Perspectives au-delà de la sécheresse a Djibouti: - Disaster risk ...

Perspectives au-delà de la
sécheresse a Djibouti:
Opportunités pour réduire la vulnérabilité
des communautés pastorales
Croissant Rouge de Djibouti et Croix-Rouge Britannique
janvier 2011
1

Remerciements
Cette étude a été effectuée par la Croix-Rouge Britannique (CRB) en partenariat avec la
société du Croissant-Rouge de Djibouti (CRD) et avec le soutien des bureaux régionaux de
la Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et
du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) à Nairobi.
L‟étude a été dirigée par Gilles Stockton, spécialiste indépendant du pastoralisme. Les
personnes suivantes faisaient partie des équipes sur le terrain: Moussa Djama, Amin Wais,
Mohamed Gouro, Abdallah Moutouna, Stephen Mc Dowell, Piers Simpkin, Sandra Hu,
Mousa Ahmed.
Le rapport a été rédigé par Gilles Stockton. Stephen Mc Dowell, Piers Simpkin, Sandra Hu
et Mary Atkinson ont également contribué à ce rapport.
L‟étude a été financée par les Sociétés Nationales de la Croix Rouge Britannique et
Américaine.
2
De gauche à droite: Ali Gadito Aboubker, Mousa Djama, Abdallah Moutouna, Mohamed Gouro, Amin
Wais, Gilles Stockton.
Sandra Hu, Ahmed Gedi, Idris Yousouf, Piers Simpkin, Steve McDowell.
Ne figure pas sur la photo: Mousa Ahmed, Département du bétail de Tadjourah

Sommaire
1. Résumé exécutif
2. Objectif de l‟étude
3. Le pastoralisme dans la Corne de l‟Afrique
4. Le pastoralisme à Djibouti
3
4.1 Changement climatique
4.2 Détérioration de l‟environnement
4.3 Taille décroissante et composition changeante des troupeaux de bétail
4.4 Commercialisation du bétail
4.5 Changements dans les stratégies, opportunités & attitudes relatives aux
moyens d‟existence pastoralistes
5. Réponses en soutien du mode de vie des éleveurs à Djibouti
5.1 Soutien national aux éleveurs
5.2 Initiatives au niveau des communautés
5.3 Réponse et aide alimentaire pour les situations d‟urgence
6. Conclusions
7. Recommandations
Bibliographie
Annexe I - Termes de référence pour l‟étude sur les éleveurs à Djibouti
Annexe II - Personnes interrogées pour l‟étude
Annexe III - Membres de l‟équipe sur le terrain
Annexe IV – Initiative nationale pour le développement social

Acronymes
CRB Croix-Rouge Britannique
FAO Organisation des Nations-Unies pour l‟Alimentation et l‟Agriculture
PIB Produit Intérieur Brut
FEM Fonds de l‟environnement mondial
CdA Corne de l‟Afrique
CICR Comité International de la Croix-Rouge
FIDA Fonds International pour le Développement Agricole
FICR Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge
MAEP-RH Ministère de l‟Agriculture, de l‟Elevage, de la Pêche et des Ressources
Hydrauliques
CRD Société du Croissant-Rouge de Djibouti
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
HCR Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés
US$ Dollar des États-Unis d‟Amérique
PAM Programme alimentaire mondial
4

1. Résumé exécutif
L‟objectif de cette étude était d‟analyser rétrospectivement les différentes interventions
passées et celles qui sont planifiées pour aider les éleveurs en zones rurales. Ces
informations pourraient être utiles dans le cadre d‟interventions futures et pourraient
bénéficier aux organisations et aux autorités concernées s‟agissant de développement
économique afin de remédier à la situation de crise désormais chronique à laquelle sont
confrontés les éleveurs de Djibouti.
Bien que les précipitations moyennes aient été plus faibles au cours des 15 dernières
années à Djibouti, il s‟avère que d‟après les données disponibles de la Somalie voisine la
pluviométrie n‟a pas diminué depuis le début du siècle. Cependant, le niveau de pauvreté
des éleveurs et leur vulnérabilité face aux fluctuations des précipitations se sont aggravés
significativement. Cette tendance est renforcée par les récentes hausses du coût de la vie,
dues aux prix élevés des denrées alimentaires.
Les problèmes auxquels font face les familles d‟éleveurs à Djibouti ne sont pas uniques à ce
pays. Ce même fléau frappe aussi les autres communautés d‟éleveurs de la Corne de
l‟Afrique. Les origines de la crise sont complexes, essentiellement liées aux phénomènes
démographiques et écologiques. Trop de gens dépendent d‟une ressource naturelle de base
qui subit une détérioration environnementale sur le long terme.
Les systèmes pastoraux sont basés sur l‟exploitation de la végétation, source d‟alimentation
pour le bétail. On constate qu‟à Djibouti, la quantité de végétation appétante a
considérablement diminué dans les zones de pâturage. La disparition d„arbres et de la
végétation a pour effet de ralentir l‟écoulement de l‟eau après les précipitations ce qui ne
permet pas à l‟humidité de percoler dans le sol et ainsi de renouveler les aquifères
souterrains. Ceci signifie donc que la nappe phréatique est plus basse et que les zones de
pâturage sont réduites, augmentant ainsi la vulnérabilité des éleveurs.
Le pastoralisme à Djibouti, comme en général dans le reste de la Corne de l‟Afrique, n‟est
pas figé. Les éleveurs s‟adaptent et trouvent des activités complémentaires de subsistance
issues de l‟élevage de bétail et ce, depuis des décennies. Les stratégies actuelles
d‟adaptation incluent un phénomène de migration accrue des membres de la famille vers les
centres urbains a la recherche d‟un emploi. L‟éducation est un tremplin pour accéder aux
opportunités d‟emploi et ainsi permettre aux familles rurales de recevoir un complément
financier, ceci demeure leur priorité.
Les réponses nationales apportées face aux besoins grandissants des zones rurales dus au
manque de pluie ont consiste a fournir de l‟aide alimentaire a la moitie de la population
rurale de manière régulière. L‟aide alimentaire n‟apparait pourtant pas être la solution pour
réduire les causes sous-jacentes de vulnérabilité de la partie rurale de Djibouti. L‟aide
d‟urgence doit être accompagnée d‟une aide au développement économique mais ce
soutien aux activités de subsistance sur le long terme est trop insuffisant.
Des politiques macro-économiques, une bonne gouvernance, des améliorations de la
communication et des infrastructures de transport sont indispensables. Les politiques du
Gouvernement pour lutter contre la pauvreté rurale sont bien ciblées, mais l‟intensification
stratégique et systématique d‟initiatives économiques en faveur du développement rural est
nécessaire dans toutes les zones de Djibouti.
Un soutien continu pour une éducation de qualité pour tous les enfants est essentiel, ainsi
que l‟accès aux services de santé. Les interventions au niveau national visant la
préservation et le ralentissement de l‟écoulement de l‟eau de pluie vers la mer sont
indispensables pour préserver cette ressource naturelle de base et cruciales pour la
conservation des moyens de subsistance des éleveurs. La construction d‟un grand nombre
de petites structures de rétention et de stockage de l‟eau, simples et bon marché, doit être la
priorité, plutôt que de construire de grands barrages et des réservoirs onéreux. Les
5

programmes de recherche et de formation pour adultes ciblés sur les méthodes d‟irrigation
doivent être intensifiés. Les services financiers, incluant la micro-finance pour les femmes
doivent être étendus aux zones rurales. Toutes les activités doivent être économiquement et
environnementallement viables pour être efficaces.
Une approche de la gestion des cycles de sécheresse, incluant des plans de secours
(contingences) et des indicateurs permettant de réduire les risques, doit être développée sur
le plan national. L‟aide alimentaire doit uniquement être fournie pendant de courtes périodes
en cas de graves crises au cours desquelles la santé et la vie des populations sont
menacées et lorsqu‟aucune autre solution de protection sociale n‟est possible. La priorité
doit être d‟aider les éleveurs à anticiper pour préserver leur capital et leur richesse, en
améliorant les systèmes pastoraux d‟alerte précoce et en les encourageant a réagir plus tôt
face a la crise comme le déstockage du bétail de manière stratégique ou la constitution de
stock de nourritures. D‟autres activités pour soutenir les éleveurs sont fournies dans la
section des recommandations du rapport.
6

2. Objectif de l’étude
Bien qu‟il y ait une expérience et un savoir considérables sur les bonnes pratiques en vue de
soutenir le mode de vie pastorale dans la région de la Corne de l‟Afrique (CdA), l‟analyse et
l‟aide aux éleveurs à Djibouti restent limités à ce jour. En conséquence, l‟objectif de cette
étude était de faire le bilan de l‟efficacité des réponses 1 pour aider les éleveurs ruraux à
Djibouti et d‟utiliser les connaissances acquises (combinées aux connaissances actuelles
issues de la région), pour présenter des recommandations en se concentrant sur l‟avenir.
Les objectifs de l‟étude plus détaillés sont fournis en Annexe I.
L‟étude a été menée par un spécialiste indépendant sur le pastoralisme en novembre et
décembre 2010. Des entrevues ont d‟abord eu lieu avec des interlocuteurs clés de diverses
agences gouvernementales, des Nations Unies et autres agences à Djibouti Ville (voir
Annexe II). L‟expert-conseil, avec deux experts régionaux en pastoralisme, production de
bétail et sécurité alimentaire, a ensuite dirigé trois équipes sur le terrain, composées de
représentants du Croissant-Rouge de Djibouti (CRD), du Ministère de l‟Agriculture, de
l‟Elevage, Pêche et Ressources Hydrauliques et de la Croix-Rouge Britannique (CRB) (voir
Annexe III). Ils ont visité et interrogé des interlocuteurs clés et les communautés d‟éleveurs
dans les districts d‟Ali Sabieh, Arta, Dikhil, Tadjourah et Obock, ainsi que d‟anciens éleveurs
à Djibouti Ville.
3. Le pastoralisme dans la corne de l’Afrique
Le mode de vie des éleveurs dans la CdA est traditionnellement bien adapté aux
environnements arides et semi-arides où ils vivent, où les précipitations et donc la
végétation, sont limitées et imprévisibles d‟où leur mode de vie largement résistant face à la
sécheresse. Pourtant, les modes de subsistance des éleveurs sont actuellement en crise
chronique avec la réduction de la taille des troupeaux de bétail pour un grand nombre
d‟éleveurs moins aisés et l‟abandon totale de l‟activité pour de nombreuses familles et leur
migration vers les villes à la recherche d‟un emploi.
1 “Réponses” signifie les politiques et les interventions qui visent à soutenir les éleveurs, y compris le développement de la résilience en situation
d‟urgence et au plus long terme
7
Encadré 1: Définition du pastoralisme:
“Les pastoralistes ou éleveurs sont des personnes qui sourcent principalement leurs
revenus de la gestion du bétail (moutons, chèvres, chameaux et bovins) itinérant, 50% ou
plus des revenus bruts de la famille provenant du bétail ou des activités liées au bétail.
Les agro-pastoralistes (ceux qui sont engagés dans le pastoralisme et dans l‟agriculture)
dérivent plus de 50% de leurs revenus bruts de l‟agriculture et 10-50% du bétail (Ellis et
Swift, 1988). Kebebew et al (2001) décrit de plus qu‟il y a trois types de pastoralistes:
Sédentaires (plus ou moins installés de façon permanente avec leurs animaux dans une
zone définie), semi-nomades ou transhumants (qui se déplacent avec leurs animaux en
empruntant des itinéraires plus ou moins réguliers, s‟installant dans une zone avec
logement permanent durant une partie de l‟année) et nomades (qui se déplacent avec
leurs animaux et logements transportables en empruntant des itinéraires irréguliers,
presque continuellement à la recherche de pâturages et d‟eau pour leurs animaux). ”
(Extrait de Fassil et al, 2001)
(Extrait de Fassil et al, 2001)

En utilisant la définition dans l‟encadre 1, il est par conséquent incertain que la majorité des
éleveurs de bétail dans les régions arides de la Corne de l‟Afrique puissent encore ou non
être décrits en tant que “pastoralistes”. Il existe indubitablement un certain nombre de
familles qui ne peuvent plus tirer la majeure partie de leur revenu net du bétail; d‟ailleurs la
majorité du revenu familial provient d‟autres sources – particulièrement l‟emploi journalier, la
vente de bois et de charbon, l‟aide financière, l‟aide humanitaire permanente (aide
alimentaire), le zakat et les autres systèmes de solidarité communautaire.
Tableau 1: Pluie moyenne mensuelle par décennies dans le Borama, Somalie, 1924 a 2007
8
(Source Catley and Iyasu, 2010)
La vulnérabilité actuelle des moyens de subsistance pastorales et de sécurité alimentaire
dans la région est souvent perçue comme étant directement liée à l‟impact de périodes de
sécheresse de plus en plus fréquentes. Cependant des recherches récentes par Tufts
University dans la zone de Shinile de la région somalienne d‟Éthiopie, limitrophe à Djibouti,
ont observé que malgré les fluctuations considérables a travers le temps, il n‟y avait pas de
changements significatifs dans le total annuel de précipitations depuis les 83 dernières
années. Ils ont aussi remarque que :
« Au lieu que la pluviosité en baisse ne soit la cause principale de l’insécurité
alimentaire dans les zones pastorales, il semble que les périodes que l’on avait peutêtre
précédemment considéré comme “saison sèche normale”, ont désormais un
impact négatif beaucoup plus important sur les sources de revenus des éleveurs.
Cette tendance s’explique par une combinaison de facteurs apparentés et, dans
certains cas, renforçateurs, incluant la croissance de la population humaine, les
conflits, la détérioration des terres de pâturage, une diminution de l’élevage du bétail

9
par les familles plus pauvres, ainsi qu’une compétition accrue pour les terres ou le
déplacement hors des zones de pâturage traditionnelles en saison sèche. Ce mix de
facteurs diffère selon la zone, mais exacerbe néanmoins la dureté et l’impact qu’ont
les saisons sèches sur le mode de vie. Il en découle qu’alors que les précipitations
dans ces zones ne changent pas forcément de manière spectaculaire (ou même
augmentent dans certaines zones), les familles d’éleveurs plus pauvres trouvent plus
difficile de maintenir leurs sources de revenus pendant les saisons sèches. Et
lorsqu’une sécheresse se produit, son impact sera plus fort sur un plus grand
nombre de familles plus pauvres, avec toutes les conséquences. »
À cet égard, la sécheresse est souvent citée à tort pour expliquer les crises rurales dans la
région. Le terme sécheresse peut être défini comme une longue période avec une pluviosité
anormalement faible, en particulier une période qui a un effet néfaste sur la croissance ou
les conditions de vie 2 . En général, les experts font la distinction entre quatre types de
sécheresse: météorologique, agricole, hydrologique ou de quatrième type – socioéconomique
étant une fonction des trois premiers 3 . En termes de sécurité alimentaire et de
besoin humanitaire, la baisse ou l‟absence de pluies successives contrairement a une
saison de pluie n‟est pas négligeable 4 .
Compte-tenu de ces définitions techniques, des fluctuations statistiquement normales dans
la pluviosité peuvent souvent être incorrectement qualifiées de sécheresse par les
communautés dépendantes d‟une agriculture irriguée par les pluies ou de l‟élevage de
bétails. Dans ces modes de vie dépendant des pluies, de telles fluctuations de pluviosité
peuvent être interprétés comme cause sous-jacente des crises de sécurité alimentaire et de
sources de revenus, mais n‟en sont pas la cause principale. Les faiblesses préexistantes de
ces systèmes sont des facteurs déterminants sur le degré d‟impact 5 et sont plus
apparentées aux politiques menées et à la gouvernance (en d‟autres termes, conflits,
commercialisation du bétail, droits des sols, services et infrastructures inadéquats et
dépendance de l‟aide alimentaire) 6 . Vu l‟ampleur de ces faiblesses, une fluctuation dans la
pluviosité, plutôt qu‟une sécheresse météorologique, peut provoquer et même accélérer une
crise grave.. Ainsi, comprendre ce qui constitue ou non une sécheresse est important, car
ces différences de compréhension influencent fortement la politique et les réponses
apportées. Compte-tenu des prédictions annonçant une plus grande variabilité dans la
pluviosité à l‟avenir 7 , la distinction entre sécheresse et crise rurale sera de plus en plus
pertinente.
Les ressources disponibles aux éleveurs déterminent l‟étendue de leurs moyens de
subsistance. Alors que toutes les terres arides ne manquent pas forcément de ressources
économiques (telles que les minéraux, la faune sauvage, le potentiel touristique), les lois
nationales et les coutumes traditionnelles peuvent restreindre le transfert des bénéfices tires
de ces ressources aux populations locales 8 . De nombreux décideurs politiques de la région
considèrent le pastoralisme comme un moyen d‟existence traditionnel ou primitif qui peindre
à changer ou qui ne souhaite pas évoluer. ils l‟associent au non-respect des lois, aux conflits
et à l‟opposition politique. Ceci a résulté en un sous-investissement chronique dans les
2 “sécheresse - définition,” du dictionnaire de langue anglaise The American Heritage®, quatrième édition. (Houghton Mifflin Company, 2009),
http://www.thefreedictionary.com/drought.
3 Centre de développement des terres sèches du Programme des Nations Unies pour le Développement, 2005.
4 Catley and Iyasu, 2010, pg 55 - 57
5 Westgate, 2005
6 Pavanello , HPG.. Nov 2009
7 Vincent et al, 2008
8 Par exemple, très peu des "pastoralistes" d‟aujourd‟hui bénéficient des gisements de minéraux ou pétrole lucratifs découverts dans leurs zones
de patûrage traditionnelles, dans la région, alors que certaines normes culturelles traditionnelles signifient que de nombreux pastoralistes ont
moins bénéficié des récentes tendances mondiales comme l‟urbanisation, les communications et les opportunités d‟emploi ou de diversification.

zones rurales. Contrairement à cette opinion, les systèmes pastoraux ont fait preuve d‟un
certain degré d‟adaptation et ont rapidement évolué au cours des dernières décennies 9 ; en
plus de la préservation de la faune sauvage, ils sont aussi largement reconnus comme étant
l‟utilisation la plus logique et la mieux adaptée des terres sujettes à des modèles de
pluviosité faibles et peu fiables. Cependant, l‟adaptation de leur mode de vie par les
éleveurs n‟a pas été suffisante pour qu‟ils continuent à faire face aux enjeux, menant à la
réflexion actuelle par les chercheurs et praticiens, que le pastoralisme en tant que mode de
vie est viable, mais extrêmement vulnérable en termes de sécurité alimentaire et
économique.
De plus en plus d‟éleveurs ruraux s‟installent désormais dans, ou a proximité des villes afin
d‟avoir accès aux services médicaux, a l‟éducation et à l‟aide humanitaire; pourtant, afin de
pouvoir maintenir leurs bétails, ils doivent être mobiles pour utiliser des ressources
naturelles dont la disponibilité varie. Ceci crée une situation complexe qui requiert un mode
de vie sédentaire pour accéder à une partie de leurs stratégies de subsistance, avec une
composante nomade pour la survie des troupeaux. De plus, les éleveurs doivent souvent
être transfrontaliers ce qui constitue un autre enjeu pour l‟aide apportée par les
gouvernements et les bailleurs de fonds.
Par conséquent, pour les éleveurs, les enjeux majeurs sont actuellement plus
démographiques, économiques et environnementaux que climatiques. La réflexion actuelle
sur les réponses pastorales dans la région commence à reconnaître ces réalités et adopter
une approche par rapport aux modes de subsistance est essentiel 10 . Comme susmentionné,
la plupart des efforts préalables par les gouvernements et les agences internationales dans
la CdA ont été des efforts "d‟urgence ou de sauvetage" qui, s‟ils ne sont pas accompagnes
par des investissements dans le développement et les modes de subsistance, ne font
qu‟aggraver le problème 11 . Alors que cette opinion est largement reconnue, elle n‟est pas
encore entièrement adoptée par les bailleurs de fonds et les gouvernements, les dépenses
pour les interventions d‟urgence et pour sauver les vies continuant à être disproportionnées,
par rapport aux aides apportées pour soutenir les moyens de subsistance 12 .
Ainsi, de nouveaux outils, tels que les stratégies de suivi et de gestion du risque de
catastrophe, sont en train d‟être développés et adoptés. Ces démarches établissent le lien
entre urgence et développement. Elles commencent par subvenir aux priorités de base des
communautés : prévention et préparation aux catastrophes ; elles lient ces plans aux
systèmes d‟alerte précoce nationaux et communautaires, lesquels, à leur tour, permettent
aux communautés de se protéger contre, et d‟atténuer les effets des catastrophes. Toutes
ces mesures font partie de la préparation aux catastrophes ; les investissements de
"développement" vise la réduction de la vulnérabilité et atténuent le risque et, il faut
l‟espérer, réduisent l‟impact des catastrophes et en même temps, réduisent le besoin d‟une
réponse de type "aide d‟urgence".
9 Par exemple: la nourriture de base des éleveurs n‟est plus le lait, la viande et les cérérales produites localement, mais le riz, le blé, les pâtes, le
sucre et l‟huile de cuisson, tous produis importés, ce qui a mené à une société axée sur le marché, résultant en une modification de la
composition des troupeaux et en une commercialisation croissante.
10 ODI, 2006
11 CICR, 2005
12 Longley et Wekesa, 2008
10

4. Le pastoralisme à Djibouti
Djibouti est un petit pays limitrophe de la Somalie, de l‟Éthiopie, de l‟Érythrée et du Yémen
(en face du détroit de Bab El Mandeb), avec une superficie de 23,200 Km carrés. Quatrevingt-neuf
pour cent (89%) de Djibouti consiste en des terres désertiques et des montagnes
arides ; des terres restantes, seules 10% sont classées en tant que zones de pâturage, 1%
en tant que terres boisées et un minuscule 0,04% est considéré comme terres arables.
Un recensement réalisé en 2009, a compté 818,159 personnes habitant à Djibouti 13 . Parmi
ces habitants, environ 240,000 (29%) vivent dans les zones rurales. Selon l‟appel de fonds
d‟urgence contre la sécheresse à Djibouti de 2010, la moitié de ce nombre (120,000) a été
gravement affectée par les conditions de sécheresse causées par des précipitations
insuffisantes en 2009 et début 2010.
Le pastoralisme est le mode de subsistance traditionnel dans les zones rurales de Djibouti.
Aujourd‟hui, la majorité des Djiboutiens vivent dans les zones urbaines, environ 20% à 25%
de la population dépend de l‟élevage comme moyen de subsistance. Le secteur de l‟élevage
de Djibouti est par conséquent petit, générant 3% a 5% du PIB, 14 ; l‟économie dépend
maintenant des activités maritimes et commerciales portuaires, de l‟aéroport, des opérations
du chemin de fer Djibouti-Éthiopie et des opportunités d‟emploi offertes par les bases
militaires françaises et américaines situées sur le territoire djiboutien. Étant donné que la
production agricole/de bétail de Djibouti est modeste par rapport à sa population, elle fournit
seulement 5% à 9% de la totalité des aliments disponibles et le pays doit donc importer
presque toute sa nourriture, rendant Djibouti particulièrement vulnérable à l‟augmentation
récente mondiale des prix des denrées alimentaires.
Selon la Banque Centrale pour le Développement et le Fonds monétaire international, le
produit intérieur brut (PIB) par habitant a Djibouti en 2010 était 1,139 dollars (US$). Ceci
équivaut à un peu plus de 3 dollars (US$) par personne par jour. Cependant, ce revenu n‟est
pas distribué équitablement, 41,2% de la population vivant avec moins de 2 dollars (US$)
par jour et presque la moitié de ce pourcentage avec moins d‟un dollar (US$) par jour
(18,8% de la population totale). Ce groupe avec “le revenu le plus bas” comprend plus de
150,000 personnes qui sont principalement des éleveurs ou des anciens éleveurs dont un
grand nombre vit désormais dans la périphérie de Djibouti Ville.
L‟espérance de vie est de 55.1 ans 15 . Selon les estimations de 2006 de l‟OAA, 31% de la
population était mal nourrie et selon l‟UNICEF, 20% des enfants de moins de cinq ans ont
souffert de malnutrition grave en 2010. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés (HCR) a signalé 14,490 réfugiés à Djibouti, avec un nombre supplémentaire
inconnu de réfugiés pour des raisons économiques illégales de Somalie et Éthiopie, qui sont
principalement des éleveurs ou des agro-pastoralistes fuyant des situations insoutenables
dans leur pays d‟origine. Le chômage à Djibouti Ville est estimé être environ 60%.
Les facteurs clés ayant un impact sur la vulnérabilité des modes de subsistance des
éleveurs à Djibouti sont discutés dans les sections ci-dessous.
4.1 Changement climatique
Les observations durant l‟étude sont cohérentes avec les résultats des autres parties de la
région, a savoir que les changements environnementaux introduits par l‟homme aggravent la
vulnérabilité pendant les périodes de faible pluviosité, sans preuve suffisante pour
13 Recensement national, 2009
14 Brass J, et al, 2007
15 PNUD HDR 2009, chiffres de 2007
11

comprendre si les quantités moyennes des précipitations ont changé sur une longue
période ou pas. Le tableau 1 (du chapitre précédent) suggère que la quantité totale n‟a pas
change a la frontière entre Djibouti et la Somalie depuis les années 1920.
En 2010, le gouvernement de Djibouti a émis un appel d‟urgence pour une aide alimentaire
à cause des difficultés accrues liées à la sécheresse, auxquelles faisait face la population
pastorale. Le tableau 2 montre cependant que la quantité des précipitations à Djibouti durant
2009 est très similaire à la moyenne sur 15 ans ce qui signifie que les familles d‟éleveurs
sont désormais incapables de faire face aux périodes saisonnières normales de faible
pluviosité et il en va de même que pour les autres populations d‟éleveurs de cette région.
Tableau 2: Précipitations à Djibouti en 2009, comparées à la moyenne sur 15 ans, FEWS
La conséquence est que les événements de faible pluviosité “normaux” entraînent une perte
de bétail et consécutivement la faim à un niveau beaucoup plus important que par le passé
lorsque la population d‟éleveurs était plus petite et chaque famille avait plus d‟animaux
comme source de revenu.
4.2 Détérioration de l’environnement
Du point de vue de l‟élevage, la géographie de Djibouti apparait comme particulièrement
hostile. Les faibles précipitations annuelles irrégulières, variant de 80 à 300 mm selon
l‟endroit, sont souvent accompagnées de ruissellement excessif et d‟inondations. De plus, la
température pendant les mois d‟été dépasse souvent 40 degrés centigrade; il existe de
grandes plaines couvertes de sable, des zones désolées avec coulées de lave et des
montagnes inaccessibles extrêmement accidentées, se combinent pour créer un
environnement hostile pour garder l‟élevage. Pourtant, il existe des enclaves de productivité
et de beauté étonnantes. Même si les niveaux des précipitations restent normalement très
bas, l‟eau se concentre, par le biais du ruissellement, dans des petites zones avec parfois
un effet spectaculaire. Les éleveurs qui habitent ces canyons, vallées, montagnes et oasis
ont réussi à établir une culture riche qui dure depuis des millénaires (voir section 5.2).
12

Malheureusement, la capacité des terres a Djibouti pour subvenir aux besoins des habitants
qui essaient de vivre des ressources naturelles a atteint ses limites. Les vallées et
montagnes qui étaient autrefois recouvertes d‟arbres sont maintenant essentiellement
dénudées. Les ressources des pâturages à Djibouti se sont dégradées au point où l‟eau, qui
précédemment était retenue et soutenait la croissance des pâturages et des arbres,
s‟échappe désormais dans la mer.
4.3 Taille décroissante et composition changeante des troupeaux
Dans le temps, l‟augmentation de la population et l‟incapacité des terres à subvenir aux
besoins de plus en plus élevés du bétail ont mené a l‟abandon de l‟activité de l‟élevage pour
de nombreuses familles et a leur migration vers les zones urbaines, alors que les familles
qui restent ont dû adapter leur mode de vie. En conséquence, peu de gens dans les zones
rurales de Djibouti peuvent encore être décrits comme des éleveurs, selon la définition de
l‟encadre 1, bien qu‟un grand nombre d‟entre eux se définissent toujours comme tels.
Le succès de l‟élevage requiert une diversification du type de bétail assurant qu‟un nombre
suffisant d‟animaux survivent aux faibles pluies 16 . Cela implique un nombre suffisant de
bétails pour assurer la survie humaine.
Le tableau 3 montre que le nombre de moutons et de bovins a diminue alors que le nombre
de chèvres reste relativement stable et que celui de chameaux a augmente depuis 10 ans. Il
est intéressant de constater que la proportion par type de bétail est identique a celle des
années 60 et 70 bien que le nombre de chameaux est supérieur de 9% compare au 3% de
1964.
Tableau 3: Nombre estimé pour le bétail de 1947 à 2009, Djibouti
1947 1964 1978 1987 1998* 2009**
Bovins 3,000 14,000 40,000 51,000 67,000 41,981
Moutons 50,000 85,000 350,000 410,000 509,000 103,002
Chèvres 100,000 500,000 500,000 500,000 569,000 544,967
Chameaux 2,000 19,000 50,000 56,000 68,000 70,550
Notes : Seules les données à partir de 1978 sont basées sur un recensement du bétail. * Les données pour 1998
sont adaptées de: Kiambi, D: Évaluation de l’agro-diversité à Djibouti. Institut international de ressources de
génétique végétale, Nairobi 1999. ** Les données pour 2009 viennent d’une évaluation rapide des nombres de
têtes de bétail, effectuée par le Ministère de l’agriculture, du bétail, de la pêche et des ressources hydrauliques,
en 2009.
À la différence de la tendance dans le reste de la région, l‟équipe menant l‟étude a noté la
tendance des éleveurs djiboutiens à répartir le bétail entre eux, plutôt que de concentrer le
bétail pour les éleveurs les plus riches. En résultat, peu de familles à Djibouti ont des
troupeaux suffisamment grands pour être viables et les nourrir de manière adéquate.
En convertissant le nombre des têtes de bétail à Djibouti en 2009 en Unités de bétail tropical
(UBT) 17 , nous voyons qu‟il y a seulement 0,86 UBT disponible par personne dans les zones
16 UNDP HDR, 2007
17 Les unités de bétail tropical (UBT) fournissent une méthode pratique pour quantifier une vaste gamme de différents types et tailles de bétail de
manière standardisée. C‟est une unité commune pour décrire les nombres de bétail de diverses espèces sous forme d‟un chiffre unique qui
exprime la quantité totale de bétail présent en utilisant le concept d‟un "rapport d‟échange", selon lequel les différentes espèces de taille
moyenne différente peuvent être comparées et décrites par rapport à une unité commune. Dans cette analyse une UBT est basée sur un poids
corporel de 250 kg.
13

urales (240,000). Étant donné que 4 UBT par personne sont considérées être le strict
minimum nécessaire pour garantir un élevage, il est clair que la population des zones
rurales de Djibouti excède de loin le nombre de bétail requis.
4.4 Commercialisation du bétail
Bien que le secteur de l‟élevage à Djibouti ne fournisse que 3%-5% du PIB, il ne faut pas le
rejeter ce secteur et considérer que son développement ne mérite pas d‟être soutenu. La
production du bétail de pâturage représente non seulement un lien vital pour la sécurité
alimentaire et les modes de subsistance d‟une partie importante de la population
djiboutienne la plus pauvre, elle est culturellement au cœur de l‟identité de la majeure partie
de la population.
Au plan national, Djibouti est devenu un pays majeur de transit/exportation de bétail, avec
ses installations d‟exportation de bétail, transitant par Djibouti Ville, qui opèrent et
desservent la région depuis novembre 2006. Plus de 1,4 millions de moutons et de chèvres
ont été exportés en 2008. Cependant, presque tout le bétail exporté provient des pays
voisins plutôt que Djibouti, tout comme le fourrage pour le nourrir. Ceci s‟explique par le fait
que le marché des exportations requiert un animal plus gros par rapport à celui qui est
normalement élevé à Djibouti. De plus, peu d‟animaux élevés a Djibouti sont mis sur le
marché de Djibouti Ville. Les animaux pour ce marché sont plutôt importés principalement
de Somalie ou d‟Éthiopie, alors que le bétail djiboutien est commercialisé et/ou consommé
plus localement.
Un manque d‟intégration des éleveurs djiboutiens sur le marché du bétail national et
international signifie qu‟ils obtiennent des prix bas pour leur bétail, il faudrait par conséquent
explorer d‟autres moyen d‟augmenter le prix de revient pour les éleveurs.
Comme il n‟est pas possible d‟accroître le nombre des têtes de bétail de manière viable, une
meilleure attention à la nutrition des animaux, avec du fourrage ayant poussé dans des
jardins irrigués, pourrait potentiellement améliorer la croissance des animaux/la production
laitière et les revenus gagnés par la vente du bétail. Même un accroissement modeste de la
productivité pourrait avoir un effet spectaculaire sur les moyens de subsistance.
Nationalement, il y a une forte demande pour la viande et le lait. Selon l‟Organisation des
Nations Unies pour l‟alimentation et l‟agriculture (FAO), depuis 2005, la consommation
annuelle de viande par habitant à Djibouti est de 20,9 kg et pour le lait, la consommation par
habitant était indiquée à 53,1 litres. Ceci signifie que le cheptel national de Djibouti pourrait
fournir seulement environ 15% de la consommation en viande annuelle et 66% de la
consommation laitière de la nation.
Bien qu‟il y ait des périodes pendant lesquelles le lait est en excédent dans les zones
rurales, il ne semble pas y avoir un système bien organisé pour sa collecte et sa vente dans
les zones urbaines principales. La vente du lait pour la consommation urbaine villes
s‟effectue principalement à proximité d‟une route principale qui permet son transport
opportun vers le consommateur urbain. Les systèmes de collecte, pasteurisation et
réfrigération du lait et des produits laitiers ne sont pas immédiatement évidents. La majeure
partie de la population urbaine est donc des produits laitiers importés, principalement le lait
en poudre.
4.5 Changements dans les stratégies, opportunités et attitudes relatives aux sources
de revenus des éleveurs
Pour son succès, la garde du bétail sur les pâturages requiert la mobilité du troupeau sur un
territoire suffisamment grand afin d‟accroître la probabilité que, quelque part au sein du
territoire disponible, les pâturages et l‟eau seront suffisants pour la survie d‟un troupeau,
14

pour vendre des animaux et fournir du lait à la famille. Bien que les éleveurs migrent encore
avec leur bétail, entrant et sortant des pays voisins, Éthiopie, Érythrée et Somalie, on
remarque désormais qu‟environ la moitié des éleveurs de Djibouti sont semi-sédentaires
autour des points d‟eau et des villages. Ces éleveurs semi-sédentaires continuent à se
déplacer sur une distance de 20 à 100 km, mais gardent leurs familles a un endroit fixe si
bien que celles-ci peuvent de plus en plus accéder a d‟autres types d‟emploi productif
complémentaire, exploiter des petits jardins, reçevoir des rations alimentaires et des aides
financières de la part de membres de la famille et envoyer les enfants à l‟école. Cette
tendance vers un pastoralisme semi-sédentaire semble être plus prononcée parmi les
éleveurs Afar que parmi les Issa.
Il est clair qu‟aujourd‟hui a Djibouti peu de familles peuvent vivre uniquement des revenus de
l‟élevage. Leur succès et leur survie dépendent du fait que chaque famille diversifie ses
sources de revenu avec ses membres afin de pouvoir survivre à des conditions défavorables
et, en définitive, espérer croître et prospérer. Les familles d‟éleveurs qui font la transition et
abandonnent l‟élevage en tant qu‟activité financière et nutritionnelle principale, ont besoin
d‟acquérir les compétences alternatives pour réussir. Une éducation de qualité pour les
enfants et des programmes de formation appropriés pour les adultes, représentent la clé
pour favoriser cette transition.
Le monde moderne atteint de plus en plus les communautés pastorales et l‟éducation est un
facteur de transformation dans ces communautés. Le niveau d‟instruction dans les zones
rurales de Djibouti est historiquement très bas, mais désormais, après une expansion rapide
des établissements scolaires, l‟alphabétisation a augmenté, atteignant environ 66% 18 de la
population totale. Dans la plupart des rencontres, les enfants de parents analphabètes,
s‟attendent à trouver un emploi à Djibouti Ville, après avoir terminé leurs études.
Des tendances similaires vers cette modernisation des communautés d‟éleveurs dans la
région, a également été observée à Djibouti par l‟équipe. Le progrès dans la réussite
scolaire, dans la technologie des communications, les modes de transport et leur vitesse ont
réduit l‟isolement des communautés pastorales dans tous les sites visités. Alors que cette
exposition au monde extérieur n‟a pas modifié les systèmes traditionnels de production de
bétail, elle a modifié les attentes. En conséquence, l‟augmentation de l‟exode rural est un
produit de ces attentes qui évoluent, ainsi que de la vie difficile au sein des communautés
rurales.
Les téléphones cellulaires ont un grand impact à Djibouti et dans certaines zones couvertes
par le réseau mobile, les combinés portables sont omniprésents. Parce que les cultures
pastoralistes sont principalement des cultures orales et que les familles d‟éleveurs sont plus
dispersées, les téléphones portables sont primordiaux pour le maintien des contacts
familiaux et la sécurité des modes de subsistance. L‟extension des réseaux mobiles à toutes
les zones rurales de Djibouti aidera par conséquent à améliorer la viabilité économique de
ces zones.
De manière similaire, des progrès ont été faits pour améliorer les routes qui relient tous les
centres régionaux et les liaisons avec l‟Éthiopie ; des routes de brousse décentes,
quoiqu‟accidentées, atteignent maintenant presque tous les endroits isolés. De nombreuses
personnes interrogées ont indiqué qu‟elles se rendaient régulièrement dans les villes
régionales et occasionnellement à Djibouti Ville.
L‟effet des contacts avec le monde moderne est reflété par l‟évolution des attentes et
aspirations. La consommation de khat, alors qu‟elle était peu courante il y a vingt ans, l‟est
désormais, même dans les villages les plus isolés. Alors que l‟étude n‟a pas pu documenter
l‟étendue ou l‟impact de la consommation de khat, presque toutes les personnes interrogées
ont commenté qu‟elles mâchaient du khat au moins plusieurs fois par semaine ou ont
18 UNICEF. Statistiques de Djibouti. 2008. http://www.unicef.org/infobycountry/djibouti_statistics.html
15

exprimé l‟opinion que c‟était un problème social insidieux. Le coût de deux séances par
semaine représente 50% du revenu hebdomadaire des familles plus pauvres 19 .
Le type et la qualité des vêtements et produits alimentaires achetés indiquent également
une évolution des attentes. Cependant, cette transition vers une consommation accrue des
éleveurs n‟est pas accompagnée de nouvelles opportunités permettant de générer
suffisamment de revenus pour répondre a tous leurs besoins.
5. Réponses en soutien des sources de revenus des éleveurs à
Djibouti
5.1 Soutien national aux zones rurales
Au cours des 10 à 15 dernières années, des investissements limités ont été effectues dans
le secteur agro-pastorale à Djibouti. La guerre civile qui avait commencé au début des
années 1990, a causé un arrêt temporaire des efforts en cours avant, et après
l‟indépendance.
Cependant, en 2007, le gouvernement djiboutien a produit une initiative nationale pour le
développement social, présidée par le Premier ministre. Cette initiative vise a améliorer
l‟accessibilité aux services sociaux de base dans les secteurs de l‟éducation, santé, énergie
et logement; créer des opportunités d‟emploi ; et assurer que les besoins vitaux des
personnes les vulnérables sont couverts.
En ligne avec ces grands objectifs nationaux, le Ministère de l‟Agriculture, de l‟Elevage, de la
Pêche et des Ressources Hydrauliques a adopté un plan de trois ans (2006-08) pour réduire
la pauvreté, le manque d‟eau et la dépendance a l‟assistance alimentaire a travers la
promotion de la sécurité alimentaire et la protection des ressources naturelles. Des détails
complémentaires sur ces objectifs et stratégies se trouvent en Annexe IV.
Au cours de ces dernières années, les principaux investissements dans les zones rurales se
sont concentrés sur les sources hydrauliques 20 , la santé et l‟éducation. Cette concentration
sur le développement hydrologique continue avec l‟aide de l‟armée américaine, fournissant
de l‟eau à de nombreuses cliniques et écoles rurales. Le gouvernement japonais finance
également des projets de développement hydraulique.
Des améliorations de la gestion de l‟eau ont été fournies dans les zones et communautés
visitées par l‟équipe. De nombreux points d‟eau observés, en particulier ceux comportant
des mécanismes de distribution améliorés, paraissent être les réponses adaptées face aux
situations d‟urgence de sécheresse passées 21 . Très peu de ces points d‟eau sont
actuellement utilisés car dans de nombreux cas, les technologies ne correspondaient pas
aux capacités des communautés bénéficiaires avec une impossibilité de se procurer du
carburant, d‟utiliser des systèmes solaires ou des pompes manuelles et des tuyaux
fonctionnels. Beaucoup d‟éleveurs interroges étaient sceptiques sur le choix du lieu des
points d‟eau. Le manque de participation des communautés et d‟appropriation est un
phénomène récurrent à travers l‟Afrique de l‟Est.
Le Ministère de l‟Agriculture (MAEP-RH) a des experts vétérinaires et de production animale
postés dans toutes les régions administratives, mais ceux-ci disposent de ressources
19 Estimations basées sur les Profils des moyens d‟existence à Djibouti, FEWSNET, 2003 – les groupes de faible richesse. Ces estimations sont
cohérentes avec les rapports des informateurs clés.
20 Celles-ci incluent des puits profonds, de puits peu profonds et des réceptacles d‟eau.
21 Pompes manuelles, pompes diesel, pompes submergées alimentées par énergie solaire ou générateur diesel, tuyauterie
16

limitées pour le travail de terrain et encore moins pour délivrer les services requis dans les
zones rurales. En conséquence, ce personnel travaille parfois en association avec d‟autres
projets ou des ONG, pour dispenser la formation ou les traitements vétérinaires nécessaires.
Par exemple, une organisation (la Fondation Internationale pour l‟Aide et le Développement)
s‟est associée au bureau de Tadjourah pour assurer la formation des responsables de la
santé animale au sein des communautés (PSAC) et délivrer les services vétérinaires.
Étude de cas 1: Holloyta – cas d’échec d’un périmètre agro-pastoral
En 2006, des fonds ont été utilises dans une parcelle de fourrage protégée à Holloyta.
Aujourd‟hui, la plupart de la clôture a été volée et mis à part quelques palmiers dattiers et les
vestiges à moitié enterrés des rigoles d‟arrosage, il n‟y a absolument aucun signe d‟un
changement positif quelconque.
Sauf si les communautés font preuve d‟initiative et sont absolument claires sur leurs rôles
tant sur la propriété que la responsabilité de telles interventions et de tels actifs, la plupart
des projets ne seront pas viables.
Il y a peu d‟initiatives visant l‟amélioration de la production agricole/animale. La FAO soutient
le développement d‟un petit nombre de jardins irrigués, y compris pour la production du
fourrage (voir études de cas 1 et 2). Le royaume d‟Arabie Saoudite a fourni une aide pour
planter des palmiers dattiers dont un grand nombre ayant atteint maturité pour la récolte.
Selon certaines personnes qui ont planté ces palmiers dattiers, elles n‟ont reçu aucune
formation sur la gestion des arbres et en conséquence, la production est inférieure à ce qui
était prévu.
Le ministère de l‟agriculture (MAEP-RH) a lance un projet de développement intégré de six
ans incluant la gestion de l‟eau, l‟élevage, la gestion des sols, le développement agroforestier
et les cultures 22 . Ce programme est finance par FIDA, Fonds Français pour
l‟Environnement, Fonds mondial pour l‟environnement, PNUD, PAM, et Installation
hydraulique africaine. Ce programme est base sur trois zones géographiques élargies qui
incluent Gobaad (à l‟est de Lac Abbe), Grande et Petite Baras et la Forêt de Day. Une des
équipes sur le terrain a visité la zone de projet dans la Forêt de Day, où des genévriers sont
plantes (voir étude de cas 3). Cet initiative a été bien reçue par les personnes à Day, mais
les contrôles des pâturages n‟ont pas encore été mis en œuvre et créeront probablement
quelques problèmes.
22 Programme de Mobilisation des Eaux de Surface et de gestion durable des terres(promes-gdt) et DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES
PASTORALES ET ANIMALES
17

Étude de cas 2: Ferme individuelle à As-Eyla
Une ferme individuelle de taille moyenne, exploitée parmi les ruines d‟un projet d‟irrigation
de grande échelle financé par un bailleur de fonds. Utilisant une petite pompe à essence, les
propriétaires irriguent environ 5 hectares de terres. Alors que l‟économie de la production est
peut-être discutable, elle donne au moins un résultat satisfaisant avec une production simple
de fourrage, dattes et légumes
Etude de cas 3 : Foret du Dai – Régénération des forets brumeuses au sommet de la
montagne
L‟écologie des forets brumeuses (ou « mis forest » en anglais) sont uniques dans la Corne
de l‟Afrique et au Moyen Orient et constitue une source importante d‟humidité en
provenance de la de la rosée collectée des feuilles d‟arbres.
En l‟absence de tels arbres le système est caduque et le système écologique entier souffre
de ce manque d‟humidité. Il ne subsiste seulement que trois types de forets brumeuses au
sommet des montagnes a Djibouti : Mont Mousa Ali au croisement de Djibouti, l‟Erythrée et
l‟Ethiopie ; Madeho a l‟est d‟Obock ; et le Dai a l‟ouest de Tadjoura.
Le Ministère de l‟Agriculture (MAEP-RH) a initie un projet de replantation de genévriers dans
la Foret du Dai. Auparavant, la foret au sommet de la montagne s‟étendait des sommets du
Dai a ceux de Madeho mais aujourd‟hui ils sont presque nus. Plus bas dans les contrebas
de la montagne il subsiste des restes d‟une plus petite foret qui recouvraient ces montagnes.
Ces arbres sont une espèce d‟Acacias et il est clair que la population les taille pour nourrir le
bétail. Il n‟y a apparemment pas de tentatives pour protéger ces arbres.
18

5.2. Initiatives au niveau de la communauté
L‟expérience dans la région a montré l‟importance de bien comprendre et de soutenir les
stratégies d‟adaptation des éleveurs et le besoin de mettre en œuvre des règles flexibles
pour la gestion des terres arides 23 .
L‟équipe d‟évaluation a visité des communautés qui réagissent activement face à la
détérioration de l‟environnement en restaurant les arbres et les pâturages dont ils dépendent
(voir étude de cas 4). Certaines communautés qui ont agi de leur propre initiative et d‟autres
se sont associées à des ONG et a des agences gouvernementales (voir étude de cas 5).
Étude de cas 4: Andabba – Reforestation par la communauté
Forêt d‟acacia nilotica utilise par la communauté locale comme source d‟alimentation
d‟appoint pour le bétail. Quand les autres ressources de pâturage sont épuisées, la
population élague les branches des arbres pour nourrir le bétail. Il y a des conventions au
sein de la communauté, qui définissent ce qui est permis de faire aux arbres de ce qui ne
l‟est pas. La communauté a commencé à planter de nouveaux arbres dans deux petits
enclos, dans un effort de régénération la forêt.
Étude de cas 5: Andailou – Reforestation par une organisation communautaire
Zone de projet pour l‟Association de Village pour l‟Écologie. Travaillant avec la communauté
d‟Andailou, une zone montagneuse a été clôturée afin de permettre aux arbres de s‟y établir
de nouveau. Un certain nombre des petits arbres ont été entourés de diguettes afin de
recueillir l‟eau en surplus pour promouvoir leur croissance. 4 réservoirs ont également été
construits pour capter et conserver l‟eau.
23 Pavanello, S, HPG, 2009
19

Étude de cas 6: Bankouale – Mode de subsistance basé sur l’exploitation des
ressources naturelles
Une des premières zones de Djibouti à cultiver des jardins, remontant à 1949. Ces jardins et
cultures sont situes dans un canyon étroit et profond, dans les montagnes à l‟ouest de
Tadjourah, où il y a des sources permanentes qui permettent d‟arroser les arbres et les
parcelles de jardins par écoulement par gravité.
La main d‟œuvre jardinière est presque entièrement composée d‟hommes de la tribu Oromo
d‟Éthiopie employés comme salariés. Les femmes du village se sont organisées en une
coopérative artisanale.
Étude de Cas 7: Assamo – Impact des changements du marche sur la viabilité de la culture
maraîchères
Depuis des décennies quelques familles de Assamo cultivent des petites plantations
maraîchères en utilisant des puits ouverts creuses a la main pour irriguer les arbres. Les
plantations couvrent environ 2 a 4 hectares le long du lit de rivière asséché mais les arbres
(mangues, goyaves) sont maintenant mal entretenus.
Par le passe, les plantations constituaient une opportunité de revenu considérable et
innovante pour la communauté. Aujourd‟hui, la disponibilité de fruits d‟Ethiopie a plus bas
prix entraine que les propriétaires de plantations considèrent cette activité comme un passetemps
plutôt que comme activité génératrice de revenu principale. Cependant une
organisation internationale a récemment effectue des investissements considérables dans le
stockage de l‟eau et dans les pompes solaires pour améliorer la production de fruits a
Assamo, mais ceci aura un faible impact sur le rendement économique et sur le nombre de
familles exploitant les plantations.
20

Djibouti possède un bon nombre de petits jardins ou sont cultives des légumes et des fruits
irrigues par l‟eau de surface. Bien que le secteur agricole de Djibouti soit très petit, les
éleveurs sont très intéressés par l‟exploitation des eaux souterraines pour l‟irrigation de
petits jardins et cultures maraîchères et par l‟amélioration des jardins existants. Les
cultivateurs actuels ont requis davantage d‟assistance pour augmenter leur rendement
(étude de cas 6). Les questions de viabilité économique de telles initiatives se posent
compte-tenu de la compétition accrue avec les importations des légumes et de fruits a bas
prix en provenance de l‟Ethiopie (étude de cas 7) mais aussi la question de leur efficacité
pour éviter le déclin des moyens de subsistance des Eleveurs (étude de cas 8). L‟utilisation
de moyens technologiques simples semble la plus appropriée (études de cas 9).
Etude de Cas 8: Biidlei – L’échec de l’avancée technologique
Dans le cadre du programme de réduction des risques de Biidlei, une population très
vulnérable et isole d‟éleveurs, a la frontière avec la Somalie a reçu un puits, une pompe, un
générateur et deux réservoirs d‟eau. Le générateur ne fonctionnait pas et de toute manière
la communauté n‟avait pas les moyens pratiques d‟apporter le diesel pour le faire
fonctionner. La communauté était composée de quelques familles, possédant environ 15 a
20 chèvres chacune. Ils envisagent d‟envoyer leur enfants en pension dans les écoles a
Hendi dans l‟espoir que leurs enfants décrochent un emploi et leur procurent une aide
financière pour qu‟ils puissent rester dans leurs foyers ancestraux. Avec ou sans puits, ils
n‟espèrent pas que leurs enfants deviennent plus tard des éleveurs, ils ne considèrent pas
non plus l‟élevage comme un moyen de subsistance viable. Ils ont choisi de demeurer dans
leurs foyers ancestraux pour conserver leur héritage identitaire, leur attachement au sol et
leur culture.
De nombreux maraichers rencontres pensaient que cultiver du fourrage pour alimenter le
bétail, était le moyen le plus rentable pour leurs jardins. Certains jardins ont des parcelles
d‟herbes de Rhodes et des rangées d‟arbres d‟espèce Leucaenia qui sont moissonnés pour
fournir des aliments frais au bétail. Très peu de ces jardiniers coupent, sèchent et stockent
le fourrage pour consommation durant la chaude saison d‟été. Il faut noter que les jardins
irrigués ne sont pas la seule source potentielle d‟aliments pour animaux. Les plantes
marines telles que le palétuvier, les herbes tolérant l‟eau salée et les algues sont
potentiellement exploitables.
21

Étude de cas 9 : Ferme individuelle à Agna.
Une ferme de petite taille, mais entretenue avec amour par son propriétaire, à l‟aide d‟une
simple technologie d‟irrigation – un "shaduf".
La viabilité et la rentabilité de telles activités n‟ont cependant pas été prouvées. Etant donne
que de nombreuses communautés ne disposent pas d‟expertise technique, d‟intrants
agricoles, de pompes a eau, on peut s‟interroger si le développement de ces cultures
maraîchères est viable et profitable.
5.3 Réponse aux situations d’urgence et aide alimentaire
Djibouti souffre d‟une crise chronique des moyens de subsistance avec des communautés
pastorales ayant du mal à faire face aux saisons sèches normales.
La crise est souvent comprise comme résultant largement de la fréquence accrue de la
sécheresse et de ce fait, s‟est traduit ultérieurement par des appels d‟urgence annuels de
soutien adresses par la communauté humanitaire. Les moyens disponibles en réponse aux
situations d‟urgence ont tendance à être restreintes à l‟aide alimentaire, avec un
engagement actuel sur plusieurs années de la part du PAM pour fournir de la nourriture a
60,000 personnes en zones rurales (approximativement 50% de la population rurale) au
moyen de distribution de nourritures, de projets de travail-contre-nourriture et la distribution
d‟alimentation complémentaire à environ 34,000 enfants gravement mal nourris et aux
femmes enceintes ou en lactation.
La malnutrition dans les communautés d‟éleveurs de la région peut être exacerbée pendant
les périodes sèches, lorsque la nourriture est rare ou plus onéreuse, mais ses causes sont
également liées aux problèmes de santé et d‟accès au soin en particulier pour les enfants et
également aux problèmes culturels 24 . Ainsi, la malnutrition grandissante n‟est pas toujours
due au manque de nourriture, mais aussi à une augmentation de ces difficultés et au
manque d‟eau 25 .
Le coût estime de l‟aide alimentaire à Djibouti est d‟environ US$ 900 dollars par famille par
an 26 . Bien que les personnes interrogées beneficient d‟aide alimentaire, le coût de cette
aide compare a d‟aux autres types d‟interventions de développement voire d‟urgence
incluant les transferts d‟argent n‟est pas justifie. L‟aide alimentaire en tant que réponse
humanitaire aide les familles vulnérables à satisfaire leurs besoins a court terme, mais n‟est
pas nécessairement le type de protection le plus approprie, ne réduit pas la cause sous-
24 Mwaura, w et Moloney, G, 2007
25 McDowell, S. 2007
26 Estimation basée sur le budget et le profile des bénéficiaires de WFP PRRO 105441
22

jacente de leur insécurité alimentaire, ni ne favorise leur autonomie alimentaire a plus long
terme. De plus il a été prouve dans d‟autres pays que les programmes d‟alimentation
complémentaire n‟ont pas d‟impact réel sur le plan nutritionnel 27 .
Le bénéfice de l‟aide alimentaire en tant que soutien continu aux communautés pastorales
est par conséquent discutable. De plus, le danger serait de créer une dépendance et
potentiellement d‟encourager une croissance supérieure des populations dans des zones
rurales qui sont déjà trop peuplées dans un environnement ou une économie locale
incapables de les nourrir. Il faut souligner qu‟en dépit de ces problèmes, l‟aide alimentaire
reste la forme prédominante de réponse à la crise des moyens de subsistance à travers les
terres arides de l‟Afrique de l‟Est.
Promouvoir la croissance des économies locales est essentiel pour inverser la tendance
pour la population rurale de Djibouti. Au sens économique, l‟aide alimentaire est une
impasse. Une fois livrée, elle est consommée, puis son impact sur l‟économie de la
communauté est termine. À l‟opposé, les revenus générés par la vente du bétail, du lait, ou
de l‟artisanat, circulent au sein de la communauté, fournissant des opportunités d‟emploi à
un certain nombre de personnes. Favoriser les activités économiques au niveau du village
peut aider à réduire une crise chronique et empêcher l‟exode vers les centres urbains. En
développant les économies locales, les populations ont l‟opportunité de tirer des revenus
des activités complémentaires à l‟élevage.
Dans les communautés visitées, il semble y avoir eu peu de réponses proactives impliquant
les communautés pastorales pour rendre plus résistants les troupeaux de bétails pendant
les périodes de faibles pluies et de baisse des échanges commerciaux. La plupart des
personnes pensent que c‟est la volonté de Dieu, si elles survivent ou non à cette situation ou
à la période difficile suivante. Cette observation s‟est avérée surprenante pour l‟équipe, car
d‟autres communautés pastorales dans la région font des efforts considérables pour
préserver leurs troupeaux quand elles sont confrontées à des périodes sèches. Toutefois le
seul changement que les communautés ont cependant entrepris a consiste a modifier la
composition de leurs troupeaux, en passant de bovins / moutons aux chameaux / chèvres
(voir Tableau 3) pour être plus résistants.
Fournir de la nourriture aux écoles rurales semble jouer un rôle primordial pour encourager
la scolarisation permanente des enfants. D‟après les expériences dans la région, certains
enfants parmi les familles les plus pauvres ne vont pourtant pas a l‟école pour aider leur
famille et contribuer au revenu familial malgré la distribution de nourritures. De nombreuses
personnes interrogées ont mentionné l‟importance de la nourriture et des dortoirs à l‟école
comme facteur critique de scolarisation. Les déjeuners fournis par le PAM ont bénéficié a
13,000 écoliers en zones rurales en 2009. Selon le PAM, l‟analyse des coûts des
programmes alimentaires scolaires est d‟environ US$ 190 par an, par enfant 28 . Étant donné
l‟impact de cette intervention et son rapport coût-efficacité, continuer ce soutien sera
bénéfique à long terme.
27 Navorro-Colorado, C and Shoham, J, 2008
28 WFP PRRO 107270 Dépenses de 2,429,998 en 2010. nombre total d‟enfants participants était de 12,774 pour l‟année. Le cout par enfant était
estime a US$ 190 par enfant participant.
23

6. Conclusions
Le mode de vie des éleveurs fait intrinsèquement partie de l‟identité nationale de Djibouti.
Permettre au pastoralisme de s‟adapter dans ce contexte en pleine évolution est
nécessaire pour réduire la vulnérabilité d‟environ 25% de la population de Djibouti et
réaffirmer l‟attachement de la population a son héritage et a sa diversité culturelle.
Les problèmes auxquels la population pastorale de Djibouti fait face, ne sont pas uniques à
la région. Le pastoralisme dans la CdA est transfrontalier. Sécheresses, conflits, politiques
et programmes gouvernementaux des pays voisins ont tous un impact à Djibouti – et viceversa.
Il est donc important de connaître la perspective régionale et ce qui se passe dans
les zones voisines. Dans la mesure du possible, les interventions de soutien aux éleveurs
doivent être coordonnées et il faut tirer des leçons des interventions dans les autres pays.
L‟idée essentielle est de comprendre que la vulnérabilité accrue n‟est pas juste le résultat
des fluctuations de la pluviosité. Dans une certaine mesure, elle est créée par l‟homme, en
résultat des pressions de la croissance démographique, de la surexploitation des
ressources naturelles, ainsi que d‟autres facteurs d‟ordre socio-économiques et politiques.
Le fait que les exploitations de bétail à Djibouti ne peuvent actuellement subvenir aux
besoins que de seulement 20% de la population rurale est inquiétant. Les éleveurs
essaient d‟optimiser leurs bétails, mais l‟environnement ne leur permet pas de maintenir de
façon viable le nombre d‟animaux actuels. Sans changement dans la manière dont sont
pratiques et soutenus l‟élevage et les moyens de subsistance dans les zones rurales, nous
pouvons seulement nous attendre à une détérioration progressive de l‟environnement et à
une vulnérabilité accrue des éleveurs.
L‟un des objectifs nationaux majeurs consistant a réduire l‟exode des zones rurales vers
Djibouti Ville ce qui ne sera possible que si la population rurale peut conserver ses moyens
de subsistance bases sur l‟Elevage comme source principale de revenu, n‟est souvent pas
viable. Depuis que la survie des communautés rurales dépend fortement des fonds envoyés
par leurs familles vivant en ville, dans une certaine mesure l‟exode vers les zones urbaines
pour raison économique semble inévitable. L‟aide alimentaire peut faire gagner un peu de
temps, mais ne fournit jamais une vraie solution au problème. Au bout du compte, c‟est
seulement en favorisant les économies locales que la population rurale pourra être
autonome au sein de ses propres communautés. Pour se faire l‟éducation, des systèmes
routiers améliorés et des meilleures technologies de communication sont des éléments clés
et soutenir le commerce et l‟industrie dans les communautés rurales elles-mêmes est aussi
essentiel. Ce processus peut uniquement fonctionner par une meilleure gestion des
ressources naturelles actuelles. La restauration de l‟environnement est critique, il en va de
même pour sa préservation et pour une utilisation rationnelle des eaux de pluie et des autres
ressources hydrauliques. La production de bétail et le revenu issu de la commercialisation
des produits dérivés peut uniquement être améliorée par une meilleure nutrition et sante
animale et par des gains accrus sur les marches ruraux. La population rurale de Djibouti,
contrairement aux éleveurs dans de nombreuses régions de la CdA, a un marché de haute
valeur, facilement accessible à Djibouti Ville. Pourtant, les zones rurales souffrent d‟une
mauvaise intégration avec les marchés urbains et les produits ruraux ne sont pas assez
compétitifs et sont sous-évalués. Une amélioration de la qualité et de la commercialisation
favorisera une meilleure activité économique dans les zones rurales et aidera a diversifier
les modes de subsistance.
Les solutions pour remédier à la vulnérabilité de la population rurale de Djibouti sont déjà
largement mises en œuvre au sein de la politique gouvernementale actuelle. Cependant, le
calendrier et la fréquence de la mise en œuvre de ces priorités doivent être
systématiquement intensifiés. Un soutien accru des bailleurs de fonds est nécessaire et
pourrait être obtenu plus aisément a travers une meilleure compréhension des modes de
subsistance des éleveurs et en préservant mieux les ressources naturelles de base
24

essentielles pour la survie de la population rurale, et ce, dans le cadre d‟une démarche
stratégique globale.
Alors que l‟intervention des agences gouvernementales et internationales est cruciale pour
palier aux problèmes chroniques des modes de subsistance auxquels est confrontée la
population rurale de Djibouti, il est primordial qu‟elle prenne la responsabilité de s‟attaquer
et de réduire la détérioration de l‟environnement, cause sous-jacente de sa vulnérabilité. À
cet égard, les communautés d‟éleveurs doivent être soutenues dans leurs initiatives dans
la limite de leurs propres capacités d‟après les priorités et les stratégies d‟adaptation
existantes qui en plus d‟être a faibles couts pourront avoir un impact majeur sur leur avenir.
6. Recommandations
Les recommandations issues de cette étude correspondent aux orientations prises par le
Gouvernement de Djibouti dans le cadre de sa politique, son plan et ses initiatives.
Les recommandations plus spécifiques sont listées ci-dessous:
Approches stratégiques globales et intégrées :
1. Développer un plan national stratégique intégré et global pour soutenir les éleveurs, se
basant sur des mesures visant a pérenniser leurs moyens de subsistance ; a préserver et
utiliser de manière viable et durable les ressources naturelles ; ainsi qu‟a mieux reduire,
planifier et cibler la réponse aux situations d‟urgence.
Santé
2. Continuer à développer les services de santé dans les zones rurales, en particulier pour
les mères et les enfants qui sont les plus vulnérables en temps de crise. Proposer le
planning familial parmi les services et continuer à améliorer la qualité des soins.
Éducation
3. Continuer l‟expansion des services d‟éducation dans les zones rurales et encourager la
scolarisation des enfants, grâce aux subventions pour des dortoirs et pour l‟aide alimentaire.
Envisager un système d‟écoles mobiles pour les communautés nomades les plus isolées.
Renforcer les efforts pour maintenir un enseignement de qualité au moyen d‟incitations
financières par exemple en faveur des enseignants en milieu rural. Exiger que toutes les
écoles assurent la promotion de l‟alphabétisation en langue française. Développer l‟accès à
Internet pour tous les établissements de premier et second cycles.
Environnement
4. Initier une campagne nationale pour la protection et le développement des ressources
existantes de pâturages et d‟arbres de Djibouti et pour la restauration des zones
anciennement boisées. Privilégier le système traditionnel des éleveurs djiboutiens pour
protéger les arbres et se concentrer sur les programmes bases sur des approches
communautaires.
Eau
5. Développer les points d‟eau dans des points stratégiques afin de satisfaire les besoins en
pâturage et en transhumance. Continuer à développer des sources hydrauliques fiables
pour les petites villes, en particulier celles qui ont un établissement scolaire ou un centre de
25

sante. En outre, prendre particulièrement soin d‟assurer que les communautés elles-mêmes
participent au développement des ressources hydrauliques et qu‟elles ont les capacités à
gérer et maintenir ces sources d‟eau de manière responsable.
Elevage
6. Améliorer les systèmes de production de bétail existants en soutenant une production de
fourrage viable et durable, en utilisant une agriculture irriguée dans les endroits appropriés.
7. Accroître le soutien pour les problèmes de santé animale de base, en particulier le
contrôle des parasites. Initier une vaccination saisonnière appropriée contre les maladies et
dispenser la formation nécessaire pour développer le réseau de travailleurs communautaires
en santé animale au sein des communautés.
8. Développer des systèmes communautaires de gestion des pâturages, afin de réduire les
impacts négatifs du broutage à outrance.
Diversification des sources de revenus
9. Apporter la formation et investir extensivement dans l‟expertise technique pour soutenir
l‟agriculture, la production de fourrage et la commercialisation des produits. Rechercher les
opportunités d‟exploiter les plantes marines et celles du littoral, en tant qu‟aliments pour le
bétail.
10. Promouvoir le développement des activités économiques au niveau du village, en
dispensant aux adultes une formation de base en matière de calculs, santé humaine,
production animale, pêche, jardinage, artisanat, couture, etc.
11. Mieux comprendre et promouvoir de meilleur accès aux marchés à Djibouti Ville, visant
la rentabilité financière pour le bétail et les produits agricoles produits par les éleveurs, les
fermiers, les femmes, et les autres habitants des zones rurales de Djibouti.
Services financiers
12. Étendre les services financiers aux zones rurales et développer des méthodes
innovantes qui permettent aux éleveurs et aux populations des zones rurales d‟exploiter leur
capital pour développer de nouvelles opportunités commerciales.
Infrastructure
13. Étendre les services abordables Internet et de téléphonie mobile à toutes les zones de
Djibouti.
Analyse et apprentissage supplémentaires
14. Soutenir une analyse supplémentaire pour mieux comprendre et aider les moyens de
subsistance des éleveurs bases sur les réponses a Djibouti et dans la région de la CdA
jusqu'à aujourd‟hui.
15. Effectuer un recensement complet des têtes de bétail et évaluer les changements dans
les sources de revenus et dans la propriété du bétail.
16.. Être plus activement engagés dans les initiatives régionales et apprendre pour soutenir
le développement économique dans les zones de pâturage et l‟amélioration des systèmes
de commercialisation du bétail.
Améliorer la planification et la gestion des catastrophes:
17. Adopter une approche systématique de gestion des cycles de sécheresse afin de
soutenir les éleveurs vulnérables, elle doit inclure une planification des plans de secours
(contingences) et des activités ponctuelles de réduction lies aux systèmes d‟alerte précoce
des éleveurs.
26

18. Fournir une aide alimentaire pour satisfaire aux besoins urgents immédiats, seulement
pendant de courtes périodes, en cas de crise grave lorsque les options alternatives sont
inappropriées mais continuer a fournir de l‟aide alimentaire pour favoriser la scolarisation.
19. Durant les crises graves, donner la priorité aux personnes dans le besoin, incluant des
services de santé curative et une nutrition adéquate ciblés sur les mères et les enfants.
Aider les familles dans le dénuement total avec des programmes argent contre travail (cash
for work).
27

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28

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29

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55. Stephen McDowell, South Sudan Anthropometric Surveys 1998 to 2006: Trends based
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58. Vincent, K, Tanner T, and Devereux, S, “. Climate Change, Food Security & Disaster
Risk Management,” in (presented at the Expert Meeting on Climate Change and Disaster
Risk management, FAO, Rome: Institute of Development Studies, 2008), 27.).
59. Westgate, K “Drought & Development” (presented at the Forum on Drought Risk &
Development Policy in Africa, Nairobi, Kenya, 1, 2005), http://)
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61. World Food Programme. Protracted Relief and Recovery Operation, Djibouti. No.
105441. 2009
62. World Food Programme. Standard Project Report, 2009, Djibouti: Food Assistance to
Vulnerable Groups and Refugees. 2009
63. World Food Programme. Standard Project Report, 2009, Djibouti: Food for Education in
Rural Djibouti. 2009
30

Annexe I : Termes de Référence de l’étude sur les éleveurs et leurs
moyens de subsistance à Djibouti.
1. Introduction
L‟élevage est le mode de subsistance traditionnel principal à Djibouti avec les groupes
d‟éleveurs Afars qui dominent le Nord et l‟Ouest du pays et les Issas dans le Sud et a l‟Est.
A l‟instar des autres pays de la région de la Corne de l‟Afrique, les éleveurs de Djibouti sont
de plus en plus vulnérables et éprouvent des difficultés à survivre aux effets de la
sécheresse qui touche le pays de manière récurrente depuis ces dernières années. De ce
fait les activités liées a l‟élevage sont en régression et certains éleveurs ont été contraints
d‟abandonner leur activité traditionnelle pour partir en quête d‟un emploi dans les zones
urbaines et plus particulièrement a Djibouti-Ville qui compte plus des 2/3 de la population.
Un nombre croissant d‟éleveurs et d‟anciens éleveurs n‟ont plus la capacité de satisfaire les
besoins familiaux vitaux et se retrouvent en insécurité alimentaire chronique avec un taux de
malnutrition aigue sévère élevé 29 .
Nombreuses sont les expériences et les leçons tirées des bonnes pratiques concernant le
soutien des modes de subsistance des éleveurs de la Corne d‟Afrique. De telles
expériences ont montre l‟importance de comprendre et de soutenir les stratégies
d‟adaptation ainsi que le besoin de mettre en place une gestion flexible des terres arides. Il y
a aussi eu une prise de conscience accrue sur le fait que la pérennité des moyens de
subsistance des éleveurs dépend des politiques en œuvre et d‟une bonne gouvernance
(conflit, système de commercialisation des produits issus de l‟élevage, gestion des terres,
services et infrastructures inadéquats, sécheresse et dépendance a l‟aide alimentaire) 30 .
Cependant a Djibouti les analyses et les initiatives visant a protéger, relancer ou promouvoir
les modes de subsistance des éleveurs hormis l „aide alimentaire distribuée aux éleveurs
vulnérables et aux ex-éleveurs annuellement ont été limitées.
La Croix Rouge Britannique (CRB) travaille en collaboration avec le Croissant Rouge de
Djibouti (CRD) pour apporter leur soutien aux communautés vulnérables d‟anciens éleveurs
vivant en périphérie de Djibouti-Ville. Il s‟agit de leur fournir une assistance financière (micro
crédit) pour renforcer leurs activités génératrices de revenu puis en réalisant des projets
bénéficiant a la communauté. La CRB a recrute un consultant expérimenté sur les
problématiques de l‟élevage et des éleveurs dans la Corne de l‟Afrique pour mener une
étude sur Djibouti. L‟objectif de cette étude est de passer en revue les réponses apportées
jusqu‟a présent afin d‟améliorer les modes de subsistance des éleveurs 31 . L‟étude sera
menée par la CRB en étroite collaboration avec le CRD ainsi qu‟avec la participation des
deux Délégations Régionales a Nairobi de la Fédération et du CICR. Les résultats et les
recommandations seront partagés et discutes avec les différents acteurs du secteur lors
d‟un atelier organise a Djibouti visant a trouver une approche commune pour venir en aide
aux éleveurs Djiboutiens et leur permettre de résister aux effets de la sécheresse.
Cette étude comprendra une visite sur le terrain de 12 jours au cours de laquelle il s„agira de
rencontrer les différents groupes d‟éleveurs et anciens éleveurs vivant dans les régions
Issas et Afars et a Djibouti-Ville.
L‟étude sera menée en novembre et décembre 2010 lorsque le climat sera plus frais et les
principaux interlocuteurs ainsi que les éleveurs plus accessibles.
29
25% GAM NW Pastoralist Zone, Juin 2007; 20.8% GAM Djibouti City, MSF CH, Aout 2009
30
Pastoralists‟ vulnerability in the Horn of Africa. Exploring political marginalisation, donors‟ policies and cross-border issues
– Literature review. Sara Pavanello, HPG.. Nov 2009
31
Réponses signifie aussi bien les politiques que les interventions visant a aider les moyens de subsistance des éleveurs en
incluant l‟aide d‟urgence et les activités a plus long terme permettant une meilleure résilience.
31

2. Objectif principal
L‟objectif de l‟étude est de passer en revue les interventions passées, présentes et futures
en faveur des éleveurs de Djibouti et les leçons tirées (en complément de celles apprises au
niveau régionale) afin d‟émettre des recommandations pour soutenir les modes de
subsistance des éleveurs de Djibouti.
3. Les différents objectifs
32
1. Analyser les interventions mises en œuvre depuis ces 10 dernières années et celles
planifiées en matière de soutien aux éleveurs de Djibouti.
2. Au cours de la visite sur le terrain, il s‟agira d‟identifier es principaux risques et les
facteurs aggravant la vulnérabilité des différents groupes d‟éleveurs selon la carte
FEWS, 2004 et leurs stratégies d‟adaptation
3. Dresser le bilan des interventions et de leurs impacts (positif et négatif) a partir des
entretiens avec les éleveurs et avec les acteurs locaux et internationaux. Faire la
liste des champs d‟action prioritaires.
4. Identifier les bonnes pratiques a Djibouti et dans la Corne de l‟Afrique
5. Emettre des recommandations pour une meilleure compréhension du contexte et
pour l‟amélioration de la politique de soutien aux éleveurs y compris les interventions
d‟urgence.
6. Lors de l‟atelier réunissant les acteurs du secteur, il s‟agira de débattre sur les leçons
tirées des interventions passées et sur les recommandations émises a l‟issue de
l‟étude pour parvenir a une approche commune pour l‟avenir.
4. Méthodologie
L‟étude sera divisée en cinq parties:
1. Analyse des politiques/tendances actuelles et futures
2. Entretiens avec les principaux interlocuteurs (nationaux et internationaux) afin
d‟obtenir un maximum d‟information sur les différentes politiques/tendances
3. Visite sur le terrain des groupes pastoraux- 3 équipes x 1 visite de 8 jours pour
rencontrer les différents groupes pastoraux dans les régions. Discussions sur les
aides reçues et sur leurs besoins prioritaires. Document de référence : Cartographie
FEWS 2004.
4. Atelier – Présentation/discussions sur les principales recommandations après
analyse des politiques d‟intervention auprès des éleveurs dans le cadre de l‟étude
CRD/CRB. Recherche d‟une approche commune face a la situation d‟urgence et la
mitigation des risques.
5. Rapport final – les principales idées seront discutées à l‟avance avec le consultant.
Rapport de 10 a 20 pages. Le rapport devra inclure les résultats de l‟atelier.

Annexe II – Personnes rencontrées lors de l’étude
Gouvernement de la République de Djibouti :
Ismael H. Tani. Secrétaire General de la Présidence
Abdoulkader Kamil Mohamed. Ministre de l'Agriculture, de l'Elevage, et de la Mer, Charge
des Ressources Hydrauliques
Idriss Abdou Ali. Secrétaire General du Ministère de l'Agriculture, de l‟Elevage et de la Mer,
Charge des Ressources Hydrauliques
Ahmed Mohamed Madar. Secrétaire Exécutif, Gestion des risques de catastrophes,
Ministère de l‟Intérieur et de la Décentralisation
Mohamed Ahmed Awaleh. Secrétaire D'Etat Charge de la Solidarité Nationale
Baragoita Said Mohamed. Coordinateur de lU.G. P. Direction de „Eau. du Ministère de
l'Agriculture, de l'Elevage, et de la Mer, Charge des Ressources Hydrauliques
Abdallah Barkat Ibrahim. Chef de Service de l'Elevage. Ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage, et de la Mer, Charge des Ressources Hydrauliques
Roon Osman Omar. Directrice de l'Industrie et de l‟Artisanat. Ministère de Commerce
Organisations internationales
Abdi Farah. Président du Croissant Rouge de Djibouti
Abdi Khaireh. Secrétaire General du Croissant Rouge de Djibouti
Alpha S. Diallo. USAID/Djibouti. General Development Officer
Rachid Elmi Hersi. Country FEWSNET Representative – Djibouti
Mario Touchette. Representative and Country Director of World Food Programme
Allessandro Dinucci. Programme Officer World Food Programme
Yahaya Issaka Balima. Deputy Representative. UNICEF
Nicole F. Kouassi. Deputy Resident Representative. UNDP
Simon Vanden Broeke. Chef de secteur Politique, Operations. Délégation de L‟Union
Européenne en République de Djibouti
Ndeye Ticke Ndiaye. FAO Representative in Djibouti to IGAD
Abdoulkader Ismail. Assistant to the Representative. FAO Representative in Djibouti to IGAD
Patrisie Pasletti. TCEO FAO. Rome
Dikhil.
Mohamed Cheiko Hassan. Préfet de la Région de Dikhil
Daoud Adou Ali. Président de la Branche de Dikhil du Croissant Rouge de Djibouti
Tadjourah
Addoulrazak Daoud. Préfet de Tadjourah
Hassan Houssein. Secrétaire Exécutif de Conseil Régionale de Tadjourah
33

Hasna Hasantou. Député Nationale
Joseph and Carol Dobbs. International Relief and Development Board
Hassan Ismail . Coordinateur de nutrition région nord
Adaillou
Mouktar Ali. Instituteur et Président de Ecology Village Association of Andaillou
Amgassa Ahmed. Infirmier Major.
Randa
Hamadou Ahmed. Chef Poste Adjoint de Randa
Ali Mohamed Hassan. Directeur de l'Ecole
Hassan Ali Mohamed. Comite de Gestion
Mohamed Douba. Infirmier
Dorra Village and Doda
Mohamed Abdallah. Association des Eleveurs
Ali Sabieh
RCSD Branch of Ali Sabieh: Suleiman, supervisor, Oubah, secretary, Abdi Bouh, vicepresident
+ director of MoAg of Ali Sabieh, Abdillahi, treasurory
Abdi Hassan Medhi, pastoralist and president of water maintenance committee (FRC well)
from Guedid
Ahmed Wahou Had. President du Conseil Regional
Mohemedi Waberi. Sous-Prefet
Mohamed Ille. Chief of village, Faradile
Suleiman, Headmaster of primary school, Faradile
Obock
Amin Chamsan, Prefet Adjoint
Mohamed Houmed, Sec Gen of RCSD Branch in Obock
Ali Mohamed Ali, MoAg, Deputy-Director of Obock
Mohamed Omar, 58, deputy chief of village, Ko Angar
Ouhmed, headmaster, Ko Angar
Adboulhazar, teacher, Ko Angar
Omar Ali Mohamed, chief of village, Lahassa
34

Annex III – Membres de l’equipe
Moussa Djama. CRD. Vice-Secretaire General
Amin Wais. CRD. Coordinateur de Programme
Mohamed Gouro. Ministère de l‟Agriculture Sous-direction de l‟Elevage
Abdallah Moutouna. CRD. Food Security Officer
Stephen Mc Dowell. FICR. Regional Food Security Adviser, Nairobi
Piers Simpkin. CIRC Regional Ecosec Delegate, Nairobi
Sandra Hu. CRB Djibouti
Ahmed Gedi. CRD. Chauffeur
Ali Gadito. CRD. Chauffeur
Idris Yousouf. CRD. Chauffeur
35

Annex IV –Initiative Nationale pour le Développement Sociale, 2007
En janvier 2007, l'Initiative Nationale de Développement Social (INDS)
Trois axes ont été définis pour réaliser les objectifs de l'INDS :
36
1. Promouvoir l'accessibilité aux services sociaux de base par le renforcement des
politiques sociales en matière d'éducation, de santé, d'énergie et de logement ;
2. Restructurer l'appareil productif national afin de créer l'emploi nécessaire et
suffisant pour éradiquer la pauvreté et réduire le chômage, notamment celui des
jeunes ;
3. Apporter une assistance aux personnes en grande vulnérabilité ou aux besoins
spécifiques leur permettant de subvenir à leurs besoins quotidiens et de sortir de
l'isolement en s'intégrant dignement dans la société.
Le Plan d'Action Triennal 2006-2008 du MAEM-RH a été fixé par le gouvernement comme
suit :
(a) Lutter contre la pauvreté et la soif:
Par l'amélioration de la sécurité alimentaire.
Par la sauvegarde et la gestion rationnelle des ressources naturelles.
Par l'accès à l'eau potable à moindre coût en milieu urbain et rural et la sécurisation
de l'approvisionnement en eau du pays.
Par la création de nouveaux emplois.
(b) Réduire la dépendance alimentaire:
Par la diversification de la production agricole et marine et l'amélioration de la
productivité des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs.
(c) Générer de nouvelles sources de devises:
Par la réexportation du cheptel de la sous région et l'exportation des ressources
halieutiques.
(d) Maintenir les populations rurales dans leur terroir: