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Huit stewards d'Air Algérie sous mandat de dépôt

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A<br />

LYON<br />

De notre correspondant<br />

zzedine Gaci, recteur <strong>de</strong> la mosquée Othmane<br />

à Villeurbanne, ancien prési<strong>de</strong>nt du Conseil<br />

régional du culte musulman Rhône-Alpes, et<br />

Vincent Feroldi, délégué épiscopal du diocèse <strong>de</strong> Lyon,<br />

chargé <strong>de</strong>s relations avec les musulmans, annoncent un<br />

week-end <strong>de</strong> réflexion, les samedi et dimanche 26 et 27<br />

novembre, au domaine Saint-Joseph, à Sainte-Foy-lès-<br />

Lyon, dans le Rhône.<br />

«Entre le débat sur la laïcité et les célébrations du 25 e<br />

anniversaire <strong>de</strong> la Rencontre d’Assise qui vient d’avoir<br />

lieu, les communautés chrétienne et musulmane <strong>de</strong><br />

France sont invitées au quotidien à vivre ensemble et<br />

à faire face aux défis <strong>de</strong> notre époque que sont la mondialisation,<br />

les flux migratoires, le statut <strong>de</strong> la famille,<br />

la préservation <strong>de</strong> l’environnement, l’indifférence<br />

religieuse, etc.», estiment les initiateurs. Un challenge<br />

difficile, contraignant et que chacun vit avec sa culture,<br />

sa sensibilité, sa religion : «Tout cela n’est pas facile,<br />

d’autant que la diversité <strong>de</strong>s cultures, l’indifférence<br />

religieuse, la peur <strong>de</strong> l’autre et le repli i<strong>de</strong>ntitaire peuvent<br />

être <strong>de</strong> sérieux obstacles à une vie commune et<br />

paisible». Lors <strong>de</strong> cet espace <strong>de</strong> liberté, d’échanges<br />

et <strong>de</strong> réflexions, les chrétiens (catholiques et protestants)<br />

et les musulmans se confronteront à la réalité<br />

<strong>de</strong> la société française, à travers quatre thématiques :<br />

perspectives du dialogue islamo-chrétien en France ;<br />

les aumôneries en hôpital, en prison et dans l’armée:<br />

El Watan - Mardi 15 novembre 2011 - 9<br />

FRANCE-ACTU<br />

FORUM ISLAMO-CHRÉTIEN<br />

«Débattre et construire ensemble»<br />

enjeux, questions et partenariat ; le mariage civil,<br />

religieux et mixte : un défi pour notre temps ; laïcité,<br />

religion et politique.<br />

«Un programme lourd et complexe» pour un cardinal,<br />

<strong>de</strong>s imams, <strong>de</strong>s pasteurs, <strong>de</strong>s prêtres, <strong>de</strong>s professeurs<br />

d’université, <strong>de</strong>s aumôniers d’hôpital ou <strong>de</strong> prison,<br />

<strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong>s relations avec les musulmans ou<br />

Imam, cardinal et pasteur, à chacun sa religion<br />

avec les chrétiens, <strong>de</strong>s théologiens, <strong>de</strong>s enseignants …<br />

Ce forum concerne <strong>de</strong>s «hommes et <strong>de</strong>s femmes<br />

convaincus <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> la rencontre» et <strong>de</strong><br />

«l’entre-connaître» pour aller <strong>de</strong> l’avant, et «<strong>de</strong> tracer<br />

<strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s recom<strong>mandat</strong>ions<br />

pour répondre aux attentes fortes <strong>de</strong> nos contemporains».<br />

Walid Mebarek<br />

Une éducation algéroise, une fresque <strong>de</strong> 1950 à 1964<br />

● C’est un véritable roman d’Alger comme il y en a peu, que propose Mustafa Haciane<br />

● Ce livre se décline sur le rythme d’un feuilleton dont chaque épiso<strong>de</strong> incite à vouloir connaître la suite.<br />

’est le livre le plus revigorant qu’il<br />

C nous ait été donné <strong>de</strong> lire sur l’<strong>Algérie</strong><br />

<strong>de</strong>s années 1950 pendant le tumulte<br />

<strong>de</strong> la guerre. Mustafa Haciane, qui a le<br />

privilège <strong>de</strong> l’âge, puisqu’il est né en<br />

1935, offre à ses lecteurs une fresque<br />

remarquable sur Alger <strong>de</strong> 1950 à 1964.<br />

Le tableau qu’il dépeint ne laisse rien à<br />

la nostalgie, au contraire, il est dans le<br />

réalisme le plus absolu.<br />

Une éducation algéroise, paru aux<br />

éditions Encre d’Orient, mérite les<br />

556 pages <strong>de</strong> récit finement débité en<br />

tranches <strong>de</strong> temps. «Il m’a fallu six<br />

ans, entre l’idée <strong>de</strong> ce roman et sa réalisation»,<br />

nous a indiqué l’auteur. «La<br />

trame que j’ai imaginée, c’est Alger <strong>de</strong>s<br />

années 1950, pour dire comment étaient<br />

les rapports <strong>de</strong>s communautés à ce<br />

moment-là et comment progressivement<br />

elles se dissocient par les événements<br />

qui s’installent. C’est un peu le constat<br />

d’une situation qui a prévalu avant la<br />

guerre <strong>de</strong> libération, pendant et après.»<br />

Le plus <strong>de</strong> Mustafa Haciane, ce sont <strong>de</strong>s<br />

cahiers qui l’ont accompagné toute sa<br />

vie : «Je tenais <strong>de</strong>s notes dans un journal,<br />

même le climat, le soleil, <strong>de</strong>s détails<br />

infimes que je consignais sur un cahier<br />

d’écolier. C’est grâce à ces éléments-là<br />

que j’ai pu retrouver <strong>de</strong>s ambiances, <strong>de</strong>s<br />

situations que j’avais notées et cela m’a<br />

rafraîchi la mémoire.»<br />

Au commencement du roman, c’est une<br />

ville en paix qui accueille le lecteur :<br />

«A cette époque, il régnait à Alger une<br />

atmosphère d’insouciance et <strong>de</strong> torpeur<br />

égale à celle <strong>de</strong> l’heure <strong>de</strong> la sieste. Peu<br />

<strong>de</strong> riches et peu <strong>de</strong> pauvres. Dans cette<br />

<strong>de</strong>rnière catégorie <strong>de</strong> la population,<br />

il existait une véritable solidarité. On<br />

partageait le pain quotidien. On célébrait<br />

ensemble les fêtes religieuses, sans<br />

aucun a priori, dans les éclats <strong>de</strong> rire<br />

et les mêmes blagues mille fois répétées.»<br />

Rien d’idyllique cependant. S’il<br />

apparaît d’abord comme le roman d’un<br />

mélange, celui-ci se révèle impossible.<br />

Le mélange est beau, mais dès que la<br />

guerre éclate, il n’est plus possible.<br />

C’est un simple constat, dit l’auteur :<br />

«Cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s années 1950 est une<br />

pério<strong>de</strong> où on peut souffler juste après<br />

la fin <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale».<br />

Personne ne sait encore que le mouvement<br />

nationaliste va réussir à soulever<br />

la poussière pour tendre le drapeau<br />

<strong>de</strong> la liberté.» Après 1954, le fond <strong>de</strong><br />

vie paisible va peu à peu changer. Avec<br />

moult détails, Mustapha Haciane, restant<br />

dans la trame <strong>de</strong> ses personnages<br />

d’une gran<strong>de</strong> ville mélangée, plonge<br />

son lecteur dans cette nouvelle réalité.<br />

«L’engagement n’est pas naturel», explique-t-il,<br />

et il y a ainsi «une <strong>Algérie</strong> qui<br />

continue en parallèle <strong>de</strong> la révolution».<br />

Le mépris que cette lutte engendre est<br />

patent : «En 1954, mon héros est encore<br />

étudiant et en 1956 il intègre une librairie<br />

où il est jalousé par un rouquin, on<br />

sent là le mépris vis-à-vis d’un <strong>Algérie</strong>n<br />

qui peut être mieux qu’un pied-noir<br />

et cela n’était pas admis, il le jalouse,<br />

car il occupe un poste qu’il aurait aimé<br />

avoir, lui. D’ailleurs, il ne lui parle jamais.<br />

C’est-à-dire que les personnages<br />

et leurs sentiments, à ce moment- là,<br />

s’avèrent réels, se révèlent, peut-être<br />

étaient-ils en attente, je ne sais pas, mais<br />

dès lors qu’il y a confrontation, chacun<br />

LE WEB «DÉBATHALAL.FR» CONDAMNÉ<br />

En janvier 2011, le site Web «DébatHalal.fr» avait publié une analyse qui aurait<br />

été réalisée par le laboratoire Eurofins indiquant que <strong>de</strong>s traces infinitésimales<br />

d’ADN <strong>de</strong> porc auraient été trouvées dans un échantillon <strong>de</strong> knackis volaille<br />

Herta certifié halal par SFCVH/Mosquée <strong>de</strong> Paris. La SFCVH a alors intenté une<br />

action en justice contre Baker Aldilaimi, gestionnaire du site «DébatHalal.fr»<br />

pour «dénigrement» visant à mettre en doute sa certification halal.<br />

Le Tribunal <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> instance <strong>de</strong> Nantes a rendu son jugement en date du<br />

7 novembre 2011 dans lequel il est stipulé que le juge <strong>de</strong>s référés, enjoint<br />

à M. Aldaimi <strong>de</strong> «cesser toute publication mettant en cause la qualité <strong>de</strong>s<br />

contrôles <strong>de</strong> conformité à la norme ‘‘halal’’ pratiqués par la société SFCVH<br />

(…) assortie à cette interdiction d’une astreinte <strong>de</strong> 1000 euros par infraction<br />

constatée (…) et condamne M. Aldaimi aux dépens et à payer à la société SFCVH<br />

la somme <strong>de</strong> 1000 euros en application <strong>de</strong> l’article 700 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure<br />

civile».<br />

choisit son camp. Jusqu’au départ <strong>de</strong>s<br />

pieds-noirs, la folie <strong>de</strong> la joie d’être enfin<br />

libre, l’euphorie d’une nouvelle ère».<br />

Avec certainement aussi <strong>de</strong> nouvelles<br />

complications que seuls les gens luci<strong>de</strong>s<br />

pouvaient déjà imaginer.<br />

Le retour en arrière était en tout cas<br />

exclu, <strong>de</strong> même que la continuation<br />

<strong>de</strong> la vie avec les populations diverses<br />

qui constituaient l’<strong>Algérie</strong> : «Il y a eu<br />

tellement <strong>de</strong> crimes, d’attentats dans les<br />

premières années, la déchirure était trop<br />

forte, mais si on avait pu dépasser ces<br />

premières années, je ne sais pas, je suppose<br />

que tout aurait été <strong>de</strong> nouveau possible.<br />

Lorsque les blessures saignaient,<br />

c’était difficile <strong>de</strong> s’accepter. Il aurait<br />

fallu un peu <strong>de</strong> partage <strong>de</strong>s colons et <strong>de</strong><br />

reconnaissance, <strong>de</strong> la fraternité. Lorsque<br />

<strong>de</strong> Gaulle en parle, ils le refusent.<br />

Parce que le statut <strong>de</strong> l’<strong>Algérie</strong>n n’était<br />

pas un statut égalitaire avec celui <strong>de</strong>s<br />

Européens, c’est ça le drame.» Mustafa<br />

Haciane est luci<strong>de</strong> et son exceptionnel<br />

roman, légué à la postérité, en est un<br />

signe. Il ne manque plus qu’un cinéaste<br />

ou qu’un réalisateur <strong>de</strong> télévision s’en<br />

empare. Souvent, on dit qu’on manque<br />

<strong>de</strong> scénarios. En voici un dont la force<br />

<strong>de</strong>s détails <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s personnages<br />

et <strong>de</strong>s lieux est telle qu’il suffit<br />

<strong>de</strong> s’y pencher pour en tirer un scénario<br />

<strong>de</strong> feuilleton digne <strong>de</strong> ce nom. Avis aux<br />

amateurs ! W. M.<br />

* Une éducation algéroise, Mustafa<br />

Haciane, éditions Encre d’Orient, Paris<br />

2011.<br />

PHOTO : D. R.<br />

Charlot hebdo<br />

pour répondre<br />

à Charlie Hebdo<br />

umour contre humour !<br />

H Après le numéro spécial<br />

du journal satirique Charlie<br />

Hebdo, rebaptisé Charia Hebdo,<br />

le mercredi 3 novembre, un<br />

groupe <strong>de</strong> personnes <strong>sous</strong> la signature<br />

<strong>de</strong> Foulexpress, en collaboration<br />

avec les éditions du<br />

BDouin ont publié sur Internet<br />

un quatre pages intitulé Charlot<br />

hebdo. Ils répon<strong>de</strong>nt au contenu<br />

<strong>de</strong> Charia Hebdo, qui, avec notamment<br />

ses représentations du<br />

prophète Mohamed, et ses <strong>de</strong>ssins<br />

vus comme islamophobes,<br />

avait alimenté la chronique médiatique.<br />

A la suite <strong>de</strong> l’annonce<br />

<strong>de</strong> la parution <strong>de</strong> ce numéro,<br />

<strong>de</strong>s cocktails Molotov avaient<br />

détruit les locaux du journal,<br />

sans que l’on sache encore qui<br />

sont les auteurs <strong>de</strong> cet attentat.<br />

Si le journal «n’a pas fait rire<br />

les musulmans», Charlot hebdo<br />

veut reprendre la main, le temps<br />

d’un numéro pour s’amuser et<br />

rire <strong>de</strong> Charlie Hebdo, «<strong>sous</strong><br />

une forme humoristique face<br />

à la provoc’». Dans un texte,<br />

on y lit : «J’accuse… J’accuse<br />

l’Islam et les musulmans d’être<br />

responsables <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte publique.<br />

J’accuse l’Islam et les<br />

musulmans d’être les complices<br />

du réchauffement climatique.<br />

J’accuse l’Islam et les musulmans<br />

<strong>de</strong> prendre les places<br />

<strong>de</strong> parkings <strong>de</strong>s handicapés.<br />

J’accuse l’Islam et les musulmans<br />

<strong>de</strong> manger en douce mes<br />

Kin<strong>de</strong>r Pingouin. Zola ! Sors <strong>de</strong><br />

ce coooorps !» Le responsable<br />

<strong>de</strong> ce Charlot hebdo signe le<br />

«jugement fictif» <strong>de</strong> Charlie<br />

Hebdo, par «le tribunal <strong>de</strong>s flagrants<br />

dénis» avec ce contenu :<br />

«Attendu que cette publication<br />

est en détresse économique, au<br />

point d’avoir recours à l’humour<br />

le plus vulgaire et le plus<br />

salace pour attirer et racoler, à<br />

défaut <strong>de</strong> pouvoir faire preuve<br />

<strong>de</strong> liberté d’esprit ou <strong>de</strong> créativité,<br />

attendu que Charlie Hebdo<br />

s’applique périodiquement à<br />

salir l’Islam et les musulmans,<br />

se cachant <strong>de</strong>rrière la liberté<br />

d’expression pour s’arroger<br />

celle d’insulter, portant ainsi<br />

atteinte à la dignité d’êtres humains,<br />

sans autre résultat que<br />

d’instiller la haine (et accessoirement<br />

<strong>de</strong> vendre <strong>de</strong>s journaux),<br />

(…) le tribunal <strong>de</strong>s flagrants<br />

dénis condamne donc Charlie<br />

Hebdo à... Rien.<br />

Vraiment rien, car ce serait<br />

faire trop d’honneur à <strong>de</strong>s gens<br />

qui s’en dispensent que <strong>de</strong> faire<br />

d’eux, ici, les victimes qu’ils ne<br />

sont pas. Que les médias continuent<br />

à s’indigner, unis comme<br />

un troupeau, d’une prétendue<br />

censure qui n’existe pas».<br />

On peut trouver le lien <strong>de</strong> ce<br />

journal en allant sur le site saphirsnews.com.<br />

W. M.

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