En ligne

Pendant 2 à 3 mois chaque hiver, l'enneigement
permet des randonnées à ski parmi les cèdres
millénaires.
Il existe en outre une piste équipée d'un remontepente
long de 300 mètres environ.
Chréa, station estivale et hivernale fait ainsi le
bonheur de tous, mais, située tout près d'Alger, 1 h
1/2 de voiture à peine, elle est de ce fait très
fréquentée, surtout les dimanches de neige, au grand
désespoir des bons skieurs gênés dans leurs
évolutions par de nombreux débutants ou
imprudents.
Les montagnards confirmés préfèrent donc aller plus
loin'
En quittant Alger par la RN. 5 et après avoir
parcouru une centaine de km sur une route dont le
seul passage pittoresque est celui des gorges de
Palestro, on arrive au petit centre de Brouira.
Au milieu de la ville, la RN. 33 s'ouvre sur la
gauche et après 25 km accidentés où les virages se
succèdent sans interruption avec des pentes allant
jusqu'à 12% on arrive au pont de Tinzer au pied du
Tigounatine.
Près du pont s'amorce un sentier qui monte par le
chalet des Ponts et Chaussées et celui du Club Alpin
Français vers l'hôtel du Tigounatine, familièrement
appelé chalet Lavernhe du nom du médecin sportif
algérois qui en fut un des organisateurs les plus
actifs.
Ce sentier est fort raide mais heureusement il est
court et en une vingtaine de minutes le moins
entraîné des citadins arrive au but, sans peine,
d'autant plus qu'il trouve toujours de petits Kabyles,
agiles comme des chèvres qui se disputent l'honneur,
et le profit, de porter les « fardeaux ».
L'hôtel dont l'architecture est inspirée de celle des
maisons savoyardes est à 1.650 m d'altitude. Une
forêt de cèdres l'entoure.
Devant l'hôtel un téléski dresse sa tour de départ.
Les câbles s'en vont de pylône en pylône jusqu'au
sommet du Tigounatine, escaladant 200 m d'altitude
en 600 m de parcours.
Au sommet trois pistes principales s'amorcent :
celle de la face nord rapide et sans accidents de
terrain, la « verte » sur le versant du téléski et la «
rouge », intéressante par ses variantes.
Du Tigounatine on peut atteindre à ski, sans
dénivellation importante le chalet Daboussy à
l'Akouker dont il est question ci-après.
Mais revenons au pont de Tinzer où la route tourne à
droite et où un panneau indicateur porte la mention «
Station de ski de l'Akouker 9 km ».
Quatre kilomètres après l'embranchement on arrive
à Tikjda où un hôtel, le chalet Musetti de 40 places
offre le confort désirable.
Quelques chalets particuliers se groupent en un petit
village inattendu.
Quatre kilomètres encore et un chalet se dresse à
gauche de la route, c'est le Kaddour ou, plus
simplement le chalet Daboussy appartenant au
sympathique sportif algérois.
En dépit des efforts des Ponts et Chaussées la route
est souvent impraticable depuis Tikjda ou même
depuis Tinzer et parfois plus bas, mais un véhicule
tous terrains assure le transport jusqu'à la gare du
Téléski distante du chalet Kaddour de 15 minutes
environ.
Ce téléski construit par Lehoux, bien connu dans les
milieux automobiles, est paraît-il le seul entièrement
fabriqué en Algérie. Il grimpe une dénivellation de
200 m sur une longueur de 400 et aboutit au chalet de
la station de l'Akouker à 2.080 m d'altitude.
Du sommet on redescend sur la face nord-est où se
trouve un autre remonte-pente long de 500 m pour
250 de dénivellation. Ainsi le chalet se trouve au point
de rencontre des deux téléskis et au sommet de deux
pistes rapides et dégagées, toutes deux desservies par
des remontées mécaniques permettant de faire de
fréquentes « descentes ».
Enfin du village de Tikjda on peut voir les skieurs
évoluer sur la pente de l'Epaule, face nord-ouest de
l'Akouker.
Très différent des montagnes de la métropole le
Djurdjura, où la neige atteint sur les sommets une
épaisseur de 5 à 6 mètres, présente plus d'âpreté et
d'imprévu, la couche de neige moins régulière qu'en
France laisse souvent apparaître les aspérités du sol
dont les couleurs chaudes ponctuent le paysage blanc.
Notons en terminant que, fait qui paraîtra peut-être
invraisemblable à beaucoup de lecteurs, la neige est
skiable jusqu'aux environs du 15 avril au Tigounatine
et jusqu'au début de juin à l'Akouker.
R. C.
40