, Chargée de Recherche, CNRS Examinateur<br />
M. ALAN E. MANN, Professeur, Princeton University Co-Directeur<br />
M. BRUNO MAUREILLE, Directeur de Recherche, CNRS Directeur<br />
2011<br />
1
Remerciements<br />
Au terme de ce travail débuté en octobre 2008, j’ai l’honneur d’adresser mes<br />
remerciements à de nombreux collègues, des amis, qui ont tous contribué, de près ou de<br />
loin, à sa réalisation.<br />
Les premiers vont à MM. J. Jaubert et B. Maureille, tour à tour directeurs de<br />
l’UMR-5199 PACEA, pour m’avoir accueilli au sein de ce laboratoire durant mes années<br />
de Master, et bien sûr, de Doctorat.<br />
Ce travail n’aurait pas eu lieu sans le soutien financier du Ministère de la Culture<br />
et de la Communication (Service Régional d’Archéologie de Poitou-Charentes). Pour<br />
l’obtention d’une bourse de trois ans, je souhaite exprimer ma reconnaissance à<br />
M. J. Buisson-Catil. J’espère qu’il trouvera, avec ce manuscrit, une première étape de<br />
l’achèvement de recherches qu’il a toujours soutenues. Je remercie aussi les autres<br />
institutions qui ont financé mes missions en France ou à l’étranger et ma participation à<br />
des colloques : le projet Transitions convention 20051403003AB de la Région Aquitaine,<br />
l’<strong>Université</strong> de Princeton, le CNRS, l’École Doctorale des Sciences de l’Environnement de<br />
l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1, la SARL Archéosphère ainsi que le PCR Des Traces et des<br />
Hommes coordonné par Mme C. Thiébaut.<br />
J’exprime toute ma reconnaissance à MM. B. Maureille à A. E. Mann, pour avoir<br />
encadré mon travail pendant trois ans. Merci de m’avoir confié l’étude de ces vestiges<br />
humains si chers à vos yeux ! Merci pour cette confiance en mon travail et pour m’avoir<br />
dirigée et soutenue jusqu’au bout.<br />
Je suis très heureuse et très honorée que Mme Y. Fernández-Jalvo, du Musée<br />
National de Sciences Naturelles de Madrid, et M. M. H. Wolpoff, de l’<strong>Université</strong> du<br />
Michigan, aient accepté de lire et d’être rapporteurs de ma thèse. Leur expertise est très<br />
importante pour moi et je tiens ici à les remercier tout particulièrement.<br />
Il m’est agréable de remercier Mmes F. Le Mort, de la Maison de l’Orient et de la<br />
Méditerranée à Lyon, et M. D. Garralda, de l’<strong>Université</strong> Complutense de Madrid, et MM.<br />
J. Jaubert, professeur de Préhistoire à l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1, G. Giacobini, professeur<br />
à l’<strong>Université</strong> de Turin, J. Buisson-Catil, Directeur du Pôle International de Préhistoire<br />
aux Eyzies-de-Tayac, ainsi qu’à B. Boulestin, collaborateur bénévole associé à l’UMR<br />
5199 PACEA à l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1, qui ont accepté de participer à ce jury.<br />
2
Ce travail n’aurait pu avoir lieu sans l’accès à des collections anthropologiques<br />
pour lequel je souhaite aussi remercier un certain nombre de personnes.<br />
En premier lieu j’exprime ma gratitude à M. B. Vandermeersch et à Mme M.<br />
D. Garralda, pour m’avoir permis d’étudier les restes phumains mis au jour sur le site de<br />
Marillac-Les Pradelles en 1934 et entre 1967 et 1980.<br />
Pour la confiance accordée ainsi que pour leur accueil amical et professionnel, je<br />
tiens à remercier : Mme J. Monge, du Penn Museum à Philadelphie, M. I. Tattersall et<br />
Mme G. Garcia de l’American Museum of Natural History de New York, M. P. Semal de<br />
l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique à Bruxelles, M. J.-F. Tournepiche,<br />
conservateur du Musée d’Angoulême, M. J.-J. Cleyet-Merle, conservateur du Musée<br />
National de Préhistoire aux Eyzies-de-Tayac, Mme C. Schwab, conservatrice de la<br />
section paléolithique et mésolithique du Musée d’Archéologie Nationale de Saint<br />
Germain-en-Laye, M. D. Berthet du Département des Sciences de la Terre, Centre de<br />
Conservation du Musée des Confluences à Lyon, M. P. Courtaud, de l’UMR PACEA pour<br />
m’avoir permis d’étudier la collection du Tumulus des Sables (Saint Laurent-du-Médoc,<br />
Gironde), M. B. Boulestin, pour m’avoir autorisé à travailler sur l’assemblage<br />
mésolithique des Perrats (Agris, Charente) et l’assemblage néolithique extraordinaire<br />
d’Herxheim (Rhénanie-Palatinat, Allemagne). Enfin, je tiens ici à témoigner ma<br />
reconnaissance toute particulière à M. J. Radovčić, conservateur du Musée Croate<br />
d’Histoire Naturelle à Zagreb, ainsi qu’à toute sa famille, pour leur accueil chaleureux :<br />
hvala !<br />
Au cours de ces recherches, de nombreuses personnes m’ont apportée leurs<br />
connaissances, des données souvent inédites et surtout leurs conseils dans des domaines<br />
très variés. Qu’ils reçoivent ici toute ma gratitude. Il s’agit de l’ensemble des membres,<br />
permanents et non permanents, de l’équipe d’Anthropologie des Populations Passées et<br />
Présentes qui m’ont fait bénéficier de leur expérience. Merci aussi aux membres de<br />
l’équipe Préhistoire, Paléoenvironnement et Patrimoine, pour leurs divers conseils. Il<br />
m’est agréable de remercier ici pour leur aide plus particulière certaines personnes (et je<br />
m’excuse pour ceux que j’ai pu oublier) : B. Boulestin, E. Trinkaus, P. Semal, A.-M.<br />
Tillier, C. Couture, P. Courtaud, H. Rougier, I. Crèvecœur, P. Bayle, E. d’Incau, S. Bello,<br />
M. Lenoir, C. Thiébaut, C. Beauval, S. Costamagno, W. Rendu, R. Robert, P. Goudot.<br />
Pour leur aide statistiquement indispensable, un grand merci à A. Marache et à F.<br />
Santos. Et enfin, encore une fois, mes plus vifs remerciements vont vers B. Maureille,<br />
qui a toujours su garder sa porte grande ouverte pour répondre à mes questions,<br />
m’encourager et m’aider à m’insérer dans le monde professionnel, et ce, malgré les<br />
tâches de plus en plus importantes et prenantes qui lui incombaient.<br />
Pour la réalisation de (très) nombreuses radiographies des restes humains des<br />
Pradelles, je souhaite adresser mes remerciements à M. Bessou. Merci aussi à J. Migon,<br />
manipulateur à la Clinique Tivoli de <strong>Bordeaux</strong>, pour les scans CT d’une des plus "belles"<br />
pièces de la collection, ainsi qu’à E. Sellier, du Centre de Ressources en Microscopie<br />
3
Électronique et Microanalyse (CREMEM) de l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1 pour l’observation,<br />
lors de mon Master 2, de vestiges des Pradelles à l’aide d’un microscope éléctronique à<br />
balayage. L. Bouchard, je te remercie pour ton travail de DAO expert sur les vestiges des<br />
Pradelles.<br />
Plusieurs résultats n’auraient pu être obtenus sans des études préalablement<br />
réalisées lors de mémoires de Master. Je remercie donc ces anciens étudiants en masters<br />
d’Anthropologie biologique-Préhistoire pour leur contribution : E. Ciesielski 1 , B.<br />
Leprêtre 2 , F. Moreau 3 , H. Scolan 4 .<br />
Je suis très reconnaissante envers celles et ceux qui m’ont hébergé durant les<br />
missions et colloques qui ont jalonné cette thèse : J. Monge, A. et G. Mann, Bérénice,<br />
Céline et Yohann et bien sûr Charlotte.<br />
Pour leurs corrections et leurs conseils avisés, je souhaite exprimer toute ma<br />
gratitude envers les relecteurs de l’ombre : William Rendu, Chargé de Recherche à<br />
l’UMR Traces-<strong>Université</strong> Toulouse Le Mirail, pour la partie taphonomique de ce<br />
manuscrit en y apportant son œil expert d’archéozoologue, Valentine, qui sait repérer à<br />
mille lieux, et sans longue vue, les incongruités grammaticales et bien sûr Benoît, que je<br />
ne saurais suffisamment remercier.<br />
À tous les doctorants et néo-docteurs que j’ai côtoyé au cours de cette thèse : mille<br />
mercis. Merci à : Aline, Antony, Arwa, Joyce, Kevin, Pierre, Vanessa, Virginie, à<br />
Nathalie, ma coéquipière assidue du Carpe Diem, à Caroline, dont l’amitié durant le<br />
Master a su se prolonger pendant la thèse, et the last but not the least, merci Valentine<br />
pour avoir écouté (et supporté !) mes états d’âme durant trois années.<br />
Cette thèse n’aurait jamais vu le jour si les fouilleurs de Marillac-Les Pradelles<br />
avaient fouillé les yeux fermés et le couteau à huître dans la poche. Qu’ils reçoivent ici<br />
tous mes remerciements pour le soin consciencieux qu’ils ont apporté à faire de nouvelles<br />
trouvailles. Je remercie plus particulièrement Cam, Boub, Bob, Valentine, Aurélie,<br />
Chapo et Chrissy pour tous ces bons moments sur le terrain qui se terminaient autour<br />
d’une bière et d’un ballon de volley.<br />
Enfin, mes plus tendres remerciements vont aux personnes qui m’ont apporté leur<br />
soutien sans faille tout au long de ce travail et bien au-delà : mes amis, mes parents qui<br />
1 CIESIELSKI E. -2008- L'étude des petits vestiges osseux et dentaires en sépulture collective, représentation et dispersion,<br />
exploitation par un SIG, exemple du tumulus des Sables (Saint-Laurent- Médoc, 33). <strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1<br />
2 LEPRÊTRE B. -2008- Evaluation des processus taphonomiques de vestiges dentaires, le cas d’un site Moustérien Les<br />
Pradelles (Charente). <strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 3<br />
3 MOREAU F. -2005- Analyses descriptives et comparatives d'une patella moustérienne du gisement des Pradelles<br />
(Marillac-le-Franc, Charente) et variabilité humaine. <strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1<br />
4 SCOLAN H. -2009- Étude des restes humains néanderthaliens de Las Pélénos (Monsempron-Libos, Lot-et-Garonne).<br />
<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1<br />
4
m’ont transmis leur passion pour la Science et pour l’Archéologie, un bien beau mélange,<br />
mes sœurs et bien sûr, merci à toi Benoît.<br />
5
Remerciements<br />
Liste des figures<br />
Liste des tableaux<br />
Introduction<br />
Sommaire<br />
1. Naissance d’un sujet ......................................................................................................... 24<br />
2. Un volet morphologique ................................................................................................... 24<br />
3. Un volet comportemental ................................................................................................. 25<br />
Partie I : Présentation du site<br />
1. Présentation ...................................................................................................................... 30<br />
1.1. Localisation ............................................................................................................... 30<br />
1.2. Topographie ............................................................................................................... 31<br />
1.3. Historique .................................................................................................................. 33<br />
1.4. Géologie et processus sédimentologiques ................................................................. 37<br />
1.4.1. Géologie ............................................................................................................. 37<br />
1.4.2. Évolution sédimentologique et stratigraphique .................................................. 38<br />
1.4.2.1. Locus est ..................................................................................................... 38<br />
1.4.2.2. Locus ouest ................................................................................................. 39<br />
1.4.2.3. Grotte aux Poules ........................................................................................ 40<br />
1.4.3. Formation .......................................................................................................... 42<br />
1.5. Chronologie et datations ............................................................................................ 42<br />
1.6. Données paléoenvironnementales ............................................................................ 44<br />
1.6.1. Paléoclimatologie ............................................................................................... 44<br />
1.6.2. Micromammifères .............................................................................................. 44<br />
1.6.3. Les isotopes de l’oxygène .................................................................................. 44<br />
1.7. Données paléocomportementales humaines ............................................................. 45<br />
1.7.1. Matériel lithique ................................................................................................ 45<br />
1.7.2. La macrofaune .................................................................................................... 46<br />
1.7.3. Fréquentation et fonctionnement du gisement ................................................... 48<br />
1.8. Autres recherches ..................................................................................................... 49<br />
1.8.1. Paléogénétique ................................................................................................... 49<br />
6
1.8.2. Études isotopiques .............................................................................................. 49<br />
1.8.2.1. Isotopes du Strontium ................................................................................ 49<br />
1.8.2.2. Isotopes du Carbone et de l’Azote ............................................................. 50<br />
2. Les restes humains ........................................................................................................... 52<br />
2.1. Nombre de restes et nombre de pièces : définitions ................................................. 52<br />
2.2. Inventaire .................................................................................................................. 52<br />
2.2.1. Restes humains identifiés en 1934 ..................................................................... 52<br />
2.2.2. Vestiges humains découverts entre 1967 et 1980 .............................................. 53<br />
2.2.3. Vestiges humains découverts entre 2001 et 2010 .............................................. 54<br />
2.3. Répartition des vestiges ............................................................................................ 56<br />
Partie II : Étude morphométrique<br />
1. Matériel de comparaison .................................................................................................. 60<br />
1.1. Les membres de la lignée néandertalienne ............................................................... 60<br />
1.2. Les Hommes anatomiquement modernes ................................................................ 60<br />
2. Méthode ............................................................................................................................ 62<br />
2.1. Méthode morphologique descriptive ........................................................................ 62<br />
2.1.1. État de maturation osseuse ................................................................................. 62<br />
2.1.2. Les sutures crâniennes ........................................................................................ 62<br />
2.1.3. L’âge au décès basé sur la calcification dentaire ............................................... 63<br />
2.1.4. L’usure dentaire .................................................................................................. 63<br />
2.1.5. Le taurodontisme ................................................................................................ 64<br />
2.1.6. Les facettes articulaires du cunéiforme intermédiaire ........................................ 65<br />
2.2. Méthode métrique .................................................................................................... 66<br />
2.2.1. Choix des mesures .............................................................................................. 66<br />
2.2.2. Propriétés de la section transverse...................................................................... 66<br />
2.2.3. Cartographie 3D de l’épaisseur de l’os cortical ................................................. 68<br />
2.2.4. Tests statistiques ................................................................................................. 69<br />
3. Résultats ........................................................................................................................... 73<br />
3.1. La voûte crânienne ................................................................................................... 73<br />
3.1.1. Frontal ................................................................................................................ 73<br />
3.1.1.1. Fragment de frontal à droite LP05-E12 #H10 ............................................ 73<br />
3.1.2. Pariétal ................................................................................................................ 74<br />
3.1.2.1. Fragment antéro-supérieur de pariétal LP02-E12 #2 .................................. 74<br />
3.1.2.2. Fragment postéro-supérieur de pariétal LP02-E12 #5 ................................ 76<br />
3.1.2.3. Fragment de postéro-inférieur de pariétal droit LP04-D12 #314 ............... 77<br />
7
3.1.2.4. Fragment postéro-inférieur de pariétal droit LP04-D12 #718 et #719 ....... 79<br />
3.1.2.5. Fragment postéro-supérieur de pariétal droit LP06-C9 #959 ..................... 80<br />
3.1.2.6. Fragment antéro-inférieur de pariétal droit LP06-C10 #535 ...................... 82<br />
3.1.2.7. Fragment postéro-inférieur de pariétal droit LP07-Z7 #1092 ..................... 83<br />
3.1.2.8. Fragment postérieur de pariétal droit LP07-C12 #812 et LP09-C11/D11<br />
#H12……… ................................................................................................ 85<br />
3.1.2.9. Fragment centro-médial de pariétal droit LP10-C13 #107, #108, #109 et<br />
LP10-C12 #1354 ......................................................................................... 86<br />
3.1.2.10. Fragment inférieur d’un frontal et d’un pariétal droit LP05-D12 #1053,<br />
#1059 et #1069 ............................................................................................ 88<br />
3.1.2.11. Fragment antéro-inférieure (?) de pariétal droit LP07-C11 #44 ................. 90<br />
3.1.2.12. Fragment antéro-médial de pariétal gauche LP07-C10 #790 ..................... 91<br />
3.1.2.13. Fragment postéro-inférieur de pariétal gauche LP10-C7 #1682 ................. 96<br />
3.1.3. Temporal ............................................................................................................ 98<br />
3.1.3.1. Temporal droit LP01-D8 #H02 ................................................................... 98<br />
3.1.3.2. Fragment d’écaille temporale gauche LP02-E12 #1 ................................. 108<br />
3.1.3.3. Fragment de temporal droit LP07-C9 #1228 ............................................ 109<br />
3.1.3.4. Fragment d’écaille de temporal droit LP07-C10 #776 ............................. 110<br />
3.1.4. Occipital ........................................................................................................... 111<br />
3.1.4.1. Occipital sub-complet LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125 ............. 111<br />
3.1.4.2. Fragment latéral gauche d’occipital LP01-E11 #H06............................... 116<br />
3.1.4.3. Fragment droit de la base d’un occipital LP01-D9 #H07 ......................... 118<br />
3.1.4.4. Fragment droit d’occipital LP06-C9 #770 ................................................ 120<br />
3.1.4.5. Fragment gauche d’occipital LP01-E12 #H05.......................................... 121<br />
3.1.4.6. Fragments d’occipital et de pariétal gauche LP04-D12 #113, #352 et<br />
#75…………. ............................................................................................ 123<br />
3.1.5. Position anatomique indéterminée ................................................................... 125<br />
3.1.5.1. LP04-D12 #HT05 ..................................................................................... 125<br />
3.2. La face .................................................................................................................... 126<br />
3.2.1. Maxillaire ......................................................................................................... 126<br />
3.2.1.1. Fragment de maxillaire droit LP01-D11 #H03 ......................................... 126<br />
3.2.1.2. Fragment de maxillaire (?) LP05-D9 #H11 .............................................. 134<br />
3.2.2. Mandibule ......................................................................................................... 135<br />
3.2.2.1. Fragment de bord alvéolaire mandibulaire droit LP02-D13 #2 ................ 135<br />
3.3. Les dents ................................................................................................................. 136<br />
3.3.1. Dents permanentes ........................................................................................... 136<br />
3.3.1.1. Canine supérieure droite LP01-D11 #H03................................................ 136<br />
3.3.1.2. Canine supérieure droite LP07-C11 #87 ................................................... 137<br />
8
3.3.1.3. Première prémolaire supérieure droite en place sur le maxillaire LP01-D11<br />
#H03……… .............................................................................................. 141<br />
3.3.1.4. Germe de première prémolaire supérieure droite LP06-C10 #430 ........... 142<br />
3.3.1.5. Première prémolaire inférieure gauche LP06-Z7 #475 ............................. 144<br />
3.3.1.6. Seconde prémolaire supérieure droite en place sur le maxillaire LP01-D11<br />
#H03............... ........................................................................................... 148<br />
3.3.1.7. Seconde prémolaire supérieure droite LP04-D11 #163 ............................ 149<br />
3.3.1.8. Seconde prémolaire inférieure droite LP01-D13 #1 ................................. 152<br />
3.3.1.9. Germe de seconde prémolaire inférieure droite LP06-C10 #431.............. 154<br />
3.3.1.10. Première molaire supérieure droite en place sur le maxillaire LP01-D11<br />
#H03………… .......................................................................................... 157<br />
3.3.1.11. Première ou seconde molaire inférieure gauche LP01-E10 #H01 ............ 159<br />
3.3.1.12. Deuxième molaire supérieure droite en place sur le maxillaire LP01-D11<br />
#H03…………. ......................................................................................... 162<br />
3.3.1.13. Germe de deuxième molaire supérieure gauche (?) LP07-C9 #1462 ....... 164<br />
3.3.1.14. Deuxième molaire inférieure droite LP06-A7 #501 ................................. 166<br />
3.3.1.15. Troisième molaire supérieure droite en place sur le maxillaire LP01-D11<br />
#H03……… .............................................................................................. 169<br />
3.3.1.16. Germe de troisième molaire inférieure droite LP05-D12 #1307 .............. 170<br />
3.3.2. Dents déciduales ............................................................................................... 173<br />
3.3.2.1. Incisive supérieure latérale droite LP07-C9 #HT03 ................................. 173<br />
3.3.2.2. Canine supérieure gauche (?) : LP07-C9 #1382 ....................................... 175<br />
3.3.2.3. Tiers lingual de première (?) molaire déciduale (?) supérieure droite (?)<br />
LP05-Z8 #HT01 ........................................................................................ 178<br />
3.3.2.4. Première molaire inférieure droite LP04-D12 #411 ................................. 179<br />
3.3.2.5. Seconde molaire supérieure gauche LP03-D10 #287 ............................... 181<br />
3.3.2.6. Germe (?) de seconde molaire déciduale (?) supérieure droite LP06-D6<br />
#HT02…………. ...................................................................................... 184<br />
3.3.2.7. Deux-tiers mésiaux d’une seconde (?) molaire supérieure gauche LP07-C7<br />
#HT04………… ....................................................................................... 185<br />
3.4. Le membre supérieur .............................................................................................. 186<br />
3.4.1. Phalanges de la main ........................................................................................ 186<br />
3.4.1.1. Phalange de la main LP05-D12 #1170 ..................................................... 186<br />
3.4.1.2. Phalange proximale de la main LP06-A7 #796 ........................................ 188<br />
3.4.1.3. Phalange distale de la main rayon II à IV : LP10-C11 #1931 .................. 192<br />
3.4.1.4. Phalange distale de la main gauche rayon I LP10-C11 #1939 ................. 194<br />
3.5. Le membre inférieur ............................................................................................... 196<br />
3.5.1. Fémur ............................................................................................................... 196<br />
3.5.1.1. Fragment proximo-latéral de diaphyse fémorale droite LP06-D12 #1434 196<br />
9
3.5.1.2. Fragment proximal de diaphyse fémorale gauche LP06-C6 #273 ............ 197<br />
3.5.1.3. Fragment de diaphyse fémorale LP09-D6 #415 ....................................... 198<br />
3.5.1.4. Fragment proximal et central de diaphyse fémorale gauche LP10-D13<br />
#362……………...………………………………………………………200<br />
3.5.2. Patella ............................................................................................................... 204<br />
3.5.2.1. Patella droite LP03-D15 #Rem001 ........................................................... 204<br />
3.5.3. Tibia ................................................................................................................. 212<br />
3.5.3.1. Fragment distal de diaphyse tibiale droite (?) LP04-D11 #263 ................ 212<br />
3.5.3.2. Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #191 ............................... 213<br />
3.5.3.3. Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #217 ............................... 215<br />
3.5.4. Cunéiforme ....................................................................................................... 215<br />
3.5.4.1. Cunéiforme intermédiaire gauche LP05-E12 #H08.................................. 216<br />
3.6. Nombre minimum d'individus ………………………………………...……......217<br />
4. Discussion ...................................................................................................................... 220<br />
4.1. Les caractères crâniens ........................................................................................... 220<br />
4.2. Les caractères dentaires .......................................................................................... 221<br />
4.3. Les caractères infracrâniens ................................................................................... 222<br />
4.4. Évolution des caractères ......................................................................................... 223<br />
4.5. Différents groupes néandertaliens ? ....................................................................... 224<br />
Partie III : Le cannibalisme<br />
1. Étymologie et terminologie ............................................................................................ 226<br />
2. Réflexions historiques .................................................................................................... 229<br />
2.1. Le cannibalisme en ethnologie ............................................................................... 229<br />
2.2. Le cannibalisme en archéologie ............................................................................. 232<br />
3. Le cannibalisme durant le Paléolithique inférieur et moyen en Europe......................... 235<br />
4. Réflexions méthodologiques .......................................................................................... 237<br />
4.1. Position des os ........................................................................................................ 237<br />
4.2. Préservation des restes ........................................................................................... 238<br />
4.3. Représentation squelettique .................................................................................... 238<br />
4.4. Action du feu .......................................................................................................... 240<br />
4.5. Fracturation ............................................................................................................ 241<br />
4.6. Stries de découpe .................................................................................................... 243<br />
4.7. Traces de mâchement et de rongement .................................................................. 244<br />
4.8. Comparaison avec la faune..................................................................................... 245<br />
10
Partie IV : Un aspect de l'histoire taphonomique des vestiges<br />
1. Définitions et état de l’art aux Pradelles ........................................................................ 248<br />
1.1. Définitions .............................................................................................................. 248<br />
1.1.1. Taphonomie ...................................................................................................... 248<br />
1.1.2. Gestes et comportements mortuaires ................................................................ 249<br />
1.2. État de l’art aux Pradelles ....................................................................................... 249<br />
2. Matériel de comparaison ................................................................................................ 251<br />
2.1. Sites de cannibalisme ............................................................................................. 252<br />
2.1.1. Gran Dolina (Sierra de Atapuerca, Espagne) ................................................... 252<br />
2.1.2. Les Perrats (Agris, Charente) ........................................................................... 253<br />
2.1.3. El Mirador (Sierra de Atapuerca, Espagne) ..................................................... 253<br />
2.1.4. Mancos Canyon 5MTUMR-2346 (Colorado, États-Unis) ............................... 254<br />
2.2. Série moustériennes ................................................................................................ 254<br />
2.2.1. Krapina (Croatie) .............................................................................................. 254<br />
2.2.2. Combe-Grenal (Domme, Dordogne) ................................................................ 255<br />
2.2.3. La Chaise-abri Suard (La Chaise-de-Vouthon, Charente) ............................... 256<br />
2.2.4. La Quina (Charente) ......................................................................................... 257<br />
2.3. Autres sites ............................................................................................................. 257<br />
2.3.1. Le Tumulus des Sables (Saint-Laurent-Médoc, Gironde) ............................... 257<br />
2.3.2. L’hypogée II des Mournouards (Mesnil-sur-Oger, Marne) ............................. 258<br />
2.4. La faune des Pradelles ............................................................................................ 259<br />
3. Méthode .......................................................................................................................... 260<br />
3.1. Position des os ........................................................................................................ 261<br />
3.2. Préservation des vestiges et état de surface ............................................................ 261<br />
3.3. Représentation squelettique .................................................................................... 263<br />
3.4. Fracturation ............................................................................................................ 265<br />
3.5. Modifications de surface ........................................................................................ 270<br />
3.6. Retouchoir .............................................................................................................. 273<br />
3.7. Traces de dents ....................................................................................................... 274<br />
3.8. Traces de digestion ................................................................................................. 275<br />
3.9. Tests statistiques...…............…......…...…………………......................................271<br />
4. Résultats ......................................................................................................................... 277<br />
4.1. Position des os ........................................................................................................ 277<br />
4.1.1. Répartition par faciès et par carré..................................................................... 277<br />
4.1.2. Répartition par faciès selon les parties anatomiques ........................................ 279<br />
4.1.3. Répartition par faciès selon les classes d’âges ................................................. 282<br />
11
4.1.4. Répartition des restes humains versus restes de Renne .................................... 283<br />
4.1.5. Synthèse ........................................................................................................... 288<br />
4.2. Préservation des vestiges et état de surface ............................................................ 290<br />
4.2.1. Pourcentage d’éléments/de restes complets ..................................................... 290<br />
4.2.1.1. Restes humains des Pradelles .................................................................... 290<br />
4.2.1.2. Comparaison Homme versus Renne ......................................................... 291<br />
4.2.1.3. Comparaison Les Pradelles versus collections anthropologiques............. 291<br />
4.2.2. État de surface .................................................................................................. 292<br />
4.2.2.1. Restes humains des Pradelles .................................................................... 292<br />
4.2.2.2. Comparaison Homme versus Renne ......................................................... 294<br />
4.2.3. Synthèse ........................................................................................................... 295<br />
4.3. Représentation squelettique .................................................................................... 296<br />
4.3.1. Représentation squelettique des restes humains des Pradelles ......................... 296<br />
4.3.2. Comparaison Homme versus Renne ................................................................ 298<br />
4.3.3. Conservation différentielle ? Comparaison Les Pradelles versus le Tumulus des<br />
Sables et l’hypogée II des Mournouards .......................................................... 299<br />
4.3.4. Impact des carnivores ? Comparaison Les Pradelles versus charognage ......... 300<br />
4.3.5. Impact de l’Homme ? Comparaison Les Pradelles versus cannibalisme ......... 302<br />
4.3.6. Synthèse ........................................................................................................... 304<br />
4.4. La fracturation ........................................................................................................ 308<br />
4.4.1. La voûte crânienne ........................................................................................... 308<br />
4.4.1.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation .......................................... 308<br />
4.4.1.1.1. Choix des critères discriminants ............................................................... 308<br />
4.4.1.1.2. Application aux restes humains des Pradelles .......................................... 310<br />
4.4.1.2. Agent responsable de la fracturation ......................................................... 312<br />
4.4.2. Les os longs ...................................................................................................... 314<br />
4.4.2.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation .......................................... 314<br />
4.4.2.1.1. Choix des critères discriminants ............................................................... 314<br />
4.4.2.2. Agent responsable de la fracturation ......................................................... 323<br />
4.4.3. Les autres éléments .......................................................................................... 324<br />
4.4.3.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation .......................................... 324<br />
4.4.3.2. Agent responsable de la fracturation ......................................................... 325<br />
4.4.4. Comparaison avec les ensembles cannibalisés ................................................. 325<br />
4.4.5. Comparaison avec la faune des Pradelles......................................................... 326<br />
4.4.6. Synthèse ........................................................................................................... 328<br />
4.5. La découpe ............................................................................................................. 330<br />
4.5.1. Les restes humains ........................................................................................... 330<br />
12
4.5.1.1. Le crâne ..................................................................................................... 330<br />
4.5.1.2. Le squelette infracrânien ........................................................................... 333<br />
4.5.1.3. Fréquence des modifications anthropiques ............................................... 336<br />
4.5.2. Comparaison avec les ensembles cannibalisés ................................................. 336<br />
4.5.3. Comparaison avec la faune des Pradelles......................................................... 341<br />
4.5.4. Synthèse ........................................................................................................... 343<br />
4.6. Le retouchoir .......................................................................................................... 345<br />
4.6.1. Description de la pièce humaine ...................................................................... 345<br />
4.6.2. Comparaison avec les retouchoirs sur faune .................................................... 346<br />
4.6.3. Synthèse ........................................................................................................... 352<br />
4.7. Traces de dents ....................................................................................................... 353<br />
4.7.1. Les phalanges ................................................................................................... 353<br />
4.7.2. La diaphyse fémorale ....................................................................................... 354<br />
4.7.3. La branche mandibulaire .................................................................................. 355<br />
4.7.4. Synthèse ........................................................................................................... 356<br />
4.8. Traces de digestion ................................................................................................. 357<br />
4.8.1. Les dents ........................................................................................................... 357<br />
4.8.2. La phalange ...................................................................................................... 359<br />
4.8.3. Synthèse ........................................................................................................... 359<br />
5. Discussion ...................................................................................................................... 360<br />
5.1. Composition et préservation de l’assemblage ........................................................ 360<br />
5.2. L’impact des carnivores ......................................................................................... 362<br />
5.3. L’impact des Hommes ........................................................................................... 363<br />
5.4. Cannibalisme ? ....................................................................................................... 367<br />
5.5. Quel type de cannibalisme ? ................................................................................... 371<br />
5.6. Quid d’autres sites moustériens ? ........................................................................... 372<br />
Conclusions et perspectives<br />
1. Conclusions .................................................................................................................... 376<br />
2. Perspectives .................................................................................................................... 378<br />
Annexes<br />
Bibliographie<br />
13
Liste des figures<br />
Figure 1 : Localisation du site des Pradelles (commune de Marillac-le-Franc,<br />
Charente). ...........................................................................................................30<br />
Figure 2 : Localisation du site des Pradelles et des autres sites moustériens ayant livré<br />
des restes humains en Poitou-Charentes. ..........................................................31<br />
Figure 3 : Vue topographique du site des Pradelles. .........................................................32<br />
Figure 4 : Dent et fragment de mandibule mis au jour par P. Richebœuf et récupérés par<br />
P. David. ..............................................................................................................34<br />
Figure 5 : Arrière-crâne M2 découvert en 1967. ................................................................35<br />
Figure 6 : Fragment de diaphyse de fémur de Renne encoché. .........................................36<br />
Figure 7 : Relevé en plan du témoin Est et position des fouilles clandestines. .................36<br />
Figure 8 : Coupe Est. ..........................................................................................................38<br />
Figure 9 : Schéma global récapitulant le matériel archéologique retrouvé dans les<br />
différents faciès ainsi que les datations pour les trois loci des Pradelles. .........41<br />
Figure 10 : Projection frontale des vestiges de macromammifères (2002-2007) selon les<br />
lithofaciès. ...........................................................................................................45<br />
Figure 11 : Diagramme δ 13 C vs. δ 15 N du collagène des mammifères des Pradelles. .........50<br />
Figure 12 : Répartition des restes humains en transect frontal (A) et en plan horizontal<br />
(B). .......................................................................................................................58<br />
Figure 13 : Complication des sutures. ................................................................................63<br />
Figure 14 : Détermination du taurodontisme. ...................................................................65<br />
Figure 15 : Morphotypes des facettes articulaires internes du cunéiforme intermédiaire.<br />
.............................................................................................................................65<br />
Figure 16 : Morphotypes des facettes articulaires externes du cunéiforme intermédiaire<br />
.............................................................................................................................66<br />
Figure 17 : Propriétés géométriques de la section transverse. ..........................................67<br />
Figure 18 : Profil du niveau de gris obtenu par Image J. ..................................................68<br />
Figure 19 : Fragment de frontal LP05-E12 #H10. .............................................................73<br />
Figure 20 : Fragment de pariétal LP02-E12 #2. ................................................................75<br />
Figure 21 : Fragment de pariétal LP02-E12 #5. ................................................................76<br />
Figure 22 : Fragment de pariétal droit LP04-D12 #314. ...................................................78<br />
Figure 23 : Fragment de pariétal droit LP04-D12 #718-719. ............................................79<br />
Figure 24 : Fragment de pariétal droit LP06-C9 #959. .....................................................81<br />
Figure 25 : Fragment de pariétal droit LP06-C10 #535. ...................................................82<br />
Figure 26 : Fragment de pariétal droit LP07-Z7 #1092. ....................................................84<br />
Figure 27 : Fragment de pariétal droit LP07-C12 #812 et LP09-C11/D11 #H12. .............85<br />
Figure 28 : Fragment de pariétal droit LP10-C13 #107, 108, 109 et LP10-C12 #1354. ....86<br />
Figure 29 : Empreintes du réseau vasculaire et des reliefs endocrâniens du pariétal<br />
LP10-C13 #107-108-109 et LP10-C12 #1354. .....................................................87<br />
Figure 30 : Fragment de pariétal droit LP05-D12 #1053-1059-1069. ...............................88<br />
Figure 31 : Fragment de pariétal droit LP07-C11 #44. .....................................................90<br />
Figure 32 : Fragment de pariétal gauche LP07-C10 #790. ................................................92<br />
14
Figure 33 : Empreintes du réseau vasculaire et des reliefs endocrâniens du pariétal<br />
LP07-C10 #790. ...................................................................................................94<br />
Figure 34 : Fragment de pariétal gauche LP10-C7 #1682. ................................................97<br />
Figure 35 : Temporal droit LP01-D8 #H02. .......................................................................98<br />
Figure 36 : Traits présents sur la partie squameuse et tympanique du temporal LP01-D8<br />
#H02. ...................................................................................................................99<br />
Figure 37 : Écarts centré réduits ajustés des dimensions temporales de LP01-D8 #H02<br />
par rapport aux Prénéandertaliens, Néandertaliens et Hommes modernes<br />
subactuels. ......................................................................................................... 100<br />
Figure 38 : Fragment d’écaille temporale gauche LP02-E12 #1. ..................................... 108<br />
Figure 39 : Fragment de temporal droit LP07-C9 #1228. ................................................ 109<br />
Figure 40 : Fragment de temporal droit LP07-C10 #776. ................................................ 110<br />
Figure 41 : Fragment d’occipital LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125. .................... 112<br />
Figure 42 : Écarts centré réduits ajustés des dimensions de l’occipital LP01-LP03-<br />
D11#96 à 125 par rapport aux Prénéandertaliens, Néandertaliens et Hommes<br />
modernes subactuels. ........................................................................................ 114<br />
Figure 43 : Fragment d’occipital LP01-E11 #H06. ........................................................... 117<br />
Figure 44 : Fragment d’occipital LP01-D9 #H07. ............................................................ 119<br />
Figure 45 : Fragment d’occipital LP06-C9 #770. .............................................................. 120<br />
Figure 46 : Fragment d’occipital LP01-E12 #H05. ........................................................... 122<br />
Figure 47 : Fragments d’occipital et de pariétal gauche LP04-D12 #113, #352 et #751. 123<br />
Figure 48 : Fragment de voûte LP04-D12 #HT05. ........................................................... 125<br />
Figure 49 : Maxillaire droit LP01-D11 #H03. .................................................................. 127<br />
Figure 50 : Section transverse au niveau du corps mandibulaire de la première<br />
prémolaire. ........................................................................................................ 132<br />
Figure 51 : Fragment de maxillaire LP05-D9 #H11. ....................................................... 134<br />
Figure 52 : Fragment de bord alvéolaire mandibulaire droit LP02-D13 #2. ................... 135<br />
Figure 53 : Canine supérieure droite LP01-D11 #H03. ................................................... 137<br />
Figure 54 : Canine supérieure droite LP07-C11 #87. ....................................................... 138<br />
Figure 55 : Sillons subverticaux sur la facette d’usure interproximale de la canine LP07-<br />
C11 #87. ............................................................................................................. 138<br />
Figure 56 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la C 1 LP07-C11 #87 et position<br />
par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 140<br />
Figure 57 : Germe de première prémolaire supérieure droite LP06-C10 #430. .............. 143<br />
Figure 58 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 1 LP06-C10 #430 et position<br />
par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 144<br />
Figure 59 : Seconde prémolaire inférieure gauche LP06-Z7 #475. .................................. 145<br />
Figure 60 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la 1P LP06-Z7 #475 et position<br />
par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 147<br />
Figure 61 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 2 LP01-D11 #H03 et<br />
position par rapport aux groupes de comparaison. .......................................... 149<br />
Figure 62 : Seconde prémolaire supérieure droite LP04-D11 #163. ................................ 150<br />
Figure 63 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 2 LP04-D11 #163 et position<br />
par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 151<br />
Figure 64 : Seconde prémolaire inférieure droite LP01-D13 #1. ..................................... 152<br />
15
Figure 65 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P2 LP01-D13 #1 et position<br />
par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 154<br />
Figure 66 : Germe de seconde prémolaire inférieure droite LP06-C10 #431. ................. 155<br />
Figure 67 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P2 LP06-C10 #431 et position<br />
par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 156<br />
Figure 68 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 1 LP01-D11 #H03 .......... 158<br />
Figure 69 : Première ou deuxième molaire inférieure gauche LP01-E10 #H01. ............ 159<br />
Figure 70 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M LP01-E10 #H01 et<br />
position par rapport aux 1M des groupes de comparaison. .............................. 161<br />
Figure 71 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M LP01-E10 #H01 et<br />
position par rapport aux 2M groupes de comparaison. .................................... 161<br />
Figure 72 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 2 LP01-D11 #H03 et<br />
position par rapport aux groupes de comparaison. .......................................... 164<br />
Figure 73 : Germe de deuxième molaire supérieure gauche LP07-C9 #1462. ................ 165<br />
Figure 74 : Deuxième molaire inférieure droite LP06-A7 #501. ...................................... 166<br />
Figure 75 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M2 LP06-A7 #501 et position<br />
par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 168<br />
Figure 76 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 3 LP01-D11 #H03 et<br />
position par rapport aux groupes de comparaison. .......................................... 170<br />
Figure 77 : Germe de troisième molaire inférieure droite LP05-D12 #1307. .................. 171<br />
Figure 78 : Analyse bivariée des diamètres coronaires du germe de M3 LP05-D12 #1307<br />
et position par rapport aux groupes de comparaison. ...................................... 172<br />
Figure 79 : Incisive supérieure latérale droite LP07-C9 #HT03. .................................... 173<br />
Figure 80 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la i 2 LP07-C9 #HT03 et position<br />
par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 174<br />
Figure 81 : Canine supérieure gauche (?) LP07-C9 #1382. .............................................. 175<br />
Figure 82 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la c 1 LP07-C9 #1382 et position<br />
par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 177<br />
Figure 83 : Première molaire déciduale supérieure droite LP05-Z8 #HT01. .................. 178<br />
Figure 84 : Première molaire déciduale inférieure droite LP04-D12 #411. .................... 179<br />
Figure 85 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la m1 LP04-D12 #411 et<br />
position par rapport aux groupes de comparaison. .......................................... 181<br />
Figure 86 : Seconde molaire déciduale supérieure gauche LP03-D10 #287. ................... 182<br />
Figure 87 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la 2 m LP03-D10 #287et position<br />
par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 183<br />
Figure 88 : Germe de seconde molaire déciduale supérieure droite LP06-D6 #HT02. ... 184<br />
Figure 89 : Seconde (?) molaire déciduale supérieure gauche LP07-C7 #HT04. ............. 185<br />
Figure 90 : Phalange de la main LP05-D12 #1170. ......................................................... 186<br />
Figure 91 : Écarts centré réduits ajustés des dimensions de la phalange LP05-D12 #1170<br />
par rapport aux phalanges proximales (PP) et aux phalanges moyennes (PM).<br />
........................................................................................................................... 188<br />
Figure 92 : Phalange proximale de la main LP06-A7 #796. ............................................ 189<br />
Figure 93 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange<br />
LP06-A7 #796 et des phalanges de rayon 2 à 4 et 5 néandertaliennes. .......... 190<br />
16
Figure 94 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange<br />
LP06-A7 #796 et des phalanges de rayon 2 à 4 néandertaliennes, modernes du<br />
Paléolithique supérieur et modernes subactuels. ............................................ 191<br />
Figure 95 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange<br />
LP06-A7 #796 et des phalanges de rayon 5 néandertaliennes, modernes du<br />
Paléolithique supérieur et modernes subactuels. ............................................ 192<br />
Figure 96 : Phalange distale de la main LP10-C11 #1931. .............................................. 193<br />
Figure 97 : Phalange proximale de la main LP10-C11 #1939. ........................................ 194<br />
Figure 98 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP06-D12 #1434. ........................... 196<br />
Figure 99 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP06-C6 #273. ............................... 198<br />
Figure 100 : Fragment de diaphyse fémorale LP09-D6 #415. ......................................... 199<br />
Figure 101 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP10-D13 #362. ........................... 200<br />
Figure 102 : Écarts centré réduits ajustés des diamètres et des paramètres de la section<br />
transverse du fémur LP10-D13 #362 par rapport aux Prénéandertaliens et<br />
Néandertaliens, aux Hommes modernes du Paléolithique moyen et aux<br />
Hommes modernes du Paléolithique supérieur. .............................................. 202<br />
Figure 103 : Section transverse à mi-diaphyse du fémur LP10-D13 #362. ..................... 203<br />
Figure 104 : Cartographie 3D de l’épaisseur de l’os cortical. ........................................... 204<br />
Figure 105 : Patella droite LP03-D15 #001. ..................................................................... 205<br />
Figure 106 : Analyse en composantes principales des mesures et angles patellaires chez<br />
les différents groupes. ....................................................................................... 207<br />
Figure 107 : Écarts-centrés réduits ajustés des mesures et angles patellaires par rapport<br />
aux Néandertaliens, Prénéandertaliens, Hommes modernes du Paléolithique<br />
supérieur (HMPS) et des Hommes modernes subactuels (HMA) masculines,<br />
féminins et immatures. ..................................................................................... 207<br />
Figure 108 : Analyse en composantes principales des indices patellaires chez les<br />
différents groupes. ............................................................................................ 208<br />
Figure 109 : Écarts-centrés réduits ajustés des mesures et angles patellaires par rapport<br />
aux Néandertaliens, Prénéandertaliens, Hommes modernes du Paléolithique<br />
supérieur (HMPS) et des Hommes modernes subactuels (HMA) masculines,<br />
féminins et immatures. ..................................................................................... 209<br />
Figure 110 : Analyse en composantes principales des variables de taille (M1 à M7) chez<br />
les Hommes modernes subactuels et japonais et sur la patella des Pradelles.<br />
........................................................................................................................... 210<br />
Figure 111 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #263. ................................ 213<br />
Figure 112 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #191. ................................ 214<br />
Figure 113 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #217. ................................ 215<br />
Figure 114 : Cunéiforme intermédiaire gauche LP05-E12 #H08. ................................... 216<br />
Figure 115 : Écart-centrés réduits ajustés des mesures et angle du cunéiforme LP05-<br />
E12#H08 par rapport aux cunéiformes néandertaliens. .................................. 217<br />
Figure 116 : Sites de comparaison européens. ................................................................. 252<br />
Figure 117 : Prise de la mesure DAD à l’aide d’un pied à coulisse. ................................. 267<br />
Figure 118 : Configuration des extrémités des os longs tel que définit par Villa et Mahieu<br />
(1991).. ............................................................................................................... 268<br />
Figure 119 : Pourcentage du nombre de restes humains par faciès. ............................... 278<br />
Figure 120 : Répartition du nombre de restes humains par carré. ................................. 279<br />
17
Figure 121 : Répartition des restes humains en transect frontal selon les régions<br />
anatomiques. ..................................................................................................... 279<br />
Figure 122 : Pourcentage du nombre de restes de Renne par faciès. .............................. 283<br />
Figure 123 : Répartition du nombre de restes de Renne par carré. ................................ 284<br />
Figure 124 : Répartition sur la coupe Est en transect frontal des restes humains (1967-<br />
2010) et des restes de faune (2002-2007). ......................................................... 284<br />
Figure 125 : Répartition en vue sommitale des restes humains (1967-2010) et des restes<br />
de faune (2002-2007) ......................................................................................... 284<br />
Figure 126 : Pourcentage du nombre de restes humains découverts depuis 2001 par<br />
faciès. ................................................................................................................. 288<br />
Figure 127 : État de surface des restes humains des Pradelles. ..................................... 293<br />
Figure 128 : Profil ostéologique du pourcentage de survie des restes humains des<br />
Pradelles. ........................................................................................................... 297<br />
Figure 129 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains et de Renne des<br />
Pradelles. ........................................................................................................... 298<br />
Figure 130 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains des Pradelles et<br />
du Tumulus des Sables. .................................................................................... 299<br />
Figure 131 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />
Pradelles et de l’hypogée II des Mournouards. ................................................ 300<br />
Figure 132 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />
Pradelles et des assemblages humains charognés par des loups et des coyotes.<br />
........................................................................................................................... 301<br />
Figure 133 : Profil ostéologique à partir du %NNISP des restes humains des Pradelles et<br />
des assemblages de gazelles charognés par des hyènes ................................... 301<br />
Figure 134 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains des Pradelles<br />
et de Krapina..................................................................................................... 303<br />
Figure 135 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />
Pradelles et de Gran Dolina, Les Perrats et El Mirador. ................................. 303<br />
Figure 136 : Arbre de décision portant sur les variables EAD et DAD aux Perrats et au<br />
Tumulus des Sables. ......................................................................................... 309<br />
Figure 137 : Pourcentage des restes humains des Pradelles, des Perrats et du Tumulus<br />
des Sables selon l’écart à l’angle droit (EAD), en degré. .................................. 311<br />
Figure 138 : Pourcentage des restes humains des Pradelles, des Perrats et du Tumulus<br />
des Sables selon la distance d’apparition du diploé (DAD), en mm. ................ 311<br />
Figure 139 : Localisation des points d’impacts sur des fragments de voûte crânienne. . 313<br />
Figure 140 : Longs arrachements de la table interne sur des fragments de voûte<br />
crânienne. .......................................................................................................... 314<br />
Figure 141 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les extrémités des<br />
fragments cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables.<br />
........................................................................................................................... 318<br />
Figure 142 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les extrémités des<br />
fragments non cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des<br />
Sables. ............................................................................................................... 320<br />
Figure 143 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les bords des fragments<br />
non cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables.. ........ 322<br />
Figure 144: Encoche de fracturation sur la diaphyse fémorale LP06-D12 #1434. .......... 323<br />
18
Figure 145 : Impacts de percussions distal et enlèvement proximal sur la diaphyse<br />
fémorale LP10-D13 #362. ................................................................................. 324<br />
Figure 146 : Mandibule M34 #1........................................................................................ 325<br />
Figure 147 : Pourcentage de restes humains et de Renne possédant au moins au bord<br />
fracturé sur os frais. .......................................................................................... 327<br />
Figure 148 : Synthèse des impacts de fracturations sur les restes humains. ................. 329<br />
Figure 149 : Localisation des stries de découpe sur les faces exocrâniennes latérales<br />
gauche (A) et droite (B). .................................................................................... 331<br />
Figure 150 : Localisation des stries de découpe sur la face exocrânienne postérieure<br />
(d’après le crâne de la Chapelle-aux-Saints 1). ................................................ 332<br />
Figure 151 : Localisation des stries de découpe sur le radius droit M80-D10 #54. ......... 333<br />
Figure 152 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs des Pradelles. ............... 334<br />
Figure 153 : Localisation des stries de découpe sur les crânes de Krapina. ................... 337<br />
Figure 154 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs de Krapina .................... 337<br />
Figure 155 : Localisation des stries de découpe sur un crâne des Perrats (crâne 102). .. 338<br />
Figure 156 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs (A) et les tibias (B) des<br />
Perrats. .............................................................................................................. 339<br />
Figure 157 : Pourcentage, pour chaque élément, de restes humains et de Renne des<br />
Pradelles portant des stries de découpe. .......................................................... 342<br />
Figure 158 : La pièce LP06-D12 #1434 (A) et la plage d’utilisation (B). ......................... 345<br />
Figure 159 : Nombre de retouchoirs en fonction de l’étendue des stigmates. ................. 347<br />
Figure 160 : Dimensions de la plage retouchée versus dimensions de la pièce utilisée.. 348<br />
Figure 161 : Pourcentage du nombre de reste selon la morphologie du plan transversal<br />
(A) et celle du plan axial (B). ............................................................................ 349<br />
Figure 162 : Pourcentage du nombre de restes selon la localisation de la zone utilisée (A)<br />
et la distribution des stigmates (B). ................................................................. 349<br />
Figure 163 : Nombre de nombre de restes selon l’orientation des entailles (côté 1 à 5). 350<br />
Figure 164 : Pourcentage du nombre de restes selon l’aspect de la zone utilisée (A) et<br />
selon la présence et la morphologie des enfoncements (B). ............................. 350<br />
Figure 165 : Pourcentage du nombre de restes selon la morphologie des entailles (A) et la<br />
texture de leurs pans (B). ................................................................................. 351<br />
Figure 166 : Pourcentage de nombre de restes selon la présence de plages écaillées (A) et<br />
l’intensité des micro-écaillures de stries (B). .................................................... 351<br />
Figure 167 : La phalange LP05-D11 #1170. ..................................................................... 353<br />
Figure 168 : La phalange LP06-A7 #796. ......................................................................... 354<br />
Figure 169 : Le fragment de diaphyse fémorale LP06-D12 #1434. ................................. 354<br />
Figure 170 : Impacts de dents sur la branche mandibulaire M80-D11 #289. ................. 356<br />
Figure 171 : Dents régurgitées. ........................................................................................ 357<br />
Figure 172 : Disparition partielle de l’émail dentaire par attrition et par digestion sur<br />
une prémolaire supérieure en vue linguale. ..................................................... 358<br />
Figure 173 : Ossements de la main des assemblages de Mancos 5MTUMR-2346 (A) et des<br />
Perrats (B). ........................................................................................................ 370<br />
19
Liste des tableaux<br />
Tableau 1 : Tentative de corrélation stratigraphique entre les couches mises en évidence<br />
durant les fouilles de 1967 à 1980 et la nouvelle analyse des faciès<br />
sédimentologiques du locus Est. .........................................................................41<br />
Tableau 2 : Fréquence relative en nombre de restes déterminés des taxons de grands<br />
mammifères dans les cinq faciès principaux issus des fouilles 2002 à 2007. ....46<br />
Tableau 3 : Les restes humains découverts entre 1967 et 1980. .......................................54<br />
Tableau 4 : Les restes humains découverts entre 2001 et 2010. .......................................56<br />
Tableau 5 : Épaisseur au bregma et âge au décès estimé d’enfants néandertaliens. .......93<br />
Tableau 6 : Valeurs moyennes pour les longueurs maximales (en mm) des phalanges<br />
distales de la main chez des enfants nigériens. ............................................... 193<br />
Tableau 7 : Mesures et angles des patellas LP03-D15 #Rem001 et du Moustier 1 et tests<br />
du χ². .................................................................................................................. 211<br />
Tableau 8 : Liste des variables utilisées dans la détermination de l’état de fraîcheur de<br />
l’os lors de la fracturation. ................................................................................ 269<br />
Tableau 9 : Liste des variables utilisées dans la description des sillons. ........................ 271<br />
Tableau 10 : Types de modifications de surface anthropiques et description. ................ 272<br />
Tableau 11 : Effectif et pourcentage du nombre de restes humains par faciès. .............. 277<br />
Tableau 12 : Effectif des restes humains (NR), pourcentage associé (% NR), pourcentage<br />
de restes de Renne (% NRR) et fréquence des restes humains pondérée par la<br />
fréquence des restes de renne (FP = %NR / %NRR) par carré de fouille. ........ 278<br />
Tableau 13 : Nombre de restes humains par partie anatomique (A) pour chaque faciès.<br />
........................................................................................................................... 280<br />
Tableau 14 : Nombre de restes humains par partie anatomique plus précises (B) pour<br />
chaque faciès. .................................................................................................... 282<br />
Tableau 15 : Nombre de restes humains par classe d’âge pour chaque faciès. ............... 282<br />
Tableau 16 : Effectif et pourcentage du nombre restes de Renne par faciès. .................. 283<br />
Tableau 17 : Effectif et pourcentage des restes de Renne par carré de fouille. ............... 283<br />
Tableau 18 : Nombre de restes de Renne par partie anatomique (A et B) pour chaque<br />
faciès. ................................................................................................................. 287<br />
Tableau 19 : Nombre de restes de Renne par classe d’âge pour chaque faciès. .............. 287<br />
Tableau 20 : Tests de Fisher calculé entre le NR Homme et le NR Renne au sain de<br />
chaque faciès et pour chaque type de distinction. ............................................ 287<br />
Tableau 21 : Nombre de restes de faune issus des fouilles de B. Vandermeersch (1967-<br />
1980) par couche. .............................................................................................. 288<br />
Tableau 22 : Effectif et pourcentage du nombre de restes humains découverts depuis<br />
2001 par faciès. ................................................................................................. 288<br />
Tableau 23 : Pourcentage d’éléments et de restes complets (EC et RC) des restes<br />
humains ............................................................................................................. 290<br />
Tableau 24 : Pourcentage de restes complets chez l’Homme et le Renne des Pradelles,<br />
tests du χ². ......................................................................................................... 291<br />
20
Tableau 25 : Pourcentage d’éléments complets aux Pradelles, aux Perrats et au Tumulus<br />
des Sables. ......................................................................................................... 292<br />
Tableau 26 : État de surface des restes humains des Pradelles. ..................................... 293<br />
Tableau 27 : Fréquence relative des atteintes de surface sur les vestiges humains et<br />
fauniques dans les quatre faciès. ...................................................................... 294<br />
Tableau 28 : Nombre minimum d’élément (NME), quantité spécifique (Qsp) et<br />
pourcentage de survie de chaque élément osseux des restes humains des<br />
Pradelles. ........................................................................................................... 297<br />
Tableau 29 : Variables enregistrées pour l’état de fraîcheur des os lors de la fracturation<br />
des restes humains des Pradelles. .................................................................... 310<br />
Tableau 30 : Résultat des tests du χ² des Pradelles vis-à-vis des Perrats et du Tumulus<br />
des Sables, selon les variables EAD et DAD. ................................................... 312<br />
Tableau 31 : Résultat des tests d’indépendance des variables vis-à-vis du module<br />
diaphysaire selon les assemblages et vis-à-vis de l’assemblage selon les<br />
modules diaphysaires........................................................................................ 315<br />
Tableau 32 : Synthèse de l’état de fraîcheur des os longs des Pradelles à partir des<br />
comparaisons avec Les Perrats et le Tumulus des Sables. .............................. 323<br />
Tableau 33 : Nombre et pourcentage de pièces striées pour chaque élément. ................ 330<br />
Tableau 34 : Pourcentage de pièces striées par élément aux Pradelles et dans les<br />
collections de comparaison. ............................................................................... 340<br />
Tableau 35 : Nombre et pourcentage de restes de Renne portant des stries de découpe<br />
pour chaque élément. ........................................................................................ 341<br />
Tableau 36 : Nombre de retouchoirs étudiés selon le taxon et l’élément anatomique. ... 347<br />
Tableau 37 : Mesures des traces de dents à la surface des os (en millimètres). ............. 355<br />
21
Introduction<br />
22
Introduction<br />
« L'histoire est bonne à oublier ; c'est pour cela qu'elle est bonne à savoir. »<br />
Introduction<br />
Joseph Joubert<br />
23
1. Naissance d’un sujet<br />
Introduction<br />
C’est sur un arrière-crâne découvert en 1967 que sont observées les premières<br />
stries anthropiques sur des restes humains provenant du gisement des Pradelles<br />
(Vandermeersch, 1980 : 303 ; Le Mort, 1981 : 77-78). De nombreuses questions se posent<br />
alors sur les gestes pratiqués envers les morts par les Néandertaliens qui le<br />
fréquentèrent (Le Mort, 1981 ; Hublin, 1982). Seulement, des traces sur un seul<br />
ossement ne pouvaient permettre de répondre à ces interrogations (Le Mort, 1987). Suite<br />
à la reprise des fouilles par B. Maureille et A.E. Mann, les découvertes de vestiges<br />
néandertaliens se multiplient et de nouveaux stigmates anthropiques sont observés à<br />
leur surface (Maureille et al., 2007b, 2010b). Du fait que les restes humains ont été<br />
retrouvés mélangés aux restes de faune portant des traces anthropiques similaires et en<br />
raison de la fonction du site, une halte de chasse, une partie de l’équipe scientifique<br />
suggère que les Néandertaliens ont pratiqué une boucherie humaine dans un but<br />
alimentaire (Maureille et al., 2010b).<br />
Si la question du cannibalisme aux Pradelles est alors posée, elle ne fait pas<br />
consensus auprès de l’ensemble des chercheurs de l’équipe. L’hypothèse nécessite donc<br />
d’être vérifiée : ce fut le sujet de notre mémoire de Master 2. Mais cette initiation à la<br />
recherche n’a pas permis d’interpréter toutes les modifications de surface sur les vestiges<br />
humains alors mis au jour. Une nouvelle fois, l’hypothèse du cannibalisme, qui semble la<br />
plus simple, est proposée sans être vraiment démontrée. Un travail plus approfondi, sur<br />
une durée plus longue et prenant en compte d’ultérieures découvertes, était nécessaire<br />
pour confirmer ou infirmer ce postulat.<br />
B. Maureille et A.E. Mann nous ont donc proposé un projet de recherche doctorale<br />
sur les restes humains des Pradelles, soutenu et financé par le Service Régional<br />
d’Archéologie de Poitou-Charentes (J. Buisson-Catil, directeur). Ce travail présente un<br />
double objectif : décrire morphométriquement les vestiges néandertaliens inédits<br />
découverts entre 2001 et 2010 d’abord, tenter d’identifier et de démontrer les traitements<br />
mortuaires pratiqués sur les Hommes dans ce gisement ensuite. Des données intégrant<br />
les vestiges mis au jour entre 1967 et 1980 sont également prises en considération dans<br />
cette dernière analyse.<br />
2. Un volet morphologique<br />
La région Poitou-Charentes correspond à l’une des plus riches concentrations de<br />
gisements livrant des vestiges rapportés à la lignée néandertalienne en France, nombre<br />
d’entre eux étant localisés autour de la vallée de la Tardoire (Debénath, 1992, 2006 ;<br />
Mann et Maureille, 2007). Pour autant, rares sont ceux dont l’occupation se situe durant<br />
le stade isotopique 4, sec et froid, les interstades isotopiques 3 et 5, de durées beaucoup<br />
plus longues, ayant fournit la plupart des gisements moustériens avec des restes<br />
humains (Vandermeersch et Maureille, 2007).<br />
24
Introduction<br />
La mise en place des caractères considérés comme autapomorphes chez les<br />
Néandertaliens est souvent considérée comme graduelle au cours du temps (e.g. Dean et<br />
al., 1998). Les représentants de cette lignée datant de l’OIS 3 présentent l’ensemble de<br />
ces caractères, ce qui n’est pas le cas de tous leurs prédécesseurs. Concernant l’OIS 4, les<br />
données étant rares, la variabilité des caractères morphologiques des individus de ce<br />
stade reste mal connue. Le gisement des Pradelles, dont l’occupation néandertalienne est<br />
très probablement rapportée à cette période (Mann et al., 2007), livre de nombreux restes<br />
humains et est actuellement l’un des plus riches gisements français en cours de fouille.<br />
La description morphologique et métrique précise de ces vestiges est donc nécessaire car<br />
elle permet d’accroître notre connaissance de la variabilité des caractères<br />
néandertaliens.<br />
Dans l’optique d’identifier les traits morphologiques rencontrés sur les individus<br />
des Pradelles, chaque pièce sera décrite exhaustivement. Les caractéristiques observées<br />
seront discutées vis-à-vis d’autres individus néandertaliens européens et proche-<br />
orientaux mais aussi de Prénéandertaliens et d’Hommes anatomiquement modernes<br />
pléistocènes et subactuels. La confrontation entre ces différents groupes permettra de<br />
mettre en évidence aux Pradelles des caractères plésiomorphes déjà présents chez les<br />
Prénéandertaliens, autapomorphes spécifiques aux membres récents de la lignée<br />
néandertalienne, et apomorphes partagés avec les Hommes modernes. Les données<br />
métriques relevées sur certains restes crâniens et infracrâniens ainsi que sur la plupart<br />
des dents seront comparées statistiquement à nos échantillons de référence. Nous aurons<br />
ainsi la possibilité de replacer les individus des Pradelles vis-à-vis des variabilités<br />
prénéandertalienne, moderne, et surtout de celle des membres récents de la lignée<br />
néandertalienne.<br />
Les individus des Pradelles seront ainsi caractérisés biologiquement par rapport<br />
aux autres Néandertaliens, mais aussi à leurs prédécesseurs et à leurs successeurs sur le<br />
vaste territoire eurasiatique.<br />
3. Un volet comportemental<br />
Les Néandertaliens qui ont occupé une large partie de l’Eurasie pendant<br />
plusieurs centaines de millénaires ont très probablement eu recours à différents<br />
traitements pour la gestion de leurs défunts. Il est en effet peu probable que pour une si<br />
longue période et dans des environnements si variés, les mêmes gestes mortuaires aient<br />
été pratiqués. Mais seule l’inhumation primaire, qui apparaît durant le Paléolithique<br />
moyen, est assez bien documentée (e.g. Maureille et Vandermeersch, 2007). Les<br />
individus qui ne sont pas inhumés rapidement après leur mort ayant subi tant de<br />
modifications au cours du temps (Andrews, 1997) qu’il semble parfois bien difficile<br />
d’identifier les gestes mortuaires pratiqués, pour autant qu’ils aient existé.<br />
La consommation de corps humains par d’autres humains est avancée en<br />
archéologie depuis le 19 ème siècle (e.g. Spring, 1864 ; Garrigou, 1867a ; Letourneau,<br />
25
Introduction<br />
1884). Cette hypothèse encore discutée a, de tout temps, eu ses apologistes (e.g.<br />
Garrigou, 1867a ; Blanc, 1950 ; Ullrich, 1982 ; Turner et Turner, 1999) et ses détracteurs<br />
(e.g. Piette, 1873 ; Arens, 1979 ; Bahn, 1990). L’exemple le plus démonstratif pour le<br />
Paléolithique moyen est celui du site de Krapina en Croatie, pour lequel, plus de 100<br />
années après sa découverte (Gorjanović-Kramberger, 1906), cette théorie qui semblait<br />
faire consensus est encore débattue (e.g. Gorjanović-Kramberger, 1906 ; Ullrich, 1982 ;<br />
Patou-Mathis, 1997 ; versus Trinkaus, 1985 ; Russell, 1987a, b ; Frayer et al., 2006 ;<br />
Orschiedt, 2008). Pour le Paléolithique moyen, il existe deux autres gisements pour<br />
lesquels l’hypothèse de pratiques anthropophages est reconnue mais non discutable : la<br />
Baume Moula-Guercy en Ardèche et El Sidrón dans les Asturies (Defleur et al., 1993a, b,<br />
1999 ; Rosas et al., 2006). Cependant, l’hypothèse des auteurs ne peut pas faire l’objet<br />
d’une étude contradictoire et la démonstration du cannibalisme n’est pas<br />
scientifiquement critiquable car ces assemblages n’ont pas encore fait l’objet de<br />
publications exhaustives.<br />
Un des objets de cette étude est de tester l’hypothèse du cannibalisme aux<br />
Pradelles pour expliquer l’accumulation des restes humains et leurs atteintes de surface.<br />
Pour ce faire, l’étude taphonomique des restes humains est actuellement le seul moyen<br />
permettant de valider cette hypothèse en contexte archéologique (Villa et al., 1986a et b ;<br />
White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Defleur, 1999 ; DeGusta, 1999, 2000 ; Fernández-Jalvo et<br />
al., 1999b ; Turner et Turner, 1999 ; Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; Cáceres et al.,<br />
2007 ; Boulestin et al., 2009).<br />
La taphonomie, telle que définit en premier lieu par J.A. Efremov (1940) puis<br />
reprise par de nombreux auteurs, permet de reconstruire l’histoire post mortem (pré- et<br />
post-enfouissement) des restes fauniques par l’étude des stigmates laissés à leur surface<br />
par les différents agents (biologiques et non-biologiques) à l’origine de leur accumulation<br />
et/ou leur dégradation. Dans le cas de la démonstration du cannibalisme, l’étude<br />
taphonomique se base sur différents critères (présentés dans le chapitre III) mis en place<br />
principalement par Turner (1983), auxquels Villa et al. (1986a et b) ont apporté une<br />
notion essentille dans la démonstration du cannibalisme : la similarité entre le<br />
traitement des corps humain et celui des carcasses de faune. Sont alors pris en compte<br />
les similitudes portant sur les activités de boucherie (localisation et fréquence des stries<br />
de découpe et des entailles), les schémas de fracturation des os pour l’extraction de la<br />
moelle osseuses, les processus de dispersion post-dépositionnelle ou encore les traces de<br />
cuisson lorsque celles-ci existent.<br />
Chacun de ces critères (position des os, fracturation, modifications de surface,<br />
traces de dents …) a donc été décrit le plus précisément possible pour l’assemblage<br />
huumain des Pradelles et nous les avons comparés avec ceux enregistrés par les<br />
archéozoologues (C. Beauval, S. Costamagno et W. Rendu) sur les restes de faune du<br />
même site. De plus, à l’aide de comparaison avec d’autres collections anthropologiques,<br />
nous avons tenté de déterminer si ces atteintes étaient d’origine naturelle, anthropique<br />
ou dues au charognage par les carnivores. En effet, l’étude taphonomique ne se restreint<br />
pas aux stigmates anthropiques mais englobe la totalité des traces laissées par les<br />
26
Introduction<br />
agents biologiques (humains et non humains) et non biologiques. Dans le cas d’une<br />
origine anthropique de certains des stigmates, nous avons ensuite comparé le schéma<br />
décrit aux Pradelles avec celui observé dans des sites archéologiques pour lesquels le<br />
cannibalisme est supposé. Toutefois, nous ne pouvons utiliser uniquement des données<br />
issues de gisement moustériens de par leur rareté (cf. supra) et, bien que nous sommes<br />
consciente de l’extrême variabilité qui existe dans le traitement de consommation des<br />
corps, nous avons privilégié des assemblages issues de cultures très différentes<br />
(acheuléenne, moustérienne, mésolithique, de l’Âge du bronze, anasazi) afin d’obtenir<br />
comme base de comparaison des stigmates correspondants à une partie de cette<br />
variabilité.<br />
Si l’hypothèse du cannibalisme est vérifiée aux Pradelles, ce travail permettra<br />
donc d’avoir une étude détaillée, pièce à pièce, d’une telle pratique au Paléolithique<br />
moyen européen, et ce, grâce à certains travaux maintenant incontournables quant aux<br />
bases méthodologiques pour démonter ce type de traitement (Villa et al., 1986a et b ;<br />
White, 1992 ; Boulestin, 1999). Nous serions alors en présence du premier site<br />
moustérien où cela aura été réalisé et ce, depuis que cette hypothèse a été avancée pour<br />
les Néandertaliens … en 1906 (Gorjanović-Kramberger, 1906).<br />
Dans le cas contraire nous proposerons une hypothèse alternative qui nous<br />
permettra d’augmenter notre connaissance des traitements mortuaires pratiqués par les<br />
Néandertaliens.<br />
27
Introduction<br />
28
Partie I :<br />
Présentation du site<br />
Présentation du site<br />
29
1. Présentation<br />
1.1. Localisation<br />
Présentation du site<br />
Le site se situe au lieu-dit Les Pradelles au nord du village de Marillac-le-Franc<br />
en Charente (16), à quelques kilomètres à l’est de La Rochefoucauld (figure 1). Ses<br />
coordonnées géographiques sont : 00°25’59’’ de longitude Est et 45°44’29’’ de latitude<br />
Nord.<br />
Figure 1 : Localisation du site des Pradelles (commune de Marillac-le-Franc, Charente).<br />
Extrait de la carte IGN n°1831 Ouest.<br />
Il correspond à un terrain de 27,36 ares qui jouxte par sa limite est la rive droite<br />
de la Ligonne, petit affluent intermittent de la Tardoire, prenant sa source dans des<br />
dépôts oligocènes au sud-est de Marillac-le-Franc. La Ligonne a joué un rôle dans<br />
l’histoire sédimentologique du gisement puisque jusqu’en 1978 au moins, ses crues l’ont<br />
affecté.<br />
Les Pradelles se situe donc à quelques kilomètres au nord de nombreux sites<br />
ayant également livré des restes humains en contexte moustérien localisés dans la vallée<br />
de la Tardoire (figure 2). Il est l’un des plus septentrionaux du département de la<br />
Charente.<br />
30
Présentation du site<br />
Figure 2 : Localisation du site des Pradelles et des autres sites moustériens ayant livré des restes<br />
humains en Poitou-Charentes.<br />
Infographie F. Lacrampe-Cuyaubère, Archéosphère <strong>Bordeaux</strong>. Modifiée d’après Maureille et al.<br />
(2007b).<br />
1.2. Topographie<br />
Le site des Pradelles est actuellement une vaste dépression de près de 20 mètres<br />
de long (orientation ONO-ESE, angle 110° par rapport au nord magnétique) pour une<br />
largeur maximale de près de 10 mètres (NNE-SSO). Il se situe à une altitude de 108<br />
mètres NGF au sommet d’une ligne de crête. Sa profondeur, variable en raison du<br />
remplissage sédimentaire inégal et de son histoire, atteint au maximum 7,50 mètres à<br />
son bord nord.<br />
31
Présentation du site<br />
Figure 3 : Vue topographique du site des Pradelles.<br />
Pointillé : sédiment avec du remplissage archéologique. Modifiée d’après Beauval et al. (2001 :<br />
fig. 3).<br />
Au nord-ouest de la dépression se trouve un abri dénommé abri sous-roche<br />
E. Vincent, mesurant 7,70 mètres de largeur, 7 mètres de longueur et 2 mètres de<br />
hauteur maximale (figure 3). Au sud-ouest s’ouvre une première galerie d’orientation<br />
NE-SO appelée grotte aux Poules en raison de la découverte, en son sein, de nombreux<br />
restes de gallinacés. Deux autres galeries complexifient l’extension des lieux. L’une<br />
d’entre elles s’ouvre au niveau du bord SSO du site et présente la même orientation que<br />
la grotte aux Poules. Elle correspond à un boyau étroit dont le toit est tapissé de rognons<br />
de silex et qui appartient sans doute à la même chambre karstique quasiment comblée<br />
de sédiment que la grotte aux Poules. Enfin, dans l’angle NNE de la dépression, à<br />
l’opposé de ces deux autres conduits s’ouvre la galerie Richebœuf. Sa paroi SSE est<br />
constituée par le remplissage sédimentologique de l’aven et sa paroi opposée par le<br />
calcaire jurassique. Elle a été creusée artificiellement par P. Richebœuf dans le<br />
remplissage sédimentologique lors de ses activités de carrier (Maureille et al., 2010b).<br />
Trois locus archéologiques ont été définis (figure 3) et plus ou moins fouillés<br />
jusqu'à présent : la grotte aux Poules, le locus Ouest représentée par une coupe<br />
d’orientation N-S fouillée sur 1,50 mètres selon cet axe et 0,50 à 1 mètre selon l’axe E-W<br />
et le locus Est qui a le plus attiré l’attention des préhistoriens depuis les années 1930. La<br />
galerie Richebœuf est en cours de déblaiement, mais nous savons qu’une partie du<br />
remplissage sédimentaire archéologique est encore présente près de 7 à 9 mètres à l’est<br />
de son actuelle ouverture.<br />
32
1.3. Historique<br />
1898 : Première mention du site<br />
Présentation du site<br />
La première mention du site dans la littérature remonte à 1898. Vincent (1898)<br />
rapporte que des carriers ont mis à jour une grotte sur la rive droite de la Ligonne. Celle-<br />
ci, « assez exigüe, formait deux chambres » (Vincent, 1898 : 11). Cette grotte doit<br />
correspondre à l’abri sous-roche et la grotte aux Poules, au nord-ouest de la dépression<br />
(figure 3). Il y est découvert une dent de cheval primitif au milieu d’une épaisse couche<br />
de limon. Le gisement est alors considéré comme intéressant pour la Préhistoire, à<br />
l’inverse des champs environnants livrant des vestiges néolithiques.<br />
Entre 1898 et 1931-32, le site connaît une première période d’oubli. Il est vrai<br />
qu’en cette fin du 19 ème siècle, son intérêt scientifique n’est pas mis en évidence. On peut<br />
aussi légitimement supposer qu’une partie de son remplissage sédimentaire et de son<br />
encaissant est détruit suite à son exploitation comme carrière de pierres (cf. infra).<br />
1931-32 à la Seconde Guerre Mondiale : exploitation du site par P. Richebœuf<br />
P. Richebœuf loue le terrain pour exploiter de la pierraille en 1931 ou 1932. Il y<br />
découvre rapidement du matériel archéologique qui sera identifié en 1933-1934 par<br />
P. David. Ce dernier mène quatre "séries" de fouilles sommaires aux Pradelles et décrit<br />
dans un premier temps un niveau archéologique peu épais dans un abri sous-roche qu’il<br />
interprète comme un repaire d’Hyènes (David, 1934). En effet, il n’y découvre que de la<br />
faune dont la grande majorité se compose de restes d’hyènes et pas d’outillage lithique.<br />
Nous ne savons pas ce qu’est devenu par la suite ce matériel archéologique.<br />
En 1934, quatre à cinq mètres sous le niveau précédent, mais au nord de l’abri<br />
sous-roche, une couche paléolithique recouverte d’une « couche stalagmitique » (David,<br />
1935 : 90) est mise au jour suite aux activités du carrier Richebœuf. Elle livre une faune<br />
riche en Renne et du matériel lithique moustérien qui « comprend quelques pointes et des<br />
racloirs » (David, 1935) et qui semble à P. David comparable et contemporain de ceux<br />
découverts à la Chaise de Vouthon. De plus, il isole dans la collection du carrier un<br />
fragment de mandibule gauche humaine (figure 4) avec, en place, les deux prémolaires et<br />
une première molaire fortement usée. Une dent peut-être humaine y est aussi isolée<br />
(figure 4) mais a aujourd’hui disparu. La mandibule est partiellement étudiée par<br />
J. Piveteau (1957) qui l’attribue au taxon des Néandertaliens. Cette pièce est<br />
actuellement sous l’autorité scientifique de B. Vandermeersch.<br />
33
Présentation du site<br />
Figure 4 : Dent et fragment de mandibule mis au jour par P. Richebœuf et récupérés par<br />
P. David.<br />
A : vue occlusale, B : vue externe. Photos prises peu de temps après leur découverte.<br />
Don L. Duport, d’après Maureille et al. (2009).<br />
A. Ragout et L. Balout qui dirigent alors des fouilles près d’Angoulême visitent le<br />
site en juillet 1939, à la demande de D. Peyrony. Par la suite, ils publient une étude sur<br />
l’évolution géomorphologique de la vallée de la Ligonne dans laquelle ils relatent<br />
l’histoire géologique du gisement des Pradelles (Ragout et Balout, 1942). Dans cette<br />
publication, ils décrivent le matériel archéologique comme représenté par une faune<br />
froide, principalement du Renne, avec de l’Antilope saïga (qui n’a jamais été identifiée<br />
par la suite dans le site) et une industrie lithique rapportée au Moustérien moyen. Ils<br />
suggèrent dès lors que le gisement des Pradelles était un relais de chasse saisonnier<br />
plutôt qu’un habitat de longue durée. Cependant, par faute de temps (on approche de la<br />
Seconde Guerre Mondiale) et par mesure de précaution (les risques d’éboulis sont<br />
importants), A. Ragout et L. Balout ne font pas de fouilles et n’étudient que<br />
sommairement la collection de P. Richebœuf (Balout, 1941 ; Ragout et Balout, 1942).<br />
Malheureusement, cette collection n’était déjà qu’une partie des pièces mises au jour sur<br />
le site, la majorité d’entre elles ayant été vendues à des amateurs par le carrier.<br />
1940 à 1967 : seconde période d’oubli du site<br />
Entre la Seconde Guerre Mondiale et 1967, le gisement est transformé en<br />
dépotoir par les habitants des environs. Le site est néanmoins mentionné dans plusieurs<br />
ouvrages (Balout, 1941 ; Ragout et Balout, 1942 ; Guillien, 1943 ; Piveteau, 1957, 1965).<br />
En 1957, J. Piveteau publie une courte description de la mandibule humaine et souligne<br />
ses atteintes pathologiques. Il indique aussi que le gisement s’est formé durant une<br />
période de froid intense « qui marqua la fin des temps moustériens » (Piveteau, 1957 :<br />
473), influencé par les travaux de A. Ragout et L. Balout (Balout, 1941 ; Ragout et<br />
Balout, 1942).<br />
34
1967 à 1980 : Les fouilles de B. Vandermeersch<br />
Présentation du site<br />
En 1967 B. Vandermeersch, alors maître-assistant à la Faculté des Sciences de<br />
l’<strong>Université</strong> Paris VI, entreprend à la demande de J. Piveteau les premières vraies<br />
fouilles scientifiques avec le soutien d’Y. Guillien (Direction régionale des Antiquités<br />
préhistoriques). Il commence par évacuer une grande quantité de détritus amassés dans<br />
la dépression, puis dirige des fouilles programmées pendant quatorze ans, avec une<br />
interruption en 1974. Cette même année, un arrière-crâne incomplet (occipital et deux<br />
pariétaux) attribué à un Néandertalien (figure 5) et portant à sa surface des traces de<br />
décarnisation, est trouvé dans la couche 10 (tableau 1) (Duport, 1973 ; Vandermeersch,<br />
1980). Ce vestige est aujourd’hui une des pièces majeures de la collection. La même<br />
année, un fémur néandertalien immature est aussi mis au jour. Suite à cette campagne,<br />
le site devient propriété de la Faculté des Sciences de l’<strong>Université</strong> Paris VI.<br />
Figure 5 : Arrière-crâne M2 découvert en 1967.<br />
A : vue supérieure, B : vue latérale droite.<br />
En 1971, B. Vandermeersch décrit le site comme étant « un réseau karstique qui a<br />
été progressivement comblé par l’argile noire (fin du Tertiaire ou début du Quaternaire ?).<br />
Après le dépôt de cette argile, il y eut formation du plancher stalagmitique qui fut<br />
immédiatement suivi par l’effondrement du plafond. Cet effondrement provoqua<br />
l’ouverture de la caverne qui, dans un premier temps, servit de repaire aux grands<br />
carnivores. Par la suite, il y eut occupation humaine. En même temps, se poursuivait<br />
l’effondrement du plafond » (Vandermeersch, 1971 : 5). Il rapporte tous ces événements à<br />
la fin du Würm II (actuel OIS 3) et décompose le remplissage en onze niveaux<br />
stratigraphiques (tableau 1) au sein desquels les couches 9 et 10 livrent du Moustérien<br />
de type Quina, une faune dominée par le Renne correspondant à un environnement froid<br />
et steppique et des restes humains matures et immatures (Vandermeersch, 1974, 1976,<br />
1978, 1980).<br />
Quelques découvertes particulières réalisées lors de ces fouilles sont à<br />
mentionner. Un fragment de diaphyse d’os long de faune (figure 6) présente des incisions<br />
35
Présentation du site<br />
non liées à une activité de boucherie (Vandermeersch et Cleyet-Merle, 2008), mais dont<br />
le caractère intentionnel semble évident (Duport, 1973).<br />
Figure 6 : Fragment de diaphyse de fémur de Renne encoché.<br />
D’après Vandermeersch et Cleyet-Merle (2008 : 127).<br />
En 1977, un bloc de calcaire chauffé aurait été découvert dans la couche 5 (actuel<br />
faciès 5 : tableau 1) et B. Vandermeersch (1980 : 303) observe que « certains [restes<br />
humains] semblent porter des traces de brûlures ». Après réexamen, il s’avère que ces<br />
plages noires sont en réalité des traces de manganèse (Beauval et al., 2001 : 70).<br />
2001 à 2010 : Les fouilles de B. Maureille et A.E. Mann<br />
Entre 1980 et 2000, aucune campagne de fouille n’est effectuée.<br />
Malheureusement des fouilleurs clandestins détruisent la stratigraphie du locus Est en<br />
quatre endroits (figure 7). De nombreux fossiles humains ayant été mis au jour dans ces<br />
faciès, il est fort probable qu’un certain nombre ait disparu ou ait été endommagé lors de<br />
ces incursions (comme cela est le cas pour le fragment d’occipital LP01-C11 #H04 et<br />
LP03-D11 #96 à 125 : cf.p.111). En effet, pas moins de sept vestiges humains sont isolés<br />
dans les déblais des fouilles clandestines en 2001.<br />
Figure 7 : Relevé en plan du témoin Est et position des fouilles clandestines (cercles noirs).<br />
D’après Maureille et al. (2009 : fig. 11).<br />
36
Présentation du site<br />
C’est durant l’été 2001 que le Ministère de la Culture et de la Communication<br />
autorise B. Maureille à effectuer une opération de fouilles programmées pour apprécier<br />
la conservation du site. Cette opération est suivie de deux séries d’autorisations<br />
trisannuelles (2002-2004 et 2005-2007), puis d’une année de travaux post-fouilles (2008)<br />
et d’un workshop, d’une autorisation de fouilles annuelle (2009) et enfin d’une<br />
autorisation trisannuelle (2010-2012).<br />
En 2002, une équipe scientifique franco-américaine, dirigée par B. Maureille et<br />
A.E. Mann et regroupant de nombreux collaborateurs dans les disciplines nécessaires,<br />
reprend donc la fouille et l’étude du site des Pradelles. Un stage de terrain pour jeunes<br />
étudiants (undergraduate students) de l’<strong>Université</strong> de Princeton est créé, permettant<br />
ainsi à ces étudiants d’apprendre les méthodes de fouille d’un site du Paléolithique<br />
moyen. La même année, l’<strong>Université</strong> de Paris VI décide de donner le site des Pradelles<br />
au Ministère de la Culture et de la Communication.<br />
Les données présentées dans la suite de cette partie sont principalement issues<br />
des résultats acquis par cette équipe, décrits dans les rapports de fouille (consultables<br />
sur demande au Service Régional de l’Archéologie de Poitou-Charentes) et synthétisés<br />
dans deux publications (Maureille et al., 2007b, 2010b).<br />
1.4. Géologie et processus sédimentologiques<br />
1.4.1. Géologie<br />
Le site des Pradelles se trouve dans un terrain sédimentaire localisé sur la marge<br />
NE du Bassin Aquitain. Cette région a été touchée tout au long de son histoire par des<br />
plissements et des fracturations d’orientation armoricaine (NO-SE) qui l’ont fragilisée au<br />
Tertiaire et qui sont à l’origine du développement du karst dit de « La Rochefoucauld »,<br />
auquel est lié le gisement des Pradelles (Guillien, 1947).<br />
Il s’ouvre dans des calcaires bajociens-bathoniens du Jurassique moyen (Ragout<br />
et Balout, 1942 ; Capdeville et al., 1983), ayant parfois une épaisseur de 95 mètres dans<br />
le secteur de La Rochefoucauld. Il présente une succession de faciès lithologiques<br />
majoritairement représentés par des calcaires à bioclastes, des calcaires à grains fins<br />
plus ou moins siliceux et des dolomies à grains fins jaunâtres, noirâtres ou bleus foncés,<br />
certains faciès étant riches en rognons de silex (Bambier et al., 1983).<br />
37
1.4.2. Évolution sédimentologique et stratigraphique<br />
1.4.2.1. Locus est (figure 8 et tableau 1)<br />
Présentation du site<br />
Figure 8 : Coupe Est.<br />
A : Photographie de la coupe Est ; B : Stratigraphie de la coupe Est. 1 : calcaire, 2 : sol (A), 3 : calcosol brunrouge<br />
(Sca), 4 : calcosol enrichi en carbonates (Cca), 5 : cailloutis stratifiés, 6 : éboulis ouvert à semi-ouvert,<br />
7 : diamicton à support clastique, 8 : lentilles jaune rougeâtre à support clastique colmaté, 9 : éboulis semiouvert<br />
à matrice brun-foncé, 10 : éboulis colmaté à matrice brun-foncée, 11 : argiles limoneuses, 12 : lentille<br />
jaune rougeâtre à fraction grossièrement hétérométrique, 13 : zone masquée, 14 : galerie et vide. Les lettres<br />
de A à F représentent les unités lithostratigraphiques et les chiffres de 1 à 8 entre parenthèses représentent<br />
les faciès correspondants. Infographie F. Lacrampe-Cuyaubère (Archéosphère, <strong>Bordeaux</strong>). D’après Maureille<br />
et al. (2010b : fig. 16).<br />
A<br />
B<br />
38
Présentation du site<br />
On distingue au sein de la coupe Est de grands ensembles sédimentologiques,<br />
indépendants des bio et archéostratigraphies, avec de bas en haut (Texier et Couchoud<br />
dans Maureille et al., 2007a : 68-71) :<br />
- Faciès 1 (unité lithostratigraphique A) : dépôt d’argiles limoneuses<br />
endokarstiques d’au moins 0,80 mètre d’épaisseur. Le sédiment a une structure massive<br />
à polyédrique. Dans sa partie supérieure, on retrouve localement un plancher<br />
stalagmitique. Au dessus de ces argiles repose le remplissage livrant le matériel<br />
archéologique.<br />
- Faciès 2a et 2b (unité lithostratigraphique B) et 4a, 4b, 4c et 4d (unité<br />
lithostratigraphique C) : ouverture de l’aven et éboulements (associés à des percolations<br />
dans le faciès 4) dus au démantèlement du plafond et des parois d’un ou plusieurs<br />
niveaux de galeries karstiques. Le faciès 2, mesurant de 0,90 mètre (bord sud-ouest)<br />
jusqu’à 2 mètres d’épaisseur (bord nord-est), se compose de cailloutis plus ou moins<br />
colmatés par une matrice argilo-limoneuse brune foncée. Ces dépôts sont riches en<br />
matériel archéologique et en coprolithes. Les faciès 4a, 4b, 4c et 4d sont quant à eux<br />
constitués de diamicton (roche terrigène à éléments mal classés) à support clastique et<br />
abondent de matériel archéologique (surtout le 4a et le 4b). Le faciès 3 (unité<br />
lithostratigraphique F) est interstratifié entre les faciès 2a, 2b et 4a mais provient<br />
probablement de dépôts colluviaux récents. C’est un faciès intrusif lenticulaire (deux<br />
lentilles arrivent au niveau de la paroi Nord) diamictique brun rouge intercalé par des<br />
cailloutis.<br />
- Faciès 5 (unité lithostratigraphique D) : intense éboulement sans sédiments fins<br />
de 3 à 4 mètres d’épaisseur. Il correspond à l’effondrement du toit de la cavité et d’une de<br />
ses parois se trouvant au sud de l’actuelle dépression. Ce faciès est constitué par des<br />
fragments rocheux hétérométriques de forme aplatie. Il est assez riche en matériel<br />
archéologique, mais en moins grande quantité que dans les faciès sous-jacents.<br />
- Faciès 6 (unité lithostratigraphique D) : coulées de solifluxion à front pierreux de<br />
0,90 mètre. Des cailloux sub-anguleux sont interstratifiés avec une matrice jaune-brune<br />
argilo-limoneuse. Très rares sont les vestiges archéologique mis au jour dans ce faciès.<br />
- Faciès 7 (unité lithostratigraphique E) : arrêt de fonctionnement du gisement lié à<br />
un effondrement d’un toit des galeries karstiques affecté de diaclases, fissures et vides de<br />
dissolution. Il y a alors des dépôts de surface régularisant la topographie. Le calcosol<br />
supérieur est formé d’une couche enrichie en carbonate, d’un niveau brun-rouge et du sol<br />
organo-minéral brun foncé.<br />
- Faciès 8 (unité lithostratigraphique F) : dépôt colluviaux très récent de type<br />
diamicton.<br />
1.4.2.2. Locus ouest<br />
Concernant la coupe Ouest, deux unités ont été identifiées sous d’épais dépôts de<br />
remaniement (Texier et Couchoud dans Maureille et al., 2007a : 71 ; Texier dans<br />
Maureille et al., 2010a) :<br />
39
Présentation du site<br />
- Unité inférieure 1 : dépôts argilo-limoneux possédant les caractéristiques de<br />
l’unité lithostratigraphique A de la coupe Est (faciès 1).<br />
- Unité supérieure 2 : diamicton à support clastique constitué de fragments<br />
calcaires et siliceux inclus dans une matrice argilo-limoneuse de couleur brun rouge. Elle<br />
se situe sous 0,50 mètre de dépôts remaniés et mesure 1,40 mètre d’épaisseur. C’est un<br />
dépôt formé par la double action du remaniement de dépôts fluviatiles endokarstiques<br />
anciens (faciès 1) dû aux Hyènes des cavernes et des éboulements de la paroi de l’aven.<br />
Cette unité a livré des restes de faune et principalement un fragment de tibia de<br />
Mammouth (cf. p 46). Sur le terrain, elle correspond au faciès 2a’.<br />
1.4.2.3. Grotte aux Poules<br />
Trois unités ont été identifiées au sein de la stratigraphie (Texier et Couchoud<br />
dans Maureille et al., 2007a : 72) :<br />
- Unité 1 : argiles limoneuses à débit polyédrique moyen. Elle présente localement<br />
un faciès lithé et est totalement stérile.<br />
- Unité 2 : séparée en deux faciès. Le faciès 2a’, diamicton à support clastique, est<br />
riche en fragment rocheux et livre l’essentiel des restes fauniques de ce locus. Le faciès<br />
2b’ est formé de rares éléments grossiers dans une argile limoneuse.<br />
- Unité remaniée : dépôt d’argiles limono-sableuses contenant de nombreux cailloux<br />
et blocs calcitiques ou siliceux en provenance de l’encaissant.<br />
40
Stratigraphie selon les travaux coordonnés par B.<br />
N°<br />
couche<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8j<br />
8<br />
9a<br />
9b<br />
9b1<br />
9c<br />
10<br />
10a<br />
11<br />
Limite<br />
11-12<br />
12<br />
Vandermeersch<br />
Nature du niveau<br />
Petits blocs de calcaire gélivés<br />
dans une argile brune claire<br />
Gros blocs d'effondrement dans<br />
sédiment argileux + amas cailloutis secs<br />
Blocs d'effondrement + cailloux calcaires<br />
dans argile brune + plaquettes calcaires<br />
Blocaille calcaire dans sable d'altération<br />
jaune et passées argileuses brunes<br />
Blocs calcaires dans sédiment argileux<br />
brun et passées jaunes de sable d'altération<br />
Blocaille calcaire colorée en noir au sommet<br />
dense et de plus en plus riche en argile à la<br />
Nouveaux faciès et sous-<br />
faciès,<br />
Présentation du site<br />
Nouveaux faciès et sous-<br />
faciès<br />
tentatives de corrélations non corrélables<br />
Partie<br />
NE<br />
Milieu<br />
de la<br />
coupe<br />
Partie<br />
SO<br />
7 7 7<br />
Masqué<br />
par du<br />
matériel<br />
Partie<br />
base<br />
remanié<br />
Blocaille calcaire noire 8<br />
Limons sableux compact, jaunâtre + petits<br />
blocs calcaires<br />
Argile rouge foncé et blocs calcaires et<br />
plaquettes de gélivation<br />
Plaquettes thermoclastiques lessivées et<br />
colorées en noir<br />
Idem 9a mais sédiment interstitiel<br />
sablo-argileux rougeâtre<br />
Idem 9a mais sédiment interstitiel argileux et<br />
pointillé de blanc + plaquettes calcaires<br />
altérées<br />
Idem 9a mais à la base moins lessivé et de<br />
plus en plus riche en argile<br />
Argile rouge compacte très collante<br />
et blocs de calcaire moyens peu altérés<br />
Idem 10 mais pointillé de blanc par des<br />
fragments de calcaire altéré (niveau non<br />
continu)<br />
Argile rouge (plus claire, moins compacte que<br />
10) avec blocs calcaires altérés et plus grand<br />
qu'en 10, à la base une couche de coprolithes<br />
Plancher stalagmitique brisé<br />
Argile brun foncé à noirâtre avec des<br />
rognons de silex<br />
Sans n° Argile brun-noir compacte<br />
2b<br />
2a<br />
Non<br />
retrouvé<br />
1<br />
6<br />
5<br />
4<br />
2b<br />
2a<br />
1<br />
5<br />
4<br />
2b<br />
2a<br />
1<br />
NE<br />
3<br />
3<br />
Milieu<br />
de la<br />
coupe<br />
Partie<br />
Tableau 1 : Tentative de corrélation stratigraphique entre les couches mises en évidence durant<br />
les fouilles de 1967 à 1980 et la nouvelle analyse des faciès sédimentologiques du locus Est.<br />
D’après Maureille et al. (2008a).<br />
SO<br />
41
Présentation du site<br />
1.4.3. Formation (Texier et Couchoud dans Maureille et al., 2007a : 78-80 ;<br />
Maureille et al., 2010b)<br />
Le gisement des Pradelles a connu différentes étapes au cours de sa formation.<br />
Lors d’une première phase, des dépôts argilo-limoneux se sont mis en place dans une<br />
cavité karstique, permettant ainsi la constitution de l’unité lithostratigraphique A du<br />
secteur Est (ou faciès 1) et des unités 1 du secteur Ouest et de la grotte aux Poules. Une<br />
coulée stalagmitique a ensuite formé un plancher sur l’unité A. Puis, un effondrement<br />
majeur du toit de la cavité et/ou d’un palier rocheux intermédiaire a conduit à<br />
l’ouverture d’un aven. Des éboulements et des processus fluviatiles ont permis la mise en<br />
place de l’unité lithostratigraphique B et, par la suite, des unités lithostratigraphique C<br />
et D où les processus fluviatiles ont été remplacés par une percolation plus ou moins<br />
importante. Enfin, l’effondrement d’un toit vestigial, alors profondément affecté de<br />
diaclases, de vides de dissolution et de fissures, a favorisé la formation de l’unité<br />
lithostratigraphique E.<br />
Durant la formation des lithofaciès de l’unité D, le site est intensément fréquenté<br />
par une grande faune cavernicole (probablement l’Hyène des cavernes mais aussi le<br />
Loup). L’Hyène des cavernes est aussi responsable de l’accumulation des vestiges de<br />
faune mis au jour dans les unités 2 du locus Ouest et de la grotte aux Poules. Deux<br />
épisodes de colluvionnement ont eu lieu plus récemment, correspondant aux faciès 3 puis<br />
8 du locus Est. Il semble par ailleurs que des phases de soutirage karstique ont affecté le<br />
gisement au cours de la constitution de l’assemblage de ce dernier locus.<br />
1.5. Chronologie et datations (Mann et al., 2007 ; Mann et al. dans<br />
Maureille et al., 2007a ; Maureille et al., 2007b)<br />
Diverses datations ont permis d’établir une chronologie, mais celle-ci est encore<br />
fragile (figure 9).<br />
42
Présentation du site<br />
Figure 9 : Schéma global récapitulant le matériel archéologique retrouvé dans les différents<br />
faciès ainsi que les datations pour les trois loci des Pradelles.<br />
Tiré de Maureille et al. (2007a). Ellipse 1 : vestiges de faune (Renne, Cheval, Bison, carnivore) et<br />
humains principalement accumulés par l’Homme. Ellipses 2, 3 et 4 : vestiges de faune (Renne,<br />
Cheval, Bison, Marmotte, carnivore) principalement accumulés par les carnivores.<br />
La base de la séquence (unité lithostratigraphique A du locus Est, faciès 1 du<br />
locus Ouest et de la grotte aux Poules) s’est formée durant la période tempérée du stade<br />
isotopique 5, peut-être même auparavant. Une datation Uranium-Thorium réalisée sur<br />
la coulée stalagmitique du sommet du faciès 1 de la coupe Est au laboratoire de<br />
datations de Cambridge, donne un âge de 81 958 ± 784 ans BP.<br />
Si l’ouverture de l’aven peut avoir été produite à la fin de l’OIS 5, il est assez<br />
probable qu’une partie de la mise en place de l’unité B remonterait au stade isotopique 4.<br />
En effet, le faciès 2b a été daté par thermoluminescence (au laboratoire IRAMAT-CRP2A<br />
de l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 3) sur un silex brûlé à 57 600 ± 4 600 ans BP. Mais nous savons<br />
que cet unique résultat est trop fragile (Valladas et Mercier, 2005) et qu’il convient de le<br />
considérer avec une grande prudence.<br />
Les datations correspondant aux faciès 5, 6 et 7 ont été effectuées par analyse du<br />
Carbone 14 de restes fauniques au sein du laboratoire de datations absolues Beta<br />
Analytic Inc (Miami, USA), donnant respectivement un âge antérieur à 45 240 ans, à<br />
46 780 ans et de 32 320 ± 440 ans BP. Les unités lithostratigraphiques C, D et E de la<br />
coupe Est, ainsi que l’unité 2 de la coupe Ouest (datée entre 40 600 ± 530 ans BP et<br />
42 000 ans par Carbone 14) et l’unité 2 de la grotte aux Poules (39 860 ± 490 à 41 770 ±<br />
1 440 ans BP) livrent des vestiges qui sont contemporains du stade isotopique 3.<br />
Enfin, l’unité E, à savoir l’effondrement du plafond d’un des niveaux de l’aven qui<br />
traduit l’arrêt de fonctionnement du gisement, se met en place il y a 32 500 ans BP.<br />
43
1.6. Données paléoenvironnementales<br />
Présentation du site<br />
1.6.1. Paléoclimatologie (Texier dans Maureille et al., 2007a : 80-82)<br />
Les phénomènes d’éboulements ainsi que les dépôts fluviatiles ne sont pas en<br />
mesure de donner des renseignements quant à l’environnement paléoclimatique de<br />
l’époque. En revanche, les dépôts stratifiés de la partie supérieure de l’unité C (faciès 6)<br />
dus à des épisodes de solifluxion témoignent d’un climat périglaciaire (Texier, 2009). De<br />
plus, la présence de minéraux allochtones tels que les amphiboles et les micas (unités<br />
lithostratigraphiques C et D) atteste de l’intervention de phénomènes éoliens, donc d’un<br />
environnement assez aride. Aridité qui, durant le Pléistocène supérieur du sud-ouest de<br />
la France, s’accompagne généralement de conditions froides.<br />
1.6.2. Micromammifères (Niclot et Seguin dans Maureille et al., 2007a ;<br />
Maureille et al,. 2007b)<br />
L’étude de la microfaune a porté sur les rongeurs et les amphibiens pour discuter<br />
un aspect des conditions paléoenvironnementales dans l’environnement proche des<br />
Pradelles.<br />
Dans le niveau 2a, le climat est froid et rigoureux, avec une grande majorité de<br />
campagnols des hauteurs (Royer dans Maureille et al., 2010a ; Maureille et al., 2007b).<br />
Les niveaux 4a et 4b voient une augmentation de la température puis de la sécheresse<br />
en 4b, le faciès 4a semblant particulièrement humide. Une amélioration climatique a lieu<br />
dans le niveau 5 où se retrouvent de nombreux restes de Marmottes.<br />
Les alentours du gisement des Pradelles durant le Paléolithique moyen<br />
présentent un environnement ouvert steppique à herbage parsemé de zones de<br />
broussailles et de points d’eau permanents (attesté par la présence de grenouilles vertes<br />
et de poissons).<br />
1.6.3. Les isotopes de l’oxygène (Royer dans Maureille et al., 2009)<br />
Les valeurs de la composition isotopique de l’oxygène (δ 18 O) des restes<br />
microfauniques renseignent sur l’évolution climatique au sein du gisement. Les premiers<br />
résultats montrent une tendance au refroidissement entre les faciès 4b et 6 (diminution<br />
du δ 18 O), ce qui tend à contredire les résultats tirés de l’analyse de la microfaune (cf.<br />
supra).<br />
44
1.7. Données paléocomportementales humaines<br />
Présentation du site<br />
1.7.1. Matériel lithique (Meignen et Vandermeersch, 1987 ; Bordes et al.<br />
dans Maureille et al., 2007a : 82-84 ; Maureille et al., 2010b)<br />
Depuis 2001, plusieurs centaines de pièces lithiques ont été mises au jour,<br />
essentiellement dans les faciès 2a, 2b, 4a et 4b (figure 9). Elles sont le produit d’un<br />
débitage moustérien de type Quina caractérisé par des objets courts, larges, épais à<br />
section asymétrique, souvent corticaux et à talon lisse (Bourguignon, 1997). Quel que<br />
soit le faciès, l’outillage retouché est très abondant, surtout sur les supports en matière<br />
première allochtone. Il est représenté principalement par les racloirs (simples et<br />
transversaux), dont les tranchants sont aménagés par une retouche écailleuse<br />
scalariforme (Meignen et Vandermeersch, 1987). Ce mode de production indique une<br />
conception volumétrique avec une alternance d’exploitation des surfaces et de<br />
latéralisation des séries (Bourguignon, 1997). L’étude taphonomique réalisée par<br />
S. Beyries (1987) conclut, de plus, à l’emmanchement de certains racloirs ainsi qu’à leur<br />
utilisation pour le travail du bois. On retrouve aussi beaucoup d’encoches et de<br />
denticulés, parfois matrices productrices.<br />
L’importation d’outils en matières premières allochtones (silex du Crétacé<br />
supérieur), essentiellement sur des distances de vingt à trente kilomètres, est attestée<br />
(Meignen et Vandermeersch, 1987 ; Bordes et al. dans Maureille et al., 2007a : 82-84).<br />
Elle est complétée par un débitage du silex local (Delagnes et al., 2006), produisant des<br />
supports plus ou moins réguliers. Les produits débités ont été réaffûtés, recyclés<br />
(principalement ceux en matière première allochtone) puis abandonnés sur place. Les<br />
outils présents sur le site sont donc de petite taille car en fin de vie. « Ces comportements<br />
traduisent donc une certaine anticipation des besoins, avec l’apport de matrices que l’on<br />
peut alors considérer comme polyvalentes puisqu’elles peuvent soit être<br />
transformées/utilisées en outils (racloirs), soit produire des supports à retoucher (éclats<br />
de recyclages ensuite transformés) en fonction des besoins du moment » (Meignen et al.,<br />
2010 : 164).<br />
De plus, un certain nombre de galets ou fragments de galets en quartz ont été<br />
utilisés en tant que percuteurs (Maureille et al., 2010a) ainsi que des manuports dans<br />
des matières premières provenant des alluvions des régions environnantes.<br />
45
Présentation du site<br />
1.7.2. La macrofaune (Beauval et Costamagno dans Maureille et al., 2007a :<br />
88-98 ; Maureille et al., 2007b, 2010b)<br />
Lors de chaque campagne de fouille, des milliers de restes de grande faune sont<br />
mis au jour, principalement dans les faciès 2a, 2b, 4a et 4b de la coupe Est (tableau 2,<br />
figures 9 et 10).<br />
2a 2b 4a 4b 5<br />
NRD %NRD NRD %NRD NRD %NRD NRD %NRD NRD %NRD<br />
Ursidé<br />
1 0,04%<br />
Lion des cavernes<br />
1 0,04%<br />
1 0,19%<br />
Loup 3 0,10% 2 0,08% 3 0,06% 5 0,18% 9 1,67%<br />
Vulpiné<br />
Hyène des<br />
4 0,13% 15 0,60% 8 0,15% 5 0,18% 14 2,59%<br />
cavernes<br />
1 0,04% 5 0,10% 2 0,07% 1 0,19%<br />
Putois<br />
1 0,04%<br />
Belette<br />
1 0,02%<br />
Grand carnivore 2 0,07%<br />
1 0,02%<br />
Petit carnivore<br />
1 0,04%<br />
Carnivore<br />
2 0,07% 1 0,19%<br />
Cerf 3 0,10%<br />
Chevreuil<br />
1 0,02% 2 0,07%<br />
Renne 2877 94,67% 2390 95,95% 5072 97,03% 2560 89,98% 312 57,78%<br />
Bos/Bison 46 1,51% 15 0,60% 32 0,61% 50 1,76% 17 3,15%<br />
Cheval 26 0,86% 25 1,00% 29 0,55% 31 1,09% 48 8,89%<br />
Hydrintinus<br />
1 0,02%<br />
Equidé<br />
2 0,37%<br />
Marmotte<br />
Léporidé 6 0,20%<br />
27 0,95% 70 12,96%<br />
3 0,06% 8 0,28% 13 2,41%<br />
Ongulé taille 1/2 1 0,03% 1 0,04%<br />
Ongulé taille 2<br />
1 0,04%<br />
73 2,57% 9 1,67%<br />
Ongulé taille 2/3 2 0,07%<br />
1 0,04%<br />
Ongulé taille 2/4 1 0,03%<br />
Ongulé taille 3/4 65 2,14% 37 1,49% 71 1,36% 79 2,78% 43 7,96%<br />
Ongulé taille 4 3 0,10%<br />
Ongulé taille 4/5<br />
1 0,04%<br />
Total 3039 100,00% 2491 100,00% 5227 100,00% 2845 100,00% 540 100,00%<br />
Tableau 2 : Fréquence relative en nombre de restes déterminés des taxons de grands<br />
mammifères dans les cinq faciès principaux issus des fouilles 2002 à 2007.<br />
Identifiés par C. Beauval et S. Costamagno. D’après Beauval et al. (dans Maureille et al., 2007a :<br />
tableau 19).<br />
Le Renne est le taxon le mieux représenté et ce, quel que soit le faciès considéré<br />
(environ à 90%). Il est suivi à beaucoup plus faible ampleur par le Bison, le Cheval, ainsi<br />
que par la Marmotte dans les faciès supérieurs de la stratigraphie. Les grands<br />
carnivores aussi présents sont l'Hyène des cavernes (Crocuta crocuta spelaea), le Loup, et<br />
en de bien moins grande quantité le Lion des cavernes et l’Ours.<br />
46
Présentation du site<br />
Figure 10 : Projection frontale des vestiges de macromammifères (2002-2007) selon les<br />
lithofaciès.<br />
Faciès : jaune : 2a, orange : 2b, bleu foncé : 4a, vert : 4b, bleu clair : 5, bleu moyen : 6, noir :<br />
autres types de vestiges (lithiques, coprolithes, micromammifères). Réalisé par F. Lacrampe-<br />
Cuyaubère.<br />
La coupe Ouest livre peu de matériel archéologique. Le Renne y est aussi<br />
majoritaire (57,28% des vestiges déterminés) quoique de manière moins importante que<br />
dans la coupe Est. Durant la campagne 2010 y a été découverte une portion de diaphyse<br />
tibiale de mammouth rongée par des grands carnivores, première attestation de la<br />
présence de ce taxon dans le site (Maureille et al., 2010a).<br />
Enfin, dans la grotte aux Poules, 663 restes de faune aviaire subactuelle ont été<br />
découverts à ce jour représentant plus de 255 individus, très majoritairement des poules<br />
47
Présentation du site<br />
(95% du NRD). De plus, des vestiges de macromammifères qui appartiennent<br />
préférentiellement à des ongulés de grande taille, tel le Bison et le Cheval, ont ainsi été<br />
retrouvés dans cette grotte.<br />
1.7.3. Fréquentation et fonctionnement du gisement<br />
Dans les faciès inférieurs (2a, 2b, 4a, 4b, 4c et 4d), l’Homme est le principal agent<br />
d’accumulation des restes fauniques. Ceux-ci, majoritairement du Renne (90% du NRD),<br />
portent des stigmates de dépouillement, de désarticulation, de récupération de la moelle<br />
et de décarnisation. Ces stries d’origine anthropique se retrouvent sur 40% des pièces<br />
étudiées (Beauval et Costamagno dans Maureille et al., 2007a). D’après l’étude conjointe<br />
du matériel lithique et faunique, les résultats indiquent que le gisement aurait alors<br />
fonctionné comme halte de chasse (hunting camp), plus précisément comme site de<br />
boucherie secondaire, où les Hommes auraient exploité prioritairement ce cervidé, afin<br />
de constituer des réserves alimentaires et utilitaires (Costamagno et al., 2005, 2006 ;<br />
Rendu dans Maureille et al., 2010a). Les très faibles densités d’outillage lithique, leur<br />
gestion ainsi que l’absence de structuration spatiale suggèrent que la fréquentation par<br />
les Néandertaliens aurait été faite d’occupations successives automnales de courte durée<br />
(Rendu dans Maureille et al., 2010a ; Meignen et al., 2010). Les analyses<br />
cémentochronologiques réalisées sur des dents de Renne vont elles aussi dans le sens<br />
d’un abattage des Rennes au début de l’automne (Rendu dans Maureille et al., 2010a).<br />
Un grand nombre de retouchoirs a été mis au jour, mettant en évidence une<br />
utilisation des restes fauniques dans la chaîne opératoire lithique. Les supports utilisés<br />
dans cette optique sont des fragments de divers éléments osseux d’ongulés (os longs des<br />
membres, coxaux, côtes, scapulas, vertèbres et mandibules).<br />
Dans le sommet du faciès 4b, on dénote sur l’assemblage osseux une<br />
augmentation de l’impact des carnivores. Les traces de dents augmentent de 50% et le<br />
pourcentage de vestiges présentant les marques d’une digestion est multiplié par quatre.<br />
Parallèlement, la fréquence de stries anthropiques devient inférieure à 20% et les<br />
encoches de percussion sont moins nombreuses (Maureille et al., 2009).<br />
Les faciès supérieurs (5 et 6) présentent eux aussi une diminution des stigmates<br />
anthropiques (sur 3% des restes) et une augmentation des traces dues aux carnivores<br />
(Loup, Hyène des cavernes) qui deviennent prépondérantes (sur plus de 16% des restes :<br />
Maureille et al., 2009). Ces faciès marquent la fin de la fréquentation du gisement par<br />
les Néandertaliens. Ils livrent aussi des restes de Marmottes, vraisemblablement<br />
accumulés par de petits carnivores (Maureille et al., 2010b).<br />
En ce qui concerne les modalités de fonctionnement de la grotte aux Poules, elle a<br />
tout d’abord été occupée par les Hyènes des cavernes qui ont charogné un certain nombre<br />
de grands ongulés. Cette fréquentation serait probablement contemporaine du sommet<br />
du locus Est (Maureille et al., 2005 : 59-61).<br />
48
Présentation du site<br />
Une utilisation beaucoup plus récente a été mise en évidence par la découverte de<br />
vestiges aviaires. Ces restes, principalement crâniens, ne présentent que peu de<br />
stigmates de fracturation mais beaucoup de traces de découpe par des outils en fer et de<br />
manducation par des carnivores de petite taille. Ces stries de découpe ont été laissées<br />
sur plus d’une centaine de restes de la tête et du cou par un couteau à lame mince.<br />
L’accumulation récente des gallinacés dans cette partie du gisement serait donc<br />
anthropique en ce qui concerne les vestiges de l’extrémité céphalique, et due aux petits<br />
carnivores pour le squelette post-crânien (Maureille et al., 2007a : 98).<br />
1.8. Autres recherches<br />
1.8.1. Paléogénétique (Geigl dans Maureille et al., 2008a : 84-85, Maureille et<br />
al., 2010b)<br />
Des restes osseux de Rennes et d’Hommes ont été prélevés en vue d’analyses<br />
paléogénétiques au cours des différentes campagnes de fouilles. Les échantillons de<br />
Renne sont considérés comme un matériel expérimental afin d’évaluer la conservation de<br />
l’histologie de l’os et du matériel génétique. Ces études préalables vont permettre de<br />
préciser un protocole pour l’analyse de l’ADN des échantillons provenant des restes<br />
humains (LP06-C6 #273, LP07-C11 #44 et LP10-D13 #263). L’ensemble de ce matériel<br />
est en cours d’étude par E.M. Geigl à l’Institut Jacques Monod (<strong>Université</strong> Paris 7).<br />
1.8.2. Études isotopiques<br />
1.8.2.1. Isotopes du Strontium (Kelly, 2007 ; Maureille et al., 2007a : 140-142)<br />
L’étude du rapport isotopique 87 Sr/ 86 Sr conservé dans l’émail dentaire permet de<br />
discuter de la mobilité des populations animales et humaines. Le strontium acquis par<br />
l’alimentation se substitue au calcium des os et des dents et correspond au taux 87 Sr/ 86 Sr<br />
de l’environnement au sein duquel l’individu a grandi lorsque ses couronnes dentaires se<br />
sont formées (Ericson, 1985). Dans ce but, des dents de faune ont été prélevées aux<br />
Pradelles. Les résultats ont été comparés à ceux obtenus sur des échantillons prélevés<br />
dans le sol et sur des plantes provenant des deux environnements géologiques<br />
concernant le gisement. Ces environnements sont les calcaires aquitains et les roches<br />
métamorphiques du Massif Central. Il est sorti de cette étude une uniformisation des<br />
isotopes du strontium entre ceux hérités du régime alimentaire et ceux liés à<br />
l’environnement où a grandi l’animal. Néanmoins, les résultats obtenus pour des<br />
échantillons dentaires d’un Loup ont mis en évidence que celui-ci a grandi dans un<br />
environnement minéralogique distinct du site des Pradelles où ses restes ont été<br />
retrouvés.<br />
49
Présentation du site<br />
1.8.2.2. Isotopes du Carbone et de l’Azote (Bocherens et al., 1991 ; Fizet et al.,<br />
1995)<br />
Les fréquences relatives de 13 C/ 12 C et de 15 N/ 14 N provenant du collagène des os et<br />
des dents peuvent permettre de proposer des hypothèses quant au régime alimentaire du<br />
sujet étudié car ils dépendent de l’alimentation de l’individu et de son milieu<br />
environnant (Lee-Thorp et al., 1989). Des prélèvements ont donc été réalisés sur des<br />
vestiges osseux et dentaires de grande faune et de Néandertaliens de la collection mise<br />
au jour par B. Vandermeersch.<br />
Figure 11 : Diagramme δ 13 C vs. δ 15 N du collagène des mammifères des Pradelles.<br />
Modifié d’après Bocherens et al. (1991 : 488).<br />
Les taux plus élevés de δ 15 N de deux bisons par rapport aux autres herbivores<br />
engendrent une importante variabilité dans les résultats de cet isotope. Celle-ci pourrait<br />
être liée aux variations climatiques entre les différentes couches stratigraphiques d’où<br />
proviennent les échantillons, ou au fait que ces animaux aient été chassés dans des<br />
environnements différents à proximité des Pradelles puis ramenés sur le site. Mais il est<br />
aussi possible que ces deux restes de bison proviennent de jeunes animaux non sevrés<br />
ayant une signature isotopique de type "carnivore" puisqu’ils consomment du lait<br />
maternel.<br />
En ce qui concerne les carnivores, les Renards, considérés comme les "moins<br />
carnivores" possèdent le plus faible taux de δ 15 N alors que l’Hyène, consommant<br />
exclusivement de la viande présente le taux de δ 15 N le plus important.<br />
L’échantillon de Néandertaliens présente un taux de δ 15 N (de 9,3‰) comparable à<br />
celui des carnivores mais sa faible teneur en glycine (due à l’état de conservation) tend à<br />
augmenter le taux réel de 0,7‰. La valeur effective de δ 15 N est donc de 8,6‰, valeur<br />
appartenant à la variabilité des carnivores (figure 11). Néanmoins, « le régime carnivore<br />
50
Présentation du site<br />
des deux Néandertaliens de Marillac semble avoir été plus diversifié que le régime<br />
carnivore des loups. La chair des autres herbivores, tels que le Renne, le Cheval et le<br />
Bison, formait une partie majeur du régime néandertalien de Marillac » (Fizet et al., 1995<br />
: 72). Cela entre donc en contradiction avec les résultats de l’étude archéozoologique<br />
mettant en évidence une boucherie spécialisée sur le Renne (cf. p.48).<br />
Les taux de δ 13 C assez élevés montrent, quant à eux, que ces Néandertaliens<br />
n’auraient pas consommé de ressource marine. Bien évidemment, les résultats obtenus<br />
pour ces échantillons ne peuvent s’appliquer de manière globale à l’ensemble des<br />
Néandertaliens ayant fréquenté le gisement.<br />
51
2. Les restes humains<br />
Présentation du site<br />
2.1. Nombre de restes et nombre de pièces : définitions<br />
Le terme "nombre de restes" (NR) est l’équivalent français du terme anglo-saxon<br />
« Number of Identified Specimens » ou NISP (Lyman, 1994b : 38). En archéozoologie, il se<br />
subdivise en « nombre de restes indéterminés » (ND), « nombre de restes déterminés<br />
anatomiquement » mais non taxinomiquement (NRDa) et « nombre de restes déterminés<br />
anatomiquement et taxinomiquement » (NRDt) (Brugal et al., 1994). Bien évidemment,<br />
comme l’a déjà remarqué Boulestin (1999 : 23), dans le cas des assemblages humains, le<br />
NRDa n’a pas lieu d’être, le nombre de restes déterminés étant alors égal au NRDt. C’est<br />
une unité observationnelle qui rend compte du nombre de restes d’une collection. Cette<br />
définition est très vague et nous avons donc choisi de considérer comme "reste", tout<br />
vestige ayant un numéro d’identification, qu’il soit coordonné, trouvé en position<br />
remaniée ou dans les refus de tamis. Lorsque différents restes peuvent être associés,<br />
nous avons alors dénommé l’ensemble "pièce". Ainsi que Poplin (1976) le souligne, ce<br />
dernier terme est mal défini et est, d’après lui, à éviter. Cependant, pour empêcher toute<br />
confusion entre les vestiges coordonnés à la fouille (les restes) et l’assemblage final après<br />
recollage (les pièces), nous avons préférer distinguer ces deux qualificatifs.<br />
Depuis les premières découvertes en 1934 et jusqu’en 2010, 95 restes humains ont<br />
été mis au jour et identifiés, correspondant après remontage à 80 pièces.<br />
2.2. Inventaire<br />
2.2.1. Restes humains identifiés en 1934<br />
Cette année-là, P. David isole un fragment de mandibule humaine gauche adulte<br />
(figure 4) dans les collections du carrier P. Richebœuf. Il la confie pour étude à<br />
J. Piveteau (1957, 1965). Son état de conservation lors de sa découverte est bien meilleur<br />
qu’il ne l’est aujourd’hui. Piveteau identifie un torus mandibularis ainsi que quelques<br />
atteintes pathologiques, à savoir une résorption du bord alvéolaire autour de la molaire<br />
et de la prémolaire et une destruction de la zone inter-radiculaire de la molaire. Piveteau<br />
(1957 : 474) décrit sur « la face externe, un bourrelet accusé sous les deux dents [qui]<br />
indiquerait un trouble inflammatoire et la large trabéculation osseuse, révélée par la<br />
radiographie, [qui] serait sans doute en rapport avec des troubles du même ordre,<br />
consécutifs à un déséquilibre alimentaire.». Le torus mandibularis aurait quant à lui une<br />
origine fonctionnelle (Piveteau, 1965).<br />
Une dent a aussi été isolée dans les collections du carrier vers 1934.<br />
Malheureusement, elle a aujourd’hui disparu et aucune mention n’en est faite par David<br />
52
Présentation du site<br />
ou par Piveteau. Elle ne nous est donc connue que par le cliché transmis à Maureille par<br />
Duport (figure 4) qui nous permet de supposer, quoique cela ne soit pas certain, qu’il<br />
s’agisse d’une incisive (latérale ?) supérieure permanente humaine régurgitée.<br />
2.2.2. Vestiges humains découverts entre 1967 et 1980<br />
Au moins 25 restes crâniens (osseux et dentaires) et infracrâniens ont été mis au<br />
jour entre 1967 et 1980 (tableau 3). L’identifiant de chaque fossile débute par M, le site<br />
étant appelé Marillac par B. Vandermeersch.<br />
Certaines dents sont à l’heure actuelle objet d’un désaccord parmi les<br />
anthropologues de l’équipe scientifique des Pradelles quant à leur attribution<br />
taxinomique. Elles ne seront pas prises en compte dans cet inventaire.<br />
Deux éléments essentiels sont mis en avant par Vandermeersch (1987) : il<br />
souligne que la répartition de ces pièces est très proche de celle des vestiges fauniques,<br />
semblant relever du hasard, et insiste sur la présence d’incisions laissées sur un arrière-<br />
crâne étudié parF. Le Mort puis par Garralda (Vandermeersch, 1980 ; Le Mort, 1981 : 77<br />
; 1986, 1987 ; Vandermeersch, 1987 ; Le Mort, 1988b, 1990, 2003 ; Garralda et al., 2005 ;<br />
Garralda, 2009).<br />
53
Numéro<br />
de<br />
pièces<br />
Identifiant<br />
M.D. G.<br />
Identifiant<br />
(Mannée-<br />
carré<br />
#n°fouille)<br />
Faciès<br />
actuel<br />
Nature du matériel<br />
Présentation du site<br />
3 M2 M67-G12 #6 2a Arrière crâne incomplet (occipital + 2 pariétaux), mature<br />
4 M22 M67-G12 #3 2a Fragment de diaphyse fémorale droit, immature<br />
5 M8 M70-F10 #41 2a Fragment de pariétal, immature<br />
6 M13 M70-F13 #2 2a<br />
Première prémolaire supérieure gauche et deuxième<br />
prémolaire supérieure gauche<br />
7 M17 M70-F12 #54 2a Incisive supérieure latérale droite<br />
8 M15 M??-D11 #21 2a Incisive supérieure latérale gauche<br />
9 M20 M71-F12 #73 2a Deuxième molaire inférieure gauche<br />
10 M13 M71-F12 #93 2a<br />
Premières et deuxièmes incisives supérieures droite et gauche<br />
et canine supérieure droite<br />
11 M5 M71-F10 #H02 2a Fragment de voûte crânienne<br />
12 M4 M72-E11 #342 2a<br />
13 M18 M72-I10 #22 2a<br />
Deux pariétaux (10 fragments, partie supérieure des os),<br />
immature<br />
Prémolaire (supérieure et immature ?) et première prémolaire<br />
supérieure droite<br />
14 M14 M72-E9 #284 2a Incisive déciduale latérale inférieure droite<br />
15 / M72-E11 #336 2a Incisive centrale supérieure (droite ????)<br />
16 M6 M72-I11 #41 2a Fragment voûte crânienne<br />
17 M10 M72-E12 #6 2a Fragment voûte crânienne (frontal), immature<br />
18 M16 M75-H9 #3 2a Germe d'incisive permanente<br />
19 M9 M78-D9 #35 2b Fragment de pariétal peu épais, immature<br />
20 M7 M78-D7 #92 2a Fragment de pariétal, mature<br />
21 M3 M78-D8 #94 2a Fragment droit de frontal et de pariétal droit, mature<br />
22 M19 M78-D11 #21 2b Molaire supérieure gauche (M3)<br />
23 M21 M80-D10 #54 2a Fragment de diaphyse de radius droit<br />
24 M12 M80-D11 #289 2a<br />
Mandibule, partie antérieure de la branche montante droite,<br />
mature<br />
25 M23 M80-D11 #291 2a Fragment diaphyse fibula gauche, mature<br />
26 M11 M80-D9 #100 2a Os zygomatique gauche, mature<br />
27 / M?? #H02 ? Petit fragment de crâne (frontal ?), immature<br />
Tableau 3 : Les restes humains découverts entre 1967 et 1980.<br />
H = Hominid : reste découvert en position remaniée, Identifiant M.D. G. : identification d’après<br />
l’inventaire de M.D. Garralda.<br />
2.2.3. Vestiges humains découverts entre 2001 et 2010<br />
Avec la reprise des fouilles en 2001, ce sont 68 restes humains (correspondant à<br />
53 pièces après remontage) qui ont été ajoutés à la collection paléoanthropologique<br />
(tableau 4). En débutant ce projet, B. Maureille a décidé de donner au gisement le nom<br />
tel qu’il avait été défini pour la première fois par David (1935) qui appelait le site : l’abri-<br />
repaire des Pradelles. L’identifiant de chaque vestige commence donc par LP.<br />
54
Numéro<br />
de restes<br />
Numéro<br />
de pièces<br />
Identifiant<br />
(LPannée-carré<br />
#n°fouille)<br />
Faciès Nature du matériel<br />
Présentation du site<br />
28 28 LP01-E10 #H01 Rem Première ou deuxième molaire inférieure gauche, adulte<br />
29 29 LP01-D13 #1 3 Seconde prémolaire inférieure droite, adolescent ou adulte<br />
30 30 LP01-D8 #H02 Rem Temporal droit, fragmentaire, immature (?)<br />
31 31 LP01-D11 #H03 Rem<br />
Maxillaire droit adulte, région alvéolaire avec de la canine à la<br />
troisième molaire<br />
32 32 LP01-C11 #H04 Rem Fragment gauche d'occipital, mature (?)<br />
33 33 LP01-E12 #H05 Rem Fragment gauche d'occipital, immature<br />
34 34 LP01-E11 #H06 Rem Fragment gauche d'occipital, mature<br />
35 35 LP01-D9 #H07 Rem Fragment droit d'occipital, mature (?)<br />
36 29bis LP02-D13 #2 3<br />
Fragment de bord alvéolaire (face externe), recolle avec la<br />
prémolaire<br />
37 36 LP02-E12 #1 2a ? Fragment d'écaille temporal gauche<br />
38 37 LP02-E12 #2 2a ? Fragment de pariétal (?), immature (?)<br />
39 38 LP02-E12 #5 2a ? Fragment de pariétal, immature<br />
40 32bis etc<br />
LP03-D11 #96 à<br />
125<br />
2a Divers fragments d'un même occipital<br />
41 39 LP03-D10 #287 2a Seconde molaire déciduale supérieure gauche<br />
42 40 LP03-D15 #001 2b/surf Patella droite, mature (?)<br />
43 41 LP04-D12 #113 4a Fragment postéro-latéral d'un pariétal gauche, immature (?)<br />
44 42 LP04-D12 #314 4a Fragment d'un pariétal droit, mature (?)<br />
45 41bis LP04-D12 #352 4a Fragment supéro-antérieur d'un occipital gauche, immature (?)<br />
46 43 LP04-D12 #411 4a Première molaire déciduale inférieure droite<br />
47 44 LP04-D12 #718 2b Fragment postéro-latéral d'un pariétal droit, mature<br />
48 44bis LP04-D12 #719 2b Fragment postéro-latéral d'un pariétal droit, mature<br />
49 41ter LP04-D12 #751 2b Fragment postéro-latéral d'un occipital gauche, immature (?)<br />
50 45 LP04-D11 #263 2a Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />
51 46 LP04-D11 #163 4a Seconde prémolaire supérieure droite, mature<br />
52 47 LP04-D11 #191 4a Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />
86 47bis LP04-D11 #217 4a Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />
53 48 LP04-D12 #HT05 4a Fragment voûte crânienne (pariétal ? occipital ?)<br />
54 49 LP05-E12 #H08 Rem Cunéiforme intermédiaire gauche<br />
55 50 LP05-E12 #H10 Rem Fragment de frontal, région sus-orbitaire droite<br />
56 51 LP05-D12 #1053 2a Fragment de pariétal, immature<br />
57 51bis LP05-D12 #1059 2a Fragment droit de frontal, immature<br />
58 51ter LP05-D12 #1069 2a Fragment de pariétal droit, immature<br />
59 52 LP05-D9 #H11 Rem Fragment crâne (maxillaire ?)<br />
60 53 LP05-D12 #1170 2a Phalange moyenne de la main (RIII ou RIV) ?<br />
61 54 LP05-D12 #1307 2a Germe de troisième molaire inférieure droite<br />
62 55 LP05-Z8 #HT01 4a Tiers lingual première (?) molaire (?) déciduale supérieure (?)<br />
63 56 LP06-A7 #501 4b Deuxième molaire permanente inférieure droite<br />
64 56bis LP06-Z7 #475 4a Première prémolaire inférieure gauche<br />
65 57 LP06-D12 #1434 2a Fragment de diaphyse fémorale (?) droite<br />
66 58 LP06-C9 #770 4a Fragment gauche d'occipital, mature<br />
67 59 LP06-A7 #796 4b Phalange proximale de la main, immature (?)<br />
68 60 LP06-C9 #959 2b Fragment de pariétal droit (?) mature<br />
69 61 LP06-D6 #HT02 2b Germe (?) seconde molaire déciduale (?) supérieure droite<br />
70 62 LP06-C10 #430 4a Germe première (?) prémolaire supérieure droite (?)<br />
71 62bis LP06-C10 #431 4a Germe seconde (?) prémolaire inférieure droite (?)<br />
72 63 LP06-C06 #273<br />
Rem/2/<br />
4b<br />
Fragment de diaphyse fémorale gauche<br />
73 64 LP06-C10 #535 2b Fragment de pariétal (?) droit (?) mature<br />
74 65 LP07-C9 #1228 2a Fragment de voûte crânienne (temporal droit ?), immature (?)<br />
75 66 LP07-C9 #1382 2a Canine déciduale supérieure gauche (?)<br />
55
Numéro<br />
de restes<br />
Numéro<br />
de pièces<br />
Identifiant<br />
(LPannée-carré<br />
#n°fouille)<br />
Faciès Nature du matériel<br />
Présentation du site<br />
76 66bis LP07-C9 #HT03 2a Incisive latérale déciduale supérieure droite (?)<br />
77 67 LP07-C9 #1462 2a Germe deuxième (?) molaire permanente supérieure gauche<br />
78 68 LP07-C11 #44 4b Fragment pariétal (?) droit (?), immature<br />
79 69 LP07-C10 #776 2b Fragment temporal droit, suture squamosale<br />
80 70 LP07-C10 #790 4b Quart de pariétal gauche, immature<br />
81 71 LP07-C11 #87 4b Canine permanente supérieure droite<br />
82 72 LP07-C07 #HT04 2<br />
Seconde molaire déciduale supérieure gauche, deux tiers<br />
mésiaux<br />
83 73 LP07-Z7 #1092 4a Fragment pariétal (?) droit, mature (?)<br />
84 74 LP07-C12 #812 2b Fragment de pariétal droit, mature<br />
85 74bis<br />
LP09-C11/D11<br />
#H12<br />
Rem Fragment de pariétal droit, mature<br />
87 75 LP09-D06 #415 2a/4 Fragment de diaphyse fémorale<br />
88 76 LP10-D13 #362 2a Fragment de diaphyse fémorale gauche, mature<br />
89 77 LP10-C7 #1682 2b Fragment pariétal gauche, immature<br />
90 78 LP10-C13 #107 2b Fragment de pariétal droit, mature<br />
91 78bis LP10-C13 #108 2b Fragment de pariétal droit, mature<br />
92 78ter LP10-C13 #109 2b Fragment de pariétal droit, mature<br />
93 78quater LP10-C12 #1354 2b Fragment de pariétal droit, mature<br />
94 79 LP10-C11 #1931 2a Phalange distale main, immature<br />
95 80 LP10-C11 #1939 2a Phalange distale main, RI, immature<br />
Tableau 4 : Les restes humains découverts entre 2001 et 2010.<br />
H = Hominid : reste découvert en position remaniée ; HT = Hominid Tamis : reste découvert<br />
grâce au tamisage des sédiments ; Rem : position remaniée.<br />
2.3. Répartition des vestiges<br />
Les vestiges humains ont été découverts au sein des différents faciès, 2a, 2b, 3, 4a<br />
et 4b (tableau 3 et tableau 4, figure 12A) : principalement sur la partie nord de la coupe<br />
Est pour ce qui est des fouilles dirigées par B. Maureille et A.E. Mann et dans la partie<br />
nord du centre du gisement lors des fouilles de B. Vandermeersch (figure 12B).<br />
56
Figure 12A : Répartition des restes humains en transect frontal.<br />
Présentation du site<br />
Carrés bleus : restes mis au jour lors des fouilles B. Vandermeersch (1967-1980) ; ronds noirs :<br />
restes mis au jour lors des fouilles B. Maureille (2001-2010). Figure réalisée par L. Bouchard.<br />
57
Présentation du site<br />
Figure 12B : Répartition des restes humains en plan horizontal.<br />
Carrés bleus : restes mis au jour lors des fouilles B. Vandermeersch (1967-1980) ; ronds noirs :<br />
restes mis au jour lors des fouilles B. Maureille (2001-2010). Figure réalisée par L. Bouchard.<br />
58
Étude morphométrique<br />
« L'Homme de Néandertal c'est comme le lapin de Garenne<br />
sauf qu'il habitait à Néandertal et non pas à Garenne. »<br />
Sacha Guitry<br />
Partie II :<br />
Étude morphométrique<br />
59
1. Matériel de comparaison<br />
Étude morphométrique<br />
La liste des vestiges des Pradelles étudiés dans cette partie est présentée en<br />
annexe 1.<br />
1.1. Les membres de la lignée néandertalienne<br />
Un des objectifs de cette étude étant de caractériser morphologiquement et<br />
métriquement les restes humains des Pradelles au sein de la variabilité<br />
néandertalienne, nous avons choisi de les comparer avec des données issues d’autres<br />
restes osseux et dentaires de ce taxon.<br />
Afin d’avoir un échantillon de comparaison suffisamment important mais<br />
cohérent, nous avons séparé chronologiquement les membres de la lignée<br />
néandertalienne anciens (ou Prénéandertaliens) appartenant aux stades isotopiques<br />
antérieurs au 5e ou à celui-ci, et les membres plus récents de cette lignée, datés du stade<br />
isotopique 5d au stade isotopique 3, les Néandertaliens (Rougier, 2003). Ces deux<br />
groupes ont donc été utilisés distinctement dans les études statistiques portant sur les<br />
variables métriques. Nous n’avons pas fait de séparation d’ordre géographique, les<br />
Néandertaliens du Proche-Orient ayant été intégrés, selon leur attribution<br />
chronologique, au groupe des Prénéandertaliens, ou au groupe des Néandertaliens<br />
récents. Bien que l’attribution taxinomique de ces spécimens soit parfois discutée<br />
(Tillier, 2005), nous avons choisi de suivre la majorité des auteurs, ceux-ci définissant<br />
ces fossiles comme des membres de la lignée néandertalienne (e.g. Howell, 1958 ; Suzuki<br />
et Takai, 1970 ; Vandermeersch, 1981 ; Trinkaus, 1983 : 426 ; 1988 ; Bar-Yosef et<br />
Vandermeersch, 1991 ; Hublin, 1998 ; Vandermeersch, 2007).<br />
L’ensemble des Prénéandertaliens et des Néandertaliens utilisés dans notre<br />
travail est présenté dans les tableaux des annexes 2A et 2B, ainsi que leur attribution<br />
chronologique et la ou les partie(s) anatomique(s) concernée(s) par l’étude.<br />
1.2. Les Hommes anatomiquement modernes<br />
Des échantillons de fossiles d’Hommes anatomiquement modernes du<br />
Paléolithique supérieur et du Paléolithique moyen (Qafzeh et Skhul) ont été utilisés<br />
dans les comparaisons. Des auteurs considèrent cependant que tout ou partie des<br />
individus de Qafzeh et de Skhul ne sont pas anatomiquement modernes car présentent<br />
des traits archaïques (Wolpoff, 1996 : 612-614 ; Arensburg et al., 2002). Mais, de la même<br />
manière que pour le débat portant sur les Néandertaliens du Proche-Orient, nous avons<br />
choisi de nous rattacher au consensus le plus largement répandu, à savoir de les<br />
60
Étude morphométrique<br />
considérer comme des Hommes modernes (e.g. Mc Cown et Keith, 1939 ; Vandermeersch,<br />
1981 ; Shea et Bar-Yosef, 2005 ; Trinkaus, 2005).<br />
Un échantillon d’Hommes modernes subactuels, échantillon qui diffère selon les<br />
parties anatomiques concernées, a été utilisé dans les analyses statistiques. Ce dernier<br />
groupe n’a pas comme but de cerner la variabilité moderne récente mais sert de<br />
référentiel afin de caractériser les individus des Pradelles relativement à la morphologie<br />
subactuelle.<br />
En ce qui concerne les données sur la variabilité actuelle, nous avons choisi de<br />
privilégier les mesures effectuées par les auteurs d’études de synthèse sur certaines<br />
parties anatomiques.<br />
Pour le temporal, les données subactuelles proviennent de la thèse de Elyaqtine<br />
(1997) et concernent des individus esquimaux, africains, européens, australiens et<br />
asiatiques.<br />
Concernant l’occipital, les épaisseurs des parois crâniennes sont issues du travail<br />
de Twiesselmann (1941) sur 400 individus hommes et femmes, de Paris et de Bruxelles.<br />
Les mesures dentaires modernes viennent essentiellement des collections de<br />
Spitafield, Poundbury et de Coxyde et nous ont été transmises par B. Maureille.<br />
Les données sur les phalanges sont inédites et nous ont été communiquées par<br />
I. Crevecoeur. Elles proviennent d’individus de la nécropole de Taforalt (Maroc,<br />
Épipaléolithique), de la Caverne de la Cave (Maurenne, Belgique, Néolithique Mosan),<br />
du Trou du Frontal (Furfooz, Belgique, Néolithique Mosan) et du cimetière Jacques Brel<br />
(Saintes, Gallo-Romain).<br />
Enfin, les mesures patellaires sont issues de la base de données créée par<br />
F. Moreau lors de son mémoire de Master 2. Elles correspondent à des individus des<br />
cimetières Jacques Brel (Saintes, Gallo-Romain), de Beauvais (Ile de France, 15 ème au<br />
18 ème siècle) et de Cognac (6 ème au 18 ème siècle).<br />
La grande majorité des données de comparaison est issue de la littérature et,<br />
dans la mesure du possible, des travaux princeps après vérification qu’elles aient bien<br />
été prises selon la méthode préconisée, à savoir généralement Martin (1914) et<br />
Twiesselmann (1941). Si la méthode n’est pas clairement indiquée nous avons préféré ne<br />
pas prendre en compte les résultats.<br />
Pour les données dentaires, nous avons principalement utilisé dans les études<br />
statistiques celles provenant de la base de données constituée par B. Maureille.<br />
Certaines mesures de dents fossiles étant inédites, nous les mentionnons comme des<br />
communications personnelles. Dans l’étude morphologique des dents, de nombreuses<br />
références sont faites aux travaux de thèse de Bailey (2002a). Cependant, il faut tenir<br />
compte du fait que sa division des fossiles néandertaliens en deux groupes est différente<br />
de la nôtre. Cet auteur sépare les Néandertaliens anciens provenant des stades<br />
isotopiques 5 et antérieurs des Néandertaliens récents des stades isotopiques 2 à 4. Nous<br />
faisons quant à nous la séparation au niveau de l’Éémien, stade isotopique 5e.<br />
61
Étude morphométrique<br />
E. Trinkaus nous a aussi gracieusement transmis certaines mesures fémorales<br />
inédites, également notées comme "communications personnelles".<br />
2. Méthode<br />
2.1. Méthode morphologique descriptive<br />
La description morphométrique a porté sur les pièces, formées parfois de<br />
différents restes coordonnés et/ou découverts lors de la fouille (cf. 52).<br />
Tous les vestiges découverts ont fait l’objet d’une détermination dans le cadre des<br />
activités de fouilles (Beauval et al., 2001, 2002, 2003, 2004 ; Maureille et al., 2005, 2006,<br />
2007a, 2008a, 2009, 2010a). Nous ne discuterons leur diagnose anatomique que lors de<br />
désaccords avec les déterminations présentées dans ces rapports. Si aucune pathologie<br />
n’est décrite, c’est qu’il n’en existe pas ou qu’elle n’a pas été reconnue.<br />
Certains restes anciennement supposés humains ont été réattribués à la faune.<br />
Ils ne seront donc pas décrits. C’est le cas des vestiges LP04-D12 #863 et LP05-E12<br />
#H09, attribués précédemment à de la voûte crânienne (Maureille et al., 2007b), puis<br />
après remontages, reconnus comme du Renne (Maureille et al., 2010b).<br />
Nous présentons ici la méthode employée pour décrire certains caractères<br />
observés par la suite dans l’étude morphologique des pièces.<br />
2.1.1. État de maturation osseuse<br />
Pour chaque élément osseux nous avons tenté de déterminer son état de<br />
maturation, à savoir mature ou immature. C’est l’aspect externe de l’os et<br />
principalement son épaisseur qui a permis une telle distinction. En cas de doute, nous<br />
avons repositionné les fragments sur des moulages d’individus matures (La Chapelle-<br />
aux-Saints 1 et la Ferrassie 1) et d’individus immatures (Teshik Tash) présents au<br />
laboratoire d’Anthropologie des Populations Passées et Présentes. La correspondance<br />
dans la morphologie et les dimensions des structures osseuses des fragments et des<br />
crânes moulés sont aussi un bon indicateur de l’état de maturation de ces restes.<br />
2.1.2. Les sutures crâniennes<br />
La description des sutures crâniennes (figure 13) a été conduite suivant les<br />
schémas présentés par Broca (1875 : planche VI):<br />
62
Figure 13 : Complication des sutures.<br />
Modifiée d’après Broca (1875 : planche VI)<br />
2.1.3. L’âge au décès basé sur la calcification dentaire<br />
Étude morphométrique<br />
Afin d’estimer un âge au décès pour chaque individu représenté par les dents<br />
déciduales ou permanentes des Pradelles, nous nous sommes uniquement basés sur des<br />
méthodes visuelles. Celles-ci sont construites à partir d’échantillons d’Hommes actuels<br />
(Moorrees et al., 1963a et b ; Ubelaker, 1978 ; Liversidge et Molleson, 2004). Nous avons<br />
privilégié la méthode mise au point par Moorrees et al. (1963a et b) et reprise par<br />
Shackelford et al. (2012) qui ont construit des tables numériques à partir des graphiques<br />
réalisés par Moorrees et al. (ibid). Nous supposerons donc que la calcification dentaire<br />
ainsi que les séquences d’éruptions dentaires des Néandertaliens est voisine de celle des<br />
Hommes modernes actuels. Nous sommes cependant consciente que la réalité est<br />
vraisemblablement différente, les modalités de croissances chez les Hommes fossiles<br />
étant difficiles à cerner (e.g. Heim, 1976 ; Dean et al., 1986 ; Tillier, 1988a et b ; Smith et<br />
al., 2007 ; Bayle, 2008 ; Bayle et al., 2009). C’est pourquoi l’âge au décès attribué à<br />
chaque dent doit être interprété avec précaution et est principalement utilisé pour<br />
discuter du nombre minimum d’individus de l’assemblage et de leur position relative au<br />
sein du site.<br />
2.1.4. L’usure dentaire<br />
La plupart des auteurs utilise les termes usure et attrition dans un même sens.<br />
Cependant, l’usure est un mot général regroupant l’attrition et l’abrasion. L’attrition est<br />
63
Étude morphométrique<br />
considérée comme une perte de substance dentaire due aux contacts inter-dentaires<br />
masticatoires, qu’elle soit occlusale ou interproximale (Williams et Woodhead, 1986).<br />
L’abrasion est généralement reconnue comme résultant d’activités non masticatoires ou<br />
paramasticatoires (Twiesselmann et Brabant, 1967 : 52 ; Williams et Woodhead, 1986 ;<br />
Bacon et al., 2007) ou de l’érosion d’attaques acides ante mortem (e.g. aliments acides,<br />
acidité naturelle du corps : salive, enzymes gastriques) ou post mortem (e.g. acidité du<br />
sol) (Twiesselmann et Brabant, 1967 : 162 ; Williams et Woodhead, 1986 ; Bacon et al.,<br />
2007). Par la suite, ces termes seront employés en faisant cette même distinction.<br />
Afin de quantifier la perte de substance au niveau occlusal, nous avons utilisé les<br />
tables de Murphy (1959) et de Molnar (1971) qui sont les plus couramment employées en<br />
anthropologie biologique (cf. annexes 3A et 3B).<br />
2.1.5. Le taurodontisme<br />
Le taurodontisme est décrit pour la première fois par Keith (1913) comme un<br />
agrandissement de la chambre pulpaire.<br />
Pour déterminer le degré de taurodontisme des dents, nous avons choisi d’utiliser<br />
la méthode préconisée par Shifman et Chanannel (1978) établie à partir du coefficient<br />
taurodontique de Keene (1966). Pour ce faire, M. Bessou (UMR PACEA) a effectué des<br />
radiographies des dents et nous avons pu mesurer en face mésiale ou linguale (figure<br />
14) :<br />
- la hauteur de la chambre pulpaire (AB) en mm entre le point le plus déclive<br />
du plafond pulpaire (A) et celui du plancher pulpaire (B),<br />
- la longueur totale de la pulpe (AC) en mm entre le point le plus déclive du<br />
plafond pulpaire (A) et l’apex de la racine la plus longue (C).<br />
Ainsi, nous avons calculé le coefficient AB/AC correspondant à l’index<br />
taurodontique.<br />
- la distance jonction amélocémentaire/plancher pulpaire (DB) en mm séparant<br />
la jonction amélocémentaire (D) et le point le plus déclive du plancher pulpaire (B).<br />
Toutefois, la radiographie n’étant pas à échelle 1 pour 1, nous avons effectué une même<br />
mesure sur la dent et sur la radiographie afin d’en déduire l’échelle et donc d’apprécier<br />
plus précisément la réelle mesure DB.<br />
64
Figure 14 : Détermination du taurodontisme.<br />
Modifiée d’après Sathyanarayanan et Carounanidy (2001).<br />
Étude morphométrique<br />
D’après Schifman et Chanannel (1978), une dent est taurodonte si le quotient<br />
(AB/AC)*100 est supérieur ou égal à 20 et si DB est supérieur à 2,5 mm.<br />
Le quotient (AB/AC)*100 permet alors de les classer en différentes catégories :<br />
- entre 0 et 19,9, la dent est cynodonte,<br />
- entre 20 et 29,9, la dent est hypotaurodonte,<br />
- entre 30 et 39,9, la dent est mésotaurodonte,<br />
- entre 40 et 75, la dent est hypertaurodonte.<br />
2.1.6. Les facettes articulaires du cunéiforme intermédiaire<br />
Afin de décrire les facettes articulaires des faces internes et externes du<br />
cunéiforme intermédiaire, nous avons employé une classification descriptive réalisée par<br />
P. Courtaud suite à ses propres observations (Courtaud, comm. perso.).<br />
Les facettes articulaires internes correspondant au cunéiforme médial peuvent<br />
être de deux types (figure 15) : facettes antérieures et postérieures séparées (A) ou<br />
contigües (B).<br />
Figure 15 : Morphotypes des facettes articulaires internes du cunéiforme intermédiaire.<br />
D’après Courtaud (comm. perso.)<br />
65
Étude morphométrique<br />
Les facettes articulaires externes correspondant au cunéiforme latéral peuvent<br />
être cotées selon quatre morphotypes (figure 16) : facette supérieure unique (A), facette<br />
supérieure plus longue que la facette inférieure (B), les deux facettes sont de même taille<br />
et avec une séparation nette (C) ou les deux facettes sont de même taille mais sans<br />
séparation nette (D).<br />
Figure 16 : Morphotypes des facettes articulaires externes du cunéiforme intermédiaire.<br />
D’après Courtaud (comm. perso.)<br />
2.2. Méthode métrique<br />
2.2.1. Choix des mesures<br />
Pour décrire métriquement les pièces et ainsi les comparer aux échantillons<br />
néandertaliens, prénéandertaliens et modernes, nous avons utilisé des mesures<br />
communément acceptées et reproductibles. Celles-ci sont principalement tirées des<br />
travaux de Martin (1914), Twiesselmann (1941), Ruff et Hayes (1983) et Musgrave<br />
(1970) et sont regroupées dans l’annexe 4.<br />
Quelques méthodes sont explicitées ci-dessous.<br />
2.2.2. Propriétés de la section transverse<br />
Afin d’étudier les propriétés de la section transverse du fémur LP10-D13 #362 des<br />
Pradelles, nous avons acquis des scans CT (tous les 0,5 mm) via un scanner médical<br />
Light speed Pro 32 de la clinique Tivoli de <strong>Bordeaux</strong>. Nous avons orienté les coupes scan<br />
selon la norme : la face antérieure doit se situer inférieurement sur l’image et la face<br />
médiale à droite. Pour définir quel scan correspond à 50% de hauteur de la diaphyse, le<br />
logiciel ArteCore a été utilisé, puis pour les calculs d’analyse des propriétés de la section<br />
transverse, ImageJ avec le plugin MomentMacroJ.<br />
Ont ainsi été quantifiés les différents paramètres utilisés pour étudier les<br />
propriétés géométriques de la section transverse (Ruff, 2000), représentés sur la figure<br />
17 :<br />
66
A B<br />
Étude morphométrique<br />
Figure 17 : Propriétés géométriques de la section transverse.<br />
A : aire totale TA ; B : aire corticale CA ; C : axes x, y, maximum et minimum. Modifiée d’après<br />
Ruff et Hayes (1983).<br />
L’aire totale TA et l’aire corticale CA de la section transverse se développent de<br />
manière proportionnelle aux forces de compression et de tension axiales. Elles<br />
pourraient être liées à la masse corporelle (Ruff et al., 1993). C’est entre autre la raison<br />
pour laquelle beaucoup d’auteurs préconisent de standardiser les mesures de la section<br />
transverse par la masse corporelle et/ou la longueur de l’os (Stock et Shaw, 2007).<br />
Cependant, dans le cas du fémur des Pradelles pour lequel nous n’avons que la diaphyse,<br />
il est impossible de faire un tel ajustement. Le pourcentage d’aire corticale %CA, soit<br />
(CA/TA)*100, donne la surface relative d’os cortical en fonction de la surface totale de la<br />
section. Les moments d’inertie Ix et Iy, ou seconds moments de l’aire, sont une<br />
estimation de la résistance de la structure à la flexion, respectivement dans l’axe antéro-<br />
postérieur et médio-latéral.<br />
Le rapport Ix/Iy estime la forme de la section selon les axes antéro-postérieur et<br />
médio-latéral. Imax et Imin, perpendiculaires l’un à l’autre, correspondent aux<br />
résistances la plus importante et la plus faible au niveau de la section transverse, sans<br />
prendre en compte l’orientation de la pièce. Le rapport Imax/Imin indique la résistance<br />
relative à la flexion dans deux plans et la distribution relative de la section.<br />
C<br />
67
Étude morphométrique<br />
Le paramètre J, ou moment d’inertie polaire, est la somme de deux moments<br />
d’inertie perpendiculaires (dans notre cas J = Imax+Imin). Il renseigne sur la résistance<br />
à la torsion et est considéré comme un indicateur général des forces appliquées à l’os.<br />
Certains auteurs considèrent qu’il est d’ailleurs le meilleur paramètre, engendrant de<br />
moindres erreurs (Lieberman et al., 2004).<br />
2.2.3. Cartographie 3D de l’épaisseur de l’os cortical<br />
La cartographie tridimensionnelle de la variation d’épaisseur de l’os cortical du<br />
fémur LP10-D13 #362 a été réalisée grâce aux scans-CT précédemment cités. Nous<br />
avons utilisé le logiciel AMIRA pour faire une segmentation semi-automatique de ces<br />
scans avec des retouches manuelles en 2D et en 3D.<br />
La méthode usitée est celle préconisée par Spoor et collaborateurs (1993), reprise<br />
par la suite dans différentes études portant sur l’étude de la variation d’os cortical ou<br />
d’émail (e.g. Schwartz et al., 1998 ; Bayle, 2008 ; Volpato, 2008 ; Bayle et al., 2009 ;<br />
Benazzi et al., 2011).<br />
La technique du HMH (Half Maximum Height) permet de mesurer les distances<br />
linéaires sur une coupe d’examen CT. En sélectionnant, à partir de différentes coupes, la<br />
valeur médiane (valeur seuil ou valeur de seuillage) entre deux structures adjacentes sur<br />
l’histogramme calculé par l’outil Plot Profile du logiciel Image J (figure 18) et en<br />
l’entrant dans la fonction Label Voxel du logiciel AMIRA v.4.0., cette valeur seuil est<br />
alors appliquée à l’ensemble de la série d’image.<br />
Figure 18 : Profil du niveau de gris obtenu par Image J.<br />
Plus la structure est dense, plus la valeur de gris est importante. De gauche à droite : air –<br />
spongieux – cortical – air.<br />
Ceci constitue la phase de segmentation qui peut ensuite être corrigé<br />
manuellement en deux ou trois dimensions. La reconstruction 3D se fait virtuellement<br />
par triangulation et lissage virtuel.<br />
68
2.2.4. Tests statistiques<br />
Erreur intra-observateur<br />
Étude morphométrique<br />
Afin de quantifier l’erreur intra-observateur, nous avons choisi d’utiliser les<br />
formules préconisées par Cardoso (2001).<br />
Nous avons donc calculé l’erreur technique de mesure (TEM) livrant une mesure<br />
absolue de l’erreur dans la même unité que la variable mesurée :<br />
D est la différence entre les mesures et n est le nombre d’individus mesurés.<br />
Puis nous avons déterminé le coefficient de fiabilité (R) qui correspond à la<br />
proportion d’erreur de mesure relativement à la variance de la population étudiée :<br />
mesure.<br />
SD 2 est le total de la variance inter-individus de l’étude, incluant l’erreur de<br />
Dans le cas de variables catégorielles, nous avons employé le pourcentage<br />
d’agrément entre deux observations (%A) :<br />
Tests statistiques : présentation, utilité et échantillon concerné<br />
o Nuages de points 2D et ellipses équiprobables<br />
Les restes dentaires ont été étudiés statistiquement principalement grâce à leurs<br />
diamètres coronaires vestibulo-lingual (VL) et mésio-distal (MD). Afin de les comparer<br />
aux variabilités des échantillons de comparaison (cf. p.60), les deux variables ont été<br />
projetées dans un repère cartésien (x ; y) sous forme de nuages de points : à chaque<br />
individu sont associées les variables x (diamètre MD) et y (diamètre VL).<br />
Concernant l’échantillon moderne, le nombre d’individus est suffisamment<br />
important pour réaliser une ellipse équiprobable significative de la variabilité du groupe,<br />
grâce au logiciel Statistica. Pour les détails du calcul de ces ellipses, se reporter à<br />
l’article de Bertouille (1980).<br />
²<br />
²<br />
69
o Vérification de la normalité<br />
Étude morphométrique<br />
Pour certaines variables dans chaque groupe (en séparant les sexes lorsque cela<br />
s’est avéré utile), nous avons réalisé des tests de normalité de Shapiro-Wilk pour les<br />
populations à effectif égal ou supérieur à 5.<br />
o Comparaison de moyenne : test z de Kruskall-Wallis<br />
Des tests de comparaisons multiples de moyennes ont été réalisés dans l’étude de<br />
certaines pièces (test z de Kruskall-Wallis), afin de comparer les moyennes de chaque<br />
variable entre tous les taxons.<br />
o Distances probabilistes<br />
De par de la faiblesse d’une partie de nos échantillons de comparaison, nous<br />
avons choisi de resituer plusieurs ossements des Pradelles par rapport aux populations<br />
de références estimées par les échantillons, grâce à la méthode des distances<br />
probabilistes (Houët dans Maureille et al., 2001).<br />
Lorsque la valeur de l’individu appartient à l’échantillon de comparaison, on<br />
calcule la position probabiliste, mais lorsque qu’il en est exclut on parle de distance<br />
probabiliste. Nous avons utilisé ce dernier calcul.<br />
Cette méthode est basée sur le test-t de Student, prenant en compte la taille de<br />
l’échantillon de comparaison et maximisant le taux de variation pour de petits<br />
échantillons. Plus la valeur de la distance probabiliste converge vers 1, plus elle est<br />
proche de la moyenne de l’échantillon comparé. Plus elle est proche de 0, plus elle s’en<br />
éloigne.<br />
Pour cela, nous avons calculé les écart-réduits ajustés par la loi de Student, avec<br />
une modification apportée par F. Santos (PACEA) (Scolan et al., 2011) :<br />
La formule de la distance probabiliste est :<br />
70
Étude morphométrique<br />
Avec x : valeur individuelle, n : effectif de l’échantillon, m et s : moyenne et écart-<br />
type estimés de la population à partir de l’échantillon et 2 : bilatéral.<br />
o Analyses discriminantes<br />
Ces analyses ont été menées dans la comparaison des patellas pour identifier les<br />
variables qui discriminent les Néandertaliens et les Hommes anatomiquement modernes<br />
(pléistocènes et subactuels). De plus, cela permet d’associer chaque individu à l’un de ces<br />
deux taxons grâce à la combinaison de ces sept variables via les distances de<br />
Malahanobis. Plus le pourcentage de classification correct est proche de la détermination<br />
taxinomique de départ, plus les variables utilisées sont discriminantes.<br />
o Analyses en Composantes Principales<br />
Nous avons réalisé des analyses en composantes principales (ACP), analyses<br />
géométriques et statistiques, qui permettent de transformer des variables corrélées en<br />
nouvelles variables dé-corrélées les unes des autres (les composantes principales ou les<br />
axes). Par la combinaison de ces variables, les individus sont situés les uns par rapport<br />
aux autres afin de replacer l’individu des Pradelles au sein de notre échantillon de<br />
comparaison.<br />
o Écarts-types et moyennes pondérés<br />
Pour l’étude du temporal LP01-D8 #RemH02 nous n’avons accès, avec la thèse<br />
d’Elyaqtine (1995), pour ce qui est de la base de données de référence des Hommes<br />
actuels, qu’aux effectifs (n), moyennes (m) et écart-types (s) de chacun des cinq<br />
échantillons (esquimau, africain, européen, australien, asiatique), mais non de<br />
l’ensemble des Hommes actuels. Cependant, le calcul des distances probabilistes<br />
nécessite soit les données individuelles, soit les effectifs, moyennes et écart-types de<br />
l’ensemble de la population. Nous avons donc regroupé tous ces échantillons pour n'en<br />
faire qu'un qui sera alors, en faisant une hypothèse, assimilable à une population<br />
d’Hommes actuels.<br />
Par exemple : si nous avons trois échantillons dont nous connaissons n1, n2, n3,<br />
m1, m2, m3, s1, s2, s3. Nous faisons l'hypothèse que ces échantillons peuvent être<br />
regroupés, c'est une hypothèse forte en statistiques et qui peut avoir des conséquences<br />
sur la suite (Lamotte, 1971 : 79).<br />
La moyenne des trois échantillons réunis est :<br />
C'est la moyenne pondérée des moyennes.<br />
71
Étude morphométrique<br />
Pour l'écart-type moyen (pondéré également), il faut utiliser la formule suivante<br />
basée sur le théorème de Huygens (avec m la moyenne calculée précédemment) :<br />
72
3. Résultats<br />
3.1. La voûte crânienne<br />
3.1.1. Frontal<br />
3.1.1.1. Fragment de frontal à droite LP05-E12 #H10 (figure 19)<br />
État de conservation :<br />
Étude morphométrique<br />
Ce fragment présente de nombreuses petites traces de manganèse et sur le bord<br />
supérieur se trouvent en deux endroits des cassures récentes de couleur blanche.<br />
sur 18,2 mm.<br />
Il mesure 25,3 mm de long sur 20,4 mm de large. Le bord orbitaire est conservé<br />
Figure 19 : Fragment de frontal LP05-E12 # H10.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
mature.<br />
Les dimensions du fragment laissent supposer qu’il a atteint sa morphologie<br />
C<br />
73
Description :<br />
Étude morphométrique<br />
Face exocrânienne : La partie conservée du torus est assez marquée. Elle est régulière,<br />
lisse mais piquetée de petits foramens.<br />
Le bord orbitaire est fin et sa convexité est peu importante, ce en quoi il diffère<br />
beaucoup du bord orbitaire large et haut d’autres Néandertaliens tels que la Chapelle-<br />
aux-Saints 1.<br />
En arrière du bord supra-orbitaire, la surface médiale est plane et lisse. Elle est<br />
bordée médialement par une fracture nette et en arrière par une encoche. La surface<br />
latérale, quant à elle, est légèrement concave avec une remontée postérieure annonçant<br />
la partie squameuse du frontal. Le torus y est légèrement plus marqué.<br />
Face orbitaire : La surface orbitaire est plus irrégulière. Elle présente un léger relief<br />
sur le plafond de l’orbite qui correspond à la partie située supéro-médialement à la<br />
suture zygomatico-frontal. Le fragment forme une concavité décalée latéralement. On<br />
remarque la présence d’un petit écrasement d’origine anthropique sur le bord postéro-<br />
interne du côté médial.<br />
Épaisseur : Les tables externes et internes sont fines et la table interne s’épaissit<br />
médialement. Le diploé est très épais, mesurant de 5 à 6,5 mm, mais n’est pas parcouru<br />
par le sinus frontal. D’après Tillier (1977), les sinus frontaux des Néandertaliens<br />
s’étendent de manière variable au dessus des orbites, n’allant toutefois que très<br />
rarement jusqu’au trois-quarts de la longueur orbitaire, ce qui est le cas à la Ferrassie 1.<br />
Sur les autres spécimens, il n’atteint pas forcément la moitié de celle-ci. C’est pourquoi<br />
sur un fragment latéral tel que celui des Pradelles, nous n’observons pas le sinus frontal.<br />
3.1.2. Pariétal<br />
3.1.2.1. Fragment antéro-supérieur de pariétal LP02-E12 #2 (figure 20)<br />
État de conservation : Cette pièce est dans un bon état de conservation malgré<br />
quelques petites taches de manganèse qui l’affectent sur sa face endocrânienne.<br />
C’est un triangle de 17,8 mm de base (axe antéro-postérieur) pour 23,1 mm de<br />
hauteur (axe médio-latéral).<br />
74
Étude morphométrique<br />
Figure 20 : Fragment de pariétal LP02-E12 #2.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : position sur le crâne, mais non latéralisé.<br />
État de maturation :<br />
L’os est très compact et le diploé non visible, ce qui nous laisse supposer qu’il<br />
appartenait à un individu immature.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : La face exocrânienne n’est pas lisse, sa surface est piquetée de<br />
foramens, ce que l’on observe sur quasiment tous les fragments de pariétaux découverts<br />
aux Pradelles.<br />
Face endocrânienne : On remarque la présence de la demi-gouttière du sinus sagittal<br />
supérieur. Latéralement, il y a deux autres fossettes séparées entre elles par un relief.<br />
Quelques fines empreintes de vascularisation se dirigent vers la suture, elles se divisent<br />
et s’anastomosent. De par leur localisation, elles doivent provenir d’une branche issue du<br />
rameau bregmatique.<br />
Suture : La suture sagittale est présente sur 17,8 mm et est engrenée de type 4 (Broca,<br />
1875).<br />
Épaisseur : L’os, très dense, ne laisse pas apercevoir le diploé. Son épaisseur varie de 3<br />
à 5 mm.<br />
C<br />
75
Étude morphométrique<br />
3.1.2.2. Fragment postéro-supérieur de pariétal LP02-E12 #5 (figure 21)<br />
État de conservation :<br />
La face exocrânienne présente un petit décollement de la table externe sur un des<br />
bords sans suture et une longue fissure radiaire qui sont dus à la fracturation de l’os à<br />
l’état frais. La face endocrânienne porte elle aussi quelques stigmates taphonomiques :<br />
une partie de l’extrémité antérieure de la table interne a disparu par décollement. La<br />
pièce est cependant dans un bon état général de conservation.<br />
De forme grossièrement triangulaire, elle mesure 31,6 mm de base (axe antéro-<br />
postérieur) sur 37,1 mm de hauteur (axe médio-latéral).<br />
Détermination :<br />
La forme de la suture avec une forte indentation laisse deviner l’emplacement<br />
d’un ancien os surnuméraire. De plus, la présence d’un sillon d’un sinus le long de cette<br />
suture permet de positionner cette pièce postérieurement le long de la suture sagittale.<br />
Figure 21 : Fragment de pariétal LP02-E12 #5.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne, non précise.<br />
C<br />
76
État de maturation :<br />
Étude morphométrique<br />
L’os est fin et très compact ne montrant que peu de diploé. Il appartient sans<br />
doute à un individu immature.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : La surface de la pièce est irrégulière et porte de nombreux petits<br />
foramens ainsi que des sillons vasculaires linéaires perpendiculaires à la suture. Il n’y a<br />
pas d’autres reliefs, mise à part une très légère convexité au centre de la pièce.<br />
Face endocrânienne : On remarque le long de la suture un relief continu et plus ou<br />
moins marqué, le bord du sinus longitudinal.<br />
De plus, il existe quelques foramens le long de la suture ainsi qu’un autre décalé<br />
antérieurement. De nombreuses empreintes de fins sillons vasculaires se dirigent vers la<br />
suture en se divisant mais ne permettent pas de latéraliser la pièce.<br />
Suture : La suture sagittale court sur 31,6 mm à la base du fragment et son indentation<br />
est de type 2 à 3 d’après la classification de Broca (1875). Elle semble border un os<br />
surnuméraire.<br />
Épaisseur : L’épaisseur de l’os varie de 4,5 à 5 mm.<br />
3.1.2.3. Fragment de postéro-inférieur de pariétal droit LP04-D12 #314<br />
(figure 22)<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce est dans un très bon état de conservation. Sa surface externe est lisse<br />
et sans altération. Quant à la face endocrânienne, on observe la disparition de la table<br />
interne dans la partie antérieure du fragment, suite à une fracturation sur os frais.<br />
postérieur).<br />
Elle mesure 51,9 mm de long (axe médio-latéral) sur 29 mm de large (axe antéro-<br />
77
Étude morphométrique<br />
Figure 22 : Fragment de pariétal droit LP04-D12 #314.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
Cette pièce semble avoir atteint sa maturité osseuse.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : Les deux tiers supérieurs de la pièce sont piquetés de petits<br />
foramens, phénomène que l’on a observé sur une grande partie des restes de pariétaux<br />
des Pradelles. Ce piquetage est assez espacé inférieurement et devient de plus en plus<br />
condensé supérieurement.<br />
Le tiers inférieur du fragment est quant à lui très lisse. Cependant, dans l’angle<br />
postéro-inférieur, on remarque une zone avec des reliefs un peu au-dessus de<br />
l’emplacement de l’astérion. Ceux-ci sont formés de deux courtes crêtes partant de<br />
l’angle.<br />
Face endocrânienne : Des reliefs endocrâniens se trouvent le long de la suture, mais<br />
on ne peut observer la partie antérieure du fragment, ayant disparu par la desquamation.<br />
Une forte convexité délimitant une fosse longe la moitié inférieure de la suture.<br />
De nombreuses empreintes vasculaires plus ou moins marquées se retrouvent sur<br />
cette face, les plus supérieures étant assez anastomosés. Un sillon dans la partie<br />
supérieure se dirige de bas en haut et vers l’arrière, correspondant à un rameau de la<br />
branche lambdatique. De très fins sillons vasculaires plongent dans l’angle postéro-<br />
inférieur de la pièce.<br />
C<br />
78
Étude morphométrique<br />
Suture : La suture lambdoïde court sur 43,3 mm, c'est-à-dire sur quasiment tout le bord<br />
postérieur du fragment. Elle est engrenée et se fait au profit de l’occipital sur sa face<br />
externe. Dans la partie supérieure, les indentations sont très nombreuses et fines de<br />
type 3 à 4 (Broca, 1875).<br />
Il y avait très probablement des os surnuméraires dont un important au milieu<br />
du bord suturaire.<br />
Épaisseur : Le diploé est très peu épais. Son épaisseur varie de 4,5 à 7,5 mm.<br />
3.1.2.4. Fragment postéro-inférieur de pariétal droit LP04-D12 #718 et #719<br />
(figure 23)<br />
État de conservation :<br />
La table externe a disparu très superficiellement en quelques endroits du<br />
fragment antérieur (#719), beaucoup plus profondément sur le fragment postérieur<br />
(#718). La zone antéro-inférieure porte des traces de manganèse.<br />
Le bord supérieur des deux vestiges à été fracturé au profit de la table externe, le<br />
biseau de fracture mesurant jusqu’à 7 mm de large est légèrement émoussé.<br />
L’ensemble formé est un triangle à base courbe de 51,9 mm de long (axe médio-<br />
latéral) pour 30,3 mm de haut (axe allant de l’antéro-supérieur au postéro-inférieur).<br />
Figure 23 : Fragment de pariétal droit LP04-D12 #718-719.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
C<br />
79
État de maturation :<br />
mature.<br />
Étude morphométrique<br />
De par son importante épaisseur, cette pièce peut être attribuée à un individu<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : Le fragment postérieur (#718) présente un piquetage semblable à<br />
celui observé sur d’autres fragments de pariétaux de la collection des Pradelles. La pièce<br />
est régulièrement convexe, mis à part le tiers inférieur où s’insère le muscle temporal (m.<br />
temporalis).<br />
Sur le vestige antérieur (#719), à environ 3 mm du bord inférieur, se trouvent<br />
deux foramens de tailles très différentes. Le premier, juste en avant de la ligne de<br />
fracture est très petit. Le second, plus en avant est large et regarde vers l’avant et vers le<br />
bas.<br />
Dans la partie antéro-inférieure se trouvent de nombreux sillons en éventail<br />
mesurant environ 10 mm de long, qui correspondent à la zone d’articulation avec la<br />
partie squameuse de l’os temporal.<br />
Face endocrânienne : La face endocrânienne porte en son centre une très nette<br />
dépression circulaire de 12,5 mm de diamètre. Cette dépression est une empreinte des<br />
circonvolutions céphaliques, généralement très marquées dans cette zone. Elle est<br />
bordée inférieurement par un sillon qui traverse la pièce de l’avant vers l’arrière et du<br />
bas vers le haut, presque parallèle au bord suturaire. Il correspond à une branche du<br />
rameau lambdatique qui se rétrécit vers l’arrière et devient alors plus superficiel.<br />
Suture : La suture lambdoïde conservée sur environ 32 mm présente une indentation de<br />
type 4 (Broca, 1875).<br />
Épaisseur : La pièce, assez épaisse, a une répartition équivalente en table externe,<br />
interne et diploé. L’épaisseur totale varie entre 4,2 et 7 mm.<br />
24)<br />
3.1.2.5. Fragment postéro-supérieur de pariétal droit LP06-C9 #959 (figure<br />
État de conservation :<br />
Il est dans un bon état de conservation. Des fissures partent du bord supérieur et<br />
du bord inférieur et traversent la pièce de part en part.<br />
De forme trapézoïde, ce vestige mesure 39,1 mm de long (axe antéro-postérieur)<br />
sur 35,4 mm de large (axe médio-latéral).<br />
80
Étude morphométrique<br />
Figure 24 : Fragment de pariétal droit LP06-C9 #959.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
L’épaisseur de l’os nous permet de supposer qu’il appartenait sans doute à un<br />
individu mature.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : La surface exocrânienne est piquetée de nombreux petits<br />
foramens. Dans la partie postérieure de la pièce, il y a un petit enfoncement de la table<br />
externe, d’origine traumatique mais sans grande conséquence sur l’intégrité physique de<br />
l’individu car l’os s’est reformé. Cet enfoncement mesure 8,4 mm sur 6,7 mm et est formé<br />
de trois petites dépressions plus ou moins marquées, séparées entre elles par des crêtes<br />
superficielles.<br />
Le reste de la surface de l’os est marqué par de légers reliefs.<br />
Face endocrânienne : La face endocrânienne laisse voir le sillon du sinus longitudinal<br />
bordant latéralement la suture sagittale. Le rebord du sillon se prolonge tout le long du<br />
bord supérieur du fragment. La zone de fracture est donc très proche de l’emplacement<br />
de la suture sagittale.<br />
Les empreintes du système méningé sont observables à la surface de l’os. Le<br />
fragment correspondant à une partie postérieure d’un pariétal, ce sont alors des sillons<br />
C<br />
81
Étude morphométrique<br />
appartenant aux rameaux obélique ou lambdatique. Les branches postérieures sont<br />
assez marquées alors que les autres sont plus superficielles.<br />
Suture : Sur 17,4 mm de long se trouve la suture sagittale qui présente une courte<br />
indentation de type 2 (Broca, 1875).<br />
Épaisseur : Les bords du fragment présentent assez peu de diploé. L’os mesure 5 mm<br />
d’épaisseur.<br />
25)<br />
3.1.2.6. Fragment antéro-inférieur de pariétal droit LP06-C10 #535 (figure<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce se compose de sept fragments recollés formant un ensemble de 50 mm<br />
de long (axe supéro-inférieur) pour 39 mm de large (axe antéro-postérieur). On observe<br />
une encoche conchoïdale sur le bord opposé à la suture ainsi qu’un enlèvement<br />
anthropique dans l’angle postéro-inférieur. De plus, des stries de découpe sont présentes<br />
le long de la suture sur la face exocrânienne. Des fissures parcourent la pièce du bord<br />
postérieur au bord antérieur.<br />
Figure 25 : Fragment de pariétal droit LP06-C10 #535.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
C<br />
82
État de maturation :<br />
L’épaisseur de l’os plaide en faveur d’un individu mature.<br />
Description :<br />
Étude morphométrique<br />
Face exocrânienne : La partie supérieure du vestige est régulièrement convexe. La<br />
partie inférieure est piquetée et plus plane, mis à part un relief traversant la pièce<br />
perpendiculairement à la suture : une des lignes temporales.<br />
Face endocrânienne : La face endocrânienne porte un grand sillon correspondant à la<br />
branche antérieure du réseau méningé moyen ou au rameau bregmatique issu de cette<br />
branche. Il traverse toute la pièce, du bas vers le haut et de l’avant vers l’arrière. De ce<br />
sillon partent de nombreuses ramifications qui s’anastomosent et qui sont assez<br />
superficielles, sauf dans l’angle antéro-supérieur où elles sont plus marquées.<br />
Des crêtes en Y séparent trois fosses, deux supérieures et une inférieure : les<br />
empreintes des circonvolutions du cerveau. Ces crêtes corresponderaient au sillon latéral<br />
(ou scissure de Sylvius).<br />
Suture : La suture coronale mesure 47 mm et possède une indentation très nette et<br />
complexe de type 4 (Broca, 1875), elle n’est au dépend d’aucune table. Des os suturaires<br />
se trouvent dans la moitié inférieure.<br />
Épaisseur : La pièce mesure 4 à 6 mm d’épaisseur et la proportion diploé/os compact est<br />
variable selon les bords.<br />
26)<br />
3.1.2.7. Fragment postéro-inférieur de pariétal droit LP07-Z7 #1092 (figure<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce, formée de trois fragments recollés, est dans un très mauvais état de<br />
conservation. La surface exocrânienne est totalement exfoliée et la face endocrânienne<br />
est quasiment entièrement recouverte d’une fine couche de calcite. Elle mesure au total<br />
32 mm de long (axe antéro-postérieur) pour 24 mm de large (axe médio-latéral).<br />
83
Étude morphométrique<br />
Figure 26 : Fragment de pariétal droit LP07-Z7 #1092.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
Nous ne pouvons le déterminer de manière sûre bien qu’il ne nous paraisse pas<br />
particulièrement fin pour avoir appartenu à un individu immature.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : Il y a un petit foramen en position postéro-supérieure.<br />
Face endocrânienne : Sur la face endocrânienne au niveau de l’angle postérieur, on<br />
peut remarquer la présence de sillons du réseau méningé correspondant, par leur<br />
emplacement, à des ramifications du rameau lambdatique. Une fosse se trouve au<br />
niveau du bord squamosal, en avant de l’extrémité postérieure du fragment.<br />
Suture : On observe sur environ 15 mm une suture lambdoïde légèrement engrenée de<br />
type 2 ou 3 (Broca, 1875) et à l’extrémité du même bord une suture mastoïdienne de type<br />
squamosale ou de type 1 d’après Broca (1875), sur 7,5 mm, qui se fait au dépend de la<br />
table externe.<br />
Épaisseur : On aperçoit le diploé, assez fin, qui s’épaissit cependant au niveau de la<br />
suture mastoïdienne. Son épaisseur varie de 3 à 5,5 mm.<br />
C<br />
84
Étude morphométrique<br />
3.1.2.8. Fragment postérieur de pariétal droit LP07-C12 #812 et LP09-<br />
C11/D11 #H12 (figure 27)<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce est formée de plusieurs fragments recollés, formant un ensemble de<br />
49 mm de long sur 33,4 mm de large. La moitié de la table interne a disparue et le diploé<br />
y est visible.<br />
Figure 27 : Fragment de pariétal droit LP07-C12 #812 et LP09-C11/D11 #H12.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
mature.<br />
L’ossement, assez épais (jusqu’à 7 mm d’épaisseur), appartiendrait à un individu<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : La surface est régulière et piquetée de petits foramens. Elle ne<br />
présente aucun relief particulier sauf quelques sillons partant du bord de suture.<br />
Face endocrânienne : La surface interne n’est visible que sur la moitié de la pièce. On<br />
remarque la présence de deux paquets vasculaires parallèles à la suture lambdoïde,<br />
chacun d’entre eux se divisant en deux branches. Quelques foramens sont visibles.<br />
C<br />
85
Étude morphométrique<br />
On note une convexité parallèle au bord de suture, bien qu’un peu à distance,<br />
bordant le sillon du sinus sigmoïde.<br />
Suture : La suture engrenée de type 3 (Broca, 1875) ressemble à la suture lambdoïde et<br />
forme un angle. Ses côtés mesurent 16 mm et 8,7 mm.<br />
Épaisseur : L’os est épais, faisant 7 mm. Le diploé occupe une partie importante de<br />
cette épaisseur.<br />
3.1.2.9. Fragment centro-médial de pariétal droit LP10-C13 #107, #108,<br />
#109 et LP10-C12 #1354 (figure 28)<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce se compose de cinq fragments correspondant à quatre restes<br />
coordonnés à la fouille. La face exocrânienne présente des plages de manganèse et est<br />
très craquelée. De nombreuses fissures s’observent sur l’ensemble de la pièce. On<br />
remarque des stries de découpe sur la face exocrânienne d’une grande partie de la pièce.<br />
Elle mesure 63 mm supéro-inférieurement et 43,6 mm antéro-postérieurement.<br />
Figure 28 : Fragment de pariétal droit LP10-C13 #107, 108, 109 et LP10-C12 #1354.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
C<br />
86
État de maturation :<br />
Étude morphométrique<br />
La très forte épaisseur de l’os nous indique qu’il est attribuable à un individu<br />
mature robuste.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : La pièce, régulièrement convexe, ne possède pas de reliefs<br />
particuliers. Il y a toutefois un léger piquetage dans son tiers supérieur.<br />
Face endocrânienne : Elle présente les empreintes des reliefs céphaliques, dont une<br />
dépression circulaire sur le fragment #109, près du bord supérieur, probablement une<br />
fossette granulaire (Grimaud-Hervé, 1997 : 41). Le relief formant l’une des crêtes<br />
délimitant le sinus sagittal supérieur s’observe sur le fragment #107 (figure 29).<br />
Figure 29 : Empreintes du réseau vasculaire et des reliefs endocrâniens du pariétal LP10-<br />
C13 #107-108-109 et LP10-C12 #1354.<br />
FG : Fossette granulaire, RBp : rameau bregmatique postérieur, SSLS : sillon du sinus<br />
longitudinal supérieur.<br />
Des empreintes de paquets vasculo-nerveux traversent la pièce, se dirigeant vers<br />
le haut et l’arrière (figure 29). Ce sont deux branches du rameau bregmatique postérieur<br />
qui, tout comme sur le pariétal immature LP07-C10 #790, s’arrêtent postérieurement à<br />
la fossette granulaire. Quelques sillons anastomosés se trouvent dans l’angle postéro-<br />
inférieur de la pièce.<br />
Épaisseur : Le diploé est très épais. Cela ne semble pas être dû à une hyperostose<br />
porotique (qui conduit à un élargissement du diploé) car une autre conséquence de cette<br />
pathologie est la présence d’une table externe poreuse (Ortner, 2003 : 56), ce que l’on<br />
n’observe pas sur cet ossement. Ce diploé épais est donc peut-être un exemple de la<br />
variabilité néandertalienne.<br />
87
Étude morphométrique<br />
L’os s’épaissit très nettement dans la moitié inférieure du fragment, mesurant<br />
jusqu’à 10 mm d’épaisseur. Fragment inférieur d’un frontal et d’un pariétal droit LP05-<br />
D12 #1053, #1059 et #1069 (figure 30)<br />
État de conservation :<br />
La surface endocrânienne est relativement lisse mais porte des traces de<br />
manganèse. Elle est recouverte à certains endroits par une fine couche de calcite se<br />
superposant au manganèse. La moitié de la table interne du fragment de frontal a<br />
disparu par décollement suite à la fracturation et, dans le tiers postérieur, une plage<br />
ovalaire d’environ 5,7 mm de long montre une disparition de la surface externe. La face<br />
exocrânienne, quant à elle, est bien conservée quoique présentant quelques fissures<br />
perpendiculaires à la suture coronale. Un peu de manganèse recouvre une partie du<br />
fragment le plus postérieur (#1069), sans dépasser sur le fragment central. On peut<br />
aussi observer des stries de découpe de part et d’autre de cette dernière. La fracturation<br />
a donc eu lieu après que les stries de découpe soient réalisées mais avant le dépôt du<br />
manganèse.<br />
L’ensemble de la pièce mesure 99,4 mm de long (axe supéro-inférieur) sur 40 mm<br />
de large (axe antéro-postérieur).<br />
Figure 30 : Fragment de pariétal droit LP05-D12 #1053-1059-1069.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
Du fait de la faible épaisseur de l’os et de sa morphologie, cette pièce appartenait<br />
probablement à un individu immature.<br />
C<br />
88
Description :<br />
Étude morphométrique<br />
Face exocrânienne : Le long de la pièce et parallèlement au bord supérieur court la<br />
ligne temporale inférieure, en-dessous de laquelle la surface osseuse du pariétal est<br />
irrégulière. Cette surface présente des crêtes et des sillons sub-verticaux en éventail qui<br />
partent du bord courbe squamosal : la zone d’articulation avec la partie squameuse du<br />
temporal. La partie postérieure du fragment de frontal est convexe vers l’avant et vers le<br />
bas.<br />
De courts sillons vasculaires sub-parallèles à la suture coronale sont situés dans<br />
la partie inférieure du fragment. Une autre empreinte d’un sillon vasculaire, très net et<br />
beaucoup plus long, traverse la pièce à son extrémité antérieure. Il se dirige vers<br />
l’arrière et vers le haut et se divise en son centre, formant une seconde branche plus<br />
antérieure moins marquée. Ce sillon correspond à un rameau de l’artère temporale<br />
superficielle (a. temporalis superficialis). Plus en avant, on retrouve deux fines striations<br />
parallèles et sinueuses, distantes l’une de l’autre d’environ 1 à 1,5 mm. Ce sont les<br />
extrémités des rameaux de la veine temporale superficielle (vv. temporales superficiales)<br />
car elles plongent dans deux petits foramens. Toutes ces empreintes sont très marquées<br />
car les vaisseaux correspondant se situent sur l’aponévrose épicrânienne et non sur le<br />
muscle temporal, elles sont donc en contact proche avec l’os.<br />
Au milieu du fragment le plus postérieur (#1069), on remarque la présence d’une<br />
petite dépression naturelle. Enfin, au centre de la pièce se trouve un foramen qui<br />
regarde vers le bas et légèrement vers l’arrière.<br />
Face endocrânienne : Traversant le fragment central, on observe le départ de la<br />
branche antérieure du réseau méningé moyen, sub-parallèlement à la suture coronale.<br />
Un autre sillon longe aussi la suture, séparé du premier par une crête.<br />
Les reliefs encéphaliques sont très marqués. On remarque dans la moitié<br />
inférieure du fragment de frontal quelques reliefs et, à environ 16 mm de la suture, se<br />
trouve une dépression limitée de chaque côté par un relief. La partie proche de la suture<br />
est beaucoup plus plane. Plus en arrière, sur le fragment postérieur (#1069), se trouvent<br />
trois fosses dont deux le long du bord supérieur, séparés par une crête. Les crêtes<br />
inférieures correspondent au sillon latéral (sulcus lateralis).<br />
Suture : La suture coronale séparant deux des trois fragments présente une fine<br />
indentation de type 3 (Broca, 1875) sur la face externe où elle est au profit du pariétal.<br />
Épaisseur : L’os est compact et le diploé mince au niveau des fragments de pariétaux.<br />
Cependant, le diploé deviens moins dense vers l’avant du fragment de frontal. Son<br />
épaisseur varie de 4 à 6 mm.<br />
89
Étude morphométrique<br />
3.1.2.10. Fragment antéro-inférieur (?) de pariétal droit LP07-C11 #44<br />
(figure 31)<br />
État de conservation :<br />
Les deux faces du fragment sont très mal conservées à cause d’une intense<br />
exfoliation. Il mesure 48,7 mm de long (axe supéro-inférieur) sur 26,5 mm de large (axe<br />
antéro-postérieur).<br />
Détermination :<br />
Le bord le plus grand du fragment est constitué par une suture longée, sur sa face<br />
endocrânienne, par l’empreinte des vaisseaux du réseau méningé moyen. C’est la suture<br />
coronale dans sa partie inférieure, les indentations se faisant au profit de la table<br />
externe. La ramification se dirigeant vers le haut, le fragment peut donc être latéralisé<br />
en pariétal droit.<br />
Mais il faut rester prudent quant à la diagnose de cette pièce car elle a été<br />
découverte à proximité d’un certain nombre de restes crâniens d’ongulés de taille 3-4<br />
immatures présentant des atteintes de surface identiques. Toutefois, l’hypothèse la plus<br />
simple est de la considérer dans les collections paléoanthropologiques.<br />
Figure 31 : Fragment de pariétal droit LP07-C11 #44.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
C<br />
90
État de maturation :<br />
immature.<br />
Étude morphométrique<br />
Cette pièce est très fine et correspond probablement à un fragment d’os<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : À cause de l’exfoliation de la pièce, il ne reste plus que quelques<br />
petites plages où l’on peut observer la surface externe de l’os qui présente un intense<br />
piquetage.<br />
Face endocrânienne : Sur la face endocrânienne, bien qu’elle soit aussi très atteinte<br />
taphonomiquement, on distingue nettement les reliefs dus aux circonvolutions<br />
encéphaliques et aux empreintes des vaisseaux méningés. Deux de ces dernières sont<br />
parallèles au bord suturaire. L’un des rameaux est très proche du bord et l’autre,<br />
beaucoup plus marqué, se dirige vers le haut et vers l’arrière. Ces deux empreintes<br />
correspondent à la branche antérieure du système méningé moyen.<br />
On remarque deux zones principales portant des dépressions liées aux reliefs<br />
cérébraux. La première zone est petite et circulaire située en haut de la pièce, entre les<br />
deux branches méningés. La deuxième, localisée dans l’angle postéro-inférieur, est plus<br />
large et comporte plusieurs dépressions marquées séparées par des crêtes correspondant<br />
peut-être au sillon central (Grimaud-Hervé, 1997 : 251), mais compte tenu des atteintes<br />
taphonomiques, nous ne pouvons en être sûre.<br />
Suture : Les indentations de la suture coronale se font au profit de la table externe.<br />
Elles sont de type 2 (Broca, 1875) et présentent une nette orientation oblique du haut<br />
vers le bas.<br />
Épaisseur : L’os est compact et dense. Son épaisseur est de 4 mm.<br />
3.1.2.11. Fragment antéro-médial de pariétal gauche LP07-C10 #790<br />
(figure 32)<br />
État de conservation :<br />
Ce vestige est assez bien conservé malgré les lignes de fracture antéro-<br />
postérieures et les fissures qui l’affectent. Il mesure 78,5 mm supéro-inférieurement sur<br />
71,2 mm antéro-postérieurement.<br />
On remarque la présence de quelques traces de manganèse, de petites plages où<br />
la couche superficielle de l’os a disparu ainsi que de nombreuses stries de découpe.<br />
La cassure inférieure se situe au-dessus du bord temporal mais sous la ligne<br />
temporale inférieure.<br />
Un fragment d’os a été prélevé au niveau de la jonction des deux fragments<br />
principaux, au milieu du bord postérieur, afin de réaliser de futures analyses<br />
paléogénétiques.<br />
91
Étude morphométrique<br />
Figure 32 : Fragment de pariétal gauche LP07-C10 #790.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
La faible épaisseur de l’os suggère que ce fragment appartenait à un individu<br />
immature. Toutefois, on distingue très nettement la table externe, la table interne et le<br />
diploé, ce qui est peu fréquent chez les individus immatures, mais que l’on retrouve<br />
cependant sur les fragments de pariétal droit LP05-D12 #1053 et #1069.<br />
Certains auteurs proposent de mesurer l’épaisseur des parois crâniennes (par<br />
exemple au niveau des bosses pariétales et du bregma) afin d’attribuer un âge au décès<br />
approximatif, généralement par tranche d’âge (Arsuaga et al., 1997, 1999 ; Minugh-<br />
Purvis et al., 2000). Toutefois, d’autres auteurs soulignent la très forte variabilité de<br />
l’épaisseur des os du crâne qui empêche toute corrélation évidente entre celle-ci et l’âge<br />
au décès (Heim, 1982 ; Coqueugniot et al., 1996).<br />
Nous avons réuni des données de la littérature sur les épaisseurs mesurées au<br />
bregma (tableau 5) sans prendre en compte les mesures pour lesquelles la localisation<br />
exacte n’est pas précisée ou est différente de celle préconisée par Twiesselmann (1941).<br />
C<br />
92
Individu<br />
Âge au décès<br />
Épaisseur au<br />
bregma (mm)<br />
Individu<br />
LP07-C10<br />
#790<br />
Hortus 1<br />
Ibis 1<br />
Pech de<br />
l'Azé 2<br />
Roc-de-<br />
Marsal 3<br />
La Chaise<br />
S15 4<br />
Étude morphométrique<br />
Gibraltar 2<br />
(Devil's<br />
Tower) 5<br />
Engis 2 5<br />
(0-7 mois) (2 ans) 3 ans 3-6 ans 5 ans 5-6 ans<br />
4 0,7 2 2,8 4 3,5 2,5<br />
Krapina<br />
1 6<br />
La Chaise<br />
S51d 7<br />
La Chaise<br />
S51g 7<br />
La Chaise<br />
BD22 7<br />
La Ferrassie<br />
3 8<br />
Obi-<br />
Rakhmat 1 9<br />
Âge au décès 6-8 ans 7-8 ans 7-8 ans 10 ans 10 ans 9-12 ans<br />
Épaisseur au<br />
bregma (mm)<br />
5 2,5 2 4,5 2,2-3,5 4,5<br />
Tableau 5 : Épaisseur au bregma et âge au décès estimé d’enfants néandertaliens.<br />
1 : de Lumley, 1973 ; 2 : Ferembach, 1970 ; 3 : Madre-Dupouy, 1992 ; 4 : Coqueugniot et al., 1996 ; 5 :<br />
Tillier, 1982 ; 6 : Minugh-Purvis et al., 2000 ; 7 : Teilhol, 2002 ; 8 : Heim, 1982 ; 9 : Glantz et al. 2008.<br />
Nous pouvons ainsi remarquer que les épaisseurs au bregma ne suivent pas une<br />
tendance régulière selon les âges au décès estimés, mais sont extrêmement variables<br />
(tableau 5). Par exemple, pour un âge au décès estimé aux environs de 7-8 ans, le crâne<br />
de Krapina 1 a une épaisseur de 5 mm et celui de la Chaise AS 51g de 2 mm. De plus, les<br />
âges au décès présentés n’ont pas tous été déterminés de manière identique. Nous<br />
considèrerons donc que nous ne sommes pas en mesure d’attribuer un âge au décès basé<br />
sur cette méthode pour le fragment de pariétal des Pradelles.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : On remarque la présence de nombreux petits foramens<br />
vasculaires sur toute la face externe de l’os, dirigés vers l’arrière et vers le bas. Le bord<br />
supérieur est lui aussi piqueté mais il n’y a pas de foramen pariétal car la pièce se situe<br />
trop antérieurement sur le crâne pour le porter si celui-ci existe. Toutefois, quasiment<br />
aucun pariétal néandertalien ne possèderait de foramen pariétal (Heim, 1976 : 182 ;<br />
Wolpoff et al., 1981 ; Condemi, 1992 : 43 ; Dean et al., 1998 ; Verna, 2006 : 158).<br />
Cette pièce a subi d’importantes déformations taphonomiques, on peut cependant<br />
observer des reliefs marqués. La partie post-bregmatique est plane sur environ 20 mm et<br />
on trouve en arrière une convexité très nette dans le plan sagittal, un peu plus atténuée<br />
dans le plan frontal. Un méplat post-bregmatique plus ou moins marqué a aussi été<br />
décrit sur un certain nombre de pariétaux néandertaliens comme Subalyuk 2, Krapina 1<br />
ou La Quina LQ18 (Pap et al., 1996 ; Minugh-Purvis et al., 2000 ; Verna, 2006 : 466),<br />
mais aussi sur des pariétaux d’enfants actuels (Minugh-Purvis et al., 2000). Ce caractère<br />
n’est donc pas spécifique aux Néandertaliens.<br />
Sous le méplat post-bregmatique, il y a une autre convexité, parallèle à la suture<br />
coronale, et cette fois très marquée dans le plan frontal.<br />
On devine la présence de la ligne temporale inférieure qui délimite<br />
supérieurement une zone irrégulière, mais on ne voit pas de ligne temporale supérieure.<br />
L’expression de la ligne temporale supérieure est très variable selon les individus, c’est<br />
le cas par exemple à Vindija où elle est absente sur certains fragments et marquée sur<br />
d’autres (Wolpoff et al., 1981).<br />
93
Étude morphométrique<br />
Au niveau de l’extrémité postéro-inférieure du fragment se trouve la partie<br />
antérieure de la bosse pariétale. La courbure dans l’axe frontal de ce pariétal est plus<br />
importante que celle dans l’axe transversal. Cependant, ces observations peuvent être<br />
faussées par les déformations taphonomiques ayant atteint ce pariétal.<br />
Face endocrânienne : Sur la face endocrânienne, nous pouvons observer un certain<br />
nombre de sillons vasculaires méningés moyens (figure 33A). La présence de ces<br />
empreintes est due à l’étroit rapport existant entre la dure-mère et la table interne. Il<br />
existe cependant assez peu de données pour décrire la variabilité du réseau méningé<br />
(Grimaud-Hervé, 1997 ; Bruner et Manzi, 2008). On cote généralement ce système en<br />
termes de dérivation de la branche moyenne (obélique) à partir des branches antérieure<br />
(bregmatique) ou postérieure (lamdatique) (figure 33A).<br />
Figure 33 : Empreintes du réseau vasculaire et des reliefs endocrâniens du pariétal<br />
LP07-C10 #790.<br />
A : Empreintes visibles sur la face endocrâniennes, B : vaisseaux visibles sur la radiographie. FG :<br />
Fossette granulaire, RBa : rameau bregmatique antérieur, RBp : rameau bregmatique postérieur,<br />
RO : rameau obélique, SPC : sillon central, SC : sillon central, SSLS : sillon du sinus longitudinal<br />
supérieur, VD : veine diploïque.<br />
B<br />
A<br />
94
Étude morphométrique<br />
Au niveau du bord inféro-antérieur du fragment part la branche antérieure du<br />
réseau vasculaire. Elle se divise en trois ramifications de l’antérieur vers le postérieur<br />
(figure 33A) : le rameau bregmatique antérieur (RBa), le rameau bregmatique postérieur<br />
(RBp) et le rameau obélique (RO).<br />
Le rameau bregmatique antérieur se divise, en son milieu, en deux branches.<br />
L’une longe la suture coronale et se dirige vers le bregma, la deuxième se dirige en<br />
arrière et se termine par une fossette granulaire (fossette de Pacchioni) mesurant 6,5<br />
mm sur 5,5 mm (figure 33A et B: FG). Ces granulations dont l’étiologie reste peu connue,<br />
sont des évaginations de l’arachnoïde dans la dure-mère (Grimaud-Hervé, 1997 : 41). Ce<br />
rameau bregmatique est particulièrement large par rapport aux autres branches du<br />
système méningé. Dans son tiers inférieur, un large sillon se détache du rameau et se<br />
dirige presque perpendiculairement à la suture coronale.<br />
À l’arrière de ce premier rameau de la branche antérieure se trouve le rameau<br />
bregmatique postérieur (figure 33A : RBp). Celui-ci, légèrement plus fin que le premier,<br />
se dirige vers la partie postérieure de la suture sagittale. Il s’en détache dans son tiers<br />
inférieur un premier sillon qui s’anastomose avec le rameau obélique. Dans son tiers<br />
inférieur on note une division du rameau en un sillon antérieur et un sillon postérieur.<br />
Enfin, la troisième subdivision de la branche antérieure est le rameau obélique<br />
(figure 33A : RO). Celui-ci est moins large que les précédents mais présente beaucoup<br />
plus de ramifications. La région centrale du pariétal présente donc un maillage<br />
anastomotique plus complexe que la région antérieure.<br />
La radiographie permet d’observer une veine diploïque assez importante (figure<br />
33B : VD). D’après Hershkovitz (1999), l’élargissement du système veineux diploïque est<br />
sans relation avec le sexe et l’âge des individus mais aurait un support génétique. Une<br />
observation similaire a été faite sur le pariétal néandertalien de Las Pélénos (Scolan et<br />
al., 2011).<br />
Quelques empreintes de reliefs encéphaliques marquent la surface interne du<br />
pariétal (figure 33A). On observe à l’avant du sillon postérieur du rameau bregmatique<br />
antérieur une crête correspondant sur le cerveau au sillon central, qui court jusqu’à la<br />
suture sagittale (figure 33A : SC). Celle-ci est assez longue (environ 45 mm) et large et<br />
correspond à la scission entre le quatrième lobe frontal en avant et le lobule para-central<br />
en arrière. D’après Grimaud-Hervé (1997 : 251), la jonction entre le sillon central et l’axe<br />
inter-hémisphérique chez les Néandertaliens se situe au niveau des 2/5 antérieurs de<br />
l’axe endobregma-endolamda. Sur ce pariétal, on la retrouve légèrement en avant. Une<br />
autre crête, parallèle à celle correspondant au sillon central, lui est légèrement<br />
antérieure, empreinte probable du sillon pré-central (sulcus precentralis).<br />
Dans l’angle postéro-inférieur de cette pièce se trouvent de nombreuses<br />
dépressions correspondant aux circonvolutions céphaliques. Elles sont bordées à l’avant<br />
par une crête large et marquée, empreinte probable du sillon post-central ou post-<br />
rolandique (sulcus post-centralis) (figure 33A : SPC).<br />
95
Étude morphométrique<br />
Le sillon du sinus longitudinal supérieur longe le bord sagittal tout le long du<br />
fragment et mesure en moyenne 2,3 mm de large (figure 33A : SSLS). Sa taille diminue<br />
de l’arrière vers l’avant.<br />
Suture : Les indentations de la suture coronale sont plus ou moins longues mais assez<br />
complexes. Elles présentent le schéma de type 3 supérieurement puis 4 inférieurement<br />
(Broca, 1875). Dans sa partie supérieure, la suture se fait au profit de la table interne et<br />
dans sa partie inférieure, au profit de la table externe.<br />
La suture sagittale présente de courtes indentations, simples mais irrégulières.<br />
Elle est plutôt de type 2 (Broca, 1875). Ce type d’indentation est assez commun au<br />
niveau de la suture sagittale (Hauser et al., 1990). Dans sa partie antérieure elle est au<br />
profit de la table externe sur un vingtaine de millimètres. Dans sa partie postérieure,<br />
elle est au profit de la table interne.<br />
Épaisseur : L’épaisseur de l’os varie de 2 mm (au niveau d’une dépression, à 12 mm<br />
sous la suture sagittale) à 5,5 mm (sur le bord postéro-inférieur). L’épaisseur au bregma<br />
prise selon la méthode préconisée par Twiesselmann (1941), c’est à dire dans le sinus<br />
sagittal supérieur et à 5 mm de la suture coronale, est de 4 mm.<br />
Le diploé est plus ou moins compact selon la zone apparente.<br />
3.1.2.12. Fragment postéro-inférieur de pariétal gauche LP10-C7 #1682<br />
(figure 34)<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce est dans un bon état de conservation, mesurant 39 mm de long (axe<br />
antéro-postérieur) sur 21,2 mm de large (axe médio-latéral).<br />
La fracture en biseau sur os frais se faisant au dépend de la table externe, celle-ci<br />
est moins présente que la table interne.<br />
96
Étude morphométrique<br />
Figure 34 : Fragment de pariétal gauche LP10-C7 #1682.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
Sa faible épaisseur nous laisse penser qu’il s’agit d’un ossement immature.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : La surface exocrânienne est piquetée de foramens vers la suture.<br />
Vers le bord opposé, elle est plutôt striée, ces sillons se retrouvent sur la partie<br />
inférieure des pariétaux, près de l’écaille temporale.<br />
Face endocrânienne : La face endocrânienne présente, dans une dépression<br />
antérieure, de nombreux petits sillons vasculaires qui s’anastomosent. Sa partie<br />
postérieure est irrégulière, plus épaisse et convexe.<br />
Suture : La suture lambdoïde est engrenée, avec des indentations de type 3 (Broca,<br />
1875).<br />
Épaisseur : Au niveau de la suture, l’os est épais, puis s’affine antérieurement. Son<br />
épaisseur maximale est de 5,1 mm.<br />
C<br />
97
3.1.3. Temporal<br />
3.1.3.1. Temporal droit LP01-D8 #H02 (figure 35)<br />
État de conservation :<br />
Étude morphométrique<br />
Ce vestige porte sur sa face externe des concrétions de calcite sous forme d’une<br />
fine pellicule et de plages plus épaisses. Sur la face endocrânienne, ces concrétions ne<br />
sont présentes que sous la forme de petites plages.<br />
Des cassures assez récentes peuvent être observées sur le bord antérieur et sur le<br />
bord supérieur de l’écaille, ainsi que des fissures. Quelques morceaux ont été recollés<br />
suggérant des cassures post-dépositionnelles in situ sans doute dues aux fouilles<br />
clandestines, cette pièce ayant été retrouvée dans leurs déblais. Une partie de l’écaille<br />
ainsi que le processus zygomatique et la région infra-zygomatique sont absents à cause<br />
de cassures assez anciennes.<br />
Il mesure 67,1 mm antéro-postérieurement sur 54,9 mm supéro-inférieurement.<br />
Figure 35 : Temporal droit LP01-D8 #H02.<br />
A : face exocrânienne, B : face inférieure, C : face endocrânienne, D : localisation sur le crâne.<br />
D<br />
98
État de maturation :<br />
Étude morphométrique<br />
L’ossement paraît mature. Cependant, le processus mastoïde semble avoir<br />
terminé sa croissance au niveau de sa largeur et de son épaisseur mais n’en aurait pas<br />
atteint le terme en ce qui concerne sa hauteur (cf infra). Par analogie avec le mode de<br />
croissance moderne (Scheuer et Black, 2000), nous pouvons donc poser l’hypothèse qu’il<br />
appartenait à un individu n’ayant pas totalement fini sa croissance, quoique cela reste<br />
contestable en l’absence de données sur la croissance de l’os temporal des<br />
Néandertaliens.<br />
Description :<br />
Figure 36 : Traits présents sur la partie squameuse et tympanique du temporal LP01-D8 #H02.<br />
cr.: crête, fis. : fissure, proc. : processus, tub. : tubercule.<br />
Partie squameuse (figure 36): L’écaille semble basse malgré l’absence d’une partie du<br />
bord pariétal. Elle est relativement petite, non convexe et ses dimensions sont<br />
approximatives car les bords sont cassés. Toutefois, elle mesure en l’état, donc au<br />
minimum, 58,4 mm de long (longueur de l’écaille LE) pour 33,7 mm de haut (hauteur de<br />
l’écaille HE). Ces dimensions sont assez proches de la variabilité des Prénéandertaliens<br />
(dpLE = 0,83 et dpHE = 0,57) mais s’éloignent de celle des Néandertaliens (dpLE = 0,38 et<br />
dpHE = 0,11), et encore plus de la variabilité des Hommes actuels (dpLE = 0,07 et dpHE =<br />
0,04) qui possèdent des écailles plus longues et plus hautes, d’après les données issues de<br />
99
Étude morphométrique<br />
Elyaqtine (1995) (figure 37 et annexe 5). Les faibles hauteur et longueur de l’écaille ont<br />
été mentionnées comme des traits particuliers aux Néandertaliens d’après de nombreux<br />
auteurs (Vallois, 1969 ; Trinkaus, 1983 ; Condemi, 1992 : 48 ; Elyaqtine, 1995 ; Minugh-<br />
Purvis et al., 2000 ; Harvati, 2003). Cette autapomorphie serait présente dès la mise en<br />
place de la lignée néandertalienne (Elyaqtine, 1995 : 172).<br />
1<br />
0<br />
-1<br />
-2<br />
-3<br />
LT LE HE DTA HPPG ZE LC LC/ZE EPANT EPPI HMM BMZ<br />
Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />
Figure 37 : Écarts centré réduits ajustés des dimensions temporales de LP01-D8 #H02 par<br />
rapport aux Prénéandertaliens, Néandertaliens et Hommes modernes subactuels.<br />
LT : longueur du temporal ; LE : longueur de l’écaille, HE : hauteur de l’écaille, DTA : distance<br />
temporo-auriculaire, HPPG : hauteur du processus post-glénoïdien, ZE : largeur transverse de la<br />
cavité mandibulaire, LC : longueur de la cavité mandibulaire, EPANT : épaisseur du bord<br />
antérieur tympanal, EPPI : épaisseur du bord postéro-inférieur tympanal, HMM : hauteur du<br />
processus mastoïde, BMZ : largeur du processus mastoïde.<br />
La crête supra-mastoïdienne correspond à la zone d’insertion du fascia temporal<br />
(fascia temporalis) et du muscle temporal (m. temporalis). Sur le temporal LP01-D8<br />
#H02, elle se trouve dans le prolongement de la racine du tubercule zygomatique. Cette<br />
crête se termine sur le bord de fracture correspondant au bord pariétal à environ 16 mm<br />
en avant de l’entomion. Chez les Néandertaliens elle se termine toujours en avant de<br />
l’entomion mais à des distances variables, 16 mm chez Spy 2 mais 8,5 mm chez Spy 1. La<br />
crête supra-mastoïdienne a une expression assez variable chez les Néandertaliens, mais<br />
est toutefois considérée comme forte relativement à celle des Hommes actuels (Boule et<br />
Vallois, 1957 ; Vallois, 1969 ; Heim, 1976 : 160 ; Elyaqtine, 1995 ; 2003). D’après Harvati<br />
(2003), ce trait serait sans doute un caractère plésiomorphe. Néanmoins, celle présente<br />
sur le temporal des Pradelles n’est ni très forte ni très marquée.<br />
Le tubercule supra-mastoïdien antérieur se situe dans le prolongement de la crête<br />
supra-mastoïdienne. Il est assez saillant, tout comme celui présent chez d’autres<br />
Néandertaliens dont La Quina LQ5, LQ10, LQ27, la Chapelle-aux-Saint 1 ou la<br />
100
Étude morphométrique<br />
Ferrassie 1, alors qu’il est plus modéré sur Spy 1 et 2, Shanidar 5 (Verna, 2006 : 174). Il<br />
suit un axe antéro-supérieur à postéro-inférieur, son épaisseur se réduisant selon cet<br />
axe. Sa surface est irrégulière et il est bordé de chaque côté par une fossette. La fossette<br />
antérieure est assez réduite tandis que celle postérieure, plus large, est aussi plus<br />
marquée.<br />
Le sillon supra-mastoïdien se situe entre la crête supra-mastoïdienne et la crête<br />
mastoïdienne. Assez vaste, peu profond et de largeur constante, il part de la fossette<br />
supra-méatique et aboutit un peu avant le bord pariétal. Il est probable qu’il atteignait<br />
ce bord mais cette partie a été abimée post-mortem empêchant une bonne lisibilité. Sur<br />
certains spécimens, tel que Guattari 1, les deux lignes suivent un trajet parallèle.<br />
D’après Verna (2006 : 174), sur d’autres, le sillon peut prendre une forme différente en<br />
s’élargissant vers l’arrière (La Quina 5, La Chapelle-aux-Saints, La Ferrassie 1, Spy 2)<br />
ou en se réduisant (Spy 1, Amud 1).<br />
La crête mastoïdienne est nette et bien marquée. Elle correspond à la zone<br />
d’insertion des muscles spléniens (m. splenius) et sterno-cléido-mastoïdien (m.<br />
sternocleidomastoideus). Elle part du bord inféro-médial du processus mastoïde (contre la<br />
rainure digastrique), longe le bord antérieur du processus mais n’atteint pas le bord<br />
pariétal qui est cassé. Toutefois, elle devait passer légèrement en arrière de l’entomion.<br />
Une crête mastoïdienne qui passe en arrière de ce point se retrouve chez de nombreux<br />
Prénéandertaliens (Saccopastore 2, Tabun C1, Krapina 3, 5, 38.7, 39.1, La Chaise BD7)<br />
et Néandertaliens (La Chapelle-aux-Saints 1, Amud 1, La Quina LQ5 et LQ27). Selon<br />
Elyaqtine (1995 : 61), d’autres membres de cette lignée ont une crête mastoïdienne qui<br />
rejoint l’entomion (Steinheim, Saccopastore 1, Gibraltar 1, La Ferrassie 1, Spy 1 et 2,<br />
Guattari 1). Elle délimite antérieurement le processus mastoïde et postérieurement le<br />
sillon supra-mastoïdien et la fissure tympano-squameuse, sa corde mesure 22,8 mm. Au<br />
niveau de l’angle formé par la face latérale et la face inférieure du processus mastoïde,<br />
c'est-à-dire lorsque la crête s’oriente vers le bas, elle forme le tubercule mastoïdien<br />
antérieur.<br />
Le développement du tubercule mastoïdien antérieur, signalé par Hublin (1978a),<br />
est conditionné par la crête mastoïdienne (Rougier, 2003 : 155). Sur le vestige qui nous<br />
intéresse, il forme un bourrelet petit et très bien délimité sur la face inférieur du<br />
processus mastoïde. Il est bordé en avant par la fissure tympano-squameuse et en<br />
arrière par de petits foramens. Le tubercule mastoïdien antérieur pourrait servir à<br />
compenser la petite taille ainsi que la face latérale plate du processus mastoïde en<br />
augmentant la surface d’insertion musculaire (Elyaqtine, 1995). Selon Elyaqtine (1995)<br />
et Martinez et Arsuaga (1997), il est absent chez Australopithecus, Homo erectus, Homo<br />
sapiens archaïques de même que chez les Hommes modernes du Paléolithique supérieur<br />
et actuels, mais aussi chez quelques spécimens de la lignée néandertalienne (Atapuerca<br />
AT-84a, Gibraltar 1, Biache 1, Saccopastore 1 et 2, Shanidar 2 et 5, Krapina 3, 39.13 et<br />
39.1). Il existe à l’état d’ébauche chez Atapuerca AT-86, La Chaise A.S., et Krapina 5 et<br />
38.7 et est bien développé chez la majorité des individus néandertaliens récents<br />
(Elyaqtine, 1995 : 173). Il serait donc une autapomorphie néandertalienne présente avec<br />
101
Étude morphométrique<br />
une expression marquée chez les Néandertaliens récents (Elyaqtine, 1995 : 173 ;<br />
Martinez et Arsuaga, 1997).<br />
En ce qui concerne le processus zygomatique, seule sa racine est encore présente.<br />
Son épaisseur maximale mesurable est de 6,4 mm. Sa face supérieure semble horizontale<br />
(c’est une estimation car sans crâne complet et sans processus zygomatique nous ne<br />
pouvons déterminer la position des points par rapport au plan de Francfort) mais nous<br />
ne pouvons savoir si il y a présence ou non d’une gouttière. De petits foramens<br />
s’observent sur le tiers postérieur de la face supérieure de la racine et un sillon<br />
postérieur borde supérieurement la crête supra-mastoïdienne.<br />
La fosse mandibulaire est large et profonde, coupée en deux par une fissure. Elle<br />
est encadrée par un bourrelet glénoïdien et des processus post et ento-glénoïdien. Elle est<br />
limitée en avant par le tubercule articulaire. En estimant le point le plus inférieur du<br />
tubercule zygomatique antérieur, nous avons pu approximer la largeur transverse de la<br />
cavité (ZE) d’après Elyaqtine (1995 : 113). Celle-ci mesure environ 26 mm, ce qui la<br />
rapproche de la moyenne des Néandertaliens (dpZE = 0,99) et des Prénéandertaliens<br />
(dpZE = 0,93) (figure 37 et annexe 5). Mais en ce qui concerne la longueur de la cavité, la<br />
mesure de 8,36 mm obtenue par estimation du tubercule zygomatique antérieur est très<br />
largement inférieure à la variabilité prénéandertalienne (dpLC = 0,13), néandertalienne<br />
(dpLC = 0,01) et actuelle (dpLC = 0,01) (figure 37 et annexe 5). Toutefois, ces mesures sont<br />
des approximations.<br />
Le processus post-glénoïdien prolonge la suture tympano-squameuse qui passe en<br />
arrière et qui s’élargit. Il est net, individualisé et son orientation est oblique de bas en<br />
haut et vers l’avant. Inférieurement, le processus post-glénoïdien atteint les deux tiers<br />
de la hauteur du méat acoustique externe. Dans son prolongement antérieur, on observe<br />
la partie postérieure du « bourrelet glénoïdien », décrit par Vallois (1969) « En arrière du<br />
TZA [(tubercule zygomatique antérieur)] s’individualise sur la face latérale de la racine<br />
du processus zygomatique un bourrelet marqué, rugueux et épais, bordé vers le haut par<br />
un sillon dans le prolongement de la fissure tympano-squameuse, correspondant à la<br />
saillie latérale du tubercule post-glénoïdien et forme la limite postéro-latérale de la fosse<br />
mandibulaire ». Il est effectivement rugueux, avec une surface irrégulière (et de<br />
nombreux sillons transversaux). Il s’étend légèrement sur le bord de la fosse<br />
mandibulaire. Un tubercule individualisé en bourrelet épais et rugueux s’observe chez<br />
d’autres individus tel que la Quina LQ27 (Verna, 2006 : 335). La hauteur du processus<br />
post-glénoïdien (HPGG) calculé d’après Elyaqtine (1995), est très proche de la moyenne<br />
de celle des Néandertaliens (dpHPGG = 0,94) mais aussi de celle des Prénéandertaliens<br />
(dpHPGG = 0,88), alors qu’elle s’éloigne de la valeur moyenne des Hommes modernes<br />
actuels (dpHPGG = 0,13) (figure 37 et annexe 5).<br />
Le tubercule articulaire, net, se situe dans la continuité antérieure de la racine du<br />
processus zygomatique. Il est bordé inférieurement par la fosse mandibulaire et à son<br />
extrémité antérieure se trouve un sillon très marqué. Son bord supérieur est concave<br />
d’avant en arrière et son bord inférieur est convexe médio-latéralement. D’après<br />
Elyaqtine (1995), une concavité médio-latérale de l’ensemble du mur antérieur de la<br />
102
Étude morphométrique<br />
cavité glénoïde avec ou non une convexité antéro-postérieure est une plésiomorphie que<br />
l’on trouve aussi chez les membres de la lignée néandertalienne et chez celle menant aux<br />
Hommes modernes.<br />
Le processus ento-glénoïdien borde la partie inféro-postérieur de la fosse<br />
madibulaire. Il est formé inféro-antérieurement par le bord sphénoïdal. Ce tubercule est<br />
très marqué, en forme de pointe et fait saillie.<br />
La face endocrânienne présente à sa surface le sillon de l’artère méningée<br />
moyenne (a. meningea media) allant de du bas vers le haut et de l’arrière vers l’avant.<br />
Nous pouvons aussi observer les gyrus du lobe temporal. L’un est postérieur et est<br />
orienté verticalement avec une concavité marquée. Un deuxième est orienté postéro-<br />
supérieurement à antéro-inférieurement. Un troisième est horizontal et se situe en<br />
arrière de l’éminence arquée.<br />
Partie tympanique (figure 36): Le méat auditif externe est elliptique, étiré vers<br />
l’avant et vers le bas. Le grand axe est donc orienté supéro-postérieurement à antéro-<br />
inférieurement, ce qui est aussi le cas des méats acoustiques externes, qu’ils soient<br />
légèrement ovalaires ou elliptiques, d’autres Néandertaliens tels que la Quina LQ10, la<br />
Chapelle-aux-Saints 1, la Chaise S17, la Chaise BD7, Krapina 3, la Ferrassie 2 (Boule,<br />
1911 ; Heim, 1976 ; Piveteau et Condemi, 1988 ; Condemi, 2001 ; Verna, 2006 : 338) ou<br />
encore Spy 2. La forme elliptique n’est pourtant pas prédominante chez les<br />
Néandertaliens qui possèdent plus couramment des méats circulaires, probablement lié<br />
à la configuration tympanique (Elyaqtine, 1995 : 173). Ce caractère a évolué au cours de<br />
la mise en place de la lignée néandertalienne : la forme elliptique est prépondérante de<br />
l’OIS 8 à 6 (7 des 9 temporaux des individus d’Atapuerca-SH possèdent un méat de<br />
forme elliptique d’après Martinez et Arsuaga, 1997), devient plus ou moins circulaire au<br />
à l’OIS 5e puis circulaire à partir de l’OIS 5d (Elyaqtine, 1995 : 179). Il y a donc une<br />
assez forte variabilité de la forme du méat auditif externe dans la lignée<br />
néandertalienne. Chez les Hommes actuels, le grand axe du méat est majoritairement<br />
dirigé vers l’arrière (Vallois, 1969 ; Vandermeersch, 1981 : 76 ; Elyaqtine, 1995 : 144) et<br />
la forme circulaire est beaucoup moins fréquente, se retrouvant à une fréquence de 0 à<br />
44,5% selon les populations, 13,9% en moyenne dans Elyaqtine (1995 : 143).<br />
La partie inférieure du processus zygomatique arrive à la base du méat auditif<br />
externe, caractère autapomorphe présent dès les premiers représentants de la lignée<br />
néandertalienne (Elyaqtine, 1995 : 78). La hauteur de la racine postérieure du processus<br />
zygomatique dépasse les deux tiers de la hauteur du méat auditif externe, ce qui est le<br />
cas sur les temporaux des autres Néandertaliens européens mais chez qui elle atteint<br />
parfois le bord inférieur du méat acoustique externe. Le méat auditif externe est en<br />
position basse par rapport au processus zygomatique, tout comme sur la Quina LQ27<br />
alors que sur la Quina LQ5, la Chapelle-aux-Saints 1, la Ferrassie 1, Guattari 1 ou<br />
Shanidar 5, ils sont en position haute (Boule, 1911 ; Heim, 1976 ; Trinkaus, 1983 ;<br />
Verna, 2006 : 172). Un méat acoustique en position élevée par rapport au processus<br />
zygomatique et au plancher de la fosse mandibulaire serait pourtant un trait particulier<br />
103
Étude morphométrique<br />
aux Néandertaliens (Boule, 1911 ; Vallois, 1969 ; Vandermeersch, 1981 : 76 ; Stringer et<br />
al., 1984 ; Elyaqtine, 1995 : 78 ; Harvati, 2003).<br />
Le bord inférieur du méat est probablement cassé, mais cela est difficile à<br />
déterminer à cause de la pellicule de calcite le recouvrant. A l’arrière du méat se trouve<br />
un relief osseux, lui-même bordé supéro-postérieurement par une gouttière dans le<br />
prolongement de la suture pétro-squameuse. Cette gouttière part du bord antéro-<br />
supérieur du processus mastoïde et arrive au bord postéro-supérieur du méat acoustique<br />
externe. Les épaisseurs des bords antérieur (EPANT) et postéro-inférieur (EPPI) du<br />
tympanal (Elyaqtine, 1995 : 144) sont proches des données concernant les individus<br />
prénéandertaliens (dpEPANT = 0,47 et dpEPPI = 0,55), néandertaliens (dpEPANT = 0,50 et<br />
dpEPPI = 0,61) et plus encore modernes actuels (dpEPANT = 0,63 et dpEPPI = 0,91) (figure 37<br />
et annexe 5). Le méat acoustique interne, quant à lui, est cassé, et son ouverture est<br />
élargie.<br />
L’épine supra-méatique (spina suprameatum) est très fine et courte. Elle ne se<br />
trouve pas dans le prolongement de la suture pétro-squameuse mais se situe juste au-<br />
dessus. Elle est bordée supérieurement par une fossette étroite surmontée par une<br />
dépression plus large ovalaire qui borde inférieurement la crête supra-mastoïdienne.<br />
Une fossette supra-méatique (foveola suprameatica) surmontant une fine crête<br />
horizontale existe chez la grande majorité des Néandertaliens récents sauf sur le crâne<br />
de Guattari 1 (Heim, 1976). Chez les Hommes modernes actuels, l’épine supra-méatique<br />
formant une fine crête rectiligne s’exprime le plus souvent indépendamment de la<br />
présence ou non d’une dépression (Hauser et de Stefano, 1989).<br />
Le méat auditif est bordé en avant par la suture tympano-squameuse (fissura<br />
tympanoquamosa) partant de l’extrémité postéro-inférieure de la fosse mandibulaire<br />
(entre le processus ento-glénoïdien et le processus vaginal) et se divisant supérieurement<br />
en deux. Une des deux branches va vers le processus zygomatique et borde<br />
supérieurement le processus post-glénoïdien. La deuxième branche est plus courte et<br />
borde antérieurement le méat auditif externe.<br />
La crête pétro-tympanique d’axe coronal part du bord inféro-postérieur du méat<br />
auditif externe et se prolonge vers le processus vaginal. Elle est très saillante et présente<br />
un sommet irrégulier. Son versant antérieur est légèrement concave supéro-<br />
inférieurement alors que son versant postérieur est concave antéro-postérieurement et<br />
est bordé par une gouttière le long de la crête. Chez les Hommes actuels, la crête pétro-<br />
tympanique naît sur le bord antérieur de l’apophyse mastoïde, est large et peu saillante,<br />
et forme latéralement le processus vaginal (Condemi, 1992 : 56). Elle aurait une<br />
orientation sagittale chez les Hommes actuels mais plus coronale chez les<br />
Néandertaliens (Condemi, 1992 : 56 ; Elyaqtine, 1995 ; Martinez et Arsuaga, 1997 ;<br />
Harvati, 2003). Dans le cas du temporal des Pradelles, la crête pétro-tympanique<br />
présente donc la configuration plésiomorphe retrouvées sur les autres Néandertaliens.<br />
Le processus vaginal est très bien développé et il s’individualise en pointe. Il<br />
possède trois faces : a) une face antérieure irrégulière, large avec deux fossettes séparées<br />
par un petit tubercule ; b) une face postérieure irrégulière qui se prolonge elle aussi<br />
104
Étude morphométrique<br />
supérieurement par la gouttière bordant la crête d’axe coronal et qui est marquée par<br />
l’empreinte du processus styloïde dont on voit la base ; c) une face médiale (médio-<br />
postérieure) lisse et concave correspondant à la face latérale du canal carotidien.<br />
L’angle pétro-tympanique, défini d’après Martinez et Arsuaga (1997) est de 52,4°.<br />
Ce résultat est légèrement supérieur à celui de 49,7° que les auteurs obtiennent sur leur<br />
échantillon d’Hommes actuels (n = 130, SD = 7,3°). Plus l’angle est important, plus le<br />
tympanal est orienté dans le plan frontal (Martinez et Arsuaga, 1997), ce qui est le cas<br />
sur le temporal des Pradelles ainsi que chez la plupart des Néandertaliens et chez les<br />
Homo erectus, sur Spy 2 il est toutefois beaucoup plus aigu. L’orientation du plateau<br />
tympanique serait plus sagittale chez les Hommes modernes (Stringer et al., 1984 ;<br />
Martinez et Arsuaga, 1997).<br />
Partie pétreuse : Le processus mastoïde des Pradelles est très court avec une faible<br />
projection antérieure. Les processus mastoïdes des membres de la lignée<br />
néandertalienne sont en moyenne plus petits que ceux des Hommes actuels (Boule et<br />
Vallois, 1957 ; Vallois, 1969 ; Hublin, 1988 ; Condemi, 1992 ; Elyaqtine, 1995 ; Dean et<br />
al., 1998 ; Minugh-Purvis et al., 2000 ; Harvati, 2003). Leur projection est quant à elle<br />
variable, plutôt verticale sur Saccopastore 1, Krapina 38.14, Spy 1 et 2, Forbes' Quarry,<br />
la Quina H5, le Moustier 1, la Chapelle-aux-Saints 1, la Ferrassie 1 (Boule, 1911 ; Heim,<br />
1976 ; Condemi, 1992 ; Harvati, 2003 ; Thompson et Bilsborough, 2005 ; Verna, 2006),<br />
mais elle est orientée vers l’avant sur Ehringsdorf H3, Reilingen, Atapuerca SH 4, 5, 6<br />
(Martinez et Arsuaga, 1997), La Chaise AS 17, et faiblement sur Steinheim, Krapina 3,<br />
Saccopastore 2, La Quina H27 et Guattari 1 (Rougier, 2003 : 155). Nous ne pouvons pas<br />
orienter ce temporal selon le plan de Francfort ni mesurer sa hauteur en utilisant les<br />
techniques classiques de Broca (dans Vandermeersch, 1981 : 78) ou de Trinkaus (1983).<br />
Nous avons donc décidé d’employer la mesure définie par Martinez et Arsuaga (1997),<br />
c'est-à-dire la distance entre le mastoïde et l’incisure pariétale (HMM). Cette méthode<br />
ayant été employée par Verna (2006 : 183), nous avons utilisé ses données de<br />
comparaison pour les échantillons néandertaliens, prénéandertaliens et actuels. La<br />
mesure obtenue aux Pradelles étant de 20,2, mm elle est très en deçà de celles que l’on<br />
observe chez les groupes de références (dpHMM = 0,02 avec les Prénéandertaliens ; dpHMM<br />
= 0,00 avec les Néandertaliens et dpHMM = 0,00 avec les Hommes actuels). Ce processus<br />
mastoïde est court vis-à-vis des autres Néandertaliens, mais sa largeur (BMZ = 26,92<br />
mm), définie par Vallois (1969), appartient à la variabilité néandertalienne (m = 26,86, s<br />
= 2,32, n = 9, dpBMZ = 0,98) (figure 37 et annexe 5). Ce processus est donc<br />
particulièrement large relativement à sa hauteur. Cependant, d’après les données de la<br />
croissance actuelle (Scheuer et Black, 2000), jusqu’à sept ans, la largeur et l’épaisseur du<br />
processus mastoïde augmente très rapidement alors que la croissance dans le sens de la<br />
hauteur se fait en deux phases. Elle croît tout d’abord jusqu’à sept ans, puis après un<br />
laps de temps plus ou moins long selon le sexe (jusqu’à l’âge de neuf ans pour les femmes<br />
et de onze ans pour les hommes), la croissance reprend et ce, jusqu’à quinze ans pour les<br />
femmes et dix-neuf ans pour les hommes. Si nous procédons par analogie en considérant<br />
105
Étude morphométrique<br />
que la croissance du processus mastoïde néandertalien n’était pas très éloigné de celle<br />
des Hommes actuels, nous pouvons supposer que ce temporal appartenait à un individu<br />
ayant terminé sa croissance au niveau de la largeur et de l’épaisseur de son processus<br />
mastoïde mais n’en ayant pas atteint le terme en ce qui concerne sa hauteur. Toutes les<br />
mesures effectuées s’intégrant dans la variabilité des Néandertaliens adultes sauf la<br />
hauteur du processus mastoïde (figure 37), ce serait donc la seule partie du temporal qui<br />
n’aurait pas fini sa maturation et l’individu ne serait donc pas adulte mais en fin de<br />
croissance. Cependant, nous restons prudente du fait de l’absence de données concernant<br />
la fin de la croissance de l’os temporal chez les Néandertaliens.<br />
En vue inférieure, le processus mastoïde est criblé de petits foramens. Sa face<br />
latérale est irrégulière et plate. L’aplatissement de cette face a été observée sur tous les<br />
Néandertaliens récents à l’exception d’Amud 1 mais ne s’observe jamais chez les<br />
Hommes modernes du Pléistocène supérieur (Elyaqtine, 1995 : 123). Elle est marquée<br />
supérieurement par un petit tubercule qui se prolonge en arrière par une dépression. Ce<br />
processus mastoïde comporte une composante médiale. Cette projection vers l’intérieur<br />
est considérée comme une autapomorphie néandertalienne par de nombreux auteurs<br />
(e.g. Vandermeersch, 1981 : 79 ; Hublin et Tillier, 1991 ; Elyaqtine, 1995 : 122). Cette<br />
composante est toutefois présente, mais de plus faible ampleur, chez les Homo erectus<br />
(Elyaqtine, 1995 : 122).<br />
Il y a un foramen mastoïdien présent dans l’épaisseur de l’os, sur la suture<br />
occipito-mastoïdienne, en arrière du processus mastoïde.<br />
La rainure digastrique est très large et ne s’amincit que peu vers le pétreux. Elle<br />
est criblée de foramens et de dépressions. Elle est encadrée par le processus mastoïde<br />
latéralement et l’éminence juxta-mastoïdienne médialement, tout deux de même<br />
hauteur. Un pont osseux coupe la rainure digastrique, juste en arrière du foramen stylo-<br />
mastoïdien. Ce pont est net et mesure environ 3,8 mm de long. Ce caractère est à l’état<br />
d’ébauche chez Krapina 1, présent sur un seul des douze temporaux d’Atapuerca-SH<br />
mais constant chez les Néandertaliens plus récents (Vallois, 1969 ; Elyaqtine, 1995 : 128<br />
; Martinez et Arsuaga, 1997 ; Elyaqtine, 1999 ; Harvati, 2003). Condemi (1988) souligne<br />
le fait qu’une rainure digastrique à deux versants peut être considérée comme une<br />
plésiomorphie car présente chez certains Homo erectus s.s., mais que la présence d’un<br />
pont osseux est caractéristique des Néandertaliens récents.<br />
L’éminence juxta-mastoïdienne sur le bord médial de la rainure digastrique est<br />
fine et irrégulière, marquée par de petits reliefs. Elle s’oriente médialement avec une<br />
forte courbure antéro-médiale et se prolonge par le pétreux. Sa largeur s’amincit postéro-<br />
antérieurement. Cette crête est saillante, ce qui est considéré comme une plésiomorphie<br />
(Elyaqtine, 1995 : 176). Sa hauteur est d’ailleurs égale à celle du processus mastoïde.<br />
Pourtant, chez les Néandertaliens classiques, elle a tendance à être plus développée que<br />
le processus mastoïde (Boule, 1911-1913 ; Vallois, 1969 ; Heim, 1976 : 163 ; Elyaqtine,<br />
1995 : 176 ; Harvati, 2003), de taille égale ou supérieure au processus mastoïde chez les<br />
Prénéandertaliens (Rougier, 2003 : 196), alors que sa taille par rapport au processus<br />
mastoïde est plus variable chez les Hommes modernes actuels (Mc Kee et Helman,<br />
106
Étude morphométrique<br />
1991). Néanmoins d’après Harvati (2003), la distinction entre les Néandertaliens et les<br />
Hommes modernes ne se ferait pas tant par l’important développement de l’éminence<br />
juxta-mastoïdienne que par la petite taille du processus mastoïde.<br />
Sur le temporal des Pradelles, il ne reste du processus styloïde que la base, le<br />
reste ayant été cassé anciennement. La présence et l’individualisation du processus<br />
styloïde ne sont pas des caractères constants chez tous les homininés. Il est absent chez<br />
les Homo erectus, fusionné au pétreux sur les individus d’Atapuerca, il est toutefois<br />
présent chez les premiers Hommes modernes (Martinez et Arsuaga, 1997). Chez les<br />
Hommes modernes actuels de la collection de Coimbra (n= 155), il est absent sur 2,5%<br />
des individus (Martinez et Arsuaga, 1997).<br />
Le processus styloïde se trouve en position médiale par rapport à l’axe formé par<br />
l’incisure digastrique et le foramen stylomastoïdien. L’alignement de ces trois points<br />
s’observe chez tous les fossiles d’Atapuerca-SH, alors que dans le cas des Néandertaliens<br />
(La Quina 10 ; Guattari 1 ; la Ferrassie 1 ; la Chapelle-aux-Saints ; Spy 1 et 2 ; Shanidar<br />
1 et 5) et des Prénéandertaliens, le processus styloïde est, tout comme aux Pradelles, en<br />
position médiale par rapport à cet axe (Boule, 1911-1913 ; Vallois, 1969 ; Heim, 1976 ;<br />
Trinkaus, 1983 : 70 et 134 ; Elyaqtine, 1995 : 154 ; Martinez et Arsuaga, 1997 ; Rougier,<br />
2003 : 196). Cette situation est très rare chez les Hommes modernes anciens et récents<br />
(3,5 à 7,1 % chez les individus adultes actuels d’après Elyaqtine, 1995 : 154).<br />
Le foramen stylo-mastoïdien, permettant le passage du nerf facial et de l’artère<br />
stylo-mastoïdienne, est rond et assez bien délimité. Il est prolongé postéro-médialement<br />
par la continuité du processus mastoïde.<br />
La fosse jugulaire forme une gouttière. Elle se situe en arrière de l’extrémité<br />
pétreuse, le long du bord occipital. Elle est nette et délimitée de chaque côté par une<br />
crête. Cette fosse est concave d’avant en arrière et plus profonde latéralement que<br />
médialement.<br />
La face postérieure de la partie pétreuse est très épaisse. On note un<br />
élargissement taphonomique du méat auditif interne, principalement de sa partie<br />
antérieure et des foramens antérieurs. On ne peut donc observer la fossa subacuarta<br />
(fossa subacuarta). Le sillon du sinus sigmoïde (sulcus sinus sigmoidei temporalis) est<br />
marqué, large, mais sans foramen mastoïdien. On remarque un autre sillon le long du<br />
bord occipital, mais pas de sillon du sinus pétreux. Le bord supérieur de la partie<br />
pétreuse est marqué par deux sillons postérieurs transversaux.<br />
Enfin, l’éminence arquée, localisée au niveau du tiers supérieur, répond au canal<br />
semi-circulaire supérieur. Bien marquée, elle est en forme de pointe à quatre versants.<br />
Les deux versants latéraux sont les empreintes des gyrus du lobe temporal et les deux<br />
versants médiaux se situent sur le bord supérieur de la partie pétreuse.<br />
107
Dimensions :<br />
Étude morphométrique<br />
L’ensemble des mesures décrites précédemment (figure 37 et annexe 5) montrent<br />
que seule la hauteur du processus mastoïdien s’écarte de l’ensemble des variabilités des<br />
échantillons de comparaison, probablement à cause des modalités de croissance de l’os<br />
(cf. supra).<br />
L’ensemble des autres mesures s’insère dans la variabilité prénéandertalienne,<br />
quasiment toutes dans la variabilité néandertalienne (la faible longueur temporale est<br />
due à la cassure subie). Mais la moitié des dimensions s’écarte de la variabilité moderne,<br />
présentant ainsi les différences anatomiques couramment rencontrées entre les<br />
temporaux de la lignée néandertalienne et les temporaux morphologiquement modernes<br />
(Elyaqtine, 1995).<br />
3.1.3.2. Fragment d’écaille temporale gauche LP02-E12 #1 (figure 38)<br />
État de conservation :<br />
Ce fragment d’écaille temporale présente un écrasement sur os frais sur la face<br />
exocrânienne d’où partent des fissures qui rejoignent un deuxième enfoncement sur le<br />
bord de la pièce, ainsi que des détachements d’éclats superficiels liés à l’écrasement. Il y<br />
a quelques traces d’atteintes par le manganèse.<br />
De forme arrondie, il mesure 25,2 mm de long sur 22 mm de large.<br />
État de maturation :<br />
Figure 38 : Fragment d’écaille temporale gauche LP02-E12 #1.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne.<br />
L’épaisseur de l’os semble indiquer que ce soit un fragment de temporal mature.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : Elle est lisse mais avec quelques fissures et est piquetée de petits<br />
foramens. Au niveau d’un angle, l’os est très épais et présente un changement de<br />
courbure, accompagné par un relief osseux : la base de la crête supra-mastoïdienne. Une<br />
108
Étude morphométrique<br />
empreinte d’un paquet vasculo-nerveux, large et vertical, correspond à l’empreinte de<br />
l’artère temporale (a. temporalis). Il y a disparition d’une partie de la surface externe,<br />
jusqu’à 6,8 mm sur 6,3 mm d’étendue.<br />
Face endocrânienne : Elle est irrégulière, marquée par la présence des empreintes des<br />
girus du lobe temporal. Il y a donc deux concavités séparées par une crête.<br />
Cette face est en forme de triangle à base arrondie (19,5 mm sur 17,3 mm sur 15,3<br />
mm). Elle est plus petite que la face externe car la fracturation en biseau s’est faite au<br />
profit de cette dernière (6,1 mm de large).<br />
est parallèle.<br />
Le bord de fracture est tout d’abord perpendiculaire à la surface de l’os, puis lui<br />
Épaisseur : Dans sa partie la moins épaisse, l’os est très dense, ne laissant pas voir de<br />
diploé. La zone plus épaisse présente quant à elle beaucoup de diploé. Son épaisseur<br />
varie entre 2 mm et 6 mm.<br />
3.1.3.3. Fragment de temporal droit LP07-C9 #1228 (figure 39)<br />
État de conservation :<br />
La pièce est dans l’ensemble en bon état de conservation, malgré quelques tâches<br />
de manganèse sur la face endocrânienne. Au niveau du bord inférieur, une partie de la<br />
table externe a disparu.<br />
Elle mesure 16,7 mm de long sur 14 mm de large.<br />
Figure 39 : Fragment de temporal droit LP07-C9 #1228.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
C<br />
109
État de maturation :<br />
Étude morphométrique<br />
Il est très fin et appartenait sans doute à un individu gracile ou immature.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : Un long sillon part du bord postéro-supérieur et se dirige<br />
inférieurement, plongeant dans un foramen. On remarque quelques autres foramens et<br />
un court sillon se dirigeant vers le bord supérieur.<br />
Face endocrânienne : Le bord postérieur est très épais et va en s’amincissant.<br />
L’extrémité postéro-supérieure est séparée du reste de la pièce par un sillon marqué. La<br />
face interne présente en son milieu un net dénivelé, comme une "pliure" de l’os, la partie<br />
antérieure étant très fine.<br />
Épaisseur : Au niveau du bord postérieur, l’os est épais percé de foramens peut-être<br />
d’une veine diploïque, qui mesure 5 mm. Puis il s’affine ne mesurant plus que 2 mm à<br />
son bord antérieur.<br />
3.1.3.4. Fragment d’écaille de temporal droit LP07-C10 #776 (figure 40)<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce d’écaille de temporal est dans un assez bon état de conservation. Il y a<br />
quelques traces de manganèse, de nombreuses stries de découpe et la disparition d’une<br />
partie de la face endocrânienne qui est probablement d’origine anthropique.<br />
De forme triangulaire, ses côtés mesurent 22,6 mm (axe antérosupérieur-postéro-<br />
inférieur), 18,2 mm (axe supéro-inférieur) et 12,3 mm (axe antéro-postérieur).<br />
Figure 40 : Fragment de temporal droit LP07-C10 #776.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
C<br />
110
État de maturation :<br />
Étude morphométrique<br />
Nous ne sommes pas en mesure de déterminer l’état de maturité du vestige.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : La face exocrânienne est plate mais n’est pas lisse. Le bord<br />
pariétal est irrégulier. On remarque qu’il manque de très légers morceaux d’écaille sur le<br />
bord postérieur.<br />
Face endocrânienne : Elle se divise en deux parties. La partie supérieure est la suture<br />
squameuse qui recouvre l’os pariétal sous-jacent. Cette face mesure 6 mm de large, est<br />
irrégulière avec des crêtes et une nette et profonde dépression sur son bord antérieur.<br />
La partie inférieure non biseautée présente l’empreinte des paquets vasculaires<br />
(allant de l’antéro-inférieur au postéro-supérieur) irriguant la boîte crânienne et les<br />
foramens associés, dont l’un est particulièrement important. Ils correspondent aux<br />
ramifications de l’artère méningée moyenne. La moitié inférieure de cette zone a<br />
disparu, sans doute à cause du décollement de la lame interne suite à une fracturation<br />
anthropique.<br />
41)<br />
3.1.4. Occipital<br />
3.1.4.1. Occipital sub-complet LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125 (figure<br />
Cette pièce a fait l’objet d’une étude détaillée présentant les caractéristiques<br />
morphologiques décrites ci-dessous (<strong>Mussini</strong> et al., 2011).<br />
État de conservation :<br />
Elle est affectée par de très nombreuses fissures et fractures. Les fractures<br />
semblent avoir eu lieu sur os sec, certains des vestiges ayant été retrouvés tous à<br />
proximité les uns des autres, la pression sédimentaire peut en être à l’origine. La zone<br />
supéro-médiale de la pièce a disparu suite aux activités des fouilleurs clandestins. Toute<br />
la pièce sauf la partie latérale droite, est recouverte d’une fine pellicule de calcite (sur les<br />
deux faces). De nombreuses traces de découpe sont visibles sur la partie droite de<br />
l’occipital, perpendiculairement à la fracture centrale, dans la région nuchale au niveau<br />
des zones d’insertion des muscles grand droit postérieur de la tête (m. rectus abdominis<br />
capitis), semi-épineux de la tête (m. semispinalis capitis) et oblique supérieur de la tête<br />
(m. obliquus superior capitis).<br />
L’ensemble mesure 110 mm médio-latéralement sur 68 mm supéro-<br />
inférieurement.<br />
111
Étude morphométrique<br />
Figure 41 : Fragment d’occipital LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
La morphologie et les données métriques nous indiquent que ce vestige a atteint<br />
sa maturité osseuse.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : L’écaille occipitale se limitant à deux parties triangulaires<br />
latérales, nous ne pouvons donc observer la présence, ou non, d’un chignon occipital tel<br />
qu’il est décrit habituellement (e.g. Boule, 1911-1913 ; Trinkaus et LeMay, 1982 ;<br />
Rougier, 2003 : 270). Les deux portions conservées sont relativement lisses et bordées<br />
inférieurement par le torus occipital. Celui-ci est continu d’un côté à l’autre de la pièce<br />
formant un bourrelet épais qui s’atténue latéralement. Il correspond au changement<br />
d’inflexion de l’os. En son centre se trouve la fosse sus-iniaque, bordée inférieurement<br />
par la branche inférieure du torus (Hublin, 1978b).<br />
De chaque côté de l’écaille occipitale, le torus forme un relief correspondant à sa<br />
saillie maximale. La morphologie du torus occipital néandertalien serait, d’après Hublin<br />
(1988), une des caractéristiques apomorphes les plus typiques et sa saillie relative<br />
dépendrait surtout de celle des lobes occipitaux du cerveau, de la concavité du plan<br />
nuchal et de l’amincissement de l’os dans la région de la fosse sus-iniaque. Chez les<br />
Néandertaliens, il ne s’étend pas au-delà de l’insertion des muscles semi-épineux de la<br />
C<br />
112
Étude morphométrique<br />
tête (m. semi-spinalis capitis), sauf sur Spy 2 (Hublin, 1978b : 119 ; 1988 ; Verna, 2006 :<br />
194), ce qui est le cas sur cet occipital des Pradelles. Chez les individus immatures, ce<br />
torus est présent, mais peu marqué, sous forme de points de saillie bilatéraux encadrant<br />
une fosse sus-iniaque, tels que sur La Chaise S51, Subalyuk 2, Roc-de-Marsal 1, Engis 2,<br />
La Quina LQ18 (Tillier, 1986, 1988b ; Nara, 1994 ; Tillier, 1999 ; Verna, 2006 : 490). Ces<br />
ponts de projections bilatéraux sont, d’après Rougier (2003 : 144), assez peu<br />
individualisés chez les Prénéandertaliens ainsi que chez les Néandertaliens possédant<br />
une longue fosse sus-iniaque. Les Néandertaliens avec une fosse sus-iniaque courte ont,<br />
quant à eux, des points de projection plus visibles (Spy 1, La Ferrassie 1, Forbes’ Quarry<br />
1). Le torus s’atténue latéralement et se prolonge par la ligne nuchale supérieure qui<br />
court à droite le long de la suture lambdoïde bordant inférieurement un os wormien. À<br />
gauche, la fracture de l’os ne permet pas d’observer son extension latérale. Juste au-<br />
dessus du torus et se développant dans le plan médian du crâne, on remarque la<br />
présence d’une légère dépression qui le longe supérieurement : le sillon supratoral.<br />
D’après Hublin (1978b : 119) et Verna (2006 : 150), chez les membres de la lignée<br />
néandertalienne, le sillon supratoral est peu visible médialement mais très net<br />
latéralement. Selon Verna (2006 : 150), il n’est présent dans la région médiane que chez<br />
Spy 1, La Chapelle-aux-Saints 1, Marillac 2 (M67-G12 #6 d’après l’inventaire présenté<br />
dans le tableau 3) et La Chaise S9.<br />
On ne remarque pas de sillon vasculaire sous le torus, mais une partie de la<br />
surface est recouverte de calcite.<br />
Le bras supérieur gauche du torus occipital borde latéralement le début de la<br />
fosse sus-iniaque dont le fond est granuleux et irrégulier. Toutefois, à droite, le bras du<br />
torus délimite latéralement la fosse sus-iniaque. La présence d’une fosse sus-iniaque<br />
chez les Néandertaliens est un caractère dérivé que l’on retrouve sur tous les fossiles<br />
récents européens et du Proche-Orient mais aussi chez la plupart de leurs prédécesseurs,<br />
à l’exception de Bilzingsleben, Vertesszöllös et Pétralona (Hublin, 1978b : 141 ;<br />
Trinkaus, 1983 : 148 et 451 ; Nara, 1994 : 54 ; Arsuaga et al., 1997, 2002 ; Trinkaus,<br />
2002 ; Rougier, 2003 : 146 ; Bastir et al., 2010). Certains Hommes anatomiquement<br />
modernes pléistocènes et récents portent eux aussi une dépression au-dessus de l’inion,<br />
mais elles sont de moindre ampleur que celles observées chez les Néandertaliens et sont<br />
généralement associée à une protubérance occipitale externe et non à un torus occipital<br />
(Hublin, 1988 ; Trinkaus, 2002, 2004 ; Nowaczewska, 2011). De plus, Balzeau et Rougier<br />
(2010) ont mis en évidence une différence dans la structure interne de l’os au niveau de<br />
cette dépression qui se situe au-dessus de l’inion chez les Hommes modernes récents. Les<br />
Néandertaliens présentent un amincissement du diploé sans réduction de la table<br />
externe, tandis que chez les Hommes modernes, la dépression est caractérisée par un<br />
amincissement de la table externe du crâne. Elle n’est donc pas l’homologue de la fosse<br />
sus-iniaque néandertalienne. Celle-ci peut alors toujours être considérée comme une<br />
autapomorphie de ce taxon (Balzeau et Rougier, 2010), mais pourrait avoir un même<br />
objectif adaptatif que la fosse observée chez les Hommes modernes (Nowaczewska, 2011).<br />
113
Étude morphométrique<br />
La moitié gauche de la fosse sus-iniaque mesure 16 mm de long pour 7,5 mm de<br />
haut médialement. Par symétrie sagittale, on peut estimer que la fosse sus-iniaque<br />
devait mesurer 39 mm de long. La valeur moyenne de la fosse sus-iniaque chez les<br />
Néandertaliens, d’après les données réunies par Verna (2006), est de 37,8 mm (n = 16 et<br />
s = 6,9). Notre estimation est assez proche de cette moyenne (dpFSI = 0,86) mais aussi de<br />
celle des Prénéandertaliens (m = 36,5, n = 4, s = 6,5) et intègre donc la variabilité connue<br />
de la fosse sus-iniaque néandertalienne (figure 42 et annexe 5).<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
-1<br />
Figure 42 : Écarts centré réduits ajustés des dimensions de l’occipital LP01-LP03-D11#96 à 125<br />
par rapport aux Prénéandertaliens, Néandertaliens et Hommes modernes subactuels.<br />
FSI : fosse sus-iniaque, 8b : épaisseur de la fosse cérébrale gauche, 9a : épaisseur de la fosse<br />
cérébelleuse droite.<br />
La limite inférieure du torus est mal individualisée. Médialement, il s’infléchit et<br />
rejoint la crête occipitale externe sur la ligne sagittale. Il délimite ainsi une plage<br />
triangulaire granuleuse, le tuberculum linearum, surmonté d’une zone plus lisse qui<br />
borde inférieurement la fosse sus-iniaque. Ce tubercule correspond à la description qu’en<br />
fait Hublin (1978b : 121 ; 1988) : ce n’est pas une éminence bien individualisée mais une<br />
série de granules osseux assez dispersés. On retrouve un tel caractère chez la plupart<br />
des Néandertaliens ainsi que chez leurs prédécesseurs comme les spécimens de la Sima<br />
de los Huesos (Arsuaga et al., 1997).<br />
FSI 8b 9a<br />
Prénéandertaliens Néandertaliens Homme modernes subactuels<br />
Au niveau de l’extrémité latérale droite de la pièce, le torus rejoint la suture<br />
occipito-mastoïdienne après avoir bordé un os surnuméraire en formant un tubercule :<br />
l’éminence juxta-mastoïdienne. Celle-ci se situe en dessous de l’astérion. Son<br />
développement serait variable chez les Néandertaliens (Verna, 2006 : 489). Elle est ici<br />
assez large et peu saillante (environ 6,5 mm de long sur 4,5 mm de large). À la<br />
confluence du torus et de la branche secondaire (supéro-postérieure) de la ligne nuchale<br />
inférieure, et à 9,6 mm en arrière de l’éminence juxta-mastoïdienne, on remarque la<br />
présence d’un processus rétro-mastoïdien. Il forme la limite latérale de la zone<br />
114
Étude morphométrique<br />
d’insertion du muscle semi-épineux et la limite médiale du muscle oblique de la tête (m.<br />
obliquus capitis) (Hublin, 1978b : 17).<br />
La crête occipitale externe, médiale, est très nette et saillante juste en dessous du<br />
tuberculum linearum et de la ligne nuchale inférieure. Toutefois, elle est absente entre<br />
ces deux zones. Ces deux lames osseuse saillantes sont nommées par Waldeyer (1880<br />
dans Hublin, 1978b : 16) crista occipitalis externa inferior et crista occipitalis externa<br />
superior. Cette morphologie sur le spécimen des Pradelles semble particulière car d’après<br />
Hublin (1978b : 121 ; 1988), la partie supérieure de ce relief chez les Néandertaliens ne<br />
forme pas une crête aigüe mais un bourrelet.<br />
Au dessus de la crista occipitalis externa inferior, se détache la ligne nuchale<br />
inférieure. Celle-ci borde supérieurement l’insertion des muscles petit et grand droit<br />
postérieur de la tête (m. rectus capitis posterior minor et major).<br />
Au dessus de la ligne nuchale inférieure et de chaque côté du plan médian se<br />
trouve l’aire insertion du muscle semi-épineux de la tête, bordée latéralement par la<br />
branche secondaire (ou supérieure) de la ligne nuchale inférieure. Cette branche limite<br />
aussi supérieurement et plus latéralement des insertions musculaires très marquées à<br />
droite, la partie gauche n’étant pas conservée.<br />
Face endocrânienne : On reconnaît sur la face endocrânienne l’éminence cruciforme<br />
avec en son centre la protubérance occipitale interne (Kamina et Renard, 1994). Son<br />
point de projection sur la face exocrânienne correspond au croisement entre le plan<br />
médian et la ligne nuchale inférieure.<br />
La protubérance occipitale interne est fragmentaire et il en manque le centre,<br />
zone la plus saillante. Il en part quatre crêtes (supérieure, inférieure ou crête occipitale<br />
interne, latérale droite et latérale gauche).<br />
Latéralement les sillons des sinus transverses s’évasent vers le bord de l’os. Ils<br />
délimitent supérieurement des fosses cérébrales profondes avec les empreintes des<br />
première et deuxième circonvolutions du lobe occipital (Grimaud-Hervé, 1997 : 20).<br />
Inférieurement, on observe les fosses cérébelleuses, moins profondes et plus<br />
lisses. La gauche est mal conservée, mais la droite est séparée en deux obliquement<br />
par une crête laissant une partie médiale plus grande que la partie latérale. Le sillon du<br />
sinus transverse passe au niveau du bord mastoïdien et se prolongerait donc au niveau<br />
du temporal. Cette configuration se retrouve chez les Néandertaliens et d’autres fossiles<br />
non anatomiquement modernes (Arsuaga et al., 1997, 2002), alors que le sillon du sinus<br />
transverse des Hommes anatomiquement modernes passe à travers l’angle postéro-<br />
inférieur du pariétal (Kamina et Renard, 1994). Cette différence de configuration est liée<br />
au développement du cervelet relativement aux lobes occipitaux du cerveau. Chez les<br />
Hommes anatomiquement non-modernes, le cervelet occupe en effet une plus petite part<br />
de la face interne de l’écaille occipitale par rapport aux lobes occipitaux (Grimaud-Hervé,<br />
1997 : 369 ; Arsuaga et al., 2002 ; Rosas et al., 2008).<br />
En plaçant l’inion au point de jonction des lignes nuchales supérieures (Hublin,<br />
1978c), il se trouve alors à la base du tuberculum linearum. La distance inion-endinion<br />
115
Étude morphométrique<br />
est de 15,6 mm. Ces deux points sont logiquement éloignés du fait du développement<br />
important des lobes occipitaux par rapport au cervelet chez les Néandertaliens<br />
(Grimaud-Hervé, 1997 : 369 ; Arsuaga et al., 2002 ; Rosas et al., 2008), ce qui décale alors<br />
la protubérance occipitale interne et l’endinion vers la base de l’occipital.<br />
Épaisseur : L’épaisseur de l’os au niveau du fond de la fosse cérébrale gauche est de 5<br />
mm au minimum (mesure 8b d’après 1941). Cette épaisseur est bien supérieure à celles<br />
obtenues par Twiesselmann (1941) sur les Hommes actuels pour qui la moyenne de<br />
l’épaisseur est de 3,6 mm (dp8b = 0,17). De même, l’épaisseur prise au fond de la fosse<br />
cérébelleuse droite de notre occipital (mesure 9a) est d’environ 4 mm, alors que chez les<br />
Hommes actuels elle est en moyenne de 1,2 mm (dp9a = 4,65.10 -8 ). La différence<br />
d’épaisseur obtenue entre cet occipital des Pradelles et les données actuelles est en<br />
partie due, principalement pour la deuxième mesure, à la disposition anatomique des<br />
fosses cérébrales et cérébelleuses endocrâniennes par rapport aux reliefs exocrâniens,<br />
qui sont décalés vers la base du crâne chez les fossiles. La comparaison avec les<br />
épaisseurs des lobes occipitaux des deux groupes définis au sein de la lignée<br />
néandertalienne, rapproche les valeurs obtenues sur cette pièce des moyennes de ces<br />
derniers et place ainsi l’occipital étudié au sein de cette variabilité (figure 42 et annexe<br />
5).<br />
3.1.4.2. Fragment latéral gauche d’occipital LP01-E11 #H06 (figure 43)<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce est recouverte de manganèse et sa surface est irrégulière. Toutefois,<br />
elle est bien conservée. Elle présente des stries de découpe sur sa face exocrânienne et<br />
endocrânienne.<br />
Elle mesure 42 mm supéro-inférieurement sur 41 mm médio-latéralement.<br />
116
Étude morphométrique<br />
Figure 43 : Fragment d’occipital LP01-E11 #H06.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
De par sa morphologie, elle semble appartenir à un individu mature.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne, plan occipital : Parallèlement au bord supéro-latéral, on observe<br />
le prolongement de la ligne nuchale supérieure qui va en s’atténuant vers la suture<br />
qu’elle n’atteint pas, elle s’arrête à 12,3 mm de celle-ci. L’écaille occipitale est présente<br />
sur 6 à 7 mm au-dessus de la ligne nuchale. Son aspect est irrégulier à cause des<br />
atteintes taphonomiques.<br />
Au niveau du bord médial de la pièce, on aperçoit le début d’une convexité. Elle<br />
annonce probablement le début de l’élargissement et de l’épaississement du torus<br />
occipital.<br />
Face exocrânienne, plan nuchal : Sous la ligne nuchale supérieure, la surface<br />
centrale de l’os est irrégulière avec des lignes obliques, correspondant à la zone<br />
d’insertion du muscle splénien de la tête (m. splenius capiti). Latéralement, la pièce est<br />
lisse, sans insertions musculaires.<br />
Dans la partie médiale il y a une dépression, limitée en dessous par la branche<br />
supérieure de la ligne nuchale inférieure. Cette fosse correspond à l’insertion du muscle<br />
semi-épineux de la tête (m. semispinalis capitis). L’insertion du muscle petit droit<br />
C<br />
117
Étude morphométrique<br />
postérieur de la tête (m. rectus capitis posterior minor) se situe en-dessous de celle<br />
précédemment décrite.<br />
On observe dans la partie inféro-latérale de l’os un certain nombre de crêtes, se<br />
dirigeant vers le haut en s’atténuant, délimitant des fossettes. Ces dépressions<br />
correspondent aux insertions du muscle oblique supérieur de la tête (m. obliquus capitis<br />
superior) et médialement du grand droit postérieur de la tête (m. rectus capitis posterior<br />
major).<br />
Le long de la suture occipito-mastoïdienne, et centré sur le bord du fragment, se<br />
situe une dépression semi-circulaire de 6,5 mm de diamètre et 1,4 mm d’épaisseur. Elle<br />
semble très volumineuse mais est pourtant légèrement plus petite que celle que l’on peut<br />
observer sur le fragment LP06-C9 #770 et correspond au foramen mastoïdien dans lequel<br />
plonge la veine émissaire mastoïdienne.<br />
Face endocrânienne : Le vestige porte à sa surface de nombreux reliefs endocrâniens<br />
qui permettent de le situer anatomiquement. En effet, courant le long du fragment, se<br />
trouve le sillon du sinus transverse, très large, qui va en s’élargissant et en se divisant<br />
latéralement. Au dessus de sillon on retrouve une petite partie de la fosse cérébrale, et<br />
en dessous, la fosse cérébelleuse.<br />
Suture : Le bord latéral du fragment correspond à la suture occipito-mastoïdienne sur<br />
25 mm, de type 3 (Broca, 1875) et à la suture lambdoïde au-dessus sur 7,4 mm, de type 2<br />
(Broca, 1875). L’astérion se trouve à la jonction des deux sutures.<br />
Épaisseur : L’os est épais et très dense. Il mesure 9 mm d’épaisseur maximale.<br />
3.1.4.3. Fragment droit de la base d’un occipital LP01-D9 #H07 (figure 44)<br />
État de conservation :<br />
De nombreuses atteintes taphonomiques recouvrent ce fragment. Il y a deux<br />
petites plages de manganèse sur la face externe et une légère surface concrétionnée de<br />
couleur rouille dans l’épaisseur de la suture. Sur la face endocrânienne s’observent des<br />
stries de découpe.<br />
maximale.<br />
Cette pièce s’inscrit dans un rectangle de 30 mm de long pour 21,8 mm de largeur<br />
118
Étude morphométrique<br />
Figure 44 : Fragment d’occipital LP01-D9 #H07.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
L’état de maturation de l’os est indéterminé.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : Le long de la suture mastoïdienne, on distingue des reliefs<br />
parallèles allant du côté latéral vers le côté médial et de l’arrière vers l’avant. Juste en<br />
avant, d’autres reliefs convergent vers l’extrémité latérale des premiers, ils vont aussi du<br />
latéral vers le médial mais de l’avant vers l’arrière.<br />
Latéralement à ces derniers on trouve plusieurs foramens, au nombre de cinq,<br />
dont le plus marqué se dirige de l’angle antéro-médial vers l’angle postéro-latéral.<br />
Sur le bord antérieur, il y a une convexité correspondant peut-être au début du<br />
relief externe continuant en processus jugulaire (processus jugularis). Elle est bordée<br />
médialement par un sillon vasculaire.<br />
Face endocrânienne : Deux crêtes mousses convergent vers le bord latéral de la pièce.<br />
Celle qui est à l’avant s’atténue vers le centre alors que l’autre est plutôt continue. Ces<br />
reliefs correspondent à la partie postéro-médiale de l’éminence juxta-mastoïdienne. Elles<br />
délimitent de chaque côté des zones plus concaves dont une assez marquée dans le quart<br />
antéro-latéral, le long de la suture.<br />
On remarque de nombreux foramens et des sillons vasculaires qui se dirigent vers<br />
l’arrière et vers la suture.<br />
C<br />
119
Étude morphométrique<br />
Suture : Sur la face externe, la suture mastoïdienne se fait au profit de l’occipital et sur<br />
la face interne, au profit du temporal. Elle est de type 1 d’après la classification de Broca<br />
(1875). Cette suture devait border un os surnuméraire car elle forme un large arc de<br />
cercle. On retrouve un os surnuméraire situé au même endroit, et avec une morphologie<br />
similaire, sur l’occipital de l’individu de la Chapelle-aux-Saints 1.<br />
Épaisseur : L’os est compact et le diploé peu épais. L’épaisseur de l’os varie de 4 à 6<br />
mm.<br />
3.1.4.4. Fragment droit d’occipital LP06-C9 #770 (figure 45)<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce est très atteinte par l’exfoliation. Sa surface est blanche et granuleuse.<br />
Elle se compose de divers morceaux qui ont été recollés.<br />
De forme grossièrement triangulaire, elle mesure 30,2 mm de base (axe médio-<br />
latéral) pour 18 mm de hauteur (axe supéro-inférieur).<br />
Figure 45 : Fragment d’occipital LP06-C9 #770.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
Ce fragment très épais appartient probablement à un individu mature.<br />
C<br />
120
Description :<br />
Étude morphométrique<br />
Face exocrânienne : Le long de la suture, on observe la présence d’une forte dépression<br />
correspondant au passage du paquet vasculaire par le foramen mastoïdien. Elle est<br />
subcirculaire avec un bord correspondant à la suture. Son grand axe, mesurant 10 mm,<br />
se dirige de bas en haut et du latéral vers le médial. En coupe, on remarque que ce<br />
foramen se forme uniquement au dépend de la table externe qui diminue alors très<br />
fortement et non au dépend de la table interne dont l’épaisseur reste constante. Ce<br />
foramen est donc très large, plus grand que celui qui se trouve que la pièce LP01-E11<br />
#H06. Il est bordé supérieurement par un léger relief.<br />
Dans la partie inférieure de la pièce on observe une fosse. Celle-ci part<br />
généralement du bord latéro-inférieur des occipitaux comme sur les pièces de la<br />
Chapelle-aux-Saints 1 et Lebensted 1.<br />
Face endocrânienne : Le bord supérieur est très épais car il correspond à la<br />
délimitation du sillon du sinus transverse. Il forme en dessous une dépression exfoliée :<br />
la partie latérale de la fosse cérébelleuse gauche.<br />
Suture : La suture occipito-mastoïdienne court sur 21,7 mm. Elle est assez engrenée au<br />
départ, de type 3 (Broca, 1875), puis relativement lisse inférieurement.<br />
Épaisseur : Sur un des bords de fracture on remarque que la table externe est très<br />
épaisse, mesurant jusqu’à 5 mm, par rapport au diploé et à la table interne qui ne<br />
mesurent au total que 3 mm.<br />
3.1.4.5. Fragment gauche d’occipital LP01-E12 #H05 (figure 46)<br />
État de conservation :<br />
Ce vestige est bien conservé, avec une fracturation sur os frais de tous ses bords,<br />
mis à part du bord suturaire. Toutefois, la surface de l’os est irrégulière et présente un<br />
léger piquetage ainsi qu’une exfoliation superficielle de la table externe et des stries de<br />
découpe.<br />
inférieur).<br />
Il mesure 36,2 mm de long (axe médio-latéral) sur 30,4 mm de large (axe supéro-<br />
121
Étude morphométrique<br />
Figure 46 : Fragment d’occipital LP01-E12 #H05.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
État de maturation :<br />
Par la morphologie de l’os et son épaisseur, et du fait que son format est proche de<br />
l’occipital de l’enfant d’Engis 2 dont l’âge au décès est de 5 à 6 ans (Tillier, 1983), nous<br />
pouvons supposer qu’il appartient à un individu immature jeune de cette classe d’âge.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne, plan occipital : La pièce est régulièrement bombée médio-<br />
latéralement, plus accentuée vers la partie latérale où elle atteint son point de saillie<br />
maximale.<br />
À l’extrémité latérale, on remarque le début d’une dépression mesurant 7 mm de<br />
haut, à fond irrégulier. Il est très probable que ce soit le début de la fosse sus-iniaque.<br />
Dans ce cas, la distance séparant la fosse sus-iniaque de la suture est très courte :<br />
33 mm.<br />
Le point de courbure maximal de l’os borde la fosse sus-iniaque latéralement.<br />
En dessous, elle est bordée par un léger relief, la ligne nuchale supérieure, qui<br />
continue sur tout le fragment (sur 20,7 mm), mais qui va en s’atténuant vers la suture.<br />
Elle créé une inflexion de l’os.<br />
Face exocrânienne, plan nuchal : En dessous de la ligne nuchale supérieure, le plan<br />
nuchal est plat et irrégulier. Il s’y insère le muscle semi-épineux. Cette portion de la<br />
pièce mesure 7 mm de haut.<br />
C<br />
122
Étude morphométrique<br />
Face endocrânienne : On peut apercevoir les reliefs de la fosse cérébrale gauche. Une<br />
crête transversale sépare la première et la seconde circonvolution occipitale. On<br />
remarque aussi trois crêtes transversales dont une parallèle à la suture lambdoïde.<br />
Des empreintes de vascularisation apparaissent sur toute la surface interne de<br />
l’os, certaines sont très profondes et d’autres plus fines et superficielles. Elles sont toutes<br />
très anastomosées et semblent se diriger de bas en haut.<br />
Suture : On retrouve un morceau de la suture lambdoïde très engrenée sur 9,7 mm de<br />
type 3 ou 4 (Broca, 1875).<br />
Épaisseur : L’os est particulièrement compact, ne laissant apercevoir que peu de diploé.<br />
3.1.4.6. Fragments d’occipital et de pariétal gauche LP04-D12 #113, #352 et<br />
#751 (figure 47)<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce est dans un bon état de conservation avec un aspect lisse mais<br />
irrégulier dû aux empreintes d’insertions musculaires. On observe un léger détachement<br />
de la table externe au niveau du bord de fracture inférieur de la pièce et une fracture<br />
supérieure très largement au dépend de la table interne.<br />
Ses dimensions sont de 59,4 mm de long (axe supéro-inférieur) pour 36,6 mm de<br />
large (axe médio-latéral).<br />
Figure 47 : Fragments d’occipital et de pariétal gauche LP04-D12 #113, #352 et #751.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />
C<br />
123
État de maturation :<br />
Étude morphométrique<br />
La faible proportion de diploé visible sur les bords de fracture nous laisse plutôt<br />
supposer que cette pièce appartenait à un individu immature. De par ses dimensions, en<br />
la repositionnant sur des moulages de crânes néandertaliens, il semblerait que cette<br />
pièce puisse s’apparenter à un adolescent.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : Le long du bord inférieur de la suture lambdoïde on remarque une<br />
empreinte vasculo-nerveuse bien marquée. Médialement, un certain nombre de foramens<br />
plongent dans le diploé, dont un particulièrement large, un trou borgne de 1,7 mm de<br />
diamètre.<br />
Séparant en deux le fragment LP04-D12 #751 (fragment inférieur) se trouve un<br />
relief légèrement bombé semi-circulaire, correspondant à l’extrémité latérale de la ligne<br />
nuchale supérieure. Il borde supérieurement une empreinte d’insertion musculaire, le<br />
muscle oblique supérieur de la tête (m. obliquus capitis superior) qui mesure 8,2 mm<br />
jusqu’au bord de fracture.<br />
Dans la partie postérieure du fragment de pariétal, on remarque de nombreux<br />
orifices vasculaires, ainsi que de légères nervures dans la partie postéro-médiale<br />
jusqu’au centre. Il y a, de plus, un foramen qui regarde vers le bas et vers l’arrière, situé<br />
dans une dépression de 6,5 mm sur 3,7 mm et bordé antérieurement par une crête.<br />
Face endocrânienne : Parallèlement à la suture lambdoïde on remarque une crête qui<br />
délimite le sillon du sinus transverse. Quelques reliefs parallèles, latéralement au bord<br />
supérieur du fragment, correspondent à l’extrémité évasée de ce sillon. On note entre<br />
eux la présence d’une petite zone piquetée de foramens.<br />
Partant de la pointe inférieure du fragment de pariétal, le rameau lambdatique<br />
issu de la branche postérieure parcours le vestige de bas en haut. Deux ramifications<br />
s’en détachent allant vers la suture lambdoïde (l’une va vers l’astérion et l’autre se situe<br />
à environ 7,6 mm au-dessus). Au même niveau que le sillon le plus haut, une autre trace<br />
méningée part vers l’avant.<br />
De nombreuses empreintes vasculo-nerveuses se dirigent médio-latéralement sur<br />
la pièce et sont très anastomosées.<br />
Suture : La suture occipito-mastoïdienne s’étend sur 22,6 mm de long jusqu’à l’astérion.<br />
Les indentations sont irrégulières et marquées, de type 4 (Broca, 1875). De l’angle<br />
astérique, elle se prolonge ensuite sur la suture lambdoïde mesurant 14,4 mm et<br />
présentant des indentations moins marquées de type 2 (Broca, 1875). Au niveau du bord<br />
médial, la suture remonte et laisse apparaître l’emplacement probable d’un volumineux<br />
os wormien.<br />
Épaisseur : Twiesselmann (1941) préconise de prendre l’épaisseur à l’astérion (mesure<br />
11b) sur le pariétal, dans le fond du sinus latéral. Nous avons donc pris l’épaisseur à<br />
l’astérion sur le fragment LP04-D12 #113 et obtenons une mesure d’environ 5,5 mm.<br />
Cette mesure est plus importante que la moyenne des épaisseurs à l’astérion des<br />
populations actuelles européennes (m = 4 mm) mais est plus faible que celle prise par<br />
124
Étude morphométrique<br />
Twiesselmann (1941) sur Spy 1 et Spy 2, individus matures (11b = 7 mm dans les deux<br />
cas).<br />
La table externe et la table interne sont très épaisses par rapport au diploé, ce qui<br />
s’observe plutôt sur les individus immatures. Son épaisseur maximale est de 8 mm.<br />
3.1.5. Position anatomique indéterminée<br />
3.1.5.1. LP04-D12 #HT05 (figure 48)<br />
État de conservation :<br />
Ce vestige est totalement recouvert d’une fine couche de calcite, sur ses deux faces<br />
et ses bords. La fracturation de la pièce a conduit au décollement des tables externe et<br />
interne. La table externe n’est donc présente que sur la moitié de la face exocrânienne et<br />
la table interne est présente sur un quart de la face endocrânienne.<br />
Il mesure 22 mm de long sur 14,5 mm de large.<br />
Détermination :<br />
Un des bords de ce fragment est formé d’une suture assez engrenée. Cependant,<br />
la faible surface de la table externe et de la table interne empêche d’observer des<br />
caractéristiques qui nous permettraient de le resituer sur la voûte crânienne. Seuls les<br />
petits foramens présents sur la face exocrânienne et que l’on retrouve sur les fragments<br />
de pariétaux des Pradelles pourraient laisser penser à un pariétal. Nous pensons<br />
cependant que cela n’est pas suffisant et nous considérerons que cette pièce n’est pas<br />
localisable.<br />
État de maturation :<br />
Figure 48 : Fragment de voûte LP04-D12 #HT05.<br />
A : face exocrânienne, B : face endocrânienne.<br />
Nous ne pouvons déterminer l’état de maturation de la pièce.<br />
Description :<br />
Face exocrânienne : La face exocrânienne est piquetée de petits foramens mais ne<br />
présente aucune autre caractéristique.<br />
125
Étude morphométrique<br />
Face endocrânienne : La face endocrânienne présente principalement du diploé et la<br />
face interne de la table externe. La table interne est représentée par une petite bande de<br />
16 mm de long sur 5,7 mm de large qui est traversée transversalement par un léger<br />
relief.<br />
Suture : La suture correspond à un bord du fragment de 21 mm de long. Elle est assez<br />
engrenée, de type 3 d’après Broca (1875).<br />
Épaisseur : Cette pièce mesure 5,2 mm d’épaisseur, le diploé étant assez peu visible.<br />
3.2. La face<br />
3.2.1. Maxillaire<br />
3.2.1.1. Fragment de maxillaire droit LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />
État de conservation :<br />
Ce vestige est dans un bon état de conservation, les dents de la première<br />
prémolaire à la troisième molaire sont encore en place et une racine de canine a été<br />
trouvée à proximité sur le site.<br />
Les faces interne et supérieure de l’ossement sont entièrement recouvertes de<br />
manganèse ainsi que la face linguale de la deuxième et de la troisième molaire. En vue<br />
vestibulaire, l’os alvéolaire est conservé de la moitié de la première prémolaire à la<br />
troisième molaire. En vue linguale, il n’est présent que de la seconde prémolaire à la<br />
moitié de la troisième molaire. L’os maxillaire est conservé en hauteur jusqu’au plancher<br />
du sinus maxillaire.<br />
Ce fragment de maxillaire mesure 41 mm mésio-distalement pour 20 mm<br />
vestibulo-lingualement et 16,5 mm supéro-inférieurement.<br />
126
Étude morphométrique<br />
D E<br />
Figure 49 : Maxillaire droit LP01-D11 #H03.<br />
A : face vestibulaire, B : face occlusale, C : face linguale, D : radiographie en face linguale<br />
(M. Bessou), E : localisation sur le crâne.<br />
Âge au décès :<br />
L’individu est adulte d’âge moyen à avancé, car la troisième molaire est<br />
fonctionnelle et son usure occlusale est relativement marquée. Nous avons conscience<br />
que les degrés d’usure dentaire sont très variables selon les populations. Nous pouvons<br />
toutefois noter une similarité dans le degré d’usure des dents de ce maxillaire et celui de<br />
Shanidar 1 pour lequel Trinkaus (1983 : 37) suggère qu’il s’agisse d’un individu âgé,<br />
probablement d’au moins 30 ans.<br />
Description de l’os maxillaire :<br />
La face externe est très fortement concave dans le sens supéro-inférieur, sur<br />
l’ensemble du fragment. Au centre, la surface est irrégulière avec un relief au niveau de<br />
la racine distale de la première molaire. Nous n’observons ni jugum ni fosse sur la face<br />
externe.<br />
Au niveau de l’arcade alvéolaire s’est développé un bourrelet exostosique. Il est<br />
d’épaisseur relativement faible au niveau de la troisième molaire mais sa taille<br />
augmente jusqu’à la première molaire puis diminue à nouveau. Ce bourrelet est<br />
irrégulier, avec une légère exfoliation, et discontinu. D’après Maureille (1994 : 175), 89 %<br />
des maxillaires néandertaliens présentent des nodosités externes, mais avec un<br />
développement variable et sous forme d’un relief plus ou moins continu. Il en existe aussi<br />
chez des Prénéandertaliens récents et anciens comme Saccopastore 1 et 2 (Condemi,<br />
1992 : 79), Arago 21 et 45, Pétralona, Steinheim (de Lumley et Spitery 1982) ou certains<br />
individus de la Sima de los Huesos (Arsuaga et al., 1997). Les nodosités externes sont<br />
plus rares chez les Hommes actuels avec des fréquences avoisinant les 3 % chez les<br />
127
Étude morphométrique<br />
Africains, les Asiatiques et les Européens, de 6,3 % chez les Esquimaux et de 17,6 % chez<br />
les Australiens (Maureille, 1994).<br />
Les auteurs ne s’accordent pas tous sur la terminologie à employer quant à ce<br />
type d’hyperostose localisée, certains utilisant le terme de torus maxillaire (Hauser et de<br />
Stefano, 1989), d’autres d’exostose buccale (Pechenkina et Benfer, 2002), enfin des<br />
auteurs emploient ces deux expressions mais avec des sens différents (Jainkittivong et<br />
Langlais, 2000).<br />
Pechenkina et Benfer (2002) ainsi qu’Antoniades et al. (1998) ne parlent pas de<br />
torus maxillaire mais identifient sur l’os maxillaire : le torus palatinus, l’exostose<br />
maxillaire vestibulaire et l’exostose maxillaire linguale, ces deux dernières étant assez<br />
rarement décrites. Le torus est alors une exostose localisée soit sur le raphé médian de la<br />
voûte palatine, soit sur la face alvéolaire linguale de la mandibule (Pechenkina et<br />
Benfer, 2002). Hauser et Stefano (1989) quant à eux définissent le torus maxillaire sur la<br />
marge linguale, et dans de très rares cas vestibulaire, des processus alvéolaires. Ils ne<br />
discutent pas alors de la présence d’exostose mais parlent d’un torus, qu’il soit continu ou<br />
non. Dans ces deux derniers points de vue, les exostoses buccales et linguales ainsi que<br />
les torus maxillaires sont décrits comme des bourrelets osseux lisses ou formés de<br />
nodules irréguliers et de taille variée. Pour Theodorou et al. (2003), le torus maxillaire<br />
survient sur la ligne médiale de l’os palatin ou sur la face interne ou externe de l’os<br />
alvéolaire maxillaire, englobant ainsi le terme de torus palatin à leur définition du torus<br />
maxillaire.<br />
Toutefois, selon Jainkittivong et Langlais (2000) ces deux termes doivent être<br />
différenciés, les exostoses étant pour eux moins fréquentes que les torus, bien qu’ils<br />
précisent que leur localisation, leur histologie (os hyperplasique constitué de corticale<br />
mature et d’os trabéculaire) et leur morphologie sont semblables et leur étiologie mal<br />
connue. Nous ne pouvons donc déterminer de quelle manière ces auteurs peuvent les<br />
distinguer.<br />
D’après Hauser et Stefano (1989), le torus maxillaire se situe au niveau des<br />
molaires, mais peut, dans de rares cas, s’étendre jusqu’à la seconde prémolaire et très<br />
exceptionnellement jusqu’à la canine. De la même manière, Pechenkina et Benfer (2002)<br />
qui n’identifient pas de torus maxillaire mais des exostoses, les retrouvent plus épais<br />
près des molaires, s’étendant parfois jusqu’à la seconde prémolaire voire même sur les<br />
canines et incisives (Hrdlička, 1940 ; Pechenkina et Benfer, 2002). Jainkittivong et<br />
Langlais (2000), qui les différencient, observent les exostoses maxillaires buccales<br />
généralement au niveau des prémolaires et des molaires.<br />
La localisation des nodosités hyperostosiques sur le maxillaire des Pradelles se<br />
retrouve donc dans les différentes définitions bien qu’elles soient plus développées au<br />
niveau de la seconde prémolaire que de la jonction entre la deuxième et la troisième<br />
molaire. Nous proposons diverses hypothèses quant à leur étiologie.<br />
D’une part, il semblerait que la formation de torus et/ou d’exostoses soit<br />
principalement due à de puissantes forces masticatoires (Hrdlička, 1940 ; Hauser et de<br />
Stefano, 1989 ; Jainkittivong et Langlais, 2000 ; Pechenkina et Benfer, 2002) ou<br />
128
Étude morphométrique<br />
paramasticatoires. Il existerait alors une augmentation de l’apparition des exostoses<br />
buccales avec l’âge (Jainkittivong et Langlais, 2000 ; Pechenkina et Benfer, 2002). Mais<br />
dans les populations où "l’exigence masticatoire" s’atténue après 30 ou 40 ans,<br />
Pechenkina et Benfer (2002) ont observé une diminution de la fréquence des exostoses et<br />
de leur degré d’expression avec l’âge. Les formations osseuses exophytiques seraient<br />
alors remodelées et disparaîtraient lors de la réduction de la pression musculaire<br />
(Pechenkina et Benfer, 2002).<br />
D’autre part, l’origine fonctionnelle des exostoses et/ou torus peut être liée à des<br />
facteurs environnementaux. Il y aurait une corrélation entre l’apparition de<br />
torus/exostoses et l’abrasion ou l’attrition dentaire accentuée. Les excroissances osseuses<br />
pourraient donc être la conséquence d’un stress occlusal anormal des dents dans l’alvéole<br />
se manifestant le plus souvent lors d’un dérèglement de l’articulation temporo-<br />
mandibulaire (Jainkittivong et Langlais, 2000 ; Pechenkina et Benfer, 2002). Une<br />
importante usure occlusale altère le plan masticatoire, cela modifie la distribution des<br />
forces de tension et de pression exercée par les dents tout le long de l’os alvéolaire. Waldo<br />
et Rothblatt (1954) ont montré expérimentalement qu’une telle redistribution des forces<br />
induit un remodelage osseux du maxillaire chez le rat. Un deuxième facteur<br />
environnemental pouvant entraîner l’apparition d’exostoses/torus est d’ordre infectieux.<br />
Pour Pechenkina et Benfer (2002), l’exostose buccale maxillaire est significativement<br />
corrélée aux maladies dentaires et gingivales, telle une réponse compensatoire à une<br />
parodontopathie. Cependant cette origine serait mineure.<br />
Des facteurs génétiques pourraient aussi entrer en ligne de compte (Jainkittivong<br />
et Langlais, 2000 ; Pechenkina et Benfer, 2002). Selon Pechenkina et Benfer (2002) la<br />
fréquence ainsi que la morphologie de la surface et l’extension des exostoses est un<br />
modèle répété parmi la population qu’ils ont étudiée et persiste dans ces familles,<br />
suggérant un support génétique.<br />
De telles nodosités pourraient donc avoir une étiologie multifactorielle pouvant<br />
impliquer des origines fonctionnelles, environnementales et génétiques.<br />
On remarque une hypervascularisation très développée de la zone du torus, au-<br />
dessus de la première molaire et qui va en s’atténuant de part et d’autre. Elle s’étend sur<br />
une zone d’environ 18 mm de long pour 4 mm de haut. Les foramens les plus larges se<br />
situant au-dessus de la première molaire, correspondant au nodule le plus important.<br />
Elle pourrait être liée aux nodosités externes que l’on observe dans la partie inférieure<br />
de la face vestibulaire et/ou à la parodontose. En effet, les agressions localisée d’origine<br />
diverses (infectieuse, traumatique, neurovasculaire, tumorale) peuvent entraîner une<br />
hypervascularisation ainsi qu’une augmentation du remodelage osseux : hyperostose ou<br />
hyperostéolyse (Ader et al., 2004).<br />
Dans le cas du fragment de maxillaire des Pradelles, puisque nous pouvons<br />
observer la présence de plaques de tartre, de parodontose ainsi qu’une très forte usure<br />
du plan occlusal due probablement à une hyper-sollicitation masticatoire ou<br />
129
Étude morphométrique<br />
paramasticatoire, nous pouvons émettre l’hypothèse que cette formation exostosique est<br />
une réponse à l’infection du tissu gingival et aussi à la forte pression appliquée à<br />
l’alvéole durant la mastication.<br />
Bien que les facteurs proposés diffèrent, notons que les deux fragments de<br />
maxillaire et mandibule (Piveteau, 1957 : 474 ; 1965) retrouvés dans le site présentent<br />
cette formation osseuse.<br />
La face supérieure de l’ossement correspond au plancher du sinus maxillaire<br />
(sinus maxillaris) d’où part le début de ses bords interne et externe. Sa surface est<br />
irrégulière avec quelques foramens vasculaires dont deux au fond d’une fosse entre la<br />
première et la deuxième molaire. L’apex d’une racine de la deuxième molaire a<br />
probablement perforé l’os (d’après l’aspect de l’os, nous excluons une érosion post-<br />
mortem) et apparaît dans le sinus. Chez les Hommes actuels, les racines palatines des<br />
molaires supérieures communiquent dans 20% des cas avec le sinus maxillaire et dans<br />
40% des cas, elle se situe à moins de 0,5 mm de celui-ci (Watzek et al., 1997 dans<br />
Hauman et al., 2002). Ce schéma serait donc assez classique.<br />
La face externe de l’os est conservée sur plus de hauteur au niveau de la première<br />
molaire et surtout de la seconde prémolaire. À cet endroit, nous pouvons observer l’os<br />
trabéculaire.<br />
Traversant le sinus d’arrière en avant et de l’extérieur vers l’intérieur, on<br />
remarque un long sillon correspondant au passage de l’artère alvéolaire supérieure (A.<br />
alveolaris superior) mesurant 1,5 mm de large et très marqué.<br />
externe.<br />
Une petite branche s’en sépare dans son tiers distal et se dirige vers le bord<br />
On observe d’autres sillons sur le bord interne, correspondant à des empreintes<br />
vasculo-nerveuses moins marquées.<br />
La face linguale de l’os est entièrement recouverte de manganèse. Elle est plus<br />
régulière que la face vestibulaire, mais il y a aussi quelques nodosités plus petites au<br />
niveau de l’arcade alvéolaire. Elles sont obliques, séparées entre elles par des sillons et<br />
la plus grosse se trouve au niveau de la deuxième molaire. Ces exostoses sont donc plus<br />
petites et plus circonscrites que celles de la face vestibulaire<br />
Cette face présente quelques petits foramens, principalement au niveau de la<br />
première molaire.<br />
Dans la partie antéro-supérieure, le sillon de l’artère grande palatine (qui naît de<br />
l’artère maxillaire ou A. maxillaris) délimite inférieurement une remontée de l’os au<br />
niveau de la seconde prémolaire.<br />
On remarque en vue inférieure que le bourrelet exostosique de la face externe est<br />
poreux et épais, si bien que la distance entre la dent et le bord vestibulaire mesure<br />
jusqu’à 6 mm, ce qui est assez proche des 6,5 mm et 6,4 mm d’Arago 21 et 45 (de Lumley<br />
et Spitery, 1982).<br />
130
Description de l’arcade dentaire :<br />
Étude morphométrique<br />
Les dents sont présentées individuellement dans le chapitre 3.3 (partie II), nous<br />
décrivons ici l’usure, la parodontopathie, les atteintes du tartre et de l’hypercémentose.<br />
L’usure occlusale est tellement importante qu’il y a apparition de la chambre<br />
pulpaire sur la canine, sans formation de dentine secondaire. C’est également ce que l’on<br />
peut observer sur d’autres dents fossiles telles que, par exemple, celles de Castel di<br />
Guido, Shanidar 1 ou la Ferrassie 1 (Heim, 1976 : 277-278 ; Trinkaus, 1983 : 152 ; Di<br />
Cesnola, 1996 : 123). Pour ce dernier individu, l’ouverture de la chambre pulpaire a<br />
provoqué la nécrose de la pulpe entraînant un abcès et des fistules à l’apex des incisives<br />
latérales et des canines, supérieures et inférieures (Heim, 1976 : 277-278). D’après Begg<br />
et Kesling (1972 dans Vautey, 2004), en cas d’exposition pulpaire, il peut y avoir un<br />
abcès péri-apical qui se développe si une carie s’installe dans la cavité, pouvant causer la<br />
mort de l’individu. Il y aurait eu chez la Ferrassie 1 une néoformation de dentine<br />
secondaire mais elle aurait disparu lorsque l’usure a atteint le collet, le canal radiculaire<br />
s’ouvrant alors (Heim, 1976 : 278). En effet, bien qu’il existe une forte réaction<br />
odontoblastique de défense pulpaire par production de dentine secondaire, les dents<br />
d’homininés fossiles ainsi que de certains individus modernes âgés ou vivant dans des<br />
environnements particuliers laissent souvent apercevoir une ouverture pulpaire<br />
consécutive à l’usure occlusale (Newman, 1999 ; Vautey, 2004 : 16), ce qui est le cas aux<br />
Pradelles.<br />
Sur les autres dents, le degré d’usure diminue graduellement des prémolaires aux<br />
molaires. La première prémolaire cotée au stade "g1-g2" de Murphy (1959) et 7 de<br />
Molnar (1971) est plus usée que la seconde prémolaire cotée "f" et 6. De même dans le<br />
cas des molaires cotées "f" et 5 pour la première, "c1" et 3 pour la deuxième et "c" ou "d"<br />
et 2 ou 3 pour la troisième (Murphy, 1959 ; Molnar, 1971).<br />
D’après Molnar (1972), les dents antérieures néandertaliennes sont généralement<br />
plus usées que les dents postérieures. C’est d’ailleurs ce qu’il a pu observer sur la<br />
collection dentaire de Krapina (Molnar, 1972), ainsi que Heim (1976 : 275) sur l’arcade<br />
dentaire de la Ferrassie 1 et Trinkaus (1983 : 152) sur les dents de Shanidar 1. Cela<br />
s’applique ainsi au maxillaire des Pradelles où l’usure occlusale de la canine est<br />
particulièrement marquée, beaucoup plus que sur les dents postérieures. À l’inverse,<br />
chez les Hommes modernes du Paléolithique supérieur et actuels, les dents postérieures<br />
seraient souvent plus usées que sur les dents antérieures (Smith, 1976). Le schéma<br />
d’usure chez ces Néandertaliens ne traduit naturellement pas la séquence d’éruption<br />
dentaire, où la première molaire est la première dent permanente fonctionnelle. Mais il<br />
serait donc plus en lien avec un mode masticatoire ou paramasticatoire particulier.<br />
On observe un changement dans l’orientation des surfaces d’usure au niveau du<br />
tiers distal de la deuxième molaire. L’usure y est de type hélicoïdale (Hall, 1976 ;<br />
Richards et Brown, 1986) : sur les prémolaires et la première molaire, son vecteur est<br />
131
Étude morphométrique<br />
oblique, plus marqué en lingual qu’en vestibulaire, puis au niveau du tiers distal de la<br />
deuxième molaire, l’usure devient plane.<br />
L’usure occlusale résulterait principalement d’une alimentation impliquant une<br />
force musculaire et un cycle masticatoire particulier (attrition) ainsi que d’autres<br />
facteurs, dont le régime alimentaire et le mode de préparation des aliments contenant<br />
plus ou moins de substances abrasives (Molnar, 1972 ; Williams et Woodhead, 1986 ;<br />
d'Incau, 2004) (cf p.63).<br />
Cette perte de substance occlusale a pu entraîner une égression ou éruption<br />
continuelle des dents car celle-ci est liée à la chronicité de l’usure (figure 50) :<br />
Figure 50 : Section transverse au niveau du corps mandibulaire de la première prémolaire.<br />
A : forme attendue chez un jeune adulte, avec peu d’usure et pas de parodontopathie ; B : adulte<br />
âgé avec attrition occlusale et éruption continuelle de la dent ; C : jeune adulte avec<br />
parodontopathie causant une perte d’os alvéolaire. Tiré de Hillson (2000 : 267).<br />
Elle permet de compenser la perte et de garder une occlusion dentaire correcte<br />
(Newman, 1999 ; Hillson, 2000 ; Vautey, 2004). Toutefois elle peut ne pas être apparente<br />
si l’os alvéolaire suit l’égression de la dent, si bien que la hauteur clinique (hauteur entre<br />
le bord occlusal et le bord osseux) peut rester quasiment inchangée (Newman, 1999). De<br />
plus, Hillson (2000 : 267) souligne le fait qu’il est très difficile de distinguer sur os sec un<br />
remodelage osseux lié à l’usure dentaire et à l’éruption continuelle d’une<br />
parodontopathie (figure 50).<br />
Cependant, on remarque sur la radiographie que les racines dentaires de ce<br />
maxillaire sont très proches du sinus et n’ont donc subi cette éruption verticale.<br />
Les dents du maxillaire des Pradelles présentent toutes des facettes d’usure<br />
interproximales. Celles-ci sont concaves mésialement et sont plane ou encore légèrement<br />
convexes distalement. Ce type de schéma est caractéristique d’une intense usure<br />
dentaire (Kaidonis et al., 1992). Il est dû à deux forces qui entrent en jeu lors de la<br />
mastication : une force latérale produisant un mouvement de direction vestibulo-lingual<br />
et une force mésiale permettant de maintenir une occlusion anatomiquement correcte au<br />
fur et à mesure du développement de l’attrition occlusale (Murphy, 1959 ; Newman, 1999<br />
; Hillson, 2000 ; Vautey, 2004).<br />
Nous retrouvons des facettes d’usure interproximale sur la plupart des autres<br />
dents découvertes aux Pradelles.<br />
132
Étude morphométrique<br />
Des plages de tartre sont observables sur la face vestibulaire des molaires et de la<br />
première prémolaire ainsi que sur la face linguale de la première molaire. D’après la<br />
cotation de Brothwell (1965 : 153), le degré de développement du tartre sur les dents de<br />
ce maxillaire peut être considéré comme moyen.<br />
On remarque une très nette apparition de la racine sur chacune des dents encore<br />
présentes dans leur alvéole, sur environ 4 mm. Cette apparition de la racine pourrait<br />
être due à l’égression dentaire, conséquence de la forte attrition, ainsi qu’à une<br />
parodontopathie. Mais nous avons éliminé la première possibilité (cf. supra).<br />
Nous observons en effet sur la radiographie (figure 49) une perte de l’os alvéolaire<br />
au niveau des septums inter-dentaires. D’après Twiesselmann et Brabant (1967) une<br />
parodontose correspond à « toute lésion, inflammatoire ou atrophique, du parodonte,<br />
amenant la dénudation progressive de la racine et l’ébranlement plus ou moins marqué de<br />
la dent ». Ce serait l’affection dento-osseuse la plus importante après la carie<br />
(Twiesselmann et Brabant, 1967). La résistance des individus à la destruction du<br />
parodonte diminuerait avec l’âge et dépendrait aussi de facteurs systémiques et<br />
génétiques (Collectif, 1978 : 18-20). Mais, contrairement à ce qui a été longtemps cru, le<br />
trauma occlusal ne serait pas à l’origine de la perte du tissu parodontal (Collectif, 1978 :<br />
22 ; Chapotat et al., 1999). Il existe aussi des corrélations épidémiologiques entre le<br />
tartre et les parodontopathies (Hillson, 2000). Il est donc tout-à-fait envisageable que la<br />
présence du tartre sur les dents de ce maxillaire soit corrélée à la parodontose également<br />
présente. Cette corrélation ne serait pas due aux substances minérales contenues dans le<br />
tartre mais à la masse microbienne séjournant à sa surface pendant de longues périodes<br />
(Collectif, 1978 : 12), l’infection bactérienne étant une cause bien connue des<br />
parodontopathies (Bercy et Tenebaum, 1997).<br />
On remarque la formation d’hypercémentose sur la racine de la canine et de la<br />
racine bifide de la première prémolaire et celle de la seconde prémolaire (grâce à la<br />
radiographie). Ce phénomène est commun dans beaucoup de populations et serait peut-<br />
être à lier avec l’usure dentaire et les forces masticatoires mais son étiologie reste<br />
cependant mal connue (Hillson, 1996, 2000).<br />
Activités paramasticatoires ?<br />
Nous observons sur les prémolaires et la première molaire des fracturations de<br />
l’émail dans les angles mésio-vestibulaires, ainsi qu’une fracturation du bord mésio-<br />
vestibulaire de la racine de la seconde prémolaire. L’enlèvement de matière dentaire sur<br />
la seconde prémolaire, la plus atteinte, mesure environ 8 mm de haut pour 5,5 mm de<br />
largeur maximale. Ces éclats d’émail, de dentine et de racine semblent avoir été cassés<br />
in vivo suite à des activités paramasticatoires.<br />
De nombreuses données ethnographiques et archéologiques montrent l’utilisation<br />
des dents en tant que "troisième main" (Molnar, 1972 ; Schulz, 1977 ; Larsen, 1985 ;<br />
133
Étude morphométrique<br />
Taylor, 1986 ; Lukacs et Pastor, 1988 ; Brown et Molnar, 1990 ; Lalueza Fox et Frayer,<br />
1997 ; Minozzi et al., 2003 ; Turner et Anderson, 2003 ; Lozano-Ruiz et al., 2004 ; Erdal,<br />
2008 ; Lozano et al., 2008 ; Lorkiewicz, 2011). Le plus souvent, l’utilisation des dents<br />
comme "troisième main" induit des transformations du bloc incisivo-canin présentant<br />
alors des rainures ou des facettes atypiques à la surface amélo-dentinaire ainsi qu’une<br />
abrasion particulière de ces dents avec de très probables éclats d’émail (Molnar, 1972 ;<br />
Hillson, 2000 ; Rougier, 2003 : 62 ; Lozano et al., 2008). L’usure peut alors aussi se faire<br />
sur la face vestibulaire de la couronne, comme c’est le cas sur les dents antérieures de<br />
Shanidar 1 (Coon, 1962 : 564).<br />
L’usure intense de la face occlusale des dents de ce maxillaire ainsi que la<br />
formation exostosique révèlent de très puissantes forces masticatoires qui sont même<br />
probablement allées au-delà de la résistance mécanique des dents entraînant une<br />
fracturation de blocs entiers de la couronne ou de morceaux de couronne et d’un<br />
fragment de la racine adjacente. Nous pouvons donc nous demander si des forces<br />
paramasticatoires, tel que l’usage instrumental de la denture, sont aussi entrées en jeu.<br />
Dans ce cas, il est intéressant de remarquer qu’elles ont atteint les prémolaires. Cela<br />
pourrait s’expliquer par le fait que les canines (et les incisives ?) aient été rendues<br />
inutilisables à cause de la disparition totale de leur couronne.<br />
3.2.1.2. Fragment de maxillaire (?) LP05-D9 #H11 (figure 51)<br />
État de conservation :<br />
Ce vestige est dans un assez bon état de conservation, seules quelques tâches de<br />
manganèse l’affectent. Nous l’identifions pour le moment comme un fragment<br />
rectangulaire de maxillaire au niveau du processus frontal.<br />
Il mesure 17,5 mm de longueur pour 9,5 mm de largeur.<br />
Figure 51 : Fragment de maxillaire LP05-D9 #H11.<br />
A : face vestibulaire, B : face occlusale.<br />
134
État de maturation :<br />
Cet os semble être mature.<br />
Description :<br />
Étude morphométrique<br />
La face externe est irrégulière et porte de nombreux foramens se dirigeant vers la<br />
partie la moins épaisse de l’os. La partie la plus épaisse est irrégulière et les foramens<br />
sont plus serrés et petits.<br />
L’os est nettement courbé sur un côté dans la moitié la plus fine.<br />
La face interne forme une gouttière percée de foramens.<br />
La partie la plus fine de l’os mesure 2,7 mm d’épaisseur et sa structure est<br />
lamellaire. Mais la pièce va en s’épaississant, jusqu’à 4,3 mm, devenant une formation<br />
vacuolaire bordée par la lame interne et la lame externe.<br />
52)<br />
3.2.2. Mandibule<br />
3.2.2.1. Fragment de bord alvéolaire mandibulaire droit LP02-D13 #2 (figure<br />
État de conservation :<br />
Une petite partie de la face externe du corps de mandibule est conservée. La face<br />
opposée ne mesure que quelques millimètres carrés d’os inter-alvéolaire, de même que la<br />
partie inférieure de la région alvéolaire. Des plages de dépôts calcitiques se situent sur<br />
l’ensemble des faces.<br />
Ce petit fragment triangulaire mesure 9,3 mm de haut pour 11,6 mm de base.<br />
Figure 52 : Fragment de bord alvéolaire mandibulaire droit LP02-D13 #2.<br />
A : face antérieure, B : face externe, C : face postérieure.<br />
État de maturation :<br />
Cet ossement a été retrouvé à proximité d’une prémolaire inférieure droite (LP02-<br />
D13 #1) appartenant à un individu adolescent (cf. p.151). Cette dent remontant avec ce<br />
135
Étude morphométrique<br />
fragment de mandibule, nous pouvons à juste titre considérer que ce dernier<br />
appartenait, tout comme la dent, à un sujet adolescent.<br />
Description :<br />
La face externe du corps de la mandibule ne présente aucun trait particulier.<br />
Un fragment d’alvéole (face antérieure) correspond à la partie supérieure de la<br />
face distale de la seconde prémolaire inférieure droite (LP02-D13 #1 : cf. p.151). Il<br />
présente une crête en son milieu, s’adaptant au sillon présent sur la face distale de la<br />
racine de la seconde prémolaire. Le deuxième fragment d’alvéole (face postérieure)<br />
correspond à la partie supérieure de la face mésiale de la première molaire inférieure<br />
droite. Une crête est aussi présente en son milieu, plus marquée que la première.<br />
Le bord libre du septum inter-alvéolaire est assez épais et se situe à 1,5 mm du<br />
collet lorsque l’on y accole la dent. Cela ne peut être dû à l’égression dentaire (figure 50)<br />
car la dent est très peu usée et ce serait donc l’érosion post mortem qui l’aurait affecté.<br />
3.3. Les dents<br />
3.3.1. Dents permanentes<br />
3.3.1.1. Canine supérieure droite LP01-D11 #H03 (figure 53)<br />
Bien que cette dent ne possède plus sa racine, sa morphologie plaide pour sa<br />
détermination en tant que canine supérieure droite. De plus, sa proximité sur le site<br />
avec le maxillaire LP01-D11 #H03, dont les dents présentent elles aussi des stades<br />
d’usure importants, soutient cette diagnose.<br />
État de conservation :<br />
Il ne reste de cette canine que la racine, incomplète, la couronne ayant totalement<br />
disparu par attrition.<br />
On peut observer sur la racine des fentes plus ou moins verticales, principalement<br />
au milieu de la face mésiale et sur la face distale dans la partie linguale.<br />
136
Étude morphométrique<br />
Figure 53 : Canine supérieure droite LP01-D11 #H03.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />
radiographie de la face distale (radio M. Bessou).<br />
Âge au décès :<br />
Il s’agirait d’un individu adulte d’âge moyen à avancé d’après l’étude du<br />
maxillaire (cf. p.126).<br />
La racine :<br />
La racine a un apex arrondi et est dans l’ensemble rectiligne. Les faces<br />
vestibulaire et linguale sont courbes, traduisant probablement la cyrtodontie de la dent<br />
complète (Patte, 1962). Les faces mésiale et distale sont planes.<br />
Il y a effraction pulpaire (apparition de la chambre pulpaire) car l’émail et la<br />
dentine de la couronne ont disparu. Plus de détails sur cette atteinte sont décrits dans le<br />
chapitre 3.2 (partie III).<br />
On observe sur la radiographie de la dent (figure 53) un élargissement progressif<br />
de la chambre pulpaire. L’attrition a donc atteint toute la couronne et aussi un peu la<br />
racine. En effet, si l’on compare cette dent avec la canine LP07-C11 #87 (figure 54) qui<br />
présente une chambre pulpaire en forme de flamme (un élargissement de la chambre<br />
pulpaire puis un rétrécissement de celle-ci), nous n’observons pas de rétrécissement<br />
homologue sur la canine LP01-D11 #H03 à cause de l’usure qui a donc affecté une partie<br />
de la racine.<br />
L’attrition occlusale est maximale et peut être cotée "8" selon Molnar (1971) et "f"<br />
selon Murphy (1959).<br />
De l’hypercémentose s’est développée sur le quart apical de la racine, elle forme<br />
un bourrelet marqué sur la face distale.<br />
3.3.1.2. Canine supérieure droite LP07-C11 #87 (figure 54)<br />
État de conservation :<br />
Cette canine a été découverte fragmentée en plusieurs morceaux qui ont été<br />
recollés. La moitié linguale de la racine est endommagée suite à sa découverte sur le site<br />
et présente des fissures au collet. Des fissures mésio-distales séparent aussi la couronne<br />
en deux.<br />
F<br />
137
Étude morphométrique<br />
Figure 54 : Canine supérieure droite LP07-C11 #87.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />
radiographie de la face distale (radio M. Bessou).<br />
Âge au décès :<br />
un adulte.<br />
Cette dent permanente était fonctionnelle et appartenait à un jeune adulte ou à<br />
La couronne :<br />
L’attrition est plus fortement marquée dans la partie distale. La face occlusale de<br />
la couronne est donc asymétrique.<br />
Sur la face vestibulaire, on remarque trois lignes d’hypoplasie séparées d’environ<br />
2 mm les unes des autres. Il y a quelques petites plaques de tartre sur l’émail, cotées<br />
comme légères (Brothwell, 1965 : 153).<br />
Cette face est convexe verticalement et transversalement. Cette convexité a été<br />
décrite sur d’autres dents néandertaliennes dont Obi-Rakhmat, Valdegoba, Bau de<br />
l’Aubesier, La Quina 5, La Chaise Bourgeois-Delaunay 11, 15 et 16 (Madre-Dupouy,<br />
1983 ; Trinkaus et al., 2000 ; Condemi, 2001 : 113 ; Quam et al., 2001 ; Verna, 2006 : 253<br />
; Bailey et al., 2008).<br />
La face linguale est assez bombée et on remarque la présence d’un tubercule<br />
lingual. Celui-ci est présent de façon variable chez les Néandertaliens, mais y est plus<br />
fréquent et avec une plus forte expression que chez les Hommes modernes (Bailey, 2006 :<br />
409 ; Verna, 2006). D’après Patte (1962 : 49), le tubercule lingual est issu du cingulum et<br />
se retrouve de manière plus constante sur les canines supérieures que sur les canines<br />
inférieures, que cela soit chez les Néandertaliens ou, avec une fréquence moins élevée,<br />
chez les Hommes actuels.<br />
On observe des crêtes marginales mésiale et distale et, au centre, un foramen<br />
cæcum. Ces deux crêtes ont été usées par attrition de manière équivalente bien que la<br />
mésiale soit plus courte. Nous ne pouvons donc déterminer si l’une d’entre elle était plus<br />
marquée que l’autre. La crête mésiale est un caractère fréquemment rencontré sur les<br />
F<br />
138
Étude morphométrique<br />
canines néandertaliennes (Bailey, 2002b, 2006) mais que l’on retrouve aussi sur les<br />
dents des premiers Européens de Gran Dolina à Atapuerca (ATD6-13 et ATD6-69), où la<br />
crête marginale est plus développée que la crête distale (Bermúdez de Castro et al.,<br />
1999).<br />
Les faces mésiales et latérales possèdent toutes deux des facettes d’usure<br />
interproximales. La première se situe au centre de la face mésiale et mesure 3 mm de<br />
haut sur 4,2 mm de long. Elle présente cinq sillons plus ou moins verticaux partant du<br />
bord occlusal (figure 55).<br />
Figure 55 : Sillons subverticaux sur la facette d’usure interproximale de la canine LP07-C11 #87.<br />
Ces sillons subverticaux seraient d’après Villa et Giacobini (1995) un caractère<br />
retrouvé fréquemment sur les dents jugales néandertaliennes. Mais des dents labiales en<br />
présentent aussi, par exemple sur Rochelot 1 (Poisson et al., 2002). Elles sont la<br />
conséquence d’une micro-fêlure de l’émail due aux contraintes biomécaniques qui<br />
s’exercent sur les dents (Garralda et Vandermeersch, 2000 ; Poisson et al., 2002). Sur la<br />
face latérale, la facette est décalée vers la face linguale et mesure 2,6 mm de haut sur<br />
3,5 mm de long. Un seul sillon est observable.<br />
Nous notons une assez forte altération de la couronne par attrition, coté "c"<br />
d’après Murphy (1959) et 4, voire 5 d’après Molnar (1971). On aperçoit donc très<br />
nettement la dentine.<br />
Le diamètre mésio-distal (M81) mesure 7,8 mm et le vestibulo-lingual (M81(1))<br />
9,2 mm. Ces diamètres s’intègrent dans la variabilité des dents néandertaliennes,<br />
prénéandertaliennes et actuelles (figure 56 et annexe 5), mais n’est pas pourtant si<br />
proche de la moyenne de l’échantillon néandertalien (dpMD = 0,55 et dpVL = 0,44), et<br />
s’éloigne de celle de l’échantillon prénéandertalien (dpMD = 0,11 et dpVL = 0,34). Cette<br />
dent a des dimensions assez faibles vis-à-vis de ces échantillons. Le diamètre vestibulo-<br />
lingual est cependant particulièrement élevé en comparaison avec la moyenne actuelle<br />
(dpMD = 0,46 et dpVL=0,09).<br />
L’indice coronaire de la dent (117,2) est proche de la valeur moyenne des<br />
Néandertaliens (dpICoronaire = 0,92). Son indice de robustesse (71,5) est quant à lui un peu<br />
plus faible que la moyenne néandertalienne (dpIrobustesse = 0,43) car ses diamètres se<br />
situent dans la partie basse de la variabilité néandertalienne (figure 56 et annexe 5).<br />
139
VL12-3<br />
13<br />
12<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
6<br />
5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5 10,0 10,5<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens<br />
MD12-3<br />
Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />
Étude morphométrique<br />
Figure 56 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la C 1 LP07-C11 #87 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
140
Le bord cervical et la racine :<br />
Étude morphométrique<br />
L’apex de la racine est très abimé avec beaucoup de fissures et une perforation<br />
sur sa partie mésio-linguale. Il est décalé distalement. Sur le centre de sa face mésiale,<br />
on remarque un profond sillon de 6 mm de long.<br />
La chambre pulpaire s’élargit légèrement quelques millimètres sous le collet<br />
(figure 54) et est, de manière générale, assez large.<br />
La racine de cette canine est atteinte sur son tiers apical par de l’hypercémentose.<br />
Celle-ci est bien développée sur les faces vestibulaires et distales.<br />
La racine mesure 21,7 mm de haut en face vestibulaire (M93) pour 22 mm en face<br />
linguale (M93a).<br />
Remarque :<br />
Cette dent est cyrtodonte. Elle présente donc une convexité du profil vestibulaire<br />
de l’ensemble couronne-racine. La cyrtodontie est un caractère assez fréquent chez les<br />
Néandertaliens et beaucoup plus rare chez les Hommes modernes actuels (Patte, 1962).<br />
3.3.1.3. Première prémolaire supérieure droite en place sur le<br />
maxillaire LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />
État de conservation :<br />
Cette dent est d’un seul tenant mais de nombreuses fissures affectent la couronne<br />
et la racine. Elles se situent sur la face vestibulaire et la face occlusale dans le sens<br />
disto-vestibulaire à mésio-lingual et une petite fissure part du centre de la surface<br />
occlusale vers l’angle disto-lingual. Un morceau de la racine face linguale proche du<br />
collet a été cassé, sans doute ante mortem (cf. p.126).<br />
Âge au décès :<br />
L’étude du maxillaire suggère qu’elle appartient à un individu adulte d’âge moyen<br />
à avancé (cf p.126).<br />
La couronne :<br />
En l’état, la couronne est rectangulaire mais une forte attrition a atteint la face<br />
occlusale. On ne peut donc observer de cuspide, de fosse ou de sillon, le bord mésial ou le<br />
bord lingual.<br />
Sur la face vestibulaire, on ne retrouve de l’émail que sur les deux-tiers distaux,<br />
le reste ayant disparu par attrition et fracturation, probablement suite à des activités<br />
paramasticatoires (cf. p.126).<br />
On note la présence d’une dépression sur la face mésiale, décalée lingualement,<br />
qui est sans doute une facette interproximale avec la canine. Elle mesure 2,4 mm de<br />
long. Il doit aussi exister une facette d’usure distale car les deux prémolaires sont<br />
accolées.<br />
141
Étude morphométrique<br />
Cette dent a subi un fort degré d’usure, l’attrition atteint le stade "g1-g2" d’après<br />
Murphy (1959) et le stade 7 d’après Molnar (1971). L’attrition est plus marquée en vue<br />
linguale qu’en vue vestibulaire, la face occlusale est donc en pente. De la dentine<br />
apparaît à la surface de cette dernière.<br />
Il y a un peu de tartre en position disto-vestibulaire, de quantité considérée<br />
comme légère (Brothwell, 1965 : 153).<br />
Les diamètres maximums mesurés sur la couronne, 6,4 mm en mésio-distal<br />
(M81) et 9,3 mm en vestibulo-lingual (M81(1)), sont certainement inférieurs aux<br />
diamètres coronaires avant attrition. Nous ne les avons donc pas confrontés à nos<br />
échantillons de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
linéaire.<br />
Le bord cervical est difficile à observer, mis à part en vue vestibulaire où il est<br />
Cette prémolaire montre une racine unique. On n’en voit que les faces mésiale,<br />
linguale et la moitié vestibulaire (le reste étant encore dans l’alvéole du maxillaire). Ne<br />
pouvant observer la face distale, nous ne pouvons savoir si elle présente deux racines<br />
reliées entre elles par une lamelle de cément, tel que sur un certain nombre de dents<br />
néandertaliennes (Patte, 1962 : 67 ; Couture et Tournepiche, 1997 ; Garralda et<br />
Vandermeersch, 2000 ; Maureille et al., 2008b). Mais on observe deux apex qui sont<br />
individualisés l’un de l’autre sur 4,6 mm de haut.<br />
La racine en vue mésiale est très large, quasiment un centimètre au collet, et est<br />
concave vers la face linguale. La face mésiale présente une dépression décalée<br />
vestibulairement. La face vestibulaire n’est pas rectiligne : ses deux-tiers supérieurs se<br />
dirigent distalement et son tiers apical se dirige mésialement.<br />
La racine mesure 16,8 mm de haut sur sa face linguale (M93a) et 17,5 mm en face<br />
vestibulaire (M93).<br />
La chambre pulpaire s’élargit sous le collet (figure 49).<br />
De l’hypercémentose forme un bourrelet au niveau de l’apex lingual. Il y a aussi<br />
de l’hypercémentose inter-radiculaire.<br />
3.3.1.4. Germe de première prémolaire supérieure droite LP06-C10 #430<br />
(figure 57)<br />
État de conservation :<br />
Ce germe dentaire a probablement été régurgité car on observe la disparition<br />
d’une partie de l’émail, des traces noires de manganèse, un poli et une patine<br />
particulière de l’émail ainsi qu’un petit l’enfoncement sur la moitié distale de la face<br />
vestibulaire, probablement dû à l’ingestion du germe dentaire par les carnivores (cf.<br />
p.357).<br />
142
Étude morphométrique<br />
Figure 57 : Germe de première prémolaire supérieure droite LP06-C10 #430.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />
Âge au décès :<br />
Si l’on considère que la calcification des dents néandertaliennes est comparable<br />
aux dents des Hommes actuels, bien que cela ne soit sans doute pas exact (cf. p.63), ce<br />
germe devait appartenir à un individu d’environ 3,4 à 5,4 ans (Moorrees et al., 1963b ;<br />
Shackelford et al., 2012).<br />
Couronne :<br />
La couronne est asymétrique, le protocone étant beaucoup plus développé que le<br />
paracone. Les couronnes des premières prémolaires supérieures néandertaliennes sont<br />
assez difficiles à différencier de leurs analogues modernes. Seuls peu de détails les<br />
caractériseraient dont la présence et le développement du tuberculum molare (Patte,<br />
1962 : 67 ; Bailey, 2002a), mais que l’on n’observe pas ici, probablement car la couronne<br />
n’est pas totalement formée.<br />
Le bord occlusal de la face vestibulaire est asymétrique : le bord mésio-<br />
vestibulaire est plus petit que le bord disto-vestibulaire. Le protocone forme une pointe<br />
mais est moins saillant que le paracone.<br />
La face linguale est moins haute que la face vestibulaire mais la cuspide est plus<br />
pointue. Elle est, elle aussi, asymétrique. Le bord mésial est plus court et plus haut que<br />
le bord distal d’où une cuspide décalée mésialement. Cette déportation mésiale des<br />
cuspides et crêtes a été observée sur certaines premières prémolaires supérieures de<br />
Néandertaliens (de Lumley, 1973 ; Rougier, 2003 : 56 ; Verna, 2006 : 255).<br />
Sur la face occlusale, la fosse mésiale est moins large que la fosse distale mais<br />
cela est dû aux bords mésio-vestibulaire et mésio-lingual, reliés par une crête, qui sont<br />
plus courts.<br />
Les cuspides sont très hautes par rapport au centre de la face occlusale. Une crête<br />
essentielle (essentail crest, Bailey, 2002a : 62) rectiligne relie les deux cuspides, elle est<br />
très concave (de par la concavité de la face occlusale).<br />
Le bord lingual du protocone est quasiment vertical, alors que le bord vestibulaire<br />
du paracone est en biais.<br />
Les diamètres coronaux mesurés sont de 6,6 mm mésio-distalement (M81) et<br />
7,9 mm vestibulo-lingualement (M81(1)). Ce germe dentaire ayant été régurgité, cela<br />
influe sur ses valeurs qui sont inférieures à celles du germe intact. Les comparaisons<br />
143
Étude morphométrique<br />
effectuées doivent donc tenir compte de ces modifications taphonomiques. Ce germe<br />
dentaire est beaucoup plus petit que les premières prémolaires supérieures<br />
néandertaliennes et prénéandertaliennes (annexe 5). On peut en effet remarquer qu’il<br />
s’éloigne des variabilités de ces deux taxons mais s’intègre dans celle des Hommes<br />
modernes subactuelles (figure 58). Cette position du germe LP06-C10 #431 vis-à-vis de<br />
ces groupes de comparaison peut être soit dû à sa morphologie originelle soit aux<br />
atteintes taphonomiques qu’il a subit.<br />
VL12-4<br />
13<br />
12<br />
11<br />
10<br />
Figure 58 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 1 LP06-C10 #430 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
Bord cervical :<br />
subactuels<br />
Il est quasi complet, il ne manque qu’une partie du bord distal. Il est très fin,<br />
régulier et plus bas sur la face vestibulaire.<br />
3.3.1.5. Première prémolaire inférieure gauche LP06-Z7 #475 (figure 59)<br />
État de conservation :<br />
Cette prémolaire est dans un très bon état de conservation. Quelques fissures<br />
partent du collet et affectent la couronne. Des fragments d’émail se sont détachés au<br />
niveau de l’angle disto-lingual.<br />
9<br />
8<br />
7<br />
6<br />
5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5<br />
MD12-4<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
144
Étude morphométrique<br />
Figure 59 : Première prémolaire inférieure gauche LP06-Z7 #475.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />
radiographie de la face mésiale (radio M. Bessou).<br />
Âge au décès :<br />
Nous pouvons estimer que cette dent appartenait à un jeune adolescent, de plus<br />
de 10 ans (Moorrees et al., 1963b ; Shackelford et al., 2012), car la dent est complètement<br />
formée mais avec peu d’attrition et il n’y a pas de facette d’usure interproximale sur la<br />
face mésiale.<br />
Couronne :<br />
La couronne est triangulaire avec une asymétrie au niveau de la face linguale, la<br />
partie distale étant plus courte que la partie mésiale. Cette forme triangulaire de la<br />
couronne est fréquente chez les Néandertaliens, tout comme l’asymétrie marquée<br />
présente à 41,7 % contre 7,5 % chez les Hommes actuels (Bailey, 2002a : 78, 2006).<br />
D’après Martinon-Torres et al. (2008), on retrouve une très forte asymétrie de la<br />
couronne des premières prémolaires inférieures chez les premiers homininés du Plio-<br />
Pleistocène : Australopithecus, Homo habilis, Homo ergaster, Homo erectus s.s., les<br />
Hommes de Dmanissi, les Prénéandertaliens. Cependant ces auteurs considèrent, à<br />
l’inverse de Bailey (2002a ; 2006), qu’elle est peu marquée chez les Néandertaliens.<br />
Le tiers inférieur de la face vestibulaire est très convexe mais les deux tiers<br />
supérieurs se dirigent de manière rectiligne vers la partie linguale de la dent.<br />
Le protoconide est plus développé sur son bord mésial (5 mm de long sur 3 mm de<br />
large) que sur son bord latéral (3,7 mm de long sur 2,2 mm de large). Une petite pointe<br />
se forme sur cette cuspide.<br />
développée.<br />
La face linguale est nettement asymétrique avec une moitié mésiale plus<br />
Le métaconide est bordé par un sillon lingual en position mésiale. Celui-ci est<br />
assez commun chez les Néandertaliens (73,3 %) alors que sa fréquence est variable chez<br />
les Hommes actuels (9,1 à 56,3 % selon les populations) et, lorsqu’il existe, il est localisé<br />
mésialement, comme sur cette prémolaire (Bailey, 2002a : 80-81, 2006). Ce sillon lingual<br />
délimite une cuspide linguale accessoire en position mésiale assez petite qui existe chez<br />
19,4 % des Néandertaliens et qui est fréquente de manière variable chez les Hommes<br />
F<br />
145
Étude morphométrique<br />
modernes : 30,4% en moyenne chez les Hommes actuels, 25% chez les premiers Hommes<br />
modernes et 11% chez les Hommes modernes du Paléolithique supérieur (Bailey, 2002a :<br />
79).<br />
Il existe une crête marginale distale qui est un peu érodée sur la face occlusale.<br />
La crête marginale mésiale est, quant à elle, très nette. La présence de ces crêtes serait<br />
elle aussi plus fréquente chez les homininés fossiles que chez les Hommes actuels<br />
(Bailey, 2006). On retrouverait la crête distale accessoire chez 88,2 % des Néandertaliens<br />
contre 31 à 68 % chez les Hommes actuels, et la crête accessoire mésiale chez 23,1 % des<br />
Néandertaliens contre 0 à 31,3 %chez les Hommes actuels (Bailey, 2002a : 80).<br />
On observe sur la surface occlusale deux fosses bien marquées : une fovea<br />
antérieure avec un seul embranchement et une fovea postérieure plus grande en "V". La<br />
fovea antérieure se prolonge par un sillon lingual. On retrouve aussi une fovea<br />
postérieure plus grande que la fovea antérieure sur l’individu H1 (ATD6-3) de Gran<br />
Dolina à Atapuerca (Bermúdez de Castro et al., 1999). Entre ces deux fosses se trouve<br />
une crête essentielle légèrement mésiale (d’où une asymétrie de la surface occlusale)<br />
coupée en deux par le sillon central partant de la fovea antérieure.<br />
Il y a une facette d’usure interproximale distale plane mesurant 3,2 mm de long<br />
sur 2,7 mm de haut. Elle est bien développée sur un tiers de la hauteur de la couronne et<br />
ne présente pas de sillon. Il n’y a pas de facette mésiale.<br />
Cette dent n’a subi que peu d’usure occlusale : stade 2 d’après Molnar (1971) et<br />
"N" d’après Murphy (1959). Il y a donc deux facettes d’usure sur les deux faces (mésiale<br />
et distale) du protoconide mais elles ne se rejoignent pas. La dentine n’apparaît pas à la<br />
surface de la couronne.<br />
On observe un tout petit peu de tartre sur la face linguale en fines plaques : coté<br />
léger d’après Brothwell (1965 : 153).<br />
La couronne de la dent mesure 8,2 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 9,3 mm<br />
de diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />
Ces diamètres sont très éloignés de la variabilité de l’échantillon actuel (figure 60<br />
et annexe 5). Ils s’intègrent à l’inverse totalement dans la variabilité des dents de la<br />
lignée néandertalienne (figure 60 et annexe 5) et sont statistiquement proches de la<br />
moyenne de l’échantillon prénéandertalien (dpMD = 0,79 et dpVL = 0,91, dpIrobustesse =<br />
0,99). Vis-à-vis des autres prémolaires néandertaliennes, celle des Pradelles est grande,<br />
principalement par son diamètre mésio-distal (dpMD = 0,12).<br />
Il est toutefois intéressant de remarquer que, bien que ces mesures soient<br />
éloignées de la variabilité moderne et donc son indice de robustesse aussi<br />
(dpIrobustesse = 0,00), l’indice coronaire lui, ne l’est pas (dpICoronaire = 0,96).<br />
146
VL34-4<br />
12<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
6<br />
5<br />
5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5<br />
subactuels<br />
MD34-4<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Étude morphométrique<br />
Figure 60 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la 1P LP06-Z7 #475 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
Le bord cervical est linéaire.<br />
Deux racines initiales ont fusionné n’en formant plus qu’une, cependant cette<br />
fusion n’est pas totale et on voit la séparation lingualement au niveau des deux apex sur<br />
1,5 mm. On observe cette fusion sur quelques autres prémolaires néandertaliennes<br />
comme à La Quina 5 et 35 (Verna, 2006 : 435) bien que Patte (1962 : 59) remarque que<br />
chez les Néandertaliens, la bifidité est plus fréquente que chez les Hommes actuels et<br />
assez accusée, ce qui d’après certains auteurs serait lié à la molarisation des<br />
prémolaires, commune chez les Australopithèques et les premiers Homo (Wood et al.,<br />
1988 ; Quam et al., 2001).<br />
Cette racine est de forme rectangulaire et est un peu abimée. On distingue un<br />
léger sillon central sur la face distale et un sillon beaucoup plus marqué et profond sur la<br />
face mésiale. Il y a aussi un autre sillon vestibulo-mésial moins marqué séparant la<br />
partie vestibulaire en deux parties égales. Il y a donc deux canaux radiculaires<br />
principaux se séparant au milieu de la racine, le canal vestibulaire se divise en deux vers<br />
l’apex (figure 59).<br />
La racine mesure 16,4 mm de haut sur sa face vestibulaire (M93) et 15 mm de<br />
haut sur sa face lingual (M93a).<br />
apical.<br />
Le phénomène d’hypercémentose a atteint toutes les faces de la dent sur le tiers<br />
147
Étude morphométrique<br />
3.3.1.6. Seconde prémolaire supérieure droite en place sur le<br />
maxillaire LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />
État de conservation :<br />
Cette prémolaire est dans un état moyen de conservation. Les parties mésio-<br />
vestibulaire de la couronne et de la racine sont cassées, sans doute ante mortem suite à<br />
des activités paramasticatoires (cf. p.126). Des fissures mésio-distales affectent la<br />
couronne.<br />
Âge au décès :<br />
Ainsi que l’ensemble des dents de ce maxillaire, elle se rapporte à un individu<br />
d’âge moyen à avancé (cf. p.126).<br />
La couronne :<br />
vestibulaire.<br />
Cette prémolaire est de forme rectangulaire.<br />
La moitié distale de la face vestibulaire est assez haute. On distingue la cuspide<br />
Sur la face linguale, on remarque la disparition de la partie centrale de l’émail. Le<br />
bord occlusal est en pente : la partie distale étant plus basse que la partie mésiale.<br />
Sur la face occlusale on observe une remontée mésiale et une remontée<br />
vestibulaire de l’émail vers la cuspide vestibulaire. Toutefois, les autres reliefs ont<br />
disparu à cause de la forte attrition dentaire.<br />
Cette dent est, tout comme ses voisines, encore dans son alvéole, et collée à la<br />
première prémolaire et à la première molaire. On observe logiquement des facettes<br />
d’usure interproximales. La facette mésiale semble concave et la distale paraît plane.<br />
L’usure dentaire a fortement affecté la prémolaire. On peut la coter au stade "f"<br />
d’après Murphy (1959) et au stade 6 d’après Molnar (1971). La dentine apparaît donc en<br />
surface.<br />
Il y a un peu de tartre sur la couronne en face mésiale.<br />
Le diamètre mésio-distal (M81) est de 6,8 mm et le diamètre vestibulo-lingual<br />
(M81(1)) de plus de 9,9 mm. Bien qu’ils soient sans doute sous-estimés à cause de l’usure<br />
occlusale et interproximale, nous les avons comparé avec nos échantillons de<br />
comparaison (annexe 5 et figure 61).<br />
Les diamètres coronaires s’intègrent dans les variabilités néandertalienne,<br />
prénéandertalienne et actuelle (figure 61). Ils sont toutefois beaucoup plus proches de la<br />
moyenne de l’échantillon néandertalien (dpMD = 0,73 et dpVL = 0,72) que des autres<br />
échantillons de comparaison, ce qui n’était pas le cas pour la première prémolaire issue<br />
de ce même maxillaire. Cette dent est donc moins petite vis-à-vis de la variabilité<br />
néandertalienne que la première prémolaire du même maxillaire. Il faut cependant<br />
prendre en compte l’attrition de la dent qui affecte ces diamètres. Avant usure, ces<br />
diamètres devaient être plus importants et alors peut-être sortir de la variabilité<br />
148
Étude morphométrique<br />
actuelle. L’indice coronaire est très proche de la moyenne des indices coronaires<br />
néandertaliens (dpICoronaire = 0,95).<br />
VL12-5<br />
13<br />
12<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0<br />
subactuels<br />
MD12-5<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Figure 61 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 2 LP01-D11 #H03 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
Le collet est irrégulier.<br />
D’après le cliché radiographique en vue linguale, le canal radiculaire est absent<br />
sur le tiers apical et fin sur les deux-tiers restants (figure 49).<br />
3.3.1.7. Seconde prémolaire supérieure droite LP04-D11 #163 (figure 62)<br />
État de conservation :<br />
Cette prémolaire est dans un bon état général de conservation mais des fentes<br />
partant de l’apex séparent la racine en quatre. Il y en a une dans un plan mésio-distal et<br />
l’autre dans un plan vestibulo-lingual. Des fissures verticales sur la face vestibulaire de<br />
la couronne partent du collet.<br />
149
Étude morphométrique<br />
Figure 62 : Seconde prémolaire supérieure droite LP04-D11 #163.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />
radiographie de la face mésiale (radio M. Bessou).<br />
Âge au décès :<br />
Cette dent appartient probablement à un jeune adolescent de 9,9 ans à 15,4 ans<br />
d’après Moorrees et al. (1963b) et Shackelford et al. (2012), car elle était en place<br />
(facettes d’usure interproximales) mais l’apex de la racine est ouvert.<br />
La couronne :<br />
Le bord occlusal vestibulaire est symétrique mais celui de la face linguale est<br />
asymétrique : le bord mésio-lingual est plus court que le bord disto-lingual. Le paracone<br />
est donc décalé mésialement.<br />
On remarque un petit tuberculum molare qui est très peu développé. Ce<br />
tuberculum molare a un développement variable chez les Néandertaliens, parfois absent<br />
ou faiblement développé (de Lumley, 1973 ; Rougier, 2003 : 215).<br />
La face occlusale présente un sillon mésial séparé de la fosse distale par un pont<br />
d’émail entre les deux cuspides (crête essentielle ou essential crest : Bailey, 2002a : 62).<br />
Cette crête essentielle est large, bien développée et bifurquée, forme assez fréquente chez<br />
les Néandertaliens et moins chez les Hommes modernes actuels (Bailey, 2002a : 62).<br />
Un sillon transverse s’observe légèrement en disto-lingual. Il est courbe et longe<br />
une partie de la crête essentielle.<br />
La face distale de la couronne présente une facette d’usure interproximale ronde<br />
(environ 3,1 mm de diamètre) et décalée vestibulairement. Elle occupe la moitié de la<br />
hauteur de la couronne et ne porte pas de sillon. La dent possède aussi une facette<br />
d’usure interproximale mésiale centrée, moins marquée, mesurant 2,9 mm de long sur<br />
2,1 mm de haut qui ne porte pas non plus de sillon. Ces deux facettes sont planes.<br />
Cette dent n’a pas subi d’usure occlusale.<br />
On remarque une toute petite plaque de tartre en disto-vestibulaire, coté comme<br />
légère d’après Brothwell (1965 : 153).<br />
La couronne de cette dent mesure 6,9 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 9,6<br />
mm de diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />
F<br />
150
Étude morphométrique<br />
Les diamètres coronaires de cette dent s’intègrent dans les variabilités<br />
néandertalienne, prénéandertalienne et actuelle (figure 63 et annexe 5). Toutefois, bien<br />
que son diamètre mésio-distal soit proche de la moyenne de l’échantillon néandertalien<br />
(dpMD = 0,89), le diamètre vestibulo-lingual s’en éloigne (dpVL = 0,40). L’indice coronaire<br />
est quant à lui quasiment identique aux moyennes prénéandertalienne et actuelle (pour<br />
les Prénéandertaliens dpICoronaire = 0,98 et pour les Hommes actuels dpICoronaire = 0,99),<br />
alors que visuellement, les dimensions de la dent se situent au centre de la variabilité<br />
néandertalienne mais pas à celui des deux autres échantillons.<br />
Cette dent paraît elle aussi assez petite vis-à-vis de la variabilité<br />
néandertalienne, surtout par son diamètre vestibulo-lingual (figure 63).<br />
VL12-5<br />
13<br />
12<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0<br />
subactuels<br />
MD12-5<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Figure 63 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 2 LP04-D11 #163 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
La racine :<br />
Cette prémolaire possède une seule racine séparée en quatre parties égales par<br />
deux fentes centrées dans deux plans perpendiculaires, dont l’un est dans le plan<br />
vestibulo-lingual de la dent. Certains Néandertaliens ont une tendance à la bifidité de la<br />
racine avec deux canaux radiculaires (Verna, 2006 : 257). La racine n’est pas rectiligne,<br />
les bords vestibulaire et lingual présentent des ondulations.<br />
On observe une large mais peu profonde dépression sur la face distale.<br />
L’apex est courbé vers le côté distal et ouvert car incomplètement formé.<br />
En vue distale, la racine possède une chambre pulpaire très large (figure 62),<br />
mais le calcul permettant de déterminer si une dent est taurodonte (cf. p.64) ne<br />
s’applique que sur les molaires et ne peut donc être réalisé ici (Blumberg et al., 1971).<br />
De l’hypercémentose s’est développée, surtout sur la face distale.<br />
151
Étude morphométrique<br />
Sa racine mesure 16,5 mm de hauteur vestibulaire (M93) et 15,6 mm de hauteur<br />
linguale (M93a).<br />
3.3.1.8. Seconde prémolaire inférieure droite LP01-D13 #1 (figure 64)<br />
État de conservation :<br />
La dent est très bien conservée malgré deux grandes fissures divisant la racine<br />
dans le plan mésio-distal. La face linguale est en partie recouverte par une plage de<br />
tartre et des fissures verticales partent du collet ainsi qu’une fissure horizontale.<br />
Figure 64 : Seconde prémolaire inférieure droite LP01-D13 #1.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />
radiographie de la face mésiale (radio M. Bessou).<br />
Âge au décès :<br />
L’individu à qui appartenait cette dent était sans doute un adolescent de plus de<br />
11,2 ans (Moorrees et al., 1963b ; Shackelford et al., 2012) car l’apex est fermé, la dent<br />
était fonctionnelle (facettes d’usure interproximales) mais aucune attrition occlusale n’a<br />
atteint la couronne.<br />
La couronne :<br />
La moitié supérieure de la face vestibulaire est légèrement recourbée<br />
lingualement. Le protoconide est assez centré.<br />
Le métaconide est très mésial et on distingue deux cuspides linguales<br />
accessoires : une presque centrée et une distale. Mais le métaconide est la cuspide la plus<br />
haute. D’après Bailey (2002a), la présence de trois cuspides linguales se retrouverait<br />
avec une fréquence de 45 % chez les Néandertaliens, alors que la fréquence de deux<br />
cuspides est de 48 % et celle d’une seule cuspide est beaucoup plus rare (1 à 11 %). Le<br />
métaconide est, de plus, très souvent mésial chez les Néandertaliens (à 96 %) et chez les<br />
Homo erectus s.l. (90 %) mais plus rarement chez les Hommes modernes actuels (20 % à<br />
54 % selon les populations), mais il n’est jamais distal (Bailey, 2002a : 86 ; 2006).<br />
Le lobe disto-lingual est plus petit que le lobe mésio-lingual. C’est la disposition<br />
inverse de celle la plus fréquemment rencontrée chez les Néandertaliens (Bailey, 2002a).<br />
F<br />
152
Étude morphométrique<br />
On remarque la présence d’un sillon entre le métaconide et la cuspide linguale<br />
centrée et un sillon entre les deux cuspides linguales accessoires. Le premier sillon serait<br />
plus fréquent chez les Hommes actuels que chez Néandertaliens (moyenne de 27 %<br />
contre 12 %) d’après Bailey (2002a : 87 ; 2006).<br />
La face occlusale présente une fovea postérieure très profonde en croix séparant<br />
les cuspides. La fovea antérieure est en arc de cercle et est moins profonde que la<br />
précédente.<br />
Les deux fosses sont séparées l’une de l’autre par une crête essentielle (essential<br />
crest : Bailey, 2002a : 62). De cette dernière crête part une crête transversale qui plonge<br />
dans la moitié vestibulaire de la fovea postérieure et forme un pont d’émail entre les<br />
cuspides linguale et vestibulaire, caractéristique des Néandertaliens (87,5 %) par<br />
rapport aux Hommes modernes du Paléolithique supérieur (18%) ou actuels (0 à 6 %<br />
selon les populations) d’après les données de Bailey (2002a : 86, 2006). Cette crête est<br />
absente ou divisée sur les secondes prémolaires inférieures des Homo erectus s.l. (Bailey,<br />
2002b).<br />
La cuspide mésiale est plus large et plus haute que la cuspide vestibulaire.<br />
La facette d’usure interproximale distale est très développée. Elle mesure 6,4 mm<br />
de long sur 3,4 mm de haut et est centrée vestibulo-lingualement. Elle occupe plus de la<br />
moitié de la hauteur et est bordée inférieurement par une plage de tartre. La facette<br />
mésiale est ronde mesurant 3,3 mm de diamètre et n’atteint pas le bord occlusal. Elle est<br />
décalée lingualement et est bordée en lingual par une plage de tartre. Ces deux facettes<br />
d’usure n’ont pas de sillons et sont assez planes.<br />
Cette dent n’a pas subi d’attrition occlusale.<br />
Deux plaques de tartre, étroites et longues, se retrouvent sur la dent : une<br />
première sur la face linguale et une autre sur la face distale. La quantité de tartre sur la<br />
dent peut être considérée comme moyenne d’après Brothwell (1965 : 153).<br />
La couronne mesure 8,1 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 9,7 mm de<br />
diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />
Les diamètres coronaires de cette seconde prémolaire appartiennent aux<br />
variabilités des membres de la lignée néandertalienne (figure 65). Les distances<br />
probabilistes (annexe 5) nous indiquent qu’elle est toutefois un peu plus grande que la<br />
moyenne des secondes prémolaires inférieures des échantillons néandertaliens et<br />
prénéandertaliens. Ils s’éloignent à l’inverse totalement de la moyenne de l’échantillon<br />
Hommes actuels (dpMD = 0 et dpVL = 0), les deux paramètres étudiés étant très élevés.<br />
Nous remarquons cependant que la dent se rapproche de la moyenne moderne par son<br />
indice coronaire (dpICoronaire = 0,93), ce qui est aussi observé sur la seconde prémolaire<br />
supérieure LP04-D11 #163 et sur la première prémolaire inférieure LP06-Z7 #475, alors<br />
que cet indice est plus faible sur cette dent qu’au sein des prémolaires inférieures<br />
néandertaliennes (dpIcoronaire = 0,74) et prénéandertaliennes (dpIcoronaire = 0,79).<br />
153
Étude morphométrique<br />
Figure 65 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P2 LP01-D13 #1 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
Le bord cervical est régulier et de nombreuses fissures en partent.<br />
La racine est triangulaire avec un apex fermé. On distingue un sillon sur la face<br />
distale qui sépare la racine en deux moitiés égales, la face mésiale n’en porte pas.<br />
La chambre pulpaire est volumineuse, s’inscrit en vue distale dans un triangle<br />
dont la base est régulièrement croissante de l’apex vers le collet avec une flamme très<br />
bien individualisée au niveau de la cuspide vestibulaire (figure 64).<br />
Il y a une légère apposition de cément mais pas de réelle hypercémentose.<br />
La hauteur de la racine est de 16,9 mm vestibulairement (M93) et de 16,5 mm<br />
lingualement (M93a).<br />
3.3.1.9. Germe de seconde prémolaire inférieure droite LP06-C10 #431<br />
(figure 66)<br />
État de conservation :<br />
manganèse.<br />
VL34-5<br />
12<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
6<br />
5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5 10,0<br />
MD34-5<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />
Ce germe dentaire est entier mais a été régurgité et porte des traces de<br />
154
Étude morphométrique<br />
Figure 66 : Germe de seconde prémolaire inférieure droite LP06-C10 #431.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale<br />
Âge au décès :<br />
Il a appartenu à un immature décédé durant sa moyenne enfance. D’après les<br />
référentiels actuels, on peut en effet lui attribuer un âge au décès d’environ 4,2 à 6,8 ans<br />
d’après Moorrees et al. (1963b), repris par Shackelford et al. (2012).<br />
Le germe LP06-C10 #431 à été retrouvé à proximité du germe LP06-C10 #430,<br />
distants de moins de 5 cm l’un de l’autre sur le site. Ces deux pièces présentent les<br />
mêmes atteintes taphonomiques et ont toutes deux été régurgitées par les carnivores. On<br />
peut légitimement supposer qu’elles faisaient partie d’un même "morceau" de face<br />
ingurgité par un carnivore et que seuls ces deux germes ont subsisté en place après<br />
régurgitation (cf. p.357). La différence d’âge obtenue sur ces deux germes à partir des<br />
méthodes d’attribution d’âge au décès basées sur des populations actuelles (environ 3,4 à<br />
5,4 ans pour LP06-C10 #430 et environ 4,2 à 6,8 ans pour LP06-C10 #431) sont très<br />
probablement dues aux décalages et à la variabilité dans le degré de calcification<br />
dentaire entre les dents actuelles et les dents néandertaliennes (Heim, 1976 ; Dean et<br />
al., 1986 ; Tillier, 1988a, b ; Smith et al., 2007 ; Bayle, 2008 ; Bayle et al., 2009). L’âge au<br />
décès de l’individu à qui appartenaient ces deux germes dentaires doit donc se situer aux<br />
environs de 3 à 6 ans, sans que nous puissions être plus précis.<br />
La couronne :<br />
Ce germe de seconde prémolaire a une forme trapézoïdale. Le bord mésial est en<br />
effet beaucoup plus petit que le bord distal. Le bord vestibulaire est rectiligne alors que<br />
le bord lingual est oblique. Cette asymétrie est fréquente chez les Néandertaliens et<br />
serait d’ailleurs le meilleur critère de distinction taxinomique avec les Hommes<br />
modernes pléistocènes et actuels (Bailey et Lynch, 2005 ; Bailey, 2006 ; Martinón-Torres<br />
et al., 2006).<br />
La face vestibulaire de la couronne a été très altérée, la partie mésiale du<br />
protoconide a disparu. Quelques autres plaques d’émail plus fines se sont détachées.<br />
Le métaconide est très pointu et se situe en mésial, d’où une très nette asymétrie<br />
de cette face, ce qui est très rare chez les Hommes actuels (0 à 6 %) et fréquent à 90 %<br />
chez les Néandertaliens (Bailey, 2002a : 86). Elle présente aussi une cuspide linguale<br />
accessoire en distal qui fait une saillie linguale. Patte (1962 : 59) a observé ce même<br />
phénomène sur les dents de Krapina où le métaconide est poussé vers l’avant par<br />
155
Étude morphométrique<br />
l’intercalation d’une cuspide distale plus petite. La présence de deux cuspides linguales<br />
sur les deuxièmes molaires néandertaliennes serait, d’après Bailey (2002a : 85),<br />
répandue chez 48 % des fossiles contre 1 à 11 % n’ayant qu’une cuspide et 45 %<br />
présentant trois cuspides.<br />
La face occlusale porte à sa surface une fovea postérieure (distale) très profonde<br />
et linguale et une fovea antérieure (mésiale) moins profonde et moins linguale. Elles sont<br />
toutes les deux en forme de croix. La fosse antérieure est reliée par un pont d’émail aux<br />
deux cuspides linguales. La cuspide mésiale étant plus large et plus haute que la cuspide<br />
vestibulaire, ce qui n’est pas le cas sur tous les fossiles car, à Valdegoba, la cuspide<br />
mésiale est aussi haute que la cuspide vestibulaire (Quam et al., 2001).<br />
Entre les deux fovea se trouve la crête essentielle ("essential crest"),<br />
caractéristique néandertalienne (Bailey, 2002b : 62 ; 2006), coupée en son centre par un<br />
sillon transverse reliant les deux fosses.<br />
Cette couronne mesure 6,3 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 7,7 mm de<br />
diamètre vestibulo-lingual (M81(1)). Les statistiques effectuées (figure 67 et annexe 5)<br />
indiquent que ce germe s’inscrit dans la variabilité moderne actuelle mais s’écarte des<br />
variabilités néandertaliennes et prénéandertaliennes, mis à part pour l’indice coronaire<br />
(dpIcoronaire = 0,95 pour les Prénéandertaliens, dpIcoronaire = 0,98 pour les Néandertaliens).<br />
La petite taille de ce germe vis-à-vis de ces deux derniers taxons peut être, comme pour<br />
le germe LP01-C10 #430, due à sa morphologie originel ou due aux modifications<br />
engendrées par son ingestion.<br />
VL34-5<br />
12<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
6<br />
5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5 10,0<br />
subactuels<br />
MD34-5<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Figure 67 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P2 LP06-C10 #431 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
156
Le bord cervical :<br />
Il est incomplet car probablement altéré par les sucs gastriques.<br />
Étude morphométrique<br />
En vue interne on remarque la présence de deux petites dépressions<br />
correspondant au développement des deux cuspides.<br />
3.3.1.10. Première molaire supérieure droite en place sur le<br />
maxillaire LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />
État de conservation :<br />
Cette dent est assez bien préservée. Un peu de manganèse recouvre sa couronne<br />
dans sa partie disto-linguale. Un morceau d’émail s’est détaché de la couronne sur sa<br />
face mésio-vestibulaire et quelques fissures l’affectent.<br />
Âge au décès :<br />
L’ensemble des dents de ce maxillaire appartiennent à un individu d’âge moyen à<br />
avancé (cf. p.126).<br />
La couronne :<br />
En vue occlusale, elle a une forme générale de trapèze, le bord mésial étant plus<br />
grand que le bord distal.<br />
La face vestibulaire est lisse et plate avec du tartre sur le collet. Une légère<br />
dépression se trouve au niveau du bord occlusal, correspondant peut-être à<br />
l’emplacement du sillon vestibulaire entre les deux cuspides. Le bord occlusal est<br />
rectiligne, les cuspides ont disparu par les phénomènes d’attrition dentaire. On distingue<br />
toutefois le métacone.<br />
La moitié mésiale de la face linguale a disparu. La moitié distale est bombée et<br />
lisse, en partie recouverte de manganèse.<br />
On peut distinguer, malgré la forte usure, le sillon vestibulaire mesurant 2,8 mm<br />
de long, courbe et n’atteignant pas le bord vestibulaire ainsi que l’emplacement de la<br />
fosse distale, décalée vers lingualement. Le bord vestibulaire est irrégulier, légèrement<br />
rentrant au centre. On n’observe plus de relief sur le quart mésio-lingual ni sur la<br />
languette mésiale.<br />
Nous ne pouvons être sûre que cette dent possède des facettes interproximales car<br />
elle est encore en place dans son alvéole, entre la seconde prémolaire et la deuxième<br />
molaire. Mais elle est conjointe à la seconde prémolaire sur 2,5 mm à peu près au milieu<br />
du bord occlusal. Le bord de la première molaire y est alors convexe. Notons que, de part<br />
et d’autre, ce même bord a été cassé ante mortem. En ce qui concerne le bord distal, il est<br />
lui aussi convexe, la partie la plus bombée correspond à une zone concave sur le bord<br />
mésial de la deuxième molaire adjacente. Étant donné que cette première molaire était<br />
fonctionnelle depuis longtemps et a été fortement sollicitée, les faces mésiale et distale<br />
de la couronne présentent très probablement des facettes d’usure interproximales.<br />
157
Étude morphométrique<br />
Cette dent a été très fortement altérée par les phénomènes d’attrition qui<br />
atteignent le stade "f" d’après Murphy (1959) et le stade 5 d’après Molnar (1971). La<br />
dentine apparaît donc à la surface de la couronne, principalement sur le tiers mésio-<br />
lingual. L’attrition est plus forte dans la partie linguale que dans la partie vestibulaire<br />
de la couronne.<br />
On observe des plaques de tartre sur les faces vestibulaire, mésiale et linguale.<br />
La couronne mesure 10,3 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 12,5 mm de<br />
diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />
Les diamètres coronaires de cette molaire ne s’intègrent que dans la variabilité<br />
néandertalienne (figure 68 et annexe 5). Son diamètre vestibulo-lingual s’approche de la<br />
moyenne prénéandertalienne alors que son diamètre mésio-distal s’en éloigne (dpMD =<br />
0,10 et dpVL = 0,65). L’inverse s’observe vis-à-vis des dents actuelles (dpMD = 0,72 et dpVL<br />
= 0,02). L’indice coronaire (121,8) est assez éloigné de la moyenne néandertalienne<br />
(dpIcoronaire =0,21), mais plus encore des moyennes prénéandertalienne (dpIcoronaire = 0) et<br />
actuelle (dpIcoronaire = 0,08).<br />
VL12-6<br />
15<br />
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8 9 10 11 12 13 14<br />
subactuels<br />
MD12-6<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Figure 68 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 1 LP01-D11 #H03<br />
et position par rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine:<br />
Il y a du tartre au niveau du collet en vestibulaire (coté moyen d’après Brothwell,<br />
1965) et il manque la moitié mésiale du collet.<br />
D’après le cliché radiographique réalisé (figure 49), la chambre pulpaire semble<br />
large, mais n’est pas taurodonte (Shifman et Chanannel, 1978).<br />
158
Étude morphométrique<br />
3.3.1.11. Première ou seconde molaire inférieure gauche LP01-E10 #H01<br />
(figure 69)<br />
État de conservation :<br />
Cette molaire est entière mais il est difficile de pouvoir observer toutes ses<br />
caractéristiques à cause de la forte attrition de la couronne.<br />
Des fissures verticales se retrouvent sur la couronne partant de la surface<br />
occlusale. On note sur la face vestibulaire des fissures verticales et une horizontale qui<br />
part du bord mésial à mi-hauteur de la couronne et se prolonge horizontalement au sein<br />
de l’émail jusqu’à la mi-longueur de la dent.<br />
Un morceau disto-lingual de l’apex de la racine a été brisé, probablement<br />
récemment et suite aux activités des fouilleurs clandestins.<br />
Figure 69 : Première ou deuxième molaire inférieure gauche LP01-E10 #H01.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />
radiographie de la face mésiale (radio M. Bessou).<br />
Âge au décès :<br />
Cette dent, ayant été fonctionnelle pendant longtemps, appartenait sans doute à<br />
un individu adulte d’âge moyen à avancé.<br />
La couronne :<br />
La couronne de cette molaire s’inscrit dans un carré. Mais on ne peut observer<br />
tous les reliefs du fait de la forte attrition.<br />
Il y a une plaque de tartre sur la moitié distale de la face linguale.<br />
L’attrition de la face vestibulaire rend le bord occlusal lisse et régulier, mais on<br />
observe de légères remontées vers ce qui étaient les cuspides (métaconide et entoconide).<br />
Sur la face occlusale, on ne voit plus les reliefs, il y a disparition des cuspides,<br />
fosses et sillons. L’attrition est plus profonde sur la moitié linguale. De l’émail se<br />
retrouve tout autour de la couronne, au centre et sur l’angle disto-vestibulaire. Toutefois<br />
on observe une légère crête transverse distale.<br />
Il y a une facette d’usure interproximale mésiale, grande et triangulaire, au<br />
milieu de la face mésiale, mesurant 7,8 mm de long pour 4 mm de haut, sur la moitié de<br />
la hauteur de la couronne. Elle est profonde car la dentine apparaît dans sa moitié<br />
supérieure. Elle ne porte pas de sillon.<br />
F<br />
159
Étude morphométrique<br />
Il y a deux facettes d’usure interproximales dans la partie distale de la dent. La<br />
plus petite se situe sur la face occlusale, mais déborde légèrement sur la face distale. Elle<br />
est décalée vestibulairement et mesure 6 mm de long sur 2 mm de haut. Cette facette<br />
occlusale peut être due à la perte de la dent adjacente suivie de l’égression de la dent<br />
correspondant à cette dernière sur le maxillaire (Hillson, 2000 ; Vautey, 2004). La<br />
seconde facette est plus grande et centrée, mesure 4,7 mm de long sur 3,3 mm de haut,<br />
en dessous de la première et est recouverte d’un peu de tartre mais ne présente pas de<br />
sillon.<br />
Cette dent a subi une très forte attrition que l’on cote au stade "f1" d’après<br />
Murphy (1959) et 5 d’après Molnar (1971).<br />
Des plaques de tartre se sont formées sur les faces linguale, disto-linguale et<br />
mésiale de la dent.<br />
Le diamètre mésio-distal (M81) de la couronne est de 11,6 mm et le diamètre<br />
vestibulo-lingual (M81(1)) est de 11,4 mm. N’étant pas certain que cette dent soit une<br />
première ou une deuxième molaire, nous avons effectué deux comparaisons.<br />
Dans le cas d’une première molaire (figure 70 et annexe 5), les diamètres<br />
coronaires de cette dent appartiennent aux variabilités néandertalienne,<br />
prénéandertalienne et à la limite supérieure de la variabilité moderne. D’un point de<br />
vue statistique, elle se rapproche plus des moyennes de l’échantillon prénéandertalien<br />
(dpMD = 0,92 et dpVL = 0,62). De plus cette dent, qui morphologiquement paraît robuste,<br />
possède un indice de robustesse proche de la moyenne des Prénéandertaliens<br />
(dpIRobustesse = 0,88), son indice coronaire étant plus proche de la moyenne<br />
néandertalienne (dpIcoronaire = 0,65).<br />
160
VL34-6<br />
14<br />
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subactuels<br />
MD34-6<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Étude morphométrique<br />
Figure 70 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M LP01-E10 #H01 et position par<br />
rapport aux 1M des groupes de comparaison.<br />
En comparant avec des deuxièmes molaires (figure 71 et annexe 5), nous<br />
remarquons que cette dent s’intègre toujours dans les variabilités des membres anciens<br />
et récents de la lignée néandertalienne, mais qu’elle sort légèrement de celle des<br />
Hommes modernes, lui étant plus grande.<br />
VL34-7<br />
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subactuels<br />
MD34-7<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Figure 71 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M LP01-E10 #H01 et position par<br />
rapport aux 2M groupes de comparaison.<br />
Vis-à-vis des Néandertaliens, ses diamètres coronaires sont plus proches de ceux<br />
des deuxièmes molaires (dpMD = 0,96 et dpVL = 0,54) que des premières molaires (dpMD =<br />
161
Étude morphométrique<br />
0,73 et dpVL = 0,38). Il est donc peut-être plus probable que cette dent soit une deuxième<br />
molaire mais cela n’est pas une certitude.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
Le bord cervical est irrégulier.<br />
Cette molaire inférieure ne possède qu’une racine, cylindrique avec une cavité<br />
pulpaire qui s’inscrit dans un parallélépipède (figure 69). La racine est dite prismatique<br />
ou pyramidale (Blumberg et al., 1971).<br />
Les mesures prises sur la radiographie indiquent un quotient AB/AC égal à 0,6 et<br />
une hauteur DB égale à 8,6 mm (cf. p.64). La dent est donc hypertaurodonte (Shifman et<br />
Chanannel, 1978). Le taurodontisme est souvent considéré comme un caractère très<br />
présent sur les molaires néandertaliennes (e.g. Mann et Vandermeersch, 1997) mais<br />
n’est pas rare chez certains Hommes actuels (Jafarzadeh et al., 2008).<br />
Malgré ce taurodontisme, la chambre pulpaire se rétrécit très nettement en son<br />
centre, et se divise au niveau de l’apex, traduisant ainsi l’existence de plusieurs canaux<br />
radiculaires (figure 69). Ce trait est similaire à ce que l’on retrouve sur la dent de la<br />
grotte Vaufrey (Garralda et al., 2004).<br />
Des fissures verticales centrées affectent chacune des faces. La face mésiale est<br />
plate et anguleuse, la face distale est arrondie. On remarque une large dépression au<br />
milieu de la face vestibulaire, au-dessus de l’hypercémentose.<br />
L’hypercémentose a atteint les trois-quarts inférieurs de la face linguale.<br />
La racine mesure 16,4 mm de haut sur sa face vestibulaire (M93) et 14,8 mm sur<br />
sa face linguale (M93a).<br />
Les diamètres coronaires de cette dent, ainsi que sa forme de taurodontisme et<br />
son attrition occlusale la rapproche très nettement de la deuxième molaire inférieure<br />
Vaufrey 1 (Garralda et al., 2004), ce qui est un argument en faveur de cette diagnose.<br />
3.3.1.12. Deuxième molaire supérieure droite en place sur le<br />
maxillaire LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />
État de conservation :<br />
Cette dent est dans un assez bon état de conservation mais du manganèse a<br />
affecté les deux-tiers linguaux de la couronne et il manque un morceau quadrangulaire<br />
d’émail sur la face occlusale et en position disto-linguale, cassé ante mortem.<br />
Âge au décès :<br />
Elle appartiendrait, comme les autres dents du maxillaire, à un individu d’âge<br />
moyen à avancé (cf. p.126).<br />
La couronne :<br />
Elle a une forme trapézoïdale, le bord mésial est plus grand que le bord distal.<br />
162
Étude morphométrique<br />
Le bord occlusal de la face mésiale est concave et par rapport au grand axe de la<br />
série des trois molaires, de biais, soit légèrement oblique mésio-vestibulairement à disto-<br />
lingualement.<br />
face mésiale.<br />
La face vestibulaire présente une surface bombée.<br />
La face linguale présente une convexité régulière décentrée légèrement vers la<br />
Son bord occlusal est assez rectiligne. Il en manque l’extrémité distale.<br />
On remarque une nette fossette vestibulaire, vaste et à l’origine probablement<br />
profonde car elle est encore visible malgré l’usure. De cette fosse partent trois sillons<br />
dirigés vestibulairement, lingualement puis distalement et mésio-distalement. On<br />
devine l’emplacement des deux cuspides vestibulaires et de la cuspide mésio-linguale.<br />
Il existe des facettes d’usure interproximales car cette dent est collée à la<br />
première et à la troisième molaire du maxillaire. La facette mésiale est concave et<br />
centrée sur la face qui la porte et la facette distale plane, décalée lingualement.<br />
Nous cotons l’attrition au stade "c1" de Murphy (1959) et au stade 3 de Molnar<br />
(1971). Cette attrition change d’orientation dans le tiers distal de la couronne, preuve<br />
d’une usure hélicoïdale (cf. p.126). Il y a trois petites plages d’attrition qui laissent<br />
apparaître la dentine, en mésio-vestibulaire et en mésio-lingual.<br />
Du tartre apparaît sur les deux-tiers de la longueur de la face vestibulaire. On<br />
peut coter cette atteinte par le tartre comme moyenne (Brothwell, 1965 : 153)<br />
La couronne mesure 11,3 mm selon le diamètre mésio-distal (M81) et 13,1 mm<br />
selon le vestibulo-lingual (M81(1)). Cette deuxième molaire possède donc des diamètres<br />
qui sont inclus dans la variabilité des dents des membres de la lignée néandertalienne et<br />
qui sont exclus totalement de celle des Hommes actuels (figure 72). Son indice coronaire<br />
est particulièrement proche de la moyenne des indices coronaires prénéandertaliens<br />
(dpICoronaire = 0,98). Malgré l’usure qui affecte cette dent, elle est assez grande.<br />
163
VL12-7<br />
15<br />
14<br />
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subactuels<br />
MD12-7<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Étude morphométrique<br />
Figure 72 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 2 LP01-D11 #H03 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
Le bord cervical est assez linéaire.<br />
La dent est encore dans son alvéole, et nous remarquons sur la radiographie qu’il<br />
n’y a qu’une seule racine (figure 49). On n’en voit que l’apex fermé via le sinus<br />
maxillaire. En effet, cette racine est antrale, c’est-à-dire que son apex ressort dans le<br />
sinus maxillaire.<br />
D’après la radiographie (figure 49), la chambre pulpaire est assez large, surtout<br />
dans ses deux-tiers apicaux, sans pour autant qu’elle puisse être considérée comme<br />
taurodonte.<br />
3.3.1.13. Germe de deuxième molaire supérieure gauche (?) LP07-C9 #1462<br />
(figure 73)<br />
État de conservation :<br />
Ce germe dentaire est fragile mais assez bien conservé. Un bout de couronne est<br />
cassé sur la face mésiale en position mésio-linguale et une plage d’émail a disparu sur la<br />
face vestibulaire en mésio-vestibulaire.<br />
164
Étude morphométrique<br />
Figure 73 : Germe de deuxième molaire supérieure gauche LP07-C9 #1462.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />
Âge au décès :<br />
L’individu à qui appartenait ce germe dentaire serait un enfant de 3,8 à 6,2 ans<br />
(Moorrees et al., 1963b ; Shackelford et al., 2012).<br />
La couronne :<br />
La forme de cette couronne est trapézoïdale.<br />
On observe en vue occlusale quatre cuspides nettes et assez hautes, la plus basse<br />
étant l’hypocone. Il existe assez fréquemment une cinquième cuspide chez les<br />
Néandertaliens, avec une fréquence d’apparition de 68,4 % selon Bailey (2002a : 75 ;<br />
2006). On ne l’observe pas ici.<br />
Le paracone est projeté très mésialement et est plus haut que le métacone. Le<br />
paracone a un bord irrégulier, une grande pointe et un petit relief se situant sur la pente<br />
vestibulaire. Une saillie particulière du métacone est notable. Elle a aussi été décrite sur<br />
une seconde molaire déciduale du Moustier (Klaatsch dans Patte, 1962). Les deux<br />
cuspides sont séparées par un sillon vestibulaire.<br />
La face linguale est assez courte. On remarque que le protocone est beaucoup plus<br />
haut que l’hypocone, deux sillons se trouvent entre les deux et se dirigent vers la face<br />
linguale. Selon Bailey (2002a : 75), une plus haute fréquence de réduction de l’hypocone<br />
sur la deuxième molaire que sur la première molaire s’observe chez les Néandertaliens<br />
(6,9 % contre 0%). Cette fréquence est plus élevée chez les Hommes actuels (18,9 %) et<br />
chez les Hommes modernes du Paléolithique supérieur (20 %) et elle s’accompagne de la<br />
réduction de la couronne.<br />
Il y a deux nettes fosses : une vestibulaire et une distale. Entre les deux, on<br />
retrouve une crête allant du métacone au protocone, coupée par un sillon rejoignant les<br />
deux fosses.<br />
sillons.<br />
La fosse distale présente un sillon en Y et la fosse vestibulaire est formée de trois<br />
La couronne mesure 8,6 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 10,6 mm de<br />
diamètre vestibulo-lingual (M81(1)). Mais ce germe dentaire étant en partie cassé, ces<br />
mesures ne peuvent être comparées à nos échantillons.<br />
165
Le bord cervical :<br />
Étude morphométrique<br />
Le bord cervical est régulier, mais nous suspectons que cette dent ait été<br />
régurgitée, bien que cela ne soit pas certain (cf. p.357), ce qui aurait régularisé son bord<br />
cervical.<br />
3.3.1.14. Deuxième molaire inférieure droite LP06-A7 #501 (figure 74)<br />
État de conservation :<br />
La dent est dans un très bon état de conservation mais on observe une fente qui<br />
va du bord mésio-vestibulaire au bord disto-lingual et des fissures verticales. Une fissure<br />
part de chaque sillon vestibulaire et se prolonge dans la racine correspondante. Des<br />
fissures verticales parcourent aussi la face linguale, du bord occlusal au collet.<br />
Figure 74 : Deuxième molaire inférieure droite LP06-A7 #501.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />
radiographie de la face linguale (radio M. Bessou).<br />
Âge au décès :<br />
Cette molaire aurait appartenu à un adolescent d’au moins 11,9 ans d’après<br />
Moorrees et al. (1963b, repris par Shackelford et al., 2012).<br />
La couronne :<br />
La couronne est de forme pentagonique. Elle est bien conservée malgré une<br />
grande fente la traversant en diagonale (de l’angle mésio-vestibulaire à l’angle disto-<br />
lingual). Elle présente une face occlusale en Y et cinq cuspides, schéma très souvent<br />
décrit sur les premières et deuxièmes molaires inférieures (Bailey, 2006).<br />
Cinq cuspides s’observent de manière très nette sur la face occlusale. Chez les<br />
Néandertaliens, les deuxièmes molaires ont quasiment toujours au moins cinq cuspides<br />
(Quam et al., 2001 ; Bailey, 2002a, b, 2006), alors que chez les Hommes modernes du<br />
Paléolithique supérieur ou actuels, elles peuvent en posséder quatre avec une fréquence<br />
d’expression allant de 20,7 % à 100 % selon les populations (Bailey, 2002a : 95). Selon<br />
Bailey (2002a : 95 ; 2006), les deuxièmes molaires inférieures néandertaliennes<br />
présentent aussi souvent six cuspides (à 52,6%) ou même sept (à 14,8%), ce qui est<br />
beaucoup plus rare chez les Hommes modernes. Cependant, Quam et collaborateurs<br />
F<br />
166
Étude morphométrique<br />
(2001) observent par imagerie une sixième cuspide, qui aurait disparu par attrition, sur<br />
des dents qui n’en présentent extérieurement plus que cinq.<br />
La face vestibulaire est bombée. Son bord libre présente trois reliefs<br />
correspondant à trois cuspides : la mésio-vestibulaire (protocone) la plus haute mais<br />
plate, la fente la sépare en deux ; la disto-vestibulaire (hypoconide) en pointe et la distale<br />
(hypoconulide) en pointe également, plus basse.<br />
Entre le protocone et l’hypoconide se trouve un net sillon vestibulaire central. Un<br />
sillon disto-vestibulaire est aussi bien visible entre l’hypoconide et l’hypoconulide.<br />
L’entoconide est assez régulier. Le métaconide quant à lui est irrégulier formé de<br />
trois reliefs. Il est plus haut que l’entoconide. Il y a entre les deux cuspides un sillon<br />
lingual.<br />
La face occlusale présente une fosse profonde distale d’où partent trois sillons :<br />
lingual, disto-lingual et disto-vestibulaire. Cette conformation en Y est fréquente à<br />
78,8 % chez les Néandertaliens et moins présente chez les Hommes modernes : à 52,4 %<br />
chez les Hommes modernes du Paléolithique supérieur et de 9,1 % à 40 % selon les<br />
populations chez les Hommes actuels (Bailey, 2002a : 94, 2002b, 2006).<br />
On remarque la présence d’une crête allant de l’angle mésio-lingual à l’angle<br />
disto-vestibulaire qui sépare la face occlusale en deux.<br />
De plus, on note une fovea antérieure marquée. Cette dernière serait présente<br />
avec une fréquence de 87,5 % chez les Néandertaliens. On ne la trouverait qu’à 75 %<br />
chez les Homo erectus s.l. et de 23,8 à 62,1 % selon les populations chez les Hommes<br />
anatomiquement modernes (Bailey, 2002a : 96). Cependant, elle serait d’après Quam et<br />
collaborateurs (2001) toujours présente sur les premières molaires des Hommes actuels,<br />
leur fréquence d’apparition diminuant sur les deuxièmes molaires et étant très faible sur<br />
les troisièmes molaires. Certains auteurs considèrent sa présence comme une valeur<br />
taxinomique (e.g. Hrdlička, 1924). Cette fosse est bordée distalement par une crête<br />
d’émail joignant le protoconide au métaconide, la mid-trigonid crest (Bailey, 2002a : 96,<br />
2006). La mid-trigonid crest serait présente chez 95,8 % des Néandertaliens étudiés par<br />
cet auteur et uniquement chez 0 à 10 % des Hommes modernes (Bailey, 2002a : 96). Elle<br />
serait absente sur les deuxièmes molaires inférieures des Homo erectus s.l. d’après<br />
Bailey (2002b). Martinón-Torres et collaborateurs (2008) la notant présente chez les<br />
Homo erectus s.s. et absente chez les Homo ergaster. Sa présence est donc variable selon<br />
les taxons considérés.<br />
Une facette d’usure interproximale sur la face mésiale est centrale et part du bord<br />
occlusal. Elle mesure 6,5 mm de long sur 2,9 mm de haut (c'est-à-dire moins de la moitié<br />
de la hauteur de la couronne). Elle ne porte pas de sillon à sa surface et est légèrement<br />
concave.<br />
L’absence de facette d’usure interproximale distale permet de supposer que cet<br />
individu n’a pas eu de troisième molaire apparente, et qu’il serait donc plutôt jeune.<br />
Cette dent n’a subi que peu d’attrition, la dentine n’est d’ailleurs pas exposée.<br />
Cela correspond au stade 2 d’après Molnar (1971).<br />
167
Étude morphométrique<br />
Il y a très peu de tartre, localisé sur les faces mésiale, vestibulaire et linguale :<br />
dépôt léger d’après Brothwell (1965 : 153).<br />
Le diamètre mésio-distal de la couronne (M81) est de 12,4 mm et le diamètre<br />
vestibulo-lingual (M81(1)) est de 11,4 mm.<br />
Cette molaire a des valeurs de diamètres coronaires exclus de la variabilité<br />
moderne et qui s’intègrent au sein de celles des Néandertaliens et Prénéandertaliens<br />
(figure 75 et annexe 5). Par ses deux diamètres coronaires, cette dent se situe dans la<br />
moitié supérieure de la variabilité néandertalienne. L’indice coronaire est lui aussi<br />
quasiment équivalent à la moyenne des Prénéandertaliens (dpICoronaire = 0,98) qui est plus<br />
faible que les moyennes des indices coronaires actuels (dpIcoronaire = 0,47) et<br />
néandertaliens (dpIcoronaire = 0,61). Les distances probabilistes indiquent que cette dent<br />
est particulièrement grande vis-à-vis des trois échantillons de comparaison, mais<br />
principalement des Hommes actuels.<br />
VL34-7<br />
14<br />
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subactuels<br />
MD34-7<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Figure 75 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M2 LP06-A7 #501 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
Le bord cervical est régulier et linéaire.<br />
Cette deuxième molaire possède deux racines avec des apex fermés. La racine<br />
mésiale est rectangulaire, on voit les deux apex (vestibulaire et lingual) et une large<br />
dépression centrale. La racine distale est triangulaire sans dépression. L’apex est de<br />
biais sur cette dernière.<br />
On observe la présence de stries horizontales d’incrémentation de croissance sur<br />
presque toute la hauteur de la racine. Les stries les plus larges sont distantes les unes de<br />
autres d’environ 1 mm avec, entre elles, des stries plus fines.<br />
168
Étude morphométrique<br />
D’après les mesures que nous avons effectuées sur la radiographie de cette dent<br />
(figure 74), sa racine est mésotaurodonte (Shifman et Chanannel, 1978). En effet, le<br />
quotient AB/AC est égal à 0,32 et la hauteur DB est égale à 5,6 (cf. partie III 2.1.).<br />
Les racines ne sont pas atteintes par le phénomène d’hypercémentose.<br />
La racine mésiale mesure 14 mm de haut sur sa face vestibulaire (M93) et<br />
13,8 mm de haut sur sa face linguale (M93a). La racine distale mesure 13,9 mm de haut<br />
en face vestibulaire (M93) et 13,5 mm de haut en face linguale (M93a).<br />
3.3.1.15. Troisième molaire supérieure droite en place sur le<br />
maxillaire LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />
État de conservation :<br />
Cette dent est dans un assez bon état de conservation. Du manganèse la recouvre<br />
sur toute la surface occlusale et sur la face linguale de la racine.<br />
Âge au décès :<br />
Comme l’ensemble des dents de ce maxillaire, elle se rapporterait à un adulte<br />
d’âge moyen à avancé (cf. p.126).<br />
La couronne :<br />
La couronne a une forme générale circulaire irrégulière avec un relief en pointe<br />
mousse au milieu du bord libre de la face distale et deux lobes vestibulaire et lingual.<br />
La face vestibulaire est plus haute mésialement que distalement et porte un sillon<br />
vestibulaire dans sa moitié distale. On remarque une forte convexité mésiale de cette<br />
face formant quasiment un angle, principalement près du collet.<br />
La face linguale présente une pointe positionnée médialement. Elle est plus haute<br />
mésialement que distalement. Elle forme elle aussi un angle se dirigeant mésialement.<br />
Sur la face occlusale se trouve une fosse centrale d’où partent au moins quatre<br />
sillons dont un petit sillon disto-vestibulaire et un autre mésio-lingual. On distingue<br />
l’emplacement de trois cuspides.<br />
Du fait de son contact avec la deuxième molaire, il est probable que cette dent ait<br />
une facette d’usure interproximale en dessous de la petite dépression qui affecte le bord<br />
mésial en son milieu.<br />
Cette dent a subi de l’attrition occlusale. On ne peut la coter précisément à cause<br />
de la plage de manganèse qui recouvre la surface occlusale. Mais la dentine n’était pas<br />
atteinte. Cela correspond donc probablement aux stades 2 ou 3 d’après Molnar (1971) et<br />
"c" ou "d" d’après Murphy (1959).<br />
Il y a un peu de tartre sur la face vestibulaire de la dent.<br />
La couronne mesure 9,4 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 11,5 mm de<br />
diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />
Cette dent, contrairement à la première et à la deuxième molaire issues du même<br />
maxillaire, possède des dimensions coronaires qui s’intègrent dans nos trois échantillons<br />
169
Étude morphométrique<br />
de comparaison (figure 76 et annexe 5). Ses valeurs sont plus proches des moyennes<br />
prénéandertaliennes (dpMD = 0,84 et dpVL = 0,82) que néandertaliennes (dpMD = 0,78 et<br />
dpVL = 0,55) ou modernes (dpMD = 0,26 et dpVL = 0,27). C’est aussi le cas pour les indices<br />
coronaux et de robustesse (annexe 5). Malgré l’usure qui affecte la couronne, cette dent<br />
est grande vis-à-vis des moyennes des trois échantillons de comparaison.<br />
VL12-8<br />
15<br />
14<br />
13<br />
12<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
5 6 7 8 9 10 11 12<br />
subactuels<br />
MD12-8<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Figure 76 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 3 LP01-D11 #H03 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
vestibulaire.<br />
Le bord cervical est assez régulier et présente une petite remontée en disto-<br />
La racine distale est rectangulaire. La face distale est un peu bombée au niveau<br />
de l’angle lingual, les deux apex sont fermés et recourbés vers l’extrémité vestibulaire.<br />
La face linguale est quant à elle très courbée distalement.<br />
Les mesures de la chambre pulpaire effectuées sur la radiographie (figure 49), à<br />
savoir un quotient AB/AC égal à 0,40 et une hauteur DB égale à 6 mm (cf. p.64), nous<br />
permettent de dire que cette dent est hypertaurodonte (Shifman et Chanannel, 1978).<br />
Aucun phénomène d’hypercémentose n’affecte la dent.<br />
La racine mesure 14,4 mm de haut sur sa face vestibulaire (M93).<br />
3.3.1.16. Germe de troisième molaire inférieure droite LP05-D12 #1307<br />
(figure 77)<br />
État de conservation :<br />
Ce germe est très bien conservé. Mais il y a quelques petits éléments cassés de<br />
racine (face mésiale) et d’émail (face linguale) et des fissures sur la couronne.<br />
170
Étude morphométrique<br />
Figure 77 : Germe de troisième molaire inférieure droite LP05-D12 #1307.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />
Âge au décès :<br />
Cette dent appartiendrait à un individu jeune adolescent d’environ 11 à 16,6 ans<br />
(Moorrees et al., 1963b ; Shackelford et al., 2012). Mais nous sommes consciente de la<br />
prudence à apporter à cet âge car la calcification des troisièmes molaires est très<br />
variable (e.g. Bassed et al., 2011).<br />
La couronne :<br />
La couronne de ce germe est subcirculaire. Elle montre une complexité de la face<br />
occlusale par ses crêtes et ses sillons assez caractéristique des troisièmes molaires.<br />
La face vestibulaire est très bombée et haute par rapport à la face linguale.<br />
La partie mésiale de la face vestibulaire est plus grande que la partie distale. En<br />
vue vestibulaire on voit les trois cuspides : protoconide, hypoconide et hypoconulide. Le<br />
protoconide étant plus haut que les cuspides vestibulo-distales.<br />
On remarque la présence d’une petite fosse sur la face mésiale en position mésio-<br />
vestibulaire entre deux crêtes vestibulaires et d’un sillon entre le protoconide et<br />
l’hypoconide. Le sillon entre les deux cuspides distales est moins marqué.<br />
Le bord occlusal de la face linguale est irrégulier, présentant de nombreux reliefs<br />
avec, entre eux, des dépressions. L’extrémité distale de la face linguale est rectiligne,<br />
l’extrémité mésiale est convexe.<br />
La face occlusale de ce germe dentaire porte neuf crêtes concentriques séparées<br />
par autant de sillons. Le nombre important de petits sillons accessoires et de crêtes<br />
d’émail a été décrit chez d’autres troisièmes molaires de Néandertaliens (e.g. Quam et<br />
al., 2001). Les trois sillons les plus marqués sont les sillons vestibulaire, lingual et disto-<br />
lingual.<br />
Ce germe de troisième molaire porte à sa surface sept cuspides, cas peu fréquent<br />
chez les Néandertaliens même si ils ont tous plus de quatre cuspides, ce qui n’est le cas<br />
que pour 68% des Hommes modernes du Paléolithique supérieur (Bailey et Hublin,<br />
2006).<br />
La fosse mésiale est profonde, s’étend sur presque toute la largeur occlusale du<br />
bord mésial, et un sillon traverse le fond. Cette fovea antérieure présente sur une<br />
troisième molaire semblerait être un trait spécifique aux membres de la lignée<br />
néandertalienne (Hrdlička, 1924 ; Quam et al., 2001) car elle est toujours présente sur<br />
171
Étude morphométrique<br />
les premières molaires des Hommes modernes actuels mais y est moins fréquente sur les<br />
deuxièmes molaires et très rare sur les troisièmes molaires. Elle est séparée du reste de<br />
la couronne par un pont d’émail reliant les cuspides mésio-linguale (métaconide) et<br />
mésio-vestibulaire (protoconide).<br />
Cette fosse mésiale, ou fovea antérieure, est bordée antérieurement par une mid-<br />
trigonid crest (Bailey, 2002a, 2006). Ce trait serait présent sur 95,8 % des<br />
Néandertaliens étudiés par Bailey (2002a : 96) et uniquement chez 0 à 10 % des Hommes<br />
modernes.<br />
La couronne mesure 11 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 10,8 mm de<br />
diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />
Les diamètres coronaires de cette dent appartiennent aux valeurs hautes de la<br />
variabilité de notre échantillon actuel (figure 78). Elles s’incluent aussi dans les<br />
variabilités prénéandertalienne et néandertalienne. Les distances probabilistes<br />
indiquent que cette dent est grande par rapport à la moyenne actuelle mais petite par<br />
rapport à la moyenne néandertalienne (annexe 5).<br />
Son indice coronaire se rapproche de la moyenne néandertalienne (dpICoronaire =<br />
0,75) et son indice de robustesse de la moyenne prénéandertalienne (dpIRobustesse = 0,83).<br />
VL34-8<br />
14<br />
13<br />
12<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />
subactuels<br />
MD34-8<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Figure 78 : Analyse bivariée des diamètres coronaires du germe de M3 LP05-D12 #1307 et position<br />
par rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
Le bord cervical est assez régulier.<br />
On observe le début de la calcification de la racine sur 3 mm de hauteur, mais elle<br />
irrégulière et légèrement cassée. Toutefois, nous pensons qu’elle ne devait pas être<br />
beaucoup plus développée.<br />
172
3.3.2. Dents déciduales<br />
Étude morphométrique<br />
3.3.2.1. Incisive supérieure latérale droite LP07-C9 #HT03 (figure 79)<br />
État de conservation :<br />
Cette incisive a été régurgitée, étant donné son poli et la disparition superficielle<br />
d’émail (cf. p.357). En effet, il ne reste de l’émail sur la face linguale au niveau du collet<br />
sur environ 1,5 mm vers le bord latéral et sur 1,5 mm à 3,4 mm sur le bord mésial.<br />
Figure 79 : Incisive supérieure latérale droite LP07-C9 #HT03.<br />
A : face linguale, B : face occlusale, C : face vestibulaire, C : radiographie de la face distale (radio<br />
M. Bessou).<br />
Âge au décès :<br />
L’âge au décès de l’individu à qui appartenait cette dent est d’environ 3 ans ± 12<br />
mois à 5 ans ± 16 mois d’après Ubelaker (1978). D’après sa localisation sur le site ainsi<br />
que sa morphologie et les atteintes taphonomiques qui l’affectent, nous pouvons à juste<br />
titre supposer que cette incisive appartenait très probablement au même sujet immature<br />
que la canine régurgitée LP07-C9 #1382 attribuée à la moyenne enfance (cf. infra).<br />
La couronne :<br />
Sur la face vestibulaire, l’émail a disparu suite à l’ingestion de la dent, on ne le<br />
retrouve que sur les bords mésial et distal.<br />
On remarque une petite dépression liée à cette ingestion au centre du collet de la<br />
face vestibulaire mesurant 3 mm long sur 2 mm de haut.<br />
Malgré l’ingestion, on note un tubercule mésio-lingual formant une nette saillie.<br />
Ce relief sur les incisives se développe de façon variable chez les Néandertaliens,<br />
formant généralement un épaississement modéré, mais aussi chez les Hommes<br />
modernes (Patte, 1962 : 22 ; Vandermeersch, 1981 : 159 ; Madre-Dupouy, 1983 ; Tillier,<br />
1988b ; Verna, 2006 : 442). Il n’y a parfois pas de réel tubercule chez ces deux taxons<br />
(Smith, 1989).<br />
D<br />
173
Étude morphométrique<br />
On ne peut observer les autres reliefs de la couronne à cause des atteintes<br />
taphonomiques.<br />
Il y a une nette dissymétrie de la couronne à sa base, le bord latéral étant plus<br />
important que le bord mésial. Cette asymétrie ne s’observe pas au niveau du bord<br />
occlusal car celui-ci est cassé.<br />
On ne voit pas de facettes interproximales, mais nous ne pouvons certifier qu’il<br />
n’y en ait pas eu car l’émail a disparu.<br />
On ne peut pas plus savoir si il y avait ou pas une usure de la dent par attrition.<br />
L’apparition de la dentine sur toute la surface de la couronne (ou presque) étant due à<br />
ces mêmes phénomènes d’ingestion.<br />
Le diamètre mésio-distal de la dent est de 5,8 mm et son diamètre vestibulo-<br />
lingual de 5,7 mm. Cependant, cette dent ayant été régurgitée, ses mesures actuelles<br />
sont sans doute inférieures à celles d’origine.<br />
Ces deux diamètres s’intègrent dans les variabilités modernes et<br />
néandertaliennes et sont largement inférieures à la variabilité prénéandertalienne<br />
(figure 80 et annexe 5).<br />
VL56-2<br />
7,5<br />
7,0<br />
6,5<br />
6,0<br />
5,5<br />
5,0<br />
4,5<br />
4,0<br />
3,5<br />
5,2 5,4 5,6 5,8 6,0 6,2 6,4 6,6 6,8 7,0 7,2 7,4 7,6 7,8 8,0<br />
Figure 80 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la i 2 LP07-C9 #HT03 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
MD56-2<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />
Le bord cervical présente une dépression sur la face vestibulaire. Il est<br />
asymétrique, plus bas sur la face vestibulaire que sur la face linguale, ce qui peut être dû<br />
au phénomèns d’ingestion-régurgitation attaquant l’émail dentaire.<br />
La racine est de forme plutôt triangulaire. Elle est assez courbe, avec une<br />
tendance à se diriger mésialement mais avec une extrémité recourbée vers la face<br />
174
Étude morphométrique<br />
vestibulaire. L’apex de la racine n’est pas fermé (vraisemblablement en raison des<br />
attaques par les sucs gastriques), avec une petite ouverture au centre d’un creux entouré<br />
d’un bourrelet. La racine mesure 13,4 mm de haut vestibulairement (M93) et 13,8 mm de<br />
haut lingualement (M93a).<br />
Cette dent est cyrtodonte, ce qui est assez fréquent pour les incisives déciduales<br />
néandertaliennes (Patte, 1962 : 35). On remarque une dépression sur la face mésiale<br />
qu’on ne voit pas sur la face latérale de la racine.<br />
De même que pour la canine déciduale LP07-C09 #1387, nous observons par<br />
radiographie un canal radiculaire très large (figure 79). Nous pouvons nous demander si<br />
cet élargissement pourrait être dû à des attaques acides.<br />
3.3.2.2. Canine supérieure gauche (?) : LP07-C9 #1382 (figure 81)<br />
État de conservation :<br />
Cette dent a aussi été régurgitée. En effet, on observe un décalage entre le collet<br />
anatomique et le collet en état, suite à la disparition du tissu énamélaire. Toutefois, il y<br />
a des plaques d’émail à certains endroits, principalement sur sa face distale, mais la<br />
dentine est majoritairement visible sur toute la dent (couronne et racine incluse). De<br />
petites traces noires ou blanches se retrouvent sur la couronne et la racine.<br />
Sur sa face vestibulaire, la moitié occlusale de la dent présente une plaque<br />
d’émail sur 1 à 3 mm. Par sa patine et sa couleur plus blanche, le reste de l’émail de la<br />
partie occlusale semble s’être décollé récemment. Sur la partie cervicale, la dent est<br />
jaune brillante. L’émail redescend vers le bord latéral.<br />
Sur sa face linguale se trouve une plaque d’émail dans la moitié supérieure (sur<br />
les deux-tiers mésiaux), une autre vers l’extrémité latérale et une dernière petite plaque<br />
à l’extrémité mésiale au collet.<br />
De plus, une petite partie de la racine s’est détachée en face linguale sur 2,8 mm.<br />
Figure 81 : Canine supérieure gauche (?) LP07-C9 #1382.<br />
A : face linguale, B : face occlusale, C : face vestibulaire, D : radiographie de la face distale (radio<br />
M. Bessou).<br />
D<br />
175
Âge au décès :<br />
Étude morphométrique<br />
Cette canine appartient probablement à un individu immature décédé entre 3 ans<br />
± 12 mois et 7 ans ± 24 mois d’après Ubelaker (1978). Cependant, si l’on considère que<br />
cette dent appartient au même individu que l’incisive latérale supérieure LP07-C9<br />
#HT03, pour laquelle l’âge au décès se situe entre 3 et 5 ans, nous pouvons alors<br />
considérer que cette dent appartenait un individu dont l’âge au décès de l’individu se<br />
trouve dans la première moitié des estimations calculées.<br />
La couronne :<br />
Nous pouvons observer une nette asymétrie de la face occlusale, le bord mésial<br />
étant plus court que le bord distal. Cette forme asymétrique a été décrite chez d’autres<br />
Néandertaliens tels que Valdegoba 2 (Quam et al., 2001) ou l’enfant du Roc de Marsal 1<br />
(Madre-Dupouy, 1983). Nous ne pouvons déterminer si la cuspide était ou non très<br />
pointue comme sur Roc de Marsal 1 puisque l’ingestion de la dent a modifié sa surface et<br />
a fait disparaître l’essentiel de ses reliefs.<br />
Le bord occlusal de la face vestibulaire est dissymétrique avec un pan mésial plus<br />
court et vertical que le pan distal. On remarque aussi une nette asymétrie au dessus du<br />
collet avec un bord mésial régulièrement convexe et un bord distal laissant une saillie<br />
plus nette et plus anguleuse.<br />
On observe un tubercule lingual décalé en position latérale. Ce tubercule se<br />
retrouve à plus forte fréquence et avec une plus forte expression sur les canines<br />
déciduales des Néandertaliens que des Hommes actuels d’après Bailey (2006), Bailey et<br />
Hublin (2006) ou Tillier (1979), mais avec un développement variable (Verna, 2006). On<br />
peut en effet noter le développement d’un tubercule lingual sur la canine supérieure<br />
d’Arcy-sur-Cure 38, d’un tubercule dédoublé chez Roc-de-Marsal 1, Dederiyeh 1, la Quina<br />
33 ou d’un cingulum divisé en trois tubercules sur la canine d’Arcy-sur-Cure 37, mais<br />
seulement d’une légère bosse à la base linguale de Valdegoba 2 (Madre-Dupouy, 1983 ;<br />
Heim, 1991 ; Quam et al., 2001 ; Bailey et Hublin, 2006 ; Verna, 2006 : 447). La présence<br />
de plusieurs tubercules linguaux n’existe pas chez les Hommes modernes du<br />
Paléolithique supérieur ou chez les Hommes actuels (Madre-Dupouy, 1983 ; Tillier, 1983<br />
; Bailey et Hublin, 2006).<br />
Notons aussi une crête marginale distale ainsi qu’une crête marginale mésiale<br />
moins marquée. On retrouve cette configuration chez d’autres Néandertaliens<br />
immatures comme le Bau de l’Aubesier 6 ou Valdegoba 2 (Trinkaus et al., 2000 ; Quam et<br />
al., 2001). Mais on ne peut voir si, comme chez 45 % des Néandertaliens (Bailey et<br />
Hublin, 2005), la crête mésio-linguale est accolée au tubercule lingual car il y a<br />
disparition d’une partie de l’émail et des reliefs en raison des atteintes taphonomiques.<br />
Une fossette marginale distale s’observe au niveau de la dentine. Celle-ci a été<br />
décrite chez les Néandertaliens immatures comme étant plus large, plus longue et plus<br />
profonde que la fossette marginale mésiale (Madre-Dupouy, 1983).<br />
176
Étude morphométrique<br />
Il n’y a pas de facettes d’usure interproximales apparentes sur cette dent,<br />
toutefois, nous ne pouvons exclure qu’elles fussent présentes puis aient disparu suite à<br />
l’ingestion.<br />
Nous cotons l’attrition de la dent au stade "b" d’après Murphy et 3 d’après<br />
Molnar, avec apparition de la dentine. Cependant ces stades sont imprécis à cause,<br />
encore une fois, de l’ingestion de la canine.<br />
Cette dent mesure 7,1 mm de diamètre mésio-distal et 6,4 mm de diamètre<br />
vestibulo-lingual. Tout comme l’incisive précédemment décrite, les modifications<br />
taphonomiques ont probablement réduit ses dimensions. Ses diamètres s’intègrent<br />
toutefois dans la variabilité néandertalienne mais sortent de la variabilité moderne par<br />
un plus petit diamètre vestibulo-lingual (figure 82 et annexe 5).<br />
VL56-3<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
6<br />
5<br />
5 6 7 8 9 10 11<br />
subactuels<br />
Figure 82 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la c 1 LP07-C9 #1382 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
MD56-3<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
La racine a une forme générale triangulaire. Elle mesure 13,7 mm de haut sur sa<br />
face linguale (M93a) et 13,8 mm de haut sur sa face vestibulaire (M93). L’apex se<br />
recourbe vestibulairement (d’où l’attribution à une dent supérieure) et un peu<br />
distalement. L’ouverture de l’apex est probablement la conséquence de l’ingestion.<br />
La face vestibulaire est légèrement concave.<br />
Sur la radiographie, nous pouvons observer un canal radiculaire très large (figure<br />
81). D’après Liversidge et Molleson (2004), une canine avec une formation quasiment<br />
complète de la racine devrait avoir un canal radiculaire plus étroit que celui observée sur<br />
la dent des Pradelles. Nous pouvons donc supposer que l’élargissement de ce canal<br />
radiculaire peut être dû aux attaques acides des sucs digestifs.<br />
177
Étude morphométrique<br />
3.3.2.3. Tiers lingual de première (?) molaire déciduale (?) supérieure droite<br />
(?) LP05-Z8 #HT01 (figure 83)<br />
État de conservation :<br />
Cette dent est en très mauvais état de conservation, elle est cassée, et la couronne<br />
est fissurée. Il ne reste plus que la moitié linguale de la couronne avec un peu de racine.<br />
Figure 83 : Première molaire déciduale supérieure droite LP05-Z8 #HT01.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />
Âge au décès :<br />
Les premières molaires supérieures déciduales sont fonctionnelles chez l’Homme<br />
moderne dès 3 ans ± 12 mois (Ubelaker, 1978). Sa forte attrition, ainsi que la présence de<br />
facettes interproximales suggèrent que cette dent a été fonctionnelle assez longtemps.<br />
La couronne :<br />
Il ne reste de la couronne que le bord lingual, un peu du bord distal et un peu du<br />
bord mésial. La face vestibulaire est absente. La couronne est très basse car a subi une<br />
forte attrition. Celle-ci peut être attribuée au moins au stade "g" d’après Molnar (1971) et<br />
au moins au stade 6 voire 7 d’après Murphy (1959). Il y a apparition de la dentine.<br />
L’attrition a fait disparaître les reliefs occlusaux. Il y a une grande plage de<br />
dentine et un liseré d’émail d’environ 1 mm.<br />
On observe une grande facette d’usure interproximale distale atteignant le bord<br />
disto-lingual, sans sillon apparent. Une petite facette existe aussi sur la face mésiale,<br />
localisée plutôt vers la face vestibulaire. Ces deux facettes atteignent le collet.<br />
On ne peut mesurer ni la largeur, ni la longueur, ni la hauteur de la couronne.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
Le bord cervical est visible sur la face linguale et un peu sur la face mésiale.<br />
La racine se compose d’un petit fragment lingual en pointe de 2 mm de long, et<br />
jusqu’à 2,2 mm d’épaisseur.<br />
178
Étude morphométrique<br />
3.3.2.4. Première molaire inférieure droite LP04-D12 #411 (figure 84)<br />
État de conservation :<br />
Cette molaire est très fragile. L’émail en plusieurs points peut se détacher de la<br />
couronne qui est donc difficile à manipuler. Des fissures profondes affectent la couronne,<br />
une partie de l’émail en mésio-vestibulaire a disparu ainsi que quasiment toute la face<br />
mésiale. Un morceau de la racine distale est cassé. De nombreuses fissures verticales et<br />
horizontales affectent la couronne.<br />
Sur la face vestibulaire, une plaque d’émail dans la partie mésiale a disparu. Le<br />
reste de l’émail est craquelé. Il y a deux petites fentes verticales au centre et une autre<br />
partant de la racine distale qui se propage dans la couronne sur la moitié mésiale de la<br />
face vestibulaire. Sur la face linguale, une fente verticale se retrouve au niveau de<br />
chaque cuspide, l’émail est craquelé et un morceau de la cuspide mésiale est cassé. Deux<br />
fentes vestibulo-linguales sont observables sur la face occlusale ainsi qu’une petite fente<br />
mésio-distale les reliant. La partie occlusale du bord mésial a disparu.<br />
Figure 84 : Première molaire déciduale inférieure droite LP04-D12 #411.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />
radiographie de la face linguale (radio M. Bessou).<br />
Âge au décès :<br />
Les racines sont incomplètes mais ne semblent pas avoir été cassées post mortem.<br />
Elles ne seraient plutôt pas encore totalement formées. D’après Moorrees et al. (1963a)<br />
repris par Shackelford et al. (2012), AlQahtani et al. (2010), l’individu serait décédé entre<br />
environ 0,6 an et 1,7 an.<br />
La couronne :<br />
La forme générale de la couronne est rectangulaire avec le bord vestibulaire plus<br />
grand que le bord lingual et donc un bord mésial oblique.<br />
La cuspide mésio-vestibulaire (protoconide) est plus haute que la cuspide disto-<br />
vestibulaire (hypoconide) et le collet remonte vers le bord distal. La hauteur mésio-<br />
vestibulaire est donc supérieure à la hauteur disto-vestibulaire.<br />
Il existe le début d’un cingulum dans la partie mésiale de la face vestibulaire. La<br />
présence d’un cingulum sur les premières molaires déciduales néandertaliennes a été<br />
F<br />
179
Étude morphométrique<br />
mise en évidence sur la mandibule découverte à Barakay ou encore sur la première<br />
molaire inférieure de Valdegoba 2 (Quam et al., 2001 ; Lubin et al., 2002).<br />
La cuspide disto-linguale (entoconide) est plus petite que la mésio-linguale<br />
(métaconide). Elles sont plus pointues que les cuspides vestibulaires et sont séparées par<br />
un sillon transversal lingual.<br />
Les reliefs des protoconide, hypoconide et hypoconulide ont disparu, le métaconide<br />
est, quant à lui, saillant. Il y a un sillon net entre les deux cuspides linguales, les autres<br />
sont difficiles à voir à cause des fentes d’origine taphonomique.<br />
On retrouve une fosse linguale profonde d’où partent trois sillons : un allant vers<br />
le protoconide, un vers l’hypoconulide et un vers le métaconide et d’où part le sillon<br />
intercuspidien lingual.<br />
La partie mésiale est cassée mais on devine la présence d’une crête transversale<br />
entre le protoconide et le métaconide, la mid trigonid crest (Bailey, 2002a : 90), qui<br />
délimite une fovea antérieure. La présence d’une telle fosse à été décrite chez de<br />
nombreux Néandertaliens (e.g. Quam et al., 2001).<br />
Il y a aussi une fosse distale d’où partent trois sillons en Y : un se dirige vers<br />
l’angle disto-vestibulaire, un deuxième vers l’angle disto-lingual et un troisième vers la<br />
fosse linguale.<br />
On observe une facette sur la face distale, décalée vers la face linguale. Elle<br />
affecte un peu moins de la moitié de la hauteur de la couronne, c’est à dire 2,8 mm de<br />
long sur 1,9 mm de haut, et ne présente pas de sillon.<br />
Il n’y a pas d’usure dentaire occlusale.<br />
La couronne mesure 9 mm de diamètre mésio-distal et 7,2 mm de diamètre<br />
vestibulo-lingual. Les diamètres coronaires de la dent la place au sein des variabilités<br />
néandertalienne, prénéandertalienne et actuelle, bien que dans la limite supérieure de<br />
cette dernière pour ce qui est du diamètre mésio-distal (figure 85 et annexe 5). Son indice<br />
coronal (80,3) est équivalent à la moyenne prénéandertalienne (dpIcoronal = 1).<br />
180
VL78-4<br />
11<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5 10,0 10,5<br />
subactuels<br />
MD78-4<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Étude morphométrique<br />
Figure 85 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la m1 LP04-D12 #411 et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
Le bord cervical est irrégulier, il est haut dans sa partie disto-vestibulaire et<br />
mésio-linguale.<br />
Cette dent possède deux racines. Des atteintes taphonomiques (concrétions<br />
calcitiques) les atteignent surtout sur leur face vestibulaire, et ce, principalement pour la<br />
racine mésiale. Celle-ci est large, plus épaisse et plus haute sur sa partie vestibulaire<br />
que linguale. La racine distale est moins large que la mésiale. Elle est plus épaisse et<br />
plus longue sur sa partie vestibulaire que sur sa partie linguale.<br />
La racine mésiale mesure 9,5 mm de haut vestibulairement (M93) et 7 mm de<br />
haut lingualement (M93a). La racine distale mesure 8,6 mm de haut vestibulairement<br />
(M93) et 4,8 mm de haut lingualement (M93a).<br />
La chambre pulpaire est large (figure 84) mais la dent n’est pas taurodonte.<br />
3.3.2.5. Seconde molaire supérieure gauche LP03-D10 #287 (figure 86)<br />
État de conservation :<br />
Cette dent est dans un assez bon état de conservation, au moins pour la couronne.<br />
Il reste la couronne complète, un petit bout de la racine linguale et le départ de la racine<br />
dans l’angle mésio-vestibulaire. Un morceau d’émail a disparu dans l’angle disto-<br />
vestibulaire et sur la face mésiale, en raison, pour cette dernière, de l’attrition.<br />
181
Étude morphométrique<br />
Figure 86 : Seconde molaire déciduale supérieure gauche LP03-D10 #287.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />
Âge au décès :<br />
Dans le cas où cette dent serait tombée post mortem ou était sur le point de<br />
tomber naturellement, elle pouvait appartenir à un individu de la grande enfance :<br />
environ 10 ans ± 30 mois ans d’après Ubelaker (1978).<br />
La couronne :<br />
La couronne a une forme générale de trapèze, le bord mésial étant plus large que<br />
le bord distal, le bord lingual étant plus court que le bord vestibulaire.<br />
La cuspide mésio-vestibulaire (paracone) est plus plate que la cuspide disto-<br />
vestibulaire (métacone) qui fait une pointe, un sillon décalé distalement les sépare. Le<br />
paracone est déjeté, il ressort vestibulairement.<br />
La face linguale est craquelée. La cuspide mésio-linguale (protocone) est plus<br />
basse et rectiligne que la cuspide disto-linguale (hypocone) car elle est usée par<br />
l’attrition. Elles sont séparées par un léger sillon lingual difficile à voir.<br />
Nous n’observons pas de tubercule de Carabelli, caractère pourtant présent sur de<br />
nombreuses secondes molaires néandertaliennes (Madre-Dupouy, 1983 ; Bailey et<br />
Hublin, 2006).<br />
La face occlusale présente une forte usure, plutôt mésiale et linguale, mais on<br />
peut voir les reliefs distaux. Les deux cuspides vestibulaires sont plus nettes que les<br />
deux cuspides linguales.<br />
La fosse distale est très profonde et se dirige disto-vestibulairement. Elle est<br />
séparée du sillon vestibulaire par un pont d’émail usé par l’attrition.<br />
La taille de l’hypocone est équivalente à celle du métacone ce qui est aussi le cas<br />
d’après Madre-Dupouy (1983) à Chateauneuf 2, la Ferrassie 8, Pech de l’Azé 1, Teshik-<br />
Tash et Amud 3 alors que l’hypocone est plus grand que le métacone à Arcy-sur-Cure 26<br />
(Bailey et Hublin, 2006) et plus petit au Roc-de-Marsal (Madre-Dupouy, 1983). Sur la<br />
dent des Pradelles, ces deux cuspides sont supérieures en taille au protocone qui est lui-<br />
même plus étendu que le paracone.<br />
La facette interproximale distale est très grande, elle mesure 4 mm de long sur<br />
2,5 mm de haut. Elle part du bord occlusal et jusqu’à la moitié de la hauteur de la<br />
couronne. Elle est décalée vers le bord lingual et ne porte pas de sillon. Sa surface est<br />
assez plane.<br />
182
Étude morphométrique<br />
La facette mésiale est plus petite mais plus marquée car elle affecte la dentine sur<br />
une petite surface de forme trapézoïdale. Elle est décalée vers le bord vestibulaire et<br />
porte trois sillons nets (Poisson et al., 2002). Ils mesurent 1,2 mm de haut et sont séparés<br />
de 0,4 mm les uns des autres. Ils sont obliques et se dirigent lingualement vers la<br />
surface occlusale. C’est une rare des dents néandertaliennes déciduales où de tels sillons<br />
peuvent être observés (B. Maureille comm. perso.). Cette facette fait jusqu’à 1,9 mm de<br />
long mais il est probable qu’elle était plus étendue en surface.<br />
L’usure dentaire est très marquée surtout dans la partie mésiale de la face<br />
occlusale, cotée "f" d’après Murphy (1959) et 5 d’après Molnar (1971). L’usure atteint<br />
aussi la face linguale où il y a donc apparition de la dentine.<br />
Le tartre est abondant sur la face vestibulaire et remonte jusqu’au bord occlusal<br />
dans l’angle mésio-vestibulaire. Il est aussi présent sur la face distale.<br />
La couronne mesure 9 mm (diamètre coronal mésio-distal) pour 10,2 mm<br />
(diamètre vestibulo-lingual). De même que pour la dent précédente, celle-ci s’intègre<br />
totalement dans les variabilités néandertalienne, prénéandertalienne ou actuelle (figure<br />
87 et annexe 5).<br />
Les indices coronaires sont particulièrement proches des moyennes issues de<br />
l’échantillon prénéandertalien (dpICoronaire = 0,99 et dpIRobustesse = 0,94).<br />
VL56-5<br />
12,0<br />
11,5<br />
11,0<br />
10,5<br />
10,0<br />
9,5<br />
9,0<br />
8,5<br />
8,0<br />
7,5<br />
7,0<br />
6,5<br />
6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5 10,0 10,5 11,0 11,5<br />
subactuels<br />
MD56-5<br />
Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />
Figure 87 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la 2 m LP03-D10 #287et position par<br />
rapport aux groupes de comparaison.<br />
Le bord cervical et la racine :<br />
Le bord cervical n’est pas linéaire, on l’observe surtout sur la face linguale à cause<br />
du tartre et des cassures sur les autres faces.<br />
Il reste un bout de la racine linguale de 3,5 mm de haut. Il se dirige vers<br />
l’extérieur et semble s’inscrire dans un plan quasi horizontal. Il y a aussi le début<br />
vertical de la racine sur moins d’un millimètre dans l’angle mésio-vestibulaire.<br />
183
Étude morphométrique<br />
3.3.2.6. Germe (?) de seconde molaire déciduale (?) supérieure droite LP06-<br />
D6 #HT02 (figure 88)<br />
État de conservation :<br />
Ce germe dentaire est bien conservé mais poli suite à une ingestion par des<br />
carnivores (cf. p.357). Une grande partie de l’émail a disparu sur la face occlusale. La<br />
dentine apparaît donc, l’émail est en liseré sur le bord occlusal et sur le pont d’émail.<br />
Figure 88 : Germe de seconde molaire déciduale supérieure droite LP06-D6 #HT02.<br />
A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />
Âge au décès:<br />
L’action des sucs gastriques a, semble-t-il, assez fortement modifié la morphologie<br />
et les dimensions de cette dent. Cependant, nous pouvons supposer qu’elle ait appartenu<br />
à un individu décédé entre 0,3 et 1,3 an (Moorrees et al., 1963a ; Shackelford et al.,<br />
2012).<br />
La couronne :<br />
La couronne est trapézoïdale et très basse. La face mésiale est plus grande que la<br />
face distale et le bord vestibulaire est plus grand que le bord lingual.<br />
Le paracone est pointu, séparé du métacone par une nette dépression.<br />
On observe sur le bord occlusal de la face linguale deux cuspides (hypocone et<br />
protocone) qui sont proches car la face linguale est courte. Elles sont en pointe, séparées<br />
par une dépression.<br />
Il y a quatre cuspides pointues, deux linguales et deux vestibulaires, tout comme<br />
les autres secondes molaires déciduales néandertaliennes et modernes (Madre-Dupouy,<br />
1983).<br />
Le métacone et le protocone sont reliés entre eux par un pont d’émail, la crête<br />
transverse. Celle-ci sépare une grosse fosse mésiale de deux petites fosses distales. De la<br />
fosse mésiale partent trois sillons et une crête vers le paracone. Les deux fosses distales<br />
sont séparées par une crête d’émail allant de l’hypocone au pont d’émail transverse. La<br />
plus grande des deux fosses distales étant la fosse disto-linguale.<br />
La couronne mesure actuellement 9 mm (diamètre mésio-distal) et 10,4 mm<br />
(diamètre vestibulo-lingual). Ces valeurs sont données à titre informatif et ne sont pas à<br />
prendre en compte dans les comparaisons de taille. Nous pouvons toutefois constater<br />
184
Étude morphométrique<br />
qu’elles sont très proches de celles de la dent précédente (LP03-D10 #287) et<br />
s’inscriraient alors aussi très bien dans les variabilités néandertalienne,<br />
prénéandertalienne et actuelle.<br />
Le bord cervical :<br />
Le bord cervical est régulier et plus haut qu’originellement.<br />
3.3.2.7. Deux-tiers mésiaux d’une seconde (?) molaire supérieure<br />
gauche LP07-C7 #HT04 (figure 89)<br />
État de conservation :<br />
Cette dent est incomplète et en très mauvais état de conservation. Elle est<br />
représentée par les deux tiers mésiaux de la couronne. Elle a probablement été<br />
régurgitée, l’aspect étant lisse et poli comme d’autres dents du site.<br />
Âge au décès :<br />
Figure 89 : Seconde (?) molaire déciduale supérieure gauche LP07-C7 #HT04.<br />
A : face occlusale, B : face apicale.<br />
La présence de facettes d’usure interproximales suggère que cette dent fut<br />
fonctionnelle. Elle aurait donc appartenu à un individu décédé à environ 10 ans ± 30<br />
mois (Ubelaker, 1978) ou entre 8 ans et 13,5 ans d’après Moorrees et al. (1963a).<br />
La couronne :<br />
Il ne reste plus que les deux tiers de la partie mésiale de la couronne.<br />
La face occlusale porte deux cuspides mésiales mais il manque la pointe<br />
(apparition de la dentine). On perçoit la présence probable de la base de la cuspide disto-<br />
vestibulaire (métacone).<br />
La face vestibulaire correspond à sa moitié mésio-vestibulaire. La couronne<br />
remonte légèrement au niveau du paracone mais la cuspide ne fait pas de pointe.<br />
Il reste les deux tiers mésio-linguaux de la face linguale qui est de faible hauteur<br />
(2,3 mm de haut). La cuspide mésio-linguale (protocone) est en pointe et remonte vers ce<br />
qui devait être l’hypocone. Il y a une dépression entre ces deux cuspides.<br />
Il y a un sillon lingual marqué et une fosse mésiale. Entre les deux se trouve un<br />
pont d’émail reliant le protocone avec ce qui devait être le métacone.<br />
185
Étude morphométrique<br />
La face linguale est très polie, mais présente un liseré d’émail plus clair tout<br />
autour de la couronne.<br />
Il existe une dépression d’environ 4 mm sur la face mésiale, sans doute le reste<br />
d’une facette disparue en raison des atteintes taphonomiques.<br />
Cette dent n’a pas subi d’attrition, cependant on voit un peu de dentine au<br />
sommet des cuspides mésio-vestibulaire (paracone) et mésio-linguale (protocone), ce qui<br />
est sans doute dû à l’ingestion de la dent.<br />
Cette dent étant incomplète et ayant sans doute été régurgitée, les mesures de la<br />
couronne en l’état actuel (7,2 mm de diamètre mésio-distal et 10,8 mm en vestibulo-<br />
lingual) ne sont pas à prendre en compte dans les comparaisons.<br />
Le bord cervical :<br />
Le bord cervical est très irrégulier, mais cette dent ayant été régurgitée, il est<br />
probable que le collet original était plus bas.<br />
3.4. Le membre supérieur<br />
3.4.1. Phalanges de la main<br />
3.4.1.1. Phalange de la main LP05-D12 #1170 (figure 90)<br />
État de conservation :<br />
Cette phalange ne possède plus que son fût diaphysaire, les deux extrémités<br />
ayant disparu suite à un processus taphonomique (cf. p.359).<br />
Sa surface présente un aspect fibreux. Le fût diaphysaire est vide de toute<br />
matière osseuse et est comblé par des sédiments.<br />
Figure 90 : Phalange de la main LP05-D12 #1170.<br />
A : face dorsale, B : face palmaire.<br />
186
Détermination :<br />
Étude morphométrique<br />
Sa longueur plaide en faveur d’une phalange proximale de la main. Cependant,<br />
les faibles largeur et hauteur de la diaphyse laissent un doute quant à cette attribution<br />
et la rapprochent plus d’une phalange moyenne de la main (cf infra.)<br />
État de maturation :<br />
Par son format, cette phalange semble appartenir à un individu mature.<br />
Description :<br />
Le fût diaphysaire est plus haut en vue proximale (5,1 mm) qu’en vue distale<br />
(3,9 mm) où il est très plat.<br />
La face dorsale est convexe régulièrement. Elle présente à une extrémité un léger<br />
resserrement qui permet de l’identifier comme l’extrémité distale de la diaphyse. À ce<br />
niveau, la face dorsale s’aplanie. Il est possible que cet aplanissement soit celui qui<br />
devrait précéder, dans la partie distale manquante, l’insertion du ligament collatéral<br />
accessoire (lig. collateralum), dans le cas d’une phalange proximale.<br />
distal.<br />
La face palmaire est plane dans l’axe radio-ulnaire et concave dans l’axe proximo-<br />
Au niveau de l’extrémité distale on remarque le début d’une dépression<br />
correspondant peut-être à l’insertion du ligament palmaire (lig. palmare).<br />
Le long de la diaphyse, centrée, il est censé y avoir la trace de l’insertion des<br />
tendons fléchisseurs superficiel et profond des doigts (tendinum m. flexor digitorum<br />
profundus et superficialis). Mais celle-ci n’apparaît pas, différant alors de la plupart des<br />
phalanges néandertaliennes possédant des insertions musculaires marquées (Musgrave,<br />
1971 ; Heim, 1982 ; Hublin et Tillier, 1991 ; Vandermeersch, 1991 ; Niewoehner, 2008).<br />
De même, les gaines fibreuses des doigts que l’on retrouve sur les bords de la diaphyse<br />
ne sont pas très fortement marquées malgré un bourrelet débordant de l’un des bords<br />
sur la face palmaire. Ce dernier s’observe sur les phalanges proximales de la Ferrassie 1<br />
alors que les bourrelets osseux sont plus importants sur les phalanges moyennes.<br />
Mesures et attribution :<br />
Cette pièce mesure 21,5 mm de long, 8,6 mm de large à mi-diaphyse (LM) et 4,3<br />
mm de haut à mi-diaphyse (HM).<br />
Comme nous trouvions cette phalange particulièrement fine pour une phalange<br />
proximale et trop longue pour une phalange moyenne, nous avons effectué des tests<br />
statistiques pour tenter de déterminer quelle mesure était la meilleure pour aider à la<br />
diagnose anatomique. Le problème est que nous n’avons que le fût diaphysaire incomplet<br />
et que sa longueur n’est pas rapportée à une mesure "classique" de la littérature. Nous<br />
n’avons donc utilisé que les données issues des moulages de La Ferrassie 1, de<br />
Regourdou 1, disponibles à l’UMR PACEA et des ossements de Spy, du Musée de<br />
l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique. Pour cela, nous avons mesuré la<br />
distance entre le point le plus distal de l’échancrure latérale distale et le point le plus<br />
187
Étude morphométrique<br />
proximal du fût diaphysaire rectiligne (avant l’évasement) : longueur de la diaphyse ou<br />
LgD.<br />
Afin de déterminer laquelle des trois mesures était la plus discriminante nous<br />
avons mené une analyse discriminante sur les mesures des phalanges proximales et<br />
moyennes de La Ferrassie 1 et de Regourdou 1. Celle-ci met en évidence un assez fort<br />
pouvoir discriminant de la longueur de la diaphyse (λ partiel de Wilk = 0,36 avec<br />
p
État de maturation :<br />
Figure 92 : Phalange proximale de la main LP06-A7 #796.<br />
A : face supérieure, B : face palmaire.<br />
Étude morphométrique<br />
L’état de maturation de cette pièce est indéterminé, mais par son format elle<br />
semblerait proche d’une phalange mature.<br />
Détermination :<br />
Il n’y a pas de resserrement de la diaphyse à proximité de l’extrémité distale, ce<br />
qui l’éloigne morphologiquement des phalanges intermédiaires et la rapproche alors des<br />
phalanges proximales malgré sa petite taille.<br />
Description :<br />
d’ingestion.<br />
L’extrémité proximale du fût diaphysaire est vide sans doute suite au phénomène<br />
La face dorsale présente un aspect fibreux et est régulièrement convexe. À<br />
l’extrémité distale de la diaphyse, il existe une légère dépression centrée, en arrière d’un<br />
relief. Elle correspond à l’insertion du ligament collatéral accessoire.<br />
La face palmaire est poreuse sur les bords, les traces de vascularisation étant<br />
probablement agrandies par l’ingestion.<br />
On retrouve à l’extrémité distale de la diaphyse une forte dépression, centrée et<br />
ovalaire de grand axe radio-ulnaire (5,3 mm pour 4,6 mm dans l’axe de la diaphyse),<br />
marquant l’insertion du ligament palmaire.<br />
Le long de la diaphyse on observe un fin relief central permettant l’insertion du<br />
fléchisseur superficiel des doigts.<br />
Ces insertions ne sont pas fortement marquées à cause sans doute de l’ingestion<br />
de la phalange. Elle contraste en cela de la majorité des phalanges néandertaliennes qui<br />
sont généralement décrites comme robustes avec des insertions musculaires marquées<br />
(Musgrave, 1971 ; Heim, 1982 ; Vandermeersch, 1991 ; Niewoehner, 2008).<br />
Enfin, sur un des bords, on peut remarquer la présence d’une crête assez aigue,<br />
séparant la face dorsale convexe de la face palmaire plus plate. Nous ne pouvons<br />
observer une telle crête sur le deuxième bord car celui-ci a en parti disparu. Cette crête<br />
correspond à la gaine fibreuse des doigts.<br />
189
Étude morphométrique<br />
La tête de la phalange est très bien conservée. La trochlée est lisse quoique<br />
légèrement poreuse.<br />
Les deux surfaces latérales présentent une dépression centrale qui n’a pas<br />
disparu avec l’action des sucs gastriques.<br />
En face palmaire, on remarque une très légère asymétrie de la trochlée, un bord<br />
étant plus haut que l’autre. D’après Musgrave (1971), il est possible de latéraliser une<br />
phalange dont on connaît le rayon grâce à cette asymétrie. Toutefois, comme nous ne<br />
savons pas à quel rayon appartient cette phalange nous ne pouvons la latéraliser ainsi.<br />
Mesures et attribution :<br />
La largeur de la phalange n’est pas conservée au niveau de la mi-diaphyse, nous<br />
l’avons donc estimée par symétrie d’axe central longitudinal (légère crête). Cela suppose<br />
donc que nous considérons que la diaphyse est symétrique de part et d’autre de son axe<br />
longitudinal, ce qui peut ne pas être le cas.<br />
Les mesures ainsi réalisées et les indices obtenus à partir de ces mesures ont été<br />
comparés à un échantillon de phalanges de rayon 2 à 4 et de rayon 5 (annexe 5 et figure<br />
93) :<br />
1<br />
0<br />
-1<br />
-2<br />
-3<br />
HM LM HD LD LAD IAD HD/LD LAD/LD HM/HD<br />
PP2 à 4 PP5<br />
Figure 93 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange LP06-A7 #796<br />
et des phalanges de rayon 2 à 4 et 5 néandertaliennes.<br />
L’attribution de cette phalange à un individu mature ou immature et à un rang<br />
est incertaine à cause des modifications engendrées par son ingestion. Cependant,<br />
n’ayant pas d’échantillon de phalanges immatures néandertaliennes, nous les avons<br />
comparées uniquement avec des phalanges matures. Si l’on considère que l’action des<br />
sucs gastriques n’a que peu modifié les dimensions externes, les mesures prises sur la<br />
phalange se rapproche de la moyenne des phalanges proximales matures de rang 5<br />
néandertaliennes, mise à part en ce qui concerne la hauteur de la mi-diaphyse<br />
190
Étude morphométrique<br />
(dpHM = 0). Par ailleurs, ses dimensions s’éloignent de la variabilité néandertalienne des<br />
phalanges proximales matures des rangs 2 à 4. L’indice d’aplatissement diaphysaire<br />
décrit par Heim (1982) est de 57,21, ce qui n’est très éloigné de la variabilité<br />
néandertalienne des phalanges proximales de rang 2 à 4 (dpIAD = 0,21) et encore moins<br />
de celle des phalanges proximales de rang 5 (dpIAD = 0,45).<br />
Ces mesures et indices rapprochent donc plus la phalange LP06-A7 #796 des<br />
phalanges proximales de rang 5 si l’on considère que nous avons là un os mature.<br />
Cependant, nous n’avons malheureusement pas de données concernant les phalanges<br />
proximales immatures néandertaliennes pour la comparer la phalange avec cette<br />
variabilité.<br />
De plus, si l’on compare les mesures obtenues avec les variabilités moderne du<br />
Paléolithique supérieur et subactuelle (données I. Crevecœur), elle s’éloigne de la<br />
moyenne des phalanges de rayon 2 à 4 (figure 94) :<br />
1<br />
0<br />
-1<br />
-2<br />
-3<br />
Figure 94 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange LP06-A7 #796<br />
et des phalanges de rayon 2 à 4 néandertaliennes, modernes du Paléolithique supérieur et<br />
modernes subactuels.<br />
(figure 95) :<br />
HM LM HD LD LAD IAD<br />
Néandertaliens Hommes modernes du Paléolithique supérieur Hommes modernes actuels<br />
Elles se rapprochent plutôt de la moyenne des phalanges proximales du rayon 5<br />
191
1<br />
0<br />
-1<br />
-2<br />
-3<br />
Étude morphométrique<br />
Figure 95 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange LP06-A7 #796<br />
et des phalanges de rayon 5 néandertaliennes, modernes du Paléolithique supérieur et modernes<br />
subactuels.<br />
L’asymétrie des condyles trochléaires pourrait permettre de latéraliser la pièce<br />
dans le cas où nous connaitrions le rang. En effet, d’après les données issues de l’étude<br />
des phalanges de la Ferrassie 1 (Musgrave, 1971 ; Heim, 1982), il existerait une<br />
asymétrie différente des condyles selon le rang. Si on considère la conformation de cette<br />
asymétrie comme un modèle, on peut alors supposer que si la phalange des Pradelles<br />
appartient au rayon 2 elle est alors gauche, si elle appartient au rayon 3 elle est gauche<br />
d’après Musgrave (1971) mais Heim ne voit pas d’asymétrie sur ce rayon (1982), si elle<br />
appartient au rayon 4 ou 5 elle est droite.<br />
Selon des données issues d’échantillons modernes subactuels, Garrido Varas et<br />
Thompson (2011) ont mis en évidence que la longueur de la phalange, les largeurs<br />
maximales à la tête et à la base, permettent une bonne discrimination des phalanges<br />
selon leur rang ainsi que leur latéralisation. D’après ces données, la phalange des<br />
Pradelles, si elle est mature, serait de rang 5 et droite.<br />
96)<br />
HM LM HD LD LAD IAD<br />
Néandertaliens Hommes modernes du Paléolithique supérieur Hommes modernes actuels<br />
3.4.1.3. Phalange distale de la main rayon II à IV : LP10-C11 #1931 (figure<br />
État de conservation :<br />
Cette phalange est dans un très bon état de conservation en dépit de sa fragilité.<br />
L’extrémité distale est recouverte de manganèse sur ses deux faces. Quelques éclats d’os<br />
ont disparu récemment, probablement durant la fouille.<br />
192
État de maturation :<br />
Figure 96 : Phalange distale de la main LP10-C11 #1931.<br />
A : face dorsale, B : face palmaire, C : base.<br />
Étude morphométrique<br />
L’aspect métaphysaire de l’extrémité proximale de la phalange permet de<br />
l’attribuer à un individu immature. D’après les données issues d’Odita et al. (1991)<br />
reprises par Scheuer et Black (2000), une longueur de la phalange distale de 13,2 mm,<br />
correspondrait chez l’Homme actuel (échantillon d’enfants nigérien) à un individu ayant<br />
entre 7 et 10 ans selon le rayon (tableau 6) :<br />
Âge (années) 7 8 9 10<br />
Rayon Garçon Fille Garçon Fille Garçon Fille Garçon Fille<br />
DP2 12.1 11.5 12.1 12.3 12.6 13.0 13.5 14.2<br />
DP3 12.7 12.6 13.4 13.5 14.0 14.3 15.0 15.6<br />
DP4 13.1 12.8 13.8 13.9 14.3 14.5 15.4 15.8<br />
Tableau 6 : Valeurs moyennes pour les longueurs maximales (en mm) des phalanges distales de<br />
la main chez des enfants nigériens.<br />
Modifié d’après Odita et al. (1991) dans Scheuer et Black (2000 : 340).<br />
La phalange distale de rayon IV de l’individu de la Ferrassie 3, dont l’âge au<br />
décès est estimé à 10 ans, mesure 16,6 mm (Heim, 1982 : 123). Celle des Pradelles étant<br />
plus courte nous pouvons supposer qu’elle appartenait potentiellement à un individu<br />
plus jeune que la Ferrassie 3.<br />
Description :<br />
La face palmaire présente un aspect fibreux et est criblée de petits foramens.<br />
L’encoche séparant la tête du fût diaphysaire est plus marquée sur le bord latéral<br />
droit que sur le bord latéral gauche, où la courbure est plus régulière.<br />
Il y a une nette tubérosité distale (insertion du tendon du flexor digitorum<br />
profundus). Cette tubérosité se retrouve sur la phalange distale de Shanidar 7 où elle est<br />
assez large, ce qui ne serait pas inhabituel chez les enfants modernes du même âge<br />
(Trinkaus, 1983). Toutefois, chez les individus adultes, la tubérosité distale des<br />
193
Étude morphométrique<br />
phalanges distales néandertaliennes est plus étendue radio-ulnairement que celle des<br />
hommes modernes actuels et du Paléolithique moyen ou supérieur (Trinkaus, 1983 ;<br />
Niewoehner, 2008). Musgrave (1971) suggère que celle-ci soit liée à l’existence d’un<br />
important volume de la pulpe au niveau de l’extrémité des doigts.<br />
L’étroitesse au milieu de la diaphyse, que Heim (1982) présente comme trait<br />
essentiel aux phalanges distales de la Ferrassie 1 et 2, se retrouve sur cette pièce.<br />
La phalange mesure 13,2 mm de longueur maximum (LMAX), 6,3 mm de largeur<br />
maximale proximale (LP), 4,5 mm de largeur à mi-diaphyse (LM), 6,2 mm de largeur<br />
maximale distale (LD), 2,9 mm de hauteur à mi-diaphyse (HM), 4 mm de hauteur<br />
proximale (HP) et 2,8 mm de hauteur distale (HD).<br />
Très peu de phalanges distales immatures néandertaliennes ou<br />
prénéandertaliennes sont connues à ce jour : La Ferrassie 3, Le Moustier 2, Dederiyeh 2,<br />
Krapina 205.25, Atapuerca-SH ATD6-44 et ATD6-53 (Heim, 1982 ; Radovčić et al., 1988 ;<br />
Dodo et al., 1998 ; Akazawa et al., 1999 ; Lorenzo et al., 1999 ; Maureille, 2002). De plus,<br />
celles-ci appartenant à des individus d’âge estimé différents et les dimensions variant au<br />
cours de la croissance (Scheuer et Black, 2000), cela empêche toute comparaison intra-<br />
spécifique.<br />
97)<br />
3.4.1.4. Phalange distale de la main gauche rayon I LP10-C11 #1939 (figure<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce est dans un très bon état de conservation. La face dorsale présente en<br />
son centre quelques plages de manganèse.<br />
Figure 97 : Phalange proximale de la main LP10-C11 #1939.<br />
A : face dorsale, B : face palmaire, C : base.<br />
194
État de maturation :<br />
pas apparu.<br />
Étude morphométrique<br />
La base de cette phalange est métaphysaire, le second point d’ossification n’étant<br />
D’après l’échantillon de données issues d’enfants nigériens actuels décrit par<br />
Odita et al. (1991 dans Scheuer et Black, 2000), elle correspondrait dans cette variabilité<br />
actuelle à un enfant de 4 à 5 ans.<br />
Cependant, elle a été retrouvé à proximité de la LP10-C11 #1931, immature elle<br />
aussi mais avec une attribution d’âge différente en fonction de valeurs actuelles. Nos<br />
connaissances sur la variabilité néandertalienne des phalanges immatures étant très<br />
limitées de par le faible nombre de ces découvertes, nous ne pouvons exclure qu’elles<br />
appartiennent au même individu. Cette hypothèse étant d’ailleurs privilégiée par la<br />
grande proximité spatiale sur le site.<br />
Description :<br />
Les surfaces dorsales et palmaires sont piquetées de petits foramens et l’aspect de<br />
cette dernière est fibreux.<br />
Cette phalange est très nettement asymétrique, permettant sa latéralisation.<br />
Le bord latéral présente une encoche distale entre le fût diaphysaire et la tête. Le<br />
bord médial, quant à lui est régulièrement courbe, sans encoche, seulement quelques<br />
petits reliefs.<br />
La tubérosité distale sur la face dorsale est moins marquée que sur la phalange<br />
LP10-C11 #1931, mais est toutefois présente.<br />
La face palmaire présente une dépression proximale. La base est symétrique.<br />
Elle mesure 14,26 mm de longueur maximale (LMAX), 9,2 mm de largeur<br />
proximale (LP), 6,8 mm de largeur à mi-diaphyse (LM), 7,3 mm de largeur distale (LD),<br />
4,5 mm de hauteur proximale (HP), 2,9 mm de hauteur à mi-diaphyse (HM) et 1,7 mm<br />
de hauteur distale (HD).<br />
De même que pour la phalange décrite précédemment, il est difficile de la<br />
comparer avec ses homologues néandertaliens.<br />
Du fait de la proximité des phalanges LP10-C11 #1931 et #1939 sur le site et de<br />
leur état de maturation proche, nous pouvons supposer qu’elles appartenaient au même<br />
individu. Si tel est le cas, la phalange distale du premier rayon LP10-C11 #1939 est plus<br />
longue que celle du rayon 2 à 4 LP10-C11 #1931, ce qui correspond à la formule de<br />
longueur des phalanges adultes de la Ferrassie 1 et 2 (Heim, 1982) et des individus<br />
Shanidar 3, 4, 5 et 6 (Trinkaus, 1983), mais aussi des phalanges distales actuelles.<br />
195
3.5. Le membre inférieur<br />
3.5.1. Fémur<br />
Étude morphométrique<br />
3.5.1.1. Fragment proximo-latéral de diaphyse fémorale droite LP06-D12<br />
#1434 (figure 98)<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce est assez mal conservée. L’extrémité proximale a été rognée par les<br />
carnivores qui ont fréquenté le site et l’extrémité opposée est couverte de manganèse. La<br />
surface est en partie exfoliée. Elle mesure 99 mm d’axe proximo-distal.<br />
Détermination :<br />
Figure 98 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP06-D12 #1434.<br />
A : face antérieure, B : face médiale, C : face médullaire.<br />
Si l’on considère que cette pièce est un reste humain (par sa morphologie externe<br />
et interne, mais surtout par la présence d’un foramen nourricier), elle correspond à la<br />
partie proximo-latérale d’un fémur droit. Cependant, cette diagnose taxinomique pose<br />
toujours problème et nous ne pouvons totalement exclure le fait qu’elle puisse appartenir<br />
à de la faune (cheval ?), dans ce cas, il est toutefois difficile de la replacer<br />
anatomiquement. C’est pourquoi, nous choisissons de la décrire en tant que reste<br />
humain.<br />
État de maturation :<br />
L’épaisseur de l’os permet de supposer qu’il est mature et appartient donc à un<br />
individu adulte ou sub-adulte.<br />
196
Description :<br />
Étude morphométrique<br />
Cette pièce présente une angulation latérale très marquée. Celle-ci est nette<br />
distalement (en formant un angle de 85°) puis s’atténue et s’évase vers sa partie<br />
proximale. Cette angulation sépare une face antérieure très plane avec une surface plus<br />
ou moins lisse, d’une face latérale plus irrégulière. Une telle angulation avec une surface<br />
antérieure très plate s’observe aussi sur le fémur droit de Spy 2 ainsi que sur l’extrémité<br />
postérieure de Krapina 214.<br />
La face latérale porte à sa surface un fort relief osseux noduleux positionné<br />
latéralement à la crête anguleuse. Il semble dense d’après le cliché radiographique, sa<br />
surface est lisse mais il est entouré par une corticale irrégulière. C’est sans doute une<br />
réaction périostée d’origine traumatique ou infectieuse (Ortner, 2003 ; Villotte, 2009).<br />
Elle mesure 12 mm dans l’axe longitudinal pour 8,3 mm dans l’axe transversal. Une<br />
autre réaction périostée s’observe sur le fragment de diaphyse fémorale LP10-D13 #362,<br />
localisé proximalement sur la face médiale (cf. p.199).<br />
Ce relief est bordé supérieurement par une dépression, probablement la fosse<br />
hypotrochantérienne, très marquée et mesurant 18,7 mm pour 9,4 mm de grand axe<br />
longitudinal.<br />
La face latérale présente une autre crête parallèle à la première, décalée de<br />
10 mm vers la face postérieure. Elle est moins aigue mais reste marquée.<br />
Le bord antérieur porte une très large encoche de fracturation.<br />
L’os cortical est assez épais, mesurant 6,5 mm au centre du fragment. L’os<br />
spongieux a un aspect feuilleté et se densifie légèrement vers la partie proximale. Dans<br />
la moitié distale se trouve un foramen nourricier surnuméraire qui se dirige vers le haut.<br />
3.5.1.2. Fragment proximal de diaphyse fémorale gauche LP06-C6 #273<br />
(figure 99)<br />
Ce fragment de diaphyse fémorale est actuellement conservé à l’Institut Jacques<br />
Monod (UMR 7592, <strong>Université</strong> Paris Diderot) dans le cadre de recherches<br />
paléogénétiques. Sa description est issue du rapport de fouilles 2006 (: 89-90) et des<br />
photographies en notre possession prises sur le terrain.<br />
État de conservation :<br />
Il mesure près de 120 mm d’axe proximo-distal. Une partie de la circonférence du<br />
fût diaphysaire est préservée sur quelques centimètres de hauteur.<br />
197
Étude morphométrique<br />
Figure 99 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP06-C6 #273.<br />
A : face antérieure, B : face médiale, C : face postérieure, D : face latérale.<br />
État de maturation :<br />
Sa robustesse indique que ce fémur a pu appartenir à un individu mature.<br />
Description :<br />
Ce fragment ne présente pas de pilastre comme chez l’ensemble des<br />
Néandertaliens (e.g. Boule, 1911 ; Trinkaus, 1976), mais nous pouvons observer une<br />
ligne âpre ainsi que d’un trou nourricier surnuméraire. Sur un référentiel actuel, la<br />
présence de foramens surnuméraires est très fréquente, environ 50% de fémurs en<br />
possèdent (Mysorekar, 1967). L’os cortical est épais vis-à-vis de la cavité médullaire. Il<br />
présente de plus une forte courbure antéro-postérieure ainsi que médio-latérale. Il<br />
s’intègre ainsi bien au sein de la variabilité néandertalienne (e.g. Twiesselmann, 1961 ;<br />
Trinkaus, 1976 ; Heim, 1982 ; Trinkaus, 1983, 1997 ; Shackelford et Trinkaus, 2002 ;<br />
Beauval et al., 2005).<br />
3.5.1.3. Fragment de diaphyse fémorale LP09-D6 #415 (figure 100)<br />
État de conservation :<br />
Ce fragment d’os long mesure 105,7 mm d’axe proximo-distal pour 29,6 mm d’axe<br />
médio-latéral maximum, correspondant à moins de la moitié de la circonférence<br />
diaphysaire d’un fémur néandertalien. Les bords et les extrémités de la pièce sont<br />
cassés. Plusieurs morceaux ont été recollés et il y a des fissures. Mais la surface externe<br />
n’est pas exfoliée malgré quelques atteintes d’origine taphonomique.<br />
198
Détermination :<br />
Étude morphométrique<br />
Figure 100 : Fragment de diaphyse fémorale LP09-D6 #415.<br />
A et C : faces médiales ou latérales, B : face antérieure, D : face médullaire.<br />
Des doutes subsistent quant à l’attribution de ce vestige au taxon néandertalien.<br />
Cependant, il n’a pas pu être replacé sur un élément d’un autre taxon, alors qu’il semble<br />
compatible avec du fémur humain. Il sera donc, par défaut, considéré comme humain.<br />
État de maturation :<br />
cortical.<br />
Cette pièce semble mature en raison de ces dimensions et de l’épaisseur de l’os<br />
Description :<br />
Cette diaphyse fémorale est convexe selon un axe médio-latéral. Cette convexité<br />
en vue craniale n’est pas régulière car elle est décalée vers la face antérieure.<br />
Il existe aussi une convexité, selon l’axe antéro-postérieur de la diaphyse, très<br />
marquée. Une telle courbure est généralement présente chez les Néandertaliens<br />
(Shackelford et Trinkaus, 2002). Ces deux convexités sont tout à fait semblables à celles<br />
des fémurs de Font-de-Forêt, de la Chapelle-aux-Saints, de Saint-Césaire et de Castel di<br />
Guido.<br />
La face externe ne présente aucun relief, ni aucune trace d’insertion musculaire.<br />
Toutefois, il y de nombreuses traces vasculaires longitudinales avec des foramens. Un<br />
des foramens nourriciers est plus large dans la partie proximo-antérieure, près de la<br />
fracture, avec une ouverture dirigée vers l’épiphyse. Ce caractère plaide pour une<br />
diagnose humaine de cette pièce.<br />
L’os cortical ne conserve pas la même épaisseur tout le long du fragment, celle-ci<br />
diminuant vers l’épiphyse. Il mesure donc de 3 mm à 5,7 mm.<br />
199
Étude morphométrique<br />
L’os spongieux, particulièrement bien conservé devient quant à lui plus important<br />
et plus dense vers l’épiphyse. Le ratio cortical-spongieux s’inverse d’une extrémité à<br />
l’autre du fragment. Cet os spongieux est dense avec des cellules distinctes.<br />
3.5.1.4. Fragment proximal et central de diaphyse fémorale gauche LP10-<br />
D13 #362 (figure 101)<br />
État de conservation :<br />
Cette pièce mesure 186 mm de longueur proximo-distale maximale après<br />
prélèvement pour des analyses paléogénétiques et isotopiques (l’os mesurant environ 200<br />
mm lors de sa découverte), 31,8 mm de diamètre médio-latéral maximale et 9,5 mm<br />
d’épaisseur maximale de l’os cortical au niveau des fractures. Elle est très bien<br />
conservée, sur toute sa circonférence. Cependant de nombreuses fissures sont apparues<br />
dans l’axe longitudinal de la pièce lors du séchage.<br />
Figure 101 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP10-D13 #362.<br />
A : face antérieure, B : face latérale, C : face postérieure, D : face médiale.<br />
État de maturation :<br />
La très forte épaisseur de l’os ainsi que sa taille générale nous indique qu’il est<br />
mature et appartient à un individu adulte.<br />
Description :<br />
La ligne âpre est continue sur toute la pièce, ne se divisant pas. Elle est très<br />
marquée proximalement, formant des tubérosités irrégulières, et s’atténue distalement,<br />
où elle est alors lisse et peu marquée. Chez les Hommes anatomiquement modernes, la<br />
200
Étude morphométrique<br />
ligne âpre et le pilastre sont structurellement associés, mais comme sur les autres<br />
spécimens néandertaliens, le fémur des Pradelles ne porte pas de pilastre (e.g. Boule,<br />
1911 ; Trinkaus, 1976 ; Heim, 1982 ; Trinkaus, 1997). D’après Trinkaus (1976), l’absence<br />
de pilastre chez les Néandertaliens est dû à leur diaphyse plus large et à leur<br />
renforcement général.<br />
Aucun foramen nourricier n’est visible. Il est possible que ce fémur n’en possède<br />
pas, ce qui est le cas dans 3% des fémurs d’une population actuelle (Mysorekar, 1967). Il<br />
est aussi possible qu’un foramen nourricier ait été placé plus distalement sur la<br />
diaphyse, ce que l’on retrouve dans 41% de la même population actuelle (Mysorekar,<br />
1967).<br />
La convexité antérieure est marquée, trait distinctif des Néandertaliens (Boule,<br />
1911 ; Vandermeersch, 1981 ; Shackelford et Trinkaus, 2002). La diminution de cette<br />
convexité au cours du temps serait, d’après Shackelford et Trinkaus (2002), liée aux<br />
modifications dans la mobilité d’un point de vue biomécanique. De même que chez les<br />
autres Néandertaliens, la diaphyse en coupe montre une face médiale régulièrement<br />
convexe, excepté postéro-médialement, où le pilier médial est très développé (Trinkaus et<br />
Ruff, 1989, 1999). La face latérale est irrégulièrement convexe avec une partie postéro-<br />
latérale plate.<br />
Sur le bord médial de la ligne âpre, proximalement, on observe un renflement<br />
ovalaire circonscrit sur environ 7 mm de haut pour 4 mm de large. Il est encerclé par de<br />
nombreux foramens. Le renflement osseux et l’’hypervascularisation sont sans doute la<br />
réaction de l’os à une pathologie (Ortner, 2003 ; Villotte, 2009), et peuvent être liés aux<br />
tubérosités de la ligne âpre. Quelques réactions osseuses ont été décrites sur les os longs<br />
des membres néandertaliens (Mariotti et Belcastro, 2011), cependant leur origine<br />
(génétique, environnementale, mécanique) reste difficile à identifier.<br />
Au niveau du tiers distal de la pièce, une empreinte vasculaire très marquée en Y<br />
part transversalement et latéralement de la ligne âpre. C’est probablement un rameau<br />
de l’artère fémorale profonde (a. profunda femoris). À notre connaissance, une telle<br />
empreinte vasculaire n’a jamais été décrite sur une diaphyse fémorale néandertalienne.<br />
Sur la face postérieure et dans le tiers proximal, une légère irrégularité de la<br />
surface part de la ligne âpre et remonte en obliquant vers la face médiale. Elle<br />
correspond sans doute à l’insertion du muscle vaste latéral (m. vastus lateralis).<br />
Dimensions :<br />
À mi-diaphyse, le diamètre antéro-postérieur ou sagittal (M6) est de 33,12 mm et<br />
le diamètre médio-latéral ou transversal (M7) est de 29,12 mm.<br />
Ses dimensions (M6, M7 et IndPil) appartiennent aux variabilités des trois<br />
groupes de comparaison (Néandertaliens, Hommes modernes du Paléolithique moyen et<br />
Hommes modernes du Paléolithique supérieur). Les deux diamètres de la diaphyse des<br />
Pradelles est plus proche de la moyenne des Hommes modernes du Paléolithique moyen,<br />
alors que l’indice pilastrique est plus proche de la moyenne des Hommes modernes du<br />
Paléolithique supérieur (figure 102). Le diamètre sagittal et l’indice pilastrique<br />
201
Étude morphométrique<br />
relativement importants par rapport à la moyenne néandertalienne sont sans doute<br />
attribuables aux tubérosités de la ligne âpre. De plus, bien que les distances<br />
probabilistes rapprochent les diamètres aux moyennes des Hommes de Qafzeh et Skhul,<br />
si l’on prend en compte les différences d’écart-types (annexe 5), ceux-ci étant beaucoup<br />
plus importants pour les fémurs modernes proche-orientaux, les diamètres du fémur des<br />
Pradelles sont en réalité plus proches de la moyenne néandertalienne.<br />
1,5<br />
1,0<br />
0,5<br />
0,0<br />
-0,5<br />
-1,0<br />
-1,5<br />
Figure 102 : Écarts centré réduits ajustés des diamètres et des paramètres de la section<br />
transverse du fémur LP10-D13 #362 par rapport aux Prénéandertaliens et Néandertaliens, aux<br />
Hommes modernes du Paléolithique moyen et aux Hommes modernes du Paléolithique<br />
supérieur.<br />
Le fémur des Pradelles possède des mesures proches de celles de Fond-de-Forêt 1,<br />
de Feldofher 1, La Chapelle-aux-Saints 1 et Saint Césaire 1 (Twiesselmann, 1961 ;<br />
Trinkaus, 1980 ; Beauval et al., 2005). Twiesselmann (1961) avait fait remarquer que les<br />
valeurs de Fond-de-Forêt « sont considérables ». Il semblerait qu’il en soit de même aux<br />
Pradelles.<br />
Néandertaliens et Prénéandertaliens Hommes modernes Paléolithique Moyen<br />
Hommes modernes Paléolithique Supérieur<br />
Propriétés géométriques de la section transverse :<br />
Les propriétés géométriques des os longs des membres inférieurs résultent d’une<br />
combinaison du niveau d’activités individuelles et de la masse corporelle (Ruff et al.,<br />
1991 ; Ruff et al., 1993 ; Lieberman et al., 2001 ; Ruff, 2008). Les interprétations<br />
biomécaniques de ces propriétés devraient être isolées des influences de la masse<br />
corporelle et de la stature (Ruff, 2008). Mais lorsque l’estimation de la masse corporelle<br />
est impossible, l’utilisation de la longueur totale de l’ossement est fortement<br />
recommandée (Smith, 2005 ; Ruff, 2008). Ce n’est cependant pas possible aux Pradelles.<br />
C’est pourquoi les paramètres de la section transverse calculés sont utilisés uniquement<br />
dans un but descriptif de la distribution osseuse dans la section et de la comparaison<br />
202
Étude morphométrique<br />
avec les groupes de références. Le tableau (annexe 5) présente les paramètres de la<br />
section transverse à mi-diaphyse du fémur des Pradelles (figure 103).<br />
Figure 103 : Section transverse à mi-diaphyse du fémur LP10-D13 #362.<br />
Tous les paramètres à mi-diaphyse de la section transverse alignent le fémur des<br />
Pradelles avec la variabilité néandertalienne (figure 102). Ces paramètres sont plus<br />
proches de la moyenne néandertalienne que de celle des autres groupes de comparaison,<br />
mis à part Imax, le ratio Imax/Imin et J, qui sont plus proches de la moyenne des<br />
Hommes modernes du Paléolithique moyen. Pour le ratio des seconds moments de l’aire<br />
antéropostérieur et médiolatéral (Ix/Iy), le fémur des Pradelles reste dans la partie<br />
inférieure de la variabilité des individus de Qafzeh et Skhul et en dehors de la variabilité<br />
des Hommes modernes du Paléolithique supérieur.<br />
La section transverse du fémur des Pradelles montre un fort pourcentage d’aire<br />
corticale (%CA). D’après Ruff et collaborateurs (1993), la proportion d’os cortical dans les<br />
diaphyses fémorales diminue au cours du temps jusqu'aux Hommes modernes actuels.<br />
Dans nos échantillons, seuls les Néandertaliens et les Hommes modernes du<br />
paléolithique supérieur montrent une différence significative de %CA : les<br />
Néandertaliens ayant un plus fort pourcentage d’aire corticale mais une plus faible<br />
variance.<br />
Le ratio des seconds moments de l’aire selon les axes antéropostérieur et<br />
médiolatéral (Ix/Iy) indique que les Néandertaliens ont une forme ovoïde de la section à<br />
mi-diaphyse avec un renforcement transverse de la diaphyse. Une section circulaire<br />
serait, d’après Ruff et Hayes (1983), le résultat de la combinaison des charges de flexion<br />
dans les deux plans perpendiculaires. Les Néandertaliens ne possèdent pas de pilastre<br />
mais un important pilier médial (Trinkaus et Ruff, 1989, 1999).<br />
Modélisation 3D :<br />
La cartographie de la variation de l’épaisseur l’os cortical montre que ce fragment<br />
possède des renforcements médiaux et latéraux (figure 104). Le renforcement médial<br />
correspond au pilier médial et est l’épaisseur maximale de la diaphyse, si l’on excepte les<br />
tubérosités osseuses de la ligne âpre. Le renforcement latéral est beaucoup moins<br />
203
Étude morphométrique<br />
marqué. La face antérieure est moins épaisse car ne présente aucune insertion<br />
musculaire qui demanderait un renforcement osseux.<br />
Figure 104 : Cartographie 3D de l’épaisseur de l’os cortical.<br />
A : face antérieure, B : face latérale ; C : face postérieure, D : face médiale. Échelle graduelle du<br />
bleu : épaisseur la plus faible, au rouge : épaisseur la plus forte.<br />
3.5.2. Patella<br />
3.5.2.1. Patella droite LP03-D15 #Rem001 (figure 105)<br />
État de conservation :<br />
Elle est dans un très bon état de conservation. L’érosion a affecté la majeure<br />
partie de son contour et de légères fentes de dessiccation sont observables sur ses faces<br />
antérieure et postérieure. De plus, on note la présence de traces de découpe sur la crête<br />
mousse de la face postérieure.<br />
204
Étude morphométrique<br />
Figure 105 : Patella droite LP03-D15 #001.<br />
A : face antérieure, B : face latérale, C : face postérieure, D : face médiale, E : face supérieure, F :<br />
face inférieure.<br />
Description :<br />
Elle est de forme générale circulaire.<br />
La partie inférieure du bord proximal, site d’attachement du muscle quadriceps<br />
fémoral (m. quadriceps femoris), est plate. La partie antérieure de ce bord est rugueuse,<br />
permettant la fixation de fibres ligamenteuse des muscles rectus femoris, vastus<br />
lateralis, vastus medialis et vastus intermedius (Scheuer et Black, 2000 : 396). La moitié<br />
postérieure est érodée présentant un os spongieux dense.<br />
L’apex de la patella, zone d’insertion du ligament patellaire qui se rattache au<br />
tubercule tibial (Mason et al., 2008), protégé par la graisse infrapatellaire, est assez<br />
large et court. Il est lui aussi érodé superficiellement.<br />
Sur la face antérieure, on note la présence de foramens vasculaires et d’un léger<br />
polissage de surface. La convexité antérieure est maximale dans la partie proximale et<br />
s’atténue en allant vers l’apex.<br />
Le bord médial où s’insère le muscle vaste médial (m. vastus medialis) est trop<br />
érodé pour être étudié.<br />
L’insertion du muscle vaste latéral (m. vastus lateralis) est bien marquée et non<br />
uniforme, délimitée inférieurement par une légère dépression entourée de deux points<br />
saillants. Nous serions donc en présence d’une patella emarginata, variante du vastus<br />
notch (Scheuer et Black, 2000 : 397).<br />
La surface articulaire de la face postérieure de la patella mesure 29,4 mm de<br />
hauteur et 36,5 mm de largeur. L’asymétrie des deux facettes articulaires postérieures<br />
est marquée, ce qui est rarement le cas chez les patellas néandertaliennes connues mais<br />
que l’on observe aussi sur la patella Spy 19. La facette articulaire médiale mesure 16,7<br />
mm et la facette articulaire latérale mesure 22,1 mm. Elles sont séparées par la crête<br />
mousse verticale présentant une légère concavité proximo-distale. Sur la partie non<br />
205
Étude morphométrique<br />
articulaire de cette face, malgré l’érosion superficielle, on peut observer l’importante<br />
épaisseur de l’os, 19,4 mm dans sa partie la plus épaisse, contrastant avec celle des<br />
patellas modernes.<br />
La facette médiale présente à son extrémité supéro-médiale une odd-facet.<br />
D’après Saunders (1978 : 69-70), les patellas possèdent souvent une facette ovale<br />
légèrement déprimée sans bords clairement définis, qui sont quasiment toujours<br />
présentes lorsque la patella a un vastus notch. L’odd facet s’articule avec le condyle<br />
fémoral lors des extensions supérieures à 90° (Goodfellow et al., 1976).<br />
La facette latérale, la plus large et la plus haute, est moins concave que la facette<br />
médiale mais elle est régulièrement inclinée.<br />
Dimensions :<br />
Les patellas néandertaliennes sont plus grandes (quelles que soient les mesures<br />
considérées) que les patellas d’Hommes anatomiquement modernes. Elles sont aussi<br />
généralement plus épaisses (Trinkaus, 1983 : 310 ; Miller et Gross, 1998 ; Trinkaus et<br />
Rhoads, 1999 ; Trinkaus, 2000). D’après Trinkaus et Rhoads (1999), cette robustesse,<br />
présente aussi chez les Hommes modernes du Pléistocène, serait corrélée à des activités<br />
physiques différentes de celles des Hommes modernes de l’Holocène.<br />
De par sa forme générale, la patella des Pradelles ressemble plus à celles des<br />
Hommes modernes, malgré une forte épaisseur. Cet aspect est renforcé par une très<br />
nette asymétrie des surfaces articulaires, comme sur les patellas modernes (Trinkaus,<br />
2000).<br />
D’un point de vue statistique, les mesures de cette patella sont relativement<br />
petites. Elle se rapproche donc plus des mesures de sujets actuels féminins (figure 106).<br />
206
Étude morphométrique<br />
Figure 106 : Analyse en composantes principales des mesures et angles patellaires chez les<br />
différents groupes.<br />
L’axe horizontal représente 58,51 % de la variance (M1 à M7) et l’axe vertical représente 31,16 %<br />
de la variance (AA, AD et AL). HMPM : Hommes modernes du Paléolithique moyen, HMPS :<br />
Hommes modernes du Paléolithique supérieur, HMA : Hommes modernes actuels.<br />
Les distances probabilistes calculées et les écarts réduits ajustés associés vont<br />
eux aussi dans ce sens (figure 107).<br />
Figure 107 : Écarts-centrés réduits ajustés des mesures et angles patellaires par rapport aux<br />
Néandertaliens, Prénéandertaliens, Hommes modernes du Paléolithique supérieur (HMPS) et<br />
des Hommes modernes subactuels (HMA) masculines, féminins et immatures.<br />
En effet, seule la variabilité des Hommes modernes subactuels féminins englobe<br />
toutes les valeurs de la patella des Pradelles. Cette dernière ne rentre pas dans la<br />
207
Étude morphométrique<br />
variabilité néandertalienne pour ce qui est de la largeur de sa surface articulaire<br />
médiale, beaucoup plus petite que celles des autres patellas néandertaliennes. Les<br />
analyses discriminantes réalisées placent la patella des Pradelles, avec des probabilités<br />
a posteriori associées aux distances de Malahanobis, dans le groupe des Hommes<br />
modernes (comprenant les individus du Paléolithique supérieur, subactuels français et<br />
japonais) à 97%. Toutefois, huit autres patellas néandertaliennes entrent dans ce cas de<br />
figure.<br />
Le calcul des indices M1/M2, M3/M1, M5/M6 et M4/M7 met en évidence les<br />
différences dues à la conformation, c'est-à-dire à la forme des patellas.<br />
De par sa conformation, la patella des Pradelles entre dans la variabilité du taxon<br />
des Néandertaliens mais aussi du taxon des Hommes modernes, qu’ils soient du<br />
Paléolithique supérieur ou subactuels masculins et féminins (figure 108).<br />
Figure 108 : Analyse en composantes principales des indices patellaires chez les différents<br />
groupes.<br />
L’axe horizontal représente 53,76 % de la variance (M3/M1 et M1/M2) et l’axe vertical représente<br />
33,63 % de la variance (M5/M6). HMPM : Hommes modernes du Paléolithique moyen, HMPS :<br />
Hommes modernes du Paléolithique supérieur, HMA : Hommes modernes actuels.<br />
Ces dimensions sont proches de l’ensemble des moyennes des échantillons de<br />
comparaison (figure 109), mis à part pour deux rapports (M5/M6 vis-à-vis des<br />
Prénéandertaliens et M3/M1 vis-à-vis des immatures subactuels).<br />
208
Étude morphométrique<br />
Figure 109 : Écarts-centrés réduits ajustés des mesures et angles patellaires par rapport aux<br />
Néandertaliens, Prénéandertaliens, Hommes modernes du Paléolithique supérieur (HMPS) et<br />
des Hommes modernes subactuels (HMA) masculines, féminins et immatures.<br />
Elle est de plus située a posteriori à 89% dans la variabilité des patella modernes<br />
par les analyses discriminantes. Elle diffère seulement du taxon des Prénéandertaliens,<br />
principalement par son rapport entre les surfaces articulaires médiale et latérale, les<br />
patellas des individus de Krapina ayant une asymétrie articulaire nettement moins<br />
marquée (Trinkaus, 2000).<br />
Des différences morphométriques entre hommes et femmes sont notables chez les<br />
individus modernes subactuels pour la hauteur de la patella (z = 4,84 avec p < 0,001) et<br />
de la surface articulaire (z = 3,70 avec p = 0,008). Mais, chez les individus japonais,<br />
toutes les variables de taille présentent une différence significative selon le sexe. Il y a,<br />
au sein de cette population, un grand dimorphisme sexuel concernant la taille des<br />
patellas, celles des individus féminins étant de manière générale plus petites. Dans les<br />
deux échantillons modernes subactuels, les mesures prises sur les patellas d’individus<br />
féminins sont plus petites que sur les patellas d’individus masculins, ce dimorphisme<br />
sexuel est en accord avec les études réalisées sur le sujet (Introna et al., 1998 ; Kemkes-<br />
Grottenthaler, 2005 ; Mahfouz et al., 2007 ; Akhlagi et al., 2010).<br />
Les analyses en composante principale utilisant les variables de taille (M1 à M6)<br />
permettent de distinguer assez nettement les groupes selon les sexes (figure 110). Les<br />
aires de répartition des groupes masculins se situent principalement à gauche de l’axe<br />
des ordonnées alors que celles des groupes féminins sont surtout à droite de cet axe.<br />
209
Étude morphométrique<br />
Figure 110 : Analyse en composantes principales des variables de taille (M1 à M7) chez les<br />
Hommes modernes subactuels et japonais et sur la patella des Pradelles.<br />
L’axe horizontal représente 64,77 % de la variance dg l’axe vertical représente 11,49 % de la<br />
variance.<br />
Au sein de ce dimorphisme sexuel, la patella des Pradelles se place logiquement<br />
plutôt vers les valeurs des patellas d’individus féminins (figure 110).<br />
Cependant, une autre hypothèse pour expliquer ses faibles dimensions mais son<br />
aspect mature, est qu’elle appartiendrait à un individu adolescent. Pour tester cette<br />
hypothèse, nous l’avons donc comparé à des patellas d’adolescents subactuels et à la<br />
patella néandertalienne du Moustier 1.<br />
La patella gauche du Moustier 1 appartient à un individu adolescent. Elle<br />
possède une morphologie assez semblable à celle des Pradelles et des mesures<br />
principales (hauteur, largeur et épaisseur) proches (tableau 7).<br />
Les tests statistiques effectués sur les mesures et les angles ne mettent en<br />
évidence aucune différence significative entre la patella des Pradelles et celle du<br />
Moustier 1 (χ² = 13,79 avec ddl = 13 ; α = 0,05) sauf pour ce qui est de l’angle latéral,<br />
beaucoup plus importante au Moustier 1 qu’aux Pradelles (tableau 7). Ces deux patellas<br />
sont donc proches par leur morphologie et leurs dimensions.<br />
adolescent.<br />
Ces résultats peuvent permettre d’attribuer la patella des Pradelles à un individu<br />
210
Mesures LP03-D15 #Rem001 Le Moustier 1 χ² partiels<br />
M1 36,40 37,40 0,03<br />
M2 38,30 38,80 0,01<br />
M3 19,40 17,40 0,23<br />
M4 29,40 29,70 0,00<br />
M5 16,70 23,50 1,97<br />
M6 22,10 20,00 0,22<br />
M7 36,50 38,00 0,06<br />
M1/M2 0,95 0,96 0,00<br />
M3/M1 0,53 0,47 0,01<br />
M5/M6 0,75 1,18 0,15<br />
M4/M7 0,80 0,78 0,00<br />
AD 6,51 10,54 1,54<br />
AA° 139,93 121,54 2,78<br />
AL° 17,11 31,81 6,79<br />
χ² total<br />
Étude morphométrique<br />
Tableau 7 : Mesures et angles des patellas LP03-D15 #Rem001 et du Moustier 1 et tests du χ².<br />
Les données du Moustier 1 sont issues de Thompson et Nelson (2005) sauf M7, issue du master de<br />
F. Moreau. Les résultats du χ² significativement différents sont en rouge et gras.<br />
Trois patellas d’adolescents subactuels provenant des collections utilisées<br />
précédemment et ne présentant pas de pathologie ont donc été comparées<br />
statistiquement avec la patella des Pradelles. Aucune différence significative n’a été<br />
mise en évidence (χ² = 2,49 ; 1,52 et 14,94 respectivement avec un ddl = 14 et α = 0,05).<br />
Cette patella pose donc le problème de sa taille relativement faible vis-à-vis de la<br />
majorité des autres patellas néandertaliennes connues à ce jour. Par ses valeurs<br />
morphométriques, la patella des Pradelles diffère de notre échantillon de comparaison<br />
d’individus néandertaliens principalement par sa surface articulaire médiale,<br />
particulièrement large. Les patellas modernes ont une asymétrie articulaire<br />
généralement très marquée, et c’est aussi le cas de la patella des Pradelles. De plus, sa<br />
taille l’insère dans la variabilité moderne, plus précisément féminine. Les différences<br />
entre les variabilités de nos échantillons sont principalement dues à ce facteur de taille<br />
et la conformation patellaire rentre peu en jeu.<br />
La petite taille de la patella des Pradelles pourrait aussi s’expliquer par une<br />
pathologie. Les aspects pathologiques de certaines patellas peuvent être consécutifs à<br />
une activité physique intense et non naturelle ou à une pathologie plus générale. Les<br />
rares maladies touchant directement les patellas entraînent généralement une<br />
hypoplasie, aplasie ou une agénésie de celles-ci (Clough et al., 1999 ; Loeys et al., 1999 ;<br />
Faqeih et al., 2005). Mais l’aspect de la patella n’indique aucun phénomène de ce genre.<br />
En outre, l’observation des atteintes taphonomiques subit par ce vestige<br />
(manganèse, traces de découpe) montre une concordance avec les stigmates retrouvés sur<br />
une partie des restes néandertaliens découverts aux Pradelles. Une telle coïncidence ne<br />
peut a priori pas s’expliquer par la présence d’ossements de Néandertaliens et d’Hommes<br />
13,79<br />
211
Étude morphométrique<br />
anatomiquement modernes sur le site présentant les mêmes modifications naturelles et<br />
anthropiques.<br />
Les mesures prises sur les échantillons subactuels français et japonais<br />
permettent de différencier des regroupements d’individus selon leur sexe. Cette<br />
différenciation est très marquée et indique que les femmes ont, semble-t-il, des patellas<br />
plus petites que celles des hommes mais de conformation identique, les indices de<br />
conformation n’indiquant pas de nette discrimination. La patella des Pradelles se replace<br />
nettement au sein de l’échantillon féminin. La petite taille relative de cet ossement face<br />
à ceux que l’on connaît provenant d’autres Néandertaliens pourrait s’expliquer par<br />
l’hypothèse que nous soyons en présence d’une patella d’individu mature gracile et/ou<br />
féminin.<br />
Toutefois, la forte ressemblance avec la patella du Moustier 1 (Thompson et<br />
Nelson, 2005), individu néandertalien adolescent, peut suggérer que l’ossement<br />
découvert aux Pradelles puisse appartenir à un individu immature, probablement<br />
adolescent car il ne présente pas l’aspect osseux des patellas de jeunes immatures. Mais,<br />
nos connaissances à l’heure actuelle sont très limitées quant à l’étude de la croissance<br />
patellaire, mis à part durant les premiers mois de formation de cet os (Scheuer et Black,<br />
2000 : 398).<br />
La patella des Pradelles appartient très probablement à un individu<br />
néandertalien, gracile et/ou féminin et/ou adolescent. Toutefois, notre faible<br />
connaissance de la variabilité de cet os au sein du taxon néandertalien ainsi que de la<br />
croissance patellaire moderne nous empêche de conclure de manière certaine quant au<br />
sexe ou à l’âge de cet individu des Pradelles.<br />
3.5.3. Tibia<br />
3.5.3.1. Fragment distal de diaphyse tibiale droite (?) LP04-D11 #263 (figure<br />
111)<br />
État de conservation :<br />
Ce vestige est dans un bon état de conservation malgré une légère exfoliation de<br />
surface. Il mesure 48 mm proximo-distalement pour 21 mm mésio-latéralement.<br />
212
État de maturation :<br />
Figure 111 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #263.<br />
A : face antérieure, B : face médullaire.<br />
Étude morphométrique<br />
L’os cortical est assez important à l’une des extrémités, permettant de supposer<br />
qu’il soit mature.<br />
Description :<br />
Sa face externe se compose de deux faces lisses séparées par une crête mousse<br />
assez saillante formant un angle de 90°. Cette crête légèrement concave est le<br />
prolongement inférieur du bord antérieur du tibia, qui se dirige médialement.<br />
concave.<br />
La face antérieure est assez large en forme de pointe et plate à légèrement<br />
La face postérieure est plus étroite et plate avec un bord rectiligne.<br />
La moitié distale de la face interne se compose de beaucoup d’os spongieux car elle<br />
est proche de l’épiphyse, le spongieux y est donc très dense. À cette extrémité, l’os<br />
cortical ne mesure plus que 1 mm d’épaisseur, alors qu’à l’autre extrémité du fragment il<br />
mesure 5,2 mm d’épaisseur et est plus trabéculaire.<br />
3.5.3.2. Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #191 (figure 112)<br />
État de conservation :<br />
Ce vestige se compose de deux fragments. Le fragment principal mesure 71,8 mm<br />
d’axe proximo-distal pour 20,7 mm de d’axe mésio-latéral et le petit fragment mesure<br />
15,5 mm sur 9 mm. Il remonte à une des extrémités du morceau le plus grand, la<br />
fracture étant ancienne (recouverte d’une couche de calcite).<br />
213
Étude morphométrique<br />
Cette pièce diaphysaire est bien conservée mais sa surface est partiellement<br />
recouverte d’un fin encroûtement calcitique et a subi une exfoliation récente due à<br />
l’enlèvement d’une partie de cet encroûtement.<br />
Le bord de fracture proximal est émoussé alors que le bord de fracture distal est<br />
recouvert de calcite. Cela correspond au remontage avec la pièce LP04-D11 #217 car les<br />
deux bords avec de la calcite remontent et les deux extrémités opposées sont émoussées.<br />
État de maturation :<br />
Figure 112 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #191.<br />
A : face latérale, B : face médiale, C : face médullaire.<br />
L’os semble mature.<br />
Description :<br />
Cette pièce présente deux faces séparées par une crête mousse : le bord antérieur<br />
du tibia. Ce bord est sinueux, changeant de courbure : convexe vers le plan médian du<br />
corps au niveau du tiers proximal de son trajet, il devient concave au milieu de son trajet<br />
puis d’atténue au niveau du tiers distal de la diaphyse.<br />
La face latérale, la mieux conservée est plate alors que la face médiale, plus<br />
réduite est convexe.<br />
proximal.<br />
Il n’y a aucune trace d’insertion musculaire.<br />
L’os spongieux est trabéculaire et peu dense car éloigné des épiphyses.<br />
L’os cortical mesure 7,2 mm d’épaisseur en distal pour 9,5 mm d’épaisseur en<br />
214
Étude morphométrique<br />
3.5.3.3. Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #217 (figure 113)<br />
État de conservation :<br />
Ce fragment est bien conservé mais présente une légère exfoliation récente due à<br />
l’enlèvement de l’encroûtement calcitique. L’extrémité proximale porte des plages de<br />
concrétions de calcite alors que l’extrémité distale est très émoussée. Il a, de plus, de<br />
légères fissures.<br />
La pièce mesure 39,6 mm proximo-distalement pour 15,5 mm mésio-latéralement<br />
État de maturation :<br />
Figure 113 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #217.<br />
A : face corticale, B : face médullaire.<br />
L’os semble mature.<br />
Description :<br />
La pièce possède deux faces séparées par une crête mousse, le bord antérieur du<br />
tibia, qui s’atténue proximalement. Ces deux faces (face antérieure et postérieure du<br />
tibia) sont lisses sans traces d’insertion musculaire.<br />
L’os spongieux est trabéculaire et peu dense, indiquant que la pièce ne se situe<br />
pas à proximité immédiate d’une épiphyse.<br />
Au niveau de l’extrémité distale, l’os cortical mesure 4 mm d’épaisseur et à<br />
l’extrémité proximale il mesure 7 mm d’épaisseur.<br />
3.5.4. Cunéiforme<br />
215
Étude morphométrique<br />
3.5.4.1. Cunéiforme intermédiaire gauche LP05-E12 #H08 (figure 114)<br />
État de conservation :<br />
Ce cunéiforme est incomplet, en témoigne l’absence de la face plantaire et d’une<br />
grande partie de la face distale, suite à une fracture en biais. Les surfaces non-<br />
articulaires sont érodées et la pièce présente quelques petites tâches de manganèse.<br />
Figure 114 : Cunéiforme intermédiaire gauche LP05-E12 #H08.<br />
A : face distale, B : face latérale, C : face proximale, D : face médiale, E : face dorsale.<br />
État de maturation :<br />
Cet os semble avoir atteint sa conformation mature.<br />
Description :<br />
Face dorsale : Sa surface est irrégulière car est elle est la zone d’insertion des<br />
ligaments plantaires et présente quelques foramens.<br />
La face dorsale est rectangulaire, avec une longueur M1 de 17,5 mm et une<br />
largeur médiane M2 de 14,2 mm. C’est la seule face complète de la pièce et donc qui<br />
puisse être comparée aux autres fossiles néandertaliens. D’après les données issues de<br />
notre échantillon de comparaison néandertalien (figure 115 et annexe 5), le cunéiforme<br />
intermédiaire des Pradelles s’insère dans la variabilité néandertalienne (dpM1 = 0,98).<br />
216
Étude morphométrique<br />
Figure 115 : Écart-centrés réduits ajustés des mesures et angle du cunéiforme LP05-E12#H08 par<br />
rapport aux cunéiformes néandertaliens.<br />
Les bords médial et latéral sont parallèles, contrairement aux bords proximal et<br />
distal qui sont plus divergents, le bord proximal se déjetant médialement.<br />
La surface articulaire médiale déborde disto-médialement sur la face dorsale.<br />
On remarque un relief disto-latéral (insertion du ligament plantaire cunéiforme<br />
II-naviculaire) et une dépression proximo-mésiale.<br />
Face proximale : La face proximale, à savoir la face articulaire pour le naviculaire, est<br />
lisse, triangulaire mais sans pointe et présente une concavité plus marquée médialement<br />
que latéralement. Sa largeur maximale M4 est de 13,2 mm, elle est cependant tronquée<br />
inférieurement.<br />
Le bord dorsal est courbe, plus haut latéralement et le bord plantaire est absent.<br />
Un léger sillon distal part du bord latéral et délimite latéralement un léger relief.<br />
Face distale : La face articulaire pour le deuxième métatarsien est lisse et légèrement<br />
bombée. Sa largeur maximale M3 est de 11,9 mm, mais elle aussi est tronquée<br />
distalement.<br />
1<br />
0,5<br />
0<br />
-0,5<br />
-1<br />
M1 M2 M3 M4 cfint2<br />
On remarque l’abrasion de l’os cortical bordant la surface articulaire. Le tiers<br />
plantaire est absent à cause de la fracture.<br />
Néandertaliens<br />
La déclinaison de la surface articulaire pour le deuxième métatarsien, cfint2, à<br />
savoir l’angle que forme l’axe médio-latéral de la surface articulaire distale (Berillon,<br />
1998 : 87) est de 100°. Chez les Hommes modernes (actuels et fossiles) cette déclinaison<br />
est légèrement inférieure, 91,9° (Berillon, 1998 : 143), la surface articulaire pour le<br />
deuxième métatarsien y est alors quasiment parallèle à la surface articulaire pour le<br />
naviculaire. La morphologie du cunéiforme des Pradelles tendrait donc à accentuer la<br />
divergence latérale du deuxième métatarsien, comme sur les cunéiformes intermédiaires<br />
de la Ferrassie 1 et 2 et Kiik-Koba 1 (Berillon, 1998).<br />
217
Étude morphométrique<br />
Face médiale : La partie non-articulaire de la face médiale pour l’insertion des<br />
ligaments interosseux des cunéiformes I et II est assez érodée.<br />
Il y a deux surfaces articulaires pour le cunéiforme médial : une ronde reliée à la<br />
face distale et une verticale reliée à la face proximale. Les deux facettes semblent isolées<br />
l’une de l’autre et non contigües mais cela n’est pas certain à cause de l’érosion entre les<br />
deux. Si elles sont effectivement séparées, elles correspondraient donc au type 1 (cf.<br />
p.65), type rare chez les Hommes actuels (Courtaud, comm. perso.).<br />
On remarque une nette dépression centrale formée de deux fosses parallèles d’axe<br />
horizontal, juste en avant de la surface articulaire proximale.<br />
Face latérale : Elle est criblée de petits foramens.<br />
La surface articulaire pour le cunéiforme latéral est proximale et déborde de la<br />
face articulaire proximale. La facette est supérieure avec une largeur proximo-distal de<br />
7,7 mm, avec un très fin prolongement articulaire inférieurement. Bien que ce<br />
prolongement ne soit qu’une très fine languette, il faut toutefois associer cette face à un<br />
type 2 (cf. p.65), (Courtaud, comm. perso.).<br />
La face latérale porte un relief central irrégulier d’axe dorso-plantaire et une<br />
dépression distale.<br />
3.6. Nombre minimum d’individus<br />
Pour calculer le nombre minimum d’individus de l’assemblage des vestiges<br />
humains découverts aux Pradelles depuis 1934, nous n’avons pas fait de distinction selon<br />
les unités lithostratigraphiques. En effet, la majorité des vestiges humains ayant été mis<br />
au jour dans les faciès 2a, 2b, 4a et 4b, appartenant à une même unité<br />
lithostratigraphique, nous n’avons pas considéré la subdivision des faciès<br />
sédimentologiques comme discriminante.<br />
Concernant les pièces osseuses, nous avons utilisé un NMI de fréquence (Poplin,<br />
1976). Le nombre minimum d’individus le plus élevé associé aux vestiges osseux a été<br />
obtenu pour la région latérale gauche de l’occipital qui nous livre cinq individus :<br />
- trois individus matures (M67-G12 #6, LP01-C11 #H04, LP01-E11 #H06),<br />
- un adolescent (LP04-D12 #113-352-751),<br />
- un enfant de 5 à 6 ans (LP01-E12 #H05).<br />
L’attribution d’âges aux décès des individus représentés par les restes dentaires<br />
d’après les stades d’éruption dentaires de Moorrees et al. (1963a et b), repris par<br />
Shackelford et al. (2012), et d’Ubelaker (1978), permet de compléter ce NMI.<br />
La présence d’un enfant d’environ 5 à 6 ans est confortée par plusieurs dents et<br />
germes dentaires (i 2 LP07-C9 #HT03, 1 c LP07-C9 #1382, P 1 LP06-C10 #430, P2 LP06-C10<br />
#431 et 2 M LP07-C9 #1462).<br />
218
Étude morphométrique<br />
De plus, trois dents peuvent être attribuées à un plus jeune enfant, décédé entre 6<br />
mois et 1 an et demi (m1 LP04-D12 #411, m 2 LP06-D6 #HT02 et 2 m LP07-C7 #HT04).<br />
Enfin, la dent LP03-D10 #287 appartient à un individu dont l’âge au décès peut<br />
être estimé à 10 ans ± 30 mois. Elle ne peut correspondre au même individu que celui<br />
représenté par le pariéto-occipital LP04-D12 #113-352-751 qui est un adolescent plus<br />
âgé.<br />
Ainsi, en confrontant les données osseuses et dentaires, nous pouvons conclure à<br />
la présence d’un minimum de sept individus aux Pradelles, à savoir : trois adultes, deux<br />
adolescents et deux enfants.<br />
219
4. Discussion<br />
Étude morphométrique<br />
Les 80 pièces humaines mises au jour depuis 1934 sur le site des Pradelles<br />
correspondent à un minimum de sept individus : trois adultes, deux adolescents et deux<br />
enfants. Ce nombre minimum d’individus a été obtenu sur la base des restes dentaires et<br />
osseux. Le sexe des individus n’a pas pu être identifié en l’absence de restes du bassin.<br />
Les vestiges de l’assemblage sont assez fragmentaires, cependant la nette sur-<br />
représentation crânienne ainsi que la bonne conservation des restes dentaires et<br />
infracrâniens nous permettent une étude de différentes parties anatomiques du<br />
squelette néandertalien. Le but étant alors de tenter de cerner au mieux la variabilité<br />
morphologique et métrique des Néandertaliens ayant occupé le gisement des Pradelles,<br />
qu’ils soient matures ou immatures.<br />
4.1. Les caractères crâniens<br />
Les restes crâniens suffisamment bien conservés présentent des caractères<br />
morphologiques déjà décrits sur la grande majorité des fossiles néandertaliens.<br />
Un léger torus sus-orbitaire s’observe sur le seul vestige de frontal conservant<br />
cette région anatomique. Chez les Néandertaliens, le torus sus-orbitaire est<br />
généralement plus épais, comme par exemple sur La Chapelle-aux-Saints 1, La<br />
Ferrassie 1 ou La Quina 5 (Boule, 1911 ; Heim, 1976 ; Verna, 2006), bien que les restes<br />
de frontal de Vindija sont caractérisés par des torus peu épais (Wolpoff, 1981). Cette<br />
configuration a été considérée comme un argument en faveur d’une place intermédiaire<br />
de ces fossiles de Vindija entre la lignée néandertalienne et la lignée moderne (Wolpoff,<br />
1981 versus Stringer et al., 1984 ; Nara, 1994). Nous ne pouvons cependant retenir cette<br />
hypothèse dans le cas des Pradelles au vu des datations et des autres caractères<br />
néandertaliens observés au sein de l’assemblage.<br />
Tous les restes de pariétaux découverts aux Pradelles depuis 2001, et dont la<br />
surface n’est pas exfoliée, sont piquetés de nombreux petits foramens, principalement<br />
dans la partie postérieure de l’os pariétal. Le fragment le mieux conservé de cet<br />
ossement (LP07-C10 #790) montre un méplat post-bregmatique que l’on retrouve chez<br />
les autres Néandertaliens (e.g. Pap et al., 1996 ; Minugh-Purvis et al., 2000 ; Verna, 2006<br />
: 466). Les empreintes des reliefs encéphaliques ainsi que les empreintes vasculaires du<br />
réseau méningé moyen s’observent sur un certain nombre de faces endocrâniennes de ces<br />
restes. Toutefois, il est difficile de les replacer au sein de la variabilité néandertalienne<br />
car il n’existerait que peu de caractères spécifiques aux Néandertaliens sur la face<br />
endocrânienne des pariétaux (Grimaud-Hervé, 1997). Une veine diploïque de volume<br />
important se remarque sur la radiographie de la pièce LP07-C10 #790, ce qui ne semble<br />
220
Étude morphométrique<br />
pas être un cas isolé chez les Néandertaliens car il en a aussi été décrit sur le fragment<br />
de Las Pélénos (Scolan et al., 2011).<br />
Le temporal LP01-D8 #RemH02 nous permet d’identifier un grand nombre de<br />
traits connus chez les autres membres de la lignée néandertalienne, cet ossement étant<br />
particulièrement diagnosique (Elyaqtine, 1995). C’est le cas de l’écaille basse, d’une crête<br />
supra-mastoïdienne qui se termine en avant de l’entomion, de la présence d’un tubercule<br />
supra-mastoïdien saillant ou encore d’un processus mastoïde court avec une faible<br />
projection antérieure et une composante médiale. L’ensemble de ces traits se retrouvent,<br />
avec des degrés de développement variables chez les individus néandertaliens européens<br />
et proche-orientaux.<br />
Les occipitaux, et principalement la pièce très bien conservée LP01-LP03-D11<br />
#96 à 125, présentent plusieurs caractères observables chez les autres fossiles<br />
néandertaliens (Hublin, 1978b) et parmi ceux-ci : un torus occipital avec projection<br />
maximale bilatérale, une fosse sus-iniaque, un tuberculum linearum, une éminence<br />
juxta-mastoïdienne ou encore, sur la face endocrânienne, le sillon du sinus transverse<br />
plongeant dans le temporal (<strong>Mussini</strong> et al., 2011). De même que pour le temporal, ces<br />
traits se retrouvent sur l’ensemble des membres récents de la lignée néandertalienne,<br />
qu’ils soient européens ou proche-orientaux.<br />
Enfin, le fragment de maxillaire LP01-D11 #H03 est particulièrement intéressant<br />
car il porte un bourrelet exostosique marqué sur la face externe. D’après Maureille (1994<br />
: 175), 89% des Néandertaliens présentent des nodosités externes alors que ce caractère<br />
serait plus rare chez les Hommes modernes actuels. De nombreux maxillaires<br />
prénéandertaliens en possèderaient aussi (e.g. de Lumley et Spitery, 1982 ; Condemi,<br />
1992 : 79 ; Arsuaga et al., 1997). Des origines fonctionnelles (puissance masticatoire ou<br />
paramasticatoire), environnementales (attrition accentuée, parodontopathie…) et<br />
génétiques sont avancées pour expliquer la présence de ces exostoses (Hrdlička, 1940 ;<br />
Hauser et de Stefano, 1989 ; Jainkittivong et Langlais, 2000 ; Pechenkina et Benfer,<br />
2002). Nous pouvons supposer aux Pradelles une origine multifactorielle causée par une<br />
forte sollicitation mécanique (masticatoire et paramasticatoire), une infection du tissu<br />
gingival et une attrition dentaire très forte (jusqu’à la disparition totale de la couronne<br />
sur la canine restante). Il est toutefois intéressant de noter que le fragment de<br />
mandibule découvert en 1934 sur le site des Pradelles présente lui aussi un bourrelet<br />
exostosique sur sa face externe (Piveteau, 1957 : 474, 1965).<br />
4.2. Les caractères dentaires<br />
Les dents des Pradelles s’intègrent métriquement dans la variabilité<br />
néandertalienne en ce qui concernent les diamètres mésio-distaux et vestibulo-linguaux.<br />
Six d’entre elles ont développé de l’hypercémentose racinaire : deux canines, trois<br />
prémolaires et deux molaires. Morphologiquement, elles présentent des traits retrouvés<br />
sur la grande majorité des fossiles néandertaliens, traits parfois autapomorphes. Une<br />
canine supérieure ainsi que l’incisive supérieure déciduale sont cyrtodontes, caractère<br />
221
Étude morphométrique<br />
trouvé fréquemment sur les dents permanentes des Néandertaliens mais plus rare chez<br />
les Hommes modernes actuels (Patte, 1962). Les secondes prémolaires inférieures<br />
néandertaliennes, qui sont des dents particulièrement discriminantes taxinomiquement<br />
(Bailey et Lynch, 2005 ; Bailey, 2006 ; Martinón-Torres et al., 2006), présentent une<br />
nette asymétrie de leur couronne ainsi qu’une crête essentielle, ce que l’on observe sur<br />
celles des Pradelles. Certaines molaires possèdent de plus une mid-trigonid crest,<br />
caractère aussi typiquement néandertaliens (Bailey, 2002a : 96).<br />
Trois molaires permanentes (M1 inférieure, M1 ou M2 inférieure et M3<br />
supérieure) sont taurodontes. Deux d’entre elles sont hypertaurodontes, la troisième<br />
étant mésotaurodonte (Shifman et Chanannel, 1978). Le taurodontisme a souvent été<br />
présenté comme étant une caractéristique néandertalienne (e.g. Keith, 1913 ; Patte, 1962<br />
; Trinkaus, 1983 ; Smith, 1989 ; Bailey, 2002a et b), bien qu’on en retrouve en plus faible<br />
proportion chez les Hommes modernes (e.g. Keene, 1966 ; Blumberg et al., 1971 ; Sarr et<br />
al., 2000 ; Constant et Grine, 2001 ; Sathyanarayanan et Carounanidy, 2001 ; Bath et<br />
al., 2004 ; Jafarzadeh et al., 2008). Différents degrés de taurodontisme se retrouvent sur<br />
les dents néandertaliennes (hypotaurodonte, mésotaurodonte et hypertaurodonte), mais<br />
dans certaines séries, ce caractère est absent. Les dents des Prénéandertaliens sont<br />
aussi taurodontes, avec un degré également variable (e.g. Condemi, 2001 ; Bermúdez de<br />
Castro et al., 2003 ; Rougier, 2003). D’après Vandermeersch (1981), Condemi (2001) ou<br />
Constant et Grine (2001), le taurodontisme est plus marqué sur les deuxièmes et<br />
troisièmes molaires que sur les premières. Cependant, aux Pradelles, puisqu’elles ne font<br />
pas partie de la même arcade dentaire, la variabilité dans le degré de taurodontisme doit<br />
être assimilée à une variabilité inter-individuelle.<br />
L’attrition des couronnes dentaires est assez marquée, nous observons même une<br />
effraction pulpaire sur la canine LP01-D11 #H03, comparable à celle de La Ferrassie 1 et<br />
de Shanidar 1 (Heim, 1976 : 277-278 ; Trinkaus, 1983 : 152). Les dents présentes sur<br />
l’arcade de ce même maxillaire nous permettent de mettre en évidence une usure<br />
occlusale de type hélicoïdale (Hall, 1976) ainsi que des stigmates d’activité<br />
paramasticatoire. L’usure interproximale est elle aussi présente sur la majorité des<br />
dents avec pour l’une d’entre elles (LP07-C11 #87) des sillons subverticaux sur ces<br />
facettes d’usure qui seraient la conséquence d’une micro-fêlure de l’émail dentaire due<br />
aux contraintes biomécaniques qui s’exercent sur les dents (Villa et Giacobini, 1995 ;<br />
Garralda et Vandermeersch, 2000 ; Poisson et al., 2002).<br />
4.3. Les caractères infracrâniens<br />
Concernant les vestiges infracrâniens, le site des Pradelles n’en a livré que peu<br />
appartenant au squelette appendiculaire et aucun au tronc ou aux ceintures scapulaires<br />
ou pelviennes.<br />
Les phalanges ne livrent que de rares informations concernant leur appartenance<br />
à la variabilité néandertalienne. Seule la tubérosité distale marquée ainsi que<br />
l’étroitesse à mi-diaphyse remarquée aussi sur les phalanges de La Ferrassie 1 et 2 de la<br />
222
Étude morphométrique<br />
phalange immature LP10-C11 #1931 sont des caractères fréquents chez les<br />
Néandertaliens (Heim, 1982 ; Trinkaus, 1983 ; Niewoehner, 2008).<br />
Les fémurs sont, quant à eux, plus diagnosiques, présentant comme sur<br />
l’ensemble des fossiles néandertaliens de fortes courbures antérieures, à moindre échelle<br />
médio-latérale, un pilier médial ainsi qu’une absence de pilastre (e.g. Boule, 1911 ;<br />
Trinkaus, 1976 ; Vandermeersch, 1981 ; Heim, 1982 ; Trinkaus, 1997 ; Shackelford et<br />
Trinkaus, 2002). La très bonne conservation du fragment de diaphyse LP10-D13 #362<br />
nous a permis de réaliser des scans-CT afin d’étudier ses propriétés géométriques de la<br />
section transverse. Celles-ci nous indiquent un fort pourcentage d’os cortical, ainsi qu’un<br />
ratio des seconds moments de l’aire proche de 1, donc une section ovoïde. Ces résultats<br />
sont conformes à ceux des autres Néandertaliens mais contrastent avec les fémurs<br />
modernes (Trinkaus et Ruff, 1989 ; Ruff et al., 1993 ; Trinkaus et al., 1999 ; Beauval et<br />
al., 2005). D’après Ruff et al. (1993), la diminution du pourcentage d’aire corticale au<br />
cours du temps serait la conséquence d’une réduction des charges mécaniques sur le<br />
squelette. La forme ovoïde de la section chez les Néandertaliens résulterait, quant à elle,<br />
de torsions dans les deux plans perpendiculaires (Ruff et Hayes, 1983). Enfin, la<br />
cartographie tri-dimensionnelle des variations d’épaisseur de l’os cortical de cette<br />
diaphyse fémorale permet de visualiser le pilier médial très marqué ainsi que les<br />
tubérosités exostosiques sur la ligne âpre.<br />
Les fragments de diaphyses tibiales ne présentent aucun trait particulier mais les<br />
mesures prises sur le cunéiforme intermédiaire s’intègrent dans la variabilité<br />
néandertalienne. La patella découverte est un ossement très intéressant, d’une part à<br />
cause de sa forte asymétrie articulaire, d’autre part à cause de ses faibles dimensions<br />
vis-à-vis de l’échantillon néandertalien qui laisseraient penser à un individu mature<br />
gracile ou à un adolescent d’âge proche de celui du Moustier 1. Cette incertitude nous<br />
montre les lacunes encore importantes concernant notre connaissance de la variabilité<br />
morphologique néandertalienne de certains ossements.<br />
4.4. Évolution des caractères<br />
Les vestiges de la série des Pradelles s’intègrent donc au sein de la variabilité des<br />
Néandertaliens récents. D’un point de vue métrique, les données dentaires et les données<br />
crâniennes, principalement sur l’os temporal, sont assez proches des variabilités<br />
prénéandertaliennes. Elles s’y intègrent ou, lorsqu’elles en sortent, restent toutefois<br />
avoisinantes. Lorsque ces mêmes données sont comparées aux échantillons d’Hommes<br />
anatomiquement modernes, les mesures se situent dans la limite supérieure de la<br />
variabilité moderne ou en sortent totalement.<br />
Certains traits observables aux Pradelles existent déjà à l’état d’ébauche chez les<br />
Prénéandertaliens, tel que le tubercule mastoïdien sur le temporal (Elyaqtine, 1995 ;<br />
Martinez et Arsuaga, 1997), ou sont présents mais non systématiques, comme par<br />
exemple la fosse sus-iniaque (Hublin, 1978b et c). La plupart d’entre eux ne se<br />
retrouvent qu’à très faible fréquence chez les Hommes modernes ou n’ont même parfois<br />
223
Étude morphométrique<br />
jamais été observés. C’est le cas de caractères crâniens : e.g. la localisation du sillon du<br />
sinus transverse, la taille de l’écaille temporale (Elyaqtine, 1995) ; dentaires : e.g. la<br />
morphologie de la seconde prémolaire inférieure (Bailey, 2002b ; Martinón-Torres et al.,<br />
2006) ; ou infracrâniens : e.g. la courbure antérieure de la diaphyse fémorale (Boule,<br />
1911 ; Trinkaus, 1976). Seule la patella découverte en position remaniée est assez<br />
problématique car l’asymétrie marquée de ses surfaces articulaires ainsi que ses<br />
dimensions semblent la rapprocher des patellas modernes.<br />
La présence de l’ensemble des caractères que l’on retrouve chez tous les<br />
Néandertaliens récents et moins fréquemment chez les Prénéandertaliens et les<br />
Hommes modernes, permet donc de resituer la plupart des ossements découverts aux<br />
Pradelles dans le groupe des représentants récents de la lignée néandertalienne.<br />
D’autres pièces ne permettent pas cette diagnose car elles ne présentent aucun trait<br />
dérivé. Cependant, leur découverte au sein des mêmes ensembles stratigraphiques que<br />
les pièces plus distinctives laisse peu de place au doute quant à leur attribution<br />
taxinomique.<br />
4.5. Différents groupes néandertaliens ?<br />
La question de groupes géographiques différents au sein des Néandertaliens est<br />
soulevée depuis assez longtemps. Récemment, une comparaison du matériel génétique<br />
issu de différents membres de ce taxon a permit de supposer aux auteurs la présence de<br />
trois groupes géographiques de Néandertaliens : méditerranéen, occidental et oriental<br />
(Fabre et al., 2009 ; Degioanni et al., 2011). De plus, d’après de Lumley (1973 : 595) ou<br />
encore Hambucken (1983), les Néandertaliens méditerranéens se distinguent<br />
morphologiquement des autres individus occidentaux. Cependant, pour Maureille et<br />
Houët (2005), qui ont comparé ces différents groupes théoriques grâce aux mesures des<br />
diamètres coronaires des dents néandertaliennes, il existe une réelle difficulté pour faire<br />
cette distinction.<br />
Nous avons séparé les dents néandertaliennes de nos échantillons de comparaison<br />
selon trois groupes (occidental, méditerranéen et proche-oriental) et nous y avons rajouté<br />
les dents découvertes aux Pradelles. Nous ne pouvons alors qu’observer une tendance à<br />
l’absence d’importants diamètres vestibulo-linguaux sur les dents provenant des sites du<br />
pourtour méditerranéen (annexe 6). Mais les diamètres coronaires des dents ne<br />
permettent aucune distinction entre les groupes néandertaliens occidentaux et proche-<br />
orientaux. Cette tendance ne nous autorise toutefois pas à affirmer la présence de<br />
différents groupes géographiques chez les Néandertaliens, mais permet de remarquer<br />
des différences, au moins au niveau du diamètre vestibulo-lingual des couronnes<br />
dentaires.<br />
224
Le cannibalisme<br />
« Le grand mal, ce me semble, est qu’on nous tue.<br />
Il importe peu qu’après notre mort nous servions de rôti ou de chandelle ;<br />
un honnête homme même n’est pas fâché d’être utile après sa mort »<br />
Partie III :<br />
Le cannibalisme<br />
Voltaire<br />
225
1. Étymologie et terminologie<br />
Le cannibalisme<br />
Cannibale : se dit d’un animal qui se nourrit d’un membre de sa propre espèce.<br />
Le mot "cannibalisme" dériverait du terme cariba, ramené par Christophe Colomb<br />
en Europe après son voyage inaugural au Nouveau Monde en 1492. L’explication la plus<br />
courante de son origine est que ce terme était employé par les indiens Carib des Petites<br />
Antilles pour se désigner, il signifiait alors "hardi". Toutefois, dans la bouche de leurs<br />
ennemis les Arawaks de Cuba, ce terme avait une connotation péjorative et s’employait<br />
pour parler de férocité et de barbarie extrême (Lestringant, 1994 : 43). Lorsque les<br />
Conquistadors arrivèrent dans le Nouveau Monde, ils rencontrèrent en premier lieu les<br />
Arawaks qui accusèrent les Carib d’anthropophagie. Les Européens utilisèrent alors le<br />
terme cariba dans le même sens que les Arawaks, plus particulièrement pour parler de<br />
l’anthropophagie du peuple Carib. Le mot cariba fut alors transformé en espagnol en<br />
caniba, puis au cours du temps en cannibale. Ce terme, qui au départ ne concernait que<br />
les indiens des Petites Antilles, a été utilisé par la suite pour désigner toute personne<br />
consommant de la chair humaine, puis par extension, tout être vivant mangeant un<br />
individu de sa propre espèce. Puis, au 18 ème siècle, fut créé le nom cannibalisme, dérivant<br />
de cannibale.<br />
Avant la création du mot cannibale, le terme usité pour désigner un homme<br />
consommant de la chair humaine était anthropophage. En réalité, le mot anthropophage<br />
désigne tout être vivant mangeant de l’Homme. Un certain nombre de carnivores sont<br />
donc aussi anthropophages. Anthropophage provient du latin anthropophagus, lui-même<br />
emprunté au grec ἀνθρωποφάγος (« qui mange de la chair humaine »). Aristote est le<br />
premier à utiliser ce terme pour l’Homme, au 4 ème siècle avant. J.C. Anthropophagie<br />
dérive de même du bas latin anthropophagia, toujours emprunté à Aristote (Politiques,<br />
VIII, 4, 1338b ; ἀνθρωποφαγία, « action de manger de la chair humaine »).<br />
Cependant, un siècle avant Aristote, Hérodote décrit des pratiques<br />
anthropophages chez le peuple qu’il nomme Androphage Ἀνδροφάγοι, « peuple féroce<br />
mangeur de chair humaine » (Histoires, Livre IV, chap. 106). Aujourd’hui, ce mot est<br />
encore employé pour désigner un animal ou un monstre mythologique dévorant un<br />
homme.<br />
Selon les auteurs, les termes anthropophagie et cannibalisme sont employés<br />
indifféremment ou avec une distinction généralement d’ordre social. Le mot<br />
anthropophagie peut être alors utilisé lors d’acte individuel, bien souvent lié à une<br />
dérive ; le cannibalisme répondrait à l’inverse à une norme sociale dont la règle<br />
essentielle est que tous y participent (Sindzingre et This, 2009). Ainsi, le cannibalisme<br />
pour Shankman (1969 : 58) est « la consommation régulière institutionnalisée d’une<br />
partie quelconque du corps humain ». Fausto (2007 : 512) fait une autre distinction,<br />
considérant que lorsque l’on consomme un être humain en tant que source de nourriture,<br />
226
Le cannibalisme<br />
sans considération d’ordre symbolique, on doit alors simplement parler d’anthropophagie<br />
et non de cannibalisme car le fait qu’il soit de la même espèce (ce qui est la définition<br />
exacte du cannibalisme) n’entre pas en ligne de compte. Cependant, l’anthropophagie est<br />
en règle générale considérée comme l’application du cannibalisme à l’Homme<br />
(l’utilisation du terme "anthropophagie" pour l’animal est rare) et en devient donc en un<br />
sous-ensemble. Il semble alors compliqué de faire du cannibalisme un cas<br />
institutionnalisé de l’anthropophagie. Il paraît donc préférable de ne pas utiliser cette<br />
distinction mais de préciser autant que faire se peut, la nature de la pratique : e.g.<br />
cannibalisme de survie, cannibalisme institutionnalisé (<strong>Mussini</strong> et al., 2010).<br />
Il est possible de classer les pratiques cannibales selon différentes méthodes. Les<br />
deux les plus utilisées sont issues de l’ethnographie (Thomas, 1980). Dans un premier<br />
cas on considère le sujet consommé, dans un second la motivation qui a engendré cette<br />
consommation. Lorsque les données sont suffisantes, il est préférable de donner ces deux<br />
informations. Toutefois en archéologie, et principalement pour les périodes<br />
paléolithiques, il n’est quasiment jamais possible de déterminer quel est le statut de<br />
l’individu consommé par rapport au consommateur.<br />
La classification selon le sujet consommé permet de mieux comprendre les mœurs<br />
et traditions du ou des cannibales. Ceux-ci peuvent pratiquer l’endocannibalisme,<br />
lorsque l’individu mangé appartient au "groupe" consommateur (Thomas, 1980 : 160-<br />
162). L’acte anthropophagique s’apparente alors souvent à un rituel funéraire où la<br />
consommation du corps fait partie intégrante des funérailles. Ce type de cannibalisme<br />
peut aussi être appelé "cannibalisme affectif" puisqu’on y mange généralement un<br />
individu de sa famille ou tout du moins que l’on respecte. On retrouve de telles traditions<br />
chez un certains nombre de peuples dont les Waris, tribu amazonienne où la<br />
consommation du corps permet d’honorer le mort et de lui montrer le respect qu’on lui<br />
doit, ce qui ne serait pas le cas si il pourrissait dans le sol et était consommé par des<br />
animaux nécrophages (Conklin, 2001). On remarque la plupart du temps une distinction<br />
entre ceux qui peuvent consommer le mort et ceux qui ne le peuvent pas. D’après Fausto<br />
(2007 : 510), les proches du mort n’en consommeraient généralement pas la chair, mais<br />
parfois les os.<br />
À l’endocannibalisme s’oppose l’exocannibalisme, où la personne mangée<br />
n’appartient pas au groupe mais lui est extérieur, souvent d’un groupe ennemi. Bordier<br />
(1888) nomme cette pratique l’ « exophagie humaine » ou « anthropoexophagie ». Dans la<br />
plupart des cas connus, ce type de pratique résulte d’un fait de guerre où la tribu<br />
vainqueur mange les ennemis capturés (Thomas, 1980 : 160), comme chez les Iroquois ou<br />
les Hurons (Abler, 1980 contra Arens, 1979 : 129). Une particularité rencontrée en<br />
ethnologie est qu’il existe parfois une distinction entre celui qui tue et celui qui<br />
consomme. Celui qui tue devrait dans certains cas s’abstenir de manger sa victime<br />
(Fausto, 2007).<br />
Cependant cette classification est très théorique et n’empêche pas certains<br />
"mélange des genres". Un exemple typique est celui des Tupinambas, peuple amazonien<br />
227
Le cannibalisme<br />
du Brésil (Clastres, 1972a). Lors d’une victoire contre une tribu ennemie, les vainqueurs<br />
capturent les conquis, mais au lieu de les sacrifier ou d’en faire leurs esclaves, ils les<br />
adoptent. Les ennemis font alors partie de leur groupe et se marient avec des femmes du<br />
peuple vainqueur. Toutefois, après quelques années, ces hommes sont toujours<br />
considérés comme des adversaires. Ils sont alors sacrifiés et mangés par toute la<br />
population du groupe, y compris par leur femme. Les enfants nés de leurs unions sont<br />
eux aussi considérés comme ennemis et sont consommés. Mais, les mères ne sont pas<br />
obligées de manger leurs propres enfants. Nous pourrions, d’après Clastres (1972a : 82),<br />
être alors dans un cas non pas d’exocannibalisme mais d’ « endocannibalisme<br />
étrangement contourné ».<br />
Enfin, le troisième et dernier cas est l’autocannibalisme, c'est-à-dire<br />
l’autoconsommation. Celle-ci a parfois été pratiquée dans des cas de tortures (Diehl et<br />
Donnelly, 2006 : 21) ou par des individus dérangés psychologiquement (e.g. De Moore et<br />
Clement, 2006 ; Ahuja et Lloyd, 2007).<br />
La seconde méthode de classification est déterminée par la raison qui motive<br />
l’acte cannibale. Elle peut, d’une part, être strictement d’ordre nutritionnel. Le<br />
cannibalisme de survie, qui a lieu généralement lors d’épisodes de famines, en est le cas<br />
le plus courant. De Mortillet le nommait : « anthropophagie bestiale ou économique » (de<br />
Mortillet : 103). Il en existe quelques illustrations bien connues comme par exemple en<br />
1972, lors du crash dans les Andes d’un avion de l’équipe de rugby uruguayenne. Pour<br />
survivre, les rescapés durent se résoudre à manger certaines parties du corps de leurs<br />
compagnons décédés (Read, 1974). Un deuxième cas tout aussi célèbre est celui du<br />
Radeau de la Méduse dont la sombre aventure fut peinte par Théodore Géricault. Cette<br />
toile illustre le naufrage d’une frégate près des côtes du Sénégal, en 1816. Avec plus de<br />
150 soldats à son bord, les embarcations de secours furent vite remplies et un radeau dû<br />
être construit. Le périple en mer dura treize jours au bout desquels il ne resta que dix<br />
rescapés, obligés de consommer la chair de leurs compagnons d’infortune pour survivre<br />
(Ventura, 2007). Des cas de cannibalisme de survie de plus grande ampleur jalonnent<br />
aussi l’Histoire, par exemple lors des grandes famines en France et en Allemagne entre<br />
le 8 ème et le 12 ème siècle ou durant les famines en Union Soviétique au cours des années<br />
1920-1930 (Bonnassie, 1989 ; Viola, 2005).<br />
Cependant, le cannibalisme nutritionnel ne se restreint pas à des épisodes de<br />
famine. Il existe aussi, dans les classifications théoriques, une consommation de la chair<br />
humaine faisant partie du régime alimentaire, au même titre que la consommation de<br />
chair animale (Boëtsch, 2004). Bien que quelques exemples de ce type d’anthropophagie<br />
nutritionnelle ont été relatés chez des tribus papoues, mexicaines, … par des voyageurs<br />
du 19 ème siècle, nous ne savons aujourd’hui quel crédit leur apporter (Guille-Escuret,<br />
2000).<br />
On oppose au cannibalisme nutritionnel un cannibalisme d’ordre rituel ou<br />
magique (« anthropophagie mystique ou religieuse » pour de Mortillet : 103). Dans ce cas,<br />
l’objectif principal n’est plus de se nourrir mais d’effectuer une pratique "rituelle". Les<br />
228
Le cannibalisme<br />
cas d’endo et d’exocannibalisme décrits précédemment chez les Waris, les Tupinambas<br />
ou les Iroquois… entrent dans cette catégorie (Clastres, 1972a ; Clastres, 1972b ; Abler,<br />
1980 ; Conklin, 2001). Ce sont les cas d’anthropophagies les plus répandus dans les<br />
descriptions ethnographiques. Selon les traditions, les parties du corps consommées<br />
peuvent être différentes allant uniquement du sang, chez les Scythes par exemple, à la<br />
consommation du corps dans son entier.<br />
Enfin, le dernier type de motivation est d’ordre pathologique. Le cannibalisme<br />
n’est alors généralement plus le fait d’un groupe mais d’un seul et unique individu (Diehl<br />
et Donnelly, 2006).<br />
Il pourrait être rajouté à cette liste le cannibalisme "bénin" (Travis-Henikoff, 2008<br />
: 25) ou "involontaire", où le cannibale n’a pas conscience de la nature de ce qu’il mange<br />
ou a mangé.<br />
2. Réflexions historiques<br />
2.1. Le cannibalisme en ethnologie<br />
C’est principalement dans les mythes fondateurs religieux des sociétés que nous<br />
retrouvons les premières descriptions de pratiques cannibales. Les cas les plus nombreux<br />
et les plus spectaculaires sont recensés dans la mythologie grecque, à commencer par<br />
Chronos lui-même qui dévora un à un chacun de ses enfants afin d’échapper à la<br />
malédiction lancée par son père, prédisant que lorsqu’un de ses fils atteindrait l’âge<br />
adulte, il se retournerait contre son père. Seul Zeus pu lui échapper et le tua (Graves,<br />
1958 : 55-63). Par la suite, Zeus mangea sa femme Métis, une Océanide, pour éviter<br />
qu’un enfant naissant de leur union ne le détrône (Graves, 1958 : 65).<br />
Un certain nombre de peuples mythiques pratiquent eux aussi le cannibalisme :<br />
les Lestrygons, géants anthropophages dévorent les étrangers et les Cyclopes de<br />
l’Odyssée mangent des Hommes (Graves, 1958 : 1887-1091). Enfin, selon les différentes<br />
versions des tragédiens grecs (Ovide, Homère, Pausaunias, etc), des mortels dont<br />
Tantale, Terée, Tydée, Thyeste, Clyménos consommèrent eux aussi d’autres humains,<br />
dans la plupart des cas leur progéniture, qu’ils en soient ou non conscients (Graves,<br />
1958 : 268, 585, 596, 622 et 625).<br />
Dès cette période antique, des récits "ethnographiques" rapportent les actes<br />
atroces de peuples anthropophages. Suite à ses voyages, Hérodote, dans Histoires,<br />
rapporte des cas de consommation de chair humaine chez divers peuples. Les<br />
Massagètes sacrifiant et mangeant les personnes âgées non malades (Livre I, chap. 216),<br />
les Padéens consommant les malades (Livre III, chap. 99) et les Androphages au nord<br />
qui, comme leur nom l’indique se nourrissent de chair humaine car ils sont, d’après<br />
Hérodote, sans justice et sans loi (Livre IV, chap. 18 et 106).<br />
229
Le cannibalisme<br />
Beaucoup plus tard, au 13 ème siècle, Marco Polo décrit quelques rares pratiques<br />
cannibales aux îles Adaman et dans trois des huit royaumes de Sumatra (Guille-Escuret,<br />
2000). Mais, d’après Wood (1995 dans Guille-Escuret, 2000), il ne serait en réalité pas<br />
allé jusqu’en Chine et aurait pris ses renseignements auprès de voyageurs.<br />
Suite à la découverte du Nouveau Monde, nombreux sont les récits d’explorateurs<br />
relatant des mœurs cannibales au sein de tribus amérindiennes. C’est le cas<br />
principalement des Tupinambas à propose desquels les jésuites, qui évangélisèrent le<br />
Brésil au 16 ème siècle, rapportent de nombreux exemples d’exocannibalisme (Guille-<br />
Escuret, 2000), mais aussi des Tupis et d’autres peuples de Guyane, de Floride et du<br />
Mexique. Plus connues sont les pratiques aztèques où les sacrifiés au dieu<br />
Huitzilopochtli sont consommés. Sur la côte Ouest de l’île de Vancouvert au Canada,<br />
James Cook rencontre les Noutka qui lui auraient proposé « des crânes humains et des<br />
mains garnies de chair, dont les naturels firent entendre qu’ils avaient déjà mangé une<br />
partie ; effectivement quelques-uns de ces restes affreux portaient encore la marque d’avoir<br />
été rôtis. » (Lebrun, 1845 : 230). Le jésuite Charlevoix quant à lui, fait entendre que<br />
« tous les peuples de l’Amérique septentrionale étaient anthropophages, puisqu’il<br />
remarque comme une chose extraordinaire que les Acadiens ne mangeaient point<br />
d’hommes en 1711.» (Voltaire, 1764 : 406).<br />
Des textes relatent aussi de nombreuses traditions d’anthropophagie chez des<br />
peuples du Moyen-Orient et d’Afrique (Paul du Chaillu, 1863 dans Guille-Escuret, 2000,<br />
2010). Cependant, pour certains peuples africains il existe aussi un mythe du<br />
"cannibalisme blanc", étant persuadés que les Européens venaient chercher des esclaves<br />
pour les manger. Paul du Chaillu (1863 dans Guille-Escuret, 2000) explique que les<br />
Ashiras « se figuraient, les pauvres diables, que je venais les chercher pour les conduire à<br />
la côte afin d’y être engraissés, puis transportés dans les pays des blancs, et enfin mangés<br />
par eux. Ils croyaient que moi-même, en attendant, je me proposais de goûter un peu de<br />
leur chair ; car voilà l’usage que, suivant eux, les Blancs font de leurs esclaves ».<br />
Des actes de cannibalisme sont aussi répertoriés dans nos contrées. C’est le cas<br />
par exemple des grandes famines durant le Moyen-Âge (entre le 8 ème et le 12 ème siècle) où<br />
la consommation de chair humaine, pourtant pratique condamnable par l’Eglise, était<br />
devenue un des rares moyens de survivre (Bonnassie, 1989). Par ailleurs, entre le 13 ème<br />
et le 16 ème siècle, des chroniques relatent des accusations de pratiques anthropophages à<br />
l’encontre d’hérétiques et de paysans rebelles. Les premiers auraient consommé des<br />
corps momifiés de saints catholiques, les seconds des officiers royaux et des aristocrates<br />
(Villa et al., 1988). La véracité de ces accusations n’est évidemment pas attestée car<br />
celles-ci avaient pour but de justifier les répressions.<br />
Entre le 16 ème et le 18 ème siècle, une autre forme d’anthropophagie fut pratiquée,<br />
en toute légalité puisqu’elle avait un but médical. Boire du sang humain et/ou manger<br />
des morceaux de chair séchée humaine (provenant entre autre de poudre de momies<br />
égyptiennes) aurait permis, pensait-on, de soigner certaines pathologies telle que<br />
l’épilepsie (Gordon-Grube, 1988).<br />
230
Le cannibalisme<br />
À l’approche de la Première Guerre Mondiale, le cannibalisme devient un sujet<br />
tabou. Une autocensure se met en place dans le cercle des ethnologues et seuls les<br />
voyageurs désirant faire sensation auprès d’un large public continuent à discourir sur le<br />
sujet (Guille-Escuret, 2000). Pourtant, durant et entre ces périodes sombres que sont les<br />
deux Guerres Mondiales, plusieurs cas d’anthropophagie sont recensés. C’est le cas des<br />
famines en Union Soviétique au cours des années 1920-1930 (Viola, 2005), où la<br />
population fut contrainte pour survivre de se nourrir de la chair des cadavres. Durant la<br />
Seconde Guerre Mondiale, certains témoignages rapportent des actes de cannibalisme<br />
commis par des soldats japonais à l’encontre des prisonniers alliés et des populations<br />
civiles des territoires occupés. L’anthropophagie y est assimilée aux atrocités de la<br />
guerre et à la famine.<br />
Au cours des années 1950, c’est en Papouasie Nouvelle-Guinée, plus précisément<br />
chez les peuples des Hautes Terres du groupe linguistique Fore, que sont décrits des cas<br />
bien étranges de cannibalisme. En effet, l’endocannibalisme qui y serait pratiqué depuis<br />
le début du 20 ème siècle d’après des témoignages, est mis en relation par les occidentaux<br />
avec une maladie dégénérative : le kuru (Glasse, 1968 ; Alpers, 2008). Cette pathologie<br />
neuro-dégénérative mortelle est une encéphalopathie spongiforme transmissible (TSE)<br />
due à un prion transmis oralement lors de la consommation du cerveau (Rudolf et<br />
Antonovics, 2007 ; Alpers, 2008 ; Mead et al., 2010). De ce fait, les femmes et les enfants<br />
étant quasiment les seuls à consommer les corps de leurs proches, ils étaient les<br />
principaux infectés (Glasse, 1968 ; Alpers, 2008). Pourtant, « certains informateurs<br />
prétendaient même que la chair émaciée des victimes du kuru était particulièrement<br />
tendre et savoureuse, un vrai régal à ne manquer pour rien au monde ! » (Glasse, 1968 :<br />
29).<br />
Malgré l’ensemble de ces témoignages à travers le monde, dans les années 1970,<br />
certains auteurs et principalement Arens (1979 : 21), nient totalement l’existence de<br />
pratiques cannibales arguant qu’aucune observation directe fiable n’a été rapportée.<br />
Cependant, Arens ne peut nier l’existence de telles pratiques lors de cas extrêmes de<br />
famine tel que quelques années plus tôt, en 1972, lors du crash de l’avion dans les Andes<br />
péruviennes (cf supra).<br />
Au cours des siècles, de très nombreux cas de cannibalisme furent donc rapportés<br />
par les explorateurs puis les ethnologues. Des doutes subsistent quant à la véracité de<br />
certains d’entre eux, mais les exemples les plus récents (Clastres, 1972b ; Read, 1974 ;<br />
Conklin, 2001), nous démontrent que le cannibalisme a bel et bien existé au sein de<br />
peuples et de cultures différents et sur tous les continents.<br />
231
2.2. Le cannibalisme en archéologie<br />
Le cannibalisme<br />
L’objectif ici est d’exposer quelques-uns des différents points de vue des<br />
archéologues et des anthropologues biologistes, au cours du temps, face à la mise au jour<br />
de pratiques cannibales historiques ou préhistoriques.<br />
La deuxième moitié du 19 ème siècle voit apparaître nombre de découvertes<br />
préhistoriques. À cette époque, les Hommes de la Préhistoire sont considérés par la<br />
majeure partie de la communauté scientifique comme des gens primitifs, sans<br />
préoccupations spirituelles et bien souvent violents. Or c’est aussi la vision<br />
communément partagée envers les peuples "sauvages et primitifs" de contrées<br />
lointaines, taxés souvent d’anthropophagie. C’est pourquoi les pratiques cannibales sont<br />
transposées facilement aux périodes anciennes dès lors que l’on suppose un quelconque<br />
signe d’activité anthropique sur des os humains. En 1842, Spring découvre des restes<br />
humains dans une fente de rocher à Chauvaux (Belgique) et croît reconnaître des<br />
enfants, des adolescents et des femmes. Il en déduit alors que ce sont « des restes de<br />
repas de cannibales qui, par la suite d’un raffinement gastronomique, avaient choisi les<br />
sujets les plus tendres et les plus délicats » (Spring, 1864 : 31). Certains n’hésitent pas à<br />
écrire : « Y a-t-il donc quelque chose de contraire aux lois de la nature à ce que l’homme<br />
primitif ait été capable de manger son semblable ? Les sauvages de nos jours, qui<br />
polissent la pierre, qui savent travailler les métaux natifs, qui tressent des nattes, qui<br />
fabriquent des armes très perfectionnées, qui domestiquent certains animaux, qui, d’après<br />
moi, sont, au point de vue de leur civilisation, les vrais représentants de l’homme de la<br />
pierre polie en Europe, mangent bien soit les blancs, soit leurs compatriotes, et cela sans<br />
que la faim les y pousse. Il est donc naturel de croire que l’homme antéhistorique que nous<br />
étudions a pu aussi être anthropophage lorsque l’occasion se présentait. Les débris<br />
humains trouvés au milieu des restes de cuisine sont pour moi une preuve irréfutable de<br />
cannibalisme. Quant aux hommes contemporains de l’ours, de l’éléphant antique et des<br />
dépôts tertiaires, je crois aussi qu’ils ont dû se manger entre eux, moins souvent cependant<br />
que nos ancêtres les plus rapprochés de nous. » (Garrigou, 1867a : 330).<br />
Mais la raison même du cannibalisme est discutée et naturellement, les avis<br />
divergent. Garrigou (1867a), ainsi que d’autres anthropologues français tels que<br />
Letourneau (1885) ou de Rialle (dans Boëtsch, 2004 : 60), voient dans le cannibalisme<br />
une évolution de l’Homme vers la civilisation, passant de la nature à la culture, du cru<br />
au cuit. Selon Garrigou (1867a : 330) : « Plus l’organisation de l’homme le rapprochait<br />
des singes anthropomorphes, plus le régime frugal devait être pour lui une chose<br />
naturelle. Je suis porté à penser que l’anthropophagie, de même que l’habitude de manger<br />
exclusivement de la chair, est le fruit d’un certain degré de civilisation, ou, pour mieux<br />
dire, de changements dans les habitudes morales et intellectuelles, lentement survenus<br />
chez l’homme primitif, chez l’homme singe. ». De même, d’après Letourneau (1887 : 779),<br />
« à mesure que l’homme se civilise […] le cannibalisme prend des formes moins animales,<br />
spécialement la forme religieuse, si répandue, mais nullement unique. ». Cet avis n’est<br />
232
Le cannibalisme<br />
cependant pas partagé par toute la communauté scientifique, Jehan de Saint Clavien<br />
(1853 : 1034), de Nadaillac (1888) ou Corre (1889 dans Boëtsch, 2004) décrivent le<br />
cannibalisme comme une forme de bestialité et de sauvagerie qui « se rencontre<br />
quelquefois chez les peuples civilisés ; elle n’est alors qu’une sorte de phénomène<br />
accidentel, isolé, en dehors de la civilisation elle-même, qu’une abominable exception, qui<br />
ne se rattache ni aux mœurs ni aux idées d’aucune nation ni d’aucun temps », mais qui<br />
existe comme un fait « constant et habituel » chez « les peuples sauvages » (Jehan de Saint<br />
Clavien, 1853 : 1034).<br />
La question de la notion de civilisation chez les peuples cannibales, préhistoriques<br />
ou non, fait donc débat dans la communauté scientifique de l’époque. Néanmoins,<br />
certains autres auteurs du 19 ème siècle réfutent quant à eux l’idée même de l’existence du<br />
cannibalisme, tel Cartailhac qui propose l’hypothèse de rites funéraires avec nettoyage<br />
des os, pour justifier la présence des traces de découpe sur des os épars (Villa et al.,<br />
1988). Piette (1873 : 407) souligne qu’ « on a souvent accusé, sans preuve, les populations<br />
anciennes de cannibalisme », et suggère même que « sans en manger le contenu, on jetait,<br />
sans s’inquiéter davantage, les crânes dépouillés de leurs cheveux dans les tas d’ordures,<br />
où les pieds de ceux qui allaient et venaient les brisaient bientôt » (Piette, 1873 : 408).<br />
C’est au début du 20 ème siècle qu’est publiée la première étude exhaustive<br />
proposant de manière justifiée l’hypothèse du cannibalisme pour des périodes<br />
paléolithiques. Elle est réalisée par Gorjanović-Kramberger (1906) qui suppose son<br />
existence sur le site de Krapina en Croatie, gisement découvert en 1895 et fouillé entre<br />
1899 et 1905. Son interprétation fut longtemps partagée par une large partie de la<br />
communauté scientifique, jusque dans les années 1980 où elle a été mise en doute<br />
(Trinkaus, 1985 ; Frayer et al., 2006) voire réfutée (Russell 1987a et b ; Orschiedt, 2008),<br />
au profit de l’hypothèse d’une inhumation naturelle ou anthropique, primaire ou<br />
secondaire.<br />
Si, à l’approche de la Première Guerre Mondiale, la majorité des ethnologues<br />
écartent "volontairement" l’étude du cannibalisme de leurs travaux (cf. p.229), les<br />
archéologues continuent de discuter l’hypothèse du cannibalisme lorsqu’ils étudient des<br />
os ayant manifestement été l’objet d’activités anthropiques. En 1938, Blanc étudie le<br />
crâne découvert dans la Grotta Guattari dans le Mont Circé (Blanc, 1939) et propose<br />
quelques années plus tard l’hypothèse de la consommation du cerveau pour expliquer la<br />
présence d’un foramen magnum élargi (Blanc, 1950 ; Blanc, 1961). En 1943, Weidenreich<br />
(1943 : 190) suppose un cas de cannibalisme à Choukoutien et en 1952, de Saint-Périer<br />
l’évoque aussi à propos des restes humains d’Isturitz.<br />
Les années 1960-1970 voient l’arrivée d’une discussion autour de la motivation<br />
(nutritionnelle ou culturelle) qui a entraîné le cannibalisme chez les Aztèques (Harner,<br />
1977 ; Guille-Escuret, 2000). Cependant, le contexte de l’époque, à savoir les<br />
mouvements de contestation de la Guerre du Viêtnam, amène la société américaine à un<br />
refus de la violence et à la recherche de systèmes sociaux pacifistes idéaux. Ces "sociétés"<br />
233
Le cannibalisme<br />
idéalisées sont celles des Bushmens, des Ancêtres Pueblos (Anasazi) mais aussi des<br />
chimpanzés (Reinhard, 2006). Bien que les archéologues découvrent de nombreux cas de<br />
violence, voire même de cannibalisme, chez les peuples Anasazi (e.g. Turner et Morris,<br />
1970 ; Flinn et al., 1976 ; Nass et Bellantoni, 1982), les données sont ignorées. La<br />
certitude que les indiens Pueblo ne pouvaient qu’être pacifistes occulte les découvertes<br />
archéologiques (Turner et Turner, 1992 ; Diehl et Donnelly, 2006 : 13). Pour exemple, les<br />
traumas violents observés sur les ossements sont expliqués comme étant le témoignage<br />
d’une grande négligence des Hommes avec leurs armes de chasse (Reinhard, 2006). Un<br />
des symboles de cette école de pensée est l’ouvrage de Arens (1979), The Man-Eating<br />
Myth, titre explicite et évocateur de la négation du cannibalisme où l’auteur avance que<br />
le cannibalisme est « soluble dans les fantasmes malveillants d’une civilisation soucieuse<br />
de justifier la violence de ses colonisations ».<br />
En Europe, à cette même époque, le sujet ne fait pas débat. Certains chercheurs<br />
proposent cette hypothèse pour expliquer la présence d’amas de vestiges humains traités<br />
par l’Homme (de Lumley 1973). Leroi-Gourhan (1964 : 52) mentionne que si le<br />
cannibalisme « a existé ici ou là de manière certaine, la démonstration de son caractère<br />
religieux est illusoire, à moins qu’on ne découvre un jour des faits vraiment probants.<br />
Pour le reste, il apparaît seulement (ce qui n’est pas négligeable) que de nombreux<br />
individus, à tous les moments du Paléolithique, ont été dévorés par l’homme ou les<br />
animaux, sinon par les deux successivement ». Bien que le cannibalisme soit à cette<br />
époque l’explication la plus souvent avancée pour expliquer l’accumulation de certains<br />
assemblages, Brothwell (1961) souligne le fait qu’il ne faut pas omettre d’autres<br />
hypothèses telles que la perturbation et l’éparpillement volontaire ou non de sépultures<br />
dans des buts qui peuvent être d’ordre « magico-religieux ».<br />
Durant les années 1980, aux États-Unis, les actes de violence et/ou de<br />
cannibalisme sont enfin reconnus chez les peuples Maya et Aztèques, ainsi que chez les<br />
Anasazi et les chimpanzés (Reinhard, 2006). On ne peut alors plus nier le cannibalisme,<br />
mais on attend que sa démonstration se base sur des arguments plus solides<br />
qu’auparavant.<br />
Ces arguments trouvent leurs fondements dans une discipline qui prend son essor<br />
durant cette période : la taphonomie (Efremov, 1940). Le développement des recherches<br />
sur les causes et les conséquences des perturbations taphonomiques, courant développé<br />
principalement par Binford (1978, 1981), permet une meilleure lecture des stigmates sur<br />
les os humains et donc une meilleure appréciation des critères du cannibalisme (e.g.<br />
Villa et al., 1986a et b, 1988 ; Villa et Courtin, 1991 ; Villa et Mahieu, 1991 ; White, 1992<br />
; Defleur et al., 1993a ; Turner et Turner, 1995, 1999 ; Boulestin, 1999). Si des anciens<br />
travaux concluant sur le cannibalisme préhistorique sont alors repris avec plus de<br />
circonspection (Trinkaus, 1985 ; Russell, 1987a et b ; White et Toth, 1989 ; Bahn, 1990 ;<br />
White et Toth, 1991), des assemblages osseux sont aussi réinterprétés comme étant la<br />
conséquence du charognage par les carnivores ou de processus tels que le piétinement ou<br />
la pression sédimentaire (Binford, 1981 ; Trinkaus, 1985).<br />
234
Le cannibalisme<br />
3. Le cannibalisme durant le Paléolithique inférieur et<br />
moyen en Europe<br />
Les plus anciennes données permettant de proposer l’hypothèse de pratiques<br />
cannibales en Europe remontent au Paléolithique inférieur et proviennent de la couche<br />
TD6 du site de Gran Dolina dans la Sierra de Atapuerca en Espagne. Cette occupation<br />
humaine est datée d’entre 857 000 ans et 780 000 ans BP (Falguères et al., 1999).<br />
J. Fernández-Jalvo et collaborateurs (1996, 1999b, 2001) y ont étudié les modifications<br />
de surface de restes osseux correspondant à un minimum de six individus. Ils ont alors<br />
proposé l’hypothèse qu’Homo antecessor ait été cannibale, dans un but strictement<br />
nutritif, le caractère rituel ne pouvant être suggéré par l’étude de cet assemblage. Cela<br />
correspondrait à un unique et court évènement, probablement sans lien avec une<br />
quelconque famine, l’environnement semblant favorable à l’acquisition de gibier<br />
(Fernández-Jalvo et al., 1999b). En 2010, Carbonell et al. (2010) assertent au contraire,<br />
d’après les profils squelettiques et la distribution stratigraphique des restes humains,<br />
que les hominidés de Gran Dolina pratiquaient un cannibalisme qu’ils qualifient de<br />
« culturel », qui serait répétitif, accepté et inclus dans leur système social. Ces auteurs<br />
vont plus loin en suggérant de l’exocannibalisme où Homo antecessor aurait consommé<br />
des enfants et les jeunes des groupes ennemis pour limiter les capacités reproductives de<br />
ces derniers ! Le cannibalisme aurait fait partie intégrante de leur mode de vie en étant<br />
une réponse à différente situations (besoins alimentaires et stratégie de compétition). Il<br />
est bien évident que de telles conclusions ne peuvent être déduites des profils<br />
squelettiques et de l’étude des modifications de surface. La présence de restes<br />
majoritairement immatures portant des modifications de surface n’est absolument pas<br />
incompatible avec du cannibalisme nutritif qu’il soit de survie (les individus plus jeunes<br />
étant plus fragiles), ou non, tel que l’avait proposé Fernández-Jalvo et al. lors des<br />
précédentes études (1999b ; 2001). Il n’est pas non plus incompatible avec de<br />
l’endocannibalisme où une partie de la population uniquement serait consommée dans<br />
un but symbolique, ce qui n’est bien sûr pas démontrable. En l’état actuel des<br />
connaissances, de telles assertions sont donc purement spéculatives.<br />
Le Paléolithique moyen européen est riche de plusieurs sites possédant des<br />
assemblages humains au sein desquels se trouvent une ou plusieurs pièces présentant<br />
des stigmates d’activité anthropique : stries de découpe et/ou impacts de fracturation :<br />
par exemple Krapina, l’Hortus, Fontéchevade, Vindija, Les Pradelles, Combe-Grenal, la<br />
Baume Moula-Guercy, El Sidrón, La Quina, La Chaise Abri Suard (Gorjanović-<br />
Kramberger, 1906 ; de Lumley, 1973 ; Le Mort, 1981 ; Malez et Ullrich, 1982 ; Ullrich,<br />
1986 ; Le Mort, 1987 ; Russell, 1987a ; Le Mort, 1989 ; Defleur et al., 1993a ; Patou-<br />
Mathis, 1997 ; Defleur et al., 1999 ; Garralda et Vandermeersch, 2000 ; Teilhol, 2002 ;<br />
Garralda et al., 2005 ; Frayer et al., 2006 ; Rosas et al., 2006 ; Verna, 2006 ; Orschiedt,<br />
2008 ; Karavanic et Patou-Mathis, 2009). Pour ceux qui ne possèdent que peu de vestiges<br />
235
Le cannibalisme<br />
avec des modifications anthropiques à leur surface (par exemple Combe-Grenal, La<br />
Quina, La Chaise abri Suard), l’hypothèse du cannibalisme est avancée au même titre<br />
que celle d’un traitement des corps avec décharnement sans consommation, tel qu’un<br />
traitement funéraire secondaire (Duday et al., 1990 ; Duday, 2009).<br />
Le site de Krapina en Croatie, daté d’environ 130 000 ans BP (Rink et al., 1995), a<br />
livré plus de 900 restes humains dont beaucoup présentent des modifications de surface.<br />
Depuis la première publication par Gorjanović-Kramberger (1906) suggérant du<br />
cannibalisme, aucun consensus n’existe au sein de la communauté scientifique quant à<br />
ce cas, puisque certains y voient de l’anthropophagie (e.g. Ullrich, 1986 ; Patou-Mathis,<br />
1997) tandis que d’autres proposent des hypothèses de gestes funéraires avec<br />
décharnement des corps (Trinkaus, 1985 ; Russell, 1987a et b ; Orschiedt, 2008).<br />
Dernièrement, des études sur le crâne de Krapina 3 qui présente des stries inusuelles<br />
sur le frontal, vont dans le sens d’une pratique rituelle (Frayer et al., 2006 ; Orschiedt,<br />
2008). Il est cependant difficile de remettre en question l’hypothèse de la pratique du<br />
cannibalisme sur la base d’une seule pièce, aussi importante soit elle, quand<br />
l’assemblage en possède près d’un millier. La validité de l’hypothèse du cannibalisme à<br />
Krapina sera discutée dans la suite de ce travail.<br />
Mis à part Krapina et le site des Pradelles pour lequel l’hypothèse du<br />
cannibalisme est suggérée suite aux récentes découvertes (Maureille et al., 2007b,<br />
2010b), deux autres sites moustériens livrent des restes humains dont l’accumulation est<br />
probablement liée à des pratiques anthropophages : Moula-Guercy (Defleur et al., 1993a,<br />
1999) et El Sidrón (Rosas et al., 2006).<br />
Sur le site de Moula-Guercy en Ardèche ont été entreprises des fouilles entre 1975<br />
et 1982 par Payen, puis entre 1992 et 2002 par Defleur. Ce dernier à étudié les 78 restes<br />
humains, appartenant à un minimum de six individus, provenant de la couche XV, de<br />
l’Éémien (Defleur et al., 2001) et mélangés à du matériel lithique et faunique. Grâce à<br />
l’étude comparée des stries de découpe et de la fracturation osseuse des Hommes et des<br />
Cerfs du même site, Defleur et collaborateurs (1993a, 1999) ont mis en évidence que le<br />
traitement des corps des Néandertaliens à Moula-Guercy relevait du cannibalisme.<br />
Environ 1600 restes humains correspondant au minimum à huit individus ont été<br />
mis au jour depuis 2000, sur une surface de 6 m², dans le site d’El Sidrón, appartenant à<br />
un karst de la région des Asturies en Espagne. L’occupation humaine remonterait aux<br />
environs de 40 000 ans (Torres et al., 2010). Rosas et al. (2006) ont décrit la présence de<br />
traces de découpe et de fracturation anthropique sur os frais sur des restes osseux<br />
matures et immatures, mais très peu de détails sont aujourd’hui publiés. Les auteurs<br />
suggèrent une exploitation nutritive des corps qu’ils mettent en lien avec la présence<br />
d’indicateurs de stress (hypoplasies de l’émail dentaire), formulant ainsi l’hypothèse d’un<br />
cannibalisme de survie. Bien sûr, cette dernière assertion n’est en rien recevable car un<br />
stress apparu lors de l’enfance de l’individu ne permet pas de supposer une période de<br />
famine lors de sa mort. Pour ces deux derniers sites, trop peu de données ont été publiées<br />
à ce jour permettant d’en faire une étude critique.<br />
236
4. Réflexions méthodologiques<br />
Le cannibalisme<br />
Dans le but d’infirmer ou de confirmer la pratique du cannibalisme dans des<br />
assemblages archéologiques, un certain nombre de paramètres ont été définis et<br />
employés dans les études anthropologiques. Dès le 19 ème siècle, de Mortillet recensait six<br />
« arguments mis en avant par les partisans de l’anthropophagie préhistorique » (de<br />
Mortillet : 103) : la position non naturelle des os, leur proportion numérique, la présence<br />
d’os cassés, d’os striés et rayés, d’os travaillés et l’action du feu. Par la suite, quelques<br />
rares autres paramètres ont été proposés mais, parallèlement, de très complètes<br />
critiques en ont aussi été faites, principalement dans les travaux de White (1992 : 9-12)<br />
et de Boulestin (1999 : 222-230).<br />
Boulestin (1999 : 229-231) a établit une classification de ces paramètres, allant du<br />
plus pertinent au moins pertinent :<br />
les preuves :<br />
l’homme.<br />
- preuves directes : restes humains dans un coprolithe humain et mâchement par<br />
- preuves indirectes : cuisson (dont pot polish).<br />
les critères premiers :<br />
- critères de premier ordre ou majeur (exploitation fonctionnelle à but<br />
nutritionnel) : anomalies de représentation des éléments du squelette et/ou des<br />
différentes portions de ces éléments et fracturation d’origine humaine intentionnelle sur<br />
os frais.<br />
- critères de second ordre ou mineur : présence de trace de découpe<br />
les indices secondaires : restes humains retrouvés en position détritique avérée,<br />
excellente préservation des restes et présence d’ossements brûlés à l’état frais.<br />
Dans cette partie, nous rappelons l’historique de chacun de ces paramètres, selon<br />
l’ordre dans lequel ils seront employés dans la suite de ce travail, et émettons des<br />
réflexions les concernant. Sont ainsi présentés les différents travaux archéologiques<br />
employant ces arguments, qu’ils portent sur des périodes historiques ou préhistoriques.<br />
4.1. Position des os<br />
Cette donnée est employée depuis le 19 ème siècle pour discuter l’histoire<br />
taphonomique des restes humains, principalement dans le cas du cannibalisme (de<br />
Mortillet : 103). Une des indications en faveur du cannibalisme, et ce principalement<br />
pour les périodes préhistoriques, est la présence de vestiges humains épars, portant des<br />
stigmates d’une activité anthropique, mélangés avec ceux de la faune considérés comme<br />
237
Le cannibalisme<br />
des déchets alimentaires (Villa et al., 1986a ; Defleur et al., 1993a, 1999 ; Fernández-<br />
Jalvo et al., 1999b ; Maureille et al., 2010b).<br />
Mais l’utilisation de la position des os en tant qu’argument principal en faveur de<br />
cette pratique a aussi été critiquée (Brothwell, 1961 ; Boulestin, 1999 : 222). Il faut donc<br />
l’intégrer comme complément à la compréhension du fonctionnement du gisement et<br />
l’utiliser conjointement aux autres critères. La position des vestiges humains au sein<br />
d’un site est un élément permettant de discuter la fonction du site. Sa signification doit<br />
être interprétée au regard de cette fonction.<br />
4.2. Préservation des restes<br />
Certains auteurs ont décrit une bonne préservation des restes osseux humains<br />
résultant de cas de cannibalisme (Turner et Morris, 1970 ; Malville, 1989 ; Turner et<br />
Turner, 1992 ; White, 1992 : 120 ; Boulestin, 1999 : 148). Pour Knowles (1937 dans<br />
White, 1992), le fait d’expulser la graisse en faisant bouillir les os leur assurerait une<br />
bonne préservation car arrêterait ou ralentirait leur détérioration. De la même manière,<br />
Leroi-Gourhan (1964 : 50) avance comme raison l’enlèvement préalable des chairs avant<br />
l’enfouissement dans le sol. Les animaux nécrophages s’attaqueraient alors moins aux<br />
ossements car les chairs sont absentes, et risqueraient donc moins de les altérer.<br />
Cependant, les animaux, que cela soit les grands carnivores, les rongeurs ou les<br />
artiodactyles ayant une déficience en phosphore, rognent les os, même si ceux-ci sont<br />
dépourvus de chair, pour ingérer du calcium et du phosphore nécessaire à leur<br />
métabolisme (Sutcliffe, 1973 ; Grupe, 2007). Le décharnement préalable des éléments du<br />
squelette ne serait donc pas un frein au charognage. Selon Trinkaus (1985), la bonne<br />
préservation de parties fragiles du squelette et des restes immatures, par exemple à<br />
Krapina, serait due au fait qu’ils n’ont pas subit d’intense destruction : ce qui les aurait<br />
alors protégé est, d’après l’auteur, l’inhumation et non le décharnement. Des études sur<br />
un matériel actuel (en anthropologie judiciaire) pourraient permettre de déterminer la<br />
raison de la bonne préservation des restes dans ce type d’assemblage.<br />
Afin de quantifier et de discuter cet état de préservation des surfaces osseuses, la<br />
notion de weathering a été avancée. Selon Miller (1975 : 217), elle correspond aux « effets<br />
sur l’os de la saturation, de la dessiccation et des changements de température ». Ce terme<br />
a été traduit en français par "météorisation" par Boulestin (1999 : 45).<br />
4.3. Représentation squelettique<br />
La représentation squelettique permet d’accéder à la quantité de chaque élément<br />
du squelette sur le site, au moment de sa découverte.<br />
On peut la calculer via le NISP (Number of Identified Specimens) ou le NR<br />
(nombre de restes), mais le taux de fragmentation influence fortement les résultats<br />
238
Le cannibalisme<br />
(Lyman, 1994a ; Grayson et Frey, 2004 ; Knüsel et Outram, 2004). Par exemple, si un<br />
humérus est fracturé en dix morceaux, le NR des humérus sera de dix alors qu’il n’y a en<br />
réalité qu’un seul os. Afin de palier au mieux à ce problème est utilisé le NME (nombre<br />
minimum d’éléments) qui tend à réduire l’influence de la fragmentation. Dans cet<br />
exemple, nous ne comptabiliserions qu’un humérus. Ces paramètres sont présentés dans<br />
la partie IV chapitre 3.3. Nous pouvons alors comparer des séries avec des taux de<br />
fragmentation différents.<br />
En archéologie, la représentation squelettique peut être influencée, outre par les<br />
Hommes et les animaux, mais aussi par des phénomènes de conservation, de processus<br />
de formation des sites et de problèmes d’identification des restes (e.g. Lyman, 1984 ;<br />
Bunn et al., 1986 ; Metcalfe et Jones, 1988 ; Grayson, 1989 ; Cruz-Uribe, 1991 ; Lyman,<br />
1992 ; Marean et al., 1992 ; Bunn et Ezzo, 1993 ; Lyman, 1994b ; Blumenschine, 1995 ;<br />
Lupo, 1995 ; Bartram et Marean, 1999 ; Lupo, 2001).<br />
En effet, si seuls les éléments à forte densité osseuse sont conservés et que les<br />
éléments possédant beaucoup d’os spongieux sont en très faible nombre, nous pouvons<br />
soupçonner que la représentation osseuse est principalement due à un problème de<br />
conservation (acidité du sol, …).<br />
Dans le cas où nous n’avons pas comme configuration une forte représentation des<br />
éléments denses vis-à-vis des éléments spongieux, il est intéressant de déterminer la<br />
raison de cette représentation anatomique. En archéozoologie, l’étude de la<br />
représentation squelettique permet de discuter du mode de transport, de la question<br />
charognage versus chasse …. La représentation squelettique est alors mise en lien avec<br />
la valeur nutritive et/ou utilitaire des éléments, d’où l’élaboration d’indice d’utilité<br />
mesurant les différents types de production animale pour prédire l’abondance des<br />
éléments associé à différents types d’exploitation des carcasses (Binford, 1978 ; Marshall<br />
et Pilgram, 1991). Le plus couramment utilisé est le Modified General Utility Index<br />
(MGUI) (Binford, 1978 : 74) mesurant "l’utilité" comme étant la somme de la viande, de<br />
la moelle osseuse et de la graisse pour chaque partie anatomique. Cependant un tel<br />
indice n’a jamais été calculé pour l’Homme.<br />
En ce qui concerne la question du transport, connaître la quantité de chaque<br />
élément présent sur le site permet de savoir ce qui a été amené par les Hommes et donc<br />
ce qui a été laissé sur le site d’acquisition de la ressource (abattage, aven piège,<br />
collecte …) ou ce qui a par la suite été amené sur un autre site (de boucherie, de<br />
consommation …), et alors de discuter du comportement des Hommes face aux carcasses.<br />
En effet, lorsqu’un assemblage est dominé par les têtes et les membres, cela peut être dû<br />
au fait que ce sont les éléments avec un plus fort intérêt nutritif et donc les seuls<br />
amenés : c’est le schleep effect (Bunn et Ezzo, 1993 ; contra Binford, 1981 ; Marean et al.,<br />
1992 ; Blumenschine, 1995).<br />
Mais, dans les sites de cannibalisme de périodes assez récentes, (néolithique,<br />
historiques), la question du transport ne se pose que rarement. En effet, la boucherie des<br />
corps humains a en général lieu sur le site d’habitat et tous les éléments du squelette se<br />
239
Le cannibalisme<br />
retrouvent au même endroit. Une exception : le site LA4528 (Burnt Mesa, Nouveau<br />
Mexique), attribué à la période Late Piedra (900-950 après J.C.), où Flinn et al. (1976)<br />
décrivent une sous-représentation du tronc qu’ils interprètent comme une activité de<br />
boucherie à l’extérieur de la maison où ont été retrouvés les restes (les éléments du tronc<br />
n’y ayant pas été amenés).<br />
Dans des sites beaucoup plus anciens tels que Gran Dolina (Fernández-Jalvo et<br />
al., 1999b), Moula-Guercy (Defleur et al., 1993a, 1999), ou dans les gisements où ont<br />
aussi été mis au jour des restes de faune traités par l’Homme, il est important de se<br />
poser la question de la présence ou non d’une similarité des représentations osseuses<br />
homme/animal. Se pose alors la question du transport des carcasses humaines complètes<br />
ou partielles et de la similitude du traitement réservé à l’Homme et au gibier.<br />
4.4. Action du feu<br />
La présence de traces de feu sur les restes humains fait partie des indices de<br />
reconnaissance de consommation (Turner et Morris, 1970 ; Turner et Turner, 1992 ;<br />
Turner, 1993).<br />
Cependant, cette assertion doit être très nuancée. Les traces de brûlure ne<br />
peuvent à elles seules signifier une action humaine, des os pouvant avoir été brûlés<br />
accidentellement de par leur proximité avec un foyer ou un feu (Binford et Ho, 1985). Il<br />
faut donc mettre en évidence que les traces de brûlure sont dues à la cuisson de<br />
morceaux où existait encore de la chair autour de l’os. Si tel est le cas, l’hypothèse du<br />
cannibalisme est alors envisagée (Boulestin, 1999 ; Botella et al., 2000). Cependant, les<br />
résultats obtenus par Thurman et Willmore (1981) ainsi que ceux de Buikstra et Swegle<br />
(1989) portant sur la différenciation d’os brûlés frais avec ou sans leur chair ne sont pas<br />
réellement concluant (Lenorzer, 2006 : 149). La meilleure distinction se faisant entre les<br />
os brûlés secs et le os brûlés frais (Guillon, 1986 ; Buikstra et Swegle, 1989 ; Lenorzer,<br />
2006 : 149-152). En outre, selon Laloy (1980), une température de cuisson ne dépasse pas<br />
300°C. Or, l’os entouré de viande ne commence à brunir qu’à partir de 300°C. De ce fait,<br />
pour cet auteur, lorsque l’objectif est de consommer de la viande, l’os ainsi chauffé ne<br />
peut être différencié de l’os non chauffé.<br />
Ce n’est donc pas les traces d’os brûlés mais d’os bouillis qui seraient les meilleurs<br />
indicateurs de consommation. D’après les observations de Botella et al. (2000 : 141) sur<br />
des vestiges archéologiques et du matériel expérimental, des ossements qui ont été<br />
bouillis, avec ou non de la chair autour, présentent un aspect bien particulier : les os sont<br />
polis et jaunâtres. White (1992 : 120) considère d’ailleurs qu’un type de stigmate dû à la<br />
cuisson, le pot polish ("polissage par le pot"), observé sur les bords saillants de certains<br />
os est caractéristique du fait qu’ils ont séjourné dans une céramique contenant de l’eau<br />
bouillante et que c’est là un point majeur dans la démonstration du cannibalisme.<br />
240
4.5. Fracturation<br />
Le cannibalisme<br />
La fracturation des os, principalement des os longs, est considérée comme un des<br />
éléments principaux pour discuter de la consommation de la faune en archéozoologie<br />
(Binford, 1978). Par analogie, ce paramètre est prépondérant dans l’étude du<br />
cannibalisme, et ce, depuis le 19 ème siècle (de Mortillet ; Garrigou, 1867b). La<br />
fracturation des éléments osseux doit alors être liée à une exploitation fonctionnelle dans<br />
un but d’acquisition de la moelle osseuse et différents schémas de traitement peuvent<br />
être observés, principalement sur les restes infracrâniens. Ceux-ci ont fait l’objet d’une<br />
publication (<strong>Mussini</strong> et Boulestin, sous presse) reprise en partie ci-dessous :<br />
- La levée de l’échine. En boucherie animale, la levée de l’échine est assez<br />
répandue, que cela soit d’un point de vue archéologique, ethnologique ou historique (Hill,<br />
1979 ; Méchin, 1987). En ce qui concerne l’Homme, une des rares descriptions que nous<br />
possédons l’atteste chez les Asmat de Nouvelle-Guinée (Zegwaard, 1959). Elle consiste en<br />
la séparation de l’ensemble de la colonne vertébrale du reste du tronc.<br />
Archéologiquement, la technique de levée de l’échine laisse des modifications à la surface<br />
des vertèbres thoraciques, dont les processus transverses sont sectionnés, et l’on peut<br />
alors observer les signes d’une fracturation sur os frais (desquamation) et parfois des<br />
stries de découpe parallèles au bord de fracture. Les extrémités proximales des côtes<br />
(tête, col, tubercule) disparaissent aussi, sectionnées, brisées ou arrachées. On trouve<br />
une telle pratique sur le site néolithique rubané de Herxheim (Boulestin et al., 2009),<br />
dans l’assemblage mésolithique des Perrats à Agris (Boulestin, 1999 : 194) ou à Blackhoe<br />
Village (Utah, Étas-Unis), occupé entre 450 et 1100 après J.C. (Novak et Kollmann,<br />
2000).<br />
- La destruction des corps vertébraux. Dès les années 1970, Turner décrit l’absence<br />
de vertèbre ou tout au moins des corps vertébraux dans les sites Anasazi pour lesquels<br />
le cannibalisme est supposé (Turner et Morris, 1970). Il le définit par la suite comme<br />
critère pour reconnaître cette pratique (Turner et Turner, 1992, 1995). Ce schéma se<br />
retrouve effectivement dans la plupart des sites pour lequel elle est évoquée,<br />
principalement pour les vertèbres thoraciques et lombaires (Malville, 1989 ; White, 1992<br />
; Boulestin, 1999 : 194 ; Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; Cáceres et al., 2007). En<br />
boucherie animale, les corps vertébraux (dont la partie spongieuse étant riche en moelle<br />
rouge hématopoïétique : Manceron et al., 2003) sont écrasés et broyés, puis les fragments<br />
sont bouillis afin de récupérer la graisse qu’ils contiennent (Binford, 1978 : 32). Cette<br />
pratique, permettant de produire du bouillon gras, est bien connue en archéozoologie car<br />
elle est utilisée pour exploiter les ressources nutritives de la plupart, voire de la totalité,<br />
des os contenant de la moelle osseuse graisseuse ou hématopoïétique (Leechmann, 1951 ;<br />
Binford, 1978 : 158 ; Chomko et Gilbert, 1991). Le déficit des corps vertébraux dans les<br />
collections anthropologiques s’observe d’autant mieux lorsque l’assemblage est<br />
important. On peut alors noter un traitement différentiel entre les vertèbres cervicales,<br />
241
Le cannibalisme<br />
qui possèdent encore leur corps (moins riches en os spongieux), et celui des vertèbres<br />
thoraciques et lombaires (Pichardo et al., 2007).<br />
- Destruction des extrémités des grands os longs des membres. Le même but de<br />
récupération de la graisse par destruction de l’os spongieux explique le déficit des<br />
extrémités les plus volumineuses des os longs des membres (White, 1992 : 248 ; Bartram<br />
et Marean, 1999 ; Boulestin, 1999 : 204 et 211). C’est le cas bien entendu des têtes<br />
humérales et fémorales, particulièrement riches en moelle osseuse rouge (Netter, 1987 :<br />
132-133 ; Manceron et al., 2003 ; Pichardo et al., 2007), mais aussi des extrémités<br />
proximales et distales des tibias, distales des radius et proximales des ulnas, riches en<br />
moelle jaune graisseuse (Netter, 1987 : 132-133 ; Manceron et al., 2003).<br />
Les extrémités possédant moins d’os spongieux ne sont, quant à elles, que très peu<br />
fracturées, à l’instar des extrémités distales d’humérus et d’ulna ou proximales de<br />
radius.<br />
- Destruction des calcanéus. La plupart des fragments appartenant aux calcanéus<br />
présentent, à Mancos (White, 1992 : 273), à Agris (Boulestin, 1999 : 210) ou à Herxheim<br />
(Boulestin et al., 2009), un morphotype très spécifique qui s’explique par un traitement<br />
particulier de l’os spongieux. Celui-ci a entraîné une destruction de la partie la plus<br />
fragile et spongieuse. Les pièces ne conservent alors que la partie antérieure et dorsale<br />
de l’élément osseux, où se situent les surfaces articulaires. La conservation contraste<br />
avec celle des talus, souvent complets. Si un tel morphotype ne permet pas d’éliminer<br />
totalement des phénomènes naturels, il reste néanmoins très spécifique à la boucherie.<br />
- Fracturation différentielle des grands os longs selon leur module diaphysaire. Les<br />
os longs des membres possèdent une plus ou moins importante quantité de moelle<br />
osseuse en fonction de la taille de leur diaphyse. Cette moelle, contenue dans la cavité<br />
médullaire, est particulièrement intéressante d’un point de vue nutritif car riche en<br />
matière grasse. Elle est donc exploitée dans le cadre des pratiques alimentaires, comme<br />
le montrent les données ethnologiques et archéozoologiques (e.g. Binford, 1978 : 23 ;<br />
Marshall et Pilgram, 1991 ; Bartram et Marean, 1999 ; Outram, 2001 ; Lupo, 2006).<br />
Dans les assemblages fauniques exploités par l’Homme, on observe en conséquence une<br />
intense fracturation des os longs de gros modules (fémur, tibia, humérus), mais peu ou<br />
pas de fracturation des os longs de faible module (radius, ulna, fibula quand celle-ci<br />
existe). Ce même schéma, touchant les mêmes os, est retrouvé systématiquement dans<br />
les collections anthropologiques provenant des sites pour lesquels est proposée<br />
l’hypothèse du cannibalisme (e.g. Turner et Morris, 1970 ; Nass et Bellantoni, 1982 ;<br />
Villa et al., 1986a ; White, 1992 : 248 et 267 ; Boulestin, 1999 : 212 ; Defleur et al., 1999 ;<br />
Andrews et Fernández-Jalvo, 2003).<br />
- Traitement des métacarpiens, métatarsiens et phalanges. Les extrémités des<br />
membres, mains et pieds, ne sont pas épargnées lors de la consommation des corps<br />
humains. Dans les deux cas, un même schéma de traitement est retrouvé au sein<br />
d’assemblages résultant de pratiques cannibales. Les métacarpiens et métatarsiens<br />
livrant de la moelle osseuse jaune (Netter, 1987 : 132-133 ; Manceron et al., 2003), leurs<br />
deux extrémités sont assez régulièrement écrasées ou mâchonnées afin de la récupérer.<br />
242
Le cannibalisme<br />
De la même manière, les parties proximales des phalanges proximales des mains sont<br />
détruites. À l’opposé, les phalanges des pieds et les phalanges moyennes et distales des<br />
mains, moins riches en moelle, sont généralement retrouvées intactes. Boulestin (1999 :<br />
204 et 211 ; Boulestin et al., 2009) et White (1992 : 277) décrivent un tel schéma général<br />
dans les assemblages des Perrats, de Herxheim et de Mancos. DeGusta (1999, 2000)<br />
observe aussi des extrémités de phalanges écrasées sur les sites de Navatu et à Vunda<br />
aux îles Fidji. Sur le gisement de Gough’s Cave (Grande-Bretagne, environ 14 700 cal<br />
BP), tous les métatarsiens sont écrasés aux extrémités et certains métacarpiens et<br />
métatarsiens présentent des traces de dents humaines (Andrews et Fernández-Jalvo,<br />
2003).<br />
Tous ces "schémas" de fracturation concernent le squelette infracrânien. En effet<br />
la fracturation de la boîte crânienne dans le but de récupérer le cerveau est loin d’être<br />
systématique dans les sites de cannibalisme. Nous pouvons toutefois observer des<br />
"coupes crâniennes" sur les sites d’Herxheim (Boulestin et al., 2009), de Gough’s Cave<br />
(Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; Bello et al., 2011b) ou d’El Mirador (Cáceres et al.,<br />
2007) qui sont associées à des pratiques cannibales. Mais on en retrouve aussi sur des<br />
sites où le cannibalisme n’est pas avéré, comme par exemple sur le gisement<br />
Paléolithique supérieur du Placard (Le Mort et Gambier, 1991, 1992) ou sur certains<br />
sites néolithiques (Botella et al., 2000 : 91).<br />
Les mandibules étant assez pauvres en valeur nutritionnelle, elles ne sont que<br />
peu fracturées dans le cas de pratiques cannibales (White, 1992 : 207 ; Boulestin, 1999 :<br />
188). Mais celles qui ont été brisées à l’état frais, présentent pour la plupart des bords de<br />
fractures transversaux au corps mandibulaire, souvent au niveau de la symphyse, ainsi<br />
que de la desquamation (White, 1992 : 195 ; Boulestin, 1999 : 187 ; Cáceres et al., 2007).<br />
La fracturation crânienne peut donc être un élément supplémentaire dans la<br />
compréhension du traitement du cadavre lié au cannibalisme, mais son observation n’est<br />
pas suffisante pour en proposer l’hypothèse.<br />
4.6. Stries de découpe<br />
Les stries de découpe laissées à la surface des os sont, depuis toujours, un des<br />
arguments majeurs avancé pour discuter du cannibalisme, au même titre que la<br />
fracturation des os (de Mortillet). Cependant, alors que certains schémas particuliers de<br />
fracturation ne semblent pas pouvoir s’expliquer autrement que par la consommation<br />
des corps (cf supra), la découpe d’un cadavre peut aussi suggérer des gestes funéraires<br />
s’inscrivant dans une pratique de type secondaire (Duday, 2009). C’est le cas par<br />
exemple de la découpe des corps à Taforalt, principalement du démembrement et des<br />
décollations, associée dans ce cas à une coloration des os à l’ocre postérieure à la découpe<br />
(Mariotti et al., 2009 ; Belcastro et al., 2010).<br />
243
Le cannibalisme<br />
Lors de la consommation d’un corps, sa découpe est le premier stade du<br />
traitement. Elle se traduit par plusieurs phases (Botella et al., 2000).<br />
La première étape peut être l’écorchement, appelé communément dépouillement<br />
en boucherie animale. Elle consiste à enlever la peau et se fait par des incisions<br />
longitudinales le long du tronc en face antérieure et le long des membres. Les stigmates<br />
laissés sur les os du squelette infracrânien sont rares car la peau est assez facile à<br />
enlever. Dans le cas du crâne, l’écorchement souvent pratiqué correspond au scalp et<br />
laisse de nombreuses stries sur la voûte (e.g. Hamperl, 1967 ; White, 1986 ; Bueschgen et<br />
Case, 1996 ; White et al., 2003 ; Toyne 2011).<br />
L’étape de l’éviscération peut se faire sans employer d’outil. Cependant, si l’on en<br />
utilise, cela peut laisser des stigmates à l’intérieur de la cage thoracique, donc sur la face<br />
antérieure des vertèbres et la face interne des côtes.<br />
Les corps peuvent être démembrés (désarticulés) ce qui peut ainsi faciliter le<br />
décharnement. Sont alors séparés différents segments anatomiques : tête, tronc,<br />
membres supérieurs, membres inférieurs en coupant les parties molles au niveau des<br />
articulations. On observe des incisions au niveau des articulations, généralement courtes<br />
et transversales.<br />
Vient le décharnement ou décarnisation, où l’objectif principal est de retirer les<br />
chairs, les masses musculaires. Les stries laissées à la surface des os sont situées<br />
généralement au niveau des insertions musculaires et/ou de leurs aponévroses et sont<br />
alors transversales à celles-ci. L’action consistant à prélever les masses musculaires sur<br />
les os longs ou les os plats (comme par exemple la scapula) et communément appelée<br />
"levée de filet", peut laisser des séries de stries disposées en échelon le long d’un même<br />
axe, courtes, parallèles et assez nombreuses.<br />
Avant que les os ne soient fracturés pour récupérer la moelle osseuse, ceux-ci<br />
peuvent être raclés pour enlever le périoste, ce qui facilite la fracturation. Les stries sont<br />
alors nombreuses, assez longues et parallèles.<br />
Si ces étapes sont relativement constantes dans le traitement de la faune (e.g.<br />
Binford, 1978), elles ne semblent pas systématiques chez l’Homme (Botella et al., 2000).<br />
De plus, si le cannibalisme se borne à la consommation d’un organe, par exemple le cœur<br />
ou le cerveau, le reste du corps ne subira pas d’autre traitement.<br />
4.7. Traces de mâchement et de rongement<br />
Dès 1924, Astres (dans Boulestin, 1999 : 219) propose, comme nouvelle preuve de<br />
cannibalisme en archéologie, les traces de mastication par l’homme sur des ossements<br />
humains. En effet, dans certain cas de consommation, des éléments du corps,<br />
généralement des membres, des mains et des pieds, peuvent être rongés. Des traces de<br />
dents sont donc observables à la surface des os (Boulestin, 1999 ; Andrews et Fernández-<br />
Jalvo, 2003 ; Cáceres et al., 2007 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011). C’est le cas des<br />
244
Le cannibalisme<br />
métacarpes, métatarses et phalanges (cf. p.241). En effet, ces éléments contiennent de la<br />
moelle osseuse graisseuse et sont donc des éléments à intérêt nutritif.<br />
Le problème majeur dans l’identification de ce type de stigmates, est de pouvoir<br />
distinguer les traces de dents humaines de traces de dents laissées par d’autres<br />
carnivores. Certaines études ont été menées dans ce sens (Andrews et Fernández-Jalvo,<br />
1997 ; Saladié, 2009 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011) et seront détaillées par la suite<br />
(cf. p.274).<br />
Sur les sites donnés en exemple, l’hypothèse que ces traces de dent aient été<br />
laissées par l’Homme se fait principalement par l’absence de toute trace de charognage<br />
par des carnivores nécrophages et par la nature du site. Il semble alors peu probable que<br />
ces carnivores ne se soient attaqués qu’aux métatarses, métacarpes et phalanges<br />
proximales au sein de tout un assemblage.<br />
Dans le cas où les traces de dents humaines sont très fortement suspectées, cela<br />
constitue un des arguments principaux en faveur du cannibalisme, à savoir une preuve<br />
directe d’après la terminologie de Boulestin (1999 : 229).<br />
4.8. Comparaison avec la faune<br />
Depuis le 19 ème siècle, l’anthropophagie est argumentée par le fait que les vestiges<br />
humains sur certains sites présentent des stigmates de boucherie semblables à ceux que<br />
l’on retrouve dans la boucherie animale et qu’ils sont retrouvés mélangés avec les<br />
vestiges de faune au sein d’un site. Ce n’est qu’en 1986 que Villa (Villa et al., 1986a et b ;<br />
Villa et Courtin, 1991) propose que cette similarité soit un des arguments les plus forts<br />
en faveur du cannibalisme et ce principalement lorsque les traitements Homme-Faune<br />
sont identiques au sein d’un même gisement. On peut en effet à juste titre supposer que<br />
ce sont les mêmes groupes qui ont pratiqué ces boucheries humaines et animales et que<br />
dans le cas d’un traitement similaire, nous pouvons proposer que l’objectif est le même, à<br />
savoir la consommation.<br />
Les gisements paléolithiques se prêtent à cette comparaison du fait du mélange<br />
très fréquent des restes humains et animaux. Dans certains cas, comme pour la Baume<br />
Moula-Gercy, Krapina, Gran-Dolina, cet élément de l’analyse plaide pour l’hypothèse du<br />
cannibalisme (Gorjanović-Kramberger, 1906 ; Defleur et al., 1999 ; Fernández-Jalvo et<br />
al., 1999b). Dans d’autres, tels que Combe-Grenal, cela est beaucoup plus complexe<br />
(Garralda et Vandermeersch, 2000). Enfin, pour le Paléolithique moyen, en dehors des<br />
sépultures primaires et de quelques potentielles sépultures secondaires (<strong>Mussini</strong> et<br />
Maureille, accepté), les restes humains sont retrouvés épars dans la faune sans pour<br />
autant que l’hypothèse du cannibalisme ne soit avancée.<br />
Une telle comparaison a aussi été menée dans des gisements plus récents tel que<br />
sur le site de Richard (Ohio), occupé il y a environ 690 à 660 ans BP (Edgar et Sciulli,<br />
2006). Cependant, dans ce dernier cas, la comparaison du traitement Homme-Cerf<br />
semble montrer une surexploitation de l’Homme vis-à-vis du Cerf, les gestes portés aux<br />
245
Le cannibalisme<br />
défunts ne seraient alors pas, ou tout au moins pas uniquement, destiné à acquérir des<br />
ressources nutritives.<br />
246
Un aspect taphonomique<br />
« Cependant, tel il est, tel ce corps nous racontera sa propre histoire. »<br />
Jules Verne<br />
Partie IV :<br />
Un aspect de l’histoire<br />
taphonomique des vestiges<br />
247
1. Définitions et état de l’art aux Pradelles<br />
1.1. Définitions<br />
1.1.1. Taphonomie<br />
Un aspect taphonomique<br />
Le terme "taphonomie" est ici employé dans son sens premier, à savoir celui défini<br />
par Efremov (1940 : 85) «The study of the transition (in all details) of animal remains<br />
from the biosphere into the lithosphere, i.e., the study of a process in the upshot of of<br />
which the organisms pass out the different parts of the biosphere and, being fossilized,<br />
become part of the lithosphere.»<br />
C’est dans ce sens qu’il est utilisé par les archéozoologues qui emploient ce terme<br />
aussi bien pour étudier les atteintes anthropiques que celles dues aux carnivores ou aux<br />
processus naturels (sédimentaires, fluviatiles, chimiques, …) : « Taphonomy is generally<br />
construed as focusing on the postmortem, pre-, and post-burial histories of faunal<br />
remains » (Lyman, 1994a : 3). De la même manière, quasiment tous les anthropologues<br />
désignent ces types de modifications sur les restes humains comme étant des atteintes<br />
taphonomiques (e.g. Turner, 1993 ; Turner et al., 1993 ; Andrews et Fernández-Jalvo,<br />
1997 ; DeGusta, 1999 ; Fernández-Jalvo et al., 1999b ; Cáceres et al., 2007).<br />
Seuls les anthropologues français apportent au terme "taphonomie", depuis les<br />
années 1980, une signification restreinte, plus conforme à son étymologie (du grec<br />
τάφοσ : sépulture, enfouissement et νóμοσ : coutume, loi). Ainsi, selon Duday et<br />
collaborateurs (1990 : 30) : « Les phénomènes taphonomiques ne résultent que des<br />
conditions diverses de la décomposition des corps et de l’intervention d’agents naturels<br />
dans la tombe (érosion, concrétion, altération physico-chimiques, activités des micro-<br />
organismes et des animaux fouisseurs …) ». Mais Boulestin (1999 : 4) souligne la<br />
nécessité pour l’anthropologie française d’accorder au même mot les mêmes définitions<br />
que la communauté scientifique internationale. En accord avec cette remarque, nous<br />
utiliserons pour la suite de cette étude le terme "taphonomie" aussi bien pour l’étude des<br />
modifications d’origine anthropique pré et post-enfouissement que pour celles d’origine<br />
naturelle ou animale.<br />
La taphonomie vise alors à mettre "en évidence des facteurs qui ont contrôlé<br />
l’accumulation et la conservation des restes osseux" (Costamagno, 1999 : 40). Grâce<br />
principalement à l’étude des traces observables à la surface des os, les archéozoologues<br />
reconstituent donc l’histoire taphonomique des assemblages osseux pour déterminer leur<br />
processus de formation (Lyman, 1994a). Est alors décrit et quantifié l’impact des<br />
différents agents biologiques (Homme, carnivores, rongeurs, racines, piétinement …) et<br />
non biologiques (météorisation, gélifraction, abrasion, chute de blocs …) qui ont affecté<br />
les restes osseux.<br />
248
Un aspect taphonomique<br />
Dans le cas qui nous préoccupe, à savoir tester l’hypothèse du cannibalisme aux<br />
Pradelles, l’étude de cet aspect de l’histoire taphonomique des restes humains permettra<br />
de déterminer si l’origine de leur accumulation est humaine et si elle valide cette<br />
hypothèse, ainsi que c’est le cas dans plusieurs gisement préhistoriques et historiques<br />
(Villa et al., 1986a et b ; White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Defleur, 1999 ; DeGusta, 1999,<br />
2000 ; Fernández-Jalvo et al., 1999b ; Turner et Turner, 1999 ; Botella et al., 2000 ;<br />
Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; Cáceres et al., 2007 ; Boulestin et al., 2009). En<br />
effet, le cannibalisme a été démontré archéologiquement grâce aux critères présentés<br />
dans la partie précédente (partie III) et mis en place suite à différents travaux princeps<br />
basés sur la taphonomie des restes osseux (e.g. Turner, 1983 ; Villa et al., 1986a et b ;<br />
White, 1992 ; Boulestin, 1999). L’utilisation de cette discipline est donc primordiale pour<br />
comprendre le traitement de certains morts par les Néandertaliens des Pradelles, mais<br />
aussi pour déterminer l’impact qu’a eu le charognage des corps par les carnivores.<br />
1.1.2. Gestes et comportements mortuaires<br />
"Mortuaire" (adj. du bas latin mortuarius, Larousse) : Qui concerne les morts ou<br />
les formalités, les cérémonies.<br />
Tout geste envers les morts peut donc être qualifié de mortuaire, ce qui est le cas<br />
des comportements impliquant un décharnement des corps mais aussi une fracturation<br />
des os. Nous emploieront donc le terme "mortuaire" dans ce sens.<br />
Cependant, en fonction de la problématique qui nous occupe, nous ne pouvons<br />
discuter de pratique qui suppose une récurrence des gestes. C’est pourquoi, nous ne<br />
parlerons pas de "pratique" mais de "geste", "comportement" ou "traitement" mortuaire.<br />
1.2. État de l’art aux Pradelles<br />
C’est en 1980 que B. Vandermeersch signale pour la première fois des « coups de<br />
silex » sur un reste humain découvert aux Pradelles, sans toutefois préciser de quelle<br />
pièce il s’agit (1980 : 303). Par la suite, une seule pièce a été présentée comme portant<br />
des stries de découpe, nous savons donc que B. Vandermeersch faisait allusion à un<br />
fragment de calotte humaine découvert le 22 octobre 1967 par F. Poplin (Guillien, 1968).<br />
Cette calotte est étudiée par Le Mort (1981 : 77) dans le cadre de son doctorat<br />
(voir aussi Le Mort, 1987, 1988a et b). Elle fait une description complète et détaillée des<br />
stries de découpe qu’elle observe à la surface de cet arrière-crâne. Elle en conclut que les<br />
muscles de la nuque ont probablement été sectionnés et que le pariétal droit semble<br />
avoir été gratté. Ce serait donc des traces de décarnisation. Elle propose par la suite<br />
deux hypothèses pour expliquer la présence de ces stries : soit une pratique funéraire de<br />
type inhumation en deux temps soit une pratique anthropophagique (Le Mort, 1987).<br />
249
Un aspect taphonomique<br />
Elle souligne néanmoins le fait qu’on ne puisse trancher en faveur de l’une ou de l’autre<br />
des hypothèses en raison de "l’absence d’autres documents" (Le Mort, 1987 : 156), cette<br />
pièce étant à l’époque la seule de la collection où sont décrites des modifications<br />
anthropiques. Garralda et collaborateurs (2005) publient par la suite des photographies<br />
prises au microscope électronique à balayage de la région nuchale de l’arrière-crâne. Ils<br />
avancent d’autres hypothèses : il pourrait s’agir de manipulations sans intention précise<br />
ou avec des raisons actuellement inconnues.<br />
Depuis la reprise des fouilles en 2001, Maureille et al. (2007b, 2010b) ont eux<br />
aussi observé la présence de stries de découpe et d’autres stigmates d’origine<br />
anthropique (fracturation sur os frais avec point d’impact) sur un certain nombre de<br />
pièces mises au jour durant les dernières campagnes de fouilles. La présence d’activité<br />
de découpe et de fracturation des corps, parallèlement à de la boucherie à but<br />
alimentaire sur la faune, a permis de se poser la question d’une exploitation<br />
fonctionnelle des corps humains compatible avec l’acquisition de ressources alimentaires,<br />
et donc de proposer l’hypothèse d’un cannibalisme aux Pradelles.<br />
250
2. Matériel de comparaison<br />
Un aspect taphonomique<br />
La liste des restes humains des Pradelles étudiés dans cette partie est présentée<br />
en annexe 7.<br />
L’hypothèse de départ pour expliquer la présence de stigmates anthropiques sur<br />
les restes humains des Pradelles étant le cannibalisme (Maureille et al., 2007b., 2010b),<br />
nous avons voulu la tester en comparant les stigmates observés sur ces vestiges avec<br />
ceux provenant d’assemblages issus de probables pratiques cannibales (Gran Dolina,<br />
Krapina, Les Perrats, El Mirador et los Mancos : figure 116), et avec la faune des<br />
Pradelles, méthode développée par Villa et al. (1986a et b).<br />
Afin de déterminer la raison de la fracturation et de la représentation<br />
anatomique, nous avons choisi de confronter nos données avec celles issues<br />
d’assemblages dont la fracturation et la représentation des os sont dues à un choix<br />
principalement anthropique (les sites de cannibalisme) et avec celles issues de sites où<br />
seuls des phénomènes non biologiques sont intervenus pour expliquer ces deux variables<br />
(le Tumulus des Sables et l’hypogée II des Mournouards : figure 116). Dans le cas du<br />
Tumulus des Sables, la fragmentation ainsi que la préservation et la représentation<br />
squelettique sont imputables à la pression sédimentaire et la densité des os. Dans le cas<br />
de l’Hypogée des Mournouards, seul le phénomène de conservation différentielle,<br />
conséquence des différences de densité des éléments, est entré en jeu.<br />
Enfin, dans le but d’intégrer les résultats obtenus aux Pradelles dans un contexte<br />
plus large, à savoir le monde moustérien européen, nous avons étudié des collections<br />
provenant d’autres gisements moustériens où des traces d’activités anthropiques avaient<br />
été mises en évidence (La Quina, La Chaise Abri Suard, Combe-Grenal et Krapina :<br />
figure 116). Les observations ainsi faites ont été comparées avec celles provenant de la<br />
collection des Pradelles.<br />
251
2.1. Sites de cannibalisme<br />
Figure 116 : Sites de comparaison européens.<br />
2.1.1. Gran Dolina (Sierra de Atapuerca, Espagne)<br />
Un aspect taphonomique<br />
Au sein de la Sierra de Atapuerca, près de Burgos en Espagne, quatre gisements<br />
archéologiques livrant des vestiges humains ont été reconnus et fouillés. Parmi eux,<br />
Gran Dolina, où la couche Aurora TD6 datée de 780 000 ans BP (Parés et Pérez-<br />
Gonzáles, 1999) a livré des restes humains identifiés comme Homo antecessor.<br />
Les restes de six individus ont ainsi été mis au jour sur une aire de fouille de 7m²<br />
et 30 cm d’épaisseur, épars et mélangés avec des restes de faune et des vestiges<br />
lithiques. Le site correspondrait à un camp de base où les Hominidés auraient amené des<br />
carcasses entières de faune (Saladié et al., 2011). Fernández-Jalvo et al. (1999b) et Diez<br />
et al. (1999) ont identifié de nombreux stigmates anthropiques résultant d’activités de<br />
consommation, sur les restes humains et sur les restes de faune. À l’inverse de Carbonell<br />
et al. (2010) qui interprètent la consommation des Hommes comme culturelle,<br />
Fernández-Jalvo et al. (1999b) considèrent qu’il n’existe pas d’évidence d’une pratique<br />
rituelle et parle plutôt de "cannibalisme gastronomique".<br />
252
2.1.2. Les Perrats (Agris, Charente)<br />
Un aspect taphonomique<br />
Le site, localisé sur la commune d’Agris (Charente) au nord-est d’Angoulême, a<br />
été découvert en 1981 et est surtout connu pour la mise au jour d’un casque celtique daté<br />
du 4 e siècle avant J.C (Eluère et al., 1987).<br />
De nombreux autres niveaux d’occupation (mésolithique, néolithique, Âge du<br />
Bronze, 2 ème Âge du Fer, gallo-romain et médiéval) ont été mis au jour agrémentant une<br />
archéo-stratigraphie qui s’étend sur plus de 8000 ans. Les fouilles ont tout d’abord été<br />
menées entre 1981 à 1994 à l’intérieur de la grotte par J. Gomez de Soto, puis elles ont<br />
été reprises entre 2002 et 2008 afin d’étudier la zone d’effondrement du porche ainsi que<br />
la zone située en avant de ce porche, sous la direction de B. Boulestin. La salle<br />
principale, mesurant 27 mètres de long, donne naissance à un réseau de galeries<br />
atteignant une longueur totale de 300 m (Boulestin, 1999).<br />
Dans ce travail nous nous sommes intéressée au complexe 1150, c’est-à-dire à<br />
l’occupation mésolithique, circonscrite à la zone du porche de la grotte sur une vingtaine<br />
de mètres carrés. Il semblerait que ce complexe soit remanié et il s’agirait donc d’un<br />
secteur où les os seraient en position secondaire. La fréquentation du site par les<br />
mésolithiques daterait du dernier tiers du 8 ème millénaire avant J.-C. (Boulestin, 2010).<br />
L’étude de l’assemblage humain découvert entre 1981 et 1994 a été réalisée de<br />
manière exhaustive par Boulestin (1999). Cet assemblage se compose de 554 restes<br />
humains, correspondant à un minimum de huit individus : cinq adultes et trois enfants.<br />
Ils ont été découverts mélangés à des vestiges de faune, principalement du chevreuil, et<br />
à des artefacts lithiques. Une grande partie d’entre eux portent à leur surface des indices<br />
d’une fracturation intentionnelle ainsi que d’une découpe étendue des masses<br />
musculaires. Les modifications anthropiques pouvant s’inscrire dans le cadre d’un<br />
processus d’exploitation fonctionnelle des corps compatible avec l’acquisition de<br />
nourriture, Boulestin (1999) propose donc l’hypothèse d’une pratique du cannibalisme<br />
aux Perrats. Il est, par ailleurs, très probable qu’une partie des traces de rongement<br />
observées sur certains restes osseux soit le témoignage direct d’une consommation de<br />
l’Homme par l’Homme (Boulestin, 1999 : 171).<br />
2.1.3. El Mirador (Sierra de Atapuerca, Espagne)<br />
Tout comme Gran Dolina, le gisement d’El Mirador se situe dans le complexe de<br />
sites de la Sierra de Atapuerca, près de Burgos dans le nord-ouest de l’Espagne. Cinq<br />
niveaux ont été datés de l’ Âge du Bronze, la couche livrant les restes humains a été daté<br />
entre 4400 et 4100 BP, datation calibrée (Cáceres et al., 2007).<br />
Les vestiges humains viennent principalement du niveau MIR4 (NR = 97) sur une<br />
petite surface fouillée de 40x25x10 cm. Sept restes humains proviennent de la couche<br />
MIR2 et deux de la couche MIR3. La localisation de ces vestiges au sein de ces deux<br />
253
Un aspect taphonomique<br />
couches est due aux perturbations par les lièvres. L’ensemble des restes humains<br />
correspond à un minimum de six individus (Cáceres et al., 2007).<br />
Cáceres et al. (2007) ont mis en évidence sur les ossements des stigmates de<br />
démembrement, décharnement, fracturation anthropique, cuisson et consommation<br />
(traces de dents humaines). Ils ont donc interprété l’assemblage comme résultant de<br />
cannibalisme "gastronomique", aucun comportement symbolique n’ayant été mis en<br />
évidence.<br />
2.1.4. Mancos Canyon 5MTUMR-2346 (Colorado, États-Unis)<br />
Le gisement de Mancos Canyon 5MTUMR-2346 se situe dans le sud-ouest du<br />
Colorado, au sud du Mesa Verde National Park. Il a été fouillé à partir de 1973.<br />
L’occupation humaine par les Anasazi remonte à la première moitié du 12 ème siècle après<br />
J.C., correspondant à la période Pueblo III.<br />
Un minimum de 29 individus, hommes, femmes et enfants, ont été mis au jour<br />
sur le sol de ce pueblo. White a réalisé une étude exhaustive des vestiges humains et a<br />
décrit un grand nombre de modifications de surface anthropique liés à la découpe, la<br />
fracturation et la cuisson (White, 1992). Il a alors mis en évidence que ces restes<br />
résultent de la consommation des corps par l’Homme.<br />
2.2. Série moustériennes<br />
2.2.1. Krapina (Croatie)<br />
Découvert en 1895 sur la colline de Hušnjakovo, au nord de la Croatie, l’abri-sous<br />
roche de Krapina fut fouillé entre 1899 et 1905 par Gorjanović-Kramberger (1906). Lors<br />
de la fouille, D. Gorjanović-Kramberger suit les couches stratigraphiques et note<br />
l’emplacement de chaque pièce archéologique. La stratigraphie est alors découpée en<br />
neuf niveaux dont les niveaux 3 et 4 appelés « zona s Homo » livrant la majorité des<br />
restes humains mélangés à de la faune et à de l’outillage lithique. Cependant, quelques<br />
restes humains dont Krapina 1 et Krapina 11, ont été mis au jour dans le niveau 8. La<br />
présence de vestiges lithiques, de foyers et de restes de boucherie à travers l’ensemble de<br />
la séquence plaide pour une occupation "continue" du site. D’après Rink et al.<br />
(1995), l’occupation serait alors assez brève dans le temps car des datations par ESR et<br />
U/Th, à la base et au sommet de la séquence, donnent des dates assez proches aux<br />
environs de 130 000 ans BP.<br />
La collection de Krapina se compose de plus de 900 vestiges humains, matures et<br />
immatures, ce qui en fait une des plus importantes collections de restes néandertaliens<br />
découverte à ce jour. Le nombre minimum d’individus serait de 75 à 82 d’après les dents<br />
pour Wolpoff (1979), dont environ 43 adolescents et adultes (Trinkaus, 1985).<br />
254
Un aspect taphonomique<br />
Bocquet-Appel et Arsuaga (1999) se sont penchés sur le profil de mortalité obtenu<br />
à partir de cette collection. Ils émettent l’hypothèse d’une accumulation de type<br />
catastrophique non attrionnelle pouvant être causée par une sévère fluctuation<br />
environnementale. Cependant, nous tenons à rester très prudente quant à ces résultats,<br />
certains problèmes méthodologiques pouvant être soulevés (e.g. le calcul du nombre<br />
minimum d’individus ainsi que la répartition par classe d’âge).<br />
Afin d’expliquer l’importante fragmentation des restes, de même que la présence<br />
de traces de découpe et de brûlure, des auteurs, Gorjanović-Kramberger le premier, ont<br />
suggéré des pratiques cannibales (e.g. Gorjanović-Kramberger, 1906 ; Hrdlička, 1930 ;<br />
Vallois, 1961 ; Ullrich, 1982, 1986 ; Patou-Mathis, 1997). Cette interprétation fut<br />
longtemps partagée par une majorité de la communauté scientifique. Mais depuis les<br />
années 1980, elle a été mise en doute (Trinkaus, 1985 ; Frayer et al., 2006 ; Orschiedt,<br />
2008) voire réfutée par Russell (1987a et b), préférant l’hypothèse d’une inhumation<br />
secondaire naturelle ou anthropique.<br />
Suite à nos propres observations portant sur la collection de Krapina, nous<br />
pouvons mettre en évidence des schémas de traitement qui correspondent à une<br />
exploitation fonctionnelle des corps à visée nutritive (levée de l’échine, destruction<br />
différentielle des diaphyses d’os longs, de leurs extrémités et des vertèbres … : <strong>Mussini</strong><br />
et Boulestin, sous presse). Pour la suite de ce travail, nous intègrerons donc l’assemblage<br />
de Krapina aussi bien dans les comparaisons sur le traitement des corps au moustérien<br />
que sur celui résultant de possibles pratiques cannibales.<br />
2.2.2. Combe-Grenal (Domme, Dordogne)<br />
Le gisement de Combe-Grenal est une grotte qui se situe dans une petite vallée à<br />
l’est de Domme (24), près de la vallée de la Dordogne. Le gisement fut découvert en 1816<br />
par F. Jouannet. Des fouilles y ont été conduites en 1930 par D. et E. Peyrony, puis<br />
entre 1953 et 1965 par F. Bordes. Trois unités principales ont été distinguées par<br />
F. Bordes et collaborateurs (1966) : les couches 64 à 56 livrant une « industrie<br />
acheuléenne » et formées à la fin du stade isotopique 6 ; les couches 55 à 36 livrant du<br />
Moustérien typique (sauf la couche 38 avec du Moustérien à denticulés) et formées<br />
durant le stade isotopique 5 ; les couches 35 à 1 formées pendant les stades isotopiques 4<br />
et 3 et dans lesquelles ont été identifiés différents faciès du Moustérien.<br />
Des restes humains ont été découverts dans les niveaux moustériens (Garralda et<br />
Vandermeersch, 2000), principalement dans le niveau 25, aussi appelé couche N par<br />
F. Bordes, qui a livré 25 fragments osseux et dentaires humains. Les vestiges humains<br />
qui ont conservé leurs références (N = 16) ont été découverts épars et mélangés avec des<br />
outils et de la faune. Le niveau 25, ainsi que les niveaux 24 et 23, appartiennent à une<br />
phase attribuée à un climat très froid et sec. Le Renne y est dominant et l’industrie est<br />
moustérienne de type Quina. D’après Guadelli et Laville (1990) qui ont établit des<br />
phases chronologiques sur les données sédimentologiques et palynologiques, les niveaux<br />
255
Un aspect taphonomique<br />
35 à 22 sont attribués au stade isotopique 4, entre 75 000 et 65 000 ans BP. Le spectre<br />
faunique correspond à une nette dégradation thermique accompagnée d’une<br />
augmentation de la sécheresse (Guadelli et Laville, 1990).<br />
En 1989, Le Mort publie une étude portant sur les traces de décharnement<br />
présentes sur quelques restes humains de Combe-Grenal (Le Mort, 1989). Elle compare<br />
ainsi les traces laissées sur trois fragments de mandibule et une portion distale<br />
d’humérus (Combe-Grenal I, Combe-Grenal III, Combe-Grenal IV et Combe-Grenal X ou<br />
567) avec des incisions présentes sur une série de mandibule et d’humérus de Renne<br />
provenant du même niveau, grâce à une observation au microscope électronique à<br />
balayage. Elle conclut à des traces de désarticulation de la mandibule sur Combe-Grenal<br />
III, d’écorchement des muscles peauciers sur la mandibule Combe-Grenal IV et de<br />
décarnisation ainsi que de désarticulation sur l’humérus Combe-Grenal X ou 567. Le<br />
Mort propose alors les deux hypothèses classiques de cannibalisme et de sépulture en<br />
deux temps pour expliquer la présence de ces traces mais souligne encore une fois le<br />
problème posé par le faible nombre de pièce dans cette collection pour trancher en faveur<br />
de l’une ou de l’autre hypothèse. La différence dans la localisation des stries de découpe<br />
sur les restes humains et sur les restes fauniques du même site constitue, d’après Le<br />
Mort, « un argument en faveur de l’hypothèse d’une pratique funéraire proche des<br />
sépultures en deux temps » (Le Mort, 1989 : 86) car cela va à l’encontre du critère en<br />
faveur du cannibalisme mis en place par Villa et al. (1986a ; 1986b).<br />
Garralda et collaborateurs ont repris l’étude des vestiges humains de Combe-<br />
Grenal III et de Combe-Grenal 567 au microscope électronique à balayage. Ils proposent<br />
d’autres interprétations possibles : des traces produites par l’homme sans intention<br />
précise ou pour des raisons inconnues à l’heure actuelle (Garralda et Vandermeersch,<br />
2000 ; Garralda et al., 2003, 2005), ce que les auteurs proposent aussi aux Pradelles<br />
(Garralda et al., 2005).<br />
2.2.3. La Chaise-abri Suard (La Chaise-de-Vouthon, Charente)<br />
Le gisement de La Chaise dans la commune de La Chaise-de-Vouthon (Charente)<br />
se compose d’un certain nombre de grottes et d’abris dont l’abri Suard, mis au jour en<br />
1870. Des fouilles y furent entreprises entre 1949 et 1959 par R. David puis de 1972 à<br />
1975 par A. Debénath.<br />
Dans l’abri Suard, 52 restes humains, adultes et immatures ont été découverts<br />
dans des sédiments sous-jacents à un niveau stalagmitique dont la base est datée par<br />
U/Th de 101 000 ± 7 000 ans (Blackwell et al., 1983). L’occupation livrant les restes<br />
humains daterait donc de la fin du stade isotopique 6.<br />
Ces derniers correspondent à un minimum de dix individus adultes et sept<br />
immature (Teilhol, 2002). Teilhol (2002) a observé un certain nombre de stries d’origine<br />
anthropique sur les fragments de la voûte crânienne des immatures qu’elle met en lien<br />
256
Un aspect taphonomique<br />
avec leur état de conservation (les stries ne se retrouveraient quasiment que sur les<br />
restes fragmentés), mais qu’elle n’interprète pas.<br />
2.2.4. La Quina (Charente)<br />
Le site de la Quina se localise à une vingtaine de kilomètres au sud-est<br />
d’Angoulême (Charente), sur la rive gauche du Voultron, affluent de la Lizonne.<br />
Le site est découvert en 1881, après de premières mises au jour ponctuelles de<br />
matériel lithique et de faune dès 1872. Plusieurs fouilles sont menées à la fin du 19 ème<br />
siècle puis en 1905 par L. Henri-Martin qui décide d’en entreprendre, et ce jusqu’en<br />
1936. Sa fille G. Henri-Martin prend la suite et fouille à La Quina de 1953 à 1975. Enfin,<br />
entre 1985 et 1995, de nouvelles campagnes sont menées par A. Debénath et<br />
A. J. Jelinek (Verna, 2006).<br />
Les restes humains isolés (c'est-à-dire l’ensemble de la collection anthropologique<br />
à l’exception du squelette adulte LQ5 et du bloc cranio-facial d’enfant LQ18) ont été<br />
découverts dans différentes couches de la Station amont du gisement (Verna, 2006).<br />
Verna (2006 : 514 ; Verna et d'Errico, 2011) mentionne la présence de stries de<br />
découpe sur les fragments de pariétaux LQ23a, LQ23b et LQ23c provenant de la<br />
tranchée L et du niveau 2 d’après L. et G. Henri-Martin. Elle ne discute cependant pas<br />
des gestes qui ont produit ces modifications anthropiques. Elle a de plus mis en évidence<br />
des traces d’utilisation d’une de ces pièces crâniennes en tant que retouchoir. Selon<br />
Verna et d’Errico (2011 : 155) «Although we cannot rule out the possibility of<br />
opportunistic behaviour, our findings raise the possibility that the procurement,<br />
preparation, and use of LQ23b as retoucher reflect a goal-directed behaviour indicating<br />
the conscious and deliberate use of human bone as a raw material in the Middle<br />
Palaeolithic.»<br />
2.3. Autres sites<br />
2.3.1. Le Tumulus des Sables (Saint-Laurent-Médoc, Gironde)<br />
Le Tumulus des Sables, se situe dans la cour de l’école maternelle de la commune<br />
de Saint-Laurent-Médoc (Gironde). Depuis 2006, des fouilles sont entreprises<br />
annuellement sous la direction de P. Courtaud et d’A. Chancerel.<br />
Le site est formé d’un tertre de sable peu élevé, d’axe SE/NO, qui fut en partie<br />
remanié lors des travaux d’aménagement de l’école et de la cour. Cette sépulture<br />
collective non mégalithique fut érigée en matière périssable (absence d’orthostat, de<br />
muret et de tranchées de fondation) et utilisée par les Campaniformes. Ont été<br />
découverts, outre les restes humains, de l’outillage lithique (dont des pointes de flèche à<br />
pédoncule et ailerons), du matériel céramique, du matériel métallique, des éléments de<br />
parure et quelques rares vestiges de faune. Une datation calibrée sur un fragment de<br />
257
Un aspect taphonomique<br />
vertèbre d’enfant a donnée un âge de 3 511 ± 136 ans avant J.-C. Une deuxième analyse<br />
sur une autre pièce a livré un âge d’environ 2 300 ans avant J.-C. La première datation<br />
correspondrait à la mise en place du tumulus à la fin du Néolithique moyen ou au début<br />
du Néolithique récent. La deuxième datation correspondrait à la réutilisation de cette<br />
structure par les Campaniformes (Courtaud et al., 2007).<br />
La stratigraphie est lenticulaire. Elle est alimentée par le dépôt lui-même ainsi<br />
que par l’apport de sédiments extérieur et par une sédimentation ascendante. Le<br />
sédiment étant constitué de sable fin.<br />
Au sein de la structure funéraire, plus de 10 000 vestiges humains ont été<br />
découverts à ce jour sur une surface de 22 m² (Courtaud et al., 2010). Les pièces sont<br />
petites et très fragmentées (mis à part les petits vestiges tel que les os des mains et des<br />
pieds). En 2008, le nombre minimum d’individus était de 29 : 21 adultes et huit<br />
immatures. Aucune répartition particulière des ossements n’a été mise en évidence,<br />
témoignant alors d’une sépulture collective « classique » (Courtaud et al., 2007).<br />
L’assemblage des vestiges humains se compose de restes fragmentés et de restes<br />
complets. Les connexions anatomiques sont absentes. La fragmentation est la<br />
conséquence de la pression exercée par les sédiments sur les dépôts (Courtaud, comm.<br />
perso).<br />
2.3.2. L’hypogée II des Mournouards (Mesnil-sur-Oger, Marne)<br />
En 1958, deux grottes creusées dans la craie sont découvertes au lieu-dit Les<br />
Mournouards, à Mesnil-sur-Oger dans la Marne. Elles datent du Néolithique de l’aire<br />
culturelle Seine-Oise-Marne. L’ensemble des données provient de la monographie<br />
publiée par Leroi-Gourhan et al. (1962). L’une des grottes, l’hypogée II, se compose d’un<br />
couloir d’accès, d’une « anté-grotte » et d’une chambre sépulcrale divisée en deux<br />
chambres séparées par des piliers latéraux. De nombreux restes humains ainsi que de<br />
l’industrie lithique (principalement des flèches et des couteaux), de l’industrie sur os et<br />
bois de cerf (poinçons, "lissoirs" …) et une abondante quantité d’objets de parure y ont<br />
été mis au jour. Les restes humains de cet hypogée correspondent à un minimum de 33<br />
individus : 14 enfants, cinq adolescents et 14 adultes et « il semble que le choix de<br />
l’emplacement des corps dans l’hypogée n’ait pas été dicté par des considérations d’âge ou<br />
de sexe » ( : 58). « Tous les détails de position, pour les squelettes en connexion comme<br />
pour les parties isolées montrent que les corps étaient introduits dans l’hypogée sans<br />
décharnement préalable et que leur désorganisation s’est opérée sur place » ( : 78). Les<br />
corps auraient été protégés par une enveloppe qui « ne paraît pas voir recouvert la tête,<br />
car le crâne est rarement resté à proximité du reste du corps » ( : 81). « Les parties encore<br />
enveloppées étaient refoulées et les os isolés placés soit le long des parois, soit dans les<br />
angles, soit encore sur les corps eux-mêmes. Le nouveau corps était alors glissé dans<br />
l’espace disponible ou posé sur l’amoncellement de squelettes antérieurs » ( : 82).<br />
258
Un aspect taphonomique<br />
L’intérêt de ce site pour notre étude réside dans le fait que cela soit une sépulture<br />
a priori non perturbée entre son fonctionnement et sa découverte. La préservation des<br />
éléments dans cet assemblage est donc principalement la conséquence de phénomènes<br />
"naturels" (e.g. selon la densité des restes).<br />
2.4. La faune des Pradelles<br />
Entre 2001 et 2010, environ 20 000 restes de faune ont été coordonnés sur le site<br />
des Pradelles (Maureille et al., 2010a). 90% d’entre eux sont issu des ensembles<br />
stratigraphiques 2a, 2b, 4a, 4b et 5 de la coupe Est (Texier et Couchoud dans Maureille<br />
et al., 2007a : 68-71). L’ensemble des vestiges fauniques a été étudié par S. Costamagno,<br />
C. Beauval et W. Rendu. Leur étude est synthétisée dans le chapitre 1.7.2-3 (p.46).<br />
Nous n’utiliserons dans cette analyse comparative que les données concernant les<br />
restes de Renne des faciès 2a, 2b, 4a et 4b découverts entre 2002 et 2007. Elles<br />
proviennent de la base de données créée par C. Beauval, S. Costamagno et W. Rendu<br />
dans le cadre de leur étude de la macrofaune des Pradelles. Vu le nombre considérable<br />
de restes de Renne découverts sur le site (Maureille et al., 2010a), nous considérerons<br />
que l’ensemble 2002-2007 est représentatif de l’ensemble des vestiges mis au jour.<br />
259
3. Méthode<br />
Un aspect taphonomique<br />
Chaque pièce a été observée à l’aide d’une loupe à main de grossissement x3, puis,<br />
systématiquement à l’aide de loupes binoculaires. Dans le cas des vestiges des Pradelles,<br />
nous avons utilisé une loupe binoculaire Olympus ainsi qu’un macroscope Leica Z16 1PO<br />
(grossissement x 5,7 et x 10) disponible au sein de l’équipe Préhistoire,<br />
Paléoenvironnement et Patrimoine. Huit d’entre eux avaient été analysés lors de notre<br />
mémoire de Master 2 avec un microscope électronique à balayage du Centre de<br />
Ressources en Microscopie Électronique et Microanalyse (CREMEM) de l’<strong>Université</strong><br />
<strong>Bordeaux</strong> 1, à savoir un microscope ZEISS, modèle EVO 50, en mode low vacuum.<br />
Le microscope électronique à balayage (MEB ou SEM pour Scanning Electron<br />
Microscopy), est employé depuis plusieurs décennies en archéologie pour affiner les<br />
observations des atteintes taphonomiques. Ce matériel permet de réaliser des clichés des<br />
surfaces osseuses de haute qualité ainsi que d’observer de très petits stigmates (White,<br />
1992 : 109 ; Fisher, 1995). C’est pourquoi, de nombreux auteurs l’utilisent en archéologie<br />
expérimentale, à visée méthodologique, afin de différencier certaines de ces atteintes,<br />
par exemple les stries de découpe par rapport aux traces de piétinement (Behrensmeyer<br />
et al., 1986 ; Olsen et Shipman, 1988), les impacts de percussion par rapport aux traces<br />
de dents de carnivores (Blumenschine et Selvaggio, 1988), les traces de dents par rapport<br />
à d’autres processus non animal (Landt, 2007), les stries de découpe réalisées par des<br />
bifaces ou des outils retouchés (de Juana et al., 2010) ou encore pour déterminer la<br />
direction du geste à partir de stries (Bromage et Boyde, 1984). Dans certaines études de<br />
sites, le MEB est employé sur du matériel archéologique pour décrire des modifications<br />
de surface telles que les stries de découpe (Fernández-Jalvo et al., 1999a ; Choi et<br />
Driwantoro, 2007), les stigmates liés à l’ingestion des os par les carnivores (D'Errico et<br />
Villa, 1997) etc. Cependant, le fort coût en temps et en argent de son utilisation a été<br />
pointé du doigt par de nombreux auteurs qui préfèrent l’étude à la loupe binoculaire ou<br />
au macroscope (White, 1992 : 109 ; Blumenschine et Marean, 1993 ; Fisher, 1995 ;<br />
Blumenschine et al., 1996 ; Boulestin, 1999 ; Domínguez-Rodrigo et al., 2009). De plus, le<br />
MEB entraîne des limitations d’études inhérentes à la préparation du spécimen : taille<br />
du spécimen ou fabrication du moulage (Fisher, 1995). Ayant cependant eu l’opportunité<br />
de réaliser des clichés au Microscope électronique à balayage de l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1,<br />
nous avons voulu, par cette méthode, approfondir l’observation de certaines pièces : six<br />
fragments de voûte crânienne, la patella et un fragment de diaphyse tibiale. Pour ce<br />
faire, nous avons réalisé des empreintes à l’aide d’un catalyseur et d’une base light provil<br />
®Novo. Puis nous fait des moulages avec une résine et un durcisseur Pascal Rogier<br />
Moulage ®.<br />
Nous avons choisi de décrire les restes des Pradelles selon chaque critère<br />
présentés dans le chapitre 4 (Partie III), et au sein de chacun d’entre eux nous avons<br />
260
Un aspect taphonomique<br />
étudié leurs atteintes selon les différentes parties anatomiques. Cet ordre diffère de celui<br />
utilisé par White (1992) et après lui par Boulestin (1999) qui ont ordonné leur étude par<br />
partie anatomique, puis au sein de chacune d’entre elle, les différents critères ont été<br />
présentés. Nous avons choisi une logique différente afin de faciliter les comparaisons<br />
inter-assemblages.<br />
3.1. Position des os<br />
Afin d’étudier la position des vestiges humains (mais aussi fauniques dans le<br />
cadre de l’étude comparative) au sein du gisement des Pradelles, nous avons utilisé les<br />
répartitions des vestiges coordonnées réalisées en DAO (Dessin Assisté par Ordinateur)<br />
par L. Bouchard. Nous avons ainsi travaillé sur des coupes frontales d’orientation Nord-<br />
Sud et des vues sommitales du locus Est (figure 12). Ces planches nous permettent de<br />
localiser les restes humains au sein du site et de l’ensemble des vestiges coordonnés lors<br />
de la fouille.<br />
Nous avons, de plus, étudié la position relative des restes humains selon<br />
différents paramètres : restes crâniens versus infracrâniens ; restes matures versus<br />
immatures … L’objectif étant alors de discuter de la position des os selon ces paramètres.<br />
Mais l’histoire géologique du site depuis la formation de cet assemblage est aussi<br />
à prendre en compte pour expliquer, entre autre, la position des restes. Cette histoire<br />
provient de l’étude sédimentologique et géologique du site et de l’étude taphonomique<br />
des restes.<br />
3.2. Préservation des vestiges et état de surface<br />
La préservation des restes humains a été quantifiée principalement dans le cadre<br />
de la comparaison avec les vestiges de faune. En effet, il semblait intéressant pour<br />
discuter du mode de dépôt de ces différents vestiges, de comparer leur état de<br />
conservation. Pour ce faire, ont été décrites les atteintes qui n’étaient ni anthropique ni<br />
dues aux carnivores (corrosion, délitement, exfoliation, craquelures, émoussé, traces de<br />
manganèse, de racine, dépôts calcitiques) et un pourcentage d’éléments et de restes<br />
complets a été calculé.<br />
Pourcentage d’éléments/de restes complets<br />
Le pourcentage d’éléments complets, qui donne une indication quant à l’état de<br />
préservation des vestiges, a été calculé pour chaque élément (osseux et dentaire) selon la<br />
méthode mise en place par Todd et Rapson (1988) :<br />
261
Un aspect taphonomique<br />
Ce pourcentage a été utilisé dans la comparaison avec des séries<br />
anthropologiques.<br />
Cependant, nous voulions aussi confronter ce taux avec celui obtenu avec la faune<br />
pour avoir des informations quant à la préservation des vestiges humains vis-à-vis de<br />
ceux de la faune.<br />
Dans le cas de la faune des Pradelles, fouilles 2002 à 2007, le NME n’a pas été<br />
déterminé. Nous avons alors calculé, chez l’Homme et le Renne, pour chaque élément le<br />
pourcentage de restes complets par rapport au nombre total de restes pour cet élément :<br />
État de surface<br />
La quantification de l’état de préservation des os permet aussi de déterminer à<br />
quel point la lecture des stigmates de surface peut être altérée. Nous pouvons alors<br />
modérer les études comparatives concernant par exemple la quantité de stries de<br />
découpe pour un élément osseux entre les assemblages.<br />
Les atteintes dues à des processus physiques et chimiques varient en intensité<br />
selon les conditions micro-environnementales telles que l’humidité, l’acidité du sol, la<br />
température et l’ensoleillement (Behrensmeyer, 1978 ; Brain, 1981 ; Fisher, 1995 : 31 ;<br />
Andrews, 1997). Elles influent sur la lisibilité des modifications d’ordre anthropique et il<br />
est donc nécessaire d’enregistrer les pourcentages de surfaces atteintes par ces processus<br />
lors de la quantification des stries de découpe ou des traces de dent (Lyman, 1992 ;<br />
White, 1992 : 120 ; Fisher, 1995 : 32).<br />
En ce qui concerne l’état de surface des vestiges, nous avons donc décrit chaque<br />
pièce à l’œil nu. Les critères retenus sont ceux qui ont été employés par les<br />
archéozoologues dans la base de données sur la faune des Pradelles, afin que ces données<br />
soient comparables (Maureille et al., 2007a). Ont donc été cotés la lisibilité des surfaces,<br />
la présence de craquelures (fendillements formant un réseau en mosaïque à la surface de<br />
l’os), l’état de corrosion, le délitement (enlèvement de matière parallèlement à la surface,<br />
selon des couches), l’exfoliation (séparation de matière sous forme de petites lames ou de<br />
plaques), l’émoussé des bords (rendus usés et lisses), les dépôts d’oxydes de manganèse,<br />
les traces de racines (formées de sillons en circonvolution, résultant d’une attaque<br />
chimique), les dépôts calcitiques (formation d’un film ou de concretions de carbonate de<br />
calcium) et les altérations chimiques dues à la digestion des os et dents.<br />
Mis à part l’état général de lisibilité de surface, les autres critères ont été<br />
uniquement observés comme présents ou absents sur les restes de faune. Dans un souci<br />
262
Un aspect taphonomique<br />
de précision, nous avons décrit l’étendue de chacun de ces critères (faces externe et<br />
interne cumulées) pour les restes humains.<br />
Ces variables (lisibilité des surfaces, craquelures, état de corrosion, délitement,<br />
exfoliation, émoussé, traces de manganèse, de racines, dépôts calcitiques, altération<br />
chimique) ont alors été côtés pour chaque vestige de 0 à 4 (Costamagno, 1999) :<br />
- 0 : os intact<br />
- 1 : moins de 25 % de la surface atteinte<br />
- 2 : 25 à 50 % de la surface atteinte<br />
- 3 : 50 à 75 % de la surface atteinte<br />
- 4 : plus de 75 % de la surface atteinte<br />
Pour ces observations, nous avons utilisé le nombre de restes et non le nombre de<br />
pièces après remontage. En effet, seul le nombre de restes étant accessible pour les<br />
données sur la faune, il était nécessaire de travailler à partir des mêmes paramètres<br />
entre les deux assemblages. Les données en résultant ont été comparées avec le test du<br />
χ².<br />
3.3. Représentation squelettique<br />
Elle correspond au pourcentage de représentation PR, appelé aussi pourcentage<br />
de survie (Brain, 1981 : 21) ou pourcentage de conservation (Brezillon dans Leroi-<br />
Gourhan et al., 1962). Elle se calcule à l’aide du nombre minimum d’individus NMI<br />
(MNI : minimum number of individuals) (e.g. White, 1953 ; Uerpmann, 1973 ; Casteel et<br />
Grayson, 1977 ; Binford, 1984 ; Lyman, 1994b ; Bartram et Marean, 1999), du nombre<br />
minimum d’éléments NME (MNE : minimum number of element) (Binford, 1984 : 50 ;<br />
Bartram et Marean, 1999) ou du MAU (minimum animal unit), dérivé du NME (Binford,<br />
1984 : 50).<br />
NMI<br />
C’est le nombre minimum d’individus que l’on peut individualiser dans un<br />
assemblage osseux donné (White, 1953). Il est inférieur ou égal au nombre réel<br />
d’individu présent dans l’ensemble osseux (NRI), lui-même inférieur ou égal au nombre<br />
initial d’individus (Poplin, 1976).<br />
NME<br />
Le nombre minimum d’éléments (os ou portion d’os selon les études), traduit de<br />
l’anglais de minimum number of elements, est couramment utilisé en archéozoologie (e.g.<br />
Binford, 1984 : 50 ; Badgley, 1986 : 32 ; Bunn et al., 1986 ; Stiner, 1991 ; Bartram et<br />
Marean, 1999) ou en anthropologie (e.g. Leroi-Gourhan et al., 1962 ; Boulestin, 1999 ;<br />
Billman et al., 2000 ; Cáceres et al., 2007). Il est calculé pour chaque os sans tenir compte<br />
263
Un aspect taphonomique<br />
de la latéralisation, il correspond donc à la somme des minimums d’éléments droits,<br />
gauches et indéterminés.<br />
Cependant, ainsi que l’a souligné Boulestin (1999 : 27), selon les auteurs, le terme<br />
"élément" n’est pas employé dans le même sens, bien que généralement utilisé dans le<br />
cadre d’un os entier, il est parfois appliqué à une portion d’os (ex : épiphyse proximale<br />
d’humérus) ou à une région anatomique (ex : main). Il est donc nécessaire de préciser<br />
systématiquement les "éléments" pris en compte.<br />
MAU<br />
Le Minimum Animal Units (Binford, 1978, 1981 ; 1984 : 51) est calculé d’après le<br />
NME, en le divisant par la quantité spécifique (Qsp), à savoir le nombre de fois où<br />
l’élément est rencontré dans le squelette complet (e.g. 1 pour la mandibule et 2 pour le<br />
fémur) :<br />
Pourcentage de survie / Représentation squelettique<br />
Le pourcentage de survie, ou représentation osseuse ou représentation<br />
squelettique, permet de quantifier la représentation de chaque élément anatomique au<br />
sein d’un assemblage afin de discuter de la raison de leur présence ou de leur absence. Il<br />
se calcule d’après la formule (Brain, 1976) :<br />
Dans l’optique d’une comparaison de la représentation squelettique des restes<br />
humains des Pradelles avec les restes fauniques du même site, le NME n’ayant pas été<br />
calculé pour ceux-ci, nous avons réalisé une représentation squelettique avec comme<br />
unité les nombre de restes déterminés : NRD (Poplin, 1976) ou NISP. Mais l’utilisation<br />
du NISP est fortement influencée par la fragmentation de l’assemblage (Lyman, 1994b ;<br />
Knüsel et Outram, 2004). Nous ne pouvons l’utiliser dans le cadre d’une comparaison<br />
inter-collections uniquement si nous considérons que les agents accumulateurs sont les<br />
mêmes et ont atteint les deux assemblages de manière identique. Dans ce cas<br />
uniquement, nous pouvons considérer le taux de fragmentation comme proche et donc<br />
comparer la représentation osseuse ainsi obtenue par les NISP normés : normed NISPs<br />
(Grayson et Frey, 2004) :<br />
Le pourcentage du NNISP se calcule par rapport au NNISP maximal dans<br />
l’assemblage. D’après les travaux de Grayson et Frey (2004), les NNISP et les NME sont<br />
264
Un aspect taphonomique<br />
bien corrélés (pour les sites qu’ils ont étudié : r = 0,98 avec p < 0,001). Le NNISP peut<br />
donc être employé de manière justifiée.<br />
Les données obtenues par NME ou NNISP ont été réparties par éléments<br />
anatomiques. En ce qui concerne les vestiges osseux crâniens, nous les avons tous<br />
regroupés au sein d’une classe "crâne". Les dents n’ont pas été incluses dans cette<br />
section, car elles auraient surévalué la représentation crânienne.<br />
Pour les comparaisons avec la faune et celles inter-sites, le test exact de Fisher a<br />
été appliqué aux résultats obtenus. Ce test permet de comparer deux effectifs entre eux<br />
même si leurs tailles sont très différentes.<br />
Les biais observés dans les profils squelettiques peuvent avoir trois principaux<br />
facteurs : des biais dus à la fouille, un import différentiel des parties anatomiques par les<br />
hommes ou les carnivores et une destruction différentielle des ossements (Klein, 1989).<br />
C’est pourquoi, le profil de représentation squelettique ou profil ostéologique obtenu par<br />
la représentation graphique du pourcentage de survie sera alors interprété en fonction<br />
de la conservation différentielle des os, de l’impact de l’Homme et de celui des carnivores.<br />
3.4. Fracturation<br />
Au cours de l’histoire taphonomique d’un assemblage, les restes osseux peuvent<br />
être fracturés par divers agents, tels que l’Homme, les carnivores mais aussi le<br />
piétinement, les facteurs climatiques et les matériaux encaissants.<br />
À partir de l’aspect des os, et principalement des bords de fractures, et des<br />
stigmates (traces de dents, impacts de percussion …) peuvent être identifiés d’une part<br />
l’état de fraîcheur de l’os au moment de sa fragmentation et d’autre part l’agent<br />
responsable de celle-ci. Nous discuterons de l’état de fraîcheur de l’os, qui est une<br />
condition physique et non des intervalles peri ou post mortem durant lequel l’os a été<br />
fracturé, qui sont des périodes temporelles (Wieberg et Wescott, 2008). De nombreux<br />
auteurs ont décrit des critères très précis utilisables pour faire ces distinctions que cela<br />
soit dans un contexte archéologique ou judiciaire (e.g. Haynes, 1983 ; Maples, 1986 ; Villa<br />
et Mahieu, 1991 ; White, 1992 ; Etxeberria et Carnicero, 1998 ; Boulestin, 1999 ; Wieberg<br />
et Wescott, 2008).<br />
Ces critères seront tous décrits et quantifiés dans deux collections de comparaison<br />
qui serviront de référentiel, l’une pour laquelle nous supposons uniquement une<br />
fragmentation à l’état sec par pression sédimentaire (Tumulus des Sables), pour l’autre<br />
collection (Les Perrats), l’agent accumulateur principal est l’Homme et les nombreux<br />
impacts de percussion ainsi que les desquamations indiquent que les os ont été fracturés<br />
à l’état frais.<br />
Les paramètres utilisés pour définir l’état de fraîcheur des os au moment de la<br />
fracturation sont conditionnés par la proportion résiduelle de collagène dans les os qui<br />
265
Un aspect taphonomique<br />
influe sur la propagation des ondes de chocs (Shipman, 1981b). Après la mort de<br />
l’individu, les protéases cellulaires entrent en action et altèrent la matrice organique de<br />
l’os. Le taux de collagène présent dans les os diminue donc jusqu’à ce qu’il soit nul et que<br />
l’os soit alors totalement minéral et dépourvu de matière organique (correspondant lors<br />
du vivant de l’individu à 30-40% de la masse de l’os), la fossilisation est alors complète<br />
(Dauphin et Lange-Badré, 2000). Généralement, les os fossiles sont enrichis en calcium,<br />
alors que la teneur en phosphore est beaucoup plus variable (Dauphin et Lange-Badré,<br />
2000).<br />
Selon cet état de fraîcheur de l’os, plusieurs paramètres vont différer. Ce sont ces<br />
paramètres qui seront utilisés comme critère de reconnaissance entre un os qui sera<br />
qualifié de frais d’un os sec :<br />
1. L’écart à l’angle droit du bord de fracture (noté EAD), mesuré en degré.<br />
Plus l’os est sec, moins le bord de fracture sera biseauté et plus il se rapprochera<br />
de l’angle droit. Un os fracturé à l’état frais aura donc généralement un angle de fracture<br />
obtus ou aigu (Johnson, 1985 ; Villa et Mahieu, 1991 ; White, 1992). Afin d’homogénéiser<br />
les données, nous utiliserons donc comme paramètre l’écart à 90° du bord de fracture.<br />
Celui-ci sera mesuré pour les restes de la voûte crânienne et pour les os longs des<br />
membres, tous les 10°.<br />
2. La distance d’apparition du diploé (noté DAD), en millimètres, sur les os de la<br />
voûte crânienne. Nous avons, avec B. Boulestin, mis en place ce nouvel indice suite à<br />
l’observation du fait que l’angle du bord de fracture et le décollement des lames externes<br />
et internes (cf infra) qui sont souvent mesurées dans diverses études indiquent la même<br />
donnée ou ne sont pas prises de manière homogène.<br />
Lors d’un réel décollement des lames (avec une composante parallèle à l’une des<br />
tables), l’angle de fracture EAD ne peut pas être mesuré :<br />
À l’inverse, ce ne sont pas toujours de réels décollements qui sont mesurés. La<br />
mesure alors prise est fortement influencée par l’épaisseur de l’os : plus il est épais, plus<br />
la mesure sera importante :<br />
Nous avons donc mesuré la distance d’apparition du diploé (DAD) parallèlement<br />
aux lames grâce à un pied à coulisse (figure 117). Elle est moins influencée par<br />
l’épaisseur que le "décollement" tel qu’habituellement mesuré et peut toujours être<br />
quantifiée, contrairement à l’angle :<br />
266
Figure 117 : Prise de la mesure DAD à l’aide d’un pied à coulisse.<br />
Un aspect taphonomique<br />
De même que pour l’angle du bord de fracture, plus l’os est à l’état frais lors de sa<br />
fracturation, plus la mesure DAD sera importante.<br />
3. La texture du bord de fracture (noté texture) est très souvent utilisé pour discuter<br />
de l’état de fraîcheur de l’os (Shipman, 1981a : 371 ; Villa et Mahieu, 1991). Certains<br />
essais de quantification ont été tentés sans être réellement concluant (Jordana, 2010).<br />
Nous avons donc utilisé les catégories classiques : texture lisse (L), rugueuse (R) ou<br />
mixte (M). Lorsque l’os est fracturé à l’état frais, la texture du bord de fracture sera<br />
assez lisse, contrairement à l’état sec laissant un aspect rugueux. Ce dernier est<br />
conditionné par les fibres de collagène qui sont sectionnées transversalement dans le cas<br />
des os longs, et donnent alors en coupe un état granuleux (Shipman, 1981a ; Johnson,<br />
1985).<br />
4. Les fissures issues de la fracturation sont cotées comme présentes ou absentes.<br />
Dans le cas de la voûte crânienne, des lignes de fracturation concentriques, radiaires ou<br />
en étoile témoignent le plus souvent d’une fracturation sur os frais (Gurdjian et al., 1950<br />
; White, 1992 : 137-138 ; Berryman et Haun, 1996 ; Baumer et al., 2010).<br />
5. Les éclats adhérents sont aussi cotés présents ou absents. Ils sont généralement<br />
petits, au niveau du point d’impact et restent attachés à l’os (Binford, 1981 : 164 ;<br />
Maples, 1986 ; Villa et al., 1986a ; Russell, 1987b ; Villa et Mahieu, 1991 ; White, 1992 :<br />
140 ; Boulestin, 1999 : 58).<br />
6. L’écrasement (ou crushing), c'est-à-dire l’enfoncement ou le déplacement du cortex<br />
à l’intérieur de l’os spongieux (Binford, 1981 : 164 ; White, 1992 : 138) est dû à l’impact<br />
d’un objet contondant, quelle que soit son origine. Il laisse, à son pourtour, des esquilles<br />
adhérentes. Nous notons sa présence ou son absence.<br />
7. La configuration des bords de fracture des os de la voûte, coté régulière ou<br />
irrégulière.<br />
8. La taille des fragments d’os longs : longueur et circonférence. Elles sont cotées<br />
selon la longueur et la circonférence d’une diaphyse d’os long complète en utilisant la<br />
méthode de Villa et Mahieu (1991).<br />
Pour la circonférence :<br />
267
1 : inférieure à la moitié de la circonférence originale,<br />
2 : supérieure à la moitié de la circonférence originale,<br />
3 : complète.<br />
Pour la longueur :<br />
1 : inférieure au quart de la longueur originale,<br />
2 : comprise entre le quart et la moitié de la longueur originale,<br />
Un aspect taphonomique<br />
3 : comprise entre la moitié et les trois-quarts de la longueur originale,<br />
4 : plus des trois-quarts de la longueur originale.<br />
9. La configuration de leurs extrémités peut témoigner de l’état de fraîcheur de l’os<br />
lors de la fracturation selon Villa et Mahieu (1991). Des fractures circulaires, spiralées<br />
sont plutôt observées lorsque l’os a été fracturé à l’état frais (Galloway ’99). Villa et<br />
Mahieu (1991) ont définit trois types d’extrémités des os longs (figure 118) : transverse,<br />
courbe (comprenant des extrémités spiralées et des extrémités en V) et intermédiaire<br />
(des morphologies droites mais sont diagonales).<br />
A B C D E<br />
Figure 118 : Configuration des extrémités des os longs tel que définit par Villa et Mahieu (1991).<br />
A : transverse ; B, C, D : courbe dont B : forme en V et C et D : spirale ; E : intermédiaire. Modifié<br />
d’après les illustrations de Boulestin (1999).<br />
Par la suite, cette catégorisation a été modifiée par Boulestin (1999) afin d’y<br />
apporter des précisions.<br />
Nous utiliserons pour ce travail les configurations décrites par ce dernier et<br />
reprises dans les annexes 8A et 8B.<br />
10. La configuration des bords de fracture est d’après Boulestin (1999 : 160) un des<br />
meilleurs critères pour discuter de l’état de fraîcheur de l’os lors de sa fracturation. Les<br />
configurations ont été cotées suivant les schémas de Boulestin (1999 : figure 24)<br />
reproduit dans l’annexe 8C.<br />
La couleur et la patine du bord de fracture sont bien sûr pris en compte. Ils<br />
n’indiquent pas réellement l’état de fraîcheur de l’os au moment de la fracturation mais<br />
l’ancienneté de la fracture. Si la couleur et la patine du bord diffèrent des surfaces<br />
externes (couleur blanche principalement) c’est que la fracture est récente et présente<br />
alors l’aspect qu’avait l’os en interne.<br />
268
Un aspect taphonomique<br />
Élément concerné Variable<br />
- écart à l’angle droit (EAD)<br />
- texture du bord de fracture<br />
Tous les éléments - fissures issues du bord de fracture<br />
- éclats adhérents<br />
- écrasement<br />
- distance d’apparition du diploé (DAD)<br />
Voûte crânienne<br />
- configuration des bords<br />
- longueur fragment<br />
- circonférence du fragment<br />
Os longs<br />
- configuration de l’extrémité<br />
- configuration du bord (uniquement les fragments non cylindriques)<br />
Tableau 8 : Liste des variables utilisées dans la détermination de l’état de fraîcheur de l’os lors<br />
de la fracturation.<br />
Outre l’état de fraîcheur de l’os lors de sa fracturation, l’agent qui en est à<br />
l’origine peut aussi être déterminé.<br />
Les facteurs climatiques peuvent former des fissurations sur les os conditionnant<br />
par la suite leur fracturation (e.g. Johnson, 1983 ; Lyman, 1994a).<br />
La fracturation des os peut aussi être la conséquence des matériaux encaissants,<br />
lors de l’éboulis de pierres ou par la pression sédimentaire (Fisher, 1995 : 45).<br />
Les carnivores charognant les cadavres ont un impact sur l’intégrité des os. Un<br />
des critères les plus évidents pour le mettre en évidence est la présence de traces de<br />
dents mais aussi les traces d’ingestion (cf. infra).<br />
Le piétinement par des animaux ou des Hommes peut entraîner une importante<br />
fragmentation qui dépend alors de la taille de l’animal, de la répétition de ce piétinement<br />
mais aussi de la taille, de la constitution et de l’altération de l’os (Brain, 1967 ; Binford,<br />
1981 : 77 ; Courtin et Villa, 1982 ; Haynes, 1983 ; Andrews et Cook, 1985). Le<br />
piétinement, ou trampling, laisse d’autres stigmates à la surface des os qui doivent être<br />
différenciés des stries de découpe (cf. infra).<br />
L’Homme fracture le plus souvent les os afin d’extraire des ressources telles que<br />
la moelle osseuse et la graisse dans les os longs ou la cervelle dans le crâne. L’os n’est<br />
alors pas considéré comme la ressource visée. Cependant, l’os peut aussi être recherché<br />
pour retoucher des outils lithiques et pour la production d’outil (e.g. Armand et<br />
Delagnes, 1998 ; Rosell et al., 2011 ; Verna et d'Errico, 2011). La fracturation osseuse a<br />
ainsi comme objectif, outre d’extraire des ressources nutritives, de récupérer la matière<br />
osseuse. Généralement ce deuxième objectif est couplé au premier. Les modes de<br />
percussion de l’os sont variés : il est soit placé sur un support et frappé par un<br />
instrument, soit tenu en main et frappé lui-même sur un plan dur (Chavaillon, 1979).<br />
Une fracturation peut aussi être le résultat indirect d’activités de boucherie fragilisant<br />
l’élément osseux, lors par exemple de coups destinés à sectionner les muscles ou les<br />
tendons. Les témoins les plus directs de la fracturation anthropique sont les impacts de<br />
percussion. Lorsque des impacts de percussion se retrouvent sur les os, l’origine<br />
anthropique de la fracturation osseuse est donc attestée. Mais quelle que soit la méthode<br />
269
Un aspect taphonomique<br />
employée, la propagation de la fracture est principalement conditionnée par la structure<br />
de l’os et non par le mode de fracturation (Binford, 1978 ; Lyman, 1994a). Dans le cas du<br />
crâne, pour certains, la fracturation s’initie uniquement au point d’impact (Kroman et<br />
al., 2011), alors que pour d’autres, les lignes de fractures peuvent commencer à distance<br />
du point d’impact (Gurdjian et al., 1950), et principalement au niveau des sutures<br />
(Baumer et al., 2010).<br />
La présence d’encoche de fracturation sur les os longs des membres témoigne<br />
souvent d’une action anthropique. Ce sont des échancrures qui se situent sur les bords<br />
de fracture, avec généralement un enlèvement conchoïdal interne. Celui-ci est plus<br />
marqué lorsque l’os est plus épais (Boulestin, 1999 : 57). On en retrouve au niveau du<br />
point d’impact mais aussi au point de contact avec l’enclume. De nombreux auteurs ont<br />
cependant souligné le fait que les carnivores peuvent aussi laisser des encoches à la<br />
surface des os qu’ils fracturent (Binford, 1981 : 80-62 ; Brain, 1981 ; Blumenschine, 1988<br />
; Capaldo et Blumenschine, 1994 ; Domínguez-Rodrigo et Barba, 2007a).<br />
La desquamation est un stigmate quant à lui caractéristique d’une origine<br />
anthropique ayant lieu lorsque l’os est à l’état frais. Elle correspond au décollement<br />
d’une lame interne ou externe dans le cas de la voûte crânienne et du peeling dans le cas<br />
d’os longs fins (côtes, os longs des membres immatures …) et résulte d’un phénomène de<br />
courbure de l’os qui provoque alors dans le cadre de la voûte un clivage entre diploé et<br />
lames (Johnson, 1983, 1985 ; White, 1992 : 140 ; Berryman et Haun, 1996). C’est une<br />
modification diffuse qui apparaît donc dans les zones où il existe une force de tension. La<br />
zone est alors rugueuse, « couverte de nombreux sillons parallèles et d’aspect fibreux »<br />
(Boulestin, 1999 : 73-74). Pour les fragments de voûte crânienne, un DAD important<br />
(plus d’un centimètre environ) s’apparente à une desquamation.<br />
3.5. Modifications de surface<br />
Étudier le mode de découpe des cadavres implique au préalable l’identification<br />
des stries et striations de découpe présentes sur les os. Celle-ci n’est évidemment pas<br />
facilitée lorsque d’autres processus ont laissé des modifications à la surface des os, ce qui<br />
peut être le cas des animaux, par charognage ou rongement, ou de la mobilité des pièces<br />
dans les sédiments. Il est alors nécessaire de distinguer les modifications anthropiques<br />
de ces autres types de stigmates. Puis, pour les premières, il sera possible de déterminer<br />
de quel type de modification il s’agit : raclage, découpe, perforation … Enfin, l’action<br />
ayant conduit à ces modifications (décharnement, désarticulation …) pourra être<br />
déduite.<br />
La consommation de tout ou partie des cadavres par les animaux entraîne des<br />
modifications de surface. Les marques de mâchonnement par les gros carnivores sont<br />
courtes et superficielles, à section arrondie, en V à fond aplatie ou en U (Shipman,<br />
270
Un aspect taphonomique<br />
1981a). C’est aussi le cas de marques de rongement par des rongeurs ou des petits<br />
carnivores, les stigmates étant proportionnellement plus larges et par paire ou en séries<br />
parallèles. On peut aussi observer des microstriations associées à des modifications<br />
animales (Blumenschine et al., 1996).<br />
Les sédiments encaissants entraînent parfois des éraflures, par l’action<br />
principalement du piétinement (trampling), qui peuvent être semblables à l’œil nu aux<br />
striations de raclage, et des sillons quasiment identiques à des entailles anthropiques,<br />
quoique de profondeur moins importante (Behrensmeyer et al., 1986 ; Andrews, 1995 ;<br />
Fisher, 1995 : 34). La différence entre les éraflures liées aux grains de sédiment et les<br />
stries de découpe se fait alors principalement sur la base de critères microscopiques (cf<br />
infra).<br />
Dans l’objectif de différencier stries de découpe et marques de piétinement, nous<br />
avons décrit pour chaque sillon des variables (tableau 9), en partie celle listées par<br />
Domínguez-Rodrigo et al. (2009) et reprises par de Juana et al. (2010).<br />
Variable Cotation Observation<br />
Linéarité Droite, Courbe ou<br />
Sinueuse<br />
Linéarité générale, ne prend pas en compte<br />
les barbelures à l’extrémité du sillon<br />
Forme de la section V ou \_ ⁄ La section \_ ⁄ est plus large que profonde<br />
Symétrie de la section Symétrique ou<br />
Asymétrique<br />
Éclats sur les bords Présent ou Absent<br />
Sillon associé Présent ou Absent Sillon associé au sillon principal et qui lui<br />
Stries chevauchantes Présent ou Absent<br />
Microstriations<br />
longitudinales<br />
Présent ou Absent<br />
est très proche et parallèle<br />
Sillons internes Présent ou Absent Peuvent être créés par l’utilisation d’un<br />
Terminaison<br />
superficielle<br />
Division des<br />
extrémités<br />
Présent ou Absent<br />
Présent ou Absent<br />
outil au tranchant irrégulier<br />
Tableau 9 : Liste des variables utilisées dans la description des sillons.<br />
Une fois cette distinction faite, nous avons attribué à chacune des modifications<br />
de surface anthropique une catégorie selon leur morphologie, telles que décrites par<br />
Boulestin (1999 : 67-75) et présentées dans le tableau 10 :<br />
271
Catégories Description<br />
Modifications ponctuelles Non diffuses, localisées et circulaires.<br />
Perforations Traversent tout le cortex.<br />
Un aspect taphonomique<br />
Cupules Ne traversent pas le cortex. Peuvent être dues à l’impact du<br />
percuteur ou à l’action des carnivores, du sédiment ou du<br />
piétinement.<br />
Modifications linéaires De forme étroite et allongée.<br />
o Sillons Larges et profonds. L’action est transversale à la surface de l’os.<br />
- Entailles<br />
(chopping mark)<br />
- Rainures de<br />
percussion<br />
Profondes, bien délimitées, à section en V et inclinées dans<br />
la direction du coup. Les deux flancs de l’entaille sont<br />
asymétriques, le fond ne porte pas de stries internes (Shipman,<br />
1981a) mais il y a parfois des stries verticales parallèles sur les<br />
bords (Olsen et Shipman, 1988).<br />
Linéaires avec généralement des microstriations internes.<br />
Résultat de l’« action sécante due à un coup tranchant porté peu ou<br />
prou perpendiculairement à la surface de l’os » (Boulestin, 1999 :<br />
69).<br />
- Sciage Section carrée, à fond large et irrégulier avec des stries<br />
longitudinales. S’effectue au niveau des insertions tendineuses<br />
robustes ou des articulations fermées complexes. C’est une<br />
répétition de vas et viens de l’outil sur l’élément du corps.<br />
o Éraflures Étroites et superficielles. Mouvement parallèle à la surface de l’os.<br />
- Stries de coupe<br />
(cutmark)<br />
- Éraflures isolées<br />
Section en V (en U lorsque le tranchant est déplacé<br />
plusieurs fois).<br />
Lorsqu’elles résultent d’un écorchement, ces stries sont en<br />
séries superficielles dans les régions où la peau est fortement<br />
attachée à l’os, comme sur le crâne. Lors d’un démembrement, elles<br />
sont autour d’une articulation, plus profondes et plus prononcées.<br />
On observe dans ces éraflures des stries plus fines et parallèles<br />
(Shipman, 1981a). Les stries de découpe s’effilent à leurs<br />
extrémités, se terminant superficiellement (Eickhoff et Herrmann,<br />
1985) et se séparent en plusieurs lignes divergentes.<br />
- Striations Produites par des mouvements de direction variable.<br />
- Striations de<br />
raclage<br />
En séries denses, longitudinales à section en V, fines et<br />
souvent superficielles. Elles sont généralement onduleuses. Le<br />
mouvement de l’outil est perpendiculaire au bord de la coupe et les<br />
stigmates résultent des « micro-usures » au niveau de son<br />
tranchant (Shipman, 1981a).<br />
- Microstriations Associées aux marques de percussion sont droites,<br />
Modifications térébrantes<br />
parallèles et généralement transverses au grand axe de l’os.<br />
o Perforations Affaissement du tissu osseux sous la pression des canines dans les<br />
zones où la corticale est mince.<br />
o Perçage Lésions provoquées par un objet perforant (un outil).<br />
Tableau 10 : Types de modifications de surface anthropiques et description.<br />
D’après Boulestin (1999).<br />
272
Un aspect taphonomique<br />
Enfin, pour déterminer le type d’action (écorchement, décharnement,<br />
désarticulation … : cf. p.243) ayant entraîné ces stigmates, nous avons pris en compte<br />
différents paramètres :<br />
- leur localisation sur la pièce<br />
- le nombre de stries par groupe cohérent semblant résulter d’une même action,<br />
- leur orientation, c'est-à-dire dans un plan frontal, transversal, sagittal ou<br />
oblique pour les restes crâniens et dans un plan longitudinal, transversal ou oblique<br />
pour les os infracrâniens,<br />
- leur largeur : E = étroite, AL = assez large, L = large,<br />
- leur profondeur : S = superficielle, AP = assez profonde, P = profonde.<br />
3.6. Retouchoir<br />
Une des pièces, le fragment de diaphyse fémorale LP06-D12 #1434 (figure 99), a<br />
été utilisée comme retouchoir afin de raviver les bords tranchants des outils lithiques.<br />
Afin de caractériser la plage osseuse utilisée comme retouchoir, de déterminer si le<br />
support a été utilisé à l’état frais, intermédiaire ou sec et d’identifier la matière première<br />
de l’outil lithique, nous avons employé la méthodologie mise au point et décrite par<br />
Mallye et collaborateurs, dans le cadre du PCR dirigé par C. Thiébaut "Des Traces et des<br />
Hommes" (Thiébaut et al., 2008). Une partie des retouchoirs sur os de faune provenant<br />
du site des Pradelles a été étudié de la même manière dans une optique de comparaison.<br />
9 :<br />
Pour ce faire, différents critères ont été pris en compte et illustrés dans l’annexe<br />
- La morphologie du plan transversal de la zone : plane, légèrement convexe,<br />
convexe, très convexe ou anguleuse.<br />
- La morphologie du plan axial de la zone : plane, convexe ou concave.<br />
- La localisation des altérations : apicale, centrale, couvrante et latérale.<br />
- La distribution des altérations : isolée, dispersée, concentrée et concentrée<br />
superposée.<br />
- L’étendue des zones altérées : mesure de la longueur et de la largeur de la plage.<br />
- La présence d’enfoncements : triangulaires, ovalaires ou absents.<br />
- Les entailles : rectilignes, sigmoïdales, convexes ou concaves.<br />
- La morphologie des pans de stries : lisse, rugueuse ou mixte (un pan lisse, un pan<br />
rugueux).<br />
- L’orientation des stigmates : de 0 (orientation perpendiculaire à l’axe générale de<br />
la pièce) à 5.<br />
- La présence de plages écaillées.<br />
- La présence de micro-écaillure de stries et leur intensité.<br />
- La présence d’une cassure sur os frais.<br />
273
3.7. Traces de dents<br />
Un aspect taphonomique<br />
Des traces de dents (mâchonnement) ont été observées sur certains restes<br />
humains : deux phalanges et un fragment de diaphyse fémorale. Nous avons donc étudié<br />
ces stigmates de mâchonnement afin de déterminer l’agent qui en est à l’origine.<br />
Des auteurs ont calculé la fréquence des traces de dents sur les restes osseux et<br />
leur localisation afin de distinguer leur origine, à savoir humaine ou carnivore (Lupo et<br />
O'Connell, 2002). Des études plus récentes livrent des critères morphologiques de traces<br />
de dents permettant d’en distinguer l’origine (Andrews et Fernández-Jalvo, 1997 ; Landt,<br />
2007 ; Saladié, 2009 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011). Nous suivrons ces dernières<br />
méthodes afin de déterminer l’origine des traces de mâchement présentes sur certains<br />
restes humains des Pradelles.<br />
D’après Binford (1981 : 44) puis Andrews et Fernández-Jalvo (1997), la<br />
terminologie à employer est :<br />
- Pits : traces superficielles sur la surface de l’os,<br />
- Puncture : pits profonds pénétrant dans l’os cortical, sur les bords ou sur la<br />
surface de l’os,<br />
- Scores : longues traces sur la surface de l’os, avec un grand axe mesurant plus de<br />
quatre fois l’axe transversal.<br />
Dans ces trois cas, les mesures en millimètres correspondent au diamètre<br />
minimum de la trace.<br />
Cette terminologie est assez proche de celle employée par Boulestin (1999 : 169)<br />
qui décrit les perforations et les cupules, comme traversant pour les premiers le cortex et<br />
ne le traversant pas pour le second. Cependant, elles ne sont pas strictement identiques,<br />
Andrews et Fernández-Jalvo (1997), ne basant pas leur distinctions sur la pénétration<br />
totale ou non du cortex. C’est pourquoi nous avons décidé d’utiliser les termes anglais<br />
pit, puncture et score, dans le sens définit par ces derniers auteurs.<br />
Ces auteurs ont distingué huit catégories de stigmates (a à h) avec pour chacun<br />
d’entre eux la dimension moyenne de la trace ainsi que l’étendue, le mode et l’écart-type<br />
(Andrews et Fernández-Jalvo, 1997). Par la suite, ils y ont rajouté une neuvième<br />
catégorie (i) (Fernández-Jalvo et Andrews, 2011).<br />
- a : puncture sur la surface de l’os<br />
- b : rongement de la surface de l’os (mesure transverse des sillons)<br />
- c : puncture des surfaces articulaires<br />
- d : puncture des fractures spiralées<br />
- e : puncture des fractures transverses<br />
- f : puncture des diaphyses fendues (bords)<br />
- g : molar puncture par des dents multi-cuspides<br />
- h : puncture sur des os intacts<br />
- i : puncture à double arche sur des bords fracturés<br />
274
Un aspect taphonomique<br />
Les données ainsi mesurées ont été comparées aux données expérimentales<br />
réalisées par ces auteurs sur des traces de dents humaines et de carnivore (Andrews et<br />
Fernández-Jalvo, 1997 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011) afin de déterminer l’agent à<br />
l’origine de ces traces de dents aux Pradelles.<br />
3.8. Traces de digestion<br />
Plusieurs restes humains et fauniques des Pradelles présentent les traces d’une<br />
ingestion et d’une digestion par des carnivores. Une première étude en a été faite par<br />
B. Leprêtre lors de son mémoire de master 2. C’est l’aspect externe des pièces, observées<br />
au macroscope ou à meilleur résolution (e.g. MEB), qui permet de déterminer si elles ont<br />
subi l’attaque des enzymes contenus dans les sucs gastriques. Cette attaque laisse en<br />
effet un aspect lisse et poli de la surface osseuse ou dentaire (Andrews et Fernández-<br />
Jalvo, 1997) et peut entraîner une recoloration ainsi qu’une disparition partielle des<br />
tissus externes et des trous réguliers dans l’os (Sutcliffe, 1970 ; D'Errico et Villa, 1997).<br />
3.9. Tests statistiques<br />
Au cours de cette étude d’un aspect taphonomique des vestiges, nous avons<br />
employé divers tests statistiques présentés ici (Lamotte 1971).<br />
o Test du χ² et test de Fisher<br />
Pour déterminer si des assemblages diffèrent statistiquement deux à deux, nous<br />
avons comparé leur distribution et réalisé des tests de χ² et des tests de Fisher pour de<br />
faibles effectifs.<br />
o Corrélation entre variables<br />
Afin d’étudier la corrélation entre des variables, c’est-à-dire d’étudier la densité de<br />
liaison qui existe entre elles, nous avons calculé les corrélations par rang de Pearson, de<br />
Spearman et de Kendall.<br />
régression.<br />
Dans le cadre de l’étude du retouchoir, nous avons de plus réalisé des droites de<br />
o Arbre de décision<br />
Pour l’étude de la fracturation, un arbre de décision a été calculé sous R par F.<br />
Santos (PACEA). Il permet de classer un objet à l’aide de questions : chaque nœud de<br />
275
Un aspect taphonomique<br />
l’arbre représente une question, chaque lien est une réponse à la question et chaque<br />
feuille est une classe. Les variables ne sont pas traitées dans leur ensemble, mais une à<br />
une.<br />
o Analyses des correspondances multiples (ACM)<br />
L’analyse des correspondances multiples (ACM) est une extension de l’analyse<br />
factorielle des correspondances. Elle s’applique à un jeu de variables qualitatives. Tout<br />
comme pour l’ACP, les individus sont situés graphiquement les uns vis-à-vis des autres<br />
selon ces variables.<br />
276
4. Résultats<br />
Un aspect taphonomique<br />
Dans ce chapitre, seuls les résultats bruts sont donnés. Les interprétations qui en<br />
sont tirées sont présentées et discutées dans le chapitre 5 (p.360).<br />
4.1. Position des os<br />
Nous avons étudié la répartition des os humains dans le gisement, verticalement<br />
(figure 12A : 55) et horizontalement (figure 12B : 56). Nous avons choisi pour cette étude<br />
d’utiliser les "restes", coordonnés à la fouille, et non les "pièces" (cf. p.52), les résultats<br />
obtenus étant comparés à la répartition des restes de faune. L’objectif est, d’une part, de<br />
présenter la distribution des vestiges en termes de parties anatomiques et d’âge au<br />
décès, pour chaque faciès, afin de mettre ou non en évidence une variation de ces<br />
distributions au sein de la séquence stratigraphique. D’autre part, de déterminer s’il<br />
existe une répartition particulière des vestiges humains vis-à-vis des vestiges de faune<br />
dans le site.<br />
4.1.1. Répartition par faciès et par carré<br />
En ce qui concerne la répartition des restes humains par faciès, nous n’avons pris<br />
en compte que ceux provenant des faciès 2a, 2b, 4a et 4b, les autres restes ayant été<br />
découverts en position remaniée ou dans le faciès 3, faciès mis en place par éboulements<br />
des coupes de la galerie Richebœuf ou par coulées boueuses (Texier dans Maureille et al.,<br />
2009). L’ensemble des restes découverts en position inconnue, remaniée ou dans le faciès<br />
3 a été inclus dans la catégorie "Autres".<br />
Faciès 2a 2b 4a 4b Autres Total<br />
NR 39 16 15 5 20 95<br />
% NR 41% 17% 16% 5% 21% 100<br />
Tableau 11 : Effectif et pourcentage du nombre de restes humains par faciès.<br />
277
50%<br />
40%<br />
30%<br />
20%<br />
10%<br />
0%<br />
2a 2b 4a 4b Autres<br />
Figure 119 : Pourcentage du nombre de restes humains par faciès.<br />
Un aspect taphonomique<br />
On remarque une forte représentation des restes humains au sein du faciès 2a<br />
vis-à-vis des faciès 2b, 4a et 4b. Les faciès 2b et 4a ont quant à eux un NR très proche, de<br />
16 et 15 respectivement (tableau 11 et figure 119).<br />
Du point de vue de la répartition horizontale, le maximum de vestiges humains a<br />
été découvert au sein des carrés D11 et D12 (tableau 12 et figure 120).<br />
Carré A7 C6 C7 C9 C10 C11 C12 C13 D6 D7 D8 D9 D10 D11 D12 D13<br />
NR 2 1 2 6 5 5 2 3 2 1 2 4 2 11 14 3<br />
%NR 2,1% 1,1% 2,1% 6,4% 5,3% 5,3% 2,1% 3,2% 2,1% 1,1% 2,1% 4,3% 2,1% 11,7% 14,9% 3,2%<br />
% NRR 7,7% 2,8% 6,8% 11,9% 8% 4,7% 5,4% / 1,8% 0,5% 0,7% 0,8% 6% 1,9% 8,6% 1,2%<br />
FP 0,28 0,38 0,31 0,54 0,67 1,14 0,39 / 1,21 2,17 3,27 5,39 0,35 6,06 1,72 2,76<br />
Carré D15 E9 E10 E11 E12 F10 F12 F13 G12 H9 I10 I11 Z7 Z8 Indet.<br />
NR 1 1 1 3 7 2 3 1 2 1 1 1 2 1 2<br />
%NR 1,1% 1,1% 1,1% 3,2% 7,4% 2,1% 3,2% 1,1% 2,1% 1,1% 1,1% 1,1% 2,1% 1,1% 2,13%<br />
% NRR / / / / / / / / / / / 0,0% 6,3% 3,2% /<br />
FP / / / / / / / / / / / / 0,34 0,33 /<br />
Tableau 12 : Effectif des restes humains (NR), pourcentage associé (% NR), pourcentage de restes<br />
de Renne (% NRR) et fréquence des restes humains pondérée par la fréquence des restes de<br />
renne (FP = %NR / %NRR) par carré de fouille.<br />
278
14<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
A C D E F<br />
Un aspect taphonomique<br />
Figure 120 : Répartition du nombre de restes humains par carré.<br />
En abscisse : axe est-ouest (de A à Z), en ordonnée : axe sud-nord (de 6 à 15 avec une couleur par<br />
travée), en vertical : nombre de restes coordonnées.<br />
Le tableau 12 livre aussi la fréquence des restes humains par carré, pondérée par<br />
la fréquence de restes de Renne découvert (FP = %NR/%NRR). Lorsque FP est supérieur<br />
à 1, cela signifie que la fréquence des restes humains dans le carré est supérieure à la<br />
fréquence de restes de faune. C’est le cas dans les carrés C11, D6 à D9 et D11 à D13. On<br />
remarque alors que, bien que la fréquence des restes humains est la plus importante<br />
dans le carré D12 (14,9%), c’est dans le carré D11 où elle est la plus significative par<br />
rapport aux restes de faune (FP = 6,06).<br />
Cette répartition des vestiges très inégalitaire au sein du site, avec une forte sur-<br />
représentation dans les carrés D11 et D12, n’est pas due à la fouille car ces carrés n’ont<br />
pas été plus fouillés que les autres. D’après la répartition des restes fauniques, Beauval<br />
et al. (dans Maureille et al., 2007) ont observé un pendage de ces vestiges vers le nord et<br />
vers l’ouest. Or les travées 11 et 12 se situent vers la paroi Nord. Cette accumulation de<br />
restes humains dans ces carrés est donc en accord avec le pendage observé vers le nord<br />
des nappes de restes de faune.<br />
4.1.2. Répartition par faciès selon les parties anatomiques<br />
Afin de déterminer si il existe ou non une distribution différente des vestiges<br />
humains par faciès selon les parties anatomiques, nous les avons tout d’abord classé par<br />
G<br />
H<br />
I<br />
Z<br />
6<br />
7<br />
9<br />
8<br />
15<br />
13<br />
12<br />
11<br />
10<br />
279
Un aspect taphonomique<br />
région anatomique très large (Partie anatomique A), à savoir : crâne (bloc cranio-facial +<br />
mandibule), dent isolée et infracrâne (tableau 13).<br />
Partie anatomique A 2a 2b 4a 4b Total<br />
Crâne 16 13 6 2 37<br />
Dent 13 2 7 2 24<br />
Infracrâne 9 1 2 1 13<br />
Total 38 16 15 5 74<br />
Test de Fisher 2a vs 2b 2a vs 4a 2a vs 4b 2b vs 4a 2b vs 4b 4a vs 4b<br />
p-value 0,032 0,627 0,99 0,046 0,137 0,99<br />
Tableau 13 : Nombre de restes humains par partie anatomique (A) pour chaque faciès.<br />
Les seules différences significatives mises en évidence dans la distribution des<br />
restes par partie anatomique selon le faciès se trouvent entre les répartitions du faciès<br />
2b avec le faciès 2a et le faciès 4a (tableau 13). Le faciès 2b différant principalement par<br />
le peu de restes dentaires découverts en son sein.<br />
280
Un aspect taphonomique<br />
Figure 121 : Répartition des restes humains en transect frontal selon les régions anatomiques.<br />
Les cercles noirs correspondent aux fragments de crâne, les triangles rouges aux dents et les<br />
carrés violets aux restes infracrâniens. Réalisée par L. Bouchard.<br />
Afin d’affiner nos comparaison dans la distribution des restes par régions<br />
anatomiques selon les faciès pour déterminer si d’autres tendances se dégageaient, nous<br />
les avons ensuite séparé en plus petites unités (Partie Anatomique B) : les calvaria s.l.<br />
(voûte + face + dents supérieures), les mandibules s.l. (mandibules s.s. + dents<br />
inférieures), les membres supérieurs et les membres inférieurs (tableau 14).<br />
281
Un aspect taphonomique<br />
Partie anatomique B 2a 2b 4a 4b Total<br />
Calvaria s.l. 24 15 10 3 52<br />
Mandibule s.l. 4 0 3 1 8<br />
Membre supérieur 4 0 0 1 5<br />
Membre inférieur 5 1 2 0 8<br />
Total 37 16 15 5 73<br />
Test de Fisher 2a vs 2b 2a vs 4a 2a vs 4b 2b vs 4a 2b vs 4b 4a vs 4b<br />
p-value 0,20 0,612 0,596 0,118 0,128 0,328<br />
Tableau 14 : Nombre de restes humains par partie anatomique plus précises (B) pour chaque<br />
faciès.<br />
Les données ne permettent pas d’affirmer que la distribution des restes humains<br />
entre les faciès, en tenant compte de ces divisions anatomiques, diffèrent<br />
significativement entre elles (tableau 14).<br />
4.1.3. Répartition par faciès selon les classes d’âges<br />
Nous avons tenté de déterminer si il existe ou non une différence dans la<br />
répartition par classe d’âge, à savoir immature ou mature, selon les faciès (tableau 15).<br />
Les individus pour lesquels la classe d’âge n’est pas déterminée ont été exclus de<br />
l’analyse.<br />
Âge 2a 2b 4a 4b Total<br />
Immature 14 4 7 2 27<br />
Mature 14 10 4 1 29<br />
Total 28 14 11 3 56<br />
Test de Fisher 2a vs 2b 2a vs 4a 2a vs 4b 2b vs 4a 2b vs 4b 4a vs 4b<br />
p-value 0,321 0,497 / 0,115 0,51 /<br />
Tableau 15 : Nombre de restes humains par classe d’âge pour chaque faciès.<br />
Le rapport entre les restes appartenant à des individus immatures et ceux<br />
appartenant à des individus matures indique une plus forte proportion d’individus<br />
matures dans le faciès 2b et d’immatures dans les faciès 4a et 4b (tableau 15).<br />
Cependant, les tests exacts de Fisher ne permettent pas de mettre en évidence des<br />
différences significatives. Mais le nombre important de pièces dont l’état de maturation<br />
est indéterminé (N = 29) nous empêche d’aller plus loin dans ces interprétations.<br />
282
Un aspect taphonomique<br />
4.1.4. Répartition des restes humains versus restes de Renne<br />
Alors que les restes humains sont présents en plus grand nombre dans le faciès<br />
2a, les restes de Renne ont été mis au jour majoritairement dans le faciès 4a (tableau 16,<br />
figure 122).<br />
Faciès 2a 2b 4a 4b Autres Total<br />
NR 2703 2404 5403 2570 2093 15173<br />
% NR 18% 16% 36% 17% 14% 100 %<br />
Tableau 16 : Effectif et pourcentage du nombre restes de Renne par faciès.<br />
40%<br />
30%<br />
20%<br />
10%<br />
0%<br />
Figure 122 : Pourcentage du nombre de restes de Renne par faciès.<br />
La répartition horizontale indique que le maximum de vestiges de Renne a été<br />
découvert au sein des carrés C8 et C9 (tableau 17, figure 123 et 124).<br />
Carré A7 A8 A9 A10 B6 B7 B8 B9 B10 C1 C6 C7 C8 C9 C10 C11<br />
NR 1007 817 62 12 2 281 206 45 5 1 368 889 1376 1553 1042 609<br />
% NR 8% 6% 0% 0% 0% 2% 2% 0% 0% 0% 3% 7% 11% 12% 8% 5%<br />
Carré C12 D6 D7 D8 D9 D10 D11 D12 D13 D14 Y7 Y8 Z7 Z8 Z9<br />
NR 710 229 64 85 103 784 252 1127 151 8 4 4 828 424 1<br />
% NR 5% 2% 0% 1% 1% 6% 2% 9% 1% 0% 0% 0% 6% 3% 0%<br />
Tableau 17 : Effectif et pourcentage des restes de Renne par carré de fouille.<br />
Bien qu’il soit peu visible sur le graphique (figure 123), il a été mis en évidence un<br />
pendage des vestiges fauniques vers le nord et vers l’ouest de la stratigraphie (Beauval et<br />
al. dans Maureille et al., 2007).<br />
2a 2b 4a 4b Autres<br />
283
1600<br />
1400<br />
1200<br />
1000<br />
800<br />
600<br />
400<br />
200<br />
0<br />
Un aspect taphonomique<br />
Figure 123 : Répartition du nombre de restes de Renne par carré.<br />
En abscisse : axe est-ouest (de A à Z), en ordonnée : axe nord-sud (de 1 à 14), en vertical : nombre<br />
de restes coordonnées.<br />
La répartition en plan des restes humains (figure 120) et celle des restes de<br />
Renne (figure 123) indiquent que les concentrations maximales des vestiges de ces deux<br />
taxons diffèrent. Pour l’Homme elle se situe dans la travée D, principalement dans les<br />
carrés D11 et D12. Pour le Renne, la concentration maximale se trouve dans la travée C,<br />
plus précisément dans les carrés C8 et C9.<br />
A<br />
B<br />
C<br />
D<br />
Y<br />
Z<br />
8<br />
7<br />
6<br />
1<br />
9 10<br />
11<br />
12<br />
13<br />
14<br />
284
Un aspect taphonomique<br />
Figure 124 : Répartition sur la coupe Est en transect frontal des restes humains (1967-2010) et<br />
des restes de faune (2002-2007).<br />
Ronds noirs : restes humains 1967-2010 ; ronds bleus : restes de faune 2007-2010. Réalisée par L.<br />
Bouchard.<br />
285
Un aspect taphonomique<br />
Figure 125 : Répartition en vue sommitale des restes humains (1967-2010) et des restes de faune<br />
(2002-2007).<br />
Ronds noirs : restes humains 1967-2010 ; ronds bleus : restes de faune 2007-2010. Réalisée par L.<br />
Bouchard.<br />
Afin de comparer la distribution des régions anatomique entre ces deux taxons et<br />
ce, pour chaque faciès, nous avons classé les restes de Renne selon les répartitions<br />
anatomiques A et B présentées précédemment (tableau 18).<br />
286
Un aspect taphonomique<br />
Partie anatomique A 2a 2b 4a 4b Total<br />
Crâne 166 142 298 187 793<br />
Dent 132 108 455 176 871<br />
Infracrâne 2372 2144 4643 2200 11359<br />
Partie anatomique B 2a 2b 4a 4b Total<br />
Calvaria s.l. 124 101 292 141 658<br />
Mandibule s.l. 168 145 438 218 969<br />
Tronc + ceintures 321 196 459 243 1219<br />
Membre supérieur 477 491 963 473 2404<br />
Membre inférieur 822 829 1584 788 4023<br />
Autres 791 642 1667 707 3807<br />
Tableau 18 : Nombre de restes de Renne par partie anatomique (A et B) pour chaque faciès.<br />
Nous avons ensuite réparti les restes de Renne par classe d’âge : mature<br />
(regroupant les adultes et les jeunes adultes) et immature (regroupant les jeunes et les<br />
fœtus) (tableau 19).<br />
Âge 2a 2b 4a 4b Total<br />
Immature 58 60 83 96 297<br />
Adulte 2469 2264 5122 2371 12226<br />
Tableau 19 : Nombre de restes de Renne par classe d’âge pour chaque faciès.<br />
Les tests de Fisher calculés pour chaque faciès dans le but de comparer la<br />
distribution du nombre de restes humains et de Renne selon les régions anatomique ou<br />
selon l’âge (tableau 20) mettent en évidence des différences significatives pour tous les<br />
faciès et tous les regroupements anatomiques considérés. En effet, quelque soit le faciès,<br />
le nombre de restes crâniens est toujours majoritaire chez l’Homme et le nombre de reste<br />
du membre inférieur est toujours le mieux représenté chez le Renne. Cependant, cette<br />
dernière donnée est liée à la meilleure détermination des restes du membre inférieur<br />
chez le Renne (Rendu, comm. perso). Pour ce qui est de l’âge au décès, les données ont<br />
été comparées bien qu’elles soient difficilement corrélables de par le grand nombre de<br />
vestiges humains appartenant à des individus d’âge indéterminé.<br />
2a 2b 4a 4b<br />
Partie anatomique A p
4.1.5. Synthèse<br />
Un aspect taphonomique<br />
Nous avons mis en évidence une très forte représentation des vestiges humains<br />
au sein du faciès 2a (figure 119), plus particulièrement dans les carrés D11 et D12<br />
(tableau 12 et figure 120).<br />
La forte concentration de vestiges humains coordonnés dans le faciès 2a se<br />
distingue de l’assemblage de vestiges de Renne, mis au jour principalement dans le<br />
faciès 4a (figure 122). Cette différence s’explique en partie par la composition même des<br />
assemblages. Les fouilles menées entre 1967 et 1980 ont surtout concerné les actuels<br />
faciès 2a et 2b (tableau 21), correspondant aux couches 9 et 10, les corrélations<br />
stratigraphiques étant présentées dans le tableau 1 (Vandermeersch, 1974, 1976, 1980 ;<br />
Costamagno et al., 2005, 2006).<br />
Couches 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Rem - Total<br />
NR 5 4 82 70 101 89 250 173 1219 703 214 29 22 16 2977<br />
% NR 0% 0% 3% 2% 3% 3% 8% 6% 41% 24% 7% 1% 1% 1% 100%<br />
Tableau 21 : Nombre de restes de faune issus des fouilles de B. Vandermeersch (1967-1980) par<br />
couche.<br />
D’après Costamagno et al. (2005).<br />
C’est pourquoi, la très grande majorité des vestiges humains découverts durant<br />
ces campagnes correspondent à aux faciès 2a et 2b. À l’inverse, nous n’avons pris en<br />
compte dans l’étude de la faune que les restes découverts entre 2002 et 2007. Ces fouilles<br />
ont concerné la moitié inférieure de la stratigraphie, et non les faciès 2a et 2b<br />
préférentiellement.<br />
Faciès 2a 2b 4a 4b Autres<br />
NR 16 14 15 5 18<br />
% NR 24% 21% 22% 7% 26%<br />
Tableau 22 : Effectif et pourcentage du nombre de restes humains découverts depuis<br />
2001 par faciès.<br />
30%<br />
25%<br />
20%<br />
15%<br />
10%<br />
5%<br />
0%<br />
2a 2b 4a 4b Autres<br />
Figure 126 : Pourcentage du nombre de restes humains découverts depuis 2001 par<br />
faciès.<br />
288
Un aspect taphonomique<br />
Comme le montrent le tableau 22 et la figure 126, si l’on prend en compte<br />
uniquement les restes humains mis au jour depuis 2001, en excluant les découvertes<br />
effectuées lors des fouilles 1967-1980, les vestiges provenant des faciès 2a, 2b et 4a sont<br />
en quantité quasi identique. Seule la nette sous-représentation des vestiges humains<br />
dans le faciès 4b est constante dans les deux cas, alors que ce faciès ne présente pas de<br />
sous-représentation de vestige de faune. Nous avons donc là une particularité de la<br />
position des restes humains vis-à-vis de ceux du Renne.<br />
Statistiquement, aucune différence n’a été mise en évidence entre les<br />
distributions anatomiques des vestiges humains selon les faciès, sauf entre le faciès 2b et<br />
les faciès 2a et 4a. Le faciès 2b se distingue des deux autres par la faible présence de<br />
restes dentaires isolés. Les restes crâniens sont toujours majoritaires, quel que soit le<br />
degré de catégorisation anatomique dans le classement (crâne ou calvaria s.l.). Le<br />
squelette infracrânien est, quant à lui, systématiquement sous-représenté. Mais il ne<br />
faut pas exclure le fait qu’il puisse exister un certain nombre de petits fragments d’os<br />
longs humains parmi les restes indéterminés ou de faune (ongulés 3/4). En effet, au sein<br />
des vestiges dont la diagnose taxinomique n’a pas pu être effectuée et qui pourrait<br />
potentiellement êtres humains, 20 d’entre eux sont des fragments d’os longs. Cependant,<br />
les effectifs étant très faibles, les tests effectués (tests exacts de Fisher), ne sont pas très<br />
robustes.<br />
Contrairement aux vestiges humains, parmi les restes de Renne se dégage une<br />
nette constante : la très forte représentation de vestiges infracrâniens, principalement<br />
des membres inférieurs.<br />
Les distributions par "région anatomique" selon les faciès sont donc différentes<br />
entre l’assemblage humain et celui de Renne. Ces distributions seront discutées par la<br />
suite dans le chapitre 4.3 (p.238).<br />
Concernant la répartition par classe d’âge des vestiges humains, celle-ci ne livre<br />
pas de différence significative entre les faciès. Mais la même remarque concernant le<br />
faible effectif peut être faite. Nous notons en effet que le ratio de restes matures vis-à-vis<br />
des restes immatures est en faveur des premiers dans les faciès 4a et 4b, des seconds<br />
dans le faciès 2b et est égal à 1 dans le faciès 2a. Bien que ces résultats semblent<br />
frappants, il ne pas oublier de tenir compte du grand nombre de restes pour lesquels un<br />
état de maturition est difficile à attribuer (N = 29), correspondant à environ un tiers de<br />
la collection.<br />
L’assemblage de faune, quant à lui, livre une très grande majorité de vestiges<br />
matures et ce, quel que soit le faciès considéré. Cela est à mettre en relation avec les<br />
techniques de chasse pratiquées par les Néandertaliens des Pradelles : l’introduction<br />
majoritaire d’adultes sur le gisement reflète une sélection des individus les plus<br />
rentables (Meignen et al., 2010).<br />
289
Un aspect taphonomique<br />
La proportion de vestiges immatures par rapport aux vestiges matures semble<br />
donc différente en fonction des deux taxons considérés. Cependant, l’état de maturation<br />
se définit différemment entre l’Homme et la faune.<br />
4.2. Préservation des vestiges et état de surface<br />
Dans l’optique de déterminer l’état de surface général des os des Pradelles ainsi<br />
que leur taux de fragmentation, nous avons quantifié différents paramètres (cf. p.238).<br />
Ceux-ci ont été comparés systématiquement avec ceux obtenus sur la faune par<br />
S. Costamagno et C. Beauval entre 2002 et 2007. L’étude comparative a pour objectif de<br />
déterminer si l’impact des phénomènes naturels (piétinement, matériaux encaissants …)<br />
a été le même dans ces deux assemblages. Toutefois, nous sommes consciente que le<br />
pourcentage d’éléments ou de restes complets calculé est influencé par le traitement<br />
anthropique et par le charognage qu’ont subi les carcasses. Il sera donc donné<br />
principalement à titre indicatif.<br />
4.2.1. Pourcentage d’éléments/de restes complets<br />
4.2.1.1. Restes humains des Pradelles<br />
Nous avons calculé pour chaque élément, le pourcentage d’éléments complets (cf.<br />
p.238) tel que le prescrivent Todd et Rapson (1988), ainsi que le pourcentage de restes<br />
complets (tableau 23) :<br />
Élément<br />
N éléments<br />
complets<br />
N total<br />
d’éléments<br />
NME % EC % RC<br />
Calvaria 0 48 5 0 0<br />
Mandibule 0 3 1 0 0<br />
Dent 23 28 28 82,14 82,14<br />
Radius 0 1 1 0 0<br />
Phalange main 2 4 4 50 50<br />
Fémur 0 5 3 0 0<br />
Patella 1 1 1 100 100<br />
Tibia 0 3 1 0 0<br />
Fibula 0 1 1 0 0<br />
Cunéiforme 0 1 1 0 0<br />
Total 26 94 48<br />
Tableau 23 : Pourcentage d’éléments et de restes complets (EC et RC) des restes humains<br />
Mises à part les dents, très bien préservées, seules la patella et les phalanges sont<br />
assez bien conservées. Tous les autres vestiges sont à l’état fragmentaire.<br />
290
4.2.1.2. Comparaison Homme versus Renne<br />
Un aspect taphonomique<br />
Les pourcentages de restes complets ont été comparés avec ceux provenant de<br />
l’assemblage de Renne des Pradelles (tableau 24) :<br />
Élément % RC Homme<br />
N éléments complets /<br />
N total Renne<br />
% RC Renne χ² Homme vs Renne<br />
Calvaria 0 0/270 0 0<br />
Mandibule 0 1/526 0,19 0,19<br />
Dent 82,14 253/874 28,95 97,73<br />
Hyoïde / 0/2 0 /<br />
Sternum / 0/2 0 /<br />
Vertèbre / 0/198 0 /<br />
Côte / 1/657 0,15 /<br />
Clavicule / / / /<br />
Scapula / 1/180 0 /<br />
Humérus / 0/711 0 /<br />
Radius 0 1/920 0,11 0,11<br />
Ulna / 0/341 0 /<br />
Carpe / 10/23 43,48 /<br />
Métacarpe / 0/418 0 /<br />
Coxal / 0/136 0 /<br />
Fémur 0 0/1028 0 0<br />
Patella 100 0/5 0 /<br />
Tibia 0 1/1683 0,06 0,06<br />
Métatarse / 0/413 0 /<br />
Talus / 1/16 12,5 /<br />
Calcaneus / 1/43 2,33 /<br />
Tarses autres 0 5/17 29,41 29,41<br />
Bois / 0/56 0 /<br />
Os plat indet / 0/34 0 /<br />
Os long indet / 0/3069 0 /<br />
Métapode indet / 0/1216 0 /<br />
Phalange 50 14/171 8,19 213,54<br />
Sésamoïde / 22/28 78,57 /<br />
Autres / 21/60 35 /<br />
Indet / 0/28 0 /<br />
Total général 27,37 333/13126 2,54 341,04<br />
Total sans dents 4,55 80/12252 0,65 23, 20<br />
Tableau 24 : Pourcentage de restes complets chez l’Homme et le Renne des Pradelles, tests du χ².<br />
Les valeurs en gras et rouge sont les résultats significativement différents.<br />
Les résultats obtenus indiquent un pourcentage de restes complets très faible des<br />
vestiges de Renne, sauf pour les dents et les os du carpe et du tarse, relativement bien<br />
conservés. Cependant, bien que les dents soient, pour 29% d’entre elles, complètes, ce<br />
taux est très inférieur à celui des dents humaines et le test du χ² indique donc une<br />
différence significative. Ces tests statistiques révèlent aussi des différences significatives<br />
de pourcentage de restes complets entre l’Homme et le Renne concernant les tarses et les<br />
phalanges.<br />
4.2.1.3. Comparaison Les Pradelles versus collections anthropologiques<br />
Nous avons calculé les pourcentages d’éléments complets des deux séries<br />
principales de comparaison anthropologiques (tableau 25) : les Perrats et le Tumulus des<br />
Sables (série pour laquelle le pourcentage de dents complètes n’a pas été enregistré). Ces<br />
pourcentages n’ont pas été comparés statistiquement car trop d’éléments sont<br />
systématiquement fragmentaires et ont donc un %EC égal à 0.<br />
291
Élément % EC Les Pradelles % EC Les Perrats % EC Tumulus des Sables<br />
Calvaria 0 0 0<br />
Mandibule 0 0 0<br />
Dent 82,14 87,5 /<br />
Hyoïde / / /<br />
Manubrium / / 0<br />
Sternum / / 0<br />
Vertèbre / 0 17,2<br />
Sacrum / 0 0<br />
Coccyx / / 50<br />
Côte / 0 0<br />
Clavicule / 0 20<br />
Scapula / 0 /<br />
Humérus / 0 0<br />
Radius 0 0 0<br />
Ulna / 0 0<br />
Carpe / 0 87,5<br />
Métacarpe / 0 47,73<br />
Phalange main 50 10 84,17<br />
Coxal / 0 0<br />
Fémur 0 0 0<br />
Fibula 0 0 0<br />
Patella 100 / 40<br />
Tibia 0 0 0<br />
Métatarse / 0 27,54<br />
Talus / / 36,4<br />
Calcaneus / 0 10<br />
Tarses autres 0 0 69<br />
Phalange pied / 0 97,5<br />
Os plat indet / 0 0<br />
Os long indet / / 0<br />
Métapode indet / / 0<br />
Un aspect taphonomique<br />
Tableau 25 : Pourcentage d’éléments complets aux Pradelles, aux Perrats et au Tumulus des<br />
Sables.<br />
Les seuls vestiges complets aux Perrats sont les dents et les phalanges, tous les<br />
autres sont à l’état fragmentaire. Mis à part pour le cas de la patella, la proportion<br />
d’éléments complets dans cet assemblage est donc assez proche de celui des Pradelles.<br />
À l’inverse, certains autres éléments osseux sont complets au Tumulus des<br />
Sables, principalement les os des mains et des pieds, mais aussi des vertèbres, clavicules<br />
et patellas.<br />
4.2.2. État de surface<br />
4.2.2.1. Restes humains des Pradelles<br />
L’état de surface de tous les restes humains (dents comprises) a été coté de 1 à 4<br />
selon différents paramètres : lisibilité de surface générale, craquelures, exfoliation,<br />
émoussé, traces de manganèses, traces de racines, concrétions calcitiques et altérations<br />
chimiques (cf. p.238). Nous avons regroupé les résultats dans le tableau 26 et la figure<br />
127.<br />
292
Lisibilité<br />
de<br />
surface<br />
Craquelure Délitement Exfoliation Émoussé Manganèse<br />
Un aspect taphonomique<br />
Traces de<br />
racines<br />
Concrétion<br />
calcitique<br />
Altération<br />
chimique<br />
0 0% 30% 82% 68% 74% 30% 97% 15% 84%<br />
1 26% 34% 16% 21% 4% 41% 1% 36% 0%<br />
2 23% 18% 1% 3% 5% 12% 1% 19% 1%<br />
3 23% 12% 0% 5% 7% 8% 0% 22% 0%<br />
4 27% 5% 0% 3% 10% 8% 0% 8% 15%<br />
Tableau 26 : État de surface des restes humains des Pradelles.<br />
Surface atteinte : 0 = os intact ; 1 = < 25% ; 2 = 25 à 50% ; 3 = 50 à 75% ; 4 = >75%.<br />
100%<br />
90%<br />
80%<br />
70%<br />
60%<br />
50%<br />
40%<br />
30%<br />
20%<br />
10%<br />
0%<br />
Figure 127 : État de surface des restes humains des Pradelles.<br />
Surface atteinte : 0 = os intact ; 1 = < 25% ; 2 = 25 à 50% ; 3 = 50 à 75% ; 4 = >75%.<br />
Aucune pièce n’est lisible sur 100% de sa surface (cotation 0 pour la variable<br />
lisibilité de surface), tous sont cotés de 1 à 4.<br />
Ce sont principalement l’exfoliation, les concrétions calcitiques, et les plages de<br />
manganèse dans une moindre mesure, qui empêchent cette lecture des surfaces. L’oxyde<br />
de manganèse et le concrétionnement calcitique n’altèrent toutefois pas la surface<br />
osseuse sous-jacente, mais réduit l’observation cette dernière. L’exfoliation, quant à elle,<br />
abîme cette surface et les stigmates anthropiques ou dus aux carnivores, sont alors plus<br />
difficilement observables (White, 1992 : 118 ; Fisher, 1995 : 32).<br />
Les altérations chimiques concernent principalement les atteintes résultant de<br />
l’ingestion des restes par les carnivores, et sont dues à l’acidité des sucs gastriques. C’est<br />
pourquoi, elles ne sont cotés que 0 ou 4, les restes n’étant pas partiellement digérés.<br />
Enfin, le délitement, l’émoussé et les traces de racines sont relativement peu<br />
observables sur les vestiges.<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
0<br />
293
4.2.2.2. Comparaison Homme versus Renne<br />
Un aspect taphonomique<br />
Les atteintes taphonomiques ont été notées sur la faune présente ou absente et la<br />
lisibilité de surface a été cotée de 0 à 4. Nous avons donc pu comparer les atteintes<br />
taphonomiques observables sur l’homme et sur la faune (tableau 27).<br />
Ainsi que nous l’avons présenté précédemment (cf. p.283), la distribution des<br />
vestiges humains et fauniques est différentes entre les faciès lithostratigraphiques. Or<br />
les atteintes de surface sont conditionnées par l’histoire taphonomique (éboulement,<br />
circulation de l’eau …) du gisement, celle-ci étant différente entre ces niveaux. C’est<br />
pourquoi nous avons comparé les atteintes entre restes humains et fauniques en<br />
séparant les faciès (tableau 27).<br />
Atteintes de surface<br />
Homme Faune<br />
2a 2b 4a 4b 2a 2b 4a 4b<br />
Craquelures 59,26 77,78 76,92 60,00 52,11 42,59 44,42 35,84<br />
Délitement 14,81 22,22 38,46 0,00 10,93 12,9 11,77 11,36<br />
Exfoliation 22,22 22,22 38,46 40,00 11,87 13,59 16,4 17,03<br />
Emoussé 14,81 55,56 23,08 0,00 46,04 46,28 60,5 56,6<br />
Manganèse 77,78 55,56 61,54 80,00 74,47 57,08 45,63 24,06<br />
Traces de racines 7,41 0,00 0,00 0,00 0,78 8,46 16,67 19,06<br />
Concrétions calcitiques 81,48 88,89 92,31 60,00 3,91 10,23 13,78 8,41<br />
Traces de digestion 22,22 20,00 15,38 20,00 0,51 0,37 0,58 1,03<br />
Tableau 27 : Fréquence relative des atteintes de surface sur les vestiges humains et fauniques<br />
dans les quatre faciès.<br />
Pour la faune, les données viennent de Beauval et Costamagno (dans Maureille et al., 2007 : tab.<br />
21)<br />
Nous remarquons que, quelque soit le faciès, la fréquence des craquelures et celle<br />
de l’exfoliation sont plus importantes sur les restes humains que fauniques, alors que les<br />
fréquences d’émoussé et de traces de racines sont moindres. Pour ce qui est des traces de<br />
manganèse, elles sont identiques dans les faciès 2a et 2b mais sont plus hautes sur les<br />
restes humains dans les faciès 4a et 4b.<br />
Les restes humains semblent donc, de manière générale, plus atteints par les<br />
agents taphonomiques naturels.<br />
Cependant, au sein d’un même faciès, les proportions de vestiges humains et<br />
fauniques dans les carrés de fouilles diffèrent. Cette localisation variable au sein du<br />
gisement pourrait donc avoir influencé les atteintes dues à la circulation de l’eau<br />
(concrétions calcitiques), aux végétaux (traces de racine) ou encore aux agents<br />
météoritiques (craquelures, délitement, exfoliation).<br />
294
4.2.3. Synthèse<br />
Un aspect taphonomique<br />
Au sein de la collection des restes humains des Pradelles, les dents, les phalanges<br />
et la patella sont les vestiges les mieux conservés, la majorité d’entre elles ayant été<br />
découverts complètes. À l’inverse, tous les restes crâniens et les os longs des membres<br />
sont fragmentaires. De la même manière, dans la collection de Renne ainsi que dans les<br />
assemblages anthropologiques de référence, les restes dentaires, du carpe et du tarse<br />
sont les mieux conservés.<br />
Dans les assemblages, les dents sont toujours dans un très bon état. En effet,<br />
l’émail étant le tissu le plus minéralisé (97% d’hydroxyapatite carbonatée contre 70%<br />
dans les os et la dentine), sa résistance est la plus importante et conduit à sa très bonne<br />
conservation post mortem (Andrews, 1997).<br />
Concernant les phalanges de la main, ce sont les distales qui sont complètes dans<br />
l’assemblage humain. Une des premières causes d’absence des phalanges dans un<br />
assemblage osseux, principalement les phalanges distales, est leur non reconnaissance<br />
lors de la fouille. Cependant, lorsque le tamisage des sédiments a lieu, on peut plus<br />
aisément retrouver ces éléments et dans ce cas ceux-ci sont le plus souvent intacts (Bello,<br />
2000 : 131). En effet, la réduction de la cavité médullaire et la structure "massive" des os<br />
de la main et du pied, dont les phalanges distales, favoriseraient leur conservation<br />
(Guthrie, 1967).<br />
Toutefois, la bonne conservation de la patella ne peut s’expliquer par la<br />
destruction différentielle selon la densité des restes. En effet, la patella est constitué<br />
principalement d’os spongieux, très peu dense et donc très fragile (Suby, 2006 ; Suby et<br />
al., 2009). Elles sont généralement très peu fréquentes dans les séries ostéo-<br />
archéologiques qui ont subi des processus taphonomiques variés (abrasion, dissolution<br />
chimique, météorisation … : Andrews, 1997), ce qui est le cas aux Perrats. Cependant,<br />
lorsqu’elles sont retrouvées, elles sont généralement dans un bon état de conservation<br />
(Bello, 2000 : 126). C’est ce que l’on peut observer au Tumulus des Sables.<br />
Ainsi, à notre connaissance, la patella des Pradelles est la première patella<br />
moustérienne découverte en France en contexte non funéraire.<br />
Il semble que les vestiges humains aient été plus dégradés par les processus<br />
taphonomiques naturels que les vestiges de Renne, et ce, quel que soit le faciès<br />
considéré. Il ne faut toutefois pas oublier que les effectifs sont très différents entre ces<br />
deux assemblages. De plus, comme nous l’avons présenté dans le chapitre 4.1 (p.283), les<br />
proportions de vestiges humains et fauniques au sein du gisement diffèrent selon leur<br />
localisation (par carré). Cela pourrait en partie expliquer les différences obtenues. Nous<br />
ne pouvons cependant pas exclure un enfouissement plus lent des vestiges humains, ce<br />
qui aurait alors conduit à une plus grande exposition aux agents météoriques.<br />
295
4.3. Représentation squelettique<br />
Un aspect taphonomique<br />
Elle permet, par l’obtention d’un profil squelettique (cf. p.263) que l’on compare<br />
avec les densités osseuses, de déterminer l’impact possible de l’Homme ou celui des<br />
carnivores et de proposer des hypothèses quant à l’histoire taphonomique de<br />
l’assemblage (e.g. charognage, transport humain, transport fluviatile : Klein, 1989).<br />
Pour la calculer nous avons déterminé le nombre minimum d’individu (NMI), les<br />
nombres minimums d’éléments (NME), mais aussi les nombre de restes (NR) des<br />
vestiges humains des Pradelles (cf. p.263).<br />
La série des Pradelles a été comparée avec celle des restes de Renne du site, mais<br />
aussi avec d’autres séries livrant des restes humains :<br />
- les collections du Tumulus des Sables et de l’hypogée II des Mournouards dans le<br />
but de discuter de la disparition de certains os par des processus naturels<br />
(principalement dus à la densité des ossements et dents),<br />
- des assemblages résultant de charognage par des grands carnivores,<br />
- les collections de Gran Dolina, de Krapina, des Perrats et d’El Mirador, résultant<br />
de possibles pratiques cannibales, pour discuter de l’absence ou de la présence<br />
d’éléments pour des raisons nutritives.<br />
4.3.1. Représentation squelettique des restes humains<br />
Afin de discuter de la représentation squelettique (illustration des pourcentages<br />
de survie), les études anthropologiques séparent les restes matures des restes immatures<br />
et déterminent les profils ostéologiques pour ces deux catégories d’âge. Nous avons dans<br />
un premier temps tenté de faire cette distinction aux Pradelles. Cependant, nous avons<br />
d’emblée été confrontée à un problème. En effet, nous savons qu’il y a un minimum de<br />
sept individus aux Pradelles, dont au moins deux adolescents à savoir, deux tiers du<br />
NMI (cf. p.217). Or, certains restes crâniens et infracrâniens sont trop fragmentaires<br />
pour déterminer avec sûreté s’ils appartiennent à un individu mature ou à l’un de ces<br />
deux adolescents. C’est pourquoi, nous avons choisi d’utiliser l’ensemble des restes, sans<br />
distinction d’âge. Les comparaisons inter-sites et inter-taxons seront donc réalisées avec<br />
l’ensemble des individus, toutes classes d’âge confondues.<br />
Le pourcentage de survie de chaque élément calculé à partir du NME, de la<br />
quantité spécifique Qsp et du NMI total, à savoir 7 (cf. p.217), est donné dans le tableau<br />
28. Pour les définitions des termes et la méthode calcul, se référer au chapitre 3.3.<br />
(p.263).<br />
296
Élément NME Qsp % survie<br />
Crâne 5 1 71,43<br />
Mandibule 1 1 14,29<br />
Radius 1 2 7,14<br />
Phalange main 4 28 2,04<br />
Fémur 4 2 28,57<br />
Patella 1 2 7,14<br />
Tibia 1 2 7,14<br />
Fibula 1 2 7,14<br />
Tarse autre 1 10 1,43<br />
Un aspect taphonomique<br />
Tableau 28 : Nombre minimum d’élément (NME), quantité spécifique (Qsp) et pourcentage de<br />
survie de chaque élément osseux des restes humains des Pradelles.<br />
Un profil ostéologique permet d’illustrer ces données (figure 128) :<br />
Figure 128 : Profil ostéologique du pourcentage de survie des restes humains des Pradelles.<br />
Nous observons une très forte représentation des éléments du crâne. Les<br />
fragments crâniens découverts sur le site appartiennent à, au plus, 71 % des boîtes<br />
crâniennes initialement présentes sur le site. Ce NME a été calculé à partir de la région<br />
latérale gauche des occipitaux (cf. p.217).<br />
absents.<br />
Crâne<br />
Mandibule<br />
Sternum<br />
Vertèbres<br />
Sacrum<br />
Côte<br />
Clavicule<br />
Scapula<br />
Humérus<br />
Radius<br />
Ulna<br />
Carpe<br />
Métacarpe<br />
Phalange main<br />
Coxal<br />
Fémur<br />
Patella<br />
Tibia<br />
Fibula<br />
Talus<br />
Calcaneus<br />
Tarse autre<br />
Métatarse<br />
Phalange pied<br />
0 20 40 60 80 100<br />
Les éléments du tronc et des ceintures scapulaire et pelvienne sont totalement<br />
297
Un aspect taphonomique<br />
Concernant le reste du squelette infracrânien, le membre supérieur est<br />
représenté par un fragment de radius et quatre phalanges de la main. Le membre<br />
inférieur présente un meilleur pourcentage de survie, notamment en ce qui concerne le<br />
fémur : 29 % des 14 fémurs sont représentés (le NMI étant de sept, le NME des fémurs<br />
devrait être de 14), dont au moins un immature.<br />
4.3.2. Comparaison Homme versus Renne<br />
Les vestiges de Renne n’ayant pas fait l’objet de remontage sur l’ensemble des<br />
collections, nous avons utilisé pour l’assemblage humain les nombre de "restes" et non le<br />
nombre de "pièces" pour que la comparaison soit possible. Pour comparer le pourcentage<br />
de survie des vestiges humains et des vestiges de Renne, nous avons donc utilisé le<br />
NNISP et non le NME (cf. p.263), ce dernier n’ayant pas été calculé pour la collection de<br />
faune découverte depuis 2002 (annexe 10A et figure 129). L’emploi du NNISP est<br />
évidemment plus soumis à la fragmentation que le NME (cf. p.263), mais est moins<br />
influencé par l’agrégation, à savoir une trop forte minimisation du nombre d’éléments<br />
réellement présents sur le site (Grayson et Frey, 2004).<br />
Les phalanges antérieures et postérieures n’ayant pas été distinguées pour la<br />
faune, elles ont toutes été regroupées.<br />
100%<br />
80%<br />
60%<br />
40%<br />
20%<br />
0%<br />
Homme % NNISP Renne % NNISP<br />
Figure 129 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains et de Renne des<br />
Pradelles.<br />
Contrairement à l’Homme, le Renne ne présente pas de très forte représentation<br />
des éléments du crâne (% NNISP = 6,73%). Les éléments du tronc et des ceintures<br />
scapulaires et pelviennes sont présents, mais en assez faible proportion d’après le<br />
% NNISP. Enfin, tous les os des membres sont connus.<br />
La représentation anatomique entre les corps humains et les carcasses de Renne<br />
diffère donc pour chaque grande partie du squelette (crâne, tronc, ceintures et membres).<br />
298
Un aspect taphonomique<br />
4.3.3. Conservation différentielle ? Comparaison Les Pradelles<br />
versus le Tumulus des Sables et l’hypogée II des Mournouards<br />
Les profils ostéologiques provenant de sites pour lesquels la présence ou l’absence<br />
de certains éléments ne sont pas dues à une sélection par l’Homme ont été réalisés. Les<br />
NME du Tumulus des Sables n’ayant pas été calculés, les NNISP sont utilisés (annexe<br />
10B et figure 130) :<br />
100%<br />
80%<br />
60%<br />
40%<br />
20%<br />
0%<br />
Figure 130 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains des Pradelles et du<br />
Tumulus des Sables.<br />
Dans le cas du pourcentage de nombre de restes normé (% NNISP) (figure 130),<br />
nous remarquons qu’aux Pradelles la très forte représentation des restes crâniens est<br />
plus importante que celle du Tumulus des Sables (% NNISP = 43,3%). Dans cette<br />
seconde série, les éléments du tronc et des ceintures scapulaires et pelviennes sont<br />
représentés, bien qu’en faible proportion (%NNISP : vertèbres = 1,94%, côtes = 3,2%,<br />
clavicules = 2,75%, scapulas = 3,12% et coxaux = 1,39%), leur absence étant notable aux<br />
Pradelles.<br />
Les Pradelles % NNISP Tumulus-des-Sables % NNISP<br />
Pour l’hypogée II des Mournouards, ce sont les NME sommés des adultes,<br />
adolescents et enfants qui ont été utilisés (annexe 10C et figure 131) :<br />
299
100%<br />
80%<br />
60%<br />
40%<br />
20%<br />
0%<br />
Un aspect taphonomique<br />
Figure 131 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />
Pradelles et de l’hypogée II des Mournouards.<br />
La comparaison avec l’assemblage anthropologique provenant de l’hypogée II des<br />
Mournouards est particulièrement intéressante car elle résulte des pourcentages de<br />
survie (et non du pourcentage de NNISP). Le NME étant un paramètre moins influencé<br />
par la fragmentation que le NISP (Lyman, 1994b ; Grayson et Frey, 2004 ; Knüsel et<br />
Outram, 2004), le pourcentage de survie calculé à partir de cet indice est donc plus<br />
représentatif de la réalité archéologique. La figure 131 met en évidence une très grande<br />
différence dans le profil ostéologique du squelette infracrânien, à savoir ceintures et<br />
membres, les données sur le tronc étant absentes dans la littérature (Leroi-Gourhan et<br />
al., 1962). Celui-ci est en effet beaucoup mieux représenté qu’aux Pradelles, et ce,<br />
quelque-soient les éléments pris en compte (données en annexe 10C). Le pourcentage de<br />
survie du crâne est de 68,3 % et est donc très proche de ce que l’on retrouve aux<br />
Pradelles.<br />
En fonction de cette comparaison, les crânes ne seraient donc pas sur-représentés<br />
aux Pradelles, mais ce serait le squelette infracrânien qui serait sous-représenté. Cela<br />
est logique si nous considérons que les dents ont été amenées (ou laissées) sur le site<br />
enchâssées dans leur arcade alvéolaire et se trouvent isolées suite à la disparition de l’os<br />
alvéolaire.<br />
4.3.4. Impact des carnivores ? Comparaison Les Pradelles versus<br />
charognage<br />
Au Pradelles, les vestiges de faune ont été charognés par de grands carnivores,<br />
probablement des Hyènes des cavernes (Crocuta crocuta spelaea). Certaines traces de<br />
régurgitation (cf. p.357) et de mâchonnement (cf. p.353) laissent penser qu’elles ont aussi<br />
charogné les corps humains.<br />
Les Pradelles % survie Les Mournouards % survie<br />
Cependant, peu d’assemblages paléolithiques accumulés par les Hyènes ont livré<br />
un nombre suffisamment important de restes humains et leurs atteintes sont rarement<br />
décrites. Seules quelques données qualitatives nous permettent de discuter l’impact des<br />
300
Un aspect taphonomique<br />
Hyènes sur les cadavres humains (e.g. Horwitz et Smith, 1988 ; Tournepiche, 1994 ;<br />
Beauval et al., 2005). Il n’est donc pas possible de réaliser une comparaison quantitative<br />
entre le profil squelettique des Pradelles et celui d’assemblage osseux humains<br />
charognés par des Hyènes.<br />
C’est pourquoi nous avons utilisé dans un premier temps des données provenant<br />
de sites charognés par les coyotes et les loups et publié par Moraitis et Spiliopoulou<br />
(2010). Bien évidemment nous avons conscience qu’il existe des différences concernant le<br />
mode de consommation de ces carnivores et des Hyènes (Campmas et Beauval, 2008).<br />
Ces résultats sont donc donnés principalement dans un but illustratif.<br />
L’étude en question fournit en effet des indications sur le pourcentage de survie<br />
des éléments du squelette dans six cas. L’impact des charognards y est croissant entre<br />
les cas 0 à 4 et le dernier cas est considéré par les auteurs comme atypique (annexe 10D<br />
et figure 132) :<br />
100%<br />
80%<br />
60%<br />
40%<br />
20%<br />
0%<br />
Les Pradelles Cas 0 Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4 cas atypique<br />
Figure 132 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />
Pradelles et des assemblages humains charognés par des loups et des coyotes.<br />
Dans les cinq assemblages charognés, la totalité des crânes est retrouvé, les<br />
charognards ne s’y attaquant pas. Une partie seulement du rachis, du sternum et des<br />
côtes est consommé afin d’atteindre les organes internes et les viscères. Pour chacun des<br />
cas, la ceinture scapulaire semble atteinte de manière assez proche du membre<br />
supérieur, il en va de même pour la ceinture pelvienne et le membre inférieur. Mais<br />
l’atteinte de l’ensemble "membre supérieur-ceinture scapulaire" varie entre les cas. Dans<br />
le cas 3 elle est assez marquée, ne laissant que peu d’éléments squelettiques (% survie =<br />
25% pour les clavicules, scapulas, humérus et ulna et % survie = 12,40% pour les radius).<br />
À l’inverse, les hanches, cuisses et jambes sont atteintes avec une intensité assez proche<br />
dans les différents cas, intensité plus faible que pour les membres supérieurs. Enfin, il<br />
reste peu de restes des mains et des pieds dans les assemblages les plus charognés (cas<br />
3 : % survie main et pied = 0%).<br />
301
Un aspect taphonomique<br />
La différence la plus notable entre le charognage des Loups et Coyotes et celui des<br />
Hyènes, réside dans le fait que ces dernières détruisent avec une plus forte intensité les<br />
vertèbres et les côtes (Marean et al., 1992).<br />
Dans un second temps, nous avons utilisé comme comparatif des données<br />
provenant du charognage de gazelles par des hyènes (Lam, 1992), afin d’avoir un<br />
exemple de la consommation d’herbivores de taille moyenne par ces carnivores.<br />
100%<br />
80%<br />
60%<br />
40%<br />
20%<br />
0%<br />
Figure 133 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains des Pradelles et des<br />
assemblages de gazelles charognés par des hyènes.<br />
Nous remarquons que dans le cas du charognage de gazelles par des hyènes, la<br />
plupart des éléments anatomiques sont représentés, sauf les côtes, les scapulas et les<br />
extrémités des pattes avant et arrière. Les restes crâniens sont représentés en plus<br />
faible nombre qu’aux Pradelles à l’inverse des vertèbres, du sternum, des coxaux et des<br />
élements des membres.<br />
Les Pradelles Gazelles<br />
Ces représentations squelettiques, principalement en ce qui concerne les<br />
ceintures scapulaires et pelviennes, diffèrent de celle que l’on observe aux Pradelles. En<br />
effet, pour ce qui est des vertèbres et des côtes, une destruction par les Hyènes est<br />
envisageable. Mais, s’il est indéniable que les carnivores ont charogné certains vestiges<br />
humains (traces de dents et de régurgitation), cela ne peut être la seule explication du<br />
profil ostéologique particulier de restes humains.<br />
4.3.5. Impact de l’Homme ? Comparaison Les Pradelles versus<br />
cannibalisme<br />
L’hypothèse du cannibalisme étant celle que nous souhaitons tester, nous avons<br />
comparé les profils squelettiques des Pradelles avec celui provenant du site de Krapina<br />
réalisé à partir du pourcentage de NNISP (annexe 10B et figure 134) et avec ceux<br />
provenant d’assemblages où ont été publiés les pourcentages de survie calculés à partir<br />
302
Un aspect taphonomique<br />
des NME (annexe 10C et figure 135) : Gran Dolina (Fernández-Jalvo et al., 1999b), Les<br />
Perrats (Boulestin, 1999) et El Mirador (Cáceres et al., 2007). Nous avons utilisé les<br />
données cumulant les restes matures et immatures.<br />
100%<br />
80%<br />
60%<br />
40%<br />
20%<br />
0%<br />
Figure 134 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains des Pradelles et de<br />
Krapina.<br />
100%<br />
80%<br />
60%<br />
40%<br />
20%<br />
0%<br />
Les Pradelles % NNISP Krapina % NNISP<br />
Les Pradelles % survie Gran Dolina % survie<br />
Les Perrats % survie El Mirador % survie<br />
Figure 135 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />
Pradelles et de Gran Dolina, Les Perrats et El Mirador.<br />
303
Un aspect taphonomique<br />
Nous remarquons que dans ces cinq séries, le crâne est l’élément le mieux<br />
représenté, au minimum à 50%, son NME correspond d’ailleurs au NMI à El Mirador.<br />
Les vertèbres et les côtes sont présentes bien que peu représentées dans les<br />
quatre collections de comparaison. On retrouve toutefois d’assez nombreux restes de<br />
côtes aux Perrats, malgré leur fragilité (% survie = 23,44%). Les sternums et les sacrums<br />
sont, quant à eux, totalement absents, sauf à Krapina (figure 134 : % NNISP = 0,03).<br />
Aux Perrats, les ceintures scapulaires et pelviennes ont des pourcentages de survie<br />
dépassant les 20 %, ce qui n’est pas le cas dans les autres assemblages, les coxaux étant<br />
absents à Gran Dolina et El Mirador.<br />
Les os longs des membres ont un très fort pourcentage de survie aux Perrats,<br />
allant de 37,5% pour la fibula à 75% pour le tibia et l’humérus. Ils sont aussi présents,<br />
mais en moins grand nombre à El Mirador, Gran Dolina, Krapina et aux Pradelles.<br />
Enfin, les mains et les pieds ne sont jamais totalement absents mais ont des<br />
pourcentages de survie, ou pourcentages de NNISP pour Krapina, assez faibles (moins<br />
de 10% sauf pour les métatarses aux Perrats).<br />
Mis à part le tronc et les ceintures scapulaires présents dans toutes les collections<br />
de comparaison, l’assemblage des Pradelles présente donc de grandes similarités avec<br />
ceux d’El Mirador et de Gran Dolina, mais aussi avec celui de Krapina. Il diffère de celui<br />
des Perrats par une moins forte représentativité des os longs des membres.<br />
4.3.6. Synthèse<br />
Les restes humains des Pradelles présentent un profil ostéologique assez<br />
particulier. On observe une très forte représentation des éléments crâniens, une absence<br />
totale du tronc et des ceintures et quelques éléments des membres. Afin de proposer une<br />
hypothèse qui expliquerait cette représentation squelettique, les comparaisons inter-<br />
sites et inter-taxons nous apportent certains éléments.<br />
La densité et la porosité propre de chaque os ou portion d’os seraient, entre<br />
autres, à l’origine d’une différence de conservation, conséquence des phénomènes de<br />
météorisation et de circulation de l’eau (Lyman, 1984). Pour étudier ce phénomène, des<br />
travaux ont été réalisés livrant les densités volumétriques pour des os de faune (Lyman,<br />
1984 ; Marean, 1991), puis d’autres travaux ont été menés pour certains os humains<br />
(Carlson et Pickering, 2003). Ils permettraient de vérifier si la conservation des éléments<br />
sur un site est fonction des densités osseuses. Cependant, pour l’Homme, les densités<br />
volumétriques ne sont pas publiées pour l’ensemble des ossements du squelette. C’est le<br />
cas des données établies par Galloway et collaborateurs (1997) et reprises par Willey<br />
(1997) qui ne concernent que les grands os longs. Une étude plus complète a été réalisée<br />
par Suby et al. (2006, 2009), mais elle ne livre aucune donnée sur les densités du crâne,<br />
des dents, et des os des mains et des pieds (hors calcaneus et talus). Ces travaux nous<br />
permettent de supposer que la conservation différentielle des éléments en fonction de<br />
leur densité pourrait expliquer la très bonne représentativité des dents. De même, elle<br />
304
Un aspect taphonomique<br />
pourrait être une explication valable quant à l’absence des éléments à faible densité et<br />
possédant une importante partie spongieuse tels que les corps vertébraux, les têtes<br />
fémorales et humérales ou les éléments du tarse.<br />
Toutefois, du fait de la très bonne préservation d’une patella et de phalanges<br />
distales d’individus immatures, soit des éléments très fragiles et peu denses, il ne semble<br />
pas que la conservation différentielle ait joué un rôle primordial dans l’état actuel de<br />
l’assemblage des Pradelles. De plus, l’assemblage de Renne présente un certain nombre<br />
d’éléments "fragiles" tels que les vertèbres ou les côtes. Or, bien qu’il semble que les<br />
processus de météorisation aient affecté plus fortement les vestiges humains que ceux de<br />
faune (cf. p.291), la présence de restes humains fragiles montre que cette différence<br />
d’atteinte n’a pas joué un rôle primordial dans le pourcentage de survie des éléments.<br />
Le crâne<br />
La proportion de restes crâniens humains mis au jour (51% du NRD) se distingue<br />
totalement de l’assemblage de Renne qui n’en possède que peu (2% du NRD et les bois<br />
représentent 0,54% du NRD). Trois hypothèses peuvent alors être envisagées : a) soit<br />
cette différence est normale car due à une taille et une densité du crâne humain<br />
différentes de celles du crâne du Renne, b) soit elle est due à l’impact du charognage des<br />
cadavres par les carnivores, c) soit elle est due à l’impact même des Néandertaliens sur<br />
l’assemblage.<br />
La comparaison avec le Tumulus des Sables et l’hypogée II des Mournouards<br />
(Leroi-Gourhan et al., 1962) nous indique les restes crâniens se conservent bien, le<br />
pourcentage de survie des crânes aux Mournouards est quasiment identique à celui des<br />
Pradelles.<br />
Les charognards, type Loups et Coyotes, laissent généralement les crânes de côté,<br />
ne s’y attaquant que peu (Moraitis et Spiliopoulou, 2010). Le pourcentage de survie est<br />
alors effectivement très fort, proche de 100% dans les séries comparées. De plus, sur les<br />
crânes, les Hyènes s’attaquent en premier lieu aux os de la face et en dernier lieu à la<br />
calotte crânienne (Horwitz et Smith, 1988). Cela pourrait expliquer l’absence de vestiges<br />
de la face aux Pradelles, mis à part deux fragments de maxillaire et des dents<br />
supérieures, et la présence de dents régurgitées suggérant l’ingestion de blocs maxillo-<br />
faciaux.<br />
Enfin, il semblerait que dans la grande majorité des sites pour lesquels le<br />
cannibalisme est supposé, de nombreux vestiges crâniens sont mis au jour, c’est en tout<br />
cas le cas des quatre sites utilisés dans l’étude comparative. Les Hommes consommant<br />
d’autres Hommes fracturent les crânes (cf. p.241) mais ne les détruisent pas totalement.<br />
305
Le squelette axial<br />
Un aspect taphonomique<br />
L’absence d’élément du tronc et des ceintures des Néandertaliens aux Pradelles<br />
nous paraît très particulière. Bien qu’il y en ait peu, on retrouve des restes de côtes, de<br />
vertèbres, de scapulas et de coxaux de Renne. Si le transport et le traitement des Rennes<br />
et des Hommes avaient été identiques sur le gisement, nous aurions dû retrouver<br />
quelques éléments du squelette axial humain.<br />
De plus, bien que les charognards en voulant atteindre les organes internes<br />
détruisent une grande partie du rachis, du sternum et des côtes (e.g. Marean et al., 1992<br />
; Haglund et Sorg, 1997 ; Moraitis et Spiliopoulou, 2010), ils ne peuvent être considérés<br />
comme les responsables de l’absence totale de tronc, car nous en retrouverions au moins<br />
quelques vestiges. Enfin, ils ne détruisent pas l’ensemble des ceintures scapulaires et<br />
pelviennes lorsqu’ils charognent un cadavre (Marean et al., 1992, Lam, 1992).<br />
Dans les assemblages résultant de cannibalisme, bien que l’absence de vertèbres<br />
ait été considérée par Turner comme un des arguments en faveur de cette pratique<br />
(Turner et Morris, 1970), le pourcentage de survie du rachis n’est jamais nul. C’est le cas<br />
aussi des côtes, clavicules et scapulas. Les coxaux sont, à l’inverse, absents à el Mirador<br />
et Gran Dolina alors qu’ils sont présents aux Perrats et à Krapina (Gorjanović-<br />
Kramberger, 1906 ; Radovčić et al., 1988 ; Boulestin, 1999 ; Fernández-Jalvo et al., 1999b<br />
; Cáceres et al., 2007).<br />
Les comparaisons avec l’ensemble de ces assemblages (Renne, inhumation<br />
collective, charognage, cannibalisme) permeetent de supposer que le traitement du tronc<br />
et des ceintures pelviennes et scapulaires des Néandertaliens des Pradelles ait été<br />
particulier. L’absence de ces parties du corps pourrait alors plaider pour leur non arrivée<br />
dans la partie fouillée du gisement, car dans le cas contraire, quelques éléments auraient<br />
dus être reconnus sur le site en plus de vingt années de fouille.<br />
Le squelette appendiculaire<br />
Les vestiges du squelette appendiculaire sont quant à eux peu représentés (mis à<br />
part pour le fémur). Cette sous-représentation, dans le cas des diaphyses d’os longs des<br />
membres, pourrait trouver une explication dans le nombre assez important de fragments<br />
de diaphyses découverts aux Pradelles et dont le taxon est indéterminé mais pour lequel<br />
la diagnose humaine est envisageable (N= 20). Nous aurions alors peut-être un problème<br />
de détermination différentielle. En effet, les diaphyses des os longs, sont<br />
particulièrement denses (Willey et al., 1997), et la conservation différentielle ne peut<br />
donc pas être l’hypothèse la plus simple pour expliquer le peu d’éléments du squelette<br />
appendiculaire.<br />
La comparaison effectuée entre les pourcentages de survie obtenus aux Pradelles<br />
et ceux provenant de l’hypogée II des Mournouards nous indique que si seul le<br />
phénomène de destruction différentielle avait atteint les restes, tel qu’aux Mournouards<br />
(Leroi-Gourhan et al., 1962), nous devrions nous attendre à avoir un nombre beaucoup<br />
306
Un aspect taphonomique<br />
plus élevé d’éléments du squelette appendiculaire et des ceintures pelviennes et<br />
scapulaires (les données sur le tronc étant absentes pour ce gisement).<br />
Enfin, les éléments des mains et des pieds ont généralement un faible<br />
pourcentage de survie (Brain, 1981 ; Ricklan, 1986). Mais, aux Pradelles, il a été<br />
retrouvé quatre phalanges de la main (dont probablement deux du même individu).<br />
Cette faible représentation est assez proche de ce que l’on observe dans les sites de<br />
cannibalisme (White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Fernández-Jalvo et al., 1999b ; Cáceres et<br />
al., 2007) mais aussi dans les assemblages charognés. Les phalanges de Renne sont aussi<br />
présentes en faible proportion. Cependant, de par la grande différence anatomique qu’il<br />
existe entre les métacarpes et métatarses d’Homme et de Renne, aucune comparaison ne<br />
peut être réalisée pour ces éléments.<br />
307
4.4. La fracturation<br />
Un aspect taphonomique<br />
Afin d’étudier le mode de fracturation des restes humains des Pradelles, nous<br />
avons procédé en deux étapes. Tout d’abord, nous avons étudié l’état de fraîcheur des os<br />
lors de leur fracturation puis nous avons tenté d’en déterminer l’agent responsable. Les<br />
résultats obtenus ont ensuite été comparés avec ceux du Renne.<br />
4.4.1. La voûte crânienne<br />
4.4.1.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation<br />
Nous avons utilisé les critères employés classiquement pour ce faire, ainsi qu’un<br />
nouveau critère pour la fracturation de la voûte crânienne : la distance d’apparition du<br />
diploé nommé DAD (cf. p.265). Ces critères ont été appliqués à deux séries de<br />
comparaison : les Perrats où, pour la majorité des restes, est supposé une fracturation<br />
anthropique sur os frais grâce à la présence de nombreux points d’impact et de<br />
fracturation (Boulestin, 1999) et le Tumulus des Sables où la fracturation a eu lieu<br />
principalement sur os sec par pression sédimentaire (Courtaud, comm. perso). Puis nous<br />
avons déterminé quels critères sont les plus pertinents pour discriminer ces deux<br />
collections. Enfin, les restes humains des Pradelles ont été confrontés avec ces deux<br />
collections pour essayer de déterminer l’état de fraîcheur des os lors de leur fracturation.<br />
4.4.1.1.1. Choix des critères discriminants<br />
Concernant la fracturation des os de la voûte crânienne, les différentes variables<br />
(cf. p.265) ont été appliquées aux restes découverts aux Perrats et au Tumulus des<br />
Sables.<br />
Pour rappel, ces variables sont :<br />
- EAD : écart à l’angle droit le plus important sur le fragment, mesuré en degré,<br />
d’unité 10 ;<br />
- DAD : distance d’apparition du diploé, mesuré en millimètre ;<br />
- texture : coté lisse s’il y a au moins un bord lisse, sinon coté rugueux ;<br />
- présence d’éclats adhérents ;<br />
- présence d’écrasements ;<br />
- présence de fissures issues du bord de fracture.<br />
Les valeurs correspondant à ces mesures et provenant de ces deux assemblages<br />
sont données dans l’annexe 11A.<br />
D’après le test U de Mann-Whitney, seules les variables EAD et DAD (pUMann-<br />
Whitney = 0,00) permettent de discriminer les deux groupes. Les autres variables ne<br />
308
Un aspect taphonomique<br />
seraient pas réellement discriminantes pour discuter de l’état de fraîcheur des os de la<br />
voûte lors de la fracturation.<br />
Les variables EAD et DAD sont peu liées entre elles (pspearman = 0,23 et 0,34 ;<br />
pkendall = 0,18 et 0,26). Elles peuvent donc être traitées indépendamment l’une de l’autre.<br />
Les données des Perrats et du Tumulus des Sables nous ont permis de réaliser un<br />
arbre de décision avec le logiciel R pour déterminer les mesures de DAD et EAD qui<br />
séparent ces deux groupes (figure 136). Cet outil représente à l’extrémité des branches<br />
les différents résultats possibles en fonction de décisions prises à chaque étape. Les<br />
mesures seront utilisées par la suite pour distinguer les os des Pradelles fracturés sur os<br />
sec de ceux fracturés sur os frais. L’arbre de décision indique qu’EAD est la variable qui<br />
permet le mieux discriminer les deux groupes, avec une limite à 45°.<br />
90% des vestiges qui présentent un EAD inférieur à 45° appartiennent à la<br />
collection du Tumulus des Sables (88 restes, les 10 autres restes proviennent de la<br />
collection des Perrats). 65% des vestiges qui ont un EAD supérieur ou égal à 45°<br />
appartiennent à la collection des Perrats (11 des 17 restes). Parmi ces 17 vestiges avec<br />
un EAD supérieur ou égal à 45°, 60% (6 sur 10) de ceux qui en plus, ont une DAD<br />
inférieure à 7,37 mm, appartiennent à la collection du Tumulus des Sables. L’ensemble<br />
des vestiges qui ont un EAD supérieur ou égal à 45° et qui ont une DAD supérieure ou<br />
égale à 7,37 mm proviennent tous de l’assemblage des Perrats.<br />
Figure 136 : Arbre de décision portant sur les variables EAD et DAD aux Perrats et au Tumulus<br />
des Sables.<br />
La meilleure discrimination se fait donc tout d’abord par la mesure EAD puis en<br />
rajoutant la donnée DAD. Lorsque l’on a un EAD supérieur à 45° et un DAD supérieur à<br />
7,37 mm, nous nous retrouvons donc dans une configuration existante aux Perrats et<br />
inconnue au Tumulus des Sables. Cette configuration permet donc supposer une<br />
fracturation sur os frais.<br />
309
4.4.1.1.2. Application aux restes humains des Pradelles<br />
Un aspect taphonomique<br />
Les différents critères utilisés pour discuter de l’état de fraîcheur des os de la<br />
voûte lors de la fracturation ont été enregistrés pour les restes humains des Pradelles<br />
(toutes collections confondues). Les données sont présentées dans l’annexe 11B. Le<br />
nombre de restes et le pourcentage correspondant (par rapport au nombre total de restes<br />
pour chaque variable enregistrée) sont donnés dans le tableau 29. Dans ce chapitre, les<br />
données de seulement 45 restes crâniens ont été enregistrées sur les 48 qui composent la<br />
collection. En effet, nous n’avons pris en compte que les vestiges pour lesquels nous<br />
pouvions mesurer l’ensemble des variables, or pour trois d’entre eux, ce n’est pas possible<br />
car, du fait des recollages, aucun bord n’est libre.<br />
Texture<br />
Eclats adhérents<br />
Fissures<br />
DAD (mm)<br />
EAD (°)<br />
Variable Nombre de restes Pourcentage<br />
lisse 20 / 45 44,44%<br />
rugueuse 25 / 45 55,56%<br />
oui 3 / 45 6,67%<br />
non 42 / 45 93,33%<br />
oui 31 / 45 68,89%<br />
non 14 / 45 31,11%<br />
[0-2,5[ 4 / 45 8,89%<br />
[2,5-5[ 8 / 45 17,78%<br />
[5-7,5[ 14 /45 31,11%<br />
[7,5-10[ 8 / 45 17,78%<br />
[10-12,5[ 8 / 45 17,78%<br />
[12,5-15[ 1 / 45 2,22%<br />
[15-17,5[ 0 / 45 0%<br />
[17,5-20[ 2 / 45 4,44%<br />
[0-10[ 0 / 45 0,00%<br />
[10-20[ 1 / 45 2,22%<br />
[20-30[ 2 / 45 4,44%<br />
[30-40[ 2 / 45 4,44%<br />
[40-50[ 7 / 45 15,56%<br />
[50-60[ 15 / 45 33,33%<br />
[60-70[ 12 / 45 26,67%<br />
[70-80[ 6 / 45 13,33%<br />
Tableau 29 : Variables enregistrées pour l’état de fraîcheur des os lors de la fracturation des<br />
restes humains des Pradelles.<br />
Nous remarquons qu’un peu moins de la moitié des pièces présente au moins un<br />
bord de fracture avec une texture lisse.<br />
Très peu ont des éclats adhérents, ce qui n’est pas forcément uniquement lié à<br />
l’état de fraîcheur des os lors de la fracturation, mais aussi à l’ancienneté des vestiges.<br />
Nous pouvons supposer que, dans des conditions sédimentaires "instables" (mouvements<br />
sédimentaires, éboulements …) plus les restes sont anciens, plus les éclats adhérents ont<br />
des risques de se détacher.<br />
La majorité des pièces possèdent des fissures issues des bords de fracture.<br />
310
Un aspect taphonomique<br />
Enfin, concernant les deux critères considérés comme les plus importants, 21 des<br />
45 restes de voûte crânienne (46,7%) pour lesquels les variables EAD et DAD sont<br />
enregistrées ont un EAD supérieur à 50° et une valeur de DAD supérieure à 7 mm. Les<br />
limites qui discriminent au mieux les restes des Perrats et du Tumulus des Sables étant<br />
45° et 7,4 mm.<br />
La collection des Pradelles a été comparée à celles des Perrats et du Tumulus des<br />
Sables à partir des deux critères EAD (figure 137) et DAD (figure 131).<br />
35%<br />
30%<br />
25%<br />
20%<br />
15%<br />
10%<br />
5%<br />
0%<br />
Figure 137 : Pourcentage des restes humains des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables<br />
selon l’écart à l’angle droit (EAD), en degré.<br />
50%<br />
40%<br />
30%<br />
20%<br />
10%<br />
0%<br />
[0-10[<br />
[0-2,5[<br />
[10-20[<br />
[2,5-5[<br />
[20-30[<br />
[30-40[<br />
[40-50[<br />
[50-60[<br />
[60-70[<br />
Les Perrats Les Pradelles Tumulus-des-Sables<br />
[5-7,5[<br />
[7,5-10[<br />
[10-12,5[<br />
[12,5-15[<br />
[15-17,5[<br />
Les Perrats Les Pradelles Tumulus des Sables<br />
[70-80[<br />
[17,5-20[<br />
Figure 138 : Pourcentage des restes humains des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables<br />
selon la distance d’apparition du diploé (DAD), en mm.<br />
311
Un aspect taphonomique<br />
On observe graphiquement une similarité dans les profils obtenus aux Pradelles<br />
et aux Perrats (figure 137 et figure 138). Dans ces deux assemblages, la majorité des<br />
restes possèdent des valeurs EAD supérieures ou égales à 40°, contrairement au<br />
Tumulus des Sables où la majorité des valeurs est inférieure à 40°. De même, mais de<br />
manière moins nette, dans le cas de la variable DAD, la majorité des restes des Perrats<br />
et des Pradelles présente un DAD supérieur ou égal à 5 mm, au Tumulus des Sables, les<br />
vestiges possèdent principalement un DAD inférieur à 5 mm.<br />
Nous remarquons donc graphiquement que le groupe des Pradelles est plus<br />
proche du groupe des Perrats. Pourtant, statistiquement, le groupe des Pradelles se<br />
différencie aussi bien du groupe Tumulus des Sables que du groupe des Perrats, bien que<br />
dans une moindre mesure, pour ce qui est des variables EAD et DAD (tableau 30).<br />
Les Pradelles vs. Les Perrats Tumulus des Sables<br />
EAD χ² = 46,58 p < 0,00 χ² = 147,66 p < 0,00<br />
DAD χ² = 26,83 p < 0,03 χ² = 58,96 p < 0,00<br />
Tableau 30 : Résultat des tests du χ² des Pradelles vis-à-vis des Perrats et du Tumulus des Sables,<br />
selon les variables EAD et DAD.<br />
Les différences statistiques obtenues entre la collection des Pradelles et celle du<br />
Tumulus des Sables est très nette sur les histogrammes présentant les répartitions des<br />
mesures entre ces deux collections (figure 137 et figure 138). Concernant les différences<br />
statistiques entre les Pradelles et les Perrats, les histogrammes montrent en effet aux<br />
Pradelles des mesures de l’écart à l’angle droit supérieures à 50° plus nombreuses qu’aux<br />
Perrats (figure 137), il en va de même pour les apparitions du diploé entre 10 et 12,5 mm<br />
(figure 138). Ces deux variables permettant de bien discriminer les groupes des Perrats<br />
et du Tumulus des Sables, nous pouvons donc supposer la présence d’une importante<br />
fracturation sur os frais des os de la voûte aux Pradelles.<br />
Nous pouvons alors suggérer aux Pradelles qu’une partie de la fracturation a été<br />
post-dépositionnelle, sur os sec. Les fragments concernés sont ceux possédant une faible<br />
apparition du diploé et des bords formant un angle proche de 90°. Une autre partie de la<br />
fracturation a eu lieu sur os frais.<br />
4.4.1.2. Agent responsable de la fracturation<br />
Les vestiges de voûte des Pradelles ayant subi une fracturation sur os sec (N=21)<br />
ont été brisés par la pression sédimentaire, le piétinement, les éboulements successifs<br />
dans le gisement et les fouilles clandestines. Certains ont été fragmentés sur place, les<br />
différents morceaux ont donc parfois été cotés ensemble, ne représentant alors qu’un<br />
reste coordonné.<br />
Ceux qui ont subi de la fracturation sur os frais peuvent avoir été brisés par<br />
différents agents : naturels, anthropiques ou par les carnivores.<br />
312
Un aspect taphonomique<br />
Les agents naturels ne laissent pas de trace particulière sur les os et sont donc<br />
considérés comme agent de la fracturation par défaut lorsqu’aucun autre ne peut être<br />
mis en évidence. Cela concerne une partie des restes humains découverts aux Pradelles,<br />
principalement des pariétaux (N=8). L’illustration de la fragmentation par pression<br />
sédimentaire est la découverte lors de la fouille de différents fragments d’une même<br />
pièce à proximité les uns des autres figurant une fracturation in situ.<br />
Lorsque les Hommes fracturent des os de la voûte crânienne, on peut parfois<br />
observer des impacts de fracturation (figure 139). Les points d’impact possibles sont<br />
situés sur les pariétaux (LP04-D12 #718-719, LP06-C10 #535 ?, LP07-C12 #812-LP09-<br />
C11/D11 #H12) et sur un fragment d’écaille de temporal (LP02-E12 #1).<br />
Figure 139 : Localisation des points d’impacts sur des fragments de voûte crânienne.<br />
A : LP04-D12 #718-719, B : LP02-E12 #1 et C : LP07-C12 #812-LP09-C11/D11 #H12. Les flèches<br />
bleues localisent les points d’impact.<br />
Les longs arrachements de la table interne ou externe, mesurés grâce à la<br />
variable DAD, sont dus au clivage du diploé et des tables suite à un impact sur l’os, et<br />
ont généralement lieu lors d’une fracturation anthropique (Johnson, 1983, 1985 ; White,<br />
1992 : 140 ; Berryman et Haun, 1996 ; Boulestin, 1999 : 73). On en retrouve sur des<br />
restes de frontal, pariétal (LP05-D12 #1053-1059-1069, LP04-D12 #113-352-751, LP07-<br />
C12 #812-LP09-C11/D11 #H12), occipital (LP04-D12 #314), de temporal (LP07-C10 #776)<br />
illustrés sur la figure 140.<br />
313
Un aspect taphonomique<br />
Figure 140 : Longs arrachements de la table interne sur des fragments de voûte crânienne.<br />
A : fragment de fronto-pariétal LP05-D12 #1053-1059-1069, B : fragment de pariéto-occipital LP04-<br />
D12 #113-352-751, C : fragment de temporal LP07-C10 #776, D : fragment d’occipital LP04-D12<br />
#314. Les flèches bleues localisent les arrachements.<br />
Enfin, aucun signe de fracturation par les carnivores n’a été mis en évidence sur<br />
les restes crâniens humains, à savoir des traces de dents (impact des carnassières ou<br />
trace de mâchement).<br />
4.4.2. Les os longs<br />
4.4.2.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation<br />
4.4.2.1.1. Choix des critères discriminants<br />
Concernant les os longs, nous avons utilisé les variables décrites dans le chapitre<br />
3.4. (p.265) et présentés dans les annexes 8A, 8B et 8C. Les os longs ont été classés<br />
suivant leur module : gros module pour les humérus, fémurs, tibias et petit module pour<br />
les radius, ulnas et fibulas. Cette distinction a été réalisée afin de déterminer si les<br />
résultats obtenus pour certaines variables sont liés à la taille du module. Les données<br />
résultant de la collection Tumulus des Sables sont présentées dans l’annexe 11C. Celles<br />
des Perrats sont issues de Boulestin (1999).<br />
Des tests d’indépendance ont été menés dans les deux groupes (tableau 31) :<br />
314
Extrémité<br />
Bord<br />
Indépendance des variables : Vis-à-vis du module<br />
Les<br />
Perrats<br />
Tumulus<br />
des Sables<br />
Un aspect taphonomique<br />
Petit<br />
module<br />
Vis-à-vis de<br />
l’assemblage<br />
Gros<br />
module<br />
Circonférence 0,000 0,000 0,000 0,000<br />
Longueur 0,054 0,000 0,382 0<br />
Configuration (non cylindrique) 0,048 0,464 0,052 0,320<br />
Régularité (non cylindrique) 0,192 0,049 0,237 0,008<br />
Configuration + Régularité (non<br />
cylindrique)<br />
0,007 0,000<br />
Configuration (cylindrique) 0,240 0,494 0,568 0,672<br />
Régularité (cylindrique) 0,978 0,579 0,056 0,696<br />
Texture 0,002 0,022 0,000 0,000<br />
EAD 0,668 0,222 0,103 0,116<br />
Éclat adhérent 0,003<br />
Écrasement<br />
Fissure 0,119<br />
0,157<br />
0,038<br />
0,021<br />
Configuration 0,112 0,399 0,000 0,000<br />
Régularité 0,578 0,544 0,031 0,045<br />
Configuration + Régularité<br />
00,000 0,000<br />
Texture 0,911 0,010 0,000 0,000<br />
EAD 0,101 0,786 0,141 0,001<br />
Éclat adhérent 0,601<br />
Écrasement 0,130<br />
Fissure 0,147<br />
Tableau 31 : Résultat des tests d’indépendance des variables vis-à-vis du module diaphysaire<br />
selon les assemblages et vis-à-vis de l’assemblage selon les modules diaphysaires.<br />
En rouge et gras : pPearson > 0,05, les variables sont indépendantes.<br />
Les résultats indiquent que la circonférence et la longueur des fragments sont<br />
liées entre elles (pPearson = 0,000023). Les tests d’indépendance des variables vis-à-vis du<br />
module de la diaphyse (tableau 31) montrent que la majorité des variables sont<br />
indépendantes du module. Cependant, dans les deux groupes, la circonférence du<br />
fragment ainsi que la texture des extrémités ont des P de Pearson inférieurs à 0,05<br />
indiquant que ces deux variables sont liées au module. En d’autres termes, quel que soit<br />
le type de fracturation, la circonférence des fragments qui en résulte et la texture des<br />
extrémités seront conditionnées par le module initial de la pièce.<br />
Nous avons aussi utilisé le test du χ² de Pearson pour déterminer les variables<br />
liées à l’assemblage (les Perrats et Tumulus des Sables), et donc a priori à l’état de<br />
fraîcheur de l’os lors de la fracturation (tableau 31).<br />
Les variables qui sont très fortement liées à la nature de l’assemblage, quel que<br />
soit le module diaphysaire, sont : la circonférence du fragment, la configuration et la<br />
régularité des extrémités non cylindriques lorsque ces deux paramètres sont pris en<br />
commun, la texture des extrémités, ainsi que la configuration, la régularité et la texture<br />
des bords de fragment.<br />
315
Un aspect taphonomique<br />
La régularité des extrémités non cylindriques et l’écart à l’angle droit des bords<br />
de fracture sont liés à l’assemblage considéré uniquement dans le cas des os longs à gros<br />
module.<br />
En généralisant et en considérant que la fracturation aux Perrats a eu lieu<br />
principalement sur os frais (Boulestin, 1999) et celle au Tumulus des Sables sur os sec,<br />
nous pouvons tirer des interprétations de ces résultats.<br />
La circonférence des fragments diaphysaires est liée au module de l’os mais aussi<br />
à l’assemblage considéré. Les données obtenues peuvent donc résulter du module, de<br />
l’état de fraîcheur de l’os ou des deux à la fois. Il est alors difficile d’utiliser ce critère<br />
pour discuter de l’état de fraîcheur des os lors de la fracturation, car le module entre en<br />
compte dans cette donnée.<br />
La longueur des fragments, dans le cas des os longs à gros module, est liée au<br />
groupe (Perrats et Tumulus des Sables). Cette donnée peut donc être utilisée dans ce cas<br />
pour discuter de l’état de fraîcheur.<br />
Pour les variables portant sur l’extrémité des os longs, la seule liée uniquement à<br />
l’assemblage est celle réunissant la configuration et la régularité des extrémités non<br />
cylindriques. La configuration et la régularité des extrémités cylindriques sont<br />
indépendantes du module ou de l’état de fraîcheur des os. La texture des extrémités est<br />
liée au module et à l’assemblage alors que l’écart à l’angle droit en est indépendant.<br />
Cette dernière variable diffère donc de ce que l’on peut observer pour les os de la voûte<br />
crânienne.<br />
Concernant les bords des fragments, donc uniquement dans le cas de ceux non<br />
cylindriques, toutes les variables sont indépendantes du module considéré (sauf la<br />
texture des bords dans le cas du Tumulus des Sables). Il est logique que les variables des<br />
bords ne soient pas influencées par le module au Tumulus des Sables, car la fracturation<br />
sur os sec atteint indifféremment les os longs, quel que soit leur module, contrairement<br />
aux interprétations de Trinkaus (1985 : 206) à Krapina. Cet auteur suggère en effet que<br />
plus le diamètre d’un tube est petit, plus il sera résistant à une pression appliquée<br />
transversalement.<br />
Ces mêmes variables sont par contre liées à la nature de l’assemblage (sauf l’écart<br />
à l’angle droit des bords de fragments de petit module). Ces résultats sont donc<br />
particulièrement intéressants, car ils confirment ce que soulignait Boulestin (1999 : 160),<br />
à savoir que l’utilisation des bords est plus pertinente que celle des extrémités pour<br />
discuter de l’état de fraîcheur des os lors de la fracturation.<br />
316
4.4.2.1.2. Application aux restes humains des Pradelles<br />
Un aspect taphonomique<br />
L’étude de la fracturation des os longs des Pradelles porte sur les dix restes de<br />
diaphyses : un fragment de radius, cinq fragments de fémur, un fragment de fibula et<br />
trois fragments de tibia. Ces restes appartiennent à des individus immatures et matures,<br />
mais comme cela a été expliqué précédemment (cf. p.296), nous ne faisons pas la<br />
distinction par classe d’âge dans cette partie. Par contre, nous séparons les fragments<br />
osseux en deux catégories : extrémité cylindrique et extrémité non cylindrique. Les<br />
données sont présentées dans l’annexe 11D. Sur les graphiques (figure 141, figure 142 et<br />
figure 143) chaque pièce est représentée par deux points (ses deux extrémités ou ses<br />
deux bords).<br />
En ce qui concerne les fragments diaphysaires à extrémité cylindrique, comme<br />
nous l’avons décrit, le groupe des Perrats se différencie très bien du groupe Tumulus des<br />
Sables, notamment par plus de texture lisse, plus de configurations régulières (figure<br />
141).<br />
Le groupe des Pradelles se divise en deux (figure 141) :<br />
- un ensemble de trois extrémités se rapproche du groupe Tumulus des Sables<br />
(deux se chevauchent). Il s’agit d’une extrémité du fragment M80-D11 #291, une du<br />
fragment M67-G12 #3 et une du fragment LP06-C06 #273.<br />
- un ensemble de sept extrémités s’éloigne des deux groupes de comparaison,<br />
surtout du Tumulus des Sables, et se caractérise par des écarts à l’angle droit<br />
importants et des textures lisses. Ce sont les deux extrémités du fragment M80-D10 #54,<br />
du fragment LP10-D13 #362, une extrémité du fragment M80-D11 #291, une du<br />
fragment LP06-C06 #273, une du fragment M67-G12 #3.<br />
Il semblerait donc qu’une partie de la fracturation des os longs à extrémité<br />
cylindrique des Pradelles ait eu lieu sur os frais et une autre sur os sec.<br />
Que l’on inclue la totalité des vestiges ou seulement les petits modules ne modifie<br />
pas les interprétations, quasiment tous les fragments d’os cylindriques des Perrats étant<br />
de petit module ainsi que ceux des Pradelles.<br />
317
Un aspect taphonomique<br />
Figure 141 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les extrémités des fragments<br />
cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables.<br />
0 à 70 : mesures de l’écart à l’angle droit (EAD) ; lisse et rugueux : texture ; CR, CI, DR, DI, ER, EI,<br />
SR, SI, TR, TI, VR, VI : configuration (se reporter à l’annexe 8B).<br />
318
Un aspect taphonomique<br />
Les fragments non cylindriques ont été étudiés, d’une part avec les variables<br />
portant sur leurs extrémités (figure 142), d’autre part avec celles portant sur les bords<br />
(figure 143).<br />
Le graphique réalisé à partir des ACM sur les extrémités des fragments non<br />
cylindriques (figure 142) montre que le groupe Tumulus des Sables se concentre dans la<br />
partie gauche ayant, pour la variable texture, principalement des extrémités non lisses.<br />
Les configurations sont quant à elles variées et les écarts à l’angle droit inférieurs à 60°.<br />
Seule une extrémité d’un fragment se distingue.<br />
Le groupe des Perrats s’étale sur tout le graphique, une moitié étant bien<br />
distincte du groupe Tumulus des Sables (avec des textures lisses) et une autre ne l’est<br />
pas. Cela laisse donc supposer qu’un certain nombre des fragments ont subi de la<br />
fracturation sur os sec sur au moins une extrémité. Ou bien, pour ces cas-là, nous ne<br />
pouvons reconnaître une fracturation sur os sec d’une fracturation survenue sur os frais.<br />
Le groupe des Pradelles se divise en trois :<br />
- trois extrémités se détachent du groupe Tumulus des Sables et se situent dans la<br />
variabilité propre aux Perrats (deux se superposent). On peut donc considérer qu’elles<br />
sont la conséquence d’une fracturation sur os frais. Ce sont les deux extrémités du<br />
fragment LP04-D11 #263 et une extrémité du fragment LP09-D06 #415.<br />
- quatre extrémités font partie de la variabilité du groupe Tumulus des Sables (et<br />
donc aussi de la moitié gauche du groupe des Perrats). Ces extrémités sont sans doute<br />
dues à de la fracturation sur os sec (ou sur os frais si l’on considère que nous ne pouvons<br />
toutes les différencier). Ce sont les extrémités du fragment LP04-D11 #217, une<br />
extrémité du fragment LP04-D11 #191 et une extrémité du fragment LP06-D12 #1434.<br />
- trois extrémités se situent dans la variabilité des Perrats, mais où l’on retrouve<br />
aussi quelques extrémités du Tumulus des Sables. Nous ne pouvons donc statuer sur<br />
leur état de fraîcheur. Il s’agit d’une extrémité du fragment LP09-D06 #415, une du<br />
fragment LP04-D11 #191 et une du fragment LP06-D12 #1434.<br />
319
Un aspect taphonomique<br />
Figure 142 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les extrémités des fragments non<br />
cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables.<br />
0 à 70 : mesures de l’écart à l’angle droit (EAD) ; lisse et rugueux : texture ; BS, BC, CS, CT, CC,<br />
DOS, DOT, DCS, DCT, DMS, OS, OT, OC, TS, TC, PS, PT : configuration (se reporter à l’annexe<br />
8A).<br />
320
Un aspect taphonomique<br />
Concernant les variables portant sur les bords des fragments (figure 143), les<br />
groupes Tumulus des Sables et les Perrats se différencient assez bien l’un de l’autre,<br />
mais présentent toutefois une plage de chevauchement représentant soit des bords<br />
Tumulus des Sables ayant subi une fracturation sur os frais, soit des bords des Perrats<br />
ayant subi une fracturation sur os sec, soit des morphologies qui ne nous permettent pas<br />
de les interpréter.<br />
Le groupe des Pradelles se divise en trois sous-ensembles :<br />
- deux des bords se situent au sein du groupe Tumulus des Sables et semblent donc<br />
fracturé sur os sec (ils se chevauchent). Il s’agit d’un bord du fragment LP04-D11 #263 et<br />
d’un bord du fragment LP09-D06 #415.<br />
- deux bords se situent dans le nuage de points des Perrats et doivent donc être<br />
fracturé sur os frais. C’est un bord du fragment LP04-D11 #217 et un du fragment<br />
LP06-D12 #1434.<br />
- six bords sont dans la zone de chevauchement, nous ne pouvons donc conclure sur<br />
l’état de fraîcheur au moment de la fracturation. Ce sont les deux bords du fragment<br />
LP04-D11 #191, un bord du fragment LP04-D11 #263, un du fragment LP04-D11 #217,<br />
un du fragment LP06-D12 #1434 et un du fragment LP09-D06 #415.<br />
321
Un aspect taphonomique<br />
Figure 143 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les bords des fragments non<br />
cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables.<br />
0 à 60 : mesures de l’écart à l’angle droit (EAD) ; lisse et rugueux : texture ; CR, CI, LR, LI, MR,<br />
MI, OR, OI, BP : configuration (se reporter à l’annexe 8C).<br />
322
Un aspect taphonomique<br />
L’ensemble des résultats précédemment présentés est synthétisé dans le tableau<br />
32. Ces résultats proviennent uniquement de la comparaison des variables mesurées aux<br />
Pradelles avec celles provenant des assemblages des Perrats et du Tumulus des Sables.<br />
Individu Extrémité 1 Extrémité 2 Bord 1 Bord 2<br />
M67-G12 #3 sec frais / /<br />
M80-D10 #54 frais frais / /<br />
M80-D11 #291 sec frais / /<br />
LP04-D11 #263 frais frais sec indéterminé<br />
LP04-D11 #191 sec indéterminé indéterminé indéterminé<br />
LP04-D11 #217 sec sec frais indéterminé<br />
PL06-C6 #273 sec frais / /<br />
LP06-D12 #1434 sec indéterminé frais indéterminé<br />
LP09-D6 #415 frais indéterminé sec indéterminé<br />
LP10-D13 #362 frais frais / /<br />
Tableau 32 : Synthèse de l’état de fraîcheur des os longs des Pradelles à partir des comparaisons<br />
avec Les Perrats et le Tumulus des Sables.<br />
4.4.2.2. Agent responsable de la fracturation<br />
En l’absence de stigmates particuliers, l’agent à l’origine de la fracturation du<br />
radius reste indéterminé.<br />
Les fémurs des Pradelles ont été fracturés par divers agents. Deux d’entre eux<br />
(LP06-D12 #1434 et LP10-D13 #362) possèdent des impacts de fracturation<br />
anthropiques. Le premier, le fragment proximo-latéral de diaphyse LP06-D12 #1434,<br />
porte sur sa face antérieure une large encoche de fracturation sans aucune trace de dent<br />
de carnivores (figure 144).<br />
Figure 144 : Encoche de fracturation sur la diaphyse fémorale LP06-D12 #1434.<br />
Le deuxième, LP10-D13 #362, présente quant à lui sur sa face proximo-latérale<br />
un enlèvement de 23,2 mm qui indique une fracturation sans doute anthropique. Nous<br />
pouvons, de plus, observer des points d’impact au niveau de son extrémité distale (figure<br />
145).<br />
323
Un aspect taphonomique<br />
Figure 145 : Impacts de percussions distal et enlèvement proximal sur la diaphyse fémorale<br />
LP10-D13 #362.<br />
Malgré les photographies du fémur LP06-C6 #273 (figure 99) prises lors de la<br />
fouille (nous n’avons pas eu la pièce entre les mains), nous ne pouvons observer s’il existe<br />
des impacts de percussion ou des traces de carnassières et donc nous ne pouvons<br />
déterminer l’agent origine de sa fracturation.<br />
Les fragments de tibia semblent avoir été fracturés lorsqu’ils étaient à l’état frais.<br />
Sur l’un d’entre eux (LP04-D11 #191), une entaille près du bord de fracture ressemble<br />
beaucoup à un stigmate de percussion (annexe 13G). De plus, les stries de raclage<br />
associées (cf. p.333) pourraient laisser penser au raclement de l’os préalablement à une<br />
percussion. Sur les deux autres fragments, aucun point d’impact, encoche de fracturation<br />
ou trace de carnivore ne s’observe à leur surface. Deux de ces trois fragments semblent<br />
avoir été fracturés sur os frais, mais comme ils appartiennent peut-être à la même<br />
diaphyse, nous ne pouvons tirer de conclusion sur la fracturation générale des tibias<br />
humains des Pradelles.<br />
Enfin, aucun stigmate ne peut permettre de déterminer l’agent à l’origine de la<br />
fracturation de la diaphyse de fibula.<br />
4.4.3. Les autres éléments<br />
4.4.3.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation<br />
Les autres éléments du squelette qui ont été mis au jour aux Pradelles sont des<br />
fragments de maxillaire, de mandibule, des phalanges de la main, une patella complète<br />
et un cunéiforme intermédiaire.<br />
Le fragment de maxillaire, les phalanges et le cunéiforme ne portent pas de<br />
stigmate permettant de discuter de l’état de fraîcheur de l’os lors de leur fracturation. À<br />
l’inverse, les deux fragments importants de mandibule semblent avoir été fracturés sur<br />
os frais. Ils ont des bords réguliers et très lisses.<br />
324
4.4.3.2. Agent responsable de la fracturation<br />
Un aspect taphonomique<br />
En l’absence de stigmate distinctif, nous ne sommes pas en mesure de discuter de<br />
l’agent responsable de la fracturation du maxillaire ou du cunéiforme.<br />
Au moins une des quatre phalanges de la main semble avoir été ingurgitée et<br />
porte des traces de dents à ses extrémités (cf. p.353 et 357). Nous pouvons donc suspecter<br />
que ce sont les agents responsables de cette ingestion qui ont en partie détruit cette<br />
phalange (figure 168).<br />
Le fragment de branche mandibulaire M80-D11 #289 présente des impacts de<br />
carnassières sur ses deux faces. Une description plus détaillée est présentée dans le<br />
chapitre 4.7 (p.355). La fracturation de cette pièce serait donc due au charognage par les<br />
carnivores.<br />
Le fragment de corps mandibulaire découvert en 1934 présente une fracture<br />
longitudinale par rapport à l’axe de l’os (figure 146). Ce type de fracture semble assez<br />
peu fréquent dans le cas de fragmentation naturelle et pourrait alors être dû à un agent<br />
non naturel tel que l’Homme.<br />
Figure 146 : Mandibule M34 #1.<br />
4.4.4. Comparaison avec les ensembles cannibalisés<br />
Dans les assemblages où l’extraction de ressources nutritives est l’objectif, la<br />
fracturation des éléments squelettique est commune, avec comme objectif la récupération<br />
de la moelle osseuse et du cerveau.<br />
Les crânes sont intensément fracturés, mais suivent des schémas variés. À El<br />
Mirador, les impacts de percussion se retrouvent sur tout le périmètre des crânes,<br />
formant ainsi des "coupes crâniennes" (Cáceres et al., 2007), ce que l’on observe aussi à<br />
Gough’s Cave (Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; Bello et al., 2011b) ou à Herxheim<br />
(Boulestin et al., 2009). Dans l’assemblage de Gran Dolina, la percussion a eu lieu<br />
principalement au niveau de la face et de la région nuchale des crânes (Fernández-Jalvo<br />
325
Un aspect taphonomique<br />
et al., 1999b). À Mancos ou aux Perrats, des impacts de percussion se retrouvent sur la<br />
face, la voûte, dans sa partie inférieure aux Perrats, et la base du crâne (White, 1992 ;<br />
Boulestin, 1999). À Krapina, seule la base du crâne ne peut être observée et nous ne<br />
savons donc si elle est atteinte par la fracturation, le reste du crâne étant intensément<br />
fracturé par l’Homme.<br />
Cette très importante variabilité dans le mode de fracturation des crânes,<br />
présentée dans la partie III (p.241), ne permet pas de relier le type de fracturation<br />
crânienne des Pradelles à un schéma particulier. Seulement, il faut souligner que la<br />
fracturation intense des crânes au sein de ce gisement se retrouve dans la plupart des<br />
sites de cannibalisme.<br />
Dans ces assemblages les mandibules, lorsqu’elles sont fracturées, le sont<br />
principalement au niveau de la symphyse mandibulaire où l’on observe alors des longs<br />
arrachements (du peeling). Aux Pradelles, nous n’observons pas de telles modifications.<br />
De même, les côtes et les vertèbres sont aussi fracturées, principalement au<br />
niveau des têtes de côtes et des processus transverses des vertèbres thoraciques (où l’on<br />
retrouve aussi du peeling). Cette méthode s’apparente à la levée de l’échine (<strong>Mussini</strong> et<br />
Boulestin, sous presse). On observe de telles modifications aux Perrats, à Mancos, à<br />
Krapina ou encore à Herxheim (White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Boulestin et al., 2009).<br />
L’absence d’éléments du tronc aux Pradelles nous empêche de savoir si cette pratique a<br />
eu lieu sur ces corps.<br />
Enfin, un fait constant dans les sites où le cannibalisme est pratiqué, est la<br />
fracturation des os longs des membres dans le but d’acquérir la moelle osseuse, laissant<br />
à leur surface de nombreux impacts de percussions, encoches de fracturation …<br />
(Gorjanović-Kramberger, 1906 ; Villa et al., 1986a et b ; White, 1992 ; Defleur et al.,<br />
1993a ; Turner, 1993 ; Turner et Turner, 1995 ; Boulestin, 1999 ; Defleur et al., 1999 ;<br />
DeGusta, 1999 ; Turner et Turner, 1999 ; Cáceres et al., 2007 ; Boulestin et al., 2009).<br />
Généralement, cette fracturation est différente selon le module des os, les os longs à plus<br />
gros module contenant plus de moelle sont alors les plus intensément brisés. Ce schéma<br />
concorde avec celui observé aux Pradelles.<br />
4.4.5. Comparaison avec la faune des Pradelles<br />
L’état de l’os lors de la fracturation a été enregistré pour la faune des Pradelles<br />
par C. Beauval et S. Costamagno (annexe 11E). Afin de comparer ces données entre<br />
l’Homme et le Renne (figure 147), nous avons utilisé les pourcentages de pièces avec au<br />
moins un bord fracturé sur os frais (46,7% pour les crânes humains).<br />
326
Un aspect taphonomique<br />
Figure 147 : Pourcentage de restes humains et de Renne possédant au moins au bord fracturé<br />
sur os frais.<br />
L’ensemble des os longs du squelette de Renne (humérus, radius, ulna,<br />
métacarpe, fémur, tibia, métatarse et les os longs indéterminés) a subi une fracturation<br />
sur os frais qui concerne au moins 80% des vestiges appartenant à ces éléments osseux.<br />
Mise à part la portion distale des ulnas (qui est très fine et soudée au radius), toutes les<br />
portions diaphysaires (proximale, moyenne et distale) ont été fracturées sur os frais dans<br />
des proportions assez semblables. De plus, pour ce qui est des humérus, radius, fémurs<br />
et tibias, entre 30 et 40% des fragments présentent des encoches de fracturation<br />
anthropiques.<br />
La comparaison avec les restes humains est difficile à interpréter à cause de la<br />
très grande différence de proportions entre les restes d’os longs humains et ceux de<br />
Renne. Nous pouvons cependant remarquer une assez forte proportion de fracturation<br />
sur os frais des fémurs humains, deux d’entre eux présentant une encoche ou un impact<br />
de percussion.<br />
Crâne<br />
Mandibule<br />
Hyoïde<br />
Vertèbre<br />
Côte<br />
Clavicule<br />
Scapula<br />
Humérus<br />
Radius<br />
Ulna<br />
Métacarpe<br />
Carpe<br />
Coxal<br />
Fémur<br />
Patella<br />
Tibia<br />
Fibula<br />
Métatarse<br />
Talus<br />
Calcaneus<br />
Tarse autre<br />
Phalange<br />
Sésamoïde<br />
Métapode indet<br />
Os long indet<br />
Os plat indet<br />
Indéterminé<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
LP Renne LP Homme<br />
La fracturation crânienne diffère entre les deux taxons, celle du Renne se faisant<br />
principalement sur os sec. Parmi les os de crânes de Renne, seuls les pétreux (20%<br />
d’entre eux) et les frontaux (3% d’entre eux) ont été fracturés sur os frais. Dans<br />
l’ensemble de ces pièces, aucune ne présenterait de point d’impact. Nous avons là une<br />
327
Un aspect taphonomique<br />
distinction assez nette d’avec la fracturation sur les crânes humains qui est, pour près de<br />
la moitié des restes, réalisée sur os frais.<br />
4.4.6. Synthèse<br />
Une grande partie des vestiges humains des Pradelles a été fracturée sur os frais.<br />
Pour d’autres, l’état de fraîcheur lors de la fracturation reste indéterminé. Seul un faible<br />
pourcentage des fragments ont été fracturés sur os sec, probablement par pression<br />
sédimentaire. Cependant, un état frais lors de la fracturation ne présume en rien de<br />
l’agent qui en est à l’origine. Sa détermination n’est, en effet, pas évidente car il ne laisse<br />
pas forcément de stigmates tels que des points d’impact et/ou des encoches de<br />
fracturation pour l’Homme ou des traces de dents pour les carnivores.<br />
La majeure partie de la collection anthropologique se compose de vestiges<br />
crâniens, principalement de la voûte. Grâce aux comparaisons menées sur les collections<br />
des Perrats et du Tumulus des Sables, nous avons pu mettre en évidence que les<br />
variables les plus discriminantes pour discuter de l’état de fraîcheur des os lors de leur<br />
fracturation sont l’angle du bord de fracture (EAD) et la longueur d’apparition du diploé<br />
par décollement (DAD). Grâce à ces deux variables, nous pouvons proposer que près de la<br />
moitié des restes de la voûte aux Pradelles ont été fracturés sur os frais. Parmi ceux-ci,<br />
seules de rares pièces présentent des impact de fracturation. Mais des décollements<br />
importants de la voûte, qui sont dus au clivage entre les tables et le diploé, sont<br />
généralement causés par percussion (White, 1992 ; Berryman et Haun, 1996) et peuvent<br />
donc être attribués à une origine anthropique.<br />
Les os longs sont représentés uniquement par des diaphyses. La plupart d’entre<br />
eux ont été fracturés sur os frais et parmi eux, deux restes de fémurs présentent des<br />
impacts de fracturation anthropique et peut-être aussi un fragment de tibia.<br />
Les autres éléments du squelette ont été en partie fracturés sur os frais<br />
(mandibule), mais pour la plupart d’entre eux, il ne nous est pas possible de statuer ni<br />
sur l’état de fraîcheur ni sur l’agent responsable.<br />
Il paraît donc évident que les Hommes ont fracturé certains éléments du squelette<br />
(voûte et fémurs au minimum) de leurs contemporains (figure 148).<br />
328
Un aspect taphonomique<br />
Figure 148 : Synthèse des impacts de fracturations sur les restes humains.<br />
Parallèlement, nous sommes sûrs qu’ils ont aussi fracturé des éléments des<br />
carcasses de Renne, principalement les os longs. Dans ce cas, le but recherché était très<br />
probablement l’acquisition de ressources alimentaires telle que la moelle osseuse<br />
(Costamagno et al., 2005, 2006). Un tel objectif peut donc être proposé concernant le<br />
traitement des corps humains.<br />
Les carnivores semblent être responsables d’autres fracturations d’os et en ont<br />
laissé les stigmates sur un fragment de mandibule.<br />
Le traitement du crâne est quant à lui distinct entre l’Homme et le Renne. Cette<br />
hypothèse peut bien sûr s’expliquer par la différence anatomique entre les crânes de ces<br />
deux taxons. Si l’objectif est la récupération du cerveau, celui de l’Homme étant plus<br />
volumineux que celui du Renne, les crânes de ce dernier ont peut-être alors été moins<br />
recherchés et fracturés par les Néandertaliens.<br />
Enfin, la fracturation des os longs, principalement, est compatible avec ce que l’on<br />
observe dans les sites où le cannibalisme est l’hypothèse privilégiée pour expliquer<br />
l’accumulation des vestiges. Concernant les crânes, on retrouve une grande diversité<br />
dans les schémas de fracturation.<br />
329
4.5. La découpe<br />
4.5.1. Les restes humains<br />
Un aspect taphonomique<br />
Des stries de découpe ont été relevées aux Pradelles sur différents éléments du<br />
squelette (tableau 33 et annexe 12).<br />
Élément<br />
Nombre de<br />
pièces striées<br />
Nombre total de<br />
pièces observées<br />
Pourcentage de<br />
pièces striées<br />
Crâne 14 40 35 %<br />
Mandibule 0 3 0 %<br />
Radius 1 1 100 %<br />
Phalange main 0 4 0 %<br />
Fémur 3 4 75 %<br />
Patella 1 1 100 %<br />
Tibia 1 2 50 %<br />
Fibula 1 1 100 %<br />
Cunéiforme 0 1 0 %<br />
Total 21 57 37,5 %<br />
Tableau 33 : Nombre et pourcentage de pièces striées pour chaque élément.<br />
4.5.1.1. Le crâne<br />
Aucune modification anthropique n’a été observée sur les rares fragments de<br />
frontaux découverts, ni sur les trois vestiges de mandibule ou sur le fragment de<br />
zygomatique.<br />
Les pariétaux, quant à eux, présentent de nombreuses stries de découpe, que cela<br />
soit sur les fragments matures (e.g. M67-G12 #6, LP10-C13 #107-108-109) et les<br />
fragments immatures (LP04-D12 #113-352-751, LP05-D12 #1053-1059-1069, LP01-C10<br />
#790). Les stries se retrouvant dans la partie supéro-antérieure des pariétaux sont près<br />
de la suture sagittale (figure 149A et 1B) et sont de longueur et d’orientation variées<br />
(subparallèles ou obliques à la suture). Les régions concernées ne sont pas des zones<br />
d’insertions musculaires mais sont recouvertes uniquement d’aponévrose épicrânienne et<br />
de peau (annexes 14A). Les modifications semblent donc être dues à une activité<br />
d’écorchement.<br />
330
Un aspect taphonomique<br />
Figure 149 : Localisation des stries de découpe sur les faces exocrâniennes latérales gauche (A)<br />
et droite (B).<br />
B<br />
A<br />
331
Un aspect taphonomique<br />
On retrouve aussi de plus nombreuses stries de découpe dans la moitié inférieure<br />
des pariétaux (figure 149B). Ces stigmates, au niveau de la zone d’insertion du muscle<br />
temporal (m. temporalis) (annexe 14A), ont une orientation parallèle à l’axe sagittal ou<br />
sont légèrement obliques selon les fragments, et sont de longueurs variées. Elles<br />
correspondent à la section des muscles temporaux. De plus, nous avons noté la présence<br />
d’un groupe de stries sur la face endocrânienne d’une pièce (LP04-D12 #113-352-751).<br />
Celles-ci sont au nombre de quatre, localisées sur le fragment #113, droites, courtes<br />
(environ 3 mm), assez larges et assez profondes.<br />
Concernant les temporaux, aucun stigmate anthropique n’a pu être observé sur le<br />
temporal sub-complet LP01-D8 #H02 car il est entièrement recouvert d’une fine couche<br />
de calcite. Sur les fragments d’écaille temporale dont la surface est lisible, des stries ont<br />
été notées (149B), principalement sur la pièce LP07-C10 #776. Ce petit fragment<br />
d’environ 1,5 à 2 cm de côté présente à sa surface 16 stries de découpe, de longueurs<br />
variées (10 mm maximum) et dont les orientations sont majoritairement parallèles au<br />
plan sagittal médian du crâne. Elles peuvent correspondre au même type de geste que<br />
les stries présentes sur les fragments inférieurs de pariétaux, à savoir la section des<br />
muscles temporaux.<br />
L’ensemble des stries observées sur les occipitaux se situent dans la région du<br />
torus ou dans la partie nuchale (figure 150).<br />
Figure 150 : Localisation des stries de découpe sur la face exocrânienne postérieure (d’après le<br />
crâne de la Chapelle-aux-Saints 1).<br />
332
Un aspect taphonomique<br />
La longueur des stries est variable. Elles sont majoritairement transversales ou<br />
obliques par rapport au plan médian du crâne. On retrouve aussi des stries dans les<br />
régions latérales de l’occipital, près des sutures occipito-mastoïdiennes (LP03-D11 #96 à<br />
125 et LP01-E11 #H06), et dans ces cas-ci, elles sont dans le prolongement des lignes<br />
nuchales supérieures. Une fois de plus, ce schéma se retrouve sur des vestiges matures<br />
(M67-G12 #6, LP03-D11 #96 à 125, LP01-E11 #H06) et immatures (LP01-E12 #H05).<br />
L’ensemble de ces stries correspond à la section des muscles de la nuque.<br />
Enfin, une strie de découpe s’observe sur la face endocrânienne d’un fragment de<br />
la base du crâne, près du foramen magnum (LP01-D9 #H07). Elle mesure 4 mm de long,<br />
est droite avec une section en V et des microstriations internes. Deux stries de découpe,<br />
larges et profondes, se retrouvent aussi sur la face interne du fragment d’occipital LP01-<br />
E11 #H06.<br />
4.5.1.2. Le squelette infracrânien<br />
Les vestiges du squelette infracrânien montrent pour certains d’entre eux des<br />
stries d’origine anthropique.<br />
Le fragment de radius droit mature (M80-D10 #54), présente des stries sur sa<br />
face latérale (figure 151) :<br />
Figure 151 : Localisation des stries de découpe sur le radius droit M80-D10 #54<br />
D'après le radius droit de Regourdou 1, modifié d'après Vandermeersch et Trinkaus (1995).<br />
333
Un aspect taphonomique<br />
Elles sont transversales par rapport au grand axe de la diaphyse et sont, pour la<br />
plupart d’entre elles, larges et très profondes, très différentes de celles que l’on observe<br />
sur le crâne. Elles correspondent à la section du muscle rond pronateur (m. pronator<br />
teres) (annexe 14B). Ces stries sont les plus profondes que l’on observe sur la collection<br />
des restes humains des Pradelles et indiquent un geste particulièrement appuyé.<br />
Sur le membre inférieur, des modifications de surface anthropiques s’observent<br />
sur trois des cinq fragments de diaphyse fémorales (LP06-D12 #1434, LP09-D6 #415 et<br />
LP10-D13 #263), le cinquième fragment (LP06-C6 #273) n’ayant pu être étudié (cf.<br />
p.196).<br />
A B C D<br />
Figure 152 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs des Pradelles.<br />
A : face antérieure, B : face latérale, C : face postérieure, D : face médiale (d’après le fémur<br />
gauche Spy 8). Le fragment LP10-D13 #362 a été transposé à droite et le fragment non latéralisé<br />
LP09-D6 #415 a été placé en droit.<br />
Nous retrouvons des stries sur les faces antérieures, postérieures, médiales et<br />
latérales selon les pièces (figure 152). Elles sont plutôt courtes et la plupart sont<br />
transversales ou obliques selon le grand axe de la diaphyse. Seul le fragment LP09-D6<br />
334
Un aspect taphonomique<br />
#415 présente des stries longitudinales selon cet axe. Sur chaque pièce, elles sont assez<br />
nombreuses : 17 stries sur le fragment LP09-D6 #415, 22 sur le fragment LP06-D12<br />
#1434 et 90 sur le fragment LP10-D13 #263.<br />
Ces modifications sont toutes les stigmates d’opérations de décharnement visant<br />
à enlever la masse musculaire. Les muscles concernés par le décharnement sont, pour la<br />
face antérieure et latérale : le muscle vaste intermédiaire (m. vastus intermedius), et<br />
pour la face postérieure : les muscles vaste médial et court adducteur (m. vastus medialis<br />
et m. adductor brevis) (annexe 14B). La masse musculaire ainsi enlevée (et récupérée ?)<br />
est particulièrement importante.<br />
De plus, une strie a été retrouvée sur la face interne de l’os cortical, visible sur le<br />
bord de fracture du fragment de diaphyse fémorale LP06-D12 #1434 (annexe 13I). La<br />
fracturation de la pièce ayant eu lieu sur os frais (cf. p.314), la strie a pu être laissée<br />
(accidentellement ?) après la fracturation de l’os.<br />
Nous retrouvons sur la face postérieure de la patella de nombreuses stries de<br />
découpe obliques, plus de dix (annexe 13E). Nous pouvons distinguer deux groupes de<br />
stries, localisés au centre de la crête mousse : le premier, très visible à l’œil nu, formé de<br />
cinq stries larges et profondes, le deuxième est composé d’au moins six stries beaucoup<br />
plus fines. Elles ont toutes les caractéristiques des stigmates de découpe mais leur<br />
localisation au centre sur la face postérieure est peu courante. En effet, la face<br />
postérieure de la patella est en contact avec la surface patellaire du fémur entre les<br />
condyles fémoraux, et ne possède aucune insertion musculaire ou tendineuse. Des stries<br />
de découpe à ce niveau peuvent être liées à la désarticulation du genou ou à l’enlèvement<br />
des masses musculaires de la cuisse.<br />
Sur les trois fragments de diaphyse tibiale, le plus long (LP04-D11 #191)<br />
présente des stries anthropiques partant toutes d’un des bords de fracture (annexe 13G).<br />
Elles sont nombreuses, plus ou moins longues, certaines sont sinueuses. Elles semblent<br />
résulter d’un raclage de l’os. Parmi elles, une strie se distingue, plus courte et beaucoup<br />
plus large et profonde, correspond à une chopmark ou entaille (cf. p.270) (annexe 13G).<br />
Enfin, le fragment de diaphyse de fibula M80-D11 #291 possède lui aussi des<br />
stries de découpe, obliques par rapport à l’axe de la diaphyse. Elles sont profondes et<br />
assez larges avec une section en V et se situent aux deux extrémités de la pièce. Ces<br />
modifications de surface sont les stigmates de la section des masses musculaires de la<br />
jambe.<br />
Concernant les extrémités mains et pieds, aucun vestige (cunéiforme ou phalange<br />
de la main) ne présente de modification de surface d’origine anthropique.<br />
335
4.5.1.3. Fréquence des modifications anthropiques<br />
Un aspect taphonomique<br />
Nous avons calculé le pourcentage de pièces présentant des stries de découpe pour<br />
chaque élément (tableau 33). La fibula, le radius et la patella ont des taux de 100 % car<br />
ne sont représentés que par un seul vestige, celui-ci possedant des stries de découpe.<br />
Nous pouvons cependant noter que 75 % des fémurs qui ont pu être analysés sont striés.<br />
Ce résultat est quant à lui beaucoup plus significatif et semble alors témoigner d’une<br />
récurrence qui n’est pas due au hasard des découvertes. Enfin, 35 % des pièces<br />
crâniennes présentent des stries de découpe. Ce résultat peut aussi être sous-estimé de<br />
par le fait que 20 % des pièces non striées montrent des stigmates de surface dont<br />
l’origine est douteuse, principalement à cause de l’érosion ou du dépôt de calcite sur les<br />
pièces. Nous sommes donc sûre de l’absence de modifications anthropiques pour 45 %<br />
des pièces crâniennes.<br />
4.5.2. Comparaison avec les ensembles cannibalisés<br />
Nous avons axé nos comparaisons du mode de découpe (écorchement,<br />
décharnement, désarticulation) avec des assemblages auxquels nous avons eu accès ou<br />
pour lesquels des descriptions suffisamment détaillées ont été publiées. Nous avons donc<br />
retenu les sites de Gran Dolina (Fernández-Jalvo et al., 1999b), de Krapina (données<br />
personnelles), des Perrats (données personnelles et issues de Boulestin, 1999) et de<br />
Mancos 5MTUMR-2346 (White, 1992). Nous ne discuterons des similarités ou des<br />
différences dans la localisation des modifications anthropiques que pour les éléments que<br />
nous avons aux Pradelles.<br />
La localisation des stries de découpe sur les restes humains des Pradelles diffère<br />
de celle que l’on retrouve à Gran Dolina. Les restes d’Homo antecessor présentent en<br />
effet de nombreuses stries sur le crâne mais majoritairement sur les condyles occipitaux<br />
et les processus mastoïdes, correspondant à l’insertion du muscle sternocléidomastoïdien<br />
(m. sterno-cleido-mastoideus) ainsi que sur les mandibules et zygomatiques (Fernández-<br />
Jalvo et al., 1999b). Cette configuration est donc différente de celle des Pradelles où les<br />
fragments de mandibule et le fragment de zygomatique ne sont pas striés. Sur le<br />
squelette infracrânien des individus de Gran Dolina, on ne retrouve pas de stries sur les<br />
patellas. Les modifications qui ont atteint les fragments de radius sont, quant à elles,<br />
différentes de celles des Pradelles car elles sont obliques par rapport à l’axe longitudinal<br />
de l’os, et la plupart se retrouvent sur les métaphyses distales, correspondant<br />
probablement à la désarticulation de la main.<br />
À l’inverse, la collection de Krapina présente de nombreuses similitudes avec celle<br />
des Pradelles (figure 153). Nous y retrouvons de nombreuses stries de découpe dans un<br />
plan transverse, légèrement au-dessus du torus occipital. Ces stries correspondent aux<br />
insertions musculaires des muscles nuchaux. De plus, des stries s’observent sur les<br />
336
Un aspect taphonomique<br />
pariétaux, avec des orientations diverses, tout comme aux Pradelles, qui semblent plutôt<br />
se rapporter à de l’écorchement. Enfin, certaines stries sagittales se situent à l’angle<br />
antéro-inférieur des pariétaux, correspondant à la section du muscle temporal.<br />
Cependant, à Krapina, de très nombreuses stries sont localisées sur les branches et les<br />
condyles des mandibules et sont liées probablement à une désarticulation de la boîte<br />
crânienne, ce que l’on ne retrouve pas sur l’unique reste de branche mandibulaire des<br />
Pradelles.<br />
A B C<br />
Figure 153 : Localisation des stries de découpe sur les crânes de Krapina.<br />
Les traits rouges représentent des groupes de stries de découpe et non des stries isolées. A : face<br />
latérale droite, B : face postérieure, C : face latérale gauche.<br />
Les fragments du squelette infracrânien de Krapina possèdent eux aussi des<br />
modifications de surface anthropiques. Les radius présentent des stries de découpe<br />
transversales à l’axe de la diaphyse, comparable à ce que l’on retrouve aux Pradelles,<br />
quoique localisées plus proximalement sur la diaphyse. Les fémurs ont été atteints par<br />
des activités de désarticulation (stries au niveau du col du fémur) et de décharnement<br />
des faces antérieures, médiales et latérales (muscles vaste intermédiaire, vaste médial,<br />
pectiné, petit adducteur). Cependant, on retrouve beaucoup moins de stries qu’aux<br />
Pradelles (figure 154).<br />
Figure 154 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs de Krapina (d’après le fémur Spy<br />
8).<br />
Les traits rouges représentent des groupes de stries de découpe et non des stries isolées. A : face<br />
antérieure, B : face latérale, C : face postérieure, D : face médiale.<br />
337
Un aspect taphonomique<br />
Aucune patella ne présente de strie de découpe. Les diaphyses tibiales montrent<br />
elles aussi des traces de décharnement des muscles tibial antérieur, postérieur,<br />
fléchisseur des orteils et soléaire (m. tibialis ant., post., flexor digitorum, soleus). Enfin,<br />
on retrouve aussi quelques stries de découpe sur les fragments de diaphyse de fibula. Il<br />
faut remarquer que certaines phalanges des mains et des pieds portent des stigmates à<br />
leur surface correspondant à la section des tendons des muscles fléchisseurs des doigts et<br />
des ligaments collatéraux (t. m. flexor digitorum, ligamentum collateralium).<br />
La localisation des modifications de surface anthropiques aux Pradelles est très<br />
différente de ce que l’on observe aux Perrats pour les restes crâniens (figure 155). Dans<br />
l’assemblage mésolithique, ce sont des stries d’écorchement, principalement d’orientation<br />
sagittale, dans le plan médian, que cela soit sur les frontaux, les pariétaux et les<br />
occipitaux. L’incision sagittale permet de détacher le cuir chevelu en deux parties visant<br />
« à préparer l’os à la percussion et/ou à éliminer un élément inutile » (Boulestin, 1999 :<br />
195). Toutefois, des groupes de stries se situent dans la partie inférieure des pariétaux et<br />
pourraient, ainsi qu’aux Pradelles, être liées à la section du muscle temporal.<br />
A B C<br />
D E<br />
Figure 155 : Localisation des stries de découpe sur un crâne des Perrats (crâne 102).<br />
A : face latérale droite, B : face postérieure, C : face latérale gauche, D : face antérieure, E : face<br />
supérieure. Tirée de Boulestin (1999 : figures 43 à 45).<br />
À l’inverse, sur les restes de squelette infracrânien qui correspondent à ceux que<br />
l’on retrouve aux Pradelles, la localisation des stries de découpe est assez proche. On en<br />
retrouve sur les diaphyses radiales, transversales à l’axe de la diaphyse, liées au<br />
décharnement. Les fragments de fémur sont très riches en modifications anthropiques,<br />
et ce, sur toutes les faces. Elles sont liées à la désarticulation de la hanche (stries sur le<br />
338
Un aspect taphonomique<br />
col et la tête des fémurs) mais aussi, de même qu’aux Pradelles, à un intense<br />
décharnement de la cuisse (stries sur les diaphyses fémorales). Sur ces deux collections,<br />
elles sont transversales ou plus ou moins obliques (figure 156).<br />
A B<br />
Figure 156 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs (A) et les tibias (B) des Perrats.<br />
Tirée de Boulestin (1999 : figures 64 et 65).<br />
On retrouve aussi des stries de décharnement sur les tibias et les fibulas qui sont<br />
très souvent associées à des stries de raclage (figure 156). Les modifications de surface<br />
sont absentes sur les patellas mais sont présentes sur deux phalanges de la main<br />
(section des tendons des muscles fléchisseur et extenseur commun des doigts).<br />
Enfin, les restes crâniens de l’assemblage du site de Mancos ne livrent que peu de<br />
stries dont la localisation (White, 1992) est identique à celle des Pradelles. Des stries<br />
localisées sur les occipitaux, au-dessus et au-dessous des lignes nuchales, obliques, en<br />
sont assez proches et pourraient correspondre à la section des muscles nuchaux. Les<br />
autres groupes de modifications de surface sur les os frontaux et pariétaux sont<br />
d’orientations frontale ou sagittale. Les stries observables sur les temporaux se situent<br />
transversalement sur les processus zygomatiques.<br />
Sur le squelette infracrânien, de nombreuses modifications de surface ont été<br />
observés à Mancos. Sur les radius, elles sont localisées au niveau des extrémités<br />
proximales et distales mais pas sur la diaphyse. La moitié des fragments de diaphyse<br />
fémorale présente des stries. Nombre d’entre elles sont liées à une activité de<br />
désarticulation, la plupart des autres sont en échelon sur la ligne âpre. Enfin, elles sont<br />
assez rares sur le reste de la face postérieure ou sur la face antérieure. Aucune strie de<br />
découpe ne se trouve sur les patellas. La plupart des modifications de surface sur les<br />
tibias sont des zones d’abrasion liées à la percussion sur enclume. Enfin, très peu de<br />
stries de découpe sont situées sur les fibulas.<br />
339
Un aspect taphonomique<br />
L’ensemble de ces comparaisons indique que l’activité de décharnement des os<br />
longs est systématique dans la boucherie sur l’Homme, ce qui semble logique du fait de<br />
l’importante masse musculaire (donc de "viande") au niveau des membres. Par contre, il<br />
existe une grande variabilité dans le traitement des crânes. Celui des Pradelles se<br />
rapprochant alors plus du traitement des têtes à Krapina.<br />
D’un point de vue de la fréquence des pièces striées au sein de ces différents<br />
assemblages (tableau 34), les Pradelles, avec une fréquence de pièces striées de 37,5 %<br />
est plus proche des Perrats, puis de Gran Dolina mais diffère de Krapina et Mancos qui<br />
ont des fréquences de pièces striées beaucoup plus faibles (mais un nombre de pièces<br />
beaucoup plus grand).<br />
Élément Les Pradelles Gran Dolina Krapina Les Perrats Mancos<br />
Crâne 35% 26,09% 14,22% 45,30% 12%<br />
Mandibule 0% 50% 34,48% 80% 23%<br />
Rachis<br />
Côte<br />
Sternum<br />
Scapula<br />
Clavicule<br />
Humérus<br />
18,18% 0% 4,20% 5%<br />
36,36% 28,77% 15,80% 24%<br />
100%<br />
27,27% 92,90% 6%<br />
100% 56,25% 83,30% 44%<br />
42,86% 61,10% 26%<br />
Radius 100% 50% 50% 42,10% 10%<br />
Ulna<br />
Métacarpe<br />
Carpe<br />
Phalange main 0%<br />
Coxal<br />
55,56% 50% 5%<br />
16,67%<br />
0% 0% 0%<br />
1,69%<br />
6,67% 57,10% 18%<br />
Fémur 75% 100% 18,18% 63% 23%<br />
Patella 100% 0% 0%<br />
Tibia 50%<br />
Fibula 100%<br />
Métatarse<br />
Talus<br />
Calcaneus<br />
Tarse autre 0%<br />
Phalange pied<br />
Sésamoïde<br />
Métapode<br />
Phalange<br />
40%<br />
18,75%<br />
38,89% 55,60% 1%<br />
15,79% 48,30% 5%<br />
18,18% 10%<br />
7,69% 0%<br />
0% 0%<br />
0% 0%<br />
5,71%<br />
Total 37,5% 25% 15,27% 41,7% 11,7%<br />
Tableau 34 : Pourcentage de pièces striées par élément aux Pradelles et dans les collections de<br />
comparaison.<br />
Données d’après Fernández-Jalvo et al. (1999b : 615), Boulestin (1999 : 76) et White (1992 : 328).<br />
Les données chiffrées sur Gran Dolina, Les Perrats et Mancos sont tirées des<br />
travaux cités précédemment. Celles de Krapina proviennent d’observations personnelles.<br />
1%<br />
340
4.5.3. Comparaison avec la faune des Pradelles<br />
Un aspect taphonomique<br />
Pour le Renne, mises à part les patellas (sur les deux patellas découvertes, l’une<br />
présente des stries de découpe transversales sur la face antérieure), ce sont les os longs<br />
entourés de beaucoup de viande (fémur, humérus, tibia) qui présentent la plus grande<br />
fréquence de stries de découpe (tableau 35 et figure 157), correspondant principalement<br />
à du décharnement (Costamagno et al., 2005, 2006).<br />
Élément<br />
Nombre de restes<br />
striés<br />
Nombre total de<br />
restes<br />
% de restes avec des<br />
stries<br />
Crâne 21 138 15,22%<br />
Mandibule 79 310 25,48%<br />
Hyoïde 0 2 0%<br />
Vertèbre 30 126 23,81%<br />
Côte 95 421 22,57%<br />
Scapula 33 121 27,27%<br />
Humérus 200 467 42,83%<br />
Radius 112 543 39,04%<br />
Ulna 55 122 45,08%<br />
Carpe 2 10 20%<br />
Métacarpe 97 264 36,74%<br />
Pelvis 26 84 30,95%<br />
Fémur 301 660 45,61%<br />
Patella 1 2 50%<br />
Tibia 465 1137 40,9%<br />
Tarse 10 51 19,61%<br />
Métatarse 247 814 30,34%<br />
Métapode indéterminé 44 251 17,53%<br />
Phalange indéterminée 21 106 19,81%<br />
Sésamoïde 2 19 10,53%<br />
Os long indéterminé 475 2056 23,1%<br />
Os plat indéterminé 3 30 10%<br />
Os indéterminé 3 26 11,54%<br />
Tableau 35 : Nombre et pourcentage de restes de Renne portant des stries de découpe pour<br />
chaque élément.<br />
Sur les fémurs et les tibias, la grande majorité des stries est localisée sur les faces<br />
antérieures et postérieures. Puis ce sont les autres os longs, qui possèdent moins<br />
d’intérêt nutritif (métapodes, radius, ulna), qui portent le plus de stries (tableau 35 et<br />
figure 157). Le crâne, quant à lui, ne présente qu’un faible nombre modifications de<br />
surface qui sont principalement des stries de dépouillement sur l’os nasal.<br />
341
Crâne<br />
Mandibule<br />
Hyoïde<br />
Vertèbre<br />
Côte<br />
Scapula<br />
Humérus<br />
Radius<br />
Ulna<br />
Carpe<br />
Métacarpe<br />
Pelvis<br />
Fémur<br />
Patella<br />
Tibia<br />
Fibula<br />
Tarse<br />
Métatarse<br />
Métapode indéterminé<br />
Phalange<br />
Sésamoïde<br />
Os long indéterminé<br />
Os plat indéterminé<br />
Os indéterminé<br />
Un aspect taphonomique<br />
Figure 157 : Pourcentage, pour chaque élément, de restes humains et de Renne des Pradelles<br />
portant des stries de découpe.<br />
Chez l’Homme, nous retrouvons aussi des stries de décharnement avec une forte<br />
fréquence sur les fémurs. Les stries sur les patellas ne situent pas sur la même face :<br />
postérieures chez l’Homme et antérieure chez le Renne. L’action ayant laissé ces<br />
stigmates est donc sans doute différente. Il y a un grand nombre de stigmates de découpe<br />
sur le crâne, ne correspondant pas à du dépouillement de la face comme sur la faune<br />
mais à l’enlèvement de l’aponévrose épicrânienne et à la section des muscles temporaux<br />
et nuchaux. Nous pouvons donc voir ici un traitement différent de la tête chez l’Homme<br />
et le Renne. Cependant, cette différence peut aussi être mise en relation avec l’anatomie<br />
des taxons. Lors du détachement de la tête de Renne, la désarticulation se fait plutôt au<br />
niveau des premières vertèbres cervicales et l’on observera alors que très peu de stries<br />
sur l’occipital (Binford, 1981 ; O'Connell, 1988 : 118 ; Lupo et O'Connell, 2002 : 87). Alors<br />
que chez l’Homme, la séparation de l’extrémité céphalique du cou s’accompagne plus<br />
généralement de nombreuses stries au niveau de la base du crâne, bien qu’elle puisse<br />
aussi en laisser sur les premières vertèbres cervicales (e.g. Turner et Morris, 1970 ;<br />
Boulestin, 1994 ; Haverkort et Lubell, 1999).<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
Renne Homme<br />
342
4.5.4. Synthèse<br />
Un aspect taphonomique<br />
Un tiers des pièces humaines mises au jour depuis la première découverte en<br />
1934 présente à sa surface des modifications d’ordre anthropique, que cela soit des stries<br />
de découpe, des striations de raclage ou des entailles. On en retrouve sur des pièces<br />
provenant de différents faciès : 2a, 2b, 4a et 4b.<br />
Le traitement des individus matures et celui des immatures semblent le même,<br />
principalement au niveau du crâne pour lequel nous avons plus de données à comparer.<br />
Les têtes des Néandertaliens des Pradelles ont fait l’objet d’un intense<br />
écorchement dont nous retrouvons les stigmates sur les pariétaux. Malheureusement,<br />
l’absence de restes de frontaux ne nous permet pas de savoir si ceux-ci étaient aussi<br />
écorchés. Les muscles temporaux et les muscles de la nuque ont été sectionnés. Les<br />
stries de découpe relatives à cette action se retrouvent systématiquement sur tous les<br />
vestiges découverts correspondant à ces régions anatomiques, mis à part sur le temporal<br />
sub-complet LP01-D8 #H02 qui est entièrement recouvert de calcite ce qui nous empêche<br />
de pouvoir observer si il porte des modifications anthropiques à sa surface. La section de<br />
l’ensemble de ces muscles peut avoir comme objectif de séparer le bloc cranio-facial de la<br />
mandibule d’une part et du tronc d’autre part et/ou d’enlever la masse musculaire<br />
attachée au crâne.<br />
Nous avons aussi observé des modifications de surface sur la face endocrânienne<br />
de quelques fragments : pariétal, temporal, écaille occipital et base de l’occipital. Ce type<br />
de modifications est assez rarement rencontré car peu recherché dans les assemblages<br />
anthropologiques. Cáceres et collaborateurs (2007) en observent pourtant aussi sur les<br />
restes humains d’El Mirador qu’ils interprètent comme les stigmates de la récupération<br />
du cerveau. Cette hypothèse peut aussi être avancée aux Pradelles et être mise en<br />
relation avec la fracturation des crânes (cf. p.328), ayant probablement le même but.<br />
Le reste des corps dont nous possédons des vestiges, à savoir les membres<br />
supérieurs et inférieurs, laisse distinguer une activité de décharnement. Au niveau de<br />
l’avant-bras (sur le radius) a été sectionné le muscle rond pronateur. Les stries sur les<br />
fémurs indiquent un intense décharnement des muscles de la cuisse. De même, l’unique<br />
diaphyse de fibula présente les stigmates de découpe des masses musculaires de la<br />
jambe. Pour ce qui est des stries de découpe visibles sur la face postérieure de la patella,<br />
celles-ci pourraient avoir été laissé lors du décharnement des muscles de la cuisse et de<br />
la jambe ou de la désarticulation au niveau du genou, mais nous ne retrouvons pas de<br />
telles stigmates à cet endroit sur le Renne ou au sein d’autres collections<br />
anthropologiques.<br />
Un des fragments de tibia présente des striations de raclage. Elles pourraient être<br />
liées à l’activité de fracturation (cf. p.314). En effet, avant la fracturation des os, lorsque<br />
ceux-ci sont encore recouverts d’aponévrose ou de gras, les os sont raclés pour faciliter la<br />
propagation des ondes de choc lors de la percussion. Un autre stigmate peut, a contrario,<br />
faire suite à la fracturation : la strie observée sur la face interne d’un bord de fracture<br />
343
Un aspect taphonomique<br />
d’un fragment de fémur. Elle peut avoir été être laissée accidentellement suite à la<br />
fracturation, par exemple lors de la récupération de la moelle osseuse. Celle-ci ne peut<br />
pas être directement liée à l’action de percussion (par exemple lorsque l’on utilise un coin<br />
pour de la percussion indirecte), car elle part du bord interne du pan de fracture et non<br />
externe.<br />
L’ensemble de ces modifications sur les vestiges néandertaliens des Pradelles est<br />
voisin, pour ce qui est du crâne, à ce que l’on peut observer sur l’assemblage moustérien<br />
de Krapina. Mais il diffère de ce qui existe à Gran Dolina, ou aux Perrats et à Mancos.<br />
Dans ces différents assemblages, la seule activité comparable aux Pradelles est la section<br />
des muscles temporaux. Cependant, l’écorchement est différent, surtout aux Perrats, où<br />
la section sagittale du cuir chevelu prévaut (Boulestin, 1999 : 195). Par contre, le<br />
traitement des membres est relativement proche dans les cinq gisements où l’on peut<br />
observer un décharnement plus ou moins intense affectant alors les os longs des<br />
membres. De plus, le traitement anthropique des cadavres a lui aussi atteint les<br />
individus matures et immatures. Toutefois, dans ces assemblages, on observe des stries<br />
de section des tendons sur les phalanges proximales et moyennes de mains, ce que l’on<br />
ne voit pas sur les deux phalanges non distales. Il faut cependant souligner que celles-ci<br />
sont incomplètes et régurgitées (ce qui a pu faire disparaître des traces superficielles).<br />
Enfin, la comparaison dans le traitement des corps humains avec celui du Renne<br />
pratiqué sur le gisement des Pradelles apporte quelques éléments intéressants. Une très<br />
nette différence dans la fréquence des stries de découpe sur les vestiges crâniens a été<br />
mise en évidence. Celle-ci peut bien sûr s’expliquer par une différence d’ordre<br />
anatomique. Les Néandertaliens n’avaient peut-être pas de raison valable de décharner<br />
les crânes de Renne, et si les muscles de la nuque ont été sectionnés, cela a pu être<br />
pratiqué plutôt au niveau du cou et a donc atteint les vertèbres cervicales. Cependant,<br />
concernant les membres, ceux-ci ont aussi subi un très intense décharnement<br />
(Costamagno et al., 2005, 2006), principalement au niveau des éléments entourés le plus<br />
de viande (fémur, tibia, humérus).<br />
344
4.6. Le retouchoir<br />
4.6.1. Description de la pièce humaine<br />
Un aspect taphonomique<br />
Un des fragments de diaphyse fémorale, la pièce LP06-D12 #1434, présente des<br />
stigmates d’utilisation en tant que retouchoir (figure 158).<br />
Figure 158 : La pièce LP06-D12 #1434 (A) et la plage d’utilisation (B).<br />
Cette plage d’utilisation a été décrite dans le cadre du PCR dirigé par C. Thiébaut<br />
selon les critères mis en place par Mourre et al. (dans Thiébaut et al., 2010 : 176) pour<br />
discuter de la matière première des outils retouchés et de l’état de fraîcheur de l’os lors<br />
de son utilisation. Ces critères sont aussi utilisés afin de mener une comparaison entre<br />
cette pièce et certains retouchoirs en os de faune des Pradelles pour mettre en évidence<br />
ou non une utilisation similaire. Les critères employés sont présentés dans l’annexe 9.<br />
A<br />
B<br />
345
Un aspect taphonomique<br />
La face antérieure de la pièce qui a été utilisée comme outil mesure 103 mm de<br />
long sur 22 mm de largeur maximale. La zone impressionnée, quant à elle, mesure<br />
22 mm de long pour 12 mm de large. La face employée comme retouchoir de la diaphyse<br />
a donc été utilisée sur 20 % de sa longueur au niveau de son extrémité la plus fine,<br />
l’extrémité la plus large ayant probablement servi à tenir le fragment.<br />
La zone impressionnée est plane dans ses deux plans (transversal et axial). Elle<br />
représente l’ensemble de la largeur de la pièce à son niveau, elle est donc considérée<br />
comme "couvrante", mais les stigmates sont dispersés. Ceux-ci sont d’orientation cotée 2<br />
et 1 donc d’angles 30° à 60°. La zone n’est ni hachurée ni piquetée. Les entailles sont<br />
rectilignes avec des pans présentant une texture lisse, elles présentent des micro-<br />
écaillures de stries, bien que de faible intensité. Mais aucune plage écaillée, c'est-à-dire<br />
une plage avec des petits enlèvements de matière corticale, ne s’observe.<br />
La pièce ne présente pas de traces de raclage pouvant indiquer l’enlèvement au<br />
préalable de matière sur l’os.<br />
Le fait que la distribution des stigmates soit dispersée indique une faible<br />
utilisation de la pièce en tant que retouchoir. Les entailles rectilignes suggèrent qu’elle a<br />
été utilisée pour retoucher du silex (Chase, 1990 ; Armand et Delagnes, 1998) et non du<br />
quartz, sinon les entailles seraient plus sinueuses (Mallye et al., accepté). Or nous<br />
n’avons aux Pradelles que très peu d’objet en quartz ayant servi d’outil et ayant été<br />
retouchés. Cela est donc en accord avec la variabilité de la matière première de la très<br />
grande majorité des outils présents sur le site (Meignen et Vandermeersch, 1987 ;<br />
Bordes et al. et Bourguignon et Meignen dans Maureille et al., 2007a).<br />
L’absence de plages écaillées indique généralement que l’os a été utilisé lorsqu’il<br />
était encore à l’état frais (et non intermédiaire, à savoir dégraissé et après un temps de<br />
séchage). Cependant les entailles profondes plaident plutôt pour un état de fraîcheur<br />
intermédiaire. C’est pourquoi nous considérerons que l’état de fraîcheur de l’os lors de<br />
son utilisation est indéterminé.<br />
4.6.2. Comparaison avec les retouchoirs sur faune<br />
Afin de déterminer si ce retouchoir sur os humain a un statut "particulier" (Verna<br />
et d'Errico, 2011) nous l’avons comparé à un certain nombre de retouchoir sur faune des<br />
Pradelles. Au total, 593 retouchoirs sur os de faune ont été mis au jour entre 2002 et<br />
2007. Nous en avons étudié 35 choisis au hasard, qui proviennent principalement des<br />
faciès 4a et 4b (comme la majorité des restes de faune). Pour chacun d’entre eux les<br />
critères retenus ont été décrits et présentés dans l’annexe 15.<br />
Les retouchoirs sont réalisés principalement avec des os longs de Renne à gros<br />
module : os long indéterminé, tibia, fémur, humérus, métacarpe et radius. Seul un des<br />
retouchoirs étudiés a comme support un os plat (tableau 36). Le fait que l’ossement<br />
humain employé soit un fémur correspond donc au choix général des retouchoirs.<br />
346
Un aspect taphonomique<br />
Élément anatomique Renne Bison Cheval Ongulé 3/4 Indéterminé Total<br />
Os long indéterminé 11 1<br />
Tibia 6 1 1<br />
Fémur 5 1<br />
Humérus 3<br />
Métacarpe 1<br />
Radius 1<br />
Scapula<br />
2 1 15<br />
Total 27 3 2 2 1 35<br />
Tableau 36 : Nombre de retouchoirs étudiés selon le taxon et l’élément anatomique.<br />
Les longueur et largeur des plages altérées ont été mesurées. Le rapport longueur<br />
sur largeur (L/l) de ces zones nous montre que celles-ci sont plus longues que larges<br />
(rapport supérieur à 1), voire plus de deux fois plus longues que large (figure 159).<br />
Figure 159 : Nombre de retouchoirs en fonction de l’étendue des stigmates.<br />
L/l inférieur 1, L/l compris entre 1 et 2 inclus, L/l supérieur à 2.<br />
Le rapport longueur sur largeur de la zone impressionnée du retouchoir humain<br />
est de 1,8 (22 mm / 12 mm) et s’insère donc dans le groupe majoritaire des restes de<br />
faune.<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
< 1 [1-2] > 2<br />
Une comparaison a été réalisée entre la longueur du fragment et la longueur de la<br />
plage du retouchoir, de même entre la largeur du fragment et la largeur de la plage<br />
utilisée comme retouchoir. Des droites de régression ainsi que des coefficients de<br />
corrélations (r) et de détermination (r²) en ont été tirés (figure 160 A et B).<br />
1<br />
8<br />
6<br />
3<br />
1<br />
1<br />
1<br />
347
Longueur plage<br />
Largeur plage<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120<br />
20<br />
18<br />
16<br />
14<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
r² = 0,5838; r = 0,7641; p = 0,00000009; y = 1,0549 + 0,2697*x<br />
r² = 0,3391; r = 0,5824; p = 0,0002; y = 0,6487 + 0,4063*x<br />
Longueur pièce<br />
2<br />
8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34<br />
Largeur pièce<br />
Un aspect taphonomique<br />
Figure 160 : Dimensions de la plage retouchée versus dimensions de la pièce utilisée.<br />
Droites de régression, coefficients de corrélation r et coefficients de détermination r²<br />
représentant la longueur du fragment et la longueur de la plage impressionnée (A) ainsi que la<br />
largeur du fragment et la largeur de la plage impressionnée (B), en millimètres.<br />
La droite de régression réalisée à partir de la longueur des restes et de la<br />
longueur des plages impressionnées explique environ 50 % de la distribution des vestiges<br />
(r² = 0,58). Mais celle issue des largeurs des restes et des zones impressionnées<br />
n’explique qu’un tiers de sa distribution (r² = 0,34). On ne peut donc pas considérer que<br />
les proportions des dimensions entre les ossements et leur zone d’utilisation soient<br />
corrélées.<br />
A<br />
B<br />
348
Un aspect taphonomique<br />
Les équations de régression obtenues avec les retouchoirs de faune ne permettent<br />
pas d’expliquer les dimensions du retouchoir sur os humain : les dimensions de la zone<br />
impressionnée obtenues par ces équations sont de 29 mm de long et 10 mm de large (les<br />
réelles dimensions sont de 22 mm de long et 12 mm de large).<br />
La morphologie des plans transversal et longitudinal (ou axial) des vestiges au<br />
niveau des zones impressionnées a été enregistrée (figure 161).<br />
A B<br />
Figure 161 : Pourcentage du nombre de reste selon la morphologie du plan transversal (A) et<br />
celle du plan axial (B).<br />
La majorité des retouchoirs ont un plan transversal convexe et un plan axial plan.<br />
Dans le cas du retouchoir sur os humain, la zone utilisée est plane suivant les deux<br />
plans.<br />
La localisation de la zone impressionnée par rapport à la face employée a été<br />
cotée comme couvrante, apicale, centrale ou latérale droite et gauche (cf annexe 9). La<br />
distribution des stigmates sur cette zone pouvant être concentrée superposée,<br />
concentrée, dispersée ou isolée (cf annexe 9). Sur les ossements de faune, la zone<br />
d’utilisation est majoritairement centrale avec des stigmates dispersés ou concentrés,<br />
plus rarement isolés ou concentrés superposés (figure 162).<br />
A B<br />
Figure 162 : Pourcentage du nombre de restes selon la localisation de la zone utilisée (A) et la<br />
distribution des stigmates (B).<br />
349
Un aspect taphonomique<br />
Sur le fémur humain, les stigmates sont eux aussi dispersés sur la pièce mais<br />
couvrent l’ensemble de sa largeur.<br />
L’orientation des stigmates par rapport à l’axe transversal (figure 163) est<br />
comprise majoritairement entre 0 et 30° (coté 0 et 1). Quelques restes ont des entailles<br />
formant un angle de 150° avec l’axe transversal (côté 5). Mais aucun stigmate n’est<br />
orienté en suivant l’axe longitudinal (2, 3 et 4).<br />
Figure 163 : Nombre de nombre de restes selon l’orientation des entailles (côté 1 à 5).<br />
Les entailles sur le retouchoir humain sont légèrement obliques avec une<br />
orientation cotée 1 et 2.<br />
Les plages utilisées ne sont, pour une très grande majorité, ni piquetées ni<br />
hachurées (cf annexe 9), tout comme le retouchoir sur fémur humain. Mais elles<br />
présentent des enfoncements qui sont, pour la plupart d’entre eux ovoïdes (figure 164).<br />
A B<br />
Figure 164 : Pourcentage du nombre de restes selon l’aspect de la zone utilisée (A) et selon la<br />
présence et la morphologie des enfoncements (B).<br />
D’après Mallye et al. (2012), la forme des enfoncements est assez liée à la matière<br />
première de l’outil lithique retouché. Des enfoncements ovoïdes seraient plutôt dus à la<br />
manipulation d’outils en silex et des enfoncements triangulaires à celle d’objets en<br />
quartzite.<br />
350
Un aspect taphonomique<br />
Les entailles sont, pour la très grande majorité d’entre elles, rectilignes. Certaines<br />
sont mixtes, c’est-à-dire qu’une même plage présente des entailles rectilignes et des<br />
entailles sinueuses (figure 165). Du fait du grossissement employé mais aussi de l’état de<br />
surface des pièces, nous n’avons pas réussi à identifier la texture de la plupart des pans<br />
des entailles, mais celles identifiées sont généralement rugueuses (figure 165).<br />
A B<br />
Figure 165 : Pourcentage du nombre de restes selon la morphologie des entailles (A) et la texture<br />
de leurs pans (B).<br />
lisses.<br />
Le retouchoir humain présente aussi des entailles rectilignes mais avec des pans<br />
La présence d’entailles rectilignes est liée à l’utilisation de l’os pour raviver des<br />
outils en silex (Chase, 1990 ; Mallye et al., 2012).<br />
Enfin, la présence de plages écaillées et de micro-écaillures de stries, ainsi que<br />
leur intensité, ont été enregistrées. Alors que la présence de plages écaillées n’est pas<br />
systématique, celle de micro-écaillures de strie l’est quasiment, bien que son intensité<br />
soit variable (figure 166).<br />
B<br />
Figure 166 : Pourcentage de nombre de restes selon la présence de plages écaillées (A) et<br />
l’intensité des micro-écaillures de stries (B).<br />
A<br />
Le fémur humain ne présente pas de plage écaillée mais des micro-écaillures de<br />
stries en assez faible intensité.<br />
351
Un aspect taphonomique<br />
En règle générale, la présence de plages écaillées serait indicatrice d’une<br />
utilisation de l’os lorsque celui-ci avait un état de fraîcheur intermédiaire, donc non frais<br />
mais encore suffisamment élastique pour être efficace (Mallye et al., 2012).<br />
Sur les 35 ossements de faune étudiés, neuf d’entre eux présentent à leur surface<br />
des striations de raclage, au niveau de la zone employée comme retouchoir. Racler l’os<br />
avant son utilisation peut permettre d’enlever le périoste adhérent pour modifier ou<br />
prolonger son fonctionnement (Vincent, 1993 ; Armand et Delagnes, 1998 ; Daujeard,<br />
2008).<br />
4.6.3. Synthèse<br />
Le choix d’un fragment de fémur humain pour raviver des outils lithiques est<br />
cohérent avec l’échantillon des retouchoirs osseux de faune aux Pradelles. La très grande<br />
majorité de ceux-ci étant des os longs des membres. En cela, le retouchoir sur os humain<br />
diffère de celui mis au jour à la Quina (Verna et d'Errico, 2011), le support employé sur<br />
ce site étant un fragment de pariétal.<br />
Quasiment tous les critères décrits sur cette pièce sont similaires à ceux des<br />
retouchoirs de faune et ne la distinguent en rien de ces derniers. Le rapport longueur sur<br />
largeur de la zone impressionnée, la distribution dispersée des stigmates, l’absence<br />
d’aspect hachuré ou piqueté, les micro-écaillures de stries se retrouvent sur la majorité<br />
des outils sur os de faune. Les entailles de forme rectiligne indiquent l’utilisation en tant<br />
que retouchoir sur des objets lithiques en silex (Chase, 1990 ; Armand et Delagnes,<br />
1998). Lorsque les entailles sont sinueuses, cela est plutôt caractéristique de l’utilisation<br />
sur du quartzite (Mallye et al., 2012). Ce résultat est cohérent avec le fait que les éclats<br />
et les outils découverts sur le site sont majoritairement en silex (Meignen et<br />
Vandermeersch, 1987 ; Bordes et al. et Bourguignon et Meignen dans Maureille et al.,<br />
2007a ; Turq dans Maureille et al., 2010a). Enfin, l’absence de plage écaillée, tout comme<br />
sur la majorité des retouchoirs sur faune, est plutôt caractéristique d’une utilisation de<br />
l’os à l’état encore frais (Rosell et al., 2011). Cependant, les entailles assez profondes<br />
tempèrent cette interprétation et ne permettent donc pas de statuer sur l’état de<br />
fraîcheur de la pièce humaine, ni d’un certain nombre de retouchoirs sur faune lors de<br />
leur utilisation.<br />
Le retouchoir sur os humain ne se distingue pas particulièrement de ceux réalisés<br />
sur os de faune. Nous ne pouvons donc pas suspecter un choix particulier dans<br />
l’utilisation de ce reste humain comme outil.<br />
352
4.7. Traces de dents<br />
4.7.1. Les phalanges<br />
Un aspect taphonomique<br />
Quatre vestiges humains des Pradelles présentent des traces de dents. Ce sont un<br />
fragment de branche mandibulaire droite M80-D11 #289, deux phalanges de main LP05-<br />
D11 #1170 et LP06-A7 #796 ainsi qu’un fragment de diaphyse fémorale LP06-D12<br />
#1434.<br />
La phalange LP05-D11 #1170 a été rognée à ses deux extrémités (figure 167).<br />
Figure 167 : La phalange LP05-D11 #1170.<br />
A : face dorsale, B : face palmaire<br />
Les traces de dents laissent les deux bords crénelés, correspondant à la catégorie<br />
"e" d’Andrews et Fernández-Jalvo (1997), à savoir "puncture on transverse bone". Les<br />
diamètres des arches mesurent en moyenne 1,8 mm. Les deux extrémités sont crénelées<br />
sur toute leur circonférence. Il nous est cependant impossible de déterminer avec<br />
certitude l’agent qui en est à l’origine.<br />
La phalange LP06-A7 #796 présente des stigmates à son extrémité proximale qui<br />
sont très probablement des traces de dents (figure 168).<br />
353
Figure 168 : La phalange LP06-A7 #796.<br />
Un aspect taphonomique<br />
Ces stigmates ne sont pas très nets et ne sont pas mesurables. En effet, la<br />
phalange a été ingérée et les sucs gastriques ont eu un impact sur l’aspect de l’os en<br />
modifiant sa couleur (blanchâtre), mais aussi en atténuant probablement le crénelage<br />
des bords. L’agent responsable de ce mâchement reste donc indéterminé. Cependant, de<br />
par la taille de cet élément, il semble plus probable d’attribuer l’ingestion d’une moitié<br />
phalange humaine à un gros carnivore plutôt qu’à un Homme, bien que cette dernière<br />
hypothèse ne soit pas à exclure.<br />
4.7.2. La diaphyse fémorale<br />
Le fragment de diaphyse fémorale LP06-D12 #1434 présente à son extrémité<br />
proximale des traces de dents (figure 169).<br />
Figure 169 : Le fragment de diaphyse fémorale LP06-D12 #1434.<br />
Les flèches indiquent les impacts de dents de type "a".<br />
Elles sont de deux types : des impacts de dents sur la surface de l’os et un<br />
crénelage du bord proximal. Les impacts de dents sur la surface de l’os, catégorie "a"<br />
(Andrews et Fernández-Jalvo, 1997), mesurent au minimum 2,27 mm. De telles traces,<br />
de cette taille, sont, d’après les données issues des travaux d’Andrews et Fernández-<br />
354
Un aspect taphonomique<br />
Jalvo (1997 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011), beaucoup plus proches de celles<br />
laissées par des grands carnivores que par des Hommes (tableau 37).<br />
Mesures catégorie "a" Les Pradelles Expérimentateurs Carnivores<br />
0.1-0.5 1 6<br />
0.6-1.0 3 63<br />
1.1-1.5 1 84<br />
1.6-2.0<br />
2.1-2.5 LP06-D12 #1434<br />
2.6-3.0 M80-D11 #289<br />
3.1-3.5<br />
3.6-4.0<br />
4.1-4.5<br />
4.6-5.0<br />
5.1-5.5<br />
5.6-6.0<br />
6.1-6.5<br />
6.6-7.0<br />
7.1-7.5<br />
total 5 216<br />
moyenne 0.8 2.04<br />
Tableau 37 : Mesures des traces de dents à la surface des os (en millimètres).<br />
Nombre de pièces pour chaque mesure sur le fémur des Pradelles LP06-D12 #1434 et sur les os<br />
mâchés par des expérimentateurs et des grands carnivores (d'après Andrews et Fernández-<br />
Jalvo, 1997 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011)<br />
Les traces de dents qui ont produit un crénelage du bord proximal de la diaphyse<br />
fémorale mesurent, au minimum, 4,2 mm. De même que pour les traces de dents sur la<br />
surface de l’os, elles sont supérieures à celles réalisées par des expérimentateurs, en<br />
moyenne 2,12 mm (Fernández-Jalvo et Andrews, 2011). Pour cette dernière catégorie (e),<br />
les données provenant des os charognés par les grands carnivores n’ont<br />
malheureusement pas été publiés par les auteurs.<br />
4.7.3. La branche mandibulaire<br />
Enfin, le fragment antérieur de branche mandibulaire droite M80-D11 #289<br />
présente près de son bord de fracture plusieurs impacts de dents (figure 170).<br />
26<br />
12<br />
11<br />
5<br />
4<br />
1<br />
2<br />
1<br />
1<br />
355
Un aspect taphonomique<br />
Figure 170 : Impacts de dents sur la branche mandibulaire M80-D11 #289.<br />
Ceux-ci, au nombre de six, mesurent au minimum 2,8 mm de diamètre. D’après<br />
les données présentées dans le tableau 37, leur mesure correspond aux traces de dents<br />
laissées par des carnivores.<br />
4.7.4. Synthèse<br />
Au total, quatre restes osseux humains découverts aux Pradelles présentent des<br />
traces de dents.<br />
Pour deux d’entre eux, les fragments de fémur et de mandibule, ces stigmates ont<br />
été laissés par des carnivores. Nous savons que parallèlement à l’occupation<br />
néandertalienne sur le site, les carnivores, et principalement les Hyènes des Cavernes<br />
(Crocuta crocuta spelaea), l’ont fréquenté et ont charogné les carcasses de faune<br />
(Costamagno et al., 2006 ; Maureille et al., 2007b, 2010b). Les carnivores ont donc aussi<br />
charogné des restes des corps humains présents.<br />
Pour les deux phalanges, l’agent à l’origine du mâchonnement de leurs extrémités<br />
(proximale pour la phalange LP06-A7 #796 et proximale et distale pour la phalange<br />
LP05-D11 #1170) est indéterminé, bien que, dans le cas de la phalange LP06-A7 #796,<br />
nous penchions en faveur du carnivore qu’il l’a ingéré.<br />
356
4.8. Traces de digestion<br />
Un aspect taphonomique<br />
C’est grâce à la puissance de leur mâchoire (pression de trois tonnes par cm²) et à<br />
l’acidité de leurs sucs gastriques et que les Hyènes peuvent casser des os longs de fort<br />
module et en digérer les fragments (Brain, 1981).<br />
Plusieurs pièces provenant du site des Pradelles présentent des traces de<br />
digestion. Nous ne décrivons ici que celle issues des fouilles 2001-2010. L’attaque des os<br />
et des dents par les sucs gastriques laisse un aspect particulier aux pièces. Elles ont<br />
généralement une patine différente, la surface étant lisse et polie (e.g. Andrews et<br />
Fernández-Jalvo, 1997 ; Fernández-Jalvo et al., 1998), une recoloration et une<br />
disparition partielle des tissus superficiels. Sur les dents, cette dernière entraîne<br />
l’ouverture des apex racinaire mais aussi un affinement des tissus dentaires (émail<br />
principalement) et racinaires. L’acidité des sucs gastriques et les enzymes présents dans<br />
l’estomac peuvent aussi provoquer des perforations circulaires ou elliptiques (Brain,<br />
1981 ; D'Errico et Villa, 1997 ; Capaldo, 1998 ; Pickering et al., 2004 ; Blumenschine et<br />
al., 2007 ; Domínguez-Rodrigo et Barba, 2007a).<br />
4.8.1. Les dents<br />
Figure 171 : Dents régurgitées.<br />
A : LP06-D6 #HT02, B : LP06-C10 #430, C : LP06-C10 #431, D : LP07-C9 #1382, E : LP07-C9 #HT03,<br />
F : LP07-C7 #HT04, G : LP07-C9 #1462.<br />
Le germe dentaire LP06-D6 #HT02 est tacheté et présente une patine et une<br />
couleur de l’émail particulières : l’émail est moins opaque que la norme, plus jaunâtre<br />
(figure 171A).<br />
La couronne est très peu haute, mais on observe le début de la racine, indiquant<br />
que la couronne a été entièrement formée. On aperçoit la dentine par disparition de<br />
l’émail, ce qui ne peut être dû à l’usure de la couronne. En effet, les cuspides sont<br />
pointues et non usées. Une usure de la couronne par attrition aurait fait disparaître<br />
l’émail en "rasant" les cuspides. À l’inverse, les sucs gastriques attaquent les tissus<br />
357
Un aspect taphonomique<br />
dentaires uniformément relativement à la forme originelle. Ce qui explique la<br />
conservation des reliefs (figure 172).<br />
Figure 172 : Disparition partielle de l’émail dentaire par attrition et par digestion sur une<br />
prémolaire supérieure en vue linguale.<br />
Les deux germes retrouvés à proximité LP06-C10 #430 et #431 présentent tous<br />
les deux des traces noires (figure 171B et C). L’émail a en partie disparu suggérant<br />
l’attaque par les enzymes gastriques d’un carnivore.<br />
Le premier est un germe de prémolaire supérieure et le deuxième un germe de<br />
prémolaire inférieure. Leur forte proximité sur le site (5 cm de distance) en l’absence d’os<br />
alvéolaire permet de supposer qu’un morceau de face d’un enfant, au moins une portion<br />
de maxillaire et de mandibule, a été ingéré par un carnivore. L’absence de restes de<br />
coprolithes près de ces restes dentaires tend plutôt à suggérer que ces germes ont été<br />
régurgités ou que les restes du coprolithe ont complètement disparu, ce qui est peu<br />
probable aux Pradelles.<br />
De même la canine déciduale supérieure gauche LP07-C9 #1382 et l’incisive<br />
latérale supérieure droite LP07-C9 #HT03 ont été ingérées (figure 171D et E). Elles sont<br />
polies et tachetées. La dentine apparaît car l’émail a en partie disparu sur ces deux<br />
dents. Il a été détruit sur la moitié de la couronne de l’incisive et on observe un décalage<br />
entre le collet anatomique et le collet en état sur la canine, du à la disparition du tissu<br />
énamélaire. Ces dents étaient toutes deux fonctionnelles, car elles présentent de légères<br />
plages d’usure. La canine a été retrouvée en place et l’incisive a été découverte au tamis<br />
mais provient du sous-carré voisin. Du fait de leur localisation voisine sur le gisement,<br />
leur morphologie correspondant à un âge au décès proche ainsi que leurs atteintes<br />
taphonomiques similaires, nous pouvons, de même que pour les germes décrits ci-dessus,<br />
proposer qu’ils appartiennent à un même individu dont au moins le maxillaire a été<br />
ingéré puis régurgité.<br />
358
Un aspect taphonomique<br />
Concernant ces quatre dernières dents, l’âge au décès qui leur a été attribué<br />
d’après les méthodes de Liversidge et Molleson (2004), Moorrees et al. (1963) et Ubelaker<br />
(1978) se situe entre 5 et 6 ans. Nous pouvons donc justement supposer qu’elles aient<br />
appartenu à un même individu immature dont la face aurait été ingérée puis les dents<br />
régurgitées et dispersées. Cependant, elles ne proviennent pas des mêmes faciès : 4a<br />
pour les prémolaires et 2a pour les dents labiales. Cela supposerait qu’une partie de l’os<br />
alvéolaire ait été encore présent après régurgitation, ce qui aurait permis leur maintien<br />
deux à deux lors de la dispersion. Nous ne pouvons exclure cette hypothèse bien qu’elle<br />
ne nous paraisse pas la plus simple.<br />
Les deux-tiers mésiaux de la deuxième molaire déciduale LP07-C7 #HT04<br />
présentent un aspect poli (brillant). Cette dent est de couleur blanche et tachetée de<br />
brun (figure 171F). La dentine apparaît, l’émail est très fin et les cuspides sont<br />
saillantes. La racine est en partie formée mais la couronne est très basse, son volume a<br />
donc rétréci. Le collet représenté par l’extension de l’émail, en l’état, est donc décalé par<br />
rapport au collet anatomique.<br />
Enfin, le germe de deuxième molaire LP07-C9 #1462 est tacheté, possède un bord<br />
apical fin et une couronne basse (figure 171G). L’étude microscopique menée par B.<br />
Leprêtre a montré que les stigmates sur ce germe sont dus à l’attaque des enzymes<br />
gastriques.<br />
4.8.2. La phalange<br />
La phalange LP06-A7 #796 est blanche et tachetée, sa couleur a été modifiée<br />
(figure 169). L’os est très poreux, principalement au niveau de la tête articulaire, et cela<br />
jusqu’à disparition de la matière osseuse sur un des bords latéraux. De plus son bord<br />
crénelé est très émoussé. L’ensemble de ces modifications laisse penser qu’elle a subi les<br />
attaques acides des sucs gastriques de carnivores.<br />
4.8.3. Synthèse<br />
Des dents ainsi qu’au moins une des phalanges ont été ingérées puis régurgitées<br />
par des grands carnivores. Elles proviennent des faciès 2a, 2b, 4a et 4b. La régurgitation<br />
est l’hypothèse la plus probable à cause de l’absence de restes de coprolithes environnant<br />
ces vestiges. Pour aux moins quatre dents, on peut légitimement supposer qu’elles<br />
appartenaient à un ou deux individus immatures et que ce sont donc des morceaux de la<br />
face qui ont été ingérés.<br />
359
5. Discussion<br />
Un aspect taphonomique<br />
Au cours du stade isotopique 4, des Néandertaliens ont fréquenté le gisement des<br />
Pradelles afin d’y pratiquer des activités bouchères sur les carcasses animales,<br />
principalement de Renne, qu’ils chassaient au début de l’automne (Costamagno et al.,<br />
2005, 2006 ; Rendu dans Maureille et al., 2010a ; Meignen et al., 2010). Les vestiges de<br />
faune résultant de ces pratiques ainsi que les outils lithiques employés ont été retrouvés<br />
sans organisation spatiale notable au sein de différents lithofaciès. Aucune trace de foyer<br />
n’a été mise au jour, seuls deux silex brûlés et quelques rares os brûlés sont connus dans<br />
les collections. Les occupations du gisement par les Néandertaliens ont été mises en<br />
évidence, principalement dans les faciès 2a, 2b, 4a, 4b et 4d, parallèlement au<br />
charognage des restes de faune par les grands carnivores (Hyène des cavernes).<br />
L’intensité de l’occupation décroît à partir du faciès 4d et l’activité des carnivores devient<br />
prépondérante avec le faciès 5 (Costamagno et al., 2005, 2006 ; Meignen et al., 2010).<br />
Au sein des faciès où l’occupation néandertalienne prédomine, des restes humains<br />
ont aussi été découverts, correspondant à un minimum de sept individus : trois adultes,<br />
deux adolescents et deux enfants (NMI calculé sans prise en considération des différents<br />
faciès).<br />
Nous discuterons ici de l’état de conservation de ces vestiges, de l’impact des<br />
Néandertaliens sur ces corps ainsi que de celui des carnivores. Puis nous présenterons<br />
l’hypothèse du cannibalisme pour expliquer l’origine de l’accumulation des restes<br />
humains.<br />
5.1. Composition et préservation de l’assemblage<br />
La collection (1934, 1967-1980 et 2001-2010) se compose de 95 restes<br />
correspondant, après remontage, à 80 pièces. Le faciès 2a est celui qui a livré le plus de<br />
restes humains, alors que peu de vestiges proviennent du faciès 4b qui correspond à une<br />
période où les Néandertaliens fréquentaient pourtant encore le gisement, mais où l’agent<br />
prédateur des ongulés est mixte : Hommes et carnivores. Les restes humains sont très<br />
fragmentaires. Les seuls vestiges découverts complets étant des dents, des phalanges et<br />
une patella. Cette conservation est proche de ce que l’on observe pour le Renne, taxon le<br />
mieux représenté sur le site, pour lequel ce sont les dents et les petits os des carpes et<br />
des tarses qui sont les plus complets. Les vestiges humains sont pourtant plus atteints<br />
par les phénomènes de météorisation que ceux de Renne, et ce dans chaque faciès<br />
considéré. Cette différence de lisibilité affecte bien évidemment la lecture des stigmates<br />
de surfaces de tous les ossements.<br />
La très grande majorité des vestiges humains découverts appartiennent au<br />
calvarium (crâne sans la mandibule) : 50,5% des restes identifiés, correspondant à un<br />
360
Un aspect taphonomique<br />
minimum de 5 calvarium (résultat basé sur la partie latérale gauche de l’occipital). Le<br />
squelette des membres est assez faiblement représenté : 16,8% des restes identifiés ;<br />
mais c’est déjà beaucoup plus que dans d’autres sites moustériens fouillés récemment<br />
(Pech de l’Azé 1, Pech de l’Azé 4, Roc-de-Marsal, Jonzac) où il n’y a, parmi les collections<br />
paléoanthropologiques, pas de reste rapporté au squelette infracrânien humain. Aucun<br />
vestige du tronc ni de ceinture scapulaire ou pelvienne n’a été mis au jour.<br />
Cette composition anatomique de l’assemblage diffère de celle observée pour le<br />
Renne du même site où l’on retrouve une très grande majorité de fragments des<br />
membres (77,3% du NRDt), principalement des fragments d’os longs (74,8% du NRDt),<br />
quelques restes du tronc (6,5% du NRDt) et d’éléments des ceintures pelviennes et<br />
scapulaires (2,4% du NRDt), ainsi que peu d’éléments du calvarium (2,1% du NRDt) et<br />
de la mandibule (4% du NRDt). La raison de cette dissemblance peut être naturelle<br />
(conservation différentielle, circulation d’eau …) et/ou conditionnée par le comportement<br />
des Néandertaliens ou celui des carnivores.<br />
Le profil squelettique qui illustre cet assemblage ne peut trouver sa principale<br />
explication uniquement dans des phénomènes "naturels" de conservation ou de<br />
déplacement (par exemple par la circulation d’eau). La conservation différentielle qui<br />
affecte les os, principalement selon leur densité et leur poids, peut expliquer la présence<br />
de très nombreuses dents (29,5 % du NRD) tout comme l’absence d’éléments composés<br />
principalement d’os spongieux tels que les corps vertébraux ou les extrémités proximales<br />
de fémur et d’humérus. Mais des germes dentaires (naturellement fragiles) ont été<br />
découverts bien que régurgités et donc plus sensibles à la dégradation car une partie de<br />
l’émail a disparu suite à l’attaque des sucs gastriques. De même les phalanges distales<br />
d’immatures ou la phalange régurgitée sont représentées et sont dans un bon état de<br />
conservation. Enfin, la patella, ossement composé quasiment uniquement d’os spongieux<br />
est un des rares éléments osseux humains complets du gisement. Les phénomènes<br />
responsables de la dégradation des vestiges au cours de leur fossilisation (acidité du sol,<br />
racines, activité biologique, pression sédimentaire …) ne peuvent donc expliquer, en tout<br />
cas à eux seuls, la présence ou l’absence de certaines parties du corps humain dans le<br />
gisement et semblent avoir eu un impact limité sur les profils squelettiques.<br />
De même, les déplacements de vestiges par la circulation d’eau dus aux crues et<br />
décrues de la Ligonne, auraient pu perturber la position des restes. Cela aurait alors<br />
conduit à trois types de schémas selon la densité mais aussi la forme des pièces, variant<br />
selon l’intensité des phénomènes et la localisation du gisement par rapport au lit originel<br />
de la rivière (Nawrocki et al., 1997). Soit a) nous ne retrouverions que les éléments très<br />
petits et/ou légers fortement déplacés (vertèbres, côtes, os du carpe, phalanges …), donc<br />
potentiellement éloignés de la zone de dépôt originel ; soit b) les éléments lourds (os<br />
longs, mandibules …) donc peu déplacés et dont la localisation sur le site serait presque<br />
originelle ; soit c) les éléments de poids et de densité intermédiaire (coxaux, scapulas,<br />
métapodes). Or aucun de ces schémas ne correspond à ce que l’on retrouve dans le<br />
gisement car on y trouve des vestiges très légers (phalanges immatures ou germes<br />
361
Un aspect taphonomique<br />
dentaires) aussi bien que des éléments plus lourds (diaphyses fémorales) au même<br />
niveau, dans les mêmes sédiments et sans orientation privilégiée des éléments allongés<br />
(Maureille, comm. perso.). En outre, la conservation différentielle ou les déplacements<br />
par circulation d’eau ne semblent pas avoir affecté les restes de faune.<br />
Les restes humains ayant été découverts épars et mêlés avec des restes de faune,<br />
bien qu’en proportions différentes selon les faciès, les mêmes phénomènes "naturels" ont<br />
a priori affecté l’ensemble de ces vestiges. Nous ne pouvons donc retenir cette explication<br />
au profil ostéologique néandertalien.<br />
Toutefois, la sur-représentation des éléments du crâne vis-à-vis des os longs des<br />
membres peut trouver une explication dans le nombre important de vestiges de<br />
diaphyses d’os longs taxinomiquement indéterminés et potentiellement humain. Ceux-ci,<br />
une vingtaine, correspondent principalement à des éléments de gros modules. Dans le<br />
cas où plusieurs d’entre eux seraient humains, ce que nous ne sommes à l’heure actuelle<br />
pas en mesure d’affirmer ou d’infirmer, la sur-représentation crânienne par rapport à ces<br />
éléments du squelette ne serait plus aussi notable. Le fait qui reste remarquable au sein<br />
de cette collection est donc plutôt l’absence totale d’ossements du tronc et des ceintures<br />
scapulaires et pelviennes. Seul un fragment osseux indéterminé taxinomiquement<br />
pourrait être une tête de côte humaine (une des premières côtes).<br />
5.2. L’impact des carnivores<br />
Des grands carnivores, principalement l’Hyène des cavernes (Crocuta crocuta<br />
spelaea), ont fréquenté le gisement plus ou moins parallèlement aux Néandertaliens, en<br />
charognant les carcasses de faune laissées par les Hommes. Leur activité croît dans les<br />
faciès les plus récents, les faciès du sommet de la stratigraphie livrant plus de traces de<br />
carnivores que ceux qui leur sont inférieurs (Costamagno et al., 2005, 2006). Leur<br />
présence sur le site est déduite grâce à la découverte d’ossements de carnivores, de<br />
coprolithes et des traces de charognage sur les restes fauniques : traces de dents, traces<br />
de régurgitation, fracturation …<br />
Les restes humains montrent eux aussi les stigmates d’activités laissés par des<br />
charognards. Au moins une pièce, un fragment de branche de mandibule, a été fracturée<br />
par un carnivore. Elle présente en effet sur ses deux faces, et proche du bord de fracture,<br />
des traces de carnassières. Pour un grand nombre d’autres pièces, la fracturation sur os<br />
frais est indubitable mais l’agent qui en est à l’origine reste indéterminé. Il est donc tout<br />
à fait probable que d’autres restes humains aient été brisés par les carnivores lorsqu’ils<br />
charognaient les corps. Ils ont, de plus, mâchonné des os. L’extrémité proximale d’un<br />
fragment de fémur présente ainsi des traces de dents correspondant au mâchonnement<br />
de l’os. Deux autres phalanges portent des traces de dents à leur extrémité mais l’agent<br />
qui en est responsable est une fois encore indéterminé. Enfin, un certain nombre de<br />
dents, ainsi qu’au moins une phalange, ont été ingérés puis régurgités par des<br />
362
Un aspect taphonomique<br />
carnivores. L’action des sucs gastriques est évidente sur ces pièces car, dans le cas de la<br />
phalange, ils ont affiné l’os, et dans le cas des dents, l’émail et la dentine ont en partie<br />
disparu. Cette disparition de l’émail est facile à différencier de celle produite par<br />
l’attrition. De plus, le poli de la dent ne laisse aucun doute, pour la plupart d’entre elles,<br />
quant à l’action acide des sucs gastriques. L’absence de restes de coprolithes à proximité<br />
des restes digérés, alors que l’on en retrouve par ailleurs sur le site, suggèrerait qu’ils<br />
ont été régurgités et ne proviendraient pas de coprolithes désagrégés.<br />
Le charognage des carcasses peut expliquer l’absence d’extrémités et d’épiphyses<br />
des os longs, qui contiennent beaucoup d’os spongieux très recherché par les carnivores<br />
car fortement nutritif (Marean et al., 1992 ; Bartram et Marean, 1999). Cependant, et<br />
pour la même raison, les Hommes peuvent aussi chercher à acquérir ces parties du<br />
squelette (White, 1992 : 248 ; Boulestin, 1999 : 204 et 211 ; Boulestin et al., 2009 ;<br />
<strong>Mussini</strong> et Boulestin, sous presse).<br />
L’absence d’éléments du tronc ne peut totalement être expliquée par le<br />
charognage des carnivores. Lorsque les Hyènes consomment les viscères elles ont<br />
tendance à détruire le thorax pour atteindre les parties molles et aussi à consommer les<br />
vertèbres, côtes et pelvis contenant beaucoup de moelle graisseuse (Binford, 1978 ;<br />
Lyman, 1985 ; Marean et al., 1992). Ce comportement suggèrerait que ces parties aient<br />
été présentes à un moment donné sur le gisement. Mais il semblerait très étonnant que<br />
pour l’ensemble des squelettes de Néandertaliens, pas le moindre fragment de côte, de<br />
vertèbre, de scapula ou de clavicule n’ait subsisté et n’ait été découvert en 21 années de<br />
fouilles alors que les Pradelles constitue le seul site du sud-ouest de la France où une<br />
patella moustérienne a été mise au jour en contexte non funéraire.<br />
De même que pour les carcasses de faune, les charognards ont eu un accès<br />
secondaire aux corps humains après leur traitement par les Hommes. En effet, la<br />
présence d’une strie de découpe sur un fragment proximal de diaphyse fémorale (LP06-<br />
D12 #1434), recouverte partiellement par des traces de dents de carnivores, indique que<br />
ces derniers ont rogné un ossement préalablement décharné. De plus, d’après<br />
Domínguez-Rodrigo et Barba, des diaphyses d’os longs présentant de nombreux<br />
stigmates de décharnement seraient distinctives d’un accès primaire par les Hommes<br />
(Domínguez-Rodrigo et Barba, 2007b). Or l’une des diaphyses (LP10-D13 #362) porte<br />
près d’une centaine de stries de découpe (N=90).<br />
5.3. L’impact des Hommes<br />
Les Néandertaliens ont amené sur le site des parties de carcasses d’animaux<br />
abattus et partiellement traités ailleurs. Ils y ont poussé le traitement au maximum en<br />
récupérant les parties molles (viande mais aussi tendons) ainsi que la moelle osseuse et<br />
ont employé des fragments osseux issus de la fracturation pour raviver des outils en silex<br />
utilisés pour ces activités ainsi que pour travailler le bois (Beyries, 1987 ; Costamagno et<br />
al., 2005, 2006 ; Meignen et al., 2010). L’impact de l’Homme sur les restes animaux du<br />
363
Un aspect taphonomique<br />
site s’observe donc par la présence de traces de découpe, de raclage, d’impacts de<br />
fracturation mais aussi de plages de retouchoirs sur les os. De plus, les archéozoologues<br />
ont aussi pu décrire la chaîne opératoire du traitement des carcasses par l’interprétation<br />
des profils squelettiques (Costamagno et al., 2006).<br />
Concernant les restes humains, dès 1980, un comportement particulier des<br />
Néandertaliens vis-à-vis de leur contemporain a été suggéré suite à l’observation de<br />
stries de découpe sur un arrière-crâne (M67-G12 #6), impliquant la section des muscles<br />
de la nuque et le décharnement des pariétaux (Vandermeersch, 1980 ; Le Mort, 1981). La<br />
présence de stries de découpe sur une seule pièce ne permettait pas de les interpréter en<br />
termes de comportement mortuaire (Le Mort, 1981, 1987, 1988b ; Garralda et al., 2005 ;<br />
Garralda, 2009). Cependant, depuis la reprise des fouilles en 2002 par B. Maureille et<br />
A.E. Mann, de nouveaux stigmates d’origine anthropique ont été enregistrés sur de<br />
nombreux restes humains (Maureille et al., 2007b), ce qui nous a conduit à entreprendre<br />
leur étude.<br />
Au total, un tiers des pièces découvertes depuis 1934 présente des traces d’outils<br />
laissées par l’Homme peu de temps avant ou après la mort des individus (tableau 33). Ce<br />
sont pour la plupart des stries de découpe, mais l’on retrouve aussi des striations de<br />
raclage ainsi que des entailles liées très probablement à la fracturation osseuse. Il est<br />
aussi important de souligner le fait que les restes d’individus matures et immatures<br />
présentent ce type de stigmates, sans distinction particulière. Les activités de découpe<br />
des corps touchent principalement les crânes (ce sont les éléments majoritairement<br />
retrouvés sur le site), mais elles sont aussi localisées sur les éléments des membres.<br />
Les crânes ont subi deux activités principales : l’écorchement et la désarticulation<br />
(séparation de la tête et du tronc ainsi que retrait probable de la mandibule).<br />
L’écorchement des têtes a laissé des stries sur la moitié supérieure des pariétaux où le<br />
crâne n’est recouvert que par le cuir chevelu. Les stries en résultant sont relativement<br />
courtes et n’ont pas d’orientation particulière. Nous n’observons pas de longues stries le<br />
long de la suture sagittale qui pourraient suggérer l’enlèvement du cuir chevelu par<br />
séparation en deux (Botella, 1973 ; Bass et Phenice, 1975 ; Villa et al., 1986a et b) ni de<br />
longues incisions faisant le pourtour du crâne supposant la récupération du scalp d’un<br />
seul tenant (Hamperl, 1967 ; Flinn et al., 1976 ; Malville, 1989 ; White, 1992 ; Bueschgen<br />
et Case, 1996 ; Turner et Turner, 1999 ; Botella et al., 2000 ; Toyne, 2011). La section des<br />
muscles temporaux s’observe sur plusieurs pièces : des fragments de temporaux et de<br />
pariétaux. Dans ce cas-ci, les stries sont mieux ordonnées car elles ont une orientation<br />
parallèle ou subparallèle à l’axe sagittal. La section du muscle temporal peut être lié à la<br />
décarnisation de ce muscle mais aussi à la désarticulation de la mandibule (Boulestin,<br />
1999 : 186) ce que nous pouvons supposer aux Pradelles bien qu’aucune strie de découpe<br />
n’ait été observée sur le seul fragment de branche montante de mandibule découvert.<br />
Enfin, la section des muscles de la nuque a été réalisée sur plusieurs individus laissant<br />
des stries de découpe à la surface de quatre pièces, dont celle décrite dès 1981 par Le<br />
364
Un aspect taphonomique<br />
Mort (1981). Les stries concernées sont localisées au-dessus et au-dessous du torus<br />
occipital et sont plus ou moins parallèles à celui-ci.<br />
Plusieurs pièces (N=4) présentent aussi des modifications de surface sur leur face<br />
endocrânienne, nous paraissant être des stries de découpe, pouvant suggérer<br />
l’enlèvement de la masse cérébrale, suite à la fracturation des crânes (Cáceres et al.,<br />
2007).<br />
Les restes infracrâniens portent, pour certains d’entre eux, des stigmates de<br />
décharnement. C’est le cas pour le fragment de radius, trois des fragments de diaphyses<br />
fémorales et la patella. Cette dernière présente des stries sur sa face postérieure, ce qui<br />
semble assez rare en contexte de décharnement bien que pouvant résulter de la<br />
désarticulation du genou ou de l’enlèvement des masses musculaires de la cuisse. Les<br />
fémurs portent des traces de découpe sur leurs différentes faces avec des orientations et<br />
des longueurs diverses. Elles semblent résulter d’activité de décharnement car elles se<br />
situent au niveau des insertions des muscles de la cuisse et de la jambe. N’ayant trouvé<br />
aucune extrémité proximale ou distale des os longs des membres, nous ne pouvons<br />
déterminer s’il y a eu désarticulation. Un fragment de fémur présente une strie de<br />
découpe sur le bord de fracture, en interne. Cette strie n’a pu être laissée avant la<br />
fracturation mais a été réalisée après celle-ci. Enfin, un fragment de diaphyse tibiale<br />
présente des striations de raclage. Ces modifications peuvent résulter de l’enlèvement du<br />
périoste en vue de la fracturation de la pièce car elles se situent le long du bord de<br />
fracture et sont associées à une entaille de percussion.<br />
Outre les activités liées à la découpe (écorchement, décharnement, désarticulation<br />
de la tête), des ossements ont été fracturés par les Néandertaliens intentionnellement<br />
alors qu’ils étaient frais, c’est-à-dire que leur proportion de collagène était telle qu’ils<br />
possédaient encore une certaine "élasticité" (Maples, 1986 ; Sauer, 1998). La présence<br />
sur une pièce crânienne (LP05-D12 #1053-1059-1069) de traces de découpe en continuité,<br />
de part et d’autre de la ligne de fracture séparant deux des restes recollés, suggère que la<br />
découpe a précédé la fracturation dans ce cas-ci. Cela ne permet pas d’extrapoler ce<br />
comportement à l’ensemble des vestiges même si c’est, selon nous, l’hypothèse la plus<br />
probable.<br />
Près de la moitié des restes crâniens ont aussi été brisés à l’état frais (e.g. LP01-<br />
E12 #H05, LP05-D12 #1053-1059-1069, LP06-C10 #535). L’origine de cette fracturation<br />
est, pour la plupart d’entre eux, indéterminée. Nous avons toutefois mis en évidence une<br />
fracturation anthropique de crânes grâce à la présence sur certains vestiges d’indices de<br />
percussion ou de longs arrachements qui ne se retrouvent que lorsque l’Homme en est<br />
l’agent (White, 1992 ; Boulestin, 1999). Les vestiges des os longs des membres ont eux<br />
aussi été fracturés, au moins en partie, par les Néandertaliens quand les os présentaient<br />
encore un certain état de fraîcheur. Les témoins de cette fracturation sont plus nets que<br />
pour les vestiges crâniens car on peut observer des impacts de percussion sur plusieurs<br />
vestiges de fémurs, ainsi qu’une entaille probablement liée à la percussion sur un<br />
fragment de tibia. Les autres éléments du squelette qui sont à l’état fragmentaire ne<br />
365
Un aspect taphonomique<br />
nous livrent pas de stigmate pouvant préjuger de l’agent à l’origine de leur fracturation,<br />
mis à part pour le fragment de corps mandibulaire découvert en 1934 présentant une<br />
fracturation longitudinale qui ne paraît pas naturelle et pour le fragment de branche<br />
mandibulaire, évoqué précédemment qui semble avoir été brisé par un grand carnivore.<br />
L’impact anthropique sur les corps humains peut aussi se déduire du profil<br />
squelettique résultant de l’assemblage. La sur-représentation des calvarium est très<br />
nette, alors que seulement trois fragments de mandibule ont été mis au jour. Les<br />
éléments du tronc et des ceintures scapulaires et pelviennes sont totalement absents.<br />
Les membres sont représentés par des fragments de diaphyses d’os longs, une patella et<br />
des ossements des mains et des pieds. Comme nous l’avons précisé précédemment, cette<br />
représentation anatomique ne peut s’expliquer uniquement par des problèmes de<br />
conservation différentielle, de circulation d’eau et par le charognage par les grands<br />
carnivores, mais peut en partie être cause d’un problème de détermination différentielle<br />
pour ce qui est des os longs des membres. Or, les Néandertaliens sont les agents<br />
principaux de la représentation anatomique de la faune (Costamagno et al., 2005, 2006 ;<br />
Meignen et al., 2010). Ils ont amenés sur le site les éléments à forte valeur nutritive et<br />
utilitaire, à savoir principalement les membres, quelques troncs et de rares têtes. Les<br />
"morceaux" ainsi amenés ont subi une intense boucherie pour en extraire le maximum de<br />
ressources nutritives et utilitaires. La représentation anatomique particulière que l’on<br />
trouve avec les pièces humaines pourrait donc aussi résulter d’un choix anthropique. En<br />
effet, la découverte de vestiges crâniens, des membres et une absence totale d’éléments<br />
du tronc et des ceintures peut avoir différentes explications possibles. Les<br />
Néandertaliens peuvent avoir amené des têtes, des membres supérieurs et inférieurs<br />
mais pas de ceintures ni de tronc (le site correspondrait alors à un site de boucherie<br />
secondaire) ; ils peuvent aussi y avoir amené des corps entiers puis emmené ailleurs les<br />
troncs et les ceintures (le site correspondrait alors à un site de boucherie primaire).<br />
Cependant, cette seconde hypothèse aurait conduit probablement à en retrouver<br />
quelques rares vestiges, ce qui n’est pas le cas. Concernant la première hypothèse, bien<br />
qu’elle soit similaire à celle proposée pour le traitement de la faune, elle reste incertaine.<br />
En effet, dans le cas du transport d’animaux de taille et de poids important tel que le<br />
Renne, la volonté de réduire le coût énergétique en transportant moins d’éléments, mais<br />
les plus nutritifs, est totalement justifiable (e.g. O'Connell et Hawkes, 1984 ; Metcalfe et<br />
Barlow, 1992 ; O'Connell, 1993 ; Lupo, 2006). Or pour des corps de Néandertaliens, dont<br />
au moins deux enfants, cela n’a pas une telle utilité. Nous préferons donc rester<br />
prudente quant à ces interprétations et espérons que de nouvelles découvertes sur le site<br />
viendront étayer l’une des hypothèses ou nous permettre d’en proposer d’autres.<br />
Enfin, un des éléments osseux humain du site a été utilisé comme retouchoir par<br />
les Néandertaliens. Il s’agit d’un des fragments de diaphyse fémorale mature (LP06-D12<br />
#1434). Cette pièce présente une plage de stigmates qui indique qu’elle a servi de<br />
retouchoir afin de raviver des outils lithiques en silex. La présence de retouchoir sur os<br />
366
Un aspect taphonomique<br />
au sein du gisement n’est pas exceptionnelle car, entre 2002 et 2007, ce sont près de 600<br />
retouchoirs qui ont été mis au jour, principalement sur des fragments d’os longs de<br />
Renne (Beauval et Costamagno dans Maureille et al., 2007a : 88-98). Ce qui est<br />
particulier ici, c’est l’utilisation d’un ossement humain. Au Paléolithique moyen, deux<br />
retouchoirs sur os humains ont à ce jour été décrits : un fragment de diaphyse fémorale à<br />
Krapina (Patou-Mathis, 1997) et un fragment de pariétal à la Quina (Verna et d'Errico,<br />
2011). Les retouchoirs sur os humain sont donc assez rares au Moustérien mais la pièce<br />
des Pradelles n’est pas un cas unique. La comparaison de cet ossement avec un<br />
échantillon de retouchoirs sur os de faune du site a mis en évidence qu’il ne se distingue<br />
pas de ces autres outils par le choix du support (fragment de diaphyse d’os long des<br />
membres) ou par la morphologie de la plage employée (morphologie, orientation,<br />
localisation des stigmates…). Ces résultats ne permettent donc pas de supposer que le<br />
choix d’utiliser un reste humain comme outil fut volontaire.<br />
5.4. Cannibalisme ?<br />
Afin d’expliquer le traitement apparent des corps humains par les Néandertaliens<br />
aux Pradelles, plusieurs hypothèses ont été proposées (Le Mort, 1981 ; Hublin, 1982 ; Le<br />
Mort, 1987, 1988a et b ; Garralda, 2009 ; Maureille et al., 2010b). Celle de la<br />
consommation des corps, avancée par certains auteurs (Maureille et al., 2007b, 2010b),<br />
est fondée sur la fonction du gisement, à savoir un site de boucherie animale, et<br />
l’apparente similarité entre le traitement des corps humains et celui des carcasses de<br />
faune. Nous avons donc testé cette hypothèse du cannibalisme en vérifiant si la<br />
similarité de traitement entre l’Homme et la faune était l’hypothèse la plus simple, ce<br />
qui irait dans le sens d’une exploitation alimentaire (Villa et al., 1986a et b). De plus,<br />
nous avons comparé les restes humains des Pradelles à ceux de sites pour lesquels la<br />
consommation des corps est l’hypothèse privilégiée (Gorjanović-Kramberger, 1906 ;<br />
White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Fernández-Jalvo et al., 1999b ; Cáceres et al., 2007).<br />
Le fait que les restes humains et les restes de faune ont été mis au jour mélangés<br />
et épars sur le site permet de supposer que ce sont les mêmes groupes humains qui ont<br />
traité ces corps et ces carcasses. Cependant, une nuance peut être avancée par la<br />
découverte de restes de faune majoritairement dans le faciès 4b, faciès pauvre en<br />
vestiges humains.<br />
L’étude très détaillée du comportement humain vis-à-vis de la faune sur le<br />
gisement des Pradelles (Costamagno et al., 2005, 2006 ; Meignen et al., 2010),<br />
principalement du Renne, permet une comparaison poussée entre les deux assemblages.<br />
Tout d’abord, les Hommes ont sélectionné des parties du corps de l’ensemble des taxons.<br />
Dans le cas de la faune, ils amènent sur le site majoritairement les parties les plus<br />
hautement nutritives : pattes avant et arrière. Le reste, troncs et têtes, est aussi amené,<br />
mais en plus faible quantité. Il y a donc une sélection en amont des régions des carcasses<br />
367
Un aspect taphonomique<br />
qui seront amenées sur le site pour y être traitées. Ce type de sélection se retrouve dans<br />
de nombreux exemples archéologiques et ethnologiques (e.g. Binford, 1978 ; Lyman, 1985<br />
; O'Connell, 1988 ; Stiner, 1991 ; Metcalfe et Barlow, 1992 ; Lupo, 2001, 2006 ; Saladié et<br />
al., 2011). Dans le cas des corps humains, nous pouvons observer une sélection des<br />
parties anatomiques qui sont présentes sur le site. Cette sélection semble elle aussi<br />
d’origine anthropique car elle ne peut trouver son explication par le seul fait de la<br />
conservation différentielle et/ou du charognage par les grands carnivores (cf. supra).<br />
Dans le cas des corps néandertaliens, les parties actuellement retrouvées sur le gisement<br />
sont principalement les têtes et les membres supérieurs et inférieurs (avec mains et<br />
pieds).<br />
Ces éléments anatomiques, humains et fauniques, présents sur le site, ont subi<br />
pour la plupart d’entre eux un traitement assez similaire. Il s’assimile dans les deux cas<br />
à de la boucherie : écorchement/dépouillement (terme anthropologique/terme<br />
archéozoologique), décharnement, parfois raclage puis fracturation des ossements. Pour<br />
tous les taxons a été observé un décharnement intensif pour enlever (et récupérer ?) les<br />
masses musculaires. Une autre similarité réside dans le fait que la fracturation des<br />
ossements s’est faite de manière différentielle selon l’intérêt qu’ils représentaient. Pour<br />
l’ensemble des taxons, les os longs à gros modules ont été fortement fracturés afin de<br />
récupérer la moelle osseuse contenue à l’intérieur de ceux-ci et les os longs à faible<br />
module et/ou avec peu de moelle osseuse graisseuse ont été moins fracturés. Dans le cas<br />
des restes humains nous pouvons en effet remarquer une fracturation moins intense<br />
(c’est à dire qu’elle n’a atteint que les deux extrémités mais n’a pas été répétée pour<br />
réduire l’ossement en petits fragments) sur le radius, la fibula et le fémur immature. Les<br />
fémurs matures et les tibias sont quant à eux représentés principalement par de petits<br />
fragments, mise à part la diaphyse fémorale LP10-D13 #362. Cette dernière exception ne<br />
contredit pas l’hypothèse d’une récupération de la moelle osseuse, car l’importante<br />
largeur du fût diaphysaire permet de récupérer la moelle par les extrémités. Les crânes<br />
ont été eux aussi intensément fracturés et réduits à l’état de petits fragments dispersés<br />
sur le site. L’hypothèse de la récupération du cerveau est donc privilégiée et confortée<br />
par la présence de possibles stries de découpe sur la face endocrânienne de quatre<br />
vestiges (un pariétal, deux occipitaux et un temporal). Une différence dans le traitement<br />
Homme-faune réside dans le fait que les Néandertaliens ont cherché à récupérer les<br />
tendons de faune, dans une optique utilitaire (Costamagno et al., 2006), ce que nous<br />
n’observons pas sur l’Homme.<br />
Le traitement des corps humains et celui des carcasses animales est donc assez<br />
proche et semble résulter d’un même intérêt nutritif. Elle n’est pourtant pas similaire de<br />
par la différence dans la composition même de l’assemblage avec une plus forte<br />
représentation des crânes humains par rapport aux crânes de Renne.<br />
La deuxième méthode employée pour tester l’hypothèse du cannibalisme aux<br />
Pradelles a été de comparer les données obtenues avec celles provenant de sites pour<br />
lesquels une telle pratique est envisagée. Les sites retenus sont ceux auxquels nous<br />
368
Un aspect taphonomique<br />
avons eu accès et/ou pour lesquels un nombre suffisant de données est publié. Nous<br />
avons volontairement choisi des sites appartenant à des groupes chrono-culturels très<br />
différents pour tenter de cerner au mieux la variabilité de ce comportement : le site de<br />
Gran Dolina dans la Sierra de Atapuerca daté du Paléolithique inférieur (Fernández-<br />
Jalvo et al., 1999b), le site moustérien de Krapina en Croatie (Gorjanović-Kramberger,<br />
1906), le site mésolithique de la grotte des Perrats en Charente (Boulestin, 1999), le<br />
gisement d’El Mirador, aussi dans la Sierra de Atapuerca mais daté de l’Âge du Bronze<br />
(Cáceres et al., 2007) et enfin le site de Mancos du sud-ouest des États-Unis, remontant à<br />
la première moitié du 12 ème siècle après J.C. (White, 1992).<br />
Dans l’ensemble de ces gisements, les vestiges appartenant à des individus<br />
matures et immatures ont subi des traitements proches voire identiques.<br />
Comme nous l’avons démontré précédemment, la principale différence entre les<br />
restes de faune et les restes humains aux Pradelles réside dans l’absence d’éléments du<br />
tronc et des ceintures et la très forte représentation crânienne pour les Néandertaliens.<br />
Cette dernière caractéristique se répète dans les assemblages humains de comparaison<br />
qui, pour au moins trois d’entre eux (El Mirador, Les Perrats et Gran Dolina), présentent<br />
une sur-représentation des éléments crâniens. Dans le gisement d’El Mirador, la<br />
représentation de restes crâniens est très largement supérieure à celle des autres<br />
éléments du squelette. Cependant, malgré cette sur-représentation céphalique,<br />
l’ensemble des autres éléments sont présents, quoiqu’en plus faible nombre (Cáceres et<br />
al., 2007).<br />
Concernant l’écorchement et le décharnement des têtes, les individus des<br />
Pradelles ont subi un traitement proche de ceux de Krapina, à savoir : un écorchement<br />
au niveau des pariétaux résultant de gestes d’orientation assez aléatoire, une section des<br />
muscles temporaux et une section des muscles nuchaux. Dans ces deux sites, nous<br />
pouvons soupçonner un détachement de la boîte crânienne du tronc et un retrait de la<br />
mandibule. La section des muscles temporaux se retrouve aussi dans les sites des<br />
Perrats, de Gran Dolina et de Mancos. Dans ces trois assemblages, les crânes ont été<br />
écorchés suivant un schéma différent de celui observé aux Pradelles. Par exemple aux<br />
Perrats, l’enlèvement du cuir chevelu suit une procédure qui se répète sur l’ensemble des<br />
crânes : une section le long de la suture sagittale et se continuant sur l’occipital<br />
permettant de séparer le cuir chevelu en deux parties égales qui peuvent ensuite être<br />
enlevées (Boulestin, 1999). À Krapina, seul le frontal du crâne de Krapina 3 diffère des<br />
observations faites aux Pradelles, les stries de découpe étant parallèles au plan frontal<br />
(Frayer et al., 2006 ; Orschiedt, 2008).<br />
sites.<br />
Les os longs des membres, quant à eux, ont été décharnés sur l’ensemble de ces<br />
La récupération du cerveau et de la moelle osseuse contenue dans les os longs<br />
telle que l’on peut la supposer aux Pradelles grâce à l’observation de la fracturation de<br />
ces ossements, se retrouve aussi sur l’ensemble des gisements pour lesquels on suppose<br />
des pratiques cannibales. En effet, le cerveau, mais principalement la moelle osseuse,<br />
représentent des apports nutritifs conséquents car riches en calories. La fracturation<br />
369
Un aspect taphonomique<br />
importante des os longs à gros modules contenant beaucoup de moelle osseuse par<br />
rapport aux os longs à petit module qui n’en contiennent que peu, s’observe ainsi aux<br />
Pradelles comme sur tous ces sites et est considérée comme l’un des critères majeurs<br />
dans l’identification du cannibalisme (Turner et Morris, 1970 ; Nass et Bellantoni, 1982 ;<br />
Villa et al., 1986a et b; Villa et Courtin, 1991 ; White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Defleur et<br />
al., 1999 ; Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; <strong>Mussini</strong> et Boulestin, sous presse).<br />
Dans certains sites où l’accumulation des restes résulterait de pratiques<br />
cannibales, des phalanges, métacarpes et métatarses ont été rognés à leurs extrémités<br />
(généralement aux extrémités proximale et distale pour les métacarpes, métatarses et<br />
phalanges proximales et à l’extrémité proximale des phalanges moyennes). C’est le cas<br />
dans les assemblages des Perrats (Boulestin, 1999 : 204 et 211, figure 173 B), à Mancos<br />
(White, 1992 : 277, figure 173 A), sur le site néolithique rubané d’Herxheim, un des<br />
assemblages les plus importants mis au jour à l’heure actuelle et résultant de la<br />
consommation des corps (Boulestin et al., 2009) ou encore sur le site paléolithique<br />
supérieur de Gough’s Cave, où Andrews et Fernández-Jalvo (2003) ont mis en évidence<br />
du cannibalisme. La consommation de la moelle osseuse graisseuse contenue dans les<br />
phalanges et les métapodes de faune est assez connue (e.g. Binford, 1978 : 151-152 ;<br />
Brain, 1981 : 18) et celle contenue dans ces mêmes ossements humains est de plus en<br />
plus décrite dans les cas supposés de cannibalisme (<strong>Mussini</strong> et Boulestin, sous presse).<br />
Aux Pradelles, nous ne sommes pas en mesure de déterminer l’agent à l’origine du<br />
mâchonnement des extrémités de deux phalanges car nous savons que des carnivores ont<br />
rogné d’autres restes fauniques et humains (le fragment de diaphyse fémorale LP06-D12<br />
#1434). Il sera cependant intéressant d’approfondir la comparaison des traces de dents<br />
de ces phalanges avec celles laissées par des Hommes sur d’autres gisements.<br />
A B<br />
Figure 173 : Ossements de la main des assemblages de Mancos 5MTUMR-2346 (A) et des Perrats<br />
(B).<br />
A : Issu de White (1992 : 269), B : cliché avec autorisation de Boulestin.<br />
De fortes ressemblances existent dans le reste du traitement des corps,<br />
principalement avec le site de Krapina où l’écorchement, le décharnement et la<br />
370
Un aspect taphonomique<br />
fracturation des têtes est très proche ainsi que le décharnement et la fracturation des os<br />
longs des membres. L’ensemble de ces gestes indique une exploitation fonctionnelle des<br />
corps dans un but de récupération d’éléments alimentaires aux Pradelles.<br />
Tous les assemblages résultant de la pratique du cannibalisme présentent des<br />
similarités dans le traitement des corps car le but est le même : extraire et consommer<br />
des ressources alimentaires. Cependant, ils présentent aussi un certain nombre de<br />
différences car résultent de groupes chrono-culturels très différents s’étalant 1) sur plus<br />
de 800 000 ans, 2) sur l’ensemble du globe. Nous ne pouvons donc nous attendre à<br />
observer des correspondances systématiques pour l’ensemble de ces activités qui<br />
peuvent, malgré tout, avoir des causes bien distinctes ; la consommation de l’Homme par<br />
l’Homme pouvant s’expliquer par de multiples raisons (Thomas, 1980).<br />
5.5. Quel type de cannibalisme ?<br />
Il existe plusieurs motivations qui peuvent pousser à la consommation des corps<br />
(cf. p.226). Le besoin peut être purement alimentaire lors d’épisodes de famine ou si<br />
l’ingestion de chair humaine est une opportunité. Le cannibalisme peut aussi être motivé<br />
par des raisons rituelles, ou religieuses (selon le sens défini par Leroi-Gourhan, 1964 : 5).<br />
Les ethnologues ont décrit deux comportements rituels principaux qui incluent la<br />
consommation des corps : soit une pratique liée à la guerre, d’où une consommation des<br />
corps des ennemis, pratique souvent assimilée à l’exocannibalisme et assez connue (e.g.<br />
Abler, 1980 ; Thomas, 1980) ; soit une pratique funéraire où la consommation du corps<br />
du défunt peut être parfois couplée à une inhumation ou une crémation partielle. Ce<br />
dernier cas est souvent assimilé à de l’endocannibalisme et a aussi été décrit dans de<br />
nombreux récits ethnographiques (e.g. Thomas, 1980 ; Conklin, 2001).<br />
Il est évident que pour les périodes préhistoriques, les éléments disponibles dans<br />
les gisements archéologiques sont trop partiels pour permettre de déterminer la<br />
motivation qui a engendrée la consommation des corps. Certains auteurs tentent<br />
toutefois d’approfondir cette réflexion mais leur raisonnement repose sur des bases très<br />
fragiles (Rosas et al., 2006 ; Carbonell et al., 2010). Il est donc préférable de ne pas aller<br />
trop loin dans les interprétations bien que cela puisse être frustrant et de rester sur<br />
l’hypothèse de la simple consommation de l’Homme par l’Homme. En effet, si certains<br />
éléments vont dans le sens d’une interprétation quant à la motivation ayant poussé à la<br />
consommation des corps humains, elle reste discutable et d’autres hypothèses sont<br />
envisageables.<br />
La fonction du site, à savoir un site de boucherie animale où le but est l’extraction<br />
de ressources nutritives et utilitaires, ainsi que le fait que les restes humains et les<br />
déchets de faune ont été découverts mélangés, a conduit B. Maureille à envisager une<br />
motivation similaire pour leur traitement. Nous serions donc face à un cannibalisme<br />
alimentaire où l’ingestion de chair humaine se fait au même titre que celle de chair<br />
371
Un aspect taphonomique<br />
animale (Maureille et al., 2007b, 2010b). Cependant, l’absence d’éléments du tronc et des<br />
ceintures ne permet pas d’exclure l’hypothèse d’un choix "symbolique" bien que cela ne<br />
soit pas démontrable à l’heure actuelle.<br />
L’ensemble des interprétations possibles nous conduit donc à être très prudente<br />
et nous préférerons nous arrêter à celle d’un probable cas de cannibalisme.<br />
Enfin, la découverte des restes humains portant des stigmates de modifications<br />
anthropiques au sein de différents faciès (2a, 2b, 4a et 4b principalement) suggère qu’il<br />
n’y ait pas eu un épisode de cannibalisme mais plusieurs.<br />
5.6. Quid d’autres sites moustériens ?<br />
Le Paléolithique moyen est réputé pour l’apparition des premières sépultures,<br />
tant dans le monde néandertalien que dans celui des premiers Hommes<br />
anatomiquement modernes du Proche-Orient (e.g. Maureille et Vandermeersch, 2007), la<br />
plus ancienne connue à ce jour étant Tabun C1, datée d’environ 170 à 120 000 ans BP<br />
(Vandermeersch et al., 1988 ; Grün et Stringer, 2000 ; Mercier et Valladas, 2003).<br />
Certaines autres pratiques autour des morts ont aussi coexisté avec l’inhumation sur le<br />
territoire néandertalien, durant la même période, ou celle la précédant. Nous avons déjà<br />
mentionné à plusieurs reprises les cas de cannibalisme envisagés à Krapina il y a<br />
130 000 ans (Gorjanović-Kramberger, 1906), à Moula Guercy daté de l’Éémien (Defleur<br />
et al., 1999) et à El Sidron il y a environ 40 000 ans (Rosas et al., 2006).<br />
Bien que l’hypothèse du cannibalisme à Krapina soit très débattue au sein de la<br />
communauté scientifique (Gorjanović-Kramberger, 1906 ; Trinkaus, 1985 ; Ullrich, 1986<br />
; Russell, 1987a et b ; Le Mort, 1988a, b ; Patou-Mathis, 1997 ; Frayer et al., 2006 ;<br />
Orschiedt, 2008), nous avons pu observer dans l’assemblage de nombreux stigmates dont<br />
l’explication la plus simple reste celle de l’exploitation fonctionnelle à but nutritif<br />
(<strong>Mussini</strong> et Boulestin, sous presse) : la levée de l’échine, la destruction des corps des<br />
vertèbres thoraciques et lombaires, la destruction des extrémités des os longs et la<br />
fracturation différentielle des os longs des membres.<br />
Concernant la Baume Moula Guercy, l’étude réalisée par Defleur et al. (1999)<br />
indique que, dans ce gisement, les corps humains ont été traités de la même manière que<br />
les carcasses de Cerf. Les Néandertaliens les ont décharnés, désarticulés et ont fracturé<br />
les os longs et les crânes afin, sans doute, de récupérer moelle osseuse et cerveau.<br />
Il existe toutefois des gisements pour lesquels l’accumulation des vestiges<br />
humains reste encore problématique. Parmi ceux-ci, les sites de Combe-Grenal, La<br />
Chaise (abri Suard) ou encore La Quina ont livré certains vestiges présentant les traces<br />
d’une activité interprétée comme anthropique mais dont la motivation est indéterminée<br />
(Garralda et Vandermeersch, 2000 ; Teilhol, 2001, 2002 ; Garralda et al., 2003, 2005 ;<br />
Verna, 2006 ; Garralda, 2009).<br />
372
Un aspect taphonomique<br />
À Combe-Grenal, trois vestiges présentent des stries de découpe anthropique : un<br />
fragment de branche mandibulaire, un fragment de diaphyse distale d’humérus (Le<br />
Mort, 1989 ; Garralda et Vandermeersch, 2000 ; Garralda, 2009) et un fragment de<br />
pariétal. Les deux premières pièces indiquent une activité de désarticulation de la tête et<br />
du coude ainsi qu’un décharnement au niveau de l’humérus (Le Mort, 1989). La dernière<br />
pièce (#CGA), un fragment de pariétal droit au niveau de la bosse pariétale, présente<br />
trois stries de découpe parallèles qui peuvent être liées à de l’écorchement. De plus,<br />
certains restes crâniens et le fragment d’humérus présentent les caractéristiques d’une<br />
fracturation survenue lorsque l’os était encore à l’état frais. Cependant, l’origine de cette<br />
fracturation reste indéterminée en l’absence d’impact de percussion ou de trace de dent<br />
de carnivore. Il est toutefois évident que certains morts (un ou plusieurs) ont fait l’objet<br />
d’un traitement particulier incluant une désarticulation de certaines parties de leur<br />
corps (Garralda, 2009). Mais le faible nombre de pièces présentant ce type de stigmate ne<br />
permet en rien de présumer de la pratique mortuaire concernée.<br />
Au sein de l’assemblage osseux de la Chaise, Teilhol (2001, 2002) a observé<br />
plusieurs stries de découpe sur les restes crâniens mais n’a pu en déduire l’activité<br />
pratiquée sur ces corps. Selon nos observations, il n’existe qu’un vestige de l’abri Suard<br />
qui présente des stries indubitablement anthropiques : un fragment de bord inférieur de<br />
pariétal, S24. Elles sont courtes, obliques et linéaires. Cette collection livre un grand<br />
nombre de pièce présentant des traces d’origine indéterminée, à cause de l’état de<br />
surface très altérée des ossements. Mais plusieurs fragments de voûte crânienne ont subi<br />
une possible fracturation sur os frais, dont l’agent d’origine reste inconnu.<br />
Enfin, à La Quina, Verna a décrit un impact anthropique sur trois fragments de<br />
pariétaux (Verna, 2006). Ceux-ci porteraient à leur surface des stries de découpe<br />
anthropique et pour l’un d’entre eux, des striations de raclage associées à une plage<br />
d’utilisation comme retouchoir (Verna et d'Errico, 2011). Si nous ne mettons pas en doute<br />
l’origine des stigmates des fragments LQ23b (le retouchoir) et LQ23c, les traces sur le<br />
pariétal LQ23a nous semblent plus problématiques et nous doutons de leur origine<br />
anthropique. Enfin, le fragment de pariétal LQ25 des collections du Musée d’Archéologie<br />
Nationale de Saint Germain-en-Laye présente lui aussi des stries de découpe. Nous<br />
pouvons donc conclure, comme l’a fait Verna (2006), à une activité particulière autour<br />
des morts néandertaliens à La Quina, sans pour autant pouvoir préciser laquelle.<br />
Le gisement des Pradelles, en livrant des restes humains qui ont fait l’objet d’un<br />
traitement particulier par l’Homme, n’est pas un cas isolé dans le monde moustérien<br />
européen. Mais pour ce site, nous pouvons apporter des hypothèses grâce au grand<br />
nombre de restes présentant les témoins de ces gestes, et à l’étude interdisciplinaire<br />
réalisée sur ces collections qui permet d’avoir une bonne compréhension de la fonction du<br />
gisement.<br />
373
Un aspect taphonomique<br />
374
Conclusions et perspectives<br />
« La science est une quête inachevée »<br />
Conclusions et<br />
perspectives<br />
Karl Popper<br />
375
1. Conclusions<br />
Conclusions et perspectives<br />
Aux Pradelles ont été mis au jour, depuis 1934, 80 pièces humaines,<br />
correspondant à un minimum de sept individus : trois adultes, deux adolescents et deux<br />
enfants (6 mois à 1,5 an et 5 à 6 ans).<br />
La position stratigraphique de ces vestiges indique qu’ils se situent au sein de<br />
niveaux datés d’environ 57 600 ± 4 600 ans BP (Mann et al., 2007 ; Maureille et al.,<br />
2010b), à savoir la fin du stade isotopique 4 (Sánchez Goñi, 2006). Durant cette période,<br />
ce sont les Néandertaliens qui occupent l’espace ouest-européen. Les vestiges découverts<br />
aux Pradelles depuis 2001 doivent donc, a priori, présenter des traits caractéristiques de<br />
ce taxon.<br />
C’est effectivement le cas pour les restes suffisamment bien conservés, à savoir un<br />
temporal, un occipital, les dents et une diaphyse fémorale, où l’on peut observer des<br />
caractères autapomorphes de cette lignée. Mais certains autres vestiges sont trop<br />
fragmentés ou correspondent à des éléments trop peu diagnosiques taxinomiquement.<br />
Enfin, une des pièces, la patella, présente une mosaïque de traits : une épaisseur<br />
particulière aux Néandertaliens et une asymétrie des facettes articulaires plus proche<br />
des patellas modernes. Cependant, les restes diagnosiques permettant leur attribution à<br />
ce taxon ayant été mis au jour au sein de la même unité stratigraphique, nous pouvons<br />
donc légitimement conclure à l’appartenance de la patella à ce taxon. C’est probablement<br />
la variabilité des Néandertaliens qui reste mal ou peu connue pour cet ossement.<br />
Vis-à-vis des autres individus néandertaliens présents sur l’espace eurasiatique<br />
entre les stades isotopiques 5 à 3, les individus des Pradelles présentent les mêmes traits<br />
morphologiques plésiomorphes et autapomorphes. De même, les données métriques que<br />
nous avons pu comparer avec un échantillon de Néandertaliens européens et proche-<br />
orientaux, s’intègrent totalement dans cette variabilité. Cependant, dans le cas des<br />
diamètres des couronnes dentaires, nous avons pu observer une tendance à de faibles<br />
diamètres vestibulo-linguaux particuliers aux Néandertaliens du pourtour<br />
méditerranéen. Les dents issues de la collection 2001-2010 des Pradelles ne présentent<br />
pas cette tendance-là, ce qui est en adéquation avec la localisation géographique du site.<br />
Les individus des Pradelles ont été caractérisés morphologiquement et<br />
métriquement par rapport à leurs prédécesseurs sur l’espace européen, les<br />
Prénéandertaliens, à leur successeurs sur ce même espace, les Hommes anatomiquement<br />
modernes pléistocènes et subactuels, ainsi qu’aux Hommes modernes moustériens du<br />
Proche-Orient. De même que pour les Néandertaliens des stades isotopiques 5 à 3, les<br />
individus des Pradelles présentent des caractéristiques morphologiques qui ne sont pas<br />
encore en place chez les Prénéandertaliens et d’autres qui s’y expriment à l’état<br />
d’ébauche (e.g. tubercule mastoïdien). Vis-à-vis des Hommes anatomiquement modernes,<br />
qu’ils soient pléistocènes ou subactuels, les individus des Pradelles possèdent de nettes<br />
différences morphologiques et métriques.<br />
376
Conclusions et perspectives<br />
L’ensemble des descriptions et comparaisons montre que les individus des<br />
Pradelles occupant le gisement au cours du stade isotopique 4 s’intègrent au groupe des<br />
membres récents de la lignée néandertalienne et présentent les traits qui distinguent ces<br />
membres des Prénéandertaliens et des Hommes anatomiquement modernes.<br />
Les ossements des Néandertaliens matures et immatures des Pradelles ont subi<br />
des modifications particulières dues à l’environnement même du dépôt des corps, aux<br />
Hommes et aux grands carnivores. L’étude d’un aspect taphonomique de l’assemblage<br />
menée sur l’ensemble des vestiges (découverts entre 1934 et 2010) nous a permis<br />
d’obtenir des conclusions. Mais auparavant, un point méthodologique nécessite d’être<br />
rappelé.<br />
Le problème méthodologique majeur de cette étude est inhérent à l’assemblage :<br />
le "faible" nombre de restes. Bien sûr, la découverte d’environ 100 restes néandertaliens<br />
au sein d’un même site est rare pour cette période et, de ce fait, ce nombre est<br />
exceptionnel. Cependant, dans notre cas, nous avons employé une méthodologie<br />
"calquée" sur les études taphonomiques en archéozoologie pour lesquelles les restes se<br />
comptent par milliers, et appliquée à des collections anthropologiques possédant parfois<br />
plusieurs centaines de vestiges. Des études statistiques peuvent alors être menées et<br />
sont des arguments forts dans la démonstration de tel ou tel comportement. Mais, dans<br />
le cas des restes humains des Pradelles, les études statistiques n’ont pas toujours été<br />
conduites car nous avons un échantillon trop faible. Les interprétations se font alors<br />
pièce à pièce, ce qui nous amène à exprimer quelques réserves sur nos conclusions car la<br />
découverte d’un nouveau vestige pourrait changer certaines de nos interprétations. Ne<br />
pouvant palier ce biais, nous parvenons tout de même à différentes hypothèses que nous<br />
considérons comme les plus simples.<br />
Il est très clair, d’après l’étude menée, que les Néandertaliens ont appliqué un<br />
traitement particulier aux cadavres de leurs contemporains. Seules certaines parties du<br />
squelette ont été découvertes dans le site : les têtes et les membres (avec leurs<br />
extrémités). La sur-représentation des ossements du crâne peut être, au moins en partie,<br />
imputable à leur meilleure reconnaissance à la fouille, à l’inverse de nombreux<br />
fragments d’os longs dont la diagnose taxinomique n’a pu être conduite. L’absence<br />
d’éléments du tronc et des ceintures pelviennes et scapulaires nous empêche de décrire le<br />
traitement infligé à ces parties du corps. Les têtes ont été séparées des mandibules et<br />
des troncs et il est possible qu’il en ait été de même avec les membres supérieurs et<br />
inférieurs. Nous ne pouvons déterminer si les individus sont morts sur le site et si les<br />
premiers traitements (démembrement) y ont eu lieu. Les têtes et les membres ont<br />
ensuite été écorchés et décharnés laissant ainsi un grand nombre de stries de découpe<br />
sur les os. Nous ne pouvons déterminer si ces dernières actions ont eu lieu sur le<br />
gisement, mais en raison de la fonction du site, nous privilégions cette hypothèse. Les<br />
ossements résultant de ces activités (crânes et os longs) ont ensuite été fracturés. La<br />
fracturation des os longs est différentielle selon le module de l’os et donc selon sa<br />
contenance en moelle osseuse. Ce schéma est caractéristique d’une exploitation<br />
377
Conclusions et perspectives<br />
fonctionnelle à but nutritif et est un argument de poids plaidant pour l’hypothèse de la<br />
consommation de l’Homme par l’Homme. Une fracturation des os dans un but non<br />
nutritif les aurait en effet plus probablement tous atteints avec la même intensité.<br />
L’hypothèse la plus parcimonieuse est donc celle du cannibalisme, d’autant plus que les<br />
restes humains proviennent de niveaux caractérisés uniquement par une exploitation<br />
alimentaire et utilitaire des carcasses animales, essentiellement le Renne. Cependant, si<br />
cette hypothèse nous semble la plus simple, il n’existe aucune preuve aux Pradelles de la<br />
consommation des parties molles. Par ailleurs, si celle-ci a eu lieu, ce ne fut<br />
probablement pas sur place, comme cela a été avancé pour la consommation des<br />
ressources animales traitées aux Pradelles (Costamagno et al., 2005, 2006 ; Meignen et<br />
al., 2010). Enfin, si les Hommes ont traités des segments de corps humains, les restes<br />
qu’ils ont laissés sur le gisement ont aussi été charognés par de grands carnivores,<br />
probablement par l’Hyène des cavernes.<br />
Nous voulons bien entendu aller plus loin dans la compréhension du site et des<br />
comportements des Néandertaliens qui le fréquentèrent en déterminant le type de<br />
cannibalisme pratiqué. L’hypothèse avancée par Maureille et al. (2007b ; 2010b) est celle<br />
d’un cannibalisme à but purement alimentaire car proche du traitement appliqué à la<br />
faune sur ce même site. Toutefois, l’absence de restes de tronc et des ceintures est<br />
aujourd’hui inexpliquée (transport différentiel ?), une sélection "symbolique" ne peut<br />
donc être écartée. Enfin, il nous paraît tout à fait inconcevable à l’heure actuelle de<br />
déterminer les possibles "liens" qui unissaient ou non les consommateurs et les<br />
consommés.<br />
2. Perspectives<br />
Nous présentons ici des perspectives qui concernent principalement les vestiges<br />
humains des Pradelles dans le but d’une meilleure compréhension de la morphologie et<br />
du comportement de ces Néandertaliens ainsi que de l’intégration de ceux-ci au sein de<br />
problématiques plus vastes.<br />
De nouvelles études sur le matériel humain pourront évidemment apporter des<br />
données complémentaires quant à la compréhension du gisement des Pradelles d’une<br />
part et de la biologie et du comportement des Néandertaliens qui l’occupèrent d’autre<br />
part. Dans cette optique plusieurs échantillons osseux ont été prélevés sur des vestiges<br />
humains afin de réaliser des études paléogénétiques et isotopiques.<br />
Des analyses des propriétés géométriques de la section transverse ainsi qu’une<br />
cartographie tridimensionnelle de l’épaisseur de l’os cortical ont été conduites sur une<br />
des diaphyses fémorales afin de discuter des charges sur le squelette du membre<br />
inférieur et de la locomotion. Il serait intéressant d’appliquer ces mêmes méthodes aux<br />
autres diaphyses : le radius, la fibula ou le fémur immature.<br />
378
Conclusions et perspectives<br />
Nous avons choisi d’attribuer un âge au décès aux dents des Pradelles à partir de<br />
stades de minéralisation dentaire réalisés sur des référentiels modernes (Moorrees et al.,<br />
1963a et b ; Ubelaker, 1978), tout en étant consciente du biais ainsi amené. En effet, les<br />
Néandertaliens et les Hommes modernes n’ont pas une croissance dentaire similaire (e.g.<br />
Bayle, 2008 : 221). Des analyses tridimensionnelles par microtomographie pourraient<br />
aussi être menées afin de donner un âge au décès des individus plus proche de la réalité.<br />
Enfin, toujours dans un but de caractérisation morphométrique, nous pensons<br />
que la collection des Pradelles est suffisamment importante pour discuter plus en avant<br />
de l’hypothèse de l’existence de plusieurs groupes néandertaliens sur le territoire<br />
eurasiatique. Cette question a été amorcée avec les données des couronnes dentaires,<br />
mais nous désirons l’approfondir avec celles provenant des autres parties du squelette.<br />
Tant pour l’étude morphologique que portant sur cet aspect taphonomique,<br />
l’identification des vestiges indéterminés taxinomiquement, mais qui pourraient être<br />
humains, serait un grand pas dans ces deux voies. En effet, ce sont principalement des<br />
restes du squelette appendiculaire, assez rares dans l’assemblage anthropologique par<br />
rapport aux restes crâniens. Si certains vestiges étaient identifiés comme humain, cela<br />
augmenterait notre connaissance de la variabilité morphologique de ces Néandertaliens<br />
et l’identification de nouveaux stigmates (ou au contraire leur absence) permettrait peut-<br />
être de palier le biais énoncé précédemment : à savoir le trop faible nombre de pièces<br />
pour des études statistiques robustes. Ces vestiges ont été vus et revus par les<br />
archéozoologues et les anthropologues de l’équipe scientifique des Pradelles, mais leur<br />
attribution à des ossements humains n’a pu être ni démontrée ni rejetée. Des études<br />
paléogénétiques sur de tels restes non identifiés seraient bien sûr coûteuses mais elles<br />
permettraient d’avancer dans cette problématique. De plus, quelques travaux ont<br />
démontré des différences histologiques au niveau des restes osseux humains et<br />
fauniques (e.g. Harsányi, 1993 ; Hillier et Bell, 2007 ; Cuijpers, 2009). C’est une autre<br />
voie qui permettra peut-être d’aider à la diagnose taxinomique des fragments<br />
indéterminés.<br />
Un des problèmes méthodologique soulevé lors de ce travail fut la difficulté<br />
d’identification des modifications de surface de certains vestiges. En effet, les diverses<br />
atteintes taphonomiques non anthropiques (dépôt de manganèse, de concrétions<br />
calcitiques, piétinement, météorisation …) empêchent une bonne lisibilité d’un certain<br />
nombre de surfaces osseuses. Pour tenter de palier ce problème, plusieurs études sont<br />
menées par des archéozoologues et par des anthropologues grâce à des systèmes<br />
d’imagerie à haute résolution (e.g. Shipman, 1981a ; Behrensmeyer et al., 1986 ;<br />
Domínguez-Rodrigo et al., 2009 ; de Juana et al., 2010). Une des difficultés pour<br />
l’assemblage des Pradelles est donc de différencier les stries anthropiques des traces<br />
laissées par les processus taphonomiques non anthropiques qui affectent la surface des<br />
os. Dans cette optique nous désirons étudier le matériel des Pradelles (ou au moins une<br />
partie) avec un microscope type Alicona 3D InfiniteFocus® (tel que celui présent au<br />
379
Conclusions et perspectives<br />
Natural History Museum de Londres utilisé pour de telles études par S. Bello : Bello et<br />
Solego, 2008 ; Bello et al., 2009, Bello, 2011a). Un tel degré de résolution dans<br />
l’observation des surfaces avec le microscope Alicona 3D InfiniteFocus® permettra de<br />
faire une distinction plus nette entre ces différents stigmates et de caractériser<br />
quantitativement les stries de découpe présentes sur les restes osseux de cet assemblage<br />
en fonction de différents paramètres comme le type d’outil employé ou la force usitée. Il<br />
fournit toutes les fonctions de mesure, d’analyse et de caractérisation des surfaces et<br />
peut ainsi mesurer des pentes importantes, des variations de réflectivité, la rugosité...<br />
Les données les plus intéressantes sont l’obtention de profils de coupe permettant de<br />
quantifier différents paramètres des stries de découpe (Bello et Soligo, 2008 ; Bello et al.,<br />
2009, Bello, 2011a) tels que les angles d’inclinaison et d’ouverture de la strie, l’angle<br />
bissecteur, la hauteur des pans ou le rayon du fond de la strie.<br />
Nous pourrions ainsi mieux caractériser le traitement anthropique aux Pradelles<br />
et faire une comparaison plus approfondie entre le traitement de la faune et le<br />
traitement de l’Homme. Un comportement identique au sein d’un même gisement est en<br />
effet un des arguments les plus forts en faveur du cannibalisme (Villa et al., 1986a et b).<br />
Une telle étude permettrait de tirer au mieux profit de l’étude de la collection des<br />
vestiges humains des Pradelles. Une première approche a été réalisée en profitant d’une<br />
démonstration du microscope LEICA DCM3D au sein de l’UMR PACEA pour faire une<br />
vue 3D de deux pièces. L’une d’entre elle étant recouverte de calcite, le but était de<br />
déterminer si nous pouvions observer la surface osseuse sous cette couche de calcite ; ce<br />
microscope le permettant lorsque la couche supérieure est suffisamment transparente.<br />
Cela n’a pas été possible pour cette pièce (annexe 16A). La deuxième porte des stries de<br />
découpe à sa surface. Nous pouvons ainsi quantifier certains paramètres tels que la<br />
hauteur des pans, le rayon du fond de la strie … (annexe 16B)<br />
Nous avons choisi dans cette thèse de comparer l’assemblage des Pradelles avec<br />
des assemblages résultant de probables pratiques cannibales de différentes périodes. Il<br />
est bien sûr évident que nous souhaitons le comparer aussi avec deux assemblages<br />
moustériens où le cannibalisme est supposé : la Baume Moula-Guercy en Ardèche et El<br />
Sidrón dans les Asturies (Defleur et al., 1993a, b, 1999 ; Rosas et al., 2006). De telles<br />
comparaisons auraient été très pertinentes pour discuter de ce type de pratique chez les<br />
Néandertaliens. Mais nous n’avons pas pu trouver dans la littérature suffisamment de<br />
données pour intégrer ces gisements dans nos analyses et nous n’avons pas obtenu les<br />
autorisations pour accéder à ces deux sites exceptionnels et très intéressants dans le<br />
cadre de discussions portant sur le cannibalisme.<br />
L’hypothèse testée dans ce travail est celle de la consommation des corps. Bien<br />
que l’assemblage des Pradelles puisse être compatible avec une telle exploitation, nous<br />
voudrions tester une seconde hypothèse : celle de gestes funéraires secondaires (e.g. Le<br />
Mort, 1988a, 2004 ; Duday, 2009). Pour ce faire, des comparaisons pourraient être<br />
conduites avec des assemblages relevant de telles pratiques (e.g. Olson, 1966 ; Le Mort et<br />
380
Conclusions et perspectives<br />
Rabinovich, 1994 ; Haverkort et Lubell, 1999 ; Orschiedt, 2002 ; Redfern, 2008 ; Mariotti<br />
et al., 2009 ; Belcastro et al., 2010).<br />
Bien entendu, cette thèse nous ouvre de nombreuses autres perspectives d’études,<br />
principalement dans le domaine de la taphonomie des restes humains, dont nous<br />
présentons ici quelques exemples.<br />
En effet, il existe au Paléolithique moyen quelques gisements pour lesquels les<br />
gestes mortuaires ont laissé des traces sur les squelettes. Mais les études<br />
interdisciplinaires intégrant des données sur le matériel faunique, lithique, sur les<br />
matières premières et sur les restes humains, ne nous donnent pas suffisamment<br />
d’indications pour identifier ces comportements. Nous avons, lors de ce travail, observé<br />
un certain nombre de ces collections et nous souhaitons les revoir et les étudier plus<br />
précisément (Krapina par exemple) afin de les comparer pour essayer d’avancer dans la<br />
compréhension des comportements des Néandertaliens envers certains de leurs défunts.<br />
D’un point de vue méthodologique, nous aimerions tester le nouveau critère que<br />
nous avons mis en place lors de ce travail avec B. Boulestin (la distance d’apparition du<br />
diploé DAD) et qui porte sur la détermination de l’état de fraîcheur de la voûte crânienne<br />
lors de la fracturation. Pour ce faire, il serait intéressant d’appliquer cette mesure à des<br />
échantillons actuels d’anthropologie judiciaire et à de plus grandes séries archéologiques<br />
où la fracturation sur os frais a d’ores et déjà été démontrée grâce à d’autres critères<br />
(impacts de fracturation), telle que celle d’Herxheim ou des séries du sud-ouest<br />
américain.<br />
Enfin, de nouvelles perspectives dans l’étude des stries de découpe s’offrent<br />
aujourd’hui avec les récentes utilisations de microscopes à très haute définition tel que<br />
l’Alicona 3D InfiniteFocus® précédemment cité (Bello et Soligo, 2008 ; Bello et al., 2009,<br />
Bello, 2011a). L’utilisation d’un tel outil pour l’étude de séries très atteintes par les<br />
phénomènes de météorisation, de piétinement …, par exemple celle de la Chaise abri<br />
Suard, pourrait peut-être permettre de mieux déterminer l’agent à l’origine des<br />
stigmates de surface et donc de réinterpréter ces assemblages.<br />
381
Conclusions et perspectives<br />
382
Annexes<br />
Annexes<br />
383
Liste des annexes<br />
Annexes<br />
Annexe 1 : Liste des restes humains des Pradelles étudiés dans la partie II<br />
Annexe 2A : Liste des fossiles néandertaliens récents utilisés dans l’étude<br />
morphométrique<br />
Annexe 2B : Liste des fossiles prénéandertaliens utilisés dans l’étude morphométrique<br />
Annexe 3A : Cotation de l’usure dentaire d’après Molnar (1971)<br />
Annexe 3B : Cotation de l’usure dentaire d’après Murphy (1959)<br />
Annexe 4 : Mesures utilisées dans l’étude morphométrique<br />
Annexe 5 : Résultats des distances probabilistes<br />
Annexe 6 : Analyse bivariée des diamètres coronaires des dents des Pradelles, des<br />
Néandertaliens méditerranéens, proche-orientaux, occidentaux et orientaux<br />
Annexe 7 : Liste des vestiges des Pradelles étudiés dans la partie IV<br />
Annexe 8A : Configuration des extrémités des os longs non cylindriques, d’après<br />
Boulestin (1999)<br />
Annexe 8B : Configuration des extrémités des os longs cylindriques, d’après Boulestin<br />
(1999)<br />
Annexe 8C : Configuration des bords des os longs non cylindrique, d’après Boulestin<br />
(1999)<br />
Annexe 9 : Nomenclature utilisée pour l’étude des retouchoirs, d’après Thiébaut et al.<br />
(2008)<br />
Annexe 10A : Pourcentage du NISP et du NNISP chez l’Homme et le Renne des<br />
Pradelles<br />
Annexe 10B : Pourcentage du NISP et du NNISP dans les assemblages anthropologiques<br />
des Pradelles, du Tumulus des Sables et de Krapina<br />
Annexe 10C : Pourcentage de survie dans les assemblages anthropologiques des<br />
Pradelles, de l’hypogée II des Mournouards, de Gran Dolina, des Perrats,<br />
d’El Mirador<br />
Annexe 10D : Pourcentage de survie dans les assemblages anthropologiques des<br />
Pradelles et de sites charognés par les coyotes et les loups<br />
Annexe 11A : Données sur la fracturation de la voûte du Tumulus des Sables et des<br />
Perrats<br />
Annexe 11B : Données sur la fracturation de la voûte des Pradelles<br />
Annexe 11C : Données sur la fracturation des os longs du Tumulus des Sables<br />
Annexe 11D : Données sur la fracturation des os longs des Pradelles<br />
Annexe 11E : NR et pourcentage de NR de restes de faune des Pradelles avec au moins<br />
un bord fracturé sur os frais<br />
Annexe 12 : Données sur les stries de découpe des Pradelles<br />
Annexe 13A: Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-C11 #H04 et LP03-D11<br />
#96 à 125<br />
Annexe 13B: Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-E12 #H05<br />
Annexe 13C : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-E11 #H06<br />
384
Annexes<br />
Annexe 13D : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-D9 #H07<br />
Annexe 13E : Stries de découpe sur la patella LP03-D15 #001<br />
Annexe 13F : Stries de découpe sur le fragment d’occipito-pariétal LP04-D12 #113-352-<br />
751<br />
Annexe 13G : Stries de raclage (1) et chomark (2) sur le fragment de tibia LP04-D11<br />
#191<br />
Annexe 13H : Stries de découpe sur le fragment de fronto-pariétal LP05-D12 #1053-<br />
1059-1069<br />
Annexe 13I : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP06-D12 #1434<br />
Annexe 13J : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP6-C10 #535<br />
Annexe 13K : Stries de découpe sur le fragment de temporal LP07-C10 #776<br />
Annexe 13L : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP07-C10 #790<br />
Annexe 13M : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP09-D6 #415<br />
Annexe 13N : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP10-D13 #362<br />
Annexe 13O : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP10-C13 #107-108-109 et<br />
LP10-C12 #1354<br />
Annexe 14A : Muscles de la tête en vue latérale et postérieure (muscles superficiels et<br />
profonds), d’après Netter (2007)<br />
Annexe 14B: Insertions musculaires sur le fémur, d’après Netter (2007)<br />
Annexe 15 : Données sur les retouchoirs de faune des Pradelles<br />
Annexe 16A : Analyse d’une surface recouverte de calcite avec le microscope Leica<br />
DCM3D<br />
Annexe 16B : Analyse d’une strie de découpe de la pièce LP01-E11 #H06 avec le<br />
microscope Leica DCM3D<br />
385
Annexe 1 : Liste des restes humains des Pradelles étudiés dans la partie II<br />
Identifiant Nature du matériel<br />
Voûte<br />
LP05-E12 #H10 Fragment de frontal, région sus-orbitaire droite<br />
LP02-E12 #2 Fragment de pariétal (?), immature (?)<br />
LP02-E12 #5 Fragment de pariétal, immature<br />
LP04-D12 #314 Fragment d'un pariétal droit, mature (?)<br />
LP04-D12 #718-719 2 fragments postéro-latéral d'un pariétal droit, mature<br />
LP06-C9 #959 Fragment de pariétal droit (?) mature<br />
LP06-C10 #535 Fragment de pariétal (?) droit (?) mature<br />
LP07-Z7 #1092 Fragment pariétal (?) droit, mature (?)<br />
LP07-C12 #812 et LP09-C11/D11 #H12 2 fragments de pariétal droit, mature<br />
LP10-C13 #107-108-109 et LP10-C12<br />
#1354<br />
4 fragments de pariétal droit, mature<br />
LP05-D12 #1053-1059-1069 3 fragments de fronto-pariétal, immature<br />
LP07-C11 #44 Fragment pariétal (?) droit (?), immature<br />
LP07-C10 #790 Quart de pariétal gauche, immature<br />
LP10-C7 #1682 Fragment pariétal gauche, immature<br />
LP01-D8 #H02 Temporal droit, immature (?)<br />
LP02-E12 #1 Fragment d'écaille temporal gauche<br />
LP07-C9 #1228 Fragment de temporal (droit ?), immature (?)<br />
LP07-C10 #776 Fragment temporal droit, suture squamosale<br />
LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125* Fragments d'occipital, mature<br />
LP01-E11 #H06 Fragment gauche d'occipital, mature<br />
LP01-D9 #H07 Fragment droit d'occipital, mature (?)<br />
LP06-C9 #770 Fragment gauche d'occipital, mature<br />
LP01-E12 #H05 Fragment gauche d'occipital, immature<br />
LP04-D12 #113-352-751 3 fragments d'un occipito-pariétal gauche, immature (?)<br />
LP04-D12 #HT05 Fragment voûte crânienne (pariétal ? occipital ?)<br />
Face<br />
LP01-D11 #H03 Maxillaire droit adulte, région alvéolaire<br />
LP05-D9 #H11 Fragment crâne (maxillaire ?)<br />
Mandibule<br />
LP02-D13 #2 Fragment de bord alvéolaire (face externe), recolle avec la prémolaire<br />
Dent<br />
LP01-D11 #H03 Canine supérieure droite permanente<br />
LP07-C11 #87 Canine permanente supérieure droite permanente<br />
LP01-D11 #H03 Première prémolaire supérieure droite permanente<br />
LP06-C10 #430 Germe première (?) prémolaire supérieure droite (?) permanente<br />
LP06-Z7 #475 Première prémolaire inférieure gauche permanente<br />
LP01-D11 #H03 Seconde prémolaire supérieure droite permanente<br />
LP04-D11 #163 Seconde prémolaire supérieure droite, permanente<br />
LP01-D13 #1 Seconde prémolaire inférieure droite, permanente<br />
LP06-C10 #431 Germe seconde (?) prémolaire inférieure droite (?) permanente<br />
LP01-D11 #H03 Première molaire supérieure droite permanente<br />
LP01-E10 #H01 Première ou deuxième molaire inférieure gauche permanente<br />
Identifiant Nature du matériel<br />
Annexes<br />
386
LP01-D11 #H03 Deuxième molaire supérieure droite permanente<br />
LP07-C9 #1462 Germe deuxième (?) molaire supérieure gauche permanente<br />
LP06-A7 #501 Deuxième molaire inférieure droite permanente<br />
LP01-D11 #H03 Troisième molaire supérieure droite permanente<br />
LP05-D12 #1307 Germe de troisième molaire inférieure droite<br />
LP07-C9 #HT03 Incisive latérale supérieure droite (?) déciduale<br />
LP07-C9 #1382 Canine supérieure gauche (?) déciduale<br />
LP05-Z8 #HT01 Tiers lingual première (?) molaire (?) supérieure (?)déciduale<br />
LP04-D12 #411 Première molaire inférieure droite déciduale<br />
LP03-D10 #287 Seconde molaire supérieure gauche déciduale<br />
LP06-D6 #HT02 Germe (?) seconde molaire supérieure droite déciduale (?)<br />
LP07-C07 #HT04 Seconde molaire supérieure gauche, deux tiers mésiaux déciduale<br />
Phalange<br />
LP05-D12 #1170 Phalange de la main<br />
LP06-A7 #796 Phalange proximale de la main<br />
LP10-C11 #1931 Phalange distale main, immature<br />
LP10-C11 #1939 Phalange distale main, RI, immature<br />
Fémur<br />
LP06-D12 #1434 Fragment de diaphyse fémorale droite, mature<br />
LP06-C06 #273 Fragment de diaphyse fémorale gauche, mature<br />
LP09-D06 #415 Fragment de diaphyse fémorale<br />
LP10-D13 #362 + Fragment de diaphyse fémorale gauche, mature<br />
Patella<br />
LP03-D15 #001 Patella droite, mature (?)<br />
Tibia<br />
LP04-D11 #263 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />
LP04-D11 #191 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />
LP04-D11 #217 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />
Tarse<br />
LP05-E12 #H08 Cunéiforme intermédiaire gauche<br />
* <strong>Mussini</strong> et al., 2011 ; + <strong>Mussini</strong> et al., soumis<br />
Annexes<br />
387
Annexes<br />
Annexe 2A : Liste des fossiles néandertaliens récents utilisés dans l’étude<br />
morphométrique<br />
Site Datation Individu Élément Références<br />
Amud (Is.)<br />
Arcy-sur-Cure<br />
(Grotte du<br />
Renne) (Fr.)<br />
Bacho Kiro<br />
(Bu.)<br />
Bañolas (Es.)<br />
Bau de<br />
l'Aubesier (Fr.)<br />
Baume de<br />
Peyrards (Fr.)<br />
Baume Néron<br />
(Fr.)<br />
Bisceglie<br />
(Santa Croce<br />
Cave) (It.)<br />
Bombarral<br />
(Grota da<br />
Columbeira)<br />
(Po.)<br />
Carigũela (Es.)<br />
Castillo (Es.)<br />
Chateauneuf<br />
(Fr.)<br />
Combe-Grenal<br />
(Fr.)<br />
OIS 4 – OIS 3<br />
(Valladas et al., 1999)<br />
Fin OIS 3<br />
(David et al., 2001)<br />
OIS 2 ou OIS 3<br />
(Glen et Kaczanowski,<br />
1982)<br />
OIS 3<br />
(Julià et Bischoff, 1991)<br />
OIS 5 - OIS 4 ou début<br />
OIS 3<br />
(Trinkaus et al., 2000)<br />
OIS 3<br />
(Defleur et al., 1994)<br />
OIS 2-3<br />
(Delibrias et al., 1986)<br />
OIS 2 à OIS 4<br />
(Garcia-Sanchez et al.,<br />
1994)<br />
OIS 3<br />
(Cabrera et al., 2001)<br />
OIS 4<br />
(Guadelli et Laville,<br />
1990)<br />
Amud 1<br />
Fémur + Phalange<br />
+ Temporal<br />
Amud 3 Dent<br />
Arcy-sur-Cure 4, 5,<br />
6, 8, 9,13, 14, 15, 16,<br />
17, 18, 20, 21, 24, 25,<br />
26, 33, 35, H D-8 IV<br />
b, NN3 (D4), NN4<br />
(B7), NN5 (A9), NN6<br />
(B9)<br />
Dent<br />
Endo et Kimura, 1970 ; Suzuki<br />
et Takai, 1970 ; Elyaqtine,<br />
1995 ; Trinkaus (comm. perso.)<br />
Leroi-Gourhan, 1958 ; Bailey et<br />
Hublin, 2006<br />
Bacho Kiro 1124 Dent Glen et Kaczanowski, 1982<br />
Bañolas Dent de Lumley, 1971<br />
Bau de l'Aubesier 1<br />
et 7<br />
Baume de Peyrards<br />
1, 2 et 3<br />
Dent<br />
de Lumley, 1973 ; Trinkaus et<br />
al., 2000<br />
Dent de Lumley, 1973<br />
Baume Néron Dent Defleur et al., 1992<br />
Bisceglie Fémur Trinkaus (comm. perso.)<br />
Bombarral (Grota da<br />
Columbeira)<br />
Dent<br />
Ferembach, 1964-1965 ;<br />
Antunes et al., 2000<br />
Carigũela (Pinar7) Dent Garcia-Sanchez et al., 1994<br />
Castillo B et 1466 Dent Garralda et al., 1992<br />
Chateauneuf 2 Dent Tillier, 1979<br />
Combe Grenal 1, 4,<br />
8, 9, 12, 13, 15, 28 et<br />
29<br />
Combe Grenal 22,<br />
23, 24 et 25<br />
Dent<br />
Phalange<br />
Cotencher (Su.) Cotencher Dent Bay, 1984<br />
Devil's Tower-<br />
(Gibraltar) (Es.)<br />
El Sidrón (Es.)<br />
Engis (Be.)<br />
Felfofher<br />
(Neandertal)<br />
(Al.)<br />
Figueira Brava<br />
(grotte de) (Po.)<br />
Fond-de-Forêt<br />
(Be.)<br />
Genay (Fr.)<br />
Grotte Boccard<br />
(Fr.)<br />
OIS 4<br />
OIS 3<br />
(Torres et al., 2010)<br />
OIS 3<br />
(Toussaint et Pirson,<br />
2006)<br />
OIS 3<br />
(Schmitz et al., 2002)<br />
OIS3<br />
(Antunes et Cunha,<br />
1992)<br />
OIS 4<br />
(Yokoyama, 1987)<br />
Devil's Tower<br />
(Gibraltar 2)<br />
El Sidron SD 1149 et<br />
SD 1219<br />
Genet-Varcin, 1982 ; Garralda<br />
et Vandermeersch, 2000<br />
Dent + Pariétal Tillier, 1979, 1982<br />
Occipital Bastir et al., 2010<br />
Engis 2 Pariétal + Dent Tillier, 1982, 1983<br />
Felfofher 1<br />
(Neandertal 1)<br />
Figueria Brava<br />
(grotte de)<br />
Fond-de-Forêt 1 Fémur<br />
Genay 1 et 3 Dent<br />
Grotte Boccard 77<br />
C11 C5 3 et 78 B13<br />
C5 66<br />
Occipital + Fémur<br />
Trinkaus (comm. perso.) ;<br />
Trinkaus, 1980 ; Rougier, 2003 ;<br />
Bastir et al., 2010<br />
Dent Antunes et Cunha, 1992<br />
Twiesselmann, 1961 ; Trinkaus<br />
et Ruff, 1989<br />
de Lumley, 1987 ; Garralda et<br />
al., 2008<br />
Dent Maureille et al., 2008b<br />
388
Site Datation Individu Élément Références<br />
Grotta Breuil<br />
(It.)<br />
Grotta de<br />
Fossellone 1<br />
(Circeo) (It.)<br />
Grotta del<br />
Caballo (Es.)<br />
Grotta de li<br />
Poggi (It.)<br />
Grotta Guattari<br />
(Circeo) (It.)<br />
Grotte Walou<br />
(Be.)<br />
Hohlenstein-<br />
Stadel (Al.)<br />
Hortus (Fr.)<br />
Kebara (Is.)<br />
OIS 3<br />
(Manzi et Passarello,<br />
1995)<br />
OIS 3<br />
(Schwarcz et al., 1991)<br />
OIS 3<br />
(Pirson et al., 2011)<br />
OIS 3 – OIS 4<br />
(de Lumley, 1973)<br />
Début OIS 3<br />
(Valladas et al., 1987)<br />
Grotta Breuil 2 et 3 Dent Manzi et Passarello, 1995<br />
Fossellone 3 (Circeo<br />
IV)<br />
Dent<br />
Grotta del Caballo C Dent<br />
Grotta de li Poggi Dent<br />
Guattari 1<br />
Kiik-Koba (Cri.) Kiik-Koba 1<br />
Kůlna (Rep.<br />
Tch.)<br />
La Chapelleaux-Saints<br />
(Fr.)<br />
La Croze del<br />
Dua (Fr.)<br />
La Ferrassie<br />
(Grand Abri)<br />
(Fr.)<br />
La Masque<br />
(Fr.)<br />
La Quina (Fr.)<br />
Le Fate (It.)<br />
Le Moustier<br />
(Fr.)<br />
Le Placard (Fr.)<br />
OIS 3<br />
(Rink et al., 1996)<br />
OIS5 ?<br />
(Turq et al., 2008)<br />
Fin OIS 5 – début OIS 4<br />
(Giacobini et al., 1984)<br />
OIS 3<br />
(Jaubert, 2010)<br />
Occipital +<br />
Temporal<br />
Annexes<br />
Mallegni, 1992 ; Manzi et<br />
Passarello, 1995<br />
Palma di Cesnola et Messeri,<br />
1967<br />
Palma di Cesnola et Messeri,<br />
1967<br />
Sergi, 1954 ; Sergi et Ascenzi,<br />
1955 ; Sergi, 1974 ; Elyaqtine,<br />
1995 ; Bastir et al., 2010<br />
Guattari 2 et 3 Dent<br />
Grotte walou (W97-<br />
G24-120)<br />
Dent Draily et al., 1999<br />
Hohlenstein-Stadel<br />
Hortus 2, 3, 4, 5, 6,<br />
Fémur<br />
Kunter et Wahl, 1992<br />
Trinkaus (comm. persp.)<br />
;<br />
8, 9, 10, 10b, 11, 12,<br />
12b, 13b et 42<br />
Dent<br />
de Lumley, 1973<br />
Hortus 1 Pariétal<br />
Kebara 1, 4 et 25 Dent Smith et Arensburg, 1977 ;<br />
Kebara 2 Phalange<br />
Tillier et al., 1989<br />
Vandermeersch, 1991<br />
;<br />
Cunéiforme + Heim, 1982 ; Villemeur, 1991 ;<br />
Patella + Phalange Berillon, 1998 ; Trinkaus, 2000<br />
Kůlna Dent Frayer, 1978<br />
La Chapelle-aux-<br />
Saints 1<br />
La Croze del Dua 2,<br />
3, 4 et 5<br />
La Ferrassie 1<br />
La Ferrassie 2<br />
La Ferrassie 3 Pariétal<br />
La Ferrassie 8 Dent<br />
Temporal+<br />
Occipital + Fémur<br />
+ Patella +<br />
Phalange<br />
Trinkaus (comm. perso.) ; Boule,<br />
1911 ; Heim, 1974 ; Trinkaus,<br />
1980 ; Heim, 1982 ; Hublin,<br />
1984 ; Villemeur, 1991 ;<br />
Elyaqtine, 1995 ; Bastir et al.,<br />
2010<br />
Dent Genet-Varcin, 1966<br />
Occipital +<br />
Cunéiforme +<br />
Fémur +<br />
Phalange* +<br />
Temporal<br />
Dent + Cunéiforme<br />
+ Fémur + Patella<br />
+ Phalange<br />
Trinkaus (comm. perso.) ; Heim,<br />
1974, 1976 ; Hublin, 1978b ;<br />
Trinkaus, 1980 ; Heim, 1982 ;<br />
Hublin, 1984 ; Villemeur, 1991 ;<br />
Elyaqtine, 1995 ; Berillon, 1998<br />
; Trinkaus, 2000<br />
La Masque 1 Dent de Lumley, 1973<br />
La Quina LQ4a,<br />
LQ4b, LQ9, LQ20a,<br />
LQ20b, LQ20c, Dent<br />
LQ22, LQ35 et LQ<br />
36<br />
La Quina<br />
LQ11 et LQ34<br />
LQ2,<br />
Occipital<br />
La Quina LQ5<br />
Dent + Occipital +<br />
Fémur + Temporal<br />
La Quina LQ10 et<br />
LQ27<br />
Temporal<br />
La Quina LQ18 Dent<br />
El Fate 2, 3, 7, 8 et<br />
12<br />
Dent<br />
Martin, 1923 ; Vallois, 1969 ;<br />
Hublin, 1978b ; Elyaqtine, 1995<br />
; Verna, 2006<br />
Giacobini et al., 1984 ; Orban et<br />
al., 1988 ; Vacca et Alciati, 2000<br />
Le Moustier 1 Patella Thompson et Nelson, 2005<br />
Le Placard 22, NN<br />
01 et NN 02<br />
Dent Genet-Varcin, 1962<br />
389
Annexes<br />
Site Datation Individu<br />
Le Portel 1, 3, 4, 5,<br />
Élément Références<br />
Le Portel (Fr.)<br />
7, 8, 9, 11, 19, 29 et<br />
32<br />
Dent Brabant et Sahly, 1964<br />
Les Rivaux<br />
OIS 3<br />
(Raynal et al., 1989)<br />
Les Rivaux 1 Dent Legoux, 1972<br />
Los Moros de<br />
Los Moros de<br />
Gabasa (Es.)<br />
OIS 3<br />
(Montes et al., 2001)<br />
Gabasa<br />
Ga1.4A.245.25,<br />
Ga1.Rev.303<br />
Ga1.8.260.5<br />
et<br />
Dent Lorenzo et Montes<br />
Lakonis (Gr.)<br />
OIS 3<br />
(Harvati et al., 2003)<br />
Lakonis I Dent Harvati et al., 2003<br />
Macassargues<br />
(Fr.)<br />
Macassargues 2 Dent de Lumley, 1973<br />
Malarnaud<br />
(Fr.)<br />
Malarnaud Dent Heim et Granat, 1995<br />
Marillac (Fr.)<br />
OIS 4<br />
(Maureille et al., 2007b)<br />
Marillac 2 Occipital*<br />
Monsempron<br />
(Fr.)<br />
Monsempron 1 et 3 Dent<br />
Maureille (comm.<br />
Vallois, 1952<br />
perso.) ;<br />
Monte Fenera 2<br />
Monte Fenera<br />
(It.)<br />
(Ciota Ciara 1) et 3<br />
(Ciota Ciara<br />
2+A122)<br />
Dent Villa et Giacobini, 1996<br />
Montgaudier<br />
(Fr.)<br />
Fin OIS 5 ?<br />
(Mann et<br />
Vandermeersch, 1997)<br />
Montgaudier 1 Dent Mann et Vandermeersch, 1997<br />
Obi-Rakhmat<br />
(Ouz.)<br />
OIS 4<br />
(Blackwell et al., 2006)<br />
Obi-Rakhmat 1 Pariétal Glantz et al., 2008<br />
Ochoz (Rep.<br />
Tch)<br />
Ochoz 1 et 2 Dent Vlček, 1969<br />
Oliveira (Po.)<br />
Début OIS 2 – fin OIS 3<br />
(Trinkaus et al., 2007)<br />
Oliveira 1<br />
Payre 29, 127, 244,<br />
Phalange Trinkaus et al., 2007<br />
Payre (Fr.)<br />
254, 336, 482, 654 et<br />
717<br />
Dent Condemi et Moncel, 2008<br />
Pech de l’Azé<br />
(Fr.)<br />
OIS 3<br />
(Maureille et Soressi,<br />
2000)<br />
Pech de l’Azé 1 Pariétal + Dent Ferembach, 1970 ; Legoux, 1970<br />
Petit-<br />
Puymoyen (Fr.)<br />
Petit-Puymoyen 1, 2,<br />
3, 4 et 4bis<br />
Dent Siffre, 1908<br />
OIS 5<br />
Regourdou (Fr.)<br />
(Turq et al., 2008)<br />
Regourdou 1<br />
Dent + Patella +<br />
Phalange*<br />
Maureille (comm. perso.) ;<br />
Crevecoeur (comm.perso) ;<br />
Trinkaus, 2000<br />
Rescoundudou<br />
(Fr.)<br />
OIS 5<br />
(Jaubert et Maureille,<br />
2008b)<br />
Rescoundudou 5 Dent Jaubert et Maureille, 2008a<br />
Roc-de-Marsal<br />
(Fr.)<br />
Roc de Marsal 1 Pariétal + Dent Madre-Dupouy, 1992<br />
Rochelot (Fr.) Rochelot 1 Dent Couture et Tournepiche, 1997<br />
Rochers-de-<br />
Villeneuve (Fr.)<br />
Saint-Césaire<br />
(Fr.)<br />
Salzgitter-<br />
Lebenstedt (Al.)<br />
Sedia-del-<br />
Davolo (It.)<br />
OIS 3<br />
(Beauval et al., 2006)<br />
OIS 3<br />
(Mercier et al., 1991)<br />
OIS 3 à fin OIS 5<br />
(Gaudzinski et<br />
Roebroeks, 2000)<br />
Rochers-de-<br />
Villeneuve 1<br />
Saint-Césaire 1<br />
Salzgitter-<br />
Lebenstedt<br />
Fémur Beauval et al., 2005<br />
Dent + Phalange +<br />
Fémur + Patella<br />
Maureille (comm. perso.) ;<br />
Crevecoeur (comm.perso) ;<br />
Trinkaus (comm. perso.) ;<br />
Trinkaus, 2000 ; Beauval et al.,<br />
2005<br />
Occipital Hublin, 1984 ; Bastir et al., 2010<br />
Sedia-del-Davolo Fémur Trinkaus, 1983<br />
390
Shanidar (Is.)<br />
Sipka (Rep.<br />
Tch.)<br />
Soulabé (Fr.)<br />
Spy (Be.)<br />
OIS 5e-4<br />
(Maureille et al., 1999)<br />
OIS 3<br />
(Semal et al., 2009)<br />
Subalyuk (Ho.) OIS 5<br />
(Svoboda, 2005)<br />
Teshik-Tash<br />
(Ouz.)<br />
Valdegoba (Es.) OIS3-6<br />
(Quam et al., 2001)<br />
Cunéiforme +<br />
Shanidar 1<br />
Patella<br />
Temporal<br />
+<br />
Shanidar 3<br />
Cunéiforme<br />
Phalange<br />
+<br />
Cunéiforme +<br />
Shanidar 4 et 6 Fémur + Patella +<br />
Phalange<br />
Fémur + Patella +<br />
Shanidar 5<br />
Phalange<br />
Temporal<br />
+<br />
Shanidar 7 Dent<br />
Sipka Dent Vlček, 1969<br />
Annexes<br />
Trinkaus (comm. perso.) ;<br />
Trinkaus, 1980, 1982, 1983 ;<br />
Trinkaus et Ruff, 1989 ;<br />
Villemeur, 1991 ; Elyaqtine,<br />
1995<br />
Soulabé 2 et 3 Dent Maureille et al., 1999<br />
Spy 1<br />
Spy 2<br />
Spy 24A, 24B, 24C,<br />
165k, 222b, 390a,<br />
426a, 430a, 484a ,<br />
747a, 748a et 766a<br />
Subalyuk 1 Dent+ Patella<br />
Subalyuk 2 Dent<br />
Dent + Occipital +<br />
Temporal Maureille (comm. perso.) ;<br />
Dent + Patella + Crevecoeur (comm.perso) ;<br />
Occipital + Twiesselmann, 1941 ; Heim,<br />
Temporal + Fémur 1974, 1976 ; Hublin, 1978b ;<br />
Trinkaus, 1980 ; Trinkaus et<br />
Phalange<br />
Ruff, 1989 ; Elyaqtine, 1995 ;<br />
Trinkaus, 2000 ; Verna, 2006<br />
Pap et al., 1996 ; Trinkaus, 2000<br />
Teshik-Tash Dent Maureille (comm. perso.)<br />
Valdegoba 1 et 2 Dent<br />
Valdegoba 3 Phalange<br />
Quam et al., 2001<br />
Vergisson (Fr.) Vergisson NN (4) Dent Genet-Varcin, 1962<br />
Vindija (Cr.) Début OIS 2 - fin OIS 3<br />
(Smith et al., 1999)<br />
Vindija 206, 226,<br />
231 et 259<br />
Vindija 299 et 301 Occipital<br />
Dent Wolpoff et al., 1981 ; Smith et<br />
al., 1985<br />
Les astérisques correspondent aux mesures que nous avons effectuées sur des moulages.<br />
391
Annexes<br />
Annexe 2B : Liste des fossiles prénéandertaliens utilisés dans l’étude<br />
morphométrique<br />
Site Chronologie Individu Élément Références<br />
Arago (Fr.)<br />
Atapuerca -<br />
Sima de los<br />
Huesos (Es.)<br />
Biache-Saint-<br />
Vaast (Fr.)<br />
Castel di Guido<br />
(It.)<br />
Fontana<br />
Ranuccio (It.)<br />
Forbes’ Quarry<br />
(Gibraltar) (Es.)<br />
OIS 12 ?<br />
(Iacumin et al. dans<br />
Tattersall et Schwartz,<br />
2008)<br />
OIS 12-14<br />
(Bischoff et al., 2003)<br />
Fin OIS 7<br />
(Roebroeks et Truffeau,<br />
1999)<br />
OIS 9<br />
(Mallegni et al., 1983)<br />
OIS 12 à 14<br />
(Segre et Ascenzi, 1984)<br />
OIS 5e ?<br />
(Condemi, 1992)<br />
Arago 2, 3, 6, 7, 8, 9, 10,<br />
11, 13, 16, 21, 26, 28, 31,<br />
32, 36 et 59<br />
Dent<br />
AT-ind.? 6, 10, 11, 13, 20,<br />
21, 24, 26, 41, 44, 68, 138,<br />
154, 161, 163, 164, 170,<br />
171, 194, 196, 198-199,<br />
219, 222, 271, 274, 275,<br />
278, 280, 281, 283, 284,<br />
409, 410, 553, 554, 555,<br />
559, 561, 562, 563 et 567 ;<br />
AT-ind.I : 001, 060, 221,<br />
276, 580 ; AT-ind.II : 002,<br />
027, 042, 043, 055, 142,<br />
162, 578, 597, 603 ; ATind.III<br />
: 003, 028, 047,<br />
067, 103, 104, 273 ; ATind.IV<br />
: 014, 074, 100,<br />
102, 250, 793, 810, 811 ;<br />
AT-ind.V : 940, 948, 1130<br />
; AT-ind.VI : 075 ; ATind.VII<br />
: 013, 016, 021,<br />
023, 024, 046, 139, 140,<br />
147, 163, 193, 270, 303a,<br />
1463 ; AT-ind.VIII : 015 ;<br />
AT-ind.X : 172, 277, 141,<br />
556 ; AT-ind.XI : 148, 168 Dent<br />
; AT-ind.XII : 300 ; ATind.XIII<br />
: 009, 064, 144,<br />
145, 195, 590, 591 ; ATind.XIV<br />
: 272, 286 ; ATind.XV<br />
: 022, 101, 271 ;<br />
AT-ind.XVI : 285 ; ATind.XVII<br />
: 279, 823 ; ATind.XVIII<br />
: 410, 828, 941 ;<br />
AT-Ind.XIX : 505, 604,<br />
952, 812, 815, 816, 826,<br />
827 ; AT-ind.XX : 405,<br />
406, 407, 558 ; AT-ind.XXI<br />
: 700, 888, 721 ; ATind.XXII<br />
: 605, 197, 282,<br />
608 ; AT-ind.XXIII : 607 ;<br />
AT-ind.XXIV : 509-169 ;<br />
AT-ind.XXVI : 030 ; ATind.XXVII<br />
: 772, 792 ; ATind.XXVIII<br />
: 1473 ; ATind.XXIX<br />
: 1459 ; ATind.XXX<br />
: 949-1465 ; ATind.XXXI<br />
: 950, 951 ; ATind.XXXII<br />
: 746<br />
AT-ind.? : 84a et 86 Temporal<br />
AT-ind.VI : 27, 28, 29, 44,<br />
46, 53, 67, 82<br />
Biache-Saint-Vaast 1<br />
Phalanges<br />
Dent +<br />
Occipital<br />
de Lumley-Woodyear, 1970 ;<br />
Bermúdez de Castro, 1986<br />
Bermúdez de Castro, 1986,<br />
1993 ; Elyaqtine, 1995 ;<br />
Lorenzo et al., 1999<br />
Rougier, 2003<br />
Castel di Guido 6 Temporal Mallegni et al., 1983 ;<br />
Elyaqtine, 1995<br />
Castel di Guido 1 et 2 Fémur<br />
Fontana Ranuccio Dent Segre et Ascenzi, 1984<br />
Forbes’ Quarry (Gibraltar<br />
1)<br />
Temporal +<br />
Occipital<br />
Elyaqtine, 1995 ; Bastir et al.,<br />
2010<br />
392
Site Chronologie Individu Élément Références<br />
Krapina (Cr.)<br />
La Chaise de<br />
Vouthon – Abri<br />
Bourgeois-<br />
Delaunay (Fr.)<br />
La Chaise de<br />
Vouthon - Abri<br />
Suard (Fr.)<br />
Mauer (Al.)<br />
Montmaurin<br />
(Fr.)<br />
Petralona (Gr.)<br />
Pontnewydd<br />
(GB.)<br />
OIS 5e<br />
(Rink et al., 1995)<br />
OIS 6<br />
(Debénath, 1974)<br />
OIS 6<br />
(Debénath, 1974)<br />
OIS 12<br />
(Ziegler et Dean, 1998)<br />
OIS 6 – début OIS 5e<br />
(Billy, 1982)<br />
OIS 9<br />
(Stringer, 1983)<br />
OIS 6 ou 7<br />
(Green et al., 1989)<br />
Krapina 8, 9, 17, 18, 19,<br />
20, 21, 22, 26, 27, 28, 31,<br />
32, 33, 34, 37, 39, 40, 42,<br />
43, 44, 51, 52, 76, 86, 92,<br />
97, 99, 101, 103, 104, 105,<br />
109, 100, 118, 122, 123,<br />
126, 128, 137, 144, 146, Dent<br />
162, 172, 173, 175, 176,<br />
179 et 180 ; KDP45-45(1),<br />
46-110, 47-131, 48-54, 49-<br />
124, 50, 51, 52, 53-67, 55,<br />
56, 57, 58, 59, 60, 63, 64 et<br />
66<br />
Krapina 1 Pariétal<br />
Krapina 3, 5, 38.1, 38.7,<br />
38 .12, 38.13, 38.15, 39.1,<br />
39.3, 39.5, 39.6, 39.7, Temporal<br />
39.13, 39.15, 39.16 et<br />
39.28<br />
Krapina 215.1, 215 .2,<br />
215.3, 215.4, 215.5, 216.1,<br />
216.2, 216.3, 216.4, 216.5, Patella<br />
216.6, 216.7, 216.8, 216.9,<br />
216.9, 216.10 et 216.11<br />
Krapina 204 .1, 204 .4,<br />
204.5, 204.6, 204.7, 205.2,<br />
Phalanges<br />
205.3, 205.4, 205.5, 205.6,<br />
205.7<br />
La Chaise - BD 08, I8/03,<br />
I8/09, I8/20, J8/01 et J8/03 Dent<br />
La Chaise BD 22 Pariétal<br />
La Chaise BD 6 Occipital<br />
La Chaise S 37, S 13 et 14 Dent<br />
La Chaise S 17 Temporal<br />
La Chaise S 2 Occipital*<br />
La Chaise S 15 et S51 Pariétal<br />
Mauer Dent<br />
Montmaurin 1, 2671 et<br />
CG 6B3, CG 10B3T 14188 Dent<br />
Petralona<br />
Dent +<br />
Temporal<br />
Annexes<br />
Gorjanović-Kramberger, 1906 ;<br />
Wolpoff, 1979 ; Radovčić et al.,<br />
1988 ; Elyaqtine, 1995 ;<br />
Minugh-Purvis et al., 2000 ;<br />
Trinkaus, 2000<br />
Genet-Varcin, 1975, 1976 ;<br />
Condemi, 2001 ; Teilhol, 2002<br />
Genet-Varcin, 1975 ; Tillier,<br />
1979 ; Elyaqtine, 1995 ;<br />
Coqueugniot et al., 1996 ;<br />
Teilhol, 2002<br />
Rosas et Bermúdez de Castro,<br />
1998<br />
Billy et Vallois, 1977 ; Billy,<br />
1982<br />
Stringer et al., 1979 ;<br />
Elyaqtine, 1995<br />
Pontnewydd 1 Dent Green et al., 1981<br />
Reilingen (Al.) Reilingen Occipital Dean et al., 1998<br />
Saccopastore (It.)<br />
Steinheim (Al.)<br />
Swanscombe<br />
(GB.)<br />
Tabun (Is.)<br />
OIS 5e<br />
(Manzi et Passarello,<br />
1991)<br />
OIS 9-11<br />
(Ziegler et Dean, 1998)<br />
OIS 11<br />
(Stringer et Hublin, 1999)<br />
OIS 5e<br />
(Mercier et Valladas,<br />
2003)<br />
Saccopastore 1 et 2<br />
Steinheim<br />
Dent +<br />
Temporal<br />
Dent +<br />
Temporal<br />
Swanscombe Occipital<br />
Tabun C1<br />
Vergranne (Fr.) Vergranne Dent<br />
Weimar-<br />
Ehringsdorf (Al.)<br />
OIS 7 à 11<br />
(Blackwell et Schwarcz,<br />
1986)<br />
Dent +<br />
Patella +<br />
Temporal +<br />
Phalange +<br />
Fémur +<br />
Cunéiforme<br />
Ehringsdorf 1 et 5 Fémur<br />
Condemi, 1992 ; Elyaqtine,<br />
1995<br />
Elyaqtine, 1995 ; Rougier, 2003<br />
Twiesselmann, 1941 ; Dean et<br />
al., 1998<br />
Mc Cown et Keith, 1939 ;<br />
Frayer, 1978 ; Trinkaus, 1980 ;<br />
Heim, 1982 ; Elyaqtine, 1995 ;<br />
Berillon, 1998 ; Trinkaus, 2000<br />
Campy et al., 1974 ;<br />
Vandermeersch et Tillier, 1983<br />
Twiesselmann, 1961 ;<br />
Trinkaus, 1983<br />
393
Annexe 3A : Cotation de l’usure dentaire d’après Molnar (1971)<br />
Annexes<br />
394
Annexe 3B : Cotation de l’usure dentaire d’après Murphy (1959)<br />
Annexes<br />
395
Annexe 4 : Mesures utilisées dans l’étude morphométrique<br />
Élément<br />
anatomique<br />
Pariétal<br />
Temporal<br />
Dent<br />
Phalanges<br />
Mesure Description Référence<br />
3 épaisseur au bregma Twiesselmann, 1941<br />
11b épaisseur à l’astérion Twiesselmann, 1941<br />
LT longueur temporal M4a d’après Martin, 1914<br />
LE longueur écaille Vallois, 1969<br />
HE hauteur écaille Vallois, 1969<br />
DTA distance temporo-auriculaire Elyaqtine, 1995<br />
HPPG hauteur processus post-glénoidien Elyaqtine, 1995<br />
Annexes<br />
ZE largeur transverse cavité AT d’après Hinton et Carlson,<br />
1979<br />
LC longueur fosse mandibulaire Elyaqtine, 1995<br />
EPANT épaisseur bord antérieur tympanal Elyaqtine, 1995<br />
EPPI épaisseur bord postéro-inférieur tympanal Elyaqtine, 1995<br />
LRM longueur région mastoïdienne Vallois, 1969<br />
HMM hauteur processus mastoïde Martinez et Arsuaga, 1997<br />
BMZ largeur processus mastoïde Zoja dans Vallois, 1969<br />
angle PT angle pétro-tympanique Martinez et Arsuaga, 1997<br />
M31(2) corde inion-opisthion Martin, 1914<br />
LFSI largeur fosse sus-iniaque Verna, 2006<br />
8b épaisseur fosse cérébrale gauche Twiesselmann, 1941<br />
9a épaisseur fosse cérébelleuse droite Twiesselmann, 1941<br />
MD diamètre mésio-distal de la couronne M81 d'après Martin, 1914<br />
VL diamètre vestibulo-lingual M81 (1) d'après Martin, 1914<br />
M93 hauteur externe de la racine (face vestibulaire) Bräuer, 1988<br />
M93a hauteur interne de la racine (face linguale) Bräuer, 1988<br />
Icoronaire indice de la couronne = (VL/MD) x 100 I74 d'après Bräuer, 1988<br />
Irobustesse module de robustesse = MD x VL I75 d'après Bräuer, 1988<br />
AB hauteur de la chambre pulpaire Shifman et Chanannel, 1978<br />
AC longueur totale de la pulpe Shifman et Chanannel, 1978<br />
AB/AD Index taurodontique Shifman et Chanannel, 1978<br />
DB Jonction amélocémentaire-plancher pulpaire Shifman et Chanannel, 1978<br />
LMAX longueur maximale Musgrave, 1970<br />
LART longueur articulaire Musgrave, 1970<br />
HM hauteur à mi-diaphyse Musgrave, 1970 et M7 d'après<br />
Martin, 1914<br />
LM largeur à mi-diaphyse Musgrave, 1970 et M6 d'après<br />
Martin, 1914<br />
HP hauteur max proximale Musgrave, 1970<br />
LP largeur max proximale Musgrave, 1970<br />
HAP hauteur articulaire proximale Musgrave, 1970<br />
LAP largeur articulaire proximale Musgrave, 1970<br />
HD hauteur max distale Musgrave, 1970<br />
LD largeur max distale Musgrave, 1970<br />
LAD largeur articulaire distale Musgrave, 1970<br />
LgD longueur de la diaphyse : point distale de la<br />
dépression latérale distale au début<br />
d'évasement proximal<br />
Cette étude<br />
IAD Indice d'aplatissement diaphysaire Heim, 1982<br />
396
Élément<br />
anatomique<br />
Fémur<br />
Patella<br />
Cunéiforme<br />
Mesure Description Référence<br />
diamètre AP diamètre antéro-postérieur M6 d'après Martin, 1914<br />
diamètre ML diamètre médio-latéral M7 d'après Martin, 1914<br />
index<br />
pilastrique<br />
Annexes<br />
(diamètre AP*100)/diamètre ML (M6/M7) x 100 d'après Martin,<br />
1914<br />
TA aire totale Ruff et Hayes, 1983<br />
CA aire corticale Ruff et Hayes, 1983<br />
MA aire médullaire Ruff et Hayes, 1983<br />
Ix second moment de l'aire selon l'axe x (médio-<br />
latéral)<br />
Iy second moment de l'aire selon l'axe y (antéro-<br />
postérieur)<br />
Ruff et Hayes, 1983<br />
Ruff et Hayes, 1983<br />
Imax second moment de l'aire maximal Ruff et Hayes, 1983<br />
Imin second moment de l'aire minimal Ruff et Hayes, 1983<br />
J moment polaire de l'aire Ruff et Hayes, 1983<br />
theta angle entre l'axe x (ML) et la direction de la<br />
plus grande rigidité de flexion<br />
Ruff et Hayes, 1983<br />
M1 hauteur Martin, 1914<br />
M2 largeur Martin, 1914<br />
M3 épaisseur Martin, 1914<br />
M4 hauteur articulaire Martin, 1914<br />
M5 largeur médiale Martin, 1914<br />
M6 largeur latérale Martin, 1914<br />
M7 largeur articulaire Martin, 1914<br />
AD profondeur articulaire Trinkaus, 2000<br />
AA angle articulaire Trinkaus, 2000<br />
AL angle latéral Trinkaus, 2000<br />
M1 longueur supérieure Martin, 1914<br />
M2 largeur médiane supérieure Martin, 1914<br />
M3 largeur maximale distale Martin, 1914<br />
M4 largeur maximale proximale Martin, 1914<br />
Cfint2 déclinaison de la surface articulaire distale Berillon, 1998<br />
397
Annexe 5 : Résultats des distances probabilistes<br />
Individus<br />
LP01-D8 #H02<br />
LP01-LP03-D11<br />
#96 à 125<br />
LP07-C11 #87<br />
LP01-D11 #H03<br />
LP06-C10 #430<br />
LP04-D11 #163<br />
LP01-D11 #H03<br />
LP01-D11 #H03<br />
LP07-C9 #1462<br />
LP01-D11 #H03<br />
LP01-D11 #H03<br />
LP06-Z7 #475<br />
Mesures<br />
et<br />
indices<br />
x<br />
Annexes<br />
Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />
n m s DP ECRA n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />
LT -67,07 9 81,41 6,14 0,06 -0,96 10 82,82 5,11 0,02 -1,30 140 86,60 6,04 0,00 -1,63<br />
LE -58,41 9 54,42 17,66 0,84 0,09 11 63,26 5,25 0,40 -0,40 140 70,32 6,50 0,07 -0,92<br />
HE -33,73 8 37,50 6,27 0,59 -0,24 9 39,96 3,45 0,12 -0,74 139 46,83 6,28 0,04 -1,05<br />
DTA -39,03 9 39,57 3,36 0,88 -0,07 9 36,36 7,02 0,73 0,16 137 41,74 3,87 0,49 -0,35<br />
HPGG 11,83 14 11,56 1,75 0,89 0,07 10 12,05 3,04 0,95 -0,03 135 8,33 2,30 0,13 0,77<br />
ZE -26,23 9 25,80 4,59 0,93 0,04 11 26,25 1,15 0,99 -0,01 136 23,90 2,60 0,37 0,45<br />
LC -8,36 7 11,73 1,94 0,16 -0,66 10 11,42 0,89 0,01 -1,44 136 12,04 1,31 0,01 -1,41<br />
LC/ZE -31,89 7 44,06 10,22 0,31 -0,46 10 45,94 8,76 0,16 -0,68 136 50,98 7,67 0,01 -1,25<br />
EPANT 2,06 14 3,63 2,13 0,49 -0,33 9 2,76 1,00 0,53 -0,29 134 2,56 1,05 0,63 -0,24<br />
EPPI 5,43 15 6,35 1,52 0,57 -0,27 9 4,78 1,24 0,63 0,22 10 5,20 1,90 0,91 0,05<br />
HMM 20,15 13 34,72 5,60 0,03 -1,15 12 35,95 3,27 0,00 -2,11 155 42,60 5,44 0,00 -2,08<br />
BMZ 26,92 14 22,70 3,26 0,23 0,58 9 26,86 2,32 0,98 0,01<br />
FSI -39,00 7 36,49 6,51 0,73 0,15 16 37,76 6,87 0,86 0,08<br />
8b 5,00 5 5,45 0,94 0,69 -0,16 14 5,75 1,40 0,61 -0,24 400 3,63 0,99 0,17 0,70<br />
9a/b 4,00 4 2,38 0,75 0,15 0,61 6 3,50 1,52 0,77 0,12 400 1,18 0,51 0,00 2,83<br />
MD12-3 7,81 33 8,88 0,65 0,11 -0,80 26 8,23 0,69 0,56 -0,29 322 7,45 0,49 0,46 0,38<br />
VL12-3 9,15 33 9,93 0,80 0,35 -0,47 31 9,65 0,65 0,45 -0,37 326 8,07 0,63 0,09 0,86<br />
ICOR12-3 117,15 33 111,99 7,89 0,52 0,32 26 118,19 9,93 0,92 -0,05 317 108,67 6,56 0,20 0,66<br />
IROB12-3 71,52 33 88,43 12,03 0,18 -0,68 26 79,87 10,38 0,44 -0,38 317 60,41 7,92 0,16 0,71<br />
MD12-4 6,37 28 8,39 0,52 0,00 -1,84 36 7,43 0,54 0,06 -0,95 314 6,55 0,42 0,66 -0,23<br />
VL12-4 9,34 27 11,14 0,66 0,01 -1,31 38 10,41 0,74 0,16 -0,71 322 8,62 0,60 0,23 0,61<br />
ICOR12-4 146,69 27 133,04 5,48 0,02 1,19 36 140,48 9,66 0,53 0,31 309 131,59 6,98 0,03 1,10<br />
IROB12-4 59,43 27 93,66 10,74 0,00 -1,52 36 77,53 9,70 0,07 -0,91 309 56,67 6,96 0,69 0,20<br />
MD12-4 6,60 28 8,39 0,52 0,00 -1,66 36 7,43 0,54 0,14 -0,75 314 6,55 0,42 0,91 0,06<br />
VL12-4 7,90 27 11,14 0,66 0,00 -2,39 38 10,41 0,74 0,00 -1,68 322 8,62 0,60 0,24 -0,60<br />
ICOR12-4 119,70 27 133,04 5,48 0,02 -1,18 36 140,48 9,66 0,04 -1,06 309 131,59 6,98 0,09 -0,87<br />
IROB12-4 52,14 27 93,66 10,74 0,00 -1,88 36 77,53 9,70 0,01 -1,29 309 56,67 6,96 0,52 -0,33<br />
MD12-5 6,93 33 7,76 0,72 0,27 -0,56 38 7,01 0,59 0,89 -0,07 317 6,42 0,44 0,25 0,59<br />
VL12-5 9,60 30 10,68 0,76 0,18 -0,68 38 10,17 0,67 0,40 -0,42 314 8,88 0,58 0,21 0,64<br />
ICOR12-5 138,58 29 138,40 7,44 0,98 0,01 38 145,50 9,02 0,45 -0,37 312 138,48 7,23 0,99 0,01<br />
IROB12-5 66,55 29 82,76 12,74 0,22 -0,61 38 71,63 9,70 0,61 -0,25 312 57,18 6,98 0,18 0,68<br />
MD12-5 6,81 33 7,76 0,72 0,20 -0,64 38 7,01 0,59 0,73 -0,17 317 6,42 0,44 0,38 0,45<br />
VL12-5 9,94 30 10,68 0,76 0,35 -0,47 38 10,17 0,67 0,73 -0,17 314 8,88 0,58 0,07 0,93<br />
ICOR12-5 146,02 29 138,40 7,44 0,32 0,49 38 145,50 9,02 0,96 0,03 312 138,48 7,23 0,30 0,53<br />
IROB12-5 67,62 29 82,76 12,74 0,25 -0,57 38 71,63 9,70 0,69 -0,20 312 57,18 6,98 0,14 0,76<br />
MD12-6 10,27 30 11,82 0,91 0,10 -0,82 36 10,94 0,76 0,39 -0,43 340 10,04 0,64 0,72 0,18<br />
VL12-6 12,51 29 12,13 0,83 0,66 0,22 38 12,12 0,64 0,56 0,29 336 11,12 0,57 0,02 1,24<br />
ICOR12-6 121,81 28 102,43 4,32 0,00 2,15 35 111,35 8,14 0,21 0,62 336 111,01 6,18 0,08 0,89<br />
IROB12-6 128,48 28 144,41 20,47 0,45 -0,37 35 131,54 11,73 0,80 -0,13 336 111,75 11,37 0,14 0,75<br />
MD12-7 8,64 38 10,82 0,93 0,03 -1,15 33 10,60 0,84 0,03 -1,13 303 9,06 0,71 0,55 -0,30<br />
VL12-7 10,56 36 12,62 0,94 0,04 -1,07 34 12,53 0,97 0,05 -0,99 305 10,99 0,75 0,56 -0,29<br />
ICOR12-7 122,14 36 116,36 6,65 0,40 0,42 33 118,59 8,93 0,70 0,19 301 121,69 9,62 0,96 0,02<br />
IROB12-7 91,24 36 137,73 20,48 0,03 -1,10 33 133,43 18,06 0,03 -1,13 301 99,83 12,57 0,50 -0,35<br />
MD12-7 11,29 38 10,82 0,93 0,62 0,25 33 10,60 0,84 0,43 0,40 303 9,06 0,71 0,00 1,59<br />
VL12-7 13,12 36 12,62 0,94 0,60 0,26 34 12,53 0,97 0,55 0,30 305 10,99 0,75 0,01 1,43<br />
ICOR12-7 116,18 36 116,36 6,65 0,98 -0,01 33 118,59 8,93 0,79 -0,13 301 121,69 9,62 0,57 -0,29<br />
IROB12-7 148,09 36 137,73 20,48 0,62 0,25 33 133,43 18,06 0,43 0,39 301 99,83 12,57 0,00 1,95<br />
MD12-8 9,42 26 9,63 1,01 0,84 -0,10 28 9,60 0,63 0,78 -0,14 212 8,49 0,82 0,26 0,57<br />
VL12-8 11,51 24 11,76 1,07 0,82 -0,11 28 12,13 1,03 0,56 -0,29 211 10,47 0,94 0,27 0,56<br />
ICOR12-8 122,11 23 123,08 7,71 0,90 -0,06 27 127,28 9,61 0,60 -0,26 207 124,11 11,54 0,86 -0,09<br />
IROB12-8 108,43 23 115,32 19,71 0,74 -0,17 27 117,94 13,33 0,49 -0,34 207 89,18 14,18 0,18 0,69<br />
MD34-4 8,24 23 8,07 0,63 0,79 0,13 42 7,43 0,52 0,13 0,77 328 6,55 0,42 0,00 2,07<br />
VL34-4 9,26 20 9,36 0,77 0,91 -0,06 42 8,90 0,67 0,59 0,27 332 7,37 0,46 0,00 2,08<br />
ICOR34-4 112,36 20 115,45 6,13 0,63 -0,23 42 120,21 10,45 0,46 -0,37 324 112,68 6,50 0,96 -0,02<br />
IROB34-4 76,35 20 76,25 11,66 0,99 0,00 42 66,19 7,77 0,20 0,64 324 48,42 5,39 0,00 2,63<br />
398
Individus<br />
LP01-D13 #1<br />
LP06-C10 #431<br />
LP-E10 #H01<br />
LP06-A7 #501<br />
LP05-D12 #1307<br />
LP07-C9 #HT03<br />
LP07-C9 #1382<br />
LP03-D10 #287<br />
LP04-C12 #411<br />
LP05-E12 #H08<br />
Mesures<br />
et<br />
indices<br />
x<br />
Annexes<br />
Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />
n m s DP ECRA n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />
MD34-5 8,14 31 7,64 0,79 0,53 0,31 50 7,41 0,61 0,25 0,59 323 6,75 0,45 0,00 1,56<br />
VL34-5 9,65 30 9,22 0,88 0,64 0,23 53 9,00 0,79 0,42 0,41 320 7,95 0,51 0,00 1,70<br />
ICOR34-5 118,55 30 121,51 11,07 0,79 -0,13 50 122,59 11,91 0,74 -0,17 318 117,94 7,24 0,93 0,04<br />
IROB34-5 78,50 30 70,76 12,45 0,55 0,30 50 67,11 8,95 0,21 0,63 318 53,81 6,19 0,00 2,03<br />
MD34-5 6,30 31 7,64 0,79 0,10 -0,83 50 7,41 0,61 0,08 -0,90 323 6,75 0,45 0,32 -0,51<br />
VL34-5 7,70 30 9,22 0,88 0,09 -0,85 53 9,00 0,79 0,11 -0,82 320 7,95 0,51 0,63 -0,25<br />
ICOR34-5 122,22 30 121,51 11,07 0,95 0,03 50 122,59 11,91 0,98 -0,02 318 117,94 7,24 0,55 0,30<br />
IROB34-5 48,51 30 70,76 12,45 0,08 -0,87 50 67,11 8,95 0,04 -1,03 318 53,81 6,19 0,39 -0,44<br />
MD34-6 11,61 41 11,71 0,92 0,91 -0,05 63 11,38 0,65 0,73 0,17 326 10,82 0,68 0,25 0,59<br />
VL34-6 11,36 39 10,96 0,81 0,63 0,24 62 10,83 0,58 0,38 0,45 331 10,23 0,54 0,04 1,06<br />
ICOR34-6 97,87 39 93,74 4,27 0,35 0,47 62 95,29 5,69 0,65 0,22 324 94,82 5,05 0,55 0,31<br />
IROB34-6 131,86 39 128,99 19,54 0,89 0,07 62 123,58 11,66 0,48 0,35 324 110,96 11,41 0,07 0,93<br />
MD34-7 11,61 39 12,06 1,22 0,71 -0,18 60 11,58 0,70 0,96 0,02 300 10,36 0,73 0,09 0,88<br />
VL34-7 11,36 38 11,03 0,98 0,74 0,17 61 10,93 0,69 0,54 0,31 304 9,84 0,59 0,01 1,31<br />
ICOR34-7 97,87 38 91,59 3,56 0,09 0,87 59 94,34 5,54 0,53 0,32 300 95,17 5,06 0,59 0,27<br />
IROB34-7 131,86 38 134,10 25,26 0,93 -0,04 59 126,77 13,82 0,71 0,18 300 102,13 12,15 0,01 1,24<br />
MD34-7 12,42 39 12,06 1,22 0,77 0,14 60 11,58 0,70 0,24 0,60 300 10,36 0,73 0,00 1,44<br />
VL34-7 11,36 38 11,03 0,98 0,74 0,17 61 10,93 0,69 0,54 0,31 304 9,84 0,59 0,01 1,31<br />
ICOR34-7 91,51 38 91,59 3,56 0,98 -0,01 59 94,34 5,54 0,61 -0,25 300 95,17 5,06 0,47 -0,37<br />
IROB34-7 141,08 38 134,10 25,26 0,79 0,13 59 126,77 13,82 0,31 0,51 300 102,13 12,15 0,00 1,63<br />
MD34-8 10,98 34 11,73 0,96 0,45 -0,38 52 11,59 0,66 0,37 -0,45 224 10,21 0,89 0,39 0,44<br />
VL34-8 10,82 33 10,41 0,79 0,62 0,25 53 11,10 0,89 0,75 -0,16 225 9,65 0,71 0,10 0,83<br />
ICOR34-8 98,51 33 89,01 5,24 0,08 0,88 52 96,04 7,71 0,75 0,16 224 94,73 6,01 0,53 0,32<br />
IROB34-8 118,77 33 122,63 17,68 0,83 -0,11 52 128,99 14,22 0,48 -0,35 224 98,88 14,72 0,18 0,68<br />
MD56-2 5,8 3 7,09 0,29 0,74 -2,17 12 6,04 0,36 0,52 -0,30 59 5,02 0,55 0,16 0,71<br />
VL56-2 5,7 3 5,93 0,28 0,69 -2,30 12 5,22 0,26 0,09 0,85 62 4,62 0,48 0,03 1,12<br />
ICOR56-2 98,28 3 84,04 6,80 0,97 0,13 12 86,67 5,25 0,05 1,00 58 92,65 7,80 0,47 0,36<br />
IROB56-2 33,06 3 41,94 1,47 0,97 -0,24 12 31,56 2,86 0,61 0,23 58 23,31 4,96 0,05 0,98<br />
MD56-3 7,1 5 8,04 0,26 0,59 -6,61 17 7,21 0,72 0,89 -0,07 68 6,59 0,45 0,27 0,56<br />
VL56-3 6,4 5 6,92 0,40 0,54 -4,10 17 6,69 0,61 0,64 -0,22 71 5,90 0,47 0,29 0,53<br />
ICOR56-3 90,14 5 86,15 5,63 0,99 0,04 17 93,20 7,97 0,71 -0,18 67 89,72 5,94 0,94 0,04<br />
IROB56-3 45,44 5 55,64 3,82 0,98 -0,11 17 48,45 8,32 0,72 -0,17 67 39,06 5,22 0,23 0,61<br />
MD56-5 8,95 7 10,04 0,73 0,56 -3,49 20 9,43 0,60 0,43 -0,38 87 8,70 0,59 0,67 0,21<br />
VL56-5 10,21 6 10,60 0,63 0,63 -3,34 20 10,21 0,62 0,99 0,00 88 9,58 0,62 0,31 0,52<br />
IND 56-5 113,87 6 105,17 4,43 0,99 -0,14 19 109,71 6,45 0,53 0,31 86 110,45 6,87 0,62 0,25<br />
ROB 56-5 91,49 6 107,49 13,93 0,94 0,22 19 97,21 9,53 0,56 -0,29 86 83,53 9,81 0,42 0,41<br />
MD78-4 8,95 4 9,63 0,35 0,73 -3,28 18 8,74 0,42 0,62 0,24 107 7,91 0,53 0,05 0,99<br />
VL78-4 7,21 4 7,81 0,46 0,68 -2,42 18 7,31 0,78 0,90 -0,06 109 6,95 0,55 0,63 0,24<br />
IND 78-4 80,28 4 81,16 3,66 1,00 -0,03 18 83,58 7,76 0,68 -0,20 107 88,05 6,94 0,27 -0,56<br />
ROB 78-4 64,69 4 75,28 6,42 0,98 0,12 18 64,10 8,65 0,95 0,03 107 55,09 6,99 0,17 0,69<br />
M1 17,47<br />
M2 14,22<br />
M3 11,87<br />
M4 13,24<br />
cfint2 100,00<br />
11 17,31 5,06 0,98 0,01 43 91,90 6,00 0,18 0,67<br />
8 15,30 1,68 0,56 -0,26<br />
10 15,19 4,81 0,53 -0,29<br />
9 15,62 6,50 0,74 -0,15<br />
4 96,80 2,40 0,32 0,37<br />
399
Individu Mesure x<br />
LP05-D12 #1170<br />
Individu Mesure x<br />
LP06-A7 #796<br />
Individu<br />
LP10-<br />
D13 #362<br />
Mesures<br />
et<br />
indices<br />
Phalanges proximales Phalanges moyennes<br />
n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />
HM 4,33 23 6,76 0,77 0,00 -1,52 8 5,83 0,39 0,01 -1,65<br />
LM 8,57 23 9,95 1,11 0,22 0,60 8 8,50 0,29 0,83 0,09<br />
LgD 21,47 23 20,19 2,49 0,61 0,25 8 11,83 1,59 0,00 2,56<br />
Phalange R2 à R4 Phalange R5<br />
n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />
HM 4,36 8 5,78 0,27 0,00 -2,23 36 6,98 0,67 0,00 -1,92<br />
LM (7,82) 8 9,43 0,91 0,12 -0,75 36 10,60 0,99 0,01 -1,38<br />
HD 5,87 10 6,78 0,63 0,18 -0,64 41 8,38 0,73 0,00 -1,69<br />
LD 9,41 6 10,76 1,15 0,29 -0,46 31 13,21 1,26 0,01 -1,48<br />
LAD 8,17 6 10,12 1,25 0,18 -0,61 29 11,79 1,45 0,02 -1,22<br />
IAD (57,21) 36 66,16 6,94 0,21 -0,63 8 61,71 5,67 0,45 -0,34<br />
HD/LD 0,62 6 0,67 0,04 0,26 -0,49 30 0,61 0,24 0,96 0,03<br />
LAD/LD 0,87 6 0,94 0,11 0,54 -0,26 30 0,89 0,07 0,76 -0,15<br />
HM/HD 0,74 7 0,83 0,08 0,29 -0,48 32 0,81 0,07 0,31 -0,51<br />
x<br />
Néandertaliens +<br />
Hommes modernes Paléolithique<br />
Prénéandertaliens<br />
Moyen<br />
n m s DP ECRA n m s DP<br />
EC<br />
RA<br />
Annexes<br />
Hommes modernes Paléolithique<br />
supérieur<br />
ECR<br />
n m s DP<br />
A<br />
M6 33,12 19 30,35 3,43 0,44 0,38 9 32,69 7,49 0,96 0,02 29 32,05 4,12 0,80 0,13<br />
M7 29,15 19 30,31 1,85 0,55 -0,29 9 26,59 4,12 0,57 0,26 29 27,40 2,39 0,48 0,35<br />
Ipil 113,62 21 100,56 9,59 0,20 0,64 9 121,63 15,02 0,63 -0,22 29 116,92 10,08 0,75 -0,16<br />
TA 701,05 16 660,46 112,50 0,73 0,16 8 657,63 98,39 0,69 0,17 17 625,38 99,25 0,47 0,34<br />
CA 576,90 16 531,21 0,19 0,00 0.22 8 513,06 82,82 0,49 0,29 17 453,78 107,11 0,28 0,51<br />
%CA 82,29 16 80,54 3,95 0,67 0,20 8 78,03 3,53 0,29 0,45 17 72,53 11,21 0,41 0,40<br />
MA 124,15 16 129,25 35,86 0,89 -0,06 8 144,56 31,92 0,57 -0,25 17 170,75 81,92 0,59 -0,26<br />
Ix 34256,17 16<br />
Iy 41581,44 16<br />
33767,<br />
70<br />
35623,<br />
65<br />
11406,<br />
90<br />
10225,<br />
91<br />
0,97 0,02 8<br />
0,58 0,26 8<br />
42362,9<br />
4<br />
28522,1<br />
9<br />
15920<br />
,22<br />
7548,<br />
05<br />
0,65 -0,19 17<br />
0,15 0,65 17<br />
38444,<br />
19<br />
24929,<br />
09<br />
14411,<br />
56<br />
7854,2<br />
4<br />
0,78 -0,13<br />
0,06 0,95<br />
Ix/Iy 0,82 16 0,94 0,13 0,40 -0,38 8 1,48 0,37 0,14 -0,66 17 1,53 0,22 0,01 -1,46<br />
Imax 45580,49 16<br />
Imin 30257,13 16<br />
39371,<br />
80<br />
29943,<br />
16<br />
12200,<br />
34<br />
9589,6<br />
8<br />
0,63 0,23 8<br />
0,98 0,01 8<br />
43592,8<br />
8<br />
27292,1<br />
3<br />
15098<br />
,46<br />
8208,<br />
52<br />
0,90 0,05 16<br />
0,74 0,14 16<br />
39216,<br />
63<br />
24527,<br />
12<br />
13677,<br />
98<br />
7611,4<br />
3<br />
0,66 0,21<br />
0,48 0,33<br />
Imx/Imn 1,51 16 1,33 0,17 0,33 0,45 8 1,60 0,30 0,78 -0,12 16 1,59 0,18 0,66 -0,20<br />
J 75837,61 16<br />
69315,<br />
07<br />
21195,<br />
64<br />
0,77 0,14 8<br />
70885,1<br />
3<br />
22225<br />
,06<br />
0,84 0,08 17<br />
63410,<br />
35<br />
21854,<br />
91<br />
0,59 0,25<br />
400
Individu<br />
LP03-D15 #001<br />
Individu<br />
LP03-D15 #001<br />
Mesures<br />
et<br />
indices<br />
x<br />
Prénéandertaliens Néandertaliens<br />
Annexes<br />
Hommes modernes Paléolithique<br />
Supérieur<br />
n m s DP ECRA n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />
M1 36,35 12 40,58 2,7 0,16 -0,68 11 43,47 4,34 0,15 -0,70 21 40,85 3,2 0,18 -0,66<br />
M2 38,33 13 44,64 2,82 0,05 -0,99 11 46,56 4,56 0,12 -0,77 16 45,37 3,92 0,10 -0,82<br />
M3 19,43 15 21,08 1,43 0,28 -0,52 11 21,75 3,21 0,50 -0,31 21 20,63 2,06 0,58 -0,27<br />
M4 29,36 9 30,85 1,57 0,39 -0,39 6 30,64 3,08 0,72 -0,15 10 31,71 3,3 0,51 -0,30<br />
M5 16,68 11 23,19 1,74 0,00 -1,61 10 21,83 2,01 0,04 -1,08 13 20,59 2,61 0,17 -0,66<br />
M6 22,11 14 25,85 1,68 0,05 -1,00 11 26,04 2,87 0,22 -0,59 18 27,37 2,58 0,06 -0,94<br />
M7 36,49 10 44,55 2,85 0,02 -1,19 11 44,07 4,83 0,16 -0,67 10 44,25 3,26 0,05 -1,00<br />
M1/M2 0,95 12 0,92 0,03 0,36 0,44 11 0,94 0,06 0,82 0,10 17 0,91 0,07 0,59 0,26<br />
M3/M1 0,53 11 0,52 0,03 0,76 0,14 11 0,51 0,06 0,77 0,13 21 0,51 0,04 0,63 0,23<br />
M5/M6 0,75 10 0,92 0,05 0,01 -1,43 10 0,85 0,10 0,39 -0,40 13 0,74 0,11 0,93 0,04<br />
M4/M7 0,8 6 0,7 0,05 0,12 0,72 5 0,71 0,09 0,42 0,32 7 0,75 0,07 0,53 0,27<br />
AD 6,51 10 10,34 1,89 0,09 -0,85 10 9,04 2,82 0,41 -0,38 9 10,1 1,6 0,07 -0,92<br />
AA 139,93 10 130,06 8,79 0,31 0,47 10 134,49 15,02 0,74 0,15 9 129,46 8 0,25 0,54<br />
AL 17,11 10 23,86 4,61 0,20 -0,62 10 20,91 7,86 0,66 -0,20 9 21,46 2,31 0,11 -0,77<br />
Mesures<br />
et<br />
indices<br />
x<br />
Hommes modernes subactuels<br />
masculins<br />
Hommes modernes subactuels<br />
féminins<br />
Hommes modernes subactuels<br />
immatures<br />
n m s DP ECRA n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />
M1 36,35 29 42,05 2,58 0,04 -1,06 26 37,44 2,25 0,64 -0,23 13 32,58 6,42 0,58 0,26<br />
M2 38,33 30 42,67 3,84 0,28 -0,54 29 40,32 2,56 0,45 -0,37 14 30,97 8,12 0,40 0,41<br />
M3 19,43 34 20,32 1,79 0,63 -0,24 29 18,91 1,7 0,77 0,15 15 14,78 3,97 0,28 0,53<br />
M4 29,36 29 29,34 4,04 1,00 0,00 24 27,46 1,7 0,28 0,53 9 26,82 3,13 0,46 0,33<br />
M5 16,68 32 18,67 2,08 0,35 -0,46 26 17,69 1,5 0,51 -0,32 11 14,91 2,75 0,55 0,28<br />
M6 22,11 32 24,25 2,47 0,40 -0,42 27 23,39 1,89 0,51 -0,32 11 19,68 3,48 0,52 0,30<br />
M7 36,49 31 39,72 4,09 0,44 -0,38 26 37,21 2,44 0,77 -0,14 11 31,78 5,88 0,46 0,34<br />
M1/M2 0,95 27 0,98 0,06 0,63 -0,24 26 0,93 0,06 0,75 0,16 13 1,01 0,06 0,36 -0,44<br />
M3/M1 0,53 29 0,49 0,03 0,20 0,64 26 0,51 0,03 0,52 0,32 13 0,46 0,03 0,03 1,09<br />
M5/M6 0,75 30 0,77 0,09 0,83 -0,11 25 0,77 0,1 0,85 -0,10 11 0,76 0,05 0,88 -0,07<br />
M4/M7 0,8 28 0,74 0,1 0,56 0,29 23 0,74 0,07 0,41 0,40 9 0,80 0,06 0,94 0,03<br />
AD 6,51 30 8,04 1,47 0,31 -0,50 25 8,21 2,11 0,44 -0,38 11 6,57 1,77 0,97 -0,01<br />
AA 139,93 30 134,56 8,97 0,56 0,29 25 131,4 12,88 0,52 0,31 11 133,88 10,81 0,60 0,24<br />
AL 17,11 30 19,54 4,04 0,56 -0,29 25 20,7 5,3 0,51 -0,32 11 19,68 4,51 0,60 -0,24<br />
x : individu des Pradelles, n : nombre d’individus, m : moyenne, s : écart-type, DP : distance<br />
probabiliste, ECRA : écart-réduit centré ajusté<br />
401
Annexes<br />
Annexe 6 : Analyse bivariée des diamètres coronaires des dents des Pradelles, des<br />
Néandertaliens méditerranéens, proche-orientaux, occidentaux et orientaux<br />
Néandertaliens méditerranéens<br />
Néandertaliens proche-orientaux<br />
Néandertaliens occidentaux<br />
Néandertaliens orientaux<br />
Les Pradelles<br />
: Incisives latérales supérieures<br />
: Canines supérieures<br />
402
Annexes<br />
: Premières prémolaires supérieures<br />
: Secondes prémolaires supérieures<br />
: Premières molaires supérieures<br />
403
Annexes<br />
: Deuxièmes molaires supérieures<br />
: Premières prémolaires inférieures<br />
: Secondes prémolaires inférieures<br />
404
Annexes<br />
: Premières molaires inférieures<br />
: Secondes molaires inférieures<br />
: Troisièmes molaires inférieures<br />
405
Annexe 7 : Liste des vestiges des Pradelles étudiés dans la partie IV<br />
Identifiant Nature du matériel<br />
Voûte<br />
LP05-E12 #H10 Fragment de frontal, région sus-orbitaire droite<br />
M78-D8 #94 (M3) Fragment droit de frontal et de pariétal droit, mature<br />
M67-G12 #6 (M2)* Arrière crâne incomplet (occipital + 2 pariétaux), mature<br />
M70-F10 #41 (M8) Fragment de pariétal, immature<br />
M78-D9 #35 (M9) Fragment de pariétal, immature<br />
M78-D7 #92 (M7) Fragment de pariétal, mature<br />
LP02-E12 #2 Fragment de pariétal (?), immature (?)<br />
LP02-E12 #5 Fragment de pariétal, immature<br />
LP04-D12 #314 Fragment d'un pariétal droit, mature (?)<br />
LP04-D12 #718-719 2 fragments postéro-latéral d'un pariétal droit, mature<br />
LP06-C9 #959 Fragment de pariétal droit (?) mature<br />
LP06-C10 #535 Fragment de pariétal (?) droit (?) mature<br />
LP07-Z7 #1092 Fragment pariétal (?) droit, mature (?)<br />
LP07-C12 #812 et LP09-C11/D11 #H12 2 fragments de pariétal droit, mature<br />
LP10-C13 #107-108-109 et LP10-C12 #1354 4 fragments de pariétal droit, mature<br />
Annexes<br />
M72-E11 #342 (M4) Deux pariétaux (10 fragments, partie supérieure des os), immature<br />
LP05-D12 #1053-1059-1069 3 fragments de fronto-pariétal, immature<br />
LP07-C11 #44 Fragment pariétal (?) droit (?), immature<br />
LP07-C10 #790 Quart de pariétal gauche, immature<br />
LP10-C7 #1682 Fragment pariétal gauche, immature<br />
LP01-D8 #H02 Temporal droit, immature (?)<br />
LP02-E12 #1 Fragment d'écaille temporal gauche<br />
LP07-C9 #1228 Fragment de temporal (droit ?), immature (?)<br />
LP07-C10 #776 Fragment temporal droit, suture squamosale<br />
LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125 Fragments d'occipital, mature<br />
LP01-E11 #H06 Fragment gauche d'occipital, mature<br />
LP01-D9 #H07 Fragment droit d'occipital, mature (?)<br />
LP06-C9 #770 Fragment gauche d'occipital, mature<br />
LP01-E12 #H05 Fragment gauche d'occipital, immature<br />
LP04-D12 #113-352-751 3 fragments d'un occipito-pariétal gauche, immature (?)<br />
M71-F10 #H02 (M5) Fragment de voûte crânienne<br />
M72-I11 #41 (M6) Fragment de voûte crânienne<br />
M72-E12 #6 (M10) Fragment de voûte crânienne (frontal), immature<br />
LP04-D12 #HT05 Fragment de voûte crânienne (pariétal ? occipital ?)<br />
M?? #H02 Petit fragment de crâne (frontal ?), immature<br />
Face<br />
M80-D9 #100 (M11) Os zygomatique gauche, mature<br />
LP01-D11 #H03 Maxillaire droit adulte, région alvéolaire<br />
LP05-D9 #H11 Fragment crâne (maxillaire ?)<br />
Mandibule<br />
M34 (M1) Fragment de corps mandibulaire gauche, mature<br />
M80-D11 #289 Mandibule, partie antérieure de la branche montante droite, mature<br />
LP02-D13 #2 (M12) Fragment de bord alvéolaire (face externe), recolle avec la prémolaire<br />
Dent<br />
M70-F12 #54 (M17) Incisive supérieure latérale droite<br />
M??-D11 #21 (M15) Incisive supérieure latérale gauche<br />
M72-E11 #336 Incisive centrale supérieure (droite ????)<br />
M75-H9 #3 (M16) Germe d'incisive permanente<br />
M71-F12 #93 (M13)<br />
Premières et deuxièmes incisives supérieures droite et gauche et canine<br />
supérieure droite<br />
LP01-D11 #H03 Canine supérieure droite permanente<br />
LP07-C11 #87 Canine permanente supérieure droite permanente<br />
M70-F13 #2 (M13)<br />
Première prémolaire supérieure gauche et deuxième prémolaire supérieure<br />
gauche, permanentes<br />
406
Annexes<br />
Identifiant Nature du matériel<br />
M72-I10 #22 (M18)<br />
Prémolaire (supérieure ?) et première prémolaire supérieure droite,<br />
permanentes<br />
LP01-D11 #H03 Première prémolaire supérieure droite permanente<br />
LP06-C10 #430 Germe première (?) prémolaire supérieure droite (?) permanente<br />
LP06-Z7 #475 Première prémolaire inférieure gauche permanente<br />
LP01-D11 #H03 Seconde prémolaire supérieure droite permanente<br />
LP04-D11 #163 Seconde prémolaire supérieure droite, permanente<br />
LP01-D13 #1 Seconde prémolaire inférieure droite, permanente<br />
LP06-C10 #431 Germe seconde (?) prémolaire inférieure droite (?) permanente<br />
LP01-D11 #H03 Première molaire supérieure droite permanente<br />
LP01-E10 #H01 Première ou deuxième molaire inférieure gauche permanente<br />
LP01-D11 #H03 Deuxième molaire supérieure droite permanente<br />
LP07-C9 #1462 Germe deuxième (?) molaire supérieure gauche permanente<br />
M71-F12 #73 (M20) Deuxième molaire inférieure gauche<br />
LP06-A7 #501 Deuxième molaire inférieure droite permanente<br />
M78-D11 #21 (M19) Troisième molaire supérieure gauche permanente<br />
LP01-D11 #H03 Troisième molaire supérieure droite permanente<br />
LP05-D12 #1307 Germe de troisième molaire inférieure droite<br />
M72-E9 #284 (M14) Incisive latérale inférieure droite, déciduale<br />
LP07-C9 #HT03 Incisive latérale supérieure droite (?) déciduale<br />
LP07-C9 #1382 Canine supérieure gauche (?) déciduale<br />
LP05-Z8 #HT01 Tiers lingual première (?) molaire (?) supérieure (?)déciduale<br />
LP04-D12 #411 Première molaire inférieure droite déciduale<br />
LP03-D10 #287 Seconde molaire supérieure gauche déciduale<br />
LP06-D6 #HT02 Germe (?) seconde molaire supérieure droite déciduale (?)<br />
LP07-C07 #HT04 Seconde molaire supérieure gauche, deux tiers mésiaux déciduale<br />
Radius<br />
M80-D10 #54 (M21) Fragment de diaphyse de radius droit<br />
Phalange<br />
LP05-D12 #1170 Phalange de la main<br />
LP06-A7 #796 Phalange proximale de la main<br />
LP10-C11 #1931 Phalange distale main, immature<br />
LP10-C11 #1939 Phalange distale main, RI, immature<br />
Fémur<br />
M67-G12 #3 (M22) Fragment de diaphyse fémorale droit, immature<br />
LP06-D12 #1434 Fragment de diaphyse fémorale droite, mature<br />
LP06-C06 #273 Fragment de diaphyse fémorale gauche, mature<br />
LP09-D06 #415 Fragment de diaphyse fémorale<br />
LP10-D13 #362 Fragment de diaphyse fémorale gauche, mature<br />
Patella<br />
LP03-D15 #001 Patella droite, mature (?)<br />
Tibia<br />
LP04-D11 #263 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />
LP04-D11 #191 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />
LP04-D11 #217 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />
M80-D11 #291 (M23) Fragment diaphyse fibula gauche, mature<br />
Tarse<br />
LP05-E12 #H08 Cunéiforme intermédiaire gauche<br />
* Vandermeersch, 1980 ; Le Mort, 1981, 1987, 1988a, b ; Garralda et al., 2005<br />
407
Annexes<br />
Annexe 8A : Configuration des extrémités des os longs non cylindriques, d’après<br />
Boulestin (1999)<br />
Les acronymes utilisés dans l’étude sont ceux figurés entre parenthèses.<br />
408
Annexes<br />
Annexe 8B : Configuration des extrémités des os longs cylindriques, d’après<br />
Boulestin (1999)<br />
Les acronymes utilisés dans l’étude sont ceux figurés entre parenthèses.<br />
409
Annexes<br />
Annexe 8C : Configuration des bords des os longs non cylindrique, d’après<br />
Boulestin (1999)<br />
Les acronymes utilisés dans l’étude sont ceux figurés entre parenthèses.<br />
410
Annexes<br />
Annexe 9 : Nomenclature utilisée pour l’étude des retouchoirs, d’après Thiébaut<br />
et al. (2008)<br />
A : orientation du retouchoir, B : étendue de la plage de stigmates, C : distribution des stigmates,<br />
D : orientation des stigmates.<br />
411
Annexes<br />
Annexe 10A : Pourcentage du NISP et du NNISP chez l’Homme et le Renne des<br />
Pradelles<br />
NISP % NISP Qsp NNISP<br />
Homme Renne<br />
%<br />
NNISP<br />
NISP % NISP Qsp NNISP<br />
%<br />
NNISP<br />
Crâne 48 50,53 1 48 82,1 269 2,05 1 269 6,73<br />
Mandibule 3 3,16 1 3 5,13 526 4,01 2 263 6,58<br />
Vertèbre 0 0 24 0 0 198 1,51 32 6,19 0,15<br />
Sacrum 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0<br />
Sternum 0 0 1 0 0 2 0,02 1 2 0,05<br />
Côte 0 0 24 0 0 657 5 28 23,46 0,59<br />
Clavicule 0 0 2 0 0 / / / / /<br />
Scapula 0 0 2 0 0 180 1,37 2 90 2,25<br />
Humérus 0 0 2 0 0 711 5,42 2 355,5 8,89<br />
Radius 1 1,05 2 0,5 0,86 921 7,01 2 460,5 11,52<br />
Ulna 0 0 2 0 0 340 2,59 2 170 4,25<br />
Carpe 0 0 16 0 0 23 0,18 2 11,5 0,29<br />
Métacarpe 0 0 10 0 0 418 3,18 2 209 5,23<br />
Coxal 0 0 2 0 0 136 1,04 2 68 1,70<br />
Fémur 5 5,26 2 2,5 4,28 1028 7,83 2 514 12,86<br />
Patella 1 1,05 2 0,5 0,86 5 0,04 2 2,5 0,06<br />
Tibia 3 3,16 2 1,5 2,57 1684 12,83 2 842 21,06<br />
Fibula 1 1,05 2 0,5 0,86 / / / / /<br />
Talus 0 0 2 0 0 16 0,12 2 8 0,2<br />
Calcaneus 0 0 2 2 3,42 43 0,33 2 21,5 0,54<br />
Tarse autres 1 1,05 14 0,07 0,12 17 0,13 2 8,5 0,21<br />
Métatarse 0 0 10 0 0 1216 9,26 2 608 15,21<br />
Phalange 4 4,21 56 0,07 0,12 171 1,3 8 21,38 0,53<br />
Dent isolée 28 29,47 16 1,75 2,99 874 6,66 20 43,7 1,09<br />
Autres et indet 0 0<br />
Total 95 100<br />
0 3676,4 28<br />
60,39 103,3 13130 1<br />
0<br />
3997,73 100<br />
NISP : Number of Identified Specimens, Qsp : quantité spécifique, NNISIP : Normed Number of<br />
Identified Specimens.<br />
Les données sur la faune sont issues de la base de données mise en place par C. Beauval, S.<br />
Costamagno et W. Rendu.<br />
412
Annexes<br />
Annexe 10B : Pourcentage du NISP et du NNISP dans les assemblages<br />
anthropologiques des Pradelles, du Tumulus des Sables et de Krapina<br />
Qsp NISP<br />
Les Pradelles Tumulus des Sables Krapina<br />
%<br />
NISP NNISP<br />
%<br />
NNISP<br />
NISP %NISP NNISP<br />
%<br />
NNISP<br />
NISP %NISP NNISP<br />
%<br />
NNISP<br />
Crâne 1 48 50,5 48 79,4 118 9 118 43,3 233 25,2 233 59,6<br />
Mandibule 1 3 3,2 3 5 10 0,8 10 3,7 29 3,1 29 7,4<br />
Dent<br />
isolée<br />
16 28 29,5 1,8 2,9 147 11,2 9,2 3,4 175 18,9 10,9 2,8<br />
Vertèbre 24 0 0 0 0 127 9,7 5,3 1,9 78 8,4 3,3 0,8<br />
Sacrum 1 0 0 0 0 4 0,3 4 1,5 1 0,1 1 0,3<br />
Sternum 1 0 0 0 0 2 0,2 2 0,7 1 0,1 1 0,3<br />
Côte 24 0 0 0 0 209 15,9 8,7 3,2 73 7,9 3 0,8<br />
Clavicule 2 0 0 0 0 15 1,1 7,5 2,8 16 1,7 8 2,1<br />
Scapula 2 0 0 0 0 17 1,3 8,5 3,1 22 2,4 11 2,8<br />
Humérus 2 0 0 0 0 10 0,8 5,0 1,8 21 2,3 10,5 2,7<br />
Radius 2 1 1,1 0,5 0,8 9 0,7 4,5 1,6 12 1,3 6 1,5<br />
Ulna 2 0 0 0 0 24 1,8 12,1 4,4 18 2 9 2,3<br />
Carpe 16 0 0 0 0 56 4,3 3,5 1,3 2 0,2 0,1 0<br />
Métacarpe 10 0 0 0 0 44 3,4 4,4 1,6 6 0,7 0,6 0,2<br />
Phalange<br />
main<br />
28 4 4,2 0,1 0,2 120 9,1 4,3 1,6 59 6,4 2,1 0,5<br />
Coxal 2 0 0 0 0 13 1 6,5 2,4 15 1,6 7,5 1,9<br />
Fémur 2 5 5,3 2,5 4,1 18 1,4 9,0 3,3 33 3,6 16,5 4,2<br />
Patella 2 1 1,1 0,5 0,8 20 1,5 10,0 3,7 16 1,7 8 2<br />
Tibia 2 3 3,2 1,5 2,5 16 1,2 8,0 3 18 2 9 2,3<br />
Fibula 2 1 1,1 0,5 0,8 20 1,5 10,0 3,7 19 2% 9,5 2,4<br />
Talus 2 0 0 0 0 11 0,8 5,5 2,0 13 1,4 6,5 1,7<br />
Calcaneus 2 0 0 2 3,3 10 0,8 5,0 1,8 4 0,4 2 0,5<br />
Tarse<br />
autres<br />
14 1 1,1 0,1 0,1 42 3,2 3,0 1,1 4 0,4 0,3 0,1<br />
Métatarse 10 0 0 0 0 69 5,3 6,9 2,5 22 2,4 2,2 0,6<br />
Phalange<br />
pied<br />
Autres et<br />
indétermi<br />
nés<br />
56 0 0 0 0 80 6,1 1,4 0,5 35 3,8 0,6 0,2<br />
0 0<br />
0 104 7,9<br />
0 0 0<br />
Total 95 100 60,5 100 1315 100 272,2 100 925 100 390,7 100<br />
NISP : Number of Identified Specimens, Qsp : quantité spécifique, NNISIP : Normed Number of<br />
Identified Specimens.<br />
Les données du Tumulus des Sables sont inédites et celles de Krapina sont issues de<br />
Radovčić et al. (1988).<br />
413
Annexes<br />
Annexe 10C : Pourcentage de survie dans les assemblages anthropologiques des<br />
Pradelles, de l’hypogée II des Mournouards, de Gran Dolina, des Perrats, d’El<br />
Mirador<br />
Les Pradelles Les Mournouards Gran Dolina Les Perrats El Mirador<br />
Crâne 71,43% 68,33% 50,00% 87,50% 100%<br />
Mandibule 14,29% 80,00% 16,67% 50,00% 83,30%<br />
Vertèbre 0%<br />
Sacrum 0%<br />
10,67% 9,50% 6,90%<br />
0,00% 0% 0%<br />
Sternum 0% 51,67% 0,00% 0% 0%<br />
Côte 0%<br />
11,11% 23,44% 4,90%<br />
Clavicule 0% 75,83% 25,00% 25,00% 0%<br />
Scapula 0% 75,83% 0,00% 50,00% 16,70%<br />
Humérus 0% 94,17% 0,00% 75,00% 16,70%<br />
Radius 7,14% 86,67% 0,00% 56,25% 0%<br />
Ulna 0% 88,33% 16,67% 50,00% 16,70%<br />
Carpe 0% 40,00% 0,00% 0,78% 1,10%<br />
Métacarpe 0% 47,00% 3,33% 3,75% 1,70%<br />
Phalange main 2,08%<br />
5,36% 4,46% 0,60%<br />
Coxal 0% 80,83% 0,00% 25,00% 0%<br />
Fémur 28,57% 86,67% 8,33% 68,75% 16,70%<br />
Patella 7,14% 52,50% 16,67% 0% 0%<br />
Tibia 7,14% 85,83% 0,00% 75,00% 25%<br />
Fibula 7,14% 84,17% 0,00% 37,50% 25%<br />
Tarse 10,20%<br />
Talus 0% 71,67%<br />
Calcaneus 0% 62,50%<br />
Tarse autre 1,05% 47,50%<br />
0,00% 3,57% 3,60%<br />
Métatarse 0% 54,33% 3,33% 11,25% 1,70%<br />
Phalange pied 0%<br />
4,17% 0% 0%<br />
Les données des Mournouards sont issues d’Leroi-Gourhan et al. (1962), celles de Gran Dolina de<br />
Fernández-Jalvo et al. (1999), celles des Perrats de Boulestin (1999) et celles d’El Mirador de<br />
Cáceres et al. (2007).<br />
414
Annexes<br />
Annexe 10E : Pourcentage de survie dans les assemblages anthropologiques des<br />
Pradelles et de sites charognés par les coyotes et les loups<br />
Les<br />
Pradelles<br />
Cas 0 Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4<br />
Cas<br />
atypique<br />
crâne 71,43% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 94,00%<br />
mandibule 14,29% 100,00% 100,00% 100,00% 75,00% 83,00% 82,40%<br />
hyoïde 0% 100,00% 0,00% 0,00% 0,00% 16,00% 29,40%<br />
atlas 0% 100,00% 100,00% 100,00% 50,00% 72,20% 64,70%<br />
axis 0% 100,00% 100,00% 100,00% 35,00% 55,50% 88,20%<br />
vert. cerv. 2-7 0% 100,00% 100,00% 100,00% 35,00% 48,80% 74,10%<br />
vert. thor. 0% 100,00% 100,00% 100,00% 62,50% 98,10% 74,50%<br />
vert. lomb. 0% 100,00% 100,00% 100,00% 65,00% 60,00% 44,70%<br />
sacrum 0% 100,00% 75,00% 100,00% 50,00% 66,60% 70,50%<br />
coccyx 0% 100,00% 100,00% 50,00% 25,00% 33,30% 88,20%<br />
sternum 0% 100,00% 25,00% 75,00% 25,00% 38,80% 82,30%<br />
côte 0% 100,00% 100,00% 93,70% 25,00% 52,70% 41,60%<br />
clavicule 0% 100,00% 12,50% 62,50% 25,00% 47,20% 76,40%<br />
scapula 0% 100,00% 12,50% 50,00% 25,00% 47,20% 82,30%<br />
humérus 0% 100,00% 12,50% 50,00% 25,00% 41,60% 73,50%<br />
ulna 0% 100,00% 12,50% 25,00% 25,00% 25,00% 64,70%<br />
radius 7,14% 100,00% 12,50% 25,00% 12,40% 38,00% 64,70%<br />
carpe 0% 100,00% 25,00% 0,00% 0,00% 13,80% 32,30%<br />
mtc +<br />
phalange<br />
1,50% 100,00% 25,00% 90,00% 0,00% 10,90% 29,70%<br />
coxal 0% 100,00% 100,00% 87,50% 50,00% 58,30% 85,20%<br />
fémur 28,57% 100,00% 100,00% 87,50% 62,50% 61,10% 67,60%<br />
patella 7,14% 100,00% 100,00% 25,00% 0,00% 8,30% 32,30%<br />
tibia 7,14% 100,00% 100,00% 50,00% 25,00% 50,00% 64,70%<br />
fibula 7,14% 100,00% 100,00% 50,00% 25,00% 50,00% 64,70%<br />
talus 0% 100,00% 100,00% 0,00% 0,00% 16,60% 41,10%<br />
calcaneus 0% 100,00% 100,00% 0,00% 0,00% 16,60% 38,20%<br />
tarse autre 10,20% 100,00% 100,00% 0,00% 0,00% 7,10% 31,90%<br />
mtt +<br />
phalange<br />
0% 100,00% 100,00% 0,00% 0,00% 10,90% 30,80%<br />
Les données sont issues de Moraitis et Spiliopoulou (2010).<br />
415
Annexes<br />
Annexe 11A : Données sur la fracturation de la voûte du Tumulus des Sables et<br />
des Perrats<br />
Tumulus des Sables Les Perrats<br />
N° DAD EAD Conf. Text. EA Ecr. Fis. IP N° DAD EAD Conf Text EA Ecr. Fis. IP<br />
G41 112 1,81 10 I R 0 0 0 0 525 4,74 0 1 1 0<br />
G41 72 3,64 10 I R 0 0 0 0 532 5,11 50 R R 0 0 0 0<br />
G41 80 0 0 R R 0 0 0 0 533 3,87 I R 0 0 1 0<br />
G44 11 3,36 10 I R 0 0 0 0 534 0 I R 0 0 0 0<br />
G44 19 4,65 20 I R 0 0 0 0 537 3,05 0 0 0 0<br />
H40 11 1,24 10 I R 0 0 0 0 538 0 0 0 0<br />
H41 103 0 0 I R 0 0 0 0 539 0 0 0 0<br />
H41 130 6,62 20 I R 0 0 0 0 551 21,02 I R 0 0 1 0<br />
H42 1003 4,79 20 R R 0 0 0 0 552 0 0 0 0<br />
H42 1027 2,07 20 I R 0 0 0 0 553 7,08 20 I R 0 0 0 0<br />
H42 1039 5,58 40 I R 0 0 0 0 554 3,86 10 I R 0 0 0 0<br />
H42 1047 10,06 30 I R 0 0 0 0 555 7,91 30 I R 0 0 0 0<br />
H42 1053 7,6 10 I R 0 0 0 0 556 6,11 50 I R 0 0 0 0<br />
H42 1054 5,49 30 I R 0 0 0 0 557 8,04 I R 0 0 0 0<br />
H42 1090 3,78 10 I R 0 0 0 0 558 8,62 I R 0 0 0 0<br />
H42 1098 3,89 10 I R 0 0 0 0 559 16,36 0 0 0 0<br />
H42 1107 6,49 50 I R 0 0 0 0 560 5,27 50 I R 1 0 1 1<br />
H42 1120 10,51 30 I R 0 0 0 0 561 11,5 60 I R 0 0 0 0<br />
H42 1120 11,77 40 I R 0 0 0 0 562 0 0 0 0<br />
H42 1129 6,25 20 I L 0 0 0 0 563 I R 0 0 0 0<br />
H42 1149 2,24 30 I L 0 0 0 0 564 5,32 40 I R 1 0 0 0<br />
H42 1154 4,71 10 I R 0 0 0 0 565 8,89 50 I R 0 0 1 0<br />
09 1160 2,31 20 I R 0 0 0 0 566 4,22 I R 0 0 0 0<br />
H42 1170 2,98 0 I R 0 0 0 0 567 2,65 0 0 0 0<br />
H42 1182 4,93 20 I R 0 0 0 0 568 3,5 40 I R 0 0 0 0<br />
H42 964 3,39 40 I R 0 0 0 0 569 9,74 40 R R 0 0 0 0<br />
H42 969 6,56 10 I R 0 0 0 0 571 19,01 60 I R 0 0 0 0<br />
H42 969 2,99 10 R R 0 0 0 0 572 7,85 30 R L 0 0 0 0<br />
H42 982 3,07 10 I R 0 0 1 0 573 8,36 60 R R 0 0 0 0<br />
H43 100 12,96 0 I R 0 0 0 0 574 8,77 50 R R 0 0 0 0<br />
H43 109 2,2 10 I R 0 0 0 0 575 10,7 60 I R 0 0 0 0<br />
H43 130 2,07 20 R R 0 0 0 0 576 5,96 50 R R 0 0 0 0<br />
H43 138 9,01 10 I R 0 0 0 0 577 7,2 40 R R 0 0 0 0<br />
H43 140 3,07 60 I R 0 0 0 0 578 3,73 10 R R 0 0 0 0<br />
H43 176 2,21 20 I R 0 0 1 0 579 7,45 60 I R 0 0 0 0<br />
H43 201 7,17 40 I R 0 0 0 0 580 13,78 20 R R 0 0 0 0<br />
H43 221 3,8 20 R R 0 0 0 0 581 0 I R 0 0 0 0<br />
H43 26 2,19 40 I R 0 0 1 0 584 14,76 0 0 1 0<br />
H43 281 0,93 10 I R 0 0 0 0 586 2,65 0 I R 0 0 1 0<br />
H43 295 5,94 20 I R 0 0 0 0 587 3,29 70 I R 0 0 1 0<br />
H43 64 2,07 20 R R 0 0 1 0 588 0 0 0 0<br />
H43 7 4,94 20 I R 0 0 0 0 589 2,14 20 R R 0 0 0 0<br />
H43 85 6,24 40 I R 0 0 0 0 590 2,2 50 I R 0 0 0 0<br />
H44 436 2,58 20 I R 0 0 0 0 591 2,56 40 I R 0 0 0 0<br />
H44 437 2,5 40 I R 0 0 0 0<br />
I40 27 16,87 10 R R 0 0 0 0<br />
I41 49 2,64 40 I R 0 0 0 0<br />
I41 98 2,17 10 I R 0 0 0 0<br />
I43 611 7,29 60 R R 0 0 0 0<br />
I43 617 3,19 20 R R 0 0 0 0<br />
I43 619 1,82 10 R R 0 0 0 0<br />
I43 627 3,03 40 I R 0 0 0 0<br />
I43 647 6,14 30 R L 0 0 1 0<br />
I43 660 7,25 30 R R 0 1 0 0<br />
I43 667 3,58 40 I R 0 0 0 0<br />
I43 682 0,35 20 R R 0 0 0 0<br />
I43 689 1,65 10 I L 0 0 0 0<br />
I43 697 7,76 20 I L 0 0 0 0<br />
I43 699 1,83 10 R R 0 0 0 0<br />
I43 713 4 20 I R 0 0 0 0<br />
I43 720 1,89 0 I R 0 0 0 0<br />
I43 742 3,32 40 R R 0 0 0 0<br />
I43 744 3,6 40 R R 0 0 0 0<br />
416
Tumulus des Sables<br />
N° DAD EAD Conf. Text. EA Ecr. Fis. IP<br />
I43 773 4,78 50 I R 0 0 0 0<br />
I43 780 3,54 0 R R 0 0 0 0<br />
I43 782 1,56 20 I R 0 0 0 0<br />
I43 783 1,71 40 R R 0 0 0 0<br />
I43 803 8,4 10 I R 0 0 0 0<br />
I43 812 2,43 30 R R 0 0 0 0<br />
I43 812 2,43 30 I R 0 0 0 0<br />
I43 812 2,67 20 I R 0 0 0 0<br />
I43 834 7,03 30 I R 0 0 0 0<br />
I43 837 6,88 20 I R 0 0 0 0<br />
I43 837 3,17 50 I R 0 0 0 0<br />
I43 842 1,03 10 I R 0 0 0 0<br />
I43 848 5,09 40 I R 0 0 0 0<br />
I43 859 5,88 30 R R 0 0 0 0<br />
I43 870 2,25 0 I R 0 0 0 0<br />
I43 883 2,97 40 I R 0 0 0 0<br />
I43 916 1,14 0 I R 0 0 0 0<br />
I43 961 2,72 40 I R 0 0 0 0<br />
I43 972 2,74 20 I R 1 0 0 0<br />
I43 990 4,58 10 R R 0 0 0 0<br />
I45 26 4,72 20 I R 0 0 0 0<br />
J44 1059 2,94 10 I R 0 0 0 0<br />
J44 1061 5,92 40 I R 0 0 0 0<br />
J44 1122 6,54 10 I R 0 0 0 0<br />
J44 1163 3,44 50 R R 0 0 0 0<br />
J44 1238 4,45 0 I R 0 0 0 0<br />
J44 1314 4,96 10 I R 0 0 1 0<br />
J44 1466 2,09 20 I R 0 0 0 0<br />
J44 1621 2,62 30 I R 0 0 0 0<br />
J44 1635 3,17 30 I R 0 0 0 0<br />
J44 1703 14,28 30 I R 0 0 1 0<br />
Annexes<br />
N° : numéro d’identification, DAD : distance d’apparition du diploé en mm, EAD : écart à l’angle<br />
droit en degré, CONF. : configuration du bord, Text. : texture, EA : éclats adhérents, Ecr. :<br />
écrasement, Fis. : fissure issue du bord de fracture, IP : impact de percussion.<br />
417
Annexe 11B : Données sur la fracturation de la voûte des Pradelles<br />
Annexes<br />
Identifiant Élément Configuration Texture DAD EAD EA Fissure IP<br />
LP01-D8 #H02 Temporal irrégulier rugueux 5.82 20 non oui<br />
LP01-C11 #H04 Occipital irrégulier mixte 5.17 50 non oui<br />
LP01-E12 #H05 Occipital mixte rugueux 5.77 50 non oui<br />
LP01-E11 #H06 Occipital irrégulier mixte 5.61 50 non non<br />
LP01-D9 #H07 Occipital irrégulier mixte 4.22 30 non non<br />
LP02-E12 #1 Temporal irrégulier rugueux 6.38 70 oui oui oui<br />
LP02-E12 #2 Pariétal régulier mixte 2.31 40 oui oui<br />
LP02-E12 #5 Pariétal irrégulier mixte 8.96 40 non oui<br />
LP03-D11 #96 à 125 Occipital mixte rugueux 6.06 50 oui oui<br />
LP04-D12 #113 Pariétal irrégulier lisse 2,4 60 non non<br />
LP04-D12 #314 Pariétal mixte rugueux 12.72 50 non oui<br />
LP04-D12 #352 Occipital mixte rugueux 10,7 60 non oui<br />
LP04-D12 #718 Pariétal mixte lisse 3,4 60 non non<br />
LP04-D12 #719 Pariétal régulier lisse 6,2 50 non non oui<br />
LP04-D12 #751 Occipital mixte rugueux 10,7 60 non oui<br />
LP05-E12 #H10 Frontal irrégulier rugueux 10.78 50 non oui<br />
LP05-D12 #1053 Pariétal mixte rugueux 11,5 70 non oui<br />
LP05-D12 #1059 Frontal mixte lisse 17,85 60 non oui<br />
LP05-D12 #1069 Pariétal mixte lisse 11,09 70 non oui<br />
LP06-C9 #770 Occipital irrégulier rugueux 3.61 40 non oui<br />
LP06-C9 #959 Pariétal mixte mixte 9.90 60 oui ? oui<br />
LP06-C10 #535 Pariétal irrégulier mixte 9.04 50 non oui oui ?<br />
LP07-C9 #1228 Temporal irrégulier mixte 4.68 70 non non<br />
LP07-C11 #44 Pariétal irrégulier rugueux 2.61 50 non non<br />
LP07-C10 #776 Temporal irrégulier mixte 7.05 60 non non<br />
LP07-C10 #790 Pariétal irrégulier rugueux 4.33 40 non oui<br />
LP07-Z7 #1092 Pariétal mixte rugueux 5.59 50 non non<br />
LP07-C12 #812 Pariétal mixte mixte 18.29 70 oui ? oui oui<br />
LP09-C11/D11 #H12 Pariétal mixte mixte 7,43 10 non oui oui<br />
LP04-D12 #HT05 Voûte irrégulier rugueux 12,55 60 non non<br />
LP10-C7 #1682 Pariétal irrégulier rugueux 7,25 60 non oui<br />
LP10-C13 #107 Pariétal mixte rugueux 2,77 20 non oui<br />
LP10-C13 #108 Pariétal irrégulier rugueux 7,12 50 non oui<br />
LP10-C13 #109 Pariétal irrégulier rugueux 4,97 30 non oui<br />
LP10-C12 #1354 Pariétal irrégulier rugueux 1,31 10 non oui<br />
418
Annexe 11C : Données sur la fracturation des os longs du Tumulus des Sables<br />
N°<br />
Éléme<br />
nt<br />
C L Conf<br />
.ENC<br />
G40 10 PM 3 1<br />
G40 3 fémur 1 1 TC<br />
G40 5 GM 1 1 TC<br />
G41 111 tibia 3 2<br />
G41 113 tibia 3 3 TC<br />
G41 133 radius 1 1 CS<br />
G41 136 tibia 1 1 BC<br />
G41 29 PM 1 1 TC<br />
G41 54 PM 3 1<br />
G41 56 fémur 3 2<br />
G41 62 tibia 1 1 DMC<br />
G41 73 ulna 1 1 CC<br />
G41 77 PM 2 2 CC<br />
G41 79 ulna<br />
DOS<br />
G41 79 GM<br />
OS<br />
G41 84 PM 3 2<br />
G41 89 PM 2 2 CC<br />
G41 91 GM 1 1 CC<br />
G41 99 GM 3 2<br />
G44 29 ulna 1 1 DOC<br />
G44 51 tibia<br />
TC<br />
G44 61 GM 2 1 TC<br />
G44 67 ulna 3 2<br />
H41 101 PM 1 1 OS<br />
H41 109 GM 1 1 CC<br />
H41 120 GM 2 1 OC<br />
H41 135 fémur 2 1 CT<br />
H41 157 radius 3 2<br />
H41 158 PM 1 2 CC<br />
H41 52 PM 1 1 CC<br />
H41 65 fibula 1 1 OT<br />
H41 75 fibula 1 1 OC<br />
H41 83 ulna 1 1 DOT<br />
H41 87 PM 1 1 CT<br />
H41 88 GM 1 1 DMS<br />
H41 89 PM 1 1 DCC<br />
H41 90 GM 2 1 DCC<br />
H41 90 fémur 3 2<br />
H41 93 PM 1 1 CC<br />
H41 94 fémur 3 3<br />
H42 1002 GM 3 1<br />
H42 1004 PM<br />
CC<br />
H42 1005 ulna 1 1 CC<br />
H42 1020 GM<br />
DMC<br />
H42 1042 fibula<br />
OS<br />
H42 1044 ulna 1 1 OS<br />
H42 1061 PM<br />
CC<br />
H42 1070 GM<br />
BS<br />
H42 1089 fibula 3 3<br />
H42 1114 fémur 3 1<br />
H42 1114 PM 2 1 BC<br />
H42 1122 fémur 1 1 OC<br />
H42 1163 GM 3 1<br />
H42 1166 radius 3 3<br />
H42 1174 fibula 3 1<br />
H42 1180 fibula 1 2<br />
H42 953 GM<br />
H42 980 PM 1 2 OC<br />
H42 981 ulna 3 2<br />
H42 995 fibula 3 3<br />
H43 102<br />
humér<br />
us<br />
2 1 DCC<br />
H43 104 ulna 3 3<br />
H43 124 GM 1 1 TC<br />
H43 124 fibula 1 1 OC<br />
H43 124 tibia 1 1 TC<br />
H43 131<br />
humér<br />
us<br />
1 1<br />
H43 139 ulna 3 3<br />
H43 142 GM 1 1 OS<br />
H43 202 GM 1 1 DOC<br />
H43 254<br />
humér<br />
us<br />
1 1 CC<br />
H43 270 PM 3 1<br />
H43 293 ulna 1 1 TC<br />
H43 57 GM 1 1 DOS<br />
H43 77 GM 1 1 DMC<br />
H43 81 GM 2 1 TC<br />
H43 83 radius 3 1<br />
H43 88 PM 1 1 DMC<br />
H44 450 ulna 1 2<br />
I41 17 PM 1 2 DCC<br />
I41 38 fibula 1 1 OS<br />
I41 56 PM 1 1 CC<br />
I41 65 PM 1 2 PS<br />
I41 67 GM 3 1<br />
I41 69 PM 2 1 TC<br />
I41 73 tibia 1 1 TC<br />
I42 772 ulna 1 1 CC<br />
I43 615 humér 2 1 CC<br />
Conf. Text. EAD<br />
EC E E<br />
TI R 0<br />
R 0<br />
R 30<br />
TI R 0<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 40<br />
R 30<br />
EI R 0<br />
EI R 0<br />
R 0<br />
R 10<br />
R 20<br />
R 30<br />
R 20<br />
SI R 20<br />
R 0<br />
R 10<br />
EI R 30<br />
R<br />
R<br />
10<br />
R 0<br />
DI R<br />
R 10<br />
R 20<br />
R 30<br />
R 30<br />
ER R 40<br />
R 10<br />
R 50<br />
R 20<br />
R 20<br />
R 50<br />
R 0<br />
R 10<br />
R 0<br />
R 20<br />
TI R 0<br />
R 40<br />
SI R 50<br />
CI R 10<br />
R 20<br />
R 10<br />
R 0<br />
R 10<br />
R 20<br />
R 50<br />
R 10<br />
TI R 10<br />
SI R 0<br />
R 50<br />
R 0<br />
SR R 10<br />
EI R 40<br />
EI R 0<br />
TI R 0<br />
SI R<br />
R<br />
40<br />
ER R 0<br />
EI R 40<br />
R 20<br />
EI R 0<br />
R 0<br />
R 50<br />
R 0<br />
CI R 40<br />
SI R 20<br />
R 20<br />
R 10<br />
R 20<br />
EI R 20<br />
R 30<br />
R 40<br />
R 0<br />
R 0<br />
CR R 0<br />
R 0<br />
TR R 0<br />
R 30<br />
R 20<br />
R 0<br />
R 0<br />
VI R 20<br />
R 0<br />
R 0<br />
R<br />
R<br />
50<br />
EA<br />
E<br />
Ecr.<br />
E<br />
Fis.<br />
E<br />
oui<br />
IP<br />
E<br />
Conf.<br />
B<br />
Text<br />
B<br />
EAD<br />
B<br />
LI R 0<br />
LR L 0<br />
LI R 0<br />
LR R 30<br />
CR L 0<br />
LR R 0<br />
OI R 40<br />
OI R 0<br />
OI L 0<br />
CR R 30<br />
CI R 10<br />
LI L 10<br />
LI R 10<br />
CI R 30<br />
CR R 30<br />
OR R 10<br />
LI R 30<br />
OI R 0<br />
CI R 10<br />
LI R 10<br />
CI R 0<br />
CI R 10<br />
LI R 0<br />
OI R 20<br />
LI R 10<br />
LI R 10<br />
OI R 0<br />
LR R 0<br />
CR R 10<br />
CI R 10<br />
CI R 40<br />
MI R 0<br />
CR R 10<br />
LR R 10<br />
CR R 10<br />
L R 0<br />
OI R 0<br />
OI R 40<br />
LI R 0<br />
CI R 20<br />
CI R 20<br />
CI R 0<br />
CI R 10<br />
LI R 10<br />
CI R 20<br />
LI R 30<br />
CR R 40<br />
LI R 10<br />
OI L 0<br />
CI R 10<br />
CI R 10<br />
OI R 10<br />
OI R 0<br />
CI R 10<br />
CI R 20<br />
CI R 10<br />
LI R 0<br />
OI R 30<br />
LI R 10<br />
CI R 20<br />
EA<br />
B<br />
Ecr.<br />
B<br />
Fis.<br />
B<br />
Annexes<br />
Enc.<br />
B<br />
IP<br />
B<br />
419
N°<br />
Éléme<br />
nt<br />
C L Conf<br />
us<br />
.ENC<br />
I43 687 fémur 3 2<br />
I43 707 fémur 3 1<br />
I43 716 ulna 1 1 DOC<br />
I43 730 PM 3 2<br />
I43 753 fémur<br />
I43 788 fibula 1 1 OC<br />
I43 804 PM<br />
OS<br />
I43 853 GM<br />
CC<br />
I43 854 tibia 1 1 CC<br />
I43 892 fémur 1 2 DCC<br />
I43 897 radius 3 2<br />
I43 900 Fibula 1 1 TS<br />
I43 906<br />
humér<br />
us<br />
1 1 CS<br />
I43 931 GM 1 1 OC<br />
I43 960 ulna 1 2 DOC<br />
I45 16 radius 1 1<br />
I45 19 GM 3 2<br />
I45 20 PM 1 1 CC<br />
J44 1014 GM 1 1 CC<br />
J44 1023 GM 3 1<br />
J44 1078 GM<br />
J44 1146 fémur 3 1<br />
J44 1189 fibula 3 2<br />
J44 1301 fémur 1 1 DCT<br />
J44 1307 GM 3 3<br />
J44 1460<br />
humér<br />
us<br />
3 1<br />
J44 1523 PM 3 3<br />
J44 1538 GM 3 2<br />
J44 1549 tibia 3 2<br />
G40 10 GM 3 1<br />
G40 12 PM 1 2 OS<br />
G40 15 fibula 1 1 OC<br />
G40 3 ulna 1 1 DMC<br />
G41 133 fibula 1 1 TC<br />
G41 136 fibula 1 1 CC<br />
G41 29 GM 1 1 BS<br />
G41 48 GM 3 2<br />
G41 54 GM 3 1<br />
G41 62 radius 1 1 CC<br />
G41 73 ulna 1 1 TS<br />
G41 77 ulna 2 2 CC<br />
G41 79 PM<br />
OS<br />
G41 79 fibula<br />
TS<br />
G41 89 fibula 2 2 TS<br />
G41 91 fibula 1 1 TC<br />
G41 99 fibula 3 2<br />
G44 29 PM 1 1 TC<br />
G44 51 PM<br />
DCC<br />
G44 61 fémur 2 1 CC<br />
G44 67 GM 3 2<br />
H41 101 tibia 1 1 TC<br />
H41 109 tibia 1 1 DMC<br />
H41 120 radius 2 1 DCC<br />
H41 135 tibia 2 1<br />
H41 158 PM 1 2 VC<br />
H41 52 PM 1 1 TC<br />
H41 65 fémur 1 1 OC<br />
H41 75 tibia 1 1 OC<br />
H41 83 ulna 1 1 TS<br />
H41 87 PM 1 1 CC<br />
H41 88 ulna 1 1 OS<br />
H41 89 GM 1 1 TC<br />
H41 90 PM 2 1 DCC<br />
H41 90 PM 3 2<br />
H41 93 GM 1 1 CC<br />
H42 1002 GM 3 1<br />
H42 1004 ulna<br />
TC<br />
H42 1005 tibia 1 1 CC<br />
H42 1020 GM<br />
OC<br />
H42 1042 ulna<br />
OC<br />
H42 1044 PM 1 1 CC<br />
H42 1061 GM<br />
DOS<br />
H42 1070 GM<br />
DOC<br />
H42 1114 fémur 3 1<br />
H42 1114 radius 2 1<br />
H42 1122 PM 1 1 OC<br />
H42 1163 PM 3 1<br />
H42 1180 fibula 1 2<br />
H42 980 fibula 1 2 CC<br />
H42 995 ulna 3 3<br />
H43 102 PM 2 1 DCC<br />
H43 124 GM 1 1 CC<br />
H43 124 PM 1 1 CC<br />
H43 124 GM 1 1 TC<br />
H43 131 fémur 1 1<br />
H43 142 PM 1 1 OC<br />
H43 202 fémur 1 1 DMC<br />
H43 254 GM 1 1 BC<br />
H43 41 PM 3 2<br />
H43 57 ulna 1 1 TC<br />
H43 77 GM 1 1 BC<br />
Conf.<br />
EC<br />
Text.<br />
E<br />
EAD<br />
E<br />
DI R 0<br />
SI R 40<br />
R 0<br />
DI R 0<br />
TI R 0<br />
R 0<br />
R 10<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 10<br />
TI R 0<br />
R 0<br />
R 10<br />
EA<br />
E<br />
R<br />
R<br />
40<br />
TR R 40<br />
EI R 20<br />
R 20<br />
R 30<br />
SI R 0 oui<br />
SI R 20<br />
CI R 0<br />
TI R 0<br />
R 20<br />
VI R 10<br />
TI R 0<br />
TI R 0<br />
SI R 0<br />
EI R 20<br />
TI R 0<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 30<br />
R 30<br />
DI R 10<br />
SI R 0<br />
R 40<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 20<br />
R 40<br />
R 20<br />
R 0<br />
VI R 20<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 0<br />
DI R 10<br />
R 0<br />
R 20<br />
R 40<br />
DI R 0<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 10<br />
R 0<br />
R 10<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 10<br />
SI R 20<br />
R 50<br />
CI R 0<br />
R 10<br />
R 40<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 30<br />
R 30<br />
R 0<br />
TI R 0<br />
TI R 0<br />
R 10<br />
CI R<br />
DI R 20<br />
R 0<br />
DI R 0<br />
R 30<br />
R 0<br />
R<br />
R<br />
30<br />
SI R 0<br />
R 30<br />
R 10<br />
R 30<br />
SI R 0<br />
R 0<br />
R 10<br />
Ecr.<br />
E<br />
Fis.<br />
E<br />
oui<br />
IP<br />
E<br />
Conf.<br />
B<br />
Text<br />
B<br />
EAD<br />
B<br />
LI R 10<br />
CI R 20<br />
OI L 10<br />
OI R 0<br />
CI R 20<br />
CI<br />
0<br />
CI R 10<br />
BP<br />
MI R 20<br />
CI R 20<br />
OI L 10<br />
LI L 30<br />
LR R 0<br />
LI R 0<br />
CR<br />
20<br />
MI L 0<br />
CI R 50<br />
LI R 0<br />
LI R 10<br />
CR L 10<br />
OI R 0<br />
LR R 20<br />
OI L 20<br />
OR R 20<br />
I R 30<br />
CI R 20<br />
OR R 30<br />
CI R 20<br />
LI R 20<br />
LI R 0<br />
CR R 10<br />
CI R 10<br />
CI R 10<br />
CI R 40<br />
LR R 10<br />
OI R 10<br />
CI R 20<br />
CI R 0<br />
OI R 20<br />
OI R 10<br />
CI R 10<br />
LR R 0<br />
CR R 0<br />
CI R 10<br />
CI R 10<br />
OI R 30<br />
OI<br />
BP<br />
R 0<br />
LR R 10<br />
LR L 10<br />
LI R 10<br />
CI R 0<br />
CI R 40<br />
CI R 0<br />
CR R 0<br />
OI R 10<br />
CI R 20<br />
CI R 10<br />
OI R 10<br />
OI R 10<br />
CR L 40<br />
LI R 0<br />
LI R 20<br />
EA<br />
B<br />
Ecr.<br />
B<br />
Fis.<br />
B<br />
Annexes<br />
Enc.<br />
B<br />
IP<br />
B<br />
420
N°<br />
Éléme<br />
nt<br />
C L Conf<br />
.ENC<br />
H43 81 fibula 2 1 CT<br />
H43 83 ulna 3 1<br />
H43 88 PM 1 1 CC<br />
H44 450 GM 1 2<br />
I41 17 fibula 1 2<br />
I41 18 fémur 3 2<br />
I41 35 PM 3 1<br />
I41 38 fémur 1 1 DOS<br />
I41 39 GM 1 1 OS<br />
I41 56 radius 1 1 OC<br />
I41 67 fibula 3 1<br />
I41 69 fibula 2 1 CC<br />
I41 73 GM 1 1 TC<br />
I42 772 PM 1 1 CT<br />
I43 615 ulna 2 1 TC<br />
I43 669 fibula<br />
I43 716<br />
humér<br />
us<br />
1 1<br />
I43 730 ulna 3 2<br />
I43 788 GM 1 1 TC<br />
I43 804 fibula<br />
OC<br />
I43 854 tibia 1 1 CC<br />
I43 892<br />
humér<br />
us<br />
1 2 DMC<br />
I43 897 ulna 3 2<br />
I43 900 GM 1 1 CS<br />
I43 906 GM 1 1 CS<br />
I43 931<br />
humér<br />
us<br />
1 1 VC<br />
I45 16 PM 1 1<br />
I45 19 ulna 3 2<br />
I45 20 GM 1 1 OC<br />
J44 1014 GM 1 1 TS<br />
J44 1189 GM 3 2<br />
J44 1243 radius 1 1 DCS<br />
J44 1243 PM 1 1 DCS<br />
J44 1301 ulna 1 1 DCT<br />
J44 1355 PM 3 2<br />
J44 1422 fibula 3 1<br />
J44 1428 PM 3 1<br />
J44 1460 PM 3 1<br />
J44 1523 GM 3 3<br />
J44 1538 PM 3 2<br />
Conf. Text. EAD<br />
EC E E<br />
R 10<br />
SI R 0<br />
R 30<br />
TI R 0<br />
TI R 0<br />
SI R 0<br />
TI R 0<br />
R 30<br />
R 0<br />
R 0<br />
CR R 20<br />
R 40<br />
R 0<br />
R 0<br />
R 20<br />
DI R 30<br />
TR R 0<br />
TI R 0<br />
R 0<br />
R 30<br />
R 0<br />
R<br />
TI R 0<br />
R 20<br />
R 40<br />
R 50<br />
DI R 0<br />
CI R 0<br />
R 10<br />
R 0<br />
CI R 0<br />
R 10<br />
R 10<br />
R 10<br />
EI R 10<br />
SI R<br />
EI R 20<br />
DI R 0<br />
TI R 0<br />
EI R 10<br />
EA<br />
E<br />
Ecr.<br />
E<br />
Fis.<br />
E<br />
IP<br />
E<br />
Conf. Text EAD<br />
B B B<br />
CR R 30<br />
LR R 10<br />
CR R 10<br />
CR R 10<br />
CR R 0<br />
CI L 10<br />
CI R 20<br />
LI R 20<br />
CI R 10<br />
LI R 0<br />
LI R 0<br />
LR L 10<br />
LI R 0<br />
LR R 10<br />
CI R 10<br />
CI R 10<br />
OR R 10<br />
LI R 10<br />
CI R 10<br />
OI R 20<br />
CI R 0<br />
LI R 0<br />
OR L 10<br />
CR R 10<br />
OI L 0<br />
EA<br />
B<br />
Ecr.<br />
B<br />
Fis.<br />
B<br />
Annexes<br />
N° : numéro d’identification, C : circonférence, L : longueur, Conf. ENC, EC et B : configuration<br />
des extrémités non cylindriques, des extrémités cylindriques et des bords, Text. E et B : texture<br />
des extrémités et des bords, EAD E. et B. : écart à l’angle droit des extrémités et des bords, EA E<br />
et B : éclat adhérent des extrémités et des bords, Ecr. E et B : écrasement des extrémités et des<br />
bords, Fis. E et B : fissure issue des extrémités et des bords, IP E et B : impact de percussion des<br />
extrémités et des bords.<br />
Enc.<br />
B<br />
IP<br />
B<br />
421
Annexe 11D : Données sur la fracturation des os longs des Pradelles<br />
N°<br />
LP04-D11<br />
#263<br />
LP04-D11<br />
#191<br />
LP04-D11<br />
#217<br />
LP06-D12<br />
#1434<br />
LP06-C06<br />
#273<br />
LP09-D06<br />
#415<br />
LP10-D13<br />
#362<br />
LP04-D11<br />
#263<br />
LP04-D11<br />
#191<br />
LP04-D11<br />
#217<br />
LP06-D12<br />
#1434<br />
LP06-C06<br />
#273<br />
LP09-D06<br />
#415<br />
LP10-D13<br />
#362<br />
Éléme<br />
nt<br />
C L<br />
Conf.<br />
ENC<br />
Tibia 1 1 OC<br />
Tibia<br />
1 à<br />
2<br />
1 DOC<br />
Tibia 1 1 DOC<br />
Fémur<br />
1 à<br />
2<br />
Fémur 3<br />
1 PS<br />
1 ou<br />
2<br />
Fémur 1 2 OC<br />
Fémur 3 2<br />
Tibia 1 1 TC<br />
Tibia<br />
1 à<br />
2<br />
1 DMS<br />
Tibia 1 1 DCS<br />
Fémur<br />
1 à<br />
2<br />
Fémur 3<br />
1 CC<br />
1 ou<br />
2<br />
Fémur 1 2 CC<br />
Fémur 3 2<br />
Conf.<br />
EC<br />
Text.<br />
E<br />
rugue<br />
ux<br />
rugue<br />
ux<br />
EAD<br />
E<br />
40<br />
50<br />
mixte 30<br />
lisse 60<br />
SI ? ?<br />
? ?<br />
SI lisse 30<br />
rugue<br />
ux<br />
20<br />
lisse 40<br />
lisse 50<br />
rugue<br />
ux<br />
50<br />
SR ? ?<br />
rugue<br />
ux<br />
10<br />
SI lisse 60<br />
EA<br />
E<br />
Ecr.<br />
E<br />
Fis.<br />
E<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
IP<br />
E<br />
Conf.<br />
B<br />
Text<br />
B<br />
EAD<br />
B<br />
MI mixte 40<br />
CR lisse 10<br />
OI lisse 20<br />
CI lisse 30<br />
CI lisse 10<br />
OI lisse 20<br />
CR lisse 20<br />
OI<br />
rugue<br />
ux<br />
20<br />
OI lisse 30<br />
MR<br />
rugue<br />
ux<br />
30<br />
EA<br />
B<br />
Ecr.<br />
B<br />
Fis.<br />
B<br />
Annexes<br />
Enc.<br />
B<br />
oui<br />
oui oui<br />
N° : numéro d’identification, C : circonférence, L : longueur, Conf. ENC, EC et B : configuration<br />
des extrémités non cylindriques, des extrémités cylindriques et des bords, Text. E et B : texture<br />
des extrémités et des bords, EAD E. et B. : écart à l’angle droit des extrémités et des bords, EA E<br />
et B : éclat adhérent des extrémités et des bords, Ecr. E et B : écrasement des extrémités et des<br />
bords, Fis. E et B : fissure issue des extrémités et des bords, IP E et B : impact de percussion des<br />
extrémités et des bords.<br />
oui<br />
oui<br />
IP<br />
B<br />
oui<br />
422
Annexes<br />
Annexe 11E : NR et pourcentage de NR de restes de faune des Pradelles avec au<br />
moins un bord fracturé sur os frais<br />
Elément<br />
NR fracturé frais/<br />
NR total Renne<br />
%NR fracturé frais Renne<br />
Crâne 5/125 3,62%<br />
Mandibule 172/268 59,35%<br />
Hyoïde 0/2 0,00%<br />
Vertèbre 22/126 17,46%<br />
Côte 187/421 44,42%<br />
Scapula 58/121 47,93%<br />
Humérus 442/467 94,65%<br />
Radius 560/628 89,17%<br />
Ulna 177/207 85,51%<br />
Carpe 0/10 0,00%<br />
Métacarpe 230/264 87,12%<br />
Coxal 55/84 65,48%<br />
Fémur 597/660 90,45%<br />
Patella 0/2 0,00%<br />
Tibia 1066/1137 93,76%<br />
Métatarse 687/809 84,64%<br />
Talus 2/8 25,00%<br />
Calcaneus 21/32 65,63%<br />
Tarse autre 1/11 9,09%<br />
Phalange 48/106 45,28%<br />
Sésamoïde 1/19 5,26%<br />
Métapode indet 159/251 63,35%<br />
Os long indet 1799/2056 87,50%<br />
Os plat indet 10/30 33,33%<br />
Grand Total 6256 79,75%<br />
423
Annexe 12 : Données sur les stries de découpe des Pradelles<br />
Annexes<br />
N° Elément Gp Face Nb Ori. Larg. Prof. Lin. Sect Sym EB SA SC MS SI TS DE<br />
LP02-D8 #2 Mandibule<br />
LP01-D8 #H02 Temporal<br />
LP01-D11 #H03 Maxillaire<br />
LP01-C11 #H04<br />
et LP03-D11 #96<br />
à 125<br />
Occipital<br />
LP01-E12 #H05 Occipital<br />
LP01-E11 #H06 Occipital<br />
1 exo 3 T AL AP D V A non non non ? ? ? ?<br />
2 exo 1 T L AP D V S oui non non ? ? oui non<br />
3 exo 1 O AL AP C V S non non non ? ? oui oui<br />
4 exo 1 T AL AP D V A non non non ? ? oui oui<br />
5 exo 8 T E-AL AP D V A non non non ? non oui oui<br />
1 exo 2 O/T AL AP D V A non oui non oui non oui non<br />
2 exo 1 T AL AP D V S non non non ? non oui non<br />
3 exo 2 S E S/AP D V A non non non ? ? oui non<br />
1 exo 2 O AL AP D V A non non non ? ? ? ?<br />
2 exo 1 O L P D V A non non non non non oui<br />
non<br />
?<br />
3 exo 1 O E AP S V S oui non non non non oui non<br />
4 exo 4 O E/AL/L AP D V + ? S + ? non oui non oui ? oui non<br />
5 endo 2 O L P D V S oui non non ? ? ? ?<br />
LP01-D9 #H07 Occipital 1 endo 1 O AL AP D V A non oui non oui ? non oui non<br />
LP02-E12 #1 Temporal 1 endo 2 ? E AP-S D V A non non non ? ? oui non<br />
LP02-E12 #2 Pariétal<br />
LP02-E12 #5 Pariétal<br />
LP03-D15 #001 Patella<br />
1<br />
2<br />
post<br />
post<br />
5<br />
> 6<br />
O<br />
O<br />
AL<br />
E<br />
AP<br />
AP<br />
D<br />
D<br />
V<br />
V<br />
S<br />
S ?<br />
non<br />
non<br />
non<br />
non<br />
non<br />
non<br />
oui<br />
?<br />
non<br />
non<br />
?<br />
oui<br />
non<br />
?<br />
LP04-D12 #113-<br />
352-751<br />
Pariétaloccipital<br />
1 endo 4 O AL AP D V S oui oui non non non oui non<br />
LP04-D12 #314 Occipital<br />
LP04-D12 #718-<br />
719<br />
Pariétal<br />
LP04-D11 #263 Tibia<br />
LP04-D11 #191 Tibia<br />
1<br />
2<br />
ext<br />
ext<br />
6<br />
1<br />
T<br />
T<br />
E/AL<br />
L<br />
S/AP<br />
P<br />
D/S<br />
D<br />
V<br />
V<br />
S<br />
A<br />
non<br />
non<br />
oui<br />
non<br />
non<br />
non<br />
oui<br />
non<br />
non<br />
non<br />
oui<br />
oui?<br />
non<br />
oui<br />
LP04-D11 #217 Tibia<br />
LP05-E12 #H08 Cunéiforme<br />
LP05-E12 #H10 Frontal<br />
LP05-D12 Frontal- 1 exo 21 T E S/AP D V S oui oui non ? non oui non<br />
#1053-1059-1069 Pariétal 2 exo 2 O E/AL AP D V S/A non oui oui non non oui non<br />
LP05-D9 #H11 Maxillaire<br />
LP05-D12 #1170 Phalange<br />
1 ext 1 T AL AP D V S oui non non non non ? non<br />
2 ext 1 O AL S C V A non non non non non oui non<br />
LP06-D12 #1434 Fémur<br />
3<br />
4<br />
ext<br />
ext<br />
1<br />
13<br />
O<br />
T/O<br />
E<br />
E<br />
AP<br />
S/AP<br />
D<br />
D<br />
V<br />
V<br />
?<br />
S<br />
non<br />
non<br />
non<br />
oui<br />
non<br />
non<br />
non<br />
non<br />
non<br />
non<br />
?<br />
oui<br />
?<br />
non<br />
5 ext 7 O E/AL S/AP D V S non oui non non non ? ?<br />
6 med 1 T E AP D V A non non non ? non oui oui<br />
LP06-C9 #770 Occipital<br />
LP06-A7 #796 Phalange<br />
LP06-C9 #959 Pariétal<br />
LP06-C6 #273 Fémur<br />
LP06-C10 #535 Pariétal 1 exo 1 S AL AP D V A non non non ? non oui<br />
oui<br />
?<br />
LP07-C9 #1228 Pariétal 1 exo 3 S E AP D ? ? non non non non non oui non<br />
LP07-C11 #44 Pariétal<br />
LP07-C10 #776 Temporal 1 exo 18 O/S AL AP D V A non oui non non non oui non<br />
LP07-C10 #790 Pariétal<br />
1 exo<br />
O E/AL AP D/S V A<br />
non/<br />
oui<br />
non/<br />
oui<br />
non non non oui non<br />
2 exo 3 O E/AL AP D V A non non oui non non oui non<br />
LP07-Z7 #1092<br />
LP07-C12 #812<br />
Pariétal<br />
LP09-C11/D11<br />
#H12<br />
Pariétal<br />
1 ext 1 T L AP D V S non non non oui non oui non<br />
2 ext 1 T L P D V S non non non oui non non non<br />
3 ext 1 O E S D V S non oui non ? oui oui non<br />
4 ext 2 O E S D V S ? non non non non oui non<br />
LP09-D6 #415 Fémur 5 ext 1 O L P D V S non non non oui non oui non<br />
6 ext 2 T L P C V A non oui non oui oui oui non<br />
7 ext 3 O E AP D V A non non non non non oui non<br />
8 ext 2 O/T E S D/S V A non oui non ? non oui oui<br />
9 ext 4 O AL AP C V S non oui non non oui oui non<br />
LP04-D12<br />
#HT05<br />
Voûte<br />
424
Annexes<br />
N° Elément Gp Face Nb Ori. Larg. Prof. Lin. Sect Sym EB SA SC MS SI TS DE<br />
1 ext 10 T/O AL AP<br />
D/C/<br />
S<br />
V/? A/? non non non ? ? non non<br />
2 ext 1 O AL S C V S non non<br />
? ? oui non<br />
3 ext 3 T AL/L AP/P D V A/? non non non ? ? oui non<br />
4 ext 1 O AL AP D ? ? oui non non ? ? oui non<br />
5 ext 5 T/O E/AL S D V/? S/? non non non ? ? ? ?<br />
6 ext 4 O E/AL S/AP D ? A non non<br />
non non oui non<br />
7 ext 1 T L P D V A non oui<br />
oui non oui non<br />
8 ext 1 O L AP C V ? non oui<br />
non oui oui oui<br />
9 ext 2 O AL AP/S D V S non non<br />
non non oui non<br />
10 ext 1 T E AP D ? S non non<br />
? non<br />
oui<br />
? non<br />
11 ext 5 O AL AP D V A non non<br />
non et<br />
non<br />
? non<br />
LP10-D13 #362 Fémur 12 ext 1 O AL AP D V S non non<br />
non non oui non<br />
13 ext 12 O/T E S D V S non non<br />
? ? ? ?<br />
14 ext 5 O AL AP D V S non non non non non oui non<br />
15 ext 5 T AL P D V A non oui non ? non oui non<br />
16 ext 1 O L P C V A non non oui ? ? oui non<br />
17 ext 2 T E S D V S non non<br />
? ? oui ?<br />
18 ext 1 O AL S D V? A non non non non oui oui non<br />
19 ext 2 O AL S/AP D V S oui non ? ? oui oui oui<br />
20 ext 1 O L P C V S non non ? non oui oui non<br />
21 ext 1 T L P C V S non non ? non oui oui non<br />
22 ext 1 O AL AP D V S non non oui non non non oui<br />
23 ext 8 O/T E/L S/P D V S non non ? ? ? ? ?<br />
24 ext 5 T E AP D V S non non<br />
oui non oui non<br />
25 ext 1 O AL AP C V S non non<br />
non non oui non<br />
26 ext >10 O/T E S/AP C/D V S non non<br />
? ? ? ?<br />
LP10-C7 #1682 Pariétal<br />
1 exo 3 S E/AL AP D V S non oui non ? ? oui oui<br />
LP10-C13 #107-<br />
108-109 et LP10-<br />
C12 #1354<br />
Pariétal<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
exo<br />
exo<br />
exo<br />
exo<br />
3<br />
1<br />
1<br />
5<br />
O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
E<br />
E<br />
E<br />
E/AL<br />
S/AP<br />
AP<br />
AP<br />
AP<br />
C<br />
C<br />
C<br />
D/C<br />
V<br />
V<br />
V<br />
V<br />
S<br />
S<br />
A<br />
S<br />
non<br />
non<br />
non<br />
non<br />
oui<br />
non<br />
oui<br />
oui<br />
non<br />
non<br />
non<br />
oui<br />
non<br />
non<br />
non<br />
oui<br />
non<br />
non<br />
non<br />
non<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
?<br />
non<br />
non<br />
oui<br />
?<br />
6 exo 2 O E AP D V S non non non non non oui non<br />
LP10-C11 #1931 Phalange<br />
LP10-C11 #1939 Phalange<br />
Gp : numéro du groupe de stries<br />
Face. exo : exocrânienne, endo : endocrânienne, post : postérieure, ext : externe, med :<br />
medullaire<br />
Nb : nombre de stries<br />
Ori. : orientation des stries. O : oblique, S : sagittale, T : transverse<br />
Larg. : largeur des stries. E : étroite, AL : assez large, L : large<br />
Prof. : profondeur des stries. S : superficielle, AP : assez profonde, P : profonde<br />
Lin. : linéarité. D : droite, C : courbe, S : sinueuse<br />
Sect. : section. V : en V<br />
Sym. : symétrie de la section. S : symétrique, A : asymétrique<br />
EB : éclats sur bords<br />
SA : Sillons associés<br />
SC : Stries chevauchantes<br />
MS : microstriations<br />
SI : sillons internes<br />
TS : terminaison superficielle<br />
DE : division des extrémités<br />
425
Annexes<br />
Annexe 13A : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-C11 #H04 et<br />
LP03-D11 #96 à 125 (1, 2, 3, 5 : x4 ; SEM : x580)<br />
Annexe 13B : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-E12 #H05 (1 :<br />
x6,3 ; 2 : x3)<br />
426
Annexes<br />
Annexe 13C : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-E11 #H06 (1, 2,<br />
4 : x4 : SEM : x580)<br />
Annexe 13D : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-D9 #H07 (1 : x7)<br />
427
Annexes<br />
Annexe 13E : Stries de découpe sur la patella LP03-D15 #001 (1,2 : x5,7 ; SEM :<br />
x580)<br />
Annexe 13F : Stries de découpe sur le fragment d’occipito-pariétal LP04-D12<br />
#113-352-751 (1 : x4)<br />
428
Annexes<br />
Annexe 13G : Stries de raclage (1) et chomark (2) sur le fragment de tibia LP04-<br />
D11 #191 (1 : x4 ; 2 : x6,3 ; SEM : x580)<br />
Annexe 13H : Stries de découpe sur le fragment de fronto-pariétal LP05-D12<br />
#1053-1059-1069 (1 : x3 ; SEM : x580)<br />
429
Annexes<br />
Annexe 13I : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP06-D12 #1434 (1, 4,<br />
6 : x3)<br />
Annexe 13J : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP6-C10 #535 (1 : x4)<br />
430
Annexes<br />
Annexe 13K : Stries de découpe sur le fragment de temporal LP07-C10 #776 (1 :<br />
x4 ; SEM : x580)<br />
Annexe 13L : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP07-C10 #790 (1 :<br />
x4 ; SEM : x580)<br />
431
Annexes<br />
Annexe 13M : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP09-D6 #415 (1, 6 :<br />
x4, 4 : x6,3 et x8)<br />
Annexe 13N : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP10-D13 #362 (x5,7)<br />
432
Annexes<br />
Annexe 13O : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP10-C13 #107-108-<br />
109 et LP10-C12 #1354 (2,4,5 : x5,7)<br />
433
Annexes<br />
Annexe 14A : Muscles de la tête en vue latérale et postérieure (muscles superficiels et<br />
profonds), d’après Netter (2007)<br />
434
Annexe 14B : Insertions musculaires sur le fémur, d’après Netter (2007)<br />
Annexes<br />
435
Annexe 15 : Données sur les retouchoirs de faune des Pradelles<br />
LP06-D6 #241<br />
4a<br />
os long<br />
rangifer<br />
24<br />
15<br />
convexe<br />
plane<br />
centrale<br />
concentrés<br />
10<br />
non<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
non<br />
LP06-C9 #714<br />
4a<br />
os long<br />
rangifer<br />
47<br />
19<br />
convexe<br />
plane<br />
centrale<br />
dispersés<br />
0<br />
ovoïde<br />
mixte<br />
indeterminé<br />
/<br />
non<br />
LP06-C9 #628<br />
4a<br />
os long<br />
rangifer<br />
32<br />
12<br />
LP06-C8 #402<br />
4a<br />
os long<br />
rangifer<br />
25<br />
10<br />
LP06-C6 #59<br />
4a<br />
os long<br />
rangifer<br />
45<br />
17<br />
très convexe<br />
légèrement<br />
convexe<br />
très convexe<br />
concave<br />
latérale gauche<br />
isolés<br />
10<br />
non<br />
rectiligne<br />
rugueux<br />
/<br />
non<br />
plane<br />
latérale gauche<br />
concentrés<br />
1<br />
indéterminé<br />
rectiligne<br />
rugueux<br />
/<br />
oui<br />
concave<br />
centrale<br />
dispersés<br />
10<br />
ovoïde<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
non<br />
LP06-C6 #15<br />
4a<br />
os long<br />
rangifer<br />
29<br />
16<br />
très convexe<br />
plane<br />
latérale gauche<br />
isolés<br />
0<br />
ovoïde<br />
rectiligne<br />
rugueux<br />
/<br />
non<br />
LP06-A8 #931<br />
4a<br />
os long<br />
r ou on<br />
95<br />
19<br />
convexe<br />
plane<br />
latérale gauche<br />
dispersés<br />
1<br />
triangulaire<br />
rectiligne<br />
rugueux<br />
/<br />
oui<br />
LP05-Z8 #469<br />
4b<br />
femur<br />
rangifer<br />
29<br />
17<br />
convexe<br />
plane<br />
centrale<br />
dispersés<br />
1<br />
non<br />
rectiligne<br />
rugueux<br />
/<br />
non<br />
LP05-Z8 #204<br />
4b<br />
os long<br />
bos bison<br />
>59<br />
21<br />
convexe<br />
concave<br />
centrale<br />
concentrés<br />
0<br />
ovoïde et triangulaire<br />
mixte<br />
mixte<br />
/<br />
oui<br />
LP05-Z7 #90<br />
4b<br />
femur<br />
rangifer<br />
68<br />
17<br />
LP05-D8 #59<br />
4a<br />
tibia<br />
rangifer<br />
44<br />
17<br />
LP05-D8 #30<br />
4a<br />
métacarpe<br />
rangifer<br />
>56<br />
18<br />
LP05-C9 #219<br />
4a<br />
radius<br />
rangifer<br />
85<br />
18<br />
LP05-C9 #200<br />
4a<br />
tibia<br />
rangifer<br />
76<br />
24<br />
LP05-C9 #143<br />
4a<br />
tibia<br />
rangifer<br />
37<br />
22<br />
LP05-C9 #138<br />
4a<br />
tibia<br />
rangifer<br />
71<br />
21<br />
LP05-C9 #47<br />
4b<br />
humerus<br />
rangifer<br />
81<br />
23<br />
LP05-C9 #6<br />
4a<br />
tibia<br />
rangifer<br />
50<br />
17<br />
LP05-C9 #8_12<br />
4a<br />
humerus<br />
rangifer<br />
75<br />
21<br />
plane<br />
légèrement<br />
convexe<br />
convexe<br />
légèrement<br />
convexe<br />
légèrement<br />
convexe<br />
convexe<br />
légèrement<br />
convexe<br />
convexe<br />
légèrement<br />
convexe<br />
convexe<br />
plane<br />
centrale<br />
dispersés<br />
10<br />
triangulaire<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
non<br />
plane<br />
latérale gauche<br />
dispersés<br />
5<br />
triangulaire<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
non<br />
concave<br />
centrale<br />
dispersés<br />
0<br />
triangulaire<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
hachuré ?<br />
non<br />
plane<br />
centrale<br />
convexe<br />
centrale<br />
concave<br />
latérale gauche<br />
plane<br />
centrale<br />
concentrés<br />
concentré superposé et<br />
dispersé<br />
concentré superposé et<br />
dispersé<br />
dispersés<br />
105<br />
non<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
non<br />
1<br />
ovoïde<br />
rectiligne<br />
rugueux<br />
/<br />
oui<br />
15<br />
non<br />
rectiligne<br />
mixte<br />
/<br />
oui<br />
5<br />
ovoïde<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
oui<br />
convexe<br />
centrale<br />
concentré et dispersé<br />
10<br />
non<br />
mixte<br />
rugueux<br />
/<br />
oui<br />
concave<br />
centrale<br />
dispersés<br />
10<br />
non<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
non<br />
convexe<br />
centrale<br />
concentré et dispersé<br />
1<br />
ovoïde<br />
mixte<br />
rugueux<br />
/<br />
non<br />
LP05-C8 #22<br />
4a<br />
tibia<br />
rangifer<br />
92<br />
33<br />
concave<br />
plane<br />
centrale<br />
concentrés<br />
1<br />
triangulaire<br />
rectiligne<br />
rugueux<br />
/<br />
oui<br />
LP05-B7 #370<br />
4b<br />
os long<br />
ongulé 3/4<br />
59<br />
20<br />
convexe<br />
plane<br />
centrale<br />
dispersés<br />
10<br />
triangulaire<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
oui<br />
LP05-B7 #355<br />
4b<br />
os long<br />
ongulé 3/4<br />
63<br />
29<br />
très convexe<br />
concave<br />
latérale gauche<br />
concentrés<br />
1<br />
ovoïde<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
piqueté<br />
non<br />
LP05-B7 #329<br />
4b<br />
os long<br />
rangifer<br />
50<br />
21<br />
très convexe<br />
plane<br />
centrale<br />
dispersés<br />
1<br />
non<br />
rectiligne<br />
rugueux<br />
/<br />
non<br />
LP05-A8 #813<br />
4b<br />
tibia<br />
cab<br />
47<br />
33<br />
plane<br />
plane<br />
couvrante<br />
dispersés<br />
105<br />
non<br />
mixte<br />
indeterminé<br />
hachuré ?<br />
oui<br />
LP05-A8 #749<br />
4b<br />
os long<br />
rangifer<br />
34<br />
12<br />
convexe<br />
plane<br />
apicale<br />
concentrés<br />
2<br />
ovoïde<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
non<br />
LP05-A8 #716<br />
4b<br />
humerus<br />
rangifer<br />
69<br />
25<br />
très convexe<br />
plane<br />
centrale<br />
dispersés<br />
1<br />
triangulaire<br />
rectiligne<br />
rugueux<br />
/<br />
oui<br />
LP05-A8 #664<br />
4b<br />
tibia<br />
bos bison<br />
84<br />
29<br />
convexe<br />
convexe<br />
centrale<br />
concentré et dispersé<br />
1<br />
triangulaire<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
oui<br />
LP05-A8 #527<br />
4b<br />
femur<br />
rangifer<br />
71<br />
22<br />
très convexe<br />
convexe<br />
centrale<br />
concentrés superposés<br />
1<br />
ovoïde<br />
mixte<br />
rugueux<br />
/<br />
oui<br />
LP05-A8 #372<br />
4b<br />
femur<br />
bos bison<br />
111<br />
32<br />
plane<br />
concave<br />
LP05-A8 #365<br />
4b<br />
os long<br />
rangifer<br />
25<br />
12<br />
convexe<br />
plane<br />
LP05-A8 #359<br />
4b<br />
os long<br />
rangifer<br />
36<br />
14<br />
concave<br />
plane<br />
latérale droite<br />
latéral gauche<br />
et latéral droit<br />
latérale gauche<br />
dispersés<br />
concentré et concentré<br />
superposé<br />
concentré et dispersé<br />
10<br />
non<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
non<br />
10<br />
ovoïde<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
piqueté<br />
non<br />
10<br />
ovoïde<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
non<br />
LP05-A8 #353<br />
4b<br />
femur<br />
rangifer<br />
106<br />
20<br />
très convexe<br />
plane<br />
centrale<br />
dispersés<br />
10<br />
ovoïde<br />
rectiligne<br />
rugueux<br />
/<br />
non<br />
Annexes<br />
LP05-A7 #312<br />
4b<br />
scapula<br />
cab<br />
95<br />
24<br />
LP05-A7 #303<br />
4b<br />
femur<br />
rangifer<br />
79<br />
23<br />
LP05-A7 #271<br />
4b<br />
os long<br />
rangifer<br />
24<br />
19<br />
N°inv<br />
faciès<br />
élément<br />
taxon<br />
longueur<br />
largeur<br />
morpho plan<br />
transversal<br />
très convexe<br />
légèrement<br />
convexe<br />
plane<br />
plane<br />
centrale<br />
concentrés<br />
12<br />
non<br />
rectiligne<br />
indeterminé<br />
/<br />
oui<br />
plane<br />
centrale<br />
concentrés superposés<br />
10<br />
ovoïde<br />
rectiligne<br />
rugueux<br />
piqueté<br />
oui<br />
morpho<br />
plan axial<br />
plane<br />
apicale<br />
concentrés superposés<br />
localisation<br />
distribution stigmate<br />
orientation<br />
stigmates<br />
1<br />
ovoïde et triangulaire<br />
mixte<br />
indeterminé<br />
/<br />
enfoncements<br />
entailles<br />
pans<br />
aspect<br />
plage<br />
écaillée<br />
non<br />
436
LP06-D6 #241<br />
non<br />
non<br />
oui<br />
5<br />
6<br />
très peu utilisé<br />
LP06-C9 #714<br />
oui<br />
faible<br />
non<br />
10<br />
4<br />
LP06-C9 #628<br />
oui<br />
forte<br />
non<br />
7<br />
4<br />
4 entailles<br />
LP06-C8 #402<br />
oui<br />
forte<br />
oui<br />
10<br />
7<br />
LP06-C6 #59<br />
oui<br />
moyenne<br />
non<br />
10<br />
7<br />
LP06-C6 #15<br />
oui<br />
forte<br />
oui<br />
9<br />
4<br />
3 entailles<br />
LP06-A8 #931<br />
oui<br />
forte<br />
inderminé<br />
20<br />
4<br />
LP05-Z8 #469<br />
oui<br />
forte<br />
non<br />
7<br />
3<br />
raclage<br />
LP05-Z8 #204<br />
oui<br />
moyenne<br />
oui<br />
17<br />
8<br />
LP05-Z7 #90<br />
oui<br />
faible<br />
non<br />
10<br />
5<br />
8 entailles<br />
LP05-D8 #59<br />
oui<br />
faible<br />
oui<br />
10<br />
6<br />
raclage<br />
LP05-D8 #30<br />
non<br />
non<br />
12<br />
9<br />
raclage<br />
LP05-C9 #219<br />
oui<br />
oui<br />
32<br />
7<br />
raclage<br />
LP05-C9 #200<br />
oui<br />
moyenne<br />
non<br />
35<br />
9<br />
LP05-C9 #143<br />
oui<br />
moyenne<br />
non<br />
19<br />
12<br />
LP05-C9 #138<br />
oui<br />
forte<br />
non<br />
20<br />
8<br />
LP05-C9 #47<br />
oui<br />
forte<br />
non<br />
26<br />
8<br />
LP05-C9 #6<br />
oui<br />
moyenne<br />
non<br />
24<br />
6<br />
LP05-C9 #8_12<br />
oui<br />
forte<br />
non<br />
17<br />
12<br />
raclage<br />
LP05-C8 #22<br />
oui<br />
forte<br />
non<br />
15<br />
15<br />
raclage<br />
LP05-B7 #370<br />
oui<br />
moyenne<br />
oui<br />
20<br />
12<br />
LP05-B7 #355<br />
oui<br />
forte<br />
oui<br />
17<br />
13<br />
LP05-B7 #329<br />
oui<br />
forte<br />
oui<br />
14<br />
5<br />
LP05-A8 #813<br />
oui<br />
forte<br />
oui<br />
10<br />
18<br />
LP05-A8 #749<br />
oui<br />
faible<br />
oui<br />
6<br />
5<br />
LP05-A8 #716<br />
oui<br />
faible<br />
non<br />
10<br />
10<br />
LP05-A8 #664<br />
oui<br />
forte<br />
oui<br />
33<br />
9<br />
LP05-A8 #527<br />
oui<br />
forte<br />
oui<br />
20<br />
17<br />
raclage<br />
LP05-A8 #372<br />
oui<br />
moyenne<br />
non<br />
33<br />
11<br />
raclage<br />
LP05-A8 #365<br />
oui<br />
forte<br />
oui<br />
8<br />
14<br />
LP05-A8 #359<br />
oui<br />
faible<br />
oui<br />
18<br />
9<br />
LP05-A8 #353<br />
oui<br />
faible<br />
non<br />
37<br />
5<br />
Annexes<br />
LP05-A7 #312<br />
oui<br />
forte<br />
oui<br />
23<br />
14<br />
raclage<br />
LP05-A7 #303<br />
oui<br />
forte<br />
non<br />
20<br />
15<br />
LP05-A7 #271<br />
N°inv<br />
micro-écaillure<br />
de strie<br />
oui<br />
forte<br />
intensité<br />
présence<br />
cassure os sec<br />
non<br />
12<br />
11<br />
L plage<br />
l plage<br />
observation<br />
437
Annexes<br />
Annexe 16A : Analyse d’une surface recouverte de calcite avec le microscope Leica<br />
DCM3D<br />
438
Annexes<br />
Annexe 16B : Analyse d’une strie de découpe de la pièce LP01-E11 #H06 avec le<br />
microscope Leica DCM3D<br />
439
Bibliographie<br />
440
Bibliographie<br />
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