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Huit stewards d'Air Algérie sous mandat de dépôt

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El Watan - Mardi 15 novembre 2011 - 2<br />

L’ACTUALITÉ<br />

CHEIKH HAMAD BIN JASSIM, PREMIER MINISTRE DU QATAR, AURAIT «MENACÉ» L’ALGÉRIE<br />

L ’<strong>Algérie</strong><br />

Une «pure invention», selon le MAE<br />

«humiliée» par le Qatar<br />

? A en croire le quotidien<br />

saoudien Al Watan, la diploma-<br />

tie algérienne a essuyé un véritable<br />

camouflet lors <strong>de</strong> la réunion <strong>de</strong>s<br />

ministres <strong>de</strong>s Affaires étrangères <strong>de</strong> la<br />

Ligue arabe, samedi <strong>de</strong>rnier au Caire.<br />

Citant <strong>de</strong>s sources diplomatiques arabes<br />

«ayant pris part» au conclave <strong>de</strong><br />

la Ligue arabe – qui a achoppé à la<br />

suspension temporaire <strong>de</strong> la Syrie –<br />

Al Watan saoudien a rapporté (voir<br />

édition du dimanche 13 novembre)<br />

les propos qu’aurait tenus, sur un<br />

ton franchement menaçant, Cheikh<br />

Hamad Bin Jassim Bin Jabr Al Thani,<br />

Premier ministre et ministre <strong>de</strong>s Affaires<br />

étrangères du Qatar, à l’endroit du<br />

ministre algérien <strong>de</strong>s Affaires étrangères,<br />

Mourad Me<strong>de</strong>lci. «Ne défen<strong>de</strong>z<br />

pas trop la Syrie car quand votre tour<br />

arrivera, vous aurez certainement<br />

besoin <strong>de</strong> nous», aurait sèchement<br />

lancé Bin Jassim à la face d’un Me<strong>de</strong>lci<br />

balbutiant, «empêché» ru<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> finir sa phrase. La répriman<strong>de</strong>,<br />

telle que rapportée, est <strong>de</strong> nature<br />

cinglante. Elle renseigne sur l’âpre<br />

guerre que se livrent en coulisses, et<br />

désormais sur la place publique, les<br />

<strong>de</strong>ux diplomaties dont les «intérêts» et<br />

visions sont aux antipo<strong>de</strong>s. «Pure invention»,<br />

«affabulations», a réagi hier<br />

e clash diplomatique, réel ou disproportionné,<br />

L entre l’<strong>Algérie</strong> et le Qatar s’apparente théoriquement<br />

à un combat entre David et Goliath.<br />

Dans la pratique, ce minuscule émirat, à peine<br />

<strong>de</strong>ux fois plus grand que Tizi Ouzou avec ses<br />

11 437 km2 , dispose d’une capacité <strong>de</strong> nuisance<br />

aussi énorme que l’immensité du territoire algérien.<br />

Grâce à ses <strong>sous</strong> et <strong>de</strong>s<strong>sous</strong>, ces <strong>de</strong>ux petites<br />

syllabes (Qa-tar) font désormais frémir <strong>de</strong> peur<br />

les régimes les plus arrogants, les plus répressifs<br />

du Mon<strong>de</strong> arabe. Cet émirat <strong>de</strong> 1,5 million d’habitants,<br />

dont 300 000 seulement en sont originaires,<br />

peut acheter tous les puissants du mon<strong>de</strong><br />

avec ses pétrodollars. Petite monarchie absolue<br />

<strong>de</strong> type wahhabite, le Qatar n’est évi<strong>de</strong>mment pas<br />

fréquentable pour sa «démocratie» contenue dans<br />

les limites <strong>de</strong>s studios d’Al Jazeera. La famille<br />

régnante <strong>de</strong>s Bin Khalifa est réputée pour ses règlements<br />

<strong>de</strong> comptes internes. L’actuel émir, Hamad<br />

Bin Khalifa Al Thani, n’a pas hésité en 1995<br />

à déposer son propre père, parti se reposer sur le<br />

lac Léman, en Suisse. Ce <strong>de</strong>rnier avait succédé <strong>de</strong><br />

la même manière à son cousin, au pouvoir <strong>de</strong>puis<br />

février 1972. C’est comme cela que se règlent les<br />

successions dans ce richissime émirat, entre frè-<br />

Cheikh Hamad Bin Jassim avec Nabil Arabi, secrétaire général <strong>de</strong> la Ligue arabe<br />

le département algérien <strong>de</strong>s Affaires<br />

étrangères par le biais <strong>de</strong> son chargé<br />

<strong>de</strong> communication, Amar Belani. A<br />

aucun moment, affirme-t-il, le ministre<br />

algérien n’a été interrompu par le<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> séance, en l’occurrence<br />

M. Bin Jassim, ce <strong>de</strong>rnier n’a pas tenu<br />

<strong>de</strong>s propos similaires.<br />

Un «démenti formel» a été en sus<br />

apporté, selon lui, par l’ambassa<strong>de</strong>ur<br />

d’<strong>Algérie</strong> à Damas (publié par Al<br />

res et cousins. Faut-il alors s’offusquer du coup<br />

<strong>de</strong> sang prêté à Jassim Bin Khalifa contre Mourad<br />

Me<strong>de</strong>lci et l’<strong>Algérie</strong> ? Cela fait évi<strong>de</strong>mment mal<br />

<strong>de</strong> savoir qu’un grand pays comme l’<strong>Algérie</strong> soit<br />

rabaissé à ce point par un micro-Etat. La fierté<br />

<strong>de</strong> l’<strong>Algérie</strong>n, bien qu’il ne fasse forcément bon<br />

vivre ici, en prend un sérieux coup. C’est le lion<br />

qui reçoit un coup foudroyant, comme le dit<br />

l’adage bien <strong>de</strong> chez nous. Mais la réalité est plus<br />

compliquée.<br />

Cet émirat pétrolier, qui est le troisième producteur<br />

mondial <strong>de</strong> gaz, détient le plus grand<br />

fonds souverain <strong>de</strong> la planète, Qatar Investment<br />

Authority, dont les avoirs sont estimés, par les<br />

spécialistes, à environ 700 milliards <strong>de</strong> dollars !<br />

C’est bien à ce niveau que se situe la force incroyable<br />

<strong>de</strong> ce petit… géant. Quasiment tous les<br />

puissants du mon<strong>de</strong>, qu’ils soient hommes politiques,<br />

artistes, diplomates, sportifs, mangent dans<br />

la main <strong>de</strong> l’émir et sa famille. Doha est en passe<br />

<strong>de</strong> détrôner la mythique Dubaï du voisin émirati.<br />

Pour Washington, Paris, Berlin, Londres, on ne<br />

peut naturellement pas mordre la main qui donne.<br />

Surtout que les Qataris se tiennent à la disposition<br />

<strong>de</strong>s maîtres du mon<strong>de</strong> pour financer et approvi-<br />

Watan d’hier) qui réfute <strong>de</strong> la manière<br />

la «plus catégorique» la version rapportée.<br />

Pour étayer la sienne, Mourad Me<strong>de</strong>lci<br />

a sollicité, lundi, à Djenane El Mithak,<br />

le témoignage <strong>de</strong> son hôte, le ministre<br />

égyptien <strong>de</strong>s Affaires étrangères,<br />

Mohamed Kamel Amr. Rien n’est vrai<br />

dans ce qui a été rapporté par la presse,<br />

soutient le ministre, qui reconnaît<br />

toutefois un «échange houleux» avec<br />

PHOTO : D. R.<br />

le représentant qatari. «Mon collègue<br />

égyptien en est témoin», déclare-t-il<br />

lors d’un point <strong>de</strong> presse conjoint.<br />

D’après M. Belani, la diplomatie<br />

algérienne n’a pas essuyé <strong>de</strong> revers<br />

au Caire ni souffert d’une quelconque<br />

velléité <strong>de</strong> passage en force du<br />

Qatar, tenant <strong>de</strong> la ligne dure au sein<br />

<strong>de</strong> la Ligue arabe. Bien au contraire.<br />

L’<strong>Algérie</strong> est coauteur, d’après lui,<br />

<strong>de</strong> la décision <strong>de</strong> la Ligue arabe <strong>de</strong><br />

IL DÉBOURSE DES MILLIARDS DE DOLLARS POUR SA SURVIE<br />

LA PUISSANCE SURFAITE DU QATAR<br />

sionner <strong>de</strong>s expéditions guerrières, comme ce fut<br />

le cas en Libye. Il eut été plus glorifiant <strong>de</strong> voir<br />

l’émirat sur le toit du mon<strong>de</strong> s’il était un modèle<br />

<strong>de</strong> démocratie. Cela aurait donné un bon exemple<br />

d’un pays qui fait l’exception arabe en termes <strong>de</strong><br />

gouvernance. Mais ce n’est pas ce qui chiffonne<br />

les Occi<strong>de</strong>ntaux dès lors que l’émir paye bien et<br />

beaucoup, même pour ce petit service <strong>de</strong> le laisser<br />

tranquille… Et à ce jeu-là, le Qatar ne semble<br />

pas avoir <strong>de</strong> limites. Ses dirigeants peuvent à<br />

l’envi s’accoquiner avec à peu près tout le mon<strong>de</strong><br />

pour peu qu’ils paraissent <strong>sous</strong> le «qamis» <strong>de</strong>s<br />

redresseurs <strong>de</strong> torts diplomatiques.<br />

LA DIPLOMATIE DES PÉTRODOLLARS<br />

ET D’AL JAZEERA<br />

Ils sont presque d’accord avec les Etats-Unis,<br />

la France et le Royaume-Uni s’agissant <strong>de</strong>s<br />

conflits qui agitent la planète, y compris quand<br />

il s’est agi <strong>de</strong> «casser» <strong>de</strong> l’Arabe. Ils soutiennent<br />

la cause palestinienne en ne se privant<br />

pas <strong>de</strong> recevoir les dirigeants israéliens. Ils<br />

entretiennent <strong>de</strong> bonnes relations avec l’Iran<br />

et même la Syrie <strong>de</strong> Bachar Al Assad jusqu’à<br />

la <strong>de</strong>rnière minute. Pour ce pays, le souci<br />

suspendre temporairement la Syrie et<br />

a participé à l’élaboration <strong>de</strong>s mesures<br />

<strong>de</strong> sanction arrêtées samedi <strong>de</strong>rnier,<br />

notamment celle se rapportant au projet<br />

<strong>de</strong> saisine du Conseil <strong>de</strong> sécurité<br />

<strong>de</strong> l’ONU si le régime <strong>de</strong> Bachar Al<br />

Assad n’appliquait pas la feuille <strong>de</strong><br />

route pour laquelle il s’est engagé le<br />

2 novembre <strong>de</strong>rnier. Dix-huit (dont<br />

l’<strong>Algérie</strong>) <strong>de</strong>s 22 pays membres ont,<br />

rappelons-le, voté samedi <strong>de</strong>rnier,<br />

les sanctions. Le Liban et le Yémen<br />

ont voté contre alors que l’Irak s’est<br />

abstenu.<br />

Cet «inci<strong>de</strong>nt», avéré ou supposé, intervient<br />

à la veille <strong>de</strong> la visite du prési<strong>de</strong>nt<br />

Bouteflika à Doha. Bouteflika<br />

y sera officiellement pour participer<br />

au 1 er sommet du Forum <strong>de</strong>s pays<br />

exportateur <strong>de</strong> gaz. La crise syrienne<br />

sera incontestablement au menu <strong>de</strong>s<br />

discussions entre l’émir du Qatar et<br />

Bouteflika, <strong>de</strong>ux «vieilles» connaissances.<br />

Le «clash» entre le <strong>de</strong>ux diplomaties,<br />

s’il ne dit pas encore son nom,<br />

pourrait se matérialiser, ce mercredi à<br />

Rabat, lors <strong>de</strong> la réunion <strong>de</strong>s ministres<br />

<strong>de</strong>s AE <strong>de</strong> la Ligue arabe. La réunion<br />

<strong>de</strong> la «<strong>de</strong>rnière chance» pour «sauver»<br />

ce qui reste du projet <strong>de</strong> l’Initiative<br />

arabe pour la Syrie et, par-<strong>de</strong>là, une<br />

diplomatie algérienne qui vogue à la<br />

dérive. Mohand Aziri<br />

existentiel autorise toutes les alliances, y compris<br />

celles contre nature. Le Qatar, accueille,<br />

conseille, finance, assure les méditations et,<br />

désormais, participe à l’effort <strong>de</strong> guerre. Un<br />

activisme tous azimuts sans commune mesure<br />

avec la taille spatiale et humaine <strong>de</strong> cet émirat.<br />

Et pour réussir un tel passage en force dans le<br />

cercle fermé <strong>de</strong>s pays qui comptent – au propre<br />

et au figuré – l’émirat s’est offert une arme <strong>de</strong><br />

construction (et <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction) massive qu’est<br />

son bouquet <strong>de</strong> télévision Al Jazeera. La «CNN<br />

arabe» donne <strong>de</strong>s leçons à tout le mon<strong>de</strong>, mais<br />

n’est pas autorisée à fourrer ses caméras dans<br />

les affaires <strong>de</strong> l’émirat. Al Jazeera fait saliver<br />

d’envie les téléspectateurs arabes et mêmes<br />

étrangers, pas l’émirat qui la finance. Les Bin<br />

Khalifa peuvent alors aller faire leurs emplettes<br />

tranquillement dans le mon<strong>de</strong> et s’offrir pêlemêle<br />

<strong>de</strong>s clubs <strong>de</strong> football, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s banques,<br />

<strong>de</strong>s enseignes lumineuses, <strong>de</strong> célèbres palaces,<br />

<strong>de</strong> brillants consultants, <strong>de</strong>s artistes… Pour la<br />

sécurité <strong>de</strong> leur petit mais ô combien précieux<br />

émirat, ils n’ont pas <strong>de</strong> souci à se faire. Les Gi’s<br />

<strong>de</strong> la base militaire américaine veillent au grain.<br />

Jusqu’à quand encore ? Hassan Moali

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