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Master Pro STEP STAGE PROFESSIONNEL - Université de Mons

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<strong>Master</strong> <strong>Pro</strong> <strong>STEP</strong><br />

Géophysique <strong>de</strong> Surface et Subsurface (G2S)<br />

Institut <strong>de</strong> Physique du Globe <strong>de</strong> Paris (IPGP)<br />

(2007-2008)<br />

M2 : UE 39U1GG54<br />

<strong>STAGE</strong> <strong>PROFESSIONNEL</strong><br />

Analyse <strong>de</strong>s données sismologiques large ban<strong>de</strong> du champ<br />

géothermique <strong>de</strong> Bouillante (Gua<strong>de</strong>loupe)<br />

Prélèvement sous-marin <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>s géothermaux dans la baie <strong>de</strong> Bouillante.<br />

Tuteur <strong>de</strong> stage<br />

Mme Éléonore STUTZMANN<br />

Physicienne, Équipe <strong>de</strong> Sismologie<br />

Institut <strong>de</strong> Physique du Globe <strong>de</strong> Paris<br />

PARIS (75)<br />

Soutenu le 19 septembre 2008<br />

par<br />

Florie DEPUISET<br />

Maîtres <strong>de</strong> stage<br />

MM. Philippe JOUSSET, Adnand<br />

BITRI et Hubert FABRIOL, ARN/RSC<br />

BRGM<br />

ORLÉANS (45)<br />

<strong>Master</strong> Sciences <strong>de</strong> la Terre, <strong>de</strong> l’Environnement et <strong>de</strong>s Planètes (<strong>STEP</strong>) - Institut <strong>de</strong> Physique du Globe <strong>de</strong> Paris - 01 44 27 56 30


Sommaire<br />

1 Contexte général du stage 1<br />

1.1 Le BRGM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1<br />

1.1.1 Historique <strong>de</strong> la société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1<br />

1.1.2 Missions et objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2<br />

1.1.3 Organisation et ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2<br />

1.1.4 Service et équipe d’accueil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

1.2 Contexte <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

1.2.1 La géothermie : définitions et enjeux . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

1.2.2 Le champ géothermique <strong>de</strong> Bouillante . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

2 Le réseau sismologique large ban<strong>de</strong> 10<br />

2.1 Gestion du réseau et <strong>de</strong>s données acquises . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

2.1.1 Mise en place du réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

2.1.2 Acquisition <strong>de</strong>s données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

2.1.3 Sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

2.1.4 Efficacité du réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

2.2 Outils d’analyse <strong>de</strong>s données et méthodologie associée . . . . . . . . . . 15<br />

2.2.1 SCREAM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

2.2.2 Seismotool . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17<br />

3 Résultats et développements 26<br />

3.1 Analyse <strong>de</strong>s évènements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

3.2 Réponse à la problématique du stage : la microsismicité locale . . . . . . 29<br />

3.3 Données issues <strong>de</strong>s séismes pointés : calcul <strong>de</strong>s rapports VP /VS . . . . . 30<br />

3.4 Conclusion <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s évènements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />

4 Conclusion 33<br />

4.1 Le champ géothermique <strong>de</strong> Bouillante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

4.2 Apport personnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

A Annexes A<br />

A.1 Lecture <strong>de</strong>s fichiers : invalid byte count to skip . . . . . . . . . . . . . . . A<br />

A.2 Détection <strong>de</strong>s évènements : in<strong>de</strong>x exceeds matrix dimensions in read_datafilelist A<br />

A.3 Détection <strong>de</strong>s évènements : chtoread . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A<br />

A.4 Détection <strong>de</strong>s évènements : in<strong>de</strong>x exceeds matrix dimensions in hilbert . A<br />

A.5 Vérification du pointé à l’ai<strong>de</strong> du diagramme <strong>de</strong> Wadati modifié . . . . . B


Liste <strong>de</strong>s figures<br />

1.1 Implantation géographique du BRGM sur le territoire français. . . . . . . 3<br />

1.2 Organigramme du BRGM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3<br />

1.3 Filiales et participations au sein du groupe BRGM. . . . . . . . . . . . . . 4<br />

1.4 Les Petites Antilles et la Gua<strong>de</strong>loupe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

1.5 Basse-Terre : la commune <strong>de</strong> Bouillante est située sur la côte ouest. 1 . . . 6<br />

1.6 Carte structurale <strong>de</strong> l’archipel <strong>de</strong> Gua<strong>de</strong>loupe (Gua<strong>de</strong>loupe, les Saintes,<br />

Marie-Galante) [Feuillet et al., 2001]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

1.7 <strong>Pro</strong>jet-cadre ELECGDOM et ses différents projets cibles. . . . . . . . . . . 9<br />

2.1 Schéma conceptuel <strong>de</strong>s stations sismologiques installées à Bouillante. . . 11<br />

2.2 Localisation <strong>de</strong>s stations sismologiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

2.3 Visualisation <strong>de</strong>s données avec SCREAM : séisme <strong>de</strong>s Saintes, 21 novembre<br />

2004 11h41 GMT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

2.4 Création d’un filtre avec SCREAM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

2.5 Schématisation du fonctionnement <strong>de</strong> l’algorithme STA/LTA. . . . . . . 19<br />

2.6 Fenêtre principale <strong>de</strong> travail (Plot_ParticleMotion). . . . . . . . . . . . . . 21<br />

2.7 Exemple : informations référencées pour l’évènement détecté par quatre<br />

stations le 24 août 2004 à 21h17min 12s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

2.8 Arrivée sismique parfaitement résolue par le critère AIC. . . . . . . . . . 24<br />

2.9 Arrivée sismique moyennement résolue par le critère AIC. L’analyste<br />

doit se fier à d’autres critères complémentaires (fréquences, visualisation,<br />

forme d’on<strong>de</strong>, etc.). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24<br />

2.10 Illustration d’un très bon pointé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

2.11 Illustration d’un bon pointé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

3.1 Récapitulatif, par année d’acquisition, du nombre d’évènements détectés<br />

par 5 et 4 stations (82, 1128, 1029, 980, 637). . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

3.2 Récapitulatif du nombre d’évènements analysés par année d’acquisition<br />

(82, 1128, 547, 0, 242) pour ceux détectés par 5 et 4 stations. . . . . . . . . 27<br />

3.3 Effectifs <strong>de</strong>s différentes catégories <strong>de</strong> séismes analysés (1086, 403, 104,<br />

579). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

3.4 Séisme <strong>de</strong>s Saintes du 01 avril 2006 à 16h07min 40s : forme d’on<strong>de</strong> sur<br />

données non filtrées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

3.5 Mécanismes focaux <strong>de</strong> séismes autour <strong>de</strong> la Gua<strong>de</strong>loupe La localisation<br />

<strong>de</strong> Bouillante et la direction <strong>de</strong>s plans nodaux <strong>de</strong>s séismes <strong>de</strong>s Saintes<br />

(entre la Gua<strong>de</strong>loupe et la Dominique) sont indiquées sur la figure, modifiée<br />

d’après [Douglas et al., 2006]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29


3.6 Illustration <strong>de</strong> la régression linéaire au sens <strong>de</strong>s moindres carrés et <strong>de</strong>s<br />

erreurs qui y sont associées. Le point aberrant est celui dont l’ordonnée<br />

est la plus gran<strong>de</strong>. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />

Liste <strong>de</strong>s tableaux<br />

1.1 Géothermie et cadre correspondant [ADEME-BRGM; INRP]. . . . . . . . 5<br />

2.1 Statistiques mensuelles du réseau sismologique <strong>de</strong> Bouillante. La signification<br />

du co<strong>de</strong> couleur est indiquée dans la première ligne. . . . . . . . 14<br />

2.2 Tableau illustrant les valeurs du critère S-P en fonction <strong>de</strong> la distance<br />

parcourue par les on<strong>de</strong>s. L’indice l correspond à la largeur du champ<br />

(4 km), p à la profon<strong>de</strong>ur (4 km) et L à la longueur (6 km). . . . . . . . . . 22<br />

3.1 Valeurs estimées <strong>de</strong>s rapports VP /VS pour chaque catégorie <strong>de</strong> séismes<br />

(calcul <strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong>s valeurs). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31


Remerciements<br />

Je remercie mes tuteurs <strong>de</strong> stage pour leur soutien et leur confiance : Éléonore<br />

Stutzmann et Philippe Jousset, ainsi que Adnand Bitri et Hubert Fabriol. Avoir autant<br />

<strong>de</strong> tuteurs est une chance, chacun peut apporter sa vision du projet et il est plus<br />

simple <strong>de</strong> savoir quelle direction suivre.<br />

À toutes les personnes qui ont partagé leurs connaissances avec moi, et ce toujours<br />

dans la bonne humeur, je voudrais aussi dire merci. Ces avis hors contexte par rapport<br />

au stage ont donné lieu à quelques innovations et essais <strong>de</strong> traitement du problème<br />

auxquels je n’aurais pas pensé seule. Merci donc aux occupants du <strong>de</strong>uxième et du<br />

troisième étage du bâtiment D3.<br />

Et, pour finir, je remercie ma famille et mes amis, les autres stagiaires et les basketteurs<br />

<strong>de</strong> la section sportive qui, avec leurs sourires et leurs paroles gentilles, ont<br />

illuminé ces six mois <strong>de</strong> stage. Une pensée particulière est <strong>de</strong>stinée à mon meilleur ami<br />

et ex-binôme, Sebastien Duval, qui a relu ce rapport comme si c’était le sien.<br />

III


IV<br />

Résumé – Abstract<br />

Dans le cadre économique et environnemental actuel, la géothermie connaît un<br />

développement accéléré. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s champs géothermiques permet <strong>de</strong> rentabiliser<br />

les exploitations en cours ou <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong> nouveaux champs potentiels. Pour la<br />

Gua<strong>de</strong>loupe, qui ne possè<strong>de</strong> aucune ressource locale en énergies fossiles, produire<br />

<strong>de</strong> l’électricité sans les utiliser est très attractif. Le site <strong>de</strong> Bouillante représente le<br />

seul site haute enthalpie <strong>de</strong> France exploité actuellement. Le programme <strong>de</strong> recherche<br />

GHEDOM-ADEME y est mis en place pour définir une méthodologie d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces<br />

champs. La sismologie large ban<strong>de</strong> s’utilise pour obtenir <strong>de</strong>s informations concernant<br />

les propriétés physiques <strong>de</strong>s roches.<br />

La recherche <strong>de</strong> microséismes, dus à l’activité naturelle du champ ou à son exploitation,<br />

a été effectuée dans le cadre <strong>de</strong> la localisation <strong>de</strong> nouvelles fractures productrices<br />

<strong>de</strong> flui<strong>de</strong> géothermique. L’analyse <strong>de</strong>s données obtenues à Bouillante à l’ai<strong>de</strong> d’un logiciel<br />

dédié aux stations sismologiques en réseau n’a pas mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> microsismicité<br />

locale, les répliques sismiques <strong>de</strong>s Saintes et le niveau <strong>de</strong> bruit gênant l’analyse.<br />

Cependant, ces <strong>de</strong>rnières informations peuvent être intégrées ultérieurement à la<br />

connaissance du modèle <strong>de</strong> vitesses autour <strong>de</strong> Bouillante (calcul <strong>de</strong>s rapports VP /VS,<br />

tomographie <strong>de</strong> bruit sismique. . . )<br />

Within the current economic and environmental frame, geothermics is growing at<br />

a high rate. Geothermal studies lead to improve exploitation and to discover new potential<br />

fields. For islands such as the Lesser Antilles, fossil fuels are expensive and necessary.<br />

Extract energy from steam in a geothermal area is attractive for governments<br />

and inhabitants. At the present time, the power plant of Bouillante is the only highenthalpy<br />

exploited field in France. The creation of a methodology for the studies of<br />

such areas is one of the goals of the GHEDOM-ADEME research program. Broadband<br />

seismology is useful to <strong>de</strong>rive informations about the physical properties of rocks (porosity,<br />

wavespeed, fluid content, cracks content, etc.).<br />

Natural or exploitation-stimulated microseisms are being searched for possibly locating<br />

the geothermal fluid-productive cracks. The analysis of data acquired at Bouillante<br />

with a specific tool for seismological arrays has revealed no <strong>de</strong>tectable microseismicity.<br />

Noise in the records and the numerous aftershocks after the seism at les Saintes make<br />

it difficult to get usable data. However all these pieces of information may be useful in<br />

the knowledge of the velocity mo<strong>de</strong>l around Bouillante.<br />

mots-clés : géothermie haute enthalpie, Bouillante, Gua<strong>de</strong>loupe, microsismicité


Chapitre 1 – Contexte général du stage<br />

Dans le cadre du développement durable et <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong> la dépendance aux<br />

énergies fossiles, les Départements d’Outre-Mer (DOM) comme la Gua<strong>de</strong>loupe possè<strong>de</strong>nt<br />

un atout considérable. La présence <strong>de</strong> sources chau<strong>de</strong>s a conduit à l’étu<strong>de</strong> du<br />

potentiel du champ géothermique <strong>de</strong> Bouillante (Gua<strong>de</strong>loupe). Ce site est actuellement<br />

le seul en France permettant <strong>de</strong> produire <strong>de</strong> l’électricité à partir <strong>de</strong> la vapeur extraite<br />

du sous-sol. Des étu<strong>de</strong>s géophysiques ont permis <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r l’extension<br />

du champ mais le modèle proposé reste encore à compléter. Une meilleure connaissance<br />

<strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier pourrait permettre une optimisation ou une augmentation <strong>de</strong> la<br />

production d’électricité. Ce rapport présente les connaissances obtenues à l’ai<strong>de</strong> d’une<br />

expérience <strong>de</strong> sismologie large ban<strong>de</strong>.<br />

L’entreprise d’accueil, le BRGM, puis le contexte <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> seront présentés au<br />

cours <strong>de</strong> ce chapitre.<br />

1.1 Le BRGM 1<br />

1.1.1 Historique <strong>de</strong> la société<br />

En 1941, Edmond Frie<strong>de</strong>l, ingénieur général <strong>de</strong>s mines, et Pierre Pruvost, doyen<br />

<strong>de</strong> la faculté <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> Lille, fon<strong>de</strong>nt le Bureau <strong>de</strong> Recherches Géologiques et<br />

Géophysiques (BRGG) dans le but <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s archives du sous-sol <strong>de</strong> la France.<br />

Toutes les informations sur les ouvrages souterrains disponibles sont collectées ; <strong>de</strong><br />

premières synthèses cartographiques sont réalisées.<br />

En 1953, le BRGG, jusqu’alors financé sur fonds d’état, <strong>de</strong>vient autonome financièrement<br />

sous le nom <strong>de</strong> Bureau <strong>de</strong> Recherches Géologiques, Géophysiques et Minières<br />

<strong>de</strong> la France métropolitaine (BRGGM).<br />

En 1959, le décret 59-1205 du 23 octobre change le nom du bureau minier <strong>de</strong> la<br />

France d’outre-mer en Bureau <strong>de</strong> Recherches Géologiques et Minières (BRGM). Le<br />

BRGGM y est rattaché, ainsi que le bureau <strong>de</strong> recherches minières <strong>de</strong> l’Algérie et le<br />

bureau minier guyanais. Le décret précise que le BRGM est un établissement public à<br />

caractère industriel et commercial.<br />

Les décrets 2004-991 du 20 septembre 2004 et 2006-402 du 4 avril 2006 modifient<br />

les missions initiales du BRGM ainsi que son organisation administrative et financière<br />

pour conduire à l’organisme actuel.<br />

1 Référence : [BRGM].<br />

1


2 CHAPITRE 1. CONTEXTE GÉNÉRAL DU <strong>STAGE</strong><br />

1.1.2 Missions et objectifs<br />

Le BRGM est l’établissement <strong>de</strong> référence dans le domaine <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> la Terre<br />

pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol.<br />

Les objectifs <strong>de</strong> la société sont :<br />

1. comprendre les phénomènes géologiques, développer <strong>de</strong>s méthodologies et <strong>de</strong>s<br />

techniques nouvelles, produire et diffuser <strong>de</strong>s données pertinentes et <strong>de</strong> qualité ;<br />

2. mettre à disposition les outils nécessaires à la gestion du sol, du sous-sol et <strong>de</strong>s<br />

ressources, à la prévention <strong>de</strong>s risques naturels et <strong>de</strong>s pollutions, aux politiques<br />

publiques d’aménagement du territoire.<br />

Ces objectifs sont à réaliser dans le cadre <strong>de</strong>s missions du BRGM : recherche scientifique,<br />

appui aux politiques publiques, coopération internationale et ai<strong>de</strong> au développement,<br />

prévention et sécurité minière.<br />

1.1.3 Organisation et ressources<br />

Les 26 services géologiques régionaux (SGR) et les 3 antennes (FIG. 1.1) permettent<br />

au BRGM d’être présent sur tout le territoire pour effectuer les missions dont il a la<br />

charge. Bien que le siège social soit situé à Paris, la majorité <strong>de</strong>s 1000 employés travaille<br />

sur le site du centre scientifique et technique à Orléans (Loiret). Ils sont répartis dans<br />

les structures présentées sur l’organigramme (FIG. 1.2).<br />

Les thématiques d’action du BRGM (géologie, ressources minérales, géothermie,<br />

stockage géologique du CO2, eau, après-mine, aménagement et risques naturels, sites<br />

et sols pollués, métrologie <strong>de</strong> l’environnement, systèmes d’information numérique)<br />

sont abordées au sein <strong>de</strong> projets portés par les services (anciennement services opérationnels<br />

et départements).<br />

Chaque projet se voit attribuer un financement par les directions du service public<br />

et <strong>de</strong> la recherche, en fonction <strong>de</strong> ses objectifs et <strong>de</strong> ses orientations (internationales,<br />

européennes, nationales, locales, service public, partenariat privé. . . ). Le reste<br />

du financement est fourni par les partenaires. Ces <strong>de</strong>rniers peuvent être <strong>de</strong>s filiales du<br />

BRGM (FIG. 1.3), <strong>de</strong>s universités, <strong>de</strong>s organismes européens ou internationaux, <strong>de</strong>s<br />

entreprises. . . L’activité commerciale est gérée par la direction internationale : réponse<br />

aux appels d’offres, propositions aux entreprises, etc.


1.1. LE BRGM 3<br />

MAYOTTE<br />

NOUVELLE<br />

CALÉDONIE<br />

POLYNÉSIE FRANÇAISE<br />

FIG. 1.1 – Implantation géographique du BRGM sur le territoire français.<br />

Direction <strong>de</strong> la Recherche : CH. FOUILLAC<br />

Direction du Service Public : L.BEROUD<br />

Direction Internationale : J. C. GUILLANEAU<br />

Direction <strong>de</strong> la <strong>Pro</strong>duction, <strong>de</strong> l’Innovation<br />

et <strong>de</strong> la Qualité : F. LE LANN<br />

Département Géothermie : F. BOISSIER<br />

•Développement et maîtrise <strong>de</strong> la chaleur géothermique<br />

Département Prévention et Sécurité Minière : J.L. FOUCHER<br />

Service<br />

Géologie<br />

C. TRUFFERT<br />

• Régolite et<br />

réservoirs<br />

• Bassins<br />

sédimentaires<br />

• Socles et<br />

orogenèses<br />

• Cartes et<br />

référentiels<br />

Service<br />

Ressources<br />

minérales<br />

J. TESTARD<br />

• Métallogénie et<br />

synthèse<br />

• Valorisation et<br />

traitement <strong>de</strong>s<br />

données<br />

• Economie,<br />

intelligence et<br />

développement<br />

durable<br />

• Réglementation et<br />

sécurité postextractive<br />

Service<br />

Aménagement<br />

et risques<br />

naturels<br />

H. MODARESSI<br />

• Risque sismique<br />

• Risques sous-sol<br />

et cavités<br />

• Risques<br />

mouvements <strong>de</strong><br />

terrain<br />

• Erosion <strong>de</strong>s sols et<br />

littoral<br />

Prési<strong>de</strong>nt<br />

PH. VESSERON<br />

Directeur Général Délégué<br />

F. Demarcq<br />

Service Eau<br />

D. PENNEQUIN<br />

• Evaluation <strong>de</strong> la<br />

ressource et milieux<br />

discontinus<br />

• Modélisation<br />

hydrogéologique et<br />

hydrogéochimique<br />

• Gestion <strong>de</strong> la<br />

ressource et<br />

impacts<br />

environnementaux<br />

• Application et<br />

développement<br />

méthodologiques<br />

Service<br />

Environnement<br />

industriel et<br />

procédés<br />

H. GABORIAU<br />

• Gestion <strong>de</strong>s<br />

déchets<br />

• Sites et sols<br />

pollués<br />

• Ecotechnologies<br />

• Modélisation <strong>de</strong><br />

l’impact <strong>de</strong>s<br />

stockages profonds<br />

•Centres d’essais<br />

environnementaux<br />

Secrétariat général : R. GUERILLON<br />

Direction Financière : P.L. KIRCHER<br />

Direction <strong>de</strong>s Ressources Humaines : M. BOUILLEAU<br />

Division comptable : J.M. VERDIER<br />

Direction <strong>de</strong> la Communication et<br />

<strong>de</strong>s Editions : G. LEHIDEUX-VERNIMMEN<br />

Direction <strong>de</strong> la <strong>Pro</strong>spective : J. VARET<br />

Service<br />

Métrologie,<br />

monitoring,<br />

analyse<br />

G. HERVOUET<br />

• Chimie<br />

environnementale<br />

• Caractérisation<br />

roches, sols et<br />

minéraux<br />

• Traceurs<br />

isotopiques et<br />

datations<br />

• Moyens <strong>de</strong> terrain<br />

et expérimentation<br />

FIG. 1.2 – Organigramme du BRGM.<br />

Service<br />

Systèmes et<br />

technologies <strong>de</strong><br />

l’information<br />

J.M.<br />

TROUILLARD<br />

• Architecture,<br />

sécurité,<br />

administration<br />

• Exploitation et<br />

support<br />

• Analyse et<br />

développement<br />

• Calcul, 3D et<br />

réalité virtuelle<br />

Information et<br />

documentation<br />

Service Actions<br />

régionales<br />

M. BEURRIER<br />

Groupement <strong>de</strong><br />

services<br />

régionaux :<br />

• Centre Ouest (6<br />

SGR)<br />

• Nord Est (5 SGR)<br />

• Sud Ouest (4<br />

SGR)<br />

• Centre Est (4<br />

SGR)<br />

• Méditerranée (3<br />

SGR)<br />

Services<br />

régionaux DOM (4<br />

SGR)<br />

Antennes TOM :<br />

• Polynésie<br />

• Nouvelle-<br />

Calédonie<br />

• Mayotte


4 CHAPITRE 1. CONTEXTE GÉNÉRAL DU <strong>STAGE</strong><br />

FIG. 1.3 – Filiales et participations au sein du groupe BRGM.<br />

1.1.4 Service et équipe d’accueil<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> ce stage, j’ai été intégrée au sein <strong>de</strong> l’unité Risques Sous-sol et<br />

Cavités (RSC), conduite par M. Fabriol. Cette unité est une composante du service<br />

Aménagement et Risques Naturels (ARN), dirigée par M. Modaressi.<br />

Localisé sur le site du centre scientifique et technique, ARN est un service qui participe<br />

à <strong>de</strong> nombreux projets pour lesquels <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s géophysiques sont nécessaires.<br />

Trois personnes ont encadré mon stage : MM. Jousset, Bitri et Fabriol ; j’ai pu découvrir<br />

avec eux le fonctionnement d’un service. J’ai également travaillé en collaboration<br />

avec Youval Mishliborsky, qui a revu une partie <strong>de</strong>s données suite à la mise en place<br />

d’un utilitaire <strong>de</strong> vérification établi par M. Jousset. Il a également réalisé une étu<strong>de</strong><br />

bibliographique sur les traitements possibles afin d’améliorer l’analyse <strong>de</strong>s données.<br />

1.2 Contexte <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

1.2.1 La géothermie : définitions et enjeux<br />

1.2.1.1 Définitions<br />

Le mot géothermie possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sens [ADEME-BRGM] :<br />

1. science qui étudie les phénomènes thermiques internes du globe terrestre ;<br />

2. processus industriels qui visent à exploiter la chaleur interne du globe terrestre<br />

pour produire <strong>de</strong> l’électricité, <strong>de</strong> la chaleur ou les <strong>de</strong>ux à la fois.<br />

Le contexte <strong>de</strong> ce stage se place dans le cadre <strong>de</strong> la définition 2.<br />

La chaleur interne du globe n’est pas exploitable partout dans les mêmes conditions,<br />

car le gradient géothermique terrestre, le flux <strong>de</strong> chaleur et les conditions géologiques<br />

ne sont pas homogènes. À chaque situation correspond un type <strong>de</strong> géothermie (TAB 1.1).


1.2. CONTEXTE DE L’ÉTUDE 5<br />

Un <strong>de</strong>rnier type <strong>de</strong> géothermie, Hot Dry Rock, existe mais il est encore en phase<br />

<strong>de</strong> développement : <strong>de</strong> l’eau sous pression est injectée dans un massif rocheux chaud,<br />

profond et fracturé ; la vapeur émise lors <strong>de</strong> la décompression du flui<strong>de</strong> chauffé par la<br />

roche est récupérée en surface pour actionner une turbine productrice d’électricité.<br />

1.2.1.2 Les enjeux <strong>de</strong> la géothermie<br />

La prospection géothermique s’est développée à partir <strong>de</strong>s années 1960 : campagne<br />

nationale <strong>de</strong> prospection et premières applications industrielles. En 1969, un premier<br />

réseau géothermique permet <strong>de</strong> chauffer une partie <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Melun l’Almont.<br />

Suite aux crises pétrolières et <strong>de</strong>vant le succès <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> Melun l’Almont, la<br />

géothermie se développe comme source alternative d’énergie. En particulier, pour les<br />

Départements d’Outre-Mer, l’enjeu est considérable, ces îles dépendant <strong>de</strong> l’apport en<br />

énergie fossile [Laplaige et al., 2000, 2005; Philippe, 2006].<br />

À la fin du XX e siècle, le contexte global <strong>de</strong> hausse du prix <strong>de</strong>s énergies non renouvelables<br />

et la notion <strong>de</strong> développement durable issue du protocole <strong>de</strong> Kyoto (1997)<br />

conduisent la France, notamment au travers du BRGM, à reprendre l’exploration géothermique,<br />

en particulier dans les DOM qui connaissent un contexte géologique favorable.<br />

De plus, le développement <strong>de</strong> cette énergie, qui ne dégage qu’une quantité<br />

faible <strong>de</strong> CO2, permettrait à la France <strong>de</strong> respecter ses engagements législatifs concernant<br />

l’augmentation <strong>de</strong> la part d’énergies renouvelables dans le budget énergétique <strong>de</strong><br />

la nation et dans le cadre <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre.<br />

Type <strong>de</strong><br />

géothermie<br />

Température du<br />

flui<strong>de</strong> circulant<br />

(°C)<br />

Gradient<br />

géothermique<br />

(°C/100 m)<br />

Flux <strong>de</strong> chaleur<br />

(mW/m 2 )<br />

Haute enthalpie > 150 10-50 > 200<br />

Moyenne<br />

enthalpie<br />

90-150 3-10 100-200<br />

Basse enthalpie 30-90 1-3 60-100<br />

Très basse<br />

enthalpie<br />

< 30 1-3 60-100<br />

Contexte<br />

géologique<br />

Zones <strong>de</strong><br />

subduction –<br />

Rifts<br />

Bassin<br />

sédimentaire<br />

Bassin<br />

sédimentaire<br />

Aquifères<br />

superficiels<br />

Utilisation<br />

<strong>Pro</strong>duction<br />

d’électricité<br />

Chauffage –<br />

<strong>Pro</strong>duction<br />

d’électricité<br />

avec dispositif<br />

adaptés<br />

Chauffage<br />

Chauffage avec<br />

dispositif<br />

adapté<br />

TAB. 1.1 – Géothermie et cadre correspondant [ADEME-BRGM; INRP].


6 CHAPITRE 1. CONTEXTE GÉNÉRAL DU <strong>STAGE</strong><br />

1.2.2 Le champ géothermique <strong>de</strong> Bouillante<br />

1.2.2.1 Cadre géologique et structural<br />

Mer Caraïbe<br />

Océan Atlantique<br />

Porto Rico<br />

Venezuela<br />

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FIG. 1.4 – Les Petites Antilles et la Gua<strong>de</strong>loupe. 1<br />

Ile <strong>de</strong> la Basse-Terre<br />

Gua<strong>de</strong>loupe<br />

Carte <strong>de</strong> l'île<br />

Plage <strong>de</strong> la Perle<br />

Gran<strong>de</strong>-Anse<br />

Deshaies<br />

Pointe-Noire<br />

Plage Caraïbe<br />

Caféière<br />

Bouillante<br />

Vieux-Habitants<br />

Morne d'In<strong>de</strong><br />

402 Sofaïa<br />

La Coque<br />

Baille-Argent<br />

Mahault<br />

Plage <strong>de</strong><br />

Malendure<br />

Morphy<br />

N2<br />

D17<br />

Acomat<br />

Ilets Pigeon<br />

Réserve<br />

Cousteau Pigeon<br />

N2<br />

Plage <strong>de</strong> Cluny<br />

D18<br />

Morne à Louis<br />

753<br />

Beaugendre<br />

D27<br />

Baillif<br />

Basse-Terre<br />

Les Mamelles<br />

715<br />

Saint-<br />

Clau<strong>de</strong><br />

Vieux-Fort<br />

Sainte-Rose<br />

La Boucan<br />

Chartreux<br />

Ravine-Chau<strong>de</strong><br />

Barbotteau<br />

Morne Léger<br />

651<br />

Vernoux<br />

Pitons <strong>de</strong> Bouillante<br />

1088<br />

Marina<br />

D19<br />

La Couronne<br />

756<br />

Morne Jeanneton<br />

744<br />

D23<br />

Matouba<br />

Gourbeyre<br />

PARC<br />

Morne Moustique 1120<br />

Champfleury<br />

La Soufrière<br />

1467<br />

Morne-Rouge<br />

Lamentin<br />

La Rosière<br />

Morne Incapable<br />

1085<br />

NATIONAL<br />

Grand Sans-Toucher<br />

1354<br />

<strong>de</strong> la GUADELOUPE<br />

N3<br />

Monts Caraïbes<br />

687<br />

D1<br />

Saut <strong>de</strong> la<br />

Lézar<strong>de</strong><br />

Gran<strong>de</strong>-Anse<br />

Ilet à Caret<br />

N1<br />

Route <strong>de</strong> la Traversée<br />

D1<br />

N1<br />

Montebello<br />

Chutes du Carbet<br />

D4<br />

Saint-Sauveur<br />

Trois-Rivières<br />

Ilet à Fajou<br />

Baie-<br />

Mahault<br />

N2<br />

N1<br />

N10<br />

Petit-Bourg<br />

Sainte-Marie<br />

D3<br />

N1<br />

Plage <strong>de</strong> Viard<br />

Goyave<br />

GRANDE-TERRE<br />

Capesterre-<br />

Belle-Eau<br />

FIG. 1.5 – Basse-Terre : la commune <strong>de</strong> Bouillante est située sur la côte ouest. 1<br />

1 Les images sont issues respectivement <strong>de</strong>s sites internet :<br />

http ://fr.wikipedia.org/wiki/Image :LocationLesserAntilles.png<br />

http ://alexis.bosson.free.fr/gua<strong>de</strong>loupe/img/2007-07-07_petites_antilles.png<br />

http ://gwadaplans.com/images/cartes/gua<strong>de</strong>loupe_basse-terre.pdf


1.2. CONTEXTE DE L’ÉTUDE 7<br />

La Gua<strong>de</strong>loupe est un archipel <strong>de</strong> l’Océan Atlantique. Située par 16°15’ <strong>de</strong> latitu<strong>de</strong><br />

Nord et par 61°35’ <strong>de</strong> longitu<strong>de</strong> Ouest, il appartient au groupe <strong>de</strong>s Petites Antilles, qui<br />

s’étend <strong>de</strong>s Îles Vierges (à l’Est <strong>de</strong> Porto Rico) jusqu’à la côte vénézuelienne (FIG.1.4).<br />

La subduction, à la vitesse <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux centimètres par an en moyenne, <strong>de</strong>s plaques Nord-<br />

Américaine et Sud-Américaine sous la plaque Caraïbe crée l’arc <strong>de</strong>s Antilles [Feuillet<br />

et al., 2002].<br />

L’archipel est constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ensembles distincts : Gran<strong>de</strong>-Terre et les îles comme<br />

Marie-Galante et la Désira<strong>de</strong> à l’Est ; Basse-Terre et les Saintes à l’Ouest ; l’île principale<br />

!"#$%&'()%*+,-%(./&0)12/+.'2(/+-*/&,)/+3'*4+$/4+567<br />

est formée <strong>de</strong> Gran<strong>de</strong>-Terre et Basse-Terre. C’est un ensemble complexe <strong>de</strong> structures<br />

tectoniques et volcaniques. Gran<strong>de</strong>-Terre est constituée d’un socle volcanique recouvert<br />

par <strong>de</strong>s récifs coralliens. Elle est reliée par un isthme à Basse-Terre, formée par la<br />

juxtaposition au cours du temps <strong>de</strong> plusieurs édifices volcaniques [Feuillet et al., 2002].<br />

La commune (/G(%*)12/+'G()H/+ID),J+>KJ+L2&+:&'*3/=M/&&/N+$/4+D')$$/4+'G()H/4+4%*(+%&,'*)4-/4+/*+3/2"<br />

<strong>de</strong> Bouillante est située sur la côte ouest <strong>de</strong> Basse-Terre (FIG. 1.5), et<br />

D'0)$$/4+12)+D%&0/*(+3/4+0'&G./4+3'*4+$'+(%#%,&'#.)/+IB/2)$$/(+!"#$%&N+EAA@KJ+O2+*%&3+3/<br />

comme son nom l’indique, elle est le siège <strong>de</strong> manifestations hydrothermales révéla-<br />

:&'*3/=M/&&/N+2*/+D'0)$$/+/4(+%&)/*(-/+PP!+Q+#/*3',/+L!N+/$$/+'+2*+&/R/(+H/&()G'$+3S'2<br />

trices d’un0%)*4+TA+0+/(+#%&(/+3/4+4(&)/4+H/&()G'$/4+)*3)12'*(+2*/+G)*-0'()12/+/*+D')$$/+*%&0'$/J champ géothermique. D’après les travaux <strong>de</strong> Bouysse, Duperret, Deplus et<br />

Feuillet [Bouysse U'+4/G%*3/+D'0)$$/+3/+D')$$/4+*%&0'$/4+/4(+%&)/*(-/+!V+/(+'+2*+#/*3',/+H/&4+$/+423J<br />

et al., 1984; Duperret, 1991; Deplus et al., 2001; Feuillet et al., 2002],<br />

5S'#&W4+ 4%*+ '*'$X4/+ 0)G&%=(/G(%*)12/+ 3/+ (/&&')*N+ B/2)$$/(+ !"# $%&+ IEAA@K+ )*3)12/*(+ 2*/<br />

le champ géothermique 3)&/G()%*+ 3S/"(/*4)%*+ <strong>de</strong> Bouillante 0%X/**/+ PLJ+ se Y/4+ serait D')$$/4+ mis !V+ en $)0)(/*(+ place $'+ #'&()/+ à l’intersection 0-&)3)%*'$/+ 3/ du système<br />

<strong>de</strong> failles <strong>de</strong> :&'*3/=M/&&/J+6*+&/(&%2H/+$/2&+G%*R2,2-+'H/G+2*+/4G'&#/0/*(+ Bouillante-Montserrat et d’un système <strong>de</strong> failles 3/+ normales $S%&3&/+ 3/+ @AA+ délimitant 0N <strong>de</strong>s<br />

12)+ 4/+ 4)(2/+ '2+ *)H/'2+ 3/+ 7'&)/=:'$'*(/+ 'H/G+ 2*+ #/*3',/+ H/&4+ $/+ *%&3N+ $S/*4/0Z$/<br />

grabens (FIG. 3-D)*)44'*(+$/+,&'Z/*+32+0[0/+*%0+ID),J+>KJ+\+8'44/=M/&&/N+12)+#&-4/*(/+2*/+,-%$%,)/<br />

1.6). Ces <strong>de</strong>ux systèmes accommo<strong>de</strong>nt la subduction <strong>de</strong>s plaques américaines<br />

versH%$G'*)12/+G%0#$/"/N+$'+0)4/+/*+-H)3/*G/+3/+D')$$/4+'G()H/4+/4(+#$24+3)DD)G)$/+/*+&')4%* le sud-ouest : le premier, orienté N140°E, traduit une composante <strong>de</strong> glis-<br />

3/+ $'+ H-,-('()%*J+ L2&+ $'+ G](/+ %GG)3/*('$/+ 3/+ $S^$/N+ $/4+ 4(&2G(2&/4+ 4%*(+ /*+ ,-*-&'$+ Z)/*<br />

sement sénestre le long <strong>de</strong> failles en échelon réparties le long <strong>de</strong> la courbure <strong>de</strong> l’arc ;<br />

H)4)Z$/4+/*+G%2#/+ID),J+@KJ+Y%00/+$/4+(&'H'2"+32+89:7+'2(%2&+3/+8%2)$$'*(/+IM&')*/'2<br />

le <strong>de</strong>uxième, orienté Est-Ouest, traduit une extension Nord-Sud.<br />

!"# $%&N+ @__FKN+ $/4+ 0/42&/4+ 4(&2G(2&'$/4+ 3/+ (/&&')*+ 0/((/*(+ /*+ -H)3/*G/+ 3/4+ D')$$/4<br />

'()&#*#+#,$-"!#.!/#0$(%%!/#12-3$%!/#$4"(5!/#.$1/#%6$-47(8!%#)9$.!%298:!1<br />

.6$8-;/#'!9(%%!"#/(+'$J>?&<br />

FIG. 1.6 – Carte structurale <strong>de</strong> l’archipel <strong>de</strong> Gua<strong>de</strong>loupe (Gua<strong>de</strong>loupe, les Saintes,<br />

Marie-Galante) [Feuillet et al., 2001].


8 CHAPITRE 1. CONTEXTE GÉNÉRAL DU <strong>STAGE</strong><br />

1.2.2.2 <strong>Pro</strong>blématique générale<br />

Histoire <strong>de</strong> la prospection géothermique à Bouillante [Genter and Traineau, 2004]<br />

Dès 1963, le site <strong>de</strong> Bouillante est soumis à diverses expérimentations pour déterminer<br />

son potentiel géothermique, attesté par la présence <strong>de</strong> sources chau<strong>de</strong>s. Ces travaux<br />

conduisent au creusement <strong>de</strong> trois forages d’exploration. Les résultats obtenus,<br />

complétés par <strong>de</strong>ux campagnes géophysiques, permettent d’implanter le forage productif<br />

BO4, qui alimente l’unité Bouillante 1. La connexion au réseau électrique est<br />

effective en 1985. Cependant, faute <strong>de</strong> savoir-faire <strong>de</strong> la part d’EDF, la production est<br />

stoppée en 1991. L’Agence De l’Environnement et <strong>de</strong> la Maîtrise <strong>de</strong> l’Énergie (ADEME)<br />

persua<strong>de</strong> EDF <strong>de</strong> s’associer au BRGM en créant une filiale commune qui regroupe<br />

toutes les compétences nécessaires à l’exploitation. Géothermie Bouillante S.A., filiale<br />

du BRGM à 60 % et d’EDF à 40 %, réhabilite le site et reprend l’exploitation en 1995,<br />

avec la mise en place d’une <strong>de</strong>uxième unité <strong>de</strong> production. Deux pour cent <strong>de</strong> l’énergie<br />

consommée sur l’île est alors fournie par la centrale géothermique.<br />

La réussite du projet incite Géothermie Bouillante S.A. à accroître l’exploitation du<br />

champ. Des étu<strong>de</strong>s complémentaires sont donc réalisées par le BRGM à partir <strong>de</strong> 1999.<br />

Elles ont permis d’affiner la connaissance du gisement géothermique et d’implanter <strong>de</strong><br />

nouveaux forages en 2001. Une <strong>de</strong>uxième unité, Bouillante 2, est mise en place et porte<br />

la production <strong>de</strong> la centrale à 5 % <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong> l’île.<br />

À l’heure actuelle, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur l’extension du champ au Nord <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong><br />

Bouillante sont en cours. Elles font partie <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux projets relativement distincts : une<br />

volonté d’augmenter la production d’énergie <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> Géothermie Bouillante S.A.<br />

et une volonté <strong>de</strong> créer un projet méthodologique <strong>de</strong> synthèse sur l’exploration géothermique<br />

haute enthalpie dans les DOM.<br />

Les projets <strong>de</strong> recherche [MMA/BRGM, 2005]<br />

Depuis 1995, les travaux <strong>de</strong> recherche du BRGM consacrés au développement <strong>de</strong> la<br />

géothermie haute enthalpie ont bénéficié du soutien financier <strong>de</strong> plusieurs acteurs :<br />

ADEME, Union Européenne, Agence Nationale <strong>de</strong> la Recherche, régions Gua<strong>de</strong>loupe,<br />

Martinique et Réunion. Pour continuer cet effort <strong>de</strong> recherche et valoriser les acquis<br />

français dans le domaine, le BRGM et l’ADEME ont signé en 2002 une convention<br />

créant le projet GHEDOM (Géothermie Haute Énergie dans les DOM). En 2005, ce projet<br />

est clos. Dans le cadre du contrat 2005-2008 entre le BRGM et l’État, avec le soutien<br />

<strong>de</strong> l’ADEME, le BRGM met en place le projet-cadre « ÉLECtricité Géothermique dans<br />

les DOM ». ELECGDOM regroupe différents projets dont les axes <strong>de</strong> recherche sont<br />

communs (FIG. 1.7) :<br />

1. estimer le potentiel géothermique à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s transposables sur tous les<br />

champs haute enthalpie ;<br />

2. optimiser les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> surveillance, d’exploitation et <strong>de</strong> gestion du champ<br />

pour sécuriser la production.


1.2. CONTEXTE DE L’ÉTUDE 9<br />

FIG. 1.7 – <strong>Pro</strong>jet-cadre ELECGDOM et ses différents projets cibles.<br />

1.2.2.3 <strong>Pro</strong>blématique du stage<br />

Le projet cible GHEDOM-ADEME s’est donné pour objectifs précis (1) d’améliorer<br />

le modèle conceptuel du champ géothermique <strong>de</strong> Bouillante et (2) d’optimiser les<br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>s champs géothermiques.<br />

Puisque les champs géothermiques sont situés en zones tectoniques actives et que<br />

la circulation <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>s favorise l’ouverture <strong>de</strong>s fissures et fractures, ils sont fréquemment<br />

associés à <strong>de</strong>s microséismes [Wright et al., 1985]. La localisation <strong>de</strong> ces microséismes<br />

et l’analyse <strong>de</strong> leurs caractéristiques peuvent permettre <strong>de</strong> remonter à <strong>de</strong>s<br />

paramètres du champ comme l’importance <strong>de</strong>s fractures (nombre, espace vi<strong>de</strong> représenté),<br />

la perméabilité, le contenu en flui<strong>de</strong> et la porosité, l’atténuation du milieu, le<br />

rapport VP /VS. . . [Fabriol and Beauce, 1997].<br />

L’analyse <strong>de</strong> signaux sismiques enregistrés sur <strong>de</strong>s volcans dans une large gamme<br />

<strong>de</strong> fréquences a montré la présence <strong>de</strong> phénomènes longue pério<strong>de</strong> qui traduiraient<br />

la résonance d’un flui<strong>de</strong> contenu dans les fractures [Chouet, 1986] ou <strong>de</strong> la cheminée<br />

d’alimentation [Neuberg et al., 2000]. Le BRGM a émis l’idée que ce fonctionnement<br />

existe aussi dans les champs géothermiques haute enthalpie. Ainsi, en acquérant<br />

et analysant <strong>de</strong>s données large ban<strong>de</strong>, il serait possible <strong>de</strong> remonter à la localisation<br />

<strong>de</strong>s sources sismiques (rupture ou résonance, géométrie, orientation), à l’étendue du<br />

champ, à la composition <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s présents dans les fractures et aux variations dans<br />

le temps <strong>de</strong> ces informations [Jousset, 2006].<br />

Le but <strong>de</strong> ce stage est d’analyser les signaux large ban<strong>de</strong> du réseau sismologique<br />

<strong>de</strong> Bouillante pour détecter la présence <strong>de</strong> microséismes et <strong>de</strong> séismes longue pério<strong>de</strong>.<br />

Le chapitre suivant présente l’essentiel du travail que j’ai effectué : la gestion du<br />

réseau et <strong>de</strong>s données obtenues et la méthodologie <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s données.


Chapitre 2 – Le réseau sismologique<br />

large ban<strong>de</strong> : outils et méthodologie<br />

d’acquisition et d’analyse <strong>de</strong>s données<br />

2.1 Gestion du réseau et <strong>de</strong>s données acquises<br />

2.1.1 Mise en place du réseau<br />

Le réseau sismologique a été mis en place en août 2004 pour une durée indéterminée.<br />

Les six stations ont été installées du 8 au 15 août. Les données enregistrées ne sont<br />

exploitables qu’à partir du 12 août (quatre stations installées pouvant permettre une<br />

localisation <strong>de</strong>s évènements détectés). Afin d’obtenir <strong>de</strong>s enregistrements <strong>de</strong> qualité,<br />

le choix du matériel et <strong>de</strong>s emplacements est très important.<br />

Choix du matériel<br />

Pour mener à bien l’étu<strong>de</strong>, le BRGM a acquis <strong>de</strong>s stations sismologiques CMG40-TD<br />

auprès <strong>de</strong> la société Güralp. Composées chacune d’un sismomètre, d’un numériseur<br />

et d’un enregistreur, elles permettent d’enregistrer les signaux sismologiques sur une<br />

large ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquence (0,0167-100 Hz). Elles sont associées à une antenne GPS pour<br />

situer précisément les enregistrements dans l’espace et permettre la synchronisation<br />

entre stations.<br />

Choix <strong>de</strong>s emplacements<br />

De nombreuses sources <strong>de</strong> bruit sismique existent dans l’environnement :<br />

– le sismomètre est sensible aux variations <strong>de</strong> pression et <strong>de</strong> température (dérives<br />

instrumentales), au vent et aux impacts <strong>de</strong> foudre qui peuvent générer <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s<br />

sismiques (données météorologiques). Il est donc nécessaire <strong>de</strong> l’enterrer et <strong>de</strong><br />

l’isoler le plus possible du milieu extérieur ;<br />

– <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> dérive peuvent apparaître si le sismomètre n’est pas placé <strong>de</strong> manière<br />

horizontale ou si le sol est meuble. Couler une dalle horizontale <strong>de</strong> mortier<br />

ou béton permet d’éliminer les effets d’enfoncement du matériel dans le sol. De<br />

plus, <strong>de</strong>s molettes <strong>de</strong> nivellement sont intégrées au matériel ;<br />

– les activités humaines comme le passage <strong>de</strong> piétons, <strong>de</strong> voitures, d’animaux d’élevage<br />

ou les travaux créent aussi <strong>de</strong>s signaux parasites. Il faut donc placer les<br />

stations dans <strong>de</strong>s zones calmes, ce qui nécessite l’utilisation <strong>de</strong> batteries et <strong>de</strong><br />

panneaux solaires pour alimenter l’installation en énergie.<br />

10


2.1. GESTION DU RÉSEAU ET DES DONNÉES ACQUISES 11<br />

La figure 2.1 indique tous les aménagements permettant un fonctionnement correct du<br />

réseau.<br />

L’objet étudié étant le champ géothermique <strong>de</strong> Bouillante, les stations doivent être<br />

placées dans <strong>de</strong>s positions permettant d’encercler le champ tout en pouvant obtenir<br />

<strong>de</strong>s informations près <strong>de</strong>s puits <strong>de</strong> production. Une forme <strong>de</strong> spirale est donc échantillonnée<br />

(FIG. 2.2), dont le centre est situé au puits BO4 (station LB4). Le sismomètre<br />

doit être orienté pour que les composantes d’enregistrement x, y et z correspon<strong>de</strong>nt<br />

respectivement aux directions Est-Ouest, Nord-Sud et verticale.<br />

Panneau solaire<br />

GPS<br />

Buse <strong>de</strong> béton<br />

(protection intempéries,<br />

animaux, acci<strong>de</strong>nts…)<br />

Batterie<br />

et régulateurs<br />

Tuyau extérieur en PVC ou acier+béton<br />

coulé dans la dalle<br />

Enregistreur<br />

et disque dur<br />

Câble signal posé<br />

dans une gaine électrique<br />

Couvercle et bâche <strong>de</strong> protection<br />

Isolation thermique<br />

Billes <strong>de</strong> polystyrène<br />

Tuyau intérieur en PVC<br />

coulé dans la dalle<br />

Dalle <strong>de</strong> mortier :<br />

50% ciment<br />

50% sable homogène<br />

Sismomètre et<br />

numériseur<br />

Évacuation <strong>de</strong> l’eau infiltrée<br />

FIG. 2.1 – Schéma conceptuel <strong>de</strong>s stations sismologiques installées à Bouillante.<br />

LB6<br />

BO3<br />

BO1<br />

LB5<br />

2 km<br />

BO2<br />

BO6<br />

BO4<br />

LB4<br />

LB1<br />

BO5<br />

BO7<br />

LB2<br />

LB3<br />

FIG. 2.2 – Localisation <strong>de</strong>s stations sismologiques.


12 CHAPITRE 2. LE RÉSEAU SISMOLOGIQUE LARGE BANDE<br />

2.1.2 Acquisition <strong>de</strong>s données<br />

Les données sont acquises en continu et stockées par pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois heures. Le<br />

sismomètre enregistre la vitesse <strong>de</strong> déplacement du sol selon les trois composantes directionnelles<br />

; la numérisation du signal se fait simultanément. Le signal numérisé est<br />

transmis à l’enregistreur en même temps que les données provenant du système <strong>de</strong> positionnement.<br />

Toutes ces informations sont codées à l’intérieur <strong>de</strong> fichiers stockés dans<br />

une mémoire Flash, qui se décharge à intervalles réguliers dans un disque dur amovible<br />

<strong>de</strong> 40 Gb. L’utilité <strong>de</strong> la mémoire Flash apparaît lorsque le technicien intervient<br />

pour changer le disque dur amovible : la pério<strong>de</strong> d’enregistrement du fichier n’est pas<br />

terminée, <strong>de</strong>s données sont en cours d’acquisition et <strong>de</strong> transmission ; si le technicien<br />

enlève le disque, sans mémoire Flash, les informations acquises pendant la durée <strong>de</strong><br />

l’intervention sont perdues.<br />

2.1.3 Sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s données<br />

Lors <strong>de</strong> son intervention, en plus <strong>de</strong>s réparations éventuelles, le technicien récupère<br />

et sauvegar<strong>de</strong> les données :<br />

1. il change les disques durs amovibles ;<br />

2. une fois rapatriés au SGR, il transfère leurs données sur son ordinateur ainsi que<br />

sur un serveur dédié et les grave enfin sur un DVD ;<br />

3. le DVD est envoyé au responsable <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s données, M. Jousset. Ce <strong>de</strong>rnier,<br />

au centre scientifique et technique à Orléans, archive le DVD après une <strong>de</strong>rnière<br />

sauvegar<strong>de</strong> sur un serveur dédié.<br />

La sauvegar<strong>de</strong> sur le serveur dédié nécessite une vérification <strong>de</strong> la correspondance<br />

entre les fichiers et les stations sismologiques, <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong>s fichiers et <strong>de</strong> la qualité<br />

<strong>de</strong> la sauvegar<strong>de</strong> sur le DVD :<br />

1. chaque nom <strong>de</strong> fichier est codé en fonction d’un algorithme Güralp qui permet<br />

<strong>de</strong> reconnaître l’i<strong>de</strong>ntifiant du numériseur. Cependant, <strong>de</strong>s pannes ont eu lieu<br />

et certains éléments <strong>de</strong>s stations ont dû être changés. J’ai donc retrouvé la correspondance<br />

entre la localisation géographique <strong>de</strong>s fichiers et les numériseurs.<br />

Les fiches <strong>de</strong> vie du réseau et les fiches d’intervention permettent ce tri. En cas<br />

<strong>de</strong> perte d’informations sur les interventions, les fichiers peuvent être visualisés<br />

avec un utilitaire fourni par Güralp : SCREAM, qui donne, entre autres, la position<br />

enregistrée par le GPS ;<br />

2. au moment <strong>de</strong> l’intervention, le technicien vi<strong>de</strong> la mémoire Flash dans le disque<br />

amovible. Le fichier courant est transmis mais la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois heures n’est<br />

pas respectée : le fichier est incomplet et ne sera obtenu que lors <strong>de</strong> l’intervention<br />

suivante. Lors du rassemblement sur le serveur, je n’ai donc gardé que le fichier<br />

complet ;<br />

3. certains DVD gravés sont illisibles (mauvaise qualité du support) ou les fichiers<br />

ne contiennent pas les entêtes nécessaires à la lecture. Dans ces cas très précis,<br />

les données sont perdues. Les fichiers correspondants pourraient être récupérés<br />

à partir du serveur <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> au SGR <strong>de</strong> Gua<strong>de</strong>loupe.<br />

Sur le serveur dédié aux données du réseau sismologique <strong>de</strong> Bouillante, à Orléans,<br />

les fichiers ont été triés par station, par année et par mois.


2.1. GESTION DU RÉSEAU ET DES DONNÉES ACQUISES 13<br />

2.1.4 Efficacité du réseau<br />

En plus <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> et <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong>s données sur les DVD,<br />

certaines stations ont connu quelques difficultés lors <strong>de</strong> l’enregistrement : disque dur<br />

mal connecté ou non reconnu, transfert d’informations avec un taux trop lent entre<br />

le numériseur et l’enregistreur (ce qui entraîne l’écrasement <strong>de</strong>s données non encore<br />

transmises), station en panne. . . . Pour avoir une idée <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> tous ces problèmes<br />

sur la quantité et la qualité <strong>de</strong>s données, j’ai établi les statistiques mensuelles et<br />

inter-interventions <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>s stations.<br />

Si le réseau sismologique ne connaît aucune panne, à partir <strong>de</strong> la date pour laquelle<br />

les données sont considérées comme interprétables, le nombre <strong>de</strong> fichiers théoriques<br />

est <strong>de</strong> huit par jour (huit pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> trois heures) par station. De la même manière,<br />

s’il n’y a pas <strong>de</strong> problème <strong>de</strong> perte d’informations, la taille <strong>de</strong>s fichiers ne dépend que<br />

du niveau <strong>de</strong> signal 1 . En regardant, mois par mois, quelle était la taille moyenne <strong>de</strong>s<br />

fichiers, j’ai pu déterminer le nombre <strong>de</strong> ceux n’ayant que 70 % <strong>de</strong> la taille théorique 2 .<br />

Seules les statistiques mensuelles sont présentées dans le tableau 2.1. Les statistiques<br />

inter-interventions sont disponibles auprès <strong>de</strong> M. Jousset. Le premier nombre<br />

correspond au pourcentage <strong>de</strong> fichiers enregistrés par rapport au nombre théorique <strong>de</strong><br />

fichiers que l’on doit obtenir, le <strong>de</strong>uxième correspond au pourcentage <strong>de</strong> fichiers complets<br />

(avec au moins 70% <strong>de</strong> données) par rapport au nombre <strong>de</strong> fichiers enregistrés.<br />

La signification <strong>de</strong>s couleurs est donnée dans la <strong>de</strong>uxième ligne du tableau.<br />

L’efficacité moyenne du réseau, <strong>de</strong> août 2004 à avril 2008, est <strong>de</strong> 78,5 % et 84,7 %<br />

<strong>de</strong>s fichiers enregistrés sont complets. Cependant, lorsque LB4 et LB5 ont été arrêtées<br />

à cause <strong>de</strong> pannes à répétitions (LB5) ou au trop fort niveau <strong>de</strong> bruit créé par l’extraction<br />

du flui<strong>de</strong> géothermique (LB4), les statistiques moyennes s’améliorent : 91,5 % <strong>de</strong>s<br />

fichiers sont enregistrés dont 96,5 % complets. Le réseau sismologique large ban<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Bouillante permet donc d’obtenir <strong>de</strong>s informations fiables sur l’activité du champ.<br />

1 Le système <strong>de</strong> codage <strong>de</strong> l’information est basé sur <strong>de</strong>s valeurs relatives d’amplitu<strong>de</strong> par rapport à<br />

une valeur <strong>de</strong> référence. Plus l’amplitu<strong>de</strong> varie, plus le nombre <strong>de</strong> bytes nécessaire pour co<strong>de</strong>r le signal<br />

est grand.<br />

2 Avec 70 % <strong>de</strong> la taille théorique <strong>de</strong>s fichiers, l’enregistrement <strong>de</strong>s données est relativement complet<br />

et l’analyse ultérieure reste suffisamment fiable.


14 CHAPITRE 2. LE RÉSEAU SISMOLOGIQUE LARGE BANDE<br />

Pério<strong>de</strong> LB1 LB2 LB3 LB4 LB5 LB6 Réseau<br />

Eff. > 95 % Eff. > 70 % Eff. > 25 % Eff. < 25 %<br />

août-04 100-80 100-70 100-84 55-72 48-93 100-87 83-81<br />

sept.-04 100-80 100-77 100-88 0-0 0-0 100-70 80-61<br />

oct.-04 19-87 100-36 100-88 37-70 0-0 100-84 59-61<br />

nov.-04 0-0 100-68 100-84 0-0 0-0 100-76 50-38<br />

déc.-04 0-0 100-93 92-74 0-0 0-0 0-0 32-28<br />

janv.-05 0-0 97-55 0-0 39-81 0-0 0-0 23-23<br />

févr.-05 0-0 36-3 4-50 0-0 0-0 0-0 7-9<br />

mars-05 51-98 74-98 79-84 8-85 0-0 91-99 51-77<br />

avr.-05 78-99 100-100 100-100 33-53 0-0 86-100 66-75<br />

mai-05 100-99 71-99 100-100 2-33 0-0 15-86 48-69<br />

juin-05 100-100 100-100 100-100 46-17 0-0 0-0 58-63<br />

juil.-05 100-99 69-99 100-100 60-99 arrêt 40-99 74-99<br />

août-05 100-98 50-99 55-99 50-100 <strong>de</strong> la 100-100 71-99<br />

sept.-05 100-100 70-99 36-99 100-100 station 100-100 81-100<br />

oct.-05 100-94 94-94 100-100 100-99 100-100 99-97<br />

nov.-05 100-100 32-99 100-100 100-96 100-100 86-99<br />

déc.-05 100-97 100-91 29-97 88-99 29-99 69-97<br />

janv.-06 100-100 100-100 0-0 47-95 88-99 67-79<br />

févr.-06 88-99 100-100 0-0 66-97 100-100 71-79<br />

mars-06 67-93 87-82 66-99 arrêt 95-100 79-94<br />

avr.-06 100-97 100-95 100-100 <strong>de</strong> la 44-98 86-98<br />

mai-06 100-100 48-99 100-100 station 52-100 75-100<br />

juin-06 100-100 15-97 100-100 100-100 79-99<br />

juil.-06 100-100 100-99 100-100 100-100 100-100<br />

août-06 100-100 100-99 96-98 100-100 99-99<br />

sept.-06 100-100 100-94 100-100 100-100 100-99<br />

oct.-06 100-97 95-83 100-100 100-100 99-95<br />

nov.-06 100-100 95-97 100-100 100-100 99-99<br />

déc.-06 100-100 79-86 100-100 100-100 95-97<br />

janv.-07 55-100 94-92 100-100 100-100 87-98<br />

févr.-07 54-99 100-100 100-100 100-100 89-100<br />

mars-07 100-100 100-98 100-100 100-100 100-100<br />

avr.-07 100-100 100-100 100-100 100-100 100-100<br />

mai-07 71-99 100-100 100-100 100-100 93-100<br />

juin-07 8-94 100-95 100-100 100-100 77-97<br />

juil.-07 100-100 51-98 100-99 100-100 88-100<br />

août-07 100-100 0-0 100-100 100-100 75-75<br />

sept.-07 100-100 78-81 100-100 100-100 95-95<br />

oct.-07 92-100 100-96 100-99 100-100 98-99<br />

nov.-07 0-0 100-93 100-100 100-100 75-73<br />

déc.-07 95-100 100-100 100-100 100-100 99-100<br />

janv.-08 100-98 100-94 100-100 100-100 100-98<br />

févr.-08 100-98 100-92 100-100 100-100 100-98<br />

mars-08 100-99 100-97 100-100 100-100 100-99<br />

TAB. 2.1 – Statistiques mensuelles du réseau sismologique <strong>de</strong> Bouillante. La signification<br />

du co<strong>de</strong> couleur est indiquée dans la première ligne.


2.2. OUTILS D’ANALYSE DES DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE ASSOCIÉE 15<br />

2.2 Outils d’analyse <strong>de</strong>s données et méthodologie associée<br />

L’analyse <strong>de</strong> données sismologiques donne une place importante à la détection<br />

d’évènements. Cette étape nécessite une méthodologie particulière dans le traitement<br />

du signal pour lequel <strong>de</strong>ux outils ont été mis à ma disposition : SCREAM et Seismotool.<br />

J’ai essentiellement utilisé SCREAM pour obtenir les données GPS <strong>de</strong>s enregistrement,<br />

les i<strong>de</strong>ntifiants <strong>de</strong>s capteurs et parfois vérifier la présence d’évènements dans les données<br />

brutes.<br />

2.2.1 SCREAM 2<br />

SCREAM (Seismometer Configuration, REal-time Acquisition and Monitoring) est<br />

un logiciel spécifiquement développé par la société Güralp pour leurs sismomètres.<br />

Créé pour différents systèmes d’exploitation (Linux et Windows 9x/NT/2000/XP), il<br />

dispose <strong>de</strong> nombreuses fonctions <strong>de</strong>puis la configuration <strong>de</strong>s stations jusqu’à la prévisualisation<br />

ou le traitement sommaire <strong>de</strong>s données.<br />

2.2.1.1 Fonctionnalités (liste non exhaustive) <strong>de</strong> SCREAM<br />

La création <strong>de</strong> ce logiciel répond à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> la société Güralp : pouvoir<br />

proposer un outil <strong>de</strong> réglage <strong>de</strong>s stations sismologiques permettant aussi une analyse<br />

quasi complète <strong>de</strong>s données au sein d’un même ensemble. SCREAM permet la<br />

configuration, le contrôle et la récupération <strong>de</strong>s données à distance ou en direct sur la<br />

station, soit par une connexion directe à un ordinateur soit en passant par un réseau<br />

et en utilisant un protocole <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> fichier. Deux types <strong>de</strong> protocoles <strong>de</strong> transfert<br />

sont supportés TCP/IP et UDP/IP. Les données écrites dans un format particulier,<br />

GCF, peuvent être converties sous différents formats plus standards comme miniSEED,<br />

SAC, P-SEGy. Il est possible d’afficher les données en temps réel ou <strong>de</strong> les enregistrer.<br />

Quelques modules <strong>de</strong> traitement sont intégrés : détection d’évènements par un algorithme<br />

STA/LTA 1 , calcul <strong>de</strong> spectres en temps réel, étalonnage <strong>de</strong>s données. . .<br />

2.2.1.2 Description <strong>de</strong> la fenêtre utile <strong>de</strong> SCREAM<br />

SCREAM permet l’affichage, dans la fenêtre <strong>de</strong> visualisation, <strong>de</strong> plusieurs fichiers.<br />

Ils peuvent correspondre à <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> temps différentes, à <strong>de</strong>s stations différentes,<br />

à <strong>de</strong>s capteurs différents <strong>de</strong> la même station (lorsqu’un capteur tombe en panne, il est<br />

remplacé), etc. La possibilité, au moment <strong>de</strong>s sauvegar<strong>de</strong>s sur le terrain, d’échanger les<br />

fichiers <strong>de</strong>s stations implique une vérification ultérieure. Les stations, et leurs enregistrements,<br />

peuvent être différenciés au moyen <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntifiant <strong>de</strong>s capteurs et <strong>de</strong> leurs<br />

fiches <strong>de</strong> vie. Ces caractéristiques résument les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> temps où ils étaient en activité<br />

et à quels endroits. La visualisation avec SCREAM <strong>de</strong>s fichiers permet d’obtenir<br />

ces informations et <strong>de</strong> les confronter aux observations réelles.<br />

2 www.guralp.co.uk/support/software/scream/<br />

1 L’utilisation <strong>de</strong> cet algorithme est expliquée en 2.5.


16 CHAPITRE 2. LE RÉSEAU SISMOLOGIQUE LARGE BANDE<br />

L’illustration en figure 2.3 montre diverses informations. Premièrement, l’i<strong>de</strong>ntifiant<br />

du numériseur, du capteur et <strong>de</strong> la voie enregistrée avec son nombre d’échantillons<br />

par secon<strong>de</strong> est situé en tête <strong>de</strong> chaque tracé. La première ligne correspond au<br />

numériseur, la secon<strong>de</strong> au capteur et au co<strong>de</strong> voie et échantillonnage. E correspond à<br />

la voie qui enregistre la vitesse <strong>de</strong>s mouvements du sol sur la direction est-ouest, N<br />

la direction nord-sud, Z la verticale. Les chiffres 2 ou 4 correspon<strong>de</strong>nt à l’échantillonnage<br />

choisi, respectivement 100 Hz ou 20 Hz. Deuxièmement, il est possible <strong>de</strong> filtrer<br />

le signal en activant le bouton indiqué par l’ovale du haut, un filtre prédéfini est alors<br />

appliqué. En cliquant sur la petite flèche indiquant un menu, il est possible <strong>de</strong> choisir<br />

entre le filtre par défaut Default Filter, un filtre créé par l’utilisateur Custom Filter ou<br />

créer un filtre Design. . .<br />

FIG. 2.3 – Visualisation <strong>de</strong>s données avec<br />

SCREAM : séisme <strong>de</strong>s Saintes, 21 novembre<br />

2004 11h41 GMT.<br />

FIG. 2.4 – Création d’un filtre avec<br />

SCREAM.<br />

L’utilisation d’un filtre est utile dans le cadre d’une vérification <strong>de</strong> la présence d’un<br />

évènement. Pour créer le filtre (FIG. 2.4), plusieurs paramètres sont modifiables. Tout<br />

d’abord, en bas à gauche, il faut vérifier le nombre d’échantillons par secon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s données<br />

sur lesquelles le travail est effectué et se placer en échelle Log. En haut <strong>de</strong> la figure,<br />

les valeurs <strong>de</strong> fréquences (ou pério<strong>de</strong>s) coupe ban<strong>de</strong> peuvent être indiquées au clavier<br />

ou grâce aux boutons <strong>de</strong> la souris (bouton gauche pour la fréquence haute et bouton<br />

droit pour la fréquence basse), l’ordre du filtre est modifiable ainsi que le gain à appliquer.<br />

Chaque filtre créé peut être sauvé (en tant que Custom Filter) ou simplement<br />

appliqué.<br />

Ces fonctionnalités sont les seules que j’ai utilisées. En effet, dans l’optique <strong>de</strong><br />

ce stage, SCREAM n’est pas assez complet. M. Jousset a développé un logiciel sous<br />

MATLAB, Seismotool, qui permet d’effectuer le même travail <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> données<br />

que SCREAM ; il permet aussi toutes sortes d’analyses ultérieures nécessaires à<br />

l’extraction <strong>de</strong>s informations recherchées.


2.2. OUTILS D’ANALYSE DES DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE ASSOCIÉE 17<br />

2.2.2 Seismotool<br />

Actuellement, il n’existe aucun outil intégré permettant l’analyse complète et exhaustive<br />

<strong>de</strong> données sismologiques en réseau. Ceux utilisés sont <strong>de</strong> petits utilitaires<br />

écrits dans divers langages. De plus, certaines applications voient le jour au cours <strong>de</strong>s<br />

recherches et nécessitent la mise en place d’un nouvel outil.<br />

Dans une démarche d’intégration <strong>de</strong> tous ces outils au sein d’un même ensemble,<br />

M. Jousset a créé Seismotool. Basé sur l’interface <strong>de</strong> MATLAB (© MathWorks Inc.),<br />

logiciel <strong>de</strong> calcul et modélisation scientifique, il est fonctionnel sur Windows ou Linux<br />

et peut s’adapter facilement sur Mac OS X.<br />

L’un <strong>de</strong>s avantages <strong>de</strong> Seismotool rési<strong>de</strong> dans la possibilité d’ajouter <strong>de</strong> nouvelles<br />

fonctions <strong>de</strong> calcul au sein <strong>de</strong> l’interface. Ainsi, Seismotool est en évolution constante :<br />

optimisation d’anciennes fonctions, gestion <strong>de</strong> l’interface, création au fur et à mesure<br />

<strong>de</strong>s nouveaux outils nécessaires au traitement <strong>de</strong>s données. . .<br />

Pour l’analyse <strong>de</strong>s données du réseau <strong>de</strong> Bouillante, j’ai utilisé la version 3.20 <strong>de</strong><br />

Seismotool. La séquence <strong>de</strong> traitement, appelée par une unique comman<strong>de</strong>, peut être<br />

décomposée en plusieurs étapes :<br />

1. lecture <strong>de</strong>s fichiers et gestion <strong>de</strong>s erreurs intrinsèques aux fichiers ;<br />

2. détection <strong>de</strong>s évènements par algorithme STA/LTA ;<br />

3. mise en forme <strong>de</strong>s données détectées ;<br />

4. visualisation <strong>de</strong>s évènements, pointé et vérification du pointé <strong>de</strong>s séismes.<br />

2.2.2.1 Lecture <strong>de</strong>s fichiers et gestion <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> lecture<br />

La société Güralp a construit les sismomètres en intégrant un nouveau format <strong>de</strong><br />

données pour le stockage <strong>de</strong>s informations. Ces <strong>de</strong>rnières sont stockées dans <strong>de</strong>s bytes<br />

groupés sous forme <strong>de</strong> blocs. Chaque bloc contient donc l’i<strong>de</strong>ntifiant du sismomètre,<br />

l’i<strong>de</strong>ntifiant <strong>de</strong> la voie, la position GPS <strong>de</strong> l’enregistrement, l’heure GPS <strong>de</strong> l’enregistrement,<br />

les informations sur l’amplitu<strong>de</strong> du signal, le taux d’échantillonnage, etc. Le<br />

fichier <strong>de</strong> sortie reprend certains <strong>de</strong> ces éléments dans son nom, son extension est GCF.<br />

Pour lire ces fichiers dans un autre utilitaire que SCREAM, M. Jousset a <strong>de</strong>mandé<br />

à Güralp <strong>de</strong> lui fournir les caractéristiques du format GCF. Sur la base d’une routine<br />

écrite par un <strong>de</strong> leurs informaticiens, M. McGowan, les données sont extraites <strong>de</strong>s fichiers<br />

et intégrées dans <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> Seismotool. Cependant, lorsque <strong>de</strong>s informations<br />

sont illisibles ou n’ont pas été codées suite à <strong>de</strong>s défaillances <strong>de</strong>s stations (absence<br />

<strong>de</strong> l’heure GPS, capteur bloqué, fichier considéré comme absent ou vi<strong>de</strong> car sans entête.<br />

. . ), les utilitaires <strong>de</strong> lecture connaissent <strong>de</strong>s bugs informatiques. Ces <strong>de</strong>rniers entraînent<br />

un arrêt total <strong>de</strong> la séquence <strong>de</strong> traitement. J’ai répercuté auprès <strong>de</strong> M. Jousset<br />

les erreurs signalées. Certaines ont ainsi été corrigées mais celles indiqués en annexe<br />

A.1 ont empêché le traitement <strong>de</strong>s données contenues dans les fichiers correspondants.<br />

Seismotool peut aussi être utilisé pour lire d’autres formats <strong>de</strong> fichiers plus communs<br />

tels que SAC, P-SEGy ou SUDS.<br />

2.2.2.2 Détection <strong>de</strong>s évènements avec l’algorithme STA/LTA<br />

Le but du stage étant l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s évènements sismiques locaux (épicentre<br />

situé à l’intérieur du réseau) pour permettre leur localisation et celles <strong>de</strong>s fractures


18 CHAPITRE 2. LE RÉSEAU SISMOLOGIQUE LARGE BANDE<br />

productrices <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> géothermique, il faut un moyen pour les détecter.<br />

La surveillance sismologique <strong>de</strong> la planète génère une quantité croissante d’informations<br />

que les opérateurs doivent analyser quasi en temps réel. Pour permettre l’optimisation<br />

<strong>de</strong> leur travail (détection et analyse <strong>de</strong>s évènements sismiques), <strong>de</strong>s chercheurs<br />

s’intéressent au problème <strong>de</strong> la détection automatique <strong>de</strong>s évènements. De la<br />

même manière, les données issues du réseau <strong>de</strong> Bouillante sont stockées sur 103 DVD<br />

couvrant la pério<strong>de</strong> d’août 2004 à avril 2008, ce qui représente environ 300 Go <strong>de</strong> données<br />

réparties dans 38792 fichiers. Elles nécessitent donc une détection automatique<br />

<strong>de</strong>s évènements pour réaliser l’analyse à un coût raisonnable en temps et en argent.<br />

Plusieurs types d’algorithme <strong>de</strong> détection ont été créés [Gaillot, 2000; Cuénot, 2003].<br />

Tous se basent sur les caractéristiques communes aux arrivées sismiques : en un laps <strong>de</strong><br />

temps très court, l’amplitu<strong>de</strong> du signal augmente brusquement et les fréquences principales<br />

du signal <strong>de</strong>viennent celles du séisme. Selon leur utilisation, les algorithmes<br />

sont plus ou moins précis et détectent plus ou moins <strong>de</strong> « faux » évènements.<br />

Les algorithmes d’analyse <strong>de</strong> l’énergie du signal <strong>de</strong> type STA/LTA (analyse temporelle)<br />

sont utilisés pour caractériser l’évolution du rapport signal sur bruit (SB) à<br />

travers la genèse d’une fonction d’analyse issue du signal et dont la variation est examinée<br />

[Cuénot, 2003]. Lors d’une arrivée sismique, l’augmentation brusque <strong>de</strong> la valeur<br />

du signal entraîne une variation du rapport signal sur bruit (SB). Cette variation<br />

peut être mesurée en calculant le rapport entre la moyenne à court terme <strong>de</strong> l’enveloppe<br />

(STA), assimilée au signal local, et la moyenne à long terme (LTA), assimilée au<br />

bruit global. Lorsque la valeur du rapport STA sur LTA (qui représente SB) dépasse un<br />

seuil 1 , il y a détection.<br />

La fonction d’analyse se présente ainsi :<br />

e = √ s 2 + ¯s 2 .<br />

e représente l’enveloppe analytique <strong>de</strong> l’énergie du signal, s le signal et ¯s sa transformée<br />

<strong>de</strong> Hilbert. L’enveloppe est calculée pour chaque échantillon i [Earle and Shearer,<br />

1994]. La figure 2.5 schématise le fonctionnement <strong>de</strong> l’algorithme.<br />

L’algorithme STA/LTA utilisé nécessite la connaissance <strong>de</strong> trois paramètres : la longueur<br />

<strong>de</strong> la fenêtre <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> STA, la longueur <strong>de</strong> la fenêtre <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> LTA et le<br />

seuil. Ces trois informations sont dépendantes du type d’évènement que l’on veut détecter.<br />

La longueur <strong>de</strong> la fenêtre <strong>de</strong> STA doit être suffisamment courte mais pas trop<br />

afin d’obtenir une bonne résolution sur l’arrivée sismique en évitant la prise en compte<br />

<strong>de</strong> toutes les petites fluctuations du signal. De la même manière, une longueur <strong>de</strong> la<br />

fenêtre <strong>de</strong> LTA trop importante entraîne la prise en compte <strong>de</strong>s arrivées sismiques dans<br />

le bruit global tandis que trop courte, la valeur moyenne du bruit global sera trop importante<br />

et le rapport STA/LTA sera faussé.<br />

Seismotool utilise les valeurs suivantes, communément employées pour la recherche<br />

d’évènements locaux à régionaux [Earle and Shearer, 1994] : la longueur <strong>de</strong> la fenêtre<br />

<strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> STA vaut 0,5 s, celle <strong>de</strong> LTA 10 s et le seuil est <strong>de</strong> 2. Ces valeurs permettent<br />

la détection du maximum d’évènements au risque <strong>de</strong> détecter un certain nombre <strong>de</strong><br />

faux.<br />

1 Le seuil est fixé en fonction <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s évènements que l’on veut détecter.


2.2. OUTILS D’ANALYSE DES DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE ASSOCIÉE 19<br />

LTA<br />

STA<br />

Rapport STA/LTA<br />

Sismogramme<br />

Algorithme STA/LTA<br />

1 : calcul <strong>de</strong> STA<br />

2 : calcul <strong>de</strong> LTA<br />

3 : calcul du rapport<br />

4 : recherche <strong>de</strong>s dépassements <strong>de</strong> la valeur seuil<br />

Détection<br />

Seuil <strong>de</strong> détection<br />

Valeur moyenne = 1 lorsqu’il n’y a pas d’évènement<br />

FIG. 2.5 – Schématisation du fonctionnement <strong>de</strong> l’algorithme STA/LTA.<br />

Lors <strong>de</strong> la détection <strong>de</strong>s évènements, certaines pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> temps n’ont pas pu être<br />

analysées car les fichiers <strong>de</strong> données ne contenaient pas toutes les informations nécessaires<br />

ou les variables issues <strong>de</strong> leur lecture s’avéraient mal dimensionnées. Les pério<strong>de</strong>s<br />

concernées ou les fichiers concernés sont répertoriés en annexe A.2, A.3 et A.4.<br />

Le pourcentage <strong>de</strong> données sur lesquelles le traitement a pu être réellement effectué<br />

est <strong>de</strong> 89 % 1 .<br />

2.2.2.3 Enregistrement <strong>de</strong>s détections<br />

La détection <strong>de</strong>s évènements est effectuée sur chacune <strong>de</strong>s trois voies <strong>de</strong> chaque station<br />

dont les données sont disponibles à la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul. Pour prendre en compte<br />

la détection et l’enregistrer, il faut que :<br />

1. chacune <strong>de</strong>s voies vali<strong>de</strong>s détecte un évènement au même moment ;<br />

2. au moins trois stations détectent un évènement 2 .<br />

1 J’ai obtenu cette valeur en comparant le nombre total <strong>de</strong> fichiers traités (sans erreurs <strong>de</strong> lecture ou<br />

<strong>de</strong> calcul) avec le nombre <strong>de</strong> fichiers réellement enregistrés.<br />

2 La localisation s’effectue avec quatre stations. Il faut connaître les coordonnées dans l’espace et le<br />

temps <strong>de</strong> l’évènement (quatre inconnues).


20 CHAPITRE 2. LE RÉSEAU SISMOLOGIQUE LARGE BANDE<br />

Ces critères permettent d’éviter la prise en compte <strong>de</strong> phénomènes parasites comme<br />

le passage <strong>de</strong> piétons, d’animaux ou <strong>de</strong> voitures. La validation <strong>de</strong> la détection pour<br />

chaque voie prend en compte la durée (en termes d’échantillons successifs) du dépassement<br />

<strong>de</strong> seuil. Si le rapport STA/LTA ne re<strong>de</strong>vient pas inférieur au seuil, l’évènement<br />

est toujours considéré en cours. Ainsi, pour un séisme, les on<strong>de</strong>s S ne donnent pas lieu<br />

à une <strong>de</strong>uxième détection (sauf cas particulier <strong>de</strong> décroissance rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s P) et<br />

le séisme est considéré comme un évènement unique (ce qu’il est effectivement).<br />

Lorsque la détection est validée, Seismotool corrige le signal brut <strong>de</strong> la réponse<br />

instrumentale et enregistre une fenêtre <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> 15 s avant et 45 s après la détection<br />

dans <strong>de</strong>s fichiers d’évènement (un par station). Le logiciel calcule également, à partir<br />

<strong>de</strong>s enregistrements <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> déplacement du sol 1 , les signaux du déplacement<br />

et <strong>de</strong> l’accélération du sol (respectivement par intégration et dérivation du signal). Il<br />

y a ainsi trois fichiers qui sont créés par station. De plus, les évènements sont répartis<br />

dans <strong>de</strong>s dossiers en fonction du nombre <strong>de</strong> stations qui les détectent. Pour <strong>de</strong>s raisons<br />

d’optimisation <strong>de</strong> la visualisation et <strong>de</strong> l’analyse, les évènements sont ensuite répartis<br />

par année, mois et jour.<br />

2.2.2.4 Visualisation et analyse <strong>de</strong>s évènements<br />

Description <strong>de</strong> la fenêtre principale <strong>de</strong> travail<br />

La figure 2.6 illustre l’affichage, par Seismotool, <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> visualisation et d’analyse<br />

<strong>de</strong>s évènements détectés. Quatre zones sont définies (A1, A2, B et C) sur la figure<br />

pour mieux la décrire.<br />

Au lancement <strong>de</strong> la fenêtre, la zone A1 contient :<br />

1. l’affichage <strong>de</strong>s trois composantes (E-W, N-S et Verticale) <strong>de</strong> l’évènement calibré<br />

mais non filtré en haut à droite ;<br />

2. <strong>de</strong>s boutons <strong>de</strong> zoom, avec le choix <strong>de</strong> la voie, en haut à gauche ;<br />

3. le choix du type <strong>de</strong> visualisation à gauche (Velocity, Acceleration et Displacement<br />

sont reconstruits numériquement lors <strong>de</strong> l’enregistrement <strong>de</strong> l’évènement) ;<br />

4. <strong>de</strong>s outils divers : zoom prédéfini, déplacement <strong>de</strong> la fenêtre <strong>de</strong> zoom Sli<strong>de</strong>+ et<br />

Sli<strong>de</strong>-, un outil <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong>s pointés Wadati, un outil <strong>de</strong> filtrage Filter ;<br />

5. les outils <strong>de</strong> pointé (temps et amplitu<strong>de</strong>) et d’ai<strong>de</strong> au pointé (AIC et AOTO) ;<br />

6. <strong>de</strong>s éléments d’information sur les valeurs pointées.<br />

Cette zone regroupe l’affichage <strong>de</strong>s informations utiles pour l’analyse effectuée au<br />

cours <strong>de</strong> ce stage.<br />

En zone A2 se trouvent les boutons concernant le choix <strong>de</strong> la station et <strong>de</strong> l’évènement.<br />

Next et Previous permettent <strong>de</strong> faire défiler tous les évènements contenus dans<br />

un dossier (type, année, mois et jour). Reload s’utilise après avoir manipulé le fichier <strong>de</strong><br />

manière erronée (mauvais filtre, outils <strong>de</strong> visualisation autres qui ne sont pas encore<br />

totalement intégrés et génèrent <strong>de</strong>s bugs informatiques, etc.) pour revoir l’évènement<br />

1 Les sismomètres <strong>de</strong>s stations sont <strong>de</strong>s vélocimètres.


2.2. OUTILS D’ANALYSE DES DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE ASSOCIÉE 21<br />

dans son état initial. Les boutons LBx permettent <strong>de</strong> visualiser une station disponible.<br />

La zone B affiche le signal avec tous les paramètres sélectionnés en zones A1 et A2.<br />

La zone C contient <strong>de</strong>s informations que je n’ai pas ou peu utilisées. Les graphiques<br />

correspon<strong>de</strong>nt au déplacement <strong>de</strong>s particules dans les trois directions <strong>de</strong> l’espace. Ils<br />

sont utiles pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la biréfringence <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s S et <strong>de</strong> l’anisotropie du milieu.<br />

Zone A2<br />

Analyse <strong>de</strong> l’évènement<br />

Zone A1<br />

Zone C<br />

Zone B<br />

FIG. 2.6 – Fenêtre principale <strong>de</strong> travail (Plot_ParticleMotion).<br />

Amélioration <strong>de</strong> la visualisation par filtrage du signal Les sismomètres large<br />

ban<strong>de</strong> enregistrent sur une large gamme <strong>de</strong> fréquence (0,016-100 Hz) mais l’étu<strong>de</strong> réalisée<br />

ici n’utilise pas la partie large ban<strong>de</strong> du signal (fréquences inférieures au Hertz<br />

et supérieures à 30 Hz). Il faut donc filtrer ces informations qui constituent, dans notre<br />

cas, un bruit. La fenêtre d’intérêt se réduit aux fréquences comprises entre 1 et 30 Hz.<br />

De manière à créer le moins possible d’oscillations parasites autour <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong><br />

coupure, Seismotool utilise un filtre <strong>de</strong> Butterworth au <strong>de</strong>uxième ordre. Cependant, ce<br />

filtre génère un déphasage du signal. Pour annuler cet effet, le filtre est effectué dans le<br />

sens positif du temps (déphasage x) puis dans le sens négatif (déphasage -x), on parle<br />

<strong>de</strong> filtre non déphasant.<br />

Les activités humaines génèrent du bruit dont l’amplitu<strong>de</strong> varie en fonction du<br />

temps (activité diurne ou nocturne), <strong>de</strong>s activités (travaux, voitures. . . ) et <strong>de</strong> la distance<br />

par rapport aux stations. Toutes les fréquences sont couvertes par ce phénomène qu’il<br />

est impossible <strong>de</strong> filtrer totalement sans une analyse plus détaillée du bruit. De plus,


22 CHAPITRE 2. LE RÉSEAU SISMOLOGIQUE LARGE BANDE<br />

l’extraction du flui<strong>de</strong> géothermique se fait au moyen <strong>de</strong> pompes dont les fréquences<br />

sont caractérisées par un pic à quatre Hertz et les harmoniques correspondantes (celle à<br />

huit Hertz a la plus forte amplitu<strong>de</strong>). Malheureusement, ces fréquences sont comprises<br />

dans la zone d’intérêt et ne peuvent donc pas être filtrées.<br />

Saisie <strong>de</strong>s informations obtenues sur les évènements Les commentaires effectués<br />

au cours <strong>de</strong> l’analyse sont enregistrés pour permettre une analyse ultérieure plus<br />

complète <strong>de</strong>s évènements. Ils sont regroupés dans <strong>de</strong>s fichiers Excel, nommés d’après<br />

la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> temps à laquelle ils se rapportent et le type dévènement 1 .<br />

Chaque évènement est référencé par le préfixe du nom <strong>de</strong> fichier, qui contient la<br />

date et l’heure <strong>de</strong> début <strong>de</strong> l’évènement, et son type. Les stations ayant <strong>de</strong>s données<br />

disponibles sont indiquées par leur nom et un x. Ce fichier <strong>de</strong> base est ensuite complété,<br />

au fur et à mesure <strong>de</strong> l’analyse, avec les informations <strong>de</strong> pointé éventuelles, les<br />

commentaires concernant la visualisation <strong>de</strong>s voies, etc. La figure 2.7 montre les informations<br />

référencées pour un évènement.<br />

FIG. 2.7 – Exemple : informations référencées pour l’évènement détecté par quatre stations<br />

le 24 août 2004 à 21h17min 12s.<br />

Pointé <strong>de</strong>s séismes<br />

Dans la recherche <strong>de</strong>s séismes locaux, l’un <strong>de</strong>s critères accessible avec les outils <strong>de</strong><br />

la fenêtre principale <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> Seismotool reste le temps existant entre l’arrivée<br />

<strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s S et <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s P (critère S-P). Il permet d’avoir une idée <strong>de</strong> la distance à<br />

laquelle se trouve le foyer <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s sismiques générées. À l’inverse, si les dimensions<br />

du champ géothermique peuvent être estimées, on peut déterminer le critère S-P qui y<br />

correspond.<br />

En considérant que le champ géothermique <strong>de</strong> Bouillante s’étend sur un volume <strong>de</strong><br />

6 × 4 × 4 km 3 et que VS vaut 0,7 VP , les résultats pour le critère S-P sont les suivants<br />

(TAB. 2.2) :<br />

VP (km/s) VS (km/s) S-Pl (s) S-Pp (s) S-PL (s)<br />

1 0,7 1,72 1,72 2,58<br />

2 1,4 0,84 0,84 1,26<br />

3 2,1 0,56 0,56 0,84<br />

4 2,8 0,44 0,44 0,66<br />

TAB. 2.2 – Tableau illustrant les valeurs du critère S-P en fonction <strong>de</strong> la distance parcourue<br />

par les on<strong>de</strong>s. L’indice l correspond à la largeur du champ (4 km), p à la profon<strong>de</strong>ur<br />

(4 km) et L à la longueur (6 km).<br />

1 Par type s’entend le nombre <strong>de</strong> stations ayant détecté l’évènement.


2.2. OUTILS D’ANALYSE DES DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE ASSOCIÉE 23<br />

Ainsi, il faut rechercher un critère S-P inférieur à la secon<strong>de</strong> pour espérer reconnaître<br />

un séisme local.<br />

Critère objectif <strong>de</strong> pointé : Akaike Information Criteria (AIC) Lorsque l’évènement<br />

détecté est un séisme, il est reconnaissable à la succession <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux arrivées sismiques<br />

: les on<strong>de</strong>s P puis les on<strong>de</strong>s S. Pointer un séisme revient à placer un marqueur,<br />

avec précision, sur les arrivées sismiques. Un certain nombre <strong>de</strong> pointeurs automatiques<br />

existent ; l’avantage <strong>de</strong> ces outils rési<strong>de</strong> dans leur indépendance par rapport à<br />

l’analyste et au calcul, quelle que soit la qualité du signal, et au traitement i<strong>de</strong>ntique<br />

<strong>de</strong> tous les évènements.<br />

Seismotool emploie le critère AIC, <strong>de</strong> manière non automatique : l’analyste pointe<br />

le séisme avec cet outil.<br />

Le critère AIC (Akaike Information Criteria) est un critère mathématique permettant<br />

<strong>de</strong> qualifier l’accord entre <strong>de</strong>s données et le modèle utilisé au sens <strong>de</strong>s moindres<br />

carrés [Burnham and An<strong>de</strong>rson, 2004; Zhang et al., 2003]. Formulé en sismologie par<br />

Maeda [Maeda, 1985; Zhang et al., 2003; Wang et al., 2006], il se calcule <strong>de</strong> la manière<br />

suivante le long d’un signal :<br />

AIC(k) = k log(var(x(1 : k))) + (N − k − 1) log(var(x(k + 1 : N)))<br />

où N est le nombre total d’échantillons <strong>de</strong> l’enregistrement sur lequel est effectué le<br />

calcul, k l’indice <strong>de</strong> l’échantillon auquel est calculé l’AIC. La notation adoptée pour les<br />

vecteurs est celle <strong>de</strong> MATLAB.<br />

Lorsque l’affichage <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> l’AIC en fonction <strong>de</strong>s échantillons (c’est-à-dire<br />

du temps) décrit un minimum, ce <strong>de</strong>rnier correspond au temps <strong>de</strong> l’arrivée sismique.<br />

Cependant, dans les cas où le rapport signal sur bruit est faible ou la taille <strong>de</strong> la fenêtre<br />

<strong>de</strong> calcul sur le signal est trop importante, le critère AIC ne permet pas d’i<strong>de</strong>ntifier<br />

correctement l’arrivée sismique. L’analyste doit alors se fier à son expérience.<br />

Deux exemples <strong>de</strong> critères AIC sont présentés en figures 2.8 et 2.9 : le premier permet<br />

<strong>de</strong> pointer l’arrivée sismique <strong>de</strong> manière très précise et l’autre non.


24 CHAPITRE 2. LE RÉSEAU SISMOLOGIQUE LARGE BANDE<br />

FIG. 2.8 – Arrivée sismique parfaitement résolue par le critère AIC.<br />

FIG. 2.9 – Arrivée sismique moyennement résolue par le critère AIC. L’analyste doit se<br />

fier à d’autres critères complémentaires (fréquences, visualisation, forme d’on<strong>de</strong>, etc.).


2.2. OUTILS D’ANALYSE DES DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE ASSOCIÉE 25<br />

Vérification du pointé Dans le cadre <strong>de</strong> la théorie élastique <strong>de</strong> la propagation <strong>de</strong>s<br />

on<strong>de</strong>s, lorsque les on<strong>de</strong>s P et S suivent exactement le même chemin, leurs temps <strong>de</strong> trajet<br />

(entre la survenue du séisme et l’arrivée aux stations) s’alignent sur une droite. La<br />

démonstration se trouve en annexe A.5. L’utilisation du bouton Wadati permet d’obtenir<br />

ce tracé et <strong>de</strong> vérifier l’alignement 1 . Les figures 2.10 et 2.11 illustrent <strong>de</strong>ux pointés :<br />

l’un très bon et l’autre bon.<br />

Cet utilitaire peut également être utilisé différemment (voir annexe A.5).<br />

FIG. 2.10 – Illustration d’un très bon pointé. FIG. 2.11 – Illustration d’un bon pointé.<br />

Saisie <strong>de</strong>s informations complémentaires sur les évènements Pour rechercher la<br />

microsismicité, la visualisation <strong>de</strong>s données aurait pu suffire. Mais <strong>de</strong>vant l’absence <strong>de</strong><br />

ce phénomène, pour les 100 premiers évènements visualisés, M. Jousset et moi avons<br />

décidé d’analyser les évènements. Nous nous sommes focalisés sur le pointé <strong>de</strong>s arrivées<br />

sismiques et sur les informations que nous pourrions en dériver sur les propriétés<br />

du champ géothermique. Ces développements sont décrits dans le chapitre 3.<br />

Lorsque toutes les arrivées sismiques i<strong>de</strong>ntifiables sont pointées, <strong>de</strong>s commentaires<br />

sont ajoutés dans les fichiers Excel regroupant les évènements. Le critère S-P permet<br />

<strong>de</strong> déterminer en partie le type <strong>de</strong> séisme auquel on a affaire : séisme local, régional,<br />

éventuellement en profon<strong>de</strong>ur. J’ai donc choisi <strong>de</strong> reporter ce critère, lorsqu’il est disponible,<br />

dans les fichiers Excel. J’ai également choisi <strong>de</strong> reporter, lorsque le pointé n’est<br />

pas réalisable, <strong>de</strong>s commentaires concernant la qualité du signal (FIG. 2.7).<br />

À partir <strong>de</strong> toutes les informations, j’i<strong>de</strong>ntifie les séismes grâce aux catalogues disponibles<br />

et je les classe par ordre <strong>de</strong> priorité décroissante pour une analyse ultérieure.<br />

Le chapitre suivant présente les résultats obtenus et les développements proposés<br />

pour continuer l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces données sismologiques.<br />

1 La qualité du pointé est déterminée <strong>de</strong> manière qualitative.


26 CHAPITRE 3. RÉSULTATS ET DÉVELOPPEMENTS<br />

Chapitre 3 – Analyse <strong>de</strong>s résultats<br />

obtenus et développements envisagés<br />

3.1 Analyse <strong>de</strong>s évènements<br />

Quelques chiffres<br />

La préparation <strong>de</strong>s données pour l’analyse a nécessité <strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong> travail (tri et<br />

sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fichiers, calcul <strong>de</strong>s statistiques, correction <strong>de</strong>s bugs informatiques et<br />

détection <strong>de</strong>s évènements). L’analyse <strong>de</strong>s évènements a été effectuée pendant les quatre<br />

mois <strong>de</strong> stage restants.<br />

Entre le 12 août 2004 à 0h et le 29 avril 2008 à 0h, 3858 évènements ont été détectés<br />

(évènements 5 et 4 stations). 1999 évènements ont été analysés pour les pério<strong>de</strong>s du<br />

12 août 2004 au 31 juillet 2006 et du 01 janvier 2008 au 13 avril 2008. À la date du 8<br />

septembre 2008, il en reste 1859 à analyser entre le 01 août 2006 et le 31 décembre 2007.<br />

Premiers constats<br />

La figure 3.1 présente le nombre d’évènements détectés par année. Bien que les données<br />

<strong>de</strong> l’année 2004 ne concernent que les mois d’août à décembre, le nombre d’évènements<br />

est faible par rapport aux autres années. Cependant, le 21 novembre 2004<br />

à 11h41 GMT a eu lieu le séisme <strong>de</strong>s Saintes, suivi par <strong>de</strong> nombreuses répliques qui<br />

continuent encore actuellement (plus <strong>de</strong> 30 000 à ce jour). L’augmentation brusque du<br />

nombre d’évènements <strong>de</strong> l’année 2005 en est la conséquence 1 . La décroissance est régulière<br />

d’année en année. Cependant, l’année 2008 n’est pas prise en compte totalement.<br />

Une étu<strong>de</strong> reste à mener concernant l’évolution du nombre d’évènements détectés : il<br />

serait possible d’observer la décroissance <strong>de</strong>s répliques sismiques <strong>de</strong>s Saintes si aucun<br />

autre choc ne génère le même phénomène.<br />

La figure 3.2 illustre la proportion d’évènements analysés. La figure 3.3 présente<br />

le nombre <strong>de</strong> séismes pointés (1086) parmi les 1999 évènements détectés. Leur i<strong>de</strong>ntification<br />

a été réalisée grâce au catalogue IRIS 2 , au catalogue USGS 3 , aux données du<br />

Centre <strong>de</strong> Données Sismologiques <strong>de</strong>s Antilles (CDSA) et au catalogue issu <strong>de</strong> l’expérience<br />

« Sismo <strong>de</strong>s écoles » en Gua<strong>de</strong>loupe 4 . Les séismes <strong>de</strong>s Saintes ont aussi pu être<br />

i<strong>de</strong>ntifiés grâce à leur forme d’on<strong>de</strong>. Les séismes non i<strong>de</strong>ntifiés sont ceux qui ne sont<br />

1Le séisme <strong>de</strong>s Saintes et les principales répliques qui ont eu lieu après le choc principal ont été<br />

détectés par trois stations seulement, les évènements correspondants n’ont pas été analysés.<br />

2http ://www.iris.edu/data/event/eventsearch.htm<br />

3http ://neic.usgs.gov/neis/epic/<br />

4http ://www.ac-nice.fr/svt/aster/data/seism/seism_in<strong>de</strong>x.htm


3.1. ANALYSE DES ÉVÈNEMENTS 27<br />

répertoriés dans aucun <strong>de</strong> ces catalogues. Les évènements qui ne sont pas <strong>de</strong>s séismes<br />

représentent souvent du bruit (passage <strong>de</strong> voitures, travaux, etc.).<br />

FIG. 3.1 – Récapitulatif, par année d’acquisition,<br />

du nombre d’évènements détectés<br />

par 5 et 4 stations (82, 1128, 1029, 980, 637).<br />

FIG. 3.2 – Récapitulatif du nombre d’évènements<br />

analysés par année d’acquisition (82,<br />

1128, 547, 0, 242) pour ceux détectés par 5 et<br />

4 stations.<br />

FIG. 3.3 – Effectifs <strong>de</strong>s différentes catégories <strong>de</strong> séismes analysés (1086, 403, 104, 579).<br />

Au fur et à mesure <strong>de</strong> la visualisation et <strong>de</strong> l’analyse, j’ai constaté que les évènements<br />

étaient relativement bruités et qu’un certain nombre <strong>de</strong> détections ont été réalisées<br />

sur <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> bruit. La question <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> la détection s’est alors posée<br />

puisque la microsismicité en était absente.


28 CHAPITRE 3. RÉSULTATS ET DÉVELOPPEMENTS<br />

De plus, le terme microséismes implique ici que l’énergie libérée est relativement<br />

faible, ainsi que l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s qui se propagent. Même si les stations sont<br />

proches <strong>de</strong>s foyers supposés (champ géothermique), l’absence <strong>de</strong> connaissances sur les<br />

propriétés physiques <strong>de</strong>s roches (atténuation, vitesse <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s, porosité. . . ) entraîne<br />

une incertitu<strong>de</strong> sur le rapport <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s microséismes par rapport à celle du<br />

bruit et donc sur la détection (critère en amplitu<strong>de</strong>).<br />

Il serait utile <strong>de</strong> revoir l’algorithme <strong>de</strong> détection et <strong>de</strong> déterminer un nouvel algorithme<br />

qui serait applicable pour <strong>de</strong>s données assez bruitées. Youval Mishliborsky, un<br />

autre stagiaire du service ARN, a cherché <strong>de</strong> nouvelles pistes <strong>de</strong> travail en réalisant<br />

une étu<strong>de</strong> bibliographique sur le sujet [Mishliborsky, 2008]. Il en ressort que pour effectuer<br />

une meilleure détection <strong>de</strong>s évènements sismiques, il faudrait coupler le critère<br />

STA/LTA (amplitu<strong>de</strong>) avec un critère fréquentiel. Par exemple, il serait possible d’effectuer<br />

: (1) une détection par ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fréquences avec validation <strong>de</strong> l’évènement si<br />

chaque ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquences détecte ; (2) la détection intégrée à Seismotool et un pointé<br />

automatique <strong>de</strong>s évènements à l’ai<strong>de</strong> du contenu fréquentiel instantané. Ce pointé serait<br />

ensuite vérifié par l’opérateur.<br />

Le séisme du 21 novembre 2004 (séisme <strong>de</strong>s Saintes) et les multiples répliques qui<br />

ont suivies sont facilement reconnaissables. En effet, le mécanisme au foyer <strong>de</strong> cet ensemble<br />

<strong>de</strong> séismes montre que les plans nodaux sont alignés avec le réseau (FIG. 3.5)<br />

[Bertil et al., 2004; Jousset, 2006]. Cette particularité se répercute sur l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

on<strong>de</strong>s P : les on<strong>de</strong>s P sont peu visibles du fait <strong>de</strong> leur faible amplitu<strong>de</strong> (FIG. 3.4). Si<br />

le séisme ne génère que <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s S d’une amplitu<strong>de</strong> insuffisante pour que la détection<br />

soit effectuée, certains évènements seront invisibles. Il faudrait alors comparer les<br />

évènements détectés avec ceux du catalogue du CDSA (le plus fourni concernant les<br />

répliques <strong>de</strong>s Saintes) pour déterminer les paramètres ayant permis ou non leur détection<br />

(niveau <strong>de</strong> bruit sur l’enregistrement, magnitu<strong>de</strong>, localisation, etc.).<br />

On<strong>de</strong>s P <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong><br />

On<strong>de</strong>s S <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong><br />

FIG. 3.4 – Séisme <strong>de</strong>s Saintes du 01 avril 2006 à 16h07min 40s : forme d’on<strong>de</strong> sur données<br />

non filtrées.


3.2. RÉPONSE À LA PROBLÉMATIQUE DU <strong>STAGE</strong> : LA MICROSISMICITÉ LOCALE29<br />

Bouillante<br />

Direction <strong>de</strong>s plans nodaux<br />

FIG. 3.5 – Mécanismes focaux <strong>de</strong> séismes autour <strong>de</strong> la Gua<strong>de</strong>loupe La localisation<br />

<strong>de</strong> Bouillante et la direction <strong>de</strong>s plans nodaux <strong>de</strong>s séismes <strong>de</strong>s Saintes (entre la<br />

Gua<strong>de</strong>loupe et la Dominique) sont indiquées sur la figure, modifiée d’après [Douglas<br />

et al., 2006].<br />

3.2 Réponse à la problématique du stage : la microsismicité<br />

locale<br />

L’analyse <strong>de</strong>s évènements n’a révélé aucune sismicité locale. Cependant,<br />

les critères <strong>de</strong> détection et le niveau <strong>de</strong> bruit sont peut-être inappropriés pour cette<br />

étu<strong>de</strong>. Un autre point peut être soulevé : dans le cas où le niveau <strong>de</strong> bruit cacherait les<br />

microséismes, ceux-ci auraient une trop faible magnitu<strong>de</strong> (avec <strong>de</strong>s arrivées sismiques<br />

<strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>) pour espérer obtenir leur localisation.<br />

Le champ géothermique <strong>de</strong> Bouillante se place dans un contexte extensif [Feuillet<br />

et al., 2002] et <strong>de</strong> nombreuses failles parcourent la zone. Les analyses géochimiques<br />

réalisées en 2004 indiquent que le réservoir est renouvelé très rapi<strong>de</strong>ment par l’alimentation<br />

en eau <strong>de</strong> mer et par l’infiltration d’eau <strong>de</strong> pluie sur l’île [Sanjuan et al.,<br />

2005]. L’extraction du flui<strong>de</strong> géothermique n’entraîne pas <strong>de</strong> baisse conséquente <strong>de</strong><br />

la pression à court terme dans le réservoir (communication personnelle, H. Traineau).<br />

Ces trois points permettent d’illustrer en partie pourquoi la microsismicité locale serait<br />

faible, voire même absente. En effet, il faudrait modifier fortement le champ <strong>de</strong><br />

contraintes pour générer un séisme. Les on<strong>de</strong>s produites par une rupture <strong>de</strong> faille se-


30 CHAPITRE 3. RÉSULTATS ET DÉVELOPPEMENTS<br />

raient en partie atténuées par la quantité importante <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> présente dans les nombreuses<br />

failles et fractures ; l’extraction <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> <strong>de</strong>vrait « appauvrir » le champ pour<br />

que les conditions locales du champ <strong>de</strong> contraintes soient modifiées au point <strong>de</strong> rompre<br />

<strong>de</strong>s segments <strong>de</strong> failles.<br />

L’absence <strong>de</strong> microsismicité apporte donc <strong>de</strong> nouvelles informations sur les propriétés<br />

du champ.<br />

– Tout d’abord, le risque sismique lié à l’exploitation en cours du champ semble<br />

être négligeable.<br />

– Ensuite, l’ai<strong>de</strong> à la localisation <strong>de</strong> fractures productrices <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>, par la métho<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> sismologie large ban<strong>de</strong>, semble compromise pour ce champ particulier.<br />

– La circulation <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s au travers du réseau faillé se fait assez facilement.<br />

3.3 Données issues <strong>de</strong>s séismes pointés : calcul <strong>de</strong>s rapports<br />

VP/VS<br />

Principe <strong>de</strong> l’analyse<br />

Le diagramme <strong>de</strong> Wadati permet <strong>de</strong> vérifier les pointés en postulant que les on<strong>de</strong>s<br />

parcourent le même chemin. La prise en compte <strong>de</strong> ces hypothèses permet aussi <strong>de</strong><br />

déduire le rapport VP /VS au premier ordre 1 et le temps d’occurence du séisme.<br />

La présence <strong>de</strong>s séismes <strong>de</strong>s Saintes et d’autres séismes autour <strong>de</strong> Bouillante, ajoutée<br />

à l’intuition que le champ géothermique pouvait avoir une influence sur la propagation<br />

<strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s m’ont conduite à mettre en place un nouvel outil. À terme, il serait<br />

possible d’extraire <strong>de</strong>s catalogues la localisation <strong>de</strong>s séismes et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner, en fonction<br />

<strong>de</strong> l’azimuth du séisme autour <strong>de</strong> Bouillante, les rapports VP /VS. Cette image du<br />

sous-sol pourrait permettre d’améliorer la connaissance du modèle <strong>de</strong> vitesse dans la<br />

région.<br />

Mise en place <strong>de</strong> l’outil<br />

Pour construire cet outil, je me suis inspirée d’un utilitaire que M. Jousset a intégré<br />

à Seismotool. Le but <strong>de</strong> cet utilitaire est d’extraire les pointés <strong>de</strong>s fichiers <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>,<br />

indépendamment <strong>de</strong> la fenêtre principale. À partir <strong>de</strong> ces données, plusieurs<br />

choix sont possibles : (1) <strong>de</strong>ssiner tous les séismes un par un et les analyser en détail<br />

ou (2) <strong>de</strong>ssiner l’ensemble <strong>de</strong>s séismes pour obtenir une valeur moyenne du rapport<br />

VP /VS dans la zone.<br />

Tout d’abord, pour calculer la valeur <strong>de</strong>s rapports VP /VS, il faut disposer <strong>de</strong> pointés<br />

d’on<strong>de</strong>s S et P pour le même évènement. Seront appelés complets les pointés, pour<br />

une station, ayant une valeur pour les on<strong>de</strong>s P et pour les on<strong>de</strong>s S. Un premier tri est<br />

donc effectué entre les séismes (avec au moins un pointé complet) et ceux qui sont<br />

inutilisables (aucun pointé complet). Ensuite, le rapport <strong>de</strong> vitesse est calculé par une<br />

régression linéaire au sens <strong>de</strong>s moin<strong>de</strong>s carrés. Il faut alors éliminer les séismes qui<br />

n’ont qu’un unique pointé complet. Une fois ces conditions vérifiées, l’analyse peut<br />

être effectuée.<br />

1 La Terre n’est pas un milieu élastique homogène et isotrope.


3.3. DONNÉES ISSUES DES SÉISMES POINTÉS : CALCUL DES RAPPORTS VP /VS31<br />

Premiers résultats L’extraction <strong>de</strong>s pointés a donné lieu à <strong>de</strong> premières analyses <strong>de</strong>s<br />

valeurs <strong>de</strong> rapport VP /VS obtenues (TAB. 3.1).<br />

❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤❤<br />

Valeur <strong>de</strong> VP /VS<br />

Catégorie <strong>de</strong> séismes<br />

❤<br />

Saintes<br />

Moyenne<br />

0,8620<br />

Écart-type<br />

0,9578<br />

Autres séismes 0,9846 1,0526<br />

Non i<strong>de</strong>ntifiés 0,5126 1,4343<br />

TAB. 3.1 – Valeurs estimées <strong>de</strong>s rapports VP /VS pour chaque catégorie <strong>de</strong> séismes (calcul<br />

<strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong>s valeurs).<br />

La valeur théorique du rapport VP /VS est <strong>de</strong> 1,73 (matériau élastique homogène<br />

et isotrope). Les valeurs obtenues ici sont aberrantes et ne correspon<strong>de</strong>nt pas à du<br />

matériel composant la croûte terrestre.<br />

Ce premier constat invali<strong>de</strong> le calcul <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> vitesse : soit le raisonnement<br />

est faux, soit la programmation <strong>de</strong> l’utilitaire est défectueuse. Étant donné que ce même<br />

genre d’analyse a été conduit avec succès sur au moins <strong>de</strong>ux autres champs géothermiques<br />

(Hengill en Islan<strong>de</strong> [Jousset et al., submitted], The Geysers en Californie [Majer<br />

and McEvilly, 1979; Romero et al., 1994; Rutledge et al., 2002; Lou et al., 1997; R. et al.,<br />

1997; Kisslinger and Engdahl, 1973] et Yellowstone [Chatterjee et al., 1985]), les premières<br />

erreurs à corriger concernent la programmation <strong>de</strong> l’algorithme <strong>de</strong> calcul.<br />

Polyfit : la notion <strong>de</strong> moindres carrés<br />

L’outil utilisé pour faire une régression linéaire est polyfit. Cet outil inverse les données<br />

au sens <strong>de</strong>s moindres carrés.<br />

L’un <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> l’inversion par moindres carrés rési<strong>de</strong> dans la prise en compte<br />

<strong>de</strong> points qu’un analyste humain considère comme aberrants. La figure 3.6 illustre ce<br />

problème. L’une <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pour éviter ces erreurs consiste en l’utilisation d’une<br />

régression linéaires au sens <strong>de</strong>s moindres valeurs absolues. Il faut également revoir les<br />

pointés <strong>de</strong>s séismes pour améliorer ce qui peut l’être.<br />

Par conséquent, tous les séismes pour lesquels le rapport VP /VS n’est pas compris<br />

dans l’intervalle 1,73 ± 20 % sont à revoir au niveau <strong>de</strong>s pointés. Si le pointé ne peut<br />

pas être amélioré, le séisme ne peut alors pas être utilisé dans le calcul <strong>de</strong> VP /VS global.


32 CHAPITRE 3. RÉSULTATS ET DÉVELOPPEMENTS<br />

FIG. 3.6 – Illustration <strong>de</strong> la régression linéaire au sens <strong>de</strong>s moindres carrés et <strong>de</strong>s erreurs<br />

qui y sont associées. Le point aberrant est celui dont l’ordonnée est la plus gran<strong>de</strong>.<br />

Conclusion <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong><br />

Étant donné que la programmation n’est pas encore au point et qu’il reste encore <strong>de</strong>s<br />

erreurs à corriger, je ne peux pas présenter ici <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> VP /VS correctes. L’analyse<br />

effectuée met cependant en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>ux points importants : dans le cadre d’une<br />

inversion <strong>de</strong> données, il faut toujours faire très attention aux conditions <strong>de</strong> calcul ; bien<br />

que la notion <strong>de</strong>s moindres carrés permette un calcul rapi<strong>de</strong> et généralement fiable,<br />

certains cas <strong>de</strong> figure en démontrent les limites.<br />

Au cours <strong>de</strong> mes discussions avec MM. Jousset et Bitri, j’ai pu apprendre qu’il<br />

existait un phénomène <strong>de</strong> dispersion particulier concernant les on<strong>de</strong>s provenant <strong>de</strong>s<br />

séismes <strong>de</strong>s Saintes (les stations peuvent être séparées en <strong>de</strong>ux groupe, LB1 LB2 LB3<br />

d’un côté et LB6 <strong>de</strong> l’autre). L’utilisation <strong>de</strong>s séismes pointés avec l’extraction <strong>de</strong> leur<br />

localisation à partir du temps d’occurence <strong>de</strong>s séismes pourrait permettre un lien entre<br />

l’utilitaire <strong>de</strong> dispersion et l’utilitaire créé ici.<br />

3.4 Conclusion <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s évènements<br />

Le résultat important <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est l’absence <strong>de</strong> microsismicité locale pour<br />

l’analyse <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s données. Les implications concernant le champ restent à développer<br />

en parallèle avec les conclusions issues d’autres métho<strong>de</strong>s d’étu<strong>de</strong>.<br />

L’enregistrement d’un certain nombre <strong>de</strong>s répliques <strong>de</strong>s Saintes et leur analyse<br />

pourrait permettre une analyse plus détaillée du modèle <strong>de</strong> vitesse sur le chemin parcouru.<br />

De la même manière, le classement <strong>de</strong>s séismes selon leur azimuth par rapport<br />

à Bouillante permettrait la même étu<strong>de</strong>, en fonction <strong>de</strong> l’azimuth.<br />

Les données sismologiques large ban<strong>de</strong> du champ géothermique <strong>de</strong> Bouillante contiennent<br />

encore <strong>de</strong> nombreuses informations qu’il reste à analyser : contenu fréquentiel, analyse<br />

<strong>de</strong>s signaux large ban<strong>de</strong>, étu<strong>de</strong> du bruit et tomographie <strong>de</strong> bruit sismique.


Chapitre 4 – Conclusion<br />

4.1 Le champ géothermique <strong>de</strong> Bouillante<br />

Cette étu<strong>de</strong> a apporté une réponse claire concernant la microsismicité locale (avec<br />

les paramètres <strong>de</strong> calcul utilisés). Son absence est un aspect positif pour la gestion du<br />

risque sismique lié à l’exploitation actuelle du champ ; cependant, elle empêche la localisation<br />

<strong>de</strong> nouvelles zones <strong>de</strong> fractures productrices, ce qui permettrait d’augmenter<br />

la production électrique et <strong>de</strong> mieux comprendre le fonctionnement interne du champ.<br />

Cependant, cette absence ne prouve rien quant à la sismicité qui serait produite lors<br />

d’une expérience <strong>de</strong> réinjection (projet Bouillante 3). D’autres analyses sont encore nécessaires<br />

pour que la sismologie large ban<strong>de</strong> fournissent <strong>de</strong>s informations fiables qui<br />

pourront être intégrées dans le modèle conceptuel du champ <strong>de</strong> Bouillante (tomographie<br />

sismique, étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’aspect large ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>s enregistrements).<br />

4.2 Apport personnel<br />

Tout au long <strong>de</strong> ce stage, M. Jousset a participé à <strong>de</strong>s missions. Pour obtenir les<br />

réponses à mes question, j’ai donc appris à les regrouper par thème en les formulant<br />

le plus précisément possible pour qu’une simple correspondance par mail suffise à y<br />

répondre. Lorsque <strong>de</strong>s questions restaient sans réponse, je me suis tournée vers les<br />

autres personnes pouvant m’ai<strong>de</strong>r, je me suis donc intégrée plus facilement à l’équipe.<br />

N’ayant vu que <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong> sismologie en cours, j’ai complété mes connaissances<br />

au cours <strong>de</strong> ce stage d’une manière qui me convient parfaitement : apprendre en travaillant<br />

sur les informations disponibles. La mise au point <strong>de</strong> Seismotool m’a permis<br />

<strong>de</strong> me familiariser avec la programmation d’une interface graphique en MATLAB. J’ai<br />

aussi pu illustrer les limites <strong>de</strong> certaines techniques d’implémentation ou <strong>de</strong> calcul que<br />

je ne connaissais que <strong>de</strong> manière théorique ; je serai maintenant beaucoup plus vigilante<br />

quant aux hypothèses <strong>de</strong> travail et aux limitations <strong>de</strong> calcul d’un logiciel.<br />

La découverte du mon<strong>de</strong> du travail au BRGM m’a confortée dans mon projet personnel.<br />

Les connaissances fondamentales abordées dans un projet seront toujours importantes<br />

pour moi, bien que je préfère acquérir et exploiter es données. En travaillant<br />

avec M. Mishliborsky, j’ai découvert une potentialité par rapport à l’enseignement <strong>de</strong>s<br />

bases <strong>de</strong> la géologie et j’espère pouvoir en faire profiter les plus jeunes.<br />

33


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ANNEXES<br />

<strong>Pro</strong>blèmes concernant la séquence <strong>de</strong><br />

traitement et présentation <strong>de</strong> l’outil <strong>de</strong><br />

vérification <strong>de</strong>s pointés<br />

A.1 Lecture <strong>de</strong>s fichiers : invalid byte count to skip<br />

20050416-106-0-*.gcf 20050416-106-1-*.gcf<br />

A.2 Détection <strong>de</strong>s évènements : in<strong>de</strong>x exceeds matrix dimensions<br />

in read_datafilelist<br />

20041021-295-3-*.gcf 20041021-295-4-*.gcf 20041021-295-5-*.gcf<br />

20070429-119-5-*.gcf 20070702-183-1-*.gcf<br />

A.3 Détection <strong>de</strong>s évènements : chtoread<br />

20040816-229-2-*.gcf 20040816-229-3-*.gcf<br />

20050306-065-1-*.gcf 20050306-065-2-*.gcf<br />

A.4 Détection <strong>de</strong>s évènements : in<strong>de</strong>x exceeds matrix dimensions<br />

in hilbert<br />

LB2<br />

20040817-230-5-fd779a45.gcf 20040818-231-4-fd779a4c.gcf<br />

20040818-231-5-fd779a4d.gcf 20040819-232-3-fd779a53.gcf<br />

20040819-232-4-fd779a54.gcf 20050106-006-6-fd779eb9.gcf<br />

20080310-070-7-24bd98ea.gcf<br />

20050928-271-0-*.gcf, 20050928-271-0-*.gcf et 20050117-017-4-*.gcf sont inexistants.<br />

LB1<br />

20080309-069-4-5e9ca363.gcf 20080310-070-3-5e9ca36a.gcf<br />

A


B ANNEXE A. ANNEXES<br />

LB3<br />

20040820-233-5-54df625a.gcf 20080306-066-5-dcf7e1f8.gcf<br />

LB4<br />

20050118-018-2-*.gcf 20050421-111-2-553ada7b.gcf<br />

20050502-122-3-553adaae.gcf 20060219-050-2-553b3334.gcf<br />

20060308-067-7-*.gcf est inexistant.<br />

LB6<br />

20050504-124-5-30df5583.gcf<br />

20050416-106-2-*.gcf, 20050416-106-5-*.gcf, 20050420-110-0-*.gcf, 20050422-112-1-*.gcf<br />

sont inexistants.<br />

A.5 Vérification du pointé à l’ai<strong>de</strong> du diagramme <strong>de</strong> Wadati<br />

modifié<br />

Soit ∆tP,i et ∆tS,i les temps <strong>de</strong> trajet respectifs <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s P et S ; i correspond à la<br />

station d’analyse.<br />

∆tP,i = tP,i − teq<br />

∆tS,i = tS,i − teq<br />

où teq est le temps d’occurence du séisme, tP,i et tS,i les temps <strong>de</strong> pointé respectifs <strong>de</strong>s<br />

on<strong>de</strong>s P et S.<br />

Par définition, le temps <strong>de</strong> trajet est égal au quotient <strong>de</strong> la distance parcourue par<br />

une on<strong>de</strong> avec la vitesse correspondante.<br />

∆tP,i = dP,i<br />

VP,i<br />

∆tS,i = dS,i<br />

Les trajets parcourus par les on<strong>de</strong>s P et S sont i<strong>de</strong>ntiques lorsque le rapport VP /VS<br />

est uniforme . Ce <strong>de</strong>rnier caractérise le milieu traversé et s’écrit alors :<br />

ri = VP,i<br />

VS,i<br />

VS,i<br />

= ∆tS,i<br />

∆tP,i<br />

En <strong>de</strong>ssinant les valeurs <strong>de</strong> ∆tS,i en fonction <strong>de</strong> ∆tP,i pour toutes les stations, la<br />

valeur <strong>de</strong> la pente <strong>de</strong> la régression linéaire <strong>de</strong>s points vaut r (milieu global). Le temps<br />

d’occurence du séisme s’exprime alors <strong>de</strong> la manière suivante :<br />

teq,i = tS,i − tP,i<br />

1 − ri<br />

teq = teq,i

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