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Célimène Mussini - Université Bordeaux 1

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Numéro d’ordre : 4369 THÈSE<br />

présentée à<br />

L’UNIVERSITÉ BORDEAUX 1<br />

École doctorale Sciences et Environnements<br />

par<br />

<strong>Célimène</strong> <strong>Mussini</strong><br />

Pour obtenir le grade de<br />

DOCTEUR<br />

Spécialité : Anthropologie biologique<br />

Les restes humains moustériens des Pradelles<br />

(Marillac-le-Franc, Charente, France) :<br />

étude morphométrique et réflexions sur un aspect<br />

comportemental des Néandertaliens<br />

Après avis de :<br />

Mme YOLANDA FERNANDEZ-JALVO, Professeur, MNCN, Madrid Rapporteur<br />

M. MILFORD H. WOLPOFF, Professeur, Michigan University Rapporteur<br />

Devant la commission d’examen formée de :<br />

M. BRUNO BOULESTIN, Chercheur, UMR PACEA Membre invité<br />

M. JACQUES BUISSON-CATIL, Directeur de l’EPCC Examinateur<br />

Mme MARIA DOLORES GARRALDA, Professeur, Universidad Complutense de Madrid Examinateur<br />

M. GIACOMO GIACOBINI, Professeur, Università di Torino Examinateur<br />

M. JACQUES JAUBERT, Professeur, <strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1 Examinateur<br />

Mlle FRANÇOISE LE MORT, Chargée de Recherche, CNRS Examinateur<br />

M. ALAN E. MANN, Professeur, Princeton University Co-Directeur<br />

M. BRUNO MAUREILLE, Directeur de Recherche, CNRS Directeur<br />

2011<br />

1


Remerciements<br />

Au terme de ce travail débuté en octobre 2008, j’ai l’honneur d’adresser mes<br />

remerciements à de nombreux collègues, des amis, qui ont tous contribué, de près ou de<br />

loin, à sa réalisation.<br />

Les premiers vont à MM. J. Jaubert et B. Maureille, tour à tour directeurs de<br />

l’UMR-5199 PACEA, pour m’avoir accueilli au sein de ce laboratoire durant mes années<br />

de Master, et bien sûr, de Doctorat.<br />

Ce travail n’aurait pas eu lieu sans le soutien financier du Ministère de la Culture<br />

et de la Communication (Service Régional d’Archéologie de Poitou-Charentes). Pour<br />

l’obtention d’une bourse de trois ans, je souhaite exprimer ma reconnaissance à<br />

M. J. Buisson-Catil. J’espère qu’il trouvera, avec ce manuscrit, une première étape de<br />

l’achèvement de recherches qu’il a toujours soutenues. Je remercie aussi les autres<br />

institutions qui ont financé mes missions en France ou à l’étranger et ma participation à<br />

des colloques : le projet Transitions convention 20051403003AB de la Région Aquitaine,<br />

l’<strong>Université</strong> de Princeton, le CNRS, l’École Doctorale des Sciences de l’Environnement de<br />

l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1, la SARL Archéosphère ainsi que le PCR Des Traces et des<br />

Hommes coordonné par Mme C. Thiébaut.<br />

J’exprime toute ma reconnaissance à MM. B. Maureille à A. E. Mann, pour avoir<br />

encadré mon travail pendant trois ans. Merci de m’avoir confié l’étude de ces vestiges<br />

humains si chers à vos yeux ! Merci pour cette confiance en mon travail et pour m’avoir<br />

dirigée et soutenue jusqu’au bout.<br />

Je suis très heureuse et très honorée que Mme Y. Fernández-Jalvo, du Musée<br />

National de Sciences Naturelles de Madrid, et M. M. H. Wolpoff, de l’<strong>Université</strong> du<br />

Michigan, aient accepté de lire et d’être rapporteurs de ma thèse. Leur expertise est très<br />

importante pour moi et je tiens ici à les remercier tout particulièrement.<br />

Il m’est agréable de remercier Mmes F. Le Mort, de la Maison de l’Orient et de la<br />

Méditerranée à Lyon, et M. D. Garralda, de l’<strong>Université</strong> Complutense de Madrid, et MM.<br />

J. Jaubert, professeur de Préhistoire à l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1, G. Giacobini, professeur<br />

à l’<strong>Université</strong> de Turin, J. Buisson-Catil, Directeur du Pôle International de Préhistoire<br />

aux Eyzies-de-Tayac, ainsi qu’à B. Boulestin, collaborateur bénévole associé à l’UMR<br />

5199 PACEA à l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1, qui ont accepté de participer à ce jury.<br />

2


Ce travail n’aurait pu avoir lieu sans l’accès à des collections anthropologiques<br />

pour lequel je souhaite aussi remercier un certain nombre de personnes.<br />

En premier lieu j’exprime ma gratitude à M. B. Vandermeersch et à Mme M.<br />

D. Garralda, pour m’avoir permis d’étudier les restes phumains mis au jour sur le site de<br />

Marillac-Les Pradelles en 1934 et entre 1967 et 1980.<br />

Pour la confiance accordée ainsi que pour leur accueil amical et professionnel, je<br />

tiens à remercier : Mme J. Monge, du Penn Museum à Philadelphie, M. I. Tattersall et<br />

Mme G. Garcia de l’American Museum of Natural History de New York, M. P. Semal de<br />

l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique à Bruxelles, M. J.-F. Tournepiche,<br />

conservateur du Musée d’Angoulême, M. J.-J. Cleyet-Merle, conservateur du Musée<br />

National de Préhistoire aux Eyzies-de-Tayac, Mme C. Schwab, conservatrice de la<br />

section paléolithique et mésolithique du Musée d’Archéologie Nationale de Saint<br />

Germain-en-Laye, M. D. Berthet du Département des Sciences de la Terre, Centre de<br />

Conservation du Musée des Confluences à Lyon, M. P. Courtaud, de l’UMR PACEA pour<br />

m’avoir permis d’étudier la collection du Tumulus des Sables (Saint Laurent-du-Médoc,<br />

Gironde), M. B. Boulestin, pour m’avoir autorisé à travailler sur l’assemblage<br />

mésolithique des Perrats (Agris, Charente) et l’assemblage néolithique extraordinaire<br />

d’Herxheim (Rhénanie-Palatinat, Allemagne). Enfin, je tiens ici à témoigner ma<br />

reconnaissance toute particulière à M. J. Radovčić, conservateur du Musée Croate<br />

d’Histoire Naturelle à Zagreb, ainsi qu’à toute sa famille, pour leur accueil chaleureux :<br />

hvala !<br />

Au cours de ces recherches, de nombreuses personnes m’ont apportée leurs<br />

connaissances, des données souvent inédites et surtout leurs conseils dans des domaines<br />

très variés. Qu’ils reçoivent ici toute ma gratitude. Il s’agit de l’ensemble des membres,<br />

permanents et non permanents, de l’équipe d’Anthropologie des Populations Passées et<br />

Présentes qui m’ont fait bénéficier de leur expérience. Merci aussi aux membres de<br />

l’équipe Préhistoire, Paléoenvironnement et Patrimoine, pour leurs divers conseils. Il<br />

m’est agréable de remercier ici pour leur aide plus particulière certaines personnes (et je<br />

m’excuse pour ceux que j’ai pu oublier) : B. Boulestin, E. Trinkaus, P. Semal, A.-M.<br />

Tillier, C. Couture, P. Courtaud, H. Rougier, I. Crèvecœur, P. Bayle, E. d’Incau, S. Bello,<br />

M. Lenoir, C. Thiébaut, C. Beauval, S. Costamagno, W. Rendu, R. Robert, P. Goudot.<br />

Pour leur aide statistiquement indispensable, un grand merci à A. Marache et à F.<br />

Santos. Et enfin, encore une fois, mes plus vifs remerciements vont vers B. Maureille,<br />

qui a toujours su garder sa porte grande ouverte pour répondre à mes questions,<br />

m’encourager et m’aider à m’insérer dans le monde professionnel, et ce, malgré les<br />

tâches de plus en plus importantes et prenantes qui lui incombaient.<br />

Pour la réalisation de (très) nombreuses radiographies des restes humains des<br />

Pradelles, je souhaite adresser mes remerciements à M. Bessou. Merci aussi à J. Migon,<br />

manipulateur à la Clinique Tivoli de <strong>Bordeaux</strong>, pour les scans CT d’une des plus "belles"<br />

pièces de la collection, ainsi qu’à E. Sellier, du Centre de Ressources en Microscopie<br />

3


Électronique et Microanalyse (CREMEM) de l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1 pour l’observation,<br />

lors de mon Master 2, de vestiges des Pradelles à l’aide d’un microscope éléctronique à<br />

balayage. L. Bouchard, je te remercie pour ton travail de DAO expert sur les vestiges des<br />

Pradelles.<br />

Plusieurs résultats n’auraient pu être obtenus sans des études préalablement<br />

réalisées lors de mémoires de Master. Je remercie donc ces anciens étudiants en masters<br />

d’Anthropologie biologique-Préhistoire pour leur contribution : E. Ciesielski 1 , B.<br />

Leprêtre 2 , F. Moreau 3 , H. Scolan 4 .<br />

Je suis très reconnaissante envers celles et ceux qui m’ont hébergé durant les<br />

missions et colloques qui ont jalonné cette thèse : J. Monge, A. et G. Mann, Bérénice,<br />

Céline et Yohann et bien sûr Charlotte.<br />

Pour leurs corrections et leurs conseils avisés, je souhaite exprimer toute ma<br />

gratitude envers les relecteurs de l’ombre : William Rendu, Chargé de Recherche à<br />

l’UMR Traces-<strong>Université</strong> Toulouse Le Mirail, pour la partie taphonomique de ce<br />

manuscrit en y apportant son œil expert d’archéozoologue, Valentine, qui sait repérer à<br />

mille lieux, et sans longue vue, les incongruités grammaticales et bien sûr Benoît, que je<br />

ne saurais suffisamment remercier.<br />

À tous les doctorants et néo-docteurs que j’ai côtoyé au cours de cette thèse : mille<br />

mercis. Merci à : Aline, Antony, Arwa, Joyce, Kevin, Pierre, Vanessa, Virginie, à<br />

Nathalie, ma coéquipière assidue du Carpe Diem, à Caroline, dont l’amitié durant le<br />

Master a su se prolonger pendant la thèse, et the last but not the least, merci Valentine<br />

pour avoir écouté (et supporté !) mes états d’âme durant trois années.<br />

Cette thèse n’aurait jamais vu le jour si les fouilleurs de Marillac-Les Pradelles<br />

avaient fouillé les yeux fermés et le couteau à huître dans la poche. Qu’ils reçoivent ici<br />

tous mes remerciements pour le soin consciencieux qu’ils ont apporté à faire de nouvelles<br />

trouvailles. Je remercie plus particulièrement Cam, Boub, Bob, Valentine, Aurélie,<br />

Chapo et Chrissy pour tous ces bons moments sur le terrain qui se terminaient autour<br />

d’une bière et d’un ballon de volley.<br />

Enfin, mes plus tendres remerciements vont aux personnes qui m’ont apporté leur<br />

soutien sans faille tout au long de ce travail et bien au-delà : mes amis, mes parents qui<br />

1 CIESIELSKI E. -2008- L'étude des petits vestiges osseux et dentaires en sépulture collective, représentation et dispersion,<br />

exploitation par un SIG, exemple du tumulus des Sables (Saint-Laurent- Médoc, 33). <strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1<br />

2 LEPRÊTRE B. -2008- Evaluation des processus taphonomiques de vestiges dentaires, le cas d’un site Moustérien Les<br />

Pradelles (Charente). <strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 3<br />

3 MOREAU F. -2005- Analyses descriptives et comparatives d'une patella moustérienne du gisement des Pradelles<br />

(Marillac-le-Franc, Charente) et variabilité humaine. <strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1<br />

4 SCOLAN H. -2009- Étude des restes humains néanderthaliens de Las Pélénos (Monsempron-Libos, Lot-et-Garonne).<br />

<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1<br />

4


m’ont transmis leur passion pour la Science et pour l’Archéologie, un bien beau mélange,<br />

mes sœurs et bien sûr, merci à toi Benoît.<br />

5


Remerciements<br />

Liste des figures<br />

Liste des tableaux<br />

Introduction<br />

Sommaire<br />

1. Naissance d’un sujet ......................................................................................................... 24<br />

2. Un volet morphologique ................................................................................................... 24<br />

3. Un volet comportemental ................................................................................................. 25<br />

Partie I : Présentation du site<br />

1. Présentation ...................................................................................................................... 30<br />

1.1. Localisation ............................................................................................................... 30<br />

1.2. Topographie ............................................................................................................... 31<br />

1.3. Historique .................................................................................................................. 33<br />

1.4. Géologie et processus sédimentologiques ................................................................. 37<br />

1.4.1. Géologie ............................................................................................................. 37<br />

1.4.2. Évolution sédimentologique et stratigraphique .................................................. 38<br />

1.4.2.1. Locus est ..................................................................................................... 38<br />

1.4.2.2. Locus ouest ................................................................................................. 39<br />

1.4.2.3. Grotte aux Poules ........................................................................................ 40<br />

1.4.3. Formation .......................................................................................................... 42<br />

1.5. Chronologie et datations ............................................................................................ 42<br />

1.6. Données paléoenvironnementales ............................................................................ 44<br />

1.6.1. Paléoclimatologie ............................................................................................... 44<br />

1.6.2. Micromammifères .............................................................................................. 44<br />

1.6.3. Les isotopes de l’oxygène .................................................................................. 44<br />

1.7. Données paléocomportementales humaines ............................................................. 45<br />

1.7.1. Matériel lithique ................................................................................................ 45<br />

1.7.2. La macrofaune .................................................................................................... 46<br />

1.7.3. Fréquentation et fonctionnement du gisement ................................................... 48<br />

1.8. Autres recherches ..................................................................................................... 49<br />

1.8.1. Paléogénétique ................................................................................................... 49<br />

6


1.8.2. Études isotopiques .............................................................................................. 49<br />

1.8.2.1. Isotopes du Strontium ................................................................................ 49<br />

1.8.2.2. Isotopes du Carbone et de l’Azote ............................................................. 50<br />

2. Les restes humains ........................................................................................................... 52<br />

2.1. Nombre de restes et nombre de pièces : définitions ................................................. 52<br />

2.2. Inventaire .................................................................................................................. 52<br />

2.2.1. Restes humains identifiés en 1934 ..................................................................... 52<br />

2.2.2. Vestiges humains découverts entre 1967 et 1980 .............................................. 53<br />

2.2.3. Vestiges humains découverts entre 2001 et 2010 .............................................. 54<br />

2.3. Répartition des vestiges ............................................................................................ 56<br />

Partie II : Étude morphométrique<br />

1. Matériel de comparaison .................................................................................................. 60<br />

1.1. Les membres de la lignée néandertalienne ............................................................... 60<br />

1.2. Les Hommes anatomiquement modernes ................................................................ 60<br />

2. Méthode ............................................................................................................................ 62<br />

2.1. Méthode morphologique descriptive ........................................................................ 62<br />

2.1.1. État de maturation osseuse ................................................................................. 62<br />

2.1.2. Les sutures crâniennes ........................................................................................ 62<br />

2.1.3. L’âge au décès basé sur la calcification dentaire ............................................... 63<br />

2.1.4. L’usure dentaire .................................................................................................. 63<br />

2.1.5. Le taurodontisme ................................................................................................ 64<br />

2.1.6. Les facettes articulaires du cunéiforme intermédiaire ........................................ 65<br />

2.2. Méthode métrique .................................................................................................... 66<br />

2.2.1. Choix des mesures .............................................................................................. 66<br />

2.2.2. Propriétés de la section transverse...................................................................... 66<br />

2.2.3. Cartographie 3D de l’épaisseur de l’os cortical ................................................. 68<br />

2.2.4. Tests statistiques ................................................................................................. 69<br />

3. Résultats ........................................................................................................................... 73<br />

3.1. La voûte crânienne ................................................................................................... 73<br />

3.1.1. Frontal ................................................................................................................ 73<br />

3.1.1.1. Fragment de frontal à droite LP05-E12 #H10 ............................................ 73<br />

3.1.2. Pariétal ................................................................................................................ 74<br />

3.1.2.1. Fragment antéro-supérieur de pariétal LP02-E12 #2 .................................. 74<br />

3.1.2.2. Fragment postéro-supérieur de pariétal LP02-E12 #5 ................................ 76<br />

3.1.2.3. Fragment de postéro-inférieur de pariétal droit LP04-D12 #314 ............... 77<br />

7


3.1.2.4. Fragment postéro-inférieur de pariétal droit LP04-D12 #718 et #719 ....... 79<br />

3.1.2.5. Fragment postéro-supérieur de pariétal droit LP06-C9 #959 ..................... 80<br />

3.1.2.6. Fragment antéro-inférieur de pariétal droit LP06-C10 #535 ...................... 82<br />

3.1.2.7. Fragment postéro-inférieur de pariétal droit LP07-Z7 #1092 ..................... 83<br />

3.1.2.8. Fragment postérieur de pariétal droit LP07-C12 #812 et LP09-C11/D11<br />

#H12……… ................................................................................................ 85<br />

3.1.2.9. Fragment centro-médial de pariétal droit LP10-C13 #107, #108, #109 et<br />

LP10-C12 #1354 ......................................................................................... 86<br />

3.1.2.10. Fragment inférieur d’un frontal et d’un pariétal droit LP05-D12 #1053,<br />

#1059 et #1069 ............................................................................................ 88<br />

3.1.2.11. Fragment antéro-inférieure (?) de pariétal droit LP07-C11 #44 ................. 90<br />

3.1.2.12. Fragment antéro-médial de pariétal gauche LP07-C10 #790 ..................... 91<br />

3.1.2.13. Fragment postéro-inférieur de pariétal gauche LP10-C7 #1682 ................. 96<br />

3.1.3. Temporal ............................................................................................................ 98<br />

3.1.3.1. Temporal droit LP01-D8 #H02 ................................................................... 98<br />

3.1.3.2. Fragment d’écaille temporale gauche LP02-E12 #1 ................................. 108<br />

3.1.3.3. Fragment de temporal droit LP07-C9 #1228 ............................................ 109<br />

3.1.3.4. Fragment d’écaille de temporal droit LP07-C10 #776 ............................. 110<br />

3.1.4. Occipital ........................................................................................................... 111<br />

3.1.4.1. Occipital sub-complet LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125 ............. 111<br />

3.1.4.2. Fragment latéral gauche d’occipital LP01-E11 #H06............................... 116<br />

3.1.4.3. Fragment droit de la base d’un occipital LP01-D9 #H07 ......................... 118<br />

3.1.4.4. Fragment droit d’occipital LP06-C9 #770 ................................................ 120<br />

3.1.4.5. Fragment gauche d’occipital LP01-E12 #H05.......................................... 121<br />

3.1.4.6. Fragments d’occipital et de pariétal gauche LP04-D12 #113, #352 et<br />

#75…………. ............................................................................................ 123<br />

3.1.5. Position anatomique indéterminée ................................................................... 125<br />

3.1.5.1. LP04-D12 #HT05 ..................................................................................... 125<br />

3.2. La face .................................................................................................................... 126<br />

3.2.1. Maxillaire ......................................................................................................... 126<br />

3.2.1.1. Fragment de maxillaire droit LP01-D11 #H03 ......................................... 126<br />

3.2.1.2. Fragment de maxillaire (?) LP05-D9 #H11 .............................................. 134<br />

3.2.2. Mandibule ......................................................................................................... 135<br />

3.2.2.1. Fragment de bord alvéolaire mandibulaire droit LP02-D13 #2 ................ 135<br />

3.3. Les dents ................................................................................................................. 136<br />

3.3.1. Dents permanentes ........................................................................................... 136<br />

3.3.1.1. Canine supérieure droite LP01-D11 #H03................................................ 136<br />

3.3.1.2. Canine supérieure droite LP07-C11 #87 ................................................... 137<br />

8


3.3.1.3. Première prémolaire supérieure droite en place sur le maxillaire LP01-D11<br />

#H03……… .............................................................................................. 141<br />

3.3.1.4. Germe de première prémolaire supérieure droite LP06-C10 #430 ........... 142<br />

3.3.1.5. Première prémolaire inférieure gauche LP06-Z7 #475 ............................. 144<br />

3.3.1.6. Seconde prémolaire supérieure droite en place sur le maxillaire LP01-D11<br />

#H03............... ........................................................................................... 148<br />

3.3.1.7. Seconde prémolaire supérieure droite LP04-D11 #163 ............................ 149<br />

3.3.1.8. Seconde prémolaire inférieure droite LP01-D13 #1 ................................. 152<br />

3.3.1.9. Germe de seconde prémolaire inférieure droite LP06-C10 #431.............. 154<br />

3.3.1.10. Première molaire supérieure droite en place sur le maxillaire LP01-D11<br />

#H03………… .......................................................................................... 157<br />

3.3.1.11. Première ou seconde molaire inférieure gauche LP01-E10 #H01 ............ 159<br />

3.3.1.12. Deuxième molaire supérieure droite en place sur le maxillaire LP01-D11<br />

#H03…………. ......................................................................................... 162<br />

3.3.1.13. Germe de deuxième molaire supérieure gauche (?) LP07-C9 #1462 ....... 164<br />

3.3.1.14. Deuxième molaire inférieure droite LP06-A7 #501 ................................. 166<br />

3.3.1.15. Troisième molaire supérieure droite en place sur le maxillaire LP01-D11<br />

#H03……… .............................................................................................. 169<br />

3.3.1.16. Germe de troisième molaire inférieure droite LP05-D12 #1307 .............. 170<br />

3.3.2. Dents déciduales ............................................................................................... 173<br />

3.3.2.1. Incisive supérieure latérale droite LP07-C9 #HT03 ................................. 173<br />

3.3.2.2. Canine supérieure gauche (?) : LP07-C9 #1382 ....................................... 175<br />

3.3.2.3. Tiers lingual de première (?) molaire déciduale (?) supérieure droite (?)<br />

LP05-Z8 #HT01 ........................................................................................ 178<br />

3.3.2.4. Première molaire inférieure droite LP04-D12 #411 ................................. 179<br />

3.3.2.5. Seconde molaire supérieure gauche LP03-D10 #287 ............................... 181<br />

3.3.2.6. Germe (?) de seconde molaire déciduale (?) supérieure droite LP06-D6<br />

#HT02…………. ...................................................................................... 184<br />

3.3.2.7. Deux-tiers mésiaux d’une seconde (?) molaire supérieure gauche LP07-C7<br />

#HT04………… ....................................................................................... 185<br />

3.4. Le membre supérieur .............................................................................................. 186<br />

3.4.1. Phalanges de la main ........................................................................................ 186<br />

3.4.1.1. Phalange de la main LP05-D12 #1170 ..................................................... 186<br />

3.4.1.2. Phalange proximale de la main LP06-A7 #796 ........................................ 188<br />

3.4.1.3. Phalange distale de la main rayon II à IV : LP10-C11 #1931 .................. 192<br />

3.4.1.4. Phalange distale de la main gauche rayon I LP10-C11 #1939 ................. 194<br />

3.5. Le membre inférieur ............................................................................................... 196<br />

3.5.1. Fémur ............................................................................................................... 196<br />

3.5.1.1. Fragment proximo-latéral de diaphyse fémorale droite LP06-D12 #1434 196<br />

9


3.5.1.2. Fragment proximal de diaphyse fémorale gauche LP06-C6 #273 ............ 197<br />

3.5.1.3. Fragment de diaphyse fémorale LP09-D6 #415 ....................................... 198<br />

3.5.1.4. Fragment proximal et central de diaphyse fémorale gauche LP10-D13<br />

#362……………...………………………………………………………200<br />

3.5.2. Patella ............................................................................................................... 204<br />

3.5.2.1. Patella droite LP03-D15 #Rem001 ........................................................... 204<br />

3.5.3. Tibia ................................................................................................................. 212<br />

3.5.3.1. Fragment distal de diaphyse tibiale droite (?) LP04-D11 #263 ................ 212<br />

3.5.3.2. Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #191 ............................... 213<br />

3.5.3.3. Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #217 ............................... 215<br />

3.5.4. Cunéiforme ....................................................................................................... 215<br />

3.5.4.1. Cunéiforme intermédiaire gauche LP05-E12 #H08.................................. 216<br />

3.6. Nombre minimum d'individus ………………………………………...……......217<br />

4. Discussion ...................................................................................................................... 220<br />

4.1. Les caractères crâniens ........................................................................................... 220<br />

4.2. Les caractères dentaires .......................................................................................... 221<br />

4.3. Les caractères infracrâniens ................................................................................... 222<br />

4.4. Évolution des caractères ......................................................................................... 223<br />

4.5. Différents groupes néandertaliens ? ....................................................................... 224<br />

Partie III : Le cannibalisme<br />

1. Étymologie et terminologie ............................................................................................ 226<br />

2. Réflexions historiques .................................................................................................... 229<br />

2.1. Le cannibalisme en ethnologie ............................................................................... 229<br />

2.2. Le cannibalisme en archéologie ............................................................................. 232<br />

3. Le cannibalisme durant le Paléolithique inférieur et moyen en Europe......................... 235<br />

4. Réflexions méthodologiques .......................................................................................... 237<br />

4.1. Position des os ........................................................................................................ 237<br />

4.2. Préservation des restes ........................................................................................... 238<br />

4.3. Représentation squelettique .................................................................................... 238<br />

4.4. Action du feu .......................................................................................................... 240<br />

4.5. Fracturation ............................................................................................................ 241<br />

4.6. Stries de découpe .................................................................................................... 243<br />

4.7. Traces de mâchement et de rongement .................................................................. 244<br />

4.8. Comparaison avec la faune..................................................................................... 245<br />

10


Partie IV : Un aspect de l'histoire taphonomique des vestiges<br />

1. Définitions et état de l’art aux Pradelles ........................................................................ 248<br />

1.1. Définitions .............................................................................................................. 248<br />

1.1.1. Taphonomie ...................................................................................................... 248<br />

1.1.2. Gestes et comportements mortuaires ................................................................ 249<br />

1.2. État de l’art aux Pradelles ....................................................................................... 249<br />

2. Matériel de comparaison ................................................................................................ 251<br />

2.1. Sites de cannibalisme ............................................................................................. 252<br />

2.1.1. Gran Dolina (Sierra de Atapuerca, Espagne) ................................................... 252<br />

2.1.2. Les Perrats (Agris, Charente) ........................................................................... 253<br />

2.1.3. El Mirador (Sierra de Atapuerca, Espagne) ..................................................... 253<br />

2.1.4. Mancos Canyon 5MTUMR-2346 (Colorado, États-Unis) ............................... 254<br />

2.2. Série moustériennes ................................................................................................ 254<br />

2.2.1. Krapina (Croatie) .............................................................................................. 254<br />

2.2.2. Combe-Grenal (Domme, Dordogne) ................................................................ 255<br />

2.2.3. La Chaise-abri Suard (La Chaise-de-Vouthon, Charente) ............................... 256<br />

2.2.4. La Quina (Charente) ......................................................................................... 257<br />

2.3. Autres sites ............................................................................................................. 257<br />

2.3.1. Le Tumulus des Sables (Saint-Laurent-Médoc, Gironde) ............................... 257<br />

2.3.2. L’hypogée II des Mournouards (Mesnil-sur-Oger, Marne) ............................. 258<br />

2.4. La faune des Pradelles ............................................................................................ 259<br />

3. Méthode .......................................................................................................................... 260<br />

3.1. Position des os ........................................................................................................ 261<br />

3.2. Préservation des vestiges et état de surface ............................................................ 261<br />

3.3. Représentation squelettique .................................................................................... 263<br />

3.4. Fracturation ............................................................................................................ 265<br />

3.5. Modifications de surface ........................................................................................ 270<br />

3.6. Retouchoir .............................................................................................................. 273<br />

3.7. Traces de dents ....................................................................................................... 274<br />

3.8. Traces de digestion ................................................................................................. 275<br />

3.9. Tests statistiques...…............…......…...…………………......................................271<br />

4. Résultats ......................................................................................................................... 277<br />

4.1. Position des os ........................................................................................................ 277<br />

4.1.1. Répartition par faciès et par carré..................................................................... 277<br />

4.1.2. Répartition par faciès selon les parties anatomiques ........................................ 279<br />

4.1.3. Répartition par faciès selon les classes d’âges ................................................. 282<br />

11


4.1.4. Répartition des restes humains versus restes de Renne .................................... 283<br />

4.1.5. Synthèse ........................................................................................................... 288<br />

4.2. Préservation des vestiges et état de surface ............................................................ 290<br />

4.2.1. Pourcentage d’éléments/de restes complets ..................................................... 290<br />

4.2.1.1. Restes humains des Pradelles .................................................................... 290<br />

4.2.1.2. Comparaison Homme versus Renne ......................................................... 291<br />

4.2.1.3. Comparaison Les Pradelles versus collections anthropologiques............. 291<br />

4.2.2. État de surface .................................................................................................. 292<br />

4.2.2.1. Restes humains des Pradelles .................................................................... 292<br />

4.2.2.2. Comparaison Homme versus Renne ......................................................... 294<br />

4.2.3. Synthèse ........................................................................................................... 295<br />

4.3. Représentation squelettique .................................................................................... 296<br />

4.3.1. Représentation squelettique des restes humains des Pradelles ......................... 296<br />

4.3.2. Comparaison Homme versus Renne ................................................................ 298<br />

4.3.3. Conservation différentielle ? Comparaison Les Pradelles versus le Tumulus des<br />

Sables et l’hypogée II des Mournouards .......................................................... 299<br />

4.3.4. Impact des carnivores ? Comparaison Les Pradelles versus charognage ......... 300<br />

4.3.5. Impact de l’Homme ? Comparaison Les Pradelles versus cannibalisme ......... 302<br />

4.3.6. Synthèse ........................................................................................................... 304<br />

4.4. La fracturation ........................................................................................................ 308<br />

4.4.1. La voûte crânienne ........................................................................................... 308<br />

4.4.1.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation .......................................... 308<br />

4.4.1.1.1. Choix des critères discriminants ............................................................... 308<br />

4.4.1.1.2. Application aux restes humains des Pradelles .......................................... 310<br />

4.4.1.2. Agent responsable de la fracturation ......................................................... 312<br />

4.4.2. Les os longs ...................................................................................................... 314<br />

4.4.2.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation .......................................... 314<br />

4.4.2.1.1. Choix des critères discriminants ............................................................... 314<br />

4.4.2.2. Agent responsable de la fracturation ......................................................... 323<br />

4.4.3. Les autres éléments .......................................................................................... 324<br />

4.4.3.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation .......................................... 324<br />

4.4.3.2. Agent responsable de la fracturation ......................................................... 325<br />

4.4.4. Comparaison avec les ensembles cannibalisés ................................................. 325<br />

4.4.5. Comparaison avec la faune des Pradelles......................................................... 326<br />

4.4.6. Synthèse ........................................................................................................... 328<br />

4.5. La découpe ............................................................................................................. 330<br />

4.5.1. Les restes humains ........................................................................................... 330<br />

12


4.5.1.1. Le crâne ..................................................................................................... 330<br />

4.5.1.2. Le squelette infracrânien ........................................................................... 333<br />

4.5.1.3. Fréquence des modifications anthropiques ............................................... 336<br />

4.5.2. Comparaison avec les ensembles cannibalisés ................................................. 336<br />

4.5.3. Comparaison avec la faune des Pradelles......................................................... 341<br />

4.5.4. Synthèse ........................................................................................................... 343<br />

4.6. Le retouchoir .......................................................................................................... 345<br />

4.6.1. Description de la pièce humaine ...................................................................... 345<br />

4.6.2. Comparaison avec les retouchoirs sur faune .................................................... 346<br />

4.6.3. Synthèse ........................................................................................................... 352<br />

4.7. Traces de dents ....................................................................................................... 353<br />

4.7.1. Les phalanges ................................................................................................... 353<br />

4.7.2. La diaphyse fémorale ....................................................................................... 354<br />

4.7.3. La branche mandibulaire .................................................................................. 355<br />

4.7.4. Synthèse ........................................................................................................... 356<br />

4.8. Traces de digestion ................................................................................................. 357<br />

4.8.1. Les dents ........................................................................................................... 357<br />

4.8.2. La phalange ...................................................................................................... 359<br />

4.8.3. Synthèse ........................................................................................................... 359<br />

5. Discussion ...................................................................................................................... 360<br />

5.1. Composition et préservation de l’assemblage ........................................................ 360<br />

5.2. L’impact des carnivores ......................................................................................... 362<br />

5.3. L’impact des Hommes ........................................................................................... 363<br />

5.4. Cannibalisme ? ....................................................................................................... 367<br />

5.5. Quel type de cannibalisme ? ................................................................................... 371<br />

5.6. Quid d’autres sites moustériens ? ........................................................................... 372<br />

Conclusions et perspectives<br />

1. Conclusions .................................................................................................................... 376<br />

2. Perspectives .................................................................................................................... 378<br />

Annexes<br />

Bibliographie<br />

13


Liste des figures<br />

Figure 1 : Localisation du site des Pradelles (commune de Marillac-le-Franc,<br />

Charente). ...........................................................................................................30<br />

Figure 2 : Localisation du site des Pradelles et des autres sites moustériens ayant livré<br />

des restes humains en Poitou-Charentes. ..........................................................31<br />

Figure 3 : Vue topographique du site des Pradelles. .........................................................32<br />

Figure 4 : Dent et fragment de mandibule mis au jour par P. Richebœuf et récupérés par<br />

P. David. ..............................................................................................................34<br />

Figure 5 : Arrière-crâne M2 découvert en 1967. ................................................................35<br />

Figure 6 : Fragment de diaphyse de fémur de Renne encoché. .........................................36<br />

Figure 7 : Relevé en plan du témoin Est et position des fouilles clandestines. .................36<br />

Figure 8 : Coupe Est. ..........................................................................................................38<br />

Figure 9 : Schéma global récapitulant le matériel archéologique retrouvé dans les<br />

différents faciès ainsi que les datations pour les trois loci des Pradelles. .........41<br />

Figure 10 : Projection frontale des vestiges de macromammifères (2002-2007) selon les<br />

lithofaciès. ...........................................................................................................45<br />

Figure 11 : Diagramme δ 13 C vs. δ 15 N du collagène des mammifères des Pradelles. .........50<br />

Figure 12 : Répartition des restes humains en transect frontal (A) et en plan horizontal<br />

(B). .......................................................................................................................58<br />

Figure 13 : Complication des sutures. ................................................................................63<br />

Figure 14 : Détermination du taurodontisme. ...................................................................65<br />

Figure 15 : Morphotypes des facettes articulaires internes du cunéiforme intermédiaire.<br />

.............................................................................................................................65<br />

Figure 16 : Morphotypes des facettes articulaires externes du cunéiforme intermédiaire<br />

.............................................................................................................................66<br />

Figure 17 : Propriétés géométriques de la section transverse. ..........................................67<br />

Figure 18 : Profil du niveau de gris obtenu par Image J. ..................................................68<br />

Figure 19 : Fragment de frontal LP05-E12 #H10. .............................................................73<br />

Figure 20 : Fragment de pariétal LP02-E12 #2. ................................................................75<br />

Figure 21 : Fragment de pariétal LP02-E12 #5. ................................................................76<br />

Figure 22 : Fragment de pariétal droit LP04-D12 #314. ...................................................78<br />

Figure 23 : Fragment de pariétal droit LP04-D12 #718-719. ............................................79<br />

Figure 24 : Fragment de pariétal droit LP06-C9 #959. .....................................................81<br />

Figure 25 : Fragment de pariétal droit LP06-C10 #535. ...................................................82<br />

Figure 26 : Fragment de pariétal droit LP07-Z7 #1092. ....................................................84<br />

Figure 27 : Fragment de pariétal droit LP07-C12 #812 et LP09-C11/D11 #H12. .............85<br />

Figure 28 : Fragment de pariétal droit LP10-C13 #107, 108, 109 et LP10-C12 #1354. ....86<br />

Figure 29 : Empreintes du réseau vasculaire et des reliefs endocrâniens du pariétal<br />

LP10-C13 #107-108-109 et LP10-C12 #1354. .....................................................87<br />

Figure 30 : Fragment de pariétal droit LP05-D12 #1053-1059-1069. ...............................88<br />

Figure 31 : Fragment de pariétal droit LP07-C11 #44. .....................................................90<br />

Figure 32 : Fragment de pariétal gauche LP07-C10 #790. ................................................92<br />

14


Figure 33 : Empreintes du réseau vasculaire et des reliefs endocrâniens du pariétal<br />

LP07-C10 #790. ...................................................................................................94<br />

Figure 34 : Fragment de pariétal gauche LP10-C7 #1682. ................................................97<br />

Figure 35 : Temporal droit LP01-D8 #H02. .......................................................................98<br />

Figure 36 : Traits présents sur la partie squameuse et tympanique du temporal LP01-D8<br />

#H02. ...................................................................................................................99<br />

Figure 37 : Écarts centré réduits ajustés des dimensions temporales de LP01-D8 #H02<br />

par rapport aux Prénéandertaliens, Néandertaliens et Hommes modernes<br />

subactuels. ......................................................................................................... 100<br />

Figure 38 : Fragment d’écaille temporale gauche LP02-E12 #1. ..................................... 108<br />

Figure 39 : Fragment de temporal droit LP07-C9 #1228. ................................................ 109<br />

Figure 40 : Fragment de temporal droit LP07-C10 #776. ................................................ 110<br />

Figure 41 : Fragment d’occipital LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125. .................... 112<br />

Figure 42 : Écarts centré réduits ajustés des dimensions de l’occipital LP01-LP03-<br />

D11#96 à 125 par rapport aux Prénéandertaliens, Néandertaliens et Hommes<br />

modernes subactuels. ........................................................................................ 114<br />

Figure 43 : Fragment d’occipital LP01-E11 #H06. ........................................................... 117<br />

Figure 44 : Fragment d’occipital LP01-D9 #H07. ............................................................ 119<br />

Figure 45 : Fragment d’occipital LP06-C9 #770. .............................................................. 120<br />

Figure 46 : Fragment d’occipital LP01-E12 #H05. ........................................................... 122<br />

Figure 47 : Fragments d’occipital et de pariétal gauche LP04-D12 #113, #352 et #751. 123<br />

Figure 48 : Fragment de voûte LP04-D12 #HT05. ........................................................... 125<br />

Figure 49 : Maxillaire droit LP01-D11 #H03. .................................................................. 127<br />

Figure 50 : Section transverse au niveau du corps mandibulaire de la première<br />

prémolaire. ........................................................................................................ 132<br />

Figure 51 : Fragment de maxillaire LP05-D9 #H11. ....................................................... 134<br />

Figure 52 : Fragment de bord alvéolaire mandibulaire droit LP02-D13 #2. ................... 135<br />

Figure 53 : Canine supérieure droite LP01-D11 #H03. ................................................... 137<br />

Figure 54 : Canine supérieure droite LP07-C11 #87. ....................................................... 138<br />

Figure 55 : Sillons subverticaux sur la facette d’usure interproximale de la canine LP07-<br />

C11 #87. ............................................................................................................. 138<br />

Figure 56 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la C 1 LP07-C11 #87 et position<br />

par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 140<br />

Figure 57 : Germe de première prémolaire supérieure droite LP06-C10 #430. .............. 143<br />

Figure 58 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 1 LP06-C10 #430 et position<br />

par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 144<br />

Figure 59 : Seconde prémolaire inférieure gauche LP06-Z7 #475. .................................. 145<br />

Figure 60 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la 1P LP06-Z7 #475 et position<br />

par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 147<br />

Figure 61 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 2 LP01-D11 #H03 et<br />

position par rapport aux groupes de comparaison. .......................................... 149<br />

Figure 62 : Seconde prémolaire supérieure droite LP04-D11 #163. ................................ 150<br />

Figure 63 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 2 LP04-D11 #163 et position<br />

par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 151<br />

Figure 64 : Seconde prémolaire inférieure droite LP01-D13 #1. ..................................... 152<br />

15


Figure 65 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P2 LP01-D13 #1 et position<br />

par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 154<br />

Figure 66 : Germe de seconde prémolaire inférieure droite LP06-C10 #431. ................. 155<br />

Figure 67 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P2 LP06-C10 #431 et position<br />

par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 156<br />

Figure 68 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 1 LP01-D11 #H03 .......... 158<br />

Figure 69 : Première ou deuxième molaire inférieure gauche LP01-E10 #H01. ............ 159<br />

Figure 70 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M LP01-E10 #H01 et<br />

position par rapport aux 1M des groupes de comparaison. .............................. 161<br />

Figure 71 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M LP01-E10 #H01 et<br />

position par rapport aux 2M groupes de comparaison. .................................... 161<br />

Figure 72 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 2 LP01-D11 #H03 et<br />

position par rapport aux groupes de comparaison. .......................................... 164<br />

Figure 73 : Germe de deuxième molaire supérieure gauche LP07-C9 #1462. ................ 165<br />

Figure 74 : Deuxième molaire inférieure droite LP06-A7 #501. ...................................... 166<br />

Figure 75 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M2 LP06-A7 #501 et position<br />

par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 168<br />

Figure 76 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 3 LP01-D11 #H03 et<br />

position par rapport aux groupes de comparaison. .......................................... 170<br />

Figure 77 : Germe de troisième molaire inférieure droite LP05-D12 #1307. .................. 171<br />

Figure 78 : Analyse bivariée des diamètres coronaires du germe de M3 LP05-D12 #1307<br />

et position par rapport aux groupes de comparaison. ...................................... 172<br />

Figure 79 : Incisive supérieure latérale droite LP07-C9 #HT03. .................................... 173<br />

Figure 80 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la i 2 LP07-C9 #HT03 et position<br />

par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 174<br />

Figure 81 : Canine supérieure gauche (?) LP07-C9 #1382. .............................................. 175<br />

Figure 82 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la c 1 LP07-C9 #1382 et position<br />

par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 177<br />

Figure 83 : Première molaire déciduale supérieure droite LP05-Z8 #HT01. .................. 178<br />

Figure 84 : Première molaire déciduale inférieure droite LP04-D12 #411. .................... 179<br />

Figure 85 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la m1 LP04-D12 #411 et<br />

position par rapport aux groupes de comparaison. .......................................... 181<br />

Figure 86 : Seconde molaire déciduale supérieure gauche LP03-D10 #287. ................... 182<br />

Figure 87 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la 2 m LP03-D10 #287et position<br />

par rapport aux groupes de comparaison. ........................................................ 183<br />

Figure 88 : Germe de seconde molaire déciduale supérieure droite LP06-D6 #HT02. ... 184<br />

Figure 89 : Seconde (?) molaire déciduale supérieure gauche LP07-C7 #HT04. ............. 185<br />

Figure 90 : Phalange de la main LP05-D12 #1170. ......................................................... 186<br />

Figure 91 : Écarts centré réduits ajustés des dimensions de la phalange LP05-D12 #1170<br />

par rapport aux phalanges proximales (PP) et aux phalanges moyennes (PM).<br />

........................................................................................................................... 188<br />

Figure 92 : Phalange proximale de la main LP06-A7 #796. ............................................ 189<br />

Figure 93 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange<br />

LP06-A7 #796 et des phalanges de rayon 2 à 4 et 5 néandertaliennes. .......... 190<br />

16


Figure 94 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange<br />

LP06-A7 #796 et des phalanges de rayon 2 à 4 néandertaliennes, modernes du<br />

Paléolithique supérieur et modernes subactuels. ............................................ 191<br />

Figure 95 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange<br />

LP06-A7 #796 et des phalanges de rayon 5 néandertaliennes, modernes du<br />

Paléolithique supérieur et modernes subactuels. ............................................ 192<br />

Figure 96 : Phalange distale de la main LP10-C11 #1931. .............................................. 193<br />

Figure 97 : Phalange proximale de la main LP10-C11 #1939. ........................................ 194<br />

Figure 98 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP06-D12 #1434. ........................... 196<br />

Figure 99 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP06-C6 #273. ............................... 198<br />

Figure 100 : Fragment de diaphyse fémorale LP09-D6 #415. ......................................... 199<br />

Figure 101 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP10-D13 #362. ........................... 200<br />

Figure 102 : Écarts centré réduits ajustés des diamètres et des paramètres de la section<br />

transverse du fémur LP10-D13 #362 par rapport aux Prénéandertaliens et<br />

Néandertaliens, aux Hommes modernes du Paléolithique moyen et aux<br />

Hommes modernes du Paléolithique supérieur. .............................................. 202<br />

Figure 103 : Section transverse à mi-diaphyse du fémur LP10-D13 #362. ..................... 203<br />

Figure 104 : Cartographie 3D de l’épaisseur de l’os cortical. ........................................... 204<br />

Figure 105 : Patella droite LP03-D15 #001. ..................................................................... 205<br />

Figure 106 : Analyse en composantes principales des mesures et angles patellaires chez<br />

les différents groupes. ....................................................................................... 207<br />

Figure 107 : Écarts-centrés réduits ajustés des mesures et angles patellaires par rapport<br />

aux Néandertaliens, Prénéandertaliens, Hommes modernes du Paléolithique<br />

supérieur (HMPS) et des Hommes modernes subactuels (HMA) masculines,<br />

féminins et immatures. ..................................................................................... 207<br />

Figure 108 : Analyse en composantes principales des indices patellaires chez les<br />

différents groupes. ............................................................................................ 208<br />

Figure 109 : Écarts-centrés réduits ajustés des mesures et angles patellaires par rapport<br />

aux Néandertaliens, Prénéandertaliens, Hommes modernes du Paléolithique<br />

supérieur (HMPS) et des Hommes modernes subactuels (HMA) masculines,<br />

féminins et immatures. ..................................................................................... 209<br />

Figure 110 : Analyse en composantes principales des variables de taille (M1 à M7) chez<br />

les Hommes modernes subactuels et japonais et sur la patella des Pradelles.<br />

........................................................................................................................... 210<br />

Figure 111 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #263. ................................ 213<br />

Figure 112 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #191. ................................ 214<br />

Figure 113 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #217. ................................ 215<br />

Figure 114 : Cunéiforme intermédiaire gauche LP05-E12 #H08. ................................... 216<br />

Figure 115 : Écart-centrés réduits ajustés des mesures et angle du cunéiforme LP05-<br />

E12#H08 par rapport aux cunéiformes néandertaliens. .................................. 217<br />

Figure 116 : Sites de comparaison européens. ................................................................. 252<br />

Figure 117 : Prise de la mesure DAD à l’aide d’un pied à coulisse. ................................. 267<br />

Figure 118 : Configuration des extrémités des os longs tel que définit par Villa et Mahieu<br />

(1991).. ............................................................................................................... 268<br />

Figure 119 : Pourcentage du nombre de restes humains par faciès. ............................... 278<br />

Figure 120 : Répartition du nombre de restes humains par carré. ................................. 279<br />

17


Figure 121 : Répartition des restes humains en transect frontal selon les régions<br />

anatomiques. ..................................................................................................... 279<br />

Figure 122 : Pourcentage du nombre de restes de Renne par faciès. .............................. 283<br />

Figure 123 : Répartition du nombre de restes de Renne par carré. ................................ 284<br />

Figure 124 : Répartition sur la coupe Est en transect frontal des restes humains (1967-<br />

2010) et des restes de faune (2002-2007). ......................................................... 284<br />

Figure 125 : Répartition en vue sommitale des restes humains (1967-2010) et des restes<br />

de faune (2002-2007) ......................................................................................... 284<br />

Figure 126 : Pourcentage du nombre de restes humains découverts depuis 2001 par<br />

faciès. ................................................................................................................. 288<br />

Figure 127 : État de surface des restes humains des Pradelles. ..................................... 293<br />

Figure 128 : Profil ostéologique du pourcentage de survie des restes humains des<br />

Pradelles. ........................................................................................................... 297<br />

Figure 129 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains et de Renne des<br />

Pradelles. ........................................................................................................... 298<br />

Figure 130 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains des Pradelles et<br />

du Tumulus des Sables. .................................................................................... 299<br />

Figure 131 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />

Pradelles et de l’hypogée II des Mournouards. ................................................ 300<br />

Figure 132 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />

Pradelles et des assemblages humains charognés par des loups et des coyotes.<br />

........................................................................................................................... 301<br />

Figure 133 : Profil ostéologique à partir du %NNISP des restes humains des Pradelles et<br />

des assemblages de gazelles charognés par des hyènes ................................... 301<br />

Figure 134 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains des Pradelles<br />

et de Krapina..................................................................................................... 303<br />

Figure 135 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />

Pradelles et de Gran Dolina, Les Perrats et El Mirador. ................................. 303<br />

Figure 136 : Arbre de décision portant sur les variables EAD et DAD aux Perrats et au<br />

Tumulus des Sables. ......................................................................................... 309<br />

Figure 137 : Pourcentage des restes humains des Pradelles, des Perrats et du Tumulus<br />

des Sables selon l’écart à l’angle droit (EAD), en degré. .................................. 311<br />

Figure 138 : Pourcentage des restes humains des Pradelles, des Perrats et du Tumulus<br />

des Sables selon la distance d’apparition du diploé (DAD), en mm. ................ 311<br />

Figure 139 : Localisation des points d’impacts sur des fragments de voûte crânienne. . 313<br />

Figure 140 : Longs arrachements de la table interne sur des fragments de voûte<br />

crânienne. .......................................................................................................... 314<br />

Figure 141 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les extrémités des<br />

fragments cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables.<br />

........................................................................................................................... 318<br />

Figure 142 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les extrémités des<br />

fragments non cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des<br />

Sables. ............................................................................................................... 320<br />

Figure 143 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les bords des fragments<br />

non cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables.. ........ 322<br />

Figure 144: Encoche de fracturation sur la diaphyse fémorale LP06-D12 #1434. .......... 323<br />

18


Figure 145 : Impacts de percussions distal et enlèvement proximal sur la diaphyse<br />

fémorale LP10-D13 #362. ................................................................................. 324<br />

Figure 146 : Mandibule M34 #1........................................................................................ 325<br />

Figure 147 : Pourcentage de restes humains et de Renne possédant au moins au bord<br />

fracturé sur os frais. .......................................................................................... 327<br />

Figure 148 : Synthèse des impacts de fracturations sur les restes humains. ................. 329<br />

Figure 149 : Localisation des stries de découpe sur les faces exocrâniennes latérales<br />

gauche (A) et droite (B). .................................................................................... 331<br />

Figure 150 : Localisation des stries de découpe sur la face exocrânienne postérieure<br />

(d’après le crâne de la Chapelle-aux-Saints 1). ................................................ 332<br />

Figure 151 : Localisation des stries de découpe sur le radius droit M80-D10 #54. ......... 333<br />

Figure 152 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs des Pradelles. ............... 334<br />

Figure 153 : Localisation des stries de découpe sur les crânes de Krapina. ................... 337<br />

Figure 154 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs de Krapina .................... 337<br />

Figure 155 : Localisation des stries de découpe sur un crâne des Perrats (crâne 102). .. 338<br />

Figure 156 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs (A) et les tibias (B) des<br />

Perrats. .............................................................................................................. 339<br />

Figure 157 : Pourcentage, pour chaque élément, de restes humains et de Renne des<br />

Pradelles portant des stries de découpe. .......................................................... 342<br />

Figure 158 : La pièce LP06-D12 #1434 (A) et la plage d’utilisation (B). ......................... 345<br />

Figure 159 : Nombre de retouchoirs en fonction de l’étendue des stigmates. ................. 347<br />

Figure 160 : Dimensions de la plage retouchée versus dimensions de la pièce utilisée.. 348<br />

Figure 161 : Pourcentage du nombre de reste selon la morphologie du plan transversal<br />

(A) et celle du plan axial (B). ............................................................................ 349<br />

Figure 162 : Pourcentage du nombre de restes selon la localisation de la zone utilisée (A)<br />

et la distribution des stigmates (B). ................................................................. 349<br />

Figure 163 : Nombre de nombre de restes selon l’orientation des entailles (côté 1 à 5). 350<br />

Figure 164 : Pourcentage du nombre de restes selon l’aspect de la zone utilisée (A) et<br />

selon la présence et la morphologie des enfoncements (B). ............................. 350<br />

Figure 165 : Pourcentage du nombre de restes selon la morphologie des entailles (A) et la<br />

texture de leurs pans (B). ................................................................................. 351<br />

Figure 166 : Pourcentage de nombre de restes selon la présence de plages écaillées (A) et<br />

l’intensité des micro-écaillures de stries (B). .................................................... 351<br />

Figure 167 : La phalange LP05-D11 #1170. ..................................................................... 353<br />

Figure 168 : La phalange LP06-A7 #796. ......................................................................... 354<br />

Figure 169 : Le fragment de diaphyse fémorale LP06-D12 #1434. ................................. 354<br />

Figure 170 : Impacts de dents sur la branche mandibulaire M80-D11 #289. ................. 356<br />

Figure 171 : Dents régurgitées. ........................................................................................ 357<br />

Figure 172 : Disparition partielle de l’émail dentaire par attrition et par digestion sur<br />

une prémolaire supérieure en vue linguale. ..................................................... 358<br />

Figure 173 : Ossements de la main des assemblages de Mancos 5MTUMR-2346 (A) et des<br />

Perrats (B). ........................................................................................................ 370<br />

19


Liste des tableaux<br />

Tableau 1 : Tentative de corrélation stratigraphique entre les couches mises en évidence<br />

durant les fouilles de 1967 à 1980 et la nouvelle analyse des faciès<br />

sédimentologiques du locus Est. .........................................................................41<br />

Tableau 2 : Fréquence relative en nombre de restes déterminés des taxons de grands<br />

mammifères dans les cinq faciès principaux issus des fouilles 2002 à 2007. ....46<br />

Tableau 3 : Les restes humains découverts entre 1967 et 1980. .......................................54<br />

Tableau 4 : Les restes humains découverts entre 2001 et 2010. .......................................56<br />

Tableau 5 : Épaisseur au bregma et âge au décès estimé d’enfants néandertaliens. .......93<br />

Tableau 6 : Valeurs moyennes pour les longueurs maximales (en mm) des phalanges<br />

distales de la main chez des enfants nigériens. ............................................... 193<br />

Tableau 7 : Mesures et angles des patellas LP03-D15 #Rem001 et du Moustier 1 et tests<br />

du χ². .................................................................................................................. 211<br />

Tableau 8 : Liste des variables utilisées dans la détermination de l’état de fraîcheur de<br />

l’os lors de la fracturation. ................................................................................ 269<br />

Tableau 9 : Liste des variables utilisées dans la description des sillons. ........................ 271<br />

Tableau 10 : Types de modifications de surface anthropiques et description. ................ 272<br />

Tableau 11 : Effectif et pourcentage du nombre de restes humains par faciès. .............. 277<br />

Tableau 12 : Effectif des restes humains (NR), pourcentage associé (% NR), pourcentage<br />

de restes de Renne (% NRR) et fréquence des restes humains pondérée par la<br />

fréquence des restes de renne (FP = %NR / %NRR) par carré de fouille. ........ 278<br />

Tableau 13 : Nombre de restes humains par partie anatomique (A) pour chaque faciès.<br />

........................................................................................................................... 280<br />

Tableau 14 : Nombre de restes humains par partie anatomique plus précises (B) pour<br />

chaque faciès. .................................................................................................... 282<br />

Tableau 15 : Nombre de restes humains par classe d’âge pour chaque faciès. ............... 282<br />

Tableau 16 : Effectif et pourcentage du nombre restes de Renne par faciès. .................. 283<br />

Tableau 17 : Effectif et pourcentage des restes de Renne par carré de fouille. ............... 283<br />

Tableau 18 : Nombre de restes de Renne par partie anatomique (A et B) pour chaque<br />

faciès. ................................................................................................................. 287<br />

Tableau 19 : Nombre de restes de Renne par classe d’âge pour chaque faciès. .............. 287<br />

Tableau 20 : Tests de Fisher calculé entre le NR Homme et le NR Renne au sain de<br />

chaque faciès et pour chaque type de distinction. ............................................ 287<br />

Tableau 21 : Nombre de restes de faune issus des fouilles de B. Vandermeersch (1967-<br />

1980) par couche. .............................................................................................. 288<br />

Tableau 22 : Effectif et pourcentage du nombre de restes humains découverts depuis<br />

2001 par faciès. ................................................................................................. 288<br />

Tableau 23 : Pourcentage d’éléments et de restes complets (EC et RC) des restes<br />

humains ............................................................................................................. 290<br />

Tableau 24 : Pourcentage de restes complets chez l’Homme et le Renne des Pradelles,<br />

tests du χ². ......................................................................................................... 291<br />

20


Tableau 25 : Pourcentage d’éléments complets aux Pradelles, aux Perrats et au Tumulus<br />

des Sables. ......................................................................................................... 292<br />

Tableau 26 : État de surface des restes humains des Pradelles. ..................................... 293<br />

Tableau 27 : Fréquence relative des atteintes de surface sur les vestiges humains et<br />

fauniques dans les quatre faciès. ...................................................................... 294<br />

Tableau 28 : Nombre minimum d’élément (NME), quantité spécifique (Qsp) et<br />

pourcentage de survie de chaque élément osseux des restes humains des<br />

Pradelles. ........................................................................................................... 297<br />

Tableau 29 : Variables enregistrées pour l’état de fraîcheur des os lors de la fracturation<br />

des restes humains des Pradelles. .................................................................... 310<br />

Tableau 30 : Résultat des tests du χ² des Pradelles vis-à-vis des Perrats et du Tumulus<br />

des Sables, selon les variables EAD et DAD. ................................................... 312<br />

Tableau 31 : Résultat des tests d’indépendance des variables vis-à-vis du module<br />

diaphysaire selon les assemblages et vis-à-vis de l’assemblage selon les<br />

modules diaphysaires........................................................................................ 315<br />

Tableau 32 : Synthèse de l’état de fraîcheur des os longs des Pradelles à partir des<br />

comparaisons avec Les Perrats et le Tumulus des Sables. .............................. 323<br />

Tableau 33 : Nombre et pourcentage de pièces striées pour chaque élément. ................ 330<br />

Tableau 34 : Pourcentage de pièces striées par élément aux Pradelles et dans les<br />

collections de comparaison. ............................................................................... 340<br />

Tableau 35 : Nombre et pourcentage de restes de Renne portant des stries de découpe<br />

pour chaque élément. ........................................................................................ 341<br />

Tableau 36 : Nombre de retouchoirs étudiés selon le taxon et l’élément anatomique. ... 347<br />

Tableau 37 : Mesures des traces de dents à la surface des os (en millimètres). ............. 355<br />

21


Introduction<br />

22


Introduction<br />

« L'histoire est bonne à oublier ; c'est pour cela qu'elle est bonne à savoir. »<br />

Introduction<br />

Joseph Joubert<br />

23


1. Naissance d’un sujet<br />

Introduction<br />

C’est sur un arrière-crâne découvert en 1967 que sont observées les premières<br />

stries anthropiques sur des restes humains provenant du gisement des Pradelles<br />

(Vandermeersch, 1980 : 303 ; Le Mort, 1981 : 77-78). De nombreuses questions se posent<br />

alors sur les gestes pratiqués envers les morts par les Néandertaliens qui le<br />

fréquentèrent (Le Mort, 1981 ; Hublin, 1982). Seulement, des traces sur un seul<br />

ossement ne pouvaient permettre de répondre à ces interrogations (Le Mort, 1987). Suite<br />

à la reprise des fouilles par B. Maureille et A.E. Mann, les découvertes de vestiges<br />

néandertaliens se multiplient et de nouveaux stigmates anthropiques sont observés à<br />

leur surface (Maureille et al., 2007b, 2010b). Du fait que les restes humains ont été<br />

retrouvés mélangés aux restes de faune portant des traces anthropiques similaires et en<br />

raison de la fonction du site, une halte de chasse, une partie de l’équipe scientifique<br />

suggère que les Néandertaliens ont pratiqué une boucherie humaine dans un but<br />

alimentaire (Maureille et al., 2010b).<br />

Si la question du cannibalisme aux Pradelles est alors posée, elle ne fait pas<br />

consensus auprès de l’ensemble des chercheurs de l’équipe. L’hypothèse nécessite donc<br />

d’être vérifiée : ce fut le sujet de notre mémoire de Master 2. Mais cette initiation à la<br />

recherche n’a pas permis d’interpréter toutes les modifications de surface sur les vestiges<br />

humains alors mis au jour. Une nouvelle fois, l’hypothèse du cannibalisme, qui semble la<br />

plus simple, est proposée sans être vraiment démontrée. Un travail plus approfondi, sur<br />

une durée plus longue et prenant en compte d’ultérieures découvertes, était nécessaire<br />

pour confirmer ou infirmer ce postulat.<br />

B. Maureille et A.E. Mann nous ont donc proposé un projet de recherche doctorale<br />

sur les restes humains des Pradelles, soutenu et financé par le Service Régional<br />

d’Archéologie de Poitou-Charentes (J. Buisson-Catil, directeur). Ce travail présente un<br />

double objectif : décrire morphométriquement les vestiges néandertaliens inédits<br />

découverts entre 2001 et 2010 d’abord, tenter d’identifier et de démontrer les traitements<br />

mortuaires pratiqués sur les Hommes dans ce gisement ensuite. Des données intégrant<br />

les vestiges mis au jour entre 1967 et 1980 sont également prises en considération dans<br />

cette dernière analyse.<br />

2. Un volet morphologique<br />

La région Poitou-Charentes correspond à l’une des plus riches concentrations de<br />

gisements livrant des vestiges rapportés à la lignée néandertalienne en France, nombre<br />

d’entre eux étant localisés autour de la vallée de la Tardoire (Debénath, 1992, 2006 ;<br />

Mann et Maureille, 2007). Pour autant, rares sont ceux dont l’occupation se situe durant<br />

le stade isotopique 4, sec et froid, les interstades isotopiques 3 et 5, de durées beaucoup<br />

plus longues, ayant fournit la plupart des gisements moustériens avec des restes<br />

humains (Vandermeersch et Maureille, 2007).<br />

24


Introduction<br />

La mise en place des caractères considérés comme autapomorphes chez les<br />

Néandertaliens est souvent considérée comme graduelle au cours du temps (e.g. Dean et<br />

al., 1998). Les représentants de cette lignée datant de l’OIS 3 présentent l’ensemble de<br />

ces caractères, ce qui n’est pas le cas de tous leurs prédécesseurs. Concernant l’OIS 4, les<br />

données étant rares, la variabilité des caractères morphologiques des individus de ce<br />

stade reste mal connue. Le gisement des Pradelles, dont l’occupation néandertalienne est<br />

très probablement rapportée à cette période (Mann et al., 2007), livre de nombreux restes<br />

humains et est actuellement l’un des plus riches gisements français en cours de fouille.<br />

La description morphologique et métrique précise de ces vestiges est donc nécessaire car<br />

elle permet d’accroître notre connaissance de la variabilité des caractères<br />

néandertaliens.<br />

Dans l’optique d’identifier les traits morphologiques rencontrés sur les individus<br />

des Pradelles, chaque pièce sera décrite exhaustivement. Les caractéristiques observées<br />

seront discutées vis-à-vis d’autres individus néandertaliens européens et proche-<br />

orientaux mais aussi de Prénéandertaliens et d’Hommes anatomiquement modernes<br />

pléistocènes et subactuels. La confrontation entre ces différents groupes permettra de<br />

mettre en évidence aux Pradelles des caractères plésiomorphes déjà présents chez les<br />

Prénéandertaliens, autapomorphes spécifiques aux membres récents de la lignée<br />

néandertalienne, et apomorphes partagés avec les Hommes modernes. Les données<br />

métriques relevées sur certains restes crâniens et infracrâniens ainsi que sur la plupart<br />

des dents seront comparées statistiquement à nos échantillons de référence. Nous aurons<br />

ainsi la possibilité de replacer les individus des Pradelles vis-à-vis des variabilités<br />

prénéandertalienne, moderne, et surtout de celle des membres récents de la lignée<br />

néandertalienne.<br />

Les individus des Pradelles seront ainsi caractérisés biologiquement par rapport<br />

aux autres Néandertaliens, mais aussi à leurs prédécesseurs et à leurs successeurs sur le<br />

vaste territoire eurasiatique.<br />

3. Un volet comportemental<br />

Les Néandertaliens qui ont occupé une large partie de l’Eurasie pendant<br />

plusieurs centaines de millénaires ont très probablement eu recours à différents<br />

traitements pour la gestion de leurs défunts. Il est en effet peu probable que pour une si<br />

longue période et dans des environnements si variés, les mêmes gestes mortuaires aient<br />

été pratiqués. Mais seule l’inhumation primaire, qui apparaît durant le Paléolithique<br />

moyen, est assez bien documentée (e.g. Maureille et Vandermeersch, 2007). Les<br />

individus qui ne sont pas inhumés rapidement après leur mort ayant subi tant de<br />

modifications au cours du temps (Andrews, 1997) qu’il semble parfois bien difficile<br />

d’identifier les gestes mortuaires pratiqués, pour autant qu’ils aient existé.<br />

La consommation de corps humains par d’autres humains est avancée en<br />

archéologie depuis le 19 ème siècle (e.g. Spring, 1864 ; Garrigou, 1867a ; Letourneau,<br />

25


Introduction<br />

1884). Cette hypothèse encore discutée a, de tout temps, eu ses apologistes (e.g.<br />

Garrigou, 1867a ; Blanc, 1950 ; Ullrich, 1982 ; Turner et Turner, 1999) et ses détracteurs<br />

(e.g. Piette, 1873 ; Arens, 1979 ; Bahn, 1990). L’exemple le plus démonstratif pour le<br />

Paléolithique moyen est celui du site de Krapina en Croatie, pour lequel, plus de 100<br />

années après sa découverte (Gorjanović-Kramberger, 1906), cette théorie qui semblait<br />

faire consensus est encore débattue (e.g. Gorjanović-Kramberger, 1906 ; Ullrich, 1982 ;<br />

Patou-Mathis, 1997 ; versus Trinkaus, 1985 ; Russell, 1987a, b ; Frayer et al., 2006 ;<br />

Orschiedt, 2008). Pour le Paléolithique moyen, il existe deux autres gisements pour<br />

lesquels l’hypothèse de pratiques anthropophages est reconnue mais non discutable : la<br />

Baume Moula-Guercy en Ardèche et El Sidrón dans les Asturies (Defleur et al., 1993a, b,<br />

1999 ; Rosas et al., 2006). Cependant, l’hypothèse des auteurs ne peut pas faire l’objet<br />

d’une étude contradictoire et la démonstration du cannibalisme n’est pas<br />

scientifiquement critiquable car ces assemblages n’ont pas encore fait l’objet de<br />

publications exhaustives.<br />

Un des objets de cette étude est de tester l’hypothèse du cannibalisme aux<br />

Pradelles pour expliquer l’accumulation des restes humains et leurs atteintes de surface.<br />

Pour ce faire, l’étude taphonomique des restes humains est actuellement le seul moyen<br />

permettant de valider cette hypothèse en contexte archéologique (Villa et al., 1986a et b ;<br />

White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Defleur, 1999 ; DeGusta, 1999, 2000 ; Fernández-Jalvo et<br />

al., 1999b ; Turner et Turner, 1999 ; Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; Cáceres et al.,<br />

2007 ; Boulestin et al., 2009).<br />

La taphonomie, telle que définit en premier lieu par J.A. Efremov (1940) puis<br />

reprise par de nombreux auteurs, permet de reconstruire l’histoire post mortem (pré- et<br />

post-enfouissement) des restes fauniques par l’étude des stigmates laissés à leur surface<br />

par les différents agents (biologiques et non-biologiques) à l’origine de leur accumulation<br />

et/ou leur dégradation. Dans le cas de la démonstration du cannibalisme, l’étude<br />

taphonomique se base sur différents critères (présentés dans le chapitre III) mis en place<br />

principalement par Turner (1983), auxquels Villa et al. (1986a et b) ont apporté une<br />

notion essentille dans la démonstration du cannibalisme : la similarité entre le<br />

traitement des corps humain et celui des carcasses de faune. Sont alors pris en compte<br />

les similitudes portant sur les activités de boucherie (localisation et fréquence des stries<br />

de découpe et des entailles), les schémas de fracturation des os pour l’extraction de la<br />

moelle osseuses, les processus de dispersion post-dépositionnelle ou encore les traces de<br />

cuisson lorsque celles-ci existent.<br />

Chacun de ces critères (position des os, fracturation, modifications de surface,<br />

traces de dents …) a donc été décrit le plus précisément possible pour l’assemblage<br />

huumain des Pradelles et nous les avons comparés avec ceux enregistrés par les<br />

archéozoologues (C. Beauval, S. Costamagno et W. Rendu) sur les restes de faune du<br />

même site. De plus, à l’aide de comparaison avec d’autres collections anthropologiques,<br />

nous avons tenté de déterminer si ces atteintes étaient d’origine naturelle, anthropique<br />

ou dues au charognage par les carnivores. En effet, l’étude taphonomique ne se restreint<br />

pas aux stigmates anthropiques mais englobe la totalité des traces laissées par les<br />

26


Introduction<br />

agents biologiques (humains et non humains) et non biologiques. Dans le cas d’une<br />

origine anthropique de certains des stigmates, nous avons ensuite comparé le schéma<br />

décrit aux Pradelles avec celui observé dans des sites archéologiques pour lesquels le<br />

cannibalisme est supposé. Toutefois, nous ne pouvons utiliser uniquement des données<br />

issues de gisement moustériens de par leur rareté (cf. supra) et, bien que nous sommes<br />

consciente de l’extrême variabilité qui existe dans le traitement de consommation des<br />

corps, nous avons privilégié des assemblages issues de cultures très différentes<br />

(acheuléenne, moustérienne, mésolithique, de l’Âge du bronze, anasazi) afin d’obtenir<br />

comme base de comparaison des stigmates correspondants à une partie de cette<br />

variabilité.<br />

Si l’hypothèse du cannibalisme est vérifiée aux Pradelles, ce travail permettra<br />

donc d’avoir une étude détaillée, pièce à pièce, d’une telle pratique au Paléolithique<br />

moyen européen, et ce, grâce à certains travaux maintenant incontournables quant aux<br />

bases méthodologiques pour démonter ce type de traitement (Villa et al., 1986a et b ;<br />

White, 1992 ; Boulestin, 1999). Nous serions alors en présence du premier site<br />

moustérien où cela aura été réalisé et ce, depuis que cette hypothèse a été avancée pour<br />

les Néandertaliens … en 1906 (Gorjanović-Kramberger, 1906).<br />

Dans le cas contraire nous proposerons une hypothèse alternative qui nous<br />

permettra d’augmenter notre connaissance des traitements mortuaires pratiqués par les<br />

Néandertaliens.<br />

27


Introduction<br />

28


Partie I :<br />

Présentation du site<br />

Présentation du site<br />

29


1. Présentation<br />

1.1. Localisation<br />

Présentation du site<br />

Le site se situe au lieu-dit Les Pradelles au nord du village de Marillac-le-Franc<br />

en Charente (16), à quelques kilomètres à l’est de La Rochefoucauld (figure 1). Ses<br />

coordonnées géographiques sont : 00°25’59’’ de longitude Est et 45°44’29’’ de latitude<br />

Nord.<br />

Figure 1 : Localisation du site des Pradelles (commune de Marillac-le-Franc, Charente).<br />

Extrait de la carte IGN n°1831 Ouest.<br />

Il correspond à un terrain de 27,36 ares qui jouxte par sa limite est la rive droite<br />

de la Ligonne, petit affluent intermittent de la Tardoire, prenant sa source dans des<br />

dépôts oligocènes au sud-est de Marillac-le-Franc. La Ligonne a joué un rôle dans<br />

l’histoire sédimentologique du gisement puisque jusqu’en 1978 au moins, ses crues l’ont<br />

affecté.<br />

Les Pradelles se situe donc à quelques kilomètres au nord de nombreux sites<br />

ayant également livré des restes humains en contexte moustérien localisés dans la vallée<br />

de la Tardoire (figure 2). Il est l’un des plus septentrionaux du département de la<br />

Charente.<br />

30


Présentation du site<br />

Figure 2 : Localisation du site des Pradelles et des autres sites moustériens ayant livré des restes<br />

humains en Poitou-Charentes.<br />

Infographie F. Lacrampe-Cuyaubère, Archéosphère <strong>Bordeaux</strong>. Modifiée d’après Maureille et al.<br />

(2007b).<br />

1.2. Topographie<br />

Le site des Pradelles est actuellement une vaste dépression de près de 20 mètres<br />

de long (orientation ONO-ESE, angle 110° par rapport au nord magnétique) pour une<br />

largeur maximale de près de 10 mètres (NNE-SSO). Il se situe à une altitude de 108<br />

mètres NGF au sommet d’une ligne de crête. Sa profondeur, variable en raison du<br />

remplissage sédimentaire inégal et de son histoire, atteint au maximum 7,50 mètres à<br />

son bord nord.<br />

31


Présentation du site<br />

Figure 3 : Vue topographique du site des Pradelles.<br />

Pointillé : sédiment avec du remplissage archéologique. Modifiée d’après Beauval et al. (2001 :<br />

fig. 3).<br />

Au nord-ouest de la dépression se trouve un abri dénommé abri sous-roche<br />

E. Vincent, mesurant 7,70 mètres de largeur, 7 mètres de longueur et 2 mètres de<br />

hauteur maximale (figure 3). Au sud-ouest s’ouvre une première galerie d’orientation<br />

NE-SO appelée grotte aux Poules en raison de la découverte, en son sein, de nombreux<br />

restes de gallinacés. Deux autres galeries complexifient l’extension des lieux. L’une<br />

d’entre elles s’ouvre au niveau du bord SSO du site et présente la même orientation que<br />

la grotte aux Poules. Elle correspond à un boyau étroit dont le toit est tapissé de rognons<br />

de silex et qui appartient sans doute à la même chambre karstique quasiment comblée<br />

de sédiment que la grotte aux Poules. Enfin, dans l’angle NNE de la dépression, à<br />

l’opposé de ces deux autres conduits s’ouvre la galerie Richebœuf. Sa paroi SSE est<br />

constituée par le remplissage sédimentologique de l’aven et sa paroi opposée par le<br />

calcaire jurassique. Elle a été creusée artificiellement par P. Richebœuf dans le<br />

remplissage sédimentologique lors de ses activités de carrier (Maureille et al., 2010b).<br />

Trois locus archéologiques ont été définis (figure 3) et plus ou moins fouillés<br />

jusqu'à présent : la grotte aux Poules, le locus Ouest représentée par une coupe<br />

d’orientation N-S fouillée sur 1,50 mètres selon cet axe et 0,50 à 1 mètre selon l’axe E-W<br />

et le locus Est qui a le plus attiré l’attention des préhistoriens depuis les années 1930. La<br />

galerie Richebœuf est en cours de déblaiement, mais nous savons qu’une partie du<br />

remplissage sédimentaire archéologique est encore présente près de 7 à 9 mètres à l’est<br />

de son actuelle ouverture.<br />

32


1.3. Historique<br />

1898 : Première mention du site<br />

Présentation du site<br />

La première mention du site dans la littérature remonte à 1898. Vincent (1898)<br />

rapporte que des carriers ont mis à jour une grotte sur la rive droite de la Ligonne. Celle-<br />

ci, « assez exigüe, formait deux chambres » (Vincent, 1898 : 11). Cette grotte doit<br />

correspondre à l’abri sous-roche et la grotte aux Poules, au nord-ouest de la dépression<br />

(figure 3). Il y est découvert une dent de cheval primitif au milieu d’une épaisse couche<br />

de limon. Le gisement est alors considéré comme intéressant pour la Préhistoire, à<br />

l’inverse des champs environnants livrant des vestiges néolithiques.<br />

Entre 1898 et 1931-32, le site connaît une première période d’oubli. Il est vrai<br />

qu’en cette fin du 19 ème siècle, son intérêt scientifique n’est pas mis en évidence. On peut<br />

aussi légitimement supposer qu’une partie de son remplissage sédimentaire et de son<br />

encaissant est détruit suite à son exploitation comme carrière de pierres (cf. infra).<br />

1931-32 à la Seconde Guerre Mondiale : exploitation du site par P. Richebœuf<br />

P. Richebœuf loue le terrain pour exploiter de la pierraille en 1931 ou 1932. Il y<br />

découvre rapidement du matériel archéologique qui sera identifié en 1933-1934 par<br />

P. David. Ce dernier mène quatre "séries" de fouilles sommaires aux Pradelles et décrit<br />

dans un premier temps un niveau archéologique peu épais dans un abri sous-roche qu’il<br />

interprète comme un repaire d’Hyènes (David, 1934). En effet, il n’y découvre que de la<br />

faune dont la grande majorité se compose de restes d’hyènes et pas d’outillage lithique.<br />

Nous ne savons pas ce qu’est devenu par la suite ce matériel archéologique.<br />

En 1934, quatre à cinq mètres sous le niveau précédent, mais au nord de l’abri<br />

sous-roche, une couche paléolithique recouverte d’une « couche stalagmitique » (David,<br />

1935 : 90) est mise au jour suite aux activités du carrier Richebœuf. Elle livre une faune<br />

riche en Renne et du matériel lithique moustérien qui « comprend quelques pointes et des<br />

racloirs » (David, 1935) et qui semble à P. David comparable et contemporain de ceux<br />

découverts à la Chaise de Vouthon. De plus, il isole dans la collection du carrier un<br />

fragment de mandibule gauche humaine (figure 4) avec, en place, les deux prémolaires et<br />

une première molaire fortement usée. Une dent peut-être humaine y est aussi isolée<br />

(figure 4) mais a aujourd’hui disparu. La mandibule est partiellement étudiée par<br />

J. Piveteau (1957) qui l’attribue au taxon des Néandertaliens. Cette pièce est<br />

actuellement sous l’autorité scientifique de B. Vandermeersch.<br />

33


Présentation du site<br />

Figure 4 : Dent et fragment de mandibule mis au jour par P. Richebœuf et récupérés par<br />

P. David.<br />

A : vue occlusale, B : vue externe. Photos prises peu de temps après leur découverte.<br />

Don L. Duport, d’après Maureille et al. (2009).<br />

A. Ragout et L. Balout qui dirigent alors des fouilles près d’Angoulême visitent le<br />

site en juillet 1939, à la demande de D. Peyrony. Par la suite, ils publient une étude sur<br />

l’évolution géomorphologique de la vallée de la Ligonne dans laquelle ils relatent<br />

l’histoire géologique du gisement des Pradelles (Ragout et Balout, 1942). Dans cette<br />

publication, ils décrivent le matériel archéologique comme représenté par une faune<br />

froide, principalement du Renne, avec de l’Antilope saïga (qui n’a jamais été identifiée<br />

par la suite dans le site) et une industrie lithique rapportée au Moustérien moyen. Ils<br />

suggèrent dès lors que le gisement des Pradelles était un relais de chasse saisonnier<br />

plutôt qu’un habitat de longue durée. Cependant, par faute de temps (on approche de la<br />

Seconde Guerre Mondiale) et par mesure de précaution (les risques d’éboulis sont<br />

importants), A. Ragout et L. Balout ne font pas de fouilles et n’étudient que<br />

sommairement la collection de P. Richebœuf (Balout, 1941 ; Ragout et Balout, 1942).<br />

Malheureusement, cette collection n’était déjà qu’une partie des pièces mises au jour sur<br />

le site, la majorité d’entre elles ayant été vendues à des amateurs par le carrier.<br />

1940 à 1967 : seconde période d’oubli du site<br />

Entre la Seconde Guerre Mondiale et 1967, le gisement est transformé en<br />

dépotoir par les habitants des environs. Le site est néanmoins mentionné dans plusieurs<br />

ouvrages (Balout, 1941 ; Ragout et Balout, 1942 ; Guillien, 1943 ; Piveteau, 1957, 1965).<br />

En 1957, J. Piveteau publie une courte description de la mandibule humaine et souligne<br />

ses atteintes pathologiques. Il indique aussi que le gisement s’est formé durant une<br />

période de froid intense « qui marqua la fin des temps moustériens » (Piveteau, 1957 :<br />

473), influencé par les travaux de A. Ragout et L. Balout (Balout, 1941 ; Ragout et<br />

Balout, 1942).<br />

34


1967 à 1980 : Les fouilles de B. Vandermeersch<br />

Présentation du site<br />

En 1967 B. Vandermeersch, alors maître-assistant à la Faculté des Sciences de<br />

l’<strong>Université</strong> Paris VI, entreprend à la demande de J. Piveteau les premières vraies<br />

fouilles scientifiques avec le soutien d’Y. Guillien (Direction régionale des Antiquités<br />

préhistoriques). Il commence par évacuer une grande quantité de détritus amassés dans<br />

la dépression, puis dirige des fouilles programmées pendant quatorze ans, avec une<br />

interruption en 1974. Cette même année, un arrière-crâne incomplet (occipital et deux<br />

pariétaux) attribué à un Néandertalien (figure 5) et portant à sa surface des traces de<br />

décarnisation, est trouvé dans la couche 10 (tableau 1) (Duport, 1973 ; Vandermeersch,<br />

1980). Ce vestige est aujourd’hui une des pièces majeures de la collection. La même<br />

année, un fémur néandertalien immature est aussi mis au jour. Suite à cette campagne,<br />

le site devient propriété de la Faculté des Sciences de l’<strong>Université</strong> Paris VI.<br />

Figure 5 : Arrière-crâne M2 découvert en 1967.<br />

A : vue supérieure, B : vue latérale droite.<br />

En 1971, B. Vandermeersch décrit le site comme étant « un réseau karstique qui a<br />

été progressivement comblé par l’argile noire (fin du Tertiaire ou début du Quaternaire ?).<br />

Après le dépôt de cette argile, il y eut formation du plancher stalagmitique qui fut<br />

immédiatement suivi par l’effondrement du plafond. Cet effondrement provoqua<br />

l’ouverture de la caverne qui, dans un premier temps, servit de repaire aux grands<br />

carnivores. Par la suite, il y eut occupation humaine. En même temps, se poursuivait<br />

l’effondrement du plafond » (Vandermeersch, 1971 : 5). Il rapporte tous ces événements à<br />

la fin du Würm II (actuel OIS 3) et décompose le remplissage en onze niveaux<br />

stratigraphiques (tableau 1) au sein desquels les couches 9 et 10 livrent du Moustérien<br />

de type Quina, une faune dominée par le Renne correspondant à un environnement froid<br />

et steppique et des restes humains matures et immatures (Vandermeersch, 1974, 1976,<br />

1978, 1980).<br />

Quelques découvertes particulières réalisées lors de ces fouilles sont à<br />

mentionner. Un fragment de diaphyse d’os long de faune (figure 6) présente des incisions<br />

35


Présentation du site<br />

non liées à une activité de boucherie (Vandermeersch et Cleyet-Merle, 2008), mais dont<br />

le caractère intentionnel semble évident (Duport, 1973).<br />

Figure 6 : Fragment de diaphyse de fémur de Renne encoché.<br />

D’après Vandermeersch et Cleyet-Merle (2008 : 127).<br />

En 1977, un bloc de calcaire chauffé aurait été découvert dans la couche 5 (actuel<br />

faciès 5 : tableau 1) et B. Vandermeersch (1980 : 303) observe que « certains [restes<br />

humains] semblent porter des traces de brûlures ». Après réexamen, il s’avère que ces<br />

plages noires sont en réalité des traces de manganèse (Beauval et al., 2001 : 70).<br />

2001 à 2010 : Les fouilles de B. Maureille et A.E. Mann<br />

Entre 1980 et 2000, aucune campagne de fouille n’est effectuée.<br />

Malheureusement des fouilleurs clandestins détruisent la stratigraphie du locus Est en<br />

quatre endroits (figure 7). De nombreux fossiles humains ayant été mis au jour dans ces<br />

faciès, il est fort probable qu’un certain nombre ait disparu ou ait été endommagé lors de<br />

ces incursions (comme cela est le cas pour le fragment d’occipital LP01-C11 #H04 et<br />

LP03-D11 #96 à 125 : cf.p.111). En effet, pas moins de sept vestiges humains sont isolés<br />

dans les déblais des fouilles clandestines en 2001.<br />

Figure 7 : Relevé en plan du témoin Est et position des fouilles clandestines (cercles noirs).<br />

D’après Maureille et al. (2009 : fig. 11).<br />

36


Présentation du site<br />

C’est durant l’été 2001 que le Ministère de la Culture et de la Communication<br />

autorise B. Maureille à effectuer une opération de fouilles programmées pour apprécier<br />

la conservation du site. Cette opération est suivie de deux séries d’autorisations<br />

trisannuelles (2002-2004 et 2005-2007), puis d’une année de travaux post-fouilles (2008)<br />

et d’un workshop, d’une autorisation de fouilles annuelle (2009) et enfin d’une<br />

autorisation trisannuelle (2010-2012).<br />

En 2002, une équipe scientifique franco-américaine, dirigée par B. Maureille et<br />

A.E. Mann et regroupant de nombreux collaborateurs dans les disciplines nécessaires,<br />

reprend donc la fouille et l’étude du site des Pradelles. Un stage de terrain pour jeunes<br />

étudiants (undergraduate students) de l’<strong>Université</strong> de Princeton est créé, permettant<br />

ainsi à ces étudiants d’apprendre les méthodes de fouille d’un site du Paléolithique<br />

moyen. La même année, l’<strong>Université</strong> de Paris VI décide de donner le site des Pradelles<br />

au Ministère de la Culture et de la Communication.<br />

Les données présentées dans la suite de cette partie sont principalement issues<br />

des résultats acquis par cette équipe, décrits dans les rapports de fouille (consultables<br />

sur demande au Service Régional de l’Archéologie de Poitou-Charentes) et synthétisés<br />

dans deux publications (Maureille et al., 2007b, 2010b).<br />

1.4. Géologie et processus sédimentologiques<br />

1.4.1. Géologie<br />

Le site des Pradelles se trouve dans un terrain sédimentaire localisé sur la marge<br />

NE du Bassin Aquitain. Cette région a été touchée tout au long de son histoire par des<br />

plissements et des fracturations d’orientation armoricaine (NO-SE) qui l’ont fragilisée au<br />

Tertiaire et qui sont à l’origine du développement du karst dit de « La Rochefoucauld »,<br />

auquel est lié le gisement des Pradelles (Guillien, 1947).<br />

Il s’ouvre dans des calcaires bajociens-bathoniens du Jurassique moyen (Ragout<br />

et Balout, 1942 ; Capdeville et al., 1983), ayant parfois une épaisseur de 95 mètres dans<br />

le secteur de La Rochefoucauld. Il présente une succession de faciès lithologiques<br />

majoritairement représentés par des calcaires à bioclastes, des calcaires à grains fins<br />

plus ou moins siliceux et des dolomies à grains fins jaunâtres, noirâtres ou bleus foncés,<br />

certains faciès étant riches en rognons de silex (Bambier et al., 1983).<br />

37


1.4.2. Évolution sédimentologique et stratigraphique<br />

1.4.2.1. Locus est (figure 8 et tableau 1)<br />

Présentation du site<br />

Figure 8 : Coupe Est.<br />

A : Photographie de la coupe Est ; B : Stratigraphie de la coupe Est. 1 : calcaire, 2 : sol (A), 3 : calcosol brunrouge<br />

(Sca), 4 : calcosol enrichi en carbonates (Cca), 5 : cailloutis stratifiés, 6 : éboulis ouvert à semi-ouvert,<br />

7 : diamicton à support clastique, 8 : lentilles jaune rougeâtre à support clastique colmaté, 9 : éboulis semiouvert<br />

à matrice brun-foncé, 10 : éboulis colmaté à matrice brun-foncée, 11 : argiles limoneuses, 12 : lentille<br />

jaune rougeâtre à fraction grossièrement hétérométrique, 13 : zone masquée, 14 : galerie et vide. Les lettres<br />

de A à F représentent les unités lithostratigraphiques et les chiffres de 1 à 8 entre parenthèses représentent<br />

les faciès correspondants. Infographie F. Lacrampe-Cuyaubère (Archéosphère, <strong>Bordeaux</strong>). D’après Maureille<br />

et al. (2010b : fig. 16).<br />

A<br />

B<br />

38


Présentation du site<br />

On distingue au sein de la coupe Est de grands ensembles sédimentologiques,<br />

indépendants des bio et archéostratigraphies, avec de bas en haut (Texier et Couchoud<br />

dans Maureille et al., 2007a : 68-71) :<br />

- Faciès 1 (unité lithostratigraphique A) : dépôt d’argiles limoneuses<br />

endokarstiques d’au moins 0,80 mètre d’épaisseur. Le sédiment a une structure massive<br />

à polyédrique. Dans sa partie supérieure, on retrouve localement un plancher<br />

stalagmitique. Au dessus de ces argiles repose le remplissage livrant le matériel<br />

archéologique.<br />

- Faciès 2a et 2b (unité lithostratigraphique B) et 4a, 4b, 4c et 4d (unité<br />

lithostratigraphique C) : ouverture de l’aven et éboulements (associés à des percolations<br />

dans le faciès 4) dus au démantèlement du plafond et des parois d’un ou plusieurs<br />

niveaux de galeries karstiques. Le faciès 2, mesurant de 0,90 mètre (bord sud-ouest)<br />

jusqu’à 2 mètres d’épaisseur (bord nord-est), se compose de cailloutis plus ou moins<br />

colmatés par une matrice argilo-limoneuse brune foncée. Ces dépôts sont riches en<br />

matériel archéologique et en coprolithes. Les faciès 4a, 4b, 4c et 4d sont quant à eux<br />

constitués de diamicton (roche terrigène à éléments mal classés) à support clastique et<br />

abondent de matériel archéologique (surtout le 4a et le 4b). Le faciès 3 (unité<br />

lithostratigraphique F) est interstratifié entre les faciès 2a, 2b et 4a mais provient<br />

probablement de dépôts colluviaux récents. C’est un faciès intrusif lenticulaire (deux<br />

lentilles arrivent au niveau de la paroi Nord) diamictique brun rouge intercalé par des<br />

cailloutis.<br />

- Faciès 5 (unité lithostratigraphique D) : intense éboulement sans sédiments fins<br />

de 3 à 4 mètres d’épaisseur. Il correspond à l’effondrement du toit de la cavité et d’une de<br />

ses parois se trouvant au sud de l’actuelle dépression. Ce faciès est constitué par des<br />

fragments rocheux hétérométriques de forme aplatie. Il est assez riche en matériel<br />

archéologique, mais en moins grande quantité que dans les faciès sous-jacents.<br />

- Faciès 6 (unité lithostratigraphique D) : coulées de solifluxion à front pierreux de<br />

0,90 mètre. Des cailloux sub-anguleux sont interstratifiés avec une matrice jaune-brune<br />

argilo-limoneuse. Très rares sont les vestiges archéologique mis au jour dans ce faciès.<br />

- Faciès 7 (unité lithostratigraphique E) : arrêt de fonctionnement du gisement lié à<br />

un effondrement d’un toit des galeries karstiques affecté de diaclases, fissures et vides de<br />

dissolution. Il y a alors des dépôts de surface régularisant la topographie. Le calcosol<br />

supérieur est formé d’une couche enrichie en carbonate, d’un niveau brun-rouge et du sol<br />

organo-minéral brun foncé.<br />

- Faciès 8 (unité lithostratigraphique F) : dépôt colluviaux très récent de type<br />

diamicton.<br />

1.4.2.2. Locus ouest<br />

Concernant la coupe Ouest, deux unités ont été identifiées sous d’épais dépôts de<br />

remaniement (Texier et Couchoud dans Maureille et al., 2007a : 71 ; Texier dans<br />

Maureille et al., 2010a) :<br />

39


Présentation du site<br />

- Unité inférieure 1 : dépôts argilo-limoneux possédant les caractéristiques de<br />

l’unité lithostratigraphique A de la coupe Est (faciès 1).<br />

- Unité supérieure 2 : diamicton à support clastique constitué de fragments<br />

calcaires et siliceux inclus dans une matrice argilo-limoneuse de couleur brun rouge. Elle<br />

se situe sous 0,50 mètre de dépôts remaniés et mesure 1,40 mètre d’épaisseur. C’est un<br />

dépôt formé par la double action du remaniement de dépôts fluviatiles endokarstiques<br />

anciens (faciès 1) dû aux Hyènes des cavernes et des éboulements de la paroi de l’aven.<br />

Cette unité a livré des restes de faune et principalement un fragment de tibia de<br />

Mammouth (cf. p 46). Sur le terrain, elle correspond au faciès 2a’.<br />

1.4.2.3. Grotte aux Poules<br />

Trois unités ont été identifiées au sein de la stratigraphie (Texier et Couchoud<br />

dans Maureille et al., 2007a : 72) :<br />

- Unité 1 : argiles limoneuses à débit polyédrique moyen. Elle présente localement<br />

un faciès lithé et est totalement stérile.<br />

- Unité 2 : séparée en deux faciès. Le faciès 2a’, diamicton à support clastique, est<br />

riche en fragment rocheux et livre l’essentiel des restes fauniques de ce locus. Le faciès<br />

2b’ est formé de rares éléments grossiers dans une argile limoneuse.<br />

- Unité remaniée : dépôt d’argiles limono-sableuses contenant de nombreux cailloux<br />

et blocs calcitiques ou siliceux en provenance de l’encaissant.<br />

40


Stratigraphie selon les travaux coordonnés par B.<br />

N°<br />

couche<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8j<br />

8<br />

9a<br />

9b<br />

9b1<br />

9c<br />

10<br />

10a<br />

11<br />

Limite<br />

11-12<br />

12<br />

Vandermeersch<br />

Nature du niveau<br />

Petits blocs de calcaire gélivés<br />

dans une argile brune claire<br />

Gros blocs d'effondrement dans<br />

sédiment argileux + amas cailloutis secs<br />

Blocs d'effondrement + cailloux calcaires<br />

dans argile brune + plaquettes calcaires<br />

Blocaille calcaire dans sable d'altération<br />

jaune et passées argileuses brunes<br />

Blocs calcaires dans sédiment argileux<br />

brun et passées jaunes de sable d'altération<br />

Blocaille calcaire colorée en noir au sommet<br />

dense et de plus en plus riche en argile à la<br />

Nouveaux faciès et sous-<br />

faciès,<br />

Présentation du site<br />

Nouveaux faciès et sous-<br />

faciès<br />

tentatives de corrélations non corrélables<br />

Partie<br />

NE<br />

Milieu<br />

de la<br />

coupe<br />

Partie<br />

SO<br />

7 7 7<br />

Masqué<br />

par du<br />

matériel<br />

Partie<br />

base<br />

remanié<br />

Blocaille calcaire noire 8<br />

Limons sableux compact, jaunâtre + petits<br />

blocs calcaires<br />

Argile rouge foncé et blocs calcaires et<br />

plaquettes de gélivation<br />

Plaquettes thermoclastiques lessivées et<br />

colorées en noir<br />

Idem 9a mais sédiment interstitiel<br />

sablo-argileux rougeâtre<br />

Idem 9a mais sédiment interstitiel argileux et<br />

pointillé de blanc + plaquettes calcaires<br />

altérées<br />

Idem 9a mais à la base moins lessivé et de<br />

plus en plus riche en argile<br />

Argile rouge compacte très collante<br />

et blocs de calcaire moyens peu altérés<br />

Idem 10 mais pointillé de blanc par des<br />

fragments de calcaire altéré (niveau non<br />

continu)<br />

Argile rouge (plus claire, moins compacte que<br />

10) avec blocs calcaires altérés et plus grand<br />

qu'en 10, à la base une couche de coprolithes<br />

Plancher stalagmitique brisé<br />

Argile brun foncé à noirâtre avec des<br />

rognons de silex<br />

Sans n° Argile brun-noir compacte<br />

2b<br />

2a<br />

Non<br />

retrouvé<br />

1<br />

6<br />

5<br />

4<br />

2b<br />

2a<br />

1<br />

5<br />

4<br />

2b<br />

2a<br />

1<br />

NE<br />

3<br />

3<br />

Milieu<br />

de la<br />

coupe<br />

Partie<br />

Tableau 1 : Tentative de corrélation stratigraphique entre les couches mises en évidence durant<br />

les fouilles de 1967 à 1980 et la nouvelle analyse des faciès sédimentologiques du locus Est.<br />

D’après Maureille et al. (2008a).<br />

SO<br />

41


Présentation du site<br />

1.4.3. Formation (Texier et Couchoud dans Maureille et al., 2007a : 78-80 ;<br />

Maureille et al., 2010b)<br />

Le gisement des Pradelles a connu différentes étapes au cours de sa formation.<br />

Lors d’une première phase, des dépôts argilo-limoneux se sont mis en place dans une<br />

cavité karstique, permettant ainsi la constitution de l’unité lithostratigraphique A du<br />

secteur Est (ou faciès 1) et des unités 1 du secteur Ouest et de la grotte aux Poules. Une<br />

coulée stalagmitique a ensuite formé un plancher sur l’unité A. Puis, un effondrement<br />

majeur du toit de la cavité et/ou d’un palier rocheux intermédiaire a conduit à<br />

l’ouverture d’un aven. Des éboulements et des processus fluviatiles ont permis la mise en<br />

place de l’unité lithostratigraphique B et, par la suite, des unités lithostratigraphique C<br />

et D où les processus fluviatiles ont été remplacés par une percolation plus ou moins<br />

importante. Enfin, l’effondrement d’un toit vestigial, alors profondément affecté de<br />

diaclases, de vides de dissolution et de fissures, a favorisé la formation de l’unité<br />

lithostratigraphique E.<br />

Durant la formation des lithofaciès de l’unité D, le site est intensément fréquenté<br />

par une grande faune cavernicole (probablement l’Hyène des cavernes mais aussi le<br />

Loup). L’Hyène des cavernes est aussi responsable de l’accumulation des vestiges de<br />

faune mis au jour dans les unités 2 du locus Ouest et de la grotte aux Poules. Deux<br />

épisodes de colluvionnement ont eu lieu plus récemment, correspondant aux faciès 3 puis<br />

8 du locus Est. Il semble par ailleurs que des phases de soutirage karstique ont affecté le<br />

gisement au cours de la constitution de l’assemblage de ce dernier locus.<br />

1.5. Chronologie et datations (Mann et al., 2007 ; Mann et al. dans<br />

Maureille et al., 2007a ; Maureille et al., 2007b)<br />

Diverses datations ont permis d’établir une chronologie, mais celle-ci est encore<br />

fragile (figure 9).<br />

42


Présentation du site<br />

Figure 9 : Schéma global récapitulant le matériel archéologique retrouvé dans les différents<br />

faciès ainsi que les datations pour les trois loci des Pradelles.<br />

Tiré de Maureille et al. (2007a). Ellipse 1 : vestiges de faune (Renne, Cheval, Bison, carnivore) et<br />

humains principalement accumulés par l’Homme. Ellipses 2, 3 et 4 : vestiges de faune (Renne,<br />

Cheval, Bison, Marmotte, carnivore) principalement accumulés par les carnivores.<br />

La base de la séquence (unité lithostratigraphique A du locus Est, faciès 1 du<br />

locus Ouest et de la grotte aux Poules) s’est formée durant la période tempérée du stade<br />

isotopique 5, peut-être même auparavant. Une datation Uranium-Thorium réalisée sur<br />

la coulée stalagmitique du sommet du faciès 1 de la coupe Est au laboratoire de<br />

datations de Cambridge, donne un âge de 81 958 ± 784 ans BP.<br />

Si l’ouverture de l’aven peut avoir été produite à la fin de l’OIS 5, il est assez<br />

probable qu’une partie de la mise en place de l’unité B remonterait au stade isotopique 4.<br />

En effet, le faciès 2b a été daté par thermoluminescence (au laboratoire IRAMAT-CRP2A<br />

de l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 3) sur un silex brûlé à 57 600 ± 4 600 ans BP. Mais nous savons<br />

que cet unique résultat est trop fragile (Valladas et Mercier, 2005) et qu’il convient de le<br />

considérer avec une grande prudence.<br />

Les datations correspondant aux faciès 5, 6 et 7 ont été effectuées par analyse du<br />

Carbone 14 de restes fauniques au sein du laboratoire de datations absolues Beta<br />

Analytic Inc (Miami, USA), donnant respectivement un âge antérieur à 45 240 ans, à<br />

46 780 ans et de 32 320 ± 440 ans BP. Les unités lithostratigraphiques C, D et E de la<br />

coupe Est, ainsi que l’unité 2 de la coupe Ouest (datée entre 40 600 ± 530 ans BP et<br />

42 000 ans par Carbone 14) et l’unité 2 de la grotte aux Poules (39 860 ± 490 à 41 770 ±<br />

1 440 ans BP) livrent des vestiges qui sont contemporains du stade isotopique 3.<br />

Enfin, l’unité E, à savoir l’effondrement du plafond d’un des niveaux de l’aven qui<br />

traduit l’arrêt de fonctionnement du gisement, se met en place il y a 32 500 ans BP.<br />

43


1.6. Données paléoenvironnementales<br />

Présentation du site<br />

1.6.1. Paléoclimatologie (Texier dans Maureille et al., 2007a : 80-82)<br />

Les phénomènes d’éboulements ainsi que les dépôts fluviatiles ne sont pas en<br />

mesure de donner des renseignements quant à l’environnement paléoclimatique de<br />

l’époque. En revanche, les dépôts stratifiés de la partie supérieure de l’unité C (faciès 6)<br />

dus à des épisodes de solifluxion témoignent d’un climat périglaciaire (Texier, 2009). De<br />

plus, la présence de minéraux allochtones tels que les amphiboles et les micas (unités<br />

lithostratigraphiques C et D) atteste de l’intervention de phénomènes éoliens, donc d’un<br />

environnement assez aride. Aridité qui, durant le Pléistocène supérieur du sud-ouest de<br />

la France, s’accompagne généralement de conditions froides.<br />

1.6.2. Micromammifères (Niclot et Seguin dans Maureille et al., 2007a ;<br />

Maureille et al,. 2007b)<br />

L’étude de la microfaune a porté sur les rongeurs et les amphibiens pour discuter<br />

un aspect des conditions paléoenvironnementales dans l’environnement proche des<br />

Pradelles.<br />

Dans le niveau 2a, le climat est froid et rigoureux, avec une grande majorité de<br />

campagnols des hauteurs (Royer dans Maureille et al., 2010a ; Maureille et al., 2007b).<br />

Les niveaux 4a et 4b voient une augmentation de la température puis de la sécheresse<br />

en 4b, le faciès 4a semblant particulièrement humide. Une amélioration climatique a lieu<br />

dans le niveau 5 où se retrouvent de nombreux restes de Marmottes.<br />

Les alentours du gisement des Pradelles durant le Paléolithique moyen<br />

présentent un environnement ouvert steppique à herbage parsemé de zones de<br />

broussailles et de points d’eau permanents (attesté par la présence de grenouilles vertes<br />

et de poissons).<br />

1.6.3. Les isotopes de l’oxygène (Royer dans Maureille et al., 2009)<br />

Les valeurs de la composition isotopique de l’oxygène (δ 18 O) des restes<br />

microfauniques renseignent sur l’évolution climatique au sein du gisement. Les premiers<br />

résultats montrent une tendance au refroidissement entre les faciès 4b et 6 (diminution<br />

du δ 18 O), ce qui tend à contredire les résultats tirés de l’analyse de la microfaune (cf.<br />

supra).<br />

44


1.7. Données paléocomportementales humaines<br />

Présentation du site<br />

1.7.1. Matériel lithique (Meignen et Vandermeersch, 1987 ; Bordes et al.<br />

dans Maureille et al., 2007a : 82-84 ; Maureille et al., 2010b)<br />

Depuis 2001, plusieurs centaines de pièces lithiques ont été mises au jour,<br />

essentiellement dans les faciès 2a, 2b, 4a et 4b (figure 9). Elles sont le produit d’un<br />

débitage moustérien de type Quina caractérisé par des objets courts, larges, épais à<br />

section asymétrique, souvent corticaux et à talon lisse (Bourguignon, 1997). Quel que<br />

soit le faciès, l’outillage retouché est très abondant, surtout sur les supports en matière<br />

première allochtone. Il est représenté principalement par les racloirs (simples et<br />

transversaux), dont les tranchants sont aménagés par une retouche écailleuse<br />

scalariforme (Meignen et Vandermeersch, 1987). Ce mode de production indique une<br />

conception volumétrique avec une alternance d’exploitation des surfaces et de<br />

latéralisation des séries (Bourguignon, 1997). L’étude taphonomique réalisée par<br />

S. Beyries (1987) conclut, de plus, à l’emmanchement de certains racloirs ainsi qu’à leur<br />

utilisation pour le travail du bois. On retrouve aussi beaucoup d’encoches et de<br />

denticulés, parfois matrices productrices.<br />

L’importation d’outils en matières premières allochtones (silex du Crétacé<br />

supérieur), essentiellement sur des distances de vingt à trente kilomètres, est attestée<br />

(Meignen et Vandermeersch, 1987 ; Bordes et al. dans Maureille et al., 2007a : 82-84).<br />

Elle est complétée par un débitage du silex local (Delagnes et al., 2006), produisant des<br />

supports plus ou moins réguliers. Les produits débités ont été réaffûtés, recyclés<br />

(principalement ceux en matière première allochtone) puis abandonnés sur place. Les<br />

outils présents sur le site sont donc de petite taille car en fin de vie. « Ces comportements<br />

traduisent donc une certaine anticipation des besoins, avec l’apport de matrices que l’on<br />

peut alors considérer comme polyvalentes puisqu’elles peuvent soit être<br />

transformées/utilisées en outils (racloirs), soit produire des supports à retoucher (éclats<br />

de recyclages ensuite transformés) en fonction des besoins du moment » (Meignen et al.,<br />

2010 : 164).<br />

De plus, un certain nombre de galets ou fragments de galets en quartz ont été<br />

utilisés en tant que percuteurs (Maureille et al., 2010a) ainsi que des manuports dans<br />

des matières premières provenant des alluvions des régions environnantes.<br />

45


Présentation du site<br />

1.7.2. La macrofaune (Beauval et Costamagno dans Maureille et al., 2007a :<br />

88-98 ; Maureille et al., 2007b, 2010b)<br />

Lors de chaque campagne de fouille, des milliers de restes de grande faune sont<br />

mis au jour, principalement dans les faciès 2a, 2b, 4a et 4b de la coupe Est (tableau 2,<br />

figures 9 et 10).<br />

2a 2b 4a 4b 5<br />

NRD %NRD NRD %NRD NRD %NRD NRD %NRD NRD %NRD<br />

Ursidé<br />

1 0,04%<br />

Lion des cavernes<br />

1 0,04%<br />

1 0,19%<br />

Loup 3 0,10% 2 0,08% 3 0,06% 5 0,18% 9 1,67%<br />

Vulpiné<br />

Hyène des<br />

4 0,13% 15 0,60% 8 0,15% 5 0,18% 14 2,59%<br />

cavernes<br />

1 0,04% 5 0,10% 2 0,07% 1 0,19%<br />

Putois<br />

1 0,04%<br />

Belette<br />

1 0,02%<br />

Grand carnivore 2 0,07%<br />

1 0,02%<br />

Petit carnivore<br />

1 0,04%<br />

Carnivore<br />

2 0,07% 1 0,19%<br />

Cerf 3 0,10%<br />

Chevreuil<br />

1 0,02% 2 0,07%<br />

Renne 2877 94,67% 2390 95,95% 5072 97,03% 2560 89,98% 312 57,78%<br />

Bos/Bison 46 1,51% 15 0,60% 32 0,61% 50 1,76% 17 3,15%<br />

Cheval 26 0,86% 25 1,00% 29 0,55% 31 1,09% 48 8,89%<br />

Hydrintinus<br />

1 0,02%<br />

Equidé<br />

2 0,37%<br />

Marmotte<br />

Léporidé 6 0,20%<br />

27 0,95% 70 12,96%<br />

3 0,06% 8 0,28% 13 2,41%<br />

Ongulé taille 1/2 1 0,03% 1 0,04%<br />

Ongulé taille 2<br />

1 0,04%<br />

73 2,57% 9 1,67%<br />

Ongulé taille 2/3 2 0,07%<br />

1 0,04%<br />

Ongulé taille 2/4 1 0,03%<br />

Ongulé taille 3/4 65 2,14% 37 1,49% 71 1,36% 79 2,78% 43 7,96%<br />

Ongulé taille 4 3 0,10%<br />

Ongulé taille 4/5<br />

1 0,04%<br />

Total 3039 100,00% 2491 100,00% 5227 100,00% 2845 100,00% 540 100,00%<br />

Tableau 2 : Fréquence relative en nombre de restes déterminés des taxons de grands<br />

mammifères dans les cinq faciès principaux issus des fouilles 2002 à 2007.<br />

Identifiés par C. Beauval et S. Costamagno. D’après Beauval et al. (dans Maureille et al., 2007a :<br />

tableau 19).<br />

Le Renne est le taxon le mieux représenté et ce, quel que soit le faciès considéré<br />

(environ à 90%). Il est suivi à beaucoup plus faible ampleur par le Bison, le Cheval, ainsi<br />

que par la Marmotte dans les faciès supérieurs de la stratigraphie. Les grands<br />

carnivores aussi présents sont l'Hyène des cavernes (Crocuta crocuta spelaea), le Loup, et<br />

en de bien moins grande quantité le Lion des cavernes et l’Ours.<br />

46


Présentation du site<br />

Figure 10 : Projection frontale des vestiges de macromammifères (2002-2007) selon les<br />

lithofaciès.<br />

Faciès : jaune : 2a, orange : 2b, bleu foncé : 4a, vert : 4b, bleu clair : 5, bleu moyen : 6, noir :<br />

autres types de vestiges (lithiques, coprolithes, micromammifères). Réalisé par F. Lacrampe-<br />

Cuyaubère.<br />

La coupe Ouest livre peu de matériel archéologique. Le Renne y est aussi<br />

majoritaire (57,28% des vestiges déterminés) quoique de manière moins importante que<br />

dans la coupe Est. Durant la campagne 2010 y a été découverte une portion de diaphyse<br />

tibiale de mammouth rongée par des grands carnivores, première attestation de la<br />

présence de ce taxon dans le site (Maureille et al., 2010a).<br />

Enfin, dans la grotte aux Poules, 663 restes de faune aviaire subactuelle ont été<br />

découverts à ce jour représentant plus de 255 individus, très majoritairement des poules<br />

47


Présentation du site<br />

(95% du NRD). De plus, des vestiges de macromammifères qui appartiennent<br />

préférentiellement à des ongulés de grande taille, tel le Bison et le Cheval, ont ainsi été<br />

retrouvés dans cette grotte.<br />

1.7.3. Fréquentation et fonctionnement du gisement<br />

Dans les faciès inférieurs (2a, 2b, 4a, 4b, 4c et 4d), l’Homme est le principal agent<br />

d’accumulation des restes fauniques. Ceux-ci, majoritairement du Renne (90% du NRD),<br />

portent des stigmates de dépouillement, de désarticulation, de récupération de la moelle<br />

et de décarnisation. Ces stries d’origine anthropique se retrouvent sur 40% des pièces<br />

étudiées (Beauval et Costamagno dans Maureille et al., 2007a). D’après l’étude conjointe<br />

du matériel lithique et faunique, les résultats indiquent que le gisement aurait alors<br />

fonctionné comme halte de chasse (hunting camp), plus précisément comme site de<br />

boucherie secondaire, où les Hommes auraient exploité prioritairement ce cervidé, afin<br />

de constituer des réserves alimentaires et utilitaires (Costamagno et al., 2005, 2006 ;<br />

Rendu dans Maureille et al., 2010a). Les très faibles densités d’outillage lithique, leur<br />

gestion ainsi que l’absence de structuration spatiale suggèrent que la fréquentation par<br />

les Néandertaliens aurait été faite d’occupations successives automnales de courte durée<br />

(Rendu dans Maureille et al., 2010a ; Meignen et al., 2010). Les analyses<br />

cémentochronologiques réalisées sur des dents de Renne vont elles aussi dans le sens<br />

d’un abattage des Rennes au début de l’automne (Rendu dans Maureille et al., 2010a).<br />

Un grand nombre de retouchoirs a été mis au jour, mettant en évidence une<br />

utilisation des restes fauniques dans la chaîne opératoire lithique. Les supports utilisés<br />

dans cette optique sont des fragments de divers éléments osseux d’ongulés (os longs des<br />

membres, coxaux, côtes, scapulas, vertèbres et mandibules).<br />

Dans le sommet du faciès 4b, on dénote sur l’assemblage osseux une<br />

augmentation de l’impact des carnivores. Les traces de dents augmentent de 50% et le<br />

pourcentage de vestiges présentant les marques d’une digestion est multiplié par quatre.<br />

Parallèlement, la fréquence de stries anthropiques devient inférieure à 20% et les<br />

encoches de percussion sont moins nombreuses (Maureille et al., 2009).<br />

Les faciès supérieurs (5 et 6) présentent eux aussi une diminution des stigmates<br />

anthropiques (sur 3% des restes) et une augmentation des traces dues aux carnivores<br />

(Loup, Hyène des cavernes) qui deviennent prépondérantes (sur plus de 16% des restes :<br />

Maureille et al., 2009). Ces faciès marquent la fin de la fréquentation du gisement par<br />

les Néandertaliens. Ils livrent aussi des restes de Marmottes, vraisemblablement<br />

accumulés par de petits carnivores (Maureille et al., 2010b).<br />

En ce qui concerne les modalités de fonctionnement de la grotte aux Poules, elle a<br />

tout d’abord été occupée par les Hyènes des cavernes qui ont charogné un certain nombre<br />

de grands ongulés. Cette fréquentation serait probablement contemporaine du sommet<br />

du locus Est (Maureille et al., 2005 : 59-61).<br />

48


Présentation du site<br />

Une utilisation beaucoup plus récente a été mise en évidence par la découverte de<br />

vestiges aviaires. Ces restes, principalement crâniens, ne présentent que peu de<br />

stigmates de fracturation mais beaucoup de traces de découpe par des outils en fer et de<br />

manducation par des carnivores de petite taille. Ces stries de découpe ont été laissées<br />

sur plus d’une centaine de restes de la tête et du cou par un couteau à lame mince.<br />

L’accumulation récente des gallinacés dans cette partie du gisement serait donc<br />

anthropique en ce qui concerne les vestiges de l’extrémité céphalique, et due aux petits<br />

carnivores pour le squelette post-crânien (Maureille et al., 2007a : 98).<br />

1.8. Autres recherches<br />

1.8.1. Paléogénétique (Geigl dans Maureille et al., 2008a : 84-85, Maureille et<br />

al., 2010b)<br />

Des restes osseux de Rennes et d’Hommes ont été prélevés en vue d’analyses<br />

paléogénétiques au cours des différentes campagnes de fouilles. Les échantillons de<br />

Renne sont considérés comme un matériel expérimental afin d’évaluer la conservation de<br />

l’histologie de l’os et du matériel génétique. Ces études préalables vont permettre de<br />

préciser un protocole pour l’analyse de l’ADN des échantillons provenant des restes<br />

humains (LP06-C6 #273, LP07-C11 #44 et LP10-D13 #263). L’ensemble de ce matériel<br />

est en cours d’étude par E.M. Geigl à l’Institut Jacques Monod (<strong>Université</strong> Paris 7).<br />

1.8.2. Études isotopiques<br />

1.8.2.1. Isotopes du Strontium (Kelly, 2007 ; Maureille et al., 2007a : 140-142)<br />

L’étude du rapport isotopique 87 Sr/ 86 Sr conservé dans l’émail dentaire permet de<br />

discuter de la mobilité des populations animales et humaines. Le strontium acquis par<br />

l’alimentation se substitue au calcium des os et des dents et correspond au taux 87 Sr/ 86 Sr<br />

de l’environnement au sein duquel l’individu a grandi lorsque ses couronnes dentaires se<br />

sont formées (Ericson, 1985). Dans ce but, des dents de faune ont été prélevées aux<br />

Pradelles. Les résultats ont été comparés à ceux obtenus sur des échantillons prélevés<br />

dans le sol et sur des plantes provenant des deux environnements géologiques<br />

concernant le gisement. Ces environnements sont les calcaires aquitains et les roches<br />

métamorphiques du Massif Central. Il est sorti de cette étude une uniformisation des<br />

isotopes du strontium entre ceux hérités du régime alimentaire et ceux liés à<br />

l’environnement où a grandi l’animal. Néanmoins, les résultats obtenus pour des<br />

échantillons dentaires d’un Loup ont mis en évidence que celui-ci a grandi dans un<br />

environnement minéralogique distinct du site des Pradelles où ses restes ont été<br />

retrouvés.<br />

49


Présentation du site<br />

1.8.2.2. Isotopes du Carbone et de l’Azote (Bocherens et al., 1991 ; Fizet et al.,<br />

1995)<br />

Les fréquences relatives de 13 C/ 12 C et de 15 N/ 14 N provenant du collagène des os et<br />

des dents peuvent permettre de proposer des hypothèses quant au régime alimentaire du<br />

sujet étudié car ils dépendent de l’alimentation de l’individu et de son milieu<br />

environnant (Lee-Thorp et al., 1989). Des prélèvements ont donc été réalisés sur des<br />

vestiges osseux et dentaires de grande faune et de Néandertaliens de la collection mise<br />

au jour par B. Vandermeersch.<br />

Figure 11 : Diagramme δ 13 C vs. δ 15 N du collagène des mammifères des Pradelles.<br />

Modifié d’après Bocherens et al. (1991 : 488).<br />

Les taux plus élevés de δ 15 N de deux bisons par rapport aux autres herbivores<br />

engendrent une importante variabilité dans les résultats de cet isotope. Celle-ci pourrait<br />

être liée aux variations climatiques entre les différentes couches stratigraphiques d’où<br />

proviennent les échantillons, ou au fait que ces animaux aient été chassés dans des<br />

environnements différents à proximité des Pradelles puis ramenés sur le site. Mais il est<br />

aussi possible que ces deux restes de bison proviennent de jeunes animaux non sevrés<br />

ayant une signature isotopique de type "carnivore" puisqu’ils consomment du lait<br />

maternel.<br />

En ce qui concerne les carnivores, les Renards, considérés comme les "moins<br />

carnivores" possèdent le plus faible taux de δ 15 N alors que l’Hyène, consommant<br />

exclusivement de la viande présente le taux de δ 15 N le plus important.<br />

L’échantillon de Néandertaliens présente un taux de δ 15 N (de 9,3‰) comparable à<br />

celui des carnivores mais sa faible teneur en glycine (due à l’état de conservation) tend à<br />

augmenter le taux réel de 0,7‰. La valeur effective de δ 15 N est donc de 8,6‰, valeur<br />

appartenant à la variabilité des carnivores (figure 11). Néanmoins, « le régime carnivore<br />

50


Présentation du site<br />

des deux Néandertaliens de Marillac semble avoir été plus diversifié que le régime<br />

carnivore des loups. La chair des autres herbivores, tels que le Renne, le Cheval et le<br />

Bison, formait une partie majeur du régime néandertalien de Marillac » (Fizet et al., 1995<br />

: 72). Cela entre donc en contradiction avec les résultats de l’étude archéozoologique<br />

mettant en évidence une boucherie spécialisée sur le Renne (cf. p.48).<br />

Les taux de δ 13 C assez élevés montrent, quant à eux, que ces Néandertaliens<br />

n’auraient pas consommé de ressource marine. Bien évidemment, les résultats obtenus<br />

pour ces échantillons ne peuvent s’appliquer de manière globale à l’ensemble des<br />

Néandertaliens ayant fréquenté le gisement.<br />

51


2. Les restes humains<br />

Présentation du site<br />

2.1. Nombre de restes et nombre de pièces : définitions<br />

Le terme "nombre de restes" (NR) est l’équivalent français du terme anglo-saxon<br />

« Number of Identified Specimens » ou NISP (Lyman, 1994b : 38). En archéozoologie, il se<br />

subdivise en « nombre de restes indéterminés » (ND), « nombre de restes déterminés<br />

anatomiquement » mais non taxinomiquement (NRDa) et « nombre de restes déterminés<br />

anatomiquement et taxinomiquement » (NRDt) (Brugal et al., 1994). Bien évidemment,<br />

comme l’a déjà remarqué Boulestin (1999 : 23), dans le cas des assemblages humains, le<br />

NRDa n’a pas lieu d’être, le nombre de restes déterminés étant alors égal au NRDt. C’est<br />

une unité observationnelle qui rend compte du nombre de restes d’une collection. Cette<br />

définition est très vague et nous avons donc choisi de considérer comme "reste", tout<br />

vestige ayant un numéro d’identification, qu’il soit coordonné, trouvé en position<br />

remaniée ou dans les refus de tamis. Lorsque différents restes peuvent être associés,<br />

nous avons alors dénommé l’ensemble "pièce". Ainsi que Poplin (1976) le souligne, ce<br />

dernier terme est mal défini et est, d’après lui, à éviter. Cependant, pour empêcher toute<br />

confusion entre les vestiges coordonnés à la fouille (les restes) et l’assemblage final après<br />

recollage (les pièces), nous avons préférer distinguer ces deux qualificatifs.<br />

Depuis les premières découvertes en 1934 et jusqu’en 2010, 95 restes humains ont<br />

été mis au jour et identifiés, correspondant après remontage à 80 pièces.<br />

2.2. Inventaire<br />

2.2.1. Restes humains identifiés en 1934<br />

Cette année-là, P. David isole un fragment de mandibule humaine gauche adulte<br />

(figure 4) dans les collections du carrier P. Richebœuf. Il la confie pour étude à<br />

J. Piveteau (1957, 1965). Son état de conservation lors de sa découverte est bien meilleur<br />

qu’il ne l’est aujourd’hui. Piveteau identifie un torus mandibularis ainsi que quelques<br />

atteintes pathologiques, à savoir une résorption du bord alvéolaire autour de la molaire<br />

et de la prémolaire et une destruction de la zone inter-radiculaire de la molaire. Piveteau<br />

(1957 : 474) décrit sur « la face externe, un bourrelet accusé sous les deux dents [qui]<br />

indiquerait un trouble inflammatoire et la large trabéculation osseuse, révélée par la<br />

radiographie, [qui] serait sans doute en rapport avec des troubles du même ordre,<br />

consécutifs à un déséquilibre alimentaire.». Le torus mandibularis aurait quant à lui une<br />

origine fonctionnelle (Piveteau, 1965).<br />

Une dent a aussi été isolée dans les collections du carrier vers 1934.<br />

Malheureusement, elle a aujourd’hui disparu et aucune mention n’en est faite par David<br />

52


Présentation du site<br />

ou par Piveteau. Elle ne nous est donc connue que par le cliché transmis à Maureille par<br />

Duport (figure 4) qui nous permet de supposer, quoique cela ne soit pas certain, qu’il<br />

s’agisse d’une incisive (latérale ?) supérieure permanente humaine régurgitée.<br />

2.2.2. Vestiges humains découverts entre 1967 et 1980<br />

Au moins 25 restes crâniens (osseux et dentaires) et infracrâniens ont été mis au<br />

jour entre 1967 et 1980 (tableau 3). L’identifiant de chaque fossile débute par M, le site<br />

étant appelé Marillac par B. Vandermeersch.<br />

Certaines dents sont à l’heure actuelle objet d’un désaccord parmi les<br />

anthropologues de l’équipe scientifique des Pradelles quant à leur attribution<br />

taxinomique. Elles ne seront pas prises en compte dans cet inventaire.<br />

Deux éléments essentiels sont mis en avant par Vandermeersch (1987) : il<br />

souligne que la répartition de ces pièces est très proche de celle des vestiges fauniques,<br />

semblant relever du hasard, et insiste sur la présence d’incisions laissées sur un arrière-<br />

crâne étudié parF. Le Mort puis par Garralda (Vandermeersch, 1980 ; Le Mort, 1981 : 77<br />

; 1986, 1987 ; Vandermeersch, 1987 ; Le Mort, 1988b, 1990, 2003 ; Garralda et al., 2005 ;<br />

Garralda, 2009).<br />

53


Numéro<br />

de<br />

pièces<br />

Identifiant<br />

M.D. G.<br />

Identifiant<br />

(Mannée-<br />

carré<br />

#n°fouille)<br />

Faciès<br />

actuel<br />

Nature du matériel<br />

Présentation du site<br />

3 M2 M67-G12 #6 2a Arrière crâne incomplet (occipital + 2 pariétaux), mature<br />

4 M22 M67-G12 #3 2a Fragment de diaphyse fémorale droit, immature<br />

5 M8 M70-F10 #41 2a Fragment de pariétal, immature<br />

6 M13 M70-F13 #2 2a<br />

Première prémolaire supérieure gauche et deuxième<br />

prémolaire supérieure gauche<br />

7 M17 M70-F12 #54 2a Incisive supérieure latérale droite<br />

8 M15 M??-D11 #21 2a Incisive supérieure latérale gauche<br />

9 M20 M71-F12 #73 2a Deuxième molaire inférieure gauche<br />

10 M13 M71-F12 #93 2a<br />

Premières et deuxièmes incisives supérieures droite et gauche<br />

et canine supérieure droite<br />

11 M5 M71-F10 #H02 2a Fragment de voûte crânienne<br />

12 M4 M72-E11 #342 2a<br />

13 M18 M72-I10 #22 2a<br />

Deux pariétaux (10 fragments, partie supérieure des os),<br />

immature<br />

Prémolaire (supérieure et immature ?) et première prémolaire<br />

supérieure droite<br />

14 M14 M72-E9 #284 2a Incisive déciduale latérale inférieure droite<br />

15 / M72-E11 #336 2a Incisive centrale supérieure (droite ????)<br />

16 M6 M72-I11 #41 2a Fragment voûte crânienne<br />

17 M10 M72-E12 #6 2a Fragment voûte crânienne (frontal), immature<br />

18 M16 M75-H9 #3 2a Germe d'incisive permanente<br />

19 M9 M78-D9 #35 2b Fragment de pariétal peu épais, immature<br />

20 M7 M78-D7 #92 2a Fragment de pariétal, mature<br />

21 M3 M78-D8 #94 2a Fragment droit de frontal et de pariétal droit, mature<br />

22 M19 M78-D11 #21 2b Molaire supérieure gauche (M3)<br />

23 M21 M80-D10 #54 2a Fragment de diaphyse de radius droit<br />

24 M12 M80-D11 #289 2a<br />

Mandibule, partie antérieure de la branche montante droite,<br />

mature<br />

25 M23 M80-D11 #291 2a Fragment diaphyse fibula gauche, mature<br />

26 M11 M80-D9 #100 2a Os zygomatique gauche, mature<br />

27 / M?? #H02 ? Petit fragment de crâne (frontal ?), immature<br />

Tableau 3 : Les restes humains découverts entre 1967 et 1980.<br />

H = Hominid : reste découvert en position remaniée, Identifiant M.D. G. : identification d’après<br />

l’inventaire de M.D. Garralda.<br />

2.2.3. Vestiges humains découverts entre 2001 et 2010<br />

Avec la reprise des fouilles en 2001, ce sont 68 restes humains (correspondant à<br />

53 pièces après remontage) qui ont été ajoutés à la collection paléoanthropologique<br />

(tableau 4). En débutant ce projet, B. Maureille a décidé de donner au gisement le nom<br />

tel qu’il avait été défini pour la première fois par David (1935) qui appelait le site : l’abri-<br />

repaire des Pradelles. L’identifiant de chaque vestige commence donc par LP.<br />

54


Numéro<br />

de restes<br />

Numéro<br />

de pièces<br />

Identifiant<br />

(LPannée-carré<br />

#n°fouille)<br />

Faciès Nature du matériel<br />

Présentation du site<br />

28 28 LP01-E10 #H01 Rem Première ou deuxième molaire inférieure gauche, adulte<br />

29 29 LP01-D13 #1 3 Seconde prémolaire inférieure droite, adolescent ou adulte<br />

30 30 LP01-D8 #H02 Rem Temporal droit, fragmentaire, immature (?)<br />

31 31 LP01-D11 #H03 Rem<br />

Maxillaire droit adulte, région alvéolaire avec de la canine à la<br />

troisième molaire<br />

32 32 LP01-C11 #H04 Rem Fragment gauche d'occipital, mature (?)<br />

33 33 LP01-E12 #H05 Rem Fragment gauche d'occipital, immature<br />

34 34 LP01-E11 #H06 Rem Fragment gauche d'occipital, mature<br />

35 35 LP01-D9 #H07 Rem Fragment droit d'occipital, mature (?)<br />

36 29bis LP02-D13 #2 3<br />

Fragment de bord alvéolaire (face externe), recolle avec la<br />

prémolaire<br />

37 36 LP02-E12 #1 2a ? Fragment d'écaille temporal gauche<br />

38 37 LP02-E12 #2 2a ? Fragment de pariétal (?), immature (?)<br />

39 38 LP02-E12 #5 2a ? Fragment de pariétal, immature<br />

40 32bis etc<br />

LP03-D11 #96 à<br />

125<br />

2a Divers fragments d'un même occipital<br />

41 39 LP03-D10 #287 2a Seconde molaire déciduale supérieure gauche<br />

42 40 LP03-D15 #001 2b/surf Patella droite, mature (?)<br />

43 41 LP04-D12 #113 4a Fragment postéro-latéral d'un pariétal gauche, immature (?)<br />

44 42 LP04-D12 #314 4a Fragment d'un pariétal droit, mature (?)<br />

45 41bis LP04-D12 #352 4a Fragment supéro-antérieur d'un occipital gauche, immature (?)<br />

46 43 LP04-D12 #411 4a Première molaire déciduale inférieure droite<br />

47 44 LP04-D12 #718 2b Fragment postéro-latéral d'un pariétal droit, mature<br />

48 44bis LP04-D12 #719 2b Fragment postéro-latéral d'un pariétal droit, mature<br />

49 41ter LP04-D12 #751 2b Fragment postéro-latéral d'un occipital gauche, immature (?)<br />

50 45 LP04-D11 #263 2a Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />

51 46 LP04-D11 #163 4a Seconde prémolaire supérieure droite, mature<br />

52 47 LP04-D11 #191 4a Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />

86 47bis LP04-D11 #217 4a Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />

53 48 LP04-D12 #HT05 4a Fragment voûte crânienne (pariétal ? occipital ?)<br />

54 49 LP05-E12 #H08 Rem Cunéiforme intermédiaire gauche<br />

55 50 LP05-E12 #H10 Rem Fragment de frontal, région sus-orbitaire droite<br />

56 51 LP05-D12 #1053 2a Fragment de pariétal, immature<br />

57 51bis LP05-D12 #1059 2a Fragment droit de frontal, immature<br />

58 51ter LP05-D12 #1069 2a Fragment de pariétal droit, immature<br />

59 52 LP05-D9 #H11 Rem Fragment crâne (maxillaire ?)<br />

60 53 LP05-D12 #1170 2a Phalange moyenne de la main (RIII ou RIV) ?<br />

61 54 LP05-D12 #1307 2a Germe de troisième molaire inférieure droite<br />

62 55 LP05-Z8 #HT01 4a Tiers lingual première (?) molaire (?) déciduale supérieure (?)<br />

63 56 LP06-A7 #501 4b Deuxième molaire permanente inférieure droite<br />

64 56bis LP06-Z7 #475 4a Première prémolaire inférieure gauche<br />

65 57 LP06-D12 #1434 2a Fragment de diaphyse fémorale (?) droite<br />

66 58 LP06-C9 #770 4a Fragment gauche d'occipital, mature<br />

67 59 LP06-A7 #796 4b Phalange proximale de la main, immature (?)<br />

68 60 LP06-C9 #959 2b Fragment de pariétal droit (?) mature<br />

69 61 LP06-D6 #HT02 2b Germe (?) seconde molaire déciduale (?) supérieure droite<br />

70 62 LP06-C10 #430 4a Germe première (?) prémolaire supérieure droite (?)<br />

71 62bis LP06-C10 #431 4a Germe seconde (?) prémolaire inférieure droite (?)<br />

72 63 LP06-C06 #273<br />

Rem/2/<br />

4b<br />

Fragment de diaphyse fémorale gauche<br />

73 64 LP06-C10 #535 2b Fragment de pariétal (?) droit (?) mature<br />

74 65 LP07-C9 #1228 2a Fragment de voûte crânienne (temporal droit ?), immature (?)<br />

75 66 LP07-C9 #1382 2a Canine déciduale supérieure gauche (?)<br />

55


Numéro<br />

de restes<br />

Numéro<br />

de pièces<br />

Identifiant<br />

(LPannée-carré<br />

#n°fouille)<br />

Faciès Nature du matériel<br />

Présentation du site<br />

76 66bis LP07-C9 #HT03 2a Incisive latérale déciduale supérieure droite (?)<br />

77 67 LP07-C9 #1462 2a Germe deuxième (?) molaire permanente supérieure gauche<br />

78 68 LP07-C11 #44 4b Fragment pariétal (?) droit (?), immature<br />

79 69 LP07-C10 #776 2b Fragment temporal droit, suture squamosale<br />

80 70 LP07-C10 #790 4b Quart de pariétal gauche, immature<br />

81 71 LP07-C11 #87 4b Canine permanente supérieure droite<br />

82 72 LP07-C07 #HT04 2<br />

Seconde molaire déciduale supérieure gauche, deux tiers<br />

mésiaux<br />

83 73 LP07-Z7 #1092 4a Fragment pariétal (?) droit, mature (?)<br />

84 74 LP07-C12 #812 2b Fragment de pariétal droit, mature<br />

85 74bis<br />

LP09-C11/D11<br />

#H12<br />

Rem Fragment de pariétal droit, mature<br />

87 75 LP09-D06 #415 2a/4 Fragment de diaphyse fémorale<br />

88 76 LP10-D13 #362 2a Fragment de diaphyse fémorale gauche, mature<br />

89 77 LP10-C7 #1682 2b Fragment pariétal gauche, immature<br />

90 78 LP10-C13 #107 2b Fragment de pariétal droit, mature<br />

91 78bis LP10-C13 #108 2b Fragment de pariétal droit, mature<br />

92 78ter LP10-C13 #109 2b Fragment de pariétal droit, mature<br />

93 78quater LP10-C12 #1354 2b Fragment de pariétal droit, mature<br />

94 79 LP10-C11 #1931 2a Phalange distale main, immature<br />

95 80 LP10-C11 #1939 2a Phalange distale main, RI, immature<br />

Tableau 4 : Les restes humains découverts entre 2001 et 2010.<br />

H = Hominid : reste découvert en position remaniée ; HT = Hominid Tamis : reste découvert<br />

grâce au tamisage des sédiments ; Rem : position remaniée.<br />

2.3. Répartition des vestiges<br />

Les vestiges humains ont été découverts au sein des différents faciès, 2a, 2b, 3, 4a<br />

et 4b (tableau 3 et tableau 4, figure 12A) : principalement sur la partie nord de la coupe<br />

Est pour ce qui est des fouilles dirigées par B. Maureille et A.E. Mann et dans la partie<br />

nord du centre du gisement lors des fouilles de B. Vandermeersch (figure 12B).<br />

56


Figure 12A : Répartition des restes humains en transect frontal.<br />

Présentation du site<br />

Carrés bleus : restes mis au jour lors des fouilles B. Vandermeersch (1967-1980) ; ronds noirs :<br />

restes mis au jour lors des fouilles B. Maureille (2001-2010). Figure réalisée par L. Bouchard.<br />

57


Présentation du site<br />

Figure 12B : Répartition des restes humains en plan horizontal.<br />

Carrés bleus : restes mis au jour lors des fouilles B. Vandermeersch (1967-1980) ; ronds noirs :<br />

restes mis au jour lors des fouilles B. Maureille (2001-2010). Figure réalisée par L. Bouchard.<br />

58


Étude morphométrique<br />

« L'Homme de Néandertal c'est comme le lapin de Garenne<br />

sauf qu'il habitait à Néandertal et non pas à Garenne. »<br />

Sacha Guitry<br />

Partie II :<br />

Étude morphométrique<br />

59


1. Matériel de comparaison<br />

Étude morphométrique<br />

La liste des vestiges des Pradelles étudiés dans cette partie est présentée en<br />

annexe 1.<br />

1.1. Les membres de la lignée néandertalienne<br />

Un des objectifs de cette étude étant de caractériser morphologiquement et<br />

métriquement les restes humains des Pradelles au sein de la variabilité<br />

néandertalienne, nous avons choisi de les comparer avec des données issues d’autres<br />

restes osseux et dentaires de ce taxon.<br />

Afin d’avoir un échantillon de comparaison suffisamment important mais<br />

cohérent, nous avons séparé chronologiquement les membres de la lignée<br />

néandertalienne anciens (ou Prénéandertaliens) appartenant aux stades isotopiques<br />

antérieurs au 5e ou à celui-ci, et les membres plus récents de cette lignée, datés du stade<br />

isotopique 5d au stade isotopique 3, les Néandertaliens (Rougier, 2003). Ces deux<br />

groupes ont donc été utilisés distinctement dans les études statistiques portant sur les<br />

variables métriques. Nous n’avons pas fait de séparation d’ordre géographique, les<br />

Néandertaliens du Proche-Orient ayant été intégrés, selon leur attribution<br />

chronologique, au groupe des Prénéandertaliens, ou au groupe des Néandertaliens<br />

récents. Bien que l’attribution taxinomique de ces spécimens soit parfois discutée<br />

(Tillier, 2005), nous avons choisi de suivre la majorité des auteurs, ceux-ci définissant<br />

ces fossiles comme des membres de la lignée néandertalienne (e.g. Howell, 1958 ; Suzuki<br />

et Takai, 1970 ; Vandermeersch, 1981 ; Trinkaus, 1983 : 426 ; 1988 ; Bar-Yosef et<br />

Vandermeersch, 1991 ; Hublin, 1998 ; Vandermeersch, 2007).<br />

L’ensemble des Prénéandertaliens et des Néandertaliens utilisés dans notre<br />

travail est présenté dans les tableaux des annexes 2A et 2B, ainsi que leur attribution<br />

chronologique et la ou les partie(s) anatomique(s) concernée(s) par l’étude.<br />

1.2. Les Hommes anatomiquement modernes<br />

Des échantillons de fossiles d’Hommes anatomiquement modernes du<br />

Paléolithique supérieur et du Paléolithique moyen (Qafzeh et Skhul) ont été utilisés<br />

dans les comparaisons. Des auteurs considèrent cependant que tout ou partie des<br />

individus de Qafzeh et de Skhul ne sont pas anatomiquement modernes car présentent<br />

des traits archaïques (Wolpoff, 1996 : 612-614 ; Arensburg et al., 2002). Mais, de la même<br />

manière que pour le débat portant sur les Néandertaliens du Proche-Orient, nous avons<br />

choisi de nous rattacher au consensus le plus largement répandu, à savoir de les<br />

60


Étude morphométrique<br />

considérer comme des Hommes modernes (e.g. Mc Cown et Keith, 1939 ; Vandermeersch,<br />

1981 ; Shea et Bar-Yosef, 2005 ; Trinkaus, 2005).<br />

Un échantillon d’Hommes modernes subactuels, échantillon qui diffère selon les<br />

parties anatomiques concernées, a été utilisé dans les analyses statistiques. Ce dernier<br />

groupe n’a pas comme but de cerner la variabilité moderne récente mais sert de<br />

référentiel afin de caractériser les individus des Pradelles relativement à la morphologie<br />

subactuelle.<br />

En ce qui concerne les données sur la variabilité actuelle, nous avons choisi de<br />

privilégier les mesures effectuées par les auteurs d’études de synthèse sur certaines<br />

parties anatomiques.<br />

Pour le temporal, les données subactuelles proviennent de la thèse de Elyaqtine<br />

(1997) et concernent des individus esquimaux, africains, européens, australiens et<br />

asiatiques.<br />

Concernant l’occipital, les épaisseurs des parois crâniennes sont issues du travail<br />

de Twiesselmann (1941) sur 400 individus hommes et femmes, de Paris et de Bruxelles.<br />

Les mesures dentaires modernes viennent essentiellement des collections de<br />

Spitafield, Poundbury et de Coxyde et nous ont été transmises par B. Maureille.<br />

Les données sur les phalanges sont inédites et nous ont été communiquées par<br />

I. Crevecoeur. Elles proviennent d’individus de la nécropole de Taforalt (Maroc,<br />

Épipaléolithique), de la Caverne de la Cave (Maurenne, Belgique, Néolithique Mosan),<br />

du Trou du Frontal (Furfooz, Belgique, Néolithique Mosan) et du cimetière Jacques Brel<br />

(Saintes, Gallo-Romain).<br />

Enfin, les mesures patellaires sont issues de la base de données créée par<br />

F. Moreau lors de son mémoire de Master 2. Elles correspondent à des individus des<br />

cimetières Jacques Brel (Saintes, Gallo-Romain), de Beauvais (Ile de France, 15 ème au<br />

18 ème siècle) et de Cognac (6 ème au 18 ème siècle).<br />

La grande majorité des données de comparaison est issue de la littérature et,<br />

dans la mesure du possible, des travaux princeps après vérification qu’elles aient bien<br />

été prises selon la méthode préconisée, à savoir généralement Martin (1914) et<br />

Twiesselmann (1941). Si la méthode n’est pas clairement indiquée nous avons préféré ne<br />

pas prendre en compte les résultats.<br />

Pour les données dentaires, nous avons principalement utilisé dans les études<br />

statistiques celles provenant de la base de données constituée par B. Maureille.<br />

Certaines mesures de dents fossiles étant inédites, nous les mentionnons comme des<br />

communications personnelles. Dans l’étude morphologique des dents, de nombreuses<br />

références sont faites aux travaux de thèse de Bailey (2002a). Cependant, il faut tenir<br />

compte du fait que sa division des fossiles néandertaliens en deux groupes est différente<br />

de la nôtre. Cet auteur sépare les Néandertaliens anciens provenant des stades<br />

isotopiques 5 et antérieurs des Néandertaliens récents des stades isotopiques 2 à 4. Nous<br />

faisons quant à nous la séparation au niveau de l’Éémien, stade isotopique 5e.<br />

61


Étude morphométrique<br />

E. Trinkaus nous a aussi gracieusement transmis certaines mesures fémorales<br />

inédites, également notées comme "communications personnelles".<br />

2. Méthode<br />

2.1. Méthode morphologique descriptive<br />

La description morphométrique a porté sur les pièces, formées parfois de<br />

différents restes coordonnés et/ou découverts lors de la fouille (cf. 52).<br />

Tous les vestiges découverts ont fait l’objet d’une détermination dans le cadre des<br />

activités de fouilles (Beauval et al., 2001, 2002, 2003, 2004 ; Maureille et al., 2005, 2006,<br />

2007a, 2008a, 2009, 2010a). Nous ne discuterons leur diagnose anatomique que lors de<br />

désaccords avec les déterminations présentées dans ces rapports. Si aucune pathologie<br />

n’est décrite, c’est qu’il n’en existe pas ou qu’elle n’a pas été reconnue.<br />

Certains restes anciennement supposés humains ont été réattribués à la faune.<br />

Ils ne seront donc pas décrits. C’est le cas des vestiges LP04-D12 #863 et LP05-E12<br />

#H09, attribués précédemment à de la voûte crânienne (Maureille et al., 2007b), puis<br />

après remontages, reconnus comme du Renne (Maureille et al., 2010b).<br />

Nous présentons ici la méthode employée pour décrire certains caractères<br />

observés par la suite dans l’étude morphologique des pièces.<br />

2.1.1. État de maturation osseuse<br />

Pour chaque élément osseux nous avons tenté de déterminer son état de<br />

maturation, à savoir mature ou immature. C’est l’aspect externe de l’os et<br />

principalement son épaisseur qui a permis une telle distinction. En cas de doute, nous<br />

avons repositionné les fragments sur des moulages d’individus matures (La Chapelle-<br />

aux-Saints 1 et la Ferrassie 1) et d’individus immatures (Teshik Tash) présents au<br />

laboratoire d’Anthropologie des Populations Passées et Présentes. La correspondance<br />

dans la morphologie et les dimensions des structures osseuses des fragments et des<br />

crânes moulés sont aussi un bon indicateur de l’état de maturation de ces restes.<br />

2.1.2. Les sutures crâniennes<br />

La description des sutures crâniennes (figure 13) a été conduite suivant les<br />

schémas présentés par Broca (1875 : planche VI):<br />

62


Figure 13 : Complication des sutures.<br />

Modifiée d’après Broca (1875 : planche VI)<br />

2.1.3. L’âge au décès basé sur la calcification dentaire<br />

Étude morphométrique<br />

Afin d’estimer un âge au décès pour chaque individu représenté par les dents<br />

déciduales ou permanentes des Pradelles, nous nous sommes uniquement basés sur des<br />

méthodes visuelles. Celles-ci sont construites à partir d’échantillons d’Hommes actuels<br />

(Moorrees et al., 1963a et b ; Ubelaker, 1978 ; Liversidge et Molleson, 2004). Nous avons<br />

privilégié la méthode mise au point par Moorrees et al. (1963a et b) et reprise par<br />

Shackelford et al. (2012) qui ont construit des tables numériques à partir des graphiques<br />

réalisés par Moorrees et al. (ibid). Nous supposerons donc que la calcification dentaire<br />

ainsi que les séquences d’éruptions dentaires des Néandertaliens est voisine de celle des<br />

Hommes modernes actuels. Nous sommes cependant consciente que la réalité est<br />

vraisemblablement différente, les modalités de croissances chez les Hommes fossiles<br />

étant difficiles à cerner (e.g. Heim, 1976 ; Dean et al., 1986 ; Tillier, 1988a et b ; Smith et<br />

al., 2007 ; Bayle, 2008 ; Bayle et al., 2009). C’est pourquoi l’âge au décès attribué à<br />

chaque dent doit être interprété avec précaution et est principalement utilisé pour<br />

discuter du nombre minimum d’individus de l’assemblage et de leur position relative au<br />

sein du site.<br />

2.1.4. L’usure dentaire<br />

La plupart des auteurs utilise les termes usure et attrition dans un même sens.<br />

Cependant, l’usure est un mot général regroupant l’attrition et l’abrasion. L’attrition est<br />

63


Étude morphométrique<br />

considérée comme une perte de substance dentaire due aux contacts inter-dentaires<br />

masticatoires, qu’elle soit occlusale ou interproximale (Williams et Woodhead, 1986).<br />

L’abrasion est généralement reconnue comme résultant d’activités non masticatoires ou<br />

paramasticatoires (Twiesselmann et Brabant, 1967 : 52 ; Williams et Woodhead, 1986 ;<br />

Bacon et al., 2007) ou de l’érosion d’attaques acides ante mortem (e.g. aliments acides,<br />

acidité naturelle du corps : salive, enzymes gastriques) ou post mortem (e.g. acidité du<br />

sol) (Twiesselmann et Brabant, 1967 : 162 ; Williams et Woodhead, 1986 ; Bacon et al.,<br />

2007). Par la suite, ces termes seront employés en faisant cette même distinction.<br />

Afin de quantifier la perte de substance au niveau occlusal, nous avons utilisé les<br />

tables de Murphy (1959) et de Molnar (1971) qui sont les plus couramment employées en<br />

anthropologie biologique (cf. annexes 3A et 3B).<br />

2.1.5. Le taurodontisme<br />

Le taurodontisme est décrit pour la première fois par Keith (1913) comme un<br />

agrandissement de la chambre pulpaire.<br />

Pour déterminer le degré de taurodontisme des dents, nous avons choisi d’utiliser<br />

la méthode préconisée par Shifman et Chanannel (1978) établie à partir du coefficient<br />

taurodontique de Keene (1966). Pour ce faire, M. Bessou (UMR PACEA) a effectué des<br />

radiographies des dents et nous avons pu mesurer en face mésiale ou linguale (figure<br />

14) :<br />

- la hauteur de la chambre pulpaire (AB) en mm entre le point le plus déclive<br />

du plafond pulpaire (A) et celui du plancher pulpaire (B),<br />

- la longueur totale de la pulpe (AC) en mm entre le point le plus déclive du<br />

plafond pulpaire (A) et l’apex de la racine la plus longue (C).<br />

Ainsi, nous avons calculé le coefficient AB/AC correspondant à l’index<br />

taurodontique.<br />

- la distance jonction amélocémentaire/plancher pulpaire (DB) en mm séparant<br />

la jonction amélocémentaire (D) et le point le plus déclive du plancher pulpaire (B).<br />

Toutefois, la radiographie n’étant pas à échelle 1 pour 1, nous avons effectué une même<br />

mesure sur la dent et sur la radiographie afin d’en déduire l’échelle et donc d’apprécier<br />

plus précisément la réelle mesure DB.<br />

64


Figure 14 : Détermination du taurodontisme.<br />

Modifiée d’après Sathyanarayanan et Carounanidy (2001).<br />

Étude morphométrique<br />

D’après Schifman et Chanannel (1978), une dent est taurodonte si le quotient<br />

(AB/AC)*100 est supérieur ou égal à 20 et si DB est supérieur à 2,5 mm.<br />

Le quotient (AB/AC)*100 permet alors de les classer en différentes catégories :<br />

- entre 0 et 19,9, la dent est cynodonte,<br />

- entre 20 et 29,9, la dent est hypotaurodonte,<br />

- entre 30 et 39,9, la dent est mésotaurodonte,<br />

- entre 40 et 75, la dent est hypertaurodonte.<br />

2.1.6. Les facettes articulaires du cunéiforme intermédiaire<br />

Afin de décrire les facettes articulaires des faces internes et externes du<br />

cunéiforme intermédiaire, nous avons employé une classification descriptive réalisée par<br />

P. Courtaud suite à ses propres observations (Courtaud, comm. perso.).<br />

Les facettes articulaires internes correspondant au cunéiforme médial peuvent<br />

être de deux types (figure 15) : facettes antérieures et postérieures séparées (A) ou<br />

contigües (B).<br />

Figure 15 : Morphotypes des facettes articulaires internes du cunéiforme intermédiaire.<br />

D’après Courtaud (comm. perso.)<br />

65


Étude morphométrique<br />

Les facettes articulaires externes correspondant au cunéiforme latéral peuvent<br />

être cotées selon quatre morphotypes (figure 16) : facette supérieure unique (A), facette<br />

supérieure plus longue que la facette inférieure (B), les deux facettes sont de même taille<br />

et avec une séparation nette (C) ou les deux facettes sont de même taille mais sans<br />

séparation nette (D).<br />

Figure 16 : Morphotypes des facettes articulaires externes du cunéiforme intermédiaire.<br />

D’après Courtaud (comm. perso.)<br />

2.2. Méthode métrique<br />

2.2.1. Choix des mesures<br />

Pour décrire métriquement les pièces et ainsi les comparer aux échantillons<br />

néandertaliens, prénéandertaliens et modernes, nous avons utilisé des mesures<br />

communément acceptées et reproductibles. Celles-ci sont principalement tirées des<br />

travaux de Martin (1914), Twiesselmann (1941), Ruff et Hayes (1983) et Musgrave<br />

(1970) et sont regroupées dans l’annexe 4.<br />

Quelques méthodes sont explicitées ci-dessous.<br />

2.2.2. Propriétés de la section transverse<br />

Afin d’étudier les propriétés de la section transverse du fémur LP10-D13 #362 des<br />

Pradelles, nous avons acquis des scans CT (tous les 0,5 mm) via un scanner médical<br />

Light speed Pro 32 de la clinique Tivoli de <strong>Bordeaux</strong>. Nous avons orienté les coupes scan<br />

selon la norme : la face antérieure doit se situer inférieurement sur l’image et la face<br />

médiale à droite. Pour définir quel scan correspond à 50% de hauteur de la diaphyse, le<br />

logiciel ArteCore a été utilisé, puis pour les calculs d’analyse des propriétés de la section<br />

transverse, ImageJ avec le plugin MomentMacroJ.<br />

Ont ainsi été quantifiés les différents paramètres utilisés pour étudier les<br />

propriétés géométriques de la section transverse (Ruff, 2000), représentés sur la figure<br />

17 :<br />

66


A B<br />

Étude morphométrique<br />

Figure 17 : Propriétés géométriques de la section transverse.<br />

A : aire totale TA ; B : aire corticale CA ; C : axes x, y, maximum et minimum. Modifiée d’après<br />

Ruff et Hayes (1983).<br />

L’aire totale TA et l’aire corticale CA de la section transverse se développent de<br />

manière proportionnelle aux forces de compression et de tension axiales. Elles<br />

pourraient être liées à la masse corporelle (Ruff et al., 1993). C’est entre autre la raison<br />

pour laquelle beaucoup d’auteurs préconisent de standardiser les mesures de la section<br />

transverse par la masse corporelle et/ou la longueur de l’os (Stock et Shaw, 2007).<br />

Cependant, dans le cas du fémur des Pradelles pour lequel nous n’avons que la diaphyse,<br />

il est impossible de faire un tel ajustement. Le pourcentage d’aire corticale %CA, soit<br />

(CA/TA)*100, donne la surface relative d’os cortical en fonction de la surface totale de la<br />

section. Les moments d’inertie Ix et Iy, ou seconds moments de l’aire, sont une<br />

estimation de la résistance de la structure à la flexion, respectivement dans l’axe antéro-<br />

postérieur et médio-latéral.<br />

Le rapport Ix/Iy estime la forme de la section selon les axes antéro-postérieur et<br />

médio-latéral. Imax et Imin, perpendiculaires l’un à l’autre, correspondent aux<br />

résistances la plus importante et la plus faible au niveau de la section transverse, sans<br />

prendre en compte l’orientation de la pièce. Le rapport Imax/Imin indique la résistance<br />

relative à la flexion dans deux plans et la distribution relative de la section.<br />

C<br />

67


Étude morphométrique<br />

Le paramètre J, ou moment d’inertie polaire, est la somme de deux moments<br />

d’inertie perpendiculaires (dans notre cas J = Imax+Imin). Il renseigne sur la résistance<br />

à la torsion et est considéré comme un indicateur général des forces appliquées à l’os.<br />

Certains auteurs considèrent qu’il est d’ailleurs le meilleur paramètre, engendrant de<br />

moindres erreurs (Lieberman et al., 2004).<br />

2.2.3. Cartographie 3D de l’épaisseur de l’os cortical<br />

La cartographie tridimensionnelle de la variation d’épaisseur de l’os cortical du<br />

fémur LP10-D13 #362 a été réalisée grâce aux scans-CT précédemment cités. Nous<br />

avons utilisé le logiciel AMIRA pour faire une segmentation semi-automatique de ces<br />

scans avec des retouches manuelles en 2D et en 3D.<br />

La méthode usitée est celle préconisée par Spoor et collaborateurs (1993), reprise<br />

par la suite dans différentes études portant sur l’étude de la variation d’os cortical ou<br />

d’émail (e.g. Schwartz et al., 1998 ; Bayle, 2008 ; Volpato, 2008 ; Bayle et al., 2009 ;<br />

Benazzi et al., 2011).<br />

La technique du HMH (Half Maximum Height) permet de mesurer les distances<br />

linéaires sur une coupe d’examen CT. En sélectionnant, à partir de différentes coupes, la<br />

valeur médiane (valeur seuil ou valeur de seuillage) entre deux structures adjacentes sur<br />

l’histogramme calculé par l’outil Plot Profile du logiciel Image J (figure 18) et en<br />

l’entrant dans la fonction Label Voxel du logiciel AMIRA v.4.0., cette valeur seuil est<br />

alors appliquée à l’ensemble de la série d’image.<br />

Figure 18 : Profil du niveau de gris obtenu par Image J.<br />

Plus la structure est dense, plus la valeur de gris est importante. De gauche à droite : air –<br />

spongieux – cortical – air.<br />

Ceci constitue la phase de segmentation qui peut ensuite être corrigé<br />

manuellement en deux ou trois dimensions. La reconstruction 3D se fait virtuellement<br />

par triangulation et lissage virtuel.<br />

68


2.2.4. Tests statistiques<br />

Erreur intra-observateur<br />

Étude morphométrique<br />

Afin de quantifier l’erreur intra-observateur, nous avons choisi d’utiliser les<br />

formules préconisées par Cardoso (2001).<br />

Nous avons donc calculé l’erreur technique de mesure (TEM) livrant une mesure<br />

absolue de l’erreur dans la même unité que la variable mesurée :<br />

D est la différence entre les mesures et n est le nombre d’individus mesurés.<br />

Puis nous avons déterminé le coefficient de fiabilité (R) qui correspond à la<br />

proportion d’erreur de mesure relativement à la variance de la population étudiée :<br />

mesure.<br />

SD 2 est le total de la variance inter-individus de l’étude, incluant l’erreur de<br />

Dans le cas de variables catégorielles, nous avons employé le pourcentage<br />

d’agrément entre deux observations (%A) :<br />

Tests statistiques : présentation, utilité et échantillon concerné<br />

o Nuages de points 2D et ellipses équiprobables<br />

Les restes dentaires ont été étudiés statistiquement principalement grâce à leurs<br />

diamètres coronaires vestibulo-lingual (VL) et mésio-distal (MD). Afin de les comparer<br />

aux variabilités des échantillons de comparaison (cf. p.60), les deux variables ont été<br />

projetées dans un repère cartésien (x ; y) sous forme de nuages de points : à chaque<br />

individu sont associées les variables x (diamètre MD) et y (diamètre VL).<br />

Concernant l’échantillon moderne, le nombre d’individus est suffisamment<br />

important pour réaliser une ellipse équiprobable significative de la variabilité du groupe,<br />

grâce au logiciel Statistica. Pour les détails du calcul de ces ellipses, se reporter à<br />

l’article de Bertouille (1980).<br />

²<br />

²<br />

69


o Vérification de la normalité<br />

Étude morphométrique<br />

Pour certaines variables dans chaque groupe (en séparant les sexes lorsque cela<br />

s’est avéré utile), nous avons réalisé des tests de normalité de Shapiro-Wilk pour les<br />

populations à effectif égal ou supérieur à 5.<br />

o Comparaison de moyenne : test z de Kruskall-Wallis<br />

Des tests de comparaisons multiples de moyennes ont été réalisés dans l’étude de<br />

certaines pièces (test z de Kruskall-Wallis), afin de comparer les moyennes de chaque<br />

variable entre tous les taxons.<br />

o Distances probabilistes<br />

De par de la faiblesse d’une partie de nos échantillons de comparaison, nous<br />

avons choisi de resituer plusieurs ossements des Pradelles par rapport aux populations<br />

de références estimées par les échantillons, grâce à la méthode des distances<br />

probabilistes (Houët dans Maureille et al., 2001).<br />

Lorsque la valeur de l’individu appartient à l’échantillon de comparaison, on<br />

calcule la position probabiliste, mais lorsque qu’il en est exclut on parle de distance<br />

probabiliste. Nous avons utilisé ce dernier calcul.<br />

Cette méthode est basée sur le test-t de Student, prenant en compte la taille de<br />

l’échantillon de comparaison et maximisant le taux de variation pour de petits<br />

échantillons. Plus la valeur de la distance probabiliste converge vers 1, plus elle est<br />

proche de la moyenne de l’échantillon comparé. Plus elle est proche de 0, plus elle s’en<br />

éloigne.<br />

Pour cela, nous avons calculé les écart-réduits ajustés par la loi de Student, avec<br />

une modification apportée par F. Santos (PACEA) (Scolan et al., 2011) :<br />

La formule de la distance probabiliste est :<br />

70


Étude morphométrique<br />

Avec x : valeur individuelle, n : effectif de l’échantillon, m et s : moyenne et écart-<br />

type estimés de la population à partir de l’échantillon et 2 : bilatéral.<br />

o Analyses discriminantes<br />

Ces analyses ont été menées dans la comparaison des patellas pour identifier les<br />

variables qui discriminent les Néandertaliens et les Hommes anatomiquement modernes<br />

(pléistocènes et subactuels). De plus, cela permet d’associer chaque individu à l’un de ces<br />

deux taxons grâce à la combinaison de ces sept variables via les distances de<br />

Malahanobis. Plus le pourcentage de classification correct est proche de la détermination<br />

taxinomique de départ, plus les variables utilisées sont discriminantes.<br />

o Analyses en Composantes Principales<br />

Nous avons réalisé des analyses en composantes principales (ACP), analyses<br />

géométriques et statistiques, qui permettent de transformer des variables corrélées en<br />

nouvelles variables dé-corrélées les unes des autres (les composantes principales ou les<br />

axes). Par la combinaison de ces variables, les individus sont situés les uns par rapport<br />

aux autres afin de replacer l’individu des Pradelles au sein de notre échantillon de<br />

comparaison.<br />

o Écarts-types et moyennes pondérés<br />

Pour l’étude du temporal LP01-D8 #RemH02 nous n’avons accès, avec la thèse<br />

d’Elyaqtine (1995), pour ce qui est de la base de données de référence des Hommes<br />

actuels, qu’aux effectifs (n), moyennes (m) et écart-types (s) de chacun des cinq<br />

échantillons (esquimau, africain, européen, australien, asiatique), mais non de<br />

l’ensemble des Hommes actuels. Cependant, le calcul des distances probabilistes<br />

nécessite soit les données individuelles, soit les effectifs, moyennes et écart-types de<br />

l’ensemble de la population. Nous avons donc regroupé tous ces échantillons pour n'en<br />

faire qu'un qui sera alors, en faisant une hypothèse, assimilable à une population<br />

d’Hommes actuels.<br />

Par exemple : si nous avons trois échantillons dont nous connaissons n1, n2, n3,<br />

m1, m2, m3, s1, s2, s3. Nous faisons l'hypothèse que ces échantillons peuvent être<br />

regroupés, c'est une hypothèse forte en statistiques et qui peut avoir des conséquences<br />

sur la suite (Lamotte, 1971 : 79).<br />

La moyenne des trois échantillons réunis est :<br />

C'est la moyenne pondérée des moyennes.<br />

71


Étude morphométrique<br />

Pour l'écart-type moyen (pondéré également), il faut utiliser la formule suivante<br />

basée sur le théorème de Huygens (avec m la moyenne calculée précédemment) :<br />

72


3. Résultats<br />

3.1. La voûte crânienne<br />

3.1.1. Frontal<br />

3.1.1.1. Fragment de frontal à droite LP05-E12 #H10 (figure 19)<br />

État de conservation :<br />

Étude morphométrique<br />

Ce fragment présente de nombreuses petites traces de manganèse et sur le bord<br />

supérieur se trouvent en deux endroits des cassures récentes de couleur blanche.<br />

sur 18,2 mm.<br />

Il mesure 25,3 mm de long sur 20,4 mm de large. Le bord orbitaire est conservé<br />

Figure 19 : Fragment de frontal LP05-E12 # H10.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

mature.<br />

Les dimensions du fragment laissent supposer qu’il a atteint sa morphologie<br />

C<br />

73


Description :<br />

Étude morphométrique<br />

Face exocrânienne : La partie conservée du torus est assez marquée. Elle est régulière,<br />

lisse mais piquetée de petits foramens.<br />

Le bord orbitaire est fin et sa convexité est peu importante, ce en quoi il diffère<br />

beaucoup du bord orbitaire large et haut d’autres Néandertaliens tels que la Chapelle-<br />

aux-Saints 1.<br />

En arrière du bord supra-orbitaire, la surface médiale est plane et lisse. Elle est<br />

bordée médialement par une fracture nette et en arrière par une encoche. La surface<br />

latérale, quant à elle, est légèrement concave avec une remontée postérieure annonçant<br />

la partie squameuse du frontal. Le torus y est légèrement plus marqué.<br />

Face orbitaire : La surface orbitaire est plus irrégulière. Elle présente un léger relief<br />

sur le plafond de l’orbite qui correspond à la partie située supéro-médialement à la<br />

suture zygomatico-frontal. Le fragment forme une concavité décalée latéralement. On<br />

remarque la présence d’un petit écrasement d’origine anthropique sur le bord postéro-<br />

interne du côté médial.<br />

Épaisseur : Les tables externes et internes sont fines et la table interne s’épaissit<br />

médialement. Le diploé est très épais, mesurant de 5 à 6,5 mm, mais n’est pas parcouru<br />

par le sinus frontal. D’après Tillier (1977), les sinus frontaux des Néandertaliens<br />

s’étendent de manière variable au dessus des orbites, n’allant toutefois que très<br />

rarement jusqu’au trois-quarts de la longueur orbitaire, ce qui est le cas à la Ferrassie 1.<br />

Sur les autres spécimens, il n’atteint pas forcément la moitié de celle-ci. C’est pourquoi<br />

sur un fragment latéral tel que celui des Pradelles, nous n’observons pas le sinus frontal.<br />

3.1.2. Pariétal<br />

3.1.2.1. Fragment antéro-supérieur de pariétal LP02-E12 #2 (figure 20)<br />

État de conservation : Cette pièce est dans un bon état de conservation malgré<br />

quelques petites taches de manganèse qui l’affectent sur sa face endocrânienne.<br />

C’est un triangle de 17,8 mm de base (axe antéro-postérieur) pour 23,1 mm de<br />

hauteur (axe médio-latéral).<br />

74


Étude morphométrique<br />

Figure 20 : Fragment de pariétal LP02-E12 #2.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : position sur le crâne, mais non latéralisé.<br />

État de maturation :<br />

L’os est très compact et le diploé non visible, ce qui nous laisse supposer qu’il<br />

appartenait à un individu immature.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : La face exocrânienne n’est pas lisse, sa surface est piquetée de<br />

foramens, ce que l’on observe sur quasiment tous les fragments de pariétaux découverts<br />

aux Pradelles.<br />

Face endocrânienne : On remarque la présence de la demi-gouttière du sinus sagittal<br />

supérieur. Latéralement, il y a deux autres fossettes séparées entre elles par un relief.<br />

Quelques fines empreintes de vascularisation se dirigent vers la suture, elles se divisent<br />

et s’anastomosent. De par leur localisation, elles doivent provenir d’une branche issue du<br />

rameau bregmatique.<br />

Suture : La suture sagittale est présente sur 17,8 mm et est engrenée de type 4 (Broca,<br />

1875).<br />

Épaisseur : L’os, très dense, ne laisse pas apercevoir le diploé. Son épaisseur varie de 3<br />

à 5 mm.<br />

C<br />

75


Étude morphométrique<br />

3.1.2.2. Fragment postéro-supérieur de pariétal LP02-E12 #5 (figure 21)<br />

État de conservation :<br />

La face exocrânienne présente un petit décollement de la table externe sur un des<br />

bords sans suture et une longue fissure radiaire qui sont dus à la fracturation de l’os à<br />

l’état frais. La face endocrânienne porte elle aussi quelques stigmates taphonomiques :<br />

une partie de l’extrémité antérieure de la table interne a disparu par décollement. La<br />

pièce est cependant dans un bon état général de conservation.<br />

De forme grossièrement triangulaire, elle mesure 31,6 mm de base (axe antéro-<br />

postérieur) sur 37,1 mm de hauteur (axe médio-latéral).<br />

Détermination :<br />

La forme de la suture avec une forte indentation laisse deviner l’emplacement<br />

d’un ancien os surnuméraire. De plus, la présence d’un sillon d’un sinus le long de cette<br />

suture permet de positionner cette pièce postérieurement le long de la suture sagittale.<br />

Figure 21 : Fragment de pariétal LP02-E12 #5.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne, non précise.<br />

C<br />

76


État de maturation :<br />

Étude morphométrique<br />

L’os est fin et très compact ne montrant que peu de diploé. Il appartient sans<br />

doute à un individu immature.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : La surface de la pièce est irrégulière et porte de nombreux petits<br />

foramens ainsi que des sillons vasculaires linéaires perpendiculaires à la suture. Il n’y a<br />

pas d’autres reliefs, mise à part une très légère convexité au centre de la pièce.<br />

Face endocrânienne : On remarque le long de la suture un relief continu et plus ou<br />

moins marqué, le bord du sinus longitudinal.<br />

De plus, il existe quelques foramens le long de la suture ainsi qu’un autre décalé<br />

antérieurement. De nombreuses empreintes de fins sillons vasculaires se dirigent vers la<br />

suture en se divisant mais ne permettent pas de latéraliser la pièce.<br />

Suture : La suture sagittale court sur 31,6 mm à la base du fragment et son indentation<br />

est de type 2 à 3 d’après la classification de Broca (1875). Elle semble border un os<br />

surnuméraire.<br />

Épaisseur : L’épaisseur de l’os varie de 4,5 à 5 mm.<br />

3.1.2.3. Fragment de postéro-inférieur de pariétal droit LP04-D12 #314<br />

(figure 22)<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce est dans un très bon état de conservation. Sa surface externe est lisse<br />

et sans altération. Quant à la face endocrânienne, on observe la disparition de la table<br />

interne dans la partie antérieure du fragment, suite à une fracturation sur os frais.<br />

postérieur).<br />

Elle mesure 51,9 mm de long (axe médio-latéral) sur 29 mm de large (axe antéro-<br />

77


Étude morphométrique<br />

Figure 22 : Fragment de pariétal droit LP04-D12 #314.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

Cette pièce semble avoir atteint sa maturité osseuse.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : Les deux tiers supérieurs de la pièce sont piquetés de petits<br />

foramens, phénomène que l’on a observé sur une grande partie des restes de pariétaux<br />

des Pradelles. Ce piquetage est assez espacé inférieurement et devient de plus en plus<br />

condensé supérieurement.<br />

Le tiers inférieur du fragment est quant à lui très lisse. Cependant, dans l’angle<br />

postéro-inférieur, on remarque une zone avec des reliefs un peu au-dessus de<br />

l’emplacement de l’astérion. Ceux-ci sont formés de deux courtes crêtes partant de<br />

l’angle.<br />

Face endocrânienne : Des reliefs endocrâniens se trouvent le long de la suture, mais<br />

on ne peut observer la partie antérieure du fragment, ayant disparu par la desquamation.<br />

Une forte convexité délimitant une fosse longe la moitié inférieure de la suture.<br />

De nombreuses empreintes vasculaires plus ou moins marquées se retrouvent sur<br />

cette face, les plus supérieures étant assez anastomosés. Un sillon dans la partie<br />

supérieure se dirige de bas en haut et vers l’arrière, correspondant à un rameau de la<br />

branche lambdatique. De très fins sillons vasculaires plongent dans l’angle postéro-<br />

inférieur de la pièce.<br />

C<br />

78


Étude morphométrique<br />

Suture : La suture lambdoïde court sur 43,3 mm, c'est-à-dire sur quasiment tout le bord<br />

postérieur du fragment. Elle est engrenée et se fait au profit de l’occipital sur sa face<br />

externe. Dans la partie supérieure, les indentations sont très nombreuses et fines de<br />

type 3 à 4 (Broca, 1875).<br />

Il y avait très probablement des os surnuméraires dont un important au milieu<br />

du bord suturaire.<br />

Épaisseur : Le diploé est très peu épais. Son épaisseur varie de 4,5 à 7,5 mm.<br />

3.1.2.4. Fragment postéro-inférieur de pariétal droit LP04-D12 #718 et #719<br />

(figure 23)<br />

État de conservation :<br />

La table externe a disparu très superficiellement en quelques endroits du<br />

fragment antérieur (#719), beaucoup plus profondément sur le fragment postérieur<br />

(#718). La zone antéro-inférieure porte des traces de manganèse.<br />

Le bord supérieur des deux vestiges à été fracturé au profit de la table externe, le<br />

biseau de fracture mesurant jusqu’à 7 mm de large est légèrement émoussé.<br />

L’ensemble formé est un triangle à base courbe de 51,9 mm de long (axe médio-<br />

latéral) pour 30,3 mm de haut (axe allant de l’antéro-supérieur au postéro-inférieur).<br />

Figure 23 : Fragment de pariétal droit LP04-D12 #718-719.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

C<br />

79


État de maturation :<br />

mature.<br />

Étude morphométrique<br />

De par son importante épaisseur, cette pièce peut être attribuée à un individu<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : Le fragment postérieur (#718) présente un piquetage semblable à<br />

celui observé sur d’autres fragments de pariétaux de la collection des Pradelles. La pièce<br />

est régulièrement convexe, mis à part le tiers inférieur où s’insère le muscle temporal (m.<br />

temporalis).<br />

Sur le vestige antérieur (#719), à environ 3 mm du bord inférieur, se trouvent<br />

deux foramens de tailles très différentes. Le premier, juste en avant de la ligne de<br />

fracture est très petit. Le second, plus en avant est large et regarde vers l’avant et vers le<br />

bas.<br />

Dans la partie antéro-inférieure se trouvent de nombreux sillons en éventail<br />

mesurant environ 10 mm de long, qui correspondent à la zone d’articulation avec la<br />

partie squameuse de l’os temporal.<br />

Face endocrânienne : La face endocrânienne porte en son centre une très nette<br />

dépression circulaire de 12,5 mm de diamètre. Cette dépression est une empreinte des<br />

circonvolutions céphaliques, généralement très marquées dans cette zone. Elle est<br />

bordée inférieurement par un sillon qui traverse la pièce de l’avant vers l’arrière et du<br />

bas vers le haut, presque parallèle au bord suturaire. Il correspond à une branche du<br />

rameau lambdatique qui se rétrécit vers l’arrière et devient alors plus superficiel.<br />

Suture : La suture lambdoïde conservée sur environ 32 mm présente une indentation de<br />

type 4 (Broca, 1875).<br />

Épaisseur : La pièce, assez épaisse, a une répartition équivalente en table externe,<br />

interne et diploé. L’épaisseur totale varie entre 4,2 et 7 mm.<br />

24)<br />

3.1.2.5. Fragment postéro-supérieur de pariétal droit LP06-C9 #959 (figure<br />

État de conservation :<br />

Il est dans un bon état de conservation. Des fissures partent du bord supérieur et<br />

du bord inférieur et traversent la pièce de part en part.<br />

De forme trapézoïde, ce vestige mesure 39,1 mm de long (axe antéro-postérieur)<br />

sur 35,4 mm de large (axe médio-latéral).<br />

80


Étude morphométrique<br />

Figure 24 : Fragment de pariétal droit LP06-C9 #959.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

L’épaisseur de l’os nous permet de supposer qu’il appartenait sans doute à un<br />

individu mature.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : La surface exocrânienne est piquetée de nombreux petits<br />

foramens. Dans la partie postérieure de la pièce, il y a un petit enfoncement de la table<br />

externe, d’origine traumatique mais sans grande conséquence sur l’intégrité physique de<br />

l’individu car l’os s’est reformé. Cet enfoncement mesure 8,4 mm sur 6,7 mm et est formé<br />

de trois petites dépressions plus ou moins marquées, séparées entre elles par des crêtes<br />

superficielles.<br />

Le reste de la surface de l’os est marqué par de légers reliefs.<br />

Face endocrânienne : La face endocrânienne laisse voir le sillon du sinus longitudinal<br />

bordant latéralement la suture sagittale. Le rebord du sillon se prolonge tout le long du<br />

bord supérieur du fragment. La zone de fracture est donc très proche de l’emplacement<br />

de la suture sagittale.<br />

Les empreintes du système méningé sont observables à la surface de l’os. Le<br />

fragment correspondant à une partie postérieure d’un pariétal, ce sont alors des sillons<br />

C<br />

81


Étude morphométrique<br />

appartenant aux rameaux obélique ou lambdatique. Les branches postérieures sont<br />

assez marquées alors que les autres sont plus superficielles.<br />

Suture : Sur 17,4 mm de long se trouve la suture sagittale qui présente une courte<br />

indentation de type 2 (Broca, 1875).<br />

Épaisseur : Les bords du fragment présentent assez peu de diploé. L’os mesure 5 mm<br />

d’épaisseur.<br />

25)<br />

3.1.2.6. Fragment antéro-inférieur de pariétal droit LP06-C10 #535 (figure<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce se compose de sept fragments recollés formant un ensemble de 50 mm<br />

de long (axe supéro-inférieur) pour 39 mm de large (axe antéro-postérieur). On observe<br />

une encoche conchoïdale sur le bord opposé à la suture ainsi qu’un enlèvement<br />

anthropique dans l’angle postéro-inférieur. De plus, des stries de découpe sont présentes<br />

le long de la suture sur la face exocrânienne. Des fissures parcourent la pièce du bord<br />

postérieur au bord antérieur.<br />

Figure 25 : Fragment de pariétal droit LP06-C10 #535.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

C<br />

82


État de maturation :<br />

L’épaisseur de l’os plaide en faveur d’un individu mature.<br />

Description :<br />

Étude morphométrique<br />

Face exocrânienne : La partie supérieure du vestige est régulièrement convexe. La<br />

partie inférieure est piquetée et plus plane, mis à part un relief traversant la pièce<br />

perpendiculairement à la suture : une des lignes temporales.<br />

Face endocrânienne : La face endocrânienne porte un grand sillon correspondant à la<br />

branche antérieure du réseau méningé moyen ou au rameau bregmatique issu de cette<br />

branche. Il traverse toute la pièce, du bas vers le haut et de l’avant vers l’arrière. De ce<br />

sillon partent de nombreuses ramifications qui s’anastomosent et qui sont assez<br />

superficielles, sauf dans l’angle antéro-supérieur où elles sont plus marquées.<br />

Des crêtes en Y séparent trois fosses, deux supérieures et une inférieure : les<br />

empreintes des circonvolutions du cerveau. Ces crêtes corresponderaient au sillon latéral<br />

(ou scissure de Sylvius).<br />

Suture : La suture coronale mesure 47 mm et possède une indentation très nette et<br />

complexe de type 4 (Broca, 1875), elle n’est au dépend d’aucune table. Des os suturaires<br />

se trouvent dans la moitié inférieure.<br />

Épaisseur : La pièce mesure 4 à 6 mm d’épaisseur et la proportion diploé/os compact est<br />

variable selon les bords.<br />

26)<br />

3.1.2.7. Fragment postéro-inférieur de pariétal droit LP07-Z7 #1092 (figure<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce, formée de trois fragments recollés, est dans un très mauvais état de<br />

conservation. La surface exocrânienne est totalement exfoliée et la face endocrânienne<br />

est quasiment entièrement recouverte d’une fine couche de calcite. Elle mesure au total<br />

32 mm de long (axe antéro-postérieur) pour 24 mm de large (axe médio-latéral).<br />

83


Étude morphométrique<br />

Figure 26 : Fragment de pariétal droit LP07-Z7 #1092.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

Nous ne pouvons le déterminer de manière sûre bien qu’il ne nous paraisse pas<br />

particulièrement fin pour avoir appartenu à un individu immature.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : Il y a un petit foramen en position postéro-supérieure.<br />

Face endocrânienne : Sur la face endocrânienne au niveau de l’angle postérieur, on<br />

peut remarquer la présence de sillons du réseau méningé correspondant, par leur<br />

emplacement, à des ramifications du rameau lambdatique. Une fosse se trouve au<br />

niveau du bord squamosal, en avant de l’extrémité postérieure du fragment.<br />

Suture : On observe sur environ 15 mm une suture lambdoïde légèrement engrenée de<br />

type 2 ou 3 (Broca, 1875) et à l’extrémité du même bord une suture mastoïdienne de type<br />

squamosale ou de type 1 d’après Broca (1875), sur 7,5 mm, qui se fait au dépend de la<br />

table externe.<br />

Épaisseur : On aperçoit le diploé, assez fin, qui s’épaissit cependant au niveau de la<br />

suture mastoïdienne. Son épaisseur varie de 3 à 5,5 mm.<br />

C<br />

84


Étude morphométrique<br />

3.1.2.8. Fragment postérieur de pariétal droit LP07-C12 #812 et LP09-<br />

C11/D11 #H12 (figure 27)<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce est formée de plusieurs fragments recollés, formant un ensemble de<br />

49 mm de long sur 33,4 mm de large. La moitié de la table interne a disparue et le diploé<br />

y est visible.<br />

Figure 27 : Fragment de pariétal droit LP07-C12 #812 et LP09-C11/D11 #H12.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

mature.<br />

L’ossement, assez épais (jusqu’à 7 mm d’épaisseur), appartiendrait à un individu<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : La surface est régulière et piquetée de petits foramens. Elle ne<br />

présente aucun relief particulier sauf quelques sillons partant du bord de suture.<br />

Face endocrânienne : La surface interne n’est visible que sur la moitié de la pièce. On<br />

remarque la présence de deux paquets vasculaires parallèles à la suture lambdoïde,<br />

chacun d’entre eux se divisant en deux branches. Quelques foramens sont visibles.<br />

C<br />

85


Étude morphométrique<br />

On note une convexité parallèle au bord de suture, bien qu’un peu à distance,<br />

bordant le sillon du sinus sigmoïde.<br />

Suture : La suture engrenée de type 3 (Broca, 1875) ressemble à la suture lambdoïde et<br />

forme un angle. Ses côtés mesurent 16 mm et 8,7 mm.<br />

Épaisseur : L’os est épais, faisant 7 mm. Le diploé occupe une partie importante de<br />

cette épaisseur.<br />

3.1.2.9. Fragment centro-médial de pariétal droit LP10-C13 #107, #108,<br />

#109 et LP10-C12 #1354 (figure 28)<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce se compose de cinq fragments correspondant à quatre restes<br />

coordonnés à la fouille. La face exocrânienne présente des plages de manganèse et est<br />

très craquelée. De nombreuses fissures s’observent sur l’ensemble de la pièce. On<br />

remarque des stries de découpe sur la face exocrânienne d’une grande partie de la pièce.<br />

Elle mesure 63 mm supéro-inférieurement et 43,6 mm antéro-postérieurement.<br />

Figure 28 : Fragment de pariétal droit LP10-C13 #107, 108, 109 et LP10-C12 #1354.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

C<br />

86


État de maturation :<br />

Étude morphométrique<br />

La très forte épaisseur de l’os nous indique qu’il est attribuable à un individu<br />

mature robuste.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : La pièce, régulièrement convexe, ne possède pas de reliefs<br />

particuliers. Il y a toutefois un léger piquetage dans son tiers supérieur.<br />

Face endocrânienne : Elle présente les empreintes des reliefs céphaliques, dont une<br />

dépression circulaire sur le fragment #109, près du bord supérieur, probablement une<br />

fossette granulaire (Grimaud-Hervé, 1997 : 41). Le relief formant l’une des crêtes<br />

délimitant le sinus sagittal supérieur s’observe sur le fragment #107 (figure 29).<br />

Figure 29 : Empreintes du réseau vasculaire et des reliefs endocrâniens du pariétal LP10-<br />

C13 #107-108-109 et LP10-C12 #1354.<br />

FG : Fossette granulaire, RBp : rameau bregmatique postérieur, SSLS : sillon du sinus<br />

longitudinal supérieur.<br />

Des empreintes de paquets vasculo-nerveux traversent la pièce, se dirigeant vers<br />

le haut et l’arrière (figure 29). Ce sont deux branches du rameau bregmatique postérieur<br />

qui, tout comme sur le pariétal immature LP07-C10 #790, s’arrêtent postérieurement à<br />

la fossette granulaire. Quelques sillons anastomosés se trouvent dans l’angle postéro-<br />

inférieur de la pièce.<br />

Épaisseur : Le diploé est très épais. Cela ne semble pas être dû à une hyperostose<br />

porotique (qui conduit à un élargissement du diploé) car une autre conséquence de cette<br />

pathologie est la présence d’une table externe poreuse (Ortner, 2003 : 56), ce que l’on<br />

n’observe pas sur cet ossement. Ce diploé épais est donc peut-être un exemple de la<br />

variabilité néandertalienne.<br />

87


Étude morphométrique<br />

L’os s’épaissit très nettement dans la moitié inférieure du fragment, mesurant<br />

jusqu’à 10 mm d’épaisseur. Fragment inférieur d’un frontal et d’un pariétal droit LP05-<br />

D12 #1053, #1059 et #1069 (figure 30)<br />

État de conservation :<br />

La surface endocrânienne est relativement lisse mais porte des traces de<br />

manganèse. Elle est recouverte à certains endroits par une fine couche de calcite se<br />

superposant au manganèse. La moitié de la table interne du fragment de frontal a<br />

disparu par décollement suite à la fracturation et, dans le tiers postérieur, une plage<br />

ovalaire d’environ 5,7 mm de long montre une disparition de la surface externe. La face<br />

exocrânienne, quant à elle, est bien conservée quoique présentant quelques fissures<br />

perpendiculaires à la suture coronale. Un peu de manganèse recouvre une partie du<br />

fragment le plus postérieur (#1069), sans dépasser sur le fragment central. On peut<br />

aussi observer des stries de découpe de part et d’autre de cette dernière. La fracturation<br />

a donc eu lieu après que les stries de découpe soient réalisées mais avant le dépôt du<br />

manganèse.<br />

L’ensemble de la pièce mesure 99,4 mm de long (axe supéro-inférieur) sur 40 mm<br />

de large (axe antéro-postérieur).<br />

Figure 30 : Fragment de pariétal droit LP05-D12 #1053-1059-1069.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

Du fait de la faible épaisseur de l’os et de sa morphologie, cette pièce appartenait<br />

probablement à un individu immature.<br />

C<br />

88


Description :<br />

Étude morphométrique<br />

Face exocrânienne : Le long de la pièce et parallèlement au bord supérieur court la<br />

ligne temporale inférieure, en-dessous de laquelle la surface osseuse du pariétal est<br />

irrégulière. Cette surface présente des crêtes et des sillons sub-verticaux en éventail qui<br />

partent du bord courbe squamosal : la zone d’articulation avec la partie squameuse du<br />

temporal. La partie postérieure du fragment de frontal est convexe vers l’avant et vers le<br />

bas.<br />

De courts sillons vasculaires sub-parallèles à la suture coronale sont situés dans<br />

la partie inférieure du fragment. Une autre empreinte d’un sillon vasculaire, très net et<br />

beaucoup plus long, traverse la pièce à son extrémité antérieure. Il se dirige vers<br />

l’arrière et vers le haut et se divise en son centre, formant une seconde branche plus<br />

antérieure moins marquée. Ce sillon correspond à un rameau de l’artère temporale<br />

superficielle (a. temporalis superficialis). Plus en avant, on retrouve deux fines striations<br />

parallèles et sinueuses, distantes l’une de l’autre d’environ 1 à 1,5 mm. Ce sont les<br />

extrémités des rameaux de la veine temporale superficielle (vv. temporales superficiales)<br />

car elles plongent dans deux petits foramens. Toutes ces empreintes sont très marquées<br />

car les vaisseaux correspondant se situent sur l’aponévrose épicrânienne et non sur le<br />

muscle temporal, elles sont donc en contact proche avec l’os.<br />

Au milieu du fragment le plus postérieur (#1069), on remarque la présence d’une<br />

petite dépression naturelle. Enfin, au centre de la pièce se trouve un foramen qui<br />

regarde vers le bas et légèrement vers l’arrière.<br />

Face endocrânienne : Traversant le fragment central, on observe le départ de la<br />

branche antérieure du réseau méningé moyen, sub-parallèlement à la suture coronale.<br />

Un autre sillon longe aussi la suture, séparé du premier par une crête.<br />

Les reliefs encéphaliques sont très marqués. On remarque dans la moitié<br />

inférieure du fragment de frontal quelques reliefs et, à environ 16 mm de la suture, se<br />

trouve une dépression limitée de chaque côté par un relief. La partie proche de la suture<br />

est beaucoup plus plane. Plus en arrière, sur le fragment postérieur (#1069), se trouvent<br />

trois fosses dont deux le long du bord supérieur, séparés par une crête. Les crêtes<br />

inférieures correspondent au sillon latéral (sulcus lateralis).<br />

Suture : La suture coronale séparant deux des trois fragments présente une fine<br />

indentation de type 3 (Broca, 1875) sur la face externe où elle est au profit du pariétal.<br />

Épaisseur : L’os est compact et le diploé mince au niveau des fragments de pariétaux.<br />

Cependant, le diploé deviens moins dense vers l’avant du fragment de frontal. Son<br />

épaisseur varie de 4 à 6 mm.<br />

89


Étude morphométrique<br />

3.1.2.10. Fragment antéro-inférieur (?) de pariétal droit LP07-C11 #44<br />

(figure 31)<br />

État de conservation :<br />

Les deux faces du fragment sont très mal conservées à cause d’une intense<br />

exfoliation. Il mesure 48,7 mm de long (axe supéro-inférieur) sur 26,5 mm de large (axe<br />

antéro-postérieur).<br />

Détermination :<br />

Le bord le plus grand du fragment est constitué par une suture longée, sur sa face<br />

endocrânienne, par l’empreinte des vaisseaux du réseau méningé moyen. C’est la suture<br />

coronale dans sa partie inférieure, les indentations se faisant au profit de la table<br />

externe. La ramification se dirigeant vers le haut, le fragment peut donc être latéralisé<br />

en pariétal droit.<br />

Mais il faut rester prudent quant à la diagnose de cette pièce car elle a été<br />

découverte à proximité d’un certain nombre de restes crâniens d’ongulés de taille 3-4<br />

immatures présentant des atteintes de surface identiques. Toutefois, l’hypothèse la plus<br />

simple est de la considérer dans les collections paléoanthropologiques.<br />

Figure 31 : Fragment de pariétal droit LP07-C11 #44.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

C<br />

90


État de maturation :<br />

immature.<br />

Étude morphométrique<br />

Cette pièce est très fine et correspond probablement à un fragment d’os<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : À cause de l’exfoliation de la pièce, il ne reste plus que quelques<br />

petites plages où l’on peut observer la surface externe de l’os qui présente un intense<br />

piquetage.<br />

Face endocrânienne : Sur la face endocrânienne, bien qu’elle soit aussi très atteinte<br />

taphonomiquement, on distingue nettement les reliefs dus aux circonvolutions<br />

encéphaliques et aux empreintes des vaisseaux méningés. Deux de ces dernières sont<br />

parallèles au bord suturaire. L’un des rameaux est très proche du bord et l’autre,<br />

beaucoup plus marqué, se dirige vers le haut et vers l’arrière. Ces deux empreintes<br />

correspondent à la branche antérieure du système méningé moyen.<br />

On remarque deux zones principales portant des dépressions liées aux reliefs<br />

cérébraux. La première zone est petite et circulaire située en haut de la pièce, entre les<br />

deux branches méningés. La deuxième, localisée dans l’angle postéro-inférieur, est plus<br />

large et comporte plusieurs dépressions marquées séparées par des crêtes correspondant<br />

peut-être au sillon central (Grimaud-Hervé, 1997 : 251), mais compte tenu des atteintes<br />

taphonomiques, nous ne pouvons en être sûre.<br />

Suture : Les indentations de la suture coronale se font au profit de la table externe.<br />

Elles sont de type 2 (Broca, 1875) et présentent une nette orientation oblique du haut<br />

vers le bas.<br />

Épaisseur : L’os est compact et dense. Son épaisseur est de 4 mm.<br />

3.1.2.11. Fragment antéro-médial de pariétal gauche LP07-C10 #790<br />

(figure 32)<br />

État de conservation :<br />

Ce vestige est assez bien conservé malgré les lignes de fracture antéro-<br />

postérieures et les fissures qui l’affectent. Il mesure 78,5 mm supéro-inférieurement sur<br />

71,2 mm antéro-postérieurement.<br />

On remarque la présence de quelques traces de manganèse, de petites plages où<br />

la couche superficielle de l’os a disparu ainsi que de nombreuses stries de découpe.<br />

La cassure inférieure se situe au-dessus du bord temporal mais sous la ligne<br />

temporale inférieure.<br />

Un fragment d’os a été prélevé au niveau de la jonction des deux fragments<br />

principaux, au milieu du bord postérieur, afin de réaliser de futures analyses<br />

paléogénétiques.<br />

91


Étude morphométrique<br />

Figure 32 : Fragment de pariétal gauche LP07-C10 #790.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

La faible épaisseur de l’os suggère que ce fragment appartenait à un individu<br />

immature. Toutefois, on distingue très nettement la table externe, la table interne et le<br />

diploé, ce qui est peu fréquent chez les individus immatures, mais que l’on retrouve<br />

cependant sur les fragments de pariétal droit LP05-D12 #1053 et #1069.<br />

Certains auteurs proposent de mesurer l’épaisseur des parois crâniennes (par<br />

exemple au niveau des bosses pariétales et du bregma) afin d’attribuer un âge au décès<br />

approximatif, généralement par tranche d’âge (Arsuaga et al., 1997, 1999 ; Minugh-<br />

Purvis et al., 2000). Toutefois, d’autres auteurs soulignent la très forte variabilité de<br />

l’épaisseur des os du crâne qui empêche toute corrélation évidente entre celle-ci et l’âge<br />

au décès (Heim, 1982 ; Coqueugniot et al., 1996).<br />

Nous avons réuni des données de la littérature sur les épaisseurs mesurées au<br />

bregma (tableau 5) sans prendre en compte les mesures pour lesquelles la localisation<br />

exacte n’est pas précisée ou est différente de celle préconisée par Twiesselmann (1941).<br />

C<br />

92


Individu<br />

Âge au décès<br />

Épaisseur au<br />

bregma (mm)<br />

Individu<br />

LP07-C10<br />

#790<br />

Hortus 1<br />

Ibis 1<br />

Pech de<br />

l'Azé 2<br />

Roc-de-<br />

Marsal 3<br />

La Chaise<br />

S15 4<br />

Étude morphométrique<br />

Gibraltar 2<br />

(Devil's<br />

Tower) 5<br />

Engis 2 5<br />

(0-7 mois) (2 ans) 3 ans 3-6 ans 5 ans 5-6 ans<br />

4 0,7 2 2,8 4 3,5 2,5<br />

Krapina<br />

1 6<br />

La Chaise<br />

S51d 7<br />

La Chaise<br />

S51g 7<br />

La Chaise<br />

BD22 7<br />

La Ferrassie<br />

3 8<br />

Obi-<br />

Rakhmat 1 9<br />

Âge au décès 6-8 ans 7-8 ans 7-8 ans 10 ans 10 ans 9-12 ans<br />

Épaisseur au<br />

bregma (mm)<br />

5 2,5 2 4,5 2,2-3,5 4,5<br />

Tableau 5 : Épaisseur au bregma et âge au décès estimé d’enfants néandertaliens.<br />

1 : de Lumley, 1973 ; 2 : Ferembach, 1970 ; 3 : Madre-Dupouy, 1992 ; 4 : Coqueugniot et al., 1996 ; 5 :<br />

Tillier, 1982 ; 6 : Minugh-Purvis et al., 2000 ; 7 : Teilhol, 2002 ; 8 : Heim, 1982 ; 9 : Glantz et al. 2008.<br />

Nous pouvons ainsi remarquer que les épaisseurs au bregma ne suivent pas une<br />

tendance régulière selon les âges au décès estimés, mais sont extrêmement variables<br />

(tableau 5). Par exemple, pour un âge au décès estimé aux environs de 7-8 ans, le crâne<br />

de Krapina 1 a une épaisseur de 5 mm et celui de la Chaise AS 51g de 2 mm. De plus, les<br />

âges au décès présentés n’ont pas tous été déterminés de manière identique. Nous<br />

considèrerons donc que nous ne sommes pas en mesure d’attribuer un âge au décès basé<br />

sur cette méthode pour le fragment de pariétal des Pradelles.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : On remarque la présence de nombreux petits foramens<br />

vasculaires sur toute la face externe de l’os, dirigés vers l’arrière et vers le bas. Le bord<br />

supérieur est lui aussi piqueté mais il n’y a pas de foramen pariétal car la pièce se situe<br />

trop antérieurement sur le crâne pour le porter si celui-ci existe. Toutefois, quasiment<br />

aucun pariétal néandertalien ne possèderait de foramen pariétal (Heim, 1976 : 182 ;<br />

Wolpoff et al., 1981 ; Condemi, 1992 : 43 ; Dean et al., 1998 ; Verna, 2006 : 158).<br />

Cette pièce a subi d’importantes déformations taphonomiques, on peut cependant<br />

observer des reliefs marqués. La partie post-bregmatique est plane sur environ 20 mm et<br />

on trouve en arrière une convexité très nette dans le plan sagittal, un peu plus atténuée<br />

dans le plan frontal. Un méplat post-bregmatique plus ou moins marqué a aussi été<br />

décrit sur un certain nombre de pariétaux néandertaliens comme Subalyuk 2, Krapina 1<br />

ou La Quina LQ18 (Pap et al., 1996 ; Minugh-Purvis et al., 2000 ; Verna, 2006 : 466),<br />

mais aussi sur des pariétaux d’enfants actuels (Minugh-Purvis et al., 2000). Ce caractère<br />

n’est donc pas spécifique aux Néandertaliens.<br />

Sous le méplat post-bregmatique, il y a une autre convexité, parallèle à la suture<br />

coronale, et cette fois très marquée dans le plan frontal.<br />

On devine la présence de la ligne temporale inférieure qui délimite<br />

supérieurement une zone irrégulière, mais on ne voit pas de ligne temporale supérieure.<br />

L’expression de la ligne temporale supérieure est très variable selon les individus, c’est<br />

le cas par exemple à Vindija où elle est absente sur certains fragments et marquée sur<br />

d’autres (Wolpoff et al., 1981).<br />

93


Étude morphométrique<br />

Au niveau de l’extrémité postéro-inférieure du fragment se trouve la partie<br />

antérieure de la bosse pariétale. La courbure dans l’axe frontal de ce pariétal est plus<br />

importante que celle dans l’axe transversal. Cependant, ces observations peuvent être<br />

faussées par les déformations taphonomiques ayant atteint ce pariétal.<br />

Face endocrânienne : Sur la face endocrânienne, nous pouvons observer un certain<br />

nombre de sillons vasculaires méningés moyens (figure 33A). La présence de ces<br />

empreintes est due à l’étroit rapport existant entre la dure-mère et la table interne. Il<br />

existe cependant assez peu de données pour décrire la variabilité du réseau méningé<br />

(Grimaud-Hervé, 1997 ; Bruner et Manzi, 2008). On cote généralement ce système en<br />

termes de dérivation de la branche moyenne (obélique) à partir des branches antérieure<br />

(bregmatique) ou postérieure (lamdatique) (figure 33A).<br />

Figure 33 : Empreintes du réseau vasculaire et des reliefs endocrâniens du pariétal<br />

LP07-C10 #790.<br />

A : Empreintes visibles sur la face endocrâniennes, B : vaisseaux visibles sur la radiographie. FG :<br />

Fossette granulaire, RBa : rameau bregmatique antérieur, RBp : rameau bregmatique postérieur,<br />

RO : rameau obélique, SPC : sillon central, SC : sillon central, SSLS : sillon du sinus longitudinal<br />

supérieur, VD : veine diploïque.<br />

B<br />

A<br />

94


Étude morphométrique<br />

Au niveau du bord inféro-antérieur du fragment part la branche antérieure du<br />

réseau vasculaire. Elle se divise en trois ramifications de l’antérieur vers le postérieur<br />

(figure 33A) : le rameau bregmatique antérieur (RBa), le rameau bregmatique postérieur<br />

(RBp) et le rameau obélique (RO).<br />

Le rameau bregmatique antérieur se divise, en son milieu, en deux branches.<br />

L’une longe la suture coronale et se dirige vers le bregma, la deuxième se dirige en<br />

arrière et se termine par une fossette granulaire (fossette de Pacchioni) mesurant 6,5<br />

mm sur 5,5 mm (figure 33A et B: FG). Ces granulations dont l’étiologie reste peu connue,<br />

sont des évaginations de l’arachnoïde dans la dure-mère (Grimaud-Hervé, 1997 : 41). Ce<br />

rameau bregmatique est particulièrement large par rapport aux autres branches du<br />

système méningé. Dans son tiers inférieur, un large sillon se détache du rameau et se<br />

dirige presque perpendiculairement à la suture coronale.<br />

À l’arrière de ce premier rameau de la branche antérieure se trouve le rameau<br />

bregmatique postérieur (figure 33A : RBp). Celui-ci, légèrement plus fin que le premier,<br />

se dirige vers la partie postérieure de la suture sagittale. Il s’en détache dans son tiers<br />

inférieur un premier sillon qui s’anastomose avec le rameau obélique. Dans son tiers<br />

inférieur on note une division du rameau en un sillon antérieur et un sillon postérieur.<br />

Enfin, la troisième subdivision de la branche antérieure est le rameau obélique<br />

(figure 33A : RO). Celui-ci est moins large que les précédents mais présente beaucoup<br />

plus de ramifications. La région centrale du pariétal présente donc un maillage<br />

anastomotique plus complexe que la région antérieure.<br />

La radiographie permet d’observer une veine diploïque assez importante (figure<br />

33B : VD). D’après Hershkovitz (1999), l’élargissement du système veineux diploïque est<br />

sans relation avec le sexe et l’âge des individus mais aurait un support génétique. Une<br />

observation similaire a été faite sur le pariétal néandertalien de Las Pélénos (Scolan et<br />

al., 2011).<br />

Quelques empreintes de reliefs encéphaliques marquent la surface interne du<br />

pariétal (figure 33A). On observe à l’avant du sillon postérieur du rameau bregmatique<br />

antérieur une crête correspondant sur le cerveau au sillon central, qui court jusqu’à la<br />

suture sagittale (figure 33A : SC). Celle-ci est assez longue (environ 45 mm) et large et<br />

correspond à la scission entre le quatrième lobe frontal en avant et le lobule para-central<br />

en arrière. D’après Grimaud-Hervé (1997 : 251), la jonction entre le sillon central et l’axe<br />

inter-hémisphérique chez les Néandertaliens se situe au niveau des 2/5 antérieurs de<br />

l’axe endobregma-endolamda. Sur ce pariétal, on la retrouve légèrement en avant. Une<br />

autre crête, parallèle à celle correspondant au sillon central, lui est légèrement<br />

antérieure, empreinte probable du sillon pré-central (sulcus precentralis).<br />

Dans l’angle postéro-inférieur de cette pièce se trouvent de nombreuses<br />

dépressions correspondant aux circonvolutions céphaliques. Elles sont bordées à l’avant<br />

par une crête large et marquée, empreinte probable du sillon post-central ou post-<br />

rolandique (sulcus post-centralis) (figure 33A : SPC).<br />

95


Étude morphométrique<br />

Le sillon du sinus longitudinal supérieur longe le bord sagittal tout le long du<br />

fragment et mesure en moyenne 2,3 mm de large (figure 33A : SSLS). Sa taille diminue<br />

de l’arrière vers l’avant.<br />

Suture : Les indentations de la suture coronale sont plus ou moins longues mais assez<br />

complexes. Elles présentent le schéma de type 3 supérieurement puis 4 inférieurement<br />

(Broca, 1875). Dans sa partie supérieure, la suture se fait au profit de la table interne et<br />

dans sa partie inférieure, au profit de la table externe.<br />

La suture sagittale présente de courtes indentations, simples mais irrégulières.<br />

Elle est plutôt de type 2 (Broca, 1875). Ce type d’indentation est assez commun au<br />

niveau de la suture sagittale (Hauser et al., 1990). Dans sa partie antérieure elle est au<br />

profit de la table externe sur un vingtaine de millimètres. Dans sa partie postérieure,<br />

elle est au profit de la table interne.<br />

Épaisseur : L’épaisseur de l’os varie de 2 mm (au niveau d’une dépression, à 12 mm<br />

sous la suture sagittale) à 5,5 mm (sur le bord postéro-inférieur). L’épaisseur au bregma<br />

prise selon la méthode préconisée par Twiesselmann (1941), c’est à dire dans le sinus<br />

sagittal supérieur et à 5 mm de la suture coronale, est de 4 mm.<br />

Le diploé est plus ou moins compact selon la zone apparente.<br />

3.1.2.12. Fragment postéro-inférieur de pariétal gauche LP10-C7 #1682<br />

(figure 34)<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce est dans un bon état de conservation, mesurant 39 mm de long (axe<br />

antéro-postérieur) sur 21,2 mm de large (axe médio-latéral).<br />

La fracture en biseau sur os frais se faisant au dépend de la table externe, celle-ci<br />

est moins présente que la table interne.<br />

96


Étude morphométrique<br />

Figure 34 : Fragment de pariétal gauche LP10-C7 #1682.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

Sa faible épaisseur nous laisse penser qu’il s’agit d’un ossement immature.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : La surface exocrânienne est piquetée de foramens vers la suture.<br />

Vers le bord opposé, elle est plutôt striée, ces sillons se retrouvent sur la partie<br />

inférieure des pariétaux, près de l’écaille temporale.<br />

Face endocrânienne : La face endocrânienne présente, dans une dépression<br />

antérieure, de nombreux petits sillons vasculaires qui s’anastomosent. Sa partie<br />

postérieure est irrégulière, plus épaisse et convexe.<br />

Suture : La suture lambdoïde est engrenée, avec des indentations de type 3 (Broca,<br />

1875).<br />

Épaisseur : Au niveau de la suture, l’os est épais, puis s’affine antérieurement. Son<br />

épaisseur maximale est de 5,1 mm.<br />

C<br />

97


3.1.3. Temporal<br />

3.1.3.1. Temporal droit LP01-D8 #H02 (figure 35)<br />

État de conservation :<br />

Étude morphométrique<br />

Ce vestige porte sur sa face externe des concrétions de calcite sous forme d’une<br />

fine pellicule et de plages plus épaisses. Sur la face endocrânienne, ces concrétions ne<br />

sont présentes que sous la forme de petites plages.<br />

Des cassures assez récentes peuvent être observées sur le bord antérieur et sur le<br />

bord supérieur de l’écaille, ainsi que des fissures. Quelques morceaux ont été recollés<br />

suggérant des cassures post-dépositionnelles in situ sans doute dues aux fouilles<br />

clandestines, cette pièce ayant été retrouvée dans leurs déblais. Une partie de l’écaille<br />

ainsi que le processus zygomatique et la région infra-zygomatique sont absents à cause<br />

de cassures assez anciennes.<br />

Il mesure 67,1 mm antéro-postérieurement sur 54,9 mm supéro-inférieurement.<br />

Figure 35 : Temporal droit LP01-D8 #H02.<br />

A : face exocrânienne, B : face inférieure, C : face endocrânienne, D : localisation sur le crâne.<br />

D<br />

98


État de maturation :<br />

Étude morphométrique<br />

L’ossement paraît mature. Cependant, le processus mastoïde semble avoir<br />

terminé sa croissance au niveau de sa largeur et de son épaisseur mais n’en aurait pas<br />

atteint le terme en ce qui concerne sa hauteur (cf infra). Par analogie avec le mode de<br />

croissance moderne (Scheuer et Black, 2000), nous pouvons donc poser l’hypothèse qu’il<br />

appartenait à un individu n’ayant pas totalement fini sa croissance, quoique cela reste<br />

contestable en l’absence de données sur la croissance de l’os temporal des<br />

Néandertaliens.<br />

Description :<br />

Figure 36 : Traits présents sur la partie squameuse et tympanique du temporal LP01-D8 #H02.<br />

cr.: crête, fis. : fissure, proc. : processus, tub. : tubercule.<br />

Partie squameuse (figure 36): L’écaille semble basse malgré l’absence d’une partie du<br />

bord pariétal. Elle est relativement petite, non convexe et ses dimensions sont<br />

approximatives car les bords sont cassés. Toutefois, elle mesure en l’état, donc au<br />

minimum, 58,4 mm de long (longueur de l’écaille LE) pour 33,7 mm de haut (hauteur de<br />

l’écaille HE). Ces dimensions sont assez proches de la variabilité des Prénéandertaliens<br />

(dpLE = 0,83 et dpHE = 0,57) mais s’éloignent de celle des Néandertaliens (dpLE = 0,38 et<br />

dpHE = 0,11), et encore plus de la variabilité des Hommes actuels (dpLE = 0,07 et dpHE =<br />

0,04) qui possèdent des écailles plus longues et plus hautes, d’après les données issues de<br />

99


Étude morphométrique<br />

Elyaqtine (1995) (figure 37 et annexe 5). Les faibles hauteur et longueur de l’écaille ont<br />

été mentionnées comme des traits particuliers aux Néandertaliens d’après de nombreux<br />

auteurs (Vallois, 1969 ; Trinkaus, 1983 ; Condemi, 1992 : 48 ; Elyaqtine, 1995 ; Minugh-<br />

Purvis et al., 2000 ; Harvati, 2003). Cette autapomorphie serait présente dès la mise en<br />

place de la lignée néandertalienne (Elyaqtine, 1995 : 172).<br />

1<br />

0<br />

-1<br />

-2<br />

-3<br />

LT LE HE DTA HPPG ZE LC LC/ZE EPANT EPPI HMM BMZ<br />

Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />

Figure 37 : Écarts centré réduits ajustés des dimensions temporales de LP01-D8 #H02 par<br />

rapport aux Prénéandertaliens, Néandertaliens et Hommes modernes subactuels.<br />

LT : longueur du temporal ; LE : longueur de l’écaille, HE : hauteur de l’écaille, DTA : distance<br />

temporo-auriculaire, HPPG : hauteur du processus post-glénoïdien, ZE : largeur transverse de la<br />

cavité mandibulaire, LC : longueur de la cavité mandibulaire, EPANT : épaisseur du bord<br />

antérieur tympanal, EPPI : épaisseur du bord postéro-inférieur tympanal, HMM : hauteur du<br />

processus mastoïde, BMZ : largeur du processus mastoïde.<br />

La crête supra-mastoïdienne correspond à la zone d’insertion du fascia temporal<br />

(fascia temporalis) et du muscle temporal (m. temporalis). Sur le temporal LP01-D8<br />

#H02, elle se trouve dans le prolongement de la racine du tubercule zygomatique. Cette<br />

crête se termine sur le bord de fracture correspondant au bord pariétal à environ 16 mm<br />

en avant de l’entomion. Chez les Néandertaliens elle se termine toujours en avant de<br />

l’entomion mais à des distances variables, 16 mm chez Spy 2 mais 8,5 mm chez Spy 1. La<br />

crête supra-mastoïdienne a une expression assez variable chez les Néandertaliens, mais<br />

est toutefois considérée comme forte relativement à celle des Hommes actuels (Boule et<br />

Vallois, 1957 ; Vallois, 1969 ; Heim, 1976 : 160 ; Elyaqtine, 1995 ; 2003). D’après Harvati<br />

(2003), ce trait serait sans doute un caractère plésiomorphe. Néanmoins, celle présente<br />

sur le temporal des Pradelles n’est ni très forte ni très marquée.<br />

Le tubercule supra-mastoïdien antérieur se situe dans le prolongement de la crête<br />

supra-mastoïdienne. Il est assez saillant, tout comme celui présent chez d’autres<br />

Néandertaliens dont La Quina LQ5, LQ10, LQ27, la Chapelle-aux-Saint 1 ou la<br />

100


Étude morphométrique<br />

Ferrassie 1, alors qu’il est plus modéré sur Spy 1 et 2, Shanidar 5 (Verna, 2006 : 174). Il<br />

suit un axe antéro-supérieur à postéro-inférieur, son épaisseur se réduisant selon cet<br />

axe. Sa surface est irrégulière et il est bordé de chaque côté par une fossette. La fossette<br />

antérieure est assez réduite tandis que celle postérieure, plus large, est aussi plus<br />

marquée.<br />

Le sillon supra-mastoïdien se situe entre la crête supra-mastoïdienne et la crête<br />

mastoïdienne. Assez vaste, peu profond et de largeur constante, il part de la fossette<br />

supra-méatique et aboutit un peu avant le bord pariétal. Il est probable qu’il atteignait<br />

ce bord mais cette partie a été abimée post-mortem empêchant une bonne lisibilité. Sur<br />

certains spécimens, tel que Guattari 1, les deux lignes suivent un trajet parallèle.<br />

D’après Verna (2006 : 174), sur d’autres, le sillon peut prendre une forme différente en<br />

s’élargissant vers l’arrière (La Quina 5, La Chapelle-aux-Saints, La Ferrassie 1, Spy 2)<br />

ou en se réduisant (Spy 1, Amud 1).<br />

La crête mastoïdienne est nette et bien marquée. Elle correspond à la zone<br />

d’insertion des muscles spléniens (m. splenius) et sterno-cléido-mastoïdien (m.<br />

sternocleidomastoideus). Elle part du bord inféro-médial du processus mastoïde (contre la<br />

rainure digastrique), longe le bord antérieur du processus mais n’atteint pas le bord<br />

pariétal qui est cassé. Toutefois, elle devait passer légèrement en arrière de l’entomion.<br />

Une crête mastoïdienne qui passe en arrière de ce point se retrouve chez de nombreux<br />

Prénéandertaliens (Saccopastore 2, Tabun C1, Krapina 3, 5, 38.7, 39.1, La Chaise BD7)<br />

et Néandertaliens (La Chapelle-aux-Saints 1, Amud 1, La Quina LQ5 et LQ27). Selon<br />

Elyaqtine (1995 : 61), d’autres membres de cette lignée ont une crête mastoïdienne qui<br />

rejoint l’entomion (Steinheim, Saccopastore 1, Gibraltar 1, La Ferrassie 1, Spy 1 et 2,<br />

Guattari 1). Elle délimite antérieurement le processus mastoïde et postérieurement le<br />

sillon supra-mastoïdien et la fissure tympano-squameuse, sa corde mesure 22,8 mm. Au<br />

niveau de l’angle formé par la face latérale et la face inférieure du processus mastoïde,<br />

c'est-à-dire lorsque la crête s’oriente vers le bas, elle forme le tubercule mastoïdien<br />

antérieur.<br />

Le développement du tubercule mastoïdien antérieur, signalé par Hublin (1978a),<br />

est conditionné par la crête mastoïdienne (Rougier, 2003 : 155). Sur le vestige qui nous<br />

intéresse, il forme un bourrelet petit et très bien délimité sur la face inférieur du<br />

processus mastoïde. Il est bordé en avant par la fissure tympano-squameuse et en<br />

arrière par de petits foramens. Le tubercule mastoïdien antérieur pourrait servir à<br />

compenser la petite taille ainsi que la face latérale plate du processus mastoïde en<br />

augmentant la surface d’insertion musculaire (Elyaqtine, 1995). Selon Elyaqtine (1995)<br />

et Martinez et Arsuaga (1997), il est absent chez Australopithecus, Homo erectus, Homo<br />

sapiens archaïques de même que chez les Hommes modernes du Paléolithique supérieur<br />

et actuels, mais aussi chez quelques spécimens de la lignée néandertalienne (Atapuerca<br />

AT-84a, Gibraltar 1, Biache 1, Saccopastore 1 et 2, Shanidar 2 et 5, Krapina 3, 39.13 et<br />

39.1). Il existe à l’état d’ébauche chez Atapuerca AT-86, La Chaise A.S., et Krapina 5 et<br />

38.7 et est bien développé chez la majorité des individus néandertaliens récents<br />

(Elyaqtine, 1995 : 173). Il serait donc une autapomorphie néandertalienne présente avec<br />

101


Étude morphométrique<br />

une expression marquée chez les Néandertaliens récents (Elyaqtine, 1995 : 173 ;<br />

Martinez et Arsuaga, 1997).<br />

En ce qui concerne le processus zygomatique, seule sa racine est encore présente.<br />

Son épaisseur maximale mesurable est de 6,4 mm. Sa face supérieure semble horizontale<br />

(c’est une estimation car sans crâne complet et sans processus zygomatique nous ne<br />

pouvons déterminer la position des points par rapport au plan de Francfort) mais nous<br />

ne pouvons savoir si il y a présence ou non d’une gouttière. De petits foramens<br />

s’observent sur le tiers postérieur de la face supérieure de la racine et un sillon<br />

postérieur borde supérieurement la crête supra-mastoïdienne.<br />

La fosse mandibulaire est large et profonde, coupée en deux par une fissure. Elle<br />

est encadrée par un bourrelet glénoïdien et des processus post et ento-glénoïdien. Elle est<br />

limitée en avant par le tubercule articulaire. En estimant le point le plus inférieur du<br />

tubercule zygomatique antérieur, nous avons pu approximer la largeur transverse de la<br />

cavité (ZE) d’après Elyaqtine (1995 : 113). Celle-ci mesure environ 26 mm, ce qui la<br />

rapproche de la moyenne des Néandertaliens (dpZE = 0,99) et des Prénéandertaliens<br />

(dpZE = 0,93) (figure 37 et annexe 5). Mais en ce qui concerne la longueur de la cavité, la<br />

mesure de 8,36 mm obtenue par estimation du tubercule zygomatique antérieur est très<br />

largement inférieure à la variabilité prénéandertalienne (dpLC = 0,13), néandertalienne<br />

(dpLC = 0,01) et actuelle (dpLC = 0,01) (figure 37 et annexe 5). Toutefois, ces mesures sont<br />

des approximations.<br />

Le processus post-glénoïdien prolonge la suture tympano-squameuse qui passe en<br />

arrière et qui s’élargit. Il est net, individualisé et son orientation est oblique de bas en<br />

haut et vers l’avant. Inférieurement, le processus post-glénoïdien atteint les deux tiers<br />

de la hauteur du méat acoustique externe. Dans son prolongement antérieur, on observe<br />

la partie postérieure du « bourrelet glénoïdien », décrit par Vallois (1969) « En arrière du<br />

TZA [(tubercule zygomatique antérieur)] s’individualise sur la face latérale de la racine<br />

du processus zygomatique un bourrelet marqué, rugueux et épais, bordé vers le haut par<br />

un sillon dans le prolongement de la fissure tympano-squameuse, correspondant à la<br />

saillie latérale du tubercule post-glénoïdien et forme la limite postéro-latérale de la fosse<br />

mandibulaire ». Il est effectivement rugueux, avec une surface irrégulière (et de<br />

nombreux sillons transversaux). Il s’étend légèrement sur le bord de la fosse<br />

mandibulaire. Un tubercule individualisé en bourrelet épais et rugueux s’observe chez<br />

d’autres individus tel que la Quina LQ27 (Verna, 2006 : 335). La hauteur du processus<br />

post-glénoïdien (HPGG) calculé d’après Elyaqtine (1995), est très proche de la moyenne<br />

de celle des Néandertaliens (dpHPGG = 0,94) mais aussi de celle des Prénéandertaliens<br />

(dpHPGG = 0,88), alors qu’elle s’éloigne de la valeur moyenne des Hommes modernes<br />

actuels (dpHPGG = 0,13) (figure 37 et annexe 5).<br />

Le tubercule articulaire, net, se situe dans la continuité antérieure de la racine du<br />

processus zygomatique. Il est bordé inférieurement par la fosse mandibulaire et à son<br />

extrémité antérieure se trouve un sillon très marqué. Son bord supérieur est concave<br />

d’avant en arrière et son bord inférieur est convexe médio-latéralement. D’après<br />

Elyaqtine (1995), une concavité médio-latérale de l’ensemble du mur antérieur de la<br />

102


Étude morphométrique<br />

cavité glénoïde avec ou non une convexité antéro-postérieure est une plésiomorphie que<br />

l’on trouve aussi chez les membres de la lignée néandertalienne et chez celle menant aux<br />

Hommes modernes.<br />

Le processus ento-glénoïdien borde la partie inféro-postérieur de la fosse<br />

madibulaire. Il est formé inféro-antérieurement par le bord sphénoïdal. Ce tubercule est<br />

très marqué, en forme de pointe et fait saillie.<br />

La face endocrânienne présente à sa surface le sillon de l’artère méningée<br />

moyenne (a. meningea media) allant de du bas vers le haut et de l’arrière vers l’avant.<br />

Nous pouvons aussi observer les gyrus du lobe temporal. L’un est postérieur et est<br />

orienté verticalement avec une concavité marquée. Un deuxième est orienté postéro-<br />

supérieurement à antéro-inférieurement. Un troisième est horizontal et se situe en<br />

arrière de l’éminence arquée.<br />

Partie tympanique (figure 36): Le méat auditif externe est elliptique, étiré vers<br />

l’avant et vers le bas. Le grand axe est donc orienté supéro-postérieurement à antéro-<br />

inférieurement, ce qui est aussi le cas des méats acoustiques externes, qu’ils soient<br />

légèrement ovalaires ou elliptiques, d’autres Néandertaliens tels que la Quina LQ10, la<br />

Chapelle-aux-Saints 1, la Chaise S17, la Chaise BD7, Krapina 3, la Ferrassie 2 (Boule,<br />

1911 ; Heim, 1976 ; Piveteau et Condemi, 1988 ; Condemi, 2001 ; Verna, 2006 : 338) ou<br />

encore Spy 2. La forme elliptique n’est pourtant pas prédominante chez les<br />

Néandertaliens qui possèdent plus couramment des méats circulaires, probablement lié<br />

à la configuration tympanique (Elyaqtine, 1995 : 173). Ce caractère a évolué au cours de<br />

la mise en place de la lignée néandertalienne : la forme elliptique est prépondérante de<br />

l’OIS 8 à 6 (7 des 9 temporaux des individus d’Atapuerca-SH possèdent un méat de<br />

forme elliptique d’après Martinez et Arsuaga, 1997), devient plus ou moins circulaire au<br />

à l’OIS 5e puis circulaire à partir de l’OIS 5d (Elyaqtine, 1995 : 179). Il y a donc une<br />

assez forte variabilité de la forme du méat auditif externe dans la lignée<br />

néandertalienne. Chez les Hommes actuels, le grand axe du méat est majoritairement<br />

dirigé vers l’arrière (Vallois, 1969 ; Vandermeersch, 1981 : 76 ; Elyaqtine, 1995 : 144) et<br />

la forme circulaire est beaucoup moins fréquente, se retrouvant à une fréquence de 0 à<br />

44,5% selon les populations, 13,9% en moyenne dans Elyaqtine (1995 : 143).<br />

La partie inférieure du processus zygomatique arrive à la base du méat auditif<br />

externe, caractère autapomorphe présent dès les premiers représentants de la lignée<br />

néandertalienne (Elyaqtine, 1995 : 78). La hauteur de la racine postérieure du processus<br />

zygomatique dépasse les deux tiers de la hauteur du méat auditif externe, ce qui est le<br />

cas sur les temporaux des autres Néandertaliens européens mais chez qui elle atteint<br />

parfois le bord inférieur du méat acoustique externe. Le méat auditif externe est en<br />

position basse par rapport au processus zygomatique, tout comme sur la Quina LQ27<br />

alors que sur la Quina LQ5, la Chapelle-aux-Saints 1, la Ferrassie 1, Guattari 1 ou<br />

Shanidar 5, ils sont en position haute (Boule, 1911 ; Heim, 1976 ; Trinkaus, 1983 ;<br />

Verna, 2006 : 172). Un méat acoustique en position élevée par rapport au processus<br />

zygomatique et au plancher de la fosse mandibulaire serait pourtant un trait particulier<br />

103


Étude morphométrique<br />

aux Néandertaliens (Boule, 1911 ; Vallois, 1969 ; Vandermeersch, 1981 : 76 ; Stringer et<br />

al., 1984 ; Elyaqtine, 1995 : 78 ; Harvati, 2003).<br />

Le bord inférieur du méat est probablement cassé, mais cela est difficile à<br />

déterminer à cause de la pellicule de calcite le recouvrant. A l’arrière du méat se trouve<br />

un relief osseux, lui-même bordé supéro-postérieurement par une gouttière dans le<br />

prolongement de la suture pétro-squameuse. Cette gouttière part du bord antéro-<br />

supérieur du processus mastoïde et arrive au bord postéro-supérieur du méat acoustique<br />

externe. Les épaisseurs des bords antérieur (EPANT) et postéro-inférieur (EPPI) du<br />

tympanal (Elyaqtine, 1995 : 144) sont proches des données concernant les individus<br />

prénéandertaliens (dpEPANT = 0,47 et dpEPPI = 0,55), néandertaliens (dpEPANT = 0,50 et<br />

dpEPPI = 0,61) et plus encore modernes actuels (dpEPANT = 0,63 et dpEPPI = 0,91) (figure 37<br />

et annexe 5). Le méat acoustique interne, quant à lui, est cassé, et son ouverture est<br />

élargie.<br />

L’épine supra-méatique (spina suprameatum) est très fine et courte. Elle ne se<br />

trouve pas dans le prolongement de la suture pétro-squameuse mais se situe juste au-<br />

dessus. Elle est bordée supérieurement par une fossette étroite surmontée par une<br />

dépression plus large ovalaire qui borde inférieurement la crête supra-mastoïdienne.<br />

Une fossette supra-méatique (foveola suprameatica) surmontant une fine crête<br />

horizontale existe chez la grande majorité des Néandertaliens récents sauf sur le crâne<br />

de Guattari 1 (Heim, 1976). Chez les Hommes modernes actuels, l’épine supra-méatique<br />

formant une fine crête rectiligne s’exprime le plus souvent indépendamment de la<br />

présence ou non d’une dépression (Hauser et de Stefano, 1989).<br />

Le méat auditif est bordé en avant par la suture tympano-squameuse (fissura<br />

tympanoquamosa) partant de l’extrémité postéro-inférieure de la fosse mandibulaire<br />

(entre le processus ento-glénoïdien et le processus vaginal) et se divisant supérieurement<br />

en deux. Une des deux branches va vers le processus zygomatique et borde<br />

supérieurement le processus post-glénoïdien. La deuxième branche est plus courte et<br />

borde antérieurement le méat auditif externe.<br />

La crête pétro-tympanique d’axe coronal part du bord inféro-postérieur du méat<br />

auditif externe et se prolonge vers le processus vaginal. Elle est très saillante et présente<br />

un sommet irrégulier. Son versant antérieur est légèrement concave supéro-<br />

inférieurement alors que son versant postérieur est concave antéro-postérieurement et<br />

est bordé par une gouttière le long de la crête. Chez les Hommes actuels, la crête pétro-<br />

tympanique naît sur le bord antérieur de l’apophyse mastoïde, est large et peu saillante,<br />

et forme latéralement le processus vaginal (Condemi, 1992 : 56). Elle aurait une<br />

orientation sagittale chez les Hommes actuels mais plus coronale chez les<br />

Néandertaliens (Condemi, 1992 : 56 ; Elyaqtine, 1995 ; Martinez et Arsuaga, 1997 ;<br />

Harvati, 2003). Dans le cas du temporal des Pradelles, la crête pétro-tympanique<br />

présente donc la configuration plésiomorphe retrouvées sur les autres Néandertaliens.<br />

Le processus vaginal est très bien développé et il s’individualise en pointe. Il<br />

possède trois faces : a) une face antérieure irrégulière, large avec deux fossettes séparées<br />

par un petit tubercule ; b) une face postérieure irrégulière qui se prolonge elle aussi<br />

104


Étude morphométrique<br />

supérieurement par la gouttière bordant la crête d’axe coronal et qui est marquée par<br />

l’empreinte du processus styloïde dont on voit la base ; c) une face médiale (médio-<br />

postérieure) lisse et concave correspondant à la face latérale du canal carotidien.<br />

L’angle pétro-tympanique, défini d’après Martinez et Arsuaga (1997) est de 52,4°.<br />

Ce résultat est légèrement supérieur à celui de 49,7° que les auteurs obtiennent sur leur<br />

échantillon d’Hommes actuels (n = 130, SD = 7,3°). Plus l’angle est important, plus le<br />

tympanal est orienté dans le plan frontal (Martinez et Arsuaga, 1997), ce qui est le cas<br />

sur le temporal des Pradelles ainsi que chez la plupart des Néandertaliens et chez les<br />

Homo erectus, sur Spy 2 il est toutefois beaucoup plus aigu. L’orientation du plateau<br />

tympanique serait plus sagittale chez les Hommes modernes (Stringer et al., 1984 ;<br />

Martinez et Arsuaga, 1997).<br />

Partie pétreuse : Le processus mastoïde des Pradelles est très court avec une faible<br />

projection antérieure. Les processus mastoïdes des membres de la lignée<br />

néandertalienne sont en moyenne plus petits que ceux des Hommes actuels (Boule et<br />

Vallois, 1957 ; Vallois, 1969 ; Hublin, 1988 ; Condemi, 1992 ; Elyaqtine, 1995 ; Dean et<br />

al., 1998 ; Minugh-Purvis et al., 2000 ; Harvati, 2003). Leur projection est quant à elle<br />

variable, plutôt verticale sur Saccopastore 1, Krapina 38.14, Spy 1 et 2, Forbes' Quarry,<br />

la Quina H5, le Moustier 1, la Chapelle-aux-Saints 1, la Ferrassie 1 (Boule, 1911 ; Heim,<br />

1976 ; Condemi, 1992 ; Harvati, 2003 ; Thompson et Bilsborough, 2005 ; Verna, 2006),<br />

mais elle est orientée vers l’avant sur Ehringsdorf H3, Reilingen, Atapuerca SH 4, 5, 6<br />

(Martinez et Arsuaga, 1997), La Chaise AS 17, et faiblement sur Steinheim, Krapina 3,<br />

Saccopastore 2, La Quina H27 et Guattari 1 (Rougier, 2003 : 155). Nous ne pouvons pas<br />

orienter ce temporal selon le plan de Francfort ni mesurer sa hauteur en utilisant les<br />

techniques classiques de Broca (dans Vandermeersch, 1981 : 78) ou de Trinkaus (1983).<br />

Nous avons donc décidé d’employer la mesure définie par Martinez et Arsuaga (1997),<br />

c'est-à-dire la distance entre le mastoïde et l’incisure pariétale (HMM). Cette méthode<br />

ayant été employée par Verna (2006 : 183), nous avons utilisé ses données de<br />

comparaison pour les échantillons néandertaliens, prénéandertaliens et actuels. La<br />

mesure obtenue aux Pradelles étant de 20,2, mm elle est très en deçà de celles que l’on<br />

observe chez les groupes de références (dpHMM = 0,02 avec les Prénéandertaliens ; dpHMM<br />

= 0,00 avec les Néandertaliens et dpHMM = 0,00 avec les Hommes actuels). Ce processus<br />

mastoïde est court vis-à-vis des autres Néandertaliens, mais sa largeur (BMZ = 26,92<br />

mm), définie par Vallois (1969), appartient à la variabilité néandertalienne (m = 26,86, s<br />

= 2,32, n = 9, dpBMZ = 0,98) (figure 37 et annexe 5). Ce processus est donc<br />

particulièrement large relativement à sa hauteur. Cependant, d’après les données de la<br />

croissance actuelle (Scheuer et Black, 2000), jusqu’à sept ans, la largeur et l’épaisseur du<br />

processus mastoïde augmente très rapidement alors que la croissance dans le sens de la<br />

hauteur se fait en deux phases. Elle croît tout d’abord jusqu’à sept ans, puis après un<br />

laps de temps plus ou moins long selon le sexe (jusqu’à l’âge de neuf ans pour les femmes<br />

et de onze ans pour les hommes), la croissance reprend et ce, jusqu’à quinze ans pour les<br />

femmes et dix-neuf ans pour les hommes. Si nous procédons par analogie en considérant<br />

105


Étude morphométrique<br />

que la croissance du processus mastoïde néandertalien n’était pas très éloigné de celle<br />

des Hommes actuels, nous pouvons supposer que ce temporal appartenait à un individu<br />

ayant terminé sa croissance au niveau de la largeur et de l’épaisseur de son processus<br />

mastoïde mais n’en ayant pas atteint le terme en ce qui concerne sa hauteur. Toutes les<br />

mesures effectuées s’intégrant dans la variabilité des Néandertaliens adultes sauf la<br />

hauteur du processus mastoïde (figure 37), ce serait donc la seule partie du temporal qui<br />

n’aurait pas fini sa maturation et l’individu ne serait donc pas adulte mais en fin de<br />

croissance. Cependant, nous restons prudente du fait de l’absence de données concernant<br />

la fin de la croissance de l’os temporal chez les Néandertaliens.<br />

En vue inférieure, le processus mastoïde est criblé de petits foramens. Sa face<br />

latérale est irrégulière et plate. L’aplatissement de cette face a été observée sur tous les<br />

Néandertaliens récents à l’exception d’Amud 1 mais ne s’observe jamais chez les<br />

Hommes modernes du Pléistocène supérieur (Elyaqtine, 1995 : 123). Elle est marquée<br />

supérieurement par un petit tubercule qui se prolonge en arrière par une dépression. Ce<br />

processus mastoïde comporte une composante médiale. Cette projection vers l’intérieur<br />

est considérée comme une autapomorphie néandertalienne par de nombreux auteurs<br />

(e.g. Vandermeersch, 1981 : 79 ; Hublin et Tillier, 1991 ; Elyaqtine, 1995 : 122). Cette<br />

composante est toutefois présente, mais de plus faible ampleur, chez les Homo erectus<br />

(Elyaqtine, 1995 : 122).<br />

Il y a un foramen mastoïdien présent dans l’épaisseur de l’os, sur la suture<br />

occipito-mastoïdienne, en arrière du processus mastoïde.<br />

La rainure digastrique est très large et ne s’amincit que peu vers le pétreux. Elle<br />

est criblée de foramens et de dépressions. Elle est encadrée par le processus mastoïde<br />

latéralement et l’éminence juxta-mastoïdienne médialement, tout deux de même<br />

hauteur. Un pont osseux coupe la rainure digastrique, juste en arrière du foramen stylo-<br />

mastoïdien. Ce pont est net et mesure environ 3,8 mm de long. Ce caractère est à l’état<br />

d’ébauche chez Krapina 1, présent sur un seul des douze temporaux d’Atapuerca-SH<br />

mais constant chez les Néandertaliens plus récents (Vallois, 1969 ; Elyaqtine, 1995 : 128<br />

; Martinez et Arsuaga, 1997 ; Elyaqtine, 1999 ; Harvati, 2003). Condemi (1988) souligne<br />

le fait qu’une rainure digastrique à deux versants peut être considérée comme une<br />

plésiomorphie car présente chez certains Homo erectus s.s., mais que la présence d’un<br />

pont osseux est caractéristique des Néandertaliens récents.<br />

L’éminence juxta-mastoïdienne sur le bord médial de la rainure digastrique est<br />

fine et irrégulière, marquée par de petits reliefs. Elle s’oriente médialement avec une<br />

forte courbure antéro-médiale et se prolonge par le pétreux. Sa largeur s’amincit postéro-<br />

antérieurement. Cette crête est saillante, ce qui est considéré comme une plésiomorphie<br />

(Elyaqtine, 1995 : 176). Sa hauteur est d’ailleurs égale à celle du processus mastoïde.<br />

Pourtant, chez les Néandertaliens classiques, elle a tendance à être plus développée que<br />

le processus mastoïde (Boule, 1911-1913 ; Vallois, 1969 ; Heim, 1976 : 163 ; Elyaqtine,<br />

1995 : 176 ; Harvati, 2003), de taille égale ou supérieure au processus mastoïde chez les<br />

Prénéandertaliens (Rougier, 2003 : 196), alors que sa taille par rapport au processus<br />

mastoïde est plus variable chez les Hommes modernes actuels (Mc Kee et Helman,<br />

106


Étude morphométrique<br />

1991). Néanmoins d’après Harvati (2003), la distinction entre les Néandertaliens et les<br />

Hommes modernes ne se ferait pas tant par l’important développement de l’éminence<br />

juxta-mastoïdienne que par la petite taille du processus mastoïde.<br />

Sur le temporal des Pradelles, il ne reste du processus styloïde que la base, le<br />

reste ayant été cassé anciennement. La présence et l’individualisation du processus<br />

styloïde ne sont pas des caractères constants chez tous les homininés. Il est absent chez<br />

les Homo erectus, fusionné au pétreux sur les individus d’Atapuerca, il est toutefois<br />

présent chez les premiers Hommes modernes (Martinez et Arsuaga, 1997). Chez les<br />

Hommes modernes actuels de la collection de Coimbra (n= 155), il est absent sur 2,5%<br />

des individus (Martinez et Arsuaga, 1997).<br />

Le processus styloïde se trouve en position médiale par rapport à l’axe formé par<br />

l’incisure digastrique et le foramen stylomastoïdien. L’alignement de ces trois points<br />

s’observe chez tous les fossiles d’Atapuerca-SH, alors que dans le cas des Néandertaliens<br />

(La Quina 10 ; Guattari 1 ; la Ferrassie 1 ; la Chapelle-aux-Saints ; Spy 1 et 2 ; Shanidar<br />

1 et 5) et des Prénéandertaliens, le processus styloïde est, tout comme aux Pradelles, en<br />

position médiale par rapport à cet axe (Boule, 1911-1913 ; Vallois, 1969 ; Heim, 1976 ;<br />

Trinkaus, 1983 : 70 et 134 ; Elyaqtine, 1995 : 154 ; Martinez et Arsuaga, 1997 ; Rougier,<br />

2003 : 196). Cette situation est très rare chez les Hommes modernes anciens et récents<br />

(3,5 à 7,1 % chez les individus adultes actuels d’après Elyaqtine, 1995 : 154).<br />

Le foramen stylo-mastoïdien, permettant le passage du nerf facial et de l’artère<br />

stylo-mastoïdienne, est rond et assez bien délimité. Il est prolongé postéro-médialement<br />

par la continuité du processus mastoïde.<br />

La fosse jugulaire forme une gouttière. Elle se situe en arrière de l’extrémité<br />

pétreuse, le long du bord occipital. Elle est nette et délimitée de chaque côté par une<br />

crête. Cette fosse est concave d’avant en arrière et plus profonde latéralement que<br />

médialement.<br />

La face postérieure de la partie pétreuse est très épaisse. On note un<br />

élargissement taphonomique du méat auditif interne, principalement de sa partie<br />

antérieure et des foramens antérieurs. On ne peut donc observer la fossa subacuarta<br />

(fossa subacuarta). Le sillon du sinus sigmoïde (sulcus sinus sigmoidei temporalis) est<br />

marqué, large, mais sans foramen mastoïdien. On remarque un autre sillon le long du<br />

bord occipital, mais pas de sillon du sinus pétreux. Le bord supérieur de la partie<br />

pétreuse est marqué par deux sillons postérieurs transversaux.<br />

Enfin, l’éminence arquée, localisée au niveau du tiers supérieur, répond au canal<br />

semi-circulaire supérieur. Bien marquée, elle est en forme de pointe à quatre versants.<br />

Les deux versants latéraux sont les empreintes des gyrus du lobe temporal et les deux<br />

versants médiaux se situent sur le bord supérieur de la partie pétreuse.<br />

107


Dimensions :<br />

Étude morphométrique<br />

L’ensemble des mesures décrites précédemment (figure 37 et annexe 5) montrent<br />

que seule la hauteur du processus mastoïdien s’écarte de l’ensemble des variabilités des<br />

échantillons de comparaison, probablement à cause des modalités de croissance de l’os<br />

(cf. supra).<br />

L’ensemble des autres mesures s’insère dans la variabilité prénéandertalienne,<br />

quasiment toutes dans la variabilité néandertalienne (la faible longueur temporale est<br />

due à la cassure subie). Mais la moitié des dimensions s’écarte de la variabilité moderne,<br />

présentant ainsi les différences anatomiques couramment rencontrées entre les<br />

temporaux de la lignée néandertalienne et les temporaux morphologiquement modernes<br />

(Elyaqtine, 1995).<br />

3.1.3.2. Fragment d’écaille temporale gauche LP02-E12 #1 (figure 38)<br />

État de conservation :<br />

Ce fragment d’écaille temporale présente un écrasement sur os frais sur la face<br />

exocrânienne d’où partent des fissures qui rejoignent un deuxième enfoncement sur le<br />

bord de la pièce, ainsi que des détachements d’éclats superficiels liés à l’écrasement. Il y<br />

a quelques traces d’atteintes par le manganèse.<br />

De forme arrondie, il mesure 25,2 mm de long sur 22 mm de large.<br />

État de maturation :<br />

Figure 38 : Fragment d’écaille temporale gauche LP02-E12 #1.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne.<br />

L’épaisseur de l’os semble indiquer que ce soit un fragment de temporal mature.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : Elle est lisse mais avec quelques fissures et est piquetée de petits<br />

foramens. Au niveau d’un angle, l’os est très épais et présente un changement de<br />

courbure, accompagné par un relief osseux : la base de la crête supra-mastoïdienne. Une<br />

108


Étude morphométrique<br />

empreinte d’un paquet vasculo-nerveux, large et vertical, correspond à l’empreinte de<br />

l’artère temporale (a. temporalis). Il y a disparition d’une partie de la surface externe,<br />

jusqu’à 6,8 mm sur 6,3 mm d’étendue.<br />

Face endocrânienne : Elle est irrégulière, marquée par la présence des empreintes des<br />

girus du lobe temporal. Il y a donc deux concavités séparées par une crête.<br />

Cette face est en forme de triangle à base arrondie (19,5 mm sur 17,3 mm sur 15,3<br />

mm). Elle est plus petite que la face externe car la fracturation en biseau s’est faite au<br />

profit de cette dernière (6,1 mm de large).<br />

est parallèle.<br />

Le bord de fracture est tout d’abord perpendiculaire à la surface de l’os, puis lui<br />

Épaisseur : Dans sa partie la moins épaisse, l’os est très dense, ne laissant pas voir de<br />

diploé. La zone plus épaisse présente quant à elle beaucoup de diploé. Son épaisseur<br />

varie entre 2 mm et 6 mm.<br />

3.1.3.3. Fragment de temporal droit LP07-C9 #1228 (figure 39)<br />

État de conservation :<br />

La pièce est dans l’ensemble en bon état de conservation, malgré quelques tâches<br />

de manganèse sur la face endocrânienne. Au niveau du bord inférieur, une partie de la<br />

table externe a disparu.<br />

Elle mesure 16,7 mm de long sur 14 mm de large.<br />

Figure 39 : Fragment de temporal droit LP07-C9 #1228.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

C<br />

109


État de maturation :<br />

Étude morphométrique<br />

Il est très fin et appartenait sans doute à un individu gracile ou immature.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : Un long sillon part du bord postéro-supérieur et se dirige<br />

inférieurement, plongeant dans un foramen. On remarque quelques autres foramens et<br />

un court sillon se dirigeant vers le bord supérieur.<br />

Face endocrânienne : Le bord postérieur est très épais et va en s’amincissant.<br />

L’extrémité postéro-supérieure est séparée du reste de la pièce par un sillon marqué. La<br />

face interne présente en son milieu un net dénivelé, comme une "pliure" de l’os, la partie<br />

antérieure étant très fine.<br />

Épaisseur : Au niveau du bord postérieur, l’os est épais percé de foramens peut-être<br />

d’une veine diploïque, qui mesure 5 mm. Puis il s’affine ne mesurant plus que 2 mm à<br />

son bord antérieur.<br />

3.1.3.4. Fragment d’écaille de temporal droit LP07-C10 #776 (figure 40)<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce d’écaille de temporal est dans un assez bon état de conservation. Il y a<br />

quelques traces de manganèse, de nombreuses stries de découpe et la disparition d’une<br />

partie de la face endocrânienne qui est probablement d’origine anthropique.<br />

De forme triangulaire, ses côtés mesurent 22,6 mm (axe antérosupérieur-postéro-<br />

inférieur), 18,2 mm (axe supéro-inférieur) et 12,3 mm (axe antéro-postérieur).<br />

Figure 40 : Fragment de temporal droit LP07-C10 #776.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

C<br />

110


État de maturation :<br />

Étude morphométrique<br />

Nous ne sommes pas en mesure de déterminer l’état de maturité du vestige.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : La face exocrânienne est plate mais n’est pas lisse. Le bord<br />

pariétal est irrégulier. On remarque qu’il manque de très légers morceaux d’écaille sur le<br />

bord postérieur.<br />

Face endocrânienne : Elle se divise en deux parties. La partie supérieure est la suture<br />

squameuse qui recouvre l’os pariétal sous-jacent. Cette face mesure 6 mm de large, est<br />

irrégulière avec des crêtes et une nette et profonde dépression sur son bord antérieur.<br />

La partie inférieure non biseautée présente l’empreinte des paquets vasculaires<br />

(allant de l’antéro-inférieur au postéro-supérieur) irriguant la boîte crânienne et les<br />

foramens associés, dont l’un est particulièrement important. Ils correspondent aux<br />

ramifications de l’artère méningée moyenne. La moitié inférieure de cette zone a<br />

disparu, sans doute à cause du décollement de la lame interne suite à une fracturation<br />

anthropique.<br />

41)<br />

3.1.4. Occipital<br />

3.1.4.1. Occipital sub-complet LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125 (figure<br />

Cette pièce a fait l’objet d’une étude détaillée présentant les caractéristiques<br />

morphologiques décrites ci-dessous (<strong>Mussini</strong> et al., 2011).<br />

État de conservation :<br />

Elle est affectée par de très nombreuses fissures et fractures. Les fractures<br />

semblent avoir eu lieu sur os sec, certains des vestiges ayant été retrouvés tous à<br />

proximité les uns des autres, la pression sédimentaire peut en être à l’origine. La zone<br />

supéro-médiale de la pièce a disparu suite aux activités des fouilleurs clandestins. Toute<br />

la pièce sauf la partie latérale droite, est recouverte d’une fine pellicule de calcite (sur les<br />

deux faces). De nombreuses traces de découpe sont visibles sur la partie droite de<br />

l’occipital, perpendiculairement à la fracture centrale, dans la région nuchale au niveau<br />

des zones d’insertion des muscles grand droit postérieur de la tête (m. rectus abdominis<br />

capitis), semi-épineux de la tête (m. semispinalis capitis) et oblique supérieur de la tête<br />

(m. obliquus superior capitis).<br />

L’ensemble mesure 110 mm médio-latéralement sur 68 mm supéro-<br />

inférieurement.<br />

111


Étude morphométrique<br />

Figure 41 : Fragment d’occipital LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

La morphologie et les données métriques nous indiquent que ce vestige a atteint<br />

sa maturité osseuse.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : L’écaille occipitale se limitant à deux parties triangulaires<br />

latérales, nous ne pouvons donc observer la présence, ou non, d’un chignon occipital tel<br />

qu’il est décrit habituellement (e.g. Boule, 1911-1913 ; Trinkaus et LeMay, 1982 ;<br />

Rougier, 2003 : 270). Les deux portions conservées sont relativement lisses et bordées<br />

inférieurement par le torus occipital. Celui-ci est continu d’un côté à l’autre de la pièce<br />

formant un bourrelet épais qui s’atténue latéralement. Il correspond au changement<br />

d’inflexion de l’os. En son centre se trouve la fosse sus-iniaque, bordée inférieurement<br />

par la branche inférieure du torus (Hublin, 1978b).<br />

De chaque côté de l’écaille occipitale, le torus forme un relief correspondant à sa<br />

saillie maximale. La morphologie du torus occipital néandertalien serait, d’après Hublin<br />

(1988), une des caractéristiques apomorphes les plus typiques et sa saillie relative<br />

dépendrait surtout de celle des lobes occipitaux du cerveau, de la concavité du plan<br />

nuchal et de l’amincissement de l’os dans la région de la fosse sus-iniaque. Chez les<br />

Néandertaliens, il ne s’étend pas au-delà de l’insertion des muscles semi-épineux de la<br />

C<br />

112


Étude morphométrique<br />

tête (m. semi-spinalis capitis), sauf sur Spy 2 (Hublin, 1978b : 119 ; 1988 ; Verna, 2006 :<br />

194), ce qui est le cas sur cet occipital des Pradelles. Chez les individus immatures, ce<br />

torus est présent, mais peu marqué, sous forme de points de saillie bilatéraux encadrant<br />

une fosse sus-iniaque, tels que sur La Chaise S51, Subalyuk 2, Roc-de-Marsal 1, Engis 2,<br />

La Quina LQ18 (Tillier, 1986, 1988b ; Nara, 1994 ; Tillier, 1999 ; Verna, 2006 : 490). Ces<br />

ponts de projections bilatéraux sont, d’après Rougier (2003 : 144), assez peu<br />

individualisés chez les Prénéandertaliens ainsi que chez les Néandertaliens possédant<br />

une longue fosse sus-iniaque. Les Néandertaliens avec une fosse sus-iniaque courte ont,<br />

quant à eux, des points de projection plus visibles (Spy 1, La Ferrassie 1, Forbes’ Quarry<br />

1). Le torus s’atténue latéralement et se prolonge par la ligne nuchale supérieure qui<br />

court à droite le long de la suture lambdoïde bordant inférieurement un os wormien. À<br />

gauche, la fracture de l’os ne permet pas d’observer son extension latérale. Juste au-<br />

dessus du torus et se développant dans le plan médian du crâne, on remarque la<br />

présence d’une légère dépression qui le longe supérieurement : le sillon supratoral.<br />

D’après Hublin (1978b : 119) et Verna (2006 : 150), chez les membres de la lignée<br />

néandertalienne, le sillon supratoral est peu visible médialement mais très net<br />

latéralement. Selon Verna (2006 : 150), il n’est présent dans la région médiane que chez<br />

Spy 1, La Chapelle-aux-Saints 1, Marillac 2 (M67-G12 #6 d’après l’inventaire présenté<br />

dans le tableau 3) et La Chaise S9.<br />

On ne remarque pas de sillon vasculaire sous le torus, mais une partie de la<br />

surface est recouverte de calcite.<br />

Le bras supérieur gauche du torus occipital borde latéralement le début de la<br />

fosse sus-iniaque dont le fond est granuleux et irrégulier. Toutefois, à droite, le bras du<br />

torus délimite latéralement la fosse sus-iniaque. La présence d’une fosse sus-iniaque<br />

chez les Néandertaliens est un caractère dérivé que l’on retrouve sur tous les fossiles<br />

récents européens et du Proche-Orient mais aussi chez la plupart de leurs prédécesseurs,<br />

à l’exception de Bilzingsleben, Vertesszöllös et Pétralona (Hublin, 1978b : 141 ;<br />

Trinkaus, 1983 : 148 et 451 ; Nara, 1994 : 54 ; Arsuaga et al., 1997, 2002 ; Trinkaus,<br />

2002 ; Rougier, 2003 : 146 ; Bastir et al., 2010). Certains Hommes anatomiquement<br />

modernes pléistocènes et récents portent eux aussi une dépression au-dessus de l’inion,<br />

mais elles sont de moindre ampleur que celles observées chez les Néandertaliens et sont<br />

généralement associée à une protubérance occipitale externe et non à un torus occipital<br />

(Hublin, 1988 ; Trinkaus, 2002, 2004 ; Nowaczewska, 2011). De plus, Balzeau et Rougier<br />

(2010) ont mis en évidence une différence dans la structure interne de l’os au niveau de<br />

cette dépression qui se situe au-dessus de l’inion chez les Hommes modernes récents. Les<br />

Néandertaliens présentent un amincissement du diploé sans réduction de la table<br />

externe, tandis que chez les Hommes modernes, la dépression est caractérisée par un<br />

amincissement de la table externe du crâne. Elle n’est donc pas l’homologue de la fosse<br />

sus-iniaque néandertalienne. Celle-ci peut alors toujours être considérée comme une<br />

autapomorphie de ce taxon (Balzeau et Rougier, 2010), mais pourrait avoir un même<br />

objectif adaptatif que la fosse observée chez les Hommes modernes (Nowaczewska, 2011).<br />

113


Étude morphométrique<br />

La moitié gauche de la fosse sus-iniaque mesure 16 mm de long pour 7,5 mm de<br />

haut médialement. Par symétrie sagittale, on peut estimer que la fosse sus-iniaque<br />

devait mesurer 39 mm de long. La valeur moyenne de la fosse sus-iniaque chez les<br />

Néandertaliens, d’après les données réunies par Verna (2006), est de 37,8 mm (n = 16 et<br />

s = 6,9). Notre estimation est assez proche de cette moyenne (dpFSI = 0,86) mais aussi de<br />

celle des Prénéandertaliens (m = 36,5, n = 4, s = 6,5) et intègre donc la variabilité connue<br />

de la fosse sus-iniaque néandertalienne (figure 42 et annexe 5).<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

-1<br />

Figure 42 : Écarts centré réduits ajustés des dimensions de l’occipital LP01-LP03-D11#96 à 125<br />

par rapport aux Prénéandertaliens, Néandertaliens et Hommes modernes subactuels.<br />

FSI : fosse sus-iniaque, 8b : épaisseur de la fosse cérébrale gauche, 9a : épaisseur de la fosse<br />

cérébelleuse droite.<br />

La limite inférieure du torus est mal individualisée. Médialement, il s’infléchit et<br />

rejoint la crête occipitale externe sur la ligne sagittale. Il délimite ainsi une plage<br />

triangulaire granuleuse, le tuberculum linearum, surmonté d’une zone plus lisse qui<br />

borde inférieurement la fosse sus-iniaque. Ce tubercule correspond à la description qu’en<br />

fait Hublin (1978b : 121 ; 1988) : ce n’est pas une éminence bien individualisée mais une<br />

série de granules osseux assez dispersés. On retrouve un tel caractère chez la plupart<br />

des Néandertaliens ainsi que chez leurs prédécesseurs comme les spécimens de la Sima<br />

de los Huesos (Arsuaga et al., 1997).<br />

FSI 8b 9a<br />

Prénéandertaliens Néandertaliens Homme modernes subactuels<br />

Au niveau de l’extrémité latérale droite de la pièce, le torus rejoint la suture<br />

occipito-mastoïdienne après avoir bordé un os surnuméraire en formant un tubercule :<br />

l’éminence juxta-mastoïdienne. Celle-ci se situe en dessous de l’astérion. Son<br />

développement serait variable chez les Néandertaliens (Verna, 2006 : 489). Elle est ici<br />

assez large et peu saillante (environ 6,5 mm de long sur 4,5 mm de large). À la<br />

confluence du torus et de la branche secondaire (supéro-postérieure) de la ligne nuchale<br />

inférieure, et à 9,6 mm en arrière de l’éminence juxta-mastoïdienne, on remarque la<br />

présence d’un processus rétro-mastoïdien. Il forme la limite latérale de la zone<br />

114


Étude morphométrique<br />

d’insertion du muscle semi-épineux et la limite médiale du muscle oblique de la tête (m.<br />

obliquus capitis) (Hublin, 1978b : 17).<br />

La crête occipitale externe, médiale, est très nette et saillante juste en dessous du<br />

tuberculum linearum et de la ligne nuchale inférieure. Toutefois, elle est absente entre<br />

ces deux zones. Ces deux lames osseuse saillantes sont nommées par Waldeyer (1880<br />

dans Hublin, 1978b : 16) crista occipitalis externa inferior et crista occipitalis externa<br />

superior. Cette morphologie sur le spécimen des Pradelles semble particulière car d’après<br />

Hublin (1978b : 121 ; 1988), la partie supérieure de ce relief chez les Néandertaliens ne<br />

forme pas une crête aigüe mais un bourrelet.<br />

Au dessus de la crista occipitalis externa inferior, se détache la ligne nuchale<br />

inférieure. Celle-ci borde supérieurement l’insertion des muscles petit et grand droit<br />

postérieur de la tête (m. rectus capitis posterior minor et major).<br />

Au dessus de la ligne nuchale inférieure et de chaque côté du plan médian se<br />

trouve l’aire insertion du muscle semi-épineux de la tête, bordée latéralement par la<br />

branche secondaire (ou supérieure) de la ligne nuchale inférieure. Cette branche limite<br />

aussi supérieurement et plus latéralement des insertions musculaires très marquées à<br />

droite, la partie gauche n’étant pas conservée.<br />

Face endocrânienne : On reconnaît sur la face endocrânienne l’éminence cruciforme<br />

avec en son centre la protubérance occipitale interne (Kamina et Renard, 1994). Son<br />

point de projection sur la face exocrânienne correspond au croisement entre le plan<br />

médian et la ligne nuchale inférieure.<br />

La protubérance occipitale interne est fragmentaire et il en manque le centre,<br />

zone la plus saillante. Il en part quatre crêtes (supérieure, inférieure ou crête occipitale<br />

interne, latérale droite et latérale gauche).<br />

Latéralement les sillons des sinus transverses s’évasent vers le bord de l’os. Ils<br />

délimitent supérieurement des fosses cérébrales profondes avec les empreintes des<br />

première et deuxième circonvolutions du lobe occipital (Grimaud-Hervé, 1997 : 20).<br />

Inférieurement, on observe les fosses cérébelleuses, moins profondes et plus<br />

lisses. La gauche est mal conservée, mais la droite est séparée en deux obliquement<br />

par une crête laissant une partie médiale plus grande que la partie latérale. Le sillon du<br />

sinus transverse passe au niveau du bord mastoïdien et se prolongerait donc au niveau<br />

du temporal. Cette configuration se retrouve chez les Néandertaliens et d’autres fossiles<br />

non anatomiquement modernes (Arsuaga et al., 1997, 2002), alors que le sillon du sinus<br />

transverse des Hommes anatomiquement modernes passe à travers l’angle postéro-<br />

inférieur du pariétal (Kamina et Renard, 1994). Cette différence de configuration est liée<br />

au développement du cervelet relativement aux lobes occipitaux du cerveau. Chez les<br />

Hommes anatomiquement non-modernes, le cervelet occupe en effet une plus petite part<br />

de la face interne de l’écaille occipitale par rapport aux lobes occipitaux (Grimaud-Hervé,<br />

1997 : 369 ; Arsuaga et al., 2002 ; Rosas et al., 2008).<br />

En plaçant l’inion au point de jonction des lignes nuchales supérieures (Hublin,<br />

1978c), il se trouve alors à la base du tuberculum linearum. La distance inion-endinion<br />

115


Étude morphométrique<br />

est de 15,6 mm. Ces deux points sont logiquement éloignés du fait du développement<br />

important des lobes occipitaux par rapport au cervelet chez les Néandertaliens<br />

(Grimaud-Hervé, 1997 : 369 ; Arsuaga et al., 2002 ; Rosas et al., 2008), ce qui décale alors<br />

la protubérance occipitale interne et l’endinion vers la base de l’occipital.<br />

Épaisseur : L’épaisseur de l’os au niveau du fond de la fosse cérébrale gauche est de 5<br />

mm au minimum (mesure 8b d’après 1941). Cette épaisseur est bien supérieure à celles<br />

obtenues par Twiesselmann (1941) sur les Hommes actuels pour qui la moyenne de<br />

l’épaisseur est de 3,6 mm (dp8b = 0,17). De même, l’épaisseur prise au fond de la fosse<br />

cérébelleuse droite de notre occipital (mesure 9a) est d’environ 4 mm, alors que chez les<br />

Hommes actuels elle est en moyenne de 1,2 mm (dp9a = 4,65.10 -8 ). La différence<br />

d’épaisseur obtenue entre cet occipital des Pradelles et les données actuelles est en<br />

partie due, principalement pour la deuxième mesure, à la disposition anatomique des<br />

fosses cérébrales et cérébelleuses endocrâniennes par rapport aux reliefs exocrâniens,<br />

qui sont décalés vers la base du crâne chez les fossiles. La comparaison avec les<br />

épaisseurs des lobes occipitaux des deux groupes définis au sein de la lignée<br />

néandertalienne, rapproche les valeurs obtenues sur cette pièce des moyennes de ces<br />

derniers et place ainsi l’occipital étudié au sein de cette variabilité (figure 42 et annexe<br />

5).<br />

3.1.4.2. Fragment latéral gauche d’occipital LP01-E11 #H06 (figure 43)<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce est recouverte de manganèse et sa surface est irrégulière. Toutefois,<br />

elle est bien conservée. Elle présente des stries de découpe sur sa face exocrânienne et<br />

endocrânienne.<br />

Elle mesure 42 mm supéro-inférieurement sur 41 mm médio-latéralement.<br />

116


Étude morphométrique<br />

Figure 43 : Fragment d’occipital LP01-E11 #H06.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

De par sa morphologie, elle semble appartenir à un individu mature.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne, plan occipital : Parallèlement au bord supéro-latéral, on observe<br />

le prolongement de la ligne nuchale supérieure qui va en s’atténuant vers la suture<br />

qu’elle n’atteint pas, elle s’arrête à 12,3 mm de celle-ci. L’écaille occipitale est présente<br />

sur 6 à 7 mm au-dessus de la ligne nuchale. Son aspect est irrégulier à cause des<br />

atteintes taphonomiques.<br />

Au niveau du bord médial de la pièce, on aperçoit le début d’une convexité. Elle<br />

annonce probablement le début de l’élargissement et de l’épaississement du torus<br />

occipital.<br />

Face exocrânienne, plan nuchal : Sous la ligne nuchale supérieure, la surface<br />

centrale de l’os est irrégulière avec des lignes obliques, correspondant à la zone<br />

d’insertion du muscle splénien de la tête (m. splenius capiti). Latéralement, la pièce est<br />

lisse, sans insertions musculaires.<br />

Dans la partie médiale il y a une dépression, limitée en dessous par la branche<br />

supérieure de la ligne nuchale inférieure. Cette fosse correspond à l’insertion du muscle<br />

semi-épineux de la tête (m. semispinalis capitis). L’insertion du muscle petit droit<br />

C<br />

117


Étude morphométrique<br />

postérieur de la tête (m. rectus capitis posterior minor) se situe en-dessous de celle<br />

précédemment décrite.<br />

On observe dans la partie inféro-latérale de l’os un certain nombre de crêtes, se<br />

dirigeant vers le haut en s’atténuant, délimitant des fossettes. Ces dépressions<br />

correspondent aux insertions du muscle oblique supérieur de la tête (m. obliquus capitis<br />

superior) et médialement du grand droit postérieur de la tête (m. rectus capitis posterior<br />

major).<br />

Le long de la suture occipito-mastoïdienne, et centré sur le bord du fragment, se<br />

situe une dépression semi-circulaire de 6,5 mm de diamètre et 1,4 mm d’épaisseur. Elle<br />

semble très volumineuse mais est pourtant légèrement plus petite que celle que l’on peut<br />

observer sur le fragment LP06-C9 #770 et correspond au foramen mastoïdien dans lequel<br />

plonge la veine émissaire mastoïdienne.<br />

Face endocrânienne : Le vestige porte à sa surface de nombreux reliefs endocrâniens<br />

qui permettent de le situer anatomiquement. En effet, courant le long du fragment, se<br />

trouve le sillon du sinus transverse, très large, qui va en s’élargissant et en se divisant<br />

latéralement. Au dessus de sillon on retrouve une petite partie de la fosse cérébrale, et<br />

en dessous, la fosse cérébelleuse.<br />

Suture : Le bord latéral du fragment correspond à la suture occipito-mastoïdienne sur<br />

25 mm, de type 3 (Broca, 1875) et à la suture lambdoïde au-dessus sur 7,4 mm, de type 2<br />

(Broca, 1875). L’astérion se trouve à la jonction des deux sutures.<br />

Épaisseur : L’os est épais et très dense. Il mesure 9 mm d’épaisseur maximale.<br />

3.1.4.3. Fragment droit de la base d’un occipital LP01-D9 #H07 (figure 44)<br />

État de conservation :<br />

De nombreuses atteintes taphonomiques recouvrent ce fragment. Il y a deux<br />

petites plages de manganèse sur la face externe et une légère surface concrétionnée de<br />

couleur rouille dans l’épaisseur de la suture. Sur la face endocrânienne s’observent des<br />

stries de découpe.<br />

maximale.<br />

Cette pièce s’inscrit dans un rectangle de 30 mm de long pour 21,8 mm de largeur<br />

118


Étude morphométrique<br />

Figure 44 : Fragment d’occipital LP01-D9 #H07.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

L’état de maturation de l’os est indéterminé.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : Le long de la suture mastoïdienne, on distingue des reliefs<br />

parallèles allant du côté latéral vers le côté médial et de l’arrière vers l’avant. Juste en<br />

avant, d’autres reliefs convergent vers l’extrémité latérale des premiers, ils vont aussi du<br />

latéral vers le médial mais de l’avant vers l’arrière.<br />

Latéralement à ces derniers on trouve plusieurs foramens, au nombre de cinq,<br />

dont le plus marqué se dirige de l’angle antéro-médial vers l’angle postéro-latéral.<br />

Sur le bord antérieur, il y a une convexité correspondant peut-être au début du<br />

relief externe continuant en processus jugulaire (processus jugularis). Elle est bordée<br />

médialement par un sillon vasculaire.<br />

Face endocrânienne : Deux crêtes mousses convergent vers le bord latéral de la pièce.<br />

Celle qui est à l’avant s’atténue vers le centre alors que l’autre est plutôt continue. Ces<br />

reliefs correspondent à la partie postéro-médiale de l’éminence juxta-mastoïdienne. Elles<br />

délimitent de chaque côté des zones plus concaves dont une assez marquée dans le quart<br />

antéro-latéral, le long de la suture.<br />

On remarque de nombreux foramens et des sillons vasculaires qui se dirigent vers<br />

l’arrière et vers la suture.<br />

C<br />

119


Étude morphométrique<br />

Suture : Sur la face externe, la suture mastoïdienne se fait au profit de l’occipital et sur<br />

la face interne, au profit du temporal. Elle est de type 1 d’après la classification de Broca<br />

(1875). Cette suture devait border un os surnuméraire car elle forme un large arc de<br />

cercle. On retrouve un os surnuméraire situé au même endroit, et avec une morphologie<br />

similaire, sur l’occipital de l’individu de la Chapelle-aux-Saints 1.<br />

Épaisseur : L’os est compact et le diploé peu épais. L’épaisseur de l’os varie de 4 à 6<br />

mm.<br />

3.1.4.4. Fragment droit d’occipital LP06-C9 #770 (figure 45)<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce est très atteinte par l’exfoliation. Sa surface est blanche et granuleuse.<br />

Elle se compose de divers morceaux qui ont été recollés.<br />

De forme grossièrement triangulaire, elle mesure 30,2 mm de base (axe médio-<br />

latéral) pour 18 mm de hauteur (axe supéro-inférieur).<br />

Figure 45 : Fragment d’occipital LP06-C9 #770.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

Ce fragment très épais appartient probablement à un individu mature.<br />

C<br />

120


Description :<br />

Étude morphométrique<br />

Face exocrânienne : Le long de la suture, on observe la présence d’une forte dépression<br />

correspondant au passage du paquet vasculaire par le foramen mastoïdien. Elle est<br />

subcirculaire avec un bord correspondant à la suture. Son grand axe, mesurant 10 mm,<br />

se dirige de bas en haut et du latéral vers le médial. En coupe, on remarque que ce<br />

foramen se forme uniquement au dépend de la table externe qui diminue alors très<br />

fortement et non au dépend de la table interne dont l’épaisseur reste constante. Ce<br />

foramen est donc très large, plus grand que celui qui se trouve que la pièce LP01-E11<br />

#H06. Il est bordé supérieurement par un léger relief.<br />

Dans la partie inférieure de la pièce on observe une fosse. Celle-ci part<br />

généralement du bord latéro-inférieur des occipitaux comme sur les pièces de la<br />

Chapelle-aux-Saints 1 et Lebensted 1.<br />

Face endocrânienne : Le bord supérieur est très épais car il correspond à la<br />

délimitation du sillon du sinus transverse. Il forme en dessous une dépression exfoliée :<br />

la partie latérale de la fosse cérébelleuse gauche.<br />

Suture : La suture occipito-mastoïdienne court sur 21,7 mm. Elle est assez engrenée au<br />

départ, de type 3 (Broca, 1875), puis relativement lisse inférieurement.<br />

Épaisseur : Sur un des bords de fracture on remarque que la table externe est très<br />

épaisse, mesurant jusqu’à 5 mm, par rapport au diploé et à la table interne qui ne<br />

mesurent au total que 3 mm.<br />

3.1.4.5. Fragment gauche d’occipital LP01-E12 #H05 (figure 46)<br />

État de conservation :<br />

Ce vestige est bien conservé, avec une fracturation sur os frais de tous ses bords,<br />

mis à part du bord suturaire. Toutefois, la surface de l’os est irrégulière et présente un<br />

léger piquetage ainsi qu’une exfoliation superficielle de la table externe et des stries de<br />

découpe.<br />

inférieur).<br />

Il mesure 36,2 mm de long (axe médio-latéral) sur 30,4 mm de large (axe supéro-<br />

121


Étude morphométrique<br />

Figure 46 : Fragment d’occipital LP01-E12 #H05.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

État de maturation :<br />

Par la morphologie de l’os et son épaisseur, et du fait que son format est proche de<br />

l’occipital de l’enfant d’Engis 2 dont l’âge au décès est de 5 à 6 ans (Tillier, 1983), nous<br />

pouvons supposer qu’il appartient à un individu immature jeune de cette classe d’âge.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne, plan occipital : La pièce est régulièrement bombée médio-<br />

latéralement, plus accentuée vers la partie latérale où elle atteint son point de saillie<br />

maximale.<br />

À l’extrémité latérale, on remarque le début d’une dépression mesurant 7 mm de<br />

haut, à fond irrégulier. Il est très probable que ce soit le début de la fosse sus-iniaque.<br />

Dans ce cas, la distance séparant la fosse sus-iniaque de la suture est très courte :<br />

33 mm.<br />

Le point de courbure maximal de l’os borde la fosse sus-iniaque latéralement.<br />

En dessous, elle est bordée par un léger relief, la ligne nuchale supérieure, qui<br />

continue sur tout le fragment (sur 20,7 mm), mais qui va en s’atténuant vers la suture.<br />

Elle créé une inflexion de l’os.<br />

Face exocrânienne, plan nuchal : En dessous de la ligne nuchale supérieure, le plan<br />

nuchal est plat et irrégulier. Il s’y insère le muscle semi-épineux. Cette portion de la<br />

pièce mesure 7 mm de haut.<br />

C<br />

122


Étude morphométrique<br />

Face endocrânienne : On peut apercevoir les reliefs de la fosse cérébrale gauche. Une<br />

crête transversale sépare la première et la seconde circonvolution occipitale. On<br />

remarque aussi trois crêtes transversales dont une parallèle à la suture lambdoïde.<br />

Des empreintes de vascularisation apparaissent sur toute la surface interne de<br />

l’os, certaines sont très profondes et d’autres plus fines et superficielles. Elles sont toutes<br />

très anastomosées et semblent se diriger de bas en haut.<br />

Suture : On retrouve un morceau de la suture lambdoïde très engrenée sur 9,7 mm de<br />

type 3 ou 4 (Broca, 1875).<br />

Épaisseur : L’os est particulièrement compact, ne laissant apercevoir que peu de diploé.<br />

3.1.4.6. Fragments d’occipital et de pariétal gauche LP04-D12 #113, #352 et<br />

#751 (figure 47)<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce est dans un bon état de conservation avec un aspect lisse mais<br />

irrégulier dû aux empreintes d’insertions musculaires. On observe un léger détachement<br />

de la table externe au niveau du bord de fracture inférieur de la pièce et une fracture<br />

supérieure très largement au dépend de la table interne.<br />

Ses dimensions sont de 59,4 mm de long (axe supéro-inférieur) pour 36,6 mm de<br />

large (axe médio-latéral).<br />

Figure 47 : Fragments d’occipital et de pariétal gauche LP04-D12 #113, #352 et #751.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne, C : localisation sur le crâne.<br />

C<br />

123


État de maturation :<br />

Étude morphométrique<br />

La faible proportion de diploé visible sur les bords de fracture nous laisse plutôt<br />

supposer que cette pièce appartenait à un individu immature. De par ses dimensions, en<br />

la repositionnant sur des moulages de crânes néandertaliens, il semblerait que cette<br />

pièce puisse s’apparenter à un adolescent.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : Le long du bord inférieur de la suture lambdoïde on remarque une<br />

empreinte vasculo-nerveuse bien marquée. Médialement, un certain nombre de foramens<br />

plongent dans le diploé, dont un particulièrement large, un trou borgne de 1,7 mm de<br />

diamètre.<br />

Séparant en deux le fragment LP04-D12 #751 (fragment inférieur) se trouve un<br />

relief légèrement bombé semi-circulaire, correspondant à l’extrémité latérale de la ligne<br />

nuchale supérieure. Il borde supérieurement une empreinte d’insertion musculaire, le<br />

muscle oblique supérieur de la tête (m. obliquus capitis superior) qui mesure 8,2 mm<br />

jusqu’au bord de fracture.<br />

Dans la partie postérieure du fragment de pariétal, on remarque de nombreux<br />

orifices vasculaires, ainsi que de légères nervures dans la partie postéro-médiale<br />

jusqu’au centre. Il y a, de plus, un foramen qui regarde vers le bas et vers l’arrière, situé<br />

dans une dépression de 6,5 mm sur 3,7 mm et bordé antérieurement par une crête.<br />

Face endocrânienne : Parallèlement à la suture lambdoïde on remarque une crête qui<br />

délimite le sillon du sinus transverse. Quelques reliefs parallèles, latéralement au bord<br />

supérieur du fragment, correspondent à l’extrémité évasée de ce sillon. On note entre<br />

eux la présence d’une petite zone piquetée de foramens.<br />

Partant de la pointe inférieure du fragment de pariétal, le rameau lambdatique<br />

issu de la branche postérieure parcours le vestige de bas en haut. Deux ramifications<br />

s’en détachent allant vers la suture lambdoïde (l’une va vers l’astérion et l’autre se situe<br />

à environ 7,6 mm au-dessus). Au même niveau que le sillon le plus haut, une autre trace<br />

méningée part vers l’avant.<br />

De nombreuses empreintes vasculo-nerveuses se dirigent médio-latéralement sur<br />

la pièce et sont très anastomosées.<br />

Suture : La suture occipito-mastoïdienne s’étend sur 22,6 mm de long jusqu’à l’astérion.<br />

Les indentations sont irrégulières et marquées, de type 4 (Broca, 1875). De l’angle<br />

astérique, elle se prolonge ensuite sur la suture lambdoïde mesurant 14,4 mm et<br />

présentant des indentations moins marquées de type 2 (Broca, 1875). Au niveau du bord<br />

médial, la suture remonte et laisse apparaître l’emplacement probable d’un volumineux<br />

os wormien.<br />

Épaisseur : Twiesselmann (1941) préconise de prendre l’épaisseur à l’astérion (mesure<br />

11b) sur le pariétal, dans le fond du sinus latéral. Nous avons donc pris l’épaisseur à<br />

l’astérion sur le fragment LP04-D12 #113 et obtenons une mesure d’environ 5,5 mm.<br />

Cette mesure est plus importante que la moyenne des épaisseurs à l’astérion des<br />

populations actuelles européennes (m = 4 mm) mais est plus faible que celle prise par<br />

124


Étude morphométrique<br />

Twiesselmann (1941) sur Spy 1 et Spy 2, individus matures (11b = 7 mm dans les deux<br />

cas).<br />

La table externe et la table interne sont très épaisses par rapport au diploé, ce qui<br />

s’observe plutôt sur les individus immatures. Son épaisseur maximale est de 8 mm.<br />

3.1.5. Position anatomique indéterminée<br />

3.1.5.1. LP04-D12 #HT05 (figure 48)<br />

État de conservation :<br />

Ce vestige est totalement recouvert d’une fine couche de calcite, sur ses deux faces<br />

et ses bords. La fracturation de la pièce a conduit au décollement des tables externe et<br />

interne. La table externe n’est donc présente que sur la moitié de la face exocrânienne et<br />

la table interne est présente sur un quart de la face endocrânienne.<br />

Il mesure 22 mm de long sur 14,5 mm de large.<br />

Détermination :<br />

Un des bords de ce fragment est formé d’une suture assez engrenée. Cependant,<br />

la faible surface de la table externe et de la table interne empêche d’observer des<br />

caractéristiques qui nous permettraient de le resituer sur la voûte crânienne. Seuls les<br />

petits foramens présents sur la face exocrânienne et que l’on retrouve sur les fragments<br />

de pariétaux des Pradelles pourraient laisser penser à un pariétal. Nous pensons<br />

cependant que cela n’est pas suffisant et nous considérerons que cette pièce n’est pas<br />

localisable.<br />

État de maturation :<br />

Figure 48 : Fragment de voûte LP04-D12 #HT05.<br />

A : face exocrânienne, B : face endocrânienne.<br />

Nous ne pouvons déterminer l’état de maturation de la pièce.<br />

Description :<br />

Face exocrânienne : La face exocrânienne est piquetée de petits foramens mais ne<br />

présente aucune autre caractéristique.<br />

125


Étude morphométrique<br />

Face endocrânienne : La face endocrânienne présente principalement du diploé et la<br />

face interne de la table externe. La table interne est représentée par une petite bande de<br />

16 mm de long sur 5,7 mm de large qui est traversée transversalement par un léger<br />

relief.<br />

Suture : La suture correspond à un bord du fragment de 21 mm de long. Elle est assez<br />

engrenée, de type 3 d’après Broca (1875).<br />

Épaisseur : Cette pièce mesure 5,2 mm d’épaisseur, le diploé étant assez peu visible.<br />

3.2. La face<br />

3.2.1. Maxillaire<br />

3.2.1.1. Fragment de maxillaire droit LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />

État de conservation :<br />

Ce vestige est dans un bon état de conservation, les dents de la première<br />

prémolaire à la troisième molaire sont encore en place et une racine de canine a été<br />

trouvée à proximité sur le site.<br />

Les faces interne et supérieure de l’ossement sont entièrement recouvertes de<br />

manganèse ainsi que la face linguale de la deuxième et de la troisième molaire. En vue<br />

vestibulaire, l’os alvéolaire est conservé de la moitié de la première prémolaire à la<br />

troisième molaire. En vue linguale, il n’est présent que de la seconde prémolaire à la<br />

moitié de la troisième molaire. L’os maxillaire est conservé en hauteur jusqu’au plancher<br />

du sinus maxillaire.<br />

Ce fragment de maxillaire mesure 41 mm mésio-distalement pour 20 mm<br />

vestibulo-lingualement et 16,5 mm supéro-inférieurement.<br />

126


Étude morphométrique<br />

D E<br />

Figure 49 : Maxillaire droit LP01-D11 #H03.<br />

A : face vestibulaire, B : face occlusale, C : face linguale, D : radiographie en face linguale<br />

(M. Bessou), E : localisation sur le crâne.<br />

Âge au décès :<br />

L’individu est adulte d’âge moyen à avancé, car la troisième molaire est<br />

fonctionnelle et son usure occlusale est relativement marquée. Nous avons conscience<br />

que les degrés d’usure dentaire sont très variables selon les populations. Nous pouvons<br />

toutefois noter une similarité dans le degré d’usure des dents de ce maxillaire et celui de<br />

Shanidar 1 pour lequel Trinkaus (1983 : 37) suggère qu’il s’agisse d’un individu âgé,<br />

probablement d’au moins 30 ans.<br />

Description de l’os maxillaire :<br />

La face externe est très fortement concave dans le sens supéro-inférieur, sur<br />

l’ensemble du fragment. Au centre, la surface est irrégulière avec un relief au niveau de<br />

la racine distale de la première molaire. Nous n’observons ni jugum ni fosse sur la face<br />

externe.<br />

Au niveau de l’arcade alvéolaire s’est développé un bourrelet exostosique. Il est<br />

d’épaisseur relativement faible au niveau de la troisième molaire mais sa taille<br />

augmente jusqu’à la première molaire puis diminue à nouveau. Ce bourrelet est<br />

irrégulier, avec une légère exfoliation, et discontinu. D’après Maureille (1994 : 175), 89 %<br />

des maxillaires néandertaliens présentent des nodosités externes, mais avec un<br />

développement variable et sous forme d’un relief plus ou moins continu. Il en existe aussi<br />

chez des Prénéandertaliens récents et anciens comme Saccopastore 1 et 2 (Condemi,<br />

1992 : 79), Arago 21 et 45, Pétralona, Steinheim (de Lumley et Spitery 1982) ou certains<br />

individus de la Sima de los Huesos (Arsuaga et al., 1997). Les nodosités externes sont<br />

plus rares chez les Hommes actuels avec des fréquences avoisinant les 3 % chez les<br />

127


Étude morphométrique<br />

Africains, les Asiatiques et les Européens, de 6,3 % chez les Esquimaux et de 17,6 % chez<br />

les Australiens (Maureille, 1994).<br />

Les auteurs ne s’accordent pas tous sur la terminologie à employer quant à ce<br />

type d’hyperostose localisée, certains utilisant le terme de torus maxillaire (Hauser et de<br />

Stefano, 1989), d’autres d’exostose buccale (Pechenkina et Benfer, 2002), enfin des<br />

auteurs emploient ces deux expressions mais avec des sens différents (Jainkittivong et<br />

Langlais, 2000).<br />

Pechenkina et Benfer (2002) ainsi qu’Antoniades et al. (1998) ne parlent pas de<br />

torus maxillaire mais identifient sur l’os maxillaire : le torus palatinus, l’exostose<br />

maxillaire vestibulaire et l’exostose maxillaire linguale, ces deux dernières étant assez<br />

rarement décrites. Le torus est alors une exostose localisée soit sur le raphé médian de la<br />

voûte palatine, soit sur la face alvéolaire linguale de la mandibule (Pechenkina et<br />

Benfer, 2002). Hauser et Stefano (1989) quant à eux définissent le torus maxillaire sur la<br />

marge linguale, et dans de très rares cas vestibulaire, des processus alvéolaires. Ils ne<br />

discutent pas alors de la présence d’exostose mais parlent d’un torus, qu’il soit continu ou<br />

non. Dans ces deux derniers points de vue, les exostoses buccales et linguales ainsi que<br />

les torus maxillaires sont décrits comme des bourrelets osseux lisses ou formés de<br />

nodules irréguliers et de taille variée. Pour Theodorou et al. (2003), le torus maxillaire<br />

survient sur la ligne médiale de l’os palatin ou sur la face interne ou externe de l’os<br />

alvéolaire maxillaire, englobant ainsi le terme de torus palatin à leur définition du torus<br />

maxillaire.<br />

Toutefois, selon Jainkittivong et Langlais (2000) ces deux termes doivent être<br />

différenciés, les exostoses étant pour eux moins fréquentes que les torus, bien qu’ils<br />

précisent que leur localisation, leur histologie (os hyperplasique constitué de corticale<br />

mature et d’os trabéculaire) et leur morphologie sont semblables et leur étiologie mal<br />

connue. Nous ne pouvons donc déterminer de quelle manière ces auteurs peuvent les<br />

distinguer.<br />

D’après Hauser et Stefano (1989), le torus maxillaire se situe au niveau des<br />

molaires, mais peut, dans de rares cas, s’étendre jusqu’à la seconde prémolaire et très<br />

exceptionnellement jusqu’à la canine. De la même manière, Pechenkina et Benfer (2002)<br />

qui n’identifient pas de torus maxillaire mais des exostoses, les retrouvent plus épais<br />

près des molaires, s’étendant parfois jusqu’à la seconde prémolaire voire même sur les<br />

canines et incisives (Hrdlička, 1940 ; Pechenkina et Benfer, 2002). Jainkittivong et<br />

Langlais (2000), qui les différencient, observent les exostoses maxillaires buccales<br />

généralement au niveau des prémolaires et des molaires.<br />

La localisation des nodosités hyperostosiques sur le maxillaire des Pradelles se<br />

retrouve donc dans les différentes définitions bien qu’elles soient plus développées au<br />

niveau de la seconde prémolaire que de la jonction entre la deuxième et la troisième<br />

molaire. Nous proposons diverses hypothèses quant à leur étiologie.<br />

D’une part, il semblerait que la formation de torus et/ou d’exostoses soit<br />

principalement due à de puissantes forces masticatoires (Hrdlička, 1940 ; Hauser et de<br />

Stefano, 1989 ; Jainkittivong et Langlais, 2000 ; Pechenkina et Benfer, 2002) ou<br />

128


Étude morphométrique<br />

paramasticatoires. Il existerait alors une augmentation de l’apparition des exostoses<br />

buccales avec l’âge (Jainkittivong et Langlais, 2000 ; Pechenkina et Benfer, 2002). Mais<br />

dans les populations où "l’exigence masticatoire" s’atténue après 30 ou 40 ans,<br />

Pechenkina et Benfer (2002) ont observé une diminution de la fréquence des exostoses et<br />

de leur degré d’expression avec l’âge. Les formations osseuses exophytiques seraient<br />

alors remodelées et disparaîtraient lors de la réduction de la pression musculaire<br />

(Pechenkina et Benfer, 2002).<br />

D’autre part, l’origine fonctionnelle des exostoses et/ou torus peut être liée à des<br />

facteurs environnementaux. Il y aurait une corrélation entre l’apparition de<br />

torus/exostoses et l’abrasion ou l’attrition dentaire accentuée. Les excroissances osseuses<br />

pourraient donc être la conséquence d’un stress occlusal anormal des dents dans l’alvéole<br />

se manifestant le plus souvent lors d’un dérèglement de l’articulation temporo-<br />

mandibulaire (Jainkittivong et Langlais, 2000 ; Pechenkina et Benfer, 2002). Une<br />

importante usure occlusale altère le plan masticatoire, cela modifie la distribution des<br />

forces de tension et de pression exercée par les dents tout le long de l’os alvéolaire. Waldo<br />

et Rothblatt (1954) ont montré expérimentalement qu’une telle redistribution des forces<br />

induit un remodelage osseux du maxillaire chez le rat. Un deuxième facteur<br />

environnemental pouvant entraîner l’apparition d’exostoses/torus est d’ordre infectieux.<br />

Pour Pechenkina et Benfer (2002), l’exostose buccale maxillaire est significativement<br />

corrélée aux maladies dentaires et gingivales, telle une réponse compensatoire à une<br />

parodontopathie. Cependant cette origine serait mineure.<br />

Des facteurs génétiques pourraient aussi entrer en ligne de compte (Jainkittivong<br />

et Langlais, 2000 ; Pechenkina et Benfer, 2002). Selon Pechenkina et Benfer (2002) la<br />

fréquence ainsi que la morphologie de la surface et l’extension des exostoses est un<br />

modèle répété parmi la population qu’ils ont étudiée et persiste dans ces familles,<br />

suggérant un support génétique.<br />

De telles nodosités pourraient donc avoir une étiologie multifactorielle pouvant<br />

impliquer des origines fonctionnelles, environnementales et génétiques.<br />

On remarque une hypervascularisation très développée de la zone du torus, au-<br />

dessus de la première molaire et qui va en s’atténuant de part et d’autre. Elle s’étend sur<br />

une zone d’environ 18 mm de long pour 4 mm de haut. Les foramens les plus larges se<br />

situant au-dessus de la première molaire, correspondant au nodule le plus important.<br />

Elle pourrait être liée aux nodosités externes que l’on observe dans la partie inférieure<br />

de la face vestibulaire et/ou à la parodontose. En effet, les agressions localisée d’origine<br />

diverses (infectieuse, traumatique, neurovasculaire, tumorale) peuvent entraîner une<br />

hypervascularisation ainsi qu’une augmentation du remodelage osseux : hyperostose ou<br />

hyperostéolyse (Ader et al., 2004).<br />

Dans le cas du fragment de maxillaire des Pradelles, puisque nous pouvons<br />

observer la présence de plaques de tartre, de parodontose ainsi qu’une très forte usure<br />

du plan occlusal due probablement à une hyper-sollicitation masticatoire ou<br />

129


Étude morphométrique<br />

paramasticatoire, nous pouvons émettre l’hypothèse que cette formation exostosique est<br />

une réponse à l’infection du tissu gingival et aussi à la forte pression appliquée à<br />

l’alvéole durant la mastication.<br />

Bien que les facteurs proposés diffèrent, notons que les deux fragments de<br />

maxillaire et mandibule (Piveteau, 1957 : 474 ; 1965) retrouvés dans le site présentent<br />

cette formation osseuse.<br />

La face supérieure de l’ossement correspond au plancher du sinus maxillaire<br />

(sinus maxillaris) d’où part le début de ses bords interne et externe. Sa surface est<br />

irrégulière avec quelques foramens vasculaires dont deux au fond d’une fosse entre la<br />

première et la deuxième molaire. L’apex d’une racine de la deuxième molaire a<br />

probablement perforé l’os (d’après l’aspect de l’os, nous excluons une érosion post-<br />

mortem) et apparaît dans le sinus. Chez les Hommes actuels, les racines palatines des<br />

molaires supérieures communiquent dans 20% des cas avec le sinus maxillaire et dans<br />

40% des cas, elle se situe à moins de 0,5 mm de celui-ci (Watzek et al., 1997 dans<br />

Hauman et al., 2002). Ce schéma serait donc assez classique.<br />

La face externe de l’os est conservée sur plus de hauteur au niveau de la première<br />

molaire et surtout de la seconde prémolaire. À cet endroit, nous pouvons observer l’os<br />

trabéculaire.<br />

Traversant le sinus d’arrière en avant et de l’extérieur vers l’intérieur, on<br />

remarque un long sillon correspondant au passage de l’artère alvéolaire supérieure (A.<br />

alveolaris superior) mesurant 1,5 mm de large et très marqué.<br />

externe.<br />

Une petite branche s’en sépare dans son tiers distal et se dirige vers le bord<br />

On observe d’autres sillons sur le bord interne, correspondant à des empreintes<br />

vasculo-nerveuses moins marquées.<br />

La face linguale de l’os est entièrement recouverte de manganèse. Elle est plus<br />

régulière que la face vestibulaire, mais il y a aussi quelques nodosités plus petites au<br />

niveau de l’arcade alvéolaire. Elles sont obliques, séparées entre elles par des sillons et<br />

la plus grosse se trouve au niveau de la deuxième molaire. Ces exostoses sont donc plus<br />

petites et plus circonscrites que celles de la face vestibulaire<br />

Cette face présente quelques petits foramens, principalement au niveau de la<br />

première molaire.<br />

Dans la partie antéro-supérieure, le sillon de l’artère grande palatine (qui naît de<br />

l’artère maxillaire ou A. maxillaris) délimite inférieurement une remontée de l’os au<br />

niveau de la seconde prémolaire.<br />

On remarque en vue inférieure que le bourrelet exostosique de la face externe est<br />

poreux et épais, si bien que la distance entre la dent et le bord vestibulaire mesure<br />

jusqu’à 6 mm, ce qui est assez proche des 6,5 mm et 6,4 mm d’Arago 21 et 45 (de Lumley<br />

et Spitery, 1982).<br />

130


Description de l’arcade dentaire :<br />

Étude morphométrique<br />

Les dents sont présentées individuellement dans le chapitre 3.3 (partie II), nous<br />

décrivons ici l’usure, la parodontopathie, les atteintes du tartre et de l’hypercémentose.<br />

L’usure occlusale est tellement importante qu’il y a apparition de la chambre<br />

pulpaire sur la canine, sans formation de dentine secondaire. C’est également ce que l’on<br />

peut observer sur d’autres dents fossiles telles que, par exemple, celles de Castel di<br />

Guido, Shanidar 1 ou la Ferrassie 1 (Heim, 1976 : 277-278 ; Trinkaus, 1983 : 152 ; Di<br />

Cesnola, 1996 : 123). Pour ce dernier individu, l’ouverture de la chambre pulpaire a<br />

provoqué la nécrose de la pulpe entraînant un abcès et des fistules à l’apex des incisives<br />

latérales et des canines, supérieures et inférieures (Heim, 1976 : 277-278). D’après Begg<br />

et Kesling (1972 dans Vautey, 2004), en cas d’exposition pulpaire, il peut y avoir un<br />

abcès péri-apical qui se développe si une carie s’installe dans la cavité, pouvant causer la<br />

mort de l’individu. Il y aurait eu chez la Ferrassie 1 une néoformation de dentine<br />

secondaire mais elle aurait disparu lorsque l’usure a atteint le collet, le canal radiculaire<br />

s’ouvrant alors (Heim, 1976 : 278). En effet, bien qu’il existe une forte réaction<br />

odontoblastique de défense pulpaire par production de dentine secondaire, les dents<br />

d’homininés fossiles ainsi que de certains individus modernes âgés ou vivant dans des<br />

environnements particuliers laissent souvent apercevoir une ouverture pulpaire<br />

consécutive à l’usure occlusale (Newman, 1999 ; Vautey, 2004 : 16), ce qui est le cas aux<br />

Pradelles.<br />

Sur les autres dents, le degré d’usure diminue graduellement des prémolaires aux<br />

molaires. La première prémolaire cotée au stade "g1-g2" de Murphy (1959) et 7 de<br />

Molnar (1971) est plus usée que la seconde prémolaire cotée "f" et 6. De même dans le<br />

cas des molaires cotées "f" et 5 pour la première, "c1" et 3 pour la deuxième et "c" ou "d"<br />

et 2 ou 3 pour la troisième (Murphy, 1959 ; Molnar, 1971).<br />

D’après Molnar (1972), les dents antérieures néandertaliennes sont généralement<br />

plus usées que les dents postérieures. C’est d’ailleurs ce qu’il a pu observer sur la<br />

collection dentaire de Krapina (Molnar, 1972), ainsi que Heim (1976 : 275) sur l’arcade<br />

dentaire de la Ferrassie 1 et Trinkaus (1983 : 152) sur les dents de Shanidar 1. Cela<br />

s’applique ainsi au maxillaire des Pradelles où l’usure occlusale de la canine est<br />

particulièrement marquée, beaucoup plus que sur les dents postérieures. À l’inverse,<br />

chez les Hommes modernes du Paléolithique supérieur et actuels, les dents postérieures<br />

seraient souvent plus usées que sur les dents antérieures (Smith, 1976). Le schéma<br />

d’usure chez ces Néandertaliens ne traduit naturellement pas la séquence d’éruption<br />

dentaire, où la première molaire est la première dent permanente fonctionnelle. Mais il<br />

serait donc plus en lien avec un mode masticatoire ou paramasticatoire particulier.<br />

On observe un changement dans l’orientation des surfaces d’usure au niveau du<br />

tiers distal de la deuxième molaire. L’usure y est de type hélicoïdale (Hall, 1976 ;<br />

Richards et Brown, 1986) : sur les prémolaires et la première molaire, son vecteur est<br />

131


Étude morphométrique<br />

oblique, plus marqué en lingual qu’en vestibulaire, puis au niveau du tiers distal de la<br />

deuxième molaire, l’usure devient plane.<br />

L’usure occlusale résulterait principalement d’une alimentation impliquant une<br />

force musculaire et un cycle masticatoire particulier (attrition) ainsi que d’autres<br />

facteurs, dont le régime alimentaire et le mode de préparation des aliments contenant<br />

plus ou moins de substances abrasives (Molnar, 1972 ; Williams et Woodhead, 1986 ;<br />

d'Incau, 2004) (cf p.63).<br />

Cette perte de substance occlusale a pu entraîner une égression ou éruption<br />

continuelle des dents car celle-ci est liée à la chronicité de l’usure (figure 50) :<br />

Figure 50 : Section transverse au niveau du corps mandibulaire de la première prémolaire.<br />

A : forme attendue chez un jeune adulte, avec peu d’usure et pas de parodontopathie ; B : adulte<br />

âgé avec attrition occlusale et éruption continuelle de la dent ; C : jeune adulte avec<br />

parodontopathie causant une perte d’os alvéolaire. Tiré de Hillson (2000 : 267).<br />

Elle permet de compenser la perte et de garder une occlusion dentaire correcte<br />

(Newman, 1999 ; Hillson, 2000 ; Vautey, 2004). Toutefois elle peut ne pas être apparente<br />

si l’os alvéolaire suit l’égression de la dent, si bien que la hauteur clinique (hauteur entre<br />

le bord occlusal et le bord osseux) peut rester quasiment inchangée (Newman, 1999). De<br />

plus, Hillson (2000 : 267) souligne le fait qu’il est très difficile de distinguer sur os sec un<br />

remodelage osseux lié à l’usure dentaire et à l’éruption continuelle d’une<br />

parodontopathie (figure 50).<br />

Cependant, on remarque sur la radiographie que les racines dentaires de ce<br />

maxillaire sont très proches du sinus et n’ont donc subi cette éruption verticale.<br />

Les dents du maxillaire des Pradelles présentent toutes des facettes d’usure<br />

interproximales. Celles-ci sont concaves mésialement et sont plane ou encore légèrement<br />

convexes distalement. Ce type de schéma est caractéristique d’une intense usure<br />

dentaire (Kaidonis et al., 1992). Il est dû à deux forces qui entrent en jeu lors de la<br />

mastication : une force latérale produisant un mouvement de direction vestibulo-lingual<br />

et une force mésiale permettant de maintenir une occlusion anatomiquement correcte au<br />

fur et à mesure du développement de l’attrition occlusale (Murphy, 1959 ; Newman, 1999<br />

; Hillson, 2000 ; Vautey, 2004).<br />

Nous retrouvons des facettes d’usure interproximale sur la plupart des autres<br />

dents découvertes aux Pradelles.<br />

132


Étude morphométrique<br />

Des plages de tartre sont observables sur la face vestibulaire des molaires et de la<br />

première prémolaire ainsi que sur la face linguale de la première molaire. D’après la<br />

cotation de Brothwell (1965 : 153), le degré de développement du tartre sur les dents de<br />

ce maxillaire peut être considéré comme moyen.<br />

On remarque une très nette apparition de la racine sur chacune des dents encore<br />

présentes dans leur alvéole, sur environ 4 mm. Cette apparition de la racine pourrait<br />

être due à l’égression dentaire, conséquence de la forte attrition, ainsi qu’à une<br />

parodontopathie. Mais nous avons éliminé la première possibilité (cf. supra).<br />

Nous observons en effet sur la radiographie (figure 49) une perte de l’os alvéolaire<br />

au niveau des septums inter-dentaires. D’après Twiesselmann et Brabant (1967) une<br />

parodontose correspond à « toute lésion, inflammatoire ou atrophique, du parodonte,<br />

amenant la dénudation progressive de la racine et l’ébranlement plus ou moins marqué de<br />

la dent ». Ce serait l’affection dento-osseuse la plus importante après la carie<br />

(Twiesselmann et Brabant, 1967). La résistance des individus à la destruction du<br />

parodonte diminuerait avec l’âge et dépendrait aussi de facteurs systémiques et<br />

génétiques (Collectif, 1978 : 18-20). Mais, contrairement à ce qui a été longtemps cru, le<br />

trauma occlusal ne serait pas à l’origine de la perte du tissu parodontal (Collectif, 1978 :<br />

22 ; Chapotat et al., 1999). Il existe aussi des corrélations épidémiologiques entre le<br />

tartre et les parodontopathies (Hillson, 2000). Il est donc tout-à-fait envisageable que la<br />

présence du tartre sur les dents de ce maxillaire soit corrélée à la parodontose également<br />

présente. Cette corrélation ne serait pas due aux substances minérales contenues dans le<br />

tartre mais à la masse microbienne séjournant à sa surface pendant de longues périodes<br />

(Collectif, 1978 : 12), l’infection bactérienne étant une cause bien connue des<br />

parodontopathies (Bercy et Tenebaum, 1997).<br />

On remarque la formation d’hypercémentose sur la racine de la canine et de la<br />

racine bifide de la première prémolaire et celle de la seconde prémolaire (grâce à la<br />

radiographie). Ce phénomène est commun dans beaucoup de populations et serait peut-<br />

être à lier avec l’usure dentaire et les forces masticatoires mais son étiologie reste<br />

cependant mal connue (Hillson, 1996, 2000).<br />

Activités paramasticatoires ?<br />

Nous observons sur les prémolaires et la première molaire des fracturations de<br />

l’émail dans les angles mésio-vestibulaires, ainsi qu’une fracturation du bord mésio-<br />

vestibulaire de la racine de la seconde prémolaire. L’enlèvement de matière dentaire sur<br />

la seconde prémolaire, la plus atteinte, mesure environ 8 mm de haut pour 5,5 mm de<br />

largeur maximale. Ces éclats d’émail, de dentine et de racine semblent avoir été cassés<br />

in vivo suite à des activités paramasticatoires.<br />

De nombreuses données ethnographiques et archéologiques montrent l’utilisation<br />

des dents en tant que "troisième main" (Molnar, 1972 ; Schulz, 1977 ; Larsen, 1985 ;<br />

133


Étude morphométrique<br />

Taylor, 1986 ; Lukacs et Pastor, 1988 ; Brown et Molnar, 1990 ; Lalueza Fox et Frayer,<br />

1997 ; Minozzi et al., 2003 ; Turner et Anderson, 2003 ; Lozano-Ruiz et al., 2004 ; Erdal,<br />

2008 ; Lozano et al., 2008 ; Lorkiewicz, 2011). Le plus souvent, l’utilisation des dents<br />

comme "troisième main" induit des transformations du bloc incisivo-canin présentant<br />

alors des rainures ou des facettes atypiques à la surface amélo-dentinaire ainsi qu’une<br />

abrasion particulière de ces dents avec de très probables éclats d’émail (Molnar, 1972 ;<br />

Hillson, 2000 ; Rougier, 2003 : 62 ; Lozano et al., 2008). L’usure peut alors aussi se faire<br />

sur la face vestibulaire de la couronne, comme c’est le cas sur les dents antérieures de<br />

Shanidar 1 (Coon, 1962 : 564).<br />

L’usure intense de la face occlusale des dents de ce maxillaire ainsi que la<br />

formation exostosique révèlent de très puissantes forces masticatoires qui sont même<br />

probablement allées au-delà de la résistance mécanique des dents entraînant une<br />

fracturation de blocs entiers de la couronne ou de morceaux de couronne et d’un<br />

fragment de la racine adjacente. Nous pouvons donc nous demander si des forces<br />

paramasticatoires, tel que l’usage instrumental de la denture, sont aussi entrées en jeu.<br />

Dans ce cas, il est intéressant de remarquer qu’elles ont atteint les prémolaires. Cela<br />

pourrait s’expliquer par le fait que les canines (et les incisives ?) aient été rendues<br />

inutilisables à cause de la disparition totale de leur couronne.<br />

3.2.1.2. Fragment de maxillaire (?) LP05-D9 #H11 (figure 51)<br />

État de conservation :<br />

Ce vestige est dans un assez bon état de conservation, seules quelques tâches de<br />

manganèse l’affectent. Nous l’identifions pour le moment comme un fragment<br />

rectangulaire de maxillaire au niveau du processus frontal.<br />

Il mesure 17,5 mm de longueur pour 9,5 mm de largeur.<br />

Figure 51 : Fragment de maxillaire LP05-D9 #H11.<br />

A : face vestibulaire, B : face occlusale.<br />

134


État de maturation :<br />

Cet os semble être mature.<br />

Description :<br />

Étude morphométrique<br />

La face externe est irrégulière et porte de nombreux foramens se dirigeant vers la<br />

partie la moins épaisse de l’os. La partie la plus épaisse est irrégulière et les foramens<br />

sont plus serrés et petits.<br />

L’os est nettement courbé sur un côté dans la moitié la plus fine.<br />

La face interne forme une gouttière percée de foramens.<br />

La partie la plus fine de l’os mesure 2,7 mm d’épaisseur et sa structure est<br />

lamellaire. Mais la pièce va en s’épaississant, jusqu’à 4,3 mm, devenant une formation<br />

vacuolaire bordée par la lame interne et la lame externe.<br />

52)<br />

3.2.2. Mandibule<br />

3.2.2.1. Fragment de bord alvéolaire mandibulaire droit LP02-D13 #2 (figure<br />

État de conservation :<br />

Une petite partie de la face externe du corps de mandibule est conservée. La face<br />

opposée ne mesure que quelques millimètres carrés d’os inter-alvéolaire, de même que la<br />

partie inférieure de la région alvéolaire. Des plages de dépôts calcitiques se situent sur<br />

l’ensemble des faces.<br />

Ce petit fragment triangulaire mesure 9,3 mm de haut pour 11,6 mm de base.<br />

Figure 52 : Fragment de bord alvéolaire mandibulaire droit LP02-D13 #2.<br />

A : face antérieure, B : face externe, C : face postérieure.<br />

État de maturation :<br />

Cet ossement a été retrouvé à proximité d’une prémolaire inférieure droite (LP02-<br />

D13 #1) appartenant à un individu adolescent (cf. p.151). Cette dent remontant avec ce<br />

135


Étude morphométrique<br />

fragment de mandibule, nous pouvons à juste titre considérer que ce dernier<br />

appartenait, tout comme la dent, à un sujet adolescent.<br />

Description :<br />

La face externe du corps de la mandibule ne présente aucun trait particulier.<br />

Un fragment d’alvéole (face antérieure) correspond à la partie supérieure de la<br />

face distale de la seconde prémolaire inférieure droite (LP02-D13 #1 : cf. p.151). Il<br />

présente une crête en son milieu, s’adaptant au sillon présent sur la face distale de la<br />

racine de la seconde prémolaire. Le deuxième fragment d’alvéole (face postérieure)<br />

correspond à la partie supérieure de la face mésiale de la première molaire inférieure<br />

droite. Une crête est aussi présente en son milieu, plus marquée que la première.<br />

Le bord libre du septum inter-alvéolaire est assez épais et se situe à 1,5 mm du<br />

collet lorsque l’on y accole la dent. Cela ne peut être dû à l’égression dentaire (figure 50)<br />

car la dent est très peu usée et ce serait donc l’érosion post mortem qui l’aurait affecté.<br />

3.3. Les dents<br />

3.3.1. Dents permanentes<br />

3.3.1.1. Canine supérieure droite LP01-D11 #H03 (figure 53)<br />

Bien que cette dent ne possède plus sa racine, sa morphologie plaide pour sa<br />

détermination en tant que canine supérieure droite. De plus, sa proximité sur le site<br />

avec le maxillaire LP01-D11 #H03, dont les dents présentent elles aussi des stades<br />

d’usure importants, soutient cette diagnose.<br />

État de conservation :<br />

Il ne reste de cette canine que la racine, incomplète, la couronne ayant totalement<br />

disparu par attrition.<br />

On peut observer sur la racine des fentes plus ou moins verticales, principalement<br />

au milieu de la face mésiale et sur la face distale dans la partie linguale.<br />

136


Étude morphométrique<br />

Figure 53 : Canine supérieure droite LP01-D11 #H03.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />

radiographie de la face distale (radio M. Bessou).<br />

Âge au décès :<br />

Il s’agirait d’un individu adulte d’âge moyen à avancé d’après l’étude du<br />

maxillaire (cf. p.126).<br />

La racine :<br />

La racine a un apex arrondi et est dans l’ensemble rectiligne. Les faces<br />

vestibulaire et linguale sont courbes, traduisant probablement la cyrtodontie de la dent<br />

complète (Patte, 1962). Les faces mésiale et distale sont planes.<br />

Il y a effraction pulpaire (apparition de la chambre pulpaire) car l’émail et la<br />

dentine de la couronne ont disparu. Plus de détails sur cette atteinte sont décrits dans le<br />

chapitre 3.2 (partie III).<br />

On observe sur la radiographie de la dent (figure 53) un élargissement progressif<br />

de la chambre pulpaire. L’attrition a donc atteint toute la couronne et aussi un peu la<br />

racine. En effet, si l’on compare cette dent avec la canine LP07-C11 #87 (figure 54) qui<br />

présente une chambre pulpaire en forme de flamme (un élargissement de la chambre<br />

pulpaire puis un rétrécissement de celle-ci), nous n’observons pas de rétrécissement<br />

homologue sur la canine LP01-D11 #H03 à cause de l’usure qui a donc affecté une partie<br />

de la racine.<br />

L’attrition occlusale est maximale et peut être cotée "8" selon Molnar (1971) et "f"<br />

selon Murphy (1959).<br />

De l’hypercémentose s’est développée sur le quart apical de la racine, elle forme<br />

un bourrelet marqué sur la face distale.<br />

3.3.1.2. Canine supérieure droite LP07-C11 #87 (figure 54)<br />

État de conservation :<br />

Cette canine a été découverte fragmentée en plusieurs morceaux qui ont été<br />

recollés. La moitié linguale de la racine est endommagée suite à sa découverte sur le site<br />

et présente des fissures au collet. Des fissures mésio-distales séparent aussi la couronne<br />

en deux.<br />

F<br />

137


Étude morphométrique<br />

Figure 54 : Canine supérieure droite LP07-C11 #87.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />

radiographie de la face distale (radio M. Bessou).<br />

Âge au décès :<br />

un adulte.<br />

Cette dent permanente était fonctionnelle et appartenait à un jeune adulte ou à<br />

La couronne :<br />

L’attrition est plus fortement marquée dans la partie distale. La face occlusale de<br />

la couronne est donc asymétrique.<br />

Sur la face vestibulaire, on remarque trois lignes d’hypoplasie séparées d’environ<br />

2 mm les unes des autres. Il y a quelques petites plaques de tartre sur l’émail, cotées<br />

comme légères (Brothwell, 1965 : 153).<br />

Cette face est convexe verticalement et transversalement. Cette convexité a été<br />

décrite sur d’autres dents néandertaliennes dont Obi-Rakhmat, Valdegoba, Bau de<br />

l’Aubesier, La Quina 5, La Chaise Bourgeois-Delaunay 11, 15 et 16 (Madre-Dupouy,<br />

1983 ; Trinkaus et al., 2000 ; Condemi, 2001 : 113 ; Quam et al., 2001 ; Verna, 2006 : 253<br />

; Bailey et al., 2008).<br />

La face linguale est assez bombée et on remarque la présence d’un tubercule<br />

lingual. Celui-ci est présent de façon variable chez les Néandertaliens, mais y est plus<br />

fréquent et avec une plus forte expression que chez les Hommes modernes (Bailey, 2006 :<br />

409 ; Verna, 2006). D’après Patte (1962 : 49), le tubercule lingual est issu du cingulum et<br />

se retrouve de manière plus constante sur les canines supérieures que sur les canines<br />

inférieures, que cela soit chez les Néandertaliens ou, avec une fréquence moins élevée,<br />

chez les Hommes actuels.<br />

On observe des crêtes marginales mésiale et distale et, au centre, un foramen<br />

cæcum. Ces deux crêtes ont été usées par attrition de manière équivalente bien que la<br />

mésiale soit plus courte. Nous ne pouvons donc déterminer si l’une d’entre elle était plus<br />

marquée que l’autre. La crête mésiale est un caractère fréquemment rencontré sur les<br />

F<br />

138


Étude morphométrique<br />

canines néandertaliennes (Bailey, 2002b, 2006) mais que l’on retrouve aussi sur les<br />

dents des premiers Européens de Gran Dolina à Atapuerca (ATD6-13 et ATD6-69), où la<br />

crête marginale est plus développée que la crête distale (Bermúdez de Castro et al.,<br />

1999).<br />

Les faces mésiales et latérales possèdent toutes deux des facettes d’usure<br />

interproximales. La première se situe au centre de la face mésiale et mesure 3 mm de<br />

haut sur 4,2 mm de long. Elle présente cinq sillons plus ou moins verticaux partant du<br />

bord occlusal (figure 55).<br />

Figure 55 : Sillons subverticaux sur la facette d’usure interproximale de la canine LP07-C11 #87.<br />

Ces sillons subverticaux seraient d’après Villa et Giacobini (1995) un caractère<br />

retrouvé fréquemment sur les dents jugales néandertaliennes. Mais des dents labiales en<br />

présentent aussi, par exemple sur Rochelot 1 (Poisson et al., 2002). Elles sont la<br />

conséquence d’une micro-fêlure de l’émail due aux contraintes biomécaniques qui<br />

s’exercent sur les dents (Garralda et Vandermeersch, 2000 ; Poisson et al., 2002). Sur la<br />

face latérale, la facette est décalée vers la face linguale et mesure 2,6 mm de haut sur<br />

3,5 mm de long. Un seul sillon est observable.<br />

Nous notons une assez forte altération de la couronne par attrition, coté "c"<br />

d’après Murphy (1959) et 4, voire 5 d’après Molnar (1971). On aperçoit donc très<br />

nettement la dentine.<br />

Le diamètre mésio-distal (M81) mesure 7,8 mm et le vestibulo-lingual (M81(1))<br />

9,2 mm. Ces diamètres s’intègrent dans la variabilité des dents néandertaliennes,<br />

prénéandertaliennes et actuelles (figure 56 et annexe 5), mais n’est pas pourtant si<br />

proche de la moyenne de l’échantillon néandertalien (dpMD = 0,55 et dpVL = 0,44), et<br />

s’éloigne de celle de l’échantillon prénéandertalien (dpMD = 0,11 et dpVL = 0,34). Cette<br />

dent a des dimensions assez faibles vis-à-vis de ces échantillons. Le diamètre vestibulo-<br />

lingual est cependant particulièrement élevé en comparaison avec la moyenne actuelle<br />

(dpMD = 0,46 et dpVL=0,09).<br />

L’indice coronaire de la dent (117,2) est proche de la valeur moyenne des<br />

Néandertaliens (dpICoronaire = 0,92). Son indice de robustesse (71,5) est quant à lui un peu<br />

plus faible que la moyenne néandertalienne (dpIrobustesse = 0,43) car ses diamètres se<br />

situent dans la partie basse de la variabilité néandertalienne (figure 56 et annexe 5).<br />

139


VL12-3<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5 10,0 10,5<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens<br />

MD12-3<br />

Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />

Étude morphométrique<br />

Figure 56 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la C 1 LP07-C11 #87 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

140


Le bord cervical et la racine :<br />

Étude morphométrique<br />

L’apex de la racine est très abimé avec beaucoup de fissures et une perforation<br />

sur sa partie mésio-linguale. Il est décalé distalement. Sur le centre de sa face mésiale,<br />

on remarque un profond sillon de 6 mm de long.<br />

La chambre pulpaire s’élargit légèrement quelques millimètres sous le collet<br />

(figure 54) et est, de manière générale, assez large.<br />

La racine de cette canine est atteinte sur son tiers apical par de l’hypercémentose.<br />

Celle-ci est bien développée sur les faces vestibulaires et distales.<br />

La racine mesure 21,7 mm de haut en face vestibulaire (M93) pour 22 mm en face<br />

linguale (M93a).<br />

Remarque :<br />

Cette dent est cyrtodonte. Elle présente donc une convexité du profil vestibulaire<br />

de l’ensemble couronne-racine. La cyrtodontie est un caractère assez fréquent chez les<br />

Néandertaliens et beaucoup plus rare chez les Hommes modernes actuels (Patte, 1962).<br />

3.3.1.3. Première prémolaire supérieure droite en place sur le<br />

maxillaire LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />

État de conservation :<br />

Cette dent est d’un seul tenant mais de nombreuses fissures affectent la couronne<br />

et la racine. Elles se situent sur la face vestibulaire et la face occlusale dans le sens<br />

disto-vestibulaire à mésio-lingual et une petite fissure part du centre de la surface<br />

occlusale vers l’angle disto-lingual. Un morceau de la racine face linguale proche du<br />

collet a été cassé, sans doute ante mortem (cf. p.126).<br />

Âge au décès :<br />

L’étude du maxillaire suggère qu’elle appartient à un individu adulte d’âge moyen<br />

à avancé (cf p.126).<br />

La couronne :<br />

En l’état, la couronne est rectangulaire mais une forte attrition a atteint la face<br />

occlusale. On ne peut donc observer de cuspide, de fosse ou de sillon, le bord mésial ou le<br />

bord lingual.<br />

Sur la face vestibulaire, on ne retrouve de l’émail que sur les deux-tiers distaux,<br />

le reste ayant disparu par attrition et fracturation, probablement suite à des activités<br />

paramasticatoires (cf. p.126).<br />

On note la présence d’une dépression sur la face mésiale, décalée lingualement,<br />

qui est sans doute une facette interproximale avec la canine. Elle mesure 2,4 mm de<br />

long. Il doit aussi exister une facette d’usure distale car les deux prémolaires sont<br />

accolées.<br />

141


Étude morphométrique<br />

Cette dent a subi un fort degré d’usure, l’attrition atteint le stade "g1-g2" d’après<br />

Murphy (1959) et le stade 7 d’après Molnar (1971). L’attrition est plus marquée en vue<br />

linguale qu’en vue vestibulaire, la face occlusale est donc en pente. De la dentine<br />

apparaît à la surface de cette dernière.<br />

Il y a un peu de tartre en position disto-vestibulaire, de quantité considérée<br />

comme légère (Brothwell, 1965 : 153).<br />

Les diamètres maximums mesurés sur la couronne, 6,4 mm en mésio-distal<br />

(M81) et 9,3 mm en vestibulo-lingual (M81(1)), sont certainement inférieurs aux<br />

diamètres coronaires avant attrition. Nous ne les avons donc pas confrontés à nos<br />

échantillons de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

linéaire.<br />

Le bord cervical est difficile à observer, mis à part en vue vestibulaire où il est<br />

Cette prémolaire montre une racine unique. On n’en voit que les faces mésiale,<br />

linguale et la moitié vestibulaire (le reste étant encore dans l’alvéole du maxillaire). Ne<br />

pouvant observer la face distale, nous ne pouvons savoir si elle présente deux racines<br />

reliées entre elles par une lamelle de cément, tel que sur un certain nombre de dents<br />

néandertaliennes (Patte, 1962 : 67 ; Couture et Tournepiche, 1997 ; Garralda et<br />

Vandermeersch, 2000 ; Maureille et al., 2008b). Mais on observe deux apex qui sont<br />

individualisés l’un de l’autre sur 4,6 mm de haut.<br />

La racine en vue mésiale est très large, quasiment un centimètre au collet, et est<br />

concave vers la face linguale. La face mésiale présente une dépression décalée<br />

vestibulairement. La face vestibulaire n’est pas rectiligne : ses deux-tiers supérieurs se<br />

dirigent distalement et son tiers apical se dirige mésialement.<br />

La racine mesure 16,8 mm de haut sur sa face linguale (M93a) et 17,5 mm en face<br />

vestibulaire (M93).<br />

La chambre pulpaire s’élargit sous le collet (figure 49).<br />

De l’hypercémentose forme un bourrelet au niveau de l’apex lingual. Il y a aussi<br />

de l’hypercémentose inter-radiculaire.<br />

3.3.1.4. Germe de première prémolaire supérieure droite LP06-C10 #430<br />

(figure 57)<br />

État de conservation :<br />

Ce germe dentaire a probablement été régurgité car on observe la disparition<br />

d’une partie de l’émail, des traces noires de manganèse, un poli et une patine<br />

particulière de l’émail ainsi qu’un petit l’enfoncement sur la moitié distale de la face<br />

vestibulaire, probablement dû à l’ingestion du germe dentaire par les carnivores (cf.<br />

p.357).<br />

142


Étude morphométrique<br />

Figure 57 : Germe de première prémolaire supérieure droite LP06-C10 #430.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />

Âge au décès :<br />

Si l’on considère que la calcification des dents néandertaliennes est comparable<br />

aux dents des Hommes actuels, bien que cela ne soit sans doute pas exact (cf. p.63), ce<br />

germe devait appartenir à un individu d’environ 3,4 à 5,4 ans (Moorrees et al., 1963b ;<br />

Shackelford et al., 2012).<br />

Couronne :<br />

La couronne est asymétrique, le protocone étant beaucoup plus développé que le<br />

paracone. Les couronnes des premières prémolaires supérieures néandertaliennes sont<br />

assez difficiles à différencier de leurs analogues modernes. Seuls peu de détails les<br />

caractériseraient dont la présence et le développement du tuberculum molare (Patte,<br />

1962 : 67 ; Bailey, 2002a), mais que l’on n’observe pas ici, probablement car la couronne<br />

n’est pas totalement formée.<br />

Le bord occlusal de la face vestibulaire est asymétrique : le bord mésio-<br />

vestibulaire est plus petit que le bord disto-vestibulaire. Le protocone forme une pointe<br />

mais est moins saillant que le paracone.<br />

La face linguale est moins haute que la face vestibulaire mais la cuspide est plus<br />

pointue. Elle est, elle aussi, asymétrique. Le bord mésial est plus court et plus haut que<br />

le bord distal d’où une cuspide décalée mésialement. Cette déportation mésiale des<br />

cuspides et crêtes a été observée sur certaines premières prémolaires supérieures de<br />

Néandertaliens (de Lumley, 1973 ; Rougier, 2003 : 56 ; Verna, 2006 : 255).<br />

Sur la face occlusale, la fosse mésiale est moins large que la fosse distale mais<br />

cela est dû aux bords mésio-vestibulaire et mésio-lingual, reliés par une crête, qui sont<br />

plus courts.<br />

Les cuspides sont très hautes par rapport au centre de la face occlusale. Une crête<br />

essentielle (essentail crest, Bailey, 2002a : 62) rectiligne relie les deux cuspides, elle est<br />

très concave (de par la concavité de la face occlusale).<br />

Le bord lingual du protocone est quasiment vertical, alors que le bord vestibulaire<br />

du paracone est en biais.<br />

Les diamètres coronaux mesurés sont de 6,6 mm mésio-distalement (M81) et<br />

7,9 mm vestibulo-lingualement (M81(1)). Ce germe dentaire ayant été régurgité, cela<br />

influe sur ses valeurs qui sont inférieures à celles du germe intact. Les comparaisons<br />

143


Étude morphométrique<br />

effectuées doivent donc tenir compte de ces modifications taphonomiques. Ce germe<br />

dentaire est beaucoup plus petit que les premières prémolaires supérieures<br />

néandertaliennes et prénéandertaliennes (annexe 5). On peut en effet remarquer qu’il<br />

s’éloigne des variabilités de ces deux taxons mais s’intègre dans celle des Hommes<br />

modernes subactuelles (figure 58). Cette position du germe LP06-C10 #431 vis-à-vis de<br />

ces groupes de comparaison peut être soit dû à sa morphologie originelle soit aux<br />

atteintes taphonomiques qu’il a subit.<br />

VL12-4<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

Figure 58 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 1 LP06-C10 #430 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

Bord cervical :<br />

subactuels<br />

Il est quasi complet, il ne manque qu’une partie du bord distal. Il est très fin,<br />

régulier et plus bas sur la face vestibulaire.<br />

3.3.1.5. Première prémolaire inférieure gauche LP06-Z7 #475 (figure 59)<br />

État de conservation :<br />

Cette prémolaire est dans un très bon état de conservation. Quelques fissures<br />

partent du collet et affectent la couronne. Des fragments d’émail se sont détachés au<br />

niveau de l’angle disto-lingual.<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5<br />

MD12-4<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

144


Étude morphométrique<br />

Figure 59 : Première prémolaire inférieure gauche LP06-Z7 #475.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />

radiographie de la face mésiale (radio M. Bessou).<br />

Âge au décès :<br />

Nous pouvons estimer que cette dent appartenait à un jeune adolescent, de plus<br />

de 10 ans (Moorrees et al., 1963b ; Shackelford et al., 2012), car la dent est complètement<br />

formée mais avec peu d’attrition et il n’y a pas de facette d’usure interproximale sur la<br />

face mésiale.<br />

Couronne :<br />

La couronne est triangulaire avec une asymétrie au niveau de la face linguale, la<br />

partie distale étant plus courte que la partie mésiale. Cette forme triangulaire de la<br />

couronne est fréquente chez les Néandertaliens, tout comme l’asymétrie marquée<br />

présente à 41,7 % contre 7,5 % chez les Hommes actuels (Bailey, 2002a : 78, 2006).<br />

D’après Martinon-Torres et al. (2008), on retrouve une très forte asymétrie de la<br />

couronne des premières prémolaires inférieures chez les premiers homininés du Plio-<br />

Pleistocène : Australopithecus, Homo habilis, Homo ergaster, Homo erectus s.s., les<br />

Hommes de Dmanissi, les Prénéandertaliens. Cependant ces auteurs considèrent, à<br />

l’inverse de Bailey (2002a ; 2006), qu’elle est peu marquée chez les Néandertaliens.<br />

Le tiers inférieur de la face vestibulaire est très convexe mais les deux tiers<br />

supérieurs se dirigent de manière rectiligne vers la partie linguale de la dent.<br />

Le protoconide est plus développé sur son bord mésial (5 mm de long sur 3 mm de<br />

large) que sur son bord latéral (3,7 mm de long sur 2,2 mm de large). Une petite pointe<br />

se forme sur cette cuspide.<br />

développée.<br />

La face linguale est nettement asymétrique avec une moitié mésiale plus<br />

Le métaconide est bordé par un sillon lingual en position mésiale. Celui-ci est<br />

assez commun chez les Néandertaliens (73,3 %) alors que sa fréquence est variable chez<br />

les Hommes actuels (9,1 à 56,3 % selon les populations) et, lorsqu’il existe, il est localisé<br />

mésialement, comme sur cette prémolaire (Bailey, 2002a : 80-81, 2006). Ce sillon lingual<br />

délimite une cuspide linguale accessoire en position mésiale assez petite qui existe chez<br />

19,4 % des Néandertaliens et qui est fréquente de manière variable chez les Hommes<br />

F<br />

145


Étude morphométrique<br />

modernes : 30,4% en moyenne chez les Hommes actuels, 25% chez les premiers Hommes<br />

modernes et 11% chez les Hommes modernes du Paléolithique supérieur (Bailey, 2002a :<br />

79).<br />

Il existe une crête marginale distale qui est un peu érodée sur la face occlusale.<br />

La crête marginale mésiale est, quant à elle, très nette. La présence de ces crêtes serait<br />

elle aussi plus fréquente chez les homininés fossiles que chez les Hommes actuels<br />

(Bailey, 2006). On retrouverait la crête distale accessoire chez 88,2 % des Néandertaliens<br />

contre 31 à 68 % chez les Hommes actuels, et la crête accessoire mésiale chez 23,1 % des<br />

Néandertaliens contre 0 à 31,3 %chez les Hommes actuels (Bailey, 2002a : 80).<br />

On observe sur la surface occlusale deux fosses bien marquées : une fovea<br />

antérieure avec un seul embranchement et une fovea postérieure plus grande en "V". La<br />

fovea antérieure se prolonge par un sillon lingual. On retrouve aussi une fovea<br />

postérieure plus grande que la fovea antérieure sur l’individu H1 (ATD6-3) de Gran<br />

Dolina à Atapuerca (Bermúdez de Castro et al., 1999). Entre ces deux fosses se trouve<br />

une crête essentielle légèrement mésiale (d’où une asymétrie de la surface occlusale)<br />

coupée en deux par le sillon central partant de la fovea antérieure.<br />

Il y a une facette d’usure interproximale distale plane mesurant 3,2 mm de long<br />

sur 2,7 mm de haut. Elle est bien développée sur un tiers de la hauteur de la couronne et<br />

ne présente pas de sillon. Il n’y a pas de facette mésiale.<br />

Cette dent n’a subi que peu d’usure occlusale : stade 2 d’après Molnar (1971) et<br />

"N" d’après Murphy (1959). Il y a donc deux facettes d’usure sur les deux faces (mésiale<br />

et distale) du protoconide mais elles ne se rejoignent pas. La dentine n’apparaît pas à la<br />

surface de la couronne.<br />

On observe un tout petit peu de tartre sur la face linguale en fines plaques : coté<br />

léger d’après Brothwell (1965 : 153).<br />

La couronne de la dent mesure 8,2 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 9,3 mm<br />

de diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />

Ces diamètres sont très éloignés de la variabilité de l’échantillon actuel (figure 60<br />

et annexe 5). Ils s’intègrent à l’inverse totalement dans la variabilité des dents de la<br />

lignée néandertalienne (figure 60 et annexe 5) et sont statistiquement proches de la<br />

moyenne de l’échantillon prénéandertalien (dpMD = 0,79 et dpVL = 0,91, dpIrobustesse =<br />

0,99). Vis-à-vis des autres prémolaires néandertaliennes, celle des Pradelles est grande,<br />

principalement par son diamètre mésio-distal (dpMD = 0,12).<br />

Il est toutefois intéressant de remarquer que, bien que ces mesures soient<br />

éloignées de la variabilité moderne et donc son indice de robustesse aussi<br />

(dpIrobustesse = 0,00), l’indice coronaire lui, ne l’est pas (dpICoronaire = 0,96).<br />

146


VL34-4<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5<br />

subactuels<br />

MD34-4<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Étude morphométrique<br />

Figure 60 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la 1P LP06-Z7 #475 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

Le bord cervical est linéaire.<br />

Deux racines initiales ont fusionné n’en formant plus qu’une, cependant cette<br />

fusion n’est pas totale et on voit la séparation lingualement au niveau des deux apex sur<br />

1,5 mm. On observe cette fusion sur quelques autres prémolaires néandertaliennes<br />

comme à La Quina 5 et 35 (Verna, 2006 : 435) bien que Patte (1962 : 59) remarque que<br />

chez les Néandertaliens, la bifidité est plus fréquente que chez les Hommes actuels et<br />

assez accusée, ce qui d’après certains auteurs serait lié à la molarisation des<br />

prémolaires, commune chez les Australopithèques et les premiers Homo (Wood et al.,<br />

1988 ; Quam et al., 2001).<br />

Cette racine est de forme rectangulaire et est un peu abimée. On distingue un<br />

léger sillon central sur la face distale et un sillon beaucoup plus marqué et profond sur la<br />

face mésiale. Il y a aussi un autre sillon vestibulo-mésial moins marqué séparant la<br />

partie vestibulaire en deux parties égales. Il y a donc deux canaux radiculaires<br />

principaux se séparant au milieu de la racine, le canal vestibulaire se divise en deux vers<br />

l’apex (figure 59).<br />

La racine mesure 16,4 mm de haut sur sa face vestibulaire (M93) et 15 mm de<br />

haut sur sa face lingual (M93a).<br />

apical.<br />

Le phénomène d’hypercémentose a atteint toutes les faces de la dent sur le tiers<br />

147


Étude morphométrique<br />

3.3.1.6. Seconde prémolaire supérieure droite en place sur le<br />

maxillaire LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />

État de conservation :<br />

Cette prémolaire est dans un état moyen de conservation. Les parties mésio-<br />

vestibulaire de la couronne et de la racine sont cassées, sans doute ante mortem suite à<br />

des activités paramasticatoires (cf. p.126). Des fissures mésio-distales affectent la<br />

couronne.<br />

Âge au décès :<br />

Ainsi que l’ensemble des dents de ce maxillaire, elle se rapporte à un individu<br />

d’âge moyen à avancé (cf. p.126).<br />

La couronne :<br />

vestibulaire.<br />

Cette prémolaire est de forme rectangulaire.<br />

La moitié distale de la face vestibulaire est assez haute. On distingue la cuspide<br />

Sur la face linguale, on remarque la disparition de la partie centrale de l’émail. Le<br />

bord occlusal est en pente : la partie distale étant plus basse que la partie mésiale.<br />

Sur la face occlusale on observe une remontée mésiale et une remontée<br />

vestibulaire de l’émail vers la cuspide vestibulaire. Toutefois, les autres reliefs ont<br />

disparu à cause de la forte attrition dentaire.<br />

Cette dent est, tout comme ses voisines, encore dans son alvéole, et collée à la<br />

première prémolaire et à la première molaire. On observe logiquement des facettes<br />

d’usure interproximales. La facette mésiale semble concave et la distale paraît plane.<br />

L’usure dentaire a fortement affecté la prémolaire. On peut la coter au stade "f"<br />

d’après Murphy (1959) et au stade 6 d’après Molnar (1971). La dentine apparaît donc en<br />

surface.<br />

Il y a un peu de tartre sur la couronne en face mésiale.<br />

Le diamètre mésio-distal (M81) est de 6,8 mm et le diamètre vestibulo-lingual<br />

(M81(1)) de plus de 9,9 mm. Bien qu’ils soient sans doute sous-estimés à cause de l’usure<br />

occlusale et interproximale, nous les avons comparé avec nos échantillons de<br />

comparaison (annexe 5 et figure 61).<br />

Les diamètres coronaires s’intègrent dans les variabilités néandertalienne,<br />

prénéandertalienne et actuelle (figure 61). Ils sont toutefois beaucoup plus proches de la<br />

moyenne de l’échantillon néandertalien (dpMD = 0,73 et dpVL = 0,72) que des autres<br />

échantillons de comparaison, ce qui n’était pas le cas pour la première prémolaire issue<br />

de ce même maxillaire. Cette dent est donc moins petite vis-à-vis de la variabilité<br />

néandertalienne que la première prémolaire du même maxillaire. Il faut cependant<br />

prendre en compte l’attrition de la dent qui affecte ces diamètres. Avant usure, ces<br />

diamètres devaient être plus importants et alors peut-être sortir de la variabilité<br />

148


Étude morphométrique<br />

actuelle. L’indice coronaire est très proche de la moyenne des indices coronaires<br />

néandertaliens (dpICoronaire = 0,95).<br />

VL12-5<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0<br />

subactuels<br />

MD12-5<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Figure 61 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 2 LP01-D11 #H03 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

Le collet est irrégulier.<br />

D’après le cliché radiographique en vue linguale, le canal radiculaire est absent<br />

sur le tiers apical et fin sur les deux-tiers restants (figure 49).<br />

3.3.1.7. Seconde prémolaire supérieure droite LP04-D11 #163 (figure 62)<br />

État de conservation :<br />

Cette prémolaire est dans un bon état général de conservation mais des fentes<br />

partant de l’apex séparent la racine en quatre. Il y en a une dans un plan mésio-distal et<br />

l’autre dans un plan vestibulo-lingual. Des fissures verticales sur la face vestibulaire de<br />

la couronne partent du collet.<br />

149


Étude morphométrique<br />

Figure 62 : Seconde prémolaire supérieure droite LP04-D11 #163.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />

radiographie de la face mésiale (radio M. Bessou).<br />

Âge au décès :<br />

Cette dent appartient probablement à un jeune adolescent de 9,9 ans à 15,4 ans<br />

d’après Moorrees et al. (1963b) et Shackelford et al. (2012), car elle était en place<br />

(facettes d’usure interproximales) mais l’apex de la racine est ouvert.<br />

La couronne :<br />

Le bord occlusal vestibulaire est symétrique mais celui de la face linguale est<br />

asymétrique : le bord mésio-lingual est plus court que le bord disto-lingual. Le paracone<br />

est donc décalé mésialement.<br />

On remarque un petit tuberculum molare qui est très peu développé. Ce<br />

tuberculum molare a un développement variable chez les Néandertaliens, parfois absent<br />

ou faiblement développé (de Lumley, 1973 ; Rougier, 2003 : 215).<br />

La face occlusale présente un sillon mésial séparé de la fosse distale par un pont<br />

d’émail entre les deux cuspides (crête essentielle ou essential crest : Bailey, 2002a : 62).<br />

Cette crête essentielle est large, bien développée et bifurquée, forme assez fréquente chez<br />

les Néandertaliens et moins chez les Hommes modernes actuels (Bailey, 2002a : 62).<br />

Un sillon transverse s’observe légèrement en disto-lingual. Il est courbe et longe<br />

une partie de la crête essentielle.<br />

La face distale de la couronne présente une facette d’usure interproximale ronde<br />

(environ 3,1 mm de diamètre) et décalée vestibulairement. Elle occupe la moitié de la<br />

hauteur de la couronne et ne porte pas de sillon. La dent possède aussi une facette<br />

d’usure interproximale mésiale centrée, moins marquée, mesurant 2,9 mm de long sur<br />

2,1 mm de haut qui ne porte pas non plus de sillon. Ces deux facettes sont planes.<br />

Cette dent n’a pas subi d’usure occlusale.<br />

On remarque une toute petite plaque de tartre en disto-vestibulaire, coté comme<br />

légère d’après Brothwell (1965 : 153).<br />

La couronne de cette dent mesure 6,9 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 9,6<br />

mm de diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />

F<br />

150


Étude morphométrique<br />

Les diamètres coronaires de cette dent s’intègrent dans les variabilités<br />

néandertalienne, prénéandertalienne et actuelle (figure 63 et annexe 5). Toutefois, bien<br />

que son diamètre mésio-distal soit proche de la moyenne de l’échantillon néandertalien<br />

(dpMD = 0,89), le diamètre vestibulo-lingual s’en éloigne (dpVL = 0,40). L’indice coronaire<br />

est quant à lui quasiment identique aux moyennes prénéandertalienne et actuelle (pour<br />

les Prénéandertaliens dpICoronaire = 0,98 et pour les Hommes actuels dpICoronaire = 0,99),<br />

alors que visuellement, les dimensions de la dent se situent au centre de la variabilité<br />

néandertalienne mais pas à celui des deux autres échantillons.<br />

Cette dent paraît elle aussi assez petite vis-à-vis de la variabilité<br />

néandertalienne, surtout par son diamètre vestibulo-lingual (figure 63).<br />

VL12-5<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0<br />

subactuels<br />

MD12-5<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Figure 63 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P 2 LP04-D11 #163 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

La racine :<br />

Cette prémolaire possède une seule racine séparée en quatre parties égales par<br />

deux fentes centrées dans deux plans perpendiculaires, dont l’un est dans le plan<br />

vestibulo-lingual de la dent. Certains Néandertaliens ont une tendance à la bifidité de la<br />

racine avec deux canaux radiculaires (Verna, 2006 : 257). La racine n’est pas rectiligne,<br />

les bords vestibulaire et lingual présentent des ondulations.<br />

On observe une large mais peu profonde dépression sur la face distale.<br />

L’apex est courbé vers le côté distal et ouvert car incomplètement formé.<br />

En vue distale, la racine possède une chambre pulpaire très large (figure 62),<br />

mais le calcul permettant de déterminer si une dent est taurodonte (cf. p.64) ne<br />

s’applique que sur les molaires et ne peut donc être réalisé ici (Blumberg et al., 1971).<br />

De l’hypercémentose s’est développée, surtout sur la face distale.<br />

151


Étude morphométrique<br />

Sa racine mesure 16,5 mm de hauteur vestibulaire (M93) et 15,6 mm de hauteur<br />

linguale (M93a).<br />

3.3.1.8. Seconde prémolaire inférieure droite LP01-D13 #1 (figure 64)<br />

État de conservation :<br />

La dent est très bien conservée malgré deux grandes fissures divisant la racine<br />

dans le plan mésio-distal. La face linguale est en partie recouverte par une plage de<br />

tartre et des fissures verticales partent du collet ainsi qu’une fissure horizontale.<br />

Figure 64 : Seconde prémolaire inférieure droite LP01-D13 #1.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />

radiographie de la face mésiale (radio M. Bessou).<br />

Âge au décès :<br />

L’individu à qui appartenait cette dent était sans doute un adolescent de plus de<br />

11,2 ans (Moorrees et al., 1963b ; Shackelford et al., 2012) car l’apex est fermé, la dent<br />

était fonctionnelle (facettes d’usure interproximales) mais aucune attrition occlusale n’a<br />

atteint la couronne.<br />

La couronne :<br />

La moitié supérieure de la face vestibulaire est légèrement recourbée<br />

lingualement. Le protoconide est assez centré.<br />

Le métaconide est très mésial et on distingue deux cuspides linguales<br />

accessoires : une presque centrée et une distale. Mais le métaconide est la cuspide la plus<br />

haute. D’après Bailey (2002a), la présence de trois cuspides linguales se retrouverait<br />

avec une fréquence de 45 % chez les Néandertaliens, alors que la fréquence de deux<br />

cuspides est de 48 % et celle d’une seule cuspide est beaucoup plus rare (1 à 11 %). Le<br />

métaconide est, de plus, très souvent mésial chez les Néandertaliens (à 96 %) et chez les<br />

Homo erectus s.l. (90 %) mais plus rarement chez les Hommes modernes actuels (20 % à<br />

54 % selon les populations), mais il n’est jamais distal (Bailey, 2002a : 86 ; 2006).<br />

Le lobe disto-lingual est plus petit que le lobe mésio-lingual. C’est la disposition<br />

inverse de celle la plus fréquemment rencontrée chez les Néandertaliens (Bailey, 2002a).<br />

F<br />

152


Étude morphométrique<br />

On remarque la présence d’un sillon entre le métaconide et la cuspide linguale<br />

centrée et un sillon entre les deux cuspides linguales accessoires. Le premier sillon serait<br />

plus fréquent chez les Hommes actuels que chez Néandertaliens (moyenne de 27 %<br />

contre 12 %) d’après Bailey (2002a : 87 ; 2006).<br />

La face occlusale présente une fovea postérieure très profonde en croix séparant<br />

les cuspides. La fovea antérieure est en arc de cercle et est moins profonde que la<br />

précédente.<br />

Les deux fosses sont séparées l’une de l’autre par une crête essentielle (essential<br />

crest : Bailey, 2002a : 62). De cette dernière crête part une crête transversale qui plonge<br />

dans la moitié vestibulaire de la fovea postérieure et forme un pont d’émail entre les<br />

cuspides linguale et vestibulaire, caractéristique des Néandertaliens (87,5 %) par<br />

rapport aux Hommes modernes du Paléolithique supérieur (18%) ou actuels (0 à 6 %<br />

selon les populations) d’après les données de Bailey (2002a : 86, 2006). Cette crête est<br />

absente ou divisée sur les secondes prémolaires inférieures des Homo erectus s.l. (Bailey,<br />

2002b).<br />

La cuspide mésiale est plus large et plus haute que la cuspide vestibulaire.<br />

La facette d’usure interproximale distale est très développée. Elle mesure 6,4 mm<br />

de long sur 3,4 mm de haut et est centrée vestibulo-lingualement. Elle occupe plus de la<br />

moitié de la hauteur et est bordée inférieurement par une plage de tartre. La facette<br />

mésiale est ronde mesurant 3,3 mm de diamètre et n’atteint pas le bord occlusal. Elle est<br />

décalée lingualement et est bordée en lingual par une plage de tartre. Ces deux facettes<br />

d’usure n’ont pas de sillons et sont assez planes.<br />

Cette dent n’a pas subi d’attrition occlusale.<br />

Deux plaques de tartre, étroites et longues, se retrouvent sur la dent : une<br />

première sur la face linguale et une autre sur la face distale. La quantité de tartre sur la<br />

dent peut être considérée comme moyenne d’après Brothwell (1965 : 153).<br />

La couronne mesure 8,1 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 9,7 mm de<br />

diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />

Les diamètres coronaires de cette seconde prémolaire appartiennent aux<br />

variabilités des membres de la lignée néandertalienne (figure 65). Les distances<br />

probabilistes (annexe 5) nous indiquent qu’elle est toutefois un peu plus grande que la<br />

moyenne des secondes prémolaires inférieures des échantillons néandertaliens et<br />

prénéandertaliens. Ils s’éloignent à l’inverse totalement de la moyenne de l’échantillon<br />

Hommes actuels (dpMD = 0 et dpVL = 0), les deux paramètres étudiés étant très élevés.<br />

Nous remarquons cependant que la dent se rapproche de la moyenne moderne par son<br />

indice coronaire (dpICoronaire = 0,93), ce qui est aussi observé sur la seconde prémolaire<br />

supérieure LP04-D11 #163 et sur la première prémolaire inférieure LP06-Z7 #475, alors<br />

que cet indice est plus faible sur cette dent qu’au sein des prémolaires inférieures<br />

néandertaliennes (dpIcoronaire = 0,74) et prénéandertaliennes (dpIcoronaire = 0,79).<br />

153


Étude morphométrique<br />

Figure 65 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P2 LP01-D13 #1 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

Le bord cervical est régulier et de nombreuses fissures en partent.<br />

La racine est triangulaire avec un apex fermé. On distingue un sillon sur la face<br />

distale qui sépare la racine en deux moitiés égales, la face mésiale n’en porte pas.<br />

La chambre pulpaire est volumineuse, s’inscrit en vue distale dans un triangle<br />

dont la base est régulièrement croissante de l’apex vers le collet avec une flamme très<br />

bien individualisée au niveau de la cuspide vestibulaire (figure 64).<br />

Il y a une légère apposition de cément mais pas de réelle hypercémentose.<br />

La hauteur de la racine est de 16,9 mm vestibulairement (M93) et de 16,5 mm<br />

lingualement (M93a).<br />

3.3.1.9. Germe de seconde prémolaire inférieure droite LP06-C10 #431<br />

(figure 66)<br />

État de conservation :<br />

manganèse.<br />

VL34-5<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5 10,0<br />

MD34-5<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />

Ce germe dentaire est entier mais a été régurgité et porte des traces de<br />

154


Étude morphométrique<br />

Figure 66 : Germe de seconde prémolaire inférieure droite LP06-C10 #431.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale<br />

Âge au décès :<br />

Il a appartenu à un immature décédé durant sa moyenne enfance. D’après les<br />

référentiels actuels, on peut en effet lui attribuer un âge au décès d’environ 4,2 à 6,8 ans<br />

d’après Moorrees et al. (1963b), repris par Shackelford et al. (2012).<br />

Le germe LP06-C10 #431 à été retrouvé à proximité du germe LP06-C10 #430,<br />

distants de moins de 5 cm l’un de l’autre sur le site. Ces deux pièces présentent les<br />

mêmes atteintes taphonomiques et ont toutes deux été régurgitées par les carnivores. On<br />

peut légitimement supposer qu’elles faisaient partie d’un même "morceau" de face<br />

ingurgité par un carnivore et que seuls ces deux germes ont subsisté en place après<br />

régurgitation (cf. p.357). La différence d’âge obtenue sur ces deux germes à partir des<br />

méthodes d’attribution d’âge au décès basées sur des populations actuelles (environ 3,4 à<br />

5,4 ans pour LP06-C10 #430 et environ 4,2 à 6,8 ans pour LP06-C10 #431) sont très<br />

probablement dues aux décalages et à la variabilité dans le degré de calcification<br />

dentaire entre les dents actuelles et les dents néandertaliennes (Heim, 1976 ; Dean et<br />

al., 1986 ; Tillier, 1988a, b ; Smith et al., 2007 ; Bayle, 2008 ; Bayle et al., 2009). L’âge au<br />

décès de l’individu à qui appartenaient ces deux germes dentaires doit donc se situer aux<br />

environs de 3 à 6 ans, sans que nous puissions être plus précis.<br />

La couronne :<br />

Ce germe de seconde prémolaire a une forme trapézoïdale. Le bord mésial est en<br />

effet beaucoup plus petit que le bord distal. Le bord vestibulaire est rectiligne alors que<br />

le bord lingual est oblique. Cette asymétrie est fréquente chez les Néandertaliens et<br />

serait d’ailleurs le meilleur critère de distinction taxinomique avec les Hommes<br />

modernes pléistocènes et actuels (Bailey et Lynch, 2005 ; Bailey, 2006 ; Martinón-Torres<br />

et al., 2006).<br />

La face vestibulaire de la couronne a été très altérée, la partie mésiale du<br />

protoconide a disparu. Quelques autres plaques d’émail plus fines se sont détachées.<br />

Le métaconide est très pointu et se situe en mésial, d’où une très nette asymétrie<br />

de cette face, ce qui est très rare chez les Hommes actuels (0 à 6 %) et fréquent à 90 %<br />

chez les Néandertaliens (Bailey, 2002a : 86). Elle présente aussi une cuspide linguale<br />

accessoire en distal qui fait une saillie linguale. Patte (1962 : 59) a observé ce même<br />

phénomène sur les dents de Krapina où le métaconide est poussé vers l’avant par<br />

155


Étude morphométrique<br />

l’intercalation d’une cuspide distale plus petite. La présence de deux cuspides linguales<br />

sur les deuxièmes molaires néandertaliennes serait, d’après Bailey (2002a : 85),<br />

répandue chez 48 % des fossiles contre 1 à 11 % n’ayant qu’une cuspide et 45 %<br />

présentant trois cuspides.<br />

La face occlusale porte à sa surface une fovea postérieure (distale) très profonde<br />

et linguale et une fovea antérieure (mésiale) moins profonde et moins linguale. Elles sont<br />

toutes les deux en forme de croix. La fosse antérieure est reliée par un pont d’émail aux<br />

deux cuspides linguales. La cuspide mésiale étant plus large et plus haute que la cuspide<br />

vestibulaire, ce qui n’est pas le cas sur tous les fossiles car, à Valdegoba, la cuspide<br />

mésiale est aussi haute que la cuspide vestibulaire (Quam et al., 2001).<br />

Entre les deux fovea se trouve la crête essentielle ("essential crest"),<br />

caractéristique néandertalienne (Bailey, 2002b : 62 ; 2006), coupée en son centre par un<br />

sillon transverse reliant les deux fosses.<br />

Cette couronne mesure 6,3 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 7,7 mm de<br />

diamètre vestibulo-lingual (M81(1)). Les statistiques effectuées (figure 67 et annexe 5)<br />

indiquent que ce germe s’inscrit dans la variabilité moderne actuelle mais s’écarte des<br />

variabilités néandertaliennes et prénéandertaliennes, mis à part pour l’indice coronaire<br />

(dpIcoronaire = 0,95 pour les Prénéandertaliens, dpIcoronaire = 0,98 pour les Néandertaliens).<br />

La petite taille de ce germe vis-à-vis de ces deux derniers taxons peut être, comme pour<br />

le germe LP01-C10 #430, due à sa morphologie originel ou due aux modifications<br />

engendrées par son ingestion.<br />

VL34-5<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5 10,0<br />

subactuels<br />

MD34-5<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Figure 67 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la P2 LP06-C10 #431 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

156


Le bord cervical :<br />

Il est incomplet car probablement altéré par les sucs gastriques.<br />

Étude morphométrique<br />

En vue interne on remarque la présence de deux petites dépressions<br />

correspondant au développement des deux cuspides.<br />

3.3.1.10. Première molaire supérieure droite en place sur le<br />

maxillaire LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />

État de conservation :<br />

Cette dent est assez bien préservée. Un peu de manganèse recouvre sa couronne<br />

dans sa partie disto-linguale. Un morceau d’émail s’est détaché de la couronne sur sa<br />

face mésio-vestibulaire et quelques fissures l’affectent.<br />

Âge au décès :<br />

L’ensemble des dents de ce maxillaire appartiennent à un individu d’âge moyen à<br />

avancé (cf. p.126).<br />

La couronne :<br />

En vue occlusale, elle a une forme générale de trapèze, le bord mésial étant plus<br />

grand que le bord distal.<br />

La face vestibulaire est lisse et plate avec du tartre sur le collet. Une légère<br />

dépression se trouve au niveau du bord occlusal, correspondant peut-être à<br />

l’emplacement du sillon vestibulaire entre les deux cuspides. Le bord occlusal est<br />

rectiligne, les cuspides ont disparu par les phénomènes d’attrition dentaire. On distingue<br />

toutefois le métacone.<br />

La moitié mésiale de la face linguale a disparu. La moitié distale est bombée et<br />

lisse, en partie recouverte de manganèse.<br />

On peut distinguer, malgré la forte usure, le sillon vestibulaire mesurant 2,8 mm<br />

de long, courbe et n’atteignant pas le bord vestibulaire ainsi que l’emplacement de la<br />

fosse distale, décalée vers lingualement. Le bord vestibulaire est irrégulier, légèrement<br />

rentrant au centre. On n’observe plus de relief sur le quart mésio-lingual ni sur la<br />

languette mésiale.<br />

Nous ne pouvons être sûre que cette dent possède des facettes interproximales car<br />

elle est encore en place dans son alvéole, entre la seconde prémolaire et la deuxième<br />

molaire. Mais elle est conjointe à la seconde prémolaire sur 2,5 mm à peu près au milieu<br />

du bord occlusal. Le bord de la première molaire y est alors convexe. Notons que, de part<br />

et d’autre, ce même bord a été cassé ante mortem. En ce qui concerne le bord distal, il est<br />

lui aussi convexe, la partie la plus bombée correspond à une zone concave sur le bord<br />

mésial de la deuxième molaire adjacente. Étant donné que cette première molaire était<br />

fonctionnelle depuis longtemps et a été fortement sollicitée, les faces mésiale et distale<br />

de la couronne présentent très probablement des facettes d’usure interproximales.<br />

157


Étude morphométrique<br />

Cette dent a été très fortement altérée par les phénomènes d’attrition qui<br />

atteignent le stade "f" d’après Murphy (1959) et le stade 5 d’après Molnar (1971). La<br />

dentine apparaît donc à la surface de la couronne, principalement sur le tiers mésio-<br />

lingual. L’attrition est plus forte dans la partie linguale que dans la partie vestibulaire<br />

de la couronne.<br />

On observe des plaques de tartre sur les faces vestibulaire, mésiale et linguale.<br />

La couronne mesure 10,3 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 12,5 mm de<br />

diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />

Les diamètres coronaires de cette molaire ne s’intègrent que dans la variabilité<br />

néandertalienne (figure 68 et annexe 5). Son diamètre vestibulo-lingual s’approche de la<br />

moyenne prénéandertalienne alors que son diamètre mésio-distal s’en éloigne (dpMD =<br />

0,10 et dpVL = 0,65). L’inverse s’observe vis-à-vis des dents actuelles (dpMD = 0,72 et dpVL<br />

= 0,02). L’indice coronaire (121,8) est assez éloigné de la moyenne néandertalienne<br />

(dpIcoronaire =0,21), mais plus encore des moyennes prénéandertalienne (dpIcoronaire = 0) et<br />

actuelle (dpIcoronaire = 0,08).<br />

VL12-6<br />

15<br />

14<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8 9 10 11 12 13 14<br />

subactuels<br />

MD12-6<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Figure 68 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 1 LP01-D11 #H03<br />

et position par rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine:<br />

Il y a du tartre au niveau du collet en vestibulaire (coté moyen d’après Brothwell,<br />

1965) et il manque la moitié mésiale du collet.<br />

D’après le cliché radiographique réalisé (figure 49), la chambre pulpaire semble<br />

large, mais n’est pas taurodonte (Shifman et Chanannel, 1978).<br />

158


Étude morphométrique<br />

3.3.1.11. Première ou seconde molaire inférieure gauche LP01-E10 #H01<br />

(figure 69)<br />

État de conservation :<br />

Cette molaire est entière mais il est difficile de pouvoir observer toutes ses<br />

caractéristiques à cause de la forte attrition de la couronne.<br />

Des fissures verticales se retrouvent sur la couronne partant de la surface<br />

occlusale. On note sur la face vestibulaire des fissures verticales et une horizontale qui<br />

part du bord mésial à mi-hauteur de la couronne et se prolonge horizontalement au sein<br />

de l’émail jusqu’à la mi-longueur de la dent.<br />

Un morceau disto-lingual de l’apex de la racine a été brisé, probablement<br />

récemment et suite aux activités des fouilleurs clandestins.<br />

Figure 69 : Première ou deuxième molaire inférieure gauche LP01-E10 #H01.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />

radiographie de la face mésiale (radio M. Bessou).<br />

Âge au décès :<br />

Cette dent, ayant été fonctionnelle pendant longtemps, appartenait sans doute à<br />

un individu adulte d’âge moyen à avancé.<br />

La couronne :<br />

La couronne de cette molaire s’inscrit dans un carré. Mais on ne peut observer<br />

tous les reliefs du fait de la forte attrition.<br />

Il y a une plaque de tartre sur la moitié distale de la face linguale.<br />

L’attrition de la face vestibulaire rend le bord occlusal lisse et régulier, mais on<br />

observe de légères remontées vers ce qui étaient les cuspides (métaconide et entoconide).<br />

Sur la face occlusale, on ne voit plus les reliefs, il y a disparition des cuspides,<br />

fosses et sillons. L’attrition est plus profonde sur la moitié linguale. De l’émail se<br />

retrouve tout autour de la couronne, au centre et sur l’angle disto-vestibulaire. Toutefois<br />

on observe une légère crête transverse distale.<br />

Il y a une facette d’usure interproximale mésiale, grande et triangulaire, au<br />

milieu de la face mésiale, mesurant 7,8 mm de long pour 4 mm de haut, sur la moitié de<br />

la hauteur de la couronne. Elle est profonde car la dentine apparaît dans sa moitié<br />

supérieure. Elle ne porte pas de sillon.<br />

F<br />

159


Étude morphométrique<br />

Il y a deux facettes d’usure interproximales dans la partie distale de la dent. La<br />

plus petite se situe sur la face occlusale, mais déborde légèrement sur la face distale. Elle<br />

est décalée vestibulairement et mesure 6 mm de long sur 2 mm de haut. Cette facette<br />

occlusale peut être due à la perte de la dent adjacente suivie de l’égression de la dent<br />

correspondant à cette dernière sur le maxillaire (Hillson, 2000 ; Vautey, 2004). La<br />

seconde facette est plus grande et centrée, mesure 4,7 mm de long sur 3,3 mm de haut,<br />

en dessous de la première et est recouverte d’un peu de tartre mais ne présente pas de<br />

sillon.<br />

Cette dent a subi une très forte attrition que l’on cote au stade "f1" d’après<br />

Murphy (1959) et 5 d’après Molnar (1971).<br />

Des plaques de tartre se sont formées sur les faces linguale, disto-linguale et<br />

mésiale de la dent.<br />

Le diamètre mésio-distal (M81) de la couronne est de 11,6 mm et le diamètre<br />

vestibulo-lingual (M81(1)) est de 11,4 mm. N’étant pas certain que cette dent soit une<br />

première ou une deuxième molaire, nous avons effectué deux comparaisons.<br />

Dans le cas d’une première molaire (figure 70 et annexe 5), les diamètres<br />

coronaires de cette dent appartiennent aux variabilités néandertalienne,<br />

prénéandertalienne et à la limite supérieure de la variabilité moderne. D’un point de<br />

vue statistique, elle se rapproche plus des moyennes de l’échantillon prénéandertalien<br />

(dpMD = 0,92 et dpVL = 0,62). De plus cette dent, qui morphologiquement paraît robuste,<br />

possède un indice de robustesse proche de la moyenne des Prénéandertaliens<br />

(dpIRobustesse = 0,88), son indice coronaire étant plus proche de la moyenne<br />

néandertalienne (dpIcoronaire = 0,65).<br />

160


VL34-6<br />

14<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

8 9 10 11 12 13 14 15<br />

subactuels<br />

MD34-6<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Étude morphométrique<br />

Figure 70 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M LP01-E10 #H01 et position par<br />

rapport aux 1M des groupes de comparaison.<br />

En comparant avec des deuxièmes molaires (figure 71 et annexe 5), nous<br />

remarquons que cette dent s’intègre toujours dans les variabilités des membres anciens<br />

et récents de la lignée néandertalienne, mais qu’elle sort légèrement de celle des<br />

Hommes modernes, lui étant plus grande.<br />

VL34-7<br />

14<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7 8 9 10 11 12 13 14 15 16<br />

subactuels<br />

MD34-7<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Figure 71 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M LP01-E10 #H01 et position par<br />

rapport aux 2M groupes de comparaison.<br />

Vis-à-vis des Néandertaliens, ses diamètres coronaires sont plus proches de ceux<br />

des deuxièmes molaires (dpMD = 0,96 et dpVL = 0,54) que des premières molaires (dpMD =<br />

161


Étude morphométrique<br />

0,73 et dpVL = 0,38). Il est donc peut-être plus probable que cette dent soit une deuxième<br />

molaire mais cela n’est pas une certitude.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

Le bord cervical est irrégulier.<br />

Cette molaire inférieure ne possède qu’une racine, cylindrique avec une cavité<br />

pulpaire qui s’inscrit dans un parallélépipède (figure 69). La racine est dite prismatique<br />

ou pyramidale (Blumberg et al., 1971).<br />

Les mesures prises sur la radiographie indiquent un quotient AB/AC égal à 0,6 et<br />

une hauteur DB égale à 8,6 mm (cf. p.64). La dent est donc hypertaurodonte (Shifman et<br />

Chanannel, 1978). Le taurodontisme est souvent considéré comme un caractère très<br />

présent sur les molaires néandertaliennes (e.g. Mann et Vandermeersch, 1997) mais<br />

n’est pas rare chez certains Hommes actuels (Jafarzadeh et al., 2008).<br />

Malgré ce taurodontisme, la chambre pulpaire se rétrécit très nettement en son<br />

centre, et se divise au niveau de l’apex, traduisant ainsi l’existence de plusieurs canaux<br />

radiculaires (figure 69). Ce trait est similaire à ce que l’on retrouve sur la dent de la<br />

grotte Vaufrey (Garralda et al., 2004).<br />

Des fissures verticales centrées affectent chacune des faces. La face mésiale est<br />

plate et anguleuse, la face distale est arrondie. On remarque une large dépression au<br />

milieu de la face vestibulaire, au-dessus de l’hypercémentose.<br />

L’hypercémentose a atteint les trois-quarts inférieurs de la face linguale.<br />

La racine mesure 16,4 mm de haut sur sa face vestibulaire (M93) et 14,8 mm sur<br />

sa face linguale (M93a).<br />

Les diamètres coronaires de cette dent, ainsi que sa forme de taurodontisme et<br />

son attrition occlusale la rapproche très nettement de la deuxième molaire inférieure<br />

Vaufrey 1 (Garralda et al., 2004), ce qui est un argument en faveur de cette diagnose.<br />

3.3.1.12. Deuxième molaire supérieure droite en place sur le<br />

maxillaire LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />

État de conservation :<br />

Cette dent est dans un assez bon état de conservation mais du manganèse a<br />

affecté les deux-tiers linguaux de la couronne et il manque un morceau quadrangulaire<br />

d’émail sur la face occlusale et en position disto-linguale, cassé ante mortem.<br />

Âge au décès :<br />

Elle appartiendrait, comme les autres dents du maxillaire, à un individu d’âge<br />

moyen à avancé (cf. p.126).<br />

La couronne :<br />

Elle a une forme trapézoïdale, le bord mésial est plus grand que le bord distal.<br />

162


Étude morphométrique<br />

Le bord occlusal de la face mésiale est concave et par rapport au grand axe de la<br />

série des trois molaires, de biais, soit légèrement oblique mésio-vestibulairement à disto-<br />

lingualement.<br />

face mésiale.<br />

La face vestibulaire présente une surface bombée.<br />

La face linguale présente une convexité régulière décentrée légèrement vers la<br />

Son bord occlusal est assez rectiligne. Il en manque l’extrémité distale.<br />

On remarque une nette fossette vestibulaire, vaste et à l’origine probablement<br />

profonde car elle est encore visible malgré l’usure. De cette fosse partent trois sillons<br />

dirigés vestibulairement, lingualement puis distalement et mésio-distalement. On<br />

devine l’emplacement des deux cuspides vestibulaires et de la cuspide mésio-linguale.<br />

Il existe des facettes d’usure interproximales car cette dent est collée à la<br />

première et à la troisième molaire du maxillaire. La facette mésiale est concave et<br />

centrée sur la face qui la porte et la facette distale plane, décalée lingualement.<br />

Nous cotons l’attrition au stade "c1" de Murphy (1959) et au stade 3 de Molnar<br />

(1971). Cette attrition change d’orientation dans le tiers distal de la couronne, preuve<br />

d’une usure hélicoïdale (cf. p.126). Il y a trois petites plages d’attrition qui laissent<br />

apparaître la dentine, en mésio-vestibulaire et en mésio-lingual.<br />

Du tartre apparaît sur les deux-tiers de la longueur de la face vestibulaire. On<br />

peut coter cette atteinte par le tartre comme moyenne (Brothwell, 1965 : 153)<br />

La couronne mesure 11,3 mm selon le diamètre mésio-distal (M81) et 13,1 mm<br />

selon le vestibulo-lingual (M81(1)). Cette deuxième molaire possède donc des diamètres<br />

qui sont inclus dans la variabilité des dents des membres de la lignée néandertalienne et<br />

qui sont exclus totalement de celle des Hommes actuels (figure 72). Son indice coronaire<br />

est particulièrement proche de la moyenne des indices coronaires prénéandertaliens<br />

(dpICoronaire = 0,98). Malgré l’usure qui affecte cette dent, elle est assez grande.<br />

163


VL12-7<br />

15<br />

14<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

6 7 8 9 10 11 12 13 14<br />

subactuels<br />

MD12-7<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Étude morphométrique<br />

Figure 72 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 2 LP01-D11 #H03 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

Le bord cervical est assez linéaire.<br />

La dent est encore dans son alvéole, et nous remarquons sur la radiographie qu’il<br />

n’y a qu’une seule racine (figure 49). On n’en voit que l’apex fermé via le sinus<br />

maxillaire. En effet, cette racine est antrale, c’est-à-dire que son apex ressort dans le<br />

sinus maxillaire.<br />

D’après la radiographie (figure 49), la chambre pulpaire est assez large, surtout<br />

dans ses deux-tiers apicaux, sans pour autant qu’elle puisse être considérée comme<br />

taurodonte.<br />

3.3.1.13. Germe de deuxième molaire supérieure gauche (?) LP07-C9 #1462<br />

(figure 73)<br />

État de conservation :<br />

Ce germe dentaire est fragile mais assez bien conservé. Un bout de couronne est<br />

cassé sur la face mésiale en position mésio-linguale et une plage d’émail a disparu sur la<br />

face vestibulaire en mésio-vestibulaire.<br />

164


Étude morphométrique<br />

Figure 73 : Germe de deuxième molaire supérieure gauche LP07-C9 #1462.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />

Âge au décès :<br />

L’individu à qui appartenait ce germe dentaire serait un enfant de 3,8 à 6,2 ans<br />

(Moorrees et al., 1963b ; Shackelford et al., 2012).<br />

La couronne :<br />

La forme de cette couronne est trapézoïdale.<br />

On observe en vue occlusale quatre cuspides nettes et assez hautes, la plus basse<br />

étant l’hypocone. Il existe assez fréquemment une cinquième cuspide chez les<br />

Néandertaliens, avec une fréquence d’apparition de 68,4 % selon Bailey (2002a : 75 ;<br />

2006). On ne l’observe pas ici.<br />

Le paracone est projeté très mésialement et est plus haut que le métacone. Le<br />

paracone a un bord irrégulier, une grande pointe et un petit relief se situant sur la pente<br />

vestibulaire. Une saillie particulière du métacone est notable. Elle a aussi été décrite sur<br />

une seconde molaire déciduale du Moustier (Klaatsch dans Patte, 1962). Les deux<br />

cuspides sont séparées par un sillon vestibulaire.<br />

La face linguale est assez courte. On remarque que le protocone est beaucoup plus<br />

haut que l’hypocone, deux sillons se trouvent entre les deux et se dirigent vers la face<br />

linguale. Selon Bailey (2002a : 75), une plus haute fréquence de réduction de l’hypocone<br />

sur la deuxième molaire que sur la première molaire s’observe chez les Néandertaliens<br />

(6,9 % contre 0%). Cette fréquence est plus élevée chez les Hommes actuels (18,9 %) et<br />

chez les Hommes modernes du Paléolithique supérieur (20 %) et elle s’accompagne de la<br />

réduction de la couronne.<br />

Il y a deux nettes fosses : une vestibulaire et une distale. Entre les deux, on<br />

retrouve une crête allant du métacone au protocone, coupée par un sillon rejoignant les<br />

deux fosses.<br />

sillons.<br />

La fosse distale présente un sillon en Y et la fosse vestibulaire est formée de trois<br />

La couronne mesure 8,6 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 10,6 mm de<br />

diamètre vestibulo-lingual (M81(1)). Mais ce germe dentaire étant en partie cassé, ces<br />

mesures ne peuvent être comparées à nos échantillons.<br />

165


Le bord cervical :<br />

Étude morphométrique<br />

Le bord cervical est régulier, mais nous suspectons que cette dent ait été<br />

régurgitée, bien que cela ne soit pas certain (cf. p.357), ce qui aurait régularisé son bord<br />

cervical.<br />

3.3.1.14. Deuxième molaire inférieure droite LP06-A7 #501 (figure 74)<br />

État de conservation :<br />

La dent est dans un très bon état de conservation mais on observe une fente qui<br />

va du bord mésio-vestibulaire au bord disto-lingual et des fissures verticales. Une fissure<br />

part de chaque sillon vestibulaire et se prolonge dans la racine correspondante. Des<br />

fissures verticales parcourent aussi la face linguale, du bord occlusal au collet.<br />

Figure 74 : Deuxième molaire inférieure droite LP06-A7 #501.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />

radiographie de la face linguale (radio M. Bessou).<br />

Âge au décès :<br />

Cette molaire aurait appartenu à un adolescent d’au moins 11,9 ans d’après<br />

Moorrees et al. (1963b, repris par Shackelford et al., 2012).<br />

La couronne :<br />

La couronne est de forme pentagonique. Elle est bien conservée malgré une<br />

grande fente la traversant en diagonale (de l’angle mésio-vestibulaire à l’angle disto-<br />

lingual). Elle présente une face occlusale en Y et cinq cuspides, schéma très souvent<br />

décrit sur les premières et deuxièmes molaires inférieures (Bailey, 2006).<br />

Cinq cuspides s’observent de manière très nette sur la face occlusale. Chez les<br />

Néandertaliens, les deuxièmes molaires ont quasiment toujours au moins cinq cuspides<br />

(Quam et al., 2001 ; Bailey, 2002a, b, 2006), alors que chez les Hommes modernes du<br />

Paléolithique supérieur ou actuels, elles peuvent en posséder quatre avec une fréquence<br />

d’expression allant de 20,7 % à 100 % selon les populations (Bailey, 2002a : 95). Selon<br />

Bailey (2002a : 95 ; 2006), les deuxièmes molaires inférieures néandertaliennes<br />

présentent aussi souvent six cuspides (à 52,6%) ou même sept (à 14,8%), ce qui est<br />

beaucoup plus rare chez les Hommes modernes. Cependant, Quam et collaborateurs<br />

F<br />

166


Étude morphométrique<br />

(2001) observent par imagerie une sixième cuspide, qui aurait disparu par attrition, sur<br />

des dents qui n’en présentent extérieurement plus que cinq.<br />

La face vestibulaire est bombée. Son bord libre présente trois reliefs<br />

correspondant à trois cuspides : la mésio-vestibulaire (protocone) la plus haute mais<br />

plate, la fente la sépare en deux ; la disto-vestibulaire (hypoconide) en pointe et la distale<br />

(hypoconulide) en pointe également, plus basse.<br />

Entre le protocone et l’hypoconide se trouve un net sillon vestibulaire central. Un<br />

sillon disto-vestibulaire est aussi bien visible entre l’hypoconide et l’hypoconulide.<br />

L’entoconide est assez régulier. Le métaconide quant à lui est irrégulier formé de<br />

trois reliefs. Il est plus haut que l’entoconide. Il y a entre les deux cuspides un sillon<br />

lingual.<br />

La face occlusale présente une fosse profonde distale d’où partent trois sillons :<br />

lingual, disto-lingual et disto-vestibulaire. Cette conformation en Y est fréquente à<br />

78,8 % chez les Néandertaliens et moins présente chez les Hommes modernes : à 52,4 %<br />

chez les Hommes modernes du Paléolithique supérieur et de 9,1 % à 40 % selon les<br />

populations chez les Hommes actuels (Bailey, 2002a : 94, 2002b, 2006).<br />

On remarque la présence d’une crête allant de l’angle mésio-lingual à l’angle<br />

disto-vestibulaire qui sépare la face occlusale en deux.<br />

De plus, on note une fovea antérieure marquée. Cette dernière serait présente<br />

avec une fréquence de 87,5 % chez les Néandertaliens. On ne la trouverait qu’à 75 %<br />

chez les Homo erectus s.l. et de 23,8 à 62,1 % selon les populations chez les Hommes<br />

anatomiquement modernes (Bailey, 2002a : 96). Cependant, elle serait d’après Quam et<br />

collaborateurs (2001) toujours présente sur les premières molaires des Hommes actuels,<br />

leur fréquence d’apparition diminuant sur les deuxièmes molaires et étant très faible sur<br />

les troisièmes molaires. Certains auteurs considèrent sa présence comme une valeur<br />

taxinomique (e.g. Hrdlička, 1924). Cette fosse est bordée distalement par une crête<br />

d’émail joignant le protoconide au métaconide, la mid-trigonid crest (Bailey, 2002a : 96,<br />

2006). La mid-trigonid crest serait présente chez 95,8 % des Néandertaliens étudiés par<br />

cet auteur et uniquement chez 0 à 10 % des Hommes modernes (Bailey, 2002a : 96). Elle<br />

serait absente sur les deuxièmes molaires inférieures des Homo erectus s.l. d’après<br />

Bailey (2002b). Martinón-Torres et collaborateurs (2008) la notant présente chez les<br />

Homo erectus s.s. et absente chez les Homo ergaster. Sa présence est donc variable selon<br />

les taxons considérés.<br />

Une facette d’usure interproximale sur la face mésiale est centrale et part du bord<br />

occlusal. Elle mesure 6,5 mm de long sur 2,9 mm de haut (c'est-à-dire moins de la moitié<br />

de la hauteur de la couronne). Elle ne porte pas de sillon à sa surface et est légèrement<br />

concave.<br />

L’absence de facette d’usure interproximale distale permet de supposer que cet<br />

individu n’a pas eu de troisième molaire apparente, et qu’il serait donc plutôt jeune.<br />

Cette dent n’a subi que peu d’attrition, la dentine n’est d’ailleurs pas exposée.<br />

Cela correspond au stade 2 d’après Molnar (1971).<br />

167


Étude morphométrique<br />

Il y a très peu de tartre, localisé sur les faces mésiale, vestibulaire et linguale :<br />

dépôt léger d’après Brothwell (1965 : 153).<br />

Le diamètre mésio-distal de la couronne (M81) est de 12,4 mm et le diamètre<br />

vestibulo-lingual (M81(1)) est de 11,4 mm.<br />

Cette molaire a des valeurs de diamètres coronaires exclus de la variabilité<br />

moderne et qui s’intègrent au sein de celles des Néandertaliens et Prénéandertaliens<br />

(figure 75 et annexe 5). Par ses deux diamètres coronaires, cette dent se situe dans la<br />

moitié supérieure de la variabilité néandertalienne. L’indice coronaire est lui aussi<br />

quasiment équivalent à la moyenne des Prénéandertaliens (dpICoronaire = 0,98) qui est plus<br />

faible que les moyennes des indices coronaires actuels (dpIcoronaire = 0,47) et<br />

néandertaliens (dpIcoronaire = 0,61). Les distances probabilistes indiquent que cette dent<br />

est particulièrement grande vis-à-vis des trois échantillons de comparaison, mais<br />

principalement des Hommes actuels.<br />

VL34-7<br />

14<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7 8 9 10 11 12 13 14 15 16<br />

subactuels<br />

MD34-7<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Figure 75 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M2 LP06-A7 #501 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

Le bord cervical est régulier et linéaire.<br />

Cette deuxième molaire possède deux racines avec des apex fermés. La racine<br />

mésiale est rectangulaire, on voit les deux apex (vestibulaire et lingual) et une large<br />

dépression centrale. La racine distale est triangulaire sans dépression. L’apex est de<br />

biais sur cette dernière.<br />

On observe la présence de stries horizontales d’incrémentation de croissance sur<br />

presque toute la hauteur de la racine. Les stries les plus larges sont distantes les unes de<br />

autres d’environ 1 mm avec, entre elles, des stries plus fines.<br />

168


Étude morphométrique<br />

D’après les mesures que nous avons effectuées sur la radiographie de cette dent<br />

(figure 74), sa racine est mésotaurodonte (Shifman et Chanannel, 1978). En effet, le<br />

quotient AB/AC est égal à 0,32 et la hauteur DB est égale à 5,6 (cf. partie III 2.1.).<br />

Les racines ne sont pas atteintes par le phénomène d’hypercémentose.<br />

La racine mésiale mesure 14 mm de haut sur sa face vestibulaire (M93) et<br />

13,8 mm de haut sur sa face linguale (M93a). La racine distale mesure 13,9 mm de haut<br />

en face vestibulaire (M93) et 13,5 mm de haut en face linguale (M93a).<br />

3.3.1.15. Troisième molaire supérieure droite en place sur le<br />

maxillaire LP01-D11 #H03 (figure 49)<br />

État de conservation :<br />

Cette dent est dans un assez bon état de conservation. Du manganèse la recouvre<br />

sur toute la surface occlusale et sur la face linguale de la racine.<br />

Âge au décès :<br />

Comme l’ensemble des dents de ce maxillaire, elle se rapporterait à un adulte<br />

d’âge moyen à avancé (cf. p.126).<br />

La couronne :<br />

La couronne a une forme générale circulaire irrégulière avec un relief en pointe<br />

mousse au milieu du bord libre de la face distale et deux lobes vestibulaire et lingual.<br />

La face vestibulaire est plus haute mésialement que distalement et porte un sillon<br />

vestibulaire dans sa moitié distale. On remarque une forte convexité mésiale de cette<br />

face formant quasiment un angle, principalement près du collet.<br />

La face linguale présente une pointe positionnée médialement. Elle est plus haute<br />

mésialement que distalement. Elle forme elle aussi un angle se dirigeant mésialement.<br />

Sur la face occlusale se trouve une fosse centrale d’où partent au moins quatre<br />

sillons dont un petit sillon disto-vestibulaire et un autre mésio-lingual. On distingue<br />

l’emplacement de trois cuspides.<br />

Du fait de son contact avec la deuxième molaire, il est probable que cette dent ait<br />

une facette d’usure interproximale en dessous de la petite dépression qui affecte le bord<br />

mésial en son milieu.<br />

Cette dent a subi de l’attrition occlusale. On ne peut la coter précisément à cause<br />

de la plage de manganèse qui recouvre la surface occlusale. Mais la dentine n’était pas<br />

atteinte. Cela correspond donc probablement aux stades 2 ou 3 d’après Molnar (1971) et<br />

"c" ou "d" d’après Murphy (1959).<br />

Il y a un peu de tartre sur la face vestibulaire de la dent.<br />

La couronne mesure 9,4 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 11,5 mm de<br />

diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />

Cette dent, contrairement à la première et à la deuxième molaire issues du même<br />

maxillaire, possède des dimensions coronaires qui s’intègrent dans nos trois échantillons<br />

169


Étude morphométrique<br />

de comparaison (figure 76 et annexe 5). Ses valeurs sont plus proches des moyennes<br />

prénéandertaliennes (dpMD = 0,84 et dpVL = 0,82) que néandertaliennes (dpMD = 0,78 et<br />

dpVL = 0,55) ou modernes (dpMD = 0,26 et dpVL = 0,27). C’est aussi le cas pour les indices<br />

coronaux et de robustesse (annexe 5). Malgré l’usure qui affecte la couronne, cette dent<br />

est grande vis-à-vis des moyennes des trois échantillons de comparaison.<br />

VL12-8<br />

15<br />

14<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

5 6 7 8 9 10 11 12<br />

subactuels<br />

MD12-8<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Figure 76 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la M 3 LP01-D11 #H03 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

vestibulaire.<br />

Le bord cervical est assez régulier et présente une petite remontée en disto-<br />

La racine distale est rectangulaire. La face distale est un peu bombée au niveau<br />

de l’angle lingual, les deux apex sont fermés et recourbés vers l’extrémité vestibulaire.<br />

La face linguale est quant à elle très courbée distalement.<br />

Les mesures de la chambre pulpaire effectuées sur la radiographie (figure 49), à<br />

savoir un quotient AB/AC égal à 0,40 et une hauteur DB égale à 6 mm (cf. p.64), nous<br />

permettent de dire que cette dent est hypertaurodonte (Shifman et Chanannel, 1978).<br />

Aucun phénomène d’hypercémentose n’affecte la dent.<br />

La racine mesure 14,4 mm de haut sur sa face vestibulaire (M93).<br />

3.3.1.16. Germe de troisième molaire inférieure droite LP05-D12 #1307<br />

(figure 77)<br />

État de conservation :<br />

Ce germe est très bien conservé. Mais il y a quelques petits éléments cassés de<br />

racine (face mésiale) et d’émail (face linguale) et des fissures sur la couronne.<br />

170


Étude morphométrique<br />

Figure 77 : Germe de troisième molaire inférieure droite LP05-D12 #1307.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />

Âge au décès :<br />

Cette dent appartiendrait à un individu jeune adolescent d’environ 11 à 16,6 ans<br />

(Moorrees et al., 1963b ; Shackelford et al., 2012). Mais nous sommes consciente de la<br />

prudence à apporter à cet âge car la calcification des troisièmes molaires est très<br />

variable (e.g. Bassed et al., 2011).<br />

La couronne :<br />

La couronne de ce germe est subcirculaire. Elle montre une complexité de la face<br />

occlusale par ses crêtes et ses sillons assez caractéristique des troisièmes molaires.<br />

La face vestibulaire est très bombée et haute par rapport à la face linguale.<br />

La partie mésiale de la face vestibulaire est plus grande que la partie distale. En<br />

vue vestibulaire on voit les trois cuspides : protoconide, hypoconide et hypoconulide. Le<br />

protoconide étant plus haut que les cuspides vestibulo-distales.<br />

On remarque la présence d’une petite fosse sur la face mésiale en position mésio-<br />

vestibulaire entre deux crêtes vestibulaires et d’un sillon entre le protoconide et<br />

l’hypoconide. Le sillon entre les deux cuspides distales est moins marqué.<br />

Le bord occlusal de la face linguale est irrégulier, présentant de nombreux reliefs<br />

avec, entre eux, des dépressions. L’extrémité distale de la face linguale est rectiligne,<br />

l’extrémité mésiale est convexe.<br />

La face occlusale de ce germe dentaire porte neuf crêtes concentriques séparées<br />

par autant de sillons. Le nombre important de petits sillons accessoires et de crêtes<br />

d’émail a été décrit chez d’autres troisièmes molaires de Néandertaliens (e.g. Quam et<br />

al., 2001). Les trois sillons les plus marqués sont les sillons vestibulaire, lingual et disto-<br />

lingual.<br />

Ce germe de troisième molaire porte à sa surface sept cuspides, cas peu fréquent<br />

chez les Néandertaliens même si ils ont tous plus de quatre cuspides, ce qui n’est le cas<br />

que pour 68% des Hommes modernes du Paléolithique supérieur (Bailey et Hublin,<br />

2006).<br />

La fosse mésiale est profonde, s’étend sur presque toute la largeur occlusale du<br />

bord mésial, et un sillon traverse le fond. Cette fovea antérieure présente sur une<br />

troisième molaire semblerait être un trait spécifique aux membres de la lignée<br />

néandertalienne (Hrdlička, 1924 ; Quam et al., 2001) car elle est toujours présente sur<br />

171


Étude morphométrique<br />

les premières molaires des Hommes modernes actuels mais y est moins fréquente sur les<br />

deuxièmes molaires et très rare sur les troisièmes molaires. Elle est séparée du reste de<br />

la couronne par un pont d’émail reliant les cuspides mésio-linguale (métaconide) et<br />

mésio-vestibulaire (protoconide).<br />

Cette fosse mésiale, ou fovea antérieure, est bordée antérieurement par une mid-<br />

trigonid crest (Bailey, 2002a, 2006). Ce trait serait présent sur 95,8 % des<br />

Néandertaliens étudiés par Bailey (2002a : 96) et uniquement chez 0 à 10 % des Hommes<br />

modernes.<br />

La couronne mesure 11 mm de diamètre mésio-distal (M81) et 10,8 mm de<br />

diamètre vestibulo-lingual (M81(1)).<br />

Les diamètres coronaires de cette dent appartiennent aux valeurs hautes de la<br />

variabilité de notre échantillon actuel (figure 78). Elles s’incluent aussi dans les<br />

variabilités prénéandertalienne et néandertalienne. Les distances probabilistes<br />

indiquent que cette dent est grande par rapport à la moyenne actuelle mais petite par<br />

rapport à la moyenne néandertalienne (annexe 5).<br />

Son indice coronaire se rapproche de la moyenne néandertalienne (dpICoronaire =<br />

0,75) et son indice de robustesse de la moyenne prénéandertalienne (dpIRobustesse = 0,83).<br />

VL34-8<br />

14<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

subactuels<br />

MD34-8<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Figure 78 : Analyse bivariée des diamètres coronaires du germe de M3 LP05-D12 #1307 et position<br />

par rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

Le bord cervical est assez régulier.<br />

On observe le début de la calcification de la racine sur 3 mm de hauteur, mais elle<br />

irrégulière et légèrement cassée. Toutefois, nous pensons qu’elle ne devait pas être<br />

beaucoup plus développée.<br />

172


3.3.2. Dents déciduales<br />

Étude morphométrique<br />

3.3.2.1. Incisive supérieure latérale droite LP07-C9 #HT03 (figure 79)<br />

État de conservation :<br />

Cette incisive a été régurgitée, étant donné son poli et la disparition superficielle<br />

d’émail (cf. p.357). En effet, il ne reste de l’émail sur la face linguale au niveau du collet<br />

sur environ 1,5 mm vers le bord latéral et sur 1,5 mm à 3,4 mm sur le bord mésial.<br />

Figure 79 : Incisive supérieure latérale droite LP07-C9 #HT03.<br />

A : face linguale, B : face occlusale, C : face vestibulaire, C : radiographie de la face distale (radio<br />

M. Bessou).<br />

Âge au décès :<br />

L’âge au décès de l’individu à qui appartenait cette dent est d’environ 3 ans ± 12<br />

mois à 5 ans ± 16 mois d’après Ubelaker (1978). D’après sa localisation sur le site ainsi<br />

que sa morphologie et les atteintes taphonomiques qui l’affectent, nous pouvons à juste<br />

titre supposer que cette incisive appartenait très probablement au même sujet immature<br />

que la canine régurgitée LP07-C9 #1382 attribuée à la moyenne enfance (cf. infra).<br />

La couronne :<br />

Sur la face vestibulaire, l’émail a disparu suite à l’ingestion de la dent, on ne le<br />

retrouve que sur les bords mésial et distal.<br />

On remarque une petite dépression liée à cette ingestion au centre du collet de la<br />

face vestibulaire mesurant 3 mm long sur 2 mm de haut.<br />

Malgré l’ingestion, on note un tubercule mésio-lingual formant une nette saillie.<br />

Ce relief sur les incisives se développe de façon variable chez les Néandertaliens,<br />

formant généralement un épaississement modéré, mais aussi chez les Hommes<br />

modernes (Patte, 1962 : 22 ; Vandermeersch, 1981 : 159 ; Madre-Dupouy, 1983 ; Tillier,<br />

1988b ; Verna, 2006 : 442). Il n’y a parfois pas de réel tubercule chez ces deux taxons<br />

(Smith, 1989).<br />

D<br />

173


Étude morphométrique<br />

On ne peut observer les autres reliefs de la couronne à cause des atteintes<br />

taphonomiques.<br />

Il y a une nette dissymétrie de la couronne à sa base, le bord latéral étant plus<br />

important que le bord mésial. Cette asymétrie ne s’observe pas au niveau du bord<br />

occlusal car celui-ci est cassé.<br />

On ne voit pas de facettes interproximales, mais nous ne pouvons certifier qu’il<br />

n’y en ait pas eu car l’émail a disparu.<br />

On ne peut pas plus savoir si il y avait ou pas une usure de la dent par attrition.<br />

L’apparition de la dentine sur toute la surface de la couronne (ou presque) étant due à<br />

ces mêmes phénomènes d’ingestion.<br />

Le diamètre mésio-distal de la dent est de 5,8 mm et son diamètre vestibulo-<br />

lingual de 5,7 mm. Cependant, cette dent ayant été régurgitée, ses mesures actuelles<br />

sont sans doute inférieures à celles d’origine.<br />

Ces deux diamètres s’intègrent dans les variabilités modernes et<br />

néandertaliennes et sont largement inférieures à la variabilité prénéandertalienne<br />

(figure 80 et annexe 5).<br />

VL56-2<br />

7,5<br />

7,0<br />

6,5<br />

6,0<br />

5,5<br />

5,0<br />

4,5<br />

4,0<br />

3,5<br />

5,2 5,4 5,6 5,8 6,0 6,2 6,4 6,6 6,8 7,0 7,2 7,4 7,6 7,8 8,0<br />

Figure 80 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la i 2 LP07-C9 #HT03 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

MD56-2<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />

Le bord cervical présente une dépression sur la face vestibulaire. Il est<br />

asymétrique, plus bas sur la face vestibulaire que sur la face linguale, ce qui peut être dû<br />

au phénomèns d’ingestion-régurgitation attaquant l’émail dentaire.<br />

La racine est de forme plutôt triangulaire. Elle est assez courbe, avec une<br />

tendance à se diriger mésialement mais avec une extrémité recourbée vers la face<br />

174


Étude morphométrique<br />

vestibulaire. L’apex de la racine n’est pas fermé (vraisemblablement en raison des<br />

attaques par les sucs gastriques), avec une petite ouverture au centre d’un creux entouré<br />

d’un bourrelet. La racine mesure 13,4 mm de haut vestibulairement (M93) et 13,8 mm de<br />

haut lingualement (M93a).<br />

Cette dent est cyrtodonte, ce qui est assez fréquent pour les incisives déciduales<br />

néandertaliennes (Patte, 1962 : 35). On remarque une dépression sur la face mésiale<br />

qu’on ne voit pas sur la face latérale de la racine.<br />

De même que pour la canine déciduale LP07-C09 #1387, nous observons par<br />

radiographie un canal radiculaire très large (figure 79). Nous pouvons nous demander si<br />

cet élargissement pourrait être dû à des attaques acides.<br />

3.3.2.2. Canine supérieure gauche (?) : LP07-C9 #1382 (figure 81)<br />

État de conservation :<br />

Cette dent a aussi été régurgitée. En effet, on observe un décalage entre le collet<br />

anatomique et le collet en état, suite à la disparition du tissu énamélaire. Toutefois, il y<br />

a des plaques d’émail à certains endroits, principalement sur sa face distale, mais la<br />

dentine est majoritairement visible sur toute la dent (couronne et racine incluse). De<br />

petites traces noires ou blanches se retrouvent sur la couronne et la racine.<br />

Sur sa face vestibulaire, la moitié occlusale de la dent présente une plaque<br />

d’émail sur 1 à 3 mm. Par sa patine et sa couleur plus blanche, le reste de l’émail de la<br />

partie occlusale semble s’être décollé récemment. Sur la partie cervicale, la dent est<br />

jaune brillante. L’émail redescend vers le bord latéral.<br />

Sur sa face linguale se trouve une plaque d’émail dans la moitié supérieure (sur<br />

les deux-tiers mésiaux), une autre vers l’extrémité latérale et une dernière petite plaque<br />

à l’extrémité mésiale au collet.<br />

De plus, une petite partie de la racine s’est détachée en face linguale sur 2,8 mm.<br />

Figure 81 : Canine supérieure gauche (?) LP07-C9 #1382.<br />

A : face linguale, B : face occlusale, C : face vestibulaire, D : radiographie de la face distale (radio<br />

M. Bessou).<br />

D<br />

175


Âge au décès :<br />

Étude morphométrique<br />

Cette canine appartient probablement à un individu immature décédé entre 3 ans<br />

± 12 mois et 7 ans ± 24 mois d’après Ubelaker (1978). Cependant, si l’on considère que<br />

cette dent appartient au même individu que l’incisive latérale supérieure LP07-C9<br />

#HT03, pour laquelle l’âge au décès se situe entre 3 et 5 ans, nous pouvons alors<br />

considérer que cette dent appartenait un individu dont l’âge au décès de l’individu se<br />

trouve dans la première moitié des estimations calculées.<br />

La couronne :<br />

Nous pouvons observer une nette asymétrie de la face occlusale, le bord mésial<br />

étant plus court que le bord distal. Cette forme asymétrique a été décrite chez d’autres<br />

Néandertaliens tels que Valdegoba 2 (Quam et al., 2001) ou l’enfant du Roc de Marsal 1<br />

(Madre-Dupouy, 1983). Nous ne pouvons déterminer si la cuspide était ou non très<br />

pointue comme sur Roc de Marsal 1 puisque l’ingestion de la dent a modifié sa surface et<br />

a fait disparaître l’essentiel de ses reliefs.<br />

Le bord occlusal de la face vestibulaire est dissymétrique avec un pan mésial plus<br />

court et vertical que le pan distal. On remarque aussi une nette asymétrie au dessus du<br />

collet avec un bord mésial régulièrement convexe et un bord distal laissant une saillie<br />

plus nette et plus anguleuse.<br />

On observe un tubercule lingual décalé en position latérale. Ce tubercule se<br />

retrouve à plus forte fréquence et avec une plus forte expression sur les canines<br />

déciduales des Néandertaliens que des Hommes actuels d’après Bailey (2006), Bailey et<br />

Hublin (2006) ou Tillier (1979), mais avec un développement variable (Verna, 2006). On<br />

peut en effet noter le développement d’un tubercule lingual sur la canine supérieure<br />

d’Arcy-sur-Cure 38, d’un tubercule dédoublé chez Roc-de-Marsal 1, Dederiyeh 1, la Quina<br />

33 ou d’un cingulum divisé en trois tubercules sur la canine d’Arcy-sur-Cure 37, mais<br />

seulement d’une légère bosse à la base linguale de Valdegoba 2 (Madre-Dupouy, 1983 ;<br />

Heim, 1991 ; Quam et al., 2001 ; Bailey et Hublin, 2006 ; Verna, 2006 : 447). La présence<br />

de plusieurs tubercules linguaux n’existe pas chez les Hommes modernes du<br />

Paléolithique supérieur ou chez les Hommes actuels (Madre-Dupouy, 1983 ; Tillier, 1983<br />

; Bailey et Hublin, 2006).<br />

Notons aussi une crête marginale distale ainsi qu’une crête marginale mésiale<br />

moins marquée. On retrouve cette configuration chez d’autres Néandertaliens<br />

immatures comme le Bau de l’Aubesier 6 ou Valdegoba 2 (Trinkaus et al., 2000 ; Quam et<br />

al., 2001). Mais on ne peut voir si, comme chez 45 % des Néandertaliens (Bailey et<br />

Hublin, 2005), la crête mésio-linguale est accolée au tubercule lingual car il y a<br />

disparition d’une partie de l’émail et des reliefs en raison des atteintes taphonomiques.<br />

Une fossette marginale distale s’observe au niveau de la dentine. Celle-ci a été<br />

décrite chez les Néandertaliens immatures comme étant plus large, plus longue et plus<br />

profonde que la fossette marginale mésiale (Madre-Dupouy, 1983).<br />

176


Étude morphométrique<br />

Il n’y a pas de facettes d’usure interproximales apparentes sur cette dent,<br />

toutefois, nous ne pouvons exclure qu’elles fussent présentes puis aient disparu suite à<br />

l’ingestion.<br />

Nous cotons l’attrition de la dent au stade "b" d’après Murphy et 3 d’après<br />

Molnar, avec apparition de la dentine. Cependant ces stades sont imprécis à cause,<br />

encore une fois, de l’ingestion de la canine.<br />

Cette dent mesure 7,1 mm de diamètre mésio-distal et 6,4 mm de diamètre<br />

vestibulo-lingual. Tout comme l’incisive précédemment décrite, les modifications<br />

taphonomiques ont probablement réduit ses dimensions. Ses diamètres s’intègrent<br />

toutefois dans la variabilité néandertalienne mais sortent de la variabilité moderne par<br />

un plus petit diamètre vestibulo-lingual (figure 82 et annexe 5).<br />

VL56-3<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

5 6 7 8 9 10 11<br />

subactuels<br />

Figure 82 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la c 1 LP07-C9 #1382 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

MD56-3<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

La racine a une forme générale triangulaire. Elle mesure 13,7 mm de haut sur sa<br />

face linguale (M93a) et 13,8 mm de haut sur sa face vestibulaire (M93). L’apex se<br />

recourbe vestibulairement (d’où l’attribution à une dent supérieure) et un peu<br />

distalement. L’ouverture de l’apex est probablement la conséquence de l’ingestion.<br />

La face vestibulaire est légèrement concave.<br />

Sur la radiographie, nous pouvons observer un canal radiculaire très large (figure<br />

81). D’après Liversidge et Molleson (2004), une canine avec une formation quasiment<br />

complète de la racine devrait avoir un canal radiculaire plus étroit que celui observée sur<br />

la dent des Pradelles. Nous pouvons donc supposer que l’élargissement de ce canal<br />

radiculaire peut être dû aux attaques acides des sucs digestifs.<br />

177


Étude morphométrique<br />

3.3.2.3. Tiers lingual de première (?) molaire déciduale (?) supérieure droite<br />

(?) LP05-Z8 #HT01 (figure 83)<br />

État de conservation :<br />

Cette dent est en très mauvais état de conservation, elle est cassée, et la couronne<br />

est fissurée. Il ne reste plus que la moitié linguale de la couronne avec un peu de racine.<br />

Figure 83 : Première molaire déciduale supérieure droite LP05-Z8 #HT01.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />

Âge au décès :<br />

Les premières molaires supérieures déciduales sont fonctionnelles chez l’Homme<br />

moderne dès 3 ans ± 12 mois (Ubelaker, 1978). Sa forte attrition, ainsi que la présence de<br />

facettes interproximales suggèrent que cette dent a été fonctionnelle assez longtemps.<br />

La couronne :<br />

Il ne reste de la couronne que le bord lingual, un peu du bord distal et un peu du<br />

bord mésial. La face vestibulaire est absente. La couronne est très basse car a subi une<br />

forte attrition. Celle-ci peut être attribuée au moins au stade "g" d’après Molnar (1971) et<br />

au moins au stade 6 voire 7 d’après Murphy (1959). Il y a apparition de la dentine.<br />

L’attrition a fait disparaître les reliefs occlusaux. Il y a une grande plage de<br />

dentine et un liseré d’émail d’environ 1 mm.<br />

On observe une grande facette d’usure interproximale distale atteignant le bord<br />

disto-lingual, sans sillon apparent. Une petite facette existe aussi sur la face mésiale,<br />

localisée plutôt vers la face vestibulaire. Ces deux facettes atteignent le collet.<br />

On ne peut mesurer ni la largeur, ni la longueur, ni la hauteur de la couronne.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

Le bord cervical est visible sur la face linguale et un peu sur la face mésiale.<br />

La racine se compose d’un petit fragment lingual en pointe de 2 mm de long, et<br />

jusqu’à 2,2 mm d’épaisseur.<br />

178


Étude morphométrique<br />

3.3.2.4. Première molaire inférieure droite LP04-D12 #411 (figure 84)<br />

État de conservation :<br />

Cette molaire est très fragile. L’émail en plusieurs points peut se détacher de la<br />

couronne qui est donc difficile à manipuler. Des fissures profondes affectent la couronne,<br />

une partie de l’émail en mésio-vestibulaire a disparu ainsi que quasiment toute la face<br />

mésiale. Un morceau de la racine distale est cassé. De nombreuses fissures verticales et<br />

horizontales affectent la couronne.<br />

Sur la face vestibulaire, une plaque d’émail dans la partie mésiale a disparu. Le<br />

reste de l’émail est craquelé. Il y a deux petites fentes verticales au centre et une autre<br />

partant de la racine distale qui se propage dans la couronne sur la moitié mésiale de la<br />

face vestibulaire. Sur la face linguale, une fente verticale se retrouve au niveau de<br />

chaque cuspide, l’émail est craquelé et un morceau de la cuspide mésiale est cassé. Deux<br />

fentes vestibulo-linguales sont observables sur la face occlusale ainsi qu’une petite fente<br />

mésio-distale les reliant. La partie occlusale du bord mésial a disparu.<br />

Figure 84 : Première molaire déciduale inférieure droite LP04-D12 #411.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale, F :<br />

radiographie de la face linguale (radio M. Bessou).<br />

Âge au décès :<br />

Les racines sont incomplètes mais ne semblent pas avoir été cassées post mortem.<br />

Elles ne seraient plutôt pas encore totalement formées. D’après Moorrees et al. (1963a)<br />

repris par Shackelford et al. (2012), AlQahtani et al. (2010), l’individu serait décédé entre<br />

environ 0,6 an et 1,7 an.<br />

La couronne :<br />

La forme générale de la couronne est rectangulaire avec le bord vestibulaire plus<br />

grand que le bord lingual et donc un bord mésial oblique.<br />

La cuspide mésio-vestibulaire (protoconide) est plus haute que la cuspide disto-<br />

vestibulaire (hypoconide) et le collet remonte vers le bord distal. La hauteur mésio-<br />

vestibulaire est donc supérieure à la hauteur disto-vestibulaire.<br />

Il existe le début d’un cingulum dans la partie mésiale de la face vestibulaire. La<br />

présence d’un cingulum sur les premières molaires déciduales néandertaliennes a été<br />

F<br />

179


Étude morphométrique<br />

mise en évidence sur la mandibule découverte à Barakay ou encore sur la première<br />

molaire inférieure de Valdegoba 2 (Quam et al., 2001 ; Lubin et al., 2002).<br />

La cuspide disto-linguale (entoconide) est plus petite que la mésio-linguale<br />

(métaconide). Elles sont plus pointues que les cuspides vestibulaires et sont séparées par<br />

un sillon transversal lingual.<br />

Les reliefs des protoconide, hypoconide et hypoconulide ont disparu, le métaconide<br />

est, quant à lui, saillant. Il y a un sillon net entre les deux cuspides linguales, les autres<br />

sont difficiles à voir à cause des fentes d’origine taphonomique.<br />

On retrouve une fosse linguale profonde d’où partent trois sillons : un allant vers<br />

le protoconide, un vers l’hypoconulide et un vers le métaconide et d’où part le sillon<br />

intercuspidien lingual.<br />

La partie mésiale est cassée mais on devine la présence d’une crête transversale<br />

entre le protoconide et le métaconide, la mid trigonid crest (Bailey, 2002a : 90), qui<br />

délimite une fovea antérieure. La présence d’une telle fosse à été décrite chez de<br />

nombreux Néandertaliens (e.g. Quam et al., 2001).<br />

Il y a aussi une fosse distale d’où partent trois sillons en Y : un se dirige vers<br />

l’angle disto-vestibulaire, un deuxième vers l’angle disto-lingual et un troisième vers la<br />

fosse linguale.<br />

On observe une facette sur la face distale, décalée vers la face linguale. Elle<br />

affecte un peu moins de la moitié de la hauteur de la couronne, c’est à dire 2,8 mm de<br />

long sur 1,9 mm de haut, et ne présente pas de sillon.<br />

Il n’y a pas d’usure dentaire occlusale.<br />

La couronne mesure 9 mm de diamètre mésio-distal et 7,2 mm de diamètre<br />

vestibulo-lingual. Les diamètres coronaires de la dent la place au sein des variabilités<br />

néandertalienne, prénéandertalienne et actuelle, bien que dans la limite supérieure de<br />

cette dernière pour ce qui est du diamètre mésio-distal (figure 85 et annexe 5). Son indice<br />

coronal (80,3) est équivalent à la moyenne prénéandertalienne (dpIcoronal = 1).<br />

180


VL78-4<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5 10,0 10,5<br />

subactuels<br />

MD78-4<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Étude morphométrique<br />

Figure 85 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la m1 LP04-D12 #411 et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

Le bord cervical est irrégulier, il est haut dans sa partie disto-vestibulaire et<br />

mésio-linguale.<br />

Cette dent possède deux racines. Des atteintes taphonomiques (concrétions<br />

calcitiques) les atteignent surtout sur leur face vestibulaire, et ce, principalement pour la<br />

racine mésiale. Celle-ci est large, plus épaisse et plus haute sur sa partie vestibulaire<br />

que linguale. La racine distale est moins large que la mésiale. Elle est plus épaisse et<br />

plus longue sur sa partie vestibulaire que sur sa partie linguale.<br />

La racine mésiale mesure 9,5 mm de haut vestibulairement (M93) et 7 mm de<br />

haut lingualement (M93a). La racine distale mesure 8,6 mm de haut vestibulairement<br />

(M93) et 4,8 mm de haut lingualement (M93a).<br />

La chambre pulpaire est large (figure 84) mais la dent n’est pas taurodonte.<br />

3.3.2.5. Seconde molaire supérieure gauche LP03-D10 #287 (figure 86)<br />

État de conservation :<br />

Cette dent est dans un assez bon état de conservation, au moins pour la couronne.<br />

Il reste la couronne complète, un petit bout de la racine linguale et le départ de la racine<br />

dans l’angle mésio-vestibulaire. Un morceau d’émail a disparu dans l’angle disto-<br />

vestibulaire et sur la face mésiale, en raison, pour cette dernière, de l’attrition.<br />

181


Étude morphométrique<br />

Figure 86 : Seconde molaire déciduale supérieure gauche LP03-D10 #287.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />

Âge au décès :<br />

Dans le cas où cette dent serait tombée post mortem ou était sur le point de<br />

tomber naturellement, elle pouvait appartenir à un individu de la grande enfance :<br />

environ 10 ans ± 30 mois ans d’après Ubelaker (1978).<br />

La couronne :<br />

La couronne a une forme générale de trapèze, le bord mésial étant plus large que<br />

le bord distal, le bord lingual étant plus court que le bord vestibulaire.<br />

La cuspide mésio-vestibulaire (paracone) est plus plate que la cuspide disto-<br />

vestibulaire (métacone) qui fait une pointe, un sillon décalé distalement les sépare. Le<br />

paracone est déjeté, il ressort vestibulairement.<br />

La face linguale est craquelée. La cuspide mésio-linguale (protocone) est plus<br />

basse et rectiligne que la cuspide disto-linguale (hypocone) car elle est usée par<br />

l’attrition. Elles sont séparées par un léger sillon lingual difficile à voir.<br />

Nous n’observons pas de tubercule de Carabelli, caractère pourtant présent sur de<br />

nombreuses secondes molaires néandertaliennes (Madre-Dupouy, 1983 ; Bailey et<br />

Hublin, 2006).<br />

La face occlusale présente une forte usure, plutôt mésiale et linguale, mais on<br />

peut voir les reliefs distaux. Les deux cuspides vestibulaires sont plus nettes que les<br />

deux cuspides linguales.<br />

La fosse distale est très profonde et se dirige disto-vestibulairement. Elle est<br />

séparée du sillon vestibulaire par un pont d’émail usé par l’attrition.<br />

La taille de l’hypocone est équivalente à celle du métacone ce qui est aussi le cas<br />

d’après Madre-Dupouy (1983) à Chateauneuf 2, la Ferrassie 8, Pech de l’Azé 1, Teshik-<br />

Tash et Amud 3 alors que l’hypocone est plus grand que le métacone à Arcy-sur-Cure 26<br />

(Bailey et Hublin, 2006) et plus petit au Roc-de-Marsal (Madre-Dupouy, 1983). Sur la<br />

dent des Pradelles, ces deux cuspides sont supérieures en taille au protocone qui est lui-<br />

même plus étendu que le paracone.<br />

La facette interproximale distale est très grande, elle mesure 4 mm de long sur<br />

2,5 mm de haut. Elle part du bord occlusal et jusqu’à la moitié de la hauteur de la<br />

couronne. Elle est décalée vers le bord lingual et ne porte pas de sillon. Sa surface est<br />

assez plane.<br />

182


Étude morphométrique<br />

La facette mésiale est plus petite mais plus marquée car elle affecte la dentine sur<br />

une petite surface de forme trapézoïdale. Elle est décalée vers le bord vestibulaire et<br />

porte trois sillons nets (Poisson et al., 2002). Ils mesurent 1,2 mm de haut et sont séparés<br />

de 0,4 mm les uns des autres. Ils sont obliques et se dirigent lingualement vers la<br />

surface occlusale. C’est une rare des dents néandertaliennes déciduales où de tels sillons<br />

peuvent être observés (B. Maureille comm. perso.). Cette facette fait jusqu’à 1,9 mm de<br />

long mais il est probable qu’elle était plus étendue en surface.<br />

L’usure dentaire est très marquée surtout dans la partie mésiale de la face<br />

occlusale, cotée "f" d’après Murphy (1959) et 5 d’après Molnar (1971). L’usure atteint<br />

aussi la face linguale où il y a donc apparition de la dentine.<br />

Le tartre est abondant sur la face vestibulaire et remonte jusqu’au bord occlusal<br />

dans l’angle mésio-vestibulaire. Il est aussi présent sur la face distale.<br />

La couronne mesure 9 mm (diamètre coronal mésio-distal) pour 10,2 mm<br />

(diamètre vestibulo-lingual). De même que pour la dent précédente, celle-ci s’intègre<br />

totalement dans les variabilités néandertalienne, prénéandertalienne ou actuelle (figure<br />

87 et annexe 5).<br />

Les indices coronaires sont particulièrement proches des moyennes issues de<br />

l’échantillon prénéandertalien (dpICoronaire = 0,99 et dpIRobustesse = 0,94).<br />

VL56-5<br />

12,0<br />

11,5<br />

11,0<br />

10,5<br />

10,0<br />

9,5<br />

9,0<br />

8,5<br />

8,0<br />

7,5<br />

7,0<br />

6,5<br />

6,5 7,0 7,5 8,0 8,5 9,0 9,5 10,0 10,5 11,0 11,5<br />

subactuels<br />

MD56-5<br />

Les Pradelles Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes<br />

Figure 87 : Analyse bivariée des diamètres coronaires de la 2 m LP03-D10 #287et position par<br />

rapport aux groupes de comparaison.<br />

Le bord cervical et la racine :<br />

Le bord cervical n’est pas linéaire, on l’observe surtout sur la face linguale à cause<br />

du tartre et des cassures sur les autres faces.<br />

Il reste un bout de la racine linguale de 3,5 mm de haut. Il se dirige vers<br />

l’extérieur et semble s’inscrire dans un plan quasi horizontal. Il y a aussi le début<br />

vertical de la racine sur moins d’un millimètre dans l’angle mésio-vestibulaire.<br />

183


Étude morphométrique<br />

3.3.2.6. Germe (?) de seconde molaire déciduale (?) supérieure droite LP06-<br />

D6 #HT02 (figure 88)<br />

État de conservation :<br />

Ce germe dentaire est bien conservé mais poli suite à une ingestion par des<br />

carnivores (cf. p.357). Une grande partie de l’émail a disparu sur la face occlusale. La<br />

dentine apparaît donc, l’émail est en liseré sur le bord occlusal et sur le pont d’émail.<br />

Figure 88 : Germe de seconde molaire déciduale supérieure droite LP06-D6 #HT02.<br />

A : face vestibulaire, B : face mésiale, C : face occlusale, D : face distale, E : face linguale.<br />

Âge au décès:<br />

L’action des sucs gastriques a, semble-t-il, assez fortement modifié la morphologie<br />

et les dimensions de cette dent. Cependant, nous pouvons supposer qu’elle ait appartenu<br />

à un individu décédé entre 0,3 et 1,3 an (Moorrees et al., 1963a ; Shackelford et al.,<br />

2012).<br />

La couronne :<br />

La couronne est trapézoïdale et très basse. La face mésiale est plus grande que la<br />

face distale et le bord vestibulaire est plus grand que le bord lingual.<br />

Le paracone est pointu, séparé du métacone par une nette dépression.<br />

On observe sur le bord occlusal de la face linguale deux cuspides (hypocone et<br />

protocone) qui sont proches car la face linguale est courte. Elles sont en pointe, séparées<br />

par une dépression.<br />

Il y a quatre cuspides pointues, deux linguales et deux vestibulaires, tout comme<br />

les autres secondes molaires déciduales néandertaliennes et modernes (Madre-Dupouy,<br />

1983).<br />

Le métacone et le protocone sont reliés entre eux par un pont d’émail, la crête<br />

transverse. Celle-ci sépare une grosse fosse mésiale de deux petites fosses distales. De la<br />

fosse mésiale partent trois sillons et une crête vers le paracone. Les deux fosses distales<br />

sont séparées par une crête d’émail allant de l’hypocone au pont d’émail transverse. La<br />

plus grande des deux fosses distales étant la fosse disto-linguale.<br />

La couronne mesure actuellement 9 mm (diamètre mésio-distal) et 10,4 mm<br />

(diamètre vestibulo-lingual). Ces valeurs sont données à titre informatif et ne sont pas à<br />

prendre en compte dans les comparaisons de taille. Nous pouvons toutefois constater<br />

184


Étude morphométrique<br />

qu’elles sont très proches de celles de la dent précédente (LP03-D10 #287) et<br />

s’inscriraient alors aussi très bien dans les variabilités néandertalienne,<br />

prénéandertalienne et actuelle.<br />

Le bord cervical :<br />

Le bord cervical est régulier et plus haut qu’originellement.<br />

3.3.2.7. Deux-tiers mésiaux d’une seconde (?) molaire supérieure<br />

gauche LP07-C7 #HT04 (figure 89)<br />

État de conservation :<br />

Cette dent est incomplète et en très mauvais état de conservation. Elle est<br />

représentée par les deux tiers mésiaux de la couronne. Elle a probablement été<br />

régurgitée, l’aspect étant lisse et poli comme d’autres dents du site.<br />

Âge au décès :<br />

Figure 89 : Seconde (?) molaire déciduale supérieure gauche LP07-C7 #HT04.<br />

A : face occlusale, B : face apicale.<br />

La présence de facettes d’usure interproximales suggère que cette dent fut<br />

fonctionnelle. Elle aurait donc appartenu à un individu décédé à environ 10 ans ± 30<br />

mois (Ubelaker, 1978) ou entre 8 ans et 13,5 ans d’après Moorrees et al. (1963a).<br />

La couronne :<br />

Il ne reste plus que les deux tiers de la partie mésiale de la couronne.<br />

La face occlusale porte deux cuspides mésiales mais il manque la pointe<br />

(apparition de la dentine). On perçoit la présence probable de la base de la cuspide disto-<br />

vestibulaire (métacone).<br />

La face vestibulaire correspond à sa moitié mésio-vestibulaire. La couronne<br />

remonte légèrement au niveau du paracone mais la cuspide ne fait pas de pointe.<br />

Il reste les deux tiers mésio-linguaux de la face linguale qui est de faible hauteur<br />

(2,3 mm de haut). La cuspide mésio-linguale (protocone) est en pointe et remonte vers ce<br />

qui devait être l’hypocone. Il y a une dépression entre ces deux cuspides.<br />

Il y a un sillon lingual marqué et une fosse mésiale. Entre les deux se trouve un<br />

pont d’émail reliant le protocone avec ce qui devait être le métacone.<br />

185


Étude morphométrique<br />

La face linguale est très polie, mais présente un liseré d’émail plus clair tout<br />

autour de la couronne.<br />

Il existe une dépression d’environ 4 mm sur la face mésiale, sans doute le reste<br />

d’une facette disparue en raison des atteintes taphonomiques.<br />

Cette dent n’a pas subi d’attrition, cependant on voit un peu de dentine au<br />

sommet des cuspides mésio-vestibulaire (paracone) et mésio-linguale (protocone), ce qui<br />

est sans doute dû à l’ingestion de la dent.<br />

Cette dent étant incomplète et ayant sans doute été régurgitée, les mesures de la<br />

couronne en l’état actuel (7,2 mm de diamètre mésio-distal et 10,8 mm en vestibulo-<br />

lingual) ne sont pas à prendre en compte dans les comparaisons.<br />

Le bord cervical :<br />

Le bord cervical est très irrégulier, mais cette dent ayant été régurgitée, il est<br />

probable que le collet original était plus bas.<br />

3.4. Le membre supérieur<br />

3.4.1. Phalanges de la main<br />

3.4.1.1. Phalange de la main LP05-D12 #1170 (figure 90)<br />

État de conservation :<br />

Cette phalange ne possède plus que son fût diaphysaire, les deux extrémités<br />

ayant disparu suite à un processus taphonomique (cf. p.359).<br />

Sa surface présente un aspect fibreux. Le fût diaphysaire est vide de toute<br />

matière osseuse et est comblé par des sédiments.<br />

Figure 90 : Phalange de la main LP05-D12 #1170.<br />

A : face dorsale, B : face palmaire.<br />

186


Détermination :<br />

Étude morphométrique<br />

Sa longueur plaide en faveur d’une phalange proximale de la main. Cependant,<br />

les faibles largeur et hauteur de la diaphyse laissent un doute quant à cette attribution<br />

et la rapprochent plus d’une phalange moyenne de la main (cf infra.)<br />

État de maturation :<br />

Par son format, cette phalange semble appartenir à un individu mature.<br />

Description :<br />

Le fût diaphysaire est plus haut en vue proximale (5,1 mm) qu’en vue distale<br />

(3,9 mm) où il est très plat.<br />

La face dorsale est convexe régulièrement. Elle présente à une extrémité un léger<br />

resserrement qui permet de l’identifier comme l’extrémité distale de la diaphyse. À ce<br />

niveau, la face dorsale s’aplanie. Il est possible que cet aplanissement soit celui qui<br />

devrait précéder, dans la partie distale manquante, l’insertion du ligament collatéral<br />

accessoire (lig. collateralum), dans le cas d’une phalange proximale.<br />

distal.<br />

La face palmaire est plane dans l’axe radio-ulnaire et concave dans l’axe proximo-<br />

Au niveau de l’extrémité distale on remarque le début d’une dépression<br />

correspondant peut-être à l’insertion du ligament palmaire (lig. palmare).<br />

Le long de la diaphyse, centrée, il est censé y avoir la trace de l’insertion des<br />

tendons fléchisseurs superficiel et profond des doigts (tendinum m. flexor digitorum<br />

profundus et superficialis). Mais celle-ci n’apparaît pas, différant alors de la plupart des<br />

phalanges néandertaliennes possédant des insertions musculaires marquées (Musgrave,<br />

1971 ; Heim, 1982 ; Hublin et Tillier, 1991 ; Vandermeersch, 1991 ; Niewoehner, 2008).<br />

De même, les gaines fibreuses des doigts que l’on retrouve sur les bords de la diaphyse<br />

ne sont pas très fortement marquées malgré un bourrelet débordant de l’un des bords<br />

sur la face palmaire. Ce dernier s’observe sur les phalanges proximales de la Ferrassie 1<br />

alors que les bourrelets osseux sont plus importants sur les phalanges moyennes.<br />

Mesures et attribution :<br />

Cette pièce mesure 21,5 mm de long, 8,6 mm de large à mi-diaphyse (LM) et 4,3<br />

mm de haut à mi-diaphyse (HM).<br />

Comme nous trouvions cette phalange particulièrement fine pour une phalange<br />

proximale et trop longue pour une phalange moyenne, nous avons effectué des tests<br />

statistiques pour tenter de déterminer quelle mesure était la meilleure pour aider à la<br />

diagnose anatomique. Le problème est que nous n’avons que le fût diaphysaire incomplet<br />

et que sa longueur n’est pas rapportée à une mesure "classique" de la littérature. Nous<br />

n’avons donc utilisé que les données issues des moulages de La Ferrassie 1, de<br />

Regourdou 1, disponibles à l’UMR PACEA et des ossements de Spy, du Musée de<br />

l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique. Pour cela, nous avons mesuré la<br />

distance entre le point le plus distal de l’échancrure latérale distale et le point le plus<br />

187


Étude morphométrique<br />

proximal du fût diaphysaire rectiligne (avant l’évasement) : longueur de la diaphyse ou<br />

LgD.<br />

Afin de déterminer laquelle des trois mesures était la plus discriminante nous<br />

avons mené une analyse discriminante sur les mesures des phalanges proximales et<br />

moyennes de La Ferrassie 1 et de Regourdou 1. Celle-ci met en évidence un assez fort<br />

pouvoir discriminant de la longueur de la diaphyse (λ partiel de Wilk = 0,36 avec<br />

p


État de maturation :<br />

Figure 92 : Phalange proximale de la main LP06-A7 #796.<br />

A : face supérieure, B : face palmaire.<br />

Étude morphométrique<br />

L’état de maturation de cette pièce est indéterminé, mais par son format elle<br />

semblerait proche d’une phalange mature.<br />

Détermination :<br />

Il n’y a pas de resserrement de la diaphyse à proximité de l’extrémité distale, ce<br />

qui l’éloigne morphologiquement des phalanges intermédiaires et la rapproche alors des<br />

phalanges proximales malgré sa petite taille.<br />

Description :<br />

d’ingestion.<br />

L’extrémité proximale du fût diaphysaire est vide sans doute suite au phénomène<br />

La face dorsale présente un aspect fibreux et est régulièrement convexe. À<br />

l’extrémité distale de la diaphyse, il existe une légère dépression centrée, en arrière d’un<br />

relief. Elle correspond à l’insertion du ligament collatéral accessoire.<br />

La face palmaire est poreuse sur les bords, les traces de vascularisation étant<br />

probablement agrandies par l’ingestion.<br />

On retrouve à l’extrémité distale de la diaphyse une forte dépression, centrée et<br />

ovalaire de grand axe radio-ulnaire (5,3 mm pour 4,6 mm dans l’axe de la diaphyse),<br />

marquant l’insertion du ligament palmaire.<br />

Le long de la diaphyse on observe un fin relief central permettant l’insertion du<br />

fléchisseur superficiel des doigts.<br />

Ces insertions ne sont pas fortement marquées à cause sans doute de l’ingestion<br />

de la phalange. Elle contraste en cela de la majorité des phalanges néandertaliennes qui<br />

sont généralement décrites comme robustes avec des insertions musculaires marquées<br />

(Musgrave, 1971 ; Heim, 1982 ; Vandermeersch, 1991 ; Niewoehner, 2008).<br />

Enfin, sur un des bords, on peut remarquer la présence d’une crête assez aigue,<br />

séparant la face dorsale convexe de la face palmaire plus plate. Nous ne pouvons<br />

observer une telle crête sur le deuxième bord car celui-ci a en parti disparu. Cette crête<br />

correspond à la gaine fibreuse des doigts.<br />

189


Étude morphométrique<br />

La tête de la phalange est très bien conservée. La trochlée est lisse quoique<br />

légèrement poreuse.<br />

Les deux surfaces latérales présentent une dépression centrale qui n’a pas<br />

disparu avec l’action des sucs gastriques.<br />

En face palmaire, on remarque une très légère asymétrie de la trochlée, un bord<br />

étant plus haut que l’autre. D’après Musgrave (1971), il est possible de latéraliser une<br />

phalange dont on connaît le rayon grâce à cette asymétrie. Toutefois, comme nous ne<br />

savons pas à quel rayon appartient cette phalange nous ne pouvons la latéraliser ainsi.<br />

Mesures et attribution :<br />

La largeur de la phalange n’est pas conservée au niveau de la mi-diaphyse, nous<br />

l’avons donc estimée par symétrie d’axe central longitudinal (légère crête). Cela suppose<br />

donc que nous considérons que la diaphyse est symétrique de part et d’autre de son axe<br />

longitudinal, ce qui peut ne pas être le cas.<br />

Les mesures ainsi réalisées et les indices obtenus à partir de ces mesures ont été<br />

comparés à un échantillon de phalanges de rayon 2 à 4 et de rayon 5 (annexe 5 et figure<br />

93) :<br />

1<br />

0<br />

-1<br />

-2<br />

-3<br />

HM LM HD LD LAD IAD HD/LD LAD/LD HM/HD<br />

PP2 à 4 PP5<br />

Figure 93 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange LP06-A7 #796<br />

et des phalanges de rayon 2 à 4 et 5 néandertaliennes.<br />

L’attribution de cette phalange à un individu mature ou immature et à un rang<br />

est incertaine à cause des modifications engendrées par son ingestion. Cependant,<br />

n’ayant pas d’échantillon de phalanges immatures néandertaliennes, nous les avons<br />

comparées uniquement avec des phalanges matures. Si l’on considère que l’action des<br />

sucs gastriques n’a que peu modifié les dimensions externes, les mesures prises sur la<br />

phalange se rapproche de la moyenne des phalanges proximales matures de rang 5<br />

néandertaliennes, mise à part en ce qui concerne la hauteur de la mi-diaphyse<br />

190


Étude morphométrique<br />

(dpHM = 0). Par ailleurs, ses dimensions s’éloignent de la variabilité néandertalienne des<br />

phalanges proximales matures des rangs 2 à 4. L’indice d’aplatissement diaphysaire<br />

décrit par Heim (1982) est de 57,21, ce qui n’est très éloigné de la variabilité<br />

néandertalienne des phalanges proximales de rang 2 à 4 (dpIAD = 0,21) et encore moins<br />

de celle des phalanges proximales de rang 5 (dpIAD = 0,45).<br />

Ces mesures et indices rapprochent donc plus la phalange LP06-A7 #796 des<br />

phalanges proximales de rang 5 si l’on considère que nous avons là un os mature.<br />

Cependant, nous n’avons malheureusement pas de données concernant les phalanges<br />

proximales immatures néandertaliennes pour la comparer la phalange avec cette<br />

variabilité.<br />

De plus, si l’on compare les mesures obtenues avec les variabilités moderne du<br />

Paléolithique supérieur et subactuelle (données I. Crevecœur), elle s’éloigne de la<br />

moyenne des phalanges de rayon 2 à 4 (figure 94) :<br />

1<br />

0<br />

-1<br />

-2<br />

-3<br />

Figure 94 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange LP06-A7 #796<br />

et des phalanges de rayon 2 à 4 néandertaliennes, modernes du Paléolithique supérieur et<br />

modernes subactuels.<br />

(figure 95) :<br />

HM LM HD LD LAD IAD<br />

Néandertaliens Hommes modernes du Paléolithique supérieur Hommes modernes actuels<br />

Elles se rapprochent plutôt de la moyenne des phalanges proximales du rayon 5<br />

191


1<br />

0<br />

-1<br />

-2<br />

-3<br />

Étude morphométrique<br />

Figure 95 : Représentation graphique de l’écart centré réduit ajusté de la phalange LP06-A7 #796<br />

et des phalanges de rayon 5 néandertaliennes, modernes du Paléolithique supérieur et modernes<br />

subactuels.<br />

L’asymétrie des condyles trochléaires pourrait permettre de latéraliser la pièce<br />

dans le cas où nous connaitrions le rang. En effet, d’après les données issues de l’étude<br />

des phalanges de la Ferrassie 1 (Musgrave, 1971 ; Heim, 1982), il existerait une<br />

asymétrie différente des condyles selon le rang. Si on considère la conformation de cette<br />

asymétrie comme un modèle, on peut alors supposer que si la phalange des Pradelles<br />

appartient au rayon 2 elle est alors gauche, si elle appartient au rayon 3 elle est gauche<br />

d’après Musgrave (1971) mais Heim ne voit pas d’asymétrie sur ce rayon (1982), si elle<br />

appartient au rayon 4 ou 5 elle est droite.<br />

Selon des données issues d’échantillons modernes subactuels, Garrido Varas et<br />

Thompson (2011) ont mis en évidence que la longueur de la phalange, les largeurs<br />

maximales à la tête et à la base, permettent une bonne discrimination des phalanges<br />

selon leur rang ainsi que leur latéralisation. D’après ces données, la phalange des<br />

Pradelles, si elle est mature, serait de rang 5 et droite.<br />

96)<br />

HM LM HD LD LAD IAD<br />

Néandertaliens Hommes modernes du Paléolithique supérieur Hommes modernes actuels<br />

3.4.1.3. Phalange distale de la main rayon II à IV : LP10-C11 #1931 (figure<br />

État de conservation :<br />

Cette phalange est dans un très bon état de conservation en dépit de sa fragilité.<br />

L’extrémité distale est recouverte de manganèse sur ses deux faces. Quelques éclats d’os<br />

ont disparu récemment, probablement durant la fouille.<br />

192


État de maturation :<br />

Figure 96 : Phalange distale de la main LP10-C11 #1931.<br />

A : face dorsale, B : face palmaire, C : base.<br />

Étude morphométrique<br />

L’aspect métaphysaire de l’extrémité proximale de la phalange permet de<br />

l’attribuer à un individu immature. D’après les données issues d’Odita et al. (1991)<br />

reprises par Scheuer et Black (2000), une longueur de la phalange distale de 13,2 mm,<br />

correspondrait chez l’Homme actuel (échantillon d’enfants nigérien) à un individu ayant<br />

entre 7 et 10 ans selon le rayon (tableau 6) :<br />

Âge (années) 7 8 9 10<br />

Rayon Garçon Fille Garçon Fille Garçon Fille Garçon Fille<br />

DP2 12.1 11.5 12.1 12.3 12.6 13.0 13.5 14.2<br />

DP3 12.7 12.6 13.4 13.5 14.0 14.3 15.0 15.6<br />

DP4 13.1 12.8 13.8 13.9 14.3 14.5 15.4 15.8<br />

Tableau 6 : Valeurs moyennes pour les longueurs maximales (en mm) des phalanges distales de<br />

la main chez des enfants nigériens.<br />

Modifié d’après Odita et al. (1991) dans Scheuer et Black (2000 : 340).<br />

La phalange distale de rayon IV de l’individu de la Ferrassie 3, dont l’âge au<br />

décès est estimé à 10 ans, mesure 16,6 mm (Heim, 1982 : 123). Celle des Pradelles étant<br />

plus courte nous pouvons supposer qu’elle appartenait potentiellement à un individu<br />

plus jeune que la Ferrassie 3.<br />

Description :<br />

La face palmaire présente un aspect fibreux et est criblée de petits foramens.<br />

L’encoche séparant la tête du fût diaphysaire est plus marquée sur le bord latéral<br />

droit que sur le bord latéral gauche, où la courbure est plus régulière.<br />

Il y a une nette tubérosité distale (insertion du tendon du flexor digitorum<br />

profundus). Cette tubérosité se retrouve sur la phalange distale de Shanidar 7 où elle est<br />

assez large, ce qui ne serait pas inhabituel chez les enfants modernes du même âge<br />

(Trinkaus, 1983). Toutefois, chez les individus adultes, la tubérosité distale des<br />

193


Étude morphométrique<br />

phalanges distales néandertaliennes est plus étendue radio-ulnairement que celle des<br />

hommes modernes actuels et du Paléolithique moyen ou supérieur (Trinkaus, 1983 ;<br />

Niewoehner, 2008). Musgrave (1971) suggère que celle-ci soit liée à l’existence d’un<br />

important volume de la pulpe au niveau de l’extrémité des doigts.<br />

L’étroitesse au milieu de la diaphyse, que Heim (1982) présente comme trait<br />

essentiel aux phalanges distales de la Ferrassie 1 et 2, se retrouve sur cette pièce.<br />

La phalange mesure 13,2 mm de longueur maximum (LMAX), 6,3 mm de largeur<br />

maximale proximale (LP), 4,5 mm de largeur à mi-diaphyse (LM), 6,2 mm de largeur<br />

maximale distale (LD), 2,9 mm de hauteur à mi-diaphyse (HM), 4 mm de hauteur<br />

proximale (HP) et 2,8 mm de hauteur distale (HD).<br />

Très peu de phalanges distales immatures néandertaliennes ou<br />

prénéandertaliennes sont connues à ce jour : La Ferrassie 3, Le Moustier 2, Dederiyeh 2,<br />

Krapina 205.25, Atapuerca-SH ATD6-44 et ATD6-53 (Heim, 1982 ; Radovčić et al., 1988 ;<br />

Dodo et al., 1998 ; Akazawa et al., 1999 ; Lorenzo et al., 1999 ; Maureille, 2002). De plus,<br />

celles-ci appartenant à des individus d’âge estimé différents et les dimensions variant au<br />

cours de la croissance (Scheuer et Black, 2000), cela empêche toute comparaison intra-<br />

spécifique.<br />

97)<br />

3.4.1.4. Phalange distale de la main gauche rayon I LP10-C11 #1939 (figure<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce est dans un très bon état de conservation. La face dorsale présente en<br />

son centre quelques plages de manganèse.<br />

Figure 97 : Phalange proximale de la main LP10-C11 #1939.<br />

A : face dorsale, B : face palmaire, C : base.<br />

194


État de maturation :<br />

pas apparu.<br />

Étude morphométrique<br />

La base de cette phalange est métaphysaire, le second point d’ossification n’étant<br />

D’après l’échantillon de données issues d’enfants nigériens actuels décrit par<br />

Odita et al. (1991 dans Scheuer et Black, 2000), elle correspondrait dans cette variabilité<br />

actuelle à un enfant de 4 à 5 ans.<br />

Cependant, elle a été retrouvé à proximité de la LP10-C11 #1931, immature elle<br />

aussi mais avec une attribution d’âge différente en fonction de valeurs actuelles. Nos<br />

connaissances sur la variabilité néandertalienne des phalanges immatures étant très<br />

limitées de par le faible nombre de ces découvertes, nous ne pouvons exclure qu’elles<br />

appartiennent au même individu. Cette hypothèse étant d’ailleurs privilégiée par la<br />

grande proximité spatiale sur le site.<br />

Description :<br />

Les surfaces dorsales et palmaires sont piquetées de petits foramens et l’aspect de<br />

cette dernière est fibreux.<br />

Cette phalange est très nettement asymétrique, permettant sa latéralisation.<br />

Le bord latéral présente une encoche distale entre le fût diaphysaire et la tête. Le<br />

bord médial, quant à lui est régulièrement courbe, sans encoche, seulement quelques<br />

petits reliefs.<br />

La tubérosité distale sur la face dorsale est moins marquée que sur la phalange<br />

LP10-C11 #1931, mais est toutefois présente.<br />

La face palmaire présente une dépression proximale. La base est symétrique.<br />

Elle mesure 14,26 mm de longueur maximale (LMAX), 9,2 mm de largeur<br />

proximale (LP), 6,8 mm de largeur à mi-diaphyse (LM), 7,3 mm de largeur distale (LD),<br />

4,5 mm de hauteur proximale (HP), 2,9 mm de hauteur à mi-diaphyse (HM) et 1,7 mm<br />

de hauteur distale (HD).<br />

De même que pour la phalange décrite précédemment, il est difficile de la<br />

comparer avec ses homologues néandertaliens.<br />

Du fait de la proximité des phalanges LP10-C11 #1931 et #1939 sur le site et de<br />

leur état de maturation proche, nous pouvons supposer qu’elles appartenaient au même<br />

individu. Si tel est le cas, la phalange distale du premier rayon LP10-C11 #1939 est plus<br />

longue que celle du rayon 2 à 4 LP10-C11 #1931, ce qui correspond à la formule de<br />

longueur des phalanges adultes de la Ferrassie 1 et 2 (Heim, 1982) et des individus<br />

Shanidar 3, 4, 5 et 6 (Trinkaus, 1983), mais aussi des phalanges distales actuelles.<br />

195


3.5. Le membre inférieur<br />

3.5.1. Fémur<br />

Étude morphométrique<br />

3.5.1.1. Fragment proximo-latéral de diaphyse fémorale droite LP06-D12<br />

#1434 (figure 98)<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce est assez mal conservée. L’extrémité proximale a été rognée par les<br />

carnivores qui ont fréquenté le site et l’extrémité opposée est couverte de manganèse. La<br />

surface est en partie exfoliée. Elle mesure 99 mm d’axe proximo-distal.<br />

Détermination :<br />

Figure 98 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP06-D12 #1434.<br />

A : face antérieure, B : face médiale, C : face médullaire.<br />

Si l’on considère que cette pièce est un reste humain (par sa morphologie externe<br />

et interne, mais surtout par la présence d’un foramen nourricier), elle correspond à la<br />

partie proximo-latérale d’un fémur droit. Cependant, cette diagnose taxinomique pose<br />

toujours problème et nous ne pouvons totalement exclure le fait qu’elle puisse appartenir<br />

à de la faune (cheval ?), dans ce cas, il est toutefois difficile de la replacer<br />

anatomiquement. C’est pourquoi, nous choisissons de la décrire en tant que reste<br />

humain.<br />

État de maturation :<br />

L’épaisseur de l’os permet de supposer qu’il est mature et appartient donc à un<br />

individu adulte ou sub-adulte.<br />

196


Description :<br />

Étude morphométrique<br />

Cette pièce présente une angulation latérale très marquée. Celle-ci est nette<br />

distalement (en formant un angle de 85°) puis s’atténue et s’évase vers sa partie<br />

proximale. Cette angulation sépare une face antérieure très plane avec une surface plus<br />

ou moins lisse, d’une face latérale plus irrégulière. Une telle angulation avec une surface<br />

antérieure très plate s’observe aussi sur le fémur droit de Spy 2 ainsi que sur l’extrémité<br />

postérieure de Krapina 214.<br />

La face latérale porte à sa surface un fort relief osseux noduleux positionné<br />

latéralement à la crête anguleuse. Il semble dense d’après le cliché radiographique, sa<br />

surface est lisse mais il est entouré par une corticale irrégulière. C’est sans doute une<br />

réaction périostée d’origine traumatique ou infectieuse (Ortner, 2003 ; Villotte, 2009).<br />

Elle mesure 12 mm dans l’axe longitudinal pour 8,3 mm dans l’axe transversal. Une<br />

autre réaction périostée s’observe sur le fragment de diaphyse fémorale LP10-D13 #362,<br />

localisé proximalement sur la face médiale (cf. p.199).<br />

Ce relief est bordé supérieurement par une dépression, probablement la fosse<br />

hypotrochantérienne, très marquée et mesurant 18,7 mm pour 9,4 mm de grand axe<br />

longitudinal.<br />

La face latérale présente une autre crête parallèle à la première, décalée de<br />

10 mm vers la face postérieure. Elle est moins aigue mais reste marquée.<br />

Le bord antérieur porte une très large encoche de fracturation.<br />

L’os cortical est assez épais, mesurant 6,5 mm au centre du fragment. L’os<br />

spongieux a un aspect feuilleté et se densifie légèrement vers la partie proximale. Dans<br />

la moitié distale se trouve un foramen nourricier surnuméraire qui se dirige vers le haut.<br />

3.5.1.2. Fragment proximal de diaphyse fémorale gauche LP06-C6 #273<br />

(figure 99)<br />

Ce fragment de diaphyse fémorale est actuellement conservé à l’Institut Jacques<br />

Monod (UMR 7592, <strong>Université</strong> Paris Diderot) dans le cadre de recherches<br />

paléogénétiques. Sa description est issue du rapport de fouilles 2006 (: 89-90) et des<br />

photographies en notre possession prises sur le terrain.<br />

État de conservation :<br />

Il mesure près de 120 mm d’axe proximo-distal. Une partie de la circonférence du<br />

fût diaphysaire est préservée sur quelques centimètres de hauteur.<br />

197


Étude morphométrique<br />

Figure 99 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP06-C6 #273.<br />

A : face antérieure, B : face médiale, C : face postérieure, D : face latérale.<br />

État de maturation :<br />

Sa robustesse indique que ce fémur a pu appartenir à un individu mature.<br />

Description :<br />

Ce fragment ne présente pas de pilastre comme chez l’ensemble des<br />

Néandertaliens (e.g. Boule, 1911 ; Trinkaus, 1976), mais nous pouvons observer une<br />

ligne âpre ainsi que d’un trou nourricier surnuméraire. Sur un référentiel actuel, la<br />

présence de foramens surnuméraires est très fréquente, environ 50% de fémurs en<br />

possèdent (Mysorekar, 1967). L’os cortical est épais vis-à-vis de la cavité médullaire. Il<br />

présente de plus une forte courbure antéro-postérieure ainsi que médio-latérale. Il<br />

s’intègre ainsi bien au sein de la variabilité néandertalienne (e.g. Twiesselmann, 1961 ;<br />

Trinkaus, 1976 ; Heim, 1982 ; Trinkaus, 1983, 1997 ; Shackelford et Trinkaus, 2002 ;<br />

Beauval et al., 2005).<br />

3.5.1.3. Fragment de diaphyse fémorale LP09-D6 #415 (figure 100)<br />

État de conservation :<br />

Ce fragment d’os long mesure 105,7 mm d’axe proximo-distal pour 29,6 mm d’axe<br />

médio-latéral maximum, correspondant à moins de la moitié de la circonférence<br />

diaphysaire d’un fémur néandertalien. Les bords et les extrémités de la pièce sont<br />

cassés. Plusieurs morceaux ont été recollés et il y a des fissures. Mais la surface externe<br />

n’est pas exfoliée malgré quelques atteintes d’origine taphonomique.<br />

198


Détermination :<br />

Étude morphométrique<br />

Figure 100 : Fragment de diaphyse fémorale LP09-D6 #415.<br />

A et C : faces médiales ou latérales, B : face antérieure, D : face médullaire.<br />

Des doutes subsistent quant à l’attribution de ce vestige au taxon néandertalien.<br />

Cependant, il n’a pas pu être replacé sur un élément d’un autre taxon, alors qu’il semble<br />

compatible avec du fémur humain. Il sera donc, par défaut, considéré comme humain.<br />

État de maturation :<br />

cortical.<br />

Cette pièce semble mature en raison de ces dimensions et de l’épaisseur de l’os<br />

Description :<br />

Cette diaphyse fémorale est convexe selon un axe médio-latéral. Cette convexité<br />

en vue craniale n’est pas régulière car elle est décalée vers la face antérieure.<br />

Il existe aussi une convexité, selon l’axe antéro-postérieur de la diaphyse, très<br />

marquée. Une telle courbure est généralement présente chez les Néandertaliens<br />

(Shackelford et Trinkaus, 2002). Ces deux convexités sont tout à fait semblables à celles<br />

des fémurs de Font-de-Forêt, de la Chapelle-aux-Saints, de Saint-Césaire et de Castel di<br />

Guido.<br />

La face externe ne présente aucun relief, ni aucune trace d’insertion musculaire.<br />

Toutefois, il y de nombreuses traces vasculaires longitudinales avec des foramens. Un<br />

des foramens nourriciers est plus large dans la partie proximo-antérieure, près de la<br />

fracture, avec une ouverture dirigée vers l’épiphyse. Ce caractère plaide pour une<br />

diagnose humaine de cette pièce.<br />

L’os cortical ne conserve pas la même épaisseur tout le long du fragment, celle-ci<br />

diminuant vers l’épiphyse. Il mesure donc de 3 mm à 5,7 mm.<br />

199


Étude morphométrique<br />

L’os spongieux, particulièrement bien conservé devient quant à lui plus important<br />

et plus dense vers l’épiphyse. Le ratio cortical-spongieux s’inverse d’une extrémité à<br />

l’autre du fragment. Cet os spongieux est dense avec des cellules distinctes.<br />

3.5.1.4. Fragment proximal et central de diaphyse fémorale gauche LP10-<br />

D13 #362 (figure 101)<br />

État de conservation :<br />

Cette pièce mesure 186 mm de longueur proximo-distale maximale après<br />

prélèvement pour des analyses paléogénétiques et isotopiques (l’os mesurant environ 200<br />

mm lors de sa découverte), 31,8 mm de diamètre médio-latéral maximale et 9,5 mm<br />

d’épaisseur maximale de l’os cortical au niveau des fractures. Elle est très bien<br />

conservée, sur toute sa circonférence. Cependant de nombreuses fissures sont apparues<br />

dans l’axe longitudinal de la pièce lors du séchage.<br />

Figure 101 : Fragment de diaphyse fémorale gauche LP10-D13 #362.<br />

A : face antérieure, B : face latérale, C : face postérieure, D : face médiale.<br />

État de maturation :<br />

La très forte épaisseur de l’os ainsi que sa taille générale nous indique qu’il est<br />

mature et appartient à un individu adulte.<br />

Description :<br />

La ligne âpre est continue sur toute la pièce, ne se divisant pas. Elle est très<br />

marquée proximalement, formant des tubérosités irrégulières, et s’atténue distalement,<br />

où elle est alors lisse et peu marquée. Chez les Hommes anatomiquement modernes, la<br />

200


Étude morphométrique<br />

ligne âpre et le pilastre sont structurellement associés, mais comme sur les autres<br />

spécimens néandertaliens, le fémur des Pradelles ne porte pas de pilastre (e.g. Boule,<br />

1911 ; Trinkaus, 1976 ; Heim, 1982 ; Trinkaus, 1997). D’après Trinkaus (1976), l’absence<br />

de pilastre chez les Néandertaliens est dû à leur diaphyse plus large et à leur<br />

renforcement général.<br />

Aucun foramen nourricier n’est visible. Il est possible que ce fémur n’en possède<br />

pas, ce qui est le cas dans 3% des fémurs d’une population actuelle (Mysorekar, 1967). Il<br />

est aussi possible qu’un foramen nourricier ait été placé plus distalement sur la<br />

diaphyse, ce que l’on retrouve dans 41% de la même population actuelle (Mysorekar,<br />

1967).<br />

La convexité antérieure est marquée, trait distinctif des Néandertaliens (Boule,<br />

1911 ; Vandermeersch, 1981 ; Shackelford et Trinkaus, 2002). La diminution de cette<br />

convexité au cours du temps serait, d’après Shackelford et Trinkaus (2002), liée aux<br />

modifications dans la mobilité d’un point de vue biomécanique. De même que chez les<br />

autres Néandertaliens, la diaphyse en coupe montre une face médiale régulièrement<br />

convexe, excepté postéro-médialement, où le pilier médial est très développé (Trinkaus et<br />

Ruff, 1989, 1999). La face latérale est irrégulièrement convexe avec une partie postéro-<br />

latérale plate.<br />

Sur le bord médial de la ligne âpre, proximalement, on observe un renflement<br />

ovalaire circonscrit sur environ 7 mm de haut pour 4 mm de large. Il est encerclé par de<br />

nombreux foramens. Le renflement osseux et l’’hypervascularisation sont sans doute la<br />

réaction de l’os à une pathologie (Ortner, 2003 ; Villotte, 2009), et peuvent être liés aux<br />

tubérosités de la ligne âpre. Quelques réactions osseuses ont été décrites sur les os longs<br />

des membres néandertaliens (Mariotti et Belcastro, 2011), cependant leur origine<br />

(génétique, environnementale, mécanique) reste difficile à identifier.<br />

Au niveau du tiers distal de la pièce, une empreinte vasculaire très marquée en Y<br />

part transversalement et latéralement de la ligne âpre. C’est probablement un rameau<br />

de l’artère fémorale profonde (a. profunda femoris). À notre connaissance, une telle<br />

empreinte vasculaire n’a jamais été décrite sur une diaphyse fémorale néandertalienne.<br />

Sur la face postérieure et dans le tiers proximal, une légère irrégularité de la<br />

surface part de la ligne âpre et remonte en obliquant vers la face médiale. Elle<br />

correspond sans doute à l’insertion du muscle vaste latéral (m. vastus lateralis).<br />

Dimensions :<br />

À mi-diaphyse, le diamètre antéro-postérieur ou sagittal (M6) est de 33,12 mm et<br />

le diamètre médio-latéral ou transversal (M7) est de 29,12 mm.<br />

Ses dimensions (M6, M7 et IndPil) appartiennent aux variabilités des trois<br />

groupes de comparaison (Néandertaliens, Hommes modernes du Paléolithique moyen et<br />

Hommes modernes du Paléolithique supérieur). Les deux diamètres de la diaphyse des<br />

Pradelles est plus proche de la moyenne des Hommes modernes du Paléolithique moyen,<br />

alors que l’indice pilastrique est plus proche de la moyenne des Hommes modernes du<br />

Paléolithique supérieur (figure 102). Le diamètre sagittal et l’indice pilastrique<br />

201


Étude morphométrique<br />

relativement importants par rapport à la moyenne néandertalienne sont sans doute<br />

attribuables aux tubérosités de la ligne âpre. De plus, bien que les distances<br />

probabilistes rapprochent les diamètres aux moyennes des Hommes de Qafzeh et Skhul,<br />

si l’on prend en compte les différences d’écart-types (annexe 5), ceux-ci étant beaucoup<br />

plus importants pour les fémurs modernes proche-orientaux, les diamètres du fémur des<br />

Pradelles sont en réalité plus proches de la moyenne néandertalienne.<br />

1,5<br />

1,0<br />

0,5<br />

0,0<br />

-0,5<br />

-1,0<br />

-1,5<br />

Figure 102 : Écarts centré réduits ajustés des diamètres et des paramètres de la section<br />

transverse du fémur LP10-D13 #362 par rapport aux Prénéandertaliens et Néandertaliens, aux<br />

Hommes modernes du Paléolithique moyen et aux Hommes modernes du Paléolithique<br />

supérieur.<br />

Le fémur des Pradelles possède des mesures proches de celles de Fond-de-Forêt 1,<br />

de Feldofher 1, La Chapelle-aux-Saints 1 et Saint Césaire 1 (Twiesselmann, 1961 ;<br />

Trinkaus, 1980 ; Beauval et al., 2005). Twiesselmann (1961) avait fait remarquer que les<br />

valeurs de Fond-de-Forêt « sont considérables ». Il semblerait qu’il en soit de même aux<br />

Pradelles.<br />

Néandertaliens et Prénéandertaliens Hommes modernes Paléolithique Moyen<br />

Hommes modernes Paléolithique Supérieur<br />

Propriétés géométriques de la section transverse :<br />

Les propriétés géométriques des os longs des membres inférieurs résultent d’une<br />

combinaison du niveau d’activités individuelles et de la masse corporelle (Ruff et al.,<br />

1991 ; Ruff et al., 1993 ; Lieberman et al., 2001 ; Ruff, 2008). Les interprétations<br />

biomécaniques de ces propriétés devraient être isolées des influences de la masse<br />

corporelle et de la stature (Ruff, 2008). Mais lorsque l’estimation de la masse corporelle<br />

est impossible, l’utilisation de la longueur totale de l’ossement est fortement<br />

recommandée (Smith, 2005 ; Ruff, 2008). Ce n’est cependant pas possible aux Pradelles.<br />

C’est pourquoi les paramètres de la section transverse calculés sont utilisés uniquement<br />

dans un but descriptif de la distribution osseuse dans la section et de la comparaison<br />

202


Étude morphométrique<br />

avec les groupes de références. Le tableau (annexe 5) présente les paramètres de la<br />

section transverse à mi-diaphyse du fémur des Pradelles (figure 103).<br />

Figure 103 : Section transverse à mi-diaphyse du fémur LP10-D13 #362.<br />

Tous les paramètres à mi-diaphyse de la section transverse alignent le fémur des<br />

Pradelles avec la variabilité néandertalienne (figure 102). Ces paramètres sont plus<br />

proches de la moyenne néandertalienne que de celle des autres groupes de comparaison,<br />

mis à part Imax, le ratio Imax/Imin et J, qui sont plus proches de la moyenne des<br />

Hommes modernes du Paléolithique moyen. Pour le ratio des seconds moments de l’aire<br />

antéropostérieur et médiolatéral (Ix/Iy), le fémur des Pradelles reste dans la partie<br />

inférieure de la variabilité des individus de Qafzeh et Skhul et en dehors de la variabilité<br />

des Hommes modernes du Paléolithique supérieur.<br />

La section transverse du fémur des Pradelles montre un fort pourcentage d’aire<br />

corticale (%CA). D’après Ruff et collaborateurs (1993), la proportion d’os cortical dans les<br />

diaphyses fémorales diminue au cours du temps jusqu'aux Hommes modernes actuels.<br />

Dans nos échantillons, seuls les Néandertaliens et les Hommes modernes du<br />

paléolithique supérieur montrent une différence significative de %CA : les<br />

Néandertaliens ayant un plus fort pourcentage d’aire corticale mais une plus faible<br />

variance.<br />

Le ratio des seconds moments de l’aire selon les axes antéropostérieur et<br />

médiolatéral (Ix/Iy) indique que les Néandertaliens ont une forme ovoïde de la section à<br />

mi-diaphyse avec un renforcement transverse de la diaphyse. Une section circulaire<br />

serait, d’après Ruff et Hayes (1983), le résultat de la combinaison des charges de flexion<br />

dans les deux plans perpendiculaires. Les Néandertaliens ne possèdent pas de pilastre<br />

mais un important pilier médial (Trinkaus et Ruff, 1989, 1999).<br />

Modélisation 3D :<br />

La cartographie de la variation de l’épaisseur l’os cortical montre que ce fragment<br />

possède des renforcements médiaux et latéraux (figure 104). Le renforcement médial<br />

correspond au pilier médial et est l’épaisseur maximale de la diaphyse, si l’on excepte les<br />

tubérosités osseuses de la ligne âpre. Le renforcement latéral est beaucoup moins<br />

203


Étude morphométrique<br />

marqué. La face antérieure est moins épaisse car ne présente aucune insertion<br />

musculaire qui demanderait un renforcement osseux.<br />

Figure 104 : Cartographie 3D de l’épaisseur de l’os cortical.<br />

A : face antérieure, B : face latérale ; C : face postérieure, D : face médiale. Échelle graduelle du<br />

bleu : épaisseur la plus faible, au rouge : épaisseur la plus forte.<br />

3.5.2. Patella<br />

3.5.2.1. Patella droite LP03-D15 #Rem001 (figure 105)<br />

État de conservation :<br />

Elle est dans un très bon état de conservation. L’érosion a affecté la majeure<br />

partie de son contour et de légères fentes de dessiccation sont observables sur ses faces<br />

antérieure et postérieure. De plus, on note la présence de traces de découpe sur la crête<br />

mousse de la face postérieure.<br />

204


Étude morphométrique<br />

Figure 105 : Patella droite LP03-D15 #001.<br />

A : face antérieure, B : face latérale, C : face postérieure, D : face médiale, E : face supérieure, F :<br />

face inférieure.<br />

Description :<br />

Elle est de forme générale circulaire.<br />

La partie inférieure du bord proximal, site d’attachement du muscle quadriceps<br />

fémoral (m. quadriceps femoris), est plate. La partie antérieure de ce bord est rugueuse,<br />

permettant la fixation de fibres ligamenteuse des muscles rectus femoris, vastus<br />

lateralis, vastus medialis et vastus intermedius (Scheuer et Black, 2000 : 396). La moitié<br />

postérieure est érodée présentant un os spongieux dense.<br />

L’apex de la patella, zone d’insertion du ligament patellaire qui se rattache au<br />

tubercule tibial (Mason et al., 2008), protégé par la graisse infrapatellaire, est assez<br />

large et court. Il est lui aussi érodé superficiellement.<br />

Sur la face antérieure, on note la présence de foramens vasculaires et d’un léger<br />

polissage de surface. La convexité antérieure est maximale dans la partie proximale et<br />

s’atténue en allant vers l’apex.<br />

Le bord médial où s’insère le muscle vaste médial (m. vastus medialis) est trop<br />

érodé pour être étudié.<br />

L’insertion du muscle vaste latéral (m. vastus lateralis) est bien marquée et non<br />

uniforme, délimitée inférieurement par une légère dépression entourée de deux points<br />

saillants. Nous serions donc en présence d’une patella emarginata, variante du vastus<br />

notch (Scheuer et Black, 2000 : 397).<br />

La surface articulaire de la face postérieure de la patella mesure 29,4 mm de<br />

hauteur et 36,5 mm de largeur. L’asymétrie des deux facettes articulaires postérieures<br />

est marquée, ce qui est rarement le cas chez les patellas néandertaliennes connues mais<br />

que l’on observe aussi sur la patella Spy 19. La facette articulaire médiale mesure 16,7<br />

mm et la facette articulaire latérale mesure 22,1 mm. Elles sont séparées par la crête<br />

mousse verticale présentant une légère concavité proximo-distale. Sur la partie non<br />

205


Étude morphométrique<br />

articulaire de cette face, malgré l’érosion superficielle, on peut observer l’importante<br />

épaisseur de l’os, 19,4 mm dans sa partie la plus épaisse, contrastant avec celle des<br />

patellas modernes.<br />

La facette médiale présente à son extrémité supéro-médiale une odd-facet.<br />

D’après Saunders (1978 : 69-70), les patellas possèdent souvent une facette ovale<br />

légèrement déprimée sans bords clairement définis, qui sont quasiment toujours<br />

présentes lorsque la patella a un vastus notch. L’odd facet s’articule avec le condyle<br />

fémoral lors des extensions supérieures à 90° (Goodfellow et al., 1976).<br />

La facette latérale, la plus large et la plus haute, est moins concave que la facette<br />

médiale mais elle est régulièrement inclinée.<br />

Dimensions :<br />

Les patellas néandertaliennes sont plus grandes (quelles que soient les mesures<br />

considérées) que les patellas d’Hommes anatomiquement modernes. Elles sont aussi<br />

généralement plus épaisses (Trinkaus, 1983 : 310 ; Miller et Gross, 1998 ; Trinkaus et<br />

Rhoads, 1999 ; Trinkaus, 2000). D’après Trinkaus et Rhoads (1999), cette robustesse,<br />

présente aussi chez les Hommes modernes du Pléistocène, serait corrélée à des activités<br />

physiques différentes de celles des Hommes modernes de l’Holocène.<br />

De par sa forme générale, la patella des Pradelles ressemble plus à celles des<br />

Hommes modernes, malgré une forte épaisseur. Cet aspect est renforcé par une très<br />

nette asymétrie des surfaces articulaires, comme sur les patellas modernes (Trinkaus,<br />

2000).<br />

D’un point de vue statistique, les mesures de cette patella sont relativement<br />

petites. Elle se rapproche donc plus des mesures de sujets actuels féminins (figure 106).<br />

206


Étude morphométrique<br />

Figure 106 : Analyse en composantes principales des mesures et angles patellaires chez les<br />

différents groupes.<br />

L’axe horizontal représente 58,51 % de la variance (M1 à M7) et l’axe vertical représente 31,16 %<br />

de la variance (AA, AD et AL). HMPM : Hommes modernes du Paléolithique moyen, HMPS :<br />

Hommes modernes du Paléolithique supérieur, HMA : Hommes modernes actuels.<br />

Les distances probabilistes calculées et les écarts réduits ajustés associés vont<br />

eux aussi dans ce sens (figure 107).<br />

Figure 107 : Écarts-centrés réduits ajustés des mesures et angles patellaires par rapport aux<br />

Néandertaliens, Prénéandertaliens, Hommes modernes du Paléolithique supérieur (HMPS) et<br />

des Hommes modernes subactuels (HMA) masculines, féminins et immatures.<br />

En effet, seule la variabilité des Hommes modernes subactuels féminins englobe<br />

toutes les valeurs de la patella des Pradelles. Cette dernière ne rentre pas dans la<br />

207


Étude morphométrique<br />

variabilité néandertalienne pour ce qui est de la largeur de sa surface articulaire<br />

médiale, beaucoup plus petite que celles des autres patellas néandertaliennes. Les<br />

analyses discriminantes réalisées placent la patella des Pradelles, avec des probabilités<br />

a posteriori associées aux distances de Malahanobis, dans le groupe des Hommes<br />

modernes (comprenant les individus du Paléolithique supérieur, subactuels français et<br />

japonais) à 97%. Toutefois, huit autres patellas néandertaliennes entrent dans ce cas de<br />

figure.<br />

Le calcul des indices M1/M2, M3/M1, M5/M6 et M4/M7 met en évidence les<br />

différences dues à la conformation, c'est-à-dire à la forme des patellas.<br />

De par sa conformation, la patella des Pradelles entre dans la variabilité du taxon<br />

des Néandertaliens mais aussi du taxon des Hommes modernes, qu’ils soient du<br />

Paléolithique supérieur ou subactuels masculins et féminins (figure 108).<br />

Figure 108 : Analyse en composantes principales des indices patellaires chez les différents<br />

groupes.<br />

L’axe horizontal représente 53,76 % de la variance (M3/M1 et M1/M2) et l’axe vertical représente<br />

33,63 % de la variance (M5/M6). HMPM : Hommes modernes du Paléolithique moyen, HMPS :<br />

Hommes modernes du Paléolithique supérieur, HMA : Hommes modernes actuels.<br />

Ces dimensions sont proches de l’ensemble des moyennes des échantillons de<br />

comparaison (figure 109), mis à part pour deux rapports (M5/M6 vis-à-vis des<br />

Prénéandertaliens et M3/M1 vis-à-vis des immatures subactuels).<br />

208


Étude morphométrique<br />

Figure 109 : Écarts-centrés réduits ajustés des mesures et angles patellaires par rapport aux<br />

Néandertaliens, Prénéandertaliens, Hommes modernes du Paléolithique supérieur (HMPS) et<br />

des Hommes modernes subactuels (HMA) masculines, féminins et immatures.<br />

Elle est de plus située a posteriori à 89% dans la variabilité des patella modernes<br />

par les analyses discriminantes. Elle diffère seulement du taxon des Prénéandertaliens,<br />

principalement par son rapport entre les surfaces articulaires médiale et latérale, les<br />

patellas des individus de Krapina ayant une asymétrie articulaire nettement moins<br />

marquée (Trinkaus, 2000).<br />

Des différences morphométriques entre hommes et femmes sont notables chez les<br />

individus modernes subactuels pour la hauteur de la patella (z = 4,84 avec p < 0,001) et<br />

de la surface articulaire (z = 3,70 avec p = 0,008). Mais, chez les individus japonais,<br />

toutes les variables de taille présentent une différence significative selon le sexe. Il y a,<br />

au sein de cette population, un grand dimorphisme sexuel concernant la taille des<br />

patellas, celles des individus féminins étant de manière générale plus petites. Dans les<br />

deux échantillons modernes subactuels, les mesures prises sur les patellas d’individus<br />

féminins sont plus petites que sur les patellas d’individus masculins, ce dimorphisme<br />

sexuel est en accord avec les études réalisées sur le sujet (Introna et al., 1998 ; Kemkes-<br />

Grottenthaler, 2005 ; Mahfouz et al., 2007 ; Akhlagi et al., 2010).<br />

Les analyses en composante principale utilisant les variables de taille (M1 à M6)<br />

permettent de distinguer assez nettement les groupes selon les sexes (figure 110). Les<br />

aires de répartition des groupes masculins se situent principalement à gauche de l’axe<br />

des ordonnées alors que celles des groupes féminins sont surtout à droite de cet axe.<br />

209


Étude morphométrique<br />

Figure 110 : Analyse en composantes principales des variables de taille (M1 à M7) chez les<br />

Hommes modernes subactuels et japonais et sur la patella des Pradelles.<br />

L’axe horizontal représente 64,77 % de la variance dg l’axe vertical représente 11,49 % de la<br />

variance.<br />

Au sein de ce dimorphisme sexuel, la patella des Pradelles se place logiquement<br />

plutôt vers les valeurs des patellas d’individus féminins (figure 110).<br />

Cependant, une autre hypothèse pour expliquer ses faibles dimensions mais son<br />

aspect mature, est qu’elle appartiendrait à un individu adolescent. Pour tester cette<br />

hypothèse, nous l’avons donc comparé à des patellas d’adolescents subactuels et à la<br />

patella néandertalienne du Moustier 1.<br />

La patella gauche du Moustier 1 appartient à un individu adolescent. Elle<br />

possède une morphologie assez semblable à celle des Pradelles et des mesures<br />

principales (hauteur, largeur et épaisseur) proches (tableau 7).<br />

Les tests statistiques effectués sur les mesures et les angles ne mettent en<br />

évidence aucune différence significative entre la patella des Pradelles et celle du<br />

Moustier 1 (χ² = 13,79 avec ddl = 13 ; α = 0,05) sauf pour ce qui est de l’angle latéral,<br />

beaucoup plus importante au Moustier 1 qu’aux Pradelles (tableau 7). Ces deux patellas<br />

sont donc proches par leur morphologie et leurs dimensions.<br />

adolescent.<br />

Ces résultats peuvent permettre d’attribuer la patella des Pradelles à un individu<br />

210


Mesures LP03-D15 #Rem001 Le Moustier 1 χ² partiels<br />

M1 36,40 37,40 0,03<br />

M2 38,30 38,80 0,01<br />

M3 19,40 17,40 0,23<br />

M4 29,40 29,70 0,00<br />

M5 16,70 23,50 1,97<br />

M6 22,10 20,00 0,22<br />

M7 36,50 38,00 0,06<br />

M1/M2 0,95 0,96 0,00<br />

M3/M1 0,53 0,47 0,01<br />

M5/M6 0,75 1,18 0,15<br />

M4/M7 0,80 0,78 0,00<br />

AD 6,51 10,54 1,54<br />

AA° 139,93 121,54 2,78<br />

AL° 17,11 31,81 6,79<br />

χ² total<br />

Étude morphométrique<br />

Tableau 7 : Mesures et angles des patellas LP03-D15 #Rem001 et du Moustier 1 et tests du χ².<br />

Les données du Moustier 1 sont issues de Thompson et Nelson (2005) sauf M7, issue du master de<br />

F. Moreau. Les résultats du χ² significativement différents sont en rouge et gras.<br />

Trois patellas d’adolescents subactuels provenant des collections utilisées<br />

précédemment et ne présentant pas de pathologie ont donc été comparées<br />

statistiquement avec la patella des Pradelles. Aucune différence significative n’a été<br />

mise en évidence (χ² = 2,49 ; 1,52 et 14,94 respectivement avec un ddl = 14 et α = 0,05).<br />

Cette patella pose donc le problème de sa taille relativement faible vis-à-vis de la<br />

majorité des autres patellas néandertaliennes connues à ce jour. Par ses valeurs<br />

morphométriques, la patella des Pradelles diffère de notre échantillon de comparaison<br />

d’individus néandertaliens principalement par sa surface articulaire médiale,<br />

particulièrement large. Les patellas modernes ont une asymétrie articulaire<br />

généralement très marquée, et c’est aussi le cas de la patella des Pradelles. De plus, sa<br />

taille l’insère dans la variabilité moderne, plus précisément féminine. Les différences<br />

entre les variabilités de nos échantillons sont principalement dues à ce facteur de taille<br />

et la conformation patellaire rentre peu en jeu.<br />

La petite taille de la patella des Pradelles pourrait aussi s’expliquer par une<br />

pathologie. Les aspects pathologiques de certaines patellas peuvent être consécutifs à<br />

une activité physique intense et non naturelle ou à une pathologie plus générale. Les<br />

rares maladies touchant directement les patellas entraînent généralement une<br />

hypoplasie, aplasie ou une agénésie de celles-ci (Clough et al., 1999 ; Loeys et al., 1999 ;<br />

Faqeih et al., 2005). Mais l’aspect de la patella n’indique aucun phénomène de ce genre.<br />

En outre, l’observation des atteintes taphonomiques subit par ce vestige<br />

(manganèse, traces de découpe) montre une concordance avec les stigmates retrouvés sur<br />

une partie des restes néandertaliens découverts aux Pradelles. Une telle coïncidence ne<br />

peut a priori pas s’expliquer par la présence d’ossements de Néandertaliens et d’Hommes<br />

13,79<br />

211


Étude morphométrique<br />

anatomiquement modernes sur le site présentant les mêmes modifications naturelles et<br />

anthropiques.<br />

Les mesures prises sur les échantillons subactuels français et japonais<br />

permettent de différencier des regroupements d’individus selon leur sexe. Cette<br />

différenciation est très marquée et indique que les femmes ont, semble-t-il, des patellas<br />

plus petites que celles des hommes mais de conformation identique, les indices de<br />

conformation n’indiquant pas de nette discrimination. La patella des Pradelles se replace<br />

nettement au sein de l’échantillon féminin. La petite taille relative de cet ossement face<br />

à ceux que l’on connaît provenant d’autres Néandertaliens pourrait s’expliquer par<br />

l’hypothèse que nous soyons en présence d’une patella d’individu mature gracile et/ou<br />

féminin.<br />

Toutefois, la forte ressemblance avec la patella du Moustier 1 (Thompson et<br />

Nelson, 2005), individu néandertalien adolescent, peut suggérer que l’ossement<br />

découvert aux Pradelles puisse appartenir à un individu immature, probablement<br />

adolescent car il ne présente pas l’aspect osseux des patellas de jeunes immatures. Mais,<br />

nos connaissances à l’heure actuelle sont très limitées quant à l’étude de la croissance<br />

patellaire, mis à part durant les premiers mois de formation de cet os (Scheuer et Black,<br />

2000 : 398).<br />

La patella des Pradelles appartient très probablement à un individu<br />

néandertalien, gracile et/ou féminin et/ou adolescent. Toutefois, notre faible<br />

connaissance de la variabilité de cet os au sein du taxon néandertalien ainsi que de la<br />

croissance patellaire moderne nous empêche de conclure de manière certaine quant au<br />

sexe ou à l’âge de cet individu des Pradelles.<br />

3.5.3. Tibia<br />

3.5.3.1. Fragment distal de diaphyse tibiale droite (?) LP04-D11 #263 (figure<br />

111)<br />

État de conservation :<br />

Ce vestige est dans un bon état de conservation malgré une légère exfoliation de<br />

surface. Il mesure 48 mm proximo-distalement pour 21 mm mésio-latéralement.<br />

212


État de maturation :<br />

Figure 111 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #263.<br />

A : face antérieure, B : face médullaire.<br />

Étude morphométrique<br />

L’os cortical est assez important à l’une des extrémités, permettant de supposer<br />

qu’il soit mature.<br />

Description :<br />

Sa face externe se compose de deux faces lisses séparées par une crête mousse<br />

assez saillante formant un angle de 90°. Cette crête légèrement concave est le<br />

prolongement inférieur du bord antérieur du tibia, qui se dirige médialement.<br />

concave.<br />

La face antérieure est assez large en forme de pointe et plate à légèrement<br />

La face postérieure est plus étroite et plate avec un bord rectiligne.<br />

La moitié distale de la face interne se compose de beaucoup d’os spongieux car elle<br />

est proche de l’épiphyse, le spongieux y est donc très dense. À cette extrémité, l’os<br />

cortical ne mesure plus que 1 mm d’épaisseur, alors qu’à l’autre extrémité du fragment il<br />

mesure 5,2 mm d’épaisseur et est plus trabéculaire.<br />

3.5.3.2. Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #191 (figure 112)<br />

État de conservation :<br />

Ce vestige se compose de deux fragments. Le fragment principal mesure 71,8 mm<br />

d’axe proximo-distal pour 20,7 mm de d’axe mésio-latéral et le petit fragment mesure<br />

15,5 mm sur 9 mm. Il remonte à une des extrémités du morceau le plus grand, la<br />

fracture étant ancienne (recouverte d’une couche de calcite).<br />

213


Étude morphométrique<br />

Cette pièce diaphysaire est bien conservée mais sa surface est partiellement<br />

recouverte d’un fin encroûtement calcitique et a subi une exfoliation récente due à<br />

l’enlèvement d’une partie de cet encroûtement.<br />

Le bord de fracture proximal est émoussé alors que le bord de fracture distal est<br />

recouvert de calcite. Cela correspond au remontage avec la pièce LP04-D11 #217 car les<br />

deux bords avec de la calcite remontent et les deux extrémités opposées sont émoussées.<br />

État de maturation :<br />

Figure 112 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #191.<br />

A : face latérale, B : face médiale, C : face médullaire.<br />

L’os semble mature.<br />

Description :<br />

Cette pièce présente deux faces séparées par une crête mousse : le bord antérieur<br />

du tibia. Ce bord est sinueux, changeant de courbure : convexe vers le plan médian du<br />

corps au niveau du tiers proximal de son trajet, il devient concave au milieu de son trajet<br />

puis d’atténue au niveau du tiers distal de la diaphyse.<br />

La face latérale, la mieux conservée est plate alors que la face médiale, plus<br />

réduite est convexe.<br />

proximal.<br />

Il n’y a aucune trace d’insertion musculaire.<br />

L’os spongieux est trabéculaire et peu dense car éloigné des épiphyses.<br />

L’os cortical mesure 7,2 mm d’épaisseur en distal pour 9,5 mm d’épaisseur en<br />

214


Étude morphométrique<br />

3.5.3.3. Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #217 (figure 113)<br />

État de conservation :<br />

Ce fragment est bien conservé mais présente une légère exfoliation récente due à<br />

l’enlèvement de l’encroûtement calcitique. L’extrémité proximale porte des plages de<br />

concrétions de calcite alors que l’extrémité distale est très émoussée. Il a, de plus, de<br />

légères fissures.<br />

La pièce mesure 39,6 mm proximo-distalement pour 15,5 mm mésio-latéralement<br />

État de maturation :<br />

Figure 113 : Fragment de diaphyse tibiale droite LP04-D11 #217.<br />

A : face corticale, B : face médullaire.<br />

L’os semble mature.<br />

Description :<br />

La pièce possède deux faces séparées par une crête mousse, le bord antérieur du<br />

tibia, qui s’atténue proximalement. Ces deux faces (face antérieure et postérieure du<br />

tibia) sont lisses sans traces d’insertion musculaire.<br />

L’os spongieux est trabéculaire et peu dense, indiquant que la pièce ne se situe<br />

pas à proximité immédiate d’une épiphyse.<br />

Au niveau de l’extrémité distale, l’os cortical mesure 4 mm d’épaisseur et à<br />

l’extrémité proximale il mesure 7 mm d’épaisseur.<br />

3.5.4. Cunéiforme<br />

215


Étude morphométrique<br />

3.5.4.1. Cunéiforme intermédiaire gauche LP05-E12 #H08 (figure 114)<br />

État de conservation :<br />

Ce cunéiforme est incomplet, en témoigne l’absence de la face plantaire et d’une<br />

grande partie de la face distale, suite à une fracture en biais. Les surfaces non-<br />

articulaires sont érodées et la pièce présente quelques petites tâches de manganèse.<br />

Figure 114 : Cunéiforme intermédiaire gauche LP05-E12 #H08.<br />

A : face distale, B : face latérale, C : face proximale, D : face médiale, E : face dorsale.<br />

État de maturation :<br />

Cet os semble avoir atteint sa conformation mature.<br />

Description :<br />

Face dorsale : Sa surface est irrégulière car est elle est la zone d’insertion des<br />

ligaments plantaires et présente quelques foramens.<br />

La face dorsale est rectangulaire, avec une longueur M1 de 17,5 mm et une<br />

largeur médiane M2 de 14,2 mm. C’est la seule face complète de la pièce et donc qui<br />

puisse être comparée aux autres fossiles néandertaliens. D’après les données issues de<br />

notre échantillon de comparaison néandertalien (figure 115 et annexe 5), le cunéiforme<br />

intermédiaire des Pradelles s’insère dans la variabilité néandertalienne (dpM1 = 0,98).<br />

216


Étude morphométrique<br />

Figure 115 : Écart-centrés réduits ajustés des mesures et angle du cunéiforme LP05-E12#H08 par<br />

rapport aux cunéiformes néandertaliens.<br />

Les bords médial et latéral sont parallèles, contrairement aux bords proximal et<br />

distal qui sont plus divergents, le bord proximal se déjetant médialement.<br />

La surface articulaire médiale déborde disto-médialement sur la face dorsale.<br />

On remarque un relief disto-latéral (insertion du ligament plantaire cunéiforme<br />

II-naviculaire) et une dépression proximo-mésiale.<br />

Face proximale : La face proximale, à savoir la face articulaire pour le naviculaire, est<br />

lisse, triangulaire mais sans pointe et présente une concavité plus marquée médialement<br />

que latéralement. Sa largeur maximale M4 est de 13,2 mm, elle est cependant tronquée<br />

inférieurement.<br />

Le bord dorsal est courbe, plus haut latéralement et le bord plantaire est absent.<br />

Un léger sillon distal part du bord latéral et délimite latéralement un léger relief.<br />

Face distale : La face articulaire pour le deuxième métatarsien est lisse et légèrement<br />

bombée. Sa largeur maximale M3 est de 11,9 mm, mais elle aussi est tronquée<br />

distalement.<br />

1<br />

0,5<br />

0<br />

-0,5<br />

-1<br />

M1 M2 M3 M4 cfint2<br />

On remarque l’abrasion de l’os cortical bordant la surface articulaire. Le tiers<br />

plantaire est absent à cause de la fracture.<br />

Néandertaliens<br />

La déclinaison de la surface articulaire pour le deuxième métatarsien, cfint2, à<br />

savoir l’angle que forme l’axe médio-latéral de la surface articulaire distale (Berillon,<br />

1998 : 87) est de 100°. Chez les Hommes modernes (actuels et fossiles) cette déclinaison<br />

est légèrement inférieure, 91,9° (Berillon, 1998 : 143), la surface articulaire pour le<br />

deuxième métatarsien y est alors quasiment parallèle à la surface articulaire pour le<br />

naviculaire. La morphologie du cunéiforme des Pradelles tendrait donc à accentuer la<br />

divergence latérale du deuxième métatarsien, comme sur les cunéiformes intermédiaires<br />

de la Ferrassie 1 et 2 et Kiik-Koba 1 (Berillon, 1998).<br />

217


Étude morphométrique<br />

Face médiale : La partie non-articulaire de la face médiale pour l’insertion des<br />

ligaments interosseux des cunéiformes I et II est assez érodée.<br />

Il y a deux surfaces articulaires pour le cunéiforme médial : une ronde reliée à la<br />

face distale et une verticale reliée à la face proximale. Les deux facettes semblent isolées<br />

l’une de l’autre et non contigües mais cela n’est pas certain à cause de l’érosion entre les<br />

deux. Si elles sont effectivement séparées, elles correspondraient donc au type 1 (cf.<br />

p.65), type rare chez les Hommes actuels (Courtaud, comm. perso.).<br />

On remarque une nette dépression centrale formée de deux fosses parallèles d’axe<br />

horizontal, juste en avant de la surface articulaire proximale.<br />

Face latérale : Elle est criblée de petits foramens.<br />

La surface articulaire pour le cunéiforme latéral est proximale et déborde de la<br />

face articulaire proximale. La facette est supérieure avec une largeur proximo-distal de<br />

7,7 mm, avec un très fin prolongement articulaire inférieurement. Bien que ce<br />

prolongement ne soit qu’une très fine languette, il faut toutefois associer cette face à un<br />

type 2 (cf. p.65), (Courtaud, comm. perso.).<br />

La face latérale porte un relief central irrégulier d’axe dorso-plantaire et une<br />

dépression distale.<br />

3.6. Nombre minimum d’individus<br />

Pour calculer le nombre minimum d’individus de l’assemblage des vestiges<br />

humains découverts aux Pradelles depuis 1934, nous n’avons pas fait de distinction selon<br />

les unités lithostratigraphiques. En effet, la majorité des vestiges humains ayant été mis<br />

au jour dans les faciès 2a, 2b, 4a et 4b, appartenant à une même unité<br />

lithostratigraphique, nous n’avons pas considéré la subdivision des faciès<br />

sédimentologiques comme discriminante.<br />

Concernant les pièces osseuses, nous avons utilisé un NMI de fréquence (Poplin,<br />

1976). Le nombre minimum d’individus le plus élevé associé aux vestiges osseux a été<br />

obtenu pour la région latérale gauche de l’occipital qui nous livre cinq individus :<br />

- trois individus matures (M67-G12 #6, LP01-C11 #H04, LP01-E11 #H06),<br />

- un adolescent (LP04-D12 #113-352-751),<br />

- un enfant de 5 à 6 ans (LP01-E12 #H05).<br />

L’attribution d’âges aux décès des individus représentés par les restes dentaires<br />

d’après les stades d’éruption dentaires de Moorrees et al. (1963a et b), repris par<br />

Shackelford et al. (2012), et d’Ubelaker (1978), permet de compléter ce NMI.<br />

La présence d’un enfant d’environ 5 à 6 ans est confortée par plusieurs dents et<br />

germes dentaires (i 2 LP07-C9 #HT03, 1 c LP07-C9 #1382, P 1 LP06-C10 #430, P2 LP06-C10<br />

#431 et 2 M LP07-C9 #1462).<br />

218


Étude morphométrique<br />

De plus, trois dents peuvent être attribuées à un plus jeune enfant, décédé entre 6<br />

mois et 1 an et demi (m1 LP04-D12 #411, m 2 LP06-D6 #HT02 et 2 m LP07-C7 #HT04).<br />

Enfin, la dent LP03-D10 #287 appartient à un individu dont l’âge au décès peut<br />

être estimé à 10 ans ± 30 mois. Elle ne peut correspondre au même individu que celui<br />

représenté par le pariéto-occipital LP04-D12 #113-352-751 qui est un adolescent plus<br />

âgé.<br />

Ainsi, en confrontant les données osseuses et dentaires, nous pouvons conclure à<br />

la présence d’un minimum de sept individus aux Pradelles, à savoir : trois adultes, deux<br />

adolescents et deux enfants.<br />

219


4. Discussion<br />

Étude morphométrique<br />

Les 80 pièces humaines mises au jour depuis 1934 sur le site des Pradelles<br />

correspondent à un minimum de sept individus : trois adultes, deux adolescents et deux<br />

enfants. Ce nombre minimum d’individus a été obtenu sur la base des restes dentaires et<br />

osseux. Le sexe des individus n’a pas pu être identifié en l’absence de restes du bassin.<br />

Les vestiges de l’assemblage sont assez fragmentaires, cependant la nette sur-<br />

représentation crânienne ainsi que la bonne conservation des restes dentaires et<br />

infracrâniens nous permettent une étude de différentes parties anatomiques du<br />

squelette néandertalien. Le but étant alors de tenter de cerner au mieux la variabilité<br />

morphologique et métrique des Néandertaliens ayant occupé le gisement des Pradelles,<br />

qu’ils soient matures ou immatures.<br />

4.1. Les caractères crâniens<br />

Les restes crâniens suffisamment bien conservés présentent des caractères<br />

morphologiques déjà décrits sur la grande majorité des fossiles néandertaliens.<br />

Un léger torus sus-orbitaire s’observe sur le seul vestige de frontal conservant<br />

cette région anatomique. Chez les Néandertaliens, le torus sus-orbitaire est<br />

généralement plus épais, comme par exemple sur La Chapelle-aux-Saints 1, La<br />

Ferrassie 1 ou La Quina 5 (Boule, 1911 ; Heim, 1976 ; Verna, 2006), bien que les restes<br />

de frontal de Vindija sont caractérisés par des torus peu épais (Wolpoff, 1981). Cette<br />

configuration a été considérée comme un argument en faveur d’une place intermédiaire<br />

de ces fossiles de Vindija entre la lignée néandertalienne et la lignée moderne (Wolpoff,<br />

1981 versus Stringer et al., 1984 ; Nara, 1994). Nous ne pouvons cependant retenir cette<br />

hypothèse dans le cas des Pradelles au vu des datations et des autres caractères<br />

néandertaliens observés au sein de l’assemblage.<br />

Tous les restes de pariétaux découverts aux Pradelles depuis 2001, et dont la<br />

surface n’est pas exfoliée, sont piquetés de nombreux petits foramens, principalement<br />

dans la partie postérieure de l’os pariétal. Le fragment le mieux conservé de cet<br />

ossement (LP07-C10 #790) montre un méplat post-bregmatique que l’on retrouve chez<br />

les autres Néandertaliens (e.g. Pap et al., 1996 ; Minugh-Purvis et al., 2000 ; Verna, 2006<br />

: 466). Les empreintes des reliefs encéphaliques ainsi que les empreintes vasculaires du<br />

réseau méningé moyen s’observent sur un certain nombre de faces endocrâniennes de ces<br />

restes. Toutefois, il est difficile de les replacer au sein de la variabilité néandertalienne<br />

car il n’existerait que peu de caractères spécifiques aux Néandertaliens sur la face<br />

endocrânienne des pariétaux (Grimaud-Hervé, 1997). Une veine diploïque de volume<br />

important se remarque sur la radiographie de la pièce LP07-C10 #790, ce qui ne semble<br />

220


Étude morphométrique<br />

pas être un cas isolé chez les Néandertaliens car il en a aussi été décrit sur le fragment<br />

de Las Pélénos (Scolan et al., 2011).<br />

Le temporal LP01-D8 #RemH02 nous permet d’identifier un grand nombre de<br />

traits connus chez les autres membres de la lignée néandertalienne, cet ossement étant<br />

particulièrement diagnosique (Elyaqtine, 1995). C’est le cas de l’écaille basse, d’une crête<br />

supra-mastoïdienne qui se termine en avant de l’entomion, de la présence d’un tubercule<br />

supra-mastoïdien saillant ou encore d’un processus mastoïde court avec une faible<br />

projection antérieure et une composante médiale. L’ensemble de ces traits se retrouvent,<br />

avec des degrés de développement variables chez les individus néandertaliens européens<br />

et proche-orientaux.<br />

Les occipitaux, et principalement la pièce très bien conservée LP01-LP03-D11<br />

#96 à 125, présentent plusieurs caractères observables chez les autres fossiles<br />

néandertaliens (Hublin, 1978b) et parmi ceux-ci : un torus occipital avec projection<br />

maximale bilatérale, une fosse sus-iniaque, un tuberculum linearum, une éminence<br />

juxta-mastoïdienne ou encore, sur la face endocrânienne, le sillon du sinus transverse<br />

plongeant dans le temporal (<strong>Mussini</strong> et al., 2011). De même que pour le temporal, ces<br />

traits se retrouvent sur l’ensemble des membres récents de la lignée néandertalienne,<br />

qu’ils soient européens ou proche-orientaux.<br />

Enfin, le fragment de maxillaire LP01-D11 #H03 est particulièrement intéressant<br />

car il porte un bourrelet exostosique marqué sur la face externe. D’après Maureille (1994<br />

: 175), 89% des Néandertaliens présentent des nodosités externes alors que ce caractère<br />

serait plus rare chez les Hommes modernes actuels. De nombreux maxillaires<br />

prénéandertaliens en possèderaient aussi (e.g. de Lumley et Spitery, 1982 ; Condemi,<br />

1992 : 79 ; Arsuaga et al., 1997). Des origines fonctionnelles (puissance masticatoire ou<br />

paramasticatoire), environnementales (attrition accentuée, parodontopathie…) et<br />

génétiques sont avancées pour expliquer la présence de ces exostoses (Hrdlička, 1940 ;<br />

Hauser et de Stefano, 1989 ; Jainkittivong et Langlais, 2000 ; Pechenkina et Benfer,<br />

2002). Nous pouvons supposer aux Pradelles une origine multifactorielle causée par une<br />

forte sollicitation mécanique (masticatoire et paramasticatoire), une infection du tissu<br />

gingival et une attrition dentaire très forte (jusqu’à la disparition totale de la couronne<br />

sur la canine restante). Il est toutefois intéressant de noter que le fragment de<br />

mandibule découvert en 1934 sur le site des Pradelles présente lui aussi un bourrelet<br />

exostosique sur sa face externe (Piveteau, 1957 : 474, 1965).<br />

4.2. Les caractères dentaires<br />

Les dents des Pradelles s’intègrent métriquement dans la variabilité<br />

néandertalienne en ce qui concernent les diamètres mésio-distaux et vestibulo-linguaux.<br />

Six d’entre elles ont développé de l’hypercémentose racinaire : deux canines, trois<br />

prémolaires et deux molaires. Morphologiquement, elles présentent des traits retrouvés<br />

sur la grande majorité des fossiles néandertaliens, traits parfois autapomorphes. Une<br />

canine supérieure ainsi que l’incisive supérieure déciduale sont cyrtodontes, caractère<br />

221


Étude morphométrique<br />

trouvé fréquemment sur les dents permanentes des Néandertaliens mais plus rare chez<br />

les Hommes modernes actuels (Patte, 1962). Les secondes prémolaires inférieures<br />

néandertaliennes, qui sont des dents particulièrement discriminantes taxinomiquement<br />

(Bailey et Lynch, 2005 ; Bailey, 2006 ; Martinón-Torres et al., 2006), présentent une<br />

nette asymétrie de leur couronne ainsi qu’une crête essentielle, ce que l’on observe sur<br />

celles des Pradelles. Certaines molaires possèdent de plus une mid-trigonid crest,<br />

caractère aussi typiquement néandertaliens (Bailey, 2002a : 96).<br />

Trois molaires permanentes (M1 inférieure, M1 ou M2 inférieure et M3<br />

supérieure) sont taurodontes. Deux d’entre elles sont hypertaurodontes, la troisième<br />

étant mésotaurodonte (Shifman et Chanannel, 1978). Le taurodontisme a souvent été<br />

présenté comme étant une caractéristique néandertalienne (e.g. Keith, 1913 ; Patte, 1962<br />

; Trinkaus, 1983 ; Smith, 1989 ; Bailey, 2002a et b), bien qu’on en retrouve en plus faible<br />

proportion chez les Hommes modernes (e.g. Keene, 1966 ; Blumberg et al., 1971 ; Sarr et<br />

al., 2000 ; Constant et Grine, 2001 ; Sathyanarayanan et Carounanidy, 2001 ; Bath et<br />

al., 2004 ; Jafarzadeh et al., 2008). Différents degrés de taurodontisme se retrouvent sur<br />

les dents néandertaliennes (hypotaurodonte, mésotaurodonte et hypertaurodonte), mais<br />

dans certaines séries, ce caractère est absent. Les dents des Prénéandertaliens sont<br />

aussi taurodontes, avec un degré également variable (e.g. Condemi, 2001 ; Bermúdez de<br />

Castro et al., 2003 ; Rougier, 2003). D’après Vandermeersch (1981), Condemi (2001) ou<br />

Constant et Grine (2001), le taurodontisme est plus marqué sur les deuxièmes et<br />

troisièmes molaires que sur les premières. Cependant, aux Pradelles, puisqu’elles ne font<br />

pas partie de la même arcade dentaire, la variabilité dans le degré de taurodontisme doit<br />

être assimilée à une variabilité inter-individuelle.<br />

L’attrition des couronnes dentaires est assez marquée, nous observons même une<br />

effraction pulpaire sur la canine LP01-D11 #H03, comparable à celle de La Ferrassie 1 et<br />

de Shanidar 1 (Heim, 1976 : 277-278 ; Trinkaus, 1983 : 152). Les dents présentes sur<br />

l’arcade de ce même maxillaire nous permettent de mettre en évidence une usure<br />

occlusale de type hélicoïdale (Hall, 1976) ainsi que des stigmates d’activité<br />

paramasticatoire. L’usure interproximale est elle aussi présente sur la majorité des<br />

dents avec pour l’une d’entre elles (LP07-C11 #87) des sillons subverticaux sur ces<br />

facettes d’usure qui seraient la conséquence d’une micro-fêlure de l’émail dentaire due<br />

aux contraintes biomécaniques qui s’exercent sur les dents (Villa et Giacobini, 1995 ;<br />

Garralda et Vandermeersch, 2000 ; Poisson et al., 2002).<br />

4.3. Les caractères infracrâniens<br />

Concernant les vestiges infracrâniens, le site des Pradelles n’en a livré que peu<br />

appartenant au squelette appendiculaire et aucun au tronc ou aux ceintures scapulaires<br />

ou pelviennes.<br />

Les phalanges ne livrent que de rares informations concernant leur appartenance<br />

à la variabilité néandertalienne. Seule la tubérosité distale marquée ainsi que<br />

l’étroitesse à mi-diaphyse remarquée aussi sur les phalanges de La Ferrassie 1 et 2 de la<br />

222


Étude morphométrique<br />

phalange immature LP10-C11 #1931 sont des caractères fréquents chez les<br />

Néandertaliens (Heim, 1982 ; Trinkaus, 1983 ; Niewoehner, 2008).<br />

Les fémurs sont, quant à eux, plus diagnosiques, présentant comme sur<br />

l’ensemble des fossiles néandertaliens de fortes courbures antérieures, à moindre échelle<br />

médio-latérale, un pilier médial ainsi qu’une absence de pilastre (e.g. Boule, 1911 ;<br />

Trinkaus, 1976 ; Vandermeersch, 1981 ; Heim, 1982 ; Trinkaus, 1997 ; Shackelford et<br />

Trinkaus, 2002). La très bonne conservation du fragment de diaphyse LP10-D13 #362<br />

nous a permis de réaliser des scans-CT afin d’étudier ses propriétés géométriques de la<br />

section transverse. Celles-ci nous indiquent un fort pourcentage d’os cortical, ainsi qu’un<br />

ratio des seconds moments de l’aire proche de 1, donc une section ovoïde. Ces résultats<br />

sont conformes à ceux des autres Néandertaliens mais contrastent avec les fémurs<br />

modernes (Trinkaus et Ruff, 1989 ; Ruff et al., 1993 ; Trinkaus et al., 1999 ; Beauval et<br />

al., 2005). D’après Ruff et al. (1993), la diminution du pourcentage d’aire corticale au<br />

cours du temps serait la conséquence d’une réduction des charges mécaniques sur le<br />

squelette. La forme ovoïde de la section chez les Néandertaliens résulterait, quant à elle,<br />

de torsions dans les deux plans perpendiculaires (Ruff et Hayes, 1983). Enfin, la<br />

cartographie tri-dimensionnelle des variations d’épaisseur de l’os cortical de cette<br />

diaphyse fémorale permet de visualiser le pilier médial très marqué ainsi que les<br />

tubérosités exostosiques sur la ligne âpre.<br />

Les fragments de diaphyses tibiales ne présentent aucun trait particulier mais les<br />

mesures prises sur le cunéiforme intermédiaire s’intègrent dans la variabilité<br />

néandertalienne. La patella découverte est un ossement très intéressant, d’une part à<br />

cause de sa forte asymétrie articulaire, d’autre part à cause de ses faibles dimensions<br />

vis-à-vis de l’échantillon néandertalien qui laisseraient penser à un individu mature<br />

gracile ou à un adolescent d’âge proche de celui du Moustier 1. Cette incertitude nous<br />

montre les lacunes encore importantes concernant notre connaissance de la variabilité<br />

morphologique néandertalienne de certains ossements.<br />

4.4. Évolution des caractères<br />

Les vestiges de la série des Pradelles s’intègrent donc au sein de la variabilité des<br />

Néandertaliens récents. D’un point de vue métrique, les données dentaires et les données<br />

crâniennes, principalement sur l’os temporal, sont assez proches des variabilités<br />

prénéandertaliennes. Elles s’y intègrent ou, lorsqu’elles en sortent, restent toutefois<br />

avoisinantes. Lorsque ces mêmes données sont comparées aux échantillons d’Hommes<br />

anatomiquement modernes, les mesures se situent dans la limite supérieure de la<br />

variabilité moderne ou en sortent totalement.<br />

Certains traits observables aux Pradelles existent déjà à l’état d’ébauche chez les<br />

Prénéandertaliens, tel que le tubercule mastoïdien sur le temporal (Elyaqtine, 1995 ;<br />

Martinez et Arsuaga, 1997), ou sont présents mais non systématiques, comme par<br />

exemple la fosse sus-iniaque (Hublin, 1978b et c). La plupart d’entre eux ne se<br />

retrouvent qu’à très faible fréquence chez les Hommes modernes ou n’ont même parfois<br />

223


Étude morphométrique<br />

jamais été observés. C’est le cas de caractères crâniens : e.g. la localisation du sillon du<br />

sinus transverse, la taille de l’écaille temporale (Elyaqtine, 1995) ; dentaires : e.g. la<br />

morphologie de la seconde prémolaire inférieure (Bailey, 2002b ; Martinón-Torres et al.,<br />

2006) ; ou infracrâniens : e.g. la courbure antérieure de la diaphyse fémorale (Boule,<br />

1911 ; Trinkaus, 1976). Seule la patella découverte en position remaniée est assez<br />

problématique car l’asymétrie marquée de ses surfaces articulaires ainsi que ses<br />

dimensions semblent la rapprocher des patellas modernes.<br />

La présence de l’ensemble des caractères que l’on retrouve chez tous les<br />

Néandertaliens récents et moins fréquemment chez les Prénéandertaliens et les<br />

Hommes modernes, permet donc de resituer la plupart des ossements découverts aux<br />

Pradelles dans le groupe des représentants récents de la lignée néandertalienne.<br />

D’autres pièces ne permettent pas cette diagnose car elles ne présentent aucun trait<br />

dérivé. Cependant, leur découverte au sein des mêmes ensembles stratigraphiques que<br />

les pièces plus distinctives laisse peu de place au doute quant à leur attribution<br />

taxinomique.<br />

4.5. Différents groupes néandertaliens ?<br />

La question de groupes géographiques différents au sein des Néandertaliens est<br />

soulevée depuis assez longtemps. Récemment, une comparaison du matériel génétique<br />

issu de différents membres de ce taxon a permit de supposer aux auteurs la présence de<br />

trois groupes géographiques de Néandertaliens : méditerranéen, occidental et oriental<br />

(Fabre et al., 2009 ; Degioanni et al., 2011). De plus, d’après de Lumley (1973 : 595) ou<br />

encore Hambucken (1983), les Néandertaliens méditerranéens se distinguent<br />

morphologiquement des autres individus occidentaux. Cependant, pour Maureille et<br />

Houët (2005), qui ont comparé ces différents groupes théoriques grâce aux mesures des<br />

diamètres coronaires des dents néandertaliennes, il existe une réelle difficulté pour faire<br />

cette distinction.<br />

Nous avons séparé les dents néandertaliennes de nos échantillons de comparaison<br />

selon trois groupes (occidental, méditerranéen et proche-oriental) et nous y avons rajouté<br />

les dents découvertes aux Pradelles. Nous ne pouvons alors qu’observer une tendance à<br />

l’absence d’importants diamètres vestibulo-linguaux sur les dents provenant des sites du<br />

pourtour méditerranéen (annexe 6). Mais les diamètres coronaires des dents ne<br />

permettent aucune distinction entre les groupes néandertaliens occidentaux et proche-<br />

orientaux. Cette tendance ne nous autorise toutefois pas à affirmer la présence de<br />

différents groupes géographiques chez les Néandertaliens, mais permet de remarquer<br />

des différences, au moins au niveau du diamètre vestibulo-lingual des couronnes<br />

dentaires.<br />

224


Le cannibalisme<br />

« Le grand mal, ce me semble, est qu’on nous tue.<br />

Il importe peu qu’après notre mort nous servions de rôti ou de chandelle ;<br />

un honnête homme même n’est pas fâché d’être utile après sa mort »<br />

Partie III :<br />

Le cannibalisme<br />

Voltaire<br />

225


1. Étymologie et terminologie<br />

Le cannibalisme<br />

Cannibale : se dit d’un animal qui se nourrit d’un membre de sa propre espèce.<br />

Le mot "cannibalisme" dériverait du terme cariba, ramené par Christophe Colomb<br />

en Europe après son voyage inaugural au Nouveau Monde en 1492. L’explication la plus<br />

courante de son origine est que ce terme était employé par les indiens Carib des Petites<br />

Antilles pour se désigner, il signifiait alors "hardi". Toutefois, dans la bouche de leurs<br />

ennemis les Arawaks de Cuba, ce terme avait une connotation péjorative et s’employait<br />

pour parler de férocité et de barbarie extrême (Lestringant, 1994 : 43). Lorsque les<br />

Conquistadors arrivèrent dans le Nouveau Monde, ils rencontrèrent en premier lieu les<br />

Arawaks qui accusèrent les Carib d’anthropophagie. Les Européens utilisèrent alors le<br />

terme cariba dans le même sens que les Arawaks, plus particulièrement pour parler de<br />

l’anthropophagie du peuple Carib. Le mot cariba fut alors transformé en espagnol en<br />

caniba, puis au cours du temps en cannibale. Ce terme, qui au départ ne concernait que<br />

les indiens des Petites Antilles, a été utilisé par la suite pour désigner toute personne<br />

consommant de la chair humaine, puis par extension, tout être vivant mangeant un<br />

individu de sa propre espèce. Puis, au 18 ème siècle, fut créé le nom cannibalisme, dérivant<br />

de cannibale.<br />

Avant la création du mot cannibale, le terme usité pour désigner un homme<br />

consommant de la chair humaine était anthropophage. En réalité, le mot anthropophage<br />

désigne tout être vivant mangeant de l’Homme. Un certain nombre de carnivores sont<br />

donc aussi anthropophages. Anthropophage provient du latin anthropophagus, lui-même<br />

emprunté au grec ἀνθρωποφάγος (« qui mange de la chair humaine »). Aristote est le<br />

premier à utiliser ce terme pour l’Homme, au 4 ème siècle avant. J.C. Anthropophagie<br />

dérive de même du bas latin anthropophagia, toujours emprunté à Aristote (Politiques,<br />

VIII, 4, 1338b ; ἀνθρωποφαγία, « action de manger de la chair humaine »).<br />

Cependant, un siècle avant Aristote, Hérodote décrit des pratiques<br />

anthropophages chez le peuple qu’il nomme Androphage Ἀνδροφάγοι, « peuple féroce<br />

mangeur de chair humaine » (Histoires, Livre IV, chap. 106). Aujourd’hui, ce mot est<br />

encore employé pour désigner un animal ou un monstre mythologique dévorant un<br />

homme.<br />

Selon les auteurs, les termes anthropophagie et cannibalisme sont employés<br />

indifféremment ou avec une distinction généralement d’ordre social. Le mot<br />

anthropophagie peut être alors utilisé lors d’acte individuel, bien souvent lié à une<br />

dérive ; le cannibalisme répondrait à l’inverse à une norme sociale dont la règle<br />

essentielle est que tous y participent (Sindzingre et This, 2009). Ainsi, le cannibalisme<br />

pour Shankman (1969 : 58) est « la consommation régulière institutionnalisée d’une<br />

partie quelconque du corps humain ». Fausto (2007 : 512) fait une autre distinction,<br />

considérant que lorsque l’on consomme un être humain en tant que source de nourriture,<br />

226


Le cannibalisme<br />

sans considération d’ordre symbolique, on doit alors simplement parler d’anthropophagie<br />

et non de cannibalisme car le fait qu’il soit de la même espèce (ce qui est la définition<br />

exacte du cannibalisme) n’entre pas en ligne de compte. Cependant, l’anthropophagie est<br />

en règle générale considérée comme l’application du cannibalisme à l’Homme<br />

(l’utilisation du terme "anthropophagie" pour l’animal est rare) et en devient donc en un<br />

sous-ensemble. Il semble alors compliqué de faire du cannibalisme un cas<br />

institutionnalisé de l’anthropophagie. Il paraît donc préférable de ne pas utiliser cette<br />

distinction mais de préciser autant que faire se peut, la nature de la pratique : e.g.<br />

cannibalisme de survie, cannibalisme institutionnalisé (<strong>Mussini</strong> et al., 2010).<br />

Il est possible de classer les pratiques cannibales selon différentes méthodes. Les<br />

deux les plus utilisées sont issues de l’ethnographie (Thomas, 1980). Dans un premier<br />

cas on considère le sujet consommé, dans un second la motivation qui a engendré cette<br />

consommation. Lorsque les données sont suffisantes, il est préférable de donner ces deux<br />

informations. Toutefois en archéologie, et principalement pour les périodes<br />

paléolithiques, il n’est quasiment jamais possible de déterminer quel est le statut de<br />

l’individu consommé par rapport au consommateur.<br />

La classification selon le sujet consommé permet de mieux comprendre les mœurs<br />

et traditions du ou des cannibales. Ceux-ci peuvent pratiquer l’endocannibalisme,<br />

lorsque l’individu mangé appartient au "groupe" consommateur (Thomas, 1980 : 160-<br />

162). L’acte anthropophagique s’apparente alors souvent à un rituel funéraire où la<br />

consommation du corps fait partie intégrante des funérailles. Ce type de cannibalisme<br />

peut aussi être appelé "cannibalisme affectif" puisqu’on y mange généralement un<br />

individu de sa famille ou tout du moins que l’on respecte. On retrouve de telles traditions<br />

chez un certains nombre de peuples dont les Waris, tribu amazonienne où la<br />

consommation du corps permet d’honorer le mort et de lui montrer le respect qu’on lui<br />

doit, ce qui ne serait pas le cas si il pourrissait dans le sol et était consommé par des<br />

animaux nécrophages (Conklin, 2001). On remarque la plupart du temps une distinction<br />

entre ceux qui peuvent consommer le mort et ceux qui ne le peuvent pas. D’après Fausto<br />

(2007 : 510), les proches du mort n’en consommeraient généralement pas la chair, mais<br />

parfois les os.<br />

À l’endocannibalisme s’oppose l’exocannibalisme, où la personne mangée<br />

n’appartient pas au groupe mais lui est extérieur, souvent d’un groupe ennemi. Bordier<br />

(1888) nomme cette pratique l’ « exophagie humaine » ou « anthropoexophagie ». Dans la<br />

plupart des cas connus, ce type de pratique résulte d’un fait de guerre où la tribu<br />

vainqueur mange les ennemis capturés (Thomas, 1980 : 160), comme chez les Iroquois ou<br />

les Hurons (Abler, 1980 contra Arens, 1979 : 129). Une particularité rencontrée en<br />

ethnologie est qu’il existe parfois une distinction entre celui qui tue et celui qui<br />

consomme. Celui qui tue devrait dans certains cas s’abstenir de manger sa victime<br />

(Fausto, 2007).<br />

Cependant cette classification est très théorique et n’empêche pas certains<br />

"mélange des genres". Un exemple typique est celui des Tupinambas, peuple amazonien<br />

227


Le cannibalisme<br />

du Brésil (Clastres, 1972a). Lors d’une victoire contre une tribu ennemie, les vainqueurs<br />

capturent les conquis, mais au lieu de les sacrifier ou d’en faire leurs esclaves, ils les<br />

adoptent. Les ennemis font alors partie de leur groupe et se marient avec des femmes du<br />

peuple vainqueur. Toutefois, après quelques années, ces hommes sont toujours<br />

considérés comme des adversaires. Ils sont alors sacrifiés et mangés par toute la<br />

population du groupe, y compris par leur femme. Les enfants nés de leurs unions sont<br />

eux aussi considérés comme ennemis et sont consommés. Mais, les mères ne sont pas<br />

obligées de manger leurs propres enfants. Nous pourrions, d’après Clastres (1972a : 82),<br />

être alors dans un cas non pas d’exocannibalisme mais d’ « endocannibalisme<br />

étrangement contourné ».<br />

Enfin, le troisième et dernier cas est l’autocannibalisme, c'est-à-dire<br />

l’autoconsommation. Celle-ci a parfois été pratiquée dans des cas de tortures (Diehl et<br />

Donnelly, 2006 : 21) ou par des individus dérangés psychologiquement (e.g. De Moore et<br />

Clement, 2006 ; Ahuja et Lloyd, 2007).<br />

La seconde méthode de classification est déterminée par la raison qui motive<br />

l’acte cannibale. Elle peut, d’une part, être strictement d’ordre nutritionnel. Le<br />

cannibalisme de survie, qui a lieu généralement lors d’épisodes de famines, en est le cas<br />

le plus courant. De Mortillet le nommait : « anthropophagie bestiale ou économique » (de<br />

Mortillet : 103). Il en existe quelques illustrations bien connues comme par exemple en<br />

1972, lors du crash dans les Andes d’un avion de l’équipe de rugby uruguayenne. Pour<br />

survivre, les rescapés durent se résoudre à manger certaines parties du corps de leurs<br />

compagnons décédés (Read, 1974). Un deuxième cas tout aussi célèbre est celui du<br />

Radeau de la Méduse dont la sombre aventure fut peinte par Théodore Géricault. Cette<br />

toile illustre le naufrage d’une frégate près des côtes du Sénégal, en 1816. Avec plus de<br />

150 soldats à son bord, les embarcations de secours furent vite remplies et un radeau dû<br />

être construit. Le périple en mer dura treize jours au bout desquels il ne resta que dix<br />

rescapés, obligés de consommer la chair de leurs compagnons d’infortune pour survivre<br />

(Ventura, 2007). Des cas de cannibalisme de survie de plus grande ampleur jalonnent<br />

aussi l’Histoire, par exemple lors des grandes famines en France et en Allemagne entre<br />

le 8 ème et le 12 ème siècle ou durant les famines en Union Soviétique au cours des années<br />

1920-1930 (Bonnassie, 1989 ; Viola, 2005).<br />

Cependant, le cannibalisme nutritionnel ne se restreint pas à des épisodes de<br />

famine. Il existe aussi, dans les classifications théoriques, une consommation de la chair<br />

humaine faisant partie du régime alimentaire, au même titre que la consommation de<br />

chair animale (Boëtsch, 2004). Bien que quelques exemples de ce type d’anthropophagie<br />

nutritionnelle ont été relatés chez des tribus papoues, mexicaines, … par des voyageurs<br />

du 19 ème siècle, nous ne savons aujourd’hui quel crédit leur apporter (Guille-Escuret,<br />

2000).<br />

On oppose au cannibalisme nutritionnel un cannibalisme d’ordre rituel ou<br />

magique (« anthropophagie mystique ou religieuse » pour de Mortillet : 103). Dans ce cas,<br />

l’objectif principal n’est plus de se nourrir mais d’effectuer une pratique "rituelle". Les<br />

228


Le cannibalisme<br />

cas d’endo et d’exocannibalisme décrits précédemment chez les Waris, les Tupinambas<br />

ou les Iroquois… entrent dans cette catégorie (Clastres, 1972a ; Clastres, 1972b ; Abler,<br />

1980 ; Conklin, 2001). Ce sont les cas d’anthropophagies les plus répandus dans les<br />

descriptions ethnographiques. Selon les traditions, les parties du corps consommées<br />

peuvent être différentes allant uniquement du sang, chez les Scythes par exemple, à la<br />

consommation du corps dans son entier.<br />

Enfin, le dernier type de motivation est d’ordre pathologique. Le cannibalisme<br />

n’est alors généralement plus le fait d’un groupe mais d’un seul et unique individu (Diehl<br />

et Donnelly, 2006).<br />

Il pourrait être rajouté à cette liste le cannibalisme "bénin" (Travis-Henikoff, 2008<br />

: 25) ou "involontaire", où le cannibale n’a pas conscience de la nature de ce qu’il mange<br />

ou a mangé.<br />

2. Réflexions historiques<br />

2.1. Le cannibalisme en ethnologie<br />

C’est principalement dans les mythes fondateurs religieux des sociétés que nous<br />

retrouvons les premières descriptions de pratiques cannibales. Les cas les plus nombreux<br />

et les plus spectaculaires sont recensés dans la mythologie grecque, à commencer par<br />

Chronos lui-même qui dévora un à un chacun de ses enfants afin d’échapper à la<br />

malédiction lancée par son père, prédisant que lorsqu’un de ses fils atteindrait l’âge<br />

adulte, il se retournerait contre son père. Seul Zeus pu lui échapper et le tua (Graves,<br />

1958 : 55-63). Par la suite, Zeus mangea sa femme Métis, une Océanide, pour éviter<br />

qu’un enfant naissant de leur union ne le détrône (Graves, 1958 : 65).<br />

Un certain nombre de peuples mythiques pratiquent eux aussi le cannibalisme :<br />

les Lestrygons, géants anthropophages dévorent les étrangers et les Cyclopes de<br />

l’Odyssée mangent des Hommes (Graves, 1958 : 1887-1091). Enfin, selon les différentes<br />

versions des tragédiens grecs (Ovide, Homère, Pausaunias, etc), des mortels dont<br />

Tantale, Terée, Tydée, Thyeste, Clyménos consommèrent eux aussi d’autres humains,<br />

dans la plupart des cas leur progéniture, qu’ils en soient ou non conscients (Graves,<br />

1958 : 268, 585, 596, 622 et 625).<br />

Dès cette période antique, des récits "ethnographiques" rapportent les actes<br />

atroces de peuples anthropophages. Suite à ses voyages, Hérodote, dans Histoires,<br />

rapporte des cas de consommation de chair humaine chez divers peuples. Les<br />

Massagètes sacrifiant et mangeant les personnes âgées non malades (Livre I, chap. 216),<br />

les Padéens consommant les malades (Livre III, chap. 99) et les Androphages au nord<br />

qui, comme leur nom l’indique se nourrissent de chair humaine car ils sont, d’après<br />

Hérodote, sans justice et sans loi (Livre IV, chap. 18 et 106).<br />

229


Le cannibalisme<br />

Beaucoup plus tard, au 13 ème siècle, Marco Polo décrit quelques rares pratiques<br />

cannibales aux îles Adaman et dans trois des huit royaumes de Sumatra (Guille-Escuret,<br />

2000). Mais, d’après Wood (1995 dans Guille-Escuret, 2000), il ne serait en réalité pas<br />

allé jusqu’en Chine et aurait pris ses renseignements auprès de voyageurs.<br />

Suite à la découverte du Nouveau Monde, nombreux sont les récits d’explorateurs<br />

relatant des mœurs cannibales au sein de tribus amérindiennes. C’est le cas<br />

principalement des Tupinambas à propose desquels les jésuites, qui évangélisèrent le<br />

Brésil au 16 ème siècle, rapportent de nombreux exemples d’exocannibalisme (Guille-<br />

Escuret, 2000), mais aussi des Tupis et d’autres peuples de Guyane, de Floride et du<br />

Mexique. Plus connues sont les pratiques aztèques où les sacrifiés au dieu<br />

Huitzilopochtli sont consommés. Sur la côte Ouest de l’île de Vancouvert au Canada,<br />

James Cook rencontre les Noutka qui lui auraient proposé « des crânes humains et des<br />

mains garnies de chair, dont les naturels firent entendre qu’ils avaient déjà mangé une<br />

partie ; effectivement quelques-uns de ces restes affreux portaient encore la marque d’avoir<br />

été rôtis. » (Lebrun, 1845 : 230). Le jésuite Charlevoix quant à lui, fait entendre que<br />

« tous les peuples de l’Amérique septentrionale étaient anthropophages, puisqu’il<br />

remarque comme une chose extraordinaire que les Acadiens ne mangeaient point<br />

d’hommes en 1711.» (Voltaire, 1764 : 406).<br />

Des textes relatent aussi de nombreuses traditions d’anthropophagie chez des<br />

peuples du Moyen-Orient et d’Afrique (Paul du Chaillu, 1863 dans Guille-Escuret, 2000,<br />

2010). Cependant, pour certains peuples africains il existe aussi un mythe du<br />

"cannibalisme blanc", étant persuadés que les Européens venaient chercher des esclaves<br />

pour les manger. Paul du Chaillu (1863 dans Guille-Escuret, 2000) explique que les<br />

Ashiras « se figuraient, les pauvres diables, que je venais les chercher pour les conduire à<br />

la côte afin d’y être engraissés, puis transportés dans les pays des blancs, et enfin mangés<br />

par eux. Ils croyaient que moi-même, en attendant, je me proposais de goûter un peu de<br />

leur chair ; car voilà l’usage que, suivant eux, les Blancs font de leurs esclaves ».<br />

Des actes de cannibalisme sont aussi répertoriés dans nos contrées. C’est le cas<br />

par exemple des grandes famines durant le Moyen-Âge (entre le 8 ème et le 12 ème siècle) où<br />

la consommation de chair humaine, pourtant pratique condamnable par l’Eglise, était<br />

devenue un des rares moyens de survivre (Bonnassie, 1989). Par ailleurs, entre le 13 ème<br />

et le 16 ème siècle, des chroniques relatent des accusations de pratiques anthropophages à<br />

l’encontre d’hérétiques et de paysans rebelles. Les premiers auraient consommé des<br />

corps momifiés de saints catholiques, les seconds des officiers royaux et des aristocrates<br />

(Villa et al., 1988). La véracité de ces accusations n’est évidemment pas attestée car<br />

celles-ci avaient pour but de justifier les répressions.<br />

Entre le 16 ème et le 18 ème siècle, une autre forme d’anthropophagie fut pratiquée,<br />

en toute légalité puisqu’elle avait un but médical. Boire du sang humain et/ou manger<br />

des morceaux de chair séchée humaine (provenant entre autre de poudre de momies<br />

égyptiennes) aurait permis, pensait-on, de soigner certaines pathologies telle que<br />

l’épilepsie (Gordon-Grube, 1988).<br />

230


Le cannibalisme<br />

À l’approche de la Première Guerre Mondiale, le cannibalisme devient un sujet<br />

tabou. Une autocensure se met en place dans le cercle des ethnologues et seuls les<br />

voyageurs désirant faire sensation auprès d’un large public continuent à discourir sur le<br />

sujet (Guille-Escuret, 2000). Pourtant, durant et entre ces périodes sombres que sont les<br />

deux Guerres Mondiales, plusieurs cas d’anthropophagie sont recensés. C’est le cas des<br />

famines en Union Soviétique au cours des années 1920-1930 (Viola, 2005), où la<br />

population fut contrainte pour survivre de se nourrir de la chair des cadavres. Durant la<br />

Seconde Guerre Mondiale, certains témoignages rapportent des actes de cannibalisme<br />

commis par des soldats japonais à l’encontre des prisonniers alliés et des populations<br />

civiles des territoires occupés. L’anthropophagie y est assimilée aux atrocités de la<br />

guerre et à la famine.<br />

Au cours des années 1950, c’est en Papouasie Nouvelle-Guinée, plus précisément<br />

chez les peuples des Hautes Terres du groupe linguistique Fore, que sont décrits des cas<br />

bien étranges de cannibalisme. En effet, l’endocannibalisme qui y serait pratiqué depuis<br />

le début du 20 ème siècle d’après des témoignages, est mis en relation par les occidentaux<br />

avec une maladie dégénérative : le kuru (Glasse, 1968 ; Alpers, 2008). Cette pathologie<br />

neuro-dégénérative mortelle est une encéphalopathie spongiforme transmissible (TSE)<br />

due à un prion transmis oralement lors de la consommation du cerveau (Rudolf et<br />

Antonovics, 2007 ; Alpers, 2008 ; Mead et al., 2010). De ce fait, les femmes et les enfants<br />

étant quasiment les seuls à consommer les corps de leurs proches, ils étaient les<br />

principaux infectés (Glasse, 1968 ; Alpers, 2008). Pourtant, « certains informateurs<br />

prétendaient même que la chair émaciée des victimes du kuru était particulièrement<br />

tendre et savoureuse, un vrai régal à ne manquer pour rien au monde ! » (Glasse, 1968 :<br />

29).<br />

Malgré l’ensemble de ces témoignages à travers le monde, dans les années 1970,<br />

certains auteurs et principalement Arens (1979 : 21), nient totalement l’existence de<br />

pratiques cannibales arguant qu’aucune observation directe fiable n’a été rapportée.<br />

Cependant, Arens ne peut nier l’existence de telles pratiques lors de cas extrêmes de<br />

famine tel que quelques années plus tôt, en 1972, lors du crash de l’avion dans les Andes<br />

péruviennes (cf supra).<br />

Au cours des siècles, de très nombreux cas de cannibalisme furent donc rapportés<br />

par les explorateurs puis les ethnologues. Des doutes subsistent quant à la véracité de<br />

certains d’entre eux, mais les exemples les plus récents (Clastres, 1972b ; Read, 1974 ;<br />

Conklin, 2001), nous démontrent que le cannibalisme a bel et bien existé au sein de<br />

peuples et de cultures différents et sur tous les continents.<br />

231


2.2. Le cannibalisme en archéologie<br />

Le cannibalisme<br />

L’objectif ici est d’exposer quelques-uns des différents points de vue des<br />

archéologues et des anthropologues biologistes, au cours du temps, face à la mise au jour<br />

de pratiques cannibales historiques ou préhistoriques.<br />

La deuxième moitié du 19 ème siècle voit apparaître nombre de découvertes<br />

préhistoriques. À cette époque, les Hommes de la Préhistoire sont considérés par la<br />

majeure partie de la communauté scientifique comme des gens primitifs, sans<br />

préoccupations spirituelles et bien souvent violents. Or c’est aussi la vision<br />

communément partagée envers les peuples "sauvages et primitifs" de contrées<br />

lointaines, taxés souvent d’anthropophagie. C’est pourquoi les pratiques cannibales sont<br />

transposées facilement aux périodes anciennes dès lors que l’on suppose un quelconque<br />

signe d’activité anthropique sur des os humains. En 1842, Spring découvre des restes<br />

humains dans une fente de rocher à Chauvaux (Belgique) et croît reconnaître des<br />

enfants, des adolescents et des femmes. Il en déduit alors que ce sont « des restes de<br />

repas de cannibales qui, par la suite d’un raffinement gastronomique, avaient choisi les<br />

sujets les plus tendres et les plus délicats » (Spring, 1864 : 31). Certains n’hésitent pas à<br />

écrire : « Y a-t-il donc quelque chose de contraire aux lois de la nature à ce que l’homme<br />

primitif ait été capable de manger son semblable ? Les sauvages de nos jours, qui<br />

polissent la pierre, qui savent travailler les métaux natifs, qui tressent des nattes, qui<br />

fabriquent des armes très perfectionnées, qui domestiquent certains animaux, qui, d’après<br />

moi, sont, au point de vue de leur civilisation, les vrais représentants de l’homme de la<br />

pierre polie en Europe, mangent bien soit les blancs, soit leurs compatriotes, et cela sans<br />

que la faim les y pousse. Il est donc naturel de croire que l’homme antéhistorique que nous<br />

étudions a pu aussi être anthropophage lorsque l’occasion se présentait. Les débris<br />

humains trouvés au milieu des restes de cuisine sont pour moi une preuve irréfutable de<br />

cannibalisme. Quant aux hommes contemporains de l’ours, de l’éléphant antique et des<br />

dépôts tertiaires, je crois aussi qu’ils ont dû se manger entre eux, moins souvent cependant<br />

que nos ancêtres les plus rapprochés de nous. » (Garrigou, 1867a : 330).<br />

Mais la raison même du cannibalisme est discutée et naturellement, les avis<br />

divergent. Garrigou (1867a), ainsi que d’autres anthropologues français tels que<br />

Letourneau (1885) ou de Rialle (dans Boëtsch, 2004 : 60), voient dans le cannibalisme<br />

une évolution de l’Homme vers la civilisation, passant de la nature à la culture, du cru<br />

au cuit. Selon Garrigou (1867a : 330) : « Plus l’organisation de l’homme le rapprochait<br />

des singes anthropomorphes, plus le régime frugal devait être pour lui une chose<br />

naturelle. Je suis porté à penser que l’anthropophagie, de même que l’habitude de manger<br />

exclusivement de la chair, est le fruit d’un certain degré de civilisation, ou, pour mieux<br />

dire, de changements dans les habitudes morales et intellectuelles, lentement survenus<br />

chez l’homme primitif, chez l’homme singe. ». De même, d’après Letourneau (1887 : 779),<br />

« à mesure que l’homme se civilise […] le cannibalisme prend des formes moins animales,<br />

spécialement la forme religieuse, si répandue, mais nullement unique. ». Cet avis n’est<br />

232


Le cannibalisme<br />

cependant pas partagé par toute la communauté scientifique, Jehan de Saint Clavien<br />

(1853 : 1034), de Nadaillac (1888) ou Corre (1889 dans Boëtsch, 2004) décrivent le<br />

cannibalisme comme une forme de bestialité et de sauvagerie qui « se rencontre<br />

quelquefois chez les peuples civilisés ; elle n’est alors qu’une sorte de phénomène<br />

accidentel, isolé, en dehors de la civilisation elle-même, qu’une abominable exception, qui<br />

ne se rattache ni aux mœurs ni aux idées d’aucune nation ni d’aucun temps », mais qui<br />

existe comme un fait « constant et habituel » chez « les peuples sauvages » (Jehan de Saint<br />

Clavien, 1853 : 1034).<br />

La question de la notion de civilisation chez les peuples cannibales, préhistoriques<br />

ou non, fait donc débat dans la communauté scientifique de l’époque. Néanmoins,<br />

certains autres auteurs du 19 ème siècle réfutent quant à eux l’idée même de l’existence du<br />

cannibalisme, tel Cartailhac qui propose l’hypothèse de rites funéraires avec nettoyage<br />

des os, pour justifier la présence des traces de découpe sur des os épars (Villa et al.,<br />

1988). Piette (1873 : 407) souligne qu’ « on a souvent accusé, sans preuve, les populations<br />

anciennes de cannibalisme », et suggère même que « sans en manger le contenu, on jetait,<br />

sans s’inquiéter davantage, les crânes dépouillés de leurs cheveux dans les tas d’ordures,<br />

où les pieds de ceux qui allaient et venaient les brisaient bientôt » (Piette, 1873 : 408).<br />

C’est au début du 20 ème siècle qu’est publiée la première étude exhaustive<br />

proposant de manière justifiée l’hypothèse du cannibalisme pour des périodes<br />

paléolithiques. Elle est réalisée par Gorjanović-Kramberger (1906) qui suppose son<br />

existence sur le site de Krapina en Croatie, gisement découvert en 1895 et fouillé entre<br />

1899 et 1905. Son interprétation fut longtemps partagée par une large partie de la<br />

communauté scientifique, jusque dans les années 1980 où elle a été mise en doute<br />

(Trinkaus, 1985 ; Frayer et al., 2006) voire réfutée (Russell 1987a et b ; Orschiedt, 2008),<br />

au profit de l’hypothèse d’une inhumation naturelle ou anthropique, primaire ou<br />

secondaire.<br />

Si, à l’approche de la Première Guerre Mondiale, la majorité des ethnologues<br />

écartent "volontairement" l’étude du cannibalisme de leurs travaux (cf. p.229), les<br />

archéologues continuent de discuter l’hypothèse du cannibalisme lorsqu’ils étudient des<br />

os ayant manifestement été l’objet d’activités anthropiques. En 1938, Blanc étudie le<br />

crâne découvert dans la Grotta Guattari dans le Mont Circé (Blanc, 1939) et propose<br />

quelques années plus tard l’hypothèse de la consommation du cerveau pour expliquer la<br />

présence d’un foramen magnum élargi (Blanc, 1950 ; Blanc, 1961). En 1943, Weidenreich<br />

(1943 : 190) suppose un cas de cannibalisme à Choukoutien et en 1952, de Saint-Périer<br />

l’évoque aussi à propos des restes humains d’Isturitz.<br />

Les années 1960-1970 voient l’arrivée d’une discussion autour de la motivation<br />

(nutritionnelle ou culturelle) qui a entraîné le cannibalisme chez les Aztèques (Harner,<br />

1977 ; Guille-Escuret, 2000). Cependant, le contexte de l’époque, à savoir les<br />

mouvements de contestation de la Guerre du Viêtnam, amène la société américaine à un<br />

refus de la violence et à la recherche de systèmes sociaux pacifistes idéaux. Ces "sociétés"<br />

233


Le cannibalisme<br />

idéalisées sont celles des Bushmens, des Ancêtres Pueblos (Anasazi) mais aussi des<br />

chimpanzés (Reinhard, 2006). Bien que les archéologues découvrent de nombreux cas de<br />

violence, voire même de cannibalisme, chez les peuples Anasazi (e.g. Turner et Morris,<br />

1970 ; Flinn et al., 1976 ; Nass et Bellantoni, 1982), les données sont ignorées. La<br />

certitude que les indiens Pueblo ne pouvaient qu’être pacifistes occulte les découvertes<br />

archéologiques (Turner et Turner, 1992 ; Diehl et Donnelly, 2006 : 13). Pour exemple, les<br />

traumas violents observés sur les ossements sont expliqués comme étant le témoignage<br />

d’une grande négligence des Hommes avec leurs armes de chasse (Reinhard, 2006). Un<br />

des symboles de cette école de pensée est l’ouvrage de Arens (1979), The Man-Eating<br />

Myth, titre explicite et évocateur de la négation du cannibalisme où l’auteur avance que<br />

le cannibalisme est « soluble dans les fantasmes malveillants d’une civilisation soucieuse<br />

de justifier la violence de ses colonisations ».<br />

En Europe, à cette même époque, le sujet ne fait pas débat. Certains chercheurs<br />

proposent cette hypothèse pour expliquer la présence d’amas de vestiges humains traités<br />

par l’Homme (de Lumley 1973). Leroi-Gourhan (1964 : 52) mentionne que si le<br />

cannibalisme « a existé ici ou là de manière certaine, la démonstration de son caractère<br />

religieux est illusoire, à moins qu’on ne découvre un jour des faits vraiment probants.<br />

Pour le reste, il apparaît seulement (ce qui n’est pas négligeable) que de nombreux<br />

individus, à tous les moments du Paléolithique, ont été dévorés par l’homme ou les<br />

animaux, sinon par les deux successivement ». Bien que le cannibalisme soit à cette<br />

époque l’explication la plus souvent avancée pour expliquer l’accumulation de certains<br />

assemblages, Brothwell (1961) souligne le fait qu’il ne faut pas omettre d’autres<br />

hypothèses telles que la perturbation et l’éparpillement volontaire ou non de sépultures<br />

dans des buts qui peuvent être d’ordre « magico-religieux ».<br />

Durant les années 1980, aux États-Unis, les actes de violence et/ou de<br />

cannibalisme sont enfin reconnus chez les peuples Maya et Aztèques, ainsi que chez les<br />

Anasazi et les chimpanzés (Reinhard, 2006). On ne peut alors plus nier le cannibalisme,<br />

mais on attend que sa démonstration se base sur des arguments plus solides<br />

qu’auparavant.<br />

Ces arguments trouvent leurs fondements dans une discipline qui prend son essor<br />

durant cette période : la taphonomie (Efremov, 1940). Le développement des recherches<br />

sur les causes et les conséquences des perturbations taphonomiques, courant développé<br />

principalement par Binford (1978, 1981), permet une meilleure lecture des stigmates sur<br />

les os humains et donc une meilleure appréciation des critères du cannibalisme (e.g.<br />

Villa et al., 1986a et b, 1988 ; Villa et Courtin, 1991 ; Villa et Mahieu, 1991 ; White, 1992<br />

; Defleur et al., 1993a ; Turner et Turner, 1995, 1999 ; Boulestin, 1999). Si des anciens<br />

travaux concluant sur le cannibalisme préhistorique sont alors repris avec plus de<br />

circonspection (Trinkaus, 1985 ; Russell, 1987a et b ; White et Toth, 1989 ; Bahn, 1990 ;<br />

White et Toth, 1991), des assemblages osseux sont aussi réinterprétés comme étant la<br />

conséquence du charognage par les carnivores ou de processus tels que le piétinement ou<br />

la pression sédimentaire (Binford, 1981 ; Trinkaus, 1985).<br />

234


Le cannibalisme<br />

3. Le cannibalisme durant le Paléolithique inférieur et<br />

moyen en Europe<br />

Les plus anciennes données permettant de proposer l’hypothèse de pratiques<br />

cannibales en Europe remontent au Paléolithique inférieur et proviennent de la couche<br />

TD6 du site de Gran Dolina dans la Sierra de Atapuerca en Espagne. Cette occupation<br />

humaine est datée d’entre 857 000 ans et 780 000 ans BP (Falguères et al., 1999).<br />

J. Fernández-Jalvo et collaborateurs (1996, 1999b, 2001) y ont étudié les modifications<br />

de surface de restes osseux correspondant à un minimum de six individus. Ils ont alors<br />

proposé l’hypothèse qu’Homo antecessor ait été cannibale, dans un but strictement<br />

nutritif, le caractère rituel ne pouvant être suggéré par l’étude de cet assemblage. Cela<br />

correspondrait à un unique et court évènement, probablement sans lien avec une<br />

quelconque famine, l’environnement semblant favorable à l’acquisition de gibier<br />

(Fernández-Jalvo et al., 1999b). En 2010, Carbonell et al. (2010) assertent au contraire,<br />

d’après les profils squelettiques et la distribution stratigraphique des restes humains,<br />

que les hominidés de Gran Dolina pratiquaient un cannibalisme qu’ils qualifient de<br />

« culturel », qui serait répétitif, accepté et inclus dans leur système social. Ces auteurs<br />

vont plus loin en suggérant de l’exocannibalisme où Homo antecessor aurait consommé<br />

des enfants et les jeunes des groupes ennemis pour limiter les capacités reproductives de<br />

ces derniers ! Le cannibalisme aurait fait partie intégrante de leur mode de vie en étant<br />

une réponse à différente situations (besoins alimentaires et stratégie de compétition). Il<br />

est bien évident que de telles conclusions ne peuvent être déduites des profils<br />

squelettiques et de l’étude des modifications de surface. La présence de restes<br />

majoritairement immatures portant des modifications de surface n’est absolument pas<br />

incompatible avec du cannibalisme nutritif qu’il soit de survie (les individus plus jeunes<br />

étant plus fragiles), ou non, tel que l’avait proposé Fernández-Jalvo et al. lors des<br />

précédentes études (1999b ; 2001). Il n’est pas non plus incompatible avec de<br />

l’endocannibalisme où une partie de la population uniquement serait consommée dans<br />

un but symbolique, ce qui n’est bien sûr pas démontrable. En l’état actuel des<br />

connaissances, de telles assertions sont donc purement spéculatives.<br />

Le Paléolithique moyen européen est riche de plusieurs sites possédant des<br />

assemblages humains au sein desquels se trouvent une ou plusieurs pièces présentant<br />

des stigmates d’activité anthropique : stries de découpe et/ou impacts de fracturation :<br />

par exemple Krapina, l’Hortus, Fontéchevade, Vindija, Les Pradelles, Combe-Grenal, la<br />

Baume Moula-Guercy, El Sidrón, La Quina, La Chaise Abri Suard (Gorjanović-<br />

Kramberger, 1906 ; de Lumley, 1973 ; Le Mort, 1981 ; Malez et Ullrich, 1982 ; Ullrich,<br />

1986 ; Le Mort, 1987 ; Russell, 1987a ; Le Mort, 1989 ; Defleur et al., 1993a ; Patou-<br />

Mathis, 1997 ; Defleur et al., 1999 ; Garralda et Vandermeersch, 2000 ; Teilhol, 2002 ;<br />

Garralda et al., 2005 ; Frayer et al., 2006 ; Rosas et al., 2006 ; Verna, 2006 ; Orschiedt,<br />

2008 ; Karavanic et Patou-Mathis, 2009). Pour ceux qui ne possèdent que peu de vestiges<br />

235


Le cannibalisme<br />

avec des modifications anthropiques à leur surface (par exemple Combe-Grenal, La<br />

Quina, La Chaise abri Suard), l’hypothèse du cannibalisme est avancée au même titre<br />

que celle d’un traitement des corps avec décharnement sans consommation, tel qu’un<br />

traitement funéraire secondaire (Duday et al., 1990 ; Duday, 2009).<br />

Le site de Krapina en Croatie, daté d’environ 130 000 ans BP (Rink et al., 1995), a<br />

livré plus de 900 restes humains dont beaucoup présentent des modifications de surface.<br />

Depuis la première publication par Gorjanović-Kramberger (1906) suggérant du<br />

cannibalisme, aucun consensus n’existe au sein de la communauté scientifique quant à<br />

ce cas, puisque certains y voient de l’anthropophagie (e.g. Ullrich, 1986 ; Patou-Mathis,<br />

1997) tandis que d’autres proposent des hypothèses de gestes funéraires avec<br />

décharnement des corps (Trinkaus, 1985 ; Russell, 1987a et b ; Orschiedt, 2008).<br />

Dernièrement, des études sur le crâne de Krapina 3 qui présente des stries inusuelles<br />

sur le frontal, vont dans le sens d’une pratique rituelle (Frayer et al., 2006 ; Orschiedt,<br />

2008). Il est cependant difficile de remettre en question l’hypothèse de la pratique du<br />

cannibalisme sur la base d’une seule pièce, aussi importante soit elle, quand<br />

l’assemblage en possède près d’un millier. La validité de l’hypothèse du cannibalisme à<br />

Krapina sera discutée dans la suite de ce travail.<br />

Mis à part Krapina et le site des Pradelles pour lequel l’hypothèse du<br />

cannibalisme est suggérée suite aux récentes découvertes (Maureille et al., 2007b,<br />

2010b), deux autres sites moustériens livrent des restes humains dont l’accumulation est<br />

probablement liée à des pratiques anthropophages : Moula-Guercy (Defleur et al., 1993a,<br />

1999) et El Sidrón (Rosas et al., 2006).<br />

Sur le site de Moula-Guercy en Ardèche ont été entreprises des fouilles entre 1975<br />

et 1982 par Payen, puis entre 1992 et 2002 par Defleur. Ce dernier à étudié les 78 restes<br />

humains, appartenant à un minimum de six individus, provenant de la couche XV, de<br />

l’Éémien (Defleur et al., 2001) et mélangés à du matériel lithique et faunique. Grâce à<br />

l’étude comparée des stries de découpe et de la fracturation osseuse des Hommes et des<br />

Cerfs du même site, Defleur et collaborateurs (1993a, 1999) ont mis en évidence que le<br />

traitement des corps des Néandertaliens à Moula-Guercy relevait du cannibalisme.<br />

Environ 1600 restes humains correspondant au minimum à huit individus ont été<br />

mis au jour depuis 2000, sur une surface de 6 m², dans le site d’El Sidrón, appartenant à<br />

un karst de la région des Asturies en Espagne. L’occupation humaine remonterait aux<br />

environs de 40 000 ans (Torres et al., 2010). Rosas et al. (2006) ont décrit la présence de<br />

traces de découpe et de fracturation anthropique sur os frais sur des restes osseux<br />

matures et immatures, mais très peu de détails sont aujourd’hui publiés. Les auteurs<br />

suggèrent une exploitation nutritive des corps qu’ils mettent en lien avec la présence<br />

d’indicateurs de stress (hypoplasies de l’émail dentaire), formulant ainsi l’hypothèse d’un<br />

cannibalisme de survie. Bien sûr, cette dernière assertion n’est en rien recevable car un<br />

stress apparu lors de l’enfance de l’individu ne permet pas de supposer une période de<br />

famine lors de sa mort. Pour ces deux derniers sites, trop peu de données ont été publiées<br />

à ce jour permettant d’en faire une étude critique.<br />

236


4. Réflexions méthodologiques<br />

Le cannibalisme<br />

Dans le but d’infirmer ou de confirmer la pratique du cannibalisme dans des<br />

assemblages archéologiques, un certain nombre de paramètres ont été définis et<br />

employés dans les études anthropologiques. Dès le 19 ème siècle, de Mortillet recensait six<br />

« arguments mis en avant par les partisans de l’anthropophagie préhistorique » (de<br />

Mortillet : 103) : la position non naturelle des os, leur proportion numérique, la présence<br />

d’os cassés, d’os striés et rayés, d’os travaillés et l’action du feu. Par la suite, quelques<br />

rares autres paramètres ont été proposés mais, parallèlement, de très complètes<br />

critiques en ont aussi été faites, principalement dans les travaux de White (1992 : 9-12)<br />

et de Boulestin (1999 : 222-230).<br />

Boulestin (1999 : 229-231) a établit une classification de ces paramètres, allant du<br />

plus pertinent au moins pertinent :<br />

les preuves :<br />

l’homme.<br />

- preuves directes : restes humains dans un coprolithe humain et mâchement par<br />

- preuves indirectes : cuisson (dont pot polish).<br />

les critères premiers :<br />

- critères de premier ordre ou majeur (exploitation fonctionnelle à but<br />

nutritionnel) : anomalies de représentation des éléments du squelette et/ou des<br />

différentes portions de ces éléments et fracturation d’origine humaine intentionnelle sur<br />

os frais.<br />

- critères de second ordre ou mineur : présence de trace de découpe<br />

les indices secondaires : restes humains retrouvés en position détritique avérée,<br />

excellente préservation des restes et présence d’ossements brûlés à l’état frais.<br />

Dans cette partie, nous rappelons l’historique de chacun de ces paramètres, selon<br />

l’ordre dans lequel ils seront employés dans la suite de ce travail, et émettons des<br />

réflexions les concernant. Sont ainsi présentés les différents travaux archéologiques<br />

employant ces arguments, qu’ils portent sur des périodes historiques ou préhistoriques.<br />

4.1. Position des os<br />

Cette donnée est employée depuis le 19 ème siècle pour discuter l’histoire<br />

taphonomique des restes humains, principalement dans le cas du cannibalisme (de<br />

Mortillet : 103). Une des indications en faveur du cannibalisme, et ce principalement<br />

pour les périodes préhistoriques, est la présence de vestiges humains épars, portant des<br />

stigmates d’une activité anthropique, mélangés avec ceux de la faune considérés comme<br />

237


Le cannibalisme<br />

des déchets alimentaires (Villa et al., 1986a ; Defleur et al., 1993a, 1999 ; Fernández-<br />

Jalvo et al., 1999b ; Maureille et al., 2010b).<br />

Mais l’utilisation de la position des os en tant qu’argument principal en faveur de<br />

cette pratique a aussi été critiquée (Brothwell, 1961 ; Boulestin, 1999 : 222). Il faut donc<br />

l’intégrer comme complément à la compréhension du fonctionnement du gisement et<br />

l’utiliser conjointement aux autres critères. La position des vestiges humains au sein<br />

d’un site est un élément permettant de discuter la fonction du site. Sa signification doit<br />

être interprétée au regard de cette fonction.<br />

4.2. Préservation des restes<br />

Certains auteurs ont décrit une bonne préservation des restes osseux humains<br />

résultant de cas de cannibalisme (Turner et Morris, 1970 ; Malville, 1989 ; Turner et<br />

Turner, 1992 ; White, 1992 : 120 ; Boulestin, 1999 : 148). Pour Knowles (1937 dans<br />

White, 1992), le fait d’expulser la graisse en faisant bouillir les os leur assurerait une<br />

bonne préservation car arrêterait ou ralentirait leur détérioration. De la même manière,<br />

Leroi-Gourhan (1964 : 50) avance comme raison l’enlèvement préalable des chairs avant<br />

l’enfouissement dans le sol. Les animaux nécrophages s’attaqueraient alors moins aux<br />

ossements car les chairs sont absentes, et risqueraient donc moins de les altérer.<br />

Cependant, les animaux, que cela soit les grands carnivores, les rongeurs ou les<br />

artiodactyles ayant une déficience en phosphore, rognent les os, même si ceux-ci sont<br />

dépourvus de chair, pour ingérer du calcium et du phosphore nécessaire à leur<br />

métabolisme (Sutcliffe, 1973 ; Grupe, 2007). Le décharnement préalable des éléments du<br />

squelette ne serait donc pas un frein au charognage. Selon Trinkaus (1985), la bonne<br />

préservation de parties fragiles du squelette et des restes immatures, par exemple à<br />

Krapina, serait due au fait qu’ils n’ont pas subit d’intense destruction : ce qui les aurait<br />

alors protégé est, d’après l’auteur, l’inhumation et non le décharnement. Des études sur<br />

un matériel actuel (en anthropologie judiciaire) pourraient permettre de déterminer la<br />

raison de la bonne préservation des restes dans ce type d’assemblage.<br />

Afin de quantifier et de discuter cet état de préservation des surfaces osseuses, la<br />

notion de weathering a été avancée. Selon Miller (1975 : 217), elle correspond aux « effets<br />

sur l’os de la saturation, de la dessiccation et des changements de température ». Ce terme<br />

a été traduit en français par "météorisation" par Boulestin (1999 : 45).<br />

4.3. Représentation squelettique<br />

La représentation squelettique permet d’accéder à la quantité de chaque élément<br />

du squelette sur le site, au moment de sa découverte.<br />

On peut la calculer via le NISP (Number of Identified Specimens) ou le NR<br />

(nombre de restes), mais le taux de fragmentation influence fortement les résultats<br />

238


Le cannibalisme<br />

(Lyman, 1994a ; Grayson et Frey, 2004 ; Knüsel et Outram, 2004). Par exemple, si un<br />

humérus est fracturé en dix morceaux, le NR des humérus sera de dix alors qu’il n’y a en<br />

réalité qu’un seul os. Afin de palier au mieux à ce problème est utilisé le NME (nombre<br />

minimum d’éléments) qui tend à réduire l’influence de la fragmentation. Dans cet<br />

exemple, nous ne comptabiliserions qu’un humérus. Ces paramètres sont présentés dans<br />

la partie IV chapitre 3.3. Nous pouvons alors comparer des séries avec des taux de<br />

fragmentation différents.<br />

En archéologie, la représentation squelettique peut être influencée, outre par les<br />

Hommes et les animaux, mais aussi par des phénomènes de conservation, de processus<br />

de formation des sites et de problèmes d’identification des restes (e.g. Lyman, 1984 ;<br />

Bunn et al., 1986 ; Metcalfe et Jones, 1988 ; Grayson, 1989 ; Cruz-Uribe, 1991 ; Lyman,<br />

1992 ; Marean et al., 1992 ; Bunn et Ezzo, 1993 ; Lyman, 1994b ; Blumenschine, 1995 ;<br />

Lupo, 1995 ; Bartram et Marean, 1999 ; Lupo, 2001).<br />

En effet, si seuls les éléments à forte densité osseuse sont conservés et que les<br />

éléments possédant beaucoup d’os spongieux sont en très faible nombre, nous pouvons<br />

soupçonner que la représentation osseuse est principalement due à un problème de<br />

conservation (acidité du sol, …).<br />

Dans le cas où nous n’avons pas comme configuration une forte représentation des<br />

éléments denses vis-à-vis des éléments spongieux, il est intéressant de déterminer la<br />

raison de cette représentation anatomique. En archéozoologie, l’étude de la<br />

représentation squelettique permet de discuter du mode de transport, de la question<br />

charognage versus chasse …. La représentation squelettique est alors mise en lien avec<br />

la valeur nutritive et/ou utilitaire des éléments, d’où l’élaboration d’indice d’utilité<br />

mesurant les différents types de production animale pour prédire l’abondance des<br />

éléments associé à différents types d’exploitation des carcasses (Binford, 1978 ; Marshall<br />

et Pilgram, 1991). Le plus couramment utilisé est le Modified General Utility Index<br />

(MGUI) (Binford, 1978 : 74) mesurant "l’utilité" comme étant la somme de la viande, de<br />

la moelle osseuse et de la graisse pour chaque partie anatomique. Cependant un tel<br />

indice n’a jamais été calculé pour l’Homme.<br />

En ce qui concerne la question du transport, connaître la quantité de chaque<br />

élément présent sur le site permet de savoir ce qui a été amené par les Hommes et donc<br />

ce qui a été laissé sur le site d’acquisition de la ressource (abattage, aven piège,<br />

collecte …) ou ce qui a par la suite été amené sur un autre site (de boucherie, de<br />

consommation …), et alors de discuter du comportement des Hommes face aux carcasses.<br />

En effet, lorsqu’un assemblage est dominé par les têtes et les membres, cela peut être dû<br />

au fait que ce sont les éléments avec un plus fort intérêt nutritif et donc les seuls<br />

amenés : c’est le schleep effect (Bunn et Ezzo, 1993 ; contra Binford, 1981 ; Marean et al.,<br />

1992 ; Blumenschine, 1995).<br />

Mais, dans les sites de cannibalisme de périodes assez récentes, (néolithique,<br />

historiques), la question du transport ne se pose que rarement. En effet, la boucherie des<br />

corps humains a en général lieu sur le site d’habitat et tous les éléments du squelette se<br />

239


Le cannibalisme<br />

retrouvent au même endroit. Une exception : le site LA4528 (Burnt Mesa, Nouveau<br />

Mexique), attribué à la période Late Piedra (900-950 après J.C.), où Flinn et al. (1976)<br />

décrivent une sous-représentation du tronc qu’ils interprètent comme une activité de<br />

boucherie à l’extérieur de la maison où ont été retrouvés les restes (les éléments du tronc<br />

n’y ayant pas été amenés).<br />

Dans des sites beaucoup plus anciens tels que Gran Dolina (Fernández-Jalvo et<br />

al., 1999b), Moula-Guercy (Defleur et al., 1993a, 1999), ou dans les gisements où ont<br />

aussi été mis au jour des restes de faune traités par l’Homme, il est important de se<br />

poser la question de la présence ou non d’une similarité des représentations osseuses<br />

homme/animal. Se pose alors la question du transport des carcasses humaines complètes<br />

ou partielles et de la similitude du traitement réservé à l’Homme et au gibier.<br />

4.4. Action du feu<br />

La présence de traces de feu sur les restes humains fait partie des indices de<br />

reconnaissance de consommation (Turner et Morris, 1970 ; Turner et Turner, 1992 ;<br />

Turner, 1993).<br />

Cependant, cette assertion doit être très nuancée. Les traces de brûlure ne<br />

peuvent à elles seules signifier une action humaine, des os pouvant avoir été brûlés<br />

accidentellement de par leur proximité avec un foyer ou un feu (Binford et Ho, 1985). Il<br />

faut donc mettre en évidence que les traces de brûlure sont dues à la cuisson de<br />

morceaux où existait encore de la chair autour de l’os. Si tel est le cas, l’hypothèse du<br />

cannibalisme est alors envisagée (Boulestin, 1999 ; Botella et al., 2000). Cependant, les<br />

résultats obtenus par Thurman et Willmore (1981) ainsi que ceux de Buikstra et Swegle<br />

(1989) portant sur la différenciation d’os brûlés frais avec ou sans leur chair ne sont pas<br />

réellement concluant (Lenorzer, 2006 : 149). La meilleure distinction se faisant entre les<br />

os brûlés secs et le os brûlés frais (Guillon, 1986 ; Buikstra et Swegle, 1989 ; Lenorzer,<br />

2006 : 149-152). En outre, selon Laloy (1980), une température de cuisson ne dépasse pas<br />

300°C. Or, l’os entouré de viande ne commence à brunir qu’à partir de 300°C. De ce fait,<br />

pour cet auteur, lorsque l’objectif est de consommer de la viande, l’os ainsi chauffé ne<br />

peut être différencié de l’os non chauffé.<br />

Ce n’est donc pas les traces d’os brûlés mais d’os bouillis qui seraient les meilleurs<br />

indicateurs de consommation. D’après les observations de Botella et al. (2000 : 141) sur<br />

des vestiges archéologiques et du matériel expérimental, des ossements qui ont été<br />

bouillis, avec ou non de la chair autour, présentent un aspect bien particulier : les os sont<br />

polis et jaunâtres. White (1992 : 120) considère d’ailleurs qu’un type de stigmate dû à la<br />

cuisson, le pot polish ("polissage par le pot"), observé sur les bords saillants de certains<br />

os est caractéristique du fait qu’ils ont séjourné dans une céramique contenant de l’eau<br />

bouillante et que c’est là un point majeur dans la démonstration du cannibalisme.<br />

240


4.5. Fracturation<br />

Le cannibalisme<br />

La fracturation des os, principalement des os longs, est considérée comme un des<br />

éléments principaux pour discuter de la consommation de la faune en archéozoologie<br />

(Binford, 1978). Par analogie, ce paramètre est prépondérant dans l’étude du<br />

cannibalisme, et ce, depuis le 19 ème siècle (de Mortillet ; Garrigou, 1867b). La<br />

fracturation des éléments osseux doit alors être liée à une exploitation fonctionnelle dans<br />

un but d’acquisition de la moelle osseuse et différents schémas de traitement peuvent<br />

être observés, principalement sur les restes infracrâniens. Ceux-ci ont fait l’objet d’une<br />

publication (<strong>Mussini</strong> et Boulestin, sous presse) reprise en partie ci-dessous :<br />

- La levée de l’échine. En boucherie animale, la levée de l’échine est assez<br />

répandue, que cela soit d’un point de vue archéologique, ethnologique ou historique (Hill,<br />

1979 ; Méchin, 1987). En ce qui concerne l’Homme, une des rares descriptions que nous<br />

possédons l’atteste chez les Asmat de Nouvelle-Guinée (Zegwaard, 1959). Elle consiste en<br />

la séparation de l’ensemble de la colonne vertébrale du reste du tronc.<br />

Archéologiquement, la technique de levée de l’échine laisse des modifications à la surface<br />

des vertèbres thoraciques, dont les processus transverses sont sectionnés, et l’on peut<br />

alors observer les signes d’une fracturation sur os frais (desquamation) et parfois des<br />

stries de découpe parallèles au bord de fracture. Les extrémités proximales des côtes<br />

(tête, col, tubercule) disparaissent aussi, sectionnées, brisées ou arrachées. On trouve<br />

une telle pratique sur le site néolithique rubané de Herxheim (Boulestin et al., 2009),<br />

dans l’assemblage mésolithique des Perrats à Agris (Boulestin, 1999 : 194) ou à Blackhoe<br />

Village (Utah, Étas-Unis), occupé entre 450 et 1100 après J.C. (Novak et Kollmann,<br />

2000).<br />

- La destruction des corps vertébraux. Dès les années 1970, Turner décrit l’absence<br />

de vertèbre ou tout au moins des corps vertébraux dans les sites Anasazi pour lesquels<br />

le cannibalisme est supposé (Turner et Morris, 1970). Il le définit par la suite comme<br />

critère pour reconnaître cette pratique (Turner et Turner, 1992, 1995). Ce schéma se<br />

retrouve effectivement dans la plupart des sites pour lequel elle est évoquée,<br />

principalement pour les vertèbres thoraciques et lombaires (Malville, 1989 ; White, 1992<br />

; Boulestin, 1999 : 194 ; Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; Cáceres et al., 2007). En<br />

boucherie animale, les corps vertébraux (dont la partie spongieuse étant riche en moelle<br />

rouge hématopoïétique : Manceron et al., 2003) sont écrasés et broyés, puis les fragments<br />

sont bouillis afin de récupérer la graisse qu’ils contiennent (Binford, 1978 : 32). Cette<br />

pratique, permettant de produire du bouillon gras, est bien connue en archéozoologie car<br />

elle est utilisée pour exploiter les ressources nutritives de la plupart, voire de la totalité,<br />

des os contenant de la moelle osseuse graisseuse ou hématopoïétique (Leechmann, 1951 ;<br />

Binford, 1978 : 158 ; Chomko et Gilbert, 1991). Le déficit des corps vertébraux dans les<br />

collections anthropologiques s’observe d’autant mieux lorsque l’assemblage est<br />

important. On peut alors noter un traitement différentiel entre les vertèbres cervicales,<br />

241


Le cannibalisme<br />

qui possèdent encore leur corps (moins riches en os spongieux), et celui des vertèbres<br />

thoraciques et lombaires (Pichardo et al., 2007).<br />

- Destruction des extrémités des grands os longs des membres. Le même but de<br />

récupération de la graisse par destruction de l’os spongieux explique le déficit des<br />

extrémités les plus volumineuses des os longs des membres (White, 1992 : 248 ; Bartram<br />

et Marean, 1999 ; Boulestin, 1999 : 204 et 211). C’est le cas bien entendu des têtes<br />

humérales et fémorales, particulièrement riches en moelle osseuse rouge (Netter, 1987 :<br />

132-133 ; Manceron et al., 2003 ; Pichardo et al., 2007), mais aussi des extrémités<br />

proximales et distales des tibias, distales des radius et proximales des ulnas, riches en<br />

moelle jaune graisseuse (Netter, 1987 : 132-133 ; Manceron et al., 2003).<br />

Les extrémités possédant moins d’os spongieux ne sont, quant à elles, que très peu<br />

fracturées, à l’instar des extrémités distales d’humérus et d’ulna ou proximales de<br />

radius.<br />

- Destruction des calcanéus. La plupart des fragments appartenant aux calcanéus<br />

présentent, à Mancos (White, 1992 : 273), à Agris (Boulestin, 1999 : 210) ou à Herxheim<br />

(Boulestin et al., 2009), un morphotype très spécifique qui s’explique par un traitement<br />

particulier de l’os spongieux. Celui-ci a entraîné une destruction de la partie la plus<br />

fragile et spongieuse. Les pièces ne conservent alors que la partie antérieure et dorsale<br />

de l’élément osseux, où se situent les surfaces articulaires. La conservation contraste<br />

avec celle des talus, souvent complets. Si un tel morphotype ne permet pas d’éliminer<br />

totalement des phénomènes naturels, il reste néanmoins très spécifique à la boucherie.<br />

- Fracturation différentielle des grands os longs selon leur module diaphysaire. Les<br />

os longs des membres possèdent une plus ou moins importante quantité de moelle<br />

osseuse en fonction de la taille de leur diaphyse. Cette moelle, contenue dans la cavité<br />

médullaire, est particulièrement intéressante d’un point de vue nutritif car riche en<br />

matière grasse. Elle est donc exploitée dans le cadre des pratiques alimentaires, comme<br />

le montrent les données ethnologiques et archéozoologiques (e.g. Binford, 1978 : 23 ;<br />

Marshall et Pilgram, 1991 ; Bartram et Marean, 1999 ; Outram, 2001 ; Lupo, 2006).<br />

Dans les assemblages fauniques exploités par l’Homme, on observe en conséquence une<br />

intense fracturation des os longs de gros modules (fémur, tibia, humérus), mais peu ou<br />

pas de fracturation des os longs de faible module (radius, ulna, fibula quand celle-ci<br />

existe). Ce même schéma, touchant les mêmes os, est retrouvé systématiquement dans<br />

les collections anthropologiques provenant des sites pour lesquels est proposée<br />

l’hypothèse du cannibalisme (e.g. Turner et Morris, 1970 ; Nass et Bellantoni, 1982 ;<br />

Villa et al., 1986a ; White, 1992 : 248 et 267 ; Boulestin, 1999 : 212 ; Defleur et al., 1999 ;<br />

Andrews et Fernández-Jalvo, 2003).<br />

- Traitement des métacarpiens, métatarsiens et phalanges. Les extrémités des<br />

membres, mains et pieds, ne sont pas épargnées lors de la consommation des corps<br />

humains. Dans les deux cas, un même schéma de traitement est retrouvé au sein<br />

d’assemblages résultant de pratiques cannibales. Les métacarpiens et métatarsiens<br />

livrant de la moelle osseuse jaune (Netter, 1987 : 132-133 ; Manceron et al., 2003), leurs<br />

deux extrémités sont assez régulièrement écrasées ou mâchonnées afin de la récupérer.<br />

242


Le cannibalisme<br />

De la même manière, les parties proximales des phalanges proximales des mains sont<br />

détruites. À l’opposé, les phalanges des pieds et les phalanges moyennes et distales des<br />

mains, moins riches en moelle, sont généralement retrouvées intactes. Boulestin (1999 :<br />

204 et 211 ; Boulestin et al., 2009) et White (1992 : 277) décrivent un tel schéma général<br />

dans les assemblages des Perrats, de Herxheim et de Mancos. DeGusta (1999, 2000)<br />

observe aussi des extrémités de phalanges écrasées sur les sites de Navatu et à Vunda<br />

aux îles Fidji. Sur le gisement de Gough’s Cave (Grande-Bretagne, environ 14 700 cal<br />

BP), tous les métatarsiens sont écrasés aux extrémités et certains métacarpiens et<br />

métatarsiens présentent des traces de dents humaines (Andrews et Fernández-Jalvo,<br />

2003).<br />

Tous ces "schémas" de fracturation concernent le squelette infracrânien. En effet<br />

la fracturation de la boîte crânienne dans le but de récupérer le cerveau est loin d’être<br />

systématique dans les sites de cannibalisme. Nous pouvons toutefois observer des<br />

"coupes crâniennes" sur les sites d’Herxheim (Boulestin et al., 2009), de Gough’s Cave<br />

(Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; Bello et al., 2011b) ou d’El Mirador (Cáceres et al.,<br />

2007) qui sont associées à des pratiques cannibales. Mais on en retrouve aussi sur des<br />

sites où le cannibalisme n’est pas avéré, comme par exemple sur le gisement<br />

Paléolithique supérieur du Placard (Le Mort et Gambier, 1991, 1992) ou sur certains<br />

sites néolithiques (Botella et al., 2000 : 91).<br />

Les mandibules étant assez pauvres en valeur nutritionnelle, elles ne sont que<br />

peu fracturées dans le cas de pratiques cannibales (White, 1992 : 207 ; Boulestin, 1999 :<br />

188). Mais celles qui ont été brisées à l’état frais, présentent pour la plupart des bords de<br />

fractures transversaux au corps mandibulaire, souvent au niveau de la symphyse, ainsi<br />

que de la desquamation (White, 1992 : 195 ; Boulestin, 1999 : 187 ; Cáceres et al., 2007).<br />

La fracturation crânienne peut donc être un élément supplémentaire dans la<br />

compréhension du traitement du cadavre lié au cannibalisme, mais son observation n’est<br />

pas suffisante pour en proposer l’hypothèse.<br />

4.6. Stries de découpe<br />

Les stries de découpe laissées à la surface des os sont, depuis toujours, un des<br />

arguments majeurs avancé pour discuter du cannibalisme, au même titre que la<br />

fracturation des os (de Mortillet). Cependant, alors que certains schémas particuliers de<br />

fracturation ne semblent pas pouvoir s’expliquer autrement que par la consommation<br />

des corps (cf supra), la découpe d’un cadavre peut aussi suggérer des gestes funéraires<br />

s’inscrivant dans une pratique de type secondaire (Duday, 2009). C’est le cas par<br />

exemple de la découpe des corps à Taforalt, principalement du démembrement et des<br />

décollations, associée dans ce cas à une coloration des os à l’ocre postérieure à la découpe<br />

(Mariotti et al., 2009 ; Belcastro et al., 2010).<br />

243


Le cannibalisme<br />

Lors de la consommation d’un corps, sa découpe est le premier stade du<br />

traitement. Elle se traduit par plusieurs phases (Botella et al., 2000).<br />

La première étape peut être l’écorchement, appelé communément dépouillement<br />

en boucherie animale. Elle consiste à enlever la peau et se fait par des incisions<br />

longitudinales le long du tronc en face antérieure et le long des membres. Les stigmates<br />

laissés sur les os du squelette infracrânien sont rares car la peau est assez facile à<br />

enlever. Dans le cas du crâne, l’écorchement souvent pratiqué correspond au scalp et<br />

laisse de nombreuses stries sur la voûte (e.g. Hamperl, 1967 ; White, 1986 ; Bueschgen et<br />

Case, 1996 ; White et al., 2003 ; Toyne 2011).<br />

L’étape de l’éviscération peut se faire sans employer d’outil. Cependant, si l’on en<br />

utilise, cela peut laisser des stigmates à l’intérieur de la cage thoracique, donc sur la face<br />

antérieure des vertèbres et la face interne des côtes.<br />

Les corps peuvent être démembrés (désarticulés) ce qui peut ainsi faciliter le<br />

décharnement. Sont alors séparés différents segments anatomiques : tête, tronc,<br />

membres supérieurs, membres inférieurs en coupant les parties molles au niveau des<br />

articulations. On observe des incisions au niveau des articulations, généralement courtes<br />

et transversales.<br />

Vient le décharnement ou décarnisation, où l’objectif principal est de retirer les<br />

chairs, les masses musculaires. Les stries laissées à la surface des os sont situées<br />

généralement au niveau des insertions musculaires et/ou de leurs aponévroses et sont<br />

alors transversales à celles-ci. L’action consistant à prélever les masses musculaires sur<br />

les os longs ou les os plats (comme par exemple la scapula) et communément appelée<br />

"levée de filet", peut laisser des séries de stries disposées en échelon le long d’un même<br />

axe, courtes, parallèles et assez nombreuses.<br />

Avant que les os ne soient fracturés pour récupérer la moelle osseuse, ceux-ci<br />

peuvent être raclés pour enlever le périoste, ce qui facilite la fracturation. Les stries sont<br />

alors nombreuses, assez longues et parallèles.<br />

Si ces étapes sont relativement constantes dans le traitement de la faune (e.g.<br />

Binford, 1978), elles ne semblent pas systématiques chez l’Homme (Botella et al., 2000).<br />

De plus, si le cannibalisme se borne à la consommation d’un organe, par exemple le cœur<br />

ou le cerveau, le reste du corps ne subira pas d’autre traitement.<br />

4.7. Traces de mâchement et de rongement<br />

Dès 1924, Astres (dans Boulestin, 1999 : 219) propose, comme nouvelle preuve de<br />

cannibalisme en archéologie, les traces de mastication par l’homme sur des ossements<br />

humains. En effet, dans certain cas de consommation, des éléments du corps,<br />

généralement des membres, des mains et des pieds, peuvent être rongés. Des traces de<br />

dents sont donc observables à la surface des os (Boulestin, 1999 ; Andrews et Fernández-<br />

Jalvo, 2003 ; Cáceres et al., 2007 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011). C’est le cas des<br />

244


Le cannibalisme<br />

métacarpes, métatarses et phalanges (cf. p.241). En effet, ces éléments contiennent de la<br />

moelle osseuse graisseuse et sont donc des éléments à intérêt nutritif.<br />

Le problème majeur dans l’identification de ce type de stigmates, est de pouvoir<br />

distinguer les traces de dents humaines de traces de dents laissées par d’autres<br />

carnivores. Certaines études ont été menées dans ce sens (Andrews et Fernández-Jalvo,<br />

1997 ; Saladié, 2009 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011) et seront détaillées par la suite<br />

(cf. p.274).<br />

Sur les sites donnés en exemple, l’hypothèse que ces traces de dent aient été<br />

laissées par l’Homme se fait principalement par l’absence de toute trace de charognage<br />

par des carnivores nécrophages et par la nature du site. Il semble alors peu probable que<br />

ces carnivores ne se soient attaqués qu’aux métatarses, métacarpes et phalanges<br />

proximales au sein de tout un assemblage.<br />

Dans le cas où les traces de dents humaines sont très fortement suspectées, cela<br />

constitue un des arguments principaux en faveur du cannibalisme, à savoir une preuve<br />

directe d’après la terminologie de Boulestin (1999 : 229).<br />

4.8. Comparaison avec la faune<br />

Depuis le 19 ème siècle, l’anthropophagie est argumentée par le fait que les vestiges<br />

humains sur certains sites présentent des stigmates de boucherie semblables à ceux que<br />

l’on retrouve dans la boucherie animale et qu’ils sont retrouvés mélangés avec les<br />

vestiges de faune au sein d’un site. Ce n’est qu’en 1986 que Villa (Villa et al., 1986a et b ;<br />

Villa et Courtin, 1991) propose que cette similarité soit un des arguments les plus forts<br />

en faveur du cannibalisme et ce principalement lorsque les traitements Homme-Faune<br />

sont identiques au sein d’un même gisement. On peut en effet à juste titre supposer que<br />

ce sont les mêmes groupes qui ont pratiqué ces boucheries humaines et animales et que<br />

dans le cas d’un traitement similaire, nous pouvons proposer que l’objectif est le même, à<br />

savoir la consommation.<br />

Les gisements paléolithiques se prêtent à cette comparaison du fait du mélange<br />

très fréquent des restes humains et animaux. Dans certains cas, comme pour la Baume<br />

Moula-Gercy, Krapina, Gran-Dolina, cet élément de l’analyse plaide pour l’hypothèse du<br />

cannibalisme (Gorjanović-Kramberger, 1906 ; Defleur et al., 1999 ; Fernández-Jalvo et<br />

al., 1999b). Dans d’autres, tels que Combe-Grenal, cela est beaucoup plus complexe<br />

(Garralda et Vandermeersch, 2000). Enfin, pour le Paléolithique moyen, en dehors des<br />

sépultures primaires et de quelques potentielles sépultures secondaires (<strong>Mussini</strong> et<br />

Maureille, accepté), les restes humains sont retrouvés épars dans la faune sans pour<br />

autant que l’hypothèse du cannibalisme ne soit avancée.<br />

Une telle comparaison a aussi été menée dans des gisements plus récents tel que<br />

sur le site de Richard (Ohio), occupé il y a environ 690 à 660 ans BP (Edgar et Sciulli,<br />

2006). Cependant, dans ce dernier cas, la comparaison du traitement Homme-Cerf<br />

semble montrer une surexploitation de l’Homme vis-à-vis du Cerf, les gestes portés aux<br />

245


Le cannibalisme<br />

défunts ne seraient alors pas, ou tout au moins pas uniquement, destiné à acquérir des<br />

ressources nutritives.<br />

246


Un aspect taphonomique<br />

« Cependant, tel il est, tel ce corps nous racontera sa propre histoire. »<br />

Jules Verne<br />

Partie IV :<br />

Un aspect de l’histoire<br />

taphonomique des vestiges<br />

247


1. Définitions et état de l’art aux Pradelles<br />

1.1. Définitions<br />

1.1.1. Taphonomie<br />

Un aspect taphonomique<br />

Le terme "taphonomie" est ici employé dans son sens premier, à savoir celui défini<br />

par Efremov (1940 : 85) «The study of the transition (in all details) of animal remains<br />

from the biosphere into the lithosphere, i.e., the study of a process in the upshot of of<br />

which the organisms pass out the different parts of the biosphere and, being fossilized,<br />

become part of the lithosphere.»<br />

C’est dans ce sens qu’il est utilisé par les archéozoologues qui emploient ce terme<br />

aussi bien pour étudier les atteintes anthropiques que celles dues aux carnivores ou aux<br />

processus naturels (sédimentaires, fluviatiles, chimiques, …) : « Taphonomy is generally<br />

construed as focusing on the postmortem, pre-, and post-burial histories of faunal<br />

remains » (Lyman, 1994a : 3). De la même manière, quasiment tous les anthropologues<br />

désignent ces types de modifications sur les restes humains comme étant des atteintes<br />

taphonomiques (e.g. Turner, 1993 ; Turner et al., 1993 ; Andrews et Fernández-Jalvo,<br />

1997 ; DeGusta, 1999 ; Fernández-Jalvo et al., 1999b ; Cáceres et al., 2007).<br />

Seuls les anthropologues français apportent au terme "taphonomie", depuis les<br />

années 1980, une signification restreinte, plus conforme à son étymologie (du grec<br />

τάφοσ : sépulture, enfouissement et νóμοσ : coutume, loi). Ainsi, selon Duday et<br />

collaborateurs (1990 : 30) : « Les phénomènes taphonomiques ne résultent que des<br />

conditions diverses de la décomposition des corps et de l’intervention d’agents naturels<br />

dans la tombe (érosion, concrétion, altération physico-chimiques, activités des micro-<br />

organismes et des animaux fouisseurs …) ». Mais Boulestin (1999 : 4) souligne la<br />

nécessité pour l’anthropologie française d’accorder au même mot les mêmes définitions<br />

que la communauté scientifique internationale. En accord avec cette remarque, nous<br />

utiliserons pour la suite de cette étude le terme "taphonomie" aussi bien pour l’étude des<br />

modifications d’origine anthropique pré et post-enfouissement que pour celles d’origine<br />

naturelle ou animale.<br />

La taphonomie vise alors à mettre "en évidence des facteurs qui ont contrôlé<br />

l’accumulation et la conservation des restes osseux" (Costamagno, 1999 : 40). Grâce<br />

principalement à l’étude des traces observables à la surface des os, les archéozoologues<br />

reconstituent donc l’histoire taphonomique des assemblages osseux pour déterminer leur<br />

processus de formation (Lyman, 1994a). Est alors décrit et quantifié l’impact des<br />

différents agents biologiques (Homme, carnivores, rongeurs, racines, piétinement …) et<br />

non biologiques (météorisation, gélifraction, abrasion, chute de blocs …) qui ont affecté<br />

les restes osseux.<br />

248


Un aspect taphonomique<br />

Dans le cas qui nous préoccupe, à savoir tester l’hypothèse du cannibalisme aux<br />

Pradelles, l’étude de cet aspect de l’histoire taphonomique des restes humains permettra<br />

de déterminer si l’origine de leur accumulation est humaine et si elle valide cette<br />

hypothèse, ainsi que c’est le cas dans plusieurs gisement préhistoriques et historiques<br />

(Villa et al., 1986a et b ; White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Defleur, 1999 ; DeGusta, 1999,<br />

2000 ; Fernández-Jalvo et al., 1999b ; Turner et Turner, 1999 ; Botella et al., 2000 ;<br />

Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; Cáceres et al., 2007 ; Boulestin et al., 2009). En<br />

effet, le cannibalisme a été démontré archéologiquement grâce aux critères présentés<br />

dans la partie précédente (partie III) et mis en place suite à différents travaux princeps<br />

basés sur la taphonomie des restes osseux (e.g. Turner, 1983 ; Villa et al., 1986a et b ;<br />

White, 1992 ; Boulestin, 1999). L’utilisation de cette discipline est donc primordiale pour<br />

comprendre le traitement de certains morts par les Néandertaliens des Pradelles, mais<br />

aussi pour déterminer l’impact qu’a eu le charognage des corps par les carnivores.<br />

1.1.2. Gestes et comportements mortuaires<br />

"Mortuaire" (adj. du bas latin mortuarius, Larousse) : Qui concerne les morts ou<br />

les formalités, les cérémonies.<br />

Tout geste envers les morts peut donc être qualifié de mortuaire, ce qui est le cas<br />

des comportements impliquant un décharnement des corps mais aussi une fracturation<br />

des os. Nous emploieront donc le terme "mortuaire" dans ce sens.<br />

Cependant, en fonction de la problématique qui nous occupe, nous ne pouvons<br />

discuter de pratique qui suppose une récurrence des gestes. C’est pourquoi, nous ne<br />

parlerons pas de "pratique" mais de "geste", "comportement" ou "traitement" mortuaire.<br />

1.2. État de l’art aux Pradelles<br />

C’est en 1980 que B. Vandermeersch signale pour la première fois des « coups de<br />

silex » sur un reste humain découvert aux Pradelles, sans toutefois préciser de quelle<br />

pièce il s’agit (1980 : 303). Par la suite, une seule pièce a été présentée comme portant<br />

des stries de découpe, nous savons donc que B. Vandermeersch faisait allusion à un<br />

fragment de calotte humaine découvert le 22 octobre 1967 par F. Poplin (Guillien, 1968).<br />

Cette calotte est étudiée par Le Mort (1981 : 77) dans le cadre de son doctorat<br />

(voir aussi Le Mort, 1987, 1988a et b). Elle fait une description complète et détaillée des<br />

stries de découpe qu’elle observe à la surface de cet arrière-crâne. Elle en conclut que les<br />

muscles de la nuque ont probablement été sectionnés et que le pariétal droit semble<br />

avoir été gratté. Ce serait donc des traces de décarnisation. Elle propose par la suite<br />

deux hypothèses pour expliquer la présence de ces stries : soit une pratique funéraire de<br />

type inhumation en deux temps soit une pratique anthropophagique (Le Mort, 1987).<br />

249


Un aspect taphonomique<br />

Elle souligne néanmoins le fait qu’on ne puisse trancher en faveur de l’une ou de l’autre<br />

des hypothèses en raison de "l’absence d’autres documents" (Le Mort, 1987 : 156), cette<br />

pièce étant à l’époque la seule de la collection où sont décrites des modifications<br />

anthropiques. Garralda et collaborateurs (2005) publient par la suite des photographies<br />

prises au microscope électronique à balayage de la région nuchale de l’arrière-crâne. Ils<br />

avancent d’autres hypothèses : il pourrait s’agir de manipulations sans intention précise<br />

ou avec des raisons actuellement inconnues.<br />

Depuis la reprise des fouilles en 2001, Maureille et al. (2007b, 2010b) ont eux<br />

aussi observé la présence de stries de découpe et d’autres stigmates d’origine<br />

anthropique (fracturation sur os frais avec point d’impact) sur un certain nombre de<br />

pièces mises au jour durant les dernières campagnes de fouilles. La présence d’activité<br />

de découpe et de fracturation des corps, parallèlement à de la boucherie à but<br />

alimentaire sur la faune, a permis de se poser la question d’une exploitation<br />

fonctionnelle des corps humains compatible avec l’acquisition de ressources alimentaires,<br />

et donc de proposer l’hypothèse d’un cannibalisme aux Pradelles.<br />

250


2. Matériel de comparaison<br />

Un aspect taphonomique<br />

La liste des restes humains des Pradelles étudiés dans cette partie est présentée<br />

en annexe 7.<br />

L’hypothèse de départ pour expliquer la présence de stigmates anthropiques sur<br />

les restes humains des Pradelles étant le cannibalisme (Maureille et al., 2007b., 2010b),<br />

nous avons voulu la tester en comparant les stigmates observés sur ces vestiges avec<br />

ceux provenant d’assemblages issus de probables pratiques cannibales (Gran Dolina,<br />

Krapina, Les Perrats, El Mirador et los Mancos : figure 116), et avec la faune des<br />

Pradelles, méthode développée par Villa et al. (1986a et b).<br />

Afin de déterminer la raison de la fracturation et de la représentation<br />

anatomique, nous avons choisi de confronter nos données avec celles issues<br />

d’assemblages dont la fracturation et la représentation des os sont dues à un choix<br />

principalement anthropique (les sites de cannibalisme) et avec celles issues de sites où<br />

seuls des phénomènes non biologiques sont intervenus pour expliquer ces deux variables<br />

(le Tumulus des Sables et l’hypogée II des Mournouards : figure 116). Dans le cas du<br />

Tumulus des Sables, la fragmentation ainsi que la préservation et la représentation<br />

squelettique sont imputables à la pression sédimentaire et la densité des os. Dans le cas<br />

de l’Hypogée des Mournouards, seul le phénomène de conservation différentielle,<br />

conséquence des différences de densité des éléments, est entré en jeu.<br />

Enfin, dans le but d’intégrer les résultats obtenus aux Pradelles dans un contexte<br />

plus large, à savoir le monde moustérien européen, nous avons étudié des collections<br />

provenant d’autres gisements moustériens où des traces d’activités anthropiques avaient<br />

été mises en évidence (La Quina, La Chaise Abri Suard, Combe-Grenal et Krapina :<br />

figure 116). Les observations ainsi faites ont été comparées avec celles provenant de la<br />

collection des Pradelles.<br />

251


2.1. Sites de cannibalisme<br />

Figure 116 : Sites de comparaison européens.<br />

2.1.1. Gran Dolina (Sierra de Atapuerca, Espagne)<br />

Un aspect taphonomique<br />

Au sein de la Sierra de Atapuerca, près de Burgos en Espagne, quatre gisements<br />

archéologiques livrant des vestiges humains ont été reconnus et fouillés. Parmi eux,<br />

Gran Dolina, où la couche Aurora TD6 datée de 780 000 ans BP (Parés et Pérez-<br />

Gonzáles, 1999) a livré des restes humains identifiés comme Homo antecessor.<br />

Les restes de six individus ont ainsi été mis au jour sur une aire de fouille de 7m²<br />

et 30 cm d’épaisseur, épars et mélangés avec des restes de faune et des vestiges<br />

lithiques. Le site correspondrait à un camp de base où les Hominidés auraient amené des<br />

carcasses entières de faune (Saladié et al., 2011). Fernández-Jalvo et al. (1999b) et Diez<br />

et al. (1999) ont identifié de nombreux stigmates anthropiques résultant d’activités de<br />

consommation, sur les restes humains et sur les restes de faune. À l’inverse de Carbonell<br />

et al. (2010) qui interprètent la consommation des Hommes comme culturelle,<br />

Fernández-Jalvo et al. (1999b) considèrent qu’il n’existe pas d’évidence d’une pratique<br />

rituelle et parle plutôt de "cannibalisme gastronomique".<br />

252


2.1.2. Les Perrats (Agris, Charente)<br />

Un aspect taphonomique<br />

Le site, localisé sur la commune d’Agris (Charente) au nord-est d’Angoulême, a<br />

été découvert en 1981 et est surtout connu pour la mise au jour d’un casque celtique daté<br />

du 4 e siècle avant J.C (Eluère et al., 1987).<br />

De nombreux autres niveaux d’occupation (mésolithique, néolithique, Âge du<br />

Bronze, 2 ème Âge du Fer, gallo-romain et médiéval) ont été mis au jour agrémentant une<br />

archéo-stratigraphie qui s’étend sur plus de 8000 ans. Les fouilles ont tout d’abord été<br />

menées entre 1981 à 1994 à l’intérieur de la grotte par J. Gomez de Soto, puis elles ont<br />

été reprises entre 2002 et 2008 afin d’étudier la zone d’effondrement du porche ainsi que<br />

la zone située en avant de ce porche, sous la direction de B. Boulestin. La salle<br />

principale, mesurant 27 mètres de long, donne naissance à un réseau de galeries<br />

atteignant une longueur totale de 300 m (Boulestin, 1999).<br />

Dans ce travail nous nous sommes intéressée au complexe 1150, c’est-à-dire à<br />

l’occupation mésolithique, circonscrite à la zone du porche de la grotte sur une vingtaine<br />

de mètres carrés. Il semblerait que ce complexe soit remanié et il s’agirait donc d’un<br />

secteur où les os seraient en position secondaire. La fréquentation du site par les<br />

mésolithiques daterait du dernier tiers du 8 ème millénaire avant J.-C. (Boulestin, 2010).<br />

L’étude de l’assemblage humain découvert entre 1981 et 1994 a été réalisée de<br />

manière exhaustive par Boulestin (1999). Cet assemblage se compose de 554 restes<br />

humains, correspondant à un minimum de huit individus : cinq adultes et trois enfants.<br />

Ils ont été découverts mélangés à des vestiges de faune, principalement du chevreuil, et<br />

à des artefacts lithiques. Une grande partie d’entre eux portent à leur surface des indices<br />

d’une fracturation intentionnelle ainsi que d’une découpe étendue des masses<br />

musculaires. Les modifications anthropiques pouvant s’inscrire dans le cadre d’un<br />

processus d’exploitation fonctionnelle des corps compatible avec l’acquisition de<br />

nourriture, Boulestin (1999) propose donc l’hypothèse d’une pratique du cannibalisme<br />

aux Perrats. Il est, par ailleurs, très probable qu’une partie des traces de rongement<br />

observées sur certains restes osseux soit le témoignage direct d’une consommation de<br />

l’Homme par l’Homme (Boulestin, 1999 : 171).<br />

2.1.3. El Mirador (Sierra de Atapuerca, Espagne)<br />

Tout comme Gran Dolina, le gisement d’El Mirador se situe dans le complexe de<br />

sites de la Sierra de Atapuerca, près de Burgos dans le nord-ouest de l’Espagne. Cinq<br />

niveaux ont été datés de l’ Âge du Bronze, la couche livrant les restes humains a été daté<br />

entre 4400 et 4100 BP, datation calibrée (Cáceres et al., 2007).<br />

Les vestiges humains viennent principalement du niveau MIR4 (NR = 97) sur une<br />

petite surface fouillée de 40x25x10 cm. Sept restes humains proviennent de la couche<br />

MIR2 et deux de la couche MIR3. La localisation de ces vestiges au sein de ces deux<br />

253


Un aspect taphonomique<br />

couches est due aux perturbations par les lièvres. L’ensemble des restes humains<br />

correspond à un minimum de six individus (Cáceres et al., 2007).<br />

Cáceres et al. (2007) ont mis en évidence sur les ossements des stigmates de<br />

démembrement, décharnement, fracturation anthropique, cuisson et consommation<br />

(traces de dents humaines). Ils ont donc interprété l’assemblage comme résultant de<br />

cannibalisme "gastronomique", aucun comportement symbolique n’ayant été mis en<br />

évidence.<br />

2.1.4. Mancos Canyon 5MTUMR-2346 (Colorado, États-Unis)<br />

Le gisement de Mancos Canyon 5MTUMR-2346 se situe dans le sud-ouest du<br />

Colorado, au sud du Mesa Verde National Park. Il a été fouillé à partir de 1973.<br />

L’occupation humaine par les Anasazi remonte à la première moitié du 12 ème siècle après<br />

J.C., correspondant à la période Pueblo III.<br />

Un minimum de 29 individus, hommes, femmes et enfants, ont été mis au jour<br />

sur le sol de ce pueblo. White a réalisé une étude exhaustive des vestiges humains et a<br />

décrit un grand nombre de modifications de surface anthropique liés à la découpe, la<br />

fracturation et la cuisson (White, 1992). Il a alors mis en évidence que ces restes<br />

résultent de la consommation des corps par l’Homme.<br />

2.2. Série moustériennes<br />

2.2.1. Krapina (Croatie)<br />

Découvert en 1895 sur la colline de Hušnjakovo, au nord de la Croatie, l’abri-sous<br />

roche de Krapina fut fouillé entre 1899 et 1905 par Gorjanović-Kramberger (1906). Lors<br />

de la fouille, D. Gorjanović-Kramberger suit les couches stratigraphiques et note<br />

l’emplacement de chaque pièce archéologique. La stratigraphie est alors découpée en<br />

neuf niveaux dont les niveaux 3 et 4 appelés « zona s Homo » livrant la majorité des<br />

restes humains mélangés à de la faune et à de l’outillage lithique. Cependant, quelques<br />

restes humains dont Krapina 1 et Krapina 11, ont été mis au jour dans le niveau 8. La<br />

présence de vestiges lithiques, de foyers et de restes de boucherie à travers l’ensemble de<br />

la séquence plaide pour une occupation "continue" du site. D’après Rink et al.<br />

(1995), l’occupation serait alors assez brève dans le temps car des datations par ESR et<br />

U/Th, à la base et au sommet de la séquence, donnent des dates assez proches aux<br />

environs de 130 000 ans BP.<br />

La collection de Krapina se compose de plus de 900 vestiges humains, matures et<br />

immatures, ce qui en fait une des plus importantes collections de restes néandertaliens<br />

découverte à ce jour. Le nombre minimum d’individus serait de 75 à 82 d’après les dents<br />

pour Wolpoff (1979), dont environ 43 adolescents et adultes (Trinkaus, 1985).<br />

254


Un aspect taphonomique<br />

Bocquet-Appel et Arsuaga (1999) se sont penchés sur le profil de mortalité obtenu<br />

à partir de cette collection. Ils émettent l’hypothèse d’une accumulation de type<br />

catastrophique non attrionnelle pouvant être causée par une sévère fluctuation<br />

environnementale. Cependant, nous tenons à rester très prudente quant à ces résultats,<br />

certains problèmes méthodologiques pouvant être soulevés (e.g. le calcul du nombre<br />

minimum d’individus ainsi que la répartition par classe d’âge).<br />

Afin d’expliquer l’importante fragmentation des restes, de même que la présence<br />

de traces de découpe et de brûlure, des auteurs, Gorjanović-Kramberger le premier, ont<br />

suggéré des pratiques cannibales (e.g. Gorjanović-Kramberger, 1906 ; Hrdlička, 1930 ;<br />

Vallois, 1961 ; Ullrich, 1982, 1986 ; Patou-Mathis, 1997). Cette interprétation fut<br />

longtemps partagée par une majorité de la communauté scientifique. Mais depuis les<br />

années 1980, elle a été mise en doute (Trinkaus, 1985 ; Frayer et al., 2006 ; Orschiedt,<br />

2008) voire réfutée par Russell (1987a et b), préférant l’hypothèse d’une inhumation<br />

secondaire naturelle ou anthropique.<br />

Suite à nos propres observations portant sur la collection de Krapina, nous<br />

pouvons mettre en évidence des schémas de traitement qui correspondent à une<br />

exploitation fonctionnelle des corps à visée nutritive (levée de l’échine, destruction<br />

différentielle des diaphyses d’os longs, de leurs extrémités et des vertèbres … : <strong>Mussini</strong><br />

et Boulestin, sous presse). Pour la suite de ce travail, nous intègrerons donc l’assemblage<br />

de Krapina aussi bien dans les comparaisons sur le traitement des corps au moustérien<br />

que sur celui résultant de possibles pratiques cannibales.<br />

2.2.2. Combe-Grenal (Domme, Dordogne)<br />

Le gisement de Combe-Grenal est une grotte qui se situe dans une petite vallée à<br />

l’est de Domme (24), près de la vallée de la Dordogne. Le gisement fut découvert en 1816<br />

par F. Jouannet. Des fouilles y ont été conduites en 1930 par D. et E. Peyrony, puis<br />

entre 1953 et 1965 par F. Bordes. Trois unités principales ont été distinguées par<br />

F. Bordes et collaborateurs (1966) : les couches 64 à 56 livrant une « industrie<br />

acheuléenne » et formées à la fin du stade isotopique 6 ; les couches 55 à 36 livrant du<br />

Moustérien typique (sauf la couche 38 avec du Moustérien à denticulés) et formées<br />

durant le stade isotopique 5 ; les couches 35 à 1 formées pendant les stades isotopiques 4<br />

et 3 et dans lesquelles ont été identifiés différents faciès du Moustérien.<br />

Des restes humains ont été découverts dans les niveaux moustériens (Garralda et<br />

Vandermeersch, 2000), principalement dans le niveau 25, aussi appelé couche N par<br />

F. Bordes, qui a livré 25 fragments osseux et dentaires humains. Les vestiges humains<br />

qui ont conservé leurs références (N = 16) ont été découverts épars et mélangés avec des<br />

outils et de la faune. Le niveau 25, ainsi que les niveaux 24 et 23, appartiennent à une<br />

phase attribuée à un climat très froid et sec. Le Renne y est dominant et l’industrie est<br />

moustérienne de type Quina. D’après Guadelli et Laville (1990) qui ont établit des<br />

phases chronologiques sur les données sédimentologiques et palynologiques, les niveaux<br />

255


Un aspect taphonomique<br />

35 à 22 sont attribués au stade isotopique 4, entre 75 000 et 65 000 ans BP. Le spectre<br />

faunique correspond à une nette dégradation thermique accompagnée d’une<br />

augmentation de la sécheresse (Guadelli et Laville, 1990).<br />

En 1989, Le Mort publie une étude portant sur les traces de décharnement<br />

présentes sur quelques restes humains de Combe-Grenal (Le Mort, 1989). Elle compare<br />

ainsi les traces laissées sur trois fragments de mandibule et une portion distale<br />

d’humérus (Combe-Grenal I, Combe-Grenal III, Combe-Grenal IV et Combe-Grenal X ou<br />

567) avec des incisions présentes sur une série de mandibule et d’humérus de Renne<br />

provenant du même niveau, grâce à une observation au microscope électronique à<br />

balayage. Elle conclut à des traces de désarticulation de la mandibule sur Combe-Grenal<br />

III, d’écorchement des muscles peauciers sur la mandibule Combe-Grenal IV et de<br />

décarnisation ainsi que de désarticulation sur l’humérus Combe-Grenal X ou 567. Le<br />

Mort propose alors les deux hypothèses classiques de cannibalisme et de sépulture en<br />

deux temps pour expliquer la présence de ces traces mais souligne encore une fois le<br />

problème posé par le faible nombre de pièce dans cette collection pour trancher en faveur<br />

de l’une ou de l’autre hypothèse. La différence dans la localisation des stries de découpe<br />

sur les restes humains et sur les restes fauniques du même site constitue, d’après Le<br />

Mort, « un argument en faveur de l’hypothèse d’une pratique funéraire proche des<br />

sépultures en deux temps » (Le Mort, 1989 : 86) car cela va à l’encontre du critère en<br />

faveur du cannibalisme mis en place par Villa et al. (1986a ; 1986b).<br />

Garralda et collaborateurs ont repris l’étude des vestiges humains de Combe-<br />

Grenal III et de Combe-Grenal 567 au microscope électronique à balayage. Ils proposent<br />

d’autres interprétations possibles : des traces produites par l’homme sans intention<br />

précise ou pour des raisons inconnues à l’heure actuelle (Garralda et Vandermeersch,<br />

2000 ; Garralda et al., 2003, 2005), ce que les auteurs proposent aussi aux Pradelles<br />

(Garralda et al., 2005).<br />

2.2.3. La Chaise-abri Suard (La Chaise-de-Vouthon, Charente)<br />

Le gisement de La Chaise dans la commune de La Chaise-de-Vouthon (Charente)<br />

se compose d’un certain nombre de grottes et d’abris dont l’abri Suard, mis au jour en<br />

1870. Des fouilles y furent entreprises entre 1949 et 1959 par R. David puis de 1972 à<br />

1975 par A. Debénath.<br />

Dans l’abri Suard, 52 restes humains, adultes et immatures ont été découverts<br />

dans des sédiments sous-jacents à un niveau stalagmitique dont la base est datée par<br />

U/Th de 101 000 ± 7 000 ans (Blackwell et al., 1983). L’occupation livrant les restes<br />

humains daterait donc de la fin du stade isotopique 6.<br />

Ces derniers correspondent à un minimum de dix individus adultes et sept<br />

immature (Teilhol, 2002). Teilhol (2002) a observé un certain nombre de stries d’origine<br />

anthropique sur les fragments de la voûte crânienne des immatures qu’elle met en lien<br />

256


Un aspect taphonomique<br />

avec leur état de conservation (les stries ne se retrouveraient quasiment que sur les<br />

restes fragmentés), mais qu’elle n’interprète pas.<br />

2.2.4. La Quina (Charente)<br />

Le site de la Quina se localise à une vingtaine de kilomètres au sud-est<br />

d’Angoulême (Charente), sur la rive gauche du Voultron, affluent de la Lizonne.<br />

Le site est découvert en 1881, après de premières mises au jour ponctuelles de<br />

matériel lithique et de faune dès 1872. Plusieurs fouilles sont menées à la fin du 19 ème<br />

siècle puis en 1905 par L. Henri-Martin qui décide d’en entreprendre, et ce jusqu’en<br />

1936. Sa fille G. Henri-Martin prend la suite et fouille à La Quina de 1953 à 1975. Enfin,<br />

entre 1985 et 1995, de nouvelles campagnes sont menées par A. Debénath et<br />

A. J. Jelinek (Verna, 2006).<br />

Les restes humains isolés (c'est-à-dire l’ensemble de la collection anthropologique<br />

à l’exception du squelette adulte LQ5 et du bloc cranio-facial d’enfant LQ18) ont été<br />

découverts dans différentes couches de la Station amont du gisement (Verna, 2006).<br />

Verna (2006 : 514 ; Verna et d'Errico, 2011) mentionne la présence de stries de<br />

découpe sur les fragments de pariétaux LQ23a, LQ23b et LQ23c provenant de la<br />

tranchée L et du niveau 2 d’après L. et G. Henri-Martin. Elle ne discute cependant pas<br />

des gestes qui ont produit ces modifications anthropiques. Elle a de plus mis en évidence<br />

des traces d’utilisation d’une de ces pièces crâniennes en tant que retouchoir. Selon<br />

Verna et d’Errico (2011 : 155) «Although we cannot rule out the possibility of<br />

opportunistic behaviour, our findings raise the possibility that the procurement,<br />

preparation, and use of LQ23b as retoucher reflect a goal-directed behaviour indicating<br />

the conscious and deliberate use of human bone as a raw material in the Middle<br />

Palaeolithic.»<br />

2.3. Autres sites<br />

2.3.1. Le Tumulus des Sables (Saint-Laurent-Médoc, Gironde)<br />

Le Tumulus des Sables, se situe dans la cour de l’école maternelle de la commune<br />

de Saint-Laurent-Médoc (Gironde). Depuis 2006, des fouilles sont entreprises<br />

annuellement sous la direction de P. Courtaud et d’A. Chancerel.<br />

Le site est formé d’un tertre de sable peu élevé, d’axe SE/NO, qui fut en partie<br />

remanié lors des travaux d’aménagement de l’école et de la cour. Cette sépulture<br />

collective non mégalithique fut érigée en matière périssable (absence d’orthostat, de<br />

muret et de tranchées de fondation) et utilisée par les Campaniformes. Ont été<br />

découverts, outre les restes humains, de l’outillage lithique (dont des pointes de flèche à<br />

pédoncule et ailerons), du matériel céramique, du matériel métallique, des éléments de<br />

parure et quelques rares vestiges de faune. Une datation calibrée sur un fragment de<br />

257


Un aspect taphonomique<br />

vertèbre d’enfant a donnée un âge de 3 511 ± 136 ans avant J.-C. Une deuxième analyse<br />

sur une autre pièce a livré un âge d’environ 2 300 ans avant J.-C. La première datation<br />

correspondrait à la mise en place du tumulus à la fin du Néolithique moyen ou au début<br />

du Néolithique récent. La deuxième datation correspondrait à la réutilisation de cette<br />

structure par les Campaniformes (Courtaud et al., 2007).<br />

La stratigraphie est lenticulaire. Elle est alimentée par le dépôt lui-même ainsi<br />

que par l’apport de sédiments extérieur et par une sédimentation ascendante. Le<br />

sédiment étant constitué de sable fin.<br />

Au sein de la structure funéraire, plus de 10 000 vestiges humains ont été<br />

découverts à ce jour sur une surface de 22 m² (Courtaud et al., 2010). Les pièces sont<br />

petites et très fragmentées (mis à part les petits vestiges tel que les os des mains et des<br />

pieds). En 2008, le nombre minimum d’individus était de 29 : 21 adultes et huit<br />

immatures. Aucune répartition particulière des ossements n’a été mise en évidence,<br />

témoignant alors d’une sépulture collective « classique » (Courtaud et al., 2007).<br />

L’assemblage des vestiges humains se compose de restes fragmentés et de restes<br />

complets. Les connexions anatomiques sont absentes. La fragmentation est la<br />

conséquence de la pression exercée par les sédiments sur les dépôts (Courtaud, comm.<br />

perso).<br />

2.3.2. L’hypogée II des Mournouards (Mesnil-sur-Oger, Marne)<br />

En 1958, deux grottes creusées dans la craie sont découvertes au lieu-dit Les<br />

Mournouards, à Mesnil-sur-Oger dans la Marne. Elles datent du Néolithique de l’aire<br />

culturelle Seine-Oise-Marne. L’ensemble des données provient de la monographie<br />

publiée par Leroi-Gourhan et al. (1962). L’une des grottes, l’hypogée II, se compose d’un<br />

couloir d’accès, d’une « anté-grotte » et d’une chambre sépulcrale divisée en deux<br />

chambres séparées par des piliers latéraux. De nombreux restes humains ainsi que de<br />

l’industrie lithique (principalement des flèches et des couteaux), de l’industrie sur os et<br />

bois de cerf (poinçons, "lissoirs" …) et une abondante quantité d’objets de parure y ont<br />

été mis au jour. Les restes humains de cet hypogée correspondent à un minimum de 33<br />

individus : 14 enfants, cinq adolescents et 14 adultes et « il semble que le choix de<br />

l’emplacement des corps dans l’hypogée n’ait pas été dicté par des considérations d’âge ou<br />

de sexe » ( : 58). « Tous les détails de position, pour les squelettes en connexion comme<br />

pour les parties isolées montrent que les corps étaient introduits dans l’hypogée sans<br />

décharnement préalable et que leur désorganisation s’est opérée sur place » ( : 78). Les<br />

corps auraient été protégés par une enveloppe qui « ne paraît pas voir recouvert la tête,<br />

car le crâne est rarement resté à proximité du reste du corps » ( : 81). « Les parties encore<br />

enveloppées étaient refoulées et les os isolés placés soit le long des parois, soit dans les<br />

angles, soit encore sur les corps eux-mêmes. Le nouveau corps était alors glissé dans<br />

l’espace disponible ou posé sur l’amoncellement de squelettes antérieurs » ( : 82).<br />

258


Un aspect taphonomique<br />

L’intérêt de ce site pour notre étude réside dans le fait que cela soit une sépulture<br />

a priori non perturbée entre son fonctionnement et sa découverte. La préservation des<br />

éléments dans cet assemblage est donc principalement la conséquence de phénomènes<br />

"naturels" (e.g. selon la densité des restes).<br />

2.4. La faune des Pradelles<br />

Entre 2001 et 2010, environ 20 000 restes de faune ont été coordonnés sur le site<br />

des Pradelles (Maureille et al., 2010a). 90% d’entre eux sont issu des ensembles<br />

stratigraphiques 2a, 2b, 4a, 4b et 5 de la coupe Est (Texier et Couchoud dans Maureille<br />

et al., 2007a : 68-71). L’ensemble des vestiges fauniques a été étudié par S. Costamagno,<br />

C. Beauval et W. Rendu. Leur étude est synthétisée dans le chapitre 1.7.2-3 (p.46).<br />

Nous n’utiliserons dans cette analyse comparative que les données concernant les<br />

restes de Renne des faciès 2a, 2b, 4a et 4b découverts entre 2002 et 2007. Elles<br />

proviennent de la base de données créée par C. Beauval, S. Costamagno et W. Rendu<br />

dans le cadre de leur étude de la macrofaune des Pradelles. Vu le nombre considérable<br />

de restes de Renne découverts sur le site (Maureille et al., 2010a), nous considérerons<br />

que l’ensemble 2002-2007 est représentatif de l’ensemble des vestiges mis au jour.<br />

259


3. Méthode<br />

Un aspect taphonomique<br />

Chaque pièce a été observée à l’aide d’une loupe à main de grossissement x3, puis,<br />

systématiquement à l’aide de loupes binoculaires. Dans le cas des vestiges des Pradelles,<br />

nous avons utilisé une loupe binoculaire Olympus ainsi qu’un macroscope Leica Z16 1PO<br />

(grossissement x 5,7 et x 10) disponible au sein de l’équipe Préhistoire,<br />

Paléoenvironnement et Patrimoine. Huit d’entre eux avaient été analysés lors de notre<br />

mémoire de Master 2 avec un microscope électronique à balayage du Centre de<br />

Ressources en Microscopie Électronique et Microanalyse (CREMEM) de l’<strong>Université</strong><br />

<strong>Bordeaux</strong> 1, à savoir un microscope ZEISS, modèle EVO 50, en mode low vacuum.<br />

Le microscope électronique à balayage (MEB ou SEM pour Scanning Electron<br />

Microscopy), est employé depuis plusieurs décennies en archéologie pour affiner les<br />

observations des atteintes taphonomiques. Ce matériel permet de réaliser des clichés des<br />

surfaces osseuses de haute qualité ainsi que d’observer de très petits stigmates (White,<br />

1992 : 109 ; Fisher, 1995). C’est pourquoi, de nombreux auteurs l’utilisent en archéologie<br />

expérimentale, à visée méthodologique, afin de différencier certaines de ces atteintes,<br />

par exemple les stries de découpe par rapport aux traces de piétinement (Behrensmeyer<br />

et al., 1986 ; Olsen et Shipman, 1988), les impacts de percussion par rapport aux traces<br />

de dents de carnivores (Blumenschine et Selvaggio, 1988), les traces de dents par rapport<br />

à d’autres processus non animal (Landt, 2007), les stries de découpe réalisées par des<br />

bifaces ou des outils retouchés (de Juana et al., 2010) ou encore pour déterminer la<br />

direction du geste à partir de stries (Bromage et Boyde, 1984). Dans certaines études de<br />

sites, le MEB est employé sur du matériel archéologique pour décrire des modifications<br />

de surface telles que les stries de découpe (Fernández-Jalvo et al., 1999a ; Choi et<br />

Driwantoro, 2007), les stigmates liés à l’ingestion des os par les carnivores (D'Errico et<br />

Villa, 1997) etc. Cependant, le fort coût en temps et en argent de son utilisation a été<br />

pointé du doigt par de nombreux auteurs qui préfèrent l’étude à la loupe binoculaire ou<br />

au macroscope (White, 1992 : 109 ; Blumenschine et Marean, 1993 ; Fisher, 1995 ;<br />

Blumenschine et al., 1996 ; Boulestin, 1999 ; Domínguez-Rodrigo et al., 2009). De plus, le<br />

MEB entraîne des limitations d’études inhérentes à la préparation du spécimen : taille<br />

du spécimen ou fabrication du moulage (Fisher, 1995). Ayant cependant eu l’opportunité<br />

de réaliser des clichés au Microscope électronique à balayage de l’<strong>Université</strong> <strong>Bordeaux</strong> 1,<br />

nous avons voulu, par cette méthode, approfondir l’observation de certaines pièces : six<br />

fragments de voûte crânienne, la patella et un fragment de diaphyse tibiale. Pour ce<br />

faire, nous avons réalisé des empreintes à l’aide d’un catalyseur et d’une base light provil<br />

®Novo. Puis nous fait des moulages avec une résine et un durcisseur Pascal Rogier<br />

Moulage ®.<br />

Nous avons choisi de décrire les restes des Pradelles selon chaque critère<br />

présentés dans le chapitre 4 (Partie III), et au sein de chacun d’entre eux nous avons<br />

260


Un aspect taphonomique<br />

étudié leurs atteintes selon les différentes parties anatomiques. Cet ordre diffère de celui<br />

utilisé par White (1992) et après lui par Boulestin (1999) qui ont ordonné leur étude par<br />

partie anatomique, puis au sein de chacune d’entre elle, les différents critères ont été<br />

présentés. Nous avons choisi une logique différente afin de faciliter les comparaisons<br />

inter-assemblages.<br />

3.1. Position des os<br />

Afin d’étudier la position des vestiges humains (mais aussi fauniques dans le<br />

cadre de l’étude comparative) au sein du gisement des Pradelles, nous avons utilisé les<br />

répartitions des vestiges coordonnées réalisées en DAO (Dessin Assisté par Ordinateur)<br />

par L. Bouchard. Nous avons ainsi travaillé sur des coupes frontales d’orientation Nord-<br />

Sud et des vues sommitales du locus Est (figure 12). Ces planches nous permettent de<br />

localiser les restes humains au sein du site et de l’ensemble des vestiges coordonnés lors<br />

de la fouille.<br />

Nous avons, de plus, étudié la position relative des restes humains selon<br />

différents paramètres : restes crâniens versus infracrâniens ; restes matures versus<br />

immatures … L’objectif étant alors de discuter de la position des os selon ces paramètres.<br />

Mais l’histoire géologique du site depuis la formation de cet assemblage est aussi<br />

à prendre en compte pour expliquer, entre autre, la position des restes. Cette histoire<br />

provient de l’étude sédimentologique et géologique du site et de l’étude taphonomique<br />

des restes.<br />

3.2. Préservation des vestiges et état de surface<br />

La préservation des restes humains a été quantifiée principalement dans le cadre<br />

de la comparaison avec les vestiges de faune. En effet, il semblait intéressant pour<br />

discuter du mode de dépôt de ces différents vestiges, de comparer leur état de<br />

conservation. Pour ce faire, ont été décrites les atteintes qui n’étaient ni anthropique ni<br />

dues aux carnivores (corrosion, délitement, exfoliation, craquelures, émoussé, traces de<br />

manganèse, de racine, dépôts calcitiques) et un pourcentage d’éléments et de restes<br />

complets a été calculé.<br />

Pourcentage d’éléments/de restes complets<br />

Le pourcentage d’éléments complets, qui donne une indication quant à l’état de<br />

préservation des vestiges, a été calculé pour chaque élément (osseux et dentaire) selon la<br />

méthode mise en place par Todd et Rapson (1988) :<br />

261


Un aspect taphonomique<br />

Ce pourcentage a été utilisé dans la comparaison avec des séries<br />

anthropologiques.<br />

Cependant, nous voulions aussi confronter ce taux avec celui obtenu avec la faune<br />

pour avoir des informations quant à la préservation des vestiges humains vis-à-vis de<br />

ceux de la faune.<br />

Dans le cas de la faune des Pradelles, fouilles 2002 à 2007, le NME n’a pas été<br />

déterminé. Nous avons alors calculé, chez l’Homme et le Renne, pour chaque élément le<br />

pourcentage de restes complets par rapport au nombre total de restes pour cet élément :<br />

État de surface<br />

La quantification de l’état de préservation des os permet aussi de déterminer à<br />

quel point la lecture des stigmates de surface peut être altérée. Nous pouvons alors<br />

modérer les études comparatives concernant par exemple la quantité de stries de<br />

découpe pour un élément osseux entre les assemblages.<br />

Les atteintes dues à des processus physiques et chimiques varient en intensité<br />

selon les conditions micro-environnementales telles que l’humidité, l’acidité du sol, la<br />

température et l’ensoleillement (Behrensmeyer, 1978 ; Brain, 1981 ; Fisher, 1995 : 31 ;<br />

Andrews, 1997). Elles influent sur la lisibilité des modifications d’ordre anthropique et il<br />

est donc nécessaire d’enregistrer les pourcentages de surfaces atteintes par ces processus<br />

lors de la quantification des stries de découpe ou des traces de dent (Lyman, 1992 ;<br />

White, 1992 : 120 ; Fisher, 1995 : 32).<br />

En ce qui concerne l’état de surface des vestiges, nous avons donc décrit chaque<br />

pièce à l’œil nu. Les critères retenus sont ceux qui ont été employés par les<br />

archéozoologues dans la base de données sur la faune des Pradelles, afin que ces données<br />

soient comparables (Maureille et al., 2007a). Ont donc été cotés la lisibilité des surfaces,<br />

la présence de craquelures (fendillements formant un réseau en mosaïque à la surface de<br />

l’os), l’état de corrosion, le délitement (enlèvement de matière parallèlement à la surface,<br />

selon des couches), l’exfoliation (séparation de matière sous forme de petites lames ou de<br />

plaques), l’émoussé des bords (rendus usés et lisses), les dépôts d’oxydes de manganèse,<br />

les traces de racines (formées de sillons en circonvolution, résultant d’une attaque<br />

chimique), les dépôts calcitiques (formation d’un film ou de concretions de carbonate de<br />

calcium) et les altérations chimiques dues à la digestion des os et dents.<br />

Mis à part l’état général de lisibilité de surface, les autres critères ont été<br />

uniquement observés comme présents ou absents sur les restes de faune. Dans un souci<br />

262


Un aspect taphonomique<br />

de précision, nous avons décrit l’étendue de chacun de ces critères (faces externe et<br />

interne cumulées) pour les restes humains.<br />

Ces variables (lisibilité des surfaces, craquelures, état de corrosion, délitement,<br />

exfoliation, émoussé, traces de manganèse, de racines, dépôts calcitiques, altération<br />

chimique) ont alors été côtés pour chaque vestige de 0 à 4 (Costamagno, 1999) :<br />

- 0 : os intact<br />

- 1 : moins de 25 % de la surface atteinte<br />

- 2 : 25 à 50 % de la surface atteinte<br />

- 3 : 50 à 75 % de la surface atteinte<br />

- 4 : plus de 75 % de la surface atteinte<br />

Pour ces observations, nous avons utilisé le nombre de restes et non le nombre de<br />

pièces après remontage. En effet, seul le nombre de restes étant accessible pour les<br />

données sur la faune, il était nécessaire de travailler à partir des mêmes paramètres<br />

entre les deux assemblages. Les données en résultant ont été comparées avec le test du<br />

χ².<br />

3.3. Représentation squelettique<br />

Elle correspond au pourcentage de représentation PR, appelé aussi pourcentage<br />

de survie (Brain, 1981 : 21) ou pourcentage de conservation (Brezillon dans Leroi-<br />

Gourhan et al., 1962). Elle se calcule à l’aide du nombre minimum d’individus NMI<br />

(MNI : minimum number of individuals) (e.g. White, 1953 ; Uerpmann, 1973 ; Casteel et<br />

Grayson, 1977 ; Binford, 1984 ; Lyman, 1994b ; Bartram et Marean, 1999), du nombre<br />

minimum d’éléments NME (MNE : minimum number of element) (Binford, 1984 : 50 ;<br />

Bartram et Marean, 1999) ou du MAU (minimum animal unit), dérivé du NME (Binford,<br />

1984 : 50).<br />

NMI<br />

C’est le nombre minimum d’individus que l’on peut individualiser dans un<br />

assemblage osseux donné (White, 1953). Il est inférieur ou égal au nombre réel<br />

d’individu présent dans l’ensemble osseux (NRI), lui-même inférieur ou égal au nombre<br />

initial d’individus (Poplin, 1976).<br />

NME<br />

Le nombre minimum d’éléments (os ou portion d’os selon les études), traduit de<br />

l’anglais de minimum number of elements, est couramment utilisé en archéozoologie (e.g.<br />

Binford, 1984 : 50 ; Badgley, 1986 : 32 ; Bunn et al., 1986 ; Stiner, 1991 ; Bartram et<br />

Marean, 1999) ou en anthropologie (e.g. Leroi-Gourhan et al., 1962 ; Boulestin, 1999 ;<br />

Billman et al., 2000 ; Cáceres et al., 2007). Il est calculé pour chaque os sans tenir compte<br />

263


Un aspect taphonomique<br />

de la latéralisation, il correspond donc à la somme des minimums d’éléments droits,<br />

gauches et indéterminés.<br />

Cependant, ainsi que l’a souligné Boulestin (1999 : 27), selon les auteurs, le terme<br />

"élément" n’est pas employé dans le même sens, bien que généralement utilisé dans le<br />

cadre d’un os entier, il est parfois appliqué à une portion d’os (ex : épiphyse proximale<br />

d’humérus) ou à une région anatomique (ex : main). Il est donc nécessaire de préciser<br />

systématiquement les "éléments" pris en compte.<br />

MAU<br />

Le Minimum Animal Units (Binford, 1978, 1981 ; 1984 : 51) est calculé d’après le<br />

NME, en le divisant par la quantité spécifique (Qsp), à savoir le nombre de fois où<br />

l’élément est rencontré dans le squelette complet (e.g. 1 pour la mandibule et 2 pour le<br />

fémur) :<br />

Pourcentage de survie / Représentation squelettique<br />

Le pourcentage de survie, ou représentation osseuse ou représentation<br />

squelettique, permet de quantifier la représentation de chaque élément anatomique au<br />

sein d’un assemblage afin de discuter de la raison de leur présence ou de leur absence. Il<br />

se calcule d’après la formule (Brain, 1976) :<br />

Dans l’optique d’une comparaison de la représentation squelettique des restes<br />

humains des Pradelles avec les restes fauniques du même site, le NME n’ayant pas été<br />

calculé pour ceux-ci, nous avons réalisé une représentation squelettique avec comme<br />

unité les nombre de restes déterminés : NRD (Poplin, 1976) ou NISP. Mais l’utilisation<br />

du NISP est fortement influencée par la fragmentation de l’assemblage (Lyman, 1994b ;<br />

Knüsel et Outram, 2004). Nous ne pouvons l’utiliser dans le cadre d’une comparaison<br />

inter-collections uniquement si nous considérons que les agents accumulateurs sont les<br />

mêmes et ont atteint les deux assemblages de manière identique. Dans ce cas<br />

uniquement, nous pouvons considérer le taux de fragmentation comme proche et donc<br />

comparer la représentation osseuse ainsi obtenue par les NISP normés : normed NISPs<br />

(Grayson et Frey, 2004) :<br />

Le pourcentage du NNISP se calcule par rapport au NNISP maximal dans<br />

l’assemblage. D’après les travaux de Grayson et Frey (2004), les NNISP et les NME sont<br />

264


Un aspect taphonomique<br />

bien corrélés (pour les sites qu’ils ont étudié : r = 0,98 avec p < 0,001). Le NNISP peut<br />

donc être employé de manière justifiée.<br />

Les données obtenues par NME ou NNISP ont été réparties par éléments<br />

anatomiques. En ce qui concerne les vestiges osseux crâniens, nous les avons tous<br />

regroupés au sein d’une classe "crâne". Les dents n’ont pas été incluses dans cette<br />

section, car elles auraient surévalué la représentation crânienne.<br />

Pour les comparaisons avec la faune et celles inter-sites, le test exact de Fisher a<br />

été appliqué aux résultats obtenus. Ce test permet de comparer deux effectifs entre eux<br />

même si leurs tailles sont très différentes.<br />

Les biais observés dans les profils squelettiques peuvent avoir trois principaux<br />

facteurs : des biais dus à la fouille, un import différentiel des parties anatomiques par les<br />

hommes ou les carnivores et une destruction différentielle des ossements (Klein, 1989).<br />

C’est pourquoi, le profil de représentation squelettique ou profil ostéologique obtenu par<br />

la représentation graphique du pourcentage de survie sera alors interprété en fonction<br />

de la conservation différentielle des os, de l’impact de l’Homme et de celui des carnivores.<br />

3.4. Fracturation<br />

Au cours de l’histoire taphonomique d’un assemblage, les restes osseux peuvent<br />

être fracturés par divers agents, tels que l’Homme, les carnivores mais aussi le<br />

piétinement, les facteurs climatiques et les matériaux encaissants.<br />

À partir de l’aspect des os, et principalement des bords de fractures, et des<br />

stigmates (traces de dents, impacts de percussion …) peuvent être identifiés d’une part<br />

l’état de fraîcheur de l’os au moment de sa fragmentation et d’autre part l’agent<br />

responsable de celle-ci. Nous discuterons de l’état de fraîcheur de l’os, qui est une<br />

condition physique et non des intervalles peri ou post mortem durant lequel l’os a été<br />

fracturé, qui sont des périodes temporelles (Wieberg et Wescott, 2008). De nombreux<br />

auteurs ont décrit des critères très précis utilisables pour faire ces distinctions que cela<br />

soit dans un contexte archéologique ou judiciaire (e.g. Haynes, 1983 ; Maples, 1986 ; Villa<br />

et Mahieu, 1991 ; White, 1992 ; Etxeberria et Carnicero, 1998 ; Boulestin, 1999 ; Wieberg<br />

et Wescott, 2008).<br />

Ces critères seront tous décrits et quantifiés dans deux collections de comparaison<br />

qui serviront de référentiel, l’une pour laquelle nous supposons uniquement une<br />

fragmentation à l’état sec par pression sédimentaire (Tumulus des Sables), pour l’autre<br />

collection (Les Perrats), l’agent accumulateur principal est l’Homme et les nombreux<br />

impacts de percussion ainsi que les desquamations indiquent que les os ont été fracturés<br />

à l’état frais.<br />

Les paramètres utilisés pour définir l’état de fraîcheur des os au moment de la<br />

fracturation sont conditionnés par la proportion résiduelle de collagène dans les os qui<br />

265


Un aspect taphonomique<br />

influe sur la propagation des ondes de chocs (Shipman, 1981b). Après la mort de<br />

l’individu, les protéases cellulaires entrent en action et altèrent la matrice organique de<br />

l’os. Le taux de collagène présent dans les os diminue donc jusqu’à ce qu’il soit nul et que<br />

l’os soit alors totalement minéral et dépourvu de matière organique (correspondant lors<br />

du vivant de l’individu à 30-40% de la masse de l’os), la fossilisation est alors complète<br />

(Dauphin et Lange-Badré, 2000). Généralement, les os fossiles sont enrichis en calcium,<br />

alors que la teneur en phosphore est beaucoup plus variable (Dauphin et Lange-Badré,<br />

2000).<br />

Selon cet état de fraîcheur de l’os, plusieurs paramètres vont différer. Ce sont ces<br />

paramètres qui seront utilisés comme critère de reconnaissance entre un os qui sera<br />

qualifié de frais d’un os sec :<br />

1. L’écart à l’angle droit du bord de fracture (noté EAD), mesuré en degré.<br />

Plus l’os est sec, moins le bord de fracture sera biseauté et plus il se rapprochera<br />

de l’angle droit. Un os fracturé à l’état frais aura donc généralement un angle de fracture<br />

obtus ou aigu (Johnson, 1985 ; Villa et Mahieu, 1991 ; White, 1992). Afin d’homogénéiser<br />

les données, nous utiliserons donc comme paramètre l’écart à 90° du bord de fracture.<br />

Celui-ci sera mesuré pour les restes de la voûte crânienne et pour les os longs des<br />

membres, tous les 10°.<br />

2. La distance d’apparition du diploé (noté DAD), en millimètres, sur les os de la<br />

voûte crânienne. Nous avons, avec B. Boulestin, mis en place ce nouvel indice suite à<br />

l’observation du fait que l’angle du bord de fracture et le décollement des lames externes<br />

et internes (cf infra) qui sont souvent mesurées dans diverses études indiquent la même<br />

donnée ou ne sont pas prises de manière homogène.<br />

Lors d’un réel décollement des lames (avec une composante parallèle à l’une des<br />

tables), l’angle de fracture EAD ne peut pas être mesuré :<br />

À l’inverse, ce ne sont pas toujours de réels décollements qui sont mesurés. La<br />

mesure alors prise est fortement influencée par l’épaisseur de l’os : plus il est épais, plus<br />

la mesure sera importante :<br />

Nous avons donc mesuré la distance d’apparition du diploé (DAD) parallèlement<br />

aux lames grâce à un pied à coulisse (figure 117). Elle est moins influencée par<br />

l’épaisseur que le "décollement" tel qu’habituellement mesuré et peut toujours être<br />

quantifiée, contrairement à l’angle :<br />

266


Figure 117 : Prise de la mesure DAD à l’aide d’un pied à coulisse.<br />

Un aspect taphonomique<br />

De même que pour l’angle du bord de fracture, plus l’os est à l’état frais lors de sa<br />

fracturation, plus la mesure DAD sera importante.<br />

3. La texture du bord de fracture (noté texture) est très souvent utilisé pour discuter<br />

de l’état de fraîcheur de l’os (Shipman, 1981a : 371 ; Villa et Mahieu, 1991). Certains<br />

essais de quantification ont été tentés sans être réellement concluant (Jordana, 2010).<br />

Nous avons donc utilisé les catégories classiques : texture lisse (L), rugueuse (R) ou<br />

mixte (M). Lorsque l’os est fracturé à l’état frais, la texture du bord de fracture sera<br />

assez lisse, contrairement à l’état sec laissant un aspect rugueux. Ce dernier est<br />

conditionné par les fibres de collagène qui sont sectionnées transversalement dans le cas<br />

des os longs, et donnent alors en coupe un état granuleux (Shipman, 1981a ; Johnson,<br />

1985).<br />

4. Les fissures issues de la fracturation sont cotées comme présentes ou absentes.<br />

Dans le cas de la voûte crânienne, des lignes de fracturation concentriques, radiaires ou<br />

en étoile témoignent le plus souvent d’une fracturation sur os frais (Gurdjian et al., 1950<br />

; White, 1992 : 137-138 ; Berryman et Haun, 1996 ; Baumer et al., 2010).<br />

5. Les éclats adhérents sont aussi cotés présents ou absents. Ils sont généralement<br />

petits, au niveau du point d’impact et restent attachés à l’os (Binford, 1981 : 164 ;<br />

Maples, 1986 ; Villa et al., 1986a ; Russell, 1987b ; Villa et Mahieu, 1991 ; White, 1992 :<br />

140 ; Boulestin, 1999 : 58).<br />

6. L’écrasement (ou crushing), c'est-à-dire l’enfoncement ou le déplacement du cortex<br />

à l’intérieur de l’os spongieux (Binford, 1981 : 164 ; White, 1992 : 138) est dû à l’impact<br />

d’un objet contondant, quelle que soit son origine. Il laisse, à son pourtour, des esquilles<br />

adhérentes. Nous notons sa présence ou son absence.<br />

7. La configuration des bords de fracture des os de la voûte, coté régulière ou<br />

irrégulière.<br />

8. La taille des fragments d’os longs : longueur et circonférence. Elles sont cotées<br />

selon la longueur et la circonférence d’une diaphyse d’os long complète en utilisant la<br />

méthode de Villa et Mahieu (1991).<br />

Pour la circonférence :<br />

267


1 : inférieure à la moitié de la circonférence originale,<br />

2 : supérieure à la moitié de la circonférence originale,<br />

3 : complète.<br />

Pour la longueur :<br />

1 : inférieure au quart de la longueur originale,<br />

2 : comprise entre le quart et la moitié de la longueur originale,<br />

Un aspect taphonomique<br />

3 : comprise entre la moitié et les trois-quarts de la longueur originale,<br />

4 : plus des trois-quarts de la longueur originale.<br />

9. La configuration de leurs extrémités peut témoigner de l’état de fraîcheur de l’os<br />

lors de la fracturation selon Villa et Mahieu (1991). Des fractures circulaires, spiralées<br />

sont plutôt observées lorsque l’os a été fracturé à l’état frais (Galloway ’99). Villa et<br />

Mahieu (1991) ont définit trois types d’extrémités des os longs (figure 118) : transverse,<br />

courbe (comprenant des extrémités spiralées et des extrémités en V) et intermédiaire<br />

(des morphologies droites mais sont diagonales).<br />

A B C D E<br />

Figure 118 : Configuration des extrémités des os longs tel que définit par Villa et Mahieu (1991).<br />

A : transverse ; B, C, D : courbe dont B : forme en V et C et D : spirale ; E : intermédiaire. Modifié<br />

d’après les illustrations de Boulestin (1999).<br />

Par la suite, cette catégorisation a été modifiée par Boulestin (1999) afin d’y<br />

apporter des précisions.<br />

Nous utiliserons pour ce travail les configurations décrites par ce dernier et<br />

reprises dans les annexes 8A et 8B.<br />

10. La configuration des bords de fracture est d’après Boulestin (1999 : 160) un des<br />

meilleurs critères pour discuter de l’état de fraîcheur de l’os lors de sa fracturation. Les<br />

configurations ont été cotées suivant les schémas de Boulestin (1999 : figure 24)<br />

reproduit dans l’annexe 8C.<br />

La couleur et la patine du bord de fracture sont bien sûr pris en compte. Ils<br />

n’indiquent pas réellement l’état de fraîcheur de l’os au moment de la fracturation mais<br />

l’ancienneté de la fracture. Si la couleur et la patine du bord diffèrent des surfaces<br />

externes (couleur blanche principalement) c’est que la fracture est récente et présente<br />

alors l’aspect qu’avait l’os en interne.<br />

268


Un aspect taphonomique<br />

Élément concerné Variable<br />

- écart à l’angle droit (EAD)<br />

- texture du bord de fracture<br />

Tous les éléments - fissures issues du bord de fracture<br />

- éclats adhérents<br />

- écrasement<br />

- distance d’apparition du diploé (DAD)<br />

Voûte crânienne<br />

- configuration des bords<br />

- longueur fragment<br />

- circonférence du fragment<br />

Os longs<br />

- configuration de l’extrémité<br />

- configuration du bord (uniquement les fragments non cylindriques)<br />

Tableau 8 : Liste des variables utilisées dans la détermination de l’état de fraîcheur de l’os lors<br />

de la fracturation.<br />

Outre l’état de fraîcheur de l’os lors de sa fracturation, l’agent qui en est à<br />

l’origine peut aussi être déterminé.<br />

Les facteurs climatiques peuvent former des fissurations sur les os conditionnant<br />

par la suite leur fracturation (e.g. Johnson, 1983 ; Lyman, 1994a).<br />

La fracturation des os peut aussi être la conséquence des matériaux encaissants,<br />

lors de l’éboulis de pierres ou par la pression sédimentaire (Fisher, 1995 : 45).<br />

Les carnivores charognant les cadavres ont un impact sur l’intégrité des os. Un<br />

des critères les plus évidents pour le mettre en évidence est la présence de traces de<br />

dents mais aussi les traces d’ingestion (cf. infra).<br />

Le piétinement par des animaux ou des Hommes peut entraîner une importante<br />

fragmentation qui dépend alors de la taille de l’animal, de la répétition de ce piétinement<br />

mais aussi de la taille, de la constitution et de l’altération de l’os (Brain, 1967 ; Binford,<br />

1981 : 77 ; Courtin et Villa, 1982 ; Haynes, 1983 ; Andrews et Cook, 1985). Le<br />

piétinement, ou trampling, laisse d’autres stigmates à la surface des os qui doivent être<br />

différenciés des stries de découpe (cf. infra).<br />

L’Homme fracture le plus souvent les os afin d’extraire des ressources telles que<br />

la moelle osseuse et la graisse dans les os longs ou la cervelle dans le crâne. L’os n’est<br />

alors pas considéré comme la ressource visée. Cependant, l’os peut aussi être recherché<br />

pour retoucher des outils lithiques et pour la production d’outil (e.g. Armand et<br />

Delagnes, 1998 ; Rosell et al., 2011 ; Verna et d'Errico, 2011). La fracturation osseuse a<br />

ainsi comme objectif, outre d’extraire des ressources nutritives, de récupérer la matière<br />

osseuse. Généralement ce deuxième objectif est couplé au premier. Les modes de<br />

percussion de l’os sont variés : il est soit placé sur un support et frappé par un<br />

instrument, soit tenu en main et frappé lui-même sur un plan dur (Chavaillon, 1979).<br />

Une fracturation peut aussi être le résultat indirect d’activités de boucherie fragilisant<br />

l’élément osseux, lors par exemple de coups destinés à sectionner les muscles ou les<br />

tendons. Les témoins les plus directs de la fracturation anthropique sont les impacts de<br />

percussion. Lorsque des impacts de percussion se retrouvent sur les os, l’origine<br />

anthropique de la fracturation osseuse est donc attestée. Mais quelle que soit la méthode<br />

269


Un aspect taphonomique<br />

employée, la propagation de la fracture est principalement conditionnée par la structure<br />

de l’os et non par le mode de fracturation (Binford, 1978 ; Lyman, 1994a). Dans le cas du<br />

crâne, pour certains, la fracturation s’initie uniquement au point d’impact (Kroman et<br />

al., 2011), alors que pour d’autres, les lignes de fractures peuvent commencer à distance<br />

du point d’impact (Gurdjian et al., 1950), et principalement au niveau des sutures<br />

(Baumer et al., 2010).<br />

La présence d’encoche de fracturation sur les os longs des membres témoigne<br />

souvent d’une action anthropique. Ce sont des échancrures qui se situent sur les bords<br />

de fracture, avec généralement un enlèvement conchoïdal interne. Celui-ci est plus<br />

marqué lorsque l’os est plus épais (Boulestin, 1999 : 57). On en retrouve au niveau du<br />

point d’impact mais aussi au point de contact avec l’enclume. De nombreux auteurs ont<br />

cependant souligné le fait que les carnivores peuvent aussi laisser des encoches à la<br />

surface des os qu’ils fracturent (Binford, 1981 : 80-62 ; Brain, 1981 ; Blumenschine, 1988<br />

; Capaldo et Blumenschine, 1994 ; Domínguez-Rodrigo et Barba, 2007a).<br />

La desquamation est un stigmate quant à lui caractéristique d’une origine<br />

anthropique ayant lieu lorsque l’os est à l’état frais. Elle correspond au décollement<br />

d’une lame interne ou externe dans le cas de la voûte crânienne et du peeling dans le cas<br />

d’os longs fins (côtes, os longs des membres immatures …) et résulte d’un phénomène de<br />

courbure de l’os qui provoque alors dans le cadre de la voûte un clivage entre diploé et<br />

lames (Johnson, 1983, 1985 ; White, 1992 : 140 ; Berryman et Haun, 1996). C’est une<br />

modification diffuse qui apparaît donc dans les zones où il existe une force de tension. La<br />

zone est alors rugueuse, « couverte de nombreux sillons parallèles et d’aspect fibreux »<br />

(Boulestin, 1999 : 73-74). Pour les fragments de voûte crânienne, un DAD important<br />

(plus d’un centimètre environ) s’apparente à une desquamation.<br />

3.5. Modifications de surface<br />

Étudier le mode de découpe des cadavres implique au préalable l’identification<br />

des stries et striations de découpe présentes sur les os. Celle-ci n’est évidemment pas<br />

facilitée lorsque d’autres processus ont laissé des modifications à la surface des os, ce qui<br />

peut être le cas des animaux, par charognage ou rongement, ou de la mobilité des pièces<br />

dans les sédiments. Il est alors nécessaire de distinguer les modifications anthropiques<br />

de ces autres types de stigmates. Puis, pour les premières, il sera possible de déterminer<br />

de quel type de modification il s’agit : raclage, découpe, perforation … Enfin, l’action<br />

ayant conduit à ces modifications (décharnement, désarticulation …) pourra être<br />

déduite.<br />

La consommation de tout ou partie des cadavres par les animaux entraîne des<br />

modifications de surface. Les marques de mâchonnement par les gros carnivores sont<br />

courtes et superficielles, à section arrondie, en V à fond aplatie ou en U (Shipman,<br />

270


Un aspect taphonomique<br />

1981a). C’est aussi le cas de marques de rongement par des rongeurs ou des petits<br />

carnivores, les stigmates étant proportionnellement plus larges et par paire ou en séries<br />

parallèles. On peut aussi observer des microstriations associées à des modifications<br />

animales (Blumenschine et al., 1996).<br />

Les sédiments encaissants entraînent parfois des éraflures, par l’action<br />

principalement du piétinement (trampling), qui peuvent être semblables à l’œil nu aux<br />

striations de raclage, et des sillons quasiment identiques à des entailles anthropiques,<br />

quoique de profondeur moins importante (Behrensmeyer et al., 1986 ; Andrews, 1995 ;<br />

Fisher, 1995 : 34). La différence entre les éraflures liées aux grains de sédiment et les<br />

stries de découpe se fait alors principalement sur la base de critères microscopiques (cf<br />

infra).<br />

Dans l’objectif de différencier stries de découpe et marques de piétinement, nous<br />

avons décrit pour chaque sillon des variables (tableau 9), en partie celle listées par<br />

Domínguez-Rodrigo et al. (2009) et reprises par de Juana et al. (2010).<br />

Variable Cotation Observation<br />

Linéarité Droite, Courbe ou<br />

Sinueuse<br />

Linéarité générale, ne prend pas en compte<br />

les barbelures à l’extrémité du sillon<br />

Forme de la section V ou \_ ⁄ La section \_ ⁄ est plus large que profonde<br />

Symétrie de la section Symétrique ou<br />

Asymétrique<br />

Éclats sur les bords Présent ou Absent<br />

Sillon associé Présent ou Absent Sillon associé au sillon principal et qui lui<br />

Stries chevauchantes Présent ou Absent<br />

Microstriations<br />

longitudinales<br />

Présent ou Absent<br />

est très proche et parallèle<br />

Sillons internes Présent ou Absent Peuvent être créés par l’utilisation d’un<br />

Terminaison<br />

superficielle<br />

Division des<br />

extrémités<br />

Présent ou Absent<br />

Présent ou Absent<br />

outil au tranchant irrégulier<br />

Tableau 9 : Liste des variables utilisées dans la description des sillons.<br />

Une fois cette distinction faite, nous avons attribué à chacune des modifications<br />

de surface anthropique une catégorie selon leur morphologie, telles que décrites par<br />

Boulestin (1999 : 67-75) et présentées dans le tableau 10 :<br />

271


Catégories Description<br />

Modifications ponctuelles Non diffuses, localisées et circulaires.<br />

Perforations Traversent tout le cortex.<br />

Un aspect taphonomique<br />

Cupules Ne traversent pas le cortex. Peuvent être dues à l’impact du<br />

percuteur ou à l’action des carnivores, du sédiment ou du<br />

piétinement.<br />

Modifications linéaires De forme étroite et allongée.<br />

o Sillons Larges et profonds. L’action est transversale à la surface de l’os.<br />

- Entailles<br />

(chopping mark)<br />

- Rainures de<br />

percussion<br />

Profondes, bien délimitées, à section en V et inclinées dans<br />

la direction du coup. Les deux flancs de l’entaille sont<br />

asymétriques, le fond ne porte pas de stries internes (Shipman,<br />

1981a) mais il y a parfois des stries verticales parallèles sur les<br />

bords (Olsen et Shipman, 1988).<br />

Linéaires avec généralement des microstriations internes.<br />

Résultat de l’« action sécante due à un coup tranchant porté peu ou<br />

prou perpendiculairement à la surface de l’os » (Boulestin, 1999 :<br />

69).<br />

- Sciage Section carrée, à fond large et irrégulier avec des stries<br />

longitudinales. S’effectue au niveau des insertions tendineuses<br />

robustes ou des articulations fermées complexes. C’est une<br />

répétition de vas et viens de l’outil sur l’élément du corps.<br />

o Éraflures Étroites et superficielles. Mouvement parallèle à la surface de l’os.<br />

- Stries de coupe<br />

(cutmark)<br />

- Éraflures isolées<br />

Section en V (en U lorsque le tranchant est déplacé<br />

plusieurs fois).<br />

Lorsqu’elles résultent d’un écorchement, ces stries sont en<br />

séries superficielles dans les régions où la peau est fortement<br />

attachée à l’os, comme sur le crâne. Lors d’un démembrement, elles<br />

sont autour d’une articulation, plus profondes et plus prononcées.<br />

On observe dans ces éraflures des stries plus fines et parallèles<br />

(Shipman, 1981a). Les stries de découpe s’effilent à leurs<br />

extrémités, se terminant superficiellement (Eickhoff et Herrmann,<br />

1985) et se séparent en plusieurs lignes divergentes.<br />

- Striations Produites par des mouvements de direction variable.<br />

- Striations de<br />

raclage<br />

En séries denses, longitudinales à section en V, fines et<br />

souvent superficielles. Elles sont généralement onduleuses. Le<br />

mouvement de l’outil est perpendiculaire au bord de la coupe et les<br />

stigmates résultent des « micro-usures » au niveau de son<br />

tranchant (Shipman, 1981a).<br />

- Microstriations Associées aux marques de percussion sont droites,<br />

Modifications térébrantes<br />

parallèles et généralement transverses au grand axe de l’os.<br />

o Perforations Affaissement du tissu osseux sous la pression des canines dans les<br />

zones où la corticale est mince.<br />

o Perçage Lésions provoquées par un objet perforant (un outil).<br />

Tableau 10 : Types de modifications de surface anthropiques et description.<br />

D’après Boulestin (1999).<br />

272


Un aspect taphonomique<br />

Enfin, pour déterminer le type d’action (écorchement, décharnement,<br />

désarticulation … : cf. p.243) ayant entraîné ces stigmates, nous avons pris en compte<br />

différents paramètres :<br />

- leur localisation sur la pièce<br />

- le nombre de stries par groupe cohérent semblant résulter d’une même action,<br />

- leur orientation, c'est-à-dire dans un plan frontal, transversal, sagittal ou<br />

oblique pour les restes crâniens et dans un plan longitudinal, transversal ou oblique<br />

pour les os infracrâniens,<br />

- leur largeur : E = étroite, AL = assez large, L = large,<br />

- leur profondeur : S = superficielle, AP = assez profonde, P = profonde.<br />

3.6. Retouchoir<br />

Une des pièces, le fragment de diaphyse fémorale LP06-D12 #1434 (figure 99), a<br />

été utilisée comme retouchoir afin de raviver les bords tranchants des outils lithiques.<br />

Afin de caractériser la plage osseuse utilisée comme retouchoir, de déterminer si le<br />

support a été utilisé à l’état frais, intermédiaire ou sec et d’identifier la matière première<br />

de l’outil lithique, nous avons employé la méthodologie mise au point et décrite par<br />

Mallye et collaborateurs, dans le cadre du PCR dirigé par C. Thiébaut "Des Traces et des<br />

Hommes" (Thiébaut et al., 2008). Une partie des retouchoirs sur os de faune provenant<br />

du site des Pradelles a été étudié de la même manière dans une optique de comparaison.<br />

9 :<br />

Pour ce faire, différents critères ont été pris en compte et illustrés dans l’annexe<br />

- La morphologie du plan transversal de la zone : plane, légèrement convexe,<br />

convexe, très convexe ou anguleuse.<br />

- La morphologie du plan axial de la zone : plane, convexe ou concave.<br />

- La localisation des altérations : apicale, centrale, couvrante et latérale.<br />

- La distribution des altérations : isolée, dispersée, concentrée et concentrée<br />

superposée.<br />

- L’étendue des zones altérées : mesure de la longueur et de la largeur de la plage.<br />

- La présence d’enfoncements : triangulaires, ovalaires ou absents.<br />

- Les entailles : rectilignes, sigmoïdales, convexes ou concaves.<br />

- La morphologie des pans de stries : lisse, rugueuse ou mixte (un pan lisse, un pan<br />

rugueux).<br />

- L’orientation des stigmates : de 0 (orientation perpendiculaire à l’axe générale de<br />

la pièce) à 5.<br />

- La présence de plages écaillées.<br />

- La présence de micro-écaillure de stries et leur intensité.<br />

- La présence d’une cassure sur os frais.<br />

273


3.7. Traces de dents<br />

Un aspect taphonomique<br />

Des traces de dents (mâchonnement) ont été observées sur certains restes<br />

humains : deux phalanges et un fragment de diaphyse fémorale. Nous avons donc étudié<br />

ces stigmates de mâchonnement afin de déterminer l’agent qui en est à l’origine.<br />

Des auteurs ont calculé la fréquence des traces de dents sur les restes osseux et<br />

leur localisation afin de distinguer leur origine, à savoir humaine ou carnivore (Lupo et<br />

O'Connell, 2002). Des études plus récentes livrent des critères morphologiques de traces<br />

de dents permettant d’en distinguer l’origine (Andrews et Fernández-Jalvo, 1997 ; Landt,<br />

2007 ; Saladié, 2009 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011). Nous suivrons ces dernières<br />

méthodes afin de déterminer l’origine des traces de mâchement présentes sur certains<br />

restes humains des Pradelles.<br />

D’après Binford (1981 : 44) puis Andrews et Fernández-Jalvo (1997), la<br />

terminologie à employer est :<br />

- Pits : traces superficielles sur la surface de l’os,<br />

- Puncture : pits profonds pénétrant dans l’os cortical, sur les bords ou sur la<br />

surface de l’os,<br />

- Scores : longues traces sur la surface de l’os, avec un grand axe mesurant plus de<br />

quatre fois l’axe transversal.<br />

Dans ces trois cas, les mesures en millimètres correspondent au diamètre<br />

minimum de la trace.<br />

Cette terminologie est assez proche de celle employée par Boulestin (1999 : 169)<br />

qui décrit les perforations et les cupules, comme traversant pour les premiers le cortex et<br />

ne le traversant pas pour le second. Cependant, elles ne sont pas strictement identiques,<br />

Andrews et Fernández-Jalvo (1997), ne basant pas leur distinctions sur la pénétration<br />

totale ou non du cortex. C’est pourquoi nous avons décidé d’utiliser les termes anglais<br />

pit, puncture et score, dans le sens définit par ces derniers auteurs.<br />

Ces auteurs ont distingué huit catégories de stigmates (a à h) avec pour chacun<br />

d’entre eux la dimension moyenne de la trace ainsi que l’étendue, le mode et l’écart-type<br />

(Andrews et Fernández-Jalvo, 1997). Par la suite, ils y ont rajouté une neuvième<br />

catégorie (i) (Fernández-Jalvo et Andrews, 2011).<br />

- a : puncture sur la surface de l’os<br />

- b : rongement de la surface de l’os (mesure transverse des sillons)<br />

- c : puncture des surfaces articulaires<br />

- d : puncture des fractures spiralées<br />

- e : puncture des fractures transverses<br />

- f : puncture des diaphyses fendues (bords)<br />

- g : molar puncture par des dents multi-cuspides<br />

- h : puncture sur des os intacts<br />

- i : puncture à double arche sur des bords fracturés<br />

274


Un aspect taphonomique<br />

Les données ainsi mesurées ont été comparées aux données expérimentales<br />

réalisées par ces auteurs sur des traces de dents humaines et de carnivore (Andrews et<br />

Fernández-Jalvo, 1997 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011) afin de déterminer l’agent à<br />

l’origine de ces traces de dents aux Pradelles.<br />

3.8. Traces de digestion<br />

Plusieurs restes humains et fauniques des Pradelles présentent les traces d’une<br />

ingestion et d’une digestion par des carnivores. Une première étude en a été faite par<br />

B. Leprêtre lors de son mémoire de master 2. C’est l’aspect externe des pièces, observées<br />

au macroscope ou à meilleur résolution (e.g. MEB), qui permet de déterminer si elles ont<br />

subi l’attaque des enzymes contenus dans les sucs gastriques. Cette attaque laisse en<br />

effet un aspect lisse et poli de la surface osseuse ou dentaire (Andrews et Fernández-<br />

Jalvo, 1997) et peut entraîner une recoloration ainsi qu’une disparition partielle des<br />

tissus externes et des trous réguliers dans l’os (Sutcliffe, 1970 ; D'Errico et Villa, 1997).<br />

3.9. Tests statistiques<br />

Au cours de cette étude d’un aspect taphonomique des vestiges, nous avons<br />

employé divers tests statistiques présentés ici (Lamotte 1971).<br />

o Test du χ² et test de Fisher<br />

Pour déterminer si des assemblages diffèrent statistiquement deux à deux, nous<br />

avons comparé leur distribution et réalisé des tests de χ² et des tests de Fisher pour de<br />

faibles effectifs.<br />

o Corrélation entre variables<br />

Afin d’étudier la corrélation entre des variables, c’est-à-dire d’étudier la densité de<br />

liaison qui existe entre elles, nous avons calculé les corrélations par rang de Pearson, de<br />

Spearman et de Kendall.<br />

régression.<br />

Dans le cadre de l’étude du retouchoir, nous avons de plus réalisé des droites de<br />

o Arbre de décision<br />

Pour l’étude de la fracturation, un arbre de décision a été calculé sous R par F.<br />

Santos (PACEA). Il permet de classer un objet à l’aide de questions : chaque nœud de<br />

275


Un aspect taphonomique<br />

l’arbre représente une question, chaque lien est une réponse à la question et chaque<br />

feuille est une classe. Les variables ne sont pas traitées dans leur ensemble, mais une à<br />

une.<br />

o Analyses des correspondances multiples (ACM)<br />

L’analyse des correspondances multiples (ACM) est une extension de l’analyse<br />

factorielle des correspondances. Elle s’applique à un jeu de variables qualitatives. Tout<br />

comme pour l’ACP, les individus sont situés graphiquement les uns vis-à-vis des autres<br />

selon ces variables.<br />

276


4. Résultats<br />

Un aspect taphonomique<br />

Dans ce chapitre, seuls les résultats bruts sont donnés. Les interprétations qui en<br />

sont tirées sont présentées et discutées dans le chapitre 5 (p.360).<br />

4.1. Position des os<br />

Nous avons étudié la répartition des os humains dans le gisement, verticalement<br />

(figure 12A : 55) et horizontalement (figure 12B : 56). Nous avons choisi pour cette étude<br />

d’utiliser les "restes", coordonnés à la fouille, et non les "pièces" (cf. p.52), les résultats<br />

obtenus étant comparés à la répartition des restes de faune. L’objectif est, d’une part, de<br />

présenter la distribution des vestiges en termes de parties anatomiques et d’âge au<br />

décès, pour chaque faciès, afin de mettre ou non en évidence une variation de ces<br />

distributions au sein de la séquence stratigraphique. D’autre part, de déterminer s’il<br />

existe une répartition particulière des vestiges humains vis-à-vis des vestiges de faune<br />

dans le site.<br />

4.1.1. Répartition par faciès et par carré<br />

En ce qui concerne la répartition des restes humains par faciès, nous n’avons pris<br />

en compte que ceux provenant des faciès 2a, 2b, 4a et 4b, les autres restes ayant été<br />

découverts en position remaniée ou dans le faciès 3, faciès mis en place par éboulements<br />

des coupes de la galerie Richebœuf ou par coulées boueuses (Texier dans Maureille et al.,<br />

2009). L’ensemble des restes découverts en position inconnue, remaniée ou dans le faciès<br />

3 a été inclus dans la catégorie "Autres".<br />

Faciès 2a 2b 4a 4b Autres Total<br />

NR 39 16 15 5 20 95<br />

% NR 41% 17% 16% 5% 21% 100<br />

Tableau 11 : Effectif et pourcentage du nombre de restes humains par faciès.<br />

277


50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

2a 2b 4a 4b Autres<br />

Figure 119 : Pourcentage du nombre de restes humains par faciès.<br />

Un aspect taphonomique<br />

On remarque une forte représentation des restes humains au sein du faciès 2a<br />

vis-à-vis des faciès 2b, 4a et 4b. Les faciès 2b et 4a ont quant à eux un NR très proche, de<br />

16 et 15 respectivement (tableau 11 et figure 119).<br />

Du point de vue de la répartition horizontale, le maximum de vestiges humains a<br />

été découvert au sein des carrés D11 et D12 (tableau 12 et figure 120).<br />

Carré A7 C6 C7 C9 C10 C11 C12 C13 D6 D7 D8 D9 D10 D11 D12 D13<br />

NR 2 1 2 6 5 5 2 3 2 1 2 4 2 11 14 3<br />

%NR 2,1% 1,1% 2,1% 6,4% 5,3% 5,3% 2,1% 3,2% 2,1% 1,1% 2,1% 4,3% 2,1% 11,7% 14,9% 3,2%<br />

% NRR 7,7% 2,8% 6,8% 11,9% 8% 4,7% 5,4% / 1,8% 0,5% 0,7% 0,8% 6% 1,9% 8,6% 1,2%<br />

FP 0,28 0,38 0,31 0,54 0,67 1,14 0,39 / 1,21 2,17 3,27 5,39 0,35 6,06 1,72 2,76<br />

Carré D15 E9 E10 E11 E12 F10 F12 F13 G12 H9 I10 I11 Z7 Z8 Indet.<br />

NR 1 1 1 3 7 2 3 1 2 1 1 1 2 1 2<br />

%NR 1,1% 1,1% 1,1% 3,2% 7,4% 2,1% 3,2% 1,1% 2,1% 1,1% 1,1% 1,1% 2,1% 1,1% 2,13%<br />

% NRR / / / / / / / / / / / 0,0% 6,3% 3,2% /<br />

FP / / / / / / / / / / / / 0,34 0,33 /<br />

Tableau 12 : Effectif des restes humains (NR), pourcentage associé (% NR), pourcentage de restes<br />

de Renne (% NRR) et fréquence des restes humains pondérée par la fréquence des restes de<br />

renne (FP = %NR / %NRR) par carré de fouille.<br />

278


14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

A C D E F<br />

Un aspect taphonomique<br />

Figure 120 : Répartition du nombre de restes humains par carré.<br />

En abscisse : axe est-ouest (de A à Z), en ordonnée : axe sud-nord (de 6 à 15 avec une couleur par<br />

travée), en vertical : nombre de restes coordonnées.<br />

Le tableau 12 livre aussi la fréquence des restes humains par carré, pondérée par<br />

la fréquence de restes de Renne découvert (FP = %NR/%NRR). Lorsque FP est supérieur<br />

à 1, cela signifie que la fréquence des restes humains dans le carré est supérieure à la<br />

fréquence de restes de faune. C’est le cas dans les carrés C11, D6 à D9 et D11 à D13. On<br />

remarque alors que, bien que la fréquence des restes humains est la plus importante<br />

dans le carré D12 (14,9%), c’est dans le carré D11 où elle est la plus significative par<br />

rapport aux restes de faune (FP = 6,06).<br />

Cette répartition des vestiges très inégalitaire au sein du site, avec une forte sur-<br />

représentation dans les carrés D11 et D12, n’est pas due à la fouille car ces carrés n’ont<br />

pas été plus fouillés que les autres. D’après la répartition des restes fauniques, Beauval<br />

et al. (dans Maureille et al., 2007) ont observé un pendage de ces vestiges vers le nord et<br />

vers l’ouest. Or les travées 11 et 12 se situent vers la paroi Nord. Cette accumulation de<br />

restes humains dans ces carrés est donc en accord avec le pendage observé vers le nord<br />

des nappes de restes de faune.<br />

4.1.2. Répartition par faciès selon les parties anatomiques<br />

Afin de déterminer si il existe ou non une distribution différente des vestiges<br />

humains par faciès selon les parties anatomiques, nous les avons tout d’abord classé par<br />

G<br />

H<br />

I<br />

Z<br />

6<br />

7<br />

9<br />

8<br />

15<br />

13<br />

12<br />

11<br />

10<br />

279


Un aspect taphonomique<br />

région anatomique très large (Partie anatomique A), à savoir : crâne (bloc cranio-facial +<br />

mandibule), dent isolée et infracrâne (tableau 13).<br />

Partie anatomique A 2a 2b 4a 4b Total<br />

Crâne 16 13 6 2 37<br />

Dent 13 2 7 2 24<br />

Infracrâne 9 1 2 1 13<br />

Total 38 16 15 5 74<br />

Test de Fisher 2a vs 2b 2a vs 4a 2a vs 4b 2b vs 4a 2b vs 4b 4a vs 4b<br />

p-value 0,032 0,627 0,99 0,046 0,137 0,99<br />

Tableau 13 : Nombre de restes humains par partie anatomique (A) pour chaque faciès.<br />

Les seules différences significatives mises en évidence dans la distribution des<br />

restes par partie anatomique selon le faciès se trouvent entre les répartitions du faciès<br />

2b avec le faciès 2a et le faciès 4a (tableau 13). Le faciès 2b différant principalement par<br />

le peu de restes dentaires découverts en son sein.<br />

280


Un aspect taphonomique<br />

Figure 121 : Répartition des restes humains en transect frontal selon les régions anatomiques.<br />

Les cercles noirs correspondent aux fragments de crâne, les triangles rouges aux dents et les<br />

carrés violets aux restes infracrâniens. Réalisée par L. Bouchard.<br />

Afin d’affiner nos comparaison dans la distribution des restes par régions<br />

anatomiques selon les faciès pour déterminer si d’autres tendances se dégageaient, nous<br />

les avons ensuite séparé en plus petites unités (Partie Anatomique B) : les calvaria s.l.<br />

(voûte + face + dents supérieures), les mandibules s.l. (mandibules s.s. + dents<br />

inférieures), les membres supérieurs et les membres inférieurs (tableau 14).<br />

281


Un aspect taphonomique<br />

Partie anatomique B 2a 2b 4a 4b Total<br />

Calvaria s.l. 24 15 10 3 52<br />

Mandibule s.l. 4 0 3 1 8<br />

Membre supérieur 4 0 0 1 5<br />

Membre inférieur 5 1 2 0 8<br />

Total 37 16 15 5 73<br />

Test de Fisher 2a vs 2b 2a vs 4a 2a vs 4b 2b vs 4a 2b vs 4b 4a vs 4b<br />

p-value 0,20 0,612 0,596 0,118 0,128 0,328<br />

Tableau 14 : Nombre de restes humains par partie anatomique plus précises (B) pour chaque<br />

faciès.<br />

Les données ne permettent pas d’affirmer que la distribution des restes humains<br />

entre les faciès, en tenant compte de ces divisions anatomiques, diffèrent<br />

significativement entre elles (tableau 14).<br />

4.1.3. Répartition par faciès selon les classes d’âges<br />

Nous avons tenté de déterminer si il existe ou non une différence dans la<br />

répartition par classe d’âge, à savoir immature ou mature, selon les faciès (tableau 15).<br />

Les individus pour lesquels la classe d’âge n’est pas déterminée ont été exclus de<br />

l’analyse.<br />

Âge 2a 2b 4a 4b Total<br />

Immature 14 4 7 2 27<br />

Mature 14 10 4 1 29<br />

Total 28 14 11 3 56<br />

Test de Fisher 2a vs 2b 2a vs 4a 2a vs 4b 2b vs 4a 2b vs 4b 4a vs 4b<br />

p-value 0,321 0,497 / 0,115 0,51 /<br />

Tableau 15 : Nombre de restes humains par classe d’âge pour chaque faciès.<br />

Le rapport entre les restes appartenant à des individus immatures et ceux<br />

appartenant à des individus matures indique une plus forte proportion d’individus<br />

matures dans le faciès 2b et d’immatures dans les faciès 4a et 4b (tableau 15).<br />

Cependant, les tests exacts de Fisher ne permettent pas de mettre en évidence des<br />

différences significatives. Mais le nombre important de pièces dont l’état de maturation<br />

est indéterminé (N = 29) nous empêche d’aller plus loin dans ces interprétations.<br />

282


Un aspect taphonomique<br />

4.1.4. Répartition des restes humains versus restes de Renne<br />

Alors que les restes humains sont présents en plus grand nombre dans le faciès<br />

2a, les restes de Renne ont été mis au jour majoritairement dans le faciès 4a (tableau 16,<br />

figure 122).<br />

Faciès 2a 2b 4a 4b Autres Total<br />

NR 2703 2404 5403 2570 2093 15173<br />

% NR 18% 16% 36% 17% 14% 100 %<br />

Tableau 16 : Effectif et pourcentage du nombre restes de Renne par faciès.<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Figure 122 : Pourcentage du nombre de restes de Renne par faciès.<br />

La répartition horizontale indique que le maximum de vestiges de Renne a été<br />

découvert au sein des carrés C8 et C9 (tableau 17, figure 123 et 124).<br />

Carré A7 A8 A9 A10 B6 B7 B8 B9 B10 C1 C6 C7 C8 C9 C10 C11<br />

NR 1007 817 62 12 2 281 206 45 5 1 368 889 1376 1553 1042 609<br />

% NR 8% 6% 0% 0% 0% 2% 2% 0% 0% 0% 3% 7% 11% 12% 8% 5%<br />

Carré C12 D6 D7 D8 D9 D10 D11 D12 D13 D14 Y7 Y8 Z7 Z8 Z9<br />

NR 710 229 64 85 103 784 252 1127 151 8 4 4 828 424 1<br />

% NR 5% 2% 0% 1% 1% 6% 2% 9% 1% 0% 0% 0% 6% 3% 0%<br />

Tableau 17 : Effectif et pourcentage des restes de Renne par carré de fouille.<br />

Bien qu’il soit peu visible sur le graphique (figure 123), il a été mis en évidence un<br />

pendage des vestiges fauniques vers le nord et vers l’ouest de la stratigraphie (Beauval et<br />

al. dans Maureille et al., 2007).<br />

2a 2b 4a 4b Autres<br />

283


1600<br />

1400<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

Un aspect taphonomique<br />

Figure 123 : Répartition du nombre de restes de Renne par carré.<br />

En abscisse : axe est-ouest (de A à Z), en ordonnée : axe nord-sud (de 1 à 14), en vertical : nombre<br />

de restes coordonnées.<br />

La répartition en plan des restes humains (figure 120) et celle des restes de<br />

Renne (figure 123) indiquent que les concentrations maximales des vestiges de ces deux<br />

taxons diffèrent. Pour l’Homme elle se situe dans la travée D, principalement dans les<br />

carrés D11 et D12. Pour le Renne, la concentration maximale se trouve dans la travée C,<br />

plus précisément dans les carrés C8 et C9.<br />

A<br />

B<br />

C<br />

D<br />

Y<br />

Z<br />

8<br />

7<br />

6<br />

1<br />

9 10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

14<br />

284


Un aspect taphonomique<br />

Figure 124 : Répartition sur la coupe Est en transect frontal des restes humains (1967-2010) et<br />

des restes de faune (2002-2007).<br />

Ronds noirs : restes humains 1967-2010 ; ronds bleus : restes de faune 2007-2010. Réalisée par L.<br />

Bouchard.<br />

285


Un aspect taphonomique<br />

Figure 125 : Répartition en vue sommitale des restes humains (1967-2010) et des restes de faune<br />

(2002-2007).<br />

Ronds noirs : restes humains 1967-2010 ; ronds bleus : restes de faune 2007-2010. Réalisée par L.<br />

Bouchard.<br />

Afin de comparer la distribution des régions anatomique entre ces deux taxons et<br />

ce, pour chaque faciès, nous avons classé les restes de Renne selon les répartitions<br />

anatomiques A et B présentées précédemment (tableau 18).<br />

286


Un aspect taphonomique<br />

Partie anatomique A 2a 2b 4a 4b Total<br />

Crâne 166 142 298 187 793<br />

Dent 132 108 455 176 871<br />

Infracrâne 2372 2144 4643 2200 11359<br />

Partie anatomique B 2a 2b 4a 4b Total<br />

Calvaria s.l. 124 101 292 141 658<br />

Mandibule s.l. 168 145 438 218 969<br />

Tronc + ceintures 321 196 459 243 1219<br />

Membre supérieur 477 491 963 473 2404<br />

Membre inférieur 822 829 1584 788 4023<br />

Autres 791 642 1667 707 3807<br />

Tableau 18 : Nombre de restes de Renne par partie anatomique (A et B) pour chaque faciès.<br />

Nous avons ensuite réparti les restes de Renne par classe d’âge : mature<br />

(regroupant les adultes et les jeunes adultes) et immature (regroupant les jeunes et les<br />

fœtus) (tableau 19).<br />

Âge 2a 2b 4a 4b Total<br />

Immature 58 60 83 96 297<br />

Adulte 2469 2264 5122 2371 12226<br />

Tableau 19 : Nombre de restes de Renne par classe d’âge pour chaque faciès.<br />

Les tests de Fisher calculés pour chaque faciès dans le but de comparer la<br />

distribution du nombre de restes humains et de Renne selon les régions anatomique ou<br />

selon l’âge (tableau 20) mettent en évidence des différences significatives pour tous les<br />

faciès et tous les regroupements anatomiques considérés. En effet, quelque soit le faciès,<br />

le nombre de restes crâniens est toujours majoritaire chez l’Homme et le nombre de reste<br />

du membre inférieur est toujours le mieux représenté chez le Renne. Cependant, cette<br />

dernière donnée est liée à la meilleure détermination des restes du membre inférieur<br />

chez le Renne (Rendu, comm. perso). Pour ce qui est de l’âge au décès, les données ont<br />

été comparées bien qu’elles soient difficilement corrélables de par le grand nombre de<br />

vestiges humains appartenant à des individus d’âge indéterminé.<br />

2a 2b 4a 4b<br />

Partie anatomique A p


4.1.5. Synthèse<br />

Un aspect taphonomique<br />

Nous avons mis en évidence une très forte représentation des vestiges humains<br />

au sein du faciès 2a (figure 119), plus particulièrement dans les carrés D11 et D12<br />

(tableau 12 et figure 120).<br />

La forte concentration de vestiges humains coordonnés dans le faciès 2a se<br />

distingue de l’assemblage de vestiges de Renne, mis au jour principalement dans le<br />

faciès 4a (figure 122). Cette différence s’explique en partie par la composition même des<br />

assemblages. Les fouilles menées entre 1967 et 1980 ont surtout concerné les actuels<br />

faciès 2a et 2b (tableau 21), correspondant aux couches 9 et 10, les corrélations<br />

stratigraphiques étant présentées dans le tableau 1 (Vandermeersch, 1974, 1976, 1980 ;<br />

Costamagno et al., 2005, 2006).<br />

Couches 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Rem - Total<br />

NR 5 4 82 70 101 89 250 173 1219 703 214 29 22 16 2977<br />

% NR 0% 0% 3% 2% 3% 3% 8% 6% 41% 24% 7% 1% 1% 1% 100%<br />

Tableau 21 : Nombre de restes de faune issus des fouilles de B. Vandermeersch (1967-1980) par<br />

couche.<br />

D’après Costamagno et al. (2005).<br />

C’est pourquoi, la très grande majorité des vestiges humains découverts durant<br />

ces campagnes correspondent à aux faciès 2a et 2b. À l’inverse, nous n’avons pris en<br />

compte dans l’étude de la faune que les restes découverts entre 2002 et 2007. Ces fouilles<br />

ont concerné la moitié inférieure de la stratigraphie, et non les faciès 2a et 2b<br />

préférentiellement.<br />

Faciès 2a 2b 4a 4b Autres<br />

NR 16 14 15 5 18<br />

% NR 24% 21% 22% 7% 26%<br />

Tableau 22 : Effectif et pourcentage du nombre de restes humains découverts depuis<br />

2001 par faciès.<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

2a 2b 4a 4b Autres<br />

Figure 126 : Pourcentage du nombre de restes humains découverts depuis 2001 par<br />

faciès.<br />

288


Un aspect taphonomique<br />

Comme le montrent le tableau 22 et la figure 126, si l’on prend en compte<br />

uniquement les restes humains mis au jour depuis 2001, en excluant les découvertes<br />

effectuées lors des fouilles 1967-1980, les vestiges provenant des faciès 2a, 2b et 4a sont<br />

en quantité quasi identique. Seule la nette sous-représentation des vestiges humains<br />

dans le faciès 4b est constante dans les deux cas, alors que ce faciès ne présente pas de<br />

sous-représentation de vestige de faune. Nous avons donc là une particularité de la<br />

position des restes humains vis-à-vis de ceux du Renne.<br />

Statistiquement, aucune différence n’a été mise en évidence entre les<br />

distributions anatomiques des vestiges humains selon les faciès, sauf entre le faciès 2b et<br />

les faciès 2a et 4a. Le faciès 2b se distingue des deux autres par la faible présence de<br />

restes dentaires isolés. Les restes crâniens sont toujours majoritaires, quel que soit le<br />

degré de catégorisation anatomique dans le classement (crâne ou calvaria s.l.). Le<br />

squelette infracrânien est, quant à lui, systématiquement sous-représenté. Mais il ne<br />

faut pas exclure le fait qu’il puisse exister un certain nombre de petits fragments d’os<br />

longs humains parmi les restes indéterminés ou de faune (ongulés 3/4). En effet, au sein<br />

des vestiges dont la diagnose taxinomique n’a pas pu être effectuée et qui pourrait<br />

potentiellement êtres humains, 20 d’entre eux sont des fragments d’os longs. Cependant,<br />

les effectifs étant très faibles, les tests effectués (tests exacts de Fisher), ne sont pas très<br />

robustes.<br />

Contrairement aux vestiges humains, parmi les restes de Renne se dégage une<br />

nette constante : la très forte représentation de vestiges infracrâniens, principalement<br />

des membres inférieurs.<br />

Les distributions par "région anatomique" selon les faciès sont donc différentes<br />

entre l’assemblage humain et celui de Renne. Ces distributions seront discutées par la<br />

suite dans le chapitre 4.3 (p.238).<br />

Concernant la répartition par classe d’âge des vestiges humains, celle-ci ne livre<br />

pas de différence significative entre les faciès. Mais la même remarque concernant le<br />

faible effectif peut être faite. Nous notons en effet que le ratio de restes matures vis-à-vis<br />

des restes immatures est en faveur des premiers dans les faciès 4a et 4b, des seconds<br />

dans le faciès 2b et est égal à 1 dans le faciès 2a. Bien que ces résultats semblent<br />

frappants, il ne pas oublier de tenir compte du grand nombre de restes pour lesquels un<br />

état de maturition est difficile à attribuer (N = 29), correspondant à environ un tiers de<br />

la collection.<br />

L’assemblage de faune, quant à lui, livre une très grande majorité de vestiges<br />

matures et ce, quel que soit le faciès considéré. Cela est à mettre en relation avec les<br />

techniques de chasse pratiquées par les Néandertaliens des Pradelles : l’introduction<br />

majoritaire d’adultes sur le gisement reflète une sélection des individus les plus<br />

rentables (Meignen et al., 2010).<br />

289


Un aspect taphonomique<br />

La proportion de vestiges immatures par rapport aux vestiges matures semble<br />

donc différente en fonction des deux taxons considérés. Cependant, l’état de maturation<br />

se définit différemment entre l’Homme et la faune.<br />

4.2. Préservation des vestiges et état de surface<br />

Dans l’optique de déterminer l’état de surface général des os des Pradelles ainsi<br />

que leur taux de fragmentation, nous avons quantifié différents paramètres (cf. p.238).<br />

Ceux-ci ont été comparés systématiquement avec ceux obtenus sur la faune par<br />

S. Costamagno et C. Beauval entre 2002 et 2007. L’étude comparative a pour objectif de<br />

déterminer si l’impact des phénomènes naturels (piétinement, matériaux encaissants …)<br />

a été le même dans ces deux assemblages. Toutefois, nous sommes consciente que le<br />

pourcentage d’éléments ou de restes complets calculé est influencé par le traitement<br />

anthropique et par le charognage qu’ont subi les carcasses. Il sera donc donné<br />

principalement à titre indicatif.<br />

4.2.1. Pourcentage d’éléments/de restes complets<br />

4.2.1.1. Restes humains des Pradelles<br />

Nous avons calculé pour chaque élément, le pourcentage d’éléments complets (cf.<br />

p.238) tel que le prescrivent Todd et Rapson (1988), ainsi que le pourcentage de restes<br />

complets (tableau 23) :<br />

Élément<br />

N éléments<br />

complets<br />

N total<br />

d’éléments<br />

NME % EC % RC<br />

Calvaria 0 48 5 0 0<br />

Mandibule 0 3 1 0 0<br />

Dent 23 28 28 82,14 82,14<br />

Radius 0 1 1 0 0<br />

Phalange main 2 4 4 50 50<br />

Fémur 0 5 3 0 0<br />

Patella 1 1 1 100 100<br />

Tibia 0 3 1 0 0<br />

Fibula 0 1 1 0 0<br />

Cunéiforme 0 1 1 0 0<br />

Total 26 94 48<br />

Tableau 23 : Pourcentage d’éléments et de restes complets (EC et RC) des restes humains<br />

Mises à part les dents, très bien préservées, seules la patella et les phalanges sont<br />

assez bien conservées. Tous les autres vestiges sont à l’état fragmentaire.<br />

290


4.2.1.2. Comparaison Homme versus Renne<br />

Un aspect taphonomique<br />

Les pourcentages de restes complets ont été comparés avec ceux provenant de<br />

l’assemblage de Renne des Pradelles (tableau 24) :<br />

Élément % RC Homme<br />

N éléments complets /<br />

N total Renne<br />

% RC Renne χ² Homme vs Renne<br />

Calvaria 0 0/270 0 0<br />

Mandibule 0 1/526 0,19 0,19<br />

Dent 82,14 253/874 28,95 97,73<br />

Hyoïde / 0/2 0 /<br />

Sternum / 0/2 0 /<br />

Vertèbre / 0/198 0 /<br />

Côte / 1/657 0,15 /<br />

Clavicule / / / /<br />

Scapula / 1/180 0 /<br />

Humérus / 0/711 0 /<br />

Radius 0 1/920 0,11 0,11<br />

Ulna / 0/341 0 /<br />

Carpe / 10/23 43,48 /<br />

Métacarpe / 0/418 0 /<br />

Coxal / 0/136 0 /<br />

Fémur 0 0/1028 0 0<br />

Patella 100 0/5 0 /<br />

Tibia 0 1/1683 0,06 0,06<br />

Métatarse / 0/413 0 /<br />

Talus / 1/16 12,5 /<br />

Calcaneus / 1/43 2,33 /<br />

Tarses autres 0 5/17 29,41 29,41<br />

Bois / 0/56 0 /<br />

Os plat indet / 0/34 0 /<br />

Os long indet / 0/3069 0 /<br />

Métapode indet / 0/1216 0 /<br />

Phalange 50 14/171 8,19 213,54<br />

Sésamoïde / 22/28 78,57 /<br />

Autres / 21/60 35 /<br />

Indet / 0/28 0 /<br />

Total général 27,37 333/13126 2,54 341,04<br />

Total sans dents 4,55 80/12252 0,65 23, 20<br />

Tableau 24 : Pourcentage de restes complets chez l’Homme et le Renne des Pradelles, tests du χ².<br />

Les valeurs en gras et rouge sont les résultats significativement différents.<br />

Les résultats obtenus indiquent un pourcentage de restes complets très faible des<br />

vestiges de Renne, sauf pour les dents et les os du carpe et du tarse, relativement bien<br />

conservés. Cependant, bien que les dents soient, pour 29% d’entre elles, complètes, ce<br />

taux est très inférieur à celui des dents humaines et le test du χ² indique donc une<br />

différence significative. Ces tests statistiques révèlent aussi des différences significatives<br />

de pourcentage de restes complets entre l’Homme et le Renne concernant les tarses et les<br />

phalanges.<br />

4.2.1.3. Comparaison Les Pradelles versus collections anthropologiques<br />

Nous avons calculé les pourcentages d’éléments complets des deux séries<br />

principales de comparaison anthropologiques (tableau 25) : les Perrats et le Tumulus des<br />

Sables (série pour laquelle le pourcentage de dents complètes n’a pas été enregistré). Ces<br />

pourcentages n’ont pas été comparés statistiquement car trop d’éléments sont<br />

systématiquement fragmentaires et ont donc un %EC égal à 0.<br />

291


Élément % EC Les Pradelles % EC Les Perrats % EC Tumulus des Sables<br />

Calvaria 0 0 0<br />

Mandibule 0 0 0<br />

Dent 82,14 87,5 /<br />

Hyoïde / / /<br />

Manubrium / / 0<br />

Sternum / / 0<br />

Vertèbre / 0 17,2<br />

Sacrum / 0 0<br />

Coccyx / / 50<br />

Côte / 0 0<br />

Clavicule / 0 20<br />

Scapula / 0 /<br />

Humérus / 0 0<br />

Radius 0 0 0<br />

Ulna / 0 0<br />

Carpe / 0 87,5<br />

Métacarpe / 0 47,73<br />

Phalange main 50 10 84,17<br />

Coxal / 0 0<br />

Fémur 0 0 0<br />

Fibula 0 0 0<br />

Patella 100 / 40<br />

Tibia 0 0 0<br />

Métatarse / 0 27,54<br />

Talus / / 36,4<br />

Calcaneus / 0 10<br />

Tarses autres 0 0 69<br />

Phalange pied / 0 97,5<br />

Os plat indet / 0 0<br />

Os long indet / / 0<br />

Métapode indet / / 0<br />

Un aspect taphonomique<br />

Tableau 25 : Pourcentage d’éléments complets aux Pradelles, aux Perrats et au Tumulus des<br />

Sables.<br />

Les seuls vestiges complets aux Perrats sont les dents et les phalanges, tous les<br />

autres sont à l’état fragmentaire. Mis à part pour le cas de la patella, la proportion<br />

d’éléments complets dans cet assemblage est donc assez proche de celui des Pradelles.<br />

À l’inverse, certains autres éléments osseux sont complets au Tumulus des<br />

Sables, principalement les os des mains et des pieds, mais aussi des vertèbres, clavicules<br />

et patellas.<br />

4.2.2. État de surface<br />

4.2.2.1. Restes humains des Pradelles<br />

L’état de surface de tous les restes humains (dents comprises) a été coté de 1 à 4<br />

selon différents paramètres : lisibilité de surface générale, craquelures, exfoliation,<br />

émoussé, traces de manganèses, traces de racines, concrétions calcitiques et altérations<br />

chimiques (cf. p.238). Nous avons regroupé les résultats dans le tableau 26 et la figure<br />

127.<br />

292


Lisibilité<br />

de<br />

surface<br />

Craquelure Délitement Exfoliation Émoussé Manganèse<br />

Un aspect taphonomique<br />

Traces de<br />

racines<br />

Concrétion<br />

calcitique<br />

Altération<br />

chimique<br />

0 0% 30% 82% 68% 74% 30% 97% 15% 84%<br />

1 26% 34% 16% 21% 4% 41% 1% 36% 0%<br />

2 23% 18% 1% 3% 5% 12% 1% 19% 1%<br />

3 23% 12% 0% 5% 7% 8% 0% 22% 0%<br />

4 27% 5% 0% 3% 10% 8% 0% 8% 15%<br />

Tableau 26 : État de surface des restes humains des Pradelles.<br />

Surface atteinte : 0 = os intact ; 1 = < 25% ; 2 = 25 à 50% ; 3 = 50 à 75% ; 4 = >75%.<br />

100%<br />

90%<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Figure 127 : État de surface des restes humains des Pradelles.<br />

Surface atteinte : 0 = os intact ; 1 = < 25% ; 2 = 25 à 50% ; 3 = 50 à 75% ; 4 = >75%.<br />

Aucune pièce n’est lisible sur 100% de sa surface (cotation 0 pour la variable<br />

lisibilité de surface), tous sont cotés de 1 à 4.<br />

Ce sont principalement l’exfoliation, les concrétions calcitiques, et les plages de<br />

manganèse dans une moindre mesure, qui empêchent cette lecture des surfaces. L’oxyde<br />

de manganèse et le concrétionnement calcitique n’altèrent toutefois pas la surface<br />

osseuse sous-jacente, mais réduit l’observation cette dernière. L’exfoliation, quant à elle,<br />

abîme cette surface et les stigmates anthropiques ou dus aux carnivores, sont alors plus<br />

difficilement observables (White, 1992 : 118 ; Fisher, 1995 : 32).<br />

Les altérations chimiques concernent principalement les atteintes résultant de<br />

l’ingestion des restes par les carnivores, et sont dues à l’acidité des sucs gastriques. C’est<br />

pourquoi, elles ne sont cotés que 0 ou 4, les restes n’étant pas partiellement digérés.<br />

Enfin, le délitement, l’émoussé et les traces de racines sont relativement peu<br />

observables sur les vestiges.<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

0<br />

293


4.2.2.2. Comparaison Homme versus Renne<br />

Un aspect taphonomique<br />

Les atteintes taphonomiques ont été notées sur la faune présente ou absente et la<br />

lisibilité de surface a été cotée de 0 à 4. Nous avons donc pu comparer les atteintes<br />

taphonomiques observables sur l’homme et sur la faune (tableau 27).<br />

Ainsi que nous l’avons présenté précédemment (cf. p.283), la distribution des<br />

vestiges humains et fauniques est différentes entre les faciès lithostratigraphiques. Or<br />

les atteintes de surface sont conditionnées par l’histoire taphonomique (éboulement,<br />

circulation de l’eau …) du gisement, celle-ci étant différente entre ces niveaux. C’est<br />

pourquoi nous avons comparé les atteintes entre restes humains et fauniques en<br />

séparant les faciès (tableau 27).<br />

Atteintes de surface<br />

Homme Faune<br />

2a 2b 4a 4b 2a 2b 4a 4b<br />

Craquelures 59,26 77,78 76,92 60,00 52,11 42,59 44,42 35,84<br />

Délitement 14,81 22,22 38,46 0,00 10,93 12,9 11,77 11,36<br />

Exfoliation 22,22 22,22 38,46 40,00 11,87 13,59 16,4 17,03<br />

Emoussé 14,81 55,56 23,08 0,00 46,04 46,28 60,5 56,6<br />

Manganèse 77,78 55,56 61,54 80,00 74,47 57,08 45,63 24,06<br />

Traces de racines 7,41 0,00 0,00 0,00 0,78 8,46 16,67 19,06<br />

Concrétions calcitiques 81,48 88,89 92,31 60,00 3,91 10,23 13,78 8,41<br />

Traces de digestion 22,22 20,00 15,38 20,00 0,51 0,37 0,58 1,03<br />

Tableau 27 : Fréquence relative des atteintes de surface sur les vestiges humains et fauniques<br />

dans les quatre faciès.<br />

Pour la faune, les données viennent de Beauval et Costamagno (dans Maureille et al., 2007 : tab.<br />

21)<br />

Nous remarquons que, quelque soit le faciès, la fréquence des craquelures et celle<br />

de l’exfoliation sont plus importantes sur les restes humains que fauniques, alors que les<br />

fréquences d’émoussé et de traces de racines sont moindres. Pour ce qui est des traces de<br />

manganèse, elles sont identiques dans les faciès 2a et 2b mais sont plus hautes sur les<br />

restes humains dans les faciès 4a et 4b.<br />

Les restes humains semblent donc, de manière générale, plus atteints par les<br />

agents taphonomiques naturels.<br />

Cependant, au sein d’un même faciès, les proportions de vestiges humains et<br />

fauniques dans les carrés de fouilles diffèrent. Cette localisation variable au sein du<br />

gisement pourrait donc avoir influencé les atteintes dues à la circulation de l’eau<br />

(concrétions calcitiques), aux végétaux (traces de racine) ou encore aux agents<br />

météoritiques (craquelures, délitement, exfoliation).<br />

294


4.2.3. Synthèse<br />

Un aspect taphonomique<br />

Au sein de la collection des restes humains des Pradelles, les dents, les phalanges<br />

et la patella sont les vestiges les mieux conservés, la majorité d’entre elles ayant été<br />

découverts complètes. À l’inverse, tous les restes crâniens et les os longs des membres<br />

sont fragmentaires. De la même manière, dans la collection de Renne ainsi que dans les<br />

assemblages anthropologiques de référence, les restes dentaires, du carpe et du tarse<br />

sont les mieux conservés.<br />

Dans les assemblages, les dents sont toujours dans un très bon état. En effet,<br />

l’émail étant le tissu le plus minéralisé (97% d’hydroxyapatite carbonatée contre 70%<br />

dans les os et la dentine), sa résistance est la plus importante et conduit à sa très bonne<br />

conservation post mortem (Andrews, 1997).<br />

Concernant les phalanges de la main, ce sont les distales qui sont complètes dans<br />

l’assemblage humain. Une des premières causes d’absence des phalanges dans un<br />

assemblage osseux, principalement les phalanges distales, est leur non reconnaissance<br />

lors de la fouille. Cependant, lorsque le tamisage des sédiments a lieu, on peut plus<br />

aisément retrouver ces éléments et dans ce cas ceux-ci sont le plus souvent intacts (Bello,<br />

2000 : 131). En effet, la réduction de la cavité médullaire et la structure "massive" des os<br />

de la main et du pied, dont les phalanges distales, favoriseraient leur conservation<br />

(Guthrie, 1967).<br />

Toutefois, la bonne conservation de la patella ne peut s’expliquer par la<br />

destruction différentielle selon la densité des restes. En effet, la patella est constitué<br />

principalement d’os spongieux, très peu dense et donc très fragile (Suby, 2006 ; Suby et<br />

al., 2009). Elles sont généralement très peu fréquentes dans les séries ostéo-<br />

archéologiques qui ont subi des processus taphonomiques variés (abrasion, dissolution<br />

chimique, météorisation … : Andrews, 1997), ce qui est le cas aux Perrats. Cependant,<br />

lorsqu’elles sont retrouvées, elles sont généralement dans un bon état de conservation<br />

(Bello, 2000 : 126). C’est ce que l’on peut observer au Tumulus des Sables.<br />

Ainsi, à notre connaissance, la patella des Pradelles est la première patella<br />

moustérienne découverte en France en contexte non funéraire.<br />

Il semble que les vestiges humains aient été plus dégradés par les processus<br />

taphonomiques naturels que les vestiges de Renne, et ce, quel que soit le faciès<br />

considéré. Il ne faut toutefois pas oublier que les effectifs sont très différents entre ces<br />

deux assemblages. De plus, comme nous l’avons présenté dans le chapitre 4.1 (p.283), les<br />

proportions de vestiges humains et fauniques au sein du gisement diffèrent selon leur<br />

localisation (par carré). Cela pourrait en partie expliquer les différences obtenues. Nous<br />

ne pouvons cependant pas exclure un enfouissement plus lent des vestiges humains, ce<br />

qui aurait alors conduit à une plus grande exposition aux agents météoriques.<br />

295


4.3. Représentation squelettique<br />

Un aspect taphonomique<br />

Elle permet, par l’obtention d’un profil squelettique (cf. p.263) que l’on compare<br />

avec les densités osseuses, de déterminer l’impact possible de l’Homme ou celui des<br />

carnivores et de proposer des hypothèses quant à l’histoire taphonomique de<br />

l’assemblage (e.g. charognage, transport humain, transport fluviatile : Klein, 1989).<br />

Pour la calculer nous avons déterminé le nombre minimum d’individu (NMI), les<br />

nombres minimums d’éléments (NME), mais aussi les nombre de restes (NR) des<br />

vestiges humains des Pradelles (cf. p.263).<br />

La série des Pradelles a été comparée avec celle des restes de Renne du site, mais<br />

aussi avec d’autres séries livrant des restes humains :<br />

- les collections du Tumulus des Sables et de l’hypogée II des Mournouards dans le<br />

but de discuter de la disparition de certains os par des processus naturels<br />

(principalement dus à la densité des ossements et dents),<br />

- des assemblages résultant de charognage par des grands carnivores,<br />

- les collections de Gran Dolina, de Krapina, des Perrats et d’El Mirador, résultant<br />

de possibles pratiques cannibales, pour discuter de l’absence ou de la présence<br />

d’éléments pour des raisons nutritives.<br />

4.3.1. Représentation squelettique des restes humains<br />

Afin de discuter de la représentation squelettique (illustration des pourcentages<br />

de survie), les études anthropologiques séparent les restes matures des restes immatures<br />

et déterminent les profils ostéologiques pour ces deux catégories d’âge. Nous avons dans<br />

un premier temps tenté de faire cette distinction aux Pradelles. Cependant, nous avons<br />

d’emblée été confrontée à un problème. En effet, nous savons qu’il y a un minimum de<br />

sept individus aux Pradelles, dont au moins deux adolescents à savoir, deux tiers du<br />

NMI (cf. p.217). Or, certains restes crâniens et infracrâniens sont trop fragmentaires<br />

pour déterminer avec sûreté s’ils appartiennent à un individu mature ou à l’un de ces<br />

deux adolescents. C’est pourquoi, nous avons choisi d’utiliser l’ensemble des restes, sans<br />

distinction d’âge. Les comparaisons inter-sites et inter-taxons seront donc réalisées avec<br />

l’ensemble des individus, toutes classes d’âge confondues.<br />

Le pourcentage de survie de chaque élément calculé à partir du NME, de la<br />

quantité spécifique Qsp et du NMI total, à savoir 7 (cf. p.217), est donné dans le tableau<br />

28. Pour les définitions des termes et la méthode calcul, se référer au chapitre 3.3.<br />

(p.263).<br />

296


Élément NME Qsp % survie<br />

Crâne 5 1 71,43<br />

Mandibule 1 1 14,29<br />

Radius 1 2 7,14<br />

Phalange main 4 28 2,04<br />

Fémur 4 2 28,57<br />

Patella 1 2 7,14<br />

Tibia 1 2 7,14<br />

Fibula 1 2 7,14<br />

Tarse autre 1 10 1,43<br />

Un aspect taphonomique<br />

Tableau 28 : Nombre minimum d’élément (NME), quantité spécifique (Qsp) et pourcentage de<br />

survie de chaque élément osseux des restes humains des Pradelles.<br />

Un profil ostéologique permet d’illustrer ces données (figure 128) :<br />

Figure 128 : Profil ostéologique du pourcentage de survie des restes humains des Pradelles.<br />

Nous observons une très forte représentation des éléments du crâne. Les<br />

fragments crâniens découverts sur le site appartiennent à, au plus, 71 % des boîtes<br />

crâniennes initialement présentes sur le site. Ce NME a été calculé à partir de la région<br />

latérale gauche des occipitaux (cf. p.217).<br />

absents.<br />

Crâne<br />

Mandibule<br />

Sternum<br />

Vertèbres<br />

Sacrum<br />

Côte<br />

Clavicule<br />

Scapula<br />

Humérus<br />

Radius<br />

Ulna<br />

Carpe<br />

Métacarpe<br />

Phalange main<br />

Coxal<br />

Fémur<br />

Patella<br />

Tibia<br />

Fibula<br />

Talus<br />

Calcaneus<br />

Tarse autre<br />

Métatarse<br />

Phalange pied<br />

0 20 40 60 80 100<br />

Les éléments du tronc et des ceintures scapulaire et pelvienne sont totalement<br />

297


Un aspect taphonomique<br />

Concernant le reste du squelette infracrânien, le membre supérieur est<br />

représenté par un fragment de radius et quatre phalanges de la main. Le membre<br />

inférieur présente un meilleur pourcentage de survie, notamment en ce qui concerne le<br />

fémur : 29 % des 14 fémurs sont représentés (le NMI étant de sept, le NME des fémurs<br />

devrait être de 14), dont au moins un immature.<br />

4.3.2. Comparaison Homme versus Renne<br />

Les vestiges de Renne n’ayant pas fait l’objet de remontage sur l’ensemble des<br />

collections, nous avons utilisé pour l’assemblage humain les nombre de "restes" et non le<br />

nombre de "pièces" pour que la comparaison soit possible. Pour comparer le pourcentage<br />

de survie des vestiges humains et des vestiges de Renne, nous avons donc utilisé le<br />

NNISP et non le NME (cf. p.263), ce dernier n’ayant pas été calculé pour la collection de<br />

faune découverte depuis 2002 (annexe 10A et figure 129). L’emploi du NNISP est<br />

évidemment plus soumis à la fragmentation que le NME (cf. p.263), mais est moins<br />

influencé par l’agrégation, à savoir une trop forte minimisation du nombre d’éléments<br />

réellement présents sur le site (Grayson et Frey, 2004).<br />

Les phalanges antérieures et postérieures n’ayant pas été distinguées pour la<br />

faune, elles ont toutes été regroupées.<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Homme % NNISP Renne % NNISP<br />

Figure 129 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains et de Renne des<br />

Pradelles.<br />

Contrairement à l’Homme, le Renne ne présente pas de très forte représentation<br />

des éléments du crâne (% NNISP = 6,73%). Les éléments du tronc et des ceintures<br />

scapulaires et pelviennes sont présents, mais en assez faible proportion d’après le<br />

% NNISP. Enfin, tous les os des membres sont connus.<br />

La représentation anatomique entre les corps humains et les carcasses de Renne<br />

diffère donc pour chaque grande partie du squelette (crâne, tronc, ceintures et membres).<br />

298


Un aspect taphonomique<br />

4.3.3. Conservation différentielle ? Comparaison Les Pradelles<br />

versus le Tumulus des Sables et l’hypogée II des Mournouards<br />

Les profils ostéologiques provenant de sites pour lesquels la présence ou l’absence<br />

de certains éléments ne sont pas dues à une sélection par l’Homme ont été réalisés. Les<br />

NME du Tumulus des Sables n’ayant pas été calculés, les NNISP sont utilisés (annexe<br />

10B et figure 130) :<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Figure 130 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains des Pradelles et du<br />

Tumulus des Sables.<br />

Dans le cas du pourcentage de nombre de restes normé (% NNISP) (figure 130),<br />

nous remarquons qu’aux Pradelles la très forte représentation des restes crâniens est<br />

plus importante que celle du Tumulus des Sables (% NNISP = 43,3%). Dans cette<br />

seconde série, les éléments du tronc et des ceintures scapulaires et pelviennes sont<br />

représentés, bien qu’en faible proportion (%NNISP : vertèbres = 1,94%, côtes = 3,2%,<br />

clavicules = 2,75%, scapulas = 3,12% et coxaux = 1,39%), leur absence étant notable aux<br />

Pradelles.<br />

Les Pradelles % NNISP Tumulus-des-Sables % NNISP<br />

Pour l’hypogée II des Mournouards, ce sont les NME sommés des adultes,<br />

adolescents et enfants qui ont été utilisés (annexe 10C et figure 131) :<br />

299


100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Un aspect taphonomique<br />

Figure 131 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />

Pradelles et de l’hypogée II des Mournouards.<br />

La comparaison avec l’assemblage anthropologique provenant de l’hypogée II des<br />

Mournouards est particulièrement intéressante car elle résulte des pourcentages de<br />

survie (et non du pourcentage de NNISP). Le NME étant un paramètre moins influencé<br />

par la fragmentation que le NISP (Lyman, 1994b ; Grayson et Frey, 2004 ; Knüsel et<br />

Outram, 2004), le pourcentage de survie calculé à partir de cet indice est donc plus<br />

représentatif de la réalité archéologique. La figure 131 met en évidence une très grande<br />

différence dans le profil ostéologique du squelette infracrânien, à savoir ceintures et<br />

membres, les données sur le tronc étant absentes dans la littérature (Leroi-Gourhan et<br />

al., 1962). Celui-ci est en effet beaucoup mieux représenté qu’aux Pradelles, et ce,<br />

quelque-soient les éléments pris en compte (données en annexe 10C). Le pourcentage de<br />

survie du crâne est de 68,3 % et est donc très proche de ce que l’on retrouve aux<br />

Pradelles.<br />

En fonction de cette comparaison, les crânes ne seraient donc pas sur-représentés<br />

aux Pradelles, mais ce serait le squelette infracrânien qui serait sous-représenté. Cela<br />

est logique si nous considérons que les dents ont été amenées (ou laissées) sur le site<br />

enchâssées dans leur arcade alvéolaire et se trouvent isolées suite à la disparition de l’os<br />

alvéolaire.<br />

4.3.4. Impact des carnivores ? Comparaison Les Pradelles versus<br />

charognage<br />

Au Pradelles, les vestiges de faune ont été charognés par de grands carnivores,<br />

probablement des Hyènes des cavernes (Crocuta crocuta spelaea). Certaines traces de<br />

régurgitation (cf. p.357) et de mâchonnement (cf. p.353) laissent penser qu’elles ont aussi<br />

charogné les corps humains.<br />

Les Pradelles % survie Les Mournouards % survie<br />

Cependant, peu d’assemblages paléolithiques accumulés par les Hyènes ont livré<br />

un nombre suffisamment important de restes humains et leurs atteintes sont rarement<br />

décrites. Seules quelques données qualitatives nous permettent de discuter l’impact des<br />

300


Un aspect taphonomique<br />

Hyènes sur les cadavres humains (e.g. Horwitz et Smith, 1988 ; Tournepiche, 1994 ;<br />

Beauval et al., 2005). Il n’est donc pas possible de réaliser une comparaison quantitative<br />

entre le profil squelettique des Pradelles et celui d’assemblage osseux humains<br />

charognés par des Hyènes.<br />

C’est pourquoi nous avons utilisé dans un premier temps des données provenant<br />

de sites charognés par les coyotes et les loups et publié par Moraitis et Spiliopoulou<br />

(2010). Bien évidemment nous avons conscience qu’il existe des différences concernant le<br />

mode de consommation de ces carnivores et des Hyènes (Campmas et Beauval, 2008).<br />

Ces résultats sont donc donnés principalement dans un but illustratif.<br />

L’étude en question fournit en effet des indications sur le pourcentage de survie<br />

des éléments du squelette dans six cas. L’impact des charognards y est croissant entre<br />

les cas 0 à 4 et le dernier cas est considéré par les auteurs comme atypique (annexe 10D<br />

et figure 132) :<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Les Pradelles Cas 0 Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4 cas atypique<br />

Figure 132 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />

Pradelles et des assemblages humains charognés par des loups et des coyotes.<br />

Dans les cinq assemblages charognés, la totalité des crânes est retrouvé, les<br />

charognards ne s’y attaquant pas. Une partie seulement du rachis, du sternum et des<br />

côtes est consommé afin d’atteindre les organes internes et les viscères. Pour chacun des<br />

cas, la ceinture scapulaire semble atteinte de manière assez proche du membre<br />

supérieur, il en va de même pour la ceinture pelvienne et le membre inférieur. Mais<br />

l’atteinte de l’ensemble "membre supérieur-ceinture scapulaire" varie entre les cas. Dans<br />

le cas 3 elle est assez marquée, ne laissant que peu d’éléments squelettiques (% survie =<br />

25% pour les clavicules, scapulas, humérus et ulna et % survie = 12,40% pour les radius).<br />

À l’inverse, les hanches, cuisses et jambes sont atteintes avec une intensité assez proche<br />

dans les différents cas, intensité plus faible que pour les membres supérieurs. Enfin, il<br />

reste peu de restes des mains et des pieds dans les assemblages les plus charognés (cas<br />

3 : % survie main et pied = 0%).<br />

301


Un aspect taphonomique<br />

La différence la plus notable entre le charognage des Loups et Coyotes et celui des<br />

Hyènes, réside dans le fait que ces dernières détruisent avec une plus forte intensité les<br />

vertèbres et les côtes (Marean et al., 1992).<br />

Dans un second temps, nous avons utilisé comme comparatif des données<br />

provenant du charognage de gazelles par des hyènes (Lam, 1992), afin d’avoir un<br />

exemple de la consommation d’herbivores de taille moyenne par ces carnivores.<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Figure 133 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains des Pradelles et des<br />

assemblages de gazelles charognés par des hyènes.<br />

Nous remarquons que dans le cas du charognage de gazelles par des hyènes, la<br />

plupart des éléments anatomiques sont représentés, sauf les côtes, les scapulas et les<br />

extrémités des pattes avant et arrière. Les restes crâniens sont représentés en plus<br />

faible nombre qu’aux Pradelles à l’inverse des vertèbres, du sternum, des coxaux et des<br />

élements des membres.<br />

Les Pradelles Gazelles<br />

Ces représentations squelettiques, principalement en ce qui concerne les<br />

ceintures scapulaires et pelviennes, diffèrent de celle que l’on observe aux Pradelles. En<br />

effet, pour ce qui est des vertèbres et des côtes, une destruction par les Hyènes est<br />

envisageable. Mais, s’il est indéniable que les carnivores ont charogné certains vestiges<br />

humains (traces de dents et de régurgitation), cela ne peut être la seule explication du<br />

profil ostéologique particulier de restes humains.<br />

4.3.5. Impact de l’Homme ? Comparaison Les Pradelles versus<br />

cannibalisme<br />

L’hypothèse du cannibalisme étant celle que nous souhaitons tester, nous avons<br />

comparé les profils squelettiques des Pradelles avec celui provenant du site de Krapina<br />

réalisé à partir du pourcentage de NNISP (annexe 10B et figure 134) et avec ceux<br />

provenant d’assemblages où ont été publiés les pourcentages de survie calculés à partir<br />

302


Un aspect taphonomique<br />

des NME (annexe 10C et figure 135) : Gran Dolina (Fernández-Jalvo et al., 1999b), Les<br />

Perrats (Boulestin, 1999) et El Mirador (Cáceres et al., 2007). Nous avons utilisé les<br />

données cumulant les restes matures et immatures.<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Figure 134 : Profil ostéologique à partir du % NNISP des restes humains des Pradelles et de<br />

Krapina.<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Les Pradelles % NNISP Krapina % NNISP<br />

Les Pradelles % survie Gran Dolina % survie<br />

Les Perrats % survie El Mirador % survie<br />

Figure 135 : Profil ostéologique à partir du pourcentage de survie des restes humains des<br />

Pradelles et de Gran Dolina, Les Perrats et El Mirador.<br />

303


Un aspect taphonomique<br />

Nous remarquons que dans ces cinq séries, le crâne est l’élément le mieux<br />

représenté, au minimum à 50%, son NME correspond d’ailleurs au NMI à El Mirador.<br />

Les vertèbres et les côtes sont présentes bien que peu représentées dans les<br />

quatre collections de comparaison. On retrouve toutefois d’assez nombreux restes de<br />

côtes aux Perrats, malgré leur fragilité (% survie = 23,44%). Les sternums et les sacrums<br />

sont, quant à eux, totalement absents, sauf à Krapina (figure 134 : % NNISP = 0,03).<br />

Aux Perrats, les ceintures scapulaires et pelviennes ont des pourcentages de survie<br />

dépassant les 20 %, ce qui n’est pas le cas dans les autres assemblages, les coxaux étant<br />

absents à Gran Dolina et El Mirador.<br />

Les os longs des membres ont un très fort pourcentage de survie aux Perrats,<br />

allant de 37,5% pour la fibula à 75% pour le tibia et l’humérus. Ils sont aussi présents,<br />

mais en moins grand nombre à El Mirador, Gran Dolina, Krapina et aux Pradelles.<br />

Enfin, les mains et les pieds ne sont jamais totalement absents mais ont des<br />

pourcentages de survie, ou pourcentages de NNISP pour Krapina, assez faibles (moins<br />

de 10% sauf pour les métatarses aux Perrats).<br />

Mis à part le tronc et les ceintures scapulaires présents dans toutes les collections<br />

de comparaison, l’assemblage des Pradelles présente donc de grandes similarités avec<br />

ceux d’El Mirador et de Gran Dolina, mais aussi avec celui de Krapina. Il diffère de celui<br />

des Perrats par une moins forte représentativité des os longs des membres.<br />

4.3.6. Synthèse<br />

Les restes humains des Pradelles présentent un profil ostéologique assez<br />

particulier. On observe une très forte représentation des éléments crâniens, une absence<br />

totale du tronc et des ceintures et quelques éléments des membres. Afin de proposer une<br />

hypothèse qui expliquerait cette représentation squelettique, les comparaisons inter-<br />

sites et inter-taxons nous apportent certains éléments.<br />

La densité et la porosité propre de chaque os ou portion d’os seraient, entre<br />

autres, à l’origine d’une différence de conservation, conséquence des phénomènes de<br />

météorisation et de circulation de l’eau (Lyman, 1984). Pour étudier ce phénomène, des<br />

travaux ont été réalisés livrant les densités volumétriques pour des os de faune (Lyman,<br />

1984 ; Marean, 1991), puis d’autres travaux ont été menés pour certains os humains<br />

(Carlson et Pickering, 2003). Ils permettraient de vérifier si la conservation des éléments<br />

sur un site est fonction des densités osseuses. Cependant, pour l’Homme, les densités<br />

volumétriques ne sont pas publiées pour l’ensemble des ossements du squelette. C’est le<br />

cas des données établies par Galloway et collaborateurs (1997) et reprises par Willey<br />

(1997) qui ne concernent que les grands os longs. Une étude plus complète a été réalisée<br />

par Suby et al. (2006, 2009), mais elle ne livre aucune donnée sur les densités du crâne,<br />

des dents, et des os des mains et des pieds (hors calcaneus et talus). Ces travaux nous<br />

permettent de supposer que la conservation différentielle des éléments en fonction de<br />

leur densité pourrait expliquer la très bonne représentativité des dents. De même, elle<br />

304


Un aspect taphonomique<br />

pourrait être une explication valable quant à l’absence des éléments à faible densité et<br />

possédant une importante partie spongieuse tels que les corps vertébraux, les têtes<br />

fémorales et humérales ou les éléments du tarse.<br />

Toutefois, du fait de la très bonne préservation d’une patella et de phalanges<br />

distales d’individus immatures, soit des éléments très fragiles et peu denses, il ne semble<br />

pas que la conservation différentielle ait joué un rôle primordial dans l’état actuel de<br />

l’assemblage des Pradelles. De plus, l’assemblage de Renne présente un certain nombre<br />

d’éléments "fragiles" tels que les vertèbres ou les côtes. Or, bien qu’il semble que les<br />

processus de météorisation aient affecté plus fortement les vestiges humains que ceux de<br />

faune (cf. p.291), la présence de restes humains fragiles montre que cette différence<br />

d’atteinte n’a pas joué un rôle primordial dans le pourcentage de survie des éléments.<br />

Le crâne<br />

La proportion de restes crâniens humains mis au jour (51% du NRD) se distingue<br />

totalement de l’assemblage de Renne qui n’en possède que peu (2% du NRD et les bois<br />

représentent 0,54% du NRD). Trois hypothèses peuvent alors être envisagées : a) soit<br />

cette différence est normale car due à une taille et une densité du crâne humain<br />

différentes de celles du crâne du Renne, b) soit elle est due à l’impact du charognage des<br />

cadavres par les carnivores, c) soit elle est due à l’impact même des Néandertaliens sur<br />

l’assemblage.<br />

La comparaison avec le Tumulus des Sables et l’hypogée II des Mournouards<br />

(Leroi-Gourhan et al., 1962) nous indique les restes crâniens se conservent bien, le<br />

pourcentage de survie des crânes aux Mournouards est quasiment identique à celui des<br />

Pradelles.<br />

Les charognards, type Loups et Coyotes, laissent généralement les crânes de côté,<br />

ne s’y attaquant que peu (Moraitis et Spiliopoulou, 2010). Le pourcentage de survie est<br />

alors effectivement très fort, proche de 100% dans les séries comparées. De plus, sur les<br />

crânes, les Hyènes s’attaquent en premier lieu aux os de la face et en dernier lieu à la<br />

calotte crânienne (Horwitz et Smith, 1988). Cela pourrait expliquer l’absence de vestiges<br />

de la face aux Pradelles, mis à part deux fragments de maxillaire et des dents<br />

supérieures, et la présence de dents régurgitées suggérant l’ingestion de blocs maxillo-<br />

faciaux.<br />

Enfin, il semblerait que dans la grande majorité des sites pour lesquels le<br />

cannibalisme est supposé, de nombreux vestiges crâniens sont mis au jour, c’est en tout<br />

cas le cas des quatre sites utilisés dans l’étude comparative. Les Hommes consommant<br />

d’autres Hommes fracturent les crânes (cf. p.241) mais ne les détruisent pas totalement.<br />

305


Le squelette axial<br />

Un aspect taphonomique<br />

L’absence d’élément du tronc et des ceintures des Néandertaliens aux Pradelles<br />

nous paraît très particulière. Bien qu’il y en ait peu, on retrouve des restes de côtes, de<br />

vertèbres, de scapulas et de coxaux de Renne. Si le transport et le traitement des Rennes<br />

et des Hommes avaient été identiques sur le gisement, nous aurions dû retrouver<br />

quelques éléments du squelette axial humain.<br />

De plus, bien que les charognards en voulant atteindre les organes internes<br />

détruisent une grande partie du rachis, du sternum et des côtes (e.g. Marean et al., 1992<br />

; Haglund et Sorg, 1997 ; Moraitis et Spiliopoulou, 2010), ils ne peuvent être considérés<br />

comme les responsables de l’absence totale de tronc, car nous en retrouverions au moins<br />

quelques vestiges. Enfin, ils ne détruisent pas l’ensemble des ceintures scapulaires et<br />

pelviennes lorsqu’ils charognent un cadavre (Marean et al., 1992, Lam, 1992).<br />

Dans les assemblages résultant de cannibalisme, bien que l’absence de vertèbres<br />

ait été considérée par Turner comme un des arguments en faveur de cette pratique<br />

(Turner et Morris, 1970), le pourcentage de survie du rachis n’est jamais nul. C’est le cas<br />

aussi des côtes, clavicules et scapulas. Les coxaux sont, à l’inverse, absents à el Mirador<br />

et Gran Dolina alors qu’ils sont présents aux Perrats et à Krapina (Gorjanović-<br />

Kramberger, 1906 ; Radovčić et al., 1988 ; Boulestin, 1999 ; Fernández-Jalvo et al., 1999b<br />

; Cáceres et al., 2007).<br />

Les comparaisons avec l’ensemble de ces assemblages (Renne, inhumation<br />

collective, charognage, cannibalisme) permeetent de supposer que le traitement du tronc<br />

et des ceintures pelviennes et scapulaires des Néandertaliens des Pradelles ait été<br />

particulier. L’absence de ces parties du corps pourrait alors plaider pour leur non arrivée<br />

dans la partie fouillée du gisement, car dans le cas contraire, quelques éléments auraient<br />

dus être reconnus sur le site en plus de vingt années de fouille.<br />

Le squelette appendiculaire<br />

Les vestiges du squelette appendiculaire sont quant à eux peu représentés (mis à<br />

part pour le fémur). Cette sous-représentation, dans le cas des diaphyses d’os longs des<br />

membres, pourrait trouver une explication dans le nombre assez important de fragments<br />

de diaphyses découverts aux Pradelles et dont le taxon est indéterminé mais pour lequel<br />

la diagnose humaine est envisageable (N= 20). Nous aurions alors peut-être un problème<br />

de détermination différentielle. En effet, les diaphyses des os longs, sont<br />

particulièrement denses (Willey et al., 1997), et la conservation différentielle ne peut<br />

donc pas être l’hypothèse la plus simple pour expliquer le peu d’éléments du squelette<br />

appendiculaire.<br />

La comparaison effectuée entre les pourcentages de survie obtenus aux Pradelles<br />

et ceux provenant de l’hypogée II des Mournouards nous indique que si seul le<br />

phénomène de destruction différentielle avait atteint les restes, tel qu’aux Mournouards<br />

(Leroi-Gourhan et al., 1962), nous devrions nous attendre à avoir un nombre beaucoup<br />

306


Un aspect taphonomique<br />

plus élevé d’éléments du squelette appendiculaire et des ceintures pelviennes et<br />

scapulaires (les données sur le tronc étant absentes pour ce gisement).<br />

Enfin, les éléments des mains et des pieds ont généralement un faible<br />

pourcentage de survie (Brain, 1981 ; Ricklan, 1986). Mais, aux Pradelles, il a été<br />

retrouvé quatre phalanges de la main (dont probablement deux du même individu).<br />

Cette faible représentation est assez proche de ce que l’on observe dans les sites de<br />

cannibalisme (White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Fernández-Jalvo et al., 1999b ; Cáceres et<br />

al., 2007) mais aussi dans les assemblages charognés. Les phalanges de Renne sont aussi<br />

présentes en faible proportion. Cependant, de par la grande différence anatomique qu’il<br />

existe entre les métacarpes et métatarses d’Homme et de Renne, aucune comparaison ne<br />

peut être réalisée pour ces éléments.<br />

307


4.4. La fracturation<br />

Un aspect taphonomique<br />

Afin d’étudier le mode de fracturation des restes humains des Pradelles, nous<br />

avons procédé en deux étapes. Tout d’abord, nous avons étudié l’état de fraîcheur des os<br />

lors de leur fracturation puis nous avons tenté d’en déterminer l’agent responsable. Les<br />

résultats obtenus ont ensuite été comparés avec ceux du Renne.<br />

4.4.1. La voûte crânienne<br />

4.4.1.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation<br />

Nous avons utilisé les critères employés classiquement pour ce faire, ainsi qu’un<br />

nouveau critère pour la fracturation de la voûte crânienne : la distance d’apparition du<br />

diploé nommé DAD (cf. p.265). Ces critères ont été appliqués à deux séries de<br />

comparaison : les Perrats où, pour la majorité des restes, est supposé une fracturation<br />

anthropique sur os frais grâce à la présence de nombreux points d’impact et de<br />

fracturation (Boulestin, 1999) et le Tumulus des Sables où la fracturation a eu lieu<br />

principalement sur os sec par pression sédimentaire (Courtaud, comm. perso). Puis nous<br />

avons déterminé quels critères sont les plus pertinents pour discriminer ces deux<br />

collections. Enfin, les restes humains des Pradelles ont été confrontés avec ces deux<br />

collections pour essayer de déterminer l’état de fraîcheur des os lors de leur fracturation.<br />

4.4.1.1.1. Choix des critères discriminants<br />

Concernant la fracturation des os de la voûte crânienne, les différentes variables<br />

(cf. p.265) ont été appliquées aux restes découverts aux Perrats et au Tumulus des<br />

Sables.<br />

Pour rappel, ces variables sont :<br />

- EAD : écart à l’angle droit le plus important sur le fragment, mesuré en degré,<br />

d’unité 10 ;<br />

- DAD : distance d’apparition du diploé, mesuré en millimètre ;<br />

- texture : coté lisse s’il y a au moins un bord lisse, sinon coté rugueux ;<br />

- présence d’éclats adhérents ;<br />

- présence d’écrasements ;<br />

- présence de fissures issues du bord de fracture.<br />

Les valeurs correspondant à ces mesures et provenant de ces deux assemblages<br />

sont données dans l’annexe 11A.<br />

D’après le test U de Mann-Whitney, seules les variables EAD et DAD (pUMann-<br />

Whitney = 0,00) permettent de discriminer les deux groupes. Les autres variables ne<br />

308


Un aspect taphonomique<br />

seraient pas réellement discriminantes pour discuter de l’état de fraîcheur des os de la<br />

voûte lors de la fracturation.<br />

Les variables EAD et DAD sont peu liées entre elles (pspearman = 0,23 et 0,34 ;<br />

pkendall = 0,18 et 0,26). Elles peuvent donc être traitées indépendamment l’une de l’autre.<br />

Les données des Perrats et du Tumulus des Sables nous ont permis de réaliser un<br />

arbre de décision avec le logiciel R pour déterminer les mesures de DAD et EAD qui<br />

séparent ces deux groupes (figure 136). Cet outil représente à l’extrémité des branches<br />

les différents résultats possibles en fonction de décisions prises à chaque étape. Les<br />

mesures seront utilisées par la suite pour distinguer les os des Pradelles fracturés sur os<br />

sec de ceux fracturés sur os frais. L’arbre de décision indique qu’EAD est la variable qui<br />

permet le mieux discriminer les deux groupes, avec une limite à 45°.<br />

90% des vestiges qui présentent un EAD inférieur à 45° appartiennent à la<br />

collection du Tumulus des Sables (88 restes, les 10 autres restes proviennent de la<br />

collection des Perrats). 65% des vestiges qui ont un EAD supérieur ou égal à 45°<br />

appartiennent à la collection des Perrats (11 des 17 restes). Parmi ces 17 vestiges avec<br />

un EAD supérieur ou égal à 45°, 60% (6 sur 10) de ceux qui en plus, ont une DAD<br />

inférieure à 7,37 mm, appartiennent à la collection du Tumulus des Sables. L’ensemble<br />

des vestiges qui ont un EAD supérieur ou égal à 45° et qui ont une DAD supérieure ou<br />

égale à 7,37 mm proviennent tous de l’assemblage des Perrats.<br />

Figure 136 : Arbre de décision portant sur les variables EAD et DAD aux Perrats et au Tumulus<br />

des Sables.<br />

La meilleure discrimination se fait donc tout d’abord par la mesure EAD puis en<br />

rajoutant la donnée DAD. Lorsque l’on a un EAD supérieur à 45° et un DAD supérieur à<br />

7,37 mm, nous nous retrouvons donc dans une configuration existante aux Perrats et<br />

inconnue au Tumulus des Sables. Cette configuration permet donc supposer une<br />

fracturation sur os frais.<br />

309


4.4.1.1.2. Application aux restes humains des Pradelles<br />

Un aspect taphonomique<br />

Les différents critères utilisés pour discuter de l’état de fraîcheur des os de la<br />

voûte lors de la fracturation ont été enregistrés pour les restes humains des Pradelles<br />

(toutes collections confondues). Les données sont présentées dans l’annexe 11B. Le<br />

nombre de restes et le pourcentage correspondant (par rapport au nombre total de restes<br />

pour chaque variable enregistrée) sont donnés dans le tableau 29. Dans ce chapitre, les<br />

données de seulement 45 restes crâniens ont été enregistrées sur les 48 qui composent la<br />

collection. En effet, nous n’avons pris en compte que les vestiges pour lesquels nous<br />

pouvions mesurer l’ensemble des variables, or pour trois d’entre eux, ce n’est pas possible<br />

car, du fait des recollages, aucun bord n’est libre.<br />

Texture<br />

Eclats adhérents<br />

Fissures<br />

DAD (mm)<br />

EAD (°)<br />

Variable Nombre de restes Pourcentage<br />

lisse 20 / 45 44,44%<br />

rugueuse 25 / 45 55,56%<br />

oui 3 / 45 6,67%<br />

non 42 / 45 93,33%<br />

oui 31 / 45 68,89%<br />

non 14 / 45 31,11%<br />

[0-2,5[ 4 / 45 8,89%<br />

[2,5-5[ 8 / 45 17,78%<br />

[5-7,5[ 14 /45 31,11%<br />

[7,5-10[ 8 / 45 17,78%<br />

[10-12,5[ 8 / 45 17,78%<br />

[12,5-15[ 1 / 45 2,22%<br />

[15-17,5[ 0 / 45 0%<br />

[17,5-20[ 2 / 45 4,44%<br />

[0-10[ 0 / 45 0,00%<br />

[10-20[ 1 / 45 2,22%<br />

[20-30[ 2 / 45 4,44%<br />

[30-40[ 2 / 45 4,44%<br />

[40-50[ 7 / 45 15,56%<br />

[50-60[ 15 / 45 33,33%<br />

[60-70[ 12 / 45 26,67%<br />

[70-80[ 6 / 45 13,33%<br />

Tableau 29 : Variables enregistrées pour l’état de fraîcheur des os lors de la fracturation des<br />

restes humains des Pradelles.<br />

Nous remarquons qu’un peu moins de la moitié des pièces présente au moins un<br />

bord de fracture avec une texture lisse.<br />

Très peu ont des éclats adhérents, ce qui n’est pas forcément uniquement lié à<br />

l’état de fraîcheur des os lors de la fracturation, mais aussi à l’ancienneté des vestiges.<br />

Nous pouvons supposer que, dans des conditions sédimentaires "instables" (mouvements<br />

sédimentaires, éboulements …) plus les restes sont anciens, plus les éclats adhérents ont<br />

des risques de se détacher.<br />

La majorité des pièces possèdent des fissures issues des bords de fracture.<br />

310


Un aspect taphonomique<br />

Enfin, concernant les deux critères considérés comme les plus importants, 21 des<br />

45 restes de voûte crânienne (46,7%) pour lesquels les variables EAD et DAD sont<br />

enregistrées ont un EAD supérieur à 50° et une valeur de DAD supérieure à 7 mm. Les<br />

limites qui discriminent au mieux les restes des Perrats et du Tumulus des Sables étant<br />

45° et 7,4 mm.<br />

La collection des Pradelles a été comparée à celles des Perrats et du Tumulus des<br />

Sables à partir des deux critères EAD (figure 137) et DAD (figure 131).<br />

35%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

Figure 137 : Pourcentage des restes humains des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables<br />

selon l’écart à l’angle droit (EAD), en degré.<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

[0-10[<br />

[0-2,5[<br />

[10-20[<br />

[2,5-5[<br />

[20-30[<br />

[30-40[<br />

[40-50[<br />

[50-60[<br />

[60-70[<br />

Les Perrats Les Pradelles Tumulus-des-Sables<br />

[5-7,5[<br />

[7,5-10[<br />

[10-12,5[<br />

[12,5-15[<br />

[15-17,5[<br />

Les Perrats Les Pradelles Tumulus des Sables<br />

[70-80[<br />

[17,5-20[<br />

Figure 138 : Pourcentage des restes humains des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables<br />

selon la distance d’apparition du diploé (DAD), en mm.<br />

311


Un aspect taphonomique<br />

On observe graphiquement une similarité dans les profils obtenus aux Pradelles<br />

et aux Perrats (figure 137 et figure 138). Dans ces deux assemblages, la majorité des<br />

restes possèdent des valeurs EAD supérieures ou égales à 40°, contrairement au<br />

Tumulus des Sables où la majorité des valeurs est inférieure à 40°. De même, mais de<br />

manière moins nette, dans le cas de la variable DAD, la majorité des restes des Perrats<br />

et des Pradelles présente un DAD supérieur ou égal à 5 mm, au Tumulus des Sables, les<br />

vestiges possèdent principalement un DAD inférieur à 5 mm.<br />

Nous remarquons donc graphiquement que le groupe des Pradelles est plus<br />

proche du groupe des Perrats. Pourtant, statistiquement, le groupe des Pradelles se<br />

différencie aussi bien du groupe Tumulus des Sables que du groupe des Perrats, bien que<br />

dans une moindre mesure, pour ce qui est des variables EAD et DAD (tableau 30).<br />

Les Pradelles vs. Les Perrats Tumulus des Sables<br />

EAD χ² = 46,58 p < 0,00 χ² = 147,66 p < 0,00<br />

DAD χ² = 26,83 p < 0,03 χ² = 58,96 p < 0,00<br />

Tableau 30 : Résultat des tests du χ² des Pradelles vis-à-vis des Perrats et du Tumulus des Sables,<br />

selon les variables EAD et DAD.<br />

Les différences statistiques obtenues entre la collection des Pradelles et celle du<br />

Tumulus des Sables est très nette sur les histogrammes présentant les répartitions des<br />

mesures entre ces deux collections (figure 137 et figure 138). Concernant les différences<br />

statistiques entre les Pradelles et les Perrats, les histogrammes montrent en effet aux<br />

Pradelles des mesures de l’écart à l’angle droit supérieures à 50° plus nombreuses qu’aux<br />

Perrats (figure 137), il en va de même pour les apparitions du diploé entre 10 et 12,5 mm<br />

(figure 138). Ces deux variables permettant de bien discriminer les groupes des Perrats<br />

et du Tumulus des Sables, nous pouvons donc supposer la présence d’une importante<br />

fracturation sur os frais des os de la voûte aux Pradelles.<br />

Nous pouvons alors suggérer aux Pradelles qu’une partie de la fracturation a été<br />

post-dépositionnelle, sur os sec. Les fragments concernés sont ceux possédant une faible<br />

apparition du diploé et des bords formant un angle proche de 90°. Une autre partie de la<br />

fracturation a eu lieu sur os frais.<br />

4.4.1.2. Agent responsable de la fracturation<br />

Les vestiges de voûte des Pradelles ayant subi une fracturation sur os sec (N=21)<br />

ont été brisés par la pression sédimentaire, le piétinement, les éboulements successifs<br />

dans le gisement et les fouilles clandestines. Certains ont été fragmentés sur place, les<br />

différents morceaux ont donc parfois été cotés ensemble, ne représentant alors qu’un<br />

reste coordonné.<br />

Ceux qui ont subi de la fracturation sur os frais peuvent avoir été brisés par<br />

différents agents : naturels, anthropiques ou par les carnivores.<br />

312


Un aspect taphonomique<br />

Les agents naturels ne laissent pas de trace particulière sur les os et sont donc<br />

considérés comme agent de la fracturation par défaut lorsqu’aucun autre ne peut être<br />

mis en évidence. Cela concerne une partie des restes humains découverts aux Pradelles,<br />

principalement des pariétaux (N=8). L’illustration de la fragmentation par pression<br />

sédimentaire est la découverte lors de la fouille de différents fragments d’une même<br />

pièce à proximité les uns des autres figurant une fracturation in situ.<br />

Lorsque les Hommes fracturent des os de la voûte crânienne, on peut parfois<br />

observer des impacts de fracturation (figure 139). Les points d’impact possibles sont<br />

situés sur les pariétaux (LP04-D12 #718-719, LP06-C10 #535 ?, LP07-C12 #812-LP09-<br />

C11/D11 #H12) et sur un fragment d’écaille de temporal (LP02-E12 #1).<br />

Figure 139 : Localisation des points d’impacts sur des fragments de voûte crânienne.<br />

A : LP04-D12 #718-719, B : LP02-E12 #1 et C : LP07-C12 #812-LP09-C11/D11 #H12. Les flèches<br />

bleues localisent les points d’impact.<br />

Les longs arrachements de la table interne ou externe, mesurés grâce à la<br />

variable DAD, sont dus au clivage du diploé et des tables suite à un impact sur l’os, et<br />

ont généralement lieu lors d’une fracturation anthropique (Johnson, 1983, 1985 ; White,<br />

1992 : 140 ; Berryman et Haun, 1996 ; Boulestin, 1999 : 73). On en retrouve sur des<br />

restes de frontal, pariétal (LP05-D12 #1053-1059-1069, LP04-D12 #113-352-751, LP07-<br />

C12 #812-LP09-C11/D11 #H12), occipital (LP04-D12 #314), de temporal (LP07-C10 #776)<br />

illustrés sur la figure 140.<br />

313


Un aspect taphonomique<br />

Figure 140 : Longs arrachements de la table interne sur des fragments de voûte crânienne.<br />

A : fragment de fronto-pariétal LP05-D12 #1053-1059-1069, B : fragment de pariéto-occipital LP04-<br />

D12 #113-352-751, C : fragment de temporal LP07-C10 #776, D : fragment d’occipital LP04-D12<br />

#314. Les flèches bleues localisent les arrachements.<br />

Enfin, aucun signe de fracturation par les carnivores n’a été mis en évidence sur<br />

les restes crâniens humains, à savoir des traces de dents (impact des carnassières ou<br />

trace de mâchement).<br />

4.4.2. Les os longs<br />

4.4.2.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation<br />

4.4.2.1.1. Choix des critères discriminants<br />

Concernant les os longs, nous avons utilisé les variables décrites dans le chapitre<br />

3.4. (p.265) et présentés dans les annexes 8A, 8B et 8C. Les os longs ont été classés<br />

suivant leur module : gros module pour les humérus, fémurs, tibias et petit module pour<br />

les radius, ulnas et fibulas. Cette distinction a été réalisée afin de déterminer si les<br />

résultats obtenus pour certaines variables sont liés à la taille du module. Les données<br />

résultant de la collection Tumulus des Sables sont présentées dans l’annexe 11C. Celles<br />

des Perrats sont issues de Boulestin (1999).<br />

Des tests d’indépendance ont été menés dans les deux groupes (tableau 31) :<br />

314


Extrémité<br />

Bord<br />

Indépendance des variables : Vis-à-vis du module<br />

Les<br />

Perrats<br />

Tumulus<br />

des Sables<br />

Un aspect taphonomique<br />

Petit<br />

module<br />

Vis-à-vis de<br />

l’assemblage<br />

Gros<br />

module<br />

Circonférence 0,000 0,000 0,000 0,000<br />

Longueur 0,054 0,000 0,382 0<br />

Configuration (non cylindrique) 0,048 0,464 0,052 0,320<br />

Régularité (non cylindrique) 0,192 0,049 0,237 0,008<br />

Configuration + Régularité (non<br />

cylindrique)<br />

0,007 0,000<br />

Configuration (cylindrique) 0,240 0,494 0,568 0,672<br />

Régularité (cylindrique) 0,978 0,579 0,056 0,696<br />

Texture 0,002 0,022 0,000 0,000<br />

EAD 0,668 0,222 0,103 0,116<br />

Éclat adhérent 0,003<br />

Écrasement<br />

Fissure 0,119<br />

0,157<br />

0,038<br />

0,021<br />

Configuration 0,112 0,399 0,000 0,000<br />

Régularité 0,578 0,544 0,031 0,045<br />

Configuration + Régularité<br />

00,000 0,000<br />

Texture 0,911 0,010 0,000 0,000<br />

EAD 0,101 0,786 0,141 0,001<br />

Éclat adhérent 0,601<br />

Écrasement 0,130<br />

Fissure 0,147<br />

Tableau 31 : Résultat des tests d’indépendance des variables vis-à-vis du module diaphysaire<br />

selon les assemblages et vis-à-vis de l’assemblage selon les modules diaphysaires.<br />

En rouge et gras : pPearson > 0,05, les variables sont indépendantes.<br />

Les résultats indiquent que la circonférence et la longueur des fragments sont<br />

liées entre elles (pPearson = 0,000023). Les tests d’indépendance des variables vis-à-vis du<br />

module de la diaphyse (tableau 31) montrent que la majorité des variables sont<br />

indépendantes du module. Cependant, dans les deux groupes, la circonférence du<br />

fragment ainsi que la texture des extrémités ont des P de Pearson inférieurs à 0,05<br />

indiquant que ces deux variables sont liées au module. En d’autres termes, quel que soit<br />

le type de fracturation, la circonférence des fragments qui en résulte et la texture des<br />

extrémités seront conditionnées par le module initial de la pièce.<br />

Nous avons aussi utilisé le test du χ² de Pearson pour déterminer les variables<br />

liées à l’assemblage (les Perrats et Tumulus des Sables), et donc a priori à l’état de<br />

fraîcheur de l’os lors de la fracturation (tableau 31).<br />

Les variables qui sont très fortement liées à la nature de l’assemblage, quel que<br />

soit le module diaphysaire, sont : la circonférence du fragment, la configuration et la<br />

régularité des extrémités non cylindriques lorsque ces deux paramètres sont pris en<br />

commun, la texture des extrémités, ainsi que la configuration, la régularité et la texture<br />

des bords de fragment.<br />

315


Un aspect taphonomique<br />

La régularité des extrémités non cylindriques et l’écart à l’angle droit des bords<br />

de fracture sont liés à l’assemblage considéré uniquement dans le cas des os longs à gros<br />

module.<br />

En généralisant et en considérant que la fracturation aux Perrats a eu lieu<br />

principalement sur os frais (Boulestin, 1999) et celle au Tumulus des Sables sur os sec,<br />

nous pouvons tirer des interprétations de ces résultats.<br />

La circonférence des fragments diaphysaires est liée au module de l’os mais aussi<br />

à l’assemblage considéré. Les données obtenues peuvent donc résulter du module, de<br />

l’état de fraîcheur de l’os ou des deux à la fois. Il est alors difficile d’utiliser ce critère<br />

pour discuter de l’état de fraîcheur des os lors de la fracturation, car le module entre en<br />

compte dans cette donnée.<br />

La longueur des fragments, dans le cas des os longs à gros module, est liée au<br />

groupe (Perrats et Tumulus des Sables). Cette donnée peut donc être utilisée dans ce cas<br />

pour discuter de l’état de fraîcheur.<br />

Pour les variables portant sur l’extrémité des os longs, la seule liée uniquement à<br />

l’assemblage est celle réunissant la configuration et la régularité des extrémités non<br />

cylindriques. La configuration et la régularité des extrémités cylindriques sont<br />

indépendantes du module ou de l’état de fraîcheur des os. La texture des extrémités est<br />

liée au module et à l’assemblage alors que l’écart à l’angle droit en est indépendant.<br />

Cette dernière variable diffère donc de ce que l’on peut observer pour les os de la voûte<br />

crânienne.<br />

Concernant les bords des fragments, donc uniquement dans le cas de ceux non<br />

cylindriques, toutes les variables sont indépendantes du module considéré (sauf la<br />

texture des bords dans le cas du Tumulus des Sables). Il est logique que les variables des<br />

bords ne soient pas influencées par le module au Tumulus des Sables, car la fracturation<br />

sur os sec atteint indifféremment les os longs, quel que soit leur module, contrairement<br />

aux interprétations de Trinkaus (1985 : 206) à Krapina. Cet auteur suggère en effet que<br />

plus le diamètre d’un tube est petit, plus il sera résistant à une pression appliquée<br />

transversalement.<br />

Ces mêmes variables sont par contre liées à la nature de l’assemblage (sauf l’écart<br />

à l’angle droit des bords de fragments de petit module). Ces résultats sont donc<br />

particulièrement intéressants, car ils confirment ce que soulignait Boulestin (1999 : 160),<br />

à savoir que l’utilisation des bords est plus pertinente que celle des extrémités pour<br />

discuter de l’état de fraîcheur des os lors de la fracturation.<br />

316


4.4.2.1.2. Application aux restes humains des Pradelles<br />

Un aspect taphonomique<br />

L’étude de la fracturation des os longs des Pradelles porte sur les dix restes de<br />

diaphyses : un fragment de radius, cinq fragments de fémur, un fragment de fibula et<br />

trois fragments de tibia. Ces restes appartiennent à des individus immatures et matures,<br />

mais comme cela a été expliqué précédemment (cf. p.296), nous ne faisons pas la<br />

distinction par classe d’âge dans cette partie. Par contre, nous séparons les fragments<br />

osseux en deux catégories : extrémité cylindrique et extrémité non cylindrique. Les<br />

données sont présentées dans l’annexe 11D. Sur les graphiques (figure 141, figure 142 et<br />

figure 143) chaque pièce est représentée par deux points (ses deux extrémités ou ses<br />

deux bords).<br />

En ce qui concerne les fragments diaphysaires à extrémité cylindrique, comme<br />

nous l’avons décrit, le groupe des Perrats se différencie très bien du groupe Tumulus des<br />

Sables, notamment par plus de texture lisse, plus de configurations régulières (figure<br />

141).<br />

Le groupe des Pradelles se divise en deux (figure 141) :<br />

- un ensemble de trois extrémités se rapproche du groupe Tumulus des Sables<br />

(deux se chevauchent). Il s’agit d’une extrémité du fragment M80-D11 #291, une du<br />

fragment M67-G12 #3 et une du fragment LP06-C06 #273.<br />

- un ensemble de sept extrémités s’éloigne des deux groupes de comparaison,<br />

surtout du Tumulus des Sables, et se caractérise par des écarts à l’angle droit<br />

importants et des textures lisses. Ce sont les deux extrémités du fragment M80-D10 #54,<br />

du fragment LP10-D13 #362, une extrémité du fragment M80-D11 #291, une du<br />

fragment LP06-C06 #273, une du fragment M67-G12 #3.<br />

Il semblerait donc qu’une partie de la fracturation des os longs à extrémité<br />

cylindrique des Pradelles ait eu lieu sur os frais et une autre sur os sec.<br />

Que l’on inclue la totalité des vestiges ou seulement les petits modules ne modifie<br />

pas les interprétations, quasiment tous les fragments d’os cylindriques des Perrats étant<br />

de petit module ainsi que ceux des Pradelles.<br />

317


Un aspect taphonomique<br />

Figure 141 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les extrémités des fragments<br />

cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables.<br />

0 à 70 : mesures de l’écart à l’angle droit (EAD) ; lisse et rugueux : texture ; CR, CI, DR, DI, ER, EI,<br />

SR, SI, TR, TI, VR, VI : configuration (se reporter à l’annexe 8B).<br />

318


Un aspect taphonomique<br />

Les fragments non cylindriques ont été étudiés, d’une part avec les variables<br />

portant sur leurs extrémités (figure 142), d’autre part avec celles portant sur les bords<br />

(figure 143).<br />

Le graphique réalisé à partir des ACM sur les extrémités des fragments non<br />

cylindriques (figure 142) montre que le groupe Tumulus des Sables se concentre dans la<br />

partie gauche ayant, pour la variable texture, principalement des extrémités non lisses.<br />

Les configurations sont quant à elles variées et les écarts à l’angle droit inférieurs à 60°.<br />

Seule une extrémité d’un fragment se distingue.<br />

Le groupe des Perrats s’étale sur tout le graphique, une moitié étant bien<br />

distincte du groupe Tumulus des Sables (avec des textures lisses) et une autre ne l’est<br />

pas. Cela laisse donc supposer qu’un certain nombre des fragments ont subi de la<br />

fracturation sur os sec sur au moins une extrémité. Ou bien, pour ces cas-là, nous ne<br />

pouvons reconnaître une fracturation sur os sec d’une fracturation survenue sur os frais.<br />

Le groupe des Pradelles se divise en trois :<br />

- trois extrémités se détachent du groupe Tumulus des Sables et se situent dans la<br />

variabilité propre aux Perrats (deux se superposent). On peut donc considérer qu’elles<br />

sont la conséquence d’une fracturation sur os frais. Ce sont les deux extrémités du<br />

fragment LP04-D11 #263 et une extrémité du fragment LP09-D06 #415.<br />

- quatre extrémités font partie de la variabilité du groupe Tumulus des Sables (et<br />

donc aussi de la moitié gauche du groupe des Perrats). Ces extrémités sont sans doute<br />

dues à de la fracturation sur os sec (ou sur os frais si l’on considère que nous ne pouvons<br />

toutes les différencier). Ce sont les extrémités du fragment LP04-D11 #217, une<br />

extrémité du fragment LP04-D11 #191 et une extrémité du fragment LP06-D12 #1434.<br />

- trois extrémités se situent dans la variabilité des Perrats, mais où l’on retrouve<br />

aussi quelques extrémités du Tumulus des Sables. Nous ne pouvons donc statuer sur<br />

leur état de fraîcheur. Il s’agit d’une extrémité du fragment LP09-D06 #415, une du<br />

fragment LP04-D11 #191 et une du fragment LP06-D12 #1434.<br />

319


Un aspect taphonomique<br />

Figure 142 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les extrémités des fragments non<br />

cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables.<br />

0 à 70 : mesures de l’écart à l’angle droit (EAD) ; lisse et rugueux : texture ; BS, BC, CS, CT, CC,<br />

DOS, DOT, DCS, DCT, DMS, OS, OT, OC, TS, TC, PS, PT : configuration (se reporter à l’annexe<br />

8A).<br />

320


Un aspect taphonomique<br />

Concernant les variables portant sur les bords des fragments (figure 143), les<br />

groupes Tumulus des Sables et les Perrats se différencient assez bien l’un de l’autre,<br />

mais présentent toutefois une plage de chevauchement représentant soit des bords<br />

Tumulus des Sables ayant subi une fracturation sur os frais, soit des bords des Perrats<br />

ayant subi une fracturation sur os sec, soit des morphologies qui ne nous permettent pas<br />

de les interpréter.<br />

Le groupe des Pradelles se divise en trois sous-ensembles :<br />

- deux des bords se situent au sein du groupe Tumulus des Sables et semblent donc<br />

fracturé sur os sec (ils se chevauchent). Il s’agit d’un bord du fragment LP04-D11 #263 et<br />

d’un bord du fragment LP09-D06 #415.<br />

- deux bords se situent dans le nuage de points des Perrats et doivent donc être<br />

fracturé sur os frais. C’est un bord du fragment LP04-D11 #217 et un du fragment<br />

LP06-D12 #1434.<br />

- six bords sont dans la zone de chevauchement, nous ne pouvons donc conclure sur<br />

l’état de fraîcheur au moment de la fracturation. Ce sont les deux bords du fragment<br />

LP04-D11 #191, un bord du fragment LP04-D11 #263, un du fragment LP04-D11 #217,<br />

un du fragment LP06-D12 #1434 et un du fragment LP09-D06 #415.<br />

321


Un aspect taphonomique<br />

Figure 143 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les bords des fragments non<br />

cylindriques des Pradelles, des Perrats et du Tumulus des Sables.<br />

0 à 60 : mesures de l’écart à l’angle droit (EAD) ; lisse et rugueux : texture ; CR, CI, LR, LI, MR,<br />

MI, OR, OI, BP : configuration (se reporter à l’annexe 8C).<br />

322


Un aspect taphonomique<br />

L’ensemble des résultats précédemment présentés est synthétisé dans le tableau<br />

32. Ces résultats proviennent uniquement de la comparaison des variables mesurées aux<br />

Pradelles avec celles provenant des assemblages des Perrats et du Tumulus des Sables.<br />

Individu Extrémité 1 Extrémité 2 Bord 1 Bord 2<br />

M67-G12 #3 sec frais / /<br />

M80-D10 #54 frais frais / /<br />

M80-D11 #291 sec frais / /<br />

LP04-D11 #263 frais frais sec indéterminé<br />

LP04-D11 #191 sec indéterminé indéterminé indéterminé<br />

LP04-D11 #217 sec sec frais indéterminé<br />

PL06-C6 #273 sec frais / /<br />

LP06-D12 #1434 sec indéterminé frais indéterminé<br />

LP09-D6 #415 frais indéterminé sec indéterminé<br />

LP10-D13 #362 frais frais / /<br />

Tableau 32 : Synthèse de l’état de fraîcheur des os longs des Pradelles à partir des comparaisons<br />

avec Les Perrats et le Tumulus des Sables.<br />

4.4.2.2. Agent responsable de la fracturation<br />

En l’absence de stigmates particuliers, l’agent à l’origine de la fracturation du<br />

radius reste indéterminé.<br />

Les fémurs des Pradelles ont été fracturés par divers agents. Deux d’entre eux<br />

(LP06-D12 #1434 et LP10-D13 #362) possèdent des impacts de fracturation<br />

anthropiques. Le premier, le fragment proximo-latéral de diaphyse LP06-D12 #1434,<br />

porte sur sa face antérieure une large encoche de fracturation sans aucune trace de dent<br />

de carnivores (figure 144).<br />

Figure 144 : Encoche de fracturation sur la diaphyse fémorale LP06-D12 #1434.<br />

Le deuxième, LP10-D13 #362, présente quant à lui sur sa face proximo-latérale<br />

un enlèvement de 23,2 mm qui indique une fracturation sans doute anthropique. Nous<br />

pouvons, de plus, observer des points d’impact au niveau de son extrémité distale (figure<br />

145).<br />

323


Un aspect taphonomique<br />

Figure 145 : Impacts de percussions distal et enlèvement proximal sur la diaphyse fémorale<br />

LP10-D13 #362.<br />

Malgré les photographies du fémur LP06-C6 #273 (figure 99) prises lors de la<br />

fouille (nous n’avons pas eu la pièce entre les mains), nous ne pouvons observer s’il existe<br />

des impacts de percussion ou des traces de carnassières et donc nous ne pouvons<br />

déterminer l’agent origine de sa fracturation.<br />

Les fragments de tibia semblent avoir été fracturés lorsqu’ils étaient à l’état frais.<br />

Sur l’un d’entre eux (LP04-D11 #191), une entaille près du bord de fracture ressemble<br />

beaucoup à un stigmate de percussion (annexe 13G). De plus, les stries de raclage<br />

associées (cf. p.333) pourraient laisser penser au raclement de l’os préalablement à une<br />

percussion. Sur les deux autres fragments, aucun point d’impact, encoche de fracturation<br />

ou trace de carnivore ne s’observe à leur surface. Deux de ces trois fragments semblent<br />

avoir été fracturés sur os frais, mais comme ils appartiennent peut-être à la même<br />

diaphyse, nous ne pouvons tirer de conclusion sur la fracturation générale des tibias<br />

humains des Pradelles.<br />

Enfin, aucun stigmate ne peut permettre de déterminer l’agent à l’origine de la<br />

fracturation de la diaphyse de fibula.<br />

4.4.3. Les autres éléments<br />

4.4.3.1. État de fraîcheur des os lors de la fracturation<br />

Les autres éléments du squelette qui ont été mis au jour aux Pradelles sont des<br />

fragments de maxillaire, de mandibule, des phalanges de la main, une patella complète<br />

et un cunéiforme intermédiaire.<br />

Le fragment de maxillaire, les phalanges et le cunéiforme ne portent pas de<br />

stigmate permettant de discuter de l’état de fraîcheur de l’os lors de leur fracturation. À<br />

l’inverse, les deux fragments importants de mandibule semblent avoir été fracturés sur<br />

os frais. Ils ont des bords réguliers et très lisses.<br />

324


4.4.3.2. Agent responsable de la fracturation<br />

Un aspect taphonomique<br />

En l’absence de stigmate distinctif, nous ne sommes pas en mesure de discuter de<br />

l’agent responsable de la fracturation du maxillaire ou du cunéiforme.<br />

Au moins une des quatre phalanges de la main semble avoir été ingurgitée et<br />

porte des traces de dents à ses extrémités (cf. p.353 et 357). Nous pouvons donc suspecter<br />

que ce sont les agents responsables de cette ingestion qui ont en partie détruit cette<br />

phalange (figure 168).<br />

Le fragment de branche mandibulaire M80-D11 #289 présente des impacts de<br />

carnassières sur ses deux faces. Une description plus détaillée est présentée dans le<br />

chapitre 4.7 (p.355). La fracturation de cette pièce serait donc due au charognage par les<br />

carnivores.<br />

Le fragment de corps mandibulaire découvert en 1934 présente une fracture<br />

longitudinale par rapport à l’axe de l’os (figure 146). Ce type de fracture semble assez<br />

peu fréquent dans le cas de fragmentation naturelle et pourrait alors être dû à un agent<br />

non naturel tel que l’Homme.<br />

Figure 146 : Mandibule M34 #1.<br />

4.4.4. Comparaison avec les ensembles cannibalisés<br />

Dans les assemblages où l’extraction de ressources nutritives est l’objectif, la<br />

fracturation des éléments squelettique est commune, avec comme objectif la récupération<br />

de la moelle osseuse et du cerveau.<br />

Les crânes sont intensément fracturés, mais suivent des schémas variés. À El<br />

Mirador, les impacts de percussion se retrouvent sur tout le périmètre des crânes,<br />

formant ainsi des "coupes crâniennes" (Cáceres et al., 2007), ce que l’on observe aussi à<br />

Gough’s Cave (Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; Bello et al., 2011b) ou à Herxheim<br />

(Boulestin et al., 2009). Dans l’assemblage de Gran Dolina, la percussion a eu lieu<br />

principalement au niveau de la face et de la région nuchale des crânes (Fernández-Jalvo<br />

325


Un aspect taphonomique<br />

et al., 1999b). À Mancos ou aux Perrats, des impacts de percussion se retrouvent sur la<br />

face, la voûte, dans sa partie inférieure aux Perrats, et la base du crâne (White, 1992 ;<br />

Boulestin, 1999). À Krapina, seule la base du crâne ne peut être observée et nous ne<br />

savons donc si elle est atteinte par la fracturation, le reste du crâne étant intensément<br />

fracturé par l’Homme.<br />

Cette très importante variabilité dans le mode de fracturation des crânes,<br />

présentée dans la partie III (p.241), ne permet pas de relier le type de fracturation<br />

crânienne des Pradelles à un schéma particulier. Seulement, il faut souligner que la<br />

fracturation intense des crânes au sein de ce gisement se retrouve dans la plupart des<br />

sites de cannibalisme.<br />

Dans ces assemblages les mandibules, lorsqu’elles sont fracturées, le sont<br />

principalement au niveau de la symphyse mandibulaire où l’on observe alors des longs<br />

arrachements (du peeling). Aux Pradelles, nous n’observons pas de telles modifications.<br />

De même, les côtes et les vertèbres sont aussi fracturées, principalement au<br />

niveau des têtes de côtes et des processus transverses des vertèbres thoraciques (où l’on<br />

retrouve aussi du peeling). Cette méthode s’apparente à la levée de l’échine (<strong>Mussini</strong> et<br />

Boulestin, sous presse). On observe de telles modifications aux Perrats, à Mancos, à<br />

Krapina ou encore à Herxheim (White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Boulestin et al., 2009).<br />

L’absence d’éléments du tronc aux Pradelles nous empêche de savoir si cette pratique a<br />

eu lieu sur ces corps.<br />

Enfin, un fait constant dans les sites où le cannibalisme est pratiqué, est la<br />

fracturation des os longs des membres dans le but d’acquérir la moelle osseuse, laissant<br />

à leur surface de nombreux impacts de percussions, encoches de fracturation …<br />

(Gorjanović-Kramberger, 1906 ; Villa et al., 1986a et b ; White, 1992 ; Defleur et al.,<br />

1993a ; Turner, 1993 ; Turner et Turner, 1995 ; Boulestin, 1999 ; Defleur et al., 1999 ;<br />

DeGusta, 1999 ; Turner et Turner, 1999 ; Cáceres et al., 2007 ; Boulestin et al., 2009).<br />

Généralement, cette fracturation est différente selon le module des os, les os longs à plus<br />

gros module contenant plus de moelle sont alors les plus intensément brisés. Ce schéma<br />

concorde avec celui observé aux Pradelles.<br />

4.4.5. Comparaison avec la faune des Pradelles<br />

L’état de l’os lors de la fracturation a été enregistré pour la faune des Pradelles<br />

par C. Beauval et S. Costamagno (annexe 11E). Afin de comparer ces données entre<br />

l’Homme et le Renne (figure 147), nous avons utilisé les pourcentages de pièces avec au<br />

moins un bord fracturé sur os frais (46,7% pour les crânes humains).<br />

326


Un aspect taphonomique<br />

Figure 147 : Pourcentage de restes humains et de Renne possédant au moins au bord fracturé<br />

sur os frais.<br />

L’ensemble des os longs du squelette de Renne (humérus, radius, ulna,<br />

métacarpe, fémur, tibia, métatarse et les os longs indéterminés) a subi une fracturation<br />

sur os frais qui concerne au moins 80% des vestiges appartenant à ces éléments osseux.<br />

Mise à part la portion distale des ulnas (qui est très fine et soudée au radius), toutes les<br />

portions diaphysaires (proximale, moyenne et distale) ont été fracturées sur os frais dans<br />

des proportions assez semblables. De plus, pour ce qui est des humérus, radius, fémurs<br />

et tibias, entre 30 et 40% des fragments présentent des encoches de fracturation<br />

anthropiques.<br />

La comparaison avec les restes humains est difficile à interpréter à cause de la<br />

très grande différence de proportions entre les restes d’os longs humains et ceux de<br />

Renne. Nous pouvons cependant remarquer une assez forte proportion de fracturation<br />

sur os frais des fémurs humains, deux d’entre eux présentant une encoche ou un impact<br />

de percussion.<br />

Crâne<br />

Mandibule<br />

Hyoïde<br />

Vertèbre<br />

Côte<br />

Clavicule<br />

Scapula<br />

Humérus<br />

Radius<br />

Ulna<br />

Métacarpe<br />

Carpe<br />

Coxal<br />

Fémur<br />

Patella<br />

Tibia<br />

Fibula<br />

Métatarse<br />

Talus<br />

Calcaneus<br />

Tarse autre<br />

Phalange<br />

Sésamoïde<br />

Métapode indet<br />

Os long indet<br />

Os plat indet<br />

Indéterminé<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

LP Renne LP Homme<br />

La fracturation crânienne diffère entre les deux taxons, celle du Renne se faisant<br />

principalement sur os sec. Parmi les os de crânes de Renne, seuls les pétreux (20%<br />

d’entre eux) et les frontaux (3% d’entre eux) ont été fracturés sur os frais. Dans<br />

l’ensemble de ces pièces, aucune ne présenterait de point d’impact. Nous avons là une<br />

327


Un aspect taphonomique<br />

distinction assez nette d’avec la fracturation sur les crânes humains qui est, pour près de<br />

la moitié des restes, réalisée sur os frais.<br />

4.4.6. Synthèse<br />

Une grande partie des vestiges humains des Pradelles a été fracturée sur os frais.<br />

Pour d’autres, l’état de fraîcheur lors de la fracturation reste indéterminé. Seul un faible<br />

pourcentage des fragments ont été fracturés sur os sec, probablement par pression<br />

sédimentaire. Cependant, un état frais lors de la fracturation ne présume en rien de<br />

l’agent qui en est à l’origine. Sa détermination n’est, en effet, pas évidente car il ne laisse<br />

pas forcément de stigmates tels que des points d’impact et/ou des encoches de<br />

fracturation pour l’Homme ou des traces de dents pour les carnivores.<br />

La majeure partie de la collection anthropologique se compose de vestiges<br />

crâniens, principalement de la voûte. Grâce aux comparaisons menées sur les collections<br />

des Perrats et du Tumulus des Sables, nous avons pu mettre en évidence que les<br />

variables les plus discriminantes pour discuter de l’état de fraîcheur des os lors de leur<br />

fracturation sont l’angle du bord de fracture (EAD) et la longueur d’apparition du diploé<br />

par décollement (DAD). Grâce à ces deux variables, nous pouvons proposer que près de la<br />

moitié des restes de la voûte aux Pradelles ont été fracturés sur os frais. Parmi ceux-ci,<br />

seules de rares pièces présentent des impact de fracturation. Mais des décollements<br />

importants de la voûte, qui sont dus au clivage entre les tables et le diploé, sont<br />

généralement causés par percussion (White, 1992 ; Berryman et Haun, 1996) et peuvent<br />

donc être attribués à une origine anthropique.<br />

Les os longs sont représentés uniquement par des diaphyses. La plupart d’entre<br />

eux ont été fracturés sur os frais et parmi eux, deux restes de fémurs présentent des<br />

impacts de fracturation anthropique et peut-être aussi un fragment de tibia.<br />

Les autres éléments du squelette ont été en partie fracturés sur os frais<br />

(mandibule), mais pour la plupart d’entre eux, il ne nous est pas possible de statuer ni<br />

sur l’état de fraîcheur ni sur l’agent responsable.<br />

Il paraît donc évident que les Hommes ont fracturé certains éléments du squelette<br />

(voûte et fémurs au minimum) de leurs contemporains (figure 148).<br />

328


Un aspect taphonomique<br />

Figure 148 : Synthèse des impacts de fracturations sur les restes humains.<br />

Parallèlement, nous sommes sûrs qu’ils ont aussi fracturé des éléments des<br />

carcasses de Renne, principalement les os longs. Dans ce cas, le but recherché était très<br />

probablement l’acquisition de ressources alimentaires telle que la moelle osseuse<br />

(Costamagno et al., 2005, 2006). Un tel objectif peut donc être proposé concernant le<br />

traitement des corps humains.<br />

Les carnivores semblent être responsables d’autres fracturations d’os et en ont<br />

laissé les stigmates sur un fragment de mandibule.<br />

Le traitement du crâne est quant à lui distinct entre l’Homme et le Renne. Cette<br />

hypothèse peut bien sûr s’expliquer par la différence anatomique entre les crânes de ces<br />

deux taxons. Si l’objectif est la récupération du cerveau, celui de l’Homme étant plus<br />

volumineux que celui du Renne, les crânes de ce dernier ont peut-être alors été moins<br />

recherchés et fracturés par les Néandertaliens.<br />

Enfin, la fracturation des os longs, principalement, est compatible avec ce que l’on<br />

observe dans les sites où le cannibalisme est l’hypothèse privilégiée pour expliquer<br />

l’accumulation des vestiges. Concernant les crânes, on retrouve une grande diversité<br />

dans les schémas de fracturation.<br />

329


4.5. La découpe<br />

4.5.1. Les restes humains<br />

Un aspect taphonomique<br />

Des stries de découpe ont été relevées aux Pradelles sur différents éléments du<br />

squelette (tableau 33 et annexe 12).<br />

Élément<br />

Nombre de<br />

pièces striées<br />

Nombre total de<br />

pièces observées<br />

Pourcentage de<br />

pièces striées<br />

Crâne 14 40 35 %<br />

Mandibule 0 3 0 %<br />

Radius 1 1 100 %<br />

Phalange main 0 4 0 %<br />

Fémur 3 4 75 %<br />

Patella 1 1 100 %<br />

Tibia 1 2 50 %<br />

Fibula 1 1 100 %<br />

Cunéiforme 0 1 0 %<br />

Total 21 57 37,5 %<br />

Tableau 33 : Nombre et pourcentage de pièces striées pour chaque élément.<br />

4.5.1.1. Le crâne<br />

Aucune modification anthropique n’a été observée sur les rares fragments de<br />

frontaux découverts, ni sur les trois vestiges de mandibule ou sur le fragment de<br />

zygomatique.<br />

Les pariétaux, quant à eux, présentent de nombreuses stries de découpe, que cela<br />

soit sur les fragments matures (e.g. M67-G12 #6, LP10-C13 #107-108-109) et les<br />

fragments immatures (LP04-D12 #113-352-751, LP05-D12 #1053-1059-1069, LP01-C10<br />

#790). Les stries se retrouvant dans la partie supéro-antérieure des pariétaux sont près<br />

de la suture sagittale (figure 149A et 1B) et sont de longueur et d’orientation variées<br />

(subparallèles ou obliques à la suture). Les régions concernées ne sont pas des zones<br />

d’insertions musculaires mais sont recouvertes uniquement d’aponévrose épicrânienne et<br />

de peau (annexes 14A). Les modifications semblent donc être dues à une activité<br />

d’écorchement.<br />

330


Un aspect taphonomique<br />

Figure 149 : Localisation des stries de découpe sur les faces exocrâniennes latérales gauche (A)<br />

et droite (B).<br />

B<br />

A<br />

331


Un aspect taphonomique<br />

On retrouve aussi de plus nombreuses stries de découpe dans la moitié inférieure<br />

des pariétaux (figure 149B). Ces stigmates, au niveau de la zone d’insertion du muscle<br />

temporal (m. temporalis) (annexe 14A), ont une orientation parallèle à l’axe sagittal ou<br />

sont légèrement obliques selon les fragments, et sont de longueurs variées. Elles<br />

correspondent à la section des muscles temporaux. De plus, nous avons noté la présence<br />

d’un groupe de stries sur la face endocrânienne d’une pièce (LP04-D12 #113-352-751).<br />

Celles-ci sont au nombre de quatre, localisées sur le fragment #113, droites, courtes<br />

(environ 3 mm), assez larges et assez profondes.<br />

Concernant les temporaux, aucun stigmate anthropique n’a pu être observé sur le<br />

temporal sub-complet LP01-D8 #H02 car il est entièrement recouvert d’une fine couche<br />

de calcite. Sur les fragments d’écaille temporale dont la surface est lisible, des stries ont<br />

été notées (149B), principalement sur la pièce LP07-C10 #776. Ce petit fragment<br />

d’environ 1,5 à 2 cm de côté présente à sa surface 16 stries de découpe, de longueurs<br />

variées (10 mm maximum) et dont les orientations sont majoritairement parallèles au<br />

plan sagittal médian du crâne. Elles peuvent correspondre au même type de geste que<br />

les stries présentes sur les fragments inférieurs de pariétaux, à savoir la section des<br />

muscles temporaux.<br />

L’ensemble des stries observées sur les occipitaux se situent dans la région du<br />

torus ou dans la partie nuchale (figure 150).<br />

Figure 150 : Localisation des stries de découpe sur la face exocrânienne postérieure (d’après le<br />

crâne de la Chapelle-aux-Saints 1).<br />

332


Un aspect taphonomique<br />

La longueur des stries est variable. Elles sont majoritairement transversales ou<br />

obliques par rapport au plan médian du crâne. On retrouve aussi des stries dans les<br />

régions latérales de l’occipital, près des sutures occipito-mastoïdiennes (LP03-D11 #96 à<br />

125 et LP01-E11 #H06), et dans ces cas-ci, elles sont dans le prolongement des lignes<br />

nuchales supérieures. Une fois de plus, ce schéma se retrouve sur des vestiges matures<br />

(M67-G12 #6, LP03-D11 #96 à 125, LP01-E11 #H06) et immatures (LP01-E12 #H05).<br />

L’ensemble de ces stries correspond à la section des muscles de la nuque.<br />

Enfin, une strie de découpe s’observe sur la face endocrânienne d’un fragment de<br />

la base du crâne, près du foramen magnum (LP01-D9 #H07). Elle mesure 4 mm de long,<br />

est droite avec une section en V et des microstriations internes. Deux stries de découpe,<br />

larges et profondes, se retrouvent aussi sur la face interne du fragment d’occipital LP01-<br />

E11 #H06.<br />

4.5.1.2. Le squelette infracrânien<br />

Les vestiges du squelette infracrânien montrent pour certains d’entre eux des<br />

stries d’origine anthropique.<br />

Le fragment de radius droit mature (M80-D10 #54), présente des stries sur sa<br />

face latérale (figure 151) :<br />

Figure 151 : Localisation des stries de découpe sur le radius droit M80-D10 #54<br />

D'après le radius droit de Regourdou 1, modifié d'après Vandermeersch et Trinkaus (1995).<br />

333


Un aspect taphonomique<br />

Elles sont transversales par rapport au grand axe de la diaphyse et sont, pour la<br />

plupart d’entre elles, larges et très profondes, très différentes de celles que l’on observe<br />

sur le crâne. Elles correspondent à la section du muscle rond pronateur (m. pronator<br />

teres) (annexe 14B). Ces stries sont les plus profondes que l’on observe sur la collection<br />

des restes humains des Pradelles et indiquent un geste particulièrement appuyé.<br />

Sur le membre inférieur, des modifications de surface anthropiques s’observent<br />

sur trois des cinq fragments de diaphyse fémorales (LP06-D12 #1434, LP09-D6 #415 et<br />

LP10-D13 #263), le cinquième fragment (LP06-C6 #273) n’ayant pu être étudié (cf.<br />

p.196).<br />

A B C D<br />

Figure 152 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs des Pradelles.<br />

A : face antérieure, B : face latérale, C : face postérieure, D : face médiale (d’après le fémur<br />

gauche Spy 8). Le fragment LP10-D13 #362 a été transposé à droite et le fragment non latéralisé<br />

LP09-D6 #415 a été placé en droit.<br />

Nous retrouvons des stries sur les faces antérieures, postérieures, médiales et<br />

latérales selon les pièces (figure 152). Elles sont plutôt courtes et la plupart sont<br />

transversales ou obliques selon le grand axe de la diaphyse. Seul le fragment LP09-D6<br />

334


Un aspect taphonomique<br />

#415 présente des stries longitudinales selon cet axe. Sur chaque pièce, elles sont assez<br />

nombreuses : 17 stries sur le fragment LP09-D6 #415, 22 sur le fragment LP06-D12<br />

#1434 et 90 sur le fragment LP10-D13 #263.<br />

Ces modifications sont toutes les stigmates d’opérations de décharnement visant<br />

à enlever la masse musculaire. Les muscles concernés par le décharnement sont, pour la<br />

face antérieure et latérale : le muscle vaste intermédiaire (m. vastus intermedius), et<br />

pour la face postérieure : les muscles vaste médial et court adducteur (m. vastus medialis<br />

et m. adductor brevis) (annexe 14B). La masse musculaire ainsi enlevée (et récupérée ?)<br />

est particulièrement importante.<br />

De plus, une strie a été retrouvée sur la face interne de l’os cortical, visible sur le<br />

bord de fracture du fragment de diaphyse fémorale LP06-D12 #1434 (annexe 13I). La<br />

fracturation de la pièce ayant eu lieu sur os frais (cf. p.314), la strie a pu être laissée<br />

(accidentellement ?) après la fracturation de l’os.<br />

Nous retrouvons sur la face postérieure de la patella de nombreuses stries de<br />

découpe obliques, plus de dix (annexe 13E). Nous pouvons distinguer deux groupes de<br />

stries, localisés au centre de la crête mousse : le premier, très visible à l’œil nu, formé de<br />

cinq stries larges et profondes, le deuxième est composé d’au moins six stries beaucoup<br />

plus fines. Elles ont toutes les caractéristiques des stigmates de découpe mais leur<br />

localisation au centre sur la face postérieure est peu courante. En effet, la face<br />

postérieure de la patella est en contact avec la surface patellaire du fémur entre les<br />

condyles fémoraux, et ne possède aucune insertion musculaire ou tendineuse. Des stries<br />

de découpe à ce niveau peuvent être liées à la désarticulation du genou ou à l’enlèvement<br />

des masses musculaires de la cuisse.<br />

Sur les trois fragments de diaphyse tibiale, le plus long (LP04-D11 #191)<br />

présente des stries anthropiques partant toutes d’un des bords de fracture (annexe 13G).<br />

Elles sont nombreuses, plus ou moins longues, certaines sont sinueuses. Elles semblent<br />

résulter d’un raclage de l’os. Parmi elles, une strie se distingue, plus courte et beaucoup<br />

plus large et profonde, correspond à une chopmark ou entaille (cf. p.270) (annexe 13G).<br />

Enfin, le fragment de diaphyse de fibula M80-D11 #291 possède lui aussi des<br />

stries de découpe, obliques par rapport à l’axe de la diaphyse. Elles sont profondes et<br />

assez larges avec une section en V et se situent aux deux extrémités de la pièce. Ces<br />

modifications de surface sont les stigmates de la section des masses musculaires de la<br />

jambe.<br />

Concernant les extrémités mains et pieds, aucun vestige (cunéiforme ou phalange<br />

de la main) ne présente de modification de surface d’origine anthropique.<br />

335


4.5.1.3. Fréquence des modifications anthropiques<br />

Un aspect taphonomique<br />

Nous avons calculé le pourcentage de pièces présentant des stries de découpe pour<br />

chaque élément (tableau 33). La fibula, le radius et la patella ont des taux de 100 % car<br />

ne sont représentés que par un seul vestige, celui-ci possedant des stries de découpe.<br />

Nous pouvons cependant noter que 75 % des fémurs qui ont pu être analysés sont striés.<br />

Ce résultat est quant à lui beaucoup plus significatif et semble alors témoigner d’une<br />

récurrence qui n’est pas due au hasard des découvertes. Enfin, 35 % des pièces<br />

crâniennes présentent des stries de découpe. Ce résultat peut aussi être sous-estimé de<br />

par le fait que 20 % des pièces non striées montrent des stigmates de surface dont<br />

l’origine est douteuse, principalement à cause de l’érosion ou du dépôt de calcite sur les<br />

pièces. Nous sommes donc sûre de l’absence de modifications anthropiques pour 45 %<br />

des pièces crâniennes.<br />

4.5.2. Comparaison avec les ensembles cannibalisés<br />

Nous avons axé nos comparaisons du mode de découpe (écorchement,<br />

décharnement, désarticulation) avec des assemblages auxquels nous avons eu accès ou<br />

pour lesquels des descriptions suffisamment détaillées ont été publiées. Nous avons donc<br />

retenu les sites de Gran Dolina (Fernández-Jalvo et al., 1999b), de Krapina (données<br />

personnelles), des Perrats (données personnelles et issues de Boulestin, 1999) et de<br />

Mancos 5MTUMR-2346 (White, 1992). Nous ne discuterons des similarités ou des<br />

différences dans la localisation des modifications anthropiques que pour les éléments que<br />

nous avons aux Pradelles.<br />

La localisation des stries de découpe sur les restes humains des Pradelles diffère<br />

de celle que l’on retrouve à Gran Dolina. Les restes d’Homo antecessor présentent en<br />

effet de nombreuses stries sur le crâne mais majoritairement sur les condyles occipitaux<br />

et les processus mastoïdes, correspondant à l’insertion du muscle sternocléidomastoïdien<br />

(m. sterno-cleido-mastoideus) ainsi que sur les mandibules et zygomatiques (Fernández-<br />

Jalvo et al., 1999b). Cette configuration est donc différente de celle des Pradelles où les<br />

fragments de mandibule et le fragment de zygomatique ne sont pas striés. Sur le<br />

squelette infracrânien des individus de Gran Dolina, on ne retrouve pas de stries sur les<br />

patellas. Les modifications qui ont atteint les fragments de radius sont, quant à elles,<br />

différentes de celles des Pradelles car elles sont obliques par rapport à l’axe longitudinal<br />

de l’os, et la plupart se retrouvent sur les métaphyses distales, correspondant<br />

probablement à la désarticulation de la main.<br />

À l’inverse, la collection de Krapina présente de nombreuses similitudes avec celle<br />

des Pradelles (figure 153). Nous y retrouvons de nombreuses stries de découpe dans un<br />

plan transverse, légèrement au-dessus du torus occipital. Ces stries correspondent aux<br />

insertions musculaires des muscles nuchaux. De plus, des stries s’observent sur les<br />

336


Un aspect taphonomique<br />

pariétaux, avec des orientations diverses, tout comme aux Pradelles, qui semblent plutôt<br />

se rapporter à de l’écorchement. Enfin, certaines stries sagittales se situent à l’angle<br />

antéro-inférieur des pariétaux, correspondant à la section du muscle temporal.<br />

Cependant, à Krapina, de très nombreuses stries sont localisées sur les branches et les<br />

condyles des mandibules et sont liées probablement à une désarticulation de la boîte<br />

crânienne, ce que l’on ne retrouve pas sur l’unique reste de branche mandibulaire des<br />

Pradelles.<br />

A B C<br />

Figure 153 : Localisation des stries de découpe sur les crânes de Krapina.<br />

Les traits rouges représentent des groupes de stries de découpe et non des stries isolées. A : face<br />

latérale droite, B : face postérieure, C : face latérale gauche.<br />

Les fragments du squelette infracrânien de Krapina possèdent eux aussi des<br />

modifications de surface anthropiques. Les radius présentent des stries de découpe<br />

transversales à l’axe de la diaphyse, comparable à ce que l’on retrouve aux Pradelles,<br />

quoique localisées plus proximalement sur la diaphyse. Les fémurs ont été atteints par<br />

des activités de désarticulation (stries au niveau du col du fémur) et de décharnement<br />

des faces antérieures, médiales et latérales (muscles vaste intermédiaire, vaste médial,<br />

pectiné, petit adducteur). Cependant, on retrouve beaucoup moins de stries qu’aux<br />

Pradelles (figure 154).<br />

Figure 154 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs de Krapina (d’après le fémur Spy<br />

8).<br />

Les traits rouges représentent des groupes de stries de découpe et non des stries isolées. A : face<br />

antérieure, B : face latérale, C : face postérieure, D : face médiale.<br />

337


Un aspect taphonomique<br />

Aucune patella ne présente de strie de découpe. Les diaphyses tibiales montrent<br />

elles aussi des traces de décharnement des muscles tibial antérieur, postérieur,<br />

fléchisseur des orteils et soléaire (m. tibialis ant., post., flexor digitorum, soleus). Enfin,<br />

on retrouve aussi quelques stries de découpe sur les fragments de diaphyse de fibula. Il<br />

faut remarquer que certaines phalanges des mains et des pieds portent des stigmates à<br />

leur surface correspondant à la section des tendons des muscles fléchisseurs des doigts et<br />

des ligaments collatéraux (t. m. flexor digitorum, ligamentum collateralium).<br />

La localisation des modifications de surface anthropiques aux Pradelles est très<br />

différente de ce que l’on observe aux Perrats pour les restes crâniens (figure 155). Dans<br />

l’assemblage mésolithique, ce sont des stries d’écorchement, principalement d’orientation<br />

sagittale, dans le plan médian, que cela soit sur les frontaux, les pariétaux et les<br />

occipitaux. L’incision sagittale permet de détacher le cuir chevelu en deux parties visant<br />

« à préparer l’os à la percussion et/ou à éliminer un élément inutile » (Boulestin, 1999 :<br />

195). Toutefois, des groupes de stries se situent dans la partie inférieure des pariétaux et<br />

pourraient, ainsi qu’aux Pradelles, être liées à la section du muscle temporal.<br />

A B C<br />

D E<br />

Figure 155 : Localisation des stries de découpe sur un crâne des Perrats (crâne 102).<br />

A : face latérale droite, B : face postérieure, C : face latérale gauche, D : face antérieure, E : face<br />

supérieure. Tirée de Boulestin (1999 : figures 43 à 45).<br />

À l’inverse, sur les restes de squelette infracrânien qui correspondent à ceux que<br />

l’on retrouve aux Pradelles, la localisation des stries de découpe est assez proche. On en<br />

retrouve sur les diaphyses radiales, transversales à l’axe de la diaphyse, liées au<br />

décharnement. Les fragments de fémur sont très riches en modifications anthropiques,<br />

et ce, sur toutes les faces. Elles sont liées à la désarticulation de la hanche (stries sur le<br />

338


Un aspect taphonomique<br />

col et la tête des fémurs) mais aussi, de même qu’aux Pradelles, à un intense<br />

décharnement de la cuisse (stries sur les diaphyses fémorales). Sur ces deux collections,<br />

elles sont transversales ou plus ou moins obliques (figure 156).<br />

A B<br />

Figure 156 : Localisation des stries de découpe sur les fémurs (A) et les tibias (B) des Perrats.<br />

Tirée de Boulestin (1999 : figures 64 et 65).<br />

On retrouve aussi des stries de décharnement sur les tibias et les fibulas qui sont<br />

très souvent associées à des stries de raclage (figure 156). Les modifications de surface<br />

sont absentes sur les patellas mais sont présentes sur deux phalanges de la main<br />

(section des tendons des muscles fléchisseur et extenseur commun des doigts).<br />

Enfin, les restes crâniens de l’assemblage du site de Mancos ne livrent que peu de<br />

stries dont la localisation (White, 1992) est identique à celle des Pradelles. Des stries<br />

localisées sur les occipitaux, au-dessus et au-dessous des lignes nuchales, obliques, en<br />

sont assez proches et pourraient correspondre à la section des muscles nuchaux. Les<br />

autres groupes de modifications de surface sur les os frontaux et pariétaux sont<br />

d’orientations frontale ou sagittale. Les stries observables sur les temporaux se situent<br />

transversalement sur les processus zygomatiques.<br />

Sur le squelette infracrânien, de nombreuses modifications de surface ont été<br />

observés à Mancos. Sur les radius, elles sont localisées au niveau des extrémités<br />

proximales et distales mais pas sur la diaphyse. La moitié des fragments de diaphyse<br />

fémorale présente des stries. Nombre d’entre elles sont liées à une activité de<br />

désarticulation, la plupart des autres sont en échelon sur la ligne âpre. Enfin, elles sont<br />

assez rares sur le reste de la face postérieure ou sur la face antérieure. Aucune strie de<br />

découpe ne se trouve sur les patellas. La plupart des modifications de surface sur les<br />

tibias sont des zones d’abrasion liées à la percussion sur enclume. Enfin, très peu de<br />

stries de découpe sont situées sur les fibulas.<br />

339


Un aspect taphonomique<br />

L’ensemble de ces comparaisons indique que l’activité de décharnement des os<br />

longs est systématique dans la boucherie sur l’Homme, ce qui semble logique du fait de<br />

l’importante masse musculaire (donc de "viande") au niveau des membres. Par contre, il<br />

existe une grande variabilité dans le traitement des crânes. Celui des Pradelles se<br />

rapprochant alors plus du traitement des têtes à Krapina.<br />

D’un point de vue de la fréquence des pièces striées au sein de ces différents<br />

assemblages (tableau 34), les Pradelles, avec une fréquence de pièces striées de 37,5 %<br />

est plus proche des Perrats, puis de Gran Dolina mais diffère de Krapina et Mancos qui<br />

ont des fréquences de pièces striées beaucoup plus faibles (mais un nombre de pièces<br />

beaucoup plus grand).<br />

Élément Les Pradelles Gran Dolina Krapina Les Perrats Mancos<br />

Crâne 35% 26,09% 14,22% 45,30% 12%<br />

Mandibule 0% 50% 34,48% 80% 23%<br />

Rachis<br />

Côte<br />

Sternum<br />

Scapula<br />

Clavicule<br />

Humérus<br />

18,18% 0% 4,20% 5%<br />

36,36% 28,77% 15,80% 24%<br />

100%<br />

27,27% 92,90% 6%<br />

100% 56,25% 83,30% 44%<br />

42,86% 61,10% 26%<br />

Radius 100% 50% 50% 42,10% 10%<br />

Ulna<br />

Métacarpe<br />

Carpe<br />

Phalange main 0%<br />

Coxal<br />

55,56% 50% 5%<br />

16,67%<br />

0% 0% 0%<br />

1,69%<br />

6,67% 57,10% 18%<br />

Fémur 75% 100% 18,18% 63% 23%<br />

Patella 100% 0% 0%<br />

Tibia 50%<br />

Fibula 100%<br />

Métatarse<br />

Talus<br />

Calcaneus<br />

Tarse autre 0%<br />

Phalange pied<br />

Sésamoïde<br />

Métapode<br />

Phalange<br />

40%<br />

18,75%<br />

38,89% 55,60% 1%<br />

15,79% 48,30% 5%<br />

18,18% 10%<br />

7,69% 0%<br />

0% 0%<br />

0% 0%<br />

5,71%<br />

Total 37,5% 25% 15,27% 41,7% 11,7%<br />

Tableau 34 : Pourcentage de pièces striées par élément aux Pradelles et dans les collections de<br />

comparaison.<br />

Données d’après Fernández-Jalvo et al. (1999b : 615), Boulestin (1999 : 76) et White (1992 : 328).<br />

Les données chiffrées sur Gran Dolina, Les Perrats et Mancos sont tirées des<br />

travaux cités précédemment. Celles de Krapina proviennent d’observations personnelles.<br />

1%<br />

340


4.5.3. Comparaison avec la faune des Pradelles<br />

Un aspect taphonomique<br />

Pour le Renne, mises à part les patellas (sur les deux patellas découvertes, l’une<br />

présente des stries de découpe transversales sur la face antérieure), ce sont les os longs<br />

entourés de beaucoup de viande (fémur, humérus, tibia) qui présentent la plus grande<br />

fréquence de stries de découpe (tableau 35 et figure 157), correspondant principalement<br />

à du décharnement (Costamagno et al., 2005, 2006).<br />

Élément<br />

Nombre de restes<br />

striés<br />

Nombre total de<br />

restes<br />

% de restes avec des<br />

stries<br />

Crâne 21 138 15,22%<br />

Mandibule 79 310 25,48%<br />

Hyoïde 0 2 0%<br />

Vertèbre 30 126 23,81%<br />

Côte 95 421 22,57%<br />

Scapula 33 121 27,27%<br />

Humérus 200 467 42,83%<br />

Radius 112 543 39,04%<br />

Ulna 55 122 45,08%<br />

Carpe 2 10 20%<br />

Métacarpe 97 264 36,74%<br />

Pelvis 26 84 30,95%<br />

Fémur 301 660 45,61%<br />

Patella 1 2 50%<br />

Tibia 465 1137 40,9%<br />

Tarse 10 51 19,61%<br />

Métatarse 247 814 30,34%<br />

Métapode indéterminé 44 251 17,53%<br />

Phalange indéterminée 21 106 19,81%<br />

Sésamoïde 2 19 10,53%<br />

Os long indéterminé 475 2056 23,1%<br />

Os plat indéterminé 3 30 10%<br />

Os indéterminé 3 26 11,54%<br />

Tableau 35 : Nombre et pourcentage de restes de Renne portant des stries de découpe pour<br />

chaque élément.<br />

Sur les fémurs et les tibias, la grande majorité des stries est localisée sur les faces<br />

antérieures et postérieures. Puis ce sont les autres os longs, qui possèdent moins<br />

d’intérêt nutritif (métapodes, radius, ulna), qui portent le plus de stries (tableau 35 et<br />

figure 157). Le crâne, quant à lui, ne présente qu’un faible nombre modifications de<br />

surface qui sont principalement des stries de dépouillement sur l’os nasal.<br />

341


Crâne<br />

Mandibule<br />

Hyoïde<br />

Vertèbre<br />

Côte<br />

Scapula<br />

Humérus<br />

Radius<br />

Ulna<br />

Carpe<br />

Métacarpe<br />

Pelvis<br />

Fémur<br />

Patella<br />

Tibia<br />

Fibula<br />

Tarse<br />

Métatarse<br />

Métapode indéterminé<br />

Phalange<br />

Sésamoïde<br />

Os long indéterminé<br />

Os plat indéterminé<br />

Os indéterminé<br />

Un aspect taphonomique<br />

Figure 157 : Pourcentage, pour chaque élément, de restes humains et de Renne des Pradelles<br />

portant des stries de découpe.<br />

Chez l’Homme, nous retrouvons aussi des stries de décharnement avec une forte<br />

fréquence sur les fémurs. Les stries sur les patellas ne situent pas sur la même face :<br />

postérieures chez l’Homme et antérieure chez le Renne. L’action ayant laissé ces<br />

stigmates est donc sans doute différente. Il y a un grand nombre de stigmates de découpe<br />

sur le crâne, ne correspondant pas à du dépouillement de la face comme sur la faune<br />

mais à l’enlèvement de l’aponévrose épicrânienne et à la section des muscles temporaux<br />

et nuchaux. Nous pouvons donc voir ici un traitement différent de la tête chez l’Homme<br />

et le Renne. Cependant, cette différence peut aussi être mise en relation avec l’anatomie<br />

des taxons. Lors du détachement de la tête de Renne, la désarticulation se fait plutôt au<br />

niveau des premières vertèbres cervicales et l’on observera alors que très peu de stries<br />

sur l’occipital (Binford, 1981 ; O'Connell, 1988 : 118 ; Lupo et O'Connell, 2002 : 87). Alors<br />

que chez l’Homme, la séparation de l’extrémité céphalique du cou s’accompagne plus<br />

généralement de nombreuses stries au niveau de la base du crâne, bien qu’elle puisse<br />

aussi en laisser sur les premières vertèbres cervicales (e.g. Turner et Morris, 1970 ;<br />

Boulestin, 1994 ; Haverkort et Lubell, 1999).<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

Renne Homme<br />

342


4.5.4. Synthèse<br />

Un aspect taphonomique<br />

Un tiers des pièces humaines mises au jour depuis la première découverte en<br />

1934 présente à sa surface des modifications d’ordre anthropique, que cela soit des stries<br />

de découpe, des striations de raclage ou des entailles. On en retrouve sur des pièces<br />

provenant de différents faciès : 2a, 2b, 4a et 4b.<br />

Le traitement des individus matures et celui des immatures semblent le même,<br />

principalement au niveau du crâne pour lequel nous avons plus de données à comparer.<br />

Les têtes des Néandertaliens des Pradelles ont fait l’objet d’un intense<br />

écorchement dont nous retrouvons les stigmates sur les pariétaux. Malheureusement,<br />

l’absence de restes de frontaux ne nous permet pas de savoir si ceux-ci étaient aussi<br />

écorchés. Les muscles temporaux et les muscles de la nuque ont été sectionnés. Les<br />

stries de découpe relatives à cette action se retrouvent systématiquement sur tous les<br />

vestiges découverts correspondant à ces régions anatomiques, mis à part sur le temporal<br />

sub-complet LP01-D8 #H02 qui est entièrement recouvert de calcite ce qui nous empêche<br />

de pouvoir observer si il porte des modifications anthropiques à sa surface. La section de<br />

l’ensemble de ces muscles peut avoir comme objectif de séparer le bloc cranio-facial de la<br />

mandibule d’une part et du tronc d’autre part et/ou d’enlever la masse musculaire<br />

attachée au crâne.<br />

Nous avons aussi observé des modifications de surface sur la face endocrânienne<br />

de quelques fragments : pariétal, temporal, écaille occipital et base de l’occipital. Ce type<br />

de modifications est assez rarement rencontré car peu recherché dans les assemblages<br />

anthropologiques. Cáceres et collaborateurs (2007) en observent pourtant aussi sur les<br />

restes humains d’El Mirador qu’ils interprètent comme les stigmates de la récupération<br />

du cerveau. Cette hypothèse peut aussi être avancée aux Pradelles et être mise en<br />

relation avec la fracturation des crânes (cf. p.328), ayant probablement le même but.<br />

Le reste des corps dont nous possédons des vestiges, à savoir les membres<br />

supérieurs et inférieurs, laisse distinguer une activité de décharnement. Au niveau de<br />

l’avant-bras (sur le radius) a été sectionné le muscle rond pronateur. Les stries sur les<br />

fémurs indiquent un intense décharnement des muscles de la cuisse. De même, l’unique<br />

diaphyse de fibula présente les stigmates de découpe des masses musculaires de la<br />

jambe. Pour ce qui est des stries de découpe visibles sur la face postérieure de la patella,<br />

celles-ci pourraient avoir été laissé lors du décharnement des muscles de la cuisse et de<br />

la jambe ou de la désarticulation au niveau du genou, mais nous ne retrouvons pas de<br />

telles stigmates à cet endroit sur le Renne ou au sein d’autres collections<br />

anthropologiques.<br />

Un des fragments de tibia présente des striations de raclage. Elles pourraient être<br />

liées à l’activité de fracturation (cf. p.314). En effet, avant la fracturation des os, lorsque<br />

ceux-ci sont encore recouverts d’aponévrose ou de gras, les os sont raclés pour faciliter la<br />

propagation des ondes de choc lors de la percussion. Un autre stigmate peut, a contrario,<br />

faire suite à la fracturation : la strie observée sur la face interne d’un bord de fracture<br />

343


Un aspect taphonomique<br />

d’un fragment de fémur. Elle peut avoir été être laissée accidentellement suite à la<br />

fracturation, par exemple lors de la récupération de la moelle osseuse. Celle-ci ne peut<br />

pas être directement liée à l’action de percussion (par exemple lorsque l’on utilise un coin<br />

pour de la percussion indirecte), car elle part du bord interne du pan de fracture et non<br />

externe.<br />

L’ensemble de ces modifications sur les vestiges néandertaliens des Pradelles est<br />

voisin, pour ce qui est du crâne, à ce que l’on peut observer sur l’assemblage moustérien<br />

de Krapina. Mais il diffère de ce qui existe à Gran Dolina, ou aux Perrats et à Mancos.<br />

Dans ces différents assemblages, la seule activité comparable aux Pradelles est la section<br />

des muscles temporaux. Cependant, l’écorchement est différent, surtout aux Perrats, où<br />

la section sagittale du cuir chevelu prévaut (Boulestin, 1999 : 195). Par contre, le<br />

traitement des membres est relativement proche dans les cinq gisements où l’on peut<br />

observer un décharnement plus ou moins intense affectant alors les os longs des<br />

membres. De plus, le traitement anthropique des cadavres a lui aussi atteint les<br />

individus matures et immatures. Toutefois, dans ces assemblages, on observe des stries<br />

de section des tendons sur les phalanges proximales et moyennes de mains, ce que l’on<br />

ne voit pas sur les deux phalanges non distales. Il faut cependant souligner que celles-ci<br />

sont incomplètes et régurgitées (ce qui a pu faire disparaître des traces superficielles).<br />

Enfin, la comparaison dans le traitement des corps humains avec celui du Renne<br />

pratiqué sur le gisement des Pradelles apporte quelques éléments intéressants. Une très<br />

nette différence dans la fréquence des stries de découpe sur les vestiges crâniens a été<br />

mise en évidence. Celle-ci peut bien sûr s’expliquer par une différence d’ordre<br />

anatomique. Les Néandertaliens n’avaient peut-être pas de raison valable de décharner<br />

les crânes de Renne, et si les muscles de la nuque ont été sectionnés, cela a pu être<br />

pratiqué plutôt au niveau du cou et a donc atteint les vertèbres cervicales. Cependant,<br />

concernant les membres, ceux-ci ont aussi subi un très intense décharnement<br />

(Costamagno et al., 2005, 2006), principalement au niveau des éléments entourés le plus<br />

de viande (fémur, tibia, humérus).<br />

344


4.6. Le retouchoir<br />

4.6.1. Description de la pièce humaine<br />

Un aspect taphonomique<br />

Un des fragments de diaphyse fémorale, la pièce LP06-D12 #1434, présente des<br />

stigmates d’utilisation en tant que retouchoir (figure 158).<br />

Figure 158 : La pièce LP06-D12 #1434 (A) et la plage d’utilisation (B).<br />

Cette plage d’utilisation a été décrite dans le cadre du PCR dirigé par C. Thiébaut<br />

selon les critères mis en place par Mourre et al. (dans Thiébaut et al., 2010 : 176) pour<br />

discuter de la matière première des outils retouchés et de l’état de fraîcheur de l’os lors<br />

de son utilisation. Ces critères sont aussi utilisés afin de mener une comparaison entre<br />

cette pièce et certains retouchoirs en os de faune des Pradelles pour mettre en évidence<br />

ou non une utilisation similaire. Les critères employés sont présentés dans l’annexe 9.<br />

A<br />

B<br />

345


Un aspect taphonomique<br />

La face antérieure de la pièce qui a été utilisée comme outil mesure 103 mm de<br />

long sur 22 mm de largeur maximale. La zone impressionnée, quant à elle, mesure<br />

22 mm de long pour 12 mm de large. La face employée comme retouchoir de la diaphyse<br />

a donc été utilisée sur 20 % de sa longueur au niveau de son extrémité la plus fine,<br />

l’extrémité la plus large ayant probablement servi à tenir le fragment.<br />

La zone impressionnée est plane dans ses deux plans (transversal et axial). Elle<br />

représente l’ensemble de la largeur de la pièce à son niveau, elle est donc considérée<br />

comme "couvrante", mais les stigmates sont dispersés. Ceux-ci sont d’orientation cotée 2<br />

et 1 donc d’angles 30° à 60°. La zone n’est ni hachurée ni piquetée. Les entailles sont<br />

rectilignes avec des pans présentant une texture lisse, elles présentent des micro-<br />

écaillures de stries, bien que de faible intensité. Mais aucune plage écaillée, c'est-à-dire<br />

une plage avec des petits enlèvements de matière corticale, ne s’observe.<br />

La pièce ne présente pas de traces de raclage pouvant indiquer l’enlèvement au<br />

préalable de matière sur l’os.<br />

Le fait que la distribution des stigmates soit dispersée indique une faible<br />

utilisation de la pièce en tant que retouchoir. Les entailles rectilignes suggèrent qu’elle a<br />

été utilisée pour retoucher du silex (Chase, 1990 ; Armand et Delagnes, 1998) et non du<br />

quartz, sinon les entailles seraient plus sinueuses (Mallye et al., accepté). Or nous<br />

n’avons aux Pradelles que très peu d’objet en quartz ayant servi d’outil et ayant été<br />

retouchés. Cela est donc en accord avec la variabilité de la matière première de la très<br />

grande majorité des outils présents sur le site (Meignen et Vandermeersch, 1987 ;<br />

Bordes et al. et Bourguignon et Meignen dans Maureille et al., 2007a).<br />

L’absence de plages écaillées indique généralement que l’os a été utilisé lorsqu’il<br />

était encore à l’état frais (et non intermédiaire, à savoir dégraissé et après un temps de<br />

séchage). Cependant les entailles profondes plaident plutôt pour un état de fraîcheur<br />

intermédiaire. C’est pourquoi nous considérerons que l’état de fraîcheur de l’os lors de<br />

son utilisation est indéterminé.<br />

4.6.2. Comparaison avec les retouchoirs sur faune<br />

Afin de déterminer si ce retouchoir sur os humain a un statut "particulier" (Verna<br />

et d'Errico, 2011) nous l’avons comparé à un certain nombre de retouchoir sur faune des<br />

Pradelles. Au total, 593 retouchoirs sur os de faune ont été mis au jour entre 2002 et<br />

2007. Nous en avons étudié 35 choisis au hasard, qui proviennent principalement des<br />

faciès 4a et 4b (comme la majorité des restes de faune). Pour chacun d’entre eux les<br />

critères retenus ont été décrits et présentés dans l’annexe 15.<br />

Les retouchoirs sont réalisés principalement avec des os longs de Renne à gros<br />

module : os long indéterminé, tibia, fémur, humérus, métacarpe et radius. Seul un des<br />

retouchoirs étudiés a comme support un os plat (tableau 36). Le fait que l’ossement<br />

humain employé soit un fémur correspond donc au choix général des retouchoirs.<br />

346


Un aspect taphonomique<br />

Élément anatomique Renne Bison Cheval Ongulé 3/4 Indéterminé Total<br />

Os long indéterminé 11 1<br />

Tibia 6 1 1<br />

Fémur 5 1<br />

Humérus 3<br />

Métacarpe 1<br />

Radius 1<br />

Scapula<br />

2 1 15<br />

Total 27 3 2 2 1 35<br />

Tableau 36 : Nombre de retouchoirs étudiés selon le taxon et l’élément anatomique.<br />

Les longueur et largeur des plages altérées ont été mesurées. Le rapport longueur<br />

sur largeur (L/l) de ces zones nous montre que celles-ci sont plus longues que larges<br />

(rapport supérieur à 1), voire plus de deux fois plus longues que large (figure 159).<br />

Figure 159 : Nombre de retouchoirs en fonction de l’étendue des stigmates.<br />

L/l inférieur 1, L/l compris entre 1 et 2 inclus, L/l supérieur à 2.<br />

Le rapport longueur sur largeur de la zone impressionnée du retouchoir humain<br />

est de 1,8 (22 mm / 12 mm) et s’insère donc dans le groupe majoritaire des restes de<br />

faune.<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

< 1 [1-2] > 2<br />

Une comparaison a été réalisée entre la longueur du fragment et la longueur de la<br />

plage du retouchoir, de même entre la largeur du fragment et la largeur de la plage<br />

utilisée comme retouchoir. Des droites de régression ainsi que des coefficients de<br />

corrélations (r) et de détermination (r²) en ont été tirés (figure 160 A et B).<br />

1<br />

8<br />

6<br />

3<br />

1<br />

1<br />

1<br />

347


Longueur plage<br />

Largeur plage<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120<br />

20<br />

18<br />

16<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

r² = 0,5838; r = 0,7641; p = 0,00000009; y = 1,0549 + 0,2697*x<br />

r² = 0,3391; r = 0,5824; p = 0,0002; y = 0,6487 + 0,4063*x<br />

Longueur pièce<br />

2<br />

8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34<br />

Largeur pièce<br />

Un aspect taphonomique<br />

Figure 160 : Dimensions de la plage retouchée versus dimensions de la pièce utilisée.<br />

Droites de régression, coefficients de corrélation r et coefficients de détermination r²<br />

représentant la longueur du fragment et la longueur de la plage impressionnée (A) ainsi que la<br />

largeur du fragment et la largeur de la plage impressionnée (B), en millimètres.<br />

La droite de régression réalisée à partir de la longueur des restes et de la<br />

longueur des plages impressionnées explique environ 50 % de la distribution des vestiges<br />

(r² = 0,58). Mais celle issue des largeurs des restes et des zones impressionnées<br />

n’explique qu’un tiers de sa distribution (r² = 0,34). On ne peut donc pas considérer que<br />

les proportions des dimensions entre les ossements et leur zone d’utilisation soient<br />

corrélées.<br />

A<br />

B<br />

348


Un aspect taphonomique<br />

Les équations de régression obtenues avec les retouchoirs de faune ne permettent<br />

pas d’expliquer les dimensions du retouchoir sur os humain : les dimensions de la zone<br />

impressionnée obtenues par ces équations sont de 29 mm de long et 10 mm de large (les<br />

réelles dimensions sont de 22 mm de long et 12 mm de large).<br />

La morphologie des plans transversal et longitudinal (ou axial) des vestiges au<br />

niveau des zones impressionnées a été enregistrée (figure 161).<br />

A B<br />

Figure 161 : Pourcentage du nombre de reste selon la morphologie du plan transversal (A) et<br />

celle du plan axial (B).<br />

La majorité des retouchoirs ont un plan transversal convexe et un plan axial plan.<br />

Dans le cas du retouchoir sur os humain, la zone utilisée est plane suivant les deux<br />

plans.<br />

La localisation de la zone impressionnée par rapport à la face employée a été<br />

cotée comme couvrante, apicale, centrale ou latérale droite et gauche (cf annexe 9). La<br />

distribution des stigmates sur cette zone pouvant être concentrée superposée,<br />

concentrée, dispersée ou isolée (cf annexe 9). Sur les ossements de faune, la zone<br />

d’utilisation est majoritairement centrale avec des stigmates dispersés ou concentrés,<br />

plus rarement isolés ou concentrés superposés (figure 162).<br />

A B<br />

Figure 162 : Pourcentage du nombre de restes selon la localisation de la zone utilisée (A) et la<br />

distribution des stigmates (B).<br />

349


Un aspect taphonomique<br />

Sur le fémur humain, les stigmates sont eux aussi dispersés sur la pièce mais<br />

couvrent l’ensemble de sa largeur.<br />

L’orientation des stigmates par rapport à l’axe transversal (figure 163) est<br />

comprise majoritairement entre 0 et 30° (coté 0 et 1). Quelques restes ont des entailles<br />

formant un angle de 150° avec l’axe transversal (côté 5). Mais aucun stigmate n’est<br />

orienté en suivant l’axe longitudinal (2, 3 et 4).<br />

Figure 163 : Nombre de nombre de restes selon l’orientation des entailles (côté 1 à 5).<br />

Les entailles sur le retouchoir humain sont légèrement obliques avec une<br />

orientation cotée 1 et 2.<br />

Les plages utilisées ne sont, pour une très grande majorité, ni piquetées ni<br />

hachurées (cf annexe 9), tout comme le retouchoir sur fémur humain. Mais elles<br />

présentent des enfoncements qui sont, pour la plupart d’entre eux ovoïdes (figure 164).<br />

A B<br />

Figure 164 : Pourcentage du nombre de restes selon l’aspect de la zone utilisée (A) et selon la<br />

présence et la morphologie des enfoncements (B).<br />

D’après Mallye et al. (2012), la forme des enfoncements est assez liée à la matière<br />

première de l’outil lithique retouché. Des enfoncements ovoïdes seraient plutôt dus à la<br />

manipulation d’outils en silex et des enfoncements triangulaires à celle d’objets en<br />

quartzite.<br />

350


Un aspect taphonomique<br />

Les entailles sont, pour la très grande majorité d’entre elles, rectilignes. Certaines<br />

sont mixtes, c’est-à-dire qu’une même plage présente des entailles rectilignes et des<br />

entailles sinueuses (figure 165). Du fait du grossissement employé mais aussi de l’état de<br />

surface des pièces, nous n’avons pas réussi à identifier la texture de la plupart des pans<br />

des entailles, mais celles identifiées sont généralement rugueuses (figure 165).<br />

A B<br />

Figure 165 : Pourcentage du nombre de restes selon la morphologie des entailles (A) et la texture<br />

de leurs pans (B).<br />

lisses.<br />

Le retouchoir humain présente aussi des entailles rectilignes mais avec des pans<br />

La présence d’entailles rectilignes est liée à l’utilisation de l’os pour raviver des<br />

outils en silex (Chase, 1990 ; Mallye et al., 2012).<br />

Enfin, la présence de plages écaillées et de micro-écaillures de stries, ainsi que<br />

leur intensité, ont été enregistrées. Alors que la présence de plages écaillées n’est pas<br />

systématique, celle de micro-écaillures de strie l’est quasiment, bien que son intensité<br />

soit variable (figure 166).<br />

B<br />

Figure 166 : Pourcentage de nombre de restes selon la présence de plages écaillées (A) et<br />

l’intensité des micro-écaillures de stries (B).<br />

A<br />

Le fémur humain ne présente pas de plage écaillée mais des micro-écaillures de<br />

stries en assez faible intensité.<br />

351


Un aspect taphonomique<br />

En règle générale, la présence de plages écaillées serait indicatrice d’une<br />

utilisation de l’os lorsque celui-ci avait un état de fraîcheur intermédiaire, donc non frais<br />

mais encore suffisamment élastique pour être efficace (Mallye et al., 2012).<br />

Sur les 35 ossements de faune étudiés, neuf d’entre eux présentent à leur surface<br />

des striations de raclage, au niveau de la zone employée comme retouchoir. Racler l’os<br />

avant son utilisation peut permettre d’enlever le périoste adhérent pour modifier ou<br />

prolonger son fonctionnement (Vincent, 1993 ; Armand et Delagnes, 1998 ; Daujeard,<br />

2008).<br />

4.6.3. Synthèse<br />

Le choix d’un fragment de fémur humain pour raviver des outils lithiques est<br />

cohérent avec l’échantillon des retouchoirs osseux de faune aux Pradelles. La très grande<br />

majorité de ceux-ci étant des os longs des membres. En cela, le retouchoir sur os humain<br />

diffère de celui mis au jour à la Quina (Verna et d'Errico, 2011), le support employé sur<br />

ce site étant un fragment de pariétal.<br />

Quasiment tous les critères décrits sur cette pièce sont similaires à ceux des<br />

retouchoirs de faune et ne la distinguent en rien de ces derniers. Le rapport longueur sur<br />

largeur de la zone impressionnée, la distribution dispersée des stigmates, l’absence<br />

d’aspect hachuré ou piqueté, les micro-écaillures de stries se retrouvent sur la majorité<br />

des outils sur os de faune. Les entailles de forme rectiligne indiquent l’utilisation en tant<br />

que retouchoir sur des objets lithiques en silex (Chase, 1990 ; Armand et Delagnes,<br />

1998). Lorsque les entailles sont sinueuses, cela est plutôt caractéristique de l’utilisation<br />

sur du quartzite (Mallye et al., 2012). Ce résultat est cohérent avec le fait que les éclats<br />

et les outils découverts sur le site sont majoritairement en silex (Meignen et<br />

Vandermeersch, 1987 ; Bordes et al. et Bourguignon et Meignen dans Maureille et al.,<br />

2007a ; Turq dans Maureille et al., 2010a). Enfin, l’absence de plage écaillée, tout comme<br />

sur la majorité des retouchoirs sur faune, est plutôt caractéristique d’une utilisation de<br />

l’os à l’état encore frais (Rosell et al., 2011). Cependant, les entailles assez profondes<br />

tempèrent cette interprétation et ne permettent donc pas de statuer sur l’état de<br />

fraîcheur de la pièce humaine, ni d’un certain nombre de retouchoirs sur faune lors de<br />

leur utilisation.<br />

Le retouchoir sur os humain ne se distingue pas particulièrement de ceux réalisés<br />

sur os de faune. Nous ne pouvons donc pas suspecter un choix particulier dans<br />

l’utilisation de ce reste humain comme outil.<br />

352


4.7. Traces de dents<br />

4.7.1. Les phalanges<br />

Un aspect taphonomique<br />

Quatre vestiges humains des Pradelles présentent des traces de dents. Ce sont un<br />

fragment de branche mandibulaire droite M80-D11 #289, deux phalanges de main LP05-<br />

D11 #1170 et LP06-A7 #796 ainsi qu’un fragment de diaphyse fémorale LP06-D12<br />

#1434.<br />

La phalange LP05-D11 #1170 a été rognée à ses deux extrémités (figure 167).<br />

Figure 167 : La phalange LP05-D11 #1170.<br />

A : face dorsale, B : face palmaire<br />

Les traces de dents laissent les deux bords crénelés, correspondant à la catégorie<br />

"e" d’Andrews et Fernández-Jalvo (1997), à savoir "puncture on transverse bone". Les<br />

diamètres des arches mesurent en moyenne 1,8 mm. Les deux extrémités sont crénelées<br />

sur toute leur circonférence. Il nous est cependant impossible de déterminer avec<br />

certitude l’agent qui en est à l’origine.<br />

La phalange LP06-A7 #796 présente des stigmates à son extrémité proximale qui<br />

sont très probablement des traces de dents (figure 168).<br />

353


Figure 168 : La phalange LP06-A7 #796.<br />

Un aspect taphonomique<br />

Ces stigmates ne sont pas très nets et ne sont pas mesurables. En effet, la<br />

phalange a été ingérée et les sucs gastriques ont eu un impact sur l’aspect de l’os en<br />

modifiant sa couleur (blanchâtre), mais aussi en atténuant probablement le crénelage<br />

des bords. L’agent responsable de ce mâchement reste donc indéterminé. Cependant, de<br />

par la taille de cet élément, il semble plus probable d’attribuer l’ingestion d’une moitié<br />

phalange humaine à un gros carnivore plutôt qu’à un Homme, bien que cette dernière<br />

hypothèse ne soit pas à exclure.<br />

4.7.2. La diaphyse fémorale<br />

Le fragment de diaphyse fémorale LP06-D12 #1434 présente à son extrémité<br />

proximale des traces de dents (figure 169).<br />

Figure 169 : Le fragment de diaphyse fémorale LP06-D12 #1434.<br />

Les flèches indiquent les impacts de dents de type "a".<br />

Elles sont de deux types : des impacts de dents sur la surface de l’os et un<br />

crénelage du bord proximal. Les impacts de dents sur la surface de l’os, catégorie "a"<br />

(Andrews et Fernández-Jalvo, 1997), mesurent au minimum 2,27 mm. De telles traces,<br />

de cette taille, sont, d’après les données issues des travaux d’Andrews et Fernández-<br />

354


Un aspect taphonomique<br />

Jalvo (1997 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011), beaucoup plus proches de celles<br />

laissées par des grands carnivores que par des Hommes (tableau 37).<br />

Mesures catégorie "a" Les Pradelles Expérimentateurs Carnivores<br />

0.1-0.5 1 6<br />

0.6-1.0 3 63<br />

1.1-1.5 1 84<br />

1.6-2.0<br />

2.1-2.5 LP06-D12 #1434<br />

2.6-3.0 M80-D11 #289<br />

3.1-3.5<br />

3.6-4.0<br />

4.1-4.5<br />

4.6-5.0<br />

5.1-5.5<br />

5.6-6.0<br />

6.1-6.5<br />

6.6-7.0<br />

7.1-7.5<br />

total 5 216<br />

moyenne 0.8 2.04<br />

Tableau 37 : Mesures des traces de dents à la surface des os (en millimètres).<br />

Nombre de pièces pour chaque mesure sur le fémur des Pradelles LP06-D12 #1434 et sur les os<br />

mâchés par des expérimentateurs et des grands carnivores (d'après Andrews et Fernández-<br />

Jalvo, 1997 ; Fernández-Jalvo et Andrews, 2011)<br />

Les traces de dents qui ont produit un crénelage du bord proximal de la diaphyse<br />

fémorale mesurent, au minimum, 4,2 mm. De même que pour les traces de dents sur la<br />

surface de l’os, elles sont supérieures à celles réalisées par des expérimentateurs, en<br />

moyenne 2,12 mm (Fernández-Jalvo et Andrews, 2011). Pour cette dernière catégorie (e),<br />

les données provenant des os charognés par les grands carnivores n’ont<br />

malheureusement pas été publiés par les auteurs.<br />

4.7.3. La branche mandibulaire<br />

Enfin, le fragment antérieur de branche mandibulaire droite M80-D11 #289<br />

présente près de son bord de fracture plusieurs impacts de dents (figure 170).<br />

26<br />

12<br />

11<br />

5<br />

4<br />

1<br />

2<br />

1<br />

1<br />

355


Un aspect taphonomique<br />

Figure 170 : Impacts de dents sur la branche mandibulaire M80-D11 #289.<br />

Ceux-ci, au nombre de six, mesurent au minimum 2,8 mm de diamètre. D’après<br />

les données présentées dans le tableau 37, leur mesure correspond aux traces de dents<br />

laissées par des carnivores.<br />

4.7.4. Synthèse<br />

Au total, quatre restes osseux humains découverts aux Pradelles présentent des<br />

traces de dents.<br />

Pour deux d’entre eux, les fragments de fémur et de mandibule, ces stigmates ont<br />

été laissés par des carnivores. Nous savons que parallèlement à l’occupation<br />

néandertalienne sur le site, les carnivores, et principalement les Hyènes des Cavernes<br />

(Crocuta crocuta spelaea), l’ont fréquenté et ont charogné les carcasses de faune<br />

(Costamagno et al., 2006 ; Maureille et al., 2007b, 2010b). Les carnivores ont donc aussi<br />

charogné des restes des corps humains présents.<br />

Pour les deux phalanges, l’agent à l’origine du mâchonnement de leurs extrémités<br />

(proximale pour la phalange LP06-A7 #796 et proximale et distale pour la phalange<br />

LP05-D11 #1170) est indéterminé, bien que, dans le cas de la phalange LP06-A7 #796,<br />

nous penchions en faveur du carnivore qu’il l’a ingéré.<br />

356


4.8. Traces de digestion<br />

Un aspect taphonomique<br />

C’est grâce à la puissance de leur mâchoire (pression de trois tonnes par cm²) et à<br />

l’acidité de leurs sucs gastriques et que les Hyènes peuvent casser des os longs de fort<br />

module et en digérer les fragments (Brain, 1981).<br />

Plusieurs pièces provenant du site des Pradelles présentent des traces de<br />

digestion. Nous ne décrivons ici que celle issues des fouilles 2001-2010. L’attaque des os<br />

et des dents par les sucs gastriques laisse un aspect particulier aux pièces. Elles ont<br />

généralement une patine différente, la surface étant lisse et polie (e.g. Andrews et<br />

Fernández-Jalvo, 1997 ; Fernández-Jalvo et al., 1998), une recoloration et une<br />

disparition partielle des tissus superficiels. Sur les dents, cette dernière entraîne<br />

l’ouverture des apex racinaire mais aussi un affinement des tissus dentaires (émail<br />

principalement) et racinaires. L’acidité des sucs gastriques et les enzymes présents dans<br />

l’estomac peuvent aussi provoquer des perforations circulaires ou elliptiques (Brain,<br />

1981 ; D'Errico et Villa, 1997 ; Capaldo, 1998 ; Pickering et al., 2004 ; Blumenschine et<br />

al., 2007 ; Domínguez-Rodrigo et Barba, 2007a).<br />

4.8.1. Les dents<br />

Figure 171 : Dents régurgitées.<br />

A : LP06-D6 #HT02, B : LP06-C10 #430, C : LP06-C10 #431, D : LP07-C9 #1382, E : LP07-C9 #HT03,<br />

F : LP07-C7 #HT04, G : LP07-C9 #1462.<br />

Le germe dentaire LP06-D6 #HT02 est tacheté et présente une patine et une<br />

couleur de l’émail particulières : l’émail est moins opaque que la norme, plus jaunâtre<br />

(figure 171A).<br />

La couronne est très peu haute, mais on observe le début de la racine, indiquant<br />

que la couronne a été entièrement formée. On aperçoit la dentine par disparition de<br />

l’émail, ce qui ne peut être dû à l’usure de la couronne. En effet, les cuspides sont<br />

pointues et non usées. Une usure de la couronne par attrition aurait fait disparaître<br />

l’émail en "rasant" les cuspides. À l’inverse, les sucs gastriques attaquent les tissus<br />

357


Un aspect taphonomique<br />

dentaires uniformément relativement à la forme originelle. Ce qui explique la<br />

conservation des reliefs (figure 172).<br />

Figure 172 : Disparition partielle de l’émail dentaire par attrition et par digestion sur une<br />

prémolaire supérieure en vue linguale.<br />

Les deux germes retrouvés à proximité LP06-C10 #430 et #431 présentent tous<br />

les deux des traces noires (figure 171B et C). L’émail a en partie disparu suggérant<br />

l’attaque par les enzymes gastriques d’un carnivore.<br />

Le premier est un germe de prémolaire supérieure et le deuxième un germe de<br />

prémolaire inférieure. Leur forte proximité sur le site (5 cm de distance) en l’absence d’os<br />

alvéolaire permet de supposer qu’un morceau de face d’un enfant, au moins une portion<br />

de maxillaire et de mandibule, a été ingéré par un carnivore. L’absence de restes de<br />

coprolithes près de ces restes dentaires tend plutôt à suggérer que ces germes ont été<br />

régurgités ou que les restes du coprolithe ont complètement disparu, ce qui est peu<br />

probable aux Pradelles.<br />

De même la canine déciduale supérieure gauche LP07-C9 #1382 et l’incisive<br />

latérale supérieure droite LP07-C9 #HT03 ont été ingérées (figure 171D et E). Elles sont<br />

polies et tachetées. La dentine apparaît car l’émail a en partie disparu sur ces deux<br />

dents. Il a été détruit sur la moitié de la couronne de l’incisive et on observe un décalage<br />

entre le collet anatomique et le collet en état sur la canine, du à la disparition du tissu<br />

énamélaire. Ces dents étaient toutes deux fonctionnelles, car elles présentent de légères<br />

plages d’usure. La canine a été retrouvée en place et l’incisive a été découverte au tamis<br />

mais provient du sous-carré voisin. Du fait de leur localisation voisine sur le gisement,<br />

leur morphologie correspondant à un âge au décès proche ainsi que leurs atteintes<br />

taphonomiques similaires, nous pouvons, de même que pour les germes décrits ci-dessus,<br />

proposer qu’ils appartiennent à un même individu dont au moins le maxillaire a été<br />

ingéré puis régurgité.<br />

358


Un aspect taphonomique<br />

Concernant ces quatre dernières dents, l’âge au décès qui leur a été attribué<br />

d’après les méthodes de Liversidge et Molleson (2004), Moorrees et al. (1963) et Ubelaker<br />

(1978) se situe entre 5 et 6 ans. Nous pouvons donc justement supposer qu’elles aient<br />

appartenu à un même individu immature dont la face aurait été ingérée puis les dents<br />

régurgitées et dispersées. Cependant, elles ne proviennent pas des mêmes faciès : 4a<br />

pour les prémolaires et 2a pour les dents labiales. Cela supposerait qu’une partie de l’os<br />

alvéolaire ait été encore présent après régurgitation, ce qui aurait permis leur maintien<br />

deux à deux lors de la dispersion. Nous ne pouvons exclure cette hypothèse bien qu’elle<br />

ne nous paraisse pas la plus simple.<br />

Les deux-tiers mésiaux de la deuxième molaire déciduale LP07-C7 #HT04<br />

présentent un aspect poli (brillant). Cette dent est de couleur blanche et tachetée de<br />

brun (figure 171F). La dentine apparaît, l’émail est très fin et les cuspides sont<br />

saillantes. La racine est en partie formée mais la couronne est très basse, son volume a<br />

donc rétréci. Le collet représenté par l’extension de l’émail, en l’état, est donc décalé par<br />

rapport au collet anatomique.<br />

Enfin, le germe de deuxième molaire LP07-C9 #1462 est tacheté, possède un bord<br />

apical fin et une couronne basse (figure 171G). L’étude microscopique menée par B.<br />

Leprêtre a montré que les stigmates sur ce germe sont dus à l’attaque des enzymes<br />

gastriques.<br />

4.8.2. La phalange<br />

La phalange LP06-A7 #796 est blanche et tachetée, sa couleur a été modifiée<br />

(figure 169). L’os est très poreux, principalement au niveau de la tête articulaire, et cela<br />

jusqu’à disparition de la matière osseuse sur un des bords latéraux. De plus son bord<br />

crénelé est très émoussé. L’ensemble de ces modifications laisse penser qu’elle a subi les<br />

attaques acides des sucs gastriques de carnivores.<br />

4.8.3. Synthèse<br />

Des dents ainsi qu’au moins une des phalanges ont été ingérées puis régurgitées<br />

par des grands carnivores. Elles proviennent des faciès 2a, 2b, 4a et 4b. La régurgitation<br />

est l’hypothèse la plus probable à cause de l’absence de restes de coprolithes environnant<br />

ces vestiges. Pour aux moins quatre dents, on peut légitimement supposer qu’elles<br />

appartenaient à un ou deux individus immatures et que ce sont donc des morceaux de la<br />

face qui ont été ingérés.<br />

359


5. Discussion<br />

Un aspect taphonomique<br />

Au cours du stade isotopique 4, des Néandertaliens ont fréquenté le gisement des<br />

Pradelles afin d’y pratiquer des activités bouchères sur les carcasses animales,<br />

principalement de Renne, qu’ils chassaient au début de l’automne (Costamagno et al.,<br />

2005, 2006 ; Rendu dans Maureille et al., 2010a ; Meignen et al., 2010). Les vestiges de<br />

faune résultant de ces pratiques ainsi que les outils lithiques employés ont été retrouvés<br />

sans organisation spatiale notable au sein de différents lithofaciès. Aucune trace de foyer<br />

n’a été mise au jour, seuls deux silex brûlés et quelques rares os brûlés sont connus dans<br />

les collections. Les occupations du gisement par les Néandertaliens ont été mises en<br />

évidence, principalement dans les faciès 2a, 2b, 4a, 4b et 4d, parallèlement au<br />

charognage des restes de faune par les grands carnivores (Hyène des cavernes).<br />

L’intensité de l’occupation décroît à partir du faciès 4d et l’activité des carnivores devient<br />

prépondérante avec le faciès 5 (Costamagno et al., 2005, 2006 ; Meignen et al., 2010).<br />

Au sein des faciès où l’occupation néandertalienne prédomine, des restes humains<br />

ont aussi été découverts, correspondant à un minimum de sept individus : trois adultes,<br />

deux adolescents et deux enfants (NMI calculé sans prise en considération des différents<br />

faciès).<br />

Nous discuterons ici de l’état de conservation de ces vestiges, de l’impact des<br />

Néandertaliens sur ces corps ainsi que de celui des carnivores. Puis nous présenterons<br />

l’hypothèse du cannibalisme pour expliquer l’origine de l’accumulation des restes<br />

humains.<br />

5.1. Composition et préservation de l’assemblage<br />

La collection (1934, 1967-1980 et 2001-2010) se compose de 95 restes<br />

correspondant, après remontage, à 80 pièces. Le faciès 2a est celui qui a livré le plus de<br />

restes humains, alors que peu de vestiges proviennent du faciès 4b qui correspond à une<br />

période où les Néandertaliens fréquentaient pourtant encore le gisement, mais où l’agent<br />

prédateur des ongulés est mixte : Hommes et carnivores. Les restes humains sont très<br />

fragmentaires. Les seuls vestiges découverts complets étant des dents, des phalanges et<br />

une patella. Cette conservation est proche de ce que l’on observe pour le Renne, taxon le<br />

mieux représenté sur le site, pour lequel ce sont les dents et les petits os des carpes et<br />

des tarses qui sont les plus complets. Les vestiges humains sont pourtant plus atteints<br />

par les phénomènes de météorisation que ceux de Renne, et ce dans chaque faciès<br />

considéré. Cette différence de lisibilité affecte bien évidemment la lecture des stigmates<br />

de surfaces de tous les ossements.<br />

La très grande majorité des vestiges humains découverts appartiennent au<br />

calvarium (crâne sans la mandibule) : 50,5% des restes identifiés, correspondant à un<br />

360


Un aspect taphonomique<br />

minimum de 5 calvarium (résultat basé sur la partie latérale gauche de l’occipital). Le<br />

squelette des membres est assez faiblement représenté : 16,8% des restes identifiés ;<br />

mais c’est déjà beaucoup plus que dans d’autres sites moustériens fouillés récemment<br />

(Pech de l’Azé 1, Pech de l’Azé 4, Roc-de-Marsal, Jonzac) où il n’y a, parmi les collections<br />

paléoanthropologiques, pas de reste rapporté au squelette infracrânien humain. Aucun<br />

vestige du tronc ni de ceinture scapulaire ou pelvienne n’a été mis au jour.<br />

Cette composition anatomique de l’assemblage diffère de celle observée pour le<br />

Renne du même site où l’on retrouve une très grande majorité de fragments des<br />

membres (77,3% du NRDt), principalement des fragments d’os longs (74,8% du NRDt),<br />

quelques restes du tronc (6,5% du NRDt) et d’éléments des ceintures pelviennes et<br />

scapulaires (2,4% du NRDt), ainsi que peu d’éléments du calvarium (2,1% du NRDt) et<br />

de la mandibule (4% du NRDt). La raison de cette dissemblance peut être naturelle<br />

(conservation différentielle, circulation d’eau …) et/ou conditionnée par le comportement<br />

des Néandertaliens ou celui des carnivores.<br />

Le profil squelettique qui illustre cet assemblage ne peut trouver sa principale<br />

explication uniquement dans des phénomènes "naturels" de conservation ou de<br />

déplacement (par exemple par la circulation d’eau). La conservation différentielle qui<br />

affecte les os, principalement selon leur densité et leur poids, peut expliquer la présence<br />

de très nombreuses dents (29,5 % du NRD) tout comme l’absence d’éléments composés<br />

principalement d’os spongieux tels que les corps vertébraux ou les extrémités proximales<br />

de fémur et d’humérus. Mais des germes dentaires (naturellement fragiles) ont été<br />

découverts bien que régurgités et donc plus sensibles à la dégradation car une partie de<br />

l’émail a disparu suite à l’attaque des sucs gastriques. De même les phalanges distales<br />

d’immatures ou la phalange régurgitée sont représentées et sont dans un bon état de<br />

conservation. Enfin, la patella, ossement composé quasiment uniquement d’os spongieux<br />

est un des rares éléments osseux humains complets du gisement. Les phénomènes<br />

responsables de la dégradation des vestiges au cours de leur fossilisation (acidité du sol,<br />

racines, activité biologique, pression sédimentaire …) ne peuvent donc expliquer, en tout<br />

cas à eux seuls, la présence ou l’absence de certaines parties du corps humain dans le<br />

gisement et semblent avoir eu un impact limité sur les profils squelettiques.<br />

De même, les déplacements de vestiges par la circulation d’eau dus aux crues et<br />

décrues de la Ligonne, auraient pu perturber la position des restes. Cela aurait alors<br />

conduit à trois types de schémas selon la densité mais aussi la forme des pièces, variant<br />

selon l’intensité des phénomènes et la localisation du gisement par rapport au lit originel<br />

de la rivière (Nawrocki et al., 1997). Soit a) nous ne retrouverions que les éléments très<br />

petits et/ou légers fortement déplacés (vertèbres, côtes, os du carpe, phalanges …), donc<br />

potentiellement éloignés de la zone de dépôt originel ; soit b) les éléments lourds (os<br />

longs, mandibules …) donc peu déplacés et dont la localisation sur le site serait presque<br />

originelle ; soit c) les éléments de poids et de densité intermédiaire (coxaux, scapulas,<br />

métapodes). Or aucun de ces schémas ne correspond à ce que l’on retrouve dans le<br />

gisement car on y trouve des vestiges très légers (phalanges immatures ou germes<br />

361


Un aspect taphonomique<br />

dentaires) aussi bien que des éléments plus lourds (diaphyses fémorales) au même<br />

niveau, dans les mêmes sédiments et sans orientation privilégiée des éléments allongés<br />

(Maureille, comm. perso.). En outre, la conservation différentielle ou les déplacements<br />

par circulation d’eau ne semblent pas avoir affecté les restes de faune.<br />

Les restes humains ayant été découverts épars et mêlés avec des restes de faune,<br />

bien qu’en proportions différentes selon les faciès, les mêmes phénomènes "naturels" ont<br />

a priori affecté l’ensemble de ces vestiges. Nous ne pouvons donc retenir cette explication<br />

au profil ostéologique néandertalien.<br />

Toutefois, la sur-représentation des éléments du crâne vis-à-vis des os longs des<br />

membres peut trouver une explication dans le nombre important de vestiges de<br />

diaphyses d’os longs taxinomiquement indéterminés et potentiellement humain. Ceux-ci,<br />

une vingtaine, correspondent principalement à des éléments de gros modules. Dans le<br />

cas où plusieurs d’entre eux seraient humains, ce que nous ne sommes à l’heure actuelle<br />

pas en mesure d’affirmer ou d’infirmer, la sur-représentation crânienne par rapport à ces<br />

éléments du squelette ne serait plus aussi notable. Le fait qui reste remarquable au sein<br />

de cette collection est donc plutôt l’absence totale d’ossements du tronc et des ceintures<br />

scapulaires et pelviennes. Seul un fragment osseux indéterminé taxinomiquement<br />

pourrait être une tête de côte humaine (une des premières côtes).<br />

5.2. L’impact des carnivores<br />

Des grands carnivores, principalement l’Hyène des cavernes (Crocuta crocuta<br />

spelaea), ont fréquenté le gisement plus ou moins parallèlement aux Néandertaliens, en<br />

charognant les carcasses de faune laissées par les Hommes. Leur activité croît dans les<br />

faciès les plus récents, les faciès du sommet de la stratigraphie livrant plus de traces de<br />

carnivores que ceux qui leur sont inférieurs (Costamagno et al., 2005, 2006). Leur<br />

présence sur le site est déduite grâce à la découverte d’ossements de carnivores, de<br />

coprolithes et des traces de charognage sur les restes fauniques : traces de dents, traces<br />

de régurgitation, fracturation …<br />

Les restes humains montrent eux aussi les stigmates d’activités laissés par des<br />

charognards. Au moins une pièce, un fragment de branche de mandibule, a été fracturée<br />

par un carnivore. Elle présente en effet sur ses deux faces, et proche du bord de fracture,<br />

des traces de carnassières. Pour un grand nombre d’autres pièces, la fracturation sur os<br />

frais est indubitable mais l’agent qui en est à l’origine reste indéterminé. Il est donc tout<br />

à fait probable que d’autres restes humains aient été brisés par les carnivores lorsqu’ils<br />

charognaient les corps. Ils ont, de plus, mâchonné des os. L’extrémité proximale d’un<br />

fragment de fémur présente ainsi des traces de dents correspondant au mâchonnement<br />

de l’os. Deux autres phalanges portent des traces de dents à leur extrémité mais l’agent<br />

qui en est responsable est une fois encore indéterminé. Enfin, un certain nombre de<br />

dents, ainsi qu’au moins une phalange, ont été ingérés puis régurgités par des<br />

362


Un aspect taphonomique<br />

carnivores. L’action des sucs gastriques est évidente sur ces pièces car, dans le cas de la<br />

phalange, ils ont affiné l’os, et dans le cas des dents, l’émail et la dentine ont en partie<br />

disparu. Cette disparition de l’émail est facile à différencier de celle produite par<br />

l’attrition. De plus, le poli de la dent ne laisse aucun doute, pour la plupart d’entre elles,<br />

quant à l’action acide des sucs gastriques. L’absence de restes de coprolithes à proximité<br />

des restes digérés, alors que l’on en retrouve par ailleurs sur le site, suggèrerait qu’ils<br />

ont été régurgités et ne proviendraient pas de coprolithes désagrégés.<br />

Le charognage des carcasses peut expliquer l’absence d’extrémités et d’épiphyses<br />

des os longs, qui contiennent beaucoup d’os spongieux très recherché par les carnivores<br />

car fortement nutritif (Marean et al., 1992 ; Bartram et Marean, 1999). Cependant, et<br />

pour la même raison, les Hommes peuvent aussi chercher à acquérir ces parties du<br />

squelette (White, 1992 : 248 ; Boulestin, 1999 : 204 et 211 ; Boulestin et al., 2009 ;<br />

<strong>Mussini</strong> et Boulestin, sous presse).<br />

L’absence d’éléments du tronc ne peut totalement être expliquée par le<br />

charognage des carnivores. Lorsque les Hyènes consomment les viscères elles ont<br />

tendance à détruire le thorax pour atteindre les parties molles et aussi à consommer les<br />

vertèbres, côtes et pelvis contenant beaucoup de moelle graisseuse (Binford, 1978 ;<br />

Lyman, 1985 ; Marean et al., 1992). Ce comportement suggèrerait que ces parties aient<br />

été présentes à un moment donné sur le gisement. Mais il semblerait très étonnant que<br />

pour l’ensemble des squelettes de Néandertaliens, pas le moindre fragment de côte, de<br />

vertèbre, de scapula ou de clavicule n’ait subsisté et n’ait été découvert en 21 années de<br />

fouilles alors que les Pradelles constitue le seul site du sud-ouest de la France où une<br />

patella moustérienne a été mise au jour en contexte non funéraire.<br />

De même que pour les carcasses de faune, les charognards ont eu un accès<br />

secondaire aux corps humains après leur traitement par les Hommes. En effet, la<br />

présence d’une strie de découpe sur un fragment proximal de diaphyse fémorale (LP06-<br />

D12 #1434), recouverte partiellement par des traces de dents de carnivores, indique que<br />

ces derniers ont rogné un ossement préalablement décharné. De plus, d’après<br />

Domínguez-Rodrigo et Barba, des diaphyses d’os longs présentant de nombreux<br />

stigmates de décharnement seraient distinctives d’un accès primaire par les Hommes<br />

(Domínguez-Rodrigo et Barba, 2007b). Or l’une des diaphyses (LP10-D13 #362) porte<br />

près d’une centaine de stries de découpe (N=90).<br />

5.3. L’impact des Hommes<br />

Les Néandertaliens ont amené sur le site des parties de carcasses d’animaux<br />

abattus et partiellement traités ailleurs. Ils y ont poussé le traitement au maximum en<br />

récupérant les parties molles (viande mais aussi tendons) ainsi que la moelle osseuse et<br />

ont employé des fragments osseux issus de la fracturation pour raviver des outils en silex<br />

utilisés pour ces activités ainsi que pour travailler le bois (Beyries, 1987 ; Costamagno et<br />

al., 2005, 2006 ; Meignen et al., 2010). L’impact de l’Homme sur les restes animaux du<br />

363


Un aspect taphonomique<br />

site s’observe donc par la présence de traces de découpe, de raclage, d’impacts de<br />

fracturation mais aussi de plages de retouchoirs sur les os. De plus, les archéozoologues<br />

ont aussi pu décrire la chaîne opératoire du traitement des carcasses par l’interprétation<br />

des profils squelettiques (Costamagno et al., 2006).<br />

Concernant les restes humains, dès 1980, un comportement particulier des<br />

Néandertaliens vis-à-vis de leur contemporain a été suggéré suite à l’observation de<br />

stries de découpe sur un arrière-crâne (M67-G12 #6), impliquant la section des muscles<br />

de la nuque et le décharnement des pariétaux (Vandermeersch, 1980 ; Le Mort, 1981). La<br />

présence de stries de découpe sur une seule pièce ne permettait pas de les interpréter en<br />

termes de comportement mortuaire (Le Mort, 1981, 1987, 1988b ; Garralda et al., 2005 ;<br />

Garralda, 2009). Cependant, depuis la reprise des fouilles en 2002 par B. Maureille et<br />

A.E. Mann, de nouveaux stigmates d’origine anthropique ont été enregistrés sur de<br />

nombreux restes humains (Maureille et al., 2007b), ce qui nous a conduit à entreprendre<br />

leur étude.<br />

Au total, un tiers des pièces découvertes depuis 1934 présente des traces d’outils<br />

laissées par l’Homme peu de temps avant ou après la mort des individus (tableau 33). Ce<br />

sont pour la plupart des stries de découpe, mais l’on retrouve aussi des striations de<br />

raclage ainsi que des entailles liées très probablement à la fracturation osseuse. Il est<br />

aussi important de souligner le fait que les restes d’individus matures et immatures<br />

présentent ce type de stigmates, sans distinction particulière. Les activités de découpe<br />

des corps touchent principalement les crânes (ce sont les éléments majoritairement<br />

retrouvés sur le site), mais elles sont aussi localisées sur les éléments des membres.<br />

Les crânes ont subi deux activités principales : l’écorchement et la désarticulation<br />

(séparation de la tête et du tronc ainsi que retrait probable de la mandibule).<br />

L’écorchement des têtes a laissé des stries sur la moitié supérieure des pariétaux où le<br />

crâne n’est recouvert que par le cuir chevelu. Les stries en résultant sont relativement<br />

courtes et n’ont pas d’orientation particulière. Nous n’observons pas de longues stries le<br />

long de la suture sagittale qui pourraient suggérer l’enlèvement du cuir chevelu par<br />

séparation en deux (Botella, 1973 ; Bass et Phenice, 1975 ; Villa et al., 1986a et b) ni de<br />

longues incisions faisant le pourtour du crâne supposant la récupération du scalp d’un<br />

seul tenant (Hamperl, 1967 ; Flinn et al., 1976 ; Malville, 1989 ; White, 1992 ; Bueschgen<br />

et Case, 1996 ; Turner et Turner, 1999 ; Botella et al., 2000 ; Toyne, 2011). La section des<br />

muscles temporaux s’observe sur plusieurs pièces : des fragments de temporaux et de<br />

pariétaux. Dans ce cas-ci, les stries sont mieux ordonnées car elles ont une orientation<br />

parallèle ou subparallèle à l’axe sagittal. La section du muscle temporal peut être lié à la<br />

décarnisation de ce muscle mais aussi à la désarticulation de la mandibule (Boulestin,<br />

1999 : 186) ce que nous pouvons supposer aux Pradelles bien qu’aucune strie de découpe<br />

n’ait été observée sur le seul fragment de branche montante de mandibule découvert.<br />

Enfin, la section des muscles de la nuque a été réalisée sur plusieurs individus laissant<br />

des stries de découpe à la surface de quatre pièces, dont celle décrite dès 1981 par Le<br />

364


Un aspect taphonomique<br />

Mort (1981). Les stries concernées sont localisées au-dessus et au-dessous du torus<br />

occipital et sont plus ou moins parallèles à celui-ci.<br />

Plusieurs pièces (N=4) présentent aussi des modifications de surface sur leur face<br />

endocrânienne, nous paraissant être des stries de découpe, pouvant suggérer<br />

l’enlèvement de la masse cérébrale, suite à la fracturation des crânes (Cáceres et al.,<br />

2007).<br />

Les restes infracrâniens portent, pour certains d’entre eux, des stigmates de<br />

décharnement. C’est le cas pour le fragment de radius, trois des fragments de diaphyses<br />

fémorales et la patella. Cette dernière présente des stries sur sa face postérieure, ce qui<br />

semble assez rare en contexte de décharnement bien que pouvant résulter de la<br />

désarticulation du genou ou de l’enlèvement des masses musculaires de la cuisse. Les<br />

fémurs portent des traces de découpe sur leurs différentes faces avec des orientations et<br />

des longueurs diverses. Elles semblent résulter d’activité de décharnement car elles se<br />

situent au niveau des insertions des muscles de la cuisse et de la jambe. N’ayant trouvé<br />

aucune extrémité proximale ou distale des os longs des membres, nous ne pouvons<br />

déterminer s’il y a eu désarticulation. Un fragment de fémur présente une strie de<br />

découpe sur le bord de fracture, en interne. Cette strie n’a pu être laissée avant la<br />

fracturation mais a été réalisée après celle-ci. Enfin, un fragment de diaphyse tibiale<br />

présente des striations de raclage. Ces modifications peuvent résulter de l’enlèvement du<br />

périoste en vue de la fracturation de la pièce car elles se situent le long du bord de<br />

fracture et sont associées à une entaille de percussion.<br />

Outre les activités liées à la découpe (écorchement, décharnement, désarticulation<br />

de la tête), des ossements ont été fracturés par les Néandertaliens intentionnellement<br />

alors qu’ils étaient frais, c’est-à-dire que leur proportion de collagène était telle qu’ils<br />

possédaient encore une certaine "élasticité" (Maples, 1986 ; Sauer, 1998). La présence<br />

sur une pièce crânienne (LP05-D12 #1053-1059-1069) de traces de découpe en continuité,<br />

de part et d’autre de la ligne de fracture séparant deux des restes recollés, suggère que la<br />

découpe a précédé la fracturation dans ce cas-ci. Cela ne permet pas d’extrapoler ce<br />

comportement à l’ensemble des vestiges même si c’est, selon nous, l’hypothèse la plus<br />

probable.<br />

Près de la moitié des restes crâniens ont aussi été brisés à l’état frais (e.g. LP01-<br />

E12 #H05, LP05-D12 #1053-1059-1069, LP06-C10 #535). L’origine de cette fracturation<br />

est, pour la plupart d’entre eux, indéterminée. Nous avons toutefois mis en évidence une<br />

fracturation anthropique de crânes grâce à la présence sur certains vestiges d’indices de<br />

percussion ou de longs arrachements qui ne se retrouvent que lorsque l’Homme en est<br />

l’agent (White, 1992 ; Boulestin, 1999). Les vestiges des os longs des membres ont eux<br />

aussi été fracturés, au moins en partie, par les Néandertaliens quand les os présentaient<br />

encore un certain état de fraîcheur. Les témoins de cette fracturation sont plus nets que<br />

pour les vestiges crâniens car on peut observer des impacts de percussion sur plusieurs<br />

vestiges de fémurs, ainsi qu’une entaille probablement liée à la percussion sur un<br />

fragment de tibia. Les autres éléments du squelette qui sont à l’état fragmentaire ne<br />

365


Un aspect taphonomique<br />

nous livrent pas de stigmate pouvant préjuger de l’agent à l’origine de leur fracturation,<br />

mis à part pour le fragment de corps mandibulaire découvert en 1934 présentant une<br />

fracturation longitudinale qui ne paraît pas naturelle et pour le fragment de branche<br />

mandibulaire, évoqué précédemment qui semble avoir été brisé par un grand carnivore.<br />

L’impact anthropique sur les corps humains peut aussi se déduire du profil<br />

squelettique résultant de l’assemblage. La sur-représentation des calvarium est très<br />

nette, alors que seulement trois fragments de mandibule ont été mis au jour. Les<br />

éléments du tronc et des ceintures scapulaires et pelviennes sont totalement absents.<br />

Les membres sont représentés par des fragments de diaphyses d’os longs, une patella et<br />

des ossements des mains et des pieds. Comme nous l’avons précisé précédemment, cette<br />

représentation anatomique ne peut s’expliquer uniquement par des problèmes de<br />

conservation différentielle, de circulation d’eau et par le charognage par les grands<br />

carnivores, mais peut en partie être cause d’un problème de détermination différentielle<br />

pour ce qui est des os longs des membres. Or, les Néandertaliens sont les agents<br />

principaux de la représentation anatomique de la faune (Costamagno et al., 2005, 2006 ;<br />

Meignen et al., 2010). Ils ont amenés sur le site les éléments à forte valeur nutritive et<br />

utilitaire, à savoir principalement les membres, quelques troncs et de rares têtes. Les<br />

"morceaux" ainsi amenés ont subi une intense boucherie pour en extraire le maximum de<br />

ressources nutritives et utilitaires. La représentation anatomique particulière que l’on<br />

trouve avec les pièces humaines pourrait donc aussi résulter d’un choix anthropique. En<br />

effet, la découverte de vestiges crâniens, des membres et une absence totale d’éléments<br />

du tronc et des ceintures peut avoir différentes explications possibles. Les<br />

Néandertaliens peuvent avoir amené des têtes, des membres supérieurs et inférieurs<br />

mais pas de ceintures ni de tronc (le site correspondrait alors à un site de boucherie<br />

secondaire) ; ils peuvent aussi y avoir amené des corps entiers puis emmené ailleurs les<br />

troncs et les ceintures (le site correspondrait alors à un site de boucherie primaire).<br />

Cependant, cette seconde hypothèse aurait conduit probablement à en retrouver<br />

quelques rares vestiges, ce qui n’est pas le cas. Concernant la première hypothèse, bien<br />

qu’elle soit similaire à celle proposée pour le traitement de la faune, elle reste incertaine.<br />

En effet, dans le cas du transport d’animaux de taille et de poids important tel que le<br />

Renne, la volonté de réduire le coût énergétique en transportant moins d’éléments, mais<br />

les plus nutritifs, est totalement justifiable (e.g. O'Connell et Hawkes, 1984 ; Metcalfe et<br />

Barlow, 1992 ; O'Connell, 1993 ; Lupo, 2006). Or pour des corps de Néandertaliens, dont<br />

au moins deux enfants, cela n’a pas une telle utilité. Nous préferons donc rester<br />

prudente quant à ces interprétations et espérons que de nouvelles découvertes sur le site<br />

viendront étayer l’une des hypothèses ou nous permettre d’en proposer d’autres.<br />

Enfin, un des éléments osseux humain du site a été utilisé comme retouchoir par<br />

les Néandertaliens. Il s’agit d’un des fragments de diaphyse fémorale mature (LP06-D12<br />

#1434). Cette pièce présente une plage de stigmates qui indique qu’elle a servi de<br />

retouchoir afin de raviver des outils lithiques en silex. La présence de retouchoir sur os<br />

366


Un aspect taphonomique<br />

au sein du gisement n’est pas exceptionnelle car, entre 2002 et 2007, ce sont près de 600<br />

retouchoirs qui ont été mis au jour, principalement sur des fragments d’os longs de<br />

Renne (Beauval et Costamagno dans Maureille et al., 2007a : 88-98). Ce qui est<br />

particulier ici, c’est l’utilisation d’un ossement humain. Au Paléolithique moyen, deux<br />

retouchoirs sur os humains ont à ce jour été décrits : un fragment de diaphyse fémorale à<br />

Krapina (Patou-Mathis, 1997) et un fragment de pariétal à la Quina (Verna et d'Errico,<br />

2011). Les retouchoirs sur os humain sont donc assez rares au Moustérien mais la pièce<br />

des Pradelles n’est pas un cas unique. La comparaison de cet ossement avec un<br />

échantillon de retouchoirs sur os de faune du site a mis en évidence qu’il ne se distingue<br />

pas de ces autres outils par le choix du support (fragment de diaphyse d’os long des<br />

membres) ou par la morphologie de la plage employée (morphologie, orientation,<br />

localisation des stigmates…). Ces résultats ne permettent donc pas de supposer que le<br />

choix d’utiliser un reste humain comme outil fut volontaire.<br />

5.4. Cannibalisme ?<br />

Afin d’expliquer le traitement apparent des corps humains par les Néandertaliens<br />

aux Pradelles, plusieurs hypothèses ont été proposées (Le Mort, 1981 ; Hublin, 1982 ; Le<br />

Mort, 1987, 1988a et b ; Garralda, 2009 ; Maureille et al., 2010b). Celle de la<br />

consommation des corps, avancée par certains auteurs (Maureille et al., 2007b, 2010b),<br />

est fondée sur la fonction du gisement, à savoir un site de boucherie animale, et<br />

l’apparente similarité entre le traitement des corps humains et celui des carcasses de<br />

faune. Nous avons donc testé cette hypothèse du cannibalisme en vérifiant si la<br />

similarité de traitement entre l’Homme et la faune était l’hypothèse la plus simple, ce<br />

qui irait dans le sens d’une exploitation alimentaire (Villa et al., 1986a et b). De plus,<br />

nous avons comparé les restes humains des Pradelles à ceux de sites pour lesquels la<br />

consommation des corps est l’hypothèse privilégiée (Gorjanović-Kramberger, 1906 ;<br />

White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Fernández-Jalvo et al., 1999b ; Cáceres et al., 2007).<br />

Le fait que les restes humains et les restes de faune ont été mis au jour mélangés<br />

et épars sur le site permet de supposer que ce sont les mêmes groupes humains qui ont<br />

traité ces corps et ces carcasses. Cependant, une nuance peut être avancée par la<br />

découverte de restes de faune majoritairement dans le faciès 4b, faciès pauvre en<br />

vestiges humains.<br />

L’étude très détaillée du comportement humain vis-à-vis de la faune sur le<br />

gisement des Pradelles (Costamagno et al., 2005, 2006 ; Meignen et al., 2010),<br />

principalement du Renne, permet une comparaison poussée entre les deux assemblages.<br />

Tout d’abord, les Hommes ont sélectionné des parties du corps de l’ensemble des taxons.<br />

Dans le cas de la faune, ils amènent sur le site majoritairement les parties les plus<br />

hautement nutritives : pattes avant et arrière. Le reste, troncs et têtes, est aussi amené,<br />

mais en plus faible quantité. Il y a donc une sélection en amont des régions des carcasses<br />

367


Un aspect taphonomique<br />

qui seront amenées sur le site pour y être traitées. Ce type de sélection se retrouve dans<br />

de nombreux exemples archéologiques et ethnologiques (e.g. Binford, 1978 ; Lyman, 1985<br />

; O'Connell, 1988 ; Stiner, 1991 ; Metcalfe et Barlow, 1992 ; Lupo, 2001, 2006 ; Saladié et<br />

al., 2011). Dans le cas des corps humains, nous pouvons observer une sélection des<br />

parties anatomiques qui sont présentes sur le site. Cette sélection semble elle aussi<br />

d’origine anthropique car elle ne peut trouver son explication par le seul fait de la<br />

conservation différentielle et/ou du charognage par les grands carnivores (cf. supra).<br />

Dans le cas des corps néandertaliens, les parties actuellement retrouvées sur le gisement<br />

sont principalement les têtes et les membres supérieurs et inférieurs (avec mains et<br />

pieds).<br />

Ces éléments anatomiques, humains et fauniques, présents sur le site, ont subi<br />

pour la plupart d’entre eux un traitement assez similaire. Il s’assimile dans les deux cas<br />

à de la boucherie : écorchement/dépouillement (terme anthropologique/terme<br />

archéozoologique), décharnement, parfois raclage puis fracturation des ossements. Pour<br />

tous les taxons a été observé un décharnement intensif pour enlever (et récupérer ?) les<br />

masses musculaires. Une autre similarité réside dans le fait que la fracturation des<br />

ossements s’est faite de manière différentielle selon l’intérêt qu’ils représentaient. Pour<br />

l’ensemble des taxons, les os longs à gros modules ont été fortement fracturés afin de<br />

récupérer la moelle osseuse contenue à l’intérieur de ceux-ci et les os longs à faible<br />

module et/ou avec peu de moelle osseuse graisseuse ont été moins fracturés. Dans le cas<br />

des restes humains nous pouvons en effet remarquer une fracturation moins intense<br />

(c’est à dire qu’elle n’a atteint que les deux extrémités mais n’a pas été répétée pour<br />

réduire l’ossement en petits fragments) sur le radius, la fibula et le fémur immature. Les<br />

fémurs matures et les tibias sont quant à eux représentés principalement par de petits<br />

fragments, mise à part la diaphyse fémorale LP10-D13 #362. Cette dernière exception ne<br />

contredit pas l’hypothèse d’une récupération de la moelle osseuse, car l’importante<br />

largeur du fût diaphysaire permet de récupérer la moelle par les extrémités. Les crânes<br />

ont été eux aussi intensément fracturés et réduits à l’état de petits fragments dispersés<br />

sur le site. L’hypothèse de la récupération du cerveau est donc privilégiée et confortée<br />

par la présence de possibles stries de découpe sur la face endocrânienne de quatre<br />

vestiges (un pariétal, deux occipitaux et un temporal). Une différence dans le traitement<br />

Homme-faune réside dans le fait que les Néandertaliens ont cherché à récupérer les<br />

tendons de faune, dans une optique utilitaire (Costamagno et al., 2006), ce que nous<br />

n’observons pas sur l’Homme.<br />

Le traitement des corps humains et celui des carcasses animales est donc assez<br />

proche et semble résulter d’un même intérêt nutritif. Elle n’est pourtant pas similaire de<br />

par la différence dans la composition même de l’assemblage avec une plus forte<br />

représentation des crânes humains par rapport aux crânes de Renne.<br />

La deuxième méthode employée pour tester l’hypothèse du cannibalisme aux<br />

Pradelles a été de comparer les données obtenues avec celles provenant de sites pour<br />

lesquels une telle pratique est envisagée. Les sites retenus sont ceux auxquels nous<br />

368


Un aspect taphonomique<br />

avons eu accès et/ou pour lesquels un nombre suffisant de données est publié. Nous<br />

avons volontairement choisi des sites appartenant à des groupes chrono-culturels très<br />

différents pour tenter de cerner au mieux la variabilité de ce comportement : le site de<br />

Gran Dolina dans la Sierra de Atapuerca daté du Paléolithique inférieur (Fernández-<br />

Jalvo et al., 1999b), le site moustérien de Krapina en Croatie (Gorjanović-Kramberger,<br />

1906), le site mésolithique de la grotte des Perrats en Charente (Boulestin, 1999), le<br />

gisement d’El Mirador, aussi dans la Sierra de Atapuerca mais daté de l’Âge du Bronze<br />

(Cáceres et al., 2007) et enfin le site de Mancos du sud-ouest des États-Unis, remontant à<br />

la première moitié du 12 ème siècle après J.C. (White, 1992).<br />

Dans l’ensemble de ces gisements, les vestiges appartenant à des individus<br />

matures et immatures ont subi des traitements proches voire identiques.<br />

Comme nous l’avons démontré précédemment, la principale différence entre les<br />

restes de faune et les restes humains aux Pradelles réside dans l’absence d’éléments du<br />

tronc et des ceintures et la très forte représentation crânienne pour les Néandertaliens.<br />

Cette dernière caractéristique se répète dans les assemblages humains de comparaison<br />

qui, pour au moins trois d’entre eux (El Mirador, Les Perrats et Gran Dolina), présentent<br />

une sur-représentation des éléments crâniens. Dans le gisement d’El Mirador, la<br />

représentation de restes crâniens est très largement supérieure à celle des autres<br />

éléments du squelette. Cependant, malgré cette sur-représentation céphalique,<br />

l’ensemble des autres éléments sont présents, quoiqu’en plus faible nombre (Cáceres et<br />

al., 2007).<br />

Concernant l’écorchement et le décharnement des têtes, les individus des<br />

Pradelles ont subi un traitement proche de ceux de Krapina, à savoir : un écorchement<br />

au niveau des pariétaux résultant de gestes d’orientation assez aléatoire, une section des<br />

muscles temporaux et une section des muscles nuchaux. Dans ces deux sites, nous<br />

pouvons soupçonner un détachement de la boîte crânienne du tronc et un retrait de la<br />

mandibule. La section des muscles temporaux se retrouve aussi dans les sites des<br />

Perrats, de Gran Dolina et de Mancos. Dans ces trois assemblages, les crânes ont été<br />

écorchés suivant un schéma différent de celui observé aux Pradelles. Par exemple aux<br />

Perrats, l’enlèvement du cuir chevelu suit une procédure qui se répète sur l’ensemble des<br />

crânes : une section le long de la suture sagittale et se continuant sur l’occipital<br />

permettant de séparer le cuir chevelu en deux parties égales qui peuvent ensuite être<br />

enlevées (Boulestin, 1999). À Krapina, seul le frontal du crâne de Krapina 3 diffère des<br />

observations faites aux Pradelles, les stries de découpe étant parallèles au plan frontal<br />

(Frayer et al., 2006 ; Orschiedt, 2008).<br />

sites.<br />

Les os longs des membres, quant à eux, ont été décharnés sur l’ensemble de ces<br />

La récupération du cerveau et de la moelle osseuse contenue dans les os longs<br />

telle que l’on peut la supposer aux Pradelles grâce à l’observation de la fracturation de<br />

ces ossements, se retrouve aussi sur l’ensemble des gisements pour lesquels on suppose<br />

des pratiques cannibales. En effet, le cerveau, mais principalement la moelle osseuse,<br />

représentent des apports nutritifs conséquents car riches en calories. La fracturation<br />

369


Un aspect taphonomique<br />

importante des os longs à gros modules contenant beaucoup de moelle osseuse par<br />

rapport aux os longs à petit module qui n’en contiennent que peu, s’observe ainsi aux<br />

Pradelles comme sur tous ces sites et est considérée comme l’un des critères majeurs<br />

dans l’identification du cannibalisme (Turner et Morris, 1970 ; Nass et Bellantoni, 1982 ;<br />

Villa et al., 1986a et b; Villa et Courtin, 1991 ; White, 1992 ; Boulestin, 1999 ; Defleur et<br />

al., 1999 ; Andrews et Fernández-Jalvo, 2003 ; <strong>Mussini</strong> et Boulestin, sous presse).<br />

Dans certains sites où l’accumulation des restes résulterait de pratiques<br />

cannibales, des phalanges, métacarpes et métatarses ont été rognés à leurs extrémités<br />

(généralement aux extrémités proximale et distale pour les métacarpes, métatarses et<br />

phalanges proximales et à l’extrémité proximale des phalanges moyennes). C’est le cas<br />

dans les assemblages des Perrats (Boulestin, 1999 : 204 et 211, figure 173 B), à Mancos<br />

(White, 1992 : 277, figure 173 A), sur le site néolithique rubané d’Herxheim, un des<br />

assemblages les plus importants mis au jour à l’heure actuelle et résultant de la<br />

consommation des corps (Boulestin et al., 2009) ou encore sur le site paléolithique<br />

supérieur de Gough’s Cave, où Andrews et Fernández-Jalvo (2003) ont mis en évidence<br />

du cannibalisme. La consommation de la moelle osseuse graisseuse contenue dans les<br />

phalanges et les métapodes de faune est assez connue (e.g. Binford, 1978 : 151-152 ;<br />

Brain, 1981 : 18) et celle contenue dans ces mêmes ossements humains est de plus en<br />

plus décrite dans les cas supposés de cannibalisme (<strong>Mussini</strong> et Boulestin, sous presse).<br />

Aux Pradelles, nous ne sommes pas en mesure de déterminer l’agent à l’origine du<br />

mâchonnement des extrémités de deux phalanges car nous savons que des carnivores ont<br />

rogné d’autres restes fauniques et humains (le fragment de diaphyse fémorale LP06-D12<br />

#1434). Il sera cependant intéressant d’approfondir la comparaison des traces de dents<br />

de ces phalanges avec celles laissées par des Hommes sur d’autres gisements.<br />

A B<br />

Figure 173 : Ossements de la main des assemblages de Mancos 5MTUMR-2346 (A) et des Perrats<br />

(B).<br />

A : Issu de White (1992 : 269), B : cliché avec autorisation de Boulestin.<br />

De fortes ressemblances existent dans le reste du traitement des corps,<br />

principalement avec le site de Krapina où l’écorchement, le décharnement et la<br />

370


Un aspect taphonomique<br />

fracturation des têtes est très proche ainsi que le décharnement et la fracturation des os<br />

longs des membres. L’ensemble de ces gestes indique une exploitation fonctionnelle des<br />

corps dans un but de récupération d’éléments alimentaires aux Pradelles.<br />

Tous les assemblages résultant de la pratique du cannibalisme présentent des<br />

similarités dans le traitement des corps car le but est le même : extraire et consommer<br />

des ressources alimentaires. Cependant, ils présentent aussi un certain nombre de<br />

différences car résultent de groupes chrono-culturels très différents s’étalant 1) sur plus<br />

de 800 000 ans, 2) sur l’ensemble du globe. Nous ne pouvons donc nous attendre à<br />

observer des correspondances systématiques pour l’ensemble de ces activités qui<br />

peuvent, malgré tout, avoir des causes bien distinctes ; la consommation de l’Homme par<br />

l’Homme pouvant s’expliquer par de multiples raisons (Thomas, 1980).<br />

5.5. Quel type de cannibalisme ?<br />

Il existe plusieurs motivations qui peuvent pousser à la consommation des corps<br />

(cf. p.226). Le besoin peut être purement alimentaire lors d’épisodes de famine ou si<br />

l’ingestion de chair humaine est une opportunité. Le cannibalisme peut aussi être motivé<br />

par des raisons rituelles, ou religieuses (selon le sens défini par Leroi-Gourhan, 1964 : 5).<br />

Les ethnologues ont décrit deux comportements rituels principaux qui incluent la<br />

consommation des corps : soit une pratique liée à la guerre, d’où une consommation des<br />

corps des ennemis, pratique souvent assimilée à l’exocannibalisme et assez connue (e.g.<br />

Abler, 1980 ; Thomas, 1980) ; soit une pratique funéraire où la consommation du corps<br />

du défunt peut être parfois couplée à une inhumation ou une crémation partielle. Ce<br />

dernier cas est souvent assimilé à de l’endocannibalisme et a aussi été décrit dans de<br />

nombreux récits ethnographiques (e.g. Thomas, 1980 ; Conklin, 2001).<br />

Il est évident que pour les périodes préhistoriques, les éléments disponibles dans<br />

les gisements archéologiques sont trop partiels pour permettre de déterminer la<br />

motivation qui a engendrée la consommation des corps. Certains auteurs tentent<br />

toutefois d’approfondir cette réflexion mais leur raisonnement repose sur des bases très<br />

fragiles (Rosas et al., 2006 ; Carbonell et al., 2010). Il est donc préférable de ne pas aller<br />

trop loin dans les interprétations bien que cela puisse être frustrant et de rester sur<br />

l’hypothèse de la simple consommation de l’Homme par l’Homme. En effet, si certains<br />

éléments vont dans le sens d’une interprétation quant à la motivation ayant poussé à la<br />

consommation des corps humains, elle reste discutable et d’autres hypothèses sont<br />

envisageables.<br />

La fonction du site, à savoir un site de boucherie animale où le but est l’extraction<br />

de ressources nutritives et utilitaires, ainsi que le fait que les restes humains et les<br />

déchets de faune ont été découverts mélangés, a conduit B. Maureille à envisager une<br />

motivation similaire pour leur traitement. Nous serions donc face à un cannibalisme<br />

alimentaire où l’ingestion de chair humaine se fait au même titre que celle de chair<br />

371


Un aspect taphonomique<br />

animale (Maureille et al., 2007b, 2010b). Cependant, l’absence d’éléments du tronc et des<br />

ceintures ne permet pas d’exclure l’hypothèse d’un choix "symbolique" bien que cela ne<br />

soit pas démontrable à l’heure actuelle.<br />

L’ensemble des interprétations possibles nous conduit donc à être très prudente<br />

et nous préférerons nous arrêter à celle d’un probable cas de cannibalisme.<br />

Enfin, la découverte des restes humains portant des stigmates de modifications<br />

anthropiques au sein de différents faciès (2a, 2b, 4a et 4b principalement) suggère qu’il<br />

n’y ait pas eu un épisode de cannibalisme mais plusieurs.<br />

5.6. Quid d’autres sites moustériens ?<br />

Le Paléolithique moyen est réputé pour l’apparition des premières sépultures,<br />

tant dans le monde néandertalien que dans celui des premiers Hommes<br />

anatomiquement modernes du Proche-Orient (e.g. Maureille et Vandermeersch, 2007), la<br />

plus ancienne connue à ce jour étant Tabun C1, datée d’environ 170 à 120 000 ans BP<br />

(Vandermeersch et al., 1988 ; Grün et Stringer, 2000 ; Mercier et Valladas, 2003).<br />

Certaines autres pratiques autour des morts ont aussi coexisté avec l’inhumation sur le<br />

territoire néandertalien, durant la même période, ou celle la précédant. Nous avons déjà<br />

mentionné à plusieurs reprises les cas de cannibalisme envisagés à Krapina il y a<br />

130 000 ans (Gorjanović-Kramberger, 1906), à Moula Guercy daté de l’Éémien (Defleur<br />

et al., 1999) et à El Sidron il y a environ 40 000 ans (Rosas et al., 2006).<br />

Bien que l’hypothèse du cannibalisme à Krapina soit très débattue au sein de la<br />

communauté scientifique (Gorjanović-Kramberger, 1906 ; Trinkaus, 1985 ; Ullrich, 1986<br />

; Russell, 1987a et b ; Le Mort, 1988a, b ; Patou-Mathis, 1997 ; Frayer et al., 2006 ;<br />

Orschiedt, 2008), nous avons pu observer dans l’assemblage de nombreux stigmates dont<br />

l’explication la plus simple reste celle de l’exploitation fonctionnelle à but nutritif<br />

(<strong>Mussini</strong> et Boulestin, sous presse) : la levée de l’échine, la destruction des corps des<br />

vertèbres thoraciques et lombaires, la destruction des extrémités des os longs et la<br />

fracturation différentielle des os longs des membres.<br />

Concernant la Baume Moula Guercy, l’étude réalisée par Defleur et al. (1999)<br />

indique que, dans ce gisement, les corps humains ont été traités de la même manière que<br />

les carcasses de Cerf. Les Néandertaliens les ont décharnés, désarticulés et ont fracturé<br />

les os longs et les crânes afin, sans doute, de récupérer moelle osseuse et cerveau.<br />

Il existe toutefois des gisements pour lesquels l’accumulation des vestiges<br />

humains reste encore problématique. Parmi ceux-ci, les sites de Combe-Grenal, La<br />

Chaise (abri Suard) ou encore La Quina ont livré certains vestiges présentant les traces<br />

d’une activité interprétée comme anthropique mais dont la motivation est indéterminée<br />

(Garralda et Vandermeersch, 2000 ; Teilhol, 2001, 2002 ; Garralda et al., 2003, 2005 ;<br />

Verna, 2006 ; Garralda, 2009).<br />

372


Un aspect taphonomique<br />

À Combe-Grenal, trois vestiges présentent des stries de découpe anthropique : un<br />

fragment de branche mandibulaire, un fragment de diaphyse distale d’humérus (Le<br />

Mort, 1989 ; Garralda et Vandermeersch, 2000 ; Garralda, 2009) et un fragment de<br />

pariétal. Les deux premières pièces indiquent une activité de désarticulation de la tête et<br />

du coude ainsi qu’un décharnement au niveau de l’humérus (Le Mort, 1989). La dernière<br />

pièce (#CGA), un fragment de pariétal droit au niveau de la bosse pariétale, présente<br />

trois stries de découpe parallèles qui peuvent être liées à de l’écorchement. De plus,<br />

certains restes crâniens et le fragment d’humérus présentent les caractéristiques d’une<br />

fracturation survenue lorsque l’os était encore à l’état frais. Cependant, l’origine de cette<br />

fracturation reste indéterminée en l’absence d’impact de percussion ou de trace de dent<br />

de carnivore. Il est toutefois évident que certains morts (un ou plusieurs) ont fait l’objet<br />

d’un traitement particulier incluant une désarticulation de certaines parties de leur<br />

corps (Garralda, 2009). Mais le faible nombre de pièces présentant ce type de stigmate ne<br />

permet en rien de présumer de la pratique mortuaire concernée.<br />

Au sein de l’assemblage osseux de la Chaise, Teilhol (2001, 2002) a observé<br />

plusieurs stries de découpe sur les restes crâniens mais n’a pu en déduire l’activité<br />

pratiquée sur ces corps. Selon nos observations, il n’existe qu’un vestige de l’abri Suard<br />

qui présente des stries indubitablement anthropiques : un fragment de bord inférieur de<br />

pariétal, S24. Elles sont courtes, obliques et linéaires. Cette collection livre un grand<br />

nombre de pièce présentant des traces d’origine indéterminée, à cause de l’état de<br />

surface très altérée des ossements. Mais plusieurs fragments de voûte crânienne ont subi<br />

une possible fracturation sur os frais, dont l’agent d’origine reste inconnu.<br />

Enfin, à La Quina, Verna a décrit un impact anthropique sur trois fragments de<br />

pariétaux (Verna, 2006). Ceux-ci porteraient à leur surface des stries de découpe<br />

anthropique et pour l’un d’entre eux, des striations de raclage associées à une plage<br />

d’utilisation comme retouchoir (Verna et d'Errico, 2011). Si nous ne mettons pas en doute<br />

l’origine des stigmates des fragments LQ23b (le retouchoir) et LQ23c, les traces sur le<br />

pariétal LQ23a nous semblent plus problématiques et nous doutons de leur origine<br />

anthropique. Enfin, le fragment de pariétal LQ25 des collections du Musée d’Archéologie<br />

Nationale de Saint Germain-en-Laye présente lui aussi des stries de découpe. Nous<br />

pouvons donc conclure, comme l’a fait Verna (2006), à une activité particulière autour<br />

des morts néandertaliens à La Quina, sans pour autant pouvoir préciser laquelle.<br />

Le gisement des Pradelles, en livrant des restes humains qui ont fait l’objet d’un<br />

traitement particulier par l’Homme, n’est pas un cas isolé dans le monde moustérien<br />

européen. Mais pour ce site, nous pouvons apporter des hypothèses grâce au grand<br />

nombre de restes présentant les témoins de ces gestes, et à l’étude interdisciplinaire<br />

réalisée sur ces collections qui permet d’avoir une bonne compréhension de la fonction du<br />

gisement.<br />

373


Un aspect taphonomique<br />

374


Conclusions et perspectives<br />

« La science est une quête inachevée »<br />

Conclusions et<br />

perspectives<br />

Karl Popper<br />

375


1. Conclusions<br />

Conclusions et perspectives<br />

Aux Pradelles ont été mis au jour, depuis 1934, 80 pièces humaines,<br />

correspondant à un minimum de sept individus : trois adultes, deux adolescents et deux<br />

enfants (6 mois à 1,5 an et 5 à 6 ans).<br />

La position stratigraphique de ces vestiges indique qu’ils se situent au sein de<br />

niveaux datés d’environ 57 600 ± 4 600 ans BP (Mann et al., 2007 ; Maureille et al.,<br />

2010b), à savoir la fin du stade isotopique 4 (Sánchez Goñi, 2006). Durant cette période,<br />

ce sont les Néandertaliens qui occupent l’espace ouest-européen. Les vestiges découverts<br />

aux Pradelles depuis 2001 doivent donc, a priori, présenter des traits caractéristiques de<br />

ce taxon.<br />

C’est effectivement le cas pour les restes suffisamment bien conservés, à savoir un<br />

temporal, un occipital, les dents et une diaphyse fémorale, où l’on peut observer des<br />

caractères autapomorphes de cette lignée. Mais certains autres vestiges sont trop<br />

fragmentés ou correspondent à des éléments trop peu diagnosiques taxinomiquement.<br />

Enfin, une des pièces, la patella, présente une mosaïque de traits : une épaisseur<br />

particulière aux Néandertaliens et une asymétrie des facettes articulaires plus proche<br />

des patellas modernes. Cependant, les restes diagnosiques permettant leur attribution à<br />

ce taxon ayant été mis au jour au sein de la même unité stratigraphique, nous pouvons<br />

donc légitimement conclure à l’appartenance de la patella à ce taxon. C’est probablement<br />

la variabilité des Néandertaliens qui reste mal ou peu connue pour cet ossement.<br />

Vis-à-vis des autres individus néandertaliens présents sur l’espace eurasiatique<br />

entre les stades isotopiques 5 à 3, les individus des Pradelles présentent les mêmes traits<br />

morphologiques plésiomorphes et autapomorphes. De même, les données métriques que<br />

nous avons pu comparer avec un échantillon de Néandertaliens européens et proche-<br />

orientaux, s’intègrent totalement dans cette variabilité. Cependant, dans le cas des<br />

diamètres des couronnes dentaires, nous avons pu observer une tendance à de faibles<br />

diamètres vestibulo-linguaux particuliers aux Néandertaliens du pourtour<br />

méditerranéen. Les dents issues de la collection 2001-2010 des Pradelles ne présentent<br />

pas cette tendance-là, ce qui est en adéquation avec la localisation géographique du site.<br />

Les individus des Pradelles ont été caractérisés morphologiquement et<br />

métriquement par rapport à leurs prédécesseurs sur l’espace européen, les<br />

Prénéandertaliens, à leur successeurs sur ce même espace, les Hommes anatomiquement<br />

modernes pléistocènes et subactuels, ainsi qu’aux Hommes modernes moustériens du<br />

Proche-Orient. De même que pour les Néandertaliens des stades isotopiques 5 à 3, les<br />

individus des Pradelles présentent des caractéristiques morphologiques qui ne sont pas<br />

encore en place chez les Prénéandertaliens et d’autres qui s’y expriment à l’état<br />

d’ébauche (e.g. tubercule mastoïdien). Vis-à-vis des Hommes anatomiquement modernes,<br />

qu’ils soient pléistocènes ou subactuels, les individus des Pradelles possèdent de nettes<br />

différences morphologiques et métriques.<br />

376


Conclusions et perspectives<br />

L’ensemble des descriptions et comparaisons montre que les individus des<br />

Pradelles occupant le gisement au cours du stade isotopique 4 s’intègrent au groupe des<br />

membres récents de la lignée néandertalienne et présentent les traits qui distinguent ces<br />

membres des Prénéandertaliens et des Hommes anatomiquement modernes.<br />

Les ossements des Néandertaliens matures et immatures des Pradelles ont subi<br />

des modifications particulières dues à l’environnement même du dépôt des corps, aux<br />

Hommes et aux grands carnivores. L’étude d’un aspect taphonomique de l’assemblage<br />

menée sur l’ensemble des vestiges (découverts entre 1934 et 2010) nous a permis<br />

d’obtenir des conclusions. Mais auparavant, un point méthodologique nécessite d’être<br />

rappelé.<br />

Le problème méthodologique majeur de cette étude est inhérent à l’assemblage :<br />

le "faible" nombre de restes. Bien sûr, la découverte d’environ 100 restes néandertaliens<br />

au sein d’un même site est rare pour cette période et, de ce fait, ce nombre est<br />

exceptionnel. Cependant, dans notre cas, nous avons employé une méthodologie<br />

"calquée" sur les études taphonomiques en archéozoologie pour lesquelles les restes se<br />

comptent par milliers, et appliquée à des collections anthropologiques possédant parfois<br />

plusieurs centaines de vestiges. Des études statistiques peuvent alors être menées et<br />

sont des arguments forts dans la démonstration de tel ou tel comportement. Mais, dans<br />

le cas des restes humains des Pradelles, les études statistiques n’ont pas toujours été<br />

conduites car nous avons un échantillon trop faible. Les interprétations se font alors<br />

pièce à pièce, ce qui nous amène à exprimer quelques réserves sur nos conclusions car la<br />

découverte d’un nouveau vestige pourrait changer certaines de nos interprétations. Ne<br />

pouvant palier ce biais, nous parvenons tout de même à différentes hypothèses que nous<br />

considérons comme les plus simples.<br />

Il est très clair, d’après l’étude menée, que les Néandertaliens ont appliqué un<br />

traitement particulier aux cadavres de leurs contemporains. Seules certaines parties du<br />

squelette ont été découvertes dans le site : les têtes et les membres (avec leurs<br />

extrémités). La sur-représentation des ossements du crâne peut être, au moins en partie,<br />

imputable à leur meilleure reconnaissance à la fouille, à l’inverse de nombreux<br />

fragments d’os longs dont la diagnose taxinomique n’a pu être conduite. L’absence<br />

d’éléments du tronc et des ceintures pelviennes et scapulaires nous empêche de décrire le<br />

traitement infligé à ces parties du corps. Les têtes ont été séparées des mandibules et<br />

des troncs et il est possible qu’il en ait été de même avec les membres supérieurs et<br />

inférieurs. Nous ne pouvons déterminer si les individus sont morts sur le site et si les<br />

premiers traitements (démembrement) y ont eu lieu. Les têtes et les membres ont<br />

ensuite été écorchés et décharnés laissant ainsi un grand nombre de stries de découpe<br />

sur les os. Nous ne pouvons déterminer si ces dernières actions ont eu lieu sur le<br />

gisement, mais en raison de la fonction du site, nous privilégions cette hypothèse. Les<br />

ossements résultant de ces activités (crânes et os longs) ont ensuite été fracturés. La<br />

fracturation des os longs est différentielle selon le module de l’os et donc selon sa<br />

contenance en moelle osseuse. Ce schéma est caractéristique d’une exploitation<br />

377


Conclusions et perspectives<br />

fonctionnelle à but nutritif et est un argument de poids plaidant pour l’hypothèse de la<br />

consommation de l’Homme par l’Homme. Une fracturation des os dans un but non<br />

nutritif les aurait en effet plus probablement tous atteints avec la même intensité.<br />

L’hypothèse la plus parcimonieuse est donc celle du cannibalisme, d’autant plus que les<br />

restes humains proviennent de niveaux caractérisés uniquement par une exploitation<br />

alimentaire et utilitaire des carcasses animales, essentiellement le Renne. Cependant, si<br />

cette hypothèse nous semble la plus simple, il n’existe aucune preuve aux Pradelles de la<br />

consommation des parties molles. Par ailleurs, si celle-ci a eu lieu, ce ne fut<br />

probablement pas sur place, comme cela a été avancé pour la consommation des<br />

ressources animales traitées aux Pradelles (Costamagno et al., 2005, 2006 ; Meignen et<br />

al., 2010). Enfin, si les Hommes ont traités des segments de corps humains, les restes<br />

qu’ils ont laissés sur le gisement ont aussi été charognés par de grands carnivores,<br />

probablement par l’Hyène des cavernes.<br />

Nous voulons bien entendu aller plus loin dans la compréhension du site et des<br />

comportements des Néandertaliens qui le fréquentèrent en déterminant le type de<br />

cannibalisme pratiqué. L’hypothèse avancée par Maureille et al. (2007b ; 2010b) est celle<br />

d’un cannibalisme à but purement alimentaire car proche du traitement appliqué à la<br />

faune sur ce même site. Toutefois, l’absence de restes de tronc et des ceintures est<br />

aujourd’hui inexpliquée (transport différentiel ?), une sélection "symbolique" ne peut<br />

donc être écartée. Enfin, il nous paraît tout à fait inconcevable à l’heure actuelle de<br />

déterminer les possibles "liens" qui unissaient ou non les consommateurs et les<br />

consommés.<br />

2. Perspectives<br />

Nous présentons ici des perspectives qui concernent principalement les vestiges<br />

humains des Pradelles dans le but d’une meilleure compréhension de la morphologie et<br />

du comportement de ces Néandertaliens ainsi que de l’intégration de ceux-ci au sein de<br />

problématiques plus vastes.<br />

De nouvelles études sur le matériel humain pourront évidemment apporter des<br />

données complémentaires quant à la compréhension du gisement des Pradelles d’une<br />

part et de la biologie et du comportement des Néandertaliens qui l’occupèrent d’autre<br />

part. Dans cette optique plusieurs échantillons osseux ont été prélevés sur des vestiges<br />

humains afin de réaliser des études paléogénétiques et isotopiques.<br />

Des analyses des propriétés géométriques de la section transverse ainsi qu’une<br />

cartographie tridimensionnelle de l’épaisseur de l’os cortical ont été conduites sur une<br />

des diaphyses fémorales afin de discuter des charges sur le squelette du membre<br />

inférieur et de la locomotion. Il serait intéressant d’appliquer ces mêmes méthodes aux<br />

autres diaphyses : le radius, la fibula ou le fémur immature.<br />

378


Conclusions et perspectives<br />

Nous avons choisi d’attribuer un âge au décès aux dents des Pradelles à partir de<br />

stades de minéralisation dentaire réalisés sur des référentiels modernes (Moorrees et al.,<br />

1963a et b ; Ubelaker, 1978), tout en étant consciente du biais ainsi amené. En effet, les<br />

Néandertaliens et les Hommes modernes n’ont pas une croissance dentaire similaire (e.g.<br />

Bayle, 2008 : 221). Des analyses tridimensionnelles par microtomographie pourraient<br />

aussi être menées afin de donner un âge au décès des individus plus proche de la réalité.<br />

Enfin, toujours dans un but de caractérisation morphométrique, nous pensons<br />

que la collection des Pradelles est suffisamment importante pour discuter plus en avant<br />

de l’hypothèse de l’existence de plusieurs groupes néandertaliens sur le territoire<br />

eurasiatique. Cette question a été amorcée avec les données des couronnes dentaires,<br />

mais nous désirons l’approfondir avec celles provenant des autres parties du squelette.<br />

Tant pour l’étude morphologique que portant sur cet aspect taphonomique,<br />

l’identification des vestiges indéterminés taxinomiquement, mais qui pourraient être<br />

humains, serait un grand pas dans ces deux voies. En effet, ce sont principalement des<br />

restes du squelette appendiculaire, assez rares dans l’assemblage anthropologique par<br />

rapport aux restes crâniens. Si certains vestiges étaient identifiés comme humain, cela<br />

augmenterait notre connaissance de la variabilité morphologique de ces Néandertaliens<br />

et l’identification de nouveaux stigmates (ou au contraire leur absence) permettrait peut-<br />

être de palier le biais énoncé précédemment : à savoir le trop faible nombre de pièces<br />

pour des études statistiques robustes. Ces vestiges ont été vus et revus par les<br />

archéozoologues et les anthropologues de l’équipe scientifique des Pradelles, mais leur<br />

attribution à des ossements humains n’a pu être ni démontrée ni rejetée. Des études<br />

paléogénétiques sur de tels restes non identifiés seraient bien sûr coûteuses mais elles<br />

permettraient d’avancer dans cette problématique. De plus, quelques travaux ont<br />

démontré des différences histologiques au niveau des restes osseux humains et<br />

fauniques (e.g. Harsányi, 1993 ; Hillier et Bell, 2007 ; Cuijpers, 2009). C’est une autre<br />

voie qui permettra peut-être d’aider à la diagnose taxinomique des fragments<br />

indéterminés.<br />

Un des problèmes méthodologique soulevé lors de ce travail fut la difficulté<br />

d’identification des modifications de surface de certains vestiges. En effet, les diverses<br />

atteintes taphonomiques non anthropiques (dépôt de manganèse, de concrétions<br />

calcitiques, piétinement, météorisation …) empêchent une bonne lisibilité d’un certain<br />

nombre de surfaces osseuses. Pour tenter de palier ce problème, plusieurs études sont<br />

menées par des archéozoologues et par des anthropologues grâce à des systèmes<br />

d’imagerie à haute résolution (e.g. Shipman, 1981a ; Behrensmeyer et al., 1986 ;<br />

Domínguez-Rodrigo et al., 2009 ; de Juana et al., 2010). Une des difficultés pour<br />

l’assemblage des Pradelles est donc de différencier les stries anthropiques des traces<br />

laissées par les processus taphonomiques non anthropiques qui affectent la surface des<br />

os. Dans cette optique nous désirons étudier le matériel des Pradelles (ou au moins une<br />

partie) avec un microscope type Alicona 3D InfiniteFocus® (tel que celui présent au<br />

379


Conclusions et perspectives<br />

Natural History Museum de Londres utilisé pour de telles études par S. Bello : Bello et<br />

Solego, 2008 ; Bello et al., 2009, Bello, 2011a). Un tel degré de résolution dans<br />

l’observation des surfaces avec le microscope Alicona 3D InfiniteFocus® permettra de<br />

faire une distinction plus nette entre ces différents stigmates et de caractériser<br />

quantitativement les stries de découpe présentes sur les restes osseux de cet assemblage<br />

en fonction de différents paramètres comme le type d’outil employé ou la force usitée. Il<br />

fournit toutes les fonctions de mesure, d’analyse et de caractérisation des surfaces et<br />

peut ainsi mesurer des pentes importantes, des variations de réflectivité, la rugosité...<br />

Les données les plus intéressantes sont l’obtention de profils de coupe permettant de<br />

quantifier différents paramètres des stries de découpe (Bello et Soligo, 2008 ; Bello et al.,<br />

2009, Bello, 2011a) tels que les angles d’inclinaison et d’ouverture de la strie, l’angle<br />

bissecteur, la hauteur des pans ou le rayon du fond de la strie.<br />

Nous pourrions ainsi mieux caractériser le traitement anthropique aux Pradelles<br />

et faire une comparaison plus approfondie entre le traitement de la faune et le<br />

traitement de l’Homme. Un comportement identique au sein d’un même gisement est en<br />

effet un des arguments les plus forts en faveur du cannibalisme (Villa et al., 1986a et b).<br />

Une telle étude permettrait de tirer au mieux profit de l’étude de la collection des<br />

vestiges humains des Pradelles. Une première approche a été réalisée en profitant d’une<br />

démonstration du microscope LEICA DCM3D au sein de l’UMR PACEA pour faire une<br />

vue 3D de deux pièces. L’une d’entre elle étant recouverte de calcite, le but était de<br />

déterminer si nous pouvions observer la surface osseuse sous cette couche de calcite ; ce<br />

microscope le permettant lorsque la couche supérieure est suffisamment transparente.<br />

Cela n’a pas été possible pour cette pièce (annexe 16A). La deuxième porte des stries de<br />

découpe à sa surface. Nous pouvons ainsi quantifier certains paramètres tels que la<br />

hauteur des pans, le rayon du fond de la strie … (annexe 16B)<br />

Nous avons choisi dans cette thèse de comparer l’assemblage des Pradelles avec<br />

des assemblages résultant de probables pratiques cannibales de différentes périodes. Il<br />

est bien sûr évident que nous souhaitons le comparer aussi avec deux assemblages<br />

moustériens où le cannibalisme est supposé : la Baume Moula-Guercy en Ardèche et El<br />

Sidrón dans les Asturies (Defleur et al., 1993a, b, 1999 ; Rosas et al., 2006). De telles<br />

comparaisons auraient été très pertinentes pour discuter de ce type de pratique chez les<br />

Néandertaliens. Mais nous n’avons pas pu trouver dans la littérature suffisamment de<br />

données pour intégrer ces gisements dans nos analyses et nous n’avons pas obtenu les<br />

autorisations pour accéder à ces deux sites exceptionnels et très intéressants dans le<br />

cadre de discussions portant sur le cannibalisme.<br />

L’hypothèse testée dans ce travail est celle de la consommation des corps. Bien<br />

que l’assemblage des Pradelles puisse être compatible avec une telle exploitation, nous<br />

voudrions tester une seconde hypothèse : celle de gestes funéraires secondaires (e.g. Le<br />

Mort, 1988a, 2004 ; Duday, 2009). Pour ce faire, des comparaisons pourraient être<br />

conduites avec des assemblages relevant de telles pratiques (e.g. Olson, 1966 ; Le Mort et<br />

380


Conclusions et perspectives<br />

Rabinovich, 1994 ; Haverkort et Lubell, 1999 ; Orschiedt, 2002 ; Redfern, 2008 ; Mariotti<br />

et al., 2009 ; Belcastro et al., 2010).<br />

Bien entendu, cette thèse nous ouvre de nombreuses autres perspectives d’études,<br />

principalement dans le domaine de la taphonomie des restes humains, dont nous<br />

présentons ici quelques exemples.<br />

En effet, il existe au Paléolithique moyen quelques gisements pour lesquels les<br />

gestes mortuaires ont laissé des traces sur les squelettes. Mais les études<br />

interdisciplinaires intégrant des données sur le matériel faunique, lithique, sur les<br />

matières premières et sur les restes humains, ne nous donnent pas suffisamment<br />

d’indications pour identifier ces comportements. Nous avons, lors de ce travail, observé<br />

un certain nombre de ces collections et nous souhaitons les revoir et les étudier plus<br />

précisément (Krapina par exemple) afin de les comparer pour essayer d’avancer dans la<br />

compréhension des comportements des Néandertaliens envers certains de leurs défunts.<br />

D’un point de vue méthodologique, nous aimerions tester le nouveau critère que<br />

nous avons mis en place lors de ce travail avec B. Boulestin (la distance d’apparition du<br />

diploé DAD) et qui porte sur la détermination de l’état de fraîcheur de la voûte crânienne<br />

lors de la fracturation. Pour ce faire, il serait intéressant d’appliquer cette mesure à des<br />

échantillons actuels d’anthropologie judiciaire et à de plus grandes séries archéologiques<br />

où la fracturation sur os frais a d’ores et déjà été démontrée grâce à d’autres critères<br />

(impacts de fracturation), telle que celle d’Herxheim ou des séries du sud-ouest<br />

américain.<br />

Enfin, de nouvelles perspectives dans l’étude des stries de découpe s’offrent<br />

aujourd’hui avec les récentes utilisations de microscopes à très haute définition tel que<br />

l’Alicona 3D InfiniteFocus® précédemment cité (Bello et Soligo, 2008 ; Bello et al., 2009,<br />

Bello, 2011a). L’utilisation d’un tel outil pour l’étude de séries très atteintes par les<br />

phénomènes de météorisation, de piétinement …, par exemple celle de la Chaise abri<br />

Suard, pourrait peut-être permettre de mieux déterminer l’agent à l’origine des<br />

stigmates de surface et donc de réinterpréter ces assemblages.<br />

381


Conclusions et perspectives<br />

382


Annexes<br />

Annexes<br />

383


Liste des annexes<br />

Annexes<br />

Annexe 1 : Liste des restes humains des Pradelles étudiés dans la partie II<br />

Annexe 2A : Liste des fossiles néandertaliens récents utilisés dans l’étude<br />

morphométrique<br />

Annexe 2B : Liste des fossiles prénéandertaliens utilisés dans l’étude morphométrique<br />

Annexe 3A : Cotation de l’usure dentaire d’après Molnar (1971)<br />

Annexe 3B : Cotation de l’usure dentaire d’après Murphy (1959)<br />

Annexe 4 : Mesures utilisées dans l’étude morphométrique<br />

Annexe 5 : Résultats des distances probabilistes<br />

Annexe 6 : Analyse bivariée des diamètres coronaires des dents des Pradelles, des<br />

Néandertaliens méditerranéens, proche-orientaux, occidentaux et orientaux<br />

Annexe 7 : Liste des vestiges des Pradelles étudiés dans la partie IV<br />

Annexe 8A : Configuration des extrémités des os longs non cylindriques, d’après<br />

Boulestin (1999)<br />

Annexe 8B : Configuration des extrémités des os longs cylindriques, d’après Boulestin<br />

(1999)<br />

Annexe 8C : Configuration des bords des os longs non cylindrique, d’après Boulestin<br />

(1999)<br />

Annexe 9 : Nomenclature utilisée pour l’étude des retouchoirs, d’après Thiébaut et al.<br />

(2008)<br />

Annexe 10A : Pourcentage du NISP et du NNISP chez l’Homme et le Renne des<br />

Pradelles<br />

Annexe 10B : Pourcentage du NISP et du NNISP dans les assemblages anthropologiques<br />

des Pradelles, du Tumulus des Sables et de Krapina<br />

Annexe 10C : Pourcentage de survie dans les assemblages anthropologiques des<br />

Pradelles, de l’hypogée II des Mournouards, de Gran Dolina, des Perrats,<br />

d’El Mirador<br />

Annexe 10D : Pourcentage de survie dans les assemblages anthropologiques des<br />

Pradelles et de sites charognés par les coyotes et les loups<br />

Annexe 11A : Données sur la fracturation de la voûte du Tumulus des Sables et des<br />

Perrats<br />

Annexe 11B : Données sur la fracturation de la voûte des Pradelles<br />

Annexe 11C : Données sur la fracturation des os longs du Tumulus des Sables<br />

Annexe 11D : Données sur la fracturation des os longs des Pradelles<br />

Annexe 11E : NR et pourcentage de NR de restes de faune des Pradelles avec au moins<br />

un bord fracturé sur os frais<br />

Annexe 12 : Données sur les stries de découpe des Pradelles<br />

Annexe 13A: Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-C11 #H04 et LP03-D11<br />

#96 à 125<br />

Annexe 13B: Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-E12 #H05<br />

Annexe 13C : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-E11 #H06<br />

384


Annexes<br />

Annexe 13D : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-D9 #H07<br />

Annexe 13E : Stries de découpe sur la patella LP03-D15 #001<br />

Annexe 13F : Stries de découpe sur le fragment d’occipito-pariétal LP04-D12 #113-352-<br />

751<br />

Annexe 13G : Stries de raclage (1) et chomark (2) sur le fragment de tibia LP04-D11<br />

#191<br />

Annexe 13H : Stries de découpe sur le fragment de fronto-pariétal LP05-D12 #1053-<br />

1059-1069<br />

Annexe 13I : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP06-D12 #1434<br />

Annexe 13J : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP6-C10 #535<br />

Annexe 13K : Stries de découpe sur le fragment de temporal LP07-C10 #776<br />

Annexe 13L : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP07-C10 #790<br />

Annexe 13M : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP09-D6 #415<br />

Annexe 13N : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP10-D13 #362<br />

Annexe 13O : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP10-C13 #107-108-109 et<br />

LP10-C12 #1354<br />

Annexe 14A : Muscles de la tête en vue latérale et postérieure (muscles superficiels et<br />

profonds), d’après Netter (2007)<br />

Annexe 14B: Insertions musculaires sur le fémur, d’après Netter (2007)<br />

Annexe 15 : Données sur les retouchoirs de faune des Pradelles<br />

Annexe 16A : Analyse d’une surface recouverte de calcite avec le microscope Leica<br />

DCM3D<br />

Annexe 16B : Analyse d’une strie de découpe de la pièce LP01-E11 #H06 avec le<br />

microscope Leica DCM3D<br />

385


Annexe 1 : Liste des restes humains des Pradelles étudiés dans la partie II<br />

Identifiant Nature du matériel<br />

Voûte<br />

LP05-E12 #H10 Fragment de frontal, région sus-orbitaire droite<br />

LP02-E12 #2 Fragment de pariétal (?), immature (?)<br />

LP02-E12 #5 Fragment de pariétal, immature<br />

LP04-D12 #314 Fragment d'un pariétal droit, mature (?)<br />

LP04-D12 #718-719 2 fragments postéro-latéral d'un pariétal droit, mature<br />

LP06-C9 #959 Fragment de pariétal droit (?) mature<br />

LP06-C10 #535 Fragment de pariétal (?) droit (?) mature<br />

LP07-Z7 #1092 Fragment pariétal (?) droit, mature (?)<br />

LP07-C12 #812 et LP09-C11/D11 #H12 2 fragments de pariétal droit, mature<br />

LP10-C13 #107-108-109 et LP10-C12<br />

#1354<br />

4 fragments de pariétal droit, mature<br />

LP05-D12 #1053-1059-1069 3 fragments de fronto-pariétal, immature<br />

LP07-C11 #44 Fragment pariétal (?) droit (?), immature<br />

LP07-C10 #790 Quart de pariétal gauche, immature<br />

LP10-C7 #1682 Fragment pariétal gauche, immature<br />

LP01-D8 #H02 Temporal droit, immature (?)<br />

LP02-E12 #1 Fragment d'écaille temporal gauche<br />

LP07-C9 #1228 Fragment de temporal (droit ?), immature (?)<br />

LP07-C10 #776 Fragment temporal droit, suture squamosale<br />

LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125* Fragments d'occipital, mature<br />

LP01-E11 #H06 Fragment gauche d'occipital, mature<br />

LP01-D9 #H07 Fragment droit d'occipital, mature (?)<br />

LP06-C9 #770 Fragment gauche d'occipital, mature<br />

LP01-E12 #H05 Fragment gauche d'occipital, immature<br />

LP04-D12 #113-352-751 3 fragments d'un occipito-pariétal gauche, immature (?)<br />

LP04-D12 #HT05 Fragment voûte crânienne (pariétal ? occipital ?)<br />

Face<br />

LP01-D11 #H03 Maxillaire droit adulte, région alvéolaire<br />

LP05-D9 #H11 Fragment crâne (maxillaire ?)<br />

Mandibule<br />

LP02-D13 #2 Fragment de bord alvéolaire (face externe), recolle avec la prémolaire<br />

Dent<br />

LP01-D11 #H03 Canine supérieure droite permanente<br />

LP07-C11 #87 Canine permanente supérieure droite permanente<br />

LP01-D11 #H03 Première prémolaire supérieure droite permanente<br />

LP06-C10 #430 Germe première (?) prémolaire supérieure droite (?) permanente<br />

LP06-Z7 #475 Première prémolaire inférieure gauche permanente<br />

LP01-D11 #H03 Seconde prémolaire supérieure droite permanente<br />

LP04-D11 #163 Seconde prémolaire supérieure droite, permanente<br />

LP01-D13 #1 Seconde prémolaire inférieure droite, permanente<br />

LP06-C10 #431 Germe seconde (?) prémolaire inférieure droite (?) permanente<br />

LP01-D11 #H03 Première molaire supérieure droite permanente<br />

LP01-E10 #H01 Première ou deuxième molaire inférieure gauche permanente<br />

Identifiant Nature du matériel<br />

Annexes<br />

386


LP01-D11 #H03 Deuxième molaire supérieure droite permanente<br />

LP07-C9 #1462 Germe deuxième (?) molaire supérieure gauche permanente<br />

LP06-A7 #501 Deuxième molaire inférieure droite permanente<br />

LP01-D11 #H03 Troisième molaire supérieure droite permanente<br />

LP05-D12 #1307 Germe de troisième molaire inférieure droite<br />

LP07-C9 #HT03 Incisive latérale supérieure droite (?) déciduale<br />

LP07-C9 #1382 Canine supérieure gauche (?) déciduale<br />

LP05-Z8 #HT01 Tiers lingual première (?) molaire (?) supérieure (?)déciduale<br />

LP04-D12 #411 Première molaire inférieure droite déciduale<br />

LP03-D10 #287 Seconde molaire supérieure gauche déciduale<br />

LP06-D6 #HT02 Germe (?) seconde molaire supérieure droite déciduale (?)<br />

LP07-C07 #HT04 Seconde molaire supérieure gauche, deux tiers mésiaux déciduale<br />

Phalange<br />

LP05-D12 #1170 Phalange de la main<br />

LP06-A7 #796 Phalange proximale de la main<br />

LP10-C11 #1931 Phalange distale main, immature<br />

LP10-C11 #1939 Phalange distale main, RI, immature<br />

Fémur<br />

LP06-D12 #1434 Fragment de diaphyse fémorale droite, mature<br />

LP06-C06 #273 Fragment de diaphyse fémorale gauche, mature<br />

LP09-D06 #415 Fragment de diaphyse fémorale<br />

LP10-D13 #362 + Fragment de diaphyse fémorale gauche, mature<br />

Patella<br />

LP03-D15 #001 Patella droite, mature (?)<br />

Tibia<br />

LP04-D11 #263 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />

LP04-D11 #191 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />

LP04-D11 #217 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />

Tarse<br />

LP05-E12 #H08 Cunéiforme intermédiaire gauche<br />

* <strong>Mussini</strong> et al., 2011 ; + <strong>Mussini</strong> et al., soumis<br />

Annexes<br />

387


Annexes<br />

Annexe 2A : Liste des fossiles néandertaliens récents utilisés dans l’étude<br />

morphométrique<br />

Site Datation Individu Élément Références<br />

Amud (Is.)<br />

Arcy-sur-Cure<br />

(Grotte du<br />

Renne) (Fr.)<br />

Bacho Kiro<br />

(Bu.)<br />

Bañolas (Es.)<br />

Bau de<br />

l'Aubesier (Fr.)<br />

Baume de<br />

Peyrards (Fr.)<br />

Baume Néron<br />

(Fr.)<br />

Bisceglie<br />

(Santa Croce<br />

Cave) (It.)<br />

Bombarral<br />

(Grota da<br />

Columbeira)<br />

(Po.)<br />

Carigũela (Es.)<br />

Castillo (Es.)<br />

Chateauneuf<br />

(Fr.)<br />

Combe-Grenal<br />

(Fr.)<br />

OIS 4 – OIS 3<br />

(Valladas et al., 1999)<br />

Fin OIS 3<br />

(David et al., 2001)<br />

OIS 2 ou OIS 3<br />

(Glen et Kaczanowski,<br />

1982)<br />

OIS 3<br />

(Julià et Bischoff, 1991)<br />

OIS 5 - OIS 4 ou début<br />

OIS 3<br />

(Trinkaus et al., 2000)<br />

OIS 3<br />

(Defleur et al., 1994)<br />

OIS 2-3<br />

(Delibrias et al., 1986)<br />

OIS 2 à OIS 4<br />

(Garcia-Sanchez et al.,<br />

1994)<br />

OIS 3<br />

(Cabrera et al., 2001)<br />

OIS 4<br />

(Guadelli et Laville,<br />

1990)<br />

Amud 1<br />

Fémur + Phalange<br />

+ Temporal<br />

Amud 3 Dent<br />

Arcy-sur-Cure 4, 5,<br />

6, 8, 9,13, 14, 15, 16,<br />

17, 18, 20, 21, 24, 25,<br />

26, 33, 35, H D-8 IV<br />

b, NN3 (D4), NN4<br />

(B7), NN5 (A9), NN6<br />

(B9)<br />

Dent<br />

Endo et Kimura, 1970 ; Suzuki<br />

et Takai, 1970 ; Elyaqtine,<br />

1995 ; Trinkaus (comm. perso.)<br />

Leroi-Gourhan, 1958 ; Bailey et<br />

Hublin, 2006<br />

Bacho Kiro 1124 Dent Glen et Kaczanowski, 1982<br />

Bañolas Dent de Lumley, 1971<br />

Bau de l'Aubesier 1<br />

et 7<br />

Baume de Peyrards<br />

1, 2 et 3<br />

Dent<br />

de Lumley, 1973 ; Trinkaus et<br />

al., 2000<br />

Dent de Lumley, 1973<br />

Baume Néron Dent Defleur et al., 1992<br />

Bisceglie Fémur Trinkaus (comm. perso.)<br />

Bombarral (Grota da<br />

Columbeira)<br />

Dent<br />

Ferembach, 1964-1965 ;<br />

Antunes et al., 2000<br />

Carigũela (Pinar7) Dent Garcia-Sanchez et al., 1994<br />

Castillo B et 1466 Dent Garralda et al., 1992<br />

Chateauneuf 2 Dent Tillier, 1979<br />

Combe Grenal 1, 4,<br />

8, 9, 12, 13, 15, 28 et<br />

29<br />

Combe Grenal 22,<br />

23, 24 et 25<br />

Dent<br />

Phalange<br />

Cotencher (Su.) Cotencher Dent Bay, 1984<br />

Devil's Tower-<br />

(Gibraltar) (Es.)<br />

El Sidrón (Es.)<br />

Engis (Be.)<br />

Felfofher<br />

(Neandertal)<br />

(Al.)<br />

Figueira Brava<br />

(grotte de) (Po.)<br />

Fond-de-Forêt<br />

(Be.)<br />

Genay (Fr.)<br />

Grotte Boccard<br />

(Fr.)<br />

OIS 4<br />

OIS 3<br />

(Torres et al., 2010)<br />

OIS 3<br />

(Toussaint et Pirson,<br />

2006)<br />

OIS 3<br />

(Schmitz et al., 2002)<br />

OIS3<br />

(Antunes et Cunha,<br />

1992)<br />

OIS 4<br />

(Yokoyama, 1987)<br />

Devil's Tower<br />

(Gibraltar 2)<br />

El Sidron SD 1149 et<br />

SD 1219<br />

Genet-Varcin, 1982 ; Garralda<br />

et Vandermeersch, 2000<br />

Dent + Pariétal Tillier, 1979, 1982<br />

Occipital Bastir et al., 2010<br />

Engis 2 Pariétal + Dent Tillier, 1982, 1983<br />

Felfofher 1<br />

(Neandertal 1)<br />

Figueria Brava<br />

(grotte de)<br />

Fond-de-Forêt 1 Fémur<br />

Genay 1 et 3 Dent<br />

Grotte Boccard 77<br />

C11 C5 3 et 78 B13<br />

C5 66<br />

Occipital + Fémur<br />

Trinkaus (comm. perso.) ;<br />

Trinkaus, 1980 ; Rougier, 2003 ;<br />

Bastir et al., 2010<br />

Dent Antunes et Cunha, 1992<br />

Twiesselmann, 1961 ; Trinkaus<br />

et Ruff, 1989<br />

de Lumley, 1987 ; Garralda et<br />

al., 2008<br />

Dent Maureille et al., 2008b<br />

388


Site Datation Individu Élément Références<br />

Grotta Breuil<br />

(It.)<br />

Grotta de<br />

Fossellone 1<br />

(Circeo) (It.)<br />

Grotta del<br />

Caballo (Es.)<br />

Grotta de li<br />

Poggi (It.)<br />

Grotta Guattari<br />

(Circeo) (It.)<br />

Grotte Walou<br />

(Be.)<br />

Hohlenstein-<br />

Stadel (Al.)<br />

Hortus (Fr.)<br />

Kebara (Is.)<br />

OIS 3<br />

(Manzi et Passarello,<br />

1995)<br />

OIS 3<br />

(Schwarcz et al., 1991)<br />

OIS 3<br />

(Pirson et al., 2011)<br />

OIS 3 – OIS 4<br />

(de Lumley, 1973)<br />

Début OIS 3<br />

(Valladas et al., 1987)<br />

Grotta Breuil 2 et 3 Dent Manzi et Passarello, 1995<br />

Fossellone 3 (Circeo<br />

IV)<br />

Dent<br />

Grotta del Caballo C Dent<br />

Grotta de li Poggi Dent<br />

Guattari 1<br />

Kiik-Koba (Cri.) Kiik-Koba 1<br />

Kůlna (Rep.<br />

Tch.)<br />

La Chapelleaux-Saints<br />

(Fr.)<br />

La Croze del<br />

Dua (Fr.)<br />

La Ferrassie<br />

(Grand Abri)<br />

(Fr.)<br />

La Masque<br />

(Fr.)<br />

La Quina (Fr.)<br />

Le Fate (It.)<br />

Le Moustier<br />

(Fr.)<br />

Le Placard (Fr.)<br />

OIS 3<br />

(Rink et al., 1996)<br />

OIS5 ?<br />

(Turq et al., 2008)<br />

Fin OIS 5 – début OIS 4<br />

(Giacobini et al., 1984)<br />

OIS 3<br />

(Jaubert, 2010)<br />

Occipital +<br />

Temporal<br />

Annexes<br />

Mallegni, 1992 ; Manzi et<br />

Passarello, 1995<br />

Palma di Cesnola et Messeri,<br />

1967<br />

Palma di Cesnola et Messeri,<br />

1967<br />

Sergi, 1954 ; Sergi et Ascenzi,<br />

1955 ; Sergi, 1974 ; Elyaqtine,<br />

1995 ; Bastir et al., 2010<br />

Guattari 2 et 3 Dent<br />

Grotte walou (W97-<br />

G24-120)<br />

Dent Draily et al., 1999<br />

Hohlenstein-Stadel<br />

Hortus 2, 3, 4, 5, 6,<br />

Fémur<br />

Kunter et Wahl, 1992<br />

Trinkaus (comm. persp.)<br />

;<br />

8, 9, 10, 10b, 11, 12,<br />

12b, 13b et 42<br />

Dent<br />

de Lumley, 1973<br />

Hortus 1 Pariétal<br />

Kebara 1, 4 et 25 Dent Smith et Arensburg, 1977 ;<br />

Kebara 2 Phalange<br />

Tillier et al., 1989<br />

Vandermeersch, 1991<br />

;<br />

Cunéiforme + Heim, 1982 ; Villemeur, 1991 ;<br />

Patella + Phalange Berillon, 1998 ; Trinkaus, 2000<br />

Kůlna Dent Frayer, 1978<br />

La Chapelle-aux-<br />

Saints 1<br />

La Croze del Dua 2,<br />

3, 4 et 5<br />

La Ferrassie 1<br />

La Ferrassie 2<br />

La Ferrassie 3 Pariétal<br />

La Ferrassie 8 Dent<br />

Temporal+<br />

Occipital + Fémur<br />

+ Patella +<br />

Phalange<br />

Trinkaus (comm. perso.) ; Boule,<br />

1911 ; Heim, 1974 ; Trinkaus,<br />

1980 ; Heim, 1982 ; Hublin,<br />

1984 ; Villemeur, 1991 ;<br />

Elyaqtine, 1995 ; Bastir et al.,<br />

2010<br />

Dent Genet-Varcin, 1966<br />

Occipital +<br />

Cunéiforme +<br />

Fémur +<br />

Phalange* +<br />

Temporal<br />

Dent + Cunéiforme<br />

+ Fémur + Patella<br />

+ Phalange<br />

Trinkaus (comm. perso.) ; Heim,<br />

1974, 1976 ; Hublin, 1978b ;<br />

Trinkaus, 1980 ; Heim, 1982 ;<br />

Hublin, 1984 ; Villemeur, 1991 ;<br />

Elyaqtine, 1995 ; Berillon, 1998<br />

; Trinkaus, 2000<br />

La Masque 1 Dent de Lumley, 1973<br />

La Quina LQ4a,<br />

LQ4b, LQ9, LQ20a,<br />

LQ20b, LQ20c, Dent<br />

LQ22, LQ35 et LQ<br />

36<br />

La Quina<br />

LQ11 et LQ34<br />

LQ2,<br />

Occipital<br />

La Quina LQ5<br />

Dent + Occipital +<br />

Fémur + Temporal<br />

La Quina LQ10 et<br />

LQ27<br />

Temporal<br />

La Quina LQ18 Dent<br />

El Fate 2, 3, 7, 8 et<br />

12<br />

Dent<br />

Martin, 1923 ; Vallois, 1969 ;<br />

Hublin, 1978b ; Elyaqtine, 1995<br />

; Verna, 2006<br />

Giacobini et al., 1984 ; Orban et<br />

al., 1988 ; Vacca et Alciati, 2000<br />

Le Moustier 1 Patella Thompson et Nelson, 2005<br />

Le Placard 22, NN<br />

01 et NN 02<br />

Dent Genet-Varcin, 1962<br />

389


Annexes<br />

Site Datation Individu<br />

Le Portel 1, 3, 4, 5,<br />

Élément Références<br />

Le Portel (Fr.)<br />

7, 8, 9, 11, 19, 29 et<br />

32<br />

Dent Brabant et Sahly, 1964<br />

Les Rivaux<br />

OIS 3<br />

(Raynal et al., 1989)<br />

Les Rivaux 1 Dent Legoux, 1972<br />

Los Moros de<br />

Los Moros de<br />

Gabasa (Es.)<br />

OIS 3<br />

(Montes et al., 2001)<br />

Gabasa<br />

Ga1.4A.245.25,<br />

Ga1.Rev.303<br />

Ga1.8.260.5<br />

et<br />

Dent Lorenzo et Montes<br />

Lakonis (Gr.)<br />

OIS 3<br />

(Harvati et al., 2003)<br />

Lakonis I Dent Harvati et al., 2003<br />

Macassargues<br />

(Fr.)<br />

Macassargues 2 Dent de Lumley, 1973<br />

Malarnaud<br />

(Fr.)<br />

Malarnaud Dent Heim et Granat, 1995<br />

Marillac (Fr.)<br />

OIS 4<br />

(Maureille et al., 2007b)<br />

Marillac 2 Occipital*<br />

Monsempron<br />

(Fr.)<br />

Monsempron 1 et 3 Dent<br />

Maureille (comm.<br />

Vallois, 1952<br />

perso.) ;<br />

Monte Fenera 2<br />

Monte Fenera<br />

(It.)<br />

(Ciota Ciara 1) et 3<br />

(Ciota Ciara<br />

2+A122)<br />

Dent Villa et Giacobini, 1996<br />

Montgaudier<br />

(Fr.)<br />

Fin OIS 5 ?<br />

(Mann et<br />

Vandermeersch, 1997)<br />

Montgaudier 1 Dent Mann et Vandermeersch, 1997<br />

Obi-Rakhmat<br />

(Ouz.)<br />

OIS 4<br />

(Blackwell et al., 2006)<br />

Obi-Rakhmat 1 Pariétal Glantz et al., 2008<br />

Ochoz (Rep.<br />

Tch)<br />

Ochoz 1 et 2 Dent Vlček, 1969<br />

Oliveira (Po.)<br />

Début OIS 2 – fin OIS 3<br />

(Trinkaus et al., 2007)<br />

Oliveira 1<br />

Payre 29, 127, 244,<br />

Phalange Trinkaus et al., 2007<br />

Payre (Fr.)<br />

254, 336, 482, 654 et<br />

717<br />

Dent Condemi et Moncel, 2008<br />

Pech de l’Azé<br />

(Fr.)<br />

OIS 3<br />

(Maureille et Soressi,<br />

2000)<br />

Pech de l’Azé 1 Pariétal + Dent Ferembach, 1970 ; Legoux, 1970<br />

Petit-<br />

Puymoyen (Fr.)<br />

Petit-Puymoyen 1, 2,<br />

3, 4 et 4bis<br />

Dent Siffre, 1908<br />

OIS 5<br />

Regourdou (Fr.)<br />

(Turq et al., 2008)<br />

Regourdou 1<br />

Dent + Patella +<br />

Phalange*<br />

Maureille (comm. perso.) ;<br />

Crevecoeur (comm.perso) ;<br />

Trinkaus, 2000<br />

Rescoundudou<br />

(Fr.)<br />

OIS 5<br />

(Jaubert et Maureille,<br />

2008b)<br />

Rescoundudou 5 Dent Jaubert et Maureille, 2008a<br />

Roc-de-Marsal<br />

(Fr.)<br />

Roc de Marsal 1 Pariétal + Dent Madre-Dupouy, 1992<br />

Rochelot (Fr.) Rochelot 1 Dent Couture et Tournepiche, 1997<br />

Rochers-de-<br />

Villeneuve (Fr.)<br />

Saint-Césaire<br />

(Fr.)<br />

Salzgitter-<br />

Lebenstedt (Al.)<br />

Sedia-del-<br />

Davolo (It.)<br />

OIS 3<br />

(Beauval et al., 2006)<br />

OIS 3<br />

(Mercier et al., 1991)<br />

OIS 3 à fin OIS 5<br />

(Gaudzinski et<br />

Roebroeks, 2000)<br />

Rochers-de-<br />

Villeneuve 1<br />

Saint-Césaire 1<br />

Salzgitter-<br />

Lebenstedt<br />

Fémur Beauval et al., 2005<br />

Dent + Phalange +<br />

Fémur + Patella<br />

Maureille (comm. perso.) ;<br />

Crevecoeur (comm.perso) ;<br />

Trinkaus (comm. perso.) ;<br />

Trinkaus, 2000 ; Beauval et al.,<br />

2005<br />

Occipital Hublin, 1984 ; Bastir et al., 2010<br />

Sedia-del-Davolo Fémur Trinkaus, 1983<br />

390


Shanidar (Is.)<br />

Sipka (Rep.<br />

Tch.)<br />

Soulabé (Fr.)<br />

Spy (Be.)<br />

OIS 5e-4<br />

(Maureille et al., 1999)<br />

OIS 3<br />

(Semal et al., 2009)<br />

Subalyuk (Ho.) OIS 5<br />

(Svoboda, 2005)<br />

Teshik-Tash<br />

(Ouz.)<br />

Valdegoba (Es.) OIS3-6<br />

(Quam et al., 2001)<br />

Cunéiforme +<br />

Shanidar 1<br />

Patella<br />

Temporal<br />

+<br />

Shanidar 3<br />

Cunéiforme<br />

Phalange<br />

+<br />

Cunéiforme +<br />

Shanidar 4 et 6 Fémur + Patella +<br />

Phalange<br />

Fémur + Patella +<br />

Shanidar 5<br />

Phalange<br />

Temporal<br />

+<br />

Shanidar 7 Dent<br />

Sipka Dent Vlček, 1969<br />

Annexes<br />

Trinkaus (comm. perso.) ;<br />

Trinkaus, 1980, 1982, 1983 ;<br />

Trinkaus et Ruff, 1989 ;<br />

Villemeur, 1991 ; Elyaqtine,<br />

1995<br />

Soulabé 2 et 3 Dent Maureille et al., 1999<br />

Spy 1<br />

Spy 2<br />

Spy 24A, 24B, 24C,<br />

165k, 222b, 390a,<br />

426a, 430a, 484a ,<br />

747a, 748a et 766a<br />

Subalyuk 1 Dent+ Patella<br />

Subalyuk 2 Dent<br />

Dent + Occipital +<br />

Temporal Maureille (comm. perso.) ;<br />

Dent + Patella + Crevecoeur (comm.perso) ;<br />

Occipital + Twiesselmann, 1941 ; Heim,<br />

Temporal + Fémur 1974, 1976 ; Hublin, 1978b ;<br />

Trinkaus, 1980 ; Trinkaus et<br />

Phalange<br />

Ruff, 1989 ; Elyaqtine, 1995 ;<br />

Trinkaus, 2000 ; Verna, 2006<br />

Pap et al., 1996 ; Trinkaus, 2000<br />

Teshik-Tash Dent Maureille (comm. perso.)<br />

Valdegoba 1 et 2 Dent<br />

Valdegoba 3 Phalange<br />

Quam et al., 2001<br />

Vergisson (Fr.) Vergisson NN (4) Dent Genet-Varcin, 1962<br />

Vindija (Cr.) Début OIS 2 - fin OIS 3<br />

(Smith et al., 1999)<br />

Vindija 206, 226,<br />

231 et 259<br />

Vindija 299 et 301 Occipital<br />

Dent Wolpoff et al., 1981 ; Smith et<br />

al., 1985<br />

Les astérisques correspondent aux mesures que nous avons effectuées sur des moulages.<br />

391


Annexes<br />

Annexe 2B : Liste des fossiles prénéandertaliens utilisés dans l’étude<br />

morphométrique<br />

Site Chronologie Individu Élément Références<br />

Arago (Fr.)<br />

Atapuerca -<br />

Sima de los<br />

Huesos (Es.)<br />

Biache-Saint-<br />

Vaast (Fr.)<br />

Castel di Guido<br />

(It.)<br />

Fontana<br />

Ranuccio (It.)<br />

Forbes’ Quarry<br />

(Gibraltar) (Es.)<br />

OIS 12 ?<br />

(Iacumin et al. dans<br />

Tattersall et Schwartz,<br />

2008)<br />

OIS 12-14<br />

(Bischoff et al., 2003)<br />

Fin OIS 7<br />

(Roebroeks et Truffeau,<br />

1999)<br />

OIS 9<br />

(Mallegni et al., 1983)<br />

OIS 12 à 14<br />

(Segre et Ascenzi, 1984)<br />

OIS 5e ?<br />

(Condemi, 1992)<br />

Arago 2, 3, 6, 7, 8, 9, 10,<br />

11, 13, 16, 21, 26, 28, 31,<br />

32, 36 et 59<br />

Dent<br />

AT-ind.? 6, 10, 11, 13, 20,<br />

21, 24, 26, 41, 44, 68, 138,<br />

154, 161, 163, 164, 170,<br />

171, 194, 196, 198-199,<br />

219, 222, 271, 274, 275,<br />

278, 280, 281, 283, 284,<br />

409, 410, 553, 554, 555,<br />

559, 561, 562, 563 et 567 ;<br />

AT-ind.I : 001, 060, 221,<br />

276, 580 ; AT-ind.II : 002,<br />

027, 042, 043, 055, 142,<br />

162, 578, 597, 603 ; ATind.III<br />

: 003, 028, 047,<br />

067, 103, 104, 273 ; ATind.IV<br />

: 014, 074, 100,<br />

102, 250, 793, 810, 811 ;<br />

AT-ind.V : 940, 948, 1130<br />

; AT-ind.VI : 075 ; ATind.VII<br />

: 013, 016, 021,<br />

023, 024, 046, 139, 140,<br />

147, 163, 193, 270, 303a,<br />

1463 ; AT-ind.VIII : 015 ;<br />

AT-ind.X : 172, 277, 141,<br />

556 ; AT-ind.XI : 148, 168 Dent<br />

; AT-ind.XII : 300 ; ATind.XIII<br />

: 009, 064, 144,<br />

145, 195, 590, 591 ; ATind.XIV<br />

: 272, 286 ; ATind.XV<br />

: 022, 101, 271 ;<br />

AT-ind.XVI : 285 ; ATind.XVII<br />

: 279, 823 ; ATind.XVIII<br />

: 410, 828, 941 ;<br />

AT-Ind.XIX : 505, 604,<br />

952, 812, 815, 816, 826,<br />

827 ; AT-ind.XX : 405,<br />

406, 407, 558 ; AT-ind.XXI<br />

: 700, 888, 721 ; ATind.XXII<br />

: 605, 197, 282,<br />

608 ; AT-ind.XXIII : 607 ;<br />

AT-ind.XXIV : 509-169 ;<br />

AT-ind.XXVI : 030 ; ATind.XXVII<br />

: 772, 792 ; ATind.XXVIII<br />

: 1473 ; ATind.XXIX<br />

: 1459 ; ATind.XXX<br />

: 949-1465 ; ATind.XXXI<br />

: 950, 951 ; ATind.XXXII<br />

: 746<br />

AT-ind.? : 84a et 86 Temporal<br />

AT-ind.VI : 27, 28, 29, 44,<br />

46, 53, 67, 82<br />

Biache-Saint-Vaast 1<br />

Phalanges<br />

Dent +<br />

Occipital<br />

de Lumley-Woodyear, 1970 ;<br />

Bermúdez de Castro, 1986<br />

Bermúdez de Castro, 1986,<br />

1993 ; Elyaqtine, 1995 ;<br />

Lorenzo et al., 1999<br />

Rougier, 2003<br />

Castel di Guido 6 Temporal Mallegni et al., 1983 ;<br />

Elyaqtine, 1995<br />

Castel di Guido 1 et 2 Fémur<br />

Fontana Ranuccio Dent Segre et Ascenzi, 1984<br />

Forbes’ Quarry (Gibraltar<br />

1)<br />

Temporal +<br />

Occipital<br />

Elyaqtine, 1995 ; Bastir et al.,<br />

2010<br />

392


Site Chronologie Individu Élément Références<br />

Krapina (Cr.)<br />

La Chaise de<br />

Vouthon – Abri<br />

Bourgeois-<br />

Delaunay (Fr.)<br />

La Chaise de<br />

Vouthon - Abri<br />

Suard (Fr.)<br />

Mauer (Al.)<br />

Montmaurin<br />

(Fr.)<br />

Petralona (Gr.)<br />

Pontnewydd<br />

(GB.)<br />

OIS 5e<br />

(Rink et al., 1995)<br />

OIS 6<br />

(Debénath, 1974)<br />

OIS 6<br />

(Debénath, 1974)<br />

OIS 12<br />

(Ziegler et Dean, 1998)<br />

OIS 6 – début OIS 5e<br />

(Billy, 1982)<br />

OIS 9<br />

(Stringer, 1983)<br />

OIS 6 ou 7<br />

(Green et al., 1989)<br />

Krapina 8, 9, 17, 18, 19,<br />

20, 21, 22, 26, 27, 28, 31,<br />

32, 33, 34, 37, 39, 40, 42,<br />

43, 44, 51, 52, 76, 86, 92,<br />

97, 99, 101, 103, 104, 105,<br />

109, 100, 118, 122, 123,<br />

126, 128, 137, 144, 146, Dent<br />

162, 172, 173, 175, 176,<br />

179 et 180 ; KDP45-45(1),<br />

46-110, 47-131, 48-54, 49-<br />

124, 50, 51, 52, 53-67, 55,<br />

56, 57, 58, 59, 60, 63, 64 et<br />

66<br />

Krapina 1 Pariétal<br />

Krapina 3, 5, 38.1, 38.7,<br />

38 .12, 38.13, 38.15, 39.1,<br />

39.3, 39.5, 39.6, 39.7, Temporal<br />

39.13, 39.15, 39.16 et<br />

39.28<br />

Krapina 215.1, 215 .2,<br />

215.3, 215.4, 215.5, 216.1,<br />

216.2, 216.3, 216.4, 216.5, Patella<br />

216.6, 216.7, 216.8, 216.9,<br />

216.9, 216.10 et 216.11<br />

Krapina 204 .1, 204 .4,<br />

204.5, 204.6, 204.7, 205.2,<br />

Phalanges<br />

205.3, 205.4, 205.5, 205.6,<br />

205.7<br />

La Chaise - BD 08, I8/03,<br />

I8/09, I8/20, J8/01 et J8/03 Dent<br />

La Chaise BD 22 Pariétal<br />

La Chaise BD 6 Occipital<br />

La Chaise S 37, S 13 et 14 Dent<br />

La Chaise S 17 Temporal<br />

La Chaise S 2 Occipital*<br />

La Chaise S 15 et S51 Pariétal<br />

Mauer Dent<br />

Montmaurin 1, 2671 et<br />

CG 6B3, CG 10B3T 14188 Dent<br />

Petralona<br />

Dent +<br />

Temporal<br />

Annexes<br />

Gorjanović-Kramberger, 1906 ;<br />

Wolpoff, 1979 ; Radovčić et al.,<br />

1988 ; Elyaqtine, 1995 ;<br />

Minugh-Purvis et al., 2000 ;<br />

Trinkaus, 2000<br />

Genet-Varcin, 1975, 1976 ;<br />

Condemi, 2001 ; Teilhol, 2002<br />

Genet-Varcin, 1975 ; Tillier,<br />

1979 ; Elyaqtine, 1995 ;<br />

Coqueugniot et al., 1996 ;<br />

Teilhol, 2002<br />

Rosas et Bermúdez de Castro,<br />

1998<br />

Billy et Vallois, 1977 ; Billy,<br />

1982<br />

Stringer et al., 1979 ;<br />

Elyaqtine, 1995<br />

Pontnewydd 1 Dent Green et al., 1981<br />

Reilingen (Al.) Reilingen Occipital Dean et al., 1998<br />

Saccopastore (It.)<br />

Steinheim (Al.)<br />

Swanscombe<br />

(GB.)<br />

Tabun (Is.)<br />

OIS 5e<br />

(Manzi et Passarello,<br />

1991)<br />

OIS 9-11<br />

(Ziegler et Dean, 1998)<br />

OIS 11<br />

(Stringer et Hublin, 1999)<br />

OIS 5e<br />

(Mercier et Valladas,<br />

2003)<br />

Saccopastore 1 et 2<br />

Steinheim<br />

Dent +<br />

Temporal<br />

Dent +<br />

Temporal<br />

Swanscombe Occipital<br />

Tabun C1<br />

Vergranne (Fr.) Vergranne Dent<br />

Weimar-<br />

Ehringsdorf (Al.)<br />

OIS 7 à 11<br />

(Blackwell et Schwarcz,<br />

1986)<br />

Dent +<br />

Patella +<br />

Temporal +<br />

Phalange +<br />

Fémur +<br />

Cunéiforme<br />

Ehringsdorf 1 et 5 Fémur<br />

Condemi, 1992 ; Elyaqtine,<br />

1995<br />

Elyaqtine, 1995 ; Rougier, 2003<br />

Twiesselmann, 1941 ; Dean et<br />

al., 1998<br />

Mc Cown et Keith, 1939 ;<br />

Frayer, 1978 ; Trinkaus, 1980 ;<br />

Heim, 1982 ; Elyaqtine, 1995 ;<br />

Berillon, 1998 ; Trinkaus, 2000<br />

Campy et al., 1974 ;<br />

Vandermeersch et Tillier, 1983<br />

Twiesselmann, 1961 ;<br />

Trinkaus, 1983<br />

393


Annexe 3A : Cotation de l’usure dentaire d’après Molnar (1971)<br />

Annexes<br />

394


Annexe 3B : Cotation de l’usure dentaire d’après Murphy (1959)<br />

Annexes<br />

395


Annexe 4 : Mesures utilisées dans l’étude morphométrique<br />

Élément<br />

anatomique<br />

Pariétal<br />

Temporal<br />

Dent<br />

Phalanges<br />

Mesure Description Référence<br />

3 épaisseur au bregma Twiesselmann, 1941<br />

11b épaisseur à l’astérion Twiesselmann, 1941<br />

LT longueur temporal M4a d’après Martin, 1914<br />

LE longueur écaille Vallois, 1969<br />

HE hauteur écaille Vallois, 1969<br />

DTA distance temporo-auriculaire Elyaqtine, 1995<br />

HPPG hauteur processus post-glénoidien Elyaqtine, 1995<br />

Annexes<br />

ZE largeur transverse cavité AT d’après Hinton et Carlson,<br />

1979<br />

LC longueur fosse mandibulaire Elyaqtine, 1995<br />

EPANT épaisseur bord antérieur tympanal Elyaqtine, 1995<br />

EPPI épaisseur bord postéro-inférieur tympanal Elyaqtine, 1995<br />

LRM longueur région mastoïdienne Vallois, 1969<br />

HMM hauteur processus mastoïde Martinez et Arsuaga, 1997<br />

BMZ largeur processus mastoïde Zoja dans Vallois, 1969<br />

angle PT angle pétro-tympanique Martinez et Arsuaga, 1997<br />

M31(2) corde inion-opisthion Martin, 1914<br />

LFSI largeur fosse sus-iniaque Verna, 2006<br />

8b épaisseur fosse cérébrale gauche Twiesselmann, 1941<br />

9a épaisseur fosse cérébelleuse droite Twiesselmann, 1941<br />

MD diamètre mésio-distal de la couronne M81 d'après Martin, 1914<br />

VL diamètre vestibulo-lingual M81 (1) d'après Martin, 1914<br />

M93 hauteur externe de la racine (face vestibulaire) Bräuer, 1988<br />

M93a hauteur interne de la racine (face linguale) Bräuer, 1988<br />

Icoronaire indice de la couronne = (VL/MD) x 100 I74 d'après Bräuer, 1988<br />

Irobustesse module de robustesse = MD x VL I75 d'après Bräuer, 1988<br />

AB hauteur de la chambre pulpaire Shifman et Chanannel, 1978<br />

AC longueur totale de la pulpe Shifman et Chanannel, 1978<br />

AB/AD Index taurodontique Shifman et Chanannel, 1978<br />

DB Jonction amélocémentaire-plancher pulpaire Shifman et Chanannel, 1978<br />

LMAX longueur maximale Musgrave, 1970<br />

LART longueur articulaire Musgrave, 1970<br />

HM hauteur à mi-diaphyse Musgrave, 1970 et M7 d'après<br />

Martin, 1914<br />

LM largeur à mi-diaphyse Musgrave, 1970 et M6 d'après<br />

Martin, 1914<br />

HP hauteur max proximale Musgrave, 1970<br />

LP largeur max proximale Musgrave, 1970<br />

HAP hauteur articulaire proximale Musgrave, 1970<br />

LAP largeur articulaire proximale Musgrave, 1970<br />

HD hauteur max distale Musgrave, 1970<br />

LD largeur max distale Musgrave, 1970<br />

LAD largeur articulaire distale Musgrave, 1970<br />

LgD longueur de la diaphyse : point distale de la<br />

dépression latérale distale au début<br />

d'évasement proximal<br />

Cette étude<br />

IAD Indice d'aplatissement diaphysaire Heim, 1982<br />

396


Élément<br />

anatomique<br />

Fémur<br />

Patella<br />

Cunéiforme<br />

Mesure Description Référence<br />

diamètre AP diamètre antéro-postérieur M6 d'après Martin, 1914<br />

diamètre ML diamètre médio-latéral M7 d'après Martin, 1914<br />

index<br />

pilastrique<br />

Annexes<br />

(diamètre AP*100)/diamètre ML (M6/M7) x 100 d'après Martin,<br />

1914<br />

TA aire totale Ruff et Hayes, 1983<br />

CA aire corticale Ruff et Hayes, 1983<br />

MA aire médullaire Ruff et Hayes, 1983<br />

Ix second moment de l'aire selon l'axe x (médio-<br />

latéral)<br />

Iy second moment de l'aire selon l'axe y (antéro-<br />

postérieur)<br />

Ruff et Hayes, 1983<br />

Ruff et Hayes, 1983<br />

Imax second moment de l'aire maximal Ruff et Hayes, 1983<br />

Imin second moment de l'aire minimal Ruff et Hayes, 1983<br />

J moment polaire de l'aire Ruff et Hayes, 1983<br />

theta angle entre l'axe x (ML) et la direction de la<br />

plus grande rigidité de flexion<br />

Ruff et Hayes, 1983<br />

M1 hauteur Martin, 1914<br />

M2 largeur Martin, 1914<br />

M3 épaisseur Martin, 1914<br />

M4 hauteur articulaire Martin, 1914<br />

M5 largeur médiale Martin, 1914<br />

M6 largeur latérale Martin, 1914<br />

M7 largeur articulaire Martin, 1914<br />

AD profondeur articulaire Trinkaus, 2000<br />

AA angle articulaire Trinkaus, 2000<br />

AL angle latéral Trinkaus, 2000<br />

M1 longueur supérieure Martin, 1914<br />

M2 largeur médiane supérieure Martin, 1914<br />

M3 largeur maximale distale Martin, 1914<br />

M4 largeur maximale proximale Martin, 1914<br />

Cfint2 déclinaison de la surface articulaire distale Berillon, 1998<br />

397


Annexe 5 : Résultats des distances probabilistes<br />

Individus<br />

LP01-D8 #H02<br />

LP01-LP03-D11<br />

#96 à 125<br />

LP07-C11 #87<br />

LP01-D11 #H03<br />

LP06-C10 #430<br />

LP04-D11 #163<br />

LP01-D11 #H03<br />

LP01-D11 #H03<br />

LP07-C9 #1462<br />

LP01-D11 #H03<br />

LP01-D11 #H03<br />

LP06-Z7 #475<br />

Mesures<br />

et<br />

indices<br />

x<br />

Annexes<br />

Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />

n m s DP ECRA n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />

LT -67,07 9 81,41 6,14 0,06 -0,96 10 82,82 5,11 0,02 -1,30 140 86,60 6,04 0,00 -1,63<br />

LE -58,41 9 54,42 17,66 0,84 0,09 11 63,26 5,25 0,40 -0,40 140 70,32 6,50 0,07 -0,92<br />

HE -33,73 8 37,50 6,27 0,59 -0,24 9 39,96 3,45 0,12 -0,74 139 46,83 6,28 0,04 -1,05<br />

DTA -39,03 9 39,57 3,36 0,88 -0,07 9 36,36 7,02 0,73 0,16 137 41,74 3,87 0,49 -0,35<br />

HPGG 11,83 14 11,56 1,75 0,89 0,07 10 12,05 3,04 0,95 -0,03 135 8,33 2,30 0,13 0,77<br />

ZE -26,23 9 25,80 4,59 0,93 0,04 11 26,25 1,15 0,99 -0,01 136 23,90 2,60 0,37 0,45<br />

LC -8,36 7 11,73 1,94 0,16 -0,66 10 11,42 0,89 0,01 -1,44 136 12,04 1,31 0,01 -1,41<br />

LC/ZE -31,89 7 44,06 10,22 0,31 -0,46 10 45,94 8,76 0,16 -0,68 136 50,98 7,67 0,01 -1,25<br />

EPANT 2,06 14 3,63 2,13 0,49 -0,33 9 2,76 1,00 0,53 -0,29 134 2,56 1,05 0,63 -0,24<br />

EPPI 5,43 15 6,35 1,52 0,57 -0,27 9 4,78 1,24 0,63 0,22 10 5,20 1,90 0,91 0,05<br />

HMM 20,15 13 34,72 5,60 0,03 -1,15 12 35,95 3,27 0,00 -2,11 155 42,60 5,44 0,00 -2,08<br />

BMZ 26,92 14 22,70 3,26 0,23 0,58 9 26,86 2,32 0,98 0,01<br />

FSI -39,00 7 36,49 6,51 0,73 0,15 16 37,76 6,87 0,86 0,08<br />

8b 5,00 5 5,45 0,94 0,69 -0,16 14 5,75 1,40 0,61 -0,24 400 3,63 0,99 0,17 0,70<br />

9a/b 4,00 4 2,38 0,75 0,15 0,61 6 3,50 1,52 0,77 0,12 400 1,18 0,51 0,00 2,83<br />

MD12-3 7,81 33 8,88 0,65 0,11 -0,80 26 8,23 0,69 0,56 -0,29 322 7,45 0,49 0,46 0,38<br />

VL12-3 9,15 33 9,93 0,80 0,35 -0,47 31 9,65 0,65 0,45 -0,37 326 8,07 0,63 0,09 0,86<br />

ICOR12-3 117,15 33 111,99 7,89 0,52 0,32 26 118,19 9,93 0,92 -0,05 317 108,67 6,56 0,20 0,66<br />

IROB12-3 71,52 33 88,43 12,03 0,18 -0,68 26 79,87 10,38 0,44 -0,38 317 60,41 7,92 0,16 0,71<br />

MD12-4 6,37 28 8,39 0,52 0,00 -1,84 36 7,43 0,54 0,06 -0,95 314 6,55 0,42 0,66 -0,23<br />

VL12-4 9,34 27 11,14 0,66 0,01 -1,31 38 10,41 0,74 0,16 -0,71 322 8,62 0,60 0,23 0,61<br />

ICOR12-4 146,69 27 133,04 5,48 0,02 1,19 36 140,48 9,66 0,53 0,31 309 131,59 6,98 0,03 1,10<br />

IROB12-4 59,43 27 93,66 10,74 0,00 -1,52 36 77,53 9,70 0,07 -0,91 309 56,67 6,96 0,69 0,20<br />

MD12-4 6,60 28 8,39 0,52 0,00 -1,66 36 7,43 0,54 0,14 -0,75 314 6,55 0,42 0,91 0,06<br />

VL12-4 7,90 27 11,14 0,66 0,00 -2,39 38 10,41 0,74 0,00 -1,68 322 8,62 0,60 0,24 -0,60<br />

ICOR12-4 119,70 27 133,04 5,48 0,02 -1,18 36 140,48 9,66 0,04 -1,06 309 131,59 6,98 0,09 -0,87<br />

IROB12-4 52,14 27 93,66 10,74 0,00 -1,88 36 77,53 9,70 0,01 -1,29 309 56,67 6,96 0,52 -0,33<br />

MD12-5 6,93 33 7,76 0,72 0,27 -0,56 38 7,01 0,59 0,89 -0,07 317 6,42 0,44 0,25 0,59<br />

VL12-5 9,60 30 10,68 0,76 0,18 -0,68 38 10,17 0,67 0,40 -0,42 314 8,88 0,58 0,21 0,64<br />

ICOR12-5 138,58 29 138,40 7,44 0,98 0,01 38 145,50 9,02 0,45 -0,37 312 138,48 7,23 0,99 0,01<br />

IROB12-5 66,55 29 82,76 12,74 0,22 -0,61 38 71,63 9,70 0,61 -0,25 312 57,18 6,98 0,18 0,68<br />

MD12-5 6,81 33 7,76 0,72 0,20 -0,64 38 7,01 0,59 0,73 -0,17 317 6,42 0,44 0,38 0,45<br />

VL12-5 9,94 30 10,68 0,76 0,35 -0,47 38 10,17 0,67 0,73 -0,17 314 8,88 0,58 0,07 0,93<br />

ICOR12-5 146,02 29 138,40 7,44 0,32 0,49 38 145,50 9,02 0,96 0,03 312 138,48 7,23 0,30 0,53<br />

IROB12-5 67,62 29 82,76 12,74 0,25 -0,57 38 71,63 9,70 0,69 -0,20 312 57,18 6,98 0,14 0,76<br />

MD12-6 10,27 30 11,82 0,91 0,10 -0,82 36 10,94 0,76 0,39 -0,43 340 10,04 0,64 0,72 0,18<br />

VL12-6 12,51 29 12,13 0,83 0,66 0,22 38 12,12 0,64 0,56 0,29 336 11,12 0,57 0,02 1,24<br />

ICOR12-6 121,81 28 102,43 4,32 0,00 2,15 35 111,35 8,14 0,21 0,62 336 111,01 6,18 0,08 0,89<br />

IROB12-6 128,48 28 144,41 20,47 0,45 -0,37 35 131,54 11,73 0,80 -0,13 336 111,75 11,37 0,14 0,75<br />

MD12-7 8,64 38 10,82 0,93 0,03 -1,15 33 10,60 0,84 0,03 -1,13 303 9,06 0,71 0,55 -0,30<br />

VL12-7 10,56 36 12,62 0,94 0,04 -1,07 34 12,53 0,97 0,05 -0,99 305 10,99 0,75 0,56 -0,29<br />

ICOR12-7 122,14 36 116,36 6,65 0,40 0,42 33 118,59 8,93 0,70 0,19 301 121,69 9,62 0,96 0,02<br />

IROB12-7 91,24 36 137,73 20,48 0,03 -1,10 33 133,43 18,06 0,03 -1,13 301 99,83 12,57 0,50 -0,35<br />

MD12-7 11,29 38 10,82 0,93 0,62 0,25 33 10,60 0,84 0,43 0,40 303 9,06 0,71 0,00 1,59<br />

VL12-7 13,12 36 12,62 0,94 0,60 0,26 34 12,53 0,97 0,55 0,30 305 10,99 0,75 0,01 1,43<br />

ICOR12-7 116,18 36 116,36 6,65 0,98 -0,01 33 118,59 8,93 0,79 -0,13 301 121,69 9,62 0,57 -0,29<br />

IROB12-7 148,09 36 137,73 20,48 0,62 0,25 33 133,43 18,06 0,43 0,39 301 99,83 12,57 0,00 1,95<br />

MD12-8 9,42 26 9,63 1,01 0,84 -0,10 28 9,60 0,63 0,78 -0,14 212 8,49 0,82 0,26 0,57<br />

VL12-8 11,51 24 11,76 1,07 0,82 -0,11 28 12,13 1,03 0,56 -0,29 211 10,47 0,94 0,27 0,56<br />

ICOR12-8 122,11 23 123,08 7,71 0,90 -0,06 27 127,28 9,61 0,60 -0,26 207 124,11 11,54 0,86 -0,09<br />

IROB12-8 108,43 23 115,32 19,71 0,74 -0,17 27 117,94 13,33 0,49 -0,34 207 89,18 14,18 0,18 0,69<br />

MD34-4 8,24 23 8,07 0,63 0,79 0,13 42 7,43 0,52 0,13 0,77 328 6,55 0,42 0,00 2,07<br />

VL34-4 9,26 20 9,36 0,77 0,91 -0,06 42 8,90 0,67 0,59 0,27 332 7,37 0,46 0,00 2,08<br />

ICOR34-4 112,36 20 115,45 6,13 0,63 -0,23 42 120,21 10,45 0,46 -0,37 324 112,68 6,50 0,96 -0,02<br />

IROB34-4 76,35 20 76,25 11,66 0,99 0,00 42 66,19 7,77 0,20 0,64 324 48,42 5,39 0,00 2,63<br />

398


Individus<br />

LP01-D13 #1<br />

LP06-C10 #431<br />

LP-E10 #H01<br />

LP06-A7 #501<br />

LP05-D12 #1307<br />

LP07-C9 #HT03<br />

LP07-C9 #1382<br />

LP03-D10 #287<br />

LP04-C12 #411<br />

LP05-E12 #H08<br />

Mesures<br />

et<br />

indices<br />

x<br />

Annexes<br />

Prénéandertaliens Néandertaliens Hommes modernes subactuels<br />

n m s DP ECRA n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />

MD34-5 8,14 31 7,64 0,79 0,53 0,31 50 7,41 0,61 0,25 0,59 323 6,75 0,45 0,00 1,56<br />

VL34-5 9,65 30 9,22 0,88 0,64 0,23 53 9,00 0,79 0,42 0,41 320 7,95 0,51 0,00 1,70<br />

ICOR34-5 118,55 30 121,51 11,07 0,79 -0,13 50 122,59 11,91 0,74 -0,17 318 117,94 7,24 0,93 0,04<br />

IROB34-5 78,50 30 70,76 12,45 0,55 0,30 50 67,11 8,95 0,21 0,63 318 53,81 6,19 0,00 2,03<br />

MD34-5 6,30 31 7,64 0,79 0,10 -0,83 50 7,41 0,61 0,08 -0,90 323 6,75 0,45 0,32 -0,51<br />

VL34-5 7,70 30 9,22 0,88 0,09 -0,85 53 9,00 0,79 0,11 -0,82 320 7,95 0,51 0,63 -0,25<br />

ICOR34-5 122,22 30 121,51 11,07 0,95 0,03 50 122,59 11,91 0,98 -0,02 318 117,94 7,24 0,55 0,30<br />

IROB34-5 48,51 30 70,76 12,45 0,08 -0,87 50 67,11 8,95 0,04 -1,03 318 53,81 6,19 0,39 -0,44<br />

MD34-6 11,61 41 11,71 0,92 0,91 -0,05 63 11,38 0,65 0,73 0,17 326 10,82 0,68 0,25 0,59<br />

VL34-6 11,36 39 10,96 0,81 0,63 0,24 62 10,83 0,58 0,38 0,45 331 10,23 0,54 0,04 1,06<br />

ICOR34-6 97,87 39 93,74 4,27 0,35 0,47 62 95,29 5,69 0,65 0,22 324 94,82 5,05 0,55 0,31<br />

IROB34-6 131,86 39 128,99 19,54 0,89 0,07 62 123,58 11,66 0,48 0,35 324 110,96 11,41 0,07 0,93<br />

MD34-7 11,61 39 12,06 1,22 0,71 -0,18 60 11,58 0,70 0,96 0,02 300 10,36 0,73 0,09 0,88<br />

VL34-7 11,36 38 11,03 0,98 0,74 0,17 61 10,93 0,69 0,54 0,31 304 9,84 0,59 0,01 1,31<br />

ICOR34-7 97,87 38 91,59 3,56 0,09 0,87 59 94,34 5,54 0,53 0,32 300 95,17 5,06 0,59 0,27<br />

IROB34-7 131,86 38 134,10 25,26 0,93 -0,04 59 126,77 13,82 0,71 0,18 300 102,13 12,15 0,01 1,24<br />

MD34-7 12,42 39 12,06 1,22 0,77 0,14 60 11,58 0,70 0,24 0,60 300 10,36 0,73 0,00 1,44<br />

VL34-7 11,36 38 11,03 0,98 0,74 0,17 61 10,93 0,69 0,54 0,31 304 9,84 0,59 0,01 1,31<br />

ICOR34-7 91,51 38 91,59 3,56 0,98 -0,01 59 94,34 5,54 0,61 -0,25 300 95,17 5,06 0,47 -0,37<br />

IROB34-7 141,08 38 134,10 25,26 0,79 0,13 59 126,77 13,82 0,31 0,51 300 102,13 12,15 0,00 1,63<br />

MD34-8 10,98 34 11,73 0,96 0,45 -0,38 52 11,59 0,66 0,37 -0,45 224 10,21 0,89 0,39 0,44<br />

VL34-8 10,82 33 10,41 0,79 0,62 0,25 53 11,10 0,89 0,75 -0,16 225 9,65 0,71 0,10 0,83<br />

ICOR34-8 98,51 33 89,01 5,24 0,08 0,88 52 96,04 7,71 0,75 0,16 224 94,73 6,01 0,53 0,32<br />

IROB34-8 118,77 33 122,63 17,68 0,83 -0,11 52 128,99 14,22 0,48 -0,35 224 98,88 14,72 0,18 0,68<br />

MD56-2 5,8 3 7,09 0,29 0,74 -2,17 12 6,04 0,36 0,52 -0,30 59 5,02 0,55 0,16 0,71<br />

VL56-2 5,7 3 5,93 0,28 0,69 -2,30 12 5,22 0,26 0,09 0,85 62 4,62 0,48 0,03 1,12<br />

ICOR56-2 98,28 3 84,04 6,80 0,97 0,13 12 86,67 5,25 0,05 1,00 58 92,65 7,80 0,47 0,36<br />

IROB56-2 33,06 3 41,94 1,47 0,97 -0,24 12 31,56 2,86 0,61 0,23 58 23,31 4,96 0,05 0,98<br />

MD56-3 7,1 5 8,04 0,26 0,59 -6,61 17 7,21 0,72 0,89 -0,07 68 6,59 0,45 0,27 0,56<br />

VL56-3 6,4 5 6,92 0,40 0,54 -4,10 17 6,69 0,61 0,64 -0,22 71 5,90 0,47 0,29 0,53<br />

ICOR56-3 90,14 5 86,15 5,63 0,99 0,04 17 93,20 7,97 0,71 -0,18 67 89,72 5,94 0,94 0,04<br />

IROB56-3 45,44 5 55,64 3,82 0,98 -0,11 17 48,45 8,32 0,72 -0,17 67 39,06 5,22 0,23 0,61<br />

MD56-5 8,95 7 10,04 0,73 0,56 -3,49 20 9,43 0,60 0,43 -0,38 87 8,70 0,59 0,67 0,21<br />

VL56-5 10,21 6 10,60 0,63 0,63 -3,34 20 10,21 0,62 0,99 0,00 88 9,58 0,62 0,31 0,52<br />

IND 56-5 113,87 6 105,17 4,43 0,99 -0,14 19 109,71 6,45 0,53 0,31 86 110,45 6,87 0,62 0,25<br />

ROB 56-5 91,49 6 107,49 13,93 0,94 0,22 19 97,21 9,53 0,56 -0,29 86 83,53 9,81 0,42 0,41<br />

MD78-4 8,95 4 9,63 0,35 0,73 -3,28 18 8,74 0,42 0,62 0,24 107 7,91 0,53 0,05 0,99<br />

VL78-4 7,21 4 7,81 0,46 0,68 -2,42 18 7,31 0,78 0,90 -0,06 109 6,95 0,55 0,63 0,24<br />

IND 78-4 80,28 4 81,16 3,66 1,00 -0,03 18 83,58 7,76 0,68 -0,20 107 88,05 6,94 0,27 -0,56<br />

ROB 78-4 64,69 4 75,28 6,42 0,98 0,12 18 64,10 8,65 0,95 0,03 107 55,09 6,99 0,17 0,69<br />

M1 17,47<br />

M2 14,22<br />

M3 11,87<br />

M4 13,24<br />

cfint2 100,00<br />

11 17,31 5,06 0,98 0,01 43 91,90 6,00 0,18 0,67<br />

8 15,30 1,68 0,56 -0,26<br />

10 15,19 4,81 0,53 -0,29<br />

9 15,62 6,50 0,74 -0,15<br />

4 96,80 2,40 0,32 0,37<br />

399


Individu Mesure x<br />

LP05-D12 #1170<br />

Individu Mesure x<br />

LP06-A7 #796<br />

Individu<br />

LP10-<br />

D13 #362<br />

Mesures<br />

et<br />

indices<br />

Phalanges proximales Phalanges moyennes<br />

n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />

HM 4,33 23 6,76 0,77 0,00 -1,52 8 5,83 0,39 0,01 -1,65<br />

LM 8,57 23 9,95 1,11 0,22 0,60 8 8,50 0,29 0,83 0,09<br />

LgD 21,47 23 20,19 2,49 0,61 0,25 8 11,83 1,59 0,00 2,56<br />

Phalange R2 à R4 Phalange R5<br />

n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />

HM 4,36 8 5,78 0,27 0,00 -2,23 36 6,98 0,67 0,00 -1,92<br />

LM (7,82) 8 9,43 0,91 0,12 -0,75 36 10,60 0,99 0,01 -1,38<br />

HD 5,87 10 6,78 0,63 0,18 -0,64 41 8,38 0,73 0,00 -1,69<br />

LD 9,41 6 10,76 1,15 0,29 -0,46 31 13,21 1,26 0,01 -1,48<br />

LAD 8,17 6 10,12 1,25 0,18 -0,61 29 11,79 1,45 0,02 -1,22<br />

IAD (57,21) 36 66,16 6,94 0,21 -0,63 8 61,71 5,67 0,45 -0,34<br />

HD/LD 0,62 6 0,67 0,04 0,26 -0,49 30 0,61 0,24 0,96 0,03<br />

LAD/LD 0,87 6 0,94 0,11 0,54 -0,26 30 0,89 0,07 0,76 -0,15<br />

HM/HD 0,74 7 0,83 0,08 0,29 -0,48 32 0,81 0,07 0,31 -0,51<br />

x<br />

Néandertaliens +<br />

Hommes modernes Paléolithique<br />

Prénéandertaliens<br />

Moyen<br />

n m s DP ECRA n m s DP<br />

EC<br />

RA<br />

Annexes<br />

Hommes modernes Paléolithique<br />

supérieur<br />

ECR<br />

n m s DP<br />

A<br />

M6 33,12 19 30,35 3,43 0,44 0,38 9 32,69 7,49 0,96 0,02 29 32,05 4,12 0,80 0,13<br />

M7 29,15 19 30,31 1,85 0,55 -0,29 9 26,59 4,12 0,57 0,26 29 27,40 2,39 0,48 0,35<br />

Ipil 113,62 21 100,56 9,59 0,20 0,64 9 121,63 15,02 0,63 -0,22 29 116,92 10,08 0,75 -0,16<br />

TA 701,05 16 660,46 112,50 0,73 0,16 8 657,63 98,39 0,69 0,17 17 625,38 99,25 0,47 0,34<br />

CA 576,90 16 531,21 0,19 0,00 0.22 8 513,06 82,82 0,49 0,29 17 453,78 107,11 0,28 0,51<br />

%CA 82,29 16 80,54 3,95 0,67 0,20 8 78,03 3,53 0,29 0,45 17 72,53 11,21 0,41 0,40<br />

MA 124,15 16 129,25 35,86 0,89 -0,06 8 144,56 31,92 0,57 -0,25 17 170,75 81,92 0,59 -0,26<br />

Ix 34256,17 16<br />

Iy 41581,44 16<br />

33767,<br />

70<br />

35623,<br />

65<br />

11406,<br />

90<br />

10225,<br />

91<br />

0,97 0,02 8<br />

0,58 0,26 8<br />

42362,9<br />

4<br />

28522,1<br />

9<br />

15920<br />

,22<br />

7548,<br />

05<br />

0,65 -0,19 17<br />

0,15 0,65 17<br />

38444,<br />

19<br />

24929,<br />

09<br />

14411,<br />

56<br />

7854,2<br />

4<br />

0,78 -0,13<br />

0,06 0,95<br />

Ix/Iy 0,82 16 0,94 0,13 0,40 -0,38 8 1,48 0,37 0,14 -0,66 17 1,53 0,22 0,01 -1,46<br />

Imax 45580,49 16<br />

Imin 30257,13 16<br />

39371,<br />

80<br />

29943,<br />

16<br />

12200,<br />

34<br />

9589,6<br />

8<br />

0,63 0,23 8<br />

0,98 0,01 8<br />

43592,8<br />

8<br />

27292,1<br />

3<br />

15098<br />

,46<br />

8208,<br />

52<br />

0,90 0,05 16<br />

0,74 0,14 16<br />

39216,<br />

63<br />

24527,<br />

12<br />

13677,<br />

98<br />

7611,4<br />

3<br />

0,66 0,21<br />

0,48 0,33<br />

Imx/Imn 1,51 16 1,33 0,17 0,33 0,45 8 1,60 0,30 0,78 -0,12 16 1,59 0,18 0,66 -0,20<br />

J 75837,61 16<br />

69315,<br />

07<br />

21195,<br />

64<br />

0,77 0,14 8<br />

70885,1<br />

3<br />

22225<br />

,06<br />

0,84 0,08 17<br />

63410,<br />

35<br />

21854,<br />

91<br />

0,59 0,25<br />

400


Individu<br />

LP03-D15 #001<br />

Individu<br />

LP03-D15 #001<br />

Mesures<br />

et<br />

indices<br />

x<br />

Prénéandertaliens Néandertaliens<br />

Annexes<br />

Hommes modernes Paléolithique<br />

Supérieur<br />

n m s DP ECRA n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />

M1 36,35 12 40,58 2,7 0,16 -0,68 11 43,47 4,34 0,15 -0,70 21 40,85 3,2 0,18 -0,66<br />

M2 38,33 13 44,64 2,82 0,05 -0,99 11 46,56 4,56 0,12 -0,77 16 45,37 3,92 0,10 -0,82<br />

M3 19,43 15 21,08 1,43 0,28 -0,52 11 21,75 3,21 0,50 -0,31 21 20,63 2,06 0,58 -0,27<br />

M4 29,36 9 30,85 1,57 0,39 -0,39 6 30,64 3,08 0,72 -0,15 10 31,71 3,3 0,51 -0,30<br />

M5 16,68 11 23,19 1,74 0,00 -1,61 10 21,83 2,01 0,04 -1,08 13 20,59 2,61 0,17 -0,66<br />

M6 22,11 14 25,85 1,68 0,05 -1,00 11 26,04 2,87 0,22 -0,59 18 27,37 2,58 0,06 -0,94<br />

M7 36,49 10 44,55 2,85 0,02 -1,19 11 44,07 4,83 0,16 -0,67 10 44,25 3,26 0,05 -1,00<br />

M1/M2 0,95 12 0,92 0,03 0,36 0,44 11 0,94 0,06 0,82 0,10 17 0,91 0,07 0,59 0,26<br />

M3/M1 0,53 11 0,52 0,03 0,76 0,14 11 0,51 0,06 0,77 0,13 21 0,51 0,04 0,63 0,23<br />

M5/M6 0,75 10 0,92 0,05 0,01 -1,43 10 0,85 0,10 0,39 -0,40 13 0,74 0,11 0,93 0,04<br />

M4/M7 0,8 6 0,7 0,05 0,12 0,72 5 0,71 0,09 0,42 0,32 7 0,75 0,07 0,53 0,27<br />

AD 6,51 10 10,34 1,89 0,09 -0,85 10 9,04 2,82 0,41 -0,38 9 10,1 1,6 0,07 -0,92<br />

AA 139,93 10 130,06 8,79 0,31 0,47 10 134,49 15,02 0,74 0,15 9 129,46 8 0,25 0,54<br />

AL 17,11 10 23,86 4,61 0,20 -0,62 10 20,91 7,86 0,66 -0,20 9 21,46 2,31 0,11 -0,77<br />

Mesures<br />

et<br />

indices<br />

x<br />

Hommes modernes subactuels<br />

masculins<br />

Hommes modernes subactuels<br />

féminins<br />

Hommes modernes subactuels<br />

immatures<br />

n m s DP ECRA n m s DP ECRA n m s DP ECRA<br />

M1 36,35 29 42,05 2,58 0,04 -1,06 26 37,44 2,25 0,64 -0,23 13 32,58 6,42 0,58 0,26<br />

M2 38,33 30 42,67 3,84 0,28 -0,54 29 40,32 2,56 0,45 -0,37 14 30,97 8,12 0,40 0,41<br />

M3 19,43 34 20,32 1,79 0,63 -0,24 29 18,91 1,7 0,77 0,15 15 14,78 3,97 0,28 0,53<br />

M4 29,36 29 29,34 4,04 1,00 0,00 24 27,46 1,7 0,28 0,53 9 26,82 3,13 0,46 0,33<br />

M5 16,68 32 18,67 2,08 0,35 -0,46 26 17,69 1,5 0,51 -0,32 11 14,91 2,75 0,55 0,28<br />

M6 22,11 32 24,25 2,47 0,40 -0,42 27 23,39 1,89 0,51 -0,32 11 19,68 3,48 0,52 0,30<br />

M7 36,49 31 39,72 4,09 0,44 -0,38 26 37,21 2,44 0,77 -0,14 11 31,78 5,88 0,46 0,34<br />

M1/M2 0,95 27 0,98 0,06 0,63 -0,24 26 0,93 0,06 0,75 0,16 13 1,01 0,06 0,36 -0,44<br />

M3/M1 0,53 29 0,49 0,03 0,20 0,64 26 0,51 0,03 0,52 0,32 13 0,46 0,03 0,03 1,09<br />

M5/M6 0,75 30 0,77 0,09 0,83 -0,11 25 0,77 0,1 0,85 -0,10 11 0,76 0,05 0,88 -0,07<br />

M4/M7 0,8 28 0,74 0,1 0,56 0,29 23 0,74 0,07 0,41 0,40 9 0,80 0,06 0,94 0,03<br />

AD 6,51 30 8,04 1,47 0,31 -0,50 25 8,21 2,11 0,44 -0,38 11 6,57 1,77 0,97 -0,01<br />

AA 139,93 30 134,56 8,97 0,56 0,29 25 131,4 12,88 0,52 0,31 11 133,88 10,81 0,60 0,24<br />

AL 17,11 30 19,54 4,04 0,56 -0,29 25 20,7 5,3 0,51 -0,32 11 19,68 4,51 0,60 -0,24<br />

x : individu des Pradelles, n : nombre d’individus, m : moyenne, s : écart-type, DP : distance<br />

probabiliste, ECRA : écart-réduit centré ajusté<br />

401


Annexes<br />

Annexe 6 : Analyse bivariée des diamètres coronaires des dents des Pradelles, des<br />

Néandertaliens méditerranéens, proche-orientaux, occidentaux et orientaux<br />

Néandertaliens méditerranéens<br />

Néandertaliens proche-orientaux<br />

Néandertaliens occidentaux<br />

Néandertaliens orientaux<br />

Les Pradelles<br />

: Incisives latérales supérieures<br />

: Canines supérieures<br />

402


Annexes<br />

: Premières prémolaires supérieures<br />

: Secondes prémolaires supérieures<br />

: Premières molaires supérieures<br />

403


Annexes<br />

: Deuxièmes molaires supérieures<br />

: Premières prémolaires inférieures<br />

: Secondes prémolaires inférieures<br />

404


Annexes<br />

: Premières molaires inférieures<br />

: Secondes molaires inférieures<br />

: Troisièmes molaires inférieures<br />

405


Annexe 7 : Liste des vestiges des Pradelles étudiés dans la partie IV<br />

Identifiant Nature du matériel<br />

Voûte<br />

LP05-E12 #H10 Fragment de frontal, région sus-orbitaire droite<br />

M78-D8 #94 (M3) Fragment droit de frontal et de pariétal droit, mature<br />

M67-G12 #6 (M2)* Arrière crâne incomplet (occipital + 2 pariétaux), mature<br />

M70-F10 #41 (M8) Fragment de pariétal, immature<br />

M78-D9 #35 (M9) Fragment de pariétal, immature<br />

M78-D7 #92 (M7) Fragment de pariétal, mature<br />

LP02-E12 #2 Fragment de pariétal (?), immature (?)<br />

LP02-E12 #5 Fragment de pariétal, immature<br />

LP04-D12 #314 Fragment d'un pariétal droit, mature (?)<br />

LP04-D12 #718-719 2 fragments postéro-latéral d'un pariétal droit, mature<br />

LP06-C9 #959 Fragment de pariétal droit (?) mature<br />

LP06-C10 #535 Fragment de pariétal (?) droit (?) mature<br />

LP07-Z7 #1092 Fragment pariétal (?) droit, mature (?)<br />

LP07-C12 #812 et LP09-C11/D11 #H12 2 fragments de pariétal droit, mature<br />

LP10-C13 #107-108-109 et LP10-C12 #1354 4 fragments de pariétal droit, mature<br />

Annexes<br />

M72-E11 #342 (M4) Deux pariétaux (10 fragments, partie supérieure des os), immature<br />

LP05-D12 #1053-1059-1069 3 fragments de fronto-pariétal, immature<br />

LP07-C11 #44 Fragment pariétal (?) droit (?), immature<br />

LP07-C10 #790 Quart de pariétal gauche, immature<br />

LP10-C7 #1682 Fragment pariétal gauche, immature<br />

LP01-D8 #H02 Temporal droit, immature (?)<br />

LP02-E12 #1 Fragment d'écaille temporal gauche<br />

LP07-C9 #1228 Fragment de temporal (droit ?), immature (?)<br />

LP07-C10 #776 Fragment temporal droit, suture squamosale<br />

LP01-C11 #H04 et LP03-D11 #96 à 125 Fragments d'occipital, mature<br />

LP01-E11 #H06 Fragment gauche d'occipital, mature<br />

LP01-D9 #H07 Fragment droit d'occipital, mature (?)<br />

LP06-C9 #770 Fragment gauche d'occipital, mature<br />

LP01-E12 #H05 Fragment gauche d'occipital, immature<br />

LP04-D12 #113-352-751 3 fragments d'un occipito-pariétal gauche, immature (?)<br />

M71-F10 #H02 (M5) Fragment de voûte crânienne<br />

M72-I11 #41 (M6) Fragment de voûte crânienne<br />

M72-E12 #6 (M10) Fragment de voûte crânienne (frontal), immature<br />

LP04-D12 #HT05 Fragment de voûte crânienne (pariétal ? occipital ?)<br />

M?? #H02 Petit fragment de crâne (frontal ?), immature<br />

Face<br />

M80-D9 #100 (M11) Os zygomatique gauche, mature<br />

LP01-D11 #H03 Maxillaire droit adulte, région alvéolaire<br />

LP05-D9 #H11 Fragment crâne (maxillaire ?)<br />

Mandibule<br />

M34 (M1) Fragment de corps mandibulaire gauche, mature<br />

M80-D11 #289 Mandibule, partie antérieure de la branche montante droite, mature<br />

LP02-D13 #2 (M12) Fragment de bord alvéolaire (face externe), recolle avec la prémolaire<br />

Dent<br />

M70-F12 #54 (M17) Incisive supérieure latérale droite<br />

M??-D11 #21 (M15) Incisive supérieure latérale gauche<br />

M72-E11 #336 Incisive centrale supérieure (droite ????)<br />

M75-H9 #3 (M16) Germe d'incisive permanente<br />

M71-F12 #93 (M13)<br />

Premières et deuxièmes incisives supérieures droite et gauche et canine<br />

supérieure droite<br />

LP01-D11 #H03 Canine supérieure droite permanente<br />

LP07-C11 #87 Canine permanente supérieure droite permanente<br />

M70-F13 #2 (M13)<br />

Première prémolaire supérieure gauche et deuxième prémolaire supérieure<br />

gauche, permanentes<br />

406


Annexes<br />

Identifiant Nature du matériel<br />

M72-I10 #22 (M18)<br />

Prémolaire (supérieure ?) et première prémolaire supérieure droite,<br />

permanentes<br />

LP01-D11 #H03 Première prémolaire supérieure droite permanente<br />

LP06-C10 #430 Germe première (?) prémolaire supérieure droite (?) permanente<br />

LP06-Z7 #475 Première prémolaire inférieure gauche permanente<br />

LP01-D11 #H03 Seconde prémolaire supérieure droite permanente<br />

LP04-D11 #163 Seconde prémolaire supérieure droite, permanente<br />

LP01-D13 #1 Seconde prémolaire inférieure droite, permanente<br />

LP06-C10 #431 Germe seconde (?) prémolaire inférieure droite (?) permanente<br />

LP01-D11 #H03 Première molaire supérieure droite permanente<br />

LP01-E10 #H01 Première ou deuxième molaire inférieure gauche permanente<br />

LP01-D11 #H03 Deuxième molaire supérieure droite permanente<br />

LP07-C9 #1462 Germe deuxième (?) molaire supérieure gauche permanente<br />

M71-F12 #73 (M20) Deuxième molaire inférieure gauche<br />

LP06-A7 #501 Deuxième molaire inférieure droite permanente<br />

M78-D11 #21 (M19) Troisième molaire supérieure gauche permanente<br />

LP01-D11 #H03 Troisième molaire supérieure droite permanente<br />

LP05-D12 #1307 Germe de troisième molaire inférieure droite<br />

M72-E9 #284 (M14) Incisive latérale inférieure droite, déciduale<br />

LP07-C9 #HT03 Incisive latérale supérieure droite (?) déciduale<br />

LP07-C9 #1382 Canine supérieure gauche (?) déciduale<br />

LP05-Z8 #HT01 Tiers lingual première (?) molaire (?) supérieure (?)déciduale<br />

LP04-D12 #411 Première molaire inférieure droite déciduale<br />

LP03-D10 #287 Seconde molaire supérieure gauche déciduale<br />

LP06-D6 #HT02 Germe (?) seconde molaire supérieure droite déciduale (?)<br />

LP07-C07 #HT04 Seconde molaire supérieure gauche, deux tiers mésiaux déciduale<br />

Radius<br />

M80-D10 #54 (M21) Fragment de diaphyse de radius droit<br />

Phalange<br />

LP05-D12 #1170 Phalange de la main<br />

LP06-A7 #796 Phalange proximale de la main<br />

LP10-C11 #1931 Phalange distale main, immature<br />

LP10-C11 #1939 Phalange distale main, RI, immature<br />

Fémur<br />

M67-G12 #3 (M22) Fragment de diaphyse fémorale droit, immature<br />

LP06-D12 #1434 Fragment de diaphyse fémorale droite, mature<br />

LP06-C06 #273 Fragment de diaphyse fémorale gauche, mature<br />

LP09-D06 #415 Fragment de diaphyse fémorale<br />

LP10-D13 #362 Fragment de diaphyse fémorale gauche, mature<br />

Patella<br />

LP03-D15 #001 Patella droite, mature (?)<br />

Tibia<br />

LP04-D11 #263 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />

LP04-D11 #191 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />

LP04-D11 #217 Fragment de diaphyse tibiale droite, mature (?)<br />

M80-D11 #291 (M23) Fragment diaphyse fibula gauche, mature<br />

Tarse<br />

LP05-E12 #H08 Cunéiforme intermédiaire gauche<br />

* Vandermeersch, 1980 ; Le Mort, 1981, 1987, 1988a, b ; Garralda et al., 2005<br />

407


Annexes<br />

Annexe 8A : Configuration des extrémités des os longs non cylindriques, d’après<br />

Boulestin (1999)<br />

Les acronymes utilisés dans l’étude sont ceux figurés entre parenthèses.<br />

408


Annexes<br />

Annexe 8B : Configuration des extrémités des os longs cylindriques, d’après<br />

Boulestin (1999)<br />

Les acronymes utilisés dans l’étude sont ceux figurés entre parenthèses.<br />

409


Annexes<br />

Annexe 8C : Configuration des bords des os longs non cylindrique, d’après<br />

Boulestin (1999)<br />

Les acronymes utilisés dans l’étude sont ceux figurés entre parenthèses.<br />

410


Annexes<br />

Annexe 9 : Nomenclature utilisée pour l’étude des retouchoirs, d’après Thiébaut<br />

et al. (2008)<br />

A : orientation du retouchoir, B : étendue de la plage de stigmates, C : distribution des stigmates,<br />

D : orientation des stigmates.<br />

411


Annexes<br />

Annexe 10A : Pourcentage du NISP et du NNISP chez l’Homme et le Renne des<br />

Pradelles<br />

NISP % NISP Qsp NNISP<br />

Homme Renne<br />

%<br />

NNISP<br />

NISP % NISP Qsp NNISP<br />

%<br />

NNISP<br />

Crâne 48 50,53 1 48 82,1 269 2,05 1 269 6,73<br />

Mandibule 3 3,16 1 3 5,13 526 4,01 2 263 6,58<br />

Vertèbre 0 0 24 0 0 198 1,51 32 6,19 0,15<br />

Sacrum 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0<br />

Sternum 0 0 1 0 0 2 0,02 1 2 0,05<br />

Côte 0 0 24 0 0 657 5 28 23,46 0,59<br />

Clavicule 0 0 2 0 0 / / / / /<br />

Scapula 0 0 2 0 0 180 1,37 2 90 2,25<br />

Humérus 0 0 2 0 0 711 5,42 2 355,5 8,89<br />

Radius 1 1,05 2 0,5 0,86 921 7,01 2 460,5 11,52<br />

Ulna 0 0 2 0 0 340 2,59 2 170 4,25<br />

Carpe 0 0 16 0 0 23 0,18 2 11,5 0,29<br />

Métacarpe 0 0 10 0 0 418 3,18 2 209 5,23<br />

Coxal 0 0 2 0 0 136 1,04 2 68 1,70<br />

Fémur 5 5,26 2 2,5 4,28 1028 7,83 2 514 12,86<br />

Patella 1 1,05 2 0,5 0,86 5 0,04 2 2,5 0,06<br />

Tibia 3 3,16 2 1,5 2,57 1684 12,83 2 842 21,06<br />

Fibula 1 1,05 2 0,5 0,86 / / / / /<br />

Talus 0 0 2 0 0 16 0,12 2 8 0,2<br />

Calcaneus 0 0 2 2 3,42 43 0,33 2 21,5 0,54<br />

Tarse autres 1 1,05 14 0,07 0,12 17 0,13 2 8,5 0,21<br />

Métatarse 0 0 10 0 0 1216 9,26 2 608 15,21<br />

Phalange 4 4,21 56 0,07 0,12 171 1,3 8 21,38 0,53<br />

Dent isolée 28 29,47 16 1,75 2,99 874 6,66 20 43,7 1,09<br />

Autres et indet 0 0<br />

Total 95 100<br />

0 3676,4 28<br />

60,39 103,3 13130 1<br />

0<br />

3997,73 100<br />

NISP : Number of Identified Specimens, Qsp : quantité spécifique, NNISIP : Normed Number of<br />

Identified Specimens.<br />

Les données sur la faune sont issues de la base de données mise en place par C. Beauval, S.<br />

Costamagno et W. Rendu.<br />

412


Annexes<br />

Annexe 10B : Pourcentage du NISP et du NNISP dans les assemblages<br />

anthropologiques des Pradelles, du Tumulus des Sables et de Krapina<br />

Qsp NISP<br />

Les Pradelles Tumulus des Sables Krapina<br />

%<br />

NISP NNISP<br />

%<br />

NNISP<br />

NISP %NISP NNISP<br />

%<br />

NNISP<br />

NISP %NISP NNISP<br />

%<br />

NNISP<br />

Crâne 1 48 50,5 48 79,4 118 9 118 43,3 233 25,2 233 59,6<br />

Mandibule 1 3 3,2 3 5 10 0,8 10 3,7 29 3,1 29 7,4<br />

Dent<br />

isolée<br />

16 28 29,5 1,8 2,9 147 11,2 9,2 3,4 175 18,9 10,9 2,8<br />

Vertèbre 24 0 0 0 0 127 9,7 5,3 1,9 78 8,4 3,3 0,8<br />

Sacrum 1 0 0 0 0 4 0,3 4 1,5 1 0,1 1 0,3<br />

Sternum 1 0 0 0 0 2 0,2 2 0,7 1 0,1 1 0,3<br />

Côte 24 0 0 0 0 209 15,9 8,7 3,2 73 7,9 3 0,8<br />

Clavicule 2 0 0 0 0 15 1,1 7,5 2,8 16 1,7 8 2,1<br />

Scapula 2 0 0 0 0 17 1,3 8,5 3,1 22 2,4 11 2,8<br />

Humérus 2 0 0 0 0 10 0,8 5,0 1,8 21 2,3 10,5 2,7<br />

Radius 2 1 1,1 0,5 0,8 9 0,7 4,5 1,6 12 1,3 6 1,5<br />

Ulna 2 0 0 0 0 24 1,8 12,1 4,4 18 2 9 2,3<br />

Carpe 16 0 0 0 0 56 4,3 3,5 1,3 2 0,2 0,1 0<br />

Métacarpe 10 0 0 0 0 44 3,4 4,4 1,6 6 0,7 0,6 0,2<br />

Phalange<br />

main<br />

28 4 4,2 0,1 0,2 120 9,1 4,3 1,6 59 6,4 2,1 0,5<br />

Coxal 2 0 0 0 0 13 1 6,5 2,4 15 1,6 7,5 1,9<br />

Fémur 2 5 5,3 2,5 4,1 18 1,4 9,0 3,3 33 3,6 16,5 4,2<br />

Patella 2 1 1,1 0,5 0,8 20 1,5 10,0 3,7 16 1,7 8 2<br />

Tibia 2 3 3,2 1,5 2,5 16 1,2 8,0 3 18 2 9 2,3<br />

Fibula 2 1 1,1 0,5 0,8 20 1,5 10,0 3,7 19 2% 9,5 2,4<br />

Talus 2 0 0 0 0 11 0,8 5,5 2,0 13 1,4 6,5 1,7<br />

Calcaneus 2 0 0 2 3,3 10 0,8 5,0 1,8 4 0,4 2 0,5<br />

Tarse<br />

autres<br />

14 1 1,1 0,1 0,1 42 3,2 3,0 1,1 4 0,4 0,3 0,1<br />

Métatarse 10 0 0 0 0 69 5,3 6,9 2,5 22 2,4 2,2 0,6<br />

Phalange<br />

pied<br />

Autres et<br />

indétermi<br />

nés<br />

56 0 0 0 0 80 6,1 1,4 0,5 35 3,8 0,6 0,2<br />

0 0<br />

0 104 7,9<br />

0 0 0<br />

Total 95 100 60,5 100 1315 100 272,2 100 925 100 390,7 100<br />

NISP : Number of Identified Specimens, Qsp : quantité spécifique, NNISIP : Normed Number of<br />

Identified Specimens.<br />

Les données du Tumulus des Sables sont inédites et celles de Krapina sont issues de<br />

Radovčić et al. (1988).<br />

413


Annexes<br />

Annexe 10C : Pourcentage de survie dans les assemblages anthropologiques des<br />

Pradelles, de l’hypogée II des Mournouards, de Gran Dolina, des Perrats, d’El<br />

Mirador<br />

Les Pradelles Les Mournouards Gran Dolina Les Perrats El Mirador<br />

Crâne 71,43% 68,33% 50,00% 87,50% 100%<br />

Mandibule 14,29% 80,00% 16,67% 50,00% 83,30%<br />

Vertèbre 0%<br />

Sacrum 0%<br />

10,67% 9,50% 6,90%<br />

0,00% 0% 0%<br />

Sternum 0% 51,67% 0,00% 0% 0%<br />

Côte 0%<br />

11,11% 23,44% 4,90%<br />

Clavicule 0% 75,83% 25,00% 25,00% 0%<br />

Scapula 0% 75,83% 0,00% 50,00% 16,70%<br />

Humérus 0% 94,17% 0,00% 75,00% 16,70%<br />

Radius 7,14% 86,67% 0,00% 56,25% 0%<br />

Ulna 0% 88,33% 16,67% 50,00% 16,70%<br />

Carpe 0% 40,00% 0,00% 0,78% 1,10%<br />

Métacarpe 0% 47,00% 3,33% 3,75% 1,70%<br />

Phalange main 2,08%<br />

5,36% 4,46% 0,60%<br />

Coxal 0% 80,83% 0,00% 25,00% 0%<br />

Fémur 28,57% 86,67% 8,33% 68,75% 16,70%<br />

Patella 7,14% 52,50% 16,67% 0% 0%<br />

Tibia 7,14% 85,83% 0,00% 75,00% 25%<br />

Fibula 7,14% 84,17% 0,00% 37,50% 25%<br />

Tarse 10,20%<br />

Talus 0% 71,67%<br />

Calcaneus 0% 62,50%<br />

Tarse autre 1,05% 47,50%<br />

0,00% 3,57% 3,60%<br />

Métatarse 0% 54,33% 3,33% 11,25% 1,70%<br />

Phalange pied 0%<br />

4,17% 0% 0%<br />

Les données des Mournouards sont issues d’Leroi-Gourhan et al. (1962), celles de Gran Dolina de<br />

Fernández-Jalvo et al. (1999), celles des Perrats de Boulestin (1999) et celles d’El Mirador de<br />

Cáceres et al. (2007).<br />

414


Annexes<br />

Annexe 10E : Pourcentage de survie dans les assemblages anthropologiques des<br />

Pradelles et de sites charognés par les coyotes et les loups<br />

Les<br />

Pradelles<br />

Cas 0 Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4<br />

Cas<br />

atypique<br />

crâne 71,43% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 94,00%<br />

mandibule 14,29% 100,00% 100,00% 100,00% 75,00% 83,00% 82,40%<br />

hyoïde 0% 100,00% 0,00% 0,00% 0,00% 16,00% 29,40%<br />

atlas 0% 100,00% 100,00% 100,00% 50,00% 72,20% 64,70%<br />

axis 0% 100,00% 100,00% 100,00% 35,00% 55,50% 88,20%<br />

vert. cerv. 2-7 0% 100,00% 100,00% 100,00% 35,00% 48,80% 74,10%<br />

vert. thor. 0% 100,00% 100,00% 100,00% 62,50% 98,10% 74,50%<br />

vert. lomb. 0% 100,00% 100,00% 100,00% 65,00% 60,00% 44,70%<br />

sacrum 0% 100,00% 75,00% 100,00% 50,00% 66,60% 70,50%<br />

coccyx 0% 100,00% 100,00% 50,00% 25,00% 33,30% 88,20%<br />

sternum 0% 100,00% 25,00% 75,00% 25,00% 38,80% 82,30%<br />

côte 0% 100,00% 100,00% 93,70% 25,00% 52,70% 41,60%<br />

clavicule 0% 100,00% 12,50% 62,50% 25,00% 47,20% 76,40%<br />

scapula 0% 100,00% 12,50% 50,00% 25,00% 47,20% 82,30%<br />

humérus 0% 100,00% 12,50% 50,00% 25,00% 41,60% 73,50%<br />

ulna 0% 100,00% 12,50% 25,00% 25,00% 25,00% 64,70%<br />

radius 7,14% 100,00% 12,50% 25,00% 12,40% 38,00% 64,70%<br />

carpe 0% 100,00% 25,00% 0,00% 0,00% 13,80% 32,30%<br />

mtc +<br />

phalange<br />

1,50% 100,00% 25,00% 90,00% 0,00% 10,90% 29,70%<br />

coxal 0% 100,00% 100,00% 87,50% 50,00% 58,30% 85,20%<br />

fémur 28,57% 100,00% 100,00% 87,50% 62,50% 61,10% 67,60%<br />

patella 7,14% 100,00% 100,00% 25,00% 0,00% 8,30% 32,30%<br />

tibia 7,14% 100,00% 100,00% 50,00% 25,00% 50,00% 64,70%<br />

fibula 7,14% 100,00% 100,00% 50,00% 25,00% 50,00% 64,70%<br />

talus 0% 100,00% 100,00% 0,00% 0,00% 16,60% 41,10%<br />

calcaneus 0% 100,00% 100,00% 0,00% 0,00% 16,60% 38,20%<br />

tarse autre 10,20% 100,00% 100,00% 0,00% 0,00% 7,10% 31,90%<br />

mtt +<br />

phalange<br />

0% 100,00% 100,00% 0,00% 0,00% 10,90% 30,80%<br />

Les données sont issues de Moraitis et Spiliopoulou (2010).<br />

415


Annexes<br />

Annexe 11A : Données sur la fracturation de la voûte du Tumulus des Sables et<br />

des Perrats<br />

Tumulus des Sables Les Perrats<br />

N° DAD EAD Conf. Text. EA Ecr. Fis. IP N° DAD EAD Conf Text EA Ecr. Fis. IP<br />

G41 112 1,81 10 I R 0 0 0 0 525 4,74 0 1 1 0<br />

G41 72 3,64 10 I R 0 0 0 0 532 5,11 50 R R 0 0 0 0<br />

G41 80 0 0 R R 0 0 0 0 533 3,87 I R 0 0 1 0<br />

G44 11 3,36 10 I R 0 0 0 0 534 0 I R 0 0 0 0<br />

G44 19 4,65 20 I R 0 0 0 0 537 3,05 0 0 0 0<br />

H40 11 1,24 10 I R 0 0 0 0 538 0 0 0 0<br />

H41 103 0 0 I R 0 0 0 0 539 0 0 0 0<br />

H41 130 6,62 20 I R 0 0 0 0 551 21,02 I R 0 0 1 0<br />

H42 1003 4,79 20 R R 0 0 0 0 552 0 0 0 0<br />

H42 1027 2,07 20 I R 0 0 0 0 553 7,08 20 I R 0 0 0 0<br />

H42 1039 5,58 40 I R 0 0 0 0 554 3,86 10 I R 0 0 0 0<br />

H42 1047 10,06 30 I R 0 0 0 0 555 7,91 30 I R 0 0 0 0<br />

H42 1053 7,6 10 I R 0 0 0 0 556 6,11 50 I R 0 0 0 0<br />

H42 1054 5,49 30 I R 0 0 0 0 557 8,04 I R 0 0 0 0<br />

H42 1090 3,78 10 I R 0 0 0 0 558 8,62 I R 0 0 0 0<br />

H42 1098 3,89 10 I R 0 0 0 0 559 16,36 0 0 0 0<br />

H42 1107 6,49 50 I R 0 0 0 0 560 5,27 50 I R 1 0 1 1<br />

H42 1120 10,51 30 I R 0 0 0 0 561 11,5 60 I R 0 0 0 0<br />

H42 1120 11,77 40 I R 0 0 0 0 562 0 0 0 0<br />

H42 1129 6,25 20 I L 0 0 0 0 563 I R 0 0 0 0<br />

H42 1149 2,24 30 I L 0 0 0 0 564 5,32 40 I R 1 0 0 0<br />

H42 1154 4,71 10 I R 0 0 0 0 565 8,89 50 I R 0 0 1 0<br />

09 1160 2,31 20 I R 0 0 0 0 566 4,22 I R 0 0 0 0<br />

H42 1170 2,98 0 I R 0 0 0 0 567 2,65 0 0 0 0<br />

H42 1182 4,93 20 I R 0 0 0 0 568 3,5 40 I R 0 0 0 0<br />

H42 964 3,39 40 I R 0 0 0 0 569 9,74 40 R R 0 0 0 0<br />

H42 969 6,56 10 I R 0 0 0 0 571 19,01 60 I R 0 0 0 0<br />

H42 969 2,99 10 R R 0 0 0 0 572 7,85 30 R L 0 0 0 0<br />

H42 982 3,07 10 I R 0 0 1 0 573 8,36 60 R R 0 0 0 0<br />

H43 100 12,96 0 I R 0 0 0 0 574 8,77 50 R R 0 0 0 0<br />

H43 109 2,2 10 I R 0 0 0 0 575 10,7 60 I R 0 0 0 0<br />

H43 130 2,07 20 R R 0 0 0 0 576 5,96 50 R R 0 0 0 0<br />

H43 138 9,01 10 I R 0 0 0 0 577 7,2 40 R R 0 0 0 0<br />

H43 140 3,07 60 I R 0 0 0 0 578 3,73 10 R R 0 0 0 0<br />

H43 176 2,21 20 I R 0 0 1 0 579 7,45 60 I R 0 0 0 0<br />

H43 201 7,17 40 I R 0 0 0 0 580 13,78 20 R R 0 0 0 0<br />

H43 221 3,8 20 R R 0 0 0 0 581 0 I R 0 0 0 0<br />

H43 26 2,19 40 I R 0 0 1 0 584 14,76 0 0 1 0<br />

H43 281 0,93 10 I R 0 0 0 0 586 2,65 0 I R 0 0 1 0<br />

H43 295 5,94 20 I R 0 0 0 0 587 3,29 70 I R 0 0 1 0<br />

H43 64 2,07 20 R R 0 0 1 0 588 0 0 0 0<br />

H43 7 4,94 20 I R 0 0 0 0 589 2,14 20 R R 0 0 0 0<br />

H43 85 6,24 40 I R 0 0 0 0 590 2,2 50 I R 0 0 0 0<br />

H44 436 2,58 20 I R 0 0 0 0 591 2,56 40 I R 0 0 0 0<br />

H44 437 2,5 40 I R 0 0 0 0<br />

I40 27 16,87 10 R R 0 0 0 0<br />

I41 49 2,64 40 I R 0 0 0 0<br />

I41 98 2,17 10 I R 0 0 0 0<br />

I43 611 7,29 60 R R 0 0 0 0<br />

I43 617 3,19 20 R R 0 0 0 0<br />

I43 619 1,82 10 R R 0 0 0 0<br />

I43 627 3,03 40 I R 0 0 0 0<br />

I43 647 6,14 30 R L 0 0 1 0<br />

I43 660 7,25 30 R R 0 1 0 0<br />

I43 667 3,58 40 I R 0 0 0 0<br />

I43 682 0,35 20 R R 0 0 0 0<br />

I43 689 1,65 10 I L 0 0 0 0<br />

I43 697 7,76 20 I L 0 0 0 0<br />

I43 699 1,83 10 R R 0 0 0 0<br />

I43 713 4 20 I R 0 0 0 0<br />

I43 720 1,89 0 I R 0 0 0 0<br />

I43 742 3,32 40 R R 0 0 0 0<br />

I43 744 3,6 40 R R 0 0 0 0<br />

416


Tumulus des Sables<br />

N° DAD EAD Conf. Text. EA Ecr. Fis. IP<br />

I43 773 4,78 50 I R 0 0 0 0<br />

I43 780 3,54 0 R R 0 0 0 0<br />

I43 782 1,56 20 I R 0 0 0 0<br />

I43 783 1,71 40 R R 0 0 0 0<br />

I43 803 8,4 10 I R 0 0 0 0<br />

I43 812 2,43 30 R R 0 0 0 0<br />

I43 812 2,43 30 I R 0 0 0 0<br />

I43 812 2,67 20 I R 0 0 0 0<br />

I43 834 7,03 30 I R 0 0 0 0<br />

I43 837 6,88 20 I R 0 0 0 0<br />

I43 837 3,17 50 I R 0 0 0 0<br />

I43 842 1,03 10 I R 0 0 0 0<br />

I43 848 5,09 40 I R 0 0 0 0<br />

I43 859 5,88 30 R R 0 0 0 0<br />

I43 870 2,25 0 I R 0 0 0 0<br />

I43 883 2,97 40 I R 0 0 0 0<br />

I43 916 1,14 0 I R 0 0 0 0<br />

I43 961 2,72 40 I R 0 0 0 0<br />

I43 972 2,74 20 I R 1 0 0 0<br />

I43 990 4,58 10 R R 0 0 0 0<br />

I45 26 4,72 20 I R 0 0 0 0<br />

J44 1059 2,94 10 I R 0 0 0 0<br />

J44 1061 5,92 40 I R 0 0 0 0<br />

J44 1122 6,54 10 I R 0 0 0 0<br />

J44 1163 3,44 50 R R 0 0 0 0<br />

J44 1238 4,45 0 I R 0 0 0 0<br />

J44 1314 4,96 10 I R 0 0 1 0<br />

J44 1466 2,09 20 I R 0 0 0 0<br />

J44 1621 2,62 30 I R 0 0 0 0<br />

J44 1635 3,17 30 I R 0 0 0 0<br />

J44 1703 14,28 30 I R 0 0 1 0<br />

Annexes<br />

N° : numéro d’identification, DAD : distance d’apparition du diploé en mm, EAD : écart à l’angle<br />

droit en degré, CONF. : configuration du bord, Text. : texture, EA : éclats adhérents, Ecr. :<br />

écrasement, Fis. : fissure issue du bord de fracture, IP : impact de percussion.<br />

417


Annexe 11B : Données sur la fracturation de la voûte des Pradelles<br />

Annexes<br />

Identifiant Élément Configuration Texture DAD EAD EA Fissure IP<br />

LP01-D8 #H02 Temporal irrégulier rugueux 5.82 20 non oui<br />

LP01-C11 #H04 Occipital irrégulier mixte 5.17 50 non oui<br />

LP01-E12 #H05 Occipital mixte rugueux 5.77 50 non oui<br />

LP01-E11 #H06 Occipital irrégulier mixte 5.61 50 non non<br />

LP01-D9 #H07 Occipital irrégulier mixte 4.22 30 non non<br />

LP02-E12 #1 Temporal irrégulier rugueux 6.38 70 oui oui oui<br />

LP02-E12 #2 Pariétal régulier mixte 2.31 40 oui oui<br />

LP02-E12 #5 Pariétal irrégulier mixte 8.96 40 non oui<br />

LP03-D11 #96 à 125 Occipital mixte rugueux 6.06 50 oui oui<br />

LP04-D12 #113 Pariétal irrégulier lisse 2,4 60 non non<br />

LP04-D12 #314 Pariétal mixte rugueux 12.72 50 non oui<br />

LP04-D12 #352 Occipital mixte rugueux 10,7 60 non oui<br />

LP04-D12 #718 Pariétal mixte lisse 3,4 60 non non<br />

LP04-D12 #719 Pariétal régulier lisse 6,2 50 non non oui<br />

LP04-D12 #751 Occipital mixte rugueux 10,7 60 non oui<br />

LP05-E12 #H10 Frontal irrégulier rugueux 10.78 50 non oui<br />

LP05-D12 #1053 Pariétal mixte rugueux 11,5 70 non oui<br />

LP05-D12 #1059 Frontal mixte lisse 17,85 60 non oui<br />

LP05-D12 #1069 Pariétal mixte lisse 11,09 70 non oui<br />

LP06-C9 #770 Occipital irrégulier rugueux 3.61 40 non oui<br />

LP06-C9 #959 Pariétal mixte mixte 9.90 60 oui ? oui<br />

LP06-C10 #535 Pariétal irrégulier mixte 9.04 50 non oui oui ?<br />

LP07-C9 #1228 Temporal irrégulier mixte 4.68 70 non non<br />

LP07-C11 #44 Pariétal irrégulier rugueux 2.61 50 non non<br />

LP07-C10 #776 Temporal irrégulier mixte 7.05 60 non non<br />

LP07-C10 #790 Pariétal irrégulier rugueux 4.33 40 non oui<br />

LP07-Z7 #1092 Pariétal mixte rugueux 5.59 50 non non<br />

LP07-C12 #812 Pariétal mixte mixte 18.29 70 oui ? oui oui<br />

LP09-C11/D11 #H12 Pariétal mixte mixte 7,43 10 non oui oui<br />

LP04-D12 #HT05 Voûte irrégulier rugueux 12,55 60 non non<br />

LP10-C7 #1682 Pariétal irrégulier rugueux 7,25 60 non oui<br />

LP10-C13 #107 Pariétal mixte rugueux 2,77 20 non oui<br />

LP10-C13 #108 Pariétal irrégulier rugueux 7,12 50 non oui<br />

LP10-C13 #109 Pariétal irrégulier rugueux 4,97 30 non oui<br />

LP10-C12 #1354 Pariétal irrégulier rugueux 1,31 10 non oui<br />

418


Annexe 11C : Données sur la fracturation des os longs du Tumulus des Sables<br />

N°<br />

Éléme<br />

nt<br />

C L Conf<br />

.ENC<br />

G40 10 PM 3 1<br />

G40 3 fémur 1 1 TC<br />

G40 5 GM 1 1 TC<br />

G41 111 tibia 3 2<br />

G41 113 tibia 3 3 TC<br />

G41 133 radius 1 1 CS<br />

G41 136 tibia 1 1 BC<br />

G41 29 PM 1 1 TC<br />

G41 54 PM 3 1<br />

G41 56 fémur 3 2<br />

G41 62 tibia 1 1 DMC<br />

G41 73 ulna 1 1 CC<br />

G41 77 PM 2 2 CC<br />

G41 79 ulna<br />

DOS<br />

G41 79 GM<br />

OS<br />

G41 84 PM 3 2<br />

G41 89 PM 2 2 CC<br />

G41 91 GM 1 1 CC<br />

G41 99 GM 3 2<br />

G44 29 ulna 1 1 DOC<br />

G44 51 tibia<br />

TC<br />

G44 61 GM 2 1 TC<br />

G44 67 ulna 3 2<br />

H41 101 PM 1 1 OS<br />

H41 109 GM 1 1 CC<br />

H41 120 GM 2 1 OC<br />

H41 135 fémur 2 1 CT<br />

H41 157 radius 3 2<br />

H41 158 PM 1 2 CC<br />

H41 52 PM 1 1 CC<br />

H41 65 fibula 1 1 OT<br />

H41 75 fibula 1 1 OC<br />

H41 83 ulna 1 1 DOT<br />

H41 87 PM 1 1 CT<br />

H41 88 GM 1 1 DMS<br />

H41 89 PM 1 1 DCC<br />

H41 90 GM 2 1 DCC<br />

H41 90 fémur 3 2<br />

H41 93 PM 1 1 CC<br />

H41 94 fémur 3 3<br />

H42 1002 GM 3 1<br />

H42 1004 PM<br />

CC<br />

H42 1005 ulna 1 1 CC<br />

H42 1020 GM<br />

DMC<br />

H42 1042 fibula<br />

OS<br />

H42 1044 ulna 1 1 OS<br />

H42 1061 PM<br />

CC<br />

H42 1070 GM<br />

BS<br />

H42 1089 fibula 3 3<br />

H42 1114 fémur 3 1<br />

H42 1114 PM 2 1 BC<br />

H42 1122 fémur 1 1 OC<br />

H42 1163 GM 3 1<br />

H42 1166 radius 3 3<br />

H42 1174 fibula 3 1<br />

H42 1180 fibula 1 2<br />

H42 953 GM<br />

H42 980 PM 1 2 OC<br />

H42 981 ulna 3 2<br />

H42 995 fibula 3 3<br />

H43 102<br />

humér<br />

us<br />

2 1 DCC<br />

H43 104 ulna 3 3<br />

H43 124 GM 1 1 TC<br />

H43 124 fibula 1 1 OC<br />

H43 124 tibia 1 1 TC<br />

H43 131<br />

humér<br />

us<br />

1 1<br />

H43 139 ulna 3 3<br />

H43 142 GM 1 1 OS<br />

H43 202 GM 1 1 DOC<br />

H43 254<br />

humér<br />

us<br />

1 1 CC<br />

H43 270 PM 3 1<br />

H43 293 ulna 1 1 TC<br />

H43 57 GM 1 1 DOS<br />

H43 77 GM 1 1 DMC<br />

H43 81 GM 2 1 TC<br />

H43 83 radius 3 1<br />

H43 88 PM 1 1 DMC<br />

H44 450 ulna 1 2<br />

I41 17 PM 1 2 DCC<br />

I41 38 fibula 1 1 OS<br />

I41 56 PM 1 1 CC<br />

I41 65 PM 1 2 PS<br />

I41 67 GM 3 1<br />

I41 69 PM 2 1 TC<br />

I41 73 tibia 1 1 TC<br />

I42 772 ulna 1 1 CC<br />

I43 615 humér 2 1 CC<br />

Conf. Text. EAD<br />

EC E E<br />

TI R 0<br />

R 0<br />

R 30<br />

TI R 0<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 40<br />

R 30<br />

EI R 0<br />

EI R 0<br />

R 0<br />

R 10<br />

R 20<br />

R 30<br />

R 20<br />

SI R 20<br />

R 0<br />

R 10<br />

EI R 30<br />

R<br />

R<br />

10<br />

R 0<br />

DI R<br />

R 10<br />

R 20<br />

R 30<br />

R 30<br />

ER R 40<br />

R 10<br />

R 50<br />

R 20<br />

R 20<br />

R 50<br />

R 0<br />

R 10<br />

R 0<br />

R 20<br />

TI R 0<br />

R 40<br />

SI R 50<br />

CI R 10<br />

R 20<br />

R 10<br />

R 0<br />

R 10<br />

R 20<br />

R 50<br />

R 10<br />

TI R 10<br />

SI R 0<br />

R 50<br />

R 0<br />

SR R 10<br />

EI R 40<br />

EI R 0<br />

TI R 0<br />

SI R<br />

R<br />

40<br />

ER R 0<br />

EI R 40<br />

R 20<br />

EI R 0<br />

R 0<br />

R 50<br />

R 0<br />

CI R 40<br />

SI R 20<br />

R 20<br />

R 10<br />

R 20<br />

EI R 20<br />

R 30<br />

R 40<br />

R 0<br />

R 0<br />

CR R 0<br />

R 0<br />

TR R 0<br />

R 30<br />

R 20<br />

R 0<br />

R 0<br />

VI R 20<br />

R 0<br />

R 0<br />

R<br />

R<br />

50<br />

EA<br />

E<br />

Ecr.<br />

E<br />

Fis.<br />

E<br />

oui<br />

IP<br />

E<br />

Conf.<br />

B<br />

Text<br />

B<br />

EAD<br />

B<br />

LI R 0<br />

LR L 0<br />

LI R 0<br />

LR R 30<br />

CR L 0<br />

LR R 0<br />

OI R 40<br />

OI R 0<br />

OI L 0<br />

CR R 30<br />

CI R 10<br />

LI L 10<br />

LI R 10<br />

CI R 30<br />

CR R 30<br />

OR R 10<br />

LI R 30<br />

OI R 0<br />

CI R 10<br />

LI R 10<br />

CI R 0<br />

CI R 10<br />

LI R 0<br />

OI R 20<br />

LI R 10<br />

LI R 10<br />

OI R 0<br />

LR R 0<br />

CR R 10<br />

CI R 10<br />

CI R 40<br />

MI R 0<br />

CR R 10<br />

LR R 10<br />

CR R 10<br />

L R 0<br />

OI R 0<br />

OI R 40<br />

LI R 0<br />

CI R 20<br />

CI R 20<br />

CI R 0<br />

CI R 10<br />

LI R 10<br />

CI R 20<br />

LI R 30<br />

CR R 40<br />

LI R 10<br />

OI L 0<br />

CI R 10<br />

CI R 10<br />

OI R 10<br />

OI R 0<br />

CI R 10<br />

CI R 20<br />

CI R 10<br />

LI R 0<br />

OI R 30<br />

LI R 10<br />

CI R 20<br />

EA<br />

B<br />

Ecr.<br />

B<br />

Fis.<br />

B<br />

Annexes<br />

Enc.<br />

B<br />

IP<br />

B<br />

419


N°<br />

Éléme<br />

nt<br />

C L Conf<br />

us<br />

.ENC<br />

I43 687 fémur 3 2<br />

I43 707 fémur 3 1<br />

I43 716 ulna 1 1 DOC<br />

I43 730 PM 3 2<br />

I43 753 fémur<br />

I43 788 fibula 1 1 OC<br />

I43 804 PM<br />

OS<br />

I43 853 GM<br />

CC<br />

I43 854 tibia 1 1 CC<br />

I43 892 fémur 1 2 DCC<br />

I43 897 radius 3 2<br />

I43 900 Fibula 1 1 TS<br />

I43 906<br />

humér<br />

us<br />

1 1 CS<br />

I43 931 GM 1 1 OC<br />

I43 960 ulna 1 2 DOC<br />

I45 16 radius 1 1<br />

I45 19 GM 3 2<br />

I45 20 PM 1 1 CC<br />

J44 1014 GM 1 1 CC<br />

J44 1023 GM 3 1<br />

J44 1078 GM<br />

J44 1146 fémur 3 1<br />

J44 1189 fibula 3 2<br />

J44 1301 fémur 1 1 DCT<br />

J44 1307 GM 3 3<br />

J44 1460<br />

humér<br />

us<br />

3 1<br />

J44 1523 PM 3 3<br />

J44 1538 GM 3 2<br />

J44 1549 tibia 3 2<br />

G40 10 GM 3 1<br />

G40 12 PM 1 2 OS<br />

G40 15 fibula 1 1 OC<br />

G40 3 ulna 1 1 DMC<br />

G41 133 fibula 1 1 TC<br />

G41 136 fibula 1 1 CC<br />

G41 29 GM 1 1 BS<br />

G41 48 GM 3 2<br />

G41 54 GM 3 1<br />

G41 62 radius 1 1 CC<br />

G41 73 ulna 1 1 TS<br />

G41 77 ulna 2 2 CC<br />

G41 79 PM<br />

OS<br />

G41 79 fibula<br />

TS<br />

G41 89 fibula 2 2 TS<br />

G41 91 fibula 1 1 TC<br />

G41 99 fibula 3 2<br />

G44 29 PM 1 1 TC<br />

G44 51 PM<br />

DCC<br />

G44 61 fémur 2 1 CC<br />

G44 67 GM 3 2<br />

H41 101 tibia 1 1 TC<br />

H41 109 tibia 1 1 DMC<br />

H41 120 radius 2 1 DCC<br />

H41 135 tibia 2 1<br />

H41 158 PM 1 2 VC<br />

H41 52 PM 1 1 TC<br />

H41 65 fémur 1 1 OC<br />

H41 75 tibia 1 1 OC<br />

H41 83 ulna 1 1 TS<br />

H41 87 PM 1 1 CC<br />

H41 88 ulna 1 1 OS<br />

H41 89 GM 1 1 TC<br />

H41 90 PM 2 1 DCC<br />

H41 90 PM 3 2<br />

H41 93 GM 1 1 CC<br />

H42 1002 GM 3 1<br />

H42 1004 ulna<br />

TC<br />

H42 1005 tibia 1 1 CC<br />

H42 1020 GM<br />

OC<br />

H42 1042 ulna<br />

OC<br />

H42 1044 PM 1 1 CC<br />

H42 1061 GM<br />

DOS<br />

H42 1070 GM<br />

DOC<br />

H42 1114 fémur 3 1<br />

H42 1114 radius 2 1<br />

H42 1122 PM 1 1 OC<br />

H42 1163 PM 3 1<br />

H42 1180 fibula 1 2<br />

H42 980 fibula 1 2 CC<br />

H42 995 ulna 3 3<br />

H43 102 PM 2 1 DCC<br />

H43 124 GM 1 1 CC<br />

H43 124 PM 1 1 CC<br />

H43 124 GM 1 1 TC<br />

H43 131 fémur 1 1<br />

H43 142 PM 1 1 OC<br />

H43 202 fémur 1 1 DMC<br />

H43 254 GM 1 1 BC<br />

H43 41 PM 3 2<br />

H43 57 ulna 1 1 TC<br />

H43 77 GM 1 1 BC<br />

Conf.<br />

EC<br />

Text.<br />

E<br />

EAD<br />

E<br />

DI R 0<br />

SI R 40<br />

R 0<br />

DI R 0<br />

TI R 0<br />

R 0<br />

R 10<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 10<br />

TI R 0<br />

R 0<br />

R 10<br />

EA<br />

E<br />

R<br />

R<br />

40<br />

TR R 40<br />

EI R 20<br />

R 20<br />

R 30<br />

SI R 0 oui<br />

SI R 20<br />

CI R 0<br />

TI R 0<br />

R 20<br />

VI R 10<br />

TI R 0<br />

TI R 0<br />

SI R 0<br />

EI R 20<br />

TI R 0<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 30<br />

R 30<br />

DI R 10<br />

SI R 0<br />

R 40<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 20<br />

R 40<br />

R 20<br />

R 0<br />

VI R 20<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 0<br />

DI R 10<br />

R 0<br />

R 20<br />

R 40<br />

DI R 0<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 10<br />

R 0<br />

R 10<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 10<br />

SI R 20<br />

R 50<br />

CI R 0<br />

R 10<br />

R 40<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 30<br />

R 30<br />

R 0<br />

TI R 0<br />

TI R 0<br />

R 10<br />

CI R<br />

DI R 20<br />

R 0<br />

DI R 0<br />

R 30<br />

R 0<br />

R<br />

R<br />

30<br />

SI R 0<br />

R 30<br />

R 10<br />

R 30<br />

SI R 0<br />

R 0<br />

R 10<br />

Ecr.<br />

E<br />

Fis.<br />

E<br />

oui<br />

IP<br />

E<br />

Conf.<br />

B<br />

Text<br />

B<br />

EAD<br />

B<br />

LI R 10<br />

CI R 20<br />

OI L 10<br />

OI R 0<br />

CI R 20<br />

CI<br />

0<br />

CI R 10<br />

BP<br />

MI R 20<br />

CI R 20<br />

OI L 10<br />

LI L 30<br />

LR R 0<br />

LI R 0<br />

CR<br />

20<br />

MI L 0<br />

CI R 50<br />

LI R 0<br />

LI R 10<br />

CR L 10<br />

OI R 0<br />

LR R 20<br />

OI L 20<br />

OR R 20<br />

I R 30<br />

CI R 20<br />

OR R 30<br />

CI R 20<br />

LI R 20<br />

LI R 0<br />

CR R 10<br />

CI R 10<br />

CI R 10<br />

CI R 40<br />

LR R 10<br />

OI R 10<br />

CI R 20<br />

CI R 0<br />

OI R 20<br />

OI R 10<br />

CI R 10<br />

LR R 0<br />

CR R 0<br />

CI R 10<br />

CI R 10<br />

OI R 30<br />

OI<br />

BP<br />

R 0<br />

LR R 10<br />

LR L 10<br />

LI R 10<br />

CI R 0<br />

CI R 40<br />

CI R 0<br />

CR R 0<br />

OI R 10<br />

CI R 20<br />

CI R 10<br />

OI R 10<br />

OI R 10<br />

CR L 40<br />

LI R 0<br />

LI R 20<br />

EA<br />

B<br />

Ecr.<br />

B<br />

Fis.<br />

B<br />

Annexes<br />

Enc.<br />

B<br />

IP<br />

B<br />

420


N°<br />

Éléme<br />

nt<br />

C L Conf<br />

.ENC<br />

H43 81 fibula 2 1 CT<br />

H43 83 ulna 3 1<br />

H43 88 PM 1 1 CC<br />

H44 450 GM 1 2<br />

I41 17 fibula 1 2<br />

I41 18 fémur 3 2<br />

I41 35 PM 3 1<br />

I41 38 fémur 1 1 DOS<br />

I41 39 GM 1 1 OS<br />

I41 56 radius 1 1 OC<br />

I41 67 fibula 3 1<br />

I41 69 fibula 2 1 CC<br />

I41 73 GM 1 1 TC<br />

I42 772 PM 1 1 CT<br />

I43 615 ulna 2 1 TC<br />

I43 669 fibula<br />

I43 716<br />

humér<br />

us<br />

1 1<br />

I43 730 ulna 3 2<br />

I43 788 GM 1 1 TC<br />

I43 804 fibula<br />

OC<br />

I43 854 tibia 1 1 CC<br />

I43 892<br />

humér<br />

us<br />

1 2 DMC<br />

I43 897 ulna 3 2<br />

I43 900 GM 1 1 CS<br />

I43 906 GM 1 1 CS<br />

I43 931<br />

humér<br />

us<br />

1 1 VC<br />

I45 16 PM 1 1<br />

I45 19 ulna 3 2<br />

I45 20 GM 1 1 OC<br />

J44 1014 GM 1 1 TS<br />

J44 1189 GM 3 2<br />

J44 1243 radius 1 1 DCS<br />

J44 1243 PM 1 1 DCS<br />

J44 1301 ulna 1 1 DCT<br />

J44 1355 PM 3 2<br />

J44 1422 fibula 3 1<br />

J44 1428 PM 3 1<br />

J44 1460 PM 3 1<br />

J44 1523 GM 3 3<br />

J44 1538 PM 3 2<br />

Conf. Text. EAD<br />

EC E E<br />

R 10<br />

SI R 0<br />

R 30<br />

TI R 0<br />

TI R 0<br />

SI R 0<br />

TI R 0<br />

R 30<br />

R 0<br />

R 0<br />

CR R 20<br />

R 40<br />

R 0<br />

R 0<br />

R 20<br />

DI R 30<br />

TR R 0<br />

TI R 0<br />

R 0<br />

R 30<br />

R 0<br />

R<br />

TI R 0<br />

R 20<br />

R 40<br />

R 50<br />

DI R 0<br />

CI R 0<br />

R 10<br />

R 0<br />

CI R 0<br />

R 10<br />

R 10<br />

R 10<br />

EI R 10<br />

SI R<br />

EI R 20<br />

DI R 0<br />

TI R 0<br />

EI R 10<br />

EA<br />

E<br />

Ecr.<br />

E<br />

Fis.<br />

E<br />

IP<br />

E<br />

Conf. Text EAD<br />

B B B<br />

CR R 30<br />

LR R 10<br />

CR R 10<br />

CR R 10<br />

CR R 0<br />

CI L 10<br />

CI R 20<br />

LI R 20<br />

CI R 10<br />

LI R 0<br />

LI R 0<br />

LR L 10<br />

LI R 0<br />

LR R 10<br />

CI R 10<br />

CI R 10<br />

OR R 10<br />

LI R 10<br />

CI R 10<br />

OI R 20<br />

CI R 0<br />

LI R 0<br />

OR L 10<br />

CR R 10<br />

OI L 0<br />

EA<br />

B<br />

Ecr.<br />

B<br />

Fis.<br />

B<br />

Annexes<br />

N° : numéro d’identification, C : circonférence, L : longueur, Conf. ENC, EC et B : configuration<br />

des extrémités non cylindriques, des extrémités cylindriques et des bords, Text. E et B : texture<br />

des extrémités et des bords, EAD E. et B. : écart à l’angle droit des extrémités et des bords, EA E<br />

et B : éclat adhérent des extrémités et des bords, Ecr. E et B : écrasement des extrémités et des<br />

bords, Fis. E et B : fissure issue des extrémités et des bords, IP E et B : impact de percussion des<br />

extrémités et des bords.<br />

Enc.<br />

B<br />

IP<br />

B<br />

421


Annexe 11D : Données sur la fracturation des os longs des Pradelles<br />

N°<br />

LP04-D11<br />

#263<br />

LP04-D11<br />

#191<br />

LP04-D11<br />

#217<br />

LP06-D12<br />

#1434<br />

LP06-C06<br />

#273<br />

LP09-D06<br />

#415<br />

LP10-D13<br />

#362<br />

LP04-D11<br />

#263<br />

LP04-D11<br />

#191<br />

LP04-D11<br />

#217<br />

LP06-D12<br />

#1434<br />

LP06-C06<br />

#273<br />

LP09-D06<br />

#415<br />

LP10-D13<br />

#362<br />

Éléme<br />

nt<br />

C L<br />

Conf.<br />

ENC<br />

Tibia 1 1 OC<br />

Tibia<br />

1 à<br />

2<br />

1 DOC<br />

Tibia 1 1 DOC<br />

Fémur<br />

1 à<br />

2<br />

Fémur 3<br />

1 PS<br />

1 ou<br />

2<br />

Fémur 1 2 OC<br />

Fémur 3 2<br />

Tibia 1 1 TC<br />

Tibia<br />

1 à<br />

2<br />

1 DMS<br />

Tibia 1 1 DCS<br />

Fémur<br />

1 à<br />

2<br />

Fémur 3<br />

1 CC<br />

1 ou<br />

2<br />

Fémur 1 2 CC<br />

Fémur 3 2<br />

Conf.<br />

EC<br />

Text.<br />

E<br />

rugue<br />

ux<br />

rugue<br />

ux<br />

EAD<br />

E<br />

40<br />

50<br />

mixte 30<br />

lisse 60<br />

SI ? ?<br />

? ?<br />

SI lisse 30<br />

rugue<br />

ux<br />

20<br />

lisse 40<br />

lisse 50<br />

rugue<br />

ux<br />

50<br />

SR ? ?<br />

rugue<br />

ux<br />

10<br />

SI lisse 60<br />

EA<br />

E<br />

Ecr.<br />

E<br />

Fis.<br />

E<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

IP<br />

E<br />

Conf.<br />

B<br />

Text<br />

B<br />

EAD<br />

B<br />

MI mixte 40<br />

CR lisse 10<br />

OI lisse 20<br />

CI lisse 30<br />

CI lisse 10<br />

OI lisse 20<br />

CR lisse 20<br />

OI<br />

rugue<br />

ux<br />

20<br />

OI lisse 30<br />

MR<br />

rugue<br />

ux<br />

30<br />

EA<br />

B<br />

Ecr.<br />

B<br />

Fis.<br />

B<br />

Annexes<br />

Enc.<br />

B<br />

oui<br />

oui oui<br />

N° : numéro d’identification, C : circonférence, L : longueur, Conf. ENC, EC et B : configuration<br />

des extrémités non cylindriques, des extrémités cylindriques et des bords, Text. E et B : texture<br />

des extrémités et des bords, EAD E. et B. : écart à l’angle droit des extrémités et des bords, EA E<br />

et B : éclat adhérent des extrémités et des bords, Ecr. E et B : écrasement des extrémités et des<br />

bords, Fis. E et B : fissure issue des extrémités et des bords, IP E et B : impact de percussion des<br />

extrémités et des bords.<br />

oui<br />

oui<br />

IP<br />

B<br />

oui<br />

422


Annexes<br />

Annexe 11E : NR et pourcentage de NR de restes de faune des Pradelles avec au<br />

moins un bord fracturé sur os frais<br />

Elément<br />

NR fracturé frais/<br />

NR total Renne<br />

%NR fracturé frais Renne<br />

Crâne 5/125 3,62%<br />

Mandibule 172/268 59,35%<br />

Hyoïde 0/2 0,00%<br />

Vertèbre 22/126 17,46%<br />

Côte 187/421 44,42%<br />

Scapula 58/121 47,93%<br />

Humérus 442/467 94,65%<br />

Radius 560/628 89,17%<br />

Ulna 177/207 85,51%<br />

Carpe 0/10 0,00%<br />

Métacarpe 230/264 87,12%<br />

Coxal 55/84 65,48%<br />

Fémur 597/660 90,45%<br />

Patella 0/2 0,00%<br />

Tibia 1066/1137 93,76%<br />

Métatarse 687/809 84,64%<br />

Talus 2/8 25,00%<br />

Calcaneus 21/32 65,63%<br />

Tarse autre 1/11 9,09%<br />

Phalange 48/106 45,28%<br />

Sésamoïde 1/19 5,26%<br />

Métapode indet 159/251 63,35%<br />

Os long indet 1799/2056 87,50%<br />

Os plat indet 10/30 33,33%<br />

Grand Total 6256 79,75%<br />

423


Annexe 12 : Données sur les stries de découpe des Pradelles<br />

Annexes<br />

N° Elément Gp Face Nb Ori. Larg. Prof. Lin. Sect Sym EB SA SC MS SI TS DE<br />

LP02-D8 #2 Mandibule<br />

LP01-D8 #H02 Temporal<br />

LP01-D11 #H03 Maxillaire<br />

LP01-C11 #H04<br />

et LP03-D11 #96<br />

à 125<br />

Occipital<br />

LP01-E12 #H05 Occipital<br />

LP01-E11 #H06 Occipital<br />

1 exo 3 T AL AP D V A non non non ? ? ? ?<br />

2 exo 1 T L AP D V S oui non non ? ? oui non<br />

3 exo 1 O AL AP C V S non non non ? ? oui oui<br />

4 exo 1 T AL AP D V A non non non ? ? oui oui<br />

5 exo 8 T E-AL AP D V A non non non ? non oui oui<br />

1 exo 2 O/T AL AP D V A non oui non oui non oui non<br />

2 exo 1 T AL AP D V S non non non ? non oui non<br />

3 exo 2 S E S/AP D V A non non non ? ? oui non<br />

1 exo 2 O AL AP D V A non non non ? ? ? ?<br />

2 exo 1 O L P D V A non non non non non oui<br />

non<br />

?<br />

3 exo 1 O E AP S V S oui non non non non oui non<br />

4 exo 4 O E/AL/L AP D V + ? S + ? non oui non oui ? oui non<br />

5 endo 2 O L P D V S oui non non ? ? ? ?<br />

LP01-D9 #H07 Occipital 1 endo 1 O AL AP D V A non oui non oui ? non oui non<br />

LP02-E12 #1 Temporal 1 endo 2 ? E AP-S D V A non non non ? ? oui non<br />

LP02-E12 #2 Pariétal<br />

LP02-E12 #5 Pariétal<br />

LP03-D15 #001 Patella<br />

1<br />

2<br />

post<br />

post<br />

5<br />

> 6<br />

O<br />

O<br />

AL<br />

E<br />

AP<br />

AP<br />

D<br />

D<br />

V<br />

V<br />

S<br />

S ?<br />

non<br />

non<br />

non<br />

non<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

?<br />

non<br />

non<br />

?<br />

oui<br />

non<br />

?<br />

LP04-D12 #113-<br />

352-751<br />

Pariétaloccipital<br />

1 endo 4 O AL AP D V S oui oui non non non oui non<br />

LP04-D12 #314 Occipital<br />

LP04-D12 #718-<br />

719<br />

Pariétal<br />

LP04-D11 #263 Tibia<br />

LP04-D11 #191 Tibia<br />

1<br />

2<br />

ext<br />

ext<br />

6<br />

1<br />

T<br />

T<br />

E/AL<br />

L<br />

S/AP<br />

P<br />

D/S<br />

D<br />

V<br />

V<br />

S<br />

A<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

non<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

non<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

oui?<br />

non<br />

oui<br />

LP04-D11 #217 Tibia<br />

LP05-E12 #H08 Cunéiforme<br />

LP05-E12 #H10 Frontal<br />

LP05-D12 Frontal- 1 exo 21 T E S/AP D V S oui oui non ? non oui non<br />

#1053-1059-1069 Pariétal 2 exo 2 O E/AL AP D V S/A non oui oui non non oui non<br />

LP05-D9 #H11 Maxillaire<br />

LP05-D12 #1170 Phalange<br />

1 ext 1 T AL AP D V S oui non non non non ? non<br />

2 ext 1 O AL S C V A non non non non non oui non<br />

LP06-D12 #1434 Fémur<br />

3<br />

4<br />

ext<br />

ext<br />

1<br />

13<br />

O<br />

T/O<br />

E<br />

E<br />

AP<br />

S/AP<br />

D<br />

D<br />

V<br />

V<br />

?<br />

S<br />

non<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

non<br />

non<br />

non<br />

non<br />

non<br />

non<br />

?<br />

oui<br />

?<br />

non<br />

5 ext 7 O E/AL S/AP D V S non oui non non non ? ?<br />

6 med 1 T E AP D V A non non non ? non oui oui<br />

LP06-C9 #770 Occipital<br />

LP06-A7 #796 Phalange<br />

LP06-C9 #959 Pariétal<br />

LP06-C6 #273 Fémur<br />

LP06-C10 #535 Pariétal 1 exo 1 S AL AP D V A non non non ? non oui<br />

oui<br />

?<br />

LP07-C9 #1228 Pariétal 1 exo 3 S E AP D ? ? non non non non non oui non<br />

LP07-C11 #44 Pariétal<br />

LP07-C10 #776 Temporal 1 exo 18 O/S AL AP D V A non oui non non non oui non<br />

LP07-C10 #790 Pariétal<br />

1 exo<br />

O E/AL AP D/S V A<br />

non/<br />

oui<br />

non/<br />

oui<br />

non non non oui non<br />

2 exo 3 O E/AL AP D V A non non oui non non oui non<br />

LP07-Z7 #1092<br />

LP07-C12 #812<br />

Pariétal<br />

LP09-C11/D11<br />

#H12<br />

Pariétal<br />

1 ext 1 T L AP D V S non non non oui non oui non<br />

2 ext 1 T L P D V S non non non oui non non non<br />

3 ext 1 O E S D V S non oui non ? oui oui non<br />

4 ext 2 O E S D V S ? non non non non oui non<br />

LP09-D6 #415 Fémur 5 ext 1 O L P D V S non non non oui non oui non<br />

6 ext 2 T L P C V A non oui non oui oui oui non<br />

7 ext 3 O E AP D V A non non non non non oui non<br />

8 ext 2 O/T E S D/S V A non oui non ? non oui oui<br />

9 ext 4 O AL AP C V S non oui non non oui oui non<br />

LP04-D12<br />

#HT05<br />

Voûte<br />

424


Annexes<br />

N° Elément Gp Face Nb Ori. Larg. Prof. Lin. Sect Sym EB SA SC MS SI TS DE<br />

1 ext 10 T/O AL AP<br />

D/C/<br />

S<br />

V/? A/? non non non ? ? non non<br />

2 ext 1 O AL S C V S non non<br />

? ? oui non<br />

3 ext 3 T AL/L AP/P D V A/? non non non ? ? oui non<br />

4 ext 1 O AL AP D ? ? oui non non ? ? oui non<br />

5 ext 5 T/O E/AL S D V/? S/? non non non ? ? ? ?<br />

6 ext 4 O E/AL S/AP D ? A non non<br />

non non oui non<br />

7 ext 1 T L P D V A non oui<br />

oui non oui non<br />

8 ext 1 O L AP C V ? non oui<br />

non oui oui oui<br />

9 ext 2 O AL AP/S D V S non non<br />

non non oui non<br />

10 ext 1 T E AP D ? S non non<br />

? non<br />

oui<br />

? non<br />

11 ext 5 O AL AP D V A non non<br />

non et<br />

non<br />

? non<br />

LP10-D13 #362 Fémur 12 ext 1 O AL AP D V S non non<br />

non non oui non<br />

13 ext 12 O/T E S D V S non non<br />

? ? ? ?<br />

14 ext 5 O AL AP D V S non non non non non oui non<br />

15 ext 5 T AL P D V A non oui non ? non oui non<br />

16 ext 1 O L P C V A non non oui ? ? oui non<br />

17 ext 2 T E S D V S non non<br />

? ? oui ?<br />

18 ext 1 O AL S D V? A non non non non oui oui non<br />

19 ext 2 O AL S/AP D V S oui non ? ? oui oui oui<br />

20 ext 1 O L P C V S non non ? non oui oui non<br />

21 ext 1 T L P C V S non non ? non oui oui non<br />

22 ext 1 O AL AP D V S non non oui non non non oui<br />

23 ext 8 O/T E/L S/P D V S non non ? ? ? ? ?<br />

24 ext 5 T E AP D V S non non<br />

oui non oui non<br />

25 ext 1 O AL AP C V S non non<br />

non non oui non<br />

26 ext >10 O/T E S/AP C/D V S non non<br />

? ? ? ?<br />

LP10-C7 #1682 Pariétal<br />

1 exo 3 S E/AL AP D V S non oui non ? ? oui oui<br />

LP10-C13 #107-<br />

108-109 et LP10-<br />

C12 #1354<br />

Pariétal<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

exo<br />

exo<br />

exo<br />

exo<br />

3<br />

1<br />

1<br />

5<br />

O<br />

O<br />

O<br />

S<br />

E<br />

E<br />

E<br />

E/AL<br />

S/AP<br />

AP<br />

AP<br />

AP<br />

C<br />

C<br />

C<br />

D/C<br />

V<br />

V<br />

V<br />

V<br />

S<br />

S<br />

A<br />

S<br />

non<br />

non<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

non<br />

oui<br />

oui<br />

non<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

non<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

non<br />

non<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

?<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

?<br />

6 exo 2 O E AP D V S non non non non non oui non<br />

LP10-C11 #1931 Phalange<br />

LP10-C11 #1939 Phalange<br />

Gp : numéro du groupe de stries<br />

Face. exo : exocrânienne, endo : endocrânienne, post : postérieure, ext : externe, med :<br />

medullaire<br />

Nb : nombre de stries<br />

Ori. : orientation des stries. O : oblique, S : sagittale, T : transverse<br />

Larg. : largeur des stries. E : étroite, AL : assez large, L : large<br />

Prof. : profondeur des stries. S : superficielle, AP : assez profonde, P : profonde<br />

Lin. : linéarité. D : droite, C : courbe, S : sinueuse<br />

Sect. : section. V : en V<br />

Sym. : symétrie de la section. S : symétrique, A : asymétrique<br />

EB : éclats sur bords<br />

SA : Sillons associés<br />

SC : Stries chevauchantes<br />

MS : microstriations<br />

SI : sillons internes<br />

TS : terminaison superficielle<br />

DE : division des extrémités<br />

425


Annexes<br />

Annexe 13A : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-C11 #H04 et<br />

LP03-D11 #96 à 125 (1, 2, 3, 5 : x4 ; SEM : x580)<br />

Annexe 13B : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-E12 #H05 (1 :<br />

x6,3 ; 2 : x3)<br />

426


Annexes<br />

Annexe 13C : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-E11 #H06 (1, 2,<br />

4 : x4 : SEM : x580)<br />

Annexe 13D : Stries de découpe sur le fragment d’occipital LP01-D9 #H07 (1 : x7)<br />

427


Annexes<br />

Annexe 13E : Stries de découpe sur la patella LP03-D15 #001 (1,2 : x5,7 ; SEM :<br />

x580)<br />

Annexe 13F : Stries de découpe sur le fragment d’occipito-pariétal LP04-D12<br />

#113-352-751 (1 : x4)<br />

428


Annexes<br />

Annexe 13G : Stries de raclage (1) et chomark (2) sur le fragment de tibia LP04-<br />

D11 #191 (1 : x4 ; 2 : x6,3 ; SEM : x580)<br />

Annexe 13H : Stries de découpe sur le fragment de fronto-pariétal LP05-D12<br />

#1053-1059-1069 (1 : x3 ; SEM : x580)<br />

429


Annexes<br />

Annexe 13I : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP06-D12 #1434 (1, 4,<br />

6 : x3)<br />

Annexe 13J : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP6-C10 #535 (1 : x4)<br />

430


Annexes<br />

Annexe 13K : Stries de découpe sur le fragment de temporal LP07-C10 #776 (1 :<br />

x4 ; SEM : x580)<br />

Annexe 13L : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP07-C10 #790 (1 :<br />

x4 ; SEM : x580)<br />

431


Annexes<br />

Annexe 13M : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP09-D6 #415 (1, 6 :<br />

x4, 4 : x6,3 et x8)<br />

Annexe 13N : Stries de découpe sur le fragment de fémur LP10-D13 #362 (x5,7)<br />

432


Annexes<br />

Annexe 13O : Stries de découpe sur le fragment de pariétal LP10-C13 #107-108-<br />

109 et LP10-C12 #1354 (2,4,5 : x5,7)<br />

433


Annexes<br />

Annexe 14A : Muscles de la tête en vue latérale et postérieure (muscles superficiels et<br />

profonds), d’après Netter (2007)<br />

434


Annexe 14B : Insertions musculaires sur le fémur, d’après Netter (2007)<br />

Annexes<br />

435


Annexe 15 : Données sur les retouchoirs de faune des Pradelles<br />

LP06-D6 #241<br />

4a<br />

os long<br />

rangifer<br />

24<br />

15<br />

convexe<br />

plane<br />

centrale<br />

concentrés<br />

10<br />

non<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

non<br />

LP06-C9 #714<br />

4a<br />

os long<br />

rangifer<br />

47<br />

19<br />

convexe<br />

plane<br />

centrale<br />

dispersés<br />

0<br />

ovoïde<br />

mixte<br />

indeterminé<br />

/<br />

non<br />

LP06-C9 #628<br />

4a<br />

os long<br />

rangifer<br />

32<br />

12<br />

LP06-C8 #402<br />

4a<br />

os long<br />

rangifer<br />

25<br />

10<br />

LP06-C6 #59<br />

4a<br />

os long<br />

rangifer<br />

45<br />

17<br />

très convexe<br />

légèrement<br />

convexe<br />

très convexe<br />

concave<br />

latérale gauche<br />

isolés<br />

10<br />

non<br />

rectiligne<br />

rugueux<br />

/<br />

non<br />

plane<br />

latérale gauche<br />

concentrés<br />

1<br />

indéterminé<br />

rectiligne<br />

rugueux<br />

/<br />

oui<br />

concave<br />

centrale<br />

dispersés<br />

10<br />

ovoïde<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

non<br />

LP06-C6 #15<br />

4a<br />

os long<br />

rangifer<br />

29<br />

16<br />

très convexe<br />

plane<br />

latérale gauche<br />

isolés<br />

0<br />

ovoïde<br />

rectiligne<br />

rugueux<br />

/<br />

non<br />

LP06-A8 #931<br />

4a<br />

os long<br />

r ou on<br />

95<br />

19<br />

convexe<br />

plane<br />

latérale gauche<br />

dispersés<br />

1<br />

triangulaire<br />

rectiligne<br />

rugueux<br />

/<br />

oui<br />

LP05-Z8 #469<br />

4b<br />

femur<br />

rangifer<br />

29<br />

17<br />

convexe<br />

plane<br />

centrale<br />

dispersés<br />

1<br />

non<br />

rectiligne<br />

rugueux<br />

/<br />

non<br />

LP05-Z8 #204<br />

4b<br />

os long<br />

bos bison<br />

>59<br />

21<br />

convexe<br />

concave<br />

centrale<br />

concentrés<br />

0<br />

ovoïde et triangulaire<br />

mixte<br />

mixte<br />

/<br />

oui<br />

LP05-Z7 #90<br />

4b<br />

femur<br />

rangifer<br />

68<br />

17<br />

LP05-D8 #59<br />

4a<br />

tibia<br />

rangifer<br />

44<br />

17<br />

LP05-D8 #30<br />

4a<br />

métacarpe<br />

rangifer<br />

>56<br />

18<br />

LP05-C9 #219<br />

4a<br />

radius<br />

rangifer<br />

85<br />

18<br />

LP05-C9 #200<br />

4a<br />

tibia<br />

rangifer<br />

76<br />

24<br />

LP05-C9 #143<br />

4a<br />

tibia<br />

rangifer<br />

37<br />

22<br />

LP05-C9 #138<br />

4a<br />

tibia<br />

rangifer<br />

71<br />

21<br />

LP05-C9 #47<br />

4b<br />

humerus<br />

rangifer<br />

81<br />

23<br />

LP05-C9 #6<br />

4a<br />

tibia<br />

rangifer<br />

50<br />

17<br />

LP05-C9 #8_12<br />

4a<br />

humerus<br />

rangifer<br />

75<br />

21<br />

plane<br />

légèrement<br />

convexe<br />

convexe<br />

légèrement<br />

convexe<br />

légèrement<br />

convexe<br />

convexe<br />

légèrement<br />

convexe<br />

convexe<br />

légèrement<br />

convexe<br />

convexe<br />

plane<br />

centrale<br />

dispersés<br />

10<br />

triangulaire<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

non<br />

plane<br />

latérale gauche<br />

dispersés<br />

5<br />

triangulaire<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

non<br />

concave<br />

centrale<br />

dispersés<br />

0<br />

triangulaire<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

hachuré ?<br />

non<br />

plane<br />

centrale<br />

convexe<br />

centrale<br />

concave<br />

latérale gauche<br />

plane<br />

centrale<br />

concentrés<br />

concentré superposé et<br />

dispersé<br />

concentré superposé et<br />

dispersé<br />

dispersés<br />

105<br />

non<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

non<br />

1<br />

ovoïde<br />

rectiligne<br />

rugueux<br />

/<br />

oui<br />

15<br />

non<br />

rectiligne<br />

mixte<br />

/<br />

oui<br />

5<br />

ovoïde<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

oui<br />

convexe<br />

centrale<br />

concentré et dispersé<br />

10<br />

non<br />

mixte<br />

rugueux<br />

/<br />

oui<br />

concave<br />

centrale<br />

dispersés<br />

10<br />

non<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

non<br />

convexe<br />

centrale<br />

concentré et dispersé<br />

1<br />

ovoïde<br />

mixte<br />

rugueux<br />

/<br />

non<br />

LP05-C8 #22<br />

4a<br />

tibia<br />

rangifer<br />

92<br />

33<br />

concave<br />

plane<br />

centrale<br />

concentrés<br />

1<br />

triangulaire<br />

rectiligne<br />

rugueux<br />

/<br />

oui<br />

LP05-B7 #370<br />

4b<br />

os long<br />

ongulé 3/4<br />

59<br />

20<br />

convexe<br />

plane<br />

centrale<br />

dispersés<br />

10<br />

triangulaire<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

oui<br />

LP05-B7 #355<br />

4b<br />

os long<br />

ongulé 3/4<br />

63<br />

29<br />

très convexe<br />

concave<br />

latérale gauche<br />

concentrés<br />

1<br />

ovoïde<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

piqueté<br />

non<br />

LP05-B7 #329<br />

4b<br />

os long<br />

rangifer<br />

50<br />

21<br />

très convexe<br />

plane<br />

centrale<br />

dispersés<br />

1<br />

non<br />

rectiligne<br />

rugueux<br />

/<br />

non<br />

LP05-A8 #813<br />

4b<br />

tibia<br />

cab<br />

47<br />

33<br />

plane<br />

plane<br />

couvrante<br />

dispersés<br />

105<br />

non<br />

mixte<br />

indeterminé<br />

hachuré ?<br />

oui<br />

LP05-A8 #749<br />

4b<br />

os long<br />

rangifer<br />

34<br />

12<br />

convexe<br />

plane<br />

apicale<br />

concentrés<br />

2<br />

ovoïde<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

non<br />

LP05-A8 #716<br />

4b<br />

humerus<br />

rangifer<br />

69<br />

25<br />

très convexe<br />

plane<br />

centrale<br />

dispersés<br />

1<br />

triangulaire<br />

rectiligne<br />

rugueux<br />

/<br />

oui<br />

LP05-A8 #664<br />

4b<br />

tibia<br />

bos bison<br />

84<br />

29<br />

convexe<br />

convexe<br />

centrale<br />

concentré et dispersé<br />

1<br />

triangulaire<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

oui<br />

LP05-A8 #527<br />

4b<br />

femur<br />

rangifer<br />

71<br />

22<br />

très convexe<br />

convexe<br />

centrale<br />

concentrés superposés<br />

1<br />

ovoïde<br />

mixte<br />

rugueux<br />

/<br />

oui<br />

LP05-A8 #372<br />

4b<br />

femur<br />

bos bison<br />

111<br />

32<br />

plane<br />

concave<br />

LP05-A8 #365<br />

4b<br />

os long<br />

rangifer<br />

25<br />

12<br />

convexe<br />

plane<br />

LP05-A8 #359<br />

4b<br />

os long<br />

rangifer<br />

36<br />

14<br />

concave<br />

plane<br />

latérale droite<br />

latéral gauche<br />

et latéral droit<br />

latérale gauche<br />

dispersés<br />

concentré et concentré<br />

superposé<br />

concentré et dispersé<br />

10<br />

non<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

non<br />

10<br />

ovoïde<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

piqueté<br />

non<br />

10<br />

ovoïde<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

non<br />

LP05-A8 #353<br />

4b<br />

femur<br />

rangifer<br />

106<br />

20<br />

très convexe<br />

plane<br />

centrale<br />

dispersés<br />

10<br />

ovoïde<br />

rectiligne<br />

rugueux<br />

/<br />

non<br />

Annexes<br />

LP05-A7 #312<br />

4b<br />

scapula<br />

cab<br />

95<br />

24<br />

LP05-A7 #303<br />

4b<br />

femur<br />

rangifer<br />

79<br />

23<br />

LP05-A7 #271<br />

4b<br />

os long<br />

rangifer<br />

24<br />

19<br />

N°inv<br />

faciès<br />

élément<br />

taxon<br />

longueur<br />

largeur<br />

morpho plan<br />

transversal<br />

très convexe<br />

légèrement<br />

convexe<br />

plane<br />

plane<br />

centrale<br />

concentrés<br />

12<br />

non<br />

rectiligne<br />

indeterminé<br />

/<br />

oui<br />

plane<br />

centrale<br />

concentrés superposés<br />

10<br />

ovoïde<br />

rectiligne<br />

rugueux<br />

piqueté<br />

oui<br />

morpho<br />

plan axial<br />

plane<br />

apicale<br />

concentrés superposés<br />

localisation<br />

distribution stigmate<br />

orientation<br />

stigmates<br />

1<br />

ovoïde et triangulaire<br />

mixte<br />

indeterminé<br />

/<br />

enfoncements<br />

entailles<br />

pans<br />

aspect<br />

plage<br />

écaillée<br />

non<br />

436


LP06-D6 #241<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

5<br />

6<br />

très peu utilisé<br />

LP06-C9 #714<br />

oui<br />

faible<br />

non<br />

10<br />

4<br />

LP06-C9 #628<br />

oui<br />

forte<br />

non<br />

7<br />

4<br />

4 entailles<br />

LP06-C8 #402<br />

oui<br />

forte<br />

oui<br />

10<br />

7<br />

LP06-C6 #59<br />

oui<br />

moyenne<br />

non<br />

10<br />

7<br />

LP06-C6 #15<br />

oui<br />

forte<br />

oui<br />

9<br />

4<br />

3 entailles<br />

LP06-A8 #931<br />

oui<br />

forte<br />

inderminé<br />

20<br />

4<br />

LP05-Z8 #469<br />

oui<br />

forte<br />

non<br />

7<br />

3<br />

raclage<br />

LP05-Z8 #204<br />

oui<br />

moyenne<br />

oui<br />

17<br />

8<br />

LP05-Z7 #90<br />

oui<br />

faible<br />

non<br />

10<br />

5<br />

8 entailles<br />

LP05-D8 #59<br />

oui<br />

faible<br />

oui<br />

10<br />

6<br />

raclage<br />

LP05-D8 #30<br />

non<br />

non<br />

12<br />

9<br />

raclage<br />

LP05-C9 #219<br />

oui<br />

oui<br />

32<br />

7<br />

raclage<br />

LP05-C9 #200<br />

oui<br />

moyenne<br />

non<br />

35<br />

9<br />

LP05-C9 #143<br />

oui<br />

moyenne<br />

non<br />

19<br />

12<br />

LP05-C9 #138<br />

oui<br />

forte<br />

non<br />

20<br />

8<br />

LP05-C9 #47<br />

oui<br />

forte<br />

non<br />

26<br />

8<br />

LP05-C9 #6<br />

oui<br />

moyenne<br />

non<br />

24<br />

6<br />

LP05-C9 #8_12<br />

oui<br />

forte<br />

non<br />

17<br />

12<br />

raclage<br />

LP05-C8 #22<br />

oui<br />

forte<br />

non<br />

15<br />

15<br />

raclage<br />

LP05-B7 #370<br />

oui<br />

moyenne<br />

oui<br />

20<br />

12<br />

LP05-B7 #355<br />

oui<br />

forte<br />

oui<br />

17<br />

13<br />

LP05-B7 #329<br />

oui<br />

forte<br />

oui<br />

14<br />

5<br />

LP05-A8 #813<br />

oui<br />

forte<br />

oui<br />

10<br />

18<br />

LP05-A8 #749<br />

oui<br />

faible<br />

oui<br />

6<br />

5<br />

LP05-A8 #716<br />

oui<br />

faible<br />

non<br />

10<br />

10<br />

LP05-A8 #664<br />

oui<br />

forte<br />

oui<br />

33<br />

9<br />

LP05-A8 #527<br />

oui<br />

forte<br />

oui<br />

20<br />

17<br />

raclage<br />

LP05-A8 #372<br />

oui<br />

moyenne<br />

non<br />

33<br />

11<br />

raclage<br />

LP05-A8 #365<br />

oui<br />

forte<br />

oui<br />

8<br />

14<br />

LP05-A8 #359<br />

oui<br />

faible<br />

oui<br />

18<br />

9<br />

LP05-A8 #353<br />

oui<br />

faible<br />

non<br />

37<br />

5<br />

Annexes<br />

LP05-A7 #312<br />

oui<br />

forte<br />

oui<br />

23<br />

14<br />

raclage<br />

LP05-A7 #303<br />

oui<br />

forte<br />

non<br />

20<br />

15<br />

LP05-A7 #271<br />

N°inv<br />

micro-écaillure<br />

de strie<br />

oui<br />

forte<br />

intensité<br />

présence<br />

cassure os sec<br />

non<br />

12<br />

11<br />

L plage<br />

l plage<br />

observation<br />

437


Annexes<br />

Annexe 16A : Analyse d’une surface recouverte de calcite avec le microscope Leica<br />

DCM3D<br />

438


Annexes<br />

Annexe 16B : Analyse d’une strie de découpe de la pièce LP01-E11 #H06 avec le<br />

microscope Leica DCM3D<br />

439


Bibliographie<br />

440


Bibliographie<br />

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