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Cité de la m usique

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Chopin face à l’exil 28<br />

Piano carré, Paris, c. 1844<br />

Ignace Pleyel & Cie, n° 11980<br />

Collection particulière<br />

Les pianos carrés du milieu du XIX e siècle représentent<br />

l’ultime évolution <strong>de</strong>s petits pianos-forte carrés <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du<br />

siècle précé<strong>de</strong>nt. Construits à <strong>de</strong>s milliers d’exemp<strong>la</strong>ires en<br />

Europe et en Amérique, ils disparaîtront peu à peu,<br />

supp<strong>la</strong>ntés par les pianos droits. C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Montal (1800-<br />

1865) écrivait en 1836 : « Maintenant les pianos <strong>de</strong> France<br />

rivalisent sous tous les rapports avec les pianos ang<strong>la</strong>is ; ils ont<br />

même une supériorité très prononcée dans <strong>la</strong> perfection du<br />

mécanisme, surtout pour les pianos carrés. »<br />

Dans les années 1840, on peut remarquer que <strong>la</strong> structure<br />

<strong>de</strong>s pianos <strong>de</strong> Pleyel (à queue ou carrés) <strong>de</strong>vient plus<br />

massive. Le fond et les éclisses <strong>de</strong>s instruments<br />

s’épaississent. L’esthétique sonore tend vers une plus<br />

gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong> du son. Les marteaux sont garnis <strong>de</strong><br />

feutres, à l’exception <strong>de</strong> l’aigu garni en peau. C’est à cette<br />

époque que les pianos garnis uniquement <strong>de</strong> peau<br />

semblent <strong>de</strong>venir moins fréquents. C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Montal nous en<br />

donne <strong>la</strong> raison : « Le daim est très soli<strong>de</strong>, mais on a <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

peine à en trouver <strong>de</strong> bonne qualité, d’où résulte une gran<strong>de</strong><br />

difficulté pour égaliser un piano, ce qui a engagé beaucoup <strong>de</strong><br />

facteurs à employer du feutre parce qu’il procure une égalité<br />

parfaite et une qualité <strong>de</strong> son préférable pour beaucoup <strong>de</strong><br />

personnes. Cependant il est moins soli<strong>de</strong> que le daim, les cor<strong>de</strong>s le<br />

coupent facilement, surtout dans les <strong>de</strong>ssus, le piano perd <strong>de</strong> sa<br />

bonté, et on est obligé <strong>de</strong> renouveler <strong>la</strong> garniture au bout d’un<br />

certain temps. »<br />

Le meuble <strong>de</strong> l’instrument est particulièrement<br />

caractéristique <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> avec une décoration simple<br />

composée <strong>de</strong> p<strong>la</strong>quage en palissandre et <strong>de</strong> pieds en X,<br />

reliés par une traverse tournée supportant <strong>la</strong> lyre. Les<br />

quatre roulettes sont toujours en contact avec le sol, même<br />

s’il n’est pas p<strong>la</strong>t, car le piétement peut subir une légère<br />

torsion engendrée par le simple poids du piano. La plupart<br />

<strong>de</strong>s représentations <strong>de</strong> pianos carrés montrent qu’ils<br />

étaient joués le couvercle à <strong>de</strong>mi-ouvert <strong>la</strong>issant le c<strong>la</strong>vier<br />

libre, <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie n’étant ouverte que pour l’accord<br />

ou pour changer une cor<strong>de</strong>.<br />

étendue : CC – g4 (do – sol), 80 notes<br />

mécanique ang<strong>la</strong>ise à simple échappement<br />

marteaux recouverts <strong>de</strong> feutre <strong>de</strong> CC à e2 (do-mi) et <strong>de</strong> peau <strong>de</strong><br />

f2 à g4 (fa – sol)<br />

étouffoirs en molleton<br />

table d’harmonie vernie en résineux, fil du bois pratiquement<br />

perpendicu<strong>la</strong>ire au p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> cordage<br />

<strong>de</strong>ux chevalets<br />

<strong>de</strong>ux barres métalliques <strong>de</strong> renfort dans les aigus<br />

<strong>de</strong>ux pédales : jeu céleste (<strong>la</strong>nguettes <strong>de</strong> cuir), forte<br />

fausse table en palissandre<br />

lutrins pour le pianiste ainsi que pour un autre musicien à droite<br />

du c<strong>la</strong>vier<br />

diapason : a1 (<strong>la</strong>) = 430 Hz<br />

Instrument restauré en 2003 par Christopher C<strong>la</strong>rke.<br />

Pianino, Paris, c. 1855<br />

Ignace Pleyel & Cie, n°21975<br />

Collection particulière<br />

Au milieu du XIX e siècle, les pianos droits supp<strong>la</strong>ntent les<br />

pianos carrés. Ils sont en effet moins encombrants, faciles<br />

d’entretien et offrent une sonorité qui surpassent<br />

rapi<strong>de</strong>ment celles d’instruments ayant atteint leurs limites<br />

techniques et musicales. La gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s facteurs<br />

européens vont en proposer à leur clientèle.<br />

« En 1830 M. Pleyel a importé d’Angleterre <strong>de</strong> petits pianos<br />

droits <strong>de</strong> M. Vornum [Robert Wornum junior (1780-1852),<br />

facteur londonien, nd<strong>la</strong>], qu’il a améliorés et auxquels il a<br />

donné le nom <strong>de</strong> pianino, à cause <strong>de</strong> leur petite dimension. […]<br />

La basse est à une cor<strong>de</strong>, et le reste du c<strong>la</strong>vier à <strong>de</strong>ux, toutes<br />

p<strong>la</strong>cées verticalement. Le c<strong>la</strong>vier a <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> se mouvoir <strong>de</strong><br />

gauche à droite au moyen d’une pédale, afin que les marteaux ne<br />

frappent plus qu’une cor<strong>de</strong>, ce qui produit un effet analogue à<br />

celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> pédale céleste. Ces petits pianos se distinguent par une<br />

qualité <strong>de</strong> son pure, moelleuse et chantante ; leur c<strong>la</strong>vier parle<br />

avec facilité, répète bien, et leur son a un volume considérable<br />

par rapport à leur dimension et au nombre <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s ; aussi<br />

ont-ils beaucoup <strong>de</strong> succès dans le mon<strong>de</strong>. » (extrait <strong>de</strong> C<strong>la</strong>u<strong>de</strong><br />

Montal, L’Art d’accor<strong>de</strong>r soi-même son piano, Paris, 1836)<br />

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