375 DOLLARS - Jean-Paul Tapie, Ecrivain Français
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un couple de golden boys, etc.), nous étions montés dans<br />
leur chambre. J’en étais ressorti une heure plus tard,<br />
satisfait de Fire Island en général, et de ce couple en<br />
particulier.<br />
A peine cinq minutes après avoir quitté mes<br />
nouveaux amis, je croisai, sur l’allée menant à la<br />
maison de <strong>Paul</strong>, un homme d’une quarantaine d’années<br />
à la musculature impressionnante, presque excessive,<br />
mais comme elle accompagnait un visage aux traits<br />
incontestablement virils, elle m’interpella. L’homme<br />
aussi m’interpella. Nous engageâmes la conversation, il<br />
m’invita à prendre un verre chez lui, mais je dus<br />
décliner, non parce que mes forces déclinaient aussi,<br />
mais parce que Steve, se penchant à la barrière de la<br />
maison de <strong>Paul</strong>, m’avait aperçu et hélé : « On t’attend<br />
pour fêter l’arrivée de Morris et de son ami ! » Mon<br />
nouvel ami comprit que notre tête-à-tête était<br />
compromis. Je l’assurai que ce n’était que partie remise<br />
et il m’indiqua l’emplacement de sa maison en<br />
m’invitant à venir m’y désaltérer à ma guise.<br />
Je regagnai un peu dépité, presque de mauvaise<br />
humeur, la maison de <strong>Paul</strong> et, pour prouver à Steve que<br />
je faisais fi de ses injonctions, je montai d’abord dans<br />
ma chambre.<br />
La porte de la chambre voisine était ouverte, et c’est<br />
alors que j’aperçus Wyn.<br />
J’éprouve toujours un choc physique violent quand<br />
j’aperçois pour la première fois un très beau garçon à<br />
moitié nu, mais un choc comme celui que j’ai ressenti ce<br />
jour-là, je n’en ai pas éprouvé plus d’une demi-douzaine<br />
dans ma vie.<br />
Wyn avait vingt-trois ans, je l’appris un peu plus<br />
tard. Il mesurait environ un mètre quatre-vingt. Il était<br />
musclé avec un certain volume mais, sans doute parce<br />
que ses hanches étaient deux fois plus étroites que ses<br />
épaules, il paraissait mince et élancé. On aurait pu le<br />
prendre pour un danseur s’il n’avait été aussi<br />
manifestement viril. Ou plutôt masculin. Oui, c’est cela,<br />
il était masculin. Trop jeune pour être viril, mais<br />
incontestablement masculin.<br />
Il portait en tout et pour tout un slip Calvin Klein,<br />
et je n’eus pas besoin de regarder ostensiblement pour<br />
constater que <strong>Paul</strong> ne s’était pas trompé sur ce qui<br />
faisait son charme principal aux yeux de Morris. Il me<br />
fit aussitôt penser à l’un de ces garçons, plus ou moins<br />
célèbres mais universellement beaux, qui posent pour<br />
cette marque de sous-vêtements et que l’on aperçoit sur<br />
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