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PLAN_décembre_2011 - Ordre des ingénieurs du Québec

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Société Les Ponts Jacques Cartier et Champlain<br />

«L’absence de sels dans les premières<br />

années contribue à sa longévité, estime<br />

Glen Carlin, mais 40 ans de déglaçage<br />

ont suffi pour altérer considérablement<br />

le tablier, les piliers d’acier qui le<br />

supportent et même les bases de béton.<br />

À un tel point qu’il a fallu remplacer le<br />

tablier dans la première décennie <strong>du</strong><br />

XXI e siècle. Toutefois, le pont vieillit bien<br />

et je ne serais pas surpris qu’il soit encore<br />

bon pour une cinquantaine d’années.»<br />

Le pont Champlain est un autre<br />

exemple, plus médiatisé celui-là. Victime<br />

d’une sorte d’ostéoporose, son sque -<br />

lette interne se désagrège. En raison de<br />

l’usage <strong>des</strong> sels déglaçants et <strong>des</strong> effets<br />

<strong>du</strong> gel et <strong>du</strong> dégel, le béton se fissure<br />

et un liquide saumâtre attaque les<br />

câbles en acier assurant la post-tension<br />

<strong>du</strong> béton. «Aujourd’hui, indique Glen<br />

Carlin, il est très difficile d’allonger la<br />

<strong>du</strong>rée de vie utile <strong>du</strong> pont à un coût<br />

raisonnable. Sur le pont Champlain, les<br />

véhicules roulent sur une couche d’asphalte<br />

apposée directement sur la semelle<br />

supérieure <strong>des</strong> poutres. À l’époque de<br />

sa construction, c’était une solution<br />

très écono mique, mais les <strong>ingénieurs</strong><br />

<strong>du</strong> temps ne pouvaient pas prédire la<br />

<strong>du</strong>rée de vie d’une infrastructure baignant<br />

dans un environne ment corrosif.<br />

Cette méthode s’est révélée coûteuse<br />

en entretien.»<br />

La société PJCCI a mis en place un<br />

squelette externe, en quelque sorte<br />

une attelle, afin de prolonger la vie <strong>du</strong><br />

pont Champlain jusqu’à l’inauguration<br />

de la nouvelle infrastructure, prévue, si<br />

tout va bien, dans une dizaine d’années.<br />

Cette attelle consiste en <strong>des</strong> câbles de<br />

tension extérieurs, appelés <strong>des</strong> arba -<br />

lètes, qui prennent le relais <strong>des</strong> câbles<br />

internes.<br />

Le pont Mercier possède une structure<br />

similaire à celle <strong>du</strong> pont Jacques-<br />

Cartier. «Nous avons <strong>du</strong> rattrapage à<br />

faire pour nettoyer l’acier et repeindre<br />

le tout, reconnaît Glen Carlin. Nous<br />

devrions terminer le remplacement <strong>du</strong><br />

tablier <strong>du</strong> pont Mercier dans deux ans.»<br />

UN PROCESSUS CYCLIQUE<br />

Soumis à l’effet incessant d’un environ -<br />

nement hostile, les ponts font l’objet<br />

Glen P. Carlin, ing.<br />

d’inspections et de travaux de réfection cycliques. L’entretien<br />

<strong>des</strong> ponts repose sur une inspection détaillée qui s’étale<br />

sur quatre ans. « Chaque année, explique Glen Carlin,<br />

nous confions un mandat à une firme d’<strong>ingénieurs</strong> qui<br />

exa mine en détail environ le quart d’une infrastructure<br />

comme le pont Champlain. Le reste de la structure est<br />

inspectée de façon plus générale.» Les firmes d’<strong>ingénieurs</strong><br />

font ensuite <strong>des</strong> recommandations. « Nous avons en main<br />

un rapport dé taillé qui indique les interventions les plus<br />

urgentes, précise Glen Carlin. C’est le point de départ de<br />

notre programme d’entretien. »<br />

Les travaux s’étalent parfois sur de longues pério<strong>des</strong>. C’est<br />

le cas de la peinture, qui ne joue pas un rôle strictement esthétique.<br />

«L’objectif est de protéger la structure, dit Glen Carlin.<br />

Nous visons à obtenir une <strong>du</strong>rée de vie minimale de 25 ans<br />

pour la peinture, idéalement de 30 ans.» Pour le pont Jacques-<br />

Cartier, la société PJCCI a commencé la peinture en 1989;<br />

l’opération a été achevée 16 ans plus tard. «Il y a donc <strong>des</strong><br />

endroits où la peinture a déjà 22 ans, mais nous croyons que<br />

l’efficacité de celle-ci atteindra 30 ans.»<br />

Cette intervention ne touche que la partie en acier, la partie<br />

structurale. Il reste les piliers de béton, qui requièrent<br />

une autre approche d’entretien. Par ailleurs, la partie submergée<br />

et la partie hors de l’eau font appel à <strong>des</strong> métho<strong>des</strong><br />

différentes et ne subissent pas les mêmes dégradations au<br />

fil <strong>du</strong> temps, le béton de la partie hors de l’eau subissant<br />

les effets <strong>du</strong> gel et <strong>du</strong> dégel. Il ne faut pas oublier le tablier,<br />

remplacé en 2001 et 2002 sur le pont Jacques-Cartier. «Il<br />

y a maintenant <strong>des</strong> ornières et nous aurons besoin de<br />

LE PONT CHAMPLAIN EST VICTIME D’UNE<br />

SORTE D’OSTÉOPOROSE, SON SQUE LETTE<br />

INTERNE SE DÉSAGRÈGE.<br />

:: DÉCEMBRE <strong>2011</strong> :: 19

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