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MAQUETTE CNAM- LA PHOTOGRAVURE - Musée des arts et métiers

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musée <strong>des</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong> <strong>métiers</strong><br />

L E S C A R N E T S<br />

DES IMAGES À REPRODUIRE :<br />

<strong>LA</strong> <strong>PHOTOGRAVURE</strong><br />

CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MÉTIERS<br />

Plaque d’héliogravure de la Cathédrale de Reims,<br />

inv. 43070<br />

« (…) lorsque mon oncle Nicéphore<br />

Niepce commença en 1813 les laborieuses<br />

recherches qui devaient aboutir à<br />

l'invention de la photographie, l'idée qui<br />

le préoccupa tout d'abord <strong>et</strong> dont il<br />

poursuivit la réalisation jusqu'au succès,<br />

fut de reproduire sur une plaque de métal,<br />

pour la transformer ensuite en planche<br />

gravée, l'image de la chambre noire. »<br />

Abel Niepce de Saint-Victor, Traité de gravure<br />

héliographique sur acier <strong>et</strong> sur verre, Paris,<br />

Masson, 1856.<br />

L E S T H È M E S


2<br />

Histoire<br />

Des images à reproduire : la photogravure<br />

Au Moyen Age, les informations sont surtout transmises par le<br />

biais <strong>des</strong> images, que ce soit l’iconographie d’une cathédrale ou<br />

une planche d’images. Seule l’élite qui a étudié peut lire les<br />

textes existants. Avec Gutenberg, le livre produit en plus grand<br />

nombre devient abordable <strong>et</strong> l’on croit un instant que le texte va<br />

supplanter l’image. Mais au contraire, il a contribué à sa plus<br />

large diffusion. Plusieurs techniques d’impression, de la gravure<br />

sur bois à la photogravure, se succèdent de façon à reproduire<br />

<strong>des</strong> illustrations le plus fidèlement <strong>et</strong> le plus rapidement possible.<br />

Seules ces techniques sont présentées dans l’historique suivant.<br />

1. De l’Antiquité au XVI e siècle<br />

Le premier moyen pour imprimer une image est la gravure.<br />

On utilise d’abord la gravure sur bois ou sur pierre <strong>et</strong> les toutes<br />

premières gravures sur métal n’apparaîtront qu’au XV e siècle.<br />

Gravure sur pierre<br />

Des gravures sur pierre (ou glyptiques) apparaissent dès la fin<br />

du III e millénaire av. J.-C. au sud de la Mésopotamie (actuellement<br />

l’Iraq). Elles développent l’usage de l’estampe administrative<br />

(sceau ou cach<strong>et</strong>) <strong>et</strong> apparaissent sur les briques de fondation<br />

<strong>des</strong> sanctuaires ou les monuments, en tant que signature. Dans<br />

ce cas, les motifs sont gravés en creux. Pour les reproduire, on<br />

applique un papier humidifié, on le martèle, puis on l’encre.<br />

Le motif apparaît alors en négatif.<br />

Gravure sur bois Gravure sur métal<br />

Tête de Gutenberg gravée en xylographie sur poirier de fil <strong>et</strong> son épreuve,<br />

inv. 17342<br />

Les premières gravures sur bois sont datées de la moitié du VI e<br />

siècle en Extrême-Orient. Le motif est gravé en relief, c’est une<br />

gravure en taille d’épargne (ou une xylographie). Ces premières<br />

impressions se font à l'aide d'un simple « frotton » (la force<br />

manuelle suffit, celle de la presse n'est pas encore nécessaire).<br />

C<strong>et</strong>te technique est introduite en Occident, dès le XV e siècle, par<br />

deux corps de <strong>métiers</strong>.<br />

D’une part, les moines copistes qui ne parviennent plus à produire<br />

suffisamment de livres pour répondre à la demande croissante.<br />

Ainsi paraît, dans les années 1460, la Bible <strong>des</strong> pauvres imprimée<br />

par xylographie simultanément en Allemagne, en France <strong>et</strong> aux<br />

Pays-Bas dans la langue du pays. Elle n’est plus ni unique ni aussi<br />

bien décorée (ou enluminée), comme pouvaient l’être les livres<br />

copiés de façon manuscrite. Mais elle devient du coup plus<br />

accessible.<br />

D’autre part, les fabricants de cartes à jouer (les cartiers) ne veulent<br />

plus re<strong>des</strong>siner chaque jeu de cartes, <strong>et</strong> cherchent à les imprimer<br />

pour pouvoir baisser les prix.<br />

Ce n’est qu’au cours du XVI e siècle que la gravure sur bois cède<br />

le terrain à la gravure sur métal, le métal perm<strong>et</strong>tant d’obtenir<br />

<strong>des</strong> traits gravés plus fins. Mais ce n’est que partie remise. Au<br />

XVIII e siècle, on reprend le bois pour le graver non plus dans le<br />

sens <strong>des</strong> fibres, comme on le faisait dans l’Antiquité, mais perpendiculairement<br />

à leur sens (c’est la technique du bois de bout)<br />

perm<strong>et</strong>tant d’obtenir <strong>des</strong> gravures aussi fines que sur le métal.<br />

Illustration d’une planche gravée à l’eau forte, inv. 9530-2-1<br />

<strong>et</strong> de son épreuve, inv. 9530-2-2<br />

L E S T H È M E S<br />

<strong>Musée</strong> <strong>des</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong> <strong>métiers</strong>


<strong>Musée</strong> <strong>des</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong> <strong>métiers</strong><br />

3<br />

Histoire<br />

Des images à reproduire : la photogravure<br />

La gravure sur cuivre apparaît au milieu du XV e siècle, mais elle<br />

attend la fin du XVI e pour triompher comme moyen d’illustration<br />

<strong>des</strong> ouvrages. Elle résiste mieux sous les presses <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> d’augmenter<br />

le tirage. D’autant plus que le métal utilisé n’est pas plus<br />

difficile à travailler que le bois.<br />

C<strong>et</strong>te gravure est d'abord réalisée avec le motif à imprimer en<br />

relief : on <strong>des</strong>sine une image sur la plaque puis on martèle le<br />

fond avec <strong>des</strong> poinçons. Mais on lui préfère rapidement la gravure<br />

dite « en taille douce » où le motif est gravé en creux à l'aide<br />

d'un burin. S’il est besoin de détails plus fins, on utilise une pointe<br />

sèche. Pour imprimer, on presse une feuille de papier sur la<br />

plaque encrée. Dès lors que l’on grave sur du métal, la pression<br />

du frotton devient insuffisante <strong>et</strong> la presse devient indispensable.<br />

Le métal devient un support de gravure bien utilisé, mais deux<br />

inconvénients apparaissent. D’une part, le travail à la main est<br />

long. Ainsi, au début du XVI e siècle, le Suisse Urs Graf réutilise la<br />

technique de la gravure à l'eau forte (connue <strong>des</strong> Arabes au VIII e )<br />

évitant ainsi de graver la plaque : l'acide nitrique mord les parties<br />

de la plaque métallique non protégées <strong>et</strong> dégage ainsi le motif à<br />

imprimer. Plus besoin de s'acharner à graver ! On se contente<br />

de re–préciser par la suite certains tracés à l'aide d'une pointe<br />

sèche. D’autre part, les imprimeurs soulignent que la gravure<br />

en taille douce ne perm<strong>et</strong> pas d’imprimer en même temps les<br />

textes (gravés en relief) <strong>et</strong> leurs illustrations, gravées en creux.<br />

Les feuilles recevaient, ainsi, successivement deux impressions :<br />

l’illustration puis le texte.<br />

2. Des lumières au romantisme (XVIII e – XIX e )<br />

Un engouement de l'aristocratie pour le livre <strong>et</strong> ses techniques<br />

apparaît : Louis XV s'initie à la typographie, Madame de<br />

Pompadour grave <strong>et</strong> imprime sur sa presse personnelle, on discute<br />

imprimerie dans les salons. Même si la gravure a acquis ses titres<br />

de noblesse, elle n’est pas particulièrement simple pour reproduire<br />

<strong>des</strong> motifs, que ce soient image ou idéogramme. Ainsi de nouvelles<br />

techniques apparaissent, comme la lithographie (procédé<br />

dit « à plat », car ne présentant ni creux ni relief visible) ou la<br />

photogravure (procédé utilisant les apports de la photographie).<br />

Lithographie (XVIIIe siècle)<br />

Chromolithographie « Le Proscrit », inv. 13452<br />

Aloys Senefelder (né à Prague en 1771 <strong>et</strong> mort à Munich en 1834),<br />

musicien sans fortune, cherche à publier ses partitions musicales,<br />

sans devoir les graver. Il invente alors la lithographie (dont la<br />

traduction est <strong>des</strong>sin sur pierre) : la technique se fonde sur la<br />

répulsion mutuelle de l'eau <strong>et</strong> <strong>des</strong> corps gras. Rapide <strong>et</strong> facile,<br />

ce procédé devient à la mode : les artistes s’en emparent,<br />

comme Honoré Daumier dont les lithographies satiriques ont été<br />

publiées par milliers dans les périodiques. Et un siècle plus tard,<br />

le lithographe Godefroi Engelman développe le procédé pour<br />

imprimer en couleurs : c'est la chromolithographie. Elle devient<br />

une arme dans les combats politiques, un moyen de diffusion de<br />

l'imagerie populaire. Séduit par la souplesse du procédé facilitant<br />

ainsi l’inspiration, le peintre Toulouse-Lautrec l'utilise pour signer<br />

son affiche Moulin-Rouge.<br />

Vers 1880, un brev<strong>et</strong> français propose de remplacer la pierre<br />

qu’on encre par un cylindre caoutchouté qui répartit mieux la<br />

force de pression, <strong>et</strong> la qualité de l’impression est meilleure. Mais<br />

la France n'y porte pas grand intérêt ; les Etats-Unis, par contre,<br />

le développent <strong>et</strong> le baptisent l'offs<strong>et</strong> (qui transcrit l’idée de<br />

report : on décalque la forme d’impression sur un cylindre de<br />

caoutchouc, puis celui-ci sur le papier). Ce procédé est encore<br />

utilisé aujourd'hui.<br />

L E S T H È M E S


4<br />

Photogravure (XIXe siècle)<br />

Histoire<br />

Des images à reproduire : la photogravure<br />

Photographie sur bois <strong>et</strong> son épreuve, inv. 17307.<br />

C’est le premier procédé qui fait appel aux techniques de la<br />

photographie, inventée dans les années 1820.<br />

En 1824, Nicéphore Niépce <strong>et</strong> son frère Claude cherchent à<br />

reproduire une gravure déjà imprimée grâce à la lumière solaire.<br />

Leurs premiers essais avec du bitume de Judée, pris comme<br />

élément sensible à la lumière, donnent une qualité médiocre.<br />

L'exposition au soleil dure huit heures, les ombres se déplacent<br />

<strong>et</strong> l'image obtenue est alors floue. Ils apportent une première<br />

amélioration à leur procédé en utilisant une chambre noire<br />

munie d'un diaphragme <strong>et</strong> d'une lentille pour faire converger la<br />

lumière. On n’obtient qu’une seule épreuve.<br />

Mais les travaux de recherche continuent <strong>et</strong> Niépce de Saint-Victor,<br />

cousin de Nicéphore, m<strong>et</strong> au point un procédé dit « au collodion »<br />

<strong>et</strong> le négatif de la photographie devient pour la première fois<br />

reproductible par contact sur un autre support sensibilisé à la<br />

lumière. Ainsi, grâce à ses avantages (rapidité, duplication),<br />

la photogravure se substitue à la lente gravure sur bois dans<br />

l’impression <strong>des</strong> images à grand tirage, comme les journaux.<br />

La photographie étant censée montrer la réalité <strong>des</strong> événements,<br />

elle accrédite d’autant plus le contenu <strong>des</strong> articles. On peut<br />

également, en utilisant le réglage de l’appareil photographique,<br />

agrandir ou réduire le <strong>des</strong>sin à imprimer à volonté. Un premier<br />

atelier est installé à Paris, en 1876, par Charles Gillot.<br />

Pour imprimer au mieux une photographie, il faut tenir compte<br />

<strong>des</strong> ombres, <strong>des</strong> nuances, <strong>des</strong> demi-teintes. Dans un premier<br />

temps, on fait appel aux graveurs sur bois ou métal, qui réalisent<br />

<strong>des</strong> copies <strong>et</strong> ajoutent <strong>des</strong> hachures plus ou moins fines pour les<br />

parties ombrées ou grises. Ces interprétations étaient par la suite<br />

reportées sur la plaque à imprimer. Dans les années 1880 apparaît<br />

une solution technique : la « trame » inventée par l'Américain<br />

F.E. Ives, une sorte de grille très fine gravée dans du verre, dont<br />

les traits sont opaques. Elle intervient lors de la première opération<br />

de la photogravure, entre l’image à photographier <strong>et</strong> la<br />

plaque ou la pellicule à impressionner. Ainsi certains points se<br />

r<strong>et</strong>rouvent soumis plus ou moins à la lumière <strong>et</strong> l'on obtient <strong>des</strong><br />

teintes différentes. C'est le début de la similigravure <strong>et</strong> de l'image<br />

tramée (ceci nous rappelle les pixels de nos images numérisées<br />

sur ordinateur).<br />

Le procédé de la similigravure donne <strong>des</strong> résultats satisfaisants,<br />

mais on cherche à remplacer la trame par un moyen moins<br />

contraignant.<br />

Phototypie (1855)<br />

Buste d’Alphonse Poitevin,<br />

inventeur du procédé de<br />

phototypie, inv. 10998.<br />

Une solution est apportée par le chimiste Alphonse Poitevin ;<br />

celui-ci remplace le bitume de Judée par de la gélatine<br />

bichromatée qui durcit à la lumière en se réticulant à l’échelle<br />

microscopique. Ainsi, elle gonfle au mouillage <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ient l'eau<br />

proportionnellement à la quantité de lumière reçue. Sans<br />

tramer, on obtient <strong>des</strong> demi-tons, qui donnent une bonne<br />

qualité <strong>et</strong> une finesse de reproduction. C’est le début de la<br />

phototypie (ou le report photographique).<br />

L E S T H È M E S<br />

<strong>Musée</strong> <strong>des</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong> <strong>métiers</strong>


<strong>Musée</strong> <strong>des</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong> <strong>métiers</strong><br />

5<br />

Histoire<br />

Des images à reproduire : la photogravure<br />

La photographie perçue comme un refl<strong>et</strong> digne de foi de la réalité<br />

menace les <strong>arts</strong>. En eff<strong>et</strong>, elle fournit <strong>des</strong> images d'actualité aux<br />

journaux. Ces derniers abandonnent d’ailleurs le <strong>des</strong>sin gravé à<br />

partir <strong>des</strong> années 1890. Pour transm<strong>et</strong>tre les photos d'un pays à<br />

un autre <strong>et</strong> illustrer les articles les plus frais, on utilise l'ancêtre<br />

du fax, le bélinographe. Mais les photographies sont aussi<br />

utilisées pour imprimer <strong>des</strong> images tentatrices d’un paysage de<br />

soleil pour inviter le lecteur au voyage. La phototypie se développe<br />

rapidement aussi dans d’autres domaines comme la publicité,<br />

l'affiche, le livre, le journal, la cartographie avec les photos<br />

aériennes de Félix Nadar, prises à bord d’un ballon. Il était donc<br />

essentiel de travailler sur la qualité de reproduction.<br />

3. Et aujourd'hui …<br />

Encore aujourd’hui, chacun de nous feuill<strong>et</strong>te chaque jour <strong>des</strong><br />

imprimés illustrés. Diverses techniques sont utilisées aujourd’hui,<br />

selon les objectifs de l’impression. Pour ce qui est <strong>des</strong> journaux,<br />

on demande de la rapidité, de la fidélité de reproduction d’images,<br />

<strong>des</strong> techniques bon marché. Il en est de même pour les best-sellers,<br />

qui sont de gros tirages. Pour l’ensemble de ces imprimés, on<br />

préférera la photogravure. Par contre, pour ce qui est du livre d’art<br />

ou du livre à tirage limité, on privilégie encore l’usage de la lithographie.<br />

Autant les métho<strong>des</strong> de lithographie ont peu évolué entre le XIX e<br />

<strong>et</strong> aujourd’hui, autant celles de la photogravure ont changé. Tout<br />

le travail préliminaire est dorénavant effectué par un maqu<strong>et</strong>tiste,<br />

qui prépare les images <strong>et</strong> indique leur taille <strong>et</strong> les couleurs (en noir<br />

<strong>et</strong> blanc ou en couleurs) qu'elles devront avoir dans le livre.<br />

Le photograveur, quant à lui, analyse l'image à l'aide d'un scanner,<br />

qui évalue les quantités de couleurs primaires la composant :<br />

jaune, cyan, magenta <strong>et</strong> noir. Toutes ces informations sont mémorisées<br />

sur un ordinateur <strong>et</strong> inscrites sur quatre films d'impression<br />

qu’on utilisera pour l’impression offs<strong>et</strong> : un par couleur. Enfin, elles<br />

sont envoyées à l'imprimeur, pour une première épreuve sur papier<br />

<strong>et</strong> une première critique : l’impression doit être la plus fidèle<br />

possible de l’image originale.<br />

Schémas de la photogravure <strong>et</strong> un autre de la similigravure.<br />

La photogravure au XX e siècle<br />

Analyse de l'image<br />

Aujourd’hui, on utilise la photogravure numérique. Elle offre une<br />

multitude de possibilités pour reproduire le plus fidèlement une<br />

image lors de son impression. Qu’est-ce qu’une image ? Dès le<br />

XIX e siècle, l’image est quadrillée par une gaze pour devenir un<br />

ensemble d’informations. Aujourd’hui, on a gardé ce principe <strong>et</strong><br />

le quadrillage est constitués de pixels. Agrandissons une image<br />

sur un ordinateur <strong>et</strong> on les voit apparaître. Chaque pixel détient<br />

le codage sur la couleur <strong>et</strong> ses nuances, sachant que ce nombre<br />

va de 0 (pour la couleur noire) à 255 (pour la couleur blanche).<br />

On dit alors que les nuances sont codées sur 8 bits (soit 2 8 =256).<br />

Les couleurs, quant à elles, sont codées sur 24 bits, perm<strong>et</strong>tant<br />

16,7 millions de combinaisons. Ces quelques nombres nous<br />

montrent l’immense possibilité actuelle de prendre en compte les<br />

moindres détails.<br />

L E S T H È M E S


6<br />

L'image numérique<br />

Histoire<br />

Des images à reproduire : la photogravure<br />

Ainsi, une image numérique n’est rien d’autre qu’une suite de<br />

nombres mis côte à côte. Pour l’imprimer, il suffit de lire c<strong>et</strong>te<br />

codification. Ce sont un scanner, un logiciel de traitement<br />

d’image <strong>et</strong> la PAO (Publication Assistée par Ordinateur) qui s’en<br />

chargent.<br />

Illustration<br />

Tramage de l'image<br />

Après lecture du codage, l'image décomposée en pixels sortirait<br />

discontinue lors de l’impression. Pour relier les différents points,<br />

l'opérateur a recours à l’utilisation d’une trame. Son choix se fait<br />

selon la fidélité exigée par rapport à l'image originale, la qualité<br />

du papier utilisé ou la presse utilisée.<br />

Flashage<br />

Toutes les informations obtenues précédemment vont être<br />

r<strong>et</strong>ranscrites sur un support imprimable par une « flasheuse ».<br />

C’est une machine qui récupère les données auprès de l’ordinateur<br />

<strong>et</strong> insole un film photosensible en utilisant une source<br />

lumineuse : un tube laser, une diode laser …Toute c<strong>et</strong>te partie<br />

de manipulation utilise la technique de la photogravure du XIX e<br />

siècle. Ensuite, elle allie celle de la lithographie où les films sont<br />

utilisés par les presses offs<strong>et</strong> pour réaliser un premier tirage sur<br />

papier.<br />

Pour imprimer en couleur il suffit d'ajouter (ou de r<strong>et</strong>rancher)<br />

<strong>des</strong> quantités bien précises <strong>des</strong> trois couleurs primaires (cyan,<br />

magenta <strong>et</strong> jaune). Par ailleurs, ces soustractions ou additions<br />

peuvent faire apparaître <strong>des</strong> insuffisances de couleur. Pour y<br />

remédier, on a recours au noir, quatrième couleur, appelé parfois<br />

couche squel<strong>et</strong>te. Possédant toutes ces données, les flasheuses<br />

préparent les quatre films nécessaires.<br />

L E S T H È M E S<br />

<strong>Musée</strong> <strong>des</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong> <strong>métiers</strong>


<strong>Musée</strong> <strong>des</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong> <strong>métiers</strong><br />

7<br />

Collections<br />

Collections<br />

Presse typographique à bras, inv. 12124.<br />

Appareil photographique pour obtenir <strong>des</strong> clichés à points inégaux, inv. 14503.<br />

Burins pour la gravure en taille douce, inv. 17340.<br />

Matériel de laboratoire de Daguerre, inv. 9553.<br />

Presse lithographique à cylindre avec une pierre, inv. 3630.<br />

Machine à composer photographique type « Lumitype 550 », inv. PR076.<br />

POUR EN SAVOIR PLUS.<br />

Des images à reproduire : la photogravure<br />

Roger Dédame, Mémoires <strong>des</strong> <strong>métiers</strong> du livre à l’usage<br />

de la publication assistée par ordinateur, Editions Cercle<br />

d’Art, réédition André Delord, t. 1 <strong>et</strong> 2, 1998.<br />

Robert Lechêne, L’imprimerie, de Gutenberg à l’électron,<br />

La Farandole, 1972.<br />

Les 3 révolutions du livre, catalogue de l’exposition du<br />

musée <strong>des</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong> <strong>métiers</strong>, Imprimerie Nationale, 2002.<br />

Les collections du <strong>Musée</strong> <strong>des</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong> Métiers<br />

sont aussi consultables sur Intern<strong>et</strong>.<br />

Adresse électronique :<br />

http://www.<strong>arts</strong>-<strong>et</strong>-m<strong>et</strong>iers.n<strong>et</strong><br />

Presse typographique à bras, inv. 12124.<br />

L E S T H È M E S


8<br />

Colorions Pascal<br />

En classe<br />

Des images à reproduire : la photogravure<br />

Pour imprimer en couleurs, les presses utilisent les trois couleurs<br />

primaires<br />

- cyan (sorte de bleu)<br />

- magenta (sorte de rouge)<br />

- jaune<br />

<strong>et</strong> la couleur noire.<br />

Toutes les couleurs peuvent être obtenues à partir de celles-ci.<br />

Ainsi, en superposant du rouge <strong>et</strong> du bleu tu obtiens du viol<strong>et</strong>,<br />

du jaune <strong>et</strong> du rouge te donnent de l'orange, du bleu <strong>et</strong> du<br />

jaune pour le vert <strong>et</strong> si tu superposes ces trois couleurs primaires<br />

en même temps tu obtiendras du noir.<br />

Pour colorier la gravure représentant le savant Pascal, tu dois<br />

d'abord la photocopier sur transparent en trois exemplaires.<br />

Chaque transparent sera colorié avec un feutre de l'une <strong>des</strong> trois<br />

couleurs primaires.<br />

Sur le premier transparent, colorie en rouge le visage <strong>et</strong> la robe.<br />

Sur le second transparent, colorie en jaune le visage <strong>et</strong> la robe.<br />

Tu peux m<strong>et</strong>tre du jaune sur la robe du troisième transparent.<br />

Tu obtiens en superposant ces transparents, une couleur viol<strong>et</strong>te.<br />

Pour les autres parties du <strong>des</strong>sin, recherche les superpositions de<br />

couleurs qui te donneront les teintes les mieux adaptées.<br />

Superpose les trois transparents ainsi coloriés ... surprise<br />

le portrait de Pascal t'apparaît en couleurs.<br />

Gravure représentant le portrait de Blaise Pascal<br />

• R édaction : Jamila Al Khatib<br />

• Schémas <strong>et</strong> pédagogie : Serge Picard<br />

• Coordination : Claud<strong>et</strong>te Balpe<br />

• I mpression : Alphagraph<br />

• Photos : <strong>Musée</strong> <strong>des</strong> Arts <strong>et</strong> <strong>métiers</strong> -<br />

<strong>CNAM</strong> Photo Pascal Faligot / Seventh Square<br />

• <strong>Musée</strong> <strong>des</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong> <strong>métiers</strong><br />

Service éducatif<br />

292, rue Saint-Martin — 75003 Paris<br />

ISBN : 2-908207-87-7<br />

L E S T H È M E S<br />

<strong>Musée</strong> <strong>des</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong> <strong>métiers</strong>

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