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Miettes de la Table 2007 Carême - Communion Béthanie - blogSpirit

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méditation. D’abord Jean raconte<br />

comment Marie, <strong>la</strong> sœur <strong>de</strong> Marthe,<br />

répand un parfum <strong>de</strong> très grand prix<br />

sur les pieds <strong>de</strong> Jésus lorsque ce<br />

<strong>de</strong>rnier se trouve invité à un repas <strong>de</strong><br />

fête chez Marthe à <strong>Béthanie</strong> (versets 1<br />

à 3). Ensuite intervient le dialogue<br />

entre Judas et Jésus au sujet <strong>de</strong><br />

l’interprétation <strong>de</strong> ce geste (versets 4 à<br />

8). Enfin, le narrateur mentionne que<br />

les autorités juives préparent un<br />

complot contre Lazare (versets 9 à<br />

11).<br />

Ce récit suit <strong>de</strong> très près <strong>la</strong><br />

résurrection <strong>de</strong> Lazare par Jésus<br />

(chapitre 11). Par ce signe, Jésus a<br />

c<strong>la</strong>irement manifesté <strong>la</strong> puissance <strong>de</strong><br />

sa nature divine. C’est ainsi que <strong>de</strong><br />

plus en plus <strong>de</strong> personnes croient en<br />

Jésus et déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> le suivre. A <strong>la</strong> fin<br />

du chapitre précé<strong>de</strong>nt, Jean dramatise<br />

<strong>la</strong> situation en mettant l’accent sur <strong>la</strong><br />

décision prise par les autorités juives<br />

<strong>de</strong> faire mourir Jésus (chapitre 11,<br />

verset 53). La tension monte, un<br />

climat <strong>de</strong> peur et <strong>de</strong> suspicion<br />

s’installe.<br />

C’est dans ce contexte difficile,<br />

qui pose les jalons du récit <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Passion, que se joue une scène<br />

bouleversante en même temps que<br />

magnifique. L’ambiance <strong>de</strong> ce repas<br />

chez Marthe est très certainement<br />

festive. Tous sont heureux <strong>de</strong> pouvoir<br />

fêter <strong>la</strong> réintégration <strong>de</strong> Lazare dans <strong>la</strong><br />

communauté <strong>de</strong>s vivants. Quoi <strong>de</strong><br />

plus naturel et <strong>de</strong> plus significatif à cet<br />

égard que d’organiser un repas ?<br />

Soudain, au beau milieu du banquet,<br />

Marie verse un parfum <strong>de</strong> très grand<br />

prix sur les pieds <strong>de</strong> Jésus, puis<br />

l’essuie avec ses propres cheveux.<br />

Bien plus qu’une onction d’huile<br />

répandue sur <strong>la</strong> tête du roi comme au<br />

temps <strong>de</strong> l’Ancien Testament, il est<br />

question ici d’une onction <strong>de</strong> parfum<br />

fait <strong>de</strong> nard pur répandu sur les pieds<br />

<strong>de</strong> Jésus le Christ. Marie, avec<br />

humilité et respect, ose tout juste<br />

effleurer les pieds du Christ. Non<br />

content d’offrir ce qu’elle possè<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

plus précieux, Marie s’offre ellemême<br />

toute entière, dans ce geste <strong>de</strong><br />

soumission, <strong>de</strong> glorification et<br />

d’adoration : aimer ce n’est pas<br />

seulement offrir ce qu’on a, mais<br />

aussi ce qu’on est. En l’occurrence, ce<br />

geste n’est pas simplement une<br />

préfiguration <strong>de</strong> l’embaumement du<br />

corps du Christ, tel qu’on a coutume<br />

<strong>de</strong> l’interpréter. Il s’agit <strong>de</strong> bien plus<br />

que ce<strong>la</strong>. En effet, l’o<strong>de</strong>ur agréable du<br />

parfum qui remplit toute <strong>la</strong> maison<br />

annonce <strong>la</strong> diffusion d’une Bonne<br />

Nouvelle d’amour universelle.<br />

Mais, à l’instar <strong>de</strong> presque<br />

toutes les fêtes, il se trouve souvent un<br />

mauvais convive pour gâcher les<br />

réjouissances. Judas, au lieu <strong>de</strong><br />

percevoir l’éminente beauté du geste,<br />

s’arrête à <strong>de</strong>s considérations<br />

strictement pécuniaires et relève que<br />

l’équivalent en argent <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur du<br />

parfum aurait pu être consacrée aux<br />

pauvres. Judas critique le geste <strong>de</strong><br />

Marie parce qu’il n’en saisit pas <strong>la</strong><br />

portée spirituelle et prophétique. Et<br />

Jean d’éc<strong>la</strong>irer l’intention réelle <strong>de</strong><br />

Judas pour éviter toute méprise <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

part du lecteur : Il disait ce<strong>la</strong> non<br />

parce qu’il se souciait <strong>de</strong>s pauvres,<br />

mais parce qu’il était voleur : il tenait<br />

<strong>la</strong> bourse et prenait ce qu’on y mettait<br />

(verset 6). Mais Jésus n’est pas dupe.<br />

Il prend <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> Marie en<br />

évoquant <strong>de</strong> façon à peine voilée<br />

l’issue tragique <strong>de</strong> son ministère. Dès<br />

lors, l’ambiance sereine et joyeuse a<br />

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